UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES DEPARTEMENT ELEVAGE Promotion FITSINJO : 2001 – 2006

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES EN VUE DE L’OBTENTION DE DIPLOME D’INGENIEUR AGRONOME

POUR UNE MEILLEURE RELANCE DE L’ELEVAGE DE

ZEBUS DANS LE DISTRICT D’ Région SOFIA

Présenté par : RAMAHAVERIAVONA Jean Erricko 06 Août 2007

Devant le jury composé de :

Président : Ph.D RABEARIMISA Rivo Nirina Tuteur : Dr RAKOTOZANDRINY Jean de Neupomuscène Examinateur : Dr RANAIVOSON Andrianasolo Examinateur : Dr RANDRIANARIVELOSEHENO Arsène

REMERCIEMENTS

Le Présent Mémoire a pu être mené à terme grâce à ceux qui, par leurs appuis, leur bonne volonté, leurs conseils et enseignements, leurs soutiens financiers et moraux, nous ont aidé. Nous adressons ici nos vifs remerciements :

• DIEU qui, par son immense grâce, nous a donné la force nécessaire tout au long de cette étude. Nous lui rendons ici le plus respectueux des hommages du plus profond de notre âme.

• Monsieur RABEARIMISA Rivo Nirina, Ph. D en Alimentation animale, Maître de conférences, Enseignant chercheur à l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques. Malgré vos multiples obligations, vous nous faites l’honneur de présider cette soutenance de Mémoire de fin d’étude. Veuillez trouver ici l’expression de nos respects les plus sincères.

• Monsieur RAKOTOZANDRINY Jean de Neupomuscène, Docteur d’Etat ès-Sciences Naturelles, Docteur IIIème cycle en Sciences Biologiques Appliquées, Professeur Titulaire, Chef de Département ELEVAGE à l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques. Vous acceptez de nous guider dans la réalisation de ce Mémoire de fin d’étude et d’être notre tuteur. Vos précieux appuis et conseils nous ont beaucoup aidés dans l’accomplissement de ce travail. Soyez assuré de notre profonde gratitude.

• Monsieur RANAIVOSON Andrianasolo, Docteur ès Science Biologique, Docteur Vétérinaire, Enseignant à l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques au Département ELEVAGE. Votre présence parmi notre jury est un honneur auquel nous sommes sensibles. Veuillez accepter nos sincères remerciements pour l’honneur que vous nous faites.

• Monsieur RANDRIANARIVELOSEHENO Arsène, Docteur en Sciences Agronomiques, Maître de conférence, Enseignant chercheur à l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques. Vous avez accepté d’assiéger parmi les membres de jury. Veuillez accepter notre profonde gratitude.

Nous tenons également à adresser nos sincères remerciements :

• A toute l’équipe de la Région SOFIA.

• A toute l’équipe de la Direction Régionale du Développement Rural de la Région SOFIA.

• A tout le personnel enseignant et administratif de l’ESSA et du Département ELEVAGE.

• A tout les responsables des Bibliothèques, des Centres de documentation et des Institutions

publiques et privées du domaine de recherche scientifiques et techniques.

• A tous les éleveurs du District d’Antsohihy.

• A toute notre famille, en particulier nos parents, et tous nos amis.

MERCI INFINIMENT !!!

i

SOMMAIRE

LISTE DES CARTES ...... iv LISTE DES FIGURES ...... iv LISTE DES PHOTOS ...... v LISTE DES TABLEAUX ...... v LISTE DES ANNEXES ...... v LISTE DES ACRONYMES ...... vi RESUME

INTRODUCTION ...... 1

CHAPITRE I: GENERALITES ...... 3

1. Présentation du milieu d’étude...... 3

1.1. Milieu physique ...... 3 1.1.1. Localisation géographique ...... 3 1.1.2. Historique du District ...... 3 1.1.3. Subdivision administrative ...... 4 1.1.4. Climat ...... 4 1.1.5. Relief ...... 5 1.1.6. Hydrographie ...... 5 1.1.7. Sols ...... 6 1.2. Milieu biologique ...... 6 1.3. Milieu humain ...... 6 1.3.1. Composition ethnique ...... 6 1.3.2. Mouvements migratoires ...... 7 1.4. Activités agricoles ...... 8 1.4.1. Agriculture ...... 8 1.4.2. Elevage ...... 10 1.4.3. Pêche et ressources halieutiques ...... 11 1.4.4. Foresterie ...... 11

2. Caractéristique de la race étudiée ...... 12

2.1. Caractéristique de la race étudiée ...... 12 2.2. Comportement ...... 12 2.3. Reproduction ...... 13 2.4. Système d’élevage ...... 13

i

CHAPITRE II : MATERIELS ET METHODES ADOPTEES ...... 15 1. Cartographie ...... 15

2. Enquêtes ...... 15

2.1. Elaboration des questionnaires ...... 16 2.2. Echantillonnage ...... 16

3. Observation directe ...... 16

4. Exploitation des données ...... 17

5. Limites du travail ...... 17

CHAPITRE III : ETAT DES LIEUX DE L’ELEVAGE DE ZEBUS DANS LE DISTRICT D’ANTSOHIHY ...... 18 1. Situation actuelle de l’élevage...... 18

1.1. Cheptel bovin dans le District ...... 18 1.1.1. Evolution de l’effectif ...... 19 1.1.2. Situation générale dans chaque Commune ...... 19 1.2. Techniques et conduites d’élevage ...... 20 1.2.1. Répartition du cheptel dans l’ensemble de l’échantillon ...... 20 1.2.2. Caractéristiques du cheptel ...... 21 1.2.3. Mode d’acquisition du troupeau ...... 21 1.2.4. Conduite d’élevage ...... 22 1.2.5. Aspect du parc à bœufs ...... 26 1.2.6. Aspect alimentaire ...... 29 1.2.7. Etat d’abreuvement ...... 33 1.2.8. Reproduction ...... 34 1.2.9. Pathologie du troupeau ...... 37 2.1. Aspect social de l’élevage bovin ...... 40 2.1.1. Rôle de l’élevage dans la société ...... 40 2.1.2. Tranche d’âge des éleveurs ...... 42 2.2. Aspect économique de l’élevage ...... 42 2.2.1. Appréciation des éleveurs ...... 42 2.2.2. Vente des bovins sur pied ...... 43 2.2.3. Principaux produits d’élevage ...... 47 2.2.4. Sous-produits d’élevage...... 50 2.2.5. Investissement ...... 51

ii

CHAPITRE IV : POUR UN BON DEVELOPPEMENT DE L’ELEVAGE DE ZEBUS DANS LE DISTRICT D’ANTSOHIHY ...... 52 1. Problèmes d'élevage de zébus ...... 52

2. Stratégies d’amélioration proposées ...... 54

CONCLUSION ...... 60

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

REFERENCES WEBLIOGRAPHIQUES

iii

LISTE DES CARTES

Carte n° 1 : Localisation du District d’Antsohihy ...... 4 Carte n° 2 : Carte d’élevage dans la Région SOFIA ...... 18 Carte n° 3 : Destination de vente vers d’autres Régions ...... 45

LISTE DES FIGURES

Figure n°1: Evolution de l’effectif des bovins du District ...... 19 Figure n°2: Effectif du troupeau dans les huit Communes échantillons du District ...... 20 Figure n°3: Répartition de zébus dans l’ensemble de l’échantillon ...... 21 Figure n°4: Mode d’acquisition du troupeau ...... 22 Figure n°5: Proportion des animaux en fonction de leur stade physiologique et de leur mode de conduite ...... 23 Figure n°6: Types de gardiennage du troupeau ...... 25 Figure n°7: Mode d’acquisition des matériaux de construction du parc ...... 28 Figure n°8: Types de main d’œuvre employée pour la fabrication du parc ...... 28 Figure n°9: Disponibilités alimentaires du troupeau ...... 30 Figure n°10: Distance séparant le village du pâturage et du point d’abreuvement ...... 31 Figure n°11: Durée de pâture quotidienne...... 32 Figure n°12: Critères de sélection du troupeau ...... 35 Figure n°13: Origine du mâle reproducteur...... 36 Figure n°14: Proportion des mâles et des femelles ...... 36 Figure n°15: Période de vêlage des femelles ...... 37 Figure n°16: Place de l’élevage par rapport aux autres activités ...... 40 Figure n°17: Tranche d’âge des éleveurs ...... 42 Figure n°18: Raisons de vente des animaux ...... 43 Figure n°19: Circuit de commercialisation des animaux ...... 44 Figure n°20: Destination de vente des animaux ...... 46 Figure n°21: Principales destinations du lait produit ...... 48 Figure n°22: Sous-produits d’élevage ...... 50 Figure n°23: Avis des éleveurs pour l’investissement en élevage...... 51 Figure n°24: Arbre des problèmes d’élevage de zébus du District d’Antsohihy ...... 53

iv

LISTE DES PHOTOS

Photo n°1: Conduite collective du troupeau ...... 24 Photo n°2: Conduite séparée d’un reproducteur ...... 24 Photo n°3: Bouvier avec le troupeau ...... 26 Photo n°4: Parc à bœufs traditionnel ...... 27 Photo n°5: Pâturage sur les rizières ...... 31 Photo n°6: Abreuvement dans les lacs ...... 34 Photo n°7: Foie lésé par la douve géante ...... 38 Photo n°8: Têtes de zébus devant un tombeau Tsimihety ...... 41 Photo n°9: Abattage d’un zébu lors d’un rite villageois ...... 41 Photo n°10: Paire de zébus tirant une charrette ...... 43 Photo n°11: Bœufs destinés à l’abattage pour la production de viande ...... 48 Photo n°12: Collecte du lait dans la Commune Rurale d’ ...... 49

LISTE DES TABLEAUX

Tableau n°1 : Composition ethnique du District d’Antsohihy ...... 7 Tableau n°2 : Effectif d’éleveurs enquêtés dans chaque Commune choisie ...... 16 Tableau n°3 : Principales pathologies dominantes ...... 38 Tableau n°4 : Principaux objectifs à atteindre pour la relance de l’élevage de zébus ...... 54

LISTE DES ANNEXES Annexe n°1: Effectif des bovins dans 22 Régions de et proportion des mâles et femelles .. I Annexe n°2: Effectif du cheptel bovin dans la Région SOFIA ...... I Annexe n°3: Douze Communes Rurales du District d’Antsohihy avec leur superficie ...... II Annexe n°4: Liste des Districts dans la Région SOFIA et nombre de Communes ...... II Annexe n°5: Nombre de population dans les 12 Communes Rurales du District ...... II Annexe n°6: Liste des filières existantes dans la Région SOFIA...... III Annexe n°7: Valeurs bouchères comparées du Zébu Malagasy et du Métis Brahman ...... V Annexe n°8: Questionnaire ...... I Annexe n°9: Liste des Communes échantillons ...... IV Annexe n°10: Effectif des bovins du District ...... X Annexe n°11: Nombre des éleveurs enquêtés et des animaux dans chaque Commune choisie ...... XI Annexe n°12: Nombre de vol de bœufs recensé ...... XII

v

LISTE DES ACRONYMES

CENRADERU : Centre National de Recherches Appliquées pour le Développement Rural CGF : Compagnie Générale Frigorifique CIREEF : Circonscription de l’Environnement, des Eaux et Forêts CIRAD : Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement CV : Cheval Vapeur DAS : Détachement Autonome de Sécurité DRDR : Direction Régionale de Développement Rural ESSA : Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques FIB : Fiches Individuelles des Bovidés FIFAMANOR : Fiompiana Fambolena Malagasy Norveziana GRET : Groupe de Recherche et d’Echange Technologique GSDM : Groupement de Semi Direct de Madagascar IEC : Information Education Communication IEMVPT : Institut d’Elevage et de Médecine Vétérinaire des Pays Tropicaux INSTAT : Institut National de la Statistique MAEP : Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche ONG : Organisation Non Gouvernementale PCD: Plan Communal de Développement PIB : Produit Intérieur Brut PRDR : Plan Régional de Développement Rural PRD : Plan Régional de Développement UPDR : Unité de Pilotage de Développement Régional

vi

RESUME

Ce travail réalisé dans la Région SOFIA, plus précisément dans le District d’Antsohihy se focalise sur l’élevage de zébus malagasy : Bos indicus . Cette espèce fait partie de l’espèce bovine la plus élevée à Madagascar. Cette étude est axée sur cette espèce en raison de son utilité sur la société, sur l’économie malgache et en raison de l’importance des problèmes qui pèsent sur son élevage. La finalité de cette étude est donc de proposer une stratégie pour relancer son élevage.

Pour cela, la méthodologie adoptée réunit la bibliographie, la cartographie, les observations directes et les enquêtes auprès des éleveurs concernés.

Les résultats obtenus à partir des données recueillies révèlent que les problèmes affectant cet élevage sont relativement importants. En fait, le problème le plus marquant est le vol de bœufs qui suit une rythme exponentiel.

Une stratégie de relance est proposer pour remédier la diminution de l’effectif du cheptel du District d’Antsohihy. Elle comporte les objectifs à atteindre avec les résultats attendus, suivies des activités à entreprendre, de l’échéance de réalisation et des indicateurs de vérification.

Mots clés : Madagascar, Région SOFIA, District d’Antsohihy, élevage de zébus malagasy, espèce bovine, Bos indicus , vol de bœufs, stratégie de relance.

iv Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

INTRODUCTION

Madagascar, île dans le Sud Ouest de l’Océan Indien, possède une énorme potentialité en matière d’élevage. En effet, l’élevage intéresse 72% des ménages ruraux malgaches que ce soit de basse-cour ou de gros bétail. Il constitue aussi une source de revenu pour plus de 25% de la population rurale (RALISON, 2003).

Pour la population malgache, différentes espèces à savoir : bovine, porcine, ovine, caprine, volailles, poisson et diverses crustacés sont sujettes à l’élevage. L’île de Madagascar est surtout réputé pour son cheptel bovin estimé à 10.134.000 têtes en 2001 et représentant un capital moyen évalué à 600 millions de dollars (MAEP, 2004). L’élevage bovin représente 9% du PIB national en 2002 et correspond à 30% du PIB agricole (ANDRIANARISOA, 2002).

85% des animaux d’élevage bovin sont constitués de zébus malagasy (MAEP, 2004). L’un des objectifs majeurs des éleveurs malgaches est la production de viande. De plus, pour fournir de la viande en quantité et en qualité, la filière bovine emporte par rapport aux autres espèces. En effet, sur une consommation en viande de 20,06kg/hab./an, la proportion en viande bovine est de 14,65kg soit 73% de la consommation totale (RIBOT, 1984). De plus, elle fournit plus de 75% de protéine alimentaire (RAMASY, 1993). En plus de sa vocation alimentaire, l’élevage bovin a aussi une grande importance dans la vie socio-économique de toutes les ethnies des 22 Régions de l’île.

La Région SOFIA est une région à vocation agropastorale importante. Favorisé par sa vaste étendue, sa position topographique et son climat, l’élevage bovin occupe une place importante. Après la Région SUD OUEST, elle détient la 2ème place avec 1.094.979 têtes de bovins soit 12% du cheptel national (MAEP, 2004). De plus, la filière ruminants (bovin et petits ruminants) est la 3 ème filière porteuse de la Région et la 1 ère filière porteuse en matière d’élevage (PRDR, 2006).

