UNIVERSITE D’

École Supérieure Polytechnique d’Antananarivo UFR Sciences Economiques et de Gestion de Bordeaux IV

MEMOIRE DE MASTER

OPTION : « ÉTUDES D’IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX »

En co-diplômation entre L’Université d’Antananarivo et l’Université de Bordeaux IV Intitulé :

APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE DANS LA COMMUNE RURALE D’AMBANINTSENA:EFFECTIVITE JURIDIQUE

Présenté le 27 octobre 2014

par

Monsieur RABARINALA Valery Fanilosoa

MASTER E I E 2013 – 2014 MASTER EIE 2013 - 2014

École Supérieure Polytechnique d’Antananarivo UFR Sciences Economiques et de Gestion de Bordeaux IV

MEMOIRE DE MASTER

OPTION : « ÉTUDES D’IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX »

En co- diplômation entre L’Université d’Antananarivo et l’Université de Bordeaux IV Intitulé :

AAPPPPRROOVVIIISSIIIOONNNNEEMMEENNTT EENN EEAAUU PPOOTTAABBLLEE DDAANNSS LLAA CCOOMMMMUUNNEE RRUURRAALLEE DD ’’’AAMMBBAANNIIINNTTSSEENNAA:::EEFFFFEECCTTIIIVVIIITTEE JJUURRIIIDDIIIQQUUEE

Présenté le 27 octobre 2014

par Monsieur RABARINALA Valery Fanilosoa

Devant le jury composé de : Président : - Monsieur ANDRIANARY Philippe Antoine Professeur Titulaire Examinateurs : - Madame Sylvie FERRARI Professeur - Monsieur Patrick POINT Professeur - Monsieur RAKOTOMALALA Minoson Professeur Titulaire - Monsieur RABETSIAHINY Maître de Conférences

Encadreur pédagogique : Monsieur MAKSIM Lucien G. Enseignant chercheur Encadreur professionnel : Monsieur RADOROSAINA Toto Chef de département,I.N.J

7

7 7

Photo n°1 : Le bassin de retenue d’eau présente à la fois des dangers et des opportunités pour l’environnement Source : nous-mêmes Année : 2014

Photo n°2 : La borne fontaine améliore le paysage mais exige des mesures de maintenance Source : nous-mêmes Année : 2014

II

Remerciements

Ces pages ne suffisent pas pour remercier en tenant compte de toutes les sympathies à notre endroit. Seulement les expressions que nous citons ici traduisent notre reconnaissance, pour dire qu’il n’est pas question de se taire après les témoignages qu’on nous a accordés. L’énorme gratitude qui vient de notre part sera adressée à toutes les personnes qui ont contribué de près et de loin à la réalisation de ce mémoire. Nous tenons à remercier tout particulièrement :

- Les autorités des deux Universités Bordeaux et Antananarivo (pour avoir facilité le bon fonctionnement de la formation, et avoir su gardé la co-diplômation) o Monsieur Le Professeur Manuel TUNON DE LARA, Président de l’Université de Bordeaux o Monsieur Le Professeur Panja RAMANOELINA, Président de l’Université d’Antananarivo o Monsieur Le Professeur Philippe Antoine ANDRIANARY, Directeur de l’École Supérieure Polytechnique d’Antananarivo o Monsieur Le Professeur Minoson RAKOTOMALALA,Directeur de l’Université d’Antananarivo

- Les deux responsables de formation o Madame Le Professeur Sylvie FERRARI, de l’Université de Bordeaux o Monsieur Le Docteur RABETSIAHINY, de l’Université d’Antananarivo

- Nous sommes entièrement reconnaissants à l’endroit de nos enseignants dont les enseignements ont été enrichissants pour notre formation. Sans être exhaustifs ni exclusifs, nous sommes redevables normalement envers eux.

- Les bailleurs de fonds o L’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), par son appui aux missions d’enseignement des enseignants de l’Université de Bordeaux III

- Nous réitérons tout particulièrement notre reconnaissance à l’endroit de Monsieur MAKSIM Lucien Godefroy encadreur pédagogique pour l’intérêt et la disponibilité qu’il a manifesté pour la réalisation de ce mémoire. Si rigoureux sur le plan méthodologique, leur esprit critique, leurs conseils avisés durant l’élaboration de ce mémoire nous ont aidés à développer nos aptitudes et capacités à la recherche. - Il convient spécialement d’adresser nos vifs et sincères remerciements tout particulièrement à Mr Toto, Chef de département à l’Institut National de la Jeunesse de nous avoir réservé un accueil très chaleureux au sein de leur groupe, pour leur disponibilité, leur gentillesse leur simplicité ainsi que leur diligence à réagir à toutes nos sollicitations, nous leur remercions infiniment. - Ma famille pour leur soutien moral, matériel, leur encouragement et les amis qui m’ont encouragé.

IV

LISTE DES ABREVIATIONS

BIT : Bureau International du Travail

COI : Commission de l’Océan Indien

CCPCL : Condition Critique Préalable du Cadre Logique

CTE : Comité Technique d’Evaluation

ENAM : Ecole Nationale d’Administration de

EIE : Etude d’Impact Environnemental

FDL : Fonds de Développement Local

IIED : Institut International pour l’Environnement et le Développement

JME : Journée Mondiale de l’Environnement

MEC : Mise En Conformité

MECIE: Mise En Compatibilité des Investissements avec L’Environnement

MOST : Management Of Social Transformation

MLC : Méthode du Cadre Logique

ONE : Office National de l’Environnement

ONG : Organisation Non Gouvernementale

OMAPI : Office Malgache pour la Protection Intellectuelle

PDF : Plan de Développement du Fokontany

PEID : Petits Etats Insulaires en Développement

PGEP : Plan de Gestion Environnementale du Projet

PMKE : Plan Marketing Environnemental

PREE : Programme d’Engagement Environnemental

SADC: Southern African Development Community

SECR : Suivi Evaluation Créateur de Résultats

TDR : Termes de Références

UNESCO: United Nations Educational Scientific and Cultural Organisation

V

TABLE DES ILLUSTRATIONS

LISTE DES SCHEMAS

Schéma n°1 : Mécanismes de la prédiction ou capacité d’anticipation………………….32 Schéma n°2 : Le règlement sectoriel en science juridique et administrative…………….45 Schéma n°3 : Correspondance entre Valeur et Principe…………………………………45 Schéma n°4 : Le règlement sectoriel…………………………………………………...... 54 Schéma n°5 : Valeur comme mobile du règlement sectoriel…………………………….58 Schéma n°6 : La vision systémique au service du droit de l’EIE………………………..74

LISTE DES PHOTOS

Photo n°1 : le bassin ……………………………………………………………………II Photo n°2 : la borne fontaine …………………………………………………………...II Photo n°3 : espace verdoyant …………………………………………………………...9 Photo n°4 : Le couloir …………………………………………...... 9 Photo n°5 : Vallées forestières…………………………………………………………10 Photo n°6 : Douce rurbanisation………………………………...... 10 Photo n°7 : cycle de l’eau ……………………………………………………………..17 Photo n°8 : cycle de l’eau schéma globale ……………………………………………18 Photo n°9 : calotté de l’antarctique………………………………………………..…...19 Photo n°10 : Transpiration végétale …… ………………………………………….…...21 Photo n°11 : précipitation et cycle de l’eau……………………………………….…..…22 Photo n°12 : eau limpide.…………………….……………………………………….….29 Photo n°13 : bidon.…….………………………………………………………………...40 Photo n°14 : regard sans plan de maintenance …….…………………………………………..46 Photo n°15 : le sol a préservé ……………………….…………………………………………63 Photo n°16 : Tuyaux …………………………….……………………………………...65 Photo n°17 : Sortie des eaux usées ……………….…………………………………….69 Photo n°18 : Eau abondante ……………………….…………………………………….69 LISTE DES CARTES ET CROQUIS

Carte n°1 : Localisation géographique d’Ambanintsena………………………...... 9 Carte n° 2 : Le couloir sur carte………………………………………………………….9 Carte n° 3 : Dégradation environnementale…………………………………………….28 Croquis n° 1 : Relief multiface ………………………………………………………..31

LISTE DES ANNEXES : ANNEXE 1 : Carte physique d’Ambanintsena…………………………………………ii ANNEXE 2 : Carte des zones de dégradation …………………………………………iii ANNEXE 3 : La Charte de la Terre, Rio de Janeiro, juin 1992………………………..iv ANNEXE 4 : DÉCRET N° 99-954 du 15 décembre 1999……………………………viii

VI

SOMMAIRE REMERCIEMENTS LISTE DES ABREVIATIONS TABLE DES ILLUSTRATIONS LISTE DES SCHEMAS LISTE DES PHOTOS LISTE DES CARTES ET CROQUIS LISTE DES ANNEXES SOMMAIRE Introduction

Partie I : Difficultés d’ordre juridique pour l’application de la 4èmeforme d’étude d’impact (Règlement sectoriel à Ambanitsena) 1.1. Liaison entre contexte physique et Droit de l’environnement 1.2. Liaison entre aspects juridiques, politiques et économiques 1.3. 1.3 1 ineffectivité du règlement sectoriel 1.4. Encadrement juridiques du développement global /durable et inclusif

Partie II : Ressources juridiques offertes par la codification environnementale et multi-secteurs (démarche multi variable applicable à Ambanitsena) 2.1. La hiérarchie des normes en faveur de la Commune Rurale d’Ambanitsena 2 2 . Le rôle moteur du dispositif EIE sur les motifs et les mobiles 2 .3 . Le rôle moteur des motifs et mobiles sur le dispositif EIE

Partie III : Légitimation de l’étude d’impact pour Ambanitsena 3.1. Information juridique à l’intention de puissance publique et d’investisseur 3.1.1 L’information juridique sur la fonction de maître de l’ouvrage 3.1.2 L’information juridique sur la fonction d’investisseur

CONCLUSION RESUME BIBLIOGRAPHIE / WEBIOGRAPHIE LISTE DES ANNEXES

VII

INTRODUCTION Contexte mondial

La protection des paysages et des ressources naturelles fait l’objet de mesures relativement élaborées dans les pays comme la France, comprenant également la protection des espèces, dont les oiseaux. Ces mesures, d'une part, touchent au maintien des activités humaines extensives (dans un cas l'élevage et dans l'autre la pisciculture) et, d'autre part, tendent à ouvrir l'espace à des utilisations non productives. Les modes de régulation du paysage interpellent la gestion des impacts positifs et négatifs de l’adduction d’eau et cherchent à concilier les usages de l'espace avec l'objectif de maintien de la biodiversité, composante essentielle de ce paysage. Cette protection s'inscrit dans la dynamique engagée comme pour le Parc National d’Andasibe, Moramanga, guidée par deux grandes préoccupations, la première est la sauvegarde du patrimoine naturel et la seconde le développement et la mise en valeur de ce territoire au profit des populations riveraines.

A Ambanitsena, les ressources naturelles hydriques apparaissent peu polluées et l’utilisation de l’eau de source est encore relativement garantie car l’eau arrive encore pure dans les ménages. Le questionnement porte sur la préservation durable de l’eau, des arbres, de la terre et des paysages.

Les activités humaines (agricoles et piscicoles), tendent à protéger de manière contractuelle le patrimoine naturel et à valoriser les paysages par le tourisme. La zone d’étude attire beaucoup de touristes qui apprécient la disponibilité du bloc sanitaire évitant aux voyageurs de salir les lieux pour satisfaire leurs petits et grands besoins. Les parcs naturels mènent ainsi des actions pour protéger et valoriser le paysage de manière indirecte par le « patrimoine naturel » par des mesures agro-environnementales.

Des programmes de protection financés par l'Europe ou les Nations Unies en collaboration avec les autres acteurs du tourisme, mènent une politique active dans le cadre de charte comme à Madagascar. Des normes et des outils spécifiques apparaissent distinguant la valorisation de ce qui est visible à l’œil nu et ce qui relève du patrimoine naturel dont l’atmosphère souterraine des sols nécessitant des microscopes. 1

Les outils concernant la préservation de l’environnement comprennent notamment, la Déclaration de la Conférence des Nations unies de Stockholm de 1972 sur l’environnement et le développement, la Conférence des Nations unies de Rio de 1992, la Déclaration sur le développement durable, Sommet mondial sur le développement durable, Johannesburg, 2002 favorisant la mise en valeur des ressources naturelles : l'exemple de l'eau et de la forêt. En plus de ces outils purement environnementaux, la politique publique en matière de population offre la loi suivante citée à titre d’exemples. La loi sur la population n°90-030 du 19 décembre 1990 prescrit que tout projet concernant la population doit recevoir le consentement des bénéficiaires.

Selon le communiqué de SEFAFI du 19 décembre 2003, « la Politique Nationale de l’Aménagement du Territoire (PNAT) adoptée en 2006, 19 décembre 2012 n’a connu qu’un début de mise en œuvre, avec des schémas d’aménagement et des plans d’urbanisme”. Notamment, les hauts et moyens bassins versants des zones de montagne ne font l’objet de planification malgré le rôle stratégique de la ressource en eau comme réservoirs naturels, « châteaux d'eau » de la zone d’étude, vu l’étendue, l’altitude, et la concentration importante des précipitations dans les parties hautes des bassins versants.

Comme la plupart des grands fleuves prennent leur source en zone de montagne, les adductions d’eau gravitaires, reposant sur la différence de hauteur, ont une grande importance sur les plateaux qui occupent les 93% du territoire1. Mais, compte-tenu de la pente et du relief, conjugués à une végétation souvent rare et fragile du fait d'un climat plus rude, les montagnes sont des zones d'intense érosion et de concentration rapide des eaux, ce qui entraîne des crues et inondations qui pourront être ravageuses pour les parties basses des bassins et les plaines.

Ces situations peuvent être aggravées sous l'effet des activités humaines mais dans la zone d’étude, la menace est relative car l'imperméabilisation du sol par les constructions, les aires de stationnement et les routes, est un phénomène encore à venir. Ambanitsena est une « tête de bassin2» comme zones à forte pluviométrie donnant naissance à de nombreuses rivières plus ou moins préservés de la pollution, mais qui se ramifient en suivant les successions de monts et vaux.

1 Rapport sur l’état de l’environnement, 1994 2 Traduction littérale de « lohasaha : tête de vallée » 2

En dépit de son abondance actuelle, l'eau naturellement potable pourra être rare à terme dans cette zone de montagne compte tenu de la géologie complexe des massifs et la préservation des qualités physico-chimiques requises est une contrainte que le Maire ne prévoit pas suffisamment. Il en est de même pour les risques de dissolution des matériaux constitutifs des canalisations et notamment du plomb, les ressources de type granitaire étant sensibles aux pollutions de surface, notamment aux contaminations bactériologiques dû à la future concentration des rejets et enfin que le règlement des conflits d'usage3.

La Convention de Ramsar porte sur les zones humides d’importance internationale, selon un traité intergouvernemental qui sert de cadre à l’action nationale et à la coopération internationale pour la conservation et l’utilisation rationnelle des zones humides et de leurs ressources. Négocié tout au long des années 1960 par des pays et des organisations non gouvernementales préoccupés devant la perte et la dégradation croissantes des zones humides qui servaient d’habitats aux oiseaux d’eau migrateurs, le traité a été adopté dans la ville iranienne de Ramsar, en 1971, et est entré en vigueur en 1975.

Près de la zone d’étude, les Marais de Torotorofotsy avec leurs bassins versants (9.993 ha, 18°52'S 048°22'E, un site naturel réservoir d’eau provenant de forêts primaires et secondaires entrecoupées par des zones d’agriculture jouant un important rôle hydrologique sur l’ensemble de la contrée d’Andasibe est inscrit sur la liste des sites Ramsar. Cette information prise sur site web pose la question du choix des sites éligibles à la Convention de Ramsar, telle l’adduction d’eau d’Ambanitsena présentant les caractéristiques d’humidité requises.

3 La capacité de prédiction ou de planification est expliquée à la page 21 du présent mémoire 3

Contexte continental

L’Afrique est l’un des continents les plus riches en termes de ressources naturelles, constituant un potentiel important de développement économique du continent. La protection des ressources fait partie des projets de la nouvelle politique économique africaine (NEPAD), offrant des outils de développement durable, Etant également la première victime des émissions de gaz des pays du Nord et des bouleversements climatiques qui en découlent, l’Afrique ne se donne pas encore les moyens prévisibles de valoriser les potentialités comme le crédit carbone.

Certaines organisations indépendantes à but non lucratif interviennent sur les problématiques de développement durable et de citoyenneté en Afrique en mettant l’accent sur les innovations méthodologiques et participatives tel l’Institut International pour l’Environnement et le Développement (IIED), mis en place en 1993. Une mission citoyenne contribue à la réalisation d’un développement équitable et durable à travers la promotion des politiques et de pratiques inclusives de décentralisation, de gouvernance environnementale et d’agriculture.

Le recensement des meilleures initiatives environnementales inscrites dans les deux zones de faible coefficient de dégradation environnementale dont la zone d’étude, représente un potentiel correspondant à la déclaration et le Traité établissant la Communauté pour le Développement de l'Afrique Australe (SADC)4 signée au sommet des chefs d'Etat le gouvernement 17 juillet 1992, à Windhoek, Namibie. Cette communauté économique est consacrée aux idéaux du libre-échange, de la libre circulation des personnes, d'une devise simple, de la démocratie, et du respect pour des droits de l'homme et aussi l'utilisation durable des ressources naturelles et la protection effective de l'environnement.

La Commission de l’Océan Indien met en valeur le rôle fondamental que les jeunes jouent dans la gestion de notre environnement et prend part aux célébrations de la journée mondiale de l’environnement (JME) à l’université de Maurice – Réduit, les 05 et 06 juin 2014.

4 Il s’avère Q de donner un autre angle de vue environnemental de la SADC, connue trop souvent comme un outil politicien où s’affrontent les mouvances partisanes. 4

Grâce à « son arbre à souhait », elle a aussi permis aux visiteurs d’émettre leurs vœux sur l’environnement futur qu’ils souhaitent. Cette action cadre avec le thème défini à travers le monde pour cette journée de célébration de l’environnement : « élevez notre voix, pas le niveau de la mer »5.

L’importance des Organisations internationales est interpellée sur l’application de l’idée de Kelsen sur la suprématie des normes mondiales dont l’application dépend de l’acceptation des bénéficiaires paysans et urbains de l’adduction d’eau.

L’anthropologie des institutions se résume dans la question de l’appropriation des principes théoriques qui resteront vains si les valeurs pratiques ne viennent à leur secours. La COI pourra notamment durant les deux jours de célébration, faire connaître ce qu’elle entreprend en faveur de la sensibilisation à l’environnement à travers ses projets et le soutien qu’elle accorde aux ONG.

La Journée mondiale de l’environnement est un évènement annuel initié par les Nations Unies, pour encourager une prise de conscience et une action d’envergure mondiale pour l'environnement. L’année 2014 a été désignée année internationale des petits états insulaires en développement (PEID).

La participation de la COI aux célébrations à Maurice réside globalement dans la construction d’une dynamique régionale à la veille de la troisième Conférence internationale des PEID qui aura lieu en septembre à Samoa. Mais le problème reste entier sur la pertinence des actions internationales si le recensement des meilleures initiatives en étude d’impact matière d’adduction n’est pas effectué. Think big, act locally restera alors un principe de plus qui n’apportera pas de plus à la base.

5 Cette expression poétique touche le cœur et entraîne à l’action sur les résolutions 54/175 du 17 décembre 1999 sur le droit à l’eau et assainissement de la Conférence des Nations Unies sur l'eau 5

Contexte national

L’étude d’impact environnemental (EIE) pour l’approvisionnement en eau potable dans la Commune Rurale d’Ambanitsena fait ressortir les éléments du permis environnemental comme acte juridique, à servir le dispositif, les motifs et les mobiles. Le dispositif est la forme accompagnant le contenu du permis, en l’occurrence le règlement sectoriel comme quatrième forme des Etudes d’Impact Environnemental (EIEs).

Les motifs sont les aspects circonstanciels d’espace, de temps et d’autres facteurs caractérisant la dégradation de l’environnement due à l’intervention de l’homme appelée cause anthropique. Les mobiles sont les objectifs (à court, moyen et long terme) et les finalités (développement durable, global et inclusif) sur la protection (préventive) et la préservation (curative) des sites et ressources naturelles. Le contexte juridique met également l’accent sur l’autorité juridique habilitée à prendre l’acte légal, ou règlementaire. La Commune Rurale d’Ambanitsena est le maître de l’ouvrage du développement local y compris l’approvisionnement en eau potable et la démarche évaluative des conséquences favorables et défavorables sur l’environnement.

Ce concept de maître de l’ouvrage apparait limité aux travaux publics incluant l’adduction d’eau a priori mais excluant la pleine compétence des collectivités territoriales décentralisées pour l’aspect de pouvoir local, notamment sur le permis environnemental. Aucune mention n’est faite sur le règlement sectoriel dans les textes codifiés à l’initiative de l’ONE.

Une autre limitation du concept apparait dans la confusion entre Maitre de l’ouvrage (Organe délibératif de la collectivité) et Maitre d’œuvre (Entité signant un contrat avec le titulaire du pouvoir de décision). Dans la présente étude, la pureté des vocabulaires est retenue selon laquelle la Maitrise d’ouvrage relève de la détention de pouvoir politique de décision et la Maitrise d’œuvre relève de l’exécution technique d’une prestation signée avec l’autorité

Une première lacune apparait dans la codification environnementale. La loi 90.030 du 19 décembre 1990 en son paragraphe 51 est claire : « Tout programme d’actions ne peut être efficace sans l’adhésion ou le consentement total et effectif de la population ». 6

Or le décret MECIE ne se réfère pas à cette loi 90.030 parue deux jours avant la loi – 90.033 du 21 décembre 1990 portant charte de l’Environnement. La volonté politique gouvernementale en matière de coordination du progrès fait défaut et ce manque à gagner est concrétisé par le caractère de coutume juridique des règlements sectoriels relevant de la compétence de la Commune6. Le caractère solennel de la loi n’est pas retenu par le législateur et il faut trouver dans les imprimés administratifs la quatrième forme d’EIE consacrant le rôle de la Commune pour l’attribution en pleine compétence du règlement sectoriel.

Le dilemme oppose les deux valeurs juridiques d’exécutoire et de volontaire. La loi 7au sens large (incluant les règlements) est obligatoire (et opposable à tous) d’une part. L’autonomie de la volonté (est reconnue à tous) d’autre part. La Commune rurale a une autonomie d’action de puissance publique et jusqu’à présent rare sont les Communes rurales de soumettant de manière volontaire à l’obligation d’étude d’impact.

Présentation de la zone d’étude : Ambanitsena, District de

La Commune Rurale d’Ambanitsena fait partie du District de Manjakandriana et montre les mêmes caractéristiques climatiques, pédologiques, hydrographiques et humaines. Les impacts positifs et négatifs des investissements dont l’adduction d’eau potable présentent relativement des similarités.

Le District de Manjakandriana : Superficie: 1825 Km2, Du nord au Sud : 100Km, D’Est en Ouest : 30Km, Délimitation : au nord, par , au sud : par , à l’Est : par Moramanga, à l’Ouest : par Antananarivo Avaradrano, au nord-ouest : par . Région d’appartenance : . Nombre de Fokontany : cinquante, répartis dans quatre communes rurales : Ambohitran- driamanitra, , et Miadanarivo.

6 Tout se passe comme si la loi environnementale initiée par la Banque mondiale ignore la loi sur la population concoctée par le FNUAP. 7 La contradiction entre deux valeurs est appelée aussi paradoxe 7

Faisant partie des Hautes Terres centrales par rapport à l’ensemble de l’île, le District de Manjakandriana est arrosé par deux principales rivières, Ihadiana et Mananara et par des moyennes rivières se déversant dans 3 barrages : Mantasoa, Mandraka et Antelomita. Le climat est du type d’altitude enregistrant des pluies sur 8 à 9 moins de l’année, ainsi qu’une saison très fraîche en hiver. Cela permet la pratique de tous les types d’activités agricoles comme l’apiculture. La seule forêt primaire se trouve à l’est du fokontany8 d’ dans la Commune Rurale de . La zone d’étude est boisée en majorité d’eucalyptus fournissant une partie importante des besoins en bois de chauffe de la ville d’Antananarivo. La densité de la population est de 107/Km2 pour un nombre d’habitants de 195 011 (recensement 2002) dont population active : 54 520, soit de 27,95% de la population. Ce chiffre indique une faible participation de la population dans les activités vivrières.

Selon les données de l’ILO en 2001 en 2007, la population de Manjakandriana est pauvre à 82,32% complètement démunie en termes de sécurité alimentaire. Sur les 54 520 populations actives; des études ont donné les résultats suivants, Secteur primaire : 51 330 soit 94,14% de la population active ; Secteur secondaire : 220 soit 0,4% de la population active ; Secteur tertiaire : 2700 soit 4,95% de la population active.

Cette analyse montre que la population se concentre plutôt dans la production agricole ; avec 94,14% de la population active. L’agriculture est le secteur qui exerce la plus forte pression sur l’environnement. Le secteur secondaire est minime, juste à 0,4%, ceci pourrait s’expliquer par les manques d’infrastructure et par conséquence on a une insuffisance de conservation et de transformation des aliments, soit donc d’une évacuation des produits agricoles dans les plus brèves délais. Par ailleurs, les secteurs tertiaires est en cours de progression avec 4,95%.

8 Le Fokontany est une circonscription administrative portant une entité communautaire appelée Fokonolona qui gère les affaires locales. Un fokontany est habité en moyenne par 1.000habitants, à raison de 17.787 fokontany pour Madagascar dont la population est 22.000.000h 8

Carte n°1 : Localisation géographique d’Ambanitsena Carte n° 02 : Le couloir sur carte

Ambanitsena Coordonnées 18°52′ Sud 47°41′Est Altitude 1,412 m (4,633 ft)

Population (2001) 6000 habitants

Source : Google map, téléchargement du 17/09/2014

La Commune Rurale d’Ambanitsena

Le paysage montre une succession de collines coupées par des boules granitiques et chaotiques. Le relief accidenté laisse collines et thalwegs pour la riziculture. Ambanitsena est une petite ville, une commune du District de Manjakandriana, Région d’Analamanga. Selon le recensement du BIT et de Cornell University, la population est de 6.000habitants en 2001. L’éducation primaire et l’enseignement secondaire sont disponibles dans la localité. Les habitants sont des paysans à 90%. Le riz est l’activité principale, suivie des haricots et du manioc. Les salariés représentent 10% de la population active.

