Les Dépêches de Brazzaville - Samedi 7 juin 2014 ÉDITION DU SAMEDI1

STROMAE - CHANTEUR www.adiac-congo.com N° 2031 DU 7 AU 13 JUIN 2014 / 200 FCFA, 300 FC, 1€ L’Afrique habille le monde à Montréal

À l’occasion de la deuxième édition de sa Black Fashion Week, la Festival N’Sangu Ndji-Ndji métropole du Québec, Montréal, a réuni les 30 et 31 mai 2014 une L’Invité douzaine de créateurs originaires du Cameroun, de Côte d’Ivoire, Jean-de-Dieu Kourissa Naneth du Sénégal, mais aussi d’Iran, du Canada, du Mexique, ou encore « Le repli identitaire cause de Une Bantoue à la voix riche d’Haïti, venus présenter des collections uniques célébrant les ri- chesses culturelles des pays du Sud. À cette occasion, l’église Saint- façon souterraine des dégâts des sonorités de son pays Jean-Baptiste de Montréal a doté sa nef d’un catwalk où des man- nequins non professionnels ont représenté la diversité des beautés L’artiste gabonaise est entre les Congolais » du globe, un choix de l’organisatrice de l’événement, Adama Paris, l’une des igures majeures pour répondre à la sous-représentation des Asiatiques, Africaines À quelques jours de la Journée de l’unité nationale, de la scène hip-hop afri- et Latino-Américaines dans le monde actuel de la mode. PAGE 9 célébrée le 10 juin au Congo, le député de la première caine. De son vrai nom circonscription de Poto-Poto et président de l’asso- Pauline Nkoghe, Naneth ciation Désir d’unité (ADU) explique la philosophie est à l’affiche du festival SPORT de la Journée scientiique qui aura lieu ce mardi à N’Sangu Ndji-Ndji où Brazzaville sur le thème « Du repli identitaire au elle communique la pro- vivre ensemble ». PAGE 3 fondeur de ses richesses. PAGE 7 SOMMAIRE Culture Musique Libre-format DÉCOUVREZ Les Bantous de la capi- JEAN-BAPTISTE TATI-LOUTARD LE PREMIER MAR- tale en concert au village L’identité congolaise au carrefour Ronaldo privé Vendôme PAGE 8 des rencontres pluridisciplinaires CHÉ AUX PUCES DE PAGE 10 POINTE-NOIRE Djoson Philosophe he de Mondial par un Trois questions à Winner lance son géné- Les Africaines de plus en plus accros au pagne, Wilfrid Massamba rique bonus « Opaio » sorcier ghanéen ? Pages 13 PAGE 9 PAGE 4 PAGE 8 selon Solange Samba-Toyo

- www.lesdepechesdebrazzaville.fr - 2 / L’AIR DU TEMPS Les Dépêches de Brazzaville - Samedi 7 juin 2014

Éditorial Par Meryll Mezath Le chiffre Proverbe africain La mode, la mode, la mode… 40 milliards Tous les chats fouillent a mode africaine bouge, s’airme. Le C’est le montant en FCFA monde en est témoin. La Black Fashion dans les poubelles. Seuls que souhaite mobiliser le Fonds africain les chats imprudents LWeek l’a attesté avec élégance lors de sa de garantie et de coopération seconde édition à Montréal. Et la présence de tombent dedans. économique pour financer créateurs africains sur le marché mondial de des projets de développement Peul, Sénégal la mode n’est plus un concept, c’est une réali- té. Fini, l’époque où l’on passait son temps à se des États membres de la Cémac. regarder le nombril en négociant la présence de nos designers sur les podiums du monde. Fini, l’époque où les grande capitales de la mode n’étaient qu’un rêve inassouvi pour nos desi- Ils font le BUZZ gners. Ce temps révolu a désormais fait place à l’ère de l’airmation du savoir-faire africain dans un univers qui bouge constamment, qui se renouvelle sans cesse, et où l’Afrique trouve Lupita Nyong’o au casting toute sa place. du nouveau « Star Wars » Et quand à Paris il y a quelques jours, le salon de la mode Labo Ethnik inissait de présenter scar du meilleur second rôle féminin, plus belle femme du monde, la crème des designers africains les plus en vo- égérie Lancôme et maintenant actrice dans le très attendu Stars Wars: gues, Montréal lui succédait avec une organi- Lupita Nyong’o ne cesse de faire parler d’elle. Alors que les premières satrice, Adama Paris, qui a réussi à positionner photos du tournage ont été dévoilées sur le site américain TMZ, on sait Odésormais que Lupita fera parti des acteurs de Star Wars, Episode VII. La rumeur son événement parmi les incontournables de la qui courait à Hollywood et sur les réseaux sociaux a été conirmée ce mardi par culture afro. Dans quelques jours, l’Afrique, à la productrice du ilm. L’actrice rejoint donc l’une des sagas les plus célèbres du son tour, prendra le relais avec la préparation septième art et un casting impressionnant. Maëva Bemba de la Dakar Fashion Week que va accueillir la capitale sénégalaise. Derrière ces dynamiques que nous saluons et Stromae annonce sa tournée encourageons pour ce qu’elles apportent à l’éco- africaine nomie africaine se trouvent des personnalités elui qui est certainement l’artiste le qui ne laissent pas le champ libre à l’amateu- plus en vogue du moment a annon- risme. Ces hommes et ces femmes sont exi- Ccé au magazine Jeune Afrique qu’une tournée en Afrique était prévue pour 2015. On geants, mettent la barre haut, avec pour seul sait pour l’instant qu’il passera, entre autres, ambition de défendre avec excellence les créa- par Kinshasa, Dakar, Abidjan, Yaoundé, tions et productions des Africains et les aider Johannesburg et Kigali, dans son Rwanda natal. Après avoir participé le 2 juin au fes- à se positionner sur le marché mondial de la tival marocain Mawazine, où il a battu tous mode, de l’art et de la culture. Un engagement les records d’aluence avec plus de 180 000 spectateurs, soit 30 000 de plus que Rihanna des plus inspirants. l’année dernière, il ne fait pas de doute que Meryll Mezath Stromae fera salle comble partout où il passera. Maëva Bemba LES DÉPÊCHES Service Économie : Nancy France Loutoumba Maquette Personnel et paie : Martial Mombongo LIBRAIRIE BRAZZAVILLE (chef de service) ; Lopelle Mboussa Gassia, Firmin Oyé Eudes Banzouzi (chef de service) Stocks : Arcade Bikondi Directrice : Lydie Pongault DE BRAZZAVILLE Service International : Nestor N’Gampoula Cyriaque Brice Zoba, Mesmin Boussa, Stanislas Okassou Caisse principale : Sorrelle Oba Émilie Moundako Éyala (chef de service), Eustel Chrispain Les Dépêches de Brazzaville sont une publication (chef de service), Yvette Reine Nzaba, Tiras Andang Stevy Oba, Nely Carole Biantomba, Epiphanie Mozali de l’Agence d’Information d’Afrique centrale (ADIAC) Service Culture et arts : Bruno Okokana (chef de service), INTERNATIONAL PUBLICITÉ Adresse : 84, bd Denis-Sassou-N’Guesso, immeuble Les Manguiers (Mpila), Brazzaville - République du Congo Site Internet : www.brazzaville-adiac.com Hermione Désirée Ngoma, Rosalie Bindika Directrice: Bénédicte de Capèle Directeur : Charles Zodialo Tél. : (+242) 06 930 82 17 Service Sport : James Golden Eloué (chef de service), Responsable coordination et communication : Assistante commerciale : Hortensia Olabouré DIRECTION Rominique Nerplat Makaya Rose-Marie Bouboutou Commercial Brazzaville : Rodrigue Ongagna, GALERIE CONGO BRAZZAVILLE Service Enquête : Quentin Loubou (chef de service), Directrice du Développement : Carole Moine Mildred Moukenga Directeur de la publication : Jean-Paul Pigasse Rock Ngassakys Commercial Pointe-Noire : Mélaine Eta Anto Directrice : Lydie Pongault Secrétariat : Raïssa Angombo Chronique littéraire : Meryll Mezath (chef de service), Rédaction de Paris Hélène Ntsiba (chef de service), Sorel Eta, Astrid Balimba Luce Jennyfer Mianzoukouta Camille Delourme, Noël Ndong, Marie-Alfred Ngoma DIFFUSION Comité de direction Comptabilité : Marie Mendy LIBRAIRIE-GALERIE CONGO PARIS Directeur : Philippe Garcie Emmanuel Mbengué, Émile Gankama, Rédaction de Pointe-Noire Assistante de direction : Sylvia Addhas Lydie Pongault, Bénédicte de Capèle, Ange ÉDITION DU SAMEDI Directrice : Bénédicte de Capèle Rédacteur en chef : Faustin Akono Diffusion de Brazzaville : Guyche Motsignet, Responsable achats, logistique : Béatrice Ysnel Pongault, Charles Zodialo, Gérard Ebami-Sala, Philippe Garcie. Directeur de rédaction : Émile Gankama Lucie Prisca Condhet N’Zinga, Hervé Brice Mampouya, Rédactrice en chef : Meryll Mezath Brice Tsébé, Irin Maouakani Responsable animation : Marie-Alfred Ngoma Charlem Léa Legnoki, Prosper Mabonzo, Séverin Ibara Chef de service : Luce-Jennyfer Mianzoukouta Diffusion Kinshasa : Adrienne Londole Assistante : Laura Ikambi RÉDACTIONS Commercial : Mélaine Eta Durly-Émilia Gankama Diffusion Pointe-Noire : Bob Sorel Moumbelé Ngono 23, rue Vaneau - 75007 Paris - France Bureau de Pointe-Noire : Av. Germain Bikoumat : Tél. : (+33) 1 40 62 72 80 Directeur des rédactions : Émile Gankama Immeuble Les Palmiers (à côté de la Radio-Congo Ont collaboré : Site : www.lagaleriecongo.com Assistante : Leslie Kanga INFORMATIQUE Pointe-Noire). Tél. 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- www.lesdepechesdebrazzaville.fr - Les Dépêches de Brazzaville - Samedi 7 juin 2014 LES GENS / 3 JEAN-DE-DIEU KOURISSA « Le repli identitaire cause de façon souterraine des dégâts entre les Congolais » À quelques jours de la célébration de la Journée de l’unité nationale au Congo, le député de la première circonscription de Poto-Poto et président de l’association Désir d’unité (ADU) explique la philosophie de la Journée scientiique qui aura lieu ce 10 juin à Brazzaville sur le thème « du repli identitaire au vivre ensemble »