Durant ce travail, le milieu d’étude se trouve dans le District d’Antsohihy qui est le chef-lieu de la Région SOFIA. En 2005, il possède 101.094 têtes de zébus (Service Régional de l’Elevage, 2006), soit 9,23% du total régional.

Semblablement aux autres ethnies de Madagascar, l’ethnie Tsimihety du District tire beaucoup de profit sur l’élevage de zébus. Par conséquent, il a une place importante dans la vie de la population de la région d’étude. Cependant, cet élevage bovin rencontre des sérieuses difficultés qui méritent d’être identifiées. En effet, divers problèmes d’ordre technique, d’ordre social et d’ordre économique pèsent sur cette importante filière. Comme les pressions et les menaces sur cet élevage sont très élevées, par conséquent, il est indispensable de trouver des alternatives adéquates, acceptables et viables pour relancer et mettre au premier rang cet atout régional.

1 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

Donc, cette étude intitulée : « Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA » se propose d’établir l’état des lieux de l’élevage de zébus et de proposer des stratégies en vue d’un bon développement de cet élevage dans le District d’Antsohihy.

Pour ce faire, elle met en exergue les différentes parties suivantes :

• La zone d’étude et ses caractéristiques ;

• L’état des lieux de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy; et

• Les stratégies de relance pour un bon développement de l’élevage de zébus.

2 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

Chapitre I: GENERALITES

1. Présentat ion du milieu d’étude

1.1. Milieu physique

1.1.1. Localisation géographique

Les données concernant la Région SOFIA, ainsi que le District d’Antsohihy sont généralement tirées de la Monographie de la Région SOFIA élaborée par le Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche en 2003 et du Plan Régional de Développement élaboré en 2006.

La Région SOFIA se trouve sur la côte Nord-ouest de Madagascar. Elle constitue un vaste territoire couvrant une superficie de 52.504 Km² soit à peu près 8,5% de la Grande Ile (cf. Carte n°1).

La Région est délimitée par les Régions :

• SAVA et DIANA au nord ;

• ANALANJIROFO et ALAOTRA MANGORO à l’est ;

• BETSIBOKA au sud ;

• BOENY au sud-ouest ; et

• par le canal de Mozambique à l’ouest.

Le milieu d’étude se trouve dans le District d’Antsohihy, situé dans la Région SOFIA (Nord- Ouest) et est le chef-lieu régional. Il se trouve à 440 Km environ de Mahajanga, sur la RN6 allant vers Antsiranana. Il se situe à une Latitude Sud de 14°55, et une Longitude Est de 47°57. Il est composé de 12 Communes Rurales (cf. Annexe n°3).

1.1.2. Historique du District

Son appellation d’aujourd’hui vient du nom des arbres « SOHIHY » ( Adina microcephala ) qui poussaient abondamment le long de la rivière Ambavan’Antsohihy traversant la partie nord de la Commune Urbaine d’Antsohihy. Il était le port d’attache de Boanamary, lieu où s’était trouvé la Compagnie Générale Frigorifique de BOANAMARY ou CGF (RAKOTOMAHARO, 1993) d’antan pour expédier les bovidés collectés, d’où le nom d’une certaine rue dans la ville d’Antsohihy : Rue du Boanamary.

3 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

Carte n° 1 : Localisation du District d’Antsohihy

1.1.3. Subdivision administrative

La Région est composée de sept Districts: Antsohihy, , , , Port-Bergé, Befandriana-Nord et et 108 Communes dont cinq urbaines (cinq chefs-lieux des Districts) et 103 rurales (cf. Annexe n°4). Le District de Mandritsara, avec ses 28 Communes, est la plus grande dans la Région et la plus petite est celle de Mampikony, avec seulement dix Communes.

1.1.4. Climat

Le climat est du type semi-humide, caractérisé par deux saisons bien distinctes :

• la saison sèche de Mai à Octobre ; et

• la saison humide de Novembre à Avril.

4 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

a. Pluviométrie

La pluviométrie annuelle se situe entre 1.100 à 1.900 mm. Elle est surtout caractérisée par une forte irrégularité. La saison humide commence en général au mois de Décembre. Les pluies se concentrent sur quatre mois de l’année (de Décembre à Avril). b. Température

La température annuelle moyenne atteint 26°C. c. Vents

La Région est soumise :

• aux vents humides et réguliers de l’alizé, ou « varatraza », qui soufflent en permanence, de direction nord à sud-est, et

• à la mousson ou « talio », vent de direction ouest à est.

1.1.5. Relief

La Région SOFIA met en évidence trois ensembles bien distincts :

• les plateaux gréseux et basaltiques ;

• les plaines qui sont des zones basses, inférieures à 1 000 m d’altitude ; et

• le littoral formé par des plaines côtières, d’une longueur de 450 Km, parsemées de formes volcaniques boisées.

1.1.6. Hydrographie

Le nord-ouest de la Région dispose de vastes bassins hydrologiques favorisant l’écoulement et le déversement des grands fleuves dans le canal de Mozambique. Il est traversé par le fleuve de la Sofia qui prend sa source dans le District de Bealanana.

Le régime hydrologique se caractérise comme suit :

• des crues bien alimentées durant la saison de pluie (décembre à mars) ; et

• d’étiage faible (juillet à octobre).

Les crues sont très abondantes pendant la saison de pluie. Par conséquent, des fleuves débordent et inondent une grande partie des plaines et des baiboho (plaines alluvionnaires). Quelques cours d’eau alimentent les rivières à savoir : la Tsinjomorona, grossie par la Doroa. Le District renferme aussi beaucoup des lacs.

5 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

1.1.7. Sols

La Région présente différents types de sol, entre autres:

• des sols calcimorphes et sols hydromorphes ;

• des sols salés aux embouchures des fleuves ; et

• des sols ferrugineux tropicaux.

1.2. Milieu biologique

La Région SOFIA est réputée par ses couvertures forestières denses. Dans le District d’Antsohihy, la végétation est composée de :

• forêts denses caducifoliées ;

• savanes herbeuses à dominance d’Hyparrhenia rufa ;

• savanes arbustives, parsemées de Bismarckia nobilis ou « satrana »;

• savoka (forêts secondaires après défrichement) ; et

• mangroves à palétuviers aux embouchures des fleuves (la Loza).

La réserve à Aye-aye ( Daubentonia madagascariensis ) se trouve dans la forêt classée de la Commune Rurale d’Anjiamangirana. Les savanes, avec ou sans éléments ligneux, prédominent la superficie de la Commune. Elles sont surtout réservées pour le pâturage des bovidés. Pour ce faire, la pratique du renouvellement de ce pâturage est souvent à l’origine des feux de brousse.

1.3. Milieu humain

La Région SOFIA est classée parmi les sept Régions les plus peuplées de Madagascar. En effet, elle possède 1.000.000 d’habitants, représentant 5,8% de la population malgache, avec une densité de 15,4 habitants au Km².

Cette population est inégalement répartie dans l’ensemble de la Région. La plus forte concentration se trouve à Antsohihy c'est-à-dire dans la capitale régionale avec 21,2 habitants au Km² (cf. Annexe n°5). Elle est formée à 90% de ruraux.

1.3.1. Composition ethnique

C’est une Région formée de plusieurs ethnies. Toutes les ethnies sont présentes avec une forte domination des Tsimihety (cf. Tableau n°1). Au XV ème siècle, les Tsimihety de Mananara se sont immigrés progressivement vers Mandritsara jusqu’à Mampikony en passant à Befandriana, Antsohihy, et Port Bergé pour la recherche de pâturage.

6 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

Tableau n°1 : Composition ethnique du District d’Antsohihy

ETHNIES Tsimihety Hauts-plateaux Sakalava Sud-Est TOTAL

% 69,8 9,7 13,0 7,5 100 Source : PRD, 2006

1.3.2. Mouvements migratoires a. A l’intérieur de la Région

La Région SOFIA est une région à forte mobilité de la population. Elle est dotée de fortes potentialités agro-économiques. Par conséquent, elle fait une zone de colonisation ancienne, d’où une migration interne importante.

Les informations disponibles et utilisables, essentiellement qualitatives, révèlent des flux est- ouest et nord-sud pratiqués par les Tsimihety, ethnie au comportement très mobile et tournée vers les activités agro-pastorales. Depuis quelques décennies, l’expansion Tsimihety se confirme en direction de l’Ouest, là où les Districts d’Antsohihy, de Port-Bergé et de Mampikony sont colonisés par les Tsimihety à plus de 80 %.

La principale mobilité de ces migrants se marque autant par la conquête de nouvelles terres rizicultivables et par la nécessité d’agrandir les terrains de parcours. Il s’agit de migrations définitives. b. A l’extérieur de la Région

En ce qui concerne la migration à l’extérieur de la Région, elle est à la fois une zone de départ et une zone d’accueil des populations ethniquement très variées. Il y a des afflux de migrants essentiellement originaires des Hautes Terres centrales (Betsileo, Merina et Sihanaka), du Sud-est (Antaisaka et Antandroy).

Les apports des immigrés dans cette Région sont marqués, sur le plan dynamique de développement, par l’introduction de leurs spécificités techniques, socio-économiques et culturelles dans un cadre éco-géographique relativement peu différent dont : l’extension des surfaces cultivées, l’introduction des techniques améliorées en matière d’agriculture, la traction animale, et la mécanisation (à un niveau élémentaire).

7 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

1.4. Activités agricoles

1.4.1. Agriculture a. Généralités

La grande diversité de ses ressources naturelles confère à la Région des grandes potentialités agronomiques. Les superficies cultivables représentent 8,1 % de la superficie totale de la Région soit 424.483 ha dont 89.100 ha de Tanety et le reste en rizières. 37,5 % seulement des superficies cultivables sont effectivement mises en valeur.

La riziculture constitue la principale spéculation de la Région avec en moyenne 82,1 % des superficies en cultures vivrières (cf. Annexe n°6). Après le riz, le maïs tient la deuxième place.

Les différents types de culture sont :

i. Cultures vivrières

• Le riz : il occupe la 1 ère place parmi les cultures vivrières. Les modes de culture sont :

∑ la riziculture de bas-fonds et plaines ;

∑ la riziculture de Tanety ; et

∑ le riz de tavy 1.

La riziculture occupe en moyenne 82,1% des superficies en cultures vivrières (PRD, 2006).

ii. Autres cultures vivrières

A part le riz, les autres cultures vivrières sont :

• le manioc : cultivé comme culture d’appoint sur 5,5 % des superficies totales cultivées et 6 % des surfaces cultivées en cultures vivrières ;

• le maïs : occupe la 2 ème place après le riz, la superficie cultivée en maïs représente 10 % des superficies en vivrières et 9 % de l’ensemble des superficies cultivées totales ;

• le haricot : se pratique essentiellement sur les plaines. C’est une activité marginale dans la Région ; et

1 Sur brûlis

8 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

• la patate douce : se cultive en Asara 2 et en Jeby3. La principale production se trouve en Jeby. Les sols alluvionnaires des baiboho 4 conviennent bien à cette culture. Elle est cultivée après le retrait des eaux d’inondation en mi-avril.

Il y a aussi la culture de pomme de terre.

iii. Cultures de rente

Les différentes cultures de rente sont :

• le café : 93 % de la superficie, pratiquée en culture traditionnelle, sans entretien, ni souci de régénération. Il reste une spéculation exclusive des petits paysans à faible rendement ; et

• le poivre, le girofle et la vanille.

iv. Cultures industrielles

Pour les cultures industrielles, il y a :

• le coton : culture de décrue qui est parfaitement adaptée aux caractéristiques hydrologiques et agro-pédologiques des baiboho. Le coton figure parmi les cultures industrielles les plus pratiquées dans la Région ;

• le tabac : culture de décrue également adaptée aux baiboho limoneux. Il figure parmi les plus anciennes cultures industrielles de la Région ;

• l’arachide : activité en déclin. En effet, la superficie couverte par la culture d’arachide n’est que 1.230 hectares soit 0,8 % des superficies totales cultivées et une production de 880 tonnes ; et

• le raphia : source de revenu non négligeable pour les paysans riverains des zones forestières. Mais le problème est le manque de débouchés stables. Par conséquent, cette activité est en nette régression.

A part ces différentes spéculations citées ci-dessus, il y a aussi la plantation de canne à sucre et de cocotiers. Il est à noter que les cultures industrielles occupent 7% des superficies dans la Région SOFIA (PRD, 2006).

v. Cultures maraîchères

Elles sont dominées par la culture d’oignons et de tomates

2 Saison de pluie 3 Contre-saison 4 Plaines alluvionnaires

9 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

vi. Cultures fruitières

Elles sont pratiquées sur 9.047 ha, et largement dominées par les bananes. b. Modes de faire-valoir

Ils sont :

∑ la faisance-valoir directe : mode d’exploitation le plus courant dans la Région, 75 % des paysans sont des propriétaires exploitants ;

∑ le métayage : l’afflux des agriculteurs immigrants venus s’installer dans les riches zones de production a développé le système de métayage. Tous les travaux sont à la charge du métayer. Le partage de la production se fait généralement au 1/3 pour le propriétaire et le reste au métayer. Dans la Région, 15 à 20 % des riziculteurs sont des métayers ; et

∑ le fermage-location : un mode peu courant dans les parties nord-ouest. En effet, il concerne 5 % des riziculteurs dans l’ensemble de la Région.

1.4.2. Elevage

Les types d’élevage existants dans la zone sont : a. Elevage bovin

Il tient une place importante dans l’économie de la zone Tsimihety, mais il reste toujours au stade traditionnel.

En général, il y a trois systèmes d’élevage bovin dans la Région :

∑ l’élevage extensif : les animaux sont en liberté totale ;

∑ le système de gardiennage : les animaux sont conduits au pâturage pendant la journée et sont ramenés au parc le soir. Ce système est adopté pour lutter contre le vol de bœufs ; et

∑ le système de transhumance pendant la saison pluvieuse.

Le système extensif est encore la règle générale dans la Région Tsimihety malgré la présence de quelques exploitations semi-intensives qui se trouvent encore à l’état embryonnaire. Cette activité reste un élément de prestige social.

Il n’existe pas de véritable transhumance mais de simple déplacement de troupeau sur un rayon de quelques kilomètres (5 à 10km). Les éleveurs sont amenés à fractionner leurs troupeaux en groupes de 50 à 100 têtes, proportionnés à l’importance des pâturages, et à les confier à des bouviers dont la rémunération nette est en nature.

10 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA b. Elevage porcin

En général, il reste encore une activité marginale avec deux porcs pour 100 habitants. De plus, ce sont surtout les immigrants qui pratiquent cet élevage. En effet, le tabous existe encore dans la Région. c. Aviculture

L’élevage de volaille demeure une activité traditionnelle familiale d. Apiculture

C’est une activité en plein essor dans la Région. En effet, la zone possède une grande potentialité économique en apiculture et possède toute une gamme de plantes mellifères. L’élevage se fait dans des ruches traditionnelles : troncs d’arbres troués, terres creusées, bidons, planches superposées.

1.4.3. Pêche et ressources halieutiques

Les différents types de pêche pratiquée dans la Région sont :

∑ la pêche traditionnelle : pratiquée selon les techniques traditionnelles, procure des revenus assez substantiels, approvisionne essentiellement les marchés locaux ;

∑ la pêche continentale : pratiquée en eau douce et procure des produits comme les poissons d’eau douce, les chevaquines, les anguilles, etc. ;

∑ la pêche artisanale : pratiquée à bord d’embarcations motorisées (dont la puissance du moteur n’excède pas 25 CV). Elle n’est pas très développée ; et

∑ la pêche industrielle : s’opère à l’intérieur des eaux territoriales de la zone et tient une place prépondérante dans les activités économiques régionales.

