Retour À La Photo

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Retour À La Photo COME BACK ! 16l02> 24l03l2018 RETOUR À LA PHOTO DOSSIER PÉDAGOGIQUE BATNIJI BAZIN COPLANS COUTURIER FAIGENBAUM GROSSE HAHNENKAMP LÉVÉNEZ MIHINDOU MOREIRA-DIAZ ONODERA PIGEAU RAINER RAYNAUD RINKE ROUSSE (détail), (détail), ROUSSEAU STRAUMANN Self Portrait n° 13.87 Self Portrait SUNG John Coplans, John Coplans, Collection privée 114 x 103 cm, 1987, TOSANI ZIMMERMANN GALERIE DE L’ÉTRAVE ENTRÉEENTRÉE LIBRLIBREE ESPACE D’ART CONTEMPORAIN du mercredi au samedi dede 14h3014h30 àà 18h18h / THÉÂTRE NOVARINA et les soirs de spectacle jusqu’à 20h.20h. LA GALERIE DE L’ÉTRAVE EST MEMBRE DU RÉSEAU ALTITUDES - ART CONTEMPORAIN EN TERRITOIRE ALPIN affiche_A3_comeback.indd 1 05/01/2018 11:33 « Tu ne prends pas une photographie, tu la crées. » Ansel Adams1 « Dès lors qu'une émotion ou qu'un fait est traduit en photo, il cesse d'être un fait pour devenir une opinion. L'inexactitude n'existe pas en photographie. Toutes les photos sont exactes. Aucune d'elles n'est la vérité. » Richard Avedon2 1 - Ansel Easton Adams (1902- 1984) est un photographe et écologiste américain, connu pour ses photographies en noir et blanc de l'Ouest américain. 2 - Richard Avedon (1923 - 2004) est un photographe de mode puis un portraitiste américain. 1 Sommaire I - La photographie plasticienne ……………………………………………………………p.3 II – Les artistes…………………………………………………………………………………p.4 Le paysage …………………………………………………………………………………….p.4 Taysir Batniji Stéphane Couturier Isabelle Grosse Jean-Charles Pigeau Samuel Rousseau Georges Rousse Patrick Tosani Cécile Straumann Xavier Zimmermann La figure ………………………………………………………………………………………..p.14 Philippe Bazin John Coplans Patrick Faigenbaum Maria Hahnenkamp Isabelle Lévénez Myriam Mihindou Cirenaica Moreira-Diaz Yuki Onodera Arnulf Rainer Jean-Pierre Raynaud Klaus Rinke Ji-Yeon Sung III – Atelier de pratique ………………………………………………………………………p.27 IV – Pistes pédagogiques…………………………………………………………………...p.28 V - Bibliographie et ressources ……………………………………………………………p.34 VI – Médiation ………………………………………………………………………………....p.36 VII - Informations pratiques ………………………………………………………………...p.37 2 I - La photographie plasticienne Depuis plus de deux ans, par suite des importants travaux de réhabilitation sur le site du Couvent des Visitandines, la programmation de la Chapelle de la Visitation s’est développée à la Galerie de l’Étrave. Après les neuf expositions qui y ont été présentées entre octobre 2015 et décembre 2017, il nous est apparu devoir rendre à celle-ci sa destination originelle en y organisant une dixième et dernière, exclusivement consacrée à la photographie plasticienne. Tous les genres existent en photographie contemporaine : reportage, publicité, science, art... Ces clichés peuvent être beaux, choquants, amusants, mais ne sont artistiques que s’ils sont le produit d’une démarche artistique. De nombreux artistes contemporains utilisent le media photo comme un de leurs outils, leur but étant de créer une image qui traduise un sentiment ou une recherche esthétique particulière. « Précédé par l'expression d’ « image fabriquée », davantage explicite par rapport à l'idée d'une manipulation, le concept de photographie plasticienne a été inventé au milieu des années quatre-vingt pour désigner toute une production d'images qui, si elle recourt au médium photographique, se distingue de l'usage ordinairement convenu qu'on en fait. Il s'agit de photographies dont l'image procède de diverses manipulations tant des matériaux et des modèles qui la constituent que du format ou de la mise en espace dans lesquels elle est établie.»3 L’objectif de cette exposition est d’offrir un panel le plus varié possible, toutes générations et tous styles confondus, mettant en exergue les différentes préoccupations des artistes plasticiens composant avec ce mode. De sorte à établir comme un pont mémoriel avec la programmation accomplie depuis dix ans à la Chapelle de la Visitation puis à la Galerie de l’Etrave, COME BACK ! retour à la photo rassemble tout un lot d’œuvres d’artistes dont certains ont déjà été montrés à Thonon-les-Bains. En revanche, si tel est le cas, les œuvres retenues ne l’ont jamais été, ce qui permettra d’en élargir la connaissance. Pour les autres, présentées pour la première fois, cela permettra d’accroître le champ de réflexion quant à la question de la photographie plasticienne. 4 3 - Extrait du Communiqué de presse - Images fabriquées / Photographie plasticienne. Collection Claudine et Jean-Marc Salomon, Philippe Piguet - 03 juillet-26 septembre 2010 - Galerie de l´Etrave - Thonon Les Bains. 4 - Extrait de Semaine – Come Back ! retour à la photo, Philippe Piguet, du 16 février au 24 mars 2018 - Galerie de l’Etrave – Thonon-les-Bains. 3 II – Les artistes COME BACK ! retour à la photo compte tout un ensemble d’images relatives au paysage, entendu au sens large, qu’il soit urbain, naturel ou architectural. Les unes sont prises in situ, sans artifice particulier, mais avec le soin d’une recherche calculée de l’angle de vue pour nous le donner à voir à l’ordre d’une perception décalée ; les autres relèvent d’un montage, d’une manipulation ou d’une intervention qui font basculer le paysage dans l’imaginaire. 