Les Dépêches de Brazzaville : Le la société congolaise qui se fonde succincte, la philosophie de cette 10 juin prochain sera organisée sur le principe d’espérance qui organisation ? à Brazzaville une Journée du nous solidarise. L’ADU a choisi d’organiser cette vivre ensemble qui prévoit des Vous parlez d’« obstacle eth- journée scientifique en vue exposés et débats autour des nique », de « repli identitaire », et d’amener l’élite intellectuelle concepts d’unité et de cohésion même d’« hystérie identitaire ». congolaise à prendre conscience nationales. Pourquoi une telle N’est-ce pas trop fort ? Le Congo d’un fait, plutôt d’un phénomène initiative à ce moment précis ? est-il autant miné par ses enti- émergent et persistant, c’est-à- tés sociologiques que sont les dire le repli identitaire qui, par vous, les politiques, souvent du cadre étriqué de la politique. Jean-de-Dieu Kourissa : C’est ethnies ? Qu’est-ce que les confé- défaut, semble aller de soi pour accusés ici d’instrumentaliser Ainsi, l’idée du politique n’est une initiative qui s’inscrit dans rences de mardi pourront y ap- tous les Congolais. Plus même, il les ethnies et les régions, êtes pas incompatible avec le souci la dynamique de la mise en œuvre porter si cela est vraiment le cas ? passe entre les Congolais, inaper- le mieux placés pour mener à majeur qui est celui de construire des initiatives culturelles, intel- Les conférences de mardi çu et le fait même est en passe de bonne fin l’idée du vivre en- raisonnablement un Congo sur lectuelles, scientiiques suscep- constituent un appel à la ré- tomber dans l’oubli. C’est donc semble au Congo? fond d’un être ensemble à la fa- tibles de rendre irréversible la lexion critique et autocritique une question précise et précieuse L’ADU est membre à part entière veur d’un amour sans visage et paix si précieuse pour le déve- du délitement du lien social et qui traverse de part en part les de la société civile du Congo. Et sans rivage. loppement intégral du Congo. des nouvelles formes de socia- pans entiers de toutes les couches elle l’est entièrement non pas Vous avez des activités qui vont En ce moment, parce que depuis bilité au Congo et en Afrique. sociopolitiques du Congo. Le par habitude, mais par attitude. au-delà de la journée du 10 juin que l’ADU existe il y a quelques Elles travaillent à dégager le rôle repli identitaire cause de façon Pareille attitude se veut fonda- (unité nationale) et de la ville de mois, la sortie officielle n’avait déterminant de la culture du souterraine des dégâts entre les mentalement critique, et donc Brazzaville ? pas encore été organisée. Vu ses désir d’unité par delà l’ethno- Congolais ; c’est un phénomène rationnelle. Elle se donne comme La journée scientifique du 10 objectifs, elle a voulu se saisir de centrisme. En faisant de la vo- bizarre qui s’est emparé des ré- orientation la construction d’une juin n’est que la première acti- cette date symbolique de notre lonté du « vivre ensemble » son lexes négatifs dont font preuve réflexion de type scientifique, vité d’une vision qui va s’élargir histoire pour marquer son exis- cheval de bataille, l’ADU vise la quelques Congolais les poussant c’est-à-dire pluridisciplinaire, au moyens d’autres activités, au tence. Aussi, l’ADU n’entrevoit construction d’une citoyenneté ainsi à rejeter les autres (autrui), interdisciplinaire et transver- nombre desquelles nous pouvons pas là une activité ponctuelle. mondiale inclusive et tolérante, à les oublier en faisant comme sale. Fort de cela, elle ne saurait compter des jeux, des concours, Elle s’inscrit dans la durée. Elle pour reprendre l’heureuse for- s’ils n’existaient pas et ce, quel- être ravalée au bas niveau des des émulations, des dégustations plaide pour une raison pratique mule du philosophe congolais, quefois, sans le vouloir. Il est donc considérations politiques, voire des mets venant de tous les dépar- de l’amour du Congo. L’ADU vise Charles Zacharie Bowao. urgent et même nécessaire d’y politiciennes. Il s’agit de repen- tements du Congo, des conven- par ailleurs une approche dyna- Au centre de la Journée du vivre réléchir pour en dénoncer l’in- ser l’action politique de manière à tions des chefs de village, des mique, souple et simple et non pas ensemble se trouve l’association consistance éthique, les carences éviter la déchéance des individus, émulations des couples mixtes et facile qui se propose d’anticiper, Désir d’unité que vous présidez. intellectuelles et les impostures la déshumanisation de la société une caravane de l’unité nationale. en toute prudence et intelligence, Bien au-delà de cette manifes- ethnocentristes. congolaise. Le recours à l’élite Propos recueillis par sur les tendances signiicatives de tation, quelle est, de manière Pensez-vous sincèrement que intellectuelle est un dépassement hierry Noungou

RÉVEIL ET UNITÉ « Dernier Appel » de Tiken Jah Fakoly Éducation, égalité, liberté, justice… Tiken Jah Fakoly a identiié très tôt dans sa carrière les valeurs à défendre pour le rayonnement de l’Afrique. Dans ce nouveau disque, Djelys et enregistré entre Paris, combat de sa vie. Il partage son vers la liberté : avant d’enregistrer il continue à parler du continent, en appelant à l’unité sans Londres et Bamako pendant quotidien entre la France, la Côte cet album, il a passé une année à failles des états africains pour leur émancipation. un an. Sur l’album, Tiken Jah d’Ivoire et le Mali où il s’inves- la culture de quinze hectares de Fakoly a également fait partici- tit dans un centre culturel de riz dans son village, il avoue d’ail- À la clé : « Quand l’Afrique va se un jour l’Afrique sera là où tout le per plusieurs artistes parmi les- Bamako, compte le 1er club de leurs volontiers qu’il aurait pu réveiller, ça va faire mal, mal, (…) monde voudra aller. quels Mike du groupe français reggae live de la ville, un restau- faire de l’agriculture son métier. quand mon peuple va se réveiller Le chanteur signe ici un album Sinsemilia, Patrice, Nneka ou rant ainsi qu’un nouveau studio Non content de s’élever comme personne ne pourra l’arrêter », empreint dans la tradition clas- encore la légende Alpha Blondy d’enregistrement, inauguré avec l’un des chanteurs de reggae les chante-t-il dans Quand l’Afrique sique du reggae, dans lequel la sur le titre équivoque Diaspora, Dernier Appel. Du côté de la Côte plus importants du paysage mu- va se réveiller. Cette idée forte que guitare mandingue croise les we need you. d’Ivoire, il inance la construc- sical actuel, Tiken Jah Fakoly fait Tiken Jah Fakoly veut commu- instruments traditionnels que Tiken Jah Fakoly est altermon- tion de salles de classes. L’artiste une fois de plus état d’un niveau niquer, il l’évoque aussi dans le sont le balafon, la kora, le sokou dialiste engagé, militant et sur- œuvre dans le sens de ses mes- de conscience élevée. À méditer titre Dakoro dans lequel un aîné ou encore le djembe. Il a compo- tout actif, faisant de la défense de sages, notamment en prônant sur ce nouveau disque. conseille à son ils de rester ici, car sé Dernier Appel avec les idèles ses compatriotes et de sa terre le l’autosuisance comme chemin Morgane de Capèle - www.lesdepechesdebrazzaville.fr - 4 / CULTURE Les Dépêches de Brazzaville - Samedi 7 juin 2014 À l’arrache… Musique Museba fait son come-back avec African Mama La diva a fait sa réapparition à travers son nouveau clip, African Mama, avec la participation de J. Martins. Ces deux artistes mêlent joie et valorisation de la femme africaine. Un bon mélange des ambiances d’un marché africain et des scènes de vie. Née en Côte d’ivoire d’un père camerounais et d’une mère originaire de la RD-Congo, Museba dévoile une fois de plus le fruit de son dur labeur à travers ce titre riche en couleurs. Dans l’ensemble, ses chansons véhiculent un message d’amour et abordent divers thématiques actuelles.

Faces, le nouvel album d’Irma Panny Après Letter of the Lord, la chanteuse camerounaise revient sur mon Festival Paris Hip-Hop : parcours depuis six ans avec Face, un album qui mêle diférentes so- norités et inluences musicales. Le clip vidéo de Save Me, le deuxième Kery James succède à titre phare de l’album, nous baigne dans un fabuleux plan-séquence Passi et abandonne le rap naviguant entre diférentes ambiances plus originales les unes que Après Youssoupha en 2012 et les autres. Sa belle voix translucide communique à travers ses paroles Passi en 2013, Kery James a été son amour, sa bonne humeur ainsi que son talent inné. Plongée dans choisi pour être le nouveau par- une pluie ictive et dans un univers irréel, entourée de petites illes ou rain de la neuvième édition du de musiciens, elle porte le clip à bout de bras avec une vivacité indé- Festival Paris Hip-Hop, qui se dé- niable. Irma a mis un an et demi à confectionner ce chef d’œuvre, et roulera dans la capitale française le résultat est sans appel. du 22 juin au 6 juillet. Paris Hip- Hop, aussi appelé la Quinzaine du hip-hop, est un festival d’Île- de-France mettant à l’honneur toutes les expressions artistiques People/Cinéma : Barack Obama réclame et disciplines de la culture hip- le retour de Damon ! hop (peinture, musique, danse, La mort de Damon (Ian Somerhalder) dans la saison 5 de la célèbre série cinéma…) pendant deux se- américaine he Vampire Diaries a ébranlé l’homme le plus inluent de maines. C’est à l’occasion de la planète. Le président des États-Unis s’est exprimé via son compte sa nomination que Kery James Twitter à ce sujet. Il veut que le personnage revienne dans la saison a fait part de son souhait de de 6. Le dernier épisode, intitulé Home, de la saison 5 de he Vampire mettre de côté le rap au proit de la Diaries, difusé le 16 mai, délivrait une in à laquelle les fans de la sé- musique acoustique. Le rappeur rie ne s’attendaient pas. Ce bouleversement n’a pas laissé indiférent semble ne plus supporter l’image Barack Obama qui n’a pu s’empêcher de requérir sa réapparition dans de gangster véhiculée par ce style la série. Eh oui, le président est l’un des idèles admirateurs de la série ! de musique. Il a préféré jeter Durly-Émilia Gankama l’éponge… Bonne chance, Kery ! DÉCOUVREZ LE PREMIER MARCHÉ AUX PUCES DE POINTE-NOIRE Trois questions à Wilfrid Massamba Le samedi 7 juin, le Marché de l’art, de l’artisanat et de l’innovation s’installe à Pointe-Noire. Organisé par la Fondation Bassango, dont Willy Massamba est le responsable, ce premier marché aux puces de la ville océane a pour but de pro- mouvoir les artisans, les créateurs et les artistes locaux Les Dépêches de Brazzaville : mais n’ont pas l’occasion de mon- Pouvez-vous nous présenter trer leur travail si ce n’est une fois l’événement ? de temps en temps quand il y a Wilfrid Massamba : Le marché une foire ou un salon. Pour qu’il de l’art, de l’artisanat et de l’inno- y ait création et production, il vation se veut être un lieu unique fallait mettre en place une struc- qui véhiculera une image cultu- ture qui permette à ces artisans de relle sans pareil. Ce marché, nous montrer régulièrement ce qu’ils l’espérons, générera sur le terrain font et en même temps d’innover des initiatives diverses, de nou- pour satisfaire la demande. D’où velles retombées économiques l’objectif de placer ce marché les artisans. Prévoyez-vous d’or- trouver leur vitesse de croisière. Si pour tous : créateurs, designers, dans la durée. Avec le concours de ganiser par la suite un événement cette initiative pouvait se répéter artisans et artistes. la Mairie de Pointe-Noire, nous similaire ailleurs au Congo, ou ailleurs qu’à Pointe-Noire, nous D’où vous est venue l’idée et l’en- avons obtenu l’autorisation de bien le marché aux puces est-il n’en serions qu’heureux. Les be- vie de l’organiser à Pointe-Noire? le faire tous les samedis. L’idée destiné à rester à Pointe Noire ? soins et les attentes des artisans, Nous sommes parti du constat de Pointe-Noire allait de soi, Ce samedi 7 juin sera une pre- créateurs et artistes congolais simple qu’il n’y avait rien dans la parce que nous y vivons et aus- mière pour Pointe-Noire. sont énormes, alors si ce marché ville pour valoriser le travail des si parce qu’il fallait donner aux L’objectif est de consolider ce peut se transposer à Brazzaville artisans, des artistes, des créa- Pontenegrins un outil de travail projet dans la ville pour qu’il ou dans une autre ville du pays ce teurs et des designers. Toutes ces eicace, simple à mettre en place puisse tourner seul et que les vi- ne serait que du bonus. personnes créent et produisent, et économiquement viable pour siteurs et les exposants puissent Maëva Bemba

