REPUBLIQUE DU ******** MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ******** UNIVERSITE D’ABOMEY CALAVI (UAC) ******** ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI (EPAC) ******** DEPARTEMENT DE GENIE DE L’ENVIRONNEMENT (GEn) ******** Option : Aménagement et Protection de l’Environnement

Rapport de fin de Formation pour l’Obtention du Diplôme de Licence Professionnelle

THEME : CONTRIBUTION A L’AMELIORATION DE LA GESTION

DE LA RETENUE D’EAU DE ODO-OTCHERE DANS

L’ARRONDISSEMENT DE KERE, COMMUNE DE DASSA-ZOUME (BENIN)

Présenté par : Adunkè Gloria Fildahus ADEGNIKA

Sous la direction de SUPERVISEUR : MAITRE DE STAGE : Prof. Dr Jacques Boco ADJAKPA Monsieur Moussa OUOROU Maître de Conférences des Universités du CAMES Ingénieur Hydrogéologue/ Chef Service de l’Eau des Collines Enseignant-Chercheur EPAC/UAC Année Académique : 2013 – 2014

Contribution à l’amélioration de la gestion de la retenue d’eau d’ODO-OTCHERE dans l’arrondissement de , commune de Dassa-Zoumè (Bénin)

DEDICACE A

Ma mère Ayaba Catherine SENOU

&

Mon père Abel Ambaliou ADEGNIKA

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Contribution à l’amélioration de la gestion de la retenue d’eau d’ODO-OTCHERE dans l’arrondissement de Kèrè, commune de Dassa-Zoumè (Bénin)

REMERCIEMENTS Je remercie l’Eternel Dieu tout puissant pour son amour, sa miséricorde, sa fidélité et sa protection tout au long du stage et de la phase de rédaction et pour les nombreuses grâces qu’il a accomplies dans ma vie. Le présent travail n’aurait pas pu être réalisé sans la contribution de près ou de loin de certaines personnes. Je voudrais saisir cette occasion pour adresser mes sincères remerciements :  au Professeur. Dr. Jacques Boco ADJAKPA, Maître de Conférences (CAMES), Enseignant-Chercheur à l’Ecole Polytechnique d’Abomey – Calavi (EPAC) de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC) qui a accepté de superviser ce travail et qui n’a ménagé aucun effort pour son aboutissement malgré ses multiples occupations et ses responsabilités au quotidien ;  au corps professoral de l’EPAC en général et du Département de Génie de l’Environnement en particulier ;  aux membres du jury pour l’honneur que vous nous faites en acceptant de juger notre travail ;  à mon maître de stage Monsieur Moussa OUOROU pour sa disponibilité et sa contribution technique ;  à Monsieur Emilola Moudjib YESSOUF pour ses orientations et ses recommandations tout au long de notre séjour au Service de l’Eau des Collines ;  à tout le personnel du Service de l’Eau des Collines en particulier Monsieur Martial Fortuné COCO et Monsieur Luc GNAHOU pour leurs sympathies et conseils ;  à Monsieur Aubin YOLOU, Responsable du Développement Rural du SCDA de Dassa- Zoumé (Secteur Communal pour le Développement Agricole) pour ses multiples efforts et sacrifices consentis pour la réussite de ce travail malgré ses occupations ;  à Monsieur René AKPO pour son assistance permanente et ses suggestions pour la réussite du présent travail ;  à Monsieur Ghislain AHOGLE, pour tous ses sacrifices, conseils et assistance malgré ces multiples préoccupations ;  à toute la famille ADEOLA de Dassa, pour leur hospitalité et leur soutien ;  à Monsieur John GLAH pour son amour, son soutien et ses conseils ;

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 à toute la population de ODO-OTCHERE et de EROKOWARI de Dassa-Zoumè en particulier le président de comité de gestion des maraîchères et des pisciculteurs qui a accepté de me fournir des informations ;  à ma grande sœur Solange ADEGNIKA brave femme, dévouée, courageuse combattante et endurante, voici le fruit de tes multiples efforts ;  à ma sœur Mariam et mes frères Zul-kif, Al-Fadel et Fawaz ADEGNIKA vos soutiens inconditionnels et sans faille m’ont permis d’accomplir cette mission ;  à mes cousines Catherine, Adrianne, Floriane, mes cousins Prudence, Clément, Emmanuel et ma nièce et mes neveux Sekinath, Maskil ;  à mes amis Judith OLAYE, Roukayath YAYA et Ahmed ALIDOU ;  à tous les étudiants de la 7ème promotion en Licence Professionnelle du Génie de l’Environnement à l’EPAC pour les trois années de sympathie, de joie et de souffrance passées ensemble ;  à tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de ce travail, j’exprime toute mes reconnaissances.

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RESUME Au Benin, la gestion des ouvrages d’eau en milieu rural était confiée aux communautés mais les résultats n’étaient pas satisfaisants. Ce qui a conduit à sa gestion professionnalisée, c'est-à- dire confiée à un délégataire de gestion ou à un groupe privé. La présente étude a porté sur la contribution à la gestion durable et efficiente de l’eau de la retenue de ODO-OTCHERE dans la commune de Dassa-Zoumè. La méthode adoptée repose sur l’approche participative appuyée par la documentation. Au total deux villages ont été choisis. La conduite du travail est basée sur l’enquête de terrain à partir des questionnaires et de guide d’entretien (entretiens individuels et des focus groupes) adressés à 180 exploitants soit un taux d’échantillonnage de 75.31%. Des observations directes ont été également faites. Les outils d’analyse sont l’arbre à problème et l’outil Forces-Faiblesses- Opportunités-Menaces (FFOM). Les résultats ont montré que l’eau de la retenue est utilisée essentiellement pour le maraîchage, la pêche, la construction des maisons, et les usages domestiques. Mais force est de constater que cette retenue est confrontée à d’énormes problèmes dont les principaux sont l’ensablement et l’eutrophisation et une mauvaise organisation de sa gestion, le mauvais état des machines d’irrigation et des étangs, la perte de fertilité des terres cultivables, les conflits entre les divers utilisateurs. Cet état de chose est dû aux cultures faites en amont de la retenue, l’avancé des terres cultivables vers la retenue, les négligences des acteurs administratifs et la non maîtrise de l’eau ; ce qui entrave leur productivité, leur rendement et tout cela concoure à l’arrêt de toutes les activités autour de cette retenue. Des approches de solutions ont été proposées aux divers acteurs pour une meilleure gouvernance de l’ouvrage. Il importe qu’une forte mobilisation soit réalisée à tous les niveaux pour une gestion généralisée, rationnelle, sécurisée, et durable pour un développement local réel.

Mots clés : retenue d’eau de ODO-OTCHERE, FFOM, usages, problèmes, gestion

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Abstract

In Benin the management of pieces of work of water in rural areas was confied to the communities but the results was unsatisfying. This lead to professionalize management, by conveying the management to a delegate or a privy group. The present study focused on the contribution to a durable and efficient management of ODO-OTCHERE water supply in Dassa -Zoumé town.

The adopted method is base on participative approach support by documentation, in total two villages were chosen. The conduit of the work is based on field investigation from questionnary and (individual interview and groups focus) addressed to 180 farmers either an sampling rate of 75, 31%. Some direct remarks have also been made; the tools of analysis are tree problem and the Forces-Weakness-Opportunity-Threat (SWOT).

The results showed that the reservoir water is used mainly in the truck farming, fishing, building houses and domestic uses. But it is clear that this reservoir is facing huge problems, the main one the siltation and the eutrophication. In addition, there is a bad organization as sustainable management, poor irrigation machinery and ponds, loss of fertile agricultural land, conflicts between different users. This state of affairs is due to the crop upstream of the reservoir, the leading farmland to the reservoir, neglect of administrative actors and non-water control; hindering their performance, productivity and all assistance to the cessation of all activities around the water reservoir

Keywords: water holding ODO-OTCHERE, SWOT, uses, problems, management.

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Table des matières DEDICACE……………………………………………………………………………………...i

REMERCIEMENTS………………………………………………………………………….....ii

RESUME……………...………………………………………………………………………...iv

ABSTRACT…………...………………………………………………………………………...v

TABLE DES MATIERES…….………………………………………………………………..vi

LISTE DES FIGURES……………………….……..……………………………………….…..x

LISTE DES TABLEAUX………...……………………………………………………….…….x

LISTE DES PHOTOS……………..………………………………………………………..…...x

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS…………………………………………………...xi

INTRODUCTION……………………………...………………………………………………..1

PROBLEMATIQUE…………………………...………………………………………………..2

CHAPITRE I : Synthèse bibliographique………..……………………………………………...5

1-1 Clarification des concepts………………..………………………………………………….5

1-2- Problèmes liés à la gestion de l’eau ………………………..………………………………6

1-3- Gestion intégrée des ressources en eau …………………………….………………………7

CHAPITRE II : Présentation de la structure d’accueil et du milieu d’étude………..…………...9

2-1-Présentation de la structure d’accueil……………………………………………………….9

2-2-Milieu d’étude………………………..…………………………………………………….11

2-2-1- Situation géographique……………...…………………………………………………..11

2-2-2- Données climatiques………………………………………………………………….13

2-2-2-1- Pluviométrie…………………………………………………………………………14

2-2-2-2- Humidité relative (HR)……………………………………………………………..14 Rédigé par Adunkè Gloria Fildahus ADEGNIKA Page vi

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2-2-2-3- Evapotranspiration Potentielle (ETP)……………………………………………….15

2-2-2-4- Température…………………………………………………………………………15

2-2-3- Facteurs physiques…………………………………………………………………….16

2-2-3-1- Géomorphologie…………………………………………………………………….16

2-2-3-2- Sols………………………………………………………………………………….16

2-2-3-3- Régime hydrographique…………………………………………………………….17

2-2-3-4- Végétation…………………………………………………………………………………….17

2-2-4- Situation socio-économique…………………………………………………………...17

2-2-4-1- Facteurs humains…………………………………………………………………..17

2-2-4-2- Activités économiques……………………………………………………………...18

CHAPITREIII : Matériel et méthodes……………………………………………………….....20

3-1- Matériel ……………………………………...……………………………………………20

3-1-1- Moyen matériel…………………………...……………………………………………..20

3-1-2- Ressources humaines……………………...…………………………………………….20

3-2 Méthodes……………………………………….………………………………………...... 20

3-2-1- Recherche documentaire……………………….……………………………………….20

3-2-2-Enquête sur terrain……………….……………………………………………….……...21

3-2-2-1-Prospection préliminaire…………………………………………………………...….21

3-2-2-2- Choix des villages d’enquête…………………………..…………………………...21

3-2-2-3- Procédures d’enquête ………………………………….……………………………..21

3-2-2-4- Population cibles et Echantillonnage…………………………………………………22

3-2-3- Dépouillement, Traitement et analyse des données………...……………...... 23

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CHAPITREIV : Résultats et discussion……………..…………………………………………24

4-1-RESULTATS…………………………..………………………………………………….24

4-1-1- Description de la retenue d’eau de ODO-OTCHERE…………………………………24

4-1-1-1- Historique…………………………………………………………………………...24

4-1-1-2- Caractéristiques actuelle de la retenue d’eau………………………….…………….24

4-1-2- Caractéristiques socioculturelles…………………………………..…….……………25

4-1-2-1- Répartition des enquêtés par village………………………………………………..25

4-1-2-2- Age……………………………………………………………………………………26

4-1-2-3-Profession …………………………………………………………..…………………26

4-1-2-4- Sexe………………………………………………………………………………….27

4-1-2-4-Ethnie………………………………………………………………………………...27

4-1-3-Usages fait de l’eau de retenue ………..……………………………………………….28

4-1-3-1-Fréquence d’utilisation de l’eau de la retenue……………………………………….28

4-1-3-2 Typologie des usages qui sont fait de l’eau de la retenue de ODO-OTCHERE……..28

4-1-3-3-Usages domestiques………………………………………………………………….29

4-1-3-4-Activités économiques……………………………………………………………….30

4-1-3-5-Autres activités ……………………………………………………………………...32

4-1-3-6- Flux financiers des diverses activités de revenue autour de la retenue d’eau………...33

4-1-4- Problèmes liés à la gestion de l’eau de la retenue d’eau de ODO-OTCHERE………....34

4-1-4-1- Problèmes environnementaux de la retenue d’eau……………………….………...…36

4.1.4.2. Problèmes socio-économiques liés à la gestion de la retenue d’eau…………….…….37 4-1-5- Approches de solution pour une gestion durale de la retenue d’eau de ODO-OTCHERE……………………………………………………………………………....38

