Jean-Marie Ançay

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A mon épouse Célia, Avec qui j’ai redécouvert Sorniot Et qui m’a soutenu dans ce projet.

SOMMAIRE

 Bienvenue à Sorniot !

 Pour ceux qui ont besoin de comprendre…

 Panorama général (depuis la cabane de Sorniot)

 Description des principaux sommets visibles de la cabane de Sorniot :

1. Le Chavalard (deux pics décrits) 20. Le Petit Combin 2. La Pointe de Vouasson 21. Le 3. La Tête des Établons (trois pics décrits) 4. Les Aiguilles Rouges d’Arolla 22. Le Combin de Boveire 5. Le Bec des Étagnes 23. La Pointe de Boveire 6. Le Mont Fort 24. Les Maisons Blanches 7. Le Mont Gelé 25. Le Six Blanc 8. Le Bec des Rosses 26. Le Mont Vélan 9. La Pierre Avoi 27. Les Rayons de la Madeleine 10. La Sâle (Il Monte Menouve) 11. Le Pleureur 28. Le Mourin 12. La Ruinette 29. La Pointe de Barasson 13. Le Mont Rouge du Giétro (La Punta di Barasson) 14. L’Aouille Tseuque 30. 15. La Pointe de la Grande Lire 31. La Tête du Portail 16. La Pointe d’Otemma 32. Le Six Tremble 17. La Becca de Sery 33. La Tête Noire 18. Le Tournelon Blanc 34. La Tita Sèri 19. Le Combin de Corbassière 35. Le Six du Doe

 Index des photographies

 Bibliographie et webographie

 Derniers commentaires

Bienvenue à Sorniot !

Ici, vous êtes au cœur d’un cirque montagneux que beaucoup de Fuillerains chérissent. Que ce soit pour un séjour plus ou moins long, un bref passage, un moment de détente ou une randonnée exigeante, Sorniot vous accueille chaleureusement ! « Sorniot » vient de l’ancien français « chi ergneu », c’est-à-dire « rocher/mont découpé ou fait de petits gendarmes » (on dit « Chorgne » en patois). On y trouve :  le Lac Inférieur de Fully, naturel, que les pêcheurs affectionnent ;  le Creux de Branson, petit paradis pour ceux qui y ont un chalet ;  une colonie, gérée par la paroisse, offrant chaque été des camps inoubliables à de nombreux jeunes ;  une cabane, tout récemment rénovée et agrandie, appartenant au Ski Club Chavalard, servant de refuge aux nombreux randonneurs de passage et de point de rencontre pour les deux événements phares de Sorniot : la très conviviale fête de l’Assomption le 15 août et la célèbre course Fully-Sorniot à la fin septembre ;  une étable, dite « l’écurie », et une laiterie permettant à Sorniot de jouer son rôle d’alpage et de fournir un délicieux fromage ;  une petite chapelle construite en 1984, dédiée à Saint Bernard de Menthon et Notre-Dame des Neiges ;  plusieurs chemins de randonnées sur le Tour du Portail, le Tour du Chavalard ou le Tour des Muverans ;  plusieurs ruisseaux et un bisse (celui de la Vardète) profitant à la flore et à la faune locale ;  le Lac Supérieur de Fully, doté d’un barrage, offrant un décor splendide pour les pêcheurs et les randonneurs ;  des roches très diversifiées pour les passionnés de géologie, puisque on se trouve ici à la frontière entre la zone houillère de Dorénaz, le massif cristallin des Aiguilles Rouges et la nappe calcaire de Morcles (entre autres) ;  le Col de Sorniot (2053 m), où se trouve l’arrivée d’un téléférique souvent fermé ;  de nombreux espaces de détente et un décor extraordinaire formé, d’une part, des montagnes et des lacs de Fully et, d’autre part, des massifs très connus plus au sud. Pour plus de renseignements sur ces éléments, n’hésitez pas à lire l’ouvrage très complet Les Hauts de Fully, édition Iterama 2010, de Sabine et Charly Rey Carron ou les sites : www.fullytourisme.ch, www.sorniot.ch, www.chavalard.com. Pour ma part, je me contente de vous parler du panorama et des montagnes visibles depuis la cabane de Sorniot. S’il est fort appréciable de tomber nez à nez avec un chamois ou un chevreuil lors d'une randonnée, de croiser un gypaète ou un lièvre, d’entendre le cri du coucou ou du lagopède, parce qu’il s’agit de 1 moments privilégiés qui ne durent pas ; s’il est beau de poser nos yeux sur les pelouses alpines et de contempler les belles couleurs des asters des Alpes, des orchis vanillées ou des gentianes printanières, parce qu’il s'agit de beautés précieuses qui sont éphémères et ne durent que le temps de l’été ; s’il est bon de s’arrêter près du chemin pour admirer la plaine du Rhône ou se délecter de quelques myrtilles, parce qu’il se trouve qu’on a le temps de respirer pour une fois et que ce sont des moments rares dont il faut profiter ; nous ne pouvons pas cesser de nous émerveiller de nos montagnes, pourtant omniprésentes dans le décor et quasiment immuables à notre échelle humaine. Dans ce fascicule, je vous propose donc de faire un tour d’horizon du panorama visible depuis Sorniot, afin de faire plus ample connaissance avec ces sommets que nous observons, certains pour la 1000e fois peut-être,... et qui nous examinent, immobiles. Bien entendu, les informations que je fournis ci-après ne sont que le fruit de mes recherches et expériences et n’engagent donc que moi. Elles ne pourront pas vous servir de guide pour faire l’ascension d’une de ces montagnes, car elles ne remplacent ni l’expérience nécessaire ni, pour certaines, l’aide d’un guide de montagne. Alors, prenez le temps d’observer nos Alpes, mieux, escaladez les sommets que vous admirez dans les limites de vos capacités. Mais n’oubliez pas les dangers qu’ils peuvent receler, car il faut bien l’avouer : la montagne est magnifique mais peut aussi être dangereuse. Donc, il faut choisir : voir ou conduire ! Soit vous observez de loin, soit vous maîtrisez votre ascension ! J’espère de tout cœur que la lecture de l’une ou l’autre des pages suivantes vous fera apprécier encore davantage notre région et nos monts. N’hésitez pas à me faire part de vos remarques, des erreurs que vous pourriez constater ou de vos compléments ! Et surtout, profitez du temps précieux que vous passez ici ! La montagne ne rend pas humble, comme s’en targuent certains alpinistes. C’est notre éducation, nos choix et notre volonté qui nous rendent orgueilleux (orgueilleuses) ou humbles. Par contre, la montagne rend fier (fière), mais d’une fierté qui est à rechercher car bénéfique. S’il est vrai qu’il n’y a pas besoin d’être une vantarde ou un vantard, n’ayez pas honte d’être fier (fière) de ce que vous avez entrepris ! Soyez fier (fière) d’être monté(e) à Sorniot ! Ce qui compte, c’est de se rendre compte que l’accomplissement d’une randonnée ou d’une ascension nous fait du bien physiquement mais surtout psychiquement : la fierté d’être sorti(e) de notre confort urbain ou celle d’avoir atteint une cime convoitée renforce notre égo et tant mieux, nous en avons besoin pour gagner en assurance et avancer dans la vie ! Alors, que ce soit pour un moment de détente ou d’effort physique intense, bravo ! Bonne lecture, bonne détente, et surtout, excellente randonnée ! Jean-Marie Ançay

2 Pour ceux qui ont besoin de comprendre…

Pour ceux qui veulent simplement connaître le nom de quelques montagnes visibles au loin, ils se contenteront d’observer les photos ci-contre. Pour ceux qui veulent prendre le temps de lire ce fascicule, voici quelques explications à propos des choix effectués et de mes descriptions. Sur les pages ci-après, il est question du panorama visible depuis Sorniot. Nous ne voyons pas les mêmes sommets depuis le Col de Sorniot que depuis la colonie ou la laiterie. Contentons-nous de ce que nous voyons depuis la cabane de Sorniot, là où la plupart des gens s’arrêtent et où se trouve le présent ouvrage. Pour une vision plus large, le panorama général depuis la cabane de Sorniot ci- après fournit suffisamment d’informations et vous reconnaîtrez sans doute ce que vous avez vu à La Blè ou au Col de Sorniot, d’où l’on peut apercevoir plusieurs autres sommets prestigieux. Plus loin, les monts décrits sont répertoriés selon leur ordre d’apparition dans le sens horaire et à partir du Grand Chavalard. Le choix des sommets retenus porte sur leur hauteur de culminance, c’est-à-dire la différence d’altitude entre leur point culminant et le plus haut col les séparant d’une montagne plus élevée. Autrement dit, j’ai sélectionné les 35 sommets visibles depuis Sorniot les plus proéminents (c’est-à-dire tous ceux qui possèdent au moins 100 m de hauteur de culminance ; au moins 40 m pour ceux du 1er plan). Je ne fais pas de distinction entre les 35 montagnes sélectionnées. Je présente tour à tour leur portrait (altitude, forme, sommets secondaires…), leur nom (origine et signification), parfois leur hauteur de culminance (si elle est particulièrement significative), leurs dangers (du moins ceux que l’on qualifie d’ « objectifs » et seulement sur la voie normale), leur région (dans l’ordre : pays ou canton, province ou district, commune), leur accès (comment on s’y rend la plupart du temps), leur géologie (très grossièrement, cf. ci-après), leur difficulté (seulement pour la voie normale estivale), parfois leur histoire (par exemple la date de la 1re ascension) et leur spécificité. Soyez rassurés, les abréviations que j’utilise sont usuelles : « I » pour Italie, « F » pour France, « CH » pour Suisse (avec également les sigles des cantons suisses : BE, FR, VD, VS…), « Aig. » pour Aiguille, « Mt » pour Mont, « Pte » pour Petite ou pour Pointe (la distinction se fait aisément dans le contexte), « Grd » pour Grand (ou « Grde » pour Grande) et « Pt » pour Petit. A cela s’ajoutent « m » pour mètres, « pl. » ou « p. » pour plan et « CAS » pour Club Alpin Suisse. Enfin, les articles des montagnes sont en lettres minuscules, sauf s’ils sont explicitement écrits sur la carte nationale suisse ou s’ils sont en titre. En plus de ces usages, j’utilise les symboles du CAS et de l’Union Internationale des Associations d’Alpinisme pour quantifier la difficulté d’une ascension (T1, T2, T3, T4, T5, T6, F, PD, AD, D, TD, ED, éventuellement T3+, T4+, AD+, AD- etc.). Pour ceux qui ne connaissent pas ces sigles (qui sont de toute façon qu’une indication technique assez subjective, ne donnant aucune idée de l’effort à fournir ni des conditions ni du vide à affronter), j’en parle plus loin.

En ce qui concerne les informations, elles sont surtout issues des cartes nationales suisses et des différents guides du CAS de Maurice Brandt (Alpes et Préalpes vaudoises, édition 2011 revue par Claude et Yves Remy, Guide des Alpes valaisannes 1, édition 2001, et Guide des Alpes valaisannes 2, édition 2001). Pour plus de détails, je vous renvoie à la bibliographie et à la webographie.

Les photos proviennent toutes de mon vieux téléphone portable ou de mon modeste appareil photo, veuillez donc excuser leur qualité plus ou moins optimale… Je précise également qu’elles ne sont pas toutes prises depuis Sorniot, mais sous divers angles au gré de mes randonnées (cf. index des photographies). Les photos de la page ci-contre ainsi que du chapitre suivant présentent chaque montagne sous le profil visible de Sorniot.

le Six Tremble la Tita Sèri le Six du Doe le Grand Chavalard

3

la Tête du Portail

4

La Blè le Mont Fort La Ruinette le Grand Combin

le Mont Vélan

5 Géologie

Les géologues classent les Alpes en trois zones : la zone interne (au sud), la zone médiane (bien présente en ) et la zone externe (au nord, Sorniot est en plein dedans). Comme toutes les autres chaînes de montagnes, les Alpes sont issues du rapprochement de deux plaques tectoniques. En se serrant l’une contre (puis l’une sous) l’autre, ces plaques se froissent, ce qui donne un relief montagneux. Les scientifiques ont pu mesurer plus ou moins précisément l’étendue et la durée de ces plissements sur des centaines de kilomètres et des millions d’années. Certaines zones du Valais croissent encore actuellement d’un millimètre par an.

La zone externe est composée des reliefs situés sur la plaque eurasienne qui supporte le continent européen. Les géologues la nomment l’« Helvétique », parce qu’elle est très significative en Suisse (Alpes bernoises notamment). On trouve dans cette zone des roches formées par sédimentation (puisque le sud de l’Europe était jadis sous la mer) et des restes d’anciennes chaînes de montagnes granitiques (aujourd’hui transformés en gneiss) qui ont existé bien avant les Alpes (on parle de massifs cristallins externes, c’est le cas du massif des Aiguilles Rouges dont Les Follatères font partie par exemple).

La zone interne est composée des reliefs situés sur la plaque africaine, plus exactement ceux situés sur une petite plaque rattachée à la plaque africaine (la plaque apulienne). Ainsi, d’un point de vue géologique, le continent africain ne s’arrête pas à la Mer Méditerranée, mais le socle de cette mer fait partie de la même plaque que celle qui supporte le continent africain, tout comme l’Italie et une partie des Alpes. En Valais, les roches granitiques issues du socle de cette plaque se retrouvent aujourd’hui dans de très hauts sommets (comme le Cervin ou la Dent Blanche) sous forme de gneiss la plupart du temps. Les géologues classent les montagnes de cette zone dans ce qu’ils nomment le domaine « Austro-alpin », parce qu’elle est plus présente au sud des Alpes.

La zone médiane correspond à l’endroit où la plaque africaine chevauche la plaque européenne, c’est-à-dire la zone qui subit le plus de transformations (là où le relief se fait le plus écrasé). Les géologues la nomment le « Pennique », en référence aux Alpes pennines, correspondant principalement aux Alpes valaisannes. Cette zone est d’autant plus complexe que l’Europe ne s’est pas toujours rapprochée de l’Afrique, mais qu’au contraire il fut un temps où les deux continents se sont éloignés l’un par rapport à l’autre et qu’un océan se trouvait en lieu et place de cette zone médiane. Lorsque les Alpes se sont formées, suite à l’écrasement des deux plaques continentales, ce sont aussi les restes de l’ancienne croûte océanique qui s’y sont froissés. Nous trouvons donc dans nos Alpes des roches océaniques mêlées à des roches continentales. Les Alpes sont issues du rapprochement de la plaque adriatique (ou plaque apulienne) contre la plaque eurasienne, il y a plus de 40 millions d’années. Les premiers plis et les soulèvements datent donc de cette période. Par contre, les roches elles-mêmes sont souvent soit plus anciennes soit transformées au cours de cette époque (c’est ce qu’on appelle des roches métamorphiques, par opposition aux roches magmatiques issues des profondeurs de la planète et aux roches sédimentaires issues des dépôts en surface). Les différentes roches que l’on trouve sur nos montagnes ont de multiples conséquences sur le relief, la faune et la flore : les roches issues des profondeurs de la terre (granites par exemple) donnent des montagnes plus aiguës que celles formées par sédimentation (calcaires par exemple) ; les espèces de plantes poussent sur les sols qui leur apportent les bons sels minéraux, c’est-à-dire que nous trouverons par exemple des rhododendrons dans le cirque de Sorniot où les roches sous- jacentes sont acides, mais pas sur le chemin qui mène à La Blè où les roches sont calcaires ; les grands lacs du Valais, pour prendre un dernier exemple, sont tous logés dans des fonds de vallée dont le sol est schisteux (Lac de Mauvoisin, Lac des Dix, Lac de Moiry, etc.). La zone médiane des Alpes compte, parfois à quelques centimètres d’écart, des roches océaniques et des roches continentales, comme dit plus haut. Ceci s’explique par l’histoire tumultueuse de nos Alpes que l’on peut résumer en deux temps :

1. lorsque l’Europe et l’Afrique se sont éloignées, il y a 160 millions d’années, du magma remonta de la faille ainsi formée et un océan s’y installa ; le magma refroidit pour donner des roches dites océaniques (comme c’est le cas sous l’Océan Atlantique actuellement avec la plaque nord-américaine qui s’écarte de la plaque eurasienne)

2. lorsque l’Europe et l’Afrique se sont rapprochées, il y a 40 millions d’années, les roches océaniques se sont faites écraser ou engloutir ; elles se retrouvent aujourd’hui intercalées dans le paysage.

