Brahms Version Symphonie
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JANVIER 2015 BRAHMS VERSION SYMPHONIE —— —— mercredi 21 20h Lille Auditorium du Nouveau Siècle jeudi 22 20h Lille Auditorium du Nouveau Siècle (Concert Flash “O.N.L.” : jeudi 22 à 12h30) — Félix Mendelssohn (1809-1847) Ruy Blas, Ouverture en ut mineur, op.95 (8’) Robert Schumann (1810-1856) Concerto pour piano, en la mineur, op.54 (31’) ENTRACTE Johannes Brahms (1833-1897) Symphonie n°2, en ré majeur, op.73 (44’) Direction Lan Shui Piano Eugen Indjic Violon solo Fernand Iaciu Nous vous demandons de bien vouloir respecter le plus grand silence pendant le concert notamment en éteignant vos portables. Merci également de ne pas prendre de photographies et de ne pas filmer. FÉLIX MENDELSSOHN Ruy Blas, Ouverture en ut mineur, op. 9 En février 1839, la caisse de retraite de l’Altes Theater de Leipzig, qui souhaite représenter Ruy Blas le 11 mars de cette même année, passe commande à Félix Mendelssohn d’une Ouverture et d’une Romance afin d’introduire la pièce de Victor Hugo. Le compositeur se plonge dans la lecture du drame, mais les amours contrariées de la Reine d’Espagne et du valet Ruy Blas sur fond d’intrigues politiques n’émeuvent pas le musicien, bien au contraire. Selon ses propres termes, il trouve la pièce “d’une nullité au-dessous de l’imaginable” et répond à ses commanditaires qu’il n’aura pas le temps d’écrire l’Ouverture. Une semaine avant la représentation, les responsables du théâtre viennent trouver Mendelssohn et lui proposent de prendre une année supplémentaire pour écrire sa partition. Le compositeur est piqué dans son orgueil, et sans plus attendre se met au travail. Il lui faut moins de trois jours pour composer son Ouverture. La création du spectacle, avec la musique, peut avoir lieu comme prévu le 11 mars. Plus qu’un simple défi, l’Ouverture de Ruy Blas, avec son choral solennel et son orchestration expressive et colorée, témoigne du talent inné de Mendelssohn pour la musique de scène. ROBERT SCHUMANN Concerto pour piano, en la mineur, op. 54 Robert Schumann confesse, en 1839, que le piano est devenu “trop étroit pour contenir [ses] idées” et que malgré sa relative inexpérience en matière de musique orchestrale, il ne désespère pas de pouvoir y exprimer ses sentiments les plus profonds. Il déplore que “le nouveau jeu du piano veuille par bravade dominer la symphonie”. En effet, l’époque est friande d’une virtuosité contre laquelle Schumann tente de lutter : “je vois que je ne peux pas écrire un concerto en vue d’un virtuose, il faut que je songe à autre chose”. Faut-il voir dans ce refus le regret de n’être pas devenu lui-même le virtuose dont il rêvait dans sa prime jeunesse (lui qui inventa un appareil destiné à améliorer sa dextérité et qui n’eut comme résultat que de le rendre infirme à vie) ? Ou encore une pointe de jalousie envers sa femme Clara, qui fut l’une des plus fameuses pianistes du XIXème siècle et une grande virtuose ? Toujours est-il que c’est pour elle qu’il compose en 1841 sa Fantaisie pour piano et orchestre, qui deviendra par la suite le premier mouvement du Concerto en la mineur. Souffrant d’une dépression chronique qui l’emportera quelque dix ans plus tard, Schumann décide, alors qu’il profite d’une brève rémission durant l’été 1845, de compléter sa Fantaisie en y ajoutant un intermezzo et un finale. Bien que dédié au pianiste Ferdinand Hiller, le Concerto est créé par Clara à Dresde en décembre 1845 et à Leipzig au mois de janvier suivant. L’œuvre remporte un immense succès et Clara, comme un hymne à l’amour qu’elle porte à Robert, dira du piano et de l’orchestre qu’ils sont “unis” et qu’on “ne peut penser l’un sans l’autre”. JOHANNES BRAHMS Symphonie n° 2, en ré majeur, op. 73 En 1853, Johannes Brahms, alors âgé de 19 ans, fait la connaissance de Robert Schumann, qui voit en lui “un nouveau messie de l’art” et l’encourage à écrire des symphonies. Le jeune homme suit les conseils de son protecteur, et esquisse dès 1855 le premier mouvement de la future Symphonie n° 1. Mais cet élan est brisé net par la mort de Schumann l’année suivante. Brahms, qui est également intimidé par la figure de Beethoven et ses neuf symphonies, se consacre alors essentiellement à la musique de chambre, au piano et au lied. Installé à Vienne où il jouit d’une grande popularité, le compositeur ne met un point final à sa Première Symphonie qu’en 1876. Dans la foulée, il s’attelle à la composition de sa Deuxième Symphonie, qu’il termine durant l’été 1877. Comme Schumann, Brahms écrira quatre symphonies. La création de la Symphonie n° 2 a lieu à Vienne le 30 décembre 1877, et connaît un franc succès, largement supérieur à celui remporté par la Première Symphonie. Le