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4.1.6. Analyse des forces, faiblesses, opportunités et menaces de la gestion de la retenue d’eau de ODO-OTCHERE………………………………………………………..…..39

4.1.6.1. Forces de la gestion de la retenue d’eau d’ODO-OTCHERE………………..……….39

4.1.6.2. Quelques faiblesses de la gestion de la retenue d’eau de ODO-OTCHERE………….40

4.1.6.3. Opportunités pour une meilleure gestion de la retenue d’eau d’ODO-OTCHERE.….40

4.1.6.4. Menaces liées à la bonne gestion de la retenue d’eau d’ ODO-OTCHERE………..…41

4-2- DISCUSSION…………………………………………………………………..……..….41

CONCLUSION ET SUGGESTIONS…………………………….……………………………44

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES………………………..………………………..…....46 ANNEXE……………………………………………………...………………………………xiii

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Liste des figures

Figure 1 : Localisation de la commune de Dassa-Zoumè et de la zone d’étude……………...12

Figure 2 : localisation de la retenue d’eau d’ODO-OTCHERE………………………………13

Figure 3: Courbe ombrothermique de GAUSSEN : moyennes mensuelles de Savè………...14

Figure 4: Variations mensuelles moyennes de l’humidité relative de Savè………………....14

Figure 5 : Evapotranspiration Potentielle moyenne de Savè………..………………………..15

Figure 6 : Températures maximales, minimales et moyennes de Savè……………………….15

Figure 7 : Répartition des enquêtés par village……………………………………………….25

Figure 8 : Répartition des enquêtés selon leurs âges………………………………………….25

Figure 9 : Répartition des enquêtés selon leur profession……………………..…………..….26

Figure 10: Répartition des enquêtés selon le sexe…………………………………………….27

Figure 11 : Répartition des enquêtés selon la fréquence d’utilisation de l’eau de la retenue...28

Figure 12 : Typologie des usages faits de la retenue………………………………………….28

Figure 13 : Répartition des enquêtés en fonction des différents usages………………………29

Figure 14: Répartition des enquêtés en fonction des activités économiques…………………30

Figure 15 : Arbre à problèmes………………………………………………………………..35

Liste de Tableaux

Tableau 1 : Répartition de la population des enquêtés par village……………………………22

Tableau 2 : Taux d’échantillonnage des enquêtés………………………………………….…23

Tableaux 3 : Flux financier des activités.…………………………………………………….33

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Liste des Photos

Photo 1-a : Lessive dans la retenue ………………………………………………………...…29 Photo 1-b : Prélèvement de l’eau par les enfants pour le bain et la lessive………………….29 Photo 2-a : Culture de Crincrins ……………………………………….………………..……31 Photo 2-b : Cultures de piments……………………………………………………………….31 Photo 2-c : Cultures d’oignons………………………………………………………………...31 Photo 3-a : Agriculture en amont de la retenue d’eau……………………………………….32 Photo 3-b : Fabrication du charbon……………………………….………………………….32 Photo 4-a : Prolifération des plantes envahissantes dans une partie de la retenue d’eau...……37 Photo 4-b : Etat d’ensablement de la retenue d’eau et de réduction de sa cuvette …….37 Photo 5-a : Siphon en panne………………………………………………………….………..38 Photo 5-b : Etangs piscicole non fonctionel…………………………………………………...38

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Liste des sigles et abréviations

ASECNA : Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar

AFPF : Animation des Femmes pour la Promotion des Femmes

SCDA/CARDER : Secteur Communal pour le Développement Agricole/Centre Agricole Régionale pour le Développement Rural

DG-Eau : Direction Générale de l’Eau

DGH : Direction Générale de l’Hydraulique

EPAC : Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi

FAO : Organisation des Nation Unies pour l’Agriculture

FSA : Facultés de Sciences Agronomiques

FFOM : Forces, Faiblesses, Opportunités, Menaces

GEn : Génie de l’Environnement

GIRE : Gestion Intégrée des Ressources en Eaux

GPS : Global Positioning System

GWP : Global Water Partenership

GWP/OA : Ouest Africa Water Partenership

INSAE : Institut National de Statistique et d’Analyse Economique

m²= mètre carré

PADPPA : Programme d’Appui au Développement Participatif de la Pêche Artisanale

PANGIRE : Plan d’Action National de gestion Intégrée des Ressources en Eau

PGPE : Plan de Gestion de Plan d’Eau

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PNE : Partenariat National de l’Eau

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

PPEA : Projet de Promotion de l’Elevage dans l’Atacora

PROVAC : Projet de Vulgarisation de l’Aquaculture Continentale

RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitat

ONG : Organisation Non Gouvernementale

TP : Travaux Publics

UAC : Université d’Abomey-Calavi

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INTRODUCTION

L’eau est un habitat, un support pour la vie, un moyen de production et de transport, et une matière première (JEFFREY, 2006). Elle est la ressource naturelle la plus précieuse, indispensable à la vie et au développement de l’homme. Sa disponibilité est menacée tant en quantité qu’en qualité en de nombreux points du globe notamment dans les pays sous développés. L’augmentation de la population entraîne une augmentation de la demande en eau alors que la quantité d’eau ne change pas et même diminue dans le temps. La quantité et la qualité des ressources en eau disponibles posent actuellement des problèmes de plus en plus complexes et difficiles à résoudre. De même, les effets combinés de la variabilité climatique et de l’accroissement démographique conduisent à l’amenuisement de la quantité d’eau disponible par habitant (CARLES, 2009). En effet, La question de l’eau est une de celles les plus stratégiques de notre temps et les plus difficiles parce qu’elle est associée à la vie et qu’elle n’est pas produit de l’homme (TAZI SADEQ, 1998). C’est ce qui a conduit la communauté internationale à adopter l’approche de la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE). Au Bénin, l’option d’une «Bonne Gouvernance de l’Eau» a été clairement faite en février 1998, lors de la proclamation de la déclaration de Kouhounou sur la GIRE et l’adoption de la GIRE comme approche prioritaire de gestion durable des ressources en eau du Bénin. Ayant vite compris l’enjeu de la problématique de l’eau, le pays a mis en place le Partenariat National de l’Eau (PNE) en 2001 pour réfléchir sur les problèmes du secteur de l’eau. Le Gouvernement béninois à travers le Partenariat National de l’Eau (PNE), a mis en œuvre, entre autres programmes, celui de la construction des retenues collinaires à but agricole et/ou pastoral (IBOURAIMA, 2005). Ainsi, environ 300 retenues d’eau à but essentiellement pastoral pour la plupart ont été installées à ce jour sur le territoire du Bénin et moins de la moitié d’entre elles arrivent à peine à satisfaire durant la saison sèche, les besoins des humains et des animaux qu’abritent les aires d’influence respectives de ces retenues d’eau, en raison de la surexploitation de la réserve d’eau et/ou du comblement accéléré de la cuvette. (KPERA, 2002; IBOURAIMA, 2005) La commune de Dassa-Zoumé a bénéficiée de huit (08) retenues d’eau dont le bas-fond de ODO-OTCHERE aménagé en 1993 par le PNUD pour des fins agro-pastorales (Fiche synoptique sur le bas-fond aménagé de ODO-OTCHERE). Mais il est malheureusement constaté que cette retenue est confrontée à des problèmes qui sont liés non seulement au mode Rédigé par Adunkè Gloria Fildahus ADEGNIKA Page 1

Contribution à l’amélioration de la gestion de la retenue d’eau d’ODO-OTCHERE dans l’arrondissement de Kèrè, commune de Dassa-Zoumè (Bénin) d’exploitation mais aussi à sa gestion. La présente étude intitulée <> a pour but de contribuer à l’amélioration de la gestion de cette retenue.

PROBLEMATIQUE Le Bénin dispose, toutes proportions gardées, des ressources en eau relativement importantes (PNE-BENIN, 2005). Il reçoit une hauteur moyenne annuelle de pluies qui varie du Nord au Sud de 800 mm à 1200 mm. Elle est drainée par un réseau hydrographique relativement dense caractérisé par d’importants débits de crues et des débits d’étiage nuls (Politique Nationale de l’Eau, 2009).

Ces ressources immenses qui devraient faire l’objet d’une utilisation efficiente, rationnelle et durable de ces habitants sont malheureusement mal exploitées. Cette mauvaise exploitation est due a la poussée agro-démographique qui évolue à grand pas (MATHIEU et al.,, 2001). Avec cette croissance constante de la demande en eau, le gaspillage et l’augmentation de la population, la qualité ainsi que la quantité des ressources en eau disponible sont de plus en plus menacée (DG-Eau Bénin, 2008).

Dans la réalité, les ressources en eau totales du Bénin ne restent pas constantes. Elles diminuent en raison des facteurs naturels et anthropiques et seuls quelques grands cours d’eau ne tarissent pas complètement en saison sèche, pendant que la population augmente (Politique Nationale de l’Eau, 2009).

Pour atténuer les conséquences écologiques et socio-économiques négatives de la longue et rude période de sécheresse des années 70 et 80 qui a sévi au Nord de la République du Bénin, et vû l’ampleur de ce fléau, le Bénin a mis en place une politique d’aménagement et de gestion des retenues d’eau ainsi que la multiplication des points d’eau. (OTEYAMI, 2004) et ceci grâce à l’Ex DGH (DG-Eau) à travers le projet de promotion d’élevage dans l’Atacora (PPEA) (KPERA, 2002).

Il compte actuellement 259 ouvrages dont une cinquantaine est en très mauvais état ou hors d’usage. Les départements du Zou et des Collines ont bénéficiés de 29 de retenues d’eau dont huit (08) dans la commune de Dassa-Zoumè, il s’agit entre autre de la retenue d’eau de ODO- OTCHERE, de la retenue d’eau de Igoho et des retenues d’eau de M’Bétécoucou 1 et M’Bétécoucou 2 etc. (OTEYAMI, 2008). Rédigé par Adunkè Gloria Fildahus ADEGNIKA Page 2

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La retenue d’eau de ODO-OTCHERE a un but agro-pastorale. Selon les investigations du PNE- Bénin (2005) sur l’inventaire, la typologie et la caractérisation des pratiques liées aux divers usages de l’eau au Bénin financée par l’ONG Belge PROTOS, l’eau de la retenue de ODO- OTCHERE est fortement sollicitée pour des usages domestiques, pastoraux, pêche, et pour les cultures maraîchères. Aujourd’hui elle est confrontée à des problèmes environnementaux, dont l’ensablement et l’envahissement de la cuvette par les plantes aquatiques, qui portent atteinte à sa durabilité.

Face à ces fléaux que connait la retenue d’eau de ODO-OTCHERE, la nécessité de trouver les moyens de protection, de conservation et d’amélioration des pratiques de gestion actuelle s’impose de façon urgente. Ceci passe par une meilleure connaissance de l’état actuel des problèmes liés à la gestion de l’eau de cette retenue pour sa meilleure gouvernance au profit des générations actuelles et futures. C’est dans cette optique que s’inscrit la présente étude intitulée<>.

L’objectif général de cette étude est de contribuer à la gestion durable et efficiente de l’eau de la retenue d’eau de ODO-OTCHERE.

De manière spécifique, il s’agira de :

. Décrire la retenue d’eau de ODO-OTCHERE ; . Recenser les pratiques liées aux divers usages de l’eau de la retenue ; . Analyser les différents problèmes auxquels cette retenue d’eau est confrontée actuellement ; . Proposer des mesures de gestion durable et efficiente de cette retenue.

Pour cela, les hypothèses suivantes ont été formulées :

. La retenue d’eau de ODO-OTCHERE est un bas-fond aménagé pour des fins agro- pastorales et qui est confrontée à d’énormes problèmes de gestion. . les populations riveraines utilisent principalement l’eau de l’ouvrage pour des usages domestiques, agricoles, élevage et halieutique. . La sollicitation excessive de l’eau de la retenue pour la satisfaction des divers besoins est à la base de la pollution de l’eau et même l’ensablement de la cuvette.

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. L’absence de la mise en œuvre d’une véritable approche de gestion intégrée des ressources autour de la retenue est à l’origine des problèmes actuels de gestion.

Les résultats ci-après sont attendus au terme de notre étude.

-La retenue d’eau de ODO-OTCHERE est décrite,

-L’ensemble des pratiques liées aux divers usages de l’eau de la retenue d’eau de ODO- OTCHERE est connue,

-Les problèmes actuels auxquels cette retenue d’eau est confrontée sont connus et analysés,

-Les mesures de gestion durable sont proposées et la gestion de cette retenue est améliorée.

