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Journal de l’exposition

. – .. Camille Blatrix Barbara Bloom Christian Boltanski Simon Dybbroe Møller Jean-Pascal Flavien Judith Hopf Karl Larsson Shelly Nadashi Anouchka Oler Stuart Sherman James Welling

Commissaire L’accessoiriste place sur le plateau des objets essentiels à dépourvus. Qui sait les voir reconnaîtra le portrait de leur de l’exposition : l’histoire qui va s’y dérouler, mais doit-on nécessairement la propriétaire (Christian Boltanski) ou les désirs contradictoires François Auba! raconter ? Les éléments du décor sont là pour composer un qui hantent ces choses banales (Simon Dybbroe Møller). environnement et créer les conditions d’une action, ceci même En somme, ces suppléments d’âmes qu’on accorde aux objets sans la présence des acteurs. Une scène et une narration se sont les nôtres. Nous y investissons nos intuitions et nos affects. mettent en place à partir d’éléments placés les uns après les Parfois au point que sujets et objets semblent indissociables autres, les uns sur les autres, les uns derrière les autres. On les (Judith Hopf) ou incompréhensibles l’un sans l’autre (Shelly décrypte comme les éléments d’une histoire teintée de leur Nadashi). Il arrive même que l’on constate qu’ils ont pris une so"e utilisation (Jean-Pascal Flavien), comme une syntaxe langagière d’autonomie, qu’ils ont une existence qui leur est propre (Karl Larsson), comme un tour de magie (Stuart Sherman). (Camille Blatrix) ou sont mus par des sentiments (Anouchka Oler). Quoi qu’il en soit, les frontières entre ces catégories sont poreuses, Nous sommes donc habitués à ce que les objets remplissent dès lors que les accessoires prennent la place des acteurs. d’autres fonctions que celles pour lesquelles ils ont été La scène sur laquelle ils se produisent (Barbara Bloom), ou fabriqués. C’est ce constat qui réunit les artistes de cette les effets qui entourent leur apparition (James Welling) peuvent exposition. Tous présentent des objets reconnaissables en tant aussi leur donner littéralement un rôle à jouer et une histoire que tels et évoquant aussi une narration ou des sentiments. à raconter. La compréhension de cette histoire dépend de notre Ce « et », ce chevauchement, est impo"ant. C’est là que s’invente capacité à interpréter les accessoires comme on le ferait de une relation toute singulière, où nos affects fournissent pièces à conviction ou de collections. On pourrait nommer cela aux objets leur puissance d’évocation. On peut voir ces œuvres « l’esprit de l’étagère » : contrairement à celui de l’escalier, on comme autant de moments où, de façon aussi irrationnelle ne retrouve pas une idée trop tard, on découvre un trait de qu’inattendue, nos sentiments s’accordent avec notre caractère dans des objets qui en sont pourtant physiquement environnement. The prop master places the objects essential to the story on the recognise the po"rait of their owner (Christian Boltanski) set where it will unfold, but must the story necessarily be told? or the contradictory desires that haunt such common items Props aim at making up an environment and at creating the (Simon Dybbroe Møller). conditions for the action, in the absence of any actor. Thus both In sho", the spiritual complement that we give objects belongs a scene and a narration are established, based on elements to us alone. We invest them with our intuitions and emotions, placed one a#er another, one on top of each other, one behind sometimes to the point where subjects and objects seem the other. They are interpreted as elements of a story tinged indivisible (Judith Hopf) or incomprehensible one without the with the way they were used (Jean-Pascal Flavien), as a linguistic other (Shelly Nadashi). On occasion, we notice that they are syntax (Karl Larsson), or as a magic trick (Stua" Sherman). endowed with a kind of autonomy, with an existence of their own In any case, the boundaries between these categories become (Camille Blatrix), or are driven by feelings (Anouchka Oler). porous as soon as the accessories replace the actors. Thus we are used to objects fulfilling functions other than what The stage on which they perform (Barbara Bloom) or the effects their original design intended – it is this observation that that occur when they appear (James Welling) can also literally brought the a"ists of this exhibition together. They all present give them a pa" to play and a story to tell. The way we objects that are easily recognisable for what they are, and understand this story depends on our capacity to interpret the which also evoke a narration or feelings. The impo"ance lies in accessories as we would do with pieces of evidence or items the ’and’, in the overlapping. This is where an entirely new from a collection. One could call this « l’esprit de l’étagère » (the relationship is built, where our emotions give objects their shelf wit) : unlike l’esprit de l’escalier (the staircase wit), evocative power. These works can be seen as just so many one does not think of a reply too late but instead finds personal moments in which our feelings harmonise with our environment qualities in objects… Whoever is able to perceive these will in a way that is both irrational and unexpected. Camille Blatrix Les objets que réalise Camille Blatrix présentent des surfaces pourraient avoir été faits pour a!iser le désir. Leur fonction reste , Paris (FR) brillantes et a!irantes, au fini parfait. Exploitant souvent un large énigmatique bien que quelques éléments nous me!ent sur des Vit et travaille à Paris spectre de matières précieuses et choisies pour leurs qualités pistes (curseur ON/OFF, impression de ticket, outils de découpe…) intrinsèques, ces œuvres ont tout d’une réalisation artisanale pou$ant contradictoires. Evocation de Peter Tosh compositeur Tosch  rigoureuse. de reggae et de ses atmosphères, le titre de ce!e série, est  Interphones, boîtes aux le!res et distributeurs de billets de également emprunté à Macintosh et à Toshiba. Ainsi c’est la notion Aluminium, ivoire banque, ce sont souvent des outils pour communiquer à distance. de version qui est convoquée, entre répétitions, versions et synthétique Ces transmissions se doublent souvent d’un ailleurs convoqué multiplications. Pour ce qui est de la technologie, la production  ×  ×  cm par des formes reconnaissables mais inattendues, comme tiré par modèles successifs où chaque génération d’une même d’une rêverie ou d’une fiction. machine remplace la suivante et à chaque fois se présente comme Tosch  En plus de ces qualités formelles, beaucoup des réalisations plus pratique, les rend plus efficaces et pour cela beaucoup plus  de Camille Blatrix semblent chercher à évoquer et à produire des désirables. C’est vers ce désir irrationnel pour la nouveauté Aluminium, ivoire émotions inhérentes aux histoires accompagnant les objets, que sont tournées ces deux sculptures. Dans la relation que nous synthétique ou résultant de notre confrontation avec eux, ou encore semblant entretenons avec la consommation d’objets technologiques,  ×  ×  cm émaner directement de ces mêmes objets. Tosch  et Tosch  les fonctions se consomment de conce$ avec le design. Camille Blatrix creates attractive objects with shining surfaces specifically to arouse the viewer’s desire. Their function Courtesy de l’artiste and perfect finishes. Drawing on a wide range of precious ultimately remains a mystery, despite several, partly et de la galerie materials chosen for their intrinsic qualities, their making contradictory clues (an On/Off cursor, a printed ticket, cutting Balice Hertling, Paris betrays great artisanal skill. They often represent tools for long- tools …). distance communication such as intercoms, mailboxes or ATM The title of this series – a contraction of the brand names machines, their apparent purpose sometimes underlined by Macintosh and Toshiba – hints at the dominant production cycle references to other, remote places suggested by recognisable in the computer industry, based on a succession of models. yet unexpected forms, as though belonging to a dream or a fiction. As a new generation of the same machine replaces an existing Besides their formal qualities, many of Blatrix’s works seek one, it presents itself as more practical, more efficient, and to evoke and produce emotions inherent in the narratives hence more desirable. It is therefore to our irrational desire for accompanying the objects, resulting from our confrontation novelty that these two sculptures allude, suggesting that with them, or emanating directly from the objects themselves. in our relationship to technology, we consume functionality as Tosch  and Tosch , for instance, seem have been conceived much as design.

