journal des Débats

Quatrième session - 32e Législature

Le mardi 18 octobre 1983 Vol. 27 - No 44 Table des matières

Hommage posthume à M. Fabien Bélanger Le Président 2989 M. Gérard D. Levesque 2989 M. René Lévesque 2990 M. Michel Pagé 2990 M. Guy Tardif 2991 Mme 2991 M. Raynald Fréchette 2991 M. Yvon Vallières 2992

Démission de M. Claude Vaillancourt comme député de Jonquière 2992

Présentation des nouveaux députés élus le 20 juin 1983 2992 M. Gérard D. Levesque 2994 M. René Lévesque 2995 M. Marc-Yvan Côté 2996 M. Ghislain Maltais 2998 M. Serge Champagne 3000

Affaires courantes Déclarations ministérielles L'ajournement de l'Assemblée M. René Lévesque 3001 M. Gérard D. Levesque 3002 M. Guy Bisaillon 3004 M. René Lévesque (réplique) 3005

Dépôt de documents Nouveau diagramme et résolutions du Bureau de l'Assemblée nationale 3007 Avis de la Commission de la fonction publique 3007

Dépôt de rapports de commissions élues Auditions sur l'avant-projet de loi sur la fonction publique 3007 Auditions en regard de la réglementation sur l'organisation et l'administration des établissements découlant de la Loi sur les services de santé et les services sociaux 3007 Étude des effets de la politique énergétique sur le développement économique 3007 Auditions sur le projet de loi 9 - Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune 3007 Auditions sur le projet de loi 37 - Loi créant l'Agence québécoise de valorisation industrielle de la recherche 3007

Rapports du greffier en loi sur les projets de loi privés 3007

Présentation de projets de loi au nom des députés Projet de loi 216 - Loi modifiant la charte de la ville de Québec Première lecture 3009 Projet de loi 230 - Loi concernant la ville de Buckingham Première lecture 3009 Projet de loi 232 - Loi concernant la ville de Hull Première lecture 3009 Projet de loi 235 - Loi concernant la ville de Gatineau Première lecture 3009 Renvoi à la commission des affaires municipales 3009

Questions orales des députés Les comités du Conseil exécutif 3009 La souveraineté du Québec 3012 La relance économique 3012 Le dossier de Grande-Vallée 3014 L'avenir de SIDBEC-Normines 3015 Table des matières (suite) Motions non annoncées Félicitations à M. , nouveau chef du Parti libéral M. Gérard D. Levesque 3019 M. René Lévesque 3020 Motion sur la remise au Trésor public par le Parti libéral du Québec de 750 000 $ 3039 M. Jacques Brassard 3043 M. Michel Pagé 3046 M. 3049 Ajournement 3050 Annexe: Membres du Conseil des ministres Adjoints parlementaires Membres de l'Assemblée nationale 2989

(Quatorze heures quatre minutes) les domaines de l'activité de l'État. Cela veut dire enfin que le député se doit de Le Président: À l'ordre, s'il vous plaît! recevoir tous ces électeurs ou ces groupes, Nous allons nous recueillir quelques ins- d'entendre tous leurs problèmes ou leurs tants en ayant une pensée toute particulière griefs, de chercher à y apporter une solution, pour notre collègue, le député de Mégantic- quand solution il y a, de traiter tous et Compton, qui est décédé récemment. chacun également, tant par des interventions Veuillez vous asseoir. faites auprès de l'administration publique que par sa seule mais exigeante présence Hommage posthume à M. Fabien Bélanger physique, parfois plusieurs fois par jour, à des endroits souvent distants de centaines de Le Président kilomètres et ne laissant que rarement le répit des fins de semaine. Qu'il le veuille ou À l'ordre! Chers collègues, ainsi que je non, le député est soumis à cet horaire l'ai mentionné tantôt, l'Assemblée nationale auquel s'ajoutent les activités de sa a perdu, il y a quelques semaines, un de ses formation politique et sa vie de famille. 122 députés. Notre collègue, le député de Pendant trois ans, au cours desquels il Mégantic-Compton, M. Fabien Bélanger, est aura dû participer à deux élections, Fabien en effet décédé à l'âge de 47 ans, victime Bélanger a vécu à ce rythme parfois d'un accident cardiaque. infernal. Il n'est peut-être pas possible de Élu député de la circonscription trouver là la cause du décès prématuré de électorale de Mégantic-Compton le 17 notre collègue mais qui, en cette Chambre, novembre 1980, Fabien Bélanger avait été n'y verra pas un rapport? Aussi, sommes-nous réélu aux élections générales du 13 avril tous unanimes en ce jour à saluer la 1981. Il était originaire de Saint-Flavien-de- mémoire de notre collègue Fabien Bélanger. Panet dans la circonscription électorale de Il a bien servi les siens. Montmagny. Avant son entrée en politique, il À sa femme et à leurs cinq enfants, je avait été membre de la force policière de la veux réitérer nos sincères sympathies. municipalité de Dorval, de 1960 à 1965, M. le chef de l'Opposition. représentant commercial de 1965 à 1969 et, depuis ce temps, propriétaire et administra- M. Gérard D. Lévesque teur d'une entreprise de construction domiciliaire. M. Lévesque (Bonaventure): M. le En politique, les acteurs se fabriquent Président, comme vous venez de l'indiquer, souvent, en tout ou en partie, des le 2 octobre dernier nous apprenions avec personnages. Fabien Bélanger n'était pas de consternation le décès subit d'un des ceux-là; l'homme et le député ne faisaient membres de cette Assemblée, un de nos qu'un. Direct, de commerce agréable, collègues, Fabien Bélanger, député du comté accomplissant son travail avec sérieux et de Mégantic-Compton. conviction, mais sans se prendre pour un Notre ami Fabien Bélanger, à la suite autre, il conserva toujours une bonne dose de d'une très courte maladie, décédait à un âge cet élément essentiel en politique qu'est le où nous sommes portés à croire qu'il nous sens de l'humour. reste un assez bon bout de chemin à Il aura représenté ici, brièvement, une parcourir. Il est né en 1936 dans la des circonscriptions électorales les plus municipalité de Saint-Fabien-de-Panet, dans exigeantes du Québec. La circonscription le comté de Montmagny-L'Islet. À la suite électorale de Mégantic-Compton comprend d'étude primaires et secondaires dans sa 27 000 électeurs répartis en 49 municipalités région, il débute modestement sur le marché dans un vaste territoire au sud-est du du travail mais très vite, grâce à son Québec, contigu aux États-Unis. 49 courage, à sa détermination, à son esprit municipalités, cela veut dire 49 conseils d'initiative, sa courte carrière fut couronnée municipaux pour qui le député est de succès. D'opérateur de foreuse, de représentant commercial, de constable, il l'interlocuteur auprès de l'administration devient en 1969, un entrepreneur efficace et publique. Cela veut dire autant de fabriques. respecté dans le milieu de la construction. Cela implique aussi un nombre considérable de cercles de fermières, de clubs de l'âge Élu député de notre formation politique d'or, d'organismes de loisirs et autres qui ont à l'occasion d'une élection partielle en tous une adresse en commun: le bureau du novembre 1980 . et réélu en avril 1981, il député. Cela veut dire également des siège à l'Assemblée nationale avec la même problèmes d'individus ou de groupes dans tous détermination qui l'a caractérisé au cours de 2990 sa carrière dans le milieu des affaires. à-dire l'homme qui s'est bâti lui-même et À l'automne 1982, il accepte d'assumer qui, à cause de cela, a gardé quelque chose la responsabilité du dossier de l'habitation, de très concret. Cela paraissait dans ses dossier auquel il s'intéresse avec dynamisme interventions; cela paraissait aussi dans la et compétence. façon dont il évoquait les problèmes de son En plus de ses responsabilités de parle- milieu, de son comté, de ses électeurs. Je mentaire et d'homme d'affaires, Fabien me contente de souligner qu'à 47 ans, en Bélanger s'implique également dans des pleine force de l'âge, alors qu'on vient tout activités sociales et économiques. récemment d'effectuer un tournant (14 h 10) extrêmement important dans sa vie, il y a Les premières qualités qui nous quelque chose d'injuste, de profondément viennent à l'esprit, M. le Président, lorsqu'on injuste. On sait que cela peut nous arriver à se rappelle Fabien Bélanger, et vous l'avez tous, mais cela paraît injuste quand même vous-même souligné, c'est l'homme de mourir comme cela avant d'avoir pu chaleureux, blagueur, avec qui il était donner sa mesure, à nouveau, dans cette extrêmement facile de créer des liens nouvelle carrière. d'amitié. Il fallait s'attendre, lorsqu'on Très sincèrement, je me joins à nos discutait avec lui, à des propos francs et collègues libéraux et je suis sûr que tous les directs. C'est un collègue avec qui il était députés ministériels parlent par ma voix, extrêmement agréable de travailler. Il a jusqu'à un certain point, pour offrir nos toujours agi avec franchise et dignité. Ici sympathies et également nos voeux de même, à l'Assemblée nationale, il fut de courage à Mme Bélanger et aux cinq enfants tous les débats en exprimant sincèrement son qui viennent d'être prématurément privés de opinion. leur père. Vous l'avez évoqué, M. le Président, il était le député de Mégantic-Compton, Le Président: M. le député de Portneuf. regroupant près de 50 municipalités et c'est avec dévouement et assiduité qu'il a rempli M. Michel Pagé pleinement les fonctions de député. 47 ans, c'est très jeune pour partir, mais Fabien M. Pagé: Merci, M. le Président. Bélanger aura eu le mérite de bien remplir Comme whip en chef de ma formation et de réussir sa vie. Il nous manquera politique et au nom de mes collègues, je beaucoup. Nous garderons en mémoire cet voudrais ajouter ma voix à la vôtre, à celle homme au début de carrière difficile, mais du chef de l'Opposition et à celle du premier suivi d'une montée fulgurante sur le plan ministre, pour faire part que c'est avec professionnel. beaucoup de peine, beaucoup de tristesse, Si, pour ses collègues, ce fut pénible beaucoup de chagrin et aussi de stupéfaction d'apprendre l'annonce du décès de Fabien que nous avons tous appris, le dimanche 2 Bélanger, nous savons tous que ce n'est rien octobre dernier, le décès de M. Fabien en comparaison de la douleur de ses proches. Bélanger, député de Mégantic-Compton, notre Nous offrons à son épouse, à leurs cinq cher collègue avec qui nous avions le enfants, à leurs parents et amis, à la privilège de siéger depuis le 17 novembre population de Mégantic-Compton, nos plus 1980. sincères condoléances. Je dois vous dire, M. le Président, que nous sommes toujours quelque peu surpris de Le Président: M. le premier ministre. constater qu'il n'avait siégé avec nous que trois ans, parce que nous avions franchement M. René Lévesque la conviction de le connaître depuis beaucoup plus longtemps, en raison de sa M. Lévesque (): M. le Président, contribution significative et de sa présence je tiens à me joindre à vos propos ainsi qu'à constante à nos débats, à nos délibérations ceux du chef de l'Opposition. C'est avec la et à nos échanges. C'est à cet égard que je même impression de choc - on a toujours peux vous assurer que les membres de notre cette impression dans des circonstances formation politique garderont de notre ex- pareilles - que tout le monde, je pense bien, collègue le souvenir d'un homme franc, d'un que j'ai appris la mort tragiquement subite homme direct, d'un homme qui avait une du député de Mégantic-Compton. J'ai fort qualité bien importante non seulement chez l'être humain, mais plus particulièrement en peu connu - en fait, à peu près pas, et je le politique: c'est qu'il était loyal à ses propres regrette - M. Bélanger qui était apparu en convictions. C'était, comme vous l'avez si Chambre vers la toute fin de 1980. Cela bien dit et comme d'autres l'ont ajouté, le s'est enchaîné presque immédiatement sur boute-en-train de notre équipe et cela faisait les élections générales et ensuite, hélas, il y toujours plaisir de converser, de dialoguer a eu la crise, mais j'avais quand même été avec lui. frappé, comme tout le monde, en suivant les activités en Chambre, par son côté "self- Au nom de mes collègues, je voudrais made man", comme on dit en anglais, c'est- également transmettre nos plus sincères et 2991 nos plus vives condoléances à la famille de l'entrepreneur, au bâtisseur et à l'homme M. Fabien Bélanger, à sa mère, à son épouse qu'était Fabien Bélanger. À Mme Bélanger et Madeleine, et à ses cinq enfants. ses enfants, je présente respectueusement Je m'en voudrais, à ce moment-ci, de mes plus sincères sympathies. ne pas ajouter un autre élément et remercier bien sincèrement le personnel de M. le Le Président: Mme la députée de député de Mégantic-Compton qui a oeuvré, Chomedey. pendant ces années, pour faciliter et l'assister dans son travail. Je voudrais Mme Lise Bacon également remercier ses collaborateurs et ses collaboratrices dans son comté. Je voudrais Mme Bacon: M. le Président, j'aimerais remercier - vous les avez mentionnés tout à aussi rendre un hommage à Fabien Bélanger, l'heure - les maires des 49 municipalités du le collègue, le compagnon de travail, l'ami comté de Mégantic-Compton et les et le confident. Quand l'heure de la mort représentants des groupes de pression qui ont arrive, tout a été vain si l'on n'a jamais fait oeuvre et qui ont contribué avec lui vécu. Pour le député de Mégantic-Compton, finalement, par les dossiers qu'ils lui ont une vie non engagée était une vie sans soumis, à faire en sorte qu'il ait plus de valeur. Il avait l'immense mérite de poser satisfaction dans son travail en vue des questions, de se donner les moyens de d'améliorer la qualité de vie des citoyens débattre et d'expliquer ses propres qu'il représentait. Je voudrais, en terminant, revendications. Toujours, il souhaitait remercier sincèrement aussi les municipalités apporter un éclairage personnel au débat de Saint-Sébastien et de Lambton qui ont engagé, et la lucidité de son analyse était participé aux circonstances malheureuses que une manifestation tangible d'une nous avons traversées entre le 2 et le 5 compréhension humaine des problèmes de ses octobre. concitoyens. Pour Fabien Bélanger, chacune Enfin, M. le Président, je voudrais des grandes questions exigeait des réponses remercier l'Assemblée nationale du Québec et un accord même limité sur des objectifs et plus particulièrement les services du valait bien mieux que le risque d'un sergent d'armes qui, dignement, ont porté en compromis partiel. La force de l'homme terre notre collègue à son dernier repos. Mes était de pouvoir rencontrer de la résistance. sympathies, M. le Président. M. le Président, j'aimerais emprunter à un auteur québécois ces quelques lignes qui Le Président: M. le ministre de traduisent bien les sentiments d'amitié que l'Habitation et de la Protection du nous éprouvions à l'égard de Fabien Bélanger: consommateur. "Le trésor le plus précieux de la vie, métal rare et sans prix, c'est l'ami qu'on trouve en M. Guy Tardif riant et en pleurant, qui s'oublie et qui est présent. L'ami, c'est un coffret de sûreté qui M. Tardif: M. le Président, je ne nous garde jusqu'en éternité." connaissais pas personnellement le député de (14 h 20) Mégantic-Compton. Ce n'est vraiment que À Madeleine Bélanger, à ses enfants, lorsqu'il a assumé la fonction de critique j'exprime à nouveau toute mon amicale officiel de l'Opposition que j'ai appris à sympathie et j'espère qu'elle a pu apporter connaître les qualités de cet homme. Par ses un peu de douceur dans les moments interventions en Chambre, et parti- difficiles qu'ils viennent de vivre. culièrement en commission parlementai- re, il était évident que j'avais affaire à un Le Président: M. le ministre du Travail. vis-à-vis qui apportait à ses travaux parle- mentaires toute la richesse d'une expérience M. Raynald Fréchette acquise à titre d'entrepreneur en construction, particulièrement dans le M. Fréchette: M. le Président, domaine de la construction domiciliaire. Ceci permettez que je m'associe à vous et aux était vrai - je l'ai mentionné - en Chambre autres collègues qui viennent de s'exprimer comme en commission, et peut-être encore pour nous rappeler la mémoire de M. Fabien plus dans ces conversations privées que nous Bélanger. Bien sûr, je concours à toutes les pouvions avoir dans les salons à chaque remarques qui ont été faites jusqu'à extrémité de la Chambre alors que, loin de maintenant. Je vais tenter de ne pas répéter la galerie, il pouvait me faire part peut-être ce qui a déjà été dit. Et je voudrais, quant plus librement de certaines de ses vues sur à moi, simplement et brièvement rappeler les problèmes de la construction en général ses activités dans la région qui était la et de l'habitation en particulier. sienne et qui est aussi la mienne. M. Je joins donc sans réserve, M. le Bélanger, on le sait, est arrivé dans cette Président, ma voix à celle des autres région de l'Estrie, plus précisément à Saint- membres de cette Chambre pour rendre Sébastien dans le comté de Mégantic- témoignage au député, certes, mais aussi à Compton, quelque part autour des années 2992 soixante-dix-neuf, quatre-vingt et dès son plusieurs reprises et dans plusieurs dossiers. arrivée dans ce milieu, il s'est imposé J'ai pu constater qu'il était un travailleur comme un homme de dynamisme, un homme inlassable, animé d'un grand souci de justice de conviction et un homme d'entreprise. Dès et ardent défenseur de ses électeurs, de son lors qu'il est devenu membre de cette comté, de sa région, de sa province et de Assemblée nationale - et je fais toujours son pays qu'il aimait tant. Fabien était sans référence à ses activités dans son comté et contredit un homme politique engagé, croyant dans sa région - on l'a vu de tous les débats profondément aux valeurs qu'il défendait. locaux et régionaux. Et l'on sait également, Fabien était aussi un homme politique pour ceux qui l'ont connu d'un peu plus près, sincère qui défendait avec vigueur son point que M. Bélanger plaidait ses dossiers avec de vue. Il était un homme politique aux conviction bien sûr, avec fermeté également, qualités humaines exceptionnelles et souvent dans certains cas avec aplomb, mais toujours insoupçonnées. Fabien était dans son comté avec sérénité. le député de tout le monde. D'ailleurs, il Je suis également en mesure de vous représentait une circonscription électorale de dire que le député de Mégantic-Compton grandes exigences, vous le mentionniez était très près de la population qu'il servait. tantôt, avec ses 27 000 électeurs et ses Il était un homme de bureau de comté qui quelque 49 municipalités réparties sur un régulièrement, chaque semaine, recevait les territoire immense. électeurs qui s'adressaient à lui. Il avait M. le Président, je voudrais joindre ma aussi pris l'habitude, depuis un bon moment, parole à celle de mes collègues qui m'ont de s'adresser chaque semaine à ses électeurs précédé afin d'offrir à la famille éprouvée, à par la voie d'un billet qu'il publiait dans un son épouse Madeleine, à ses enfants, à ses journal régional et à l'intérieur duquel il proches et à tous les électeurs de Fabien traitait de différents problèmes qui mes plus sincères condoléances au nom de touchaient et son comté et la région dans tous mes collègues et au nom de tous ceux laquelle il évoluait. que Fabien a si fidèlement servis. Merci. On l'a dit tout à l'heure, M. le Président, sur le plan humain - je pense que Démission de M. Claude Vaillancourt tout le monde va en convenir - M. Bélanger était un homme affable, d'un commerce Le Président: Je désire également agréable et aussi, très souvent, boute-en- porter à votre connaissance la lettre que j'ai train à ses heures. La mort de M. Bélanger reçue le 23 juin dernier qui se lit ainsi: est d'autant plus brutale qu'elle a été subite M. le Président, c'est avec la et tout à fait inattendue. Plusieurs d'entre conviction d'avoir fourni le meilleur de moi- nous l'ont vu quelques jours avant ce même depuis le 15 novembre 1976 que je malheureux événement et personne, à le voir, vous remets ma démission comme membre de à constater le dynamisme dont il faisait l'Assemblée nationale du Québec et ce, à preuve, ne pouvait prévoir qu'un drame de compter du 29 juin prochain. cette nature était en train de se préparer. Ce fut un grand honneur de représenter Quoi qu'il en soit, M. le Président, je dans cette enceinte les citoyens de Jonquière vous réitère que je joins ma voix à toutes et soyez assuré que je n'ai ménagé aucun celles qui se sont exprimées jusqu'à effort afin d'être digne du témoignage de maintenant. C'est avec autant d'em- confiance qu'ils m'ont manifesté à deux pressement que je présente à Mme reprises et pour lequel je les remercie Bélanger, à ses enfants et aux autres encore. membres de la famille, à sa famille politique Dorénavant, ma vie sera orientée vers du comté de Mégantic-Compton et à d'autres horizons et c'est avec confiance que l'ensemble des citoyens de cette circonscrip- j'accepte le nouveau défi. Tout en vous tion, mes sentiments de plus profonde demandant de faire part aux membres de sympathie. l'Assemblée nationale de mon amitié la plus sincère, je vous prie d'agréer, M. le Le Président: M. le député de Président, l'expression de mes sentiments les Richmond. meilleurs. C'est signé de Claude Vaillancourt et M. Yvon Vallières de quatre témoins: la députée de Dorion, Mme Lachapelle, le député de Lac-Saint- M. Vallières: M. le Président, je vous Jean, M. Brassard, le député de Drummond, remercie. Je voudrais, moi aussi, me joindre M. Clair et le député de Rivière-du-Loup, M. aux collègues qui m'ont précédé afin de Boucher. rendre un dernier hommage à celui qui était en cette Chambre mon voisin de pupitre, Présentation des nouveaux mais aussi un voisin de comté et surtout, je députés élus le 20 juin 1983 pense, comme pour l'ensemble de mes collègues, un ami. S'il y en a qui nous quittent il y en a J'ai eu l'occasion de côtoyer Fabien à d'autres qui viennent et j'ai également le 2993 plaisir de déposer la lettre que le Directeur Depuis lors, il ne s'est jamais éloigné de général des élections a fait parvenir au l'Hôtel du Parlement puisqu'il y travailla au Secrétaire général de l'Assemblée nationale, cabinet du whip de l'Opposition, acquérant le 27 juin dernier qui se lit ainsi: durant ce temps une redoutable réputation Conformément à l'article 134 de la Loi d'organisateur politique, dont certains députés électorale je vous transmets une liste des récemment arrivés en cette Chambre ont pu candidats proclamés élus à la suite des bénéficier. Cette réputation ne s'est élections partielles du 20 juin 1983 tenues en d'ailleurs pas arrêtée à son élection dans la vertu d'un décret du gouvernement émis le 4 circonscription de Charlesbourg puisque mai 1983. L'avis de proclamation d'élection toutes celles et tous ceux qui ont suivi le est publié dans l'édition de la Gazette congrès au leadership du Parti libéral du officielle du Québec en date du 9 juillet Québec l'ont vu aux côtés du nouveau chef 1983. du parti, M. Robert Bourassa. Il fut un des Permettez-moi de vous souligner que le principaux artisans du succès remarquable de deuxième aliéna de l'article 134 se lit M. Bourassa samedi dernier. Il apporte donc comme suit: À compter de la publication de à l'Assemblée le fruit d'une vaste cet avis le député est membre de expérience, tant dans cette Chambre que l'Assemblée nationale. dans les activités qui y sont étroitement Veuillez agréer, M. le Secrétaire reliées. général, l'expression de ma haute Nos deux collègues de Saguenay et de considération. Saint-Jacques arrivent ici avec l'ardeur du Je dépose également une copie de la néophyte. Ils représentent des circonscriptions Gazette officielle en question et une copie électorales à tous égards différentes. Elles du rapport des résultats officiels du scrutin. ne sont pas pour autant dépourvues de Les résultats qui se lisent comme suit: problèmes auxquels un député est rapidement J'invite le chef de l'Opposition à aller le confronté. Ce phénomène d'immersion totale chercher et à le présenter à l'Assemblée est quelque peu déroutant au départ, mais nationale. comme dans tout emploi nouveau, le temps Dans la circonscription électorale de permet les ajustements nécessaires. Charlesbourg: M. Marc-Yvan Côté au nom du Avec ses dix-neuf municipalités Parti libéral du Québec. parsemées le long du Saint-Laurent et son M. le chef de l'Opposition. vaste arrière-pays où se situe le barrage Je signale à nos visiteurs dans les Daniel-Johnson et l'ensemble du complexe galeries qu'il est hélas! interdit de hydroélectrique Manicouagan-Outardes, la cir- manifester d'une manière ou d'une autre à conscription de Saguenay illustre à la fois les l'Assemblée nationale. Oui, M. le whip, je espoirs et les difficultés du nouveau-Québec comprends. ces années-ci. Le deuxième résultat proclamé, M. le La circonscription de Saint-Jacques est chef de l'Opposition, est celui de la circons- quant à elle tout à fait urbaine, en plein cription électorale de Saguenay où le coeur du centre-ville de Montréal. Elle n'est candidat élu a été M. Ghislain Maltais, du pas sans analogie d'ailleurs avec la circons- Parti libéral du Québec. Si vous voulez bien cription de Taschereau, au coeur de la ville nous le présenter, M. le chef de l'Opposition. de Québec, que j'ai l'honneur de représenter (14 h 30) en cette Chambre. Les problèmes Le troisième résultat est le suivant: d'urbanisme, de difficultés économiques et de dans la circonscription électorale de Saint- délinquance qui en découlent dans certains Jacques, M. Serge Champagne au nom du cas, voilà notamment certaines Parti libéral du Québec. M. le chef de l'Op- caractéristiques de Saint-Jacques; mais aussi, position, vous aurez le plaisir de nous comme dans Taschereau, une population présenter le nouveau député. attachante qui s'est créée un milieu de vie de quartiers dans lesquels elle est enracinée. Des voix: Bravol Bravo! Nos trois nouveaux collègues arrivent à l'Assemblée nationale au moment où celle-ci M. Rivest: Encore! Encore! a décidé unanimement d'apporter des réformes majeures a son fonctionnement. Le Président: Chers collègues, en votre L'articulation de cette décision prend forme, nom à toutes et à tous et en mon nom tant sur le plan administratif de l'Assemblée personnel, je veux souhaiter la plus cordiale par une décision du Bureau de l'Assemblée bienvenue aux trois nouveaux membres de nationale que sur le plan réglementaire par l'Assemblée nationale qui se joignent à nous les travaux de la sous-commission permanen- aujourd'hui, même s'ils sont députés depuis te de l'Assemblée nationale qui étudie leur assermentation en juillet dernier. actuellement le projet de modification et de Pour le député de Charlesbourg, il refonte du règlement qui nous régit. D'une s'agit d'un retour. Il a siégé de 1973 à 1976, certaine manière, nos trois collègues seront à titre de député de la circonscription en quelque sorte les premiers sans l'héritage électorale de Matane, en cette Chambre. du passé à travailler dans un Parlement doté 2994 des moyens modernes lui permettant de dossiers économiques de sa région, au sein s'acquitter de son rôle essentiel dans notre des chambres de commerce de Manicouagan société démocratique. et de la Côte-Nord. Grâce à lui, le Parti En votre nom à toutes et à tous, je libéral est particulièrement fier de reprendre leur souhaite un fructueux mandat. pied complètement dans une région qu'on M. le chef de l'Opposition. considérait parfois comme - c'est peut-être un mot qui n'est plus dans le vocabulaire M. Gérard D. Levesque maintenant - un château fort péquiste. Quant au nouveau député de Saint- M. Levesque (Bonaventure): M. le Jacques, il a aussi réussi à s'imposer dans Président, vous voyez évidemment des une circonscription qui paraissait inaccessible visages réjouis, j'allais dire de part et au Parti libéral du Québec depuis fort d'autre, mais peut-être que ce serait une longtemps. Je pense que cela fait au-delà de légère exagération. Nous avons tellement de 40 ans que nous n'avions eu le plaisir d'avoir raisons aujourd'hui de nous réjouir des un député libéral dans cette circonscription. événements qui nous arrivent depuis très peu Membre du barreau, Serge Champagne a de temps. Voici que c'est l'entrée de trois toujours pratiqué sa profession dans le comté nouveaux collègues libéraux qui survient de Saint-Jacques. Bien enraciné dans son presque dans le contexte des réjouissances milieu, il a su convaincre ses électeurs qu'il qui accompagnent évidemment l'arrivée du avait la volonté de comprendre leurs nouveau chef libéral. J'aurai l'occasion, au problèmes économiques et sociaux et de cours de cette séance de présenter une travailler à l'amélioration de leurs conditions motion plus formelle de félicitations au de vie. nouveau chef, mais à ce moment-ci, pour (14 h 40) suivre et respecter la procédure, je remettrai Après ces trois courts rappels, M. le à plus tard les propos que j'aimerais Président, il importe de rendre hommage prononcer dès maintenant à ce sujet. d'abord à ceux qui le méritent, aux candidats Pour donner suite maintenant à la eux-mêmes, ainsi qu'à leurs familles bienvenue que vous avez formulée à l'endroit respectives, aux militants libéraux de chacun de nos trois collègues, qu'il me soit permis à de ces comtés qui n'ont ménagé ni leur ce moment-ci, au nom de toute notre temps, ni leurs efforts en terrain que l'on formation politique, de féliciter chaleu- disait acquis au Parti québécois, quelques reusement et bien sincèrement nos semaines auparavant. Bien sûr, nos plus trois nouveaux collègues et de leur souhaiter grands remerciements vont aux électeurs et une fructueuse carrière parlementaire. électrices qui ont fait confiance au Parti Le nouveau député de Charlesbourg est libéral du Québec et à ses trois candidats. un vieil ami. Vous avez d'ailleurs mentionné Sans doute le premier ministre nous qu'il n'en était pas à ses premières armes. dira-t-il - mais je ne pense pas qu'il le C'était un collègue gaspésien et il a été, répète - que ces trois autres victoires sont comme vous l'avez mentionné je crois, imméritées, comme il l'avait fait le 21 juin député de la circonscription de Matane de 1983. Pour ma part, je tiens plutôt à 1973 à 1976. Très familier avec les rouages remercier les électeurs et électrices de ces et le fonctionnement de nos institutions par- trois comtés qui ont accepté de façon lementaires, il est demeuré au service du démocratique d'accorder leur confiance au parti et de l'aile parlementaire libérale Parti libéral du Québec et à ses candidats. depuis 1976. Je dirai bien modestement que ces Ses talents d'organisateur, M. le victoires ont une signification qui dépasse le Président, sont bien connus de tous. Il sera, niveau de la partisanerie politique. D'ailleurs, évidemment, en mesure de continuer à le premier ministre devrait aussi remercier mettre ses talents au service de son parti et les électeurs de ces trois comtés de l'avertir vous pouvez être assuré que ces talents sont de manière aussi claire que quelque chose ne fort appréciés au sein de notre formation va pas dans son gouvernement. M. le politique. Il sera en mesure, avec ses Président, qui, de l'autre côté de la collègues de la région de Québec, d'accroître Chambre, peut nier un tel fait? Quelque encore la présence et l'influence du Parti chose ne va pas au gouvernement, cela ne va libéral dans la région de Québec. pas au Québec et j'estime que c'est là que Notre nouveau collègue de la circons- réside la première leçon à tirer des résultats cription de Saguenay exerçait, jusqu'à que nous avons connus dans Saint-Jacques, présent, la profession de courtier Saguenay et Charlesbourg. d'assurances. Très impliqué dans son milieu, À vrai dire, M. le Président, les il s'est occupé de la chose scolaire durant chiffres ont parlé d'eux-mêmes à l'issu de plusieurs années comme président de com- ces trois scrutins. Leur signification n'a rien missions scolaires de sa région et comme d'ambiguë, croyez-moi. En premier lieu, vice-président provincial de la Fédération des lorsque l'on tient compte des résultats commissions scolaires catholiques du Québec. consolidés des trois circonscriptions, une Il s'est également impliqué dans les grands donnée saute aux yeux. 16 000 personnes ont 2995 voté en faveur du Parti québécois et 39 000 ces trois nouveaux collègues, les députés de ont accordé leur confiance au Parti libéral Saint-Jacques, de Saguenay et de du Québec et à ses candidats. De plus, là où Charlesbourg il me revenait forcément une le Parti québécois avait récolté - il n'y a image aussi pénible quant à nous, et plus pas tellement longtemps en 1981 - 22 500 encore, une image de 1980. À la toute fin voix de majorité, le Parti libéral se retrouve de 1980, en novembre, c'est quatre nouveaux avec une majorité de l'ordre de 18 033 voix, députés libéraux qui faisaient triomphalement dans des comtés pourtant représentés à leur entrée en cette Chambre, quatre mois l'Assemblée nationale par des membres du et demi avant que n'arrivent des élections cabinet ministériel. générales. Ce qui veut dire qu'il est Enfin, ces trois comtés - pour employer probablement vrai qu'il y a des éléments une donnée chère aux péquistes, M. le d'avertissement là-dedans, et qu'un gouverne- Président - sont très majoritairement sinon ment intelligent doit les comprendre; ensuite presque exclusivement francophones. Aussi, il la population peut comprendre qu'il a est intéressant de noter que le résultat des compris. La même chose pourrait arriver partielles du 20 juin, un partage de 55% cette fois-ci. Autrement dit, il serait peut- libéral, 24% péquiste, eh bien; cela confirme être prématuré de vendre la peau de l'ours exactement les résultats du sondage des avant de l'avoir tué. Quoi qu'il en soit, je ne intentions de vote publié dans le Devoir il y dirai pas que ces trois victoires étaient a quelques jours. Ils sont même en-deça des imméritées, loin de là. Je me joins à tous données du sondage SORECOM et également nos collègues pour offrir nos félicitations les le sondage commandité par le Soleil publié plus cordiales et aussi la plus cordiale des en fin de semaine, sondage qui donnait une bienvenues à nos trois nouveaux collègues, y avance de 32 points de pourcentage au Parti compris à celui qui, comme d'autres, est un libéral, soit 61% à 29%. "re-nouveau" collègue ici à l'Assemblée nationale. M. le Président, je tiens à réaffirmer aux citoyens de ces trois comtés qu'ils ne Je le fais d'abord par respect pour le seront pas déçus de ceux qu'ils envoient à jugement des électeurs dans un contexte où Québec les représenter. Je veux aussi les les châteaux forts ne sont plus toujours ce assurer que cette alternative libérale dans qu'ils étaient et où le gouvernement a dû laquelle ils mettent aujourd'hui leur assumer, ici comme ailleurs, l'odieux, enfin confiance, nous allons continuer avec toutes les retombées les plus négatives de la acharnement à la promouvoir dans l'ensemble crise dont, je l'espère, nous sommes en train du Québec. Nos trois collègues auront la d'émerger. J'entendais tout à l'heure le lourde tâche avec le reste du caucus député de Bonaventure dire qu'il n'y a rien d'assumer une responsabilité qui, chaque jour, qui marche au Québec, sous-entendant, bien est de plus en plus exigeante. Bien sûr, parce qu'il reliait cela au résultat de représenter leur circonscription d'une part et l'élection partielle, que c'était la faute du faire valoir les intérêts du Québec par ce gouvernement. Nous disons que cette crise choix libéral d'autre part. qui a frappé à peu près le monde entier Nous, du Parti libéral, assumons n'est la faute directe d'aucun gouvernement désormais une responsabilité redoutable, celle mais qu'on jugera peut-être les gouverne- de parler au nom d'une vaste majorité de ments, pour une fois avec un peu de recul, nos concitoyens qui mettent aujourd'hui leur sur la façon dont ils auront essayé de espoir dans l'alternative au gouvernement traverser cette crise ou d'aider les citoyens actuel, laquelle alternative nous représentons à la traverser. Si maintenant les choses pour l'ensemble du Québec. Cette nouvelle remontent - il y a des indices de plus en responsabilité, M. le Président, nous avons plus sérieux et concrets d'une reprise - déjà commencé à l'assumer en fin de j'espère que le chef de l'Opposition, avec la semaine en élisant notre nouveau chef: même générosité, dira que jusqu'à un certain Robert Bourassa. Nous y reviendrons du reste point le gouvernement est responsable aussi, un peu plus tard durant cette séance. Je mais je ne me fais pas d'illusion. tiens toutefois à répéter à l'ensemble de nos Quoi qu'il en soit, je ne veux pas concitoyens que nous allons consacrer toutes oublier que, dans ce contexte extrêmement nos énergies à demeurer dignes de la pénible, notre candidat et nos deux confiance qu'ils nous manifestent de plus en candidates à cette élection du mois de juin plus. 1983 - difficile comme probablement aucune autre avant - méritent des félicitations, ainsi Le Président: M. le premier ministre. que les militants qui les ont soutenus. Cela dit, encore une fois, félicitations M. René Lévesque à nos nouveaux collègues, nos voeux les meilleurs et les plus sincères pour la durée M. Lévesque (Taillon): M. le Président, de leur mandat. Quant au député de pour des raisons que vous comprendrez sans Charlesbourg, en dépit de ses racines doute, je serai probablement un peu plus bref gaspésiennes, ma sympathie n'ira pas tout de que le chef de l'Opposition. En voyant entrer suite jusqu'à promettre immédiatement un 2996

