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■ .^-.y € II est prouvé que nos ennemis étrangers et nos ennemis intérieurs forment le même parti, et que vous êtes le jouet des uns et des autres... « II faut prévenir la guerre étrangère en étouffant la guerre civile et en domptant les ennemis du dedans. > ROBESPIERRE.

Scénario dans le noir du souterrain, le feu de Vincendie, hanté par les faces d*Al Capone ou de Jack Véventreur, Episodes imprévus et terriblement vrais.' Le roman poli- cier quitte Vécran : ses mitraülettes sont braquées sur les rangs de la liberté. * Une bombe dans chaque port, et des cargaisons sautent, flambent. Une bombe dkins chaque cité, et les immeubles, arra­ chés, s'effondrent. Des corps ensançflantés, troués par le stylet, sont retrouvés dans une gare, le métro, un bois. Une bande armée traverse le pays pour kidnapper un sous- marin. ♦ Des trafiquants passent la frontière dans des torpédos tru­ quées, bourrées d'armes. ' ^ Des arsenaux sont découverts au fond d'élégants immeu­ bles, des chambres de torture sont prêtes derrière les pans de murs mobiles.

Toute une pègre — provocateurs, espions et traîtres — est aux abois sur les postes de T.S.F. clandestins. Et encore des dépôts d'armes, et toujours des dépôts d'armes. Comme si la France en était minée !

— 3 — . <

Ou üTvète quclQues « utilités ou déchcLvgc quelques sous-' sols. « Relâx^hez ces uatioualistes împrudeuts », larmoie KérïLlis. « Cachez vos panoplies », recommande La Rocque. « Fantomarx », ricane Doriot. Mais les « nationaistes » sont apparentés aux 200 familles qui financent. Mais les « panoplies » portent le cachet de firmes alleman­ des ou italiennes, qui fournissent. Et la « cagoule » n'est plus du roman-feuilleton ! Mais une organisation secrète paramilitaire, dirigée par des officiers très supérieurs, des hommes politiques importants, des agents de l'étranger. Véritable complot armé contre le peuple et crime contre la France / La piste est facile, car les crimes sont signés, car la chaîne est continue. Les « Gangsters » et les « Cagoulards » ne sont pas plus inconnus que les pirates méditerranéem. Le poignard du sicaire, la mitraillette du dispo, la bombe d'imp^ortation à la tolite, ne sont-?Cs pas les instruments favo­ ris des légions noires et des légions brunes de l'Internationale fasciste ? Pour que la France ne devienne pas une nouvelle Espagne — envahie par rétranger, trahie par la 5"* colonne, et ahandon- née à son tour aux terribles conséquences de la non-interven­ tion — il est grand temps de prendre d'énergiques mesures. De frapper droit et juste. Et à la tête. De chasser les espions, de châtier les traîtres. Le terrorisme, article d’exportation

Revenons sur les faits. Ils sont indéléibiles, ils sont têtus. L’année 1937, pendant laquelle le Front populaire poursuit la réalisation de son proigramme, est fertile en incidents tragi­ ques. On exécute des agents suspects, on assassine de valeureux antifas'cistes, on dépose des bombes à la porte des consulats, des églises, on fait sauter des transports de vivres, de matériel sanitaire, destinés à l’Espagne, on incendie les aérodromes. Tout cela comme dans une pétarade qui éblouit, qui étourdit. Dans les bureaux de la « grande presse », les pistes sont embrouil­ lées ; dans ceux de la Sûreté, les dossiers, les pièces à convic­ tion sont classées. L’activité étrangère se poursuit sur notre sol avec une cyni­ que assurance. Grand branle-bas au de Paris, à la Mai­ son brune, chez les russes blancs, les Franquistes... et chez leurs alliés, les ligueurs de 1’ « Action Française », du Parti Social Français, du Parti Populaire Français, etc... Et, le 11 septembre : les bombes de l’Etoile ! Comme le « clou » du feu d’art!fice. Le réseau de la provocation s’étend. Le peuple s’émeut, à juste titre et réclame un enquête approfondie. Les déclarations de M. Kling, directeur du Laboratoire mu­ nicipal, sur l’origine des engins utilsés pour les odieux atten­ tats de l’Etoile, sont péremptoires. Les bombes sont analogues à celles employées à Perpignan, Cerbère, Toussus... L’explosif qui les arme est produit surtout en Allemagne, quelque peu en Itahe, nullement en France. Les engins ne peuvent être fabriqués par des isolés, ils pro­ viennent d’ateliers spécialement équipés. Le complot est évi­ dent : on a expédié en France des engins perfectionnés, avec la manière de s’en servir, et des spécialistes peu co-mpromet- tants (des anarchistes, des habitués de l’acte individuel, dira- t-on).

— 5 — Par le poignard... 16 Nov€iiii'brG 1&36. — Uue jouue foimuc, Mme Garola, est trouvée ligotée et étranglée, dans le rapide Strasbourg- Vintimille. Elle ne « parlera » plus jamais. Il faut un f^nn-TïablpdTSii de* Ce Doriot, sera leà des^ lampiste agents de Eal’étranger. dame était liee a 25 Janvier 1937. — L'économiste et journaliste, Nava- chine, est assassiné à coups de stylet dans le Bois de Boulc^ne, Seuls les amis de la victime sont inquiétés, Navachine, partisan d'une politique de Paix, démasquait inlassablement les desseins du fascisme et du racisme hitlérien. Son exécution crée une diversion au procès des trotskystes, alliés de la , 16 Mai 1937. — Une jeune femme, Lætitia Tonreaux, est trouvée dans un wagon de métro, un poignard dans la nuque. Elle ne « parlera » plus jamais. Les versions les plus invraisemblables sont retenues. Mais le « mystère du métro » reste entier. Lætitia Toureaux était un agent de la police privée, chargée de « surveillance » dans les usines. D'origine italienne, elle « travaillait » pour un pays voisin de la France, Elle était en relation avec le PJP.F., et l'amie de ce parlementaire qui traduisit si bien à la Chambre les « soucis » de Hitler, 9 Juin 1937. — A Bagnoies-de-l'Orne, Carlo et sont criblés de coups de poignard. Dans leur auto, une bombe devait camoufler l'assassinat et permettre de salir les victimes : la mèche s'est éteinte. Deux amis de Rosselli, membres du Parti socialiste italien, sont inquié­ tés, Mais la plus grande discrétion est gardée sur les faits de l'entourage de M, le comte Spoleto, qui villégiaturait alors en Normandie, Combattant lucide et vigoureux, était l'adversaire irréductible du fascisme. En 1936, il préparait l'exil de Filipo Turati. Emprisonné à Savone, il dressait contre la dictature mussolienne qui le persécutait, un acte d'accusation impitoyable. Evadé de Lipari, U devenait l'organisateur de la lutte antifasciste en Italie, Au lendemain du 19 juillet, U se rendait en Es­ pagne et créait sur le Front d'Aragon, l'héroïque colonne italienne. 28 Septembre 1937. — A Tunis, Joseph Micelli, rédac­ teur à V << Italiano di Tunisi », journOuiste antifasciste, ^t assassiné au cours d'un raid opéré par des cadets de la marine italienne. « Cela amène les personnes réunies autour du ministre de rintérieur à émettre Vhypothèse qu*on se trouverait peut-être en présence d'attentats accomplis par une organisation étran­ gère, dans le 'but d'entretenir en France une atmosphère de terrorisme. » {.L'Intransigeant du 13-9-37). Le moment est choisi ! Les élections cantonales approchent, les contrats collectifs doivent être renouvelés. Et les aventuriers fascistes s’entredé­ chirent. “Mauvaise passe pour les trusts et la réaction. L’intervention étrangère se manifeste alors par une série d’attentats ; eUe tente d’affoler l’opinion publique, de diviser le Front populaire, de justifier l’image absurde de « la îïance (à feu et;à sang », et de présenter les partis factieux comme les sauveurs de l’ordre ! Les Junkers et les Capronis viendront bri­ ser les dernières résistances... Las ! Les empreintes sont restées et les machinations sont déjouées. L’éclat des bomibes fait ici écho à la rage des voix de Palerme, Nuremberg et Berlin. Le peuple découvre l’existence d’un vaste plan d’intervention hitlérien-mussolinien contre la France.

