JEAN-PHILIPPE RAMEAU (i6S3-i 764)

LES FÊTES D'HÉBÉ OU LES TALENS LIRIQUES (4739)

Opera-ballet en un prologue et trois entrées

Libretto : Antoine Gautier de Montdorge

Dessus Sarah Connolly Maryseult Wieczorek Gaëlle Méchaly Hautes-contre Jean-Paul Fouchécourt

Basses Luc Coadou Thierry Félix Matthieu Lécroart Laurent Slaars

Les Arts Florissants sont subventionnés par le Ministère de la Culture, la Ville de Caen, le Conseil Régional de Basse-Normandie. PECHiNEvy> parraine les Arts Florissants depuis 1990. Rameau

LES FÊTES D'HÉBÉ

Daneman - Connolly - Fouchccourt Agnew - Félix г г

RAMEAU

LES FÊTES D'HÉBÉ

Daneman - Connolly Fouchécourt Agnew - Félix

JEAN-PHILIPPE RAMEAU (1683-1764) LES FÊTES D'HÉBÉ OU LES TALENS LIRIQUES (1739)

Opéra-ballet en un prologue et trois entrées Librefto : Antoine Gautier de Montdorge

Prologue Hébé Sophie Daneman soprano/dessus L'amour Gaëlle Méchaly soprano/dessus Momus Paul Agnew tenor/houte-conire

Première Entrée La Poésie Sapho Sarah Connolly mezzosoprano/dessus Une Naïade Sophie Daneman soprano/dessus Le ruisseau Paul Agnew tenor/haute-contre Thélème Jean-Paul Fouchécourt tenor/haute-contre Alcée Luc Coadou baritone/basse Hymas Laurent Slaars baritone/basse Le fleuve Matthieu Lécroart baritone/basse

Deuxième Entrée La Musique Iphise Sarah Connolly mezzo-soprano/dessus Une Lacédémonienne Maryseult Wieczorek mezzo-soprano/dessus Lycurgue Paul Agnew tenor/haute-contre L'oracle Jean-Paul Fouchécourt tenor/haute-contre Tirtée Thierry Félix baritone/basse

Troisième Entrée La Danse Eglé Sophie Daneman soprano/dessus Une bergère Maryseult Wieczorek mezzo-soprano/dessus Mercure Jean-Paul Fouchécourt tenor/haute-contre Eurilas Thierry Félix baritone/basse

LES ARTS FLORISSANTS - WILLIAM CHRISTIE COMPACT DISC 1 m I - Prologue : Ouverture m Scène 1 Duo : "Non, ne suivez point mes pas" (Hébé, AAomusj m Scène 2 "Les Grâces, dans ces lieux" (Hébé, Momus, les Grâces! rT" Scène 3 "Vénus près de l'objet de sa vive tendresse" (L'Amour, Hébé, les Grâces et suite de l'Amour] ;~5~ Scène 4 "Fortunés habitants de ces prochains bocages" (L'Amour, chœur des Thessaliens] [T] Air gai m Bourée i~8~i "Accourez, riante jeunesse" (Hébéj r"9~| "Qu'avec l'Amour Hébé soit partout souveraine" (Hébé, l'Amour] PT51 "Vole Zéphir, Hébé t'appelle" fi'Amourj rïTI Air gracieux pour Zéphir et les Grâces TT Scène 5 "Volons sur les bords de la Seine" (Zéphyr et les précédents] TT "Volez, zéphirs" [Chœur]

Il - Première Entrée : La Poésie TT Scène 1 "Bois chéri des amours" (Sapho] Ts Scène 2 "Cessez de m'agiter, vains remords" (Sapho, Thélème] Page/ Seite j6_ Scène 3 "Contrainte trop cruelle !" 0'57 [51] (Sapho, Alcéej rï71 "Par les horreurs du noir Tartare" 0'55 [53] (Alcée) rTs1 "En vain, contre Thélème" 0'5ô [53] ISaphoj [W! "Dieu des vers, à ton tour" 1 '24 [53] (Alcée, Sapho) ~20 Bruit de chasse l'17 [55] Scène 4 r2i" Scène 5 "Dansons tous, dansons, chantons !" 0'52 [57] (Chœur des mariniers! 1221 Premier & Deuxième Tambourins 1 '26 [57] 1231 "Dansons tous, dansons, chantons !" 0'40 [57] (Chœur des mariniers} [241 "Mortels que le plaisir amène" 2'02 [57] (La Naïadej HÉ] "Ciel ! Ô ciel !" l'17 [57] (Chœur des Mariniers} HU "Mortels, rassurez-vous !" 3'00 [59] fie Fleuve, la Naïadej ¡27] "Je vous revois" T17 [61] [le Ruisseau, la Naïade} "28 Scène 6 "Mon cœur est enchanté des tendres sentiments" ]'40 [61] (Hymas, Sapho, Thélème} ~29 Scène 7 "Célébrez le pouvoir d'une muse touchante" 2'50 [63] (Hymas, Alcée, chœur} 1551 Scène 8 Premier et Deuxième Tambourins T57 [65] fil"! "Fuis, fuis, porte ailleurs tes fureurs" 3'34 [65] (Le Ruisseau} ÏÏ2 Gavotte (Danse des Mariniers) 1 '42 [65] 331 Premier et Deuxième Rigaudons ~Ï4 "Dieu charmant" (Sapho, Alcée, chœur)

III - Deuxième Entrée : La Musique [35I Scène 1 "Pour rendre à mon hymen tout l'Olympe propice" (Iphise) '36 Scène 2 "Mais le Roi sort du temple" (Iphise, Lycurgue et sa suite) [W] Scène 3 "Mortels, pour être heureux" (Tlrtéel jëT "Qui te retient, Lacedèmone ?" (Tirtée, Iphise, Lycurgue,Lacédémoniens)

COMPACT DISC 2

TI Scène 4 "O mort, n'exerce pas ta rigueur inhumaine " (Iphise, Locédémonlennes, l'Oracle) m Scène 5 Ballet ITI Pour le génie de Mars ~4~j La Victoire m Premier et Deuxième Rigaudons m L'Hymen - m "Ah ! Le plaisir s'accorde avec la gloire !" (Iphise) Scène 6 |~8l Scène 7 "Aimez, d'une ardeur mutuelle !" (Lycurgue, Iphise, Tirtée, les Lacédémoniensl m Scène 8 "Apollon veut aussi prendre part au succès de son art" [Les précédents! [Toi "Chantons la gloire de nos armes" [chœur] im Air majestueux T2Ì "Eclatante trompette" (Iphisel PJT] "Eclatante trompette" {Chœur} lïTI Premier et Deuxième Airs Vifs Fisi "Régnez, voltigez" [Une Locédémonienne! Fféi Premier et Deuxième Menuets rïTi "Eclatante trompette" (Iphisel

IV - Troisième Entrée : La Danse Scène 1 Ff8l Ritournelle 1T9I "Que de plaisirs l'Amour m'apprête ! (Mercure) Scène 2 ]?o] Scène 3 "De l'art de Terpsichore" (Mercure, Eurilas) [ITI Scène 4 "Tu veux avoir la préférence (Mercure, Eg/é, Palémon) f22l "Mais il fuit..." (Mercure/ [2T Scène 5 "Une tendre bergère"

[24j Le son des musettes risi Scène 6 "C'est pour l'Amour que nos hameaux sont faits" lEglé, Mercure) \26 Première et Deuxième Gavottes i27l Rigaudon ¡281 "Pour un autre, Eglé se déclare" (Eurilas, Mercure! ¡29] "Le charmant art d'Eglé" (Petit chceurj jôj Prélude (gai) [Fil Scène 7 Terpsichore, les Nymphes, les Faunes et les Sylvains ¡32] Lourée grave ¡33] Premier et Deuxième Menuets ¡34] "Contre l'Amour, jeunes beautés" [Mercure] ilsl Musette ¡36] Tambourin en rondeau ¡571 "Suivez les lois" (Chœur, une bergère, Mercure! ¡381 "Eglé me tient sous sa puissance" (Mercure, Terpsichore) ¡391 Premier et Deuxième Passepieds ¡401 "L'objet qui règne dans mon âme" (Mercure! ¡411 "Je fais mon bien suprême" (Mercure) [42i Contredanse Myriam Gevers, leader Jean-Paul Burgos, Sophie Gevers-Demoures , Mira Glodeanu, Simon Heyerick, Valérie Moscia, Susanne Scholz, George Willms, Katharina Wolff, 1 Michèle Sauvé, Bernadette Charbonnier, Roberto Crisafulli, Dario Luisi, Guya Martinini, Martha Moore, Maia Silberstein, Ruth Weber, violin 2 Galina Zinchenko, Michel Renard, Anne Weber, Marciai Moreiras, Jean-Luc Thonnérieux, Haute-contre & Taille de Violon David Simpson, Ulrike Brùtt, Brigitte Crépin, Damien Launay, Alix Verzier, Elena Andreyev, Emmanuel Baissa, Michel Murgier, Basses de violons & Cello Anne-Marie Lasla, Bass viol Jonathan Cable, Richard Myron, Double bass Serge Saïtta, Charles Zebley, Michel Henry, Christian Moreaux, Machiko Ueno, Olivier Clémence, Claude Wassmer, Philippe Miqueu, Eckhard Lenzingjun Harada, Denis Maton, Piet Dombrecht, Horn Per-Olov Lindeke, Gilles Rapin, Jean-Christophe Maillard, Jean-Pierre van Hees, Musette André Gabriel, Galoubet Marie-Ange Petit, Percussion Emmanuelle Haïm,

Continuo : David Simpson, cello Anne-Marie Lasla, bass viol Jonathan Cable, double bass Emmanuelle Haïm, harpsichord*

*French harpsichord after N. & F. Blanche! by D. Jacques Way & Marc Ducornet, 1995 CHORUS

François Bazola, chorus master Solange Anorga, Beftina Arias, Marie-Louise Duthoit, Sophie Jolis, Anne Pichard, Soprano 1 Violaine Lucas, Anne Mopin, Brigitte Pelote, Jeannette Wilson-Best, Soprano 2 Jean-Xavier Combarieu, Richard Duguay, Bruno Renhold, Andrew Sinclair, Haute-contre Alain Brumeau, François Piolino, Michael Loughlin-Smith, Jean-Marie Puissant, Jean-Yves Ravoux, Laurent Slaars, Ténor Fabrice Chomienne, Laurent Collobert, Jean-François Gay, David Le Monnier, Matthieu Lécroart, Christophe Olive, Frits Vanhulle, Bass

SEMI-CHORUS

Bettina Arias, Marie-Louise Duthoit, Anne Pichard, Soprano 1 Violaine Lucas, Anne Mopin, Soprano 2 Jean-Xavier Combarieu, Richard Duguay, Bruno Renhold, Haute-contre François Piolino, Jean-Marie Puissant, Jean-Yves Ravoux, Tenor Digital recording Producer : Jean-Pierre Loisil Sound engineer : Jean Chatauret Assistant : Céline Lenoir Editing : Alexia Benoît Recording : 21-28/01/1997, Salle Wagram, Paris Musical assistants : Emmanuelle Haïm, François Bazola Editions Durand Language coach : Anne Pichard Front cover : Harlequin dancing with Colombine - 18'" century engraving (private collection of André Gabriel) © 97 Yves Gallois Back cover : William Christie, photo Michel Szabo Design : De l'Esprit © Erato Disques S.A. Paris, 1997 Erato web site : www.erato.com a Ville de Caen est partenaire des Arts Florissants depuis 1990. Au-delà d'une simple rela- Ltion institutionnelle, il s'agit d'un plaisir vrai. Le public caennais, qui a vibré d'émotion et d'enthousiasme pour ces Fêtes d'Hébé comme à tant d'autres concerts présentés à Caen, ne s'y trompe pas. L'intelligence et la vie qui s'expriment à chaque concert des Arts Florissants sont des moments de pur bonheur. Aux solistes, au chœur, à l'orchestre et à William Christie - Merci. Jean-Marie Girault Sénateur - Maire de la Ville de Caen

he city of Caen has been a partner of Les Arts Florissants since 1990. This partnership, Tmore than a simple relationship between two institutions, is a genuine pleasure. The audience that felt such vibrant emotion and enthusiasm at the performance of Les Fêtes d'Hébé, and at so many other concerts given in Caen, has been able to share in this pleasure. The intelligence and intense life that emanate from every concert of Les Arts Florissants give us moments of sheer happiness. To the soloists, the chorus, the orchestra, and William Christie: Thank you. Jean-Marie Girault Senator and Mayor of the City of Caen

eit 1990 ist Caen zur großen Freude aller Beteiligten die Partnerstadt des Ensembles Les SArts Florissants. Das Publikum von Caen, dem die vorliegende Fassung der Fefes d'Hebe bereits vorgestellt wurde, hat das Werk, wie vorher schon so viele andere Konzerte, mit Begeisterung und Ergriffenheit aufgenommen. Die stets mit Geist und Leben erfüllten Konzerte des Ensembles Les Arts Florissants sind Augenblicke reinsten Genusses. Den Solisten, den Choristen, dem Orchester und William Christie sagen wir Dank. Jean-Marie Girault Senator-Bürgermeister der Stadt Caen CONTE NTS/TAB LE/INHALT Page/ Seite Nicholas Anderson Rameau's pastoral muse 14 Synopsis 17