Pour plus de clarté, visualisons les Alpes avant et après leur formation :

Il y a 160 millions d’années, lorsqu’un Aujourd’hui, après que l’Afrique et l’Europe océan écartait l’Europe et l’Afrique. se mettent à se rapprocher et faire (bleu = eau) disparaître l’ancien océan.

croûte européenne croûte croûte adri- Alpes océanique atique

Les couleurs correspondent à des zones parfois mentionnées dans mes descriptions :

 vert foncé = Helvétique (calcaires principalement) ; exemple : le Grand Chavalard

 vert clair (sous l’ancien petit « océan valaisan ») = zone de Sion- + zone houillère + nappe des Pontis (grès, schistes…) ; exemple : la Pierre Avoi

 rose = nappe de Siviez-Mischabel (gneiss surtout) ; exemple : le Mont Rogneux

 orange = nappe du Mont Fort (gneiss et schistes surtout) ; exemple : le Mont Fort

 rouge = nappe du Mont Rose (gneiss surtout) ; aucun exemple visible de Sorniot

 brun foncé (plaque nord de la croûte de l’ancien « océan liguro-piémontais ») = zone de Zermatt-Saas Fee (qui a été beaucoup déplacée suite à la formation des Alpes) ; aucun exemple visible de Sorniot, mais il y a La Grivola que l’on voit depuis le Fénestral

 beige (plaque sud de la croûte de l’ancien « océan liguro-piémontais ») = nappe du Tsaté (schistes lustrés surtout) ; exemple : Le Pleureur

 violet = domaine austro-alpin (gneiss surtout, dont une partie, la nappe de la Dent Blanche, se retrouve sur les autres couches) ; exemple : La Ruinette ou le Cervin

Mes explications restent incomplètes et grossières. Mais il existe d’excellents livres sur le sujet comme Le Cervin est-il africain ? de Michel Marthaler, 2002, très bien vulgarisé, intéressant et facile à comprendre pour tout un chacun, et Connaître la nature en Valais, les Roches de Marcel Burri, 1994, plus complet et fourni sur le Valais. Je vous renvoie donc à ces ouvrages ou à d’autres, si vous êtes intéressés par l’histoire et la géologie de nos Alpes ou d’une montagne en particulier. Cotations des itinéraires de montagne

Bien sûr, pour chaque montagne, je ne décris que les « voies normales », c’est-à-dire les voies les plus utilisées parce que les plus accessibles. Comme je l’ai déjà mentionné, je n’utilise que les symboles du CAS et de l’Union Internationale des Associations d’Alpinisme pour quantifier cette notion.

Je vous rends attentifs au fait que les cotations peuvent être interprétées différemment selon les époques, les régions et n’indiquent pas si la course est pénible ou non (une montagne peut être facile techniquement, mais très longue et pénible à parcourir), ni s’il y a beaucoup de vide (une montagne peut être rendue bien plus difficile que ce qu’elle est réellement par le seul fait qu’il faut affronter beaucoup de vide). En plus, la difficulté d’une course peut fortement diminuer ou augmenter en fonction de la météo et/ou des conditions du terrain et des participants. Mais au moins, les cotations permettent de se faire une idée du niveau moyen par beau temps et bonnes conditions pour la majorité des alpinistes. Voici la signification de ces sigles :

 T1 : chemins balisés faciles (indiqués en jaune), par exemple, monter à Sorniot par le chemin de L’Érié (celui des Garettes est officiellement coté T1+…)  T2 : chemins balisés (indiqués 6 en blanc-rouge-blanc) mais pas toujours bien tracés, par exemple, monter au Fénestral depuis L’Érié ou Ovronnaz  T3 : sentiers passant par des pentes caillouteuses ou gazonnées exigeant parfois l’aide des mains pour s’équilibrer (indiqués en blanc-rouge-blanc, et, parfois, en bleu et blanc), par exemple, monter au Grand Chavalard par la nouvelle voie normale (celle passant par les pare- avalanches et l’arête sud-sud-ouest) ou monter à la Grande Dent de Morcles depuis le Fénestral par le versant est sans passer par les passages à « varapper »

 T4 : sentiers alpins demandant l’aide des mains pour des passages rocheux (indiqués en blanc- bleu-blanc), par exemple, monter au Grand Chavalard par l’ancienne voie normale depuis Sorniot (par la face ouest qui rejoint l’arête sud-sud-ouest ; cotée T3+ en fait, contre T4+ pour la voie normale actuelle avant la construction des pare-avalanches)  T5 : ascensions dépourvues de sentier, où l’on doit « varapper » (indiqués parfois en blanc- bleu-blanc, le plus souvent sans balisage, de temps à autres signalés par des marques effectuées par les gens du coin), par exemple, monter au Six du Doe, à la Tita Sèri, à la Grande Dent de Morcles depuis la Tourche ou au Grand Chavalard par l’arête nord depuis la cabane du Fénestral

 T6 : ascensions extrêmes qui demanderaient en théorie l’usage d’une corde, mais dont l’assurage fixe n’est pas possible (on n’y trouve aucun balisage ; il s’agit d’itinéraires généralement inconnus que seuls les plus téméraires ou les chasseurs empruntent), par exemple, monter au Petit Château par sa face est ou monter au Grand Chavalard par l’arête est (et non « sud-est » !)  F : ascensions nécessitant l’usage d’une corde pour les passages glaciaires ou pour les débutants, mais sans qu’il y ait besoin d’utiliser les mains (ce sigle remplace souvent les niveaux T4 à T6, surtout T5, dans le guide du CAS), par exemple, monter à la Tita Sèri ou la Tête Noire depuis la cabane du Fénestral

 PD : ascensions nécessitant l’usage d’une corde, mais dont l’escalade reste abordable pour toutes les personnes de bonne constitution, par exemple, monter à la Petite Dent de Morcles depuis la cabane du Fénestral

 AD : ascensions souvent avec des passages glaciaires pentus, exigeant un niveau d’escalade moyen, par exemple, monter au Grand Chavalard par la voie normale d’hiver, soit l’arête nord

 D : ascensions avec des passages glaciaires très pentus et techniques, demandant un niveau d’escalade 7 important, par exemple, monter à la Grande Dent de Morcles par sa face nord ou monter au sommet du Cervin, pour rester dans la description d’une voie normale (cette cotation est toute nouvelle, puisque jusqu’à tout récemment le Cervin était coté AD…) ; très peu de montagnes dans les Alpes comptent une voie normale de ce niveau, puisqu’il s’agit la plupart du temps d’itinéraires tracés à côté ou à l’opposé des voies normales

 TD : ascensions de très haut niveau (tant au niveau de l’escalade que de la technique de glace s’il y en a), par exemple, monter à la Petite Dent de Morcles par certaines voies de sa face ouest ou monter au Petit Clocher du Portalet entre le Val d’Orny et le Vallon de Saleina par sa nouvelle « voie normale », pour rester dans la description d’une voie normale ; dans les Alpes, seuls certains pics rocheux n’ont pas de versants suffisamment abordables pour ne pas offrir une voie normale d’un niveau plus facile

 ED : ascensions extrêmes (réservées aux personnes extrêmement bien entraînées), par exemple, certaines voies d’escalade de la Petite Dent de Morcles ou l’ancienne « voie normale » du Petit Clocher du Portalet ; tous les sommets et pics rocheux des Alpes, sauf rares exceptions, possèdent des voies normales de niveaux plus faciles

Attention à ne pas confondre les symboles F à ED servant à évaluer l’aspect technique d’une ascension (comme ici) avec ceux servant à évaluer le niveau de ski d’une descente hivernale (comme c’est souvent le cas dans la littérature alpine). Par exemple, si vous lisez « PD » dans un ouvrage décrivant la difficulté de la Grande Dent de Morcles à ski de randonnée, cela ne veut pas dire que l’ascension est cotée PD, mais que le niveau nécessaire à ski à la descente est PD ; il vous faudra alors vous renseigner sur la signification de ces sigles pour la pratique du ski. Le fait que les sigles de l’Union Internationale des Associations d’Alpinisme et du CAS sont les mêmes pour les ascensions que pour la pratique du ski alpinisme (et pour d’autres choses encore) renforce une certaine confusion (encore une raison d’être prudent vis-à-vis de ces cotations…). Panorama général

6 11 12 13 14 15 16 21 26 27 29

a 2 4 5 7 8 10 18 19 20 22 23 24 25 28

3 9 17

b c

8 a : La Blè, 2133 m, VS (Hauts de Fully)

2 : la Pointe de Vouasson, 3490 m, VS (entre le Haut Val d’Hérémence et le Val d’Arolla)

3 : la Tête des Établons, 2416 m, VS (au-dessus de Verbier et de la plaine du Rhône)

4 : les Aiguilles Rouges d’Arolla, 3644 m, VS (juste à côté de la Pointe de Vouasson)

5 : le Bec des Étagnes, 3232 m, VS (domine le Val de Nendaz)

6 : le Mont Fort, 3330 m, VS (frontière entre Bagnes et Nendaz)

7 : le Mont Gelé, 3023 m, VS (domine Verbier)

8 : le Bec des Rosses, 3223 m, VS (domine Lourtier dans le )

9 : la Pierre Avoi, 2473 m, VS (au 2e plan, entre la plaine du Rhône et Verbier)

10 : La Sâle, 3646 m, VS (entre le Haut Val d’Hérémence et le Val de Bagnes)

11 : Le Pleureur, 3704 m, VS (juste à côté de La Sâle, il domine le barrage de Mauvoisin)

12 : La Ruinette, 3875 m, VS (au fond, dans le Haut Val de Bagnes) b : le Val de Bagnes, VS

13 : le Mont Rouge du Giétro, 3439 m, VS (surplombant le Lac de Mauvoisin)

14 : l’Aouille Tseuque, 3554 m, frontière avec l’Italie (au fond du Haut Val de Bagnes)

15 : la Pointe de la Grande Lire, 3360 m, VS (à côté de la Pointe d’Otemma) c : Les Blisiers, 1994 m, VS (dominent Charrat et Vollèges)

16 : la Pointe d’Otemma, 3403 m, VS (entre la Pointe de la Grande Lire et la cabane de Chanrion)

17 : la Becca de Sery, 2863 m, VS (derrière la cabane Marcel Brunet) (depuis la cabane de Sorniot)

31

d 30

9

18 : le Tournelon Blanc, 3700 m, VS (entre le de Corbassière et le Lac de Mauvoisin)

19 : le Combin de Corbassière, 3716 m, VS (au cœur des Combins)

20 : le Petit Combin, 3663 m, VS (à l’avant-garde des Combins)

21 : le Grand Combin, 4314 m, VS (trois sommets entre le Val de Bagnes et le Valsorey)

22 : le Combin de Boveire, 3663 m, VS (entre le Petit Combin et le Grand Combin)

23 : la Pointe de Boveire, 3212 m, VS (entre le Val d’Entremont et le Val de Bagnes)

24 : Les Maisons Blanches, 3682 m, VS (muraille dominant Bourg-Saint-Pierre)

25 : le Six Blanc, 2445 m, VS (domine Orsières d’un côté et Bruson de l’autre)

26 : le Mont Vélan, 3730 m environ, frontière avec l’Italie (entre l’Entremont et le Val d’Aoste)

27 : les Rayons de la Madeleine (Monte Menouve), 3051 m, frontière avec l’Italie

28 : Le Mourin, 2766 m, VS (en face des Maisons Blanches, sur Bourg-Saint-Pierre)

29 : la Pointe de Barasson (Punta di Barasson), 2963 m, frontière avec l’Italie d : le Col du Grand-Saint Bernard, 2460 m, juste invisible, frontière avec l’Italie

30 : Le Catogne, 2598 m, VS (entre Bovernier, Sembrancher, Orsières et )

31 : la Tête du Portail, 2335 m, VS (au 1er plan, domine la plaine du Rhône et Sorniot)

Le n° 32 (le Six Tremble, 2701 m), le n° 33 (la Tête Noire, 2872 m), le n° 34 (la Tita Sèri, 2851 m), le n° 35 (le Six du Doe, 2722 m) et le n° 1 (le Chavalard, 2899 m) ne sont pas représentés ici. Ils sont visibles sur les pages suivantes, au 1er plan du cirque de Sorniot. Description des principaux sommets…

14 2 4 5 6 8 10 11 12 15 16 18 3 7 9 13 17

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11

…visibles de la cabane de Sorniot

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13

1 Le Chavalard

Le Chavalard est un beau massif à lui tout seul, composé d’un sommet, d’épaules et d’aiguilles secondaires, entre autres : le Grand Chavalard, la Dent de Fully, le Six Riond, le Tsonton Corbi, le Petit Chavalard et L’Aiguille. Je n’en décris ici que les deux plus hautes éminences : le point culminant et le Sommet Nord du Grand Chavalard.

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Le Grand Chavalard

Portrait : pyramide rocailleuse de 2899 m (2898,5 m précisément). Le point culminant, précédé d’une antenne, est légèrement plus haut que la croix.

Nom : « Grand », pour le distinguer du « Petit » et pour son ampleur, et du patois « tsavalâ », dévaloirs (il en compte de nombreux), mot proche de « tsâbla », pente raide et creuse. Il pourrait donc s’appeler « le Grand Dévaloir ». Hauteur de culminance : 446 m au-dessus du Col du (ou de) Fénestral, dominé par la Dent Favre (2917 m, plus proche en comparaison de la Grande Dent de Morcles qui culmine à 2969 m)

Dangers : fortes pentes et rares chutes de pierres

Région : VS, district de Martigny, commune de Fully. Notons que le relief du Chavalard est rattaché aux Alpes vaudoises, même si l’on est en Valais !

Accès : Vers l’Église (Fully)  Euloz  Chiboz  L’Érié ou : Vers l’Église (Fully)  Euloz  Planuit  Les Garettes ou : Leytron  Ovronnaz  Jorasse

4 5 7 8 9 11 12 1 6 2 3 10

Fully

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1 : les Dents du Midi 2 : la Tête du Portail 3 : Le Diabley 4 : la Dent de Fully 5 : le Grand Chavalard 6 : L’Aiguille 7 : le Sommet Nord 8 : la Tita Sèri 9 : la Dent Favre 10 : la Grand Garde 11 : la Pointe d’Aufalle 12 : le Petit Muveran

Géologie : les roches sont des calcaires et proviennent d’anciens sédiments marins (et oui… l’Europe était bordée d’un petit océan jadis en lieu et place de la plaine du Rhône entre autres). Les connaisseurs classent les roches du Chavalard dans ce qu’ils appellent la nappe de Morcles, intégrée aux Alpes bernoises, elles-mêmes dans le domaine alpin appelé Helvétique. On peut résumer en signalant que le Chavalard se situe dans les Hautes Alpes calcaires.

Difficulté : la voie normale habituelle est celle du tracé rouge ci-dessous. Elle est exigeante, parce qu’il y a tout de même plus de les Sommets Nord et principal du Grand Chavalard 1000 m de dénivelé à gravir et que les sujets au vertige ne sont pas les bienvenus. Par contre, elle reste abordable et ne demande ni escalade, ni technique spécifique et compte un sentier balisé (bleu et blanc, niveau officiel : T3, autrefois T4+). Une seconde voie, non marquée, plus directe et guère plus difficile, est celle du tracé rouge de la page précédente (niveau officiel : T3+). La voie normale hivernale, technique, est en jaune (AD).

16 Histoire : la croix blanche du sommet date de 1956.

Spécificité : plus haute montagne entièrement sur le territoire de Fully, mais aussi la plus haute surplombant directe- ment la plaine du Rhône (jusqu’à son Coude) avec une face sud de plus de 2400 mètres de hauteur ! Il cède sa place de sommet le plus haut de Fully de très peu : il est 70 m plus bas que la Grande Dent de Morcles. D’autre part, on y voit des couches géologiques inver- sées, visibles de façon très spectaculaire (le sommet correspond à la période dite du Jurassique, alors qu’en-dessous il y a du calcaire plus récent du Crétacé). Gravir le Grand Chavalard est tou- jours un grand moment d’émotion, du moins pour moi. Les gens qui me connaissent savent que je leur casse souvent les oreilles à 17 son propos : « tiens, on voit le Chavalard d’ici, c’est super ! » ou « qui vient avec moi au Chavalard ? ». Je me rappelle avoir insisté auprès de ma famille pour qu’on m’y emmène. J’avais 12 ans et, un peu stupidement diront certains, je ne me sentais pas le droit d’être Fuillerain, n’ayant encore pas posé mes pieds au sommet du Grand Chavalard… Merci beaucoup à mon frère Olivier qui eut la patience de m’y conduire (et d’en faire la traversée ainsi que celle du Sommet Nord dans la foulée, puisque nous sommes descendus par la mythique mais scabreuse arête nord, jusqu’à la cabane du Fénestral) ! Depuis, je ne m’en lasse plus et y monte plusieurs fois par année par différents côtés. Je ne peux donc que vous conseiller de tenter l’expérience, du moins le long de la voie normale, celle passant littéralement à travers les pare-avalanches : la vue est splendide, allant du Jura au Mont Rose en passant par le au sud-ouest, le Cervin au sud et l’Eiger au nord-est et surplombant la plaine du Rhône et le cirque de Sorniot. Il existe plus d’une dizaine d’autres variantes pour monter au Grand Chavalard, mais, même si je les affectionne, je ne peux décemment pas vous les présenter étant donné leur caractère alpin (de plus, je ne voudrais pas me mettre à dos tous les chasseurs et autres amoureux de la nature qui n’ont pas froid aux yeux et qui aiment la tranquillité de ces itinéraires…). Vous pouvez toujours faire la randonnée du Tour du Chavalard, si vous préférez les pentes plus douces. Le Sommet Nord du Grand Chavalard

Portrait : épaule rocailleuse de 2841 m, près des Hautes Fenêtres

Nom : sans nom sur les cartes, il est souvent nommé « Petit Chavalard » par les gens du coin ou sur le net, alors que cette expression serait officiellement réservée au point 2560 m au sommet des pare-avalanches (je fais aussi la confusion…).

