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Le Collège des Bourgmestre et Echevins d’Ixelles vous invite

Hôtel communal d’Ixelles À la découverte de l’histoire d’Ixelles (9) 168 chaussée d’Ixelles - 1050 Bruxelles Tél.: 02 515 61 11 www.ixelles.be

Réalisation Service de la Culture

Recherches et rédaction Philippe Bovy avec la participation de Delphine Cugnon, Catherine Fache

Avec la collaboration des services communaux de l’Urbanisme, des Travaux, des Archives, de l’Information, de l’Imprimerie communale et du Musée d’Ixelles

Mise en page et impression Infographie et Imprimerie communales

Edition Service de l'Information

septembre 2002 D/2002/8727/01

Cette brochure est produite à l’initiative de Sylvie Foucart, échevine de la Culture, et de Jean-Pierre Brouhon, échevin de l’Information

Editeur responsable: Jean-Pierre Brouhon, Echevin de l’Information 168 chaussée d’Ixelles 1050 Bruxelles Vers l’Ermitage RUE DAUTZENBERG "A LA DECOUVERTE DE L'HISTOIRE D’IXELLES" La rue est dédiée à Johan Michiel Dautzenberg (†1869), poète et N° 9 militant flamand et à son fils Philippe Dautzenberg (1849-1935), chef d’entreprise. Le second légua une « VERS L’ERMITAGE » importante collection de mollusques à l’Institut royal des Sciences naturelles Introduction 3 de Belgique. Rue du Président 6 ☛ rue Dautzenberg: 17 à 21, 18, 20, 42, Rue Jean d’Ardenne 6 44 à 48(*), 78 (arch. Albert Dumont et son fils Alexis; le premier est l’auteur des plans Rue Souveraine 9 de l’Hôtel de Ville de Saint-Gilles en 1892 Rue de l’Arbre bénit 10 et de nombreuses villas à La Panne, Alexis signa ceux du bâtiment néo-renais- Rue Mercelis 14 sance flamande de l’U.L.B., av. Franklin Rue de la Croix 17 Roosevelt, vers 1925. Rue des Champs Elysées 18 15, rue Gachard Rue de l’Ermitage 22 RUE GACHARD Rue Paul Spaak 29 Louis Prosper Gachard (1800-1885), Rue de la Vanne 30 avocat, historien et archiviste, fut Rue de Hennin 31 secrétaire général des Archives géné- rales du Royaume de 1826 à 1831 et Rue Charles De Coster 32 ensuite archiviste général jusqu’à son Rue Lesbroussart 33 décès. Parmi de nombreux travaux, citons ses inventaires des archives des Rue Lens 34 Chambres et Comptes. Rue Van Elewyck 34 Rue Dautzenberg 35 ☛ rue Gachard: 15 (arch. J. Mataigne), 17(*) (arch. E. Mataigne), 23, 27, 37(*) Rue Gachard 35 (arch. L. Vander Elst, 1899), 48(*) (arch. Ernest Acker, auteur des plans du monu- ment à Julien Dillens, square de Meeus), 54 (arch. Hubert Marcq, 1907, ancien rue Gachard Illustrations: hôtel Rossel). Georges Strens (service de l’Information), Remerciements: sauf archives communales d’Ixelles (p. 6, 10, 13 et 22) Mme Ginette Blondiaux , Mme Christine Chomé, Musée d’Ixelles (p. 8, 12, 21 et 23) - CIVA (p. 25) la C.I.B.E., le CIVA, M. Daniel Decamp, d. S. L. T. A.A.M. (p. 26) - Magyar Ház (p. 14) - P. Mardaga (p. 8) 35 Electrabel, la Maison de la Paix, M. Jean-Michel Pochet M. Thomas Van Gindertael. RUE LENS Grâce à des fonds apportés par l’abbé Carette et le baron Antoine Allard, fon- INTRODUCTION dateur de l’antenne belge d’Oxfam et Le peintre André Corneille Lens e (1739-1822) fut en vogue sous Charles de l’association "Stop War", le collectif Le quartier de l'Ermitage et la rue du Au 19 siècle, Ixelles s'urbanise et de Lorraine. Son monument funéraire, Paix sur Terre put acquérir le bien en même nom gardent le souvenir du voit la création d'un grand nombre par Godecharle, se trouve dans l’église 1969 et y accueillir diverses associa- "manoir de l’Ermitage" qui se trouvait d'impasses. Ces ruelles donnent accès Notre-Dame de la Chapelle. tions préoccupées des droits de entre les actuelles rues Dautzenberg à des maisons ouvrières en retrait de la l’homme, de pacifisme et de dévelop- et Gachard. Les bâtiments, l'étang et voie publique. Un inventaire dressé en pement durable; parmi elles: les terres de culture disparurent vers 1840 dénombre huit impasses cons- le Service Civil International (S.C.I.), le le milieu du 19e siècle. Si le quartier truites à Ixelles avant 1835, tandis que Mouvement International de la présente actuellement une physiono- le Rapport communal de 1905 en RUE VAN ELEWYCK Réconciliation (M.I.R.), Forum voor mie résidentielle, il a été pendant mentionne vingt-deux. Ces impasses Vredesaktie, Jeugd en Vrede, le longtemps essentiellement agricole. tiennent souvent leur nom du proprié- La rue porte le nom d'Henri Joseph Collectif Sans Ticket (C.S.T.), le Comité Jusque 1880, la superficie du territoire taire foncier qui les fait ouvrir à des Van Elewyck, propriétaire foncier, de Défense des Usagers du C.P.A.S., d’Ixelles vouée à l’agriculture, surtout fins spéculatives, généralement en mayeur d’Ixelles de 1828 au 4 septem- l’Association Belge des Consultants de production céréalière, dépassait bordure et au fond de la parcelle où se bre 1830. en Environnement (COREN), l’As- encore les 50%, comme à Saint-Gilles trouve sa propre demeure. sociation Belge des Eco-conseillers et à Schaerbeek. La maison au n°35 est aujourd'hui la (ABECE), le Comitato Internazionale Les quatre impasses ou carrés du Maison de la Paix; elle était autrefois per le Sviluppo dei Popoli (CISP), D'après l’Atlas des Communications quartier de l'Ermitage regroupent de propriété de la famille de Hennin de l’Association pour la Recherche et vicinales de la Commune d’Ixelles petites maisons autour d'une cour: Boussu-Walcourt, ce dont témoigne l’Action en Développement (A.P.R.A.D.), de 1845, deux ruisseaux à peu près - le carré Broedermans, accessible à une plaque dédicatoire apposée dans le Foodfirst Information & Action parallèles s’écoulaient du lieu-dit hauteur des 18-20 rue d’Orléans, est le vestibule à l’occasion de la bénédic- Network (FIAN)… "Verkeerden Haen" (à proximité constitué de trois maisons regroupant de tion du maître de maison par le des actuelles chaussée de Vleurgat 21 (1856) à 14 personnes (1890) Cardinal Mercier en 1925. Le militant pacifiste Jean Van Lierde et rue Kindermans) vers l’étang - le carré Debuyser, de six maisons (°1926) y est toujours actif. En 1965 lui inférieur près de la place Eugène (31 à 22 personnes), 27 rue de la Croix fut reconnue la qualité d’objecteur de Flagey. Leurs cours furent comblés - le carré Deruydts, de six maisons conscience, le premier de Belgique, lors du percement de l’avenue Louise (37 à 35 personnes), 40-42 rue Souveraine à l’issue d’une lutte de près de vingt et de l’urbanisation de ses abords. - le carré Desmedt, 42, rue de l’Arbre bénit ans. Il assuma aussi le secrétariat Il en subsiste une trace, cachée, (11 puis 12 maisons et jusqu’à 61 personnes). général du Centre de Recherches et sous forme d’une ancienne section d’Informations Socio-Politiques (C.R.I.S.P.) d’égout, sous l’îlot délimité par les A partir de 1880, des enquêtes en et celui des "Amis de Présence Africaine". rues de Hennin, des Champs Elysées, matière de paupérisme et d’hygiène Van Elewyck et Lesbroussart. entraînent la disparition de ce type ☛ rue Van Elewyck: 13 à 21(*) et 31 à Le raccordement du quartier au d’habitat. De ces quatre impasses, il ne 45(*) dont le 41 est dû à Aimable Delune réseau communal d’égouttage s'est subsiste que l’entrée de deux d’entre (1903). réalisé entre 1860 et 1880. Pour elles: une porte d’accès rue de la Croix l’essentiel, il consiste encore en et un porche à fronton rue Souveraine conduites de briques d’argile de qui donne aujourd'hui accès à des Plaque dédicatoire, 35 rue Van Elewyck forme ovoïde. logements de haut niveau. 34 3 L’urbanisation de ce quartier achève la mobilier urbain, des fleurs ou des Hélène De Rudder-Du Mesnil (°1859) d’autres, participa au lancement le 9 jonction du Haut-Ixelles aux quartiers plantations. Ainsi a-t-on récemment a réalisé des tapisseries pour l'Expo- novembre 1943 du "Faux Soir", pasti- bordant les étangs. Elle s’étale sur une planté, dans les rues des Champs sition internationale de Tervueren che du "Soir" autorisé par les autorités quarantaine d’années, en deux phases. Elysées et Lesbroussart, des spécimens en 1897 et pour l’Hôtel de ville de d’occupation, et humoristique pied de La première, entre 1840 et 1850, de "prunus subhirtella automnalis", de Saint-Gilles, d’après les cartons de son nez à celles-ci. concerne les rues du Président, Jean "prunus cerulata Kanzan" et de "robi- mari Isidore De Rudder. d’Ardenne, de l’Arbre bénit jusqu’à nia pseudo-acacia umbraculifera". Au n°92 de la rue se trouvent des celle des Champs Elysées. La seconde, bureaux et une salle d’exposition en 1863, met en œuvre un plan RUE LESBROUSSART d’une société de distribution de maté- d’ouverture de rues entre la chaussée riel de chauffage et de ventilation; les de Vleurgat, l’avenue Louise et la Cette rue fut dédiée à l'homme de let- entrepôts et les ateliers débouchaient chaussée d’Ixelles dont la rue tres Jean-Baptiste Lesbroussart (1781- au n°40-42 rue Lens. Lesbroussart constitue l’épine dorsale, 1855), professeur à l’Université de ceci en prévision du percement de Liège et journaliste opposant au L’aménagement intérieur (1991) d'un l'avenue Louise. régime hollandais. restaurant, 49 rue Lesbroussart est à signaler; il est le fruit d'une collabora- Le quartier est entouré de trois grands La rue Lesbroussart, ouverte en 1863, tion entre l'architecte Olivier Bastin et axes de circulation automobile: la présente un long front de bâtisses les artistes plasticiens Edith Dekindt, chaussée d’Ixelles, l’avenue Louise et anciennes, de gabarits semblables, aux Jean-Claude Saudoyez et Marc Feulien. la rue Lesbroussart, qu’empruntent façades enduites. Le rez-de-chaussée ☛ aussi plusieurs lignes de transport a souvent été transformé aux fins rue Lesbroussart: 74, 89, 115 et 117(*). en commun, en plus de celles qui d’activités commerciales où la restau- desservent la place Eugène Flagey. ration domine. La mobilité, des piétons et cyclistes en particulier, est ralentie par la pression Dans la partie proche de l’avenue du stationnement automobile, dans un Louise ont été érigés dans les années secteur où sont situés plusieurs lieux ’60 des immeubles à usage de bureaux générateurs de trafic (écoles, commer- et/ou d’habitation. Sur la façade du ces, institutions culturelles…). n°82 a été dressée en 1991, une plaque commémorative pour le 50e anniver- Divers aménagements de la voirie, La présente publication, "Vers saire de la fondation du Front de comme l'installation de potelets, l'Ermitage", se réfère à un périmètre l’Indépendance par le journaliste tendent à restreindre le stationnement délimité par la chaussée d'Ixelles, la Fernand Demany, le docteur Albert "sauvage" et à donner une plus large chaussée de Vleurgat, l'avenue Louise Marteaux et l’abbé André Boland. place aux piétons. Des élargissements (située sur le territoire de la ville de Le Front regroupa au fil du temps une du trottoir à proximité des carrefours, Bruxelles) et les rues de la Concorde quinzaine d’organisations de résistan- familièrement appelés "oreilles", et du Prince Albert. ce (renseignement, chaînes d’évasion, améliorent la visibilité, ralentissent aide aux juifs et aux réfractaires, la vitesse des voitures et facilitent La vie de ces rues est retracée à travers sabotage). la traversée des piétons. Les surfaces différentes personnalités qui y ont élu Fernand Demany, avec Désiré Denuit, ainsi délimitées peuvent accueillir du domicile. Adrien vanden Branden de Reeth et 4 Immeuble de la rue Lesbroussart L’immeuble des n° 70 à 74 est un dérée comme une zone tampon, Des récits apportent un éclairage parti- projet de l’architecte Michel Muamba accueillant les espaces de circulation et culier sur les relations sociales qui Mutambayi. Il comprend une galerie de service. Elle présente un front bâti liaient les habitants. De nombreux d’art, des surfaces de bureaux à lisse, de béton enduit à gauche, de bois artistes et scientifiques ont vécu dans vocation artistique (1er & 2e étages) à droite; deux décrochements vitrés ce quartier au cours des deux derniers ainsi que le studio et le logement laissent apparaître le jeu des volumes, siècles: des écrivains comme Michel d’un photographe, au niveau des exprimés par de larges traits horizon- de Ghelderode, qui s'inspira de combles sous une toiture à deux pans taux et verticaux. L’intérieur présente l'atmosphère du lieu, aux peintres largement vitrés. de grands espaces protégés s’ouvrant William Degouve de Nuncques, vers l’intérieur de l’îlot ainsi qu’une Anto Carte et Jean Milo en passant cour-jardin qui profite de l’ensoleille- par Ernest Solvay et Karl Marx. Des RUE CHARLES DE COSTER ment sud-ouest. Le projet contribue à hommes politiques et notables la variété et la richesse architecturale qui firent l'actualité du 20e siècle, Le nom de Charles De Coster fut attri- d’un quartier qui comprend outre des à l'image de Victor Larock ou de Marc bué en 1896 à une voie publique du édifices du 19e siècle, des réalisations Somerhausen ainsi que d'éminents quartier de l’Ermitage. Deux ans des années 30 ou Art déco. Cette réali- professeurs s'installèrent aussi dans le auparavant un mémorial avait été sation contemporaine s’insère sans quartier de l'Ermitage, séduits par la élevé en bordure de la place Eugène heurts dans le contexte varié des faça- proximité de l'Université libre de Flagey. des du voisinage. Bruxelles. Certaines maisons ont gardé une trace du passage de leurs illustres L'écrivain Charles De Coster (1827-1879) est occupants. De tous temps, des archi- décédé au 116 de la rue de l’Arbre bénit, maison tectes de renom (Saintenoy, Hobé, sise à l’angle de la rue Mercelis. Sur la Bodson, De Koninck…) conçurent des façade, sont apposés une plaque commémorative réalisations originales, dont plusieurs et un médaillon aux effigies du héros populaire Thyl Uylenspiegel et de son épouse Nele. sont aujourd'hui classées. Certains de "Les aventures d'Uylenspiegel et de Lamme ces bâtiments font ici l’objet d’une des- Goedzack au pays de Flandres et ailleurs" (1868) cription, d’autres sont uniquement sont un récit pittoresque et haut en couleur, écrit mentionnés comme étant intéressants. dans une langue archaïsante mais qui ne connut Plusieurs maisons furent habitées par le succès qu'après la mort de l'auteur. des personnes connues; c’est à ce titre 8-12, rue Charles De Coster qu’elles sont présentées. Au n°8 de la rue De Coster, un projet récent a donné lieu à une construction Les n° 10-12 ont abrité l'atelier du Une attention particulière est apportée qui comprend des petits logements, statuaire Isidore De Rudder (1855- à la toponymie, véritable témoignage une habitation familiale, un bureau de 1943), auteur de la "Vieille Fontaine" de l'évolution des lieux et des idées. 100m2, une galerie et un loft. L’animation à la place Charles Graux. L’atelier ☛ du quartier et la présence d’une grande s’étendit jusqu’aux n° 70 et 74 de la Des réalisations architecturales men- surface ont conduit les architectes Axel rue de Hennin et, transformé par tionnées en italique, et dont certaines sont Verhoustraeten et Jean-Marie Gillet à pro- l’architecte Maxime Brunfaut, abrita signalées par un astérisque, sont incluses dans l’inventaire du patrimoine téger les occupants du trafic et du bruit une imprimerie et un atelier de travail architectural de la Région dressé par environnants. La façade nord-est consi- des métaux. Sint-Lukasarchief en 1979. 32 RUE DU PRÉSIDENT Cocq, avocat et futur bourgmestre d’Ixelles, siè- L'hôtel de maître du n° 47 de la Vanne RUE DE HENNIN gent au sein du conseil d’administration. En abrita "L’œuvre du Calvaire" de 1935 à 1902, le musicien français Vincent d’Indy, fon- 1960 et, pour un temps, la Maison A l’origine dénommée rue de dateur de la Schola Cantorum de Paris et ami de Cette rue doit son nom à la famille Africaine. "L’Œuvre du Calvaire", Gerlache, ensuite rue Président de Thiébaut, préside le jury de fin d’année. propriétaire de terrains environnants. devenue aujourd'hui l'"Institut Albert Ier Gerlache, cette rue prend finalement L’enseignement musical se complète de causeries données entre autres par les politiciens Henry et Reine Elisabeth”, se consacre aux le nom de rue du Président afin Les numéros 65 à 73 sont des Carton de Wiart, Jules Destrée, les littérateurs soins aux malades incurables et d'éviter toute confusion avec la rue de immeubles occupés de 1959 à la fin des Iwan Gilkin, Maurice des Ombiaux, le juriste dépend des Cliniques universitaires Gerlache à Etterbeek. Etienne de années ’70 par la maison d’édition Edmond Picard… Henry Thiébaut s’inspire en Saint-Luc. Gerlache (1785-1871), magistrat, outre des méthodes pédagogiques de gymnas- "Femmes d’Aujourd’hui". Ils ont été historien et homme politique, présida tique rythmique d’Emile Jaques-Dalcroze. remplacés par deux groupes de mai- Dans les années ’90, un hôtel est cons- le Congrès national en 1830, la Cour de sons à un et deux étages dont subsiste truit à l’emplacement des maisons Cassation en 1832 et l’Académie royale le n° 73 sous sa façade originelle. sises du côté impair de la rue Paul de Belgique de 1836 à 1856. Spaak et aussi sur celui du n° 47 Les immeubles sis à l’angle des rues rue de la Vanne. Ces maisons avaient Le de la rue du Président abrite Charles De Coster et de Hennin ont n° 54 été démolies en 1979-80. deux écoles dont la façade arrière fait récemment l’objet de transforma- s'ouvre vers la rue Jean d’Ardenne. tions importantes. Ceux de la rue de A cet endroit s'éleva jusqu’en 1895 la Intégré à la Haute Ecole Lucia Hennin abritaient à ce moment un ate- Villa "Belle Vue" en surplomb de de Brouckère, l’Institut supérieur lier pour le travail des métaux et un l’avenue Louise. Les rues de la Vanne économique d'Ixelles, l’ISEC, propose espace d’exposition; ceux de la rue et Paul Spaak reprennent le tracé du des graduats en droit et en marketing. Charles De Coster regroupaient, quant chemin qui longeait l'arrière de la L’Institut Fernand Cocq assure un à eux, un rez-de-chaussée commercial propriété. enseignement de promotion sociale en ainsi que des logements. comptabilité, en informatique et en 73 rue de Hennin langues, y compris le langage des RUE JEAN D’ARDENNE signes à destination des malenten- dants. Les bâtiments furent dans un premier temps occupés par une école Cette voie, créée comme ses voisines communale primaire pour filles. En vers 1850, est dans un premier temps 1901, l’Institut des hautes Etudes appelée rue d’Orléans en l’honneur de musicales et dramatiques, dirigé par Louise-Marie d’Orléans, première Henri Thiébaut, y occupe quelques reine des Belges. En 1921, elle est salles de classe en soirée. rebaptisée pour rendre hommage au journaliste et écrivain Jean d’Ardenne, L’Institut se rapproche ainsi de l’Ecole de nom de plume de Léon Dommartin Musique vocale d’Ixelles créée par la Commune (1839-1919). en 1891. Ensemble ils comptent quelque 600 Né à Spa, Jean d'Ardenne gagne Paris en 1866. élèves. Les édiles communaux sous la conduite Entré au "Gaulois", quotidien conservateur, du bourgmestre Adolphe de Vergnies, favorisent il devient correspondant de guerre aux côtés cette institution qui deviendra l'actuelle de Félicien Rops lors du conflit franco-allemand Académie de Musique. Octave Maus et Fernand de 1870. 6 UE DE LA VANNE Il accompagne ainsi l’armée de Mac-Mahon jus- ment de l’offensive allemande sur la Belgique à R UE DE LA VANNE qu’à la débâcle de Sedan. Rentré en Belgique en l’aube du 10 mai 1940. Il participe à partir de 1874, il est rédacteur en chef de "La Chronique", 1951 aux essais et au lancement de la télévision tout en collaborant à "La Belgique Illustrée" et belge. Il devient alors réalisateur sans abandon- surtout au "Panorama de la Belgique", organe ner tout à fait la scène: il interprète Beulemans L'îlot formé par la rue du Couvent et du Touring Club. Ses notes de voyage sont dans «Le Mariage de Mademoiselle Beulemans» la rue de la Vanne, point culminant du rassemblées sous divers titres, dont "L’Ardenne" en 1960 aux côtés de Christiane Lenain, Denise quartier, abrite un réservoir d'eau de la (1907) rédigé en un style alerte et clair. Jean Volny et Yves Larec. Documentaliste du théâtre Ville de Bruxelles. La rue de la Vanne d'Ardenne a le souci de dépeindre les belge à ses heures, il a livré ses archives à doit son nom à la présence, à front beautés et les rudesses de cette Ardenne, proche la Maison de la Bellone. de cette rue, d’un dispositif de des origines; il le fait aussi pour la "Côte commande du réservoir. En 1857, de Flandre" (1888) avec des illustrations Après un bref séjour à Saint-Josse-ten- d’Henri Cassiers. l’architecte Joseph Poelaert donne à Noode, Karl Marx (1818-1883), alors cette enveloppe technique un caractère La variété et la qualité de ses écrits incitent de professeur de philosophie, occupe monumental. Les eaux qui alimen- nombreux lecteurs à préparer excursions et d’octobre 1846 à février 1848 le n° 50 taient le réseau de la ville étaient voyages lointains. A maintes reprises, l'écrivain de la rue Jean d'Ardenne avec son prend la plume pour défendre des sites captées dans la vallée du Hain, aux épouse Jenny et ses deux filles. intéressants contre les "vandalismes" du Un fils, prénommé Edgard, naît à environs de Braine-l’Alleud. patrimoine; son intervention, concertée avec Ixelles le 5 février 1847. 22 rue Spaak (arch. Paul Saintenoy) d’autres personnalités telles l’historien Ixelles reste cliente de la Ville de Bruxelles pour Guillaume Des Marez, le curé Maxime Carton Karl Marx rédige en Belgique, dans des condi- la fourniture d’eau potable jusqu’en 1891, année de Wiart et le vicomte Terlinden, contribue à Le pédagogue belge entendait y tions précaires, une "Misère de la Philosophie" où se constitue la "Compagnie intercommunale sauvegarder l’ancienne abbaye Notre-Dame de la en réponse à la "Philosophie de la Misère" de appliquer ses méthodes éducatives à des Eaux", société coopérative qui rassemble Cambre. des enfants ne présentant pas de principalement les communes de Saint-Gilles, Pierre-Joseph Proudhon qui lui aussi séjourne à Ixelles lors de son exil en Belgique. Le "Manifeste difficultés d’apprentissage. Saint-Josse-ten-Noode, Schaerbeek et Ixelles. La En avril 1922, à l’initiative du Touring loi de 1907 sur les sociétés intercommunales du Parti Communiste", publié en 1848, Club de Belgique, une plaque commé- est probablement ébauché à cette époque. Peu L’établissement fut transféré à Uccle permet sa transformation en "Compagnie intercommunale bruxelloise des Eaux", morative est apposée sur la façade du après, les autorités nationales expulsent Marx de en 1927. L'Ecole s'était implantée dans l’élargissement de ses compétences et la redéfini- n° 47, maison que Jean d’Ardenne Belgique car il avait failli à sa promesse de ne se les bâtiments transformés de la ferme tion de ses missions organiques. Depuis 1989, avait occupée de 1874 à son décès. livrer à aucune activité politique. de l'Ermitage. Le dernier occupant de l’activité de distribution, jusque-là matière Une plaque commémorative est la ferme exploitait encore à l’époque communale, est confiée à l’"Institut bruxellois de André Gevrey (1913-1993) habita la apposée sur la façade de son domicile. une laiterie et une importante glacière Distribution de l’Eau", l'IBDE. De création maison de Léon Dommartin de 1956 creusée antérieurement dont le récente, l’"Institut bruxellois d’Assainissement" à sa mort. volume utile est estimé à 1162 m3. Lors sera chargé à moyen terme de l’entretien du Au n° 63 de la rue Jean d'Ardenne, de la construction des n° 4 et 6, réseau et du traitement des eaux usées. Après avoir fréquenté l’Athénée d’Ixelles, a vécu Louis Léopold Van der Gevrey (André Pesesse pour l’Etat civil), débu- Fernand Bodson dut faire "décapiter" Swaelmen (1849-1910), architecte pay- te au Rataillon, compagnie théâtrale à caractère la glacière en supprimant la voûte sagiste et inspecteur des plantations de expérimental. De 1935 à 1953, il fréquente les la Commune d’Ixelles. Il a, en collabo- supérieure et couler ensuite un radier scènes du Théâtre du Parc, du Molière et du ration avec son fils Louis, conçu supporté par des colonnes en béton. National; il excelle dans les rôles du jeune premier ou en Lagardère dans le mélodrame l’aménagement des terrains où se sont «Le Bossu» d’Anicet Bourgeois et Paul Féval. déroulées les Expositions interna- ☛ rue Paul Spaak: 20 à 26 (dont le Engagé entre-temps comme acteur-lecteur à tionales de Liège en 1905 et de n° 22 est dû à Paul Saintenoy) (*). l’I.N.R., il a la tâche d’annoncer le déclenche- Bruxelles (Solbosch, 1910).

