UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ------ECOLE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE ------DESS en « Sécurisation foncière et aménagement des espaces urbains et ruraux » DESSFoncier
MEMOIRE
Pour l’obtention du
DIPLÔME D’ETUDES SUPERIEURES SPECIALISEES
Option : Sécurisation foncière et aménagement des espaces urbains et ruraux
MODELISATION DE L’EVOLUTION DE LA COUVERTURE FORESTIERE DANS LE CORRIDOR SUD : CAS DE MIDONGY DU SUD
Présenté par
Andriantsoa Baritiana RAKOTOMIARAMANANA
Devant la commission d’examen composée de
Président : Monsieur Philippe ANDRIANARY, Directeur de l’Ecole Supérieur Polytechnique d’Antananarivo ; Secrétaire de séance : Monsieur André HOUSSEIN, Maître de Conférences et Responsable du cycle DESS-Foncier ; Encadreur : Madame Lala RAZAFY FARA, Enseignante Vacataire à l’ESSA-Forêts et, Leader Ecoregional Ala Atsinanana au sein du WWF ; Examinateurs : - Monsieur Pascal RAMANANTSIZEHENA, Professeur Titulaire au Département Information Géographique et Foncière de l’ESPA ; - Monsieur Rolland RAZAFINDRAIBE, Professeur et Directeur du Département Recherche- Développement au FOFIFA ; - Monsieur Harimanana RABE, Directeur de l’Aménagement du Territoire au MDAT.
15 Avril 2010
Promotion « RENIALA »
MODELISATION DE L’EVOLUTION DE LA COUVERTURE FORESTIERE DANS LE CORRIDOR SUD :
CAS DE MIDONGY DU SUD
Promotion « RENIALA »
15 Avril 2010
Copyright DESS-FONCIER 2010
Tous droits réservés
REMERCIEMENTS
Nous ne saurions signer ce document sans avoir exprimé nos vifs remerciements à :
- Monsieur Philippe ANDRIANARY, Directeur de l’Ecole Supérieure Polytechnique d’Antananarivo, qui en dépit de ses multiples obligations, nous a fait le grand honneur de présider le jury de la soutenance du présent mémoire. Nous tenons à lui exprimer notre profonde reconnaissance et nos hommages.
- Monsieur André HOUSSEIN, Maître de conférences et responsable du Cycle DESS- Foncier, qui nous a soutenu aussi bien sur le plan intellectuel que matériel tout au long de l’année universitaire. Nous lui adressons nos sincères remerciements.
- Madame Lala RAZAFY FARA, Enseignante Vacataire à l’ESSA-Forêts et, Leader Ecoregional Ala Atsinanana au sein du WWF, qui malgré ses lourdes responsabilités nous a constamment accordé du temps et de conseils. Nous tenons à lui adresser notre profonde gratitude.
- Monsieur Pascal RAMANANTSIZEHENA, Professeur Titulaire au Département Information Géographique et Foncière de l’ESPA, de nous avoir honoré de sa présence parmi les membres du jury.
- Monsieur Rolland RAZAFINDRAIBE, Maître de Conférences et Directeur du Département Recherche-Développement au FOFIFA, de nous avoir honoré de sa présence parmi les membres du jury.
- Monsieur Harimanana RABE, Directeur de l’Aménagement du Territoire au MDAT, de nous avoir honoré de sa présence parmi les membres du jury.
- Tous les personnels du WWF à Midongy du Sud, et en particulier, Monsieur RAHOLIJAONA, Chef de Projet à Midongy du Sud, qui a consacré du temps à nous encadrer lors de notre mission sur terrain dans le cadre de notre stage de mémoire. Nous leurs exprimons notre vif reconnaissance.
- Les responsables administratifs dans le district de Midongy du Sud qui nous ont attribué certaines données de base.
- Toutes les COBA et la population dans les communes rurales de Nosifeno, Maliorano et Andranolalina.
- Toute ma famille qui ma toujours soutenu moralement et intellectuellement.
- Enfin, tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribués à l’accomplissement du présent mémoire.