Barbara Bloom Consistant souvent en la collection et la présentation d’objets, le dessinent : un pupitre, un chevalet, un porte-manteau. De l’autre , Los Angeles (US) travail de Barbara Bloom se penche sur les histoires qu’ils évoquent. côté, on découvre la collection alignée. Il s’agit d’éléments Vit et travaille à New York Les objets présentés semblent toujours en attente d’une activation ayant tous comme fonction de tenir d’autres objets qui sont eux par le spectateur, du type de celle faite par un détective (qui manquants. En face se trouvent des photographies accrochées Absence-Presence chercherait à comprendre ce qui s’est passé) ou par un invité au mur. Elles représentent ces choses absentes. Sur les murs face  de marque (qui saurait reconnaître la provenance et la destination aux ombres des objets porteurs, on trouve des aplats des  photographies, de tel ou tel bibelot). Ainsi ce n’est pas tant ce que l’on voit que couleurs dominantes dans les photographies des objets manquants.  objets, écran, peinture nous montre Barbara Bloom mais les liens, projections et autres Ce que décline ainsi Absence-Presence ce sont les jeux Dimensions variables récits que convoquent les objets qu’elle montre. d’apparitions des images photographiques : révélations d’une Courtesy de l’artiste Les modes d’apparition et de présentation sont ainsi composés avec présence déjà disparue, auxquelles s’ajoute le mystère des objets attention. C’est le cas avec Absence-Presence. Le premier élément représentés, dont la fonction restera parfois inconnue et visible est un écran translucide, au travers duquel des silhouettes se l’utilisation à imaginer par association. The work of Barbara Bloom revolves around collecting and presenting of a group of objects – a reading desk, an easel and a coat rack – objects, and exploring the history they allude to. It invariably behind it. The function of these objects is to suppo$ other objects, seems as though Bloom’s exhibits were waiting to be activated by the which are not present; facing them is a row of photographs depicting observer, who is assigned the role of a detective trying to find out the missing objects. Opposite the shadows of the carrying what has happened or of a learned guest establishing their elements is a series of flat paintings, applied directly onto the wall, provenance or destination. What the artist hints at is not so much in the dominant colours of the photographs of missing objects. that which is visible as rather the connections, projections and Absence-Presence thus stages a play with appearances in the narratives summoned up by the objects on display. photographic image as revelations of a presence that has already The appearance and disappearance of these objects is carefully disappeared – an impression fu$her underlined by the mystery choreographed. In Absence-Presence, for instance, the first visible that surrounds the represented objects, whose function sometimes element is a translucent screen on which one makes out the outlines remains obscure, leaving spectators to guess by association.

