Demande d’autorisation d’ouverture de carrière, d’une installation mobile de traitement et de station de transit de matériaux au titre du Code de l’Environnement (ICPE)

TOME 2

ETUDE D’IMPACT

Projet de carrière de « l’Etang » et de « Jasse des Cabres »

Commune de (30)

Date de dépôt : Janvier 2012 Version actuelle complétée : Mars 2013

Demande d’autorisation d’ouverture de carrière pour la construction du contournement Nîmes Montpellier de la ligne à Grande vitesse Méditerranée (Section - St Gervasy - Manduel) au titre du Code de l’Environnement (ICPE)

TOME 2

« ETUDE D’IMPACT »

Projet de carrière alluvionnaire de Manduel

Lieux-dits « L’Etang » et « Jasse des Cabres »

Commune de Manduel (30)

Date de dépôt : Janvier 2012 Version actuelle complétée : Mars 2013

N° R 0805101bis

e-mail: [email protected] SARL au capital de 50 000 euros - RCS : Toulouse 435 114 129 - Code NAF: 7112B Siège social et Agence Sud GéoPlusEnvironnement Le Château 31 290 GARDOUCH Tél : 05 34 66 43 42 / Fax : 05 61 81 62 80 Agence Centre et Est GéoPlusEnvironnement 2 rue Joseph Leber 45 530 VITRY AUX LOGES Tél : 02 38 59 37 19 / Fax : 02 38 59 38 14 Agence Ouest GéoPlusEnvironnement 5 rue de la Rôme 49 123 CHAMPTOCE SUR LOIRE Tél : 02 41 34 35 82 / Fax : 02 41 34 37 95 Agence Sud-Est GEO+ Quartier Les Sables 26 380 PEYRINS Tél : 04 75 72 80 00 / Fax : 04 75 72 80 05 Site Internet : www. geoplusenvironnement.com

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PREAMBULE

La présente demande d’autorisation d’exploitation de carrière aux lieux dits « L’Etang » et « Jasse des Cabres » sur la commune de Manduel est destinée à l’alimentation exclusive en différents matériaux du chantier de la Ligne à grande vitesse du Contournement de Nîmes et Montpellier (dit chantier CNM).

Toute l’étude d’impact et toutes les modalités techniques d’exploitation ont été paramétrées pour répondre à cet unique objectif : exploitation, agenda et surtout transport vers le chantier (accès direct sur le chantier sans emprunt des voies publiques).

Il ne s’agit en aucun cas, et cela est plusieurs fois expressément précisé dans le dossier, d’un projet de carrière « standard » permettant d’alimenter le marché local des granulats au travers notamment d’un accès par les voies publiques.

Cette précision est importante car la vocation de la carrière est uniquement d’alimenter ce chantier. En conséquence, si aucune commande de matériaux au départ du présent site vers le chantier CNM n’est enregistrée de la part du maître d’ouvrage, en l’occurrence la société OC’VIA, la carrière ne sera tout simplement pas ouverte, et cela bien sur même en cas d’obtention d’un Arrêté Préfectoral d’Autorisation. Cette spécificité sera clairement indiquée dans l’AP d’autorisation.

Ce dossier de demande d’autorisation a été déposé en Préfecture du le 10 janvier 2012. A ce titre et conformément aux dispositions du Décret N°2011-2019 du 29 décembre 2011 modifiant l’article R122-5 du code de l’environnement, il n’est pas soumis à l’obligation de réaliser une analyse des effets cumulés du projet avec d’autres projets connus. En effet, cette disposition ne s’impose qu’aux projets ayant fait l’objet d’un dépôt auprès de l’autorité compétente (La Préfecture dans ce cas-précis) après la date du 1er juin 2012. Cette demande a été déposée 6 mois avant l’entrée en vigueur de l’application de cette modification réglementaire.

En conséquence, le lecteur de la présente demande doit être conscient que l’étude d’impact présentée ne prend en compte que les impacts liés à la seule exploitation de la carrière prise individuellement sans interaction avec d’autres projets connus et notamment le projet de ligne CNM. Cette étude, prise dans un contexte limité encore une fois à la carrière elle-même, démontre que les impacts induits sont limités et acceptables sur l’ensemble des paramètres considérés et notamment sur les milieux naturels.

Cela ne signifie en revanche pas que l’exploitation de la carrière pourrait se faire en dehors du cadre de l’unique alimentation du chantier CNM comme cela vient d’être expliqué ci-dessus (ou bien la carrière ouvre pour alimenter le chantier dans les conditions prévues dans la présente demande ou bien elle n’ouvre pas).

Cela ne signifie pas non plus qu’il n’y aura pas analyse cumulée des effets.

En effet, dans le cadre de la demande de dérogation conformément à l'article L411.1 du Code de l'Environnement sur la biodiversité, le projet de la ligne CNM est lui dans l’obligation de réaliser une analyse des effets cumulés du chantier, avec d’autres projets et notamment l’ensemble des carrières qui seront mises en exploitation pour assurer son alimentation en matériaux.

Cela signifie en conséquence qu’il y aura bien une analyse prenant en compte le chantier CNM d’une part et le présent projet de carrière de Manduel d’autre part. Cette analyse est en cours de réalisation sous la maîtrise d’ouvrage d’OC'VIA et sera présentée à l’autorité compétente au 1er trimestre 2013 lors de la remise du dossier "CNPN".

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L’impact global et cumulé de l’incidence hydraulique de la carrière et du chantier CNM fera l’objet d’un dossier loi sur l’eau également global préparé par OC’VIA et remis à l’autorité compétente au 1er trimestre 2013.

Afin de permettre à OC’VIA de préparer ces différentes analyses cumulées des impacts, toutes les études de la présente demande ont été transmises en intégralité à OC’VIA.

Après concertation préalable avec OC’VIA, seule capable de définir les engagements qu’elle peut prendre pour atténuer et/ou compenser partiellement ou totalement les impacts cumulés de l’ensemble du projet (chantier et carrières dédiées), cette dernière est prête à prendre (en plus des engagements déjà pris dans la présente demande) les engagements suivants concernant l’exploitation de la carrière et son suivi postérieur : • Prise en compte des impacts du présent projet dans son étude présentée devant le CNPN (Dossier consultable dans le Tome 6). • Prise en compte des impacts du présent projet dans son analyse globale cumulée au titre de sa demande spécifique Loi sur l’Eau (Dossiers consultables dans le Tome 6). • Entretien de la zone humide préservée (voir contenu de la présente demande), dans les limites de sa compétence, le temps de la validité de sa concession, • Dossier global de demande de dérogation présenté au CNPN qui intègrera les problématiques des carrières liées à la construction de la LGV.

Par ailleurs, il est à noter que le propriétaire des terrains objets de la présente demande s’est engagé (au travers d’une convention transmise en pièce séparée au Préfet et aux services de l’état concernés) à geler (pour le cas où la carrière serait ouverte) définitivement les terrains accueillant la zone humide pour permettre sa sauvegarde à long terme.

Il est entendu que les mesures d'évitement, de réduction et de compensation liées à l'ouverture de la carrière ont été intégrées au présent dossier, OC'VIA Construction dans le cadre de son contrat "d'entreprise extérieure" la liant à NGE en assurant la mise en œuvre selon les prescriptions de l'arrêté préfectoral.

La SAS GUINTOLI est le leader français du terrassement avec un volume de travaux de 30 millions de m3/an et une activité centrée principalement sur les routes, autoroutes, extractions de matériaux, carrières….

La présente demande d'autorisation concerne un projet de carrière de 35 ha 49 a 82 ca (dont 10 ha 62 a 73 ca seront réellement exploités) sur la commune de Manduel (30), pour une durée de 7 ans.

Ce projet, lancé en 2005, a fait l’objet de plusieurs modifications, et notamment la réduction du périmètre d’extraction au fil des ans, afin de tenir compte de l’évolution des milieux naturels sur la zone d’emprise du projet.

3 années maximum seront réellement consacrées à l’extraction de matériaux meubles destinés exclusivement au chantier de construction du Contournement Nîmes Montpellier (CNM) de la Ligne Grande Vitesse (LGV) Méditerranée (lot 11 entre Saint-Gervasy et Caissargues et une partie du lot 12 entre Caissargues et Nîmes). Les 4 années supplémentaires constituent une marge de sécurité par rapport à la date de démarrage des travaux et permettront d’autre part de finaliser le réaménagement du site dans les meilleures conditions.

Ce tome constitue l'Etude d'Impact de la demande.

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Cette exploitation sera donc intimement liée à la réalisation de la LGV : • Elle ne se fera que si la LGV se fait (le dossier d'utilité publique de la LGV est été réalisé en date du 16 mai 2005), ce qui implique qu'il n'est pas possible d'étudier l'impact sur l'environnement de ce projet de carrière en omettant celui de la LGV. • Elle se fera en même temps que le chantier de la LGV, ce qui implique que les conséquences pour l'environnement auront lieu dans une durée courte et ciblée, et en corrélation avec les impacts de ce chantier ferroviaire.

Par exemple, si les travaux de la LGV débutent en 2013, le site de carrière sera exploité durant 3 ans jusqu'en 2016, avec remise en état coordonnée. Le réaménagement du site sera finalisé dans la foulée, avec Procès Verbal de récolement entériné dans l'année suivant la réception du chantier LGV par RFF, soit en 2017. Ainsi, la carrière, alors transformée en plan d'eau et réinsérée dans un environnement à la fois écologique et agricole, constituera un véritable poumon vert, qui fera déjà partie intégrante du paysage quand la future ZAD (Zone d'Aménagement Différé) de la gare nouvelle sera mise en chantier, en 2017-2018.

En effet, l'Agglomération Nîmes-Métropole pilotera une étude globale portant sur le projet d'aménagement économique et urbain de la future ZAD de la gare nouvelle de Manduel- , dont la livraison est attendue pour 2020.

Cette zone est située à proximité immédiate du projet de carrière, de l'autre côté du canal des Costières, à l'est et au nord-est, au niveau de l'intersection entre la future voie LGV et la voie actuelle Nîmes-Arles (Cf. Figure 1).

Ce dossier est constitué en application : • du Code de l'Environnement (Art. L. 515-1 à 515-6), reprenant la loi n°76-663 du 19 juillet 1976 relative aux Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE) ; • et des articles 2 et 3 du décret n°77-1133 du 21 septembre 1977. ⇒ En application de cette loi et de son décret d’application, cette activité est soumise à étude d’impact.

Par ailleurs, il est précisé que cette étude : • répond également aux exigences du décret n°77-1141 du 12 octobre 1977 codifié aux art. R. 122-1 à R. 122-6 du Code de l’Environnement, pris pour l’application des Art. L. 122-1 à 3 du Code de l’Environnement (ex article 2 de la loi n°76-629 du 10 juillet 1976 relative à la protection de la nature) ; • respecte le principe de gestion équilibrée de la ressource en eau prévue par l'Art. L.211-1 du Code de l'Environnement (loi du 3 janvier 1992 sur l’eau article 2) ; • respecte l’avis relatif à la nomenclature des déchets du ministère de l’écologie (L. 541-1) et du Code de l’Environnement Art. R. 541-7 et R. 541-8 ; • respecte la circulaire n°00-317 du 19 juin 2000 sur les ICPE et relative à l’étude de l’impact sur la santé publique.

L’étude d’impact comprend : • l'analyse de l'état initial du site et de son environnement; • l’analyse des effets prévisibles, directs et indirects, permanents et temporaires, du projet sur le milieu ; • les raisons justifiant le choix du projet ; • les mesures pour prévenir, supprimer ou réduire les conséquences de l’exploitation sur l’environnement ; • les principes de remise en état ; • l’impact du projet sur la santé publique ; • l’analyse des méthodes utilisées pour évaluer les effets du projet sur l’environnement.

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Sommaire

PREAMBULE ...... 1 1. ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT ...... 9 1.1. Environnement naturel ...... 9 1.1.1. Situation et accès ...... 9 1.1.2. Géologie ...... 11 1.1.3. Hydrogéologie ...... 16 1.1.4. Pédologie ...... 21 1.1.5. Géomorphologie et topographie ...... 22 1.1.6. Hydrologie ...... 25 1.1.7. Gestion de la ressource en eau ...... 31 1.1.8. Faune, flore et milieux naturels ...... 35 1.1.9. Paysage ...... 57 1.1.10. Climat ...... 69 1.2. Environnement humain ...... 71 1.2.1. Populations ...... 71 1.2.2. Habitations proches ...... 71 1.2.3. Etablissements recevant du public ...... 71 1.2.4. Activités ...... 72 1.2.5. Tourisme ...... 74 1.2.6. Patrimoine culturel ...... 75 1.2.7. Transports ...... 75 1.2.8. Qualité de l’air...... 78 1.2.9. Ambiance sonore...... 79 1.2.10. Vibrations ...... 84 1.2.11. Ambiance lumineuse nocturne ...... 86 1.3. Contraintes et servitudes ...... 86 1.3.1. Au titre du cadastre ...... 86 1.3.2. Au titre du Code de l’Urbanisme ...... 86 1.3.3. Au titre du Document Départemental des Risques Majeurs ...... 88 1.3.4. Au titre du Schéma Départemental des Carrières ...... 90 1.3.5. Au titre du Code Forestier ...... 90 1.3.6. Au titre des servitudes d’utilité publique ...... 90 1.3.7. Autres infrastructures ...... 93 1.4. Synthèse des sensibilités du site ...... 95 2. ANALYSE DES EFFETS PREVISIBLES, DIRECTS ET INDIRECTS, TEMPORAIRES ET PERMANENTS, DU PROJET SUR LE MILIEU ...... 97 2.1. Impact brut sur les sols ...... 98 2.1.1. Impact sur le sous-sol ...... 98 2.1.2. Impact sur la stabilité des sols ...... 98 2.2. Impact brut sur les eaux souterraines ...... 100 2.3. Impact brut sur les eaux superficielles ...... 109 2.3.1. Sur les écoulements ...... 109 2.3.2. Sur la qualité ...... 111 2.4. Impact brut sur le milieu naturel / faune / flore ...... 111 2.4.1. Nature des impacts pressentis ...... 111 2.4.2. Impacts cumulatifs ...... 112 2.4.3. Impact sur la Natura 2000 ...... 114 2.4.4. Impact sur la ZNIEFF ...... 115 2.4.5. Impact sur la trame verte et bleue ...... 116 2.4.6. Impact sur les habitats ...... 116 2.4.7. Impact sur la flore ...... 117 2.4.8. Impact sur la faune ...... 117 2.5. Impact brut sur le paysage ...... 123 2.6. Impact brut visuel ...... 123 2.7. Impact brut sur les activités et l’économie ...... 124 2.8. Impact brut sur le patrimoine culturel ...... 125 2.8.1. Site archéologique ...... 125 2.8.2. Monuments historiques ...... 125 2.9. Gêne liée aux transports ...... 125 2.9.1. Transports internes ...... 125

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2.9.2. Transports externes ...... 126 2.10. Impact brut sur l'air ...... 126 2.10.1. Lié aux poussières minérales ...... 126 2.10.2. Lié aux rejets atmosphériques de combustion ...... 128 2.10.3. Les odeurs ...... 130 2.11. Impact sonore brut ...... 130 2.11.1. Rappel de la réglementation ...... 130 2.11.2. Sources de bruit ...... 131 2.11.3. Emissions ponctuelles, accidentelles ou intermittents d’intensité sonore élevée ...... 131 2.11.4. Impact ...... 131 2.12. Impact brut dû aux vibrations ...... 136 2.13. Emissions lumineuses ...... 136 2.14. Déchets et résidus ...... 136 2.15. Consommation d'énergie ...... 137 2.16. Impact sur les contraintes et servitudes ...... 137 2.17. Conclusions – Tableau récapitulatif...... 138 2.18. Enjeux environnementaux ...... 140 3. CONTEXTE ET MOTIVATIONS DU PROJET ...... 141 3.1. Préambule ...... 141 3.2. Historique et évolution du choix du projet carrière ...... 141 3.2.1. Evolution environnementale du site depuis son origine ...... 141 3.2.2. Choix du site ...... 142 3.2.3. Choix du périmètre d’extraction ...... 143 3.2.4. Intérêt du projet ...... 145 3.3. Historique du projet de chantier cnm ...... 145 3.4. Besoins en matériaux pour le chantier cnm ...... 146 3.4.1. Besoins en matériaux externes ...... 146 3.4.2. Calendrier des besoins ...... 146 3.4.3. Situation actuelle des carrières autorisées spécifiques à l’alimentation du CNM ...... 148 3.5. Intérêt du projet de carrière de manduel pour l’approvisionnement du chantier cnm ...... 149 3.5.1. Enjeux de l’autorisation du projet de carrière ...... 149 3.5.2. Impacts économiques et environnementaux directs et indirects de l’exploitation de la carrière de Manduel 149 3.6. Démarche adoptée vis-à-vis de l’incertitude sur la période des travaux de terrassement du CNM ... 153 4. MESURES VISANT A REDUIRE LES IMPACTS PREVISIBLES ...... 154 4.1. Concernant le sous-sol et la stabilité des sols ...... 154 4.2. Concernant les eaux souterraines ...... 154 4.3. Concernant les eaux superficielles ...... 155 4.4. Concernant le milieu naturel ...... 160 4.4.1. Mesures spécifiques à la carrière ...... 160 4.4.2. Mesures spécifiques au projet de LGV ...... 163 4.4.3. Articulation des mesures des deux projets ...... 163 4.4.4. Autres travaux à réaliser ...... 164 4.4.5. Travaux en zones humides ...... 164 4.4.6. Synthèse des mesures prises par l’entreprise ...... 165 4.4.7. Impacts résultants sur la Natura 2000 ...... 167 4.4.8. Autres engagements volontaires du pétitionnaire ...... 167 4.5. Concernant le paysage et l'impact visuel ...... 168 4.6. Concernant les activités et l’économie ...... 168 4.7. Concernant le patrimoine culturel ...... 168 4.8. Concernant le trafic, les accès et la sécurité publique ...... 169 4.9. Concernant les rejets atmosphériques ...... 169 4.9.1. Contre les poussières minérales ...... 169 4.9.2. Contre les rejets atmosphériques de combustion ...... 171 4.9.3. Contre les odeurs ...... 171 4.10. Concernant le bruit ...... 171 4.11. Concernant les vibrations ...... 173 4.12. Concernant l’ambiance lumineuse nocturne ...... 173 4.13. Concernant les déchets ...... 174 4.14. Concernant l’utilisation rationnelle de l’énergie ...... 174 4.15. Concernant les Contraintes et servitudes ...... 174 4.16. Conclusions - Tableau récapitulatif des mesures compensatoires ...... 176 4.17. Estimation du cout des mesures ...... 180 5. REAMENAGEMENT FINAL DU SITE ...... 181