Dangers : fortes pentes, chutes de pierres et rochers à « varapper »

Région, accès : identiques au point culminant du Grand Chavalard (cf. les pages précédentes) et géologie

Difficulté : le Sommet Nord du Grand Chavalard ne s’atteint généralement pas pour lui-même. Il s’agit plutôt d’un lieu de passage sur la voie normale d’hiver du sommet du Grand Chavalard, pour ceux qui aiment le ski alpinisme. Que ce soit en hiver ou en été, la difficulté est nettement plus grande que celle de la voie normale d’accès au sommet du Grand Chavalard (officiellement : T5 l’été et AD l’hiver, sur l’arête nord). De plus, l’itinéraire n’est pas évident pour les non habitués à ce genre de terrain et pour les gens qui ne connaissent pas le coin, même si l’on contourne le dernier petit mamelon rocheux (comme le font la plupart des gens qui passent par- là) ou si l’on utilise la face nord-est, moins engagée mais plus fastidieuse et plus éloignée.

Spécificité : ce n’est pas un vrai sommet mais plutôt une épaule du Grand Chavalard, juste au nord du « col » appelé Hautes Fenêtres.

le point 2841 m (Sommet Nord du Grand Chavalard)

18 2 La Pointe de Vouasson

Portrait : épaule glaciaire de 3490 m (3489,7 m exactement) et dotée d’une croix métallique

Nom : pour sa forme, et du patois « vouassâ », passer un torrent à gué (nom monté de l’alpage de Vouasson dont les chalets ne pouvaient être atteints qu’en traversant à gué le torrent).

Dangers : crevasses (et courte pente glissante et exposée au sommet, surtout l’hiver)

Région : VS (Alpes valaisannes), district d’Hérens, frontière entre les communes d’Évolène (Val d’Arolla) et d’Hérémence (Val des Dix)

Accès : Sion  Vex  Euseigne  Les Haudères  Arolla voire plus haut ou : Sion  Hérémence  barrage de la Grande Dixence

Géologie : on est dans la nappe du Tsaté avec ses schistes lustrés.

Difficulté : randonnée glaciaire facile passant principalement par des pentes herbeuses et caillouteuses (cotation officielle : F). Par contre, l’ascension est assez longue, la plupart des gens la font en hiver, à ski de randonnée.

Histoire : selon le guide du CAS, la 1re ascension touristique connue est celle d’A. de Torrenté, F. O. Wolf et X. Vuilloud avec P. Vuignier et M. Mabillard pour guides le 18.06.1868. Une voie fut ouverte sur l’Arête des Louettes Écondouè (arête nord-nord-est) par F. Corbett et C. Townley avec Pierre Gaspoz pour guide, à la descente, le 20.08.1890. Le versant nord fut ouvert par Maurice Brandt, Germain Paratte et Michel Pétermann le 12.07.1970 (1re descente à ski le 06.06.1974 par Christian Genolet avec un client ; le guide du CAS signale la descente solitaire de Patrick Vuilleumier le 27.02.1982).

Spécificité : belvédère très parcouru, surtout l’hiver. A l’avant du cirque de Sorniot, c’est la montagne la plus à l’est parmi celles qui sont visibles depuis la cabane.

19 3 La Tête des Établons

Portrait : cône gazonné de 2416 m (2415,5 m exactement) et doté d’une croix métallique solidement fixée (datée de 1996) et surmontée d’une sculpture métallique commémo- rative plus récente (on y lit : « Pour Gilles et tous ceux et celles pour qui la montagne est l’antichambre du paradis »).

Nom : pour sa position sur les Établons de Saxon et de Riddes

Dangers : aucun

Région : VS (Alpes valaisannes), frontière entre les communes de Bagnes (Verbier, dans le district d’Entremont) et de Riddes (dans le district de Martigny)

Accès : Martigny  Sembrancher  Le Châble  Verbier  Croix de Cœur ou : Riddes  La Tsoumaz  Croix de Cœur

Géologie : on est ici dans ce que les géologues appellent la zone houillère (gypses, calcaires, schistes), tout près de l’unité de la Pierre Avoi.

Difficulté : randonnée relativement facile depuis la Croix de Cœur par l’arête sud-est (cotation officielle : environ T2). L’arête ouest-nord-ouest, un peu plus délicate (environ T3), est plus directe et permet de faire une boucle intéressante, si on la suit à la montée.

Spécificité : un sommet bien discret, du moins depuis Sorniot…

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4 Les Aiguilles Rouges d’Arolla

Portrait : trident rocheux de 3584 m pour le Sommet Sud, 3644 m pour le Sommet Central (culminant) et de 3594 m (3593,5 m exactement) pour le Sommet Nord. Comme les Aiguilles Rouges de et les Aiguilles Rouges du Dolent, on trouve d’autres pics secondaires, ici anonymes.

Nom : pour leur forme, leur aspect et leur position sur Arolla. On trouvait autrefois sur les cartes le nom de « Pointes de Darbonneire », aujourd’hui attribué à un sommet voisin.

Hauteur de : 791 m sur le Pas de Chèvres culminance

Dangers : arêtes rocheuses à escalader, fortes pentes, crevasses et chutes de pierres

Région : VS (Alpes valaisannes), district d’Hérens, frontière entre les communes d’Hérémence (Val des Dix) et d’Évolène (Val d’Arolla)

Accès : Sion  Euseigne  Les Haudères  Arolla  Remointse de Pra Gra. De là, l’itinéraire s’effectue généralement sur deux jours : on monte à la cabane des Aiguilles Rouges le 1er jour, puis sur l’un des sommets, ou, mieux, sur toute la chaîne, le lendemain, pour ensuite redescendre sur Arolla (journée plus ou moins longue).

Géologie : les rochers des Aiguilles Rouges sont tout à fait exceptionnels. Il s’agit de roches océaniques transformées (des métagabbros) de la nappe du Tsaté.

Difficulté : vous ne pouvez pas atteindre l’un ou l’autre des sommets des Aiguilles Rouges d’Arolla sans effectuer de la pure escalade en haute montagne. La plupart des voies d’accès, tout comme la traversée complète, sont donc d’un niveau assez difficile (cotation officielle : AD), et demande donc une solide expérience (à défaut l’aide d’un guide) et du bon matériel.

Histoire : je ne vais pas mentionner l’historique de toutes les voies qu’on y trouve, ce serait trop fastidieux, mais simplement les dates des 1ers accès aux trois sommets. Le Sommet Nord fut parcouru le 23.06.1870 par J. H. Isler, un guide du nom de Bruchez (son prénom m’est inconnu) et le guide Joseph Gillioz. Le Sommet Central fut gravi pour la 1re fois le 09.09.1882 par Reginald Hughes, D. W. Stable et les guides Adolph Ander- matten et Franz Andermatten. Le Sommet Sud fut atteint pour la 1re fois le 03.09.1887 par A. Macnamara, W. Cecil Slingsby, H. W. Topham et le guide Jean Maître.

Spécificité : plus hautes montagnes de la chaîne séparant le Val d’Arolla du Val des Dix jusqu’au Pigne d’Arolla. Il s’agit de montagnes parmi les plus altières des Alpes valaisannes, facilement reconnaissables loin à la ronde. Je n’avais jamais fait attention, avant de préparer ce carnet, qu’on les voyait depuis Sorniot !

21 5 Le Bec des Étagnes

Portrait : éminence rocheuse de 3232 m, dotée d’une croix rouillée sous laquelle on peut lire « A notre Dame des Neiges en mémoire d’Hermann Geiger et pour la protection des pilotes des » (notons que le sommet est visible de l’aérodrome de Sion et que Hermann Geiger, surnommé le pilote des glaciers ou l’aigle de Sion au début du siècle passé, est décédé accidentellement à l’aérodrome de Sion, alors qu’il était un pionnier du sauvetage en montagne). Ce sommet est bien isolé du Mont Fort qui le domine pourtant au sud. On trouve un avant-sommet à 3207 m.

Nom : limpide (l’étagne est la femelle du bouquetin).

Dangers : fortes pentes, rares chutes de pierres et rochers à « varapper » (ainsi que de rares crevasses, si on décide de traverser les restes du Glacier de Tortin).

Région : VS (Alpes valaisannes), district de Conthey, commune de Nendaz

Accès : Martigny  Martigny-Combe  Sembrancher  Verbier  Télé-Verbier ou : Sion  Haute-Nendaz  Siviez  Télé-Nendaz

Géologie : comme son grand frère le Mont Fort, le Bec des Étagnes est composé de gneiss et de schistes de la nappe du Mont Fort.

Difficulté : ce n’est, une fois de plus, pas un sommet pour les personnes qui cherchent un sentier familial reposant. La montée du versant sud-ouest (la plus facile) reste un itinéraire engagé, passant par des pentes d’éboulis, de névés et de rochers. La cotation officielle est « F ». Je conseille l’arête nord-nord-ouest à la montée, plus aérienne et rapide (PD).

Spécificité : plus haute montagne entièrement située sur la commune de Nendaz (3e plus haute montagne de Nendaz, si l’on y inclut le Mont Fort et la Rosablanche).

22 6 Le Mont Fort

Portrait : mur rocheux de 3330 m (3329 m pour la carte nationale). Une croix se trouve à mi- distance entre le point culminant et l’arrivée du téléférique de la station des 4 Vallées. Sur le prolongement de son arête sud-est, on trouve le Petit Mont Fort (3135 m), et sur le prolongement de son arête nord, on trouve le Bec des Étagnes (3232 m).

Nom : nom relativement récent ; l’ancien nom aurait disparu.

Dangers : crevasses, fortes pentes et rares chutes de pierres

Hauteur de : 409 m sur le Col de Louvie culminance

Région : VS (Alpes valaisannes), frontière entre Verbier (commune de Bagnes, district d’Entremont) et Nendaz (district de Conthey)

Accès : Martigny  Martigny-Combe  Sembrancher  Verbier  Télé-Verbier

Géologie : la montagne a donné son nom à l’une des principales nappes géologiques du Valais dans laquelle on trouve principalement des gneiss et des schistes.

Difficulté : pour gravir le Mont Fort plus ou moins facilement, il y a trois options. La 1re, la plus agréable, consiste à prendre le téléférique et gravir à pied les dernières dizaines de mètres. On a ensuite la possibilité de skier l’une de ses faces à la descente. La 2e option consiste à utiliser non pas l’ancienne voie normale, désormais encombrée par les skieurs (également l’été !), mais la voie du versant est, depuis le Col de la Chaux jusqu’à l’arête ouest-sud-ouest que l’on suit jusqu’au sommet en passant par endroit sur les névés du versant nord-ouest (cotation officielle : F). Enfin, la 3e option consiste à utiliser la nouvelle voie équipée d’une via cordata depuis le Col des Gentianes (atteignable en téléférique), pour ceux qui aiment les sensations de vertige et qui veulent agrémenter l’ascension de passages glaciaires entrecoupés d’escalade rocheuse (option possible depuis le 10.06.2011).

Histoire : la 1re ascension reconnue est celle du chanoine Berchtold vers 1840. Julien Gallet, avec le guide Philippe Allamand, a rejoint pour la 1re fois le Mont Fort par le Bec des Étagnes (arête nord-nord-ouest) le 28.07.1917. F. Besson, L. Maret et P. Morend ont ouvert un itinéraire sur la face nord-ouest le 22.07.1965. Les remontées mécaniques, construi- tes en 1983, ont radicalement changé l’approche et le charme de la montagne.

Spécificité : 2e plus haut sommet de la commune de Nendaz et point culminant du domaine skiable des 4 Vallées

23 7 Le Mont Gelé

Portrait : mur rocailleux de 3023 m (3022,8 m exactement), dominé au sud par le Mont Fort, mais dominant la Pointe des Adons à 2973 m (sans nom sur les cartes nationales). On y trouve une croix.

Nom : pour sa caractéristique probablement. Il se disait autrefois « la Becca de la Grande Journée », car il domine une zone où le bétail restait toute la journée.

Dangers : fortes pentes et rares chutes de pierres

Région : VS (Alpes valaisannes), tripoint majeur entre trois districts et trois communes : Riddes (district de Martigny), Nendaz (district de Conthey) et Bagnes (domaine de Verbier, district d’Entremont)

Accès : Martigny  Martigny-Combe  Sembrancher  Verbier  Télé-Verbier

Géologie : on est ici dans la nappe du Mont Fort, où on trouve principalement des gneiss et des schistes.

Difficulté : d’où que l’on vienne, la difficulté est de l’ordre de la randonnée (cotation officielle : environ T3), bien qu’il faille surmonter des pentes d’éboulis voire de rochers. On peut réduire considérablement l’effort et la difficulté en prenant les remontées mécaniques, du moins en saison de ski.

Spécificité : plus haut sommet de la commune de Riddes

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8 Le Bec des Rosses

Portrait : pyramide rocailleuse de 3223 m (3222,8 m exactement) à trois arêtes bien définies. Sur l’arête ouest-nord-ouest, on trouve une épaule insignifiante à 2983 m. Sur l’arête est, on trouve le Sommet de l’Arête Est, à 3081 m, et le Becca d’Agè (parfois écrit Becca d’Aget), à 2980 m (on lit 2982 m parfois). Mais c’est sur l’arête sud que l’on trouve les sommets secondaires les plus significatifs : le Sommet Sud, à seulement 120 m au sud du point culminant et quasiment à la même hauteur que ce dernier (3222 m, ce qui fait du massif du Bec des Rosses un sommet double), plus loin au sud, le Sommet de l’Arête Sud, à 3045 m, et, encore plus loin au sud, le Bec Termin, également à 3045 m (qui n’a juste pas fait l’objet d’une description à part entière dans ce livret, puisqu’il n’atteint pas les 100 m de hauteur de culminance pour un mètre…).

Nom : « Bec » désigne une montagne ; « rotsé » vient du patois roche ou roché.

Hauteur de : 283 m sur le Col de la Chaux culminance

Dangers : fortes pentes, rares chutes de pierres et rochers à « varapper »

Région : VS (Alpes valaisannes), district d’Entremont, commune de Bagnes, Verbier

Accès : Martigny  Sembrancher  Verbier  domaine skiable des 4 Vallées, ou : Martigny  Sembrancher  Le Châble  Fionnay

Géologie : les rochers sont les mêmes que ceux visibles sur son grand frère le Mont Fort, dans la nappe du même nom (faite de gneiss et de schistes).

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Vue ci-dessus du Bec des Rosses (à droite : La Sâle et Le Pleureur ; devant : la Pierre Avoi). On distingue bien les sommets secondaires, notamment le Sommet Sud et le Bec Termin. La face à l’ombre correspond à la face nord sur laquelle se déroule l’Xtreme de Verbier.

Difficulté : l’ascension consiste en une pénible montée dans des éboulis pentus. Il faut aimer les aventures sauvages, avoir le pied sûr et ne pas souffrir du vertige (cotation officielle : F). La plupart des gens préfèrent la montée de l’arête est (cotation officielle : PD-).

Histoire : la 1re ascension reconnue est celle de W. Maunoir, E. Thury et Ed. W. Viollier le 14.08.1890. L’arête ouest-nord-ouest fut gravie pour la 1re fois par Daniel Dutoit et Benjamin Cornez le 09.08.1925. La première ascension du versant nord, selon le guide du CAS, « semble être celle de Daniel Fellay le 29.06.1969 ». L’Xtrême de Verbier, une compétition de ski freeride de niveau mondial, a lieu sur la face nord du Bec des Rosses depuis 1996 (on disait alors « Redbull Xtreme). Depuis 2007, l’Xtrême de Verbier (ou « Nissan Xtreme Verbier ») est une véritable compétition mondialement connue et correspondant à la finale du Freeride World Tour (qui compte six étapes depuis 2011, dans six domaines skiables du monde entier).

Spécificité : 3e plus haut sommet de tout le domaine skiable des 4 Vallées. Sa face nord est l’une des plus difficiles à skier des Alpes avec une pente moyenne entre 55° et 60°, attirant les meilleurs freeriders du monde chaque année lors de la finale du Freeride World Tour. Puisque le Bec des Étagnes est entièrement sur Nendaz et que le Mont Fort est sur la frontière avec Nendaz, on peut dire que le Bec des Rosses est la plus haute montagne entièrement située sur Verbier. 9 La Pierre Avoi

Portrait : excroissance rocheuse de 2473 m (2472,9 m exactement), dotée d’une croix en bois datée de 1935, d’un cairn et d’un panneau insolite prévenant les randonneurs de ne pas jeter des pierres sur les grimpeurs de la face nord. Il existe une 2e petite croix en bois au dernier relais des voies d’escalade de la face nord.

Nom : du patois « pira avoua » ou « pyer avoua », du latin « petra acuta », pierre aïgue (dite à tort « Pierre A voix » ou « Pierre A voir ») Hauteur de culminance : 300 m sur la Croix de Cœur (un col)

Dangers : échelles à franchir

Région : VS (Alpes valaisannes), frontière entre la commune de Saxon (district de Martigny) et Verbier dans la commune de Bagnes (district d’Entremont). La commune de Vollèges a juste droit à l’extrémité ouest (à 2335 m).

Accès : Saxon  Sapin-Haut  Col du Lein ou : Riddes  La Tsoumaz  la Croix de Cœur ou : Martigny  Sembrancher  Verbier  la Croix de Cœur

Géologie : les gros blocs du sommet étaient au bord d’une mer appelée « océan valaisan ». On est ici dans la zone de Sion-Courmayeur (dite aussi « zone valaisanne »), faite de grès, de schistes et de calcaires.

