Conseil Du Roi. Arrêts En Commandement, Règne De Louis XV (1715- 1720)
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Conseil du roi. Arrêts en commandement, règne de Louis XV (1715- 1720) Inventaire analytique (E//1957,E//1977,E//1980,E//1983-E//2157,E//2061) Par M. Antoine et B. Schmauch Archives nationales (France) Pierrefitte-sur-Seine 1968 1 https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_003763 Cet instrument de recherche a été encodé en 2012 par l'entreprise Numen dans le cadre du chantier de dématérialisation des instruments de recherche des Archives Nationales sur la base d'une DTD conforme à la DTD EAD (encoded archival description) et créée par le service de dématérialisation des instruments de recherche des Archives Nationales 2 Archives nationales (France) INTRODUCTION Référence E//1957,E//1977,E//1980,E//1983-E//2157,E//2061 Niveau de description fonds Intitulé Conseil du roi. Arrêts en commandement, règne de Louis XV Date(s) extrême(s) 1715-1720 Localisation physique Paris DESCRIPTION Présentation du contenu INTRODUCTION Il y a quatre-vingts ans, les Archives nationales faisaient paraître le tome premier de l' Inventaire des arrêts du Conseil d'État. Règne de Henri IV, dressé par Noël Valois ; le second fut publié sept ans plus tard. D'emblée, ces volumes passèrent pour des modèles du genre et les services qu'ils ont rendus depuis aux savants ont confirmé cette réputation. Les arrêts du Conseil du Roi ne forment pas un amas de pièces diverses, mais une suite d'actes des souverains aux formes rigoureusement identiques. Historien né, Valois avait senti d'instinct que le simple répertoire numérique ou l'inventaire analytique en ordre chronologique étaient les seuls instruments de travail aptes à rendre accessibles de tels documents : le premier permet de connaître sous quelle cote sont conservés les arrêts rendus à une date donnée, et le second, en livrant l'analyse de chacun de ces actes selon leur succession dans le temps, fournit sur l'activité gouvernementale et administrative des informations d'ensemble qui ajoutent beaucoup à l'intérêt propre de chaque pièce. Les solutions intermédiaires (tables par noms de personnes ou de lieux, par matières) ne sont pas satisfaisantes ; elles ont malheuresement été retenues après N. Valois et il faut reconnaître sincèrement que la plupart des inventaires ainsi dressés ont surtout fait perdre du temps à leurs auteurs, sans rendre de réels services aux chercheurs On pense notamment aux inventaires qui, dans l' État des inventaires des archives nationales de 1935, portent les n/os/ 31[45], 32[46], 33[47], 37[51], 38[52]. Lorsqu'on nous confia la rédaction de l'inventaire des arrêts rendus par Louis XV en ses Conseils, le retour à la méthode de Valois nous apparut donc comme la seule voie à suivre. Mais le travail que nous présentons ne porte pas sur tous les arrêts émanés des Conseils entre 1715 et 1774, pas plus que celui de Noël Valois n'embrassait la totalité de ceux rendus sous Henri IV. Notre dépouillement concerne uniquement les arrêts dits "en commandement", qui passent pour les plus importants et qui n'étaient pris qu'en certains Conseils. Ce choix serait incompréhensible sans quelques éclaircissements sur ces institutions. Nous avons déjà donné ailleurs divers renseignements sur l'organisation, le fonctionnement et la structure des Conseils de Louis XV Voir notre guide, Le fonds du Conseil d'État du Roi aux Archives nationales (Paris, Imprimerie nationale, 1955 ; in-8°, XIV-96 p., XII pl.) ; à rectifier à l'aide de notre article, Les Conseils des Finances sous le règne de Louis XV, dans Revue d'Histoire moderne et contemporaine, t. V (1958), p. 161-200. Voir aussi notre article, Le Conseil des Dépêches sous le règne de Louis XV, dans Bibliothèque de l'École des Chartes, t. CXI (1953), p. 158-208, et t. CXII (1954), p. 126-181, et à part, Paris, 1955, in-8°. : nous ne reviendrons ici que sur l'essentiel. Notre propos n'aura donc pas les proportions monumentales de la savante Introduction que Noël Valois avait placée en tête de son inventaire. I. LE CONSEIL DU ROI DE 1715 À 1720 L'organisation gouvernementale que Louis XIV légua le 1/er/ septembre 1715 3 Archives nationales (France) à son successeur se rattachait sans solution de continuité aux principes et aux pratiques séculaires de la monarchie capétienne, mais elle avait été aussi très fortement marquée par la personnalité du Roi-Soleil et celle de Colbert Voir : A. DE BOISLISLE, Les Conseils du Roi sous Louis XIV (Paris, 1885, in-8°). A la mort du vieux monarque, une réaction se dessina contre les usages suivis depuis 1661 : le Régent, pour asseoir définitivement son autorité, jugea opportun de faire croire qu'il s'y associait et il laissa instaurer le système auquel on a donné le nom de Polysynodie ; celle-ci n'altéra nullement la nature et le caractère des Conseils du Roi. Depuis 1661, les séances du Conseil étaient de deux sortes. On distinguait, d'une part, les