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L' Contexte politique et économique

L'Europe impérialiste La sortie de la grande dépression : Protectionnisme et Libre-échange. La France entre dans une période de croissance soutenue dans le cadre de la deuxième révolution industrielle, sur fond d'expansion internationale galopante de la place financière de Paris. La montée en puissance de la bourgeoisie. La France connaît également une période riche de divertissement et de loisirs (Cinématographe, cabarets, jeux Olympiques IIè (R de Coubertin), ...) Omniprésence du politique (boulangisme, anarchisme, socialisme, antisémitisme, nationalisme, …) qui encourage la diversification des formes et l'engagement intellectuel. Avant-garde politique, avant-garde intellectuelle, dandysme, essor de la presse, agitation de la critique.

L'art Nouveau – Découvertes et contexte scientifique

Découvertes scientifiques : Électricité (Volta, Ampère, Edison) - Télégraphie et téléphone, ondes magnétiques (Bell) - Machine à vapeur, etc. Progrès de la médecine : Après 1850:naissance de la psychiatrie (Berheim, Charcot, Freud), 1865:Pasteurisation, 1898:le radium (Marie Curie), 1885:le vaccin contre la rage (Pasteur)... Ces découvertes et inventions vont transformer et améliorer les conditions de vie.

L'art Nouveau - Contexte scientifique et technologique

Très nombreuses découvertes techniques et industrielles : 1801:Le métier Jacquard 1825:La première ligne de chemin de fer 1839:La photographie (Niepce, Daguerre) 1878 – Amédée Bollée commercialise la première voiture fabriquée en série 1895:Le cinématographe (les frères Lumière) 1897:La TSF ou la radio (Marconi et Branly) Le développement de la sidérurgie et le début de la pétrochimie... A la fin du siècle, on parle d'une seconde révolution industrielle. C'est le début de la deuxième industrialisation

L'art Nouveau - Contexte social La culture politique dominante est la République, sous la forme française de la démocratie libérale, avec un large consensus patriotique. Forte croissance démographique et émigration Urbanisme, hygiénisme et médecine Ralliement aristocratique et solidarité sociale La colonisation envoie des missionnaires, fonctionnaires, commerçants et militaires pour aménager les infrastructures, développer une économie moderne, alphabétiser les populations et améliorer les conditions sanitaires...parfois au prix de l'exploitation de ses populations, voire de leur massacre...

L'art Nouveau - Contexte Artistique Activité littéraire intense et excentrique. Le théâtre et la poésie explorent des voies nouvelles. (mélodrame, théâtre bourgeois, music-hall et vaudeville. Naissance de la mise en scène) Une création artistique foisonnante ( Impressionnisme, cubisme,.. ) Innovations musicales (poème symphonique, opérette, …) et sculpturale. La sculpture au XIXe siècle, en France, prend place dans la ville. Contestation du langage classique et historiciste Découverte de nouveaux matériaux : A partir de la révolution industrielle le champs d'application de certains matériaux comme le fer, la fonte, l'acier, voire le verre, à grand renfort de combustibles fossiles, se déplacent vers la construction. Contestation de la rationalisation de la production industrielle qui se fait au préjudice de l'esthétique Refus de voir l'industrialisation prendre le pas sur l'artisanat Volonté d'en finir avec la distinction entre Arts majeurs, Arts mineurs

L'art Nouveau - Les influences artistiques Les préraphaélites : Mouvement qui voulait rendre à l’art un but fonctionnel et édifiant sans exclure le souci d'esthétisme. Les femmes y sont vues à la fois comme des anges salvateurs ou comme des beautés dangereuses. Ce mouvement eut une influence importante sur l'art nouveau et le symbolisme, grâce à des artistes comme William Morris et Aubrey Beardsley. Les symbolistes : Mouvement réactionnaire au naturalisme et au réalisme, tous styles anti- idéalistes qui tentent de représenter la réalité. Le symbolisme s'érige en faveur de la spiritualité, de l'imagination et des rêves.