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1- SYNTHESE BILBIOGRAPHIQUE

L’objectif de cette partie est de faire la synthèse de nos lectures, celles qui nous ont permis de faire le point sur la question de l’eau et de sa gestion en milieu rural.

1-1- Clarification des concepts

 Retenue d’eau : Une retenue d'eau désigne un plan d’eau (lac, étang, bas-fonds etc.) créé artificiellement par la construction d'un barrage, d'une digue, une vanne ou autre type de barrière; Généralement son niveau d'eau fluctue fortement et la turbidité de l'eau y est élevée. C'est aussi une étendue d'eau formée par accumulation, en amont d'un barrage par exemple( :http://www.aquaportail.com/definition-6154-retenue d’eau.html#ixzz33gW0llYc)  Cuvette : Elle se trouve en amont de la retenue. Elle a pour rôle de contenir de l’eau dont on a besoin pour satisfaire les différents besoins. En d’autre terme, la cuvette selon sa capacité de rétention, permet de recueillir une quantité plus ou moins grande. (KOURA, 2013)  Digue : c’est un ouvrage souvent associé au barrage et qui empêche l’écoulement de l’eau, par exemple en se déversant dans une vallée secondaire. C’est aussi un ouvrage caractérisé par sa longueur et sa hauteur destiné à faire obstacle à des mouvements d’eau (courants- marées) ou à les retenir.  Eutrophisation : Enrichissement d’une eau en sels minéraux (nitrate, phosphate…) entrainant des déséquilibres écologiques tels que la prolifération de la végétation aquatique ou l’appauvrissement du milieu en oxygène (Petit Larousse, 2009).  L’ensablement : Selon le dictionnaire « le petit Robert 1», édition 1977, l’ensablement est un amas, dépôt de sables formés par l’eau ou par le vent ; état d’une terre, d’un port recouvert ou engorgé par ces amas. Le phénomène de l’ensablement est un processus au cours duquel les grains de sable transportés d’un lieu d’alimentation (Sahara, dune de sable, roches gréseuses ou granitiques altérées), par le vent ou les eaux (érosion éolienne ou hydrique), s’accumulent et s’amoncellent grâce à un obstacle (lieu de dépôt) traversant un ou plusieurs lieux de transit plus ou moins vastes AGEFLORE (2004). Dans le cas présent, nous pouvons comprendre par ensablement, le dépôt de sable dans la cuvette, ou le processus par lequel le sable remplit la retenue d’eau de ODO-OTCHERE.

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1-2- Problèmes liés à la gestion de l’eau

Au plan mondial, la question de l’approvisionnement en eau devient chaque jour plus préoccupante. Face à ce risque vital de pénurie d’eau, les rencontres internationales se multiplient pour tenter de développer au niveau mondial une vision partagée de la gestion des ressources en eau et d’obtenir les engagements politiques nécessaires à la résolution de ce problème à l’échelle planétaire. Mais une stratégie d’action globale semble difficile à définir. (Source : http://www.humanite.fr/2006-08-28_Tribune-libre_Le-probleme-mondial-de-l-eau). La gouvernance de l’eau se réfère aux arrangements politiques économiques, socioculturels et administratifs en place pour développer et gérer les ressources en eau et fournir les services aux différents niveaux de la société (Global Water Partenership, 2009).

Selon le document de la Politique Nationale de l’Eau au Bénin (2009), Il ressort de l’état des lieux du secteur de l’eau au Bénin que le pays dispose toute proportion gardée, d’importantes ressources en eau. Mais malheureusement, le niveau de connaissance demeure faible au point où les informations sont insuffisantes pour permettre une bonne planification des actions de gestion. Il ajoute que l’on ne peut planifier et gérer que ce que l’on connait bien. L’eau douce est mal gérée compte tenu de sa surexploitation et de son gaspillage qui ne cesse de croitre. La banque Mondiale en 2004, confirme cette idée et ajoute que plusieurs pays d’Afrique subsaharienne sont les plus affectés par une longue saison sèche et l’insuffisance de points d’eau. Il est donc clair que le secteur de l’eau au Bénin est confronté aux problèmes de gestion. Le rapport de synthèse de la Direction Générale de l’Hydraulique du Bénin en (1999) sur Vision Nationale Eau 2025 a posé trois (03) problèmes majeurs actuels du secteur de l’eau au Bénin. Il s’agit de la faible mobilisation sociale, du faible niveau de connaissance des ressources en eau disponible et de la dégradation relativement rapide des différents écosystèmes. Ce rapport préconise alors entre autres solutions, l’amélioration de la connaissance des ressources en eau et la prise en compte de sa dimension environnementale dans la gestion de ces ressources. Pour KOURA (2013) le principal problème de gestion de la retenue d’eau de bèkèt est sa mauvaise gestion. Ceci s’explique par le manque de coordination et l’absence d’une véritable approche de GIRE autour de cette retenue. Il propose donc d’appliquer le principe de pollueur payeur, de vulgariser et de veiller au suivi et à l’application des règles de gestion en vigueur. Parlant toujours des problèmes de gestion, HOUSSOU (2010) signale que la gestion des ressources en eau au Bénin est reléguée au second plan par les autorités de notre pays et qu’elles n’interviennent souvent que lorsque les dégâts sur l’homme

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Contribution à l’amélioration de la gestion de la retenue d’eau d’ODO-OTCHERE dans l’arrondissement de Kèrè, commune de Dassa-Zoumè (Bénin) et son milieu physique sont alarmants. Il convient donc pour lui de sensibiliser les dirigeants pour une prise de conscience et une gestion préventive des ressources en eau du pays. Pour HOUEHOUME GANSE (2011), le manque de gestion participative fait partie des problèmes de gestion qui vont à l’encontre des normes de gestion intégrée des ressources en eau. Il est donc impératif de mettre en communion la gestion de cette ressource pour une bonne promotion de la GIRE. Pour l’essentiel, les différents ouvrages ont abordés de façon globale la question de la gestion des ressources en eau. L’eau est donc disponible mais c’est sa gestion qui pose problème. Ainsi l’analyse des problèmes liés à la gestion de l’eau nous a permis de cerner certains points clés et de mieux circonscrire le sujet d’étude.

1-3-Gestion Intégrée des Ressources en Eau

La Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) est essentiellement un processus de changement positif de la gestion des ressources en eau. Le GWP (2000) le définit comme << un processus de promotion du développement et de la gestion coordonnée de l’eau, des terres et des ressources associées, en vue de maximiser de manière équitable , le bien-être économique et social qui en résulte sans pour autant compromettre la durabilité des écosystèmes vitaux >>. HOFWEGEN et JASPERS (1999), définissent la GIRE comme un processus d’attribution de fonction à des systèmes d’eau, d’établissement de normes, de mise en vigueur (surveillance) et de gestion. Elle comprend la collecte de données, l’analyse de processus physiques et socioéconomiques, la considération des différents intérêts et la prise de décision par rapport à la disponibilité, l’exploitation et l’usage des ressources en eau. Le processus de gestion intégrée des ressources en eau au Bénin nous affirme que la GIRE n’est pas une fin en soi, mais un moyen pour atteindre trois objectifs stratégiques à savoir : l’efficience pour conserver le plus longtemps possible la disponibilité des ressources en eau, l’équité dans le partage de l’eau entre les différents groupes sociaux et économique et enfin la durabilité environnementale en vue de protéger les ressources en eau.

Les quatre principes qui gouvernent l’opérationnalisation de l’approche GIRE ont été définis lors de la conférence Internationale sur l’Eau et l’Environnement à Dublin en 1992 et confirmés au cours de la Conférence des Nations Unies sur l’Environnement et le Développement à Rio de Janeiro en 1992. Ces principes visent à garantir une gouvernance effective de l’eau.

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Le principe n°1 de la GIRE stipule que << l’eau douce est une ressource finie et vulnérable, essentielle au maintien de la vie, au développement et à l’environnement >>. Ce principe reconnait que l’eau est nécessaire à des fins, des fonctions et des services variés ; et que sa gestion se doit d’être intégrée et impliquer la prise en compte des demandes de la ressource et les menaces dont elle fait l’objet.

Le principe n°2 de la GIRE énonce que << la mise en valeur et la gestion de l’eau devraient se baser sur une approche participative, impliquant les utilisateurs, les planificateurs et les décideurs politique a tous les niveaux>>. Ce principe de la GIRE positionne l’approche participative comme meilleur moyen pour réaliser un consensus et un accord durable autour de la gestion des ressources en eau.

Le principe n°3 de la GIRE met l’accent sur le fait que << les femmes jouent un rôle central dans l’approvisionnement, la gestion et la sauvegarde de l’eau>>. Fort de ce principe, la GIRE exige une conscience genre, qui recommande le développement de la participation entière et efficace des femmes à tous les niveaux de la prise de décision, la nécessité de prendre en compte la manière dont les différentes sociétés affectent des rôles sociaux, économiques et culturels particuliers aux hommes et aux femmes.

Le principe n°4 de la GIRE établit que << l’eau a une valeur économique dans toutes ses utilisations concurrentielles et devrait être reconnue aussi bien comme un bien économique qu’un bien social>>. Par ce principe, il est essentiel de reconnaitre d’abord le droit fondamental de tous les êtres humains à avoir accès à l’eau potable et aux services adéquats d’assainissement à un prix abordable. La gestion de l’eau en tant que bien économique est une manière importante d’encourager la conservation et la protection des ressources en eau.

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1- Présentation de la structure d’accueil et du cadre d’étude 2-1- Présentation de la structure d’accueil Le Service de l’Eau des Collines est créé par Arrêté Ministériel N°41/MMEH/DC/SG/DH/SA du 17 septembre 2001. C’est une Structure déconcentrée de la Direction Générale de l’Eau et l’une des Directions Techniques du MERPMEDER. Il assure la politique de l’Etat en matière d’approvisionnement en eau potable dans les six communes du Département des Collines à savoir BANTE, DASSA-ZOUME, GLAZOUE, OUESSE, et SAVE. A ce titre, il s’occupe de :  la promotion du secteur de l’eau ;  l’orientation et la coordination des actions de l’Etat dans le secteur de l’eau ;  la coordination des intervenants du secteur dans le Département ;  le contrôle de conformité des programmes et réglementations communaux avec les normes nationales du secteur ;  la planification et le suivi de la réalisation des infrastructures hydrauliques dans le Département ;  le suivi de la gestion des infrastructures hydrauliques en relation avec les différents partenaires institutionnels ;  la collecte des données relatives aux ressources en eau et aux infrastructures hydrauliques ;  le suivi technique et financier de l’exécution des contrats de travaux ou de prestations de service ;  l’exécution et le contrôle des tranches départementales des programmes d’investissements de l’Etat dans le secteur ;  l’appui et le conseil aux communes en matière d’approvisionnement en eau potable ;  l’organisation et la conduite des opérations techniques de lancement et d’appréciation des offres pour les travaux de la tranche départementale des programmes de l’Etat. Le Service de l’Eau des Collines est situé dans la commune de Dassa-Zoumé et dans le quartier kpékouté et dirigé par un chef de service Hydrogéologue. Le Service comprend trois (03) divisions opérationnelles, une cellule informatique et de suivi évaluation et un secrétariat administratif. Il s’agit de : La Division des Etudes, de la Réglementation et des Travaux (DERT) qui a pour mission d’assurer les fonctions techniques d’hydraulique dans le Département. A ce titre elle a pour attributions :  l’inventaire des ressources en eau ; Rédigé par Adunkè Gloria Fildahus ADEGNIKA Page 9

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 l’orientation et la coordination des actions des intervenants ;  le contrôle de la conformité des programmes et des réglementations communales avec les normes nationales du secteur ;  l’exécution et le contrôle des marchés et des programmes de l’Etat dans le secteur ;  l’organisation des appels d’offres et des marchés, et le contrôle des opérations techniques y afférentes ;  le suivi de la maintenance des ouvrages ;  la réalisation des études de faisabilité technique et financière des ouvrages et l’exécution des travaux selon les règles de l’art.

La Division du Développement Communautaire (DDC) assure la maîtrise d’œuvre sociale et la promotion de l’eau potable dans le Département. A ce titre elle a pour attributions :  la promotion et le respect du processus de mobilisation sociale conformément à la politique nationale d’approvisionnement en eau potable ;  la gestion des demandes des communes en ouvrages ;  le suivi et l’appui-conseil aux ONG, aux organes communautaires de gestion et à tous les autres maîtres d’ouvrage ;  l’appui aux communautés pour la prise en charge effective par elles-mêmes de leurs besoins en eau et de l’exploitation des points d’eau ;  le suivi socioéconomique des ouvrages ;  l’appui conseil aux communes en matière d’eau ;  l’appui aux communautés pour la prise en compte de l’eau comme facteur de réduction de la pauvreté et de développement.

