Document generated on 09/28/2021 9:37 p.m.

Vie des arts

Chroniques

Number 32, Fall 1963

URI: https://id.erudit.org/iderudit/58508ac

See table of contents

Publisher(s) La Société La Vie des Arts

ISSN 0042-5435 (print) 1923-3183 (digital)

Explore this journal

Cite this document (1963). Chroniques. Vie des arts, (32), 79–81.

Tous droits réservés © La Société La Vie des Arts, 1963 This document is protected by copyright law. Use of the services of Érudit (including reproduction) is subject to its terms and conditions, which can be viewed online. https://apropos.erudit.org/en/users/policy-on-use/

This article is disseminated and preserved by Érudit. Érudit is a non-profit inter-university consortium of the Université de Montréal, Université Laval, and the Université du Québec à Montréal. Its mission is to promote and disseminate research. https://www.erudit.org/en/ D. P. Brown, William Kurelek, Robert 1962 où l'analyse de la lumière dégage la EXPOSITIONS Markle, Willis Romanow, Roger Savage, vibration chaleureuse des bleus de lune, Kenneth Tolmie ont démontré dans leurs et qui devient fascinant avec un grand LA GALERIE BANFER oeuvres que la peinture canadienne, tout recul; une précieuse composition dans les en conservant les éléments d'une forte per­ ors et gris de Monique Voyer, comportant 23 est 67ième rue, New-York. sonnalité, est avant tout une peinture d'ex­ un graphisme noir d'une qualité exception­ pression nord-américaine. nelle; des choses moins bonnes de Bou­ Une élégante galerie new-yorkaise, bien Andrée Paradis dreau, Ewen, Morisset, Parent, Haworth; située, expose assez fréquemment des pein­ de Jean-Paul Lemieux, une amusante et tres canadiens. Elle remporte non seule­ anecdotique "Scène de procession" de 1944, ment un succès d'intérêt mais ce qui est QUÉBEC ET OTTAWA qui établit un contraste net à côté de la mieux, un succès de vente. Ainsi toutes les composition plastique admirable du "Cou­ toiles de l'exposition d'Alex Colville, en On pouvait voir beaucoup de jeune vent" de 1961; de Pellan, la fantaisie lyri­ février, ont été vendues à l'exception d'une peinture canadienne à l'été 1963 au Musée que d'un magicien lumineux dans "Jardin seule. provincial de Québec et à la Galerie na­ vert" (1958), un petit émail révélant le monde enchanté du rêve, et deux dessins Ce fait pourrait être banal, s'il ne s'agis­ tionale d'Ottawa. A Québec surtout, deux grandes salles, dans la nouvelle annexe du magnifiques; un Giguère en encres d'impri­ sait de peinture canadienne néo-réaliste dis­ merie, paysage surréel d'un lyrisme de crètement mise au rancart dans les milieux Musée provincial. Section gravure, "La a grande venue. officiels de ' peinture au Canada. Voilà descente d'Orphée" de Pichet, un travail de quoi ranimer l'espoir des nombreux remarquable par la force de la composition, Dans l'autre grande salle, moins de peintres oui ont le courage de travailler la subtilité de la technique, l'affirmation choses remarquables. Un petit paysage dans l'ombre, indifférents au succès immé­ émue d'une belle maturité imminente; "Les d'exil d'Ozias Leduc : nos imitateurs et diat, soucieux uniquement d'accorder la trois points" de Dumouchel dont le dessin admirateurs des impressionnistes, des poin­ libération de leurs impulsions profondes. d'une sûreté et d'une élégance raffinées tillistes, de Renoir, de Corot, etc. (Suzor- nous font regretter le suprématisme peu Deux jeunes collectionneurs, Richard Côté, De Belle, etc.); le Groupe des Sept convaincant des trois minuscules pointeaux; et Marc-Aurèle Fortin; la vieille maison Bannett et Thomas Ferdinand ont fondé et des sérigraphies faibles de Bellefleur, à l'automne 62 cette galerie, avec l'inten­ sous la neige de nuit de Dyonnet; la chasse- Ferron, Jasmin. galerie de Julien; les sucres d'Arbuckle. tion d'encourager et de faire connaître la Parmi les nombreux tableaux, un grand peinture réaliste sous ses aspects les plus Tout cela me semble excellent, et permet Letendre et un Jérôme 1959 d'une belle aux canadiens aussi bien qu'aux touristes nouveaux. Thomas Ferdinand pour sa part, composition en bleu qui rappelle un peu est convaincu que les nouvelles formes, en­ de prendre connaissance, dans l'actualité Hartung; de Borduas, un tableau de 1943 la plus dynamique et la plus variée, et dans core mal définies, dans le monde de l'art, de qualité médiocre et trois gouaches ra­ s'orientent vers une représentation plus le passé le plus valable, de notre peinture pides, dont surtout une petite merveille canadienne. concrète de l'humain. Le but de la galerie de 1950; un Dallaire de 1949, qui rappelle est d'aider ces idées nouvelles à prendre Marchand comme il se trouve souvent; un Dans les escaliers, d'excellentes gravu­ forme. Riopelle d'un excellent mouvement, rythme res de Picasso, de Chagall, de Vlaminck, Du 11 septembre au 28, la Galerie a rapide de la spatule et coloris vigoureux de Gromaire, de Dufy, de Cézanne, de présenté une exposition "Images du Cana­ bien liés par un treillis qui accentue la Renoir. da". Sept artistes canadiens Glenn Adams, force de la composition; un Belzile de Guy Robert