André Gabriel The baroque aesthetic and rustic instruments 18

Nicholas Anderson La muse pastorale de Rameau 20 Argument 23

André Gabriel L'esthétique baroque et les instruments champêtres 25

Nicholas Anderson Rameaus pastorale AAuse 26 Die Handlung 29

André Gabriel Die barocke Ästhetik und die ländlichen Instrumente 31

Libretto 33 RAMEAU'S PASTORAL MUSE During the 1730s Rameau followed "Hippolyte" with Nicholas Anderson two further tragedies, ( 1737), considered by his contemporaries as his greatest "Si le difficile esi beau achievement in serious , and (1739). C'est un grand homme que Rameau; It was a decade, furthermore, which witnessed two Mais si le beau, par aventure, masterpieces of a different kind, the opera-ballets, N'était que la simple nature, tes Indes galantes (1735), and Les Fêtes d'Hébé Quel petit homme que Rameau" [ 1739). By contrast with tragédie en musique, the character of opéra-ballet, pioneered by Campra - f what is difficult is beautiful then Rameau is great; his L'Europe galante ( 1697) was notably successful - but if, by chance, the beautiful is merely simple was lighthearted, colourful and diverting. As such, it nature, then how small a man is Rameau." Thus reflected the changing mood of a Parisian society did an anonymous eighteenth-century rhyme voice a whose taste lay increasingly in visualfy decorative common, if uninformed generalized view of Rameau's display, graceful gesture and intellectually music, held by contemporaries whose wit, however, far undemanding forms of entertainment. outdistanced their sound judgement. Nowadays, with Dance and spectacle, both of which were essential the assistance of historical and aural perspective, we see ingredients of tragédies en rnusique, began to assume their pronouncement as factious and unjust, recognizing greater importance at the turn of the eighteenth century in the work of France's greatest baroque composer a and were effectively accommodated in opéra-ballet. rare feeling for "simple nature" which enabled him to An offshoot of the tragédies and a "genre tout neuf as evoke a mood and to sustain a particular "affect" with a the librettist Louis de Cahusac called it, opéra-ballet sensibility and imagination surpassed only by the two typically consisted of a prologue and three or four contemporaneous giants, Bach and Handel. entrées, or acts. Unlike its more serious counterpart, Rameau was born in 1683, when the most glorious opéra-ballet had no continuously developing plot; period of Louis the Fourteenth's reign was drawing to a instead, the entrées were loosely linked by a general close. Though identifying himself with French opera theme, often hinted at in the work's title, and dealt with from an early age - in later life he told a young situations either inspired by classical myth or by musician who had written to him that he had attended characters and scenes drawn from everyday lire. The the theatre since he was 12 years old - Rameau came form was neatly summarized by the mid-eignteenth late to the stage and was 50 before his first tragedie century writer and opera-lover, Rémond de Sainf-Mard: en musique, Hlppolyte et Aside (1733), was "Chaque acte doit renfermer une intrigue vive, légère, performed in public. By then Paris rather than Versailles et si l'on veut un peu galante. A tout cela, c'est-à-dire à was leading the way in artistic fashion, even though chaque acte, on demande un petit nœud... Deux ou the court remained an important centre for both the trois scènes courtes en font l'affaire... Le reste de commissioning and staging of opera. l'action est en ariettes, en fêtes, en spectacles, et en choses tout-à-fait agréables... Rien n'est plus fait pour "il ne manque plus rien aux désirs du public dans ce notre légèreté, rien ne s'accommode mieux à notre spectacle pour lequel on ne peut exprimer jusqu'où caractère..." vont ses transports". [Each act should include an intrigue, lively, lighthearied [The appetite of the public is fully satisfied in this and, if you like, somewhat 'galant'... two or three short entertainment which leads them to untold transports of scenes will do very well. The rest of the action is in delight.] ariettes, fêtes, spectacles and altogether agreeable Several of the greatest names in the French musical features... Nothing is better suited to our lightness of theatre of the time were associated with the first spirit, nothing better accords with our character.] performances of Les Fêtes d'Hébé; among these were (Réflexions sur l'Opéra, 1741]. the soprano, Marie Fel - her appearance is delicately The first performance of Les Fêtes d'Hébé ou les talenis captured by the celebrated eighteenth century French lyriques took place in Paris on the 21 May, 1739. The pastel portraitist, Quentin de la Tour - who sang the librettist was Antoine Gautier de Montdorge, a wealthy role of Hebe, the tenor, Pierre Jélyotte, who sang the friend and neighbour of Rameau's patron, Joseph le roles of Thelemus and Mercury and who created the Riche de la Pouplinière, and one time "maître à la title role in several of Rameau's stage works including Chambre aux deniers du Roi". Montdorge's efforts the tragédie en musique, Dordanus, later in the same were widely criticised from the first. "Rameau a dit qu'il year, and the celebrated danseuse, Marie Sallé, mettrait en musique la "Gazette de France", wrote the among whose very first stage appearances had been Abbé Raynal, "Je ne suis pas chargé de le croire puis in London when, at the age of ten, she danced in the qu'il y a mis les "Talents lyriques". [Rameau has said he 1717 revival of Handel's first London opera, Rinaldo. could set the Gazette de France' to music. I have no Revivals of Les Fêtes d'Hébé during Rameau's lifetime difficulty in believing that, since he managed to set "Les likewise featured artists of distinction, that of 1747 talents lyriques'.] The Abbé Pellegrin, who had including Mile Salle's contemporary and rival provided Rameau with the text for Hippolyte etAricie, "la Camargo": "Ah I Camargo que vous êtes brillante, six years earlier, was engaged to revise the text, above mais que Sallé, grands dieux, est ravissante !" all that of the second entrée. Notwithstanding the remarked Voltaire, on seeing them both mediocrity of Montdorge's libretto, íes Fêtes d'Hébé [Ah ! Camargo, how brilliant you are; but, ye gods, was an instant and lasting success enjoying almost how ravishing is Sallé I] ; the young soprano, Sophie eighty performances between its première and the end Arnouid, a beautiful portrait of whom was painted by of 1739. Thereafter, it was revived at approximately her contemporary, Jean-Baptiste Greuze, sang in the eight year intervals until Rameau's death in 1764, ! 764 revival, for which there were set designs by amounting, in all to over two hundred performances. Boucher, himself an ardent music lover. Following Throughout this period Les Fêtes d'Hébé always met Rameau's death, fragments of the opera were given in with the same acclaim, the Mercure de France 1771 and 1777, after which it seems to have remorking of it in 1765, the year after Rameau's death, remained unperformed until the twentieth century. Rameau's distinctive genius as an orchestral composer, ranging from the elegiac mood of the fourth and fifth together with the French love of dance, easily scenes of the second entree, with its fine Chaconne, to triumphed over the mediocre text of Montdorge. the vast expressive panorama of the third entree, The composer was seemingly ever reaching new considered the most pleasing by the public of Rameau's heights of inspiration and originality and the music of day. All is introduced by one of Romeau's airiest Les Fêtes d'Hébé reveals him in one of his headiest overtures, far removed from the affecting gravity of veins. Most of the music was newly composed yet those belonging to or Castor el some of the pieces which linger most persistently in the Pollux. The bipartite structure of the Lullian opera memory are parodies of solo harpsichord pieces from overture provides only the loosest terms of reference, the 1724 Pièces de clavessin. The evocatively titled Rameau preferring here some of the up-to-date features "L'entretien des Muses" takes its place as an 'Air tendre' of the Italian sinfonia in a twapart movement. In short, in the extended ballet figuré of the second entrée, it unequivocally establishes the lyric and pastoral "La Musique". Here, the subtle inflexions and graceful character of the opera with an infectious and gestures of the music are further strengthened and given unmistakable "insouciance". greater expressive puissance by Rameau's beguiling orchestration. A major-key 'Musette en rondeau', together with the minor-key 'Tambourin' by which Rameau the composer is probably still most widely known, occur in the third 'entrée', "La Danse". These two pieces are in vivid contrast with each other, the 'Musette', drowsy, opiate and alluring, the 'Tambourin', especially in its orchestrated clothes, hypnotic, primitive and abandoned in its rhythmic energy and short repeated phrases. The third entrée also includes, in the ariette, "L'objet qui règne dans mon âme", music which first appeared in Rameau's chamber cantata, Le Berger fidèle, written some ten years or so earlier. Commentators have often remarked on the vivid imagery and pungentry evocative powers of Rameau's pastorally inspired music, "un idéal nostalgique" as one writer, earlier in the present century, described it. Few scores of his live up to such on ideal as consistently as Les Fêtes d'Hébé. Virtually the entire gamut of Rameau's expressive range is on display in this richly varied, often sensuous and diverting piece, SYNOPSIS Seconde Entrée: La Musique Nicholas Anderson Following an instrumental "ritournelle, doux et tendre", Iphise, daughter of Lycurgus, King of Soarta, Prologue announces a solemn sacrifice. It is about to be offered Hebe, cupbearer of the gods, has become bored with in the temple for her forthcoming marriage to Tyrtaeus, their fickleness and inconstancy. Unable to shake off an a Spartan warrior, whose accomplished singing, ardent Momus, she departs with her attendants from renowned for encouraging his soldiers in battle, has their legendary home on Mount Olympus. The Graces won over her heart. Lycurgus emerges from the temple follow her. Love appears and a group of Thessalians with a message from the Oracle: Iphise must wed the sing a chorus. Love suggests that they head for the conqueror of the Messenians. Tyrtaeus has no option banks of the Seine to enjoy the pleasures of poetry, but to take up the challenge. His soldiers, stirred by the music and dance, the "Talents lyriques" of the opera- musical exhortations of their leader, assemble under his ballet's subtitle. banner as he leads them into battle. Iphise anxiously awaits the outcome, appealing to the Première Entree: La Poésie Oracle to alleviate her suspense "Réponds, oracle de This Entrée is dedicated to Poetry, personified by nos dieux". The Oracle provides the answer through Sappho and Alcaeus. On the island of Lesbos, a the medium of an elaborate ballet. This is introduced jealous rival, Thelemus, comes between the lovers, by Love who dances an "air tendre" with the Genius of Sappho and Alcaeus. Thelemus has denounced Apollo. The music is a beguiling arrangement of Alcaeus to the King, Hymas, who orders his "L'Entretien des Muses", from Rameau's 1724 collection banishment. When Alcaeus discovers who is the cause of harpsichord pieces. Then follow the Genii of Mars of his exile he swears vengeance on Thelemus "Par les and Victory before Love reenters, this time bearing horreurs du noir Tarfare". Sappho prefers a gentler Hymen's torch. Iphise now understands that a happy approach and attempts to mollify him; together they outcome for her is assured. The participants in the appeal to the god of poetry. As the king's hunting party ballet dance a lively Chaconne. approaches, Alcaeus hides while Sappno's followers Tyrtaeus returns, triumphant, and Lycurgus gives him his perform a "fête allégorique" before the royal aaugrer ! a- se. Soc'cns celebrate the hcpp\ entourage. Hymas is delighted by the show and, with outcome in chorus and in dancing. the symDolism of the "fête allégorique" in mind, pardons Alcaeus. Further entertainment follows, this Third Entrée: La Danse time instigated by Hymas who joins Sappho in a duet. The first part of "La Danse" is set in a woodland grove, Dances end a "fête marine" conclude the Entrée. with a hamlet in the distance. Mercury learns from the shepherd Eurilas that a forthcoming fête in the village is in honour of Eglea whose talents as a dancer are such that Terpsichore, muse of dancing, wishes to reward her with a husband. Now she is coming to the temple THE BAROQUE AESTHETIC AND RUSTIC INSTRUMENTS of Hymen to choose one. Eglea enters, dancing to the André Gabriel sound of an oboe, and Mercury, smitten by her beauty, dances with her, disguised as a shepherd. Eurilas is I nlike comedy, the tragedy governed by the three jealous of Mercury's successful advances; but neither he I unities, the tragédie-lyrique and the opéraballet nor the shepherds who now enter to compete for have one thing in common: their remoteness from Eglea's hand succeed in distracting the lovers. The everyday life. The distance that separates the spectator shepherds dance an evocative "Musette en rondeau" from the protagonists is temporal, social and interrupted briefly by Eglea, who sings an air to geographic, hence the great enthusiasm of the Mercury. As the dancing resumes, she joins in and cudiences who watched these spectacles in 17th and presents Mercury with a garland, symbolizing her 18th century France for exoticism in the etymological choice. They sing a love duet before Mercury reveals sense of the term [exôtikos: a foreigner, exô: outside). his identity. A short, intimately expressed chorus The craze for turquedes (imitations of an oriental or applauds her triumph. pseudo-oriental style] invaded literature, painting, A "symphonie brillante" breaks in on the chorus and the fashion, music and architecture. With the encou- scene changes from wooded grove to ornate garden. ragement of Louis XIV there began a tradition of Terpsichore, with nymphs, fauns and sylvan sprites, sinophilia which has lasted to the present doy. Within celebrates the love of Mercury and Eglea. A sequence the boundaries of the realm of France, the taste for the of vividly contrasted dances follows, which reaches a exotic was nourished by provincial traditions, including climax in a "Musette en rondeau" first treated notably the tendency, begun by Lully, to stylise popular instrumentally then, with even greater expressive dances in order to incorporate them into suites and warmth, as a chorus with solo episodes for Mercury opéra-ballets. The desire to be true to the spirit of these and a shepherdess. A vigorous "Tambourin" is dances, and to underline their outlandish quality, interposed between the two. Both movements are naturally led to the use of rustic instruments to perform reworked from pieces in the 1724 collection of them. harpsichord pieces. Terpsichore welcomes Eglea to her Musical salons of the 17th and 18th centuries often used court where she is presented with a drum as a symbol the hurdygurdy and the court musette (a kind of of her newly won status. Mercury sings an ecstatic bagpipe) in suites or sonatas, as the considerable ariette - he is on fire with love and his ardour literature that has survived for these instruments clearly increases. The piece was borrowed by Rameau, this shows. On the other hand, the Provençal three-hole pipe time from his chamber cantata, le Betger fidele. The and drum (1), despite its great technical capacities, has Entree ends with music presented first as an orchestral a comparatively limited original repertoire. However, its piece, then as an air for Mercury and finally as a ability to take over pieces originally intended for other chorus. A "Contredanse" brings the work to a lively instruments allowed it to perform a very large repertoire conclusion. of transcriptions or adaptations with considerable brio. In the theatre it was customary for danced musettes to be "The man of reason cultivates his fantastic garden in played on the court instruments of the same name, and secret", as one might say with a nod to Voltaire! tambourins on the pipe and drum, if specialists on these instruments were available, or, as was more common, if ( 1 ) The Provençal pipe [galoubet or ftofefj is a small there were regular orchestral musicians who could play three-holed recorder, around 30 cm in length, which one of them decently. works on the principle of partial tones or harmonics. Its Soon these rustic instruments were being employed narrow, cylindrical holes enable it to produce high outside the limited context of the symbolic dances notes. The pitch of notes is modified by partially closing whose names they shared, and which justified their the holes (the technique known as semi-covering holes). presence in the orchestra, with a view to suspending or The Provençal drum [tambourin) which accompanies it, changing the climate of the stage action. They began to and is normally played by the same instrumentalist (who appear in rigaudons, passepieds, gavottes, contre- therefore plays the pipe with one hand only), is a long danses or even minuets, as well as in the picturesque cylindrical drum whose shell, made of walnut or beech, entrées of sailors, rivermen, fishermen or marseillais, for is finely carved in Louis XV or Louis XV! styles. The example the entrees from La Provençale by Jean-Joseph discreet buzzing sound characteristic of the instrument is Mouret (1682-1738], which have long since become due to the vibration produced by the timbre (known as part of the Provençal folk repertoire. In a similar fashion, "chanterelle") of hemp or gut stretched diametrically the tambourin en rondeau from the third entrée of Les over the drumskin (the hide of a stillborn calf, or more Fêtes d'Hébé has been played regularly by Provençal often of a kid) when the drum is struck. drummers since the end of the 19th century. The version of Les Fêtes d'Hébé recorded here by les Translated by Charles Johnston Arts Florissants is a musicological event of great importance: it is the first complete recording of the work [|onn Eliot Gardiner recorded the third entrée, "La Danse", for Erato in 1977, using modern instruments]. This is also the first time since the lavish era of Rameau that an operatic orchestra has boasted the presence of a section of court musettes and pipes and drums. The character which they confer on the work may surprise today's listeners, but the light thus shed on the music is in keeping with a scrupulous reading of the historical sources, and is faithful to an aesthetic in which the art of contrast, the unexpected and the supernatural set the tone of the action and impregnate it with that strangeness that is both exotic and baroque. Photo Michel Szobo LA MUSE PASTORALE DE RAMEAU grande réalisation dans le domaine de l'opéra sérieux, Nicholas Anderson et Dcrdanus ( 1739). Lo même période voit éclore deux chefsd'ceuvre dans un autre genre, celui de l'opéra- "Si le difficile est beau ballet, [ 1735) et (es Fêtes d'Hébé C'est un grand homme que Rameau; (1739). A la différence de la tragédie en musique, Mais si le beau, par aventure, l'opéra-ballet, dont le pionnier était André Campra (son N'était que la simple nature, plus grand succès étant L'Europe Galante de 1697], Que! petit homme que Rameau" avait un caractère léger, pittoresque, divertissant. Il reflétait ainsi le nouvel état d'esprit de la société es vers anonymes du XVIII* siècle exDriment une parisienne, dont le goût tendait de plus en plus au opinion de la musique de Rameau fort répandue spectacle décoratif, au geste gracieux, et à des formes C à l'époque, bien que mal fondée. Mais l'esprit de divertissement peu exigeantes pour l'intellect. de ces contemporains dépassa de loin leur bon La danse et le spectacle, qui étaient déjà des éléments jugement. De nos jours, grâce à notre perspective essentiels de la tragédie en musique, commençaient à historique et sonore, ce verdict paraît factieux et injuste. prendre de plus en plus d'importance au tournant du Nous reconnaissons dans l'œuvre du plus grand XVIII* siècle, et cette tendance a trouvé son compositeur du baroque français une rare sensibilité à aboutissement dans l'opéra-ballet. Ce dernier était la "simple nature" qui lui permettait d'évoquer une donc un dérivé de la tragédie lyrique, mais considéré ambiance et de soutenir tel ou tel "affect", avec une comme "un genre tout neuf" selon le librettiste Louis de finesse, une imagination dépassées seulement par ces Cahusac. En règle générale, il comprenait un prologue deux géants, ses contemporains Bach et Haendel. et trois ou quatre "entrées" ou actes. A la différence de Quand naît Rameau, en 1683, la période la plus son homologue plus sérieux, l'opéra-ballet n'avait pas glorieuse du règne de Louis XIV touche à sa fin. Bien d'intrigue développée sur plusieurs actes. A la place il qu'il s'identifie très tôt à l'opéra français - il dira plus y avait un thème d'ensemble, souvent esquissé dans le tard à un jeune musicien, qui lui a écrit, qu'il assiste à titre de l'œuvre, qui servait de lien assez lâche entre des représentations théâtrales depuis l'âge de 12 ans les différentes entrées, et chaque entrée traitait d'une -, il tarde à écrire pour la scène, et il a cinquante ans situation inspirée par la mythologie antique, ou de passés quand sa première tragédie en musique, personnages et de scènes tirées de la vie quotidienne. Hippolyte et Aride [ 1733], est créée. A cette époque, L'écrivain et amateur d'art lyrique Rémond de Saint- c'est déjà Paris, et non plus Versailles, qui lance la Mard nous a laissé un bon résumé du genre: "Chaque mode en matière artistique, même si la cour continue à acte doit renfermer une intrigue vive, légère, et si l'on commander et à monter des opéras. veut un peu galante. A tout cela, c'està-dire à chaque Hippolyte est suivi par deux autres tragédies pendant acte, on demande un petit nœud... Deux ou trois la décennie 1730-1740 : Castor et Peux 11737), scènes courtes en font l'affaire... Le reste de l'action est que les contemporains considèrent comme sa plus en ariettes, en fêtes, en spectacles, et en choses tout-à- fait agréables...Rien n'est plus fait pour notre légèreté, de plusieurs oeuvres théâtrales de Rameau, dont la rien ne s'accommode mieux à notre caractère..." tragédie en musique Dardanus quelques mois plus tard, {Réflexions sur l'Opéra, 1741) cette même année ; et la danseuse renommée, Marie Les Fêtes d'Hébé ou les talents lyriques furent créés à Salle, qui avait fait des débuts remarqués sur la scène Paris le 21 mai 1739. Le librettiste fut Antoine Gautier londonienne en 1717, à l'âge de dix ans, dans la de Montdorge, un riche ami et voisin du patron de reprise du premier opéra de Haendel pour la capitale Rameau, Joseph le Riche de la Pouplinière, et ancien anglaise, kinaldo. De même, les reprises des Fêtes "maître à la Chambre aux deniers du Roi". Les efforts d'Hébé du vivant de Rameau mettaient en scène des littéraires de Montdorge subirent de vives critiques dès artistes distingués. Dans celle de 1747 figurait cette création. L'Abbé Raynal écrivit: "Rameau a dit "la Camargo", contemporaine et rivale de Mlle Salle ; qu'il mettrait en musique la Gazette de France. Je ne en voyant les deux ensemble, Voltaire s'exclama : suis pas chargé de le croire puis qu'il y a mis les "Ah I Camargo que vous êtes brillante, mais que Salle, Talents lyriques." L'on demanda à l'Abbé Pellegrin, qui grands dieux, est ravissante !" La jeune soprano Sophie avait fourni à Rameau le livret d'Hippolyie et Aride six Arnould, sujet d'un beau portrait de son contemporain ans auparavant, de réviser le texte, et surtout celui de Jean-Baptiste Greuze, chantait dans la reprise de la seconde entrée. Mais malgré la médiocrité du livret 1764, pour laquelle les décors furent peints par de Montdorge, Les Fêtes d'Hébé remportèrent un Boucher, lui-même mélomane ardent. Après la mort de succès immédia! et durable. L'oeuvre fut jouée près de Rameau, on donna des fragments de l'opéra en 1771 quatre-vingts fois entre sa création et la fin de l'année et 1777; ensuite il semble que l'œuvre n'ait plus été 1739. Elle fut reprise par la suite tous les huit ans donnée avant le XX* siècle. environ, jusqu'à la mort de Rameau en 1764, totalisant Le génie propre d'orchestrateur de Rameau, ainsi que ainsi presque deux cents représentations du vivant du l'amour prononcé pour la danse du public français, compositeur. Pendant toute cette période elle fut triomphèrent sans peine du texte médiocre de toujours accueillie de façon unanime, le Mercure de Montdorge. Le compositeur semblait constamment France affirmant en 1765, un an après la mort du atteindre de nouvelles cimes d'inspiration et compositeur, "il ne manque plus rien aux désirs du d'originalité, et la musique des fêtes d'Hébé est public dans ce spectacle pour lequel on ne peut particulièrement capiteuse. La plus grande partie de affirmer jusqu'où vont ses transports". l'œuvre fut nouvellement composée, mais parmi les Plusieurs grands noms du théâtre musical français de morceaux qui persistent dans le souvenir de l'auditeur l'époque ont pris part aux premières représentations sont les "parodies" de certains mouvements extraits des des Fêtes d'Hé'oé. Parmi eux figurait la soprano Marie Pièces de clavessin de 1724. "L'entretien des Muses", Fel, dont les traits ont été délicatement rendus au pastel au titre évocateur, prend place ici comme "Air tendre" par le célèbre portraitiste, Quentin de la Tour; le ténor dans le long "ballet figuré" de la seconde entrée, Pierre Jélyotte, qui chanta les rôles de Thélème et de "La Musique". Dans ce contexte, les inflexions subtiles Mercure, et qui était également le créateur du rôle-titre et les gestes gracieux de la musique sont, encore renforcés, et prennent une nouvelle puissance l'italienne en deux mouvements. Bref, l'ouverture installe expressive, grâce à l'orchestration séduisante de sans équivoque le caractère lyrique et pastoral de Rameau. Une "Musette en rondeau" en majeur, ainsi l'opéra, avec une insouciance communicative, typique que le "Tambourin" en mineur qui reste sans doute, de son auteur. encore aujourd'hui, le morceau le plus connu du compositeur, figurent dans la troisième entrée, "La Danse". Tout oppose ces deux pièces : la "Musette" est engourdie, apaisante et ensorcelante, alors que le "Tambourin", surtout dans sa version orchestrée, est hypnotique, primitif, déchaîné dans son énergie rythmique et ses courtes phrases répétées. La troisième entrée réutilise également, dans l'ariette "L'objet qui règne dans mon âme", un air qui fit sa première apparition dans la cantate de chambre Le berger fidèle, une dizaine d'années auparavant. On a souvent fait remarquer les images exceptionnellement vives, la savoureuse puissance évooatrice de la musique d'inspiration pastorale de Rameau : "un idéal nostalgique", comme le disait un écrivain du début de notre siècle. Il y a peu de partitions du maître qui atteignent à cet idéal aussi constamment que les Fêtes o'Héfaé. Dans cette œuvre riche et variée, souvent sensuelle et divertissante, on peut apprécier presque toute la gamme expressive du compositeur, de l'ambiance élégiaque des quatrième et cinquième scènes de la deuxième entrée, avec la si belle Chaconne, jusqu'au vaste panorama expressif de la troisième entrée, celle que préférait le public de l'époque. Le tout commence par l'une des ouvertures les plus aériennes de Rameau, très éloignées de la touchante gravité de celles d'Hippolyte et Aride ou de Castor etPollux. La traditionnelle ouverture lulliste, avec sa structure bipartite, ne fournit plus qu'une vague référence de base ici, car Rameau favorise les caractéristiques plus modernes de la sinfonia à SYNOPSIS Deuxième Entrée : La Musique Nicholas Anderson Après une ritournelle instrumentale marquée "doux et tendre", Iphise, fille de Lycurge, roi de Sparte, annonce Prologue un sacrifice solennel dans le temple. Le sacrifice va être Hébé, échanson des dieux, s'ennuie de leur offert pour son prochain mariage avec Tirtée, un inconstance et de leur humeur volage. Incapable de se guerrier lacédémonien, dont le chant accompli, célèbre débarrasser de Momus et de ses ardeurs, elle quitte la pour ses effets encourageants sur les guerriers sur le légendaire demeure de l'Olympe avec sa suite. Les champ de bataille, a conquis son cœur. Lycurgue sort Grâces la suivent, l'Amour apparaît, et un groupe de du temple avec un message de l'Oracle : Iphise doit Thessaliens chante un choeur. L'Amour propose qu'ils se épouser le vainqueur des Messéniens. Tirtée relève tout dirigent vers les rives de la Seine, pour jouir des plaisirs de suite le défi. Ses soldats, émus par les exhortations de b poésie, de la musique et de la danse (les "Talents musicales de leur chef, se rassemblent sous sa bannière Lyriques" du sous-titre de l'opéra). et il les mène au combat. Inquiète, Iphise attend l'issue de la bataille, et supplie Première Entrée : La Poésie l'Oracle de mettre fin à son incertitude ("Réponds, Cette Entrée est consacrée à la Poésie, que Oracle de nos dieux"). L'Oracle donne sa réponse au personnifient Sapho et Alcée. Sur l'île de Lesbos, un moyen d'un ballet élaboré. Le ballet est introduit par rival jaloux, Thélème,. s'interpose entre les amants, l'Amour, qui danse un "air tendre" avec le Génie Sapho et Alcée. Thélème a dénoncé Alcée au roi, d'Apollon. La musique est un arrangement séduisant de Hymas, qui ordonne son bannissement. Quand Alcée "L'entretien des Muses", l'une des pièces de clavecin découvre qui est la cause de son exil, il jure de se du recueil de 1724. Ensuite viennent des danses pour venger de Thélème ("Par les horreurs du noir Tartare"). les Génies de Mars et de la Victoire, avant que Sapho préfère une approche plus douce, et essaie de l'Amour ne fasse une nouvelle entrée, portant cette fois calmer son amant ; ensemble, ils font appel au dieu de le flambeau d'Hymen. Iphise comprend maintenant que b poésie. Pendant que le roi et sa troupe de chasse tout se terminera bien pour elle. Tous les participants du s'approchent, Alcée se cache, et les esclaves de ballet dansent une chaconne animée. Sapho présentent une "fête allégorique" devant Tirtée revient en triomphe, et Lycurgue lui donne sa fille l'entourage royal. Le spectacle ravit Hymas, et, pensant Iphise en mariage. Les Lacédémoniens fêtent l'heureuse au symbolisme de cette fête allégorique, il pardonne à issue avec des chœurs et des danses. Alcée. D'autres divertissements s'ensuivent, cette fois à l'initiative d'Hymas, qui chante un duo avec Sapho. Troisième Entrée : La Danse L'entrée se termine par des danses et une "fête marine". La première partie de "La Danse" se passe dans un bocage, avec un hameau au loin. Mercure apprend du berger Eurilas qu'il va y avoir au village une fête en l'honneur d'Eglé, qui a un tel talent de danseuse que Terpsichore, muse de b danse, souhaite la entrée prend fin avec un morceau de musique présenté récompenser en lui donnant un mari. Elle s'approche sous la forme, successivement, d'un mouvement en ce moment du temple d'Hymen, où elle va choisir orchestral, d'un air pour Mercure, et finalement d'un son époux. Eglé entre, en dansant au son du hautbois, chœur. Une "Contredanse" fournit une conclusion et Mercure, épris de sa beauté, danse avec elle, enjouée à l'œuvre. déguisé en berger. Eurilas est jaloux du succès des Traduction: Charles Johnston avances de Mercure, mais ni lui, ni les bergers qui arrivent maintenant pour concourir pour la main d'Eglé, ne réussissent à distraire les amants de leur préoccupation l'un envers l'autre. Les bergers dansent une "Musette en rondeau" évocatrice, interrompue brièvement par Eglé, qui chante un air à Mercure. Quand la danse reprend, elle s'y joint et présente une guirlande à Mercure, pour indiquer son choix. Ils chantent un duo d'amour avant que Mercure ne révèle son identité. Un bref chœur, d'expression intime, applaudit le triomphe d'Eglé. Une "symphonie brillante" interrompt le chœur, et la scène se transforme de bocage en jardin orné. Terpsichore, avec des nymphes, des faunes et des esprits des bois, célèbre l'amour de Mercure et d'Eglé. Ensuite vient une série de danses, vivement contrastées, qui atteignent leur point culminant avec une "Musette en rondeau", traitée d'abord de façon instrumentale, puis, avec une chaleur expressive encore accrue, en chœur avec des épisodes en solo pour Mercure et une bergère. Un vigoureux "Tambourin" s'interpose entre ces deux mouvements, qui sont tous deux des versions remaniées de pièces de clavecin du recueil de 1724. Terpsichore accueille Eglé à sa cour, où l'on lui présente un tambour pour symboliser son nouveau statut. Mercure chante une ariette extatique : il brûle d'amour, et son ardeur ne fait qu'accroître. Rameau a encore emprunté ce thème, cette fois-ci à sa cantate de chambre Le berger fidèle. Cette troisième et dernière L'ESTHÉTIQUE BAROQUE lorsque ces pupitres étaient disponibles ou, comme ET LES INSTRUMENTS CHAMPETRES cela était le plus fréquent, lorsque des musiciens André Gabriel polyvalents de l'orchestre touchaient honorablement un de ces instruments. l'exception de la comédie, la tragédie régie pcr Les interventions des instruments champêtres allaient la règle des trois unités, la tragédie lyrique et dépasser le cadre restreint des seules danses Al'opéra-ballet ont un ressort commun : homonymes emblématiques qui justifiaient de leur l'éloignement. La distance qui sépare le spectateur des présence pour s'élargir, dans un souci de rupture héros est d'ordre temporel, social, géographique, d'où dramatique, de suspension ou de mise en abîme, aux le vif engouement pour l'exotisme au sens étymologique abondants rigaudons, passepieds, gavottes, du terme (exôtikos : étranger, exô : dehors). contredanses et même menuets ainsi qu'aux Les turqueries envahissent la littérature, la peinture, le pittoresques entrées des matelots, marins, mariniers, vêtement, la musique, l'architecture. Sous l'impulsion de pêcheurs ou marseillais dont celles deJ.J. Mouret Louis XIV, une tradition sinophile s'organise et perdurera (1682-1738) tirées de la Provençale et passées depuis jusqu'à nos jours. longtemps dans le folklore provençal. Il en est de même Ramené à la dimension du royaume, l'exotisme se pour le tambourin en rondeau de la troisième entrée nourissait des traditions provinciales sans toutefois ces fêtes d'Hébé, volontiers joué par des omettre la tendance établie depuis Lully à styliser les tambourinaires varois et marseillais depuis la fin du danses populaires pour les incorporer dans les suites et XIX" siècle. les opéra-ballets. Le souci de dépaysement et de La version des fêtes d'Hébé proposée ici par les Arts fidélité à l'esprit de ces danses a naturellement favorisé Florissants constitue un événement musicologique de l'emploi d'instruments champêtres pour leur exécution. toute première importance : c'est la première édition La musique de salon avait largement eu recours à la discographique intégrale de l'oeuvre (John Eliot vielle à roue ainsi qu'à la musette de cour pur des Gardiner avait gravé chez Erato en 1977 la troisième suites et des sonates corne en témoigne l'abondante entrée : "la Danse", sur instruments modernes). C'est littéraufre du genre. En revanche, le flûtet-tambourin également la première fois depuis la fastueuse époque (galoubet et tambourin provençal) ( 1 ), en dépit de ses de Rameau qu'un orchestre destiné au théâtre lyrique grandes possibilités techniques, pssède un répertoire compte un pupitre de musettes de cour et un pupitre de original comparativement assez limité, mais sa galoubet-tambourin. Le caractère insufflé à l'œuvre souplesse à se glisser dans des pièces qui ne lui sont pourra surprendre nos contemporains, mais l'éclairage pas initialement destinées lui a permis de servir avec ainsi proposé s'inscrit dans la plus juste lecture brio un très vaste répertoire aux frais de quelques historique, fidèle à une esthétique où le contraste, transpositions ou adaptations. Le théâtre avait pour l'imprévisible et le merveilleux scandent l'action et coutume de confier tout naturellement les musettes à la l'imprègne de cette bizarrerie exotique et baroque à la musette de cour et les tambourins au flûtet-tambourin fois. "L'homme de raison cultive en secret son jardin RAMEAUS PASTORALE MUSE fantastique", pourrait-on dire en parodiant Voltaire ! Nicholas Anderson

