Compte rendu du comité de pilotage

Aires d’Alimentation des Captages S.I.P.E.P de Maillebois, Saint-Lubin-des-Joncherets

du THYMERAIS et Tremblay-les-Villages

10 novembre 2016 à Maillebois

1. Liste de présence

Structure Nom

Agence de l’Eau Seine-Normandie (AESN) Jérôme Ratiarson Jean-Michel Loyer, Jean-Philippe Loyer, Damien Bellois, Eric Agriculteurs AAC Maillebois Chenebenoit, Benjamin Mercier, Luc Lorin Michel Plovie, Denis Marie, Alain Agriculteurs AAC Saint-Lubin-des-Joncherets Massot, Christian Vandewalle, Jean- Marie Buthon, Fabien Letourneur Antoine Minard, Jean-Baptiste Morin, Agriculteurs AAC Tremblay-les-Villages Jean-Baptiste Gouin, Pierre Pelletier Françis Golaz, Frédérique Bougel, Thierry Savoie, Emmanuelle Chambre d’Agriculture d’-et-Loir (CA 28) Lherbette, Clément Divo, Michel Plovie (élu) Conseil Départemental d’Eure-et-Loir (CD 28) Tony Bourchenin Direction Départementale des Territoires (DDT) Julie Simon Interface céréales Mélanie Houée Axéréal Guillaume Tuffière Phyto Service Alice Thermoz Soufflet Agriculture Philippe Vanneau SAS Vertumne Frédéric Cabaret, Fabrice Audelan Syndicat d’Eau et d’Assainissement (SEA) de la Roger Baelen Paquetterie Syndicat d’eau du Thymerais (SIPEP) Bernard Crabé (président)

Etaient excusés : Syndicat d’Eau SIPEP du Thymerais: Christian Maisons Agence Régionale de Santé (ARS) Centre-Val de Loire : Matthieu Lefebvre SCAEL : Joël Lorgeoux Agriculteurs : Éric Maisons, Alexis Bouchard, David Dos Reis, Michel Mercier, Pascal Rivière, Sylvain Louwagie, Hugues Gernez, Grégoire Guillemet

- 1 - 2. Documents annexés

- Présentation faite lors du comité de pilotage - Les tableaux bilan des indicateurs agricoles et d’animation du plan d’actions

3. Préambule

Dans le cadre du Grenelle de l’Environnement, les organismes gestionnaires des captages d’eau potable classés prioritaires ont l’obligation de mettre en place des actions visant à améliorer la qualité de l’eau. C’est le cas pour le SIPEP du Thymerais aux captages de Saint-Martin de Lézeau (Maillebois) et de Chêne Chenu (Tremblay-les-Villages), et également pour le SEA de la Paquetterie au captage des Caves (Saint-Lubin-des-Joncherets). Des plans d’actions agricoles, discutés et validés avec l’ensemble de la profession agricole au printemps 2013, sont donc en place sur les Aires d’Alimentation des Captage (AAC) de Maillebois, Tremblay-les-Villages et Saint-Lubin-des-Joncherets. Les plans d’actions mis en œuvre sur ces trois AAC contiennent le même type de mesures avec des objectifs adaptés aux enjeux de chaque territoire. Pour rappel, la profession agricole a obtenu que ce plan soit basé sur la base du volontariat pour une période d’observation de 3 ans. Afin de rassembler un maximum de partenaires du plan d’actions, un Comité de Pilotage (COPIL) unique a été organisé pour les trois AAC avec des résultats détaillés pour chaque territoire. Bernard Crabé, Président du SIPEP du Thymerais, introduit la réunion en soulignant l’intérêt de rassembler tous les acteurs des plans d’actions afin de faire le point, ensemble, sur leur mise en application au terme des trois années.

4. Points abordés lors de la réunion

Après un rappel des principales caractéristiques de chaque AAC, les résultats des principaux indicateurs du plan d’actions sont présentés (cf Annexes) : les indicateurs agricoles de la campagne 2014-2015, et les indicateurs d’animation des trois années (2014-2016). Des discussions sont lancées autours de plusieurs thèmes.

Pollutions ponctuelles : financement de diagnostics et d’aires de lavage-remplissage

Actuellement les diagnostics sur les corps de ferme et les installations de stockage, pour la prévention des pollutions ponctuelles, ne sont réalisés et financés que sur les exploitations dont le corps de ferme est situé dans la limite de l’AAC. Des agriculteurs de Tremblay-les-Villages font remarquer que pour cette AAC de nombreux sièges d’exploitation sont situés juste à la limite de l’AAC (de l’autre côté de la route). Or ils aimeraient pouvoir bénéficier de ce diagnostic, mais aussi de financements intéressants pour des aires de lavage-remplissage. L’AESN indique que plusieurs taux d’aides existent et qu’il faut voir ça au cas par cas. Il y a également des appels à projet lancés par l’AESN auxquels les agriculteurs peuvent répondre pour le financement d’aires de lavage-remplissage. Les agriculteurs proposent de recenser les exploitations concernées en bordure de l’AAC de Tremblay avant de se lancer dans une réponse à un appel à projet.

