Plan Local d’Intégration

VERVIERS- DISON

Analyse des données quantitatives

(Version actualisée de septembre 2012)

1

Table des matières

1. Introduction ...... 3

2. Observations préliminaires : limites des sources quantitatives et notion de population « étrangère » ...... 3

3. Contexte : et sa région...... 5

4. Analyse des données statistiques relatives à la population étrangère en Belgique, à Verviers et à Dison...... 9

a. Population ...... 9

b. Acquisition de la nationalité belge ...... 17

c. Motifs de séjour ...... 19

1. Quant au regroupement familial ...... 20

2. Quant à la demande d’asile...... 22

3. Quant à la régularisation (à partir de 1999 : articles 9 al.3 – 9bis - 9ter) ...... 26

4. Quant au travail ...... 27

5. Taux de chômage ...... 27

a. Demandeurs d’emploi selon l’âge et la nationalité : ...... 27

b. Types de demandeurs d’emploi selon les nationalités : ...... 33

c. Niveau d’études selon les nationalités : ...... 33

6. Comparaison au niveau Wallon, Belge, Européen et Montois ...... 38

a. Choix de la Ville de Mons ...... 38

b. Lisibilité statistiques des chiffres de Verviers et Dison : inclusion ...... 38

c. Nationalités ...... 38

d. Pyramides des âges ...... 42

e. Motifs de migration...... 47

f. Chômage………………………………………………………………………………….…47

7. Conclusion ...... 56

8. Bibliographie ...... 57

9. Sources quantitatives ...... 57

2

1. Introduction

Le but principal de ce chapitre d’analyse quantitative est de resituer dans leur contexte statistique les constats et propositions de ce Plan Local d’Intégration.

Après quelques observations préliminaires sur les limites des sources statistiques et sur la notion de population « étrangère », nous nous attacherons à resituer Verviers dans son contexte local, sur base du schéma de structure communal de 2010.

Ensuite, nous en viendrons à l’analyse statique à proprement parler, pour Dison et Verviers. Seront présentés successivement les chiffres de population, l’acquisition de la nationalité belge, les motifs de séjour et le chômage.

Enfin, afin de donner des arguments quant à la spécificité du Plan Local d’Intégration Verviétois et Disonais, il s’indiquait de comparer ces deux entités à la Wallonie, la Belgique, l’Europe et à une ville wallonne comparable - Mons1.

2. Observations préliminaires : limites des sources quantitatives et notion de population « étrangère »2

« Les statistiques publiées sur l’immigration et la présence étrangère proviennent essentiellement d’extraits du Registre National. Ces données sont généralement considérées comme fiables, même si l’on note un sous-enregistrement des départs qui peut aboutir à une légère surestimation de la population et principalement de la population étrangère (Perrin et Poulain, 2006). 3

Cependant, la couverture principalement légale de la population pose un certain nombre de problèmes. En effet, sont reprises les seules personnes légalement inscrites dans leur commune de résidence.

Sont exclues par contre un certain nombre de catégories :

 les personnes qui ne peuvent pas s’inscrire dans leur commune de résidence comme les étrangers en situation irrégulière qui ne disposent pas de droit au séjour  les personnes qui bien que disposant d’un droit au séjour ne souhaitent pas s’inscrire, certains Européens notamment.  depuis le 1er février 1995, les demandeurs d’asile. En effet, suite à la création du registre d’attente, les demandeurs d’asile ne sont plus considérés dans la population légale des communes tant qu’ils n’obtiennent pas le statut de réfugiés ou une autre forme de régularisation de leur séjour.  les personnes qui séjournent en Belgique pour de courtes durées (moins de trois mois).

1 Le choix de cette ville est expliqué au début de la section sur ces comparaisons. 2 (In « L’évolution du nombre d’étrangers en Belgique » Nicolas Perrin 2006) 3 A cet égard, il convient de souligner que les chiffres recueillis auprès de la ville de Verviers sont sensiblement plus fiables que la moyenne nationale puisque, pour ce qui concerne le registre des étrangers et le registre d’attente, les radiations sont enregistrées tous les 15 jours

3

 les personnes qui ne sont pas obligées de s’inscrire dans les communes, comme les diplomates.

Les trois premières limitations sont évidemment les plus sérieuses : les étrangers en situation irrégulière qui ne disposent pas de droit au séjour, les étrangers en situation irrégulière qui pourraient faire aisément régulariser leur situation comme les communautaires et les demandeurs d’asile. Peut-on les négliger ? Peut-on estimer leur impact ?

Le fait que les étrangers en situation irrégulière soient exclus des statistiques a évidemment un impact. La mesure de cet impact est cependant impossible. Par définition, il n’y a pas de statistiques sur les étrangers illégaux ou irréguliers. Tout au plus, dispose-t-on d’indices concernant l’évolution et les grandes caractéristiques de cette population.

Au final, on doit donc se contenter de travailler sur la population légale, en supposant qu’à plus ou moins long terme, les irréguliers deviendront des réguliers. Si l’intérêt de travailler sur la population « légale » peut sembler mince, le travail n’est pas inintéressant. En effet, si la population étrangère en situation légale est stable, doit-on y voir une réussite au moins minime des politiques de contrôle des flux illégaux ? Par ailleurs, on notera que le lien entre population légale et illégale est loin d’être aussi évident que l’on pourrait le croire. En effet, la campagne de régularisation lancée fin 1999 n’a pas amené de croissance très marquée de la population étrangère. Au contraire, 2000, 2001 et 2002 voient une décroissance marquée de la population étrangère et ce, en raison de l’augmentation importante du taux d’acquisition de la nationalité belge...

Les statistiques portant sur la population étrangère peuvent mal traduire l’impact démographique des différentes immigrations. En effet, ces statistiques ne prennent pas en compte les personnes devenues belges ou issues de parents immigrés.

Même s’il n’est pas question de remettre en cause de quelque manière que ce soit la nationalité belge des Belges d’origine étrangère, il peut être intéressant de connaître le nombre de Belges d’origine étrangère et leurs spécificités, notamment parce qu’ils peuvent être discriminés sur base de leur origine.

La définition de l’origine étrangère d’une personne sur base d’une autre variable que la nationalité est malaisée. Cependant, comme approximation, il est aujourd’hui possible d’utiliser la nationalité à la naissance.

La principale raison de la diminution ou de la stagnation de la population étrangère malgré son dynamisme migratoire et naturel est en fait la forte croissance du nombre d’acquisitions ou d’attributions de la nationalité belge à des étrangers.

Alors que le droit de la nationalité était assez restrictif, les modifications légales, principalement en 1984, 1991, 1995, 1999, 2000 et 2006, ont abouti à de brusques augmentations des changements de nationalité par effet de rattrapage, tout en voyant augmenter la moyenne annuelle du nombre d’étrangers devenant belge. Si l’on inclut le fait que les modifications du code de la nationalité ont abouti à une diminution du nombre de naissances étrangères en permettant à un certain nombre d’enfants d’étrangers de se voir attribuer la nationalité belge à la naissance, le droit de la nationalité et les nouvelles opportunités qu’il offre aux étrangers pour devenir belges sont devenus le principal moteur de la dynamique démographique de la population étrangère.

Cette situation assez unique mérite évidemment d’être approfondie et doit assurément nous amener à revenir sur les notions d’« étrangers » et de « Belges » et au-delà à nous questionner sur la signification de ce vaste mouvement d’acquisition de la nationalité.

La première conséquence de l’augmentation très forte du nombre d’étrangers devenant belges est la différenciation croissante entre population étrangère en droit, c’est-à-dire les personnes ne possédant pas la nationalité belge, et les populations «d’origine étrangère», «allochtones» ou perçues comme telles par une part de la population.

4

Le fait d’être belge en droit et celui d’être considéré comme tel ne se superposent plus systématiquement dans la vie quotidienne. Si le sens courant du mot « étranger » est parfois large, il ne doit pas faire oublier que le Belge qu’il soit d’origine étrangère, allochtone… n’est plus étranger.

Il peut être utile de se référer aux origines d’un individu dans un certain nombre de cas (pour étudier les discriminations fondées sur cette caractéristique, les différences culturelles…), mais cela n’a assurément rien à voir avec sa nationalité.

Le nombre de personnes d’origine étrangère peut donc croître, alors même que le nombre d’étrangers en droit diminue. On peut d’ailleurs montrer assez aisément ce phénomène en comparant l’évolution du nombre de personnes étrangères et celui des personnes nées étrangères, c’est-à- dire en prenant en compte les étrangers devenus belges. Cela ne permet évidemment pas d’inclure toutes les personnes qui pourraient être considérées comme d’origine étrangère, mais cela peut nous donner une idée de la tendance.

Parmi les populations d’origine non européenne (distinguées sur base de leur nationalité à la naissance), l’élément le plus frappant est le taux important de ceux-ci qui sont devenus belges (70% des Turcs, 67% des Marocains, 64% des Congolais…).

Sans que l’on s’en rende forcément compte, la problématique de l’intégration des populations extra-européennes est devenue une politique qui devrait essentiellement se consacrer à des Belges d’origine étrangère… »

3. Contexte : VERVIERS et sa région.4

Proche de la frontière allemande, Verviers est la porte est de la Belgique et la dernière ville d’importance à la pointe nord-est de l’espace francophone.

Deuxième ville en importance de la province de Liège, la Ville de Verviers comptait au 1er janvier 2011 55695 habitants dans ses limites actuelles mais englobait cependant plus de 100.000 habitants dans un rayon de 15 km.

Au 1er janvier 2011, Verviers compte 6208 étrangers, soit un pourcentage de 11,15 %.

117 nationalités sont représentées dans des proportions diverses qui seront précisées ci-après.

Par « étranger » il faut comprendre ici toutes personnes inscrites à la commune et ayant une nationalité autre que Belge.

Dans le découpage instauré par l’INS en 1991, les régions urbaines sont subdivisées en trois niveaux :

• la « ville-centre », c’est-à-dire le centre de haute concentration de décision et d’activités du tertiaire supérieur de la région urbaine ;

• la « ville-agglomération », constituée de la ville-centre et des communes d’agglomération caractérisées par une forte densité de population ;

• la « ville-région urbaine », constituée par la ville-agglomération et des communes de banlieue caractérisées par leur forte dépendance fonctionnelle vis-à-vis de l’agglomération.