Christian Boltanski Christian Boltanski réunit dans son œuvre l’histoire représentation devient le moyen d’une interrogation , Faris (FR) collective et l’histoire intime. Il interroge les notions sur l’a$ qui serait censé fla!er des émotions moins Vit et travaille à Paris de mémoire et de récit, en se me!ant lui-même en scène vulgaires. Cela conduit Christian Boltanski vers une ou en présentant des éléments personnels, comme interrogation de la notion de bon goût. Composition photographique des souvenirs d’enfance, sur un registre fictionnel ambigu. Les stéréotypes culturels sont au cœur de sa série (Le nounours bleu) Si ce recours à l’imaginaire introduit une ce$aine d’Images modèles. Pastichant des clichés tels que les  distance avec la réalité, il permet aussi de combler les po$raits d’enfants ou des photographies de voyages, Tirage couleur monté manques, de reconstituer ce qui a disparu. Des motifs ces images jettent un trouble : lorsque nous faisons une sur aggloméré de la banalité, comme des vêtements anonymes, jalonnent image, est-elle personnelle ou juste le souhait de nous  ×  cm ses installations, marquées par les procédés de approcher au plus près d’un modèle culturel ? l’archivage, de l’inventaire, avec des moyens Ce sont ces archétypes mêlés à une so$e de perfection Composition photographique scénographiques très élaborés et empreints de théâtralité. commerciale froide qui sont à l’origine de la série des (Les boîtes de couleurs) À pa$ir de , Christian Boltanski commence à Compositions photographiques. Ce titre choisi pour son  réaliser des photographies en couleur. Medium alors peu évocation d’un agencement esthétique, s’avère Tirage couleur monté utilisé en a$, il est lié à une pratique quotidienne et n’évoquer qu’une beauté de pacotille que l’on reconnaît sur aggloméré familiale. Il convoque également l’imagerie publicitaire. par habitude. On a ainsi affaire à des tentatives de  ×  cm Fait pour séduire en a!isant les désirs, ce type de représenter des stéréotypes quotidiens. In his work Christian Boltanski merges collective and vulgar emotions and to question the concept of good taste. Composition photographique personal history. He questions the concepts of memory Cultural stereotypes lie at the heart of Boltanski’s series (Les outils colorés) and narrative by staging himself or presenting personal of Model Images. Imitating clichéd representations  elements, such as childhood memories, in an ambiguous such as children’s portraits or travel photographs, these Tirage couleur monté fictional context. While this imaginary element images plant seeds of doubt in the spectator’s mind: sur aggloméré introduces a certain distance to reality, it also allows when we take a picture, is it a personal gesture or simply  ×  cm him to fill the gaps and recreate what has been lost. the expression of our desire to approximate a cultural Signifiers of commonplace, such as clothing, punctuate model? Courtesy de l’artiste his work, which is marked by processes of archiving and These archetypes, combining with a kind of cool inventory as well as highly elaborate theatrical stagings. commercial perfection, are also at the origins Boltanski’s practice of colour photography dates of Boltanski’s series of Photographic Compositions. back to . A medium then hardly used in art, it is A title chosen because it suggests a conscious closely associated with daily and intimate practices, aesthetic arrangement, it equally hints at the kind of while simultaneously referring to advertising. empty, meaningless beauty we have become In Boltanski’s work, the photographic representation, accustomed to, thus reflecting the artist’s attempt to whose purpose is to seduce viewers by kindling their represent common stereotypes in everyday life. desires, becomes a means to ask if art appeals to less Simon Dybbroe Møller Le travail de Simon Dybbroe Møller joue des possibilités avant-gardiste, dont la production n’a duré que quelques années. Karl Larsson Karl Larsson considère sa pratique de la poésie comme une Qui plus est, par la répétition de ce)e même sérigraphie réalisée , Aarhus (DK) offe!es par les libres associations. Ainsi a-t-il réalisé Negative Plans cou!s, mouvements de camera amples, bande-son , Kristianstad (SE) manière de casser la prose. Donner un ou des nouveaux sens au en six exemplaires c’est ce même processus de pe!e de sens qui est Vit et travaille à Berlin Plate, une série de sculptures d’assie)es couve!es de restes dramatique, voix-off pénétrante, Simon Dybbroe Møller use des Vit et travaille à Malmö langage que nous pa!ageons mais qui ne nous appa!ient pas à l’œuvre. (DE) de repas. Accrochées au mur, parfois en noir et blanc, ces procédés classiques des spots publicitaires. Mais le montage est le point de dépa! de son écriture. Le recouvrement d’un sens par un autre est aussi souvent exploité compositions en résine et silicone rappellent les nombreuses fragmenté et discontinu ainsi que l’ambiguïté de la narration la Binding Light You Must be Able Ces stratégies, qui consistent par exemple à répéter un mot par Karl Larsson dans les titres de ses pièces. Ainsi une forme en Animate V Bouquet IV photographies de nourriture qui s’affichent sur les réseaux rapprochent des expérimentations de la Nouvelle Vague. Il  to Interrupt a Friendly pour le vider de son sens ou le doubler pour en masquer la béton, utilisée pour gérer la circulation des voitures, se voit   sociaux. En jouant d’un attrait presque pervers, cette pièce exploite les stratégies de création de désir propres à la publicité Bronze Conversation signification, se retrouvent également dans une pratique de la déplacée dans un autre registre avec son titre : You Must be Able to ', vidéo HD, Poussette, objets divers s’inscrit entre la stylisation et le vulgaire, entre le corps et pour construire une fantasmagorie de relations obscures.  ×  ×  cm at All Moments sculpture qui consiste à appliquer le même processus à des Interrupt a Friendly Conversation at All Moments (vous devez couleur, son l’érotisme. Un processus similaire est en jeu dans Bouquet, compositions  objets quotidiens. Il s’agit là pour l’a!iste de nous dé-familiariser pouvoir interrompre une conversation amicale à tout moment). Bouquet V Explorant notre environnement et plus spécifiquement les dans lesquelles l’a!iste utilise des pousse)es pliables comme The Dangerous Beauty Béton d’avec ce qui nous entoure. De fait, c’est bien souvent le sens des objets les plus communs Bouquet I  produits que nous consommons, Simon Dybbroe Møller dévoile contenants d’assemblages surprenants. Ces véhicules qui of an Empty Room  ×  ×  cm Ainsi le signe « à garder au sec » apposé sur les caisses et les qui est brouillé par Karl Larsson, parce qu’il est difficile de faire la  Poussette, objets divers les liens affectifs et pathologiques qui nous connectent aux résistent à toute identification claire sont présentés de  ca!ons, un parapluie, trouve un sens nouveau lorsqu’il est différence entre ce qu’ils sont, ce qu’ils représentent et ce Poussette, objets divers biens de consommation. Animate V est une vidéo présentant la manière séduisante et transpo!ent des bouquets d’objets Bronze, acrylique My Voice Will Now accompagné de la mention Umbrella (parapluie). Cela propose qu’ils évoquent, tels des acteurs endossant des personnalités qui Courtesy de l’artiste voiture Avantime de Renault, monospace de luxe au design nous renvoyant aux territoires ambigus de l’âge adulte.  ×  ×  cm Come from Another un autre rappo! entre l’objet représenté et sa signification. ne sont pas les leurs. Bouquet II Simon Dybbroe Møllers work o2en achieves proliferation of video sta!s out as a typical car commercial, with swi2 cuts, Part of the Room Karl Larsson sees his practice of poetry as a means to break object and its significance; by replicating the same silk-screen  meaning through strikingly simple means. Take Negative Plate, sweeping camera movements, a loud dramatic soundtrack Umbrella  up prose. The aim to give one or more new meanings to print six times, the loss of meaning is further emphasised. Poussette, objets divers a series of casts of half eaten dishes for example. Wall and deep-voice off-screen commentary, but with its  Impression sur papier the language we share, but which doesn’t belong to us, is the Reinvesting an object with meaning by way of different mounted, and some of them black and white, these resin and fragmented, discontinuous editing and narrative ambiguity  sérigraphies  ×  cm starting point of his writing. meaning is another method often used by Larsson, most Bouquet III silicone arrangements recall the kind of food photography it slowly transforms itself into a Nouvelle Vague like stylistic  ×  cm The strategies and processes he applies to language – for notably in the titles of his works. A concrete shape normally  that floods social media, while striking an almost perverse experiment. Simon Dybbroe Møller exploits adve!ising’s Courtesy de l’artiste instance, repeating a word until it loses its meaning or used to manage traffic flows is thus shifted into a different Poussette, objets divers note, hence negotiating the space between the stylized desire-creating strategies, in order to construct a Escaping Mathematical reiterating it in order to obscure its significance – are also at context by its title, You Must Be Able to Interrupt a Friendly and the vulgar, the body and the erotic. phantasmagoria of obscure relationships. A similar process Nightmares the heart of his sculptural practice, in which he uses everyday Conversation at All Moments. Exploring our environment, and more specifically the products is at play in Bouquet (), compositions in which the  objects. In both cases, the artist’s aim is to un-familiarise In fact, Larsson likes to deviate the meaning of common we consume, Dybbroe Møller drills down to unveil the affective a!ist uses foldable strollers as vessels for assemblages with Laine tu2ée à la main us with the things surrounding us. objects, precisely because it is difficult to distinguish or pathological bond that connects us to the commodities surprising content. Here these identity erasing vehicles,  ×  cm Stamped on boxes or cardboards, the pictogram urging users between what they are, what they represent, and what they of now. One of his works titled Animate V, is a video showing are presented in a way that underline their sculptural elegance to keep an object in a dry place – an umbrella – changes suggest. In that sense, they are like actors who assume Renault’s sho!-lived Avantime model, a luxurious people while carrying “object bouquets” negotiating the muddled Courtesy galerie Nordenhake, its meaning when it is accompanied by the mention ’umbrella’, different personalities. carrier notable for its avant-garde design. Dybbroe Møller’s territory of adult identity. Berlin / Stockholm which creates a new relationship between the represented