( 1 ) Le galoubet provençal ou flûtet est une petite flûte à "Si le difficile est beau bec à trois trous, d'environ 30 centimètres, fonctionnant C'est un grand homme que Rameau; selon le principe des sons partiels ou harmoniques. Sa Mais si le beau, par aventure, perce étroite et cylindrique favorise l'émission des notes N'était que la simple nature, aiguës. Les notes altérées s'obtiennent en fermant Quel petit homme que Rameau" partiellement les trous (technique de trou semi-couvert ou demi-trou). // \ a / enn das Schwierige schön ist, dann ist Le "tambourin provençal" qui l'accompagne est un long \ / \ / Rameau ein großer Mann. Sollte aber tambour cylindrique dont le fût, en noyer ou en hêtre, v v das Schöne nur die einfache Natur sein, est finement sculpté dans les styles Louis XV-Louis XVI. La welch kleiner Mann wäre dann Rameau." So brachte sonorité bourdonnante mais discrète qui caractérise cet ein anonymer Reim aus dem 18. Jahrhundert eine instrument est due à la vibration que produit le timbre allgemein verbreitete, wenn auch schlecht fundierte ("chanterelle") de chanvre ou de boyau, Meinung über Rameaus Musik zum Ausdruck, vertreten diamétralement tendu sur la peau percutée de veau von Zeitgenossen, deren Witz weit über ihr gesundes mort-né ou, le plus souvent, de chevrette. Urteilsvermögen hinausging. Aus der Sicht unserer inzwischen gewonnenen historischen und musikalischen Erkenntnisse erscheint uns ihr Urteil engstirnig und falsch; haben wir doch in dem Werk des größten französischen Barockmusikers längst jenes seltene Gespür für die "einfache Natur" entdeckt, das ihn befähigte, Stimmungen zu beschwören und bestimmte "Affekle" zu erzielen, und dies mit einer Sensibilität und einet Erfindungsgabe, die nur noch von seinen beiden herausragenden Zeitgenossen Bach und Händel übertroffen wurden. Rameau ist 1683 geboren, zu einer Zeit, als die glorreichste Regierungsperiode Ludwigs XIV. sich ihrem Ende zuneigte. Wenn er selber sich auch von früher Jugend an der französischen Oper verpflichtet fühlte, - in seinen späteren Jahren gestand er einmal einem jungen Musiker, der sich schriftlich an ihn gewandt hatte, er habe sich seit seinem 12. Lebensjahr mit dem Theater befaßt -, so kam Rameau doch spät zur Bühne; einzelnen Entrees durch ein gemeinsames Thema locker er war 57, als seine erste Tragedle en musique, miteinander verbunden, das näufig im Titel des Werkes Hippolyte et Aide (1733], örrentlich zur Aufführung angedeutet ist, und das sich auf Situationen bezieht, gelangte. Zu jener Zeit war Paris und nicht mehr die entweder von den Mythen des klassischen Altertums Versailles tonangebend für die Künste, wenn auch der oder von Charakteren und Szenen des täglichen Hof ein wichtiger Auftraggeber und das Schloß von Lebens inspiriert sind. Diese Gattung hai der Versailles ein bedeutender Aufführungsort der Oper Schriftsteller und Opernliebhaber Remond de Saint- blieb. Mard um die Mitte des 18. Jahrhunderts treffend Der musikalischen Tragödie Hippolyte et Meie folgten umrissen: "Jeder Akt muß eine interessante, heitere und in den dreißiger Jahren zwei weitere Bühnenwerke: wenn man so will leicht galante Intrige enthalten. Zu all Ccsfor et Po/Irx 11737), das von seinen Zeitgenossen dem, das heißt zu jedem Akt, gehört eine kleine als seine vollendetste Opera seria angesehen wurde, Verwicklung; zwei oder drei kurze Szenen genügen und Dardanus (1739]. In demselben Jahrzehnt dazu vollauf. Der Rest der Handlung besteht aus entstanden ferner zwei Meisterwerke einer anderen Arietten, Festen, unterhaltsamen Darbietungen und Gattung, die Opéra-baileis Les Indes galantes (1735) sonstigen hübschen Sachen. Nichts kommt unserer und íes Petes d'Hébé (1739). Im Unterschied zu der Leichtlebigkeif mehr entgegen, nichts ist unserem Fragédie en musique" ist die Opéra-ballet - deren Charakter angemessener..." ("Reflexions sur l'Opera", Wegbereiter Campra war, der 1697 mit großem 1741]. Erfolg sein L'Europe galante auf die Bühne gebracht Die erste Aufführung der Opera-ballet [es Petes d'Hebe hatte-, leicht, bunt und unterhaltend. Insofern spiegelt ou /es talents lyriques fand am 21. Mai 1739 in Paris dieses Genre den Geschmackswandel der Pariser statt. Das Libretto schrieb Antoine Gautier de Gesellschaft wider, deren Interesse sich zunehmend Montdorge, ein reicher Freund und Nachbar von dem Visuellen und Dekorativen zuwandte, der Rameaus Gönner Alexandre Jeanjoseph ie Riehe de Lc anmutigen Gestik und den intellektuell weniger Poupliniere und vorübergehend "maltre 6 la Chambre anspruchsvollen Formen der Unterhaltung. aux deniers du Roi". De La Poupliniere übte heftige Tanz und Theater - zwei wichtige Bestandteile der Kritik an Montdorges Arbeit, und der Abbe Pellegrin, Tragedle en musique - gewannen um die der sechs Jahre zuvor das Libretto zu Rameaus Jahrhundertwende mehr und mehr an Bedeutung und Hippolyte ei Aride geschrieben hatte, wurde mit der wurden erfolgreich in den Dienst der Opéra-ballet Überarbeitung des Textes, insbesondere des zweiten gestellt. Die typische Ballettoper, eine Tochter der Akts, beauftragt. "Rameau sagte, er würde genau so Tragédie und ein "genre fout neuf", wie der Librettist gut die Gazette de France in Musik setzen," schrieb Louis de Cahusac sie nannte, bestand aus einem der Abbe Raynal "Ich brauche das nicht zu glauben, Prolog und drei oder vier Entrées oder Akten. Anders denn schließlich hat er die Talents lyriques mit als ihr ernsteres Gegenstück hat die Opéra-ballet keine eingebracht". Trotz der Mittelmäßigkeit des durchgehende Handlung; es sind lediglich die von Montdorge erzielte Les Fetes d'Hebe einen unmittelbaren und langanhaltenden Erfolg und erlebte Zeitgenosse Jean-Baptiste Greuze ein schönes Portrait von der Premiere bis Ende 1739 nahezu achtzig angefertigt hat, sang 1764 in der Neuinszenierung, für Aufführungen. Dcnach wurde das Stück bis zu die Boucher, der selber ein großer Musikliebhaber war, Rameaus Tob ( 1764] mit Unterbrechungen von jeweils die Bühnenbilder lieferte. Nach Rameaus Tod wurden etwa acht Jahren immer wieder angesetzt und gelangte 1771 und 1777 noch einmal Auszüge aus der Oper insgesamt mehr als zweihundertmaTauf die Bühne. Und gegeben; danach verschwand das Stück offenbar bis immer wieder nahm das Publikum Les fêtes d'Hébé mit zum zwanzigsten Jahrhundert aus den Spielplänen. derselben ungebrochenen Begeisterung auf. 1765, in Rameau war ein begnadeter Orchesterkomponist; dies dem Jahr nach Rameaus Tod, schrieb der Mercure de und die französische Liebe zum Ballett macnten den France: "II ne manque plus rien aux désirs du public mittelmäßigen Text von Montdorge leicht wieder wett. dans ce spectacle pour lequel on ne peut exprimer Der Komponist erreichte immer wieder neue jusqu'où vont ses transports" [Dieses Stück erfüllt alle Höhepunkte musikalischer Inspiration und origineller Wünsche des Publikums, das sich zu unbeschreiblichen Einfälle, und die Musik von Les Fêtes d'Hébé zeigt ihn Beifallssstürmen hinreißen läßt]. in einer seiner berauschendsten schöpferischen Phasen. Einige der größten Namen des französischen Der größte Teil der Musik war neu, doch einige der Musiktheaters bleiben mit den ersten Vorstellungen des Stücke, die am stärksten im Gedächtnis haften bleiben, Werkes unlöslich verbunden, darunter die Sopranistin sind Parodien von Cembalostücken aus den 1724 Marie Fei als Hébé - ihre Erscheinung hat der erschienenen Pièces de clavessin. Das vielsagend mit berühmte Porträtist Quentin de la Tour in zarten "L'entretien des Muses" (Unterhaltung der Musen] Pastelltönen festgehalten -, der Tenor Pierre Jélyotte in übetschriebene Stück wird zum "Air tendre" in dem den Rollen des Thelemus und des Mercure, - in langen Figurenballer! des zweiten Aktes, "La Musique". mehreren Uraufführungen von Rameaus Bühnenwerken, Kraft der zauberhaften Orchestrierung werden hier die einschließlich der noch in demselben Jahr gegebenen subtilen Wendungen und anmutsvollen Gebärden der tragédie en musique Dardanus sang er die Titelrolle, - Musik noch unterstrichen und gewinnen an sowie die berühmte Tänzerin Marie Sallé, deren Ausdruckskraft. Die 'Musette en rondeau' in Dur und allererste Bühnenauftritte in London stattfanden, wo sie das in Moll stehende 'Tambourin', das vielleicht noch 1717, zehnjährig, bei der Wiederaufnahme von heute zu den bekanntesten Werken Rameaus gehört, Händeis erster Londoner Oper Rinaldo tanzte. Die finden im dritten Akt, "La Danse", ihren Platz. Beide weiteren Aufführungen von les Fêtes d'Hébé zu Stücke stehen in lebhaftem Kontrast zueinander: die Lebzeiten Rameaus zeichneten sich ebenfalls durch die 'Musette' ist einwiegend, besänftigend, verlockend, Mitwirkung namhafter Künstler aus, so 1747 Mlle. das 'Tambourin', insbesondere in seiner Salles Zeitgenossin und Rivalin "La Camargo". "Ah, Orchestergewandung, hypnotisch, ursprünglich und Camargo, wie brillant Sie sind! Doch Mlle Sallé, Ihr überläßt sich ganz dem Kraftvollen Rhythmus seiner Götter, ist hinreißend!" bemerkte Voltaire, als er beide kurzen wiederholten Phrasen. Der dritte Akt enthält in sah. Die junge Sopranistin Sophie Arnould, von der ihr der Arietta auch "L'objet qui règne dans mon âme", eine Musik, die erstmalig in Rameaus etwa zehn Jahre DIE HANDLUNG zuvor entstandenen Kammerkantate Le berger fidèle Nicholas Anderson (der treue Hirte] erschienen war. Die Kommentatoren haben oft die lebendige Prolog Bildersprache und die plastische Anschaulichkeit von Hebe, die Mundschenkin der Götter, ist deren Rameaus ländlich inspirierter Musik hervorgehoben, ein Flatterhaftigkeit und Unbeständigkeit überdrüssig nostalgisches Ideal", wie ein Autor der früheren Jahre geworden. Als es ihr nicht gelingt, den liebestrunkenen unseres Jahrhunderts schrieb. Nur wenige von Rameaus Momus abzuschütteln, verläßt sie mit ihrem Gefolge Partituren verfolgen dieses Ideal so konsequent wie Les ihre Wohnung auf dem sagenumwobenen Olymp. Die fêles d'Hébé. Praktisch wird in diesem vielseitigen, oft Grazien schließen sich ihr an, die Liebesgöttin sinnlichen, unterhaltsamen Werk die ganze Skala von erscheint, und eine Schar Thessalier stimmt einen Chor Rameaus Ausdrucksmöglichkeiten durchgespielt, von an. Die Liebesgöttin schlägt vor, die Ufer der Seine dem elegischen Klima der vierten und der fünften Szene aufzusuchen und sich dort den Freuden der Poesie, der des zweiten Aktes mit der schönen Chaconne bis hin Musik und des Tanzes hinzugeben, den "Talents zu dem weiten Gefühlsspektrum des dritten Aktes, der lyriques", wie diese Künste im Untertitel der Opera- dem Publikum zu Rameaus Zeiten am meisten gefiel. ballet genannt werden. Eingeleitet wird das Ganze durch eine der ätherischsten Ouvertüren Rameaus, weit entfernt von Erster Akt: Die Poesie dem ergreifenden Ernst der Ouvertüren zu Hippolyte et Der erste Akt ist der Dichtkunst geweiht, die in den Aride oder Castor er Pollux. Mit dem zweiteiligen Gestalten der Sappho und des Alkäus auftritt. Auf der Aufbau der Lullyschen Opernouvertüre steht sie nur in Insel Lesbos drängt sich ein eifersüchtiger Rivale, lockerer Verbindung. Rameau zog es vor, ihr einige der Thelemus, zwischen die Liebenden Sappho und Alkäus. Neuheiten der ebenfalls zweiteiligen italienischen Theiemus verleumdet Alkäus bei König Hymas, der ihn Sinfonia zugrunde zu legen. Kurz : Mit ansieckender, zur Verbannung verurteilt. Als Alkäus erfährt, wer sein Exil unverhohlener Unbekümmerfheit bestimmt sie auf verschuldet hat, schwört er Thelemus Rache ("Par les knappe, unmißverständliche Weise den ländlich- horreurs du noir Tartare" - bei den Schrecken des lyrischen Charakter der von ihr eingeleiteten Oper. schwarzen Tartarus). Sappho zieht eine gütlichere Lösung des Konflikts vor und sucht ihn zu besänftigen; beide rufen den Gott der Dichtkunst an. Als die königliche Jagdgesellschaft sich nähert, verbirgt sich Alkäus, während Sapphos Gefolge vor dem König und seiner Begleitung ein allegorisches Fest ("fete allegorique") in Szene setzt. Hymas ist von dem Schauspiel entzückt; er beherzigt den Sinn der Allegorie und verzeiht Alkäus. Es folgen weiiere unterhaltsame Darbietungen, diesmal auf Anregung von Hymas. Er und Sappho finden sich in Dritter Akr. Der Tanz einem Duett zusammen. Tänze und ein Wasserfest ("fête Der Ort der Handlung des ersten Teils von "La Danse" marine') beschließen den Akt. ist ein lichtes Wäldchen; im Hintergrund ein kleines Dorf. Merkur erfährt von dem Schärer Eurilas, daß in Zweiter Akt: Die Musik dem Dorf ein Fest zu Ehren der Aegla stattfindet, deren Nach einer "Ritournelle, doux et tendre" kündet Iphise, Tanzkunst so außergewöhnlich ist, daß die Muse des die Tochter Lykurgs, des Königs von Sparte, eine Tanzes Terpsychore sie mit einem Gemahl belohnen feierliche Opferriandlung an. Anbß dazu ist ihre will. Terpsychore begibt sich zum Tempel des bevorstehende Vermählung mit Tyrtäus, einem Hymenaeus, um einen geeigneten Anwärter spartanischen Krieger, dessen vollendeter Gesang, mit auszuwählen. Aegla, zu den Klängen einer Oboe dem er seine Krieger zum Kampf ermutigt, ihr Herz tanzend, tritt auf, und mit ihr tanzt, als Schäfer erobert hat. Lykurg tritt aus dem Tempel und gibt den verkleidet, der von ihrer Schönheit überwältigte Merkur. Spruch des Orakels bekannt: Iphise soll dem Besieger Eurilas ist eifersüchtig auf Merkurs erfolgreiches der Messiner vermählt werden. Tyrtäus bleibt keine Werben. Doch weder er noch die übrigen Schäfer, die andere Wahl, als die Herausforderung anzunehmen. um Aeglas Hand anhalten, vermögen die Liebenden zu Seine Krieger, angefeuert durch die musikalischen trennen. Die Schäfer tanzen eine stimmungsvolle Beschwörungen ihres Anführers, sammeln sich unter "Musette en rondeau", kurz unterbrochen von Aeglas seinem Banner, und er führt sie in die Schlacht. an Merkur gerichtete Arie. Nach der Wiederaufnahme Iphise sieht voll Bangen dem Ausgang des Kampfes des Tanzes reiht sich Aegla in die Schar der Tänzer ein e-.tgegen und ruft das Orakel an, um ihre Angst zu und schmückt Merkur mit einem Blumenkranz, zum beschwichtigen ("Réponds, oracle de nos dieux" - Zeichen, daß sie ihn erwählt hat. Beide singen ein antworte, Orakel unserer Götter). Das Orakel kleidet die Liebesduett, bevor Merkur sich zu erkennen gibt. Ein Antwort in die Handlung eines kunstvollen Balletts. Dieses kurzer, inniger Chorgesang feiert ihren Triumph. wird eingeleitet von der Liebesgöttin, die mit Apollo ein Eine "Symphonie brillante" fällt in den Chor ein, und "air tendre" tanzt. Die Musik ist ein gefälliges der Hain verwandelt sich in einen prachtvollen Garten. Arrangement des Stückes "L'entretien des Muses" aus Mit Nymphen, Faunen und Waldgöttern preist Rameaus 1724 erschienener Sammlung von Terpsychore die liebe zwischen Merkur und Aegla. Es Cembalosfücken. Es folgen der Gott Mars und die folgt eine Reihe lebhaft kontrastierender Tänze, die Siegesgöttin, bevor die Liebesgöttin erneut auftritt, ihren Höhepunkt in der "Musette en rondeau" finden. diesmal Hymens Fackel tragend. Iphise hat verstanden, Diese wird zuerst als Instrumentalstück behandelt, dann, daß ihr ein glücklicher Ausgang der Schlacht beschieden mitzunehmender Innigkeit des Ausdrucks, als Chor mit ist. Das Ballettensemble tanzt eine lebhafte Chaconne. Soloeinlagen für Merkur und eine Schäferin. Zwischen Tyrtäus kehrt siegreich heim, und Lykurg gibt ihm seine den beiden Teilen, Bearbeitungen der 1724 Tochter Iphise zur Gemahlin. Die Spartaner feiern den erschienenen Stücke für Cembalo, steht ein kraftvolles Sieg mit Chören und Tänzen. "Tambourin". Terpsychore heißt Aegb en ihrem Hof willkommen, wo DIE BAROCKE ÄSTHETIK sie mit einem Tamburin, dem Symbol ihres neuen UND DIE LÄNDLICHEN INSTRUMENTE Standes, vorgestellt wird. Merkur singt eine begeisterte André Gabriel Arieita - er ist in Liebe entbrannt, und seine Liebesglut steigert sich zunehmend. Das Stück hat Rameau seiner m Unterschied zur Komödie haben die dem Prinzip Kammerkantate Le berger fidèle entlehnt. der drei Einheiten (Handlung, Ort und Zeit] Der Akt endet mit einer Musik, die zuerst in Form eines unterworfene Tragödie, die Tragédie lyrique und die Orchesterstücks, dann als Arie des Merkur und Opéra-ballet eines miteinander gemein, die schließlich als Chor dargeboten wird. Ein Kontertanz "Entfernung". Die Distanz zwischen Zuschauer und bringt das Werk zu einem temperamentvollen Helden ist zeitlich, sozial und räumlich bestimmt; daher Abschluß. auch der ausgesprochene Hang zum Exotischen im Ubersetzung: I. Trautmann ursprünglichen Sinne des Wortes (exötikos: fremd; exô: draußen). Die "Turqueries" fanden Eingang in Literatur, Malerei, Kleidermode, Musik und Architektur, und die durch Ludwig XIV. angeregte Schwärmerei für das Chinesische dauert bis heute an. Im eigenen Lande wurde das Exotische aus den regionalen französischen Traditionen gespeist, wie denn auch seit Lilly stilisierte Volkstänze gern in Suiten und Ballettopern aufgenommen wurden. Das Verlangen nach räumlicher "Entfremdung" bei gleichzeitiger Wahrung des Eigencharakters der Tänze brachte es mit sich, daß man sich für die Interpretation dieser Stücke vorzugsweise ländlicher Instrumente bediente. Die in den Salons aufgeführte Musik hatte, was die Suiten und Sonaten anbetrifft, weitgehend auf die Drehleier und auf die Musette de cour zurückgegriffen, wie aus den zahlreichen uns überkommenen Partituren hervorgeht. Dagegen existiert für das provençalische Flûtet-tambourin (Einhandflöte und kleine provençalische Trommel) ( 1 ) trotz der vielen technischen Möglichkeiten, die das Instrument bietet, ein vergleichsweise begrenztes Original-Repertoire. Doch die Leichtigkeit, mit der es sich in Stücken verwenden läßt, die nicht ursprünglich für das Doppelinsirument geschrieben sind, glanzvollen Zeiten zählen zur Besetzung eines sicherte ihm mühelos ein umfangreiches Repertoire, Öpernorchester eine Musette de cour und ein wobei es lediglich einiger Transpositionen oder Galouberiambourin. Der dem Werk eingehauchte Bearbeitungen bedurfte. Am Theater war es üblich, Geist mag manchen unserer Zeitgenossen überraschen; Musetten und Tambourins ganz einfach von der museffe doch die Beleuchtung, in der es hier erscheint, kommt de cour bzw. vom Flütet-tambourin spielen zu lassen, der historischen Wahrheit so nahe wie möglich und sofern das Orchester über solche Instrumente oder, wie gibt getreu eine Ästhetik wieder, in der Kontraste, dies meistens der Fall war, über einen vielseitigen Unvorhergesehenes und Phantastisches der Handlung Musiker verfügte, der das eine oder des andere Relief verleihen und sie mit jenen exotischen und einigermaßen zufriedenstellend beherrschte. gleichzeitig dem Barock eigenen Absonderlichkeiten Ländliche Instrumente gelangten schließlich auch in durchtränken. Stücken zum Einsatz, die nichts mehr mit den Tänzen zu Voltaire parodierend, könnte man sagen : "Der tun hatten, die nach ihnen benannt sind und denen sie vernunftbegabte Mensch bestellt heimlich seinen ihr Vorhandensein im Orchester verdankten. Zur Wundergarten". Unterbrechung der Handlung und zur Steigerung der dramatischen Spannung wie auch zum Zwecke des (1) Die provenzalische Einhandflöte Galoubet ist eine Spiels im Spie! erstreckte sich ihre Verwendung ebenfall etwa 30 cm lange kleine Dreiloch-Blockflöte, mit der auf zahlreiche Rigaudons, Passepieds, Gavotten, Halbtöne und Obertöne hervorgebracht werden Kontertänze und selbst auf Menuette, sowie auf die können. Ihre enge zylindrische Mensurierung ermöglicht pittoresken Entrées der Matrosen, Schiffsleute, Fischer das Überblasen in die Oktave. Die onerierten Noten oder Marseiiles darunter auch die Entree La Provençale werden erzeugt, indem man die Löcher nur teilweise vonJ.J. Mouret (1682-1738), deren Musik seit langem schließt (Halbaeckung). in der provenzalischen Folklore Aufnahme gefunden Das provenzalische Tambourin, das zusammen mit der hat. Dasselbe gilt für den Tambourin en rondeau der Einhandflöte gespielt wird, ist eine längliche dritten Entrée der Fêtes d'Fiébé, die seit Ende des 19. Zylindertrommel, deren Körper aus Nußbaum- oder Jahrhundert zu den bevorzugten Stücken der Buchenholz hübsch mit Schnitzwerk im Stil Louis XV bis provenzalischen und Marseiller Tambourinspieler Louis XVI verziert ist. Der leicht dröhnende Klang, der gehört. das Instrumente kennzeichnet, ist auf die mitvibrierende Die vorliegende von "Les Arts Florissants" erarbeitete Schnarrsaite aus Hanf oder Darm zurückzuführen, die Fassung der Fêtes d'Fiébé bildet ein musikwissen- quer über das Fell (Haut vom ungeborenen Kalb oder schaftliches Ereignis ersten Ranges. Handelt es sich öfter vom Rehkalb) gespannt ist. doch um die erste Gesamteinspielung dieses Werkes Übersetzung; I. Trautmann (lohn Eliot Gardiner hatte 1977 für Erato den dritten Akt, "La Danse", mit modernen Instrumenten aufgenommen). Und zum erstenmal seit Rameaus LIVRET/ LI BRETTO PROLOGUE A pleasant countryside. Mount Olympus in the distance.