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5.1. Projet de gare nouvelle Manduel/Redessan ...... 181 5.2. Objectifs du réaménagement ...... 183 5.3. Principales contraintes techniques ...... 184 5.4. Principes généraux ...... 184 5.5. Gestion des matériaux ...... 184 5.6. Réaménagement en plan d’eau ...... 185 5.6.1. Principe général...... 189 5.6.2. Aménagements et habitats ...... 192 5.6.3. Faune piscicole...... 194 5.6.4. Récapitulatif des habitats à créer (plan d’eau et abords) ...... 195 5.6.5. Aménagements particuliers ...... 195 5.7. La plate-forme technique ...... 196 5.7.1. Friches et prairies mésophiles ...... 196 5.8. Autres aménagements ...... 197 5.8.1. Sites de ponte artificiels pour reptiles ...... 197 5.8.2. Sites de ponte artificiels pour la Cistude ...... 197 5.9. Suivis, contrôles et évaluation des mesures ...... 197 5.9.1. Encadrement avant travaux ...... 197 5.9.2. Suivi des travaux et vérification du respect des prescriptions écologiques ...... 198 5.9.3. Suivi des impacts de la carrière sur les compartiments biologiques étudiés ...... 198 5.10. Estimation du coût de réaménagement ...... 199 5.11. Gestion et utilisation du site après exploitation ...... 199 5.12. Engagement volontaire de GUINTOLI ...... 200 6. EFFET DU PROJET SUR LA SANTE PUBLIQUE ...... 201 6.1. Les sources/les vecteurs/les cibles ...... 202 6.1.1. Les substances ou gênes en présence (Sources) ...... 202 6.1.2. Les vecteurs ...... 203 6.1.3. Les cibles (Populations exposées) ...... 204 6.1.4. Voies de contamination (Scénarii d’exposition) ...... 204 6.1.5. Schéma conceptuel ...... 205 6.2. Identification des dangers ...... 205 6.2.1. Les poussières ...... 205 6.2.2. Le dioxyde de soufre SO2 ...... 209 6.2.3. Les oxydes d’azote NOx ...... 211 6.2.4. Le monoxyde de carbone CO ...... 212 6.2.5. Le dioxyde de carbone CO2 ...... 214 6.2.6. Le méthane CH4 ...... 215 6.2.7. Le protoxyde d’azote N2O...... 216 6.2.8. Le bruit ...... 217 6.3. Relations dose-réponse ...... 219 6.4. Estimation de l’exposition ...... 219 6.4.1. Estimation de l’exposition par inhalation ...... 219 6.4.2. Estimation de l’exposition due au bruit ...... 221 6.5. Caractérisation des risques ...... 221 6.5.1. Inhalation de poussières (scénario 1) ...... 222 6.5.2. Inhalation des gaz de combustion (scénario 2) ...... 223 6.5.3. Exposition au bruit (scénario 3) ...... 223 6.5.4. Conclusion ...... 223 6.6. Discussion et incertitudes ...... 224 7. METHODES ET SOURCES UTILISEES POUR EVALUER LES EFFETS DU PROJET SUR L’ENVIRONNEMENT ...... 225 CONCLUSION ...... 232

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Figures

Figure 1 : Localisation du projet ...... 10 Figure 2 : Contexte géologique ...... 12 Figure 3 : Extrait de la carte hydrogéologique de la Vistrenque ...... 17 Figure 4 : Piézométrie générale ...... 19 Figure 5 : Cartes piézométriques locale en basses eaux et hautes eaux ...... 20 Figure 6 : Contexte topographique ...... 23 Figure 7 : Plan topographique ...... 24 Figure 8 : Contexte hydrologique ...... 26 Figure 9 : Sections hydrauliques des différentes roubines aux alentours du site ...... 28 Figure 10 : Zone inondable ...... 30 Figure 11 : Localisation des captages AEP et puits privés ...... 33 Figure 12 : Localisation des zonages officiels ...... 37 Figure 13 : Cartographie des habitats 2011 ...... 40 Figure 14 : Localisation des enjeux floristiques ...... 45 Figure 15 : Bilan des enjeux ornithologiques ...... 50 Figure 16 : Enjeux faunistiques et synthèse des sensibilités ...... 56 Figure 17 : Données paysagères départementales ...... 59 Figure 18 : Périmètre de l'étude paysagère ...... 62 Figure 19 : Photo aérienne du site et de ses environs ...... 64 Figure 20 : Occupation des sols ...... 65 Figure 21 : Cônes de vision sur le projet ...... 67 Figure 22 : Vues sur le site du projet ...... 68 Figure 23 : Rose des vents ...... 70 Figure 24 : Habitations proches et ERP ...... 73 Figure 25 : Patrimoine culturel ...... 76 Figure 26 : Principaux axes routiers ...... 77 Figure 27 : Zone « Région de Nîmes » surveillée par Air LR ...... 80 Figure 28 : Notions sur les niveaux de bruit ...... 82 Figure 29 : Localisation des stations et résultats des mesures de bruit résiduel ...... 85 Figure 30 : Extrait du PLU ...... 87 Figure 31 : Extrait du DDRM ...... 89 Figure 32 : Extrait du SDC 30 ...... 91 Figure 33 : Carte des contraintes et servitudes ...... 94 Figure 34 : Coupe de principe des aménagements du plan d’eau ...... 99 Figure 35 : Horizontalisation de la nappe en basses et hautes eaux ...... 102 Figure 36 : Piézométrie initiale et finale en basses eaux ...... 103 Figure 37 : Piézométrie initiale et finale en hautes eaux ...... 104 Figure 38 : Sections hydrauliques et implantation des levés réalisés ...... 106 Figure 39 : Phénomènes observés dans les lacs de gravières ...... 108 Figure 40 : Simulation d’une pollution depuis la plate-forme technique ...... 110 Figure 41 : Impact du projet sur les habitats et la flore ...... 118 Figure 42 : Points d'accès au chantier et à la carrière ...... 127 Figure 43 : Modélisation 3D du bruit à venir sans merlon périphérique ...... 133 Figure 44 : Modélisation 3D du bruit à venir avec merlons périphériques ...... 135 Figure 45 : Evolution du projet d’exploitation et de réaménagement de la carrière ...... 144 Figure 46 : Déficits en matériaux de terrassement du chantier CNM ...... 147 Figure 47 : Intérêt du projet de carrière de Manduel sur l’approvisionnement du chantier CNM...... 150 Figure 48 : Moyens d'intervention rapide contre les pollutions aux hydrocarbures ...... 156 Figure 49 : Aménagements hydrauliques à mettre en place ...... 158 Figure 50 : Mesures prises par l’entreprise en faveur des milieux naturels ...... 166 Figure 51 : Plan de circulation interne ...... 170 Figure 52 : Mesures de suivi et de réduction des nuisances liées aux poussières ...... 172 Figure 53 : Plan des mesures réductrices de nuisances ...... 179 Figure 54 : Aménagements de la gare nouvelle ...... 182 Figure 55 : Plan de réaménagement ...... 186 Figure 56 : Vues paysagères en 3D ...... 187 Figure 57 : Vues paysagères en 3D ...... 188 Figure 58 : Schéma conceptuel d'exposition ...... 206

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Annexes

Annexe 1 : Etude hydrogéologique et hydraulique Annexe 2 : Courrier de la DDASS Annexe 3 : Courrier de la DDAF Annexe 4 : ZNIEFF « Plaine de Manduel et de Meynes » Annexe 5 : Etude écologique CERA-Environnement 2010 Annexe 6 : Etude écologique ECO-MED 2011/2012 Annexe 7 : Courrier ErDF - coupe d’arbres Annexe 8 : Courrier DRAC Archéologie Annexe 9 : Courrier du SDAP Annexe 10 : Courrier Conseil Général Annexe 11 : Surveillance de la qualité de l’air : Région de Nîmes - 2007 Annexe 12 : Fiches de mesure de bruit Annexe 13 : Extrait du PLU Annexe 14 : Courriers de GRTgaz et GrDF Annexe 15 : Courriers ErDF et RTE GET Cévennes Annexe 16 : Servitudes radioélectriques Annexe 17 : Servitudes aéronautiques Annexe 18 : Servitudes liés à l’INAO Annexe 19 : Courrier de BRL Annexe 20 : Courrier Télécom Annexe 21 : Données pour l’évaluation de l’émission de polluants atmosphériques Annexe 22 : Présentation du logiciel CadnaA Annexe 23 : Extrait du registre des délibérations du Conseil Municipal de Manduel Annexe 24 : DUP du chantier CNM (16 mai 2005) Annexe 25 : Zonages environnementaux 2005 Annexe 26 : Suivi piézométrique 2007-2011 Annexe 27 : Politique et certifications Guintoli Annexe 28 : Articles de presse évoquant le projet LGV et la future gare de Manduel Annexe 29 : Dossier de présentation du CNM par RFF (2003) Annexe 30 : Etude économique UNICEM sur l’approvisionnement du Gard en granulats Annexe 31 : Eléments d’actualisation du SDC de la région PACA (2002) Annexe 32 : Fiche technique des opérations de curage et Vade-mecum des bonnes pratiques en zones humides Annexe 33 : Protocole de gestion Annexe 34 : Reptiles et environnement routier : Risques et bénéfices

GéoPlusEnvironnement R0805101bis 8 GUINTOLI SAS – Projet de carrière de « l’Etang » et de « Jasse des Cabres » – Manduel (30) Demande d’autorisation d’ouverture de carrière Etude d’impact

1. ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DU SITE ET DE SON ENVIRONNEMENT

1.1. ENVIRONNEMENT NATUREL

1.1.1. Situation et accès

Le Figure 1 montre la localisation du site concerné par la présente demande.

Les données caractérisant le projet et ses alentours, d’un point de vue géographique et des accès, sont les suivantes :

• Le projet se situe sur la commune de Manduel (à une dizaine de kilomètres au Sud-Est de la ville de Nîmes), aux lieux-dits « L’Etang » et « Jasse des Cabres », en limite de la commune de Redessan, et à 2,9 km du bourg de Manduel.

• Les habitations les plus proches du site du projet sont (distance entre le centre de l’habitation et les limites du projet) : ▬ Le hameau Les Oliviers, à environ 300 m au Sud-Ouest, ▬ Le Mas du Mistral, à environ 430 m à l’Est, ▬ Le Mas de Campuget, à environ 520 m au Sud, ▬ L’écurie de l’Etang, à environ 580 m à l’Est, ▬ Le Mas Larrier, à environ 580 m au Nord-Ouest, ▬ Le Mas de Laune, à environ 880 m à l’Ouest.

• Pour accéder au site du projet, il faut emprunter la RD403, puis le chemin d’exploitation longeant le site du projet.

Les parcelles concernées sont les suivantes :

Superficie Superficie Numéro Surface Surface de la plate- Commune Section Lieu-dit cadastrale concernée par la parcelle d’extraction forme technique parcelle demande 3 L’Etang 4 ha 68 a 75 ca 4 ha 68 a 75 ca 00 ha 00 a00 ca 00 ha 00 a00 ca AN 58 L’Etang 20 ha 83 a 68 ca 19 ha 25 a 78 ca 10 ha 62 a 73 ca 00 ha 00 a00 ca Manduel 59 L’Etang 00 ha 19 a 87 ca 00 ha 10 a 82 ca 00 ha 00 a00 ca 00 ha 00 a00 ca AM 134 Jasse des Cabres 11 ha 44 a 47 ca 11 ha 44 a 47 ca 00 ha 00 a00 ca 4 ha 49 a 62 ca Superficies totales 37 ha 16 a 77 ca 35 ha 49 a 82 ca 10 ha 62 a 73 ca 4 ha 49 a 62 ca

Soit une superficie de 35 ha 49 a 82 ca concernée par cette demande d’ouverture de carrière, dont 10 ha 62 a 73 ca seront consacrés à l’extraction, et 4,5 ha servant essentiellement aux divers stockages temporaires de matériaux et à la mise en place d’une installation de traitement mobile.

GéoPlusEnvironnement R0805101bis 9 0 m 250 m 1km

Echelle au 1 / 25 000

Projet de gare nouvelle

RD 403 Chemin d’exploitation pour accéder au site

Périmètre du projet

Périmètre d’extraction

Voie ferrée existante

Future ligne du TGV

Zone réservée pour la LGV dans le PLU

GUINTOLI - Projet de carrière de l’Etang-Jasse des Cabres - Manduel (30) Demande d'autorisation d’ouverture de carrière Etude d’Impact + Figure 1 GéoPlusEnvironnement Localisation géographique au 1/25 000 Sources : IGN & GéoPlusEnvironnement GUINTOLI SAS – Projet de carrière de « l’Etang » et de « Jasse des Cabres » – Manduel (30) Demande d’autorisation d’ouverture de carrière Etude d’impact

1.1.2. Géologie

Dans le cadre d’une demande d’ouverture de carrière, la géologie peut être considérée comme étant un milieu naturel impactable. De ce fait, la sensibilité du sous-sol au niveau du projet reste à déterminer au même titre que tout autre milieu naturel étudié dans de tels dossiers de demande d’ouverture de carrière.

Dans le Mémoire Technique, la géologie du site sera décrite en tant que matière première.

1.1.2.1. Contexte régional

Située aux confins de la plaine côtière du Languedoc et de la basse vallée du Rhône, la région nîmoise comprend 4 domaines bien différenciés : • Au Nord-Ouest, les Garrigues de Nîmes, collines et plateaux constitués de calcaires d’âge crétacé inférieur, déposés en milieu marin. Plissée au Tertiaire, cette région est limitée au Sud par la faille de Nîmes. • Au centre, le plateau des Costières, dont la surface est couverte par des alluvions rhodaniennes du Quaternaire ancien. Ces formations détritiques couronnent une importante série tertiaire. La partie occidentale déprimée des Costières est la plaine de la Vistrenque, largement occupée par l’agglomération nîmoise. • La partie Sud-Est de la région, basse et quadrillée de canaux, appartient au domaine camargais. • Le Nord-Est de la région est beaucoup plus complexe. Le confluent du Rhône et du Gardon y forme la limite Sud-Est des collines d’Avignon, mosaïque d’affleurements crétacés, miocènes, pliocènes et quaternaires.

Dans ce paysage relativement ordonné, les collines de Beaucaire apportent une note d’originalité, avec des lambeaux ruiniformes de molasse burdigalienne perchés sur des pitons à soubassement de calcaire d’âge crétacé inférieur.

1.1.2.2. Contexte local

Le projet est situé sur des formations alluviales anciennes, constituées de graves sableuses et de graves argileuses, avec des passées d’argiles compactes.

Ainsi, des terrains les plus récents aux plus anciens, on retrouve principalement sur l’emprise du projet (Cf. Figure 2) : • Limons lœssiques des Costières (Œ) : La moitié du domaine de la formation détritique des Costières est recouverte par des limons sableux. Leur épaisseur est faible : 0,75 m en moyenne. A partir de 0,50 m, ils sont figurés sur la carte géologique de la Figure 2, par des hachures. Les valeurs supérieures à 1,50 m correspondent à des « poches » ou des « gouttières » de très faible étendue, nombreuses sur les versants des Costières (poches de solifluxion ou de cryoturbation ou paléo-thalwegs). Aucune subdivision stratigraphique nette n’est apparue au cours des levés. S’il est possible de distinguer limons calcaires et limons non calcaires, ces derniers résultent le plus souvent d’une évolution pédologique des premiers. Une telle distinction échappe donc à la cartographie géologique. Les études granulométriques montrent une répartition dimensionnelle des particules semblables à celle d’un lœss. La fraction sableuse est importante, quantitativement équivalente à la fraction argileuse.

