Agglomération De Rouen
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Composition du groupe Histoire‑: 3 ‑ Alain Alexandre ‑ Jérôme Chaïb ‑ Chantal Cormont ‑ Michel Croguennec Chère Madame, Cher Monsieur, ‑ Frédéric David ‑ Jérôme Decoux ‑ Alain Gerbi ‑ Claude Lainé ‑ Serge Martin‑Desgranges ‑ Jean‑Yves Merle ‑ Pierre Nouaud La télévision régionale fête cette année ses quarante ans. ‑ Jean‑Robert Ragache ‑ Jacques Tanguy ‑ Cécile‑Anne Sibout Coordonnateur‑: Loïc Vadelorge Partie intégrante de notre quotidien elle a connu en quatre décennies une évolution fulgurante tant sur le plan technologique Conception, réalisation et suivi‑: que dans le traitement de l’information, pour ne citer que ces deux Direction Culture - Patrimoine - Jeunesse aspects. Agglomération de Rouen Ce média de proximité répond sans conteste à une demande Serge Martin‑Desgranges de nos concitoyens - les indices d’audience le démontrent - et parti- cipe à sa manière au lien social et au sentiment d’appartenance à un territoire. Réalisation‑: Dans ces conditions, nous ne pouvions manquer cette année Nicolas Carbonnier anniversaire, et ainsi témoigner de notre attachement à cette amie fidèle qu’est notre télévision régionale. Contact‑: Direction Culture ‑ Patrimoine ‑ Jeunesse Bien chaleureusement, Agglomération de Rouen Immeuble “Norwich House” François ZIMERAY Jean-Yves MERLE 14 bis, avenue Pasteur - BP 589 76006 Rouen Cedex 1 Tél-: 02 32 76 44 95 - Fax : 02 32 08 48 65 e-mail : [email protected] Président de l’Agglomération de Rouen Vice-Président délégué Conception graphique : Culture - Patrimoine - Jeunesse Stéphanie Lejeune - Nicolas Carbonnier UN DES PREMIERS MAGASINS DE TÉLÉVISEURS À ROUEN 5 INTRODUCTION Nouveau média apparu après à leur vie quotidienne, elle enre- guerre grâce à la volonté de l’État, gistre et commente également les au progrès technologique, mais grands moments collectifs, tristes aussi à la passion de journalistes et ou joyeux, et a soutenu une mul- de professionnels du son et de titude de projets. Retracer l’essor l’image, la télévision régionale crée de cette voix communautaire, c’est des liens entre les Normands depuis donc revisiter cinquante ans de la près d’un demi-siècle. Associée riche vie de notre agglomération. LE STUDIO AUX ESSARTS VERS 1972 : JOURNALISTE ET OPÉRATRICE Aux Essarts, paisible hameau assez économisé pour posséder un chaîne diffuse à peine six heures par dépendant de Grand-Couronne, jour chez soi l’objet magique, une jour en noir et blanc. Le direct est au sud de Rouen, dont le nom partie du public pratique l’écoute peu répandu, surtout en extérieur : significativement veut dire défri- collective. Les foyers dotés d’une le nombre limité d’opérateurs, la chements, une bizarre construction “petite lucarne” voient ainsi pério- lourdeur des caméras empêchent surgit en 1956, dépassant les hêtres diquement affluer une partie de souvent d’aller filmer sur place. Le de la forêt. Il s’agit d’un émetteur, leurs voisins venus suivre “Gros commentaire prime donc longtemps permettant enfin de capter la télé- lot”, premier jeu télévisé français, sur l’image et l’humoriste Pierre-Jean vision qui, du stade expérimental créé en 1958 par Pierre Sabbagh, Vaillard déclare qu’ “en fermant amorcé en 1935, est passée à ou bien un reportage en direct du les yeux, la télévision c’est presque une diffusion plus large, puis- Tour de France, ou encore “Cinq aussi bien que la radio”. que fin 1957 un tiers déjà de la colonnes à la Une”, un passionnant Il n’existe d’autre part aucun stu- France est couvert par ce nouveau magazine d’informations. La télé- dio normand, donc aucune émission réseau. Reste aux Rouennais qui vision est aussi regardée collecti- produite dans la région. Lorsqu’un en ont les moyens à s’acheter un vement au café, devant les vitrines événement important survient en poste : 100 000 Francs environ, des magasins d’électro-ménager du Normandie, c’est Paris qui envoie soit quatre mois de salaire ouvrier. centre-ville, voire dans le hall de une équipe filmer. À part la capi- Les téléviseurs ne sont plus déjà Paris-Normandie. tale, seules quatre grandes villes les vrais meubles qu’ils étaient Question programme, le choix peuvent en effet produire quelques encore au début de la décennie, et à la fin des années cinquante appa- émissions télévisées locales : Lille, les écrans sont passés de 36 à 43, raît bien limité pour des téléspec- Marseille, Strasbourg et Lyon. voire 54 cm. En attendant d’avoir tateurs contemporains. Une seule Le nouveau média connaissant LE TEMPS DES PIONNIERS (1956-1964) PIONNIERS DES TEMPS LE PYLONE DES ESSARTS (CELUI DE 1967, 7 PERMETTANT DÉJÀ DE CAPTER LA 2E CHAÎNE) un grand succès, des changements apparaissent au début des années soixante. Une deuxième chaîne naît en 1964, reçue en Normandie dès l’année suivante. Le gouvernement Pompidou décide par ailleurs de multiplier les pôles régionaux