séances de gouvernement, où Sa Majesté était toujours effectivement présente, qui servaient à L'assister dans les tâches de premier ministre et de surintendant des finances que, depuis la mort de Mazarin et la chute de Fouquet, Elle entendait exercer Elle-même ; et, d'autre part, les réunions du Conseil d'État Direction et Finances, auxquelles le souverain assistait rarement et qu'il laissait tenir ordinairement par le chancelier. A la première catégorie appartenaient le Conseil d'État d'En haut (que l'on prit l'habitude d'appeler Conseil d'État tout court), le Conseil des Dépêches et le Conseil royal des Finances S'y ajoutèrent par moments un Conseil royal de Commerce (1664-1676) et, pour les affaires protestantes, un Conseil de Religion. Quant au "Conseil d'État Direction et Finances", il avait un triple aspect : certains jours, il siégeait au complet en tant que Conseil d'État privé (ou Conseil des Parties) et s'occupait alors du contentieux judiciaire des particuliers ou des corps ; d'autres jours, il agissait, également au complet, comme Conseil d'État et des Finances (ou Conseil ordinaire des Finances), pour régler le contentieux administratif et judiciaire relevant de la surintendance puis du contrôle général des finances ; d'autres fois, enfin, certains de ses membres se réunissaient en "grande" ou en "petite" Direction des Finances, ce qui était une survivance du Conseil de Direction du temps de Louis XIII. Dans les Conseils où le Roi n'assistait pas, Sa Majesté était néanmoins censée présente ; son fauteuil vide dominait la salle et tous les arrêts s'y rendaient en son nom : ainsi était sauvegardé, dans la diversité des séances, le principe de l'unité organique du Conseil, qui était une maxime essentielle de la monarchie. Cette unité marquait aussi le personnel du Conseil, malgré les différences de fonctions, de préséances et de titres. Les Conseils de gouvernement s'ouvraient à peu de personnes. Les ministres d'État, et eux seuls, entraient au Conseil d'En haut ; ils avaient aussi accès au Conseil des Dépêches ; ils furent peu nombreux, car Louis XIV se montra avare de cette dignité. Depuis 1661, le chancelier de France ne fut plus, de droit, ministre d'État ; il était membre du Conseil des Dépêches et du Conseil royal des Finances, présidait le Conseil des Parties, le Conseil ordinaire des Finances et la grande Direction et conservait le titre de chef des Conseils du Roi. Les secrétaires d'État assistaient tous au Conseil des Dépêches, dont ils étaient les rapporteurs attitrés, et certains furent ministres d'État. Le contrôleur général entrait au Conseil de Dépêches, au Conseil royal des Finances (dont il était en fait le seul rapporteur), au Conseil ordinaire et aux Directions des Finances et, s'il lui plaisait, au Conseil d'État privé ; il fut souvent ministre d'État. Le Chef du Conseil royal des Finances (c'était une commission apparue en 1661 en même temps que ce Conseil) venait au Conseil des Dépêches, au Conseil royal des Finances et présidait la petite Direction. Les conseillers d'État, qui étaient trente depuis 1673 (trois d'église, trois d'épée et vingt-quatre de robe), siégeaient tous ordinairement au Conseil des Parties et au Conseil ordinaire des Finances ; la majeure partie d'entre eux allait aux Directions ; dans certaines occasions, ils pouvaient être appelés comme commissaires dans les Conseils de gouvernement et deux avaient un siège permanent au Conseil royal des Finances. Les maîtres des requêtes entraient tous au Conseil privé, au Conseil d'État et des Finances et aux Directions et avaient le privilège d'y être seuls rapporteurs ; ils pouvaient, à titre individuel, être chargés de rapporter quelque affaire compliquée devant le Roi en Conseil de gouvernement. Les intendants des finances, qui avaient le titre mais non la dignité de conseiller d'État, étaient membres du Conseil des Parties, du Conseil ordinaire et des Directions des Finances. Le service du Roi en son Conseil assurait l'unité de ce personnel divers. De 1661 à 1715, cette organisation ne subit en apparence aucune modification importante ; mais en fait, elle connut une altération essentielle, passée inaperçue car elle s'opéra lentement : le Conseil ordinaire des Finances (ou Conseil d'État et des Finances) commença vers 1667 à entrer peu à peu en léthargie, pour cesser complètement de fonctionner une vingtaine d'années plus tard. Le Conseil royal des Finances se substitua en partie à lui ; d'autre part, Pontchartrain, en triplant en 1690 le nombre des intendants des finances, alors porté à six, décida qu'ils tiendraient une assemblée hebdomadaire, où l'on porta des affaires contentieuses. 4 Archives nationales (France) A la mort de Louis XIV, les Conseils comprenaient donc : les Conseils de gouvernement (Conseil d'En haut, Conseil de Dépêches et Conseil royal des Finances), le Conseil d'État privé et les deux Directions ; l'assemblée des intendants des finances n'avait qu'un caractère officieux.