Photo n° 03 : Espaces verdoyants Photo n° 04 : Le couloir en photo

Source : nous-mêmes, 2014

9

05: Vallées forestières 06: Douce rurbanisation Photos : http: //www, téléchargements du 18/09/2014, source : nous-mêmes Les deux cartes ci-dessus montrent que la zone d’étude s’appuie sur le rebord occidental de la falaise de l’Angavo, lequel rebord est le couloir. Cette sorte de plate-forme est le départ de la retombée occidentale et comme il ressort également des photos n°03 et n°04, les rizières drainent les eaux de pluies en direction de l’Ouest. Cette activité de drainage est aussi importante que l’irrigation en provenance des montagnes, sources de la constitution des réservoirs d’eau dans les espaces souterrains des forêts d’eucalyptus recouvrant les collines et les hauts des montagnes.

Les adductions d’eau se situent la zone de drainage et la zone d’irrigation et joue ainsi le rôle régulateur des eaux entre l’amont et l’aval. Le Professeur Michel Petit affirme que le « drainage doit être considéré comme une mémoire …des modifications climatiques ». Une telle régulation des eaux entraîne une double conséquence. D’une part, la rétention des eaux dans le bassin de retenue contribue à la répartition des mois pluvieux et diminue la pression des eaux de ruissèlement. D’autre part, les rizières et l’adduction d’eau représentent des réservoirs jouant le rôle de bassins tampons régulateurs du volume et du débit de l’eau.

La Commune Rurale d’Ambanitsena est adossée à la montagne. Les vallées forestières sont boisées. Le socle granitique est visible à fleur de sol. La végétation est luxuriante. Les quartiers sont rurbains : rues étroites, maisons rapprochées, favorables à la communauté de proximité et à la valeur culturelle de solidarité du Fihavanana. Même si la population est rurale à 90%, les constructions sont en dur et montrent une relative situation de richesse pour une minorité, donc ayant une capacité de financer les dépenses de l’étude d’impact environnemental. 10

La population habitant le bourg urbanisé d’Ambanitsena est de 1.300 habitants pour le total de 6.000h soit 21,7%. Il est opportun de se demander si la minorité d’urbains procure des retombées économiques sur la majorité de ruraux pour mériter une faveur en matière d’adduction d’eau. Mais le Maire répond que tout se fait progressivement et le plan communal mentionnera la priorité dans les adductions d’eau en milieu purement rural. Seulement, la campagne est très vaste et il ne sera pas facile de prévoir de l’eau potable pour toute la commune rurale9.

En tout cas, le présent mémoire n’est pas une étude sociologique sur la contradiction ville campagne mais une étude juridique sur les impacts environnementaux. La restriction sur le domaine de recherche est ainsi la délimitation de l’investigation sur le droit de l’étude d’impact.

Les motifs sont représentés par l’ensemble des faits (menaces et opportunités naturelles ou anthropiques et sont systématisés par la science géographique à travers le principe de spatialisation. Cela veut dire que les terres boisées des vallées forestières se distinguent des terres cultivées des vallées agro pastorales. Le risque subi en matière de pression environnementales est ainsi différencié selon l’altitude.

L’adduction d’eau est une infrastructure rurale puisque le lac de retenue est en montagne. Mais les bornes fontaines sont implantées en milieu urbain. Dans son ensemble, l’adduction d’eau est de caractère urbain et cela entraîne des conséquences sur la nature et la portée des impacts environnementaux.

Le lac de retenue implique une protection agro écologique alors que les bornes fontaines mettent en œuvre une protection écolo topographique. La première protection consiste à planter notamment du vétiver ou du tephrosia alors que la seconde protection nécessite la stabilisation des sols par des constructions maçonnée. Mais le bassin et les bornes fontaines sont soumis aux mêmes impératifs environnementaux de maitrise des eaux mais seulement, en amont il s‘agit des eaux d’alimentation du bassin de retenue alors que pour les bornes fontaines il est question de gérer les eaux usées.

9 Interview du 17 juillet 2013 du Maire d’Ambanitsena : RAKOTOARISOA Jaona Heritiana par nous -mêmes 11

La densité des bornes fontaines est une borne fontaine pour 33 habitants car seule la partie urbaine, de forte concentration humaine, dispose de l’eau potable. Une contradiction ville campagne est ainsi notable à Ambanitsena. Tenir compte de ladite contradiction est nécessaire en ayant à l’esprit que les deux entités en contradiction forment un tout et que la dialectique exige d’étudier les impacts urbains en même temps que les impacts ruraux.

AMBANITSENA ET L’EAU L’eau est une denrée vitale qui se raréfie. Et cette raréfaction est actuellement manifeste dans le monde entier. Ceci est dû au changement climatique, aux désertifications ainsi qu’aux différentes atteintes à l’écosystème. Et Madagascar ne fait pas exception à cette raréfaction amplifiée par la pratique du « tavy » ou culture sur brûlis : la nappe phréatique se tarit car la pluviométrie est en déficit. Et les impacts sont négativement irréversibles surtout pour un pays comme le nôtre qui se base sur l’agriculture et l’élevage. La vocation agro-pastorale est menacée à de faut d’eau qui devrait être à la fois de qualité, de quantité et accessible pour toutes les bourses, notamment des ruraux. Ambanitsena est une illustration. La population a accès à l’eau mais : - Quantitativement, est-ce suffisante pour tous les travaux ménagers, industriels ou agro-pastoraux ? - Qualitativement, est-ce sanitaire dans le sens de répondant aux exigences physico-chimiques ? - Quant à l’accessibilité du coût, est-ce à la portée des bourses des habitants d’Ambanitsena ? Pour Ambanitsena, l’eau doit avoir des impacts tantôt positifs que négatifs sur l’Homme, la faune, la flore et l’écosystème.

Des organisations et des structures villageoises doivent être mises sur places pour garantir la pérennité technique et financière de ce projet.

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Fokontany, Vondron’Olona Ifotony et Comité de l’Eau doivent se relayer pour l’eau, de bonne qualité, suffisante et à moindre coût, soit accessible pour Ambanitsena.

Le Principe 1 de la Charte de la Terre de Rio de Janeiro en juin 1992 souligne « Les êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable. Ils ont droit à une vie saine et productive en harmonie avec la nature. » Par ce terme nature, l’eau est un élément essentiel et vital que doit jouir tous les citoyens selon l’esprit de cette déclaration.

Et comme Madagascar a signé, adhéré et ratifié cette Charte, cette dernière a intégré le Droit positif malagasy et s’impose en tant que norme. Son effectivité dépend de la volonté des dirigeants à tous les niveaux, de l’Exécutif aux Fokontany, et à toute la population d’Ambanitsena.

Quant au Principe 3 de cette Charte de la Terre, il rappelle que « Le droit au développement doit être réalisé de façon à satisfaire équitablement les besoins relatifs au développement et à l'environnement des générations présentes et futures. Il ne saurait y avoir de Droit au développement sans jouissance rationnelle et équitable des ressources naturelles telles que l’eau.

La distribution de l'eau est constituée de l’ensemble du système formé par le captage, l'adduction, le traitement, le stockage et la distribution de l'eau pour les usages domestiques et industriels. Les eaux doivent être traitées (clarifiées et stérilisées) avant d'être distribuées et consommée

HISTORIQUES EN APPROVISSIONNEMENT EN EAU

Avec le développement de l'agriculture et des centres urbains, le problème de l'alimentation en eau devint important pour les habitants des villes, ainsi que pour l'irrigation des cultures.

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Les systèmes d'irrigation étaient déjà connus dans les temps préhistoriques, et plus de 2000 ans av.J-C, les souverains de Babylone et d'Égypte avaient construit des systèmes de barrages et de canaux pour prélever les eaux de crue du Nil et de l'Euphrate, contrôlant les inondations et fournissant de l'eau d'irrigation pour la saison sèche. Ces canaux d'irrigation fournissaient également de l'eau pour les particuliers. Les Romains furent les premiers à concevoir et réaliser de grands systèmes de distribution d'eau pour leurs agglomérations.

Les aqueducs, parfois longs de plusieurs dizaines de kilomètres, tiraient l'eau des sources et alimentaient les thermes, immenses bains publics auxquels étaient accolés la bibliothèque et les archives municipales, les fontaines et certaines demeures de particuliers ; le peuple tirait son eau des puits, rivières et fontaines. La plupart des aqueducs se dégradèrent au cours du haut Moyen Âge. Mais à partir du XIe siècle, la plupart des villes féodales utilisèrent des canaux pour se fortifier et alimenter leur artisanat (textile, cuir).

L'invention de la pompe refoulant en Angleterre, vers le milieu du XVIe siècle étendit fortement les possibilités de développement des systèmes d'alimentation en eau. À Londres, les premières usines de distribution d'eau par pompage furent terminées en 1562. Elles pompaient de l'eau de rivière jusqu'à un réservoir situé à environ 37 m au-dessus du niveau de la Tamise ; de là l'eau était distribuée par gravité, au moyen de conduites en plomb, jusqu'aux bâtiments situés dans le voisinage. Mais l'essor de la distribution souterraine commença à Versailles, où Louis XIV employa les meilleurs scientifiques (Mariotte, Huygens) pour y faire jouer les eaux. Dès lors, les grandes villes se dotèrent de magnifiques fontaines sculptées de dauphins et d'allégories. À Paris, ce fut Napoléon qui décida de faire de la capitale l'égale de la Rome antique et de Versailles en tirant les eaux de l'Ourcq, un affluent de la Marne. Ce premier réseau, qui donnait 20 litres d'eau claire par jour et par Parisien, fut complété en 1860 par un second, qui fournissait 80 litres d'eau potable. En même temps, les autres villes se dotèrent de réseaux d'alimentation et comblèrent les puits, jugés trop insalubres.Dans la seconde moitié du XXe siècle, la conversion d'eau de mer en eau douce a suscité un certain intérêt, pour pouvoir fournir de l'eau potable aux régions très sèches, comme le Proche-Orient. Plusieurs procédés (distillation, électrodialyse, osmose inverse, évaporation directe) ont été développés. Certains de ces procédés ont été utilisés à grande échelle aux États-Unis, mais demeurent bien plus coûteux que celui du traitement de l'eau douce.

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LA RESSOURCE FONDAMENTALE D’EAU SUR LA TERRE ET LA PLUIE

Lorsqu'il pleut, une partie de l'eau s'évapore, une autre partie ruisselle en surface, une dernière percole au travers du sol jusqu'à la couche imperméable, sur laquelle elle constitue la nappe phréatique, qui alimente les puits, les sources et les rivières.

Les nappes phréatiques, pompées, fournissent environ la moitié de l'eau potable dans le mon de et l'autre moitié est tirée des rivières.

Depuis 1964 la pollution des champs de captage est sévèrement contrôlée (exemple en France)

On peut aussi tirer l'eau à très grande profondeur (100 à 900 mètres) par des puits artésiens.

Les eaux de surface sont plus chargées en particules et en bactéries que les eaux souterraines, mais contiennent moins de produits chimiques dissous.

Les problèmes de l’eau s’apprécient sur trois critères : la qualité, la quantité et l’accessibilité par le prix. En termes de qualité, l’eau souffre de plusieurs polluants ;

Les principaux polluants de l’eau sont les eaux usées et autres déchets consommateurs d’oxygène (essentiellement les substances organiques dont la décomposition entraîne un épuisement de l’oxygène) ; les agents contaminants ; les engrais ; les produits chimiques organiques, notamment les pesticides, les tensioactifs et divers produits ou déchets industriels ; le pétrole ; les minéraux ; les sédiments (composés de particules minérales) extraits du sol ; les déchets radioactifs provenant des activités nucléaire, industrielle, médicale et scientifique.

La pollution de l’eau peut avoir des conséquences sur la santé de l’homme. Les nitrates (sels de l’acide nitrique) existants dans l’eau potable peuvent être la cause de maladies mortelles chez les jeunes enfants. Le cadmium, présent dans les engrais dérivés des boues d’épuration, est susceptible d’être stocké par les plantes cultivées.

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La consommation ultérieure de ces végétaux contaminés peut provoquer des troubles digestifs sérieux et une atteinte du foie ou des reins. Le mercure, l’arsenic et le plomb sont toxiques.

Les lacs sont particulièrement exposés à la pollution. L’eutrophisation, un des problèmes majeurs, se produit lorsque l’eau s’enrichit artificiellement et excessivement en nutriments, provoquant une croissance anormale de la végétation.

Elle peut être déclenchée par l’écoulement des engrais chimiques depuis les terres cultivées. Le processus d’eutrophisation entraîne des odeurs désagréables, une prolifération d’algues vertes, l’épuisement des réserves d’oxygène des eaux profondes et des modifications de la composition chimique de l’eau.

La pollution de l’eau correspond à la présence dans l’eau de minuscules organismes extérieurs, de produits chimiques ou de déchets industriels.

Cette pollution (ou contamination) touche les eaux de surface (océans, rivières, lacs) et les eaux souterraines qui circulent dans le sol.

Elle entraîne une dégradation de la qualité de l’eau, ce qui rend son utilisation dangereuse (pour l’eau que l’on boit par exemple) et perturbe beaucoup le milieu aquatique (en particulier la vie des poissons).

QUELS SONT LES DIFFÉRENTS TYPES DE POLLUTION DE L’EAU ?

La pollution de l’eau est presque toujours due aux activités humaines, même si cette pollution est parfois accidentelle. Les quatre principaux types de pollution sont :

– la pollution agricole avec les déjections animales (vaches, porcs, etc.), les nitrates et les phos- phates contenus dans les engrais, ainsi que les pesticides (insecticides et désherbants) ;

– la pollution industrielle avec les produits chimiques que rejettent les industries et les eaux chaudes évacuées à la sortie des usines ;

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– la pollution domestique (c’est-à-dire de la maison) avec les eaux usées rejetées des toilettes, les poudres à laver (lave-linge, lave-vaisselle) et les détergents, le chlore qui sert pour la désinfection de l’eau et le plomb qui compose les tuyaux ;

– la pollution par les hydrocarbures (ou pollution pétrolière)

Elle est généralement accidentelle et très rare à Madagascar.

Le problème des pluies acides est également devenu très préoccupant ces dernières années. Ces dépôts ont anéanti toute forme de vie dans de nombreux lacs.

Un autre problème sur l’eau est celui des eaux usées, des eaux domestiques et industrielles véhiculant des déchets.

La question de l’élimination des eaux usées a revêtu une importance croissante au début des années 1970, compte tenu de la préoccupation générale exprimée partout dans le monde face au problème de plus en plus important de la pollution de l’environnement humain, de l’atmosphère, des rivières, des lacs, des océans et des eaux souterraines par les déchets ménagers, urbains, agricoles et industriels.

Cycle de l’eau

Photo 07 : Cycle de l'eau source :http://www2.ggl.ulaval.ca/personnel/bourque/s3/cycle.eau.html , 2014 L'eau recouvre la majorité de la surface de la Terre. Cette eau circule sur tout le globe : dans l'at- mosphère, en surface, et dans le sous-sol. Ce déplacement de l'eau sur la Terre est appelé le cycle de l'eau. C'est un cycle naturel qui se déroule en permanence depuis près de 4 milliards d'années. © Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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L’eau, cycle de la circulation continue et permanente de l’eau dans l’atmosphère, à la surface et dans le sous-sol de la Terre.

PHOTO 8 : Cycle de l'eau (schéma global) Source : https://www.google.com/imgres en 2014 Sous l'action de l'énergie solaire, l'eau, dans un mouvement incessant, s'évapore et retombe sous forme de pluie, de neige ou de grêle, s'infiltre ou ruisselle sur les continents ; après un temps de séjour plus ou moins long (stockage) dans les végétaux, les sols, les nappes souterraines, les glaciers et les cours d'eau, elle rejoint l'océan, qui présente une immense surface d'évaporation.

Le cycle de l’eau peut être décomposé en quatre processus distincts : stockage, évaporation, précipitation et ruissellement. L’eau peut être stockée temporairement dans le sol, les océans, les lacs et les rivières, ainsi que dans les calottes glaciaires et les glaciers. Elle s’évapore depuis la surface terrestre, se condense en nuages, retombe sous forme de précipitations (pluie ou neige) sur les continents et les océans, puis s’écoule, ruisselle et, à nouveau, est stockée ou s’évapore dans l’atmosphère. Pratiquement toute l’eau présente à la surface de la Terre a parcouru un nombre incalculable de fois ce cycle. Au cours des derniers milliards d’années, la création ou la perte d’eau dans ce processus a été infime.

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STOCKAGE

PHOTO 09 : Calotte glaciaire de l'Antarctique, source : http://www2.ggl.ulaval.ca/s3/glaciaire%20l’antarctique.html,2014 Le continent Antarctique est couvert presque intégralement d'une épaisse calotte de glace qui représente environ 90 p. 100 de la glace présente dans le monde. Il constitue ainsi un énorme réservoir d’eau douce. Cette eau y est momentanément stockée avant de poursuivre son cycle naturel. Lorsque les glaciers arrivent jusqu’à la mer, ils se détachent en icebergs gigantesques blocs de glace d’eau douce qui dérivent au gré des courants.

Les volumes d’eau impliqués dans le cycle de l’eau sont énormes. On estime à 1,4 milliard de km3 le volume d’eau total sur Terre. Réparti de façon uniforme à la surface du globe, il lui correspondrait une épaisseur moyenne de 3 km. Plus de 97 p. 100 de ce volume est constitué par l’eau des océans (eaux salées). Toutefois, dans la mesure où l’eau qui s’évapore des océans est pratiquement exempte de sel, les précipitations (pluie, neige) sont relativement douces. L’ensemble des eaux douces représente environ 41 millions de km3 33 millions de km3 sous forme de glaciers, 8 millions de km3 d’eaux souterraines, 100 000 km3 contenus dans les lacs, 70 000 km3 dans les eaux des sols. L’atmosphère contient quant à elle en permanence environ 13 000 km3 d’eau, cette quantité étant destinée à augmenter si le processus de réchauffement de la Terre persiste, dû à l’effet de serre.

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Les calottes glaciaires de l’Antarctique et du Groenland représentent pratiquement toutes les réserves d’eau douce sous forme de glaces. Ces calottes couvrent une superficie supérieure à 17 millions de km2 de terre, sur une épaisseur moyenne de plus de 1,5 km. La majeure partie des glaciers, formés dans les vallées montagneuses à haute latitude, constitue un stock d’eau négligeable comparé aux précédentes. La fonte soudaine des calottes glaciaires et des glaciers provoquerait une hausse du niveau de la mer de l’ordre de 80 m.

La quantité d’eau stockée sous forme de glace varie en fonction du climat. À l’époque glaciaire, il y a environ 22 000 ans, la Terre était couverte de quelque 20 millions de km2 de surfaces englacées supplémentaires (sur une épaisseur avoisinant 1,5 km), réparties sur presque l’ensemble du territoire canadien, la ceinture nord des États-Unis, l’Europe du Nord et de larges zones en Sibérie. Étant donné que cette eau provenait des océans, le niveau de la mer était d’environ 120 m inférieur à ce qu’il est aujourd’hui. La majeure partie de l’eau constituant les calottes glaciaires est gelée depuis des siècles et n’est pas aisément disponible.

La plupart des eaux souterraines est plus accessible et pourvoit aux besoins en eau de la population terrestre dans de nombreuses régions du globe. Le permafrost, partie du sol gelée en permanence, forme une barrière imperméable à l’infiltration des eaux souterraines. Ce type de sol est rencontré dans diverses régions, notamment au nord du Canada et en Sibérie, où la température moyenne annuelle est inférieure à 0 °C.

Toutes les eaux souterraines s’accumulent, en fait, dans les minuscules vides ou fissures présents dans le sous-sol et dans les roches. Une infime quantité d’eau est stockée dans des grottes souterraines. À proximité de la surface terrestre, la majeure partie des sols et des roches sédimentaires sont tellement poreux que l’eau peut occuper 20 à 40 p. 100 de leur volume. À mesure que croît la profondeur et la pression, les pores et autres vides dans les roches se referment. Il en résulte que la majeure partie des eaux souterraines se trouvent dans les 8 à 16 km supérieurs de la croûte terrestre. L’eau présente est chimiquement liée aux roches et aux minéraux et n’est pas immédiatement disponible. Toutefois, cette eau est susceptible d’être libérée sous l’effet de processus géologiques tels que les éruptions volcaniques.

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EVAPORATION E

PHOTO 10 : Transpiration végétale, Source : http://www2.ggl.ulaval.traspiration%20veg/imgres.html La transpiration constitue l'une des étapes essentielles du cycle naturel de l'eau. Les plantes possèdent deux types de tissus vasculaires (autrement dit, conducteurs) : le xylème draine la sève brute (ascendante), enrichie par l'apport de l'eau et des sels minéraux du sol puisés par les racines, et le phloème draine la sève élaborée (descendante), enrichie par le processus photosynthétique, le dioxyde de carbone et l'humidité de l'air. Le mésophylle est un tissu constitué de couches poreuses appelées parenchymes. Ceux-ci peuvent être assimilateurs ils favorisent alors la photosynthèse , ou de réserves ils permettent l'accumulation de sucres, lipides, et protéines. Les tissus superficiels sont constitués d'épidermes (supérieur ou inférieur), couches imperméables qui minimisent la transpiration. L'épiderme (essentiellement l'épiderme inférieur) est par endroits entrecoupé par des stomates pores microscopiques cernés par des cellules de garde permettant à l'eau de s'évaporer. Lorsque l'eau s'est évaporée, les cellules de garde, régulant la transpiration, se resserrent fermant ainsi les stomates.

L’évaporation est le processus par lequel l’eau se transforme en vapeur d’eau et, sous cette forme gazeuse, entre dans l’atmosphère. Le passage direct de la glace à l’état gazeux s’appelle sublimation. Les végétaux perdent de l’eau par les pores des feuilles (évapotranspiration).Quotidiennement, environ 1 200 km3 d’eau s’évaporent des océans, des surfaces des continents, des plantes, des glaciers et des calottes glaciaires ; une quantité presque identique retombe sous forme de précipitations. Si l’évaporation ne compensait pas l’eau perdue par les précipitations, l’atmosphère deviendrait entière- ment sèche en 10 jours.La vitesse d’évaporation croît avec la température, l’intensité du rayonnement solaire, la vitesse du vent, l’importance du couvert végétal et le degré d’humidité du sol.

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Elle décroît quand l’humidité de l’air croît. Le taux d’évaporation varie de quasiment zéro aux pôles à plus de 4 m par an au niveau du Gulf Stream. La moyenne est de 1 m par an. Avec ce taux d’évaporation, et si précipitations et ruissellement cessaient, le niveau de la mer baisserait d’environ 1 m par an.

PRÉCIPITATIONS

Photo 11 : Précipitations et cycle de l'eau , source : http://www2.ggl.ulaval.precipitation%20veg/cycle de l eau.html,2014 L'une des étapes du cycle de l'eau consiste en l'évaporation de l'eau à la surface de la Terre. Cette vapeur d'eau circule dans l'atmosphère sous la forme de nuages, tels que le cumulo-nimbus représenté sur la photo. Puis, selon la température des courants d'air froid rencontrés par les nuages, la vapeur d'eau se condense en gouttes d'eau (pluie), en neige (flocons) ou en glace (grêlons).Reconnaissables à leur partie supérieure blanche et d’aspect bourgeonnant et à leur base sombre, les cumulo-nimbus sont des nuages instables, qui génèrent des pluies courtes et violentes.

Des précipitations se produisent lorsque la vapeur d’eau présente dans l’atmosphère se condense en nuages et retombe sur Terre. Ces précipitations peuvent se présenter sous diverses formes, notamment des chutes de pluie, de neige ou de grêle. En moyenne, les précipitations quotidiennes représentent environ 300 km3. Approximativement deux tiers s’évaporent à nouveau dans l’atmosphère, le reste alimentant le débit des rivières avant de retourner à l’océan. Des orages isolés peuvent donner d’énormes quantités de précipitations.

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Ainsi, si un système de basses pressions hivernales provoque, pendant sa durée de vie de plusieurs jours, la chute de quelque 100 km3 d’eau sur la Terre, un violent orage peut déverser

0,1 km3 d’eau en l’espace de quelques heures sur une région très limitée.

RUISSELLEMENT

L’eau qui alimente ruisseaux et rivières est appelée ruissellement de surface. Chaque jour, fleuves et rivières déversent quelque 100 km3 d’eau dans la mer. L’Amazone, le fleuve au plus fort débit, fournit environ 15 p. 100 de cette eau. Le ruissellement n’est pas constant. Il décroît au cours des périodes de sécheresse ou des saisons sèches, et augmente pendant la saison des pluies, les orages et les périodes de fonte des neiges et des glaces.

L’eau atteint les rivières en s’écoulant en surface ou après avoir transité par des aquifères. Le ruissellement de surface se produit pendant et peu après les pluies torrentielles ou les périodes de rapide fonte des neiges et des glaces. Il peut provoquer une hausse rapide du niveau des rivières et donner lieu à des inondations. Le niveau des rivières peut alors augmenter de plus de 10 m et inonder de larges régions. Les eaux souterraines, quant à elles, circulent dans les roches et les sols. Les précipitations et l’eau de fonte subissent une percolation dans le sol et parviennent à un niveau — appelé niveau hydrostatique — où toutes les cavités présentes dans les roches sont saturées d’eau. L’écoulement des eaux souterraines se produit depuis les zones de haut niveau vers les zones de plus bas niveau. La vitesse moyenne de circulation est inférieure à 1 m par jour. Lorsque les eaux souterraines parviennent aux ruisseaux, elles assurent un débit de base qui change peu au fil des jours et qui peut persister ainsi pendant de nombreux jours ou semaines en l’absence de pluie ou d’eau de fonte. Au cours des périodes de sécheresse prolongée, le niveau des nappes peut chuter si bas que les ruisseaux et les puits se tarissent.

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EFFETS DE L’ACTION ANTHROPIQUE

L’homme intervient dans le cycle de l’eau depuis des millénaires.