Disneyworld dans Charlesbourg. et ce n'est pas fini. Vous avez eu un vote dans quatre bureaux de scrutin; dans cinq Le Président: M. le député de bureaux de scrutin, vous avez eu deux votes. Charlesbourg. Vous avez eu neuf votes dans sept bureaux de scrutin, une performance extraordinaire M. Marc-Yvan Côté qui est toute à votre image. Et c'est là que les citoyens de Charlesbourg, qui en ont eu M. Côté: M. le Président, vous me l'occasion, vous ont jugés. Les citoyens de permettrez tout d'abord de remercier très Charlesbourg vous ont jugés et je suis sincèrement tous les électeurs de particulièrement heureux des résultats de Charlesbourg qui ont manifesté, par leur cette élection partielle puisque dans les vote, un appui jamais égalé dans des comtés francophones c'est la meilleure élections partielles dans un comté performance de toute l'histoire de la francophone au candidat libéral de Confédération. Charlesbourg. Les résultats sont éclatants. Il y a des C'est un travail absolument phénoménal raisons à cela. Évidemment, le passage du qu'ont accompli les organisateurs de ministre des Affaires culturelles, M. Clément Charlesbourg, que vous retrouvez dans les Richard, lors de cette campagne électorale, estrades aujourd'hui et que je salue; c'est a piqué l'ardeur des libéraux et a aussi tout à leur mérite que d'avoir remporté une motivé les troupes. Je l'en remercie, victoire aussi intéressante. Évidemment, le d'ailleurs, et j'espère qu'il fera de même candidat lui-même a parcouru les rues. Je dans Montmorency pour qu'on puisse s'en m'en voudrais de ne pas remercier mon charger la prochaine fois. Dans le Soleil du 9 épouse et ma famille qui m'ont appuyé tout mai, on pouvait lire: "L'assemblée, qui a au long de la traversée du désert qui a duré débuté avec une heure de retard, a permis sept ans. Je m'en voudrais aussi de ne pas au ministre des Affaires culturelles de remercier tous mes collègues qui sont venus qualifier les trois élections partielles de tests me prêter main-forte au cours de cette de maturité. Selon M. Richard, l'élection élection, pour faire du porte à porte, pour d'un député libéral dans Charlesbourg appliquer la méthode imposée par le Parti équivaudrait à rater ce test, à faire un québécois, soit d'aller sur le terrain et de immense pas en arrière et à retarder le rencontrer les citoyens. On peut dire Québec sur la voie de l'indépendance et de maintenant que dans les élections partielles, la souveraineté." Eh bien, messieurs, c'est on a appris comment le faire et on peut fait; vous dire aussi que pour les prochaines élections générales, on va se rencontrer. On Des voix: Bravo! va se rencontrer dans le porte à porte et j'ai bien hâte, M. le premier ministre. On M. Côté: Évidemment, le ministre et verra les résultats et on comparera. président du Conseil du trésor ayant coupé Je m'en voudrais aussi de ne pas dans tout avec son sabre, m'a permis aussi remercier le député de Matane, citoyen de d'ajouter quelques milliers de voix - je pense Sainte-Foy, de m'avoir permis de me que c'est très honnête de pouvoir le dire - à ressourcer dans l'organisation et de servir la suite du matraquage systématique des mon parti tout au cours de ces sept années. fonctionnaires. Mais ce qui est davantage le Je lui promets qu'à l'occasion on pourra cas, ce qui a influencé davantage l'électorat, échanger sur les dossiers de la Gaspésie; qu'à c'est la perte de confiance vis-à-vis du gou- vous aussi, M. le premier ministre, et vous vernement et vis-à-vis des hommes du gou- aurez l'occasion, peut-être que les citoyens vernement. J'ai encore frais à la mémoire la de Grande-Vallée vous l'ont dit, de devenir dernière semaine de la campagne électorale un "re-nouveau" gaspésien, parce que vous de 1976 où vous, messieurs, qui êtes ici, semblez l'avoir oublié. avez distribué ce beau petit dépliant qui (14 h 50) s'intitulait: "On mérite mieux que cela". Si on se penche un peu sur les résultats J'espère que vous vous en souvenez. Il de cette élection, avec une majorité de manque seulement les couleurs. "On mérite 14 313, 70% du vote, vous êtes devenus, mieux que cela". Au premier article, il était messieurs et mesdames du Parti québécois, dit: "Le gouvernement Bourassa détient le un tiers parti dans Charlesbourg: 13% du championnat de l'inflation, du chômage et vote, à peine le double de l' des taxes les plus élevées." qui est un parti disparu, avec 6%. Sur les Voyons voir votre performance. 187 bureaux de scrutin, vous n'en avez gagné Inflation, en 1976: 6,8%. Elle a atteint un aucun. Vous avez même eu des performances sommet inégalé au Québec sous votre extraordinaires. Le mieux que vous ayez gouverne, en 1981 avec 12,4%. Ne perdez réussi à obtenir dans le bureau de scrutin no pas votre calme, vous aurez vos réponses. Ne 43, c'est 39 votes. Votre plus désastreux a vous énervez pas! Le chômage: septembre été le bureau de scrutin no 15 où vous avez 1976 - ça vous rappelle quelque chose? - reçu un vote - une performance inégalée - 9,6%, 257 000 chômeurs. Après sept années 2997 d'administration péquiste: septembre 1983, Une voix: Ah! Citation du premier 13,5%, soit 408 000 chômeurs. ministre du Québec...

Une voix: Félicitations! C'est le M. Côté: Je veux tout simplement vous championnat! référer à un article - un éditorial - de Jean- Claude Leclerc, dans le Devoir du 29 juin M. Côté: Les taxes, cela a été un 1983, qui disait ceci: "Venant d'un homme fouillis sous le gouvernement Bourassa. Ah! qui a fortement vieilli, d'un chef qui Bien sûr! Que pensez de la taxe ascenseur, emprunte de plus en plus aux vieux partis M. le ministre des Finances, 40%, qui qu'il réprouvait hier, la proposition est non viendra littéralement siphonner - pour seulement discriminatoire, mais affligeante et employer un terme du premier ministre - indécente. De tous les Québécois, les vieux 1 193 000 000 $ dans les poches des sont ceux qui ont le plus souffert de la contribuables québécois? Il y a la double situation que le PQ veut changer et les taxation de la CSST, les droits successoraux jeunes, au contraire, gâtés par la prospérité et j'en passe, parce que je n'ai pas grand et le modernisme des dernières années, sont temps. Que pensez de votre administration, ceux qui vont fort hésiter devant les risques des faillites au Québec où, en 1976, nous de l'indépendance, malgré les attentions avions 29% des faillites et sous votre intéressées dont ils font l'objet ces derniers gouverne, en 1982, nous sommes rendus à temps". 32%? Il disait, en terminant: "Les vieux ne Deuxième élément de ce beau petit sont pas qu'habités par la peur ou la dépliant que vous avez certainement gardé recherche maladive de la sécurité. À ce dans vos archives: fouillis administratif, compte-là, bien des gens dans la force de imprévoyance et incurie du gouvernement l'âge seraient de tristes vieux, à commencer Bourassa. Oh! Très beau! Fouillis par le maître ténor du PQ et du gouverne- administratif. Déficit budgétaire du Québec ment. Nos aînés sont aussi les dépositaires en 1976: 847 000 000 $; déficit budgétaire d'une expérience historique et d'une sagesse du Québec en 1983, prévisions pour l'année: dont ce serait folie de nier la pertinence. Si 3 135 000 000 $. Dette nette du Québec en les vieux ont voté non, c'est peut-être que 1976 - ce sont les chiffres le Parti québécois n'était pas digne de 3 998 000 000 $. Et sous votre gouverne, l'indépendance qu'il proposait ou qu'il n'avait mes amis, en 1983, on est rendu à pas la maturité voulue pour s'en faire le 18 000 000 000 $. Il n'y a rien de trop guide. Quand donc le Parti québécois respec- beau! Absolument rien de trop beau! tera-t-il les Québécois?" Là, il y a un petit paragraphe bien suave qui s'adresse à vous, M. le premier Une voix: Oui. ministre. On dit: "Devant la nécessité d'un programme de relance du logement, M. Côté: Continuons ce beau document, particulièrement pour subvenir aux besoins source d'inspiration. "Le gouvernement des personnes âgées"... Cela doit Bourassa ne fait rien pour diminuer la hausse certainement vous dire quelque chose, les effarante des coûts des primes d'assurance personnes âgées, M. le premier ministre. automobile". Quelle farce! Cela doit certainement vous rappeler un "Quatrièmement - je ne peux pas tous certain voyage que vous avez fait à la fin les résumer, il y en a trop - l'inaction du de l'été où, dans le journal Le Monde - gouvernement Bourassa pour empêcher la n'est-ce pas un journal auquel vous vous spéculation sur les terrains et absence d'une référez assez souvent? - du 26 juin, il était politique pour sauvegarder l'intégrité du dit: "Depuis le référendum qu'on a perdu en territoire québécois face à l'envahisseur 1980 et jusqu'aux prochaines élections en fédéral. Un seul mot: Mingan. Mingan, 1984 ou 1985 - on espère en 1984 - des imprévoyance. centaines de milliers de jeunes gens auront (15 heures) atteint l'âge de voter. À l'autre bout - où On continue, parce qu'il y avait de vous êtes rendu - il y a beaucoup de gens petites questions. C'était le fun les petites qui avaient été terrorisés au moment du questions dans le temps. Je vous écrivais référendum et qui ont levé les pieds. Ils sont trop, messieurs. morts. C'est la loi de la nature et ces Je n'en ai retenu que quatre. Il n'y a changements aux deux extrémités de la qu'une façon de s'en sortir. Faites-vous une pyramide des âges concernent près d'un idée, disiez-vous à ce moment-là. million de personnes. C'est là que se trouve Premièrement la qualité du milieu de la clef." l'éducation est-elle meilleure en 1976 qu'elle ne l'était en 1970? Très bonne question, très Une voix: Citation de qui? d'actualité aussi. Dans les secteurs privé, public et M. Côté: Citation du premier ministre, parapublic les relations du travail se sont en France. améliorées au cours des dernières années. 2998

Bravo! Cela ne mérite même pas qu'on y M. Côté: ...trois beaux comités: deux réponde. publics et un caché. Un comité sur Quatrièmement, depuis six ans vous l'indépendance, un comité sur l'économie et n'avez connu aucune augmentation de taxes l'autre, la trouvaille, parce que, semble-t-il oui ou non sous le gouvernement libéral? que cela commence à fatiguer un peu à Rien de trop beau! l'intérieur des troupes, on a décidé de faire Cinquièmement, depuis six ans, grâce à un comité pour trouver les irritants du la création annuelle de nouveaux emplois, le système, de façon à être capable de faire taux de chômage a baissé au Québec. Un face à la musique. beau petit document dont on disait: On M. le premier ministre, je pense que mérite mieux que ça; mon chef de l'Opposition vous a parlé M. le Président, c'est cela que les abondamment tout à l'heure du sondage citoyens de Charlesbourg ont jugé: votre SORECOM qui dénote très bien que vous performance, compte tenu de ce que vous avez encore une fois... aviez promis en 1976. On était en droit, après un jugement Une voix: ... comme celui que les citoyens de Charlesbourg, de Saguenay et de Saint- M. Côté: Oui, Robert Bourassa, mon Jacques ont porté le 20 juin, de s'attendre à chef, celui qui vous éliminera de la carte un réajustement de la part du gouvernement. aux prochaines élections générales. Que s'est-il passé depuis ce temps-là? Est-ce qu'il y a eu effectivement réajustement ou Des voix: Bravo; non? M. le Président, vous me permettrez de M. Côté: En terminant, M. le Président, vous référer à l'entrée du député de Louis- je veux assurer les électeurs de Charlesbourg Hébert en cette Chambre. Le leader du gou- que je ferai tout en mon possible pour servir vernement de l'époque, qui est toujours le leurs intérêts, pour forcer le gouvernement à même jusqu'à la prochaine élection, disait avoir une juste répartition de ses efforts ceci: "Une brève question de règlement, M. dans la région de Québec, à servir aussi la le Président. Je sais que c'est une tradition cause du Québec dans un Canada et je ne de laisser les orateurs s'exprimer pendant un l'ai jamais caché. certain temps. Il n'y a pas de période fixe..." Vraiment, M. le Président, je veux vous J'en ai pour quelques minutes, et je assurer, en terminant, de toute ma terminerai. Est-ce que depuis ce temps des collaboration et vous dire que les électeurs choses ont changé? Est-ce que le gouverne- de Charlesbourg ont décidé, le 20 juin 1983, ment a tiré des leçons de ces trois que, définitivement, on méritait mieux que humiliantes défaites électorales? À la ça; lumière des événements de Grande-Vallée, en Gaspésie, M. le premier ministre, où vous Des voix: Bravo! Bravo! Bravo! vous êtes étonné que des citoyens de Grande-Vallée aient déchiré le drapeau du Le Président: M. le député je vous Québec, où vous vous êtes scandalisé de ce remercie et plus particulièrement de votre fait-là, puis-je vous rappeler, M. le premier dernière phrase dans laquelle vous m'assurez ministre, qu'en 1976 les citoyens de Grande- de votre collaboration. Je vous en sais gré. Vallée choisissaient le Parti québécois? 345 Je n'ai pas voulu vous interrompre pendant votes contre 230 pour le Parti libéral. Puis- votre discours, compte tenu de la nature je vous rappeler qu'au référendum de 1980, toute particulière de celui-ci mais les citoyens de Grande-Vallée votaient 425 effectivement il n'y a pas de temps de pour le oui, 357 pour le non? Puis-je vous parole d'alloué à ce moment-ci, rappeler, M. le premier ministre, qu'à effectivement, parce que c'est un privilège nouveau en 1981, les électeurs de Grande- que le président accorde au député de Vallée vous ont favorisé comme parti: 536 à s'exprimer par de brèves remarques. Ce n'est 210? Ils ont été bernés et aujourd'hui ils ont pas, normalement, le moment de faire un compris que le drapeau du Québec était discours trop long, disons. Je dis ces choses devenu le drapeau du Parti québécois et en afin de ne pas être obligé de les répéter déchirant le drapeau du Québec ils vous ont pour vos deux collègues, et je cède la parole déchirés. à M. le député de Saguenay.