A cette classification s’ajoutent les zones résidentielles de migrants alternants où vivent des habitants qui travaillent dans la région urbaine, c’est alors le terme « complexe résidentiel urbain » qui qualifie l’ensemble urbain au sens large.

4 (« Schéma de Structure Communal – Situation existante - 2010 »)

5

Dans le cas du complexe résidentiel urbain verviétois, Verviers, Dison et forment l’agglomération (le « cœur »), les communes de et constituent la banlieue et les communes de Thimister-Clermont et l’aire suburbaine.

Quant à l’arrondissement administratif de Verviers, d’une superficie de 2.016,2 km2 - le plus vaste de Belgique et d’une étendue supérieure à la Province du Brabant wallon -, qui peut être considéré comme son arrière-pays naturel, celui-ci totalisait 269.366 habitants en 1994 en incluant la communauté germanophone pour qui Verviers reste, avec , la ville de référence la plus proche sur le territoire belge.

La « région de Verviers » est quant à elle composée de 13 communes qui sont : Verviers ; Dison ; ; Jalhay ; Limbourg ; Pepinster ; Spa ; Theux; Thimister-Clermont; Plombières; ; ; .

♦ ♦ ♦

Jusqu’en 2004, le « couple Verviers-Dison » perd des habitants alors que toute la périphérie en gagne. A partir de 2004, s’amorce un changement radical dans les dynamiques de localisation des personnes. Le « couple Verviers-Dison » a un taux de croissance supérieur aux communes de Jalhay, Theux, Thimister-Clermont et Baelen qui étaient, jusqu’à présent, les lieux d’implantation privilégiés des nouvelles populations.

En termes de démographie, le constat le plus important est l’augmentation de la population prévue par le bureau du plan. Ces prévisions sont vérifiées depuis 2004, date à laquelle on observe un changement des tendances. A partir de cette date on observe un accroissement continu de la population tel que la commune rattrape en 4 ce qu’elle avait perdu en 15 ans.

Cette augmentation cache deux dynamiques importantes : périurbanisation des classes moyennes et aisées, et paupérisation du centre.

PERIURBANISATION

Verviers, avec 1.600 habitants au km², offre une densité particulièrement élevée par rapport aux communes alentours mais aussi aux autres villes de Wallonie.

Cependant, le territoire communal lui-même n’est pas homogène : ici aussi, ce sont les parties du territoire les moins denses qui gagnent des habitants, tandis que les plus denses en perdent.

Un bémol pourtant : certains quartiers du centre gagnent des habitants. Ce gain dans les quartiers centraux éclaire l’autre dynamique fondamentale du territoire, la paupérisation.

PAUPERISATION DU CENTRE

En examinant de plus près les dynamiques démographiques, il s’avère que Verviers-Centre présente un solde migratoire négatif. Ce n’est pas un problème de natalité ou de vieillissement de la population car le solde naturel est positif, mais le fait que, globalement, des habitants quittent Verviers pour s’installer en périphérie.

Or, si l’on compare à présent le solde démographique entre les Belges et les étrangers, il s’avère que ce sont les Belges qui quittent Verviers, alors que les étrangers y emménagent.

Sachant que le nombre de Belges quittant la ville est plus élevé que le nombre d’étrangers qui y emménagent et que les étrangers emménagent un peu moins en ville, l’on comprend pourquoi Verviers-Centre perd des habitants. Pour résumer, Verviers perd des habitants car les Belges la quittent et que les étrangers compensent de moins en moins la perte.

6

Par ailleurs, sachant que les étrangers sont principalement des « méditerranéens » (Marocains, Italiens, Turcs et Espagnols) et habitant massivement les quartiers centraux ; sachant que c’est précisément dans ces mêmes quartiers centraux que se concentrent les ménages isolés, les personnes bénéficiant du chômage et les taux les plus élevés de logement sans « petit confort » (toilettes et salle de bain sur le palier, individuel ou collectif) ; nous pouvons déduire que ce n’est pas tant les Belges qui quittent Verviers au profit des étrangers, que les classes moyennes ou supérieures qui quittent la ville, celle-ci accueillant alors les populations les plus pauvres et les plus marginalisées.

En prenant les quatre nationalités les plus représentées, mise à part la nationalité belge, il s’avère que ces populations, que nous qualifierons de « méditerranéennes », se concentrent essentiellement dans le centre-ville et les faubourgs denses et, d’une manière générale, là où le bâti est dense et ancien.

Il s’agit donc d’un phénomène de périurbanisation, entraînant une paupérisation du centre et une ségrégation sociale et ethnique sur base d’une appropriation territoriale différenciée.

Par ailleurs, il faut souligner que la non-désirabilité du logement urbain a pour conséquence une dépréciation de ces logements sur le marché immobilier. C’est cette dépréciation qui fait que ce sont les ménages les plus pauvres qui y emménagent et s’y concentrent. La périurbanisation crée donc du logement social de fait en centre-ville.

Une politique de rénovation, en rendant le logement urbain plus désirable, aura probablement pour corollaire une augmentation de leur valeur, avec un risque de « gentryfication » et l’éviction d’une partie de la population marginalisée dans des quartiers devenant des quasi-ghettos.

♦ ♦ ♦

L’agglomération verviétoise compte un peu moins de 3.000 logements sociaux, gérés par Logivesdre. Un rééquilibrage social de son centre nécessiterait sans doute un effort supplémentaire de création de logements sociaux.

Plus de 60 % des ménages verviétois vivent dans une maison unifamiliale. Il s’agit majoritairement d’une maison mitoyenne (31,6 %), ces maisons composant l’essentiel de l’offre existante. Seuls 16,2 % habitent dans une maison à quatre façades, et 12,3 % dans une maison à 3 façades. Enfin, près de 40 % des ménages verviétois habitent dans des appartements.

Les logements ne disposant pas du « petit confort », c'est-à-dire ceux sans cabinet de toilette, ni salle de bain à l’intérieur même du logement, se concentrent essentiellement dans les parties les plus denses et les plus anciennes de l’agglomération. Ainsi, tous les quartiers du fond de vallée, de Lambermont à Haute Crotte, présentent des taux de logements sans « petit confort » supérieurs à 10 %.

♦ ♦ ♦

La principale branche d’activité à Verviers est la santé et les activités sociales, qui regroupent 3.833 salariés, soit 19,2 % de l’emploi salarié, suivie des industries manufacturières avec 2.503 emplois

(12.6 %), prouvant que si Verviers est devenue une ville tertiaire, la base industrielle reste très présente.

Les branches les moins développées sont le secteur primaire et les services domestiques, représentant à eux deux seulement 0,20 % de l’emploi.

7

En terme de nombre d’emplois, Verviers est le centre le plus important en Wallonie pour l’agro- alimentaire, en 2ème position après le Hainaut occidental (hors Tournaisis) et à égalité avec Tournai pour le textile, en 3ème position après Virton et Tournai pour les autres industries manufacturières, en 4ème position après la Région germanophone nord, Charleroi et Plombières pour les constructions mécaniques.

Au sein de ces filières, les activités les plus répandues concernent :

. le commerce de gros ; . l’import-export ; . le transport ; . la logistique ; . l’entreposage et l’agence en douane ; . le commerce de détail. (ce secteur procure un peu moins d’1/3 des emplois salariés recensés sur la commune et un peu moins de la moitié des indépendants) ; . les services non marchands, tels que la formation sous ses différents aspects, l’éducation, la santé, les actions sociales, les intercommunales et l’administration communale, régionale et fédérale. . Les faiblesses les plus importantes de Verviers pour s’affirmer comme un grand centre urbain sont : . le secteur des banques et assurances; . le secteur immobilier; . les services aux entreprises; . l’enseignement supérieur.

♦ ♦ ♦

Le chômage, quant à lui, est stable, mais élevé, du fait de la concentration de population précarisée dans le centre-ville et de la périurbanisation des travailleurs, puisque environ la moitié des personnes qui travaillent à Verviers n’y résident pas.

Quant au niveau d’instruction des chômeurs, il est très bas, mettant en lumière un problème structurel entre les demandes du marché et l’offre (qualification) des travailleurs. 32,9 % des demandeurs d’emplois n’ont pas dépassé le niveau des études primaires et 21,4 % sont de nationalité étrangère, dont 15,7 % d’une nationalité hors UE.

Les actifs inoccupés se concentrent essentiellement dans les parties centrales de la ville, avec des valeurs fortes à Hodimont, Rue de Dison, Prés-Javais, mais également dans tout le fond de vallée, d’Ensival au quartier est, en passant par le centre.

La part de demandeurs d’emplois ayant, au maximum, un diplôme du secondaire inférieur suit l’axe de la vallée industrielle : la part des chômeurs peu qualifiés est plus représentée dans les quartiers centraux et/ou densément urbanisés : Lambermont, Gérardchamps, Place verte, Notre-Dame de Récollet et toute la zone de Verviers-est, y compris Stembert. Les quartiers sud de Heusy et ses extensions, le quartier central de la rue du Palais, et le Quartier des Boulevards, les Waides, ont des demandeurs d’emplois qui présentent des taux d’instruction plus élevés.

Enfin, une partie de la population se paupérise, c’est-à-dire que ses revenus augmentent faiblement voire stagnent, tandis que le revenu moyen et le coût de la vie augmentent plus vite en proportion.

8

4. Analyse des données statistiques relatives à la population étrangère en Belgique, à Verviers et à Dison.

a. Population

Selon les statistiques officielles, en 2007, les personnes de nationalité étrangère représentent 9,11 % de la population totale en Belgique ; mais si l’on observe le nombre de personnes nées à l’étranger, ce pourcentage est de 12,9 %.

Pays de naissance pour les personnes qui résident en Belgique :

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 Nés en Belgique (Belge ou pas) 9.174.871 9.182.624 9.192.464 9.399.112 9.210.965 9.225.790 9.242.467 9.265.232 Nés à l’étranger (Belge ou pas) 1.064.214 1.080.790 1.117.261 1.156.732 1.185.456 1.220.062 1.268.915 1.319.302 Etrangers total (né en Belgique ou pas) 861.685 846.734 850.077 860.287 870.862 900.473 932.161 971.448

Source : DGSIE

En 2010, la Belgique comptait 10.839.905 habitants dont 1.057.666 étrangers, soit 9,75%.

