MASARYKOVA UNIVERZITA

PEDAGOGICKÁ FAKULTA

Katedra francouzského jazyka a literatury

Le sujet éternel de et Iseut

Bakalářská práce

Brno 2016

Vedoucí práce: Vypracovala:

PhDr. Miroslava Novotná, Ph.D. Nikola Šarlingrová

Prohlášení

Prohlašuji, že jsem závěrečnou bakalářskou práci vypracovala samostatně s využitím pouze citovaných literárních pramenů, dalších informací a zdrojů v souladu s Disciplinárním řádem pro studenty Pedagogické fakulty Masarykovy univerzity a se zákonem č. 121/2000 Sb., o právu autorském, o právech souvisejících s právem autorským a o změně některých zákonů (autorský zákon), ve znění pozdějších předpisů.

V Brně dne 29. 3. 2016 .………………………………..……….....

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Poděkování

Na tomto místě bych ráda poděkovala paní doktorce Novotné, která se mnou měla vždy plno trpělivosti a ochotně opravovala moje návrhy bakalářské práce. Děkuji za dobré podněty, připomínky, nápady a Váš čas strávený nad touto prací.

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Table des matières

1 INTRODUCTION...... 6 2 LES PREMIERES MENTIONS DE L’HISTOIRE ...... 8 3 LES ADAPTATIONS DE QUATRE AUTERS...... 12 3.1 La version du roman de Tristan et Iseut par Béroul ...... 12 3.1.1 Béroul...... 14 3.2 Le Lai de Chèvrefeuille de Marie de France ...... 15 3.2.1 Marie de France ...... 16 3.3 La version du Roman de Tristan et Iseut par Joseph Bédier ...... 16 3.3.1 Joseph Bédier ...... 19 3.4 L’adaptation du roman de Tristan et Iseut par Béroul, traduite et adaptée par Sophie Jolivet pour les jeunes ...... 19 3.4.1 Sophie Jolivet ...... 21 4 LE PRECIS D’HISTOIRE DES PERSONNAGES ...... 22 4.1 Les personnages principaux ...... 22 4.1.1 Tristan ...... 22 4.1.2 Iseut (la Blonde)...... 23 4.1.3 Le roi Marc ...... 24 4.1.4 Brangien ...... 24 4.2 Les personnages secondaires ...... 26 4.2.1 Gorvenal (Gouvernal) ...... 26 4.2.2 L’ermite Ogrin ...... 27 4.2.3 Les barons félons ...... 27 4.2.4 Iseut aux Blanches Mains ...... 28 4.2.5 Morholt ...... 28 4.2.6 Rohalt ...... 29 4.2.7 Le nain Frocin ...... 30 4.2.8 Les parents de Tristan, Blanchefleur et Rivalen ...... 30 4.3 La présence de personnages dans les versions ...... 31 5 LES DIFÉRENCES DU DÉROULEMENT DES ADAPTATIONS ...... 33 5.1 Le début ...... 33 5.2 Les intrigues des versions ...... 33 5.3 La fin des versions ...... 34 5.4 Les lieux de l’histoire ...... 34

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6 LES MOTIFS ...... 36 6.1 Amour ...... 36 6.2 Chevalerie ...... 36 6.3 Fatalité ...... 37 6.4 Féodalité ...... 38 6.5 Fidélité ...... 38 6.6 Folie ...... 39 6.7 Jalousie ...... 39 6.8 Lèpre ...... 40 6.9 Magie ...... 41 6.10 Mensonge ...... 41 6.11 Mariage ...... 42 6.12 Mort ...... 43 6.13 Philtre ...... 43 6.14 Vengeance ...... 44 7 TRISTAN ET ISEUT DANS LE FILM ...... 45 7.1 L’Éternel retour (1943) ...... 45 7.2 Tristan et Iseut (2002) ...... 47 7.3 Tristan + Isolde (2006) ...... 48 7.4 La comparaison des films ...... 50 8 CONCLUSION ...... 51 9 RÉSUMÉ...... 52 BIBLIOGRAPHIE ET SITOGRAPHIE : ...... 53

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1 INTRODUCTION Il y a des sujets éternels dans la littérature comme par exemple : la mort, l’amour, plus concrètement l’histoire de Romeo et Juliette, de Tristan et Iseut. Pourquoi justement ces deux couples amoureux ?

L’histoire de Tristan et Iseut est plus vieille, plus adaptée mais peut-être moins connue que celle de Romeo et Juliette. Pendant les années, le roman de Tristan et Iseut était créé en plusieurs versions avec les différents déroulements mais toujours avec le motif de l’amour mythique et non-accompli.

Je me suis décidé à comparer certaines versions qui existent depuis le Moyen Âge et décrire le déroulement, les personnages, les motifs de ces versions et les adaptations filmées de Tristan et Iseut. Pour cette raison, je voudrais m’occuper, dans mon mémoire de licence de quatre versions de l’histoire de Tristan et Iseut, comparer les différences dans le contenu et la forme. Il s’agira des deux vieilles versions de Béroul et de Marie de France et des deux du XXe siècle écrites par Joseph Bédier et Sophie Jolivet. Je comparerai le début, le déroulement et la fin des histoires, je présenterai les personnages de l’histoire et leurs caractéristiques et leurs rôles. J’aimerais également présenter en bref les auteurs.

J’ai choisi ce thème parce que je suis fasciné par la variété des versions de l’histoire de l’amour de Tristan et Iseut qui est toujours actuelle. Je suis intéressée par ce thème de l’amour éternel et non-accompli.

Pour analyser et comparer les quatre versions choisis, je suppose qu’il y a des éléments communs et des éléments différents. Par conséquent, j’aimerai présenter en quoi les auteurs se différent et pourquoi, s’il est possible de le trouver.

Pour atteindre le but établi, il faut employer certaines méthodes, surtout, l’analyse des textes qui avaient été créés au Moyen Âge et réécrits en français du XXe siècle avec celles qui étaient adaptés au cours du même siècle. En analysant les quatre textes choisis, il conviendrait de les comparer de plusieurs points de vue. Ces procédés se dirigeront vers la synthèse finale et les conclusions correspondantes.

L’histoire de l’amour fatal de Tristan et Iseut était préférée depuis le Moyen Âge pour sa force de grand amour, de la fatalité contre laquelle figure le contraste de la fidélité et de la traitrise :

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L’extrême fascination exercée par la légende tristanienne sur toute la civilisation occidentale tient à des raisons à la fois sociologiques, psychologiques et littéraires. L’amour impossible de l’orphelin Tristan pour une reine d’Irlande qui deviendra l’épouse de son oncle est devenu le « best-seller » de toutes les histoires d’amour. (Walter, 1981, 7)

En quoi consiste donc l’éternité du sujet de l’amour de Tristan et Iseut ? Cette question devient le leitmotiv du présent mémoire de licence.

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2 LES PREMIERES MENTIONS DE L’HISTOIRE La légende de Tristan et Iseut était diffusée oralement et transmise ainsi d’une génération à l’autre. (Jolivet, 2006, 145)

D’origine celtique, l’histoire de Tristan et Iseut remonte à des temps très anciens. D’abord transmise oralement dans divers pays, on en retrouve plusieurs épisodes dans la littérature française (Béroul, Thomas, Marie de France, Chrétien de Troyes), scandinave (Frère Robert) et allemande du Moyen Âge. Ce texte, qui nous est parvenu par fragments, est donc collectif et anonyme. Cependant, les fragments français les plus longs et les plus anciens sont ceux de Béroul et Thomas. Ils fournissent un canevas narratif qui s’est diffusé et a évolué selon les continuateurs. (Deschamps, 2014, 8)

Au XIIe siècle, Marie de France a adapté l’histoire de Tristan et Iseut et l’a intitulée Le Lai du Chèvrefeuille. Cette version a été écrite probablement entre les années 1160 et 1170. (Walter, 1981, 16) De plus, cette histoire a été réécrite depuis la première version française connue, non seulement dans la littérature mais aussi dans la musique, dans les films ou dans les arts plastiques.

Par exemple Richard Wagner, compositeur allemand, a créé l’opéra nommé , qui reprend les données essentielles de la légende pour en donner une version « romantique », instant en particulier sur l’aspect mortifère de la passion des deux héros. (Berthelot, 1991, 5) Les versions de Tristan et Iseut ne finissent pas seulement au XIXe siècle mais elles étaient créées aussi au XXe siècle avec le succès : Le succès du mythe ne s’est pas démenti pendant le XXe siècle : réécritures modernes (A. Mary, R. Louis…), adaptation cinématographique (L’éternel Retour, de Jean Cocteau), études critiques (L’amour en Occident, de Denis de Rougemont) reprennent et adaptent à leurs propres fins l’histoire de Tristan et Iseut. (Berthelot, 1991, 5)

Comme il serait intéressant de comparer les versions les plus anciennes avec celles du XXe siècle, je me suis décidée à le réaliser dans le cadre du présent mémoire de licence. Pour ce but, j’ai choisi quatre adaptations de l’histoire de Tristan et Iseut : une version la plus vielle écrit par Béroul, puis le Lai de Chèvrefeuille par Marie de France. J’ai continué avec les deux versions modernes, Le roman de Tristan et Iseut par Joseph Bédier et Tristan et Iseut par Sophie Jolivet.

Il est connu que l’histoire était créée sur le territoire du Nord de la France, c’est- à-dire dans la région proche de la Grande-Bretagne, les Cornouailles. Certaines scènes se déroulent en Irlande, dans le pays natal d’Iseut, au XIIe siècle. A cette époque-là, la littérature est caractérisée, entre autres, par la poésie et les textes liés à l’amour courtois. (Deschamps, 2011, 6) 8

L’amour courtois est caractérisé comme une conception d’un homme pour une femme du XIIe siècle. Il est nécessaire d’ajouter que cette dame était souvent mariée et inaccessible. De cette manière il s’agit de l’amour platonique et rarement accompli. Il s’est éteint en France dans la seconde moitié du XIIIe siècle par l’aide des troubadours occitans et dans le Nord ou dans les pays européens grâce aux trouvères. (Larousse, 2016)

L’amour courtois est caractérisé par le profond sens de l’honneur, l’importance de la parole et du serment, la noblesse de sentiment, la conduite généreuse, la politesse dans le langage et les manières. (Larousse, 2016)

Les plus vieilles versions

Le tableau suivant montre les dates de la création des plus vieilles versions. Les auteurs mentionnés ont réécrit l’histoire de Tristan et Iseut au XIIe ou au XIIIe siècles. Pendant les siècles suivants, Tristan a apparu dans les autres adaptations. Il est aussi mentionné dans la Divine Comédie de Dante Alighieri. Les adaptations des siècles suivants ne sont pas mentionnées, parce qu’elles ne jouent pas le rôle remarquable du point de transformation littéraire.

2.1 La table 1 : la création des plus vieilles versions 1

L’auteur de la Le titre de la version Le dialecte Le temps Vers ou version (La langue) probable de prose la création Béroul Le Roman de Tristan Anglo- 1150 – 1190 5000 normand vers Marie de France Le Lai du Chèvrefeuille Anglo- 1160 – 1170 118 vers normand Thomas Le Tristan Normand 1173 2700 d’Angleterre vers Eilhart von Tristant Allemande 1175 - Olberg Anonyme Folie Tristan d’Oxford Anglo- 1180 998 vers normand Berne Folie Tristan Normand 1200 572 vers Gottfried von Tristan Allemande 1210 - Strassburg

1 Les dates sont prises de BERTHELOT, Anne. Tristan et Yseut. Béroul, Thomas. Nathan, Baume-les- Dames, 1991. 142 p. et BÉROUL, Marie de FRANCE et Philippe WALTER. Tristan et Iseut. Paris : Brodard et Taupin, 1981. 636 p.

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Hákon IV de La saga scandinave de Norvégienne 1226 - Norvège Tristan et Yseut Anonyme Tristan en prose De l’Est 1230 -

Avant d’essayer d’analyser les ouvrages choisis, il faut présenter les plus vieilles versions : en dialecte anglo-normand, qui est un des dialectes de l’ancien français. 2

Tristan, la version de Thomas d’Angleterre

Thomas d’Angleterre était un clerc et poète anglo-normand qui s’est installé en Angleterre. En 1173, il a écrit Tristan en vers, en octosyllabes. Le texte en comprend 3000. Le poème est resté conservé jusqu’au aujourd’hui dans cinq courts fragments. (Persée)

La création probable du roman3 Tristan par Thomas d’Angleterre, qui remonte en 1173, a inspiré Gottfried de Strasbourg pour son adaptation allemande du XIIe siècle. Le texte de Thomas d’Angleterre se présente sous la forme de plusieurs fragments lacunaires et discontinus. (Walter, 1989, 11)

Tristan, la version de Gottfried de Strasbourg

Gottfried de Strasbourg (1180–1215), un poète allemand, a réécrit le poème Tristan de Thomas d’Angleterre en langue allemande du XIIIe siècle, vers l’année 1210. Le texte contient 20 000 vers. (Persée)

La Folie Tristan, les versions d’Oxford et de Berne

Les deux autres versions ayant le même titre La Folie Tristan dite d’Oxford (manuscrit d’Oxford, Douce d 6) et la Folie Tristan de Berne (manuscrit de Berne, n° 354) présentent deux versions différentes d’un même épisode : (Walter, 1989, 12)

Tristan se déguise en fou pour rencontrer Iseut et entrer dans le palais du roi Marc où il est interdit de séjourner. Le manuscrit d’Oxford s’étend sur 998 vers alors que celui de Berne n’en comporte que 572. Un court fragment anglo-normand de la Folie de Berne a récemment été découvert á Cambridge mais ces quarante vers sur un seul folio n’améliorent pas considérablement nos connaissances sur la tradition manuscrite de la Folie Tristan. On pense que l’œuvre aurait été composée après le roman de Thomas qui l’influence en plusieurs endroits. (Walter, 1989, 12)

2 La langue anglo-normande parlée aujourd'hui est considérée comme une variante dialectale du français, dont elle s'est rapproché au fil du temps. Dans sa forme archaïque, appelée franco-normand, et formée à partir de la langue d'oïl, l'influence nordique y était sans doute plus marquée. (Jodra, 2008) 3 Le roman dans le XIIe siècle a eu la forme différente que dans la contemporanéité. Il est nommé roman parce qu’il était écrit dans la langue romane. Il avait une forme de la prose, écrit en octosyllabe. (Larochelle, Rosbach, 2016) 10

La Folie Tristan d’Oxford était créée en 1180, la Folie Tristan de Berne en 1200. Le titre du texte sort du comportement de Tristan, dont le fou.