L'ÉVOLUTION DE L'ART AU CANADA

par R.H. Hubbard

Ce magnifique volume traite du développement de l'art au Canada à partir du dix-septième siècle jusqu'à nos jours. Une publication entièrement nouvelle de la Galerie nationale sur la peinture, la sculpture, l'archi­ tecture et les arts décoratifs au pays. Cet ouvrage relié toile est abondamment illustré avec plaques en couleur, et en blanc et noir, et contient une bibliographie de volumes sur l'art canadien. 137 pages $8.00

L'AGENDA 1964 de la GALERIE NATIONALE DU CANADA La quatrième édition du désormais populaire Agenda de la Galerie nationale du Canada vient de paraître ! Elle comprend un magnifique choix de peintures cana­ HUBERTA'S Reg'd ANTIQUES diennes du vingtième siècle. De dimensions 8" X 8", l'agenda est contenu dans une boîte attrayante et pra­ 1356 AVENUE GREENE tique, prêt à être expédié par la poste. Cadeau fort appréciable pour parents et amis d'outre-mer. MONTRÉAL 6, CANADA Bilingue $2.50 Tél. WE. 2-6666

Veuillez commander directement chez L'Imprimeur de la Reine Ottawa, Canada

79 GUY ROBERT l'un de ces colloques, celui destiné aux Kenneth Gilbert présenta alternativement peintres, plus exactement à ceux que les avec son camarade Bernard Lagacé l'inté­ Guy Robert est un ami, et un collabo­ arts plastiques intéressent, et bien que grale pour orgue de J. S. Bach en douze rateur de ces chroniques. Il est difficile de mon séjour ait été des plus brefs, j'ai pu récitals de novembre I960 à mai 1961. vanter sa récente exposition, à la galerie revenir de Stanley House avec l'émerveil­ Du clavecin, Kenneth Gilbert connaît, Libre de Montréal, sans accuser de parti- lement de l'accueil, du site, des aména­ comme on dit proprement toute la "litté­ pris. Il serait cependant injuste de n'en gements, en bref avec l'impression que nous rature", depuis les premières transcriptions pas parler. Je voudrait dire à quel point tenons là une formule qui fera parler des oeuvres de Pierre Attaignant vers 1450 son courage m'a frappé, courage d'exposer d'elle. jusqu'aux musiciens les plus modernes, en (comme on dit s'exposer) courage de se Le colloque des arts plastiques était, passant par J. P. Sweelinck, les virgina- jeter dans une mêlée qu'habituellement il cette année, placé sous l'égide du peintre listes anglais, Frescobaldi, sans oublier les surplombe un peu, de sa vision critique. Koenig, venu spécialement de pour oeuvres des cinq grands maîtres du dit ins­ Se faire démolir, comme on dit, par ceux cette occasion. Les discussions entre des trument : Rameau, Couperin, Scarlatti, Bach auxquels l'on a réservé une goutte de fiel artistes canadiens et ce jeune et déjà célè­ et Haendel. Rappelons que son premier critique, ce n'est jamais bien drôle. C'est bre peintre ont été, je crois, fructueuses. disque enregistré l'an dernier, toujours pour courageux de l'avoir accepté. Pour ma part, j'ai pu admirer la série de la même compagnie "BAROQUE", était gouaches sur papier japonais que Koenig entièrement consacré à J. S. Bach. Il com­ Par ailleurs, la peinture de Guy Robert avait apportée en vue d'une exposition à prenait le concerto italien, le concerto en est emplie de promesses. Sur des collages Seatle, et qui marquent un changement dans ré mineur d'après Benedetto Marcello, et préalables de toiles de sac, de