Comment se répartit cette population étrangère ?

9

Le « TOP 10 » des nationalités les plus représentées en Belgique en 2010 se présente comme suit :

1. Italiens (165.052, soit 15,60% des étrangers en Belgique)

2. Français (140.227 13,26%)

3. Hollandais (133.536 soit 12,66 %)

4. Marocains (81.943, soit 7,75%)

5. Espagnols (45.233, soit 4,28%)

6. Polonais (43.085 soit 4,07%)

7. Turcs (39.551, soit 3,74%)

8. Allemands (39.421 soit 3,72%)

9. Portugais (33.084 soit 3,12%)

10. Roumains (26.383 soit 2,49%)

Source : SPF Economie, PME, Classes Moyennes et Energie ; Statistiques et information économique- population au 1/01/2010

Comme on le voit, l’essentiel de la population étrangère en Belgique est européenne et provient des anciens pays membres de l’UE à 15.

66% des étrangers proviennent en effet de cette ancienne UE à 15.

Les Européens en provenance des nouveaux pays de l’Union européenne sont assez peu nombreux (2%), tout comme les ressortissants des deux nouveaux membres de l’Union au 1er janvier 2007 (Bulgarie et Roumanie) qui ne comptent qu’un peu plus de 8000 personnes ou autres Européens (26.531 personnes soient 3% de la population étrangère).

Cette surreprésentation des ressortissants communautaires dans la population étrangère est la principale spécificité de la population étrangère en Belgique.

10

Seuls le Luxembourg et la France ont une population étrangère aussi européenne. Avec 68% de ressortissants communautaires, on compte en Belgique deux fois plus d’Européens que dans l’Union à 25 en moyenne.

On constate aussi que les « non-européens » les plus représentés sont les Marocains et les Turcs.

Pour emblématiques qu’elles soient de l’immigration en Belgique, ces nationalités ne sont pourtant pas aujourd’hui les principales nationalités présentes en Belgique : les Marocains arrivent à la 4ème place derrière les Italiens, les Français et les Néerlandais ; les Turcs à la 6ème place derrière les Espagnols ; les Congolais à la 12ème place, encore derrière les Allemands, les Portugais et les Britanniques.

Les groupes les plus nombreux, les Marocains et les Turcs, diminuent très nettement depuis une vingtaine d’année : la population marocaine a diminué de 44% depuis son maximum historique de 1992 ; la population turque de 54%. Cette diminution ne résulte pas de départs. Les immigrations marocaines sont à un niveau historiquement élevé et l’immigration turque est toujours importante. Cependant, l’obtention de la nationalité belge par les Marocains et les Turcs est aujourd’hui forte et le nombre de Marocains ou de Turcs devenant belges dépasse le solde migratoire.

Qu’en est-il à Verviers ?

Voici le classement des 10 nationalités les plus représentées (sur un total de 6208 étrangers) :

1. Italiens (876, soit 14,11 % des étrangers à Verviers)

2. Marocains (840, soit 13,53%)

3. Turcs (556, soit 8,96%)

4. Espagnols (480, soit 7,73%)

5. Français (416)

6. Fédération de Russie (258)

7. Grecs (210)

8. Réfugiés russes (199)

9. Congolais (187)

10. Roumains (159)

11

Par rapport à l’ensemble de la Belgique, Verviers semble donc se caractériser par une plus forte proportion de Marocains et de Turcs ainsi que de Russes (Tchétchènes en grande partie), d’Espagnols et de Grecs, mais une moindre part de Français et de Hollandais.

On constate également que l’évolution du nombre d’étrangers reste relativement stable (ce qui s’explique cependant par différents facteurs sur lesquels il sera revenu ci-après)

Total des Belges et des étrangers à Verviers de 2001 à 2011 :

Source : extraits du RN (Ville de Verviers)

A Dison, le classement est quasi identique (sur 68 nationalités présentes).

Rappelons que Dison compte en 2011 un total de 15037 habitants dont 1589 étrangers, soit 10,57 % de sa population, répartis comme suit :

1. Italiens (330)

2. Turcs (228)

3. Marocains (214)

4. Espagnols (97)

5. Grecs (60)

6. Réfugiés russes (42)

7. Serbes (39)

8. Ex-URSS (31)

9. Roumains (30)

10. Angolais (26)

12

Pyramide des âges à Verviers :

On remarque immédiatement les formes très différentes des pyramides de population belge et étrangère.

Si la pyramide des Belges interpelle par l’important taux de personnes de plus de 60 ans (quasi 23%), celle des étrangers marque une forte concentration d’individus beaucoup plus jeunes : ainsi, 51% des hommes ont entre 25 et 55 ans, et 45% des femmes ont entre 20 et 45 ans !

Les enfants de 0 à 10 ans représentent 26,4 % de la population étrangère alors qu’ils ne constituent que 13% des Belges.

Belges inscrits au 01.01.2011 à Verviers :

Etrangers inscrits au 01.01.2011 à Verviers :

13

Il faut encore distinguer, au sein de la population étrangère, les européens des non-européens : parmi les européens, les hommes (genre largement majoritaire pour cette population) entre 30 et 65 ans représentent 61 %, le groupe entre 40 et 60 ans constituant à lui seul 41,5 %; chez les non-européens, la population est plus jeune puisque 36,7% des individus masculins ont entre 25 et 40 ans et que 44,4% des femmes ont entre 20 et 40 ans.

Le pourcentage de jeunes enfants (0 à 10 ans) varie également : 9,5% chez les européens pour 15,8% chez les non-européens !

Etrangers ressortissants d’un Etat Membre de l’union Européene inscrits au 01.01.2011 à Verviers :

Etrangers non-européens inscrits au 01.01.2011 à Verviers:

14

Enfin, la population reprise au registre d’attente (demandeurs d’asile) mérite peu de commentaires : 33% des individus masculins (également les plus nombreux parmi cette population) sont âgés de 25 à 35 ans ; le plus grand nombre de femmes ont entre 25 et 30 ans ; les enfants de 0 à 10 ans représentent 23 % environ !

Il s’agit donc de la pyramide la plus jeune.

Etrangers inscrits au registre d’attente au 01.01.2001 à Verviers :

Pyramide des âges à Dison :

Parmi la population étrangère de Dison, les hommes sont en majorité ; parmi ceux-ci, 43,2 % sont âgés de 25 à 50 ans, la tranche 45-50 étant la plus importante.

Quant aux femmes 52,9% ont entre 20 et 50 ans, la tranche la plus représentée étant celle des 30-35 ans. Les enfants de 0 à 10 ans représentent 13,14 % de la population étrangère.

Etrangers inscrits au 01.01.2011 à Dison :

15

Si l’on distingue, comme nous l’avons fait pour Verviers, les étrangers européens et non-européens, les variations sont importantes : dans la population européenne les hommes sont à nouveau majoritaires et parmi ceux-ci 33,4 % ont entre 40 et 55 ans ; les enfants de 0 à 10 ans représentent 10 %. Si parmi ces européens, on tient compte de ceux repris au registre d’attente, on constate que quasi 42 % des hommes ont entre 40 et 60 ans.

Chez les non-européens, les femmes sont majoritaires et 47,45 % de celles-ci ont entre 20 et 40 ans (ce qui représente 24,31 % du total des étrangers non-européens) ; 41 % des hommes ont entre 25 et 45 ans (soit 20 % du total des étrangers non-européens) ; les enfants de 0 à 10 ans représentent quant à eux 15,68 % de ce groupe.

On constate dès lors que la population non-européenne est en général, comme à Verviers, plus jeune que les populations belge et européenne.

Etrangers Ressortissants d’un Etat membre de l’UE inscrits au 01.01.2011 à Dison :

Etrangers non européens inscrits au 01.01.2011 à Dison :

16 b. Acquisition de la nationalité belge

C’est en 1984 que le Code de la nationalité belge a été instauré en Belgique. Ce Code est entré en vigueur en 1985, ce qui a entraîné cette année-là une énorme augmentation du nombre des naturalisations. Depuis lors, il a encore été modifié à quatre reprises (en 1991, 1995, 2000 et 2006). Ces modifications ont chaque fois été de pair avec un nombre particulièrement élevé d’acquisitions de la nationalité belge.

Acquisitions de la nationalité belge (1984-2007)5

Quatre années (1985, 1992, 2000 et 2001) se caractérisent par un nombre élevé d’attributions en raison des assouplissements du Code de la nationalité belge :

- après une première année record en 1985 (83.824) le nombre d’acquisitions est redescendu les années suivantes à son niveau antérieur (environ 8.000 /an).

- après la première modification du code en 1991, suivie d’une année de pointe en 1992 (46.308 naturalisations), le nombre des acquisitions n’est plus redescendu à son niveau antérieur ; depuis 1993, le nombre d’acquisitions de la nationalité belge se situe chaque année au-delà des 20.000.

- la loi instaurant une procédure accélérée de naturalisation en 2000 a occasionné, tant en 2000 (61.980) qu’en 2001(62.982) et 2002(46.417), une augmentation énorme du nombre de naturalisations. Au cours de ces trois années, 171.379 étrangers sont devenus Belges dont 36,02 % d’origine marocaine (61.767) et 23,03% d’origine turque (39.488).

En 2006 des modifications ont de nouveau été apportées au code, qui limite quelque peu l’acquisition de la nationalité belge. Ceci n’a jusqu’à présent pas conduit à une diminution….

Depuis 2003, il y a plus de 30.000 attributions de nationalité belge par année.

Cependant, le fait de prendre en compte les étrangers devenus belges ne change pas entièrement le constat sur la nature en grande partie européenne de la présence étrangère en Belgique. On constate bien que les non-Européens acquièrent en effet plus souvent la nationalité belge que les Européens.

5 Source : DGSIE

17

Acquisition de la nationalité belge selon l'ancienne nationalité (1999-2007)6

Cependant, l’ampleur de cette acquisition n’est pas non négligeable pour les Européens qui alimentent et ont alimenté des migrations anciennes et fortes vers la Belgique. Au total, en prenant en compte les étrangers devenus belges, les ressortissants de la vieille Europe à 15 représentent toujours 52% des personnes nées étrangères.