La Division Administrative et Financière (DAF) assiste le chef de service dans la gestion des ressources financières, matérielles et humaines mises à la disposition du service conformément aux procédures. A ce titre elle a pour attributions :  la comptabilité et la gestion budgétaire du Service ;  la trésorerie ;  la gestion du matériel et des approvisionnements du Service ;  le suivi administratif du personnel du Service ;  l’assistance aux structures de gestion des points d’eau pour l’élaboration de leur budget.

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La Cellule Informatique et de Suivi-Evaluation (CISE) a pour mission principale d’assurer la collecte et la saisie informatique des données de base sur les ressources en eau et les ouvrages. A ce titre elle a pour attributions :  le recueil des données et leur transmission à la Banque de Données Intégrées (BDI) ;  la participation à l’établissement des statistiques ;  la réalisation des enquêtes d’études d’impact ;  le suivi de l’exécution des programmations ;  la finalisation des rapports.

Le Secrétariat Administratif (SA) placé sous l’autorité du chef de Service a pour mission d’assurer les travaux de secrétariat du service. A ce titre il a pour attributions :  la centralisation de toutes les correspondances du Service de l’Eau ;  l’expédition et le classement des courriers du Service de l’Eau ;  le traitement informatique des documents du Service de l’Eau ;  la gestion des visites et des liaisons (téléphones, télécopie, courriers etc.) ;  l’exécution de toute autre tâche à lui confié par le Chef de Service dans l’exercice de ses fonctions. Le Service compte onze (11) agents dont :  un (01) ingénieur hydrogéologue;  deux (02) techniciens supérieurs en hydraulique ;  un (01) comptable ;  un (01) secrétaire administratif ;  deux (02) conducteurs de véhicule administratif ;  un (01) gardien ;  un (01) agent d’entretien et de service. L’organigramme du Service de l’Eau des Collines est présenté en annexe du document.

2-2- Milieu d’étude

2-2-1- Situation géographique La Commune de Dassa-Zoumè (comprise entre 07° 29’ et 07° 56’ latitude Nord et 01° 58’ et 02° 29’ longitude Est) est l’une des six Communes du Département des Collines avec une superficie de 1711 km2 et représente 1,52% de la superficie totale du territoire national. Elle est limitée au Nord par la Commune de Glazoué, au Sud par les Communes de Zagnanado et Rédigé par Adunkè Gloria Fildahus ADEGNIKA Page 11

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Djidja, à l’Est par les Communes de Savè, et de Kétou, à l’Ouest par la Commune de Savalou. La ville de Dassa-Zoumè, chef-lieu de la Commune, est distante de 203 km de Cotonou, capitale économique du Bénin et de 210 km de Parakou, la métropole du Nord Bénin. Elle est subdivisée en dix (10) Arrondissements à savoir : , Dassa II, Akoffodjoulé, , Kèrè, , Lèma, Paouignan, et Tré (INSAE, 2002).

Figure 1 : Présentation de la commune de Dassa-Zoumè dans le Bénin et du secteur d’étude dans la commune. Source : Fond topographique IGN, 1992. En ce qui concerne la retenue d’eau de ODO-OTCHERE, elle est située dans le village de ODO-OTCHERE à la longitude : Nord :07°49’44,8’’ et latitude: Est :002°08’19,1’’, à environ 8km de Dassa-Zoumè centre, et à 200m du côté droit de l’axe routier Dassa- Zoumè –Savalou.

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Figue 2 : Localisation de la retenue d’eau de ODO-OTCHERE

Les caractéristiques de la retenue

- Capacité de 70,000 m3 ; - Apport annuel : 480,000 m3 ; - Hauteur totale de la digue : 4 ,10 m - Revanche : 0,50 m ; - Largeur de la crête de la digue : 3 m ; - Longueur de la digue : 315 m ; - Evacuateur latéral ; larguer : 62,5 m; - Crue décennale : 20 m²/S ; Tranchée d’ancrage : largeur 3m, profondeur : 1 m ; Talus en amont : 1/25 m ; Talus en aval : 1/2 m; - Surface du bassin versant : 4 km² - Surface de la retenue : 5,8 ha - volume de la digue : 12.800 m3 ;

2-2-2- Données climatiques La Commune de Dassa-Zoumé ne dispose pas de station météorologique. Ce sont les données de la station de Savè qui ont été utilisées pour tracer les différentes courbes climatiques (figures 3, 4, 5, 6).

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2-2-2-1- Pluviométrie De l’analyse des variations pluviométriques dans l’année (figure 2), il ressort que le milieu d’étude connaît une saison de pluie (de Mars à octobre) et une saison sèche (de novembre à Février).

Figure 3 : Courbe ombrothermique de GAUSSEN : moyennes mensuelles de Savè (1993 à 2013).

Source : ASECNA

2-2-2-2- Humidité Relative (HR) Les maxima, minima et moyens mensuels de l’humidité relative sur la période de 1993 à 2013 sont présentés à la figure 3. La valeur maximale est observée en Septembre (95,52%) alors que le minimale se trouve en Février (29,09%).

Figure 4. Variations mensuelles moyennes de l’humidité relative de Savè (1993 à 2013). Source : ASECNA

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2-2-2-3- Evapotranspiration Potentielle (ETP) L’évapotranspiration potentielle est en moyenne de 41,08 mm par mois. Les valeurs les plus élevées sont obtenues en saison sèche avec le maximum en mars (50,73mm) et les plus faibles en saison pluvieuse avec le minimal en août (32,86mm). La figure 5 présente les variations moyennes mensuelles.

60

50

40

30 ETP

(mm) 20 10

0 Evapotranspiration Evapotranspiration potentielle

Jan Fév Avr Mai Juil Spt Oct Mar Juin Août Nov Déc Mois Figure 5. Evapotranspiration Potentielle moyenne de Savè(1993 à 2013). Source : ASECNA

2-2-2-4- Température

Les moyennes mensuelles de température enregistrées au cours d’une année varient entre 25,56°C et 30,55°C. Le maximum thermique est enregistré au mois de février avec une valeur de 37,30°C et le minimum soit de 21,79°C est enregistré en janvier et il est observé pendant la nuit en période d’harmattan. Les écarts thermiques varient de 11°C à 13°C. La figure 6 montre les variations de température maximale, minimale et moyenne

40

35

C) 30 ° 25 20 T Maxi 15 T Mini 10 5 T Moy

0 Température ( Température

Figure 6.Températures maximales, minimales et moyennes de Savè (1993 à 2013).

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2-2-3- Facteurs physiques

2-2-3-1- Géomorphologie La Commune de Dassa-Zoumé présente un relief très accidenté caractérisé par une série de collines dénudées dont la dénivellation moyenne est de 200 m. On distingue des inselbergs, une série de croupes de petites dépressions allongées, légèrement inclinées vers le Sud. La forme des collines varie d’un endroit à un autre. Cette région repose en totalité sur un vieux socle cristallin d’âge antéprécambien appelé Dahoméen, constitué de roches grenues plus ou moins métamorphosées, que l’on peut regrouper en types principaux :

- les granites, qui apparaissent dans le paysage sous forme de dômes et de collines arrondis. Ils sont sans litage, ni orientation ; - les gneiss, qui sont à litage régulier et fin renfermant essentiellement des biotites et du quartz parfois des amphiboles. Ils sont abondants aux abords de la vallée de l’Ouémé ; - les granitos gneiss, à composition sensiblement identique à celle des granites; ils se rencontrent dans les zones d’embréchites au voisinage des batholites de granite ; - les embréchites, qui sont les roches les plus répandues. Elles émergent parfois en inselbergs très élevés. les quartzites, sont des roches essentiellement quartziteuses avec une faible proportion de muscovites. Ils émergent dans le paysage, en chaînons à bords abrupts. : (Monographie de la Commune de Dassa-Zoumé, 2006)

-

2-2-3-2- Sols Les sols sont d’une extrême variété. Ainsi, on remarque aux endroits dominés par les collines des sols minéraux. A Fita, Gbowèlè et Dassa, on note la présence des affleurements rocheux favorisant l’installation des sols minéraux bruts. Tout autour des collines, les glacis sont recouverts de sols ferrugineux qui comportent deux sous-groupes :

- les sols ferrugineux tropicaux à concrétion sur embréchites; - les sols ferrugineux tropicaux sans concrétion sur embréchites et sur granites alcalin à biotite.

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Les sols ferrugineux tropicaux sont les plus étendus dans la Commune. Il y a aussi des sols hydromorphes et les vertisols qui occupent les vallées des cours d’eau et des collines. On en trouve également dans les forêts (cas de la forêt sacrée d’Igbo Idaasha). Ces sols occupent aussi des surfaces importantes à cause de la configuration du milieu. (Monographie de la Commune de Dassa-Zoumé, 2006)

2-2-3-3- Régime hydrographique Le régime hydrographique est régulier avec des étiages assez prononcés et des crues d’août à octobre. Il est draîné par des cours d’eau à régime saisonnier. Ils sont des affluents du fleuve Ouémé. Il s’agit de : Okrou à l’Ouest, Kossi au Nord-Est, Loto et Etéwi à l’intérieur de la Commune. Ils sont alimentés par les eaux de pluie. (Monographie de la Commune de Dassa- Zoumé, 2006)

2-2-3-4- Végétation Elle est constituée de la pénéplaine couverte par une savane arborée et arbustive, de forêts denses décidues et semi décidues et quelques galeries forestières le long des cours d’eau. Les principales essences recensées dans le milieu sont : Adansonia digitata (baobab), Parkia biglobosa (néré), Anogeisus leicarpa (copalier africain), Prosopus africana (Prosopis), Pterocarpus erinaceus (Santal). Il existe quelques unités végétales qui bénéficient d’une protection législative ou traditionnelle (forêt classée de la chaîne de colline, de Dassa-Zoumé). (Monographie de la Commune de Dassa-Zoumé, 2006)

2-2-4- Situation socio-économique

2-2-4-1- Facteurs humains La population de la Commune de Dassa-Zoumé est de 112118 habitants, soit 15,65% de la population du Département des Collines. La population féminine est de 57.778 habitants, soit 51,54% et celle masculine est de 53.332 habitants, soit 48,46% (résultat provisoire RGPH4 2013). La population est largement rurale avec un taux de 75,45%. Les ethnies majoritaires sont les Idaasha et Mahi auxquelles il faut ajouter les Adja, les Fon, les Peuhl, les Yoruba, les Yom-Lokpa. La densité est de 54,42 habitants/km2. Le taux annuel de croissance de la population est de 3,40%. Les religions pratiquées sont : le christianisme (65,2% de la population), les religions traditionnelles (20,5%) et l’islam (5,2%). etc.

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2-2-4-2- Activités économiques

 Agriculture L’agriculture est essentiellement dominée par les cultures vivrières (céréales, légumineuses et tubercules) et les cultures de rente (coton, anacarde, arachide). Elle constitue la principale source de revenu pour la majeure partie de la population. Elle est traditionnelle, extensive et caractérisée par de faibles rendements. Les techniques culturales pratiquées sont l’assolement, la jachère et la rotation. Les zones de grosse production sont : Miniffi, Akoba, Kpakpa, Agbagoulè, Akoffodjoulé, Soclogbo, Paouignan. Des Systèmes Améliorés de Production (SAP) sont appliqués sur certaines exploitations mais encore à petite échelle. Les plantations fruitières (anacarderaies) occupent une place importante dans l’économie de la Commune. Comme potentialités, la Commune dispose d’une importante superficie de terres cultivables (128.519 ha) et de bas-fonds aménageables (estimés à 1000 ha). Le bilan hydrique et la texture des sols sont favorables à l’agriculture. En outre, la position géographique de la commune de Dassa- Zoumé facilite l’écoulement d’une part importante de la production agricole locale. (Monographie de la Commune de Dassa-Zoumé, 2006).