Les versions modernes

Le tableau suivant sert pour la connaissance des versions les plus modernes qui étaient créées aux XIXe et XXe siècle. Les trois premières versions sont les plus remarquables, dont la version de Joseph Bédier est analysée dans ce mémoire. La dernière version de Sophie Jolivet est mentionnée, parce que c’est une version pour les jeunes et elle est aussi analysée.

2.2 La table 2 : les créations des versions modernes

L’auteur de la Le titre de la Le temps de la Vers ou prose version version création

Joseph Bédier Le Roman de Tristan 1900 Prose et Iseut

René Louis Tristan et Iseut 1972 Prose renouvelé

André Mary La Merveilleuse 1973 Prose Histoire de Tristan et Iseut restitué

Sophie Jolivet Tristan et Iseut 2006 Prose

Fanny Deschamps Tristan et Iseut 2011 Prose

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3 LES ADAPTATIONS DE QUATRE AUTERS Dans le présent chapitre, je voudrais présenter les analyses de versions de Béroul, puis de Marie de France, de Joseph Bédier et de Sophie Jolivet. Les deux versions les plus vieilles – celle de Béroul et celle de Marie de France sont écrit en vers, Joseph Bédier et Sophie Jolivet ont créé leurs textes en prose.

3.1 La version du roman de Tristan et Iseut par Béroul La version de Béroul est vue comme la plus vieille écrite. La date de création est probablement entre 1150–1190. Le texte original est écrit en vers régulier, en octosyllabe, en français ancien, en dialecte anglo-normand. Le rime du poème est plat (AABB). Jusqu’à nos jours, il est conservé autour de 5000 vers, dont le début et la fin sont détruit. (Persée)

Pour le but de ce mémoire de licence, j’ai lu le texte traduit de l’ancien français dans le français moderne par Phillipe Walter, l’enseignant à l’Université Paris-Sorbonne. Walter a arrangé le texte en prose.

L’histoire commence au moment du rendez-vous de Tristan et Iseut près de la fontaine. Le roi Marc est averti par trois barons, Ganelon, Godoïne et Denoalain que Tristan et Iseut se rencontrent en secret. Le roi Marc se décide à les observer. L’histoire commence à ce moment-ci parce que le vrai début du roman a été abîmé et perdu. Le texte original est en prose en ancien français, et il est considéré comme le plus vieux :

Le roman de Béroul est certainement le plus ancien de tous les fragments tristaniens. On situe s composition entre 1150 et 1190 (la critique actuelle se rapproche plutôt de la première date que la seconde). Conservé par une copie unique (le manuscrit français 2171 de la Bibliothèque nationale) qui date de la seconde moitié du XIIIe siècle, le texte comporte de nombreuses fautes et lacunes. D’illustres philologues ont scruté ce document unique mais souvent problématique et lui ont apporté leur zèle d’érudits. Ils ont cherché à le rendre plus « lisible » tout en s’efforçant de limiter au minimum les restaurations ou les corrections. Béroul raconte les épisodes qui mont de la rencontre clandestine épiée par Marc jusqu’à la mort des trois barons félons après la justification d’Yseut en justice. (Walter, 1989, 11)

Pour pouvoir accéder à la comparaison ultérieure avec d’autres versions, je me concentre maintenant sur le contenu de la version de Béroul :

Tristan et Iseut se sont rencontrés près d’une fontaine dans le château du roi Marc. Ils savaient que le roi les observait et qu’il se cachait dans l’arbre. Le roi suivait la rencontre et après, il est revenu dans le château. Par conséquent, le roi désire en parler avec Iseut. La dame n’en a pas peur parce qu’elle et Tristan avaient discuté des choses innocentes qui ne pourraient blesser personne. Le roi est persuadé de leur innocence. 12

En tout cas, les barons affirment toujours au roi que Tristan et Iseut se rencontraient souvent comme des amants. Le roi ne savait pas quoi faire et pour cette raison, il a fait venir le nain qui était capable de prédire l’avenir. Le nain lui a conseillé d’envoyer Tristan avec le message dans un autre royaume. Si Tristan vient dire adieu à Iseut pendant la nuit, c’est une preuve qu’ils s’aiment. Devant le lit d’Iseut ils ont mis la farine.

Tristan accepte de transmettre le message, mais avant de partir, il est blessé. De plus, il n’est pas capable de partir sans dire le seul mot d’adieu à son aimée. Donc, il est arrivé dans la chambre d’Iseut et à cause de sa blessure, il a sali les draps de sang ; de plus, par terre sont restées ses traces. Après avoir tout vu, le roi furieux veut punir le jeune chevalier de manière violente : « Le roi veut faire brûler dans un bucher son neveu et Iseut. Il donne l’ordre d’allumer le feu et d’amener son neveu. Il veut que celui-ci brûle le premier dans les flammes. » (Béroul, 1989, 65)

Avant sa punition, Tristan demande au roi d’aller à la chapelle où, il a réussi à s’échapper. Comme Iseut est restée auprès du roi, un lépreux appelé Yvain est arrivé chez lui pour lui conseiller de livrer Iseut aux lépreux. Le malade et le roi croient que ce sera la plus grande punition. Ensuite, le lépreux a amené Iseut vers le rivage. Heureusement, Tristan, qui a appris ce que le roi préparait, a battu les lépreux avec l’aide de Governal et a sauvé Iseut. Les deux ont fui dans la forêt de Morois, où ils ont continué à vivre ensemble.

Une nuit, Tristan et Iseut se préparent à se coucher. Le jeune homme pose son épée sur le lit entre lui et Iseut et puis, ils se sont endormis. Malheureusement, leur abri est découvert par un forestier qui se dépêche immédiatement dans le château pour annoncer au roi Marc où Tristan et Iseut se trouvent. En chevauchant, le roi s’est précipité dans la forêt pour trouver et voir les deux amants. Il est entré dans leur cabane avec intention de les tuer. Mais quand il a aperçu qu’ils étaient séparés par l’épée, il pensait qu’ils ne s’aimaient plus et il les laissait dormir. Après, il a changé son épée avec celle de Tristan et il a retiré l’anneau du doigt d’Iseut pour lui donner le sien. Puis, il est parti.

Les amants se sont levés et ils ont compris que le roi Marc avait visité leur abri. Tristan voulait fuir de la forêt mais Iseut était contre cette solution. De plus, l’efficacité du breuvage d’amour a terminé. Ils ont décidé d’aller chez l’ermite Ogrin, qui a ordonné à Tristan d’écrire une lettre pour le roi Marc. Dans cette lettre Tristan lui a demandé de reprendre Iseut. Le roi était d’accord. 13

Cependant, Tristan est obligé de quitter le royaume et pour cette raison, il s’est installé chez le forestier Orri. En tout cas, les barons ne sont pas toujours satisfaits de la position de Tristan. Ils demandent au roi Marc d’aggraver la punition de Tristan. Pour satisfaire ses barons, le roi Marc a invité Tristan sur la cour. Pour détourner les soupçons et pour calmer les barons, le roi a décidé qu’Iseut devrait prononcer son serment et jurer son innocence. Cet évènement devrait se passer au Mal Pas où Iseut a juré qu’elle était innocente et par conséquent, elle doit être libérée. Le roi est content et pour cette raison, il ordonne de préparer un tournoi. Tristan s’y est apparu déguisé comme « un Noir de la Montagne. » C’était lui qui avait battu tous les adversaires et qui a gagné. Le roi l’invite à sa cour et de cette manière, lui-même donne le prétexte à Tristan et Iseut à se rencontrer. Les barons sont de nouveau sur leurs gardes, mais Tristan, qui est obligé de se battre avec eux, réussi à les vaincre. Juste à ce moment-ci, l’histoire est terminée inachevée par la mort de Godoïne :

Tristan se tourne alors vers le mur, vise plusieurs fois et tire. La flèche part si vite que Godoïne ne peut l’éviter. Elle se plante en plein dans son œil, traverse son crâne et sa cervelle. L’émerillon et l’hirondelle n’atteignent pas plus vite une pomme blette. L’homme tombe, heurte un pilier et ne remue plus ni les bras ni les jambes. Il n’a même pas le temps de dire : « Je suis blessé, Dieu ! Confession (…) » (Béroul, 1981, 227)

Le texte de Béroul n’est pas fini parce qu’il ne s’est conservé jusqu’au aujourd’hui. Pour voir la comparaison avec l’autre texte ancien, continuons avec la version de Marie de France.

3.1.1 Béroul L’auteur de cette version, Béroul, est probablement le premier auteur connu de Tristan et Iseut qui a mis cette histoire en écrit. Nous n’avons pas beaucoup d’informations sur lui, seulement, d’après le langage utilisé dans son ouvrage, il est possible de constater que l’auteur venait de la Normandie. Il se nomme dans son œuvre. (Jolivet, 2006, 143) Les autres le présentent simplement comme un jongleur qui devait être plus proche de la légende primitive. (Lagarde et Michard, 48)

En général, Béroul est considéré pour un clerc, proche, par son traitement de l’histoire, de la transmission orale de cette histoire. Dans son style d’écriture nous trouvons le sens d’intensité dramatique et aussi l’humeur d’un jongleur. (Poirion, 2016)

Béroul et Thomas d’Angleterre ne sont pas considérés comme les inventeurs de la légende tristanienne, mais ils seraient plutôt les « auteurs », au sens médiéval du mot,

14 c’est-à-dire ceux qui augmentent, élaborent et enrichissent un canevas légendaire hérité. (Walter, 1981, 15)

3.2 Le Lai de Chèvrefeuille de Marie de France Marie de France a écrit un poème courtois sur Tristan intitulé le Lai de Chèvrefeuille probablement entre 1160 et 1170. Le texte original est écrit en octosyllabes aux rimes plates (AABB). Le lai contient 118 vers, donc il est court en comparaison avec d’autres textes sur Tristan et Iseut. Il paraît que le lai était créé à l’époque de la naissance et de la transmission orale de la légende. (Walter, 1981, 12)

Ce lai est conservé dans deux manuscrits : le manuscrit Harley 978 du British Museum (datant du milieu du XIIIe siècle) et le manuscrit Nouvelles acquisitions françaises 1104 de la Bibliothèque nationale à Paris (qui date de la fin du XIIIe siècle). Il comporte un épisode isolé d’une certaine de vers où Tristan et Iseut se rencontrent clandestinement dans une forêt et peuvent s’adonner librement à leur amour pendant un court instant. (Walter, 1981, 12)

Le Lai de Chèvrefeuille de Marie de France relate un épisode du genre de l’histoire, au cours de laquelle Tristan parvient à faire passer un message à la reine et à la rencontre. (Berthelot,1991,4)

Marie de France ne s’occupe pas de la psychologie des personnages. Elle commence par un court prologue et puis, elle dirige les lecteurs (ou les auditeurs au Moyen Âge) directement dans l’action de l’histoire.

Pour le but de ce mémoire de licence, j’ai lu le texte traduit de l’ancien français en français moderne effectué par P. Walter. Le texte est en prose, comme d’ailleurs toutes les adaptations des XIXe et XXe siècles. Au début de l’histoire, Marie de France s’adresse aux auditeurs et commence par les paroles suivantes, qu’il est possible de présenter en leur adaptation en prose et en français contemporain :

C’est pour moi un grand plaisir et un désir naturel de vous conter l’histoire véritable du lai intitulé le Chèvrefeuille, pourquoi et comment il fut composé, à propos de quoi et d’où il vient. Plus d’un me l’a raconté et moi, je l’ai trouvé écrit dans un livre sur Tristan et la reine, qui raconte leur amour qui fut i parfait et leur valut bien de souffrances avant de les réunir dans la mort, le même jour. (Marie de France, 309)

Le roi Marc a chassé Tristan de son royaume parce qu’il avait découvert que Tristan et Iseut étaient les amants. Tristan est rentré dans son pays natal, en Galles du Sud et il y est resté une année. Puis, il s’est décidé à revenir en Cornouailles, où il s’est caché dans le bois. Le soir, il est parti pour chercher un lieu où il passerait la nuit. Finalement, il est resté chez les gens pauvres et il leur a demandé les nouvelles du roi et d’Iseut. De cette manière, il a découvert que le roi avait l’intention de déménager la cour à Tintagel. 15

Par conséquent, Tristan a désiré voir Iseut. D’abord, il s’est caché dans le bois en attendant l’arrivée de la cour. Il a coupé une branche dont il a créé un bâton sur lequel il a écrit son nom. Ensuite, il l’a posé sur le chemin en espérant qu’Iseut le trouverait et remarquerait ce qu’il y avait écrit. Iseut est vraiment arrivée avec ses servants ; elle leur a ordonné de s’arrêter pour se reposer dans le bois. Toute seule, elle s’est mise à chercher Tristan et après l’avoir trouvé, les deux ont parlé de leur situation. La dame lui a dit comment il pourrait se réconcilier avec le roi et après, elle l’a quitté.

