samedi 15 janvier – 20H

L’Orchestre de Louis XV

Le Concert des Nations Jordi Savall | Samedi 15 janvier Nations | Samedi des Concert | Le Savall | Jordi XV de Louis L’Orchestre samedi 15 janvier – 20H

L’Orchestre de Louis XV Suites d’orchestre

Jean-Philippe Rameau (1683-1764)

Naïs (1748), Suite d’orchestre Ouverture – Musette tendre – Rigaudons I et II Sarabande – Gavotte pour les Zéphirs Loure – Musette – Tambourins I et II Entrée des Lutteurs et Chaconne

Les Indes galantes (1735), Suite d’orchestre Ouverture – Musette en rondeau – Air vif Air des Incas pour la dévotion du Soleil Menuets pour les Guerriers et Amazones I et II Air pour les esclaves africains Air pour les amants qui suivent Bellone Tambourins I et II – Chaconne

entracte

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Zoroastre (1749), Suite d’orchestre Ouverture – Passepieds I et II Loure – Airs des Esprits Infernaux I et II Air tendre en rondeau Air grave – Gavotte en rondeau Sarabande Contredanse

Les Boréades (1764), Suite d’orchestre Ouverture Entrée des Peuples Contredanse en rondeau Gavottes I et II pour les heures et les Zéphirs Menuets I et II Contredanse très vive

Le Concert des Nations Manfredo Kraemer, concertino Jordi Savall, direction

Avec la participation de l’Académie du Concert des Nations.

Fin du concert vers 22h10.

3 L’Orchestre de Louis XV

Le 12 septembre 1764, Jean-Philippe Rameau s’éteignait à . Son dernier opéra, Les Boréades, venait d’être mis en répétition. Dès que la nouvelle fut connue, la partition disparut des pupitres. L’œuvre ne serait créée sur une scène de théâtre qu’en 1983. Sa musique demeura inconnue du public parisien du siècle des Lumières, dont le goût s’était détourné depuis des années déjà de l’art si singulier du génial compositeur. Si Michel Paul Guy de Chabanon avait pu l’entendre, l’ouverture des Boréades aurait certainement nourri son argumentation pour son Éloge de Rameau, publiée peu après la mort du compositeur. En effet, le philosophe y déclarait : « Parcourez toutes les ouvertures de M. Rameau, l’y trouverez-vous semblable à qui que ce soit ? De l’une à l’autre, il ne se ressemble pas lui-même. »

Dans l’ouverture des Boréades, Rameau abandonne la forme de l’ouverture à la française pour un plan en trois mouvements séparés, inspiré de l’ouverture à l’italienne. Il la revêt d’une orchestration virtuose et visionnaire, avec clarinettes et cors, pour dépeindre une atmosphère tempétueuse puis bucolique. Elle s’achève par une brillante évocation cynégétique qui s’enchaîne sans interruption avec la première scène de l’opéra : une chasse royale. Elle démontre toute l’ambition esthétique du véritable créateur du langage symphonique et de l’orchestration moderne. Pour Rameau, l’ouverture doit être liée à l’action de la tragédie, grâce à un procédé de peinture sonore dont l’orchestre fournit la palette colorée et expressive. Chabanon remet pourtant en question la légitimité de ce procédé : « Rien de si dangereux que ce projet formé de peindre, surtout en symphonie. Cette intention ne sert qu’à gêner l’imagination du musicien, à le fixer sur quelques petites ressemblances douteuses auxquelles il sacrifie tout, et à le distraire des recherches de la belle mélodie, qui seule constitue la véritable musique, tient lieu de toutes les peintures, ou, si l’on veut, en est toujours une. »

Chabanon prend pour exemple l’ouverture de Naïs. Rameau avait composé cette pastorale héroïque en un prologue et trois actes, sur un livret de Louis de Cahusac, pour commémorer la signature du traité de paix d’Aix-la-Chapelle. Cette œuvre de circonstance fut créée le 22 avril 1749 et avait été reprise en 1764, avec des musiques additionnelles de Berton. Dans l’ouverture, Rameau rompt pour la première fois avec la tradition lulliste pour mieux illustrer la lutte des Titans contre les Olympiens : « L’ouverture de Naïs peint, dit-on, l’attaque des Titans. En ce cas, on doit y entendre les cris séditieux de ces enfants de la Terre ; y voir des rochers déracinés par leurs mains s’amonceler comme des nuages dans la tempête. »