- www.lesdepechesdebrazzaville.fr - Les Dépêches de Brazzaville - Samedi 7 juin 2014 CULTURE / 5 Cinquième édition du festival Rue Dance Congo Du 7 au 14 juin, les festivités se tiendront entre Brazzaville et Pointe-Noire et mettront la gente féminine à l’honneur. Pendant sept jours, les deux villes vivront au rythme des chorégraphies de professionnels venus des quatre coins du monde

Le festival, qui célèbre l’art chorégraphique et de la ou encore à des ateliers de création de chorégraphie danse, comptera cette année la participation d’ar- ou de scénographie. Après trois éditions autour de tistes venus d’Afrique, d’Europe et même d’Asie. la protection de l’environnement et des ravages des Les Brazzavillois auront la chance de découvrir des sacs plastique, le festival a choisi de s’organiser cette spectacles de danse en pleine rue et dans les lieux de fois-ci autour des femmes. Elles ne représentent en leur vie quotidienne. Près de vingt professionnels efet qu’une faible partie du milieu culturel et très assureront des spectacles et des animations. Pointe- peu osent monter sur scène. La place de la femme Noire accueillera également quelques événements, dans le milieu sera donc au cœur des festivités de notamment un concours de coupé-décalé et un bal cette année. Créé il y a deux ans à l’initiative de de zumba. Florent Mahoukou, le festival Rue Dance Congo a Tout au long de la semaine, des ateliers de créations pour ambition de s’installer à l’avenir dans d’autres Décorps urbains se tiendront à Brazzaville. Les pays d’Afrique et de continuer ainsi à promouvoir visiteurs et les passants pourront participer entre le développement social et culturel grâce à ses autre aux ateliers d’échanges culturels et artistiques manifestations. animés par des professionnels congolais et coréens Maëva Bemba FESTIVAL RUE DANCE CONGO Mamela Nyamza, Fatou Cissé, Tchekpo au rendez vous Mamela Nyanza, une danseuse hors du commun La jeune danseuse sud-africaine a le talent de développer ses propres pratiques artistiques et chorégraphiques, qui traitent des questions politiques et sociales de l’Afrique du Sud. Son dictionnaire chorégraphique comprend une variété de styles de danse tant modernes que traditionnels. À l’échelle nationale et internationale, Nyamza a mis au point d’étonnants récits autobiographiques qui lui ont valu diférentes récompenses. Depuis 2006, elle a consacré sa carrière à ses propres créations chorégraphiques. La dernière, Okuya Phantsi Kwempumlo, a reçu le prix Ovation Standard Bank au Festival national des arts en 2012 en Afrique du Sud..

Fatou Cissé, l’audacieuse Figure de la nouvelle génération de la danse contemporaine au Sénégal, Fatou a débuté sa carrière il y a 25 ans en tant qu’interprète au centre de formation afro-américain Manhattan Dance School. Elle a été la complice et la partenaire du danseur congolais Andreya Ouamba,dans la pièce Impro-Visé_2. Regarde-moi bien !, Ce que nous sommes !, ces chorégraphies au programme du festival nous plongent dans son univers dominé par un en- semble de caractères morphologiques partant de la séduction, de l’audace en passant une féminité singulière de l’artiste. Outre l’aspect de partage de la danse, Fatou milite aux côtés des jeunes femmes africaines pour lutter contre les discriminations liées à la distinction de sexe dans les sociétés et traditions africaines.

Tchekpo Dan Agbetou, ou l’art en mouvement D’origine béninoise, le chorégraphe a été formé à la danse africaine dans son pays avant d’étudier la danse moderne et le jazz à New York, à l’Alvin Ailey American Dance heater. Celui pour qui la danse africaine moderne vient de l’énergie du désir et de l’expression de l’âme mêle aussi bien les danses de son héritage africain, des éléments de ballet classique et l’expressivité moderne du jazz dance. Un mélange original et inspirateur qui s’illustre dans les divers pièces à son actif. Durly-Émilia Gankama ACADÉMIE DES BEAUX-ARTS Une école en quête de visibilité Cité dédiée aux métiers de dans la formation au Congo. Il cristallise l’attention et dont la re- le désintérêt qui condamne ce que peu d’impact sur la structure, l’art, l’Académie des Beaux- n’est que de passer en revue les nommée dépasse les frontières du lieu d’apprentissage. Une image alors que le projet avait pour but Arts de Brazzaville a été diférentes ilières qui sont pré- pays, celle de Brazzaville peine à qui contraste avec les déis que de réhabiliter complètement créée il y a onze ans. Chaque vues au sein de l’établissement, s’airmer. Au-delà de cette ab- l’école est appelée à relever dans l’établissement. année, près de trois cents notamment la menuiserie, la cé- sence de visibilité, il se pose le un contexte où l’éducation est Près de cinq ans après, les au- étudiants y sont formés, ramique, la sculpture, la musique, problème de la réhabilitation de considérée à juste titre comme torités congolaises chargées de rejoignant ainsi la famille la peinture, l’architecture. Toutes l’établissement. un facteur d’émergence. réhabiliter quelques bâtiments des amoureux de l’art tendent à l’innovation dans le do- Ici, les bâtiments datent du legs Dans l’enceinte de l’école, le pro- n’ont pas tenu leur promesse. Dans le paysage artistique congo- maine des écoles de métiers. colonial. Herbes, tôles rouillées, jet d’appuis aux arts plastiques Seule l’Union européenne a mis lais, l’Académie des Beaux-Arts Pourtant, comparée à l’Académie murs lézardés, etc., tel est décor signé entre l’Union européenne en application cet accord. occupe une place non négligeable des Beaux-Arts de Kinshasa, qui qui interpelle et renseigne sur et les entreprises congolaises n’a D-É. G - www.lesdepechesdebrazzaville.fr - 6 / CULTURE Les Dépêches de Brazzaville - Samedi 7 juin 2014

FESTIVAL N’SANGU NDJI-NDJI Bal d’ouverture de la dixième édition

Le maire, Roland Bouiti-Viaudo, et le consul de Pierre-Claver Mabiala, Jean-Rémy Guédon France parmi les personnalités invitées. (© DR) Le groupe traditionnel Limantsi. (© DR) et Georges Mboussi sur scène. (© DR)

Le moment solennel tant attendu s’est déroulé à l’Institut français de Pointe-Noire, jeudi 5 juin, devant une foule en liesse. La présence de nombreuses personnalités administratives, culturelles ou d’autres compétences a insulé une dose supplémentaire d’émotion

’ émotion était palpable. Du côté des organisateurs que nous accordons tous à ce grand rendez-vous culturel, tamment de Pierre-Claver Mabiala. Le saxophoniste de du festival, cela s’est traduit par l’évocation du même si pour ma part ce sera mon dernier festival en tant que renommée internationale Jean-Rémyn Guédon et Georges Lparcours emprunté depuis une dizaine d’annéee. consul. » Le directeur de l’Institut français, Franck Patillot, Mboussi sont montés sur scène pour réaliser un impromp- Pierre-Claver Mabiala, le directeur du festival, a souli- n’a pas caché sa joie et la ierté de pouvoir soutenir avec des tu certes comique, mais d’une profondeur qui a ému aux gné que depuis les débuts, en 2005, le festival avait pour moyens certes limités une telle manifestation. N’sangu larmes. La scène improvisée sur des thématiques actuelles objectif premier de véhiculer de vraies valeurs à travers Ndji-Ndji a tenu ses promesses malgré les diicultés. Mais de notre société a préparé les spectateurs à accueillir une la recherche de la diversité des cultures dont les artistes avant les discours, il y eut la cérémonie d’ouverture avec chanteuse venue d’un pays frontalier, le Gabon. proviennent. « L’environnement du festival a évolué pour un début assez original. Par la danse et le chant. Naneth a en efet ouvert, à son tour, les concerts de haut devenir un événement culturel majeur de la ville de Pointe- Limantsi est le groupe traditionnel qui a eu l’honneur d’an- niveau. Lors de son passage sur scène avec des musiciens Noire. Dix ans d’ancrage local, aujourd’hui nous souhai- noncer les couleurs de la dixième édition sous le poids des professionnels congolais, les spectateurs ont été sublimés tons toujours partager ces journées de fête avec toutes les rythmes ancestraux et sacrés. Et pour conclure en beauté et ont gardé une image de beauté dans la pureté de l’art couches sociales de notre société. L’art ne pouvant se refuser, cet avant-goût du spectacle, un peu plus tard, Hantar le lorsqu’il allie les horizons les plus divers. Jamais une ar- nous en facilitons donc l’accès. » Poursuivant son propos, Lion a rappelé dans une interprétation du regretté Jacques tiste africaine n’aura su transmettre à son public (qui ne il a partagé la particularité de cette dixième édition avec Loubelo que mbochis, téké, vili, lari ou autres… ont tous comprenait pas un mot des paroles de ses chansons) le l’annonce du soutien du Fespam, représentant le ministère pour point commun le nom de Congolais. À travers la message qu’elle se fait pourtant le devoir de porter aux de la Culture et des Arts pour la circonstance. Ce soutien chanson Congo, les participants, tous horizons confon- autres. Un message plus deviné qu’entendu au premier s’est traduit par le fait que dorénavant le festival N’Sangu dus, ont saisi à ce moment que la culture n’adoucissait pas abord, mais un sublime message reçu dans toute son in- Ndji-Ndji servira de relais au Fespam qui pourra valoriser seulement les mœurs mais qu’elle contribuait surtout au tégralité par un public conquis. La prestation de Naneth ainsi les potentialités culturelles du pays, les ambassadeurs rapprochement des peuples, à l’efacement des barrières. n’a pas seulement envouté, elle a surtout enlammé dans de sa diversité. Autre instant riche en partage : l’ouverture ses rythmes, un entrelacs de hip-hop et de sonorités de oicielle du festival des musiques et des arts N’Sangu Ndji- Et le show a suivi dans la soirée son terroir. Lauréate des Kora Awards, inaliste du prix Ndji par le parrain de l’événement, le consul général de La programmation a subi un léger changement, Marys, RFI, meilleure artiste féminine d’Afrique centrale et des France, Patrice Servantie : « Le festival a grandi et tous ici originaire de RDC et résidant en France n’ayant pu obtenir grandes scènes somme celle de l’Olympia, Naneth a un vous avez grandi avec lui, mais il a toujours besoin de votre à temps son visa pour le Congo-Brazzaville (légère secousse chemin tout tracé. D’autant qu’après le Congo, son agenda soutien car jusqu’ici les moyens manquent. L’ambassadeur à attribuer à l’opération Mbata ya bakolo, a-t-on appris). va la porter jusqu’au Brésil… pour la Coupe du Monde. de France fera le déplacement pour témoigner de l’estime Le spectacle a commencé sous les ovations du public, no- Luce-Jennyfer Mianzoukouta Les professionnels du spectacle réfléchissent aux moyens de diffusion des œuvres artistiques Une rencontre Sous le kolatier les a réunis le 6 juin à la difusion des œuvres artis- en fonction du calendrier de la Il y a eu aussi des organisateurs dans la salle Tchicaya-U’tamsi de l’Institut fran- tiques, les participants ont résolu sous-région », a-t-elle précisé. d’événements culturels du d’utiliser les réseaux des festi- Par ailleurs, les participants Congo, comme Sophie Pourcel, çais du Congo. L’occasion a permis à une vingtaine vals. Il faut aussi supprimer le dé- ont félicité le festival N’sangu coordonatrice du Festival de la de professionnels de partager leur expérience et séquilibre qu’il y a entre les pays Ndji-Ndji : « Le festival N’sangu biodiversité ; Georges Mboussi, d’examiner les possibilités de difusion des œuvres de l’Afrique de l’Ouest et ceux de Ndji-Ndji est un événement im- directeur de l’association Ipala artistiques l’Afrique centrale en matière de portant qui commence à avoir Pala qui œuvre dans le domaine difusion. « Pour contourner la une grande visibilité à l’exté- du théâtre ; Germaine Ololo, Les participants à cette acti- directeur de la maison Zhu diiculté inancière, nous avons rieur. Il faut consolider ce genre secrétaire générale d’Arte- vité ont aussi évoqué les diffi- Culture du Sénégal. C’est le cas estimé qu’on pouvait proposer d’événements, a dit Luc, avant de rial Network Congo ; Djo Féli cultés rencontrées dans leur du Tchad, qui subventionne le des spectacles aux événements félicité les responsables d’Arté- Balendé, du Festival interna- domaine, notamment celui du festival de musique Ndjamvi culturels qui se déroulent succes- rial network Congo. Le bureau tional d’expression féminine manque de financement, sur- qui se déroule à Djaména et dans sivement », a expliqué Germaine Arterial Network Congo est le ; le responsable de la radio tout pour les pays d’Afrique d’autres localités. « Nous bénéi- Ololo, secrétaire générale d’Ar- plus dynamique d’Afrique cen- Mucodec et un représentant de centrale. « On constate que ce cions d’une subvention de l’État. terial Network Congo. Celle-ci a trale. » l’organe de presse Les Dépêches sont les pays pourvus de peu de Le festival mène aussi des actions aussi informé de la mise en place La rencontre a aussi connu la de Brazzaville, deux organes richesses qui investissent dans avec des associations de soutien actuellement par sa structure participation de Félia Balendé, partenaires du festival N’sangu l’art et la culture. Ceux qui en aux enfants en détresse », a in- du calendrier des événements directeur départemental de la Ndji-Ndji, qui accompagnent les ont n’arrivent pas à subvention- diqué Manassé Ngunambaye, culturels du Congo. « Ce calen- Culture et des Arts du Niari, et le événements culturels du pays. ner les événements culturels », directeur dudit festival. drier est national. Mais celui Français Jean-Rémy Guédon, di- Lucie-Prisca Condhet a mentionné Luc Mayitoukou, Pour pallier les diicultés liées des grands événements se fera recteur du groupe Archi Music.