Tristan est rentré dans son pays en Galles du Sud où il attendait le message de roi Marc. Finalement, le roi Marc l’a invité à retourner.

L’histoire finit par les vers suivants en prose en français contemporain :

Pour la joie qu’il éprouva de revoir son amie et pour écrit, Tristan qui savait bien jouer de la harpe avait composé un nouveau lai. Je le nommerai brièvement : en anglais, on l’appelle Gotelef, les Français le nomment Chèvrefeuille. Je viens de vous dire la véritable histoire du lai que j’ai raconté ici. (Marie de France, 313)

Dans le contraste avec les autres versions, Marie de France a choisi la fin heureuse : Tristan était pardonné par le roi Marc et il est rentré dans le château. Le Lai de Chèvrefeuille fait une partie dans le recueil Les Lais divisée dans douze lais écrits par Marie de France.

3.2.1 Marie de France Nous ne savons pas beaucoup de la vie de Marie de France, une femme-écrivain et une poétesse. Elle a vécu probablement pendant les années 1154 et 1189. Les spécialistes constatent qu’elle était née en France (Île-de-France) et qu’elle avait vécu en Angleterre. Elle est l’auteur des Lais, des Fables et de l'Espurgatoire saint Patrice. Dans son œuvre, il y a des marques du dialecte anglo-normand. Le style de Marie de France est simple et clair mais aussi un peu sec. (Poirion, 2016).

3.3 La version du Roman de Tristan et Iseut par Joseph Bédier Le médiéviste Joseph Bédier, comme le premier spécialiste, a reconstitué l’histoire de Tristan et Iseut en prose en langue française. La version contient 183 pages divisés en dix-neuf chapitres et elle était créée en 1900. L’écriture de Bédier est plaine d’action.

Au début de l’histoire, Joseph Bédier s’adresse directement aux lecteurs. Il les appelle simplement à la manière médiévale « Seigneurs » et il leur demande, s’ils

16 voulaient entendre un beau conte d’amour et de mort. Puis, il a introduit l’histoire et il a décrit la naissance de Tristan :

Tristan est né au moment où son père Rivalen est mort dans une bataille. Sa mère Blanchefleur lui donne le nom Tristan, parce qu’il était né les jours vraiment tristes :

Fils, lui dit-elle, j’ai longtemps désiré de te voir ; et je vois la plus belle créature que femme ait jamais portée. Triste j’accouche, triste est la première fête que je te fais, à cause de toi j’ai tristesse à mourir. Et comme ainsi tu es venu sur terre par tristesse, tu auras nom Tristan. (Bédier, 1981, 5)

Après la naissance de Tristan, sa mère Blanchefleur est morte. Elle n’a pas pu supporter la tristesse causée par la perte de son mari. Ainsi, Tristan vivait comme un orphelin et il était soigné par Rohalt et après, par l’écuyer Gorvenal :

Gorvenal lui enseigna en peu d’années les arts qui conviennent aux barons. Il lui apprit à manier la lance, l’épée, l’écu et l’arc, à lancer les disques de pierre, à franchir d’un bond les plus larges fossés ; il lui apprit à détester tout mensonge et toute félonie, à secourir les faibles, à tenir la foi donnée ; il lui apprit les diverses manières de chant, le jeu de la harpe et l’art du veneur; et, quand l’enfant chevauchait parmi les jeunes écuyers, on eût dit que son cheval, ses armes et lui ne formaient qu’un seul corps et n’eussent jamais été séparés. . . (Bédier, 1981, 7)

Tristan était attiré par les marchands de la Norvège. Il est parti dans le pays de Cornouailles où il a été accueilli par son oncle, le roi Marc, le frère de Blanchefleur. Auprès de Marc, Tristan a pris part à la bataille avec Morholt, l’oncle d’Iseut La Blonde. Finalement, Tristan a battu Morholt, mais lui-même, il a été blessé par l’épieu empoissonné. Ensuite, il s’est embarqué dans le bateau pour partir de Cornouailles. Le bateau a amarré en Irlande où Iseut La Blonde l’a sauvé.

Le roi Marc voulait trouver une fiancée, néanmoins il ne savait pas où la trouver. Soudain, deux hirondelles se sont assises à la fenêtre et le roi a aperçu qu’elles avaient apporté un long cheveu d’or. Donc, le roi a dit aux seigneurs et à Tristan, qu’il allait marier une fille aux cheveux d’or. Tristan savait qu’Iseut la Blonde les avait et par conséquent, il a promis à Marc de la lui amener.

En Irlande, Tristan a battu le dragon qui menaçait le pays. Il lui a coupé la langue et l’a mise dans sa chaussure. En marchant, il s’est empoissonné par cette langue et Iseut devait le sauver de nouveau. Grâce à sa victoire, Tristan a été autorisé de prendre Iseut en Cornouailles pour le roi Marc.

La mère d’Iseut a préparé le philtre d’amour pour sa fille et pour le roi Marc. Elle l’a donné à Brangien, bonne d’Iseut. Mais pendant le voyage en Cornouailles, Tristan avait soif et par conséquent, il a pris ce philtre et de plus, l’a offert à Iseut. Suite à cet 17

événement, Brangien s’est écrié : « Malheureuse ! maudit soit le jour où je suis née et maudit le jour où je suis montée sur cette nef ! Iseut, amie, et vous, Tristan, c’est votre mort que vous avez bue ! » (Bédier, 1981, 58)

Quand ils ont ancré en Cornouailles, le roi Marc a accueilli la belle dame Iseut. Ils se sont mariés, mais la dame était malheureuse avec lui parce qu’elle aimait Tristan et Tristan aimait Iseut. Les deux se rencontraient souvent en cachet mais le roi Marc les a découverts. Il a ordonné à Tristan de partir. Par conséquent, le malheureux Tristan s’en est allé. Sans Iseut, il a vécu désespérément dans le bois. Les deux amants ont commencé à se rencontrer de nouveau secrètement. Malheureusement, le roi Marc les a aperçus. Tristan l’a remarqué et il a feint qu’il demandait à Iseut de s’intercéder auprès du roi Marc pour lui.

Le lendemain, le roi Marc a invité Tristan dans le château, mais comme le jeune homme a commencé à rencontrer Iseut, donc le roi Marc les a chassés du château. Les deux sont partis et ils vivaient ensemble dans le bois.

Après quelques années, le roi Marc a erré dans le bois et il a trouvé Tristan et Iseut qui dormaient dans leur cabane. Comme Tristan a oublié d’ôter son épée, le roi était persuadé qu’ils ne s’aiment plus et il a mis son anneau d’alliance sur le doigt d’Iseut avant d’avoir quitté la cabane.

Suite à cet événement, Iseut a décidé de revenir chez le roi Marc et Tristan est resté seul ; pour cette raison, il s’est mis à voyager. Après un certain temps, il s’est marié avec Iseut aux Blanches Mains, mais il n’était pas heureux et pour cette raison, il était malheureux et il languissait.

Sa maladie était de plus et plus sérieuse et Tristan mourait de chagrin. Il a demandé à sire Girflet d’aller pour Iseut. Celui-ci lui dit que s’il amène Iseut, la voile de bateau serait blanche. Si non, elle serait noire. Le bateau s’approchait avec Iseut, mais la femme Iseut aux Blanches Mains a trahi Tristan : elle lui a dit que la voile était noire. Successivement, Tristan est mort. Quand le bateau a atterri, Iseut la Blonde s’est dépêchée vers Tristan. Elle l’a trouvé très tard :

Elle se tourna vers l'orient et pria Dieu. Puis elle découvrit un peu le corps, s'étendit près de lui, tout le long de son ami, lui baisa la bouche et la face, et le serra étroitement : corps contre corps, bouche contre bouche, elle rend ainsi son âme, elle mourut auprès de lui pour la douleur de son ami. (Bédier, 1981, 203)

Quand le roi Marc apprit la mort des amants, il franchit la mer et, venu en Bretagne, fit ouvrer deux cercueils, l’un de chalcédoine pour Iseut, l’autre de béryl pour Tristan. Il emporta sur sa nef 18

vers Tintagel leurs corps aimés. Auprès d'une chapelle, à gauche et à droite de l'abside, il les ensevelit en deux tombeaux. Mais, pendant la nuit, de la tombe de Tristan jaillit une ronce verte et feuïllue, aux forts rameaux, aux fleurs odorantes, qui, s'élevant par-dessus la chapelle, s'enfonça dans la tombe d'Iseut. Les gens du pays coupèrent la ronce : au lendemain elle renaît, aussi verte, aussi fleurie, aussi vivace, et plonge encore au lit d'Iseut la Blonde. Par trois fois ils voulurent la détruire ; vainement. Enfin, ils rapportèrent la merveille au roi Marc : le roi défendit de couper la ronce désormais. (Bédier, 1981, 204)

3.3.1 Joseph Bédier Joseph Bédier est né le 28 janvier 1864 à Paris. Les premières années de sa vie, il les a passées à la Réunion. Après, il a déménagé à Paris où il s’est préparé pour le concours d’admission à l’École Normale Supérieure ; il a réussi et il y a fait ses études, même le doctorat. Il a enseigné quelques années en Suisse, puis, il était nommé maître de conférences à la Faculté de Caen et aussi à l’École Normale Supérieure, puis au Collège de France. (Académie française)

« Médiéviste à tous égards exceptionnel, Joseph Bédier fit beaucoup pour la résurrection des grands textes initiaux de la littérature française, en établissant d’excellentes éditions des Fabliaux (1893), de Tristan et Iseut (1900) et de La Chanson de Roland (1921). » (Académie française)

En 1920, il était nommé le membre de l’Académie Française. Il est mort le 29 août 1938.

3.4 L’adaptation du roman de Tristan et Iseut par Béroul, traduite et adaptée par Sophie Jolivet pour les jeunes Sophie Jolivet, auteur de l’adaptation du roman pour les jeunes, a emprunté le début et la fin d’histoire d’autres versions du roman (surtout de celle de Joseph Bédier), parce que le début du roman par Béroul est illisible dans sa version manuscrite de 1150 - 1190. Elle a traduit et adapté l’histoire de l’ancien français.

Par conséquent, j’aimerais présenter l’adaptation de Sophie Jolivet, dont nous nous servons pour les buts du présent mémoire. Elle s’agit de la narration de la vieille version de Béroul et de Bédier. Cette adaptation est écrite en prose.

Le roi Marc, qui régnait en Cornouailles, avait la sœur Blanchefleur. Il l’avait mariée avec roi de Loonnois. Ce roi est parti pour la guerre mais il n’est plus revenu en y étant tué. Blachefleur a donné naissance à Tristan et elle est morte après l’accouchement. Elle n’a pas pu supporter la tristesse de la perte de son mari. Ensuite, le maréchal Rohalt élevait Tristan. Après, Tristan a été confié à l’écuyer Gorvenal :

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« Enlevé par des Vikings, Tristan est recueilli par son oncle le roi Marc. Apprenant le secret de ses origines, il reconquiert ses terres, tue le duc Morgan et retrouve le roi au château de Tintangel. » (Jolivet, 2006, 10)

Tristan a lutté avec Morholt et il a été blessé par le pieu empoissonné. Tristan mourait lentement et à la fin, il était posé sur une barque, qui l’a emporté dans un pays où Iseut l’a trouvé et s’est occupé de lui.

Le roi Marc cherchait une femme à marier. Un jour, les hirondelles apporté trois cheveux d’or au roi Marc. Le roi a dit aux barons, qu’il marierait la fille aux cheveux d’or. Tristan savait que c’étaient les cheveux d’Iseut la Blonde. Il a promis au roi Marc de la lui emmener.

Dans le pays d’Iseut, Tristan a tué le dragon, parce qu’il voulait gagner Iseut. Tristan est blessé de nouveau et Iseut l’a soigné. Puis, la dame vient avec Tristan en Cornouailles. Sa mère a préparé un philtre d’amour pour Iseut et le roi Marc. Tristan et Iseut le boivent sans connaître le but du breuvage et les conséquences. Ils sont tombés amoureux l’un de l’autre. Après l’arrivée en Cornouilles, Iseut marie le roi Marc. Mais les deux amants, à cause de leur amour prédestiné, sont obligés à se rencontrer. Le roi Marc les a découverts et pour cette raison, il veut punir Tristan. Marc voulait le condamner à mort, mais le jeune homme a réussi à échapper. Iseut a été également condamnée à mort et amenée au bûcher d’épines ardentes. Heureusement, Yvain a persuadé le roi Marc de livrer Iseut à la troupe de lépreux. Finalement, Tristan a apparu et il a sauvé sa dame aimée avec l’aide du Gorvenal, son ami. Les amants sont partis ensemble dans la forêt du Morois où ils ont vécu pendant un certain temps. , le chien de Tristan, qui est resté dans le château de Marc, souffrait sans son maître et il ne mangeait pas. Le roi Marc a décidé de le laisser partir. Il le suivait jusqu’à la forêt où il l’a perdu, mais le chien a trouvé Tristan.

Un jour Governal a entendu dans le bois aboyer les chiens chassant le cerf. Il a rencontré le maître de chiens et il l’a tué. Les venus ont pensé que c’était l’œuvre de Tristan.

Par conséquent, le forestier a trouvé Tristan et Iseut dormant dans leur cabane. Il a couru le dire au roi Marc qui a sellé son cheval et est allé dans le bois tuer les amants. Il est entré dans la cabane où il a aperçu les amants dormants. Il y avait un espace entre eux coupé par l’épée. Le roi Marc a changé d’avis. Il a placé ses gants sur le visage

20 d’Iseut, il a donné son épée entre eux et il a retiré l’anneau d’Iseut. Puis, il est parti en laissant les amants dormir. Les deux se sont levés effrayés. Ils ont compris qu’ils étaient découverts et pour cette raison ils ont quitté leur cabane pour partir dans le pays de Galles.