Carlo Rosseli, adversaire irréductible du fascisme, est assassiné à Bagnoles- de-l’Orne par des agents de TO.V.R.A.

— 7 — ...El par la bombe!

Outre le stylet du « tueur », le terrorisme - devenu article d'exportation — utilise aussi la dynamite... Et les attentats se succèdent. 3 Février 1937 — ^ Bayonne, une bombe éclate sur le « Maria Amalia », bateau appartenant au gouvernement basque. 1 Mars 1937. — En gare de Cerbère, une explosion se produit dans un wagon de première classe. A Perpignan, le même jour^ un engin explosible est déposé au seuil du Consulat d'Espagne. 15 Mars 1937. — A Montpellier, la porte de la Cathé­ drale Saint-Pierre est arrachée lors d'une explosion. lor Avril 1937. — Cne bombe éclate sur le seuil de l'église de Villeneuve-les-Maguelonne, près Montpellier. A Marseille, au cours d’un attentat, des stocks de fa­ rine destinés à la République espagnole, sont détruits par le feu. 5 Mai 1937. — Un compartiment du rapide Bordeaux- Vintimille est, après explosion, la proie des flammes. Un voyageur est carbonisé; il y a des blessés graves. Les auteurs de ces attentats ne sont pas retrouvés. 31 Mai 1937. — Ceribère ! un individu p\ace une bombe chargée à la « tollte » dans le tunnel reliant la France à VEspagne républ'xaine. A pied d'œuvre, U est arrêté et prétend se nommer Cantelli. C'est en réalité un terroriste italien, Guglielmo Gardella,.d'un passeport régu­ lier, délivré par les autorités italiennes ! 29 Août 1937. — Un criminel incendie, à l’aérodrome de Toussus-Paris, détruit plusieurs avions. 11 Septemibre 1937. — Des machines infernales explo­ sent au siège de la Confédération du Patronat et de l'In­ dustrie Métallurgique à Paris. Deux agents de police sont tués; les immeubles sont grandement endommagés. « Nacho Enea » ou comme en pays conquis Les espions et les provocateurs munis de papiers réglemen­ taires, couverts par de hautes protections parcourent la France à leur gu.se, multiplient les attentats. Nacho Enea : Ils sont chez eux ! En rade de Brest, le samedi 18 septembre, des bandits se pré­ cipitent à la coupée du sous-marin gouvernemental espagnol, le « C-2 ». Mitraillettes aux bras, ils tentent, sur l’ordre du commandant rebelle Troncoso, d ’enlever le bâtiment. Retranché dans le poste de veille, un marin actionne la si­ rène, abat l’un des pirates : J. M. Oabarni Goni, met les autres en déroute. Enfin ! les pirates sont appréhendés alors qu’ils tentent de regagner en auto (1), la frontière franquiste. Il y a le rebelle espagnol Maurice Orendain et parmi ses com­ plices, le commandant Chaix, un des chefs du P. S. F. de la ré­ gion de Biarritz. Arrêté peu après, Troncoso, chef des terroristes, doit avouer sa participafon à l’attentat. Après ce coup d ’audace, les agis­ sements franquistes dénoncés depuis des mois semblent pris au sérieux. On se tourne vers Biarritz où, quand les Bourbons furent, en 1934, chassés d ’Espagne, les émigrés monarchistes affluè­ rent. Résidence favorite de leurs turpitudes, elle devint le cen­ tre de leurs conspirations. Il y ëut des comtes et des marquas, comme s’il en pleu­ vait ! (2). Ils redoublèrent d ’activité dès les premiers jours de la ré­ bellion. Ces nobles personnages étendirent dans le pays bas­ que français un réseau d ’espions pour épier l’activité des dé ­ fenseurs d ’Irun et de Fontarabie — en liaison avec le traître Orendain. — Ils détournèrent les convois en transit, destinés aux défenseurs d ’Irun (avec l’aide des fascistes français), ils

(1) Celle de l’industriel Barrère, du Parti Populaire Français. (2) Citons le comte de Los Andes, l’un des organisateurs de l’espionnage rebelle, le marquis d’Ivanrey, déjà actif germanophile en 1914-18, le marquis de la Vinaza, qui accomplit des périodes dans l’armée franquiste, les marquis de Las Claras, de San Da- mian, les ducs de Valmaceda, de Tarancon, etc., etc...

__ O fiorvircnt et servent encore ^e trâ^it •d union entre 1 ét^tHme,- ior rebelle et nos « nazionaux ». Le journaliste L. Roubaud déclarait naguère à ce sujet : « La vüla « Nacho Enea », à Saint-Jean~de-Luz est un cen­ tre fort actif de politique franquiste, » De Bayonne à Hendaye les espions franquistes pullulent. Ils évoluent dans un véritable Eden « munis de passeports diplomatiques afin de réaliser avec une plus grande garantie leur truvail ». Travail varié : ils guettent les trains qui seront minés, si­ gnalent les navires en partance qui seront coulés par les pira­ tes inconnus; ils dénoncent les aviateurs républicains, qui se­ ront abattus (.Gally), ou assassinés (Guidez); ils préparent le passage en pays rebelle — avec Taide d’adhérents du P.P.F. et du P. S. F. — de tonnes d’alumine de la firme Alès-Frogès- Camargue, et leur retour de l’usine de Sabinanigo, sous forme d’explosifs ; ils introduisent leurs agents dans les aérodromes, ils lèvent des plans dans cette région miéridionale où rétat-major fit installer, par mesure de sécurité, des usines de défense nationale et des centres d’aviation. Avec nos « nazionaux » ils s’entendent comme larrons en France (1). Ne suivent-ils pas les directives secrètes de rofficine de Saint-Jean-de-Luz : « Agir clandestinement et faire des ac­ cords secrets avec les p^artis similaires pour que ceux-ci nous prêtent aide et soient les auxiléaires directs de notre action, » Ça leur vaut d’utiles protections lorsqu’au cours de leur « activité politique » ils sont pris sur le fait. Ils trouvent, pour annuler les expulsions, des ambassadeurs d’iigents. Et ces espions que l’on nomme Bertrand Felipe y Guell, comte de Los Andes Moreno, comte de Vejanero de Nave, Ber- tran y Musito et Manuel Ducel iront poursuivre leur activité au nord de la Loire ! Leurs notes continueront à enrichir la documentation du capitaine Karl Grandt, chef nazi du service d’espionnage, en Espagne reibelle, fort soucieux de dresser un état de notre dé-

(1) M. Herbette, l’ex-ambassadeur, qui déserta son poste à Valence, et Madame, recevaient Troncoso et Linarès. Ne donnè- rent-iis pas un souper le 29 juillet* en l’honneur du chef des terro­ ristes : le comte Sagrada y Troncoso ? N’eut-il pas été plus décent d organiser cette réception dans la splendide villa de Mme et M. Herbette, sise à Fontarabie ? Là, le capitaine nazi Karl Grandt eut sans nul doute été parmi les invités...