- www.lesdepechesdebrazzaville.fr - Les Dépêches de Brazzaville - Samedi 7 juin 2014 CULTURE / 7 NANETH Une Bantoue à la voix riche des sonorités de son pays

L’artiste gabonaise, de son vrai nom Pauline Nkoghe, a foulé pour la première fois le sol du festival des musiques et des arts N’Sangu Ndji-Ndji. Lors de son passage, elle a réussi à communiquer la profondeur de ses richesses. Entretien

bain où le rythme était baske- appropriée.Toutefois, je peux stade où on ne fait plus de chichis ball et rap, et mes parents m’ont insérer à chaque fois des choses politiques, sociaux ou ethniques. toujours montré le côté sacré de nouvelles, et cela je le pratique Chaque jour, on doit cogiter pour la culture. Aujourd’hui, quand déjà. Je suis en fait en plein dans savoir comment contourner je chante sans efforts je reflète cette direction du hip-hop, et j’ai telle ou telle situation, je pense toute cette identité. Une identité encore beaucoup à donner. que c’est de cette manière que le riche qui respecte la diférence, Jeune femme, artiste, vous continent pourra se relever. mais de pays en pays je découvre donnez dans vos chansons des Les Dépêches de Brazzaville : adorables. C’est l’occasion aussi à chaque fois d’autres identités et conseils à l’endroit de certaines Quelle est votre prochaine des- Vous voici à votre première pour moi de transmettre la gé- je l’applique dans ma méthode de couches défavorisées de nos tination après Brazzaville, et prestation à Pointe-Noire, au nérosité de pays en pays. Mais travail. Pour mieux apprendre, je sociétés. êtes-vous en préparation d’un dixième anniversaire du festival ce n’est pas la première fois que chante le plus souvent lors de mes album en ce moment ? des musiques et des arts N’Sangu je mets les pieds à Pointe-Noire. tournées avec des musiciens lo- Quel est votre message envers la En ce moment, pour commencer Ndji-Ndji. Qu’est-ce que cela re- Avec Pierre-Claver Akendengué, caux, j’apprends beaucoup d’eux jeunesse africaine dans son en- par la deuxième question, j’ex- présente pour vous ? un ténor de la musique gabonaise, et je transmets auussi ma richesse. semble, où se situe t-elle ? ploite mon dernier album sorti Naneth : C’est un grand honneur, nous avons eu l’occasion de venir Mon message est un coup de in 2012 et depuis à peu près un an c’est un festival que je connais- à Pointe-Noire. Naneth , vous avez fait vos débuts gueule, parce que la situation en et demi, je suis assez globe-trotter. sais parce qu’au Gabon voisin, on dans le rap, aujourd’hui vous Afrique est diicile, compliquée Après l’étape de Pointe-Noire, je a vent de tout ce qui se fait. Un Que relète pour vous les thèmes êtes dans le hip-hop. Avec tout du point de vue politique et pas serai à Dakar pour participer au festival dans sa dixième édition, de diversité culturelle, de bras- ce que vous appris au contact seulement, et c’est clair, mais festival Les Acoustiqueurs, et c’est à respecter ! Je sais à peu sage des cultures dont les va- des gens, allons-nous vous re- comment sommes-nous dans je serai probablement au Brésil près dans quelles conditions on leurs ont diférentes méthodes trouver bientôt dans d’autres nos têtes ? Par rapport à ce que lors de la Coupe du Monde pour crée ces festivals et on arrive à les de transmission ? résonnances ? nous voyons, comment nous lancer mes messages de sensibi- maintenir, et pour qu’une édi- Je suis un être fier, à ne pas Je ne refuse pas de bouger, mais sommes-nous armés, comment lisation sur le VIH-sida auprès tion « ait de la gueule » ! N’Sangu confondre avec l’orgueil, de ne j’estime que dans mon genre, avons-nous musclé notre volon- d’associations que j’ai rejointes. Ndji-Ndji me permet de faire pas avoir triché, de m’être ac- dans ma direction, il y a beaucoup té par rapport aux situations que des rencontres, de côtoyer des ceptée telle que je suis. Je suis née d’enrichissement, on n’arrête pas nous traversons ? Rien n’est facile Propos recueillis enfants pendant les ateliers, et dans la civilisation Coca-Cola d’apprendre, de s’enrichir certes pour personne, les Africains de- par Luce-Jennyfer les enfants de Pointe-Noire sont (rires), j’ai grandi en espace ur- mais cette direction, je me la suis vraient considérer qu’ils sont au Mianzoukouta LIBRAIRIE-GALERIE PRIMO Une librairie de proximité Depuis le 10 février dernier, la Librairie-Galerie Primo accueille les passionnés de littérature ou les simples curieux dans un espace dédié aux livres. Inès Féviliyé, directrice de la librairie et passionnée de littérature, a voulu créer une librairie accessible à tous

Les Dépêches de Brazzaville : pour que le livre soit accessible Se procurer un livre peut être Pourriez-vous d’abord nous par- à un plus large public. J’adore difficile en raison des prix. ler de vous et surtout nous dire lire, mais j’aime aussi faire lire Comment comptez-vous facili- comment vous en êtes arrivée à les autres, c’est un de mes objec- ter l’achat pour les éventuels lec- cette passion de la littérature ? tifs. Je me suis aperçue que si les teurs ? Il faut savoir que quand Inès Féviliyé : J’ai toujours aimé Congolais lisent moins c’est parce on dit que les Congolais lisent lire. J’ai fait mon école primaire au que les livres ne sont pas assez ac- moins, ça ne veut pas dire qu’ils Congo et j’ai continué le reste de cessibles. Mon idée était de créer n’ont plus envie de lire. Il faut faire ma scolarité en France, où j’ai pra- une librairie de proximité. en sorte que le livre corresponde tiquement lu toute la bibliothèque au pouvoir d’achat du Congolais. du collège. En fait, j’ai toujours Sur quels critères choisissez-vous Malgré les difficultés que cela adoré lire car c’est un univers. les livres de votre librairie ? peut engendrer, j’ai tout de suite C’est l’expérience des autres ra- Le métier de libraire est un mé- décidé d’appliquer des prix rai- contée comme dans un conte. tier subjectif, c’est une question sonnables et de ne pas faire une livres à un coût qui nous permet ça, leurs créations prennent de de goût. On choisit d’abord les librairie élitiste. Je ne voulais pas de les revendre ici à un prix rai- la valeur. Lorsque ces objets sont Ouvrir une librairie est diicile, livres qui nous intéressent, dont que l’envie de lire soit freinée par sonnable. Pour ça, il est essentiel dans la rue, on ne les remarque alors pourquoi vous êtes-vous on pense qu’ils pourraient inté- le coût. de connaître le marché de la lit- pas alors que dans la galerie ils lancée dans ce projet ? resser les autres et les livres qui térature et du livre. sont valorisés et mieux appréciés. Je me suis rendue compte que qua- sont dans l’actualité. Il y a un ré- Comment faites-vous pour ac- Il n’y a pas que des livres dans J’adore la peinture, l’artisanat et la siment toutes les librairies étaient apprentissage du plaisir de lire. quérir les livres ? votre espace, vous y exposez aussi poterie, donc c’est une manière de concentrées dans le centre-ville, Pour l’instant, les auteurs que J’ai deux sources d’approvision- de l’art… rendre hommage à nos artistes, alors qu’il en manque dans la par- j’ai envie de faire lire aux clients nement : la France et les éditions J’aime la littérature et l’art, ain- mais aussi de concilier mes deux tie sud de la ville. Quand j’ai vu sont ceux qui ont une vision de africaines. Je reviens par exemple si que l’artisanat. Les artisans passions. cet emplacement, j’ai tout de suite l’Afrique. Je pense qu’une librai- de Côté d’Ivoire où j’ai acheté un congolais ont beaucoup de talent, Propos recueillis par eu l’idée d’ouvrir une librairie ici rie doit coller à son public cible. stock de livres. On achète les mais ce talent n’est pas assez va- Maëva Bemba lorisé. Dans un endroit comme - www.lesdepechesdebrazzaville.fr - 8 / MUSIQUE Les Dépêches de Brazzaville - Samedi 7 juin 2014 Les Bantous de la capitale en concert au village Vendôme