Les effets du philtre d’amour ont cessé d’être efficaces parce que le breuvage devrait fonctionner seulement pour trois ans. Tristan a écrit la lettre au roi Marc qu’il reprenne Iseut. Le roi était d’accord et Iseut est rentrée chez lui. Après, Tristan se rencontrait avec Iseut de temps en temps.

Ensuite, le jeune homme a déménagé en Petite-Bretagne et il s’est marié avec Iseut aux Blanches Mains. Cependant, il aimait toujours Iseut. Un jour, comme il a été blessé dans un combat, il voulait voir Iseut la Blonde. Tristan a demandé à Kaherin, sœur de sa femme, d’aller pour Iseut. Elle était d’accord et elle a pris un bateau. Ici, la fin de l’histoire est la même comme dans la version de Bédier. Tristan attendait la couleur de la voile du bateau. La couleur blanche signifiait que le bateau portait Iseut, la couleur noire signifiait le contraire.

Le bateau s’approchait avec la voile blanche. Mais Iseut aux Blanches Mains était jalouse et elle a dit à Tristan que la voile était noire. Tristan est tombé dans le chagrin et par conséquent, il est mort. Quand le navire d’Iseut a amarré, Iseut a cherché Tristan. Elle s’est mise à côté de son corps et elle est morte de chagrin.

A ce moment, Sophie Jolivet finit l’histoire par la même fin que nous connaissons de la version de Bédier. A la fin de son livre, Jolivet explique quelques thèmes concernant l’histoire. Pour connaître en bref la vie de Sophie Jolivet, j’ai réussi à trouver quelques informations suivantes.

3.4.1 Sophie Jolivet Sophie Jolivet est considérée pour l’interprète de l’adaptation moderne de Tristan et Iseut. Elle est née en 1972 à Le Poinconnet. Elle a travaillé comme la chercheuse à l’université de Bourgogne. Ses domaines de recherches sont l’archéologie, la terre, des cultures et des sociétés. Elle a le doctorat d’histoire médiévale.

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4 LE PRECIS D’HISTOIRE DES PERSONNAGES 4.1 Les personnages principaux Dans le présent chapitre, je voudrais présenter les personnages principaux et les personnages secondaires de l’histoire générale, commune à toutes les quatre versions mentionnées. Les personnages principaux se trouvent dans chacune d’elles et ils jouent le rôle principal dans l’histoire. Il s’agit de Tristan, Iseut, le roi Marc et Brangien.

4.1.1 Tristan Dans les versions de Jolivet et de Bédier, Tristan est introduit sur scène comme un orphelin. Ces deux versions décrivent Tristan plus au moins de la même façon : Tristan est né le jour quand son père Rivalen est mort dans comme guerrier dans une bataille. Après la naissance, la mère de Tristan, Blanchefleur, n’a pas pu supporter la douleur et elle est morte. Elle a encore donné le prénom à son fils - Tristan, à cause des journées de la grande tristesse. Pour ces raisons, Tristan est resté tout seul. Ces deux versions parlent, entre autres, de l’éducation de Tristan et elles le présentent comme un chevalier élevé par Rohalt, le maréchal de Rivalen et Gorvenal. Après sept ans, Tristan a été confié à un sage maître, l’écuyer Gorvenal. Gorvenal lui a appris les arts qui conviennent aux barons. Tristan est devenu un personnage exceptionnel : « Tristan n’est pas seulement un chevalier plein de prouesse, c’est aussi un poète et un jouer de harpe. Il est aussi à l’aise avec le langage qu’avec l’épée […]. » (Berthelot, 1991, 16)

Selon Joseph Bédier, Tristan est devenu un jeune homme si noble et si fier, large des épaules, grêle des flancs, fort, fidèle et preux. (Bédier, 4, 1981)

Dans la version de Marie de France et de Béroul, la naissance du Tristan et la mort de ses parents ne sont pas mentionnées, mais je suppose, que les deux auteurs avaient conçu le personnage de Tristan comme un orphelin.

Les éléments qui se répètent dans toutes les versions c’est le fait, que Tristan est le neveu du roi Marc et qu’il est amant d’Iseut.

Chez Béroul, Bédier et Jolivet, Tristan est décrit comme un chevalier courageux mais dans le lai de Marie de France, il semble avoir perdu du courage à cause des événements fatals. Au moment où la cour traverse le bois, Tristan est caché dans le branchage et il a peur de confronter cette cour en route. Il ne s’adresse pas à la reine directement mais il laisse seulement sur le chemin un bâton signé comme un message secret. 22

A la fin de l’histoire, chez Joseph Bédier et Sophie Jolivet, Tristan est mort. Dans le texte écrit par Marie de France, Tristan s’est réconcilié avec le roi Marc et puis ils vivent tous ensemble dans le château du roi.

4.1.2 Iseut (la Blonde) De nouveau, les versions de Bédier et de Jolivet se concordent sur le visage et sur le caractère d’Iseut la Blonde : elle est décrite comme une princesse d’Irlande élevée par sa fidèle Brangien. Elle représente la plus belle femme d’Irlande, Bédier mentionne ses cheveux d'or, dont la beauté brillait dès que l'aube se lève. Elle était passionnée, connaissait de la magie et les herbes pour aider les malades et les pauvres.

Françoise Paradis a décrit Iseut dans son livre sur Tristan et Iseut de manière semblable à celles de Joseph Bédier et de Sophie Jolivet. Paradis l’a appelée le symbole de l’amour absolu :

Fille de roi d’Irlande et nièce du géant Morholt, elle est comme sa mère, une habile guérisseuse. Unie par le philtre à Tristan, qu’elle avait, au débout, toutes les raisons de haïr, elle semble, selon certaines versions, capable de cruauté et de ruse pour protéger le secret de sa passion : son attitude envers Brangien en témoigne. Belle au-delà de toute description et toujours royale, même dans la forêt de Morois, elle reste par sa mort le symbole même de l’amour absolu. (Paradis, 1994, 5)

Ce n’est que la version de Marie de France, où aucune capacité magique d’Iseut la Blonde n’est mentionnée. Marie de France ne s’occupe pas tellement de la caractéristique des personnages à cause de la petite forme de son texte. En tout cas, dans chacune des quatre versions, Iseut est mariée avec Marc et également, comme le destin avait été déjà prédestine, elle est la maitresse de Tristan. Le texte de Marie de France présente la jeune fille plus courageuse que Tristan : tandis que Tristan se cache dans les branches d’un arbre, Iseut la Blonde quitte la cour et s’en va pour chercher son amant.

Du point de vue de l’espace, Iseut se trouve en Irlande dans le château de ses parents, puis en Cornouailles dans le château du roi Marc, dans le bois du Morois et en Petite-Bretagne chez Tristan. Elle est située presque dans chaque scène de l’histoire, sauf le début et la partie quand Tristan vit seul en Petite-Bretagne.

Dans le sujet de la mort d’Iseut, les versions se diffèrent. Chez Marie de France et chez Béroul, il n’y a aucune mention de la mort d’Iseut. La ressemblance de la mort est trouvée dans les version de Bédier et de Jolivet : Iseut est morte à côté de son Tristan aimé.

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4.1.3 Le roi Marc Dans chaque version, le roi Marc était un sage et puissant souverain. Il est le frère de la Blanchefleur qui la mère de Tristan. Dans chaque version, il devient le mari d’Iseut et il découvre la liaison amoureuse entre son neveu et sa femme.

Le roi a beaucoup aimé son neveu. Fanny Deschamps écrit du sentiment du roi Marc envers Tristan comme il suit :

Roi de Cornouailles, il éprouve une profonde affection pour son neveu Tristan. Il se marie avec Iseut la Blonde et finit par découvrir sa liaison avec son neveu. Manipulé pas ses barons, il peine à assumer son rôle de juge et d’arbitre. (Deschamps, 2011, 5)

Chez Béroul, le roi semble être un personnage avec qui il est facile à manipuler, surtout par ses conseillers (barons), qui lui portent plainte. Anne Bertelot a écrit dans son analyse du rôle du roi Marc :

Comme dans la suite du texte de Béroul, Marc apparaît comme un velléitaire, un indécis prêt à croire tout et le contraire de tout. Il ne faut pas oublier que le souci essentiel d’un roman médiéval n’est pas l’analyse psychologique : les personnages s’y définissent plutôt en termes de structure et de fonction. Marc est le jouet de ses conseillers. (Berthelot, 1991, 17)

Marie de France écrit dans son histoire seulement une fois du roi Marc : il s’agit du moment quand il découvre l’amour de Tristan et Iseut, quand il est, à cause de cette circonstance, pris de colère et de fureur et quand, par conséquent, il expulse son neveu du château. De plus, dans cette version de Marie de France, il s’agit d’une seule punition que le roi réalise par rapport à son neveu. Les auteurs d’autres trois versions en question, Béroul, Bédier et Jolivet, présentent le roi Marc de façon plus cruel et irréconciliable. Dans ces trois adaptations, Marc est décidé d’envoyer les deux amants au bûcher. Dans le texte de Béroul, Marc apparaît dans son château, dans la forêt du Morois, quand il cherche les deux amants enfuis, et finalement au Mal Pas, où Iseut jure son innocence. Dans l’histoire de Bédier, le roi Marc arrive sur scène à son début, au moment où il a donné sa sœur Blanchefleur à Rivalen ; puis il s’est présenté encore de nouveau quand il a accueilli son neveu Tristan dans son château. Après cet épisode, Mars se trouve dans chaque scène, sauf celle où Tristan et Iseut vivent dans la forêt.

4.1.4 Brangien La description de Brangien est pareille dans l’histoire de Bédier et également celle de Jolivet qui la décrivent comme une fille qui avait grandi ensemble avec Iseut. Plus tard, elle est devenue servante d’Iseut, sa compagne et la meilleure amie. Brangien est pleine d’abnégation et toujours fidèle à sa maîtresse. C’est elle qui cause la malédiction 24 de l’amour sans limite entre Tristan et Iseut, néanmoins, il est possible de la considérer pour le jouet du destin inévitable et prédéterminé. Dans l’histoire, elle a mal gardé le philtre d’amour pendant le voyage en Cornouilles et de cette façon, elle a causé l’amour fatal de Tristan et Iseut :

Elle semble responsable de la faute fatale car elle a versé le philtre a Tristan et Iseut. Acceptant cette culpabilité, elle remplace la reine lors de la nuit de noces avec Marc et sert Iseut avec fidélité quoique celle-ci tente de la faire mourir. Sa révolte dans l’épisode avec Kaherdin en paraîtra d’autant plus éclatante. Elle reste malgré tout une figure du dévouement. (Paradis, 1994, 5)

Berthelot4 a décrit le comportement de Brangien dans son analyse ; elle le présente comme inattendu ; de plus, elle est persuadée que Brangien joue un rôle efficace – c’est elle qui devient confidente d’Iseut, de son amour pour Tristan ; justement grâce à elle, les deux amants peuvent se rencontrer. (Berthelot, 1991, 84) De plus, il est connu que le philtre d’amour n’existe pas dans certaines versions écrites depuis le Moyen Âge. Seulement l’amour éternel cache en soi-même la magie grâce à laquelle les deux amants doivent être ensemble. C’est un exemple par excellence de la version de Thomas d’Angleterre du XIIe siècle :

La passion n’est pas due à la magie d’un philtre, mais au choix de chacun des amants pour l’autre. La culpabilité n’existe pas car la conduite de Tristan et Iseut se justifie ici totalement par la morale courtoise qui exalte l’amour adultère. Thomas cherche essentiellement la « verur », c’est-à-dire vérité des sentiments et la vraisemblance des caractères. (Quéruel, 2016)

Anne Berthelot continue dans la description de Brangien, qui fait la partie de son analyse, et elle présente Brangien comme « une figure de substitution commode – au sens propre du terme, puisqu’elle tient la place d’Iseut dans le lit de Marc pour la nuit de noces. » (Berthelot, 1991, 85)

Marie de France a décrit Brangien seulement par quelques mots qu’il est possible de résumer en fidélité totale de Brangien pour Iseut. De plus, cette servante est l’un des quatre personnages qui apparaissent dans le lai de Marie de France.

La Brangien de Bédier et de Jolivet semble être plus faible par rapport à son grand devoir de garder le philtre d’amour. Le moment où Tristan et Iseut boivent le breuvage, c’est une grande intrigue de l’histoire que la suite de tout ce qui va se dérouler est inévitable même si le lecteur ou l’auditeur souhaite le renversement du destin.

4 Anne Berthelot est l’auteur de l’analyse sur Tristan et Iseut. 25

Dans les textes de Bédier et de Jolivet, qui sont écrits en prose, cher Béroul et Marie de France, dont les textes sont écrits en vers, Brangien se trouve toujours non loin d’Iseut, elle l’accompagne jusqu’au château du roi Marc. Puis, les auteurs ne parlent plus d’elle. Brangien n’est pas le personnage principal de l’histoire, mais elle y est très importante et pour cette raison, je trouve convenable de parle d’elle à ce lieu. Dans le chapitre suivant, j’aimerais présenter d’autres personnages secondaires.

4.2 Les personnages secondaires

Parmi les personnages secondaires je range ceux, qui ne font pas la partie du triangle d’amour. Ces personnages apparaissent dans l’histoire seulement quelquefois ou même, ils se trouvent seulement dans certains textes.