Des voix: Ah! Ah! Ah! M. Ghislain Maltais

M. Côté: On était en droit de M. Maltais: M. le Président, c'est avec s'attendre à des réajustements. Conseil des beaucoup de respect et aussi d'émotion que ministres... je m'adresse aujourd'hui, pour la première fois, à cette Assemblée. En premier lieu, M. de Bellefeuille: Consentement. j'aimerais remercier sincèrement mes Consentement. Allez-y! électeurs du comté de Saguenay, mes 2999 organisateurs, les dizaines de bénévoles, mes vision que ces jeunes ont de l'avenir est bien collègues de l'Assemblée nationale qui sont sombre. Après avoir suscité tant d'espoirs, le venus m'aider pendant cette campagne et gouvernement actuel les abandonne dans le mon épouse également. Toutes ces personnes cul-de-sac économique qu'il a grandement ont fait qu'aujourd'hui je peux me prévaloir contribué à créer. du titre de député de Saguenay. J'aimerais À titre de député de Saguenay et avec leur dire aussi ma profonde reconnaissance et l'ensemble de la population, nous allons nous les assurer, en retour, de ma loyauté, de efforcer de voir à ce que la situation que mon entière disponibilité et de toute mon vivent présentement les jeunes, de Baie- ardeur à travailler avec elles, en Trinité à Tadoussac, bref, tous les jeunes du commençant par les municipalités, les comté, ne se répète plus jamais. Je citoyens, tous les groupes de personnes ou m'engage à travailler avec eux et pour eux organismes travaillant pour le bien de ma afin qu'ils puissent combler leurs attentes collectivité. légitimes, c'est-à-dire un emploi bien à eux, Permettez-moi aussi, M. le Président, auquel ils ont droit comme tous les autres de féliciter très sincèrement et Québécois. Ne sont-ils pas, M. le Président, chaleureusement mon nouveau chef, M. la relève de demain? Robert Bourassa, pour son éclatante victoire (15 h 10) en fin de semaine. Je peux l'assurer d'ici Les perspectives économiques de mon qu'il a tout mon respect, mon admiration et comté sont à l'image de celles du Québec, ma fidélité, lui et le grand parti dont il est c'est-à-dire zéro, car les nouveaux redevenu le chef, parti au sein duquel je investissements ne parviennent pas à combler milite depuis de nombreuses années et qui les vides laissés par ceux qui sont fermés. formera sans doute le prochain gouvernement Au monde des affaires et de l'industrie, du Québec. j'offre également ma totale collaboration Il serait opportun, à ce stade-ci, de afin de les aider à créer de nouvelles s'interroger sur les raisons du changement avenues économiques et surtout, M. le d'allégeance des gens de mon comté fidèles Président, de les défendre lorsque le au parti ministériel depuis 1970. Dans ce gouvernement actuel fermera le robinet de château fort du Parti québécois, il aurait été l'oxygène nécessaire à leur expansion ou impensable, il y a quelques mois à peine, de modernisation par des lois inacceptables croire à un changement d'allégeance aussi telles que la loi 17 dont on commence déjà draconien. Comment, dans une aussi courte à sentir les effets au Québec. période de temps, peut-on arriver à faire L'ingérence continuelle de la machine "décrocheter" tout le monde en même gouvernementale dans le monde municipal et temps? Les hommes d'affaires, les la centralisation de plus en plus évidente industriels, les ouvriers, les syndiqués, les vers des gouvernements régionaux imposée employés de la fonction publique et du para- aux élus municipaux, la perte continuelle de public, les ouvriers artisans, les jeunes, les pouvoirs qui, hier encore, étaient du ressort personnes âgées, bref toute la population a des édiles, font que ceux-ci ne sont plus que passé un message très clair au gouvernement, les serviteurs de l'État et non ceux de la que seuls les sourds et les aveugles ne population qui les élit. Lorsque l'État se comprendraient pas. substitue à eux, M. le Président, ce ne sont Les gens du comté de Saguenay ont certes pas des exemples à citer, et je suis voté d'abord pour un homme qui, avant tout, très bien placé pour en parler. sera disponible, respectueux de leurs besoins Je voudrais les rassurer: avec moi ce et à l'écoute de leurs attentes. Ils ont voté sera un travail d'équipe, de compréhension également pour un parti qui représente le mutuelle et ils auront un défenseur acharné plus les aspirations légitimes de toutes les de la vraie démocratie municipale. Mon appui catégories de gens de mon comté. À toutes le plus complet leur est acquis et sans ces personnes j'offre aujourd'hui ma plus équivoque. Le député n'est-il pas au service entière collaboration. Avec elles, je ne de sa population? ménagerai ni les efforts ni le travail; cela M. le Président, l'accessibilité aux soins nous permettra de voir la lumière au bout du de santé chez nous est devenue un luxe que tunnel de l'héritage péquiste. personne ne peut se payer, tout simplement On ne peut frapper à coups de lois parce qu'ils sont à peu près inexistants. Nous iniques l'ensemble d'une population sans sommes revenus à l'époque des gros prévoir qu'elle aura des réactions négatives, dispensaires d'il y a 50 ans, malgré les des plus négatives. Le 20 juin, cette efforts constants et fort louables de ceux qui population l'a prouvé dans les comtés de doivent les administrer et les desservir. Saguenay, de Charlesbourg et de Saint- L'absence presque totale de spécialistes dans Jacques. Non seulement le gouvernement a mon comté et le manque d'omnipraticiens échoué dans sa supposée relance économique, confirment le titre de missionnaires à ceux mais le sort qu'il réserve à toute la qui ont le courage de pratiquer chez nous. génération des jeunes de 18 à 25 ans est le J'y mettrai des efforts particuliers et, avec plus désastreux que le Québec ait connu. La la bonne volonté des administrateurs en 3000 place, on parviendra sans doute à s'en sortir. comté qui m'ont appuyé. Je voudrais aussi Au cours de la dernière campagne assurer tous les gens de Saint-Jacques, sans électorale, tous les candidats des différents distinction, qu'ils pourront compter sur moi partis ont été unanimes à dénoncer avec pour les représenter de mon mieux. Merci véhémence l'injustice faite à une certaine aussi à tous mes collaborateurs qui ont catégorie de travailleurs de mon comté, ceux travaillé sans compter pour arracher cette qu'on appelle les interdits de la construction. victoire. J'en vois d'ailleurs plusieurs dans À cause du manque d'emplois dans un les banquettes autour de moi. Encore une domaine aussi prioritaire que celui de la fois, merci. Je voudrais aussi remercier mon construction, des centaines de travailleurs épouse qui n'a pas ménagé les efforts du qualifiés ont perdu leur droit au travail et, porte à porte pour obtenir cette victoire. par une réglementation tout à fait Le comté de Saint-Jacques est, je inadéquate, ils ne peuvent retrouver leur crois, le comté des extrêmes. Vous y carte qui leur permet un retour au travail. trouvez, d'une part, le parc Lafontaine, Les jeunes travailleurs diplômés sont Terre des hommes, Radio-Canada, Télé- également pris dans un labyrinthe. Pour Métropole voisinant du chômage, de l'aide travailler, il faut une carte; pour avoir la sociale et des logements vétustes. Ainsi, dans carte, il faut travailler! le secteur centre-sud qui recouvre une très La situation économique qui prévaut grande partie du comté, en 1981, 50,9% des dans le secteur de la Haute-Côte-Nord est habitants vivaient de l'aide sociale et cela plus dégradante encore pour ses travailleurs. ne s'est pas amélioré en 1983. Dans le même Plus qu'ailleurs le chômage fait partie du quartier centre-sud, 20,8% de la population menu quotidien. Il va falloir mettre tous nos étaient âgés de plus de 60 ans, c'est-à-dire efforts en commun avec les autorités en une personne sur cinq. Cette moyenne se place pour trouver des palliatifs aux usines ramène à 15%, si on la reporte à tout le fermées. Exemples: les produits forestiers à comté. Environ 95% des résidents du comté Sacré-Coeur et la scierie Unifor des sont locataires et 82% des logements ont été Grandes-Bergeronnes. construits avant 1946. Il s'ensuit donc que M. le Président, le premier travail d'un les problèmes, dans le comté, ça ne manque député est celui de légiférer pour le bien de pas. l'ensemble de la population. C'est pour cette Ainsi, il y a le cas des soins à domicile raison que nos électeurs nous confient cette pour les personnes âgées. Je pense qu'on tâche. Mais, pour se réaliser, il faut que le s'entend tous pour dire, aujourd'hui, qu'il est gouvernement ouvre le plus rapidement préférable de conserver une personne âgée le possible cette session, afin que nous puissions plus longtemps possible dans son chez-soi, de remplir adéquatement notre mandat. Élu lui éviter de casser maison, comme on dit. depuis quatre mois, le travail législatif a été Cependant, pour ce faire, cela prend des bien mince. Pourtant, la population de mon soins à domicile. Récemment, le CLSC comté a bien hâte de connaître les mesures centre-sud produisait un document de relance économique promises par le mentionnant que, pour vraiment donner ces gouvernement lors de sa réunion ministérielle soins à domicile, le personnel présentement à Pointe-au-Pic. S'ils chantaient tous affecté à ce travail devrait être multiplié Partons, la mer est belle, lors de cette par quatorze. réunion, je les invite à venir voir la colère Il y a aussi, dans notre comté, le cas des milliers de chômeurs et d'assistés sociaux des jeunes de 18 à 30 ans aptes au travail. dans mon comté. Avant d'entreprendre le Ils n'ont pas d'emploi, ils n'ont plus de deuxième couplet, les gens de chez nous ne chômage et ils doivent se contenter de moins se nourrissent pas de promesses et de de 150 $ par mois pour vivre. Quand on sait chansons, mais plutôt de pain quotidien. que, dans le comté, une petite chambre C'est à cela que le député de Saguenay va toute modeste coûte de 100 $ à 110 $ par travailler. mois, cela signifie qu'il leur reste 40 $ pour En terminant, je veux vous assurer de manger, vivre, se véhiculer. Comme me le mon respect envers vous, tous mes collègues disait l'un d'entre eux: On n'a même pas et nos institutions parlementaires qui ont d'argent pour prendre l'autobus pour se pour but de servir l'ensemble de la chercher de l'ouvrage. À mon sens, c'est population. Merci. tout à fait inacceptable. (15 h 20) Le Président: M. le député de Saint- Pendant ce temps-là, la Société des Jacques. alcools publie à grands frais un dépliant sur la manière de faire une dégustation de vins M. Serge Champagne et fromages. À mon sens, c'est ajouter l'insulte à l'injure. Coupons toutes ces M. Champagne (Saint-Jacques): M. le dépenses et commençons donc par nourrir Président, il va de soi que les premiers mots notre monde. que je prononce devant cette Assmblée Le logement, maintenant. Il ne se passe soient pour remercier les électeurs de mon pas une journée dans le comté sans qu'une 3001 famille vienne se plaindre du logement. Le ce n'est pas d'ajouter de nouvelles lois à logement est trop cher. Ils ont demandé un celles qui existent déjà ni de modifier la logement subventionné, à prix modique, législation existante. Sans aucun dommage, depuis six, sept ou huit ans, aucune réponse. cela peut très bien attendre encore quelques L'hiver arrive: Gaz Métropolitain menace de semaines. La priorité, celle à laquelle tous couper le chauffage. Il faudra à tout prix nos concitoyens nous demandent de nous que ce soit une priorité. attaquer de toutes nos forces, c'est D'autre part, le chômage est devenu d'accentuer encore nos efforts pour créer des monstrueux. Je vous ai dit tout à l'heure que milliers d'emplois dont nos chômeurs et les dans le quartier centre-sud, 50,9% des jeunes en particulier ont un urgent besoin. habitants vivaient du bien-être social. Déjà, le gouvernement a mis en oeuvre à cet Certains prétendent qu'après deux ans sans effet un plan d'action qui ne trouve son travailler - deux ans sur le BS comme on dit équivalent nulle part ailleurs au Canada. une personne devient difficilement Certains résultats tangibles et fort récupérable pour le marché du travail. Or, encourageants ont déjà commencé à se dans notre comté, on retrouve facilement des manifester. Mais ce n'est pas assez, nous cas de deux, trois, quatre et cinq ans sans nous en rendons compte, tout le monde s'en travailler. On retrouve des enfants de cinq rend compte et le gouvernement a décidé ans qui n'ont jamais vu leur père travailler. d'aller beaucoup plus loin. Nous voulons À mon sens, Votre Seigneurie, c'est mettre au point un programme d'ensemble épouvantable. C'est un lapsus. Je m'excuse, portant à la fois sur l'immédiat - et Dieu M. le Président, je n'ai pas encore tout sait qu'il y a des problèmes immédiats - perdu de mon métier précédent. mais aussi sur le plus long terme, un programme qui puisse avoir un effet Des voix: Ah! Ah! Ah! significatif sur notre taux de chômage qui, depuis toujours, dépasse chroniquement la M. Champagne (Saint-Jacques): J'en moyenne canadienne. étais aux personnes qui passaient deux, trois, Cette guerre au chômage, nous sommes quatre ou cinq années sans travailler. Il y en déterminés à la gagner, autant qu'il est a même un, plutôt philosophe, qui me disait humainement possible, encouragés que nous récemment: "Je suis tellement fatigué de sommes par le fait que depuis quelque temps rien faire qu'il faut que je me repose". et ce, pour la première fois de mémoire En terminant, M. le Président, d'homme, nous avons eu moins que les trente j'aimerais saluer et féliciter mes deux et plus pour cent tristement traditionnels que collègues de Saguenay et de Charlesbourg nous avions toujours du chômage pancanadien. pour leur brillante victoire. J'aimerais aussi, Voilà ce qu'il faut accentuer. Mais pour y comme mes collègues, joindre ma voix pour arriver, il faut mobiliser toutes les énergies féliciter notre nouveau chef, M. Robert disponibles même si nous devons pour cela Bourassa. Enfin, je voudrais vous assurer, reporter des travaux parlementaires qui ont vous-même ainsi que tous mes collègues de leur importance mais qui sont moins urgents. cette Assemblée, de ma plus totale Ce n'est pas un affront au Parlement que de collaboration. Merci. souligner ce que tout le monde sait, à savoir que l'action économique concrète n'emprunte Des voix: Bravo: que fort peu souvent la voie législative. Ai-je besoin de rappeler, d'autre part, Le Président: Mon cher maître, cela que dans notre système parlementaire, c'est nous amène à nos affaires courantes et aux au gouvernement qu'il revient de convoquer déclarations ministérielles. M. le premier l'Assemblée nationale. Même lorsque la ministre. réforme parlementaire dont nous avons À l'ordre, à l'ordre: accepté les grandes lignes sera mise en place, le gouvernement conservera ce pouvoir L'ajournement de l'Assemblée de proposer un ajournement des travaux lorsqu'il jugera que les circonstances M. René Lévesque l'exigent. Or, nous sommes convaincus qu'au cours des semaines qui viennent, il est plus M. Lévesque (Taillon): M. le Président, important de préparer une accentuation de la cela ne surprendra personne, ou en tout cas guerre au chômage que de discourir au sujet très peu de gens, si je commence en disant des lois nouvelles. que je désire informer officiellement cette Comme le disait si bien d'ailleurs, dans Chambre qu'en vue de consacrer tous ses les journaux de ce matin, quelqu'un qui se efforts au cours des prochaines semaines à la réclame de la force de l'expérience, le lutte au chômage et à la création d'emplois, temps est à l'action et non au bavardage. le gouvernement a l'intention de proposer, Même si je ne puis accepter qu'on qualifie dès l'appel des affaires du jour, ainsi les travaux de l'Assemblée nationale, l'ajournement de l'Assemblée au mardi 15 même si, d'autre part, les trois discours novembre prochain. La priorité ces jours-ci, d'intronisation que nous venons d'entendre 3002 constituaient une assez bonne illustration de sommes capables et nous le ferons, M. le ces propos de M. Robert Bourassa, pourtant Président. cela ne devrait aucunement exclure que nous profitions de cette journée où nous devions Des voix: Bravo! Bravo! de toute façon nous réunir pour faire le point sur la situation économique mais si Le Président: Dois-je présumer qu'il y a possible le faire sérieusement et non pas de eu consentement au dépôt de documents au façon démagogique. milieu de la déclaration ministérielle du C'est pour que nous puissions l'aborder premier ministre? ouvertement et utilement que j'ai proposé au chef de l'Opposition un débat en bonne et Une voix: Cela n'ajoute pas grand- due forme dont les quelques heures seraient chose. réparties équitablement et où les principaux porte-parole - des porte-parole sérieux M. Levesque (Bonaventure): Oui, M. le économiques de l'Opposition comme du parti Président. ministériel pourraient faire valoir leur point de vue. Un tel débat aurait permis à nos Le Président: M. le chef de l'Opposi- concitoyens de juger en meilleure tion. connaissance de cause si le gouvernement a raison ou non de proposer l'ajournement de M. Gérard D. Levesque la Chambre. Malheureusement, il semble qu'on ne soit pas très intéressé de l'autre M. Levesque (Bonaventure): M. le côté à débattre ainsi rationnellement de la Président, lorsqu'on m'a informé, en fin question. À mon avis, c'est profondément d'avant-midi, que nous aurions droit à une regrettable mais, semble-t-il, c'est comme déclaration ministérielle, je me suis dit: Bon, cela. des actions concrètes! Je m'en réjouissais à Pour ne pas perdre le temps tout à l'avance. Mais, M. le Président, quelle ne fut l'heure au dépôt de documents, si on me le pas ma déception lorsque je pris permet, je déposerais tout de suite, M. le connaissance, une heure avant le début de Président, en deux exemplaires, la lettre que cette séance, d'une copie de la déclaration j'ai adressée à ce propos au chef de l'Oppo- ministérielle que s'apprêtait à faire en cette sition ces jours derniers. Chambre l'honorable premier ministre. (15 h 30) D'habitude, M. le Président, vous le Maintenant, sur un autre sujet fort savez comme moi, une déclaration important avant de terminer, je tiens ministérielle c'est le moment solennel d'une seulement à préciser que cet ajournement ne déclaration importante qui touche la vie des signifie en rien un recul de notre part quant citoyens. On aurait pu s'attendre à une à la prochaine étape de la réforme parle- déclaration, par exemple, du ministre des mentaire que nous avons acceptée en Finances qui aurait pu annoncer au Québec, principe, en juin dernier, et sur laquelle, à sa population, qu'on allégeait le fardeau depuis lors, nous avons continué à travailler des taxes qui est devenu insupportable avec avec le président et avec l'Opposition aussi. le gouvernement actuel. Rien de cela, M. le Nous souhaitons toujours que, dès cet Président. automne, cette réforme soit mise à l'essai et Pourquoi cette déclaration ministérielle? que soient instaurées les nouvelles Justifier l'injustifiable, M. le Président. Voilà commissions qui y sont prévues. Nous avons la raison d'être de cette déclaration également, dans l'esprit de la réforme, ministérielle. Si on reprend quelques-uns des l'intention de déposer, dès la reprise des éléments que cette déclaration contient, travaux, tous les projets de loi que nous d'abord le premier ministre nous dit que la souhaitons voir adoptés avant Noël, comme priorité, ce n'est pas d'ajouter de nouvelles devait l'exiger notre nouveau règlement lois et que l'action économique n'emprunte sessionnel. Je puis assurer l'Opposition que le que fort peu la voie législative. Or, M. le nombre de ces projets de loi sera limité. Président, rappelons-nous pendant quelques M. le Président, je le répète en instants ce qui arrivait pendant que ces gens terminant, le temps est à l'action plutôt étaient dans l'Opposition. On voulait faire qu'aux discours et surtout pas aux discours sauter la séance du vendredi - seulement le illimités. Notre premier devoir, c'est de vendredi matin - nous avions proposé cela à créer des emplois, de combattre le chômage. l'Opposition du temps. Ce fut la guerre, M. C'est à cela d'abord que nous entendons le Président. Jamais, disaient ces gens, on ne consacrer les quelques semaines qui viennent. perdra la période de questions du vendredi C'est la situation qui l'exige, avec ces défis matin. Pourtant, nous avions des raisons sans précédent que des réponses ou des sérieuses de le demander. Il ne s'agissait pas critiques simplistes ne résoudront pas, avec d'un mois, il s'agissait simplement d'une ces défis sans précédent que nous, Québécois, période de questions de trois quarts d'heure comme les gens de tous les pays du monde, ou d'une demi-heure. avons à relever. Il faut le faire, nous en Que disait le chef de l'Opposition, le 3003 vice-premier ministre d'aujourd'hui? Qu'est-ce suite de la réunion de Pointe-au-Pic? Il qu'il disait? Simplement parce que la session disait, et je le cite, on va voir où est sa n'était pas aussi rapprochée qu'il l'aurait priorité: "La question nationale - cela, c'est désiré. Qu'est-ce qu'il disait à ce moment-là, l'indépendance - est au coeur de nos M. le Président? Je cite simplement un préoccupations." Là, le coeur parlait, la vérité sortait. Mais lorsqu'il parle paragraphe: "C'est à croire qu'il se refuse à d'économie, il ne fait croire à personne qu'il voir dans le Parlement l'organe législatif, le est préoccupé par cela et qu'il a réellement principal instrument dont dispose le Québe envie d'apporter des solutions. Même s'il en pour résoudre ses problèmes. Au contraire, avait envie, il aurait de la misère, comme il l'attitude du gouvernement me donne à en a maintenant dans son cabinet, à arriver penser qu'il considère l'Assemblée comme à des conclusions. Il n'a pas pu y arriver à une sorte d'appendice plus ou moins Pointe-au-Pic à ces conclusions. On ne encombrant, plus ou moins utile- s'entendait pas, c'est pour cela qu'on arrive Une voix: Le farceur. avec deux comités aujourd'hui. On repousse la session parce qu'on veut d'abord M. Levesque (Bonaventure): "...qu'il faut s'entendre. On ne veut pas trouver les bien convoquer de temps à autre, qu'il la solutions, elles sont là. On vous en a donné redoute même en raison des occasions qu'elle des multiples solutions. Mais non, vous ne donne à l'Opposition de l'interroger voulez pas mettre l'indépendance de côté. Il quotidiennement sur les lacunes de sa gestion y en a qui en mangent et qui en vivent. économique, en particulier sur les carences Vous ne voulez pas mettre de côté la de ses politiques et sur l'inefficacité dont il question de la fiscalité, vous êtes un gouver- fait preuve devant les crises qui nement qui est rendu là à cause justement s'accumulent." Là, il faisait le plaidoyer de des gestes que vous avez posés ou que vous l'importance du Parlement pour résoudre les n'avez pas posés. Mais la fiscalité, vous êtes problèmes d'ordre économique et social. pris, M. le ministre des Finances! Vous avez des collègues qui ne veulent pas suivre la M. le Président, une nouvelle loi, ce voie que vous inspirent la raison et l'Opposi- n'est pas important quand on veut mettre la tion. priorité sur l'économie! Eh bien, est-ce que cela ne prend pas des lois pour modifier la On a parlé des résultats merveilleux loi 17? On connaît les conséquences de cette dont parle le premier ministre. Le loi adoptée ici. La taxe sur l'essence, cela pourcentage des emplois perdus durant la ne prend-il pas une loi? Toute la fiscalité crise, comment cela a-t-il été récupéré à des particuliers et des entreprises, fiscalité travers le Canada? D'après les derniers des municipalités, la loi 38 qui s'attaque chiffres de Statistique Canada, l'analyse directement aux municipalités, cela ne prend- indique clairement que l'Ontario a déjà il pas de la législation? SIDBEC et tout le récupéré 80% des emplois perdus, que les problème de la Côte-Nord, cela ne prend-il provinces atlantiques ont récupéré 94% des pas de la législation? Non, M. le Président. emplois perdus et le Québec a récupéré 51% Voici comment le premier ministre résume des emplois perdus. Mais quel est ce record, l'action du Parlement. L'action économique M. le Président? Quand on parle des Prairies, n'emprunte que fort peu la voie législative. c'est 67%; la moyenne nationale, 62%. Et Elle l'emprunte fort peu lorsqu'on a un gou- vous êtes là au Québec à dire... Ce gouver- vernement comme celui-là. On se rappellera nement s'est empressé de nous faire croire que la Baie-James a pris justement la voie qu'il y a des résultats tangibles et de la législation. On sait comment on s'est satisfaisants. Or lorsqu'on se place dans la opposé à ce moment-là à la Baie-James. situation où le gouvernement nous laisse Pourtant, cela a pris le Parlement pour présentement... rétablir le départ de cette grande entreprise. (15 h 40) Lorsque l'on parle d'économie, on ne peut La réforme parlementaire. On a parlé pas ignorer l'Assemblée nationale. de réforme parlementaire. M. le Président, je Le premier ministre parle ensuite de la sais que votre neutralité et votre priorité qu'il veut donner à l'économie. Mais impartialité doivent évidemment vous en 1967, dans son message inaugural, il immobiliser dans les sentiments qui vous parlait de priorité à l'économie; en 1978, de animent sûrement, vous qui mettez tant priorité à l'économie, en 1979, de priorité à d'ardeur dans la réforme parlementaire. Mais l'économie et en 1980, de priorité à il n'y a jamais eu pareille insulte faite à la l'économie. C'est comme cela depuis qu'il présidence et à l'institution que celle de ce parle en cette Chambre et pourtant il ne gouvernement qui, après avoir siégé moins fait rien, ni son gouvernement, pour donner que tous les Parlements d'une certaine suite à ce vocabulaire qui n'a aucun sens dimension au Canada, 48 jours depuis le 1er dans la bouche de ceux qui sont de l'autre janvier 1983, nous amène ici et nous côté. annonce, par une déclaration ministérielle, qu'il ferme le Parlement. M. le Président, qu'est-ce que le même premier ministre nous a dit récemment, à la M. le Président, quelle sorte de 3004 réforme parlementaire pouvez-vous espérer premier ministre voulait ou souhaitait un avec un tel gouvernement qui parle de débat le plus large possible, est-ce qu'on réforme parlementaire du bout des lèvres m'autoriserait à ce moment-ci à prendre la mais qui pose des gestes aussi parlementai- parole pour trois ou quatre minutes? res, qui sont un affront non seulement au Parlement, mais à la population qui a Des voix: D'accord. délégué ici ses élus pour régler ou tâcher de trouver des solutions ou des éléments de M. Lalonde: ...la question de règlement. solution aux problèmes qu'elle vit actuellement? Le Président: M. le leader parlementai- M. le Président, le premier ministre re de l'Opposition. s'est référé au chef du Parti libéral qui disait: Le temps est à l'action et non au M. Lalonde: Sur la question de bavardage. Mais justement, le chef du Parti règlement soulevée par le député de Sainte- libéral répondait à la proposition du premier Marie. Tout d'abord il y aura le débat sur la ministre, qui nous disait quoi? On va vous motion d'ajournement, si je comprends bien, permettre de parler quelques heures en fin quand on parlait de dix minutes. Et il y a de journée sur un débat, qui va se terminer actuellement une déclaration ministérielle comment? Par un vote pour vous en aller avec une réponse et une réplique, mais nous chez vous. C'est le genre de débat qu'on n'avons aucune objection, au contraire, à ce nous offrait ici à l'Assemblée nationale. qu'on laisse le député de Sainte-Marie C'est ce même premier ministre qui s'exprimer dans ce débat. disait hier au sujet de notre chef, futur premier ministre: Je l'invite à venir tout de Le Président: Effectivement j'allais suite siéger, c'est important qu'il soit à souligner, M. le député de Sainte-Marie, que l'Assemblée nationale. Et le même jour il l'article 179, paragraphe 2, se lit bien: "À la ferme l'Assemblée nationale. suite d'une déclaration ministérielle, le chef M. le Président, en terminant - je sais de l'Opposition officielle et les autres chef que vous m'avez indiqué bien gentiment que de partis reconnus ou leurs représentants ont mon temps était terminé - je dis simplement le droit de faire un bref commentaire auquel que nous avons affaire à un gouvernement le ministre peut répondre par une courte qui a peur de faire face à l'Assemblée réplique." Il n'y a donc pas effectivement de nationale, qui se réfugie dans des comités du moment de prévu pour une intervention de la mardi et du jeudi. Le mardi sur part d'un député indépendant à moins qu'il y l'indépendance et le jeudi sur la relance. ait consentement de la Chambre. Y a-t-il Imaginez-vousi Un gouvernement qui ne veut consentement pour permettre? M. le leader plus être interrogé quotidiennement par l'Op- parlementaire du gouvernement. position dont le devoir est justement de vérifier les gestes posés ou les omissions de M. Bertrand: M. le Président, je ne ce gouvernement. Je dis que nous assistons à voudrais pas qu'on considère qu'il s'agit là un affront à la population, à l'institution. Le d'une règle qu'on va établir à compter gouvernement ne répond plus. d'aujourd'hui. Comme la proposition qui a été faite par le premier ministre de pouvoir Le Président: En réplique, M. le avoir un débat de quatre heures sur premier ministre. l'ensemble du dossier de la situation économique au Québec vaut tout de même la M. Lévesque (Taillon): M. le Président... peine d'être évaluée, nous n'avons pas d'objection à ce moment-ci, pour environ M. Bisaillon: M. le Président. trois minutes, que le député de Sainte-Marie prenne la parole. Je veux bien, M. le Le Président: M. le député de Sainte- Président, qu'on considère qu'il ne s'agit pas, Marie. en ce faisant, de déroger de façon permanente à la règle qui est clairement M. Bisaillon: M. le Président, je établie au paragraphe 2 de l'article 179. comprends que la procédure du règlement prévoit que pour une motion comme celle qui Le Président: Donc, sans que cela crée a été déposée par le premier ministre il n'y un précédent, M. le député de Sainte-Marie a que dix minutes pour l'Opposition et que pour trois minutes. par la suite un droit de réplique va directement au proposeur. Cela ne laisse M. Guy Bisaillon donc pas place, à moins qu'il y ait consentement, à d'autres types d'intervention M. Bisaillon: Merci, M. le Président, que l'intervention qui vient du parti de l'Op- merci aux collègues de l'Assemblée nationale position officielle et l'intervention ou la qui me permettent d'intervenir sur la proposition du premier ministre. déclaration ministérielle du premier ministre. M. le Président, étant donné que le Il y aurait beaucoup à dire sur 3005 l'imprévoyance du gouvernement. Il y a M. René Lévesque (réplique) moins d'un an maintenant, on a entendu dans cette Chambre des discours assez tonitruants M. Lévesque (Taillon): M. le Président, de la part de l'équipe ministérielle, de la très rapidement. Il est évident que chorale ministérielle qui prévenait l'ensemble l'intervention... Je ne sais pas pourquoi - oui, des assistés sociaux et des chômeurs, qu'il y je sais très bien pourquoi, car il faut faire avait là 540 000 000 $ qui s'en venaient. flèche de tout bois - on essaie de déformer 540 000 000 $ qu'on allait chercher dans les les propos à ce point-là. J'ai bien dit dans poches des gras durs, comme le ministre des ma déclaration que l'intervention parlemen- Finances les appelait; qu'on allait chercher taire, la législation c'est important. J'ai dit dans leurs poches pour servir les intérêts des que c'était moins urgent. Je maintiens assistés sociaux et des chômeurs du Québec. encore que c'était moins urgent, et que c'est C'était il y a un an, M. le Président, ces encore moins urgent, jusqu'au 15 novembre, discours. On voudrait nous faire croire qu'une que le travail qui doit être fait pour essayer suspension de nos travaux pendant 15 jours d'ajuster encore une fois de nouveaux nous permettrait d'accoucher d'une solution programmes économiques. Je remercie que depuis un an ce gouvernement n'a pas d'ailleurs le député de Bonaventure d'avoir encore trouvée! souligné qu'on a mis la priorité sur Le leader de l'Opposition a souligné l'économique dès 1977 - Dieu sait que cela qu'on avait siégé 48 jours depuis le 1er pressait avec le déficit olympique - qu'on l'a janvier 83. Il faudrait remonter en 80, tout remise en 78, en 79 sans arrêt. C'est une de suite après le référendum et faire excellente réponse à ceux qui à l'occasion, l'addition des journées de session de ce de bonne foi ou autrement, font semblant de Parlement. On se rendrait compte que c'est croire que ce gouvernement ne s'est pas près de 219 journées depuis 1980. En quatre occupé d'économique. ans, une moyenne d'à peu près 55 jours de (15 h 50) session par année. Cela ne s'est jamais vu On n'a pas cessé de piocher dans le dans aucun des Parlements qui ont siégé, domaine des difficultés économiques, et Dieu quand on fait les proportions. sait qu'il y en a. Je répète que de toute Ce que je veux souligner, M. le façon nous sommes prêts, nous étions prêts à Président, malgré ce que le premier ministre aller au fond des choses à l'occasion de ce a dit, malgré le fait qu'il dit qu'il ne met débat que nous avons proposé, un large débat pas de côté les orientations du Parlement, limité à environ quatre heures qui aurait c'est que, de façon régulière, le gouverne- permis à des gens bien préparés de dire ment a mis de côté le Parlement. Le gou- l'essentiel. L'Opposition a refusé; je le vernement a tout simplement rejeté non regrette encore parce que tout ce que cela seulement les suggestions qui pouvaient venir donne maintenant, c'est une sorte de de l'Opposition mais la nature même du déformation classiquement partisane de tout Parlement. le sujet économique, de tous les sujets qui Est-ce qu'on pourrait me permettre en ont été abordés par nos amis d'en face, y terminant, M. le Président, de demander à compris les plus cruciaux pour nos mes collègues de regarder l'illustration qu'il concitoyens. y a au-dessus de nos têtes dans ce Je vous cite un seul exemple - le député Parlement? On se rendra compte que le de Sainte-Marie vient de le reprendre et le Parlement, à son origine, c'était d'abord et député de Bonaventure l'avait évoqué - le avant tout un lieu de débats; un endroit où manque de travail, qui représentait une sorte les choses n'étaient pas tenues pour acquises, de mépris de l'Assemblée nationale, du où les choses ne se passaient pas entre beau Parlement. J'ai devant moi les chiffres monde qui se parlait d'un côté et de l'autre officiels des séances du Parlement, d'abord, de la Chambre, de l'un à l'autre; c'était un et des séances de commissions. Pour ce qui débat qui représentait véritablement ce qui est des séances du Parlement, entre 1970 et se passait dans la société, où l'ensemble des 1976, pendant les six années du gouverne- idées, des orientations et des tendances avait ment libéral que nous avons remplacé, la l'occasion de s'exprimer, avait l'occasion de moyenne était de 31 jours de séance par mettre de l'avant leurs prétentions au tranche de 100 jours. Depuis 1976 jusqu'au règlement des problèmes. 22 juin 1983, la moyenne des séances de la M. le Président, ce que je demande au Chambre a été de 30 jours par tranche de premier ministre c'est de nous ramener à la 100 jours, un jour de moins. En commission, véritable vocation d'un Parlement et de où tout le monde admet que le travail le laisser le législatif faire des suggestions à plus sérieux, le plus détaillé, le plus l'exécutif plutôt que de le bâillonner approfondi et la plupart du temps le plus constamment comme ce gouvernement le fait compétent - le seul qui le soit vraiment, actuellement. d'ailleurs - se fait, la moyenne était de 58 jours par 100 jours au temps de l'ancien gouvernement libéral et de 74 jours par 100 Le Président: M. le premier ministre en jours sous ce gouvernement-ci. réplique. 3006

Le Président: À l'ordre: plus dans les dossiers, on rigole, mais je connais le nombre de discussions, le nombre M. Lévesque (Taillon): M. le Président, de négociations, le nombre de tiraillements nos amis ont l'air de se demander ce que aussi qui ont accompagné ce dossier jusqu'à sont... sa conclusion toute récente. Comme l'été est la saison de la Le Président: À l'ordre! construction - je pense que tout le monde sait cela - et aussi la saison de la plupart M. Lévesque (Taillon): ...les 100 jours. des créations d'emplois, c'est à la fin de Il ne s'agit pas de ceux de Napoléon, ni des l'été, au moment où arrive, au début de 100 000 emplois en 100 jours; il s'agit de l'automne, la saison de faire le point, qu'on tranches de 100 jours de mandat de a regardé cela pendant deux jours, comme n'importe quel gouvernement. Cela étant gouvernement. Comme toujours, on a dit... constaté qu'il y avait des choses qui marchent bien et celles-là, il faut les M. Bertrand: On a travaillé plus que épauler, il faut les accélérer. vous autres. Il y a également des choses qui marchent moins bien. Ce sera toujours M. Lévesque (Taillon): Ce n'est pas une comme cela. Là, il va falloir faire des trouvaille mais, au moins, cela n'est pas un efforts pour les débloquer. Et puis, il y a mensonge. certains bouleversements profonds qui vont bien au-delà de la petite politique, que la Le Président: À l'ordre! crise n'a pas tellement causés, mais qu'elle a révélés, par exemple, et auxquels il va M. Lévesque (Taillon): M. le Président... falloir faire face, qui posent des défis à moyen terme, qui les posent tout de suite, Le Président: À l'ordre! en même temps, mais pour le moyen terme, comme jamais on n'en a vécu dans l'histoire M. Lévesque (Taillon): M. le Président, économique d'aucune société, la nôtre comme les autres. Et cela exige la réflexion. Cela j'espère que vous comptez cela sur mon exige une mise en perspective et, en quelque temps. On retourne- sorte, une feuille de route pour les années Le Président: À l'ordre! À l'ordre! À qui viennent afin que nous puissions l'ordre! Jusqu'à maintenant, cela s'était bien concentrer nos efforts, nos priorités, déroulé. Les orateurs ont pu s'exprimer en exactement le plus possible aux bons toute liberté et je voudrais bien que cela endroits, dans les vrais créneaux de continue. développement du Québec. Ce genre de concentration intense nous a paru et nous M. le premier ministre. paraît encore justifier très clairement un certain report de l'activité législative. Pour M. Lévesque (Taillon): M. le Président, résumer en un mot, M. le Président, tout j'ai vu dans ces applaudissements spontanés, compte fait, si j'ai le choix, j'aime voluptueux, cette espèce de nostalgie qui va infiniment mieux une fausse reprise parle- revenir vite de la grande politique que nous mentaire au besoin, si cela peut nous aider à avons vue pendant les mois qui ont mené à accélérer une vraie reprise économique. la fin de juin, cette grande politique qui sert Merci, M. le Président. parfois de tremplin à certaines candidatures. Cela a au moins cet aspect de concret. Cela étant dit, pour revenir aux choses Des voix: Bravo! qui nous préoccupent, nous avons proposé un plan de relance et d'accélération économique Le Président: M. le chef de l'Opposi- au mois de mars où il y avait bien plus que tion. les 500 000 000 $ évoqués par le député de Sainte-Marie. Ce plan, forcément, a dû M. Levesque (Bonaventure): M. le attendre l'été, en partie, pour s'installer dans Président, qu'il me soit permis de demander le paysage. Il a donné des résultats. Or, ces le consentement de cette Assemblée pour résultats, il faut les attendre. C'est en déposer les lettres que j'ai écrites au juillet seulement que le plus gros premier ministre en réponse à celles qu'il a investissement jamais annoncé au Québec, lui-même déposées, il y a quelques instants. celui de Pechiney, a fini par être conclu de peine et de misère après de longues Le Président: Consentement? négociations. Pour ce qui est des hélicoptères dont Une voix: Consentement. tout le monde parle, c'est depuis le printemps qu'on avait ce dossier, Le Président: Consentement. Document conjointement, pour une fois, avec le gouver- déposé. nement fédéral. Évidemment, quand on n'est Je profite de l'occasion pour attirer 3007 l'attention de la Chambre sur les personnes ou des groupes intéressés à faire déclarations ministérielles. En vertu de des représentations en regard de l'adoption l'article 179, s'il y a une déclaration, la de la réglementation sur l'organisation et réplique doit être moins longue que la l'administration des établissements découlant déclaration et la réplique de celui qui a fait de la Loi sur les services de santé et les la déclaration, moins longue que la réplique services sociaux. de celui qui a répliqué à la déclaration et non pas l'inverse. Le Président: Rapport déposé. M. le Ce qui nous amène au dépôt de député de Vimont. documents. Étude des effets de la Nouveau diagramme et résolutions politique énergétique du Bureau de l'Assemblée sur le développement économique

II m'est agréable de déposer le nouveau M. Rodrigue: M. le Président, j'ai diagramme de l'Assemblée nationale de l'honneur de déposer le rapport de la même qu'une série de décisions et de commission élue permanente de l'énergie et résolutions adoptées depuis le mois de juin des ressources qui a siégé les 24 et 25 mars par le Bureau de l'Assemblée nationale. de même que les 8, 9, 20, 21, 22, 23 septembre et 4, 7 et 12 octobre 1983 aux Avis de la Commission fins d'étudier les effets de la politique de la fonction publique énergétique sur le développement économi- que. Enfin, des avis que la Commission de la fonction publique a transmis au Conseil du Le Président: Rapport déposé. M. le trésor sur un certain nombre de règlements. député de Matapédia. M. le député de Portneuf. Auditions sur le projet de loi 9 M. Pagé: Seulement une question sur le diagramme. Dois-je comprendre que le député M. Marquis: M. le Président, qu'il me de Frontenac n'est plus assis avec la soit permis de déposer le rapport de la majorité? commission élue permanente du loisir, de la chasse et de la pêche qui a siégé les 16 et Le Président! Vous devez en effet le 17 août 1983 aux fins d'entendre certains comprendre, comme vous le lirez à la organismes en regard du projet de loi 9, Loi lecture du diagramme. sur la conservation et la mise en valeur de Ce qui nous mène au dépôt de rapports la faune. des commissions élues. M. le député de Gaspé. Le Président: Rapport déposé. M. le député de Shefford. Auditions sur l'avant-projet de loi (16 heures) sur la fonction publique Auditions sur le projet de loi 37 M. LeMay: M. le Président, j'ai l'honneur de déposer le rapport de la M. Paré: M. le Président, j'ai l'honneur commission élue permanente de la fonction de déposer le rapport de la commission élue publique qui a siégé les 27, 28 et 29 permanente de la présidence du conseil et de septembre 1983 pour entendre toute personne la constitution qui a siégé les 20 et 21 ou tout groupe qui désirait intervenir sur septembre 1983, aux fins d'entendre des l'avant-projet de loi sur la fonction publique. personnes ou organismes en regard du projet de loi no 37, Loi créant l'Agence québécoise Le Président: Rapport déposé. M. le de valorisation industrielle de la recherche. député de Rivière-du-Loup, leader adjoint du gouvernement. Le Président: Rapport déposé.

Auditions en regard de la réglementation Rapports du greffier en loi sur l'organisation et l'administration sur les projets de loi privés des établissements découlant de la Loi sur les services de santé Le rapport du greffier en loi sur les et les services sociaux projets de loi privés, M. le leader parlemen- taire du gouvernement. M. Boucher: M. le Président, j'ai l'honneur de déposer le rapport de la M. Bertrand: M. le Président, je commission élue permanente des affaires voudrais faire état d'un certain nombre de sociales qui a siégé les 4, 6, 11 et 12 rapports qui m'ont été transmis par le octobre 1983 aux fins d'entendre des greffier en loi sur les projets de loi privés. 3008

D'abord, le projet de loi 216 modifiant la Une voix: Vote enregistré, M. le charte de la ville de Québec. Le projet est Président. conforme à l'avis. Les avis sont suffisants en nombre. Le projet ayant été déposé au Le Président: Alors, qu'on appelle les Secrétariat des commissions après le jour de députés. l'ouverture de la session, il y aurait lieu de (16 h 05 - 16 h 09) suspendre les règles de pratique à cet égard. La Président: À l'ordre, s'il vous plaît: À l'ordre! Le Président: Y a-t-il consentement à Je mets maintenant aux voix la motion cet effet? du leader du gouvernement de suspendre les règles de pratique concernant les projets de M. Lalonde: Consentement. loi privés en ce qui a trait au projet de loi privé no 235 concernant la ville de Gatineau. Le Président: Document déposé. M. le Que ceux et celles qui sont pour cette leader parlementaire du gouvernement. motion veuillent bien se lever, s'il vous plaît: M. Bertrand: M. le Président, un autre projet de loi privé, le projet de loi 230, Loi Le Secrétaire adjoint: MM. Lévesque concernant la ville de Buckingham. Le projet (Taillon), Bertrand, Jolivet, Bédard, Parizeau, est conforme à l'avis, mais deux avis restent Morin, Johnson (Anjou), Bérubé, Landry, à paraître à la Gazette officielle ainsi que Lazure, Gendron, Godin, Biron, Marcoux, dans les journaux. Le projet ayant été déposé Ouellette, Mme LeBlanc-Bantey, MM. au Secrétariat des commissions après le jour Léonard, Tardif, Garon, Marois, Clair, de l'ouverture, il faudrait donc, là aussi, Brassard, Duhaime, Chevrette, Richard, faire motion pour suspendre les règles de Rancourt, Leduc (Fabre), Léger, Gauthier, de pratique. Bellefeuille, Mme Lachapelle, MM. Boucher, Dean, Rodrigue, Beaumier, Gagnon, Dussault, Le Président: Cette motion est-elle Vaugeois, Desbiens, Mme Juneau, MM. Fallu, adoptée? Bordeleau, Rochefort, Marquis, Baril (Arthabaska), Laplante, Charbonneau, Une voix: Adopté. Champagne (Mille-Îles), Perron, Blais, Blouin, Dupré, Lachance, Gravel, LeMay, Mme Harel, Le Président: Adopté. M. le leader par- MM. Lavigne, Brouillet, Paré, Tremblay, lementaire. LeBlanc, Lafrenière, Beauséjour, Baril (Rouyn-Noranda-Témiscamingue); Levesque M. Bertrand: M. le Président, un (Bonaventure), Lalonde, Bourbeau, Ciaccia, troisième projet de loi, projet de loi 232, Loi Mme Lavoie-Roux, MM. Mailloux, concernant la ville de Hull. Le projet est Vaillancourt (Orford), Mme Bacon, MM. Marx, conforme à l'avis mais trois avis restent à O'Gallagher, Vallières, Assad, Mathieu, paraître à la Gazette officielle et deux dans Caron, Blank, Maciocia, Polak, Mme les journaux. Le projet ayant été déposé au Dougherty, MM. Rocheleau, Fortier, Rivest, Secrétariat des commissions après l'ouverture Gratton, Pagé, Côté, Johnson (Vaudreuil- de la session, je fais motion pour que nous Soulanges), Paradis, Lincoln, Cusano, Dubois, suspendions les règles de procédure. Sirros, Saintonge, Picotte, French, Bissonnette, Dauphin, Kehoe, Houde, Le Président: La motion est-elle Middlemiss, Hains, Leduc (Saint-Laurent), adoptée? Champagne (Saint-Jacques), Maltais, Bisaillon.