1.4.4. Foresterie

La Région possède une grande potentialité en essences forestières caractéristiques. L’approvisionnement en bois d’énergie de la zone provient à 99 % des forêts naturelles. Les principales utilisations de la production sont : les bois de chauffe, le charbon de bois et les bois de construction (infrastructures, maisons, parcs à bœufs, etc.).

11 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

2. Caractéristique de la race étudiée

L’étude est basée sur l’élevage de zébus malagasy, de type extensif.

2.1. Caractéristique de la race étudiée

C’est la race zébu malagasy, issue de l’espèce Bos indicus .

La systématique est la suivante :

• Règne : Animal • Embranchement : Vertébrés • Classe : Mammifères • Sous-classe : Ongulés • Ordre : Artiodactyles • Famille : BOVIDES • Sous-famille : BOVINES • Genre : Bos • Espèce : indicus

Elle est caractérisée par :

∑ sa croissance un peu moindre par rapport aux autres races dites améliorées. Cette croissance est lente « de l’état fœtal à l’âge de 7 à 8 ans », et atteint son développement vers « l’âge de 8 à 9 ans » : âge auquel il prend du poids grâce à l’augmentation des réservoirs gastriques et à l’accumulation de la graisse (RAKOTOBE, 1971) ;

∑ son format muni d’une « bosse cervico-thoracique verticale ou pyramidale », à « fanon moyennement développé », et un corps à « allure marquée par la finesse générale des proportions : tronc allongé, côte assez plate, croupe étroite et oblique, train postérieur étriqué, membre fin et élancé (RAKOTOBE, 1971) ;

∑ son modeste poids vif, donc peu de poids de carcasse. A l’âge de 8 à 9 ans, il n’a que 400 kg au plus (RAKOTOBE, 1971) ;

∑ sa réputation d’être une race à viande (cf. Annexe n°7); et

∑ sa renommée d’être une race grasse.

2.2. Comportement

Le comportement journalier est de 3 fois 8 heures (RIBOT, 1984) :

∑ le temps de pâture : 8 heures (permet de couvrir ses différents besoins) ;

12 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

∑ le temps de rumination et de récupération : 8 heures ; et

∑ le temps de repos total ou de déplacement : 8 heures.

Pour son pâturage, il effectue un « pâturage sélectif », c'est-à-dire qu’il consiste à absorber de préférence les herbes de bonne qualité : herbes fines, jeunes, et vertes.

Son déplacement est d’environ 10 à 12km/j. Il a besoin de boire 1 à 2 fois en une journée, il urine 4 à 5 fois par nycthémère, et défèque 6 à 8 fois pendant le même temps.

Le temps de pâturage d’une durée de 8h n’est pas continu. En effet, il y a le temps d’utilisation des aliments, le temps de rumination, qui en totalité donne 12 à 14 heures de présence sur le pâturage.

2.3. Reproduction

Les femelles zébus avaient un comportement sexuel et une physiologie de la reproduction particuliers, différents du celles de taurins (RIBOT, 1984).

Son cycle de reproduction est du type discontinu : au lieu de se répéter régulièrement tous les 21 jours en dehors de période de gestation, elles présentent un repos relatif de l’appareil génital, c'est- à-dire une sorte d’anoestrus pendant la saison sèche. Donc, les facteurs alimentaires et climatiques, la disette et le froid sont responsables de ce phénomène.

Normalement, elles présentent un œstrus (période de rut) 3 fois plus courte que la vache taurin (7 à 10 heures contre 24 à 36 heures). L’ovulation se fait à peu près au même moment 25 à 30 heures après le début de l’œstrus et la gestation est un peu plus longue chez la vache zébu : 290 jours en moyenne contre 280 jours.

2.4. Système d’élevage

C’est un : « ensemble d’éléments en interaction dynamique organisé par l’homme en vue de valoriser des ressources par l’intermédiaire d’animaux domestiques pour obtenir des productions variées (lait, viande, cuirs et peaux, travail, fumure, etc.) ou pour répondre à d’autres objectifs », selon MILLEVILLE, LANDAIS, 1986, cité par LHOSTE en 2001, et ceci dans des conditions compatibles avec les contraintes d’exploitation.

Il peut aussi se définir comme la combinaison des ressources, des espèces animales et des techniques et pratiques mises en œuvre par une communauté ou par un éleveur pour satisfaire ses besoins en valorisant des ressources naturelles par des animaux (LHOSTE, 2001).

D’après le Mémento de l’agronome édifié en 2002, le système d’élevage peut être classifié suivant les critères :

F de mobilité des animaux dans l’espace : sédentaire, transhumant ou nomade ;

13 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

F technique c'est-à-dire l’intégration à l’agriculture : pastoral, agro-pastoral et agricoles ;

F d’intensification : intensif, semi-intensif, semi-extensif ou extensif ; et

F économique ou alimentaire.

En partant de cette classification, le système d’élevage adopté par les éleveurs Tsimihety est du type sédentaire, pastoral quelques fois agro-pastoral et extensif.

D’une part, il est sédentaire car les animaux sont laissés sur pâturage pendant toute la journée, et ramenés au parc pendant la nuit. Ils sont sous la surveillance des bouviers de métier.

D’autre part, il est du type pastoral pour les éleveurs stricts étant donné qu’il est indépendant de l’agriculture. Il peut être aussi du type agro-pastoral pour les agriculteurs-éleveurs car il y a une forte relation entre ces deux filières (flux énergétique pour le travail agricole et flux de matières organiques pour la fertilisation).

Enfin, le système d’élevage de zébus dans la Région Sofia est extensif car le niveau d’intensification est faible. Quant à l’alimentation, aucune complémentation n’est faite. De plus, le suivi sanitaire est encore faible.

14 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

Chapitre II : MATERIELS et METHODES ADOPTEES

Pour atteindre les objectifs assignés, diverses méthodes sont adoptées avant, durant et après l’investigation.

1. Cartographie

Elle permettra de localiser la zone d’étude, d’étudier les caractéristiques de la zone (superficie, topographie,…). Pour ce faire, des cartes thématiques (topographique, géologique, pédologique, carte de végétation) fournies par diverses institutions sont utilisées.

2. Enquêtes

Les enquêtes visent à récolter des informations sur le terrain concernant la filière auprès de personnes ressources (Chef administratif, Chef traditionnel du village, éleveurs, etc.). Pour cela, la méthode adoptée est l’enquête :

∑ par discussion formelle : c’est-à-dire que lors de l’entretien, des questionnaires sont canalisés sur des sujets bien déterminés afin d’obtenir des réponses précises auprès des personnes enquêtées (familles choisies, gardien du troupeau, agent vétérinaire) ; et

∑ par discussion informelle : les questions ne suivent pas un ordre chronologique ni focalisées sur un sujet bien précis (Chef de Service, personnes rencontrées au hasard, anciens vaccinateurs, bouviers, etc.).

Cette investigation a duré trois mois : de Janvier à Mars. L’équipe d’enquête est composée de trois personnes. L’outil utilisé pendant ce travail est le questionnaire (cf. Annexe n°8). Dans ce questionnaire, les questions utilisées sont de forme : ouverte, semi-ouverte ou cafétéria et fermée (RAMAMONJISOA, 1994).

15 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

2.1. Elaboration des questionnaires

Cette méthode est en relation avec les objectifs à atteindre : la connaissance de l’état des lieux de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy.

2.2. Echantillonnage

L’échantillonnage se porte sur huit (08) Communes Rurales (cf. Annexe n°9) parmi les douze (12) Communes dans le District (cf. Tableau n°3). Le choix de ces Communes se justifie par :

∑ l’effectif du cheptel et son importance ;

∑ la facilité d’accès car le travail se fait pendant la saison de pluie où la montée des rivières est très fréquente (mois de janvier jusqu’au mois de mars) ;

∑ la connaissance des personnes ressources (éleveurs, agents vétérinaires) ; et

∑ l’éloignement du village par rapport au District d’Antsohihy.

De plus, à chaque Commune, des familles représentatives sont aussi choisies dont le nombre varie de l’une à l’autre (cf. Tableau n°2). Ce choix des foyers se justifie par :

∑ l’importance de l’effectif au niveau familial ;

∑ la connaissance de la famille à choisir ; et

∑ sa disponibilité.

Tableau n°2 : Effectif d’éleveurs enquêtés dans chaque Commune choisie (n=136)

Région District Situation Communes échantillons Eleveurs enquêtés Centre Antsohihy 12 éleveurs Nord 18 éleveurs 16 éleveurs SOFIA ANTSOHIHY Est Ampandriankilandy 20 éleveurs 10 éleveurs Sud Anahidrano 20 éleveurs Anjiamangirana 20 éleveurs Ouest 20 éleveurs T O T A L 136 éleveurs Source : Auteur, 2007

3. Observation directe

L’observation est faite tout au long des travaux sur le terrain. Elle vise à vérifier les réponses des éleveurs et les réalités sur le terrain pour évaluer les questionnaires remplis. Elle concerne surtout les pâturages, la relation Homme-animal (gardiennage), les techniques d’élevage (système de parcage, nature des points d’eau, etc.).

16 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

4. Exploitation des données

Elle consiste à rassembler toutes les données recueillies pendant l’enquête, pendant la documentation pour pouvoir bien mener une analyse de l’état des lieux de l’élevage de zébus.

D’abord, elle consiste à vérifier et éliminer les éléments qui peuvent entraver le résultat. Pour cela, des lectures de questionnaires complétés, suivies de la vérification (questionnaires remplis, complets, modifiés ou non modifiés) sont faits. Ensuite, l’équipe vérifie la compatibilité des réponses et prépare la grille de saisie. Enfin, pour l’interprétation des données ; des tableaux, des graphes, des courbes et des calculs sont établis par le biais des différents logiciels, entre autres :

∑ le Microsoft WORD 2000 : pour le traitement des textes ; et

∑ le Microsoft EXCEL 2000: pour les tableaux, les courbes, les graphes et les divers calculs (%, moyenne, fréquence).

5. Limites du travail

Durant l’étude, diverses difficultés ont été rencontrées :

• problème de documentation ;

• problème de méfiance des éleveurs ; et

• problème de montée des eaux (travail pendant la saison de pluie), d’insécurité vis-à-vis des dahalo.

17 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

Chapitre III : ETAT DES LIEUX DE L’ELEVAGE DE ZEBUS DANS LE DISTRICT D’ANTSOHIHY

1. Situation actuelle de l’élevage

1.1. Cheptel bovin dans le District

La carte n°2 montre l’importance du cheptel bovin dans le District d’Antsohihy (>100.000 têtes).

Carte n° 2 : Carte d’élevage dans la Région SOFIA

18 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

1.1.1. Evolution de l’effectif

D’une manière générale, l’effectif des bovins du District d’Antsohihy diminue de 110.000 têtes à 98.000 têtes de l’année 2000 à 2006 (cf. Figure n°1).

Nombre de têtes

112 000 110 000 108 000 106 000 104 000 102 000 100 000 98 000 96 000 94 000 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 Année

Source : Service Régional de l’Elevage, 2007 Figure n°1: Evolution de l’effectif des bovins du District

Toutefois, cette courbe marque deux phases :

- Phase stationnaire : de l’année 2000 jusqu’à l’année 2001. Cette période est marquée par une nette augmentation du cheptel, qui se traduit par un taux d’accroissement de 0,56%.

- Phase descendante : de 2001 à 2006. L’effectif diminue d’environ 10%. Cette situation résulte :

• des mauvaises conditions sanitaires du bétail. En effet, des maladies graves déciment 30 à 40% du cheptel (PRD, 2006). De plus, la couverture sanitaire est médiocre avec un taux de vaccination de 42% (Service Régional de l’Elevage, 2004) ;

• de l’augmentation de la fréquence de vol de bœufs, qui découragent les éleveurs. En effet, de l’année 2005 à 2006, le rythme du vol s’accroît d’environ 51% (Brigade de la Gendarmerie, 2007), (cf. Annexe n°12) ; et

• de la dégradation des pâturages qui influe sur le problème alimentaire du cheptel surtout pendant la saison sèche. Ce phénomène est provoqué par les feux de brousse qui ravagent en moyenne une superficie de 33ha dans l’année (PCD, 2004).

1.1.2. Situation générale dans chaque Commune

L’élevage de zébus est pratiqué dans toutes les Communes du District. L’effectif du troupeau varie de l’une à l’autre (cf. Annexe n°10).

19 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

Source : Service Régional de l’Elevage, 2006 Figure n°2: Effectif du troupeau dans les huit Communes échantillons du District

La figure n°2 montre que :

• Six Communes sur les huit choisies ont un effectif dépassant 6.000 têtes de zébus. Dans ces zones, les éleveurs sont à 60% des héritiers et possédant en moyenne 55 à 80 têtes de bovins par exploitation ;

• Par contre, deux Communes (Antsohihy et Anjalazala) possèdent un effectif nettement inférieur à 6.000 têtes. Chaque exploitation possède en moyenne 25 à 50 têtes. Dans la Commune Urbaine d’Antsohihy, l’élevage de zébus est peu pratiqué (en moyenne 15 à 25 têtes par éleveurs). De plus, la zone est formée en majorité par des citadins, des bureaucrates ; et les éleveurs sont majoritairement (75%) des bouchers immigrants.

1.2. Techniques et conduites d’élevage

1.2.1. Répartition du cheptel dans l’ensemble de l’échantillon

Sur 136 éleveurs enquêtés dans ces huit Communes, 8.255 têtes de zébus ont été identifiés (cf. Annexe n°11). La figure n°3 montre la répartition de zébus dans l’ensemble de l’échantillon.

20 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

Source : Enquête, 2007

Figure n°3: Répartition de zébus dans l’ensemble de l’échantillon

En général, les mâles sont moins importants que les femelles (6,48% contre 60,35%). Le sexe ratio est en moyenne un mâle pour dix femelles. Tandis que, la proportion des mâles castrés est élevée par rapport aux mâles reproducteurs et aux jeunes mâles (18,63% contre 6,48% et 4,70%). En moyenne, une exploitation possède 67 mâles et 623 femelles.

1.2.2. Caractéristiques du cheptel

La race élevée est le zébu malgache ou Bos indicus .

Dans le District d’Antsohihy, l’élevage est en général mixte. En effet, les éleveurs Tsimihety ont l’habitude de pratiquer l’élevage de plusieurs espèces animales, à savoir : bovine, caprine, ovine, porcine, volailles, et palmipèdes. En moyenne, 80% des exploitations enquêtées soient 109 élevages font l’élevage mixte et 20% restant pratiquent l’élevage bovin sans autres espèces domestiques.

Pour ces élevages mixtes identifiés, les zébus sont élevés avec les caprins (14,2%), les ovins (11,5%), des porcins (7,5%) et des volailles (45,6%).

1.2.3. Mode d’acquisition du troupeau

Le District d’Antsohihy possède un effectif non négligeable en élevage bovin : 101.094 têtes en 2005 (Service Régional de l’Elevage, 2006), soit 9,23% du total régional (cf. Annexe n°10).