SOMMAIRE
1. Introduction
2. Méthodologie
3. Localisation de la zone d’étude
4. Résultats et discussions
5. Etude de cas de la Commune de Maliorano
6. Conclusion
ACRONYMES
COBA : Communauté de Base DGEF : Direction Générale de l’Environnement et des Forêts ECCDF: Ecoregion Conservation and Community Forestry Development GCF : Gestion Contractualisée de la Forêt MDAT : Ministère de la Décentralisation et de l’Aménagement du Territoire MNT : Modèle Numérique de terrain RN : Route Nationale RIP : Route d’Intérêt Provincial RNT : Route Nationale de Transit SAPM : Système des Aires Protégées de Madagascar SIG : Système d’Information Géographique SRA : Système de Riziculture Améliorée SRI : Système de Riziculture Intensive UNESCO : United Nations Educational Scientific and Cultural Organisation UNICEF : United Nations International Children's Emergency Fund WWF : World Wildlife Fund for Nature
LISTE DES ILLUSTRATIONS
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Caractéristiques des occupations du sol de la commune rurale de Nosifeno ...... 10 Tableau 2 : Caractéristiques des occupations du sol de la commune rurale de Maliorano ...... 10 Tableau 3 : Caractéristiques des occupations du sol de la commune rurale d’Andranolalina ...... 13 Tableau 4 : Catégorisation des pentes de la commune de Maliorano ...... 15 Tableau 5 : Donnée sur la déforestation, et sur la population en 2000 ...... 18 Tableau 6 : Valeurs des paramètres pour le calcul du taux de déforestation de l’année ...... 19 Tableau 7 : Évolution de la Superficie de la couverture forestière du corridor de 2005 à 2020 si le projet est absent ...... 20 Tableau 8 : Évolution de la couverture forestière en présence du projet de 2005 à 2010 ...... 22 Tableau 9 : Évolution de la Superficie de la couverture forestière du corridor de 2005 à 2020 si le projet s’arrête en 2010 ...... 23 Tableau 10 : Évolution de la couverture forestière du corridor si le projet continue jusqu’à 2020 ...... 25 Tableau 11 : Evolution de la couverture forestière avec projet et réstauration visant la superficie de 2005... 26 Tableau 12 : Comparaison entre les surfaces cultivées et les surfaces non cultivées par commune ...... 33
Tableaux dans les annexes
Tableau A5-1 : Monographie par commune ...... 4 Tableau A6-1 : Répartition des produits à valeurs marchandes recensés selon la nature biologique ...... 4 Tableau A6-2 : Répartition des produits recensés selon leur valeur marchande ...... 12 Tableau A6-3 : Produits ligneux à valeur marchandes ...... 12 Tableau A6-4 : Produits non ligneux à valeur marchande ...... 14
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Schématisation de l’approche adoptée ...... 4 Figure 2 : Répartition de la population de Midongy du Sud ...... 6 Figure 3 : Courbe d’évolution de la couverture forestière dans le Corridor de 2005 à 2020 en l’absence du Projet ...... 21
Figure 4 : Courbe d’évolution de la Superficie de la forêt corridor de 2005 à 2020 si le projet s’arrête en 2010 ...... 24 Figure 5 : Courbe d’évolution de la couverture forestière du corridor si le projet continue jusqu’à 2020 ...... 26 Figure 6 : Courbe d’évolution de la couverture forestière avec projet et réstauration visant la superficie de 2005 ...... 27 Figure 7 : Graphe récapitulative des courbes pour les trois cas d’évolution de la couverture forestière du corridor ...... 27
Figures dans les annexes
Figure A6-1 : Répartition des produits recensés selon leur nature biologique et leur origine ...... 10 Figure A6-2 : Répartition des produits recensés selon leur utilisation principale par la population ...... 10 Figure A6-3 : Proportion des produits ayant des valeurs marchandes ...... 11
LISTES DES CARTES
Carte 1 : Localisation du District de Midongy du Sud ...... 5 Carte 2 : Occupations du sol dans le district de Midongy du Sud ...... 8 Carte 3 : Occupations des sols dans la Commune Rurale de Nosifeno ...... 9 Carte 4 : Occupation du sol de la commune rurale de Maliorano ...... 11 Carte 5 : Occupations des sols dans la Commune Rurale d’Andranolalina ...... 12 Carte 6 : Le MNT de l’élévation pour la commune rurale de Maliorano ...... 15 Carte 7 : Le MNT des pentes de la commune rurale de Maliorano ...... 16 Carte 8 : État de la couverture forestière de Maliorano en 2005 ...... 28 Carte 9 : État de la couverture forestière de Maliorano en 2020 dans le cas où le projet n’existait pas ...... 29 Carte 10: État de la couverture forestière de Maliorano en 2020 dans le cas où le projet s’arrête en 2010 .... 30
Cartes dans les annexes