Difficulté : la Pierre Avoi est une randonnée à ne pas manquer, facile et dotée d’une vue imprenable sur la plaine du Rhône, les Alpes et même… Sorniot. Bien sûr, les personnes sujettes à un trop fort vertige ne pourront pas gravir les derniers échelons (cota- tion officielle : T3).

Histoire : au milieu du XIXe siècle, un escalier est taillé dans la roche. Entre 1880 et 1885, il est remis en état par l’État du Valais. La face ouest-nord-ouest a été ouverte par J. Pelfini et H. Pralong le 11.09.1960, mais déjà le 27 02.10.1932 par Alexander Muller et Paul Perrochon. La face sud, elle, a été conquise par les mêmes J. Pelfini et H. Pralong le 16.07.1961. La face nord-est fut ouverte le 09.09.1970 par Lionel Seurat et les guides Pierre Cretton et Patrick Gailland.

Spécificité : plus haut sommet de Saxon, offrant de nombreuses possibilités d’escalade (y compris des longues voies, plus ou moins réputées) 10 La Sâle

Portrait : éminence glaciaire de 3646 m

Nom : du latin « salire », sortir ou jaillir. Le nom est toujours lié à l’article « La ».

Dangers : crevasses, fortes pentes, rares chutes de pierres, passages à « varapper »

Région : VS (Alpes valaisannes), frontière entre les communes d’Hérémence (dans le district d’Hérens) et de Bagnes (dans le district d’Entremont)

Accès : Sion  Hérémence  barrage de la Grande Dixence ou : Martigny  Sembrancher  Le Châble  Fionnay (voire plus haut)

Géologie : La Sâle est formée de schistes lustrés de la nappe du Tsaté (cf. Le Pleureur ci-après).

Difficulté : pentes glaciaires avec des éboulis et quelques rochers à surmonter, que l’on monte du versant bagnard ou du versant est (cotation officielle : PD).

Histoire : la 1re ascension reconnue est celle de J. Isler et du guide Joseph Gillioz le 27.08.1866. Marcel Bindy et Maurice Brandt ouvrirent une voie sur le versant nord-ouest le 06.08.1972.

Spécificité : La Sâle est la figure emblématique du barrage de la Grande Dixence, cachant Le Pleureur qui lui est inséparable de presque partout ailleurs.

28 La Sâle derrière le barrage de la Grande Dixence. 11 Le Pleureur

Portrait : excroissance glaciaire de 3704 m, dotée d’une nouvelle croix métallique depuis 2000. Le signal, correspondant à 3703,5 m, se situe juste plus bas que le point culminant, sur le rocher, selon le guide du CAS, mais pas selon la carte nationale. L’arête sud- ouest possède une épaule caractéristique, la Grande Ashle (3052 m).

Nom : en référence aux fines cascades de sa haute paroi ouest (surtout au printemps). Sur les sous-plats des restaurants du domaine de Crans-Montana on lit, comme ailleurs, « Mont-Pleureur » et les personnes de langue italienne disent souvent « il Mont Pleureur », ce qui montre bien qu’on l’appelait autrefois « le Mont Pleureur », tout comme on dit volontiers aujourd’hui « le Vélan » au lieu du « Mont Vélan » officiel. Il est indissociable de l’article « Le ». Hauteur de culminance : 461 m sur le Col de Cheilon

Dangers : fortes pentes, rares chutes de pierres, passages à « varapper » (+ corniches et crevasses, si l’on emprunte l’un ou l’autre des glaciers du versant est).

Région : VS (Alpes valaisannes), frontière entre les communes d’Hérémence (dans le district d’Hérens) et de Bagnes (dans le district d’Entremont)

Accès : Martigny  Martigny-Combe  Sembrancher  Orsières  Le Châbles  Fionnay  Mauvoisin. Si l’on décide de venir par son versant est, l’itinéraire se fait généralement sur deux jours en dormant à la cabane des Dix (Sion  Euseigne  Les Haudères  Arolla).

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Géologie : les schistes lustrés du Pleureur sont des roches facilement friables. Ces roches (de la nappe du Tsaté) sont issues du fond d’un ancien océan aujourd’hui disparu, tout comme celles des sommets alentours.

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Difficulté : si l’on veut éviter de passer sur un glacier, le mieux est de remonter la très longue arête sud-ouest depuis le barrage du Lac de Mauvoisin (cotation officielle : PD, tout comme la voie normale de la cabane des Dix). Mais alors, il ne faut absolument pas souffrir du vertige et avoir un pied très sûr.

Histoire : la 1re ascension reconnue du Pleureur est celle d’Ed. Hoffmann-Burkhard et des guides Séraphin Bessard, Justin Fellay et Joseph Gilloz le 13.07.1866. L’arête nord-nord-est fut ouverte par J. Isler et des guides Justin Fellay et Fr. Gaba le 21.07.1867. L’arête sud-est fut ouverte par Émile Thury, Louis Wannet et le guide J. H. Bessard le 16.08.1884. La 1re ascension par le versant est date du 19.07.1886 par Adolphe Tschumi et le guide Joseph Quinodoz. L’arête sud-ouest fut gravie pour la 1re fois le 23.07.1890 par W. Leaf, R. L. Nettleship, G. W. Prothero et le guide Clemens Zurbriggen (variante ouverte le 02.08.1907 par Émile Fontaine et le guide E. Michellod). Jean Fellay et Jean Fiorina ouvrirent une voie très difficile le 24.08.1945 sur la face ouest-nord-ouest (une autre voie sur la même face fut ouverte en 1956 par Marc May et Gabriel Pellissier, dont une variante fut ouverte le 13.09.1958 par Hilaire Dumoulin et Paul Fellay, itinéraire effectué en hivernal pour la 1re fois les 25-27.01.1974 par Guy Allaman, Marco Bruchez, Vincent May et Christian Michaud).

Spécificité : montagne dont la silhouette, très caractéristique, est reconnaissable de partout et liée au barrage de Mauvoisin. C’est l’une des plus hautes montagnes alpines où l’on peut se rendre à pied sans passer par un glacier. 12 La Ruinette

Portrait : pyramide glaciaire de 3875 m exactement, dotée d’une croix métallique

Nom : diminutif du français « ruine », décrivant bien la fragilité de ses roches. Il ne faut pas confondre « La Ruinette » avec « Les Ruinettes » sur Verbier… Hauteur de Culminance : 822 m sur le Col de Charmotane

Dangers : crevasses, fortes pentes, rares chutes de pierres, passages à « varapper »

Région : VS (Alpes valaisannes), district d’Entremont, commune et Val de Bagnes

Accès : Martigny  Martigny-Combe  Sembrancher  Orsières  Le Châbles  Fionnay  Mauvoisin. L’itinéraire se fait en principe sur deux jours en dormant à la cabane de Chanrion (6-7 heures de montée depuis là et presque autant de descente jusqu’à Mauvoisin).

Géologie : cette cime élancée est typique de la nappe de la Dent Blanche et constituée de gneiss (roches issues du socle de la croûte de la plaque africaine).

Difficulté : ascension longue dont l’arête exposée du sommet fait oublier la monotonie de l’approche (cotation officielle : F, parfois PD).

Histoire : la 1re ascension reconnue de La Ruinette est celle du vainqueur du Cervin, Edward Wymper, avec les célèbres guides et Franz Biner, le 06.07.1865. Le 7 septembre de la même année, J.-J. Weilenmann et le guide Jean-Maurice Rosso ouvrirent l’arête sud-est. Le 20.07.1867, A. Baltzer et Carl Schroeder gravirent le versant ouest (C. T. Dent et le célèbre guide firent une variante de ce versant en 1872 ; une autre fut effectuée par W. Marcet et les guides E. Cupelin, Joseph Gilloz et Fred. Payot le 15.08.1872). Le versant nord-ouest fut ouvert en août 1888 par C. Berthet, Ed. W. Viollier, A. Ybloux et le guide Joseph Quinodoz. L’arête nord-est (depuis le ) fut parcourue pour la 1re fois le 15.09.1893 par F. W. Oliver et les guides Antoine Georges et Pierre Madre (descente à ski du couloir sud-est qui rejoint l’arête le 02.01.1988 par Jean-Marie Bettems et Patrick Vuilleumier). La face est fut ouverte le 02.08.1898 par Eugénie Rochat et le guide Jules Veillon (à la descente). Une voie exposée aux chutes de pierres fut ouverte sur le versant nord- ouest le 19.08.1907 par Émile Fontaine et le guide Louis Fellay. La 1re traversée combinée du Pigne d’Arolla, du Mont Blanc de Cheilon et de La Ruinette est celle d’Alex. Stuart Jenkins et du guide Jean Bournissen (et peut-être Jean Gaudin d’après le guide du CAS) en août 1928. Plus récemment, des voies plus modernes furent ouvertes sur La Ruinette : sur le versant nord-ouest d’abord le 16.08.1959 par Michel Arlettaz et Michel Fellay, puis le 01.08.1965 par John L. Belton et Derek Norton, puis le 14.06.1970 par Mlle Claude Baechler, Barry Davies, Jacques Jenny et Michel Jobin (à la descente), puis le 02.09.1970 par Guy Allaman (qui fit aussi une nouvelle variante avec Cyrille Pralong le 15.08.1970) et Maurice Perraudin (ils ouvrirent deux itinéraires), puis le 07.01.1971 par Pierre Biedermann et Laurent Guye, enfin les 30- 31.12.1973 par Marco Bruchez et Vincent May.

Spécificité : plus haute montagne du Val de Bagnes à l’est de la Drance et plus haute montagne entre le Grand Combin et la Dent d’Hérens

31 13 Le Mont Rouge du Giétro

Portrait : crête rocailleuse de presque 3 km de longueur, dont le point culminant est à 3439 m. D’autres points ressortent légèrement, comme les points 3417 m et 3375 m.

Nom : pour son aspect et sa position sur Le Giétro (d’un mot patois signifiant gite)

Dangers : fortes pentes et rares chutes de pierres

Région : VS (Alpes valaisannes), district d’Entremont (Haut Val de Bagnes), commune de Bagnes

Accès : Martigny  Martigny-Combe  Sembrancher  Orsières  Le Châbles  Fionnay  Mauvoisin voire plus haut

Géologie : les rochers friables sont caractéristiques de la région. Il s’agit de schistes lustrés de la nappe du Tsaté.

Difficulté : le parcours est en grande partie rocailleux (cotation officielle : F), mais il est possible de passer par les glaciers alentours.

Histoire : 1re ascension reconnue le 16.08.1852 par Gottlieb Studer

Spécificité : situation panoramique privilégiée…

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Devant le Mont Blanc de Cheilon et La Ruinette, la chaîne du Mont Rouge du Giétro.

14 L’Aouille Tseuque

Portrait : montagne glaciaire composée de trois sommets : le Sommet Sud-Ouest, à 3535 m, le Sommet Central, à 3540 m, et le Sommet Nord-Est (le point culminant), à 3554 m. On trouve encore un sommet secondaire sur l’arête sud-ouest et un autre sur l’arête nord- est.

Nom : du patois « aouille », du latin « acula » (et même de « acucula », son diminutif), petite aiguille, et du patois « tseuque », sans cornes (se dit d’une chèvre ou d’un sommet dépourvu de cornes ou de pointes). On pourrait la traduire par « l’Aiguille Tronquée ».

Dangers : fortes pentes et crevasses

Région : CH/I (Alpes valaisannes), frontière entre les communes de Bagnes (district d’Entremont, Haut Val de Bagnes) et de Bionaz (Val d’Aoste, Val de Bionaz)

Accès : Martigny  Martigny-Combe  Sembrancher  Orsières  Le Châbles  Fionnay  Mauvoisin voire plus haut. De là, l’itinéraire se fait généralement sur deux jours : le 1er jour consiste à monter à la cabane de Chanrion (voire au Bivouac de l’Aiguillette), alors qu’au 2e jour a lieu l’ascension proprement dite et la descente.

Géologie : les rochers sont les mêmes que pour la Pointe d’Otemma (cf. plus loin), à savoir des gneiss (de la série d’Arolla dans la nappe de la Dent Blanche).

Difficulté : le parcours est en grande partie glaciaire (cotation officielle : F).

Histoire : la 1re ascension touristique officielle est celle d’A. Baltzer, C. Schroeder et du guide Séraphin Bessard le 31.07.1867 (en traversée). Le 17.08.1906, les abbés Joseph Henry et J. B. Gontier, lors d’une traversée inédite, furent les premiers à monter par le versant sud et l’arête sud-est puis les premiers à passer, à la descente, sur l’arête est-nord-est. L’itinéraire du versant ouest-nord-ouest fut ouvert le 16.10.1922 par Marcel Kurz et le guide Cyrille Favre. L’arête nord-nord-est fut parcourue intégralement pour la 1re fois par E. Frohlich et Fritz Keller le 22.07.1923. L’arête sud-ouest fut parcourue intégralement pour la 1re fois par Jean-Louis Blanc et Luc Saugy le 25.07.1954. Plus récemment, Gino Buscaini et Silvia Buscaini ouvrirent une voie difficile sur la paroi est-sud-est le 11.07.1970. Renato Armelloni, tout seul, ouvrit un itinéraire original assez difficile le 09.09.1982.

Spécificité : ce sommet est très reculé en comparaison des autres montagnes des Alpes. D’ailleurs, on l’effectue plutôt à ski de randonnée l’hiver, depuis la cabane des Vignettes.

33 15 La Pointe de la Grande Lire

Portrait : épaule rocheuse de 3360 m, bien isolée de la Pointe d’Otemma qui la domine au sud- ouest.

Nom : pour sa forme et sa position sur la Grande Lire (mot issu du latin « glarea », gravier, ou plutôt « glaretum », glarier, bord caillouteux d’un cours d’eau)

Dangers : fortes pentes, rares chutes de pierres et passages à « varapper »

Région : VS (Alpes valaisannes), district d’Entremont, commune de Bagnes

Accès : Martigny  Martigny-Combe  Sembrancher  Orsières  Le Châbles  Fionnay  Mauvoisin voire plus haut. De là, l’itinéraire se fait généralement sur deux jours : le 1er jour consiste à monter à la cabane de Chanrion, alors qu’au 2e jour a lieu l’ascension elle-même et la descente.

Géologie : les rochers sont les mêmes que pour la Pointe d’Otemma (cf. plus loin), à savoir des gneiss (de la série d’Arolla dans la nappe de la Dent Blanche).

Difficulté : quelques bonnes pentes d’éboulis, quelques bons rochers à contourner sur un temps moyen de 3h30 depuis la cabane de Chanrion (cotation officielle : F)

Histoire : la 1re ascension touristique officielle est celle de Fred Baker-Gabb, de son guide Clemens Zurbriggen et du fils de celui-ci le 17.08.1891. La paroi nord fut ouverte par Maurice Brandt et Michel Pétermann le 02.08.1970.

Spécificité : montagne la plus basse du chaînon (celui des Portons)…

34 16 La Pointe d’Otemma

Portrait : pyramide rocheuse de 3403 m (3403,2 m exactement), dotée de deux avant-sommets sur son arête sud

Nom : pour sa forme et sa position sur Otemma (qui viendrait d’une contraction de « alpis altissima », le plus haut alpage).

Dangers : fortes pentes, rares chutes de pierres et passages à « varapper »

Région : VS (Alpes valaisannes), district d’Entremont, commune de Bagnes

Accès : Martigny  Martigny-Combe  Sembrancher  Orsières  Le Châbles  Fionnay  Mauvoisin voire plus haut. De là, l’itinéraire se fait généralement sur deux jours : le 1er jour consiste à monter à la cabane de Chanrion, alors qu’au 2e jour a lieu l’ascension elle-même et la descente.

Géologie : les rochers de la Pointe d’Otemma sont des bons gneiss de la série d’Arolla, agréables à « varapper ». Ils appartiennent à la nappe de la Dent Blanche, très connue des géologues. Cette nappe représente la croûte continentale africaine qui s’est soulevée et pliée au-dessus de la croûte continentale européenne lors de la formation des Alpes il y a des millions d’années.

Difficulté : la voie normale de la cabane de Chanrion suit au début un sentier, puis une pente de gazons et d’éboulis. Mais une fois l’arête atteinte, toute l’ascension consiste en une varappe le long du fil de l’arête. Le caractère de la course est donc alpin (cotation officielle : PD).

Histoire : la 1re ascension officielle est celle de J. J. Weilenmann et de son guide Joseph Gillioz le 23.07.1866. La montagne a été très certainement gravie bien avant. La paroi nord fut ouverte par Nina Alschwang et Ali Szopessy le 17.08.1946 (qui ouvrirent la paroi est, un mois plus tard, le 21.09.1946).

Spécificité : très fréquentée, notam- ment par les hôtes de la cabane de Chanrion. Notons que le Col d’Otem- ma, contrairement à tous les autres cols habituelle- ment, ne se trouve pas entre la montagne du même nom et sa voisine, mais dans une autre chaîne, à 4 km. La Pointe d’Otemma est le sommet le plus proéminent de toute la chaîne des Portons qu’elle ferme à l’ouest.

35 17 La Becca de Sery

Portrait : mur gazonné de 2863 m, constitué de plusieurs « sommets », notamment le point culminant, l’avant-sommet nord-nord-est à 2828,3 m (200 mètres plus loin, qui compte une croix en bois en forme de girouette tenue par un cairn) et le point 2664 m au nord.