Jean-Pascal Flavien Une pa!ie du travail de Jean-Pascal Flavien consiste en la La no drama house édifiée dans le jardin de la galerie Giti , Mans (FR) conception et la construction de maisons. Pensées et réalisées Nourbakhsch mesure  mètre de large et est construite sur deux Camille Blatrix Karl Larsson Vit et travaille à Berlin (DE) comme des lieux d’habitation, chacune met en place une niveaux, le premier étage étant seulement accessible par une Tosch  Escaping Mathematical situation de vie singulière proposée aux occupants. En cela échelle extérieure.  Nightmares Sequence (chair, table, chair, la position de Jean-Pascal Flavien se distingue de celle Par son étroitesse, ce)e maison contraint les déplacements. Courtesy de l’artiste  table, chair) de la plupa! des architectes qui bâtissent pour résoudre des Chaque mouvement nécessite de déplacer des objets. Ces et galerie Balice Hertling, Courtesy galerie  problèmes alors que lui en pose et propose de les expérimenter. problèmes deviennent au fil du temps des situations qui Paris Nordenhake,  pièces À ce jour, six maisons ont été réalisées : le viewer à Rio de s’enchainent. Pour l’a!iste ce sont des séquences, des phrases Berlin / Stockholm Installation  ×  ×  cm Janeiro en , la no drama house à Berlin en , la two qui énoncent des activités. persons house à Sao Paulo en , la breathing house au Parc C’est de ce)e écriture par l’usage quotidien dont il s’agit avec les Sequence (chair, interval, Saint Léger en , la statement house (temporary title) à trois installations présentées ici. Les meubles listés dans chaque stool, table) Londres en  et la folding house (to be continued) à Monaco. titre et agencés les uns à côté des autres pourraient être le  Chacune d’entre elles est conçue comme une proposition résultat d’actions impliquant leur utilisation. Pour ces raisons ils Shelly Nadashi  pièces pour inventer des gestes, des déplacements et des modes constituent aussi une syntaxe. Ici les opérations de déplacement, Barbara Bloom  Tiles Installation  ×  ×  cm d’utilisation ou de pensée. d’agencement ou de rangement forment une grammaire d’objets. Absence-Presence  An important part of Jean-Pascal Flavien’s work consists Installed in the garden of Gitti Nourbakhsch Gallery, the no  Courtesy de l’artiste Sequence (ladder, interval, of conceiving and constructing houses. Designed and built drama house is one metre large and two storeys high, its upper Courtesy de l’artiste et galerie Christian chair, bed, chair) as places of dwelling, each of his constructions offers its floor accessible only by an exterior ladder. The narrowness et de Martin Gropius Bau Andersen, Copenhague  inhabitants a unique life situation. In this regard, Flavien’s of the building restrict its users’ movements. The fact that one Photo : Nadine Dinter  pièces approach differs from that of most architects: whereas they constantly has to shift the objects inside the house in order Installation  ×  ×  cm build in order to solve problems, he posits problems and to move around creates a succession of situations over a given offers to experiment with them. period of time. For the artist, these situations are sequences Peinture polyuréthane sur Six of his designs have been implemented to this day: viewer or phrases that articulate specific activities. métal, tissu de laine in Rio de Janeiro in , no drama house in Berlin in , The “writing” emerging from the daily use of objects is also Courtesy de l’artiste et galerie two persons house in São Paulo in , breathing house at the subject of the three works shown here. Standing next Esther Schipper, Berlin Parc Saint Léger in Pougues-les-Eaux, France, in , to each other, the items of furniture listed in the title could be statement house (temporary title) in London, and folding the result of actions involving their use. In this regard, they Christian Boltanski Simon Dybbroe Møller house (to be continued) in Monaco, both in . Each of also constitute a kind of syntax. In Flavien’s work, the acts of Composition Bouquet I them was conceived as a proposal to invent specific gestures, displacing, arranging and storing form a grammar of objects. photographique  movements, and modes of utilisation or thought. (Les boîtes de couleurs) Poussette, objets divers  Courtesy de l’artiste Judith Hopf Judith Hopf observe dans son travail l’environnement social, les est l’utilisateur. On les voit comme un ensemble, un mobilier fonctionnel. Courtesy de l’artiste , Berlin (DE) conventions, les relations aux autres et aux objets qui façonnent nos Lors du Festival international du film de Berlin, Judith Hopf propose une Photo : Yannick Mauny Vit et travaille à Berlin existences. C’est en somme dans les rapports entre sujet et objet lecture performée de son texte Contrat entre les hommes et les que s’inscrit son travail. Bon nombre de ses sculptures sont des objets ordinateurs. Inspiré du concept de la « vita activa » d’Hannah Arendt Untitled (Laptop ) manufacturés, des produits dont le caractère prétendument sublime et de la « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenneté »  est miné de l’intérieur. Elle a réalisé des vases aux visages déprimés d’Olympe de Gouges, le contrat de Judith Hopf évoque l’urgence d’agir Bois, peinture ou des objets fondants, retournant à leur état de matériau. Ils se situent face à une utilisation accrue des technologies pouvant remettre en Jean-Pascal Flavien Anouchka Oler  ×  ×  cm ainsi entre leur nature d’objet et ce que l’on voudrait qu’ils soient, question l’indépendance des hommes. Il s’agit plus particulièrement de Sequence (chair, Episode  la fiction qu’on leur adjoint pour les rendre plus attirants. prêter attention à l’usage de ces machines comme intermédiaires, interval, stool, table)  Untitled (Laptop ) Untitled (Laptop ) et Untitled (Laptop ) ressemblent a priori à d’être vigilant au bouleversement qu’elles peuvent provoquer dans nos  Courtesy de l’artiste  du mobilier urbain. Mais ces sculptures s’avèrent anthropomorphes. perceptions, celles-ci étant désormais relayées par des instruments. Courtesy de l’artiste Bois, peinture Elles représentent des corps dont la position semble soumise à Avec une certaine dose d’humour, ce contrat exige qu’aucun appareil et galerie Esther Shipper,  ×  ×  cm l’ordinateur portable qu’ils utilisent. Les deux éléments fusionnent technologique ne puisse empêcher les hommes d’accomplir des tâches Berlin au point qu’il parait impossible de préciser lequel est l’outil, lequel librement et sans assistance de leur part. Photo : Andrea Rossetti Courtesy galerie Deborah The work of Judith Hopf examines our social environment and the appear as an entity, as one large piece of functional furniture. Schamoni, Munich conventions by which we relate to other people and objects that shape During the Berlin International Film Festival, Hopf gave a performed our existence. By doing so, it essentially explores the relationships lecture of her essay Contract between Men and Computers. Inspired by between subject and object. Many of Hopf’s sculptures consist of Hannah Arendt’s concept of ’vita activa’ and the eighteenth-century manufactured objects or products whose supposedly sublime nature is French playwright and political activist Olympe de Gouges’s Declaration hollowed out, such as a series of vases with depressed faces, or melting of the Rights of Woman and the Female Citizen, Hopf’s contract Judith Hopf Stuart Sherman objects that are returned to a state of plain ma)er, oscillating between highlights the urgent need to act in the face of our increased use Untitled (Laptop ) Sequence from Eleventh their status as object and that which we would like them to be, namely, of technologies that threaten man’s independence. More particularly,  Spectacle (The Erotic) the fiction we project onto them to make them more attractive. it attracts our attention to our use of machines as intermediaries, Courtesy galerie  At first glance Untitled (Laptop ) and Untitled (Laptop ) resemble items urging us to be attentive to the dramatic effects they can have on our Deborah Schamoni, Munich Courtesy Electronic of urban furniture. But they are in fact anthropomorphic sculptures perception, which is now increasingly relying on instruments. Arts Intermix of figures whose position seems determined by the laptop they are using. Not without humour, Hopf’s contract demands that no technological Peter Freeman The two elements that make up the sculpture merge to a point where it device should be allowed to prevent humans from accomplishing their becomes impossible to distinguish between user and tool. Instead, they tasks freely and without their help. Shelly Nadashi À travers divers médiums, dont le cinéma, la performance et à dire non vernis après cuisson. L’argile est laissée « nue », , Haïfa (FR) ou encore la fabrication d’objets, le travail de Shelly Nadashi comme un organisme potentiellement vivant. Ces carreaux Vit et travaille à Bruxelles (BE) consiste souvent en un commentaire sur le rôle social de réalisés à la main ne sont pas de même nature que ceux, l’artiste et sur les mécanismes qui régissent les liens entre industriels, sur lesquels ils sont fixés. Ces derniers sont une Water Feature artiste, œuvre et spectateur. Formée comme marionnettiste, peau, ayant comme fonction de protéger le mur  elle utilise différents types d’objets qui se trouvent animés sur lequel on les appose autant que de délimiter un espace. Argile nue, pompe à eau, par la manipulation, la voix, des textes et les met en scène Tous les éléments de Water Feature concourent à évoquer eau, métal dans des performances. Ainsi l’artiste propose souvent un univers de salle de bain, de piscine ou tout endroit  ×  ×  cm des situations de contrôle et d’ascendance d’une personne où la peau nue entre en contact direct avec l’environnement. sur une autre, remettant ainsi en question leurs identités. Ils soulignent aussi la proximité entre solide et liquide.  Tiles L’installation Water Features se compose d’un mur de Et c’est bien là le point de départ de la situation imaginée par  carreaux de céramique sur lequel s’inscrit un bas-relief Shelly Nadashi qui s’appuie sur les possibilités de quelques Argile nue composé de huit carreaux d’argile représentant un homme objets d’évoquer un environnement, de construire une scène  ×  ×  cm tournant le dos au spectateur. Devant, on trouve un bol et où tout se joue dans l’instabilité et dans une définition une fontaine en argile posés sur des socles de métal. trouble. Là encore il s’agit d’explorer différentes façons Bowl Les éléments de céramique sont laissés « au naturel », c’est d’entrer en contact avec des objets.  Through a wide variety of media, from film and performance The ceramic objects were left “au naturel”, that is to say, Argile nue, métal to handmade objects, Shelly Nadashi’s work comments on unglazed. The clay was left naked, potentially a living  ×  ×  cm the social role of the artist and the mechanisms that regulate organism. The handmade tiles differ from their industrial the relationship between artist, artwork and spectator. cousins, with the latter acting as a protective skin delimiting Cou"esy de l’a"iste et A trained puppeteer, Nadashi animates objects with her the wall space. The elements in Water Features collide and galerie Christian Andersen, hands, her voice and her texts, and by staging them within suggest a bathroom, a swimming pool, or any place where Copenhague live performances. This creates situations of control and the naked skin meets its environment. They also highlight the explores various power relationships, throwing into permeability between what is solid and what is liquid. question their identities. The installation Water Features is This is precisely where the situation imagined by the artist composed of a wall clad in ceramic tiles with a low-relief takes root, relying on the potential of a few objects to formed of eight terracotta tiles, featuring a man lying with suggest an environment and construct a stage where all the his back to the viewer. In front of the wall two metal plinths events unfold in an unstable and equivocal arrangement – stand, carrying a terracotta bowl as well as a terracotta another way for Nadashi to explore the possibilities of fountain. coming in contact with objects.

