L'épitaphe De Duhëla Sb Iii 6249: Moines Gaïanites Dans Des Monastères Alexandrins
The Journal of Juristic Papyrology Vol. XXVIII, 1998, pp. 55-69 Adam Łajtar Ewa Wipszycka L'ÉPITAPHE DE DUHËLA SB III 6249: MOINES GAÏANITES DANS DES MONASTÈRES ALEXANDRINS 1 est bien connu qu'Alexandrie, dans l'antiquité tardive, était entourée d'un Jdense réseau de monastères. Ils étaient particulièrement nombreux à l'ouest de la ville, sur l'étroite bande de terre (ταινία, en latin taenia) qui séparait le lac Maréotis de la Méditerranée, le long de la route qui menait d'Alexandrie au grand centre de pèlerinage d'Abu Mina et vers la Libye. C'est là que se trou- vaient, parmi d'autres, les célèbres centres monastiques Pempton, Enaton (ou Ennaton), Oktokaidekaton et Eikoston, ainsi appelés parce qu'ils étaient situés, respectivement, près de la cinquième, de la neuvième, de la dix-huitième et de la vingtième pierre milliaire du cursus publicus.1 Les centres monastiques de la taenia alexandrine sont connus surtout grâce à des textes littéraires et para-littéraires. La documentation papyrologique est à peu près inexistante, ce qui est normal pour une localité de la Basse Egypte. On dispose en revanche de données archéologiques et, pour un centre monastique qui a dû être situé près de la localité moderne de Duhëla, d'un groupe im- portant d'inscriptions. Ad-Duhëla se trouve à une dizaine de km à l'ouest du centre d'Alexandrie, à la hauteur d'Agami, à peu près à l'endroit de l'antique Plinthinè. C'était jadis un village, mais depuis longtemps, c'est un faubourg d'Alexandrie. Au début du XXe siècle, dans cette localité, à 500 m au sud-est de la gare de chemin de 1 Au sujet de ces centres, voir les articles de J.
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