2 N° 2690 L’ACTION 0 58e année du 1er au 14 0 décembre 2005 Prix : 3s (20 F) FRANÇAISE 0 paraît provisoirement les premier et troisième jeudis de chaque mois 10, rue Croix-des-Petits-Champs, 75001 Paris – Téléphone : 01-40-39-92-06 – Fax : 01-40-26-31-63 – Site Internet : www.actionfrancaise.net Tout ce qui est national est nôtre Notre dossier APRES LES ÉMEUTES LA LOI DE 1905 : UN LOURD BILAN Par Michel FROMENTOUX Entretien avec Jean SEVILLIA Il va falloir (pages 7 à 9)

L'ESSENTIEL Page 2 POLITIQUE FRANÇAISE – La face cachée de la crise des banlieues payer la facture par Ahmed RACHID CHEKROUN – Être français n'est pas un droit ! L’éditorial de Pierre PUJO (page 3) par Aristide LEUCATE – La république à court terme par Henri LETIGRE LE MASSACRE DES GARDES SUISSES AUX TUILERIES – L’Université du Club de l’Horloge par Pierre PUJO Quand la République a honte de ses origines Pages 4, 5 et 6 LE BANQUET e président de la Confé- s'est entretenu durant une heure abstenu de tout commentaire. voilé au Musée de l'Armée, à DU 13 NOVEMBRE dération helvétique et par avec Jacques Chirac. Le temps Sans doute était-il soucieux. Car l'hôtel des Invalides, une plaque – Présence Lailleurs ministre de la Dé- d'évoquer les relations bilaté- il lui restait à accomplir une mis- rappelant le sacrifice des gardes de l'Action française fense, Samuel Schmid, a effec- rales, notamment en matière de sion ingrate, un devoir de mé- suisses. La réalité est sensible- par Jacques CEPOY tué le 18 novembre dernier une coopération transfrontalière et moire qu'à sa grande déconve- ment différente. – Les discours de visite de travail à Paris, où il de défense, ainsi que les ques- nue, ses hôtes officiels jugeaient Sixte-Henri tions européennes et commer- inopportun. de BOURBON PARME ciales. Rien qui fâche vraiment, Le président de la Confédé- Ostracisme Thierry BOUCLIER malgré quelques appréciations ration allait en effet profiter de républicain Paul-Marie COÛTEAUX divergentes. D'où le refrain sa visite à Paris pour honorer la Élie HATEM convenu, dans les médias qui mémoire des gardes suisses qui, Certes, cette plaque commé- François LEGER ont bien voulu signaler la visite restés fidèles jusqu'au bout à leur morative, en bronze, existe bien. Albert SALON, etc. du conseiller fédéral, sur le serment et au roi, furent massa- A l'origine, elle était destinée à thème des "relations de bon voi- crés par la populace révolution- la Chapelle Expiatoire où elle Page 11 sinage" entre la France et la naire le 10 août 1792 aux Tui- devait être apposée. Cependant, POLITIQUE ÉTRANGÈRE Suisse. leries, après que Louis XVI leur le maire de Paris, Bertrand De- – Révolution politique eut ordonné de déposer les lanoë, y a mis son veto, soutenu en Israël armes. dans cet ostracisme républicain – Le jeu dangereux Devoir Les gazettes suisses ont par le ministre de la Culture Re- de certains occidentaux donné une version assez fantai- naud Donnedieu de Vabres. par Pascal NARI de mémoire Le drapeau flammé helvétique siste de ce geste de piété que les Regroupés dans la "Fonda- Pages 12 et 13 et la belle devise autorités françaises se sont em- tion 1792", des Suisses respec- ARTS-LETTRES- du régiment Reinach (1786-1792) Et pourtant ! A sa sortie de ployées à contrarier. On a pu lire tueux de leur histoire, qui en SPECTACLES formant la 11e Suisse l'Elysée, Samuel Schmid s'est que Samuel Schmid avait dé- l'occurrence se confond avec – Journée de lecture : celle de la France, ont alors réapprendre la peur convaincu le conseiller fédéral par Pierre LAFARGE Samuel Schmid de faire œuvre – Ici, et ailleurs Des siècles de bravoure de mémoire et, si possible, de par Anne BERNET réparation. C'est ainsi qu'il s'est L'histoire des Suisses au service de France Les massacres d'août et de septembre 1792 ne rendu le 18 novembre à l'hôtel Page 14 commence au XVe siècle, quand Charles VIII confie mirent pas un terme définitif à l'engagement des des Invalides. Au cours LE TRÉSOR DE L’A.F. la garde de sa personne à « cent hommes de guer- Suisses au service de France. Après la Révolution d'une fort discrète cérémo- –– re suisses ». Cette compagnie, les Cent Suisses, et son avatar l'Empire, Louis XVIII reconstitua une et le nationalisme sera supprimée par un décret de l'Assemblée légis- unité sous le nom de Garde royale suisse ; elle ser- Guy C. MENUSIER de l'Action française lative en 1791. vit notamment lors de la campagne d'Espagne en du marquis de Roux C'est Louis XIII qui, en 1616, met sur pied un 1823 et accomplit vaillamment son devoir quand (suite page 3) par Michel FROMENTOUX régiment permanent de Gardes suisses, corps d'éli- éclatèrent les désordres de juillet 1830. Louis- te appelé à s'illustrer dans de nombreuses Philippe, lui, élargira le recrutement en créant par Page 16 batailles. Alors que les Cent Suisses assuraient la décret la Légion étrangère. Aujourd'hui encore, elle E UN GRAND HISTORIEN M 01093 - 2690 - F: 3,00 "garde du dedans", les Gardes suisses étaient fait la fierté de nos armes. – Philippe Ariès chargés de celle "du dehors". G. C. M. par François LEGER 3:HIKLKJ=XUXUUU:?c@q@j@k@a; POLITIQUE FRANÇAISE In memoriam MARINA GREY La comtesse Chiappe, née La face cachée Être Français Marina Denikine, s’est éteinte ce jeudi 17 novembre 2005, à l’âge de quatre-vingt-six ans, trois ans de la crise des banlieues n'est pas un droit ! après son époux, notre ami Jean-François Chiappe. ès que l’on par chantiers d’inser- tre par Conseil d’Etat. Nul La fille du général Denikine évoque le Ahmed RACHID CHEKROUN tion, – ce qui re- Fran- Aristide LEUCATE besoin d’adopter était arrivée en France en 1926, Dmot de ban- présente un vaste «Êçais, de nouvelles lois, quand furent consommées les lieue, l’idée qui vient généralement à programme ! –, elles sont constam- cela s’hérite ou cela se mérite ». mais encore faut-il que le gouver- ultimes défaites des armées l’esprit de nos contemporains ce sont ment sollicitées par les communes, On se souvient de ce slogan "choc" nement ne soit pas timoré pour ap- blanches. les "zones de non droit", "l’économie les départements et les régions pour clamé en son temps par le Front pliquer celles existantes. C’est tout naturellement au souterraine"… Mais il est une autre participer à l’élaboration et la mise national. Toutefois, au-delà de la drame de la révolution russe dimension fondamentale qui n’est ja- en place des politiques de préven- formule et de son à-propos électo- qu’elle devait, sous le pseudo- mais citée : combien ça coûte à la tion. ral évident, force est de reconnaître Expulsions nyme de Marina Grey, consa- communauté d’acheter la paix so- qu’elle résume parfaitement tant le et reconduites crer une part importante de son ciale et à qui profite cette manne d’ar- comportement que doit adopter tout à la frontière… œuvre d’historienne. À une bio- gent ? Des étranger résidant en France que la graphie de son père, s’ajoutè- interlocuteurs ligne politique devant être suivie par D’autres solutions, comme l’ex- rent des études relatant la lutte Les banlieues incontournables tout gouvernement vertueux, sage pulsion ou la reconduite à la fron- des dernières forces tsaristes, sont pour tière des étrangers entrés ou sé- La Campagne de glace, Les ar- des associations Leur reconnaissance par l’État L'immobilisme journant sur le territoire français en mées blanches, une Enquête sur et leurs expériences en la matière des politiques situation irrégulière, peuvent éga- le massacre des Romanov, qui dites délégataires leur confèrent le statut d’interlocu- lement être mises en œuvre par la s’attachait à analyser l’hypo- un fonds teurs incontournables devenant par masque puissance publique. L’expulsion a thèse, longtemps plausible, et de commerce la force des choses un véritable difficilement un champ d’application plus large spécialement tragique, de la sur- qui rapporte gros. groupe de pression avec qui l’État leur pusillanimité que la reconduite, puisqu’elle vise vie de l’une ou de plusieurs des doit compter. Dans la réalité, on a et l'obsession tout étranger présent sur le sol fran- grandes-duchesses, échappées l’impression que plus il y a des pro- de ne pas déplaire çais quelle que soit sa nationalité. à la tuerie d’Ekaterinembourg, La banlieue est pour des asso- blèmes dans les banlieues, plus la aux divers Ainsi, un ressortissant espagnol ou ainsi qu’une trilogie romanesque, ciations nationales dites délégataires probabilité est forte qu’ils soient ins- allemand pourrait faire les frais La saga de l’exil, couronnée par ce que l’école est pour certains syn- trumentalisés pour obtenir davan- communautarismes d’une mesure d’expulsion s’il était l’Académie française. dicats. En d’autres termes, c’est un tage de moyens financiers. institutionnalisés... avéré que sa présence autant que À l’instar de son mari, la com- fonds de commerce qui rapporte gros. Avec le temps ces associations son comportement représentent une tesse Chiappe s’était également Il est connu que les syndicats de l’en- sont devenues un gouffre financier, et de bon sens. Notre pays, comme menace grave pour l’ordre public, intéressée à la Révolution fran- seignement public, bien que le taux un tonneau des Danaïdes. Employant aucun autre, ne peut souffrir d’être la sécurité des personnes et des çaise. Elle publia ainsi chez Per- de syndicalisation dans notre pays un bataillon d’éducateurs, de tra- la proie de la sauvagerie et de la biens, voire la sûreté de l’Etat. rin une Enquête sur la mort de soit faible, ont un pouvoir de nuisance vailleurs sociaux, d’intervenants de haine sanguinaire des hôtes qu’elle Prononcée par le préfet ou, en Louis XVII, et deux études, so- sans équivalent avec leur poids so- toutes sortes, elles coûtent de plus accueille. Il ne s’agit, ici, rien de cas d’urgence, par le ministre de lides et passionnantes, sur le ba- ciologique. Il en est de même des as- en plus cher aux contribuables sans moins, que d’un précepte de poli- l’Intérieur lui-même, cette mesure ron de Batz et Hébert, le fameux sociations dites délégataires que le résultat soit en corrélation avec tesse et de courtoisie élémentaires administrative a déjà été utilisée, Père Duchesne, entre lesquels Le mot association délégataire le sacrifice consenti.... présidant aux relations sociales, notamment à l’encontre de l’imam elle démontrait l’existence de signifie que celle-ci a reçu de l'État À la lumière de cette observa- bref un principe de civilisation. de Vénissieux qui prônait, notam- liens occultes. une mission de service public. De- tion, nous voyons là l’intérêt pour ces Mais en ces temps troublés de ment, la lapidation des femmes. La comtesse Chiappe s’est puis les années 1980, des milliards associations d’exploiter le moindre décadence annoncée, il ne faut La reconduite à la frontière, éteinte quelques jours seulement d’euros ont été injectés dans la poli- malaise des banlieues qu’il soit réel guère compter sur nos gouvernants quant à elle, ne concerne que les après le rapatriement, à la de- tique de la Ville officiellement pour ou supposé. Cela explique bien les dont la mollesse d’action, la lâcheté étrangers en situation irrégulière vi- mande du président Poutine, des refonder les liens sociaux et revitali- raisons pour lesquelles tous les pro- politique et les gesticulations idéo- vant en France. Là encore, sauf à corps du général Dénikine et de ser des cités dits sensibles. Des blèmes de la banlieue sont posés logiques sans lendemains, tiennent ce que certains magistrats d’obé- son épouse, qui reposent dé- moyens financiers sont donnés aux uniquement en termes de manque lieu d’horizon indépassable depuis dience marxiste annulent les pro- sormais en terre russe. différents acteurs pour désenclaver de moyens, de budgets et de struc- plus de trente ans. Pendant ce cédures initiées par les préfectures, la population locale. On verra que cet tures. Cette approche est relayée et temps, les "émeutes", mêmes at- le gouvernement dispose d’un pou- Anne BERNET argent va servir à renflouer les caisses confortée par les médias montrant ténuées, se poursuivent, et nos di- voir considérable qui lui permet de de ces associations . une connivence et une complicité. rigeants, plus incapables que ja- s’assurer la neutralisation ou la re- Créées dans les années 1936 Cette politique non seulement ne mais, se contentent de proposer légation d’éléments dangereux dont dans la foulée des initiatives prises permet pas à cette jeunesse de s’en des cours de chinois dans les ban- la présence en France n’est plus par le Front populaire, ces associa- sortir mais elle les maintient dans lieues (Azouz Begag) ou de d’éri- souhaitée. tions se voyaient attribuer par l’État l’assistanat. Il est grand temps qu’une ger la lutte contre les discrimina- la mission de définir, coordonner et évaluation sereine et objective de tions en « nécessité nationale » d’appliquer une politique nationale l’action menée par ces associations (Jacques Chirac). …mais politique 10, rue Croix-des-Petits-Champs, dans le domaine de l’éducation, des soit faite pour dire en quoi elles sont impossible 75001 Paris loisirs et de l’émancipation de la jeu- adaptées à la situation ou non. Dans Tél. : 01-40-39-92-06 • Fax : 01-40-26-31-63 nesse. l'hypothèse contraire, ce que je crois Déchéance Mais face aux meutes hurlantes I.S.S.N. 1166-3286 Partenaires à part entière de l’É- être le cas, il faut revoir les critères de la des officines antiracistes, souvent • Directeur : Pierre Pujo tat, siégeant à toutes les commis- de distribution des subventions. Mais nationalité… cautionnées par le pouvoir en place • Secrétaire de rédaction : sions et instances nationales com- cela est une autre affaire. (tel SOS Racisme), quand elles ne Michel Fromentoux pétentes pour valider les diplômes, Pourtant, face aux outrages faits sont pas purement et simplement • Politique : Georges Ferrière, Yves Lenormand les programmes de formation, les à la France, à ses institutions et à promues au sein d’institutions à la • Politique étrangère : Pascal Nari sa population, il serait simple et lé- légitimité douteuse (telle que la • Chronique militaire : Bernard Guillerez gal d’abattre impitoyablement le Haute autorité de lutte contre les • Économie : Henri Letigre, bras vengeur de l’État. Il est un fait discriminations et pour l’égalité des Serge Marceau. que notre nation ne recouvrera sa chances (HALDE), que peuvent • Enseignement, famille : tranquillité que lorsqu’elle éloignera MM. Villepin, Sarkozy et leur poli- Michel Fromentoux, chef de rubrique définitivement de son territoire des tique à courte vue ? Préoccupés • Sciences et société : Guillaume populations indésirables, vivant de qu’ils sont, désormais, de leur pro- Chatizel, • Outre-mer : Pierre Pujo trafics divers dont le produit vient chaine réélection, ils se retranchent • Médecine : Jean-Pierre Dickès arrondir confortablement les aides derrière un immobilisme qui masque • Livres : René Pillorget, Anne Bernet, sociales mensuelles. Être Français, difficilement leur pusillanimité et l’ob- Pierre Lafarge, Philippe Aleyrac, n’est pas un droit mais un honneur session de ne pas déplaire aux di- Romaric d’Amico que l’humilité commande de ne pas vers communautarismes institu- • Arts-lettres-spectacles : Léon Camus, bafouer. tionnalisés. Foin de l’intérêt natio- Renaud Dourges, Monique Beaumont Pour ceux qui se rendraient in- nal, l’œil rivé sur les sondages • Cinéma : Alain Waelkens dignes de ce dernier, la déchéance d’opinion, peu importe à ces mau- • Combat des idées : Pierre Carvin, Jean-Philippe Chauvin de la nationalité française serait une vais commis que des Français vi- • Art de vivre : Pierre Chaumeil première solution. Prévue à l’article vent journellement dans la peur, • Chroniques : Jean-Baptiste Morvan, 25 du Code civil, elle peut être in- pour eux, leurs proches et leurs François Leger fligée à toute personne ayant ré- biens et soient obligés de baisser • Maquettiste : Grégoire Dubost cemment acquis la nationalité fran- les yeux lorsqu’ils passent devant • Photos : François Tabary Un hommage national sera rendu à toutes les victimes civiles çaise et qui aurait été condamnée des "jeunes", ce afin de ne pas les et militaires françaises de la guerre d'Algérie et des combats Abonnements, publicité, promotion : pour des actes qualifiés de crime "provoquer". du Maroc et de Tunisie le lundi 5 décembre à 10 heures pré- ou de délit. Cette procédure éner- Monique Lainé e cises au monument aux Morts du quai Braly, Paris 7 . gique fait l’objet d’un décret en