Carte A2-1 : Présentation du corridor forestier par rapport au District de Midongy du Sud ...... 4 Carte A6-1 : Les principaux produits à valeur marchande par commune ...... 16 Carte A6-2 : Localisation des marchés dans le district de Midongy du Sud ...... 17 Carte A6-3 : Circuits des principaux produits à valeurs marchandes du District de Midongy du Sud ...... 18 Carte A8-1 : Vu d’ensemble des terroirs dont la gestion est transféré récemment au COBA ...... 20 Carte A8-2 : Zonage du terroir d’Ambodisay ...... 21 Carte A8-3 : Zonage du terroir d’Ampatramary ...... 21
Carte A8-4 : Zonage du terroir de Marovato ...... 22 Carte A8-5 : Zonage du terroir de Marovovo ...... 22 Carte A8-6 : Zonage du terroir de Menatraka ...... 23 Carte A8-7 : Zonage du terroir d’Ampatramary ...... 23 Carte A9-1 : Les zones classées en réserves pour les sites de conservation et les sites de gestion forestière durable ...... 25 Carte A10-1 : Classification des pentes de la commune de Maliorano ...... 26
1. Introduction
Madagascar figure parmi les 25 « Hot Spot » mondiaux, c'est-à-dire des zones à forte concentration de biodiversité mais étendues sur une très faible surface et menacées par les pressions humaines. Contrairement à sa richesse naturelle, il est aussi connu au niveau mondial que l’ensemble de la population de Madagascar, à majorité rurale, est encore pauvre et dépend fortement de l’exploitation directe des ressources naturelles. En effet, les habitants des zones périphériques des forêts vivent encore dans une pauvreté accablante bien qu’ils peuvent exploiter durablement les ressources naturelles à leur disposition. Cependant, l’exploitation des ressources se fait souvent de manière traditionnelle et les ressources ont du mal à se renouveler (se régénérer) pour satisfaire leur besoin. Effectivement, ils en ont besoin dans leur vie quotidienne, pour nourritures, pour bois destinés aux constructions des cases ou en tant que bois de chauffe, pour plantes médicinales, etc. Il faut noter également que la régularisation et le maintient de l’eau pour l’irrigation des champs de culture des paysans dépendent de la forêt. Cela détermine l’importance du lien qui relie la survie de la population riveraine aux ressources naturelles. Cependant, on a constaté que l’utilisation des ressources forestières n’a pas pour effet d’assurer leur durabilité. Par conséquent, des pertes et des dégradations ont été constatées. Les populations vivant dans des zones isolées sont souvent laissées à elles-mêmes, et l’exploitation irrationnelle des ressources se trouve accentuée ainsi que la pauvreté accrue. La Région Atsimo Atsinanana de Madagascar et dont particulièrement Midongy du Sud fait partie de ces zones. Le WWF, pour à la fois contribuer à la conservation de la biodiversité et appuyer les populations pauvres dans la gestion durable des ressources naturelles, s’est investi dans cette zone de Midongy du Sud. La mission principale du WWF est de stopper la dégradation de l’environnement dans le monde et de construire un avenir où les êtres humains pourront vivre en harmonie avec la nature1. L’un des projets du WWF à Midongy du Sud est « Ecoregion Conservation and Community Forestry and Development in the Malagasy Moist Forest » (ECCFD) ; il a commencé en 2004. Son objectif est de conserver le corridor forestier par la responsabilisation des COBA dans la gestion durable des ressources naturelles et d’apporter un développement au bien-être humain de la population locale. Le WWF, pour une meilleure gestion des ressources, va élaborer sa stratégie de Conservation du Corridor Sud ensemble avec les parties prenantes. A part les données scientifiques déjà récoltées, le WWF a aussi développé une approche participative avec les COBA. Pour
1 en préservant la biodiversité du globe, en garantissant une utilisation durable des ressources naturelles renouvelables et en encourageant des mesures destinées à réduire la pollution et la surconsommation
1
compléter les études conduites dans ses zones d’intervention, le WWF a aussi lancé des études de modélisation des utilisations de chaque unité (forestière, agricole, zones humides) dans les paysages avec leurs potentialités. L’objectif général de cette étude est ainsi de modéliser la déforestation dans les communes d’intervention du WWF à Midongy du Sud. Les objectifs spécifiques sont de : préparer des couches pour chaque utilisation de l’espace dans le site Midongy du Sud -Vondrozo, de structurer les données pour une modélisation préliminaire, de produire les cartes nécessaires à l’élaboration de la stratégie, de conduire des analyses sur terrain afin d’avoir une idée sur le paysage et de pouvoir analyser après si les modèles développés correspondent aux réalités sur terrain..
2. Méthodologie
En général, la méthodologie adoptée dans cette étude se subdivise : à la documentation, à la cartographie, et à la modélisation proprement dite.