L'art Nouveau - L'impulsion scientifique, technique et intellectuelle L'architecture nouvelle et l'esthétique des matériaux Les courants scientifiques progressistes, le libéralisme des lumières et le positivisme d'Auguste Comte. La Nature : Le sentiment de l'appartenance de l'homme à la nature et la fascination de son évolution a été stimulée par la théorie de Darwin. "si l’homme n’est plus séparé de la nature, les formes humaines et celles de la nature ne sont pas distinctes" Darwin

L'art Nouveau : Manifeste pour un art « social » Créer un art nouveau qui valorise les nouveaux matériaux Créer un art total à la confluence de l'utile et du beau. Un art qui prône la cohérence entre structure et décoration et qui concerne le mobilier, la sculpture, l’architecture, la peinture, le vêtement, la parure, les arts décoratifs… Relancer l'artisanat à l'image des guildes médiévales : un art pour tous. Abolir la distinction entre art majeur et art mineur Exalter la nature Réduire la fracture sociale : la population rurale est nombreuse et peu homogène, les revendications ouvrières se font entendre, la bourgeoisie citadine est triomphante. Célébrer la « femme fin de siècle » : Le caractère trouble et ambigu de la féminité est souvent mise en exergue par les artistes de l’Art nouveau.

L'art Nouveau - Caractéristiques artistiques et formelles Multiplier et exalter les matériaux qui restent apparents dans l'architecture. Les matériaux nouveaux comme l’acier et le verre se marient avec les matériaux naturels (bois, pierre) ; Époque très riche en procédés de fabrication artisanale : cristal, vitrail, ferronnerie, ébénisterie, papier-peint, typographie…

La ligne continue, la courbe et les entrelacs comme une protestation à la rigidité de l’époque . Retour à une façon gothique flamboyante qui s’inspire des décors floraux moyenâgeux. Référence au monde végétal (chardon, plantes vertes intérieures, nénuphar, etc.) et au monde animal (libellule, papillon, paon, etc.) et à la femme. Fusion motif et décor. Les lignes s’enroulent comme une fumée, se mêlant à une chevelure d’une femme, dont les couleurs respectives se confondent (Mucha) L'aplanissement de l'espace (influence du Japonisme) La (sur)charge décorative

Voir vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=0j2o9M0M98g

Le développement de l'art Nouveau

Chronologie générale de l'Art nouveau : Depuis l'exposition Universelle de Londres en 1851 jusqu'à l'apparition des arts décoratifs en 1910 en passant par les autres expositions universelles, dont celle de 1900 qui le consacra, l'invention du terme par Edmond Picard et et le premier salon éponyme de Bing en 1895 … (Voir Annexe)

L'Angleterre : le berceau de l'art Nouveau Les préraphaélites Le symbolisme L'exposition universelle de Londres de 1851 pour laquelle est construit le Christal palace Le mouvement Art and Craft (John Ruskin et William Morris) En Angleterre, le mouvement mystique Préraphaélite fondé en 1848 rêve un retour aux principes des guildes du Moyen-Age ; William Morris fonde Arts & Crats en 1861 qui met au même niveau hiérarchique artisans et artistes et proclame que l’art est dans tout. La fondation du groupe de « The Four »(The Spook School ) Au sein de l'école de Glasgow, Charles Rennie Mackintosh, Margaret MacDonald, Frances MacDonald, James Herbert MacNair. affirment leur style défini par des influences provenant de l'imagerie celtique, du mouvement Arts & Crafts et du japonisme. Création de la Glasgow School of Art entre 1899 et 1909 Charles Rennie Mackintosh applique cette conviction en Ecosse à Glasgow vers 1890 pour l’architecture et la décoration. A New York Louis Comfort Tiffany, influencé par Arts and Crafts, invente en 1885 un procédé pour fabriquer des verres opalins