SCENE I

HEBE & MOMUS No, {do not follow in my footsteps jl shall not leave you. I hate, I flee, I detest all the celestial company.

MOMUS In vain do you avoid me, I shall not cease to follow you. Nothing can separate Momus from youth.

HEBE The proudest immortals shared with me the incense on their altars! To a place in the highest heavens I had a right; yet the fickle Gods forced me to come down from there!

MOMUS They create happiness for you by sending you down. We see Jupiter himself abandoning his supreme place ond seeking amongst mortals happy days. COMPACT DISC 1

_ PROLOGUE PROLOG | i | (e théâtre représente une campagne riante, le Eine idyllische landschart. In der ferne sieht man die Mont Olympe paraît dans léloignement. Höhe des Olymp.

SCÈNE I SZENE I

[TJHÉBÉ&MOMUS HEBE & MOMOS Non, {ne suivez point mes pas Nein, {von meiner Seite sollt Ihr weichen {je ne vous quitte pas. {von Eurer Seite weich' ich nicht. Je hais, je fuis, je déteste Ich hasse, fliehe, ich verachte Toute la troupe célesie. Die ganze Himmelsschar.

MOAAUS MOMOS Vous m'évitez en vain, je vous suivrai sans cesse. Ihr meidet mich vergeblich, Euch folg' ich immerdar. Rien ne peut séparer Momus de la jeunesse. Denn nichts kann Momos von der Jugend trennen.

HÉBÉ HEBE Les plus fiers immortels Ich teilte mit den stolzesten Unsterblichen Partageaient avec moi l'encens de leurs autels I Den Weihrauch der Altäre! Lors qu'au plus haut des deux j'avais droit de Wollen die unsteten Götter mich nun herabstürzen? prétendre ; Mich, die ich einst dem höchsten Kreis im Himmel Ces Dieux trop inconstants me forcent d'en angehörte? descendte ?

MOMUS MOMOS Il font votre bonheur en vous éloignant d'eux. Die Trennung ist zu Eurem Wohl. Nous voyons Jupiter lui-même Selbst Jupiter entsagt Abandonner le rang suprême, Von Zeit zu Zeit dem Himmelsthron, Et parmi les mortels chercher des jours heureux. Sucht bei den Sterblichen nach glücklicheren Tagen. SCENE II Hebe, Momus, me Graces

Sweet music announces the arrival of the Graces. One of hem is carrying Cupid's bow, another of them is carrying his quiver.

MOMUS The Graces, to this place, in order to cairn your alarm bring to you the most charming of the Gods.

HEBE

In their hands I recognize his weapons.

MOMUS Cupid has sought you out, Cupid has renounced Heaven. HEBE & MOMUS Seductive immortals, by your constantly-renewed favours, a thousand divers charms enliven the universe. Everything would languish without them.

SCENE III Cupid, Hebe, the Graces and Cupid's train

CUPID Venus close to the object of her ardent tenderness upholds Cupid's dominion, and Cupid has come to enlighten the court of pleasant youth.

HEBE I no longer miss the dwelling of Thunder; SCÈNE II SZENE II Hébé, Momus, les Grâces Hebe, Momos, die Grazien

Une douce symphonie annonce les Grâces. Une Eine liebliche Sinfonie kündet die Grazien an. Eine von d'entre elles porte l'arc de l'Amour, une autre ihnen trägt Amors Bogen, eine andere seinen Köcher. porte son carquois.

MOMUS MOMOS | 3 | Les Grâces, dans ces lieux, pour calmer vos alarmes Die Grazien bringen Euch, um Euren Zorn zu lindern, Conduisent sur vos pas le plus charmant des Dieux. Den anmutigsten oller Götter.

HÉBÉ -Ed:

Entre leurs mains je reconnais ses armes. Ich sehe seine Waffen in Eurer Hand.

MOMUS MOMOS Amour vous cherche, Amour va renoncer aux Cieux. Amor sucht Eure Nähe und entsagt dem Himmel. HÉBÉ & MOMUS HEBE & MOMOS Séduisantes immortelles, Ihr schönen Unsterblichen, Par vos faveurs toujours nouvelles, Durch immer neu gewährte Gunst Mille charmes divers Erfüllt mit tausend Reizen Animent l'univers. Ihr das Universum. Tout languirait sans elles.

In Sehnsucht läge ohne Euch die Welt darnieder. SCÈNE III L'Amour, Hébé, les Grâces, et suite de l'Amour SZENE III L'AMOUR Amor, Hebe, die Grazien und Amors Gefolge I 4 j Vénus près de l'objet de sa vive tendresse AMOR Soutient l'empire de l'Amour, Selbst Venus liebt Euch zärtlich; Et l'Amour vient former la cour Sie stärkt in Eurer Nähe Amors Truppen. De l'aimable jeunesse. Und Amor wird den Hof Der liebenswerten Jugend bilden. HÉBÉ HEBE Je ne regrette plus le séjour du Tonnerre ; Ich sehne mich nicht länger nach des Donners Aufenthalt; The Graces, Cupid and Venus hold sway over the earth.

MOMUS Cherish the day which brings you together, Youth, Cupid, always be together.

HEBE, CUPID & MOMUS Let us cherish the day that brings us together, Cupid, let us always be together.

SCENE IV Hebe, Cupid, chorus of Thessalians, Cupid's train

CUPID Most happy inhabitants or these nearby groves, in your games, in your songs, may Hebe receive your homage.

CHORUS May our voices rise up to Heaven, and may the echoes from their deep caves reply to our transports of delight.

Air [gay]

Bourrée (lively)

HEBE Hasten hither, happy youth, Cupid desires to reign with us. Flee from here, sadness, in your jealousy; it is never in you Les Grâces, l'Amour et Vénus Die Grazien, Amor und selbst Venus Ont leur empire sur la terre. Haben hier auf Erden ihre Reiche.

MOMUS MOMOS Chérissez le jour qui vous rassemble, Lob sei dem Tag, der Euch vereint, Jeunesse, Amour, soyez toujours ensemble. Jugend und Liebe wirket stets zusammen.

HÉBÉ, L'AMOUR & MOMUS HEBE, AMOR & MOMOS Chérissons le jour qui nous rassemble, Lob sei dem Tag, der uns vereint, Amour, soyons toujours ensemble. Jugend wollen mit der Liebe stets zusammenwirken.

SCÈNE IV SZENE PV suite Héhé, l'Amour, chœur de Ihessaliens, de Hebe, Amor, Chor der Ihessalier, Gefolge Amors l'Amour

L'AMOUR AMOR s Fortunés habitants de ces prochains bocages, Mögen die glücklichen Bewohner Dans vos jeux, dans vos chants, Dieser lieblichen Gefilde Qu'Hébé reçoive vos hommages. Mit ihren Spielen, ihren Liedern Hebe Ehr' erweisen.

CHŒUR CHOR Que jusqu'aux Cieux s'élèvent nos accords, Daß bis zum Himmel unsere Weisen klingen Et que du fond de sa grotte profonde Daß aus der Tiefe seiner dunklen Grotte L'écho réponde à nos transports. Das Echo selbst unser Gefühl erwidert.

~6~l Air gai Air (fröhlich)

7 | Bourrée (vif) Bourrée (lebhaft)

HÉBÉ HEBE 8 I Accourez, riante jeunesse, Lachende Jugend, eilt herbei. L'Amour veut régner avec nous. Denn Amor teilt mit uns die Macht. Fuyez, tristesse, fuyez jaloux ; Ihr aber, Traurigkeit, entflieht: Ce n'est jamais pour vous Mit Euch wird dieser Gott that this God takes an interest.

CUPID

Together with Cupid, let Hebe be sovereign everywhere

HEBE Let us settle our abode in the happiest of places.

CUPID

Let us fly to the banks of the Seine.

HEBE & CUPID Let us settle our abode in the happiest of places.

CUPID On these banks, I assemble, to give pleasure, the fair maidens whose charms are heightened by my art; it is always with them that I seek the games that came from Cythera. Fly, Zephyr, Hebe summons you. Fly, bring here your court. Let us take the young immortal maiden Into the happiest of places. He will bring together at her side voluptuousness, the Graces and love.

SCENE V Zephyr and the above Zephyr, after whirling around the Graces, joins a band of Zephyrs who are carrying c coach intended for Hebe. Que ce Dieu s'intéresse. Sich nie verbünden.

L'AMOUR AMOR

| 9 I Qu'avec l'Amour Hébé soit partout souveraine. An Amors Seite möge Hebe immer siegreich sein.

HÉBÉ HEBE Laßt einen günstigeren Stern Für unseren Aufenthalt uns wählen. Fixons notre séjour aux plus heureux climats. AMOR Entschweben wir an die Ufer der Seine.

L'AMOUR HEBE & AMOR Laßt einen günstigeren Stern Volons sur les bords de la Seine. Für unseren Aufenthalt uns wählen.

HÉBÉ & L'AMOUR AMOR An diesen Ufern sammle ich, um zu gefallen, Fixons noire séjour aux plus heureux climats. Die Schönen, deren Reiz durch meine Kunst noch steigt; Auf ihren Spuren wandelnd suche ich die Spiele Die einst aus Kythera entflohen. L'AMOUR Eile, Zephyros, denn Hebe ruft Dich, Fliege, rühre mit Dir deine Schar. Sur ces bords j'assemble, pour plaire. Die Jugendlich-Unsterbliche, Les belles dont mon art augmente les appas ; Sie komme hier an diesen liebenswerten Ort. C'est toujours sur leurs pos que je cherche les jeux Und ihr zur Seite stehen Échappés de Cvthère. Die Lust, die Grazien und die Liebe. I I Vole Zéphir, Hébé t'appelle. Vole, amène ici ta cour. Transportons lo jeune immortelle SZENE V Dans le plus aimable séjour. Zephyros; die Vorhergehenden Il va réunir auprès d'elle Nachdem Zephyros eine Weile die Grazien umwirbelt La volupté, les Grâces et l'amour. hat, gesellt er sich zu einer Gruppe Zephire, die einen SCÈNE V Wagen für Hebe bereithalten. Zéphir et les précédents Zéphir, après avoir voltigé autour des Grâces, va joindre une troupe de Zéphirs qui soutiennent un char destiné à Hébé. Gracious air for Zephyr and the Graces

HEBE ^ Let us fry to the banks of the Seine, and in melodious concerts let us enliven the pleasures that reign there.

HEBE & CUPID

Let us fly to the banks of the Seine.

CUPID May Polyhymnia with her sisters enable the talents that we cherish on the lyric stage to triumph with their delights. Youth and laughter have brilliant and charming features, but victory is far from certain without the propitious help of the talents. CHORUS Fly, zephyrs, everything drives you onwards. Bear away youth to the dwelling of pleasure. lui Air gracieux pour Zéphir et les Grâces Air: anmutige Melodie für Zephyros und die Grazien

ŒIHÉBÉ HEBE Volons sur les bords de la Seine, Entschweben wir an die Ufer der Seine, Par des concerts mélodieux Laßt uns durch liebliche Konzerte Animons les plaisirs qui régnent en ces lieux. Den Freuden, die an diesem Orte herrschen, Neuen Auftrieb geben.