Des canaux d’irrigation sont construits pour amener l’eau dans les régions arides. Des puits sont creusés pour prélever l’eau du sol. Le pompage excessif des nappes à partir de ces puits a provoqué une chute du niveau hydrostatique, épuisant ainsi de façon irréversible d’anciennes sources d’eau et provoquant la pénétration d’eau salée dans le sol de basses régions côtières à forte densité de population. Des levées sont construites pour guider le cours des rivières, ainsi que des digues pour rendre les rivières navigables, constituer des réserves d’eau et fournir de l’énergie électrique. L’évaporation de l’eau de ces retenues aboutit à des pertes d’eau importantes. L’urbanisation croissante a contribué à aggraver les phénomènes de crues, dans la mesure où les eaux de pluie atteignent plus rapidement les cours d’eau et en quantités supérieures les zones où le sol a été revêtu.

À mesure que la population humaine continue de croître, une utilisation et une gestion efficaces des ressources en eau de la planète s’imposent. Certes, la gestion raisonnable des aménagements hydrauliques a permis d’alléger de nombreux problèmes.

Mais les limites des réserves en eau dans certaines régions restreignent les possibilités de développement, ce qui joue un rôle majeur dans la politique de certaines régions du globe, notamment au Moyen-Orient.

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PROBLEMATIQUE QUANT A l’APPLICATION D’UNE LOI

Le problème est l’utilité de maintenir en vigueur une loi qui n’a reçu presque aucune application. Cet aspect central se décline en trois questions spécifiques. Cette inutilité apparente du décret MECIE se traduit par une inapplication relative du règlement sectoriel comme 4ème forme de l’étude d’impact environnemental due à des difficultés de forme et de contenu de la mesure juridique. Cette inutilité est d’autant plus relative que des Ressources juridiques sont offertes par la codification environnementale. Alors la légitimation de l’étude d’impact pour Am- banitsena et pour toutes les communes rurales et urbaines apparaît comme une interpellation des autorités législatives et règlementaires.

Légitimité selon Hauriou exige l’acceptation des entités concernées à savoir les bailleurs de fonds appelés partenaires techniques et financiers lorsqu’ils arrivent à définir des conditionnalités non imposées unilatéralement. Selon l’expert propriétaire des marques déposées OMAPI sur l’ingénierie sociale, sortant de l’Institut Universitaire de Développement de Suisse, légitimité fait appel à un autre critère, à savoir le suivi des normes de gouvernance environnementales définies ensemble.

OBJECTIF

Il s’agit de montrer la liaison entre le Droit de la 4ème forme d’étude d’impact environne- mental et les motifs (état physique et social environnemental) et les mobiles (politique de déve- loppement durable et global). Les objectifs spécifiques consistent à : a) mettre en évidence que la forme et le contenu de la mesure juridique ont une influence sur l’ineffectivité, b) vérifier si cette ineffectivité est source de manque à gagner sur la valorisation des ressources de codification, c) évaluer l’importance de la sensibilisation pour l’effectivité du Droit environnemental du règlement sectoriel.

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ELEMENTS DE METHODOLOGIE

La démarche multi variable est exigée par l’objectif du développement global et durable. La liste des variables juridiques comprend le dispositif, les motifs, les mobiles. Ces variables juridiques sont en relation avec les variables des autres sciences. La légitimité d’une mesure juridique résulte de l’harmonisation des variables multi disciplinaires (droit, politique, anthropologie).

Les hypothèses sont au nombre de trois. Ces trois sciences font appel à d’autres sciences (économie, sociologie, management…) étant donné leur complémentarité (hypothèse centrale). La science juridique est la principale discipline sollicitée (hypothèse spécifique n°1). La légitimité de la mesure juridique dépend de l’harmonisation des motifs (circonstances environnementales) avec les mobiles (politique environnementale) et avec le dispositif (cohérence du décret MECIE : hypothèse spécifique n°2). La légitimation du règlement sectoriel nécessite des mesures également multi disciplinaires dont la communication (hypothèse spécifique n°3).

Un exemple de mesure multidisciplinaire est le principe de la solvabilité, situé à l’intersection du droit et de l’économie. La loi 90.003 sur la population offre la possibilité aux Communes d’exiger leur implication, le droit devient légitime si la Commune prend elle-même l’initiative d’appliquer la loi et de demander à l’ONE de pouvoir faire l’étude d’impact pour l’adduction d’eau potable.

Un autre exemple de mesure multidisciplinaire est la transformation du légal en légitime lorsque la commune a la volonté politique de se soumettre au caractère général et impersonnel de la règle de droit en travaillant avec l’ONE organe de coordinateur des actions environnementales.

Le légitime devient solvable lorsque la Commune se donne les moyens économiques (personnel, crédit, organisation) pour asseoir ses prérogatives de puissance politique. La variable légitimité est multisectorielle et implique le droit public administratif, la science politique et la science économique de la demande solvable. 26

• Plan de la recherche

Partie I : Difficultés d’ordre juridique pour l’application de la 4èmeforme d’étude d’impact (Règlement sectoriel à Ambanitsena)

Partie II : Ressources juridiques offertes par la codification environnementale et multi- secteurs (démarche multi variable applicable à Ambanitsena)

Partie III : Légitimation de l’étude d’impact pour Ambanitsena. Une liaison est identifiée entre l’aspect topographique (relief), climatique (saisons), eaux (hydrographie) selon la carte des ressources naturelles et le droit administratif de l’action contractuelle administrative. La Commune joue un double rôle d’entité administrative et d’investisseur en application du dédoublement fonctionnel10. L’administration alors tient un pouvoir de puissance publique en tant que autorité habilitée à délivrer le règlement sectoriel. Mais la même administration est le bénéficiaire de la mesure administrative.

La première conséquence en est que la Commune est à la fois Juge et partie. Il ne s’agit pas d’une situation spécifique de la zone d’étude. Une seconde conséquence est que l’adduction d’eau potable d’Ambanitsena n’a pas fait l’objet de règlement sectoriel. Une sorte de refus de compétence caractéristique de cette situation.11

Une liaison existe entre aspects juridique, politique et économique. Kelsen montre selon l’approche positiviste que le droit obligatoire est accepté volontairement sur la base d’arguments politiques et économique. Le règlement sectoriel, comme le fruit du pouvoir communal ou Maîtrise d’ouvrage, se traduit en consensus entre la collectivité et les techniciens ainsi que les autorités supérieures dont le Ministre sectoriel (Département de l’eau) et le Ministère de l’Intérieur (assurant la tutelle des collectivités territoriales décentralisées).

10 Le dédoublement fonctionnel est un jargon juridique (double casquette en termes courants) 11 Le refus de compétence est appelé « déni de compétence» dans la présente recherche par analogie au déni de justice (refus de juger) 27

1.1. Liaison entre contexte physique et Droit environnemental

Carte n°3: Dégradation environnementale

Forêt dégradée par les pluies acides Source : https://www.google.com/imgres?imgurl.http,2014

La carte de dégradation environnementale montre deux couloirs, l’un adossé à la falaise de l’Angavo et l’autre au départ de la pente partant des Tampoketsa et descendant vers l’Océan Indien. Ces deux couloirs présentent le coefficient de dégradation le plus faible dans l’Ile en 1994.

L’adduction d’eau gravitaire constitue une menace à partir des hauteurs de l’Angavokely. La petite ville d’Ambanitsena risque de subir le poids de l’eau qui exerce une pression sur le sol et le relief. Le coefficient de dégradation est encore faible dans la zone d’étude et l’absence de mesures appropriées de la part de la Commune entraîne un manque à gagner.

1.1.1. Localisation géographique et Droit de l’environnement

La Commune d’Ambanitsena est située dans le District de Manjakandriana, Région d’Avaradrano. En matière de coefficient de dégradation environnementale, la zone d’étude appartient à un ensemble de contrées où la pression naturelle et humaine est la plus faible dans la grande Île.

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L’approvisionnement en eau potable modifie l’état sauvage des paysages et des ressources naturelles, et dans la Commune rurale d’Ambanitsena les flancs de colline appelés bassins versants subissent des changements physiques ayant des impacts négatifs sur l’écoulement des eaux et la structure des sols ainsi que sur l’habitat.

S’agissant d’adduction d’eau gravitaire basée sur la différence d’altitude entre les hauteurs de l’Angavokely et la petite ville d’Ambanitsena, le poids de l’eau exerce une pression sur le sol et le relief. Les impacts négatifs sont les bouleversements de la biodiversité (sols et micro faune) et de la biosphère (pratiques culturales et habitat). L’Etude d’impact environnemental, dans son sens générique (englobant) comprend quatre sortes spécifiques selon la taille de l’investissement.

PHOTO 12 : L’eau est relativement limpide, jusqu’à quand ? Source : nous-mêmes, 2014

Le décret n° 99-954 du 15/12/1999 modifiée en 2004 prévoit trois formes d’étude évaluative des impacts et ouvre la voie à une quatrième forme ayant valeur de coutume juridique12. L’approvisionnement en eau potable de la zone d’étude relève du règlement sectoriel, à savoir de la quatrième forme d’étude évaluative des impacts. Toutefois, la Commune rurale n’a pas procédé à l’évaluation des impacts négatifs et positifs lors de la réalisation de l’adduction d’eau potable. Or, les quatre formes sont obligatoires à la différence de l’audit environnemental qui est de nature volontaire. Le dilemme comme conflit positif de compétences oppose la loi (impérative) à l’autonomie de la volonté (acceptation de l’impératif).

12 Le règlement sectoriel est très développé dans les pays riches 29

Il apparait contradictoire d’imposer l’étude d’impact à la Commune qui est une autorité disposant de la prérogative de puissance publique.

Parmi les permis environnementaux délivrés (311 en 2009 selon l’ONE) aucun ne concerne des adductions d’eau potable communales. Les relations existent entre les ressources physiques et la nature et le niveau de la disposition règlementaire. Le caractère volontaire de l’adhésion de la Commune à la nature obligatoire du règlement sectoriel débouchera sur une solution tirée de l’esprit et du texte du Décret 99-954, portant mise en conformité des investissements par rapport à l’environnement. Cette solution montrera dans quelle mesure les avantages de la codification sont-ils transformés en mesure juridique, c’est-à-dire, en quoi les investisseurs dont les collectivités comme la Commune peuvent agir en se basant sur la biodiversité pour appliquer le droit de MECIE. La démarche adoptée est basée sur la science juridique distinguant le dispositif, les motifs et les mobiles d’un acte juridique légitimée.

Le coefficient de dégradation environnementale étant le plus faible pour Madagascar dans cette zone, l’inutilité du règlement sectoriel apparaît fondée. Les hauteurs d’Angavokely facilitent l’adduction d’eau gravitaire. Les courbes de niveau (hypsométriques) diminuent l’érosion par l’eau. La pratique linguistique des mots techniques est un moyen de sensibilisation. Le Maire aime bien acquérir des vocabulaires nouveaux qui lui permettent selon ses propos de mieux expliquer les impacts environnementaux à ses électeurs. Les dégâts cycloniques (2009) ont porté sur le Tranompokonolona et la maison du Maire et non sur des éboulements. Cette information est donnée dans l’Inventaire des Fivondronana publié en 1995.13 1.1.2. Diversité des paysages et utilité diversité du droit environnemental Les impacts négatifs moins forts que les impacts positifs, étant donné que l’adduction d’eau est à cheval sur la ligne de partage des eaux. Mais est-ce une raison pour ignorer l’existence du règlement sectoriel qui fait partie des 4 formes spécifiques de l’EIE ?

13 Ouvrage du Ministère de l’Economie , manuel de l’économie 2014

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Le relief multiface est constitué par un ensemble de paysages variés par la hauteur et par la diversité des formes physiques qui sont caractéristique des plateaux situés environ à plus de 300m d’altitude14. Les courbes de niveau ou tracés hypsométriques forment un éventail montrant plusieurs lignes de partage des eaux.15

Croquis n°01 : Relief multiface

Source : https://www.google.com/imgres?relief.http,2014

Les forêts naturelles sont des réservoirs d’eau justifiant cette faiblesse du coefficient de dégradation environnementale même si les reboisements anthropiques sont limités. Le voyageur qui prend le train ou roule dans des véhicules constate que les végétations sur les pentes sont luxuriantes, et ce, à cause de l’harmonisation entre pluies abondantes en saison pluvieuse et protection naturelle des fans de montagne. Les effets des catastrophes naturelles sont limités malgré l’absence d’effectivité du plan d’aménagement. Certains Malagasy croient que cette faveur des dieux repose sur la clémence des Dieux mais dans le présent mémoire, le raisonnement est basé sur les croyances partagées et non sur la foi qui divise. En effet, dans les différentes Constitutions en vigueur dans le pays depuis 1958 jusqu’en 2009, la loi fondamentale de 1991 et celle de 1998 placent le Fihavanana avant les croyances en Dieu. L’utilisation du pluriel dans l’esprit du législateur qui a rédigé le texte et dans la conscience des citoyens qui ont voté ou du moins des parlementaires présents lors de la session d’adoption du texte suprême, cette utilisation du pluriel est motivé par le fait que la religion peut diviser alors que le Fihavanana rassemble en tant que valeur qui entraîne et valide un principe.

14ONE /PNUD/INSTAT : « Rapport sur l’état de l’environnement », 1994 et 2004 15Relief multiface : terme utilisé en géographie pour désigner une succession de vallées, de collines et de plateaux aboutissant au ralentissement de la vitesse de ruissèlement des eaux et amoindrissant ainsi la pression des pluies sur les paysages et les ressources naturelles. 31

Selon le structuralo- fonctionnalisme16 remis au goût du jour par Madeleine Grawitz,17la valeur culturelle, dans le cas d’espèce le Fihavanana, est le point par lequel l’homme accepte de changer de principe. Tout homme a ses idéaux, équivalents aux principes mais le principe est une idée qui ne peut être profitable que lorsque les proches et les voisins donnent une importance aux valeurs. Alors, et à cette condition seulement, l’idéal se fait chair. Les principes inscrits dans la Constitution resteront lettre morte tant que les citoyens ne se mettent d’accord sur les actions concrètes guidées par la vision commune au moment de l’action et non au moment juridique de l’adoption de la Constitution. Le moment réel de l’anthropologie de l’action dans la construction de la borne- fontaine est plus décisif que le moment anthropologique solennel de la clochette du président de la Chambre basse. Le schéma de Grawitz est significatif. Schéma n°1 : Mécanismes de la prédiction ou capacité d’anticipation Repères Action Action Prédiction Percepts 17 Symboles et Percepts Préverbe verbale Concept18 Symboles Concept vverbale Affects Symboles et Affects verbale Normes repères Normes Valeurs 6Principes Valeurs

Origine : Grawitz (1985), Hauriou (1969) et Johnson (1967) Le schéma n°1 appelle les commentaires suivants : La finalité est la capacité de prédiction, c’est à dire, la capacité d’anticipation et de planification qui aboutit au numéro 16 parmi les différentes opérations. Pour former les habitants à améliorer ladite capacité de planification, le maire se doit d’expliquer le commencement qui porte le numéro 0, à savoir le percepts. Un exemple de formation pratique qui pourrait être faite par le Maire. La photo n°1 montre que le bassin de retenu a des impacts à la fois positifs et négatifs sur l’environnement.

16 Harry (M., J) : «Sociology : A systematic introduction » 689 p, 1967 17 Grawitz (M) et Leca (J) : « Traité de science politique » 1985, Paris

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Les impacts positifs sont la présence d’une nappe d ‘eau qui alimente les bornes fontaines. Un autre impact positif est l’éco- évaporation, à savoir, la montée des vapeurs d’eau dans les nuages pour former les pluies. Cette même photo numéro 01 montre les impacts négatifs sur l’environnement. L’eau risque de déborder en cas d’orages et d’inonder les flancs de montagne pour augmenter les eaux de ruissellement. Les particules de terre fertile se déverseront alors vers la partie inférieure du village. Le concept opération n02 est l’acquisition de connaissance théorique à partir de la perception visuelle par exemple. L’opération numéro 3 est l’affectivité. L’habitant se fera le plaisir d’expliquer à d’autres habitants et cela débouchera sur le numéro 4. Une fois que les habitants seront d’accord sur la qualification d’impacts négatifs ou positifs, une norme ou conduit à tenir commune sera décidée. Les opérations suivantes seront expliquées lors de la formation aux habitants : Valeur : Tous seront d’accord sur le respect de l’environnement Principe : Tous adopteront l’étude d’impact comme un réflexe Symbole : La pureté de l’eau est le symbole du faible coefficient de dégradation Repère : Forêts d’eucalyptus secondaires : l’absence de politique publique Valeur : Le formateur obtient l’adhésion du citoyen à la valeur Environnement Norme : Après la formation, une vision commune est réalisée Affect : Cette vision commune est confirmée en réunions formelle et informelle Concept : Deuxième conceptualisation : la collectivité est acquise Percepts : La collectivité a une perception originale de l’environnement Action non verbale ou préverbe18 : La pratique est la base de la connaissance Action verbale : L’opinion consolide la pratique Prédiction ou anticipation : La capacité de planification est acquise L’apport emprunté au doyen Hauriou pour appliquer le schéma grawitzien est le caractère volontaire des acquisitions de valeur, d’adhésion aux principes, d’implication aux actions. Un autre apport de Hauriou est la contrainte comme moyen d’action juridique. La contrainte sociale est toujours en sourdine. La communauté peut rejeter un membre qui n’accepte pas les normes acceptées par tous.

18 Préverbe est un mot proposé par l’auteur du mémoire

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Mais en matière environnementale ; l’unanimité est le principe et l’éducation environnementale a pour finalité la création de la vision commune sur le développement durable. De 09 à 13 sont les numéros des opérations inverses pour boucler la boucle grawitzienne n°01 rappelant l’adage Malagasy : Avadiho impito ny lela vao miteny (Tourner la langue sept fois avant de parler) et le principe de Mao La pratique est la base de la connaissance. L’environnement est riche de mille expériences populaires dont les impacts potentiels ne sont pas identifiés. Les expériences d’Ambanitsena constitueront une innovation et s’ajouteront à celles de l’ensemble des 1549 communes. Les richesses des parlers et des coutumes locales enrichiront la théorie de Grawitz sur la répétition des opérations mentales de connaissance débouchant sur la capacité de prévoir les impacts positifs ou négatifs. La seconde boucle grawitzienne est la répétition interminable (donc circulaire et ouverte) des opérations 01 à 16. Cette seconde boucle est le correspondant de la spirale sans fin du développement réussi comme celui de la Commune rurale d’Anosiarivo Manapa19 qui représente un modèle d’étude d’impact environnemental dans le présent mémoire. En fin d’interview, le Maire a déclaré que toute action individuelle en société part de la perception de l’environnement. Le Maire constate que la nature est encore favorable (percepts) et la faiblesse du coefficient de dégradation est une marque (un repère) de l’état de l’environnement de la Commune. Ce dirigeant local se fait une idée de son programme d’aménagement et partage ses vues pour gagner le cœur de ses collaborateurs (affects). Alors, cette vision commune se transforme en consensus (norme) qui est obligatoire non par contrainte mais par la persuasion préconisée par Hauriou (Valeur). Désormais, tout personnel de la commune en fait un idéal (Principe), lequel est restitué aux citoyens qui seront sollicités à creuser les canaux (Valeurs). Tout citoyen défaillant est montré du doigt (hors norme ou hors-la-loi). Le citoyen- modèle est gagné à la cause de la commune (Affects). Le principe est alors concret (concept d’exécution). Le citoyen prend l’initiative de toute mesure de protection (percepts d’exécution)20. L’objectif selon le Maire est que les journalistes et les autorités supérieures trouveront que la Commune d’Ambanitsena est un modèle de collectivité de base.

19 Cidst : « Fantaro i Manapa » 1995 20 Le communicateur social est une personne relais

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Symboliquement, la Commune, une fois reconnue comme modèle recevra alors des récompenses. Pour le moment, durant plusieurs années successives, les inscriptions de crédits sont des actions non verbales. Pour le moment, les meilleures communes restent à identifier. La photo n°01 étant le départ de la formation, les formateurs dont le Maire, constatent de visu l’état de l’environnement. La photo n° 02 est la phase finale de l’adduction d’eau et pour arriver à une protection de l’environnement après la réalisation de l’adduction d’eau. Cette photo n°02 était dans l’imagination des autorités communales et de la population bien avant la réalisation. Le dessinateur topographe a écrit sur papier cette vision prédictive. Il s’agit de prévoir le système de protection basé sur la gestion de l’adduction d’eau pour préserver l’environnement urbain des eaux usées et de l’utilisation des robinets. La photo n° 06 sur la douce rurbanisation montre que les maisons sont construites sur un alignement permettant un tracé simple des canalisations et déversement des eaux de pluies. Par ailleurs, l’existence d’arbustes et de fleurs dans les cours en bordure de la rue est une sorte de reboisement esthétique améliorant les paysages urbains et augmentant le matériel végétal. Il est question d’environnement urbain même si la Commune est rurale car la concentration des 33 bornes fontaines pour les 1000 habitants résidant au bord de la route est caractéristique du tissu urbain. 1.2. Liaison entre aspects juridiques, politiques et économiques Comme pour tous les projets, la promotion de l’étude d’impact environnemental se heurte aux problèmes de l’appropriation des objectifs EIE /PREE par les entreprises et les ménages ainsi que par l’administration. Certes, les bénéficiaires finaux sont les habitants. Mais, les riverains sont loin d’être motivés pour réclamer leur droits et faire appliquer le décret n°99 954 du 15/ 12/ 99, modifié par le décret n°2004-167 du 03/02/04 relatif à la mise en compatibilité des investissements avec l’environnement (MECIE). Les meilleures initiatives existent, à savoir certaines entreprises franches: les clients localisés aux Etats Unis d’Amérique sont les premiers défenseurs de l’environnement des riverains de l’usine d’Antananarivo.

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Les entreprises ne sont que des bénéficiaires intermédiaires. La liaison entre aspects juridiques, politiques et économiques est facilitée par la lecture anthropologique21.

1.2.1. Ineffectivité du règlement sectoriel Vu la faiblesse des impacts négatifs, le règlement sectoriel est peu appliqué. Selon l’article premier du décret MECIE, les attributions respectives et le degré d’autorité des institutions ou organismes habilités pour délivrer le permis environnemental méritent d’être clarifiés pour obtenir les effets attendus des dispositions juridiques qui englobent les dimensions administrative et politique. Mais avant tout, une précision s’impose sur l’utilité du décret puisque l’ineffectivité du règlement sectoriel a peu d’impacts négatifs. Le caractère général et impersonnel des règles de droit implique le maintien des mesures caduques dans le droit positif. Cela veut dire que le règlement sectoriel n’est pas appliqué, il convient tout de même de le laisser parmi le droit en vigueur. La notion de prévisibilité des toutes les situations à venir subsiste même si à Ambanitsena le contexte local est caractérisé par la faiblesse du coefficient de dégradation environnemental. Il a été dit dans le présent mémoire que le rapport de l’ONE sur l’état de l’environnement date de 1994. En dix ans, l’édition mise à jour en 2004 ne fait pas état de la diminution ou de l’aggravation. Par ailleurs, deux zones sont dans la même situation et l’évolution peut différer selon les cas. Ces arguments dus à la pression des actions humaines et naturelles sur les sols, les paysages et d’une manière générale sur les écosystèmes est variable et il serait maladroit d’exclure des dispositions juridiques sans motif spécifique puisque d’autres situations pourront exiger l’application de la même disposition. La prévisibilité est un concept économique de management apportant d’autres arguments sur le maintien du règlement sectoriel dans le droit positif. La notion de demande solvable rejoint le principe juridique « pas d’intérêt, pas d’action ». La Commune rurale d‘Ambanitsena et toutes les communes qui seront dans le même cas sont à la fois bénéficiaires et acteurs, donc le Maire peut agir pour la Commune en tant qu’investisseur et en tant qu’autorité. Dans son premier statut d’investisseur, le maire agit en tant que demandeur et doit « effectuer à ses frais et sous la responsabilité du promoteur (la commune) la mise en compatibilité de l’investissement communal (en milieu rural) ou municipal (en milieu urbain) par rapport à l’environnement.

21 L’anthropologie est ici prise dans sa définition de science de l’homme global.

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Le demandeur doit être solvable et dans le cas d’espèce, le Maire est responsable de l’inscription de crédits dans le budget de sa collectivité. A défaut de telles inscriptions budgétaires, la Commune est un demandeur non solvable. Les dispositions juridiques et économiques rejoignent alors l’anthropologie comme science de l’homme vivant en société. Les citoyens n’ont pas besoin de distinguer les différentes sciences. Ce sont les intellectuels qui doivent justifier les spécificités des sciences pour montrer que le savoir est unique mais que chaque département adopte des proches différentes pour garantir le progrès. La faible capacité financière des paysans22 et forestiers est limitée mais les dégâts sont également limités. Certaines bornes fontaines sont clôturées et agréables à voir. Sur la photo, même si les clôtures font défaut, l’utilisation des installations est normale et la maintenance des lieux est, à l’œil nu, révélatrice du consensus entre les habitants. La notion de rurbanisme23 montre l’apport de la science géographique vu que la Commune rurale d’Ambanitsena est à la fois urbaine dans la réalité et rurale selon les classifications de l’Administration. La concentration de la population nécessite des équipements collectifs propres à la ville alors que les valeurs culturelles sont proches de la tradition encor vivante à la campagne. Le rurbanisme est ainsi une ressource culturelle qui profite à l’économie urbaine. Toutefois, il s’agit de reconsidérer ce concept qui fait l’objet de malentendu vu la différence des niveaux de développement entre les pays riches et les pays en développement comme Madagascar. Le recensement des dispositions juridiques qui pourront être intégrées dans la codification des mesures apparaît ainsi comme prioritaire. Mais il convient de se demander à qui appartient l’initiative de ce recensement ? Normalement, il appartient à l’Office National de l’environnement de coordonner toutes les actions relatives au secteur Le concept de rurbanisation dite « douce » de centres villageois comme Ambanitsena dans la mesure où tous les acteurs forment une coalition est en faveur du secteur de l’adduction d’eau dont la plate-forme est déjà formée par les ONG EAU. L’initiative à la base et entre les communes représente la meilleure éthique juridique mais suppose l’application du principe juridique « Pas d’intérêt, pas d’action». Les communes ont intérêt à se regrouper mais la transformation de la simple conscience en demande solvable est un problème encore entier.

