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DOSSIER DE PRESSE Infos pratiques

A partir du 19 juin le CINEMA GALERIES présentera une nouvelle exposition et rétrospective, entièrement consacrée à Amira Daoudi. Amira Daoudi est une directrice artistique spécialisée en graphisme, connue pour la conception d’affiches de cinéma. Elle a fait ses études à l’Académie royale des arts visuels de Sint-Lukas, à Bruxelles.

DATES

Exposition : le 19 juin 2015 jusqu’au 28 juillet 2015 inclus. Tous les jours de 14h à 20h, fermé le lundi.

PRIX

Exposition : Gratuit Programmation de films : 8,50€ (stand.) 6 ,50€ (red.)

DATES DE LA RÉTROSPECTIVE

SAMEDI 20 JUIN : 19:00 LITTLE BABY JESUS OF FLANDERS - GUST VAN DEN BERGHE SAMEDI 27 JUIN : 19:00 RUNDSKOP - MICHAËL ROSKAM SAMEDI 4 JUILLET : 19:00 A PERDRE LA RAISON - SAMEDI 11 JUILLET : 19:00 WASTE LAND - PIETER VAN HEES SAMEDI 18 JUILLET : 19:00 LA VITA OSCENA - RENATO DE MARIA SAMEDI 25 JUILLET : 19:00 WHAT’S IN A NAME - EVA KÜPPER

PRODUCTION

CINEMA GALERIES Commissaire Antoinette Jattiot En association avec Stijn Verhoeven

Poster: Gaëtan Chekaiban

CONTACT

Frin Platteeuw (responsable communication) [email protected] +32 474 40 92 52 AMIRA DAOUDI from film to poster

DEPUIS BRUXELLES. C’est dans cet enchevêtrement d’identités qu’Amira Daoudi, graphiste et directrice artistique formée à Sint Lucas, s’est spécialisée depuis cinq ans, dans la conception d’affiches de film. Elle crée sa première affiche pour le réalisateur et ami Gust Van de Berghe afin de soutenir visuellement son tout premier film « Little Baby Jesus of Flanders ». La sélection du film au Festival de Cannes en 2010 accélère les carrières des deux amis et les confirme comme talents belges montants dans leurs domaines.

Depuis lors Amira Daoudi s’est fait valoir comme l’une des plus importantes directrices artistiques du pays, elle a créé des affiches de film pour un groupe très diversifié de réalisateurs, tels que Michaël Roskam (Tête de bœuf), Nicolas Provost (The Invader), Wim Vandekeybus (Monkey Sandwich), (Kid), Caroline Strubbe (I am the same, I am another), (Little Black Spiders). Elle a aussi collaboré à de nombreux projets internationaux comme « A perdre la raison » de Joachim Lafosse, « Before the last curtain falls » de Thomas Wallner, « La Vita Oscena » de Renato De Maria et « Above Us All » de Eugenie Jansen.

Amira Daoudi voit la création d’une affiche comme un exercice d’équilibre entre sa propre vision, les souhaits du réalisateur et les exigences du marché auquel le film est destiné. Son travail reconnaît l’importance primordiale d’une affiche pour la force d’attraction d’un film. Sans être trompeuse, l’affiche doit attirer l’attention du spectateur, éveiller l’intérêt et le désir. A la frontière de la création courante, Amira Daoudi tente d’aboutir à une esthétique en accord avec l’essence intrinsèque d’un film plutôt qu’avec les chiffres du marché.

Cette recherche l’a conduite au CINEMA GALERIES pour une exposition sur son travail. « From Film to Poster – par Amira Daoudi » dresse le portrait d’une graphiste engagée dans l’industrie du film et permet de faire un tour d’horizon d’un processus de création graphique.