2 L’Action Française 2000 n° 2690 – du 1er au 14 décembre 2005 ÉDITORIAL Quand la République a honte IL VA FALLOIR PAYER LA FACTURE de ses origines Suite de la page 1 a C.G.T. avait annoncé pour le 22 no- ou de gauche. Ce n’est pas l’embrasement nie, à laquelle le gouver- vembre une grève reconductible et po- des banlieues qui les aura fait changer d’avis. nement français n'était re- Ltentiellement illimitée. Le mot d’ordre La crise a montré l’imprévoyance des gou- présenté que par un fonction- n’a été suivi que par le quart du personnel... vernements successifs depuis un quart de naire du ministère de la Défense, Le lendemain les trains roulaient à nouveau siècle et la lenteur des dirigeants actuels à le président de la Confédération normalement. Entre-temps, le gouvernement réagir à l’événement. La querelle entre le helvétique a remis au directeur avait lâché beaucoup de lest. Après le long Premier ministre et le ministre de l’Intérieur du Musée de l'Armée, le géné- conflit de la Société nationale Corse-Médi- s’est apaisée un temps mais reprend main- ral Robert Bress, la plaque com- terranée en octobre, relayé par l’explosion tenant de plus belle. M. de Villepin veut im- mémorative portant l'inscription des banlieues durant trois semaines, le pou- poser à chaque maire de France un quota de suivante : voir ne pouvait s’offrir un affrontement so- 20 % de logements sociaux conformément cial qui menaçait de s’amplifier et de pour- à la loi socialiste adoptée sous Jospin ; M. « Invictis pax - per vitam rir à la façon de la longue grève de 1995 qui Sarkozy prend la défense des maires récal- fortes, sub iniqua morte fideles conduisit au départ du Premier ministre Alain PAR citrants. M. de Villepin condamne la "dis- A la loyauté et au courage Juppé... crimination positive" en faveur de jeunes des des Suisses M. de Villepin a donc tout de suite fait PIERRE PUJO banlieues ; M. Sarkozy la défend, il est vrai En l¹honneur de tous ceux de larges concessions au personnel de la en la nuançant. qui ont vaillamment combattu S.N.C.F. : augmentation des salaires, verse- ciété et le sens de la communauté nationale Tout est prétexte à ce dernier pour se dé- et se sont sacrifiés pour rester ment d’une prime exceptionnelle, embauche à laquelle ils appartiennent, qu’ils le veuillent marquer du Premier ministre, quelquefois fidèles à leur serment lors des de sept cents conducteurs. Au point d’en- ou non. sur une simple question de sémantique. Il journées des 10 août, 2 et 3 dettement où en est l’entreprise, de telles lar- n’a pas pour objectif de faire réussir le gou- septembre 1792 gesses n'aggraveront pas sensiblement sa si- vernement auquel il appartient mais de ras- Sont tombés en combattant tuation. Pourtant la C.G.T. était isolée, n’étant Quelles lignes sembler une clientèle pour promouvoir sa avec vaillance et reposent en pas suivie par la plupart des autres syndi- directrices ? candidature à l’élection présidentielle de ce lieu : 26 officiers, environ cats. Elle avait lancé la grève du 22 novembre 2007. Il énonce jour après jour ce qu’il fau- 760 soldats en vue de renforcer son prestige avant son L’un des thèmes brandi par la C.G.T. pour drait faire pour rétablir la sécurité et régler Ont survécu grâce à l'ha- congrès du printemps prochain. La multi- lancer le personnel de la S.N.C.F. dans la les problèmes sociaux ; on préférerait qu’il bileté de leurs amis : 16 offi- plicité de ses revendications compensait mal grève était la menace d’une privatisation de parlât moins et agît davantage puisqu'il exerce ciers, environ 350 soldats » l’absence d’un thème fort et mobilisateur. l’entreprise. Menace sans fondement, a ré- des responsabilités gouvernementales. Mais Le gouvernement, cependant, n’a pas torqué M. Chirac en donnant l’assurance qu’il ce qui le préoccupe d’abord, c’est d’énon- La mention « reposent en ce voulu d’épreuve de force. C’eût été trop ris- n’existait aucun plan de privatisation. Sans cer son programme de candidat lieu » indique bien que cette qué. Il a préféré céder tout de suite. Il sent doute faut-il le croire. Mais certains services plaque était destinée à la Cha- que le consensus social est fragile et que ne risquent-ils pas de passer au secteur privé ? pelle Expiatoire, construite à la l’opinion est instable. Il se borne à réagir Après l’entrée de capitaux privés à Gaz de Un P.S. discrédité demande de Louis XVIII sur aux coups successifs qui lui sont portés en France et à E.D.F., on peut imaginer que On comprend que les Français réservent l'emplacement où furent inhu- s’efforçant de calmer les mécontentements d’autres entreprises publiques cesseront aussi leur confiance devant un gouvernement dont més Louis XVI et Marie-Antoi- et les explosions de colère. Cependant la d’être un monopole d’État. La "construction les deux têtes principales s’opposent en per- nette ainsi que 3000 autres vic- C.G.T. risque de faire école. D’autres caté- européenne" y pousse. Son libéralisme a manence. Le Parti socialiste ne leur apporte times de la Révolution. gories sociales vont être tentées de lancer même été l’une des fortes raisons du rejet pas pour autant une solution de rechange. des mouvements revendicatifs ayant pour de la Constitution européenne par les Fran- Un sondage C.S.A. réalisé début novembre thèmes le pouvoir d’achat qui se dégrade et çais le 29 mai dernier. indiquait que 30 % seulement des Français Muflerie l’emploi qui stagne avec une croissance La politique du gouvernement en la ma- le jugeaient capable de remporter l’élection molle. Le gouvernement cédera car il est tière manque de lignes directrices. Sous la présidentielle et 33 % qu’il était réaliste dans Au reste, le souvenir du sa- faible et l’élection présidentielle est proche. pression de la Commission européenne, il ses propositions. En s’opposant à l’état d’ur- crifice des gardes suisses, qui, Le seul moyen de défense à sa disposition ouvre les entreprises publiques aux capitaux gence réclamé par le gouvernement et aux comme l'a relevé Samuel est l’exaspération des usagers des services étrangers, mais il n’en marque pas les li- autres mesures annoncées, comme l’appren- Schmid, « ont perdu la vie en publics... Il alourdira le déficit et la dette de mites. Il tente de contourner les organisa- tissage à 14 ans ou l’expulsion des étrangers remplissant leur devoir » (au l’État (celle-ci atteignant plus de 2 000 mil- tions de salariés en s’efforçant d’aller le plus incendiaires, il se discrédite aux yeux d’un service du Roi et donc de la liards d'euros), malgré les engagements pris loin possible. De leur côté, les syndicats pré- grand nombre de Français. Ajoutons que la France) ne devrait pas troubler à Bruxelles de les réduire. Mais le moyen de tendent défendre les services publics dans comédie de la "synthèse" réalisée lors de son de si tôt les visiteurs du Musée procéder autrement ? l’intérêt général mais trop souvent ils s’ac- congrès du Mans les 19/20 novembre a fait de l'Armée. L'institution précise Les pouvoirs publics ont déjà beaucoup crochent à des statuts comportant des privi- ressortir combien les jeux politiciens étaient en effet qu'elle garde « en dé- dépensé depuis trente ans pour équiper les lèges injustifiés accumulés au fil des ans. On loin des soucis réels de nos compatriotes. pôt » la plaque commémorative, banlieues. Les mesures annoncées par est ainsi tenté de renvoyer dos à dos le gou- Les partis ne sont plus en France que des qui reste donc soustraite au re- MM. Chirac et Villepin pour rénover l’ha- vernement et les syndicats. Si MM. Chirac machines destinées à promouvoir des can- gard du public. bitat, pour assurer l’encadrement et le sou- et Villepin affichaient une pensée plus ferme didats aux élections pour occuper les places Conséquence d'une muflerie tien scolaire des jeunes vont encore coûter sur les privatisations, comme sur les délo- et bénéficier des honneurs. Le combat idéo- gouvernementale et municipale, de l’argent (sans compter le règlement des calisations, ils supprimeraient chez les Fran- logique n’est plus qu’une façade. La gauche cette dissimulation s'inscrit dans dommages causés par les émeutiers). Il est çais bien des motifs d’inquiétude que cer- au pouvoir ferait la même politique que la une logique de révisionnisme pourtant plus important de soigner le men- tains syndicats ne se gênent pas d’exploiter. droite, avec un petit supplément démago- historique. La République a tal de ces jeunes que d’ouvrir le tiroir-caisse. Au mois d'octobre, un sondage indiquait gique. Voilà pourquoi les Français n’atten- honte de ses origines. Il faut commencer par leur apprendre la va- que 76 % des Français ne faisaient pas dent plus rien ni de l’une ni de l’autre. leur de l’effort, les principes de la vie en so- confiance aux hommes politiques de droite Guy C. MENUSIER

NOTRE SOUSCRIPTION POUR L’A.F. Mme Tatiana de Prittwitz, 45,73 ; Mme Henri Gept, 50 ; Gérard de Robert Thomas, 50 ; Jacques Gubernatis, 50 ; Georges Guillard, Bentégeat, 53,36. 40 ; Arthus Hansen-Catta, 20 ; APPEL URGENT Légion des “Mille” : Mle Perrot, Christian Jousse, 39 ; Mme Colette Dans notre précédent numéro, partient notre journal, a aujourd’hui Notre appel est non seulement pres- 400. Jublin, 39 ; Mle Denise Lacour, 39 ; nous lancions ici même un “AP- le plus grand mal à subsister à sant, mais URGENT. Merci François Berger, 30 ; Jacques Jean-Pierre Lafosse, 200 ; Bertrand PEL PRESSANT” pour les fi- moins de bénéficier du soutien de d’avance. Lamonerie, 100. Lambert, 20 ; Louis de Maillard, 39 ; nances de L’Action Française 2000. gros bailleurs de fonds ou de sub- P.P. Pour mon absence au Alain Le Marchand, 50 ; M. et Mme Nous le renouvelons aujourd’hui. ventions publiques. Ce n’est pas Banquet : Jacques Mourot, 50 ; Mle Geneviève Certes, beaucoup de nos amis y notre cas. Nous ne comptons que N.B. – Prière d’adresser la sous- Anonyme Metz, 300 ; M. & Mme Perrot, 39 ; Lionel Pons, 40 ; Mme ont répondu généreusement. La sur nos amis. L’Action Française cription à Mme Geneviève Castel- François-Marie Algoud, 78 ; Mme Andrée Pouveroux, 30 ; Louis Pozzo liste de donateurs que nous pu- 2000 est le vecteur essentiel de luccio, L’A.F. 2000, 10 rue Croix- Capet-Sellenet, 40 ; Mle Denise di Borgo, 100 ; Mme Micheline Renié- blions ci-après en témoigne. Nous notre école de pensée. Il faut lui des-Petits-Champs, 75001 Paris. Charavel, 78 ; Mme Catherine de Moureaux, 40. Julien Thévet, 40. sommes loin, cependant, d’at- donner les moyens de vivre – en Clippel, 39 ; Mle Daffos, 39 ; Mme teindre les 60.000 EUROS dont recrutant des abonnés et en contri- LISTE N° 18 Yvonne Dakin, 50 ; Mme Anne-Marie Total de cette liste : 2.535,06 s nous avons besoin pour équilibrer buant à la souscription du journal. Defosse, 40 ; Bernard Delaporte, 39 ; Listes précédentes : 30.623,73 s nos comptes 2005 et assurer un À l’approche du Nouvel An, pensez Virements réguliers : Mme Jacques Duquérois, 39 ; Mme rayonnement accru du journal. à offrir des étrennes à l’Action fran- Bellegarde, 15,24 ; Gal Jacques le Christine Durieu, 40 ; Georges Total : 33.158,79 s La presse d’idées, à laquelle ap- çaise sous l’une ou l’autre forme. Groignec, 15,24 ; Louis Petit, 30,49 ; Ferrière, 50 ; Jean Foyard, 39 ; M. et Total en francs : 217.507,40 F

L’Action Française 2000 n° 2690 – du 1er au 14 décembre 2005 3 LE BANQUET DU 13 NOVEMBRE Présence de l'Action française

es habitués des Banquets d’Action française ont retrouvé Lle Restaurant de la Mutualité ce dimanche 13 novembre. S’étaient joints à eux beaucoup de nouveaux convives qui découvraient la vaste salle dont la disposition générale avait été un peu modifiée : la tribune était placée dans un angle et elle était "ombragée" d’un palmier... Parmi les participants, les jeunes étaient plus nombreux que l’an der- nier.

tout arrosé d’un bordeaux château Pierre Pujo Beauséjour Rollet. Vers 13 h 45, Hugues de Mal- Peu avant 13 heures Hugues val annonce le programme des al- de Malval invite les personnes pré- locutions prévues. sentes à rallier leur table respective. Bientôt il passe la parole à Pierre Pujo. Le directeur de L’Action Fran- Francois Leger çaise 2000 souligne que ce rendez- Le Palais de la Mutualité investi par l’Action française vous annuel de l’Action française est Pierre Pujo prononce le discours « marqué du signe du patriotisme vigilant, de la réflexion nationa- triotes qui ont la même volonté et son fils, le général Jacques le politique dont nous avons publié le liste et de la fidélité à la Maison que nous d’atteindre certains ob- Groignec, président de l’Associa- texte dans notre précédent numéro. de France ». jectifs essentiels. C’est ce que tion pour défendre la mémoire du Lui succède François Leger, qui fut Il ajoute : « Dans les heures nous avons fait au printemps der- maréchal Pétain, l’ambassadeur le collaborateur de Charles Maurras difficiles qui connaît aujourd'hui nier lors de la campagne du «non» Albert Salon et son épouse, Paul- et qui apporte son témoignage à notre pays, il est bon que des au référendum. L’A.F. a ainsi Marie Coûteaux, député européen, ceux qui – comme lui-même – conti- Français se retrouvent pour pro- contribué à la victoire ». Élie Hatem, avocat à la Cour de Pa- nuent le combat d’A.F. (voir ci- mouvoir l’intérêt national en de- Pierre Pujo salue la présence ris, Olivier Kraft, avocat à la Cour contre). hors de toute préoccupation idéo- des personnalités rassemblées à la de Paris et son épouse, Thierry logique ou électoraliste. C’est le table d’honneur : S.A.I. la princesse Bouclier, avocat à la Cour de Bor- cas aujourd’hui. À l’Action fran- Vinh-Thuy, épouse du feu l’em- deaux, Stéphane Blanchonnet, Thierry Bouclier çaise nous nous soucions avant pereur Bao Daï, S.A.R. le prince vice-président du Centre royaliste tout de servir le pays, en fondant Sixte-Henri de Bourbon-Parme, d’Action française, et son épouse, Thierry Bouclier célèbre dans notre action sur la réflexion et S.E. Rifaat El Assad, ancien vice le professeur René Pillorget, Mme son intervention la victoire du "non" Pierre Pujo nous travaillons avec tous les pa- président de la République syrienne Laurent Peyrerol, François Leger, au référendum mais dénonce les Jean-Pierre Papadacci, André Per- manœuvres des politiciens pour ne tuzio. pas en tenir compte et poursuivre Après avoir salué encore nos l’intégration européenne (voir ci- FRANÇOIS LEGER amis de province venus spéciale- contre). Abordant les troubles des ment à Paris et ceux de Belgique, banlieues, il y voit « un problème Des symptômes effrayants du Québec et des États-Unis pré- d’immigration mal contrôlée ou sents dans la salle, Pierre Pujo trans- incontrôlée depuis trente ans et l est émouvant, pour le très vieil et contente d’elle, dénommée Al- met les regrets de S.A.R. le prince un problème d’islamisation pro- homme que je suis, de se trou- liot-Marie vient de nous annoncer Charles-Philippe d’Orléans, duc gressive ». Il stigmatise les ingé- Iver aujourd’hui, pour quelques que « l’Europe a vocation à de- d’Anjou, ceux de nos fidèles amis rences étrangères comme celle du instants, grâce à Pierre Pujo, parmi venir une puissance politique ». le général Pierre-Marie Gallois, colonel Kadhafi proposant son aide une élite de Français patriotes qui Elle en paraît ravie, alors que ce Houchang Nahavandi et François- à Jacques Chirac ou celle du gou- s’inquiètent de la vitesse avec la- propos signifie que notre patrie qui Marie Algoud, empêchés les uns vernement iranien demandant à la quelle notre nation paraît, en di- fait partie de cette Europe ne sera et les autres pour des raisons de France de faire respecter les droits vers domaines, approcher de sa plus indépendante et libre, mais santé, les regrets aussi de Mme de l’homme des minorités... Consé- fin. devra obéir à ce que les politiciens Jacques Maurras et du professeur quence de la défaillance de l’État Je ne vous mentionnerai de européens, dont la majorité n’est Jacques Bentégeat. français pour assurer la sécurité pu- cette situation que les quatre symp- pas française, décideront pour Pierre Pujo lit alors le message blique. tômes qui m’épouvantent le plus. nous. qu’il a reçu de Mgr le Comte de Pa- – Le premier est l’extraordinaire Je suis français et me voici des- ris, duc de France que nous avons effondrement de nos mœurs. L’ho- tiné à passer sous la coupe d’étran- reproduit dans notre précédent nu- Michel mosexualité y est maintenant en gers. Je pourrais me dire que de- méro. Fromentoux grande mode et on voit, affichées – Tertio. Le peu qui subsiste vant bientôt, vu mon âge, quitter dans les couloirs du métro, de ce qui fut l’armée française ce monde, je m’en désintéresse, La parole revient alors à Michel d’ignobles photos qui représentent trouve le moyen d’envoyer de mais j’ai des enfants, des petits- Hommage à Fromentoux, directeur de l’Institut d’infectes lèvres masculines en temps à autre de jeunes Français enfants et j’ai le cœur serré en pen- Vladimir Volkoff d’Action française et secrétaire de train de s’entrebaiser et aussi de se faire tuer sur des territoires qui sant à leur avenir asservi. rédaction du journal auquel il non moins infectes lèvres féminines ne nous appartiennent plus et la Alors, je remercie Pierre Pujo Entre temps, le service du repas consacre le plus clair de son temps. qui ne sont pas moins goulues pour chose vient de se produire en Côte de nous avoir réunis, car je sais a commencé. Les convives ont Il proclame que « l’heure de l’Ac- en faire autant de leur côté. d’Ivoire, alors que ce qui est en- qu’il ne plaisante pas avec ce qui trouvé à leur place un menu évo- tion française a sonné ». Elle a – Le second symptôme ef- core notre armée devrait être uti- nous menace. Je lui demande de quant par la photographie les grands contribué au sursaut national qu’a frayant est que le christianisme a lisée là où elle serait utile, c’est-à- continuer à faire que L’Action Fran- moments de l’A.F. cette année, illus- représenté la victoire du "non". Elle été rayé de notre histoire. L’indi- dire déployée le long de nos fron- çaise demeure française et libre, tré en première page par une photo doit poursuivre son combat pour que vidu qui préside notre république tières avec la mission d’en refouler qu’elle ne tombe pas sous la di- de Vladimir Volkoff, brutalement ce sursaut aille jusqu’au bout. Par a signé allègrement le texte d’un la marée d’immigrants inutiles dont rection de crétins apatrides, que disparu le 14 septembre dernier et ailleurs, l’A.F. voit venir à elle un prétendu Traité constitutionnel eu- l’invasion est en train de pourrir nous puissions toujours crier : reproduisant le belle Prière à Jeanne nombre croissant de jeunes désireux ropéen dans lequel toute référence notre peuple. « Vive la France ! Vive l’Action qu’il avait composée cette année. de se former politiquement pour au rôle du christianisme aussi bien – Quarto. Nos politiciens ne française ! et que celle-ci nous ra- Côté nourritures terrestres, le servir le pays. Elle est ainsi « pous- dans nos mœurs que dans notre croient plus que la France puisse mène notre Roi. Vive le Roi ! menu annonce une tartelette pro- sée irrésistiblement » à aller de histoire, est systématiquement demeurer libre, indépendante, au- vençale suivie d’une cuisse de ca- l’avant. Malheureusement, elle est omise. tonome. Une politicienne, élégante nard façon tajine, puis d’un nougat menacée dans son existence glacé dans sa coque chocolat, le par les problèmes financiers.

4 L’Action Française 2000 n° 2690 – du 1er au 14 décembre 2005 LE BANQUET DU 13 NOVEMBRE

« L’Action française peut dénonce une «globalization» perni- Élie Hatem un traité d’amitié avec le peuple mourir » pour des questions cieuse : « Dans le village global algérien, mais en ce moment il ne d’intendance ! (ou planétaire) on cherche à ré- Élie Hatem prend à son tour la s’agit pas de cela. Il s’agit plutôt Michel Fromentoux annonce la unir les gens dans des camps de parole. Il évoque le rôle historique d’un traité d’amitié entre le parti quête qui va être faite parmi les regroupement du nom de fédéra- de la France au Proche-Orient, par- gaulliste et le parti F.L.N. Cela se convives pour alimenter la sous- tions. On y rassemble les turbu- ticulièrement en Syrie et au Liban. Il fait dans la logique et la continuité Et Jean-Pierre Papadacci de ci- cription du journal et s’écrie : « Mes lents, les irréductibles ». Ainsi, dit sa confiance dans M. Rifaat el- de la trahison d’Évian. Nous nous ter successivement Jeanne d’Arc : chers amis, ces dernières années, ajoute-t-il, veut-on « noyer la France Assad, un ami de la France, pour opposerons à un tel traité. Nous « Les hommes d’armes bataille- j’ai fait appel à votre générosité : dans les communautarismes, sous déjouer le complot américano-sio- savons qu’un État digne de ce ront et Dieu donnera la Victoire », elle a été magnifique. Puis j’ai dû Charles Maurras : « Le désespoir vous demander des efforts : ils en politique est une sottise abso- ont été remarquables. Aujourd’hui, lue » et Édouard Drumont : « Nul du fond du cœur, je vous demande n’a droit à sa peau qu’il ne la dé- des sacrifices. » fende ».

Jean-Pierre Papadacci

Michel Fromentoux Michel Fromentoux reprend la parole pour traiter du centenaire de L’appel est entendu. Les quê- la loi de séparation des Églises et teuses passent au milieu des tables. De g. à d. : S.A.I. la princesse Vinh-Thuy, Pierre Pujo, S.A.R. le prince Sixte-Henri de Bourbon Parme de l'État et de la situation créée au- Elles recueilleront 2.887 euros. Pierre jourd’hui par la présence de nom- Pujo remercie l’assistance de sa gé- les directives des fonctionnaires niste et les menées islamistes en re- nom doit avoir la politique de sa breux musulmans en France. Il dé- nérosité. irresponsables de Bruxelles ou trouvant une place importante en Sy- géographie. Mais nous considé- nonce les méfaits de la république dans les régionalismes. » rie (voir page 6). rons que le moment n’est pas venu laïciste (voir le texte du discours de L’orateur « salue tous les mou- pour signer un tel traité, d’autant Michel Fromentoux dans le dossier Albert Salon vements souverainistes, mais plus que ce traité aggravera les accords sur la laïcité). spécialement l’Action française Jean-Pierre d’Évian qui n’ont jamais été ap- Les discours reprennent avec Al- qui, avec les républicains de di- Papadacci pliqués du côté algérien mais en- bert Salon, acien ambassadeur, pré- verses couleurs » combattent pour core va forcer la France à "faire François Bel-Ker sident du Forum francophone inter- que la France sauvegarde sa sou- Jean-Pierre Papadacci parle en- repentance". Nous ignorons en national. Il précise qu’il n’appartient veraineté dans les domaines vitaux suite au nom de l’A.D.I.M.A.D. qui politique ce qu’est la repentance, François Bel-Ker, qui fut res- pas à l’Action française mais qu’il est de la langue et de la francophonie. réunit les anciens combattants de mais elle ne nous concerne pas ponsable des étudiants d’A.F. de Cler- « partisan de la réunion sur l’es- Il préconise un certain nombre d’« ac- l’Algérie française. Mais l’A.D.I.M.A.D. [...] La période actuelle est mont-Ferrand ces dernières années, sentiel des diverses familles spi- tions fortes » qui ne coûteraient rien ne baisse pas les bras. « Le grand difficile. Beaucoup veulent re- vient d’entrer dans la vie active. Il rituelles de la France ». Il traite de au Trésor et qui marqueraient la vo- projet de gaullo-marxiste, c’est de noncer et baisser les bras. Je prend maintenant la parole. Il évoque la place de la langue française dans lonté de nos dirigeants de défendre signer un traité d’amitié avec l’Al- vous dis que rien n’est jamais les succès remportés récem- le monde et de la francophonie. Il la francophonie (voir ci-dessous). gérie. Nous n’avons rien contre perdu. » ment par les jeunes de l’Action