GéoPlusEnvironnement R0805101bis 11 0 m 500 m 2km

Echelle au 1 / 50 000

Périmètre du projet

Périmètre d’extration

Voie ferrée existante

Future ligne du TGV

GUINTOLI - Projet de carrière de l’Etang-Jasse des Cabres - Manduel (30) Demande d'autorisation d’ouverture de carrière Etude d’Impact + Figure 2 GéoPlusEnvironnement Contexte géologique Sources : BRGM & GéoPlusEnvironnement GUINTOLI SAS – Projet de carrière de « l’Etang » et de « Jasse des Cabres » – Manduel (30) Demande d’autorisation d’ouverture de carrière Etude d’impact

Minéralogiquement, les limons sont constitués essentiellement de quartz détritique (plus de 60%), de calcaire (20 à 30% de CaCO3 pour les limons non décalcifiés) et de minéraux argileux (kaolinite, montmorillonite, illite en quantités sensiblement équivalentes). Accessoirement, feldspaths (orthose et plagioclase) et muscovite sont décelés à l’analyse diffractométrique. Comme dans la plupart des lœss, le calcaire se présente sous forme de pseudo-mycélium, de fines tubulures (manchons autour des anciennes radicelles), d’agrégats pulvérulents ou de concrétions dures (poupées). En outre, il forme à la base des limons, des accumulations importantes de plusieurs centimètres (croûtes). Celles-ci peuvent être meubles ou consolidées, cimentant les galets des Costières en poudingues. La couleur est sensiblement rousse et, à l’exception des zones déprimées, les limons des Costières ne sont guère hydromorphes. Depuis P. Marcelin (1926), ces limons sont interprétés par la plupart des auteurs comme d’anciens lœss partiellement remaniés par colluvionnement et plus largement affectés par les pédogenèses du Quaternaire récent (décalcification). Aux environs de , les limons des Costières renferment quelques petits cailloux anguleux (1 cm) provenant des calcaires crétacés de la Garrigue. Peut-être est-ce l’indice d’une ancienne continuité des limons des Costières avec les formations du piémont de la Garrigue, avant l’enfoncement tectonique supposé de la Vistrenque.

• Remplissage des dépressions des Costières et de la Vistrenque : Limons gris, calcaires (CF) : En bordure des dépressions, les limons des Costières sont plus épais, en particulier à la suite de processus de colluvionnement, et en passant progressivement à des limons gris, épais, hydromorphes et très calcaires. Au Nord de la Vistrenque, les limons des formations du piémont de la Garrigue se relient de la même manière à des dépôts semblables. La granulométrie de ces limons gris peut être comparée à celle des limons des Costières. Les limons gris sont plus fins et plus argileux. Ils sont très calcaires (50% en moyenne). La calcite s’y trouve sous forme de pseudo-mycélium ou de concrétions (poupées). Les tests de Mollusques, localement très nombreux, peuvent constituer une part importante de la fraction carbonatée. Leur couleur est nettement grise. Leur matière organique est relativement élevée (1,5%). Dans ces dépressions, la nappe aquifère est peu profonde, de sorte que les limons présentent souvent des caractères d’hydromorphie : taches ocre, concrétions ferro-manganiques de quelques millimètres de diamètre, marmorisation dans les parties les plus argileuses. Sous ces limons, d’importantes accumulations calcaires cimentent la formation détritique des Costières sous-jacente. Elles sont bien plus développées que sous les limons des Costières. Le cailloutis est souvent enrichi en calcaire sur une épaisseur de 1 m à 1,50 m. La calcite est concentrée en un ou plusieurs niveaux qui peuvent se subdiviser latéralement. Compacts ou ondulés, ils peuvent présenter un rubanement. Ces niveaux ont quelques centimètres d’épaisseur. L’origine du matériel de ces limons gris est vraisemblablement double, éolienne et colluviale. Leur parenté avec les limons des Costières est nette, bien que ces limons gris soient plus argileux et qu’ils « portent la trace de leur formation en zone marécageuse ». En effet, le caractère « palustre » de cette formation n’a probablement pas été marqué : aucune zone tourbeuse n’a été observée.

• Formations détritiques des Costières (Cailloutis villafranchien), galets, graviers, sables altérés sur plusieurs mètres : « paléosols » : gapan, gress caveran, accumulations argileuses bariolées (Fvb) : Ces formations ont été traitées comme une seule unité cartographique. Quels que soient leur âge, la multiplicité des apports qui les ont constituées et les phénomènes d’altération qu’elles ont subis, elles présentent cependant suffisamment d’homogénéité pour être considérées comme une seule entité du point de vue géologique. Les termes « cailloutis villafranchien » et « paléosols » apparaissent dans le titre en raison de leur fréquent usage dans la littérature. La notion Fv n’a aucune valeur chronologique absolue.

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Individualisées en premier lieu par une forte proportion de galets de grande taille, les formations détritiques des Costières occupent une superficie importante de la zone de Nîmes. Conséquence de leur altération, les « paléosols rouges » marquent fortement le paysage des Costières. L’épaisseur de ces formations est importante : une quinzaine de mètres en moyenne. En Costières, des épaisseurs plus faibles sont connues au Sud-Est de et aux environs de Redessan (environ 8 m), tandis que les cailloutis sont plus épais en Vistrenque (maximum 47 m au sondage n°5.83). D’origine alluviale, ces formations comportent une forte proportion de galets (environ 75%) dans une matrice sableuse et calcaire lorsqu’elles ne sont pas altérées. La stratification, peu nette en général, est de type fluviatile (galets inclinés, lentilles de sable). Les galets sont formés de quartzites, remaniés pour l’essentiel des formations triasiques des bassins du Drac et de la Durance (60 à 80%), de quartz laiteux (10 à 30%), de calcaire provenant des niveaux durs du Mésozoïque rhodanien (5 à 25%) et, en proportion plus faible, de granites, de gneiss, de basaltes du Coiron et de grès permiens. En outre, s’observent épars, des dalles de grès burdigaliens et des galets d’argile. Tous sont fortement arrondis et les plus gros ont une forme caractéristique avec une face inférieure relativement plane et une partie supérieure arrondie. Dans la partie la plus septentrionale des Costières, entre Meynes et , les formations détritiques sont essentiellement constituées de galets de quartz remaniés des formations anciennes des Cévennes. La matrice est formée de sable, limons, argiles et calcaires. Les sables ont un mode et une médiane voisins de 0,2 mm et leur indice d’hétérométrie Pomerol est voisin de 1. Ils peuvent former des lentilles sans galets. Leur granulométrie étant semblable à celle des sables astiens, il convient d’être prudent pour interpréter les sables rencontrés en sondage sous les cailloutis, surtout si les uns et les autres sont de faible épaisseur. Les argiles présentes en faible quantité sont en général constituées d’illite. La matrice contient en moyenne 20% de calcaire. Ce taux a pu être localement augmenté par migration per descensum des carbonates, sous la zone d’altération ; cet apport calcaire a parfois cimenté une partie des alluvions en « poudingues ». Ceux-ci peuvent être examinés sur les coteaux situés au pied de la Tour de Bellegarde. Les « paléosols rouges » : beaucoup d’auteurs désignent ainsi la partie supérieure, rubéfiée, des formations détritiques des Costières. La langue occitane emploi 2 termes très usités dans la littérature pédologique et géologique : le « gapan », compact, couleur rouge « sang de bœuf » et le « gress caveran » plus meuble, de teinte grisâtre ou rosâtre. Dans son ensemble, le gapan est essentiellement composé de galets, plus ou moins profondément rubéfiés (55%) et de graviers (30%). Sa matrice, sablo-limoneuse, comprend en moyenne 25% d’argile (10 à 40%). Le gress caveran est lié, en partie, à un lessivage des argiles de la partie supérieure du cailloutis. Les argiles déplacées forment souvent des « accumulations argileuses bariolées » au-dessous du gress caveran. Les comptages pétrographiques montrent que la proportion des galets de quartzite est plus élevée que dans l’alluvion originelle en raison de la dissolution de galets calcaires et de l’altération de galets de roches éruptives et cristallophylliennes. C’est ainsi que 90% des galets peuvent être en quartzite. Les galets, surtout à proximité de la vallée du Rhône, ont subi une très nette éolisation : « dépolis », « cupules », et même des « facettes » reconnus par de nombreux auteurs. J.P. Schwobthaler et H. Vogt ont compté 40 à 50% de galets fracturés et les attribuent selon A. Cailleux à l’action du gel quaternaire. De même, les sables de la matrice comprennent une forte proportion de grains éolisés : 10 à 50% de grains ronds mats. La fraction argileuse (inférieure à 5 µ) de la matrice est évaluée : ▬ Métahalloysite (plus ou moins bien cristallisée) 20-50% ; ▬ Illite 50% ; ▬ Interstratifiés illite – montmorillonite éventuellement. L’épaisseur des paléosols rouges est importante mais variable : 2 m aux environs de Bellegarde, 5 à 6 m entre Bouillargues et , plus de 7 m à Garons et Caissargues. Ils se présentent soit directement en surface (gress) soit sous une couverture de limons lœssiques.

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Ce manteau lœssique a fourni localement le carbonate des enduits et « croûtes » calcaires qui cimentent en général le cailloutis à une profondeur variable de 0,50 à 1,50 m. dans la frange Nord- Ouest des Costières, le calcaire des « Croûtes » provient de la dissolution des formations crétacées ou de leurs produits de remaniement. Les galets sont souvent redressés en surface et des figures de sols polygonaux ont été observées et décrites aux environs de Meynes. L’interprétation et l’âge précis des formations détritiques des Costières sont l’objet de controverses. Des arguments paléontologiques, morphologiques, tectoniques, paléopédologiques et sédimentologiques ont été évoqués. Si la cartographie géologique n’a pas apporté de solution à ce problème, il est cependant possible de formuler quelques remarques : ▬ Les découvertes du Mastodon arvernensis et d’Elephas meridionalis prouvent au moins l’ancienneté d’une partie des cailloutis des Costières. ▬ Si la réalité d’une tectonique quaternaire semble admise par la plupart des auteurs, les opinions divergent au sujet de son expression et de son âge probablement pour l’essentiel à la fin de l’interglaciaire Günz-Mindel. ▬ La forte épaisseur des cailloutis sous la Vistrenque suggère que cette zone a commencé à s’abaisser au cours de leur accumulation. ▬ La région des Costières est située à proximité de la limite des domaines fluviatiles et du domaine marin au moins lors du dépôt du cailloutis inférieur. Dans ce cas, il est vain d’y rechercher des terrasses comparables à celles de la vallée moyenne du Rhône. ▬ L’évolution pédologique de la surface des Costières a pu être influencée, localement, par des remaniements superficiels ou par d’autres facteurs qui échappent à l’observation actuelle. En conclusion, il semble qu’il manque encore beaucoup d’éléments pour reconstituer logiquement l’histoire et la paléogéographie des formations détritiques des Costières.

• Limite Pliocène – Formations détritiques des Costières : Recoupée en sondage ou observée à l’affleurement, la limite de ces deux ensembles est bien marquée par un changement lithologique : à la sédimentation argilo-sableuse marine du Pliocène succède une sédimentation détritique continentale à galets. Les formations à galets reposent, soit directement sur les argiles plaisanciennes (château de Campagne), soit sur les marnes du Plaisancien supérieur (Bellegarde), soit encore sur les sables astiens (Clausonne). Aussi, entre les dépôts des sables astiens et des formations détritiques des Costières, une courte phase d’érosion a pu intervenir. Sous les formations à galets, quand celles-ci sont entièrement rubéfiées, le Pliocène est en général altéré sur 1 à 2 m : oxydation des argiles donnant des teintes jaune-ocre et accumulation d’argile et de calcaire au sommet des marnes et des sables. L’argile forme une couche irrégulière brun clair à verdâtre avec taches de calcaires farineux. Localement, des lentilles d’argile peuvent être intercalées en disposition stratigraphique entre les deux formations. La limite entre les deux formations n’est pas plane. Des sondages voisins peuvent atteindre le Pliocène à des profondeurs différentes de plusieurs mètres. Ces irrégularités sont vraisemblablement dues aux ravinements liés au régime turbulent responsable de la mise en place des formations détritiques à galets. Enfin, l’altitude du contact varie selon la structure. Le toit du Pliocène est à 80 m au Sud de Garons et à 50 m près de Redessan. Il s’abaisse en Vistrenque jusqu’à des cotes négatives en aval de Caissargues. Il s’enfonce plus profondément encore, au Sud de Bellegarde, sous la Camargue. Ces variations sont liées aux déformations quaternaires qui ont affectées la région. Il n’y a pas d’argument décisif pour affirmer que la limite entre « Pliocène » et « formations détritiques » correspond à une coupe stratigraphique. Toutefois, en dehors des considérations relatives à la limite du Pliocène-Villafranchien, on peut considérer à l’échelle locale que l’essentiel des formations détritiques est quaternaire.

En conclusion, le site du projet s’inscrit dans un contexte de terrains superficiels peu perméables (limons), recouvrant un gisement globalement perméable (graves), reposant sur une puissante couche d’argile imperméable ou sur des sables astiens perméables. Le sous-sol est donc sensible à une éventuelle pollution provenant de la surface.

La sensibilité du sous-sol est moyenne à forte.

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1.1.3. Hydrogéologie

1.1.3.1. Contexte régional

Les ressources des aquifères sont en général conditionnées par les facteurs principaux suivants : • la pluie efficace (quantité d'eau de pluie qui ruisselle et s'infiltre dans le sol), • les conditions d'alimentation aux limites de l'aquifère (relations avec les rivières, avec d'autres aquifères), • la porosité et la perméabilité, • la fracturation et l’altération karstique des couches calcaires, • et l'évolution géomorphologique des aires d'affleurement.

Sur la région du Gard, plusieurs masses d’eau souterraine sont présentes et plus ou moins exploitées. On trouve du Nord vers le Sud : • Les alluvions du moyen Gardon : Cet aquifère dépend des eaux de surface et ses prélèvements tendent à diminuer. Son exploitation a un impact sur l’étiage du Gardon ; il est très sensible à la sécheresse et à la pollution aux nitrates et pesticides. • Le bassin oligocène et Molasses miocènes du bassin d’Uzès - pied du bois de Lens : L’aquifère oligocène est peu exploité, et de très faible puissance. Il est sensible à la sécheresse. • Les calcaires urgoniens des garrigues du Gardon : Ils affleurent au Nord-Ouest et Nord- Est. Cette masse d’eau est exploitée pour l’alimentation en eau potable (AEP). C’est une ressource importante (20 Mm3), sensible avec un risque d’impact négatif sur l’étiage du Gardon. • Les calcaires du Crétacé supérieur des garrigues nîmoises : C’est une masse d’eau peu exploitée et de faible puissance. Il y a très peu de prélèvements collectifs, mais de nombreux forages individuels. • Les alluvions anciennes de la Vistrenque : Cet aquifère est très important, son réservoir est estimé entre 50 et 100 Mm3 avec un renouvellement annuel de 0 à 40 Mm3. Il est très exploité aujourd’hui. En 2001, les prélèvements ont été évalués à 11,5 Mm3 pour l’AEP, 2 Mm3 pour l’irrigation et 2 Mm3 pour l’industrie. Il reste donc encore un peu de disponibilité, mais sa qualité est altérée par la pollution diffuse aux nitrates et pesticides. Il possède une forte dureté à l’aval. Depuis 1994, la nappe est classée en zone vulnérable aux nitrates d’origine agricole. • Les formations tertiaires des Costières : Cet aquifère est relativement peu exploité. A priori, il est peu important, mais son potentiel est à vérifier dans la partie Sud. Sa ressource est limitée pour l’AEP des mas isolés. Il existe des problèmes de qualité aux nitrates et sans doute aux pesticides. • La nappe alluviale du Rhône : Cet aquifère a une capacité très importante. Il est exploité pour l’industrie et l’AEP.

1.1.3.2. Contexte local

Une étude hydrogéologique a été débutée par le bureau d’études SAFEGE en mars 2009 (Cf. Annexe 1), dont nous allons reprendre, ci-dessous, les éléments principaux.

La carte de la Vistrenque de 1975 indique que les cailloutis villafranchiens appartiennent au domaine des Costières (= formation tertiaire des Costières) (Cf. Figure 3) et non à l’aquifère de la Vistrenque.

GéoPlusEnvironnement R0805101bis 16 Sens global d’écoulement de la nappe

Périmètre du projet

0 m 500 m 2km

Echelle au 1 / 50 000

GUINTOLI - Projet de carrière de l’Etang-Jasse des Cabres - Manduel (30) Demande d'autorisation d’ouverture de carrière Etude d’Impact + Figure 3 GéoPlusEnvironnement Extrait de la carte hydrogéologique de la Vistrenque Source : SAFEGE & Bayer et , 1975 GUINTOLI SAS – Projet de carrière de « l’Etang » et de « Jasse des Cabres » – Manduel (30) Demande d’autorisation d’ouverture de carrière Etude d’impact

L’aquifère de la Vistrenque est un vaste système de nature poreuse se développant dans l’ensemble des formations alluviales villafranchiennes de la plaine du Vistre. La limite du bassin versant du Vistre est pratiquement parallèle à la limite Ouest du projet et au canal des Costières (Cf. Figure 4).

Depuis 2008, une remontée de nappe s’est observée et une zone humide est apparue sur la partie Nord du projet. Son caractère humide est assuré par la nappe sous-jacente et grâce à un fil d’eau élevé de la roubine qui assure un drainage réduite des terrains dans cette zone.

La nappe des Costières présente un sens d’écoulement en direction du Sud-Est. Celui-ci est différent de celui de la nappe de la Vistrenque qui possède un écoulement du Sud-Est au Nord- Ouest.

L’alimentation de la nappe des Costières se fait principalement grâce aux apports provenant : • Des précipitations sur la zone d’impluvium non recouverte par les limons ; • Des apports liés au canal des Costières. Ce canal alimenté à partir du Rhône sert à l’irrigation d’une grande partie de la plaine. Les apports qui en résultent proviennent donc de l’irrigation, mais aussi des fuites éventuelles le long des canaux.

En conclusion, le site du projet se trouve au droit de l’aquifère des Costières, dont les eaux s’écoulent vers le Sud-Est.

1.1.3.3. Relevés et schémas piézométriques

Afin de localiser la nappe et son sens d’écoulement général à hauteur du site, des relevés piézométriques (d’août 2007 à octobre 2011) ont été effectués à partir des 4 piézomètres répartis sur l’ensemble du site retenu, et posés par GUINTOLI en 2007 (Cf. Figure 4).