UN PARCOURS EN 3 PHASES

Amira Daoudi crée suivant trois phases révélatrices de différentes postures à la base de l’exposition. En référence à son processus de travail, ces trois phases sont autant d’aspects auxquels la graphiste attache de l’importance. Divisé en unités, le chiffre trois recouvre aussi l’idée d’un début, un milieu et une fin. Cette structure en trois actes se retrouve non seulement dans le film mais aussi dans l’affiche qui s’en suit. Ainsi la composition d’une affiche se base sur une recherche d’équilibre entre l’image, le titre et l’information restante. A la frontière entre cinéma et design, son travail crée une troisième posture, en équilibre entre l’image fixée et animée. Ces trois temps sont un fil conducteur important de l’exposition qui présente trois étapes mais aussi les différentes postures observables dans la création graphique. LA RECHERCHE // DE L’IMAGE ANIMÉE À L’IMAGE FIXE

METHODOLOGIE. Avec une moyenne de 24 images par seconde , un film est une banque d’images illimitée auxquelles a recourt la graphiste comme point de départ de sa création. La quête de la forme graphique implique donc un choix, une collecte, des essais.

Le processus de conception est toujours lié au projet spécifique du film, dans son approche et son résultat. Un projet connaît généralement deux points de départ possibles. Parfois Amira Daoudi part d’une image effective comme une image du film ou un photomontage qui servent de base à son affiche. Là-dessus sont apportés plusieurs éléments typographiques qui rajoutent de la force à l’image elle-même, comme l’illustre l’affiche de « Blue Bird », second de la triologie de Gust Van den Berghe. L’affiche reflète la palette de couleurs du film comme les éléments essentiels de l’histoire. La quête des enfants vers l’oiseau est traitée de manière poétique dans un visuel serein, intriguant qui parvient à contenir l’ébauche de l’histoire en un coup d’œil. A partir d’une image, la construction d’une nouvelle image unique permet de communiquer au spectateur différentes couches sous-jacentes d’un film.

Haut et bas : Extraits de « Blue Bird », Gust Van den Berghe. Centre : Maquettes pour l’affiche de Blue Bird, Amira Daoudi. Les motivations et le sujet conceptuel de la réalisation du film sont aussi des éléments importants. Dans ce cas Amira Daoudi part à la recherche d’une illustration qui va plus loin que le matériel déjà disponible. Par exemple pour « Lucifer », Gust Van den Berghe a livré quelques dessins alchimiques du 13e siècle de la main de Robert Fludd. A partir de ce dessin Amira Daoudi a fourni finalement trois affiches qui sont sans rapport avec les images ou les personnages du film de Van den Berghe.

Affiche et maquettes de « Lucifer », Amira Daoudi

REFERENCES. Diverses influences nourrissent son travail. Bruxelles, la ville où la graphiste travaille à ses projets a probablement le plus d’écho tant au niveau de sa personnalité, de sa manière de travailler que de ses créations. Au-delà des frontières de sa propre ville, la graphiste aime aussi regarder en direction d’un pays qui vacille entre authenticité et modernité, le Japon. « La culture japonaise en tant que combinaison de l’authentique avec des influences modernes est une de mes plus grandes références. L’importance de la page blanche, le raffinement japonais et les formes que l’on retrouve dans la nature forment pour mon inconscient une base qui est présente en permanence dans mon travail ». Différents courants artistiques influencent aussi son travail, tel que « le surréalisme avec l’imaginaire caractéristique de Magritte, le pop-art avec ses affirmations, sa poésie, sa typographie et ses photomontages ». Le matériel de recherche collecté pour « Little Baby Jesus of Flanders » prouve aussi les influences cinématographiques qui imprègnent son travail. Parmi ses influences, on peut également citer Saul Bass, grande figure du graphisme cinématographique.

De gauche à droite: Affiche du « Cuirassé Potemkine », Eisenstein ; Affiche de « Little Babys jesus of Flanders », Amira Daoudi ; Affiche de « Sturm über Asien », Pudowkin. Affiche de « N The Madness of Reason », Amira Daoudi ; Maquette de « N The Madness of Reason », Amira Daoudi

Amira Daoudi expérimente avec le flot d’images de notre société. La symbiose entre la publicité et le film forme aussi un des points forts de ses projets qui cherchent la frontière entre l’accessibilité et la liberté artistique. Entre innovation et cliché, elle peut aussi faire appel à ses expériences dans le monde publicitaire. Elle joue avec les clichés en les réinterrogeant. Chaque projet de film est approché et traité de manière propre, chaque fois avec respect pour le propos du réalisateur. Cela conduit à un répertoire très varié d’affiches avec beaucoup de genres tant sur le plan visuel que narratif. Il est compliqué dès lors de lui attribuer une spécificité stylistique, mais cela montre aussi la force de la graphiste, qui réalise un visuel unique pour chaque film. EXPRESSION D’UNE PERSONNALITE