Modernismo en Espagne

En Espagne, la période qui se situe entre 1880 et 1936 est qualifiée par certains historiens d’Âge d’argent. Elle présente une unité culturelle en termes de renouveau littéraire et artistique. Elle est une réponse à la profonde crise morale que traverse l’Espagne en plein déclin tout au long du XIXe s. (perte de la majeure partie de ses colonies américaines et instabilité politique nationale permanente). En Catalogne, ce mouvement eut une personnalité propre et des implications suffisantes pour considérer le « modernisme catalan » comme un mouvement autonome : En architecture, il est classique de considérer que le modernisme catalan commence en 1888, l'année de la première exposition universelle de Barcelone, mais les prémices du modernisme se retrouvent dès 1871 dans les cours de la nouvelle École provinciale d'architecture de Barcelone dont est issu Antonio Gaudi. Le mouvement nait du bouillonnement artistique et de la fièvre constructrice qui suivit la destruction des murailles qui ceinturaient Barcelone, de la formidable impulsion du plan Cerdà, de la construction de l'Eixample afin d'unir les villages qui entouraient la ville médiévale de Barcelone, en lançant la construction, en 1860, des 1100 hectares de terrains vagues. En 1888, L'Exposition Universelle de Barcelone génère un important développement urbain de Barcelone, et sert de banc d'essai pour de nouveaux styles architecturaux. Le palais de la musique catalane de Lluís Domènech i Montaner

Paris-Nancy-Bruxelle La visée première de l'art nouveau était de réconcilier les milieux artistiques et industriels, et de trouver une unité esthétique et une cohésion sociale entre les arts mécaniques et les arts libéraux. A Nancy commune française située en Lorraine (alors annexée à l'Allemagne par le traité de Francfort) les frères Daum, Jacques Grüber, Louis Majorelle et Emile Gallé vont créer un nouveau style décoratif : l'Art Nouveau français. L'objectif est notamment de faire rayonner la Lorraine, riche de ses nombreuses industries (aciéries, etc.) et artisanats d'art (cristalleries, ébénisteries, travail du verre, du bronze d'art, de la faïence et de la céramique) au filtre d'un sentiment patriotique issu de l'immigration de nombreux Français originaires d'Alsace et de l'actuelle Moselle qui, toutes deux, avaient été incorporées à l'Empire allemand depuis la Guerre de 1870. Artistes nancéens BUSSIÈRE DAUM ANDRÉ ÉMILE BERGÉ HENRI BIET GEORGES ERNEST ANTONIN DAUM FRIDRICH FRIANT ÉMILE GALLÉ CHARLES GALLÉ ÉMILE AUGUSTE CHARLES GAUTHIER GRUBER GUTTON HENRI GUTTON HENRY HESTAUX CAMILLE JACQUES (père) (fils) LOUIS MAJORELLE MAJORELLE MARTIN MEIXMORON MOUGIN AUGUSTE LOUIS CAMILLE CHARLES (de) JOSEPH MOUGIN PROUVÉ SELLIER VALLIN NICOLAS PAUL PIERRE VICTOR CHARLES EUGÈNE VALLIN VALLIN WALTER WEISSEMBURGE . . . AUGUSTE GEORGES AMALRIC R LUCIEN

A la fin du 19e siècle, sous l’impulsion décisive d’Emile Gallé, Nancy devient l’un des principaux foyers français du renouveau des arts décoratifs. Puisant son inspiration dans le monde végétal et floral, L'École de Nancy aborde tous les domaines de création : verrerie, mobilier, reliure, vitrail, mais aussi architecture et beaux-arts participent tous à cet élan novateur qui prône « rien sans art et art pour tous ». Lors de l’Exposition Universelle de 1889 nombre d’entre eux furent médaillés mais l’ École de Nancy ne fut créée qu’en 1901.

A Bruxelle Bruxelles compte en effet parmi les villes d’Europe ayant le plus grand nombre d’édifices Art nouveau. Concentrés essentiellement dans les quartiers d’Ixelles et de Saint-Gilles,

D'emblée émergent deux courants différents : • La tendance « Art nouveau floral » initiée par pour l'architecture et Raphaël Évaldre pour les arts décoratifs, caractérisée par la fameuse « ligne en coup de fouet ». Lignes sinueuses inspirées du monde végétal et motifs floraux stylisés. Décoration abondante ( parfois proche du « style rocaille » - Gustave Strauven) et/ou qui rappelle le Moyen-Age (Ernest Blerot) • La tendance « Art nouveau géométrique » initiée par pour l'architecture et Gustave Serrurier-Bovy pour les arts décoratifs. Décoration géométrique et abstraite, plus sobre, mais plus moderne : à travers son influence sur le courant géométrique de la Sécession viennoise et sur le Nieuwe Kunst en Hollande, elle mènera à l'Art déco.