public viennois plébiscite ce deuxième opus, qu’il juge “plus compréhensible” et “plus séduisant” que son aîné, et lui donne même un temps le surnom de “symphonie viennoise”. Certains critiques la comparent à la Symphonie Pastorale de Beethoven, et d’autres évoquent le modèle mozartien. Dans cette œuvre, Brahms reste fidèle à la forme de la symphonie “classique” en quatre mouvements, et prône la traditionnelle forme sonate avec laquelle il prend néanmoins certaines libertés. Au lyrisme majestueux du premier mouvement succèdent l’expression profondément poétique du second et la fraîcheur pastorale du troisième, avant que l’œuvre ne se termine en un finale triomphal. Si le compositeur aime à plaisanter en parlant d’une “petite symphonie gaie, tout à fait innocente”, il n’en confie pas moins à son éditeur Simrock qu’il n’a “encore rien écrit d’aussi triste”. Comme si, quelque vingt ans après, le souvenir de la mort de Schumann faisait encore planer sur la partition de Brahms l’ombre de sa mélancolie. Laure Lalo Lan Shui Direction Lan Shui est le directeur musical de l’Orchestre symphonique de Singapour depuis 1997, chef de l’Orchestre philharmonique de Copenhague depuis 2007 et a récemment été nommé pour quatre ans conseiller artistique de l’Orchestre symphonique national de Taïwan. Il est invité cette saison à diriger l’Orchestre national de Lille, l’Orchestre symphonique de Bilbao et les orchestres symphoniques de Shanghai, Canton et Hiroshima. Lan Shui est passionné de musique contemporaine et commande, crée et enregistre les œuvres de grands compositeurs asiatiques. Sous sa direction, l’Orchestre symphonique de Singapour est devenu une phalange de renommée internationale, avec laquelle il effectue des tournées en Asie, aux États-Unis, en Europe avec une première apparition aux Proms de Londres en septembre dernier. En tant que chef invité, Lan Shui travaille avec des orchestres internationaux tels que l’Orchestre philharmonique de Los Angeles, l’Orchestre symphonique allemand de Berlin ou l’Orchestre symphonique national du Danemark. Il a enregistré de nombreux disques, dont la première intégrale des symphonies de Tcherepnine. Né à Hangzhou, il a étudié aux conservatoires de Shanghai et de Pékin, ainsi qu’à l’Université de Boston. Il a été l’assistant de Neeme Järvi à l’Orchestre symphonique de Détroit, de Kurt Masur au Philharmonique de New York et de Pierre Boulez à l’Orchestre de Cleveland. © Lan Shui Eugen Indjic Piano Né en 1947 à Belgrade, le pianiste franco-américain Eugen Indjic monte sur scène pour la première fois à l’âge de neuf ans, interprétant le Concerto en ré mineur de Mozart avec l’Orchestre symphonique de Springfield. Commence alors une carrière fulgurante qui la mène dès son plus jeune âge à jouer avec les plus grands orchestres internationaux, comme l’Orchestre National symphonique de Washington, le Boston Pops Orchestra ou l’Orchestre symphonique de Boston. La bourse Leonard Bernstein lui ayant été attribuée, il poursuit ses études à l’Université de Harvard. Il y étudie la musicologie et la composition avec Laurence Berman et Leon Kirchner qui l’initie à l’analyse schenkérienne. Il a remporté le Concours Chopin en 1970, le Concours de Leeds en 1972 et le Concours Rubinstein en 1974. Il a depuis joué sous la baguette des plus grands chefs, tels que Leonard Bernstein, Jean-Claude Casadesus, Valéry Gergiev ou encore Georg Solti, et continue à se produire régulièrement sur les grandes scènes mondiales, comme le Carnegie Hall, le Théâtre des Champs-Élysées, le Queen Elizabeth Hall, le Concertgebouw, la Scala ou le Musikverein. Il a gravé de nombreux disques et se consacre également à l’enseignement lors de master-classes, notamment à la Schola Cantorum de Paris, aux États-Unis et au Japon. En 2010, il a été nommé “artiste en résidence” à l’Orchestre symphonique de Prague. orchestre national de lille Depuis sa création en 1976, grâce au projet ambitieux de Jean-Claude Casadesus, l’orchestre national de lille s’est imposé comme un orchestre de référence ouvert à tous les publics avec la volonté de “porter la musique partout où elle peut être reçue”. Il se produit chaque année dans l’auditorium du Nouveau Siècle à Lille (entièrement rénové et inauguré en 2013), en région Nord-Pas de Calais, en France et à l’étranger. Il rentre de sa troisième tournée en Chine (septembre 2014). Fidèle à sa mission de diffusion, il interprète le répertoire symphonique, l’opéra mais aussi la musique de notre temps grâce notamment à l’accueil de compositeurs en résidence (Yann Robin cette saison). Parallèlement, il innove avec ses cycles “ciné-concerts live” et “famillissimo”, ses concerts “Must du Classique”, ses concerts “flash” 12h30 et “lille piano(s) festival”.