Amira Daoudi part d’un début, d’une image mais aussi d’un sentiment et de sa personnalité, une démarchequi se révèle en permanence dans son travail. La présence d’un visage humain est une constante qui peut évoquer une forme d’empathie . Tout comme sur l’affiche de « Blue Bird » la figure humaine prend aussi dans « Rundskop » une place proéminente sur l’affiche. Il en résulte ici une image tout aussi poétique que puissante qui reflète le poids du personnage de Matthias Schoenaerts. L’affiche de « Feel my love » (Griet Teck , 2014) est l’une des rares affiches qui s’éloigne de la figure humaine et tient compte d’un souvenir personnel de l’artiste graphique au moment de la création. Le producteur du film avait acheté une broderie à un sans-abri pour lui remonter le moral avant un rendez-vous avec Amira Daoudi. C’est à partir de cette anecdote poétique et cette rencontre fortuite avec cet objet qu’elle a créé l’affiche. Les points délicats sur le coton rappellent les thèmes d’antan du documentaire qui rapporte en images la vie quotidienne de personnes âgées ainsi que le thème du passage du temps. Maquette de « Feel my Love », Amira Daoudi . LE DESIGN GRAPHIQUE // ENTRE PROMESSE ET CONFLIT AVEC L’IMAGE ANIMEE

Le mot affiche vient du mot latin « affigere » qui veut dire « attacher, lier à ». L’affiche peut pour ainsi dire saisir le passant, elle le capture. Cette aspiration peut promettre quelque chose au spectateur tout comme elle peut entrer en conflit avec le film.

L’IMAGE CAPTIVANTE. Elle aspire, capture le spectateur dans le film. Pour Amira Daoudi, il faut distinguer les images imprimées sur la rétine, les images « réelles » d’une image « fictive », de l’ordre de l’illusion ou plutôt des émotions : « Je crois que la perception sensorielle de l’image est le point de départ naturel de notre interprétation de la réalité.» Pour certains films, Amira Daoudi favorise donc l’acmé ou la tension d’un film, moins que son départ.

Ainsi pour « Monkey Sandwich », le film du chorégraphe et danseur Wim Vandekeybus, l’affiche rend la lourdeur, l’énergie et l’expression intense que renferme le film à travers une image criante révélatrice d’un sentiment sensoriel. Les photographies de plateau permettent également au créateur de rentrer dans l’atmosphère du film. Cette posture favorise l’entrée du spectateur dans un univers. Tout aussi subjective que soit la proposition du graphiste, elle propose un saut dans le film qui peut dès lors plaire ou decevoir en fonction de la distance entre le sentiment de l’affiche et le film.

ULTIMA VEZ PRESENTS

WITH JERRY KILLICK

A FILM BY WIM VANDEKEYBUS ULTIMA VEZ & MONODOT IN CO-PRODUCTION WITH KVS & SCHAUSPIEL KÖLN & IN ASSOCIATION WITH SAVAGE FILM PRESENT MONKEY SANDWICH A FILM BY WIM VANDEKEYBUS WITH JERRY KILLICK CARLY WIJS & DAVIS FREEMAN PRODUCED BY KRISTIEN DE COSTER TATIANA PIERRE & MAARTEN LE ROY WRITTEN & DIRECTED BY WIM VANDEKEYBUS ASSOCIATE PRODUCER BART VAN LANGENDONCK PHOTOGRAPHY PATRICK OTTEN & KASSIM AHMED EDITOR DIETER DIEPENDAELE & OCTAVIO ITURBE CREATIVE SUPERVISOR GREET VAN POECK MUSIC ELKO B. ART DIRECTOR YVES VERSTRAETE SOUND THOMAS VERBRUGGEN & PAUL MAERNOUDT SOUND DESIGN CHARO CALVO SOUND MIX ALINE GAVROY COSTUME ISABELLE LHOAS MAKE UP EVIE HAMELS IN COLLABORATION WITH EMILIE BLÉZAT -SCIAPODE & WITH THE SUPPORT OF THE FLANDERS AUDIOVISUAL FUND & THE FLEMISH AUTHORITIES

WWW.MONKEYSANDWICHTHEFILM.COM

Maquette de « Monkey Sandwich », Amira Daoudi ; Photographie de plateau « Monkey Sandwich » ; Affiche de « Monkey Sandwich », Amira Daoudi.

