, le 23 août 2015

Monsieur le président et les membres composant le tribunal administratif de Pau Villa Noulibos CS 50543 50, cours Lyautey 64010 PAU cedex

Envoi recommandé avec avis de réception 1A 119 799 8108 5

Pour : la fédération SEPANSO dont le siège est 1581 route de Cazordite 40300 - CAGNOTTE représentée par son président ;

Contre : l’Etat pris en la personne du préfet des Landes ayant son siège au 24 rue Victor Hugo, 40021-MONT-DE-MARSAN cedex.

Objet : requête sommaire tendant, d’une part, à l’annulation pour excès de pouvoir de la décision implicite par laquelle le préfet des Landes a rejeté notre demande gracieuse réclamant que soit approuvé le PPRN littoral prescrit par arrêté n° 588 du 28 décembre 2010 sur le secteur du courant de (comprenant les communes de Vieux- Boucau, Soustons, Messanges, Azur), et, d’autre part, qu’il soit enjoint au préfet d’approuver ce PPRN littoral dans un délai de six mois.

I – Faits et procédure.

1) Les inondations consécutives à la tempête Xynthia du 28 février 20101 ont mis en évidence la nécessité d’accélérer l’approbation des plans de prévention des risques naturels littoraux (PPRN Littoral). En application du plan national submersions rapides approuvé le 17 février 2011, le ministre de l’écologie a identifié les huit communes landaises suivantes comme prioritaires en raison du risque pour les vies humaines « constaté actuellement ou qui pourrait s’y accroître significativement du fait d’une urbanisation non maîtrisée » :

Angresse, Azur, , Messanges, , Soorts-Hossegor, Soustons et Vieux-Boucau-les-Bains.

1 Le passage de la tempête Xynthia sur la commune de la Faute-sur-Mer a causé la mort de 29 personnes, 47 autres ont été blessées, 33 hospitalisées et 767 évacuées. 1 Par circulaire du 2 août 2011 (NOR : DEVP1113131C), le ministre de l’écologie a rappelé au préfet des Landes que « le risque auquel sont exposés ces territoires nécessite qu’un PPRN Littoral y soit opposable avant trois ans », soit avant l’été 2014. A cet effet, il leur a adressé des instructions afin d’y « prescrire un PPRN Littoral et à veiller à leur approbation ou révision, le cas échéant, d’ici 2014. »

Ledit ministre a ajouté que « L’Etat se doit d’être exemplaire dans la mise en œuvre de ces plans, et ainsi contribuer à ce que les risques identifiés soient pris en compte par l’Etat et les différents acteurs locaux (…) en particulier concernant l’urbanisme, l’information préventive, la gestion des ouvrages de défense contre la mer et la gestion de crise. »

En application d’instructions précédentes, le préfet des Landes a prescrit par arrêté du 28 décembre 2010 (DDTM/SIAPE/PRD/2010 n° 588) l’élaboration d’un PPRN Littoral pour couvrir les communes de Vieux-Boucau, Soustons, Messanges et Azur qui sont considérées comme prioritaires en raison des risques encourus (PJ n° 1).

Toutefois, à ce jour, soit un an après l’expiration du délai qui lui a été imposé par le ministre de l’écologie pour exécuter ses instructions, ce PPRN Littoral prescrit n’a pas été approuvé par l’Etat. J’ajoute, pour la complète information du tribunal, que deux de nos adhérents de la commune de Mimizan nous ont signalé un projet de vente d’une parcelle communale, classée en zone constructible par le PLU, alors même qu’elle est classée en zone rouge dans le dossier d’information sur le risque de submersion marine de la commune de Mimizan joint à l’arrêté portant prescription du PPRN Littoral concerné. Un tel comportement, rendu possible par la carence de l’administration préfectorale et susceptible d’intervenir également dans le secteur du courant de Soustons, est aussi celui qui prévalait dans la commune de La Faute-sur-Mer2.