Prévu le samedi 7 juin à Brazzaville, ce concert est signé Olivier Doumou de la maison de productions Doumousson Le groupe congolais mythique Bantous de J’ai produit les plus grands noms de la mu- Doumou a promis au public bien d’autres capitale qui a l’habitude de se produire à la sique africaine et caribéenne, mais il se trouve surprises, avec des invités comme le plus Détente, dans le deuxième arrondissement que je n’ai jamais eu l’occasion de produire grand comédien de la ville de Brazzaville. de Brazzaville, change de cap. Il ira du côté ce groupe mythique. Maintenant que j’ai un Ainsi a-t-il lancé un appel à tous les de Batignoles, à Moungali, dans le quatrième pied maintenant dans le pays, je me suis dit Brazzavillois, pour qu’ils aillent au village arrondissement de la ville, où il se produira pourquoi ne pas les produire. » Puis, parlant Vendôme, ain de venir découvrir des jeunes au village Vendôme dans la Matsiona. Ce des beaux moments de ce grand orchestre, talents et des grands orchestres, les vendre- concert, bien qu’il soit V.I.P, est ouvert au Olivier Doumou a poursuivi : « Les Bantous dis, samedis ou dimanches. public. de la capitale ont bercé ma jeunesse, ils ont Notons qu’après les Bantous, le village Olivier Doumou, producteur du concert, bercé la vie de beaucoup de compatriotes de Vendôme produira Doudou Copa, Zao, justiie le choix des Bantous de la capitale Brazzaville. J’ai toujours comparé ce groupe à Roga-Roga. Mais pour le moment, rien en ces termes : « Je suis dans le domaine de la l’Ok Jazz. Je suis très content de les produire. » n’a encore été déterminé. production musicale depuis très longtemps. Outre les Bantous de la capitale, Olivier Bruno Okokana Djoson Philosophe The Winner lance son générique bonus« Opaio » L’enregistrement de ce bonus en version audio et vidéo par Djoson Philosophe he les gens sont surpris Winner « O Vencedor », l’homme de la politique de l’intelligence de la jambe (l’os depuis la semaine der- devant, la chair derrière) est l’émanation non seulement de son public, mais aussi nière d’entendre et de voir danser sur Opaio de tous les mélomanes qui le suivent depuis le retour de son périple euro-américain dans toutes les boîtes de caux, le philosophe de la musique nuit et dans les médias. congolaise a pensé à la valoriser en La version audio et vi- la mettant sur support vidéo. C’est déo de ce mélange des ainsi qu’Opaio est devenue le gé- animations Congo- nérique bonus promo de l’album Brésil est déjà dispo- he Winner : « Quand je suis ren- nible. Sa disponibilité tré, le public a demandé de nouvelles est même constatée au choses. C’est ainsi que j’ai pensé qu’il niveau du Brésil, par le fallait faire un mélange sur les ani- biais d’internet. mations Congo-Brésil. C’est ce que Outre la danse Opaio, j’ai appris au niveau de mon par- Djoson Philosophe he cours du Brésil, en passant par le Winner, O Vencedor, Djoson philosophe he Winner lors Portugal et l’Espagne, pour ne pas l’optimiste déterminé, et de la réalisation du clip OPAIO son groupe Super Nkolo- Le groupe Super Nkolo-Mboka et son patron lors citer la France. J’ai pensé qu’il fallait Mboka, ont servi égale- té, Djoson Philosophe he Winner, de la réalisation du clip «Opaio» (DR) rapporter quelque chose du show. Dans notre monde musical, les ani- ment au public les danses Zododo, O Vencedor, l’optimiste déterminé C’est en efet à son retour du Brésil Cette belle histoire, qui s’achève par mations, on les ramasse par ci par une éducation à ne pas exagérer a informé ses mélomanes et bien où il a séjourné trois mois, que le la production audiovisuelle (CD- là. Tu peux lancer un cri, mais si tu avec la consommation des liqueurs, d’autres amoureux de la musique philosophe de la musique congo- DVD), a débuté avec les concerts n’es pas rapide ain de l’enregistrer et la danse Seleko « Kanga liputa » que la prochaine production au- laise, Djoson Philosophe The de proximité qu’a donnés l’artiste en studio, l’autre le prend et en fait exprimant le retour vers la tradition rait lieu à Nganga-Lingolo, dans Winner « O Vencedor », et son dans tous les coins et recoins de la sa propriété, bien qu’il soit protégé. » africaine. Une habitude d’ailleurs le huitième arrondissement de orchestre Super Nkolo-Mboka, ville de Brazzaville. C’est ainsi que Opaio, qu’est-ce que ça veut dire ? pour l’artiste qui tire ses origines Brazzaville, Madibou, après la cé- ont été pressés par leur public de le public dansait déjà sur Opaio. C’est une expression de rue en por- musicales de la danse swede-swede lébration de la Fête de la musique, balancer ce mélange show des ani- Et, constatant que tout le monde tugais qui veut dire « c’est quoi ça ? » ibodo. le 21 juin. mations Congo-Brésil, Opaio, en dansait sur Opaio, qui d’ailleurs fait Donc, une surprise. C’est pourquoi S’agissant des concerts de proximi- Bruno Okokana version audiovisuelle. bouger les grands endroits musi- MBONDA ELELA Sam Tshintu fait danser le public à la clôture Spontanément, répondant au nombreux, ont trouvé consola- qu’Africa Mokili Mobimba de seul appel de la musique, une tion dans le petit show de Sam Kalle Jeff font danser les géné- bonne frange de mélomanes Tshintu. rations actuelles. Ce morceau, avaient pris d’assaut la piste Assez bref, en efet, avec un ré- dont Sam Tshintu a servi une que parmi les amateurs de cette Wemba pour parrain de sa se- devant la scène du Festival pertoire composé d’à peine deux version originale dans le cadre musique ne igurent pas que les conde édition, il semble que l’AS- international de percussions titres, Sam Tshintu peut se tar- de Mbonda Elela, n’a rien perdu, nostalgiques. BL La Sanza n’ait pas fait de Sam dimanche dernier alors que le guer d’avoir ajouté sa dose à l’am- au contraire. Rien qu’à voir l’en- Pour sa part, Sam Tshintu lui-me- Tshintu son invité par hasard. En chanteur était l’avant-dernier biance déjà surchaufée. En efet, gouement que la chanson accom- me s’est réjoui de l’efet de sa brève efet, ce dernier nous a airmé à se produire sur le podium le public, mis en condition par la pagnée pour l’occasion essentiel- prestation : « J’ai trouvé merveil- ceci : « Je suis très folklore dans de la deuxième édition prestation précédente assurée par lement de percussions, a suscité. Il leux que le public ait fait la fête avec l’âme, ma première chanson dans Il était presque minuit. Une partie Eddy Mboyo et la Sanza, ne de- est clair que les mélomanes de la moi », a-t-il conié aux Dépêches Quartier matin en est la preuve ! » du public, désespéré d’attendre mandait qu’à vivre pleinement les bonne rumba ne se trouvent pas de Brazzaville. Et d’ajouter dans Et de renchérir ainsi : « Dans mon Papa Wemba dont l’état de santé derniers moments de la fête des que parmi les cinquantenaires et le vif de cet entretien : « C’est un groupe, la percussion occupe une ne permettait pas la prestation, percussions, quitte à repousser le plus. Car, s’il faut faire le compte, festival que je ne manquerai plus, place importante ! » avait décidé de lever le camp, moment de la in. Africa Mokili Mobimba a près de où qu’il se tienne ! » Nioni Masela mais ceux qui sont restés, assez C’est fou que des airs aussi vieux 53 ans aujourd’hui. C’est dire Comme le choix porté sur Papa - www.lesdepechesdebrazzaville.fr - Les Dépêches de Brazzaville - Samedi 7 juin 2014 MODE BEAUTÉ 9 Deuxième édition de la Black Fashion Week de Montréal Les 30 et 31 mai, l’église Saint-Jean-Baptiste à Montréal a doté sa nef d’un catwalk à l’occasion de la deuxième édition de la Black Fashion Week. Une dou- zaine de créateurs originaires du Cameroun, de Côte d’Ivoire, du Sénégal, mais aussi d’Iran, du Canada, du Mexique, ou encore d’Haïti ont présenté leur collec- tion, dévoilant leurs inspirations et environnements réunis sur le thème « L’Afrique habille le monde »

iversité et culture furent les deux thématiques fortes de l’événement, dont les objectifs sont de célébrer la mode et la beauté d’ailleurs, révéler les richesses culturelles des créateurs mais aussi de les rassembler et les faire dialoguer. DLa Black Fashion Week est un regroupement de professionnels mettant leur talent en commun, œuvrant pour la diversité de la mode, illustrant l’universalité de la beauté. Une initiative dynamique et créative pour faire bouger les mentalités et les standards. Sur le podium, des mannequins non professionnels ont représenté la diversité des beautés du globe, un choix de l’organisatrice de l’événement, Adama Paris, pour répondre à la sous-représentation des Asiatiques, Africaines et Latino-Américaines dans le monde actuel de la mode. Une douzaine de créateurs et beaucoup de talent On retient parmi tous ces stylistes talentueux le nom d’Annie-Mélissa Étienne. Inspirée par le jazz et le voyage, cette Haïtienne mixte des motifs colorés de pagnes à des coupes féminines et contemporaines, ainsi que des pochettes de soirée élégantes. La Canadienne d’origine iranienne Mitra Ghavamian, quant à elle, réalise de véritables pièces d’art et a présenté une collection unique et intrigante, constituées de vêtements blancs sur lesquels elle a apposé des gants blancs reproduisant des mains et des bras pour une illusion d’optique saisissante. Enin, le couple afro-haïtien Cocody et ses créations colorées ont été acclamées par l’assemblée. À l’initiative de l’événement : Adama Derrière la Black Fashion Week de Montréal, mais aussi celles de Prague, Paris ou encore Salvador de Bahia, il y a Adama Ndiaye, alias Adama Paris. Native de Kinshasa et d’origine sénégalaise, la jeune femme est une citoyenne du monde, vivant entre Los Angeles, Paris et Dakar. Elle a fait ses preuves avec sa marque au style métissé, Adama Paris, et a créé la Fashion Week de Dakar en 2002, les Trophées de la mode africaine ainsi que les Black Fashion Weeks. Aujourd’hui, Adama Ndiaye entend étendre toujours plus loin la portée de ses messages sur la beauté universelle. Pour cette venue nord-américaine, la Black Fashion Week a trouvé en Montréal la ville qui lui correspond : multiculturelle et multilingue. Une stratégie intelli- gente et un test qui lui ont ouvert une porte pour les États-Unis. Rendez-vous pour la toute première Black Fashion Week américaine en 2015 à Washington. Morgane de Capèle MARIA BORGES La nouvelle reine des podiums Du haut de son 1,80 mètre, la belle sa collection. Séduit par la jeune mannequin, il fait Angolaise foule depuis un an les de nouveau appel à elle pour son déilé suivant et de- mande l’exclusivité du modèle pour toute la saison. podiums des plus grandes maisons Sur le podium de Givenchy, Maria Borges se fait de couture. Maria Borges, âgée remarquer. Après ces déilés, tous les créateurs se de tout juste 21 ans, est d’ores et l’arrachent et elle déile pour les plus grands noms : déjà une valeur sûre de la mode , Jean-Paul Gaultier, et beau- coup d’autres. Elle est l’invité des Fashion Weeks En 2011, Maria Borges participe au concours Elite de Milan, New York et Paris et devient un « ange » Model Look angolais où elle arrive deuxième. Même de la marque Victoria’s Secret. si elle ne gagne pas, Maria est repérée par des agences Après seulement trois ans de carrière, Maria Borges de mannequins et s’envole pour New York où elle est devenu incontournable. L’ascension de celle signe un contrat. Grâce à son visage et sa peau par- qu’on surnomme la Naomi Campbell des années faite, elle enchaîne les contrats de publicité pour les 2010 est fulgurante et continue. Elle a récemment produits de beauté. été choisie, encore une fois par Riccardo Tisci, pour Ce n’est que deux ans plus tard qu’elle entre dans le être l’égérie de la collection printemps-été 2014 de monde de la haute couture. Riccardo Tisci, le direc- Givenchy, aux côtés de la chanteuse Erykah Badu. teur artistique de Givenchy, qui a toujours dénoncé En plus de la haute couture, Maria Borges fait dans le manque de mannequins noirs sur les podiums, le prêt-à-porter. Elle est depuis peu le visage de la choisit Maria pour le déilé printemps-été 2013 de campagne printemps 2014 de H&M. Maëva Bemba - www.lesdepechesdebrazzaville.fr - 10 MODE BEAUTÉ Les Dépêches de Brazzaville - Samedi 7 juin 2014 La montée en puissance de Née d’un père italien et d’une mère congolaise, Cindy Bruna a grandi dans le sud de la France. Rien ne destinait la jeune ille au milieu de la mode si ce n’est son 1,80 mètre et sa silhouette longiligne. Pourtant, en l’espace de deux ans, elle est devenue un mannequin à suivre n 2012, alors qu’elle a 17 ans Secret Fashion Show, un des évé- Gaultier, Élie Saab et Balmain. Eet va toujours au lycée, Cindy nements majeurs du monde de la Dans ses deux premières années Bruna est repérée dans la rue par mode, aux côtés des plus grands de carrière, Cindy Bruna doit son une chasseuse de tête de l’agence mannequins du moment, comme plus gros fait d’armes à la maison parisienne Metropolitan avec qui , Adriana Lima Prada. Elle a été choisie pour être elle signe un contrat. Elle s’envole ou encore . En l’un des visages de la campagne un an plus tard pour New York, décembre de la même année, printemps-été 2014 la marque. où sa carrière va vraiment débu- elle est en couverture de Vogue À seulement 19 ans, elle devient ter. Elle y déile pour Calvin Klein Italie avec trois autres modèles ainsi le troisième mannequin et devient le premier mannequin avant de finalement participer noir à apparaître dans une cam- métis à déiler en exclusivité pour à sa première Fashion Week en pagne de pub Prada, après Naomi la maison. janvier 2014. Durant cette se- Campbell en 1994 et Malaika À partir de 2013, tout s’accélère. maine de la mode parisienne, elle Firth en 2013. Elle participe au célèbre Victoria’s déile pour Givenchy, Jean-Paul MB