Ainsi, on obtient les valeurs de la piézométrie locale suivantes :

P1 P2 P3 P4 Hautes eaux 56,21 57,54 58,05 56,14 (février 2009) Moyennes 55,63 56,32 56,44 55,61 Basses eaux 55,15 55,52 55,76 55,09 (septembre 2007) Cotes en m NGF

Les piézomètres P1 à P4 captent les eaux de la nappe villafranchienne (formation tertiaire des Costières). Les limons et les niveaux argileux en tête des alluvions villafranchiennes confèrent à la nappe un caractère semi-captif à captif.

Selon SAFEGE, les chroniques piézométriques montrent (Cf. Figure 5) : • Que les 4 piézomètres réagissent sensiblement de la même façon aux épisodes pluvieux ; • Une variation interannuelle de l’ordre de 2 m sur P2 et P3, et une variation de 1 m sur P1 et P4 ; • La cote des piézomètres P2 et P3 en bordure des talus est toujours plus élevée que celles de P1 et P4, indiquant une alimentation par le canal des Costières. Cette alimentation induit un gradient hydraulique faible de 0,34% entre 2007 et 2011.

Cette approche hydrogéologique (SAFEGE) a permis d’identifier une nappe : • S’écoulant vers le Sud-Est avec un gradient hydraulique de 0,34%, • Ayant une alimentation par le canal des Costières, • Ayant une possibilité de pollution par l’agriculture.

GéoPlusEnvironnement R0805101bis 18

+

GéoPlusEnvironnement

GUINTOLI - Projet de carrière de l’Etang-Jasse des Cabres - Manduel (30)

Piézomètrie générale - mars 2008 (hautes eaux)

Demande d'autorisation d’ouverture de carrière

Etude d’Impact Source: SAFEGE

stières

Co e d s Nappe Villafranchienne al Ecoulement vers le Sud-Est an C

Nappe de la Vistrenque

Ecoulement vers le Nord-Ouest Figure 4

0 m 250 m 1km

Echelle au 1 / 25 000 + GéoPlusEnvironnement GUINTOLI(30) Manduel - Cabres des l’Etang-Jasse de carrière de Projet - Cartes piézométriques locales des basses eaux et hautes eaux hautes et eaux basses des locales piézométriques Cartes Demande d'autorisation d’ouverture de carrière carrière de d’ouverture d'autorisation Demande Etude d’Impact Etude Source : SAFEGE : Source

Figure 5 Figure 0 m 125 m 500 m

Echelle au 1 / 12 500 GUINTOLI SAS – Projet de carrière de « l’Etang » et de « Jasse des Cabres » – Manduel (30) Demande d’autorisation d’ouverture de carrière Etude d’impact

1.1.3.4. Qualité des eaux souterraines

Un prélèvement a été réalisé, par SAFEGE, sur le piézomètre P1 par pompage en juin 2009.

On note les résultats suivants :

Limites de qualité P1 (Arrêté du 11/01/07) pH 7,65 6,5-9,0 Conductivité 544 µS/cm 200 à 1 100 Température 15,2°C Rédox 5,1 mV Matière en suspension < 2,0 mg/L Nitrates 13,8 mg/L NO3 50 Nitrites < 0,04 mg/L NO2 0,1 Ammonium < 0,05 mg/L NH4 0,1 Azote Kjeldhal < 1 mg/L N Orthophosphate < 0,1 mg/L PO4 Phosphore 0,019 mg/L P DBO5 < 3 mg/L O2 DCO < 10 mg/L O2 Hydrocarbures totaux < 0,03 mg/L 1

On note une conductivité relativement faible, la faible teneur en nitrates, l’absence de nitrites, d’ammonium et la quasi-absence de matières phosphatées.

Les autres données de qualité à disposition concernent les eaux du captage AEP (nappe de la Vistrenque) de la commune de Manduel. On note les éléments suivants : • L’ensemble des paramètres recherchés respecte les exigences de limites et références de qualité des eaux brutes et des eaux destinées à la consommation humaine ; • Une bonne qualité chimique avec une bonne minéralisation ; • L’eau a un faciès bicarbonaté calcique magnésien ; • L’absence de paramètres microbiologiques au-dessus de la norme ; l’analyse du 22 octobre 2008 montre la présence de bactéries à mettre en relation avec l’épisode pluvieux ayant pu favoriser la pénétration d’eaux parasites ; • La conformité à la norme pour les paramètres azotés, sauf en 2008 ; • L’absence de radioactivité ; • La présence de pesticides, toutefois en dessous de la norme, marquant la pression agricole.

La sensibilité hydrogéologique est forte, car l’eau souterraine semble de bonne qualité.

1.1.4. Pédologie

Dans les limons lœssiques, se sont développés des sols bruns, plus ou moins lessivés, selon l’âge du dépôt. Ils présentent souvent des accumulations calcaires diffuses ou en forme d’encroûtement (taparas), principalement localisées au niveau des discontinuités granulométriques, soit au contact des limons et des cailloutis sous-jacents, soit à la base des horizons lessivés des sols fossiles établis dans la partie supérieure de ces cailloutis.

En conclusion, ces sols possèdent un potentiel agronomique intéressant et sont exploités.

La sensibilité du sol est moyenne.

GéoPlusEnvironnement R0805101bis 21 GUINTOLI SAS – Projet de carrière de « l’Etang » et de « Jasse des Cabres » – Manduel (30) Demande d’autorisation d’ouverture de carrière Etude d’impact

1.1.5. Géomorphologie et topographie

La commune de Manduel est située à la charnière de la plaine alluviale du Vistre et du plateau des Costières. Son relief est peu marqué : le point le plus haut (77 m NGF) est situé au Sud près du Mas du Rozier, le point le plus bas (50 m NGF) au Mas du Moulin, en bordure du Buffalon.

À l’Est, la dépression fermée du Mas de Campuget correspond à un ancien étang asséché.

Le site étudié se trouve : • en Bordure Nord du territoire de la commune de Manduel ; • au lieu-dit « l’Etang » et « Jasse des Cabres » ; • à l’Est du Canal des Costières.

D’un point de vue topographique, les alentours du projet présentent les caractéristiques suivantes : • Les cours d'eau du secteur présentent les cotes suivantes : ▬ de 65 m NGF (à Bezouce) à 34 m NGF (confluence avec le Vistre) pour le Buffalon, situé au Nord-Ouest du projet, ▬ de 56 m NGF (source) à 28 m NGF (confluence avec le Rieu) pour la Roubine du Campuget, située en bordure Est du site, ▬ de 67 m NGF (à Garons) à 63 m NGF (à Jonquières-St-Vincent) pour le Canal des Costières, situé en bordure Ouest du site, • Les points culminants du secteur sont : ▬ La colline de « Jasse de Massy », qui culmine à 69 m NGF, au Sud-Ouest du site, ▬ La colline des « Caveaux », qui culmine à 78 m NGF, au Sud-Ouest du site, ▬ La colline de « Caves de Renard », qui culmine à 66 m NGF, au Nord du site.

1.1.5.1. Le périmètre du projet

Le site est localisé dans la plaine des Costières. Cette plaine est inclinée vers le Nord-Ouest en direction du bourg de Manduel et vers le Sud-Est en direction de Bellegarde.

La zone d’étude est délimitée par deux lignes de crêtes artificielles (Cf. Figure 6) : • Au Nord-Ouest, le canal des Costières, « perché » à une cote supérieure à 62 m NGF. Ce canal est non débordant. Il intercepte les écoulements superficiels issus des terrains à l’Ouest de la zone du projet et les évacue en dehors du site. • Au Nord-Est, le remblai de la voie ferrée, à une cote supérieure à 60 m NGF. Ce remblai fait obstacle aux écoulements venus du Nord, qui sont dirigés vers le Sud-Est, à l’extérieur du site du projet. Le point bas du franchissement sous le remblai est situé à l’extrémité Sud-Est de la zone, à l’Est immédiat du Mas de l’Etang.

La zone d’emprise de la future carrière est comprise entre les cotes 62 m NGF à l’Ouest et 55 m NGF au Nord-Est (Cf. Figure 7). Le point le plus bas se situe au passage sous la voie ferrée, à proximité du Mas de l’Etang, à une cote voisine de 55 m NGF. La pente moyenne est orientée vers le Sud-Est : dans l’emprise du projet elle est de l’ordre de 1% en contrebas du canal des Costières, et devient nulle dans la partie Est.

Une petite butte, d’altitude supérieure à 57,5 m NGF est présente au Sud du Mas de l’Etang, au lieu-dit la Lône.

Le projet présente un relief faiblement penté vers l’Est, allant de 62 m NGF à l’Ouest à 55 m NGF à l’Est.

GéoPlusEnvironnement R0805101bis 22 + GéoPlusEnvironnement GUINTOLI - Projet de carrière l’Etang-Jasse des Cabres Manduel (30) Demande d'autorisation d’ouverture de carrière Contexte topographique Sources : IGN & SAFEGE Etude d’Impact

Périmètre du projet

Périmètre d’extraction

Cours d’eau/fossé/roubine Pérenne

A sec/intermittent

Pente du TN

0 m 150 m 600 m Figure 6 Echelle au 1 / 15 000 200 m Echelle a u1/5000 50 m Périmètre du projet 0m

GUINTOLI - Projet de carrière de l’Etang-Jasse des Cabres - Manduel (30) Demande d 'autorisation d ’ouverture de carrière Etude d’Impact + Figure 7 GéoPlusEnvironnement Plan topographique Source : GUINTOLI GUINTOLI SAS – Projet de carrière de « l’Etang » et de « Jasse des Cabres » – Manduel (30) Demande d’autorisation d’ouverture de carrière Etude d’impact

1.1.6. Hydrologie

1.1.6.1. Bassin versant

Le site appartient au bassin hydrographique Rhône Méditerranée Corse.

Plus précisément, il se trouve dans le bassin versant du Rhône, et dans le sous-bassin versant de la Roubine1 de Campuget. Celle-ci se trouve en limite Est du site du projet.

Le réseau hydrographique du secteur est constitué par (Cf. Figure 8) : • La Roubine de Campuget, longeant le site du côté Est ; • Le Canal des Costières, passant à 60 m à l’Ouest des limites du site ; • Le Buffalon, affluent du Vistre, passant à 3,5 km au Nord-Ouest du site ; • Le Tavernolle, rejoignant le Buffalon, à 3,5 km au Nord-Ouest du site ; • Le Grand Valat, rejoignant la Roubine de Campuget à 3,7 km au Nord-Est du site ; • Le Rieu, passant à 5,3 km au Sud du site ; • La Canal du Rhône à Sète, confluent avec le Rhône, passant à 6 km au Sud-Est du site ; • Le Vistre, passant à 6,5 km à l’Ouest du site ; • Le Rhône passant à 11 km à l’Est du site ; • Les différents canaux du secteur pour l’agriculture.

La topographie du site montre que le bassin versant drainé par l’emprise du projet est limité au Nord-Est par le remblai de la voie ferrée et au Nord-Ouest par le canal des Costières.

Les écoulements superficiels se dirigent ensuite vers les roubines et le point de franchissement sous la voie ferrée, à l’Est du Mas de l’Etang. L’accumulation d’eau à cet endroit témoigne de la faible capacité de l’exutoire, qui ne permet d’évacuer les eaux vers l’Est qu’au-delà d’une certaine cote, atteinte en période de très hautes eaux.

1.1.6.2. Débits des cours d’eaux

De façon générale, les écoulements se font difficilement. L’ensemble du secteur correspond en effet à d’anciens marais et étangs assainis par un réseau de roubines de pentes très faibles, voire nulles.

L’ensemble des eaux de ruissellement sur le site du projet est collecté par un réseau de roubines qui se dirige vers le Nord-Est (Cf. Figure 8), et rejoint un fossé dont l’exutoire semble être le marais de la Palud, à l’Est de Jonquières-St-Vincent. Ce marais n’a pas d’exutoire direct avec le Rhône. Le drainage des eaux se fait, à priori, par infiltration vers la nappe alluviale.

Au Sud du secteur, les écoulements se dirigent via une roubine d’assainissement vers le ruisseau du Rieu, qui rejoint les marais et étangs au Sud de Bellegarde. Le secteur d’étude est en dehors de ce bassin versant.

En raison de l’absence d’écoulement dans les roubines, il n’a pas été possible de mesurer des vitesses au vélocimètre. Nous en déduisons qu’au moment de la prospection (juin 2009), le débit dans les roubines était nul.

Une étude hydrologique a été effectuée dans le cadre du dossier d’autorisation loi sur l’eau du projet LGV porté par OC’Via. Cette étude est consultable en dans le Tome 6.

1 Une roubine est un fossé en terme local ; il peut s’agir d’un fossé de drainage, de petit canal, d’un petit cours d’eau transformé, de talweg en eau, de canal d’irrigation.

GéoPlusEnvironnement R0805101bis 25 0 m 500 m 2km

Echelle au 1 / 50 000

Canal Camp 1

Camp 2

Périmètre du projet

Périmètre d’extraction

Voie ferrée existante

Future ligne du TGV Cours d’eau/fossé/roubine Pérenne

A sec/intermittent

Sens d’écoulement Rieu Point haut

Point de prélèvement

GUINTOLI - Projet de carrière de l’Etang-Jasse des Cabres - Manduel (30) Demande d'autorisation d’ouverture de carrière Etude d’Impact + Figure 8 GéoPlusEnvironnement Contexte hydrologique Sources : IGN & SAFEGE GUINTOLI SAS – Projet de carrière de « l’Etang » et de « Jasse des Cabres » – Manduel (30) Demande d’autorisation d’ouverture de carrière Etude d’impact

1.1.6.3. Qualité des eaux

Malgré l’absence d’écoulement compatible avec une mesure de débit, quatre prélèvements ont été réalisés par SAFEGE (Cf. Annexe 1 et Figure 8) : • La roubine du Rieu (en amont de Bellegarde à la confluence avec la roubine de Campuget) ; • Le canal des Costières au droit du projet ; • La roubine de Campuget au droit du projet, nommé « camp 1 » ; • La roubine de Campuget à 75 m avant la route, nommé « camp 2 ».

Les résultats sont présentés dans le tableau suivant :

Rieu Canal Camp 1 Camp 2 pH 8,25 8,35 7,65 7,50 Conductivité (µS/cm) 654 406 656 747 Température (°C) 17,5 24 17,4 18,9 Rédox (mV) 33,0 18,8 -5,7 -19,5 Matière en suspension (mg/L) 2,0 52 < 2,0 7,2 Nitrates (mg/L NO3) 27,9 3,75 8,93 0,17 Nitrites (mg/L NO2) < 0,04 < 0,04 0,39 0,17 Ammonium (mg/L NH4) < 0,05 0,05 0,15 0,52 Azote Kjeldhal (mg/L N) < 1 1,1 < 1 < 1 Orthophosphate (mg/L PO4) 0,31 < 0,1 - 0,16 Phosphore (mg/L P) 0,142 0,048 - 0,107 DBO5 (mg/L O2) < 3 < 3 < 3 < 3 DCO (mg/L O2) < 10 12 < 10 < 10 Hydrocarbures totaux (mg/L) < 0,03 < 0,03 < 0,03 < 0,03

L’eau du canal est marquée par une faible conductivité, une teneur faible en nitrates, une absence de matières azotées et phosphatées.

Les eaux de surface des roubines ont une conductivité plus élevée. Elles sont également marquées par la présence de nitrites, d’ammonium et d’azote Kjeldhal marqueurs d’un milieu réducteur lié à la stagnation de l’eau dans les roubines.

Le Rieu est moins réducteur et ses eaux sont marquées par une plus grande teneur en nitrates au détriment de nitrites et d’ammonium.

Toutes les eaux sont faibles en DBO5 et DCO et ne présentent pas de pollution aux hydrocarbures.

La sensibilité des eaux superficielles est moyenne à forte.

1.1.6.4. Roubines d’assainissement et sens des écoulements

Le réseau de roubines permet d’assainir et de mettre en culture l’ensemble des zones. Les roubines présentent des sections hydrauliques différentes. Le réseau semble organisé comme suit (Cf. Figure 9) : une roubine BE draine les roubines secondaires DC, CB, BA et HJ jusqu’à l’exutoire de la zone (point E) situé sous la voie ferrée.

GéoPlusEnvironnement R0805101bis 27 +

GéoPlusEnvironnement

GUINTOLI - Projet de carrière l’Etang-Jasse des Cabres Manduel (30)

Sections hydrauliques des différentes roubines aux alentours du site

Demande d'autorisation d’ouverture de carrière A

B

Sources : IGN & SAFEGE

Etude d’Impact E C J

0 m 250 m 1km H

Echelle au 1 / 25 000 D

Périmètre du projet

2 m2 < section hydraulique < 4 m 2

Figure 9 4 m2 < section hydraulique < 6 m 2

6 m2 < section hydraulique < 8 m 2 GUINTOLI SAS – Projet de carrière de « l’Etang » et de « Jasse des Cabres » – Manduel (30) Demande d’autorisation d’ouverture de carrière Etude d’impact

Les visites sur le site et le levé des profils ont permis de décrire le fonctionnement de ce réseau : • Les roubines présentent des pentes très faibles, voire nulles. En période de basses eaux, l’écoulement y est inexistant. L’eau stagnante remplit les roubines principales à plus de la moitié de leur capacité. • Ces observations ont été confirmées par les levers topographiques qui montrent qu’en période de basses eaux, la pente de la ligne d’eau de la roubine principale BE est contraire à la pente du fond. Les niveaux d’eau dans la roubine sont donc imposés par un équilibre avec le niveau de la nappe, et non pas par des écoulements superficiels. • En régime « normal », les eaux ne sont pas évacuées vers le réseau superficiel exutoire à l’Est de la zone, mais stagnent, s’évaporent et s’infiltrent. Un pompage en partie basse des roubines permet de maintenir leur niveau. Il semble que l’exutoire sous la voie ferrée ne soit fonctionnel qu’en période de hautes eaux. • Le niveau de l’eau mesuré dans les roubines en juillet 2009 était très proche du niveau de la nappe mesuré au piézomètre P1, ce qui confirme l’hypothèse d’un équilibre des niveaux d’eau entre roubines et nappe.