Anouchka Oler Anouchka Oler présente son travail en ces termes : uniquement fonctionnel mais aussi social dans la mesure , Saint-Malo (FR) « Avec l’aide des objets et des sculptures que je produis où ces objets jouent des rôles pour la personne qui les Vit et travaille à Lyon ou choisis, je mène une enquête vivante sur ce que exploite et ainsi communique avec. Métaphore de la communiquent les formes de manière non linguistique et relation de l’a"iste avec ses créations, Episode  explore Episode  sur ce qui nous y rend sensible. » Son investigation l’a aussi avec humour les différents contextes d’apparition  conduite à donner la parole aux objets. En les inscrivant des œuvres d’a". Or il semble bien que dans ces ', couleur, son dans des histoires, elle leur offre des caractères, des changements de rôle des objets se loge une tentative plus émotions et des désirs et rend plus troubles nos rappo"s large : celle de brouiller la définition du sujet. Les feignants à ces choses inanimées. On peut regarder ce film en s’asseyant sur un mobilier et les feignantes Episode  est une vidéo qui met en scène un groupe de conçu et fabriqué par l’a"iste. Objets fonctionnels,  sculptures. Assignées à des rôles décoratifs ou utilitaires, ils expriment aussi des émotions, rougissent ou clignent Dimensions variables, elles expriment leurs états d’âme, leurs interrogations de l’œil. Ils se rebellent contre leur rôle de meubles matériaux divers voire leurs refus de ces fonctions imposées. Ce film pour mieux laisser cours à leurs désirs. Ils expriment ainsi envisage leur utilité d’un point de vue qui n’est pas leur nature véritable et non normée. Courtesy de l’artiste Anouchka Oler describes her work as follows: ’With the extent that the objects play specific roles for the person help of the objects and sculptures that I produce or exploiting and thereby communicating with them. choose, I lead a live investigation into the non-linguistic A metaphor of the relationship between the artist and communication of forms and that which attracts his creations, Episode  is also a humorous exploration our attention to it.’ This exploration leads Oler to let the of the various contexts in which works of art appear. objects do the talking: by inserting them in different More specifically, it appears that the changing roles narratives, she endows them with character, emotions of these objects mask a wider attempt to blur the limits and desires, thus complicating our relationships to of the subject. the inanimate world. Spectators are invited to sit on the furniture conceived The video Episode  shows a group of decorative and built by the artist for the purpose of the screening or utilitarian sculptures contesting, questioning or as functional objects that also express emotions, refusing the functions normally assigned to them. blushing or blinking their eyes. Rebelling against their The film considers their usefulness not only from role as items of furniture, they set free their desires to a functional, but also from a social standpoint, to the express their true, non-standardised nature.