THIERRY BOUCLIER : ALBERT SALON : Ne pas nous endormir Des gestes à faire pour la francophonie sur nos lauriers [...] Bruxelles envoie aux ad- de nous. Un Tunisien, un Maro- ministrations centrales françaises, cain, même un Algérien sont sou- eni, vidi, "non" qui avait mais aussi espagnoles, alle- vent plus proches de nous, no- vici. Nous triomphé à 55 %, mandes, italiennes des documents tamment par la langue et la fran- Vsommes nous ne le de- de travail uniquement en anglais, cophonie qu’un Finlandais ou un venus, nous vions ni à Phi- contrairement à la propre législa- Albanais. avons vu et nous lippe de Villiers, tion européenne. Nous sollicitons Un autre geste symbolique en- avons vaincu. ni à Jean-Marie depuis quelque temps nos premiers core consisterait pour le gouver- Beaucoup d’entre Le Pen, ni, bien ministres successifs pour qu’ils nement français à demander à nos nous, le 29 mai sûr, à l’Action donnent injonction ferme aux ad- partenaires de l’Organisation in- au soir, ont été française, mais ministrations centrales de renvoyer ternationale de la francophonie : tentés d’appliquer uniquement aux systématiquement à Bruxelles tous « Vous avez voulu être membre la célèbre deux icônes de la les documents de travail qui leur de cette francophonie organi- maxime romaine République, Ma- parviennent uniquement en anglais. cophonie pour montrer que la sée, pouvez-vous faire en sorte face à l’écrase- rie-Georges Buf- D’autres gestes symboliques France entend marcher sur les que la langue étrangère la plus ment du pays lé- fet et Olivier Be- pourraient être faits, qui auraient deux jambes : une jambe euro- favorisée soit la langue fran- gal par la juste sancenot. des répercussions considérables péenne constituée de nations sou- çaise ». Que ces pays-là donnent colère populaire. Pourtant, si Quelques jours plus tard, le en France même et dans tous les veraines, mais aussi une France au français au moins la même comme les Romains, nous nous très européiste Jean-Pierre Raf- pays de la francophonie qui ont le de grand large. place dans leur enseignement, endormions sur nos lauriers il farin était remplacé par le non sentiment que la France aban- Un autre geste symbolique. dans leurs médias, dans leurs com- est à craindre que d’ici à moins européiste Dominique de donne tout cela pour nous préci- Nous avons une politique d’aide et munications diplomatiques au fran- quelques années le 29 mai Villepin. Le 5 octobre, les né- piter dans l’anglophonie et l’amé- de coopération avec un certain çais qu’à l’anglais. 2005 soit l’équivalent du 13 mai gociations pour l’entrée de la ricanisme. Il y a un drapeau de la nombre de pays en développe- Voilà des gestes à accomplir. 1958, c’est-à-dire une gigan- Turquie dans l’Union euro- francophonie que vous ne connais- ment. Eh bien, que le gouverne- Voilà pourquoi on vous demande tesque trahison. péenne commençaient, comme sez pas, alors que vous voyez dans ment ait le courage d’accorder une les uns et les autres d’agir auprès Souvenez-vous, dès le 29 si le 29 mai il ne s’était rien les interventions télévisées de nos priorité réelle aux pays franco- des parlementaires et des hommes mai au soir, la portée du non passé. Une fois encore il nous dirigeants, à côté du drapeau fran- phones. Cela contribuerait à main- politiques en général. Il nous faut était minimisée. Le non n’était était rappelé que la Turquie is- çais, le drapeau européen qui n’est tenir chez eux une partie des im- un sursaut dans ce domaine-là. en aucun cas un non national, lamiste avait toute sa place en pas un drapeau d’un super-État, le migrés que nous voyons arriver Faites-vous en les artisans. Il faut souverainiste ou nationaliste, Europe et que rien ne s’oppo- 29 mai l’a signifié clairement. Si chez nous. Encore une fois, cela redonner une fierté, une âme, un c’était un "non" de gauche, c’est- sait à son adhésion [...] l’on doit continuer à mettre le dra- n’augmenterait pas l’enveloppe gé- courage à la France. à-dire un non ouvert, un non to- peau européen, pourquoi ne pas nérale de coopération tout en pri- lérant, un non généreux. Le mettre aussi le drapeau de la fran- vilégiant ceux qui sont plus proches

L’Action Française 2000 n° 2690 – du 1er au 14 décembre 2005 5 LE BANQUET DU 13 NOVEMBRE

contre un désordre beaucoup plus services rendus au mouvement. rons jamais la majorité démocra- moire nationale […] Peut-être les grand que celui des banlieues qui Toute la salle applaudit. tique et républicaine. La solution difficultés que connaît la France est le désordre du régime lui- n’est pas de créer un parti poli- aujourd’hui sont-elles salutaires. même. Contre le pourrissement tique. Il ne faut pas tomber dans Il se passe ce que nous avions l’Action française et sa jeunesse Sixte-Henri l’erreur de l’adversaire ». prévu. Trente ans après la prise française dans plusieurs ma- sont au premier rang pour dé- de Bourbon Parme S’adressant aux jeunes, le prince du pouvoir des soixante-huitards nifestations, signe des progrès fendre la France et les Français. leur dit : « À travers cette espèce toutes les tuiles de leur pauvre de notre mouvement. La jeunesse d’A.F. a un but : la S.A.R. le prince Sixte-Henri de de violence qui est la vôtre, vous construction idéologique leur tom- Il souligne les maux que le ré- "royalisation" du pays. Mais ne Bourbon Parme apporte alors son réagissez devant la banalisation bent sur la tête. C’est l’heure de gime vaut à la France aujourd’hui : la relève ». 1) la dictature du court terme, avec Dans les années 70 est arrivée le quinquennat présidentiel ; 2) l’in- « […] la génération de l’abandon stabilité du régime et son incapacité de soi, de la haine de soi qui ne à décider les réformes nécessaires pouvait intégrer qui que ce soit au pays ; 3) le désenracinement car on ne peut rien intégrer dans croissant dû à la centralisation bu- une société qui ne croit pas en elle-même et qui se désintègre. « Les Français ont besoin de la France », proclame encore Paul- Marie Coûteaux. C’est l’heure de l’espérance nationale. L’année 2005 est emblématique. Elle a

François Bel-Ker reaucratique et super-étatique. « La "racaille" dans la banlieue n’est Pierre Pujo entouré de militants pour le chant de La Royale que la conséquence d’un État désincarné […] Nous luttons perdons pas de vue la défense de témoignage à l’Action française ap- institutionnelle de responsables la nation considérée comme le puyé sur les profondes analyses po- qui ont perdu le sens de l’autorité, plus vaste des cercles commu- litiques dont il est coutumier. Il voit de la valeur, de l’expression […] Paul-Marie Coûteaux Les présents nautaires et non comme un ab- dans la réunion d’aujourd’hui la L’Action française s’est battue En dehors des personnes solu […] Nous sommes tenus d’as- marque de « la tradition » et de depuis depuis cent ans. Mainte- commencé par le 29 mai qui a citées dans le compte-rendu ci- surer la régence du nationalisme nant elle doit conserver le droit prouvé à la face du monde – et de contre, nous avons relevé la en l’absence du Roi. d’espérer. L’Action française est l’Europe – qu’il existait encore un présence de : Il faut accroître chacun à notre la colonne vertébrale de l’espé- peuple français beaucoup plus uni Patrick Amiard, Romaric niveau notre efficacité et notre rance. » qu’on l’a dit. Elle doit se poursuivre d’Amico, Yves Amiot, Jean-Luc rayonnement à la pointe du com- par une réflexion des Français sur Bailleul, M. et Mme Claude Baudart, bat nationaliste et royaliste » dé- la France et nous l’espérons par Gaston de Beaucourt, Mme Paul-Marie Beaumont-Warusfel, Mles Marie- clare encore François Bel-Ker qui un rassemblement des Français Suzanne et Marie-Élisabeth de conclut son solide exposé par une Coûteaux sur la France. » Benque d’Agut, Didier Béoutis, citation de Maurras : « L’avenir se président du Cercle Alexis de fait par des minorités pleines des Le prince de Bourbon Parme Tocqueville, Jérôme Besnard, Luc énergies du cœur et de la raison. passe la parole à Paul-Marie Coû- me Beyer de Ryke, M Renée de Les objections, les répugnances teaux qui, à son tour, va donner sa Le Banquet est terminé. Les Boisset-Glassac, Pierre Bonnefont, M. et Mme Manuel Bouchez- mêmes perdent toute signification conclusion au Banquet. Le député jeunes se groupent autour de Pierre Pagnier, M. et Mme Jean dès que l’on a repris contact avec européen et animateur du souverai- Pujo pour chanter La Royale à la- Bourguigne, Mme Maguy Brun, M. ce nom oublié de Roi. D’abord sur- S.A.R. Sixte-Henri nisme depuis de nombreuses an- quelle s’associe toute la salle. Les de Bourbon Parme et Mme Max Cabantous, Mme pris de se révéler royaliste, on nées, dit d’abord sa conviction que convives s’attardent devant les comp- Geneviève Castelluccio, Giovanni s’étonne bientôt de ne pas l’avoir « l’espérance ». Il estime qu’un mou- « la Maison de France aura un toir de livres à la recherche de dé- et Philippe Castelluccio, Georges toujours été ! » vement comme l’Action française doit grand rôle à jouer dans les années dicaces auprès des auteurs présents. Chauvet, Adrien et Alexis Charvet, Alexandre Boritch, délégué être comme "un radar", "une bouée" qui s’ouvrent. » Mme Monique Chemin, Louis de Condé, Sébastien de Courtois, Mle d’A.F. en Bourgogne, remet alors une auxquels se raccrocheront les gens « Nous sommes les hommes Jacques CÉPOY Simone Degisors-Terrisse, Gérard plaque de commissaire d’Action fran- dans le fleuve tumultueux qui em- de la longue mémoire. Nous avons Degisors, Docteur et Mme Daffos, çaise à François Bel-Ker pour les porte le pays. Il ajoute : « Nous n’au- quinze siècles au moins de mé- Photos : Arnaud DANLOUX M. et Mme Jacques Dalibert, M. et Mme Arnaud Danloux-Dumesnils, Grégoire Dubost, Mme Paule Eustache, Mme Marie-Josèphe Faure, M. et Mme Jean-Philippe ÉLIE HATEM : Fournier, Mme Pierre François, Mme Frangova, présidente de l’Entraide France-Syrie, solidarité franco-bulgare, Nicolas et Fredrick Hansen-Catta, Pierre Hervieux, [...] L’entité et l’État syriens sont La déstabilisation actuelle du e Pierre Hillard, Gilbert Huret, Ml une création française sous le man- Proche-Orient est surtout l’œuvre Anne Jacmin, Max Jalade, Roger Khiari, Mle Monique Lainé, Mle dat qui a été attribué à la France aujourd’hui du fondamentalisme is- Micheline Lefebvre, Mme Simonne par la Société des nations. La lamiste – ne confondons pas l’is- Lejard, M. et Mme Philippe Lenain, France avait regroupé les cinq États lamisme et l’islam, l’islamisme est Mme Simone Lépine, Gérard de la province syrienne sous une un courant politique manipulé par Linquier, Jean-François Lorber, même entité qui forma en 1941 la le sionisme, car il sert la cause d'Is- me Jean-Michel Lovet, M Chantal république syrienne. raël. Cet islamisme frappe aujour- Mallard, Cédric Martin, Mme Pierre de Meuse, Paul Mougenot, Philippe La société et la nation sy- d’hui dans nos banlieues et nos di- Naderman, Philippe Nolland, Jean- riennes, à l’instar de la nation li- rigeants républicains n’en mesu- Pierre Nicolas, Mle Geneviève banaise, est une société multicon- rent pas le danger, ne considérant Perrot, Henri Peter, Thibaud Pierre, fessionnelle, d’inspiration fran- que leurs vues électorales. Sébastien de Pouzols, M. et Mme çaise – je dirais même Il y a un quart de siècle, notre Denis Pruvost de Bioge, Mle Marie- maurrassienne. C’est cette pré- prestigieux invité M. Rifaat el As- Gabrielle Pujo, Me Franz sence française à laquelle nos ad- sad réussit à mettre un terme à Quatrebœufs, M. et Mme Gérard Elie Hatem et S.E. Rifaat El-Assad Pouységur, Ahmed Rachid- versaires s’attaquent. Ils ont fa- l’expansion islamiste d’une manière Chekroun, Henri Rallon, M. et Mme çonné la création de mini-États théocratiques, confessionnels et eth- radicale en matant les Frères musulmans qui menaçaient non seu- Michel Ressaire, Charles Sadlet, niques [...], comme l’État d’Israël. Après s’être emparé des régions lement la Syrie mais aussi les autres peuples du Proche-Orient [...] M. et Mme Charlie Schepens, Paul pétrolières du Proche et du Moyen-Orient, après avoir entraîné les Élie Hatem affirme que M. Rifaat el-Assad a encore un rôle Sigaud, Jean-Baptiste Rolland, peuples dans des conflits internes – je pense à ceux du Liban mais important à jouer dans cette Syrie qui connaît aujourd'hui des le André du Temple, M Anne-Marie aussi au conflit libano-syrien –, nos adversaires sont en train de se- moments difficiles. Le retour là-bas de « ce grand ami de la France Tranié, Marc Van de Sande, M. et Mme Hervé Véron, Bernard Vincenti mer la zizanie intercommunautaire avec l’objectif de diviser mettra un terme au complot américano-sioniste. et pour cela, je pro- etc. pour régner. clame : France, Syrie, solidarité !

6 L’Action Française 2000 n° 2690 – du 1er au 14 décembre 2005 DOSSIER LOI DE 1905 : UN LOURD BILAN

LE LAÏCISME CONTRE De la “Séparation” LA FRANCE La république n'est ja- à la confusion mais autant à l'aise que lorsqu'elle fête des anni- n prince souverain rece- par entraver le droit des sujets de Ainsi César se fit Dieu. Ne re- versaires. Bonnes occa- vant le jour de son intro- bien user de leur liberté en vue connaissant aucune référence sions de redorer son bla- Michel FROMENTOUX nisation à genoux, très de leur salut éternel. Quant aux supérieure à lui-même, il imposa son quand le présent ap- U ému, la bénédiction du nonce nistres du culte à ployer le ge- religions non catholiques, en dé- par l'école dès les années 1880 paraît plus que médiocre... apostolique, après avoir entendu nou devant la force publique. pit de bien des drames dus sur- sa minable "philosophie" comme Toutefois, le centenaire de l'évêque de la cathédrale rappe- C'était mettre un terme à toute tout à la rudesse des mœurs du une religion nouvelle, seul moyen la loi de Séparation de l'É- ler que tout pouvoir vient de Dieu forme de divinisation de l'État, à temps, le pouvoir royal, tout en de "légitimer" le régime républi- glise et de l'État (9 dé- et a des devoirs envers Lui : ce tout viol des consciences, à tout reconnaissant que l'unité de re- cain qui ne peut en France se cembre 1905) est d'ores et totalitarisme. Dès lors la dignité ligion est un bien grandement justifier ni par l'Histoire ni par les déjà terni par le climat dé- En substituant de chaque homme allait être fon- souhaitable dans une nation, a services rendus... testable qui règne depuis dée sur sa libre adhésion à la su tolérer l'exercice de leur culte La séparation du spirituel et bien des années et s'est à la distinction Vérité. en fonction des exigences du du temporel ouvrit alors la voie aggravé ces dernières se- des pouvoirs Toutefois la distinction posée bien commun et de la paix civile. – juste retour de manivelle – à maines aux portes de nos spirituel et par la phrase du Christ : « Ren- L'Édit de Nantes en est le plus une religion à l'envers. Dans L'Ac- villes. temporel dez à Dieu ce qui est à Dieu, à bel exemple. tion Française du 30 septembre Il faudrait être aveugle leur séparation, 1909, Maurras parlait de cet État pour ne pas voir que nous qui laïcise « au nom d'une libre assistons aux consé- on a laissé l'État pensée qui est une pensée très quences inéluctables du démocratique déterminée (par conséquent reniement de la France en suivre sa pente sans liberté) qui forme un vé- tant que nation chrétienne vers une religion ritable dogme, dogme formel, par les législateurs laï- à l'envers. quoique négatif, dogme qui ex- cistes. Un pays qui ne clut avec beaucoup d'assu- montre aucune fierté des n'est pas là une image du temps rance un certain nombre de valeurs qui ont façonné jadis. Cela s'est passé ce samedi hautes notions [...] La libre pen- son identité n'apparaît aux 19 novembre 2005 à Monaco sée ne consiste qu'à délier l'in- yeux des populations ve- sous les yeux de téléspectateurs dividu, elle dit : de ses chaînes, nues d'ailleurs que comme du monde entier et en présence nous disons de ses points un terrain vague où venir du ministre français de la Justice d'appui, de ses aides, de ses faire valoir des droits et ja- représentant le gouvernement de contreforts. Le genre humain, mais accomplir des de- la République française... On était la civilisation, les nations n'ont voirs. loin des propos misérables d'un pas d'adversaire plus perfide Jacques Chirac niant toute réfé- Préférence rence chrétienne en Europe ou catholique prétendant qu'en France aucune loi morale ne prime la loi civile ! Que faire aujourd'hui de la En fait l'attitude à la fois En mars 1906, les gendarmes enfoncent la porte d’une église loi de 1905 ? Jacques Chi- à Yssingeaux, en Haute-Loire humble et digne d'Albert II, prince (photo tirée du livre de Jean Sévillia, voir p. 9) rac entend garder le vide pourtant très moderne, rappelle spirituel qu'elle impose, l'exemple de Clovis déposant ses César ce qui est à César » Comparé à cet équilibre par- croyant qu'il empêche les colliers devant l'évêque Remi et n'établit en rien la séparation des fois difficile mais qui a profon- musulmans de devenir is- reconnaissant du fait même qu'en ordres. Ils sont unis parce que dément marqué la civilisation lamistes... Nicolas Sarkozy tous deux fondés en Dieu (« Tu chrétienne, surtout en France, la préconise de "toiletter" la n'aurais sur moi aucun pou- substitution de la séparation à la loi par une "discrimination voir s'il ne t'avait été donné distinction des pouvoirs apparaît positive" en faveur de l'is- d'En-haut », dit le Christ à Pi- comme un crime contre la lam... Tous deux se trom- late), et cela fonde pour chacun France, contre l'intelligence et pent de débat et se per- Aristide Briand des pouvoirs son entière souve- contre Dieu. Nous avons dès sa Sa roublardise fit passer la loi dent dans des calculs ir- raineté. publication signalé l'ouvrage de réalistes et électoralistes. Saint Thomas d'Aquin a net- Jean Sévillia, Quand les catho- que cette religion de l'anarchie Le plus urgent est d'en re- tement exprimé leur complé- liques étaient hors la loi (cf son telle que l'État démocratique, venir à une saine laïcité, mentarité : « Le pouvoir spiri- entretien page 9), où l'on voit clai- libéral ou républicain, s'efforce vraie distinction et non sé- tuel et le pouvoir séculier pro- rement que la loi de 1905 fut pré- de l'imposer au peuple fran- paration entre le spirituel viennent l'un et l'autre du parée dans une atmosphère de çais. [...] C'est le culte de tout et le temporel, qui per- pouvoir divin. Le pouvoir sé- guerre contre la religion qui a fait ce qui se révolte et détruit. Il mette à la France de respi- culier est donc soumis au pou- la France, qu'elle fut donc « une prêche la haine de tout ce qui rer à pleins poumons en Emile Combes voir spirituel dans la mesure œuvre militante, une œuvre de sert et construit. Idéalisme au L’inspirateur du laïcisme redevenant elle-même. où Dieu l'y a soumis, c'est-à- combat contre le catholicisme profit de ce qui est vil. » En fait, Proposer les références tant que roi chrétien il n'avait plus dire pour ce qui se rapporte et son influence en France ». devenue « religieuse », comme chrétiennes sur lesquelles autorité sur les âmes. Nous au salut de l'âme ; et c'est En réduisant les prêtres à vivre Maurras la qualifiait, la démo- s'est bâtie et affirmée avons souvent montré qu'en ce pourquoi, en ces matières, il de la charité de leurs fidèles, les cratie entendit faire du vide spi- l'identité de notre pays jour de Noël 496 était entré dans faut plutôt obéir au pouvoir législateurs s'inscrivaient, non rituel une exigence dogmatique. comme les vrais repères les mœurs politiques françaises spirituel qu'au pouvoir sécu- point dans la continuité histo- unissant ceux qui vivent ce qui est l'apport essentiel du lier. Mais dans les matières qui rique, mais « dans la lignée de en France et ceux qui christianisme : l'union et, en se rapportent au bien de la cité, la Déclaration des droits de Théocratie cherchent à s'intégrer à même temps, la distinction du il faut plutôt obéir au pouvoir l'homme de 1789, qui faisait de sans Dieu elle, ce serait fonder une spirituel et du temporel. séculier qu'au pouvoir spiri- la foi une opinion privée ». politique réaliste de préfé- tuel. » De leur côté, les hommes d'É- rence catholique beau- Certes, dans la pratique, glise auraient pu tirer du mal un coup plus respectueuse Dieu et César même aux plus beaux temps de César bien, car le fait, à partir de 1905, des fidèles d'autres reli- la chrétienté, les empiétements devenu Dieu de ne plus rien devoir à l'État, en gions que ne le sera ja- C'était une révolution – la de l'un des pouvoirs sur le do- les condamnant à la pauvreté, mais une politique de seule vraie révolution de l'His- maine de l'autre ont causé bien En effet les principes de la- leur offrait une grande liberté vis- néant spirituel. toire – par rapport au monde des crises, et le roi saint Louis dite Déclaration avaient érigé à-vis de la République, de ses Pour ce faire, il faudrait païen comme par rapport aux lui-même eut à refouler quelques l'Homme en absolu : il fallait donc pompes et de ses œuvres. C'est des hommes politiques princes passés aux IVe et Ve mitres envahissantes..., mais le "libérer" à la fois de tout en- à cette affirmation ferme et digne plus soucieux d'assurer le siècles à l'arianisme : le fait de d'une façon générale, sous l'An- racinement et de toute trans- de leur indépendance que les bien commun de la nation, reconnaître le Christ Dieu fait cien régime, l'Église exerçait sa cendance. Pour que la société avait invités saint Pie X en refu- son unité, sa continuité homme comme le Roi des na- liberté en matière de foi, de mo- fût fondée sur les seules lumières sant les associations cultuelles. que de lui arracher son tions, médiateur entre le tempo- rale, d'enseignement, de charité, et les seules forces de la raison Fermeté payante puisqu'elle âme... Donc d'autres rel et le spirituel, empêchait dé- tandis que l'État royal gérait li- humaine, la désobéissance de- contraignit l'État à mettre à la hommes que des dévots sormais le roi de se croire habi- brement le bien commun, l'ordre venait systématique à l'égard de charge des collectivités publiques des dogmes de 1789... lité à parler soi-même au nom de public, la politique étrangère, tout tout ce qui vient de plus haut que l'entretien des édifices du M.F. la divinité et à obliger les mi- en veillant à ce que rien ne vînt "l'Homme". culte !

