Rapport Au Parlement Sur L'emploi De La Langue Française
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Ministère de la culture et de la communication Délégation générale à la langue française Rapport au Parlement sur l’application de la loi du 4 août 1994 relative à l’emploi de la langue française 2001 1 REMERCIEMENTS Ce rapport a été réalisé grâce au concours de nombreux organismes et services publics ou privés qui participent à l’application de la loi et à la promotion du français et avec lesquels la délégation générale à la langue française entretient des relations étroites. Qu’ils soient tous chaleureusement remerciés pour leur collaboration. 2 Loi n°94-665 du 4 août 1994 relative à l’emploi de la langue française Article 22 : « Chaque année, le Gouvernement communique aux assemblées, avant le 15 septembre, un rapport sur l’application de la présente loi et des dispositions des conventions ou traités internationaux relatives au statut de la langue française dans les institutions internationales" 3 SOMMAIRE SOMMAIRE 4 AVANT-PROPOS 5 I - LE SUIVI DE L’APPLICATION DE LA LOI 7 II - L’INFORMATION DES CONSOMMATEURS 16 III - LA PROTECTION DES SALARIÉS ET LES PRATIQUES LINGUISTIQUES DES ENTREPRISES 37 IV - LE FRANÇAIS DANS LES DOMAINES SCIENTIFIQUES ET TECHNIQUES 43 V - LES SERVICES PUBLICS 53 VI - L'AUDIOVISUEL 78 VII - LA MAÎTRISE DE LA LANGUE FRANÇAISE 99 VIII - L’APPRENTISSAGE DES LANGUES VIVANTES 112 IX – LES LANGUES DE FRANCE ET L’OBSERVATION DES PRATIQUES LINGUISTIQUES 129 X - LA PROMOTION DU FRANÇAIS ET DE LA DIVERSITÉ CULTURELLE ET LINGUISTIQUE 145 ANNEXES 158 TABLE DES MATIÈRES 175 4 Avant-propos La mondialisation appelle régulation et cohérence. Une politique ambitieuse pour le français et le plurilinguisme doit accompagner le débat international sur la diversité culturelle et la réflexion sur le rôle des États. Le français est un élément essentiel de la cohésion sociale et de l'égalité dans notre pays. Il est nécessaire d'assurer sa présence dans certains secteurs où les seules lois de l'économie risquent de le faire reculer, en particulier pour tout ce qui concerne l'information de nos concitoyens. Le français est aussi une grande langue de communication internationale parlée sur les cinq continents. Avec les autres grandes langues du monde, il doit participer à la construction d'un monde pluriel. La loi du 4 août 1994 sur l'emploi de la langue française est un instrument efficace pour assurer la présence du français et un outil moderne de promotion du plurilinguisme. Le rapport au Parlement sur l'application de la loi sur l'emploi de la langue française permet de présenter chaque année un bilan de la situation, de fournir des indicateurs qui permettent de mesurer les évolutions et de proposer quelques pistes de réflexion. Le bilan présenté cette année montre une persistance des tendances observées les années précédentes. L'article essentiel de la loi, qui concerne l'information des consommateurs (article 2), continue d'être bien appliqué et de faire l'objet d'un bon suivi de la part de la direction générale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes. Mais il faut souligner l'impact grandissant des décisions communautaires sur l'utilisation des langues nationales en matière d'étiquetage. La Commission européenne et la Cour de justice soulignent avec insistance le problème de la compatibilité des dispositions législatives imposant l'emploi des langues nationales avec la libre circulation des biens et des services. La loi est également bien appliquée en ce qui concerne l'audiovisuel, l'enseignement, les revues scientifiques. S'agissant des dispositions relatives au plurilinguisme, le gouvernement a fait de la préservation de la diversité culturelle et linguistique un axe essentiel de sa politique. Les prises de position du ministre de l'éducation nationale et les actions qu'il a lancées en matière d'enseignement des langues vivantes, notamment dans le cadre de l'année européenne des langues, renforcent la politique suivie en ce secteur depuis 1995. En revanche, les dispositions concernant les colloques scientifiques continuent de ne pas être toujours bien respectées. Les difficultés signalées par les services de l'État pour obtenir des exemplaires en français des contrats signés dans le cadre de coopérations européennes s'accroissent d'une année à l'autre. Enfin, la délégation générale à la langue française continue d'obtenir peu d'informations sur l'application des articles de la loi relatifs à la protection des salariés. Pourtant le recours à l'anglais dans la vie des entreprises actives sur le plan international s'accroît et la ministre de la culture, qui souhaite que cette question fasse l'objet d'un suivi attentif, a demandé à la délégation générale à la langue française de lancer des études pour mieux connaître la situation. Malgré ces réserves, on peut dire que la loi est dans l'ensemble bien appliquée. Les dossiers les plus sensibles concernent surtout, comme l'année dernière, le principe même de la 5 présence du français et le respect des dispositions