22 L’insuffisance des moyens est un faux problème. Les fonds existent. C’est la capacité de convaincre les partenaires qui fait défaut 23 Le plan d’urbanisme fait défaut et il est opportun d’incorporer le concept de rurbanisme dans le lexique gouvernemental avant de l’appliquer 37

Les solutions comme les tables rondes en vigueur dans les pays riches ne sont pas nécessairement adaptées à Ambanitsena, faute de plan marketing institutionnel adaptant le kabary (palabre) et les autres techniques propres à la culture malagasy. Les Professionnels de l’Eau dont la Jirama ne sont pas suffisamment sensibilisés par les ONG EAU (Caritas, Fikrifama, Saf Fjkm, Wateraid). La bonne gouvernance est interpelée pour identifier les critères de réussite des Ministères. Donc, c’est la culture administrative à Madagascar qui reste à définir. Le professeur De Gaudusson en conférence à l’ENAM en 2009 suggère que les initiatives doivent être multipliées notamment la campagne de sensibilisation sur les crédits carbone. C’est la partie nationale qui a le plus d’intérêt à agir dans ce sens. L’interpellation consiste à mobiliser les ONG sur la dissémination de leurs meilleures expériences. En adaptant la solution des experts, le scénario le plus adéquat a pour concept la « rurbanisation24», à savoir le développement des centres villageois se trouvant sur les de travail des ONG. Une carte des périmètres d’action des agences d’exécution n’existe pas et les intervenants extérieurs attendent la partie nationale qui à leur tour attendent les partenaires. Le déni de responsabilité se pose au niveau national. La carte des périmètres d’action et de leurs meilleurs succès concernant les intervenants nationaux et locaux reste également à établir. La Commune de Soamahamanina et bien d’autres collectivités de base financées ont des leçons à donner25. Alors l’attitude anthropologique de s’ouvrir aux communautés locales est également un axe non exploré. Le Plan d’aménagement au niveau des districts et des régions reste à faire pour identifier les contraintes et opportunités territoriales des ainsi que le développement potentiel de centres secondaires comme Ambanitsena, selon leur accessibilité et les services à disposition mais aussi et surtout selon un développement qui ne doit pas être en opposition mais bien complémentaire avec la densification future des villes que les autorités dirigeantes semblent encore ignorer.

24 Interview d’un architecte malagasy de passage à Antananarivo en 2013 25 Interview du Maire de Soamahamanina du 17/07/2013. Somahamanina est une commune témoin selon la méthode de recherche opérationnelle dont la comparaison est faite avec la zone d’étude.

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Rurbanisation ou nouvelle colonisation par l’urbain

Cette hypothèse semble bel et bien faire l’unanimité, si les communautés urbaines descendent à la campagne selon une mentalité paternaliste. Au niveau pratique, nombre de questions se posent. « Comment occuper le territoire dans l’harmonie sociale ?

La densification apporte la sous-culture et comment réaliser les analyses en laboratoires des eaux d’Ambanitsena ? Une question préalable se pose. Dans quel but procéder à des analyses surtout que l’étude d’impact est aux frais de la commune26.

C’est nettement plus complexe dans les villages, eux-mêmes déjà très denses, que dans les villes. De plus, un tel développement pourrait passer comme une colonisation avec tous les problèmes d’intégration que cela suppose. Sans parler des agriculteurs qui n’y trouvent pas leur compte et de l’indispensable proximité de l’emploi.

L’adéquation entre chiffres et structures est en effet difficile à résoudre. Les exemples de villages qui ont doublé en taille en quelque 10 ans sont nombreux. Or un tel essor démographique remet en cause l’identité locale. Cette mutation en petite ville donne l’impression aux habitants que les structures leur échappent. D’autant que ce sont des citadins qui viennent gonfler les effectifs. Les jeunes d’Ambanitsena ne trouvent pas d’emploi dans leur village.

La demande existe

A Ambanitsena, l’axe routier vers Toamasina crée des opportunités de valeurs ajoutées à Ambanitsena. Il est question de savoir comment utiliser ces valeurs économiques et culturelles au profit de l’environnement dont le financement du règlement sectoriel.

Le corridor d’Angavokely et de la falaise du Betsimisaraka ne dispose pas de plan d’aménagement pour la zone homogène, une sorte de Grenelle corridor pour les communes concernées27.

26 Il s’agit d’abord de renforcer les moyens financiers de la commune avant de leur demander de réaliser l’étude d’impact 27 Interview de l’architecte de passage à Antananarivo 39

L’adduction d’eau potable est source de jardins de reboisement esthétique comme les boisements naturels sont réels sur les photos.

Le Plan d’aménagement rural aux niveaux national, régional, communal, fokontany sont d’autres défis comme l’auto organisation associative en matière de renforce la protection environnementale.

L’association des usagers de l’eau est un groupe social dans le groupe englobant de la commune et contribue à l’organisation environnementale en faisant payer un ariary par seau d’eau. La dynamique de groupe fait appel aux valeurs dominantes et à une éthique juridique.

PHOTO 13 : Un bidon d‘eau est de couleur jaune à Ambanitsena comme dans toute l’ile Source : nous-mêmes,2014

1.2.2. Les notions de maîtrise d’ouvrage et de maîtrise d’œuvre sociale et technique

La finalité de la maîtrise d’ouvrage et de la maîtrise d’œuvre est l’obtention du règlement sectoriel, acte administratif délivré par la Commune elle-même pour le compte de l’ONE et sur délégation permanente du ministère charges de l’Environnement et à la suite d une évaluation favorable.

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Pour éviter le double rôle de la Commune comme à la fois juge et partie, aucune instruction concrète n’existe et ce vide juridique pourrait être une circonstance atténuante pour l’absence de règlement sectoriel concernant l’adduction d’eau potable d’Ambanitsena et pour toutes les adductions d’eau existantes dans toutes les 1549 communes de Madagascar.

La maîtrise d’œuvre sociale est l’ensemble des ONG et personnes relais (communicateurs) aidant la Commune en matière de développement. La maîtrise d’œuvre technique est constituée par les bureaux d’étude et techniciens. Faute de formation, le glissement du pouvoir juridique vers les ONG et techniciens est un double risque réel. Le Maire doit éviter le double danger social et technique17.

Le danger social est l’absence de transfert de compétence entre les ONG et les médiateurs individuels vers le Maire en tant que maître de l’ouvrage. Le vocabulaire st significatif car le maître de l’ouvrage délégué peut se faire au profit de l’ONG titulaire de la délégation de pouvoir de maîtrise de l’ouvrage.

Le danger technique est l’absence de formation efficace de la part des agents de l’ONE et des ministères. La rédaction du décret MECIE semble conforter le rôle omniprésent de l’office national de l’environnement. En plus, la technicité des actions risque de rendre ce concept de maîtrise de l’ouvrage comme une simple théorie.

L’harmonisation est insuffisante en matière de préservation des écosystèmes aquatiques ou nappes phréatiques par l’analyse la teneur en oxygène et gaz carbonique28, de l' azote ou encore du méthane ainsi que des substances minérales et organiques reste un objectif à long terme tant que la planification de l’aménagement aux différents niveaux (national, régional, communal).

Un certain nombre de dispositions prévues dans le code MECIE resteront inappliquées faute de telle formation.

28 Les analyses ne sont pas encore opportunes selon le Maire. Il faut d’abord se mettre d’accord du le but.

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Voici une série de mesures extraites du décret MECIE illustrant la technicité de l’étude d’impact et la nécessité de faire la sensibilisation avant la formation proprement dite, surtout pour le règlement sectoriel qui n’est pas écrit noir sur blanc dans le décret MECIE. Aperçu des mesures du Code MECIE comme documentation Une directive générale précise le contenu d’une EIE qui doit au moins comprendre : 1. Un document certifiant la situation juridique du lieu d’implantation du projet ; 2. Une description du projet d’investissement ; 3. Une analyse du système affecté ou pouvant être affecte par le projet ; cette analyse doit dynamique, locale ou régionale) du système environnemental en particulier ceux susceptibles d’être mise en cause par l’investissement projeté; 4. Une analyse prospective des effets possibles sur système précédemment décrit des interventions projetées ; 5. Un Plan de Gestion Environnemental du projet (PGEP) 6. Un résumé non, technique rédigé en malagasy et en français, afin de faciliter la prise de connaissance par le public des unités de longueur Encadré n° 01.Plan de Gestion Environnementale du projet (PGEP) « Géré directement par la cellule Environnementale du ministère sectoriel sur l’engagement du promoteur de prendre certaines mesures d’atténuation des impacts de son activité sur l’environnement, ainsi que des mesures éventuelles de réhabilitation du lieu d’implantation, le PGEP constitue le cahier de charges environnemental dudit projet et consiste en un programme de mise en œuvre et de suivi des mesures envisagées par l’ EIE pour supprimer, réduire et éventuellement compenser les conséquences domma- geables du projet sur l’environnement . » De ces extraits, deux mots- clés sont « programme » et « sectoriel ». Un programme ne peut être efficace et efficient si un référentiel n’existe pas, en l’occurrence le plan (secto- riel) de développement du fokontany (PDF). Lequel PDF gagnerait à être harmonisé verti- calement avec le plan communal et horizontalement avec le programme multi sectoriel. Selon l’interview du Maire, ces aspects d’intégration verticale et horizontale sont déjà en cours mais les habitants n’ont pas l’habitude des mots techniques. Cette remarque pose ap- pel à se demander quand est-ce que l’intellectuel qui appuie un fokontany commet une er- reur de méthode comme l’ethnocentrisme, ou l’égocentrisme ou encore le socio centrisme.

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Permis environnemental L’acte administratif délivré par l’ONE sur délégation permanente du ministère charges de l’Environnement et à la suite d’une évaluation favorable de l’EIE par le CTE. PREE ou programme d’Engagement Environnemental Un programme géré directement par la cellule Environnementale du ministère sectoriel dont révèle la tutelle de l’activité qui consiste en l’engagement du promoteur de prendre certaines mesures d’atténuation des impacts de son activité sur l’environnement, ainsi que des mesures éventuelles de réhabilitation du lieu d’implantation. Précisions sur le concept MOST Management de la transformation sociale (Management Of Social Transformation) Le Programme pour la Gestion des Transformations Sociales (MOST) est le seul programme de l'UNESCO à favoriser et à promouvoir la recherche en sciences sociale, en liaison avec la politique et la pratique, depuis mars 1994, visant à produire des connaissances fiables et appropriées pour les décideurs politiques. Le mandat d’origine a établi un fort engagement de promotion de la recherche comparative, internationale, interdisciplinaire et politiquement pertinente. Le programme a également été conçu pour organiser et promouvoir des réseaux internationaux de recherche, prêtant une attention particulière au renforcement des capacités et fonctionnant comme un centre d’échange d’informations et de savoirs dans le domaine des sciences sociales, pour améliorer la formulation des politiques.

Les applications MCL (Méthode du cadre logique) dans le mémoire

Ce paragraphe résulte du téléchargement sur moteur Google du 17 janvier 2014 sur les applications de MOST en matière environnementale et sir la méthode de cadre logique comprenant :

Cadre logique : Vision sociale d’ensemble des changements environnementaux

Plan marketing : Sensibilisation par les moyens traditionnels et modernes

Suivi évaluation créateur de résultats : Démarche participative selon les Nations Unies

Maîtrise d’ouvrage : Promoteur dans le sens de décideur stratégique multi sectorielle

Maitrise d’œuvre sociale : Promoteur dans le sens de décideur social

Maitrise d’œuvre technique : promoteur dans le sens technique

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Mention spéciale sur le plan marketing environnemental -Un résumé non, technique rédige en malagasy et en français, afin de faciliter la prise de connaissance par le public des unités de longueur MC -Transparence et redevabilité : Pour les investissements, publics ou privés, visés à l’article 4 le permis environnemental constitue un préalable obligatoire à tout commencement des travaux. Le Permis environnemental est délivré par l’ONE, à l’issue d’une évaluation environnementale favorable de l’EIE sur la base des avis techniques du CTE faisant suite à l’évaluation de l’EIE du projet et des résultats de l’évaluation par les publics. -Pour les investissements, publics ou privés, visés à l’article 5, l’approbation du PREE constitue un préalable obligatoire à tout commencement des travaux. L’approbation du PREE relève du ministère sectoriel concerné, sur la base de l’avis technique de sa cellule Environnementale Le directeur Général de l’ONE reçoit du Ministère chargé de l’environnement, délégation permanente pour délivrer le permis environnementaux. Toutes absence d’EIE pour les nouveaux investissements visées à l’article4, entraîne la suspension d’activité des lors que l’inexistante du permis environnemental y affèrent. Impacts potentiels L’EIE consiste en l’examen préalable des impacts potentiel prévisibles d’une l’intégrité de l’environnement dans les limites des meilleurs technologies disponible à un coût économiquement viable .Le niveau d’acceptabilité est apprécie en particulier sur la base des politiques environnementales, des normes légales, des valeurs limites de rejets, des coûts sociaux, culturels et économiques, et des pertes en patrimoines. (Article7)

Cet aperçu montre la technicité de l’étude d’impact dont le règlement sectoriel. La professeur Ralantoarisoa qui a enseigné le malagasy à Manjakandriana se pose le dilemme du choix entre savoir-faire et savoir-être. Le Maire pense que c’est le savoir être qui est le bœuf qui tire la charrue du savoir-faire.

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1.2.3 Maitrise d’ouvrage et MOST (Management de la transformation sociale) Schéma n°2 : Le règlement sectoriel en science juridique et administrative

MOBILES MOTIFS DISPOSITIF

V1- Bien – être V2-Gouvernance Pression Plan d’action environnementale environnementale

V : Valeur ou objectif; Motifs : circonstances, Dispositif : acte juridique Source : nous-mêmes, 2013 Origine : Décret MECIE 1999 et 2004 Les valeurs peuvent être en opposition. Exemple du conflit V1 contre V2 : La pureté de l’eau, source de bien-être, peut être en seconde priorité au profit de la bonne gouvernance lorsque les bailleurs de fonds ou l’Etat cherchent avant tout la reconnaissance internationale et sacrifient la population. Dans ce cas, la pression environnementale diminue mais la pression politique augmente. Le plan d’aménagement est alors sacrifié comme c’est le cas actuel. Schéma n°3 : Correspondance entre Valeur et Principe Valeur Culturelle Principe Ethique Moindre BIEN MIEUX EXCELLENCE Dilemme V1 versus V2 Mal

Source : nous- mêmes ,2014 Origine : Décret MECIE, 1999 et 2004 Ethique environnementale du Décret MECIE Dans le cas cité ci-dessus, et toujours selon l’architecte interviewé, Madagascar est dans l’éthique du moindre mal car c’est la pression des bailleurs de fonds qui est résolue en priorité. Toute initiative se trouve alors bloquée car le bon exemple venant d’en haut fait défaut. Comme le contenu des TDR, élabore par le promoteur, est fixé par l’ONE, en consultation avec les cellules environnementales des ministères sectoriels concernés et sur la base d’un descriptif succinct du projet établi par le promoteur, un refus de responsabilité en cascade apparaît. En matière de règlement sectoriel, la situation est plus grave car cette 4ème forme relève de la coutume juridique et non du décret MECIE. 45

Mais la faiblesse du nombre de permis environnemental octroyé (311 permis en 2011) concerne les 4 formes de l’étude d’impact. La situation est à peu près la même alors pour les 4 formes de permis. Dans le présent mémoire, l’insuffisance des fonds, l’absence de volonté politique et les conditionnalités unilatérales de bailleurs de fonds sont des faux problèmes. Primo, l’argent existe, c’est la capacité des utilisateurs pour gérer des fonds dans la transparence et l’efficience qui fait défaut. Secundo, les fonds sont très présents dans le secteur environnemental. Si un arbre coûte 0,80Usd sur la marché du carbone, la Commune d’Ambanitsena disposerait de 1.000.000d’arbres X 0,80 soit 800.000Usdollars. Photo n°14 : Regard sans plan de maintenance

Source : nous-mêmes ,2014 Si le réservoir est entouré d’arbustes, la réserve de carbone Augmente et le crédit carbone aussi Certes le règlement sectoriel est une simple formalité mais encore faut-il se mettre d’accord s’il faut laisser les investissements sans renouvellement. La photo ci-dessus donne une idée des conséquences de l’absence de disposition juridique sur le règlement sectoriel. 1.3. Analyse de la dynamique sociale actuelle à Ambanitsena 1.3.1 Les quatre formes d’EIE Les trois formes d’EIE prévue dans le décret MECIE sont l’EIE proprement dite, le PREE et la MEC ou Mise en conformité par rapport à l’EIE ou au PREE. Le Règlement sectoriel est prévu dans l’imprimé de demande de screening et relève ainsi de la coutume juridique.

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Les motifs juridiques et administratifs relatifs au règlement sectoriel comme 4e forme de l’étude d’impact environnemental sont marquées par l’état des paysages et écosystèmes. Ces derniers sont relativement préservés par le relief en éventail et le climat de cuvette suspendu en hauteur les tanety (terres en forme de plateaux sur les flancs des collines) et les eaux (nappes souterraines et étendues humides aquifères hydro morphes). Cela entraîne une relative disponibilité des ressources naturelles correspondant à une concurrence encore timide entre les producteurs.

Le permis environnemental n’est pas ressenti comme prioritaire vu que les motifs (absence de pression alarmante ou faiblesse de la menace anthropiques), les mobiles (adéquation de l’autorégulation social ou capacité d’adaptation des structures sociales à la nature éducative et préventive du droit) justifient par hypothèse un choix de dispositif juridique encadrant l’esprit du « moramora » (doucement et surement : douceur du changement).

Le cadre de lecture des quatre formes d’EIE par rapport à la vie sociale proposé par le professeur du lycée de Manjakandrina actuellement en retraite se trouve aménagé dans le présent mémoire de manière à tenir compte des pratiques différentes des projets financés par la Banque mondiale et l’Union Européenne, sur la vision globalisante d’une microsociété. La valeur culturelle comme élément de base du changement fait partie du mobile d’un acte juridique

La faiblesse du coefficient de dégradation Environnementale et assimilée aux motifs. L’étude d’impact dans le secteur représente un dispositif ou d’un ensemble d’appareil juridique facilitant le choix d’une mesure adaptés au cas d’espèce. Le principe relève de la philosophie appliquée au droit et accorde une importance à l’hypothèse suivante « Pas d’intérêt et pas d’action »évoquée ci-dessus. Le dit intérêt est en liaison avec la motivation : Le Maire ayant une vision prospective pour la commune se trouvera pressé par l’intérêt matériel harmonisé avec le mobile culturel du développement durable et global. Deux approches sont préconisées pour les deux sous sections : Analyse du règlement sectoriel à partir de la valeur et du principe et analyse du règlement sectoriel sur la base de l’information juridique

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1.3.2 Le règlement sectoriel, une simple formalité

Interview en 2013 de Ralantoarisoa ,un ex professeur de Philosophie et de Malagasy : « A quoi bon chercher un droit compliqué si la vie paisible à Ambanitsena justifie le moramora dans la transformation des rapports sociaux de productions. »

L’Esprit de l’étude d’impact est alors guidé par le principe du « moramora » (molo molo)

1. Toutes implantations ou modifications d’aménagements ouvrages et travaux situes dans les zones sensibles prévues par l’arrêté n°4355/97 du 13Mai 1997 portant désignation des zones sensibles. Mais qui décide de la nature sensible des zones ? La modification de cet arrêté peut être initiée, en tant que besoin, par le ministère chargé de l’environnement, en concertation avec les ministères sectoriels concernes sur proposition de l’ONE. Mais la concertation avec les bénéficiaires n’est pas encore un réflexe administratif.

2 Conséquences dommageables : Les photos sur Ambanitsena donnent un faible degré du dommageable. La prédiction collective sur l’application des concepts reste une ressource inexploitée. La constitution mettant la solidarité du Fihavanana avant la religiosité divine reste lettre morte (Constitutions de 1991 et de1998)

3 Toutes implantations ou modification des aménagements, ouvrages et travaux susceptibles de par leur nature technique, leur contiguïté, l’importance de leur dimensions ou de la sensibilité du milieu d’implantation, d’avoir des conséquences dommageables sur l’environnement, non visées par l’article 4.1 ou par l’annexe1 du présent Décret et pour lesquelles l’ ONE dument saisi ou non par le promoteur.

Et après consultation de la cellule Environnementale du secteur concerne, notifié au promoteur qu’une EIE est nécessaire.

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Mais comment se fait l’évaluation des dommages : Les urbains ou les ruraux, les hommes ou les femmes, les pauvres ou les riches. Le présent mémoire se base sur le fait que la ressource de la discrimination positive n’est pas exploitée. Les riches doivent contribuer au même titre que les pauvres, les femmes comme les hommes, les pauvres comme les riches. Un esprit des écritures saintes dit « Donner à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ». La question préalable est de savoir si les décideurs seront capables de quitter leur populisme pour adopter l’esprit révolutionnaire des religions modernes.

Il s’agit d’examiner le décret MECIE selon cet esprit révolutionnaire et de concilier cette culture de nonchalance dictée par un faible niveau des facteurs de production et des valeurs ajoutées avec l’accélération des risques environnementaux qui accompagnent l’accroissement démographique. A Ambanitsena, l’utilisation du système gravitaire est un indice de la faiblesse du niveau économique par rapport à utilisation de pompes à moteur par exemple.

Les projets d’investissements publics ou privées figurant dans l’Annexe du présent décret sont soumis aux prescriptions ci-après, suivant les résultats d’un « screening »préalable établi par l’ONE, sur la base d’un descriptif succinct du projet présente par le promoteur.

Le screening permet à l’ONE de décider si l’investissement doit faire l’objet de quelle forme d’EIE. Mais l’adduction d’eau fait partie des travaux soumis au règlement sectoriel et aucune commune n’a présenté de dossier en tant qu’investisseur.

Le screening est le seul texte administratif où le règlement sectoriel est écrit noir sur blanc. Cette quatrième forme de l’EIE fait figure de parent pauvre. Or, les 1549 communes ont au moins chacune sept adductions d’eau à créer. Certes, le projet Ambatovy met en jeu 6,9 milliards d’investissement et Quitfer 500millons d’euros à Taolagnaro. Mais, socialement, l’impact des mesures communales est aussi important que les milliards de dollars et d’euros.

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Concernant la pertinences des mesures, le fait que l’EIE soit rédigée en malgache ou en français représente un effort certain pour rapprocher le droit des habitants en faisant ressortir les mesures scientifiques, techniques, socio-économique, matériels envisagées pour supprimer, réduire et éventuellement compenser les conséquences dommageables de l’investissement sur l’environnement. Mais le présent mémoire soutient que l’autorégulation sociale ou capacité d’adaptation des groupes sociaux entre eux est la condition nécessaire de la pertinence des mesures. Il est crucial que les pauvres s’entendent d’abord entre pauvres avant de pouvoir se mettre d’accord avec les riches. Il en est de même pour les autres questions de genre. La formation elle-même n’est utile que lorsque les défavorisés et les nantis et les autres spécificités règlent d’abord la contradiction interne avant de régler les contradictions avec l’externe. Cela est mis en exergue par Cécile Razafindranoro dans son mémoire de sortie de l’ESSA « Contradictions au sein de la paysannerie merina » 1973.

La saisine du Ministère représente une procédure pour laquelle les communes, selon le Maire, sollicite une aide en matière d’élaboration de dossier d’étude d’impact. L’article 12 du décret MECIE est rédigé comme suit : « Sur saisine du ministère chargé de l’environnement, de l’ONE, du ministère sectoriel concerné ou du promoteur. Toute personne physique ou morale intéressée, publique ou privée, peut contribuer à fixer le cadre du contenu et de l’étendue d’une EIE pour les activités prévues par l’article4 du présent décret. « L’ONE est charges d’inscrire les recommandations issus des différents entités prévus par l’alinéa précédent pour l’élaboration des termes de références (TDR) de l’EIE de projet d’une envergure définie par voie réglementaire et celles à l’article 4.3 ci-dessus. Le contenu des TDR, élabore par le promoteur, est fixé par l’ONE, en consultation avec les cellules environnementales des ministères sectoriels concernes et sur la base d’un descriptifs succinct du projet établi par le promoteur ». L’analyse de la saisine du ministère fait ressortir que Le Maire est un promoteur potentiel en plus de son statut d’autorité de délivrance du règlement sectoriel sui ne peut pas se donner une autorisation à elle-même. La dynamique des groupes met en évidence le pouvoir de fait des techniciens faute de système d’accompagnement de la conquête d’autorité par les titulaires de pouvoir.

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Les ressources juridiques et administratives relatives ou règlement sectoriel comme 4e forme de l’étude d’impact environnemental sont marquées par l’état des paysages et écosystèmes .Ces derniers étant relativement préservés par le relief en éventail et le climat du cuvette suspendu en hauteur les tanety (terres en forme de plateaux aux niveau des flancs des collines)et les eaux (nappes souterraines et étendues humides aquifères hydro morphes) entraînent une relative disponibilité des ressources naturelles correspondant à une concurrence encore timide entre les producteurs.

Le permis environnemental n’est pas ressenti comme prioritaire vu les motifs (absence de pression alarmante ou faiblesse de la menace anthropiques), les mobiles (adéquation de l’autorégulation sociale ou capacité d’adaptation des structure social à la nature éducative et préventive du droit). Il est ainsi justifié, par hypothèse, que le choix de dispositif juridique encadrant l’esprit du moramora (douceur du changement), est décisif pour obtenir l’adhésion des bénéficiaires au droit de l’étude d’impact environnemental.

Le cadre de lecture de la vie sociale proposé par le professeur du lycée de Manjakandriana actuellement en retraite se trouve aménagé dans le présent mémoire de manière à tenir compte des pratiques différentes des projets financés par la Banque mondiale et l’Union Européenne, sur la vision globalisante d’une microsociété.

La valeur culturelle comme élément de base du changement fait partie du mobile d’un acte juridique. La faiblesse du coefficient de dégradation Environnementale et assimilée aux motifs. L’étude d’impact dans le secteur représente un dispositif ou d’un ensemble d’appareil juridique facilitant le choix d’une mesure adaptés au cas d’espèce .Le principe relève de la philosophie applique au droit et accorde une importance à l’hypothèse suivantes « Pas d’intérêt et pas d’action »évoques ci-dessus.

