Quelques Livres Abordant La Question Des Migrants, Demandeurs D'asile
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Quelques livres abordant la question des migrants, demandeurs d’asile, réfugiés, immigrés et autres exilés ÉTABLIE PAR BERNARD BRETONNIÈRE Bruno Catalano, série Les Voyageurs, v. 2013. REMERCIEMENTS.- Cette approche bibliographique a pu être en partie établie à la faveur de deux résidences d’auteur, la première, pilotée par la Maison de la Poésie de Rennes et Région Bretagne et accompagnée par la DDEC 35, dans la Communauté de communes de la Bretagne romantique (2017), la seconde en Pays de Haute Sarthe (novembre 2018 - mars 2019), à l’initiative du Département de la Sarthe et de la DRAC Pays-de-la-Loire, en partenariat avec les communes de Fresnay-sur-Sarthe et de Sillé-le-Guillaume, et de l’association Festivals en Pays de Haute Sarthe. Que tous leurs responsables, artisans et petites mains, sans oublier les élèves et les enseignants régulièrement rencontrés dans leurs classes, soient remerciés. Les deux thèmes retenus pour ces résidences étaient Les migrations, élargi à la formule « La poésie ne connaît pas de frontières », et Le mouvement. En outre, ces résidences ont permis à l’auteur invité d’avancer dans la rédaction de son « journal-poème-théâtre » Six semaines avec Platon, texte qui rapporte l’expérience d’accueil, dans une famille de l’agglomération nantaise, d’un demandeur d’asile venu de Brazzaville où il était menacé de mort. Dans des versions condensées par rapport au manuscrit intégral, encore en chantier et donc inédit, plus de vingt lectures lectures ont été données, souvent accompagnées par des musiciens. Cette approche bibliographique (qui ne fait pas l’impasse sur les ouvrages d’extrême droite), ici datée du 26/04/2019, est en perpétuelle évolution, s’enrichissant et se corrigeant au fil des informations complémentaires et des parutions nouvelles. Chaque version annule et remplace la précédente. Les livres de chaque auteur, sous son nom, sont présentés par ordre chronologique de parution et non par ordre alphabétique de titre. 1 Aujourd’hui, une des tâches de la littéra- ture est sans doute de lutter contre ce lan- gage [technocratique, politique, journalis- tique], de le défaire, de produire autre chose que ce qu’il produit – tâche de l’art en général, de la philosophie, des sciences humaines et sociales. Le journalisme en France s’asservit volontiers, depuis des années, à la reproduction de ce langage. Jean-Philippe CAZIER dans Diacritik, 26 mars 2018 https://diacritik.com/2018/03/26/etes-vous-prets-a-ne-plus-vivre/ COLLECTIF • Logiques d’États et immigrations : Allemagne, Espagne, États-Unis, Italie, Japon, Pays- Bas, Royaume-Un. Collection « Histoire des idées, théorie politique et recherches en sciences sociales », Éditions Kimé, 1992. Sous la direction de Jacqueline Costa-Lascoux et Patrick Weil. Un ensemble d’analyses très claires des politiques contemporaine (jusqu’en 1992, bien sûr) de l’immigration dans différents pays industrialisés devenus des lieux d’attraction pour les migrants internationaux. Le politologue Jean Leca, dans le chapitre Nationalité et citoyenneté dans l’Europe ? immigration, s’interroge sur la relation entre nationalité et citoyenneté. Il constate dans un premier temps que des pays peuvent reconnaître une citoyenneté à des non-nationaux et inversement une nationalité à des non-citoyens, c’est notamment le cas des Puissances coloniales. Pour lui, la citoyenneté n’est pas réductible à l’idée de nationalité, elle plus large et confère des droits qui permettent l’intégration des étrangers. Un étranger peut avoir des droits sociaux, civils et parapolitiques. Il peut être membre d’un parti, créer une association, même sans autorisation préalable depuis la loi de 1981. Par exemple, les nationaux algériens peuvent « ouvrir des débits de boisson en France ». Même si citoyenneté et nationalité se « superposent », la première est plus abstraite, le sentiment affectif d’appartenance à une communauté n’apparaît pas. La sociologue Jacqueline Costa-Lascoux, en conclusion, réfléchit à l’idée d’« une Europe de citoyens » qui transcenderait le lien quasi-charnel et exclusif d’un individu à son pays. COLLECTIF • Vers la société multiraciste. Dualpha, 2003. Le nom cette maison d’édition suffit à deviner le contenu de ce livre puisqu’elle a été créée en 1997 par Philippe Randa, écrivain engagé à l’extrême droite et militant au GUD puis au Front national, collaborateur de Rivarol, Minute, National Hebdo, Le Crapouillot, Flash, Synthèse nationale, Présent, TVLibertés, Boulevard Voltaire et Eurolibertés. La liste des auteurs, placés sous la direction du même Philippe Randa et de Jean-Jacques Matringhem, est également instructive : Catherine Mégret, Christian Bouchet, Nicolas Gauthier, Jean-Paul Gourévitch (voir plus loin à son nom par