 Elevage La production animale est dominée par l’aviculture, L’aulacodiculture et la cuniculture qui connaissent également un essor ces dernières années. L’élevage est encore de type traditionnel. En ce qui concerne le bétail, le pâturage naturel constitue la source principale d’alimentation. Il est très abondant en saison des pluies mais devient rare en saison sèche. L’abreuvement des bêtes est assuré par les marigots, les mares, les cours et retenues d’eau. (Monographie de la Commune de Dassa-Zoumé, 2006)

 Exploitation des ressources naturelles Les ressources naturelles disponibles sont les ressources forestières, les carrières de sable, le gravier, le granite, le marbre, les terres cultivables, les bas-fonds et une forêt classée. Les ressources forestières sont exploitées à plusieurs fins : bois de feu, charbon de bois, bois d’œuvre, plantes médicinales et la chasse. Les terres constituent le support de l’activité agricole pratiquée par plus de 60% de la population. Les bas-fonds sont également exploités à des fins agricoles (riziculture, maraîchage). L’exploitation du granite est encore artisanale et se pratique à Itagui, Tangbé, Kèrè, Lèma, Moudja, Bètou, Tré, Ouissi. Les carrières de sable quant à elles,

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Contribution à l’amélioration de la gestion de la retenue d’eau d’ODO-OTCHERE dans l’arrondissement de Kèrè, commune de Dassa-Zoumè (Bénin) s’ouvrent anarchiquement surtout à la périphérie des arrondissements urbains. (Monographie de la Commune de Dassa-Zoumé, 2006)

 Pêche Elle est pratiquée sur certains plans d’eau existants et le fleuve Ouémé par les autochtones mais elle ne constitue pas encore une véritable activité professionnelle pour la population. Or, l’existence de cours d’eau, de retenues d’eau, des bas-fonds et la forte demande en produits halieutiques constituent des atouts au développement de la pêche et de la pisciculture. (Monographie de la Commune de Dassa-Zoumé, 2006)

 Chasse Elle est constituée de la grande et de la petite chasse. La grande chasse est pratiquée en saison sèche à cause des feux de végétation et entraîne la destruction des savanes. La petite chasse pratiquée en saison pluvieuse concerne les petits gibiers (petits mammifères). Les moyens utilisés sont les pièges, les gourdins et les fusils. (Monographie de la Commune de Dassa- Zoumé, 2006).

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3-MATERIEL ET METHODES 3-1- Matériel

3-1-1- Moyens matériels

Pour mener à bien nos recherches afin d’atteindre nos objectifs, le matériel utilisé est constitué :

 d’un appareil photographique numérique de marque SAMSUNG pour la prise de photos qui vont permettent d’illustrer les aspects qui seront mis en évidence au cours de notre étude;  d’un GPS Garmin 96 pour prendre les coordonnées géographiques de la retenue ;  d’un décamètre pour prendre les mesures comme celle de la largeur de la digue ;  d’une fiche d’enquête pour avoir des informations d’ordre spécifique sous forme manuscrite chez les quelques populations cibles;  d’un guide d’entretien pour des informations d’ordre général sur les problèmes de gestion de l’ouvrage ;  d’un matériel informatique.

3-1-2- Ressources humaines

Nous avons été aidés dans la collecte des données par : les chefs de village, un guide interprète, des collaborateurs de SCDA de Dassa-Zoumé, un représentant de la Mairie de Dassa-Zoumé, Le comité de gestion des maraîchères et des pisciculteurs, les agents du Service de l’Eau des collines.

3-2 Méthodes

Trois phases ont été exécutées. Il s’agit de la recherche documentaire, de l’enquête sur le terrain et du traitement des données.

3-2-1- Recherche documentaire

Elle a consisté en une consultation des travaux de mémoire, rapports de fin d’étude réalisés par les étudiants des diverses écoles et facultés de l’Université d’Abomey-Calavi, des rapports de consultation de la DG-Eau ainsi que des rapports de consultation et de stage traitant des sujets relatifs aux retenues d’eau.

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Plusieurs bibliothèques et centres de documentation ont été mis à contribution pour la collecte des informations. Il s’agit entre autres des centres de documentation de l’Ecole Polytechnique d’Abomey- Calavi (EPAC), de la Facultés des Sciences Agronomiques (FSA), de la Direction Générale de l’Eau (DG-Eau), du Service de l’Eau des Collines, SCDA/Dassa-Zoumè. Cette phase a pris également en compte la recherche sur internet et toutes autres informations qui ont permis d’avoir une appréhension générale sur les retenues d’eau dans le monde, en Afrique et en particulier au Bénin.

3-2-2- Enquête sur terrain

3-2-2-1- Prospection préliminaire

Elle a durée trois jours (du samedi 17 au lundi 19 Mai 2014) et a permis de faire la reconnaissance de terrain, d’avoir une connaissance du milieu, d’observer l’état actuel de la retenue d’eau. Au cours de cette prospection, des échanges ont eu également lieu avec le chef de village, les responsables du SCDA, de la mairie et du Service de l’Eau des Collines ainsi qu’avec quelques exploitants.

Elle a permis aussi de mieux recadrer le sujet d’étude ; de faire le choix de notre site d’étude; de définir le matériel à utiliser, d’élaborer la méthode à adopter, de tester notre questionnaire et de concevoir les outils de collecte de données.

3-2-2-2- Choix du village d’enquête

Deux villages dans l’arrondissement de kèrè ont été choisis. Il s’agit de EROKOWARI et ODO-OTCHERE. Ces villages sont retenus en fonction des critères tels que : la proximité des villages à la retenue, l’importance de la population active, le nombre de producteurs qui s’adonne aux cultures maraichères dans la zone et l’existence d’organisation des producteurs et d’un comité de gestion de la retenue.

3-2-2-3 Procédure d’enquête

Dans le but de recueillir le maximum de données, divers techniques ont été utilisés :

Une procédure d’enquête individuelle a été adoptée : Elle a consisté en des entretiens directs au cours desquels des échanges ont été menés avec les populations cibles sur la base des fiches d’enquête (voir annexe) établies à cet effet.

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Le focus groupe : C’est une assemblée au cours de laquelle les divers usagers de la retenue notamment les comités des maraichers et des pisciculteurs ont été réunis. Les échanges avec les membres de chaque association ont été faits à l’aide d’un guide d’entretien. Des focus femme et focus homme sont faits en raison de l’importance des femmes. Le focus groupe a été réalisé pour répertorier et hiérarchiser les forces et faiblesses, opportunités et menaces.

L’enquête a été menée du 28 juin au 20 juillet 2014 et a évolué essentiellement les week-ends de 16 h à 21 h et les jours ouvrables de 7 h à 9 h et de 18 h 30 à 22 h 30 pour des raisons de disponibilité des enquêtés.

L’observation sur le terrain : Elle a permis de confirmer les informations recueillies auprès de la population et même de répondre à certaines questions auxquelles les populations sont un peu retissant. A ce niveau nous avons pu observer l’effet des activités de la population sur la retenue d’eau.

3-2-2-4-Population cible et échantillonnage

Les enquêtés sont constitués des maraichers, des pisciculteurs, des éleveurs de quelques cultivateurs qui se sont installés en amont de la retenue, des chefs de village et de certains jeunes. Les groupes ethniques enquêtés sont les Idaasha. Un échantillonnage aléatoire a été réalisé dans chaque village choisi pour permettre à chaque enquêté de la zone étudiée d’avoir la même probabilité d’être choisi afin d’aboutir à des résultats représentatifs.

Les informations ont été recueillies auprès de cent quatre vingt (180) personnes, âgées de quinze ans et plus, dont cent vingt (120) femmes et de soixante (60) hommes. Le nombre de personnes enquêtées par village est présenté dans le tableau 1 ci-après :

Tableau 1 : Répartition de la population enquêtée par village

Arrondissement Villages Effectifs des enquêtés par Total village Kèrè Erokowari 50 180 Kèrè ODO-OTCHERE 130

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Tableau 2 : Echantillonnage des enquêtés

Exploitants Effectifs enquêtés Effectif totaux des Taux d’échantillonnage exploitants Maraîchers 96 125 76% Pisciculteurs 14 14 100% Cultivateurs 66 Environs100 66% Autres 04 - - Total 180 239 75.31%

La triangularisation : Elle a été utilisée pour vérifier et assurer la fiabilité des informations rassemblées en procédant par multiplication des sources d’information.

3-2-3- Dépouillement, Traitement et analyse des données

Les données collectées sont dépouillées manuellement pendant 05 jours dans la salle de conférence du Service de l’Eaux des collines et à la maison. Elles sont traitées et analysées à l’aide des logiciels (Word, Excel.). Le Word a servi à la rédaction des textes manuscrits et le tableur Excel nous a permis de réaliser les figures, graphes et les tableaux.

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4- RESULTATS ET DISCUSSION

4-1- RESULTATS

Ce sous chapitre présente les résultats des activités menées dans les villages de EROKOWARI et de ODO OTCHERE sur les problèmes de gestion de la retenue d’eau de ODO-OTCHERE.

4-1-1- Description de la retenue d’eau de ODO-OTCHERE.

4-1-1-1- Historique

Avant les travaux d’aménagement, le Bas-fond n’était pas exploité à l’exception de ces abords où étaient pratiquées les cultures du mais, du piment et de tomate par des paysans individuels. En 1990, il a été organisé un concours par l’ONG AFPF de Dassa-Zoumé (une ONG chargée de l’animation des femmes pour la promotion de la femme) dans le cadre du projet d’appui aux initiatives de base financé par le PNUD. Les femmes de ODO-OTCHERE ont participé à ce concours. Elles ont présenté un dossier relatif à l’aménagement de leur Bas-fond pour lever les cultures maraichères pendant la saison sèche. C’est ainsi que la FAO a saisi le projet BEN/91/002 pour mener les études techniques et superviser les travaux d’aménagement du Bas-fond réalisé en deux étapes. La première étape a consisté à la construction de la retenue (De 1990-1991) et la seconde étape à l’aménagement parcellaire en aval de la retenue pour le maraichage et la culture du riz en 1993. Le site devient donc un système d’aménagement avec retenue d’eau et un réseau d’irrigation en aval. Le bas-fond a été exploité pour la riziculture et la culture de gombo de 1993 à 1995 mais les rendements issus de l’exploitation n’étant pas promettant, les riverains ont dû abandonner . Le mode d’exploitation est individuel. Il a existé des groupements de 124 exploitants pour la production du riz.

4-1-1-2- Caractéristiques actuelle de la retenue d’eau

La hauteur actuelle de la digue est de 2,45 m et la revanche est de 0,35 m. Le site est accessible par une piste carrossable ; c’est un bas-fond concave arrosé par les eaux de ruissellement. Il présente une forme allongée avec une pente longitudinale faible et une pente transversale moyenne, l’écoulement de l’eau dans le bassin versant se fait de l’amont vers l’aval (du nord vers le sud). Le lit mineur du bas-fond est bien marqué. La superficie disponible est d’environ 18 ha et celle délimitée est de 10 ha, le sol est d’une texture sablo-argileuse et la végétation est une savane clairsemée. La période d’inondation du bas-fond est de mi-juillet à mi-octobre de Rédigé par Adunkè Gloria Fildahus ADEGNIKA Page 24

Contribution à l’amélioration de la gestion de la retenue d’eau d’ODO-OTCHERE dans l’arrondissement de Kèrè, commune de Dassa-Zoumè (Bénin) chaque année, soit une durée d’inondation de trois mois. La période des hautes eaux est le mois d’août dans lequel la hauteur maximale de l’eau est estimée en moyenne à 3, 20 mètre du point le plus bas. Le site est peu étanche.

Actuellement 125 exploitants pratiquent le maraîchage et les produits sont commercialisés au niveau du marché local et d’autres comme Bohicon, Glazoué et Savalou.

4-1-2- Caractéristiques socioculturelles

Dans cette partie nous présenterons les caractéristiques socioculturelles telles que : la taille de l’échantillon, l’âge, le sexe, la profession et l’ethnie.

4-1-2-1- Répartition des enquêtés par village

La figure 7 montre la répartition des enquêtés selon les villages cibles

130 EROKOWARI 50 ODO-OTCHERE

Figure 7 : Répartition des enquêtés par village

Les investigations sur le terrain, ont permis de rendre à l’évidence que la retenue d’eau a été réalisée pour le compte et au nom de la localité de ODO-OTCHERE. C’est ce qui explique le fait que l’eau de cette retenue soit beaucoup plus utilisée par ses communautés que toutes les autres communautés riveraines. L’extension de notre échantillon sur la communauté de EROKOWARI nous a permis de comprendre que le bénéfice des avantages de la retenue par elle est conditionné soit par une affiliation ou soit par le payement d’une redevance ou quelconque contre partie. C’est d’ailleurs ce qui nous a amené à prioriser la communauté de ODO-OTCHERE dans l’identification de notre échantillon. Cette communauté représente entre autre 77.22% contre seulement 27.73% de la communauté de EROKOWARI.