Le dit intérêt est en liaison à la motivation : Le Maire ayant une vision prospective pour la commune se trouvera presses par l’intérêt matériel harmonisé avec le mobile culturel du dévelop- pement durable et global deux approches sont préconises pour les deux sous sections. Analyse du règlement sectoriel à partir de la valeur et du principe et analyse du règlement sectoriel sur la base de l’information juridique. 51

2.1 La hiérarchie des normes en faveur de la Commune d’Ambanitsena

Au sommet de la hiérarchie se trouvent les traités (Conventions internationales). Une idée de l’importance du règlement sectoriel dans les pays riches transparaît de la liste ci-dessous. Toutefois, ces dispositions applicables dans les pays riches sont uniquement étudiées à titre de référence et devront faire l’objet d’adaptation nécessaire avant leur application à Madagascar.

• 28 janvier 2008 - Convention sur les engagements pris par le secteur du transport aérien o Convention sur les engagements pris par le secteur du transport aérien - Bilan 2010 o Convention sur les engagements pris par le secteur du transport aérien - Bilan 2011 • 29 janvier 2008 - Convention sur les engagements pris par les entreprises du commerce et de la distribution o Convention sur les engagements pris par les entreprises du commerce et de la distribution - Bilan 2010 • 3 avril 2008 - 33 entreprises du secteur public signent la charte de développement durable des établissements et entreprises publics • 8 juillet 2008 - Premier accord territorial d’application outre-mer du Grenelle Environnement • 5 décembre 2008 - Charte d’engagement et d’objectifs pour le développement durable des ports de plaisance • 10 décembre 2008 - Accord pour accélérer la mise en oeuvre du Grenelle Environnement sur le volet social du développement durable dans les organismes publics • 25 mars 2009 - Convention d’engagement volontaire des acteurs de la conception, ré- alisation et maintenance des infrastructures routières, voirie et espace public urbain o Convention d’engagement volontaire des acteurs de la conception, réalisation et maintenance des infrastructures routières, voirie et espace public urbain - Bilan 2011 o Publié le 07 juillet 2014 à 13h54

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Concernant les Politiques paysagères en action pour la protection et la valorisation du patrimoine naturel et culturel, l'évolution récente des paysages ne peut être appréhendée sans prendre en considération une diversité d'instruments de politiques publiques. Les dispositions «paysagères » mises en œuvre sont le plus souvent reliées à des instruments d'action publique d'aménagement du territoire, d'urbanisme et de protection de la nature, de valorisation du paysage, parfois urbanisé, parfois rural, associant la protection et la mise en valeur du paysage et d'autre part les outils, plus classiques, de la planification urbaine ou de la politique de protection de la nature. Ambanitsena étant une petite ville, l’équivalent en pays riche est le bourg qui présente une unité architecturale qui a fait l'objet de création de sites Ramsar29 notamment, prévoyant des mesures spéciales. Un équivalent de la Convention européenne du paysage serait opportun au niveau de la COI notamment les espaces naturels, ruraux, urbains et périurbains pouvant être considérés comme remarquables ou dégradés » (article 2 de la Convention européenne du paysage).

Elle engage chaque pays signataire « à reconnaître juridiquement le paysage », à «définir et mettre en œuvre des politiques du paysage » et « à intégrer le paysage dans les politiques d'aménagement du territoire, d'urbanisme et dans les politiques culturelles, environnementales, agricoles, sociales et économiques » (article 5 de la Convention européenne du paysage). Cela suppose ne acceptation des mesures obligatoires selon le principe de la force de la persuasion pour éviter la persuasion par la force30.

2.1.1. Importance des conventions internationales sur l’EIE

La Convention de Rio et le Protocole de Kyoto ainsi que les autres conventions se basent sur le principe juridique- pollueur/payeur. Pour en établir la pertinence éventuelle ou partielle à Ambanitsena, la résolution des Nations Unies sur le droit de participation citoyenne existe et peut être considérée comme base juridique mondiale du règlement sectoriel qui sera réalisé à Ambanitsena.

29 Interview en 2013 d’un ex professeur de Philosophie et de Malagasy Ralantoarisoa A : « A quoi bon chercher un droit compliques si la vie paisible à Ambanitsena justifie le Moramora dans la transformation des rapports sociaux de productions ? »

30 Hauriou (A) : « Droit constitutionnel et institutions politiques » (1986)

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Déclaration sur le droit au développement Adoptée par l'Assemblée générale des Nations Unies dans sa résolution 41/128 du 4 décembre 1986 L'Assemblée générale, Article 2 prévoit que 1) L'être humain est le sujet central du développement et doit donc être le participant actif et le bénéficiaire du droit au développement que 2) Une action soutenue est indispensable pour assurer un développement plus rapide des pays en développement. En complément des efforts que les pays en développement accomplissent, une assistance internationale efficace est essentielle pour donner à ces pays les moyens de soutenir un développement global. Le présent mémoire souligne l’importance de la procédure d’incorporation de ce genre de résolution et des conventions dans le droit positif interne. L’environnement juridique crée alors des valeurs

2.1.2 Importance de l’acceptation du règlement sectoriel par la Commune Rurale d’Ambanitsena

Schéma n°04 : Le règlement sectoriel en science juridique et administrative

MOBILES MOTIFS DISPOSITIFS

V1- Bien – être V2-Gouvernance Pression Environ- Niveau Région nementale N1-Consensus N2-Capacité Politique Environ- Niveau District nementale L1-Charisme L2-Ecoute Style de leader-Ship Niveau de la Mairie/ Fokontany M1-Matériel M2-Spirituel Motivation Niveau communautaire

V : Valeur ; N : Norme ; L : Leadership ; M : Motivation Source : nous-mêmes, 2014 Origine : Décret MECIE 1999 et 2004

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Les mobiles étant les buts de politique publique, le niveau de prise d’initiative exige une capacité de vision au sommet et une prédisposition à l’adaptation au niveau inférieur. Mais, jusqu’à présent c’est le sommet qui est défaillant. Cela explique l’intérêt de l’inventaire des meilleures initiatives au sommet et à la base en matière environnementale sur les impacts et leurs études. 2.1.3. Procédure du règlement sectoriel En application du schéma n°01 page 22, la valeur donne lieu au principe, qui à son tour génère une valeur. Dans le cas des deux valeurs V1et V2 en conflit, le principe joue un rôle d’arbitrage et engendre une valeur V3. Appliquons ce raisonnement à Ambanitsena. Une fois que le Maire et la Commune sont sensibilisés et acceptent de procéder à la régularisation, le règlement sectoriel devient une valeur qui donne lieu à un principe pour modifier l’état de l’environnement qui est un motif.

Kelsen se fonde sur la théorie positiviste du Droit et pense que c’est la forme qui est libératoire. Dans le présent mémoire, c’est la volonté politique qui est primordiale et non la forme de l’acte pris. C’est la théorie sociologiste du Droit qui est retenue. Toutefois, la forme du règlement sectoriel est tout de même considérée comme coutume juridique. Comme la coutume est essentiellement un fait social avant d’être un fait juridique, finalement, c’est la théorie sociologiste qui dirige la théorie formaliste comme une aiguille qui conduit le fil.

La pression environnementale est une situation donc un motif. L’absence de règlement sectoriel est le résultat de l’inertie de la Commune et des habitants. Devant une même réalité, tout se passe comme si les paysans et la Commune considèrent l’exploitation de l’eau comme source de bien-être comme c’est le cas dans le présent mémoire.

D’un côté, l’eau est reconnue comme valeur V1 pour les paysans et la Commune. De leur côté, l’Etat et les bailleurs sont soucieux de la préservation de l’environnement et mettent en place le règlement sectoriel comme mesure obligatoire, qui est la bonne gouvernance. Pour les pouvoirs publics, le droit du règlement sectoriel est une valeur V2.

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Les valeurs V1 et V2 étant en conflit, devant la même réalité de pression sur les ressources naturelles, la base et le sommet prennent deux côtés en opposition. La solution au conflit revient alors à la collectivité décentralisée supérieure à savoir la Région. Une Valeur intermédiaire fera alors l’arbitrage entre V1 et V2 et donnera lieu à la politique régionale sur l’application du règlement sectoriel qui sera comme une Valeur V3. Cette valeur V3 est comme une application du principe que la région est un facilitateur et non une tutelle puisque la tutelle n’existe pas.

Et pour continuer dans le cadre du schéma n°01, l’action de prise par la Région peut être la formation en vue de renforcer la capacité de planification appelée prédiction. Etant donné que l’adhésion aux valeurs est volontaire, la région gagnera à agir dans le cadre d’un plan marketing pour convaincre la commune et els habitants. Alors, le moyen d’action basé sur la persuasion de Hauriou sera réalisé.

Le même raisonnement est valable pour la norme toujours en application du schéma n°01 dont voici un extrait. La norme est l’attitude de consensus. Une fois que la Région ait terminé sa formation selon le plan marketing, le critère de réussite de l’action de la collectivité supérieure est l’existence de consensus entre les habitants tout d’abord et ensuite entre les habitants et la commune sur l’application du règlement sectoriel.

Dans l’extrait ci-dessous, le consensus est une norme1. Mais la discussion entre savoir faire et savoir être oppose cette norme 1 à la norme 2 Capacité. Le marimaritra iraisana (consensus à la Malagasy) peut avoir un inconvénient de compromission donc de complaisance et est couvent critiquée comme trop démocratique et nuisant à l’efficacité. Il appartient alors au district de concrétiser l’action de la Région en faisant la plaidoirie pour la politique gouvernementale de l’Etat, qui est la norme 3 en arbitrage au conflit entre norme1 et norme 2.

N1-Consensus N2-Capacité Politique Environ- Niveau District nementale

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Une fois que le District aura réalisé la plaidoirie e faveur de la politique publique environnementale, il appartient à la Commune et au Fokontany de traduire les valeurs et les normes en termes de leadership comme un élément du structuralo-fonctionnalisme.

Les habitants sont très critiques vis –à- vis de l’Etat et aussi à l’égard des collectivités qu’ils considèrent comme de nouveaux instruments du pouvoir. Pour remédier à cette méfiance contre les instituions, la conjugaison des actions des structures décentralisées et déconcentrées est une alternative préconisée en matière de science administrative. En tenant compte de l’anthropologie et de la sociologie du droit.

L1-Charisme L2-Ecoute Style Niveau de la mairie/ de leadership Fokontany

L’argent est une motivation qui s’oppose à la vertu. La motivation matérielle est alors en opposition à la motivation spirituelle. Pour résoudre ce conflit, la communauté du Fokonolona est appelée à réaliser son plan marketing pour résoudre également le conflit au sein de la communauté.

M1-Matériel M2-Spirituel Motivation Niveau communautaire

Il s’agit de montrer en quoi cette formation en cascade est pertinente ainsi que la conjugaison entre décentralisation et déconcentration. La première raison est le caractère vertical de la société Malagasy. Au sommet est Dieu, ensuite les ancêtres et enfin l’Etat dont le niveau inférieur est le fokontany. La Malagasy a un respect et aussi une crainte révérencielle envers le supérieur et pour obtenir un résultat durable et global en matière d’application du règlement sectoriel, il convient de mettre tous les atouts du côté de l’action environnementale.

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Mais la société malagasy est verticale avec une base élargie. La mobilisation communautaire est aussi un atout résidant dans la valeur Fihavanana inscrite comme valeur suprême avec Dieu dans le préambule de la Constitution malagasy.

L’éducation par les pairs est très efficace en matière environnementale vu les affinités entre défavorisés, entre femmes ou entre hommes, entre enfants. L’exemple du succès de la campagne de vaccination Fav Polyo 2002 est un exemple très édifiant dont la présence des Tangalamena (notables médium) aux côtés des vaccinateurs est un atout aboutissant à une couverture vaccinale de près de 97%.

Schéma n°5 : Valeur comme mobile du règlement sectoriel Structures Fonctions V I O I A G Objectif Adaptation L Identité Intégration M C P Structures : V : Valeur ; G : Groupe ; L : Leader ; M : Motivation ; C : Communauté majorité/Minorité ; P : Norme permissive ou facultative Fonctions : I : Identitaire ; O : Fixation d’objectif, I : Intégration A : Adaptation Remarque pour le Groupe : selon la technique du meaning matrix applicable en matière de communication, l’ouverture est nécessaire entre groupes dominés et dominants.

Du côté structures, le tableau part du principe que le changement social intervient d’abord au niveau des valeurs. C’est une vision dynamique du structuralisme tandis que la vision figée met les groupes au sommet. Cela n’est pas tout à fait logique car, à l’image du bâtiment, le groupe social est une infrastructure alors que l’idée, la valeur est une superstructure (Harry M. Johnson, 1985)

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Du côté fonctions, le changement social au niveau des structures se répercute sur les fonctions. Lorsque le groupe tient à son originalité, la fonction identitaire à Ambanitsena est la conséquence de la valeur structurelle Fihavanana. Même si l’eau est payante, les usagers acceptent sans fracture sociale car la préservation de l’environnement exige de tenir compte que l’eau pourra être rare plus tard. L’identitaire s’adapte à l’idée qui mène le monde rurbain. A défaut d’adaptation, le groupe risque d’éclater. L’objectif suit également cette adaptation nécessaire. Les fonctions suivent les structures.

Mais le schéma est réversible. Lorsque l’identitaire est interpellé par la solidarité de entre pauvres, c’est le cas des travaux communautaires. Certains riches paient des remplaçants, les pauvres acceptent mais exigent en retour, des conditions sur le taux du salaire et même exigent que les terres non cultivées par les riches soient plantées d’arbres. Alors, les valeurs au niveau des riches changent en suivant les changements au niveau fonctions.

Application du structuralo-fonctionnalisme à l’étude d’impact

Valeur-principes I O I A Objectif Adaptation Identité Intégration I : Identitaire ; O : Fixation d’objectif, I : Intégration ,A : Adaptation Les prescriptions sont un ensemble de valeurs. Analysons alors le décret MECIE selon le tableau de lecture. « Les projets d’investissements publics ou privées figurant dans l’Annexe du présent décret sont soumis aux prescriptions ci-après, suivant les résultats d’un « screening » préalable établi par l’ONE, sur la base d’un descriptif succinct du projet présente par le promoteur »

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D’abord, il importe de savoir comment ces prescriptions seront acceptées comme des valeurs, ayant des conséquences dur le sentiment d’appartenance identitaire, puis à la fixation d’objectif, sur l’intégration du groupe et sur la capacité d’adaptation ou autorégulation sociale. Une première mesure est l’information des acteurs sur l’existence de ces prescriptions. Le mieux est de consulter les bénéficiaires sur la pertinence des dites prescriptions. L’évaluation par les bénéficiaires et une technique pertinente à ce niveau. Les habitants d’Ambanitsena auront le sentiment de construire leur propre identité en étant fiers de pouvoir évaluer les impacts potentiels au lieu d’être considérés comme des exécutants d’une politique nationale à laquelle ils n’auront pas participé. Valeur-principes I O I A Objectif Adaptation Identité Intégration

Ensuite, la fixation des objectifs leur sera autorisée. Cela présuppose que les bénéficiaires auront une latitude en matière de choix des mesures à appliquer. Souvent, l’Etat et les bailleurs imposent les activités à faire ainsi que les enveloppes financières.

L’Engagement Environnemental pourra prévoir les mesures d’intégration des différentes couches sociales à la réduction des impacts négatifs et à la consolidation des impacts positifs. Et enfin, la capacité d’adaptation suppose que l’environnement physique et social est en continuelle transformation et que les habitants seront capables à gérer lesdites transformations.

Le règlement sectoriel comme 4ème forme d’EIE consiste en l’examen préalable des impacts potentiel prévisibles de l’intégrité de l’environnement dans les limites des meilleures technologies disponibles à un coût économiquement viable. Certes l’adduction d’eau gravitaire est modique et compte sur la participation des mains d’œuvre collectives à 70% Mais, l’évolution est inéluctable et il faudra prévoir un niveau d’acceptabilité des technologies modernes nécessitant une surface financière plus importante. La capacité d’adaptation concerne également l’acceptation des normes légales, des valeurs limites de rejets des eaux usées, des coûts sociaux sur le paiement des redevances et sur la constitution de caisses locales d’investissement. 60

L’aspect culturel se mesure à l’importance des fonds accumulés après deux ou trois ans de fonctionnement de l’association des usagers de l’eau. Le capital éthique fait allusion aux choix collectifs sur les montants des cotisations et sur la manière d’utiliser les fonds. Les malagasy ont l’habitude de dire « il vaut mieux du riz cuit à l’eau sur lequel tous sont d’accord que du riz parfumé créant un désaccord entre les membres « Aleo vary sosoa laniera toy izay apangoro arahindromoromo ». En plus du capital culturel, les fonds économiques sont comme le fil qui suit l’aiguille. L’argent ne doit jamais être une finalité mais un moyen. L’approche du cadre logique est un outil pertinent pour distinguer les niveaux de priorité. Le règlement sectoriel entraîne également une réflexion sur toutes les éventualités ou scénarios. En cas d’inondation du bassin de retenue ou d’amortissement des tuyaux d’amenées ou encore de remplacement nécessaire des robinets, l’absence d’EIE pour les nouveaux investissements comme pour les anciens investissements pourra entraîner la suspension économique d’activité. Alors, le permis environnemental y affèrent, notamment le règlement sectoriel est toujours utile.

Une mise à jour des textes réglementaires comme l’arrêté n°4355/97 du 13Mai 1997 portant désignation des zones sensibles, s’avère nécessaire. La modification de cet arrêté peut être initiée, en tant que besoin, par le ministère charges de l’environnement, en concertation avec les ministères sectoriels concernes sur proposition de l’ONE. Une suggestion est faite à cet endroit pour recueillir l’avis préalable des habitants comme le prévoir le cadre logique ci-dessous.

Examinons la disposition du décret MECIE sur « Toutes implantations ou modifications des aménagements, ouvrages et travaux susceptibles, de par leur nature technique, leur contiguïté, l’ importance de leur dimensions ou de la sensibilité du milieu d’implantation, d’avoir des conséquences dommageables sur l’environnement, non visées par l’article 4.1 ou par l’annexe1 du présent Décret et pour lesquelles l’ ONE dument saisi ou non par le promoteur et après consultation de la cellule Environnementale du secteur concerne, notifié au promoteur qu’une EIE est nécessaire ».

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Tous travaux sont susceptibles de conséquences dommageables sur l’environnement. L’esprit et la lettre du décret MECIE sont ainsi à revoir en fonction des perceptions des 6000 habitants d’Ambanitsena et non seulement des 1000 citadins bénéficiaire de l’adduction d’eau potable.

L’article 5 prévoit un descriptif succinct du projet présenté par le promoteur : Les 6000 habitants verront plus loin que les 1.000 citadins et un principe à inscrire dans le projet de loi organique est d’interdire toute exclusion dans la participation citoyenne à la rénovation du décret MECIE.

- La production par l’investisseur d’un programme d’engagement Environnemental (PREE) dont le contenu, les conditions de recevabilité et les modalités d’application sont définis par voie réglementaire et par les dispositions transitoires du présent décret.

- Une évaluation du PREE. Par la cellule environnementale du Ministère sectoriel directement concerne qui établira et enverra les rapports y affèrent au ministère charge de l’environnement et à l’ONE. Procédure du règlement sectoriel proprement dite Saisine du Ministère. Article12. Sur saisine du ministère charges de l’environnement, de l’ ONE ,du ministère sectoriel concerné ou du promoteur, toute personne physique ou morale intéressée, publique privée, peut contribuer à fixer le cadre du contenu et de l’étendu d’une EIE pour les activités prévues par l’article4 du présent décret. L’ONE est charges d’inscrire les recommandations issus des différents entités prévus par l’alinéas précèdent pour l’élaboration des termes de références (TDR) de l’ EIE de projet d’une envergure définie par voie réglementaire et celles à l’ article 4.3 ci-dessus. Le contenu des TDR, élabore par le promoteur, est fixé par l’ONE, en consultation avec les cellules environnementales des ministères sectoriels concernes et sur la base d’un descriptifs succinct du projet établi par le promoteur

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Saisine du Ministère – Une analyse de l’exemple de permis environnemental délivré par l’ONE et basé sur le règlement sectoriel permettra de préciser les aspects pratiques de cette 4ème forme d’EIE – La volonté politique locale comme mobile de réalisation volontaire de l’acte juridique =>La persuasion évoquée par le Doyen Hauriou est complétée par la théorie sociologique du droit préconisée par Carbonnier : le droit est flexible (Interview d’un documentaliste retraité sur cet ouvrage de Carbonnier Jean, « Flexible droit : Textes pour une sociologie du droit sans rigueur » Paris Librairie générale de droit et de jurisprudence 1969). Concrètement, la vulgarisation du règlement sectoriel est nécessaire (insuffisance du caractère obligatoire de la règle de droit)

Photo n°15: Le sol à préserver

Source : nous-mêmes 2014

Les sols sont des ressources naturelles et dont l’écologie, la préservation, nécessite une politique d’atténuation des impacts négatifs et d’optimisation des impacts positifs. 2.2. Le rôle moteur du dispositif EIE 2.2.1 Encadrement juridique des motifs La prise en compte des impacts directs (changements du décor) et indirects (érosion) conduit à la distinction entre impacts immédiats (écoulement des eaux) et différés (dégâts cycloniques), impacts isolés : bassins versants (déboisement) et cumulatifs (baisse du débit des sources et des nappes phréatiques).

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L’Ethique de la demande sociable est le renforcement des capacités des acteurs individuels et des collectivités. La constitution de caisse de l’eau est une initiative commune à toutes les communes et mérite un échange des pratiques de solutions prises devant les difficultés. Les alternatives de boisement ou de plantation de plants à valeur esthétique comme le vétiver sont pratiquées. 2.2.2. Encadrement juridique des mobiles La Persuasion, la Contrainte et la Contrainte par persuasion relèvent aussi du commerce juridique entendu dans le sens de relations contractuelles entre les habitants. mais le contrat est exercé non pas dans la totale autonomie de volonté mais dans le cadre des dispositions du décret MECIE. Les ressources administratives peuvent être mieux exploitées. Il appartient à la région d’Analamanga d’appartenance de stimuler les études d’impact dans les cinquante Fokontany répartis dans les quatre communes rurales : , Mantasoa, Merikanjaka et Miadanarivo. Le relief comme facteur plus favorable que défavorable fera l’objet d’un plan d’occupation des sols tenant compte des différents impacts dus à la différence d’altitudes. Comme la zone fait partie de ce que l’on appelle les Haute Terres par rapport à l’ensemble de l’île, un rencontre du genre de colloque sera l’occasion d’échanges d’expériences sur la gestion des hauteurs et des nappes phréatiques. La succession de collines peut être enrichie par les expériences des autres pays sur les différents statuts d’usagers de l’eau ou de riverains de forets comme au Laos. 2.3. Le rôle moteur des motifs et mobiles sur le dispositif EIE 2.3.1 Caractère évolutif du dispositif juridique EIE L’encadrement juridique des objectifs sociaux, culturels et politiques consiste à identifier les délibérations communales prises sur la protection et la préservation de l’environnement concernant les adductions d’eau potable existantes à Ambanitsena. Le présent mémoire identifie la nature volontaire ou obligatoire selon les cas des mesures déjà prises sur les adductions d’eau nécessaires=>Les ménages et les entreprises devront réaliser la remise à l’état des lieux après la réalisation des aménagements nécessaires à l’adduction d’eau gravitaire et à la construction des bornes fontaines.

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L’encadrement juridique des objectifs économiques concerne les ménages et entreprises qui paieront des cotisations ou des contributions pour les reboisements ou aménagements nécessités par la préservation de l’environnement (jardins esthétiques autour des bornes fontaines). Les entreprises devront contribuer à une caisse de solidarité pour la construction de petits barrages ou pose de gabions (grillages de retenue des moellons pour éviter élargissement des ravins et lavaka). Le rôle moteur des motifs et mobiles sur le dispositif EIE est ainsi le principe à vérifier en tenant compte du caractère évolutif du dispositif juridique EIE

Photo n°16: Tuyaux exposés Source : nous-mêmes 2014 Les tuyaux à fleur de sol sont exposés aux intempéries et aux destructions par le fait des animaux et des hommes malintentionnés. La faiblesse du nombre de règlement sectoriel (N1) délivrés à Ambanitsena à l’instant T1 (01/08/2014) (N1 = 0). Le nombre de règlement sectoriel potentiel (qui devrait être délivré) à l’instant T1 est N2. La différence N2 –N1 montre la faible légitimité du Droit EIE (règlement sectoriel) à Ambanitsena.

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Cette situation sera réglée par la conjugaison de la sensibilisation et de l’application du décret MECIE. Les ressources de gestion stratégiques comprennent notamment le cas par cas ; qui est la confirmation du pouvoir administratif de la commune d’appliquer le régime du règlement sectoriel pour les adductions privées. L’objectif de la mise en place de la procédure d’examen au cas par cas des projets, des plans et programmes ainsi que des documents d’urbanisme vise à améliorer l’efficience des études d’impact/évaluations environnementales en imposant celles-ci uniquement lorsqu’elles sont jugées nécessaires par l’autorité environnementale. La décision de la nécessité d’une étude d’impact/évaluation environnementale se fait à partir de l’analyse des caractéristiques des projets, plans/programmes ou documents d’urbanisme, de sa localisation et de ses impacts potentiels sur l’environnement ou la santé. 2.3.2 Caractère participatif du dispositif juridique EIE

L’information juridique des autorités locales sur l’EIE éclaire le Maire d’Ambanitsena ayant une double fonction de Maître de l’ouvrage du développement (Action unilatérale administrative) et d’investisseur local sur l’EIE (acte contractuel administratif) en plus de la systématisation de l’information juridique citoyenne sur l’EIE : « Article11 alinéa3, paragraphe 6 : Un résumé non technique rédigé en malagasy et en français afin de faciliter la prise de connaissance par le public.

La démarche participative est une caractéristique du Décret MECIE. Toutefois, ce caractère participatif n’a pas été efficace jusqu’à présent vu la faiblesse du nombre de permis accordés. Il s’agit alors de rechercher dans l’anthropologie juridique la cause de l’inefficacité de cette démarche participative pour confirmer le rôle moteur du des motifs et mobiles sur le dispositif EIE. La démarche structuralo-fonctionnaliste est empruntée par l’anthropologie à la sociologie.