4.2.1 Gorvenal (Gouvernal) Dans les versions de Béroul et de S. Jolivet, Gorvenal est appelé Gouvernal. J. Bédier et S. Jolivet le décrivent comme un chevalier, un sage maître et un bon écuyer qui a élevé Tristan. Gorvenal l’a aidé dans les difficultés et il lui était toujours fidèle. Dans les moments difficiles de deux amants, il a vécu avec eux dans la forêt : « Il est d’abord l’éducateur de Tristan. Il devient par la suite son amie et on fidèle écuyer. Il l’accompagne dans tous ses déplacements et partage la vie du couple dans la forêt du Morois. » (Deschamps, 2011, 5)

Marie de France n’a pas mentionné Gorvenal dans sa version du tout. Gorvenal vit dans l’espace du château en Cornouilles et dans le bois du Morois. En général, il est possible de dire qu’il vit presque toujours à côté de Tristan. Chez Bédier, il apparaît au début de l’histoire, quand Tristan avait sept ans. Bédier le décrit comme un personnage admirable et intelligent qui a appris à Tristan beaucoup de choses :

Gorvenal lui enseigna en peu d'années les arts qui conviennent aux barons. Il lui apprit à manier la lance, l'épée, l'écu et l'arc, à lancer les disques de pierre, à franchir d'un bond les plus larges fossés ; il lui apprit à détester tout mensonge et toute félonie, à secourir les faibles, à tenir la foi donnée; il lui apprit les diverses manières de chant, le jeu de la harpe et l'art du veneur; et, quand l'enfant chevauchait parmi les jeunes écuyers, on eût dit que son cheval, ses armes et lui ne formaient qu'un seul corps et n'eussent jamais été séparés. (Bédier, 4, 1981)

Dans la version de Béroul, Governal se trouve également à la fin de l’histoire quand il a tué l’un des barons méchants.

Il semble être le plus courageux dans la version de Béroul, parce qu’il garde Tristan et Iseut dans la bois et il a sauvé la vie de Tristan plusieurs fois pendant l’histoire.

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4.2.2 L’ermite Ogrin L’ermite Ogrin apparaît seulement dans trois versions ; le texte de Marie de France ne mentionne pas ce personnage. Joseph Bédier a décrit l’ermite Ogrin brièvement, dans une seule phrase : « Au soleil, sous un bois léger d'érables, auprès de sa chapelle, le vieil homme, appuyé sur sa béquille, allait à pas menus. » (Bédier, 89, 1981) De plus, J. Bédier a intitulé un chapitre par le nom cet homme.

Dans les autres versions (celles de Béroul, de Bédier, de Jolivet) l’ermite Ogrin est décrit comme un personnage qui vivait dans la chapelle. Il gardait Tristan et Iseut et il leur a conseillé d’écrire une lettre au roi : « Représentant de la région chrétienne, il exhorte les amants au repentir. Apres l’épisode de la forêt du Morois, il devient l’artisan de la réconciliation avec le roi Marc. » (Deschamps, 2011, 4)

Sophie Jolivet a marqué que l’ermite Ogrin était gentil et accueillant, entre autres, parce qu’il a donné à Tristan et à Iseut de bons conseils. Dans le livre de Sophie Jolivet, Tristan et Iseut rencontrent l’ermite Ogrin deux fois.

Le personnage de l’homme saint se trouve seulement dans l’espace de la chapelle, où il vit et où il a offert l’abri à Tristan et Iseut. Dans l’histoire, il se trouve au moment où les amants ont quitté le bois de Morois et arrivent chez lui.

4.2.3 Les barons félons Le caractère perfide et félon des barons se répète dans trois versions en question. Dans deux adaptions (celles de Béroul et de Jolivet), il y a trois barons félons, chez Bédier, il y en a quatre : Andret, Guenelon, Gondoïne et Denoalen.

En général, les trois barons sont des jaloux puissants et influents (Paradis, 1994, 5). Il s’agit des personnages indiqués comme troubleurs, c’est-à-dire ceux qui causent le mal à Tristan et à Iseut. Ils les ont suivis et ils ont porté plainte sur eux.

Ils sont les jaloux, ennemis du couple des amants, mais aussi les féodaux qui tout à la foi dépendent de Marc et contrôlent son pouvoir. Ils sont tués l’un après par Governal et Tristan dans des scènes parfois fort cruelles, et semblent pourtant curieusement rester toujours aussi nombreux. (Paradis, 1994, 5)

Les barons se trouvent dans l’espace du château du roi Marc en Cornouailles. Pendant l’histoire, ils apparaissent aux moments qui suivent le mariage d’Iseut et du roi Marc et ils espionnent les amants. 27

Dans la version de Marie de France ils ne sont pas mentionnés du tout.

4.2.4 Iseut aux Blanches Mains « La simple, la belle » Joseph Bédier (1981, 149) a écrit les premiers mots sur le visage d’Iseut aux Blanches Mains, la sœur de Kaherdin. Puis, Bédier continue et appelle « Iseut aux Blanches Mains, née de ducs, de rois et de reines. » Tristan s’est marié avec elle grâce à son prénom.

Iseut aux Blanches Mains se trouve seulement dans les versions de Bédier et de Jolivet. Marie de France et Béroul ne la mentionnent pas.

Quand Iseut aux Blanches Mains a découvert l’amour de Tristan envers Iseut la Blonde, elle devient jalouse, ce qui est compréhensible et ce qui influence le déroulement suivant de l’histoire. Il est clair qu’elle est devenue la femme souffrante, malheureuse et déçue, la femme qui sombre dans la haine (Paradis, 1994, 5). Chez Jolivet, elle semble la plus perfide. Elle était jalouse, néanmoins elle aimait toujours son mari. Quand elle a pris soin du Tristan mourant, elle n’a pas montré sa félonie : « Elle continua de le servir et de le faire bon visage, comme il convient à une amante. Elle lui parlait doucement, l’embrassait, mais secrètement préparait sa vengeance. » (Jolivet, 2006, 135) Elle ne s’est réconcilié jamais avec le fait que son mari Tristan n’aimait qu’Iseut la Blonde :

Elle ne figure que dans le texte de Thomas ou Tristan l’épouse pour son nom. Frustrée dans son désir et de sa tendresse pour son époux, découvrant l’amour de ce dernier pour Iseut la Blonde, elle est emportée par la haine dans un mensonge qui entraine la mort de Tristan et de la reine. (Paradis, 1994, 5)

Il est tragique qu’Iseut la Blonde est une femme aimée par deux hommes, tandis que finalement, Iseut aux Blanches Mains n’est aimée par personne. (Berthelot, 1991, 80)

Iseut aux Blanches Mains se trouve dans l’espace de Petite-Bretagne, à Carhaix, où Tristan est exilé. Elle constitue une partie considérable et importante de l’histoire, dans laquelle elle apparaît presque à sa fin ; c’est notamment le cas des adaptations de Bédier et de Jolivet.

4.2.5 Morholt De même qu’Iseut aux Blanches Mains, aussi Morholt se trouve seulement dans l’histoire de Bédier et de Jolivet. Jolivet l’a décrit comme un chevalier géant, envoyé à Tintangel avec un message. Il est un des troubleurs de l’histoire. Il était l’oncle d’Iseut et

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Tristan l’a tué dans la bataille ; pour cette raison, Iseut détestait d’abord Tristan. Seul incident entre Tristan et Morholt est expliqué dans la citation suivante :

La Cornouailles est soumise par le royaume d’Irlande à un lourd tribut que le géant Morholt vient réclamer Tristan obtient d’être armé chevalier pour le combattre. Après une dure bataille, Morholt est blessé à mort. Mais le jeune chevalier a été touché par l’arme empoisonné de son adversaire. Une affreuse puanteur s’exhale de ses plaies et nul ne voulant plus l’approcher, il part seul en mer sur une barque abandonnée au gré des flots. Ceux-ci le poussent vers l’Irlande dont la reine, fameuse guérisseuse, soigne Tristan sans le savoir le meurtrier de son frère, Morholt. (Paradis, 1994, 5)

Dans les deux versions (celle de Bédier et de Jolivet), Morholt est insidieux ; Bédier décrit ce personnage en détail, il prête une grande attention également au dialogue de Tristan et Morholt qui est de cette manière plus suggestive que celui dans la version de Jolivet.

Morholt est décrit seulement dans les versions écrites en prose. Il se trouve dans l’espace de Tintangel presque au début de l’histoire, avant la rencontre de Tristan avec Iseut.

4.2.6 Rohalt Rohalt se trouve dans le premier chapitre de Sophie Jolivet et aussi de Joseph Bédier. Jolivet l’a décrit comme un maréchal qui avait accueilli l’orphelin Tristan et il l’avait élevé avec ses propres fils. Rohalt a appris à Tristan l’art de chevalerie. Il a considéré Tristan comme son fils et il était fier de lui :

A le voir si noble et si fier, large d’épaules, étroit de hanches, fort, fidèle et preux, tous louaient Rohalt parce qu’il avait un tel fils. Mais Rohalt, retrouvant en lui la jeunesse et la grâce de Rivalen et Blanchefleur, chérissait Tristan comme son fils, et secrètement le révérait comme son seigneur. (Jolivet, 2006, 10)

Rohalt est décrit (par Jolivet) en prose et cette description ne se diffère pas beaucoup de celle de Joseph Bédier qui décrit le maréchal comme il suit : « Maréchal Rohalt, Rohalt que tous, pour sa loyauté, appelaient d'un beau nom, Rohalt le Foi- Tenant. » Ni Bédier, ni Jolivet ne s’occupe pas du visage du Rohalt.

Chez Bédier, Rohalt apparaît dans l’histoire deux fois. Dans le premier chapitre quand Tristan est enfant et quand il vit à Loonnois. Puis, il réapparaît dans le chapitre quinze, quand Tristan rentre dans son pays natal.

Chez Jolivet, Rohalt se trouve seulement à Loonnois, pays natal de Tristan au début de l’histoire, dans le chapitre un. Puis, Jolivet ne le mentionne plus.

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4.2.7 Le nain Frocin Dans les trois versions, celle de Béroul, de Bédier et de Jolivet, le nain Frocin est une créature qui a le pouvoir magique : il est capable de prédire les événements futurs ; en même temps, il représente un personnage imprévisible. Il est aux services du roi Marc mais avec les intentions négatives :

Le nain Frocin est un personnage maléfique. Magicien plus qu'astrologue, il fait le mal par plaisir : "Il frémit de joie" (36) en voyant Tristan et Iseut enlacés la nuit du piège. Allié et complice des trois barons, il met en place les stratagèmes pour faire surprendre les amants par le roi. C'est lui qui dicte au roi la conduite qu'il doit tenir pour pouvoir organiser son guet-apens. Persuadé de l'innocence des intentions de Tristan et d'Iseut, Marc l'accuse de mensonge et pense même que c'est pour le ridiculiser qu'il lui a conseillé de se cacher dans le grand pin : il souhaite sa mort : "si je peux m'emparer de lui, je le ferai mourir par le feu" (26). Enfin, il trahit la confiance du roi en dévoilant aux barons le secret des oreilles du roi : ce qui cause sa perte : le roi le fait décapiter. (Kennel, 2010)

Chez Béroul, le nain se trouve dans les premiers vers. Le roi Marc est venu chez lui pour lui demander un conseil comment détruire la liaison amoureuse de Tristan et Iseut.

Dans l’histoire de Bédier, le nain apparaît pour la première fois à la fin du chapitre six : « Là-bas, dans une clairière de la forêt, le nain Frocin interrogeait le cours des étoiles ; il y lut que le roi le menaçait de mort ; il noircit de peur et de honte, enfla de rage, et s'enfuit prestement vers la terre de Galles. » (Bédier, 69, 1981) Puis, il se trouve dans le chapitre suivant, qui est intitulé par son prénom. Il y révèle au roi la rencontre future d’Iseut et Tristan auprès de la fontaine, sous le pin.

Sophie Jolivet le mentionne dans la même situation : « Le nain Frocin découvre, grâce à ses tours de sorcellerie, le prochain rendez-vous de deux amants […] » Après, Frocin n’est pas décrit en détail ; l’auteur n’a mentionné que brièvement.

Dans tous les cas mentionnés, le nain Frocin apparaît dans l’espace du château du roi Marc.

4.2.8 Les parents de Tristan, Blanchefleur et Rivalen Chez Joseph Bédier et Sophie Jolivet, les parents de Tristan sont morts le jour de sa naissance. Blanchefleur, la mère du Tristan était la sœur de roi Marc qui régnait en Cornouailles et elle était mariée avec Rivalen, roi de Loonnois. Blanchefleur a perdu son mari Rivalen, quand il est parti en guerre où il a été tué. Blachefleur a donné naissance à Tristan et elle est morte après l’accouchement. Elle n’a pas pu supporter la tristesse de la

30 perte de son mari. Cette situation est mentionnée dans le premier chapitre de Bédier et aussi dans l’histoire adaptée par Jolivet. Puis, les parents ne sont plus mentionnés.

Comme l’histoire de Béroul commence par le rendez-vous de Tristan et Iseut, les parents de Tristan n’apparaissent point dans cette version.

Bédier a décrit ces personnages plus en détail que Sophie Jolivet : Rivalen est introduit comme un homme qui servait au roi Marc par l'épée et par le conseil : « comme eût fait un vassal, si fidèlement que Marc lui donna en récompense la belle Blanchefleur, sa sœur, que le roi Rivalen aimait d'un merveilleux amour. » (Bédier, 1981, 2)

Les deux parents vivent à Loonnois.

4.3 La présence de personnages dans les versions Dans toutes les quatre versions, il y une variété de personnages qui apparaissent de manière différente. Certains personnages ne se trouvent que dans certaines adaptations. Pour rendre cette situation plus claire et bien ordonnée, nous avons préparé le tableau suivant où la petite croix signifie la présence d’un tel personnage dans l’histoire.