Nom : du patois « becca », pointe rocheuse, et « séri » (du latin « soror »), sœur, pour désigner deux sommets jumeaux ou voisins (ici le point culminant et l’avant-sommet nord-nord- est décrits ci-dessus). Pour une fois, ce sont les alpages et les lieux inférieurs qui ont pris le nom de la montagne et non l’inverse. Notons que pour le guide du CAS, « l’origine du mot « sery » est encore inconnue »…

Dangers : fortes pentes et rares chutes de pierres

Région : VS (Alpes valaisannes, massif des Combins), district d’Entremont, commune de Bagnes

Accès : Martigny  Martigny-Combe  Sembrancher  Orsières  Le Châbles  Lourtier  cabane Marcel Brunet

Géologie : le rocher de la région appartient toujours à la vaste zone appelée « nappe du Mont Fort », faite de gneiss et de micaschistes.

Difficulté : randonnée alpine très peu fréquentée, idéale pour ceux qui aiment les terrains sauvages sans chemin et qui n’ont pas peur de se frotter à de fortes pentes ou quelques rochers à contourner (cotation officielle : environ T4).

Spécificité : remarquable petit massif, bien proéminent, à l’avant-garde des Combins

36 18 Le Tournelon Blanc

Portrait : épaule glaciaire de 3700 m (3702 m pour le guide du CAS)

Nom : probablement de « tour ». L’adjectif blanc lui va bien, étant donné le glacier qui le recouvre. On pourrait donc l’appeler « la Petite Tour Blanche ».

Dangers : crevasses, fortes pentes, rares chutes de pierres

Région : VS (Alpes valaisannes, massif des Combins), district d’Entremont, commune de Bagnes

Accès : Martigny  Martigny-Combe  Sembrancher  Orsières  Le Châbles  Fionnay. De là, l’itinéraire se fait généralement sur deux jours : le 1er jour consiste à monter à la cabane François-Xavier Bagnoud (ex-cabane de Panossière), alors qu’au 2e jour a lieu l’ascension proprement dite et la descente (mais d’autres accès sont bien sûr possibles).

Géologie : les schistes lustrés présents ici, très friables, sont typiques. Ces roches sont issues du soulèvement de la plaque africaine contre la plaque européenne au début de la formation des Alpes, alors que la zone se trouvait submergée par les eaux d’un ancien océan. Les géologues classent ce sommet dans ce qu’ils appellent la klippe du Tournelon Blanc (elle-même dans la nappe du Tsaté).

Difficulté : il faut passer sur un glacier tantôt peu pentu, tantôt bien pentu et couvert de nombreuses crevasses, sans que cela soit très difficile techniquement. Il faut aussi compter sur des pentes d’éboulis et des rochers à « varapper » (cotation officielle : F).

Histoire : la 1re ascension connue est celle du guide Joseph Gillioz en 1865, par l’arête sud-ouest (ascension confirmée le 21.07.1889 par Ch. Herzog, Samuel Junod, H. Moulin, P. Wittnauer et le guide Justin Bessard). Vint ensuite l’ascension de l’arête sud-est par Fritz Hoffmann-Merian et les guides Justin Fellay et Séraphin Bessard le 05.07.1867. Les versants nord-ouest et est, très difficiles, ont été ouverts bien plus tard (une voie par Michel Arlettaz et Luigi Bellaro le 29.07.1962, une autre par Guy Allaman et Yrénée Sauthier le 19.09.1971, une dernière par Guy Allaman et Jérôme Perraudin le 18.07.1973).

Spécificité : 2e plus haut sommet du massif des Combins en-dehors du Grand Combin, ce qui en fait un belvédère magnifique sur le massif et sur le Lac de Mauvoisin qu’il surplombe directement.

37 19 Le Combin de Corbassière

Portrait : pyramide conique glaciaire de 3716 m (3715,5 m exactement), dotée d’une croix métallique caractéristique (rouillée, avec une plaquette commémorative à sa base)

Nom : de « Combin » (lui-même issu de « combe » ?) et de « corbassière » qui désigne un lieu où nichent et volent de nombreux corbeaux ou chocards, selon le guide du CAS qui cite J. Guex. D’autres sources précisent que cela vient d’une racine pré-indo-européenne « korb », lieu montagneux. On l’appelait autrefois « le Grand Combin », puisqu’il dominait le Petit Combin, juste à côté, avant que les sommets plus au sud ne portent ce nom.

Dangers : crevasses, fortes pentes, rochers à « varapper » (évitables) et rares chutes de pierres

Région : VS (Alpes valaisannes, massif des Combins), district d’Entremont, commune de Bagnes

Accès : Martigny  Martigny-Combe  Sembrancher  Orsières  Le Châbles  Fionnay. De là, l’itinéraire se fait généralement sur deux jours : le 1er jour consiste à monter à la cabane François-Xavier Bagnoud (ex-cabane de Panossière), alors qu’au 2e jour a lieu l’ascension proprement dite et la descente (mais d’autres accès sont bien évidemment possibles).

Géologie : les rochers de la région appartiennent toujours à la vaste zone appelée « nappe du Mont Fort », faite de gneiss et de micaschistes.

Difficulté : la voie normale de l’arête ouest est facile pour un itinéraire de haute montagne, tout comme la voie de l’arête sud, recommandée, passant par des blocs rocheux à « varapper » (cotation officielle : F).

Histoire : Gottlieb Studer et les guides Joseph-Benjamin Fellay et Johann von Weissenfluh sont les premiers touristes connus à avoir gravi et même traversé le Combin de Corbassière le 14.08.1851 (montée par le versant est et descente par l’arête ouest). C. E. Mathews, W. Mathews et les guides Benjamin Fellay, François-Louis Fellay et Auguste Simond parcoururent aussi le versant est le 18.08.1856. L’arête sud fut ouverte par Ch. Herzog, Samuel Junot, Henri Moulin, Paul Wittnauer et le guide Justin Bessard le 20.07.1889. L’arête nord-est fut ouverte par Eugène Duret, Jules Guigoz, Charles Sordaz et Jean Sordaz le 22.08.1936 (deux va- riantes avaient été effectuées, soit sur « l’arête est », soit en partie par l’arête nord- est, en 1895 par le 38 révérend Wale et le guide Maurice Fellay et le 07.07.1934 par Gaston Falcy et le guide Léon J. Fellay). Le 09.07.1969, Jean-Michel Dandelot, Maurice Dandelot et Pierre von Siebenthal ouvrirent un nouvel itinéraire passant par le Glacier des Follâts et le versant nord-ouest.

Spécificité : plus haut Combin non inclus dans le groupe du Grand Combin, comme on le devine sur la photo ci-dessus, entre le Grand Combin et le Petit Combin.

39 20 Le Petit Combin

Portrait : dôme glaciaire de 3663 m, pourvu d’un simple piquet

Nom : par opposition au « Grand Combin » (lui-même issu de « combe » ?)

Dangers : crevasses (divers dangers liés aux rochers, si l’on suit certaines voies).

Région : VS (Alpes valaisannes, massif des Combins), district d’Entremont, commune de Bagnes. La frontière avec la commune de Liddes passe non loin.

Accès : Martigny  Martigny-Combe  Sembrancher  Orsières  Le Châbles  Fionnay. De là, l’itinéraire se fait généralement sur deux jours : le 1er jour consiste à monter à la cabane François-Xavier Bagnoud (ex-cabane de Panossière), alors qu’au 2e jour a lieu l’ascension proprement dite et la descente (mais d’autres accès sont bien sûr possibles).

Géologie : les rochers de la région appartiennent à la vaste zone appelée « nappe du Mont Fort », faite de gneiss et de micaschistes.

Difficulté : il s’agit d’une randonnée glaciaire (réputée longue, lorsqu’elle se fait en hiver en tous cas), avec les avantages et les inconvénients que cela comporte (cotation officielle : F). Le long effort convainc beaucoup de personnes de passer également par le Combin de Corbassière, à une heure à peine, histoire de faire d’une pierre deux coups.

le Combin de Boveire

Sorniot, au loin dans l’ombre…

le Petit Combin, vu du sommet de son grand frère…

le Combin de Corbassière

40 Histoire : la 1re ascension reconnue date du 25.07.1890 (par Ch. de la Harpe, Ed. W. Viollier et le guide Justin Bessard), mais le Petit Combin a dû très certainement être gravi avant, au moins par les chasseurs du coin. L’arête ouest-nord-ouest (Arête des Avagères) fut ouverte en partie le 02.08.1891 par J. Bischoff, A. Desmeules, Ch. de la Harpe, C. A. Seltzer et E. Thury, puis intégralement en août 1905 par un couple du nom de Maillard et le guide Maurice Fellay. L’arête nord-est (Arête des Follâts) fut ouverte par F. Grob, Robert Helbling et E. Labhardt en août 1896. L’arête du milieu (de la face nord) fut ouverte par Jules Guigoz et Ernest Stettler le 05.08.1936 (1re hivernale par Jacques Jenny, François Mattern et Michel Pétermann le 29.12.1972 ; variante ouverte le 09.05.1945 par Ruedi Schmid, Melba Sieber et Alfred Tissières, en partie à ski). La face nord-ouest fut ouverte par Louis Maret-Michellod et Louis Perraudin-Maret le 23.08.1950. La face nord fut ouverte par Denis Bertholet, Hubert Cretton et René Marcoz (descente à ski) le 28.03.1957. L’itinéraire passant par le Glacier Pendant (versant ouest) fut ouvert par Pierre Fellay et André Praz le 14.08.1971 (1re descente à ski par Jean-François Jacot et Patrick Vuilleumier le 17.03.1984). Enfin, l’itinéraire empruntant tantôt le lobe nord du Glacier du Petit Combin (versant nord) tantôt l’Arête des Follâts (arête nord-est) fut ouvert par Jacques Jenny, François Mattern et Michel Pétermann, à la descente, le même jour qu’ils firent la 1re hivernale de l’arête du milieu du versant nord, soit le 29.12.1972 (comme signalé plus haut).

Spécificité : Combin le plus visible de Sorniot et de bien des endroits, comme une avant-garde de tout le massif. En hiver, il est (malheureusement pourrait-on dire) l’une des déposes possibles en Valais pour les personnes adeptes de l’héliski.

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21 Le Grand Combin

Le Grand Combin est le plus haut massif et le seul de plus de 4000 m entièrement en Suisse romande. Il est composé de trois sommets, le (Grand) Combin de la Tsessette, le (Grand) Combin de Grafeneire (son point culminant) et le (Grand) Combin de Valsorey, et d’un sommet secondaire non présenté ici, l’Aiguille du Croissant, tous plus hauts que 4000 m. On rattache également à ce groupe l’épaule ouest du Combin de Valsorey appelée Combin du Meitin (3622,2 m à l’ouest du Point 3626 m). Le Grand Combin possède plusieurs particularités extraordinaires décrites ci-après.

Combin de la Tsessette Combin de Valsorey

Combin de Grafeneire Combin de Corbassière Petit Combin

Aiguille du Croissant

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Le (Grand) Combin de Grafeneire

Portrait : éminence glaciaire massive de 4314 m exactement, dotée d’une antenne

Nom : de « Grand Combin » (lui-même issu de « combe » ?), et de « Grafeneire », anciennement « graffeneire », de l’ancien français « grafe » ou « graffe », poinçon, stylet, crochet, grappin ou clou, et du patois « neire », noir. Le Grand Combin se nommait « Mont Combin » à la fin du XVIIIe siècle et « Grafeneire » vers le milieu du XIXe siècle (le nom de Grand Combin était réservé alors au Combin de Corbassière actuel). On pourrait l’appeler « la Pointe Noire » (du sud-ouest). Hauteur de culminance : 1517 m sur la Fenêtre de Durand, ce qui en fait un sommet dit « ultra- proéminent ». C’est même le 7e sommet le plus proéminent de suisse (et le 7e sommet ultra-proéminent de Suisse sur 8 ; le 4e si on ne compte que les sommets de plus de 4000 m). Ceci lui vaut d’être l’une des montagnes les plus isolées et on le reconnaît de très loin (voir aussi « sa spécificité »). Isolement topographique : 26,4 km plus loin que la plus proche montagne plus haute que lui, la Dent Blanche (à l’est). C’est le 8e sommet le plus isolé de Suisse (en comparant les rayons de dominance).

Dangers : fortes pentes, chutes de pierres, corniches, crevasses, chutes de séracs, voire même rochers à escalader et avalanches selon les itinéraires et l’enneigement Région : VS (Alpes valaisannes, massif des Combins), district d’Entremont, frontière entre les com- munes de Bagnes (Val de Bagnes) et de Bourg-St- Pierre (Valsorey)

Accès : Martigny  Martigny- Combe  Sembrancher  Le Châble  Fionnay ou : Martigny  Marti- gny-Combe  Sembran- cher  Orsières  Bourg-St-Pierre voire Cordonne. 43 De là, l’itinéraire se fait généralement sur deux jours. Le 1er jour consiste à monter à la cabane François- Xavier Bagnoud (autrefois « cabane de Panossière ») en 4h, ou à la cabane de Valsorey (4h30 ou 4h depuis Cordonne). Le 2e jour a lieu l’ascension elle-même (8h depuis le nord ou 6h30 depuis le sud ; 5h45 par l’arête ouest), puis la descente (près de 10h au nord et près de 8h au sud). La photo ci-dessus montre justement la face sud du Combin du Meitin (à gauche), du Combin de Valsorey (au centre, en haut) et du Combin de Grafeneire (à droite).

Géologie : le Grand Combin est à la frontière entre la zone de gneiss et de micaschistes de la nappe du Mont Fort et la zone de schistes lustrés incrustés d’ophiolites de la nappe du Tsaté, autrefois appelée zone du Combin. Les schistes lustrés témoignent des sédiments de l’ancien petit océan (nommé « océan piémontais » par les spécialistes) qui couvrait une partie du Valais avant la formation des Alpes. Quant aux micaschistes, ils témoignent plutôt de l’existence d’une île au sein de cet ancien océan (nommé « continent briançonnais » par les spécialistes).

Difficulté : la voie normale offre des difficultés surtout glaciaires depuis la cabane François Xavier-Bagnoud (cotation officielle PD ou AD-, soit une ascension pas facile, mais pas trop difficile non plus pour un itinéraire de haute montagne). Mais je vous conseille vivement l’ascension par l’Arête du Meitin (l’arête ouest ; le tracé rouge ci-dessus montre approximativement le parcours), bien moins exposée aux chutes de séracs et moins monotone (cotation officielle : AD, avec des passages d’escalade relativement simples).

Histoire : la conquête de ce sommet prestigieux est assez étonnante. Les 1res ascensions attestées n’ont pas été au point culminant, mais à l’Aiguille du Croissant (4260 m) : d’abord par les guides bagnards Jouvence Bruchez, Benjamin Felley et Maurice Felley le 20.07.1857, puis par William Mathews avec les guides Jouvence Cruches, Maurice Felley et Auguste Simond le 19.08.1857, suivis par Daniel Balleys, Emmanuel Balleys, Auguste Dorsaz et Séraphin Dorsaz le 18.07.1858 (cette fois par le Col des Maisons Blanches et le Mur de la Côte et non plus à la base par le Glacier de Corbassière). Le 30.07.1859, Charles Sainte-Claire Deville, avec les deux indigènes connaisseurs de la voie, Daniel Balleys et Emmanuel Balleys, et d’autres gens du coin, Gaspard Balleys et Basile Dorsaz, atteignit le sommet (notons que cette voie, passant par Le Corridor, est dangereuse, car très exposée aux chutes de séracs et donc plus beaucoup parcourue). Une voie passant au milieu des séracs, encore pire donc, fut ouverte par F. G. Leatham et G. Lipscomb avec J. Maître et P. Maurys pour guides le 03.08.1898. Une voie moins dangereuse, passant par le versant nord-ouest, fut ouverte le 08.09.1958 par Henry Bruchez, Hilaire Dumoulin, Louis Maret et René Michaud et fait office de voie normale actuelle. Le 27.08.1874, R. Durnford et les guides Daniel Balleys et Anton Ryts inaugurèrent le versant sud (le 16.09.1872 déjà, une voie fut ouverte par J. H. Isler et le guide Joseph Gillioz dans le versant sud-ouest, en passant par l’épaule dite d’ailleurs « Épaule Isler »). Charles Boisviel et les guides Daniel Balleys et Séraphin Henry furent les 1ers à atteindre le sommet par l’arête ouest (par le Col du Meitin) le 01.09.1884. L’arête sud- est, voie normale depuis le Rifugio Amiante (2979 m), fut ouverte par O. G. Jones (et C. G. Monro en partie) avec les guides Antoine Bovier et Pierre Gaspoz le 10.09.1891 (1re hivernale le 01.03.1954 par Granco Garda et Sergio Giometto et 1re hivernale solitaire par Granco Garda le 20.03.1957). Une voie fut ouverte sur le versant sud-sud-ouest par H. Ledebar avec les guides Louis Fellay et Maurice Fellay le 09.08.1905 (la Voie de droite). En 1907, Marcel Kurz fit la 1re ascension à ski de la montagne. Une variante passant tantôt par le versant sud-sud-ouest, tantôt par l’arête sud-sud- ouest et tantôt par l’arête sud-est fut ouverte par Michele Baratono, Lino Binel, Amilcare Crétier et Alberto Deffeyes le 01.08.1931. Une voie passant par la face nord- ouest et le versant nord-ouest fut ouverte par Émile-Robert Blanchet avec le guide Kaspar Mooser le 20.07.1933 (Émile Fontaine, avec les guides E. Masson et E. Michellod, avait déjà tenté cette approche, bien que légèrement différente, le 29.07.1907, mais ils abandonnèrent au Plateau du Déjeuner). Une variante surmontant la grande paroi triangulaire à la base de l’arête sud-est fut ouverte le 25.07.1944 par Nina Alschwang et Adrien Morend. Le versant est, très difficile et non sans dangers, fut ouvert le 05.08.1946 par Ruedi Schmid et Ali Szepessy. L’arête sud- sud-ouest (ligne de partage des eaux entre le Val d’Entremont et le Val de Bagnes), fut ouverte par Rodolphe Tissières et Michael Vyvyan avec le guide Robert Coquoz le 22.08.1949 (déjà tentée en été 1926 par Michele Baratono et Renato Chabod). Une voie plus récente fut ouverte par Stefano de Benedetti et Giorgio Passino sur le versant sud-sud-ouest le 31.05.1985 (la Voie de gauche).