3.1. Information juridique à l’intention de la Commune rurale selon son double attribut de puissance publique et d’investisseur La carte physique est une source d’information juridique et économique

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3.1.1 L’information juridique sur la fonction de maître de l’ouvrage de la Commune rurale d’Ambanitsena :

Les attributions du Maître de l’ouvrage et celles du Maître d’œuvre sont les suivantes : Les attributions du Maître d’œuvre délégué : assister le maire et les services communaux et/ou municipaux à rédiger la demande de catégorisation (screening) : la procédure qui permet d’identifier si un projet doit faire l’objet d’une EIE, d’un PREE, ou ni l’un ni l’autre. « Article2 (nouveau) Alinéa2 : Catégorisation ou screening : la procédure qui permet d’identifier si un projet doit faire l’objet d’une EIE d’un PREE ou de ni l’un ni l’autre »

La formule exécutoire du décret MECIE prévoit les départements qui doivent appliquer le décret MECIE : Ministre de la Jeunesse et sports, Ministre de la Défense nationale, Ministre de l’Intérieur et réforme administrative, Ministre de la protection sociale et des Loisirs, le Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’intérieur chargé de la décentralisation, du Développement régional et des Communes. L’information juridique sur la fonction d’investisseur de la Commune rurale sera étudiée par l’application de l’actuelle codification EIE comporte un Guide sur l’utilisation du droit EIE

3.1.2. L’information juridique sur la fonction d’investisseur

L’investisseur dispose d’une gamme d’outils dont le cadre logique, le plan marketing environnemental, le suivi évaluation créateur de résultat Le cadre logique est un outil qui a été développé dans les années 1970 et utilisé depuis lors par de nombreuses organisations de développement (USAID) Voici un aperçu des mesures de gestion relatives au cadre logique. La matrice du cadre logique de l’adduction d’eau est la distinction entre finalités (préservation et protection durable de l’environnement) et des buts intermédiaires (renforcement des capacités ainsi que des objectifs (généralisation de la disponibilité de l’eau potable (extrant) par la gestion participative des adductions d’eau (intrant) .

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Le cadre des résultats permet de présenter de façon systématique l’unité des méthodes. Quatre niveaux forment un cadre simple et global. C’est le résumé de la théorie sur laquelle est basée la MCL (Méthode du cadre logique) . La Méthode du, Cadre Logique est synthétique La logique d'intervention du projet est horizontale (finalité au sommet et intrant à la base). La logique horizontale distingue les symboles (les indicateurs sur l’intrant, l’extrant, la capacité et la finalité), les supports ou moyens de vérification (le mode de suggestion de chaque niveau horizontal). Un cadre logique permet de : - Réunir sur un seul document tous les éléments clés d'un projet , par une présentation de manière systématique, concise et cohérente, Le Cadre Logique (Rosenberg & Posner, 1979) a été développé pour l'USAID afin de faciliter la conception des projets et l'analyse des suppositions ou conditions critiques.

Un guide sera élaboré sur la manière de remplir le cadre logique. , sur la définition pratique d’une qu'une matrice de cadre logique, sur la manière d’intégrer la Planification, le Suivi et l'Evaluation pour une version simplifiée due votre projet indiquant : Comment les activités ... La planification doit permettre de mettre en relation logique les La planification doit permettre de mettre en relation logique les problèmes que l'on veut ... La matrice du cadre logique est le document de référence pour la.problèmes que l'on veut ... La matrice du cadre logique est le document de référence pour la. Définition, aide méthodologique et appui à la construction du cadre .

Bien que le cadre ait été impulsé dans les années 90 par l'Union Européenne, les projets de l’UE utlisent d’autres variantes et il convienne d’uniformiser la conception des bailleurs cur cet instrument . le cadre logique est aujourd'hui un outil incontournable dans la gestion de projet.

La Solution de management juridique stratégique prévoit comme Recommandation l’Autorégulation socio juridique. Cela veut dire, que la persuasion l’emporte sur la contrainte. Les procédés sont préconisés pour faciliter l’application des mesures juridiques.

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Le cadre logique sera utilisé par le Maître de l’ouvrage (la Commune rurale) et en sera plus légitime par le suivi participatif de N1 (Selon le PNUD, le suivi est déjà créateur de résultat lorsque les bénéficiaires (ménages, écoles, centres médicaux, entreprises…) participent au suivi. La vulgarisation du cadre logique sera réalisée à l’image de l’expérience des kiosques juridiques auprès des tribunaux sera étendue à Ambanitsena : confectionner des brochures de sensibilisation avec la contribution des bénéficiaires et des brochures d’information seront élaborés à Ambanitsena avec la contribution de l’ONE sur L’utilité de régularisation du règlement sectoriel pour l’approvisionnement en eau potable. L’opportunité de délibération du Conseil communal sur ladite régularisation est retenue. Photo n°17: Sortie des eaux usées

La sortie des eaux usées gagne à être aménagée. Source : nous-mêmes 2014 La prise de décisions sur les attributions des fokontany, ménages, écoles, centres sanitaires, entreprises, ONG, églises, éducateurs… sur la légitimation du règlement sectoriel par la Régularisation.

Photo n°18 : Eau abondante L’eau est abondante à la sortie des montagnes. Cela sera durable avec le cadre logique accepté par les paysans et urbains

Source : nous-mêmes ,2014 69

3.2 Consolidation juridique des motifs et mobiles Le fait de régulariser la situation de la Commune sur le décret MECIE aboutira à la mise à jour du plan communal d’aménagement dont le plan de gestion des infrastructures.

« Article3 : Conformément aux dispositions de l’article 10 de la loi n° 90-033 du 21 décembre 1990 portant charte de l’environnement, les projets d’investissement publics ou privés, qu’ils soient soumis ou non à autorisation ou à approbation d’une autorité administrative, ou qu’ils soient susceptibles de porter atteinte à l’environnement doivent faire l’objet d’une étude d’impact » « Article3 : (suite1) Ces études d’impact prennent la forme soit d’une étude d’impact environnemental (EIE), soit d’un Programme d’Engagement Environnemental (PREE) selon que les projets relèvent des dispositions des articles 4 ou 5 suivants » Évaluer la sensibilité et l’utilité du guichet unique « Article3 (suite2) : Dans tous les cas, il leur est tenu compte de la nature technique de l’ampleur desdits projets ainsi que la sensibilité du milieu d’implantation » « Article 3. (Suite et fin) L’ONE est le seul habilité à établir ou à valider un « screening » sur la base du descriptif succinct du projet et de son milieu d’implantation » Une loi organique pourra donner plus de force à la codification existante relative à l'application de la Constitution qui pourra intégrer une disposition prévoyant notamment que « l'étude d'impact accompagnant un projet de loi définit les objectifs poursuivis par le projet de loi, recense les options possibles en dehors de l'intervention de règles de droit nouvelles et expose les motifs du recours à une nouvelle législation. »

Cette loi organique, pourra prévoir :

- l’articulation du code amélioré avec toutes les résolutions et conventions prises dans le cadre des Nations Unies et Union Européenne pour un meilleur impact sur l'ordre juridique interne

- les modalités d'application dans le temps des dispositions envisagées, textes législatifs et réglementaires à abroger et mesures transitoires proposées

- les conditions d'application dans les collectivités selon les principes de redevabilité de la Constitution, qui sera plus explicite.

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En effet, l’article 23 de la Constitution de 1959 prévoir que tout mandat impératif est nul.

L’article nouveau de la constitution à modifier gagnera à prévoir de manière aussi solennelle que tout mandat est impératif en matière d’étude d’impact environnemental.

- des consultations seront menées à la base avant la saisine du Conseil d'Etat

- la liste prévisionnelle des textes d'application sera nécessaire pour une rupture avec la tradition de textes législatifs sans règlement d’application

- Un chapitre de la loi organique résumera les développements thématiques suivant l'ordre des autres mentions de la loi organique, qui sont :

… les objectifs poursuivis par le projet de loi » ;

…les options possibles en dehors de l'intervention de règles de droit nouvelles

… les motifs du recours à la nouvelle législation sur l’EIE

… l'état d'application du droit sur le territoire national dans les domaines visés par le projet de loi organique » ;

…l'évaluation des conséquences économiques, financières, sociales et environnementales, ainsi que les coûts et bénéfices financiers attendus des dispositions envisagées pour chaque catégorie d'administrations publiques et de personnes physiques et morales concernées, en indiquant la méthode de calcul retenue » ; « l'évaluation des conséquences des dispositions envisagées sur l'emploi public ».

…Le transfert de compétences de l'Etat et de l’Office national de l’environnement

… le rôle codifié de la population.

… De nombreuses réflexions seront organisées à tous les niveaux débouchant sur le constat de l’état de l’environnement,

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… Sur la nécessité de moderniser l'organisation et le fonctionnement des collectivités territoriales afin qu'elles assurent au mieux leurs responsabilités en matière de règlement sectoriel

…. Il convient de citer plus particulièrement le rapport sur la maîtrise et le pilotage des dépenses locales d’adduction d’eau dans le cadre de caisse d’investissement gérée par le FDL (Fonds de Développement Local)

…Des innovations seront menées (groupe de travail dans les collectivités locales, mission d'information de parlementaires sur l'organisation et l'évolution des collectivités territoriales

… le Premier Ministre réorganisera ses services en fonction des objectifs de décentralisation effective en étude d’impact environnemental (comité pour la réforme des collectivités locales sur l’objet)

…Les objectifs du projet de loi organique sur l’EIE sont les suivants : L'administration des communes en EIE dans un souci de renforcement de la compétitivité de nos agglomérations rurbaines

…Il pourra être proposé la création d'une nouvelle catégorie d'établissement public de gestion communale des cotisations de l’eau en concertation avec les associations d’usagers de et en coopération intercommunale, disposant de compétences renforcées, et bénéficiant de transferts de compétences, de plein droit ou facultatifs de la région.

- La clarification des compétences se fera dans un délai de 12 mois à compter de la promulgation de la loi organique sur l’EIE pour encadrer et faciliter les cofinancements entre les collectivités territoriales.

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Conditions critiques de la loi organique sur l’EIE

3.3 Intégration des trois outils La principale recommandation est la promulgation de la loi organique sur l’EIE. Pour marquer le changement institutionnel préconisé à l’issue de la présente recherche, la sensibilisation commencera au niveau de chacun des 1549 communes dont la priorité est la Commune d’Ambanitsena. La sensibilisation par Fokontany sera organisée à l’initiative du Maire qui aura le choix soit de commencer par fokontany avant la commune soit l’inverse. Mais le principe est de n’exclure aucun fokontany dans le processus de consultation qui précède la présentation du projet de loi organique EIE /MECIE devant l’Assemblée Nationale. La MCL (Méthode de cadre logique) permet une vision systémique du règlement secto- riel. Cela implique l’intégration de la sensibilisation comme un ensemble d’opérations dont la préalable est la régularisation du règlement sectoriel à Ambanitsena. Le suivi évaluation est créateur de résultats dès que les bénéficiaires contribuent aux opérations comprenant la définition des phases ultérieures d’investissement auprès de l’ensemble de la commune pour éviter l’exclusion dans la zone rurale de la commune. Les opérations sont numérotées de 1 à 24 car pour chacun des quatre (4) niveaux, il est prévu six (6) activités. La logique de l’ensemble est triple ; à savoir verticale, horizontale et oblique. Le Maire, le chef de District, le chef de Région, le chef de l’Etat sont spécialement responsables de la logique oblique. Cela veut dire que l’opération n°01 (plaidoirie par fokontany) a pour finalité l’opération n°24 (Développement durable). Le Maire doit être capable de montrer la liaison entre l’activité ponctuelle de sensibilisation et la préservation durable des ressources naturelles dont l’eau, les paysages, l’humus de la terre arable… Le Chef de District, le chef de Région, le chef de l’Etat, chacune de ces autorités à leur niveau respectif, se doit de répondre sur la liaison entre la biosphère (la présence des bactéries qui devraient être dans l’atmosphère souterraine et non dans l’eau potable).

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Schéma n°6 : La vision systémique au service du droit de l’EIE

Cadre logique (CL) Plan marketing Suivi évaluation environnemental créateur de résul- (PMKE) tats (SECR) Logique verticale Plan multi Autorité Condi 1 Pré Réa secteur tion vi Li critique sion Sa tion 24.Développement 23Plan 22Etat 21Loi 20 19 … durable pays organique EIE 18.Développement 17Plan 16Vakinia- 15Plan 14 13 … global région Diana eau 12. Régularisa- 11Plan 10Manjakan 9Plan eau 8 7Plaidoie … tion règlement district Driana district rie sectoriel 6.Plan de gestion 5Plan 4Ambanitsena 3Plan 2Plai 1Plaidoi 24 Adduction communal secteur doirie rie par d’eau Ambanitse- local Intra fokon na FKT tany(fkt) Source : nous-mêmes 2014

Origines : 1) Eva Cornillon, Université du peuple et Ingénierie sociale en agromanagement stratégique, marques déposées OMAPI 2014 2) Interviews téléphoniques Eva Cornillon du 17 juillet 2014

La logique horizontale de base mérite une explication particulière pour permettre de bien comprendre les logiques horizontales des niveaux supérieurs. Pour réaliser la sensibilisation par fokontany, le Maire sera capable d’expliquer le plan communal.

La condition critique préalable (CCPCL) de l’ensemble des 24 opérations réside dans l’existence du Plan de gestion des adductions d’eau à Ambanitsena. Une triple justification existe : primo, le Plan de gestion des adductions d’eau suppose que l’ensemble de la commune fera l’objet de plusieurs adductions d’eau pour résoudre la contradiction ville campagne comme c’est le cas pour l’actuelle situation.

Secundo, la régularisation du règlement sectoriel pour l’actuelle adduction d’eau ne peut intervenir avant le plan de gestion comme l’exige la vision globale nécessaire au développement global. A ce niveau, le développement global est pris dans le sens d’intégration verticale et permet de prendre en compte cette dimension. 74

Tertio, la sensibilisation au sein des fokontany aura été réalisée avant ou après la création du plan de développement du Fokontany (PDF). Les échanges entre les 17.787 fokontany de la grande Île sont alors utiles pour permettre l’éducation entre les pairs.

L’activité ou opération n°12 est la régularisation du règlement sectoriel pour la Commune rurale d’Ambanitsena. Deux activités sont supposées réalisées pour l’effectivité de ladite régularisation. D’abord, chaque fokontany aura été mobilisée comme l’éthique de l’excellence le recommande. En effet, remettre à demain ce qui peut être fait aujourd’hui est une cause du sous-développement. Ensuite, c’est le moment (ou jamais) de mettre le chef du District devant une de ses responsabilités en ce qui concerne l’existence du plan d’adduction d’eau sous-préfectoral.

Et ainsi de suite, le plan régional en matière d’adductions d’eau est supposé existant ainsi que la sensibilisation par commune. Le développement global est une finalité intermédiaire avant le développement durable. La prise en compte de toutes les dimensions individuelle et collective, culturelle et économique, politique et morale garantit le développement global. La loi organique sur l’étude d’impact environnemental est incontournable si l’Etat veut vraiment concrétiser une volonté politique de mettre en place le plan sectoriel des adductions d’eau.

Importance des activités de communication

Le plan marketing environnemental est un outil préconisé dans la marque déposée OMAPI 2014 sur l’Université du peuple et sur l’ingénierie sociale. Outre les techniques traditionnelles de communication, le plan marketing environnemental utilise les avantages des techniques de pointe. Les annonces de presse ne sont pas suffisantes. Il importe d’utiliser les techniques identitaires, telles que les palabres, les réunions sacrées.

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CONCLUSION En appliquant la méthode inductive, les commentaires des photos ont permis d’atteindre les concepts de préservation et de protection de la biodiversité. Les installations réalisées par l’homme ne sont pas neutres en ce qui concerne l’environnement : le bassin de retenue d’eau présente à la fois des dangers et des opportunités pour l’environnement et tout dépend de l’existence de volonté politique locale pour remédier aux inconvénients tout en développant les occasions offertes au niveau local par les investissements. La borne fontaine améliore le paysage mais la Commune rurale gagne à mettre en place un système de suivi évaluation des actions. Concernant ce suivi évaluation, le PNUD a créé un système permettant de créer des résultats dès le départ même de la phase évaluative. Ce système est appelé par les services centraux du PNUD sis à Washington comme suivi évaluation axé sur les résultats. Un tel système permet aux bénéficiaires de jouer un second rôle d’acteur pour devenir acteur bénéficiaire le fait d’avoir un double rôle est appelé dédoublement fonctionnel et le progrès réalisé par la Commune rurale permet à la Collectivité de base de se transformer en acteur au lieu de rester un simple bénéficiaire .L’étude d’impact est ainsi une opportunité offerte au Maître de l’ouvrage d’assurer ce rôle de manière pleine. L’État se trouve dans l’obligation de sensibiliser les Maires et les collectivités décentralisées de manière générale pour devenir des acteurs pleins en matière d’étude d’impact environnemental. Dans l’imprimé sur la demande de permis, l’Office national pour l’environnement (ONE) incite l’investisseur à travailler de concert avec la commune et la région pour contribuer au développement durable au niveau local. Lorsque le partenariat 4P est réalisé (Partenariat Public Privé Population) l’incitation effectuée par l’ONE est efficace, le motif et le mobile du règlement sectoriel comme mesure juridique se trouve en accord avec le dispositif juridique et une situation de non droit dans le sens positif apparaît. Cela rejoint la situation où le droit théoriquement obligatoire devient accepté et c’est l’éthique appelée douce violence, principe de l’obligation consentie.

Le contexte mondial de l’étude d’impact environnemental est la nécessité du développement durable vu l’accroissement de la population mondiale de 2 milliards de personnes en 203031. Actuellement, trois milliards d’individus vivent avec moins de 2 dollars par jour. Ces deux contraintes (démographiques et économiques) exigent la préservation des ressources naturelles pour assurer la disponibilité de l’eau, de la terre arable et des forêts.

31Extrait du « Résumé » du Rapport sur le développement dans le monde, 2003 (Banque Mondiale) 76

A Ambanitsena, l’adduction d’eau potable est à la fois une menace pour les paysages naturels et une solution pour le bien-être des habitants. Ces deux aspects contradictoires d’une même action prise à l’initiative de la base interpellent la population et les dirigeants de la Commune étudiée sur la gestion prévisionnelle des espaces boisés, des nappes d’eau souterraines et des flancs de collines. Comparativement à l’ensemble de la Grande Ile, le site choisi pour la présente recherche est localisé sur le corridor au pied de la falaise de l’Angavo. Ledit corridor est une sorte de plateforme, une marche de l’escalier montant à partir du plateau central de l’Est immédiat d’Antananarivo, faisant partie de la zone à faible coefficient de dégradation environnemental, pour le chiffre de moins de 50 sur une échelle32 de 500. Dans ce couloir adossé à la petite chaine de montagnes, l’érosion éolienne est faible, étant donné que l’alizé (vent d’Est) se brise sur les hauteurs d’altitude variant entre 1972m et 1360m sur l’axe Est-Ouest alors que les pentes de la retombée occidentale descendent dans le sens Est-Ouest à contre vent par rapport à la mousson (vent d’Ouest). Les particules de terre arrachées par ce vent d’ouest ont tendance à remonter, affaiblissant la sédimentation vers le côté d’Ambanitsena et expliquant la pureté de l’eau de la photo de la page de couverture. Ce couvert végétal diminue encore ce risque de sédimentation, étant entretenu par l’humidité causée par la remontée capillaire33 de l’eau des nappes souterraines. La limpidité relative de l’eau du bassin de retenue est l’indice de la présence de nappe phréatique qui alimente la source sortant, directement de l’étendue d’eau à l’intérieur des collines. La région du Vakinidiana contient en effet le barrage d’Antelomita et le Lac de Mantasoa, témoins de la présence de nappes d’eau souterraines. L’érosion hydrique due aux eaux de ruissèlement est faible vu la présence du couvert végétal. La conjugaison de la faiblesse de l’érosion éolienne et hydrique est renforcée par la disposition en râteau de vallons de drainage perpendiculaire à la falaise, descendant de la ligne de faite appelée aussi ligne de partage des eaux et accusant un dénivelé (différence d’altitude) de 1134 m à 912 m vers l’ouest.

32 Cf Carte de dégradation environnementale 33 La remontée capillaire est la tendance de l’eau à atteindre la surface selon la différence de température d’évaporation, la surface de la terre étant plus fraîche que la couche de la terre. 77

Ce dénivelé est figuré sur le triangle imaginaire dont le sommet serait Ambanitsena (1 600 m) et la base relierait Mangabe et Mandraka. Le croquis structural du Centre-Est tracé par le Professeur Honoraire Michel Petit (inspiré de G. Hottin34, met en évidence la position du couloir (corridor) localisé à Ambanitsena .

En plus de l’atténuation des impacts négatifs, il existe des impacts positifs des plateaux suspendus à 1600 m et la nature granitique du socle quelquefois mis à nu mais le plus souvent recouvert d’une couche de sédimentation favorable au couvert végétal. Le débit des eaux de source est élevé, confirmé par le niveau de l’eau du bassin de retenu, garantissant l’approvisionnement en eau de la Commune même en saison sèche. Ce mois où les précipitations sont les plus faibles est le mois d’Août, début de l’intersaison, appelé « étiage », correspondant à la date de prise des photos. Les impacts positifs sur l’environnement résultant de cette combinaison de facteurs naturels se résument dans la disponibilité de l’eau, de terre arable et dans la nature favorable des climats sur les activités humaines. L’humus (partie décomposée de la couche superficielle des sols défavorable à la construction de routes et de bâtiment mais profite à l’agriculture) devient plus épais au fur et à mesure de la décomposition des matières végétales sur l’effet conjugué des autres facteurs naturels. Les forêts d’eucalyptus sont principalement constituées de repousses et le climat réputé brumeuse et frais du district de Manjakandriana est dû à la présence de ces forêts dégradées. Le règlement sectoriel étant la quatrième forme d’EIE, cette mesure juridique apparaît à première vue inutile vu la faiblesse des impacts négatifs naturels sur la préservation des ressources naturelles et des paysages sauvages. Ce raisonnement basé sur l’à priori de la situation actuelle appelle une relativisation à plusieurs titres. Tout d’abord, la faiblesse du coefficient de dégradation évolue. En dix ans,35 la pression de l’accroissement démographique diminue la disponibilité théorique des éléments environnementaux de l’agriculture et de l’élevage. Le coefficient de dégradation de l ’environnement est relativement faible à Ambanitsena (environ 75 sur une échelle de 350) . Tout se passe comme si cette faiblesse du coefficient de dégradation justifie l’absence de règlement sectoriel prévue par la coutume juridique EIE concernant l’approvisionnement en eau potable dans la Commune rurale d’Ambanitsena.

34 M. Peut : « L’organisation du drainage à Madagascar » 2003, page 148 35 Le rapport sur l’état de l’environnement publiant la carte de dégradation date de 1994 78

L’éthique juridique de l’excellence justifie l’initiative proposée par le présent mémoire pour que la Commune rurale régularise de par sa propre initiative cette situation sanctionnée par le décret MECIE (art 34). L’Office national pour l’Environnement (ONE) aidera la Commune rurale d’Ambanitsena pour lui permettre d’assurer sa double fonction de Maître de l’ouvrage du développement global, durable et inclusif et d’investisseur de l’adduction d’eau, ces deux fonctions contradictoires seront harmonisées par la combinaison de deux moyens d’action préconisés par le doyen Hauriou : à savoir la persuasion et la contrainte. Le concept d’éthique juridique de l’excellence est puisé dans le décret MECIE et le Guide pratique sur les procédures EIEs publiés par l’ONE.

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RÉSUMÉ

L’approvisionnement en eau potable modifie l’état sauvage des paysages et des ressources naturelles, et dans la Commune rurale d’Ambanitsena les flancs de colline appelés bassins versants subissent des changements physiques ayant des impacts négatifs sur l’écoulement des eaux et la structure des sols ainsi que sur l’habitat. S’agissant d’adduction d’eau gravitaire basée sur la différence d’altitude entre les hauteurs de l’Angavokely et la petite ville d’Ambanitsena, le poids de l’eau exerce une pression sur le sol et le relief. Les impacts négatifs sont les bouleversements de la biodiversité (sols et micro faune) et de la biosphère (pratiques culturales et habitat). L’Etude d’impact environnemental, dans son sens générique (englobant) comprend quatre sortes spécifiques selon la taille de l’investissement. Le décret n° 99-954 du 15/12/1999 modifiée en 2004 prévoit trois formes d’étude évaluative des impacts et ouvre la voie à une quatrième forme ayant valeur de coutume juridique. L’approvisionnement en eau potable de la zone d’étude relève du règlement sectoriel, à savoir de la quatrième forme d’étude évaluative des impacts. Toutefois, la Commune rurale n’a pas procédé à l’évaluation des impacts négatifs et positifs lors de la réalisation de l’adduction d’eau potable. Or, les quatres formes sont obligatoires à la différence de l’audit environnemental qui est de nature volontaire. Le dilemme comme conflit positif de compétences oppose la loi (impérative) à l’autonomie de la volonté (acceptation de l’impératif). Il apparait contradictoire d’imposer l’étude d’impact à la Commune qui est une autorité disposant de la prérogative de puissance publique. Parmi les permis environnementaux délivrés (311 en 2009) aucun ne concerne des adductions d’eau potable communales. La problématique réside dans la nécessité de maintenir en vigueur une disposition règlementaire qui ne s’applique pas, du moins en ce qui concerne le règlement sectoriel. La solution trouvée dans le présent mémoire est le caractère volontaire de l’adhésion de la Commune à la nature obligatoire du règlement sectoriel. Pour pouvoir identifier une telle solution, le candidat se base sur l’importance de l’information juridique systématisée dans la codification des dispositions légales et réglementaires relatives à l’étude d’impact environnemental. Une telle codification a été prise par l’office National de l’Environnement qui a mis sur site web, les textes, le guide et les directrices sur l’application du Décret 99-954 portant mise en conformité des investissements par rapport à l’environnement.