Le nom de Adaptation de Adaptation de Adaptation de Adaptation de personnage Béroul M. de France Bédier Jolivet Tristan x x x x Iseut x x x x Le roi Marc x x x x Iseut aux x x Blanche Mains Governal x x x Brangien x x x x L’ermite Ogrin x x x

Les barons x x x félons Morholt x x Rohalt x x Le nain Frocin x x x Forestier Orri x x

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Rivalen x x Blanchefleur x x

Tristan, Iseut, le roi Marc et Brangien se trouvent dans chaque version, que j’ai mentionné. Ces personnages créent la base de l’histoire et ils sont les personnages clés.

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5 LES DIFÉRENCES DU DÉROULEMENT DES ADAPTATIONS

Comme il est clair que toutes les quatre versions de la même histoire traitent le même sujet, elles doivent comprendre des traits qui les rendent particulières de certaine façon. Dans nos chapitres suivants, nous voudrions nous concentrer sur les éléments communs et sur ceux qui diffèrent une version de trois autres.

5.1 Le début Le début et la fin de l’histoire adaptée par Joseph Bédier et Sophie Jolivet sont presque les mêmes. Les deux commencent par la naissance de Tristan. Peut-être le début de l’histoire écrite par Béroul pourrait être similaire s’il restait conservé. Pour cette raison la version signée par Béroul commence par la rencontre de Tristan et Iseut dans le parc auprès d’une fontaine. Nous savons déjà que le roi Marc les observe secrètement. Les personnages ne sont pas introduits ni lieu n’est décrit de manière plus détaillée. Les amants savent que le roi les observe, donc ils parlent avec prudence et circonspection.

Marie de France commence par une courte introduction de l’action et elle a commencé à narrer l’histoire par l’expulsion de Tristan du royaume du roi Marc. Le roi a découvert que Tristan et Iseut étaient les amants, donc il désire que jeune homme quitte royaume.

Joseph Bédier a commencé l’histoire par la description de la naissance de Tristan, la mort de son père Rivalen et la mort de sa mère Blanchefleur. Tristan est élevé comme un orphelin par Rohalt et Gorvenal et il apprend l’art de chevalerie.

Sophie Jolivet a aussi commencé l’histoire par la naissance de Tristan, la mort de son père Rivalen et la mort de sa mère Blanchefleur. Tristan est élevé comme un orphelin par Rohalt et Gorvenal et il apprend l’art de chevalerie.

5.2 Les intrigues des versions L’histoire de Béroul continue par le chasement des amants. Puis, Iseut doit prononcer son serment et jurer son innocence. Marie de France a employé, dans son histoire, seulement le chasement de Tristan, et elle laisse arriver Iseut après dans le bois pour y retrouver son amant. Les intrigues de Joseph Bédier commencent par le philtre d’amour bu par deux héros, Tristan et Iseut sur le bateau, puis, par l’expulsion des amants. Les intrigues suivantes de l’adaptation de Bédier comprennent de nouvelles rencontres de

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Tristan et d’Iseut, par le départ de Tristan, ses trouvailles, batailles, sa liaison avec l’autre Iseut et finalement, par la rencontre finale et malheureuse de deux amants, voire par leur mort.

Comme Joseph Bédier, également Sophie Jolivet utilise les mêmes intrigues : le philtre d’amour, l’expulsion des amants, de nouvelles rencontres de deux amants et elle finit son récit par leur mort.

5.3 La fin des versions A la fin de l’histoire chez Béroul, Iseut est trouvée innocente et le roi Marc invite Tristan à la cour. Tristan a tué les barons qui l’ont poursuivi. Le roman de Béroul est resté inachevé. Marie de France a fini son adaptation par l’accueil de Tristan par le roi. Le roi a pardonné Tristan et puis, Tristan, Iseut et le roi Marc vivent ensemble dans le royaume. Joseph Bédier a fini son histoire par la mort de Tristan et Iseut. C’est aussi le cas du récit écrit par Sophie Jolivet.

5.4 Les lieux de l’histoire Sur l’image suivant, nous pouvons observer les lieux où l’histoire se déroule.

Source 1

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Les Cornouailles est une région en Angleterre où se trouvait le château de roi Marc. Tristan y est amené Iseut d’Irlande. La Forêt de Morois se trouve en Cornouailles. Tristan et Iseut s’y sont cachés. Loonois est le pays natal de Tristan. Tintangel est le lieu, où Tristan était envoyé pour qu’il s’y batte avec Morholt.

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6 LES MOTIFS

L’histoire de Tristan et Iseut est pleine de motifs importants et significatifs qui devaient apparaître dans les versions postérieures pour conserver le caractère essentiel de l’histoire connue du Moyen Âge. La majorité de ces motifs se trouvent seulement dans trois versions, celle de Béroul, de Bédier et de Jolivet, parce que le texte de Marie de France est très court pour développer tous les motifs en question. Il s’agit des motifs suivants : l’amour éternel, la fidélité, la trahison, la jalousie, la relation inévitable, la mort de deux amants, la liaison inaccessible.

6.1 Amour Dans les temps du Moyen Âge, le motif de l’amour courtois était le motif et même le sujet de premier ordre. L’amour courtois est certainement présent dans la relation de Tristan et Iseut :

L’amour courtois est une structure à l’intérieur de la structure féodale : il a pour fondement principal la soumission totale de l’amant à ses que le chevalier accomplit en l’honneur de celle-ci, en courant les aventures à travers le monde. D’un point de vue courtois, la passion de Tristan et Iseut ne correspond pas aux modèles, parce qu’elle est avant tout réciproque ; Béroul et Thomas insistent tous les deux sur le fait que les amants souffrent par amour l’un pour l’autre. Si belle qu’elle soit, la scène finale du roman ne s’intègre pas au canon de la courtoisie. (Berthelot, 1991, 112)

Dans les versions de Béroul, Bédier et Jolivet, l’amour de Tristan et d’ était causé par le philtre d’amour. Dans toutes les versions, leur amour était dévoué, passionné et malheureusement plein d’obstacles. A cause de leur amour fatal, ils doivent mourir à la fin des histoires de Bédier et Jolivet.

6.2 Chevalerie Chez Béroul et Jolivet, Tristan était élevé par Rohalt pour devenir chevalier. Chevalerie est présentée dans le livre comme l’art qui est destiné aux barons ou en bref aux nobles. Chevalerie concerne le maniement de la lance, de l’épée, de l’écu (bouclier) et de l’arc ; ils étaient obligés d’apprendre à lancer des disques de pierre, à franchir d’un bond les plus larges fossés ; détester tout mensonge et toute félonie, à protéger les faibles, à respecter la parole donnée ; ils apprenaient le chant, le jeu de la harpe et l’art de la chasse. (Jolivet, 2006, 10) La chevalerie dans le Moyen Âge était également une catégorie sociale :

La chevalerie est apparue en Occident, à la fin du Xe siècle, comme une catégorie sociale rassemblant les spécialistes du combat à cheval. Les contours juridiques de la chevalerie se sont 36

précisés peu à peu ; son prestige s'est accru, au point qu'elle s'est confondue, à des époques diverses selon les pays, avec la noblesse. Elle forme alors une caste héréditaire qui obéit aux prescriptions d'une morale spécifique que véhicule la littérature courtoise et épique. (Larousse, 2016)

Un jour, quand Tristan a apparu en Cornouailles, il a vu les seigneurs chasser un cerf. Il les a observés et il a critiqué la façon du découpage du cerf. Il a appris aux seigneurs comment partager le corps de cerf :

Tristan achevait de défaire le cerf. Il donna aux chiens le cœur, le massacre et les entrailles, et enseigna aux chasseurs comment se doivent faire la curée et le forhu. Puis il planta sur des fourches les morceaux bien divisés et les confia aux différents veneurs : à l'un la tête, à l'autre le cimier et les grands filets ; à ceux-ci les épaules, à ceux-là les cuissots, à cet autre le gros des nobles. Il leur apprit comment ils devaient se ranger deux par deux pour chevaucher en belle ordonnance, selon la noblesse des pièces de venaison dressées sur les fourches. (Bédier, 1981, 8)

Parmi les chevaliers, nous y rangeons non seulement Tristan mais aussi Gorvenal, ami de Tristan. Les signes de chevalerie sont décrits dans la citation suivant : « Ce qui fait le chevalier et le seigneur « courtois » – armes, coiffure, signes de reconnaissance que tout son entourage est à même de déchiffrer. » (Berthelot, 1991, 50)

Chez Bédier, quand Tristan a vécu dans le bois avec Iseut, il a presque oublié toute la chevalerie ; Tristan était exilé de la cour, pourchassé dans le bois, où il était obligé de mener la vie sauvage. (Bédier, 1981, 105)

6.3 Fatalité Dans les versions de Béroul, Bédier et Jolivet, les destins des personnages dans l’histoire sont dirigés par la fatalité qui influence toute l’histoire. Un seul personnage qui prédit l’avenir est le nain Frocin, il est présent dans les trois versions mentionnées :

Il n’y a pas de surprise, et les amants ne sont pas pris au piège des machinations de Frocin : Tristan au moins […] est parfaitement conscient de ce qui se passe. Il voit les préparatifs du nain, il les interprète correctement, il devine que le message est un prétexte pour le pousser à l’action, mais sa décision, on plutôt son désir, restent inchangés. La passion qui lie Tristan et Iseut les rend inaccessibles à la logique normale et humaine ; le philtre leur interdit de résister à l’attraction qui les précipite l’un vers l’autre, quelles qu’en soient les conséquences. Dans un contexte courtois une rencontre pourrait être différée sans problème majeur. Chez Béroul, ce qui apparait en clair c’est la force insurmontable de la fatalité, contre laquelle Tristan n’essaie même pas de lutter (comme on le voit aussi dans sa réaction à la décision de Marc). (Berthelot, 21, 1991)

Les actes de la fatalité se trouvent pendant toute l’histoire de Bédier et Jolivet du début à la fin : la mort des parents de Tristan, la rencontre avec le roi Marc, les hirondelles apportant les trois cheveux d’Iseut, la lutte avec le dragon et le philtre d’amour. C’est ce qui attire les lecteurs.

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6.4 Féodalité Au Moyen Âge, quand domine le système de la féodalité, la politique et la société en sont déterminées :

Régime politique et social d'Europe occidentale du Xe au XIIIe siècle et qui reposait sur la constitution du fief. Le terme « féodalité » n'est pas médiéval. L'usage l'a imposé aux historiens à partir du XVIIe siècle pour désigner un ensemble d'institutions fondé sur des liens privés de dépendance entre un seigneur et un vassal (la vassalité) et sur un lien matériel (le fief), et qui caractérise la société de l'Occident médiéval du Xe au XIIIe siècle : hiérarchie de dépendants, hiérarchie des terres, hiérarchie et émiettement des pouvoirs. (Larousse, 2016)

Chez Béroul, Bédier et Jolivet, dans la cour de roi Marc, les barons manifestent par leur comportement, par leurs liaisons, par la vassalité à leur suzerain le milieu féodal. Les barons vivaient dans le palais avec le roi Marc. Dans l’histoire, dans toutes les trois versions mentionnées il y a trois barons félons : Ganelon, Godoïne et Denoalain. La signification de nom félon est décrite comme le vassal qui trahit son hommage. (Paradis, 1994, 8)

« Outre son sens féodal, le mot prend sons sens moral, ici. Les félons seront dans tout le texte ceux qui veulent empêcher les amants de s’aimer. » (Paradis, 1994, 8)

6.5 Fidélité Dans le dictionnaire médiéval, la fidélité est décrite comme il suit : « Foi et hommage envers son seigneur, reconnaissance de sa suzeraineté, devoir de fidélité qui incombe au vassal, au sujet. » (Cromer, Martin, 2016)

Chez Bédier et Jolivet, au début de l’histoire Tristan servait au roi Marc avec fidélité jusqu’au moment où il a rencontré Iseut la Blonde. Toutefois, il a prouvé sa fidélité par plusieurs actes suivants :

Il prouve sa vaillance et se fidélité en tuant Morholt, terrible chevalier d’Irlande et oncle d’Iseut, qui venait réclamer le tribut de son roi. Il les prouve encore lorsqu’il va braver la haine des Irlandais en allant chercher Iseut, en l’obtenant après avoir tué un monstre qui exigeait son tribut humain quotidien. (Jean-Luc, 2016)

Le point de la rupture (chez Bédier et Jolivet) était le voyage sur le bateau et le fait que Tristan et Iseut ont bu le liquide de la bouteille, c’est-à-dire le breuvage d’amour. Les deux amants ont violé, du point de vue du roi, la fidélité pour le roi. Au début, le roi Marc croyait en innocence de Tristan et d’Iseut mais après quelques temps il était persuadé qu’ils l’avaient trompé.

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Ce que nous pouvons admirer, c’est la fidélité de Gorvenal, un ami de Tristan. Dans trois versions, de Béroul, de Bédier et de Jolivet, il a servi à Tristan depuis que Tristan était tout petit, de plus, il ne l’a jamais trahi. Il était à toujours à côté de lui dans le bien et dans le mal et il l’a toujours supporté même quand ses actes étaient contre la chevalerie.

Marie de France ne s’occupe pas de la fidélité dans ce sens dans son lai.

6.6 Folie On considère Tristan comme un grand acteur de la folie. Dans l’histoire de Béroul, il agit follement dans quelques situations pour lesquelles le lecteur ou l’auditeur considéraient Tristan fou :

Le jugement du texte est sans appel : Tristan est fou ; fou d’amour, fou à cause de son amour, fou lorsqu’il embrasse l’image d’Iseut comme si elle était vivante, fou lorsqu’à tort il croit la reine infidèle. Il ne s’agit jamais que d’une question de degrés ; chaque attitude de Tristan est sanctionnée par un mot catégorique : « errance », « errer », « folie », « folle », etc., dans certain cas, cette folie est reconnue par Tristan lui-même ; mais il ne l’admet que dans le cadre d’une folie plus radicale, dont il ne saurait pas définition pas se libérer. (Berthelot, 1991, 135)

Tristan s’est mis dans le rôle du fou quand il s’est déguisé au Mal Pas comme un lépreux et il a transporté Iseut à travers les marais. Cet acte était pour lui particulièrement dangereux, parce qu’il existait la possibilité que le roi le reconnaisse. Il s’est mis en danger plusieurs fois, par les visites secrètes chez la reine Iseut ou quand il a apparu comme le chevalier noir de la Montagne dans le tournois.