vieux vête­ sa manière habituelle, un stade nouveau de la partita no 4 en ré majeur. La critique ments, d'étoffes, de fils (collages que j'ai ses études. l'avait alors salué comme l'un des meilleurs pu admirer, vierges, dans son atelier), il Il convient je crois de féliciter le Conseil disques de clavecin de l'année 1962. Ken­ cherche un espace chaque fois plus difficile des Arts pour une initiative promise cer­ neth Gilbert prépare actuellement une tour­ à cerner, chaque fois plus diffus, un espace tainement à un grand succès. née de concerts en France. Dans le cadre qui s'emmêle aux agglutinements du centre des Jeunesses Musicales il donnera avec de la toile, un espace qui semble baigner, Jacques Folch deux de ses compatriotes le ténor Jean Paul interpénétrer ces volumes ou ces formes. Jeannotte et le hautboïste Jacques Simard Dans les deux ou trois dernières toiles, en une série de trente récitals dans les prin­ date, cette masse de collages et de pein­ cipales villes françaises. Nul doute que ces tures semble déjà se ressaisir, se rassembler, trois artistes canadiens représenteront di­ s'attacher au milieu de la toile, comme si gnement le Québec au pays de Jean Philippe le peintre avait peu à peu réussi à démêler Rameau. Qu'ils sachent bien que tous nos un peu les deux choses: la nébuleuse cen­ MUSIQUE voeux les accompagnent ! .. . trale, et le vide profond et sourd qui l'en­ veloppait jadis... KENNETH GILBERT: Pour terminer et pour revenir à notre propos initial — le deuxième microsillon Je suis un peu troublé par les coulis de UN MAITRE CLAVECINISTE de Kenneth Gilbert — disons que sur la peinture, qui me semblent à certains mo­ TROIS PREMIÈRES première face de ce disque sont inscrits trois ments superflus, un peu gratuits, mais que concertos de Vivaldi, respectivement en ut par ailleurs le peintre semble faire parti­ MONDIALES »... majeur, sol majeur et fa majeur, transcris ciper à cette lutte de différenciation de Nous devons à la compagnie canadienne pour clavecin par le Cantor durant la pé­ l'espace, et non pas avoir placés là de de disques "BAROQUE" la parution du riode de Weimar. Les oeuvres avaient déjà façon "reliante", comme des procédés. deuxième microsillon de Kenneth Gilbert. été enregistrées par Sylvia Marlowe, mais Il s'agit, je crois, de peinture de re­ Cette fois, le jeune claveciniste nous offre cet enregistrement est depuis fort longtemps cherche, au sens encore plus vrai "d'expé­ des compositions peu connues, dont c'est supprimé des catalogues. Nous sommes rience" qu'au sens habituel de ce mot. ici, pour la plupart, le premier enregistre­ heureux de les signaler à l'attention des Recherche honnêtement menée, et je vois ment mondial. Il s'agit de concertos pour mélomanes comme étant de nouveau dispo­ dans la timide (et réussie) apparition de clavier seul transcris par J. S. Bach, d'après nibles mais, cette fois, dans la brillante la couleur sur une seule toile, la preuve des oeuvres de ses contemporains. version qu'en donne Kenneth Gilbert. La de cette modestie-là. Nous attendons une Kenneth Gilbert est né en 1931 à Mont­ grande révélation de ce disque c'est, incon­ suite à ce travail. Quel dommage de n'avoir réal. C'est au Conservatoire de cette ville testablement, les premières mondiales des pas présenté les encres que