Rameau a voulu évoquer ces cataclysmes par une orchestration et une harmonie emplies de violence (que l’on retrouve au début de l’Entrée des lutteurs et à la fin de la Chaconne) : les trompettes et les timbales font retentir des « bruits de guerre » qui font écho aux batailles auxquelles le traité d’Aix-la-Chapelle mettait un terme. Chabanon met en lumière les jeux d’analogies sonores qui permettent à Rameau de « peindre en musique » : « Cette ouverture est, selon moi, une mélodie forte, hardie, et dont le caractère tranchant

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et particulier est renforcé par quelques pratiques d’harmonie extraordinaires. Les personnes, trop peu exercées pour la sentir, la trouvent neuve et fortement pensée, et ils en sont émus : ces intonations âpres et sauvages, ces passages brusqués, cette harmonie hérissée […] semblent une analogie plus que suffisante avec le combat des Titans qui occupe leurs regards. » Malgré ses réticences, Chabanon ne peut que constater la redoutable efficacité expressive d’effets orchestraux aussi spectaculaires.

Quelques mois après Naïs, Rameau produisit un nouvel exemple d’ouverture « hors norme » pour son Zoroastre. Cette tragédie en musique en cinq actes, sur un livret de Cahusac, fut créée le 5 décembre 1749. Elle fut révisée en 1756 pour adopter la forme d’un opéra en trois actes. L’ouverture, qui, selon Rameau, « tient lieu de prologue », est soumise à un véritable « programme » lié à l’action de la tragédie. La première section, avec son mouvement oppressant, grave et sombre, de cordes, veut évoquer la tyrannie d’Abramane, tandis que les flûtes plaintives symbolisent la détresse du peuple de Bactriane. La seconde section, de caractère lumineux et serein, évoque l’espoir du philosophe Zoroastre de voir la chute du tyran. L’ouverture s’achève par un mouvement rapide, aux modulations hardies, dépeignant les états d’âme contrastés des différents personnages avant la victoire finale de la lumière sur les ténèbres.

Par comparaison avec ces trois compositions où Rameau ne cesse d’explorer de nouvelles voies formelles et expressives, l’ouverture des Indes galantes peut paraître plus conventionnelle. Elle adopte l’organisation bipartite des ouvertures à la française de Lully, avec une première partie grave et solennelle suivie d’une seconde vive et fuguée. L’œuvre n’est pas à proprement parler une tragédie lyrique, mais un « ballet » (genre aujourd’hui dénommé « opéra-ballet ») : « un spectacle composé d’actes différents quant à l’action, mais réunis sous une idée collective comme les sens, les éléments, l’amour », ainsi que le définit Marmontel dans L’Encyclopédie.

Les Indes galantes s’ouvrent par un prologue allégorique narrant la rivalité entre Vénus, Amour et la Guerre (Bellone). Dans la seconde entrée, Les Incas du Pérou, Rameau multiplie les tours de force musicaux. Il fait se succéder diverses scènes à grand spectacle où l’orchestre prend une importance inédite, comme une cérémonie religieuse inca (avec son impressionnant Air pour la dévotion du Soleil), une éruption volcanique et un tremblement de terre. Voltaire fut à ce point impressionné par ces pages qu’il dira de Rameau : « Il est fou ; mais je tiens toujours qu’il faut avoir pitié des talents. Permis d’être fou à celui qui a fait l’acte des Incas. »

La troisième entrée, Les Fleurs, met en scène des courtisanes persanes. Elle est sans doute la moins frappante du point de vue dramatique, mais la plus riche du point de vue de la danse, et donc en compositions orchestrales. La dernière entrée, Les Sauvages (où apparaissent les Indiens d’Amérique du Nord) n’était pas présente dans la version originale de 1735. Elle fut rajoutée lors de la reprise triomphale de 1736. La célèbre Danse des Sauvages est l’adaptation d’une pièce de clavecin publiée en 1729. Rameau a souvent repris et arrangé dans ses opéras, même tardifs, ses compositions de jeunesse.

5 Ainsi, les Tendres Plaintes, qui figurent dans ses Pièces de clavecin imprimées en 1724, réapparaissent dans Zoroastre sous la forme d’un Air tendre en rondeau pour flûte traversière avec accompagnement de violons. L’arrangement est si harmonieux qu’il laisserait volontiers penser que le compositeur, avant même qu’il n’ait produit ses premières pages orchestrales (elles n’apparurent qu’en 1733 avec son premier opéra, ), avait déjà à l’esprit au début de sa carrière tous les développements prodigieux qu’il allait apporter à l’écriture symphonique.