Parmi les réalisations bruxellois de style Art nouveau, quatre constructions de Victor Horta sont inscrites au patrimoine mondial en 2000 : les hôtels Tassel, Solvay, van Eetvelde et la maison Horta (actuel musée Horta). Le palais Stoclet, réalisé entre 1905 et 1911 par l'architecte autrichien Josef Hoffmann, l'un des fondateurs de la Sécession viennoise, est également inscrit au patrimoine mondial depuis 2009. L'usage de structures métalliques autorise des audaces inouïes car il permet d'ouvrir largement les façades et les intérieurs pour laisser la lumière circuler à flots. Trois types de motifs prédominent : l'arabesque, la plante ou l'animal. La silhouette féminine est souvent représentée. Au tournant du siècle, sous l'influence de la Sécession viennoise, les formes ont tendance à se géométriser, les combinaisons de cercles et de carrés sont fréquentes. Le travail artisanal de la ferronnerie, du bois, du vitrail, de la mosaïque atteint des sommets de qualité. → Les constructions de Strauven, Hamesse, Cauchie . Les arts décoratifs ne sont pas en reste : l'affiche, l'orfèvrerie, le bijou, la céramique et la verrerie ont leur place dans les salons artistiques : les ensembles décoratifs de Serrurier-Bovy et de Van de Velde, les affiches de Crespin, les Majoliques de Privat Livemont, les bijoux de Philippe Wolfers, les céramiques de Finch et de De Rudder. La flambée de l'Art Nouveau brille une dizaine d'années avant d'être suivie par l'Art Déco - très riche à Bruxelles également. Artistes bruxellois Josef Paul CAUCHIE Paul HANKAR Victor HORTA Gustav KLIMT HOFFMANN Gustave Gustave Henri VAN DE Philippe Paul SAINTENOY SERRURIER- STRAUVEN VELDE WOLFERS BOVY

A Paris Le terme « Art nouveau » fut emprunté à un magasin de Samuel Bing ouvert à Paris en 1895. D’audacieux architectes érigèrent des hôtels particuliers et immeubles sur commandes et des aménagements urbains. La ville et l’état lancent la construction d’une ligne de métro à traction électrique en 1898. Cette ligne entre en fonction lors de l’Exposition Universelle de 1900 et va de Porte de Vincennes à la Porte Maillot. Hector Guimard, connu pour certains immeubles dont le Castel Béranger est choisi par la Compagnie pour créer les édicules des entrées de métro de1903 à 1913. Jules Lavirotte, construit entre autres du Céramic Hôtel. De nombreux magasins, cafés ou restaurants ont été construits ou transformés dans le style art nouveau : L'intérieur du café de Paris par Sauvage (1899), la reconstitution de l'intérieur de la bijouterie Fouquet d'Alphonse Mucha dans le Musée Carnavalet, ... Côté arts graphiques ; Dès la fin du XIXè siècle, Toulouse-Lautrec s'affirme comme une personnalité de premier plan dans la vie artistique française. Prompt à saisir les silhouettes des grandes stars des scènes parisiennes : Sarah Bernhardt, Jane Avril, Loïe Fuller, Aristide Bruant..., il marque profondément l'art de l'affiche et de l'illustration, mais aussi les arts appliqués qui participent au développement de l'Art nouveau. Le Tchèque Alfons Mucha vit à Paris de 1887 à 1906. Il ne peint quasiment que des femmes sur des affiches à thème ou publicitaires, le plus souvent pour une marque ou pour un spectacle de music- hall parisien. Eugène Grasset publie La Plante et ses applications ornementales en 1896 Les danses métamorphiques de Loie Fuller et ses chorégraphies présentées aux folies bergères donnent lieu à la fin du XIXe siècle à une véritable "révolution esthétique ". De Stéphane Mallarmé à Jean Lorrain, les écrivains rivaliseront de métaphores et de comparaisons pour restituer les formes qui se déployaient sur scène - nuages, calices, papillons, flammes - ... Art Nouveau à Vienne La Sécession viennoise (Sezessionsstil ou Wiener Secession en allemand) est un courant artistique qui s'est épanoui en Autriche, plus particulièrement à Vienne, entre 1892 et 1906. Ce courant est rattaché à l'« Art nouveau » et au Jugendstil. par convention et a posteriori. La Sécession viennoise possède néanmoins ses propres caractéristiques, manifestes, expositions et artistes, avec comme point d'ancrage Vienne, mais aussi Prague, Budapest, et d'autres villes de l'Empire austro-hongrois. Première Sécession à Munich en 1892 : Fritz von Uhde, Wilhelm Trübner, Franz von Stuck, Eugene Spiro et Arnold Böcklin, → Refuse le conformisme peu à peu installé dans les conceptions artistiques de l'époque. → Ce groupe publie les revues Jugend dès 1896 puis Pan La Sécession viennoise se développe dans le prolongement des remous artistiques allemands sous la forme d'un regroupement d'architectes et de plasticiens « l’association des artistes plasticiens d’Autriche » créé en 1897 par Josef Olbrich, Josef Hoffmann et Gustav Klimt, Elle prend le nom de Secessionsstil et se développe autour de la revue Ver sacrum qui est l'« organe officiel de ce groupe d'artistes autrichiens », comme l'indique le sous-titre du mensuel qu'ils publient en janvier 1898. La Sécession viennoise a pour projet de : Réunir les forces créatrices de l'Autriche - Instaurer des contacts avec les artistes étrangers - Prôner un échange international des idées - Lutter contre l’élan nationaliste des pays européens - Renouveler les arts appliqués - Créer un art total - Opposer une nouvelle expression artistique véritable à l'art défraîchi des salons officiels viennois. Artistes Viennois Gustav Klimt Otto Wagner Otto Eckmann Josef Maria Olbrich Koloman Moser Josef Hoffmann Egon Schiele Oskar Kokoschka Max Lenz