Enceinte du réservoir de la Ville de Bruxelles au fond, la rue de la Vanne; 7 à droite, l’ouvrage dû à Joseph Poelaert l’Institut supérieur des Arts décoratifs de la balcons du haut desquels on jouissait de RUE PAUL SPAAK Cambre, créé la même année. de la plongée dans un parc qu’habitait jadis Ernest Solvay." Quoique fixé à Stavelot depuis 1918, le Peu après 1945, le tronçon de la peintre symboliste William Degouve Jacques Aron est l’auteur avec Patrick Burniat rue de l’Ermitage débouchant rue de Nuncques (1867-1935), avait et Pierre Puttemans du "Guide d’Architecture Lesbroussart prend le nom de rue conservé son domicile à Ixelles. Au Moderne de Bruxelles et environs: 1890-1990" Paul Spaak. moment de son second mariage (1990), régulièrement réédité et augmenté. célébré le 6 juin 1930, il déclare habiter Paul Spaak (1870-1936) fut dramatur- Le est construit en 1936 d’après Une venelle du quartier "Le Logis" au n° 63 de la rue Jean d'Ardenne, n° 46 ge et directeur du Théâtre de la à Watermael-Boitsfort dans l’ancienne maison des Van der les plans de Lucien de Vestel Monnaie. Son épouse, Marie, est la fille Swaelmen. (1902-1967), déjà auteur du crémato- aînée du parlementaire Paul Janson. Louis Van der Swaelmen fils (1883- rium d’Uccle, en association avec Entrée au Conseil communal de 1929) élabore, à partir de 1920, Henry Lacoste et des extensions, sous Saint-Gilles, elle est aussi la première les plans d’urbanisme de nombreuses forme d’immeuble-tour, de l’Institut femme sénatrice après sa cooptation cités-jardins parmi lesquelles: "Klein royal des Sciences naturelles au Parc e par le Parti ouvrier belge. Les trois fils, Rusland" à Selzaete, "Le Logis" et Léopold. C’est au 6 étage de cet Paul-Henri, Charles et Claude se font "Floréal" à Watermael-Boitsfort, La Cité immeuble qu’Anto Carte avait son connaître respectivement comme Moderne" à Berchem-Sainte-Agathe et atelier. Enfin, Fernand Bodson signe politicien, scénariste de cinéma et "Kappelleveld" à Woluwe-Saint Lambert. avec ses associés Clotilde Coppens et homme de lettres. La fille de Horace Verhoeven les plans de l’im- Van der Swaelmen est actif au sein de l’Union Paul-Henri Spaak, Antoinette Spaak, meuble sis rue de l’Ermitage. internationale des Villes et Communes fondée en 70 a suivi les traces de son père. Nommée 1913 et dirigée par Emile Vinck, municipaliste ministre d’Etat en 1983, elle a siégé convaincu, sénateur et conseiller communal Les façades des bâtiments numérotés jusqu'en 2001 au Conseil communal socialiste à Ixelles pendant près de 40 ans. Après 58 à 70 révèlent une intervention archi- d’Ixelles. avoir pris part à la bataille de l’Yser, Van der tecturale postérieure aux années ‘30. Swaelmen passe aux Pays-Bas où il mesure l’am- "Effet de nuit" de William Degouve de Nuncques Elle résulte des destructions causées le Musée d’Ixelles L’architecte Fernand Bodson (1877- pleur et la qualité des programmes de construc- 9 novembre 1944 par la chute d’un V1 tion de logements populaires (Woningwet 1902). 1966), auteur de la loge "Le Droit William Degouve de Nuncques est issu d’une sur le quartier qui fit douze victimes. Il siège au sein du bureau du Comité Néerlando- humain" 86 rue de l'Ermitage, a famille de l'aristocratie française installée en Belge d’Art Civique, fondé en 1915 et présidé par également dessiné entre 1927 et 1931 Belgique après la guerre de 1870. Il aborde la l’architecte néerlandais Hendrik Petrus Berlage. Un peu plus loin, sur la façade du les plans des n° 2, 4 et 6 de la rue peinture en autodidacte. En 1883, il fréquente n° 80, deux sgraffites attirent l'atten- Dans "Préliminaires d’Art civique mis en rela- l’Ecole de Dessin et de Modelage, actuelle Ecole Paul Spaak. Le premier de ces tion par leurs teintes noir et or peu tion avec le cas clinique de la Belgique" (1916), des Arts d'Ixelles. Il se lie avec les peintres bâtiments, à deux entrées jumelées, synthèse des débats du Comité, Van der Toorop et Henri De Groux. Il fréquente les habituelles. Cette décoration murale est comporte un atelier d’artiste; sa Swaelmen ouvre les perspectives d’un urbanisme milieux symbolistes et compte beaucoup d'amis obtenue par grattage d'un enduit clair façade est recouverte de plaquettes de social moderne dans l’optique de la reconstruc- littérateurs, parmi eux Emile Verhaeren dont il sur un fond de stuc sombre. terre cuite. tion des régions dévastées par le conflit. Jusqu’à épouse la belle-sœur, Juliette Massin, en 1894. la fin de sa courte vie, Louis Van der Swaelmen Degouve de Nuncques cultive les climats anime les activités de la Société belge étranges, interprétant avec candeur des paysages Cet ensemble de maisons fut édifié en des Urbanistes et Architectes modernistes. féeriques et merveilleux. Son œuvre est lieu et place de l’Ecole de l’Ermitage, A la même époque, en 1927, il enseigne empreinte de mystère. Il fut membre des XX et de ouverte en 1907 par le docteur Ovide l’urbanisme et l’architecture des jardins à la Libre Esthétique. Decroly (1871-1932). 8 29 entreprise de construction immobilière RUE SOUVERAINE dont le nom est toujours attaché à un immeuble de type analogue, rue du Noyer à Schaerbeek (1933). La rue fut créée en 1843 sous le topo- nyme de rue Hanset d’après le nom Les plans du n° 28 sont tracés en 1935 d’un propriétaire foncier, et prolongée par Louis Herman De Koninck, prin- en 1862 en prévision de la percée de cipal représentant de l’avant-garde l’avenue Louise. Elle fut appelée rue moderniste en Belgique. L'innovation de la Reine et enfin rue Souveraine en fonctionnaliste du temps se retrouve 1856, afin d'éviter la confusion avec la en particulier dans la position quasi rue de la Reine qui longe un des côtés médiane de l’escalier et sa visibilité en du Théâtre royal de la Monnaie. façade avant. Apropos des plaques odonymiques De Koninck souligne, dans ses souvenirs bilingues, le journaliste Jean d’Osta publiés en 1970, l’importance dans sa formation mentionne dans "Notre Bruxelles des conférences d’ et oublié", les nombreuses traductions 40-42 rue Souveraine, ici s’ouvrait le carré Deruydts d’Hendrik Petrus Berlage, prononcées en 1912 et approximatives ou erronées réalisées 1913 à l’Institut des Hautes Etudes de dans le courant du 19e siècle par des monogramme apparaît sur chacune l’Université nouvelle, rue de la Concorde. 28 rue de l’Ermitage fonctionnaires souvent francophones. des façades. Il témoigne de son intérêt précoce pour les Ainsi la rue Souveraine fut-elle dénom- techniques nouvelles de construction, tels le voile ☛ La rue de l’Ermitage est bordée d'une mince de béton et l’assemblage d’éléments mée "Opperstraat" (rue Supérieure) Rue Souveraine 40(*), 44 et 46(*) série d’immeubles à appartements standardisés, qui influencèrent sa démarche à Bruxelles, "Vorstinstraat" sur son (arch. D. Dekeyser), 52 (arch. Gustave construits entre 1925 et 1940. A cette architecturale future. Il a enseigné à l’Ecole de la parcours ixellois (rue de la Souveraine) Strauven, auteur des plans de la Maison époque, ce type d’habitat destiné à une Cambre de 1940 à 1974. et même "Souvereinestraat". C’est fina- Saint-Cyr, Square Ambiorix). clientèle bourgeoise soucieuse de lement la première de ces appellations confort et de rationalité connaît un Dans un essai intitulé "L’Année du qui prévaut aujourd’hui en néerlan- grand essor en Belgique. Souvenir", l'architecte et critique d’art dais. Jacques Aron (°1933) mentionne Le premier immeuble à avoir été bâti son séjour dans l’immeuble n° 28. Le porche à fronton des n° 40-42 est le n° 52; il est l'œuvre d’Adolphe donne accès à des logements de haut Puissant, responsable des plans de "A l’automne 1951, je m’inscrivis à la niveau, loués meublés à des fonction- plusieurs ensembles de logement Cambre pour y étudier l’architecture. naires ou des cadres étrangers résidant social à Laeken et Molenbeek-Saint- Nous habitions alors un immeuble moder- temporairement en Belgique. Ce por- Jean. L’immeuble mitoyen au n° 50 est ne à appartements, modeste, sans ascen- che est la seule trace d'une impasse qui signé par Josse Mouton (1927). seur malgré ses quatre étages, construit en s'ouvrait sur le carré Deruydts consti- 1935 par Louis-Herman De Koninck pour tué de six maisons et qui a disparu à En 1936, sont achevés les n° 48 et 28. un jeune avocat. Bien que la façade fût la fin du 19e siècle. La plupart des Le n° 48 est érigé par l'architecte orientée au nord, De Koninck avait doté les bâtiments de la rue Souveraine ont Marcel Peeters pour le compte de la livings — ce terme barbare avait éliminé été rénovés à l’initiative d’un promo- société "Les Pavillons Français", une des plans le sombre "salon" — de grands teur immobilier scandinave dont le 28 52, rue Souveraine RUE DE L’ARBRE BÉNIT çonné; il se nomme Alexandre Courtois, âgé de - à l’angle de Hennin-Ermitage, un 48 ans, habitant au Solbosch, à proximité du hôtel particulier (arch. D. Rosseels, cimetière d’Ixelles, chez qui sont trouvés d’autres 1914) surmonté d’une rotonde; Ce toponyme fait référence à un tilleul, titres de même provenance. Ses complices sont siège d’une pratique locale mêlant aussitôt arrêtés; un repris de justice, dit «Pitje - à l’angle Ermitage-Champs Elysées, religion et superstition, que l’on Snot», confirme que Courtois est l’instigateur du l’immeuble à appartements, avec sa confond parfois avec l’aulne des crime. Du reste, ce dernier avait déjà été inquié- terrasse surélevée sur l’angle (arch. armoiries de la Commune. La tradi- té à la suite d’un vol de bijoux commis trois ans auparavant chez la comtesse de Flandre. Josse Mouton 1925); tion, peut-être d’origine druidique, lui Courtois échappe alors aux poursuites, faute de attribuait des vertus curatives. Des - au coin Champs Elysées-de Hennin, preuves, mais la Ville de Bruxelles révoque l'offi- l’ancien garage Beherman-Demoen enfants malades étaient étendus sous cier de police attaché au commissariat de la rue (arch. V. Duyckers, 1954) dont le sa ramure, après l’averse, dans l’espoir de la Régence. Les aveux de ses sbires permettent Carrefour des Champs Elysées, de Hennin et de l’Ermitage; à gauche: un hôtel particulier (arch. D. Rosseels), traitement d’angle tendait originel- qu’ils soient délivrés des fièvres. Ce d’élucider plus d’un méfait commis par la bande. à droite: l’immeuble dû à Josse Mouton tilleul faisait l'objet d’une procession Pitje Snot, autrefois emprisonné sur énonciation lement à l’ouverture maximale sur menée le mercredi des Cendres par le de Courtois pour avoir refusé de participer au vol Le carrefour des rues des Champs les salles d’expositions et les ateliers; de bijoux chez la comtesse de Flandre, bénéficie Elysées, de Hennin et de l’Ermitage clergé de Sainte-Gudule. L’existence - un terrain non bâti, en forte déclivité, cette fois de l’acquittement lors du procès qui présente un réel intérêt architectural. du lieu-dit qui témoigne de cette clôture l’affaire. clôturé d’une palissade à l’angle de pratique est attestée dès 1227 sous la Hennin-Ermitage; On y remarque en effet: forme d'"Elterken" et ensuite sous En 1896, paraissent les "Mémoires et à l’angle Champs Elysées-de Hennin, et enfin, le long mur aveugle de la celles de "Lindeken" et enfin de Révélations de Pitje Snot, avec portrait authen- - - "Geweyden Boom". Cet arbre réputé tique de l’auteur", souvenirs d’un affranchi un immeuble de rapport Art nou- propriété Solvay, rue de l’Ermitage et miraculeux, abattu vers 1865, se dres- marollien recueillis par un publiciste inconnu. veau, dû à Léon Delune, à façade en rue des Champs Elysées, percé à cet sait à peu près au croisement des Courtois, défendu par les avocats Armand léger décrochement, pourvu d’une endroit d’une poterne qui en tronque Huysmans et Adolphe Max, est lourdement terrasse; la pointe. actuelles rues Defacqz et Veydt. condamné et décède en prison en 1904, à l’âge de 56 ans. Cette pratique fervente n’est pas le Carrefour des Champs Elysées, de Hennin et de l’Ermitage; à gauche: l’extrémité de la propriété Solvay, seul trait remarquable de cette rue: à droite: un immeuble de rapport dû à Léon Delune dans la nuit du 25 au 26 avril 1896, un assassinat est perpétré dans l’hôtel particulier portant le n° 56, rue de l’Arbre bénit.