L’affiche de « Ne me quitte pas » hape le spectateur dans l’univers de ces deux hommes . Sur le devant de l’affiche se trouvent les copains de comptoir Bob et Marcel entourés par des arbres qui les disproportionnent. « Deux hommes qui disparaissent dans les bois », le mot de la fin des metteurs en scène Sabine Lubbe Bakker et Niels van Koevorden, forme ainsi la base de cette visualisation. Les arbres semblent en effet tendre vers une lumière qui est à peine visible. Les personnages du film sont aussi à la recherche d’une lumière dans leur vie. Amira Daoudi dégage de cette manière les personnages du cadre du film et essaie de susciter la même atmosphère dans le monde contrasté de l’affiche de film.

PROMESSE. Certaines créations d’Amira Daoudi projettent une lumière narrative sur le sujet du film. Le projet de l’af- fiche pour « Kid » (Fien Troch, 2012) appartient notamment à cette catégorie. Le design joue avec les teintes vertes qui sont souvent évoquées dans la palette de couleurs du film. De plus, la couleur verte se réfère aussi à l’environ- nement naturel où le personnage principal perdu – l’enfant – se trouve. La crise agricole et les problèmes familiaux marqués entretiennent une atmosphère triste pendant tout le film, rendue sur l’affiche au moyen du vide qui entoure l’enfant et le tableau de classe devant lequel il se trouve. L’image de l’affiche nous engage dans une histoire noire et pesante. Les premières esquisses d’Amira Daoudi pour ce film montrent cependant l’idée originelle d’éviter le lien entre le personnage principal et le titre sur l’affiche. Son intention était de représenter le museau et l’œil d’un renard, que traitait plus abstraitement le sujet du film « Kid ». L’affiche de Kid est à la fois un résumé et un souvenir, le projet est une promesse. La perspective et la tension dans l’affiche attirent immédiatement l’attention du spectateur. PRIME TIME PRESENTEERT

EEN FILM VAN FIEN TROCH

BENT SIMONS MAARTEN MEEUSEN GABRIELA CARIZZO RIT GHOOS FOTOGRAFIE FRANK VAN DEN EEDEN MONTAGE NICO LEUNEN ART DIRECTION WALTER BRUGMANS GELUID PAUL MAERNOUDT KOSTUUM JUDITH VAN HERCK MUZIEK SENJAN JANSEN SOUND DESIGN MICHEL SCHÖPPING MIXAGE MATTHIEU COX PRIME TIME IN CO-PRODUCTIE MET N279 ENTERTAINMENT EN VERSUS PRODUCTION IN SAMENWERKING MET AUGENSCHEIN FILMPRODUKTION MET DE STEUN VAN HET VLAAMS AUDIOVISUEEL FONDS AND HET NEDERLANDS FILMFONDS AND EURIMAGES AND CENTRE DU CINEMA ET DE L’AUDIOVISUEL ET LES DISTRIBUTEURS WALLONS ET VOO AND DE TAX SHELTER VAN DE BELGISCHE FEDERALE REGERING AND CASA KAFKA PICTURES MOVIE TAX SHELTER GESTEUND DOOR BELFIUS AND PROVINCIE ANTWERPEN AND CINEART CO-PRODUCENTEN ELS VANDEVORST AND JACQUES HENRI BRONCKART AND OLIVIER BRONCKART PRODUCENT ANTONINO LOMBARDO GESCHREVEN EN GEREGISSEERD DOOR FIEN TROCH

Maquettes de « Kid », Amira Daoudi ; Extraits du film « Kid », Fien Troch ; Affiche de « Kid », Amira Daoudi.