Créée en 1903, la Wiener Werkstätte (atelier viennois) fut un atelier de production d’ameublement issu du Sezessionsstil (Sécession viennoise). Cet atelier réunissait des architectes, des artistes et des designers dont l’engagement premier consistait à mettre l’esthétique à la portée de chacun, en conciliant l’artisanat et les arts majeurs. L’œuvre la plus représentative de la Wiener Werkstätte sera le palais Stoclet, à Bruxelles. → Influences du Sezessionsstil sur la Sécession hongroise dont l'objectif est de créer un « style national hongrois » en mêlant aux motifs et formes traditionnels de l'Art nouveau des éléments d'inspiration orientale. L'aire d'influence de cette école architecturale comprend la Hongrie contemporaine, ainsi que les anciens territoires autrefois sous sa tutelle : la Slovaquie, la Transylvanie, la Voïvodine et la Croatie.

Art Nouveau - Allemagne et Pays-Bas : Jugendstil et Nieuwe Kunst Allemagne Le terme Jugendstil renvoie originellement à la revue munichoise Jugend (en allemand : « jeunesse »), créée en janvier 1896 par Georg Hirth (1865-1902), laquelle accueille dès ses débuts artistes et critiques défendant le nouveau style. Il est également employé aux Pays-Bas, en Scandinavie et dans les pays baltes. Ces tendances émergent entre 1875 et 1890. Elles sont sensiblement plus lentes à s'imposer en Allemagne qu'en Grande-Bretagne ou en France par exemple. En Allemagne, ce courant est représenté par August Endel, artiste, Hermann Obrist, sculpteur, et Peter Behrens, architecte, décorateur d'intérieur et artiste des arts appliqués allemand. De nombreuses sociétés et manufactures d'art, telles que WMF,"AK & CIE" de Albert Köhler ; ORIVIT AG, ORION Kunstgewerbliche Metallwarenfabrik, J.P. Kayser & Sohn AG, OSIRIS - Walter Scherf & Co, B&G IMPERIAL ZINN ont contribué à l'exportation, le développement ainsi que la reconnaissance de ce style, → Les créateurs allemands répandent l'Art nouveau à Rīga, ville qui devint un exemple pour la Lettonie, avec les réalisations de l'architecte Mikhaïl Eisenstein.

Pays-Bas Dès 1860, les artistes hollandais cherchent à répondre au mouvement international de renouveau artistique avec des productions artisanales propre au style typiquement hollandais.(Theodoor Christiaan Adriaan (Theo) Colenbrander) Le terme de Nieuwe Kunst désigne la contribution néerlandaise à l'Art nouveau international. La forme principale d'ornement dans le “Nieuwe Kunst” consiste en l’emploi d’une figure géométrique figurant souvent des séries de blocs ou bien des plantes et des animaux très stylisés (Jac. van den Bosch pour la création de meubles, Jan Toorop pour la peinture, Hendrik Petrus Berlage pour l'architecture et Govert-Marinus Augustijn pour l'art de la céramique.