HÉBÉ & L'AMOUR HEBE & AMOR Volons sur les bords de la Seine. Entschweben wir an die Ufer der Seine. L'AMOUR Que Polimnie, avec ses soeurs AMOR Des talents qu'on chérit Polhymnia mit ihren Schwestern Sur la lyrique scène, Soll die Talente, die uns allen teuer sind Fasse triompher les douceurs. Im lyrischen Theater Gekonnt zur Geltung bringen. La jeunesse et les ris ont des attraits brillants, Denn strahlen Fröhlichkeit und Jugend noch so hell - Mais lo victoire est incertaine ihr Sieg ist ungewiß Sans l'heureux secours des talents. Wenn die Talente nicht zur Hilfe kommen. CHŒUR [ÎT1 Volez zéphirs, CHOR Tout vous en presse. Ihr Zephire, eilt, Transportez la jeunesse Alles drängt Euch, Au séjour des plaisirs. Die Jugend an den Aufenthalt Vergnüglicher Spiele zu bringen. FIRST ENTRY

POETRY

A grove. Ai the back of the stage, two gateways entwined with greenery.

SCENE I Sappho

SAPPHO Woods beloved of the cupids, how charming you were when your dark retreats brought together in their shadows both pleasures and my lover!

0 too amiable memory! Leave me! To the unjust rigours of a most dreadful exile the king did condemn Alcdeus, and the sentence whic oppresses me separates us at the very moment when he plighted m his troth. ' I hide in vain my passion; it enrages Thelemus, and I am aware of his treason. His favour in the king's eyes confirms my suspicions. Yes, Thelemus is jealous...But I see him as he really is. What hatred and anger he arouses in my heart! LA POÉSIE DIE DICHTUNG

te Théâire représente un bosquet, dans le fond Ein Hain. Im Hintergrund sind zwei umrankte duquel on distingue deux portiques de verdure. Laubengänge zu sehen.

SCÈNE I SZENE I Sapho Sappho

SAPHO SAPPHO 14 I Bois chéri des amours, Geliebter Wald der Zärtlichkeiten, Que vous étiez charmant, Wie traut wart Ihr, Quand vos retraites sombres Als Eure dunklen Winkel Rassemblaient sous leurs ombres, In ihrem Schatten Et les plaisirs, et mon amant ! Die Lust und den Geliebten bargen!

Souvenir trop aimable ! Eloignez-vous de moi I Doch ach, vergeblich die Erinnerung! Aux injustes rigueurs d'un exil effroyable Die Grausamkeit entsetzlicher Verbannung Le roi condamne Alcée, et l'arrêt qui m'accable Ist des Alkaios' Los. Des Königs Urteil Nous sépare, au moment qu'il me donnait sa foi. Reißt uns auseinander, da er mir gerade Treue schwur.

Je cache en vain mes feux ; ils irritent Thélème, Umsonst verberge ich mein Feuer: Thelemos sieht es doch Et je connais sa trahison. Und sein Verrat ist mir bekannt. Sa faveur près du Roi confirme mon soupçon. Des Königs Gunst bestätigt den Verdacht. Oui, Thélème jaloux... Mais je le vois lui-même... ja, Thelemos ist eifersüchtig... Da naht er schon - Qu'il excite en mon coeur de haine et de courroux ! Wie er in meinem Herzen Haß und Schmerzen schürt! SCENE II Sappho, Thelemus

THELEMUS Agitate me no more, vain remorse, be quiet! love justifies me...

SAPHO [aside]

His trouble betrays him; 1 can see his perfidy.

THELEMUS Whilst Hymas with his court, led on by the chase, in the forest hos strayed, from the court, from Sappho, and from Hymas, I take my leave; Everything draws Thelemus to this happy ploce. When Sappho betakes herself into a solitary wood, does she come to rejoice in having her freedom, or to taste in secret the delights of a tender heart? SAPPHO Everlastingly do the birds cause the air to resound in this solitary refuge. Like their song, my voice and my poetry celebrate Cupid and his mother.

THELEMUS Tis in vain you avoid my question! Alcaeus...

SAPPHO OGods!

THELEMUS Alcaeus won your heart... SCÈNE II SZENE II Sapho, Thélème Sappho, Thekmos

THÉLÈAAE THELEMOS j is Cessez de m agiter, vains remords, taisez-vous ! Schweige still, müßige Reue, quäle mich nicht! L'amour me justifie... Die Liebe gibt mir Recht...

SAPHO [à port] SAPPHO (absetej

Son trouble le trahit ; je vois sa perfidie. Seine Verwirrung trügt nicht; ich sehe den Verrat.

THÉLÈME THELEMOS Tandis qu'Hymas, avec sa cour, Wenn Hymas mit seinem Gefolge Par la chasse entraîné, dans la forêt s'égare, Zum Jagen durch die Wälder irrt, De la cour et d'Hymas, Sapho, je me sépare ; Dann weile ich, oh Sappho, von ihm und seinem Hofe Tout entraîne Thélème en cet heureux séjour. fern; Quand Sapho vient se rendre dans un bois écarté, Zu sehr ist Thelemos von diesem frohen Ort gebannt. Vienfelle s'applaudir d'avoir sa liberté, Doch Sappho fern im abgelegenen Gehölz Ou goûter en secret les douceurs d'un cœur Kam sie, ihre Freiheit auszukosten? tendre ? Sucht sie ein ihr zugetanes Herz? SAPHO SAPPHO Sans cesse les oiseaux font retentir les airs Wie ohne Unterlaß die Vögel Dons cet asile solitaire. In dieser Einsamkeit die Lüfte füllen. Comme leurs chants, et ma voix et mes vers Wie ihr Gesang, wie meine Stimme, meine Verse Célèbrent l'Amour et sa mère. Amor und seine Mutter preisen.

THÉLÈME THELEMOS Quittez un vain détour ! Alcée... Vergebliche Ausflucht! Alkaios...

SAPHO SAPPHO O Dieux ! Gc-e-

THÉLÈME THELEMOS Alcée a su vous plaire... Alkaios verstand es, Eure Gunst zu erlangen... SAPPHO No, no, it is without being in love that I sing of love. I flee it... were I to be in Love, would I make a mystery of it?

THELEMJS By becoming inflamed with you, a hapless lover must fear the deadliest of blows. My heart knows only too well how much anyone is to be pitied

Who becomes inflamed with you.

SAPPHO What! My feeble charms... Ah! Perfidious Thelemus! THELEMUS My profound emotion, my transports, your charms, does not everything tell you, Sappho, that I love you?

SAPPHO If you love me, I demand that from the King your efforts obtain a favour. In the woods around here, he will follow the hunt... May I hope?

THELEMUS

Speak, for you have complete power over me.

SAPPHO Bring him, Thelemus, into this country abode, where games have been prepared... SAPHO SAPPHO Non, non, c'est sans aimer que je chante l'amour. Nein, nein, ich preise Amor, ohne selbst zu lieben. Je le fuis... si j'aimais, en ferais-je mystère ? Ich selber meide ihn... und wenn ich liebte, Wie könnte ich s verbergen?

THÉIÈME THELEMOS En s'enflammant pour vous, Wehe dem Unglücklichen, Un amant malheureux doit craindre Der für Euch entflammt, Les plus funestes coups. Ihm drohen finstere Schläge. Mon cœur ne sent que trop combien on est à Mein Herz weiß nur zu gut, was es bedeutet plaindre, Für Euch zu brennen.

En s'enflammant pour vous. SAPPHO SAPHO Was! Meine schwachen Reize... Quoi ! Mes faibles attraits... Ah! Treuloser Thelemos! Ah ! Perfide Thélème ! THÉLÈME THELEMOS Mon trouble extrême, Meine tiefe Verwirrung, Mes transports, vos appas, Meine Regung, Eure Anmut... Tout ne vous dit-il pas, Sapho, que je vous aime ? Sagt Euch nicht alles, Sappho, wie es um mich steht?

SAPHO SAPPHO Eh bien, si vous m'aimez, j'exige que du Roi Nun denn, wenn Ihr mich wirklich liebt, verlange ich Vos soins obtiennent une grâce. Daß Ihr vom König eine Gnade mir erwirkt. Dans les bois d'alentour ifva suivre la chasse... In den umliegenden Wäldern geht er zur Jagd... Dois-je espérer ? Darf ich auf Eure Hilfe hoffen?

THÉLÈME THELEMOS

Parlez, vous pouvez tout sur moi. So sprecht, Ihr seht mich ganz in Eurem Bann.

SAPHO SAPPHO Conduisez-le, Thélème, en ce séjour champêtre, Führt ihn an diesen Ort in der Natur, Où des jeux préparés... Wo einstudierte Spiele... THELEMUS Soon he will appear; But on my passion...

SAPPHO Go! If I obtain it through you, the happiness that I await will seem all the more delightful.

SCENE III Sappho, Akaeus

SAPPHO 0 too cruel constraint! Gods! Whom do I see? Alcaeus! Does Alcaeus rebel?

ALCAEUS In vain am I condemned by hateful laws, and it is but from you, Sappho, that I receive them. Speak...

SAPPHO No! The God who brings us together will grant us his support. But hear the extent of all the crimes! It is a jealous rival who causes your fall today. Thelemus...

ALCAEUS

Has Thelemus taken cause against me?

SAPPHO He is a jealous rival and today he is driving you to your perdition. THÉLÈME THELEMOS Il va bientôt paraître Er wird bald hier sein; Mais sur mes feux... Doch zu meiner Flamme...

SAPHO SAPPHO Allez ! Si je l'obtiens de vous, Geht! Und kann ich dies von Euch erlangen, Le bonheur que j'attends me semblera plus doux. So winkt ein umso größeres Glück.

SCÈNE III SZENE III Sapho, Alcée Sappho, Alkaios

SAPHO SAPPHO |l61 Contrainte trop cruelle ! Oh, grausames Schicksal! Dieux ! Que vois-je ? Alcée ! Ihr Götter! Was sehe ich? Alkaios! Alcée est-il rebelle ? Alkaios widersetzt sich?

ALCÉE ALKAIOS On me condomne en vain par d'odieuses bis, Vergeblich will man mich mit finsteren Gesetzen zwingen, Et ce n'est que de vous, Sapho, que j'en reçois. Gesetze, Sappho, sind mir Eure Worte nur. Prononcez... So sprecht...

SAPHO SAPPHO Non ! Le Dieu qui nous rassemble Nein! Der Gott, der uns vereint Nous accordera son appui. Wird uns zur Hilfe kommen. Mais apprenez tous les crimes ensemble ! Doch sollt Ihr alle Unglückstaten kennen! C'est un rival jaloux qui vous perd aujourd'hui. Ein eifersüchtiger Rival sinnt auf Verderben. Thélème... Thelemos...

ALCÉE ALKAIOS

Contre moi Thélème se déclare ? Thelemos erklärt sich zu meinem Gegner?

SAPHO SAPPHO C'est un rival jaloux qui vous perd aujourd'hui. Ein eifersüchtiger Rival sinnt auf Verderben. AlCAEUS By the horrors of black Tartarus, may my offended love be avenged! May the torments that are there made ready for criminal hearts be even more cruel!

SAPPHO In vain against Thelemus do you excite the supreme vengeance of the Gods. Implore it no more, no more! Thelemus has betrayed you: he is in love with me; my heart doth avenge you enough. The perfidious being, seduced by my feigned promises, is bringing the King here. I await him and I desire by my arts, by my poetry, that everything breathes the pain of unhappy lovers. Love will triumph, it controls what 1 do.

ALCAEUS & SAPPHO God of poetry, in your turn, come and lend support to love! Launch your fires! Bring together on this day your accents and his charms!

God of poetry, in your turn, come and lend support to love! Launch your fires! Bring together on this day your power and his weapons! ALCÉE ALKAIOS 117 I Par les horreurs du noir Tartare, Der finstere Tartarus Que l'amour outragé Mit seinen Schrecken soll Soit vengé ! Meine Liebe rächen! Que les tourments qu'on y prépare, Mag die Strafe, die an diesem Ort Pour les coeurs criminels Verräterischer Herzen harrt Soient encor plus cruels I Noch grausamer sein!

SAPHO SAPPHO fiil En vain, contre Thélème Ach, vergeblich trachtet gegen Thelemos Vous excitez des Dieux la vengeance suprême. Ihr nach höchster göttlicher Vergeltung. Cessez de l'implorer, cessez ! So fleht nicht länger, haltet ein! Thélème vous trahit : il m'aime ; Denn Thelemos verrät Euch: er liebt mich; Mon cœur vous venge assez. Mein Herz rächt Euch genug. Le perfide, séduit par des promesses vaines, Von leeren Versprechungen gelockt. Conduit ici le Roi. Führt der Treulose den König her. Je l'attends, et je veux Ich werde ihn erwarten: durch meine Kunst, Par mon art, par mes vers, que tout sente les peines Durch meine Verse, soll die ganze Welt Des amants malheureux. Die Schmerzen unglücklicher Liebender verspüren. L'amour va triompher, il ordonne mes jeux. Die Liebe wird siegen, sie herrscht über meine Spiele.

ALCÉE & SAPHO ALKAIOS & SAPPHO fi9l Dieu des vers, à ton tour, Gott der Verse, stell' auch Du Viens seconder l'amour ! Der Liebe Dich zur Seite! Lance tes feux ! Schleudere Deinen Pfeil! Réunis en ce jour Bereichere ihren Charme an diesem Tage Tes accents et ses charmes ! Um Deine Kunst!

Dieu des vers, à ton tour. Gott der Verse, stell' auch Du Viens seconder l'amour ! Der Liebe Dich zur Seite! Lance tes feux ! Schleudere Deinen Pfeil! Réunis en ce jour Bereichere ihre Waffen an diesem Tage Ton pouvoir et ses armes ! Um Deine Macht! Sound of huntig

SAPPHO The sound of horns announces the arrival of Hymas. Love will triumph, do not go! {Alcaeus hides behind some foliage)

SCENE IV Hymas, Sappho, Thelemus, Hymas's train

SAPPHO Your august presence, Sire, answers all our desires. I wish for nothing, if my gratitude shines brightly in my eyes.

HYMAS We must fly in obedience when Sappho summons us. The Muses and the Arts take delight in being with her; I like to see her share with them an immortal glory.

SCENE V Sappho, Thelemus

The overs take their places to see the impending festivities. Several of Sappho's slaves play different roles in an allegorical celebration that she has them perform. The stage opens out at the back to reveal, through the gateways entwined with greenery, a distant view all brightly lit up: the stage is enclosed by a river and at the front of the decor, a Naiad leaning upon her urn. ¡20 [ Bruit de chasse Jagd

SAPHO SAPPHO Le bruit des cors annonce Hymas. Schon künden die Hörner von Hymas' Kommen. L'Amour va triompher, ne vous éloignez pas ! Die Liebe wird siegen, entfernt Euch nicht! (Afcée se cache derrière un feuillage] lAlkaios verbirgt sich im Gehölz)

SCÈNE IV SZENE IV Hymas, Sapho, Thélème, suite d'Hymas Hymas, Sappho, Thelemos, Gefolge des Hymas

SAPHO SAPPHO Votre auguste présence, Seigneur, comble nos vœux. Herr, Eure göttliche Gegenwart erfüllt unsere Wünsche. Je ne désire rien, si ma reconnaissance Nichts begehre ich mehr - als daß den Dank Eclate aujourd'hui dans mes yeux. Ihr heut' in meinen Augen seht.

HYMAS HYMAS On doit voler, quand Sapho nous appelle. Wenn Sappho ruft, dann heißt es eilen. Les Muses et les Arts se plaisent auprès d'elle ; Die Musen und die Künste weilen gern bei ihr; J'aime à la voir partager avec eux Ich liebe es, wenn sie vereint an ihrer Seite Une gloire immortelle. In unsterblichem Ruhm erstrahlen.

SCÈNE V SZENE V Sapho, Thélème Sappho, Thelemos

Se placent pour voir la fête qui commence. Nehmen Platz, um das beginnende Schauspiel zu Les acteurs précédents et plusieurs esclaves de betrachten. Sapho jouant différents rôles dans une fête Dieselben Darsteller wie zuvor, gemeinsam mit allégorique quelle fait exécuter. Le fond du mehreren Sklaven Sapphos in unterschiedlichen Rollen, théâtre s'ouvre pour laisser voir, à travers des führen unter ihrer Regie ein allegorisches Fest auf. Der portiques de verdure, un lointain frappé de Bühnenhintergrund öffnet sich und gibt durch die lumière : le point de vue est terminé par le cours Laubengänge den Blick auf eine Lichtung frei. Bestimmt d'un fleuve, et on aperçoit, sur le devant de la wird die Szene vom Lauf eines Flusses. Im Vordergrund décoration, une Naïade couchée sur son urne. erkennt man eine Najade, die auf einer Amphore ruht. CHORUS OF RIVERMEN Dance everyone, let us all dance and sing! Let us tab advantage of the sweetest moments, of the most charming moments for happy lovers!

Languor, tears, troubles, sighs, fears,

all these trouble not at all our pleasures.

Tambourins 1 & 2 Dance everyone, let us all dance and sing! Let us take advantage of the sweetest moments, of the most chorming moments for happy lovers!

THE NAIAD Mortals, whom pleasure brings here, away from these sad shores! Your singing, your joyful transports, everything renders my suffering worse. The stream that I loved, yet so treacherous and faithless, scorned my sighs; it turned away its course. No longer do I hear the sweet murmur that it swore I should hear for ever.

(The lamentations or the Naiad are interrupted by a sound from below the earth; the Rivermen return)

CHORUS Heaven! 0 heaven! The river's waves are rising; It threatens us, it roars. Let us heed its anger! To calm it, let us run, run and hasten! CHŒUR DES MARINIERS CHOR DER SCHIFFER J2i I Dansons tous, dansons, chantons ! Laßt uns tanzen, tanzen, singen! Profitons des plus doux moments, Laßt die lieblichen, die süßen Des moments charmants, Augenblicke eines frohen Paares Pour d'heureux amants ! Uns genießen!

Les langueurs, les larmes, Schmachten, Tränen, Les soins, les soupirs, Kummer, Seufzer, Les alarmes, Seelenqualen Ne troublent point nos plaisirs. Trüben unsere Freude nicht.

[22] Premier et Deuxième Tambourins Erster und Zweiter Tambourin

[Hl Dansons tous, dansons, chantons ! Laßt uns tanzen, tanzen, singen! Profitons des plus doux moments, Laßt die lieblichen, die süßen Des moments charmants, Augenblicke eines frohen Paares Pour d'heureux amants ! Uns genießenl

LA NAÏADE DIE NAJADE FiTI Mortels que le plaisir amène, Ihr Sterblichen, so voller Frohsinn, Fuyez ces tristes bords ! Verlaßt die traurigen Gefildel Vos chants, vos doux transports, Euer Singen, Euer süßes Treiben Tout irrite ma peine. Steigert meinen Schmerz. Le ruisseau que j'aimais, infidèle et parjure, Der Bach, den ich einst liebte, hört mein Seufzen nicht: Méprise mes soupirs ; il détourne son cours. Treulos und verräterisch ändert er den Lauf. Je n'entends plus le doux murmure Und das süße Murmeln, das für immer er versprach, Qu'il me jurait que j'entendrais toujours. Ist nun verklungen.

fies plaintes de la Naïade sont troublées par un [Die Klagen der Najade werden durch ein unterirdisches bruit souterrain ; les Mariniers reviennent] Grollen unterbrochen; darauf kehren die Schiffer zurück]

CHŒUR CHOR Hsl Ciel ! 0 ciel ! Le fleuve agite son onde ; Himmel! Oh Himmel! Der Fluß beschleunigt seinen Lauf: Il nous menace, il gronde. Er droht uns, er grollt uns. Prévenons son courroux ! Hütet Euch vor seinem Zorn! Pour le calmer courons, courons, empressons-nous ! Besänftigt ihn - so lauft, so laufet schnell! THE RIVER (rising from the Waves! Mortals, be not afraid! Ah! Nymph, with your lamentations whose heart would not be touched? I have come to calm your fears: you will see again the lover over whom you weep, you will see him increase his tenderness for you.

THE NAIAD

The promise scarce rings true!

THE RIVER The impetuous course of my rapid waters has changed the slope that guided it; But I was not aware of your passion... THE NAIAD Alas! In my heart, everything calls upon him. It is constant. Give him baa to me! I would love him still, even though he was faithless; imagine my ardour when I know him to be faithful!

THE RIVER Come back, tender lover, lend beauty to this place! Love doth promise you the happiest of fates.

CHORUS Come back, tender lover, lend beauty to this place! Love doth promise you the happiest of fates.

(During the preceding chorus, there is to be seen coming forward a piece of silver cloth which imitates the movement of a stream; and soon the god of this stream appears upon his waters.! LE FLEUVE (sortant de l'Onde) DER FLUSS (steigt aus seinem Bett] [2TI Mortels, rassurez-vous ! Ihr Sterblichen, seid unbesorgt! Ah ! Nymphe, de vos plaintes Ach, Nymphe, welches Herz Quels cœurs ne seraient pénétrés ? War' über Euer Klagen nicht gerührt? Je viens calmer vos craintes : So grämet Euch nicht länger: Vous reverrez l'ornant que vous pleurez, Denn der Geliebte, den Ihr so beweint Vous verrez près de vous augmenter sa tendresse. Wird Euch mit größerer Zärtlichkeit bedenken.