CONFLIT. La responsabilité qu’Amira Daoudi porte avec son travail est partagée avec d’autres acteurs du champ audiovisuel. Quand un projet doit répondre à l’intérêt de chaque partie, des compromis doivent être conclus là où le designer doit poursuivre sa tâche. Comme déjà indiqué, Amira Daoudi essaie d’éveiller l’intérêt sur une certaine quintessence du processus de création; son propre sentiment et ce que le réalisateur veut transmettre. Cependant, les contraintes du marché et les attentes de l’industrie du film vont parfois à l’encontre du propos graphique et des désirs de la créatrice.

L’affiche pour le film de Joachim Lafosse « A perdre la raison » promet quelque chose que le film ne montre pas. La comparaison avec l’affiche choisie pour la distribution française est importante pour comprendre la distance entre l’affiche belge et le film. Les événements traumatisants à la base du film qui vont choquer la Belgique influenceront fortement le travail d’Amira Daoudi. L’affiche suggère le contraste d’une mère – une jeune femme riante, détendue et pleine de vie - avec cependant des perspectives tragiques.

La composition de l’affiche contredit le côté tragique du film. La polémique et la critique sur la diffusion du film à cause du drame exprimé par l’histoire, rend l’accomplissement de l’horizon filmique impossible, de l’affiche dément celle du film. Les différents projets qui ont été faits pour l’affiche du film montrent bien que pour l’affiche belge la valeur morale prime sur la valeur authentique de l’histoire.

Avec ses créations, Amira Daoudi défend une nouvelle image par laquelle sa responsabilité de designer la distingue. Le travail graphique est en effet une forme de communication, expression de nos relations et d’une manière de voir le monde. Toutes les formes que le design peut prendre aussi subtiles soient elles ou non significatives qu’elles puissent paraître ont un impact sur la société. Amira Daoudi reste en tant que graphiste toujours consciente de sa coresponsabilité et de l’influence de ces moyens de communication sur le milieu visuel dans lequel nous vivons.

Cependant, c’est ce désir de conflit qui stimule des idées novatrices et engage le défi de trouver un compromis entre la communication compréhensible sur l’essence d’un film et un sentiment graphique plus abstrait.

De haut en bas : Maquette de « A Perdre la raison », Amira Daoudi ; Maquette de « A perdre la raison », Amira Daoudi ; Affiche belge de « A perdre la raison », Amira Daoudi. RESULTAT // L’AFFICHE MONTAGE ENTRE STYLE ET MISE EN RELATION

Style is the answer to everything. A fresh way to approach a dull or dangerous thing.

To do a dull thing with style is preferable to doing a dangerous thing without style. To do a dangerous thing with style, is what I call art.

-C. Bukowski

La création d’une affiche est surtout une affaire de montage qui ne se résume pas qu’à une action technique et informatique. C’est avant tout une opération qui exige de la créativité, une épreuve de style et l’exigence d’une approche esthétique de l’œuvre.

AFFIRMATION D’UN STYLE

Amira Daoudi a reçu diverses nominations en son nom dont la double nomination du Festival du Film Néerlandais pour « Above us all » et « Ne me quitte pas ». Pour ABOVE US ALL 3D, un film d’art en 3D de Eugenie Janssens, elle fait une illustration de couleur vive en cyan, blanc et noir. L’arrière-fond est cyan, la silhouette noire représente l’actrice principale Shaylaah Sands. Elle se trouve devant un globe terrestre composé de papillons – Amira Daoudi a choisi l’image poétique et symbolique après avoir vu dans ABOVE US ALL 3D voleter un papillon jaune devant les cercles tournant de la camera. Pour Amira Daoudi le papillon est symbole de la fugacité de la vie. Ainsi pendant tout le film le personnage principal se pose des questions depuis sa plus tendre enfance sur la vie et la mort.