L’Action Française 2000 n° 2690 – du 1er au 14 décembre 2005 7 DOSSIER LOI DE 1905 : UN LOURD BILAN

De la “Séparation “ Laïcité et intégration à la confusion

Le malheur a voulu, sur- la fonde dans son être historique . Chirac s'apprête à fê- Discours de elle est même arrivée en deux tout à partir des années n'est pas de taille à supporter les ter le 9 décembre le cen- ou trois générations à leur faire 1960, que de bonnes messages forts que lui envoie Mtenaire de la loi laïque Michel FROMENTOUX perdre le souvenir de leurs consciences chrétiennes, voire l'islam. Son consensus mou, to- de Séparation de l'Église et de au Banquet des Amis propres traditions morales et fa- des prélats, aient cherché à ré- talitairement fondé sur un relati- l'État. En guise de fête, ceux de l'Action française miliales ! cupérer par un discours vague- visme philosophique dans lequel qu'on appelle les "jeunes" des dimanche 13 novembre 2005 Pour raisonner ces jeunes ment humanitariste et démocra- sont censés se rencontrer des banlieues lui ont déjà fait sa fête, qu'elle n'a pas su empêcher de tiquement correct l'influence qu'ils catholiques fatigués d'être eux- à grand renfort de feux d'arti- tomber aux mains des trafiquants avaient perdue sur la société... mêmes, des athées n'ayant plus fices... Nous avons sous les yeux seignement, le démantèlement ou racketteurs de tout poil, la ré- Soucieux de réduire leur mes- guère de raisons de militer, des l'illustration cuisante de l'échec de la cellule familiale, le droit à publique laïciste n'a dans la sage à la dose de religion que êtres ayant renoncé par "tolé- d'une politique d'intégration fon- l'avortement et aux amours bouche que les fameux Droits de le monde moderne peut suppor- rance" à tout débat sur les fina- dée sur le rejet de tout ce qui a contre-nature. Et la France offi- l'Homme desquels ils retiennent fait la France. On a voulu, comme cielle s'enorgueillit de ne plus être seulement une incitation perma- disait Viviani en 1904, « éteindre chrétienne ! nente à toujours plus revendi- dans le ciel des étoiles qu'on Cette France qui ne croit plus quer. ne verra plus » ; on ne veut plus à elle-même a pourtant ouvert lever les yeux vers le ciel et voici largement ses frontières. Des que les banlieues nous renvoient masses d'immigrés sont entrées Crise les images de l'enfer ! avec souvent une religion certes du régime non dépourvue de grandeur mais sans clergé hiérarchisé pour Mais la République, engon- Déchristianisation contenir ses tendances éven- cée dans ses sacro-saints prin- tuelles à la théocratie, au fana- cipes de 1789 hors desquels elle En 1905, au moment même tisme ou au mépris des autres n'est rien, ne peut pas tenir un où se concoctait cette loi cou- religions. Nos politiciens de droite autre discours. pant les vivres à l'Église de comme de gauche ont rêvé d'un Nous, nous le pouvons ! Nous France, l'Action française créait islam poli par la démocratie sous pouvons dire que : l'Institut d'Action française (nous la toise de la laïcité dite "à la fran- - avec l'État tel qu'il est au- avons fêté hier soir ce centenaire çaise". Pour décoiffer les jeunes jourd'hui, changer la loi de 1905 qui, lui, vaut la peine d'être fêté...). musulmanes, on a fait la chasse ne servirait à rien, car ce qu'il Notre institut s'est dressé dès à tous les signes religieux, et M. faut pour que le catholicisme se l'origine contre la loi de Sépara- Sarkozy, qui n'en rate pas une, réveille et parle haut, c'est la sé- tion de l'Église et de l'État la- a parlé de « discrimination po- paration de l'Église d'avec la dé- En janvier 1906, des catholiques se retranchent quelle tournait le dos à la saine sitive » en faveur de l'islam. On mocratie et son faux évangile ; dans l’église Sainte-Clotilde (photo tirée du livre de Jean Sévillia, voir p. 9) laïcité qui est distinction entre le était à côté de la plaque... -·le bienheureux Charles de pouvoir temporel et le pouvoir ter, ils ne surent empêcher les lités des hommes et des socié- spirituel, chacun souverain dans principes individualistes et liber- tés..., vole en éclats sous le choc son ordre. La loi de 1905 n'avait taires de la République d'ané- d'une religion qui n'a pas peur pour finalité que d'affranchir la mier la foi catholique et d'avilir de son ombre et sous les coups vie publique de toute référence les Français dans ce qui est de- de certains faux prophètes qui, surnaturelle. L'I.A.F. dénonça venu un conformisme mercantile ne voyant que le visage mépri- cette aberration dans sa chaire et hédoniste (destruction de la sable d'une France renégate, ont du Syllabus où il était enseigné famille, avortement, promotion beau jeu de pousser les immi- que l'Église, étant la force qui or- de l'homosexualité...) où toute grés à se réfugier dans le com- donne et discipline les puis- réaction au nom des lois non munautarisme, voire la haine et sances du cœur et de la raison, écrites de la morale naturelle et la délinquance. On n'a évidem- est un bienfait même pour la cité surnaturelle passe pour incon- ment guère envie de s'intégrer à politique. grue, voire passible des tribu- une communauté elle-même On n'a pas voulu entendre naux. Il faut lire à ce sujet l'En- désintégrée ! Ainsi, la laïcité "à cette voix de l'expérience sécu- quête sur la christianophobie de la française" s'est-elle laissé pié- laire. Des accommodements sont Michel de Jaeghere (1). ger. intervenus, souvent sur le dos Le défunt pape Jean-Paul II À remarquer aussi qu'au- de l'Action française – on l'a vu a clairement dénoncé cette dé- jourd'hui ce sont les catholiques en 1926 ! Dès lors qu'en 1920 Le laïcisme portait les germes de l’embrasement des banlieues mocratie devenue un « substi- les plus attachés à leurs tradi- les relations diplomatiques furent tut de la morale ». On parle tions qui savent le mieux profi- renouées avec le Vatican, l'É- Vouloir intégrer des popula- Foucauld, béatifié ce matin à même aujourd'hui de « démo- ter de la liberté que leur laisse glise de France a perdu le seul tions déracinées chez qui bien Rome (vous avez tous lu le dos- cratie des mœurs » – la démo- depuis cent ans le désintérêt de bien qu'elle eût pu tirer du mau- souvent Dieu compte encore, en sier de L'Action Française 2000 cratie enfin adulte (!) dont les ar- l'État dans le domaine du culte. vais coup de 1905 – à savoir : leur montrant le visage d'une du 3 novembre) disait qu'en rêts, rendus au nom de l'homme Ils restaurent dans les églises la être pauvre mais libre –, car l'É- France apostate, qui ne voit dans Afrique, à force d'étaler devant souverain maître du bien et du liturgie pour laquelle elles ont été tat sans Dieu a pu désormais les religions que de simples "opi- les masses musulmanes nos mal et garantis par l'État, ne pour- bâties, ils créent des écoles hors s'immiscer dans les nominations nions" (comme dit la Déclaration vices plutôt que nos vertus, nous raient plus souffrir la moindre contrat aussi pauvres que libres épiscopales. D'où la situation à des Droits de l'Homme), qui, du en ferions nos pires ennemis. contestation. Le "consensus" mé- mais entièrement catholiques, ils laquelle semblent aujourd'hui se fait même, ne montre nulle fierté Cela est à méditer alors que diatique a remplacé la loi et les organisent processions et pèle- résigner des évêques – par cha- de son passé chrétien, qui donc l'Afrique est aux portes de nos prophètes... Ainsi change-t-on la rinages où viennent toujours plus rité je ne citerai aucun nom, n'a rien de grand à transmettre, villes... société et les mœurs. de jeunes... Un renouveau ca- même pas celui qui a dit que les aucune éducation solide à dis- - seul un État suffisamment On assiste à la totale confu- tholique est peut-être plus religions doivent avoir droit de penser, c'était se priver de tout libre par rapport aux principes de sion entre les deux domaines que proche qu'il ne semble et les lois cité « à condition – je cite – de moyen de se faire respecter et 89 et aux grands groupes de l'on prétendait séparer. La théo- laïques risquent alors de n'être ne pas se mettre en contra- aimer par ces populations. pression, donc non soumis à cratie sans Dieu, à laquelle il faut plus que chiffons de papier... diction avec les grands prin- Que voulez-vous ? Des soi- l'élection, pourrait pratiquer la po- se conformer sans qu'il soit be- Vraiment la "laïcité à la fran- cipes de la République ». rées télévisuelles avec des his- litique nécessaire de préférence soin d'y croire, comme les Ro- çaise" est passée de mode. Il toires de violence, de fric et de catholique, ce qui ne serait nul- mains du Bas Empire devant faut être encroûté comme un ré- fesse ou des gay-pride où vien- lement insulter les fidèles d'autres l'empereur "divinisé" ! On est en- publicain pour ne pas s'en rendre Quel visage nent plastronner des ministres..., religions, car au contraire ils com- tré dans le troisième millénaire compte. de la France ? tout cela peut-il donner aux prendraient mieux la référence en faisant un pas en arrière de jeunes qui croupissent dans des au bien qui a façonné la France deux mille ans... Eh bien, je regrette, les HLM délabrés l'envie de prendre que la référence aux visqueux grands principes de la Répu- les Français au sérieux, de com- Droits de l'Homme ; (1) Michel De Jaeghere : Enquête blique, nous savons ce qu'ils sont prendre qu'être français est un - la République est en train La laïcité sur la christianophobie. Éd. Re- aujourd'hui ! Depuis le début de honneur ? de crouler sous les consé- piégée naissance catholique, 89, rue XXe siècle la morale laïque a fait Et l'on s'étonne de voir les quences de ses principes. Pierre-Brossolette, 92130 Issy-les- son chemin et les fameux grands banlieues s'embraser ! Mais c'est Il nous faut donc préparer ce Nous montrons par ailleurs Moulineaux, 230 pages, 15 euros. principes, imprimés jusque dans la République laïciste la première qui viendra après ! (voir ci-contre) que la France cri- (voir L'Action Française 2000 du les lois, sont de nos jours entre incendiaire ! Voilà trente ans minellement séparée de ce qui 20 octobre 2005). autres la clochardisation de l'en- qu'elle fabrique des barbares,

8 L’Action Française 2000 n° 2690 – du 1er au 14 décembre 2005 DOSSIER LOI DE 1905 : UN LOURD BILAN

L'A.F. REÇOIT Jean SÉVILLIA : "Derrière la laïcité à la française se cache le laïcisme"

Ce qui est certain c'est que Quand on parle de laïcité il faut J.S. – Ma conviction est que seule Jean Sévillia, rédacteur en chef adjoint au Figaro Ma- l'esprit laïciste né avec la loi de toujours préciser le sens du mot. une religion peut en profondeur gazine, auteur de nombreuses biographies (Zita impé- 1905, institutionnalisé en 1905, Ainsi voit-on les papes, de Pie XII répondre à une autre religion. ratrice courage, Le Chouan du Tyrol) et d'essais poli- joue un rôle aggravant dans la me- à Benoît XVI, utiliser le concept Il faut donc réaffirmer l'identité tiques (Le terrorisme intellectuel, Historiquement cor- sure où écarter la religion de l'es- laïcité dans un sens positif. Mais chrétienne de la France – c'est un rect), a publié à l'aube de cette année pace public a conduit à minimiser il s'agit dans ce cas de la distinc- préalable –, ensuite, une fois qu'on 2005, sous le titre Quand les catho- la force du message chrétien. tion des domaines de Dieu et Cé- sait ce que l'on est, qu'on est fort liques étaient hors la loi, une histoire sar et du respect du spirituel par et certain de son identité, il faut parfaitement documentée de l'élabo- A.F. 2000. – On parle aujourd'hui le temporel. Ce qui n'est pas du évidemment envisager d'affronter ration et des conséquences de la loi de laïcité ouverte, de laïcité apai- tout la définition de la laïcité à la la différence. Puisque de toute fa- sée... Que faut-il en penser ? française ! çon nous sommes dans un monde de Séparation. J.S. – De facto, après la laïcité où le pluralisme religieux est iné- * Jean Sévillia : Quand les catholiques étaient de combat des années 1900, une luctable, dans la mesure où on a hors la loi. Éd. Perrin, 332 pages, 21 euros. sorte de statu quo s'est instauré Face à l'islam créé une société multiculturelle (voir L'Action Française 2000 du 17 mars 2005). entre l'Église et l'État, surtout à qu'il ne faut pas exalter mais dont partir des années 30 et après la A.F. 2000. – Faut-il abroger la il faut prendre acte, un certain L'ACTION FRANÇAISE 2000. – de combat dirigée contre la pré- Seconde Guerre mondiale, mais loi de 1905, ou la modifier ? nombre de nos concitoyens sont Vous semble-t-il opportun de sence de l'Église catholique dans on assiste aujourd'hui au renou- J.S. – À court terme, à très court musulmans. Encore faudrait-il que commémorer la loi de 1905 dans la cité française, ce qui est au- veau d'une forme de lecture ex- terme, le loi de 1905 ne joue pas notre société leur fasse d'abord la France d'aujourd'hui ? jourd'hui occulté. trêmement étroite de la laïcité. On au détriment des catholiques ; on aimer la France ; ensuite, forte et JEAN SEVILLIA. – S'il s'agit de n'est en fait jamais sorti de cette n'a pas trop intérêt à y toucher. sure de ses valeurs, elle trouve- commémorer une fête, non, mais A.F. 2000. – Peut-on dire que la ambiguïté, à savoir : la laïcité est- Toutefois ce n'est pas une ligne rait une solution. Alors que ne pas s'il s'agit de connaître le sens de loi de 1905 est une cause de la elle le respect du religieux par l'É- de défense. Si l'on veut voir les savoir ce que l'on est rend inca- l'événement oui. Cela suppose déchristianisation que subit au- tat ou est-elle une volonté de l'É- choses de haut et avec une vision pable de trouver un terrain d'en- évidemment une remise en pers- jourd'hui la France ? tat de réduire le religieux unique- de fond, la laïcité est un vide ; ce tente ou un principe fédérateur pective historique qui n'est pas J.S. – Je n'irai pas jusque là dans ment à la sphère privée. n'est pas une réponse à l'islam avec les communautés minori- faite dans le discours officiel ! On la mesure où la déchristianisation Méfions-nous de l'équivoque sé- qui, lui, au contraire, est une force taires : c'est alors l'éclatement du nous dit que la laïcité est la ga- s'observe aussi dans des pays qui mantique, car le mot laïcité re- offensive. Au plein on ne répond lien social, dont nous voyons les rantie de la neutralité de l'État en n'ont pas eu la même histoire re- couvre des concepts antino- pas par le vide, mais par un autre prodromes dans les banlieues. Là matière religieuse. Or, il y a cent ligieuse que le nôtre. Il y a un phé- miques : c'est ainsi que les ca- plein. où la République laïque est en ans, l'idée laïque n'exprimait nul- nomène de sécularisation géné- tholiques ont dû créer le terme panne, la France chrétienne pour- lement la neutralité de l'État en rale de l'Europe occidentale qui laïcisme pour désigner l'orienta- A.F. 2000. – Face à l'islam, quelle rait relever le défi de l'intégration.. matière religieuse, c'était au dépasse de loin le cadre des pro- tion dogmatique et antireligieuse réponse digne de la France en- Propos recueillis contraire une philosophie politique blèmes posés par la loi de 1905. que peut prendre la laïcité. visagez-vous ? par Michel FROMENTOUX Les étoiles et le croissant u début du XXe siècle, cela dit les crucifix dans les tribunaux par où celui-ci considérait l’Église ca- Il reste que la république n’est faisait près de quatre cents et les écoles. Le pape Léon XIII Pierre PUJO tholique comme un adversaire on pas neutre quoi qu’elle prétende. Aans que les relations entre conseille aux évêques de réagir pouvait craindre que le choix se Elle est elle-même une religion, l’Église catholique et l’État, en avec modération. Il médite déjà un portât sur les plus dociles. Il arriva souligne Philippe Prévost et vise à France, étaient régies par des rapprochement avec la république chargés d’en dresser l’inventaire. même que certains évêques fus- éliminer la foi. L'antichristianisme concordats. Celui qui avait été française dans l’espoir de retrou- Ils refusent de constituer les asso- sent nommés sur proposition du se développe dans notre société, conclu par Napoléon et le Pape ver un rôle international que le ciations cultuelles, où ils voient une Grand Orient ! porté notamment par les médias. Pie VII en 1802 avait été appliqué Saint-Siège a perdu avec les États tentative d’imposer une constitu- Cependant, en 1920, la répu- Par ailleurs, l’État républicain tente pontificaux annexés par l’Italie. tion démocratique à l’Église blique française rétablit ses rela- d’imposer son laïcisme à l’islam qui Avec son nouvel Cette politique ira jusqu’à inciter les contraire à sa nature. tions diplomatiques avec le Vati- le rejette car contraire à ses prin- ouvrage : catholiques français à se rallier à can. La guerre de 1914-18 et ses cipes. Cela ne l’empêche pas de la République en 1890 par la voix drames avaient atténué l’anticléri- vouloir aider l’islam à s’organiser Un centenaire du cardinal Lavigerie et en 1892 calisme. Le pape Benoît XV admit et à développer son culte. La ré- trompeur, par la publication de l’encyclique en 1921 que la Papauté consultât publique s’empêtre dans ses Philippe Prévost Au milieu des sollicitudes. Les com- le représentant de la France avant contradictions. aide à comprendre plaisances du Pape pour la répu- toute nomination d’évêque. C’est D’où la conclusion de Philippe les termes blique ne seront pas payées de re- ce qu’on appela « la consultation Prévost, qui n’est que trop véri- tour. à l’oreille ». L’Église acceptait ainsi dique : « En éradiquant le chris- d'un grand débat En 1905 le gouvernement fran- de s’enchaîner à nouveau. Une tianisme, nos esprits forts ont d’actualité. çais dénonce le concordat unilaté- nouvelle complicité s’instaura entre cru tout donner à César, comme ralement, sans en avoir discuté au- la Papauté et la république fran- le disait Clemenceau. En fait, ils par les régimes successifs que la paravant avec le Vatican. La nou- çaise. C’est là où Philippe Prévost ont laissé la place libre aux France avait connus au cours du velle loi considère que la religion peut parler d’un « centenaire trom- sectes et à l’islam, car l’homme XIXe siècle, empires, monarchies, est une affaire privée. Les églises peur » car l’Église catholique et l’É- a besoin de sacré et lorsqu’on républiques. Il donnait à l’Église et sont déclarées propriété de l’État. tat ne sont plus séparés : l’Église prétend éteindre les étoiles, c’est à ses ministres une place officielle Leur contenu devra faire l’objet d’in- s’est ralliée à l’État républicain dont le croissant qui risque de les Saint Pie X dans l’État qui, d’ailleurs, les ré- ventaires ; les tabernacles eux- Il encouragea la résistance elle accepte de subir la tutelle. remplacer. » munérait. Un grave problème ap- mêmes ne seront pas épargnés. des catholiques Par sa documentation et son parut cependant, à partir de 1877 Les chrétiens devront créer des as- argumentation, par son langage vi- quand les républicains, parvenus sociations cultuelles auxquelles les Cette résistance des catho- La république goureux et sa clarté, cet ouvrage à pouvoir, entreprirent de mettre en églises seront attribuées. liques sera encouragée par le pape et l’islam permet de comprendre les termes œuvre une politique anticléricale Pie X qui a succédé à Léon XIII et d’un grand débat d’actualité. pour ne pas dire anti-chrétienne. qui a perçu l’avantage que pourrait De nos jours cependant, la Pa- La laïcité dont ils se réclamaient La résistance tirer l'Église de la loi de Sépara- pauté a eu tendance à nommer les était en réalité un laïcisme, une laï- des catholiques tion : elle retrouverait sa liberté et évêques sans l’agrément du gou- cité de combat. serait plus forte même si le clergé vernement et S.S. Benoît XVI * Philippe Prévost : Un centenaire Philippe Prévost retrace les épi- Devant cette offensive anti-chré- devait y perdre des avantages ma- semble confirmer cette orientation. trompeur 1905-2005. 90 pages. 10 eu- sodes de cet affrontement jusqu’à tienne, nombre d’évêques sont ten- tériels. De fait, sous le régime du Ce serait conforme à la loi de 1905 ros. Centre d’études contemporaines la loi de 1905. En 1880, Jules Ferry tés de s’incliner, mais les catho- Concordat, la nomination des que M. Chirac présente comme une édit. Duquesne diffusion, 27 avenue entreprend de chasser les ordres liques défendent leurs églises évêques devait avoir l’agrément du « colonne du temple » des rela- Duquesne, 75007 Paris. En vente à religieux de leurs couvents, inter- contre les policiers et les militaires gouvernement. À partir du moment tions entre les religions et l’État... nos bureaux.