Parmi les populations d’origine non européenne (distinguées sur base de leur nationalité à la naissance), l’élément le plus frappant est le fait que les Belges sont aujourd’hui majoritaires (70% des Turcs, 67% des Marocains, 64% des Congolais, et plus récemment la grande majorité des ressortissants de l’ex-URSS sont aujourd’hui devenus belges !).

Nous ne disposons pas des chiffres selon la nationalité d’origine pour Verviers et Dison, mais uniquement du total annuel de personnes ayant obtenu la nationalité belge depuis 2001 : on remarque les mêmes pics que pour l’ensemble de la Belgique, soit en 2000 et 2001, mais aussi en 2008 à Verviers.

ACQUISITION DE LA NATIONALITE BELGE DISON VERVIERS 2001 156 558 2002 64 280 2003 66 237 2004 51 265 2005 78 291 2006 53 332 2007 88 399 2008 82 643 2009 54 391 2010 81 415 2011 20 Source : Extraits du RN – Villes de Verviers et Dison

6 Source : DGSIE

18

Si l’on additionne les années 2001 à 2010, le nombre total d’étrangers devenus belges à Verviers au cours des 10 dernières années est de 5289 soit 8,52 % de sa population actuelle ; à Dison, ce chiffre est de 1290, soit 8,6 % de sa population actuelle.

Il s’agit là d’un véritable fait social révélant, pour les personnes étrangères, l’importance qu’elles attachent au fait de devenir belges…Les raisons sont toutefois essentiellement économiques, pratiques, sociales ou familiales : opter pour la nationalité belge n’est plus un acte civique fort mais un acte lié aux bénéfices qui en découlent (réels ou supposés !). Les personnes les plus fragilisées de par leur situation, comme les réfugiés, les jeunes migrants et les victimes de la traite d’êtres humains sont plus enclins à solliciter la nationalité belge car ils sont conscients qu’elle peut assurer leur sécurité, et ils espèrent ainsi voir augmenter leurs chances d’obtenir un emploi et un logement, ainsi que bénéficier plus facilement du regroupement familial, spécialement à l’égard de leur conjoint et de leurs enfants (à tout le moins jusqu’à la récente modification par la loi de juillet 2011) .

« Très vite après leur arrivée ou leur régularisation, les immigrés décident aujourd’hui de devenir belges. Cela doit évidemment nous amener à abandonner les amalgames. L’immigré n’est pas forcément un étranger. L’insertion souhaitée des personnes d’origine étrangère touche autant des citoyens belges que des citoyens étrangers…

Si l’on souhaite s’adresser aux populations d’origine non européenne ou non communautaire, les populations qui doivent être visées ne sont plus majoritairement des populations étrangères, mais des populations belges, ce qui a évidemment des conséquences majeures pour ce qui concernent les politiques s’attachant à l’intégration et aux migrations.

Ainsi, concernant l’intégration et l’insertion, combattre les discriminations fondées sur l’origine, c’est combattre les discriminations dont sont victimes des Belges, même s’ils sont d’origine étrangère. » (L’évolution du nombre ‘étrangers en Belgique, Nicolas Perrin, 2006)

c. Motifs de séjour

Notre propos n’est évidemment pas de retracer ici toute l’histoire de l’immigration en Belgique…

Il est cependant essentiel d’en connaître globalement l’évolution aux fins de cerner au plus près notre public cible, dont les attentes sont évidemment en lien avec le parcours migratoire et les raisons de celui-ci.

Une première vague de migration d’Italiens vers la Belgique a eu lieu après la Première Guerre mondiale. En raison de la reconstruction, le pays était confronté à un manque de main d’oeuvre, surtout dans l’industrie et dans les mines.

Ce déficit a été comblé principalement par des travailleurs italiens. En quelques années, le nombre d’Italiens en Belgique a décuplé. Après la Seconde Guerre mondiale aussi, des travailleurs italiens ont été recrutés à grande échelle afin de pallier le manque de main d’oeuvre dans les mines. Un accord entre la Belgique et l’Italie prévoyait le départ de 2.000 travailleurs d’Italie par semaine. Cet afflux de travailleurs italiens vers les mines belges s’est poursuivi sans interruption jusqu’à la catastrophe minière à Marcinelle en 1956. Cette catastrophe a signifié la fin de la vague d’immigration de mineurs italiens. Le flux continu d’immigrants italiens – désormais originaires essentiellement du sud de l’Italie – s’est cependant poursuivi jusqu’en 1970 : en 1970, la Belgique comptait quelque 300.000 étrangers d’origine italienne.

L’immigration de travailleurs turcs et marocains en Belgique a débuté dans les années 60. Après la cessation de l’immigration italienne officielle en Belgique suite à la catastrophe minière de 1956, la Belgique a conclu des accords avec d’autres pays, essentiellement du Bassin méditerranéen, afin de compenser son important déficit de main d’œuvre. Des accords bilatéraux ont ainsi été conclus avec l’Espagne, la Grèce, la Turquie, le Maroc, la Tunisie et l’Algérie notamment. Entre 1961 et 1967, 130.000 travailleurs d’Afrique du Nord et de Turquie ont ainsi été recrutés en Belgique dans les mines, l’industrie métallurgique et la construction.

19

Au début des années ’70, la Belgique a été confrontée à une crise économique. En conséquence, les autorités belges ont décrété en 1974 l’arrêt de l’immigration. Cet arrêt n’a pas entraîné le retour massif des travailleurs étrangers vers leur pays d’origine. Au début des années ’80, ceci a conduit à une limitation du nombre d’immigrations étrangères, avec un solde migratoire négatif comme conséquence. Mais à partir de 1984 l’afflux d’étrangers en Belgique était de nouveau plus important que l’émigration de Belgique et le nombre d’immigrants a de nouveau augmenté. Ceci était dû entre autres au regroupement familial.

A partir du début des années ’90, l’immigration augmente rapidement. Ce n’est pas seulement la conséquence du regroupement familial et de l’immigration européenne (plus de la moitié des immigrants étaient des ressortissants de l’UE). Mais également en conséquence d’un troisième phénomène : l’augmentation spectaculaire du nombre de demandes d’asile depuis 1989. Au cours des années ’80, le nombre de demandes d‘asile a oscillé en moyenne autour de 5.200 par an. Dans les années ’90, cette moyenne s’élève déjà à 18.000 demandes par an. Le sommet a été atteint en 2000 avec 42.691 demandes d’asile, ensuite leur nombre a de nouveau diminué à 11.115 en 2007. Ces dernières années, le nombre de demandes d’asile a de nouveau augmenté, sans toutefois égaler celui des années « record »1999 et 2000 : en 2009, 17.186 étrangers ont introduit une demande d’asile en Belgique, et en 2010, 19.941.

Enfin, l’élargissement de l’Union européenne en 2004 et 2007 a conduit à une augmentation des immigrants de ces nouveaux Etats membres et surtout de Pologne, de Roumanie et de Bulgarie.

1. Quant au regroupement familial

On constate que la grande majorité des permis de séjour en Belgique sont octroyés au titre du regroupement familial (60 % en 2005), essentiellement à des personnes originaires du Maroc, de Turquie, Congo… et le plus souvent pour rejoindre un conjoint ou partenaire.

Les régions d’origine des migrants « regroupés » sont, dans l’ordre de leur importance, le Moyen Orient et l’Afrique du Nord, l’Union européenne, l’Europe de l’Est.

77 % des « regroupés » ont entre 20 et 39 ans.

60% sont des femmes (pourcentage qui monte à 81 % pour les migrants originaires d’Asie, à 75 % pour les migrants en provenance d’Europe de l’Est et à 65 % pour ceux originaires d’Afrique subsaharienne).

Pourcentage de femmes parmi les migrants regroupés selon la zone géographique d'origine

Source : Datawarehouse - Marché du Travail - Banque Carrefour Sécurité Sociale

20

Qu’en est-il dans notre région ?

Les chiffres dont dispose le service « étrangers » de la population, tant pour Verviers que pour Dison, ne sont recensés valablement que depuis 2011 en ce qui concerne les motifs de délivrance des titres de séjour, suite à la création de cette information par le Registre National.

Il importe en outre de préciser que ces données ne concernent que la moitié de la population étrangère environ, les étrangers «établis » n’étant plus repris au registre des étrangers mais bien au registre de la population (qui ne mentionne pas le motif initial d’arrivée sur le territoire de la commune).

MOTIFS DE MIGRATION Répertoriés depuis 2011 DISON VERVIERS Famille 261 1761 Asile 90 296 Régularisation 131 880 Emploi 224 406 Autres 87 82 Etudes 3 35

Les mêmes tendances ressortent toutefois clairement de ceux-ci : 50,7 % des titres de séjour délivrés à Verviers et 32, 6 % à Dison – quelle que soit l’année d’obtention - le sont pour motif de regroupement familial et ce principalement avec un conjoint ou partenaire belge ainsi qu’avec des descendants …

21

Titre de séjours délivrés à Verviers et Dison au motif de regroupement familial:

Source : Services des étrangers (Villes de Verviers et de Dison)

2. Quant à la demande d’asile

Les demandeurs d’asile représentent 8,5 % des titres de séjour délivrés à Verviers et 11,2% pour Dison : rappelons cependant que depuis 1995, les demandeurs d’asile ne sont plus considérés dans la population légale des communes tant qu’ils n’obtiennent pas le statut de réfugiés ou une autre forme de régularisation de leur séjour.

L’augmentation fulgurante des demandes d’asile en Belgique depuis la fin des années ’80 a déjà été rappelée ci-dessus (pic de 42.691 demandes en 2000 et + 20000 en 2010).

Il n’est pas inutile de se demander d’où sont originaires ces personnes, de plus en plus nombreuses sur le territoire.

22

Demande d’asile en Belgique par nationalités :

2007 2008 2009 2010 2007 2008 2009 2010 Kosovo 0 478 1539 1848 Serbie 1219 572 514 1233 Irak 825 1070 1386 1769 Macédoine 59 122 201 1082 Russie 1436 1620 1605 1526 Arménie 339 461 1099 986 Afghanistan 696 879 1659 1411 Iran 411 614 732 386 Guinée 526 661 1052 1398 Slovaquie 364 239 261 53

Source : CGRA

Il est évident que ce type de migration découle de l’évolution de la situation politique mondiale (éclatement de l’URSS, génocide au Rwanda, guerre d’Iraq, guerre civile en Somalie …etc.).