Le matin venu, la baronne Herry, propriétaire des lieux, est retrouvée morte par une domes- tique. Le cadavre présente des meurtrissures bleuâtres autour du cou et une blessure sanglan- te à la tempe droite. Peu après, un coffre-fort vide appartenant à la victime, est découvert aux confins d’Anderlecht et de Leeuw-Saint-Pierre. Le 28 avril, un agent de change nommé Raes vend en Bourse six actions dérobées deux jours plus tôt. Il affirme les tenir d’un sieur Lefèbvre qu’il décrit en détail. Un ancien policier est soup- 10 Au centre, le 56 de la rue de l’Arbre bénit Et ma sœur frappant d’un balai mon berceau Parce que j’étais roux, que je n’étais pas beau! Et naître près du lieu où mourut De Coster! Henri Soumagne, dramaturge, retrace Quelle gageure! l'affaire sous le titre de "L’étrange N’empêche, toujours elle m’attendrit Monsieur Courtois", texte dont s’inspi- La rue de l’Arbre bénit. re en 1959 le réalisateur de la R.T.B. Louis Boxus pour en tirer le scénario Renvoyé du Conservatoire de Bruxelles pour d’un téléfilm. L’immeuble est détruit manque d’assiduité, Martens assume ensuite la dans les années 1950, lors de travaux chronique artistique de l’hebdomadaire d’extension de la société Electrogaz. "Mercredi Bourse". L’administrateur du périodique s’assurait le concours de conférenciers Au n° 73 de la rue, naît Adémar peu connus afin de diversifier les programmes de Adolphe Louis Martens, plus connu ses "Lundis mondains" où une conférence précédait une courte pièce de théâtre. L’exposé du Michel de Ghelderode sous le nom de jeune Martens, le 29 avril 1918 a trait au destin (1898-1962). En 1948, il rédige "La littéraire d’Edgar Allan Poe; la pièce s’intitule Chronique de la rue de l’Arbre bénit" "La Mort regarde par la Fenêtre", première «Le Bon et le Mauvais Goût», exposition temporaire présentée au Musée d’architecture - La Loge en 2002 qui s’ouvre par ces mots "Elle n’a pour œuvre qu’il signe de son nom de plume, Michel elle que son nom et son tracé de vieux de Ghelderode, qu’il est légalement autorisé Le bâtiment, surélevé dans les années pochard qui rentre tard…" à porter en 1929. ’50, a été rénové par l’architecte Elie Levy pour exposer de manière perma- Ses pièces baroques, truculentes, souvent Il y dépeint les scélérats et les cruelles, ont fait le tour du monde: "La Ballade nente les collections des Archives innocents pendus aux branches de du Grand Macabre", "Pantagleize", "Escurial", d’Architecture Moderne fondées en l’Arbre bénit, qu’il identifie à tort à des "Sire Halewyn"… Elles sont toutes écrites 1968 par Maurice Culot, Anne Van Loo armoiries d’Ixelles, nom de lieu dérivé, entre 1925 et 1939 mais ne circulèrent dans les et Caroline Mierop. selon lui, du "Roi des Aulnes" de milieux parisiens qu’une dizaine d’années plus Goethe ou du port d’Elseneur, capitale tard. A ce moment répondent à la démesure ghel- derodienne "Les Bonnes" de Jean Genet, Le musée comporte cinq salles et gale- du royaume de Hamlet. Il y salue ries d’exposition de différentes dimen- "La Cantatrice Chauve" d’Eugène Ionesco, aussi Charles De Coster qui s’éteignit "En Attendant Godot" de Samuel Beckett… sions dédiées à des architectes belges en 1879 au n°116 de la rue et frémit modernistes: Fernand Bodson, son Projet d’agrandissement de l’immeuble A ses débuts, Ghelderode avait signé du pour la loge maçonnique «Le Droit humain», 1934 au souvenir de l’affaire Courtois. associé, Antoine Pompe, Renaat Fernand Bodson pseudonyme de "Philosthère Costenoble" un Braem, Louis Herman De Koninck et recueil de vers de mirliton, virulents ou débon- Victor Bourgeois. La collection — une naires, sous le titre d’"Ixelles, mes Amours". des plus riches d’Europe — comprend Roland Beyen et Jean-Paul Humpers, exégètes de son œuvre, ont constitué la Fondation interna- dessins, esquisses, photographies, tionale Michel de Ghelderode, où se maquettes et pièces de mobilier, témoi- trouvent rassemblés éditions, documents et gnages des grands courants architec- témoignages. turaux représentés en Belgique du 19e siècle à nos jours. Elle sera présentée En 1960 fut apposée sur la façade de sa par une succession d'expositions. maison natale une plaque com- mémorative, à l’initiative de "Ses amis Ouvert tous les jours, sauf le lundi, de 12h américains" , signe de sa renommée à 18h, tél. 02 649 86 65, www.aam.be Ancienne loge maçonnique «Le Droit Humain» Michel de Ghelderode internationale. 86 rue de l’Ermitage 26 11 Deux autres plaques signalent d’autres le "Cheval de cirque" de Joan Miro, "Le visage du tions et de consultation d’archives, domiciles du dramaturge, rue de la génie" de René Magritte. Il lègue en 1977 sa auditorium et espaces de conservation. Sablonnière à Bruxelles et rue Lefrancq collection au Musée d’Ixelles, qui, l’année Le CIVA privilégie à la fois la recherche suivante, en présente une sélection sous le titre à Schaerbeek. et la diffusion en matière d’architecture, d’"Hommage à Max Janlet". Des œuvres majeu- res de ce legs sont régulièrement exposées au d’urbanisme et d’environnement. Des Au n°28 de la rue de l'Arbre bénit, le Musée. expositions sur ces thèmes y sont régu- peintre et poète Jean Milo, né Emile lièrement organisées. Van Gindertael (1906-1993), occupa de 1930 à 1970 avec sa famille la maison Ouvert de 9h30 à 18h30; samedi et dimanche de 10h30 à 18h30. Tel: 02 642 24 50 dans laquelle il avait également CIVA installé son atelier. Cette maison décorée de ses peintures a été L’adresse du CIVA, 55 rue de ensuite revendue au photographe l’Ermitage, est celle d’un ancien local à Guy Manguin († 2000), qui s'y est fonction industrielle. L'"usine secondai- établi avec les créatrices de vêtements re d’électricité" fut construite en 1895, Brigitte Manguin et Anne Beetz. suivant les plans de l’architecte Emile Comme les maisons voisines, elle est Devreux. En brique et en pierre bleue, aujourd’hui promise à la destruction d’inspiration classique, elle comporte à suite aux projets d’extension de la l’origine huit travées de portes et fenê- société Sibelgaz. tres rue de l’Ermitage et trois rue de la Vanne, dans le prolongement desquel- Jean Milo publie en 1980 «Vie et Survie du les elle fut agrandie ultérieurement. Centaure», ouvrage de souvenirs dont le titre se A l’intérieur, les colonnes de fonte et les réfère au Centaure, galerie d’art renommée de poutrelles métalliques de sa structure l'avenue Louise, dont il a été le sous-directeur de 1926 à 1931. La crise économique et une ainsi que le plafond de briques à orientation audacieuse et "moderniste" eurent voussettes sont remarquables. raison du Centaure auquel furent liés Frits Van L'année 2002 voit l'inauguration du Den Berghe, Gustave De Smet, Edgard Tytgat, Le Centre International pour la Ville, "Musée d'architecture - la Loge" au André Derain, Max Ernst, Othon Friesz, Paul l’Architecture et le Paysage (CIVA) n° 86 rue de l’Ermitage, installé dans Klee, Foujita… regroupe outre les Archives d’Archi- l'ancienne loge maçonnique "le Droit tecture Moderne, la Fondation pour Humain", première loge mixte et Jean Milo assura l’organisation de la vente "Le Nu dans un paysage" d’Heinrich Campendonck l’Architecture, la Fondation Philippe publique de liquidation où furent dispersées en Musée d’Ixelles progressiste. 1932, à des prix dérisoires, des œuvres d’artistes Rothier pour l’Architecture, le Centre comme Raoul Dufy, Marc Chagall, Joan Miro, La rue de l’Arbre bénit ne fait pas Paul Duvigneaud (écologie), la Biblio- Le bâtiment a été construit en 1934 par Heinrich Campendonk, Ossip Zadkine, James exception à la vocation d'enseigne- thèque René Pechère (architecture des l’architecte Fernand Bodson, sur le Ensor, Giorgio de Chirico, René Magritte, Pablo ment du haut d'Ixelles. Autour de jardins) et le Fonds Victor G. Martiny. terrain laissé libre suite au déménage- Picasso, Francis Picabia…. 1900, des parents soucieux de bonne Le bâtiment, inauguré en 2000, est dû ment de la première école d'Ovide Lors de la vente publique, le décorateur et éducation confient leurs enfants à au bureau français Garric-Nègre- Decroly. Par un parcours labyrin- collectionneur Max Janlet acquiert, outre des l’Institution des Demoiselles dirigée Altuna-Quirot sélectionné à l’issue d’un thique, l'entrée sombre mène à la toiles de Van Den Berghe et De Smet, le "Nu par les dames Orianne au n° 52 ou concours international d’architecture. lumière du temple dont trois vitraux dans un paysage" d’Heinrich Campendonk, aux Sœurs de Notre-Dame au n° 120. Il abrite bibliothèques, salles d’exposi- s'ouvrent vers l'Orient. 12 25 Peintre volontiers archaïsant, voire symboliste, Carte privilégie la figure humaine. A Ixelles, il est l'auteur des scènes du chemin de croix de l’église Notre-Dame de la Cambre et des cartons de certaines verrières.

Jacques Maes (1905-1968), lui-même riverain de la rue de l’Ermitage, a achevé l’exécution d’une des dernières œuvres de son maître Anto Carte, un grand vitrail (89 m2), "Le Jugement dernier et l’Adoration de l’Agneau", destiné à la basilique nationale du Sacré-Cœur à Koekelberg.

Au n° 54, l’architecte Georges Hobé (1854 -1936) conçoit en 1913 les plans de son habitation personnelle. La façade très sobre réunit un pignon Pensionnat de l’Arbre bénit - Jardin baroque et un bow window contem- porain. L’ensemble est classé en 1997. Dans le vaste parc, sont implantés dès De nos jours, les lieux sont occupés par 1842 des végétaux peu courants à le "Psycho-sociaal Centrum Sint- Georges Hobé se fait connaître par ses créations l’époque tels aucubas, agaves et un Alexius", agréé par le Ministère de la de mobilier et lambris à l’Exposition du Congo à Tervueren en 1897, aux côtés de représentants de gingko biloba. Le domaine a fait place Communauté flamande. l' , Gustave Serrurier- à la cour de récréation du Centre Bovy et Henry Van de Velde. Il prend encore part Scolaire Eperonniers-Mercelis, ceinte L’immeuble de style éclectique du à l'Exposition des Arts décoratifs modernes à de bâtiments de construction récente n° 123 est actuellement occupé par la Turin en 1902 où il est associé à Antoine Pompe dont certains sont affectés au loge- Maison hongroise, siège de la Mission et à l’Exposition internationale de Milan en ment. La chapelle de style néo- catholique hongroise. Classée en 1992, 1906. A Ixelles, les maisons mitoyennes n° 63 et gothique, désaffectée, est reconvertie elle se distingue surtout par sa décora- 65 de la rue du Châtelain et la maison de Lucien Solvay, au n° 76 de la rue Gachard, et celle du aujourd'hui en appartements de type tion intérieure. n° 57 de la rue de Hennin sont construites loft. Les frères Alexiens, établis au Pour transformer en 1897 cet hôtel de d’après ses plans. n° 102 depuis 1862, acquirent une maître à son propre usage, l’architecte bande de terrain à l’intérieur de l’îlot, Paul Saintenoy s’assure le concours Aux n° 51-53 de la rue de l’Ermitage, ce qui permit aussi l’accès au couvent de créateurs et d’artisans réputés, tels en bordure de l’enceinte du réservoir par une allée tracée à hauteur du n° 33 le verrier Raphaël Evaldre et l’ébéniste d’eau de la Ville de Bruxelles, se 54 rue de l’Ermitage de la rue Mercelis. Ils y érigent une Henri Pelseneer, tous deux collabora- trouvent une ancienne station de chapelle en 1899. Dans une des ailes de teurs réguliers de . dispersion d’électricité et un laboratoi- loise des Eaux (C.I.B.E.) en 1983 et cette communauté furent accueillis Evaldre réalise deux verrières intitu- re, transformés en bureaux de la enfin en locaux d’exposition de la prêtres retraités et "pieux vieillards lées "La Vague", d’inspiration assez Compagnie intercommunale bruxel- Fondation pour l’Architecture. célibataires". différente. 24 13 entre autres de la gare du Luxembourg (1855) et Dans «Studie over de nederlandsche Peu après son retour de captivité, en 1948, de la Cour des Comptes, l’ancien hôtel du Comte plaatsnamen in de gemeenten Elsene Marc Somerhausen est nommé conseiller au de Flandre, (1868), rue de la Régence. Jacques en Ukkel» (1931), le docteur Van Loey, Conseil d’Etat, récemment créé, et en devint plus Saintenoy (1895-1947), fils de Paul Saintenoy, tard le premier président émérite. Il est égale- collabora à la construction de la Gare du Nord professeur à la V.U.B., recense tous les ment élu au Conseil communal d’Ixelles et à la (1956). noms de lieux cités dans des sources Chambre des Représentants. anciennes telles qu’atlas cadastraux, Le triangle formé par les rues de registres des cens, rentes et redevan- Marc Somerhausen s’est associé en l’Arbre bénit, du Prince Royal et ces, cartulaire et chartrier de l’abbaye 1925 avec son frère Luc et d’autres par- Keyenveld est actuellement constitué Notre-Dame de la Cambre. Il mention- ticuliers pour faire construire, d’après de divers immeubles de bureaux et ne un "kluis" sous diverses formes et les plans de l’architecte Josse Mouton, espaces de stationnement qui ont pris orthographes, de 1392 à 1720. Cette l’immeuble sis à l’angle des rues des la place d’habitations plus anciennes. énumération et les commentaires Champs Elysées et de l’Ermitage, dont ajoutés permettent de préciser que le l’esthétique rappelle les réalisations de site comportait autrefois une maison l’Ecole d’Amsterdam. Les garages avec cour, un ruisseau et un étang. occupent, au rez-de-chaussée, la Détail d’une des verrières de l’Hôtel Saintenoy RUE MERCELIS majeure partie de la parcelle; leurs L’une, horizontale, créée d’après un La dénomination actuelle de la rue toits constituent une terrasse accessi- Cette voie fut tracée à partir de 1843 à e carton de Privat Livemont, ouvre sur rappelle l'existence entre le 14 siècle et ble par le premier étage. travers des terrains appartenant à une e le grand salon, à droite de la façade; veuve Mercelis. Les bâtiments de le milieu du 19 siècle, du manoir ter Le peintre Anto Carte (°1886) vécut au la seconde, verticale, éclaire la cage style néoclassique, sis à l’angle de la Kluyse (de l’Ermitage). Il se situait un où il décède le 18 février 1954. d’escalier par l’entresol, à droite de place Fernand Cocq et de la rue peu en retrait du départ des actuelles n° 46 l’entrée cochère. Henri Pelseneer se Mercelis, abritèrent certaines sections rues Dautzenberg et Gachard et se composait à l'époque d’une maison Originaire de , Anto Carte fonde en 1928 charge de l’exécution du mobilier, des de l’Athénée d’Ixelles jusqu’à la fer- le groupe "Nervia" pour porter témoignage de la lambris et de l’huisserie, en particulier meture définitive de cet établisse- d’habitation, de remises et d’étables vie artistique en Wallonie. l’ingénieuse porte coulissante des ment. Ils ont récemment été affectés entourées d’un étang et de terres de communs. Il intègre à l’ensemble des au logement, suivant les plans de l’ar- culture. Le corps de logis et ses «L’homme au coq» d’Anto Carte Musée d’Ixelles éléments plus anciens (rampe d’esca- chitecte Wachtelaer. dépendances furent détruits après lier, panneaux de porte, console des 1856; l’étang, dont les berges furent solives de plafonds…) acquis ou récu- Cette rénovation a impliqué le réamé- rectifiées et équipées d’installations pérés par Paul Saintenoy. Les papiers nagement intérieur complet des appropriées, servit à l’"Ecole de peints et les décors des plafonds sont constructions existantes, en particu- Natation des Bains de l’Hermitage". eux aussi remarquables. lier celui du bâtiment principal à L’établissement disparaît lors de la front de rue, surhaussé d’1,50 mètre, mise en œuvre en 1886 du plan d’ali- Paul Saintenoy (1862-1959) est également et de l’arrière-bâtiment, ainsi que la gnement du quartier. auteur des extensions de l’Old England, actuel démolition de celui qui les reliait. Musée des Instruments de Musique, et de la L’intérêt culturel et historique des Au n° 16 de la rue habita Marc Pharmacie Delacre, Montagne de la Cour. Il est le petit-fils de l’architecte Jean-Pierre Cluysenaar façades principales a été sauvegardé, Somerhausen (1899-1992), juriste, à qui l’on doit les Galeries Saint-Hubert (1846) dans une zone limitrophe du périmè- avocat et professeur à l’U.L.B. et le Conservatoire Royal de Musique (1872). tre de protection de l’Hôtel commu- qui plus tard élut domicile au 6 rue Son père Gustave Saintenoy est l'architecte nal. Vilain XIIII. 14 Propriétaire des n° 62 et 64 de la rue des Champs Elysées, familier des milieux artistiques parisiens où il s’était lié avec le peintre Eugène Carrière, Louis Devillez (1855-1941) manifeste un intérêt, inusité à l’époque, pour les œuvres exotiques de Paul Gauguin. Le peintre Jean- Jacques Gailliard en témoigne dans ses souvenirs: "Alors que ces peintres étaient méprisés par les amateurs, il en achetait à des prix dérisoires, n’ayant pas en vue la spéculation mais le goût. Il en garnissait son petit hôtel de la rue des Champs Elysées à Ixelles. On riait de sa noble marotte autant que de Gauguin lui-même".