2.1. Documentation
La documentation permet de collecter des données. Il s’agit ici de faire la bibliographie et la webographie. L’idée est de récolter les maximum d’information sur, la zone d’étude et des études similaires ayant déjà été conduites dans d’autres régions, voir même dans d’autres pays Pour mieux compléter les informations, nous avons inclus aussi dans cette partie documentation, les entretiens et les discussions informelles. Ils ont été conduits auprès des personnes ressources, telles que les membres des COBA et les responsables administratifs, lors de la descente effectuée sur terrain. Ensuite, avant la descente sur terrain, une discussion avec les responsables au sein du WWF a été, d’une certaine manière, indispensable afin de définir les paramètres qui vont servir de pilier à la conception des modèles.
2.2. Cartographie et traitement d’image satellite
Afin de mieux comprendre préalablement l’utilisation de l’espace dans la zone d’étude, nous avons élaboré différentes cartes d’occupations du sol. Les cartes ont été obtenues par traitement des images satellites LANDSAT 2005 (cf. Annexe 7, photo 13). Les images ont été traitées en considération de leur valeur radiométrique pour obtenir une classification supervisée. Les logiciels utilisés sont Idrisi, Arcview 3.2 et Mapinfo. Ces logiciels ont chacun leurs caractéristiques, parfois pareilles, parfois complémentaires. Nous avons exploité les caractéristiques ou les particularités qui nous permettaient à la fois de traiter les images et les données en notre possession et, d’atteindre les objectifs fixés. 2
2.3. Modélisation
a. Définition d’un modèle
Un modèle est une représentation, visant une ressemblance suffisante, de la réalité. Il est donc un outil très important pour la compréhension d’une réalité. Il existe plusieurs types de modèle : les maquettes, les modèles réduits, les prototypes, les simulations de nature prédictive ou diagnostique (les modèles statistiques, les modèles numériques ou analytiques, les modèles stochastiques ou aléatoires,…), etc.
b. La modélisation pour la zone d’étude
D’une manière générale, les types de modèles que nous choisissons doivent relater les objectifs qui ont déjà été fixés à l’avance (voir la partie introduction). De ce fait, la modélisation ici concerne surtout la couverture forestière dans le Corridor, et plus particulièrement dans les trois Communes d’intervention du WWF, c'est-à-dire Nosifeno, Maliorano et Andranolalina. Cette modélisation sera rattachée avec les contextes du Projet. Elle consiste donc à simuler la couverture forestière en considérant différents hypothèses et paramètres. De plus, afin de prédire l’utilisation future adéquate de l’espace, il est nécessaire de produire un modèle qui représente la forme brute des reliefs. Ceci permet également de mieux visionner le milieu avant d’entreprendre certaines décisions qui se rattachent à son développement.
c. La nécessité de la modélisation
La modélisation permet de comprendre le comportement de la réalité à travers le modèle choisi et par le biais de techniques de modélisation bien appropriées. Avoir recours à la modélisation permet de simplifier le travail à effectuer en éliminant les détails difficiles à reproduire tout en se concentrant les données disponibles sur une localité donnée et de faire ensuite une extrapolation sur une zone plus grande.
d. Les différentes étapes
Numérisation des données : Pour le développement d’un Modèle Numérique de terrain, il a fallu faire la numérisation des courbes de niveau de la zone concernée. Une carte topographique à 1/100 000 avec les courbes de niveau équidistantes de 25 m a servi de base dans cette numérisation.
Modélisation mathématique : Une fois les analyses sur une localité finalisée, des équations mathématiques sont développées pour une extrapolation des analyses sur une zone plus grande.
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Dans ce contexte, cette modélisation mathématique est associée au traitement SIG. Nous avons utilisé une suite temporelle. Ceci a permis de faire une simulation de l’évolution de la couverture forestière du corridor dans les sites d’intervention du WWF.
Les sites ayant fait l’objet, sont : les communes rurales de Nosifeno, de Maliorano et d’Andranolalina, dans le district de Midongy du Sud, selon trois cas se rapportant au projet, à savoir : d’abord le cas où le projet n’existait pas, ensuite celui où il existe jusqu’en 2020 et enfin celui où le projet s’arrête en 2010.
Traitement SIG : Les traitements de données du SIG permettent entre autres de déterminer les caractéristiques d’une localité plus grande en vue d’une éventuelle initiative d’aménagement.
En résumé, la figure 1 ci-après montre les étapes de l’étude qui a été menée, que ce soit à Antananarivo ou à Midongy du Sud.