Une voix: Adopté. Le Secrétaire: Pour 107 Contre Aucun. Le Président: Adopté. M. le leader du Abstentions Aucune. gouvernement. Le Président: La motion est donc M. Bertrand: Et finalement, M. le adoptée. Président, le projet de loi 235, Loi Il n'y a pas de projet de loi au nom du concernant la ville de Gatineau. Le projet gouvernement. est conforme à l'avis, mais un avis reste à Au nom des députés, M. le leader du paraître à la Gazette officielle et un autre gouvernement. dans les journaux. Le projet ayant, là encore, été déposé au Secrétariat des commissions M- Bertrand: M. le Président, je vous après l'ouverture de la session, je fais demanderais d'appeler le projet de loi 216, motion pour que nous suspendions les règles mais avec un consentement, et nous avons eu de pratique. des échanges avant cette séance. Il y aurait effectivement consentement pour que vous Le Président: Cette motion est-elle puissiez appeler les projets de loi privés 216, adoptée? 230, 232 et 235, de telle sorte que nous 3009 puissions les déférer en commission parle- Le Secrétaire adjoint: Première lecture mentaire. Il y a donc consentement à cet de ce projet de loi. effet. Le Président: Adopté. Projet de loi 216 M. le leader du gouvernement, motion de déférence. Première lecture Renvoi à la commission Le Président: M. le député de Chauveau des affaires municipales propose la première lecture du projet de loi privé 216, Loi modifiant la charte de la ville M. Bertrand: Je fais donc motion, M. le de Québec. Président, pour que ces quatre projets de loi, Cette motion de première lecture est- 216, 230, 232 et 235, soient déférés à la elle adoptée? commission parlementaire des affaires municipales. Des voix: Adopté. Le Président: Cette motion est-elle Le Secrétaire adjoint: Première lecture adoptée? de ce projet de loi. Une voix: Adopté. Le Président: Adopté. Nous ferons la motion de déférence, globalement, à la fin. Le Président: Adopté. Ce qui nous amène à la période des Projet de loi 230 questions. M. le chef de l'Opposition.

Première lecture QUESTIONS ORALES DES DÉPUTÉS

M. le député de Papineau propose la Les comités du Conseil exécutif première lecture du projet de loi privé 230, Loi concernant la ville de Buckingham. M. Levesque (Bonaventure): M. le Cette motion de première lecture est- Président, le Québec connaît une situation elle adoptée? économique extrêmement difficile et de très nombreux citoyens du Québec en souffrent Des voix: Adopté. actuellement. Depuis deux ans, les chiffres de chômage sont tels qu'ils ont rarement Le Secrétaire adjoint: Première lecture baissé; depuis 18 mois, ils n'ont pas baissé de ce projet de loi. en dessous de 13%. C'est intolérable; je pense qu'on s'entend là-dessus. Projet de loi 232 Le gouvernement est rendu maintenant à fermer l'Assemblée nationale et cela vient Première lecture d'être confirmé d'une façon non équivoque, parce que nous avons pensé, M. le Président, Le Président: M. le député de Hull que si nous insistions, si nous parlions, enfin propose la première lecture du projet de loi si nous posions des gestes là, nous pourrions 232, Loi concernant la ville de Hull. convaincre le premier ministre et le gouver- Cette motion de première lecture est- nement, mais, avec une déclaration elle adoptée? ministérielle aussi solennelle et avec une réplique comme celle que nous venons Des voix: Adopté. d'entendre, je pense que la décision du gou- vernement est irrévocable. Le Secrétaire adjoint: Première lecture Cependant, si on regarde ce qui s'est de ce projet de loi. passé en septembre 1982 - le premier ministre parle de priorité à l'économie - le Projet de loi 235 premier ministre a créé un comité, à l'occasion d'un remaniement ministériel ou Première lecture d'un changement mineur, et il a demandé au ministre des Finances de présider un comité Le Président: M. le député de Chapleau économique. Depuis, nous n'avons pas eu de propose la première lecture du projet de loi nouvelles des résultats des travaux de ce privé 235, Loi concernant la ville de fameux comité présidé par le ministre des Gatineau. Finances. Nous sommes arrivés à la fin de Cette motion de première lecture est- juin et, le 22 juin, le gouvernement a fait elle adoptée? motion pour ajourner les travaux de l'Assemblée nationale à aujourd'hui. Qu'est-ce Des voix: Adopté. qui s'est passé à ce comité depuis le mois de septembre 1982? Est-ce qu'il s'est fait 3010 quelque chose? C'est un comité économique Brunswick. "In the Nation", il faut tout de pour la relance économique. Qu'est-ce qui même admettre que, toutes proportions s'est passé? Comment se fait-il qu'au mois gardées, je le répète, c'est la première fois de septembre dernier le premier ministre a que, dans une situation extraordinairement dit: Le comité présidé par M. le ministre des difficile partout, de l'Atlantique au Finances, "out"; c'est moi qui vais le Pacifique, à l'échelle pancanadienne, depuis présider à l'avenir? Pourquoi? que les statistiques existent, mois après mois espérons qu'on peut l'accentuer - le Une voix: II est le meilleur. chômage au Québec est moins de 30%. Il a toujours été autour de 32%, 33%, avec une M. Levesque (Bonaventure): M. le exception de 31%, je pense, vers les années Président, pourquoi forme-t-on maintenant soixante et quinze. deux comités, un comité qui va succéder au (16 h 20) comité du ministre des Finances, mais, en Deuxième chose... Ce n'est pas ma même temps - parce que c'est pour le jeudi faute si le chef de l'Opposition introduit des - le mardi, un autre comité, également préambules qui sont des affirmations, des présidé par le premier ministre, pour questions. Le comité de développement l'indépendance. On parlera de cela le mardi. économique qu'on avait réorganisé en 1982 a Comment - c'est ma dernière question - M. donné comme résultats les programmes de le Président, le premier ministre peut-il relance, les programmes d'emplois, les concilier ce qu'il appelle la priorité à programmes d'accélération des inves- l'économie avec la nécessité de régler les tissements qui sont en marche aujour- questions d'indépendance le mardi, avant la d'hui. Ce que nous essayons de faire réunion du jeudi sur l'économie? maintenant, partant de là, c'est d'essayer de définir le mieux possible non seulement pour : Le Président: M. le premier ministre. l'immédiat - il y a des mesures à prendre immédiatement qui s'ajoutent à celles qui M. Lévesque (Taillon): Pour reprendre sont déjà là - mais également d'apporter une très rapidement les deux ou trois phrases sur perspective, une feuille de route pour les lesquelles on peut s'entendre, en ce qui deux prochaines années au moins, deux ou concerne le fait que la situation économique trois ans. est encore très dure, que depuis deux ans Qu'il y ait deux comités - je termine elle l'a été, on oublie toujours que le Québec là-dessus, puisque c'était la question du chef n'est pas sur une planète séparée. Si on de l'Opposition - dont l'un porte sur la avait le débat qu'on avait proposé, on aurait question nationale, ce qu'il traduit à sa le temps de s'étendre là-dessus. façon par l'indépendance... Je me permets de Les chiffres canadiens sont également citer seulement deux petits paragraphes de déplorables. La politique canadienne a aidé à ma réponse à Pointe-au-Pic. Les gens me ce que la situation économique soit de plus demandaient le pourquoi d'un comité sur la en plus dure pendant 1981 et 1982. Le question nationale, c'est-à-dire sur l'avenir chômage, c'est vrai, est encore national et sur les pouvoirs, sur l'impact des officiellement homologué à 13,5%. On institutions politiques. Il me semble que rappelait ces jours derniers à propos des n'importe qui qui a fait un ABC incidents de Grande-Vallée, que la Gaspésie d'institutions politiques sait cela: tout se était particulièrement frappée, parce qu'on tient, du chômage au virage technologique, j disait que la Gaspésie - les derniers chiffres d'une certaine crise d'identité qu'on sent au sont vrais - a encore 18% et un peu plus de Québec aux nouvelles valeurs, par exemple, chômage. C'est la région la plus frappée au des générations montantes, de la maîtrise de Québec. Cela fait trois fois que j'essaie de notre développement aux rôles respectifs des faire rectifier une chose qui est absolument paliers de gouvernement, tout cela se tient. invraisemblable et qu'on continue à répéter, On aura beau parler de sécurité culturelle, parce que, quand on a dit quelque chose qui avant, c'était la souveraineté culturelle, chez n'est pas vrai, on continue de le dire. J'ai nos amis d'en face. Nous, on s'intéresse tout vu à plusieurs reprises que c'était le taux de autant à la sécurité sociale et à la sécurité chômage régional le plus élevé du Canada. économique. Encore une fois, tout cela est Dans la Gazette de Montréal, on disait: "In interrelié. Qui veut assurer sécurité et the Nation". Je pense qu'en anglais, cela développement doit examiner les veut dire pancanadien. responsabilités qu'il détient, comme gouver- Trois fois de suite, on a essayé de dire: nement, et les moyens dont il dispose par Oui, c'est vrai, c'est dur en Gaspésie, Dieu rapport aux autres aussi. sait, malgré tous les efforts qui ont été Cela nous amène inexorablement aux faits. Mais au cas où on l'oublierait, selon questions fédérales-provinciales, aux poli- les derniers chiffres, le chômage est de tiques respectives de Québec et d'Ottawa 18,2% pour toute la province de Terre- et à l'évolution actuelle du régime fédéral, Neuve, d'une "claque". Je ne m'en réjouis surtout depuis un certain mois de novembre pas. Il est près de cela au Nouveau- 1981. Il faut faire le point là-dessus aussi 3011 parce que c'est complémentaire. C'est retombée viendra comme il se doit à évident que la situation économique dépend l'Assemblée nationale mais, de toute façon, de la politique et, inversement aussi, des l'essentiel, c'est que nos concitoyens sachent institutions et de leur fonctionnement. Il n'y le plus vite possible après le 15 novembre ce a rien de sournois et il n'y a rien de sorcier qui a été fait, comment cela s'applique. là-dedans. C'est le bon sens qu'on essaie Tout ce qui pourra être communiqué au d'appliquer, c'est tout. Parlement le sera dans le cas des deux comités, d'ailleurs, sauf que je ferai une M. Levesque (Bonaventure): M. le petite mise en garde ou une petite mise au Président... point, plutôt, en ce qui concerne le comité de la question nationale, que le chef de Le Président: M. le chef de l'Opposi- l'Opposition tient à appeler le comité de tion. l'indépendance. Il pourra y avoir de ce côté, comme il arrive toujours dans le domaine des M. Levesque (Bonaventure): Merci. relations fédérales-provinciales en particulier, Comme le disait M. Jean-Louis Roy du des choses qui ont besoin d'être mises au Devoir, le 19 septembre 1983, les mandats point et qui ne seront pas annoncées de ces deux comités sont contradictoires. immédiatement. Je ferai remarquer que Tout le monde sait que c'est contradictoire, même la loi d'accès à l'information prévoit sauf le premier ministre. On voit qu'il y a là que, dans certains cas qui touchent les simplement... relations entre gouvernements, on garde une certaine discrétion. C'est la seule réserve Le Président: M. le chef de l'Opposi- que je ferai. tion. M. Levesque (Bonaventure): Une simple M. Levesque (Bonaventure): ...des question, assez importante, cependant. Est-ce questions partisanes qu'il doit régler. Le que le premier ministre peut informer cette premier ministre peut-il dire à cette Chambre que, de la même façon qu'en 1981 Chambre, s'il faut fermer le Parlement on a eu droit à un deuxième budget pour pendant encore un mois alors qu'il est fermé imposer de nouvelles taxes - taxe sur depuis le 22 juin dernier - cela fait quatre l'essence, etc. - est-ce qu'on pourrait mois, cela prend un autre mois - si le s'attendre à avoir un deuxième budget, celui- rapport du travail de ces comités sera ci pour alléger le fardeau des contribuables déposé à l'Assemblée nationale dès le retour du Québec? - ou le produit de ce travail - si travail il y a? Est-ce qu'on aura les résultats des Le Président: M. le premier ministre. discussions ou des études du comité sur l'indépendance? Autrement dit, est-ce qu'il y M. Lévesque (Taillon): M. le Président, a des changements dans le programme du je n'ai pas besoin de vous dire que c'est Parti québécois relativement à la volonté notre plus cher espoir de voir, le plus vite d'indépendance? Est-ce qu'il va y avoir des possible, diminuer le fardeau écrasant qui changements ou est-ce que le premier pèse toujours sur nos concitoyens. Je ferai ministre juge qu'il peut y avoir des remarquer simplement que, contrairement à changements dans l'orientation du Parti ce qui existait dans le temps de nos amis québécois? d'en face - et Dieu sait que c'était depuis toujours, cela aussi - encore aujourd'hui, Le Président: M. le premier ministre. malgré les fardeaux additionnels qu'on a dû imposer au cours de la crise, jusqu'à M. Lévesque (Taillon): Premièrement, 20 000 $ ou 25 000 $, un citoyen qui a une sauf tout le respect que je dois à l'actuel famille paie moins d'impôt au Québec qu'en directeur du Devoir, ces deux comités, quant Ontario. C'est toujours cette comparaison-là à nous - je ne répéterai pas ce que je viens qu'on emploie le plus facilement; c'est un de dire, mais il me semble que ça tombe peu notre vieux complexe. Et je le répète: sous le sens - sont complémentaires et non n'importe qui, jusqu'à 20 000 $ ou 25 000 $ pas contradictoires. Est-ce qu'il y aura de revenus, qui a une famille, paie moins rapport à la Chambre? Est-ce que les d'impôt au Québec qu'en Ontario, malgré les résultats seront déposés? Je répète ce que surcharges qu'il a fallu imposer, hélas, à la j'ai dit et, en très grande partie, cela reste fin de 1981. Et, le plus tôt possible, nous vrai sous n'importe quel régime, dans réduirons le fardeau des impôts, si la reprise n'importe quel contexte, c'est que le travail le permet. économique, le travail, par exemple, qui va impliquer des mesures économiques, qui va M. Levesque (Bonaventure): Ils ne appliquer des programmes nouveaux, c'est paient pas de taxe sur l'essence, ces gens-là, évident que l'Assemblée nationale va être vous pensez? mise au courant, le cas échéant, si cela exige de la législation. Bien sûr que cette Le Président: À l'ordre, s'il vous 3012 plaît! M. le député de Jean-Talon, question Québec. C'est évident que d'autres peuvent principale. être légitimes. Mais j'ai trouvé d'une mesquinerie affreuse par exemple, l'autre La souveraineté du Québec jour, la conduite de certains députés libéraux qui ont boycotté à la dernière minute les M. Rivest: M. le Président, à propos du prix du Québec représentant la consécration comité national - parce qu'il y a beaucoup de six grandes carrières québécoises dont on de comités - depuis, à ma connaissance, doit tous être fiers, et qui se sont sauvés 1974, je pense, alors que M. Arthur Tremblay comme des lapins parce qu'ils avaient peur était sous-ministre, la mise à jour des d'entendre parler de la possible indépendance dossiers entre Québec et Ottawa, incluant ou de la possible souveraineté du Québec. d'ailleurs l'ensemble des ministères sectoriels, Comme étroitesse d'esprit et comme se fait constamment par le ministère des dangereuse tentation d'intolérance, c'est un Affaires intergouvernementales. Alors, si vous bel exemple, M. le Président. nous dites et si vous avez annoncé aux journalistes un comité sur la question M. Rivest: M. le Président. nationale, je me dis que, contrairement à votre déclaration... Le Président: Question complémen- taire. Le Président: M. le député, la question. M. Rivest: M. le Président, une très M. Rivest: ...de Pointe-au-Pic où cela courte question additionnelle. Maintenant que semble être la mise à jour... Ce que je le premier ministre a réaffirmé, comme je voudrais vous demander et ce qui est pensais qu'il le ferait, que la souveraineté et important pour la population, c'est que le l'indépendance est son objectif personnel et mandat, la perspective de ce comité national l'objectif de son gouvernement, est-ce que, dont le chef de l'Opposition a dit qu'il dans le contexte économique actuel, cet s'agissait de l'indépendance, est-ce objectif lui apparaît conciliable avec les qu'aujourd'hui, au niveau de l'Assemblée objectifs de relance économique? nationale, dans la période de crise économique que l'on connaît, comme chef de Le Président: M. le premier ministre. gouvernement, pouvez-vous réitérer l'engagement ferme de votre gouvernement M. Lévesque (Taillon): M. le Président, et de votre parti de conduire le Québec à on ne l'a jamais caché et pourtant, de 1976 l'indépendance et à la souveraineté politique? à 1981, la croissance du Québec sous un gouvernement indépendantiste a été le double Le Président: M. le premier ministre. de celle de l'Ontario. Et sous un gouverne- ment indépendantiste, on est sorti de la crise M. Lévesque (Taillon): M. le Président, trois mois plus vite - ce qui n'était jamais je ferai remarquer au député de Jean-Talon arrivé - que le reste du Canada. que, depuis novembre 1981, il y a une (16 h 30) certaine fraude constitutionnelle à propos de Le Président: Sur une question laquelle la population n'a jamais été principale, M. le député de Vaudreuil- consultée, contrairement à ce qui se passe Soulanges. dans à peu près tous les pays démocratiques. À l'ordreJ Depuis cette fraude constitutionnelle de 1981 et les offensives qui en ont découlé, il y a La relance économique un contexte vraiment menaçant auquel le Québec est confronté. Je dois dire que cela M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): M. le justifie pas mal une remise en question d'à Président, ma question s'adresse au ministre peu près tous les dossiers qui touchent le des Finances. J'aimerais rafraîchir la contexte canadien et qui affectent mémoire, à titre de préambule, au ministre particulièrement le Québec. Ce n'est pas des Finances qui, au mois d'août, se livrait à comme c'était couramment depuis 1974. un vibrant plaidoyer pour la nouvelle classe Maintenant, pour ce qui est de la des entrepreneurs québécois qui pouvaient souveraineté du Québec, c'est notre être la pierre d'assise de la relance conviction la plus profonde et chaque année économique. À ce moment, le ministre nous qui passe, quant à moi, renforce cette confiait et confiait à toute la population que conviction. Il est évident qu'aux prochaines certains ministres péquistes voulaient aider élections - et on n'entrera dans aucun les administrateurs du Québec. Mais je lui scénario - mais, d'ici aux prochaines rappelle que ce sont ces gens qui sont les élections et jusqu'aux prochaines élections, plus taxés au Québec comparativement à ce cela va être l'une de nos préoccupations qu'ils le seraient ailleurs. Deuxièmement, que centrales comme personnes politiques, une le ministre nous a également rappelé et politique active. Nous avons un parti dont confié que certains ministres du PQ avaient c'est la raison d'être, cette solution pour le compris que le développement économique 3013 passait par l'exportation alors que ses temps-ci - que nous ayons à poser des gestes propres politiques fiscales de taxes indirectes qui impliqueraient, sur le plan budgétaire, de toute nature sur les entreprises, y par exemple, que la Chambre siège, mais non compris la taxe sur l'essence, rendent non pas, je pense, pour le moment. J'ai besoin de concurrentielles ou moins concurrentielles les voir la situation budgétaire se développer un entreprises québécoises. Troisièmement, peu encore pour voir s'il y a un certain qu'apparemment certains ministres péquistes nombre de gestes qui doivent en découler. veulent favoriser l'émergence du capital C'est tout à fait compatible avec d'entreprise au Québec, d'une nouvelle classe l'échéancier de la Chambre qui a été d'entreprises qui forment du capital et annoncé par le premier ministre. aimeraient le conserver et le transmettre, Troisièmement, en ce qui a trait alors que ce même gouvernement maintient maintenant à la relance elle-même et au fait les droits sur les successions qui sont un que le Parlement siège ou non, je reviens au obstacle à la conservation du capital de nos préambule du député de Vaudreuil-Soulanges. entreprises. Il nous dit: "Les taux d'impôt sont au À titre de question, premièrement, est- Québec ou le fardeau fiscal est au Québec ce que le ministre ne trouve pas qu'il serait plus élevé qu'ailleurs." Puis-je rappeler au mieux d'être ici à l'Assemblée nationale à député de Vaudreuil-Soulanges, puisque nous présenter un budget de relance, beaucoup de ses collègues ont fait appel aux véritablement, au lieu de concourir à la choses du passé, dont le député de fermeture du Parlement? Deuxièmement, est- Charlesbourg tout à l'heure, que quand, en ce que le ministre des Finances ne serait pas 1976 justement, nos amis d'en face ont mieux d'être le parrain de projets de loi quitté le pouvoir, le fardeau fiscal des donnant des suites concrètes à des plans de Québécois par rapport à celui des Ontariens relance au lieu de concourir, comme il l'a dépassait 19%; il est cette année de 14%. Il fait avec ses collègues, à la fermeture du est tombé sous notre administration aussi bas Parlement? Troisièmement, étant donné qu'il que 7%. Nous ferons réduire l'écart à y aurait des ministres péquistes qui nouveau dès que nous en aurons les moyens. comprennent l'économie - le ministre les a nommés - est-ce que le ministre est disposé Des voix: Bravo! Bravo! à nous donner la liste des ministres péquistes qui n'y comprennent rien pour qu'on M. Parizeau: Sur le plan des connaisse enfin les vrais coupables? exportations dont il faisait état, il disait: "Les hommes d'affaires, lorsqu'ils veulent Le Président: À l'ordre! À l'ordre; À exporter, sont plus taxés qu'ailleurs." Ah oui! l'ordre! Si le député de Vaudreuil-Soulanges a Pourquoi le député de Vaudreuil-Soulanges ne posé une question au nom de l'Opposition, mentionne-t-il pas que ces compagnies qui j'imagine que ses collègues sont intéressés à exportent ont, au Québec, et de loin, les entendre la réponse. M. le ministre des plus bas taux d'impôt sur les profits de Finances. toutes les provinces canadiennes. Pourquoi ne pas le dire? M. Parizeau: M. le Président, je vais Troisièmement - une autre idée; j'essaie commencer par répondre aux trois questions d'être aussi court dans chacune de mes un peu bizarres que m'a posées le député de affirmations que le député de Vaudreuil- Vaudreuil-Soulanges et par la suite, si vous Soulanges l'était dans ses hypothèses, M. le me le permettez, je répondrai à son Président - il mentionnait - troisième préambule. élément - la question du capital essentiel Dans l'article dont il fait état, qui a aux entreprises, des investissements dans été publié dans la Presse, effectivement l'entreprise, et mettait l'accent sur les droits j'indiquais le rôle particulier de certains des successoraux. M. le Président, est-ce qu'il y ministres de notre gouvernement qui ont mis a un gouvernement qui, autant que le nôtre, l'accent sur le développement de certaines a prévu toute une série de mesures, à la fois activités économiques de façon tout à fait pour les particuliers et pour les entreprises, particulière et qui jouent un rôle majeur quant aux investissements et a quant à leur expansion. Oui, je suis fier de l'augmentation de leur capital? Le dire que le ministre du Commerce extérieur, programme d'épargne-actions a été vanté que j'ai nommément désigné dans cet article, partout en Amérique du Nord. J'ai vu des a joué depuis plusieurs années, et textes dans des journaux de la Floride ou de singulièrement depuis qu'il est ministre du la Californie disant qu'il faudrait faire comme au Québec. Les initiatives que nous Commerce extérieur, un rôle majeur dans le avons prises dans le dernier budget pour développement des exportations du Québec. permettre des financements publics de Je ne vois vraiment pas pourquoi je ne dirais petites entreprises sont uniques au Canada à pas cela dans un article, et dans ces l'heure actuelle. Il n'y a pas de gouverne- conditions. ment qui, autant que le nôtre, a favorisé Deuxièmement, il peut arriver - et je l'apparition de capital de risque dans les regarde la situation attentivement de ce 3014

entreprises et la mobilisation du capital par concerne le dossier de Grande-Vallée. Là, les entreprises depuis quelques années. Dans comme dans plusieurs autres dossiers, le gou- ces conditions, je rejette intégralement, je vernement a laissé pourrir une situation dont dois le dire, le préambule du député de il était conscient depuis 1977. Le gouverne- Vaudreuil-Soulanges. ment a attendu la démission des membres du conseil. Le gouvernement a attendu que des Des voix: Bravo! manifestations publiques ferment la ville de Grande-Vallée. Le gouvernement a attendu Le Président: Je me permets de que la population soit exaspérée, au point où rappeler - c'est la première des questions la violence éclate et que l'on s'attaque à depuis un bon moment - l'utilité de questions notre drapeau, que le Parti québécois s'était courtes pour obtenir des réponses courtes. Le approprié. C'est un geste que l'Opposition dernier cas était un bel exemple. La question libérale déplore. était fort bien structurée - À l'ordre! - on Ma question est la suivante: Pourquoi le avait trois hypothèses et trois questions dans gouvernement a-t-il attendu une situation de le même énoncé, ce qui évidemment, crise avant d'agir et pourquoi le gouverne- amenait une réponse d'autant plus longue. Je ment n'a-t-il rien fait dans ce dossier depuis fais ce rappel pour dire que les questions 1977? doivent être courtes, ainsi que les réponses. Le Président: M. le ministre de M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Afin l'Énergie et des Ressources. de réaliser concrètement le genre d'impôts et de taxes que le ministre des Finances fait M. Duhaime: M. le Président, je peser sur certaines entreprises qui exportent, répondrai au député que la société d'État est-ce que le ministre des Finances a REXFOR de qui on exige, des deux côtés de l'intention de s'adresser à l'industrie du bois la Chambre, une rentabilité dans ses de sciage pour voir vraiment ce que la taxe exploitations - on a entendu plusieurs sur l'essence du ministre des Finances coûte discours là-dessus, avec insistance d'ailleurs - à cette industrie en termes d'emplois et est aux prises non seulement avec une d'obstacles à des marchés extérieurs? situation, à Grande-Vallée, mais avec des investissements ailleurs aussi, dans d'autres Le Président: M. le ministre des usines de sciage au nord de la Gaspésie. Finances. Il faut bien comprendre que nous avons espéré, pendant les quatre ou cinq dernières M. Parizeau: M. le Président, il est un années, que la situation des prix sur le peu extraordinaire ici de penser que le marché international se raffermisse et que député de Vaudreuil-Soulanges mette l'accent l'investissement de 1 000 000 $, qui a été sur les taxes dont il vient de parler alors fait en 1979 dans l'usine de Grande-Vallée, qu'il sait, comme moi, qu'une bonne partie fasse poindre une rentabilité. Or, cela ne des difficultés actuelles dans le bois de s'est pas produit et après cinq ans, sur un sciage viennent d'une dégringolade des prix chiffre d'affaires d'environ 15 000 000 $, sur le marché international d'une ampleur nous avons dû faire la constatation que les tout à fait remarquable en l'espace de pertes au compte d'exploitation atteignaient quelques mois. Je vous rappellerai que les 4 000 000 $, ce qui, répercuté sur les états prix étaient environ de l'ordre de 350 $ à financiers de REXFOR, aggravait son déficit. 360 $ le mille pieds et qu'ils sont tombés à Nous avons donc fait l'examen du dossier et environ 240 $ en l'espace de quelques mois. retenu l'intervention gouvernementale qui On comprend effectivement que l'industrie en allait tenter de régler le problème de prenne pour son rhume. Que le député de l'ensemble de l'industrie du sciage dans la Vaudreuil-Soulanges essaie de donner des région nord de la Gaspésie. exemples de. surtaxation à partir d'un cas Nous avons annoncé récemment que, comme celui-là me paraît sans intérêt pour premièrement, nous allions faire une rallonge le fond de la question et déplorable pour le d'un plan de modernisation à l'usine de député de Vaudreuil-Soulanges. Grande-Vallée pour augmenter sa rentabilité (16 h 40) et sa productivité à environ 1 000 000 $. Le Président: Question principale, M. le Ces travaux de modernisation seront député de Pontiac. entrepris en décembre de cette année. Deuxièmement, nous avons annoncé il y a M. Middlemiss: Merci, M. le Président. quelques jours qu'un centre régional de traitement du bois serait construit à Matane Le Président: À l'ordre, s'il vous plaît! au coût de 10 000 000 $. Y a-t-il une interrelation entre les deux choses? La Le dossier de Grande-Vallée réponse est oui, nous allons régler la rentabilité à Grande-Vallée, mais nous allons également rejoindre les problèmes de M. Middlemiss: Ma question s'adresse au Marsoui, Cap-Chat et mont Logan, de Saint- ministre de l'Énergie et des Ressources et 3015

Léon-le-Grand, de Lac-au-Saumon et de Vallée et aux gens du nord de la Gaspésie Matabois. d'avoir confiance qu'à terme, leurs emplois Ce qui est important, M. le Président, seront garantis, et en forêt et en usine. c'est de considérer ceci: le prix de 1000 pieds de bois, du printemps 1983 à septembre Une voix: M. le Président. 1983, a chuté de 372 $ à 240 $. Si nous arrivons à trouver une rentabilité dans les Le Président: En complémentaire, M. le investissements que nous ferons, nous serons député de Charlesbourg. en mesure de réinvestir et de garantir davantage d'emplois dans ce secteur. Mais M. Côté: J'aimerais savoir du ministre c'est s'illusionner que de penser que nous si le centre de triage de Matane va pouvons faire tourner à perte des usines de permettre de régler aussi, comme ses sciage en épongeant tout simplement les régionales, le problème de Price. pertes qu'effectuerait la société d'État REXFOR. La solution retenue va demander M. Duhaime: Price où? de la patience, bien sûr, mais à long terme et sur une longue période de temps, c'est la M. Côté: À Price. garantie du maintien des activités. M. Duhaime: II est évident, M. le Le Président: Puis-je rappeler mon Président, que tout centre de traitement appel de tantôt à savoir que, la question régional qui va nous permettre de diminuer ayant été brève, que la réponse soit brève. les coûts d'exploitation dans quelque usine de En complémentaire, M. le député de Pontiac. sciage que ce soit va faire en sorte que chacun va y retrouver sa rentabilité. Si vous M. Middlemiss: Merci, M. le Président. me parlez de la question de Price encore La réponse que m'a donnée le ministre, c'est faudrait-il savoir si c'est directement relié une répétition de sa conférence de presse de au centre de traitement de Matane. la semaine dernière. Je lui ai posé des questions très spécifiques. Pourquoi le gou- Le Président: M. le député de Mont- vernement a-t-il attendu une situation de Royal, question principale. crise avant d'agir? Pourquoi le gouvernement n'a-t-il rien fait dans ce dossier depuis 1977? L'avenir de SIDBEC-Normines Ce n'est pas hier que cela est arrivé! M. Ciaccia: Ma question s'adresse au Le Président: M. le ministre de ministre de l'Industrie, du Commerce et du l'Énergie et des Ressources. Tourisme. Le ministre des Finances aurait déclaré le 2 septembre dans le Soleil que M. Duhaime: Je croyais avoir répondu SIDBEC-Normines sera l'objet d'une amplement à la question, M. le Président. douloureuse charcuterie dans un avenir plus Les échos que nous avons reçus de Grande- ou moins rapproché. Vu l'urgence et l'état Vallée, grâce à l'intervention de mon très difficile de cette région de la Câte- collègue de Gaspé dans ce dossier qui a Nord, est-ce que le gouvernement peut nous presque campé au ministère de l'Énergie et informer de la décision qu'il a prise au sujet des Ressources pendant plusieurs jours, sont de SIDBEC-Normines? que ces gens sont contents; ils sont satis- faits. Ils espèrent, bien sûr, que la coupe Le Président: M. le ministre de de bois en forêt reprenne tout de suite mais l'Industrie, du Commerce et du Tourisme. cela n'est pas logique. Savez-vous qu'il y a 1300 travailleurs de la compagnie CIP qui ne M. Biron: M. le Président, je rappelle sont pas retournés au travail parce que les au député de Mont-Royal que SIDBEC- moulins de pâtes et papiers tournent à 80% Normines est encore en activité de même de capacité? Nous sommes reliés à un que SIDBEC à l'heure actuelle. Dans le fond, contexte international et l'industrie des pâtes nos efforts consistaient à garder le maximum et papiers de même que l'industrie du sciage d'exploitation possible en essayant de est en fonction de l'économie générale sur diminuer la perte. C'est ce qu'on a réussi à les marchés mondiaux. À moins que le Parti faire dans le courant de l'année. Jusqu'à libéral trouve un petit marché spécial, on maintenant on a réussi à diminuer la perte pourra regarder, mais sauf erreur, nous d'environ 30 000 000 $ sur une période d'un sommes sur un marché international et quand an, ce qui est passablement important dans on perd 132 $ par 1000 pieds de bois en une période de crise économique dans le l'espace de quatre mois tout le monde sait domaine de l'acier comme celle qu'on a que dans les moulins à scie c'est connue. actuellement difficile. Espérons que la solution que nous avons retenue - on pourrait Maintenant on est encore en se passer aussi de la démagogie qu'on entend négociation avec nos partenaires et à l'heure - va permettre, et aux gens de Grande- actuelle je dois dire qu'il n'y a pas de décision de prise de façon définitive sauf la 3016 négociation avec les partenaires pour en ce que c'est une question de privilège, une venir à la meilleure entente possible. question de fait personnel?