Le sculpteur souhaitait offrir sa collection à l’Etat belge mais l’ensem- ble, comprenant nombre d’œuvres de RUE DE L’ERMITAGE Entrée du 13-15 rue Mercelis, après transformations par l’architecte communal Armand Poppe (1952) Carrière, échut au Musée du Louvre. Louis Devillez a participé à la décora- Cette voie pentue s’appelle encore rue Dans l’immeuble des n° 13-15, trans- et Paul Hooreman, organisent au tion de la façade latérale du Musée du Curé en 1852. A l’angle de la rue et formé dans les années ’50, sont regrou- Théâtre Mercelis un concert suivi d'un d'Art ancien, du côté de la rue de de la chaussée d’Ixelles, du côté des pés depuis cette époque, les services spectacle. «Le dessous des cartes», Ruysbroek. numéros impairs, se trouvait en effet communaux de l’Instruction publique auquel avaient collaboré une vingtaine autrefois le presbytère de la première et de la Culture ainsi que le Petit de participants, mêlait sketches, église Sainte-Croix, elle-même située Théâtre Mercelis et les bibliothèques musique, chants et danses exécutés en bordure de la place Eugène Flagey, pour adultes et pour les jeunes. devant deux panneaux élaborés, l’un au débouché des actuelles rues de par Goemans, l’autre par Nougé, où se Vergnies et Malibran. Destiné jusque 1940 au divertissement, trouvaient écrits des aphorismes ce bâtiment comportait notamment un surréalistes. En 1789, lors de la Révolution braban- café, une salle de billard et un théâtre çonne, des riverains érigent à cet utilisé pour des conférences, des spec- Service de la Culture - 13, rue Mercelis endroit une barricade en vue de tacles d’amateurs, des soirées philan- Tel: 02 515 64 08 retarder les Autrichiens en déroute. thropiques et des réunions électorales. Quelques boulets de canon en vien- Bibliothèque publique communale d’Ixelles ☛ rue des Champs Elysées: 25 à 33(*) nent à bout, dont l’un atteint mortelle- Le 2 février 1926, le groupe surréaliste Section "Adultes". Tél: 02 515 64 12 ancien hôtel particulier, 89 (arch. ment le curé Spinael. La rue est tracée "Correspondance" constitué des poètes Section "Jeunesse". Tél: 02 515 64 06 Persoons, 1911), 92 et 98 (arch. J.B. dans le site encaissé du "kluysbeek" Paul Nougé et Camille Goemans Site: www.ixelles.be Tilman, 1923); (ruisseau de l’Ermitage). rejoints par les musiciens André Souris 22 15 Au n° 27 de la rue Mercelis, se trou- Dans sa "Chronique de la rue de l’Arbre bénit", L’aspect campagnard des immeubles Entré dans l’infanterie peu avant le début des vent l’association "S.O.S. Jeunes Michel de Ghelderode signale le séjour de au n° 58 de la rue des Champs Elysées, hostilités, il demande à être versé dans l’aviation Quartier Libre" dont l'objet est l’accueil Charles De Coster dans le quartier. L'écrivain rappelle leur destination première: ils militaire en 1915. Egalement spécialiste de l’at- est en effet décédé en 1879 au 116 de la rue taque de ballons d’observation, il obtient servaient d’écurie, de sellerie et de des jeunes en difficulté, et un de l’Arbre bénit, maison sise à l’angle de la trente-sept victoires homologuées avant d’être centre de documentation spécialisé, rue Mercelis. Sous une fenêtre du 1er étage, remise à l’une des "campagnes" édifiées lui-même grièvement blessé quelque temps avant "Prospective Jeunesse", tous deux une plaque commémorative fut apposée en 1909. dans ce quartier d’Ixelles entre 1830 et l’Armistice. Le roi Albert Ier le fait chevalier de reconnus par la Communauté française. 1860. De ces villas cossues entourées Houthulst, du nom d'une localité proche de de verdure ne subsistent guère que la Dixmude. Plus tard, le roi Baudouin lui accorde Ici mourut le 7 mai 1879 le titre de baron. Il pratiqua longtemps en vir- A hauteur du n° 33 de part et Charles-Théodore De Coster propriété Solvay et l’avant-corps de d’autre d'une allée disparue et qui l’Hôtel communal d’Ixelles, résidence tuose la conduite du char à voile dont il conçoit Dans un livre célèbre d’ailleurs un prototype baptisé "l’Archange". e du musicien Charles de Bériot et de donnait accès au couvent des frères Il transforma en héros de la liberté belge au XVI siècle Willy Coppens laisse plusieurs volumes de sou- Alexiens — sont érigés en 1938 deux Tyl Ulenspiegel, symbole au moyen-âge son épouse la cantatrice Maria Malibran. venirs dont "Hélices en Croix", "Jours Envolés" immeubles à appartements de style De la lutte des paysans contre l’opposition des villes. ou "Aviateurs Célèbres au temps des Hélices" et Art déco, dus aux architectes Jos Au n° 70 de la rue des Champs des pamphlets. et Maurice Van Kriekingen et à Ce texte, fruit de pourparlers entre Lemonnier et Elysées, la famille d'Omer Coppens Picard, rappelle que De Coster s’est inspiré d’un vient s’installer en 1909. Le père, Omer Dans «Jours Envolés», il relate son R. Bragard. "Ulenspiegel" allemand remontant au 15e siècle dont le personnage central, un terrien, aime à Coppens (1864-1926), peintre et survol d’Ixelles à basse altitude le La rue Mercelis est marquée par deux prendre sa revanche sur les citadins dédaigneux graveur originaire de Dunkerque, 18 février 1918, au cours duquel il figures littéraires: Auguste Poulet- du monde paysan. L'initiative de cette plaque, s’est spécialisé dans les paysages et salua d’un balancement d’ailes son Malassis (1825-1878) et Charles De soutenue et financée par la Commune, revient à les marines. A l’époque de leur instal- père campé devant la demeure fami- Coster (1827-1879). Hector Denis qui avait assisté aux derniers lation, leur fils Willy Coppens (1892- liale. Son passage déclencha l’ovation instants de Charles De Coster. En 1889, il expri- 1986) se destine à la carrière des armes. du voisinage. ma à l’autorité communale son souhait qu’un L’éditeur français Auguste Poulet-Malassis hommage soit rendu à l’homme de lettres car: «Automne à Bruges» d’Omer Coppens Musée d’Ixelles s’était réfugié à Bruxelles en 1863 pour échapper "la jeune génération de nos écrivains belges n’a aux conséquences judiciaires d’une faillite com- pas épargné les témoignages de zèle et d’admira- merciale. Jusqu’à son retour à Paris en 1871, il tion mais tout ce zèle généreux n’a pas même poursuivit à Ixelles une activité éditoriale dont le réussi à faire dresser le plus modeste monument caractère clandestin n’excluait pas la qualité et funéraire à De Coster". La sépulture où il l’intérêt. L’édition des "Fleurs du Mal" de reposait à côté de sa mère était en effet promise à Charles Baudelaire lui avait valu, ainsi qu’au la désaffectation. poète, une condamnation "pour offense à la morale publique et aux bonnes mœurs", la pre- mière d’une longue série. Lors de son séjour à Plus loin, une plaque dédiée au résis- Bruxelles entre juillet 1864 et juin 1866, Charles tant Valère Passelecq est apposée sur Baudelaire rendait visite à son éditeur domicilié la façade de son domicile au n° 71 de 35bis rue Mercelis, ou lui écrivait à cette adres- la rue Mercelis. se reprise dans une suscription rimée: Engagé dans les forces belges de Grande- Bretagne, Valère Passelecq fut parachuté en Monsieur Auguste Malassis Belgique en février 1942 pour entrer en contact Rue de Mercelis avec la résistance intérieure. Trahi en juillet de la Numéro trente cinq bis même année et transféré en Allemagne, il y fut Dans le faubourg d’Ixelles Bruxelles exécuté le 7 juin 1944, à l’âge de 25 ans. (Recommandée à l’Arioste de la poste, c’est-à-dire à quelque facteur 16 Versificateur) Jusque peu avant son décès, la comé- De l’autre côté de l’allée d’accès aux RUE DE LA CROIX un bas-relief, allégorie de la géographie, qui déco- dienne Jane Tony (1901-1981) vécut à immeubles 18b et 18c de la rue et rait un mur du jardin. Il est inclus dans la maçon- cette adresse avec son époux, fils du n° 227A de la chaussée d’Ixelles, nerie de l’actuelle cour de récréation de l'école. d’Edouard Taymans. siège du Service de l’Information de Cette voie, dont la présence est attestée En 1871, Elisée Reclus (1830-1905) dut quitter la Commune d’Ixelles (tél.: 02 650 05 en 1669, est dans un premier temps le territoire français en raison de ses activités lors dénommée "Hollestraet" (rue Creuse) de la Commune de Paris. Réfugié à Bruxelles, il En 1961, Jane Tony relance le cabaret à 80) s’est établie, il y a une quinzaine et "chemin aux Foins" sous le régime y rédige une "Géographie universelle", aussitôt Bruxelles en créant le "Grenier aux Chansons", d’années, la société "Polygone", remarquée dans les milieux scientifiques. Il est ouvert aussi à la poésie et situé rue du Marché spécialisée dans la production télé- français. Cette appellation à caractère pressenti en 1893 pour assurer un cours de géo- aux Peaux. visuelle et celle de courts métrages. campagnard rappelle d’autres noms de rues ixelloises comme la rue graphie comparée à l’U.L.B. mais est néanmoins écarté par le Conseil d’administration et la majo- Keyenveld, le chemin des Vaches ou la En face, les maisons des n° 13 et 15 Depuis l’automne 2001, une impor- rité du corps académique en raison de ses liens font l’objet d’une restauration au tante partie du bâtiment est louée rue des Chèvres (rue Léon Cuissez). avec les milieux anarchistes. La méfiance est début des années ’80. Leur aspect à la chaîne de télévision AB3. La " Hollestraet " joignait le chemin de d’autant plus grande qu’un attentat perpétré peu conventionnel et leur délabrement les Auparavant, les lieux étaient occupés Tervueren, actuelle chaussée de auparavant à Paris, en plein Palais-Bourbon, auraient condamnées à être démolies par un concessionnaire automobile, Wavre, à la Barrière de Saint-Gilles, a enflammé les imaginations. A Ixelles, Fernand Cocq, avocat et conseiller communal, présente sans l’intervention de leur acquéreur les Etablissements Hollebecq. dans le voisinage d’une croix de pierre à caractère votif. Ceci pourrait justifier une motion en faveur de Reclus qui rallie l’una- qui sauvegarda aussi les maisons nimité du Conseil à une voix près. Dans les jours e a posteriori la dénomination de "rue maraîchères de la fin du 18 siècle, A Ixelles, Ernest Solvay (1838-1922) qui suivent, Edmond Picard et ses amis fondent incluses dans l’îlot, auxquelles on habite d’abord non loin de ses de la Croix" qu'elle prit en 1843 après l'Université nouvelle, rue de la Concorde où n’accédait jadis que par d’étroites bureaux, 34 rue du Prince royal. son incorporation à la voirie publique. Reclus enseigne en compagnie de Paul Janson, servitudes. L’homme politique Victor Chimiste et industriel, il découvre la D’aucuns voient une allusion à un iti- Fernand Cocq et Emile Vandervelde…. Larock (1904-1977) était domicilié soude artificielle, procédé qui permet néraire traditionnel de procession vers depuis plusieurs années au n° 18c de remplacer le carbonate de sodium. la croix de Saint-Gilles ponctué d’une Le 7 août 2000 décède Madeleine à l’époque de son décès à Madrid, L’entreprise familiale exploita le halte sous le feuillage de l’Arbre bénit Jacquemotte (°1907), dédicataire lors d’un congrès de représentants résultat de ces recherches et devint d’Ixelles. depuis 1982 de l’ancien Lycée d’Ixelles, socialistes européens. une des firmes principales dans l’in- lointain héritier du Lycée royal pour dustrie chimique. Ernest Solvay A l’emplacement de l’Athénée royal jeunes Filles de la rue du Trône et de Docteur en philosophie et en sociologie, Victor acquiert au cours de sa vie divers Madeleine Jacquemotte (n° 40 rue de la l’Ecole moyenne de l’Etat pour jeunes Larock est directeur du quotidien "Le Peuple" biens aux abords de la rue des Croix), se dressaient des maisons de Filles située place Fernand Cocq. de 1944 à 1954 et député de Bruxelles à partir de Champs Elysées, en particulier un lot mêmes gabarit et apparence que leurs Madeleine Jacquemotte, d’origine liégeoise, 1949. Plusieurs fois ministre, son nom est comprenant un hôtel particulier avec vis-à-vis. Deux d’entre elles furent occu- enseigne au sein de l’institution et la dirige de associé à celui de son homologue Arthur Gilson pées par Hector Denis et Elisée Reclus. 1947 à 1967. Résistante, membre du Front de en matière de lois linguistiques. ses dépendances, à hauteur du n° 45 actuel. Il le fait redécorer par l’archi- l’Indépendance, elle est déportée de 1943 à 1945 vers les camps de Vught (Pays-Bas) et tecte ornemaniste Alban Chambon. Hector Denis (1842-1913), économiste et socio- Dans ce même immeuble se fixa l’artiste peintre logue, enseigne à l’Université Libre de Bruxelles Ravensbrück. Berthe Dubail (1911-1984). Elève de et est accueilli en 1895 au sein de l’Académie A hauteur des n°23 et 25 se tenait une Louis Buisseret à l'Académie de Mons, Berthe Ernest Solvay siégea au Sénat dans les rangs royale de Belgique. Il siège à la Chambre des Dubail s’oriente après 1950 vers une abstrac- libéraux. Grâce à son mécénat, se tinrent en Représentants parmi les élus du Parti Ouvrier fabrique de plomb de chasse, signalée tion lyrique traversée de rythmes précipités. Elle 1911 et 1927, les Conseils de physique portant Belge, de 1894 à sa mort. Sa maison du n°34 sur le plan cadastral dressé par Popp allie même des matières sablées à sa palette où son nom qui réunirent entre autres Marie est démolie lors des agrandissements de en 1866, à l’arrière de l’emplacement de dominent les beiges et les ocres. Elle enseigna le Curie, Albert Einstein, Max Planck et Auguste l’Athénée. Avec elle disparaît la plaque à lui l’atelier du décorateur en sgraffites Géo dessin au Lycée royal d'Ixelles. Piccard. dédiée. A l'occasion de ces travaux, est mis au jour Ponchon, actif au début du 20e siècle. 20 17 RUE DES CHAMPS ELYSÉES

Cette rue tient son nom d’une ancien- ne guinguette à l’enseigne des "Champs Elysées". Elle était accessible par un chemin vicinal et se trouvait à peu près à l’emplacement des n° 43 et 45 actuels. La veuve Mercelis et l’avocat Fontainas, propriétaires des terrains avoisinants, font paver le chemin à leurs frais en 1843, ainsi qu’un tronçon de la rue de la Croix, afin de faire valoir leurs propriétés. 6 rue des Champs Elysées La prolongation de la rue, au début du 19e siècle, résulte de tractations entre la Dans la galerie, le négociant expose des appareils Une grille en fer forgé, de fabrication Commune et la famille Anoul-Van de chauffage de son invention. Cette activité récente, surmontée d’un tympan déco- Elewyck, propriétaire d’une maison de commerciale vient compléter la vente de charbon. ré d’un bas-relief de Victor Rousseau, Ouvert à l’esthétique moderne, Taymans campagne entourée d’un parc, sis en donne accès à la galerie. soutient maints artistes, tels Isidore De Rudder, retrait de la chaussée d’Ixelles. Une Constantin Meunier, Henry De Groux et plaque odonymique ancienne est s’ingénie à diffuser leurs œuvres chez ses clients Une glycine vigoureuse s’accommode encore visible sur la façade du n° 63. fortunés. Ce zèle est reconnu et célébré sans de sa proximité avec les éléments de ironie par "Pourquoi Pas?" qui, le jeudi 8 février ferronnerie. Les étages inférieurs du Au n° 6 s’élève une maison imposan- 1912, accorde au charbonnier-mécène les corps de logis sont recouverts de te, transformée entre 1906 et 1912 pour honneurs de la couverture et de l’éditorial. simili-briques; les parties hautes, le patron charbonnier Edouard ajoutées par Hamesse, parées de Taymans par l’architecte Paul briques émaillées de coloris divers, Hamesse (1877-1956), également semblent reposer sur une frise où signataire du n° 72 de la rue (1908). alternent couronnes végétales et lam- Ces deux bâtiments sont marqués pes de mineur. 72 rue des Champs Elysées d’influence Art nouveau. Les motifs stylisés du pilier d’angle Frise décorative de carreaux de céramique, 6 rue des Champs Elysées qui soutient la corniche et ceux des couronnements de cheminée et du chapiteau, rappellent les pilastres de la grille. L’articulation de la galerie avec le corps de bâtiment principal en L, délimite une cour privée. A l’entrée de la maison, Hamesse a réuni la poignée de porte et la boîte aux lettres. 19 RUE DES CHAMPS ELYSÉES