Formation en Télédétection et en SIG Etude bibliographique et
Etude avec le responsable du WWF des différents paramètres nécessaires webographique pour la modélisation
Classification des occupations du sol dans le corridor forestier de Midongy par traitement de l’image satellite (LANDSAT) correspondant sous les logiciels Première partie qui s’est partie Première déroulée à Antananarivo déroulée à Antananarivo Idrisi, ArcView et Mapinfo.
- Vérification de la cohérence des données collectées à Antananarivo avec la Etude bibliographique réalité sur terrain; - Discussion des différents paramètres nécessaires pour la modélisation avec le chef de projet de Midongy du Sud; - Rencontre avec les personnes ressources (Chef de district, Maire, Chef fokontany, Chef quartier, COBA);
Midongy du Sud Midongy du Sud - Formation des agents du WWF à Midongy sur l’intégration des données GPS dans Arcview. Deuxième partie qui s’est déroulée à déroulée qui s’est partie Deuxième
- Structuration générale des bases de données avec des commentaires ; - Analyse des données par l’utilisation des logiciels de SIG et de télédétection ; - Elaboration des cartes d’occupation du sol ; - Elaboration des cartes de zonage des terroirs déjà gérés ou à transférer aux Etude bibliographiqueEtude et COBA. webographique qui s’est déroulée à déroulée qui s’est
Echange avec les autres stagiaires qui sont en charge de la modélisation dans les autres parties du corridor basées à Ivohibe, Vondrozo et Ankarimbelo Antananarivo Antananarivo
Etude des méthodes de modélisation appropriée au cas du corridor forestier de Midongy du sud. Troisième partie partie partie Troisième
Rédaction du présent Mémoire
4 Figure 1 : Schématisation de l’approche adoptée
3. Localisation de la zone d’étude
3.1. Contexte Géographique
3.1.1. Localisation générale
Situé dans la province de Fianarantsoa, plus précisément dans la région Atsimo-Atsinanana, le district de Midongy du Sud est délimité au Nord par le district d’Ivohibe ; au Sud par le district de Befotaka- Sud ; à l’Est par le district de Vangaindrano et à l’Ouest par le district d’Iakora. Il comprend six communes rurales, à savoir : Soakibany, Ivondro, Andranolalina, Maliorano, Nosifeno et Ankazovelo dont Nosifeno est le chef lieu. Il se trouve à une distance de 857 km d’Antananarivo dont 738 bitumées et 119 en terre, à 486 km de Fianarantsoa et à 92 km de Vangaindrano. D’Antananarivo, il faut suivre la RN7 jusqu’à Alakamisin’Amboimahy de Fianarantsoa, passer ensuite le long de la RN 45 menant à Vohiparara, et , de là, il faut poursuivre par la Carte 1 : Localisation du District de Midongy du Sud RN 25 afin d’accéder à Irondro, puis, la RN 12 mène à Vangaindrano qui est reliée à la RIP 9 en destination de Midongy du Sud.
En termes de superficie, le District de Midongy du Sud s’étale sur 268 900 ha. Une autre particularité de la zone est qu’elle est traversée par le tropique du Capricorne.
3.1.2. Relief
La ligne de crête Nord-Sud de la falaise forme des barrières naturelles séparant le district de Midongy du Sud au district de Vangaindrano. Elle constitue un gradin intermédiaire pour constituer à l’Ouest, un relief montagneux
Photo 1 : Aperçu de la forme de relief dans le corridor 5
des Hautes terres, à vallées abruptes, fortement encaissées, avec le long couloir d’Andranolalina- Ivondro. En effet, la zone présente un relief montagneux à forte pente et de vastes plaines entrecoupées de bas-fond.
3.1.3. Climat
Le climat dans le District de Midongy du Sud s’apparente à la fois au climat des hautes terres et à celui de la Côte Est ; il est du type Tropical humide de montagne avec un hiver frais dû à l’altitude. Le District présente une pluviométrie élevée et les moyennes annuelles des précipitations enregistrées sont de 1723 mm (source : Le District de Midongy du Sud, 2009). Il pleut 8 mois sur 12 dans l’année. Ce climat pluvial permet d’avoir des cultures très diversifiées. La saison chaude va d’octobre à avril. Pendant cette période, les pluies sont abondantes et, la température relativement élevée de 14°C à 28°C. De mai à septembre, c’est la saison fraîche ou la température va de 7°C à 20 °C. Ce qui nous donne une température moyenne d’hiver de 14°C (source : Le District de Midongy du Sud, 2009).