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4-1-2-2- Age

La figure 8 présente les tranches d’âge des deux villages à l’échelle de l’échantillon

60

46,67 48,33

40

20 Fréquence 5 0 15-35 36-65 66 et plus Tranches d'âge

Figure 8 : Répartition des enquêtés selon leurs âges De l’analyse de ce graphe, il ressort que le mode statistique de notre échantillon est la tranche d’âge de 36-65 ans survit de la tranche d’âge de 15-35 ans soit un pourcentage cumulatif de 94.99%. La population active de la localité est constituée des personnes dont les tranches d’âges varient de 15-65 ans, donc la main d’œuvres existe et est disponible dans les villages enquêtés

4-1-2-3- Profession

La figure 9 montre la répartition des enquêtés selon leur profession

60 53,33 50 36,67 40 30 20 7,78 Fréquence 10 2,22 0

Figure 9: Répartition des enquêtésProfession selon leurs professions.

Les données statistiques de notre étude laisse transparaître une forte proportion d’enquêté de profession maraichère soit 53,33%, Cela dénote de la valorisation de la retenue par la population notamment les femmes. Le domaine en aval de la retenue est donc repartir au groupement intervenant dans le cadre de cette activité. Les produits récoltés sont : gombo, piment, crincrin, tomate, légumes, feuilles de laitue, l’oignon surtout. Les cultivateurs

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Contribution à l’amélioration de la gestion de la retenue d’eau d’ODO-OTCHERE dans l’arrondissement de Kèrè, commune de Dassa-Zoumè (Bénin) constituent également une partie non moins importante de notre échantillon, soit 36.67% et s’adonnent à la culture de diverses spéculations notamment les céréales comme : le maïs, le niébé, le voandzou, le mil, l’arachide etc, les tubercules comme l’igname, le manioc et aussi la plantation d’arbres fruitiers tels que le manguier, l’anacardier et du bois d’œuvre. Les terres cultivables sont installées en amont et dans les parties parfois occupées par la cuvette d’eau et les pratiques agricoles sont caractérisées par apport d’intrants et de pesticides. On rencontre par ailleurs quelques commerçants de produits vivriers et des détaillants des produits manufacturés, Ils représentent 5% de l’échantillon.

4-1-2-4- Sexe

La figure 10 nous présente la répartition des enquêtés en fonction du sexe

33,33% Masculin

66,67% Féminin

Figure 10 : Répartition des enquêtés en fonction du sexe L’inclusion de l’approche genre a joué un rôle très important dans la fiabilité des résultats obtenus. Ainsi les deux genres ont été approché et plus de la moitié sont du sexe féminin.

4-1-2-4- Ethnie

La population enquêtée est essentiellement Idaasha, elle représente 99% de notre échantillon. Mais on y rencontre d’autre groupe socio-ethnique tel que les peulhs.

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4-1-3- Les usages faits de l’eau de la retenue

4-1-3-1- Fréquence d’utilisation de l’eau de la retenue

La figure 11 présente la fréquence d’utilisation de la retenue d’eau par les différentes populations enquêtées.

36,67

40

30 23,89 19,44 20 13,89 6,11 10 Fréquence 0

Fréquence d'utilisation de l'eau Figure 11 : Répartition des enquêtés selon la fréquence d’utilisation de l’eau de la retenue

L’eau de la retenue est utilisée par 76,21% de la population objet de notre étude. 19,44% l’utilisent à plein temps c'est-à-dire au moins une fois par jour ; 36,67% l’utilisent à fond pendant les saisons sèches et 20,02% de l’échantillon utilisent l’eau de façon occasionnelle. L’objectif de ces usages varie d’un enquêté à un autre et ce constat nous a amené à faire une typologie des usages qui sont fait de l’eau de la retenue. Ces usages sont regroupés en deux catégories à savoir : les usages domestiques et les usages à but économiques. 23,89% de l’échantillon enquêté n’utilisent jamais l’eau de la retenue du fait de l’inaccessibilité de la population de EROKOWARI au profit de l’ouvrage.

4-1-3-2 Typologie des usages qui sont fait de l’eau de la retenue de ODO- OTCHERE

32,36% usages domestiques 67,64% Activités éeconomique

Figure 12 : typologie des usages faits de la retenue

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La typologie des usages nous montre que l’eau est beaucoup plus utilisée pour les activités économiques que pour la satisfaction des besoins domestiques. Les usages domestiques de l’eau de la retenue ne représentent que 32,36% alors que les usages économiques couvrent plus de 50% soit 67,64% de l’échantillon. La réalisation de la retenue d’eau a permis à la population de ODO-OTCHERE de développer diverses activités économiques, d’assurer l’autosuffisance alimentaire et d’améliorer leur niveau de vie.

4-1-3-3- Usages domestiques

S’agissant des utilisations domestiques de l’eau de la retenue dans les villages enquêtés, divers usages ont été identifiés, il s’agit notamment de la lessive, du bain, de la vaisselle et même pour la boisson. La figure 13 ci-dessous nous renseigne sur la proportion de chacun de ces usages par la population cible.

Photo 1-a : Lessive dans la retenue Photo 1-b : Prélèvement de l’eau par les enfants pour le bain et la lessive (Source ADEGNIKA Juillet, 2014)

45 50 34,44 40 30 20 20

Fréquence 10 0,56 0 Bain Lessive Vaisselle Eau de boisson Usages domestiques

Figure 13 : Répartition des enquêtés en fonction des différents usages domestiques Rédigé par Adunkè Gloria Fildahus ADEGNIKA Page 29

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45% de notre échantillon utilisent l’eau pour faire la lessive. En cas de panne des pompes ou des ouvrages hydrauliques, ils font recourt à l’eau de la retenue. Le caractère payant de l’eau potable oblige d’autres à utiliser l’eau pour cet usage qu’ils qualifient de sans impact. 34,44% de la population enquêtée utilisent l’eau pour le bain. Le bain au niveau de la retenue est plus pratiqué par certains maraichers et cultivateurs après les activités champêtres journalières. Notons également que cette eau est utilisée par 20% pour la vaisselle. Des échanges avec les ménages, il ressort qu’ils n’utilisent pas l’eau de la retenue comme eau de boisson, ils estiment que l’eau est polluée et qu’il y a des risques de maladies hydriques. Ils utilisent l’eau potable et l’eau de pluie pour la boisson

4-1-3-4-Activités économiques

60 54,44 50 40 30 17,78 25,55 20

Fréquence 10 0 0,7 1,52

Activités économiques Figure 14 : Répartition des enquêtés en fonction des activités économiques

L’eau de la retenue est utilisée pour la construction des maisons, le maraîchage, l’élevage, la pisciculture et le lavage des motos.

 Le maraîchage : L’activité dominante lors de nos études est le maraîchage pour lequel 54,44% de nos enquêtés utilisent l’eau du barrage.

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Photo 2-a : Les cultures de Photo 2-b : Les cultures de Photo 2-c : Les cultures Crincrins piments d’oignons

 La construction de maison : La construction de maison constitue également une activité qui utilise considérablement l’eau de la retenue 25,55% de nos enquêtés affirment utiliser souvent l’eau de la retenue pour réaliser des constructions dans le village. Les bidons, les tonneaux etc. sont remplis de l’eau de la retenue surtout en saison sèche et sont acheminés vers le village par le biais des charrettes, des tricycles et autres.  La pisciculture et la pêche : La pisciculture est une activité très peu développée au niveau de la retenue soit un taux de 17,78% des enquêtés. Cette activité a été introduite par le PADPPA (Projet d’Appui au Développement Participatif de la Pêche Artisanale) au niveau de la retenue. Le Tilapia est l’espèce du poisson élevé. La pêche est organisée une seule fois par an entre mi- mars ou mi-avril. Elle constitue une source de revenu qui est confié au comité de la gestion de pisciculture. C’est la cuvette d’eau qui constitue l’étang pour le développement de cette activité. Le constat au niveau de cette retenue est que les étangs piscicoles réalisés en aval par le dit projet n’ont jamais été fonctionnels. D’après les populations. Les étangs réalisés ne conservent pas l’eau et ne sont pas capables d’assurer un milieu de vie adéquat pour les poissons dans le cas d’une activité piscicole.  Le lavage des motos : Il faut remarquer que l’eau de la retenue est aussi utilisée pour le lavage des motos. Le lavage se fait directement dans l’eau de la retenue Ainsi 16,47% des enquêtés lavent leurs motos dans la retenue. Cette activité a des risques de santé tant pour les animaux aquatiques que pour les humains à travers ses divers usages surtout domestiques.  L’élevage : L’accès à la retenue par les peulhs est strictement interdit par la communauté Idaasha. C’est ce qui explique le faible taux de l’usage de l’eau à des fins d’abreuvement des bêtes. Cette interdiction est à la base des conflits enregistrés entre maraichers et éleveurs, conflits souvent gérés à l’amiable grâce au dynamisme et au sens de dialogue des autorités locales.

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4-1-3-5-Autres activités

Comme autres activités nous avons l’agriculture surtout en amont et dans les bras qui alimentent la retenue et de la coupe du bois. Les cultures annuelles sont installées en amont de la retenue ainsi que sur les berges (les bras qui alimentent) de la retenue. Les pratiques agricoles dans cette zone sont caractérisées par l’apport d’intrants et de pesticides. L’utilisation des équipements rudimentaires, la perpétuation de l’exploitation extensive des ressources naturelles ont façonné le paysage, changé la couverture végétale des berges au rythme des défrichements et des types de cultures. Ce qui fragilise les berges et favorise leur dégradation graduelle et entraine l’ensablement de la cuvette. En effet, le couvert végétal qui devrait servir de protection pour les berges et limiter l’ensablement est détruit par les activités de la population. En ce qui concerne la coupe du bois au niveau de cette retenue, elle consiste à l’abattage anarchique des arbres à des fins domestiques et commerciales tels que la production du charbon et des bois de chauffe. Notons également que la riziculture est l’une des activités pratiquées par les agriculteurs.

Photo 3-a : Agriculture en amont de la retenue Photo 3-b : Fabrication du charbon

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4-1-3-6- Flux financiers des diverses activités de revenue autour de la retenue d’eau

Tableau 3 : Le flux financier des activités Mois Janv. Fév. Mar Avr Mai Juin Juil. Août Sept Oct. Nov. Déc.

Activité

Maraîchage

Pêche et pisciculture

L’agriculture

. Le maraichage : Principale activité de la retenue et essentiellement des cultures de contre saison, le maraichage se pratique seulement à ODO-OTCHERE. Cette activité sous sa forme organisée a été introduite par le PNUD en 1993 et mobilise les communautés notamment des femmes organisées en groupements de maraicher et qui sont appuyées par le Projet d'appui au Développement Participatif de Pêche Artisanale (PADPPA) et des structures déconcentrées de l’Etat tel que le SCDA de Dassa-Zoumè. Actuellement il existe cinq (05) groupements de maraichers et chaque groupement est composé de vingt cinq (25) membres. Les activités maraîchères se pratiquent de novembre à mai en aval de la retenue, sur les berges et se fait avec apport d’intrants pour accroître leur production. Chaque femme maraichère paye un prix d’exploitant qui s’élève à 1200FCFA par an. La recette annuelle pour cette activité est d’environ 150.000FCFA par an pour le comité de gestion de la retenue et de 100.000 à 150.000FCFA de revenu pour chaque maraîcher à la fin de la saison sèche.

. La pisciculture et la pêche : La pêche constitue la principale source de recette du comité de gestion de la retenue. Elle est évaluée à près de 500.000f CFA par an et est seulement pratiquée par le comité en charge de la pisciculture. Ce comité est constitué de sept (07) membres : le président, le vice président, le secrétaire, le secrétaire adjoint, le trésorier, le vice trésorier et enfin un organisateur. La pêche est organisée une seule fois par an et dans le mois de mars ou avril. Par ailleurs il faut noter que la pisciculture se fait toute l’année au niveau de la

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cuvette et ceci avec l’appui du projet PROVAC en 2012 qui leur avait fourni des alevins et provendes. . L’agriculture : Elle est surtout saisonnière et couvre toute la saison de pluie de mai en octobre. Elle est aussi pratiquée pendant les autres mois de l’année. Les produits récoltés servent en partie à couvrir les besoins alimentaires des familles. L’autre partie est vendue surtout en saison sèche, les revenus dépendent de la quantité des semi et aussi de la variabilité climatique.

4-1-4- Problèmes liés à la gestion de l’eau de la retenue d’eau de ODO- OTCHERE.