Stuart Sherman Après avoir été acteur pour le metteur en scène spectacle, ou plutôt, ce sont ses difficultés à écrire  – , Providence – , Stuart Sherman se décide qui sont mises en scène et finissent par donner San Francisco (US) à créer ses propres pièces. Plutôt que de chercher naissance à un vocabulaire. Ses gestes se bornent à formuler un style et une écriture, il décide de à associer des objets. En les mettant côte à côte, Selections from the commencer avec ce qui est déjà là : son propre corps les uns sur les autres ou les uns après les autres, Eleventh Spectacle et les objets qui l’entourent. C’est ainsi que des sortes de séquences apparaissent. Histoires, (The Erotic) commence ce qu’il nomme de façon générique les saynètes ou phrases, les agencements qu’il v.  Spectacles. Ce titre est choisi avec ironie dans formule font appel aux capacités d’analyse ou de ', couleur, son la mesure où il s’agit d’utiliser, sur une table pliante, déchiffrage des spectateurs. On assiste bien Courtesy Electronic un ensemble d’objets des plus banals qu’il appelle à l’apparition de chaînes de signifiants, même si leur Arts Intermix de « cheap artifacts » (artefacts bons marché) et sens reste incompréhensible. Avec ses Spectacles, qu’il est seul à manipuler. Ces quelques composants Stuart Sherman propose ainsi de remplacer les annihilent tout effet spectaculaire. mots par des associations et met son public face Stuart Sherman se donne ainsi littéralement en à la création d’un langage fait d’objets. A%er acting in several films directed by Richard of others, or rather stages his difficulties to “write”, Foreman, Stua" Sherman decided to make his own which eventually give rise to a vocabulary. His films. But rather than trying to develop his own gestures are confined to putting objects together; style and handwriting, he chose to work with what by laying them next to each other, on top of each was at hand, namely, his own body and the objects other, or one after the other, sequences appear. surrounding it. This is how he sta"ed the series of Whether stories, sketches or sentences, the works brought together under the generic term arrangements he formulates call on spectators to Spectacles. The title is ironic, since the only action analyse or decipher them. Chains of signifiers in the films consists of himself manipulating any emerge, although their meaning remains number of banal objects – or ’cheap a"ifacts’, as he incomprehensible. With his Spectacles, Sherman James Welling calls them – lying on a foldable table; the plain se'ing replaces words with associations and confronts Middle Video indeed thwa"s any potentially spectacular effect. spectators with the creation of a language made  Sherman literally offers himself up to the spectacle of objects. Courtesy de l’artiste et de la galerie Peter Freeman Inc., Paris James Welling Depuis les années , le travail photographique de James d’une part une surface, d’autre part un objet, lequel reflète , Hartford (US) Welling porte sur la façon dont une image se construit. la lumière vers la surface même de la pellicule. L’expérience Vit et travaille à Los Cela se formalise notamment avec des représentations de que nous propose l’artiste est ainsi de voir, non pas une Angeles drapés et d’aluminium plié. Ses premiers clichés ont ainsi représentation, mais la construction de celle-ci. un sujet identifiable mais paraissent avoir comme objectif Middle vidéo est réalisée alors que James Welling est encore Middle Video de produire une sorte d’abstraction. C’est bien plus les jeux étudiant et n’a pas commencé sa carrière de photographe.  de lumière qui semblent intéresser Welling. Dans les années Pourtant tous les éléments sont déjà en place. Dans de ', noir et blanc, son , il réalise une série titrée Light Sources (Sources courtes séquences il manipule des objets divers. Ses mains Courtesy de l’artiste de Lumière), qui représente la lumière elle-même. De même, servent aussi à « cadrer » au sein de l’image et à modifier et de la galerie lorsqu’il représente des architectures, ce sont toujours l’éclairage. Les objets deviennent des acteurs dans des Peter Freeman Inc., Paris à des jeux de surface et de miroitement que l’on a affaire. scènes qui leur donnent une présence et des rôles étranges. On pourrait ainsi penser que sa réflexion sur l’image Un trouble se crée entre ce qu’ils sont et la façon dont on photographique consiste à démembrer ses constituants : les voit apparaître. Since the s James Welling has been working with light towards the surface of the film roll. By doing so, the photographs of folds and folded sheets of aluminium to artist lets spectators experience the construction of a explore the way in which images are constructed. His early representation rather than the representation as such. photographs depict identifiable subjects, but simultaneously Middle Video was made when Welling was still studying and seem to aim at abstraction, suggesting that Welling is mainly had not yet started his career as a photographer. But all interested in the play with light. In the s he created the the elements that characterise his later work are already in series of Light Sources, which represent light itself. Similarly, place, as we see him manipulating various objects in short his photographs of architecture always concentrate on sequences, using his hands to “frame” the image and modify plays with surfaces and mirroring effects. One could be led the lighting. His objects thus become actors in scenes to think that Welling’s reflection of the photographic image that give them a strange presence and roles, creating a gap consists of dismembering its constituents: one the one hand between what they are and the way in which they appear the surface, on the other hand the object, which reflects the in the image.