3.1.4. Contexte Socio-économique
Le District de Midongy du Sud compte une population au nombre de 48 959 (source : District de Midongy du Sud, 2009) qui est répartie comme indiqué dans la figure 2 suivante.
Ankazovelo Ivondro
Soakibany IVONDRO SOAKIBANY Nosifeno MALIORANO ANDRANOLALINA NOSIFENO ANKAZMaOlioranoVELO
Andranolalina
Figure 2 : Répartition de la population de Midongy du Sud
Il est noté que les zones forestières sont plus peuplées. Cela se remarque par la concentration démographique dans les Communes de Nosifeno, de Maliorano et d’Andranolalina. Le WWF, dans le cadre de ses activités de conservations des forêts et afin de réduire les pressions sur les forêts, a concentré ses efforts dans ces zones périphériques des forêts. 6
Les villages dans les zones forestières sont assez dispersés. La taille moyenne de ménage est de 6 à 7 personnes. La croissance démographique, dans la zone de Midongy du Sud est de 2,8 avec une espérance de vie est de 45 ans (source : District de Midongy du Sud).
La population dans ce District est une population cosmopolite pour la simple raison que différentes ethnies y sont représentées. Néanmoins, les Antaisaka et les Bara Zafimandoboky sont celles qui dominent. Dans cette société traditionnelle, chacune des deux principales ethnies se divise en clans ayant à sa tête le roi ou « Mpanjaka ». Le clan est à son tour formé de lignages dont chacun est dirigé par un Chef appelé localement « Lonaky ». Le « lonaky » désigne à la fois le lignage et le chef de lignage. Le « Lonaky » détient le pouvoir traditionnel au sein de la communauté villageoise. Le « Lonaky » est incontournable dans la prise de décision dans le village. La société est ainsi organisée par une structure hiérarchique basée sur une gérontocratique traditionnelle.
En termes d’activités génératrices de revenu, la population survit par le biais des activités agronomiques telles que l’agriculture, l’élevage et la pêche. Ce sont les principales sources de revenu de la population de Midongy du Sud. De la sorte, l’économie de la région est basée sur l’agriculture telle que le riz, le haricot blanc, l’arachide, le manioc, la patate douce et le café. Toutefois, d’autres pratiques comme la Photo 2 : Décorticage des semences de café par un agent (à gauche) du cueillette et la chasse y sont pratiquées et leur sont tout de WWF et un agent du cantonnement (à droite) même capital puisque leur survie en dépend. En d’autres termes, la population vit au dépend des ressources naturelles (sol, eau, forêt). En outre, il faut noter que la région présente une forte potentialité en ressources alimentaires aquatiques et une très grande superficie de terrain favorable à l’agriculture. Il est toutefois noté que toutes les ressources ne sont pas encore exploitées à fond de manière rationnelle.
4. Résultats et discussions
4.1. Les cartes d’occupations des sols
Les traitements des images satellites ont permis de sortir la carte d’occupation des sols du District de Midongy du Sud. Cette carte est présentée ci- après.
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Carte 2 : Occupations du sol dans le district de Midongy du Sud
Comme le WWF intervient actuellement dans trois communes du district de Midongy du Sud, ce sont ces trois Communes qui ont été étudiées en priorité. A partir des traitements des images satellites, les caractéristiques des occupations du sol de ces trois communes sont présentées dans les sous chapitres suivants. Chaque carte sera suivie d’un tableau représentant
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les superficies de chaque occupation des sols.
4.1.1. Les occupations des sols dans la Commune Rurale de Nosifeno
La carte suivante représente les occupations des sols dans la Commune de Nosifeno
Carte 3 : Occupations des sols dans la Commune Rurale de Nosifeno
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Pour une meilleure caractérisation de chaque unité, le tableau suivant est donné.
Tableau 1 : Caractéristiques des occupations du sol de la commune rurale de Nosifeno
Classification Superficies (ha) Pourcentage (%) Forêt primaire 20 401,71 64,16 Forêt secondaire 4 623,97 14,54 Jachère/Savane arborée 3 153,56 9,91 Marécages et Rizières 1 556,69 4,89 Mosaïque de cultures 343,87 1,08 Réseau hydrographique 40,14 0,12 Prairie herbeuse 77,06 0,24 Sol nu 42,22 0,13 Zone de culture / Zone de 1555,68 4,89 Reboisement Superficie de la CR Nosifeno 31 794,9 100
Ce tableau montre que les forêts en général (forêt primaire et secondaire) occupent une place importante dans la commune (78 % de sa superficie).