— 10 — fense nationale dans les Pyrénées, au Maroc... et ailleurs. Au demeurant, le chef direct de celui-ci, le commandant Von Orstein, aura la haute main sur l’organisation des attentats en France, et sur leurs auteurs, les terroristes de Troncoso. Espions^ terroristes... et Grands d’Espagne Car la longue chaîne sanghmte du Midi est leur œuvre. Après leurs premiers exploits — sans doute jugés insuffi­ sants — le chimiste hitlérien Bauer débarquait, le 18 avril, à Pasajes, venant du Portugal. H y apportait quelques spécialités made in Germany. Des bombes de sa fabrication, à retardement et d’une grande puis­ sance, capables de déchiqueter un wagon, d’arracher la moitié d’un immeuble... par exemple. Peu après, des voitures truquées, portant matricule fran­ çais, descendaient à Hendaye pour livraison et utilisation de la marchandise, dont les reliefs, trouvés au milieu des murs brisés et des corps déchirés, permirent, grâce aux déclarations de M. Kling, d'en déceler l’origine : bombes à mécanisme, chargées de tolite, de fabrication délicate... et de provenance étrangère. • Tout cela est conifirmé au long des dépositions des uti­ lités > Gairdella, Tamburini et Pasotti (1). Mais Saint-Jean-de-Luz n’est qu’un point d’attache de la vaste toile d’espionnage tendue sur la France. Les autres sont Nantes, Le Havre, Anvers, Bruxelles, Berlin, Fribourg, Genève et Rome. Les fils se nouent à Paris. C’est là que se trouvent les repai­ res des créatures de Franco. C’est là que complote Bduardo Aunos, ancien ministre sous Primo de Rivera, qui est, concurremment avec le comte Qui- nones de Leon, ami de Chiappe, le chef des espions franquis­ tes en France... Le 20 janvier 1937, il mit au point, avec l’aide du senor Carcerano, un des chefs de espagnola — dans La villa « Ayenac », à Saint-Jean-de-Luz — l’organisation des services d’espionnage à Paris.

(1) La Sûreté Nationale était d’ailleurs, depuis mal dernier, au courant des projets terroristes, à la suite de révélations faites par un certain Paul Geskes, qui fut en relations avec le capitaine rebelle Ibanez, à Irun. — U — Grâce à des passeports diplomatiques et des certificats de localité, les espions de Franco devinrent des personnages ta­ bous ! ils purent sillonner la route de Paris à Salamanque, via Saint-Jean-de-Luz, sans être autrement inquiétés et remet­ tre à leurs chefs des documents confidentiels intéressant notre défense nationale. Activité, pour le moins, extra-diplomatique ! (2). Documents rassemblés par tous ces espions a gages, qui pullulent à Paris, grands seigneurs et nobles demoiselles de la branche des Saenz de Hérédia, de Saludel, de Lara, del Barco, etc., etc... Et qu’il eut fallu chasser sans plus attendre. La « Falange Espagnola » compléta ses services d’espion­ nage par la création de maisons commerciales, où elle instal­ lera ses espions en livrée. Le procédé n’est pas nouveau et lui fut sans doute enseigné par les chefs de la Gestapo, qui trouvent dans la « falange » un auxiliaire précieux. Et Hitler, MussoPni et Franco, pour le succès de leurs des­ seins machiavéliques dépêcheront le-urs courriers aux centres terroristes. Puis les poseurs de ibombes — à retardement — se disperseront sur notre territoire. Il ne restera de leur passage de rôdeurs que cadavres et ruines, saupoudrés d’un peu de « tolite ».

MM, les généraux russes-blancs règlent leurs comptes Les terroristes espagnols arrêtés peuvent compromettre les véritables animateurs du complot. Pour créer une diversion, ceux-ci font donner la. garde... blanche : le général de Miller, est enlevé au beau milieu de Paris. La « grande presse » s’en­ lise dans le roman policier, bien que les rivalités sordides des émigrés blancs et leurs agissements criminels apparaissent au fur et à mesure de l’enquête. ^ Les généraux et officiers de lupanar, qui dilapidèrent les économies des petits rentiers français et, traîtres à leur pays, furent chassés par les ouvriers et les paysans russes, se ven-

1- arrêtés d’expulsion aient été signés, le journa­ liste Charles Reber signalait le 19 novembre que Bertram y Musito et le comte de Los Andes étaient toujours à Biarritz, et que le repane « Nacho Enea » n’était pas encore fermé.

-^12 dent maintenant au plus offrant. C’est Rosenberg, le fondé de pouvoir de Hitler, qui les règle. Aujourd’hui les débris de leur armée de guerre civile — rali- semblés dans la < Fédération générale des associations d’A. C. Russes » — campent et paradent dans le pays qu’ils se pro­ posent de détrui':e. Le généra" Thikarenko, chef des russes blancs d’Espagne, attaché à l’état-major italo-allemand de Franco, écrivait à ses amis : « Je vous le dis ! Faites comme moi. Alors vous vaincrez... Bientôt dans d'autres pays où ü y a beaucoup de Ricsses, com- mencera la meme chose Que ce qui se déroule en Espagne... » Or, la France hospitalise nombreux, ces indésirables. Cinq ans après l’assassinat du président Doumer par le fasciste russe Gorgulov, ils conspirent impunément, sous les plis de la ibannière à croix gammée, s’inspirant des méthodes hitlérien­ nes. Dans « Pour la Russie », il est écrit : « Le système des exécutions doit liquider les hommes les plus nuisibles à la révolution nationale (/)... Toutes les formes de Ce travail doivent être menées séparément par des groupes absolument indépendants. La conspiration, le succès de toute la cause l'exige. ». Et la France leur semble pour cela, une terre d’élection. Les appels au meurtre ne tarissent point dans « La Renaissance », leur organe. Dans Le Rouski Golos, journal de l’émigration blanche, le général Abramov lance, de Sofia, cette proclamation : « Il faut désormais une lutte réelle, de l'esprit de sacrifice, non pas en paroles, mais en actes. La possibilité en existe par- tout et toujours, et surtout là où s'accomplissent en plein jour des crimes semblables à l'enlèvement du général Koutiepov et à celui du général Mi'ler. » C’est-à-dire en France ! C’était animé de cet esprit que Koutiépov avait jadis fondé « La Ligne intérieure », organisation occulte d’espionnage et de provocations. Il en fut la première victime quand la « Li­ gne » passa, contre son gré, au service de la Gestapo. Son adjoint et rival, de Miller, lui succède, mais plus sensi­ ble aux livres .sterlings de sir Deterding. qu’aux reichmarks d’Hitler et ne dirigeant plus assez servilement les étranges be­ sognes de la « Ligne », il est condamné à son tour par le géné­ ral Skobline, son rival et l’homme de la Gestapo, par Torkoul, le recruteur russe, et Vonsietsky, chef des fascistes russes. — 13 — Le rapt est décidé deux jours après le retour du général Torkoul de Berlin. Skobline l’organise, mal d’ailleurs, et Mil­ ler disparait. Mais le ravisseur est retenu en Ai:emagne, car la diversion manquée risque de mettre en lumière le rôle crimi­ nel des russes blancs dans le vaste complot ourdi contre la France.