L’Action Française 2000 n° 2690 – du 1er au 14 décembre 2005 9 POLITIQUE FRANÇAISE

LA XXIe UNIVERSITÉ DU CLUB DE L'HORLOGE La république Ce n'est pas la république, du court terme mais la France qui est en danger !

u XVIIème par tionaux : les gou- a République en danger , voilà par dire 1) qui serait en mesure de dé- siècle, Col- Henri LETIGRE vernements pas- un titre de nature à réjouir les Pierre PUJO fendre les intérêts essentiels du Abert exigea saient, le plan de- Lroyalistes pourfendeurs de la pays, 2) qui serait reconnu par la des serviteurs des forêts doma- meurait. Dans un monde de plus "Gueuse" et à inquiéter, sinon mo- grande majorité des Français. Il est niales qu’ils plantent des arbres en plus instable, il donnait une biliser, les vieux jacobins. Tel a été En octobre 1945, le général De manifeste que nos compatriotes sont pour plus de cent ans. Un siècle perspective aux acteurs écono- le thème de l’Université annuelle du Gaulle fait entériner la disparition mal à l’aise dans le régime actuel – plus tard, lors de la guerre d’in- miques, et proposait une analyse Club de l’Horloge qui s’est tenue à de la IIIe République par un réfé- leur rejet très majoritaire de la classe dépendance américaine, la Royale pour orienter les décisions enga- Saint-Germain-en-Laye les 19 et 20 rendum. Treize ans plus tard, De politique, selon les sondages, l’at- remporta plusieurs batailles sur la geant la France à long terme. novembre. À vrai dire, la république Gaulle est de retour à la faveur du teste – et qu’ils ne refuseraient pas marine anglaise (n’en déplaise à M. de Villepin n’a fait qu’enté- exaltée par le Club de l’Horloge n’est soulèvement d’Alger. Une fois de d’adopter un nouveau régime où ils ceux qui viennent de fêter le bi- riner un état de fait, car la dispa- pas exactement celle que les révo- plus les Français s’abandonnent à se sentiraient à la fois mieux gou- centenaire de Trafalgar, voir L’AF rition de cette institution atypique lutionnaires ont installée en 1792 un homme providentiel, sans regrets vernés et mieux représentés. 2000 n° 2687). La signature du est la conséquence de trente ans en abattant la monarchie et que leurs pour la IVe République. Ils approu- La France est très loin des nom- traité de Versailles officialisa en- de dérives socialo-libérales. La successeurs se sont acharnés à veront la constitution d’une Ve Ré- breux pays où une même constitu- suite le triomphe de la France et terminologie lui était très défavo- faire revivre à quatre reprises. Le publique qui ressemble à une mo- tion gère les changements politiques la naissance des Etats-Unis. rable, le plan et la planification so- mot "république", a souligné Henry narchie républicaine car elle établit et l’évolution de la société de gé- viétique ayant démontré leur in- de Lesquen, président du Club de au sommet de l’État un président nération en génération. capacité à répondre aux besoins. l’Horloge, en ouvrant l’université, est maître de la politique française. Par ailleurs les Français conti- Le Plan assurait Pourtant, l’institution créée en 1945 « ambivalent ». Il désigne l’absence nuent à montrer qu’ils ne sont guère une continuité n’avait rien de commun avec le du roi (« L’absence de prince » di- républicains de tempérament. Leur des efforts "Gosplan" communiste, puisqu’elle sait Anatole France). Mais il peut propension, dès que les choses tour- nationaux. soutenait l’économie de marché, aussi simplement signifier l’État, la nent mal, à s’en remettre à un en aidant les entreprises à pro- res publica indépendamment de la homme providentiel le démontre pé- grammer leurs investissements et forme du régime. C’est ainsi qu’au riodiquement. Au XXIème siècle, M. de Ville- leurs campagnes de recrutement. XVIe siècle Jean Bodin intitulait son C’est pourquoi le débat entre ré- pin, lointain successeur du surin- ouvrage De la republique tout en publique et monarchie n’est nulle- tendant général du royaume, a dé- exaltant la monarchie. ment périmé, quoi qu’on pense cidé de supprimer brutalement le Navigation à vue Cela dit, la république en France . Les vices de la Commissariat général du Plan. Le n’est pas que l’absence du roi. Son Ve République empêchent la solu- 2 novembre dernier Alain Etche- Nous constatons chaque jour apparition n’a pas été seulement le tion des principaux problèmes de la goyen, le dernier commissaire au davantage les risques de la navi- remplacement d’un régime par un France. Plan, quittait donc ses fonctions ; gation à vue. Plus l’économie est autre. Les républiques successives la République mettait fin à la der- ouverte, au sein de l’Union euro- que nous avons connues ont été nière institution épargnée par la péenne ou au niveau de l’OMC, porteuses d’une idéologie. Henry de L’idéologie dictature du "court-termisme". et plus les variables à maîtriser Lesquen le reconnaît. Jusqu’en demeure sont nombreuses et imprévisibles. 1914, a-t-il déclaré, les républicains Les entreprises réagissent par op- ont mené une guerre de religion La France n’aurait pas à pleurer Si le problème institutionnel n’a la mort de la République... Donner portunité au lieu de planifier leurs contre l’Église catholique. La répu- pas trouvé de solution durable, la une perspective choix. Le refus de s’engager se blique elle-même était porteuse Cette monarchie républicaine, république demeure par ailleurs im- traduit finalement par une multi- d’une religion inspirée par la franc- taillée sur mesure pour De Gaulle, prégnée de son idéologie d’origine. La logique du régime, renfor- plication des emplois précaires et maçonnerie. aurait pu devenir une monarchie L’anticléricalisme d’autrefois a été cée par le passage au quinquen- des délocalisations pour minimi- Selon le président du Club de royale si le premier président de la relayé par un anti-christianisme que nat, aboutit à une vision étriquée ser les investissements. Le capi- l’Horloge, la république serait de- Ve République avait préparé les François-Georges Dreyfus a dé- de l’action publique, où seule talisme rassemble des moutons. venue « légitime » à partir de la fin voies au Comte de Paris. Il ne le noncé lors de l’université du Club compte la prochaine échéance Si les premières bêtes du trou- de la Première Guerre mondiale. fera pas. La Ve République conti- de l’Horloge, soulignant le rôle des électorale. Les rivalités, autrefois peau s’imaginent qu’une autre L’anticléricalisme alors s’affaiblit. Les nuera, tout en se dégradant. médias audiovisuels dans cette of- limitées à une opposition entre herbe leur conviendrait mieux, épreuves de la Grande Guerre ont D’une part la durée du mandat fensive. La laïcité proclamée par partis politiques, affectent même elles n’hésiteront pas à franchir la atténué les oppositions idéolo- présidentiel sera ramenée à cinq nos dirigeants n’est pas une simple le gouvernement, qui se trouve di- clôture, et tous les animaux les giques... Cette analyse appelle deux ans, ce qui tend à lier le sort du chef tolérance, elle est une laïcité de visé entre pro-Sarkozy, pro-Ville- suivront, l’ensemble du troupeau remarques. de l’État à celui d’une majorité par- combat, un laïcisme militant. Il est pin, pro-Chirac, etc. Quant au Parti risquant ainsi d’être poussé dans lementaire et lui enlève de la per- caractéristique que la France ait été socialiste il cultive davantage l’art le précipice qui borde la clôture. manence et de l’indépendance. à la pointe des pays de l’Union eu- de la synthèse entre les ego sur- Le plan permettait de disposer d’un La république D’autre part, aucun "homme de ropéenne pour exclure toute réfé- dimensionnés de ses adeptes que berger pour éviter que se repro- légitime ? la nation" ne s’imposant, les candi- rence chrétienne de la défunte la recherche d’une vision digne de duise un scénario comme l’ex- datures à l’élection présidentielle constitution européenne. notre nation. plosion de la bulle internet aux D’abord, il s’en faut de beau- tendent à se multiplier, se calquant Alors "la République en danger" Le Commissariat général au Etats-Unis en mars 2000. coup que la IIIe République ait été sur les familles politiques et, à l’in- parce qu’elle abdique sa souverai- plan avait ce mérite d’être une ins- Pour la France, au commen- reconnue comme légitime par la térieur de celles-ci, sur les clans qui neté au profit d’une entité euro- tance "non politicienne". Depuis cement de ce nouveau siècle, grande majorité des Français à par- se livrent, à droite comme à gauche, péenne supranationale, parce que soixante ans, il assistait les diri- nous n’avons plus qu’à espérer tir de 1918. Ceux-ci se résignent une compétition acharnée. le "modèle social français" enracine geants afin que leurs choix éco- que la nouvelle agence straté- plutôt, alors, à subir le régime tan- un État-providence omnipotent et nomiques et sociaux ne soient pas gique, chargée de remplacer le dis que les affrontements entre mo- paralysant pour l’économie, parce guidés seulement par leurs inté- Commissariat général du Plan narchistes et républicains se pour- Rejet de la que la présence de nombreux im- rêts médiatiques et électoraux. pour préparer l’avenir, sera sus- suivent. Après l’invasion et la dé- classe politique migrés génère des communauta- Certes, il était fortement dévalo- ceptible de redonner confiance à bâcle de 1940, la Chambre de Front rismes de nature à détruire l’unité risé depuis que François Mitter- une économie qui se désole d’un populaire enterre la république, sans De tout cela il résulte que le pro- nationale, parce que la décentrali- rand en avait politisé la fonction, régime ayant échoué dans tant de regrets ni couronnes. Les parle- blème du régime n’est toujours pas sation libère des forces centrifuges par la création d’un ministère qui domaines. mentaires sont alors à l’unisson du réglé en France. Notre pays n’a tou- dans le cadre d’une Europe des ré- en avait la charge. Mais il assu- peuple français qui remet son sort jours pas trouvé le régime qui s’im- gions ? rait une continuité des efforts na- entre les mains du maréchal Pétain. poserait par sa légitimité, c’est-à- Ce furent là les principaux thèmes traités à l’université du Club de l’Horloge. Ne conviendrait-il pas Le prix Hugues Capet Salon Fête du Livre plutôt de parler de la France en dan- à Christian Bouyer du livre d'Histoire de Renaissance catholique ger dans son indépendance, dans son identité et dans son unité ? Et Le jury présidé par S.A.R. la Le deuxième SALON DU LIVRE D'HISTOIRE se Comme en 2004, la FÊTE DU LIVRE 2005 se tien- de s’interroger sur les responsabi- Princesse Béatrice de Bourbon- déroulera le dimanche 4 décembre 2005, de dra le dimanche 11 décembre dans le cadre de Gran- lités du régime républicain dans l’ag- Sicile a décerné le 15 novembre 13 heures à 18 heures dans les salons Étoile-Mar- d'Maisons, à Villepreux (8 kms de Versailles). gravation des problèmes français. le Prix Hugues Capet à Christian ceau, 79 B avenue Marceau, Paris 16e (à deux mi- Des cars gratuits seront mis en place à Versailles- La question du régime politique de- Bouyer pour son ouvrage consa- nutes de la place de l'Étoile). Cinquante écrivains y rive gauche et au RER de Saint-Nom-la -Bretèche. meure capitale au delà du constat cré à La Princesse Palatine (Ed signeront leurs ouvrages, parmi lesquels Pierre Pujo, Dédicaces d'auteurs à partir de 14 heures. Pierre de l’incapacité des politiciens à les Pygmalion - Voir L’Action Fran- Philippe Prévost, Dominique Paoli, Jean Madiran, Dinh Pujo, Louis Pozzo di Borgo, Philippe Prévost, etc... régler. çaise 2000 du 21 juillet 2005). Dung Louis Nghiem, Florence de Baudus, etc. signeront leurs ouvrages.

10 L’Action Française 2000 n° 2690 – du 1er au 14 décembre 2005 POLITIQUE ÉTRANGÈRE

DE TUNIS AU CAIRE Révolution politique Le jeu dangereux en Israël de certains occidentaux

epuis sa par nent au nouveau Le sommet de l’O.N.U. sur la so- Il est vrai que les lecteurs de la Des centaines de journalistes et création Pascal NARI parti la première ciété d’information qui vient de se "grande" presse et encore davan- d’observateurs les ont supervisées. Den 1948, place dans le pro- dérouler en Tunisie, a donné lieu tage les téléspectateurs sont bla- Tous ont constaté qu’à quelques in- la vie politique de l’État hébreu chain scrutin législatif, suivi de dans quelques pays francophones sés, fatigués et savent heureuse- cidents près, elle se sont déroulées s’articulait autour de deux grands près par les travaillistes que l’on – la France, la Belgique et dans une ment à quoi s’en tenir. dans des conditions convenables. pôles : le parti travailliste – la croyait également en mauvaise moindre mesure la Suisse – à une On oublie que ce pays est le Les protestations n’ont pourtant gauche proche du syndicat unique posture en raison de la politique vive campagne de désinformation plus développé de toute l’Afrique, pas manqué. Vendredi soir, les Histardout, le parti de Ben Gou- de paix préconisée par Peretz. et de dénigrement contre ce pays. avec un taux de croissance s’ap- "Frères musulmans", ces islamistes rion, de Golda Meir, du général Le système bipartite, caracté- Campagne menée par une certaine prochant de deux chiffres, avec, par fanatiques et dangereux, si chers à Rabin et de Shimon Pérès –, et le ristique de la vie politique israé- "gauche intellectuelle" et relayée rapport à ses dépenses publiques certains milieux bien pensants oc- Likoud – formation à laquelle ap- lienne, a vécu. Les conséquences malheureusement sans retenue ni le budget de l’éducation le plus élevé cidentaux, surtout américains, partenait Ariel Sharon. en pourraient être considérables. objectivité, par les médias audio-vi- du monde, que la laïcité, au bon n’avaient pas encore obtenu les 65 Voici que depuis quelques suels et même appuyée par des dé- sens du terme, et l’égalité homme- sièges nécessaires (sur 454) de l’as- jours, ce scénario bien rodé, avec clarations officielles. Motif ? La vio- femme y sont des réalités (l’am- semblée égyptienne leur donnant le quelques petits partis politiques Perspectives lation des droits de l’homme en Tu- bassadeur de Tunisie en France est droit de désigner un candidat aux parfois marginaux, vient de se politiques nisie. On a même été jusqu’à une femme), que les gens y vivent élections présidentielles. transformer. Une véritable révolu- encourageantes dénoncer "le régime totalitaire" sé- librement et en sécurité. Des mil- Ce lundi matin, c’est chose faite. tion structurelle. vissant dans ce pays ! lions de touristes étrangers qui y Les "Frères" ont obtenu à l’issue de Tout laisse à penser que ce Nous avons pu voir et entendre vont chaque année le constatent, la troisième phase de scrutin, au to- Libéré du poids bouleversement va bien au-delà pendant des jours les opposants tu- comme ils constatent l’amélioration tal 76 sièges. Il est fort à parier que de ses extrêmistes, des jeux et intrigues habituels de nisiens tenir des conférences de des conditions de vie et du niveau les bonnes âmes vont se calmer. la scène politique israélienne. presse publiques en présence des social. Vendredi le scrutin était truqué. Il Sharon pourra, À l’instar de Rabin, les tra- journalistes nationaux et étrangers, l’est moins ou pas du tout lundi ma- semble-t-il, vaillistes optent ouvertement pour dénonçant l’absence de liberté d’ex- tin. s'orienter une issue négociée de la crise pa- pression dans leur pays. Il s’agis- Pourquoi Les Égyptiens n’ont-ils pas le vers la recherche lestinienne. sait certes d’une petite douzaine de tant de haine ? droit de voter pour les non-isla- d'une solution Libéré du poids de ses extrê- communistes et d’islamistes, tou- miste ? On se trompe encore une politique mistes, l’aile dure du Likoud me- jours les mêmes. Mais cela dépas- Pourquoi tant de haine ? L’or- fois d’ennemi. Jusqu’où ira ce jeu née par Nétanyahou, Sharon à sait toutes les limites de la décence. chestration de propagande par une d’apprenti-sorcier ? Imagine-t-on un de la crise son tour semble s’orienter vers la Nous avons entendu un journaliste ultra-gauche qui supporte mal le instant le basculement de la Tuni- palestinienne. recherche d’une solution politique dénoncer la censure de la presse succès du modèle tunisien est de sie ou de l’Égypte dans le camp is- de cette crise, conforme à la fa- étrangère en Tunisie et vu à plu- mèche avec les "révolutionnaires is- lamiste ? Oublie-t-on que ces pays D’abord, par l’élection à la tête meuse "feuille de route" proposée sieurs reprises les étalages de jour- lamistes". On se trompe d’ennemi, constituent les avant-postes de la des travaillistes d’un sépharade, par les États-Unis et la commu- naux étrangers (y compris les plus mais jusqu’où ira-t-on ? défense de la civilisation contre la Amir Peretz, d’origine marocaine, nauté internationale. opposés à la Tunisie) dans les rues Même constatation en ce qui nouvelle barbarie que nous me- partisan déclaré d’une paix négo- Cet homme de droite sioniste, de Tunis !... On ne prend même au- concerne l’Égypte. Des élections lé- nace ? ciée avec les Palestiniens, adepte sera-t-il comme Ménahem Begin, cune précaution pour désinformer. gislatives viennent de s’y dérouler. P.N. de la ligne politique de Rabin. Shi- autre extrêmiste, un homme de mon Pérès, le dernier chef histo- réconciliation ? On ne peut que le rique du travaillisme, concurrent souhaiter. politique et ami personnel de Sha- Dimanche soir, il se disait dans DANS NOTRE COURRIER ron, a été écarté, notamment en les milieux politiques israéliens raison de son âge avancé, quatre- que Shimon Pérès pourrait, ou al- vingt-deux ans. lait, quitter les travaillistes et re- Les travaillistes auront, dé- joindre le nouveau parti d’Ariel À qui la faute ? sormais, un chef charismatique, Sharon, qu’il serait même le nu- populiste disent ses adversaires, méro deux de la liste électorale. Votre article titré « La descente aux de ce grave mauvais coup d’État : le nit, engendre des palabres, des haines, proclamant haut et fort que la paix Autre fait qui bouleverserait la enfers » dans le n° 2689 du 17 au 30 dernier au monde de ce XXe siècle ! des guerres civiles. Voilà le vrai "ra- est le meilleur garant de la sécu- donne politique israélienne s’il se novembre m’a fait mal. Parce que, an- cisme" qui empêche l’Afrique d’avan- rité d’Israël et qu’« il faudrait en confirmait. cien missionnaire de la Côte d’Ivoire cer. finir avec l’arrogance à l’égard Ne rêvons pas. Néanmoins, il et connaissant assez le pays, je ne Un camarade des Arabes ». N’est-il pas lui- ne serait pas absurde de penser peux supporter de fausses accusa- de Jospin même né au Maroc ? La commu- qu’avec une direction palestinienne tions de cette taille comme cette "des- La vraie et seule nauté israélo-marocaine n’entre- pragmatique et décidée à s’en sor- cente aux enfers". C’est Paris, c’est Lionel Jospin qui solution tient-elle pas, notamment grâce tir, l’arrivée au pouvoir d’une vé- a tout fait pour que son camarade so- au roi Mohamed VI et à sa sa- ritable coalition en Israël pourrait, cialiste Laurent Gbagbo prenne le pou- Changer les constitutions des pays gesse, d’excellents liens avec son enfin, mettre en place les condi- Le complot voir aux élections bidon de 2000. Voilà africains qui, pour la plupart, ont co- pays d’origine ? tions d’un compromis honorable contre Bédié où est le "racisme" dont ne parle pas pié les constitutions européennes avec Dès son accession à la tête au Proche-Orient. M. Danjou. Nous sommes donc en leurs Droits de l’Homme et leur laïcité. des travaillistes, Peretz obtient la D’ici là, les extrêmistes des Il est évidemment difficile en une plein système démoncratique (sic !) Et les conséquences ne se sont pas démission des ministres de ce parti deux bords, plus que jamais alliés demi-page de journal de vouloir résu- où toutes les magouilles financières fait attendre. Dans ces démoncraties et provoque par voie de consé- objectifs – ou davantage ? – ainsi mer une situation certainement com- et d’ambition ont beau jeu ! Mon saint africaines, un gouvernement chasse quence la dislocation de la "grande que les régimes iranien et proba- pliquée mais dont on ne doit pas patron dirait « Race de vipères qui l’autre. On passe d’un coup d’État à coalition Likoud-travaillistes" au blement syrien pour lesquels la omettre certains détails qui éclairent vous a enseigné à fuir la colère qui l’autre. La raison du plus fort souvent pouvoir à Tel Aviv qui avait per- paix au Proche-Orient sonnerait tout le problème. Il est faux de dire vient ? » (St Matthieu III,7) financièrement est toujours la mis l’évacuation de Gaza malgré le commencement de la fin, et les que le général Robert GUEÏ a fomenté meilleure. Mais ce n’est pas catho- la violente opposition des partis terroristes islamistes, feront tout un coup d’État le 24 décembre 1999. lique ! Il faut enseigner envers et contre religieux et de l’aile droite du Li- pour saboter, encore une fois, le Il n’a été qu’un pion, dans l’opération L’erreur tout la Royauté sociale de Notre Sei- koud même. processus de paix et de normali- qui consistait à faire sauter le Prési- de La Baule gneur Jésus-Christ. C’est le rêve de Dès lors, de nouvelles élec- sation. dent Henri Konan Bédié, qui accumu- plusieurs anciens missionnaires mais tions législatives devenaient in- C’est un devoir de la commu- lait, dit-on, trop de milliards, au détri- "La descente aux enfers" ce sont un rêve éveillé, qui a pour eux toute évitables. Elles auront lieu au cours nauté internationale, des Améri- ment du plan mondialiste et des am- d’abord les accords de La Baule (1990) la doctrine sociale de la sainte Église de la seconde quinzaine de mars cains en particulier, de contrer ces bitions d’Allassane Ouattara. Ce ne où Mitterrand impose le multipartisme catholique romaine. Et tout catholique 2006. éléments subversifs et d’imposer, sont pas quelques sous-officiers mé- aux pays africains sinon les robinets français a le devoir d’y travailler. En L’autre, et la principale, raison s’il le faut, la paix au Proche-Orient. contents qui peuvent réaliser un coup de l’aide financière ne couleront plus ! s’en instruisant d’abord, en l’ensei- de la révolution politique israé- Celle-ci passe par la sécurité d’Is- d’État… Il fallait un chef. Il y a assez Or, quand on connaît l’Afrique, cette gnant aux autres, à toutes les élites lienne est la décision spectacu- raël, certes, mais aussi par la créa- de faits qui prouvent que c’est sur me- question des partis politiques est ab- politiques et militaires africaines. Car laire d’Ariel Sharon de quitter le tion rapide d’un État palestinien nace qu’on l’a forcé de prendre la tête surde. Le parti politique est artificiel. quand la France est malade, l’Afrique Likoud et de constituer une for- viable donnant à son peuple le L’Africain connaît et aime sa famille, est malade. Certains ajoutent : le mation centriste. plus élémentaire, le plus fonda- « Quelle plus funeste son village, son ethnie, ce qui est tout monde est malade. On croyait l’entreprise vouée mental des droits, celui d’avoir une mort pour les âmes que la à fait naturel. L’Église, les mission- à l’échec. Mais, surprise, onze dé- patrie. liberté de l’erreur ! » naires greffèrent là-dessus le surna- Père Jean-Jacques MARZIAC putés quittent le Likoud avec Sha- turel : la grâce, la charité. La seule va- Ancien missionnaire Saint Augustin ron et les premiers sondages don- leur qui unit. Le parti politique désu- en Côte d’Ivoire