Divers modes de fondation du troupeau sont faits par les éleveurs Tsimihety, à savoir : l’héritage, c'est-à-dire que les animaux sont considérés comme une richesse qui se transmet de génération en génération ; l’achat, qui est pratiqué par les éleveurs nouvellement installés ; et enfin la combinaison entre l’héritage et l’achat.

21 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

La figure n°4 montre la proportion respective des éleveurs en fonction de ces différents modes d’acquisition du troupeau.

Source : Enquête, 2007 Figure n°4: Mode d’acquisition du troupeau

D’après cette figure, environ 60% des éleveurs du District sont des héritiers de leurs parents.

Tandis que l’achat ne concerne qu’une faible partie d’élevage (11% des cas). Il est fait sur les marchés communaux, ou auprès des éleveurs voisins. En général, les jeunes éleveurs qui commencent à s’installer (12%) et les anciens bouviers (6,4%) font cette pratique.

Il y aussi les éleveurs qui font la combinaison de l’héritage et de l’achat. Ils sont des héritiers de leurs parents. Mais, en complémentarité avec ces héritages, ils font des achats auprès des voisins ou sur les marchés pour agrandir l’effectif. Il représente d’environ 30% d’élevage enquêté.

Dans ces trois cas, la multiplication du nombre de troupeau à 100% se fait par naissage.

Remarque : Le mode d’échange n’existe que rarement dans cette zone vu l’importance relative du vol de bœufs.

1.2.4. Conduite d’élevage

1.2.4.1. Mode de conduite des animaux

Dans le District d’Antsohihy, deux types de conduite des animaux sont identifiés, à savoir :

• ensemble ou collective : c'est-à-dire que les animaux sont traités avec une même condition sans exception de sexe, ni de stade physiologique (cf. Photo n°1) ; et

• séparée ou individuelle : c'est-à-dire que les conditions de traitement de tous les stades physiologiques sont différentes (cf. Photo n°2).

22 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

En général, environ 85% des éleveurs Tsimihety (116 exploitations enquêtées) conduisent leurs animaux d’une manière collective. Par contre, seuls 15% des cas conduisent leur troupeau séparément. La figure n°5 montre les proportions respectives des animaux d’élevage en fonction des stades physiologiques et en fonction de la conduite.

Source : Enquête, 2007 Figure n°5: Proportion des animaux en fonction de leur stade physiologique et de leur mode de conduite

D’après ce graphe, environ 70% de zébus mâles suivent le même rythme que le troupeau. Par contre, les 30% restants sont conduits différemment de l’ensemble.

Pour les femelles, 87% du total subissent les mêmes conditions que l’ensemble. 13% des femelles d’élevage sont en mode séparé. Ce sont des femelles gestantes et des femelles après quelques semaines de mise bas (46% et 54%).

Les jeunes animaux sont aussi traités comme l’ensemble du troupeau. En effet, 96% des jeunes d’élevage vivent ensemble avec les autres stades. Tandis que 3% représentés par des veaux nouveau-nés restent sous leur mère jusqu’après quelques jours de vêlage.

23 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

PLANCHE PHOTOGRAPHIQUE A

Photo n°1: Conduite collective du troupeau (Auteur, 2007)

Photo n°2: Conduite séparée d’un reproducteur (Auteur, 2007)

24 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

1.2.4.2. Gardiennage a. Différents modes de gardiennage

La figure n°6 montre les différents types de gardiennage des bovins dans le District.

Source : Enquête, 2007 Figure n°6: Types de gardiennage du troupeau

D’après ce graphe, les animaux sont gardés de trois manières différentes, à savoir :

∑ par le propriétaire lui-même sans recourir aux autres familles extérieures. Ce cas est relativement peu courant avec une proportion inférieure à 10% d’élevage. Il touche 12% du cheptel du District d’Antsohihy (partie ouest du District) ;

∑ par contrat ou « Tsimanaja » : l’éleveur embauche un salarié dénommé un bouvier de métier pour garder le troupeau (cf. Photo n°3). 90% des éleveurs pratiquent cette méthode et presque 78% des animaux sont gardés par des bouviers. Au Bénin, ce mode est très pratiqué et la surveillance des animaux est assurée par les peulh sous contrat (DOMINGO, 1976) ; et

∑ l’association propriétaire-contrat : environ 25% des éleveurs pratiquent ce type de gardiennage. Pour cela, le propriétaire participe à la surveillance en même temps que le bouvier de métier. Cette pratique procure une plus de sécurité aux propriétaires. Il touche environ 10% des animaux.

Pour les animaux qui sont conduits séparément, le gardiennage se fait en majorité (92%) par des membres de la famille propriétaire (les enfants (25%), les femmes (12%), et les personnes âgées (6,4%).

25 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

Photo n°3: Bouvier avec le troupeau (Auteur, 2007) b. Contrat de gardiennage

A l’embauche, un contrat bilatéral entre le propriétaire et l’embauché est convenu. La rémunération se fait à 100% en nature. Il consiste à donner un veau d’un an ou « maota » à la fin du contrat c'est-à-dire à la fin d’année d’exercice. En outre, l’éleveur employeur assure la couverture sanitaire, la nourriture et les effets vestimentaires de l’employé.

1.2.5. Aspect du parc à bœufs

1.2.5.1. Type de logement

Divers modes de parcage des bovins sont adoptés pour la conduite collective. Il y a:

Æ le parc traditionnel : presque 97% des éleveurs du District utilise ce mode de logement. Il est conçu par des simples parcs clôturés en bois avec une seule entrée (cf. Photo n°4), ou en haie vive, sans couverture ni aménagements spéciaux. De plus, 98% de l’effectif total des animaux subissent le mode de parcage traditionnel ;

Æ la divagation dans la forêt : ce cas est vraiment rare. En effet, 5% des éleveurs adoptent cette méthode à cause de l’augmentation du rythme du vol de bœufs, et concerne 8% des animaux. Dans ce cas, les animaux sont dits « malia ». Ils restent toute l’année dans la forêt, sans gardiennage. Un cas d’élevage existe dans la Commune Rurale d’Ambodimandresy ; et

Æ l’utilisation des grands arbres à proximité du village, comme le manguier (Manguifera sp. ), le jacquier (Artocarpus heterophyllus ), l’adabo (Ficus sp. ). Cette méthode est adoptée par 15% des

26 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

éleveurs du District. Ces derniers servent d’abri pour les animaux durant la nuit. La pratique de ce mode est relativement négligée à cause du vol de bœufs.

Comme l’élevage est généralement du type traditionnel dans l’ensemble du District, l’installation des étables améliorées avec des constructions bien faites ne fait pas l’objet de priorité pour les éleveurs. Dès fois, le recyclage des maisons ruinées est observé (5% des cas).

Concernant la conduite séparée, des petits parcs supplémentaires sont installés juste à côté du grand parc. Ils sont destinés soit pour les veaux et leurs mères, soit pour les veaux seuls, ou soit pour les femelles en gestation. L’hygiène de ces deux parcs sont les mêmes.

Photo n°4: Parc à bœufs traditionnel (Auteur, 2007)

1.2.5.2. Emplacement du parc

Dans toutes les Communes, le parc peut se trouver :

• à côté de l’habitation du propriétaire : c’est le cas le plus observé d’environ 85% des élevages. Le but est de lutter contre le vol de bœufs ;

• sous des grands arbres qui se trouvent soit au milieu du village soit à la périphérie. 10% des éleveurs adoptent ce procédé dans le but d’avoir de l’ombrage pour les animaux;

• sur Tanety : seuls 5% des éleveurs enquêtés pratiquent cette méthode. Leur objectif est d’éviter un long déplacement vers le pâturage.

27 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

1.2.5.3. Matériaux de construction

La figure n°7 montre les différents modes utilisés par les éleveurs du District pour obtenir des matériaux de construction du parc.

Source : Enquête, 2007 Figure n°7: Mode d’acquisition des matériaux de construction du parc

Le résultat montre qu’environ 80% des éleveurs Tsimihety font la collecte des matériaux (bois, branches, et corde) dans les forêts environnantes. Par contre, l’achat de ces matériaux ne concerne qu’une faible partie d’élevage dans le District d’Antsohihy (5% des cas). Dans quelques Communes, quelques éleveurs (18%) ont l’habitude de combiner la collecte et l’achat auprès des marchés hebdomadaires ou auprès des villageois voisins.

1.2.5.4. Main d’œuvre de fabrication

La figure n°8 montre les différents types de main d’œuvre utilisée par les éleveurs pour la fabrication du parc à bœufs.

Source : Enquête, 2007

Figure n°8: Types de main d’œuvre employée pour la fabrication du parc

28 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

D’après ce graphe, la main d’œuvre de fabrication peut être : villageoise, familiale ou salariale.

56,62% des éleveurs enquêtés soit 78 exploitations utilisent la main d’œuvre villageoise pour la création du parc. D’après le Chef du Fokontany, le but de cette méthode est de consolider la société rurale. En effet, cette forme de main d’œuvre est une sorte d’entraide « tambirô »5. Tandis que, environ 32% des éleveurs (43 élevages) adoptent la main d’œuvre familiale pour éviter une grosse dépense allouée pendant les travaux. Dans ce cas, les membres de la famille assurent entièrement toutes les tâches relatives.

La troisième forme de main d’œuvre est adoptée par 11,76% des éleveurs. Cette proportion est moindre car d’après un éleveur : « la main d’œuvre familiale ou villageoise nous suffit, et en plus nous sommes en milieu rural où la société joue un rôle très important ».

1.2.6. Aspect alimentaire

50% de la superficie totale du District sont couverts par les pâturages naturels (PRD, 2006). Ils couvrent 56.000ha dans la Commune Rurale d’Anahidrano (PRD, 2006). Par contre, aucun cas de culture fourragère n’est fait dans le District d’Antsohihy. Autrement dit, l’alimentation des animaux est assurée à 95% par le pâturage naturel et le reste (5%) est assuré par la complémentation (foins, fanes des légumineuses, etc.).

Les espèces fourragères les plus rencontrées sont représentées essentiellement par des graminées. Elles se trouvent : sur les plateaux et les zones à faible pente (Heteropogon contortus et Aristida sp.), sur les zones à forte pente (les mêmes espèces), sur les bas de pente et colluvions (Hyparrhenia rufa et Hyperthelia sp. ), et dans les bas-fonds ( Leersia hexandra et Cynodon dactylon ).

1.2.6.1. Plantes fourragères consommées

La consommation alimentaire dépend de la saison. Ce sont les plantes herbacées c'est-à-dire les légumineuses et les graminées qui sont les plus consommées par les animaux. En général, les graminées sont consommées pendant la saison de pluie c'est-à-dire au moment de la repousse. En effet, les pâturages de graminées qui recouvrent l’ensemble de Madagascar sont l’objet d’une flambée de végétation au cours de la première moitié de la saison de pluie (GILLES, 1973).

97% des éleveurs se plaignent beaucoup de l’alimentation pendant la saison sèche. Les disponibilités alimentaires des animaux sont expliquées par la figure n°9.

5 Appellation locale de l’entraide dont l’ensemble du village rapporte la main d’œuvre pour le travail communautaire et le propriétaire assure la nourriture et des boissons des travailleurs.

29 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

Source : Enquête, 2007 Figure n°9: Disponibilités alimentaires du troupeau

A 60% des cas, les herbacées sont très disponibles et sont très consommées par les animaux, affirment 76% des éleveurs de la zone.

De plus, la consommation combinée des herbacées (65%) avec les feuilles des arbres (35%) sur les parcours est citée par 50 à 55% des éleveurs. Cette deuxième alternative alimentaire représente 24% de consommation fourragère des animaux, surtout pendant la saison sèche. La consommation des feuilles d’arbres ne représente que 8% de consommation des animaux.

1.2.6.2. Pratique de la complémentation

Aucun cas d’utilisation du concentré n’est observé.

Pendant la saison sèche, les éleveurs ont l’habitude d’apporter des foins (62%), des fanes de légumineuses (12%) et des maniocs à titre de complémentation dans le parc pendant la nuit. Ce cas n’est pas majoritaire (environ 25% des éleveurs). Le complément est très faible et est surtout réservé pour les femelles allaitantes, pour les animaux de travail et pour les veaux sevrés (25%, 35% et 14%).

A part ces complémentations alimentaires, les animaux sont conduits sur les rizières (cf. Photo n°5) pour profiter des jeunes pousses de riz après la récolte en complémentation avec le pâturage durant la journée. Cette pratique concerne presque tous les élevages bovins Tsimihety (90 à 95%).

30 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

Photo n°5: Pâturage sur les rizières (Auteur, 2007)

1.2.6.3. Distance entre le village et le pâturage

La figure n°10 montre la distance séparant le village et les lieux de pâturage et d’abreuvement.

Source : Enquête, 2007 Figure n°10: Distance séparant le village du pâturage et du point d’abreuvement

Le graphe montre qu’environ 32% des animaux parcourent 2 à 5km par jour pour aller au pâturage et 43% des animaux traversent cette même distance pour aller au point d’abreuvement. 62,5% des éleveurs (85 exploitations) traversent ce même trajet pendant une journée.

Par contre, 19% des animaux parcourent une distance de plus de 10km du village pour la recherche de pâturage et 8% pour la recherche d’abreuvement. Ces proportions sont assez faibles car l’importance du vol de bœufs et la peur des malfaiteurs (« dahalo ») constituent des obstacles d’élevage à la recherche du pâturage d’après les éleveurs. Elle ne concerne que 8,4% des éleveurs enquêtés.

31 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

Pour l’exploitation du pâturage, différents types d’espace pastoral sont utilisés par les éleveurs, à savoir :

• le Tanety qui sont des vastes parties vides non cultivées ; et

• la vallée où se situent les rizières, les champs permanents.

La distance traversée par les animaux est en relation avec ces différents types d’espace exploité. Pour le pâturage dans les vallées, la distance parcourue se situe entre 2 et 5km car ces dernières sont proches du village. Tandis que pour le pâturage sur Tanety, il nécessite une longue traversée de 5 à 10km, et voire même plus car ils sont loin du village et les espèces fourragères sont très recherchées.

1.2.6.4. Durée de pâture journalière

La figure n°11 montre la durée de pâture quotidienne des animaux.

Source : Enquête, 2007 Figure n°11: Durée de pâture quotidienne

D’après ce graphe 69,85% des élevages soit 95 exploitations adoptent le temps de pâture journalier de quatre à dix heures. De plus, cette pratique concerne 86% des animaux d’élevage. Par contre, 3% des zébus élevés sont concernés par la pâture de moins de quatre heures (17,65% des élevages). Ce sont surtout les animaux encore fragiles (femelles ayant mis bas) et les animaux malades. Un temps de pâturage supérieur à 10h ne concerne que 12,5% des exploitations totales.

De plus, 74% des éleveurs enquêtés affirment que le temps de pâture est saisonnier.

Pendant la saison sèche, la sortie des animaux se fait vers 7h à 8h. Ils reviennent vers 17h à 18h. D’où la durée moyenne de présence sur le pâturage est de 10h par jour.

Par contre, pendant la saison de pluie, la durée de pâturage diminue d’environ 7h de temps en moyenne. Les animaux sortent vers 9h à 10h et reviennent plus tôt, vers 17h. En effet, pendant cette saison, les animaux, notamment les bœufs de trait, sont principalement utilisés pour la préparation

32 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA culturale et ne vont au pâturage qu’après ces travaux. De plus, durant cette période, la recherche de pâturage n’est pas difficile. Les fourrages sont abondants sur les abords des rizières et sur les vallées.