j'ai pu admirer qu'il a fait de 1945 à 1953 ses premières enregistrements qui constituent l'autre face chez le peintre... Mais là encore, nous du disque. Tout d'abord deux concerts pour saluons une modestie. études musicales, avant de se rendre en France et en Italie. Prix d'Europe d'orgue clavecin en ré mineur et si bémol majeur en 1953, il fut d'abord élève de Nadia du duc Johann Ernst von Sachsen — Jacques Folch Boulanger au Conservatoire National de Weimar, élève de J. S. Bach, et un con­ , et continua ses études sous la direc­ certo de Telemann en sol mineur. Détail tion du maître ; puis à intéressant: nous possédons maintenant la Sienne, à l'académie Chigiana, il se livra preuve concrète que J. S. Bach a connu les durant deux ans à l'étude du clavecin avec oeuvres de Telemann puisqu'il a transcrit . Le grand claveciniste ita­ certains d'entre elles. Cet enregistrement lien, lui-même élève de , mettra, nous l'espérons, un terme aux que­ ECHOS enseigna à Kenneth Gilbert toutes les sub­ relles des musicologues sur cette question. tilités techniques du délicat instrument et Dans ces enregistrements, Kenneth Gilbert STANLEY HOUSE éveilla chez notre jeune artiste cet amour s'est servi d'un clavecin Schûtze qui est de la tradition, de la recherche constante une copie d'un clavecin Rûckers du XVIIe siècle (avec les becs de plumes par consé­ A New Richmond, sur la baie des Cha­ de la vérité musicale. En août 1956, de retour à Montréal, Kenneth Gilbert présenta quent) — instrument de même facture que leurs, en Gaspésie, une vieille et superbe ceux utilisés par J. S. Bach. maison a été offerte au Conseil des Arts du au réseau français de Radio Canada l'inté­ Canada. Celui-ci a décidé de l'utiliser grale pour orgue de François Couperin le De nos jours, rares sont les interprètes comme centre d'études destiné aux artistes Grand. Il ouvrit, l'année suivante, en octo­ possédant comme Kenneth Gilbert une telle canadiens, et particulièrement du Québec. bre 1957, au Conservatoire de Musique de conscience laborieuse, acharnés à redonner Cette année, les premiers colloques et la Province de Québec, une classe de cla­ aux oeuvres, bien au-delà des notes, la séances de travail ont eu lieu, sous la di­ vecin qu'il dirige avec ce souci qui le carac­ précise lumière qui les engendra. Le jeune rection, très discrète, et l'organisation, im­ térise de la stricte observance des oeuvres et déjà célèbre claveciniste montréalais sait peccable, de Monsieur et Madame SI­ et de leurs principes fondamentaux. L'on tirer de l'instrument à sautereaux des sono­ MARD, les hôtes de ces colloques. Nous doit également à Kenneth Gilbert l'instal­ rités particulièrement brillantes. Son jeu avons_ maintenant au Québec notre "Royau- lation de l'orgue baroque allemand des fac­ est précis sans sécheresse, sobre, admira­ mont", et les premiers séjours d'artistes teurs hambourgeois Beckerath à la Queen blement nuancé jusque dans les plus in­ semblent avoir permis l'établissement de Mary Road United Church, (le premier du times détails d'ornementation. Ce disque formules de travail qui pourrait se préciser genre en Amérique du Nord). C'est sur est un régal sonore !... Nous le recom­ au cours des années à venir. J'ai assisté à cet instrument dont il est titulaire que mandons chaleureusement.