1900, exposition universelle et internationale de Paris Inaugurée par le président Loubet, l’exposition est étendue sur 216 hectares : 112 hectares du Champ-de-Mars, de l’Esplanade des Invalides et des bords de Seine et 104 hectares au bois de Vincennes pour l’exposition sur l’agriculture, les maisons ouvrières, les chemins de fer, les concours sportifs. Elle est 10 fois plus étendue que celle de 1855. Cent trente- six entrées sont prévues pour y accéder. L’expo de 1900 dont le thème était «Le bilan d’un siècle» a attiré 83 000 exposants dont 45 000 étrangers. Cent deux millions de voyageurs sont enregistrés dans les gares parisiennes. Celles de Lyon, de l’Est et de Montparnasse sont réaménagées, l’ancienne gare du Champ-de-Mars est remplacée du côté des Invalides par la gare d’Orsay. 10 millions de voyageurs empruntent le métro. Les entrées de stations sont signées par Guimard. Cela été l'occasion de réaliser de grands travaux avec la construction d'importantes constructions dans Paris : Le Grand Palais - Le Petit Palais - Le pavillon chinois et la tour japonaise (Ils ont été reconstruits à Bruxelles où ils sont encore visibles) - Le pont Alexandre-III - La gare d’Orléans ou d’Orsay (aujourd’hui musée d’Orsay) - La gare des Invalides et avec la rénovation totale de la gare de Lyon Video : http://www.parisenimages.fr/fr/histoires-images/evenements/lexposition-universelle- 1900/lexposition-universelle-1900-petit-grand-palais La Ruche, 2, passage de Dantzig, 15e, est constituée de divers éléments provenant de bâtiments de l’Exposition universelle Une statue de la Liberté de Bartholdi de 2,87m (toujours visible aujourd’hui dans le jardin du Luxembourg) L'exposition très étendue nécessite une grande porte principale : René Binet est chargé de sa construction. Située place de la Concorde, elle est surplombée d'une figure allégorique "Ville de Paris" de M. Moreau-Vauthier Inventions et innovations : Trottoir roulant à deux vitesses (4,2km/h et 8,5km/h) - Le grand kaléidoscope du palais de l’Optique (toujours au musée Grévin sous le nom de palais des Mirages) - Au palais de l’Optique : la lumière froide, les rayons X, le sidérostat - L’appareil de prises de vue du Cinéorama (toujours visible au musée des Arts et Métiers) - Les ondes électriques, présentées par Edouard Branly dans le cadre du Congrès international d’électricité de l’Exposition. Elles sont à l’origine de la TSF et de la télécommande - Le Guide Michelin Performances : La fée Electricité qui surmontait le Palais de l’Electricité tient un flambeau de 50 000 volts - Le Grand Palais a une structure métallique de 9 000 tonnes (la Tour Eiffel en fait 7 000) - Le pont Alexandre-III est fait d’une arche d’acier de 108 m de portée. Les grands noms de l'Exposition : Emile Loubet, président de la (IIIe) République ; Fulgence Bienvenüe, père du métro parisien ; les frères Lumière (projection de films sur écran de 21m sur 16) ; Edouard Branly qui présente les ondes électriques. Attractions : Le trottoir roulant à 2 vitesses (4,2 km/h ou 8,5 km/h heures). La rue du vieux Paris. La grande roue de Chicago. Le cinéma des frères Lumière. Le Palais de l’optique. Les Théâtres (Théatre des bonhommes Guillaume, Théâtre des auteurs gais, Théâtre Loïe Fuller, ...) Les restaurants et débits de boissons (kiosques alimentaires, kiosques tabac, restaurant : le pavillon bleu, ...)