1.2.6.5. Temps d’exploitation pastorale

En général, trois saisons pastorales sont identifiées par les éleveurs Tsimihety :

∑ mi-Décembre à fin Mars : pendant cette période, les animaux se nourrissent :

• de la première pousse d’herbe après quelques premières pluies ; et

• d’herbe se situant à une dizaine de cm du sol.

Pendant ce temps, le pâturage est composé d’herbes tendres et vertes, et 85 à 90% des éleveurs affirment que c’est le moment idéal d’élevage.

∑ Avril à mi-Août : seules les herbes arrivées à maturation font l’objet de pâturage. En effet, les graminées se trouvent à maturation durant cette période.

∑ Septembre à mi-Décembre : c’est le temps de dépérissement des graminées fourragères. Le troupeau se contente de graminées sèches ou paille sur pied.

Remarque : Pendant la saison sèche, les éleveurs pratiquent les feux de pâturage pour détruire les végétaux ligneux et indésirables dans le but d’obtenir des jeunes pousses d’herbes après la première pluie.

1.2.6.6. Gestion du parcours

Dans l’ensemble du District, aucune stratégie de gestion du parcours n’est pratiquée.

Les observations sur le terrain affirment que le pâturage est mixte. Autrement dit, il est destiné pour tous les animaux d’élevage notamment les ruminants : bovins, ovins et caprins. De plus, il est employé par tous les éleveurs du village. Par conséquent, un phénomène de compétition entre espèces et entre éleveurs règne au sein du village.

Une exploitation abusive du pâturage par le biais du feu irrationnel et incontrôlé, de la concurrence du pâturage, et de l’importance de l’effectif sans gestion du parcours entraîne une surexploitation. C’est l’un des grands fléaux qui entrave la conduite d’élevage dans la zone d’étude.

1.2.7. Etat d’abreuvement

Dans le District, 62% des éleveurs confirment que l’abreuvement du troupeau est saisonnier.

• Pendant la saison de pluie, 95% des animaux se contentent des points d’eau qui se trouvent sur les parcours de pâturage, dans les rivières près du village, dans les lacs voisins et sur les diguettes des rizières environnantes ; et

33 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

• Pendant la saison sèche, l’abreuvement est assuré à 100% par les rivières environnantes, et les lacs. En effet, durant cette période, le nombre des points d’eau disponibles pour les animaux diminue et presque la majorité (80 à 90% d’exploitations) se plaint de ce problème.

Le moment d’abreuvement le plus fréquent adopté par la majorité des éleveurs (presque 98% d’éleveurs) se situe entre 12h à 13h, c'est-à-dire au début de l’après-midi.

Les points d’abreuvement dans cette Région sont constitués à 95% des points d’eau naturels, notamment des cours d’eau, des marais, et des lacs (cf. Photo n°6).

Quelques points d’abreuvement artificiels existent dans certains endroits mais l’effectif est très restreint (5% au total). Ce sont, en général, des puits et des diguettes ou des réseaux d’irrigation des rizières.

Photo n°6: Abreuvement dans les lacs (Auteur, 2007)

1.2.8. Reproduction

Les éleveurs dans la zone n’effectuent pas d’insémination artificielle. Ainsi, la reproduction est assurée en totalité par la monte naturelle. Elle se passe dans les conditions naturelles pendant la journée au pâturage ou au parc la nuit. Le système de groupage de chaleur, ainsi que la détection de chaleur ne sont pas encore adoptés dans cette zone.

1.2.8.1. Aspect génétique

La méthode d’amélioration génétique adoptée par tous les éleveurs Tsimihety est basée sur la sélection massale. Les éleveurs ne font pas de croisement avec d’autres races. Cette pratique consiste à choisir le futur mâle destiné pour la reproduction. Le moment de sélection est en général juste après le sevrage (75% d’élevage). Les rebus de sélection sont castrés, ensuite vendus ou destinés pour les travaux agricoles.

34 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

Pour les femelles, elles ne sont pas sujettes à cette méthode. Elles sont toutes sélectionnées pour la reproduction.

Pour les critères de sélection, ils sont basés à 100% par des appréciations visuelles du propriétaire. Les éleveurs ne font pas encore d’estimation matérielle comme la pesée, ou toute autre méthode.

La figure n°12 montre les différents types de critères de sélection et leur proportion respective.

Source : Enquête, 2007 Figure n°12: Critères de sélection du troupeau

48% des éleveurs Tsimihety tiennent beaucoup compte de l’aspect physique du sujet (son format, sa robustesse, et son aplomb). Le deuxième critère de sélection (le pelage c'est-à-dire la couleur de la robe) est peu considéré. En effet, 18 exploitations (13,24% d’élevage) considèrent cet aspect pendant la sélection.

Par contre, presque 39% des éleveurs Tsimihety considèrent ces deux aspects d’une manière combinée. Leur but est d’obtenir un animal à la fois en bon état physique et à la fois muni d’une belle couleur. Par exemple, un animal à couleur noir dans l’ensemble, et blanc sur le front ou « mazava loha » est très recherché dans la Région Tsimihety.

1.2.8.2. Origine du mâle reproducteur

Quatre origines du mâle reproducteur sont adoptées par les éleveurs Tsimihety : l’autoreproduction c'est-à-dire l’utilisation des taureaux du propriétaire lui-même, l’achat (auprès des éleveurs voisins ou autres villageois), l’utilisation du taureau voisin et la combinaison entre l’achat et l’autoreproduction.

La figure n°13 montre la proportion des exploitations en fonction de ces différentes origines du taureau reproducteur.

35 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

Source : Enquête, 2007 Figure n°13: Origine du mâle reproducteur

83,09% des éleveurs utilisent surtout les mâles issus de l’autoreproduction. Par contre, l’achat du reproducteur est peu adopté et ne représente que 11,03% des échantillons. Cette stratégie est surtout utilisée par les jeunes éleveurs qui commencent à s’investir (14% des éleveurs totaux).

Par contre, l’utilisation du taureau du voisin est relativement faible (0,74%). Durant la descente sur le terrain, cette méthode est adoptée par un seul éleveur. De plus, la combinaison de l’achat et de l’autoreproduction est confirmée par six éleveurs (4,41%).

Aucun cas de location et de confiage du mâle voisin n’est observé. Le remplacement du taureau se fait dans 76% des cas tous les huit à dix ans. L’ancien reproducteur subit directement une castration (80 à 85% des cas) puis vendu pour être destiné à la production de viande, ou vendu directement (15 à 20% des cas) aux autres éleveurs.

1.2.8.3. Sex-ratio

La figure n°14 montre la proportion des mâles et des femelles dans les Communes échantillons.

Source : Enquête, 2007

Figure n°14: Proportion des mâles et des femelles

36 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

En moyenne, la sex-ratio est de : un mâle pour dix femelles.

D’après la figure n°14, la sex-ratio varie d’une exploitation à une autre et d’une Commune à une autre. La plus basse se trouve dans la Commune Rurale d’Anjalazala avec 1/4. Tandis que la sex- ratio la plus haute se trouve dans la Commune Rurale d’Ambodimandresy (1/25). Ce paramètre est très bas par rapport à la sex-ratio théorique de 1/40 à 1/50 (RAMASY, 1993).

1.2.8.4. Vêlage

La figure n°15 montre la période de vêlage des femelles dans le District d’Antsohihy.

Source : Enquête, 2007

Figure n°15: Période de vêlage des femelles

D’après le résultat, presque 79% de vêlage se situent pendant la saison sèche, notamment à la fin de la saison sèche, affirment 64,7% des éleveurs enquêtés. Ce résultat est à peu près le même pour le résultat observé par GILLES en 1973 : « dans l’élevage traditionnel extensif, 80% des vêlages ont lieu à la fin de la saison sèche c'est-à-dire entre Octobre et Novembre ».

Par contre, 48 exploitations enquêtées (35,2%) disent que 21,8% de vêlage se concentrent pendant la saison de pluie.

1.2.9. Pathologie du troupeau

1.2.9.1. Encadrement sanitaire

Le suivi sanitaire, la vaccination ainsi que toutes autres interventions chirurgicales des animaux sont assurés par les agents vétérinaires mandataires (PRD, 2006). Un agent assure l’encadrement sur une ou deux Communes Rurales.

1.2.9.2. Pathologies bovines dans la Région

Le tableau n°3 montre les principales maladies qui affectent les animaux du District.

37 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

Tableau n°3 : Principales pathologies dominantes

MALADIES TYPES PERIODE SUJETS CIBLES Charbon symptomatique Juillet, Août et Animaux gras, femelles infectieux Septembre en gestation et veaux Tuberculose Saison sèche Animaux de trait Dermatose nodulaire Tout âge Gale parasitaires Saison de pluie Tout âge Fasciolose Animaux abattus Source : Agent vétérinaire, 2007

Trois principales maladies infectieuses attaquent les bœufs, à savoir : la tuberculose bovine, le charbon symptomatique citée par 80% des éleveurs et parfois le charbon bactéridien selon un agent vétérinaire, et quelquefois la rage (2% des cas).

La tuberculose bovine est surtout due à 75% par une extrême fatigue causée par des lourds travaux agricoles amplifiés par la disette alimentaire durant la saison sèche. Les sujets les plus atteints par cette maladie sont les animaux de travail (55% des animaux).

Le charbon symptomatique est surtout causé par le taux de vaccination très faible dans le District. En effet, ce taux est de 42% en 2004 (Service Régional de l’Elevage, 2004). Cela est dû par le fait que bon nombre d’éleveur (presque la moitié, 48% des éleveurs) ne pratique pas le rappel de vaccination (BICHAR) après 21 jours d’injection. L’objectif assigné par le Service Régional est d’atteindre les 120% pour cette année 2007. Depuis l’année 2000, le charbon symptomatique est devenu une maladie sporadique.

Pour les maladies parasitaires, 32% des éleveurs se plaignent surtout de la fasciolose bovine ou douve géante du foie (cf. Photo n°7). Elle apparaît pendant la saison de pluie (45% des élevages). La majorité des cas de cette maladie n’est observée qu’après abattage des animaux, c’est-à-dire au moment de l’inspection post-mortem. Les maladies cutanées (la dermatose nodulaire et la gale) frappent aussi le cheptel dans la zone et affectent 60% des élevages, aux environs de 42% des animaux. Elles apparaissent surtout pendant la saison de pluie. Le manque d’hygiène des locaux est la principale cause de cette pathologie, d’après les agents vétérinaires.

Photo n°7: Foie lésé par la douve géante

38 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

1.2.9.3. Autres accidents

En général, dans 15% des cas, des accidents se produisent au moment de la recherche de pâturage et au moment de l’abreuvement. Ils peuvent causer la mort du sujet atteint dans 4% de cas.

5 à 8% des mâles sont généralement atteints de la boiterie, des fractures causées par les rigoles sur les parcours. Ces incidents ont une grande répercussion sur la capacité de monte des reproducteurs et sur leur aptitude face aux travaux agricoles.

Pour les femelles, le cas d’avortement spontané ou «matsoak’anaka» est très fréquent et il touche 14% des femelles gestantes et 10% d’exploitation dans le District. Au pâturage, les femelles suivent le même rythme que l’ensemble du groupe. Par conséquent, elles arrivent parfois au stade d’extrême fatigue causant cet accident mortel.

1.2.9.4. Interventions

Pour l’immunisation des animaux d’élevage, la vaccination est la première intervention la plus pratiquée (100% des cas). Les agents vétérinaires sur le terrain sont les premiers responsables de cette pratique.

Pour le traitement des maladies et des accidents, les éleveurs ont deux recours :

∑ l’utilisation des produits vétérinaires modernes : c’est la médecine moderne. Le pourcentage de pratique de cette méthode est de 53% ; et

∑ l’utilisation des plantes locales à vocation médicinale : presque 75% des éleveurs enquêtés font cette intervention. D’après un éleveur, l’absence des points de vente des produits de traitement dans les Communes Rurales les oblige à pratiquer cette intervention et c’est aussi une pratique ancestrale héritée de génération en génération. Par exemple, pour le traitement de la douve, ils utilisent de l’alcool traditionnel («toaka gasy») mélangé avec des feuilles du tabac. Pour les accidents dus aux insectes parasites, le traitement est fait à partir des feuilles d’arbres comme le «Sely» (Grewia sp .).

2. Elevage et vie socio-économique du District

Ce paragraphe reflète la place de l’élevage bovin au sein de la vie sociale et la vie économique des éleveurs dans le District d’Antsohihy. La figure n°16 montre la place de l’élevage de zébus par rapport aux autres activités et les différentes fonctions de l’élevage bovin dans la vie de ces éleveurs.

39 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

%

Source : Enquête, 2007 Figure n°16: Place de l’élevage par rapport aux autres activités

D’après cette figure, l’élevage a une place très importante (>90%) par rapport aux autres spéculations génératrices de revenu au sein d’une communauté rurale. De plus, il joue le rôle moteur dans la société et dans l’économie rurale.

2.1. Aspect social de l’élevage bovin

L’aspect social de l’élevage bovin est très primordial en milieu rural car 96% d’éleveurs révèlent son importance.

Dans l’ensemble de la Région SOFIA, le recensement en 2005 estime 110.865 éleveurs (DRDR, 2005). De plus, dans le District d’Antsohihy, le cheptel bovin est estimé à 101.094 têtes en 2005 (Service Régional de l’Elevage, 2006), soit 9,23 du total régional. Dans une Commune Rurale du District, en moyenne 75% des foyers possèdent des bovins.

2.1.1. Rôle de l’élevage dans la société

D’abord, il est à 98% des cas un signe de prestige social. C’est un signe d’honorabilité, car un mariage en milieu rural nécessite un don de bœufs ou « moletry » en contrepartie de la mariée. Le nombre à offrir dépend du consensus des deux parties.

Il tient aussi une place importante dans tous les évènements familiaux, villageois : heureux comme l’exhumation, le mariage, le remerciement aux ancêtres, toutes les festivités culturelles et cultuelles ; et malheureux comme le décès (cf. Photos n°8 et n°9).

40 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

PLANCHE PHOTOGRAPHIQUE B

Photo n°8: Têtes de zébus devant un tombeau Tsimihety (Auteur, 2007)

Photo n°9: Abattage d’un zébu lors d’un rite villageois (Auteur, 2007)

41 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

2.1.2. Tranche d’âge des éleveurs

Dans cette zone, l’élevage bovin est pratiqué de tout âge. La figure n°17 montre la proportion d’âge des éleveurs enquêtés.

Source : Enquête, 2007 Figure n°17: Tranche d’âge des éleveurs

La moitié des éleveurs échantillons sont âgés entre 25 et 60 ans. En général, ils sont représentés par des chefs de famille qui restent au village, des anciens éleveurs héritiers. Par contre, les jeunes et les âgés sont respectivement de 14% et de 28%.

Pour les jeunes, la proportion est assez basse car ils sont encore en général sous l’égide de leurs parents sauf pour les nouveaux couples qui s’installent. Tandis que pour les vieux, la majorité prend leur retraite, ou laisse les animaux aux foyers les plus jeunes pour l’entretien du cheptel.