- 2 - Précisions de la part de Jérôme Ratiarson (AESN) après le COPIL : suite à la gestion d’une partie des fonds Ecophyto par les Agences de l’Eau, l’AESN a décidé de rendre éligible à compter de juillet 2016 les aires de lavage-remplissage et les dispositifs de traitement associés (phytobac, etc.) sur tout le bassin. Ces dispositifs, sont aidés à travers le PCAE. Pour la région Centre, en se référant à l’appel à projet n°3 intégrant ces priorités Ecophyto, le taux d’aide est de 40% + 10% pour les jeunes agriculteurs.

La qualité de l’eau aux captages

Les concentrations en nitrate aux différents captages restent stables dans le temps depuis la mise en œuvre des plans d’actions sur les trois AAC. Les syndicats d’eau (SIPEP du Thymerais et SEA Paquetterie) indiquent qu’une dilution de l’eau brute est toujours nécessaire avant distribution de l’eau potable. Les dernières analyses reçues par la Chambre d’agriculture pour le captage de Saint-Lubin-des-Joncherets (à partir de novembre 2015) ne correspondent pas au captage suivi pour l’AAC mais à un autre captage proche. La concentration en nitrate est bien restée stable (autour de 40 mg/L) sur cette période au captage des Caves. On retrouve des métabolites du métazachlore et du dimétachlore (matières actives utilisées en désherbage du colza) dans les eaux brutes analysées sur Maillebois notamment (dépassement de norme), comme partout en . La vigilance quant aux produits phytosanitaires doit être maintenue sur les trois AAC tout en conservant pour enjeu majeur l’azote.

Résultats des diagnostics-conseils : les IFT herbicides reflètent les problèmes de désherbage rencontrés

Pour la campagne 2014-2015, les données issues des diagnostics-conseils sur les AAC de Maillebois, Saint-Lubin-des-Joncherets et Tremblay-les-Villages montrent des IFT herbicides supérieurs aux références régionales. Les agriculteurs font remarquer que le désherbage est un problème récurrent et qui ne cesse de s’amplifier. Un agriculteur met en cause les rotations basées uniquement sur des cultures d’hiver (sélection des adventices). Un autre évoque la gestion des repousses de colza (contraintes réglementaires) qui gêne précocement la réalisation de faux-semis, levier agronomique efficace dans la gestion des adventices (et des limaces). Les diagnostics-conseils montrent que les agriculteurs sont bien au courant des leviers agronomiques existants pour réduire l’utilisation d’herbicides et qu’ils essaient de les mettre en place sur leurs exploitations. Le binage sur les cultures de betterave et de colza est un de ces leviers utilisé par des agriculteurs de l’AAC de Tremblay-les-Villages. Ils y trouvent une réelle efficacité mais tiennent à préciser que ce n’est pas la solution pour toutes les situations en raison du coût d’investissement d’une bineuse, de la gestion du temps, de la main d’œuvre et du manque de créneaux météorologiques favorables à son utilisation. La Chambre d’agriculture rappelle que le diagnostic-conseil est réalisé dans cet objectif de prise en compte et d’adaptation du conseil aux particularités de chaque exploitation.

Cas particulier de la récolte 2016 : objectifs de rendements et Bilans de Fin de Culture (BFC)

Le contexte climatique de la campagne 2015-2016 (fortes pluies et manque d’ensoleillement en fin de cycle) a entrainé des rendements historiquement faibles et non-prévisibles. En conséquence, les BFC calculés sur cette campagne seront très élevés (faible exportation de l’azote par les grains lors de la récolte). Concernant le plan d’action et l’évaluation de sa mise en œuvre, les indicateurs vont tout de même être tous calculés pour 2016. Les caractéristiques de l’année seront déterminantes pour expliquer les valeurs des indicateurs, notamment les BFC. L’AESN tiendra compte de cette

- 3 - situation historique et assure que l’efficacité d’un plan d’action n’est pas jugée sur une année mais sur une dynamique pluriannuelle. De plus, il faut attendre les résultats du réseau de reliquat et l’estimation du lessivage pour connaitre l’effet de la récolte 2016 sur la qualité de l’eau. Concernant la réglementation et le calcul des objectifs de rendements des agriculteurs, la DDT informe qu'une réflexion est déjà engagée au niveau régional par le GREN en vue d'exclure l'année 2016 sous motif de calamités. Une validation officielle de cette position est attendue.