2) Par un recours gracieux, reçu en préfecture le 25 mars 2015, notre association a demandé au préfet de bien vouloir approuver le PPRN littoral prescrit sur le secteur du courant de Soustons depuis plus de quatre années à la date d’introduction dudit recours (PJ n° 2). Par application d’un principe traditionnel bien établi cette autorité ne nous a opposé que son silence. C’est donc cette décision implicite de rejet qui est querellée.

II – Recevabilité

Sur l’intérêt donnant qualité pour agir

Aux termes des dispositions de l’article 2.1 de nos statuts approuvés le 7 avril 2012, l’objet social de notre association est « la défense des droits de l’homme à un environnement sain (prévention des maladies évitables et des maladies environnementales…) ; la protection des sols, des eaux et de l’atmosphère ; la sauvegarde de la faune, de la flore, du milieu dont elles dépendent, ainsi que les équilibres biologiques ; la préservation des sites, des paysages et du cadre de vie contre toute forme de dégradation qui les menace y compris l’exposition aux risques naturels et technologiques (nucléaires, radiologiques…) ; la lutte contre la pollution de toute nature dans tous les milieux. » (PJ n° 3)

Par ailleurs, notre association est titulaire de l’agrément prévu par les dispositions des articles L.141-1 et L.141-2 du code de l’environnement.

2 Pour information, lire « Xynthia, ou l’incurie fautive d’un maire obstiné » Chantal CANS et a. AJDA, n°7/2015, p. 379 et s. 2 En l’espèce, la carence de l’administration à approuver le PPRL prescrit méconnaît le principe de précaution et constitue une circonstance aggravante pour la sécurité des personnes et des biens du secteur du courant de Soustons en cas de submersion marine ou d’inondation. Cette situation donne à la fédération SEPANSO des Landes un incontestable intérêt à agir.

Nous joignons également la délibération de notre conseil d’administration du samedi 22 août 2015 m’autorisant à ester en justice. (PJ n°4)

III - Discussion

A l’appui des conclusions d’annulation, les trois griefs suivants tirés de la légalité interne de la décision en litige sera exposé plus amplement dans une requête complémentaire :

- l’inexacte application des dispositions des articles L.562-1, L.562-2, L.562-3 et R.562-9 du code de l’environnement compte tenu de l’urgence qui s’attache à approuver le plan en litige au regard tant des conséquences de la catastrophe Xynthia que des instructions gouvernementales sus analysées. En effet, les dispositions susmentionnées ne laissent pas à la libre appréciation du préfet l’approbation dudit plan. Son abstention à prendre les mesures qui s’imposent pour protéger les personnes et les biens d’un risque de submersion marine bien réel, plus de cinq ans après ladite catastrophe, s’est prolongée au-delà d’un délai qui n’est plus raisonnable ;

- la méconnaissance des articles 3 et 5 de la charte de l’environnement relatifs respectivement aux principes de prévention et de précaution.

IV - Conclusions

Au vu des considérations qui précèdent, la fédération SEPANSO Landes vous demande :

- d’annuler pour excès de pouvoir la décision implicite par laquelle le préfet des Landes a rejeté notre demande tendant à ce que soit approuvé le PPRN littoral prescrit sur le secteur du courant de Soustons ;

- enjoindre au préfet d’approuver ce PPRN littoral, par application des articles L.562-3 et R.562-9 du code de l’environnement, dans un délai de six mois à compter de la notification de la décision à intervenir et sous astreinte de 150 € par jour de retard ;

- de condamner l’Etat au paiement d’une somme qui sera déterminée ultérieurement dans la requête complémentaire au titre des frais exposés par la requérante et non compris dans les dépens.

Georges CINGAL Président Fédération SEPANSO Landes

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Productions :

1) arrêté n° 588 du 28 décembre 2010 relatif à la prescription du plan de prévention des risques littoraux sur le secteur du courant de Soustons (communes de Vieux-Boucau, Soustons, Messanges, Azur),

2) recours gracieux commun du 24 mars 2015,

3) statuts de la fédération SEPANSO Landes,

4) délibération du conseil d’administration autorisant le président à ester en justice.

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