Les différents usages soulignés plus haut tant en ce qui concerne la retenue d’eau que les écosystèmes associés ne peut rester sans effets négatifs sur cet ouvrage. Il est nécessaire de mesurer les conséquences de ces différentes formes de sollicitations. C’est ce qui a conduit à la réalisation de cet arbre à problèmes.

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Risque de perte en vies humaines

Baisse de rendement Prolifération des Dégradation Risque d’intoxication plantes de la digue des aliments envahissantes Baisse de production Réduction de la Risque de conflits quantité d’eau stockée Contamination des Arrosage manuellement des Eutrophisation produits maraîchers et planches et apport de mains Diminution de la profondeur de Prolifération de la retenue réduction progressive d’œuvres la cuvette des maladies d’eau de la faune aquatique Infection des plantes maraîchères par les agents Mauvais état du siphon Ensablement de la cuvette d’eau Pollution de l’eau pathogènes

Mauvaise gestion de la retenue d’eau

Occupation anarchique Non respect des règles de Les usages multiples Ruissellement desberges gestion de l’eau Usages domestiques Les caractéristiques La pluie Manque de Favoritisme Non respect Mauvais entretien physiques du sol terre des règles de de l’ouvrage Insuffisance des points cultivable Relations amicales semis et de d’eau potable et familiales des labour et populations lenon riveraines payementNon des efficacité du comité de gestion, Pauvreté cotaabsence de volonté des organisations

des usagers pour la valorisation durable des ressources de la retenue Absence d’une approche véritable de GIRE pour l’obtention des revenues Rédigé par Adunkè Gloria Fildahus ADEGNIKA Page 35

Figure 15: Arbre à problèmes Contribution à l’amélioration de la gestion de la retenue d’eau d’ODO-OTCHERE dans l’arrondissement de Kèrè, commune de Dassa-Zoumè (Bénin)

4-1-4-1- Problèmes environnementaux liés à la gestion de la retenue d’eau  Problèmes liés aux divers usages Ces problèmes sont essentiellement fondés sur les activités et usages à risques directs sur la retenue d’eau, ce qui met en péril sa gestion rationnelle. Il s’agit des usages domestiques, les usages économiques et autres. Ces problèmes sont : l’ensablement, l’inondation des cultures installées en amont de la retenue, l’érosion des berges, la prolifération des plantes aquatiques, la disparition de certaines espèces halieutiques, la pollution, conflits entre maraichers et éleveurs, diminution du rendement, baisse des revenues. Mais, le problème le plus évoqué par les personnes enquêtées est celui de l’ensablement de la cuvette de la retenue. L’ensablement de la cuvette est lié au développement de certaines activités comme les activités agricoles en amont de la retenue et la coupe du bois. L’agriculture extensive et les techniques de labour ou de préparation du sol dans le sens des pentes, l’exploitation des versants abrupts et des berges de la retenue sont autant de pratiques agricoles qui fragilisent et exposent les terres aux phénomène d’érosion. En effet la coupe du bois dénude les terres qui, à la faveur des précipitations torrentielles sont soumises à une forte érosion. Celle-ci lessive et draine vers la cuvette divers déchets et du sable. Ces apports contribuent non seulement à polluer l’eau mais également à combler la cuvette. En conséquence, la capacité de rétention de la cuvette de la retenue diminue progressivement. De plus l’intensification agricole est accrue, les engrais et les produits phytosanitaires sont utilisés à des doses excessives. Ces diverses pratiques sont responsables du rejet de nombreux polluants organiques et inorganiques dans la retenue. Ainsi, il peut se poser des problèmes de contamination de l’eau, des produits maraîchers, des sols, de la faune environnante et des hommes selon le principe de la chaîne trophique. Le lavage des motos est aussi une source de pollution. En effet, les huiles contiennent des Polychlorobiphényles (PCB) qui sont en fait des Polluants Organiques Persistants (POP) très dangereux pour la faune aquatique et pour tous les êtres vivants. Quant aux usages domestiques, ils constituent des sources de pollutions physiques de la retenue d’eau. L'eutrophisation quant à elle est due à l’utilisation des intrants agricoles. Aussi les apports en sédiments et autres éléments organiques dans la cuvette entraînent le développement des plantes envahissantes, ce qui peut tuer les poissons et provoquer la disparition des oiseaux aquatiques.

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Photo 4-a : Prolifération des plantes Photo 4-b : Etat de réduction de la cuvette d’eau envahissantes dans une partie de la retenue et de la réduction de sa cuvette

 Vulnérabilité climatique

Selon le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’évolution du Climat (GIEC, 2007), la vulnérabilité face aux changements climatiques désigne le degré de capacité d’un système à faire face ou non aux effets néfastes du changement climatique (y compris la variabilité climatique et les phénomènes météorologiques extrêmes). En d’autres termes, la vulnérabilité d’un système face aux changements climatiques est fonction du degré d’exposition du système, de sa sensibilité et de sa capacité d’adaptation.

Les changements climatiques tels que le retard et la rupture précoce des pluies, les chaleurs excessives, les vents violents et les inondations présentent des obstacles supplémentaires à l’éradication de l’autosuffisance alimentaire et de la pauvreté. Pendant la période d’inondation du bas-fond, les eaux débordent sur les 4/5 des parcelles agricoles et constituent une ressource en eau de surface non négligeable. Les modifications du calendrier agricole sont des facteurs qui compromettent sérieusement la sécurité des moyens de subsistance des populations déjà pauvres. Quant la quantité d’eau diminue tous les exploitants maraichers n’ont plus accès à l’eau pour poursuivre leurs activités. Les ressources en eau de surface du bas-fond sont exposées aux risques climatiques, notamment aux phénomènes de sécheresse et à l’étiage. Les producteurs sont plus exposés donc très vulnérables à ces phénomènes. Les conséquences directes sont: la perte de la biodiversité, la baisse du rendement des cultures, le tarissement des ressources en eau en saison sèche, le problème de conservation de certaines denrées alimentaires en saison sèche, du fait de la forte chaleur.

4.1.4.2. Problèmes socioéconomiques liés à la gestion de la retenue d’eau

Les problèmes socio-économiques peuvent être directement ou indirectement liés à l’eau. Il y a par exemple les conflits entre les maraichers et les agriculteurs et entre les maraichers et les éleveurs. Le principal problème socio-économique rencontré au niveau de la retenue d’eau de

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ODO-OTCHERE est sa mauvaise gestion. Il est lié à l’absence d’une approche véritable de Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE).

Notons également le non respect des règles établies et aussi le manque de renforcement des capacités du comité de gestion d’une part et des organisations d’autre part. La pêche, principale source de revenu du comité de gestion pour l’entretien de l’ouvrage n’est pas développée, la population ne dispose pas de compétences dans le domaine, d’où le manque de techniques de pêche évoqué par le comité en charge de cette activité. Ainsi en période de pêche ils font recours aux pêcheurs étrangers. Ces derniers en plus d’être payés, emportent une partie des produits, ou parfois comme la population ne dispose pas de marché propre à l’exportation, les pêcheurs s’occupent de la vente et ne donnent pas tout le revenu au comité. La pisciculture n’est presque pas développée en aval de la retenue car les étangs piscicoles ne fonctionnent pas. Il se pose un problème de mauvaise gestion car depuis l’avènement du projet PROVAC qui a financé l’achat des alevins et des provendes en 2012, il y a un manque de volonté pour débloquer des fonds pour l’achat à nouveau des alevins et provendes, donc une faible motivation des pisciculteurs pour la pratique de l’activité.

L’autre problème est l’infection des cultures maraichères, ce qui fait que les maraichers ne payent plus les cotisations d’exploitant et tout cela agir sur les revenues du comité de gestion.

Photo 5-a : Siphon en panne Photo 5-b : Etangs piscicole non fonctionel

4-1-5- Approche de solution pour une gestion durale de la retenue d’eau d’ODO-OTCHERE La présente étude a permis de recenser les diverses solutions apportées par les populations riveraines et nos suggestions pour pallier aux problèmes énumérés plus haut en vue d’une gestion durable de cet ouvrage. Il faut :  rechercher des Partenaires Techniques et Financiers pour le financement et la mise en œuvre du projet de désensablement de la retenue d’eau, Rédigé par Adunkè Gloria Fildahus ADEGNIKA Page 38

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 réparer et mettre en service la machine d’irrigation,  fixer biologiquement les berges en vue de les protéger en faisant le reboisement avec la plantation des tecks et l’acacia (Acacia rétinoïdes) puis d’autres espèces,  la prévision d’autres espèces comme bande fixatrice sur les périmètres immédiats et sur les périmètres éloignés,  interdire des cultures en amont et au niveau des berges et /ou revoir les techniques et méthodes de culture,  former des pisciculteurs et des pêcheurs dans la diversification de leurs activités en termes de compensation et aussi dans l’économie des revenus,  vulgariser les règles de gestion de la retenue d’eau,  mettre en place un dispositif de suivi et de veille opérationnel pour l’application des règles de gestion de la retenue ;  sanctionner les cas d’infractions,  renforcer les capacités techniques, organisationnelles et matérielles du comité de gestion pour le rendre fonctionnel et plus crédible,  renforcer les capacités techniques, organisationnelles et matérielles des femmes maraîchères et du comité de pisciculture et de pêche dans leurs activités.

4.1.6. Analyse des forces, faiblesses, opportunités et menaces de la gestion de la retenue d’eau d’ODO-OTCHERE Certains facteurs internes ou externes facilitent ou non la meilleure gouvernance de l’ouvrage. L’analyse de la gestion de l’eau a permis de dégager ces facteurs internes (les forces et faiblesses) et les facteurs externes (opportunités et menaces).

4.1.6.1. Forces de la gestion de la retenue d’eau d’ODO-OTCHERE Comme forces on distingue :

. La disponibilité permanente de la ressource eau notamment la retenue d’eau, . L’existence d’un comité de gestion de la retenue d’eau, . La représentation de la plupart des acteurs dans le comité, . L’existence de marché potentiel d’écoulement des produits maraichers et halieutique, . L’existence des règles de gestion de la retenue d’eau et des sanctions. Ces règles de gestion et sanctions ont été définies en 2008, lors de l’élaboration des Plans de Gestion

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des Plan d’Eau (PGPE) dans le cadre de la mise en œuvre du Projet d’Appui au Développement Participatif de la Pêche Artisanale (PADPPA) ; . L’accès sans discrimination des usagers à la retenue d’eau pour leurs divers besoins ; . L’existence de certains groupements d’usagers au niveau de la retenue d’eau ; . L’existence d’une plantation d’essences forestières peu dense en aval de la retenue d’eau ; . L’existence d’une motopompe et de tuyau d’aspiration (actuellement en mauvais état)

4.1.6.2. Faiblesses de la gestion de la retenue d’eau d’ODO-OTCHERE La gestion de la retenue est entravée par un certain nombre de faiblesses décrites ci-dessous. . L’exploitation en amont et les bras qui alimentent la retenue, . La mauvaise gestion des ressources en eau en amont, . La persistance des pesanteurs socio culturelles considérant l’eau comme une denrée gratuite, . Le faible fonctionnement du comité de gestion dû aux faibles capacités techniques et organisationnelles à assurer la gestion de l’utilisation des ressources de la retenue d’eau,

. L’absence de cotisation des usagers pour assurer l’entretien des ouvrages, . Le non-respect des règles de gestion de la retenue d’eau, . Le non fonctionnement du comité de pisciculture dû à leurs faibles capacités techniques, matérielles et organisationnelles dans l’utilisation des ressources de la retenue pour leurs activités, . Le non respect des règles de labours et de semi, . L’absence d’abreuvoir et de couloir d’abreuvement des bétails.