4.1.2. Les occupations des sols dans la Commune Rurale de Maliorano
La carte 4 représente les occupations des sols dans la Commune de Maliorano. Pour une meilleure caractérisation de chaque unité, le tableau suivant est donné. Tableau 2 : Caractéristiques des occupations du sol de la commune rurale de Maliorano
Classification Superficies (ha) Pourcentage (%) Forêt primaire 19 885,74 44,71 Forêt secondaire 8 987,64 20,2083 Jachère/Savane arborée 6694,08 15,0514 Marécages et Rizières 2115,50 4,7566 Mosaïque de cultures 122,40 0,2752 Réseau hydrographique 351,69 0,7908 Prairie herbeuse 477,52 1,0737 Sol nu 633,84 1,4252 Zone de culture / Zone de 5 206,49 11,7066 Reboisement Superficie de la CR Maliorano 44 474,92 100
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Le tableau 2 montre que les forêts en général (forêt primaire et secondaire) occupent une place importante dans la commune (64 % de sa superficie).
Carte 4 : Occupation du sol de la commune rurale de Maliorano
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4.1.3. Les occupations des sols dans la Commune Rurale d’Andranolalina
La carte suivante représente les occupations des sols dans la Commune de Andranolalina
Carte 5 : Occupations des sols dans la Commune Rurale d’Andranolalina 12
Pour une meilleure caractérisation de chaque unité, le tableau suivant est donné.
Tableau 3 : Caractéristiques des occupations du sol de la commune rurale d’Andranolalina
Classification Superficies (ha) Pourcentage (%) Forêt primaire 18806,91 55,02 Forêt secondaire 5296,46 15,49 Jachère/Savane arborée 3394,23 9,93 Marécages et Rizières 783,82 2,29 Mosaïque de cultures 96,98 0,28 Réseau hydrographique 268,49 0,79 Prairie herbeuse 839,54 2,46 Sol nu 30,92 0,09 Zone de culture / Zone de 4665,07 13,65 Reboisement Superficie de la CR Andranolalina 34182,42 100
Ce tableau montre que les forêts en général (forêt primaire et secondaire) occupent une place importante dans la commune (70 % de sa superficie).
Ces trois communes d’intervention sont importantes pour le WWF du fait des pourcentages de forêts élevés dans chaque Commune. Il est vrai que le WWF ne pourra pas influencer toute la population de chaque Commune pour gérer les forêts. C’est pour cette raison qu’il a travaillé avec les Communautés de Bases (COBA). Ces COBA, en acceptant de gérer les forêts avoisinantes, deviennent ainsi des exemples pour les autres populations des Communes pour une gestion durable des forêts (pas de cultures sur brulis en forêt naturelle, application des méthodes culturales améliorées pour augmenter les productions agricoles, etc.). Jusqu’à maintenant, dans les trois communes d’intervention du WWF, 14 COBA ont été créées dont neuf ont déjà reçus des contrats de gestion des forêts. Les cinq autres attendent encore l’officialisation (signature) de leurs contrats. Néanmoins, comme les COBA sont déjà reconnus officiellement en tant qu’association, leur comité de gestion (COGE) a déjà été mis en place et, assure informellement leurs tâches de gestionnaire des ressources forestières dans leurs terroirs.
Pour les COBA avec lesquelles il y a déjà eu des transferts de gestion, des plans d’aménagements avec des zonages de leurs terroirs ont été développés et mis en œuvre avec le
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WWF (cf. Annexe 8). En bref, pour chaque Commune, les superficies réelles des forêts qui se trouvent maintenant sous le contrôle de chaque COBA sont encore inférieures à celles représentées dans chaque tableau précédemment.
4.2. Modélisation de la partie du corridor dans la commune de Maliorano par l’élaboration d’un MNT
Au départ, l’ambition de cette étude a été de développer un modèle pour l’ensemble du Corridor Midongy-Vondrozo, en se basant sur les modèles des trois communes dans lesquelles le WWF travaille. Toutefois, la non disponibilité des données déjà numérisées pour les Communes ne l’a pas permis. En effet, il a fallu numériser à la main ces courbes de niveau et, le temps imparti pour la réalisation de ce mémoire ne permettait pas de le faire à l’échelle du corridor. Seule la modélisation et, les études des cas spécifiques de Maliorano sont développées.
En effet, l’élaboration du MNT est un processus long, car la vectorisation des courbes de niveaux demande beaucoup de temps. La précision est importante car plus on digitalise de courbes de niveau, plus la précision du modelé numérique sera importante.