L'architecture éphémère Vidéo http://www.laboiteverte.fr/?s=exposition+universelle

Les exposants Les pavillons étrangers Pavillon des armes de Liège – Pavillon de la Bavière – Le panorama de Jérusalem à Montmartre – Le village suisse – Pavillon du Siam – Pavillon de la Hongrie – Pavillon Italien – Pavillon Cambodgien, … Vidéo : http://www.parisenimages.fr/fr/histoires-images/evenements/lexposition- universelle-1900/lexposition-universelle-1900-pavillons-etrangers

Les bords de Seine étaient transformés par d'éphémères palais orientaux Entreprises et sociétés : La manufacture de Sèvre , le pavillon Lefebvre utile, le pavillon des champagnes ... Les activités économiques, scientifiques et techniques ; Palais de la chimie – Palais de la métallurgie et des mines - Palais des arts décoratifs -Palais de l'électricité – Palais de l'Optique – Palais de l'économie sociale et des congrès - Palais du costume, … A la fin des festivités, le sculpteur Alfred Boucher achète aux enchères des éléments divers pour créer un vaste complexe d’ateliers d’artistes : le kiosque des Vins de Médoc, deux statues féminines réputées provenir du Palais de l’Indochine, les grilles du Palais de la Femme... Il fit construire un bâtiment sur trois niveaux de forme de rotonde pour y recycler ces œuvres. Lors de son inauguration en 1902, la rotonde accueillit deux cents artistes pour un loyer modeste et fut baptisée La Ruche. Les jeunes abeilles s’appelaient Chagall, Zadkine, Soutine, Archipenko, Léger, Modigliani, Matisse, le douanier Rousseau. Apollinaire et Blaise Cendrars y vécurent un temps. Joseph Tchaïkov, sculpteur russe passa quelques années la Ruche. L'exposition Universelle de 1900 Présente un Pavillon "L'Art Nouveau" de Siegfried Bing fut décoré par Georges De Feure pour ce qui est des façades. Sept figures allégoriques illustraient les Arts: la Ferronnerie, la Joaillerie, la Verrerie, la Poterie, les Travaux du cuir, la Sculpture et l'Architecture.

Déclin de l'art Nouveau

La résistance contre les effets dévastateurs de la révolution industrielle se heurte aux réalités économiques. Les produits proposés - des objets usuels - étaient devenus de véritables articles de luxe. Cette ambivalence fut fatale à l'Art Nouveau. La volonté de lier la modernité artistique et le modernité sociale et politique est rompue. La loi du marché et les impératifs de rentabilité eurent raison de leurs ambitions politiques. L’industrialisation de la production exige la rationalisation des méthodes de fabrication : l’Art Nouveau, décrié, donne naissance au style " nouille ". Les molles arabesques qualifiées de Style Nouille ou de style bourgeois passent mal dans les milieux traditionnels : la contestation prend parfois un allure nationaliste, antisémite et xénophobe... nous sommes alors à l’aube de la Grande Guerre... Les milieux conservateurs, à l'instar d'Edmond de Goncourt ou d'Arsène Alexandre, dénoncent ce "délire de laideur",. L'Art nouveau décline. Entre-temps, , le plus radical et le plus intransigeant des participants à cette aventure, s'était exilé à Berlin. Les arts sont de plus en plus dépendants à la critique. Les thèmes de réflexion de l'artiste se tournent vers un subjectivisme exclusif. Désormais la modernité pour les artistes passe par le replis sur de petits groupes. Ces petites communautés se forment souvent à partir de Sécession de groupes antérieurs.

L'Europe, impérialiste et prospère, atteint en 1913 l’apogée de sa puissance. À la veille d’une guerre mondiale qui la laissera exsangue, elle s’impose comme le continent des innovations scientifiques, de l’effervescence artistique et du développement des idées socialistes. L’arrivée de la Grande Guerre mit un point final à cette épopée artistique car, au lendemain de la guerre le style Art Déco qui suivit prône exactement l’inverse de l’Art 1900 : rigueur de la ligne droite, simplicité des surfaces lisses et vides, pureté des matériaux dépourvus de décor. Les renouveaux de l’Art Nouveau ! Par sa dimension d’art total et international, l’Art 1900 a frappé les esprits au point d’influencer les artistes qui lui sont postérieurs : Dans les années 1930 : les surréalistes s’y intéressent ; notamment Dali en fit un hommage dans la revue Le Minotaure

Vers 1950 : dans la mouvance de la naissance du design, la simplicité courbe des meubles en bois lamellé collé de Alvar Aalto est un premier rappel, situé entre Art Nouveau et Art Déco Dans les "volutueuses" années 60 et 70 ; une exposition au musée d’Orsay fin 2009 a rappelé d’une manière magistrale le Revival de l’Art Nouveau dans le graphisme de cette époque Peace & love et pré-écolo

Carlo Mollino bureau en contre-plaqué cintré, 1950 (courtoisie c.Pompidou)

Dans les années 2000 le retour du bois et des courbes douces illustrent en design l’idéologie de l’écologie partout et pour tous.