1.1.6.5. Inondabilité

Au Dossier Départemental des Risques Majeurs (2004), Manduel est classée parmi les communes soumises à un risque d’inondation moyen pour une crue pluviale du Buffalon et des ses affluents.

Selon la cartographie du PLU de Manduel (Cf. Figure 10), les parcelles du projet ne sont pas soumises au risque inondation par une crue pluviale.

Par contre, la zone du projet est sensible aux inondations par remontée de nappe (Cf. Figure 10). Une large partie Est du site présente une nappe sub-affleurante et la zone centrale du site est une zone à sensibilité très forte.

SAFEGE a réalisée une enquête de terrain en juin 2009 qui a permis de recenser sur le secteur d’étude deux zones ayant subi des inondations ponctuelles, en particulier lors de la crue de décembre 2003 : • Parcelles agricoles en friche, situées en pied de remblai de la voie ferrée et délimitées par deux roubines d’assainissement. La cote des plus hautes eaux semble comprise entre 56 et 57 m NGF ; • Habitation isolée, construite à une cote inférieure à 57 m NGF, au Sud du Mas de l’Etang.

Du fait du caractère affleurant de la nappe en période de hautes eaux, et de la faible superficie de l’impluvium drainé, il semble que ces débordements soient essentiellement dus à des remontées souterraines, les apports superficiels étant limités. L’absence de pente et la capacité réduite de l’exutoire impliquent des durées de submersions importantes.

Notons que les bâtiments du Mas de l’Etang sont situés à une cote de 59 m NGF, qui semblent les mettre à l’abri des plus hautes eaux, ce qui coïncide avec les témoignages recueillis.

Le site du projet se trouve en zone inondable par remontée de nappe.

La sensibilité vis-à-vis des zones inondables est forte.

GéoPlusEnvironnement R0805101bis 29 Périmètre du projet

Nappe sub-affleurante

Sensibilité très forte

Sensibilité forte

Sensibilité moyenne 0 m 250 m 1km Sensibilité faible Echelle au 1 / 25 000 Sensibilité très faible

+

GéoPlusEnvironnement

GUINTOLI(30) Manduel - Cabres des l’Etang-Jasse de carrière de Projet -

Demande d'autorisation d’ouverture de carrière carrière de d’ouverture d'autorisation Demande

Zone inondable Zone

Source : PLU Manduel PLU : Source

Etude d’Impact Etude

Zone inondable : Périmètre du projet Crue de 10 ans Voie ferrée existante Figure 10 Figure Crue de 40 ans Future ligne du TGV Crue de 100 ans 0 m 250 m 1km Cours d’eau “Le Buffalon” Zone de rétention Echelle au 1 / 25 000 GUINTOLI SAS – Projet de carrière de « l’Etang » et de « Jasse des Cabres » – Manduel (30) Demande d’autorisation d’ouverture de carrière Etude d’impact

1.1.7. Gestion de la ressource en eau

1.1.7.1. SDAGE Rhône Méditerranée

Le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) à été institué par l’ex Loi sur l’Eau du 3 janvier 1992 (Code de l’Environnement Art. L. 210 - Art. L. 216). Il a pour objet de : • délimiter les sous-bassins correspondant à une unité hydrographique ; • fixer les orientations fondamentales d’une gestion équilibrée de la ressource en eau sur le bassin Rhône-Méditerranée ; • définir des objectifs de quantité et de qualité des eaux, ainsi que les aménagements à réaliser pour les atteindre. ⇒ C’est un document public avec lequel doivent être compatibles les programmes et décisions administratives. Il doit être pris en compte par les autres décisions administratives.

Les huit orientations fondamentales du SDAGE Rhône-Méditerranée 2010-2015 sont les suivantes : • Prévention : Privilégier la prévention et les interventions à la source pour plus d’efficacité. • Non dégradation : Concrétiser la mise en œuvre du principe de non dégradation des milieux aquatiques. • Vision sociale et économique : Intégrer les dimensions sociales et économiques dans la mise en œuvre des objectifs environnementaux. • Gestion locale et aménagement du territoire : Organiser la synergie des acteurs pour la mise en œuvre de véritables projets territoriaux de développement durable. • Pollutions : Lutter contre les pollutions, en mettant la priorité sur les pollutions toxiques et la protection de la santé. • Milieux fonctionnels : Préserver et développer les fonctionnalités naturelles des bassins et des milieux aquatiques. • Partage de la ressource : Atteindre et pérenniser l’équilibre quantitatif en améliorant le partage de la ressource en eau et en anticipant l’avenir. • Gestion des inondations : Gérer les risques d’inondation en tenant compte du fonctionnement naturel des cours d’eau.

1.1.7.2. SDAGE et extractions de granulats

Deux dispositions du document présentant les orientations fondamentales évoquent les carrières : • Disposition 6A-01 « Préserver et/ou restaurer l’espace de bon fonctionnement des milieux aquatiques » dans laquelle le SDAGE recommande que « la police des carrières s’assure que les études d’impact et documents d’incidence prévus dans le cadre de la procédure carrières identifient et caractérisent les espaces de bon fonctionnement des milieux aquatiques, étudient différentes variantes ayant un impact moindre sur ces espaces et proposent des mesures de réduction d’impact et des mesures compensatoires nécessaires à leur préservation ;

• Disposition 6A-10 « Assurer la compatibilité des pratiques d’entretien des milieux aquatiques et d’extraction en lit majeur avec les objectifs environnementaux ». Cette disposition renvoie à la loi n°93-3 du 4 janvier 1993 et rappelle que les Schémas Départementaux des Carrières doivent être compatibles avec le SDAGE. Autrement dit, il s’agit que les procédures d’autorisation et de renouvellement d’autorisation vérifient que l’extraction n’affectera pas le bon état des masses d’eau de surface (état écologique et chimique) et des masses d’eau souterraine (état quantitatif et chimique).

GéoPlusEnvironnement R0805101bis 31 GUINTOLI SAS – Projet de carrière de « l’Etang » et de « Jasse des Cabres » – Manduel (30) Demande d’autorisation d’ouverture de carrière Etude d’impact

En conclusion, le SDAGE n’est pas opposé à ce projet d’ouverture de carrière, mais y apporte certaines prescriptions.

1.1.7.3. SAGE et Contrat de Rivière

La commune de Manduel se trouve à l’intérieur du projet de Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) du Vistre, nappe de la Vistrenque et des Costières, aujourd’hui en cours d’élaboration.

Il n’existe pas de contrat de Rivière du Vistre, ni du Rieu.

L’élaboration en cours d’un SAGE et l’absence de Contrat de Rivière fait qu’il n’y a actuellement pas de contrainte spécifique. La sensibilité « administrative » est nulle.

1.1.7.4. Usages de l’eau

1.1.7.4.1. Alimentation en eau potable (AEP)

Rappelons que le projet de carrière se trouve au droit de l’aquifère des Costières.

Les différents captages AEP à proximité du projet sont les suivants (Cf. Figure 11 et Annexe 2) : • Captages AEP dans l’aquifère de la Vistrenque : ▬ L’ancien puits de Manduel (captage des Canabières) qui se trouve à environ 2,4 km à l’Ouest du projet, dans l’aquifère de la Vistrenque et qui n’est plus utilisé qu’occasionnellement. ▬ Le puits des Vieilles Fontaines qui se trouve sur la commune de Manduel, à environ 2,3 km, à l’Ouest du projet. Il est profond de 19 m et exploite l’aquifère de la Vistrenque. • Captages AEP dans la nappe des Costières : ▬ Le captage des Féreignes situé à 6,8 km au Nord-Est du projet sur la commune de Jonquières-St-Vincent, et qui capte la nappe des Costières. Ce captage se trouve en position latérale et non en aval du projet. ▬ La source de la Sauzette, à environ 8,5 km au Sud du projet, sur la commune de Bellegarde. Elle exploite la nappe des Costières et se trouve en position latérale au projet. • Puits privés : ▬ Le forage des Oliviers qui se trouve à environ 300 m au Sud-Ouest du projet, profond de 19 m. Il permet d’alimenter les 5 maisons du lieu-dit Les Oliviers. Cet ouvrage est à usage domestique (eau potable, arrosage). Il se trouve en position latérale au projet et exploite l’aquifère des Costières. ▬ Un ancien forage d’irrigation en limite Est du projet. Ce forage n’est plus utilisé. ▬ Les 2 forages du Mas de Campuget qui se trouvent à environ 530 m au Sud du projet. Un forage est à usage agroalimentaire servant à la cave viticole, l’autre à usage domestique. Ces forages se trouvent en position latérale au projet et captent l’aquifère des Costières. ▬ Le forage du Mas de l’Etang situé à 580 m environ à l’Est et utilisé pour l’alimentation domestique et l’arrosage. Ce forage se situe en aval du site et exploite l’aquifère des Costières.

⇒ Le site du projet ne se trouve à l’intérieur d’aucun périmètre de protection de captage d’eau potable.

GéoPlusEnvironnement R0805101bis 32 Puits des Féreignes

Ancien puits de Manduel

Vieilles Fontaines

Sens global d’écoulement de la nappe des Costières

Sens global d’écoulement Puits non utilisé de la nappe de la Vistrenque Périmètre du projet

Voie ferrée existante

Future ligne du TGV

Captage AEP public

Puits privé (eau domestique et arrosage)

Périmètre de protection rapprochée 0 m 250 m 1km Périmètre de protection éloignée

Echelle au 1 / 25 000

GUINTOLI - Projet de carrière de l’Etang-Jasse des Cabres - Manduel (30) Demande d'autorisation d’ouverture de carrière Source de Sauzette Etude d’Impact + Figure 11 GéoPlusEnvironnement Localisation des captages AEP et des puits privés Sources : DDASS & SAFEGE GUINTOLI SAS – Projet de carrière de « l’Etang » et de « Jasse des Cabres » – Manduel (30) Demande d’autorisation d’ouverture de carrière Etude d’impact

L’alimentation en eau de la commune de Manduel se fait par les 2 puits présents sur la commune (captage des Canabières occasionnellement et captage des Vieilles Fontaines) et par le Bas Rhône Languedoc (BRL) via la station de Bouillargues qui se trouve à environ 6 km au Sud-Ouest du projet.

En conclusion, le site du projet se trouve en amont géographique, mais pas en amont hydraulique, de 2 puits utilisés pour l’AEP sur la commune de Manduel. En effet, ceux-ci exploitent la nappe de la Vistrenque (et non la nappe des Costières – concernée par le projet) et se situent à environ 2,3 et 2,4 km à l’Ouest du projet.

De plus, plusieurs puits privés exploitent la nappe des Costières aux alentours du projet. Seulement un, le forage du Mas de l’Etang, se trouve en aval du projet à 580 m.

1.1.7.4.2. Canal des Costières

La limite Ouest du projet est bordée par le canal des Costières, géré par la Compagnie du Bas- Rhône-Languedoc (BRL).

De forme trapézoïdale et de 4 m de largeur, le canal se trouve en position perchée par rapport au projet.

Ce canal, alimenté à partir du Rhône, sert à l’irrigation d’une grande partie de la plaine. Les apports qui en résultent proviennent donc de l’irrigation mais aussi des fuites le long des canaux.

1.1.7.4.3. Fossé d’irrigation et de drainage

Des fossés de drainage des eaux d’irrigation se trouvent au droit du projet. ils s’écoulent globalement vers le Sud, au point le plus bas.

La gestion de cet ensemble de fossé est assurée par l’Association Syndicale Autorisée (ASA) des Etangs de Campuget.

Cette ASA assure la gestion des fossés : • Curage et entretien ; • Entretien et fonctionnement de la martelière située à proximité de la voie ferrée ; • Entretien du dispositif de pompage pour le maintient du niveau dans les roubines.

Le drainage des roubines a un fonctionnement en partie gravitaire. Un pompage complémentaire est mis en place pour assurer un ressuyage et une vidange des roubines.

Par ailleurs, un accord existe entre les AIA du Bassin de Jonquières, l’ASA de Campuget et l’ASA des marais de Palud pour intervenir en cas d’inondation pour assurer un drainage rapide des terrains et revenir à la cote initiale des roubines.

La sensibilité vis-à-vis de l’usage de l’eau est donc faible à moyenne.

Remarque : Trois conduites d’irrigation se trouvent aux alentours du projet (Cf. § 1.3.6 en page 90) et puisent l’eau par le canal des Costières.

GéoPlusEnvironnement R0805101bis 34 GUINTOLI SAS – Projet de carrière de « l’Etang » et de « Jasse des Cabres » – Manduel (30) Demande d’autorisation d’ouverture de carrière Etude d’impact

1.1.8. Faune, flore et milieux naturels

1.1.8.1. Zonages officiels

Le projet ne se situe pas à l'intérieur de : • Périmètre de protection de site, • Parc national et parc naturel régional, • Réserve naturelle, • Réserve naturelle volontaire, • Zone Importante pour la Conservation des Oiseaux (ZICO), • Arrêté de Biotope.

1.1.8.1.1. Natura 2000

Le site se trouve à l’intérieur de la Zone de Protection Spéciale (ZPS) Natura 2000 FR 9112015 Costière Nîmoise créée en 2006 (Cf. Figure 12 et Annexe 3). A ce titre, ce dossier inclut une notice d’incidence Natura 2000, présentée spécifiquement en Tome 5.

Ce site Natura 2000 est très important pour l’avifaune. Plusieurs aires de stationnement migratoire et/ou d’hivernage sont comprises dans la délimitation. Cinq espèces rares ou menacées peuvent y être observées (le Rollier d’Europe, le Guêpier d’Europe, la Pie-Grièche à poitrine rose, l’Oedicnème criard et le Busard des roseaux).

Les habitats utilisés par les espèces d’oiseaux justifiant la désignation du site sont des habitats ouverts. Les diverses cultures, associées aux friches et jachères, et la variété du parcellaire confèrent au paysage un caractère en mosaïque très favorable à ces oiseaux. Les principaux faciès de végétation observés sont : la futaie de pin d’Alep, la garrigue haute à Chêne vert et les cultures.

Le site Natura 2000, par son étendue, sa position topographique, son altitude maximale (> 100 m NGF), sa situation entre les dépressions humides littorales et la plaine agricole constitue un point fort du paysage des Costières. Il offre une remarquable vue sur les étangs du Charnier et de Scamandre et sur la plaine viticole.

La situation de la zone d’étude au sein de ce périmètre Natura 2000 rend éligible le projet à la réalisation d’une évaluation d’incidences Natura 2000. Cette évaluation est présentée dans le Tome 5 de ce dossier.

1.1.8.1.2. Espaces Naturels Sensibles

Les Espaces Naturels Sensibles (ENS) sont des sites remarquables par leur biodiversité biologique, leur richesse patrimoniale ou leur rôle dans la prévention des inondations.

La zone d’étude est incluse au sein de l’ENS n°30-140 « La Camargue gardoise ». Manduel est, à ce titre, concernée par le droit de préemption départemental au titre des ENS.

La présence de la zone d’étude au sein de ce périmètre atteste de l’intérêt écologique de la région biogéographique dans laquelle s’insère la zone d’étude.

GéoPlusEnvironnement R0805101bis 35 GUINTOLI SAS – Projet de carrière de « l’Etang » et de « Jasse des Cabres » – Manduel (30) Demande d’autorisation d’ouverture de carrière Etude d’impact

1.1.8.1.3. ZNIEFF

Le site se trouve également à l’intérieur de la Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF) de type I n°0000-2124 « Plaine de Manduel et Meynes » (Cf. Figure 12 et Annexe 4).

Cette ZNIEFF, actée entre 2008 et 2010, est composée de territoires artificialisés (bâti, zones industrielles, réseaux routier et ferroviaire), de territoires agricoles (terres arables, vignobles, vergers, oliveraies, prairies) et de forêts et milieux semi-naturels (feuillus, conifères, pelouses et pâturages, garrigues).

Les espèces végétales rencontrées sur la ZNIEFF sont les suivantes :

Nom scientifique Nom vernaculaire Détermination Juncus tenageia Ehrh. ex L.f. Jonc des marécages Remarquable Kickxia commutata (Bernh. ex Rchb.) Fritsch Linaire grecque Stricte Lythrum thymifolium L. Salicaire à feuilles de thym Stricte Lythrum tribracteatum Salzm. ex Spreng. Salicaire à trois bractées Stricte

Les espèces faunistiques rencontrées sur la ZNIEFF sont les suivantes :

Nom scientifique Nom vernaculaire Détermination Odonates Calopteryx haemorrhoidalis - Remarquable Coenagrion mercuriale Agrion de Mercure Stricte Ischnura pumilio Agrion nain Stricte Libellula fulva Libellule fauve Stricte Oiseaux Anthus campestris Pipit rousseline Remarquable Athene noctua Chevêche d’Athéna Remarquable Burhinus oedicnemus Oedicnème criard A critère Circus pygargus Busard cendré Remarquable Clamator glandarius Coucou geai Remarquable Coracias gurrulus Rollier d’Europe A critère Lanius meridionalis Pie-grièche méridionale A critère Lanius senator Pie grièche à tête rousse A critère Tetrax tetrax Outarde canepetière A critère Upupa epops Huppe fasciée Remarquable Reptiles Timon lepidus Lézard ocellé Stricte

La présence de la zone d’étude au sein de ce périmètre atteste également de l’intérêt écologique de la région biogéographique dans laquelle s’insère la zone d’étude.