LA NAÏADE DIE NAJADE Trop flatteuses promesses ! ''ige- sc-e .e-srec'.-se-.

LE FLEUVE DER FLUSS Le cours impétueux Der stürmische Lauf De mon onde rapide Meiner schnellen Woge A changé, de ce Dieu, la pente qui le guide ; Riß den Gott zu anderen Ufern mit; Mais j'ignorais vos feux... Doch Eure Flamme war mir unbekannt...

LA NAÏADE DIE NAJADE Hélas ! Dans mon cœur tout l'appelle. Ach! Von ganzem Herzen sehn' ich ihn herbei. Il est constant, rendez-le moi ! Er ist beständig, gebt ihn mir zurück! Je l'aimerais encor, s'il eût manqué de foi ; Ich würde ihn noch lieben, und hätte er gefehlt; Jugez de mon ardeur, quand je le sais fidèle ! Ihr selbst seid Zeugen meiner Glut - wenn seine Treue sicher ist.

LE FLEUVE DER FLUSS Revenez, tendre amant, embellissez ces lieux I Kehrt zurück, Geliebter, verschönet diesen Ort! L'amour vous y promet le sort le plus heureux. Die Liebe will mit Glück Euch überschütten.

CHŒUR CHOR Revenez, tendre amant, embellissez ces lieux ! Kehrt zurück, Geliebter, verschönet diesen Ort! L'amour vous y promet le sort le plus heureux. Die Liebe will mit Glück Euch überschütten.

(Pendant le chœur précédent on voit s'avancer, (Während dieses Chors sieht man vom Hintergrund der au fond du théâtre, une toile d'argent qui imite le Bühne her einen Silberschleier heranwehen, der den cours d'un ruisseau ; et bientôt le dieu de ce laufeines Baches darstellen soll. Kurz darauf erscheint ruisseau parait sur son onde.) der Gott dieses Baches auf seinen Wellen.) THE STREAM & THE NAIAD I see you once more; everything yields to the utter delight of meeting once again the object of one's love. I saw my waters troubled by the tears that I shed. Let us lose the memory of past torments!

SCENE VI Hymas, Sappho, Ihelemus

HYMAS (arisingl My heart is enchanted with the tender feelings that are to be witnessed at these festivities. Happy the person who can put an end to trie troubles of two perfect lovers!

SAPPHO The freedom that Sappho wishes to give you will be the reward for the care you have just taken. Come then! I owe it to you. Be happy, and more happy than I am!

HYMAS

Who can be against Sappho's happiness?

SAPPHO A rigorous sentence. Without deserving your anger, Alcaeus is threatened with the most dreadful fate. Allow me at least to follow him into exile! THELEMUS Ogods!

HYMAS Alcaeus! _ LE RUISSEAU & LA NAÏADE DER BACH & DIE NAJADE 127 Lie vous revois ; rouf cède à la douceur extrême Da seh' ich Euch! Ach, höchste Wonne, De retrouver l'objet qu'on aime. Wenn ein geliebtes Herz man wiederfindet. J'ai vu troubler mes eaux des pleurs que j'ai versés. Schon sah ich meine Fluten trüb von Tränen werden. Perdons le souvenir de nos tourments passés I Doch laßt Vergangenes vergessen sein!

SCÈNE VI SZENE VI Hymas, Sapho, Thëème Hymas, Sappho, Thekmos

HYMAS (se levantj HYMAS (erhebt sich! Hil Mon cœur est enchanté des tendres sentiments Es freut mein Herz, auf diesem Fest Qu'à cette fête on voit paraître. So zarte Regungen zu sehen. Heureux qui peut être le maître Glücklich der Herr, dem es gegeben, De terminer les maux de deux parfaits ornants ! Ein so vollkommenes Paar zu einen!

SAPHO SAPPHO La liberté que Sapho veut vous rendre Die Freiheit, die Euch Sappho opfern will, Sera le prix des soins que vous venez de prendre. Sie ist der Preis für die gewährte Gunst. Allez ! Je vous la dois. Nun denn! Ich bin sie schuldig Soyez heureux, et plus heureux que moi ! So seid denn glücklich, wenn auch mehr als ich!

HYMAS HYMAS

Au bonheur de Sapho qui peut être contraire ? Wer könnte Sopphos Glück vereiteln?

SAPHO SAPPHO Un arrêt rigoureux. Ein allzu strenges Urteil. Sans mériter votre colère, Ohne Euren Zorn herbeigeführt zu haben, Alcée est menacé du sort le plus affreux. Ist Alkaios vom schlimmsten Geschick bedroht. Qu'en son exil je puisse au moins le suivre ! Ach, könnte ich ihm nur in die Verbannung folgenl THÉLÈME THEIEMOS 0 dieux ! Ihr Götter!

HYMAS HYMAS Alcée ! Alkaios! SAPPHO

Alas! Without him I cannot live.

HYMAS

To your divine talents will he owe his return.

THELEMUS Heaven! Of my own treachery I become the victim. I must flee! SCENE VII Sappho, Akoeus, Hymas

SAPPHO Come, Alcaeus!

ALCAEUS

To the transports which lend me life...

HYMAS I see in you but one crime, that of having hid from me your love. Celebrate the power of a muse that touches! You who do here make the sweetest music, come, joyful troop, come and assemble here! ALCAEUS & HYMAS Sing of Sappho, sing of her glory! May her triumph and may her name, carved upon the Temple of Memory, be celebrated in the sacred Valley! SAPHO SAPPHO

Hélas ! Sans lui je ne puis vivre. Ach! Ohne ihn kann ich nicht leben.

HYMAS HYMAS

A vos divins talents il devra son retour. Eurem göttlichen Talent soll er seine Rückkehr verdanken.

THÉIÈME THELEMOS Ciel ! De ma trchison je deviens la victime. Himmel! Ich wurde Opfer des eigenen Verrats. Fort von Fuyons I hier! SCÈNE VII SZENE VII Sapho, Alcée, Hymas Sappho, Alkahs, Hymas

SAPHO SAPPHO Venez, Alcée ! Kommt, Alkaios!

ALCÉE ALKAIOS Ich bin bewegt... Au transport qui m'anime...

HYMAS HYMAS Das einzige Verbrechen, dessen ich Euch schuldig finde Je ne vois plus en vous que le seul crime Ist, daß Ihr Eure Liebe stets verborgen hieltet. De m'avoir caché votre amour. Preist das Vermögen einer mächtigen Muse! [29] Célébrez le pouvoir d'une muse touchante I Und Ihr, die Ihr so liebliche Konzerte spieltet, Vous qui formiez ici les concerts les plus doux, Tretet heran, vergnügte Truppe Venez, troupe riante, Tretet heran, versammelt Euch! Venez, rassemblez-vous ! ALCÉE & HYMAS ALKAIOS & HYMAS Chantez Sopho, chantez sa gloire ! Preiset Sappho, preiset ihren Ruhm! Que son triomphe et que son nom, Daß ihr Triumph, und daß ihr Name, Gravés au Temple de Mémoire, Im Tempel der Erinnerung eingraviert, Soient célébrés dans le sacré Vallon ! Für immer dieses heilige Tal aurchwehn! CHORUS Sing of Sappho, sing of her glory! May her triumph ana may her name, carved upon the Temple of Memory, be celebrated in the sacred Valley!

SCENE VIII

The Stream, the Naiad, Sappho, Akaeus, Chows

Tambourins 1 & 2

THE STREAM Flee, flee, take elsewhere your fury, proud Aquilo! Your noise, your horrible destruction, causes too much terror on these banks. Flee! Let us taste after the storm the welcome sweetness of happy calm!

Gavofle

THE NAIAD A day spent in torment seems to true lovers as long as life itself. But there are moments, ye Gods! What moments! When one forgets the days spent in torment.

Rigaudons 1 & 2

SAPPHO &ALCAEUS Charming God, God who wounds us, shoot, 0 God so full of charms, your arrows! Reign for ever over our hearts! CHŒUR CHOR Chantons Sapho, chantons sa gloire ! Preiset Sappho, preiset ihren Ruhm! Que son triomphe et que son nom, Daß ihr Triumph, und daß ihr Name, Gravés au Temple de Mémoire, Im Tempel der Erinnerung eingraviert, Soient célébrés dans le sacré Vallon ! Für immer dieses heilige Tal aurchwehn!

SCÈNE VIII SZENE VIII te Ruisseau, la Naïade, Sapho, Alcée, le chœur Der Bach, die Najade, Sappho, Alkaios, der Chor 1301 Premier et Deuxième Tambourins Erster und Zweiter Tambourin LE RUISSEAU 131 I fuis, fuis, porte ailleurs tes fureurs, DER BACH Fier Aquilon ! Ton bruit, ton horrible ravage, Fliehe, entweiche, trage Deinen Schrecken, Cause trop de frayeurs Oh stolzer Nordwind, hin zu anderen Ufern. Sur ce rivage. Dein Lärm, dein grausiges Wüten Fuis ! Laisse-nous goûter, après l'orage, Ist in diesen Breiten D'un calme heureux les flatteuses douceurs ! Nicht erwünscht. Fliehe! Laß nach dem Donnergrollen uns Die Lieblichkeit der sanften Brise kosten! [32] Gavotte (Danse des Mariniers) Gavotte

LA NAÏADE DIE NAJADE Un jour passé dans les tourments Ein einziger Tag der Qual Paraît aux vrais amcnts Scheint dem wahren Liebenden Aussi long que la vie. Wie ein ganzes Leben. Mais il est des moments, Dieux ! Doch Götter, es gibt Augenblicke, Quels moments ! Où l'on oublie Und welche Augenblicke! In denen man Les jours passés dans les tourments. Vergangene Qual vergißt. fiil Premier et Deuxième Rigaudons Erstes und Zweites Rigaudon

SAPHO & ALCÉE SAPPHO & ALKAIOS I34I Dieu charmant, Dieu qui nous blesse, Lieblicher Gott, segnender Gott, Lance, Dieu plein d'attraits, lance tes traits ! Schleudere, Gott voller Glut, Deine Pfeile! Sur nos cœurs règne sans cesse, règne ! Und herrsche immerwährend über unsere Herzen! CHOIR Charming God, God who wounds us, shoot, God so full of charms, your arrows! Reign for ever over our hearts, reign!

SECOND ENTRY

MUSK

The peristyle of the Temple

SCENE I tphise

IPHISE To render all Oh/mpus propitious to my marriage, an awesome sacrifice is to be made in the temple. Fly, Cupid, help the fulfilment of my desires! By means of your torch, may the marriage be set alight! This great day, dear Tyrtaeus, this day whicn will meet the most cherished hopes, recalls to me the moment when my troubled heart recognized its master. You sang, and your lyre made such beautiful sounds that the amiable God, who took pains to instruct you, sought to imitate them in his tender songs. The most burning flames took hold of my senses; how many different ways there are to conquer a heart! CHŒUR CHOR Dieu charmant, Dieu qui nous blesse, Lieblicher Gott, segnender Gott, Lance, Dieu plein d'cttraits, lance les trcits ! Schleudere, Gott voller Glut, Deine Pfeilel Sur nos cœurs règne sans cesse, règne I Und herrsche immerwährend über unsere Herzenl

DEUXIÈME ENTRÉE ZWEITER AUFZUG

LA MUSIQUE DIE MUSIK

Le théâtre représente le péristyle du Temple. Auf der Bühne ist der Säulengang des Apollotempels z, ss-s-.

SCÈNE I SZENE I Iphise Iphise

IPHISE IPHISE [3TI Pour rendre à mon hymen tout l'Olympe propice, Damit der ganze Götterhimmel unserem Bund On offre dans le temple un pompeux sacrifice. ewogen sei Vole, Amour, seconde mes vœux ! ereitet man im Tempel ein gewaltiges Opfer. Qu'à ton flambeau l'hymen puisse allumer ses feux ! So eile, Amor, komme meinen Wünschen nach! Ce grand jour, cher Tirtée, Denn Deiner Flamme Funke soll den Ehebund beseelen! Ce jour qui va combler l'espoir le plus flatteur, Treuer Tyrtaios, dieser große Tag, Me retrace l'instant où mon âme agitée Der Tag, der kühnste Hoffnungen erfüllt, Reconnut un vainqueur. Er ruft den Augenblick zurück da meine arme Seele Tu chantais, et ta lyre Ihren wahren Sieger fand. Formait de si beaux sons Du sangst, und solch betörender Klang Que le Dieu séducteur, qui prit soin de t'instruire, Entschwebte Deiner Leier, Cherche à les imiter dans ses tendres chansons. Daß selbst der Liebesgott, der Dich gelehrt hat, La plus ardente flamme Sie nachzuahmen sucht in zarten Weisen. S'empara de mes sens ; Eine glühende Flamme Qu'il est de chemins différents Bemächtigte sich meiner Sinne; Pour triompher d'une âme ! Wie unterschiedlich sind die Wege In eines Menschen Herz! SCENE II Iphise, Lycurgus and his train

IPHISE But the King is coming out of the temple; let us go to greet him!

LYCURGUS Iphise, to your marriage heaven has placed an obstacle.

3-:SE C Gees.

LYCURGUS Listen to their oracle!

IPHISE

0 mortal despair!

LYCURGUS People, the hand of Iphise to-Tyrtaeus has been promised. Without a care for glory, these bonds are made; heaven which watches over you destines for the Princess the conqueror of the Messenians. IPHISE

Why did ! not delay the confession of my love?

LYCURGUS Tyrtaeus, at the foot of our altars, has at this very instant made a solemn oath. It is you who are witnesses to it, he is ready to submit to the hatred of heaven SCÈNE II SZENE II Iphise, Lycurgue et sa suite Iphise, Lykurg und sein Gefolge

IPHISE IPHISE Da tritt der König aus dem Tempel; wir wollen empfangen! Hsil Mais ie Roi sort du temple ; allons le recevoir !

LYKURG Iphise, der Himmel stellt ein Hindernis LYCURGUE Vor Euren Bund. Iphise, à votre hymen le ciel met un obstacle. IPHISE IPHISE 0 Dieux ! Ihr Götter!

LYCURGUE LYKURG Ecoutez leur oracle I Hört ihr Orakel!

IPHISE IPHISE

0 mortel désespoir ! Oh tödliche Verzweiflung!

LYCURGUE LYKURG Peuple, la main d'Iphise So hört: die Hand Iphises wurde ATirtée est promise. Dem Tyrtaios einst versprochen. Sans l'aveu de la gloire, on forme ces liens ; Doch auch dem Ruhm gebührt ein Wort: Le ciel qui pour vous s'intéresse, Der Himmel, dem an Eurem Schicksal liegt Destine à la Princesse Denkt die Prinzessin Le vainqueur des Messéniens. Dem Sieger über die Messenier zu. IPHISE IPHISE

Que n'ai-je différé l'aveu de ma tendresse ? Warum schob ich den Schwur nicht auf?

LYCURGUE LYKURG Tirtée, au pied de nos autels, Soeben hat am Fuße unserer Altäre Vient de faire à l'instant des serments solennels. Tyrtaios heilige Eide abgelegt. C'est vous qu'il en atteste, ihr sollt sein Zeuge sein: Il se livre aux horreurs de la haine céleste, Den Zorn der Götter will er auf sich nehmen, if the pride of our enemies is not on this very day humbled.

IPHISE

Too bold an oath!

LYCURGUS My attentive subjects gather together in his footsteps. His talents will force them to defy death. IPHISE Ah! If you desire that Mars should not be against us, Cupid, make your mother take an interest in our cause!

SCENE 111 Lycurgus, Iphise, fyrtaeus, Lacedaemonians drawn hither by the singing of Tyrtaeus

TYRTAEUS Mortals, in order to be happy, seek to be so! Endless happiness, never do we cease to wish for it. It comes to us; but it must be recognized, mortals, if you wish to be happy. What holds you back, Lacedaemonia? The enemy for too long has been al the foot of your walls. Heaven in your favour threatens and thunders. Hasten to the combat, your blows are sure to strike!

CHORUS Let us march ahead, take command over us! We shall all triumph with you.

TRIO (SEMI-CHORUS) What glory for us! They all wish to triumph with you! Si l'orgueil de nos ennemis Kommt nicht der Hochmut unserer Feinde Dans ce jour même n'est soumis. Vor den Fall.

IPHISE IPHISE

Serment trop téméraire I Ach, allzu kühner Schwur!

LYCURGUE LYKURG Mes sujets empressés s'assemblent sur ses pas. An seiner Seite stehen meine Untertanen. Son art va les forcer à braver le trépas. Und seine Kunst läßt sie dem Tode trotzen. IPHISE IPHISE Ah ! Si tu veux que Mars ne nous soit pas contraire, Ach, wenn Du willst, daß Mars uns nicht verläßt. Amour, à notre sort intéresse ta mère ! So bitte, Amor, Deine Mutter, uns zu schützen!

SCÈNE m SZENE III Lycurgue, Iphise, Tirtée, peuple de Lacedèmone Lykurg, Iphise, Tyrtaios, das Volk Lakedaimoniens, entraîné par le chant de Tirtée das von Tyrtaios Gesängen ermutigt wird

TIRTÉE TYRTAIOS 171 Mortels, pour être heureux, Wollt Ihr das Glück erlangen. Sterbliche, Cherchez à l'être ! So mühet Euch! Pour le bonheur sans cesse on fait des vœux. Stets ist ein Jeder auf der Suche nach dem Glück, Il se présente à nous ; mais il faut le connaître, Doch naht es, müßt Ihr es erkennen, Mortels, pour être heureux. Ihr Sterblichen, wenn Ihr das Glück erlangen wollt. 38 Qui te retient, Lacedèmone ? Was hält Dich, Lakedämonial L'ennemi trop longtemps est au pied de tes murs. Zu lange weilt der Feind vor Deinen Mauern. Le ciel en ta faveur menace, tonne. Der Himmel donnert, droht zu Deinen Gunsten Cours au combat, tes coups sont sûrs ! Drum eile in den Kampf, dein Arm ist stark!

CHŒUR CHOR Marchons, commandez-nous ! Auf in den Kampf, wir folgen Euch Nous allons tous triompher avec vous. Mit Euch gemeinsam ist der Sieg gewiß!

TRIO [PETIT CHŒUR) TRIO [KLEINER CHOR) Quelle gloire pour nous ! Welch ein Ruhm erwartet uns! Ils veulent tous triompher avec vous. Mit Euch gemeinsam ist der Sieg gewiß! TYRTAEUS How full of charms is victory! It flies towards us.

IPHISE & LYCURGUS Lacedaemonia, to arms!

CHORUS Let us hasten to arms, hasten all of us to arms! What glory for us! They all desire to triumph with you.

TYRTAEUS Telecles, slaughtered by a rebellious people, from the depths of his grave calls upon you to avenge him.

CHORUS Let us march ahead, take command over us! How full of charms is victory! Lacedaemonia, to arms! Hasten to arms, let us all hasten to arms!

ILycurgus and Tyrtaeus draw their swords and march at ihe head of the warriors who lecve in some disarray).

72 1 TIRTÉE TYRTAIOS Que la victoire a de charmes ! Wie ist der Sieg verlockend! Elle vole après nous. Er folgt uns auf den Fersen.

IPHISE ET LYCURGUE IPHISE UND LYKURG Lacédémone, aux armes ! Lakedämonier, zu den Waffen!

CHŒUR CHOR Courons aux armes, Zu den Waffen! Courons tous aux armes ! Eilet alle zu den Waffen! Quelle gloire pour nous ! A'e " ein ?._-~ erwerte' jns Ils veulent tous triompher avec vous. Mit Euch gemeinsam ist der Sieg gewiß!

TIRTÉE TYRTAIOS Téléclès immolé par un peuple rebelle. Telekles - von einem aufständischen Volk geopfert, Du fond de son tombeau, pour le venger, t'appelle. Ruft aus der Tiefe seines Grabes nach Rache.

CHŒUR CHOR Marchons, commandez-nous ! Auf in den Kampf, wir folgen Euch! Que la victoire a de charmes ! Wie ist der Sieg verlockend! Lacédémone, aux armes ! Lakedämonier, zu den Waffen! Courons aux armes, courons tous aux armes ! Zu den Waffen, alle zu den Waffen!

(Lycurgue ef Tirtée mettent l'épée à la main et (Lykurg und Tyrtaios ergreifen das Schwert und schreiten marchent à la tête des guerriers qui sortent en an der Spitze der Krieger, die in einem wilden Haufen désordre). aufbrechen). SCENE IV Iphise, Lacedaemonian women, the Oracle

IPHISE 0 death, do not inflict your inhumane rigour upon our warriors! Strike, destroy the warriors of Messena! Let it be for us to gather the laurel leaves which are to be the chain of my marriage!