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Mais les avantages de la codification ne résolvent pas les difficultés des investisseurs et des collectivités comme la Commune, dues à la multiplicité, la complexité, aux lacunes et contradictions en matière de dispositif juridique sur l’étude d’impact environnemental. La démarche adoptée est basée sur la science juridique distinguant le dispositif, les motifs et les mobiles d’un acte juridique. Plan : Difficultés d’application du dispositif sur les quatre formes d’étude d’impact environnemental (Partie I), Ressources juridiques offertes par la codification des textes juridiques sur l’étude d’impact environnemental à Ambanitsena (Partie II), Axes de solution par la régularisation de l’étude d’impact environnemental pour l’adduction d’eau potable à Ambanitsena. La principale recommandation est la promulgation d’une loi organique sur l’environnement.

Mots clés : Ambanitsena, eau potable, environnement, investissement, développement

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ABSTRACT

The supply of drinking water modifies the wild state of the landscapes and natural resources, and in the rural Commune of Ambanitsena the hillsides called watersheds undergo physical changes having negative impacts on the flow of water and the structure soils as well as habitat. As for gravity water supply based on the difference in altitude between the heights of Angavokely and the small town of Ambanitsena, the weight of the water exerts pressure on the ground and the relief. The negative impacts are the upheavals of biodiversity (soils and micro fauna) and of the biosphere (cultural practices and habitat). The Environmental Impact Study, in its generic (en- compassing) sense, includes four specific kinds depending on the size of the investment. Decree No. 99-954 of 12/15/1999, amended in 2004, provides for three forms of impact assessment study and opens the way to a fourth form having the value of legal custom. The supply of drink- ing water to the study area falls under the sectoral regulation, namely the fourth form of impact assessment study. However, the Rural Municipality did not assess the negative and positive im- pacts when carrying out the supply of drinking water. However, the four forms are mandatory unlike the environmental audit which is voluntary in nature. The dilemma as a positive conflict of powers opposes the law (imperative) to the autonomy of the will (acceptance of the imperative). It seems contradictory to impose the impact study on the Municipality, which is an authority with the prerogative of public power. Among the environmental permits issued (311 in 2009) none relate to municipal drinking water supplies. The problem lies in the need to maintain in force a regulatory provision which does not apply, at least as regards the sectoral regulation. The solution found in this memorandum is the voluntary nature of the Commune's adherence to the compulso- ry nature of the sectoral regulation. To be able to identify such a solution, the candidate bases itself on the importance of systematized legal information in the codification of the legal and reg- ulatory provisions relating to the environmental impact study. Such codification was taken by the National Office for the Environment which put on the website, the texts, the guide and the guide- lines on the application of Decree 99-954 bringing investment into conformity with the environ- ment.But the advantages of codification do not solve the difficulties of investors and communi- ties like the Commune, due to the multiplicity, complexity, gaps and contradictions in terms of legal provisions on the study of environmental impact.

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The approach adopted is based on legal science distinguishing the device, the reasons and the motives of a legal act.Plan: Difficulties in applying the device on the four forms of environmental impact study (Part I), Legal resources offered by the codification of legal texts on the environ- mental impact study in Ambanitsena (Part II),Axes of solution by regularizing the environmental impact study for the supply of drinking water to Ambanitsena .The main recommendation is the enactment of an organic environmental law.

Keywords: Ambanitsena, drinking water, environment, investment, development

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Encadreurs :

M. MAKSIM LUCIEN G, Enseignant chercheur

M. RADOROSAINA Toto, Chef de département INJ

Adresse de l’auteur : Andrainarivo, Antananarivo (101) Madagascar, tel (00261)33 14 23910

Email : [email protected]

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BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages Grawitz (M) & Leca (J) : « Traité de science politique », tome 3 L’action politique, Paris 1985, page 249 (713 p), Hauriou (A) : « Droit constitutionnel et institutions politiques » Paris 1966 pages 9-10 (826p), Johnson (H.M.) : Sociologie : « A systématique introduction» London 1968, pages 48-75 (689p), Madagascar : «Inventaires des Fivondronana de Madagascar » Antananarivo 2000, 412p

Textes juridiques : Constitution de la 4eme République ,11 décembre 2010, Madagascar (République: «Décret n°99-954 du 15 décembre 1999 modifié par le décret n°2004- 167 du 03 février 2004) relatif à la mise en compatibilité des investissements à l’environnement » 64 articles

Webiographie https://www.google.com/encarta/eau potable.http

Mots entrés : «ONE, étude d’impact, Règlement sectoriel, Adduction d’eau, Ambanitsena»

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ANNEXE 1 : CARTE PHYSIQUE AMBANITSENA

Source : https://www.pinterest.fr/pin/772930354767745640/, 2014

Source : https://www.viamichelin.fr/web/Cartes-plans/Carte_plan-Ambanitsena-_-Antananarivo-Madagascar,2014

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ANNEXE 2 : CARTE DES ZONES DE DEGRADATION

Source : https://docplayer.fr/docs-images/64/51689701/images/78-0.jpg , 2014

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ANNEXE 3 : La Charte de la Terre, Rio de Janeiro, juin 1992 La Charte de la Terre, Rio de Janeiro, juin 1992

C’est un constat simple qui préside à la Charte de la Terre, ou Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement : l’environnement se dégrade de façon alarmante. Dégradation incompatible avec la mise en place d’un développement durable auquel l’humanité tout entière a fondamentalement droit. La Charte de la Terre pose donc, en 27 principes, les objectifs et les grandes lignes de ce que devrait être le monde futur, autour des axes de l’élimination de la pauvreté, de la protection de l’environnement et du développement durable. La Charte de la Terre, Rio de Janeiro, juin 1992 Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement La Conférence des Nations unies sur l'environnement et le développement, Réunie à Rio de Janeiro du 3 au 14 juin 1992, Réaffirmant la Déclaration de la Conférence des Nations unies sur l'environnement adoptée à Stockholm le 16 juin 1972, et cherchant à en assurer le prolongement, Dans le but d'établir un partenariat mondial sur une base nouvelle et équitable en créant des niveaux de coopération nouveaux entre les États, les secteurs clefs de la société et les peuples, Œuvrant en vue d'accords internationaux qui respectent les intérêts de tous et protègent l'intégrité du système mondial de l'environnement et du développement, Reconnaissant que la Terre, foyer de l'humanité, constitue un tout marqué par l'interdépendance, Proclame ce qui suit : PRINCIPE 1 Les êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable. Ils ont droit à une vie saine et productive en harmonie avec la nature.

PRINCIPE 2 Conformément à la Charte des Nations unies et aux principes du droit international, les États ont le droit souverain d'exploiter leurs propres ressources selon leur politique d'environnement et de développement, et ils ont le devoir de faire en sorte que les activités exercées dans les limites de leur juridiction ou sous leur contrôle ne causent pas de dommages à l'environnement dans d'autres États ou dans des zones ne relevant d'aucune juridiction nationale.

PRINCIPE 3 Le droit au développement doit être réalisé de façon à satisfaire équitablement les besoins relatifs au développement et à l'environnement des générations présentes et futures.

PRINCIPE 4 Pour parvenir à un développement durable, la protection de l'environnement doit faire partie intégrante du processus de développement et ne peut être considérée isolément. PRINCIPE 5 Tous les États et tous les peuples doivent coopérer à la tâche essentielle de l'élimination de la pauvreté, qui constitue une condition indispensable du développement durable, afin de réduire les différences de niveaux de vie et de mieux répondre aux besoins de la majorité des peuples du monde.

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PRINCIPE 6 La situation et les besoins particuliers des pays en développement, en particulier des pays les moins avancés et des pays les plus vulnérables sur le plan de l'environnement, doivent se voir accorder une priorité spéciale. Les actions internationales entreprises en matière d'environnement et de développement devraient également prendre en considération les intérêts et les besoins de tous les pays.

PRINCIPE 7 Les États doivent coopérer dans un esprit de partenariat mondial en vue de conserver, de protéger et de rétablir la santé et l'intégrité de l'écosystème terrestre. Étant donné la diversité des rôles joués dans la dégradation de l'environnement mondial, les États ont des responsabilités communes mais différenciées. Les pays développés admettent la responsabilité qui leur incombe dans l'effort international en faveur du développement durable, compte tenu des pressions que leurs sociétés exercent sur l'environnement mondial et des techniques et des ressources financières dont ils disposent.

PRINCIPE 8 Afin de parvenir à un développement durable et à une meilleure qualité de vie pour tous les peuples, les États devraient réduire et éliminer les modes de production et de consommation non viables et promouvoir des politiques démographiques appropriées.

PRINCIPE 9 Les États devraient coopérer ou intensifier le renforcement des capacités endogènes en matière de développement durable en améliorant la compréhension scientifique par des échanges de connaissances scientifiques et techniques et en facilitant la mise au point, l'adaptation, la diffusion et le transfert de techniques, y compris de techniques nouvelles et novatrices.

PRINCIPE 10 La meilleure façon de traiter les questions d'environnement est d'assurer la participation de tous les citoyens concernés, au niveau qui convient. Au niveau national, chaque individu doit avoir dûment accès aux informations relatives à l'environnement que détiennent les autorités publiques, y compris aux informations relatives aux substances et activités dangereuses dans leurs collectivités, et avoir la possibilité de participer aux processus de prise de décision. Les États doivent faciliter et encourager la sensibilisation et la participation du public en mettant les informations à la disposition de celui-ci. Un accès effectif à des actions judiciaires et administratives, notamment des réparations et des recours, doit être assuré.

PRINCIPE 11 Les États doivent promulguer des mesures législatives efficaces en matière d'environnement. Les normes écologiques et les objectifs et priorités pour la gestion de l'environnement devraient être adaptés à la situation en matière d'environnement et de développement à laquelle ils s'appliquent. Les normes appliquées par certains pays peuvent ne pas convenir à d'autres pays, en particulier à des pays en développement, et leur imposer un coût économique et social injustifié.

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PRINCIPE 12 Les États devraient coopérer pour promouvoir un système économique international ouvert et favorable, propre à engendrer une croissance économique et un développement durable dans tous les pays, qui permettrait de mieux lutter contre les problèmes de dégradation de l'environnement. Les mesures de politique commerciale motivées par des considérations relatives à l'environnement ne devraient pas constituer un moyen de discrimination arbitraire ou injustifiable, ni une restriction déguisée aux échanges internationaux. Toute action unilatérale visant à résoudre les grands problèmes écologiques au-delà de la juridiction du pays importateur devrait être évitée. Les mesures de lutte contre les problèmes écologiques transfrontières ou mondiaux devraient, autant que possible, être fondées sur un consensus international.

PRINCIPE 13 Les États doivent élaborer une législation nationale concernant la responsabilité de la pollution et d'autres dommages à l'environnement et l'indemnisation de leurs victimes. Ils doivent aussi coopérer diligemment et plus résolument pour développer davantage le droit international concernant la responsabilité et l'indemnisation en cas d'effets néfastes de dommages causés à l'environnement dans des zones situées au-delà des limites de leur juridiction par des activités menées dans les limites de leur juridiction ou sous leur contrôle. Pour l’eau, cette législation nationale est le Code l’eau.

PRINCIPE 14 Les États devraient concerter efficacement leurs efforts pour décourager ou prévenir les déplacements et les transferts dans d'autres États de toutes activités et substances qui provoquent une grave détérioration de l'environnement ou dont on a constaté qu'elles étaient nocives pour la santé de l'homme.

PRINCIPE 15 Pour protéger l'environnement, des mesures de précaution doivent être largement appliquées par les États selon leurs capacités. En cas de risque de dommages graves ou irréversibles, l'absence de certitude scientifique absolue ne doit pas servir de prétexte pour remettre à plus tard l'adoption de mesures effectives visant à prévenir la dégradation de l'environnement.

PRINCIPE 16 Les autorités nationales devraient s'efforcer de promouvoir l'internalisation des coûts de protection de l'environnement et l'utilisation d'instruments économiques, en vertu du principe selon lequel c'est le pollueur qui doit, en principe, assumer le coût de la pollution, dans le souci de l'intérêt public et sans fausser le jeu du commerce international et de l'investissement.

PRINCIPE 17 Une étude d'impact sur l'environnement, en tant qu'instrument national, doit être entreprise dans le cas des activités envisagées qui risquent d'avoir des effets nocifs importants sur l'environnement et dépendent de la décision d'une autorité nationale compétente.

PRINCIPE 18 Les États doivent notifier immédiatement aux autres États toute catastrophe naturelle ou toute autre situation d'urgence qui risque d'avoir des effets néfastes soudains sur l'environnement de ces derniers. La communauté internationale doit faire tout son possible pour aider les États sinistrés.

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PRINCIPE 19 Les États doivent prévenir suffisamment à l'avance les États susceptibles d'être affectés et leur communiquer toutes informations pertinentes sur les activités qui peuvent avoir des effets transfrontières sérieusement nocifs sur l'environnement et mener des consultations avec ces États rapidement et de bonne foi.

PRINCIPE 20 Les femmes ont un rôle vital dans la gestion de l'environnement et le développement. Leur pleine participation est donc essentielle à la réalisation d'un développement durable.

PRINCIPE 21 Il faut mobiliser la créativité, les idéaux et le courage des jeunes du monde entier afin de forger un partenariat mondial, de manière à assurer un développement durable et à garantir à chacun un avenir meilleur.

PRINCIPE 22 Les populations et communautés autochtones et les autres collectivités locales ont un rôle vital à jouer dans la gestion de l'environnement et le développement du fait de leurs connaissances du milieu et de leurs pratiques traditionnelles. Les États devraient reconnaître leur identité, leur culture et leurs intérêts, leur accorder tout l'appui nécessaire et leur permettre de participer efficacement à la réalisation d'un développement durable.

PRINCIPE 23 L'environnement et les ressources naturelles des peuples soumis à oppression, domination et occupation doivent être protégés.

PRINCIPE 24 La guerre exerce une action intrinsèquement destructrice sur le développement durable. Les États doivent donc respecter le droit international relatif à la protection de l'environnement en temps de conflit armé et participer à son développement, selon que de besoin.

PRINCIPE 25 La paix, le développement et la protection de l'environnement sont interdépendants et indissociables. PRINCIPE 26 Les États doivent résoudre pacifiquement tous leurs différends en matière d'environnement, en employant des moyens appropriés conformément à la Charte des Nations unies.

PRINCIPE 27 Les États et les peuples doivent coopérer de bonne foi et dans un esprit de solidarité à l'application des principes consacrés dans la présente Déclaration et au développement du droit international dans le domaine du développement durable. Source : site officiel des Nations unies (portail français). http://www.un.org/french/

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ANNEXE 4 : DÉCRET N° 99-954 du 15 décembre 1999

Le PREMIER MINISTRE CHEF DU GOUVERNEMENT, - Vu la Constitution, - Vu la Loi n° 90-033 du 21 Décembre 1990 portant Charte de l'Environnement et ses modificatifs, - Vu le Décret n° 95-607 du 10 Septembre 1995 portant création et organisation de l'Office National pour l'Environnement et ses modificatifs, - Vu le Décret n° 98-522 du 23 Juillet 1998 portant nomination du Premier Ministre, Chef du Gouvernement, - Vu le Décret n° 98-530 du 31 Juillet 1998 portant nomination des membres du Gouvernement, - Vu le Décret n° 98-962 du 18 Novembre 1998 fixant les attributions du Ministre de l'Environnement ainsi que l'organisation générale de son Ministère,

Sur proposition du Ministre de l'Environnement, En Conseil du Gouvernement,

DECRETE : Article premier. Le présent Décret a pour objet de fixer les règles et procédures à suivre en vue de la mise en compatibilité des investissements avec l'environnement et de préciser la nature, les attributions respectives et le degré d'autorité des institutions ou organismes habilités à cet effet.

CHAPITRE PREMIER DISPOSITIONS GENERALES Art. 2. Au sens du présent Décret, on entend par : Agrément environnemental ou Certificat de conformité : l'acte administratif délivré selon le cas par le Ministère chargé de l'Environnement ou le Ministère de tutelle de l'activité, après avis technique du CTE, de l'ONE ou de la cellule environnementale concernée, à l'issue d'une évaluation positive de la demande d'agrément environnemental (cf. articles 38 et 40). Cellule Environnementale : la cellule établie au niveau de chaque Ministère sectoriel, et chargée de l'intégration de la dimension environnementale dans les politiques sectorielles respectives, dans une optique de développement durable. CTE ou Comité Technique d'Evaluation ad hoc : le Comité Technique d'Evaluation ad hoc chargé de l'évaluation du dossier d'EIE prévu par le présent Décret. CIME ou Comité InterMinistériel de l'Environnement : le Comité dont les attributions sont définies par le Décret n° 97-823 du 12 Juin 1997 portant création, organisation et fonctionnement du CIME. EIE ou Etude d'Impact Environnemental : l'étude qui consiste en l'analyse scientifique et préalable des impacts potentiels prévisibles d'une activité donnée sur l'environnement, et en l'examen de l'acceptabilité de leur niveau et des mesures d'atténuation permettant d'assurer l'intégrité de l'environnement dans les limites des meilleures technologies disponibles à un coût économiquement acceptable MECIE : la mise en compatibilité des investissements avec l'environnement ONE ou Office National pour l'Environnement : l'organe de coordination opérationnelle de la mise en œuvre des programmes environnementaux nationaux, placé sous la tutelle du Ministère chargé de I Environnement et dont les attributions sont définies par le Décret n° 95-607 du 10 Septembre 1995 et ses modificatifs

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Permis environnemental : l'acte administratif délivré par le Ministre chargé de l'Environnement à la suite d'une évaluation favorable de l'EIE

PGEP : le Plan de Gestion Environnementale du Projet qui constitue le cahier de charges environnemental dudit projet et consiste en un programme de mise en œuvre et de suivi des mesures envisagées par l'EIE pour supprimer, réduire et éventuellement compenser les conséquences dommageables du projet sur l'environnement PREE ou Programme d'Engagement Environnemental : un programme, géré directement par la cellule environnementale du ministère sectoriel dont relève la tutelle de l'activité, qui consiste en l'engagement du promoteur de prendre certaines mesures d'atténuation des impacts de son activité sur l'environnement, ainsi que des mesures éventuelles de réhabilitation du lieu d'implantation Promoteur ou investisseur : le maître d'œuvre du projet Quitus environnemental : l'acte administratif d'approbation par lequel l'autorité compétente qui avait accordé le permis environnementaux reconnaît l'achèvement, la régularité et l'exactitude des travaux de réhabilitation entrepris par le promoteur et le dégage de sa responsabilité environnementale envers l'Etat TDR : les Termes de Référence par lesquels est fixé le cadre du contenu et de l'étendue d'une EIE (cf. article 12) Art. 3. Conformément aux dispositions de l'article 10 de la Loi n° 90-033 du 21 Décembre 1990 portant Charte de l'Environnement, les projets d'investissements publics ou privés, qu'ils soient soumis ou non à autorisation ou à approbation d'une autorité administrative, ou qu'ils soient susceptibles de porter atteinte à l'environnement doivent faire l'objet d'une étude d'impact. Ces études d'impact prennent la forme soit d'une étude d'impact environnemental (EIE), soit d'un Programme d'Engagement Environnemental (PREE), selon que les projets relèvent des dispositions des articles 4 ou 5 suivants. Dans tous les cas, il est tenu compte de la nature technique, de l'ampleur des dits projets ainsi que la sensibilité du milieu d'implantation. Art. 4. Les projets suivants, qu'ils soient publics ou privés , ou qu'ils s'agissent d'investissements soumis au Droit Commun ou régis par des règles particulières d'autorisation, d'approbation ou d'agrément, sont soumis aux prescriptions ci-après : a) la réalisation d'une étude d'impact environnemental (EIE), b) l'obtention d'un permis environnemental délivré à la suite d'une évaluation favorable de l'EIE, c) la délivrance d'un Plan de Gestion Environnementale du Projet (PGEP) constituant le cahier des charges environnemental du projet concerné.

1. Toutes implantations ou modifications d'aménagements, ouvrages et travaux situés dans les zones sensibles prévues par l'arrêté N° 4355/97 du 13 Mai 1997 portant désignation des zones sensibles. La modification de cet arrêté peut être initiée, en tant que de besoin, par le Ministre chargé de l'Environnement, en concertation avec les Ministères sectoriels concernés. 2. Les types d'investissements figurant dans l'Annexe I du présent Décret. 3. Toutes implantations ou modifications des aménagements, ouvrages et travaux susceptibles, de par leur nature technique, leur contiguïté, l'importance de leurs dimensions ou de la sensibilité du milieu d'implantation, d'avoir des conséquences dommageables sur l'environnement, non visées par l'article 4.1 ou par l'annexe I du présent Décret et pour lesquelles, le Ministère chargé de

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l'Environnement ou le Ministère de tutelle de l'activité concernée, dûment saisi ou non par le promoteur, décide par voie réglementaire, après consultation de la cellule environnementale du secteur concerné, qu'une EIE est nécessaire. Art. 5. Les projets d'investissements, publics ou privés, figurant dans l'Annexe II du présent Décret sont soumis aux prescriptions suivantes : • la production par l'investisseur d'un Programme d'Engagement Environnemental (PREE) dont le contenu, les conditions de recevabilité et les modalités d'application sont définis par voie réglementaire et par les dispositions transitoires du présent décret. • une évaluation du PREE par la cellule environnementale du Ministère sectoriel directement concerné, qui établira et enverra les rapports y afférents au Ministère chargé de l'Environnement avec copie à l'ONE.

Toutefois, en cas de modification d'une activité prévue à l'annexe II tendant à accroître les conséquences dommageables sur l'environnement, une EIE peut être requise, conformément aux dispositions de l'article 4.3, avant l'exécution des travaux de modification.

Art. 6. Pour les investissements, publics ou privés, visés à l'article 4, le permis environnemental constitue un préalable obligatoire à tout commencement des travaux. Le permis environnemental est délivré par le Ministre chargé de l'Environnement sur la base de l'avis technique du CTE faisant suite à l'évaluation de l'EIE du projet. Pour les investissements, publics ou privés, visés à l'article 5, l'approbation du PREE constitue un préalable obligatoire à tout commencement des travaux. L'approbation du PREE relève du Ministère sectoriel concerné, sur la base de l'avis technique de sa cellule environnementale. Art. 7. L'EIE consiste en l'examen préalable des impacts potentiels prévisibles d'une activité donnée sur l'environnement; elle devra mettre en œuvre toutes les connaissances scientifiques pour prévoir ces impacts et les ramener à un niveau acceptable pour assurer l'intégrité de l'environnement dans les limites des meilleures technologies disponibles à un coût économiquement viable. Le niveau d'acceptabilité est apprécié en particulier sur la base des politiques environnementales, des normes légales, des valeurs limites de rejets, des coûts sociaux, culturels et économiques, et des pertes en patrimoines. Toute absence d'EIE pour les nouveaux investissements visés à l'article 4, entraîne la suspension d'activité dès lors que l'inexistence du permis environnemental y afférent est constatée. La suspension est prononcée conjointement par le Ministère chargé de l'Environnement et le Ministère sectoriel concerné, sur proposition de l'ONE, de l'autorité locale du lieu d'implantation ou sur leur propre initiative. Art. 8. L'ONE, en collaboration avec les Ministères sectoriels concernés, est chargé de proposer les valeurs limites et les normes environnementales de référence et d'élaborer les directives techniques environnementales ou contribuer à leur élaboration, pour chaque type d'activité considéré. II assure le suivi et l'évaluation de l'applicabilité des normes et procédures sectorielles concernées fixées pour la mise en compatibilité des investissements avec l'environnement. Art. 9. Les valeurs-limites sont les seuils admissibles d'émissions ou les concentrations d'éléments qu'un milieu récepteur peut accepter. Ces seuils et concentrations seront fixés par voie réglementaire. La norme est un référentiel officiel publié par un organisme indépendant et reconnu. Les normes tant nationales qu'internationales ainsi que les directives en matière environnementale seront portées à la connaissance du public par tout moyen conforme à la réglementation en vigueur. xv

Les normes préconisées en la matière par les organismes internationaux affiliés aux Nations Unies peuvent servir de standard de référence, dans les cas où les normes nationales sont inexistantes ou font défaut. Art. 10. Sous l'impulsion du Ministère chargé de l'Environnement et avec l'appui technique de l'ONE, toutes informations et toutes données utiles pour gérer l'environnement en vue d'un développement humain durable sont diffusées, chacun en ce qui le concerne, par les Ministères sectoriels directement intéressés. Les collectivités territoriales, et notamment les Communes, peuvent être associées à cette diffusion.

CHAPITRE II DES REGLES ET PROCEDURES APPLICABLES POUR LA MISE EN COMPATIBILITE DES INVESTISSEMENTS AVEC L'ENVIRONNEMENT SECTION PREMIERE Des modalités de l'étude d'impact Art. 11. L'EIE, telle que visée aux articles 3 et 7, est effectuée aux frais et sous la responsabilité du promoteur. Son contenu est en relation avec l'importance des travaux et aménagements projetés et avec leurs incidences possibles sur l'environnement. Une directive, élaborée par l'ONE et dûment approuvée par le Ministère chargé de l'Environnement, précisera le contenu d'une EIE qui doit au moins comprendre : 1. Un document certifiant la situation juridique du lieu d'implantation du projet ; 2. Une description du projet d'investissement ; 3. Une analyse du système environnemental affecté ou pouvant être affecté par le projet ; cette analyse doit aboutir à un modèle schématique faisant ressortir les principaux aspects (statique ou dynamique, local ou régional) du système environnemental, en particulier ceux susceptibles d'être mis en cause par l'investissement projeté ; 4. Une analyse prospective des effets possibles sur le système précédemment décrit, des interventions projetées ; 5. Un Plan de Gestion Environnemental du Projet (PGEP) ; 6. Un résumé non technique rédigé en malagasy et en français, afin de faciliter la prise de connaissance par le public des informations contenues dans l'étude ; ce résumé joint à l'étude et qui en fait partie intégrante, indiquera en substance en des termes accessibles au public, l'état initial du site et de son environnement, les modifications apportées par le projet et les mesures envisagées pour pallier aux conséquences dommageables de l'investissement à l'environnement.