Le Président: Pour complémentaire, M. M. Parizeau: Lorsque l'on cherche à le député de Mont-Royal. m'imputer la responsabilité de choses dans lesquelles je n'ai aucune responsabilité, mais M. Ciaccia: Cela fait trois années que que ceux qui m'ont précédé l'ont et qu'on vous avez un plan de redressement, cela fait l'affirme en Chambre comme on vient de le un an qu'il y a eu commission parlementaire faire, en vertu de l'article 49.2, je pense, et vous n'avez pas encore pris de décision. j'ai la possibilité de rectifier les faits. C'est Est-ce que le ministre peut nous dire si la bien cela? ville de Gagnon va subir le même sort que Schefferville et que va-t-il advenir des 2000 Le Président: Si je comprends bien il à 3000 personnes qui y habitent et de celles s'agit plutôt d'une question de privilège que qui travaillent à Gagnon? vous souhaitez soulever. Au moment où vous vous êtes levé, je n'ai pas très bien saisi le Le Président: M. le ministre de début de votre intervention. l'Industrie, du Commerce et du Tourisme. Des voix: C'est une question de M- Biron: M. le Président, j'ai dit tout privilège. à l'heure au député de Mont-Royal que nous essayions de sauver le maximum possible. M. Lalonde: M. le Président, sur la C'est sûr que si on n'était pas pris dans des question de règlement. contrats qui ont été négociés en 1974-1975 sous votre chef actuel, des contrats très mal Le Président: M. le leader parlementai- négociés qui, dans le fond, pénalisent re de l'Opposition. aujourd'hui l'entreprise SIDBEC-Normines par les coûts excédentaires qu'elle est obligée de M. Lalonde: M. le Président, je pense payer, si on n'avait pas été pris là-dedans, qu'il faudrait faire remarquer au ministre des on ne serait pas aujourd'hui dans la situation Finances que tout ce qui a été dit, c'est où on est. qu'il y a eu des contrats signés par le Il faut aussi considérer que le marché ministre des Finances. Est-ce que cela de l'acier n'est pas un bon marché à l'heure soulève une question en vertu de l'article actuelle et c'était déjà prévisible en 1974- 49.2? Je ne le crois pas, M. le Président. Si 1975 lorsqu'on a plongé le Québec tête le ministre des Finances veut expliquer baissée dans un marché qui était en pleine pourquoi il a signé ces contrats, on dépression. Il n'y a pas de décision de prise consentira à siéger demain matin sur une pour le moment et lorsque les décisions motion spécifique du gouvernement qui seront prises nous aviserons la population pourrait être en appendice et sur laquelle on concernée. pourrait donner notre consentement pour discuter demain matin à savoir si le ministre Le Président: M. le député de Mont- des Finances a bien fait de signer un certain Royal. nombre de contrats.

M. Ciaccia: Est-ce que je pourrais faire Le Président: M. le leader parlementai- remarquer au ministre que cela fait sept ans re du gouvernement. que le Parti québécois est au pouvoir, que cela fait trois ans que vous avez un plan de M. Bertrand: M. le Président, le redressement? Certains contrats ont été règlement prévoit très bien à l'article 49.2 signés par le ministre des Finances actuel... qu'un député peut toujours soulever une (16 h 50) question de privilège à l'Assemblée Le Président: M. le ministre des immédiatement - pas une journée après, pas Finances. trois jours après - après qu'ont été prononcées les paroles. Donc, le député de M. Parizeau: M. le Président, cette Mont-Royal a prononcé des paroles qui font question est revenue à quelques reprises en allusion à certaines choses qu'aurait faites le Chambre. Habituellement... ministre des Finances. Il impute donc au ministre des Finances d'avoir posé un certain M. Lalonde: Question de règlement. nombre de gestes. Il y a un besoin de rectification à ce moment-ci et l'article 49,2 Le Président: Oui, M. le leader parle- est là pour le permettre - sinon l'article mentaire. 49.2, l'article 34, M. le Président - sur une question de fait qui touche une personne M. Lalonde: Je voudrais savoir en vertu membre de l'Assemblée nationale. de quel article du règlement le ministre des Finances demande la parole maintenant. Est- M. Lalonde: M. le Président, sur la 3017 question de règlement. M. Ciaccia: M. le Président, avant de recevoir le complément de réponse, pourrais- Le Président: M. le leader de l'Opposi- je compléter ma question? tion. Le Président: Oui, oui, mais c'est M. Lalonde: Le leader du gouvernement simplement parce que le leader de l'Opposi- participe activement ces temps-ci à nos tion semble s'y opposer. Lequel des ministres travaux de sous-commission de la réforme donne un complément de réponse au nom du parlementaire. Je ne sais pas s'il a dû gouvernement est une question de régie s'absenter quelques minutes lorsque vous avez interne et il est arrivé souvent qu'un fait une démonstration convaincante sur ce ministre vienne compléter des réponses d'un qu'est - malheureusement c'est à huis clos - autre. Il n'y a rien de très nouveau à cela. une question de privilège et ce qu'elle n'est pas. Je vous souligne respectueusement - je M. Lalonde: M. le Président, il reste ne vous appellerai pas Votre Seigneurie - que que le règlement prévoit que la réponse doit ce cas-ci est un cas patent où aucun avoir directement rapport à la question... privilège, ni d'un membre de l'Assemblée ni de l'Assemblée nationale, n'a été brimé par Le Président: Oui. ce qui a été dit ici. M. Lalonde: ...et ne pas être un Le Président: Effectivement, je dois corollaire. Le ministre des Finances a été donner raison au leader de l'Opposition. Je mis en cause et son nom a été prononcé comprends parfaitement qu'il s'est développé seulement parce que le ministre de un usage en cette Chambre à la faveur d'une l'Industrie, du Commerce et du Tourisme a interprétation quelque peu large de l'article voulu faire une pirouette partisane. Si le 49 et peut-être même d'une rédaction large ministre des Finances veut ajouter une par rapport à celle qui existait dans l'ancien réponse, mais à la question du député de règlement. Le fait est que les privilèges de Mont-Royal, pas simplement pour justifier la Chambre, j'ai eu l'occasion de le rappeler des actions qu'il aurait commises... au printemps lors d'une décision dont on se souvient... Lorsqu'on invoque un privilège, on Le Président: Mais dans la mesure, M. invoque une liste très restreinte de droits et le leader parlementaire, où le nom du privilèges qui se rattachent aux membres ou ministre des Finances ou sa fonction ont été à l'Assemblée nationale comme corps, qui évoqués de part et d'autre, et notamment sont des privilèges historiques. La première dans ce qui était un préambule qui n'est pas chose qu'on doit signaler au président - à toléré à une question complémentaire, il tout le moins lorsqu'on veut soulever une n'est que normal que l'on permette au question de privilège - c'est de quel privilège ministre de l'Industrie, du Commerce et du il s'agit. Je rappelle qu'il s'agit là d'une Tourisme de répondre à la question liste extrêmement restreinte. Ce qu'on a complémentaire lorsqu'on la connaîtra, mais appelé dans bien des cas une question de aussi au ministre des Finances de donner un privilège en cette Chambre et qui n'en était complément de réponse, s'il y a lieu. pas, c'était en fait des questions de fait personnel. Les questions de fait personnel, en vertu de l'article 34, sont soulevées par un M. Ciaccia: M. le Président... avis au président avant les affaires du jour et non pas séance tenante, à moins qu'il y Le Président: M. le député de Mont- ait un privilège bien précis. Je voudrais bien Royal, votre question complémentaire. qu'on commence par m'indiquer de quel privilège il s'agit. A priori on ne peut pas M. Ciaccia: ...si le gouvernement n'est soulever une question de privilège pas encore arrivé à une décision finale sur le impunément. sort de Gagnon et de SIDBEC-Normines, pourrait-on demander au gouvernement et à ses ministres de cesser de faire des M. Parizeau: M. le Président, je me déclarations qui sont pour le moins lève essentiellement pour vous demander une inhumaines et cruelles, à savoir - le premier directive. Me serait-il possible alors, puisque ministre l'a évoqué lors de son passage - la j'ai été mis en cause directement par les fermeture prochaine de Gagnon. On compare interventions de l'Opposition et ses questions, les activités de SIDBEC-Normines à une de donner un complément de réponse à la Charcuterie douloureuse. Ce ne sont pas des suite de la réponse du ministre de l'Industrie, robots ou des morceaux de viande. Ce sont du Commerce et du Tourisme? des employés, des êtres humains.

Le Président: Je n'y vois pas, pour ma Le Président: M. le député, c'est plutôt part, d'objection. M. le député de Mont- un exposé que vous êtes en train de faire. Royal. Vous êtes en deuxième question complémentaire. Si vous avez une question 3018 complémentaire, posez-la. Si c'est pour faire dire que j'étire la période des questions bien une intervention, ce n'est pas le moment. au-delà de 17 heures. (17 heures) M. Ciaccia: Le gouvernement peut-il La période des questions est écoulée. s'engager, jusqu'à ce qu'il prenne la décision Nous passons donc aux motions non finale au sujet de SIDBEC-Normines, à ne annoncées. plus faire ce genre de déclaration qui augmente l'incertitude et qui crée des M. Ciaccia: Est-ce que je pourrais situations très douloureuses pour les citoyens soulever une question de règlement, M. le de Gagnon et les travailleurs de SIDBEC- Président? Normines? Le Président: Vous pouvez faire appel Le Président: M. le ministre de au règlement, M. le député. l'Industrie, du Commerce et du Tourisme. M. Ciaccia: Une question de privilège. M. Biron: M. le Président, premiè- M. le Président, je voudrais souligner que rement, j'informe le député de Mont- vous avez permis une explication au ministre Royal, comme je le lui ai déjà dit une des Finances. Si on laisse passer cette dizaine de fois en cette Chambre et en explication sans ma question additionnelle, on commission parlementaire, que le Syndicat aura des informations inexactes. Pour cette des métallos, représentant des travailleurs, raison, de la même façon que vous avez est constamment informé de l'évolution du permis au ministre des Finances de répondre, dossier et que c'est avec lui que nous c'est-à-dire de donner une réponse voulons travailler puisque ce syndicat complémentaire, je demanderais d'avoir le représente véritablement les travailleurs de droit de poser une question additionnelle à la SIDBEC-Normines. Deuxièmement, c'est vrai suite de la réponse du ministre des Finances. que les contrats sont signés depuis sept ans, mais c'étaient des contrats de 30 ans qui Le Président: Ce n'est pas à moi de faisaient en sorte que le gouvernement du vous accorder ce droit-là; s'il y a Québec serait obligé de payer 500 000 000 $ consentement pour prolonger la période de de droits d'exploitation pour creuser un trou questions, je le veux bien, sinon, la période au Québec. C'est cela, les contrats que des questions était terminée au moment où Bourassa a signés à l'époque. Troisièmement, le ministre des Finances a terminé sa sur ces questions de contrats, j'invite mon réponse. Mais, si je permets des questions collègue des Finances à compléter la complémentaires au-delà de la fin de la réponse. période des questions, vous mesurez tout de suite ce que cela veut dire. Là, la période Le Président: M. le ministre des des questions ne sera pas contrôlable. Finances, brièvement. M. Ciaccia: Selon le règlement, tout M. Parizeau: Bien! Brièvement, M. le complément de réponse, même lorsque la Président, je voudrais rappeler le période des questions est dépassée... Par déroulement des événements suivants puisque exemple, si un ministre se lève et veut nous faisons toujours de l'histoire cet après- donner un complément de réponse, vous midi. Lorsque nous sommes arrivés au permettez une question provenant de celui pouvoir, les décrets du gouvernement avaient qui est dans l'Opposition à un ministre autre été passés par le gouvernement précédent. que celui à qui la question a été posée, qui Sauf erreur - je peux me tromper de n'est pas celui qui a répondu à la question. quelques millions de dollars, mais pas beaucoup - 285 000 000 $ de travaux Le Président: Les questions étaient déjà engagés dans cette région sur la additionnelles posées à la suite d'un base des décrets. La signature qu'on a complément de réponse, c'est dans le cas de demandée au présent gouvernement était, compléments de réponse qui interviennent en dans ces conditions, une pure formalité. Le dehors, ou au-delà, ou le lendemain ou gouvernement précédent avait tout décrété quelques jours après. En d'autres mots, avant. lorsque le ministre prend la question en délibéré et donne un complément de réponse Des voix: Voilà! quelques jours plus tard, il est permis une question au député de l'Opposition qui avait M. Ciaccia: Question additionnelle, M. posé la question principale. Mais c'est le Président. uniquement dans ces cas-là, M. le député. De toute façon, il y aura d'autres Le Président: Non, M. le député de périodes de questions et ce que vous Mont-Royal. La période des questions se soulignez... termine à 16 h 57 et il est 16 h 58. Si je permets une question additionnelle, cela veut Des voix: On veut de l'action! 3019

Le Président: Quant aux événements à Félicitations à M. Robert Bourassa venir et aux choses à corriger, cela peut fort bien se faire lors d'une période de M. Gérard D. Levesque questions subséquente ou lors d'un mini- débat, si vous n'êtes pas satisfait de la M. Levesque (Bonaventure): M. le réponse. Président, tout en rappelant à l'honorable premier ministre que, dépendant de son M. Ciaccia: Si je comprends bien, M. le intervention, j'exercerai ou non mon droit de Président, les membres du gouvernement ne réplique. Ceci étant dit, M. le Président, veulent pas m'accorder le droit de poser une comme je le mentionnais, il s'est tenu un question additionnelle au ministre des important congrès. À cette occasion, notre Finances. Ils ont peur des questions posées formation politique élisait un nouveau chef, sur ce sujet. M. Robert Bourassa. Ce que je demande à cette Assemblée, Le Président: II n'y a pas de c'est de faire motion pour féliciter M. consentement? Pas de consentement. Bourassa, le chef du Parti libéral du Québec. Je voudrais inclure dans mes félicitations M. Ciaccia: Très bien. MM. Daniel Johnson et , respectivement député de Vaudreuil-Soulanges Le Président: M. le député d'Outre- et député de Brome-Missisquoi, puisque les mont, un appel au règlement. trois candidats ont en effet bien généreusement accepté de participer, avec M. Fortier: Non, je ne suis pas le tous leurs talents, à la course au leadership. député de Frontenac. M. le Président, j'ai Quant à M. Bourassa, qui avait été une question extrêmement importante sur la chef du Parti libéral et premier ministre de région de l'amiante qui va être fermée par 1970 à 1976, il accepte donc une fois de le gouvernement et qui est en train de plus de mettre ses talents, son dynamisme, fermer le... ses connaissances et sa vaste expérience au service de notre parti et, à travers celui-ci, Le Président: M. le député, vous aurez au service de l'ensemble des Québécois et l'occasion de poser toutes les questions que des Québécoises. vous voudrez lors de la prochaine période de Un grand nombre de nos concitoyens questions. ont été en mesure, depuis quelques années, Aux motions non annoncées. M. le chef d'apprécier le courage et la ténacité de de l'Opposition. Robert Bourassa. La vie politique est parfois un mélange de grandes satisfactions et M. Levesque (Bonaventure): M. le d'amères déceptions. Robert Bourassa a Président, il s'est tenu en fin de semaine un connu l'une et l'autre dans sa carrière événement politique de première importance politique. Il ne s'est jamais laissé gagner ni au Québec, le congrès à la direction du Parti par le découragement ni par l'amertume. Il libéral du Québec, et je solliciterais le n'a jamais refusé de rendre service à son consentement de l'Assemblée nationale pour parti lorsque celui-ci faisait appel à son aide me permettre de formuler une motion de ou à son appui. Il n'a jamais cessé d'explorer félicitations a l'endroit de M. Robert les voies de l'avenir pour le Québec tout Bourassa. entier. Après 1976, M. Bourassa ne s'est pas Le Président: Est-ce qu'il y a un contenté de vaquer simplement à ses consentement? occupations personnelles comme il aurait pu le faire. Il a voulu approfondir les problèmes M. Bertrand: M. le Président, le chef du développement économique et du de l'Opposition, le député de Bonaventure, commerce international. Il a parcouru ainsi que le leader de l'Opposition, le député plusieurs pays, fréquenté plusieurs universités de Marguerite-Bourgeoys, m'ont avisé avant à titre de professeur et de conférencier la séance qu'ils souhaitaient présenter une invité. Il a lui-même fouillé quelques dossiers motion non annoncée relativement à très complexes mais aussi très importants l'élection de M. Robert Bourassa à la pour l'avenir du Québec. On pense, entre direction du Parti libéral en fin de semaine autres, à celui du développement dernière. Il y a eu entente, de part et hydroélectrique et à celui de la technologie d'autre, pour qu'il y ait un intervenant sur de pointe. Il a donc fait des efforts cette motion non annoncée. Alors, M. le considérables pour enrichir la contribution Président, nous consentons, bien sûr, à ce qu'il voulait apporter à notre débat politique. que cette motion soit présentée. C'est toutes ces qualités et bien d'autres encore que les militants libéraux lui Le Président: Bref, il y a consente- ont reconnues en le désignant comme le chef ment. de notre parti. Nous souhaitons à Robert M. le chef de l'Opposition. Bourassa la plus fructueuse carrière politique 3020

à la tête du Parti libéral du Québec. Nous perche à M. Bourassa, je ne rappellerai tenons également à remercier, par la même même pas d'ailleurs que des élections occasion, son épouse et ses deux enfants qui partielles devront se tenir avant la fin de ont accepté généreusement que Robert l'année dans deux circonscriptions - en fait, Bourassa revienne au difficile métier des les brefs seront émis incessamment - c'est-à- hommes publics, mettant ainsi les fruits de dire dans le comté de Jonquière et dans le son expérience, de ses réflexions et de ses comté de Mégantic-Compton. Plutôt - parce connaissances au service de toute la que je veux respecter l'intention qu'il a déjà population du Québec. formulée publiquement, c'est-à-dire qu'il préférerait se présenter dans un comté de la Le Président: M. le premier ministre. région de Montréal - je voudrais réitérer un engagement que j'ai pris hier et que je lui ai M. René Lévesque communiqué directement d'ailleurs, un engagement très simple: si, parmi les assez M. Lévesque (Taillon): Bien sûr, M. le nombreux députés libéraux de la région de Président, nous accepterons la motion que Montréal, il y en a un qui devait manifester vient de présenter le chef de l'Opposition et généreusement la décision de se retirer pour personnellement je profite de l'occasion pour faire place à son chef, je puis confirmer au offrir à mon tour, et de tout coeur, des nom du gouvernement que, dans les plus félicitations pour sa victoire éclatante, à cet brefs délais possible, l'élection partielle important absent - jusqu'à nouvel ordre - le serait déclenchée. Si le résultat lui était chef du Parti libéral du Québec. Je dois favorable, bien sûr, cela permettrait à M. dire, après le député de Bonaventure, que M. Bourassa d'assumer pleinement son leadership Bourassa a fait preuve, depuis 1977, et en dans un parti dont l'aile parlementaire peut particulier au cours des derniers mois, d'un en avoir grandement besoin, de défendre ses genre de détermination vraiment farouche idées et aussi de nous faire profiter plus qui, à elle seule, mérite le respect. constamment de son expérience. Son retour, bien sûr, nous rappelle de Alors, encore une fois, de tout coeur, vieux souvenirs, des bons comme des je le répète, j'offre et je crois que nous mauvais, je pense que c'est vrai de part et offrons nos félicitations à M. Bourassa et nos d'autre d'ailleurs, mais il faut espérer, en voeux les meilleurs, jusqu'à un certain point tout cas je le souhaite, que le nouveau chef seulement, mais je pense que tout le monde ou le chef "renouveau" comme on l'a dit comprend cela. Merci, M. le Président. aussi, saura réussir où d'autres se sont essayés en vain et se sont cassés les dents Le Président: M. le chef de l'Opposi- depuis quelques années, c'est-à-dire à rebâtir tion. une cohérence de l'Opposition et une unité d'attitude solidement québécoise qui ont fait M. Lévesque (Bonaventure): M. le cruellement défaut à ce parti depuis quelques Président, je n'ai pas l'intention d'exercer un années. C'est une chose dont, finalement, droit de réplique, mais est-ce que le premier toute la société a eu à souffrir, parce qu'il ministre peut me rappeler... Je vois qu'il est s'agit là d'une question de santé et complètement ouvert et qu'il invite le chef à d'équilibre démocratiques dont aucune société venir au Parlement au moment où le premier ne peut se passer facilement. ministre le ferme. Je voyais que le premier On sait bien peu de choses jusqu'à ministre était d'un certain paternalisme. Est- présent sur les horizons que M. Bourassa ce que le premier ministre pourrait me dire, veut offrir aux Québécois. Que deviennent, parce que la mémoire me fait défaut par exemple, les livres beige et rouge qui présentement, lequel de ses députés, lorsqu'il étaient les manuels, si on veut, du Parti était à l'extérieur de la Chambre de 1970 à libéral au temps de M. ? 1973 et, ensuite, de 1973 à 1976, lui avait Qu'entend-on proposer de façon précise à offert son siège? On l'invitait à ce moment- l'ensemble des citoyens pour faire face au là à entrer. Est-ce que c'est parce que les défi des années quatre-vingt, excepté autres députés de la région de Montréal ne quelques éléments qui ont été puisés, sauf voulaient pas... erreur, dans les publications gouverne- mentales et, en particulier, dans les mandats Une voix: Ils n'ont pas démissionné. des ministres de la Science et de la Technologie et du Commerce extérieur? Je Une voix: C'est une question? veux bien d'ailleurs, parce qu'on l'a souvent dit, la meilleure des flatteries, c'est toujours l'imitation. Mais, jusqu'à nouvel ordre, cela M. Levesque (Bonaventure): C'est reste encore un peu court. simplement pour les statistiques. Là-dessus, la question se pose: Aurons- Des voix: Ah! Ah! Ah! nous l'occasion de retrouver, avant longtemps, le chef du Parti libéral à M. Lévesque (Taillon): M. le Président, l'Assemblée nationale? Sans vouloir tendre de la mémoire est évidemment une faculté qui 3021 oublie, mais je me souviens d'avoir eu - profite de cette première journée où nous j'étais très ému - au moins deux "approches", siégeons pour permettre au premier ministre je m'excuse de l'anglicisme, de la part de et à son parti d'accepter un débat d'urgence. nos députés de 1970. Comme nous n'avons pas siégé depuis qu'il est allé en France et qu'il a insulté Une voix: J'en témoigne. l'ensemble de mes concitoyens que je représente ici, tous ceux qui ont atteint M. Lévesque (Taillon): Mais ils étaient l'âge de 65 ans, je pense qu'il serait temps un tout petit groupe de sept et, ensuite, à d'avoir un débat d'urgence... plus forte raison, en 1973, il n'en restait que six, même si on formait l'Opposition Le Président: Quelle est votre motion? officielle. Je dois dire que - je le dis aussi simplement que je le pense, parce que je M. Mailloux: Qu'il s'excuse des paroles suis bien au courant de mes faiblesses au malheureuses qu'il a eues à l'endroit... moins autant que ce qu'il peut me rester de force - je n'ai jamais été un très bon parle- Le Président: Vous savez très bien... mentaire, et quand il y a un tout petit Je signale, M. le premier ministre, que groupe comme celui-là... la fin de l'intervention du député de Charlevoix n'a pas été enregistrée, qu'il n'a Une voix: On s'en est aperçu. pas été pris par la caméra, ni inscrit au journal des Débats, puisque je m'étais levé. M. Lévesque (Taillon): Enfin, il y en a En effet, ce n'était pas le moment de faire plusieurs en cette Chambre qui pourraient une motion pour un débat d'urgence, ni la faire le même aveu. façon d'ailleurs de le faire. Si c'était une motion non annoncée... Des voix: Ah! Ah! Ah! Des voix: C'est cela. M. Lévesque (Taillon): Mais je n'ai jamais considéré que ma force, c'était la Le Président: À ce moment, il faut procédure parlementaire. Je ne peux pas dire d'abord demander le consentement... que cela me passionne. Sachant qu'on n'était que sept et six, j'ai décliné rapidement cette Une voix: On va la relire sous forme offre. Mais il y a plus de 40 héroïques de motion. personnages en face et je suis sûr que l'un d'entre eux trouvera dans son coeur... Le Président: ...de la Chambre concernant le texte de la motion. J'attends Une voix: On veut Lulu. toujours le texte.

M. Lévesque (Taillon): ...la générosité M. Mailloux: M. le Président, motion d'offrir un siège de la région de Montréal à non annoncée. son nouveau chef. Une voix: Le texte. Une voix: Pas Lulu. Non, on veut garder Lulu. M. Mailloux: Je voudrais faire motion "que cette Assemblée siège immédiatement Le Président: La motion est-elle et de façon régulière pour permettre au adoptée? premier ministre de présenter des excuses aux personnes âgées du Québec pour les Une voix: Adopté. paroles disgracieuses qu'il a eues à leur égard alors qu'il était en France." Le Président: Adopté. Il n'y a pas d'enregistrement des noms sur les votes en Des voix: Consentement. suspens. Le Président: II n'y a pas consente- M. Mailloux: M. le Président. ment, ce qui nous...

Une voix: Motions non annoncées. M. Bisssonnet: M. le Président, j'ai une motion non annoncée... Le Président: Je m'excuse. Motions non annoncées, M. le député de Charlevoix. Le Président: M. le député de Jeanne- Mance. M. Mailloux: J'ai une motion non annoncée à présenter et je la présente M. Bissonnet: ...à présenter à cette possiblement parce que j'ai atteint l'âge de Chambre. Je demande le consentement la retraite, non pas pour donner mon siège à unanime de cette Chambre pour cette motion mon chef. Je voudrais que cette Assemblée dont je lis le texte: "Que cette Assemblée 3022 siège immédiatement et de façon régulière les régions d'Asbestos et de Thetford Mines; de manière à permettre de convaincre le que les membres de cette Assemblée gouvernement d'abandonner définitivement profitent de cette occasion afin d'analyser son obsession séparatiste et permettre ainsi les conséquences financières et sociales la création d'un climat favorable à la reliées à l'achat des mines d'amiante Bell et relance de l'économie québécoise, M. le Asbestos Corporation dans la région de Président." Thetford Mines." Y a-t-il consentement, M. le Président, pour discuter de cette question? Le Président: Y a-t-il consentement à la motion? Des voix: Non.

Une voix: Consentement. Le Président: II n'y a pas consente- ment. Une voix: II a manqué le train. Une voix: On aime mieux l'action que Le Président: II y a absence de le "placotage". consentement. M. le député de Mont-Royal. Le Président: M. le député de Gatineau. M. Lalonde: M. le Président, sur une (17 h 20) question de règlement. M. Gratton: M. le Président, j'aimerais solliciter le consentement unanime de Le Président: Oui, M. le leader parle- l'Assemblée pour présenter la motion mentaire. suivante. Étant donné que, jusqu'à maintenant, on a refusé toutes les motions M. Lalonde: ...vous avez permis au qui ont été présentées par l'Opposition, leader du gouvernement de se lever et j'aimerais présenter la motion suivante: "Que d'expliquer le consentement qu'il donnait à la cette Assemblée siège immédiatement et de motion présentée par le chef de l'Opposition façon régulière pour permettre au ministre pour féliciter M. Robert Bourassa. Il l'a fait des Communautés culturelles et de de toute façon à loisir. Lorsque vous l'Immigration de présenter des excuses aux demandez s'il y a consentement ou non à Franco-Manitobains pour l'insulte qu'il leur a l'une ou l'autre des autres motions, vous faite en qualifiant de manoeuvre stupide et serait-il possible d'indiquer d'où le refus du de cause perdue leur tentative de faire du consentement provient? français une langue officielle au Manitoba et d'en étendre l'usage." Les défenseurs du Le Président: II y a une longue français vont sûrement y consentir. tradition, comme vous le savez, en ce sens que cela n'est pas exigé; tout ce qu'il s'agit Le Président: Y a-t-il consentement? Il de constater, c'est l'absence de consentement n'y a pas consentement. M. le député d'où qu'elle vienne. M. le député de Mont- d'Outremont. Royal. M. Fortier: Je demanderais l'unanimité M. Ciaccia: Je demande le consen- de la Chambre pour présenter la motion tement de cette Assemblée concernant suivante: Considérant la situation pénible et la motion suivante: "Que cette Assemblée désastreuse... siège immédiatement et de façon régulière de manière à trouver les solutions Le Président: La motion, M. le député, appropriées pour régler le dossier SIDBEC- pas les considérants. Normines et ainsi aider à régler la situation sérieuse dans laquelle se trouvent les M. Fortier: Considérant... citoyens de la Côte-Nord." Le Président: Non, M. le député. La Le Président: Y a-t-il consentement à motion, s'il vous plaîti la motion? Il n'y a pas consentement. M. le député de Richmond. M. Fortier: Je fais motion que, compte tenu qu'il y aura arrêt de travail, samedi, M. Vallières: Le dossier SIDBEC- des pompistes de Montréal... Normines n'intéressant pas le gouvernement, j'aurais une autre suggestion de motion non Le Président: M. le député, vous ne annoncée qui se lirait comme suit: "Que pouvez pas faire indirectement ce qu'il n'est cette Assemblée se réunisse immédiatement pas permis de faire directement, c'est-à-dire et de façon régulière afin d'étudier la que vous ne pouvez pas faire de gravité de la situation qui prévaut dans le l'argumentation dans la présentation de la secteur de l'amiante; qu'elle prenne les motion. mesures appropriées afin d'assurer la reprise de l'emploi aux travailleurs en chômage dans M. Lalonde: M. le Président. 3023

Le Président: Oui, M. le leader de Devant le refus de la majorité ministérielle... l'Opposition. Le Président: À l'ordre! M. Lalonde: Je comprends que les règlements de la Chambre sont assez M. Doyon: ...je me permets quand restrictifs en ce qui concerne le libellé même d'espérer... d'une... Voulez-vous que je vous cite l'auteur? Non? Vous voulez que je vous cite Le Président: À l'ordre! l'auteur de l'expression que vous venez de donner? Vous l'avez lu? Ne vous en faites M. Doyon: ...l'unanimité sur cette pas, ce n'est pas un recel. requête: "Que cette Assemblée siège d'une M. le Président, je voulais vous dire façon régulière et immédiatement de façon simplement qu'il est vrai qu'il n'y pas de que les promesses et les projets péquistes... préambule à une motion non annoncée. Je pense que cette restriction ne vous impose Le Président: M. le ministre, s'il vous pas et ne nous impose pas un libellé plaît! J'aimerais bien pouvoir entendre le restreint à un point tel qu'on doive presque texte de la motion. demander la permission du président pour savoir comment écrire une motion non M. Doyon: Je me vois dans l'obligation annoncée. Il n'y a aucun doute que, dans le de recommencer. corps de la motion, on peut inclure un motif ou un autre sans que ce soit un préambule Le Président: Pourrait-on me permettre déguisé. au moins d'avoir le loisir d'entendre ce que le présentateur dit? L'acoustique dans cette Le Président: Oui, mais quand on partie de la salle n'est peut-être pas aussi commence une motion en disant: "Je fais bonne que dans le voisinage immédiat du motion, compte tenu que, attendu que et député qui intervient, mais, si on veut que le considérant que", vous avouerez qu'on est en président entende ce qui se passe, il est train de faire de l'argumentation et cela absolument essentiel que les députés le n'est pas permis. Ce qu'on doit faire, on le laissent parler. M. le député de Louis-Hébert. sait très bien, on doit demander le consentement de la Chambre en vue de M. Doyon: Merci, M. le Président. présenter la motion et c'est la motion qu'on Malgré les refus précédents, je sollicite doit lire. On doit faire lecture du texte de l'unanimité de cette Chambre pour présenter la motion et c'est là-dessus qu'on doit la motion suivante: "Que cette Assemblée solliciter le consentement. L'argumentation siège d'une façon régulière et vient après, s'il y a consentement pour que immédiatement, de façon que les promesses le débat ait lieu. M. le député d'Outremont. et les projets péquistes qui ont été proposés lors du dernier sommet économique de la M. Fortier: Je m'excuse, M. le région de Québec puissent être assurés, par Président, je vais tenter de suivre vos une discussion à l'intérieur de cette instructions. Je voulais simplement faire Chambre, d'un minimum de concrétisation et référence à ce titre de la Presse, où on dit: d'un suivi susceptible de leur donner une "Les pompes seront fermées samedi". Je suite de nature à sortir la grande région de voulais simplement expliquer qu'il est Québec du marasme économique dans lequel urgent... la négligence et l'incompétence péquistes...