17.01.2013 - MOODBOARD - 1 - ABOVE MY HEAD / AMIRA DAOUDI / mix of themes

08.02.2013 - poster - 2 - BLUE FISH / AMIRA DAOUDI / v001 selectie piste

brainstorm cirkels

defposterAUA27.01.2014.indd 1 27/01/14 14:41 Moodboard et maquette de « Above us all », Amira Daoudi ; Affiche de « Above us all », Amira Daoudi. MONTAGE NARRATIF

Les découpes de silhouette, le jeu entre négatif et positif sont des éléments de style mais aussi de montage. D’autres affiches sont quant à elles plus narratives. Telle une table ou plutôt un écran de montage, l’affiche présente en un coup d’œil les éléments que propose d’accomplir le film : L’affiche de «Waste Land» permet par exemple la coexistence de plusieurs éléments du film dans un même espace, avec la prédominance de la figure principale de Jérémie Renier, un paysage nocturne en suspens, un montage intriguant et déclencheur de désir.

MONTAGE ATTRACTION Affiche de « Waste Land », Amira Daoudi.

L’enjeu d’une affiche est avant tout de créer une attraction vers le film. Le montage devient l’outil pour introduire non seulement le mouvement mais aussi le désir de voir le film. L’affiche-montage permet donc de dépasser l’image fixe. La composition en mouvement de l’affiche du long métrage danois « Northwest » filmé caméra à l’épaule, (Michael Noer, 2013) est montée à partir de différents photogrammes qui reprennent la dynamique percutante de l’image animée en juxtaposant différentes postures du personnage principal.

Extraits du film « Northwest », Michael Noer ; Affiche du film « Northwest », Amira Daoudi.

A sa mesure, l’exposition est aussi un constat de l’industrie cinématographique, de ses contraintes et ses marges de manœuvre. Si l’ensemble de ces exemples interroge la fidélité du regard d’Amira Daoudi sur les films qu’elle accompagne, la projection d’extraits de films en parallèle des visuels confrontera également le visiteur à la liberté de son propre regard et de ses associations. DU FILM A L’AFFICHE

EXPO. Depuis sa fondation, le CINEMA GALERIES organise en parallèle avec son arthouse programmation aussi des expositions sur l’art cinématographique et l’art moderne. Divers artistes comme David Lynch, Tsai Ming-Liang et Aleksander Sokourov ont d’abord exposé leur travail en lien avec le cinéma. Ces expositions se trouvent en dialogue direct avec la programmation des films et nourrissent le dialogue de cette manière entre le cinéma et les autres formes d’art plastique.

L’exposition «From Film to poster» poursuit cette ligne en proposant en parallèle de l’exposition la projection de différents films présents dans l’exposition.

CARTE BLANCHE. L’exposition est en effet accompagnée d’une « Carte blanche » de films pour lesquels Amira Daoudi a eu la direction artistique. La combinaison de cette sélection avec l’exposition offre au spectateur la chance de vivre le cinéma comme une expérience totale. Les films suivants complétent l’exposition et vice versa.

LITTLE BABY JESUS OF FLANDERS - 20.06.2015 // 19U // 73’

Quand les trois mendiants Suskewiet, Pitje Vogel et Schrobberbeeck en ont assez de leur pauvreté et de la faim, ils décident de chanter des Épiphanies le soir de Noël. Ils font un triomphe et deviennent riches. Sur le chemin de retour au pub, ils se perdent dans les bois et assistent à la naissance du petit Jésus. Stupéfaits par ce miracle, ils abandonnent tous leurs cadeaux. L’année suivante, à Noël, ils décident de chanter de nouveau. Mais troublés par leur dernière expérience, ils commencent à se quereller au sujet des cadeaux. Nos trois amis se séparent et partent chacun de leur côté.

Réalisateur : Gust Van den Berghe Date de sortie : 2010

RUNDSKOP - 27.06.2015 // 19U // 128’

Jacky est issu d’une importante famille d’agriculteurs et d’engraisseurs du sud du Limbourg. A 33 ans, il apparaît comme un être renfermé et imprévisible, parfois violent… Grâce à sa collaboration avec un vétérinaire corrompu, Jacky s’est forgé une belle place dans le milieu de la mafia des hormones. Alors qu’il est en passe de conclure un marché exclusif avec le plus puissant des trafiquants d’hormones de Flandre occidentale, un agent fédéral est assassiné. C’est le branle-bas de combat parmi les policiers. Les choses se compliquent pour Jacky et tandis que l’étau se resserre autour de lui, tout son passé, et ses lourds secrets, ressurgissent...