Cette rue tient son nom d’une ancien- ne guinguette à l’enseigne des "Champs Elysées". Elle était accessible par un chemin vicinal et se trouvait à peu près à l’emplacement des n° 43 et 45 actuels. La veuve Mercelis et l’avocat Fontainas, propriétaires des terrains avoisinants, font paver le chemin à leurs frais en 1843, ainsi qu’un tronçon de la rue de la Croix, afin de faire valoir leurs propriétés. 6 rue des Champs Elysées La prolongation de la rue, au début du 19e siècle, résulte de tractations entre la Dans la galerie, le négociant expose des appareils Une grille en fer forgé, de fabrication Commune et la famille Anoul-Van de chauffage de son invention. Cette activité récente, surmontée d’un tympan déco- Elewyck, propriétaire d’une maison de commerciale vient compléter la vente de charbon. ré d’un bas-relief de Victor Rousseau, Ouvert à l’esthétique moderne, Taymans campagne entourée d’un parc, sis en donne accès à la galerie. soutient maints artistes, tels Isidore De Rudder, retrait de la chaussée d’Ixelles. Une Constantin Meunier, Henry De Groux et plaque odonymique ancienne est s’ingénie à diffuser leurs œuvres chez ses clients Une glycine vigoureuse s’accommode encore visible sur la façade du n° 63. fortunés. Ce zèle est reconnu et célébré sans de sa proximité avec les éléments de ironie par "Pourquoi Pas?" qui, le jeudi 8 février ferronnerie. Les étages inférieurs du Au n° 6 s’élève une maison imposan- 1912, accorde au charbonnier-mécène les corps de logis sont recouverts de te, transformée entre 1906 et 1912 pour honneurs de la couverture et de l’éditorial. simili-briques; les parties hautes, le patron charbonnier Edouard ajoutées par Hamesse, parées de Taymans par l’architecte Paul briques émaillées de coloris divers, Hamesse (1877-1956), également semblent reposer sur une frise où signataire du n° 72 de la rue (1908). alternent couronnes végétales et lam- Ces deux bâtiments sont marqués pes de mineur. 72 rue des Champs Elysées d’influence Art nouveau. Les motifs stylisés du pilier d’angle Frise décorative de carreaux de céramique, 6 rue des Champs Elysées qui soutient la corniche et ceux des couronnements de cheminée et du chapiteau, rappellent les pilastres de la grille. L’articulation de la galerie avec le corps de bâtiment principal en L, délimite une cour privée. A l’entrée de la maison, Hamesse a réuni la poignée de porte et la boîte aux lettres. 19 Jusque peu avant son décès, la comé- De l’autre côté de l’allée d’accès aux RUE DE LA CROIX un bas-relief, allégorie de la géographie, qui déco- dienne Jane Tony (1901-1981) vécut à immeubles 18b et 18c de la rue et rait un mur du jardin. Il est inclus dans la maçon- cette adresse avec son époux, fils du n° 227A de la chaussée d’Ixelles, nerie de l’actuelle cour de récréation de l'école. d’Edouard Taymans. siège du Service de l’Information de Cette voie, dont la présence est attestée En 1871, Elisée Reclus (1830-1905) dut quitter la Commune d’Ixelles (tél.: 02 650 05 en 1669, est dans un premier temps le territoire français en raison de ses activités lors dénommée "Hollestraet" (rue Creuse) de la Commune de Paris. Réfugié à Bruxelles, il En 1961, Jane Tony relance le cabaret à 80) s’est établie, il y a une quinzaine et "chemin aux Foins" sous le régime y rédige une "Géographie universelle", aussitôt Bruxelles en créant le "Grenier aux Chansons", d’années, la société "Polygone", remarquée dans les milieux scientifiques. Il est ouvert aussi à la poésie et situé rue du Marché spécialisée dans la production télé- français. Cette appellation à caractère pressenti en 1893 pour assurer un cours de géo- aux Peaux. visuelle et celle de courts métrages. campagnard rappelle d’autres noms de rues ixelloises comme la rue graphie comparée à l’U.L.B. mais est néanmoins écarté par le Conseil d’administration et la majo- Keyenveld, le chemin des Vaches ou la En face, les maisons des n° 13 et 15 Depuis l’automne 2001, une impor- rité du corps académique en raison de ses liens font l’objet d’une restauration au tante partie du bâtiment est louée rue des Chèvres (rue Léon Cuissez). avec les milieux anarchistes. La méfiance est début des années ’80. Leur aspect à la chaîne de télévision AB3. La " Hollestraet " joignait le chemin de d’autant plus grande qu’un attentat perpétré peu conventionnel et leur délabrement les Auparavant, les lieux étaient occupés Tervueren, actuelle chaussée de auparavant à Paris, en plein Palais-Bourbon, auraient condamnées à être démolies par un concessionnaire automobile, Wavre, à la Barrière de Saint-Gilles, a enflammé les imaginations. A Ixelles, Fernand Cocq, avocat et conseiller communal, présente sans l’intervention de leur acquéreur les Etablissements Hollebecq. dans le voisinage d’une croix de pierre à caractère votif. Ceci pourrait justifier une motion en faveur de Reclus qui rallie l’una- qui sauvegarda aussi les maisons nimité du Conseil à une voix près. Dans les jours e a posteriori la dénomination de "rue maraîchères de la fin du 18 siècle, A Ixelles, Ernest Solvay (1838-1922) qui suivent, Edmond Picard et ses amis fondent incluses dans l’îlot, auxquelles on habite d’abord non loin de ses de la Croix" qu'elle prit en 1843 après l'Université nouvelle, rue de la Concorde où n’accédait jadis que par d’étroites bureaux, 34 rue du Prince royal. son incorporation à la voirie publique. Reclus enseigne en compagnie de Paul Janson, servitudes. L’homme politique Victor Chimiste et industriel, il découvre la D’aucuns voient une allusion à un iti- Fernand Cocq et Emile Vandervelde…. Larock (1904-1977) était domicilié soude artificielle, procédé qui permet néraire traditionnel de procession vers depuis plusieurs années au n° 18c de remplacer le carbonate de sodium. la croix de Saint-Gilles ponctué d’une Le 7 août 2000 décède Madeleine à l’époque de son décès à Madrid, L’entreprise familiale exploita le halte sous le feuillage de l’Arbre bénit Jacquemotte (°1907), dédicataire lors d’un congrès de représentants résultat de ces recherches et devint d’Ixelles. depuis 1982 de l’ancien Lycée d’Ixelles, socialistes européens. une des firmes principales dans l’in- lointain héritier du Lycée royal pour dustrie chimique. Ernest Solvay A l’emplacement de l’Athénée royal jeunes Filles de la rue du Trône et de Docteur en philosophie et en sociologie, Victor acquiert au cours de sa vie divers Madeleine Jacquemotte (n° 40 rue de la l’Ecole moyenne de l’Etat pour jeunes Larock est directeur du quotidien "Le Peuple" biens aux abords de la rue des Croix), se dressaient des maisons de Filles située place Fernand Cocq. de 1944 à 1954 et député de Bruxelles à partir de Champs Elysées, en particulier un lot mêmes gabarit et apparence que leurs Madeleine Jacquemotte, d’origine liégeoise, 1949. Plusieurs fois ministre, son nom est comprenant un hôtel particulier avec vis-à-vis. Deux d’entre elles furent occu- enseigne au sein de l’institution et la dirige de associé à celui de son homologue Arthur Gilson pées par Hector Denis et Elisée Reclus. 1947 à 1967. Résistante, membre du Front de en matière de lois linguistiques. ses dépendances, à hauteur du n° 45 actuel. Il le fait redécorer par l’archi- l’Indépendance, elle est déportée de 1943 à 1945 vers les camps de Vught (Pays-Bas) et tecte ornemaniste Alban Chambon. Hector Denis (1842-1913), économiste et socio- Dans ce même immeuble se fixa l’artiste peintre logue, enseigne à l’Université Libre de Bruxelles Ravensbrück. Berthe Dubail (1911-1984). Elève de et est accueilli en 1895 au sein de l’Académie A hauteur des n°23 et 25 se tenait une Louis Buisseret à l'Académie de Mons, Berthe Ernest Solvay siégea au Sénat dans les rangs royale de Belgique. Il siège à la Chambre des Dubail s’oriente après 1950 vers une abstrac- libéraux. Grâce à son mécénat, se tinrent en Représentants parmi les élus du Parti Ouvrier fabrique de plomb de chasse, signalée tion lyrique traversée de rythmes précipités. Elle 1911 et 1927, les Conseils de physique portant Belge, de 1894 à sa mort. Sa maison du n°34 sur le plan cadastral dressé par Popp allie même des matières sablées à sa palette où son nom qui réunirent entre autres Marie est démolie lors des agrandissements de en 1866, à l’arrière de l’emplacement de dominent les beiges et les ocres. Elle enseigna le Curie, Albert Einstein, Max Planck et Auguste l’Athénée. Avec elle disparaît la plaque à lui l’atelier du décorateur en sgraffites Géo dessin au Lycée royal d'Ixelles. Piccard. dédiée. A l'occasion de ces travaux, est mis au jour Ponchon, actif au début du 20e siècle. 20 17 Au n° 27 de la rue Mercelis, se trou- Dans sa "Chronique de la rue de l’Arbre bénit", L’aspect campagnard des immeubles Entré dans l’infanterie peu avant le début des vent l’association "S.O.S. Jeunes Michel de Ghelderode signale le séjour de au n° 58 de la rue des Champs Elysées, hostilités, il demande à être versé dans l’aviation Quartier Libre" dont l'objet est l’accueil Charles De Coster dans le quartier. L'écrivain rappelle leur destination première: ils militaire en 1915. Egalement spécialiste de l’at- est en effet décédé en 1879 au 116 de la rue taque de ballons d’observation, il obtient servaient d’écurie, de sellerie et de des jeunes en difficulté, et un de l’Arbre bénit, maison sise à l’angle de la trente-sept victoires homologuées avant d’être centre de documentation spécialisé, rue Mercelis. Sous une fenêtre du 1er étage, remise à l’une des "campagnes" édifiées lui-même grièvement blessé quelque temps avant "Prospective Jeunesse", tous deux une plaque commémorative fut apposée en 1909. dans ce quartier d’Ixelles entre 1830 et l’Armistice. Le roi Albert Ier le fait chevalier de reconnus par la Communauté française. 1860. De ces villas cossues entourées Houthulst, du nom d'une localité proche de de verdure ne subsistent guère que la Dixmude. Plus tard, le roi Baudouin lui accorde Ici mourut le 7 mai 1879 le titre de baron. Il pratiqua longtemps en vir- A hauteur du n° 33 de part et Charles-Théodore De Coster propriété Solvay et l’avant-corps de d’autre d'une allée disparue et qui l’Hôtel communal d’Ixelles, résidence tuose la conduite du char à voile dont il conçoit Dans un livre célèbre d’ailleurs un prototype baptisé "l’Archange". e du musicien Charles de Bériot et de donnait accès au couvent des frères Il transforma en héros de la liberté belge au XVI siècle Willy Coppens laisse plusieurs volumes de sou- Alexiens — sont érigés en 1938 deux Tyl Ulenspiegel, symbole au moyen-âge son épouse la cantatrice Maria Malibran. venirs dont "Hélices en Croix", "Jours Envolés" immeubles à appartements de style De la lutte des paysans contre l’opposition des villes. ou "Aviateurs Célèbres au temps des Hélices" et Art déco, dus aux architectes Jos Au n° 70 de la rue des Champs des pamphlets. et Maurice Van Kriekingen et à Ce texte, fruit de pourparlers entre Lemonnier et Elysées, la famille d'Omer Coppens Picard, rappelle que De Coster s’est inspiré d’un vient s’installer en 1909. Le père, Omer Dans «Jours Envolés», il relate son R. Bragard. "Ulenspiegel" allemand remontant au 15e siècle dont le personnage central, un terrien, aime à Coppens (1864-1926), peintre et survol d’Ixelles à basse altitude le La rue Mercelis est marquée par deux prendre sa revanche sur les citadins dédaigneux graveur originaire de Dunkerque, 18 février 1918, au cours duquel il figures littéraires: Auguste Poulet- du monde paysan. L'initiative de cette plaque, s’est spécialisé dans les paysages et salua d’un balancement d’ailes son Malassis (1825-1878) et Charles De soutenue et financée par la Commune, revient à les marines. A l’époque de leur instal- père campé devant la demeure fami- Coster (1827-1879). Hector Denis qui avait assisté aux derniers lation, leur fils Willy Coppens (1892- liale. Son passage déclencha l’ovation instants de Charles De Coster. En 1889, il expri- 1986) se destine à la carrière des armes. du voisinage. ma à l’autorité communale son souhait qu’un L’éditeur français Auguste Poulet-Malassis hommage soit rendu à l’homme de lettres car: «Automne à Bruges» d’Omer Coppens Musée d’Ixelles s’était réfugié à Bruxelles en 1863 pour échapper "la jeune génération de nos écrivains belges n’a aux conséquences judiciaires d’une faillite com- pas épargné les témoignages de zèle et d’admira- merciale. Jusqu’à son retour à Paris en 1871, il tion mais tout ce zèle généreux n’a pas même poursuivit à Ixelles une activité éditoriale dont le réussi à faire dresser le plus modeste monument caractère clandestin n’excluait pas la qualité et funéraire à De Coster". La sépulture où il l’intérêt. L’édition des "Fleurs du Mal" de reposait à côté de sa mère était en effet promise à Charles Baudelaire lui avait valu, ainsi qu’au la désaffectation. poète, une condamnation "pour offense à la morale publique et aux bonnes mœurs", la pre- mière d’une longue série. Lors de son séjour à Plus loin, une plaque dédiée au résis- Bruxelles entre juillet 1864 et juin 1866, Charles tant Valère Passelecq est apposée sur Baudelaire rendait visite à son éditeur domicilié la façade de son domicile au n° 71 de 35bis rue Mercelis, ou lui écrivait à cette adres- la rue Mercelis. se reprise dans une suscription rimée: Engagé dans les forces belges de Grande- Bretagne, Valère Passelecq fut parachuté en Monsieur Auguste Malassis Belgique en février 1942 pour entrer en contact Rue de Mercelis avec la résistance intérieure. Trahi en juillet de la Numéro trente cinq bis même année et transféré en Allemagne, il y fut Dans le faubourg d’Ixelles Bruxelles exécuté le 7 juin 1944, à l’âge de 25 ans. (Recommandée à l’Arioste de la poste, c’est-à-dire à quelque facteur 16 Versificateur) Propriétaire des n° 62 et 64 de la rue des Champs Elysées, familier des milieux artistiques parisiens où il s’était lié avec le peintre Eugène Carrière, Louis Devillez (1855-1941) manifeste un intérêt, inusité à l’époque, pour les œuvres exotiques de Paul Gauguin. Le peintre Jean- Jacques Gailliard en témoigne dans ses souvenirs: "Alors que ces peintres étaient méprisés par les amateurs, il en achetait à des prix dérisoires, n’ayant pas en vue la spéculation mais le goût. Il en garnissait son petit hôtel de la rue des Champs Elysées à Ixelles. On riait de sa noble marotte autant que de Gauguin lui-même".