La « Cagoule » sort des ruines

Et, dans le même temps, le bout de la « cagoule » sort des ruines. Jusqu’alors la complicité des fascistes n’apparaissait qu’au travers de l’activité de certains ligueurs de 1’ « Action Française », du « Courrier Royal », du Parti Populaire Fran­ çais, du Parti Social Français. La première affaire des « cagoulards » laisse entrevoir la part importante qui est dévo­ lue aux factieux dans la conspiration. Comme au temps de Coblentz « nos ennemis étrangers et nos ennemis intérieurs ne forment qu'un seul parti », Quelques perquisitions ouvrent le score. Chez Michel Ha- riste, Paul Renne et Robert Léger, affiliés aux partis de guerre civile, des armes sont emmagasinées (1) — parmi lesquelles des fusils allemands. Les trouvailles se répètent bientôt aux qua­ tre coins du pays. Et le 16 octobre, après les révélations du tra­ fiquant Jacubiez, arrêté, les enquêteurs vont de repaire en re­ paire et mettent à jour une partie du formidable' armement, mis au frais pour la « 5® colonne ». On doit constater que la guerre civile n’a pas cessé de se préparer en France. C’est avec l’or des financiers et les armes de l’étranger que les « sections d’assaut » du fascisme s’organisent. Elles pour­ suivent leurs parades, leurs déplacements motorisés, leurs occu­ pations stratégiques suivant un plan préétabli. Les travailleurs voient chaque jour leurs libertés, leur existence un peu plus menacées. Et dans un récent procès, où la conspiration et la corruption sé dévoilent, ils entendent un ancien président du Conseil avouer qu’il a dilapidé les deniers publics pour subven­ tionner des bandes armées ! Certes, la dissolution des ligues fut prononcée en juin 1936,

Entre autre des engins identiques à ceux retrouvés lors des récentes perquisitions.

— 14.— mais elle ne fut jamais effective. Les ligues changèrent d ’éti­ quette, le poison resta le même. Au début de l’année 1937, VAction Française, faussement candide, déclarait : « Cette dissolution a-t-eUe donné les résultats attendus ? C'est une question qui dépasse notre cadre et que nos lecteurs connaissent mieux que nous » ! La Rocque, cynique, claironnait : « On ne dissout pas les Croix de Feu... » Et les gangters de Doriot, sans autres commentaires, « ti­ raient dans le tas ». La nouvelle année débute par des crimes. Les revolvers fascistes claquent et tuent t aux Martigues (en janvier); à Villeparisis, Lyon, Montereau, Marseille, S:di- bel-Abbès et Vrignes-aux-Bois (en février); à ITsle-Adam et à Olichy (en mars) ; à Montpellier, à Cannes (en avril) ; à Püssay (en juin); à Châteaurenard (en juillet); à Villeurbanne (en août); à Saint-Pons, à Mitry-Mory, Marseille (en octobre)... Comme aux plus (beaux temps des expéditions motorisées, les parabellums fournis par Hitler fusillent des républicains.

On ne dissout pas les factieux... on les emprisonne !

L’armement s’est perfectionné, les armes se sont accùmu^- . lées. L’époque des lames de rasoir est révolue. Nous avions connu le bazar de l’armement fasciste : les « lampes de poche » des dispos, les « caisses de vermicelle » • explosif, les « articles de ménage » blindés, pour la guerre dés . rues. Nous avions découvert les mitrailleuses de M. de Rocca, les 20.000 cartouches du prince Murat, le mortier Stoke du croix - de feu Bessureau. Nous avons révélé, copiée de l’infanterie, l’organisation des • « mains ».du colonel, des « groupes mobiles » des Jeunesses • Patriotes, des « chemises bleues-noires » de Coty », des « gardes 'd ’assaut » de Bucard... Nous avions dénoncé le qm^rtier général de l’émeute du 6 février : le Redressement Français avec ses- . ^ capitaines d ’industrie, ses banquiers, ses topazes, ses généraux. Tout est à recommencer, car la conspiration s’est étendue, s’est aggravée.

— 15 — Le matériel est entrée par tonnes, en France, pour armer les factieux. En cas de découverte, les amis de l’Espagne républi­ caine étaient accusés du trafic d’armes par la réaction. Orâce aux autos maquillées, par les frontières de Belgique, de Suisse, de l’Espagne rebelle, les armes affluent. La contrebande •bat son plein dans la région de Menton, d’Annecy, de la Sare. Des voitures bourrées d’armes sortent d’un peu par- . tout; on en arrête quelques-unes : à Jolimetz (Nord), à Lagny- le-Sec, à la Roche-sur-Foron (Haute-Savoie)... Elles sont pilo­ tées par des hommes du « parti » de la Rocque, de Doriot ou de Maurras. C’est encore chez des membres du P.S.F., du P.P.F., de l’A.P. que sont dénichées des collections très fournies en armes mo­ dernes : revolvers automatiques, fusils de guerre, fusils mitrail­ leurs. Et des pièces de qualité : mitrailleuses, mortiers de tran­ chées, etc... Tout cela n’est certes pas pour le tir au pigeon ! Des voitures de maisons de transport — dont les patrons sont ligueurs — quittent la Belgique et font diligence vers la

MM Les mitrailleuses de la « réconciliation »

— 16 — France. Une Bourse des Armes s’installe à Anvers, une autre à San-Remo (Italie), avec la bénédiction du et la pro­ tection de ro.V.RJ^.. La mitraillette est .un article très demandé ; la ma!son Wee- land, de Berlin, en pourvoit (marque Schmesser) l’armurier rexiste Froment, d’Anvers. Des trafiquants — tels Jean-Baptiste et Juif () (1), passent pour plusieurs millions de commandes. Un wagon contenant 2.300 mitraillettes allemandes reste en souf­ france parce que le « client », trafiquant notoire, est en prison... En quelques semaines, des découvertes sensationnelles mon­ trent l’importance et la gravité du danger. Fini le modeste armement individuel. Il y aurait de quoi soutenir des batailles de rue contre la police et contre l’armée républicaines.