1.1.8.2. Trame verte et bleue

La Trame Verte et Bleue est un outil d’aménagement du territoire qui vise à (re)constituer un réseau écologique cohérent, pour permettre aux espèces animales et végétales, de circuler, de s’alimenter, de se reproduire et de se reposer.

A l’heure actuelle, selon l’état de nos connaissances, aucune étude permettant de délimiter une Trame Verte et Bleue dans le secteur biogéographique de la zone d’étude n’a été initiée.

GéoPlusEnvironnement R0805101bis 36 Périmètre du projet

Natura 2000

ZNIEFF de type I

ZNIEFF de type I nouvelle génération

PLAINE DE MANDUEL ET MEYNES

COSTIERE NIMOISE

BOIS DE 0 m 250 m 1km VALESCURE

Echelle au 1 / 25 000 GUINTOLI - Projet de carrière de l’Etang-Jasse des Cabres - Manduel (30) Demande d'autorisation d’ouverture de carrière Etude d’Impact + Figure 12 GéoPlusEnvironnement Localisation des zonages officiels Source : Institut National Patrimoine Naturel GUINTOLI SAS – Projet de carrière de « l’Etang » et de « Jasse des Cabres » – Manduel (30) Demande d’autorisation d’ouverture de carrière Etude d’impact

Cependant, dans le contexte géographique de la zone d’étude, plusieurs éléments concourent à la définition de la Trame Verte et Bleue et notamment les zones de ripisylve et les canaux. Aussi, malgré le fait qu’aucune Trame Verte et Bleue ne soit définie avec précision, nous pouvons dire que globalement les éléments servant de support aux continuités écologiques doivent être préservés par le projet.

1.1.8.3. Evaluation de l’intérêt et de la sensibilité écologique du site

L’expertise écologique du secteur a fait l’objet de plusieurs études approfondies : • Le Centre d’Etudes et de Recherches Appliquées (CERA) a effectué une première expertise écologique lors de visites de terrain entre juin 2008 et juin 2009 pour la faune, la flore et les habitats (Cf. Annexe 5). • Cette expertise a été complétée par des données du bureau d’études BIOTOPE. Ce bureau d’études réalise l’analyse faune/flore/habitats pour le dossier de la ligne du TGV, et est présent sur la région depuis plusieurs années. Il connaît bien le secteur de Manduel. • Une autre étude faune/flore a de plus été réalisée durant l’année 2011, par le bureau d’études ECO-MED, spécialisé dans la mise en valeur des milieux naturels (Cf. Annexe 6).

Ainsi, ces 3 études nous amènent à une connaissance approfondie des milieux naturels du site et par conséquent des enjeux écologiques liés à celui-ci.

L’évaluation écologique faite ci-dessous s’appuie sur les données de 2008-2009 recueillies par CERA Environnement, et tient compte de l’évolution des milieux naturels, apportée par les données plus récentes d’ECO-MED de 2011.

1.1.8.3.1. Méthodologie

Cf. § 7 en page 225.

1.1.8.3.2. Description de la zone d’étude et évaluation écologique des habitats du site

Le projet d’ouverture de carrière concerne un secteur cultivé à l’Est de la commune de Manduel, au cœur du plateau des Costières de Nîmes dans le Gard.

Les Costières forment un plateau peu étendu au Sud de Nîmes, d’altitude modeste (80-100 m NGF en moyenne), entre garrigues et Camargue, s’étendant de Beaucaire à l’Est (vallée du Rhône) à à l’Ouest. Fréquenté par l’Homme depuis la préhistoire (vestiges néolithiques à Manduel), les romains l’ont très tôt occupé et y ont implanté la vigne. Les sols sableux et caillouteux, issus de dépôts glaciaires du Tertiaire, filtrants et piégeant des nappes souterraines, ainsi que le climat, chaud en été et avec une bonne pluviométrie printanière, sont en effet très favorables à cette culture qui a donné de nos jours un vin d’appellation contrôlée.

La zone se prête aussi aux cultures fruitières (pêches, abricots, olives) et maraîchères, souvent protégées du mistral par des haies de cyprès, et alimentées en eau par un réseau de canaux reliés au Rhône. La zone est assez peu peuplée, bien que la proximité de Nîmes se fasse sentir sur l’urbanisation des villages. Le plateau des Costières est traversé par d’importantes infrastructures, comme l’aéroport de Nîmes-Garons, l’autoroute A54, la RN113 et le projet de la LGV Méditerranée.

GéoPlusEnvironnement R0805101bis 38 GUINTOLI SAS – Projet de carrière de « l’Etang » et de « Jasse des Cabres » – Manduel (30) Demande d’autorisation d’ouverture de carrière Etude d’impact

Le secteur est limité au Nord par une voie ferroviaire (Beaucaire - Nîmes) qui doit être localement réaménagée pour le passage de la ligne à grande vitesse du contournement Nîmes - Montpellier.

Le secteur d'étude, d’une superficie d’environ 40 ha, se localise au Sud-Est du bourg de Manduel, à cheval sur deux zones agricoles (maraîchage à l’Est en partie basse et viticulture à l’Ouest en partie haute), toutes deux séparées par le canal des Costières.

Les emprises du projet de carrière sont totalement situées dans la partie basse, dédiée au maraîchage. Cette plaine possède un pendage léger en direction du Sud-Est. La nappe aquifère des Costières affleure au niveau des points les plus bas entourant la Roubine de Campuget ce qui provoque l’apparition d’un étang temporaire qui persiste jusqu’en juin-juillet suivant les années, les conditions hydriques et l’usage des sols et de la nappe. Cette zone humide sensible possède une flore exceptionnelle à rapprocher de celle du site Natura 2000 l’Etang de la Capelle-et-Masmolène, situé à environ 26 km de la zone d’étude.

Le reste des habitats présente assez peu d’intérêt car très artificialisés par une agriculture non raisonnée.

Ainsi, les visites de terrain ont permis d’établir une cartographie des habitats de la zone d’étude (Cf. Figure 13), qui comprend 15 types physionomiques différents, regroupés selon leur déterminisme écologique et leur niveau d’enjeu au sein de la zone d’étude.

La zone d’étude peut se décrire de manière concise par 4 grands types d’habitats ou complexes d’habitats : les cultures, les friches, les friches hygrophiles et les mares temporaires, ainsi que les roselières basses.

1.1.8.3.2.1. Habitats d’intérêt communautaire

Il n’y a pas à proprement parler d’habitat d’intérêt communautaire sur le site d’étude.

1.1.8.3.2.2. Habitats d’intérêt zones humides

• Friche et tonsure hygrophiles avec végétation de mare temporaire méditerranéenne (code CORINE Biotopes : 22.33 x 22.34, code EUR27 : 3170*)

Ces deux habitats présents au sein de la zone d’étude sont intimement intriqués sur le terrain. Par conséquent la cartographie des habitats ne fait pas ressortir visuellement l’habitat de mare temporaire au sein de la friche.

Rappelons ici simplement que seul l’habitat de mare temporaire méditerranéenne appartient à l’annexe I la directive Habitats et s’avère donc être un habitat d’intérêt patrimonial. Les friches associées peuvent être considérées, soit comme un habitat différent, soit comme un faciès de dégradation avancée des végétations de mares temporaires méditerranéennes.

Les habitats de mare temporaire présents au sein de la friche hygrophile sont très dégradés. L’habitat ne s’y développe en effet, qu’à la faveur de fosses d’origine anthropique récente. La friche hygrophile méso- à eutrophe avec laquelle ces habitats sont en concurrence, et à l’heure actuelle intimement intriqués, est défavorable aux espèces patrimoniales des mares temporaires.

GéoPlusEnvironnement R0805101bis 39 Délimitation des habitats zones humides

Coupe d’arbres effectuée par ErDF

Périmètre de demande de carrière 0 m 100 m 400 m

Echelle au 1 / 10 000

GUINTOLI - Projet de carrière de l’Etang-Jasse des Cabres - Manduel (30) Demande d'autorisation d’ouverture de carrière Etude d’Impact + Figure 13 GéoPlusEnvironnement Cartographie des habitats - 2011 Source : ECO-MED GUINTOLI SAS – Projet de carrière de « l’Etang » et de « Jasse des Cabres » – Manduel (30) Demande d’autorisation d’ouverture de carrière Etude d’impact

La persistance locale de cet habitat a été rendue possible par son adaptation à des conditions pionnières que les labours ont pu recréer transitoirement. Il apparaît probable, qu’avant la mise en culture généralisée de la Costière, les habitats de mares temporaires étaient beaucoup plus répandus sur ce secteur géographique. Aujourd’hui, cet habitat apparaît totalement relictuel et dans un état précaire au sein de la zone biogéographique étudiée.

Les espèces les plus caractéristiques qui composent cet ensemble sont les suivantes : Végétations de tonsures amphibies des mares Friches temporaires méditerranéennes La Sardonie (Ranunculus sardous) Les joncs annuels Le Trèfle de Perse (Trifolium resupinatum) Les lythrums

Cet habitat présente un intérêt potentiel pour la flore, puisqu’il accueille des espèces inféodées aux milieux humides, qui peuvent être localement rares. Il est par ailleurs très important pour la faune.

Réglementation : L’habitat de mare temporaire est un biotope classé en tant qu’habitat prioritaire à l’annexe I de la directive Habitats, signifiant que sa conservation nécessite la désignation de zones spéciales de conservation (appelées ZSC). Cet habitat est classé car il représente une formation végétale typiquement méditerranéenne d’une grande spécificité floristique et faunistique.

Ces habitats sont également concernés par la législation relative aux zones humides (cotation « H » dans l’Arrêté du 24 juin 2008 précisant les critères de définition et de délimitation des zones humides en application de l’article R.211-108 du Code de l’Environnement) car ils remplissent deux des conditions d’éligibilité : • habitat dont le code CORINE Biotopes est inscrit dans la liste des « habitats caractéristiques des zones humides » ; • espèces dominantes de l’habitat inscrites dans la liste des « espèces indicatrices de zones humides » (Lythrum thesioides, Lythrum tribacteatum, Damasonium alisma subsp.polyspermum, Juncus pygmaeus, Ranunculus sardous, Polypogon monspeliensis…) .

Ce complexe d’habitats présente un enjeu local de conservation globalement très fort.

• Parvoroselière pionnière (code CORINE Biotopes : 53.14)

Il s’agit d’une zone constamment engorgée qui porte une végétation caractéristique d’hélophytes des eaux eutrophes sur substrat minéral. Elle constitue la ceinture de végétation interne, avant l’eau libre, de l’Etang de Manduel. Elle se retrouve en situation pionnière car les parcelles sur lesquelles elle se développe actuellement étaient cultivées récemment. Peu de végétaux sont caractéristiques de ce biotope au sein de la zone d’étude. Ceci prouve en grande partie la jeunesse de ces milieux, souvent d’origine anthropique récente.

Parmi ces espèces, citons simplement : le Scirpe maritime (Bolboschoenus maritimus), le Paspale à deux épis (Paspalum distichum), le Scirpe des marais (Eleocharis palustris) et la Grande Massette (Typha latifolia), ainsi que des algues aquatiques pionnières de la famille des characées au sein de l’eau libre.

Réglementation : Cet habitat est également concerné par la législation relative aux zones humides (Cf. ci- dessus).

GéoPlusEnvironnement R0805101bis 41 GUINTOLI SAS – Projet de carrière de « l’Etang » et de « Jasse des Cabres » – Manduel (30) Demande d’autorisation d’ouverture de carrière Etude d’impact

Du point de vue de la flore, cet habitat présente un enjeu local de conservation fort, du fait de son lien étroit avec les végétations hygrophiles de ceinture externe et les végétations de mare temporaire.

1.1.8.3.2.3. Autres habitats

• Friches : Friche xérophile ancienne à Brachypode de Phénicie (code CORINE Biotopes : 34.36) ; Friche xérophile post-culturale récente (code CORINE Biotopes : 87.1)

Ces friches font suite à l'abandon plus ou moins récent de zones cultivées ou aménagées (bords du canal). Cet habitat est caractérisé par des espèces pionnières classiques des friches post- culturales sur sol basique profond de la région méditerranéenne. Parmi les espèces les plus abondantes et caractéristiques sur notre zone d’étude, citons :

Les vipérines (Echium vulgare, Echium Le Fenouil (Foeniculum vulgare) plantagineum, etc.). Les légumineuses annuelles (Trifolium, Le Chardon-Rolland (Eryngium campestre) Medicago et Vicia),

Deux grands types peuvent être distingués suivant l’ancienneté de l’abandon du régime de perturbation : les friches anciennes et les récentes.

Les friches exubérantes (strate herbacée haute à son plein développement), plus récentes, forment un milieu ouvert où un nombre important d’espèces végétales peut se développer. Ainsi, on rencontre tantôt des friches dominées par l'Inule visqueuse (Inula viscosa) (zones hygrophiles), tantôt par le Chardon marie (Sylibum marianum) (zones enrichies en azote) ou le Fenouil (Foeniculum vulgare), espèce ubiquiste des zones méso-xérophiles perturbées.

Les friches anciennes sont constituées d'une strate herbacée dense dominée par le Brachypode de Phénicie (Brachypodium phoenicoides), généralement accompagné d’un cortège spécifique peu important. Certaines de ces friches sont en cours de colonisation rapide par les fourrés. De nombreux arbustes pionniers s'y installent, ainsi que des ronciers, marquant son évolution en cours vers une végétation arbustive.

Ce complexe d’habitats présente un enjeu local de conservation globalement faible.

Cependant, cet habitat présente un intérêt pour la faune, notamment l’entomofaune. Les zones de présence d’une espèce rare de longicorne, la Phytoécie à fémurs rouges (Phytoecia rufipes) doivent être considérées comme présentant un enjeu fort.

• Cultures : vignoble intensif (code CORINE Biotopes : 83.212) ; Culture maraîchère (code CORINE Biotopes : 82.12) ; Verger abandonné (code CORINE Biotopes : 87.1)

Au sein de la zone d’étude, l’habitat de vignoble est minoritaire. Les vergers, dont la majorité sont à l’abandon, et les cultures maraîchères (surtout courgettes) se partagent l’essentiel du terrain. Ces habitats, très remaniés et très entretenus par l'Homme, n'abritent que peu d'espèces végétales. Il s'agit le plus souvent d'espèces rudérales très communes (Malva sylvestris, Chenopodium album) capables de résister aux nombreux traitements chimiques comme mécaniques infligés à ces zones au cours du cycle cultural.

Ce complexe d’habitats présente un enjeu local de conservation globalement très faible.

GéoPlusEnvironnement R0805101bis 42 GUINTOLI SAS – Projet de carrière de « l’Etang » et de « Jasse des Cabres » – Manduel (30) Demande d’autorisation d’ouverture de carrière Etude d’impact

• Haies Notons la présence de haies de cyprès disposés de façon linéaire dans l’objectif de briser le vent pour protéger les cultures (environ 1 300 m linéaires répartis sur le site d’étude). L’espèce la plus caractéristique qui compose cet ensemble est : Cupressus sempervirens (thuya).

Cet habitat ne présente pas d’intérêt écologique.

Une haie de pins parasols (Pinus pinea) a été plantée en bordure de la roubine de Campuget au Sud-Est du site, en remplacement de la communauté riveraine de peupliers qui se serait développée sans l’intervention de l’homme. Cet habitat boisé disposé de façon linéaire rempli un rôle ornemental.

Cet habitat ne présente pas d’intérêt écologique. Mais il peut être utilisé comme corridor de déplacement par la faune.

Notons que des arbres en bordure de chemin ont été récemment coupés (Cf. Figure 13). Cette action n’a pas été engagée par la société GUINTOLI mais provient d’une coupe d’arbres effectuée par ErDF tel que l’atteste le courrier en Annexe 7.

Le secteur d’étude, bien que de petite taille, présente une diversité importante en termes d’habitats, puisqu’on retrouve 15 communautés végétales différentes sur seulement 40 ha.

Parmi ces 15 habitats, 3 sont purement agricoles ou liés aux pratiques agricoles et 2 représentent peu d’intérêt écologique (friches).

Par contre, 2 habitats sont caractéristiques d’une zone humide au sein de la zone d’étude.

1.1.8.3.3. Caractérisation de la flore

La flore que l’on rencontre au sein de la zone d’étude est de type méditerranéenne silicicole. Elle possède un caractère xérophile marqué au niveau des friches et devient franchement hygrophile au niveau de l’étang.

136 espèces de plantes vasculaires ont été recensées sur le site d’étude (Cf. annexe 2 de l’étude ECO-MED en Annexe 6). Il s’agit d’une richesse moyenne au regard de la flore potentiellement attendue au niveau des types d’habitats présents. Cependant la composition floristique demeure très intéressante avec des espèces méditerranéennes liées spécifiquement aux mares temporaires méditerranéennes. La très grande majorité des espèces appartient à l’élément floristique méditerranéen. Cependant, l’existence d’une masse d’eau permanente au niveau de l’étang, tamponne le climat méditerranéen estival et permet à diverses espèces medioeuropéennes de persister dans un contexte plutôt aride et thermophile.

Les enjeux floristiques principaux se résument à la présence de 6 espèces patrimoniales, dont trois sont légalement protégées. Ces espèces, présentées ci-dessous, se développent préférentiellement au sein de mares temporaires méditerranéennes. Elles demeurent très rares à l’échelon national.