François Auba" François Auba2 est critique d’a2 et commissaire d’expositions. Chatou), On ne connaît les chiffres que d’un côté du plan (A2, Valence), Commissaire Ce2ains de ses textes ont été publiés dans les revues May, Flash A2, A2 An Ever Changing Meaning (Walter Phillips Gallery, Banff, Canada) et de l’exposition Press, A2, .., , . Il a organisé plusieurs expositions dont les Profonde surface (Shanaynay, Paris). Il enseigne l’histoire et la théorie plus récentes sont : L’appropriationniste (Contre et avec) et Joe Scanlan, de l’a2 à l’Ensba Lyon. Il est co-fondateur de la revue ∆⅄⚙ et du projet Classism (Villa du Parc, Annemasse) L’écho des précédents (Cneai, éditorial future h4p://f-u-t-u-r-e.org. François Auba2 is an a2 critic and an independent curator. Some of connaît les chiffres que d’un côté du plan in A2 (Valence), An Ever his texts were published in reviews such as May, Flash A2, A2 Press, Changing Meaning at the Walter Phillips Gallery (Banff) and Profonde A2 , .., , . Recently he organised the exhibitions surface at Shanaynay (Paris). He teaches at the a2 school of Lyon L’appropriationniste (Contre et avec) and Joe Scanlan, Classism at Villa and is the co-founder of the review ∆⅄⚙ and of the editorial project du Parc (Annemasse), L’écho des précédents at Cneai (Chatou), On ne future h4p://f-u-t-u-r-e.org.

RENDEZ-VOUS * TAXI-TRAM L’ H O M M E A UX LA VITRINE CENT YEUX (REVUE)

Visite commissaire Plateau-Apéro Samedi .. Des artistes investissent Les trois vitrines Format À deux Dimanche .. Nocturnes Le MAC VAL, La Galerie le plateau le temps proposées s’inscrivent . – .. h Mercredi .. (Noisy-le-Sec) et le frac d’une soirée. dans la thématique Muriel Leray et avec François Aubart Mercredi .. île-de-france, le plateau Jeux de langage choisie Julien Monnerie Mercredi .. Julien Bismuth par le service des Conversations Réservations au Jeudi .. publics pour  – . . – .. de plateau Nocturnes, jusqu’à h,      h Xavier Antin Jeudi .. chaque er mercredi du mois [email protected] La téléphoniste h Céline Ahond a un Vernissage de chaque Jean-Philippe Antoine, Visites guidées message pour vous vitrine lors Géraldine Gourbe, Tous les dimanches . – .. des Plateau-Apéros. Benjamin Seror h Richard Fauguet, Michel François et L’antenne culturelle Des invités livrent leurs Rendez-vous Allen Ruppersberg  cours du e art regards sur l’exposition à l’accueil Œuvres de la collection  Paris en cours. du frac île-de-france Réservation : reservation@ * Rendez-vous gratuits fraciledefrance.com

INFORMATIONS PRATIQUES REMERCIEMENTS PARTENAIRES

François Aubart tient à remercier frac île-de-france L’antenne culturelle Le Journal de l’exposition les personnes qui ont bien voulu Le frac île-de-france le plateau, paris  cours du e art est proposé par le frac l’écouter, l’aiguiller et l’aider au reçoit le soutien du Conseil  rue des Alouettes (à  mètres du plateau) île-de-france / l’antenne cours de la préparation de ce régional d’Île-de-France, projet : Jef Caro, Yoann Gourmel,  Paris, France  Paris, France culturelle Jeanne Lefèvre, Camille du ministère de la Culture T + ()      T + ()      Pageard, Emilie Parendeau et et de la Communication – [email protected] Espace ouvert en semaine, Rédaction Benjamin Seror. Direction Régionale des François Aubart would like to fraciledefrance.com sur rendez-vous, pour François Aubart thank Jef Caro, Yoann Gourmel, Affaires Culturelles Entrée libre la consultation du fonds Relecture et coordination Jeanne Lefèvre, Camille Pageard, d’Île-de-France et de la documentaire (livres, Isabelle Fabre assistée Emilie Parendeau and Benjamin Mairie de Paris. Membre du Seror, who helped and supported Accès périodiques et vidéos). de Manon Prigent him during the preparation phase réseau Tram, de Platform, M  – Jourdain ou Pyrénées L’antenne culturelle Traduction of the project. regroupement des FRAC M  bis – Buttes-Chaumont est fermée les jours fériés. Patrick (Boris) Kremer et du Grand Belleville. Bus  – Jourdain frac île-de-france Conception graphique Horaires administration Atelier Baldinger•Vu-Huu Mer. – Dim. h – h  rue des Alouettes Nocturnes, jusqu’à h,  Paris, France Président : chaque er mercredi du mois T + ()      Jean-François Chougnet [email protected] Directeur : Xavier Franceschi fraciledefrance.com G et g -à0 (-4 I Communiqué de Presse Centre Pompidou

théâtre / performance Triptyque par Jérôme Bel, Stuart Sherman, Grand Magasin

du 13 au 15 octobre 2000, à 20h30 (dimanche à 16h301 Grande salle, niveau -1

Centre Pompidou Ce triptyque réunit trois spectacles dans une même soirée et sur une même scène: Direction Xavier Le Roy, de Jérôme Bel; The Stations of the Cross, or The Passion of Stuart, de ta communication de Stuart Sherman; et Le Meilleur moment, de Grand Magasin. 75 191 Paris cedex 04 Cette soirée répond à une proposition de Dirk Pauwels, directeur artistique de Victoria attachée de presse à Gand (Belgique) à l'occasion du Time Festival (édition mai 2000). Anne-Marie Pereira téléphone 00 33 1011 44 78 40 69 Xavier Le Roy télécopie durée : 40 mn un spectacle de Jérôme Bel 00 33 (011 44 78 13 02 conception : Xavier Le Roy musique : Bernard Herrmann

e-mail remerciements à Siike Becker, Jérôme BeL Katrin Busching. Rebecca Lee, Pascale Paoli. Petra Roggel, [email protected] Frédéric Seguette. Maximilian Stelz. Nobert Strache. Tino Sehgal Claudia Triozzi. coproduit par Time Festival (Gand) et TanzWerkstatt I Podewil (Berlin). ce spectacle a reçu l'aide de la Direction Régionale des Affaires Culturelles dile de France-Ministère de la Culture et de la Communication (Paris), de l'AFAA (Association Française d'Action Artistique-Ministère des Affaires Etrangères) (Paris) et de Senatsverwaltung fôr Wissenschaft. Forschung und Kultur (Berlin)

objet: insomnie date: Wed, 28 Apr 1999 02:59:57 +0100 de: Jérôme Bel à: Xavier Le Roy [email protected]