ordre alphabétique), Pierre Lassieur, Fabrice Robert, Jean-Claude Rolinat (voir plus loin à son nom par ordre alphabétique), etc. Présentation (light) de l’éditeur : « Depuis trente ans, l’immigration est au centre des débats politiques, que ce soit en France, mais aussi dans tous les pays européens. En parler sans crainte et sans complexe, sereinement, apparaît bien souvent comme une gageure, tant la chape de plomb du "politiquement correct" est lourde. C’est pourtant l’ambition de cet ouvrage qui regroupe plus d’une vingtaine de contributions, soit sous forme d’articles, soit sous forme d’entretiens. Les contributions sont celles d’historiens, de journalistes, d’écrivains et de philosophes, parfois de simples acteurs de la société civile : tous apportent une contribution, leur contribution, sans haine et sans crainte, à ce sujet si grave ; tous ne sont motivés que par une seule obsession : dénoncer ceux qui prônent ou encouragent la haine de l’autre par des discours et des actes. Car la plupart de ces intervenants sont d’accord sur un point : le racisme n’est pas là où le "politiquement correct" le brocarde habituellement. Ils sont également tous d’accord sur un point : il est grand temps 2 d’aborder ce délicat sujet différemment afin que, peut-être, l’avenir ne soit pas celui de cette société multiraciste qui se bâtit chaque jour, depuis plusieurs dizaines d’années, sous nos yeux. » Manifestation contre la loi asile-immigration et de soutien aux migrants, Rennes, samedi 2 février 2019 (photo non signée diffusée sur Facebook). COLLECTIF • Votre voisin n’a pas de papiers : Paroles d’étrangers. La Cimade (Comité inter mouvements auprès des évacués) et La Fabrique Éditions, 2006. M. Mehdi a le droit de vivre en France depuis plusieurs années mais pas celui de gagner sa vie légalement. Il doit travailler au noir. Mme Melgar, installée à Paris depuis plus de vingt ans, n’est pas autorisée à vivre en France avec son mari à cause de la disposition des pièces de son appartement. Faute d’avoir le droit de travailler pendant l’examen de sa demande d’asile, Mlle Masimba a été poussée à la prostitution... Ces personnes sont les étrangers que nous croisons tous les jours. Ils sont nos voisins, vivent et travaillent à nos côtés sans que nous soupçonnions les difficultés qu’ils rencontrent dans leur vie quotidienne pour faire valoir leurs droits. Ce livre leur donne la parole. Ils nous racontent ici leurs espoirs, leurs déconvenues et, souvent, leur désespoir face aux obstacles qu’ils doivent affronter et qu’un arsenal juridique de plus en plus offensif ne cesse d’aggraver. COLLECTIF • Paroles sans papiers. Bande dessinée. Éditions Delcourt, 2007. Pourquoi quitte-t-on son pays pour un autre ? Comment se retrouve-t-on dans l’illégalité ? Qui sont ceux que l’on appelle aujourd’hui les sans-papiers ? Quelles sont les réalités de leurs vies ? Neuf témoignages, neuf récits forts pour tenter de comprendre une réalité qui nous concerne tous. Neuf auteurs, Mattotti, Sfar, Gipi, Jouvray, Pedrosa, Kokor, Bruno, F. Peeters et Alfred, mettent en images neuf témoignages et esquissent à travers eux un état des lieux sans concession. Ce collectif dresse un panorama des situations existantes : errance africaine, 3 prostitution sans papiers, esclavage ordinaire, survivre sans papiers, procédure d’éloignement, pourquoi venir en France... COLLECTIF • Le retour des camps ? Sangatte, Lampedusa, Guantanamo... Sous la direction de Olivier Le Cour Grandmaison, Gilles Lhuilier et Jérôme Valluy. Autrement, 2007. Camp ouvert à Sangatte, camp fermé à Lampedusa en Italie, zones d’attente dans les aéroports ou encore zones ultra-sécurisées de Guantanamo, sans compter les camps récemment apparus en Libye, notamment pour « contenir » l’afflux de migrants venus d’Afrique sub-saharienne et d’ailleurs, les centres d’internement administratif se multiplient à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Union européenne. Dans la réalité, les camps pour étrangers ou « combattants ennemis » sont des institutions fort diverses. De l’accueil des réfugiés et des migrants à la « guerre » contre le terrorisme international, des techniques répressives communes, et parfois anciennes sont employées. En témoignent, par exemple, la longue histoire de l’internement administratif en France durant la période coloniale et le sort réservé aux républicains espagnols dans les « camps de la plage » en 1939. Les politologues, philosophes, sociologues et juristes réunis dans le présent ouvrage analysent ce phénomène singulier caractérisé par la stigmatisation, la violence et des mesures d’exception qui tendent à devenir permanentes. Documents, enquêtes et témoignages relatifs aux épreuves de celles et ceux qui ont transité par ces camps permettent de prendre la mesure de la gravité et de l’ampleur de la situation. Contributions de Marc Bernardot,