Denis Morrier

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Jean-Philippe Rameau

Jean-Philippe Rameau (Dijon, 25 septembre 1683-Paris, 12 septembre 1764) a été considéré comme le musicien français le plus important avant le XIXe siècle. Il était le fils d’un organiste de Dijon et sa mère appartenait à la petite noblesse. À l’âge de douze ans, il entra au collège des jésuites et c’est peut-être là qu’il acquit son enthousiasme pour l’opéra – qui l’accompagna toute sa vie –, sachant l’importance que le théâtre en musique revêtait pour les jésuites. Il abandonna rapidement les études générales pour se concentrer sur la musique et, à dix-huit ans, il fit un voyage en Italie pour se former musicalement mais ne dépassa pas Milan et revint quelques mois plus tard en .

Les quarante premières années de sa vie sont peu connues, comme s’il avait eu intérêt à ce qu’il en soit ainsi. Il travailla comme violoniste avec des groupes de musiciens ambulants et comme organiste à Avignon, Clermont, Paris, Dijon, Lyon et de nouveau Clermont. En 1722, il revint définitivement à Paris, probablement pour superviser la publication de son traité d’harmonie. Alors que jusque-là, il était pratiquement inconnu, cette publication lui conféra, tant en France qu’à l’étranger, un nom et un prestige qui augmentèrent encore avec l’apparition, quatre ans plus tard, du Nouveau Système de musique théorique. En 1724, il publia sa première série de pièces pour le clavier (curieusement, il n’a pas laissé de production pour l’orgue) et, pendant des années, il écrivit de la musique pour les spectacles populaires du Théâtre de la Foire. En 1726, à quarante-deux ans, il épousa Marie-Louise Mangot, une excellente chanteuse de dix-neuf ans, probablement l’une de ses élèves. Ils eurent quatre enfants et une vie heureuse, semble-t-il.

Sa rencontre avec Alexandre Le Riche de la Pouplinière, l’un des hommes les plus riches de France et grand amateur de musique, eut probablement lieu avant 1727. Elle fut déterminante pour sa vie professionnelle et ses perspectives d’avenir. La Pouplinière le mit en contact avec d’importants penseurs et écrivains de l’époque. Rameau dirigea l’orchestre privé de ce personnage pendant plus de vingt-deux ans et, à partir de 1737, fut également le professeur de Thérèse des Hayes, maîtresse de ce mécène qui, à partir de 1740, devint madame de la Pouplinière. Elle fut l’une des meilleures alliées du compositeur jusqu’à sa séparation d’avec son mari en 1748. À la fin de la décennie 1740, La Pouplinière engagea dans son orchestre des clarinettistes et des cornistes de Bohême et Rameau fut le premier à les utiliser à l’Opéra de Paris.

Autour de 1733, à une époque où les compositeurs se faisaient très jeunes une réputation, Rameau, déjà quinquagénaire, n’avait composé que quelques motets et quelques cantates ainsi que trois collections de pièces pour clavecin, les deux dernières particulièrement novatrices. À cette époque, ses contemporains Telemann, Bach ou Haendel avaient déjà écrit la majeure partie de leur importante production. Rien ne laissait donc présager que, peu après, il réussirait à se faire une place de choix dans le panorama musical parisien comme dans l’histoire de la musique.

7 Le succès arriva finalement avec Hippolyte et Aricie, une tragédie en musique. L’opinion fut divisée en deux camps : celui qui vanta la beauté, le savoir-faire et l’originalité de l’œuvre (ceux que l’on appela les ramistes) et celui qui, nostalgique de l’œuvre de Lully, critiqua ses italianismes de mauvais goût (les lullistes). Le public eut aussi parfois des difficultés à accepter que quelqu’un de reconnu comme un grand théoricien puisse aussi être un artiste brillant.

Durant les six années suivantes, il composa la majorité de ses œuvres les plus emblématiques, y compris Les Indes galantes (1735), chef-d’œuvre du genre de l’opéra- ballet qui fut représenté soixante-quatre fois jusqu’en 1737. La même année, la presse publia la nouvelle que le musicien ouvrait une école de composition. Peu après, Rameau disparut pratiquement de la scène publique car il devait pleinement se consacrer à la direction de l’orchestre privé de La Pouplinière. À partir de 1744, il s’installa avec sa famille dans des dépendances de l’hôtel particulier de ses mécènes et passa ses étés en leur château de Passy. C’est à cette époque qu’eurent lieu ses premières rencontres avec Rousseau, qui dégénérèrent vite en opposition quand Rameau l’accusa de plagiat pour ses Muses galantes.