Le sculpteur souhaitait offrir sa collection à l’Etat belge mais l’ensem- ble, comprenant nombre d’œuvres de RUE DE L’ERMITAGE Entrée du 13-15 rue Mercelis, après transformations par l’architecte communal Armand Poppe (1952) Carrière, échut au Musée du Louvre. Louis Devillez a participé à la décora- Cette voie pentue s’appelle encore rue Dans l’immeuble des n° 13-15, trans- et Paul Hooreman, organisent au tion de la façade latérale du Musée du Curé en 1852. A l’angle de la rue et formé dans les années ’50, sont regrou- Théâtre Mercelis un concert suivi d'un d'Art ancien, du côté de la rue de de la chaussée d’Ixelles, du côté des pés depuis cette époque, les services spectacle. «Le dessous des cartes», Ruysbroek. numéros impairs, se trouvait en effet communaux de l’Instruction publique auquel avaient collaboré une vingtaine autrefois le presbytère de la première et de la Culture ainsi que le Petit de participants, mêlait sketches, église Sainte-Croix, elle-même située Théâtre Mercelis et les bibliothèques musique, chants et danses exécutés en bordure de la place Eugène Flagey, pour adultes et pour les jeunes. devant deux panneaux élaborés, l’un au débouché des actuelles rues de par Goemans, l’autre par Nougé, où se Vergnies et Malibran. Destiné jusque 1940 au divertissement, trouvaient écrits des aphorismes ce bâtiment comportait notamment un surréalistes. En 1789, lors de la Révolution braban- café, une salle de billard et un théâtre çonne, des riverains érigent à cet utilisé pour des conférences, des spec- Service de la Culture - 13, rue Mercelis endroit une barricade en vue de tacles d’amateurs, des soirées philan- Tel: 02 515 64 08 retarder les Autrichiens en déroute. thropiques et des réunions électorales. Quelques boulets de canon en vien- Bibliothèque publique communale d’Ixelles ☛ rue des Champs Elysées: 25 à 33(*) nent à bout, dont l’un atteint mortelle- Le 2 février 1926, le groupe surréaliste Section "Adultes". Tél: 02 515 64 12 ancien hôtel particulier, 89 (arch. ment le curé Spinael. La rue est tracée "Correspondance" constitué des poètes Section "Jeunesse". Tél: 02 515 64 06 Persoons, 1911), 92 et 98 (arch. J.B. dans le site encaissé du "kluysbeek" Paul Nougé et Camille Goemans Site: www.ixelles.be Tilman, 1923); (ruisseau de l’Ermitage). rejoints par les musiciens André Souris 22 15 entre autres de la gare du Luxembourg (1855) et Dans «Studie over de nederlandsche Peu après son retour de captivité, en 1948, de la Cour des Comptes, l’ancien hôtel du Comte plaatsnamen in de gemeenten Elsene Marc Somerhausen est nommé conseiller au de Flandre, (1868), rue de la Régence. Jacques en Ukkel» (1931), le docteur Van Loey, Conseil d’Etat, récemment créé, et en devint plus Saintenoy (1895-1947), fils de Paul Saintenoy, tard le premier président émérite. Il est égale- collabora à la construction de la Gare du Nord professeur à la V.U.B., recense tous les ment élu au Conseil communal d’Ixelles et à la (1956). noms de lieux cités dans des sources Chambre des Représentants. anciennes telles qu’atlas cadastraux, Le triangle formé par les rues de registres des cens, rentes et redevan- Marc Somerhausen s’est associé en l’Arbre bénit, du Prince Royal et ces, cartulaire et chartrier de l’abbaye 1925 avec son frère Luc et d’autres par- Keyenveld est actuellement constitué Notre-Dame de la Cambre. Il mention- ticuliers pour faire construire, d’après de divers immeubles de bureaux et ne un "kluis" sous diverses formes et les plans de l’architecte Josse Mouton, espaces de stationnement qui ont pris orthographes, de 1392 à 1720. Cette l’immeuble sis à l’angle des rues des la place d’habitations plus anciennes. énumération et les commentaires Champs Elysées et de l’Ermitage, dont ajoutés permettent de préciser que le l’esthétique rappelle les réalisations de site comportait autrefois une maison l’Ecole d’Amsterdam. Les garages avec cour, un ruisseau et un étang. occupent, au rez-de-chaussée, la Détail d’une des verrières de l’Hôtel Saintenoy RUE MERCELIS majeure partie de la parcelle; leurs L’une, horizontale, créée d’après un La dénomination actuelle de la rue toits constituent une terrasse accessi- Cette voie fut tracée à partir de 1843 à e carton de Privat Livemont, ouvre sur rappelle l'existence entre le 14 siècle et ble par le premier étage. travers des terrains appartenant à une e le grand salon, à droite de la façade; veuve Mercelis. Les bâtiments de le milieu du 19 siècle, du manoir ter Le peintre Anto Carte (°1886) vécut au la seconde, verticale, éclaire la cage style néoclassique, sis à l’angle de la Kluyse (de l’Ermitage). Il se situait un où il décède le 18 février 1954. d’escalier par l’entresol, à droite de place Fernand Cocq et de la rue peu en retrait du départ des actuelles n° 46 l’entrée cochère. Henri Pelseneer se Mercelis, abritèrent certaines sections rues Dautzenberg et Gachard et se composait à l'époque d’une maison Originaire de Mons, Anto Carte fonde en 1928 charge de l’exécution du mobilier, des de l’Athénée d’Ixelles jusqu’à la fer- le groupe "Nervia" pour porter témoignage de la lambris et de l’huisserie, en particulier meture définitive de cet établisse- d’habitation, de remises et d’étables vie artistique en Wallonie. l’ingénieuse porte coulissante des ment. Ils ont récemment été affectés entourées d’un étang et de terres de communs. Il intègre à l’ensemble des au logement, suivant les plans de l’ar- culture. Le corps de logis et ses «L’homme au coq» d’Anto Carte Musée d’Ixelles éléments plus anciens (rampe d’esca- chitecte Wachtelaer. dépendances furent détruits après lier, panneaux de porte, console des 1856; l’étang, dont les berges furent solives de plafonds…) acquis ou récu- Cette rénovation a impliqué le réamé- rectifiées et équipées d’installations pérés par Paul Saintenoy. Les papiers nagement intérieur complet des appropriées, servit à l’"Ecole de peints et les décors des plafonds sont constructions existantes, en particu- Natation des Bains de l’Hermitage". eux aussi remarquables. lier celui du bâtiment principal à L’établissement disparaît lors de la front de rue, surhaussé d’1,50 mètre, mise en œuvre en 1886 du plan d’ali- Paul Saintenoy (1862-1959) est également et de l’arrière-bâtiment, ainsi que la gnement du quartier. auteur des extensions de l’Old England, actuel démolition de celui qui les reliait. Musée des Instruments de Musique, et de la L’intérêt culturel et historique des Au n° 16 de la rue habita Marc Pharmacie Delacre, Montagne de la Cour. Il est le petit-fils de l’architecte Jean-Pierre Cluysenaar façades principales a été sauvegardé, Somerhausen (1899-1992), juriste, à qui l’on doit les Galeries Saint-Hubert (1846) dans une zone limitrophe du périmè- avocat et professeur à l’U.L.B. et le Conservatoire Royal de Musique (1872). tre de protection de l’Hôtel commu- qui plus tard élut domicile au 6 rue Son père Gustave Saintenoy est l'architecte nal. Vilain XIIII. 14 Peintre volontiers archaïsant, voire symboliste, Carte privilégie la figure humaine. A Ixelles, il est l'auteur des scènes du chemin de croix de l’église Notre-Dame de la Cambre et des cartons de certaines verrières.

Jacques Maes (1905-1968), lui-même riverain de la rue de l’Ermitage, a achevé l’exécution d’une des dernières œuvres de son maître Anto Carte, un grand vitrail (89 m2), "Le Jugement dernier et l’Adoration de l’Agneau", destiné à la basilique nationale du Sacré-Cœur à Koekelberg.

Au n° 54, l’architecte Georges Hobé (1854 -1936) conçoit en 1913 les plans de son habitation personnelle. La façade très sobre réunit un pignon Pensionnat de l’Arbre bénit - Jardin baroque et un bow window contem- porain. L’ensemble est classé en 1997. Dans le vaste parc, sont implantés dès De nos jours, les lieux sont occupés par 1842 des végétaux peu courants à le "Psycho-sociaal Centrum Sint- Georges Hobé se fait connaître par ses créations l’époque tels aucubas, agaves et un Alexius", agréé par le Ministère de la de mobilier et lambris à l’Exposition du Congo à Tervueren en 1897, aux côtés de représentants de gingko biloba. Le domaine a fait place Communauté flamande. l'Art nouveau Paul Hankar, Gustave Serrurier- à la cour de récréation du Centre Bovy et Henry Van de Velde. Il prend encore part Scolaire Eperonniers-Mercelis, ceinte L’immeuble de style éclectique du à l'Exposition des Arts décoratifs modernes à de bâtiments de construction récente n° 123 est actuellement occupé par la Turin en 1902 où il est associé à Antoine Pompe dont certains sont affectés au loge- Maison hongroise, siège de la Mission et à l’Exposition internationale de Milan en ment. La chapelle de style néo- catholique hongroise. Classée en 1992, 1906. A Ixelles, les maisons mitoyennes n° 63 et gothique, désaffectée, est reconvertie elle se distingue surtout par sa décora- 65 de la rue du Châtelain et la maison de Lucien Solvay, au n° 76 de la rue Gachard, et celle du aujourd'hui en appartements de type tion intérieure. n° 57 de la rue de Hennin sont construites loft. Les frères Alexiens, établis au Pour transformer en 1897 cet hôtel de d’après ses plans. n° 102 depuis 1862, acquirent une maître à son propre usage, l’architecte bande de terrain à l’intérieur de l’îlot, Paul Saintenoy s’assure le concours Aux n° 51-53 de la rue de l’Ermitage, ce qui permit aussi l’accès au couvent de créateurs et d’artisans réputés, tels en bordure de l’enceinte du réservoir par une allée tracée à hauteur du n° 33 le verrier Raphaël Evaldre et l’ébéniste d’eau de la Ville de Bruxelles, se 54 rue de l’Ermitage de la rue Mercelis. Ils y érigent une Henri Pelseneer, tous deux collabora- trouvent une ancienne station de chapelle en 1899. Dans une des ailes de teurs réguliers de Victor Horta. dispersion d’électricité et un laboratoi- loise des Eaux (C.I.B.E.) en 1983 et cette communauté furent accueillis Evaldre réalise deux verrières intitu- re, transformés en bureaux de la enfin en locaux d’exposition de la prêtres retraités et "pieux vieillards lées "La Vague", d’inspiration assez Compagnie intercommunale bruxel- Fondation pour l’Architecture. célibataires". différente. 24 13 Deux autres plaques signalent d’autres le "Cheval de cirque" de Joan Miro, "Le visage du tions et de consultation d’archives, domiciles du dramaturge, rue de la génie" de René Magritte. Il lègue en 1977 sa auditorium et espaces de conservation. Sablonnière à Bruxelles et rue Lefrancq collection au Musée d’Ixelles, qui, l’année Le CIVA privilégie à la fois la recherche suivante, en présente une sélection sous le titre à Schaerbeek. et la diffusion en matière d’architecture, d’"Hommage à Max Janlet". Des œuvres majeu- res de ce legs sont régulièrement exposées au d’urbanisme et d’environnement. Des Au n°28 de la rue de l'Arbre bénit, le Musée. expositions sur ces thèmes y sont régu- peintre et poète Jean Milo, né Emile lièrement organisées. Van Gindertael (1906-1993), occupa de 1930 à 1970 avec sa famille la maison Ouvert de 9h30 à 18h30; samedi et dimanche de 10h30 à 18h30. Tel: 02 642 24 50 dans laquelle il avait également CIVA installé son atelier. Cette maison décorée de ses peintures a été L’adresse du CIVA, 55 rue de ensuite revendue au photographe l’Ermitage, est celle d’un ancien local à Guy Manguin († 2000), qui s'y est fonction industrielle. L'"usine secondai- établi avec les créatrices de vêtements re d’électricité" fut construite en 1895, Brigitte Manguin et Anne Beetz. suivant les plans de l’architecte Emile Comme les maisons voisines, elle est Devreux. En brique et en pierre bleue, aujourd’hui promise à la destruction d’inspiration classique, elle comporte à suite aux projets d’extension de la l’origine huit travées de portes et fenê- société Sibelgaz. tres rue de l’Ermitage et trois rue de la Vanne, dans le prolongement desquel- Jean Milo publie en 1980 «Vie et Survie du les elle fut agrandie ultérieurement. Centaure», ouvrage de souvenirs dont le titre se A l’intérieur, les colonnes de fonte et les réfère au Centaure, galerie d’art renommée de poutrelles métalliques de sa structure l'avenue Louise, dont il a été le sous-directeur de 1926 à 1931. La crise économique et une ainsi que le plafond de briques à orientation audacieuse et "moderniste" eurent voussettes sont remarquables. raison du Centaure auquel furent liés Frits Van L'année 2002 voit l'inauguration du Den Berghe, Gustave De Smet, Edgard Tytgat, Le Centre International pour la Ville, "Musée d'architecture - la Loge" au André Derain, Max Ernst, Othon Friesz, Paul l’Architecture et le Paysage (CIVA) n° 86 rue de l’Ermitage, installé dans Klee, Foujita… regroupe outre les Archives d’Archi- l'ancienne loge maçonnique "le Droit tecture Moderne, la Fondation pour Humain", première loge mixte et Jean Milo assura l’organisation de la vente "Le Nu dans un paysage" d’Heinrich Campendonck l’Architecture, la Fondation Philippe publique de liquidation où furent dispersées en Musée d’Ixelles progressiste. 1932, à des prix dérisoires, des œuvres d’artistes Rothier pour l’Architecture, le Centre comme Raoul Dufy, Marc Chagall, Joan Miro, La rue de l’Arbre bénit ne fait pas Paul Duvigneaud (écologie), la Biblio- Le bâtiment a été construit en 1934 par Heinrich Campendonk, Ossip Zadkine, James exception à la vocation d'enseigne- thèque René Pechère (architecture des l’architecte Fernand Bodson, sur le Ensor, Giorgio de Chirico, René Magritte, Pablo ment du haut d'Ixelles. Autour de jardins) et le Fonds Victor G. Martiny. terrain laissé libre suite au déménage- Picasso, Francis Picabia…. 1900, des parents soucieux de bonne Le bâtiment, inauguré en 2000, est dû ment de la première école d'Ovide Lors de la vente publique, le décorateur et éducation confient leurs enfants à au bureau français Garric-Nègre- Decroly. Par un parcours labyrin- collectionneur Max Janlet acquiert, outre des l’Institution des Demoiselles dirigée Altuna-Quirot sélectionné à l’issue d’un thique, l'entrée sombre mène à la toiles de Van Den Berghe et De Smet, le "Nu par les dames Orianne au n° 52 ou concours international d’architecture. lumière du temple dont trois vitraux dans un paysage" d’Heinrich Campendonk, aux Sœurs de Notre-Dame au n° 120. Il abrite bibliothèques, salles d’exposi- s'ouvrent vers l'Orient. 12 25 Et ma sœur frappant d’un balai mon berceau Parce que j’étais roux, que je n’étais pas beau! Et naître près du lieu où mourut De Coster! Henri Soumagne, dramaturge, retrace Quelle gageure! l'affaire sous le titre de "L’étrange N’empêche, toujours elle m’attendrit Monsieur Courtois", texte dont s’inspi- La rue de l’Arbre bénit. re en 1959 le réalisateur de la R.T.B. Louis Boxus pour en tirer le scénario Renvoyé du Conservatoire de Bruxelles pour d’un téléfilm. L’immeuble est détruit manque d’assiduité, Martens assume ensuite la dans les années 1950, lors de travaux chronique artistique de l’hebdomadaire d’extension de la société Electrogaz. "Mercredi Bourse". L’administrateur du périodique s’assurait le concours de conférenciers Au n° 73 de la rue, naît Adémar peu connus afin de diversifier les programmes de Adolphe Louis Martens, plus connu ses "Lundis mondains" où une conférence précédait une courte pièce de théâtre. L’exposé du Michel de Ghelderode sous le nom de jeune Martens, le 29 avril 1918 a trait au destin (1898-1962). En 1948, il rédige "La littéraire d’Edgar Allan Poe; la pièce s’intitule Chronique de la rue de l’Arbre bénit" "La Mort regarde par la Fenêtre", première «Le Bon et le Mauvais Goût», exposition temporaire présentée au Musée d’architecture - La Loge en 2002 qui s’ouvre par ces mots "Elle n’a pour œuvre qu’il signe de son nom de plume, Michel elle que son nom et son tracé de vieux de Ghelderode, qu’il est légalement autorisé Le bâtiment, surélevé dans les années pochard qui rentre tard…" à porter en 1929. ’50, a été rénové par l’architecte Elie Levy pour exposer de manière perma- Ses pièces baroques, truculentes, souvent Il y dépeint les scélérats et les cruelles, ont fait le tour du monde: "La Ballade nente les collections des Archives innocents pendus aux branches de du Grand Macabre", "Pantagleize", "Escurial", d’Architecture Moderne fondées en l’Arbre bénit, qu’il identifie à tort à des "Sire Halewyn"… Elles sont toutes écrites 1968 par Maurice Culot, Anne Van Loo armoiries d’Ixelles, nom de lieu dérivé, entre 1925 et 1939 mais ne circulèrent dans les et Caroline Mierop. selon lui, du "Roi des Aulnes" de milieux parisiens qu’une dizaine d’années plus Goethe ou du port d’Elseneur, capitale tard. A ce moment répondent à la démesure ghel- derodienne "Les Bonnes" de Jean Genet, Le musée comporte cinq salles et gale- du royaume de Hamlet. Il y salue ries d’exposition de différentes dimen- "La Cantatrice Chauve" d’Eugène Ionesco, aussi Charles De Coster qui s’éteignit "En Attendant Godot" de Samuel Beckett… sions dédiées à des architectes belges en 1879 au n°116 de la rue et frémit modernistes: Fernand Bodson, son Projet d’agrandissement de l’immeuble A ses débuts, Ghelderode avait signé du pour la loge maçonnique «Le Droit humain», 1934 au souvenir de l’affaire Courtois. associé, Antoine Pompe, Renaat Fernand Bodson pseudonyme de "Philosthère Costenoble" un Braem, Louis Herman De Koninck et recueil de vers de mirliton, virulents ou débon- Victor Bourgeois. La collection — une naires, sous le titre d’"Ixelles, mes Amours". des plus riches d’Europe — comprend Roland Beyen et Jean-Paul Humpers, exégètes de son œuvre, ont constitué la Fondation interna- dessins, esquisses, photographies, tionale Michel de Ghelderode, où se maquettes et pièces de mobilier, témoi- trouvent rassemblés éditions, documents et gnages des grands courants architec- témoignages. turaux représentés en Belgique du 19e siècle à nos jours. Elle sera présentée En 1960 fut apposée sur la façade de sa par une succession d'expositions. maison natale une plaque com- mémorative, à l’initiative de "Ses amis Ouvert tous les jours, sauf le lundi, de 12h américains" , signe de sa renommée à 18h, tél. 02 649 86 65, www.aam.be Ancienne loge maçonnique «Le Droit Humain» Michel de Ghelderode internationale. 86 rue de l’Ermitage 26 11 RUE DE L’ARBRE BÉNIT çonné; il se nomme Alexandre Courtois, âgé de - à l’angle de Hennin-Ermitage, un 48 ans, habitant au Solbosch, à proximité du hôtel particulier (arch. D. Rosseels, cimetière d’Ixelles, chez qui sont trouvés d’autres 1914) surmonté d’une rotonde; Ce toponyme fait référence à un tilleul, titres de même provenance. Ses complices sont siège d’une pratique locale mêlant aussitôt arrêtés; un repris de justice, dit «Pitje - à l’angle Ermitage-Champs Elysées, religion et superstition, que l’on Snot», confirme que Courtois est l’instigateur du l’immeuble à appartements, avec sa confond parfois avec l’aulne des crime. Du reste, ce dernier avait déjà été inquié- terrasse surélevée sur l’angle (arch. armoiries de la Commune. La tradi- té à la suite d’un vol de bijoux commis trois ans auparavant chez la comtesse de Flandre. Josse Mouton 1925); tion, peut-être d’origine druidique, lui Courtois échappe alors aux poursuites, faute de attribuait des vertus curatives. Des - au coin Champs Elysées-de Hennin, preuves, mais la Ville de Bruxelles révoque l'offi- l’ancien garage Beherman-Demoen enfants malades étaient étendus sous cier de police attaché au commissariat de la rue (arch. V. Duyckers, 1954) dont le sa ramure, après l’averse, dans l’espoir de la Régence. Les aveux de ses sbires permettent Carrefour des Champs Elysées, de Hennin et de l’Ermitage; à gauche: un hôtel particulier (arch. D. Rosseels), traitement d’angle tendait originel- qu’ils soient délivrés des fièvres. Ce d’élucider plus d’un méfait commis par la bande. à droite: l’immeuble dû à Josse Mouton tilleul faisait l'objet d’une procession Pitje Snot, autrefois emprisonné sur énonciation lement à l’ouverture maximale sur menée le mercredi des Cendres par le de Courtois pour avoir refusé de participer au vol Le carrefour des rues des Champs les salles d’expositions et les ateliers; de bijoux chez la comtesse de Flandre, bénéficie Elysées, de Hennin et de l’Ermitage clergé de Sainte-Gudule. L’existence - un terrain non bâti, en forte déclivité, cette fois de l’acquittement lors du procès qui présente un réel intérêt architectural. du lieu-dit qui témoigne de cette clôture l’affaire. clôturé d’une palissade à l’angle de pratique est attestée dès 1227 sous la Hennin-Ermitage; On y remarque en effet: forme d'"Elterken" et ensuite sous En 1896, paraissent les "Mémoires et à l’angle Champs Elysées-de Hennin, et enfin, le long mur aveugle de la celles de "Lindeken" et enfin de Révélations de Pitje Snot, avec portrait authen- - - "Geweyden Boom". Cet arbre réputé tique de l’auteur", souvenirs d’un affranchi un immeuble de rapport Art nou- propriété Solvay, rue de l’Ermitage et miraculeux, abattu vers 1865, se dres- marollien recueillis par un publiciste inconnu. veau, dû à Léon Delune, à façade en rue des Champs Elysées, percé à cet sait à peu près au croisement des Courtois, défendu par les avocats Armand léger décrochement, pourvu d’une endroit d’une poterne qui en tronque Huysmans et Adolphe Max, est lourdement terrasse; la pointe. actuelles rues Defacqz et Veydt. condamné et décède en prison en 1904, à l’âge de 56 ans. Cette pratique fervente n’est pas le Carrefour des Champs Elysées, de Hennin et de l’Ermitage; à gauche: l’extrémité de la propriété Solvay, seul trait remarquable de cette rue: à droite: un immeuble de rapport dû à Léon Delune dans la nuit du 25 au 26 avril 1896, un assassinat est perpétré dans l’hôtel particulier portant le n° 56, rue de l’Arbre bénit.