Fauteuil de la collection Bohême édité par l’atelier CHATERSèN design : JulienMarry/designer Chronologie générale de l'Art nouveau 1861 : William Morris crée en Angleterre le premier magasin d’objets de décoration. 1863 : Publication de la première partie des Entretiens sur l’architecture (la seconde en 1872) de Eugène Viollet-le-Duc. Ils seront lus et étudiés par toute une génération d’architectes à la fin du XIXème siècle. 1864 : En France, fondation de l’Union centrale des Beaux-Arts appliqués à l’industrie. 1882 : Création en France de l’Union centrale des Arts Décoratifs, association qui cherche à allier le beau et l’utile. 1888 : Siegfried Bing lance la revue le Japon artistique. L’Occident s’ouvre à la culture japonaise par le biais des Expositions universelles. L’art japonais exerce alors une grande influence sur les artistes occidentaux. La principale source d’inspiration des artistes japonais est la nature, vers laquelle se tourneront également les artistes de l’Art Nouveau. 1891 : En France, les arts décoratifs sont admis au Salon national des Beaux-Arts. 1892 : Fondation de la Sécession à Munich. 1893 : Fondation en Angleterre de la revue The Studio, noyau des Arts and Crafts, qui diffuse à travers l’Europe des modèles d’architecture, de tapisseries et de textiles. 1893 : Hôtel Tassel à Bruxelles, réalisé par Victor Horta, première construction Art Nouveau. 1894 : Fondation de l’association La Libre esthétique à Bruxelles afin de défendre à travers expositions et conférences des réalisations novatrices, non conventionnelles, autant en peinture que dans le domaine des arts décoratifs. 1895 : Après un espace consacré à l’art de l’Extrême-Orient, Siegfried Bing ouvre la Maison de l’Art Nouveau à Paris, 22 rue de Provence, afin de défendre et faire connaître les créations de Henry Van de Velde, Karl Koepping, Louis Comfort Tiffany, René Lalique... 1896 : Création à Munich de la revue Jugend qui débouche sur le Jugendstil. 1897 : Sécession de Vienne, emmenée par Gustav Klimt. En 1897-98, Joseph Maria Olbrich élève le pavillon d’exposition de la Sécession viennoise. Sur le fronton figure cette devise : " A chaque époque son style, à chaque style sa liberté ". A Munich l’Exposition internationale d’art consacre pour la première fois un espace aux arts décoratifs tandis que August Endell réalise l’atelier de photographie Elvira. 1897-99 : Ecole d’art de Glasgow par Charles Rennie Mackintosh. 1898 : Sécession de Berlin. 1900 : Exposition Universelle à Paris. Dans le pavillon qui lui est réservé, Siegfried Bing expose des créations de Edouard Colonna, de Georges de Feure et Eugène Gaillard. 1901 : Fondation de l’Ecole de Nancy ou Alliance provinciale des Industries d’art autour d’ Emile Gallé, Louis Majorelle, Jean-Antonin Daum, EugèneVallin, Victor Prouvé. 1902 : L’exposition des Arts décoratifs de Turin marque l’apogée de l’Art Nouveau. 1903 : Fondation en Autriche par Joseph Hoffmann et Koloman Moser des Wiener Werkstätte, ateliers visant l’union entre art et industrie. 1904-06 : La Casa Batlló à Barcelone par Gaudi. 1905 : L’architecte autrichien Joseph Hoffmann réalise à Bruxelles le palais Stoclet, triomphe de l’Art nouveau géométrique sur l’Art nouveau végétal belge, adepte de la courbe. 1925 : L’exposition internationale des Arts décoratifs à Paris sonne véritablement le glas de l’Art Nouveau.