Spécificité : 3e plus haut sommet de Suisse romande (le plus haut entièrement en Suisse romande). Plus haut sommet entre la Couronne Impériale et le massif du Mont Blanc et 8e sommet le plus isolé de Suisse (comme déjà signalé). Plus haut sommet de la commune de Bagnes (et du Val de Bagnes), de celle de Bourg-Saint-Pierre (et du Valsorey) et du district d’Entremont (et du Val d’Entremont, indirectement). Sommet le plus à l’est de la commune de Bourg-Saint-Pierre. Rare massif de plus de 4000 m à être visible de la plaine du Rhône (le seul vraiment bien visible de près). Grâce au Grand Combin, Aoste est la seule ville siège d'une autorité administrative de niveau régional d'Europe d'où on peut admirer une montagne de plus de 4000 m d'altitude, selon certains sites (mais c’est oublier, entre autres, Lyon et, au niveau suisse, Neuchâtel ou Berne…). Le Grand Combin est considéré parfois comme l’Himalaya des Alpes. Parmi les massifs de plus de 4000 m, le Grand Combin est le 4e ultra-proéminent (sur quatre). Parmi les massifs suisses en général, il est le 7e (sur huit). C’est aussi le massif de plus de 4000 m le plus occidental de Suisse. Pour cette raison, il est le seul massif de plus de 4000 m visible depuis la cabane de Sorniot (les massifs italiens et français, juste cachés, sont visibles des alentours). Contrairement à ce que certains pensent, il n’est pas sur la frontière avec l’Italie. Enfin, si vous aimez la haute montagne, l’ascension du Grand Combin est une petite combine qui vaut vraiment la peine  !

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40 Vue sur le massif des Combins, entre autres, depuis le sommet du Petit Muveran.

Le (Grand) Combin de la Tsessette

Portrait : épaule glaciaire, massive, de 4135 m

Nom : de « Grand Combin » (lui-même issu de « combe » ?), et de l’alpage de la Tsessette à son pied (de l’ancien français « Tsessetta », diminutif de « Tsesse » ou « Chesse », du latin « capsa », chalet)

Dangers : fortes pentes, corniches, crevasses, chutes de séracs, voire même parois à escalader, chutes de pierres et avalanches selon les itinéraires et l’enneigement

Région : VS (Alpes valaisannes, massif des Combins), district d’Entremont, frontière entre les communes de Bagnes (Val de Bagnes) et de Bourg-Saint-Pierre (Valsorey)

Accès : Martigny  Martigny-Combe  Sembrancher  Le Châble  Fionnay. De là, l’itinéraire se fait généralement sur deux jours. Le 1er jour consiste à monter à la cabane François-Xavier Bagnoud (4h). Le 2e jour a lieu l’ascension elle-même (6h), puis la descente (6 à 8 heures).

Géologie : on est ici dans une zone de schistes lustrés de la nappe du Tsaté (dite anciennement « zone du Combin »), restes d’un ancien petit océan.

Difficulté : l’ascension passe par une longue traversée glaciaire assez facile, mais non sans dangers. L’effort est récompensé par un décor magnifique, comme sur beaucoup de sommets me direz-vous (cotation officielle : F).

Histoire : la 1re ascension est celle de William Mathews en 1857, suivie de celle de E. F. M. Benecke et de H. A. Cohen le 21.07.1894. Le 29.08.1904, R. J. G. Mayor, J. J. Withers et les guides Adolf Andenmatten et Andreas Anthamatten ouvrirent un nouvel itinéraire, dit « inférieur » par opposition à celui ouvert le 21.07.1907 par Émile Fontaine et les guides E. Masson et E. Michellod dit « supérieur ». L’Arête de Boussine (arête sud-est) fut ouverte en partie le 17.07.1925 par les tentatives solitaires du guide Joseph Georges dit « le Skieur » (avec un client, I. A. Richards, jusqu’à la base du ressaut problématique). Cette arête fut descendue en partie en rappel par André Selz, Rodolphe Tissières et deux autres alpinistes nommés de Torrenté et Veuthey en 1940 (1re hivernale par Marco Bruchez et Vincent May le 13.01.1983). Le ressaut problématique de cette arête fut escaladé pour la 1re fois en 1949 par Maurice Casanova, Adrien Morend, Louis Maret-Michellod, Louis Perraudin- Maret et Paul Vaudan. Concernant le versant sud, le guide du CAS indique : « cette voie a été réussie par un homme seul, privé momentanément de son compagnon : le 22 septembre 1929, Giovanni Bruschi et Ferruccio Pontecorvo […]. Arrivé au pied de la montagne, Pontecorvo, indisposé, dut rebrousser chemin et Bruschi poursuivit seul l’ascension. ». La face nord-est, très difficile, fut ouverte par René Fellay et Marcel Machoud le 19.08.1943. Jean Jacques Kaspar et Pierre Rouyet furent les 1ers à atteindre le sommet par les Mulets de la Tsessette (arête nord-nord-est du Combin de la Tsessette) le 04.08.1947. Une variante fut ouverte par Marco Bruchez, André May et Vincent May les 05-06.07.1974. Les mêmes, sans Vincent May, ouvrirent une autre variante sur cette face nord-est les 06-07.07.1976.

Spécificité : sommet le plus à l’est du Grand Combin et plus haut sommet de roches sédimentaires de Suisse (et certainement au-delà…)

45 Le (Grand) Combin de Valsorey

Portrait : épaule glaciaire, massive, de 4184,4 m exactement, dotée d’une croix et d’une plaquette avec l’inscription « Lorsque tu es arrivé au sommet de la montagne, continue de grimper » (proverbe tibétain, bien placé ici…), plus de 50 m sur la selle le séparant du Combin de Grafeneire à l’est.

Nom : de « Grand Combin » (lui-même issu de « combe » ?), et de « Valsorey », nom de la vallée en-dessus de Bourg-Saint-Pierre (du bas latin « vallis superatam », vallée d’en- haut)

Dangers : fortes pentes, corniches, crevasses et, sur la face sud, chutes de pierres voire des avalanches en cas d’enneigement plus important

Région : VS (Alpes valaisannes, massif des Combins), district d’Entremont, frontière entre les communes de Bagnes (Val de Bagnes) et de Bourg-Saint-Pierre (Valsorey)

Accès : Martigny  Martigny-Combe  Sembrancher  Orsières  Bourg-Saint-Pierre voire Cordonne. De là, l’itinéraire se fait généralement sur deux jours. Le 1er jour consiste à monter à la cabane de Valsorey (4h30 ou 4h depuis Cordonne). Le 2e jour a lieu l’ascension elle- même (6h depuis le sud voire 5h par l’arête ouest), puis la descente (près de 8h).

Géologie : les roches que l’on escalade si l’on emprunte l’Arête du Meitin (arête ouest) sont des gneiss et des micaschistes de la nappe du Mont Fort.

Difficulté : identique au Combin de Grafeneire, avec la dernière demi-heure en moins à faire sur le glacier final

Histoire : la 1re ascension reconnue fut entreprise le 16.09.1872 par J. H. Isler avec le guide Joseph Gillioz (par le versant sud-ouest, depuis l’Épaule Isler à 3664 m). Une autre voie fut ouverte le 27.08.1874 par R. Durnford avec Daniel Balleys et Anton Ryts pour guide (par le versant sud). L’arête est-sud-est fut ouverte par Charles Boisviel avec les guide Daniel Balleys et Séraphin Henry, à la descente, le 01.09.1884 (lors de leur 1re de l’arête ouest). Émile-Robert Flanchet et le guide Kaspar Mooser ouvrirent un itinéraire sur la face nord-ouest et le versant nord-ouest le 20.07.1933 (voir également l’histoire du Combin de Grafeneire). L’arête ouest (l’Arête du Meitin) fut ouverte par Charles Boisviel avec les guides Daniel Balleys et Séraphin Henry le 01.09.1884. Egbert Eidher et Erich Vanis ouvrirent une voie directe dans la face nord-ouest le 21.05.1958 (1re hivernale le 12.01.1973 par Maurice Dandelot et Jacques Jenny ; 1re descente à ski par Stefano de Benedetti le 09.07.1981, après être monté par la voie en solitaire).

Spécificité : 3e sommet le plus haut du Grand Combin et donc de Bagnes, du Val de Bagnes et du district d’Entremont. 2e sommet le plus haut de Bourg-Saint-Pierre (et du Valsorey, ainsi qu’indirectement du Val d’Entremont). Rare sommet de plus de 4000 m visible depuis la plaine du Rhône (voir spécificité du Combin de Grafeneire). Sommet de plus de 4000 m le plus occidental du Valais, de Suisse romande et même de toute la Suisse.

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22 Le Combin de Boveire

Portrait : sommet glaciaire de 3663 m, doté d’un beau cairn. Il existe un avant-sommet à 3612 m.

Nom : « combin » est d’origine plutôt obscure. En tous cas, les opinions divergent sur le sujet. Il se pourrait bien qu’il y ait un rapport avec le mot combe. Quant à « Boveire », c’est un nom monté de l’alpage de Boveire, du latin « bovarius », qui concerne les bovins, pour désigner un lieu de pâturage.

Dangers : chutes de pierres, fortes pentes, crevasses et passages à « varapper »

Région : VS (Alpes valaisannes, massif des Combins), district d’Entremont, frontière entre les communes de Bagnes et de Liddes

Accès : Martigny  Martigny-Combe  Sembrancher  Orsières  Liddes (ou Le Châbles puis Fionnay)

Géologie : on est toujours dans la nappe du Mont Fort, c’est-à-dire une vaste zone de micaschistes et de gneiss couvrant une bonne partie des Alpes valaisannes (dans ce que les spécialistes nomment le Pennique moyen).

Difficulté : itinéraire de haute montagne, coté officiellement F par la voie normale

Histoire : la 1re ascension reconnue est celle de Richard Broft et des guides Jules Balleys et Omer Balleys en 1888.

Spécificité : plus haut sommet de la commune de Liddes ; c’est aussi la montagne la plus à l’est de cette commune. Notons que son altitude est identique, au mètre près, à celle du Petit Combin …

47 23 La Pointe de Boveire

Portrait : cône rocailleux de 3212 m. On y trouve une antenne, ressemblant à celle du sommet du Grand Chavalard.

Nom : pour sa forme et sa position sur Boveire, du latin « bovarius », qui concerne les bovins, se dit d’un lieu de pâturage. Il se disait autrefois « Luis Neira ».

Dangers : fortes pentes et rares chutes de pierres

Région : VS (Alpes valaisannes, massif des Combins), district d’Entremont, frontière entre les communes de Liddes et de Bagnes

Accès : Martigny  Sembrancher  Orsières  Liddes  Le Cœur ou : Martigny  Sembrancher  Le Châble  Lourtier  cabane Marcel Brunet

Géologie : les roches sont des gneiss et des schistes appartenant à la nappe du Mont Fort.

Difficulté : la pointe de Boveire est un monticule de blocs rocheux qui ne présente pas les difficultés d’une haute montagne, mais qui ne s’atteint pas non plus par une randonnée facile (cotation officielle : T4). Je me rappelle avoir été déçu d’apercevoir au sommet du Mont Rogneux (un sommet plus au nord que l’on m’avait tant vanté) deux autres sommets plus beaux et plus hauts juste au sud (il faut dire que le Mont Rogneux est plus facile d’accès et très prisé en hiver). Je suis donc revenu le lendemain pour faire l’enchaînement du Grand Aget (dit aussi Grand Laget) et de la Pointe de Boveire !

Spécificité : plus haute montagne du chaînon qui court jusqu’aux Combins…

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En arrière-plan : le Petit et le Grand Combin, le Combin de Boveire, Le Ritord et le Mont Vélan. Au 1er plan : le Grand Aget et la Pointe de Boveire. 24 Les Maisons Blanches

Portrait : ensemble de sept pics rocheux principaux, dont le plus haut est à 3682 m (Sommet Nord de la Grande Aiguille). Il cache le seul Combin non visible de Sorniot, le Combin du Meitin (qui est souvent rattaché au sous-groupe du Grand Combin). En détail, du sud au nord, on a : la Petite Aiguille (3517 m), Le Moine (3566 m), la Grande Aiguille (3682 m), L’Épée (3603 m), le Sommet Sud de l’Aiguille du Meitin (3641,6 m), le Sommet Nord de l’Aiguille du Meitin (3638 m) et la Pointe de Challand (3625 m). Bien sûr, d’autres pointes secondaires jalonnent cette chaîne déchiquetée d’environ 3 km de longueur entre le Col des Maisons Blanches et le Col du Ritord. Je ne décris ici aucune pointe en particulier, ne les ayant pas gravies, je ne peux en donner qu’une vague description générale.

Nom : le nom précis de chaque pointe, tout comme le nom de la chaîne en général, provient très certainement de leur forme ou de ce qu’elles ont évoqué aux premières personnes qui les ont nommées. L’article « Les » est toujours présent sur les cartes.

Dangers : crevasses, chutes de pierres, rochers à escalader, ou au mieux à « varapper » pour certaines pointes

Région : VS (Alpes valaisannes, massif des Combins), district d’Entremont, frontière entre les communes de Bourg-Saint-Pierre et de Bagnes

Accès : Martigny  Martigny-Combe  Sembrancher  Orsières  Le Châbles  Fionnay. De là, l’itinéraire se fait généralement sur deux jours : le 1er jour consiste à monter à la cabane François-Xavier Bagnoud (ex-cabane de Panossière), alors qu’au 2e jour a lieu l’ascension proprement dite et la descente (mais d’autres accès sont bien sûr possibles).

Géologie : ses gneiss, réputés médiocres et branlants, appartiennent à la nappe du Mont Fort, c’est-à-dire une vaste zone de micaschistes et de gneiss couvrant une bonne partie des Alpes valaisannes (dans ce que les spécialistes nomment le Pennique moyen).

Difficulté : peu importe le pic que l’on choisit de gravir, on reste en haute montagne et l’itinéraire comprend des traversées de glaciers et de l’escalade (pas forcément très difficile, mais tout de même). Toux ceux qui n’ont pas une bonne expérience du terrain (ou l’aide d’un guide), le matériel technique nécessaire et un certain physique ne peuvent donc pas s’y rendre (ou du moins pas en revenir…).

Histoire : il y aurait bien des choses à dire ici. Je signale simplement la date du 23.06.1874, correspondant à l’une des excursions répertoriées les plus anciennes sur les aiguilles de ce chaînon (on avait atteint seulement les cols ou les glaciers jusque-là). Ce fut le fait de Marco Maglioni et des guides Daniel Balleys et Niklaus Knubel sur la Grande Aiguille (le point culminant d’ailleurs).

Spécificité : chaîne un peu délaissée au profit des Combins…

49 25 Le Six Blanc

Portrait : épaule gazonnée de 2445 m, dotée d’une épaule nommée « Pointe de Sesal » au nord- ouest

Nom : du latin « saxum », rocher (en passant par le patois). L’adjectif « blanc » viendrait de la couleur de ses rochers. On pourrait l’appeler « le Rocher Blanc » (quoique plutôt sombre depuis Sorniot…).

Dangers : aucun

Région : VS (Alpes valaisannes, massif des Combins), district d’Entremont, commune d’Orsières

Accès : Martigny  Martigny-Combe  Sembrancher  Orsières  Repaz  Commeire  Les Beux voire plus haut ou : Martigny  Martigny-Combe  Sembrancher  Le Châble  Bruson  domaine skiable de Bruson

Géologie : on y trouve des schistes tendres d’un domaine appelé « zone houillère ».