Ainsi, en 2007, on remarque un « pic » de demandeurs originaires de Russie (Tchétchènes qui représentent à eux seuls 12,9 % des demandes) et de Serbie-Monténégro (Kosovars) ainsi que d’Iraq et, dans une moindre mesure, d’Afghanistan et de Guinée.

La reconnaissance du statut de « réfugié » est accordée à cette époque à 20,5 % des Russes et 11,5 % des Rwandais, suivis dans les statistiques par les Iraquiens, les Serbes et les Congolais…

En 2008, les demandeurs d’asile sont encore majoritairement Russes (16,5 %), Iraquiens (8,4 %) et Afghans.

23

En 2009, le « classement » se présente comme suit : Afghans, Russes, Kosovars, Iraquiens et Arméniens ; en 2010 on constate une affluence de Kosovars, Iraquiens, Russes, Afghans, Guinéens, Serbes, Macédoniens et Arméniens.

Enfin, le début 2011 a vu arriver, semble-t-il, à nouveau de très nombreux Afghans, Iraquiens, Russes, Guinéens et Kosovars….

Parmi tous ces demandeurs d’asile, et pour autant qu’ils soient reconnus réfugiés, lesquels retrouve-t- on à Verviers et Dison ?

Réfugiés à Verviers :

2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

origine russe 0 0 0 9 70 386 513 477 301 233 199 origine yougoslave 21 21 25 28 45 44 16 17 7 5 5 origine rwandaise 50 46 45 27 27 23 20 17 10 12 17 origine turque 35 27 23 28 20 17 25 23 13 15 16 origine angolaise 29 24 14 11 8 15 15 13 13 3 2 origine guinéenne 0 0 0 0 0 0 3 7 11 15 17 origine somalienne 47 37 28 21 18 17 16 20 15 11 11 origine afghane 2 1 0 15 15 1 0 0 0 0 0 origine bosniaque 14 10 9 4 4 6 4 1 1 0 0 origine djiboutienne 0 0 0 0 10 18 10 8 2 2 2

Source : Ville de Verviers (Service des étrangers)

24

Sans refaire de « classements » annuels, on peut néanmoins constater qu’à Verviers, entre 2001 et 2004, les réfugiés sont principalement d’origine Somalienne, Rwandaise, Turque (Kurdes pour la plupart), Angolaise et Yougoslave ; en 2004, arrivent également un certain nombre d’Afghans ; à partir de 2005, Verviers connaît un afflux de réfugiés d’origine Russe, Tchétchènes pour la plupart (513 recensés en 2007, soit 9% de la population étrangère à l’époque !).

A Dison, on retrouve exactement les mêmes nationalités, les réfugiés d’origine Russe étant également les plus nombreux, bien qu’ils ne représentent en 2011 que 2,6 % de la population étrangère….

201 Réfugiés à Dison : 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 1 origine russe 0 0 0 0 0 15 28 36 40 27 42 origine yougoslave 0 0 0 6 5 6 6 12 16 23 24 origine rwandaise 1 3 2 1 4 4 2 3 3 4 5 origine turque 7 6 6 5 6 6 3 3 2 3 3 origine angolaise 12 6 6 6 1 1 0 0 0 0 0 origine somalienne 12 3 3 3 2 0 0 0 0 2 2

Source : Ville de Dison

Bien qu’il existe divers types de demandes de protection, on constate que, tant pour Verviers que pour Dison, les motifs de séjour principaux reconnus dans cette catégorie sont l’octroi du statut de réfugié et, dans une moindre mesure, l’octroi de la protection subsidiaire.

Titres de séjour délivrés pour motif d’asile

25

3. Quant à la régularisation (à partir de 1999 : articles 9 al.3 – 9bis - 9ter)

A côté des réfugiés reconnus, des personnes « regroupées » auprès de leurs familles, des travailleurs, étudiants…etc., bénéficiant d’un titre de séjour dès leur arrivée sur le territoire, on ne peut ignorer le nombre toujours croissant d’étrangers « sans-papiers », soit parce que leur demande d’asile a été rejetée mais qu’ils sont restés sur le territoire, soit parce qu’ils n’ont jamais obtenu de titre de séjour de plus de 3 mois, soit parce que celui-ci leur a été retiré suite à une séparation d’avec leur conjoint : quelles qu’en soient les raisons, chacun sait que les étrangers en situation irrégulière sont nombreux bien qu’ils soient exclus des statistiques !

On peut estimer (en partie) leur nombre lors des campagnes de régularisation : ainsi, la vaste opération de 1999-2000 a permis à 52.000 personnes de sortir de l’ombre ! En juillet 2009, 20000 demandes restaient pendantes et suite à la circulaire prévoyant des critères temporaires de régularisation, des dizaines de milliers de demandes ont été introduites entre le 15 septembre et le 15 décembre 2009 : actuellement, 40000 décisions ont été prises, dont la moitié environ s’avèrent positives, mais 20000 sont encore à traiter.

Outre ces campagnes d’envergure, il faut savoir que depuis fin 2009 jusqu’à aujourd’hui, environ 500 demandes par mois sont introduites en Belgique sur base des critères de régularisation habituellement utilisés par l’Office des Etrangers !

A Verviers, 880 personnes (soit 25,4 % du total des titres de séjour) sont encore titulaires aujourd’hui d’un titre de séjour découlant d’une régularisation et à Dison, 131 (soit 16,3 %).

Il n’a cependant pas été possible de croiser ces données avec les nationalités concernées.

Titres de séjour délivrés pour motif de régularisation :

Source : Services des étrangers (Villes de Verviers et de Dison)

26

4. Quant au travail

On constate que le travail n’est plus la cause première de délivrance de titres de séjour…

A Verviers, 406 titres de séjour ont été délivrés à des travailleurs, soit 11,7 % du total. Parmi ces travailleurs, 353 sont européens ce qui correspond à 87 % d’entre eux ! Et sur les 406, 360 ont déclaré être salariés, contre 46 indépendants seulement….

A Dison, ce sont 224 titres de séjour qui ont été délivrés pour motif de travail, soit 28 % du nombre total. Sur ces 224, 192 concernent des européens soit 85,7 %, et 197 des travailleurs salariés…

Titres de séjour délivrés pour motif de travail:

Source : Services des étrangers (Villes de Verviers et de Dison)

5. Taux de chômage

A titre préliminaire, il est utile de rappeler que sont seuls répertoriés les demandeurs d’emploi ayant un numéro de registre national : ne sont donc pas pris en compte dans les chiffres disponibles pour ce chapitre les « sans-papiers », les personnes bénéficiant d’un séjour de courte durée mais qui cherchent néanmoins un emploi qui leur permettrait de rester en Belgique, les demandeurs d’asile n’ayant pas encore reçu d’attestation d’immatriculation (et ne disposant pas encore de permis de travail), les étrangers non-inscrits à la commune…etc. a. Demandeurs d’emploi selon l’âge et la nationalité :

Il ressort clairement des derniers recensements que les non-européens connaissent les taux de chômage les plus élevés.

Ainsi, alors que le taux moyen général est de 9,9 % pour les Belges et de 21,9 % pour les étrangers, il s’élève à 49,7 % pour les Congolais, 41,7 % pour les Marocains et 40,9 % pour les Turcs…

On constatera également que le taux de chômage de certains étrangers nés en Belgique est de surcroît supérieur à celui des ressortissants de mêmes nationalités nés à l’étranger.

Par exemple, pour les hommes de nationalité marocaine nés en Belgique, le taux de chômage est de 50 % alors que pour leurs compatriotes nés à l’étranger, il n’est « que » de 34,1 % !

27

Pour les hommes de nationalité turque, les taux sont respectivement de 45,1% (nés en Belgique) et de 32,4 % (nés à l’étranger).

Les mêmes constatations valent pour les Polonais, les Italiens et les Grecs, ainsi que pour les femmes : à l’exception des Congolaises, les femmes de nationalité étrangère nées en Belgique connaissent un taux de chômage supérieur à celui de leurs homologues nées à l’étranger.

Taux de chômage par nationalités selon le sexe et le lieu de naissance:

Hommes Femmes Nés en Belgique Nés à l'étranger Nées en Belgique Nées à l'étranger Congo 42 44,3 52,6 56,1 Maroc 50 34,1 56,9 56,6 Turquie 45,1 32,4 62,1 55,5 Italie 15 15,4 31,7 31,6 Grèce 21,3 15,5 30 21,8 Pologne 26,4 16,8 46,2 41,4 Source : FELD Serge, La main d’œuvre étrangère en Belgique. Analyse du dernier, Bruylant Academia, Louvain-la-Neuve, 2010, p.83

Qu’en est-il près de chez nous ?

Demandeurs d’emplois Belges et Etrangers par classes d’âge à Verviers:

18-20 20-25 25-30 30-35 35-40 40-45 45-50 50-55 55-60 >60 Belges 195 906 766 553 465 462 461 536 400 67 Etrangers 24 103 147 175 164 118 119 94 79 16

28

A Verviers, en dehors des Belges qui représentent plus de 80 % des demandeurs d’emploi, la tranche d’âge la plus touchée parmi la population étrangère est celle des 30-35 ans, immédiatement suivie par les 35-40 ; viennent ensuite les 25-30, puis les 40-50, les 20-25, les 50-55, les 55-60, les 18-20 et enfin les plus de 60 ans…

En ce qui concerne les nationalités des demandeurs d’emploi étrangers, on peut voir que le groupe le plus atteint est celui des Marocains, suivi par les Turcs et les Italiens

Demandeurs d’emplois par nationalités (hors Belges) à Verviers:

Source : FOREM NB : Les Belges, qui représentent plus de 80 % des demandeurs d’emploi, ne figurent pas sur le graphique.

Enfin, si l’on compare nationalités et tranches d’âges, on constate que les groupes les plus importants de demandeurs d’emploi se trouvent parmi les Marocains de 30 à 40 ans, suivis par les Italiens de 40 à 55 ans, les Turcs de 30 à 35 ans ainsi que les 25-30 et 35-40, puis les Réfugiés de 25 à 35 ans, les Congolais de 35 à 45 ans et enfin les Russes de 30 à 40 ans.