5 Taysir Batniji Le paysage Stéphane Couturier Isabelle Grosse Jean-Charles Pigeau Samuel Rousseau Georges Rousse Patrick Tosani Cécile Straumann Xavier Zimmermann 5 - Ibid. 4 Taysir Batniji - Palestine, 1966 Taysir Batniji ne se réclame pas d’une discipline particulière : il développe, en fonction de son propos, une pratique dite pluridisciplinaire : peintures, assemblages d’objets, installations, photographies, vidéos ou performances. « J'ai commencé à m'interroger sur le rapport entre mon travail et les choses auxquelles je suis confronté en permanence, dont deux particulièrement. La première concerne mon implication au cœur d'une scène artistique européenne et mondiale. La seconde concerne ma position en tant qu'homme et plasticien palestinien face à un pays jusqu'à ce jour plongé dans le conflit, et cela depuis un siècle. C'est de ce rapport entre ces deux choses, que naissent le sens et la spécificité de mon travail. Mais c'est de là aussi que peut découler l'ambiguïté parfois ressentie par certaines personnes confrontées à mes œuvres. Car les signes ou clichés médiatiques faisant habituellement références au conflit israélo-palestinien, sans doute facilement percevables par le public, ne sont pas les aspects sur lesquels je fonde ma démarche. L’idée de réaliser le projet Watchtowers (miradors militaires israéliens en Cisjordanie) m’est venue lors de la rétrospective du travail de Bernd et Hilla Becher6 au centre Pompidou en 2004-2005. La ressemblance formelle entre les châteaux d’eau des Becher et les miradors israéliens qui envahissent le territoire palestinien m'a frappée. C'est pourquoi j'ai décidé́ de répertorier ces architectures de guerre "à la manière" des Becher. Miradors, 2008, 41 x 51 cm J’ai voulu créer une sorte de "Cheval de Troie". Faire en sorte que le spectateur qui se trouve face à ces photos pense en connaître les auteurs mais, en regardant de plus près, s’aperçoivent vite qu’il ne s’agit pas là de la technique poussée des photographes allemands, ni bien sûr de châteaux d’eau. Les conditions particulièrement périlleuses des prises de vue en question, effectuées par un photographe palestinien délégué (né à Gaza, je ne suis pas autorisé́ à me rendre en Cisjordanie), sont visibles : flous, bougés, cadrages maladroits, lumière imparfaite... Pas moyen, sur ce terrain, d’installer le lourd matériel des Becher, de patienter plusieurs jours avant de trouver la lumière idéale, de prendre le temps de la pose. Pas d'esthétisation possible ni moyen d’envisager ces constructions militaires fonctionnelles comme des sculptures ou encore comme un patrimoine. » 6 - Voir annexe page 30. 5 Stéphane Couturier – France, 1957 Des espaces urbains aux paysages désertiques, des entrailles des usines aux architectures modernistes, les œuvres de Stéphane Couturier nous placent comme devant un pan de réel. Et pourtant, devant ces tirages monumentaux, souvent à échelle humaine, l’œil erre sans parvenir à se fixer sur aucun point. Quel que soit le sujet représenté, la surface fourmille de détails ; chaque parcelle de l’image recèle une infinité de textures. Ce réel décomposé, qui nous désoriente parce qu'il n'est ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre que celui qui nous entoure, témoigne de l'œil de l'appareil. Walter Benjamin le rappelait déjà : « A l'orée de la modernité, alors que sont inventés le microscope et le télescope, les appareils de saisie prolongent les sens, nous faisant accéder à l'infiniment grand et à l'infiniment petit. Toute chose familière, alors, est en passe de se draper d'étrangeté, et de nous faire entrevoir que notre vision naturelle n'est en rien prescriptrice. » À ce titre, l’hyperréalisme des photographies de Stéphane Couturier nous fournit le modèle d'une nouvelle expérience du regard. Face à elles, il n'y a rien à chercher, rien à identifier mais il nous faut réapprendre à voir dans de nouvelles dimensions. Séoul Yaksu Dong 1998 136 x 136 cm « Qu’il s’agisse de vues urbaines ou industrielles, les photographies de Stéphane Couturier présentent des compositions dont le cadrage impose une implacable frontalité 7 picturale qu’excède le jeu chromatique des éléments qui les composent. » 7 - Philippe Piguet – Ibid. 6 Isabelle Grosse Isabelle Grosse pose la question de la place de l’individu dans nos sociétés contemporaines et les choix possibles qui s’offrent à lui. Cette préoccupation interroge un panel d’influences telles que l’urbanisme, l’architecture, l’environnement politique ou social, l’écologie… Chacun de ces mots apparaissent tentaculaires et s’articulent comme un réseau. Dans son travail, elle interroge la manière dont les éléments, animés ou non, se disposent dans l’espace aussi bien individuellement que collectivement. Les signes graphiques simples qu’elle porte directement sur les photographies permettent de discerner, énumérer et inventorier ces éléments. 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