L’Action Française 2000 n° 2690 – du 1er au 14 décembre 2005 11 JOURNÉE CINÉMA DE LECTURE LES FILMS Historiographie DE DÉCEMBRE de la Révolution française Réapprendre la peur

PALAIS ROYAL – Dans la sé- Les éditions de Chiré rééditent dans Barruel, parce qu’elle est ’historien par sorts de sa foi rie "Point de vue et images du les introuvables Mémoires pour ser- l’instrument d’un complot contre Philippe Pierre LAFARGE pour nous intro- monde", la comédienne Valérie vir à l’histoire du jacobinisme de l’Ancien Régime. C’est parce LAriès avait, duire à une ré- Lemercier, à la fois réalisatrice l’abbé Augustin Barruel (1741-1820) qu’elle incarne de façon exem- dans son remarquable livre La flexion sur notre propre fin. Car et actrice principale, passe les publiés pour la première fois à plaire la chimie du nouveau pou- Mort en , montré l’évo- la seule égalité naturelle qui tienne mœurs des maisons royales à Londres en 1797. Il y défend l’idée voir, transformant du social en lution du rapport de l’homme avec est que tous, pauvres ou riches, la moulinette. Avec cette co- d’une Révolution française fruit d’un politique, et de l’opinion en ac- sa fin dernière. Aujourd’hui la mort sommes mortels. Évacuer cette médie inspirée du parcours de triple complot d’athées, de francs- tion : l’origine du jacobinisme. » est évacuée et crainte, et non plus réalité de nos pensées revient à Lady Di, elle signe une foire du maçons et d’Illuminés. S'il peut évidemment intéresser familière. Elle n’est plus l’abou- nier une évidence. trône brouillonne, décousue, À cette thèse complotiste, l’école l’historiographe, l’ouvrage de Bar- tissement logique de la vie, mais sans rythme, sauvée par d’Action française a toujours pré- ruel se verra donc préférer avec un trou noir occulté. Nos contem- quelques rares moments drôles féré celle, bien plus fine, sociolo- profit les travaux de Cochin qui de- porains ont évacué la peur an- Culture de mort qui, hélas, ne suffisent pas à en gique et réaliste, tracée par l’histo- meurent à ce jour les plus aboutis cestrale pour en faire un non-dit. faire une comédie royale ! rien Augustin Cochin (1876-1916) sur la question de l’origine de la Ré- Pour leur plus grand malheur. À chacun donc, en fonction dans ses travaux sur les "sociétés volution. Dans son dernier ouvrage, Fa- des horizons que nous ont offerts CHICKEN LITTLE. – Incon- de pensée". Comme l’écrit François P.L. brice Hadjadj, figure montante de les hasards de la naissance (ce tournable, pour les petits et les Furet dans Penser la Révolution la pensée catholique française, que Pierre Boutang appelait la grands, le Disney de Noël, en française : « Si la maçonnerie est * Abbé Augustin Barruel : Mémoires enseignant à l’I.P.C. et au sémi- « finitude originelle »), d’orien- l'occurrence Chicken Little (voix si importante dans le monde his- pour servir à l’histoire du Jacobi- naire de Toulon, use de son ta- ter notre vie vers la vérité et non de Laurent Deutsch), un petit torique et conceptuel d’Augus- nisme. Éd. de Chiré, 2 volumes, 49 lent littéraire, de ses connais- de dépenser inutilement les an- poulet du village de Oakey Oaks tin Cochin, ce n’est pas, comme euros. sances philosophiques et des res- nées d’existence terrestre qui qui, malgré sa petite taille, n’est pas une... poule mouillée. Un poulet qui, comme les Gaulois le craignaient, reçoit un beau THÉÂTRE jour un morceau du ciel sur la tête. Comme il avait deux ans auparavant déjà crié au loup en criant « le ciel s’écroule ! » alors LE CID est de retour que cette fois-là il ne s’agissait Représentée en janvier 1637 – auparavant Pompée, Surena et l’Illu- directives de lancer sa voix stridu- que d’un gland qui s’était dé- peut-être même fin 1636 – la "tragi- sion comique du même Corneille. lante, pratiquement dissonante, taché, personne ne le croit plus. comédie" de Pierre Corneille dé- Elle a opté, cette fois, pour une mise dans les premières scènes ? Audrey Pourtant, cette fois, c’est bien plaça – paraît-il – les foules. Le père en scène quasi shakespearienne du Bonnet, qui joue le rôle de Chimène vrai et il va lui falloir convaincre du poète reçut séance tenante des Cid. À ce drame de l’honneur et de avec fougue, pousse des hurle- un monde animal incrédule que lettres de noblesse du Roi ; en lui, la passion, il fallait un décor à la ments de harengère, à tel point que le cauchemar a bel et bien com- c’était son fils qu’on entendait ho- mesure et celui d’E. Peduzzi des ondes de rire parcouraient la mencé... norer. conjugue sobriété et grandeur. Le salle au moment le moins bien- nous sont allouées. Vous aurez Réalisé en 3D par Mark Din- moucharabieh qui ferme ou permet séant ! En revanche, belle interpré- compris qu’il ne s’agit nullement dal, ce dessin animé, même si Le jeune homme l’accès au palais du roi de Castille tation de R. Mollien, un Don Diègue ici d’une quelconque méthode de l’on est loin de la magie et du Bonheur situe bien la pièce à Séville en un noble et très accablé, face au comte développement personnel mais charme des Disney d’antan, de- Voulut danser style arabo-andalou revisité. De Gomes ; le Roi, Jean-Baptiste Ma- bien d’un ouvrage destiné à nous vrait plaire aux enfants. simples colonnes pourpres délimi- lartre a ce qu’il faut de majesté, toute éviter de tomber dans les Mais le jeune tent le lieu : atrium, paseo, agora;.. paternelle, sans morgue ; les sui- chausse-trappes que la moder- HARRY POTTER ET LA homme tout se trame et se joue là, sous le vantes Mmes Mathieu et Salviat, sont, nité a semés à foison dans notre COUPE DE FEU – Harry Potter, Honneur ciel lavé de l’aube, dans la flam- comme à l’habitude, parfaites, mais société. Une société où la "réus- le retour ! Tout autant incon- Voulut passer. boyance du couchant, ou la nuit les bravos vont surtout à Léonie Si- site" de certains passe par l’éli- tournable, du moins pour les étincelante d’astres. On sait bien maga qui dit bien l’alexandrin, a de mination économique ou physique moufflets (et les parents) qui Charles Péguy que dans le Cid l’unité de lieu et de la conviction et de la noblesse en des plus faibles est bien celle qui ont lu tous les romans signés temps est quelque peu malmenée Dona Urraque et nous procure le promeut une culture de mort, où J.K. Rowling, voici le quatrième 1636 reste une date dans l’his- par Corneille, les combats du jeune grand plaisir de la soirée dans le cette dernière n’est plus visible volet cinématographique de toire du théâtre français et dans nos Cid ayant dû assurément dépasser rôle difficile de l’Infante. horizon aussi effrayant soit-il mais l’apprenti sorcier Potter, Harry mémoires. le cours d’un jour. Il semblerait que le Cid ne soit sourde et rampante présence. Potter, alias Daniel Radcliffe, le Tout au long des siècles la Co- Qu’importe, les nouvelles sont pas représenté assez fréquemment, Armé des pères de l’Eglise, jeune comédien qui, comme le médie française a repris la pièce, apportées, fumantes, au palais, car lorsque sonnent les superbes de Georges Bernanos et Gustave héros de papier, grandit au fil de loin en loin. Pièce très connue bride abattue, par des pages. La derniers vers : «...Laisse faire le Thibon, de Martin Heidegger et des aventures imaginées par mais peu jouée, dit-on. Pourtant, gamme de couleurs des costumes : temps, ta vaillance et ton roi. » à la d’Emmanuel Lévinas, Fabrice l’auteur. Retour donc à l’école après Talma, en des temps plus rouge vif pour le Roi, gris bleu pour fin de l’acte V, vers supposés Hadjadj nous conduit, en guide des sorciers de Poudlard où proches, les stances de Rodrigue l’Infante, blanc pour Chimène et connus de tous, nul spectateur n’ap- pédagogue, sur les terrestres che- cette fois, à la surprise géné- furent déclamées par Mounet-Sully, quelques noirs en manteaux est plaudit avant que le rideau tombe. mins du Ciel. Gageons qu’en sa rale, Harry Potter est désigné par Jean-Louis Barrault, André Fal- d’une grande élégance. Timidité ou mémoire défaillante ? compagnie nous aurons moins pour représenter son école au con, Jacques Destoop et tant d’autres La tragédie se trouve bien ser- On ne saurait le dire. de chance de nous égarer, au prix grand tournoi qui oppose plu- sans oublier, au T.N.P., l’inoubiable vie par des acteurs à peu près d’un salutaire effroi. sieurs écoles de sorcellerie. Un Cid de Gérard Philipe. contemporains des rôles ; cepen- Monique BEAUMONT défi qu’il va relever, entre deux Voici près de vingt-cinq ans, tou- dant, pourquoi la mise en scène ap- premiers émois sentimentaux, tefois, que la pièce n’avait pas été puie-t-elle à ce point sur le côté ado- * Le Cid de Pierre Corneille. Comédie au péril de sa vie car "celui dont montée au Français. La nouvelle lescent des héros jusqu'à pousser française, salle Richelieu jusqu’à avril * Fabrice Hadjadj : Réussir sa mort. on ne prononce pas le nom", à mise en scène en a été confiée à trop loin les lamentations et les fu- 2006, en alternance. Location : Presses de la Renaissance, 408 p., savoir le diabolique Voldemort, Brigitte Jaques-Wajeman qui dirigea reurs ? Le jeune A. Pavloff a-t-il reçu 08.25.10.16.80 26 euros. Ralph Fiennes, qui autrefois tua les parents d’Harry, guette dans l’ombre... Succédant à Alfonso Cuaron, “UN AIR DE FAMILLE” le réalisateur Mike Newell (4 ma- La Compagnie dramatique l’Équipe, éma- d’arrière-plan qui cheville et lie entre eux des 13 (métro Glacière), car il n’y a pas que les riages et 1 enterrement) signe nation de l’Union artistique des cheminots personnages que nous croisons ou côtoyons banlieues qui crament, les cervelles de l’in- un opus plus centré sur les français, présente une comédie d’Agnès Jaoui un peu chaque jour. Qui peut-être sont aussi telligentsia branchée également. Une réus- états d’âme d’Harry, moins "ter- et Jean-Pierre Bacri. Sans prétention aucune un peu nous-mêmes, dans un monde où la site : un vrai massacre ! rifiant" que le précédent épi- et interprété avec justesse, ce bon divertis- famille que beaucoup “haïssent” est aussi sode, mais beaucoup plus ba- sement drôlatique nous offre une tranche de notre dernier refuge. Léon CAMUS vard, linéaire, “rasoir” et moins vie, un vendredi soir, “jour de la famille” se- Saluons sans réserve le travail de l’É- rythmé (excepté une ou deux lon l’héritage vétérotestamentaire ! Il y a du quipe qui fait preuve, une fois de plus, d’un * Au Chevaleret-Théâtre. 24, rue du Chevaleret, scènes notamment le combat Lauzier dans ces auteurs qui croquent à professionnalisme exemplaire dans le choix, Paris XIIIe. 10 euros. Tel. 01.45.85.71.27. Métro. d’Harry avec un dragon). Bref, belles dents le cadre supnarcisso-égoïste, le montage et la mise en scène de ses spec- Bibliothèque Nationale François Mitterrand. pour les non-aficionados du Philippe, goujat (un paradoxe) achevé et avec tacles... Vous en profiterez pour aller voir tout à côté le sorcier, les 2 h 37 que dure le sa nunuche de femme modèle, Yolande. Bestiaire fantastique du Moyen-âge à la BNFM, en film n’ont rien de magique ! Les personnages secondaires sont aussi Autrement, si vous voulez voir une ver- n'oubliant pas vos lunettes, dans les pages armo- ceux qui tissent le fil de la trame, comme le sion grunge, gore, trash, de Roméo et Ju- riées et calligraphiées de ces prodigieux incunables Alain WAELKENS chien carpette invisible, leitmotiv ou motif liette, précipitez-vous sans délai au Théâtre exposés ici pour notre enchantement.