1.1.8.3.3.1. Espèce à très fort enjeu local de conservation

1 espèce, considérée comme étant en danger critique d’extinction dans le monde (évaluation mondiale de l’IUCN), et considérée comme éteinte au sein du Livre Rouge de la Flore menacée en 1995 (et retrouvée, après la date de parution de l’ouvrage à l’Etang de la Capelle, à environ 30 km au Nord de la zone d’étude), a été recensée sur le site d’étude, au sein de la végétation de mares temporaires : • Il s’agit du Lythrum faux thésium (Lythrum thesioides).

GéoPlusEnvironnement R0805101bis 43 GUINTOLI SAS – Projet de carrière de « l’Etang » et de « Jasse des Cabres » – Manduel (30) Demande d’autorisation d’ouverture de carrière Etude d’impact

Cette petite lythracée, protégée au niveau national, est rarissime en France. En effet, elle n’est connue que de 2 stations situées dans le Gard : l’Etang de la Capelle-et-Masmolène et celui de Manduel. Par ailleurs, l’espèce n’est pas observée chaque année à l’Etang de la Capelle. La station de Manduel est de découverte récente (2010) ; elle a été de nouveau observée par ECO- MED en juin 2011. Ainsi, la station de Manduel apparaît, à l’heure actuelle, comme la station connue la plus stable au monde de l’espèce ; elle revêt, ainsi, une importance considérable pour la préservation de l’espèce.

Contexte local :

En juin 2011, entre 200 et 300 pieds en fleur de Lythrum faux thésium ont été découverts au sein de la zone d’étude au niveau de tranchées créées près de la voie ferrée. Sa répartition observée en 2011 semble cependant moindre que celle observée en 2010 par le cabinet BIOTOPE qui a mené une étude parallèle dans le cadre du contournement ferroviaire de Nîmes-Montpellier. Cette espèce connaît là des variations normales de ses populations d’individus reproducteurs profitant surtout des années fastes pour renflouer la banque de graines présente dans les sols de la zone où se trouvent les dépressions qui sont favorables à la rétention temporaire d’eau. Ainsi, la banque de graines de cette espèce est potentiellement présente au sein des 2 habitats caractéristiques des zones humides présents sur la partie Nord de la demande (Cf. Figure 13 et Figure 14).

Les habitats de mare temporaire au sein desquels se développe la population locale sont très dégradés. L’espèce ne s’y développe en effet qu’à la faveur de fosses d’origine anthropique récente.

Ainsi, les populations locales de cette espèce sont en sursis à court terme et nécessiteraient des mesures de gestion et de suivi urgentes et efficaces. A ce titre, l’espèce présente un très fort enjeu local de conservation.

1.1.8.3.3.2. Espèce à enjeu local de conservation fort

2 espèces protégées au niveau national ont été répertoriées sur le périmètre du projet, au sein de l’habitat de végétation de mare temporaire méditerranéenne : • Le Lythrum à trois bractées (Lythrum tribracteatum) inscrit en 1ère catégorie du livre rouge de la flore menacée ; • L’étoile d’eau à nombreuses graines (Damasonium alisma subsp. polyspermum).

Ces 2 espèces partagent une écologie commune avec le Lythrum faux thésium, espèces très spécialisées qui affectionnent les habitats de type « Mare temporaire méditerranéenne ». Le Lythrum à trois bractées a, comme le Lythrum faux thésium, été découvert en 2011, en mélange au sein de tranchées créées près de la voie ferrée, c’est-à-dire au sein de fosses d’origine anthropiques. L’étoile d’eau à nombreuses graines a, quant à elle, été observée sur la zone d’étude en 2010 par le cabinet BIOTOPE dans le cadre de l’expertise relative au contournement ferroviaire Nîmes-Montpellier.

La persistance locale de ces 3 espèces protégées, au sein de l’habitat de mare temporaire très dégradé du site, n’a été rendue possible que par leur adaptation à des conditions pionnières (sol nu avec une faible concurrence d’espèces végétales) que le labour peut recréer dans une certaine mesure. Les petites populations d’espèces des mares temporaires que l’on retrouve sur la zone d’étude, signent la continuité d’occupation locale de cet habitat de mare temporaire durant probablement plusieurs siècles. Aujourd’hui, cet habitat apparaît totalement relictuel (de taille restreinte) et dans un état précaire au sein de la zone étudiée.

GéoPlusEnvironnement R0805101bis 44 0 m 100 m 400 m

Echelle au 1 / 10 000

Périmètre de demande de carrière

GUINTOLI - Projet de carrière de l’Etang-Jasse des Cabres - Manduel (30) Demande d'autorisation d’ouverture de carrière Etude d’Impact + Figure 14 GéoPlusEnvironnement Localisation des enjeux floristiques Source : ECO-MED - 2011 GUINTOLI SAS – Projet de carrière de « l’Etang » et de « Jasse des Cabres » – Manduel (30) Demande d’autorisation d’ouverture de carrière Etude d’impact

Ainsi, ces espèces liées à un habitat d’intérêt patrimonial, présentent un enjeu local de conservation fort.

1.1.8.3.3.3. Autres espèces d’intérêt des zones humides

4 autres espèces ont été recensées sur la zone d’étude par ECO-MED lors de l’inventaire de 2011 : • Jonc nain (Juncus pygmaeus) ; • Jonc à fruits ronds (Juncus sphaerocarpus) ; • Scirpe couché (Schoenoplectus supinus) ; • Scirpe penché (Isolepis cernua).

Ces espèces, rares en France, sont également liées aux zones de mares temporaires présentes sur le site (Cf. Figure 14). Elles se localisent sur des stations souvent d’étendue limitée. La station de Manduel est de découverte récente (2010) et demeure assez faible en abondance pour les 4 espèces considérées. De même que les espèces floristiques décrites précédemment, les populations locales de ces espèces sont en sursis (zone humide très restreinte au sein de sols anthropisés) et nécessitent des mesures de gestion et de suivi.

Ces espèces présentent une sensibilité modérée et s’inscrivent dans le contexte de zone humide à préserver.

1.1.8.3.4. Evaluation écologique de la faune du site

1.1.8.3.4.1. Oiseaux

En additionnant les inventaires de CERA Environnement (Cf. Annexe 5) et d’ECO-MED, une liste de 72 espèces d’oiseaux a été dressée et est présentée en annexe 6 de l’étude d’ECO-MED (Cf. Annexe 6 du présent dossier). 10 sont inscrites en Annexe 1 de la Directive Oiseaux.

La zone d’étude se caractérise par une importante richesse avifaunistique à rapprocher d’une importante diversité en habitats naturels mais également du contexte biogéographique dans lequel s’insère la zone d’étude : la plaine nîmoise se situe sur un couloir majeur de migration qu’est l’axe rhodanien permettant ainsi de drainer de nombreux individus localement.

La période hivernale en particulier apporte tout un lot d’espèces (25%) venant passer la mauvaise saison en climat doux ; c’est le cas d’oiseaux d’eau exploitant les zones inondables du secteur (bécassine des marais, bruant des roseaux, râle d’eau) ou des environs (grand cormoran) ou encore de passereaux des plaines utilisant les zones de friche (alouette des champs, fringilles, corbeau freux). Le peuplement nicheur est plus restreint et affiche une diversité moyenne, assez cohérente avec la relative taille limitée du secteur d’étude (40 ha) et la coexistence de milieux assez contrastés, ouverts et secs à l’Ouest et plus fermés et humides vers l’Est.

Les espèces de milieux ouverts dominent ce peuplement, dans lequel on trouve une majorité d’espèces communes et généralistes utilisant les cultures et les friches. Le site d’étude est en effet majoritairement occupé par des cultures maraîchères ou fruitières, tandis que ses abords accueillent des cultures céréalières et de la vigne.

GéoPlusEnvironnement R0805101bis 46 GUINTOLI SAS – Projet de carrière de « l’Etang » et de « Jasse des Cabres » – Manduel (30) Demande d’autorisation d’ouverture de carrière Etude d’impact

Les espèces de milieux ouverts qui dominent sur le site sont surtout des granivores comme le bruant zizi ou le chardonneret, des corvidés (pie, corneille, choucas), des rapaces communs (buse et faucon crécerelle), ou encore des insectivores aériens (hirondelles et martinets).

Des espèces plus spécialisées se rencontrent aussi, comme la perdrix rouge ou la cisticole des joncs, qui fréquentent les milieux herbeux plus ou moins hauts, où elles nichent au sol ou très prés.

En dehors du périmètre de la demande, on trouve des milieux herbeux sur un substrat caillouteux qui se rapprochent des milieux steppiques et qui accueillent une avifaune particulière : l’outarde canepetière est présente en toutes saisons et un petit noyau reproducteur semble s’y maintenir : au moins deux mâles chanteurs ont été contactés hors du site.

D’autres espèces aux exigences voisines et signalées sur la ZPS, comme l’œdicnème criard ou le pipit rousseline, pourraient aussi fréquenter ce secteur de cultures abandonnées mais n’y ont pas été observées lors des passages effectués sur place en 2008, 2009 et 2011.

Les espèces à tendance forestière sont moins nombreuses et aucune n’est typique des grands massifs boisés, absents du site. Il s’agit alors surtout d’oiseaux communs ou assez communs, surtout liés ici aux peupleraies de la partie Est. Le pic vert et le loriot sont les hôtes les plus typiques de ces peupleraies, aux côtés d’espèces plus courantes comme le grimpereau des jardins, le merle noir, le pigeon ramier ou la tourterelle des bois. Les peupleraies constituent aussi un habitat de reproduction souvent utilisé par le milan noir, un rapace aux mœurs charognards inscrit en Annexe 1 de la Directive Oiseaux, observé assez régulièrement sur le site mais sans qu’aucun indice de nidification n’ait été trouvé, malgré une inspection détaillée en hiver (nid plus visibles).

Sans être vraiment forestières, plusieurs espèces rencontrées sur le site ont besoin d’arbres, et notamment de leurs cavités, pour nicher. C’est le cas du choucas des tours, mais aussi de la huppe ou de chevêche d’Athéna, ainsi que d’une autre espèce plus remarquable : le rollier d’Europe.

Une autre espèce remarquable fréquentant les mêmes milieux que le rollier a aussi été notée sur le site : le coucou geai. Cet oiseau migrateur, strictement méditerranéen, est un parasite de la pie bavarde, et un des rares prédateurs de la chenille processionnaire du pin. Encore plus rare que le rollier (< 200 couples), il n’en a cependant pas le statut de conservation.

L’avifaune du secteur s’enrichit aussi de plusieurs espèces anthropophiles, liées à l’habitat humain qui parsème le plateau (tourterelle turque, moineau domestique, rouge-queue noir), mais aussi d’espèces des milieux humides, soit liées aux fourrés humides et canaux de la zone (bouscarle, colvert), soit en provenance de la Camargue ou de zones humides voisines (héron garde-bœufs). Plusieurs rapaces à grand rayon d’action peuvent venir chasser sur la zone, comme le circaëte, observé lors des inventaires, et probablement d’autres espèces dont le rarissime aigle de Bonelli, signalé sur ce site (garde-chasse), en provenance des Alpilles peu distantes où sa nidification est connue.

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Espèces de l’Annexe I observées dans le périmètre du projet :

1 espèce de l’annexe 1 de la Directive Oiseau signalée sur la ZPS a été observée par CERA en 2008, 2009 et par ECO-MED en 2011, dans le périmètre du projet : il s’agit du Rollier d’Europe.

Ce gros insectivore aux allures exotiques du fait de son plumage turquoise est un méditerranéen strict chez nous, présent uniquement en été, et aux populations restreintes (500-600 couples en France), lui valant un classement en Annexe 1 de la Directive Oiseaux.

Au cours des ces 3 années d’inventaire, la nidification de l’espèce a été avérée dans une haie de Peuplier blanc, à l’Est de la zone d’étude, qui représente un bois tendre recherché par l’espèce. Ce couple exploite la zone d’étude comme terrain de chasse mais privilégie les zones de friche qui sont plus intéressantes du point de vue de la biomasse en espèces-proies. Ces zones de friches sont globalement peu représentées au sein de la zone d’étude et l’espèce a été observée chassant de façon assidue à l’ouest de cette dernière.

Espèces de l’Annexe I observées en bordure immédiate du périmètre du projet :

• Deux mâles chanteurs d’Outarde canepetière ont été contactés par CERA Environnement en 2009 et un mâle chanteur a été entendu par l’ornithologue d’ECO-MED en 2011. Tous ces individus ont été contactés à l’ouest du canal bordant la zone d’étude.

L’Outarde canepetière est un oiseau emblématique des milieux steppiques, secs et ouverts, et une des espèces subissant le plus fort déclin en France depuis une vingtaine d’années, notamment dans les plaines de Champagne et du centre-Ouest. Elle est inscrite en Annexe I de la Directive Oiseau. La population méditerranéenne, plus récente et sédentaire, semble plus stable, voire même localement en augmentation (Gard) à la faveur de la déprise agricole qui laisse d’anciennes cultures en friches. Au moins deux mâles étaient cantonnés dans les jachères situées à l’Ouest du périmètre d’étude (sur la partie haute de l’autre côté du canal des Costières), au milieu des vignes, où la reproduction est très probable.

La zone d’étude, quant à elle, présente peu d’habitats favorables à l’installation de l’Outarde canepetière du fait de l’absence de friches suffisamment étendues, ni d’habitats favorables à son hivernage (zones cultivées en céréales ou légumineuses).

• Un individu de Martin-pêcheur a été observé en chasse active lors de l’inventaire ornithologique de juin 2011 le long du canal situé à l’Est de la zone d’étude. Au regard des berges de ce canal qui sont assez meubles et ouvertes, il est possible que le Martin-pêcheur puisse nicher le long de ce canal mais ceci n’a pu être vérifié avec exactitude.

L’ensemble des systèmes humides de la zone d’étude constitué des mares temporaires, des mares plus pérennes, des prairies humides, des ripisylves et du canal à l’est de la zone d’étude sont favorables à la recherche alimentaire du Martin-pêcheur.

• L’alouette lulu a été observée en 2009 à l’Ouest du canal des Costières. C’est une petite alouette inféodée aux milieux herbeux parsemés d’arbres des zones de collines et moyenne montagne, où elle niche au sol et émet son chant depuis un perchoir. Des populations plus réduites existent aussi en plaine, comme c’est le cas dans les Costières. Sédentaire dans le Sud, elle est migratrice dans le Nord.

• Le Circaète Jean-le-Blanc a été observé en chasse au-dessus de la zone d’étude aussi bien par CERA Environnement que par ECO-MED. L’espèce semble donc fréquenter la zone d’étude et ses abords de façon assez régulière. Il n’y est pas nicheur considérant qu’aucune démonstration territoriale n’a été attestée. L’absence d’arbres favorables à l’installation de son nid (souvent des résineux hauts et abrités du vent dominant) ainsi que le dérangement lié aux pratiques culturales sont sans doute les principaux facteurs expliquant cette absence de nidification.

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La zone d’étude est donc utilisée par le Circaète Jean-le-Blanc seulement pour sa recherche alimentaire. Les secteurs de friches ceinturés par des lisières arbustives ou arborées semblent les plus utilisées pour la recherche alimentaire de l’espèce.

Espèces de l’Annexe I observées dans et en dehors du périmètre du projet :

• Le Milan noir a été observé à plusieurs reprises en chasse au sein de la zone d’étude et dans ses abords plus ou moins immédiats par CERA Environnement et ECO-MED.

Le Milan noir ne niche pas au sein de la zone d’étude bien que la peupleraie située à l’est lui soit d’apparence favorable avec de grands arbres. L’espèce fréquente donc la zone d’étude essentiellement pour y rechercher sa nourriture. Elle intègre donc le domaine vital de l’espèce qui peut être particulièrement étalé en fonction de la disponibilité alimentaire locale. La zone d’étude et ses environs proches semblent très attractifs au Milan noir qui va privilégier les zones ouvertes pour chasser rendant accessibles ses proies. Ainsi, friches, vergers, vignobles et même zones humides pourront être utilisés par l’espèce pour sa recherche alimentaire.

Parmi les 4 autres espèces de l’annexe 1 observées sur la zone du projet mais pas signalées sur le formulaire standard de la ZPS, 3 sont des oiseaux d’eau (Aigrette garzette, Busard des roseaux, Grand cormoran) en provenance probable de la Camargue et observées hors période de nidification. Elles ont, soit survolé la zone du projet lors de déplacement suivant le canal des Costières (grand cormoran) ou non (aigrette), soit sont venues chasser sur la zone humide à l’Est du site (busard des roseaux). Le busard saint-martin, observé une seule fois en période de migration pré-nuptiale, ne semble que transiter sur ce site où les friches pourraient toutefois lui convenir.