4.2.1. Définition
Un Modèle Numérique de Terrain (MNT), est une carte indiquant la forme brute de terrain, sans construction ni végétation. Il correspond donc à une schématisation du modelé de la région étudiée. Un MNT est donc une modélisation informatique du relief. L’ensemble des points de la carte établie, correspond à une altitude permettant de travailler sur un modèle surfacique numérique.
Un MNT est utile pour toute tentative d’aménagement car le modèle informe sur de nombreuses données dérivées (pente, indice de Zimmermann2,…) que l’on pourrait utiliser dans la prise de décision sur le type d’aménagement approprié dans la zone d’étude. La conception du MNT est ainsi utile pour une meilleure vue d’ensemble de la zone avec ses atouts et contraintes en termes de relief.
4.2.2. Etablissement d’un MNT pour la Commune rurale de Maliorano
A partir de la numérisation des courbes de niveau sur Arcview3.2 sur la base d’une carte topographique au 1/100000, on a pu obtenir un MNT (cf. Cartes 6, 7, et carte A10-1).
2 Indice morphopaysage, basé sur des statistiques de voisinage en mode pixel. Cet indice couple des caractéristiques de pente et de topographie, selon un découpage en 5 classes : plateau, haut versant, versant, bas versants, vallée.
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Carte 6 : Le MNT de l’élévation pour la commune rurale de Maliorano
Les données issues de cette classification permettent d’obtenir la classification des pentes dans la commune de Maliorano. La classification des pentes issues des résultats de traitement du MNT précédentes, sous le logiciel Arcview3.2, aboutit à l’obtention de la carte de pente ci après (cf. carte 7) grâce à la conversion des fichiers raster en fichiers vecteurs. Le tableau 4 suivant est associé à la carte 7 (voir aussi Annexe 10), et contient l’étendue des classes de pente dans la commune de Maliorano.
Tableau 4 : Catégorisation des pentes de la commune de Maliorano
Pente (%) > 25 13 – 25 0 – 12 Surface en ha 13 387,71 13 998,04 17 087,40
Les catégories de pente représentée dans ce tableau sont classées selon différentes couleurs dans la carte suivante.
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Carte 7 : Le MNT des pentes de la commune rurale de Maliorano
Les données issues des cartes et tableaux montrent que la superficie des terrains avec des pentes où l’on peut cultiver sans faire des aménagement pour la défense et restauration des sols selon les lois (<12 %) occupent quand même une superficie importante dans la Commune ( 38% ou 17 087 ha). Avec une technique adéquate pour la production agricole, les populations pourraient satisfaire leur besoin alimentaire sans trop de problèmes. Ce qui n’est pas encore le cas, car les Antaisaka, ne sont pas encore habitués à aménager les bas fonds, et ne maitrisent pas encore la technologie nécessaire pour le faire.
4.2.3. Modélisation de l’évolution de la déforestation dans le Corridor au cours du temps à l’aide d’une suite numérique
Pour le WWF, un des objectifs est aussi de réduire le taux de déforestation dans chaque localité où il travaille sinon le sous tendre vers zéro. Dans ce contexte, nous allons essayer avec les données disponibles de faire une modélisation de l’évolution de cette déforestation.
Pour ce sous chapitre, quelques notions mathématiques sont ainsi développées pour faciliter la compréhension de la modélisation.
La démarche en question ici nous permettra d’appréhender une méthode afin de prédire et d’évaluer l’extension ou les risques de régression de la superficie de la forêt constituant le corridor.
Supposons ainsi que l’état initial serait .
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Considérons une suite , N, désignant la superficie de la forêt dans le corridor à l’instant .
Nous allons aussi considérer deux paramètres : le taux de boisement et taux de déforestation, qui sont les principaux fondements de l’évolution de la forêt. En effet, la dynamique de la conservation de la forêt repose sur le taux de boisement et, le taux de déboisement ou taux de déforestation.
Remarques : Î Le taux de boisement englobe le taux de restauration forestière et le taux de régénération naturelle. Toutefois, le taux de régénération naturelle est supposé nul car les données de bases n’existent pas. Les régénérations naturelles sont aussi difficilement tracables à travers les images satellites.
Î Le taux de déforestation est donné par les données sur les cultures sur brûlis. Les coupes relatives aux usages traditionnelles, sont négligées car elles sont effectuées selon un plan d’aménagement défini à l’avance et avec la délivrance de permis de coupes. Elles ne causent pas ainsi une déforestation.
Notation : Soient B le taux de boisement, D le taux de déboisement ou de déforestation, r le taux de restauration et v le taux de tavy.
Donc, il en résulte que :