Les crimes du « Gang » inspirent les ligueurs

Les ligues n’ont jaimais renoncé à leur entreprise de vio­ lence contre la République. Elles ont poursuivi leurs agisse­ ments criminels avec plus de prudence, sinon avec plus de modération. Une notre adressée par les service de La Rocque à un chef du « Parti Social Français » après un rassemblement, recom­ mande : « Je crois de la plus élémentaire prudence que tous les papiers que vous avez pu envoyer aux présidents de sections, de fédérations, les itinéraires remis aux 12 E.V.P. chargés d'orien­ ter nos camarades, soient brûlés sur-le-champ. » Le Comité directeur du PjS.F., dans l’intention de saboter la défense républicaine, a créé dans l’armée des « délégués militaires » qui recrutent, espionnent et poursuivent leur pro­ pagande subversive. Ils dénoncent de soi-disarit complots révo­ lutionnaires pour donner un caractère préventif aux actes de violence qu'ils mûrissent. Au sein du P.S.F., les anciennes brigades de dispos se sont reconstituées* et perfectionnées sous le nom d’ « équipes volan-

(1) Qui seront exécutés pour indiscrétion. Le corps de Juif sera retrouvé dans un égout de la ville d’imperia (Italie), et sa veuve révélera l’activité, dans « la Cagoule », d’un général français, d’un baron autrichien et d’un haut négociant.

— 17 — tea de propagande ». Sous la direction de M. de Oéseuse, les g Y.p, prennent des leçons de ibagarres de rues, et des moni­ teurs spécialisés sont chargés d^éduquer les ex-dispos. Des sec­ tions de banlieue du P.S.F. montent des stands pour le tir avec armes automatiques. Le PopitrlüiTe déclarait déjà, en fin d’année 1936 i « L'armement des ex-croix de feu serait pratiquement achevé. Un grand nombre d'armes automatiques légères sont venues d'Amérique et de Suisse, renforcer les arsenaux exis­ tants. L'Allemagne a fourni des projectiles lacrymogènes. Tout ce matériel est disséminé en très petits dépôts habilement dis­ simulés. » •Comme l’armement ne laisse plus guère à désirer, l’instruc­ tion militaire est très poussée. Outre les cours particuliers, des plans d’occupation de secteurs parisiens sont dressés avec minutie. Des renseignements précis les accompagnent : « Les postes indiqués sont préconisés par l'étude attentive des limites du territoire à garder et en tenant compte des points stratégiques et névralgiques de celui-ci. » Après quoi, les E.V.P. prendront la direction de l’affaire et se chargeront d’indiquer les effectifs nécessaires pour la cou- rverture. Enfin, des officines de mouchardage groupent les fiches, rédigées par les ligueurs du P.fS.F., sur les républicains français qu’il faudra, à l’heure « H », neutraliser. De son côté, dès le début de 1937, VAction Française com­ mençait une campagne pour la création de « groupes d’auto­ défense décentralisée ». Les événements derniers attestent que ces groupes ne sont pas restés à l’état théorique. Dans la page « Armée-Air-Marine » de VAction Française, les « Réflexions sur la guerre intérieure » étaient en vérité des instructions va­ lables pour tous les ligueurs. Et d’abord sur l’art et la manière : « Les exploits de gangsters ont acquis, depuis plusieurs an­ nées, la plus triste célébrité. Leur fréquence fait la honte d’une société civilisée. Mais il n'en reste pas moins (/) que les procé­ dés employés par eux, considérés du point de vue purement technique, sont du plus haut intérêt. » (//) ^nc, devenons gangsters pour le triomphe du fascisme; « Irrégularité, a dit, cynique, rhomme-au-couteau-de-cuisine, trouve une excuse naturelle dans le succès » ! « Cette technique est celle du coup de main. Elle est busée

— 18 swr la surprise : arrivée foudroyante, retraite rapide, feu vio^ lent, secret absolu, Uarrivée foudroyante et la retraite rapide sont procurées par Vusage de Vautomobüe ; la puissance du feu par remploi de Varme automatique, allant du simple pistolet jusqu’à la mitrailleuse légère, analogue aux armes de guerre > / Les conseils sont suivis : l’industriel royaliste Théry est arrêté à la frontière belge, passant des fusils Ma user; Charles Pidoux, étudiant d’A. F., collectionne les pistolets automati­ ques, etc.

Pour la grande sortie le jour « d’orage »

Et voici maintenant la conspiration, la « Cagoule avant la lettre : « Le secret absolu qui tient la plupart du temps la police en échec est dû au petit nombre des exécutants et aux rigoureuses prescriptions du code, très spécial, de Vhonneur, en vigueur parmi eux. « Impossible de déceler Vexistence d’un complot ni d’en dé­ couvrir la trame, puisque les exécutants n’ont entre eux aucun lien et ne chèrchent pas à en avoir. » Maintenant, quelques indications sur Tutilisation des loisirs du conspirateur, en vue de la sortie collective le « jour d’orage > : « Quatre amis, sous la lampe, peuvent deviser sur l’avenir de leur pays et se donner rendez-vous un jour d’orage. Quant aux moyens matériels, ils courent les rues. Il n’aurait même pas été nécessaire de se mettre en délicatesse avec les lois, en consti­ tuant par avance un armement prohibé. » Palsembleu ! les ligueurs ne s’en sont pas privés ! Tant et si bien qu’un camelot du roi, M. Mesnel, pouvait déclarer à Eptnay : « Les royalistes ont des dépôts d’armes et de munitions dont le gouvernement n’ignore peut-être pas l’existence, mais ne peut se douter où ils se trouvent. > Puis regardant du côté de chez Hitler, le technicien du combat de rue poursuit encore : « Le Freïkorps Schultz, l’organisation Hitler, le Yung Deut- scher Order, l’organisation Tscherisch — par exemple — pro­ cédaient, pg/r. tirailleurs, pwr coups de mains. »...... L’exemple des officiers félons, en Espa^gne', incite F. a « conseiller utilement » les officiers français : « Le sentiment de la discipline et la plus élémentaire pru­ dence leur interdit de s’organiser au sens juridigue^ et régle-^ mentaire du mot, pour instituer des moyens de défense (/). Mais on ne peut prétendre qu’un groupe de quatre ou cinq per­ sonnes réunies dans le privé... constitue une organisation inter­ dite. » Le plan d’insurrection ainsi préfacé, comporte, il va sans dire, toutes indications suffisantes en cc qui concerne le repé­ rage, le ravitaillement, les « collaborations ut.les », la « neu­ tralisation » de l’adversaire, l’utilisation des engins meur­ triers,, etc... Ce qui montre l’application d’un tel plan, ce sont justement les « services de renseignements » créés dans cet esprit par les camelots, Maxime Réal del Sarte et Baëtz. Donnons enfin leur conciusion : « Les nationaux... se mettraient de propos délibéré au ban de la société en devenant les gangster de l’ordre, » Ces directives prennent aujourd’hui, après le complot des « Cagoulards » (1), un relief saisissant. Ils montrent qu’au delà des disputes sordides d’aventuriers, une commune haine peut grouper, même momentanément, ceux qui veulent étran­ gler la République. Et c’est pourquoi, à travers leurs invectives et leurs menaces, l’appel au meurtre revient comme un leit­ motiv. Le « Parti Populaire Français » n’attendit pas non plus pour créer ses groupes d’auto-défense. H dut faire sienne la doctrine des gangsters de « l’ordre », puisqu’il annexa en bloc, avec le gang marseillais et niço s de Sabiani, des matraqueurs de l’A. F., des ex-dispos, des gardes d’assaut francistes et toute la canaille des bas-fonds. Les agressions doriotistes de Pussay, Mitry-Mory ou Mar­ seille firent la preuve, une fois encore, que les déplacements motor.sés d’équipes de choc étaient monnaie courante au parti de Dor ot. Au cours des enquêtes sur le complot, on vit aussi que le P.P.F.^ avait des représentants estimés parmi les trafiquants et depositaires d’armes et parmi les conspirateurs. Mais n’est- ce pas une dette « d’honneur » pour les nervis^ de qui trouve

(1) Ainsi baptisés par Maurice-Pujo, qui s’y connaissait...