Les Africaines de plus en plus accros au pagne, selon Solange Samba-Toyo

Longtemps resté l’apanage des femmes africaines d’un âge avancé, le pagne inté- resse désormais les jeunes femmes qui, contrairement à leurs mères, se montrent de plus en plus snobs. Rivalisant avec le tissu occidental dans plusieurs pays, le pagne nourrit la créativité des couturiers avec, à la clé, diférents modèles qui rappellent les années 1950. Ensembles–tailleurs, jupes, robes, vestes, pantalons, etc., le pagne permet d’apprécier la beauté et l’élégance africaines sous un autre jour, comme l’airme Solange Samba-Toyo, directrice du Festival du pagne et du tissu africain de Brazzaville, dans cette interview exclusive

Est-ce que vous pensez que le pagne peut tenir la concurrence avec d’autres tissus ? Le pagne est en train de tenir à tel point que les couturiers euro- péens ou américains prennent maintenant le pagne africain pour l’associer à leurs créations. Quand vous allez en Europe, vous êtes surpris de voir de grandes chaînes de magasins vendre Les Dépêches de Brazzaville : l’origine de cette valorisation dans leurs collections de prêt-à- Avez-vous constaté que les du pagne ? porter des vêtements mélangés jeunes filles et autres femmes Je dirais que c’est un phénomène à du pagne ou tout simplement s’intéressent de plus en plus au marketing et je crois qu’au niveau faits de pagne. On a l’impression port du pagne ? africain il y a pas mal de groupes qu’on nous a un peu volé notre Solange Samba-Toyo : Oui, je l’ai avant-gardistes sur le plan cultu- savoir-faire ou une part de notre constaté. Les Africaines, et no- rel qui ont commencé à reparler propriété intellectuelle. Parce tamment les jeunes illes, portent du pagne, à le valoriser, à valoriser qu’on retrouve des dessins qui de plus en plus le pagne. Elles ne le notre africanité, à faire en sorte sont africains, mais aussi des mo- mode occidentale, pensant que un pagne de bonne qualité que portent pas toujours de façon tra- que nous puissions être iers de dèles ou des hauts que les femmes s’habiller en pagne est régressif ? l’on peut garder pendant des dé- ditionnelle comme le portaient notre identité. Je dirais que c’est portent là bas sur des pantalons, Je pense que beaucoup de femmes cennies ou même céder à sa pro- nos mamans ou nos grand-mères, venu d’un peu partout, et nous ce qu’on appelle chez nous des ont compris que nous sommes géniture. Nous sommes belles c’est-à-dire la camisole ou le cor- aussi au Congo-Brazzaville avons « mokotos ». Ces derniers sont belles en pagne. S’habiller en habillées autrement. Aux États- sage avec le pagne du bas et le suivi ce mouvement. C’est pour mis au goût européen au point pagne ou associer du pagne ou Unis, on constate que les Afro- pagne du haut. Aujourd’hui, les cela que depuis 2009, nous avons de soulever un engouement. un autre tissu africain fabriqué Américaines aiment justement illes le portent diféremment en lancé le Festival du pagne et du chez nous comme le raphia, le associer ce qui vient d’Afrique se faisant coudre des robes, des tissu africain. Cela a créé un en- Vous avez toujours lutté pour la bogolon, le kinté, nous valorise pour marquer leur identité ou ensembles et autres, un habille- gouement qui fait que les jeunes valorisation du pagne africain. et montre que nous sommes dif- leur diférence. C’est tout notre ment varié. illes ne trouvent pas dévalorisant Quel est le message que vous férentes. Et nous devons revendi- honneur de valoriser nos racines de porter une chemise ou une pouvez délivrer aux femmes quer cette diférence. En fonction culturelles. Selon vous, qu’est-ce qui est à jupe en pagne. qui restent cantonnées dans la de sa bourse, on peut s’acheter Jeanice-Hortence N’guelet

- www.lesdepechesdebrazzaville.fr - Les Dépêches de Brazzaville - Samedi 7 juin 2014 LIBREFORMAT / 11 JEAN-BAPTISTE TATI-LOUTARD L’identité congolaise au carrefour des rencontres pluridisciplinaires La lyrique de Jean-Baptiste Tati-Loutard se présente comme étant une expérience personnelle et une expérience du monde. Son œuvre est avant tout une expérience de vie, de ses racines, de ses origines, de sa mémoire. Les faits vus et vécus consti- tuent « la nourriture terrestre » de l’artiste qui écrit dans une sorte d’« élan vital »