29

Demandeurs d’emplois par nationalités à et par âge Verviers (sans les belges):

Source : FOREM

30

A Dison, et toujours sans prendre en considération les Belges qui représentent environ 80 % des demandeurs d’emploi, la tranche d’âge la plus importante est celle des 35-40 ans, suivie de près par les 30-35.

Demandeurs d’emplois Belges et Etrangers par classes d’âge à Dison:

18-20 20-25 25-30 30-35 35-40 40-45 45-50 50-55 55-60 >60 Belges 54 235 189 156 142 136 119 141 107 27 Etrangers 5 34 35 48 55 40 45 26 21 3

Ces demandeurs d’emploi étrangers sont principalement Turcs, Italiens, Marocains, ex-yougoslaves et Russes.

Demandeurs d’emplois par nationalités (hors Belges) à Dison:

Source : FOREM

Les plus nombreux sont les Turcs de 30-35 ans et de 35-40 ans, suivis par les Marocains de 40-45 ans, les Italiens de 20-25 ans et, dans des proportions plus ou moins similaires, de personnes de ces mêmes nationalités de tous âges…

31

Demandeurs d’emplois par nationalités et par âge Dison (sans les belges):

Source : FOREM

32

b. Types de demandeurs d’emploi selon les nationalités :

Il ressort des données recueillies que les demandeurs d’emploi étrangers indemnisés à Verviers se trouvent majoritairement parmi les Italiens, les Marocains, les Turcs, suivis des Espagnols, Français, Grecs et Congolais…(soit les nationalités étrangères les plus représentées à Verviers).

Les jeunes en stage d’attente se trouvent majoritairement parmi les Russes, Marocains et Turcs.

Les demandeurs d’emploi non indemnisés et émargeant au CPAS sont pour la plupart Russes, Congolais, Turcs, Marocains ou Réfugiés.

Enfin, de nombreux demandeurs d’emploi « libres » c’est-à-dire, ne bénéficiant ni d’allocations de chômage, ni du RIS, sont Marocains ou, en proportions infimes, Turcs, Congolais, Algériens et Russes…

Si l’on observe les mêmes catégories à Dison, on constate qu’ici encore, la plus grande part des demandeurs d’emploi indemnisés sont Italiens, suivis, à concurrence de moitié seulement, par les Marocains et Turcs.

Les demandeurs d’emploi non indemnisés se retrouvent essentiellement parmi les Turcs, puis en moindre mesure parmi les Marocains et Russes.

Quant aux demandeurs d’emploi « libres », ils sont comme à Verviers Marocains, Turcs, Russes…

c. Niveau d’études selon les nationalités :

Avant d’évoquer quelque chiffre que ce soit, il faut rappeler que les diplômes dont il est tenu compte par le FOREM sont les diplômes reconnus en Belgique, ce qui ne correspond évidemment pas toujours au diplôme le plus haut obtenu par un étranger dans son pays d’origine ; ceci est particulièrement vrai pour les diplômes supérieurs qui sont très difficilement et très rarement reconnus en Communauté Française, reconnaissance souvent partielle de surcroit !

Ces remarques étant faites, on constate donc sans surprise que la grande majorité des demandeurs d’emploi étrangers ne « possèdent » que le certificat d’études de base délivré à la fin des primaires (CEB) ou, en proportion plus réduite, le certificat d’enseignement secondaire supérieur du 3ème degré, délivré en fin d’humanités (CESS3).

Que l’on se penche sur les chiffres de Verviers ou de Dison, les diplômés de l’enseignement supérieurs sont en nombre extrêmement réduit …

On notera à cet égard la proportion particulièrement infime de diplômés supérieurs parmi les Turcs et Italiens, nationalités pourtant parmi les plus représentées à Verviers et Dison.

33

Type de demandeurs d’emploi par nationalités à Verviers (sans les belges)

Source : FOREM

34

Types de demandeurs d’emploi par nationalités à Dison (sans les belges)

Source : FOREM

35

Niveau d’étude des demandeurs d’emploi (chiffres réels) à Verviers (sans les belges) :

Source : FOREM

36

Niveau d’étude des demandeurs d’emploi (chiffres réels) à Dison (sans les belges) :

Source : FOREM

37

6. Comparaison au niveau Wallon, Belge, Européen et Montois

a. Choix de la Ville de Mons

Afin de mettre en perspective les données statistiques de Verviers et Dison, il était utile de les comparer non seulement avec les chiffres wallons, belges et européens, mais également avec une ville wallonne comparable.

En 2007, Dexia publiait sa deuxième étude complète sur la « Typologie socioéconomique des communes »7.

La méthode originale 8 aboutit à classer les 262 communes wallonnes en 14 catégories. On trouve dans la catégorie « Grandes villes et villes régionales » 9 villes, elles-mêmes réparties en deux sous catégories. Verviers se retrouve avec Tournai, Mons, Namur et Liège. Sachant que Tournai est considéré comme moins urbanisé, Namur comme ayant des revenus par habitant supérieur à la moyenne, et que Liège est traditionnellement une Grande Ville et non une ville régionale, il semblait automatique d’associer Verviers à Mons.

Pour vérifier cette association, une comparaison des deux villes a été faite au sein de la publication wallonne «LES CHIFFRES-CLÉS DE LA WALLONIE N°11 »9. Mons y présente effectivement plus de similitude avec Verviers que les autres villes régionales10.

b. Lisibilité statistiques des chiffres de Verviers et Dison : inclusion

Lors du travail d’analyse statistique, il a été constaté que les chiffres de Dison et de Verviers présentaient les mêmes tendances. Lorsqu’il y avait exception, les chiffres absolus étaient trop faibles pour conclure à des tendances divergentes.

Aussi, afin de rendre le travail de comparaison lisible, il a été décidé de fusionner les chiffres de Verviers et de Dison dans les tableaux suivants.

c. Nationalités

Il s’agit ici de comparer les principales communautés parmi la population étrangère à Verviers-Dison, Mons, Wallonie, Belgique et Europe.

Si la communauté italienne est la première dans toutes les entités belges, elle n’arrive qu’en 5ème position en Europe.

La communauté espagnole est la 4ème ou 5ème dans toutes les entités belges, mais est absente du top 10 européen.

7 https://www.dexia.be/Fr/smallsites/research/PublicFinance/typo/ , septembre 2007. 8 A partir de 150 variables statistiques socio-économiques officielles caractérisant le territoire, la population et les activités économiques, une typologie a été obtenue après un double traitement statistique. L’analyse factorielle a permis de regrouper les données en 8 facteurs. Ensuite, l’analyse en « clusters » a permis de regrouper les communes wallonnes en 14 catégories de communes les plus homogènes possibles. 9 http://www.iweps.be/chiffres-cl%C3%A9s-de-la-wallonie-n%C2%B0-11 , décembre 2010. 10 11 chiffres clefs similaires sur 17.

38

On constate que les communautés marocaine et turque sont plus fortement représentées ici qu’ailleurs.

La spécificité locale est la forte représentation de la communauté russe ou d’origine russe et la communauté grecque. Cependant, on sait que l’immigration grecque est une immigration ancienne, dont on peut aisément supposer que les problèmes d’intégration sont bien moindres. Néanmoins, il faudra tenir à l’œil cet indicateur car il ne serait pas surprenant que la situation socio-économique et politique actuelle engendre une nouvelle migration de population venant rejoindre des lieux où est déjà présente une communauté grecque.

Pour l’immigration russe, il faut en tenir compte comme étant une donnée locale importante : ensemble, cette communauté russe et d’origine russe représente 6,8%, soit entre la France et l’Espagne.

On constate par ailleurs que la communauté congolaise a une place similaire dans les entités wallonnes. Cela est lié à la très forte proportion de Congolais parlant le français et venant dès lors s’installer en région francophone.

(Voir tableau ci-après)

39

Ce tableau présente le classement décroissant des nationalités représentées parmi les étrangers, en pourcentage de la population étrangère totale. 11

Verviers-Dison 2011 Mons 2011 Wallonie 2008 Belgique 2010 Europe 2009 12

Italie 15,5% Italie 34% Italie 37,2% Italie 15,6% Turquie 7,5%

Maroc 13,5% France 15% France 20,4% France 13,3% Roumanie 6,2%

Turquie 10,1% U.S.A. 6% Allemagne 5,4% Pays-Bas 12,6% Maroc 5,8%

Espagne 7,4% Espagne 4% Maroc 4,4% Maroc 7,8% Pologne 4,6%

France 6,4% Maroc 3% Espagne 4,1% Espagne 4,3% Italie 4,0%

Fédération de Russie 3,7% Cameroun 3% Turquie 3,1% Pologne 4,0% Albanie 3,2%

Grèce 3,5% Algérie 3% Pays-Bas 2,5% Turquie 3,7% Portugal 3,1% d'origine russe13 3,1% Royaume-Uni 2% Portugal 1,9% Allemagne 3,7% Royaume-Uni 2,9%

Congo (Rép.dém.) 2,7% Congo (Rép.dém.) 2% Royaume-Uni 1,4% Portugal 3,1% Allemagne 2,5%

Roumanie 2,4% Allemagne (Rép.féd.) 2% Algérie 1,4% Roumanie 2,5% Chine 2,1%

Pays-Bas 2,2% Pologne 2% Congo (Rép. dém.) 1,4%

Allemagne Turquie (Rép.féd.) 2,0% 2% Pologne 1,1%

Angola 2,0% Grèce 2%

11 Sources : Verviers et Dison : chiffres transmis par l’administration Mons : « Données et statistiques année 2011 », Service Etat civil et Population de la Ville de MONS Wallonie : http://www.iweps.be/chiffres-cl%C3%A9s-de-la-wallonie-n%C2%B0-11 , décembre 2010 Belgique : SPF Economie, PME, Classes moyennes et Energie ; statistique et information économique – population au 1/1/2010 Europe : Demography report 2010, EUROSTAT 12 Il s’agit bien ici des chiffres de population de nationalité différente que celle du pays de résidence. Les Roumains, par exemple, sont donc les plus mobiles au sein de l’Union Européenne, suivi par les Polonais, etc. 13 On entend par « d’origine russe » les réfugiés reconnus d’origine russe ; par opposition aux russes, qui ont conservé leur nationalité d’origine.