12 L’Action Française 2000 n° 2690 – du 1er au 14 décembre 2005 ARTS-LETTRES-SPECTACLES Ici, et ailleurs

écouvrir les plus belles rejoindre le groupe envié des villes par fait, à la pointe de la modernité, vante à bon droit, avec ses onze villes du monde, et leurs françaises les plus agréables à Anne BERNET et qui ne manque ni de charme ni mille ans, d’être la plus vieille de Dcharmes les plus cachés, vivre, même si cette distinction a de goût. toutes. Carrefour commercial des sans quitter son fauteuil, voici, également entraîné hausse des civilisations, héritière des empires parmi bien d’autres, l’une des pos- loyers, chantiers pharaoniques et ce que peut être un vilain mois de successifs, celle que les chroni- sibilités que vous offrent ces beaux troubles longtemps ignorés des janvier perdu dans l’océan quand Marrakech queurs arabes nommaient «la livres que l’on offre à Noël. Rennais. Inévitable revers de la la navigation devient difficile. Les perle et la reine d’Orient » ré- médaille auquel Jean Salaün ne quelques histoires de naufrages Quant à L’art de vivre à Mar- vèle ici des trésors insoupçonnés. s’arrête pas lorsqu’il peint avec ou de sauvetages héroïques évo- rakech, de José Alvarez et Chris- Paris enthousiasme cette renaissance qués ici, concession faite à un tian Sarramon, il propose un fes- faite de rénovation du patrimoine, passé qui n’intéresse guère le tou- tival de jardins de rêves, de cou- Alep Paris, de José Alvarez, se veut, d’audaces architecturales, sou- riste, finiraient presque par avoir leurs, de senteurs et de voluptés et c’est le titre de la collection, une vent réussies, d’ambitions cultu- l’air déplacé. Tout comme les au- orientales à vous donner envie de Le même auteur cosigne aussi, « invitation au voyage » ; il y relles, sociales et technologiques, tochtones, qui s’obstinent à aller sauter dans le premier avion pour avec Jean-Claude David, une mo- parvient sans peine, tant par la destinées à imposer la ville au ni- à la pêche, cultiver leur terre ou le Maroc. nographie d’Alep, cité dont le nom qualité du texte, sa profonde et veau international. Le bilan s’avère prier, tels les moines de Saint-Ho- évoque pêle-mêle des pins et des subtile connaissance de la capi- largement positif, du moins vu de norat. savons, mais dont les racines s’en- l’extérieur. Fès foncent dans la nuit des temps et Meknès sans que jamais elle ait cessé de Amsterdam s’adapter, donc de vivre. Marseille La collection Patrimoine et ci- Restons résolument dans une vilisation a de plus hautes visées La réputation de Marseille vision sublimée du monde avec la intellectuelles puisque son but est n’était pas, mais pour d’autres rai- collection "l’art de vivre à…" La de retracer, tant sur le plan de l’ar- * José Alvarez : Paris. Éd. sons, beaucoup plus heureuse série, riche d’une trentaine de titres chitecture que de l’urbanisme, l’his- Flammarion. 156 p., 25 euros que celle de Rennes, et la ville traitant de la France et de l’étran- toire des principales villes du (164 F). cherche, elle aussi, à se doter ger, ne révèle des pays, des pro- monde. Après un splendide Saint- * Jean Salaün : Rennes, la d’une image neuve, en France vinces ou des villes dont elle parle, Pétersbourg, elle s’est enrichie de métamorphose d’une ville. Ouest- comme à l’étranger. L’art de vivre que le côté doré. Les quartiers y trois nouveaux titres. Fès et Mek- France. 186 p., 30 euros à Marseille, de Pierre Léonforté, sont d’obligation huppés, les mai- nès d’Amina Aouchar, Jean-Mi- (196,79 F). illustré des clichés de Christian sons, les appartements, les rési- chel Ruiz et Cécile Tréal, s’attache * Pierre Léonforté : L’art de vivre à tale, que par la qualité des pho- Sarramon, participe de cet effort à la naissance de ces deux cités Marseille. Éd. Flammarion. 156 p., tographies de Christian Sarramon de réhabilitation du grand port dé- royales, qui succédèrent à Volu- 40 euros (262,38 F). et Nicolas Bruant. Cependant, la nigré et caricaturé. En mettant en bilis lorsque Rome, sous la pous- * Dominique Le Brun : Les îles de majorité des Parisiens aura valeur un patrimoine architectural sée des Barbares, abandonna la la France. Éd. Flammarion. 200 p., quelque peine à retrouver ses longtemps laissé à l’abandon, le Maurétanie Tingitane. Étroitement 40 euros (262,38 F). marques quotidiennes au fil des pittoresque des quartiers, l’agré- liée aux destinées des dynasties * Brigitte Forgeur : L’art de vivre à pages de ce petit album raffiné où ment des calanques, les meilleurs marocaines, les deux villes, enri- Amsterdam. Éd. Flammarion. tout est parfait, resplendissant, ro- hôtels et les boutiques précieuses, chies du savoir faire des musul- 256 p., 45 euros (295,18 F). mantique, au sens que les tou- l’album rend compte d’une part de mans d’Espagne fuyant la Re- * Barbara Sichtermann : L’art de ristes donnent à ce mot. la réalité : la plus plaisante. Mais conquête, connurent leur apogée vivre à Berlin. Éd. Flammarion. La vraie vie, ses difficultés, ses n’est-ce pas l’essence de ces livres sous le règne de Moulay Ismail, 224 p., 44,97 euros (295 F). banalités, ses laideurs sont soi- de proposer d’un endroit le avant, à la mort de ce sultan, de * José Alvarez : L’art de vivre à gneusement bannies du décor car meilleur, quitte à fausser un peu glisser vers l’oubli. Paradoxale- Marrakech. Éd. Flammarion. 156 l’auteur l’avoue ingénument, il n’a la vérité ? ment, elles durent au protectorat p., 39,90 euros (261,73 F). voulu voir de Paris que ce qu’il dences secondaires font d’office français, et à l’intérêt du maréchal * Amina Aouchar, Jean-Michel avait envie d’y trouver et de mon- imposer leurs propriétaires sur la Lyautey pour le passé, d’être sau- Ruiz, Cécile Tréal : Fès, Meknès. trer. Ce parti-pris optimiste se dé- Les îles fortune, les décorateurs et les pay- vegardées, restaurées, et rendues Éd. Flammarion. 256 p., 60 euros fend, mais ne rend pas compte de de France sagistes qui les ont aménagés ne à leur splendeur. (393,57 F). la réalité, qui n’est pas faite de ces travaillent que pour une élite mil- * Gérard Degeorge : Damas. Éd. hôtels de prestige, de ces bou- Sans doute est-ce encore plus lionnaire. Quant aux carnets Flammarion. 320 p., 75 euros tiques de luxe, de ces rues pai- exact confronté aux particula- d’adresses, ils sont en général Damas (491,97 F). sibles et fleuries. La ville fantas- rismes de l’insularité. Avec Les composés d’endroits où les gens * Jean-Claude David et Gérard mée et idéalisée qui se révèle ici îles de la France, appellation fal- qui gagnent normalement leur vie Damas, de Gérard Degeorge, Degeorge : Alep. Éd. Flammarion. est cependant de toute splendeur lacieuse car ni la Corse, ni l’Outre- n’ont pas les moyens d’acheter la retrace l’histoire d’une ville qui se 320 p., 55 euros (360, 78 F). et telle, en fait, que nous la rêve- Mer, ni les archipels inhabités du moindre broutille … rions tous. littoral ne figurent dans leur livre, Cela dit, et si vous n’êtes pas Un cadeau idéal pour des amis Dominique Le Brun et Bruno Bar- doué pour la jalousie basse, vous LUS AUSSI étrangers, francophones, et dis- bier n’entendent pas traiter du quo- trouverez dans ces livres motifs à Alessandro Colombo, Paola Garbuglio, Giampiero Gianazza : posant d’un portefeuille bien garni. admirer ce que l’on peut faire avec VILLAGES DES ALPES Peuplées depuis plus de cinq mille ans, les Alpes, qu’elles Mais gare à la désillusion le jour beaucoup d’argent, beaucoup de soient françaises, italiennes, suisses, autrichiennes, ne commen- où ils seront confrontés au Paris goût aussi. Voire à puiser quelques cèrent d’être arrachées à leur isolement ancestral que par les des Parisiens … idées pour votre intérieur ou votre guerres de la Révolution. Extraordinaire conservatoire des archi- jardin. Ajoutez à cela que la di- tectures, des arts et des traditions populaires, leurs villages pré- versité des auteurs et des tem- sentent des caractéristiques remarquables. Aujourd’hui menacées Rennes péraments évite l’uniformité. par la modernité. Parmi les derniers parus, L’art * Éd. Flammarion. 176 p., 42 euros (275,50 F). Rennes était-elle vraiment, jus- de vivre à Amsterdam de Brigitte Marie-José Cavani : LA VIE RÊVÉE À LONDRES qu’à ces dernières années, le si- Forgeur, photographies de Sarra- Moins ambitieuse que la collection L’art de vivre à..., la série nistre archétype d’une vie provin- mon, réédition de 1992, a été pré- concurrente La vie rêvée à..., si elle se présente sous des dehors ciale désespérante ? Quelques facé par des grands écrivains hol- plus modestes, colle aussi de plus près à la réalité et au budget souvenirs familiaux m’en feraient landais, qui parlent de leur cité des touristes ordinaires. À travers magasins, musées, le long de douter. Il est vrai que l’ancienne avec de jolis mots, et une grande la Tamise, dans les parcs, les pubs ou les salons de thé, cet al- capitale du duché de Bretagne, connaissance de son passé. L’ar- bum est une bonne et sérieuse initiation à un séjour londonien et titre que la cité disputait jalouse- chitecture tient ici la place essen- à ses plaisirs abordables. ment à Nantes, ne se remit point tielle, et l’on y découvre des inté- * Éd. Solar. 120 p., 26,98 euros (177 F). de la Révolution, et de la dispari- tidien et de ses éventuels désa- rieurs somptueux et typiquement Caroline Clifton-Mogg : JARDINS SECRETS DE LONDRES tion du Parlement qui la faisait gréments, mais bien proposer au bataves. Appartenant à des particuliers, installés en pleine ville ou dans vivre et briller. L’approche du XXIe regard une vision quasi-paradi- des quartiers réhabilités désormais à la mode, sur des péniches siècle, et surtout le TGV Ouest, siaque de l’existence à Chausey, ancrées sur la Tamise ou au sommet d’immeubles, ces espaces l’arrachèrent à cette semi-léthar- Ouessant, Houat, Noirmoutier, Berlin privés, souvent minuscules, mais véritable luxe conquis à prix d’or, gie, la précipitant dans une course Oléron ou Porquerolles. allient l’originalité à l’ingéniosité. Classiques, modernes, anglais à la modernisation effrénée, sinon Le ciel est immanquablement L’art de vivre à Berlin, de Bar- ou méditerranéens, japonais ou alpestres, ils font rêver, certes, toujours heureuse. bleu, le soleil radieux, la lande fleu- bara Sichtermann, nous découvre mais proposent aussi des idées d’aménagement et de choix de plantes pour vos propres jardins et vos terrasses. Une décennie a suffi pour mé- rie, le sable blanc sur ces belles une ville ressuscitée en 1989, très * Éd. Flammarion. 176 p., 45 euros (295,18 F). tamorphoser Rennes et lui faire images, et l’on peine à imaginer différente de l’idée que l’on s’en

L’Action Française 2000 n° 2690 – du 1er au 14 décembre 2005 13 CHRONIQUE LE TRÉSOR DE L’ACTION FRANÇAISE "Cousinages"... Charles Maurras éjà, à par les accusations l’heure où Jean-Baptiste MORVAN proférées par des Dj’écris, le fu- communistes et et le nationalisme de l'Action française gitif "été de la Saint-Martin" s’en est des socialistes dont j’ai pu mesurer, allé sur la pointe des pieds ; et l’au- depuis l’an Quarante et après, la tomne semble encore encombré par conduite bavarde, prétentieuse et du marquis de ROUX les nuées de l’humaine absurdité. cafouillante. Mais plus encore, je Sans doute on nous annonce que ressens une espèce de nausée en a doctrine d'Action française par est psychologiquement une ré- les incendies de voitures et les des- écoutant ou en lisant les accusa- est si forte que ses détrac- Michel FROMENTOUX action contre lui. » Nul danger tructions d’écoles sont en décrois- tions doucereuses, hypocrites ou in- Lteurs, plutôt que d'en dis- de paganisme, ou de panthéisme, sance ; mais peut-être n’y a-t-il dans conscientes, de prétendus spiritua- cuter les thèses, ont souvent pré- ment, le marquis de Roux précise ou d'immoralité à fréquenter Maur- cette bouffée d’optimisme que la ten- listes et chrétiens brevetés... féré se fabriquer une idée de l'Ac- que les royalistes d'Action fran- ras ; sa façon de dénoncer les tative des instances officielles pour tion française à laquelle ils ont çaise n'ont pas à attendre la res- faux dieux que le monde moderne soulager les badauds et, plus en- attribué des idées philosophiques tauration pour servir : « Ils ne fait souvent passer pour le vrai a core, pour assurer une bonne La France et religieuses qu'elle n'a jamais sont royalistes que parce qu'ils ramené plus d'un de ses amis à conscience aux imbéciles. "On ap- de mes rêves professées. C'est cette malhon- sont patriotes : ils se sentiraient retrouver la foi de leur enfance (à prend à hurler, dit l’autre, avec les nêteté intellectuelle que dénonce donc inexcusables de ne pas commencer par ). loups" : c’est du moins ce qu’affirme Il me souvient de m’être trompé, le marquis de Roux, grand avo- défendre de tout leur pouvoir Et si Maurras a montré qu'il existe Petit-Jean dans Les Plaideurs... au premier abord, et sans doute cat des causes nationales, dans l'héritage en l'absence de l'hé- « une physique politique qui Quant à bêler avec les moutons en- comme bien d’autres, sur le sens du un petit mais substantiel ouvrage ritier. » Langage toujours actuel. étudie légitimement les condi- gagés, c’est pour moi et pour bien titre de Maurras : Quand les Fran- paru en 1927 sous le titre Charles tions et les résultats de nos ac- d’autres un art aussi impossible à çais ne s’aimaient pas. Pierre Pujo Maurras et le nationalisme de l'Ac- tivités d'un point de vue qui pratiquer que de faire chorus avec me fit rectifier mon erreur, dont pour- tion française. Sa lecture reste in- Définitions n'est pas celui de la morale », les crétins incendiaires, avec les tant je conserve, par une obstina- dispensable à quiconque veut se il a toujours reconnu que la mo- loups de l’anarchie militante. tion taquine de mon subconscient, débroussailler l'esprit des idées Restent alors à bien définir rale reprend ses droits « pour Chaque jour nous sommes ré- quelque nuance sous-jacente... Mon toutes faites et des calomnies trois locutions que la mauvaise nous dicter notre devoir d'état galés dans les colonnes de la presse souhait profond, c’est une France sans cesse déversées sur notre foi a si souvent travesties : Le de citoyen ». Il va même plus et les échos des "télés" et radios, où les Français auraient de valables école de pensée. « nationalisme intégral » est loin, reconnaissant que « non d’exhortations caritatives, d’impéra- raisons de s’aimer eux-mêmes, et « celui qui sacrifie au bien de seulement l'obligation morale, tifs catégoriques indulgentiels, la- en même temps d’aimer leurs com- la nation les préjugés révolu- mais l'obligation juridique n'a crymatoires et dégoulinants. À en patriotes... Aussi vais-je tenter, avant L'intérêt tionnaires », donc celui qui de sens et de force que par ré- croire ces prêcheurs en plein-vent, même l’hiver, un pèlerinage agreste, national conclut « à la monarchie »; le férence de l'Absolu ». Tout à ces gourous de la bonne conscience, consolateur et réconciliateur si faire « politique d'abord » exprime l'opposé de la morale kantienne, prétendument chrétienne ou présu- se peut ! Comme on repeint un ta- L'essentiel s'y trouve, à com- tout simplement la « priorité (et Maurras pense que « transfor- mée laïque, la France pure et chaste bleau ancien pour en raviver les cou- mencer par l'affirmation que l'Ac- non la primauté) du moyen po- mer en accord les oppositions de leurs rêves devrait constamment leurs, je voudrais rétablir sur l’en- tion française n'est pas un parti : litique », étant bien entendu qu'il de l'intérêt et du devoir c'est le "faire repentance" pour reprendre semble du paysage français un air elle se refuse « à ce rôle de fac- s'agit ici de l'ordre des moyens chef-d'œuvre de la politique », un mot flasque, miteux et piteux dont de parenté. tion organisée qui dominerait purement humains ; le « par tous en quoi il se trouve en plein ac- on fit usage en maintes occasions. Je retrouve soudain, dans ma l'État. Elle déclare à l'avance les moyens » veut dire tous les cord avec les plus grands poli- L’esclavage des temps anciens, nous mémoire, les noms de lieux et les que le roi, restauré par elle, de- moyens légaux ou illégaux, mais tiques catholiques qui avaient en sommes les responsables ; la fai- noms de rivières de ma Bourgogne vra gouverner avec le concours honnêtes et avouables, comme avant lui étudié les institutions se- néantise agressive d’une partie non d’autrefois : un innocent jeu de mots de tous et en employant les par exemple, même sans avoir courables à la faiblesse humaine. négligeable de la société présente, sur le "Cousin", qui coule au pied de plus compétents ». De même encore la force de remplacer le Accord qui se manifeste émi- elle a dû prendre sa source infâme la ville d’Avallon, avec les villages elle met en garde contre tout par- mauvais législateur, tout mettre nemment dans le domaine de la dans les fâcheux exemples donnés de Cousin-la-Roche et Cousin-le- lementarisme, « même tempéré en œuvre pour faire échec à une doctrine sociale de l'Église, si bien jadis par mon bisaïeul sabotier et Pont. Ces noms appellent ceux par la couronne », car c'est tou- mauvaise loi. exposée et approfondie par le paysan de Bourgogne, et par l’exis- d’autres cours d’eau modestes et jours un gouvernement de partis. Il faut lire attentivement les marquis de La Tour du Pin et que tence obstinément laborieuse d’ins- charmants : le Trinquelin, la Roma- Première condition pour être pages où le marquis de Roux l'Action française a faite sienne. tituteurs plus récents dans ma gé- née et autres lutins plaisants des- d'Action française : « éliminer de parle de la nécessaire collabora- néalogie rurale... cendus du Morvan. Et quand je res- la discussion politique nos tion des croyants et des in- Et moi-même je devrais me sentirai à nouveau la salutaire né- goûts, penchants ou répu- croyants. Il en précise les condi- Universalité considérer comme un des auteurs cessité d’une onde purifiante et gnances, partis-pris de senti- tions : se réunir au nom de l'in- de cette immigration aussi irration- pacifiante, je me remémorerai les ment ou habitudes d'esprit ». térêt national, dans un but donc Dans sa critique de la démo- nelle qu’imprévoyante dont les re- deux noms villageois de Bierry-les- Alors, s'étant ainsi libéré, savoir temporel, qui ne suppose ni in- cratie, dans son anti-libéralisme présentants se plaignent d’être mal- Belles-Fontaines et Druynes-les- s'appuyer sur l'expérience histo- terconfesionnalisme, ni spiritua- et dans sa conception du catho- logés, mais bien plus rarement de Belles Fontaines : il n’est jamais trop rique montrant ce qui réussit ou lisme syncrétiste, ni libéralisme licisme, Maurras a toujours insisté leur mauvaise situation dans l’ordre de belles fontaines pour rafraîchir la échoue, ce qui produit des effets mettant toutes les religions sur le « sur l'universalité du bienfait scolaire comme dans l’ordre civique. France... heureux ou malheureux : c'est même plan. catholique, sur la situation pri- Je proteste vigoureusement contre « l'empirisme organisateur ». Voilà donc l'Action française vilégiée qui est due entre toutes La première leçon de l'observa- telle qu'elle est, telle qu'elle se les confessions, entre tous les tion objective des faits est que définit, telle que l'honnêteté com- cultes, à l'Église catholique sur Nous rappelons dans chacun de nos numéros les ouvrages des « les intérêts particuliers doi- mande de la considérer, qu'on la terre de France et sur toute maîtres de l'Action française pour en faire ressortir toute l'actualité. Nous entendons ainsi inciter nos lecteurs à lire ou à relire ces ouvrages vent être non sacrifiés mais su- l'approuve ou non. On a mal- la terre habitée ». On sait en ef- pour approfondir leur formation politique. bordonnés à l'intérêt général » heureusement voulu en faire un fet où la "séparation" de la répu- qui est pour nous Français « l'in- mouvement aux préoccupations blique d'avec la foi qui a fait la Ouvrages déjà présentés térêt national », lequel requiert philosophiques ou religieuses sus- France nous mène aujourd'hui... dans le Trésor de l’Action française le bienfait de « l'autorité ». pectes. Les diffamations de pré- Ce sens catholique de l'uni- Celle-ci doit être désignée de tendus bien-pensants, démo- versalité, d'un juste et d'un bien : Les conséquences politiques de la paix (6/1/05), Histoire façon qu'elle puisse « réaliser crates chrétiens pour la plupart, communs à l'humanité inspire de France (21/10/04), Napoléon (7/4/05). l'unité du commandement, aboutirent en 1926 à la mise à aussi le nationalisme de l'Action Augustin Cochin : Les sociétés de pensée et la démocratie moderne avoir l'indépendance, la durée l’index de L’Action Française par française, pour lequel « le génie (3/2/05). et la continuité » et que « l'in- Rome. C’est à eux que répond le national correspond aux façons Léon Daudet : Bréviaire du journalisme (16/6/05), Le stupide XIXème siècle (21/4/05)), Les Universaux (18/11/04), Vers le Roi (20/1/05). térêt de celui qui l'exerce coïn- marquis de Roux. qui nous sont le plus naturelles Pierre Gaxotte : La Révolution française (21/7/05) cide avec l'intérêt de ceux sur et faciles de nous élever à un Pierre Lasserre : Le romantisme français (25/8/05). qui et pour qui elle s'exerce ». type supérieur d'humanité ». Charles Maurras : Anthinéa (3/3/05), Au signe de Flore (16/9/04), L’avenir C'est la monarchie héréditaire. Le bienfait Ce ne sont là que quelques de l’intelligence (7/10/04), La Contre-Révolution spontanée (17/2/05), La Une monarchie respectueuse de catholique exemples de la richesse de l'ou- Démocratie religieuse (5/5/05), De Démos à César (17/3/04), Le dilemme la foi catholique, dont toute l'His- vrage du marquis de Roux. Un de Marc Sangnier (19/5/05), Enquête sur la monarchie (20/10/05), Kiel et toire atteste les bienfaits. Une mo- D'abord l'agnosticisme de livre que le temps n'en nullement Tanger (16/12/04), L’ordre et le désordre (28/7/05), Pour un jeune Français narchie en outre assez forte pour Maurras. Notre maître avait eu démodé, qui confirme les adhé- (15/9/05), Mes idées politiques (4/11/04), Réflexions sur la Révolution (6/10/05), ne pas avoir besoin d'entretenir en effet le malheur de perdre la rents dans leur choix et qui gué- Romantisme et Révolution (17/11/2005),Trois idées politiques (2/12/04). une clientèle de fonctionnaires, foi au sortir de l'adolescence, mais rit les hésitants de leurs états Léon de Montesquiou : Le système politique d’Auguste Comte (2/6/05). donc pour décentraliser, faire re- il en souffrait et restait assoiffé de d'âme. Maurice Pujo : Les (3/11/2005), Comment Rome est trom- vivre les petites « républiques vérité. « Ce n'est pas assez dire, pée (1/9/05). locales » et les organisations pro- écrit le marquis, de constater Pour vous procurer tel ou tel de ces ouvrages, vous pouvez interroger fessionnelles. que la politique de Maurras ne * Marquis de Roux : Charles Maur- la librairie Le Pélican Noir, 94220 Charenton (Tél : 08 70 69 90 82 - [email protected]). Au bout de ce résumé de la se déduit pas de son agnosti- ras et le nationalisme de l'Action méthode propre à notre mouve- cisme. Loin d'en découler elle française. Éd. Grasset, 1927.