Il est 2h41 et je n'arrive pas à fermer l'oeil car je pense à plein de trucs. La dernière chose te concerne; tu sais que je dois faire ce triptyque pour Victoria sur le «thème» des rois fous avec Stuart Sherman et Grand Magasin. Mon idée, c'était de ne rien faire, d'être leur esclave (des autres), la folie comme fuite du pouvoir. Ensuite de dire au public que je n'ai rien fait et de les rembourser du 1/3 du prix du billet. Maintenant, là dans mon petit lit me vient à l'esprit: demander à Xavier de faire un duo pour Frédéric et Claire. Je sais qu'ils ont adoré tes pièces, mais il faut que je leur demande. Qu'est-ce que tu en penses, c'est pour fin avril 2000, je sais qu'il y a E.X.T.E.N.S.I.O.N.S, mais tu peux faire court... J'espère que ça va me soulager et que je vais pouvoir dormir. baci

Jérôme Bel, né en 1964, vit à Paris. Il a été élève du Centre National de Danse Contemporaine d'Angers, a dansé pour Angelin Preljocaj, Joëlle Bouvier et Régis Obadia, Daniel Larrieu et Caterina Sagna. Il continue à danser pour Myriam Gourfink. Il a assisté Philippe Decouflé pour les cérémonies des Jeux Olympiques d'hiver à Albertville. Ses productions sont Nom donné par l'auteur (1994), Jérôme Bel (1995), Shirtologie (1997), créé à la demande du Centre Culturel de Belem (Lisbonne) et de Victoria (Gand) (deux versions : une en solo et une pour 16 acteurs), Le dernier spectacle (1998) et Xavier Le Roy(2000). Centre page 2 Pompidou

The stations of the cross, or the passion of Stuart durée : 20 mn concept, scénographie et mise en scène : Stuart Sherman : direction technique : Herman de Roover réalisation décor et accessoires : Herman de Roover. Luc Goedertier : peinture : Geert Vanoorlee : son : Nic Roseeuw voix : Shin Hagiwara. François Hiffter, Enzo Pezella. Nic Roseeuw. Stuart Sherman. Vaterie Van Caeneghem, Georgie Michaelovitch remerciements à Katteen Van de MergeL coproduit par lime Festival (Gand).

The Stations of the Cross (1-14, ou, en chiffres romains, I-XIVI or, The Passion of Stuart (Station 15, ou, en chiffres romains, XV). Les trains arrivent et partent, toutes les secondes, minutes, heures, jours, semaines, années, siècles, millénaires à la seconde, minute, heure, jour, semaine, année, siècles, millénaire. Donc préparez votre valise en emportant un nombre suffisant et approprié de chapeaux et embarquez à vos propres risques et à votre vitesse. (Essayez aussi de profiter du paysage qui défile).

Stuart Sherman a commencé le théâtre en 1975. Depuis il a créé des dizaines de solos et de pièces de groupes qui ont été largement diffusés aux Etats-Unis, en Europe, en Australie et au Japon, dans des lieux tels que le (the Serious Fun! Festival, deux fois), le Museum of Modern Art (New York), le Nieuwpoort Theater (Gent), le Performing Garage (New York), le Festival d'Automne (Paris, deux fois), le Mickery Theater (Amsterdam), le Centre Georges Pompidou (Paris), la Fondation Cartier- Soirées Nomades (deux fois), l'ICA (London), le LaMaMa (New York), Theater der Welt (Berlin, deux fois et Frankfurt), la Biennale de Sydney (Australie) et bien d'autres. Il a reçu de nombreuses distinctions pour son oeuvre dont trois récompenses NEA, une bourse Guggenheim, le Prix de Rome, un prix Village Voice OBIE, une bourse de l'Asian Cultural Council (pour un voyage au Japon) et une bourse DAAD de résidence à Berlin.

Le meilleur moment par Grand Magasin durée : 35 mn coproduit par The Festival (Gand) subventionné par la Direction Régionale des Affaires Culturelles dile de France- Ministère de la Culture et de la Communication.

Toute une année, nous nous sommes complus dans un état de stupeur qui frôlait la mélancolie: nous n'avions rien envie de faire si ce n'est regarder passer le temps. Ce sentiment, pas désagréable mais pour le moins paralysant, nous a dicté 60 miniatures, de une à soixante secondes, présentées dans un désordre presque divertissant.

Objet et ambition de Grand Magasin: Depuis 1982 (avènement de Grand Magasin), nous prétendons, en dépit et grâce à une méconnaissance quasi-totale du théâtre, de la danse et de la musique, leur histoire et leurs techniques, réaliser les spectacles auxquels nous rêverions d'assister. A cet égard, ils sont très réussis et nous émeuvent. Notre ambition consiste à croire possible que d'autres partagent cet enthousiasme. Pascale Murtin et François Hiffler Centre "" 3 Pompidou

Manifestation publiques : Par les cheveux (version étirée de Barbe Bleue, 1982), J'ay toujours fait faire à mes élèves de petites évolutions des doigts (traité ignorant, 1983), Aventures rares (souvenirs de Jules Verne, 19841, Midi (Kabuki gaulois,1985), Propres (gala de fin d'année 19851, Les petites fourmis respirent encore (Ballet, 1985), La vie de Paola Uccello [perspective cavalière, 1986), Les filles du chef (comédie africaine, 1986 et 19881, Préhistoire de la musique [Oratorio mégalithique, 19871, Les hommes phénomènes (conférence spectaculaire, 1988), Le saviez-vous?( fascicule), Les filles du chef (cahier,1988), Tout sur le bruit (opéra d'amateurs, 1989), Une exposition de fer-blanc (auto-sacramental, 1990), Fabriqué en Normandie (almanach normand, 1991), Une exposition de fer-blanc (livret, 1991), Laurel et Hardy à l'école (leçons de rattrapage, 1992), Le catalogue de Gand (Almanach gantois, 19931, Le tour du monde des chants d'amour (concert d'ethno-fiction, 1994 et 19951, L'encyclopédie des joies du coeur (une idée de comédie musicale, 1995), Marchands d'information (Chroniques radiophoniques pour France Inter, 19961, Nos oeuvres complètes (Constat dramatique, 1998), Nos oeuvres complètes ll (suite du constat, 1999).

contacts : Rebecca Lee / Monarques dérangés tel-fax : 33 1 48 57 89 85 [email protected]

Pascale Murtin et François Hiffler I Grand Magasin tel : 33 1 48 93 48 90 fax 33 1 48 93 48 33 [email protected]

plein tarif : 60F 19.15e. tarif réduit 40F (6.10e