40

Le graphique suivant permet de comparer aisément la position relative des 5 premières communautés de Verviers-Dison (Italie, Maroc, Turquie, Espagne et France).

40

35

30

25

% de la pop. étrangère 20

15

10 Verviers-Dison 5 Mons Wallonie 0 Belgique Italie Maroc Europe Turquie Espagne France

Europe Belgique Wallonie Mons Verviers-Dison

L’Europe présente une tendance inverse à Verviers-Dison.

Quant à Mons, Wallonie et Belgique, leurs tendances sont en silhouette de U, avec leur prépondérance des communautés italienne et française.

Dès lors, la prépondérance des communautés marocaines et turques, spécifique à Verviers et Dison, porte à penser qu’une prise en compte de leurs caractéristiques culturelles propres ne peut être négligée.

41

Répartition Membres Union Européenne – Autres

Verviers + Dison 2011 MONS 2011

Non-européens 32% Européens 41%

Non-européens 59% Européens 68%

Wallonie 2008 Belgique 2008 Non-européens 22% Non-européens 32%

Européens 68% Européens 78%

Europe 2009

Européens 37%

Non-européens 63%

On constate très distinctement que Verviers-Dison correspondent à la répartition européenne, alors que Mons se rapporte à la répartition belge. La Wallonie concentre plus d’européens que les autres entités.

d. Pyramides des âges

Il s’agit ici de comparer les pyramides des âges entre la population belge (ou autochtone pour l’Europe) et la population étrangère à Verviers-Dison, Mons, Belgique et Europe.

Les chiffres présentés sont les chiffres de 2010, sauf pour l’Europe qui sont de 2008 et pour Mons qui sont de 2011.

Les chiffres pour le Wallonie ne sont pas disponibles.

42

Verviers-Dison

95-100

Hommes belges 90-95 Femmes belges

85-90 Hommes étrangers Femmes étrangères 80-85

75-80

70-75

65-70

60-65

55-60

50-55

45-50

40-45

35-40

30-35

25-30

20-25

15-20

10-15

5-10

0-5

-15% -10% -5% 0% 5% 10% 15%

14

On constate que la population étrangère est plus jeune que la population autochtone, particulièrement dans le groupe des jeunes travailleurs (25-45). Ceci s’applique tant aux hommes qu’aux femmes.

On constate également un taux de natalité plus grand chez les étrangers que chez les Belges.

La proportion de personnes âgées étrangères (plus de 70 ans) est fort semblable à celle des Belges.

14 SOURCE : Administrations communales

43

Mons

95-100 Hommes belges Femmes belges 90-95

Hommes étrangers 85-90 Femmes étrangères

80-85

75-80

70-75

65-70

60-65

55-60

50-55

45-50

40-45

35-40

30-35

25-30

20-25

15-20

10-15

5-10

0-5

-15% -10% -5% 0% 5% 10% 15% 15

Mêmes constats :

. la population étrangère est plus jeune que la population autochtone, particulièrement dans le groupe des travailleurs (25-50). Ceci s’applique tant aux hommes qu’aux femmes. . La proportion de personnes âgées étrangères (plus de 70 ans) est fort semblable à celle des Belges. Par contre, la natalité chez les Belges est plus forte que chez les étrangers.

15 SOURCE : Administration communale

44

Belgique

95-100

Hommes belges 90-95 Femmes belges

85-90 Hommes étrangers Femmes étrangères 80-85

75-80

70-75

65-70

60-65

55-60

50-55

45-50

40-45

35-40

30-35

25-30

20-25

15-20

10-15

5-10

0-5

-15% -10% -5% 0% 5% 10% 15% 16

Même constat : la population étrangère est plus jeune que la population autochtone, particulièrement dans le groupe des travailleurs (25-50). Ceci s’applique tant aux hommes qu’aux femmes.

Par contre, la natalité chez les Belges est plus forte que chez les étrangers.

Enfin, la proportion de personnes âgées étrangères (plus de 70 ans) est moindre à celle des Belges.

16 SOURCE : SPF Economie, PME, Classes Moyennes et Energie ; "Population par nationalité, sexe, groupe et classe d'âges au 1er janvier 2010"

45

17

Pas de donnée disponible pour Belgique, Chypre et Roumanie

Même constat : la population étrangère est plus jeune que la population autochtone, particulièrement dans le groupe des travailleurs (25-45). Ceci s’applique tant aux hommes qu’aux femmes.

Par contre, la natalité semble similaire.

La proportion de personnes âgées étrangères (plus de 70 ans) est bien moindre à celle des autochtones.

En conclusion, la structure de la pyramide des âges de Verviers-Dison est globalement similaire aux autres entités de comparaison, avec comme particularités une plus grande présence de jeunes enfants en dessous de 5 ans et une proportion de personnes âgées similaire à celle des Belges.

17 SOURCE : Demography report 2010, EUROSTAT

46

e. Motifs de migration

Depuis 2008, le registre national permet d’analyser le motif qui a permis d’obtenir le séjour au moment de l’immigration en Belgique. Il a paru intéressant de comparer avec les données disponibles au niveau belge et européen.

Les chiffres locaux sont de 2010 ; ceux de la Belgique et de l’Europe sont de 2009.

Motif de migration

100%

22,5% 90% 30,2%

80% 45,4%

70% 9,1% 27,5%

60% 12,3%

50% 12,8%

0,8% 21,8% 40%

30% 48,4% 41,0% 20% 28,2%

10%

0% Verviers-Dison Belgique Europe

Famille Études Emploi Autre 18 19

Les fortes différences se marquent au niveau de l’emploi et des études.

18 SOURCES : Administrations communales de Verviers et Dison ; Eurostat, Statistics in focus, 43/2011, « Population and social conditions. 19 Pour Verviers-Dison, la catégorie « AUTRE » reprend les motifs de « Asile et protection diverse », de « Régularisation » et des autres motifs comme par exemple « Européen pensionné », « Européen demandeur d’emploi », « Non européen avec visa séjour temporaire ».

47

La très faible présence d’enseignement supérieur à Verviers et Dison explique largement la différence au niveau du motif « études ».

Le regroupement familial est proche de la proportion belge, mais bien supérieure à celle de l’Europe.

La migration pour l’emploi est proche de la proportion belge, mais bien inférieure à celle de l’Europe.

f. Chômage 20

Nationalités des Demandeurs d’emploi

 Sur 7346 DE inscrits au FOREM au 31.03.2011 pour l'ensemble Verviers-Dison, 5974 sont Belges (soit 81,32 %) et 1372 sont étrangers (soit 18,68 %).

Parmi ces derniers, les Marocains représentent 15,68 %, suivis des Turcs (13,12 % des DE étrangers), des Italiens (12,39 %), des ressortissants de l'ex-URSS (7,33 %), des Yougoslaves (5,64 %) et des Congolais (4,69 %).

Les DE Marocains, les plus représentés parmi les DE étrangers constituent cependant moins de 3 % du total des DE de l'ensemble Verviers-Dison.

Les Congolais, Espagnols, Français, Grecs et Algériens représentent quant à eux moins d'1, voire 0,5%

 Sur 8353 DE inscrits à Mons à la même période, 6882 sont Belges (82,39 %) et 1471 sont étrangers (soit 17,61 % du. total)

Parmi ces derniers, les Italiens représentent à eux seuls 39,8 %, suivis des Français (14,48 % des DE étrangers) des Algériens (6,5 %), des Marocains (5,5 %), des Congolais, des Espagnols, des Turcs, des Russes, des Grecs et des Portugais.

Les DE Italiens constituent à eux seuls 7 % du total des DE Montois...

Les Français représentent 2,55 %, les Algériens 1,15 % et les Marocains moins d'1 %....

La "surreprésentation" des Italiens à Mons correspond aux chiffres de population et à la proportion d’Italiens montois.

20 Source : FOREM

48

Il n'a pas été possible de récolter les données concernant le taux de chômage (% de DE parmi la population "active") par nationalités pour ces entités.

Cependant, en se contentant du rapport " Nombre de DE / Nombre de ressortissants de cette nationalité inscrits au RN", (soit un écart moins important puisque tous les ressortissants d'une nationalité donnée ne font pas partie de la population "active"), on constate déjà une disparité énorme entre nationaux et étrangers: ainsi, sur l'ensemble de la population Belge (62.935 personnes) de Verviers-Dison, 5974 sont DE soit environ 9,5 % ; parmi les personnes de nationalités étrangères (7797), 1372 sont DE soit 17,6 % !

Si l'on se penche sur le même rapport pour les nationalités les plus représentées, on obtient les résultats suivants :

- sur 1206 Italiens, 169 sont inscrits comme DE soit 14 % - sur 1054 Marocains, 214 sont inscrits comme DE soit 20,3 % - sur 784 Turcs, 179 sont inscrits comme DE soit 22,8 % - sur 289 ressortissants de l'ex-URSS, 100 sont DE soit 34,6 %......

Ces pourcentages sont encore bien inférieurs au taux de chômage réel des personnes parmi ces populations en âge de travailler !

Nous disposons par ailleurs des taux de chômage par nationalités pour l'ensemble de la Wallonie21 ainsi que pour la Belgique22, ce qui confirme bien nos conclusions: alors que le taux moyen de chômage en Belgique est de 7,8 % et qu'il est de 10,3 % en Wallonie, on constate que parmi les ressortissants Congolais, il varie de 49,7% à 56,8 %, de 41,7 % à 54,75 % pour les Marocains, de 40,9 % à 59,8 % pour les Turcs, etc....

21 Source : GRESP-ULg. 2009, Feld. Calculs propres à partir des données du recensement 2001 22 Source : SPF Economie, PME, Classes moyennes et Energie ; statistique et information économique

49

On relèvera également que les ressortissants non-UE sont bien plus touchées par le chômage que les ressortissants d'Etats membres de l'UE, ce qui est une réalité à Verviers-Dison et qui en devient une spécificité puisque ces populations y sont majoritaires au sein de la population étrangère.