2.2. Aspect économique de l’élevage

2.2.1. Appréciation des éleveurs

Dans le milieu rural, 85% des éleveurs confirment que le bœuf représente une forme d’épargne d’argent à tout moment, une thésaurisation, c'est-à-dire une sorte de réserve de biens. Ils disent que « c’est notre banque rurale ». En effet, en cas de grand besoin d’argent, la vente d’une ou de plusieurs têtes est une alternative immédiate pour la résolution du problème. Donc, en premier lieu, il remplit une fonction monétaire des ruraux et en deuxième lieu, il est considéré comme un trésor précieux qui assure la pérennité de la vie des familles rurales. C’est aussi le cas de l’élevage bovin dans la zone de climat guinéen (DOMINGO, 1976.)

De plus, la majorité des éleveurs (75% des cas) affirment que l’élevage bovin représente aussi une force de travail pour les travaux agricoles et la traction animale. En outre, l’élevage bovin procure une force de traction pour les ménages ruraux, car il assure le transport des matériels, des produits, des marchandises en milieu rural (cf. Photo n°10). C’est la fonction productive de l’élevage bovin.

42 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

Photo n°10: Paire de zébus tirant une charrette (Auteur, 2007)

La présence de l’élevage au sein d’une famille quelconque réduit le coût de production en agriculture, d’après un agriculteur. Autrement dit, au cas où un foyer ne fait pas de l’élevage, il est obligé d’acheter une force de travail. En fait, l’achat se fait :

∑ soit par location des animaux ou location de main d’œuvre, dans 75% de cas ;

∑ soit par le fameux travail collectif ou entraide, qui nécessite une grosse dépense, dans le cas restant (25%).

2.2.2. Vente des bovins sur pied

2.2.2.1. Raisons et périodes de vente

Comme tous les produits du secteur primaire, les produits d’élevage sont aussi destinés à la vente. La figure n°18 montre les causes probables de vente des animaux en milieu rural.

Source : Enquête, 2007

Figure n°18: Raisons de vente des animaux

43 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

Presque 80% des éleveurs vendent leurs animaux pour des besoins en cas de grande difficulté à savoir : maladie, décès, mariage et même pendant la période de soudure. Pour le reste des éleveurs, c'est-à-dire 19,8% du total, la vente est faite pour d’autres besoins : scolarisation des enfants, achat des produits vétérinaires, achat des outillages agricoles, et salaire des bouviers.

La période de vente est très repartie dans toute l’année, entre autres :

Æ pendant le période de soudure (Janvier au Mars), car c’est le moment le plus difficile à vivre pour les populations rurales. 25% des éleveurs rencontrés révèlent cette situation;

Æ pendant les mois de fête : fin d’année, mois de Juin à Août. Il représente environ 40% de vente annuelle ; et

Æ avant même la période culturale, pour assurer la préparation culturale. C’est un signe de synergie entre élevage et agriculture. Pour cela, presque la moitié des éleveurs (50% du total enquêté) adoptent cette vente pendant cette période.

2.2.2.2. Exemple de circuit de commercialisation

Pour cela, un exemple de circuit est décrit par la figure n°19.

ELEVEUR

DETAILLANTS GROSSISTES -Boucher du marché, -Marchands des bestiaux, -Boucher du quartier -Chevillards

CONSOMMATEURS

cas rare : besoin des capitaux, ou autres choses cas fréquent : quotidien, ou hebdomadaire

Source : Auteur, 2007

Figure n°19: Circuit de commercialisation des animaux

Cette représentation montre deux circuits de vente possibles, à savoir :

Æ la vente directe : en partant de l’éleveur, les animaux sont vendus aux détaillants, c'est-à-dire les grands bouchers des grandes villes. Ensuite, ces derniers les amènent vers les abattoirs, et les vendent

44 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA sous forme de viande auprès des consommateurs. Ce cas est très observé surtout dans les Communes les plus proches de la ville d’Antsohihy. Cette forme de vente représente 62% de vente totale et elle concerne presque 78% des éleveurs de zébus du District ; et

Æ la vente indirecte : elle nécessite des intermédiaires entre les éleveurs et les détaillants, notamment les marchands de bestiaux. Ces derniers achètent les animaux auprès des éleveurs, ensuite ils les revendent au sein des marchés de bestiaux (« Sabotsy be ») du District de Befandriana et de Mandritsara. Ce circuit est rare pour les revendeurs de la ville d’Antsohihy, car il augmente le coût de commercialisation. Il est surtout destiné pour les autres Districts ou les autres Régions (cf. Carte n°3). Elle représente 38% de vente totale.

Source : BD 500/FTM/MAEP/SAGE, modifié par l’auteur

Carte n° 3 : Destination de vente vers d’autres Régions

45 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

2.2.2.3. Destination de vente

Il est à signaler que le taux d’exploitation moyen dans le District d’Antsohihy est de 5% contre 7% (11.496 têtes sur 165.000 têtes de bovins) dans le District de Mandritsara (IEMVPT, 1968).

Dans la zone d’étude, quatre (04) principales destinations de vente sont observées .

Elles sont :

∑ la vente aux marchands des bestiaux ;

∑ la vente aux éleveurs voisins ;

∑ la vente aux bouchers de la ville ; et

∑ la vente aux particuliers.

%

Source : Enquête, 2007

Figure n°20: Destination de vente des animaux

D’après la figure n°20, la vente aux bouchers des grandes villes comme Antsohihy, Nosy Be est très fréquente, supérieure à 60%. En effet, l’approvisionnement en viande bovine de la ville d’Antsohihy est assuré par les éleveurs dans les Communes Rurales environnantes. Les Communes cibles sont les plus proches du centre ville et les plus desservies par les voies routières, à savoir : Ambodimandresy, Ampandriankilandy, Ankerika, Anahidrano et Anjiamangirana.

Tandis que la vente aux marchands des bestiaux ne représentent que 32% de cas. Les animaux vendus sont à 100% destinés pour les marchés du« Sabotsy Be » dans les autres Districts : Befandriana nord et Mandritsara. Et après, ils sont amenés vers d’autres Régions, notamment la Région d’Analanjirofo et Atsinanana pour assurer la consommation locale de la population dans ces Régions (cf. carte n°3). Mais, le problème se pose sur le prix d’achat de ces derniers car l’organisation de vente auprès des éleveurs n’existe pas encore dans cette zone. De plus, la commercialisation du bétail est encore faible avec un taux d’exploitation moyen estimé à 10% du cheptel (PRD, 2006).

46 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

Entre les éleveurs eux-mêmes, il existe aussi une transaction de vente. Le cas est très observé pour les éleveurs non héritiers, donc ils sont obligés de faire l’achat. 41% des jeunes éleveurs et des jeunes couples nouvellement installés pratiquent cet achat.

Ces trois destinations de vente sont des ventes spécifiées (d’après le délégué de la Commune), c'est-à-dire elles nécessitent tous les papiers nécessaires pour la vente: le certificat de bovidés, le certificat de vaccination et l’autorisation de sortie des animaux vendus délivrés par le délégué de la Commune.

Une dernière vente se fait aux particuliers (Services étatiques, associations, grandes familles réunies) pour célébrer un évènement quelconque, à savoir la fête de la fin d’année, le mariage ou toutes autres cérémonies. Elle présente une proportion moindre de 18%, car elle est occasionnelle et ne représente qu’une faible partie dans l’année. Ce sont des ventes non spécifiées.

2.2.2.4. Catégories d’animaux vendus

Toutes catégories d’animaux sont sujettes aux ventes. En général, la vente des mâles castrés ou « vositra » est la plus courante et représente 68% des animaux vendus. En effet, ils ont la taille commercialisable ainsi que la haute valeur commerciale, d’après un boucher détaillant. Ce sont les animaux non sélectionnés pour la reproduction, qui subissent la castration, des animaux gras qui répondent bien aux exigences des clients et des consommateurs. Ensuite, les femelles reformées ou « kantaigny » viennent en 2 ème place avec une proportion de 26%. Ce sont surtout des vieilles vaches en fin de carrière reproductive. Enfin, la vente des animaux jeunes se trouve en 3 ème place (6% des animaux vendus) car ils sont encore en majorité destinés pour la reproduction. Cette dernière vente est surtout destinée aux éleveurs voisins ou aux populations qui veulent élever ou multiplier leur troupeau.

2.2.3. Principaux produits d’élevage

2.2.3.1. Viande

Cette spéculation se concentre surtout dans les grandes villes, c'est-à-dire dans le District d’Antsohihy. Les acteurs de la filière sont les éleveurs, les bouchers locaux ou les détaillants, et les consommateurs.

La vente de la viande est à 95% directe sur les étalages du marché après abattage. Le reste de vente se fait sur les marchés informels. L’abattage se concentre dans l’abattoir municipal du District (cf. photo n°11). L’acheminement des animaux vers la ville se fait à pied.

Remarque : La transformation de viande n’existe pas encore dans la zone.

47 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

Photo n°11: Bœufs destinés à l’abattage pour la production de viande (Auteur, 2007)

2.2.3.2. Lait

La race zébu malgache est une mauvaise laitière et elle est surtout destinée pour la production de viande.

En effet, en moyenne, la lactation démarre à 4 ou 5 litres par jour, puis diminue progressivement et se termine au bout de 5 ou 6 mois (GILLES, 1973). Pendant cette durée, une vache zébu peut produire 200 à 350 kg de lait (Mémento de l’Agronome, 2002).

La traite se fait de bon matin juste avant la sortie des animaux vers le pâturage. Elle est du type monotraite, c'est-à-dire elle n’est pratiquée qu’une seule fois en une journée. De plus, elle se fait manuellement et par l’intermédiaire du propriétaire même. En général, 85% de traite sont assurés par les femmes de l’exploitation. Elles assurent aussi la commercialisation de ce produit dans la ville.

Les principales destinations du lait produit sont illustrées par la figure n°21.

%

Source : Enquête, 2007 Figure n°21: Principales destinations du lait produit

48 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

La figure n°21 montre que la part du lait destinée à la vente est très faible. La proportion est de 27,75%. Les clients potentiels : foyers (25%), épiciers (47%) et hôtels (28%) se trouvent dans la ville d’Antsohihy. Seules trois Communes sont très concernées par cette vente car elles sont plus proches du centre ville et les moyens de locomotion existent. Ce sont les Communes Rurales d’Ampandriankilandy, d’Ankerika, d’Anahidrano (cf. Photo n°12) et d’Anjiamangirana.

Photo n°12: Collecte du lait dans la Commune Rurale d’Anahidrano (Auteur, 2007)

L’autoconsommation familiale est très fréquente, à un taux d’environ 62% des foyers enquêtés. En effet, la distance entre la ville et la Commune, l’absence des moyens de locomotion obligent les éleveurs à ne pas vendre leurs produits. De plus, le lait est un produit très périssable. Donc, il faut des moyens de conservation dont les éleveurs ne possèdent pas.

Mais, il y a des éleveurs qui font à la fois la commercialisation dans la ville et autoconsomment leurs produits (<10%). Ce sont des éleveurs classés parmi ceux qui possèdent beaucoup d’animaux, plus précisément des vaches.

Actuellement, aucune transformation industrielle des produits laitiers n’est encore connue dans la zone d’étude. Le lait produit est destiné à 100% des cas pour la fabrication d’yaourt artisanal. La transformation est assurée par :

∑ la famille consommatrice, c'est-à-dire une transformation familiale,

∑ les épiciers détaillants, et

∑ les opérateurs hôteliers.

La fabrication du fromage, ainsi que d’autres produits à base de lait ne franchissent pas encore le marché régional.

49 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

2.2.4. Sous-produits d’élevage

A part les produits d’élevage, les sous-produits sont aussi valorisés par les éleveurs. La figure n°22 présente les différents sous produits d’élevage bovin.

%

Source : Enquête, 2007

Figure n°22: Sous-produits d’élevage

Les sous-produits d’élevage sont : • les fumiers : largement utilisés pour la fertilisation en agriculture. En général, les fumiers du parcours ne sont pas récupérés. Ils sont utilisés pour la fertilisation du pâturage. Les éleveurs n’utilisent que les fumiers du parc car ils sont «mûrs». 85% des éleveurs valorisent ces fumiers surtout les agriculteurs-éleveurs. Au moment de la descente sur le terrain, aucune stratégie de vente des fumiers n’est observée. «C’est une honte d’acheter du fumier» affirme un éleveur enquêté.

• les cuirs : ils sont à 85% voire 90% collectés dans l’abattoir municipal d’Antsohihy, ensuite traités, conditionnés pour être expédiés à la Tannerie d’Anjeva à Antananarivo. La collecte est faite par des particuliers, ce ne sont ni des éleveurs ni des bouchers.

• les cornes et les onglons : seuls 10% d’éleveurs les considèrent. En effet, les cornes servent de symbole lors d’un abattage occasionnel de bœufs. Cette considération est à la fois pour le prestige de la société et à la fois symbole pour les ancêtres.

Remarque : La transformation des cuirs et des cornes pour des fins commerciales n’est pas encore l’objectif d’élevage pour les éleveurs Tsimihety.

• le travail : c’est l’une des principales utilisations des bovins. Les animaux procurent des forces de travail et de transport aux paysans (cf. Photo n°10). Tous les travaux de champs, tous les besoins en force de traction font appel à l’élevage bovin.

50 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

2.2.5. Investissement

La notion d’investissement en élevage bovin est évoquée par la figure n°23.

%

Source : Enquête, 2007

Figure n°23: Avis des éleveurs pour l’investissement en élevage

80% des éleveurs pensent s’investir en élevage bovin. Ils sont à 75% des éleveurs stricts, de génération en génération, et aussi des jeunes éleveurs. «C’est notre héritage, on ne veut pas détruire le prestige de nos ancêtres, et nos prestiges aussi.», affirme un éleveur. Donc, ils veulent toujours continuer l’élevage, en investissant autant que possible.

Par contre, dans 25% des cas, il y a des éleveurs qui ne veulent pas s’investir dans l’élevage bovin. En effet, la crainte du vol de bœufs les décourage de plus en plus. 8% des éleveurs enquêtés restent sans avis.

51 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

Chapitre IV : POUR UN BON DEVELOPPEMENT DE L’ELEVAGE DE ZEBUS DANS LE DISTRICT D’ANTSOHIHY

1. Problèmes d'élevage de zébus

Les problèmes de l’élevage de zébus du District d’Antsohihy découlant des résultats obtenus sont présentés dans la figure n°24.

.

52 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

Elevage de zébus du District d’Antsohihy menacé

Diminution de l’effectif : 110.000 têtes en 2000 à 98.000 têtes en 2006

Problème sur la santé Problème sur le Problème de Problème social animale pâturage naturel conduite

Effectif Taux de Insuffisance Mauvaise Pratique Absence Reproduction Manque Rythme croissant Conflit entre moindre de vaccination des points de gestion des feux de la non d’hygiène : du vol de bœufs : Agriculteurs l’équipe faible : 42% vente des du incontrôlés culture maîtrisée : -01 parc de -Taux et élevage 2 d’intervention : en 2004 produits pâturage et illicites fourragère sex-ratio très 120m /100 d’accroissement : 01 agent vétérinaires : naturel (33ha basse (1/10) têtes 51% (2005à 2006) assume 02 02 points de brûlées/an) -5 à 10cm de -Taux de communes vente dans le fumier dans récupération : 25 à rurales District le parc 30%

Coût de Manque de vaccination courage pour les élevé pour éleveurs à les s’investir : 25% éleveurs : des éleveurs Ar 300/tête enquêtés

Figure n°24: Arbre des problèmes d’élevage de zébus du District d’Antsohihy

53 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

2. Stratégies d’amélioration proposées

Face à ces divers problèmes qui se posent sur l’élevage bovin dans le District d’Antsohihy, le but de cette étude est d’apporter quelques recommandations d’amélioration pour relancer à bien cette filière. Pour chaque solution proposée, des objectifs correspondants sont donnés avec les résultats attendus, les activités à entreprendre, les acteurs concernés, l’échéance de réalisation et les indicateurs de vérification.