Le matin venu, la baronne Herry, propriétaire des lieux, est retrouvée morte par une domes- tique. Le cadavre présente des meurtrissures bleuâtres autour du cou et une blessure sanglan- te à la tempe droite. Peu après, un coffre-fort vide appartenant à la victime, est découvert aux confins d’Anderlecht et de Leeuw-Saint-Pierre. Le 28 avril, un agent de change nommé Raes vend en Bourse six actions dérobées deux jours plus tôt. Il affirme les tenir d’un sieur Lefèbvre qu’il décrit en détail. Un ancien policier est soup- 10 Au centre, le 56 de la rue de l’Arbre bénit entreprise de construction immobilière RUE SOUVERAINE dont le nom est toujours attaché à un immeuble de type analogue, rue du Noyer à Schaerbeek (1933). La rue fut créée en 1843 sous le topo- nyme de rue Hanset d’après le nom Les plans du n° 28 sont tracés en 1935 d’un propriétaire foncier, et prolongée par Louis Herman De Koninck, prin- en 1862 en prévision de la percée de cipal représentant de l’avant-garde l’avenue Louise. Elle fut appelée rue moderniste en Belgique. L'innovation de la Reine et enfin rue Souveraine en fonctionnaliste du temps se retrouve 1856, afin d'éviter la confusion avec la en particulier dans la position quasi rue de la Reine qui longe un des côtés médiane de l’escalier et sa visibilité en du Théâtre royal de la Monnaie. façade avant. Apropos des plaques odonymiques De Koninck souligne, dans ses souvenirs bilingues, le journaliste Jean d’Osta publiés en 1970, l’importance dans sa formation mentionne dans "Notre Bruxelles des conférences d’Henry Van de Velde et oublié", les nombreuses traductions 40-42 rue Souveraine, ici s’ouvrait le carré Deruydts d’Hendrik Petrus Berlage, prononcées en 1912 et approximatives ou erronées réalisées 1913 à l’Institut des Hautes Etudes de dans le courant du 19e siècle par des monogramme apparaît sur chacune l’Université nouvelle, rue de la Concorde. 28 rue de l’Ermitage fonctionnaires souvent francophones. des façades. Il témoigne de son intérêt précoce pour les Ainsi la rue Souveraine fut-elle dénom- techniques nouvelles de construction, tels le voile ☛ La rue de l’Ermitage est bordée d'une mince de béton et l’assemblage d’éléments mée "Opperstraat" (rue Supérieure) Rue Souveraine 40(*), 44 et 46(*) série d’immeubles à appartements standardisés, qui influencèrent sa démarche à Bruxelles, "Vorstinstraat" sur son (arch. D. Dekeyser), 52 (arch. Gustave construits entre 1925 et 1940. A cette architecturale future. Il a enseigné à l’Ecole de la parcours ixellois (rue de la Souveraine) Strauven, auteur des plans de la Maison époque, ce type d’habitat destiné à une Cambre de 1940 à 1974. et même "Souvereinestraat". C’est fina- Saint-Cyr, Square Ambiorix). clientèle bourgeoise soucieuse de lement la première de ces appellations confort et de rationalité connaît un Dans un essai intitulé "L’Année du qui prévaut aujourd’hui en néerlan- grand essor en Belgique. Souvenir", l'architecte et critique d’art dais. Jacques Aron (°1933) mentionne Le premier immeuble à avoir été bâti son séjour dans l’immeuble n° 28. Le porche à fronton des n° 40-42 est le n° 52; il est l'œuvre d’Adolphe donne accès à des logements de haut Puissant, responsable des plans de "A l’automne 1951, je m’inscrivis à la niveau, loués meublés à des fonction- plusieurs ensembles de logement Cambre pour y étudier l’architecture. naires ou des cadres étrangers résidant social à Laeken et Molenbeek-Saint- Nous habitions alors un immeuble moder- temporairement en Belgique. Ce por- Jean. L’immeuble mitoyen au n° 50 est ne à appartements, modeste, sans ascen- che est la seule trace d'une impasse qui signé par Josse Mouton (1927). seur malgré ses quatre étages, construit en s'ouvrait sur le carré Deruydts consti- 1935 par Louis-Herman De Koninck pour tué de six maisons et qui a disparu à En 1936, sont achevés les n° 48 et 28. un jeune avocat. Bien que la façade fût la fin du 19e siècle. La plupart des Le n° 48 est érigé par l'architecte orientée au nord, De Koninck avait doté les bâtiments de la rue Souveraine ont Marcel Peeters pour le compte de la livings — ce terme barbare avait éliminé été rénovés à l’initiative d’un promo- société "Les Pavillons Français", une des plans le sombre "salon" — de grands teur immobilier scandinave dont le 28 52, rue Souveraine l’Institut supérieur des Arts décoratifs de la balcons du haut desquels on jouissait de RUE PAUL SPAAK Cambre, créé la même année. de la plongée dans un parc qu’habitait jadis Ernest Solvay." Quoique fixé à Stavelot depuis 1918, le Peu après 1945, le tronçon de la peintre symboliste William Degouve Jacques Aron est l’auteur avec Patrick Burniat rue de l’Ermitage débouchant rue de Nuncques (1867-1935), avait et Pierre Puttemans du "Guide d’Architecture Lesbroussart prend le nom de rue conservé son domicile à Ixelles. Au Moderne de Bruxelles et environs: 1890-1990" Paul Spaak. moment de son second mariage (1990), régulièrement réédité et augmenté. célébré le 6 juin 1930, il déclare habiter Paul Spaak (1870-1936) fut dramatur- Le est construit en 1936 d’après Une venelle du quartier "Le Logis" au n° 63 de la rue Jean d'Ardenne, n° 46 ge et directeur du Théâtre de la à Watermael-Boitsfort dans l’ancienne maison des Van der les plans de Lucien de Vestel Monnaie. Son épouse, Marie, est la fille Swaelmen. (1902-1967), déjà auteur du crémato- aînée du parlementaire Paul Janson. Louis Van der Swaelmen fils (1883- rium d’Uccle, en association avec Entrée au Conseil communal de 1929) élabore, à partir de 1920, Henry Lacoste et des extensions, sous Saint-Gilles, elle est aussi la première les plans d’urbanisme de nombreuses forme d’immeuble-tour, de l’Institut femme sénatrice après sa cooptation cités-jardins parmi lesquelles: "Klein royal des Sciences naturelles au Parc e par le Parti ouvrier belge. Les trois fils, Rusland" à Selzaete, "Le Logis" et Léopold. C’est au 6 étage de cet Paul-Henri, Charles et Claude se font "Floréal" à Watermael-Boitsfort, La Cité immeuble qu’Anto Carte avait son connaître respectivement comme Moderne" à Berchem-Sainte-Agathe et atelier. Enfin, Fernand Bodson signe politicien, scénariste de cinéma et "Kappelleveld" à Woluwe-Saint Lambert. avec ses associés Clotilde Coppens et homme de lettres. La fille de Horace Verhoeven les plans de l’im- Van der Swaelmen est actif au sein de l’Union Paul-Henri Spaak, Antoinette Spaak, meuble sis rue de l’Ermitage. internationale des Villes et Communes fondée en 70 a suivi les traces de son père. Nommée 1913 et dirigée par Emile Vinck, municipaliste ministre d’Etat en 1983, elle a siégé convaincu, sénateur et conseiller communal Les façades des bâtiments numérotés jusqu'en 2001 au Conseil communal socialiste à Ixelles pendant près de 40 ans. Après 58 à 70 révèlent une intervention archi- d’Ixelles. avoir pris part à la bataille de l’Yser, Van der tecturale postérieure aux années ‘30. Swaelmen passe aux Pays-Bas où il mesure l’am- "Effet de nuit" de William Degouve de Nuncques Elle résulte des destructions causées le Musée d’Ixelles L’architecte Fernand Bodson (1877- pleur et la qualité des programmes de construc- 9 novembre 1944 par la chute d’un V1 tion de logements populaires (Woningwet 1902). 1966), auteur de la loge "Le Droit William Degouve de Nuncques est issu d’une sur le quartier qui fit douze victimes. Il siège au sein du bureau du Comité Néerlando- humain" 86 rue de l'Ermitage, a famille de l'aristocratie française installée en Belge d’Art Civique, fondé en 1915 et présidé par également dessiné entre 1927 et 1931 Belgique après la guerre de 1870. Il aborde la l’architecte néerlandais Hendrik Petrus Berlage. Un peu plus loin, sur la façade du les plans des n° 2, 4 et 6 de la rue peinture en autodidacte. En 1883, il fréquente n° 80, deux sgraffites attirent l'atten- Dans "Préliminaires d’Art civique mis en rela- l’Ecole de Dessin et de Modelage, actuelle Ecole Paul Spaak. Le premier de ces tion par leurs teintes noir et or peu tion avec le cas clinique de la Belgique" (1916), des Arts d'Ixelles. Il se lie avec les peintres bâtiments, à deux entrées jumelées, synthèse des débats du Comité, Van der Toorop et Henri De Groux. Il fréquente les habituelles. Cette décoration murale est comporte un atelier d’artiste; sa Swaelmen ouvre les perspectives d’un urbanisme milieux symbolistes et compte beaucoup d'amis obtenue par grattage d'un enduit clair façade est recouverte de plaquettes de social moderne dans l’optique de la reconstruc- littérateurs, parmi eux Emile Verhaeren dont il sur un fond de stuc sombre. terre cuite. tion des régions dévastées par le conflit. Jusqu’à épouse la belle-sœur, Juliette Massin, en 1894. la fin de sa courte vie, Louis Van der Swaelmen Degouve de Nuncques cultive les climats anime les activités de la Société belge étranges, interprétant avec candeur des paysages Cet ensemble de maisons fut édifié en des Urbanistes et Architectes modernistes. féeriques et merveilleux. Son œuvre est lieu et place de l’Ecole de l’Ermitage, A la même époque, en 1927, il enseigne empreinte de mystère. Il fut membre des XX et de ouverte en 1907 par le docteur Ovide l’urbanisme et l’architecture des jardins à la Libre Esthétique. Decroly (1871-1932). 8 29 UE DE LA VANNE Il accompagne ainsi l’armée de Mac-Mahon jus- ment de l’offensive allemande sur la Belgique à R UE DE LA VANNE qu’à la débâcle de Sedan. Rentré en Belgique en l’aube du 10 mai 1940. Il participe à partir de 1874, il est rédacteur en chef de "La Chronique", 1951 aux essais et au lancement de la télévision tout en collaborant à "La Belgique Illustrée" et belge. Il devient alors réalisateur sans abandon- surtout au "Panorama de la Belgique", organe ner tout à fait la scène: il interprète Beulemans L'îlot formé par la rue du Couvent et du Touring Club. Ses notes de voyage sont dans «Le Mariage de Mademoiselle Beulemans» la rue de la Vanne, point culminant du rassemblées sous divers titres, dont "L’Ardenne" en 1960 aux côtés de Christiane Lenain, Denise quartier, abrite un réservoir d'eau de la (1907) rédigé en un style alerte et clair. Jean Volny et Yves Larec. Documentaliste du théâtre Ville de Bruxelles. La rue de la Vanne d'Ardenne a le souci de dépeindre les belge à ses heures, il a livré ses archives à doit son nom à la présence, à front beautés et les rudesses de cette Ardenne, proche la Maison de la Bellone. de cette rue, d’un dispositif de des origines; il le fait aussi pour la "Côte commande du réservoir. En 1857, de Flandre" (1888) avec des illustrations Après un bref séjour à Saint-Josse-ten- d’Henri Cassiers. l’architecte Joseph Poelaert donne à Noode, Karl Marx (1818-1883), alors cette enveloppe technique un caractère La variété et la qualité de ses écrits incitent de professeur de philosophie, occupe monumental. Les eaux qui alimen- nombreux lecteurs à préparer excursions et d’octobre 1846 à février 1848 le n° 50 taient le réseau de la ville étaient voyages lointains. A maintes reprises, l'écrivain de la rue Jean d'Ardenne avec son prend la plume pour défendre des sites captées dans la vallée du Hain, aux épouse Jenny et ses deux filles. intéressants contre les "vandalismes" du Un fils, prénommé Edgard, naît à environs de Braine-l’Alleud. patrimoine; son intervention, concertée avec Ixelles le 5 février 1847. 22 rue Spaak (arch. Paul Saintenoy) d’autres personnalités telles l’historien Ixelles reste cliente de la Ville de Bruxelles pour Guillaume Des Marez, le curé Maxime Carton Karl Marx rédige en Belgique, dans des condi- la fourniture d’eau potable jusqu’en 1891, année de Wiart et le vicomte Terlinden, contribue à Le pédagogue belge entendait y tions précaires, une "Misère de la Philosophie" où se constitue la "Compagnie intercommunale sauvegarder l’ancienne abbaye Notre-Dame de la en réponse à la "Philosophie de la Misère" de appliquer ses méthodes éducatives à des Eaux", société coopérative qui rassemble Cambre. des enfants ne présentant pas de principalement les communes de Saint-Gilles, Pierre-Joseph Proudhon qui lui aussi séjourne à Ixelles lors de son exil en Belgique. Le "Manifeste difficultés d’apprentissage. Saint-Josse-ten-Noode, Schaerbeek et Ixelles. La En avril 1922, à l’initiative du Touring loi de 1907 sur les sociétés intercommunales du Parti Communiste", publié en 1848, Club de Belgique, une plaque commé- est probablement ébauché à cette époque. Peu L’établissement fut transféré à Uccle permet sa transformation en "Compagnie intercommunale bruxelloise des Eaux", morative est apposée sur la façade du après, les autorités nationales expulsent Marx de en 1927. L'Ecole s'était implantée dans l’élargissement de ses compétences et la redéfini- n° 47, maison que Jean d’Ardenne Belgique car il avait failli à sa promesse de ne se les bâtiments transformés de la ferme tion de ses missions organiques. Depuis 1989, avait occupée de 1874 à son décès. livrer à aucune activité politique. de l'Ermitage. Le dernier occupant de l’activité de distribution, jusque-là matière Une plaque commémorative est la ferme exploitait encore à l’époque communale, est confiée à l’"Institut bruxellois de André Gevrey (1913-1993) habita la apposée sur la façade de son domicile. une laiterie et une importante glacière Distribution de l’Eau", l'IBDE. De création maison de Léon Dommartin de 1956 creusée antérieurement dont le récente, l’"Institut bruxellois d’Assainissement" à sa mort. volume utile est estimé à 1162 m3. Lors sera chargé à moyen terme de l’entretien du Au n° 63 de la rue Jean d'Ardenne, de la construction des n° 4 et 6, réseau et du traitement des eaux usées. Après avoir fréquenté l’Athénée d’Ixelles, a vécu Louis Léopold Van der Gevrey (André Pesesse pour l’Etat civil), débu- Fernand Bodson dut faire "décapiter" Swaelmen (1849-1910), architecte pay- te au Rataillon, compagnie théâtrale à caractère la glacière en supprimant la voûte sagiste et inspecteur des plantations de expérimental. De 1935 à 1953, il fréquente les la Commune d’Ixelles. Il a, en collabo- supérieure et couler ensuite un radier scènes du Théâtre du Parc, du Molière et du ration avec son fils Louis, conçu supporté par des colonnes en béton. National; il excelle dans les rôles du jeune premier ou en Lagardère dans le mélodrame l’aménagement des terrains où se sont «Le Bossu» d’Anicet Bourgeois et Paul Féval. déroulées les Expositions interna- ☛ rue Paul Spaak: 20 à 26 (dont le Engagé entre-temps comme acteur-lecteur à tionales de Liège en 1905 et de n° 22 est dû à Paul Saintenoy) (*). l’I.N.R., il a la tâche d’annoncer le déclenche- Bruxelles (Solbosch, 1910).