Difficulté : randonnée relativement facile sur des sentes gazonnées (cotation officielle : T2)

Spécificité : montagne non frontalière la plus à l’est d’Orsières (contrairement à ce que dit le site de la commune d’Orsières, ce n’est pas la seule montagne qu’Orsières partage avec Bagnes…). Je ne sais pas s’il s’agit d’une montagne généreuse, mais je me rappelle avoir trouvé un billet de 10 Frs dans la neige (c’était en hiver), tout près du sommet…

50 26 Le Mont Vélan

Portrait : dôme glaciaire d’environ 3730 m (entre 3725 m et 3735 m selon l’épaisseur de neige)

Nom : du patois « velan », vilain, lourd ou pesant, du latin « vilanus », vilain ou de sombre apparence (et du latin « mons », mont). Il se dit communément « Le V’lan » ou « Le Vélan ». Les Italiens le nomment pareillement, sans l’accent. Autrefois, on l’appelait « l’Arito dè la nè » (« l’Arête de la neige »). Hauteur de culminance : 625 m sur le Col de Valsorey

Dangers : chutes de pierres, fortes pentes, crevasses et passages à « varapper »

Région : I/CH (Alpes valaisannes), frontière entre les communes d’Ollomont dans la Valpelline (province du Val d’Aoste en Italie) et Bourg-Saint-Pierre dans le Val d’Entremont (district d’Entremont en Valais)

Accès : Martigny  Martigny-Combe  Sembrancher  Orsières  Liddes  Bourg-Saint- Pierre (voire Bourg-Saint-Bernard) ou : Aoste  Étroubles  Saint-Oyen  Menovy (voire plus loin). De Bourg-Saint-Pierre, l’ascension se fait généralement sur deux jours (3h30 jusqu’à la cabane du Vélan le 1er jour, par exemple, et 4h30 d’ascension en passant par le Col de la Gouille, puis 6h de descente le 2e jour). D’autres ascensions sont possibles en un ou deux jour(s), par exemple par le Bivouac Savoie en Italie.

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Géologie : on est ici dans la nappe du Mont Fort, c’est-à-dire une vaste zone de micaschistes et de gneiss couvrant une bonne partie des Alpes valaisannes (dans ce que les spécialistes nomment le Pennique moyen). Difficulté : montagne de longue haleine en comparaison d’autres montagnes plus hautes, facilement accessibles en téléférique. Ici, il faut partir de bien bas pour atteindre presque 4000 m. Le parcours de la voie normale reste sans grande difficulté, mais passe par une zone raide faite d’éboulis et de mauvais rochers (après le Col de la Gouille) qu’il faut redescendre. La cotation officielle varie entre F, dans certains guides, à PD, dans d’autres.

Histoire : - 31.08.1779, 1re ascension du Mont Vélan par le botaniste et chanoine Laurent-Joseph Murith, accompagné des chasseurs Moret et Genoud, par le Glacier de Proz (et le versant ouest en passant par le tripoint à 3681 m). C’est le début de l’alpinisme proprement dit, même si la conquête du Mont Buet, gravi en 1770, tient officiellement ce rôle et même si d’autres sommets, plus loin que l’arc alpin, comme l’Etna, ont été gravis avant ! - 1823 ou 1826, ouverture de la voie empruntant le Glacier de Valsorey par D’Allèves, Marquis, Metroz et des moines du Grand St-Bernard (voie ouverte sur l’Arête d’Annibal, soit l’arête ouest-sud-ouest, par les mêmes personnes à la descente, et une autre sur l’arête frontière dont une variante par l’abbé Joseph Henry avec le guide Théodule Forclaz le 26.09.1912) ; - 03.09.1872, ouverture de l’Arête de la Gouille (arête nord-est) par H. J. Leaf et Walter Leaf avec les guides Hans Baumann et Daniel Bich (qui ont ouvert le versant sud- ouest en descendant ; versant ouvert à la montée par Agostino Ferrari et Edouardo Garrone avec le guide César Meynet le 15.07.1902) ; - 16.08.1890, ouverture du versant sud-sud-est par Ellis Carr, William Martin Conway et F. M. Davies avec les guides Ulrich Kaufmann et Joseph Marie Lochmatter (en partie sur l’arête sud-sud-est grâce à Gino Buscaini et Silvia Buscaini le 31.10.1970, en descendant aussi ce jour-là en entier par le Glacier du Vélan ce qui est aussi une 1re) ; - 18.08.1897, ouverture de l’arête nord-nord-ouest par W. B. Anderson, T. Ashby, C. L. Longstaff, Tom G. Longstaff avec les guides Joseph Georges, Jean Maître et Pierre Maurys (ouverture d’une voie proche passant aussi par le Glacier de Tseudet le 21.07.1935 par Georges de Rham et Rodolphe Tissières) ; - 04.09.1901, ouverture d’un itinéraire empruntant le Glacier du Vélan par Guido Cibrario et F. Viale avec les guides Daniel Balleys et Homère Balleys ; - 27.08.1936, ouverture d’une voie depuis la coupole nord-est par Joseph Cheseaux et Étienne Max, puis de plusieurs autres voies voisines d’abord le 29.07.1939 par Pierre Bonnant et Loulou Boulaz (dont la 1re hivernale par François Beth, Jean Délèze, André Praz et Jean-Jacques Saudan le 26.01.1964), puis le 28.09.1974 par Guy Allaman et Christian Michaud, ensuite le 09.05.1982 par , Patrick Magnier et Boris Zilber (dont la 1re descente à ski, en partie sur cet itinéraire, par Rémy Lécluse le 13.06.1994 et la 1re hivernale solitaire par Christian Portmann le 03.04.1995), pour finir le 30.06.1983 par Lionel Freuchet, Gian Carlo Grassi, Patrick Gabarrou et Carlo Stratta ; - 22.01.1983, ouverture et 1re descente à ski d’un couloir du versant ouest par Dominique Crisinel et Patrick Vuilleumier ; - 03.07.1985, ouverture d’une voie depuis la coupole nord-ouest par Patrick Gabarrou en solitaire ; - 28.03.1986, 1re descente à ski sur un nouvel itinéraire du versant ouest par Jean- Marie Bettems et Patrick Vuilleumier.

Spécificité : sommet le plus haut de la commune d’Ollomont. C’est aussi la 3e plus haute montagne de la commune de Bourg-Saint-Pierre. Le point 3709 m, au sud du sommet, est le plus haut de la commune d’Étroubles. Le Mont Vélan est sur la ligne de partage des eaux entre le Rhône et le Pô. Entre le et Les Bouquetins, c’est la plus haute montagne de toute la crête frontalière. 27 La Pointe des Rayons de la Madeleine / Les Rayons de la Madeleine / Le Mont de Menouve / Il Monte Menouve

Portrait : pyramide rocailleuse de 3051,4 m

Nom : le nom de « Pointe des rayons de la Madeleine », souvent abrégé en « Pointe de la Madeleine » ou en « Rayons de la Madeleine » (sur les cartes nationales et dans le guide du CAS), est le nom donné du côté suisse. Du côté italien, on dit le « Mont de Menouve » (ou « Monte Menouve »). L’origine de « Rayons » est à chercher dans un dérivé de l’ancien français « rade », rapide, pour désigner une pente raide (de même origine que le gaulois « rica », le sillon, pour désigner un couloir, ou du latin « rigidus », rigide). Le prénom Madeleine (de l’araméen « Magdalena », originaire de Magdala, nom signifiant lui-même « la Tour »), de Sainte Madeleine, la protectrice des lépreux, est souvent donné à certains lieux où sévissaient la lèpre ou certaines maladies qui faisaient penser à la lèpre. Le nom de « Mont de Menouve » est à chercher sans doute du côté du Vallon de Menovy qu’il domine (du patois valdôtain « meneuve », menu bétail, pour désigner un lieu où l’on amène le bétail).

Dangers : fortes pentes et quelques rochers à « varapper » 53

Région : CH/I (Alpes valaisannes), frontière entre les communes de Bourg-Saint-Pierre (district et Val d’Entremont) et d’Étroubles (province du Val d’Aoste)

Accès : Martigny  Sembrancher  Orsières  Bourg-Saint-Pierre  Bourg Saint-Bernard  L’Hospitalet (ou : par la route du Col du Grand St-Bernard puis le Vallon de Menovy du côté italien)

Géologie : on est ici dans la nappe du Mont Fort, c’est-à-dire une vaste zone de micaschistes et de gneiss couvrant une bonne partie des Alpes valaisannes (dans ce que les spécialistes nomment le Pennique moyen).

Difficulté : des éboulis à surmonter et quelques pas à « varapper » (cotation : F)

Histoire : deux dates me sont connues : le 10.07.1983 pour l’incroyable traversée de la crête allant du Col Hannibal à la Pointe de Barasson, en traversant le Mont de Menouve et ses satellites au passage, par Osvaldo Cardellina, Marco Cossard et Giuseppe Lamazzi, ainsi que le 22.07.2001 pour l’ouverture d’une voie directe, à la descente, sur le flanc est- nord-est, par Emilio Bertona, Osvaldo Cardellina et Gianfranco Vicentini.

Spécificité : montagne la plus au nord du Vallon de Menovy qu’elle ferme. Elle se situe au croisement de trois vallons : Menovy, Moline et Menouve. 54 28 Le Mourin

Portrait : cône gazonné de 2766 m (2766,3 m exactement), plus proéminent que la Becca Colinte qui le domine pourtant à l’ouest. Le sommet ne compte rien de plus qu’un bâton dans un cairn (vestige d’une croix ?). J’y ai vu une marque communale au sol (ancienne limite ?).

Nom : peut-être du latin « maurus », sombre, plus probablement selon le guide du CAS du mot « mour » ou « mouro » signifiant museau

Dangers : fortes pentes

Région : VS (Alpes valaisannes), district (et Val) d’Entremont, commune de Bourg-Saint-Pierre

Accès : Martigny  Sembrancher  Orsières  Bourg-Saint-Pierre  barrage du Lac des Toules voire plus haut

Géologie : les roches sont des gneiss de la nappe du Mont Fort.

Difficulté : le sommet peut s’atteindre par le sud et l’arête sud-est en suivant des pentes raides, des éboulis et des blocs rocheux que l’on contourne (cotation officielle : T4). Il faut donc avoir un pied sûr et ne pas souffrir de vertige.

Spécificité : une des montagnes les mieux visibles depuis Sorniot, au centre, entre le Mont Vélan et Le Catogne. Il domine le Lac des Toules.

55 29 La Pointe de Barasson / La Punta di Barasson

Portrait : pyramide rocailleuse de 2963 m (2962,7 m exactement), dotée d’un signal de triangulation, selon le guide du CAS, mais j’y ai surtout vu une modeste croix en bois, branlante, tenue par un cairn. L’arête nord de la Pointe de Barasson (l’Arête de Tcholeire) compte plusieurs sommets secondaires dont la Tête Rouge et la Tête Verte (dite aussi « Babylone »). Depuis Sorniot, cette montagne est toute petite à l’arrière- plan, alors que la Becca Colinte fait meilleure figure à sa droite (petit triangle à gauche du Catogne que je ne décris pas, puisque sa hauteur de culminance n’atteint pas 100 m). Mais en s’approchant, ce sommet est bel et bien plus élancé et plus haut que ses voisins. On ne voit juste pas depuis la cabane la Tour de Bavon, le Bec Rond et la Pointe de Revedin, trois sommets de plus de 100 m de hauteur de culminance, juste cachés par la Lui Desande (la crête au sud de Sorniot).

Nom : pour sa forme et sa position sur Barasson (mot d’origine incertaine, se prononçant « Ba-asson » du côté valdôtain, peut-être d’un nom de famille du Val d’Aoste, plus probablement du patois « baradzo », pâturage clôturé, du bas latin « baralia », clôture).

Dangers : fortes pentes (et encore…)

Région : CH/I (Alpes valaisannes), frontière entre les communes de Bourg-Saint-Pierre (district d’Entremont) et d’Étroubles (province du Val d’Aoste). On est ici à la frontière entre la Comba di Barasson (Italie), le Vallon de Menovy (Italie) et la Combe de Barasson (Suisse), dite aussi plus poétiquement « Combe des Couilles » (« couilles » est un ancien nom pour contrebandiers, tout comme les Cols de Barasson sont aussi dits les Cols des Couilles, parce que les contrebandiers y passaient). Notons que la Comba di Barasson est écrite « Comba de Barasson » sur la carte nationale (mais les Italiens utilisent bel et bien l’article « di »).

Accès : Martigny  Sembrancher  Orsières  Bourg-Saint-Pierre  Bourg Saint-Bernard  Les Tronchets ou environs (ou : par la route du Col du Grand Saint-Bernard puis le Vallon de Menovy ou la Comba di Barasson)

Géologie : les roches sont tantôt des gneiss, tantôt des schistes lustrés (qui rendent la marche pénible à la montée, mais aident à la descente). Le sommet est officiellement dans ce que les spécialistes appellent la nappe de Siviez-Mischabel, mais toutes les roches autour font partie de ce qu’ils nomment la nappe du Mont Fort (formée de gneiss et de micaschistes).

Difficulté : si vous aimez les pentes de caillasse, ce sommet est pour vous (cotation officielle : T3), mais je vous conseille de viser les rochers visibles au milieu du tracé rouge ci- contre (il faut « varapper », par contre on y gagne en énergie et en temps).

Spécificité : montagne la plus à l’ouest d’Étroubles. La tête de Barasson, toute proche à l’ouest mais cachée, est la montagne la plus au sud du Valais. 56 30 Le Catogne

Le Catogne est à la fois un sommet et un massif. En tant que massif, il constitue un mur colossal, souvent décrit comme un cône, parce qu’il se présente ainsi du nord ou du sud. Il compte quatre saillies (Le Bonhomme, le Point 2527, la Pointe des Chevrettes et Le Catogne proprement dit, le seul que je décris ici), ainsi que plusieurs sommets secondaires (comme la Li Blanche, le Sex de la Raide, le Mont Regard ou La Dent). En tant que sommet, il constitue le but des randonneurs qui veulent y découvrir sa fameuse vue. Le Catogne offre en effet un panorama unique de par sa position. Il est, de plus, loin d’être discret…

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Portrait : mur rocailleux de 2598 m (2597,9 m exactement). On trouve une croix à son sommet.

Nom : du patois « chanté » ou « chanton », monticule, lieu perché sur une crête. Que ce soit le sommet ou le massif, il est inséparable de l’article « Le ». Hauteur de culminance : 1105 m au-dessus de Champex, ce n’est pas rien tout de même !

Dangers : fortes pentes

Région : VS (Alpes valaisannes), district d’Entremont, frontière entres les communes d’Orsières et de Sembrancher. Le point 2402 m, au nord, marque la limite avec le district de Martigny par la commune de Bovernier.

Accès : Martigny  Martigny-Combe  Sembrancher  Champex (par Les Valettes ou Orsières). D’autres accès existent, par exemple au-dessus des Valettes.

Géologie : on est ici à la limite du massif cristallin externe du Mont Blanc qui offre des variétés de granites mais aussi de calcaires (nappe dite autochtone).

Difficulté : la montée au Catogne, peu importe par quel côté, est fastidieuse. Le sentier passe tantôt dans la forêt, tantôt à travers des pierriers. Le niveau officiel de randonnée est coté T3. Personnellement, je préfère la « varappe » plus exposée mais moins pénible et très sauvage le long de l’arête sud, en passant par les quatre pics principaux (niveau officiel : T5).

Spécificité : visible loin à la ronde, malgré les sommets qui dominent autour. Il est vrai qu’une fois assis à côté de la croix, on jouit d’un vaste panorama, dont une vue admirable sur le cirque de Sorniot. C’est le plus haut point de la commune de Sembrancher 31 La Tête du Portail

Portrait : épaule gazonnée de 2335 m, relativement isolée du Diabley qui la domine au nord.

Nom : en référence à sa position sur le Portail de Fully (attention, celui-ci n’est pas le point à l’ouest de la Tête du Portail, comme l’écrit la carte nationale, mais le nom d’une arche rocheuse caractéristique au sud de celle-ci).

Dangers : aucun

Région : VS (Alpes vaudoises), frontière entre les communes de Fully (district de Martigny) et de Dorénaz (district de Saint-Maurice)

Accès : Dorénaz  Champex d’Alesse ou : Vers l’Église (Fully)  Euloz  L’Érié (voire Les Garettes) ou : Branson (Fully)  Jeur Brûlée

Géologie : on est ici à la frontière entre ce que l’on appelle la nappe de Morcles et la zone houillère de Dorénaz. On observe alors de la cornieule en face sud, alors que le reste est fait de grès et de schistes.

Difficulté : si vous aimez la randonnée, vous n’aurez pas de problèmes pour aborder ce sommet débonnaire (niveau officiel : T2). Malgré tout, le sentier (en partie visible ci-dessous), offrant une vue plongeante sur Fully et la plaine du Rhône, peut gêner les personnes qui souffrent d’un fort vertige.

Spécificité : extrémité est de la commune de Dorénaz. On peut en faire le tour, en passant par la cabane du Demècre et/ou celle de Sorniot : c’est le Tour du Portail, très charmant.

58 32 Le Six Tremble

Portrait : crête rocailleuse de 2701 m, dotée d’une nouvelle croix depuis 2008 (l’ancienne croix faisait pâle figure, plaquée au sol…).

Nom : du patois (se dit « Chi Trimble »), du latin « saxum », rocher, et « tremulus », tremblant, car les rochers ne tiennent pas (il pourrait s’appeler « le Rocher Tremblant »).

Dangers : fortes pentes (immédiatement perceptibles…) et rares chutes de pierres

Région : VS (Alpes vaudoises), frontière entre les communes de Fully (district de Martigny) et de Collonges (district de Saint-Maurice)

Accès : Dorénaz  Champex d’Alesse ou : Vers l’Église (Fully)  Euloz  L’Érié (voire Les Garettes) ou : Branson (Fully)  Jeur Brûlée ou : Collonges  L’Au d’Arbignon

Géologie : on est ici dans les Hautes Alpes calcaires (nappe de Morcles).