L’expérience du monde est très im- et les déterminations qui tiennent s’apercevra vite et sans diiculté que portante, compte tenu des racines, des repères continentaux. Tati- le poète exploite l’espace congolais des événements et des personnes Loutard n’essaie pas de définir jusqu’à lui intégrer progressivement qui ont marqué la vie du poète. Il la culture de son peuple, car il ne les éléments signiicatifs d’une es- construit son propre univers et forge donne ni déinitions, ni images déjà thétique de l’oralité, à savoir les lé- un nouveau langage et une nouvelle faites, construites dans le creuset de gendes racontées au pied de l’arbre langue. Sa manière d’écrire et son l’imaginaire congolais ; il préfère à palabres, les divers usages sociaux « art poétique » mêlent de l’hermé- vivre avec discrétion et d’une façon de la parole poétique qui constituent tisme d’inspiration mallarméenne, personnelle les réalités congolaises, autant de formes d’expression de parce que la période de vie corres- gendes racontées à la tombée du soir de l’onirique surréaliste, du sens le passé et ses expériences. Pour Tati- l’identité culturelle. En ressusci- pond à un lieu « depuis » l’enfance, sur l’estran. ludique associé aux légendes et Loutard, les inluences qu’il reçoit tant l’espace d’autrefois, en parlant en passant par l’adolescence et la En outre, l’identité de l’écriture mythes africains. Mais en esquis- de l’extérieur sont imaginées sur d’une façon bien suggestive et en maturité pour aboutir à la mort : « congolaise est soutenue d’une ma- sant, métaphoriquement parlant, une vaste scène où il est metteur investissant les mots de toute leur Congo ! rêve caressé toujours retardé nière cohérente par tous les écri- la « recette » de la poésie de Tati- en scène, acteur et porte-parole force signiicative, le poète touche à / Dans mes longs jours d’Europe et vains provenant du même espace. Le Loutard, il faut souligner deux fois de ses compatriotes ; il restitue les la conscience historique et nationale d’ennui. / Je ne sais ... je te précède dialogue avec la culture de l’autre et le cachet entièrement congolais de drames et les déchirements vécus de tout Congolais. ou te suis ? / J’avance dans une clarté l’inluence de l’expérience de l’autre son œuvre. dans sa communauté. De même, Au-delà de cette réception natio- pire que la nuit/ Le soleil n’éclaire que sont présents partout dans l’espace L’écrivain congolais prouve que Tati-Loutard arrive à rendre la di- nale, la création artistique de l’écri- des lacunes. » (Racines congolaises littéraire congolais, mais il y a un la création peut enregistrer des mension vécue de ce qui constitue vain est ouverte à toute autre lecture – Retour au Congo) dénominateur commun qui indique luctuations dans son évolution et précisément une culture et à libérer extérieure ou étrangère parce qu’elle Le pays, le village natal, le foyer, les la direction à suivre par tous les écri- des inluences qui se matérialisent l’initiative collective et la créativité vient à l’encontre de l’horizon d’at- igures familières, le leuve, l’arbre vains, comme l’airmait d’ailleurs parfois dans le besoin de renou- individuelle des contraintes impo- tente d’un public provenant d’autres séculaire ramènent le poète à l’âge Tchicaya U Tam’Si : « Il faut appar- vellement, de recherche de formes sées par le pluralisme culturel in- coordonnées géographiques. Le de l’enfance – un temps mythique, tenir au monde qu’on fait soi-même, originales. Il en résulte donc une hérent à tout processus d’évolution. déchifrement du message est pos- quand il se sentait bien protégé. De on au monde qu’on fait pour nous. poésie moderne qui cherche par Son intention n’est pas celle de « dé- sible grâce aux interférences cultu- la concentration de son intimité la » On le voit bien, il n’y a pas dans l’intermédiaire du mot à réaliser nicher » cet endroit où se « cache » relles – réalité incontestable dans plus profonde, le poète fait surgir la lyrique loutardienne des enjeux des lieux secrets entre le moi créa- l’identité congolaise, parce que le paysage culturel international. dans son œuvre son moi véritable identitaires et culturels déclarés, teur et le lecteur. Il serait impos- l’identité culturelle est vécue, indé- L’environnement est réinventé ain – somme de son identité, de ses mais abordant tel ou tel aspect de sible d’aborder la notion d’identité pendamment, par chaque individu de reconstituer, symboliquement, rapports avec autrui et de l’identité l’imaginaire il touche subreptice- congolaise présente dans l’œuvre de son pays ; elle est partout : dans les l’unité perdue. culturelle congolaise. Tati-Loutard ment à celui congolais. loutardienne sans la mettre en re- choses et à travers les choses. L’aventure de l’individu dans le développe toute une poétique du lation avec le milieu social congolais Tout lecteur de l’œuvre loutardienne temps s’organise selon l’espace, foyer, du cadre familier, ou des lé- Cristina Popescu-Roesch HUMOUR : Kinshasa fait la découverte de « Monsieur Nimportequi » La poignée de spectateurs venus assister à la première re- du personnage quand, en guise de présentation du comédien camerounais Wakeu Fogaing salutation, il dit : « Excellences, Messieurs les représentants de la oferte dans le cadre du festival Ça se passe à Kin le 4 juin canaille nationale, honorables au Centre Wallonie-Bruxelles (CWB) l’ont trouvé très afamés, malheureux misérables, sympathique dans la peau du personnage principal de Mesdames et Messieurs ». Après son solo Mon candidat n’est pas n’importe qui cette introduction insolite, l’en- tendre ajouter « Les élections sont Pas un seul mot du discours en- un brin de récit sur son voisinage. Il proches, je ne fais pas la campagne. tendu pendant les soixante-dix parle alors de sa femme qui le « bat » Je n’aime pas la campagne, je déteste minutes qu’a duré le spectacle à moralement parce qu’elle aimerait la campagne, car la campagne c’est l’aiche mercredi dernier au Centre avoir une ille qu’il n’arrive pas à lui pour les démagogues et les préten- tieux. Je n’ai jamais fait campagne, culturel belge n’a échappé à l’assis- donner après avoir eu huit garçons. n’y arien d’étonnant à ce que Mon à l’organisation. C’est péché que pourtant on m’a toujours nommé ou tance. Tout ouïe, elle ne manquait Ou alors, c’est sur une discussion candidat n’est pas n’importe qui ne d’avoir fait rater aux Kinois, pour- voté pour moi » init de convaincre pas de rire ou de s’étonner des avec son ils qui ne jure que par le se cantonne pas à la politique. Car, tant friands de théâtre, un moment sur sa morale. drôles histoires de « Monsieur hip-hop et dédaigne la musique de il est plutôt d’avis que « le social fait bien palpitant, surtout que le su- Au inal, l’analyse des campagnes Nimportequi ». Manu Dibango à laquelle lui-même partie de la vie politique ». Dès lors, jet abordé n’aurait pas manqué et des propos politiques des can- Ainsi que son titre Mon candidat voue un culte, ou encore, c’est un explique-t-il, « il n’est pas mal venu d’en intéresser plus d’un. En efet, didats qu’a fait l’effort de faire n’est pas n’importe qui le laisse de- propos sur ce voisin qu’il soup- que Monsieur Nimportequi parle de comme l’a si bien souligné Wakeu Wakeu Fogaing fait comprendre viner, dans la pièce il est question çonne d’être gendarme et prend sa femme ou des relations tendues Fogaing, Mon candidat n’est pas au public ce qu’il a compris avant de politique mais pas seulement, ainsi plaisir à enrager avec le banal avec son voisin ». n’importe qui, est né du fait qu’il et lui donne à découvrir, si l’on comme on s’en rend compte en refrain de l’air de Fred Adison : avait voulu « travailler sur les non- peut dire, qu’« être candidat n’est la suivant. En effet, on entend « Quand un gendarme rit, dans la dits des discours politiques ». Il porte Sujet intéressant pas une chose aisée et donnée ». La Monsieur Nimportequi deviser gendarmerie, tous les gendarmes Dommage tout de même qu’un donc avant tout sur l’adresse d’un pièce livre donc, sur le ton d’un hu- sur bien de sujets à la fois. Il trouve rient ». spectacle de pareille qualité n’ait Monsieur Nimportequi, dont la mour bon enfant, entre dérision et donc le moyen, dans le il de son Pour Wakeu Fogaing, qui se trouve pas été vu par plus de monde, sans franchise est déconcertante, à ses critique, une sorte de scanner de discours, de glisser tantôt sur un être l’auteur des textes dont il assure doute un déicit de communica- futurs électeurs. D’ailleurs, d’en- épisode de sa vie familiale qui inclut aussi lui-même la mise en scène, il notre environnement social. tion que l’on ne saurait pardonner trée de jeu, on peut se faire une idée Nioni Masela - www.lesdepechesdebrazzaville.fr - 12 SANTÉ Les Dépêches de Brazzaville - Samedi 7 juin 2014 EBOLA Une épidémie difficile à circonscrire La lambée du virus Ebola se poursuit en Guinée. Elle gagne même du terrain puisque de nouveaux cas ont été rapportés dans des zones jusque-là épargnées. Au total, 291 cas, dont 193 décès, ont été recensés depuis le début de cette épidémie particulièrement dispersée. Ce qui représente « un de ses principaux déis », d’après Marie-Christine Ferir, coordinatrice du programme d’urgence de Médecins sans frontières

À la date du 28 mai, 291 cas de ièvre hémorragique Ebola avaient été recensés par l’OMS en Guinée, dont 193 mortels. Mais ces chifres sont en constante évolution, car de nouveaux cas sont régulièrement rapportés. Certains proviennent même de zones jusque-là épargnées par l’épidémie, comme Télimélé et Bofa, deux villes situées au nord de Conakry. « Il s’agit de cas importés de la capitale », indique Marie-Christine Ferir. Par ailleurs, 493 personnes ayant été en contact avec une des victimes sont encore sous surveillance. « Un travail diicile, car les gens se déplacent beaucoup », explique-t-elle. « Ebola n’existe pas… » C’est d’ailleurs pourquoi cette épidémie est si dispersée : « C’est la première fois qu’une lambée d’Ebola survient dans une zone frontière entre trois pays, la Guinée, la Sierra Leone et le Libéria. » Résultat : de nouveaux cas sont importés dans de nombreuses zones funérailles et informer les populations », insiste Marie-Christine Ferir. Car « les deux isolées. « Parfois, il faut faire une heure de voiture puis deux heures à pied pour rejoindre ampliicateurs de l’épidémie sont les enterrements, auxquels assiste la famille parfois les villages où vivent les personnes-contacts », souligne Marie-Christine Ferir. venue de loin, et les contaminations entre patients et soignants, famille ou amis ». C’est le cas dans la zone de Guédékou, notamment, une des premières touchées. Un travail En Guinée, le corps du défunt est traditionnellement lavé par les proches : « Dans un cas de longue haleine, d’autant que nombreux sont encore les Guinéens qui « ne croient pas d’Ebola, il faut éviter tout contact sans protection. Lorsque c’est possible, une équipe de qu’Ebola existe vraiment ou vivent dans le déni et ne signalent pas un malade ». De plus, la Croix-Rouge efectue les soins. » Mais pour contrer les fausses rumeurs concernant le suivi consiste à rendre visite aux personnes concernées au moins… tous les deux jours ! le vol d’organes par exemple, il faut que les proches puissent assister à l’opération, voir le corps du mort… Le but étant que la population ait coniance. « Et nous n’en sommes pas Les funérailles, haut lieu de contamination encore là, se désole-t-elle. Il faut absolument rappeler que si Ebola est une maladie grave Résultat, « de nouveaux cas ne cessent d’être signalés ». Or, pour lutter eicacement contre et mortelle, il est possible d’en guérir. Surtout si les malades sont pris en charge très tôt. » la transmission de cette pathologie à fort taux de létalité, « il faut pouvoir encadrer les Destinationsanté Le choléra attaque le Soudan du Sud Uneimportante lam - bée de choléra sévit actuellement au Soudan du Sud, en particulier dans la capitale, Juba. Depuis le 15 mai, date à la- quelle le gouvernement a déclaré l’épidémie, près de 600 cas ont été recensés, dont 22 mor- tels. Elle survient au moment où une équipe de Médecins sans frontière (MSF) publie un travail intéressant portant sur l’eicacité d’un vaccin oral testé lors d’une épidémie

Un résident du camp de Maban, au Soudan du Sud, recevant une dose de vaccin en 2013. (© DR)

Sur place, des équipes de l’OMS, son plein, les conséquences de Par ailleurs, une équipe du minis- été probant puisque le produit a prévention et de contrôle. » de l’Unicef, mais aussi de MSF cette épidémie nous inquiètent, tère de la Santé guinéen et d’Épi- protégé 86% des vaccinés. « C’est Rappelons que le choléra est soutiennent le gouvernement explique Brian Moller, chef de centre, l’institut de recherche créé la première fois que l’eicacité de une infection diarrhéique aiguë local pour enrayer cette épi- mission de MSF au Soudan du par MSF, travaille à la mise au ce nouveau vaccin est documen- provoquée par l’ingestion d’ali- démie. Sous l’impulsion du Sud. Pourtant, le choléra peut point d’un vaccin oral. Elle l’a tes- tée en situation réelle d’épidémie, ments ou d’eau contaminés par le Cluster (initiative) Wash, une être traité facilement et eicace- té au cours d’une épidémie surve- explique Francisco Luquero, in- bacille Vibrio choleræ. Selon les vaste opération est aussi en place ment s’il est soigné à temps. La nue en Guinée en 2012. Au total, vestigateur principal de l’étude. estimations, il y a chaque année pour promouvoir l’hygiène des priorité de MSF est d’intervenir entre avril et juin 2012, les scienti- Nous savons désormais que le vac- dans le monde, 3 à 5 millions de mains et améliorer les réseaux rapidement et eicacement ain de iques avaient administré 316 250 cin oral contre le choléra confère cas, dont 100 000 mortels. « La d’assainissement. contribuer à endiguer l’épidémie, doses du vaccin au cours d’une un niveau de protection élevé lors brève période d’incubation, de « Après cinq mois de conflit in- en visant à la fois le traitement et campagne de vaccination orga- d’épidémies, et que la vaccination deux heures à cinq jours, renforce tense, et alors que les conditions la prévention de la maladie. » nisée dans les districts de Bofa et peut et doit faire partie des acti- la dynamique potentiellement ex- de vie sont terribles dans de nom- de Forecariah. Les trois quarts de vités à mettre en place lorsque plosive des épidémies », explique breux camps de déplacés et que la L’espoir d’un vaccin efficace la population ciblée avaient reçu nous faisons face au choléra, en l’OMS. saison des pluies va bientôt battre pendant une épidémie ? deux doses du vaccin. e résultat a complément d’autres mesures de Ds

- www.lesdepechesdebrazzaville.fr - Les Dépêches de Brazzaville - Samedi 7 juin 2014 SPORT ANNONCES 13 Ronaldo privé de Mondial par un sorcier ghanéen ?