En 1745, il réapparut sur la scène publique, poussé par une série de commandes dont certaines provenaient de la cour. Il présenta pas moins de cinq œuvres nouvelles et monopolisa ainsi la presque totalité du panorama musical parisien, au point que le directeur de l’Opéra en vint à interdire que l’on donne plus de deux représentations par an de ses œuvres, pour ne pas décourager les autres compositeurs. C’est alors que commença sa période la plus productive. Cette année-là, il reçut la charge de Compositeur du Cabinet du Roi, qui comportait une pension importante. Dès ce moment, le rythme de sa production diminua considérablement.

En 1750, il publia – peut-être avec l’aide de Diderot – sa Démonstration du principe de l’harmonie et entra en contact avec de grands mathématiciens comme Bemoulli et Euler. Du fait des nouveautés qui entraient dans le langage de ses opéras, ceux-ci ne connurent pas toujours un succès immédiat mais durent attendre une reprise. Cependant, il avait l’estime générale du public, ses œuvres étaient représentées en province et – plus important pour lui – il avait la considération de la majorité des intellectuels et des penseurs.

En 1752 éclata la Querelle des Bouffons. Le style italien triomphait en Europe sauf en France, bastion de l’ancienne hégémonie du goût français ayant pour navire amiral la tragédie de Lully. C’est à ce moment qu’il apparut aussi dans la musique de Rameau. Le déclencheur de la Querelle fut la représentation de La Serva padrona et d’autres intermezzi et opéras-bouffes italiens que donnait une compagnie italienne itinérante à l’Académie Royale de Musique, lieu considéré par beaucoup comme le temple de la musique française. La polémique prit la forme d’une dispute pamphlétaire qui secoua les cercles culturels parisiens pendant deux ans.

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Puis la Querelle s’éteignit mais condamna à mort les genres de la musique théâtrale française. Seul Rameau parut survivre à l’événement et continua à composer dans le style que la majorité considérait comme dépassé. L’autre conséquence de la Querelle – certainement très douloureuse pour le musicien – fut sa rupture avec Diderot et d’Alembert qui l’éloigna et l’empêcha d’être accepté et reconnu en tant que penseur. Libéré depuis 1753 de la charge de directeur de l’orchestre de La Pouplinière, il se concentra sur son œuvre théorique. En 1764, après avoir reçu du roi Louis XV un titre nobiliaire, et ayant dépassé les quatre-vingts ans, il composa Les Boréades dont il commença les répétitions. Cependant l’œuvre dut attendre plus de deux siècles avant d’être représentée. Rameau mourut le 12 septembre à son domicile, trois semaines après avoir contracté des fièvres. L’inventaire de ses biens ne signala qu’un mobilier peu important parmi lequel se trouvait un instrument : un vieux clavecin à un clavier, en mauvais état.