Tableau n°4 : Principaux objectifs à atteindre pour la relance de l’élevage de zébus

54 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

Objectif n°1 : Améliorer l’encadrement sanitaire et technique des éleveurs Résultats attendus Activités Acteurs Echéance Indicateurs Æ Renforcer les équipes d’intervention en milieu rural par Les éleveurs sont l’augmentation de l’effectif Æ Nombre des satisfaits de Æ Renforcer les capacités des agents sur le terrain par des séances de M.A.E.P., D.R.D.R agents par l’encadrement formation Service Régional Court terme Commune sanitaire Æ Bien équiper les agents par dotation de matériels de déplacement d’Elevage, Autorités Æ Créer des conseillers d’élevage locales Æ Nombre des matériels utilisés Objectif n°2 : Améliorer l’approvisionnement en intrants d’élevage (vaccin, médicaments, etc.) Résultats attendus Activités Acteurs Echéance Indicateurs

Æ Bien organiser le circuit de distribution des intrants par l’installation Æ Nombre des La rupture de des dépôts de vente à chaque Commune M.A.E.P., Vendeurs points de vente stock des produits Æ Diminuer le circuit de vente pour éviter le surcoût des produits Moyen des produits vétérinaires Æ Appeler les acteurs opérants dans la vente des produits à s’investir vétérinaires, éleveurs terme vétérinaires n’existe pas dans la zone Æ Nombre Æ Créer une association des éleveurs d’élevage bovin dans chaque d’association Fokontany d’éleveur Æ Nombre des sociétés de vente Objectif n°3 : Relance de la vaccination Résultats attendus Activités Acteurs Echéance Indicateurs

Æ Former et éduquer les éleveurs en matière de vaccination Æ couloirs de Le taux de Æ Faire une campagne de vaccination M.A.E.P., D.R.D.R, vaccination vaccination Service Régional Æ Installer des couloirs de vaccination pour chaque Fokontany Court terme Æ Fiche de augmente Æ Renforcer la collaboration entre les entités responsables (Délégués d’Elevage, agents présence des Communes, agents vétérinaires) et les éleveurs vétérinaires, délégués, Æ Rapport Æ Réduire le coût de vaccination éleveurs technique des agents

55 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

Objectif n°4 : Amélioration des conditions d’hygiène Résultats attendus Activités Acteurs Echéance Indicateurs Æ Former et éduquer les éleveurs en matière d’hygiène en élevage Æ Bien suivre chaque élevage par le biais des agents sur le terrain Sur l’habitat et les animaux : Æ Séparer tous les stades physiologiques Æ Prévoir différents locaux pour chaque catégorie d’animaux Æ Protéger les jeunes animaux contre les agresseurs physiques Æ Tenir compte l’hygiène de mise-bas Æ Placer le parc loin du vent, sur des pentes et sur des sols imperméables La mort des Æ Changer régulièrement l’emplacement du parc pour limiter les D.R.D.R, Service Court terme Æ Nombre de animaux causée infestations Régional de cas de mortalité par le manque Æ Mettre en place des logements sommaires à proximité de l’eau et des l’Elevage, Agents Æ Nombre de d’hygiène ressources fourragères sur le terrain, parc n’existe pas Sur les animaux de travail : éleveurs, bouviers Æ Bien nourrir ces animaux Æ Bien contrôlé l’abreuvement Æ Assurer un bon repos de ces sujets Æ Eviter l’emploi des animaux jeunes et blessés Æ Utiliser des matériels adéquats et entretenu pour éviter les blessures et la transmission des germes Objectif n°5 : Maîtrise de la reproduction Résultats attendus Activités Acteurs Echéance Indicateurs Les éleveurs Æ Eduquer les éleveurs, les bouviers à pratiquer la détection de chaleur D.R.D.R, Service Æ Planning de maîtrisent la Æ Eduquer et former les éleveurs à tenir un cahier de planning de Régional reproduction Moyen reproduction reproduction d’Elevage, agents Æ Cahier de terme Æ Lancer et vulgariser l’Insémination Artificielle autour des grandes villes vétérinaires, suivi auprès des éleveurs, bouviers agents

56 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

Objectif n°6 : Amélioration des pâturages naturels Résultats attendus Activités Acteurs Echéance Indicateurs Æ Améliorer la pratique de la pâture (éviter les grands déplacements des animaux, respecter l’heure de sortie et de rentrée pour maintenir le temps d’exploitation des pâturages) D.R.D.R, Service Æ Améliorer le terrain de parcours par l’installation des clôtures, des Régional Æ Carte de ombrages d’Elevage, Service parcours L’exploitation du Æ Bien gérer le parcours (éviter la sous-exploitation et la surcharge du Régional de la Æ Infrastructures pâturage est pâturage) Génie Rurale, Moyen d’abreuvement rationnelle Æ Améliorer les points d’abreuvement déjà existants CIREEF, terme Æ Nombre des Æ Multiplier les points d’abreuvement par la création des infrastructures : Autorités locales, plants cultivés barrage, pompe éolienne, etc. agents d’élevage, Æ Lois relatives Æ Eviter la mise en culture des étendues à vocation pastorale agents des Eaux et au feu Æ Entretenir l’environnement par le reboisement Forêts, sécurités Æ Existence du Æ Lutter contre les feux illicites villageoises, « Dina » Æ Réprimander les auteurs du feu irrationnel éleveurs, bouviers Æ Appliquer les lois relatives au feu Objectif n°7 : Amélioration de l’alimentation du troupeau pendant la saison sèche Résultats attendus Activités Acteurs Echéance Indicateurs Æ Améliorer la pratique du bouvier à la recherche des bons pâturages D.R.D.R, Service Æ Pratiquer la complémentation alimentaire, l’affourragement à l’étable Régional de Æ Lancer et vulgariser le pâturage artificiel l’Elevage, Service Les animaux ne Æ Pratiquer la culture dérobée des fourrages ou la culture de contre-saison Régional de la Æ Terrain de souffrent pas de Æ Eduquer les éleveurs à faire la conservation des fourrages, des foins Génie Rurale, culture problème Æ Aménager l’environnement des points d’eau Vendeurs des Moyen fourragère alimentaire Æ Multiplier les points d’abreuvement semences (GSDM, terme Æ Calendrier de pendant la saison FIFAMANOR), culture sèche Agents fourragère vétérinaires, Æ Infrastructures Autorités locales, d’abreuvement éleveurs et bouviers

57 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

Objectif n°8 : Renforcement de la relation entre l’agriculture et l’élevage Résultats attendus Activités Acteurs Echéance Indicateurs

Æ Installer des clôtures pour chaque terrain de culture M.A.E.P., Le conflit entre Æ Réinstaurer les grandes clôtures séparant la zone d’élevage et la zone de D.R.D.R, Service les éleveurs et les culture ou « fagnito-vala » Régional de Æ Cas de conflit agriculteurs Æ Instaurer des punitions sévères pour les animaux errants l’Elevage, Service Moyen Æ Terrain n’existe pas Æ Aménager les vastes étendues impropres à la culture pour instaurer le Régional de la terme clôturé système de ranching 6 Topographie, Æ Existence du Æ Embaucher des bouviers très conscients pour la surveillance du cheptel Autorités locales, Dina éleveurs, agriculteurs, bouviers Objectif n°9 : Lutte contre le vol de bœufs Résultats attendus Activités Acteurs Echéance Indicateurs

Æ Instituer le système codifié d’identification des animaux (boucle Forces de l’ordre Æ Animaux d’oreilles numérotée) (Brigade de la bouclés Æ Etablir les Fiches Individuelles des Bovidés (FIB) Gendarmerie, Æ Existence du Æ Renforcer le Dina au niveau de la communauté locale Police), Service Dina Æ Renforcer le DAS (Détachement Autonome de sécurité) au sein des Régional de Æ Fiche des quartiers, les postes avancées de la Gendarmerie dans les « zones rouges » l’Elevage, Moyen bovidés Le rythme du vol Æ Identifier les circuits de vol (« gijo ») autorités locales, terme Æ Statistique de de bœufs régresse Æ Surveiller le déplacement nocturne des animaux population locale, vol de bœufs Æ Renforcer les moyens de communication sécurités Æ Carte de Æ Renforcer les sécurités villageoises villageoises, délimitation du Æ Eviter le port illicite des armes à feu éleveurs circuit de vol Æ Appliquer les règles en vigueur pour les arrêtés Æ Certificat de Æ Exiger le port des cahiers des bovidés pour les convois détention des

6 Méthode d’élevage de plein air, reposant sur l’exploitation exclusive de pâturages le plus souvent naturels, dans un système faisant appel à un minimum de main d’œuvre (le gardiennage des troupeaux est remplacé par l’emploi de clôtures)

58 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA

armes Æ Poste avancée de la gendarmerie Objectif n°10 : Bonne organisation de vente des bovins Résultats attendus Activités Acteurs Echéance Indicateurs

Æ Organiser la vente directe des animaux par le biais de la communauté Etat, M.A.E.P, Æ Nombre des La villageoise Service Régional marchés des commercialisation Æ Délimiter officiellement les circuits de vente des bovidés d’Elevage, bestiaux des animaux ne Æ Eclater les marchés des bestiaux dans divers Districts Autorités Long terme Æ Carte de rencontre pas de Æ Eliminer les intermédiaires au niveau des marchés communales, délimitation de problème Æ Instituer le zonage 7 éleveurs, vente Æ Appliquer des taxes élevées pour les femelles destinées à l’abattage marchands des Æ Nombre exact bestiaux, des acteurs chevillards, Æ Jour du détaillants marché des bestiaux

Objectif n°7 : Professionnalisation du métier d’élevage

Résultats attendus Activités Acteurs Echéance Indicateurs Æ Eduquer et former les éleveurs pour la professionnalisation du métier M.A.E.P, Services Æ Promouvoir l’Information-Education-Communication (I.E.C) décentralisés, Æ Cahier de Les éleveurs Æ Intensifier l’élevage formateurs, suivi d’élevage bovins maîtrisent Æ Renforcer les capacités organisationnelles des éleveurs éducateurs, agents Moyen Æ Fiche de parfaitement Æ Créer des groupements d’éleveurs au sein de chaque Fokontany et de de terrain, autorités terme présence l’élevage chaque Commune locales, éleveurs, Æ Intégrer les éleveurs au sein des organisations d’éleveurs bouviers (professionnels et interprofessionnels)

7 élevage effectué dans une partie bien délimitée du territoire et dotée d’un statut zoo sanitaire propre, pratique d’élevage performant où il n’y a pas d’entrée et de passage mais seulement une sortie des bovins pour la commercialisation

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CONCLUSION

La zone d’étude est située dans le District d’Antsohihy, qui est le chef lieu de la Région SOFIA. Ce milieu est formé par des vastes étendues surtout destinées pour toutes activités d’élevage. Il est composé essentiellement par l’ethnie Tsimihety.

La race bovine élevée est le zébu malagasy. Morphologiquement, il est caractérisé par une croissance un peu moindre, par un format muni d’une bosse, par un modeste poids vif. De plus, il est réputé d’être une race à viande et une race grasse. Il a un comportement quotidien, un comportement sexuel et une physiologie de la reproduction particuliers.

En général, le troupeau est conduit d’une manière collective sous la surveillance des bouviers de métier. Pendant la journée, les animaux sont au pâturage et la nuit ils sont ramenés dans des parcs traditionnels construits en bois, qui se situent dans le village même. L’alimentation est assurée par les pâturages naturels dont les espèces fourragères rencontrées sont variables suivant la topographie, et elles sont aussi saisonnières. Les points d’abreuvement sont constitués en totalité par des points d’eau naturels. La reproduction est basée sur la monte naturelle. La méthode d’amélioration génétique du troupeau dans la Région Tsimihety est constituée généralement par la sélection qui s’apprécie par l’estimation visuelle des éleveurs. Les principales pathologies qui affectent le cheptel sont : le charbon symptomatique, la tuberculose, et le fasciolose dont les interventions faites sont les vaccins et l’utilisation des médicaments ou des plantes médicinales locales. La vaccination est assurée en totalité par les agents vétérinaires sur le terrain.

Dans la Région, l’élevage bovin joue divers rôles.

D’abord, son rôle est primordial dans la vie sociale des paysans. En effet, il est un signe de prestige social, et un signe d’honorabilité. De plus, les zébus tiennent aussi une place importante dans tous les événements villageois.

Quant à la vie économique, l’élevage bovin forme une sorte de banque rurale pour les éleveurs. Il représente une forme d’épargne et de thésaurisation en milieu rural. La vente est le seul recours disponible en cas de grande difficulté d’argent. En outre, il procure divers produits notamment : la viande, le lait, les sous-produits et la force de traction pour les travaux agricoles.

Malgré tout, cette filière est menacée par des problèmes d’ordre technique tels que : la fragilité de la santé animale, et le manque d’hygiène. Il y a aussi les problèmes sociaux dont le vol de bœufs est le fléau le plus marquant, suivi de la compétition entre l’agriculture et l’élevage. A part cela, des problèmes économiques pèsent aussi sur cette filière porteuse de la Région.

Face à cela, diverses propositions d’amélioration sont avancées en vue de relancer l’élevage bovin à savoir : la sécurisation rurale, l’amélioration de l’aspect alimentaire, l’instauration de

60 Pour une meilleure relance de l’élevage de zébus dans le District d’Antsohihy, Région SOFIA l’hygiène d’élevage, l’amélioration de la santé du troupeau et l’amélioration de la commercialisation des animaux.

Pour conclure, cette étude n’est que le commencement du développement durable en matière d’élevage bovin pour la Région SOFIA. Diverses pistes méritent d’être explorées en collaboration avec l’Etat, avec les diverses institutions et organisations présentes, entre autres : installation d’un ranch d’élevage dans le District, essai d’installation de la culture fourragère, et proposition d’un plan de gestion des pâturages naturels.