Reply, oracle of our Gods! Dissipate the horrors that fear has given birth to! Of the proud Messenians, is Lycurgus the master? Is Tyrtaeus victorious?

SEMI-CHORUS Dissipate the horrors that fear has given birth to! Of the proud Messenians, is lycurgus the master? Reply, oracle of our Gods!

THE ORACLE His destiny and yours will appear before your eyes.

SCENE V Iphise

A Cupid comes out of the Temple and joins the Genius of Apollo. The Genius of Apollo brings on the Genius of Mars, they unite to bring on the Genius of Victory; the Genius of Victory is finally followed by a Cupid bearing the torch of Hymen. These various entrances i COMPACT DISC 2

SCÈNE (V SZENE IV Iphise, Lacédémoniennes, l'Oracle Iphise, Lakedämonierinnen, das Orakel

IPhiSE IPHISE [ T 10 mort, n'exerce pas ta rigueur inhumaine Oh Tod, laß nicht Dein hartes Los Sur nos guerriers ! Uber unsere Krieger kommen! Frappe, détruis les guerriers de Messène ! Schlage die Krieger Messenias! Laisse-nous cueillir les lauriers Laß uns den Lorbeer pflücken, Dont l'hymen veut former ma chaîne ! Aus dem der Ehebund meine Kette wirkt!

Réponds, oracle de nos Dieux ! So sprich, Orakel unserer Götter! Dissipe les horreurs que la crainte fait naître ! Zerstreu die Schrecken, die aus Furcht geboren! Des riers Messéniens Lycurgue est-il le maître ? Wird Lykurg die stolzen Messenier unterwerfen? Tirtée est-il victorieux ? Wird Tyrtaios siegreich sein?

PETIT CHŒUR KLEINER CHOR Dissipe les horreurs que la crainte fait naître ! Zerstreu die Schrecken, die aus Furcht geboren! Des fiers Messéniens Lycurgue est-il le maître ? Wird Lykurg die stolzen Messenier unterwerfen? Réponds, oracle de nos Dieux ! Orakel unserer Götter, sprich!

L'ORACLE DAS ORAKEL Son destin et le tien vont paraître à tes yeux. Sein Schicksal und das deine sollen vor Dir sichtbar werden.

SCÈNE V SZENE V Iphise Iphise

[~2~l Un Amour sort du Temple et se joint au Génie Ein Cupido tritt aus dem Tempel und gesellt sich zum d'Apollon, le Génie d'Apollon entraine le Génie Genius des Apoll. Dieser bringt den Genius des Mars de Mars ; ils s'unissent pour attirer le Génie de la mit sich; sie finden sich zusammen, um den Genius des Victoire ; te Génie de la Victoire enfin est suivi Sieges herbeizuführen. Diesem schließlich folgt ein d'un Amour qui porte le flambeau de l'Hymen. Cupido mit der Flamme des Hochzeitsgottes form a ballet which, by the way in which the characters are associated, apprises Iphise of the success thai she is to expect.

For the Genius of Mars

Victory

Rigaudons 1 & 2

Hymen - Chaconne

IPHISE Ah! Satisfaction is in accord with glory! How our hearts will take delight in pleasant repose! Between Mars and Hymen, the brilliant victory... But I see the hero.

SCENE VI Iphise, Tyrtaeus

IPHISE Dear Prince, what a triumph!

TYRTAEUS Scarcely had we reached the camp of the Messenians, than our warriors, spurred on to the fight by my words, displayed the most ardent courage. Our enemies, trained in the horrors of Mars, over us at first had the advantage. I then called upon death and carnage... and my most appealing words made homage to the Gods. Ces différentes entrées forment un ballet qui par Hfnenaios. Die diversen Formationen bilden ein Ballett, ses liaisons apprend à Iphise le succès quelle welches Iphise mit seinen Figuren und Verbindungen doit attendre. über den Erfolg des Unternehmens unterrichtet.

m Pour le génie de .Mars Für den Genius des AAars m La Victoire Z~ S'eg m Premier et Deuxième rigaudons Erstes und Zweites Rigaudon m L'Hymen - Chaconne Der Hochzeitsbund Chaconne

IPHISE IPHISE m Ah ! Le plaisir s'accorde avec la gloire ! Ah! Die Lust im Bunde mit dem Ruhm! Que nos cœurs vont jouir d'un aimable repos ! Wie werden unsere Herzen den glücklichen Ausgang Entre Mars et l'Hymen, la brillante victoire... genie&en! Mais je vois le héros. '.'; ."a - .-fr;':- ~e' 5" i'c- ze- rz' s'zs- Sieg Doch da naht der Held.

SCÈNE VI SZENE VI Iphise, Tirtée Iphise, Tyriaios

IPHISE IPHISE Cher Prince, quel triomphe ! Teurer Prinz, welch ein Triumph!

TIRTÉE TYRTAIOS A peine Kaum sind wir Nous joignons le camp de Messène, Zum Schlachtfeld von Messenia gelangt, Nos guerriers, par mes sons, au combat animés, Da zeigten unsere Krieger, von meinen Weisen Font éclater le olus ardent courage. Im Kampf ermuntert, Toaesmut. Dans les horreurs de Mars nos ennemis formés, Doch - in den schrecklichen Marskünsten unterwiesen, Sur nous ont d'abord l'avantage. Waren unsere Feinde erst im Vorteil. J'appelle alors la mort et le carnage... Da rief ich auf zu Tod und Metzelei... Et mes plus doux accents rendent grâces aux Und die zartesten Klänge waren dem Dank der Götter Dieux. bestimmt. IPHISE I know the esteem in which they hold your glorious deeds.

SCENE VII Lycurgus, Iphise, Tyrtaeus, the Lacedaemonians who return, carrying their weapons

LYCURGUS Love one another with mutual ardour! Glory has come to unite such tender affection.

TRIO Let us love one another with mutual love! Let us unite such tender affection!

IPHISE Charms of a chain so beautiful, You will say over and over again: Let us love with mutual ardour!

TRIO We shall say over and over again: Let us love with mutual ardour!

SCENE VIII The above

Clouds laden with , Drums, and come down to the stage; the orchestra joins with this new ensemble. IPHISE :-SE Je connais leur justice à vos faits glorieux. Fürwahr, Eure Taten sind gerecht.

SCÈNE VII SZENE VII Lycurgue, Iphise, Tirtée, les Lacédémoniens qui Lykurg, Iphise, Tyrtaios, zurückkehrende reviennent armés Lakeaamonier in Waffen

LYCURGUE LYKURG I 8 I Aimez, d'une ardeur mutuelle ! Ihr dürft Euch lieben in zärtlicher Glut! La gloire vient unir de si tendres amours. Es eint Euch der Siegesruhm. TRC TRIO Aimons, d'une ardeur mutuelle ! Wir dürfen uns lieben in zärtlicher Glut! Unissons de si tendres amours ! Knüpfen wir das zarte Bond!

F-SE IPHISE Charmes d'une chaîne si belle, Stets werdet Ihr durch Euer Liebesband Vous redirez toujours : Daran erinnert: Aimons dune ardeur mutuelle ! ihr dürft Euch lieben in zärtlicher Glut! TRIO Nous redirons toujours : TRIO Aimons d'une ardeur mutuelle ! Wir werden stets daran erinnert: Wir dürfen uns lieben in zärtlicher Glut!

SCÈNE VIII SZENE VIII les précédents Die Vorhergehenden

Des Nuages chargés de Trompettes, de Timbales, Aul die Bühne senken sich Wolken nieder, ihnen de Hautbois ei de Bassons descendent sur le entsteigen Trompeten, Pauken, Oboen und Fagotte, théâtre ; l'orchestre s'unit à ce nouveau concert. denen sich das Orchester gesellt. TYRTAEUS Apollo, too, wants to take pari in the success of his art. The tender melody, and the brilliant music that fill the air, everything confirms the vow of the God of Harmony.

IPHISE & LYCURGUS To these divine sounds, 0 warriors, join your own voices

CHOIR Let us sing to the glory of our arms! LYCURGUS & TYRTAEUS Sing of Iphise and celebrate her charms!

CHOIR Let us sing!

LYCURGUS & TYRTAEUS We owe to Cupid our glorious exploits.

CHOIR Let us sing of Iphise and celebrate her charms! Let us sing of the glory of our arms! We owe to Cupid our glorious exploits.

Air (majestic)

IPHISE Brilliant trumpet, announce our glory! Sound out, proclaim the victory! Reply to us, tender oboes, TIRTÉE TYRTAIOS fin Apollon veut aussi prendre part Auch Apoll hat Anteil Au succès de son art. Am Sieg seiner Künste. la tendre mélodie, Die zarte Melodie, Les éclatants concerts Die strahlenden Konzerte Qui remplissent les airs, Die die Luft erfüllen: Tout confirme l'aveu Sie alle sprechen für Du Dieu de l'Harmonie. Den Gott der Harmonie.

IPHISE & LYCURGUE IPHISE & LYKURG A ces divins accords, guerriers, joignez vos voix Zu diesen göttlichen Akkorden Stimmt, Krieger, ein mit Eurer Stimme!

CHŒUR CHOR Besingen wir den Sieg unserer Waffen! Bol Chantons la gloire de nos armes ! LYKURG & TYRTAIOS LYCURGUE & TIRTÉE Preisi Iphise, und feiert ihre Reize! Chantez iphise, et célébrez ses charmes ! CHŒUR CHOR Chantons ! Singen wir!

LYCURGUE & TIRTÉE LYKURG & TYRTAIOS Wir verdanken Amor unsere Heldentaten! Nous devons à l'Amour nos glorieux exploits. CHOR CHŒUR Laßt uns Iphise preisen, ihre Reize feiern! Chantons Iphise et célébrons ses charmes ! laßt uns den Sieg der Waffen rühmen! Chantons la gloire de nos armes ! Wir verdanken Amor unsere Heldentaten! Nous devons à l'Amour nos glorieux exploits. Ti~| Air majestueux Air: feierliche Melodie

JPHISE IPHISE Til Éclatante trompette, annoncez notre gloire ! Strahlende Trompete, verkünde unseren Sieg! Sonnez, publiez la victoire ! Schmettere ihn in die Welt hinaus! Répondez-nous, tendres hautbois, Oboen, erwidert mit sanftem Klang, celebrate the greatest of exploits!

CHOIR Brilliant trumpet, announce our glory! Sound out, proclaim the victory!

SEMhCHORUS Reply to us, tender oboes, celebrate the greatest of exploits!

Airs 1 & 2 (lively!

A LACEDAEMONIAN WOMAN Reign, fly, laughter and games! By a thousand new charms, banish from this place cruel alarms!

Minuets 1 & 2

IPHiSE Brilliant trumpet, announce our glory! Sound out, proclaim the victory!

CHOIR Brilliant trumpet, announce our glory! Sound out, proclaim the victory!

IPHISE, LYCURGUS & TYRTAEUS The pleasures sent into exile have been summoned back again; Victory brings them back; May it for ever bind them together with peace! Célébrez les plus grands exploits ! Und preist die großen Ruhmestaten!

CHŒUR CHOR Il3 I Eclatante trompette, annoncez notre gloire ! Strahlende Trompete, verkünde unseren Sieg! Sonnez, publiez la victoire ! Schmettere ihn in die Welt hinaus!

PETIT CHŒUR KLEINER CHOR Répondez-nous, tendres hcutbois, Oboen, erwidert mit sanftem Klang, Célébrez les plus grands exploits ! Und preist die großen Taten! j 14 I Premier et Deuxième Airs Vifs Air I und II (lebhaft)

[ïsl UNE LACÉDÉMONIENNE EINE LAKEDÄMONIERIN Régnez, voltigez, Herrschet und kreiset, Ris et jeux ! Lachen und Spiele! Por mille nouveaux charmes. Durch tausend neue Reize Bannissez de ces lieux les cruelles alarmes ! Haltet diesen Ort von Schrecken frei!

¡16 I Premier et Deuxième Menuets Erstes und Zweites Menuett

IPHISE IPHISE 117 I Eclatante trompette, annoncez notre gloire ! Strahlende Trompete, verkünde unseren Sieg! Sonnez, publiez io victoire ! Schmettere ihn in die Welt hinaus!

CHŒUR CHOR Eclatante trompette, annoncez notre gloire ! Strahlende Trompete, verkünde unseren Sieg! Sonnez, publiez la victoire ! Schmettere ihn in die Welt hinaus!

IPHISE, LYCURGUE&TIRTÉE IPHISE, LYKURG &TYRTAIOS Les plaisirs exilés Die verbannten Freuden Sont rappelés ; Kehren wieder heim; La victoire les ramène ; Der Sieg geleitet sie. Que pour jamais Er möge sie Elle les enchaîne Für immer an den Frieden binden. Avec la paix ! THIRD ENTRY

DANCE

A wooded grove; in the distance, a hamlet.

SCENE I Mercury

Ritornello

MERCURY What pleasures Cupid affords me! The most beautiful creature is to be the conquest that he has promised me in this hamlet; but in order to enjoy an even finer triumph, Mercury does not wish to appear there as a God! Somebody is coming...! must ovoid being recognized.

SCENE II Eurilas

EURILAS Lovers, do you want a fair maiden to be consumed in her turn with the fires that burn you? Disguise when you are with her the excess of your passion! TROISIÈME ENTRÉE DRITTER AUFZUG

LA DANSE DER TANZ

le théâtre représente un bocage ; on découvre un Aul der Bühne ist ein Wäldchen zu sehen; in der Ferne hameau dans l'éloignemeni. ein kleines Dorf.

SCÈNE I SZENE I Mercure Merkur

¡18 | Ritournelle Ritornell

MERCURE MERKUR |i9 I Que de plaisirs l'Amour m'apprête ! Welche Vergnügen holt Amor mir bereit! Le plus aimable objet doit être la conquête Die schönste aller Kreaturen gilt es, Qu'il me promet dans ce hameau ; Wie er versprach, an diesem Orte zu erobern. Mais pour jouir d'un triomphe plus beau, Doch um sich eines größeren Sieges noch w freu'n, Mercure, comme un Dieu, ne veut point y paraître ! Will Merkur nicht als Gott erscheinen! On approche... Évitons de me faire connaître . Ich höre Schritte... Man darf mich nicht erkennen.

SCÈNE II SZENE II Eurilas Eurilas

EURILAS EURILAS Amants, voulez-vous qu'une belle, Liebende, wollt Ihr, daß eine Schöne Des feux dont vous brûlez soit éprise à son tour ? Von derselben Flamme verzehrt werde wie Ihr? Déguisez près d'elle Verbergt vor ihr L'excès de votre amour ! Das Übermaß Eurer Gefühle! SCENE III Mercury without his caduceus, Eurilas

MERCURY The hcmlef is getting ready to celebrate fun and gomes; Whence come such transports?

EURILAS It is on this happy day that Cupid will grant me the favour for which I hope: To the altars of marriage Eglea now bears her vows. It is because of the choice she will make that for pleasure-making the hamlet is assembled!

MERCURY A stranger in these pans, I know not yet what are the designs or the charms of Eglea.

EURILAS Of Terpsichore's art Eglea taught us the laws. A charming quiet spot, revered in these woods, sees performed each day, as dawn is breaking, the dances that Eglea leads to the sound of our oboes. As a reward for her zeal and enthusiasm, Terpsichore has undertaken to choose a husband for her, and has promised her the most splendid chain of all.

MERCURY

And is this glorious choice to be fixed upon you?

EURILAS Eglec still makes mystery to me of her ardour; but I see my rivals, too eager to please her, sigh and groan in their wretched chains. SCÈNE III SZENE III Mercure sans caducée, Eurilas Merkur ohne Äskulapstab, Eurilas

MERCURE MERKUR Le hameau se prépare à célébrer des jeux ; Der Ort bereitet sich auf Festlichkeiten vor; D'où naissent ses transports ? Woher rührt dieses frohe Treiben?

EURILAS EURILAS C'est dans ce jour heureux Amor will an diesem frohen Tag Qu'Amour va m'accorder la faveur que i'espère : Mir die langersehnte Gunst erweisen: Aux autels de l'hymen Am Traualtar Eglé porte ses vœux. Wird Egle ihr Gelübde geben. C'est pour le choix qu'elle va faire, Und weil sie heute ihre Wahl trifft Qu'on voit par les plaisirs le hameau rassemblé ! Seht Ihr diesen Ort der Freude voll!

MERCURE MERKUR Étranger en ces lieux, je ne sais point encore Da ich ein Fremder bin in diesen Breiten, Quels sont, et les desseins, et les appas d'Eglé. Weiß ich nichts über Egles Ziele, Egles Reize.

EURILAS EURILAS 120 I De l'art de Terpsichore Egie lehrte uns Eglé nous enseigna les lois. Die Künste Terpsichores. Un asile charmant, révéré dans ces bois, Ein trauter Ort, in diesen Wäldern heilig, Voit offrir chaque jour, au lever de l'aurore, Wird Zeuge jeden Tag, zur Morgenröte, Des jeux qu'Eglé conduit au son de nos hautbois. Wie Egle ihre Spiele fuhrt zum Klange der Oboen. Pour prix de ses soins, de son zèle, Als Dank für ihre Mühe, ihren Eifer, Terpsichore l'engage à choisir un époux, Will Terpsichore, daß sie einen Gatten wähle Et lui promet la chaîne la plus belle. Und hat den schönsten Ehebund verhießen.

MERCURE MERKUR

Et ce choix glorieux doit se fixer sur vous ? Und diese rühmliche Wahl wird auf Euch fallen?

EURILAS EURILAS Èglé de son ardeur me fait encor mystère ; Noch lüftet Egle nicht den Schleier; Mais je vois mes rivaux trop empressés à plaire, Doch die Rivalen scheinen mir zu sehr bestrebt, Souoirer, et gémir dans leurs fers malheureux. Zu schmachten, zu gefallen. I love, but without complaining, as they do. Lovers, do you want a fair maiden to be consumed in her turn by the fires that burn you? Disguise when you are with her the excess of your passion!

MERCURY No, it is only before you that Eglea will lay down her arms; passion so well conducted will be rewarded.

She is coming to display the brilliance of her dancing, and I fear to betray my over-eager feelings.

SCENE IV Mercury, Eglea, Palemon playing the oboe

Eglea is bedecked with a garland of flowers which is to be presented to the shepherd she will choose; she comes on stage dancing to the sound of Palemon's oboe and Mercury, in tune with ibis oboe, sings the air to which Eglea is dancing.

MERCURY You wish preference to be given, shepherd, to the sound of your oboe; Do you think that you are still leading Eglea's dance? No, it is the sound of my voice.

G'aces, iecve Cyihera! Come on to this green sward to dance and 'o please, come and take lessons from this shepnercess! J'aime, sans me plaindre, comme eux. Ich aber liebe ohne Klage ebenso wie sie. Amants, voulez-vous qu'une belle, Liebende, wollt Ihr, daß eine Schöne Des feux dont vous brûlez soit éprise à son tour ? Von derselben Flamme verzehrt werde wie Ihr? Déguisez près d'elle Verbergt vor ihr L'excès de votre amour ! Das Ubermaß Eurer Gefühle!

MERCURE MERKUR Non, ce n'est qu'à vous qu'Eglé rendra les Nein, nur Euch wird Egle sich ergeben armes ; Ein Feuer, das so meisterhaft gezügelt, wird belohnt.

Des feux si bien conduits seront récompensés. EURILAS EURILAS Sie bannt mit ihrem Tanz die Menschen, De sa danse elle vient faire briller les charmes, Doch will ich nicht zu große Eile zeigen. Et je crains de montrer des soins trop empressés.

SCÈNE IV, SZENE PV Mercure, Eglé, Palémon jouant du hautbois Merkur, Egle, Palaimon. letzterer spielt auf der Oboe.

Eglé est ornée d'une guirlande de fleurs, qui doit Egle ist mit einer Blumengirlande geschmückt, die sie être présentée au berger qu'elle va choisir ; elle dem Hirten ihrer Wahl reichen soll. Sie nähert sich arrive en dansant ou son du hautbois de Palémon tanzend zu den Klängen der Oboe Palaimons. Zu et Mercure s'accorde à ce hautbois, en chantant dieser Begleitung singt Merkur dos Lied, das Egle tanzt. l'air que danse Eglé.

MERCURE MERKUR 12i : Tu veux avoir la préférence, Du möchtest der Auserwählte sein, Berger, au,son de ton hautbois ; Schäfer mit der Oboe; Crois-tu d'Eglé guider encor la danse ? Glaubst Du wirklich, Egles Tanz zu führen? Non, c'est le son de ma voix. Nein, ich bin es, mit meiner Stimme Klang.

Grâces, quittez Cythère ! Ihr Grazien, verlasset Kythera! Venez sur ce gazon Und kommt auf diese Wiese, Pour danser et pour plaire. Zu tanzen, zu gefallen, Venez de la bergère Kommt und folgt Prendre leçon ! Dem Beispiel der Schäferin! (Eglea smiles as she dances close to Mercury; Palemon, who is jealous, shows his bitter chagrin and leaves the stage!