4.1.6.3. Opportunités pour une meilleure gestion de la retenue d’eau de ODO-OTCHERE La retenue offre encore quelques opportunités sur lesquelles on pourra s’appuyer pour améliorer la gestion de cette retenue d’eau. . Le cadre juridico-politique qui recommande la gestion intégrée des ressources en eau basée sur la concertation des acteurs depuis le niveau local ;

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. La restructuration du cadre de gestion de l’eau au Bénin en vue de rester en conformité avec le cadre juridico-politique ; . L’environnement politique, juridique et institutionnel au Bénin favorable à la promotion de la GIRE ; . La grande campagne de reboisement (Dix millions d’âme, dix millions d’arbres) initié par le chef de l’Etat pourra permettre de reconstituer progressivement le couvert végétal autour de la retenue d’eau ; . Le dynamisme remarquable des acteurs des secteurs publics et privés autour des questions liées à la GIRE ; . La disponibilité des structures statique et privés ; . La présence des projets et des programmes (PADA et autres)

4.1.6.4. Menaces liées à la bonne gestion de la retenue d’eau d’ODO- OTCHERE . Les différents conflits, . La lenteur des procédures administratives au niveau des acteurs institutionnels, . Les changements climatiques,

4-2- DISCUSSION

Des résultats de notre étude, il ressort que la retenue d’eau d’ODO-OTCHERE mise en place pour les besoins agro-pastoraux, est malheureusement exploitée uniquement pour les activités agricoles et piscicoles. Notons que cette retenue est également exploitée par les populations d’ODO-OTCHERE pour d’autres usages. Il s’agit des usages domestiques, la construction des maisons, le nettoyage des motos. Il en ressort de l’analyse de ces usages que les principaux usages sont le prélèvement de cette eau pour le maraichage, la construction des maisons. Pour AGOSSOU (2001) la principale activité autour des retenues d’eau est le maraichage. Les travaux de KOURA en 2013 à Bèket dans la commune de Péhunco au Nord-Bénin, montrent que la retenue de Bèket construite pour à fins pastorales est aussi exploitée pour des activités agricoles, domestiques et économiques. Ces résultats sont comparables à ceux d’OLODO (2011) et de HOUEHOUME GANSE (2011) respectivement sur la lagune de Porto-Novo et le forage artésien de Tchi-Ahomadégbé dans la commune de Lalo. Ces résultats sont aussi

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Contribution à l’amélioration de la gestion de la retenue d’eau d’ODO-OTCHERE dans l’arrondissement de Kèrè, commune de Dassa-Zoumè (Bénin) comparables à celui de LIGAN (2013) dans le sous bassin du fleuve Mono. Il ajoute l’utilisation de ces eaux pour des pratiques cultuelles. Par ailleurs ces divers usages sont à la base des problèmes environnementaux et socio- économiques auxquels la retenue est confrontée. Les problèmes environnementaux majeurs sont l’ensablement, la pollution qui se manifeste par la réduction de la quantité d’eau stockée, l’existence de boues dans la cuvette, l’eutrophisation et la disparition des oiseaux aquatiques. Ce constat a été également fait par KOURA (2013) au niveau de la retenue d’eau de Bèket dans la commune de Péhunco. Mais les principales causes de ces problèmes sont les activités agricoles et domestiques. Les activités agricoles en amont sont accentuées par l’érosion hydrique. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et pour l’agriculture (FAO) en 2010, la pluie est la cause principale de l’érosion hydrique des berges, ainsi que du transport et du dépôt de sable dans les cours d’eau. Elle agit beaucoup à travers l’eau de ruissellement, qui participe surtout en saison de pluie à l’ensablement de la lagune, SEGNON (2011). Pour OTEYAMI en 2008 c’est l’érosion sous toutes ces formes combiné avec les activités anthropiques qui concourent à l’ensablement de la cuvette. Les activités domestiques sont aussi à la base de pollution de la retenue d’eau. Le PANGIRE en 2009 déclarait déjà que les activités agricoles sont la première source de pollution diffuse des eaux au Bénin.

Le problème socio-économique est essentiellement la mauvaise gestion qui s’observe au niveau de cette retenue. Ceci s’explique par l’absence d’une véritable approche GIRE. Elle se manifeste par l’utilisation anarchique des ressources de cette retenue et il en résulte alors un mauvais entretien. Pour pallier à toutes ces contraintes, ces populations proposent alors de les appuyer pour le désensablement de la cuvette d’eau et aussi pour la réparation du siphon ,de réaménager les étangs piscicoles et de les former pour que les activités piscicoles soient effectives en aval de cette retenue, de restaurer l’écosystème dégradé en reboisant la zone de protection, de vulgariser les règles de gestion de la retenue d’eau, de mettre en place un dispositif de suivi et de veille opérationnel pour l’application des règles de gestion de la retenue et de renforcer les capacités techniques, organisationnelles, matérielles du comité de gestion et des groupements. Ces solutions concordent avec celles de N’KANA (2011) et d’OTEYAMI (2004) sur les mécanismes d’entretien des retenues d’eau. En dehors de ces solutions il est également préconisé de renforcer l’application du principe du pollueur payeur et celui de l’utilisateur payeur. En effet les ouvrages de mobilisation d’eau nécessitent un entretien permanent. De ce

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Contribution à l’amélioration de la gestion de la retenue d’eau d’ODO-OTCHERE dans l’arrondissement de Kèrè, commune de Dassa-Zoumè (Bénin) fait il est alors important d’obliger les utilisateurs à payer un montant qui servira au maintien de l’ouvrage. Cette solution a également été proposée dans l’étude du PNE-Bénin (2012), portant sur les problématiques et pratiques de gestion durable de la portion du bassin du Niger au Bénin. A ce niveau, les outils de communication ont été proposés par les acteurs en tenant compte des réalités des zones. Une approche similaire peut également être envisagée pour informer et sensibiliser les populations riveraines de la retenue d’eau d’ODO-OTCHERE.

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Conclusion et Suggestions La retenue d’eau de ODO-OTCHERE regorge d’importantes potentialités économiques et constitue pour la population de cette localité, une richesse qu’il urge de préserver pour permettre sa pérennité. Différentes activités sont développées autour de cette retenue. Cet ouvrage est confronté à plusieurs problèmes liés à ces activités dont les principaux qui nécessitent une intervention particulière sont : l’ensablement, le mauvais état des outils nécessaire pour le développement des activités économiques (pisciculture et le maraichage). Ces problèmes sont dus principalement à la mauvaise gestion de la retenue. Vue la situation, chacun devrait se sentir responsable de la gestion de cette ressource et éviter de lui faire subir des pratiques qui ne sont pas propices à sa durabilité. Tout ceci pourrait servir à assurer au mieux une gestion équitable et durable de la retenue. Il est donc nécessaire qu’on y accorde beaucoup d’attention et penser aux alternatives à mettre en œuvre pour remédier à ses problèmes. Pour cela nos suggestions vont :

A l’administration déconcentrée de l’Etat en charge de la gestion de la retenue d’eau (SCDA)

 d’appuyer efficacement les initiatives de promotion de la GIRE au niveau de cette retenue ;  de promouvoir les pratiques de bonne gestion des retenues d’eau ;  d’organiser les acteurs en corps de métier (association des exploitants de retenue d’eau, pêcheurs, maraîchers, pisciculteurs) ;  d’organiser de façon périodique des formations et des suivis pour le renforcement des capacités des membres du comité de gestion ;  de rappeler les exploitants de l’eau pour le maraichage sur les techniques de labour appropriées ;  de mettre en œuvre le PGPE de la retenue élaboré par PADPPA ;  de réaliser des actions concertées en impliquant réellement tous les acteurs concernés ;  de conduire des activités de sensibilisation, formation et renforcement des capacités sur certaines techniques et méthodes des mesures de protection des berges.

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Aux autorités locales de la commune de Dassa-Zoumè (mairie)

 de chercher des Partenaires Technique et Financier pour l’élaboration de la mise en œuvre du Plan de Gestion de Plan d’Eau de la retenue ;  d’accorder une partie de son budget pour la valorisation de cette retenue ;  d’élargir leur campagne de reboisement en amont de la retenue avec la prévision d’autres espèces comme l’acacia (Acacia rétinoides) puis d’autres espèces sur les périmètres éloignés ;  d’interdire les cultures en amont et très proche de la retenue ;  de promouvoir la pisciculture en aval en réparant les étangs non fonctionnels.

A l’endroit du comité de gestion, nous suggérons :

 de vulgariser les règles de gestion existants;  de renforcer la sensibilisation des riverains sur le respect des règles de gestion de la retenue d’eau ;  d’appliquer rigoureusement les sanctions sans discrimination en cas de faute ;  d’assurer l’entretien des ouvrages de la retenue ;  définir un code d’installation de nouveaux maraîchers ;  de réparer les siphons en panne.

A l’endroit des usagers de la retenue

 de payer les droits de place ;  de respecter les instructions du SCDA ;  d’entretenir régulièrement les infrastructures ;  D’aménager les alentours du déversoir,  de prendre davantage conscience de l’enjeu que constitue la sauvegarde de la retenue d’eau.

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Annexes

Questions de recherche

Questions aux ménages

Date de l’enquête :

Localité : Arrondissement :

Quartier : Ménage N°:

1- Identification

Nom de l’enquêté :

Sexe : Homme /_ / Femme /_ /

Age :

Jeune /_ /

Adulte / _ /

Vieux /_ /

Ethnie :………………………………………………………..

2. Historique de la retenue d’eau

- En quelle année la retenue d’eau a été créée ?...... - Dans quel but elle a été créée ? :……………………………………...... - Quelle était la superficie de la retenue lors de sa construction? :………………………. - Quelle est la superficie actuelle de la retenue ? :………………………………………

3. Sources d’approvisionnement et usage en eau

 Comment utilisez-vous l’eau de la retenue d’eau ?

Jamais / _ / rare /_ / Quelques fois / _ / Souvent / _ / Toujours / _ /

 Quels usages faites-vous de l’eau de la retenue  Usages domestique

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Bain /_ / Lessive /_ / Eau de boisson /_ / Vaisselle /_ / Cuisine /_ / Autres /_ /

 Activités économiques

Construction de maison /_ / Maraichage /_ / Riziculture /_ /

Elevage (abreuvement des animaux) /_ /

Types et Bovins Abreuvoir nombre Caprins Modes d’animaux Ovins d’accès Accès direct abreuvés Autres à la cuvette

Pisciculture

Techniques de pêche Outils modernes (filet) Utilisation de poison

 Usage faits des sols dans un rayon de 50m de la retenue d’eau

Agriculture Buttes Engrais 0° Type de Billons Types C° cultures Sillons d’intrants Pesticides Semis utilisés sans labour Plantation Autres

 Usages faits de la végétation dans un rayon de 50m de la retenue d’eau

Bois de chauffe /_ / Bois d’œuvre /_ / Fabrication de charbon /_ /

Ouvrages /_ / Autres /_ /

 Que voulez vous qu’on fasse de la retenue et qui soit bénéfique pour :

-La population et aux générations à venir :…………………………………………………

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Guide d’entretien

1- Problèmes lié à la gestion de l’eau

- Quels sont les problèmes qui se posent au niveau de la retenue d’eau d’ODO- OTCHERE - comment se manifeste chacun des problèmes identifiés - Classer les par ordre d’importance (du plus important au moins important) - Quels sont les usages qui sont à la base de chacun de ses problèmes ? - Classer les usages en fonction du degré de contribution à chaque problème. - Procéder à un vote pour chaque usage. - Donner les raisons qui motivent votre choix ? - Quelles sont les conséquences de chaque problème identifié ? - Quelles sont les actions que vous pouvez mener pour résoudre chacun de ses problèmes identifiés?

2- Mode de gestion

Quelle est la composition du bureau du comité (ACU) et sa mission ?

 Comment fonctionne le comité ? (tenue de réunion, respect des statuts de règlement intérieurs, existence et tenue des outils de gestion administrative et financiers)

 Existe-t-il des règles ou normes d’utilisation de la ressource eau ?

 Lesquelles des règles sont appliquées ?

 Comment faire pour appliquer ces règles ?

 Existe- t-il des conflits sociaux lié à l’utilisation de la ressource ?

 Quel genre de conflits crée l’utilisation de la ressource ?

 Conflits entre même groupe d’utilisateur ?

 Conflits entre différents groupe d’utilisateur ?

 Conflits entre divers groupe ethnique ?

 Autres

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Contribution à l’amélioration de la gestion de la retenue d’eau d’ODO-OTCHERE dans l’arrondissement de Kèrè, commune de Dassa-Zoumè (Bénin)

 Comment sont gérés les conflits ?

 Aspects culturels de la gestion de la ressource ?

 Existe- t-il des règles traditionnelles de gestion de la ressource ?

 Dans le passé ?

 Actuellement ?

 Quelles sont les conséquences en cas de non respect traditionnel ?

 Ces règles sont- elles encore respectées de nos jours ? et pourquoi ?

Rédigé par Adunkè Gloria Fildahus ADEGNIKA Page xvi

Contribution à l’amélioration de la gestion de la retenue d’eau d’ODO-OTCHERE dans l’arrondissement de Kèrè, commune de Dassa-Zoumè (Bénin)

ORGANIGRAMME DU SERVIVE DE L’EAU DES COLLINES

Chef Service de l’Eau

Cellule Informatique et de Suivi-Evaluation (CISE) Secrétariat Administratif (SA)

Division Etude Division Développement Division Réglementation et Travaux Communautaire (DDC) Administration et (DERT) Finance (DAF)

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