80 Epris de musique depuis la petite en­ Or, il n'y eut jamais dédicace aussi juste­ la peau africaine, jusqu'à ces aveux aussitôt fance, travailleur passionné, maître incon­ ment trouvée. Jutra oscille entre le gag ravalés d'homosexualité collégiale, jusqu'à testé du clacevin au Canada, tel apparaît intellectuel qui prend sa source dans ce ce Français qui tient le rôle d'entremetteur Kenneth Gilbert. Dans notre monde musi­ film qu'il fit avec McLaren voici longtemps et qui se permet de lui faire la morale, cal, il est, par excellence, l'exemple vivant (A Chairy Taie) donnant, de façon im­ jusqu'à cette attitude de non-violence (de le plus vibrant à donner à tous les jeunes promptue, une séance de mime ou se jetant lâcheté diraient les Européens, mais nous instrumentistes de quelque discipline qu'ils à l'eau comme Abbott et Costello, et le savons nous qu'il ne s'agit pas de lâcheté, soient. film-confession dont on ne sait jamais s'il que nous sommes dans une situation de Paul Martin-Dubost s'agit d'un jeu, d'un mensonge, d'un regard cet ordre) vis-à-vis les autres, jusqu'à ces indécent ou d'une cruelle expérience. rêves d'erotique impuissance où Jutra, Curieusement, je suis pourtant persuadé poursuivi par d'innombrables gangsters que le spectateur français (de France) sera fictifs, décharge sur eux sa haine contenue le spectateur idéal de cette biographie senti­ pour se relever ensuite pur comme un mentale. ange. L'essence du film est originelle. CINEMA Les différences profondes en effet qui Mais ce film a aussi des défauts: l'image séparent nos continents permettront sûre­ rarement cadrée comme il se doit ne cesse ment qu'un phénomène de distanciation de balbutier, le son est de pauvre qualité. UN AVEU ajoute au film le caractère mythique qu'il Pourtant ces défauts, loin de nuire à l'en­ doit avoir. semble, créent l'impression bizarre d'une Que reste-t-il de cet été pluvieux et tor- Mais surtout le monde que Jutra décrit, oeuvre cinématographique de contrebande, ride? Pendant deux mois tout a été mis son univers et celui de ses amis, ses crain­ qui aurait été filmée à l'insu de tous, en en veilleuse, écrivains, procès politiques, tes et ces filles dans ces couchettes, cette cachette, donnant à la projection un ton de lutte contre l'Etat fédéral. Seul le Festival ville et les paysages de neige si peu nom­ murmure saccadé, essouflé. du Film a ravivé, au début d'août, les breux, cette désinvolture pour tout dire L'oeuvre d'un petit bourgeois? Certes. envies, les passions et les querelles, puis surprendront ce spectateur-français-idéal: Mais les enfants du Québec ne sont pas tout s'est éteint comme un feu sur la grève, Maria Chapdelaine est aussi étrangère à la malheureux, ils n'ont connu ni la guerre, sans que personne y prenne trop garde vie que l'on devine dans A TOUT PREN­ ni les camps de concentration: peut-on leur puisque la marée est là qui vient sûrement, DRE que l'esquimau l'est à Leopoldville. en vouloir d'avoir été comblés, surtout s'ils lentement, pour l'éteindre. en ressentent un malaise? Jutra le dit Il reste, pourtant, une oeuvre qui fut Pourtant ce film est vrai: et loin d'être le portrait d'une certaine jeunesse c'est très bien ce malaise. Et c'est pourquoi il d'ailleurs primée à ce Festival, un film de convient que vous puissiez voir A TOUT Claude Jutra: A TOUT PRENDRE. certes le portrait de toute la jeunesse d'ici avec surtout comme symbole profond cette PRENDRE comme un document humain Toutes proportions gardées, A TOUT d'une inconcevable fidélité. Même quand PRENDRE serait dit-on le premier long surprise-party du début où personne n'a rien à dire à qui que ce soit: le problème on joue faux dans ce film, cela nous trahit. métrage d'une nouvelle vague qui arrive, Derrière les facilités il vous sera alors pos­ et qui soit produit à l'extérieur des cadres de la communication est encore plus aigu au Canada français qu'on peut l'imaginer. sible d'écouter A TOUT PRENDRE com­ gouvernementaux. me on écoute un aveu; l'aveu d'une grande En fait Jutra a mis deux ans de travail Tout dans ce film est canadien-français faiblesse, mais surtout d'un indescriptible et tout l'argent qu'il pouvait emprunter d'ailleurs: jusqu'au choix qu'a fait Jutra désarroi, le nôtre. pour faire ce curieux auto-portrait qu'il d'une noire à l'accent haïtien, jusqu'à cet dédie à Norman McLaren et Jean Rouch. amour ambigu de l'homme nordique pour Jacques Godbout

galerie libre 2100, RUE CRESCENT, MONTRÉAL 25, TÉLÉPHONE: 288-6080

Georges DELRUE, propriétaire Henri BARRAS, directeur

PRÉSENCE D E PELLAN

du 2 au 22 octobre 1963 Huiles - dessins Décors et Dessins

Lancement du premier titre de la collection : « Artistes Canadiens » : « Pellan — sa vie et son œuvre », étude de Guy Robert, accompagnée de 24 reproductions couleurs et 123 illustrations blanc et noir, une édition du Centre de Psychologie et de Pédagogie

Tous les jours de 10 heures à 6 heures ; le mercredi jusqu'à 10 heures

81