~ 20 — daixs la presse nazie de nombreux zélateurs, de qui accorde de retentissantes interviews aux envoyés de Gœbbels ? Et puis ne faut-il pas donner à ces influents hitlériens, le général Stulpnagel, les agents de la Gestapo Diehls, Karl Schlichting, Hans Heltermann, entre autres, un témoignage de sympathie ? Partant, les relations avec Franco n’en sont que plus sûres. Et le senor Campanas, quittant l’état-major rebelle, va présen­ ter, en ju'n, ses civilités aux cheifs doriotistes de Bayonne et Biarritz, et poussera jusqu’à Paris. Le senor est porteur, aussi, d’un plan détaillé pour la contrebande des armes et le recrute­ ment des mercenaires (1). Ainsi, à côté des réserves du P.S.F., les sections royalistes et doriotistes, dûment conseillées, constituent l’aile marchante de l’armée fasciste.

Les mitraillettes de la « Réconciliation »

La loi sur la dissolution des ligues prévoit deux ans de pri­ son et la saisie de leurs b ens pour tous ceux qui se rendent coupables de reconstitution de formations paramilitaires. La preuve étant abondamment faite, que n’a-t-on appliqué la loi ? On a laissé des cargaisons, venant de l’étranger, cheminer sur les routes de France, aUer de repaire en repaire grossir les stocks. Elles s’arrêtèrent à Paris, V.llemomble, Arques-la- Bataille, Lille, Toulouse, Marseille, Lyon... oû encore ? Pendant q ue les travailleurs se reposaient de leur labeur, des mercenaires, pour les réduire à l’esclavage, accumulaient des armes dans les ténèbres des caves bétonnées. Les récentes trouvailles sont édifiantes : blockhauss, arse­ naux, plans d’organisation et d’attaque. Comme est édifiante la personnalité des quelques conspirateurs arrêtés. Les ligues

(1) Il va sans dire que l’aide à Franco a préoccupé, en tout temps, la réaction et les factieux. Rappelons seulement la créa­ tion de la « Bandera Jeanne d’Arc », recrutée pour le général félon par le général Lavigne-Delville, Trochu, chef du Front Nazio- nal, et son secrétaire Jacques Percheron.

— 21 — avaient parrainé toute la co^plration, poupée tons un Front secret de la « Liberté »; Hitler et Mussolini Im avaient envové des cadeaux d’hyménée. Et déjà la presse fasciste pré­ voyait (!) une « insurrection rouge » servant de prétexte à un nouveau 6 février. C'est alors que la Sûreté dénonça les agissements des « cagoulards s ^ Les aveux de Jacubiez entraînent les enquêteurs a Rueil, dans la villa « La Futaie » (1). On y trouve, définitivement aménagée, une moderne oubliette pour « salopards ». Un pan de mur mobile s’écarte sur un cachot cimenté, point aéré, pourvu d’un pilier central avec anneaux, pour ^ hospitaliser » les dirigeants du Front populaire. La neutralisation par asphyxie, en somme ! Les artisans de cette délicate « folie », l’entrepreneur Anceau et son aide Vasselin, tous deux croix de feu, avaient réalisé quelques autres petits chefs-d ’œuvre souterrains. Chez M. Ro­ bert de la Motte Saint-Pierre, rue Ampère, à Paris, par exem­ ple, où l’on trouve en outre quantité de caisses zinguées inté­ rieurement, mais vides. Las ! les obus — à ailettes, faut croire — se sont envolés. A chaque visite, comme dans la chaîne du bonheur, le réper­ toire des noms s’allonge. On passe au château de Hubert Pas- tré, à Ivry-Petit-Bourg, on revient dans une pension de bonne mine (!), rue Ribéra, où l’on décèle une cave bien garnie. Un petit orifice, dans une chambre, laisse affleurer 3 bouts de fil, vestiges de lignes téléphoniques coupées par une main pru­ dente. On descend dans le sous-sol d’un magasin d’« Antiquités et de Curiosités », rue de Rotrou. L’antiquaire Mauler (croix de feu) collectionne, en vérité, les engins les plus modernes : au delà de trois caves remplies de bois, on retire de flambantes mitraillettes... de derrière les fagots. Puis visite est faite, rue Jean-de-Beausire, au siège d’une Société de Transports Fluviaux, dirigée par M. La Romiguière- Lafon (croix de feu). Derrière l’armoire à glace, une porte dis­ simulée s’ouvre sur un dépôt d’armes, bien au frais. Tandis qu’à Lille, le même jour, deux militants du P.S.F., les frères Seys, se débarrassent d’une mitraillette et de 850 cartouches.

*^PP^^tenant à M. Maldant, président du Conseil d*Admi­ nistration des Usines Gnome et Rhône. A Villemoanble encore, des caisses d^annes sont entassées dans une villa appartenant à la coonmune ; le maire (croix de feu), fait l’innocent ! C’est toujours mêmes trouvailles boule­ vard des Invalides, cOiez l’architecte Parent, puis dans un vieux château, à Anques-la-Bataille. Rien qu’au cours des six perquisitions, on a glané dans les champs de la guerre civile : Près de 3.000 grenades (la plupart italiennes), 200.000 cartouches, des armes Kanches, 100 fusils-mitrailleurs italiens au allemands, 100 fusils de guerre. Des revolvers automatiques, 2 mitrailleuses, 2 hovihes à système d'horlogerie (1), 6 obus de 75 (!). Chaque jour amène sa récolte, et un peu partout dans le pays des armes sont abandonnées par des ligueurs inquiets.

A gauche. — A la villa « La Futaie », à Rueil, une porte, dissimulée dans la maçonnerie, donnait accès à une chambre d’asphyxie, ré­ servée aux « salopards »

A droite. — Les enquê­ teurs emportent les mi­ traillettes allemandes et italiennes, découvertes chez un antiquaire croix de feu, de la rue de Rotrou

(1) Semblables aux engins utilisés par les terrorises de Cerbère, Marseille, Paris...