Le grand amour de Tristan pour Iseut peut être une réponse à son comportement fou et dans au nom de leur amour il risque sa sécurité et sa vie. Bédier a écrit dans son livre : « Folie n'est pas prouesse. » (Bédier, 1981,82)

Marie de France ne s’occupe pas de la folie.

6.7 Jalousie Le motif de la jalousie était utilisé souvent dans les histoires. « Le Moyen Âge sera la période qui s’intéressera au jaloux et s’efforcera d’explorer la complexité de sa psychologie. » (Ferroul, 2009)

Concernant la jalousie dans l’histoire de Tristan et Iseut, le personnage jaloux chez Bédier et Jolivet est sans doute Iseut aux Blanches Mains. Elle aimait son mari et

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évidemment pour cette raison, elle était jalouse à cause de l’amour de son mari pour Iseut la Blonde. Sa jalousie l’a forcée à commettre les actes mauvais contre son mari, même si elle l’aimait :

Iseult aux mains Blanches tente de vivre une vie normale de jeunes couples nouvellement marié, donnant ainsi une image de retour à la stabilité. Mais la non-consommation du mariage va fortement la contrarier. À partir de là, Iseult, à bout de patience, change et devient ingrate envers son époux qui ne prend pas soin d’elle. Iseult sait que les forts sentiments qu’éprouve son mari pour sa bien-aimée sont à l’origine de l’échec de son mariage. Iseult, cédant à la jalousie et à la vengeance, va dévoiler son côté maléfique et destructeur qui finira avec le triste privilège de couper le fil de la vie de Tristan. (Louis, 2016)

Dans les textes de Bédier et de Jolivet, Iseut aux Blanches Mains a causé la mort de Tristan consciemment. En maladie, Tristan attendait Iseut la Blonde. Iseut aux Blanches Mains lui a menti de l’arrivée d’Iseut et malheureusement Tristan lui a cru. Triste et déçu, Tristan est décédé sans voir son aimée Iseut la Blonde pour la dernière fois.

La jalousie se trouve aussi dans l’histoire de Béroul. Surtout quand Béroul parle des barons félons, qui étaient jaloux, parce que Tristan était aimé par le roi Marc.

6.8 Lèpre Le personnage lépreux se trouve dans les versions de Béroul, de Bédier et de Jolivet. Marie de France ne le mentionne pas. Chez Bédier, Tristan s’est habillé comme un lépreux pour rencontrer Iseut en secret : « Tristan s'atourne d'une grande chape en lambeaux. Il peint par places son visage de vermillon et de brou de noix, en sorte qu'il ressemble à un malade rongé par la lèpre. » (Bédier, 1981, 171)

Dans le Moyen Âge, la lèpre n’était pas considérée comme une simple maladie : elle a frappé les pécheurs, ou les fils de pécheurs et elle est liée à la notion trouble à cause d’une faute sexuelle. Ce qui constitue l’état du lépreux, c’est la lie de la société, exclu de toutes les relations normales, ravalé au rang de la bête, ou plus exactement, refoulé aux lisières du monde civilisé dont il offre une caricature abjecte. (Berthelot, 1991, 27)

Concernant la lèpre dans le Moyen Âge, Françoise Paradis s’est exprimé dans son livre :

Le lépreux échappe aux normes. Estropié, infirme, il est marginalisé par la société médiévale et assimilé par elle au mal. Vivant surtout de charité, les ʺladresʺ sont rassemblés dans des léproseries ou entassés aux portes de la ville. Le troisième concile de Latran, en 1179, a proclamé leur exclusion et saint Louis ordonne dans les Établissements qu’on les ʺjette hors de villeʺ s’ils sont sans travail. La médicine du Moyen Âge retient surtout les symptômes que la lèpre présente en commun avec d’autres maladies sexuellement transmissibles. La lèpre est alors interprétée comme le châtiment du péché et notamment de l’adultère. Le lépreux est réputé travaillé par une excessive 40

ardeur sexuelle. Ainsi s’explique la représentation mi-tragique mi-grotesque d’Yvain et de sa troupe, qui sont à la foi le mal, l’anti-courtoisie et l’incarnation de la luxure, figures démoniaques se jetant sur Iseut comme des diables sur l’âme du pécheur et en même temps occasions de plaisanteries et de sous-entendus à l’obscénité comique. (Paradis, 1994, 16)

Chez Béroul, il y avait un lépreux un lépreux nommé Yvain. Il était caractérisé comme horriblement mutilé : « Il était horriblement mutilé. Il était venu assister au jugement. Avec lui, il avait bien une centaine de compagnons munis de leurs béquilles et leurs bâtons. Jamais on ne vit autant de créatures laides, difformes et mutilées. » (Béroul, 1981, 77)

6.9 Magie La magie joue un rôle fatal dans les textes de Bédier, Jolivet et Béroul. L’histoire dispose de magie dans la forme d’un dragon, du nain connaissant l’avenir, le breuvage magique ou simplement les mots suivants : « Le pouvoir des mots l’emporte sur celui des philtres et des poisons. » (Berthelot, 1991, 76)

Les gens qui possèdent le pouvoir magique sont le nain Frocin (Chez Béroul, Bédier et Jolivet) et Iseut la Blonde avec sa mère (chez Bédier et Jolivet). Marie de France ne s’occupe pas de magie. Le nain Frocin peut prédire l’avenir. Les deux femmes (Iseut et sa mère) savent comment soigner les malades ou dans le cas de la mère d’Iseut, elle sait préparer le philtre d’amour.

La magie dans le Moyen Âge était le motif qui se trouvait dans les manuscrits médiévaux :

Magie est étroitement liée durant la période médiévale, dans la censure théologique, mais également dans les pratiques que nous livrent quelques rares manuscrits de la fin du Moyen Âge. La magie rituelle, en particulier, s’attribue volontiers une fonction divinatoire, qu’elle réalise en recourant à une grande diversité de moyens. (Véronèse, 2011) Dans les versions de Béroul, de Bédier et de Jolivet, Iseut la Blonde utilise avant tout le pouvoir des mots contre les gens qui la mettent en colère :

Dans un univers ou les mots ont encore leur pleine force magique, une telle remarque est déjà presque une menace ; menace qui confirme lorsque, furieuse de la nouvelle qu’elle vient d’apprendre, Iseut déchaine sa colère contre celui qui les lui a apportées […] et prononce à l’encontre de quelqu’un une véritable malédiction en forme. (Berthelot, 1991, 76)

6.10 Mensonge Dans toutes les versions, les plus grands acteurs du mensonge sont Tristan et Iseut. Ils sont obligés de cacher la vérité de leur amour devant le roi Marc. Mais les deux amants 41 ne sont pas les uns qui mentent dans l’histoire. En générale, nous pouvons dire que presque chaque caractère dans le livre ment :

Cette perversion atteint le statut même du langage, puisque les personnages du roman passent leur temps à se mentir mutuellement : les amants mentent au roi en jurant de leur innocence, le roi ment à son entourage en cachant son expédition dans la forêt du Morois, Brangien ment au roi en feignant d’avoir suscité le courroux de Tristan, Tristan ment à ses gardiens lorsqu’il s’échappe par la chapelle ; il ment encore, lorsque, déguisé en lépreux, il guide les barons dans le bourbier du Mal Pas. (Maxicours, 2016)

Le mensonge de Tristan et Iseut se trouve dans quelques situations, surtout dans le moment de la rencontre auprès de la fontaine (Chez Béroul, Bédier et Jolivet) ou dans la conversation d’Iseut et du roi Marc quelque instant après :

Plus profondément, le mensonge devient double langage lors d’épisodes clés du roman. La rencontre des amants près de la fontaine, sous la surveillance du roi, en est un premier exemple : Iseut qui s’est rendu compte de sa présence feint l’innocence, bientôt suivie par Tristan. Les deux amants font semblant de s’adresser l’un à l’autre, alors que leurs paroles sont destinées au roi. On rencontre d’ailleurs un épisode similaire à la fin du roman, lorsqu’Iseut s’aperçoit de la présence du baron félon derrière la tenture de sa chambre. Elle guide alors Tristan par des paroles ambiguës que ne peut comprendre l’espion. (Maxicours, 2016)

6.11 Mariage Dans l'histoire de Bédier et de Jolivet, nous trouvons le mariage d’Iseut et du roi Marc et le mariage de Tristan avec Iseut aux Blanches Mains.

Le mariage dans le Moyen Âge étaient souvent convenu parmi les parents des fiancés. Les fiancées étaient plus jeunes qu’aujourd’hui :

Le mariage ne commence à prendre un sens qu'au début du IXe siècle, quand la monogamie s'installe dans les mœurs. Les données, avant cette date, sont peu nombreuses et souvent anecdotiques. Ainsi, on sait que les filles d'aristocrates étaient fréquemment mariées dès l'âge de 14 ou 15 ans, alors que les filles issues des classes populaires étaient mariées plus tardivement. Au XIIIe siècle, on considère que les trois quarts d'entre elles sont mariées à 18 ou 19 ans. En revanche, à la même époque, les garçons se marient plutôt vers 25 ou 27 ans. (Jehanne, 2007)

Malgré l'amour pour Tristan, Iseut a dû marier le roi Marc dans toutes les versions. Elle a marié le roi Marc après son arrivée en Cornouailles. Elle n’a rien dit au roi de l’affaire avec Tristan. Leur mariage n’était pas heureux.

Dans le livre de Bédier et de Jolivet, il y a encore un autre mariage : celui de Tristan, qui a marié Iseut aux Blanches Mains pour son nom Iseut et pour sa beauté. Leur mariage est devenu une grande cérémonie. Pendant la nuit de noces Tristan ne pouvait pas accepter ce lien parce qu’il sent qu’il a déjà commis une très grave faute envers Iseut

42 la Blonde. Il s’est décidé à ne pas toucher sa femme avec qui il a partagé le lit. (Berthelot, 1991, 69)

6.12 Mort Nous nous rencontrons avec la mort immédiatement au début de l’histoire de Bédier et de Jolivet. Tristan devient un orphelin quelque temps après sa naissance par la perte du père et de la mère. Son père est mort dans une bataille et sa mère est morte à cause de la grande tristesse de la perte de son mari. La mort apparaît pendant l’histoire par les décès du dragon (chez Bédier et Jolivet), des ennemies, des barons (chez Béroul) et finalement, c’était la mort de Tristan et Iseut (chez Bédier et Jolivet). A la fin de l’histoire de Bédier et de Jolivet, c’est la mort de Tristan et Iseut ce que nous intéresse le plus :

Dans la mesure où la mort des amants peut être considérée comme le point culminant de l’œuvre, on est en droit de s’étonner de la brièveté de la scène, et de sa sobriété. Alors qu’il passait des dizaines de vers à analyser ses sentiments et ses souffrances dans le début du roman, Tristan meurt très vite, presque en silence. (Berthelot, 1991, 104)

Tristan accepte sa mort presque silencieusement en souffrant et demandant la présence d’Iseut la Blonde, il n’appelle pas le Dieu :

Car cette mort, comparée par exemple à celle des héros de chansons de geste (en particulier Roland), est absolument païenne : Tristan ne bat pas sa coulpe, il ne se tourne pas vers Dieu ; la seule mention de Dieu se situe dans une formule purement phatique, et qui englobe d’ailleurs Iseut : « Dieu sauve Iseut et moi ! » ; le destin des deux amants est perçu comme indissociable au moment même de la séparation suprême. (Berthelot, 1991, 104)

6.13 Philtre Nous apercevons le philtre d’amour comme un symbole, le symbole de la passion qui lie Tristan et Iseut, et c’est aussi, grâce á son aspect arbitraire et soudain, le symbole de tout amour courtois, amour absolu, qui défie tous les obstacles. (Berthelot, 1991, 98)

Le philtre d'amour était préparé par la mère d'Iseut. Il a apparu comme le vin magique. Il est mentionné dans trois versions, celle de Béroul, de Bédier et de Jolivet. Son but était de faire tomber amoureux le roi Marc et Iseut. La mère d'Iseut l'a confié à Brangien, la bonne d'Iseut. Par erreur, il était bu par Tristan et Iseut pendant le voyage en Cornouilles :

Inquiète pour l’avenir de sa fille, la reine d’Irlande confie à Brangien sa suivante, un philtre qui suscitera chez les futurs époux un amour mutuel et passionné, éternel selon certaines versions de la légende, limité à trois ans selon Béroul. Pendant la traversée vers la Cornouailles, une erreur (le

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plus souvent attribué à Brangien), amène Tristan et Iseut à boire philtre. Envoutés, les deux jeunes gens cèdent à leur passion. (Paradis, 1994, 4)

Dans les versions de Béroul, de Bédier et de Jolivet, quand Tristan et Iseut ont bu la potion magique, ils sont tombés amoureux l’un de l’autre. Les effets du philtre d’amour ont duré trois ans. Après la fin de l’action, les amants ont découvert que les effets avaient disparu. Dans les trois versions le couple se décide à séparer et Iseut revient chez le roi Marc. Marie de France ne mentionne pas le philtre d’amour dans son texte.