Les EIE des activités prévues sur un lieu concerné par un schéma d'aménagement ou des outils de planification locale ou régionale, dûment officialisés par des textes en vigueur, devront se conformer à ces schémas ou à ces documents de planification. L'EIE, rédigée en malgache ou en français, doit faire ressortir en conclusion les mesures scientifiques, techniques, socio-économiques, matérielles envisagées pour supprimer, réduire et éventuellement, compenser les conséquences dommageables de l'investissement sur l'environnement. Ces mesures seront intégrées dans un Plan de Gestion Environnementale du Projet (PGEP) ci-dessus. Art. 12. Sur saisine du Ministère chargé de l'Environnement, de l'ONE, du Ministère sectoriel concerné ou du promoteur, toute personne physique ou morale intéressée, publique ou privée, peut contribuer à fixer le cadre du contenu et de l'étendue d'une EIE pour les activités prévues par l'article 4 du présent Décret.

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L'ONE est chargé d'inscrire les recommandations issues des différentes entités prévues par l'alinéa précédent pour l'élaboration des Termes de Référence (TDR) de l'EIE à mener. L'élaboration des TDR est faite par l'ONE, conjointement avec les cellules environnementales des Ministères sectoriels concernés et le promoteur. Une directive fixera les conditions dans lesquelles les TDR d'une EIE sont soumises au Ministère chargé de l'Environnement par l'ONE. SECTION II De la procédure d'évaluation A. De la demande d'évaluation Art. 13. Les conditions de recevabilité de toute demande d'évaluation de dossier des projets visés à l'article 4 du présent Décret sont généralement les suivantes, à l'exception des cas particuliers de certains secteurs pour lesquels elles seront définies par voie réglementaire : Dépôt à l'ONE : • d'une demande écrite du promoteur adressée au Ministre chargé de l'Environnement, • du rapport d'EIE dont le nombre d'exemplaires est précisé par voie réglementaire, • du récépissé de paiement de la contribution de l'investisseur aux frais d'évaluation environnementale conformément à l'article 14 du présent Décret, • de toutes pièces justificatives du montant de l'investissement projeté. Le dossier est déposé, contre accusé de réception, auprès de l'ONE. La transmission du dossier aux entités compétentes pour l'évaluation prévues à l'article 23 du présent Décret relève de l’ONE ou du Ministère chargé de l'Environnement. Dans tous les cas, le délai d'évaluation court à compter de la date d'émission d'un avis de recevabilité du dossier par l'ONE. Art. 14. La contribution de l'investisseur aux frais d'évaluation de l'EIE est fixée selon les modalités prévues à l'Annexe III du présent Décret. Les frais d'évaluation sont versés par l'investisseur à un compte spécial ouvert à cet effet par l'ONE et acquittés avant toute évaluation environnementale de l'investissement Les modalités d'utilisation de la somme ainsi collectée, compte tenu des attributions prévues aux articles 23 et 24 du présent Décret, seront fixées par voie réglementaire. Cette contribution peut être comptabilisée en tant que frais d'établissement II en est de même en cas d'extension des investissements existants. En cas d'investissement public ou privé échelonné, le calcul de la contribution aux frais d'évaluation par le promoteur de l'EIE peut être basé sur un ou plusieurs lots d'investissement. Toutefois, dans ce cas, l'évaluation ne peut porter que sur les lots concernés. Les autorités compétentes ne pourront en aucun cas être liées par les décisions relatives à ces premières évaluations pour la suite des évaluations restantes. Les modifications de l'envergure effective du projet par rapport au projet initial peuvent nécessiter des mesures supplémentaires. Ces cas seront précisés par voie réglementaire.

B. De la participation du public à l'évaluation Art. 15. La participation du public à l'évaluation se fait soit par consultation sur place des documents, soit par enquête publique, soit par audience publique. Les résultats de la participation du public à l'évaluation constituent une partie intégrante de l'évaluation de l'EIE. La décision sur la forme que prendra la participation du public à l'évaluation sera définie dans des directives techniques environnementales édictées par le CTE ou l'ONE, et notifiées au promoteur au moins quinze (15) jours avant l'évaluation par le public. L'organisation d'audiences à divers niveaux (local, régional ou national) est laissée à l'appréciation du CTE ou de l'ONE. Dans tous les cas, les procédures à suivre sont celles prévues par les articles 16 à 21 du présent Décret. xvii

1. De la consultation sur place des documents Art. 16. La consultation sur place des documents consiste en un recueil des avis de la population concernée par l'autorité locale du lieu d'implantation. Art. 17. Les modalités pratiques de conduite de la consultation sur place des documents seront définies par voie réglementaire. Toutefois , la durée de l'ensemble des procédures relatives à cette consultation ne devrait pas être inférieure à dix (10) jours ni supérieure à trente (30) jours.

2. De l'enquête publique Art. 18. L'enquête publique consiste en un recueil des avis de la population affectée, par des enquêteurs environnementaux. Parallèlement aux procédures d'enquête publique, une consultation sur place des documents peut être menée auprès du public concerné. Art. 19. La conduite des opérations d'enquête publique est assurée par des enquêteurs, en collaboration avec les autorités locales du lieu d'implantation du projet. Les personnes intéressées à l'opération, à titre personnel ou familial, en raison de leur fonction au sein du Ministère, de la collectivité, de l'organisme ou du service qui assure la maîtrise d'ouvrage, la maîtrise d'œuvre ou le contrôle de l'opération ne peuvent être désignées comme enquêteurs. Les modalités pratiques de conduite de l'enquête publique seront définies par voie réglementaire. Toutefois, la durée de l'ensemble des procédures relatives à cette enquête publique ne devrait pas être inférieure à quinze (15) jours ni supérieure à quarante cinq (45) jours. 3. De l'audience publique Art. 20. L'audience publique consiste en une consultation simultanée des parties intéressées. Chaque partie a la faculté de se faire assister par un expert pour chaque domaine. Parallèlement aux procédures d'audience publique, une consultation sur place des documents ou une enquête publique peut être menée auprès du public concerné. Art. 21. La conduite des opérations d'audience publique est assurée par des auditeurs, en collaboration avec !es autorités locales du lieu d'implantation du projet. Les personnes intéressées à l'opération, à titre personnel ou familial, en raison de leur fonction au sein du Ministère, de la collectivité, de l'organisme ou du service qui assure la maîtrise d'ouvrage, la maîtrise d'œuvre ou le contrôle de l'opération ne peuvent être désignées comme auditeurs. Les modalités pratiques de conduite de l'audience publique seront définies par voie réglementaire. Toutefois, la durée de l'ensemble des procédures relatives à cette audience publique ne devrait pas être inférieure à vingt cinq (25) jours ni supérieure à soixante dix (70) jours.

SECTION III De l'évaluation environnementale Art. 22. L'évaluation environnementale consiste à vérifier si dans son étude, le promoteur a fait une exacte application des dispositions prévues aux articles 7 et 11 du présent Décret, et si les mesures proposées pour prévenir et/ ou corriger les effets néfastes prévisibles de l'investissement sur l'environnement sont suffisantes et appropriées. L'évaluation environnementale doit également prendre en compte toutes les autres dimensions de

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l’environnement telles qu'elles ressortent de la consultation sur place des documents, de l'enquête ou de I audience publique. L'évaluation environnementale mettra en relief que le projet soumis est celui du moindre impact, les impacts anticipés pourraient être atténués et les impacts résiduels acceptables. A. Des organes d'évaluation environnementale Art. 23. Un Comité Technique d'Evaluation ad hoc (CTE) est constitué pour l'évaluation de chaque dossier d'EIE. Ce Comité, nommé par décision du Ministre chargé de l'Environnement, sur proposition de l'ONE et du Ministère sectoriel concerné, est composé notamment de responsables des cellules environnementales des Ministères sectoriels concernés, de l'ONE, et du Ministère chargé de l'Environnement. Le Ministère chargé de l'Environnement préside le CTE dont le Secrétariat est assuré par l'ONE. Le CTE procède à l'évaluation administrative et technique d'un dossier d'EIE et délivre un avis technique. Pour l'évaluation du dossier d'EIE, le CTE peut, suivant la spécificité du dossier, faire appel à d'autres Ministères ou organismes environnementaux concernés par le Projet, ou solliciter, en tant que de besoin, le service d'autres experts. Art. 24. Toute ou partie des attributions du CTE en matière d'évaluation peuvent être, éventuellement, déléguées aux communes ou à des structures décentralisées des lieux d'implantation de l'investissement, suivant un cahier des charges qui spécifierait les obligations techniques et administratives de chaque partie. Le choix des communes ou des structures décentralisées se fera notamment sur la base de leurs compétences propres, de leur structure administrative, de l'existence de services compétents dans leurs circonscriptions. En ce qui concerne les investissements situés en zones urbaines, les attributions environnementales des Communes définies dans ce Décret peuvent être transférées aux Fokontany par les autorités compétentes et sur proposition du Ministre chargé de l'Environnement qui peut recevoir à cet effet l'avis du CTE ou de l'ONE.

B. Du délai d'évaluation Art. 25. Le rapport d'évaluation et l'avis correspondant devront parvenir au Ministère chargé de l'Environnement au plus tard soixante (60) jours à compter de la réception des dossiers complets émanant du promoteur, dans le cas d'enquête publique ou de consultation sur place des documents. Pour les dossiers à audiences publiques, le délai requis est de cent vingt (120) jours au maximum. Toutefois, aux délais ci-dessus sont rajoutés les temps de réponse des promoteurs si le CTE leur adresse pendant le temps de son évaluation, tel que prévu aux alinéas 1 et 2 du présent article des questions ou des demandes d'informations supplémentaires. Le CTE dispose en outre d'un délai de dix (10) jours à compter de la réception de ces informations supplémentaires pour leur analyse. Art. 26. Pour les activités visées à l'article 4.2 d'une certaine envergure à définir par voie réglementaire et celles visées à l'article 4.3, il est possible d'établir, après avis de l'ONE et du Ministre chargé du secteur concerné, une convention spécifique entre le Ministre chargé de l'Environnement et le promoteur, quant aux délais et aux procédures de l'évaluation.

B. De l'octroi du permis environnemental

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Art. 27. Dans les quinze (15) jours ouvrables à compter de la réception du rapport d'EIE, du rapport d'évaluation par le public et de l'avis technique d'évaluation du CTE, le Ministre chargé de l'Environnement doit se prononcer sur l'octroi ou non du permis environnemental. II peut demander à l'ONE ou au CTE une (ou des) séance(s) d'explication technique du dossier. Le permis environnemental est inséré dans toute demande d'autorisation, d'approbation ou d'agrément des travaux, ouvrages et aménagements projetés.

C. Des procédures de recours Art. 28. Outre les procédures de droit commun, en cas de refus motivé et dûment notifié de délivrance du permis environnemental par le Ministre chargé de l'Environnement, le promoteur peut solliciter le CIME pour un deuxième examen de son dossier. Le résultat de cette contre-expertise de l'évaluation servira de nouvelle base au Ministre chargé de l'Environnement pour se prononcer sur l'octroi ou non du permis environnemental. Le CIME, assisté d'un groupe d'experts de son choix, disposera d'un délai de trente (30) Jours pour le contrôle de l'évaluation effectuée et transmettra les résultats de ses travaux au Ministre chargé de l'Environnement qui devra se prononcer dans un délai de dix (10) jours ouvrables au maximum à compter de la réception du dossier y afférent. En cas de nouveau refus, le recours aux institutions environnementales n'est plus recevable.

CHAPITRE III DU SUIVI ET DU CONTROLE Art. 29. L'exécution du PGEP consiste en l'application par le promoteur, pendant la durée de vie du projet, des mesures prescrites pour supprimer, réduire et éventuellement compenser les conséquences dommageables sur I environnement. Le suivi de l'exécution du PGEP consiste à vérifier l'évolution de l'état de l'environnement ainsi que l'efficacité des mesures d'atténuation et des autres dispositions préconisées par ledit PGEP. Le contrôle est une activité qui vise à assurer que le promoteur respecte, tout au long du cycle du projet, ses engagements et ses obligations définis dans le PGEP, et à l'octroi de sanctions en cas d'inapplication de ceux-ci. Art. 30. Si par suite d'un bouleversement de l'équilibre environnemental, les mesures initialement prises se révèlent inadaptées, l'investisseur est tenu de prendre les mesures d'ajustement nécessaires en vue de la mise en compatibilité permanente de ces investissements avec les nouvelles directives et les normes environnementales applicables en la matière. La décision sera prise par l'autorité matériellement ou sectorielle ment compétente conjointement avec le Ministre chargé de l'Environnement, sur proposition du CTE et avec l'appui technique de l'ONE. La décision précisera les nouvelles mesures correctrices et ou compensatoires retenues ainsi que le délai d'exécution qui ne pourra dépasser les trois ans. Avant la fermeture du projet, le promoteur doit procéder à un audit environnemental dont les modalités de mise en œuvre seront définies par voie réglementaire. Cet audit est soumis à l'ONE pour évaluation, dont le résultat servira de base à la délivrance d'un quitus environnemental par le Ministère chargé de l'Environnement. L'obtention du quitus environnemental est nécessaire pour dégager la responsabilité environnementale du promoteur envers l'Etat. Art. 31. En cas de cession, le cessionnaire se trouve subrogé dans les droits, avantages et obligations du cédant. xx

Si des modifications sont apportées par le cessionnaire au projet initial, une nouvelle étude d'impact obéissant aux règles et procédures prévues par le présent texte est requise si les modifications, additifs ou rectificatifs impliquent une modification des mesures prises en matière de protection de l'environnement.

Art. 32. L'exécution du PGEP relève de ~a responsabilité du promoteur.

Le promoteur adresse les rapports périodiques de l'exécution du PGEP au Ministère chargé de l'Environnement, au Ministère de tutelle de l'activité concernée, à l'ONE avec ampliation au Maire de la Commune d'implantation.

Art. 33. Pour les projets visés à l'article 4 du présent Décret, les travaux de suivi et de contrôle sont assurés conjointement par le Ministère chargé de l'Environnement, le Ministère de tutelle de l'activité concernée, et l'ONE, qui peuvent, en cas de nécessité dictée par la spécificité et l'envergure du projet, solliciter le service d'autres entités ou experts.

Pour les projets visés à l'article 5 du présent Décret, les travaux de suivi et de contrôle relèvent des cellules environnementales des Ministères sectoriels concernés qui enverront les rapports y afférents au Ministère chargé de l'Environnement et à l'ONE.

Dans tous les cas, les autorités locales des lieux d'implantation de ces projets seront associées aux travaux de suivi et de contrôle, et le cas échéant, les organismes environnementaux concernés par lesdits projets.

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CHAPITRE IV DES MANQUEMENTS ET SANCTIONS Art. 34. Constituent des manquements susceptibles de faire encourir des sanctions à l'auteur: · le non respect du plan de gestion environnementale du projet (PGEP) ; . le fait pour tout investisseur d'avoir entrepris des travaux, ouvrages et aménagements tels qu'ils sont définis à l'article 4 et à l'Annexe I du présent Décret, sans obtention préalable du permis environnemental y afférent ; . le fait pour tout investisseur d'avoir entrepris des travaux, ouvrages et aménagements tels qu'ils sont définis à l'article 5 et à l'Annexe II du présent Décret, sans approbation préalable du PREE y afférent; . le fait par tout investisseur de s'être abstenu de prendre les mesures de correction et/ ou de compensation prescrites en cas de manquement dûment constaté ; . l'inexécution totale ou partielle dans le délai prescrit des mesures de mise en conformité de l'investissement avec l'environnement.

Art. 35. En cas de non-respect du PGEP, le Ministère chargé de l'Environnement ou le Ministère sectoriel compétent adresse à l'investisseur fautif un avertissement par lettre recommandée. Si l'investisseur néglige de régulariser la situation ou s'abstient de le faire dans un délai de trente (30) jours après la notification du premier avertissement, un nouvel avertissement lui est signifié lequel sera accompagné de l'une ou des sanctions prévues à l'article suivant. Art. 36. Le Ministre chargé de l'Environnement, en concertation avec le Ministère sectoriel compétent et la Commune concernée, peut prononcer 1es sanctions suivantes : • injonction de remise en état des lieux conformément aux normes environnementales ; • injonction de procéder dans un délai préfixé à la mise en œuvre de mesures de correction et de compensation sous peine d'astreintes ; • suspension ou retrait du permis environnemental ; • suspension d'activité, conformément aux dispositions de l'article 7 alinéa 2. Indépendamment de ce retrait du permis environnemental, le Ministère sectoriel responsable peut prononcer : • l'arrêt des travaux en cours ; • la fermeture temporaire ou définitive de l'établissement.

Art. 37. Les sanctions administratives prononcées par l'autorité légalement compétente et les pénalités assortissant la réglementation environnementale en vigueur, ne portent pas préjudice à l'application des sanctions complémentaires prévues par les dispositions des textes réglementaires en vigueur au niveau des secteurs concernés.

CHAPITRE V DISPOSITIONS TRANSITOIRES Art. 38. Tout investissement en cours au jour de la publication du présent Décret et rentrant dans les catégories visées à l'article 4 du présent Décret, doit s'ajuster aux directives et normes de gestion rationnelle de l'environnement mentionnées à l'article 7 du présent Décret. Sont considérés comme investissements en cours, les investissements pour lesquels le dossier complet de demande d'autorisation, d'approbation ou d'agrément est déjà déposé selon les prescriptions légales ou réglementaires en vigueur.

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Dans les neuf (9) mois suivant la sortie du présent Décret, les promoteurs concernés sont tenus d'en faire la déclaration au Ministère chargé de l'Environnement, avec copie à l'ONE, et de faire connaître, compte tenu des directives et normes environnementales applicables pour les types d'investissement considéré, les mesures déjà prises, en cours ou envisagées pour la protection de l'environnement. La déclaration accompagnée de tout document utile, doit faire ressortir les moyens permettant le suivi, l'évaluation et le contrôle de l'investissement. La déclaration qui vaut demande d'évaluation est établie et déposée suivant les mêmes procédures qu'une demande d'évaluation d'une EIE. Art. 39. L'évaluation environnementale des dossiers visés à l'article 38 précédent est faite par le CTE suivant les mêmes procédures qu'une évaluation d'une EIE. Le CTE peut demander à l'investisseur tout élément d'informations complémentaires ou même prescrire une nouvelle étude environnementale. Un certificat de conformité est délivré à l'issue d'une évaluation positive d'une demande d'agrément environnemental. Le PGEP issu de la demande d'agrément environnemental est suivi et contrôlé suivant les dispositions prévues par les articles 2 à 33. Art. 40. Dans les quinze (15) mois suivant la sortie du présent Décret, les promoteurs de toutes les activités en cours visées à l'article 5 du présent Décret sont tenus de présenter au Ministère sectoriel compétent, une demande d'agrément environnemental suivant les mêmes procédures qu'une demande d'évaluation d'un PREE. L'analyse du dossier d'évaluation incombe à la cellule environnementale du Ministère de tutelle de l'activité qui délivre, à l'issue d'une évaluation positive, un agrément environnemental et envoie les rapports y afférents au Ministère chargé de l'Environnement avec copie à l'ONE. Art. 41. La mise en conformité de tous les projets d'investissement en cours, selon les déclarations ou demandes d'agrément environnemental y afférentes, ne peut excéder une période de trois (3) ans. Toutefois, si les activités en cours entraînent des préjudices objectifs, des mesures conservatoires seront prononcées conjointement par le Ministre chargé de l'Environnement et le Ministre sectorielle ment compétent. Copie de la décision est communiquée à l'autorité locale du lieu d'implantation pour information. Ces dispositions ne portent pas préjudice à l'application des dispositions des textes réglementaires en vigueur au niveau des secteurs concernés. Art. 42. Le promoteur qui, après avoir fait l'objet d'un rappel par lettre recommandée des autorités compétentes ne se conforme pas aux présentes dispositions, et ne présente pas la demande d'agrément environnemental exigé encourt les sanctions prévues à l'article 36 du présent Décret.

CHAPITRE VI DISPOSITIONS DIVERSES Art. 43. Sont et demeurent abrogées toutes dispositions réglementaires antérieures contraires au présent Décret, notamment celles du Décret n° 95-377 du 23 Mai 1995 relatif à la mise en compatibilité des investissements avec l'environnement. Art. 44. Des textes réglementaires fixeront, en tant que de besoin, les modalités d'application du présent Décret, notamment dans le cas de certains secteurs où des arrêtés conjoints des ministres chargés respectivement de l'environnement et du secteur concerné devront en préciser les modalités particulières d'application. Art. 45. Le Vice-Premier Ministre chargé du Budget et du Développement des Provinces Autonomes, le Ministre des Finances et de l'Economie, le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, le Ministre de l'Intérieur, le Ministre de la Santé, le Ministre des Travaux Publics, le Ministre de l'Aménagement du Territoire et de la Ville, le Ministre de l'Agriculture, le Ministre de la Pêche et des Ressources Halieutiques, le Ministre du Tourisme, le Ministre des Eaux et Forêts, le Ministre de l'Energie et des Mines, le Ministre de l'Industrie et de l'Artisanat, le Ministre de l'Elevage, le Ministre de la Recherche Scientifique et le Ministre de l'Environnement sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent Décret qui sera publié au Journal Officiel de la République de Madagascar. Antananarivo, le 5 Décembre 1999 xxiii

TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS……………………………………………………………………..III

LISTE DES ABREVIATIONS……………………………………………………………V

TABLE DES ILLUSTRATIONS………………………………………………………..VI

SOMMAIRE……………………………………………………………………………..VII

INTRODUCTION…………………………………………………………………………1

Contexte mondial ………………………………………………………………………….1

Contexte continental……………………………………………………………………….4

Contexte national …………………………………………………………………………6

Présentation de la zone d’étude : Ambanitsena, District de Manjakandriana………...7

La Commune Rurale d’Ambanitsena ……………………………………………………9

AMBANITSENA ET L’EAU…………………………………………………………….12

HISTORIQUES EN APPROVISSIONNEMENT EN EA …………………….…….. 13

LA RESSOURCE FONDAMENTALE D’EAU SUR LA TERRE ET LA PLUIE …15

QUELS SONT LES DIFFÉRENTS TYPES DE POLLUTION DE L’EAU ?...... 16

CYCLE DE L’EAU………………………………………………………………………..17

Stockage……………………………………………………………………………………..19

Évaporation………………………………………………………………………………….21

Précipitations………………………………………………………………………………...22

Ruissellement ……………………………………………………………………………….23

Effets de l’action humaine …………………………………………………………………..24

PROBLEMATIQUE………………………………………………………………………25

OBJECTIF ………………………………………………………………………………....25

ELEMENTS DE METHODOLOGIE…………………………………………………....26

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1.1. Liaison entre contexte physique et Droit environnemental……………………...28

1.1.1. Localisation géographique et Droit de l’environnement………………………….....…28

1.1.2. Diversité des paysages et utilité diversité du droit environnemental ………………….30

1.2. Liaison entre aspects juridiques, politiques et économiques…………..……….....35

1.2.1. Ineffectivité du règlement sectoriel ………………………………….……………..36

Rurbanisation ou nouvelle colonisation par l’urbain …………………….…………………..39

La demande existe…………………………………………………….……………………....39

1.2.2. Les notions de maîtrise d’ouvrage et de maîtrise d’œuvre sociale et technique….….....40

Aperçu des mesures du Code MECIE comme documentation …………………………...….42

Permis environnemental …………………………………………………………………..….43

PREE ou programme d’Engagement Environnemental ………………….……………….....43

Précisions sur le concept MOST…………………………………………………………..…..43

Les applications MCL (Méthode du cadre logique) dans le mémoire….………………..…....43

Mention spéciale sur le plan marketing environnemental ……………………………..….....44

Impacts potentiels………………………………………………………………………...…...44

1.2.3. Maitrise d’ouvrage et MOST (Management de la transformation sociale)………...…...45

Ethique environnementale du Décret MECIE……………………………………………..…..45

1.3. Analyse de la dynamique sociale actuelle à Ambanitsena…………….………………46

1.3.1. Les quatre formes d’EIE…………………………………………………………………46

1.3.2. Le règlement sectoriel, une simple formalité………………………………………….....48

2.1. La hiérarchie des normes en faveur de la Commune d’Ambanitsena……………..….52

2.1.1. Importance des conventions internationales sur l’EIE……………………………...... 53

xv

2.1.2. Importance de l’acceptation du règlement sectoriel par la Commune Rurale d’Ambanitsena ..54

2.1.3. Procédure du règlement sectoriel…………………………………………………..……...55

Application du structural-fonctionnalisme à l’étude d’impact…………………………………..59

Procédure du règlement sectoriel proprement dite………………………………………………62

2.2. Le rôle moteur du dispositif EIE …………………………………………………………63

2.2.1 Encadrement juridique des motifs…………………………………………………………63

2.2.2. Encadrement juridique des mobiles………………………………………………….……64

2.3. Le rôle moteur des motifs et mobiles sur le dispositif EIE……………………………...64

2.3.1 Caractère évolutif du dispositif juridique EIE……………………………………………..64

2.3.2 Caractère participatif du dispositif juridique EIE …………………………………………66

3.1. Information juridique à l’intention de la Commune rurale selon son double attribut de puissance publique et d’investisseur …………………………………………………….66

3.1.1 L’information juridique sur la fonction de maître de l’ouvrage de la Commune rurale d’Ambanitsena : …………………………………………………………………………….67

3.1.2. L’information juridique sur la fonction d’investisseur …………………………………...67

3.2 Consolidation juridique des motifs et mobiles ……………………………………….…..70

Évaluer la sensibilité et l’utilité du guichet unique ……………………………………………..70

Conditions critiques de la loi organique sur l’EIE……………………………………………….73

3.3 Intégration des trois outils………………………………………………………………….73

Importance des activités de communication……………………………………………………...75

CONCLUSION …………………………………………………………………………..…....76

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RESUME……………………………………………………………………………….…………i

ABSTRACT………………………………………………………………………….………...... iii

BIBLIOGRAPHIE ………………………………………………………………………………vi

ANNEXE 1 : CARTE PHYSIQUE AMBANITSENA…………………………..……………vii

ANNEXE 2 : CARTE DES ZONES DE DEGRADATION…………………………...……..viii

ANNEXE 3 : La Charte de la Terre, Rio de Janeiro, juin 1992……………………………….ix

ANNEXE 4 : DÉCRET N° 99-954 du 15 décembre 1999 …………………………………….xiii

Relatif à la mise en compatibilité des investissements avec l'environnement

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