— 23 — Les sections d’assaut de « la Cagoule »

Et voici, après-les réserves d’armes, les « corps-francs » à qui elles étaient destinées : La « Caisse Hypothécaire Fluviale et Maritime », 78, rue de Provence (1), recèle d’importants documents sur l’armée de la conspiration : le C.S.A.R. (Comité Secret d’Action Révolu­ tionnaire). Ils établissent « qu'on se trouve en face d'une organisation paramilitaire entièrement calquée sur les services de Varmée. Elle comprend un étaUmo/jor, le 1", 2®, 3* et 4® bureau, La répar­ tition des effectifs en divisions, brigades, régiments, batail­ lons, etc..., montre le caractère indiscutable de guerre civile de cette organisation. » (Déclarations du ministre de l’Intérieur.) Tout est prévu, un outillage de faussaire pour les pièces d’identité, des fiches de renseignements sur la force publique, sur l’armée et ses officiers, la liste des immeubles à issues mul- tipls, le plan des égouts de Paris (2), la liste des ministres et parlementaires à neutraliser, l’utilisation des autobus de la T.C.R.P. et des bennes de la S.I.T.A., un projet pour s’emparer des dépôts d’armes, etc... iSon but : substituer à la forme républicaine un régime de dictature devant précéder la restauration de la monarchie. Ou plus exactement une royauté à la mode mussolinienne. « L’Union des Comités de Défense » du général Dusseigneur se rattache au C.S.A.R. Le général, qui occupa de hauts postes dans l’aviafon, et se trouvait à la Concorde le 6 février 1934, dénoncé comme chef cagoulard, déclare : « Je résolus d'aider tous les partis nationaux en créant avec mon ami, Pozzo di Borgo, une U.C.D. dont je suis le président. Notre seul but était la propagande. Notre consigne : devant le péril d'extrême-gauche, organisez-vous localement, créez des comités de quartiers et de maisons. » A quatre ou cinq, ou plus, sous la lampe, en attendant le soir d’orage ! Ce sont des organisations analogues qui ont déclenché le mouvement fasciste en Italie et en Allemagne.

(1) L’administrateur Eugène Deloncle, ingénieur-conseil aux Chantiers de Penhoët, est arrêté. (2) En ji:ÿllet 1936, les rebelles, à Barcelone, avaient occupé les égouts.

— 24 — Sous le couvert de faire front à un soi-disant putsch com­ muniste, le général Duseigneur, le duc Pozzo di Borgo, l’ingé­ nieur Deloncle ont, pour leurs commanditaires, constitué des troupes d ’assaut, à l’image des chemises noires et brunes. Avec les mitra llettes de la TécoîicilicitioTi à portée de la main. La copie était poussée loin : comme dans la Sainte-Vehme, qui commit tant de crûmes en Allemagne, les conjurés prê­ taient serment d ’obéissance et de fidélité. Les parjures étaient exécutés. Le côté rcmanesque de l’organisation est voulu : en cas de coup dur, on livre quelques comparses et, pour détruire les effets de tragiques découvertes, on s’efforce de ridiculiser l’asso­ ciation terroriste. Et l’on s’aperçoit maintenant que les ou­ bliettes de la « Cagoule » ne sont pas en carton-pâte et que ses mitrailleuses ne sont pas des armes de fantômes. La « Cagoule » n’est pas un ramassis de quelques agités : c’est une vaste organisation ayant ses ramifications en France et à rétranger, avec des arsenaux ciandestins, des corps-francs, un état-major (1) et des financiers.

La Cagoule arrachée...

La Rocque avait mangé des fonds secrets pour mener ses troupes à l’assaut du Parlement. Le 6 février 31, le colonel ap­ parut trop pusillanime à son maître Tardieu. « La Rocque nous a fait rater le 6 février », déclara Marx, un responsable croix de feu. Pour renouveler et réussir le coup, les comités secrets furent créés. Dès octobre 1935, le cagoulard Moreau de :a Meuse se ren­ seignait auprès d ’un fabricant d ’armes de Recquignies, pour se fournir ‘en mitrailieuses. L’hebdomada re Choc, qui patronne Doriot et encense Tardieu, publiait le manifeste des^ Comités d ’action de Duseigneur et Pozzo. Les factieux s’initia'ent à la rébellion, dépêchant des hommes dans l’armée de Franco; leurs

(1) Le passage des Denain, Fabry et Maurin, dans les minis­ tères de la République, avait permis, déjà, de caser des officiers supérieurs dont les sentiments républicains laissaient fort à dési­ rer, et de chasser d’importants services, des officiers bons répu­ blicains. Le mal fut-il réparé depuis ?

— 25 délégués assistaient au Congrès de Munich, à celui de Nurem- •t>erg, où le Front populaire et la démocratie étaient voués aux gémonies. Le trafic des armes s’étendit, les attentats se multiplièrent pour créer le « climat », les sociétés secrètes accueillirent des spécialistes étrangers (1). L’organisation milita re fut poussée très loin; dans le Midi, un dirigeant régional, Stéphan Ostwegg — qui recevait de Berlin des directives chiffrées — avait des su- 'bordonnés à Perpignan, Tarbes et Foix. 'Ces agents hitlériens avaient créé des groupes d’assaut de 125 hommes armes. Et dans l’Afrique du Nord, cependant, les partis de Doriot et La Rocque devenaient les instruments d’une redoutable entre­ prise antifrançaise, travaillant comme jadis au Maroc espagnol, au soulèvement des populations indigènes. Ainsi s’organise le coup d’Etat qui prépare l’invasion étran­ gère.

Les gardes-françaises boutent hors de France les envahisseurs et leurs alliés, les émigrés de Coblentz

(1) Comme ce baron de Potters, agent de la Gestapo, chassé de Suisse pour espionnage.

26 — Pour construire des blockhauss, accumuler des armes per- lectionnées, il fallait d ’importantes subventions. L’aide finan­ cière, à l’intérieur, n’a point failli, ni le crédit à l’extérieur. Hier, les ligues avaient les cotisations arrondies du croix de feu n° 13 de Wendel, les dons du trusteur Mercier, les enveloppes de Laval et Tardie... Aujourd’hui l’industrie lourde, la haute banque, l’aristocra­ tie des conseils d ’administration, pour reconquérir leur puis­ sance politique, détruire les lois sociales, étendre leurs privilè­ ges exhorbitants, misent sur le coup d ’Etat et versent à la caisse des conspirateurs. Ainsi firent Juan March et les grands ban­ quiers espagnols pour les phalanges de Gil Robles. Les quelques cagoulards envoyés à la Santé : le duc Pozzo, le général Dusseigneur, le vicomte Douville-Maillefeu, le comte de la Motte Saint-Pierre, le vicomte Moreau de la Meuse, le banqu-er Hubert Pastré, l’ingénieur Deloncle, trouvaient des confidents intéressés parmi leurs amis ou parents des 200 fa­ milles. Et l’on sait que MM. Théodore Laurent, Guy de Wendel, Schwob d ’Héricourt, le baron d ’Anthouard, Cyprien Fabre, Wat- tine-Desurmont, Moreau, Ley et tutti quanti n’ont jamais mani­ festé au Front populaire une affection démesurée... il s’en faut ! Le nauséeux procès des fonds secrets a réuni sous l’ombre de la Cagoule, corrupteurs et corrompus. Enfin, un récent d^ébat à l’Hôtel de Ville de Paris a montré que les Topazes — amis du général Duseigneur — restaient fidèles à l’esprit du 6 février. Ainsi entraînés dans la sarabande infernale, factieux et cons­ pirateurs se mêlent aux terroristes de Franco, aux provocateurs d ’Abramov, aux espions de Hitler et Mussolini. Iis ensanglan­ tent notre sol, tentent de dresser les Français les uns contre les autres, et deviennent les instruments de la redoutable ma­ chination de la Gestapo et de ro.VJl.A.