But he has flown... he sighs... he has broken his oboe. Ah! If Eglea does naught save laugh over his anger, how sweet this chagrin will be to me!

SCENE V Eglea, Mercury

EGLEA (aside! By what enchantment have I let myself be caught? Gods! Who is this shepherd?

MERCURY My heart, until this day, has been able to defend itself against the charms of love, and I hoped never to give in to them. I am learning now how to sigh. Eglea, it is through your dancing, it is through you that I know that in the end one must love. I know not whether in loving one can be happy; Shall I learn that likewise?

EGLEA (aside! What shall I say to him? Alas! All my senses are troubled.

MERCURY You do not reply, speak! ¡Églé sourit en dansant près de Mercure ; (Egle lächelt und tanzt näher zu Merkur; der Palemón, jaloux, marque son dépit et sorti eifersüchtige Paläimon zeigt seinen Unmut und geht]

122 I Mais ¡I fuit... il soupire... Doch er flieht... er leidet... Il brise son hautbois. Zerbricht sein Instrument. Ah ! Si de son courroux Églé ne fait que rire, Ach! Wenn sein Groll für Egle Grund zum Lachen wäre, Que ce dépit me sera doux ! Welch eine Genugtuung!

SCÈNE V SZENE V Eglé, Mercure Egle, Merkur

ÉGIÉ (à part] EGLE (abseits] Par quel enchantement me laissci-je surprendre ? Welch eine Verzauberung überwältigt mich? Dieux ! Que! est ce berger ? Ihr Götter! Wer ist dieser Schäfer?

MERCURE MERKUR Mon cœur, jusqu'à ce jour, Bis zum heutigen Tag wußte mein Herz Avait su se défendre Sich zu wappnen Des attraits de l'amour, Gegen die Waffen der Liebe, Et j'espérais de ne jamais m'y rendre. Und ich hoffte, ihr niemals zu erliegen. l'apprends à soupirer. Nun lerne ich sehnsüchtiges Warten. Eglé, c'est dans vos jeux, Egle, durch Euer Spiel, C'est par vous que je sais qu'il faut enfin qu'on aime. Durch Euch erkenne ich, daß man am Ende lieben muß. Je ne sais, en aimant, si l'on peut être heureux ; Doch weiß ich nicht, ob der Liebende Glück findet; L'apprendrai-je de même ? Werde ich es je erfahren?

ÉGIÉ ¡a parti EGLE (abseits] Que lui dirai-je ! Hélas ! Was soll ich ihm sagen? Ach! Tous mes sens sont troublés. All meine Sinne sina verwirrt!

MERCURE MERKUR Vous ne répondez point, parlez ! Doch Ihr antwortet nicht! Sprecht! EGLEA A tender shepherdess in vain doth speak harsh words. Pretence is belied when the lover knows how to please her.

MERCURY Master of the heavens, your greatness is as nothing; the heart of Eglea alone is sovereign. You deserve even more brilliant avowals. Recognize Mercury, who is smitten by your charms! He feels for you the most perfect passion. Mercury adores you.

EGLEA My heart, on account of its transports, recognizes a supreme power. Alas! To hide them, I have striven in vain.

MERCURY

Ah! lis thus that Cupid wants us all to love.

EGLEA

He wants us to love with constancy.

MERCURY

I have become for Eglea the most faithful lover.

EGLEA

Eh! Tis thus that Cupid wants us all to love.

MERCURMNoy , happinesno, YI shals l willovl edepen none dothe upor ntha yoursn you. . ÉGLÉ EGLE 123 i Une rendre bergère Eine zärtliche Schäferin Emprunte vainement ßedieni sich vergeblich Un langage sévère. Einer strengen Sprache. La feinte se dément, Die Täuschung kommt ans Licht, Quand l'amant sait lui plaire. Wenn der Liebende zu gefallen versteht.

MERCURE MERKUR Maître desçieux, vos grandeurs ne sont rien ; Herrscher der Himmel, Eure Größe ist nichts, Le cœur d'Eglé, lui seul, est le souverain bien. Gemessen an Egles Herz. Nur es ollein gebietet. Vous méritez des vœux plus éclatants encore. Doch Ihr verdient noch glühendere Schwüre. Reconnaissez Mercure, épris de vos attraits ! Darum seht her Merkur selbst ist Eurem Charme Il sent pour vous les feux les plus parfaits. erlegen! Mercure vous adore. Er fühlt für Euch die tiefsten Leidenschaften. Merkur verehrt Euch.

ÉGLÉ EGLE Mon cœur, à ses transports, Mein Herz erkennt in seinen Regungen Reconnaît un pouvoir suprême. Die höchste Macht. Hélas ! Pour les cacher, j'ai fait de vains efforts ! Ach, vergeblich, sie zu leugnen!

MERCURE MERKUR

Ah ! C'est ainsi qu'Amour veut que l'on aime. Ah! Eine solche Liebe ist nach Amors Sinn!

É3.É EGLE

Il veut qu'on aime constamment. Er will, daß man beständig liebt.

MERCURE MERKUR

Je'deviens pour Èglé le plus fidèle amant. Ich will der treuste Liebende für Egie sein.

ÉGLÉ EGLE

Eh ! C'est ainsi qu'Amour veut que l'on aime. Ah! Eine solche Liebe ist nach Amors Sinn!

MERCURE MERKUR MoNonn , bonheunon, jer n'aimeradépendria qudue vôtrevous . ; MeiNeinn , Glücneink, ichängh liebt voe nEuc dehm allein Eure;n ab. EGLEA & MERCURY No, no, I shall love none other than you; my happiness will depend upon yours. Ah! What a happy lot ours will be, to live each one tor the other.

(The sound or pipes announces the arrival of the shepherds from the hamlet.)

MERCURY People are coming and you will declare who is to be your husband.

EGLEA

No, no, I shall love none other than you.

SCENE VI Mercury, Eglea, Eurilas, froop of shepherds and shepherdesses A SHEPHERDESS Cupid reigns in these woods; Hymen, it is by our voices that on this day he implores you.

CHOIR Cupid reigns in these woods; Hymen, it is by our voices that on this day he implores you.

A SHEPHERDESS Blend so well together your powers and hers, that it will never be known which of the two is better able to render the other happy. ÈGLÈ & MERCURE EGLE & MERKUR Non, non, je n'aimerai que vous ; Nein, nein, ich liebe Euch allein; Mon bonheur dépendra du vôtre. Mein Glück hängt von dem Euren ab. Ah ! Que notre sort sera doux, Ach, wie glücklich wird unser Los sein, De vivre l'un pour l'autre. Wenn einer für den anderen lebt.

124 I (Le son des musettes annonce les bergers du Per Klang der Musetten kündigt die Ankunft der hameau) Schäfer aus dem Dorf an).

MERCURE MERKUR On vient, et vous allez déclarer votre époux.

Sie kommen, und Ihr werdet Eure Wahl bekanntgeben. ÉGLÉ

EGLE Non, non, je n'aimerai que vous.

SCÈNE VI, Nein, nein, ich liebe Euch allein. Mercure, Eglé, Eurilas, troupe de bergers et de bergères SZENE VI UNE BERGÈRE Merkur, Egle, Eurilas, Gruppe von Schäfern und L'Amour règne en ces bois ; Schäferinnen Hymen, c'est par nos voix EINE SCHÄFERIN Qu'en ce jour il t'implore. Amor herrscht in diesen Wäldern, Hymenaios, und durch unsere Stimmen CHŒUR Fleht er Dich am heutigen Tage an. L'Amour règne en ces bois ; CHOR Hymen, c'est par nos voix Amor herrscht in diesen Wäldern, Qu'en ce jour il t'implore. Hymenaios, und durch unsere Stimmen Fleht er Dich am heutigen Tage an. UNE BERGÈRE EINE SCHÄFERIN Confonds si bien Du sollst Dein Reich Ton empire et le sien, So inniglich verbinden mit dem seinen, Que sans cesse on ignore Daß niemand mehr erkennt, Qui des deux Welches von beiden Sait rendre plus heureux ! Uns glücklicher macht! CHOIR Cupid reigns in these woods; Hymen, it is by our voices that on this day he implores you.

EGLEA /to Mercury] It was for Cupid that our hamlets were built; our shepherds are always sincere, and one never sees unfaithful shepherdesses. When a lover hopes for his love to be returned, it is not at all for glory that he tries for victory, it is for Cupid.

Gavottes 1 & 2

xgoudo"

(Eglea gives ibe garland to Mercury, alter finishing her dance]

EURILAS For another has Eglea made her choice. Flattering hope, what has become of you? But how I am avenged by such a strange choice! So her heart needed an unknown shepherd.

MERCURY To Eglea's choice, cease to be insulting! (A Cupid flies in carrying the Caduceus, which he hands to Mercuryj In this shepherd, recognize Mercury! CHŒUR CHOR L'Amour règne en ces bois ; Amor herrscht in diesen Wäldern, Hymen, c'est par nos voix Hymenaios, und durch unsere Stimmen Qu'en ce jour il t'implore. Fleht er Dich am heutigen Tagean.

_ ÉGLÉ fa Mercure) EGLE (zu Merkur! 125 I C'est pour l'Amour que nos hameaux sont faits ; Unsere Dörfer leben für die Liebe; Nos bergers sont toujours sincères, Aufrichtig sind unsere Schäfer, Et l'on ne voit jamais d'infidèles bergères. Und niemals sieht man Quand un amant espère un doux retour, Treulose Schäferinnen. Ce n'est point pour la gloire Wenn ein Liebender auf süße Belohnung hofft, Qu'il tente la victoire. So sucht er den Sieg C'est pour l'Amour. Nicht um des Ruhmes willen, Sondern für die Liebe.

¡26 | Première et Deuxième Gavottes Erstes und Zweite Gavotte

127 I Rigaudon Rigaudon

[Eglé donne à Mercure, après avoir (Nachdem sie getanzt hat, reicht Egle Merkur die dansé! Blumengirlande!

EURILAS EURILAS 128 I Pour un autre, Églé se déclare. Einen anderen hat Egle erwählt. Espoir flatteur, qu'êtes^/ous devenu ? Kühne Hoffnung, woran bist Du zerschellt? Mais, que je suis vengé par un choix si bizarre ! Allein die Kuriosität der Wahl hat mich gerächt. Il fallait à son cœur un berger inconnu. Ihr Herz bedurfte eines unbekannten Schäfers.

MERCURE , MERKUR Au choix d'Eglé cesse de faire injure ! Bemängelt nicht länger Egles Entscheidung! (Un Amour vole et apporte le Caducée qu'il (Ein Cupido schwebt mit dem Äskulapstab heran un remet à Mercure! reicht ihn Merkur) Dans ce berger reconnaissez Mercure ! Erkennt in diesem Schäfer Merkur! SEMI-CHORUS

Egleo's charming art has vanquished even a God.

MERCURY Eglea will bring me happiness. (Brilliant music interrupts the singing of the Shepherds. The scene changes to reveal an ornate garden)

Prelude (gay).

MERCURY But thanks to the most amiable Gods, a thousond new charms will shine in this place. Those sounds announce the arrival of Terpsichore. The Fauns, the Sylvans, hastening in her rootsteps, have come to celebrate the charms of the shepherdess that I adore.

SCENE VII The above, Terpsichore and the Nymphs, ibe Fauns and me Sylvans

Terpsichore and the Nymphs dance on to the stage to the sound of their drums; the Fauns and the Sylvans take part in the dancing.

Louree (gravel

Minuets 1 & 2

MERCURY [to the Nymphsl Against Cupid, fair maidens, PETIT CHŒUR KLEINER CHOR 29 Le chormant art d'Eglé, d'un Dieu même est Die onmutige Kunst Egles hat selbst einen Gott vainqueur. bezwungen.

MERCURE MERKUR Eglé va faire mon bonheur. Egle wird mein Glück besiegeln. (Une symphonie brillante suspend le chant des (Eine brillante Sinfonie beendet den Gesang der Bergers, le théâtre change et représente un jardin Hirten. Das Buhnenbild wechselt und zeigt nun einen ornéj geschmückten Garten)

130 I Prélude (gai) Präludium (fröhlich)

MERCURE MERKUR Mais par les soins des plus aimables Dieux, Doch durch die Gunst der huldvollsten Götter De mille attraits nouveaux on voit briller ces lieux. Sieht diesen Ort man unter tausend neuen Reizen Ces sons annoncent Terpsichore. strahlen. Les Faunes, les Sylvains empressés sur ses pas. Diese Klänge künden von der Ankunft Terpsichores. De la bergère que j'adore Faune und Waldgötter folgen ihr auf dem Fuß, Viennent célébrer les appas. Sie kommen, um den Charme der Schäferin, Der Angebeteten, zu feiern.

SCÈNE VII SZENE VII Les précédents, Terpsichore et les Nymphes, Die Vorangegangenen, Terpsichore und die les Faunes, les Sylvains Nymphen, die Faune und Waldgötter

131 I Terpsichore et les Nymphes paraissent en dcnsani Terpsichore und die Nymphen tanzen zum Klang ihrer au son de leur tcmbour ; les Faunes et les Sylvains Trommeln; die Faune und Woldgötter mischen sich se mêlent à leurs danses. unter die Tanzenden.

132 I Lourée grave Ernste Louree

133 | P'emier et Deuxième Menuets Erstes und Zweiter Menuett

MERCURE (aux Nymphesl MERKUR (zu den Nymphen) |34 I Contre l'Amour, jeunes beautés, Ihr jungen Schönen, kämpft Ihr put up a fight merely to lay down your arms! You owe to him your charms, but those charms will flee from you, fair maidens, if you do not take advantage of them.

Musette

Tambourin en rondeau

CHORUS Obey the laws that Cupid himself laid down for us! Obey the laws that we cherish in our woods!

A SHEPHERDESS We make a choice. We love, and it is for ever that we love.

CHORUS Obey the laws that we cherish in our woods!

A SHEPHERDESS Cupid summons you, love and be faithful! Cupid summons you, how sweet it is to hear his voice!

MERCURY & A SHEPHERDESS We make a choice. We love and it is for ever that we love. Let us obey the laws that we cherish in our woods! Ne combattez Gegen Amor, Que pour rendre les armes ! So müßt Ihr unterliegen! Vous lui devez vos charmes, Ihm verdankt Ihr Eure Reize, Ils vous fuiront, jeunes beautés. Sie werden bald vergehen, Si vous n'en profitez. Wenn Ihr sie nicht zu nutzen wißt. [551 Musette Musette 136 ! Tambourin en rondeau Tambourin en rondeau CHŒUR j 37 Suivez les lois CHOR Qu'Amour vient nous dicter lui-même ! Folgt dem Gebot, Suivez les lois Das Amor selbst uns auferlegt! Que nous chérissons dans nos bois ! Folgt dem Gesetz

UNE BERGÈRE Das wir in unseren Wäldern pflegen. On fait un choix, On aime, et pour toujours on aime. EGLE Man trifft seine Wahl, Man liebt, und liebt für immer. CHŒUR CHOR Suivez les lois Folgt dem Gesetz, Que nous chérissons dans nos bois ! Das wir in unseren Wäldern pflegen.

UNE BERGÈRE EINE SCHÄFERIN L'Amour vous appelle, Amor ruft Euch, Aimez, soyez fidèles ! Liebt, seid treu! L'Amour vous appelle, Amor ruft Euch, Qu'il est doux d'entendre sa voix I Wie süß klingt seine Stimme!

MERCURE & UNE BERGÈRE MERKUR & EINE SCHÄFERIN On fait un choix. Man trifft seine Wahl. On aime, et c'est pour toujours qu'on aime. Man liebt, und liebt für immer. Suivons les lois Folgen wir dem Gesetz, Que nous chérissons dans nos bois ! Das wir in unseren Wäldern pflegen! CHORUS Obey the laws that Cupid himself laid down for us! Obey me laws that we cherish in our woods!

A SHEPHERDESS Our constant ardour never stops increasing.

A SHEPHERDESS & MERCURY Let everybody here sing a thousand and a thousand times! We make a choice, and it is for ever that we love. Obey the laws that we cherish in our woods!

MERCURY fro Terpsichore) Eglea holds me 'neath her sway. Add to your court a Nymph of such beauty! You will see for ever the Graces and Cupid sharing in my gratitude.

(Terpsichore takes Eglea to dance with her, and all the court recognizes her as 'being the Nymph of the donee, as soon as the Muse has handed back her drum to her.)

Passepieds 1 & 2

MERCURY The being who reigns in my soul, must be a conqueror of mortals and of the Gods. Every moment inflames me with new ardour. CHŒUR CHOR Suivez les lois Folgt dem Gebot, Qu'Amour vient nous dicter lui-même ! Das Amor selbst uns auferlegt. Suivez les lois Folgt dem Gesetz, Que nous chérissons dans nos bois ! Das wir in unseren Wäldern pflegen.

UNE BERGÈRE EINE SCHÄFERIN Notre ardeur constante Ständig mehrt sich Sans cesse s'augmente. Unsere Liebesglut.

UNE BERGÈRE & MERCURE EINE SCHÄFERIN & MERKUR Qu'ici chacun chante Jeder singe Mille et mille fois I Frohe Lieder hier! On fait un choix, Man trifft seine Wahl, On aime, et pour toujours on aime. Man liebt, und liebt für immer. Suivez les lois Folgt dem Gesetz, Que nous chérissons dans nos bois I Das wir in unseren Wäldern pflegen!

MERCURE (à Terpsichore) MERKUR [zu Terpsichore) I 38 I Eglé me rient sous sa puissance. Egle hält mich in ihrer Gewalt. D'une Nymphe si belle augmentez voire cour ! Nehmt diese schöne Nymphe auf an Eurem Hof! Vous verrez à jamais les Grâces et l'Amour Ihr werdet sehen, daß Amor und die Grazien Partager ma reconnaissance. Auf immer mit mir dankbar sind!

(Terpsichore prend Eglé pour danser, et toute sa [Terpsichore nimmt Egle zu ihren Tänzern, und ihr cour la reconnaît pour Nymphe de la danse, dès ganzes Gefolge erkennt sie als Nymphe des Tanzes que cette Muse lui a remis son tambour.) an, sobald die Muse ihr die Trommel gereicht hat.)

139 I Premier et Deuxième Passepieds Erster und Zweiter Passepieds

MERCURE MERKUR 140 j L'objet qui règne dans mon âme, Die Auserwählte, die in meinem Herzen herrscht, Des mortels et des Dieux doit être le vainqueur. Muß siegreich über Sterbliche und Götter sein. Chaque instant il m'enflamme Sie schenkt in jedem Augenblick D'une nouvelle ardeur. Mir neue Glut. I abandon myself to my abounding love and establish (or ever my pleasures in this place. There where one loves, there is one's heaven.

I make my supreme happiness of the chains I have received. Why may I not be Cupid himself to be able to love even morel Let him come, let him hurry to see us in the heady joy of the infinite pleasures of two enchanted hearts!

Witnesses of my love, celebrate our pleasure! Shepherdesses, never stop singing of the object of my desires!

No; no, in your homesteads, the oboes and the pipes will never sing of such brilliant charms.

CHORUS No, no, in our homesteads, the oboes and the pipes will never sing of such brilliant charms.

Contredanse

Translated byjohn Sigwick Je m'abandonne à mon amour extrême Ich gebe meiner großen Liebe nach Et je fixe à jamais mes plaisirs en ces lieux. Und lasse mich für immer hier an diesem Orte nieder. C'est où l'on aime Denn wo man liebt, Que sont les deux. Da ist der Himmel.

¡41 | le fais mon bien suprême Die Kette, die mich bindet, Des fers que j'ai reçus. Wird so zum höchsten Gut. Que ne suis-je Amour même Warum kann ich nicht sein wie Amor selbst, Pour aimer encor plus ! Und noch mehr lieben! Qu'il vienne, qu'il s'empresse Daß er komme, sich beeile, A nous voir dans l'ivresse Um uns im Taumel Des vives voluptés Berauschender Lust De deux cœurs enchantés ! Zweier verzauberter Herzen zu sehen!

Témoins de ma tendresse, Zeugen meiner Zärtlichkeit, Célébrez nos plaisirs ! Feiert unsere Freuden! Bergers, chantez dans cesse Schäfer, werdet niemals müde, L'objet de mes désirs ! Die zauberhafte Kreatur zu preisen!

Non, non, dans vos retraites. Nein, nein, in Euren fernen Breiten, Les hautbois, les musettes Werden niemals mehr Ne chanteront jamais Oboen und Musetten De si brillants attraits. Solch strahlende Reize feiern!

CHŒUR CHOR Non, non, dans nos retraites, Nein, nein, in Euren fernen Breiten Les hautbois, les musettes Werden niemals mehr Ne chanteront jamais Oboen und Musetten De si brillants attraits. Solch strahlende Reize feiern!

142 Contredanse Contredanse

Ubersetzung: Almut Lenz-Konrad