d'actualité télévisée. L'objectif est de doter chacune des vingt-deux régions ORMANDIE À FR3 À ORMANDIE d'un centre produisant des émissions N d'information régionale, diffusées simultanément en décrochage sur la É- L première et la deuxième chaîne. Il É s’agit aussi de faire contrepoids à la T presse quotidienne locale, en posi- tion parfois de monopole, et souvent critique vis à vis du pouvoir gaulliste, comme l’est par exemple à Rouen Paris-Normandie. Le directeur de ce quotidien, Pierre-René Wolf, pré- sident de la Fédération de la Presse française, essaie d’ailleurs de freiner LE MINISTRE DE L’INFORMATION ALAIN PEYREFITTE À LA PRÉFEC- TURE, 27 NOVEMBRE 1964 9 1964-1984 : DE DE : 1964-1984 l’installation du nouveau média, couvrent toute la région, mais conquis avec la création d’une 3e car il redoute de le voir plus tard dès janvier 1966 une scission se chaîne en décembre 1972, dont capter des ressources publicitai- produit entre Haute et Basse- l’objectif est avant tout d’évoquer res précieuses. Combat perdu : Normandie. Les téléspectateurs la vie régionale. Des moyens et le 27 novembre 1964 le ministre ayant des centres d’intérêt diffé- des ambitions supplémentaires de l’Information Alain Peyrefitte rents, Caen possède désormais se décident à partir d’août 1974, inaugure aux Essarts la nouvelle son propre journal. lorsque disparaît l’ORTF et qu’à station normande. Cette première télévision sa place naissent sept sociétés Ce jour-là un million de existe dans le cadre d’un mono- autonomes, dont France Régions 3 Normands peuvent regarder pole d’État, celui de l’ORTF (FR3) le 1er janvier 1975. le premier journal local télé- (Office de Radio et de Télévision Malgré ce contexte de crois- visé, annoncé par la speake- Française). Spontanée et chaleu- sance télévisuelle, aux Essarts rine Jacqueline Alexandre. Au reuse pour tout ce qui concerne journalistes et techniciens doivent départ le son n’est pas tou- la vie quotidienne, elle est en accomplir des prouesses, car les jours très audible, des inci- revanche assez “gouvernementale” locaux en préfabriqué y sont exi- dents techniques surgissent, pour ce qui relève de la vie publi- gus, avec en particulier le studio la qualité des reportages est que. Il est par exemple difficile le plus petit de France (35 m2) inégale. Mais peu à peu le aux journalistes d’interviewer les et une régie ne comportant au journal normand s’améliore, personnalités d’opposition, du départ que trois écrans. Les sujets et s’allonge, passant de 15 à centre (Jean Lecanuet) comme sont réalisés en film 16 mm, et 20 minutes en avril 1969. de gauche (Roland Leroy). Un le preneur de son, qui porte en En 1964 les émissions peu “d’oxygène” est toutefois bandoulière un volumineux 10 JACQUELINE ALEXANDRE, PREMIÈRE SPEAKRINE ROUENNAISE REPORTAGE AUX ESSARTS, VERS 1973 magnétophone, est relié par un “cor- re Alain Gerbi dès 1966. Ancien don ombilical” au cameraman, ce chef de la rédaction locale à Paris- qui réduit leur mobilité à tous deux, Normandie, Parment est l’un des jusqu’à l’arrivée de la synchronisa- rares journalistes de la presse écrite tion par quartz (1972) qui permet à se passionner pour la télévision. plus d’autonomie. Il faut surmonter Il produit des milliers de magazines aussi, pour certains reportages, le très vivants jusqu’à son départ à la décalage culturel avec le monde retraite en 1984. Au total, malgré rural ébloui, mais parfois terrorisé ! ses moyens limités, Télé-Normandie Toutefois le prestige de la télévision propose des émissions de qualité, et est tel que partout les équipes des sert officieusement d’école à beau- Essarts sont très bien reçues. coup de jeunes journalistes, qui Télé-Normandie n’assure ainsi poursuivront plus tard leur carrière pendant une dizaine d’années qu’un dans les médias nationaux. court décrochage quotidien. La dif- L’équipe des Essarts, avec à sa fusion du journal régional relève chaque jour presque de l’exploit, grâce à l’enthousiasme d’une ving- taine de professionnels, souvent jeunes et polyvalents. Parmi eux une figure se détache, celle de leur doyen Roger Parment, admiré de toute l’équipe, parmi laquelle figu- 12 ROGER PARMENT ET ALAIN GERBI FÊTENT LA 500E ÉMISSION, 1966 LES BÂTIMENTS DE SAINT-SEVER, 1978 L’INSTAllATION À SAINT SEVER FIN 1978 : UN SAUT QUALITATIF tête Alain Gerbi de retour en 1976, lequel occupera des responsabilités croissantes jusqu’à son départ à la retraite en 2002, se sent de plus en plus à l’étroit dans ses locaux. En effet à partir de mars 1976 le volume horaire diffusé aug- mente, puisque FR3 propose désormais, outre le journal, deux (1976) puis quatre (1978) magazines hebdomadaires d’un dizaine de minutes. Or à Saint-Sever rive gauche s’édifie un nouveau centre tertiaire. La télévision haut- normande y emménage fin 1978 : la voici désormais au milieu du second coeur de Rouen, physiquement et donc psychologiquement plus proche de son public.