Le Président: M. le député Le Président: À l'ordre, s'il vous d'Outremont, je ne voudrais pas devoir vous plaît! rappeler à l'ordre. Si vous avez une motion à présenter et si vous voulez solliciter le M. Doyon: "...la laissent croupir." consentement de l'Assemblée, je vous en prie, faites-le. Le Président: M. le député de Viger, vous présumez qu'il n'y a pas consentement M. Fortier: Merci, M. le Président. à la présentation de la motion de votre "Qu'il soit résolu que l'Assemblée nationale collègue? Si vous me permettez de le siège immédiatement et de façon régulière solliciter. Y a-t-il consentement à la motion? pour adopter toute législation et toute Il n'y a pas consentement. Alors, M. le politique requise pour prévenir la grève des député de Viger. détaillants d'essence samedi prochain." M. Maciocia: M. le Président, je ne me Le Président: Y a-t-il consentement? Il suis pas trompé en me levant, parce qu'on n'y a pas consentement. M. le député de voit la réponse de l'autre côté. Louis-Hébert. Le Président: Votre motion, parce que M. Doyon: Merci, M. le Président. je présume... 3024

M. Maciocia: De toute façon, j'essaie, agricole, d'aide à la relève et à M. le Président, d'avoir l'espoir que j'aurai l'établissement agricoles, les problèmes de un meilleur sort. l'environnement agricole, la crise de l'industrie porcine, les graves difficultés des M. Pagé: ... producteurs de céréales, de boeuf, de mouton, l'effritement de la ferme familiale Le Président: C'est ce que j'allais et je dois passer sous silence l'énumération dire. Je suis très heureux que vous le disiez que je devrais apporter ici parce que, sans pour moi, M. le député de Portneuf. Je veux doute, M. le Président, vous me rappelleriez bien que les députés, à la suite de ces à l'ordre. vacances parlementaires, aient beaucoup de motions sur une foule de sujets, mais je Le Président: C'est ce qu'on appel- voudrais bien qu'on s'en tienne à la lerait une motion ombibus. Y a-t-il présentation de la motion, s'il vous plaît. M. consentement à la présentation de la motion? le député de Viger. Absence de consentement. M. le député de Portneuf. M. Maciocia: M. le Président, je demande le consentement unanime pour M. Pagé: Merci, M. le Président. présenter cette motion: "que cette Assemblée Pouvez-vous les rappeler à l'ordre, M. le siège immédiatement et de façon régulière Président? C'est à croire que leurs billets pour que le gouvernement prenne des pour les vacances sont tous prêts. Je fais mesures nécessaires et concrètes pour la motion et je demande un consentement relance de l'industrie touristique au Québec, unanime pour que cette Assemblée siège pour que les jeunes de 18 à 25 ans puissent immédiatement et de façon régulière par la travailler à l'intérieur de cette industrie qui suite, et ce, suivant les dispositions de notre est vitale pour les Québécois, mesures telles règlement, afin de demander au gouverne- que l'abolition de la taxe sur l'essence, des ment du Parti québécois de reconnaître le amendements à la loi 101 et définition du caractère précipité avec lequel le projet de râle des maisons du Québec à l'étranger, loi 17, Loi modifiant le Code du travail et etc." diverses dispositions législatives, qui a été adopté à la fin de juin 1983, de modifier, Le Président: Y-a-t-il consentement à dans les plus brefs délais, les dispositions de la présentation de la motion? cette loi, unique en Amérique du Nord pour, premièrement, empêcher dans l'immédiat le Des voix: Non. départ de Ville Saint-Laurent de la compagnie Ménasco et la perte tragique de Le Président: II semble bien y avoir centaines d'emplois et empêcher le départ de absence de consentement. M. le député de d'autres entreprises vers des provinces ou Maskinongé. d'autres pays où les cieux sont plus accueillants en matière de législation M. Picotte: Merci, M. le Président. Au ouvrière. Et troisièmement, pour lever nom des députés de la région de la Mauricie, l'obstacle majeur à l'implantation de du Saguenay, du Lac-Saint-Jean et de la nouvelles entreprises au Québec que constitue région de Lanaudière, je demande le l'application des dispositions de ce projet de consentement sur une motion pour que cette loi. Je suis persuadé que pour cette motion, Assemblée siège immédiatement et de façon on aura le consentement. régulière de manière à évaluer l'opportunité (17 h 3D) de décréter zone sinistrée la zone agricole Le Président: Y a-t-il consentement à de la Mauricie, de Lanaudière et du la présentation de la motion? Saguenay-Lac-Saint-Jean. M. Bisaillon: M. le Président... Le Président: Y a-t-il consentement? Le Président: II n'y a pas consen- Des voix: Non. tement. Je comprends que vous en avez beaucoup à présenter mais il faudrait Le Président: II n'y a pas consente- tout de même attendre d'avoir le droit de ment. M. le député de Beauce-Sud. parole. Mme la députée de Chomedey. M. Mathieu: Merci, M. le Président. J'espère que le sérieux des gens d'en face se Mme Bacon: M. le Président, les manifestera. Je propose que cette Assemblée députés du côté ministériel s'amusent puisque siège immédiatement et de façon régulière les gens de l'Opposition démontrent de manière à trouver les solutions qui aujourd'hui tous les problèmes auxquels ont à s'imposent d'urgence dans le domaine de faire face les Québécois. Mais j'aimerais tout l'agriculture, principalement en ce qui de même, remplie d'espoir, solliciter le concerne les problèmes de financement consentement unanime de cette Assemblée 3025 afin que cette Assemblée siège immé- pourra parler. diatement et de façon régulière - oui, M. le député - de manière que l'idée Le Président: II n'y a pas là non plus d'économie - on en parle de l'autre côté, on matière à appel au règlement. va en parler ici aussi - accompagnée de M. le député de Pontiac. celle de relance - on aime cela de l'autre côté, nous aussi - de prospérité et de M. Middlemiss: Merci, M. le Président. création d'emplois ne se dissocie pas de celle Je demande le consentement unanime de d'environnement, elle-même génératrice de cette Assemblée pour que cette Assemblée qualité de vie sociale. siège immédiatement et de façon régulière de manière à scruter l'administration de Le Président: Y a-t-il consentement à REXFOR et de régler ainsi une partie du la présentation de la motion? Non. problème de l'industrie du bois de sciage. On M. le député de Sainte-Marie. sait que c'est une question de réalité.

M. Bisaillon: M. le Président, je Le Président: Y a-t-il consentement à voudrais faire motion pour que cette la présentation de la motion? Assemblée siège immédiatement et de façon Non. régulière afin d'étudier les moyens à prendre pour éviter l'abus de l'utilisation des motions Une voix: Absence de consentement. non annoncées. Est-ce que j'ai le consentement des députés ministériels? Le Président: M. le député de Marquette. Le Président: Y a-t-il consentement à la présentation de la motion? M. Dauphin: M. le Président, j'aimerais également obtenir le consentement unanime M. Bisaillon: Je savais qu'ils étaient de cette Chambre, plus particulièrement des pour le bâillon. députés ministériels parce que de notre côté c'est déjà acquis, afin que cette Assemblée Le Président: Un instant. Je n'ai pas nationale siège immédiatement et de façon entendu de non. Est-ce qu'il y a régulière afin que les parlementaires consentement? adoptent des mesures pour donner un peu Il n'y a pas de consentement. d'espoir aux jeunes du Québec qui sont victimes de chômage chronique en plus d'être M. Gratton: Une question de règlement. réduits à l'aide sociale, et pour des dizaines de milliers d'entre eux à 144 $ par mois Le Président: Sur une question de pour vivre. règlement, M. le député de Gatineau. Une voix: Le consentement, là. M. Gratton: M. le Président, on peut s'amuser du côté du gouvernement de ces Le Président: Y a-t-il consentement? motions non annoncées que nous faisons. Il n'y a pas consentement. Nous le faisons avec un but précis qui est de M. le député de Laurier. démontrer qu'il est important que l'Assemblée nationale siège. Si vous me M. Sirros: J'espère pouvoir avoir le permettez de compléter ma phrase il y a à consentement unanime des membres pour que peine cinq ministres du gouvernement qui cette Assemblée puisse siéger immédiatement sont présents. et de façon régulière pour que le gouverne- ment puisse donner suite à une promesse Une voix: Ils sont partis en vacances. faite dans le discours inaugural à savoir que l'aide sociale serait modifiée pour le mois de Le Président: II n'y a pas là matière à juin dernier, et on l'attend encore. Je appel au règlement, comme vous le savez souhaite que les membres ministériels très bien, M. le député de Gatineau. consentent à ce qu'on siège immédiatement et de façon régulière pour modifier la Loi M. Lalonde: M. le Président, j'aurais sur l'aide sociale, particulièrement en ce qui une question de règlement à soulever ici concerne les moins de 30 ans. parce que sans doute le député de Sainte- Marie ne l'a pas fait de façon malicieuse Le Président: Y a-t-il consentement à mais il a parlé d'abus de motions non la motion? Il n'y a pas consentement. M. le annoncées dans sa motion. Je voudrais député de Sainte-Anne. simplement vous assurer que ce n'est pas notre intention d'abuser du règlement... M. Polak: M. le Président, j'ai écouté J'aimerais que vous me laissiez terminer. les autres motions et j'ai tenté de rédiger Lorsque nous aurons trouvé une motion ou un cela d'une manière simple, objective et sujet qui intéresse le gouvernement là on vraiment pour le bien-être de tous les 3026

Québécois. Je demande donc le consentement Le Président: Absence de consentement. unanime pour la motion suivante: "Que cette Mme la députée de Jacques-Cartier. Assemblée siège immédiatement - j'ai même laissé tomber les mots "de façon régulière" - Mme Dougherty: Je demande le pour mettre sur pied des programmes de consentement unanime de cette Chambre création d'emplois non sur une base pour la motion suivante: "Que cette temporaire, mais sur une base permanente. Assemblée siège immédiatement et de façon régulière de manière à considérer la crise Le Président: Est-ce qu'il y a financière dans les universités du Québec, consentement? Il n'y a pas de consentement. afin de réviser de façon substantielle leur M. le député de Notre-Dame-de-Grâce. budget pour renforcer l'infrastructure de la recherche universitaire, ce qui est un M. Scowen: M. le Président, je demande élément capital dans la réalisation de le consentement unanime pour la motion nouvelles idées et de nouveaux processus qui suivante: "Que l'Assemblée nationale siège sont au coeur de notre capacité d'être immédiatement et de façon régulière afin de concurrentiels dans l'économie mondiale." corriger l'effondrement d'emplois au Québec en général, mais surtout, à deux endroits Une voix: Très bien. très particuliers: à Montréal où une personne (17 h 40) sur dix a perdu son emploi pendant cette Le Président: Y a-t-il consentement à crise, et dans le secteur de transformations - l'étude de la motion? Non. M. le député de nos usines - où une personne sur cinq, au Laprairie. Québec, a perdu son emploi pendant cette crise. M. Saintonge: M. le Président, je demande le consentement unanime de Le Président: Est-ce qu'il y a l'Assemblée pour la motion suivante: "Que consentement? Pas de consentement. Absence cette Assemblée siège immédiatement et de de consentement, Mme la députée de façon régulière de manière à demander au L'Acadie. ministre des Affaires municipales, conformément à notre règlement, de retirer Mme Lavoie-Roux: M. le Président, le projet de loi 38, intitulé Loi sur la j'aimerais demander le consentement unanime participation gouvernementale au financement de cette Chambre pour que la motion des municipalités, qu'il a présenté devant suivante soit acceptée: "Que cette Assemblée cette Assemblée, cette demande au ministre siège immédiatement et d'une façon assidue étant d'ailleurs appuyée par de nombreuses afin que soient apportés les amendements à résolutions de conseils municipaux." la Loi sur la protection de la jeunesse, promis par le premier ministre dans le Le Président: Y a-t-il consentement? Il discours inaugural et qui ont fait l'objet de n'y a pas consentement. promesses ultérieures au cours de l'année, M. le député de Hull. amendements jugés si urgents par le ministre de la Justice qu'on exigea d'écourter M. Rocheleau: M. le Président, cela n'a l'échéancier des travaux de la commission pas de maudit bon sens que le gouvernement Charbonneau chargée de... soit entêté de la sorte.

Le Président: Mme la députée, vous Le Président: Le message est passé. Je êtes dans l'argumentation. La motion ne doit vous rappelle les us et coutumes concernant pas faire état d'argumentation et vous êtes le langage en cette Chambre et surtout la vraiment... J'ai beau être très libéral en la motion que vous... matière, vous étiez en pleine argumentation. M. Lalonde: M. le Président, je Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je m'excuse auprès de mon collègue de Hull, vais essayer de l'écourter: "Que cette mais le rappel que vous faites au député de Assemblée siège d'une façon assidue afin que Hull ressemble à celui qu'aurait mérité le soient apportés les amendements à la Loi sur premier ministre lors de certaines réponses à la protection de la jeunesse promis par le des questions ici en Chambre. premier ministre du Québec lors du discours inaugural." Le Président: J'imagine que s'il s'était produit le cas où un député méritait une Des voix: Bravo. telle chose, votre vigilance étant ce qu'elle est, vous l'auriez sûrement soulevé à Le Président: Bien. Y a-t-il consente- l'instant même au président. ment? M. le député de Hull.

Des voix: Non. M. Rocheleau: Merci, M. le Président. "Que cette Assemblée siège immédiatement 3027 et de façon régulière afin que le gouverne- M. Lalonde: M. le Président, je pense ment puisse déposer dans les plus brefs que le règlement... délais le rapport du ministre de l'Aménagement du territoire sur le choix des Des voix: ... régions, plus particulièrement en ce qui concerne l'Outaouais québécois où s'amorce Le Président: À l'ordre! À l'ordre! À actuellement une crise à cause de la division l'ordre! À l'ordre! À l'ordre! À l'ordre! À des municipalités régionales de comté." Je l'ordre! Il ne faudrait quand même pas souhaite que le gouvernement ou que les tourner l'Assemblée en foire. ministres comprennent les urgences actuellement. L'on ne peut se permettre... Une voix: Ce n'est pas une foire.

Le Président: Cela n'est pas compliqué: M. Lalonde: M. le Président, il reste la motion, pas d'argumentation. Y a-t-il quand même qu'une question de directive consentement? Il n'y a pas consentement. vous a été adressée et je pense que...

M. Dussault: M. le Président. M. Dussault: M. le Président.

Le Président: M. le député de Nelligan. M. Lalonde: Non. M. le Président, j'ai le droit de parole. M. Lincoln: M. le Président. Le Président: Je m'excuse. Le député Le Président: Je m'excuse, j'avais de Marguerite-Bourgeoys a la parole. donné la parole au député de Nelligan. M. Lalonde: J'ai le droit de parole. M. Lincoln: Je demanderais le consentement de la Chambre pour présenter Le Président: Je vous en prie. Vous la motion suivante: "Que cette Assemblée ne avez parlé tantôt. M. le député de prenne pas de vacances, comme prévu par le Marguerite-Bourgeoys. gouvernement péquiste, et qu'elle siège donc immédiatement et de façon régulière afin M. Lalonde: Je serais prêt à céder mon d'examiner la situation des conflits continuels droit de parole au député de Châteauguay entre le ministre des Affaires intergouverne- s'il voulait s'excuser auprès de la Chambre mentales, d'une part, et le ministre du mais il reste que la demande de directive Commerce extérieur, de l'autre, lesquels elle-même... conflits ont causé et continuent à causer des problèmes administratifs "sévères" au sein de M. Dussault: M. le Président, question ces ministères, allant même jusqu'à la de privilège. démission ou la mutation de certains sous- ministres." M. Lalonde: ...est un mépris au Parlement Le Président: Y a-t-il consentement? M. Dussault: M. le Président, question M. Lincoln: J'aurais voulu répéter la de privilège. motion en anglais: That this Assembly refreins from going on vacation as proposed M. Lalonde: ...comme si tout ce qui se by the pequist government and therefore sits passait ici était automatique et n'avait immediately to examine the conflicts absolument aucune importance... between the minister of Intergouvernemental Affairs on one side and the minister of M. Dussault: M. le Président, question External Trade on the other which cause de privilège. severe problems within their ministries leading to the resignation or the transfer of M. Lalonde: ...et c'est à l'image de ce certain deputy ministers." que le leader du gouvernement.

Le Président: Y a-t-il consentement? Le Président: À l'ordre! Je ne pense No consent. M. le député de Châteauguay. pas qu'on gagne grand-chose à s'insulter de part et d'autre. M. Dussault: M. le Président, je voudrais faire une question de directive. Je M. Dussault: M. le Président, question voudrais vous demander: S'il advenait qu'un de privilège. député, en l'occurrence moi, vous avisait qu'il ne donnerait pas son consentement cet Le Président: M. le député, comme je après-midi à aucune motion non annoncée, l'ai indiqué précédemment je voudrais bien est-ce que cela mettrait fin à cette que vous commenciez par m'indiquer de quel mascarade? privilège il s'agit. 3028

M. Dussault: D'accord. M. le Président, M. Vaillancourt (Orford): M. le je pense que dans cette Assemblée on Président, je demande le consentement s'attendait à une autre question... unanime de cette Chambre pour présenter la motion suivante: Que l'Assemblée nationale Le Président: Je vous ai demandé, M. siège d'une façon continue afin d'étudier les le député, de bien m'indiquer de quel possibilités de l'abolition des droits de péage privilège il s'agit. Vous évoquez une question sur les autoroutes. de privilège sur un des privilèges historiques des membres ou de l'Assemblée tout entière. Le Président: Y a-t-il consentement sur Alors il faut d'abord, si vous voulez bien, me la présentation de la motion? Il n'y a pas dire à quel privilège vous vous référez. consentement. M. le député de D'Arcy McGee. M. Dussault: M. le Président, j'avais le privilège de vous poser une question de M. Marx: M. le Président, j'aimerais directive. Je l'ai posée et je n'ai pas eu de demander le consentement pour une motion réponse. Je voudrais savoir quand j'aurai la non annoncée... Est-ce qu'il veut parler, M. réponse parce qu'elle était sérieuse. le Président?

Le Président: M. le député de Gatineau. Le Président: M. le député. Je prends votre requête en délibéré, M. le député de Châteauguay. M. Marx: Est-ce que j'ai la parole, M. le Président? M. Lalonde: M. le Président, est-ce que vous pourriez nous indiquer quand vous Le Président: Oui, vous l'avez. Je vous pourrez rendre votre décision sur cette en prie, je n'entends que vous. demande de directive? Pourriez-vous indiquer de quelle façon le règlement, qui ne peut M. Marx: M. le Président, j'aimerais pas actuellement réglementer la stupidité, demander le consentement; je suis sûr que ce pourrait le faire pour éviter des choses sera accordé parce que cela touche le leader comme celles-ci? du gouvernement dans ses fonctions comme ministre des Communications: Que cette Le Président: Une divergence d'opinions assemblée siège immédiatement et de façon ne devrait pas donner lieu à des insultes et régulière afin de permettre d'étudier à un langage antiparlementaire, M. le leader l'opportunité pour le gouvernement d'investir parlementaire. M. le député de Westmount. 6 000 000 $ dans la compagnie privée de télévision payante TVEC, étant donné que M. French: Thank you, Mr Speaker. I nous avons d'autres priorités au Québec, would like to invite the unanimous consent notamment la création d'emplois. Je vois of my colleagues in the House for the qu'il a dit oui, M. le Président. Il n'a pas dit following motion: "That this Assembly sits non. immediately and regularly in order to convince the Government to cancel its new Le Président: M. le député, laissez-moi program of advertising to the effect that poser la question si vous le voulez bien. Y "C'est reparti" et "On a tout à gagner" to a-t-il consentement? study the bill 191 on publicity and advertising by the Government and to vote Des voix: Non. the money thereby saved to job creation and stimulation of the economy." Le Président: M. le député! M. le M. le Président, je voudrais solliciter le député! Laissez-moi poser la question, si vous consentement unanime de la Chambre pour la le voulez bien. Y a-t-il consentement? motion suivante: "Que cette assemblée siège immédiatement et de façon régulière afin de M. Bertrand: On demanderait à voir, M. convaincre le gouvernement de renoncer à le Président, mais il n'y a rien à voir. ses nouveaux programmes de publicité à savoir que: "C'est reparti" et "On a tout à Le Président: II n'y a pas de gagner" et d'étudier le projet de loi 191 sur consentement. M. le député de Laporte. les sondages et la publicité gouvernementale et de consacrer les sommes ainsi dégagées à M. Bourbeau: Merci, M. le Président. la création d'emplois et à la relance de Malgré le désir du gouvernement de fermer l'économie. le Parlement, j'aimerais demander le consentement du gouvernement pour la Le Président: Est-ce qu'il y a motion suivante - je dis bien du gouverne- consentement à présentation de la motion? Il ment, parce que de ce côté-ci, c'est acquis: y absence de consentement. M. le député "Que cette Assemblée siège dès maintenant d'Orford. et de façon régulière afin de prendre les (17 h 50) moyens pour réduire le fardeau des 3029 travailleurs et celui des citoyens, écrasés par la présentation de la motion? les taxes injustes et régressives imposées aux Il n'y a pas consentement. automobilistes, telles que les taxes M. le député de Jean-Talon. exorbitantes sur l'essence, les péages accrus sur les autoroutes, les coûts des permis M. Rivest: M. le Président, je voudrais d'immatriculation, les coûts énormes imposés faire motion pour demander que l'Assemblée aux jeunes par les écoles de conduite, etc." siège immédiatement et d'une façon J'espère que le gouvernement va consentir à régulière, c'est-à-dire que cette Assemblée la motion, M. le Président. ne donne pas suite aux intentions du premier ministre de fermer l'Assemblée nationale Le Président: Consentement à la alors que l'on connaît les problèmes que l'on présentation de la motion? Il y a absence de sait - c'est le texte de ma motion - de consentement. M. le député de Vaudreuil- façon à amener le gouvernement du Parti Soulanges. québécois à cesser - surtout si le ministre des Affaires intergouvernementales pouvait M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): M. le convaincre son collègue du Commerce Président, je sollicite le consentement extérieur d'appuyer cette motion - les unanime de cette Chambre afin de débattre chicanes stériles et la politisation des et adopter la motion suivante: "Que cette rapports entre le gouvernement du Québec et Assemblée siège immédiatement et de façon le gouvernement fédéral surtout en ce qui a régulière de manière que nous discutions de trait au programme de développement la modification aux politiques fiscales du régional, nommément, pour la région de Québec, pour la région de Montréal, pour la gouvernement, de sorte que nous puissions région de l'Àbitibi, pour la région de l'Estrie, favoriser au Québec la relance de l'économie pour la région de la Gaspésie - le problème pour créer des emplois pour 408 000 des pêches - et, enfin, toutes les régions du chômeurs." Québec où les travailleurs et les jeunes ont payé pour cette politisation séparatiste à Le Président: Y a-t-il consentement à laquelle le gouvernement du Parti québécois la présentation de la motion? Il n'y a pas s'est livré depuis son accession au pouvoir. consentement. M. le député de Chapleau.

M. Kehoe: Je sollicite le consentement Le Président: Ce tour du Québec fait-il de l'Assemblée pour la motion suivante: "Que l'objet d'un consentement? Pas de consente- cette Assemblée siège immédiatement et de ment. façon régulière afin de trouver des solutions M. le député de Jeanne-Mance. aux graves problèmes qui existent dans l'industrie minière et plus particulièrement, M. Bissonnet: M. le Président... dans le secteur du cuivre; deuxièmement, qu'on étudie les moyens à prendre pour M. Lalonde: Je n'ai pas entendu "pas de s'assurer que la ville de Murdochville ne consentement", j'ai simplement vu un signe subisse pas le même sort que celle de de tête de la part du leader du gouverne- Schefferville et finalement, qu'elle exige du ment; il venait d'applaudir la motion du ministre de l'Énergie et des Ressources député de Jean-Talon. Alors, quel geste d'établir immédiatement un programme de prenez-vous pour établir le consentement? relocalisation des employés mis à pied par la Les applaudissements ou le signe de tête? compagnie Mines Gaspésie à Murdochville." Le Président: C'est le signe que je vais Le Président: Y a-t-il consentement à de l'un ou l'autre côté de la Chambre au la présentation de la motion? moment où je pose la question: Y a-t-il ou non consentement? Si l'on me signale ou l'on M. Kehoe: Mr. President, I would ask me dit qu'il n'y a pas consentement, j'en the consent of this Chamber that this conclus, bien sûr, qu'il n'y a pas Assembly sits immediately and regularly in consentement et je le communique à la order to find solutions to the serious Chambre. problems that exist in the mining sector and M. le député de Jeanne-Mance. particularly concerning copper; secondly, that this Assembly studies the possibilities of M. Bissonnet: M. le Président, on a taking means to assure that Murdochville déposé un livre blanc, il y a eu une commis- does not have the same ending that we had sion parlementaire et promesse du ministre. in Schefferville and finally that the Minister Je voudrais proposer la motion suivante qui of Energy and Natural Resources find means est non annoncée. Je demande le in order to relocalize the employees that consentement unanime de cette Chambre have been layed off or fired due to the encore une fois en ce qui a trait à closing of the Gaspé Mine in Murdochville. l'industrie du taxi: "Que cette Assemblée siège immédiatement et de façon régulière Le Président: Y a-t-il consentement à de manière à permettre l'étude d'un projet 3030 de loi que le ministre des Transports a policies that favor real cooperation with the promis depuis longtemps, soit de nouvelles federal government and the municipalities to réformes dans l'industrie du taxi et ce, aux utilize all disponible means in real fins de permettre aux artisans de cette concertation to reduce the unemployment industrie des améliorations de conditions de that afflicts this province." Thank you. travail promises depuis trop longtemps par ce gouvernement." Le Président: Y a-t-il consentement? Il n'y a pas consentement. Le Président: Y a-t-il consentement? Il Il est 18 heures et, en vertu du n'y a pas consentement. règlement, l'Assemblée suspend... M. le député de Viau. Des voix: Consentement. M. Cusano: M. le Président, je me permets de présenter la motion suivante. Je Des voix: II n'y a pas consentement. n'ai pas pu le faire dans le passé car au mois de juin le ministre du Travail était Le Président: ...ses travaux jusqu'à 20 malade. Je suis très heureux de le voir ici heures. aujourd'hui. La motion est la suivante: "Que cette Assemblée siège immédiatement et (Suspension de la séance à 18 h 02) régulièrement pour qu'on puisse apporter des amendements à la loi 17 sur la santé et la sécurité du travail, notamment aux articles (Reprise de la séance à 20 h 03) qui portent préjudice aux accidentés du travail. Le Président: À l'ordre, s'il vous plaît; Nous reprenons donc là où nous nous Le Président: Y a-t-il consentement? sommes laissés. M. le député de Portneuf. Absence de consentement. M. le député de Richmond. M. Pagé: M. le Président, pourriez-vous (18 heures) m'indiquer, malgré qu'il soit 20 h 02, si nous M. Vallières: M. le Président, je avons le quorum? A ma connaissance, il n'y demanderais le consentement de cette a pas de commission qui siège. Peut-être Chambre et peut-être en particulier celui des serait-il opportun d'appeler les députés. députés de Johnson, Sherbrooke et Saint- François pour que cette Assemblée siège de Une voix: Nous avons quorum, M. le façon régulière et immédiatement afin Président. d'élaborer un plan d'action précis pour remédier à la situation tragique que Le Président: M. le député de rencontrent les 15% de chômeurs de la Westmount. région de l'Estrie et ses quelque 15 000 assistés sociaux. M. French: M. le Président, j'ai une motion non annoncée à présenter pour Le Président: Y a-t-il consentement? laquelle je voudrais solliciter le consentement Absence de consentement. de la Chambre. Ma motion se lit comme M. le député de Robert Baldwin. suit: "Que cette Assemblée nationale siège immédiatement et de façon régulière afin M. O'Gallagher: Merci, M. le Président. d'étudier la politique - la politique que le Je veux solliciter le consentement de cette ministre des Affaires sociales a promis Assemblée pour présenter la motion suivante: depuis très longtemps - d'aide aux maisons "Que cette Assemblée siège immédiatement d'hébergement pour femmes en difficulté, tel et de façon régulière afin d'adopter des que demandé par le Conseil du statut de la dispositions législatives qui pourraient femme et par le Regroupement provincial améliorer le climat économique et permettre des maisons d'hébergement et de transition l'adoption d'une politique qui favoriserait une pour femmes en difficulté." vraie coopération avec le gouvernement Mr Speaker, I would like to invite the fédéral et les municipalités afin d'utiliser support of the National Assembly for the toutes les disponibilités en vraie concertation following motion: "That the National pour réduire le chômage qui afflige cette Assembly meets immediately and regularly in province. order to study the policy which has been If you will permit, Mr. President, I promised for some months by the Minister of would like to do that in English. My motion Social Affairs, policy of support for shelters - I am asking the unanimous consent, Mr. for battered women as demanded, as President - is the following: "That this requested by the Conseil du statut de la Assembly sits immediately and on a regular femme and by the Regroupement provincial basis to adopt legislative dispositions that des maisons d'hébergement et de transition can improve the economic climate of this pour femmes en difficulté." province and permit the government to adopt 3031