Réalisateur : Michaël R. Roskam Date de sortie : 2011

A PERDRE LA RAISON - 04.07.2015 // 19U // 154’

Murielle et Mounir s’aiment passionnément. Depuis son enfance, le jeune homme vit chez le Docteur Pinget, qui lui assure une vie matérielle aisée. Quand Mounir et Murielle décident de se marier et d’avoir des enfants, la dépendance du couple envers le médecin devient excessive. Murielle se retrouve alors enfermée dans un climat affectif irrespirable, ce qui mène insidieusement la famille vers une issue tragique.

Réalisateur : Joachim Lafosse Date de sortie : 2012 WASTE LAND - 11.07.2015 // 19U // 97’

Léo Woeste est inspecteur à la brigade criminelle de Bruxelles. Il vit avec Kathleen et leur fils Jack, 5 ans. Jour après jour, il explore les bas-fonds de la ville, le « Waste Land ». Sa famille lui permet de garder pied. Mais l’enquête sur le meurtre d’un jeune congolais amène Léo à rencontrer la soeur de la victime, une femme magnétique et déterminée. Entre rituels, fascination et vieux démons, l’équilibre de Léo semble plus que jamais menacé… .

Réalisateur : Pieter Van Hees Date de sortie : 2015

KID - 18.07.2015 // 19U // 90’

Billy et son frère Kid vivent avec leur mère sur une exploitation agricole en déliquescence. Le jour où ils partent vivre chez leur oncle et leur tante, le monde de Kid s’écroule : la seule personne auprès de qui il souhaite passer du temps, sa mère, n’est plus là. Mais comment la rejoindre ? Comme dans ses précédents films, Fien Troch se penche sur une enfance meurtrie, une famille dévastée,

PRIME TIME PRESENTEERT plongée dans le silence.

Réalisateur : Fien Troch Date de sortie : 2012

EEN FILM VAN FIEN TROCH

BENT SIMONS MAARTEN MEEUSEN GABRIELA CARIZZO RIT GHOOS FOTOGRAFIE FRANK VAN DEN EEDEN MONTAGE NICO LEUNEN ART DIRECTION WALTER BRUGMANS GELUID PAUL MAERNOUDT KOSTUUM JUDITH VAN HERCK MUZIEK SENJAN JANSEN SOUND DESIGN MICHEL SCHÖPPING MIXAGE MATTHIEU COX PRIME TIME IN CO-PRODUCTIE MET N279 ENTERTAINMENT EN VERSUS PRODUCTION IN SAMENWERKING MET AUGENSCHEIN FILMPRODUKTION MET DE STEUN VAN HET VLAAMS AUDIOVISUEEL FONDS AND HET NEDERLANDS FILMFONDS AND EURIMAGES AND CENTRE DU CINEMA ET DE L’AUDIOVISUEL ET LES DISTRIBUTEURS WALLONS ET VOO AND DE TAX SHELTER VAN DE BELGISCHE FEDERALE REGERING AND CASA KAFKA PICTURES MOVIE TAX SHELTER GESTEUND DOOR BELFIUS AND PROVINCIE ANTWERPEN AND CINEART CO-PRODUCENTEN ELS VANDEVORST AND JACQUES HENRI BRONCKART AND OLIVIER BRONCKART PRODUCENT ANTONINO LOMBARDO GESCHREVEN EN GEREGISSEERD DOOR FIEN TROCH WHAT’S IN A NAME - 25.07.2015 // 19U // 70’

Intime, choquant, touchant, tout à la fois, What’s in a Name (2009) documente le portrait extraordinaire de Jon Cory, 52 ans, un peintre corporel enjoué venant de New York. La première fois, la documentariste Eva Küpper prend son temps pour révéler les perceptions de Cory sur l’identité et les genres à travers ses performances explicite ainsi qu’à travers sa vie quotidienne. Cependant, depuis qu’il a décidé de subir une opération de la poitrine pour sa performance de décembre 2009, il se trouve une nouvelle fois confronté à la recherche de son identité et de sa place dans notre société dominée par les genres. Le film montre Jon avant et après son opération et révèle des moments intimes de la vie de ce personnage fascinant.

Réalisateur : Eva Küpper Date de sortie : 2010 Duration : 70’