Age des Demandeurs d’emploi

Les graphiques qui suivent appellent quelques commentaires et explications :

- Sont repris comme « étrangers européens » les ressortissants des 27 Etats Membres de l’Union Européenne à l’exception de Chypre, l’Estonie, la Finlande, l’Irlande, la Lettonie, Malte, la Slovaquie et la Slovénie (états dont aucun ressortissant n’est inscrit au FOREM à la date du 31.03.2011). - Sont repris comme « étrangers d’origine inconnue » les demandeurs d’emploi étrangers dont la nationalité n’a pas été identifiée ou a été englobée dans l’ensemble des nationalités « autres » que les principales répertoriées au FOREM car trop peu représentatives : il s’agit en tout état de cause d’étrangers non-européens mais, par souci de totale objectivité, ils ont été repris dans un graphique particulier (celui-ci étant relativement superposable à celui des étrangers non-européens).

Il est suffisamment clair au vu des pyramides d'âges des demandeurs d'emploi que tant à Verviers et Dison qu'à Mons, l'âge des DE varie selon leur origine:

- si les DE Belges sont majoritairement jeunes (hommes et femmes entre 20 et 30 ans) à Verviers-Dison, on en trouve de tous âges à Mons ;

- les ressortissants européens sont eux beaucoup plus âgés (de 45 à 60 ans) et particulièrement à Mons

- les étrangers non européens sont quant à eux d'âge "intermédiaire" quoique jeunes (entre 20 et 40 ans à Verviers ; entre 25 et 50 ans à Mons et essentiellement de sexe féminin !)

Il conviendra au lecteur d'analyser les particularités de chaque origine et/ou genre pour une vision plus fine...

Il est toutefois évident que les outils et moyens à développer en vue de favoriser l'insertion professionnelle de ces différentes catégories de DE devront être différenciés et adaptés, les obstacles, freins et difficultés étant de nature très différentes.

50

NB : Les données sont exprimées en %

51

Répartition des Demandeurs d’emploi étrangers par catégories

A. Demandeurs d’allocations

DE étrangers inscrits à Verviers + Dison au 31/03/2011 - Demandeurs d’allocations

DE étrangers inscrits à Mons au 31/03/2011 - Demandeurs d’allocations

Il ressort de ces graphiques que, pour les communes de Verviers et Dison, les DE Italiens constituent 24,83 % des demandeurs d'allocations (indemnisés par l'ONEM), suivis des Turcs, à concurrence de 16,11 % et des Marocains pour 15,94 %.

A Mons, les Italiens constituent 55,22 % des demandeurs d'allocations, suivis par les Français (16,81 %) et les Algériens (5,32 %). Les Turcs ne représentent que 3,55 % et les Marocains 3,13 %...

52

On constate donc une différence fondamentale qui relève de la spécificité de Verviers-Dison, par rapport à l'ensemble des villes wallonnes: alors qu'à Mons, parmi les 10 nationalités les plus représentées de DE demandeurs d'allocations, les ressortissants européens constituent 79,44%, ceux- ci ne représentent que 49,34 % pour l'ensemble Verviers-Dison.

A nouveau, notre localité se caractérise par l'importance de sa population étrangère d'origine non- européenne.

B. Jeunes en stage d’insertion professionnelle

Jeunes DE étrangers inscrits à Verviers + Dison au 31/03/2011 en stage d’insertion professionnelle

Jeunes DE étrangers inscrits à Mons au 31/03/2011 en stage d’insertion professionnelle

Ces graphiques appellent peu de commentaires: - comme il a déjà été précisé, les jeunes DE étrangers à Verviers-Dison sont majoritairement originaires de l'ex-URSS, du Maroc et de Turquie; - à Mons, ils sont essentiellement Italiens et Français.

C. Autres demandeurs d’emploi

Autres DE étrangers inscrits à Verviers + Dison au 31/03/2011

53

Autres DE étrangers inscrits à Mons au 31/03/2011

"Classement" pour Verviers-Dison: CEI (ex-URSS), Turquie, Maroc, Congo (les "autres "nationalités, représentant plus de 32 %, étant quasi exclusivement non-européennes...)

Pour Mons: Italie, Maroc, France, Congo, Algérie, les "autres" nationalités (également majoritairement non-européennes) représentant 22 %.

D. Demandeurs d’emploi Libres Inoccupés

DE étrangers libres inscrits à Verviers + Dison au 31/03/2011

DE étrangers libres inscrits à Mons au 31/03/2011

Les DE "libres" inoccupés étant par définition non indemnisés et le plus souvent émargeant au CPAS, force est de constater que, tant à Mons qu'à Verviers ou Dison, les DE Marocains arrivent en tête, ainsi que tous les "autres" non européens....

Il conviendra d'en tirer les conclusions utiles en vue d'identifier les obstacles et freins véritables rencontrés par ces populations sur le marché de l'emploi.

54

E. RECAPITULATIF :

Ensemble des DE étrangers inscrits dans la commune de Verviers + Dison au 31/03/2011 par catégorie

% A - DE demandeurs B- Jeunes DE - Stage d'insertion D - Autres DE E - DE libres d'alloc. (DEDA) professionnelle. Inoccupés inoccupés Belges 88,12 89,34 57,87 38,04 Etrangers 11,88 10,66 42,13 61,96

Ensemble des DE étrangers inscrits dans la commune de Mons au 31/03/2011 par catégorie

% A - DE demandeurs B- Jeunes DE - Stage d'insertion D - Autres DE E - DE libres d'alloc. (DEDA) professionnelle. Inoccupés inoccupés Belges 84,7 93,2 70,6 54,7 Etrangers 15,3 6,8 29,4 45,3

On relèvera ici encore une spécificité de l'arrondissement Verviers-Dison:

- si 88,12 % des demandeurs d'allocations et 89,34 % des jeunes DE en stage d'insertion professionnelle sont de nationalité belge, les étrangers constituent 61,96 % des DE libres inoccupés (c'est à dire non indemnisés);

- à Mons, les DE belges sont majoritaires dans toutes les catégories.....

55

7. Conclusion

Après avoir souligné la relativité du critère de nationalité dans les statistiques, ce chapitre consacré à l’analyse des données quantitatives nous a permis d’établir une photographie de Verviers-Dison et Mons en termes de populations, nationalités, répartition par âge et par sexe, d’acquisition de la nationalité belge, de motifs de séjour et de chômage.

Il nous paraît nécessaire de prendre en compte ces paramètres pour orienter les actions à mener, d’autant qu’ils mettent en évidence des spécificités propres à Verviers-Dison par rapport aux entités de comparaison (Mons, Wallonie, Belgique et Europe).

En effet, au vu de toutes les données recueillies et analysées ci-dessus, il est clair que Verviers et Dison se caractérisent par une forte présence d’étrangers non-européens, majoritairement Marocains, Turcs et plus récemment Russes.

Outre ces personnes de nationalités étrangères, nombre de ressortissants de ces pays sont devenus Belges (rappelons que le nombre total d’étrangers devenus belges à Verviers au cours des 10 dernières années est de 5.289 soit 8,52 % de sa population actuelle ; à Dison, ce chiffre est de 1.290, soit 8,6 % de sa population actuelle.) alors même qu’ils restent perçus comme « étrangers » pour la plupart des autochtones.

Il est également établi que les personnes étrangères, particulièrement d’origine non européenne, sont très fortement touchées par le chômage, alors même qu’elles sont relativement plus jeunes (entre 20 et 40 ans à Verviers-Dison).

En outre, les étrangers constituent 61,96 % des demandeurs d’emploi « libres » inoccupés (c'est à dire sans droit aux allocations de chômage) ce qui est également spécifique à l’entité Verviers-Dison et participe, en partie, à l’image du Centre-Ville où se concentrent les populations les plus pauvres et les plus marginalisées.

D’autre part, la structure de la pyramide des âges de Verviers-Dison présente comme particularité une plus grande présence de jeunes enfants (en dessous de 5 ans) parmi la population étrangère : nul n’ignore le corollaire de cette présence en termes de besoins d’accueil de la petite enfance, d’indisponibilité des mères vis-à-vis de l’emploi et de la formation, fût-ce en alpha ou FLE…..etc.

Le Plan Local d’Intégration de Verviers-Dison ne pourra utilement se réaliser sans prendre en compte ces spécificités locales qui nous différencient des autres communes wallonnes.

56

8. Bibliographie

Institut Wallon de l’Evaluation, de la Prospective et de la Statistique. Chiffres clés de la Wallonie n° 11. Décembre 2010

Institut Wallon de l’Evaluation, de la Prospective et de la Statistique. Chiffres clés de la Wallonie n° 12. Mars 2012

Knott Mélanie et Manço Altay (IRFAM, Belgique). Naturalisation et intégration socio-économique des immigrés et de leurs enfants. Séminaire organisé conjointement par la Commission européenne et l’OCDE sous l’égide de la Présidence belge de l’Union européenne, Bruxelles 14 et 15 octobre 2010

Lodewyckx Ina, Timmerman Chris et Wets Johan. Le regroupement familial en Belgique : les chiffres derrière le mythe. Fondation Roi Baudouin.2011

Martiniello Marco, Rea Andrea, Timmerman Christiane et Wets Johan. Nouvelles Migrations et nouveaux migrants en Belgique. Projet financé par la Politique Scientifique Fédérale dans le cadre du programme « Société et Avenir ». Academia Press 2010

Perrin Nicolas. L'évolution du nombre d'étrangers en Belgique. Louvain-la-Neuve : UCL Groupe de Démographie Appliquée. 2006

Perrin Nicolas. Migrations et populations issues de l'immigration en Belgique : rapport statistique et démographique 2007. Bruxelles : Centre pour l'égalité des chances. 2007

Service public fédéral Emploi, travail et Concertation sociale, Direction générale Emploi et marché du travail, Division des Etudes de l’emploi et du marché du travail. L’immigration en Belgique ; Effectifs, mouvements et marché du travail. Rapport 2009

9. Sources quantitatives

Banque Carrefour Sécurité Sociale

CGRA Commissariat Général aux Réfugiés et Apatrides

DGSIE Direction Générale Statistique et Information Economique

EUROSTAT

FOREM

IWEPS Institut Wallon de l’Evaluation, de la Prospective et de la Statistique

SPF Intérieur – Direction générale Office des Etrangers

SPF Economie, PME, Classes Moyennes et Energie

SPF Emploi, Travail et Concertation Sociale

Ville de Dison

Ville de Verviers (Service des étrangers)

Ville de Verviers – Schéma de Structure Communal 2010

57