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ANNEXES

Annexe n°1: Effectif des bovins dans 22 Régions de Madagascar et proportion des mâles et femelles

REGION TOTAL DES BOVINS MALES FEMELLES Analamanga 273810 176581 97229 Vakinankaratra 350270 194819 155450 Itasy 216308 143838 72470 Bongolava 229813 153027 76786 Haute-Matsiatra 359578 234333 125245 Amoron'i Mania 243894 149376 94518 Vatovavy-Fitovinany 208294 78163 130131 Ihorombe 523472 217399 306073 Atsimo-Atsinanana 200065 74570 125495 Atsinanana 101920 35901 66019 Analanjirofo 127274 45472 81801 Alaotra-Mangoro 267274 151341 115933 Boeny 697697 302727 394970 SOFIA 1094979 543485 551495 Betsiboka 322372 166107 156265 Melaky 586098 264671 321427 Atsimo-Andrefana 1387720 617966 769754 Androy 763459 366728 396731 Anosy 629644 268085 361559 Menabe 490694 237390 253304 Diana 362185 170262 191922 Sava 250525 122092 128432 TOTAL 9687342 4714334 4973008

Source : MAEP, Recensement agricole, 2004-2005 Unité : Têtes

Annexe n°2: Effectif du cheptel bovin dans la Région SOFIA

SOFIA Bovins mâles Animal de trait Bovins femelles laitières TOTAL Effectif 543 485 323 408 551 495 53 771 1 094 979

Source : DRDR, 2006

I

Annexe n°3: Douze Communes Rurales du District d’Antsohihy avec leur superficie

COMMUNES SUPERFICIE (Km2) Ambodimadiro 275,0 800,0 Ambodimandresy 900,0 Ampandriankilandy 968,0 Anahidrano 450,0 264,0 Anjalazala 1 200,0 Anjiamangirana 465,0 Ankerika 452,0 Antsahabe 710,0 Antsohihy 11,8 708,0

Source : PCD, 2004

Annexe n°4: Liste des Districts dans la Région SOFIA et nombre de Communes

DISTRICT NOMBRE DE COMMUNES ANTSOHIHY 12 ANALALAVA 13 MAMPIKONY 10 BEALANANA 18 PORT BERGE 15 BEFANDRIANA NORD 12 MANDRITSARA 28 TOTAL 108 Source : PRDR, 2006

Annexe n°5: Nombre de population dans les 12 Communes Rurales du District

ANNEE 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 Ambodimadiro 13463 14185 15037 15940 16897 17919 18986 20125 Ambodimanary 6174 6505 6896 7310 8224 8718 9241 9796 Ambodimandresy 9850 10378 11001 16006 16966 17987 19063 20207 Ampandriankilandy 11945 16649 17648 18707 19830 21019 22280 23616 Anahidrano 12429 15046 15942 16906 17621 18678 19800 20988 Andreba 8375 8825 9355 9916 10511 11142 11810 12518 Anjalazala 6014 6337 6718 7121 7549 15820 16769 17775 Anjiamangirana 6561 6931 7347 7888 9056 9599 10575 10236 Ankerika 10250 10621 11259 11934 126650 132960 140937 149393 Antsahabe 10991 11580 12275 13011 15367 16289 17224 18258 Antsohihy 57057 105317 11636 118334 125434 134249 142300 150838 Maroala 10280 10831 11481 12170 12900 13674 14495 15365 TOTAL 163389 223205 236595 255243 387005 418046 443480 469115

Source : Service Régional de la Population, 2007

II

Annexe n°6: Liste des filières existantes dans la Région SOFIA

N° Filières Type Importance/ Localisation spécificité 1 Riz Aliment de base Bealanana, Mandritsara, Befandriana 2 oignon Produit d’exportation Mampikony, Bealanana 3 Arachides Produit industriel, de Bealanana, Mandritsara, provenderie et Befandriana, Port Bergé et alimentaire Analalava 4 Manioc Aliment diététique, Bealanana, Mandritsara, provenderie et Befandriana, Port Bergé et industriel Mampikony, Antsohihy, Analalava. 5 Canne à sucre Industrie artisanale, Mandritsara, Port Bergé, source d’éthanol Antsohihy, Mampikony. 6 Maïs Aliment diététique, Bealanana, Mandritsara, provenderie et Befandriana, Port Bergé et industriel (fabrication Mampikony, Antsohihy, de bière). Analalava. 7 Haricot Produits Produit de rente, Bealanana, Mandritsara, agricoles alimentaire Befandriana. 8 Pois « Lojy , voantsiroko ». Produit de rente, Port Bergé, Mampikony. alimentaire 9 Banane Produit de rente, Befandriana, Antsohihy, alimentaire Bealanana, Mampikony et Port Bergé. 10 Tomate Alimentaire Mampikony, Port Bergé. 11 Pomme de terre Alimentaire Bealanana, Mandritsara. 12 Vanille Produit de rente et Bealanana, Mandritsara, d’exportation Befandriana 13 Café Produit de rente Bealanana, Mandritsara, Befandriana 14 Jatropha Biocarburant Bealanana, Mandritsara, Befandriana, Port Bergé et Mampikony, Antsohihy, Analalava. 15 Lentille « Antsotry » Produit de rente, Mandritsara alimentaire 16 Epice Produit de rente et Bealanana, Mandritsara, d’exportation Befandriana 17 Patate douce Aliment diététique Mampikony, Port Bergé. 18 « Paka » Produit industriel et Befandriana, Antsohihy, Port d’exportation Bergé 19 Tabac Produit industriel Mampikony, Port Bergé. 20 Coton Produit industriel Mampikony, Port Bergé. 21 Carotte Produit alimentaire Bealanana, Mandritsara 22 Gingembre Produit de rente Antsohihy, Bealanana, Mandritsara, Befandriana 23 « Sahono » Aliment diététique Mandritsara, Befandriana, Bealanana 24 Culture maraîchère Produit alimentaire Mampikony, Port Bergé, Bealanana. 25 Ovy gasy Aliment diététique Bealanana, Mandritsara, Befandriana, Port Bergé et Mampikony, Antsohihy, Analalava. 26 « Kalamaka » Produit de rente, Mandritsara, Bealanana,

III

alimentaire Befandriana 27 « Voatavo » Produit alimentaire Bealanana, Mandritsara, Befandriana, Port Bergé et Mampikony, Antsohihy, Analalava. 28 « Kabaro, ou Kalamaka » Produit alimentaire Bealanana, Mandritsara, Befandriana, Port Bergé et Mampikony, Antsohihy, Analalava. 29 Mangue Produit alimentaire, Mandritsara, Befandriana, Port industriel Bergé et Mampikony, Antsohihy, Analalava. 30 Orange Produit alimentaire, Bealanana, Mandritsara, industriel Befandriana, Port Bergé et Mampikony, Antsohihy, Produits Analalava. 31 Citron fruitiers Produit alimentaire, Bealanana, Mandritsara, industriel Befandriana, Port Bergé et Mampikony, Antsohihy, Analalava. 32 avocatier Produit alimentaire Bealanana, Mandritsara, Befandriana 33 Papayer Produit alimentaire Bealanana, Mandritsara, Befandriana, Port Bergé et Mampikony, Antsohihy, Analalava. 34 Letchi Produit alimentaire Mandritsara, Befandriana 35 Arthocarpus (Finesy) Produit alimentaire Mandritsara, Befandriana 36 Anacarde Produit alimentaire, Analalava industriel 37 Crésol Alimentaire Befandriana, Mandritsara 38 Crépin (Sahoambo) Alimentaire Befandriana, Mandritsara 39 Coco Produit alimentaire, Analalava, Antsohihy. industriel 40 Dioscorea (Ovy ala, Plantes Aliment diététique lors Befandriana, Port Bergé et antadiny, masibo…) sauvages de la période de Mampikony, Antsohihy, soudure Analalava. 41 Ficus (Tsitindry) Aliment diététique Befandriana, Antsohihy, 42 Bovin Produit alimentaire, Bealanana, Mandritsara, source de revenu, Befandriana, Port Bergé et industriel, Mampikony, Antsohihy, d’exportation Analalava. 43 Caprin Produit alimentaire, Befandriana, Port Bergé et Produits source de revenu, Mampikony, Antsohihy, d’élevage d’exportation Analalava. 44 Ovin Produit alimentaire, Befandriana, Port Bergé et source de revenu, Mampikony, Antsohihy, d’exportation Analalava. 45 Volaille Produit alimentaire, Bealanana, Mandritsara, source de revenu Befandriana, Port Bergé et Mampikony, Antsohihy, Analalava. 46 Porcin Produit alimentaire, Bealanana, Mandritsara, source de revenu Befandriana, Port Bergé et Mampikony, Antsohihy, Analalava. 47 Miel Produit alimentaire, Mandritsara, Befandriana, Port source de revenu, Bergé et Mampikony, industriel, Analalava.

IV

d’exportation 48 Raphia Produit industriel et Mandritsara, Befandriana, source de revenu Port Bergé et Mampikony, 49 Bois d’œuvre Produit industriel et Bealanana, Mandritsara, Produits source de revenu Befandriana, Port Bergé et forestiers Mampikony, Antsohihy, Analalava. 50 « Satrana » Produit de construction Analalava, Antsohihy et source de revenu 51 Plantes médicinales Produit Bealanana, Mandritsara, pharmaceutique, source Befandriana, Port Bergé et de revenu Mampikony, Antsohihy, Analalava. 52 Cisaille Produit industriel et Bealanana, Mandritsara, source de revenu Befandriana, Port Bergé et Mampikony. 53 Poissons d’eau douce Produit alimentaire, Analalava, Antsohihy, Port source de revenu, Bergé et Mampikony industriel, d’exportation 54 Poissons d’eau de mer Produits Produit alimentaire, Analalava, Antsohihy, Port halieutiques source de revenu, Bergé et Mampikony industriel, d’exportation 55 Crabe Produit alimentaire, Analalava, Antsohihy, Port source de revenu, Bergé et Mampikony industriel, d’exportation 56 Crevette Produit alimentaire, Analalava, Antsohihy, Port source de revenu, Bergé et Mampikony industriel, d’exportation 57 Trépang Produit alimentaire, Analalava, Antsohihy, Port source de revenu, Bergé et Mampikony industriel, d’exportation 58 Cristal Source de revenu Bealanana, Befandriana 59 Chrome Produits Source de revenu Befandriana 60 Jaspe miniers Source de revenu Analalava 61 Or Source de revenu Befandriana 62 Tourisme (écologique, Source de devise Analalava, Mandritsara, balnéaire) Bealanana. 28 produits agricoles, 11 produits fruitiers, 6 produits d’élevage, 5 produits forestiers, 5 produits halieutiques, 4 produits miniers et tourisme Source : PRD, 2006 Annexe n°7: Valeurs bouchères comparées du Zébu Malagasy et du Métis Brahman

PV avant abattage Poids de carcasse Rendement en carcasse Rendement vide (kg) (kg) (%) (%) Zébu Malagasy 357,5 196,8 55,5 63,1 Demi-Brahman 392,0 226,3 57,6 65,8

Source : SERRES, 1971

V

Annexe n°8: Questionnaire

Date : 1. Identification de l’enquêté Nom : Age : Fokontany : Commune : 2. Caractéristiques de l’élevage Mixte : oui – non* Si oui :

Espèces Nombre Bovine Caprine Ovine Porcine Volailles Autres (lapin, etc.) Si non :

Espèce bovine Race Mâles Femelles Mâles Jeunes Jeunes TOTAL castrés mâles femelles

3. Mode d’acquisition du troupeau

Héritage – Achat – Achat+héritage – Echange – Confiage – Don des parents* 4. Conduite d’élevage Ensemble – Séparé*

Types de conduite Lieu Stades physiologiques Nombre d’animaux Ensemble Séparé 5. Types de gardiennage Propriétaire – Contrat – Propriétaire+Contrat – Confiage* Si Propriétaire : qui sont les responsables ? Enfants – Hommes - Femmes – Autres membres Si Contrat : comment ça se fait ? Quelles sont les rémunérations ? Si Confiage : Quels sont les règlements adoptés? 6. Logement Parc traditionnel – Etables améliorées – Divagation – Autres* Si Parc : • Quels sont les matériaux utilisés pour la construction ? • Quels sont les moyens que vous adoptez pour l’obtention de ces matériaux ?

I

• Quelles sont les mains d’œuvre de fabrication ? • Quel est son emplacement par rapport au village ? 7. Alimentation Saisonnière : Oui – Non* Pâturages naturels – Culture fourragère – Complémentation – Pâturages naturels+Complémentation* Si pâturages naturels :

Saisons pastorales Espèces disponibles Caractéristiques des espèces

Complémentation : Oui – Non*

Si Oui :

Types de complémentation Stades physiologiques concernés

8. Distance parcourue pour la pâture <2km – [2 à 5km] – [5 à 10km] - >10km* 9. Durée de pâture journalière Saisonnière : Oui – Non* Si Oui :

Saison Heure de sortie vers Heure de rentrée au Durée de pâture pâturages parc Sèche Pluvieuse Si Non : <4 h – [4 à 10 h] - >10 h* 10. Abreuvement Distance parcourue : <2km – [2 à 5km] – [5 à 10km] - >10km* Saisonnier : Oui – Non*

II

Si Oui :

Saisons Points d’eau disponibles Heure d’abreuvement Sèche Pluvieuse 11. Reproduction Monte naturelle – Insémination artificielle* Amélioration génétique : Sélection – Croisement* Si Croisement : Comment ça se fait ? Si Sélection : quels sont les critères de sélection ? Origine du taureau reproducteur : Autoreproduction – Achat du taureau – Achat+autoreproduction – Autres* Période de vêlage : Saison sèche – Saison de pluie* 12. Pathologie du troupeau Responsables de l’encadrement sanitaire : Vétérinaires – Techniciens d’élevage – Autres*

Maladies, accidents Types Périodes Sujets cibles

Moyens d’intervention sanitaire : Médecine moderne – Médecine traditionnelle* 13. Elevage et vie socio-économique des éleveurs Quels sont les différents rôles de l’élevage bovin dans la vie quotidienne?

Rôles de l’élevage bovin Types Social Economique 14. Vente des animaux sur pied

Raisons Périodes Destinations de Catégories Types de vente d’animaux vente

15. Produits et sous-produits d’élevage

Types Destination de production Clients potentiels Produits

Types Utilisation Sous-produits

III

16. Investissement Quels est votre avis en matière d’élevage bovin ? S’investir ou non ?

N.B : * : rayer les mentions inutiles

Annexe n°9: Liste des Communes échantillons

• Ambodimandresy, • Ampandriankilandy, • Anahidrano, • Anjalazala, • Anjiamangirana, • Ankerika, • Antsahabe, et • Antsohihy.

IV

Annexe n°10: Effectif des bovins du District

Année Antsohihy Ambodimandresy Anjalazala Ambodimanary Maroala Ampandriankilandy Antsahabe Andreba Anahidrano Ankerika Anjiamangirana Ambodimadiro TOTAL

2000 935 10193 4186 12726 16245 12948 13260 6249 7384 8344 10863 6372 109705

2001 984 9818 4220 12384 16268 13424 12824 6212 7486 8652 11844 6428 110544

2002 992 9550 4136 11717 15713 13723 12920 6260 7847 8568 11868 6630 109924

2003 995 9697 4230 11612 13916 12620 11842 6254 7892 8637 11552 6232 105479

2004 979 9926 5016 11805 13018 12231 11256 6151 7056 8452 11098 6232 104220

2005 994 9582 5144 11987 12676 11747 10229 6026 8014 8344 10991 5360 101094

2006 1015 9476 5333 10254 12901 11488 11535 5103 7648 8187 10953 6024 99917 Source : Service Régional de l’Elevage, 2007

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Annexe n°11: Nombre des éleveurs enquêtés et des animaux dans chaque Commune choisie

Communes échantillons Ambodimandresy Ampandriankilandy Anahidrano Anjiamangirana Ankerika Antsahabe Antsohihy Anjalazala TOTAL GENERAL

Nombre d'éleveurs 18 20 20 20 20 16 12 10 136

Nombre total d’animaux 1 257 1 119 973 1 245 1 569 1 077 471 544 8255

Source : Enquête, 2007

XI

Annexe n°12: Nombre de vol de bœufs recensé

ANNEE 2004 2005 2006 Cas 26 37 77 Bœufs volés 121 184 295 Bœufs restitués 73 31 109 Arrestations 44 67 86 Source : Brigade de la Gendarmerie, 2007

XII