Enceinte du réservoir de la Ville de Bruxelles au fond, la rue de la Vanne; 7 à droite, l’ouvrage dû à Joseph Poelaert RUE DU PRÉSIDENT Cocq, avocat et futur bourgmestre d’Ixelles, siè- L'hôtel de maître du n° 47 de la Vanne RUE DE HENNIN gent au sein du conseil d’administration. En abrita "L’œuvre du Calvaire" de 1935 à 1902, le musicien français Vincent d’Indy, fon- 1960 et, pour un temps, la Maison A l’origine dénommée rue de dateur de la Schola Cantorum de Paris et ami de Cette rue doit son nom à la famille Africaine. "L’Œuvre du Calvaire", Gerlache, ensuite rue Président de Thiébaut, préside le jury de fin d’année. propriétaire de terrains environnants. devenue aujourd'hui l'"Institut Albert Ier Gerlache, cette rue prend finalement L’enseignement musical se complète de causeries données entre autres par les politiciens Henry et Reine Elisabeth”, se consacre aux le nom de rue du Président afin Les numéros 65 à 73 sont des Carton de Wiart, Jules Destrée, les littérateurs soins aux malades incurables et d'éviter toute confusion avec la rue de immeubles occupés de 1959 à la fin des Iwan Gilkin, Maurice des Ombiaux, le juriste dépend des Cliniques universitaires Gerlache à Etterbeek. Etienne de années ’70 par la maison d’édition Edmond Picard… Henry Thiébaut s’inspire en Saint-Luc. Gerlache (1785-1871), magistrat, outre des méthodes pédagogiques de gymnas- "Femmes d’Aujourd’hui". Ils ont été historien et homme politique, présida tique rythmique d’Emile Jaques-Dalcroze. remplacés par deux groupes de mai- Dans les années ’90, un hôtel est cons- le Congrès national en 1830, la Cour de sons à un et deux étages dont subsiste truit à l’emplacement des maisons Cassation en 1832 et l’Académie royale le n° 73 sous sa façade originelle. sises du côté impair de la rue Paul de Belgique de 1836 à 1856. Spaak et aussi sur celui du n° 47 Les immeubles sis à l’angle des rues rue de la Vanne. Ces maisons avaient Le de la rue du Président abrite Charles De Coster et de Hennin ont n° 54 été démolies en 1979-80. deux écoles dont la façade arrière fait récemment l’objet de transforma- s'ouvre vers la rue Jean d’Ardenne. tions importantes. Ceux de la rue de A cet endroit s'éleva jusqu’en 1895 la Intégré à la Haute Ecole Lucia Hennin abritaient à ce moment un ate- Villa "Belle Vue" en surplomb de de Brouckère, l’Institut supérieur lier pour le travail des métaux et un l’avenue Louise. Les rues de la Vanne économique d'Ixelles, l’ISEC, propose espace d’exposition; ceux de la rue et Paul Spaak reprennent le tracé du des graduats en droit et en marketing. Charles De Coster regroupaient, quant chemin qui longeait l'arrière de la L’Institut Fernand Cocq assure un à eux, un rez-de-chaussée commercial propriété. enseignement de promotion sociale en ainsi que des logements. comptabilité, en informatique et en 73 rue de Hennin langues, y compris le langage des RUE JEAN D’ARDENNE signes à destination des malenten- dants. Les bâtiments furent dans un premier temps occupés par une école Cette voie, créée comme ses voisines communale primaire pour filles. En vers 1850, est dans un premier temps 1901, l’Institut des hautes Etudes appelée rue d’Orléans en l’honneur de musicales et dramatiques, dirigé par Louise-Marie d’Orléans, première Henri Thiébaut, y occupe quelques reine des Belges. En 1921, elle est salles de classe en soirée. rebaptisée pour rendre hommage au journaliste et écrivain Jean d’Ardenne, L’Institut se rapproche ainsi de l’Ecole de nom de plume de Léon Dommartin Musique vocale d’Ixelles créée par la Commune (1839-1919). en 1891. Ensemble ils comptent quelque 600 Né à Spa, Jean d'Ardenne gagne Paris en 1866. élèves. Les édiles communaux sous la conduite Entré au "Gaulois", quotidien conservateur, du bourgmestre Adolphe de Vergnies, favorisent il devient correspondant de guerre aux côtés cette institution qui deviendra l'actuelle de Félicien Rops lors du conflit franco-allemand Académie de Musique. Octave Maus et Fernand de 1870. 6 L’immeuble des n° 70 à 74 est un dérée comme une zone tampon, Des récits apportent un éclairage parti- projet de l’architecte Michel Muamba accueillant les espaces de circulation et culier sur les relations sociales qui Mutambayi. Il comprend une galerie de service. Elle présente un front bâti liaient les habitants. De nombreux d’art, des surfaces de bureaux à lisse, de béton enduit à gauche, de bois artistes et scientifiques ont vécu dans vocation artistique (1er & 2e étages) à droite; deux décrochements vitrés ce quartier au cours des deux derniers ainsi que le studio et le logement laissent apparaître le jeu des volumes, siècles: des écrivains comme Michel d’un photographe, au niveau des exprimés par de larges traits horizon- de Ghelderode, qui s'inspira de combles sous une toiture à deux pans taux et verticaux. L’intérieur présente l'atmosphère du lieu, aux peintres largement vitrés. de grands espaces protégés s’ouvrant William Degouve de Nuncques, vers l’intérieur de l’îlot ainsi qu’une Anto Carte et Jean Milo en passant cour-jardin qui profite de l’ensoleille- par Ernest Solvay et Karl Marx. Des RUE CHARLES DE COSTER ment sud-ouest. Le projet contribue à hommes politiques et notables la variété et la richesse architecturale qui firent l'actualité du 20e siècle, Le nom de Charles De Coster fut attri- d’un quartier qui comprend outre des à l'image de Victor Larock ou de Marc bué en 1896 à une voie publique du édifices du 19e siècle, des réalisations Somerhausen ainsi que d'éminents quartier de l’Ermitage. Deux ans des années 30 ou Art déco. Cette réali- professeurs s'installèrent aussi dans le auparavant un mémorial avait été sation contemporaine s’insère sans quartier de l'Ermitage, séduits par la élevé en bordure de la place Eugène heurts dans le contexte varié des faça- proximité de l'Université libre de Flagey. des du voisinage. Bruxelles. Certaines maisons ont gardé une trace du passage de leurs illustres L'écrivain Charles De Coster (1827-1879) est occupants. De tous temps, des archi- décédé au 116 de la rue de l’Arbre bénit, maison tectes de renom (Saintenoy, Hobé, sise à l’angle de la rue Mercelis. Sur la Bodson, De Koninck…) conçurent des façade, sont apposés une plaque commémorative réalisations originales, dont plusieurs et un médaillon aux effigies du héros populaire Thyl Uylenspiegel et de son épouse Nele. sont aujourd'hui classées. Certains de "Les aventures d'Uylenspiegel et de Lamme ces bâtiments font ici l’objet d’une des- Goedzack au pays de Flandres et ailleurs" (1868) cription, d’autres sont uniquement sont un récit pittoresque et haut en couleur, écrit mentionnés comme étant intéressants. dans une langue archaïsante mais qui ne connut Plusieurs maisons furent habitées par le succès qu'après la mort de l'auteur. des personnes connues; c’est à ce titre 8-12, rue Charles De Coster qu’elles sont présentées. Au n°8 de la rue De Coster, un projet récent a donné lieu à une construction Les n° 10-12 ont abrité l'atelier du Une attention particulière est apportée qui comprend des petits logements, statuaire Isidore De Rudder (1855- à la toponymie, véritable témoignage une habitation familiale, un bureau de 1943), auteur de la "Vieille Fontaine" de l'évolution des lieux et des idées. 100m2, une galerie et un loft. L’animation à la place Charles Graux. L’atelier ☛ du quartier et la présence d’une grande s’étendit jusqu’aux n° 70 et 74 de la Des réalisations architecturales men- surface ont conduit les architectes Axel rue de Hennin et, transformé par tionnées en italique, et dont certaines sont Verhoustraeten et Jean-Marie Gillet à pro- l’architecte Maxime Brunfaut, abrita signalées par un astérisque, sont incluses dans l’inventaire du patrimoine téger les occupants du trafic et du bruit une imprimerie et un atelier de travail architectural de la Région dressé par environnants. La façade nord-est consi- des métaux. Sint-Lukasarchief en 1979. 32 L’urbanisation de ce quartier achève la mobilier urbain, des fleurs ou des Hélène De Rudder-Du Mesnil (°1859) d’autres, participa au lancement le 9 jonction du Haut-Ixelles aux quartiers plantations. Ainsi a-t-on récemment a réalisé des tapisseries pour l'Expo- novembre 1943 du "Faux Soir", pasti- bordant les étangs. Elle s’étale sur une planté, dans les rues des Champs sition internationale de Tervueren che du "Soir" autorisé par les autorités quarantaine d’années, en deux phases. Elysées et Lesbroussart, des spécimens en 1897 et pour l’Hôtel de ville de d’occupation, et humoristique pied de La première, entre 1840 et 1850, de "prunus subhirtella automnalis", de Saint-Gilles, d’après les cartons de son nez à celles-ci. concerne les rues du Président, Jean "prunus cerulata Kanzan" et de "robi- mari Isidore De Rudder. d’Ardenne, de l’Arbre bénit jusqu’à nia pseudo-acacia umbraculifera". Au n°92 de la rue se trouvent des celle des Champs Elysées. La seconde, bureaux et une salle d’exposition en 1863, met en œuvre un plan RUE LESBROUSSART d’une société de distribution de maté- d’ouverture de rues entre la chaussée riel de chauffage et de ventilation; les de Vleurgat, l’avenue Louise et la Cette rue fut dédiée à l'homme de let- entrepôts et les ateliers débouchaient chaussée d’Ixelles dont la rue tres Jean-Baptiste Lesbroussart (1781- au n°40-42 rue Lens. Lesbroussart constitue l’épine dorsale, 1855), professeur à l’Université de ceci en prévision du percement de Liège et journaliste opposant au L’aménagement intérieur (1991) d'un l'avenue Louise. régime hollandais. restaurant, 49 rue Lesbroussart est à signaler; il est le fruit d'une collabora- Le quartier est entouré de trois grands La rue Lesbroussart, ouverte en 1863, tion entre l'architecte Olivier Bastin et axes de circulation automobile: la présente un long front de bâtisses les artistes plasticiens Edith Dekindt, chaussée d’Ixelles, l’avenue Louise et anciennes, de gabarits semblables, aux Jean-Claude Saudoyez et Marc Feulien. la rue Lesbroussart, qu’empruntent façades enduites. Le rez-de-chaussée ☛ aussi plusieurs lignes de transport a souvent été transformé aux fins rue Lesbroussart: 74, 89, 115 et 117(*). en commun, en plus de celles qui d’activités commerciales où la restau- desservent la place Eugène Flagey. ration domine. La mobilité, des piétons et cyclistes en particulier, est ralentie par la pression Dans la partie proche de l’avenue du stationnement automobile, dans un Louise ont été érigés dans les années secteur où sont situés plusieurs lieux ’60 des immeubles à usage de bureaux générateurs de trafic (écoles, commer- et/ou d’habitation. Sur la façade du ces, institutions culturelles…). n°82 a été dressée en 1991, une plaque commémorative pour le 50e anniver- Divers aménagements de la voirie, La présente publication, "Vers saire de la fondation du Front de comme l'installation de potelets, l'Ermitage", se réfère à un périmètre l’Indépendance par le journaliste tendent à restreindre le stationnement délimité par la chaussée d'Ixelles, la Fernand Demany, le docteur Albert "sauvage" et à donner une plus large chaussée de Vleurgat, l'avenue Louise Marteaux et l’abbé André Boland. place aux piétons. Des élargissements (située sur le territoire de la ville de Le Front regroupa au fil du temps une du trottoir à proximité des carrefours, Bruxelles) et les rues de la Concorde quinzaine d’organisations de résistan- familièrement appelés "oreilles", et du Prince Albert. ce (renseignement, chaînes d’évasion, améliorent la visibilité, ralentissent aide aux juifs et aux réfractaires, la vitesse des voitures et facilitent La vie de ces rues est retracée à travers sabotage). la traversée des piétons. Les surfaces différentes personnalités qui y ont élu Fernand Demany, avec Désiré Denuit, ainsi délimitées peuvent accueillir du domicile. Adrien vanden Branden de Reeth et 4 Immeuble de la rue Lesbroussart RUE LENS Grâce à des fonds apportés par l’abbé Carette et le baron Antoine Allard, fon- INTRODUCTION dateur de l’antenne belge d’Oxfam et Le peintre André Corneille Lens e (1739-1822) fut en vogue sous Charles de l’association "Stop War", le collectif Le quartier de l'Ermitage et la rue du Au 19 siècle, Ixelles s'urbanise et de Lorraine. Son monument funéraire, Paix sur Terre put acquérir le bien en même nom gardent le souvenir du voit la création d'un grand nombre par Godecharle, se trouve dans l’église 1969 et y accueillir diverses associa- "manoir de l’Ermitage" qui se trouvait d'impasses. Ces ruelles donnent accès Notre-Dame de la Chapelle. tions préoccupées des droits de entre les actuelles rues Dautzenberg à des maisons ouvrières en retrait de la l’homme, de pacifisme et de dévelop- et Gachard. Les bâtiments, l'étang et voie publique. Un inventaire dressé en pement durable; parmi elles: les terres de culture disparurent vers 1840 dénombre huit impasses cons- le Service Civil International (S.C.I.), le le milieu du 19e siècle. Si le quartier truites à Ixelles avant 1835, tandis que Mouvement International de la présente actuellement une physiono- le Rapport communal de 1905 en RUE VAN ELEWYCK Réconciliation (M.I.R.), Forum voor mie résidentielle, il a été pendant mentionne vingt-deux. Ces impasses Vredesaktie, Jeugd en Vrede, le longtemps essentiellement agricole. tiennent souvent leur nom du proprié- La rue porte le nom d'Henri Joseph Collectif Sans Ticket (C.S.T.), le Comité Jusque 1880, la superficie du territoire taire foncier qui les fait ouvrir à des Van Elewyck, propriétaire foncier, de Défense des Usagers du C.P.A.S., d’Ixelles vouée à l’agriculture, surtout fins spéculatives, généralement en mayeur d’Ixelles de 1828 au 4 septem- l’Association Belge des Consultants de production céréalière, dépassait bordure et au fond de la parcelle où se bre 1830. en Environnement (COREN), l’As- encore les 50%, comme à Saint-Gilles trouve sa propre demeure. sociation Belge des Eco-conseillers et à Schaerbeek. La maison au n°35 est aujourd'hui la (ABECE), le Comitato Internazionale Les quatre impasses ou carrés du Maison de la Paix; elle était autrefois per le Sviluppo dei Popoli (CISP), D'après l’Atlas des Communications quartier de l'Ermitage regroupent de propriété de la famille de Hennin de l’Association pour la Recherche et vicinales de la Commune d’Ixelles petites maisons autour d'une cour: Boussu-Walcourt, ce dont témoigne l’Action en Développement (A.P.R.A.D.), de 1845, deux ruisseaux à peu près - le carré Broedermans, accessible à une plaque dédicatoire apposée dans le Foodfirst Information & Action parallèles s’écoulaient du lieu-dit hauteur des 18-20 rue d’Orléans, est le vestibule à l’occasion de la bénédic- Network (FIAN)… "Verkeerden Haen" (à proximité constitué de trois maisons regroupant de tion du maître de maison par le des actuelles chaussée de Vleurgat 21 (1856) à 14 personnes (1890) Cardinal Mercier en 1925. Le militant pacifiste Jean Van Lierde et rue Kindermans) vers l’étang - le carré Debuyser, de six maisons (°1926) y est toujours actif. En 1965 lui inférieur près de la place Eugène (31 à 22 personnes), 27 rue de la Croix fut reconnue la qualité d’objecteur de Flagey. Leurs cours furent comblés - le carré Deruydts, de six maisons conscience, le premier de Belgique, lors du percement de l’avenue Louise (37 à 35 personnes), 40-42 rue Souveraine à l’issue d’une lutte de près de vingt et de l’urbanisation de ses abords. - le carré Desmedt, 42, rue de l’Arbre bénit ans. Il assuma aussi le secrétariat Il en subsiste une trace, cachée, (11 puis 12 maisons et jusqu’à 61 personnes). général du Centre de Recherches et sous forme d’une ancienne section d’Informations Socio-Politiques (C.R.I.S.P.) d’égout, sous l’îlot délimité par les A partir de 1880, des enquêtes en et celui des "Amis de Présence Africaine". rues de Hennin, des Champs Elysées, matière de paupérisme et d’hygiène Van Elewyck et Lesbroussart. entraînent la disparition de ce type ☛ rue Van Elewyck: 13 à 21(*) et 31 à Le raccordement du quartier au d’habitat. De ces quatre impasses, il ne 45(*) dont le 41 est dû à Aimable Delune réseau communal d’égouttage s'est subsiste que l’entrée de deux d’entre (1903). réalisé entre 1860 et 1880. Pour elles: une porte d’accès rue de la Croix l’essentiel, il consiste encore en et un porche à fronton rue Souveraine conduites de briques d’argile de qui donne aujourd'hui accès à des Plaque dédicatoire, 35 rue Van Elewyck forme ovoïde. logements de haut niveau. 34 3 RUE DAUTZENBERG "A LA DECOUVERTE DE L'HISTOIRE D’IXELLES" La rue est dédiée à Johan Michiel Dautzenberg (†1869), poète et N° 9 militant flamand et à son fils Philippe Dautzenberg (1849-1935), chef d’entreprise. Le second légua une « VERS L’ERMITAGE » importante collection de mollusques à l’Institut royal des Sciences naturelles Introduction 3 de Belgique. Rue du Président 6 ☛ rue Dautzenberg: 17 à 21, 18, 20, 42, Rue Jean d’Ardenne 6 44 à 48(*), 78 (arch. Albert Dumont et son fils Alexis; le premier est l’auteur des plans Rue Souveraine 9 de l’Hôtel de Ville de Saint-Gilles en 1892 Rue de l’Arbre bénit 10 et de nombreuses villas à La Panne, Alexis signa ceux du bâtiment néo-renais- Rue Mercelis 14 sance flamande de l’U.L.B., av. Franklin Rue de la Croix 17 Roosevelt, vers 1925. Rue des Champs Elysées 18 15, rue Gachard Rue de l’Ermitage 22 RUE GACHARD Rue Paul Spaak 29 Louis Prosper Gachard (1800-1885), Rue de la Vanne 30 avocat, historien et archiviste, fut Rue de Hennin 31 secrétaire général des Archives géné- rales du Royaume de 1826 à 1831 et Rue Charles De Coster 32 ensuite archiviste général jusqu’à son Rue Lesbroussart 33 décès. Parmi de nombreux travaux, citons ses inventaires des archives des Rue Lens 34 Chambres et Comptes. Rue Van Elewyck 34 Rue Dautzenberg 35 ☛ rue Gachard: 15 (arch. J. Mataigne), 17(*) (arch. E. Mataigne), 23, 27, 37(*) Rue Gachard 35 (arch. L. Vander Elst, 1899), 48(*) (arch. Ernest Acker, auteur des plans du monu- ment à Julien Dillens, square de Meeus), 54 (arch. Hubert Marcq, 1907, ancien rue Gachard Illustrations: hôtel Rossel). Georges Strens (service de l’Information), Remerciements: sauf archives communales d’Ixelles (p. 6, 10, 13 et 22) Mme Ginette Blondiaux , Mme Christine Chomé, Musée d’Ixelles (p. 8, 12, 21 et 23) - CIVA (p. 25) la C.I.B.E., le CIVA, M. Daniel Decamp, d. S. L. T. A.A.M. (p. 26) - Magyar Ház (p. 14) - P. Mardaga (p. 8) 35 Electrabel, la Maison de la Paix, M. Jean-Michel Pochet M. Thomas Van Gindertael. Le Collège des Bourgmestre et Echevins d’Ixelles vous invite

Hôtel communal d’Ixelles À la découverte de l’histoire d’Ixelles (9) 168 chaussée d’Ixelles - 1050 Bruxelles Tél.: 02 515 61 11 www.ixelles.be

Réalisation Service de la Culture

Recherches et rédaction Philippe Bovy avec la participation de Delphine Cugnon, Catherine Fache

Avec la collaboration des services communaux de l’Urbanisme, des Travaux, des Archives, de l’Information, de l’Imprimerie communale et du Musée d’Ixelles

Mise en page et impression Infographie et Imprimerie communales

Edition Service de l'Information

septembre 2002 D/2002/8727/01

Cette brochure est produite à l’initiative de Sylvie Foucart, échevine de la Culture, et de Jean-Pierre Brouhon, échevin de l’Information

Editeur responsable: Jean-Pierre Brouhon, Echevin de l’Information 168 chaussée d’Ixelles 1050 Bruxelles Vers l’Ermitage