Football et croyances font depuis longtemps bon ménage, surtout en Afrique où les préparations des joueurs sont souvent aussi bien sportives que « spiri- tuelles » avec passage obligés par la case sorcier pour renforcer le mental et les capacités des joueurs ou au contraire œuvrer avec les forces obscures pour dimi- nuer l’adversaire. Le mondial 2014 ne fait pas ex- jeur de la sélection portugaise, ainsi que d’une tendinite rotu- spécial appelé Kahwiri Kapam les docteurs. Ils ne peuvent pas le ception et depuis quelques temps qui sera opposée aux Black stars lienne au genou gauche » d’après en utilisant 4 chiens, des feuilles guérir, car son mal est d’origine le sorcier ghanéen Nana Kwaku ghanéens le 26 juin prochain. Il le staff portugais, qui l’a déjà et un mélange de poudres placées spirituelle. Aujourd’hui c’est son Bonsam, dont le nom signiie « le revendique être à l’origine de la empêché de jouer ses matchs de autour d’une image et d’une cari- genou, demain c’est sa cuisse, le diable du mercredi », fait le buzz. blessure de la star, double ballon préparation contre la Grèce et le cature de la star du football. jour d’après, ce sera autre chose » Une sommité dans le paysage d’or. Mexique et a rendu incertaine sa Selon le magicien, la médecine a déclaré Nana Kwaku Bonsam occultiste de son pays, le sor- CR7 est en efet victime d’une « lé- participation au match contre occidentale ne pourra pas venir dans les médias ghanéen. cier a décidé de mettre hors jeu sion musculaire dans la région l’Irlande. Le sorcier ghanéen a à bout du sort qu’il a jeté. « Cette Verdict sur la pelouse le 26 juin. Christiano Ronaldo, atout ma- postérieure de la cuisse gauche déclaré avoir conjuré un esprit blessure ne peut pas être guérie par Geneviève Nabatelamio

- www.lesdepechesdebrazzaville.fr - 14 / SAVEURS Les Dépêches de Brazzaville - Samedi 7 juin 2014 Plaisirs de la table Le citron, prince des agrumes

La culture du citron, originaire d’Asie, a été difusée par les Arabes au cours des siècles, notamment dans le bassin méditerranéen, où il s’est parfaitement acclimaté. Excellente source de vitamine C et d’antioxydants, ce fruit lumineux et viviiant s’adapte à presque toutes les viandes, légumes et céréales. Les recettes sont donc variées et juteuses

es bienfaits du citron pour la santé sont connus cellent rélexe ! Enin, son apport calorique est négligeable. tectrices du citron, utilisez le jus très frais, sans le presser depuis longtemps, des marins en particulier. Cet Vous pouvez donc en user et en abuser. En efet, s’il ap- à l’avance car il s’oxyde rapidement. Le zeste, quant à lui, Lagrume, en effet, se conservant très bien au cours porte 24 kcal pour 100 grammes, nous ne le consommons est riche en huile essentielle. des voyages en bateau, était cultivé dans les ports de qu’en faible quantité sous forme de jus, de l’ordre de 5 à 15 Mais ne vous contentez pas de boire le jus du citron. Ce Méditerranée pour lutter contre le scorbut. Due à une ca- grammes environ. fruit accompagne toute la cuisine, de l’entrée au dessert rence en vitamine C, cette maladie décimait les équipages en passant par le plat principal et même l’apéritif ! Goûtez dans sa forme grave, par un déchaussement des dents, la Une large palette de saveurs donc un limoncello italien pour vous en convaincre. Son purulence des gencives, des hémorragies, voire la mort. Pour un goût plus doux, moins acide et plus parfumé, zeste est donc utilisé pour aromatiser des plats mijo- Le citron est donc avant tout une source importante de préférez des citrons à pleine maturité. Il existe des varié- tés, comme l’osso buco. Vous pouvez aussi préparer des vitamine C, mais pas uniquement. Il est aussi riche en la- tés extrêmement parfumées. Et, bien entendu, le citron viandes rôties, comme le poulet à l’ail et au citron libanais. vonoïdes (hespéridine, naringine…). Il contribue ainsi vert, dont la saveur est toute particulière. Moins pourvu Enin, dans un tajine, le citron conit se marie à merveille à protéger l’organisme contre le vieillissement et la dégé- en vitamine C mais plus riche en calcium, potassium et avec tous les ingrédients de ce plat méditerranéen par nérescence des cellules. On sait également que le citron phosphore, il possède un parfum puissant, permettant de excellence ! À vos fourneaux… contient des substances antivirales. Consommer un jus relever la saveur des mets, des poissons notamment. Faites Destinationsanté de citron chaud lorsque l’on est enrhumé est donc un ex- votre choix ! Pour bénéicier de l’ensemble des vertus pro- Sardines de parmesan en sucettes, tartare de tomates

Préparation quarante minutes, cuisson quinze minutes

Ingrédients pour quatre personnes Sardines en sucettes Tartare de tomates - 12 sardines vidées - 6 tomates - 10 cl de crème liquide - 2 cuil. à soupe de basilic - 4 cuil. à soupe de farine - 2 échalotes - 8 cuil. à soupe de parmesan râpé - 4 cuil. à soupe d’huile d’olive - 50 cl d’huile de pépins de raisins - sel, poivre - 1/2 citron - sel, poivre Pour le tartare de tomates Inciser la peau des tomates en croix. Les plonger dans une eau bouillante quelques secondes jusqu’à ce que la peau éclate. Les refroidir dans une eau glacée, les peler. Les épépiner et tailler la chair en petits dés. Les déposer dans une passoire, saupoudrer de sel et laisser dégorger trente minutes. Égoutter. Efeuiller, laver et hacher le basilic. Éplucher, laver et hacher les échalotes. Dans un saladier, réunir les tomates, le basilic et l’échalote, verser l’huile d’olive, assaisonner. Bien mélanger. Répartir dans quatre petits ramequins en tassant bien. Réserver au frais une heure.

Pour les sardines en sucettes Dans une assiette, verser la crème liquide. Dans une autre, mélanger la farine, le parmesan et assaisonner.

RECETTESD’AILLEURS Laver les sardines, les passer successivement dans la crème puis dans le mélange à base de parmesan. Eniler chaque sardine sur des piques en bois. Faire chaufer l’huile, y plonger les sardines, cuire jusqu’à ce qu’elles soient bien dorées. Retirer à l’aide d’une écumoire et égoutter sur du papier absorbant. Déguster les sardines en sucette avec quelques gouttes de jus de citron accompagnées du tartare de tomates.

Astuce Pour un repas tout sucettes, présenter ensuite des rondelles de chèvre en sucettes nappées de miel ! Relaxnews

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- www.lesdepechesdebrazzaville.fr - 16 POINT FINAL Les Dépêches de Brazzaville - Samedi 7 juin 2014 Saintrick Le musicien le plus sénégalais de tous les Congolais

Saintrick vit à Dakar, parle le wolof sans accent, et fait de la musique très proche du style populaire sé- négalais mbalax. Pourtant Patrick Joël Mayitoukou est né à Brazzaville en 1968, au quartier ex-Voie, et est très ier de ses origines congolaises

a première langue africaine S’ensuivra un court passage parlée par Patrick a été le comme choriste chez Zao et la Lwolof, pour avoir passé une création des Tambours de Brazza. partie de son enfance à Dakar où En 1988, Saintrick lance sa propre son père a travaillé pendant dix formation, Les Tcheli, qui l’ac- ans. En 1983, à la mort de son père, compagne jusqu’à nos jours. la famille rentre à Brazzaville, et Au cours de cette période, le jeune Patrick participe alors à Saintrick crée son propre style plusieurs formations musicales. de musique métissée, yeketi, qui On le retrouve d’abord dans un se repose sur le wala de Nzongo groupe d’harmonicistes, en- Soul, la rumba congolaise, et le suite à Lomoka Spirituel, dans le mbalax sénégalais. Au Congo, mage à Ismaël Lô. À Dakar, il séparable frère Luc, il fonde une nuel à la majorité des ingénieurs quartier Matoure, ensuite pen- Saintrick a toujours gardé sa s’installe en 1999 après une odys- structure de production, ZHU du son en Afrique francophone. dant cinq ans dans la chorale du culture sénégalaise. S’il a chanté sée qui commence par la fuite de Culture, agence artistique qui Il prépare actuellement la sortie quartier Saint-Charles-Louanga, en wolof, c’était pour ne pas ou- Brazzaville vers l’autre rive dans ofre diférentes formations en d’un livre autobiographique et est Touti Ndissa ( qui signiie « faites blier la langue de son enfance. Et une pirogue visée par des tirs en sonorisation, expertise culturelle, l’auteur d’une bande dessinée sur nous chanter » en lingala) et avant la communauté sénégalaise de 1997. Passant par Kinshasa et carrières d’artistes. les pygmées parue en 2012. d’atterrir dans un orchestre rag- Brazzaville l’a soutenu au début Bangui, il arrive, accompagné de Diversité de casquettes Invité du festival Nsangu Ndij gae, Jah Children, où il rencontre de sa carrière solo alors que sa son frère Luc et du groupe Tcheli, Les multiples talents de Saintrick Ndji, demain soir Saintrick sera Cyrill Koussonga, un excellent musique était considérée comme le 18 août 1999, après seize ans ne se limitent pas à la musique. aux côtés de son icône, Ismaël compositeur, qui lui offre ses non commercialisable au Congo. d’absence du Sénégal. Le pays de Il y a quelques années, il parti- Lô, pour le concert de clôture de titres qui sont toujours dans le Le début d’une carrière son enfance l’accueille chaleureu- cipe à la première pub de la bière cette dixième édition. En efet, répertoire de Saintrick. prometteuse sement, et Saintrick se réintègre Ngok au Congo, et au Sénégal Pierre-Claver Mabiala a réser- C’est dans Jah Children que Sa carriere solo a débuté grâce à sa facilement grâce à ses multiples on le retrouve dans une pub vé le concert à Saintrick pour la l’artiste chante en solo pour la participation en première partie contacts musicaux. La srtuc- pour Orange. Il vient égale- dixième édition de son festival où première fois de sa vie. Saintrick d’artistes sénégalais comme Baba ture de Mori Kanté, Africafête, ment de tourner dans le premier il va se produire pour la première rejoint ensuite Africa Brass, un Maal, Youssou N’Dour et Ismaël devient son agence artistique. Il film de Laurentine Milébo à fois devant le public de Ponton. orchestre de jazz avec lequel il Lô. En 1993, Saintrick sort son participe au projet Refugee Voices Paris. Saintrick a écrit un livre Sasha Gankin commence à tourner en Afrique. première album, Sidilo, un hom- de Youssou N’Dour. Avec son in- sur la sonorisation qui sert de ma-

- MINISTERE DE LA SANTE ET DE LA POPULATION PHARMACIES DE GARDE DU 8 JUIN 2014 ------CENTRE NATIONAL DE TRANSFUSION SANGUINE - BRAZZAVILLE ------DIRECTION GENERALE ------MAKELEKELE BACONGO POTO-POTO A l’occasion de la célé- - Bienvenu - Bonick - Brant Gynes (Gare P.V) bration le 14 juin 2014 - Olivier - Matsoua - DUO de la Journée Mondiale - L-Nouthe - Shaloom (maison d’arrêt) - FLL du Donneur de Sang, - Jumelle2 (Rond-point poto-poto) le Centre National de - Foch Transfusion Sanguine - Joseph (CNTS) organise les Journées Portes Ou- MOUNGALI OUENZE TALANGAI MFILOU vertes sur la Transfu- - Nouvelle (ex moukondo) - Île de beauté - Mikalou - Teven sion Sanguine le 11, 12 - Pharmapolice - Grâce - Mpila et 13 juin 2014 de 10hoo Venez nombreux découvrir les - Plateau des 15 ans - Jane Viale - Père Jacques à 13h00 dans l’enceinte de la Cité - Réconfort diférentes étapes de la chaine - Saint Goma de Baz - Rosa Louis Pasteur (Ex Laboratoire - Metta transfusionnelle. - Texaco National) à Brazzaville et au - Bass « Donner son sang pour sauver - Ghalis CIDTS de Pointe-Noire. - Lenal’O celles qui donnent la vie »

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