Arrivée au terme des 3 ans : poursuite du plan d’actions

Volet non-agricole Le Conseil Départemental d’Eure-et-Loir (CD 28) s’étonne qu’il n’y ait pas de bilan présenté lors de ce COPIL des actions non agricoles sur ces trois AAC. Or le CD 28 apporte déjà une aide aux communes pour la démarche « Zéro phyto ». Le « Zéro phyto » sera obligatoire au 1er janvier 2017 pour toutes les communes : aucun produit phytosanitaire ne devra être utilisé par les communes sur les espaces publics (à l’exception des cimetières et des terrains de sport). Le SIPEP du Thymerais précise que ses communes sont déjà engagées dans cette démarche. La Chambre d’Agriculture rappelle que les trois territoires concernés ici sont des territoires ruraux et que les plans d’actions reposent principalement sur le volet agricole. Elle estime que les actions du volet non-agricole sont du ressort des collectivités et pas de la profession agricole. Par ailleurs les actions sur les zones non-agricoles des trois AAC sont déjà réalisées par le CD 28. Il n’est donc pas nécessaire d’intégrer le volet non agricole dans les plans d’actions. Cependant le CD 28 se propose de faire un bilan de la partie non- agricole, notamment sur la démarche « Zéro phyto », sur les territoires concernés lors des prochains COPIL.

Volet agricole La Chambre d’agriculture propose une reconduction des plans d’actions sur les AAC de Maillebois, Saint-Lubin-des-Joncherets et Tremblay-les-Villages sur le même modèle pour 3 ans. Les syndicats d’eau, SIPEP du Thymerais et SEA de la Paquetterie, sont d’accord pour 3 années supplémentaires. L’AESN ne peut s’engager que sur une reconduite de financement des plans d’actions sur 2 ans. La décision pour la troisième année n’est pas du ressort de Jérôme Ratiarson mais de la décision des élus de l’AESN. Les syndicats d’eau préviennent que si l’AESN se désengage pour le financement des plans d’actions, la démarche s’arrêtent, ils ne peuvent prendre la relève d’un point de vue financier. Il a donc été décidé, d’un commun accord entre les agriculteurs, les organismes prescripteurs de conseils, l’AESN, le SIPEP du Thymerais, le SEA de la Paquetterie et la Chambre d’Agriculture de reconduire les plans d’actions pour 3 ans sur les trois AAC. La convention cadre pour ces nouveaux plans d’actions sur la période 2017-2019 sera rédigée par la Chambre d’agriculture et comportera une clause de révision pour la troisième année en cas d’arrêt des financements par l’AESN en troisième année.

Thèmes à aborder et qui intéressent les agriculteurs

Outils de pilotage de l’azote En mars 2016, une animation sur les outils de pilotage de la fertilisation azotée sur blé et colza a été organisée par la Chambre d’agriculture pour les trois AAC, en collaboration avec tous les organismes prescripteurs de conseil du secteur. Cette réunion a eu un grand succès. Les agriculteurs sont intéressés par cette thématique qui consiste surtout en l’amélioration de l’efficience de l’azote apporté. L’AESN précise cependant qu’elle ne finance pas actuellement l’utilisation ou l’acquisition d’outils de pilotage de la fertilisation

- 4 - azotée. Elle considère que cet investissement est déjà rentable pour les agriculteurs grâce à l’optimisation des charges d’intrants et qu’il ne nécessite donc pas d’aides. Plusieurs agriculteurs insistent sur le besoin de lancer la dynamique en finançant ce type de matériel. L’AESN sera peut-être amenée à évoluer sur ce point à l’avenir.

L’agriculture de conservation des sols Les techniques et les outils de travail simplifié du sol sont en pleine expansion et intéressent de plus en plus les agriculteurs pour résoudre des problèmes techniques (désherbage) ou d’organisation (réduction du temps de travail). L’AESN ne finance pas d’outils de techniques culturales simplifiées comme le strip-till ou le semoir direct. Elle précise qu’elle ne possède pas à ce jour d’éléments chiffrés lui démontrant un effet positif de ces techniques sur le risque de pollution de l’eau au nitrate ou aux produits phytosanitaires. Cette position peut être amenée à évoluer dans les années à venir.

5. Conclusion

Ce COPIL a permis de faire le bilan des trois années de mise en place des plans d’actions sur les AAC de Maillebois, Saint-Lubin-des-Joncherets et Tremblay-les-Villages. Tous les objectifs des plans d’actions, mesurés par les indicateurs présentés, n’ont pas été atteints. Il a donc été convenu, avec tous les concernés présents, de poursuivre la dynamique lancée pour trois ans avec les mêmes plans d’actions et les mêmes objectifs. Une attention particulière sera apportée à la mobilisation des agriculteurs des AAC (rendez-vous individuels, etc.) afin d’augmenter la participation aux actions. Les prochains COPIL pourront être l’occasion d’ajuster certaines mesures si nécessaire. Le travail en partenariat avec les organismes prescripteurs de conseil va se poursuivre car il a été bénéfique jusque-là.

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