Josep Maria Vilar Traduction : Irène Bloc

9 Jordi Savall ville natale, la complétant par des infortuné : sept larmes et sept stances, Dans l’univers de la musique actuelle, études de violoncelle, achevées au avec de la musique d’époque et de Jordi Jordi Savall occupe une place Conservatoire de Barcelone en 1964. Savall, sont un contrepoint musical exceptionnelle. Depuis plus de 30 ans, En 1965, il commence en autodidacte à sa vie, telle une « bande originale il fait connaître au monde des merveilles l’étude de la viole de gambe et de la imaginaire », tandis que sept de ses musicales abandonnées dans l’obscurité musique ancienne (Ars Musicæ), et se dernières peintures sont commentées et l’indifférence : jour après jour, il les perfectionnera à partir de 1968 à la par Dominique Fernandez de l’Académie lit, les étudie et les interprète, avec Schola Cantorum Basiliensis (Suisse). Française. En 2008, il a été nommé « sa viole de gambe ou comme chef En 1973, il succède à son maître August Ambassadeur de l’Union Européenne d’orchestre. C’est un répertoire essentiel Wenzinger à Bâle, y donne des cours pour un dialogue interculturel » et, avec rendu à tous les mélomanes curieux et et des masterclasses. Au cours de sa Montserrat Figueras, « Artistes pour exigeants. Un instrument, la viole de carrière, il a enregistré plus de 170 CD, la paix » dans le cadre du programme gambe, d’un raffinement au-delà duquel dont le livre-disque dernièrement paru des « Ambassadeurs de bonne il n’y a que le silence, a été soustrait aux chez Alia Vox Dinastia Borgia, Pièces volonté » de l’UNESCO. Dans le cadre seuls « happy few » qui le révéraient. de Viole des Cinq Livres – Marin Marais de l’année européenne 2009, Jordi Jordi Savall a fondé, en compagnie de dans la collection Alia Vox Héritage. Savall a été nommé « Ambassadeur Montserrat Figueras, trois ensembles : Parmi les distinctions et titres qu’il a de la créativité et de l’innovation » Hespèrion, La Capella Reial de Catalunya reçus, mentionnons : officier dans l’ordre par l’Union Européenne. En juillet, le et Le Concert des Nations. Le monde des Arts et des Lettres (1988), la Creu Conseil National de la Culture et des entier les salue à travers leurs concerts de Sant Jordi (1990), « musicien de Arts de Catalogne lui a décerné le Prix et leurs productions discographiques l’année » du Monde de la musique (1992) National de la Musique. En 2010, en comme les principaux défenseurs de et « soliste de l’année » des Victoires compagnie de Montserrat Figueras, il a ces musiques oubliées. Jordi Savall de la Musique (1993), Médaille d’or des reçu le Prix Méditerranée remis par le est l’une des personnalités musicales Beaux-Arts (1998), membre d’honneur Centre Méditerranéen de Littérature à les plus polyvalentes de sa génération. du Konzerthaus de Vienne (1999), Perpignan et le Midem Classical Award Concertiste, pédagogue, chercheur et docteur honoris causa de l’Université 2010 du meilleur disque classique créateur de nouveaux projets musicaux Catholique de Louvain (2002) et de de musique ancienne, ainsi que le et culturels, il se situe parmi les acteurs l’Université de Barcelone (2006), Praetorius Musikpreis Germany en essentiels de l’actuelle revalorisation de Victoire de la musique pour l’ensemble novembre 2010 pour le livre-disque la musique historique. Sa participation de sa carrière (2002) et, en 2003, la Jérusalem. au film d’Alain Corneau Tous les matins Médaille d’or du Parlement de Catalogne, du monde (César de la meilleure bande- le Prix d’honneur de la Critique de disque Manfredo Kraemer son), son intense activité de concerts allemande. Plusieurs Midem Classical Né à Buenos Aires en Argentine, (environ 140 par an), sa discographie Awards lui ont été décernés (1999, Manfredo Kraemer s’établit en (6 enregistrements par an) et la 2000, 2003, 2004, 2005, 2006). En Allemagne en 1984 et poursuit des création d’Alia Vox – son propre label 2006, l’album Don Quijote de la Mancha : études à la Musikhochschule de Cologne d’édition – en 1998 nous prouvent que la Romances y Músicas a non seulement avec Franzjosef Maier. Il est membre musique ancienne n’est en rien élitiste été récompensé dans la catégorie fondateur, avec d’autres collègues de et qu’elle peut intéresser, dans le monde « musique ancienne », mais il a aussi la Musikhochschule, du Concerto Köln entier, un public chaque fois plus jeune créé l’événement en étant élu « disque et invité en 1986 par Reinhard Goebel et plus nombreux. Comme bien des de l’année ». Dans l’ouvrage Lachrimæ à intégrer l’ensemble Musica Antiqua musiciens, Jordi Savall a commencé sa Caravaggio s’unissent de façon novatrice Köln. Pendant les cinq années suivantes, formation à 6 ans au sein d’un chœur la littérature, la musique et la peinture une intense activité de concertiste, avec d’enfants à Igualada (Barcelone), sa en un album dédié à ce peintre génial et une centaine d’engagements par an, y