6.14 Vengeance Dans les livres de Bédier et de Jolivet, une grande vengeance était commise par Iseut aux Blanches Mains. Elle avait une grande raison pour se venger. C’était la rivalité avec Iseut la Blonde. Même quand Tristan a marié Iseut aux Blanches Mains, elle savait qu’il ne l’aime pas. Bédier a décrit la colère d’Iseut aux Blanche Mains : « Colère de femme est chose redoutable, et que chacun s'en garde ! Là où une femme aura le plus aimé, là aussi elle se vengera le plus cruellement. » (Bédier, 1981, 195)

Dans les livres de Béroul et de Marie de France cette vengeance ne se trouve pas.

Chez Bédier et Jolivet, Iseut aux Blanches Mains est représentée comme une épouse modèle, pleine de sollicitude à l’égard de Tristan qui se lamente mais il ne manque jamais de signaler que cette attitude est mensongère, et qu’en fait la jeune femme n’attend qu’une occasion de se venger de celui qui l’a trompée. (Berthelot, 1991, 103)

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7 TRISTAN ET ISEUT DANS LE FILM À partir des années quarante du XXe, l’histoire de Tristan et Iseut a été plusieurs fois filmée. J’ai regardé trois films suivants : L’Éternel Retour, Tristan et Iseut et Tristan + Isolde. J’aimerais me concentrer sur ces films car L’Éternel Retour et Tristan et Iseut ont été créés par les Français, Tristan + Isolde par les Anglais. Tristan + Isolde est le film moderne le plus connu, en ce qui concerne le sujet de Tristan et Iseut.

Les films avec la thématique du Tristan et Iseut (čsfd.cz, 216)

Le réalisateur du film le titre de la version l’année de la sortie Jean Delannoy L’Éternel Retour 1943 Tom Donovan Lovespell 1979 Thierry Schiel Tristan et Iseut 2002 Philippe Harel Tristan 2003 Kevin Reynolds Tristan + Isolde 2006

Tous les trois films sont inspirés par les versions littéraires et ont quelques attributs communs. Ils utilisent les mêmes prénoms des héros principaux sauf L’Éternel Retour. Dans toutes les trois versions filmées, Tristan et Iseut arrivent dans le château de Marc, où Iseut devrait se marier avec Marc. Tristan et Iseut tombent amoureux. Deux films L’Éternel Retour et Tristan + Isolde finissent tragiquement par la mort de Tristan et Iseut. Tristan et Iseut finit de manière heureuse.

7.1 L’Éternel retour (1943) Le film noir et blanc l’Éternel Retour a été créé en 1943 par Jean Delannoy. Jean Cocteau a participé au scénario. L’histoire raconte l’amour mythique de Tristan et Isolde, transmis dans le temps presque contemporain. Dans le rôle de Patrice (Tristan) apparaît Jean Marais et dans le rôle de Nathalie (Iseut), Madeleine Sologne. Le film dure une heure et cinquante-cinq minutes.

L’histoire de ce film a été transposée à l’époque contemporaine de son réalisateur Jean Delannoy. Marc, qui est célibataire, vit dans son château, dans lequel habitent encore son neveu Patrice et belle-sœur avec sa famille – son mari et son fils Achille.

Au début du film, la mère se trouve dans la fenêtre de la tour ; elle appelle son fils Achille. Celui-ci se cache devant sa mère dans l’armoire de son cousin Patrice. Dans

45 l’exposition suivante, sur scène arrivent le père d’Achille, l’oncle Marc avec Patrice, qui vient dans le château à cheval.

Un jour, Patrice dit à son oncle Marc qu’il lui amènera une jeune fille à marier. Il s’est mis en voyage en bateau avec son chien. Il entre dans un bar où il rencontre l’orpheline Nathalie. A cause d’une bagarre, Patrice est blessé et Nathalie le soigne.

Source 2 Sur l’affiche du film : Jean Marais (Patrice) et Madeleine Sologne (Nathalie). En bas à gauche se trouve Pieral, représentant d’Achille.

Patrice a amené Nathalie chez son oncle comme il le lui a promis. Néanmoins, comme les deux jeunes gens ont bu la boisson d’amour, ils sont liés à jamais pour une relation indissoluble. Quand Marc comprend la situation, il chasse Patrice du château. Nathalie est amenée dans la ville, mais Patrice la trouve et ils vivent ensemble dans une cabane. Après quelques temps, le spectateur comprend que Marc a trouvé Nathalie et qu’il l’a emmenée dans son château.

Patrice est aussi revenu dans la ville où il travaille dans un garage, où il fait connaissance avec la sœur de son collègue. Cette femme s’appelle – Nathalie. Patrice prend décision de se marier avec elle, mais il désire encore voir Nathalie 1. Quand il s’approche du château, Achille le blesse par la boule de son revolver. Patrice revient dans la ville mais il est gravement blessé. Par conséquent, il sait qu’il va mourir ; pour cette raison, il souhaite voir finalement Nathalie la blonde. L’épisode avec la voile noire et 46 blanche est également employé. Quand Nathalie 1 s’approche du Patrice mort, elle s’allonge à côté de lui et elle meurt de chagrin.

Dans le film, il y a plusieurs éléments qui sont repris selon la vieille version littéraire de Béroul : Patrice accompagne Nathalie 1 en bateau dans le château de son oncle Marc ; les deux jeunes gens boivent du breuvage d’amour et ils tombent amoureux l’un de l’autre ; Patrice et Nathalie se rencontrent secrètement près du lac et ils sont observés par Marc ; Patrice et Nathalie décident de vivre ensemble dans une cabane ; finalement, il s’agit de la fin tragique. Un nouvel élément est représenté par le personnage d’Achille et par la famille qui vit avec Marc dans un château. De plus, c’est le nain qui désire se venger à Patrice, son cousin. Quand il vit que Patrice et Nathalie s’aiment, il verse dans leurs verres le breuvage d’amour pensant que c’est le poison.

7.2 Tristan et Iseut (2002) Cette fois il s’agit d’un film animé et adapté pour les enfants. Il a été créé dans un studio en France. Le film dure une heure et dix-neuf minutes et a été réalisé par Thierry Schiel. (čsfd.cz, 2016)

Source 3

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Ce film rencontre l’histoire de Tristan et Iseut à l’époque médiévale comme dans les versions littéraires présentées ci-dessus.

Au début du film, le spectateur voit Tristan, un jeune homme dont les parents veulent le marier. Pour cette raison, Tristan s’est enfuit en Cornouailles chez le roi Marc. Le dernier l’envoie dans la bataille avec Morholt. Tristan l’a tué mais en même temps, il a été blessé. Iseut l’a soigné. Puis, Tristan a tué le dragon en Irlande pour gagner Iseut. Il l’amène chez roi Marc pour la marier avec lui. Cependant, pendant les fiançailles, Tristan et Iseut boivent du breuvage d’amour et ils tombent amoureux l’un de l’autre. Etant donné que cette version est destinée aux enfants, elle finit heureusement. Le roi Marc pardonne les amoureux et Tristan et Iseut deviennent le roi et la reine.

Il est évident que le texte médiéval a influencé l’adaptation filmée. Les auteurs ont gardé les prénoms des personnages principaux et ils les ont situés dans les mêmes circonstances que nous connaissons déjà des versions littéraires : Tristan vit dans le château de Marc, il combat avec Morholt, il a tué le dragon, il a accompagné Iseut chez Marc. Brangien garde mal le breuvage d’amour de façon que Tristan et Iseut le boivent et tombent amoureux l’un de l’autre ; comme ils ont besoin de se retrouver, ils se rencontrent près du lac. En même temps, il y a des différences entre le sujet connu des versions littéraire et le film dessiné : les parents de Tristan vivent, il y a une souris magique qui aide Tristan dans les moments difficiles. Puis, Tristan dissimule son identité auprès d’Iseut.

7.3 Tristan + Isolde (2006) Le film a été réalisé par Kevin Reynold, en coproduction de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne, des Etats-Unis et aussi de la République tchèque. Dans le film il y a des acteurs tchèques comme Marek Vašut ou Mirek Šimůnek. Le rôle de Tristan a été confié à James Franco et le rôle d’Iseut à Sophia Myles. Le film dure cent vingt-cinq minutes. (čsfd.cz, 2016)

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Source 4

L’image montre Tristan représenté par James Franco et Iseut la Blonde jouée par Sophia Myles.

L’histoire commence au Moyen Âge, en Grande-Bretagne par la vie du petit Tristan. Le village de Tristan est attaqué par les Irlandais qui tuent presque tous les gens dans le village sauf Tristan. Le garçon devient un orphelin. A ce temps-là, en Irlande la reine (mère d’Iseut) est morte à cause de la fièvre. Tristan et Iseut ont grandi, chacun dans son pays. Bientôt, Iseut est une femme prête pour le mariage. Son père ordonne de la marier avec Morholt.

Depuis ce moment-ci, l’histoire rappelle celle connue des textes du Moyen Âge : Tristan a battu Morholt, mais il a été empoisonné, Iseut l’a soigné. Tristan a caché son identité. Plus tard, il participe au tournoi où il a gagné Iseut pour son oncle. Il l’emmène en Cornouailles où Iseut se marie avec Marc, même si elle aime Tristan. Le roi Marc a découvert les amoureux et il a fait emprisonner Tristan.

A ce moment-là, le déroulement diffère de la version connue de la littérature. Iseut raconte l’histoire de sa rencontre avec Tristan en Irlande. Par conséquent, le roi Marc a libéré Tristan. Pendant la nuit, les Irlandais ont attaqué le château de Marc. Tristan et le roi luttent l’un à côté de l’autre. Tristan est gravement blessé et il est sûr qu’il mourra. Il est mort au bord d’une rivière et Iseut se trouve à côté de lui. Le film finit par la mort de Tristan.

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7.4 La comparaison des films

Les trois films se ressemblent dans certains éléments, surtout il s’agit du triangle amoureux entre Tristan, Iseut et Marc.

Dans l’Éternel Retour et Tristan et Isolde, il y a le breuvage d’amour qui était bu par Tristan et Iseut/ Patrice et Nathalie. Dans Tristan + Isolde, il ne se trouve pas.

Quant à l’adaptation, l’Éternel Retour est un film noir et blanc et situé dans une époque contemporaine. Tristan et Isolde est un conte animé pour les enfants. Tristan + Isolde est l’adaptation la plus moderne, le film dramatique et plein d’action.

Dans les fins des films, nous trouvons la fin heureuse seulement dans la version Tristan et Iseut réalisé pour les enfants.

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8 CONCLUSION

Ce mémoire de licence est consacré au sujet de Tristan et Iseut. Au début de ma licence, cette histoire a pris mon attention. Puis, j’ai continué avec les versions dont j’ai choisi quatre versions – la plus vieille de Béroul, celle de Marie de France et deux plus modernes, l’une de Joseph Bédier et l’autre de Simon Jolivet. J’ai décrit les déroulements des versions et j’ai essayé de les comparer ; de plus, j’ai présenté en bref les auteurs de chaque version.

Après, je me suis occupée des personnages de l’histoire en décrivant les personnages principaux : Tristan, Iseut et le roi Marc de même que les personnages secondaires.

Successivement, j’ai travaillée sur le déroulement de l’histoire, j’ai comparé les débuts de l’histoire, les déroulements, les intrigues et les fins de l’histoire. J’ai découvert, que le début de l’histoire de Jolivet est similaire au début de Bédier, les fins aussi.

Dans le chapitre six, j’ai réparti les motifs de l’histoire. J’ai décrit chaque motif dans quelques paragraphes.

Un des derniers chapitres est consacré aux versions cinématographiques. J’ai décrit trois films : Éternel retour, Tristan et Iseut, Tristan + Isolde ; leur déroulement et la création.

Comme je trouve le thème de Tristan et Iseut vraiment intéressant et qu’il y ait beaucoup de possibilités comment travailler avec ce sujet, j’aimerais créer les fiches pédagogiques et les présentent aux étudiants du FLE. De cette manière, je voudrais reprendre ce sujet pour mon mémoire de maîtrise.

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9 RÉSUMÉ

Bakalářská práce s názvem Le sujet éternel de Tristan et Iseut se zabývá tématikou středověkého příběhu Tristana a Isoldy, jeho zpracováním několika autory po dobu od jeho vzniku až po současnost. V bakalářské práci srovnávám verze příběhu, zabývám se charakteristikou postav a rozpracováním témat, které se v příběhu nacházejí. V závěru bakalářské práce se věnuji filmovým verzím příběhu Tristana a Isoldy.

Le mémoire de licence intitulée Le sujet éternel de Tristan et Iseut s’occupe de la thématique de l’histoire du Moyen Âge - de Tristan et Iseut, des adaptations réalisées par quelques auteurs depuis le temps de sa création jusqu’à l’époque contemporaine. Dans ce mémoire de licence je compare les versions anciennes, je m’occupe de la caractéristique des personnages et des thèmes présents dans l’histoire. A la fin du présent mémoire, je me consacre aux films avec l’histoire de Tristan et Iseut.

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Sources des Images :

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Source 2 :

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Source 4 :

Consulté le 6 mars 2016. Disponible sur : http://api.ning.com/files/rpTO7xq7SsFf22Bx*zSBFngHVhY11575gsYLkYVHnAuufT AhKQ2SdOwGD17ZAr7fAX4rZdfUhRCqcakQM6eq*xJwNzPEE8dB/TristanIsoldeW allpapertristanisolde25451351024768.jpg

Sources des tableaux :

Tableau 1 : BERTHELOT, Anne. Tristan et Yseut. Béroul, Thomas. Nathan, Baume-les- Dames, 1991. 142 p.

Tableau 2 : BÉDIER, Joseph. Le Roman de Tristan et Iseut. Paris : Union Générale d’Éditions, 1981. 183 p.

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