constitutionnelles : durant ces derniers mois, les milieux économiques et financiers ont fait pression à plusieurs reprises en faveur de l'abandon des traductions en français, en particulier pour deux affaires qui soulèvent une vive émotion : la réforme des brevets européens et le règlement de la Commission des opérations de Bourse. Nos concitoyens, et notamment des parlementaires, des associations et au premier chef les associations agréées, des corps constitués, des personnalités comme de simples citoyens ont été particulièrement nombreux à prendre des positions très claires pour manifester leur attachement à notre langue. Le français a toute sa place comme langue de la cohésion nationale dans notre pays et comme langue de communication internationale dans la mondialisation. Il n'est pas la langue de la France seule, mais celle de toute la francophonie. Les pouvoirs publics doivent continuer à le rappeler avec conviction et clarté à nos concitoyens, et en particulier aux élites qui ne sont pas toujours conscientes du rôle fondamental qui est le leur pour l'emploi du français. C'est en nous appuyant sur une société diverse mais cohérente dans notre pays, sur notre culture humaniste et notamment sur notre langue et la richesse de la francophonie, que nous pourrons contribuer à modeler la mondialisation et créer face au risque d'uniformisation ou d'émiettement, un monde multipolaire au service des hommes. 6 I - Le suivi de l’application de la loi La loi du 4 août 1994 impose l’emploi de la langue française dans un certain nombre de circonstances précises de la vie courante (utilisation d’un bien ou service, d’un moyen de transport, visite d’un établissement culturel, etc.) et professionnelle (offre d’emploi, signature d’un contrat de travail, assistance à un cours, à un congrès international, etc.), pour lesquelles une claire compréhension des informations délivrées ne peut être assurée que par le recours au français. Ce texte charge les organismes de radio et de télévision de contribuer à la promotion de la langue française et de la francophonie. Il vise également à donner, pour les secteurs qui relèvent de leur compétence, un rôle d’exemplarité aux services publics en matière d’emploi du français, mais aussi de développement du plurilinguisme dans les relations avec les étrangers. Il fait enfin de l’apprentissage du français et de deux autres langues vivantes un objectif majeur de notre système éducatif. Il découle de cette variété des modalités très diversifiées de contrôle, de sanction, de sensibilisation et d'accompagnement de la loi. Par ailleurs, plusieurs articles entrent dans le champ du droit ou des programmes communautaires, qu’il convient de suivre très attentivement pour veiller à ce qu’ils ne créent pas d’obstacle à l’application de la loi française mais, au contraire, à ce qu’ils préservent ou relaient la politique nationale. La coordination interministérielle, indispensable pour ce thème très transversal de la langue, est assurée par la délégation générale à la langue française (D.G.L.F.) du ministère de la culture et de la communication. Le rapport au Parlement présente ces différents aspects de la loi en distinguant les domaines où ce texte prévoit des dispositions précises avec leur modalité d’application et de contrôle, ceux où il fixe des objectifs et des orientations générales, ceux, enfin, où il se réfère à la norme constitutionnelle. Dans chaque cas, il rappelle le texte de la loi, fait un bilan de son application et présente les actions ou les politiques qui concourent à la promotion du français et du plurilinguisme dans le domaine concerné. 1. La concertation interministérielle La D.G.L.F., qui est chargée de suivre l'ensemble de l'application de la loi, assure un rôle de coordination, d'observation, d'incitation et de proposition indispensable à la cohésion de cette politique. Elle met en place les conditions de la concertation interministérielle entre les principaux services, en particulier ceux qui sont chargés du contrôle de la loi. Elle travaille, sur les domaines concernant la place du français dans les organisations internationales, en liaison étroite avec le ministère des affaires étrangères, qui, pour sa part, définit la politique extérieure du gouvernement en faveur de notre langue et assure les relations de la France avec les organes de la Francophonie institutionnelle. La D.G.L.F. observe les évolutions juridiques, technologiques et économiques nationales ou internationales susceptibles d'avoir des conséquences sur l'application de la loi. Elle exerce ainsi un rôle de veille, d’alerte et de conseil sur l'évolution du droit communautaire comme sur les nouveaux moyens de communication. 7 L’un de ses modes d’action caractéristiques est, après avoir identifié un problème spécifique de présence du français, de susciter des concertations interministérielles sous son égide ou sous l’autorité des administrations compétentes, afin, par exemple, d’établir la position de la France sur la question posée ou de mettre en place les moyens d’action nécessaires.