10 BIOGRAPHIES

compris en qualité de soliste ou de chef Manfredo Kraemer vient d’ailleurs de par les auteurs essentiels du Baroque d’orchestre, l’amène dans toute l’Europe, recevoir le Prix Konex. Il est également et du Classicisme. Dès ses premiers en Asie, en Océanie et en Amérique. initiateur et directeur artistique du enregistrements, Le Concert des Nations Il se produit également à la radio et à Festival international de Musique s’attache à faire connaître un répertoire la télévision, et réalise de nombreux Baroque « Camino de las Estancias », qui historique et de grande qualité à partir enregistrements pour Archiv/Deutsche se produit dans des lieux fondés par les d’interprétations à la fois rigoureuses et Grammophon. Depuis 1991, Manfredo jésuites de la Province de Córdoba, en vivifiantes : Charpentier, Bach, Haydn, Kraemer collabore avec des ensembles Argentine. Mozart, Haendel, Marais, Arriaga, de renom – Les Arts Florissants, Les Beethoven, Purcell, Dumanoir. Parmi Musiciens du Louvre, Cantus Cölln, Le Concert des Nations ses dernières productions, mentionnons Anima Eterna –, jouant sous la baguette Inspiré par l’œuvre de François Couperin des œuvres de Boccherini, Mozart, Lully, de William Christie, René Jacobs, Marc Les Nations, qui représente la réunion Biber, Bach, Couperin, Vivaldi, Telemann, Minkowski, Jos van Immerseel, Frans des « goûts » mais aussi la prémonition Corelli ou Rameau, éditées par Alia Brüggen et Gabriel Garrido, entre d’une Europe de l’art déjà inventée Vox, le label exclusif de Jordi Savall qui autres. Il entretient également des depuis longtemps et qui porte la marque a reçu de nombreuses distinctions. Le relations étroites avec les ensembles du siècle des Lumières, Le Concert des Concert des Nations a débuté en 1992 Les Cyclopes, Musica ad Rhenum ou Nations, le plus jeune des ensembles avec l’opéra Una Cosa rara de Martín y Capriccio Stravagante, dont il a été un dirigés par Jordi Savall, naît en 1989. Soler puis avec l’Orfeo de Monteverdi, membre fondateur. Ces activités ont Créée durant la préparation du projet interprété pour la première fois en 1993 établi Manfredo Kraemer comme un Canticum Beatæ Virgine de Marc-Antoine et repris en 1999, 2001 et 2002, au violoniste baroque reconnu. Étroitement Charpentier, cette formation répond à Grand Théâtre du Liceu de Barcelone, au lié depuis 1992 à Jordi Savall en tant que la nécessité de disposer d’un orchestre Teatro Real de Madrid ainsi qu’à Beaune, partenaire de musique de chambre, il jouant sur instruments d’époque, Vienne et Metz. Le Concert des Nations a occupe également le poste de premier capable d’interpréter le répertoire également interprété un autre opéra de violon au sein du Concert des Nations. orchestral et symphonique, du Baroque Martín y Soler, Il Burbero di buon cuore, De 1990 à 1992, il a été chargé de cours au Romantisme (1600-1850). Le Concert en 1995 à Montpellier, et Celos aun del de violon baroque au CNR de Caen. des Nations est le premier orchestre qui ayre matan de Juan Hidalgo et Calderón Entre 1991 et 1993, il a été titulaire offre ces caractéristiques, composé de de la Barca en version de concert en de la chaire de violon baroque au musiciens majoritairement originaires 2000 à Barcelone et à Vienne. Ses Conservatoire d’Hilversum (Hollande). de pays latins (espagnols, français, dernières productions d’opéra ont Depuis 1993, il donne des cours d’été à hispano-américains, italiens, portugais…, été Farnace de Vivaldi au Teatro de la Longy School of Music à Cambridge sans exclusion bien sûr des autres la Zarzuela de Madrid (2001), puis à (États-Unis). Il a également été chargé nationalités). Tous ces musiciens sont Bordeaux, paru au disque, et de nouveau de cours à Vancouver (Canada), des spécialistes reconnus. Le Concert l’Orfeo de Monteverdi, enregistré en Amherst (États-Unis), Séoul (Corée), des Nations s’est imposé, à travers ses DVD par BBC/Opus Arte (2002). Un La Seu d’Urgell (Espagne), Buenos Aires enregistrements et ses concerts donnés autre DVD, Les Sept Dernières Paroles (Argentine). En 1996, il fonde son propre dans les principales villes et festivals du Christ en Croix de Haydn, est paru en ensemble instrumental, The Rare Fruit de musique autour du monde, comme 2009. Council, puis, en Argentine, l’orchestre l’un des meilleurs orchestres actuels. La Barroca del Suquía, qui s’attache à Il est capable d’aborder un répertoire faire découvrir de nouveaux répertoires éclectique et varié allant des premières de la musique baroque et devient l’un musiques pour orchestre (L’Orchestre de des ensembles les plus appréciés en Louis XIII, 1600-1650) jusqu’aux chefs- Amérique latine. Avec cet ensemble, d’œuvre du Romantisme, en passant