Le Président: Y a-t-il consentement à présentation d'une motion non annoncée peut la motion? provenir du leader parlementaire du gouvernement. Il peut aussi provenir de Une voix: Bravo! n'importe quel autre des 120 députés de la Chambre. Vous semblez présumer qu'il vient Le Président: II y a absence de de cette source uniquement. consentement. Il n'y a pas consentement. M. le député de Gatineau. M. Lalonde: M. le Président, c'est parce que j'avais vu le leader du M. Gratton: M. le Président, j'aimerais gouvernement faire signe que non. solliciter le consentement unanime de Maintenant, je l'ai vu se lever deux fois l'Assemblée nationale pour présenter la depuis quelques secondes. Peut-être que lui- motion non annoncée suivante: "Que cette même veut volontairement expliquer ses Assemblée siège immédiatement et de façon raisons de refuser un débat, d'ailleurs, sur régulière afin de permettre au gouvernement toutes les motions qui ont été présentées de proposer des solutions au problème du jusqu'à maintenant. recrutement de médecins dans les régions éloignées et notamment à l'hôpital Saint- Le Président: Je veux bien permettre Joseph de Maniwaki et ce de façon à lui au leader parlementaire du gouvernement de permettre d'offrir aux citoyens de toute la se lever s'il a quelque chose à dire, mais je région de la Haute-Gatineau des services ne veux pas que, ce faisant, cela constitue hospitaliers essentiels auxquels la population un précédent en vertu duquel, s'il y a a droit." d'autres motions non annoncées et s'il y a d'autres refus de consentir à la motion, l'on Le Président: Y a-t-il consentement à puisse immédiatement après demander ou la présentation de la motion? M. le leader offrir son consentement pour que la personne de l'Opposition. qui a refusé doive ou soit appelée à expliquer son refus. M. le leader du M. Lalonde: J'ai une demande de gouvernement. directive à vous adresser. Est-ce que le règlement nous permettrait de savoir M. Bertrand: M. le Président, je veux pourquoi le leader du gouvernement ne veut simplement indiquer au leader de l'Opposition pas discuter les questions soulevées par la les raisons qui nous amènent à ce moment-ci motion... à refuser notre consentement à cette série de motions non annoncées. Nous avons offert Le Président: J'ai déjà indiqué, à cet à l'Opposition, jeudi dernier, d'avoir à égard - et c'est une constante dans cette l'Assemblée nationale du Québec, pendant Chambre - que n'importe quel des 121 une période d'environ quatre heures, un vrai députés peut opposer son refus à la débat, un débat de fond, sur l'ensemble de la discussion d'une motion non annoncée. Il situation économique qui prévaut au Québec. n'est pas obligé de s'identifier, il n'est pas Et j'ai cru sentir que plusieurs des motions obligé de le motiver. Il s'agit simplement non annoncées qui étaient présentées auraient qu'un député me siqnifie son objection, son pu faire l'objet de discours à l'intérieur du opposition à la discussion d'une motion non débat que nous avions proposé et qui aurait annoncée et le consentement unanime requis duré quatre heures. est par le fait même absent. (20 h 10) Si l'Opposition a préféré s'enfermer M. Lalonde: Dans le même ordre dans cette procédure de présentation de d'idées, est-ce que de consentement unanime motions non annoncées, sachant très bien que on pourrait obtenir cette explication de la le gouvernement n'y donnerait pas son part du leader du gouvernement? consentement, c'était son choix. Nous avions la possibilité, plutôt que d'avoir passé deux Le Président: J'avoue que je saisis mal heures sur la présentation de plusieurs sujets votre demande. de motions non annoncées, d'un débat de quatre heures sur l'ensemble de l'action M. Lalonde: Vous me dites que le politique, économique, sociale, culturelle, du règlement ne prévoit pas, ne force pas le gouvernement du Québec. L'Opposition s'y leader du gouvernement à expliquer son refus est refusée, c'est à elle maintenant de - à discuter. Fort bien, mais de consentement comment dirais-je - tirer les conséquences, à unanime on pourrait passer outre à cette mon avis, de ce manque de responsabilité, disposition du règlement et demander au parce qu'on lui donnait la possibilité d'aller leader du gouvernement d'expliquer son refus de l'avant. de discuter une telle motion. Dans ce contexte, je m'explique assez mal que l'Opposition se retranche derrière Le Président: M. le leader de l'Opposi- des motions non annoncées alors qu'elle tion, le refus de consentir au débat, à la aurait eu la chance, pendant quatre heures, 3032 de faire valoir l'ensemble des points de vue règlement existe afin de pouvoir poser une qui ont été exprimés par des motions non question, si elle le veut, à la personne qui annoncées mais dont elle sait très bien que fait une intervention, normalement une tout cela aurait pu se faire dans un contexte intervention de fond. Il s'agissait là où elle n'aurait pas eu à exercer ce genre davantage d'une question que vous avez d'attitude dilatoire, ce genre d'attitude qui, posée. J'ai accepté, parce qu'il semblait y à toutes fins utiles, empêche un débat sur le avoir un consentement pour qu'on apporte fond des questions. Nous aurions été, quant à une réponse à votre question. Mais poser une nous, comme gouvernement, tout à fait seconde question ou faire une intervention consentants à ce que depuis cet après-midi, subséquente à la réponse constitue une à 16 heures jusqu'à ce soir 22 heures, amorce de débat, et ce débat n'a pas sa pendant quatre heures, nous discutions de place aux motions non annoncées, à moins l'ensemble des enjeux auxquels sont que la Chambre ne soit saisie d'une motion confrontés en ce moment les citoyens et non annoncée qui ait reçu le consentement citoyennes du Québec. de la Chambre, ce qui n'est pas le cas. Voilà, M. le Président, la raison et c'est à l'Opposition elle-même aujourd'hui de M. Lalonde: M. le Président, si vous porter la responsabilité de ne pas avoir permettez, le règlement ne dit pas - avec acquiescé à cette proposition qui lui était tout le respect que je vous dois et que je faite par le gouvernement. nourris très sincèrement - qu'on peut poser une question à quelqu'un qui a le droit de M. Lalonde: M. le Président, vous me parole sur une motion de fond. Il avait le permettrez de rectifier certains faits... droit de parole de consentement et je peux lui demander, s'il accepte que je lui pose Des voix: Non, non. une question - je lui ai d'ailleurs déjà indiqué quelle question - quelle serait la M. Lalonde: J'ai une question de motion de ce débat de quatre heures, règlement à soulever. Je vois le député de semble-t-il, qu'il nous offrait. N'est-il pas Bourassa s'exciter. Attendez les prochaines vrai que cette motion était pour fermer le élections générales. Parlement et non pas pour régler les problèmes économiques des Québécois? Le Président: M. le leader, M. le leader de l'Opposition, vous avez posé une question Une voix: C'est cela. Bravo! tantôt au leader parlementaire du gouvernement. J'ai exprimé les réserves que Le Président: Vous voyez très bien par j'avais à ce genre de question pour ne pas votre conclusion le débat dans lequel nous créer de précédent. Vous avez eu la réponse risquons... - Oui, mais il se trouve que j'y à la question que vous avez posée. Je ne suis également - de nous enliser si j'accepte veux pas que cela débouche sur un débat qui que ce genre d'échanges continue. Puisque, n'a absolument pas sa place ici. au travers d'appels au règlement qui n'en étaient pas, vous avez réussi à passer votre M. Lalonde: M. le Président, c'est une message, je permettrai cette fois-ci au question de règlement. La vérité a ses leader du gouvernement de répondre, mais droits. C'est seulement à 17 h 15 qu'on a cela finit là. M. le leader du gouvernement. commencé à aborder la question des motions non annoncées, après celle qui a été M. Bertrand: M. le Président, ma acceptée de consentement pour féliciter le réponse sera simple puisque je ne lirai qu'un chef du Parti libéral. Deuxièmement, je paragraphe de la lettre qui a été envoyée demande au leader du gouvernement quelle par le premier ministre du Québec au chef aurait été la motion proposée pour son de l'Opposition et qui aurait permis que débat. pendant quatre heures nous puissions discuter de plusieurs des sujets qui ont été évoqués Le Président: Nous ne sommes pas à un par plusieurs des députés de l'Opposition et appel au règlement; d'ailleurs la première auxquels l'Opposition s'est refusée. C'était partie de votre intervention n'en était pas un son choix. Là-dessus nous n'avons pas à non plus. Là, on dégénère dans un débat qui interpréter. Elle a le droit de choisir. Voici n'est pas prévu par les règlements à cette ce qu'écrivait le premier ministre... étape. Nous sommes toujours aux motions non annoncées, s'il y en a. M. Lalonde: M. le Président, question de règlement. M. Lalonde: M. le Président, le règlement prévoit que je peux poser une Le Président: ... question à celui qui parle, à la fin de son intervention, avec son consentement. M. Lalonde: M. le Président, vous avez permis que je pose une question au député Le Président: Non, non, cet article du de Vanier qui ne veut discuter d'aucun 3033 problème économique ici. l'objet que d'un débat limité de 30 minutes, l'Opposition ne jouissant que d'un droit de Le Président: M. le leader. parole de 10 minutes, mais nous serions prêts, quant à nous, à en élargir le cadre. Je M. Lalonde: La question était: N'est-il vous propose donc que le débat sur la motion pas vrai que... d'ajournement, qui serait présentée immédiatement après l'expédition des affaires Le Président: M. le leader parlementai- courantes, puisse commencer durant l'après- re. M. le leader de l'Opposition. Vous avez midi de mardi et se terminer par la mise voulu ajouter à votre première question, aux voix, à la fin de la séance, à 22 malgré mes objections. Vous avez réussi à le heures." faire au travers d'appels au règlement qui La dernière phrase est très importante: n'en étaient pas. Cela commence à "Ainsi, nous pourrions profiter de part et ressembler à une période de questions. Il y a d'autre et à temps égal, si vous le désirez, un murmure de fond qui est nuisible. Par d'une période d'environ quatre heures pour analogie, je vous dirai donc tout simplement discuter de la situation économique que le ministre questionné, puisqu'il s'agit du québécoise." leader parlementaire du gouvernement, a Voilà donc le sens de la motion que parfaitement le droit de vous répondre selon nous voulions présenter, son cadre, sa durée les termes qu'il décide d'utiliser et à sa et la possibilité d'y introduire plusieurs des manière. C'est son droit le plus strict. éléments auxquels ont fait référence Comme nous ne sommes pas à une période plusieurs des députés de l'Opposition. Vous de questions de toute façon, a priori, comme n'avez pas voulu retenir cette proposition je vous l'ai déjà indiqué, vos deux questions probablement parce qu'elle venait du gouver- étaient difficilement recevables. Je les ai nement, à vous d'en porter la responsabilité tolérées, je tolère donc la réponse du leader maintenant. Nous étions ouverts à ce genre parlementaire du gouvernement. Cela finit là. de débat. M. le leader du gouvernement. (20 h 20) Le Président: M. le député de Notre- M. Bertrand: M. le Président, le leader Dame-de-Grâce. de l'Opposition m'a demandé de quelle façon le gouvernement aurait entendu procéder M. Lalonde: M. le Président, est-ce que pour qu'il puisse y avoir effectivement débat la... Non, je demande le consentement. sur l'ensemble des choses dont il a été fait mention et quelle motion nous aurions Le Président: Le consentement pour utilisée? Très bien. Quel était le but de la faire quoi? motion? M. Lalonde: Le consentement pour Le Président: À l'ordre! À l'ordre! poser une autre question au leader du gouvernement. Pourquoi n'a-t-il pas accepté... M. Bertrand: Vous voulez la réponse? Je vous la donne. M. le Président, je ne lirai Le Président: Non, non, non, non, non. que le paragraphe et je conclurai là-dessus. Un instant! Un instant! Lettre de M. René Lévesque au chef de l'Opposition jeudi dernier le 13 octobre. Je M. Lalonde: Pourquoi n'a-t-il pas cite: "Pour qu'un tel débat puisse avoir lieu accepté ma suggestion de donner un plein selon des modalités dont les leaders droit de parole à... pourraient convenir entre eux, je suggère qu'on utilise la motion d'ajournement de Le Président: J'ai indiqué tantôt que je l'Assemblée qui sera présentée par le ne tolérerais pas d'autres questions après en gouvernement. Normalement... M. le avoir toléré deux. J'attire votre attention - Président. vous sembliez tantôt mettre en cause la décision que je rendais quant à la possibilité Le Président: S'il vous plaît! À l'ordre! de poser une question à un député qui a la Je veux bien surveiller ce que vous voulez, parole - sur l'article 96 au chapitre des M. le leader parlementaire de l'Opposition, droits de parole où on parle des motions. mais encore faudrait-il que vous laissiez M. Nous ne sommes pas, à l'heure actuelle, en le leader du gouvernement répondre à la train de délibérer sur une motion puisqu'il question que vous lui avez vous-même posée. n'y a pas de motion non annoncée qui a été acceptée par le Parlement. Je ne connais pas M. Bertrand: M. le Président, je de règle dans notre règlement qui fait qu'à termine la citation: "Je suggère qu'on utilise la suite d'une question, en fonction de la la motion - c'est le premier ministre qui réponse - en dehors de la période des parle - d'ajournement de l'Assemblée qui questions, j'entends - cela amène un droit de sera présentée par le gouvernement. question en vertu de l'article 96. Normalement, une telle motion ne peut faire M. le député de Notre-Dame-de-Grâce, 3034 en... Le Président: Non, ce n'est pas un commentaire. M. Rivest: M. le Président. M. Rivest: Est-ce un précédent que Le Président: M. le député de Jean- vous venez de créer, à savoir que vous Talon. commentez le contenu de la motion avant qu'il y ait consentement? Non? M. Rivest: Je vous demande une directive. Dans la mesure où le leader du Le Président: II peut y avoir... Je gouvernement a cité un document sessionnel m'excuse, les motions peuvent être qui a été déposé cet après-midi, c'est-à-dire irrecevables ou peuvent faire l'objet la lettre du premier ministre au chef de d'interrogations de la part du président. l'Opposition, en toute justice pour le chef de C'est dans la nature des choses. Une motion l'Opposition, me permettriez-vous de lire qui a pour but de faire faire à la Chambre simplement une phrase et une ligne de la ce qu'elle fait actuellement, soit de siéger, réponse du chef de l'Opposition qui demande il me semble... Ah non! Je m'excuse. La au gouvernement de l'action... motion ne prévoyait pas "sans interruption" ou "de manière régulière ou continue." C'est Le Président: Le leader du gouverne- pour cela que j'ai attiré l'attention du ment a utilisé le passage de la lettre du député sur le fait que sa motion visait, en premier ministre pour répondre a la question quelque sorte, à ouvrir une porte qui était qui lui était posée. Il n'y a plus de déjà ouverte. questions. Ce n'est pas une période de questions. Ce n'est pas une période de débat M. Rivest: M. le Président, alors, si ou d'échanges entre les leaders ou ceux qui vous le voulez, je vais préciser ma motion. voudraient jouer aux leaders. Nous sommes "Que l'Assemblée nationale siège toujours aux motions non annoncées. Si immédiatement, comme elle le fait bien sûr, quelqu'un veut en présenter une, je suis prêt mais de façon continue, c'est-à-dire demain, à l'entendre. M. le député de Notre-Dame- suivant le calendrier régulier des séances de de-Grâce. l'Assemblée nationale, pour que l'Assemblée nationale puisse assumer les responsabilités M. Rivest: M. le Président, motion non qui sont siennes et que le gouvernement annoncée. évite de se cacher derrière des comités au bureau du premier ministre ou ailleurs pour Le Président: Oui. éviter de prendre les mesures qui s'imposent pour redresser l'économie du Québec." Cela M. Rivest: M. le Président, en accord va, M. le Président? et de plein accord avec le chef de l'Opposi- tion, je voudrais faire la motion non Une voix: Bravo! annoncée suivante - le texte de la motion est d'ailleurs dans la lettre du chef de l'Op- M. Rivest: Est-ce qu'elle est recevable? position au premier ministre en réponse à l'extrait cité par le leader du gouverne- Le Président: Puisque vous me posez la ment... question, j'attire votre attention sur le simple fait que votre motion semble tenir Le Président: Votre motion, M. le pour acquis que l'Assemblée a décidé - ou député. est sur le point de décider - que c'est une chose acquise qu'elle va ajourner ses travaux. M. Rivest: "Que cette Assemblée siège On ne peut pas présumer de ce que et que les parlementaires soient en mesure l'Assemblée va faire, si tant est qu'il y a d'agir concrètement dans les plus brefs délais une motion d'ajournement qui vient. Je sais pour apporter une solution aux graves qu'il y en a une qui a été évoquée - problèmes économiques causés en grande annoncée - mais l'on ne peut pas non plus partie par l'inaction du gouvernement." présumer de la façon dont l'Assemblée en disposera. Or, votre motion semble un peu Le Président: Une motion demandant présumer à l'avance d'une motion que l'Assemblée siège quand l'Assemblée d'ajournement. En ce sens-là, je suppose siège m'apparaft... Parce que c'est ainsi que qu'on pourrait toujours en faire une analyse vous l'avez formulée, "que cette Assemblée exhaustive. Plutôt que de le faire, je suppose siège". Or, elle siège. S'il fallait que nous que c'est plus simple de demander s'il y a commencions à faire des motions pour que consentement à l'étude de la motion. Il n'y a les choses se fassent quand elles se font, pas consentement. nous ne serions pas sortis de l'auberge. M. le député de Notre-Dame-de-Grâce.

M. Rivest: M. le Président, précisément M. Scowen: Avant de proposer une les commentaires que vous... motion non annoncée, M. le Président, 3035 j'espère que vous me permettrez de dire que formations politiques sont suffisamment bien d'après moi sur la vingtaine de sujets qu'on étoffées en termes de recherchistes et soulève aujourd'hui... d'experts en procédure pour connaître la réponse à ce genre de question. Le Président: Je sais que la période de 20 heures à 22 heures est parfois plus M. Lalonde: M. le Président, si je difficile, la fatigue jouant, mais puis-je vous comprends bien... demander votre collaboration pour que nous (20 h 30) procédions dans l'ordre? Je vous ai indiqué Une voix: Pauvre Femandi cet après-midi... M. le député de Sainte-Anne, à l'ordre M. Lalonde: ...vous êtes d'accord avec s'il vous plaît: la proposition en ce sens que chaque député J'ai indiqué cet après-midi, et la règle aurait un droit de parole de 20 minutes. n'a pas changé pendant la suspension pour le Donc, si une seule motion non annoncée était souper, que lors de la présentation d'une acceptée, ce n'est pas un débat limité de motion non annoncée, on se limite à la quelques heures qu'on aurait sur un problème présentation de la motion. Tout commentaire, concret, ce serait un débat de fond libre où quel qu'il soit, survient au moment de tous les députés pourraient discuter. C'est ce l'argumentation si la motion est discutée, s'il qu'on vous a proposé une trentaine de fois y a consentement. Il me semble que c'est depuis quelques heures et que vous refusez. simple à comprendre. M. le député de Notre-Dame-de-Grâce. Le Président: Message passé. M. le député de Notre-Dame-de-Grâce. M. Scowen: Je demande le consentement unanime de mes collègues des M. Scowen: Parce qu'il y a peut-être deux côtés de la Chambre sur cette motion: quelques-uns de mes collègues d'en face qui "Que l'Assemblée nationale siège im- n'ont pas compris ma motion en français, médiatement et de façon régulière afin est-ce que j'aurais le droit de la présenter d'étudier les graves problèmes soulignés également en anglais? précisément par le ministre Marois dans le domaine de l'aide sociale et notamment deux Le Président: Of course. aspects particuliers: le fait qu'aujourd'hui nous avons 50 000 bénéficiaires de l'aide M. Scowen: Thank you. I would like to sociale de plus qu'on avait il y a un an; make this motion in English as well as in deuxièmement que le budget approuvé pour French, Mr. President, because I think it is l'aide sociale pour cette année sera dépassé, extremely important. I would like to ask the d'après les paroles du ministre lui-même, unanimous agreement of my colleagues in the d'au moins 200 000 000 $." National Assembly and their approval for the following motion: "That we remain here, in Le Président: Je vous rappelle que vous session, and that we immediately debate the étiez en train de faire de l'argumentation, following issue: The serious problem that ce que vous savez très bien. Y a-t-il exists today among the people who are consentement à la présentation de la motion? beneficiaries of social welfare and Il n'y a pas de consentement. particularly two aspects: first, the fact that over the last year, since the economic M. Lalonde: J'aurais une question de recovery began, the number of people on directive à vous demander, M. le Président. welfare has increased - not declined - by 15 000 and, secondly, Mr. President, the fact Le Président: Oui, M. le leader de that the minister himself said, only a few l'Opposition. days ago, that it appears that the budget of the Finance Minister will have to be M. Lalonde: Cette question de directive increased by at least 200 000 000 $... ayant comme toile de fond la déclaration du leader du gouvernement en ce sens que si on Une voix: ...en anglais, M. le Président. avait accepté la proposition du gouvernement d'un débat de quatre heures, qui aurait été Le Président: Je peux bien le répéter de deux heures trois quarts, est-ce qu'une en anglais, mais j'ai de la misère à me faire motion non annoncée, acceptée de comprendre en français sur ce qu'est une consentement unanime comme le règlement motion. le prévoit, donne un droit de parole de 20 Aux motions non annoncées... Je minutes à tous les députés de cette m'excuse. Est-ce qu'il y a consentement à Chambre? la...

Le Président: Je serais porté à vous Des voix: Non. répondre ce que je réponds toujours lorsqu'on me demande des directives: les deux Une voix: Même en anglais. 3036

Le Président: M. le député de Gatineau. Le Président: M. le leader parlementai- re du gouvernement, y a-t-il consentement à M. Gratton: M. le Président, j'aimerais la présentation de la motion? solliciter le consentement unanime de l'Assemblée pour proposer la motion... Des voix: Adopté.

Une voix: Non. M. Bertrand: M. le Président, je suis heureux que le député se porte à la défense M. Gratton: ...non annoncée suivante: de la loi 101. "Que cette Assemblée siège immédiatement et de façon régulière afin de permettre aux Le Président: M. le leader, bien sûr, députés d'obtenir du gouvernement les pas d'argument. informations pertinentes quant aux conditions que le gouvernement aurait consenties à la M. Bertrand: Demain, il y a commission firme Bell Helicopters, de façon à l'amener parlementaire sur le sujet. à venir s'installer à Mirabel... Une voix: Très bien. Une voix: C'est dans les journaux. M. Gratton: M. le Président. M. Gratton: "...conditions qui permettraient, semble-t-il, selon ce qui nous Une voix: Consentement... est possible de savoir... Une voix: L'accepte-t-il ou s'il ne Une voix: ...l'argumentation. l'accepte pas?

M. Gratton: Je n'ai pas le droit de Le Président: Y a-t-il consentement ou faire une parenthèse? non à la présentation de la motion?

Des voix: Non. Une voix: Question de privilège...

Une voix: Non, c'est une argumentation, Des voix: ... ça. Le Président: II n'y a pas consente- Une voix: La loi 101. ment.

M. Gratton: Je sais. M. le Président, M. Gratton: M. le Président. j'essaie de démontrer que... Une voix: II a commencé le débat. Le Président: Ah! Des voix: II a commencé le débat. M. Gratton: ...si on siégeait, on pourrait obtenir des informations. Une voix: Oui, il a commencé à le faire par écrit. Le Président: Justement, M. le député, c'est là où vous venez de tomber dans M. Gratton: C'est parce que je vais en l'argumentation; vous essayez de démontrer. faire un exactement pareil. Or, la présentation de la motion ne doit pas essayer de démontrer. C'est lors de Le Président: II n'y a pas consentement l'argumentation qu'il va falloir faire la à la présentation de la motion. démonstration. M. Lalonde: M. le Président, comment M. Gratton: Ce que j'ai voulu dire, pouvez-vous interpréter les paroles du leader c'est qu'on essaierait de le démontrer si la du gouvernement comme étant un refus de motion était débattue, M. le Président. Je consentement, alors qu'il a dit que c'était me reprends, pour que ce soit cohérent. très bien, qu'on allait en discuter à la com- Je propose donc que cette Assemblée mission parlementaire? siège immédiatement et de façon régulière afin de permettre aux députés d'interroger le Le Président: Oui, mais j'ai posé la gouvernement sur les exemptions que ce question. À la question très précise... dernier aurait consenties à la firme Bell Helicopters pour qu'elle s'installe à Mirabel, Une voix: Non. exemptions qui permettraient aux employés de cette compagnie d'envoyer leurs enfants à Le Président: Je l'ai posée sur le l'école anglaise et ce, en dépit des consentement. On m'a signalé, non seulement dispositions de la Charte de la langue de la part du leader parlementaire du française. gouvernement, qu'il n'y avait pas 3037 consentement à la présentation de la motion. suivante: "Que cette Assemblée siège immédiatement et sans relâche de façon que M. Gratton: M. le Président. le Québec puisse récupérer les centaines de chercheurs de la compagnie Ayerst qui Le Président: M. le député de Gatineau. fermera ses portes d'ici la fin de l'année." Cette récupération permettrait de garder M. Gratton: J'aimerais, dans la même chez nous au Québec ces chercheurs de veine, solliciter le consentement unanime de grande valeur. l'Assemblée nationale pour présenter la motion non annoncée suivante: "Que cette Le Président: Tout le monde a compris Assemblée siège immédiatement et de façon que la première partie de l'intervention de régulière afin de permettre aux députés M. le député de Saint-Laurent était la d'interroger le gouvernement sur les motion. Y a-t-il consentement? amendements qu'il entend apporter à la loi 17, amendements qui auraient été promis par M. Bertrand: M. le Président, parce que le gouvernement a cette même firme, Bell c'est déjà en voie d'être fait, il n'y a pas de Helicopters, pour qu'elle accepte de venir consentement. s'installer à Mirabel." M. Lalonde: M. le Président... Des voix: Ah! Le Président: Peut-on se borner Des voix: Non. seulement à m'indiquer s'il y a consentement ou non? Je ne vise personne, M. le leader de Une voix: ...intéressant ça. l'Opposition. M. le député de Sainte-Anne.

Le Président: M. le leader parlementai- M. Polak: M. le Président, je demande re du gouvernement, y a-t-il consentement à le consentement unanime: "Que cette la présentation de la motion? Assemblée confirme que tant les députés ministériels que ceux de l'Opposition sont Une voix: C'est intéressant ça. venus, le 18 octobre 1983, à Québec, pour travailler et résoudre les problèmes du Une voix: Non. Québec et qu'ils refusent d'accepter de fermer l'Assemblée nationale pour un autre M. Bertrand: Parce qu'inexact, pas de mois." consentement. Le Président: Avant que vous ne le Une voix: Vous n'êtes pas obligés de... disiez en anglais, je vous signale que vous semblez présumer d'une motion d'ajournement Le Président: II n'y a pas de qui serait acceptée et adoptée par cette consentement. Assemblée. On ne peut pas présumer de la volonté de l'Assemblée. On ne peut pas M. Gratton: Question de règlement, M. présumer avant le fait qu'il y aura motion le Président. d'ajournement, même s'il y a eu des indices en ce sens. On ne peut pas présumer non Le Président: M. le député de Gatineau. plus que l'Assemblée, que les 121 députés accepteront à la majorité une telle motion M. Gratton: M. le Président, le leader d'ajournement et, en conséquence, on peut du gouvernement ne vient-il pas d'enfreindre difficilement faire, me semble-t-il, une le règlement en tentant de justifier son refus motion préventive d'une motion que l'on de donner le consentement unanime? présume et dont on présume le résultat.

Le Président: Je vous avoue que des M. Pagé: M. le Président... infractions au règlement ne sont le monopole de personne aujourd'hui. J'ai d'ailleurs de M. Polak: M. le Président... sérieuses réserves, soit dit en passant, à la nature de la motion non annoncée que vous Le Président: Oui, M. le député de faites, étant donné qu'elle a tendance à Portneuf. ressembler davantage à une question qui doit être posée à la période des questions qu'à M. Pagé: ...très brièvement, je dois une motion qui peut faire l'objet d'une vous exprimer ma surprise. Depuis 15 h 15 motion non annoncée. Il y en a eu cet après- que nous avons l'occasion de déposer ou de midi. M. le député de Saint-Laurent. présenter des motions non annoncées qui contiennent comme élément essentiel une M. Leduc (Saint-Laurent): Avec le demande au gouvernement et à l'Assemblée consentement de cette Assemblée, M. le qu'on puisse siéger de façon régulière selon Président, je voudrais présenter la motion les dispositions du règlement pour étudier des 3038 problèmes particuliers qu'on met en relief, du premier ministre, mais je dois vous faire compte tenu de la volonté de prendre des remarquer que le premier ministre est un vacances et de fermer l'Assemblée nationale, député sur 122 et qu'une motion venant du de fermer le Parlement tel qu'indiqué par le premier ministre peut, théoriquement, ne pas premier ministre cet après-midi. recevoir l'aval de la majorité des membres (20 h 40) de cette Chambre. C'est une situation dont Or, je crois comprendre de vos propos - je conviens qu'elle est peut-être davantage vous pourrez me corriger au besoin - que, vu théorique que pratique, mais le fait est que qu'une motion d'ajournement n'a pas encore ce n'est pas une impossibilité. C'est été déposée par le leader du gouvernement certainement moins impossible, j'en conviens; on ne peut pas présumer que l'Assemblée va enfin, c'est certainement moins probable que accepter ou non cette motion. Dois-je cela se produise puisque nous sommes dans comprendre, devons-nous comprendre que une situation où le gouvernement dispose de l'intention manifestée par le premier ministre l'appui d'une majorité ministérielle, mais les cet après-midi d'ajourner nos travaux, de règles du Parlement sont également faites fermer l'Assemblée nationale jusqu'au 15 pour les circonstances où le Parlement se novembre, cela ne sera pas concrétisé par retrouve dans une situation de gouvernement une motion du gouvernement? Ou encore, minoritaire et où on ne peut donc jamais devons-nous comprendre que même si le présumer de la volonté du Parlement. En premier ministre a évoqué l'ajournement de tout état de cause, chaque député est nos travaux, on peut présumer que la toujours libre de voter comme bon lui majorité ministérielle qui, comme vous le semble. Jusqu'au moment où il le fait sur la savez, est d'habitude servile va voter contre motion, lorsque motion il y a, je ne peux cette intention? On doit tenir pour acquis pas, moi, présumer - ni personne, d'ailleurs - que le leader du gouvernement va nous du fait que l'Assemblée a décidé de faire présenter une motion d'ajournement parce telle ou telle chose. Mme la députée de qu'on est habitué à voir des députés serviles L'Acadie. comme ceux-là... Mme Lavoie-Roux: M. le Président... Le Président: Vous savez très bien, M. le député de Portneuf, que c'est un des Le Président: M. le député de Sainte- paradoxes de notre système parlementaire Anne. que d'avoir des partis politiques dont la réalité en Chambre est en quelque sorte M. Polak: M. le Président, excusez-moi. ignorée de la part du président. C'est peut- Je n'ai jamais eu la chance de mentionner le être un paradoxe curieux. C'est peut-être un texte de ma motion en anglais. Je viens anachronisme. Enfin, le cas échéant, on juste de recevoir, à l'heure du dîner, des pourra toujours le corriger dans un nouveau appels parce que le monde, la population suit règlement. Jusqu'à nouvel ordre, je ne peux ces débats aujourd'hui et il y en a qui m'ont présumer de quelque motion que ce soit dont dit: Voulez-vous s'il vous plaît répéter cela la Chambre n'est pas saisie et je ne peux en anglais. non plus présumer de la façon dont la Chambre disposait d'une motion dont elle Le Président: Vous savez, M. le député serait saisie éventuellement. Or, la motion de Sainte-Anne, comme je suis heureux de de M. le député de Sainte-Anne, si ma vous entendre à la fois en français et en mémoire est bonne, si je l'ai bien saisie, anglais. Puis-je vous suggérer, toutefois, visait en quelque sorte à reconnaître que avant de faire la motion en anglais, peut- nous étions tous venus ici aujourd'hui pour être de bien vous assurer qu'elle est faire quelque chose comme si nous n'étions effectivement à tous égards conforme au plus ici aujourd'hui et comme si assurément règlement, auquel cas il me sera très nous n'y serions plus demain. C'est donc agréable de l'entendre en anglais comme en présumer effectivement d'une motion dont, français. j'en conviens, on a reçu un préavis à savoir qu'elle viendrait et c'est surtout présumer du fait que tous les députés ou la majorité des M. Polak: Je peux la répéter en députés accepteront une motion venant d'un anglais. Peut-être allez-vous changer votre député, fût-il premier ministre, pour ajourner opinion là-dessus? les travaux de cette Chambre. Le Président: À moins que la motion ne soit pas la même, je peux difficilement avoir M. Pagé: Très brièvement. Prenez-vous changé d'opinion sur un texte qui est la acte de la déclaration du premier ministre traduction de l'autre. Mme la députée de cet après-midi, contenue dans sa déclaration L'Acadie. ministérielle qu'il a l'intention de fermer la Chambre pour un mois? M. Polak: Merci. Ah! Je pensais que j'avais la permission. Le Président: J'ai noté la déclaration 3039

Le Président: M. le député de Sainte- Des voix: Bravo! Bravo! Anne! M. Pagé: Question de règlement, M. le Mme Lavoie-Roux: M. le Président, Président, question de règlement. j'aimerais demander le consentement unanime de la Chambre pour accepter cette motion Le Président: M. le député de Portneuf. qui m'apparaît d'une grande urgence. Je fais motion que l'Assemblée nationale siège M. Pagé: La procédure prévoit qu'un immédiatement et d'une façon assidue pour député qui présente une motion non étudier les politiques de contingentement des annoncée, si elle reçoit le consentement, a médecins internes et résidents imposées par un droit de parole de 20 minutes. Je le ministre de l'Éducation aux universités, demanderais donc au député de Lac-Saint- lesquelles ont comme résultat de priver les Jean et whip en chef du gouvernement, de régions éloignées des ressources médicales se livrer à sa prose pendant 20 minutes. Et auxquelles elles ont droit et de plonger la je vous demanderais, M. le Président, de population de ces régions dans des situations nous donner l'assurance que le député de tout à fait inacceptables, comme l'a Vanier, leader du gouvernement, ne viendra démontré le cas de l'hôpital de Rimouski. pas nous priver de ce privilège, de ce plaisir, qu'on attend depuis un bon bout de temps, Le Président: Y a-t-il consentement à de discuter avec vous de l'enquête Malouf et la présentation de la motion? des jeux olympiques, n'importe quand.