Difficulté : si vous n’êtes pas désireux d’affronter des pentes raides, instables et vertigineuses, il ne sera pas nécessaire de vous convaincre bien longtemps de renoncer à en faire l’ascension… (niveau officiel : T4+).

Spécificité : c’est sans doute l’une des montagnes que je suis le plus fier d’avoir gravie, tellement on s’y sent content d’avoir affronté le vide. Bien des sommets impressionnants de plus de 4000 mètres n’offrent pas cette sensation du fait que l’on y est encordé, alors que le Six Tremble n’offre aucun point d’assurage…

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Ci-dessus : le beau Six Tremble et le tracé approximatif de sa voie d’ascension. 33 La Tête Noire

Portrait : épaule rocailleuse de 2872 m, relativement isolée de la Grande Dent de Morcles. Son altitude est plus élevée de 21 m que celle de la Tita Sèri, sa voisine côté est. De presque partout, on a pourtant l’impression du contraire.

Nom : en référence à sa forme et à la couleur de sa roche, il vient du patois « Tita Naïre » et bon nombre de gens du coin utilisent encore cette expression, moi en tous cas… Il ne faut pas confondre ce sommet avec la Tita Naire près du Grand Muveran, ni avec la Tête Noire vers le Sanetsch, entre autres.

Dangers : fortes pentes et rares chutes de pierres

Région : VS (Alpes vaudoises), tripoint communal entre Fully, Leytron (les deux dans le district de Martigny) et Bex (district d’Aigle)

Accès : identique à celui de la Tita Sèri (voir ci-contre)

Géologie : identique à celle de la Tita Sèri (voir ci-contre)

Difficulté : il faut avoir le pied sûr pour monter et descendre les pentes d’éboulis calcaires (niveau officiel : T5).

Spécificité : frontière cantonale et tripoint communal, c’est aussi l’extrémité nord de la commune de Fully. Ce n’est pas un sommet attractif. Il me semble que je l’ai toujours gravi après ou avant de monter sur la Dent de Morcles et/ou la Tita Sèri. Par contre, comme ses voisins, il offre une vue extraordinaire sur la plaine du Rhône, le Lac Léman, le cirque de Sorniot, Euloi, les Alpes et le plateau suisse jusqu’au Jura… ainsi que sur quelques bouquetins.

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34 La Tita Sèri

Portrait : éminence rocailleuse de 2851 m, sans croix mais avec un cairn

Nom : dérivé du patois « tit’a sèri » (qui se prononce « tit’a chèri » en patois de Fully), tête de sérac, en référence à sa forme. On lisait l’orthographe « Tita à Séry » (avec un accent aigu) sur les cartes. Certains affirment ne pas connaître l’origine de ce nom ; d’autres y voient un dérivé de « séri » (avec un accent aigu), du latin « soror », sœur, nom utilisé souvent en Valais et désignant des sommets jumeaux (ici, jumelle de la Tête Noire).

Dangers : fortes pentes, rares chutes de pierres et rochers à « varapper »

Région : VS (Alpes vaudoises), district de Martigny, frontière entre les communes de Fully et de Leytron (et de Saillon, au sud du sommet)

Accès : Vers l’Église (Fully)  Euloz  L’Érié (voire Les Garettes) ou : Collonges  L’Au d’Arbignon ou : Lavey-les-Bains  Morcles  L’Au de Morcles ou : Leytron  Ovronnaz  Jorasse

Géologie : les roches sont des calcaires et proviennent d’anciens sédiments marins (rappelons que l’Europe était bordée jadis d’un petit océan en lieu et place de la plaine du Rhône entre autres). Comme pour le Chavalard, les roches appartiennent à une zone dite « nappe de Morcles », intégrée aux Alpes bernoises, elles-mêmes inclues dans le domaine géologique appelé Helvétique. Bref, nous sommes en plein cœur des Hautes Alpes calcaires.

Difficulté : l’ascension consiste à monter dans une pente d’éboulis calcaires entrecoupés de quelques passages rocheux qu’il faut « varapper ». Il faut avoir le pied sûr et ne pas être du tout sujet au vertige (niveau officiel : T5).

Spécificité : sur son arête sud se trouve le plus haut point de la commune de Saillon. C’est une montagne à la forme caractéristique reconnaissable de loin, par exemple depuis Sion.

61 35 Le Six du Doe

Le Six du Doe est un sommet bien individualisé, satellite du Chavalard. Il y a le Sommet Ouest et le Sommet Est, d’altitudes sensiblement égales. Bien des gens passent près des sommets sans s’y arrêter (l’itinéraire des derniers mètres est plus abrupt et caché).

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Portrait : éminence rocailleuse de 2722 m pour le Sommet Ouest et d’un tout petit peu plus (un mètre maximum) pour le Sommet Est

Nom : du latin « saxum », rocher, et du latin « dova » passant par l’ancien français « doue », couloir servant à l’écoulement de l’eau. Les gens de Fully disent que ça vient du patois d’ici « doë », le grand-duc, parce qu’on entendait le cri de cet oiseau. D’ailleurs on lit sur d’anciens documents le nom de « Tête du Grand Duc ». On dit « le Chi du Doeü », à ne surtout pas prononcer « doé » mais « d’œil », en accentuant le « o » et non le « ei ». Il aurait été plus simple de conserver l’ancien nom de « Pointe de Fénestral » ou « Tête de Fénestral », bien plus évident.

Dangers : fortes pentes, rares chutes de pierres et rochers à « varapper »

Région, accès : identiques au Chavalard (voir donc les pages sur celui-ci) et géologie

Difficulté : que l’on passe par le Faux Col (dit « Le Basse » sur les cartes nationales) ou le Fénestral, le parcours compte une pente d’éboulis calcaires jusqu’au dernier mur rocheux que l’on surmonte du côté nord-ouest. Il faut avoir le pied sûr et ne pas être sujet au vertige (niveau officiel : T5).

Spécificité : plus haute montagne de Saillon (le sommet de la Tita Sèri n’étant juste pas sur Saillon). Les derniers mètres sont souvent délaissés, entre autres parce que les pentes ouest du Six du Doe sont souvent utilisées pour rejoindre le Fénestral depuis le Faux Col ou le contraire. On y trouve une grotte anciennement aménagée par les militaires et visible sur l’image ci- dessus (possibilité de s’y abriter ; j’en connais même qui y ont dormi !). Si l’on a de la chance, on peut voir un lièvre variable en sortir de bonne heure le matin, ou, comme sur la photo ci-contre, un bouquetin. Sur la face nord, un raccourci peu connu permet d’observer une belle arche naturelle, le « Nid d’Aigle », visible sur la photo ci-dessus à droite. 64

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Index des photographies

 n° 0 : Sorniot depuis Le Devindre, sur l’ancienne voie normale du Grand Chavalard (photo prise le 04.09.2013) ;  n° 1 : photo prise devant la cabane de Sorniot le 04.09.2013 ;  n° 2 : panorama de Sorniot depuis le chemin qui descend de La Blè en direction de Sorniot photographié le 04.09.2013 ;  n° 3 : panorama depuis la cabane de Sorniot photographié le 04.09.2013 ;  n° 4 : panorama depuis Le Devindre, sur l’ancienne voie normale du Grand Chavalard, photographié le 04.09.2013 ;  n° 5 : panorama depuis la cabane de Sorniot photographié le 04.09.2013 ;  n° 6 : cabane de Sorniot vue depuis le chemin qui descend de La Blè en direction de Sorniot (photo prise le 04.09.2013) ;  n° 7 : Petite Dent de Morcles photographiée depuis la voie normale pour y accéder le 09.08.2010 ;  n° 8 à 13 : photos prises depuis Sorniot le 04.09.2013 ;  n° 14 : Chavalard photographié depuis la Tête du Portail le 29.07.2008 ;  n° 15 : photo prise depuis les pistes de ski de la Tsoumaz le 08.02.2010 ;  n° 16 : Chavalard photographié depuis la Tête du Portail le 29.07.2008 ;  n° 17 : Grand Chavalard photographié depuis le sommet des pare-avalanches le 29.04.2011 ;  n° 18 : photo prise depuis le Grand Chavalard le 24.10.2012 ;  n° 19 : photo prise depuis la cabane de Sorniot le 04.09.2013 ;  n° 20 : photo prise depuis la Becca de Sery le 25.09.2013 ;  n° 21 : photo prise depuis la cabane des Becs de Bosson le 26.07.2010 ;  n° 22 : photo prise depuis la cabane de Sorniot le 04.09.2013 ;  n° 23 : Mont Fort photographié depuis le domaine skiable des 4 Vallées le 15.01.2011 ;  n° 24 : photo prise depuis La Crevasse le 29.12.2012 ;  n° 25 : photo prise depuis La Crevasse le 29.12.2012 ;  n° 26 : photo prise depuis la cabane de Sorniot le 04.09.2013 ;  n° 27 : Pierre Avoi photographiée depuis La Crevasse le 29.12.2012 ;  n° 28 : photo prise le 21.08.2010 depuis le Pic d’Artsinol ;  n° 29 : photo prise le 25.04.2010 depuis la Rosablanche ;  n° 30 : photo prise avec mon natel depuis le Pigne d’Arolla le 10.08.2011, après être descendu du Mont Blanc de Cheilon, visible au 1er plan sur la gauche (décidément mon natel de l’époque était vraiment de mauvaise qualité…) ;  n° 31 : photo prise depuis la Becca de Sery le 25.09.2013 ;  n° 32 : photo prise depuis la Becca de Sery le 25.09.2013 ;  n° 33 à 35 : photos prises depuis la cabane de Sorniot le 04.09.2013 ;  n° 36 : photo prise depuis Verbier le 25.09.2013 ;  n° 37 : photo prise depuis la Becca de Sery le 25.09.2013 ;  n° 38 : photo prise depuis le Col du Sanetsch au matin du 14.09.2013 ;  n° 39 : photo prise depuis la Becca de Sery le 25.09.2013 ;  n° 40 : photo prise depuis le Combin de Grafeneire le 14.08.2012 ;  n° 41 : Petit Combin photographié depuis la Becca de Sery le 25.09.2013 ;  n° 42 : photo prise depuis le domaine skiable de Verbier, sur le chemin de la Rosablanche, au petit matin du 25.04.2010 ;  n° 43 : photo prise depuis le Mont Mort le 21.09.2013 ;  n° 44 : photo prise depuis le Petit Muveran le 19.07.2010 ;  n° 45 : Glacier de Corbassière photographié depuis la Becca de Sery le 25.09.2013 ;  n° 46 : photo des ressauts à franchir lors de la montée au Combin de Vaslorey, prise depuis la cabane de Valsorey le 13.08.2012 ;  n° 47 : photo prise depuis Sorniot le 16.06.2006 ;  n° 48 : photo prise depuis le Mont Rogneux le 30.07.2009 ;  n° 49 : photo prise depuis l’arête sud-est du Mont Mort le 21.09.2013 ;  n° 50 : photo prise depuis la Pointe de Barasson le 21.09.2013 ;  n° 51 : Mont Vélan photographié depuis Liddes le 21.09.2013 ;  n° 52 : Mont Vélan photographié depuis la cabane de Valsorey le 14.08.2012 ;  n° 53 : photo prise depuis la cabane de Sorniot le 04.09.2013 ;  n° 54 : photo prise depuis la Pointe de Barasson le 21.09.2013 ;  n° 55 : photo prise depuis le Mont Mort le 21.09.2013 ;  n° 56 : Pointe de Barasson photographiée depuis le Mont Mort le 21.09.2013 ;  n° 57 : photo prise depuis le Col du (de) Fénestral le 04.09.2013 ;  n° 58 : Tête du Portail photographiée depuis La Blè le 04.09.2013 ;  n° 59 : photo prise depuis le Fénestral le 08.09.2012 ;  n° 60 : Tête Noire photographiée depuis Les Previns le 04.09.2013 ;  n° 61 : Tita Sèri photographiée depuis le chemin du Fénestral le 04.09.2013 ;  n° 62 : photo du Six du Doe prise peu après le passage des Previns le 04.09.2013 ;  n° 63 : photo prise depuis le Col du (de) Fénestral le 04.09.2013 ;  n° 64 : photo prise sous le sommet du Six du Doe, en allant au Grand Chavalard, le 09.09.2007 ;  n° 65 : Six du Doe photographié depuis le Col du (de) Fénestral le 04.09.2013 ;  n° 66 : celle-là, je l’avoue, elle n’est pas de moi… elle a été prise entre le Fénestral et Sorniot lors du Tour du Chavalard organisé pour le 75e anniversaire du Ski Club Chavalard le 08.09.2012.

Bibliographie et webographie

 ANKER DANIEL / SCHNEGG RALPH, Alpes fribourgeoises et vaudoises (Ski de randonnée), 2e éd. du CAS 2011 ;

 BINER HERMANN, Guide du Valais, 2e éd. du CAS 2004 ;

 BANZHAF / BINER / THELER, Cervin/Dent Blanche/Weisshorn, 1re éd. du CAS 2012 ;

 BRANDT MAURICE, Guide des Alpes valaisannes 1, éd. du CAS 2001 ;

 BRANDT MAURICE, Guide des Alpes valaisannes 2, éd. du CAS 2001 ;

 BURRI MARCEL, Connaître la nature en Valais, les Roches, 3e éd. Pillet 1994 ;

 GOEDEKE RICHARD, 3000 des Alpes, éd. Bruckmann Verlag GmbH 2005 et éd. Libris (Glénat) 2007 pour la version française ;

 GOEDEKE RICHARD, 4000 des Alpes, 5e éd. Bruckmann Verlag GmbH 2002 et 2e éd. Libris (Glénat) 2007 pour la version française ;

 LÉON DANIEL (pour le texte du moins), Sommets des Alpes, éd. Glénat 2008 ;

 MARTHALER MICHEL, Le Cervin est-il africain ?, éd. L.E.P. 2002 ;

 REMY CLAUDE / REMY YVES, Alpes et Préalpes vaudoises, 3e éd. du CAS 2011 ;

 REY CARRON CHARLY / REY CARRON SABINE, Les Hauts de Fully, éd. Iterama 2010 ;

 SANGA GEORGES, Ski de randonnée Bas-Valais, éd. du CAS 2008 ;

 WEILL FRANCIS, Les Neiges et Rocs du randonneur, éd. Cêtre 2008 ;  cartes topographiques, géologiques et tectoniques suisses, disponibles sur le site www.swisstopo.admin.ch (version payante) de l’Office fédéral de topographie swisstopo ;  cartes topographiques, géologiques, géomorphologiques, tectoniques et de randonnée suisses, disponibles sur les sites http://map.geo.admin.ch/ et map.wanderland.ch ;  cartes topographiques et géologiques italiennes, disponibles sur le site www.pcn.minambiente.it (parfois même, le site français : www.geoportail.gouv.fr) ;  deux sites français : toponymage.free.fr et jgn.superheros.fr ;  trois sites locaux : www.chavalard.com, www.fenestral.ch et www.sorniot.ch ;  www.camptocamp.org ;  www.geologieviewer.ch ;  www.gipfelderschweiz.ch ;  www.henrysuter.ch ;  www.hikr.org ;  www.panoramio.com ;  www.peakbagger.com ;  www.peaklist.org ;  www.summitpost.org ;  www.wikipedia.org.

Derniers commentaires

Que dire encore ? Et bien que….  Pour ceux qui n’ont pas suivi les explications des abréviations, des termes géologiques, des cotations de difficulté et du choix des montagnes décrites, elles se trouvent dans la partie intitulée « Pour ceux qui ont besoin de comprendre » ;  Pour les photographies, promis, je les améliorerai lors d’une prochaine édition ;  Le pourquoi de certains articles en lettres majuscules et d’autres en lettres minuscules se trouve dans la partie intitulée « Pour ceux qui ont besoin de comprendre » (à noter que l’article défini du titre de ce livre devrait théoriquement être en minuscule, mais il semblerait que plus personne n’applique cette règle…) ;  Toujours pour rappel, les traits d’union ne sont notés que s’ils figurent sur la carte nationale suisse (surtout pour les villages) ; ils sont donc, la plupart du temps, retirés (exemple : Grande Dent de Morcles, Grand Garde, mais Grand Saint-Bernard et Bourg- Saint-Pierre) ;  Merci aux personnes qui m’ont donné certaines informations, en particulier à mon papa Raymond pour certaines précisions de noms de lieux en patois et leur prononciation, et surtout à mon épouse Célia pour ses relectures et conseils ;  Je suis fier d’avoir acheminé à pied le feuillet que vous tenez entre les mains, depuis ma maison de Prévent jusqu’ici – et oui, comme je l’ai écrit dans les premières pages, il faut être fier (fière) de ce qu’on entreprend et il n’y a aucune raison pour que cette règle ne s’applique pas non plus à moi –, peut-être par amour du coin, par orgueil ou par esprit « randophile », quoiqu’il en soit, on ne me reprochera pas le côté écologique du projet  ;  Enfin, pour lire la suite de l’histoire, il ne vous reste plus qu’à monter jusqu’à la cabane du Fénestral… mais ne faites pas comme moi, regardez où vous marchez…

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© 4e édition 2016