La Gestapo et l’O.V.R.A. tirent les fils

Les liaisons des terroristes Tamlburini, Fernandez, Baraîbar, etc., avec la Gestapo, l’activité insolite de Von Gloss, I>emiani, à la frontière pyrénéenne, des Von Potters et Rentmeister, a Paris, les bombes de Herr Bauer, les mitraillettes « Schmes- ser prouvent amplement l’intervention hitlérienne en France. Les actes terroristes sont de bonne tradition à la Gestapo.

— 27 — Une route sanglante a mené Hitler au pouvoir. Le 2® Bureau militaire (services de Nicolaï et du capitaine Ehrliardt) , financé par Hugenberg, soutenu par le vieil état-major, a perpétré une série de crimes, d’actes terroristes pour aider à la création de l’Etat nazi et renverser la République de Weimar. Aujourd’hui, les bandes terroristes de la Gestapo émigrent. L’attentat contre le président Duca, contre le roi Alexandre et Louis Barthou, de nombreux actes criminels ont été conçus et préparés par elles. En plus de la préparation intérieure à la guerre, un travail de sape est organisé chez les futurs adversaires pour affaiblir leur défense nationale. C’est pourquoi le IIL Reich a consenti de larges crédits pour étendre sans cesse le filet de la Gestapo qui veut paralyser le monde. La « propagande nazie » ne se relâche pas à l’étranger. Elle fait (H’tler dixit) «partie intégrante de Varmement raisonné ». Un proche collaborateur de Gœbbels, Ernst Hadamowski, a ajouté : « La force peut faire partie intégrante de la propa­ gande. » Ainsi les agents du IIP Reich sont-ils les missionnaires du « putsch » et idu meurtre. Partant de ce iprincipe de , toutes les organisa­ tions nazies à l’étranger sont devenues des centres actifs de « propagande ». Les centres diplomatiques n’y ont pas échappé. La Reichswehr elle-même entretient hors frontières, à côté de l’espionnage économique et militaire, des formations qui assurent la contrebande des armes et des explosifs. . police secrète ^d’Etat (la Gestapo), dirigée par Himmler et iîeydrick, qui a commis plus de 3.000 crimes à l’intérieur et des centaines de milliers d’attentats, organise à l’extérieur l’en­ lèvement des émigrés (Berthold Jaicob, Koutiepoff, Miller), l’as­ sassinat de militants antifascistes (Navachine). Elle a établi ses bureaux dans toutes les grandes villes et commande à 2.500 agents et 20.000 indcateurs. A côté d’elle, le service extérieur du ministère de la propagande maquille les crimes, répand les mensonges et les provocations. Les bureaux du parti nazi, avec possèdent eux aussi leurs agents pour la liai­ son entre organisations extérieures. Rosenberg est en relations suivies avec les milieux russes-blancs. C’est lui qui créa leur légion avec le ramassis des traîtres et des renégats. — 28 — .Enfiin, toutes les « associations à l’étranger », sous quelque .façade qu’elles se dissimulent, n’ont qu’un but essentiel : orga­ niser leur propagande et désorganiser le régime du pays qui les accueille. Tout cela, en définitive, pour poster chez leurs hôtes des nids de mitrailleuses hitlériennes et s’assurer des complicités. Un état-major coordonne « l’activité » de ces divers centres; il comprend , Von Ribbentrop, Gœbbels, ^ Rosenberg, Karl Abletz. Quant •“'à l’Organisation Volontaire pour la Répression de- l’Anf.fascisme (O.V.R.A.), c’est l’instrument criminel préféré de Mussolini. Cet appareil policier, qui maintient en Italie un ré­ gime de terreur, dispose d’un vaste réseau d’espions et de pro­ vocateurs qui enveloppe toute la péninsule. Or, TO.V.R.A., comme la G-estapo, a des sections organisées à l’étranger et tout particulièrement en France. La plupart des terroristes impliqués dans les attentats de France : les Tam- burini, Passoti, Siacchi, Orsini, Fortunato, etc., furent recrutés par rO.V.R.A. C’est le vice-consul d’Italie à Port-Vendres, Giar- dini, qui intervint en faveur de Tamburini, emprisonné. C’est encore le général italien Mancini, au service de Franco, qui a établi un plan d’invasion du pays basque, réalisable en cas de soulèvement « nationaliste » en France.

Nos Comités Populaires sont au service de la Liberté et de la Paix

Les graves événements de l’année 1937 ont montré que l’at­ taque contre le Front populaire, contre la France, a la même origine que celle déclenchée avant juillet 1936 contre le Front populaire espagnol. On retrouve les mêmes interventions étran­ gères, des complicités semblabiés, des intentions idenfques. Après l’envahissement de l’Espagne, l’encerclement de la France se poursuit. L’exemple de la rébellion espagnole doit aussi nous rendre vigi­ lants. N’oublions pas que des généraux mirent à profit leur séjour aux postes supérieurs de la République pour mieux la trahir. Et quand, à Madrid, le complot fut dévoilé, les minis­ tres républicains frappèrent quelques comparses et se fièrent au serment des Franco, MoLa, Queipo de Llano, Goded et Cie. En Espagne, le Front populaire victorieux ne prit pas, alors, contre ses ennemis, des mesures fermes.

— 29 — La Répuîblique, 'pour se défendre, ne doit pas seulement dis­ soudre les ligues de guerre civile, mais encore les disperser quand elles sont camouflées en partes et en liaison avec nos ennemis extérieurs. EUe ne doit pas seulement déplacer quelques hauts fonction­ naires, mais encore faire passer le souffle républicain dans l’armée, la 'police, l’administration. Elle ne doit pas seulement voter des lois sociales, mais en­ core organiser la répression de leur sabotage. Pour que soit assurée la sécurité du pays, il ne suffit pas que les provocations s’écroulent. Il faut que l’intervention fas­ ciste en France soit immédiatement brisée, et que ses agents étrangers et français, quels qu’ils soient, soient impitoyable­ ment frappés. Devant le crime, ordo^nné par l’étranger, auquel s’associent ceux qui placent leurs intérêts égoïstes avant l’intérêt national, l’union des Français doit se resserrer. C’est au sein de notre grand mouvement populaire « Paix et Liberté » que s’accomplit, selon La pensée de Barbusse et de Romain Rollanid, cette union féconde. Entrez dans les Co'mités Populaires, qui « contribuent au relèvement du bien-être général dans le calme et la dignité, servent les intérêts de la défense républicaine contre les fac­ tieux et développent dans ce pays réconcilié avec lui-même les éléments de sécurité et de force seuls capables d'empêcher la conflagration que prépare le fascisme et de sauver la Paix avec la Civilisation » . Novembre 1937.

— 30 — Pour travailler au bien-être ét h la sécurité de la France, entrer dans le comité populaire de « Paix et Liberté »

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Bilan du Front Populaire, par René MAUBLANC, l’une...... ' les dix...... 7

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