11 Concertino Flûtes traversières participer à un programme de Manfredo Kraemer Marc Hantaï concerts qui est aussi un itinéraire Yi-Fen Chen de formation musicale. Depuis leurs Violons pupitres respectifs dans l’orchestre, ils Riccardo Minasi Cors travaillent et réfléchissent auprès de Isabel Serrano Thomas Müller Jordi Savall, qui donne ainsi une série de Mauro Lopes Javier Bonet masterclasses théoriques et pratiques Elisabeth Bataller* au cours desquelles sont traités les Guadalupe del Moral Bassons éléments les plus essentiels dans Santi Aubert Claude Wassmer l’interprétation de la musique ancienne : Stefan Plewniak* Quim Guerra le son, l’articulation, l’ornementation, Miren Zeberio* etc. En marge de ces séances a lieu un Percussions travail des jeunes interprètes avec les Altos Pedro Estevan solistes de chaque section instrumentale Angelo Bartoletti Daniel Garay* de l’orchestre, encadré par les Giovanni de Rosa professeurs de l’ESMUC. Ce travail Lola Fernández* Tous ces musiciens forment la « Première académie trouve son aboutissement dans une de formation professionnelle, de recherche et série de concerts ambitieux en grande Violoncelles d’interprétation sur instruments d’époque » formation orchestrale incluant quatre Balázs Máté (* Musiciens sélectionnés sur audition). suites pour orchestre du compositeur Antoine Ladrette français Jean-Philippe Rameau. Durant Josetxu Obregón* Première académie de formation ces concerts, les jeunes musiciens professionnelle, de recherche et font partie intégrante de l’orchestre et Contrebasses d’interprétation sur instruments exécutent cette musique à partir des Xavier Puertas d’époque paramètres d’interprétation travaillés Michele Zeoli pendant la semaine de préparation. Un Sous l’intitulé « Première académie concert à Barcelone a fait l’objet d’un Théorbes de formation professionnelle, de enregistrement – audio et vidéo – et cet Xavier Díaz-Latorre recherche et d’interprétation sur enseignement s’est poursuivi (avec de Enrique Solinis instruments d’époque », une nouvelle nouveaux paramètres pédagogiques) formule pédagogique et de recherche dans la ville française de Metz au mois Clavecin est organisée par l’Escola Superior de de janvier 2011. Marco Vitale Musica de Catalunya (ESMUC) et le Centre Internacional de Música Antiga Cette expérience constitue la première Trompettes (CIMA). Ces deux institutions ont pierre d’un projet plus ambitieux entre Guy Ferber réuni leurs forces pour proposer une les deux institutions qui devrait se Tom Are Skinstad* expérience de formation musicale de renouveler chaque année et pourrait haut niveau autour du chef d’orchestre être repris par d’autres structures Hautbois et musicologue Jordi Savall et de son d’enseignement. Le projet s’intéresse Alessandro Pique orchestre Le Concert des Nations. également aux éléments de recherche, Josep Domènech de stratégies de diffusion, d’excellence Des étudiants et des jeunes interprétative et de publications de Musette de cour professionnels de diverses institutions l’ESMUC, qui souhaite remercier Jordi Jean-Christophe Maillard européennes sont sollicités pour Savall et la Fondation CIMA pour la

12 BIOGRAPHIES

confiance qu’ils lui accordent en la Ce programme a été élaboré durant prenant pour plateforme initiale en vue cette première académie organisée des développements futurs du projet. par l’ESMUC et la Fondation CIMA De fait, Jordi Savall et Montserrat (Barcelone, décembre 2010 et Metz, Figueras ont été liés à l’ESMUC dès ses janvier 2011), en collaboration avec les débuts, en participant à des cours, des solistes et professeurs du Concert des masterclasses et des séminaires. Nations. Il reçoit le soutien de la Cité de la musique - Salle Pleyel. Cette année, l’École célèbre sa dixième année d’existence et nous La Fondation CIMA reçoit le soutien de la considérons que l’expérience qui se Generalitat de Catalunya, département présente est une récompense et qu’elle de la culture, de l’Institut Ramón Llull et reconnaît les valeurs qui sous-tendent du Programme Culture de la Commission la philosophie de l’École. C’est tout Européenne. particulièrement vrai dans l’implantation du nouveau cadre d’études dérivé de Nous tenons à remercier tout la Déclaration de Bologne [préconisant particulièrement les Éditions Still pour la création d’un « espace européen de leur aimable collaboration. l’enseignement supérieur »] : modèle d’école ouverte, transversale, en relation avec les principaux centres musicaux d’enseignement et de création, favorisant la mobilité des étudiants et plus généralement la contribution à l’excellence de tous les domaines de la musique.

Grâce à la confiance en l’avenir de cette première Académie, l’ESMUC manifeste et renouvelle sa volonté de continuité. Qu’il en soit ainsi longtemps !