14 L’Action Française 2000 n° 2690 – du 1er au 14 décembre 2005 L’ACTION FRANÇAISE EN MOUVEMENT

CENTRE ROYALISTE D’ACTION FRANÇAISE

Conférences étudiantes INSTITUT D’ACTION FRANÇAISE Les conférences étudiantes ont lieu Directeur Michel FROMENTOUX C.R.A.F. chaque vendredi à 19 h 15 aux locaux de l’AF. 10, rue Croix-des-Petits-Champs, 75001 Paris. Tel : 01 40 39 92 14 C.R.A.F. association déclarée 2 décembre : [email protected] Le libéralisme économique, par Robert GRÉGOIRE 10, rue Croix-des-Petits-Champs, 75001 Paris Mercredi 7 décembre 2005 TÉL : 01-40-13-14-10 – FAX : 01-40-13-14-11 9 décembre : Dans la ligne du mouvement fondé L'Eglise et l'Etat - Cent ans après la loi de séparation 3e séance du cycle 2005-2006 par Pierre JUHEL par Michel FROMENTOUX DIRECTOIRE PRÉSIDENT : Pierre PUJO 16 décembre : VICE-PRÉSIDENT : Stéphane BLANCHONNET Communautés : une question posée à la France L'O.N.U., CHARGÉS DE MISSION par le professeur Michel MICHEL FORMATION : Pierre LAFARGE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DES ÉTUDIANTS : SES MISSIONS, SON AVENIR Thibaud PIERRE ADMINISTRATION : Paris - Cercle de Flore par S.E. Alain DEJAMMET Mlle de BENQUE d’AGUT Lundi 19 décembre COTISATION ANNUELLE : ambassadeur de France, ancien ambassadeur aux Nations-Unies Dîner-débat avec Jacques DEJOUY MEMBRES ACTIFS (32 L), “Souvenirs de la 2e DB” ÉTUDIANTS, LYCÉENS, CHÔMEURS (16 L), BIENFAITEURS (150 L) Pour tout renseignement : 01 40 39 92 06 à 20 h 30 précises Brasserie Le François-Coppée, premier étage 1, boulevard du Montparnasse, 75006 Paris (métro Duroc) LE MONDE Vente de Noël Participation aux frais : 5 s. Étudiants et chômeurs : 2 s. ET LA VILLE DISTINCTION Anne Bernet : l'exemple de Charette Vous cherchez un livre de Maurras, Nous avons appris avec plaisir Daudet, Bainville, etc. ? La salle du François-Coppée était comble ce mercredi 16 novembre que le docteur Martial HENRY, pré- Vous voulez offrir un objet fleurdelysé, porter une pour entendre Anne Bernet présenter Charette champion de la fidé- sident du conseil d’administration du cravate aux couleurs de l’A.F. ? lité. Notre collaboratrice, auteur de tant de grands livres d'histoire centre hospitalier de Mayotte, an- notamment sur les guerres chouannes et vendéennes et dont le ta- cien vice-président du conseil gé- Offrir des chocolats ou des objets divers pour Noël ? néral, a été promu commandeur lent d'écrivain et de conteur est connu de tous, a tenu l'assistance dans l’Ordre national du mérite (pro- Samedi 3 décembre, de 14 h à 19 heures en haleine en faisant revivre comme si elle l'avait côtoyé, dans ses Dimanche 4 décembre, de 10 h à 19 heures motion du 11 novembre 2005). Le défauts comme dans ses grandeurs, le héros de la Vendée dont la docteur Martial Henry a été l’initia- dans les locaux de l’Action française, République eut tant de mal à venir à bout et qui plaça toutes ses teur du service de santé à Mayotte forces et jusqu'à son honneur au service de son Roi. 10 rue Croix-des-Petits-Champs, 75001 Paris, il y a un quart de siècle et lui a donné Une soirée inoubliable, qui a montré à tous ce que signifie être un grand développement. Nous lui M° Palais Royal royaliste. adressons toutes nos félicitations. (Tél.: 01.40.39.92.06.) M.F. CONFÉRENCE PRÉSENCE DE LA VARENDE. Samedi 10 décembre à 14 h 30, Bordeaux : Une réunion réussie Hôtel des Œuvres hospitalières de Malte, 42 rue des Volontaires, Paris C’est le 15 novembre dernier, dans le cadre De l’école de l’an 2000, M. Pichon a dressé sortir du ghetto et s’associer pour créer des 15è, conférence sur Les chevaliers chaleureux du restaurant "Le Xaintrailles", à Bor- un portrait d’un réalisme cru : trop d'élèves coû- écoles de haute qualité ; de même, S.O.S. Édu- de Malte dans l’oeuvre de la Va- deaux, qu’a eu lieu le dîner-débat de rentrée de tant trop cher, trop de profs imbibés du péda- cation et ses soixante-dix mille adhérents consti- rende. la fédération Aquitaine (regroupant les départe- gogisme stérile des I.U.F.M. et I.N.R.P. Les so- tuent un groupe de pression efficace sur le mi- – Partie historique, par le mar- ments de la Gironde, de la Dordogne, du Lot- lutions sont pourtant connues : abolir ces véri- nistère. Il faut poursuivre, la décentralisation et quis Alain de TONQUEDEC. et-Garonne et du Gers) de l’Action française. tables séminaires de la gauche caviar et le collège intéresser les parents, par le paiement d’une – Partie littéraire, par le vicomte Après un tôste vibrant porté à la France qui unique, ramener à quatorze ans l’âge de la sco- contribution même modique, à leur fonctionne- Henri de LA MOTTE de BROÖNS. a dit "Non" le 29 mai, le délégué régional, Vin- larité obligatoire, favoriser la sélection et l’éli- ment. Téléphone : 02.31.80.84.07. cent Gaillère, a mis en garde les souverainistes tisme, les concours vraiment égalitaires, l’ap- Bref, les raisons d’espérer en la vitalité de contre le génie funeste de la division et de l’ex- prentissage dans les C.F.A., enfin augmenter le la civilisation helleno-latine sont nombreuses, et INFORMATIONS trémisme, alors qu’il conviendra au contraire, nombre de jours de travail effectifs. de plus en plus, c’est à l’ordre qu’appartiendra lors d’événements qui ne vont pas manquer de S’il ne semble pas que le Mammouth Édu- l’avenir. RADIO-SILENCE. Le prochain dî- ner-débat aura lieu le mercredi 14 se précipiter, de saisir les occasions qui s’offri- cation nationale puisse résister longtemps à la Par ses permanences (quatrième jeudi de décembre 2005 à 19 h 30 précises ront à nous et d’unir les bons Français en un plaie d’autorité des proviseurs et principaux – chaque mois de 16 h à 17 heures, au café La au Restaurant "Le Grenadier", gare puissant parti des Politiques. qui doivent retrouver le pouvoir d’exclure défini- Concorde (Bordeaux) et ses manifestations di- d’Austerlitz, Paris 13è. Invité d’hon- L’orateur Olivier Pichon, directeur de Monde tivement un perturbateur – il ne tient qu’à nous, verses (hommage à Marie-Antoinette, le 16 dé- neur : P. Eduard Marie GALLEZ : et Vie, a d’autant plus acquiescé à la faillite du contre-révolutionnaires, d’occuper l’espace ainsi cembre, à 13 h 45 au Musée des Arts décora- Du Nazaréisme à l’Islam. régime républicain qu’il a assisté, comme en- libéré dans le champ culturel par la gauche ; tifs), l’A.F.-Aquitaine s’emploiera de son mieux Inscriptions à la Voix du Silence, seignant, pendant trente-cinq ans, à la dispari- grâce à l’Internet (www.order.son.école, excel- à les faire valoir. 5 rue Dufrénoy, 75116 Paris. Prix : tion du magistère moralisateur de la Laïque. lent site de Mme Coffinier), les parents peuvent A.F. Aquitaine 25 euros. LA FÉDÉRATION AQUITAINE DE L’A.F. organise le vendredi 16 décembre à 13 h 45 une visite- Le souvenir du général Franco conférence de l’exposition Marie- Antoinette à Versailles au Musée Samedi 19 novembre, nous Un millier de personnes y ont par- (l’hymne franquiste) a été entonné quences d’une mondialisation in- des Arts Décoratifs, 39 rue Bouffard étions plusieurs jeunes maurras- ticipé, beaucoup portant la chemise par l'assistance. contrôlée ont été quelques-uns des à Bordeaux. Participation : 8 euros siens à nous retrouver à l’aéroport bleue, symbole de ce mouvement. Cette journée chargée s'est thèmes abordés. Une contre-ma- par personne. de Madrid. Les orateurs se sont succédé de- achevée par un dîner animé où les nifestation de groupuscules gau- CHOEUR MONTJOIE-SAINT-DE- Nous avons participé durant vant une foule enthousiaste. jeunes Espagnols ont eu l'occasion chistes n'a pas réussi à perturber NIS. Une vente promotionnelle de deux jours aux commémorations L’après-midi même, rendez- de rencontrer de jeunes Français. le rassemblement. ses œuvres se déroulera le samedi marquant la mort de José Antonio vous était donné dans la majes- Le dimanche a eu lieu la tradi- Ainsi s'est déroulé l'hommage 10 décembre 2005 de 15 à 19 Primo de Rivera (1903-1936), fon- tueuse basilique de Santa Cruz del tionnelle manifestation place de rendu au général Franco dont on heures en son siège social "Chez dateur de la Phalange, et celle du Valle de los Caidos érigée à la mé- l’Orient à Madrid. Devant 3000 par- ne saurait trop rappeler qu'il a Valérie", 21 rue Campagne-Première, général Franco (1892-1975), chef moire de toutes les victimes de la ticipants, des orateurs venus de vaincu le communisme, arrêté les Paris 14è. de l’État espagnol durant plus de guerre civile espagnole. 6000 per- toute l’Espagne, mais aussi de armées de Hitler sur les Pyrénées S.O.S. TOUT-PETITS. Une prière trente-cinq ans ; tous deux morts sonnes ont assisté à la messe com- l'étranger, ont pris la parole sous et restauré la monarchie, se mon- de réparation et d'intercession aura un 20 novembre. mémorative, célébrée en présence les ovations de la foule. L’immi- trant ainsi un grand serviteur de lieu le samedi 10 décembre 2005 Les cérémonies ont commencé de la marquise de Villaverde, fille gration, l’avortement, la place de la l'Espagne et de l'Occident chrétien. à 14 h 30 sur le parvis de Notre- par une manifestation organisée par du Caudillo. À la fin de cette céré- femme dans nos sociétés occi- Dame de Paris à proximité de la sta- la Phalange au cœur de Madrid. monie émouvante, le Cara al sol dentales ainsi que les consé- Laurent du MONTEL tue de Charlemagne. Métro Cité.

L’Action Française 2000 n° 2690 – du 1er au 14 décembre 2005 15 UN GRAND HISTORIEN Philippe Ariès

’ai reçu, il y a quelques se- quelque temps aide-comptable par gers qui, entourés d’Allemands, au- pecteur à l’École des cadres de la maines, un livre américain tout dans une des affaires de son père, François LEGER raient l’occasion de sauver la vie Chapelle-en-Serval, puis en 1943, Jà fait remarquable consacré où celui-ci l’avait expédié, à titre de l’un de ceux-ci... Cet étranger devint directeur du "Centre de do- à ce cher ami trop tôt disparu. Son de sanction pour sa fainéantise. obtiendrait du même coup, et sa cumentation des Fruits et auteur est un éminent écrivain, Pa- Cette fainéantise ne devait pas frontière de l’Est, en face des forces libération et celle d’un de ses com- agrumes". Ce titre est assez inat- trick H. Hutton, professeur émérite être durable car, bientôt, il se mon- allemandes. Nous étions sous les patriotes prisonniers. Le Français tendu, car il ne connaissait rien ni à l’Université du Vermont. J’aurais tra beaucoup plus travailleur que ordres d’un officier qui avait l’air qui venait de faire sauter le fusil aux fruits ni aux agrumes, mais il dû parler plus tôt de ce volume, prévu dans son nouvel emploi. normal mais qui, un beau jour de de l’agresseur d’un Allemand, se se plut probablement dans cette Heureusement surpris, son père juin 1940, nous donna l’ordre d’en- trouva donc dans cette position. place car il la conserva... pendant L'écrivain anglais lui demanda alors ce qu’il aimerait terrer dans un champ tous nos do- Il était parisien ; rentré à Paris, 37 ans. Patrick H. Hutton faire dans la vie, et obtint, comme cuments personnels. dûment libéré, il rendit visite à sa En 1943, il publia son premier sait louer Ariès réponse, qu’il voudrait aller à Pa- petite amie qui travaillait dans un livre intitulé Les Traditions sociales de l'intérêt ris, étudier en Sorbonne l’histoire minuscule magasin à la réparation dans les pays de France. Il y par- qu'il portait et la géographie. Cette proposition de vêtements usagés. Ils bavar- lait longuement de la crise de l’ado- n’ayant rien de subversif fut ac- dèrent avec joie et il lui apprit qu’il lescence dans la société française à notre humanité, ceptée et, une fois à Paris, le jeune avait le droit de faire libérer un autre et y reviendra, car bientôt il de- dans Ariès y obtint sans problème son prisonnier, mais ne s’en était pas viendra l’historien des familles fran- ses changements diplôme de licence, après quoi il encore occupé. Tout de suite, la çaises, décrivant leurs attitudes au comme gagna un titre supérieur, en pré- copine s’écria qu’elle connaissant cours des âges, devant la vie, les dans ses traditions. sentant un sérieux travail sur Les quelqu’un qu’il pourrait sauver. Les souffrances et la mort. commissaires examinateurs du malheureux parents de l’individu Ses travaux intéressèrent les mais suis devenu l’un de ces Châtelet de Paris au XVIe siècle. en question habitaient au cin- Américains et il fit en 1965, un pre- vieillards pour lesquels tout devient C’est à cette époque que je fis sa quième étage d’un immeuble de mier séjour aux États-Unis qui sera problème. Je vais pourtant sur- connaissance et appris, sur son sa rue. C’était un vieux ménage suivi de plusieurs autres dont un monter les difficultés que je m’étais passé, le peu que je viens d’en ra- sans grandes ressources, et la dura six mois pendant lequel il en- inventées, et voici ce que je veux conter. vieille dame pleurait toute la jour- seigna je ne sais quoi dans une dire de ce livre. née sur le sort de son fils. Le "li- université. Il est écrit en anglais, ce qui béré", auquel sa copine raconta Devenu en 1978, directeur en n’est pas pour moi un problème Étudiant d'A.F. cette histoire, était un brave gar- France à l’École des Hautes Études car j’ai si longtemps parlé et écrit Philippe Ariès çon. Il alla faire la connaissance en sciences sociales, il resta quatre dans cette langue que je suis en- Nous sommes vite devenus de la vieille dame, eut pitié d’elle années dans ces fonctions, puis core capable de l’utiliser sans dif- grands amis. Nos deux familles Ainsi fut fait. Dès que la chose et décida de faire revenir son fils. mourut en 1984. Il avait soixante- ficultés majeures, et puis, l’essen- étaient A.F., nous l’étions comme fut achevée, il nous mit en marche Je n’en dirai pas plus. Cette vieille dix ans. tiel n’est pas là. L’essentiel est elles. Je m’occupais intensément et nous fit traverser les quelques dame était ma mère. J’étais le pri- qu’évoquer la mémoire de Philippe à Paris de l’organisation de sa sec- centaines de mètres qui nous sé- sonnier, et, un beau jour, deux of- Ariès est pour moi un si impérieux tion d’étudiants dont le siège était paraient du front allemand. Là, il ficiers allemands vinrent dans mon devoir que je me reproche de ne 33 rue Saint-André-des-Arts. Maur- s’arrêta, s’avança de quelques pas camp de travail en Allemagne m’an- pas l’avoir déjà mieux rempli et me ras y venait quatre ou cinq fois par vers les Allemands et leur cria dans noncer que je serais bientôt libéré. reprocherais profondément de ne an, présider les conférences du leur langue qu’il voulait voir leur Je suis alors en effet quelques se- pas m’y êtes remis, avant d’aller Cercle d’études politiques dont commandant. Celui-ci se présenta ; maines plus tard chez mes parents. bientôt le rejoindre dans cet autre j’avais la charge. Il fallait que le notre capitaine lui annonça alors Je n’ai prévenu personne, j’ai monde où, à juste titre, il m'ac- texte du conférencier fût alors bien qu’il se rendait ainsi que ses sol- monté leurs cinq étages, j’ai sonné. cueillerait vertement pour mon si- tapé et lisible, car Maurras étant dats. L’Allemand ne se fit pas prier. Ma mère m’a ouvert. en me voyant, lence. sourd, n’aurait pas, sans cette aide, Sur l’ordre de notre capitaine, nous elle a crié « André » pour appeler Alors, faisons notre devoir. pu commenter les propos du confé- remîmes alors nos armes à ces Al- mon père et est tombée dans mes rencier. Ariès fut l’un de ceux-ci ; lemands qui les prirent et nous bras en pleurant. Mon père est ar- mais je ne me souviens ni du su- conduisirent derrière leur ligne. rivé en courant. En me voyant, il a De la jet qu’il traita, ni des commentaires Nous étions devenus leurs pri- aussi ouvert les bras et, en nous comptabilité de Maurras, ni de la date de cette sonniers. Nos soldats étaient stu- embrassant, nous avons, tous les à l'histoire séance. péfaits, moi aussi, je revois encore trois, pleuré de notre bonheur. Je me souviens en revanche leurs visages. J’avais honte pour Je m’excuse de cette digres- Ariès était né, comme moi, en qu’étant allé moi-même en va- eux et pour moi. Il m’est horrible sion (qui nous a au moins remis Dans son beau livre, Patrick H. 1914. Sa mère, fort jolie personne, cances aux environs d’Arcachon, de raconter ce cauchemar mais je dans l’atmosphère de l’époque) et Hutton sait louer Ariès de l'intérêt appartenait à une famille aristo- au Mouleau, durant l’été 1939, n’en change pas un trait !... reviens à Ariès. qu’il portait à notre humanité, dans cratique longtemps émigrée à La Ariès y était avec ses parents et En tout cas, j’en ai fini pour un ses changements comme dans ses Martinique, son père était un Bor- venait d’échouer à l’agrégation moment avec Ariès qui avait la traditions. Il le dit en anglais et cette delais, ingénieur de grande classe d’histoire. Reçu peu après, au chance de n’y être pas et que je L'historien langue a une souplesse que n’a qui a joué un rôle décisif dans concours des officiers de réserve, n’ai pas revu, avant à peu près trois des familles pas la nôtre. Elle fait le charme de l’électrification de la France rurale. il se remit à préparer l’agrégation ans, consacrés par moi à l’activité françaises ce bouquin dont la valeur est réelle. Ce père eut souhaité que son fils d’histoire, mais échoua une se- inattendue de prisonnier-ouvrier- suivît la même carrière, mais ce- conde fois à ce concours en 1941. briquetier dans une usine de l’Al- Il n’avait pas perdu son temps, lui-ci avait cette perspective en hor- Chose normale à son âge, il lemagne de l’Est, aux environs de malgré la déception de ses échecs reur et, achevant pour le moment avait eu à cette époque une aven- la ville d’Esbach. On n’y était pas à l’agrégation. Ayant fait la connais- * Le titre du livre de Patrick H. Hut- des études secondaires où il s’en- ture sentimentale. M. Hutton n’en trop mal. ce fut un peu longuet mais sance de Daniel Halévy, ils sym- ton est : Philippe Ariès and the Po- nuyait déjà. Il n’avait aucune en- parle pas, mais je m’en souviens. j’y ai eu la chance d’avoir comme pathisèrent et bientôt il devint l’un litics of French cultural History. Il est vie d’affronter des technicités qui Une de ses admiratrices greno- compagnon de captivité, un cer- des familiers de ce brillant intel- publié par l’University of Massa- d’avance le rebutaient... Je ne sais bloises était venue relancer Ariès tain Bellanger qui devint un de mes lectuel. Pour gagner sa vie, il com- chusetts Press, Anherst and Bos- pourquoi sa famille vint s’installer à Paris. Il ne voulait absolument grands amis. mença par trouver une place d’ins- ton. à Paris. Je sais seulement qu’elle pas la revoir, mais il fallait quand À cette époque, un jour dans était passionnément A.F. et que même la loger, au moins pour une une autre ville allemande, un pri- Philippe, qui devint alors élève du nuit et lui payer son billet de retour sonnier français était dans un ga- TARIF DES ABONNEMENTS lycée Jeanson de Sailly, adhéra car elle n’avait pas un sou et Phi- rage, en train de réparer une ba- (paraît les 1er et 3e jeudis de chaque mois) immédiatement à la section de l’Ac- lippe non plus. Il ne voulait pas en gnole en compagnie de son pro- 1. Premier abonnement 5. Abonnement de soutien tion française qui existait dans ce parler à ses parents, aussi fut-ce priétaire allemand. Soudain surgit France (un an) ...... 76 s (un an) ...... 150 s lycée. moi qui dus fournir les fonds. Ce un inconnu qui, brandissant son 2. Premier abonnement 6. Étudiants, ecclésiastiques, Il réussit ensuite à passer sans fut fait... et il m’a remboursé peu fusil, marcha vers l’Allemand en lui Étranger (un an) ...... 85 s chômeurs (un an) ...... 45 s 3. Abonnement ordinaire (un an) . 125 s 7. Outre-mer (un an)...... 135 s problème ses deux baccalauréats ; après. hurlant des injures. Lorsqu’il arriva 4. Abonnement de six mois ...... 70 s 8. Étranger (un an) ...... 150 s après quoi, on le retrouve à Gre- au niveau du Français, celui-ci fit noble où, Dieu sait pourquoi, il suit soudain un geste brusque qui jeta BULLETIN D’ABONNEMENT le cours de l’excellent philosophe L'atmosphère par terre le fusil de l’agresseur, le- Nom ...... Prénom ...... catholique Jacques Chevalier et de l'époque... quel, sans demander son reste, se Adresse ...... décroche son premier certificat de sauva à toute vitesse...... Tél...... licence sur l’Histoire du Moyen- J’eus alors une étrange aven- Plus civilisés que je ne l’ima- Ville ...... Code postal...... Âge. ture. Ayant été reçu à l’examen des ginais, les Allemands avaient alors Entourez le numéro correspondant à votre abonnement J’ignorais alors son existence, officiers de réserve, je fus affecté dans leur législation, une clause Bulletin à retourner à L’Action Française 2000 mais ai plus tard compris qu’il fut à une unité qui prit position à la en faveur des prisonniers étran- 10, rue Croix-des-Petits-Champs, 75001 Paris – C.C.P. Paris 1 248 85 A

Édité par PRIEP S.A. au capital de 192.085 euros – 10, rue Croix-des-Petits-Champs, 75001 Paris – Imprimerie RPN – 93150 Le Blanc-Mesnil Numéro de commission paritaire 0407K86761 – Directeur de la publication : Pierre Pujo