Bilan de la présence des espèces d’oiseaux :

Espèces Annexe 1 Signalée sur site Natura 2000 Observée sur la zone du projet Aigrette garzette Non 1 observé, en vol Alouette lulu Oui Non (2-3 hors zone) Busard des roseaux Non 1 observé, chasse Busard saint-martin Non 1 observé, en vol Circaëte Jean-le-Blanc Oui 1 observé, chasse Grand cormoran Non 1 observé, en vol Martin-Pêcheur d’Europe Non Non (1 hors zone) Milan noir Non Régulier, chasse Oedicnème criard Oui Non Outarde canepetière Oui Non (1-3 hors zone) Pipit rousseline Oui Non Rollier d’Europe Oui Oui : 1 couple cantonné

Sur les 6 espèces d’oiseaux de l’annexe 1 signalées comme nicheuses sur la ZPS Costière Nîmoise : • 1 seule a été observée à l’intérieur même de la zone du projet où sa nidification est avérée : le Rollier d’Europe,

GéoPlusEnvironnement R0805101bis 49 Localisation des enjeux avifaunistiques avérés Synthèse des contacts faunistiques 2011 2008 - 2009

Périmètre du projet

Périmètre du projet GUINTOLI - Projet de carrière de l’Etang-Jasse des Cabres - Manduel (30) Demande d'autorisation d’ouverture de carrière 0 m 70 m 280 m Etude d’Impact + Figure 15 Echelle au 1 / 7 000 GéoPlusEnvironnement Bilan des enjeux ornithologiques Sources : CERA-Environnement (2008/2009) & ECO-MED (2011) GUINTOLI SAS – Projet de carrière de « l’Etang » et de « Jasse des Cabres » – Manduel (30) Demande d’autorisation d’ouverture de carrière Etude d’impact

• 3 autres à l’extérieur, où la nidification est suspectée pour deux d’entre elles : l’alouette lulu, avec 1 couple probable, et l’outarde canepetière, avec un petit noyau de 2 mâles au moins (sur un total estimé à 300), sur des zones de friches et vignes.

Dans le périmètre du projet, les cultures maraîchères ne sont que peu attractives pour l’avifaune en général, et l’avifaune de plaine en particulier, mais deux milieux présentent néanmoins un intérêt plus marqué : • Un secteur humide à l’Est, inondable l’hiver et au printemps, attractif pour quelques espèces nicheuses (bouscarle, canard colvert) et surtout de passage (bécassine, hérons) ; • Des haies ou bosquets avec vieux arbres à cavités, pouvant accueillir des espèces nicheuses cavernicoles, comme le choucas des tours, mais aussi la chouette chevêche et surtout le rollier.

1.1.8.3.4.2. Mammifères

Sept espèces de chiroptères ont été contactées en transit et/ou en chasse au sein de la zone d’étude et onze sont jugées fortement potentielles. De plus, la présence de deux espèces de mammifères terrestres protégées ont été avérées dans la zone d’étude.

Les espèces recensées sont (Cf. Annexe 6) :

Espèces Espèces Statut avérées potentielles RHINOLOPHIDAE Petit Rhinolophe Rhinolophus hipposideros PN, BE2, BO2, DH4, DH2 (C) (T) Grand rhinolophe Rhinolophus PN, BE2, BO2, DH4, DH2 (C) (T) ferrumequinum VESPERTILLONIDAE Minioptère de Schreibers Miniopterus PN, BE2, BO2, DH4, DH2 C, T schreibersi Murin à oreilles échancrées Myotis PN, BE2, BO2, DH4, DH2 (C) (T) emarginatus Murin de Capaccini Myotis capaccinii PN, BE2, BO2, DH4, DH2 C, T Grand Murin Myotis myotis PN, BE2, BO2, DH4, DH2 (C) (T) Petit Murin Myotis blythii PN, BE2, BO2, DH4, DH2 (C) (T) Murin de Daubenton Myotis daubentonii PN, BE2, BO2, DH4 (G) (C) (T) Murin de Natterer Myotis nattereri PN, BE2, BO2, DH4 (C) (T) Noctule de Leisler Nyctalus Leisleri PN, BE2, BO2, DH4 (G), C, T Sérotine commune Eptesicus serotinus PN, BE2, BO2, DH4 C, T Pipistrelle commune Pipistrellus pipistrellus PN, BE2, BO2, DH4 (G), C, T Pipistrelle pygmée Pipistrellus pygmaeus PN, BE2, BO2, DH4 (G), C, T Pipistrelle de Nathusius Pipistrellus nathusii PN, BE2, BO2, DH4 (G) (C) (T) Pipistrelle de Kuhl Pipistrellus kuhli PN, BE2, BO2, DH4 (G), C, T Vespère de Savi Hypsugo savii PN, BE2, BO2, DH4 C, T Oreillard gris Plecotus austriacus PN, BE2, BO2, DH4 (G) (C) (T) MOLOSSIDAE Molosse de Cestoni Tadarida teniotis PN, BE2, BO2, DH4 (C) (T) VIVERRIDAE Genette Genetta genetta PN, DH5, BE3 (G), A SCIURIDAE Ecureuil roux Sciurus vulgaris PN, BE3 (G), A 10 10 PN : Protection Nationale, DH4, 2 : Annexe 4 ou 2 Directive Habitat, BE2 : Annexe 2 Convention de Berne, BO2 : Annexe 2 Convention Bonne Espèces avérées (G : gîte ; C : chasse ; T : transit ; A : alimentation)

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Espèces à fort enjeu local de conservation :

Le Minioptère de Schreibers et le Murin de Capaccini ont tous deux été contactés par le passage d’ECO-MED en chasse sur le canal des Costières, à l’Ouest de la zone d’étude. Ces espèces sont bien connues dans les environs et sont présentes sur le SIC « le Gardon et ses Gorges » situé à 10 km du projet.

Le canal des Costières ainsi que la zone humide située au Nord-Est de la zone d’étude, et les autres canaux présents, sont des milieux favorables pour la chasse de ces espèces. Le canal et les allées arborées sont des milieux favorables à la chasse mais également au déplacement des chiroptères qui attachent une grande importance aux éléments linéaires (Cf. Figure 16).

Bien que n’ayant pas été directement contactés lors des inventaires chiroptères, nous pouvons considérer la présence d’autres espèces fortement potentielles au vu des données locales attestant de leur présence à proximité et des habitats favorables présents sur la zone d’étude. Il s’agit du Petit Rhinolophe, du Grand Rhinolophe, du Murin à oreilles échancrées, du Grand Murin et du Petit Murin. Des colonies de 4 de ces espèces sont connues dans le SIC « le Gardon et ses Gorges » à 10 km du projet

Les prairies et la zone humide sont des milieux favorables pour la chasse de ces espèces ; les linéaires boisés sont également importants pour son transit. Aussi, toutes ces espèces sont fortement potentielles au sein de la zone d’étude, qui peut être utilisée aussi bien en qualité de zone de chasse qu’en qualité de corridor de déplacement.

Espèces à enjeu local de conservation modéré :

La Noctule de Leisler a été contactée en chasse et en transit dans la zone d’étude au niveau des allées arborées à l’Ouest de celle-ci. Plusieurs arbres gîtes potentiels y ont d’ailleurs été détectés. La Noctule de Leisler est donc aussi jugée fortement potentielle au sein de l’ensemble de la zone d’étude étant donné la présence du canal et de la zone humide.

Egalement, la Pipistrelle pygmée a été contactée en chasse et en transit dans la zone d’étude au niveau des allées arborées et du canal des Costières. La zone humide située au Nord-Est est aussi un milieu favorable à la chasse de cette espèce.

Un indice de présence (fèces) de Genette, espèce protégée et toujours très discrète, a été trouvé au sein de la zone d’étude lors des prospections de 2009 réalisées par CERA-Environnement. La présence d’éléments arborés confère un intérêt certain à la Genette qui peut potentiellement s’y reproduire au sein des cavités des grands peupliers à l’est.

De même que pour certaines espèces à fort enjeu local de conservation, la Pipistrelle de Nathusius n’a pas été détectée directement sur le site, mais sa présence y est fortement probable, de par la présence de gîtes, zones de chasse et zones de transit potentielles.

Espèces avérées à faible enjeu local de conservation :

La Pipistrelle de Kuhl et la Pipistrelle commune sont bien présentes sur la zone d’étude puisqu’elles ont été contactées en chasse et en transit avec abondance. Tous les habitats naturels de la zone d’étude sont fréquentés par ces espèces qui semblent peu exigeantes quant au choix de leurs terrains de chasse.

Le Vespère de Savi a été contacté au niveau d’allées arborées et sur le canal de la zone d’étude qui présente un intérêt pour cette espèce tant pour son alimentation que pour son transit.

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La Sérotine commune a été contactée en chasse au niveau de la zone humide située au Nord- Est de la zone d’étude qui concentre une ressource alimentaire appréciée de la Sérotine commune.

Ainsi, les habitats humides situés au Nord-Est de la zone d’étude, le canal et les corridors arborés sont des milieux qui sont favorables à la chasse et au transit de nombreux chiroptères.

D’autres espèces de mammifères ont été recensées sur le secteur d’étude en 2008 et 2009 (Cf. Annexe 5) :

Espèce Nom latin Statut commentaire Ecureuil roux Sciurus vulgaris PN Vu en pinède Genette Genetta genetta PN 1 crotte sur chemin Hermine Mustela erminea Nuis 1 cadavre Lièvre d’Europe Lepus europaeus Ch Plusieurs observations cultures Ragondin Myocastor coypus Nuis Canaux et zones humides Sanglier Sus scrofa Ch Empreintes, zone humide Taupe Talpa europaea Nuis Peu commune, bords champs

PN : Protection Nationale, DH4 : Annexe 4 Directive Habitat, Ch : Chassable, Nuis : Nuisible

Le lièvre est assez commun dans les cultures maraîchères et les friches du site et du plateau pierreux à l’Ouest, de même que le ragondin dans les fossés et canaux surtout de la partie Est. L’écureuil roux, quant à lui semble bien présent dans les pinèdes et les rideaux arborés (sauf cyprès), et le sanglier bien inféodé au secteur humide.

Le garde-chasse local rencontré sur place par CERA-Environnement a aussi signalé la présence de la fouine, du renard, du blaireau et du putois (prédateur associé au lapin), ce qui renforce la diversité de ce groupe. Son intérêt patrimonial n’est pas négligeable, puisque 3 espèces protégées au moins sont présentes.

1.1.8.3.4.3. Les reptiles et les amphibiens

• Une liste de 7 espèces avérées de reptiles a été recensée sur le site d’étude (Cf. Figure 16) :

Liste rouge Espèce Nom latin Statut Commentaire France Lézard des murailles Podarcis muralis PN DH4 LC Chemins, murets, bâti Lézard vert Lacerta viridis PN DH4 LC Friches et lisières Ouest Lézard ocellé Lacerta lepida PN VU Bordure de piste, murets Friches xérophiles Seps strié Rana esculenta / ridibunda PN LC anciennes, à l’Ouest Couleuvre de Malpolon monspessulanus Mosaïque d’habitats (haies, PN LC Montpellier monspessulanus ronciers) Couleuvre vipérine Natrix maura PN LC Zone humide au Nord-Est Couleuvre à échelons Elaphe scalaris PN DH4 LC Mosaïque d’habitats

PN : Protection Nationale ; LC : Préoccupation mineure, VU : Vulnérable DH4 : Annexe 4 Directive Habitat

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La zone d’étude présente une multitude de micro-habitats hétérogènes et très favorables aux moeurs des reptiles, puisqu’elles intègrent des gîtes d’hivernation/d’estivation ou des gîtes plus secondaires (structures bétonnées, terriers, blocs rocheux, etc.), mais également des zones vitales attenantes à ces gîtes pour assurer leur reproduction et leur quête alimentaire (bordures de pistes, de vignes, friches, etc.). La présence des reptiles s’est donc avérée assez répandus, notamment côté Ouest, le long des haies et lisières.

En parallèle, les différentes zones humides identifiées (notamment les roselières présentées précédemment) peuvent se montrer tout aussi favorables pour certaines espèces de serpents (espèces du genre Natrix) et pour une tortue palustre : la Cistude d’Europe (Emys orbicularis).

A ce titre, la présence de cette espèce ne peut être exclue. En effet, la zone d’étude dispose d’habitats propices à l’espèce pouvant lui garantir son cycle biologique complet (zones de reproduction, zones d’alimentation, zones refuges, zones d’hivernation). Elle est donc jugée aujourd’hui fortement potentielle dans la zone d’étude.

• Une liste de 4 espèces avérées d’amphibiens a été recensée sur le site d’étude :

Liste rouge Espèce Nom latin Statut Commentaire France Pélodyte ponctué Pelodytes punctatus PN LC En phase terrestres (friches) LC Chœurs nocturnes au Crapaud calamite Bufo calamita PN DH4 printemps secteur Est Grenouille verte / Rana esculenta / LC La plus commune dans les PN, DH5 rieuse ridibunda canaux et fossés LC Chœurs nocturnes au Rainette méridionale Hyla meridionalis PN DH4 printemps secteur Est

PN : Protection Nationale ; LC : Préoccupation mineure DH4 : Annexe 4 Directive Habitat ; DH5 : Annexe 5 Directive Habitat

La zone d’étude présente un certain nombre de milieux propices aux moeurs des amphibiens. Elle se caractérise en effet par plusieurs types de zones humides à plusieurs faciès (roselières, mares temporaires, friches hygrophiles, fossés drainants et canaux), et d’habitats terrestres exploitables à disposition (friches, pelouses, fourrés, cordons végétalisés, etc.) pour y trouver refuge, transiter et s’alimenter.

A noter que seules la roselière principale (zone humide au Nord-Est) et ses annexes périphériques sont considérées comme étant des zones de reproduction adéquates pour les amphibiens, les différents canaux et fossés étant quant à eux, trop artificialisés en leur bordure ou trop poissonneux (induisant une prédation des larves d’amphibiens) pour accueillir une reproduction effective. Ces linéaires et leurs bordures végétalisées peuvent néanmoins être exploités par plusieurs espèces pour transiter d’une zone à une autre (effet corridor) ou en tant que zones refuges privilégiées en phase terrestre.

Notons que le Triton crêté (PN2, DH2 & DH4, BE2) est jugé fortement potentiel dans la zone d’étude en particulier dans la roselière et ses habitats terrestres attenants. Il est considéré à fort enjeu local de conservation.

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1.1.8.3.4.4. Insectes et invertébrés

Les passages de CERA-Environnement et d’ECO-MED ont permis de dresser une liste de 55 espèces présentes sur la zone d’étude (Cf. annexe 3 de l’Annexe 6).

Le groupe le plus riche est celui des coléoptères, avec des espèces pour l’essentiel typiques des zones rudérales et de friches. C’est dans ce groupe que figure la seule espèce avérée à enjeu local de conservation fort, la Phytoécie à fémurs rouges (Phytoecia rufipes).

Cinq spécimens ont été observés sur leur plante-hôte au niveau de talus au sein d’une friche xérophile ancienne, à l’Ouest du canal situé en bordure Ouest de la zone d’étude, où le Fenouil y est très abondant. Ces observations sont situées en dehors de la zone d’emprise du projet. Toutefois, le Fenouil, et donc potentiellement la Phytoécie à fémurs rouges, peut se rencontrer de manière plus dispersée au sein de la zone d’étude.

La Phytoécie à fémurs rouges est un petit coléoptère longicorne méditerranéen inféodé au Fenouil commun (Foeniculum vulgare). Si elle est plutôt commune en péninsule ibérique et au Maghreb, elle est considérée comme très rare et sporadique en France, en dépit de la grande abondance de sa plante-hôte. Elle est en effet seulement connue de quelques stations dispersées dans le sud- est de la France et en Corse. Cette forte rareté lui confère un fort enjeu local de conservation.

La présence de trois espèces protégées et à enjeu local de conservation modéré sont jugées fortement potentielles : la Cordulie à corps fin (Oxygastra curtusii), la Diane (Zerynthia polyxena) et la Magicienne dentelée (Saga pedo). Les 2 premières espèces sont liées à la présence de zones humides (haies des zones humides, canaux et fossés) et peuvent donc se rencontrer sur la zone d’étude. La 3ème fréquente plus les habitats de friche, principalement ceux à l’Ouest du canal des Costières, en dehors de la zone d’emprise.

1.1.8.3.4.5. Poissons

Aucun inventaire spécifique n’a été conduit sur ce groupe, où une espèce s’est toutefois avérée commune dans les canaux : la gambusie (gambusia affinis). Ce petit poisson d’origine américaine a été introduit dans de nombreuses zones de marais, surtout côtiers (dont la Camargue), pour lutter contre les moustiques, dont il est gros consommateur de larves.

1.1.8.4. Synthèse de l’intérêt écologique du site

Les différents inventaires écologiques, qui se sont déroulés sur plusieurs années (2008-2011), ont permis de faire apparaître les zones de sensibilité écologique du site et de montrer leur évolution. Ces zones de sensibilité ont été déterminées en croisant les zones d’habitats d’intérêt et les enjeux floristiques et faunistiques du site.

Une carte de synthèse est présentée en Figure 16.

L’intérêt écologique de la zone du projet réside principalement en la présence d’habitats de zones humides, au Nord-Est du site. Ces habitats permettent à une flore protégée de s’y développer (Lythrum faux thésium, lythrum à trois bractées, Etoile d’eau à nombreuses graines…).

L’existence de ces zones humides (humide et boisé) recèle également un fort intérêt pour la faune, en particulier pour l’alimentation des chiroptères, des amphibiens, des oiseaux d’eau et des libellules.

GéoPlusEnvironnement R0805101bis 55 Localisation des enjeux liés aux mammifères Localisation des enjeux de l’herpétofaune Localisation des enjeux batrachologiques

Localisation des enjeux entomologiques Localisation des enjeux ornithologiques Synthèse sensibilité faune/flore/habitats

Sensibilité forte

Sensibilité modérée

Sensibilité faible

GUINTOLI - Projet de carrière de l’Etang-Jasse des Cabres - Manduel (30) Demande d'autorisation d’ouverture de carrière Etude d’Impact 0 m 250 m 1km Périmètre de demande + Figure 16 du projet GéoPlusEnvironnement Enjeux faunistiques et synthèse des sensibilités Echelle au 1 / 25 000 Sources : ECO-MED (2011) & GéoPlusEnvironnement