Josep Borràs Directeur de l’Escola Superior de Música de Catalunya (ESMUC)

13 L’Association est soucieuse de soutenir les actions favorisant l’accès à la musique à de nouveaux publics et, notamment, à des activités pédagogiques consacrées au développement de la vie musicale. Les Amis de la Cité de la Musique/Salle Pleyel bénéficient d’avantages exclusifs pour assister dans les meilleures conditions aux concerts dans deux cadres culturels prestigieux.

Trois catégories de membres sont proposées avec des privilèges réservés :

Les Amis • Un accès prioritaire à l’achat de places, 2 semaines avant l’ouverture de la vente aux abonnés, • Un accès à une bourse d’échanges, • Une newsletter par e-mail informant des événements importants de l’Association, • Des places parmi les meilleures, pour tous les concerts, dans la limite des places réservées à l’Association, • Une présentation en avant-première de la nouvelle saison.

Les Donateurs • L’accès à des places de dernière minute (jusqu’à 48h avant le concert), dans la limite des places réservées à l’Association, • 2 verres d’entracte offerts par saison, • La participation aux cocktails organisés par l’Association, • La possibilité d’assister à 1 ou 2 séances de travail d’orchestre, • 4 entrées offertes au Musée de la musique. Les Bienfaiteurs • 2 places offertes par saison, à choisir parmi une sélection de concerts, dans la limite des places réservées à l’Association, • 2 cocktails d’entracte offerts par saison, • La mention de leur nom dans les brochures annuelles, • 2 invitations aux vernissages des expositions temporaires du Musée de la musique. Les Amis de la Cité de la musique | Salle Pleyel Association loi 1901

Présidente : Patricia Barbizet | Contact : Marie-Amélie Dupont 252, rue du faubourg Saint-Honoré 75008 Paris [email protected] • Tél. : 01 53 38 38 31 • Fax : 01 53 38 38 01

14 N° Siren 501 242 960 BIOGRAPHIES

chez vous… comme au concert Les concerts de la Cité de la musique et de la Salle Pleyel en direct sur Internet

Orchestre de Paris Laurent Garnier Orchestre Philharmonique Youssou Ndour 1014849, 1013248, 1013252. 1013248, 1014849,

de Radio France Marianne Faithfull Licences Licences Ensemble intercontemporain Divine Comedy Les Arts Florissants Chucho Valdés Franck Ferville Franck

Photo : : Photo Chamber of Europe Ballet royal du Cambodge ... 15

NdP_PubCiteliveNetB.indd 1 23/Dec/2010 4:09 Salle Pleyel | et aussi…

VENDREDI 11 FÉVRIER, 20H DIMANCHE 6 MARS, 16H CitÉ de la musique

Joseph Haydn Jean-Philippe Rameau VENDREDI 1er AVRIL, 20H La Création Anacréon Pygmalion Le Royaume oublié, la tragédie cathare Le Concert Spirituel Chœur de la Radio Flamande Les Arts Florissants Ensemble Hespèrion XXI Hervé Niquet, direction William Christie, direction La Capella Reial de Catalunya Sandrine Piau, soprano Hanna Bayodi-Hirt, dessus Jordi Savall, vièle, lire et rebab Topi Lehtipuu, ténor Emmanuelle de Negri, dessus Montserrat Figueras, chant, cithare Andrew Foster-Williams, baryton-basse Ed Lyon, haute-contre Pascal Bertin, contre-ténor Alain Buet, basse David Sagastume, contre-ténor Francesc Garrigosa, contre-ténor VENDREDI 18 FÉVRIER, 20H Lluis Vilamajo, ténor Marc Mauillon, baryton El cielo de tu boca Marco Scavazza, basse Daniele Carnovich, basse Andrés Marín, danse, chorégraphie René Zosso, récitant Carmen Linares, chant Manuel Forcano, récitant Llorenç Barber, cloches et polyphonie Salvador Gutierrez, guitare Segundo Falcón, chant Antonio Coronel, percussions

Salle Pleyel Président : Laurent Bayle

Notes de programme

Éditeur : Hugues de Saint Simon 1027393 1027392, : 1027391, a F | Licences Rédacteur en chef : Pascal Huynh Rédactrice : Gaëlle Plasseraud Graphiste : Ariane Fermont Stagiaire : Camille Girard et Delphine Anquetil Imprimeur FOT |Imprimeur B Imprimeur FOT Les partenaires média de la Salle Pleyel