Une voix: Non. Le Président: M. le député de Verdun, s'il vous plaît! M. le député de Verdun. Bon, M. Bertrand: Le fait d'étudier ce il y a donc une motion qui a été proposée. Il problème ne nécessite pas, M. le président, y a eu consentement à la présentation de la que nous recourions à des travaux à motion. Il y a donc débat sur la motion, l'Assemblée... chaque député ayant effectivement un droit de parole... J'ai demandé très clairement... Le Président: Si j'insiste auprès des S'il vous plaît! S'il vous plaît! M. le député députés de l'Opposition pour qu'ils ne fassent de Charlesbourg, je vous en prie. J'ai très pas d'argumentation lors de la présentation, clairement demandé s'il y avait consentement je vous demande de ne pas en faire non plus à la présentation de la motion... lors de l'acceptation ou du refus. M. le député de Lac-Saint-Jean. Une voix: On a dit: Non.

Motion sur la remise au Trésor public Le Président: Ah, non, je m'excuse. J'ai par le Parti libéral du Québec eu... Non, il y a eu... de 750 000 $ (20 h 50) Mme Lavoie-Roux: Allez chercher le M. Brassard: Je voudrais solliciter le député de Châteauguay. consentement de cette Chambre, M. le Président, pour adopter la motion suivante: Le Président: À l'ordre! Permettez... M. "Que cette assemblée siège immédiatement le leader parlementaire du gouvernement, et de façon régulière afin de trouver les lorsque le whip du gouvernement se lève moyens de convaincre le nouveau chef du pour faire une motion non annoncée, à moins Parti libéral du Québec de remettre au que vous ne me l'indiquiez d'une manière Trésor public les 750 000 $ que son parti a immédiate - et cela n'a pas été le cas - je littéralement extorqués aux contribuables suppose qu'il y a consentement de la québécois à l'occasion des travaux majorité ministérielle. Je réitère que j'ai olympiques. demandé s'il y avait consentement à la présentation de la motion. Personne ne s'y Des voix: Bravo! Bravo! est opposé. À partir du moment... À l'ordre, s'il vous plaît! S'il vous plaît! Le Président: Y a-t-il consentement à la présentation de la motion? Une voix: J'espère qu'on pourra parler, à un moment donné. M. Pagé: Pouvez-vous la répéter en anglais, s'il vous plaît? Pour le bénéfice de Le Président: C'est justement l'idée. À nos collègues. partir du moment où personne ne s'y est opposé, je présume qu'il y a consentement. Le Président: Y a-t-il consentement? Par conséquent, j'ai présumé qu'il y avait consentement. M. Pagé: M. le Président, il y a consentement. Allez-y. Vous avez 20 minutes. M. Bertrand: M. le Président, je m'excuse, mais la première chose qui s'est 3040 produite après que le député de Lac-Saint- si vous n'êtes pas peureux, messieurs, Jean... Vous avez dit tout à l'heure que le n'importe quand. premier ministre, même s'il a évoqué des choses, demeure un député parmi 122. Le Le Président: Vous comprendrez que je whip en chef du gouvernement, député de me dois d'aller vérifier si, oui ou non, j'ai Lac-Saint-Jean, demeure un député parmi bel et bien posé la question que je pose 122. La première personne qui se soit levée, chaque fois qu'une motion non annoncée est très rapidement, immédiatement après le proposée. En l'occurrence, si je l'ai posée, député de Lac-Saint-Jean, à la suite de la c'est réglé. Si je ne l'ai pas posée, je dois la présentation de cette motion non annoncée, a poser. été le député de Portneuf, immédiatement Je suspends donc pour quelques instants. après. M. le Président, vous n'avez pas M. Bertrand: M. le Président. demandé, comme cela a été fait dans tous les autres cas: Y a-t-il consentement ou pas? Le Président: Oui, monsieur. J'ai Non, vous ne l'avez pas fait, M. le entendu le député de Portneuf au moment où Président. Je vous indique qu'en l'absence de j'avais également annoncé la suspension. Il y l'interlocuteur et de la personne directement a une toute dernière intervention et, après concernée par cette motion non annoncée, cela, je vais quand même aller vérifier. M. qui est le chef du Parti libéral, M. Bourassa, le leader du gouvernement. nous ne donnons pas notre consentement. Nous voulons qu'il soit là pour défendre lui- M. Bertrand: Bien sûr, M. le Président, même sa position face à cette motion non mais vous venez de reconnaître le député de annoncée. Portneuf qui a argumenté sur la réaction qu'il a eue à la suite de la proposition faite M. Lalonde: M. le Président... par le député de Lac-Saint-Jean. Je vous fais remarquer que, lorsque vous prendrez Le Président: Oui, M. le leader de connaissance de ce qui a été dit et des l'Opposition. réactions qu'il y a eu à une demande que vous auriez faite, il est très important de M. Lalonde: Est-ce que l'intervention du noter que tout de suite après que le député leader du gouvernement n'est pas un appel de Lac-Saint-Jean s'est levé le député de de votre décision, savoir que cette motion a Portneuf s'est levé d'abord pour demander été acceptée? Nous voulons en discuter pour que ce soit traduit en anglais, mais qu'en démasquer la démagogie de ce parti... aucun moment de ce côté-ci de la Chambre nous n'avons eu à répondre à une des Le Président: II me semble, mais c'est questions que vous posez depuis le début, à peut-être par force de routine, en quelque savoir: Y a-t-il consentement ou non? sorte, depuis cinq heures cet après-midi, que j'ai bien posé la question: Y a-t-il Le Président: M. le leader du gouverne- consentement à la motion? Je vous dis tout ment, depuis trois, quatre minutes de suite que je vais devoir aller vérifier maintenant je dis justement que je devrai l'enregistrement. Il me semble bien l'avoir suspendre pour aller vérifier sur posée. Si je ne l'ai pas posée, alors, l'enregistrement si oui ou non j'ai formulé effectivement, je devrai la poser. Si je l'ai cette question. Si je ne l'ai pas formulée, je posée, c'est qu'il y a eu consentement; je la formulerai. Si je l'ai formulée, à ce présume qu'il y a eu consentement. Vous moment-là, je n'ai pas entendu qui que ce permettrez que je suspende quelques instants soit qui s'opposait au consentement. Alors, je pour aller vérifier. suspends pour quelques instants. Oui, M. le député de Portneuf. (Suspension de la séance à 20 h 56) M. Pagé: Si vous permettez, M. le Président, avant que vous suspendiez. Vous n'avez pas suspendu? (Reprise de la séance à 21 h 05) Le whip en chef du gouvernement a déposé une motion demandant que Le Président: À l'ordre, s'il vous plaît! l'Assemblée siège et qu'elle étudie cette Veuillez vous asseoir. question. Je me suis levé et j'ai même pris On se lève du côté de l'Opposition la peine de demander s'il voulait la répéter parce qu'on attend le whip de l'Opposition en anglais, pour être certain que le tout simplement. Il n'est pas nécessaire de consentement soit bien donné, clairement, se lever à cette étape-ci de nos travaux. pour que tout le monde comprenne. On m'a Vous vous souviendrez que lorsque j'ai dit, de l'autre côté, que c'était suffisamment suspendu la séance il y a quelques instants je clair et que le consentement était donné de l'ai fait à la suite d'une motion non la part de la majorité. De mon côté, j'ai dit annoncée du député de Lac-Saint-Jean à que nous étions prêts et nous sommes prêts, laquelle je croyais que l'Assemblée avait 3041 donné son consentement. J'ai dit "avant de question et que j'ai clairement... Je ne me suspendre" parce qu'on m'a souligné que je suis pas levé; effectivement je l'ai posée de n'avais pas posé la question rituelle: "Y a-t- mon siège. J'ai posé la question et il s'est il consentement à la présentation de la écoulé un laps de temps suffisamment long motion?" C'est ce que je suis allé vérifier. pour que quelqu'un me réponde "non". J'ai bien dit avant de quitter cette Chambre Personne ne m'a répondu "non". À ce que si effectivement j'avais posé la question, moment le whip de l'Opposition s'est levé, a comme je croyais l'avoir posée, n'ayant pas fait l'intervention que vous mentionnez. Mais entendu de réponse négative, le débat aurait si vous regardez bien les débats à la donc lieu, mais qu'à l'encontre si je n'avais télévision, cette intervention ne s'est pas pas posé la question, erronément, je devrais faite immédiatement après. Il y a eu un laps donc la poser. de temps suffisamment long pour permettre J'ai vérifié sur la bobine. J'ai à quelqu'un qui s'opposait à la motion de effectivement posé la question très bien s'y opposer. Personne ne l'a fait. Par clairement. J'ai même failli la poser une conséquent je dois donc, comme je l'ai deuxième fois mais il y a eu interruption. Je décidé auparavant, conclure à une opposition n'ai, en aucun moment, en aucun temps, d'où tardive. On ne peut pas s'opposer à la que ce soit dans cette Chambre, entendu qui présentation d'une motion une fois que la que ce soit émettre une opinion négative Chambre en est saisie. M. le leader du gou- refusant ainsi son consentement à la vernement. présentation de la motion. (21 h 10) Afin de prévenir toute argumentation M. Bertrand: Oui, M. le Président. Ce ou tout ce qui pourrait sembler être un que je vous demande, c'est très simple. appel de ma décision il est bien évident que Quand le député de Lac-Saint-Jean a formulé je n'ai pas consulté chacun des 121 membres sa motion non annoncée, immédiatement ou ceux des 121 qui sont présents pour après - et je ne sais pas à quel moment savoir si tous et chacun y consentaient. Cela exactement vous avez demandé s'il y avait ne se fait jamais. Cela se fait tout consentement ou non - le député de Portneuf simplement par la question rituelle: Y a-t-il s'est levé. On ne peut tout de même pas consentement à la présentation de la motion? être deux debout en même temps. Et s'il n'y a pas d'opposition je dois donc présumer du consentement à la présentation Le Président: Vous conviendrez avec de la motion. Il n'y a eu... En aucun moment moi, et je vais clore l'incident je n'ai entendu, et à l'enregistrement de la immédiatement, que cela va constituer un télévision des débats cela ne ressort appel de ma décision et c'est absolument nullement, qui que ce soit s'opposer à la inacceptable... Vous irez voir, M. le leader présentation de la motion du député de Lac- du gouvernement, la bobine ou Saint-Jean. Par conséquent la Chambre est l'enregistrement et vous verrez très bien saisie de la motion du député de Lac-Saint- qu'il s'est écoulé un laps de temps avant que Jean. M. le leader du gouvernement. le député de Portneuf ne se lève - pas très long, j'en conviens, il ne s'est pas écoulé M. Bertrand: M. le Président, vous avez cinq minutes - mais j'ai demandé: Y a-t-il indiqué par votre décision que vous vous consentement à la présentation de la motion? étiez levé et que vous aviez posé la question Vous me dites: Vous n'étiez pas levé. Boni à savoir s'il y avait consentement ou non. Enfin! La plupart des refus de consentement Mon souvenir de ce qui s'est passé est que que vous m'avez signalés ce soir, vous me le député de Portneuf s'est immédiatement les avez signalés de votre siège sans même levé, qu'il a demandé si le député de Lac- vous lever. À la présentation de cette Saint-Jean accepterait de traduire sa motion motion, j'ai posé la question puisque, en anglais et que par la suite, à la première contrairement à toutes celles qui sont venues occasion, vous avez demandé au leader du depuis le début, celle-ci venait du côté gouvernement de dire quelle était ministériel, et personne ne s'y est opposé. effectivement sa réponse à la question que Par conséquent, personne ne s'y étant vous aviez posée, ma réponse a été - et elle opposé, ainsi que je l'ai indiqué avant de est enregistrée - qu'il n'y avait pas prendre la chose en délibéré et de suspendre consentement et que cette motion serait la séance si, effectivement, j'ai posé la débattue lorsque le principal intéressé serait question et que personne n'a répondu non... ici à l'Assemblée nationale. J'ai posé la question tout le temps - tout le temps... il y a eu un laps de temps suffisamment long, bien que pas éternel - Le Président: M. le leader du gouver- pour que quelqu'un dise "non" à haute voix, nement, vous êtes en train d'en appeler de pour qu'il réponde "non" à la question: Y a- ma décision. Je vous invite à regarder vous- t-il consentement à la présentation de la même cet extrait de nos débats à la motion? Ce "non" n'a pas été exprimé ou s'il télévision plutôt que de lire le journal des l'a été, il l'a été d'une façon tellement Débats. Vous verrez même les délais qui ont discrète que je ne l'ai pas entendu. Et il pu courir entre le moment où j'ai posé la 3042 faut bien quand même que je l'entende ou M. Rivest: II n'est pas là? que je le voie. Dans les circonstances, la motion est acceptée et la Chambre est saisie Le Président: On est à le demander. M. de cette motion du député de Lac-Saint- le leader du gouvernement. Jean. M. Bertrand: M. le Président, en M. Bertrand: M. le Président. attendant, nous pourrions suspendre pendant quelques minutes. Le Président: M. le leader du gouverne- ment. Des voix: Ah! Ah!

M. Bertrand: Je vous demande, dans les M. Bertrand: En attendant, il nous circonstances, étant donné que vous avez, sur serait possible, M. le Président, de suspendre la base de la présentation qui a été faite, pendant quelques minutes pour permettre que des questions que vous avez posées et de la motion du député de Lac-Saint-Jean soit l'interprétation que vous donnez des réponses présentée aux membres de l'Opposition afin qui auraient été fournies avec l'intervention qu'on sache ce qu'était cette proposition, du député de Portneuf et la mienne, me cette motion non annoncée. rappelant très bien que je me suis levé en M. le Président, je réitère... M. le une occcasion pour vous dire que nous ne Président, je veux que vous soyez conscient donnions pas notre consentement, y aurait-il du fait que je le fais en voulant faire possibilité, M. le Président, que nous respecter le rôle que vous assumez à titre puissions, pendant quelques minutes, de président. Je vous reconfirme que, sur suspendre les travaux de la Chambre et que cette présentation, j'ai été on ne peut plus nous puissions, de leader à leader avec le formel. Lorsque est venu le temps d'exprimer président de l'Assemblée nationale, aller mon opinion, j'ai dit que nous n'acceptions constater si oui ou non du côté gouverne- pas qu'en l'absence de celui qui a été mental il y a eu expression d'opinion... impliqué dans...

Le Président: Vous en appelez de ma Le Président: M. le leader parlementai- décision, M. le leader du gouvernement. Le re du gouvernement quand même! Le whip en règlement l'interdit formellement. M. le chef du gouvernement, bien oui, est un député de Portneuf. député, mais il n'est pas le dernier, bon. Je ne peux pas présumer du consentement de M. Pagé: M. le Président, avant qui que ce soit et c'est pour cela que j'ai d'utiliser mon droit de parole sur cette posé la question: Y a-t-il ou non motion, vous comprendrez que, depuis bientôt consentement à la présentation de la motion? dix ans que je suis ici à l'Assemblée Personne ne m'a répondu "non". nationale comme député, j'ai eu à plusieurs C'était tellement virulent que, comme reprises à intervenir sur des motions et à par hasard, cela ne s'est pas rendu jusqu'ici. voir finalement des motions qui étaient Personne ne s'y est opposé, à ce moment-là. présentées, parce qu'on sait que, M. le ministre du Loisir, de la Chasse généralement, notre Parlement se prononce et de la Pêche, vous irez aussi voir la par motions. Or, il va de soi qu'une motion - bobine pour votre propre satisfaction. Vous parce que c'est implicite - est débattue et verrez qu'il y avait un court laps de temps pour être débattue, elle doit être présentée. entre le moment où j'ai posé la question et C'est donc dire que le ministre, le député ou le moment où le député de Portneuf s'est le membre de l'Assemblée qui présente une levé pendant lequel on avait tout le loisir de motion invite ses collègues à débattre un dire "oui" ou "non". "Oui", on n'a pas à le sujet sur lequel lui-même fait un exposé et dire; "non", si on voulait le dire, cela ne plaide, en quelque sorte. M. le Président, il s'est pas produit. Que voulez-vous que j'y va de soi qu'avec toute la déférence que j'ai fasse? pour mon collègue, le député de Lac-Saint- Jean et whip en chef du Parti québécois, M. Bertrand: M. le Président, demande j'apprécierais qu'il puisse maintenant venir à de directive. Chaque fois que, pendant au l'Assemblée nationale étayer et étoffer de moins une trentaine de fois, sinon quarante, son argumentation la motion qu'il a sinon cinquante, un député de l'Opposition présentée. Je me ferai un plaisir d'intervenir s'est levé pour présenter une motion non immédiatement après. annoncée, vous vous retourniez du côté du parti ministériel et vous demandiez: Y a-t-il M. Lalonde: M. le Président, pourrait-on consentement ou non? Avant même qu'un avoir le libellé de cette motion? autre député prenne la parole, vous vouliez obtenir la réponse et chaque fois... M. Pagé: Lancez les premiers, messieurs les péquistes! M. Lalonde: Question de règlement, M. le Président. 3043

M. Bertrand: Et chaque fois... formation politique. Au moment où le député de Lac-Saint- Le Président: Oui, mais le leader pose Jean a présenté sa motion, je me suis donc une question de règlement. davantage tourné vers les banquettes de l'Opposition puisqu'il était plus possible, plus M. Lalonde: Oui, mais il viole le plausible, plus vraisemblable que le refus, si règlement par sa question de règlement. refus il y avait, vienne des banquettes de l'Opposition, un peu la même dynamique mais Le Président: II me demande une à l'envers, ce qui n'empêche absolument pas directive, je peux au moins l'écouter jusqu'à un député d'exprimer formellement son oppo- la fin. sition et de l'exprimer d'une manière suffisamment claire pour que je puisse M. Bertrand: M. le Président, chaque l'entendre. Rien nulle part. A moins qu'on fois qu'un député de l'Opposition demandait veuille changer les règlements; peut-être s'il y avait consentement ou non, vous vous devrait-on le faire. Si ce n'est pas le retourniez du côté du parti ministériel et consentement de la Chambre que je dois vous demandiez: Y a-t-il consentement ou solliciter mais le consentement des leaders non? Sans même me lever, je vous faisais parlementaires à l'exclusion des autres signe que non chaque fois que ces motions députés, je veux bien, mais, à ce moment-là, non annoncées ont été présentées. qu'on change les règlements. M. le Président, je pense en cela être M. le député de Lac-Saint-Jean. tout à fait conforme aux événements qui se sont déroulés. En aucun moment vous ai-je M. Jacques Brassard indiqué qu'il y avait consentement et non seulement ne l'ai-je pas fait, mais je me suis M. Brassard: M. le Président, je suis levé cette fois-là pour dire qu'il n'y avait d'abord très heureux que mon leader ait pu, pas consentement pour une raison très simple finalement, entendre raison et ait donné son qui était l'absence du chef... consentement pour qu'on étudie cette motion.

Le Président: Oui, M. le leader de Une voix: Laisse-les piailler. l'Opposition. M. Brassard: M. le Président, il s'agit M. Lalonde: M. le Président, jusqu'à d'une question extrêmement sérieuse puisqu'il maintenant, vous avez vous-même repoussé s'agit en somme du financement des partis les interventions du leader du gouvernement politiques. On sait l'importance et le rôle comme étant des appels de votre décision. capital que jouent les partis politiques dans J'aimerais ajouter mes objections aux une démocratie comme la nôtre. Or, vous interventions du leader du gouvernement qui savez fort bien, M. le Président, qu'avant sont littéralement des appels de votre que nous prenions le pouvoir et qu'avant que décision. Si le règlement prévoit - peut-être nous adoptions ici en cette Chambre une loi que cela pourrait être l'objet d'une directive sur le financement des partis politiques, - que le leader du gouvernement pourrait en comment ce qu'on appelait, ce qu'on appelle appeler à la Chambre de votre décision, qu'il encore et ce qu'on doit appeler encore les le fassel II ne peut pas le faire, vous me vieux partis - et on en a un en face de nous l'indiquez. À ce moment-là, qu'il se soumette - se finançaient, finançaient leurs activités et qu'on en débatte, de cette motion de et leurs campagnes électorales. Cela se salissage que vous véhiculez depuis des... faisait, M. le Président, et c'était connu de tout le monde... (21 h 20) Le Président: J'ai bien indiqué qu'au moment de la présentation de la motion j'ai Le Président: À l'ordre! demandé s'il y avait ou non consentement. Que je me sois retourné davantage vers ma M. Bertrand: Question de règlement. gauche que vers ma droite, compte tenu de l'origine de la motion, vous conviendrez avec Le Président: M. le leader du gouverne- moi, M. le leader du gouvernement, qu'il n'y ment. a rien là qui ne soit pas naturel. Lorsque la motion vient de l'Opposition il est tout M. Bertrand: Je lis l'article 26, M. le naturel que je me tourne vers les banquettes Président: "Pendant le cours des séances, les ministérielles pour savoir s'il y a députés prennent la place qui leur a été consentement puisque le refus de désignée par le Président, demeurent assis et consentement peut plus probablement venir gardent le silence. À moins d'avoir obtenu la des banquettes ministérielles, bien parole ils doivent éviter tout ce qui est de qu'effectivement on ne puisse pas exclure le nature à nuire à l'expression d'autrui et au fait qu'un collègue puisse refuser ou vouloir bon fonctionnement de l'Assemblée." opposer son consentement à la présentation d'une motion d'un autre député de la même Le Président: Cela est exact et il 3044 serait important que tout le monde l'observe. saient, ne trouvaient pas de solution. Pour la simple raison, j'en suis convaincu, M. Brassard: M. le Président... qu'il y avait derrière, en coulisse, des souscripteurs importants du parti qui Le Président: M. le député. empêchaient ces solutions. Or, M. le Président, tout cela se faisait - je le disais M. Brassard: Cela se faisait, vous le au début - de façon occulte. C'était caché, savez, de la façon suivante. Il s'agissait camouflé. Tout le monde savait que c'était d'abord de caisses électorales occultes, c'est- comme ça que cela se faisait, mais personne à-dire contrôlées par seulement quelques ne pouvait apporter le moindre élément de personnes dans le parti. Ces caisses étaient preuve. Cela se faisait en coulisse. Sauf alimentées par des souscriptions venant non lorsqu'on a étudié... pas surtout de simples citoyens mais - vous le savez fort bien aussi, c'est connu de tout Une voix: Même les Jeux olympiques. le monde, c'était un fait évident et fort ancien dans notre vie politique - de firmes M. Brassard: ...l'ensemble du dossier professionnelles... olympique. Là, même si ce n'était pas le mandat premier de la commission d'enquête, Une voix: Comme l'Union Nationale. on a pu démontrer que des firmes importantes qui avaient reçu des contrats M. Brassard: ...d'entreprises, de sociétés importants pour des travaux olympiques qui fournissaient ainsi des montants fort avaient souscrit des sommes importantes, importants - il n'y avait pas de limite - aux considérables, à la caisse du Parti libéral du caisses électorales et, en particulier, à la Québec. caisse électorale du Parti libéral. Le Parti J'ai ici, M. le Président, le volume 4 libéral s'est financé comme cela pendant des du rapport de la commission d'enquête sur le décennies. coût de la XXIe Olympiade. On y parle, on y traite de la caisse électorale du Parti libéral Une voix: Fédéral. du Québec.

M. Brassard: Le Parti libéral fédéral Une voix: Ah bon! continue de le faire de cette façon-là aussi. Eux ne peuvent pas le faire comme cela M. Brassard: On y dit en quelque sorte maintenant, parce qu'on les y a obligés par que, d'abord, on a changé la procédure pour une loi. octroyer les contrats à des firmes professionnelles. Plutôt que de passer par des Des voix: Bravo! ministères responsables, on s'adressait directement à M. Paul Desrochers qui était M. Brassard: Forcément, M. le une figure alors bien connue du Parti libéral Président, le parti politique, en particulier le du Québec et qui occupait un poste Parti libéral du Québec, était, en quelque important puisque, nous dit le rapport de la sorte, lié à ceux qui le finançaient. Cela commission, il était fiduciaire du compte du avait une importance considérable dans la vie Parti libéral et du compte spécial mis à la politique du Québec, parce que, M. le disposition du chef du Parti libéral du Président - c'est un fait patent - étant au Québec... pouvoir, il ne pouvait pas faire adopter les lois qu'il voulait bien faire adopter. Des voix: Qui, le chef?

Une voix: L'assurance-auto, la M. Brassard: M. Robert Bourassa... protection du territoire agricole. Des voix: Ah! M. Brassard: Comment se fait-il qu'on ait traîné pendant si longtemps, pendant tant M. Brassard: ...qui vient de faire sa d'années, le dossier sur l'assurance- réapparition à la tête du Parti libéral. Or, il automobile au Québec? est démontré dans cette enquête, M. le Président, qu'au cours de ses travaux la Des voix: Ah! commission a appris - je cite - que deux firmes, au moins deux firmes, reliées au M. Brassard: Comment se fait-il qu'on dossier olympique avaient remis des ait traîné pendant si longtemps le dossier contributions aux caisses électorales du parti sur le zonage agricole au Québec? politique au pouvoir pendant la période olympique, c'est-à-dire le Parti libéral, parce Des voix: L'amiante. que en 1974-1975 nous n'étions pas au pouvoir. C'est le Parti libéral qui y était. M. Brassard: Le dossier sur l'amiante? Les deux firmes en question, ce sont Régis Plusieurs dossiers comme ceux-là pourris- Trudeau et Associés et Desjardins, Sauriol et 3045

Associés. Elles ont reçu des souscriptions pouvoir par la suite, cela ne s'est pas fait. importantes, c'est-à-dire qu'elles ont donné Le même système a prévalu qui a été des souscriptions importantes au Parti libéral découvert et mis à jour par la commission et elles ont reçu, coïncidence, simple hasard, d'enquête sur la XXIe olympiade. des contrats importants dans le cadre des Quand nous sommes arrivés au pouvoir, travaux olympiques. ce fut l'une des premières mesures que nous avons fait adopter en cette Chambre. Une voix: Qui était premier ministre? (21 h 30) Une voix: La deuxième, la loi 2. M. Brassard: Le premier ministre, à ce moment-là, c'était le nouveau chef du Parti M. Brassard: Cela s'appelait la loi 2. libéral, M. Robert Bourassa. Les sommes C'est donc le deuxième projet de loi qu'on a qu'on a pu additionner se chiffraient à déposé en cette Chambre. Nous avons, par 750 000 $, à l'époque. Elles ont alimenté la une loi, imposé des contraintes, des règles caisse électorale du Parti libéral du Québec strictes et précises aux partis politiques en à ce moment-là. Ce ne sont que les faits matière de financement pour éviter connus, cela ne veut pas dire que la somme justement ce qui s'était passé au Québec est plus considérable. C'est peut-être la pendant des décennies, c'est-à-dire qu'en pointe de l'iceberg. 750 000 $, cela fait déjà coulisse, derrière le rideau, de grosses plusieurs années. Si on y ajoutait l'intérêt... firmes, de grosses entreprises, de grosses M. le Président, je suis très généreux en sociétés imposaient et dictaient la conduite m'en tenant à 750 000 $. Je ne suis pas au gouvernement, parce qu'elles avaient comme mon collègue de Châteauguay, je n'y financé grassement la caisse électorale du ajoute pas l'intérêt. 750 000 $ ce serait parti au pouvoir. On voulait éviter cela et suffisant. nous avons adopté la loi 2, la Loi sur le financement des partis politiques. Une voix: Cela fait 1 500 000 $. Désormais, au Québec, depuis cette date - cela constitue une véritable révolution M. Brassard: Lors d'une conférence de politique dans la société québécoise - il n'y presse dimanche, on demandait au nouveau a que les simples citoyens qui peuvent chef du Parti libéral ce qu'il allait faire contribuer aux caisses électorales des partis avec ces 750 000 $ qu'il y a dans sa caisse politiques et avec des limites précises. électorale et qui proviennent de firmes ayant Maintenant, plus aucune société, plus aucune eu des contrats importants lors des travaux personne morale, plus aucune entreprise, plus pour les olympiades. Comme d'habitude, il aucune firme ne peut financer un parti n'a pas répondu à la question. Il a politique. C'est ce qu'on a appelé et c'est ce simplement mentionné qu'en 1975, il avait qu'on appelle l'assainissement des finances décidé d'imposer des limites sur les des partis politiques au Québec. C'est le cotisations au Parti libéral du Québec, que gouvernement du Parti québécois qui l'a fait. c'était la première fois qu'un chef de gou- vernement imposait de telles limites. Des voix: Bravo! Formidable! "Je ne dis pas, cependant, que mes directives ont été complètement M. Brassard: Non pas que nous avions appliquées." besoin de cette loi, je vous le dis tout de suite parce que le Parti québécois, depuis sa Une voix: Ah, comme on le reconnaît! fondation, depuis le début, a respecté et s'est imposé les règles qui apparaissent dans M. Brassard: "II y a des choses qui la Loi sur le financement des partis peuvent échapper à des chefs de parti..." - politiques. et comment donc! - "mais des remboursements ont été faits... Des voix: Bravo!

Le Président: À l'ordre! M. Brassard: S'il nous a fallu faire adopter une loi en cette matière, c'est parce M. Brassard: ...et j'ai la preuve de que les autres partis, et en particulier celui certains de ces remboursements." qui est en face de nous, refusaient de M. le Président, je vous signale que M. s'imposer des règles élémentaires en matière Bourassa était celui qui, en 1974, je pense, de financement. et même avant... On pourrait dénicher des C'est cela, l'objet de ma motion. citations nous venant de la campagne Trouver les moyens de convaincre le nouveau électorale de 1970. M. Bourassa était celui chef du Parti libéral du Québec, je vous qui s'était engagé - si je me souviens bien, avoue bien franchement que je n'ai pas c'était en Abitibi ou à Rouyn-Noranda - à beaucoup d'espoir de remettre au trésor imposer, à faire adopter une loi qui public les 750 000 $ qui proviennent de contrôlerait, qui encadrerait le financement souscriptions de sociétés ayant obtenu des des partis politiques. Il a été six ans au contrats majeurs, importants lors des travaux 3046 olympiques. Comme on nous dit, dans les remarque que vous avez relevée, M. le journaux, que le nouveau chef du Parti député de Portneuf, n'a pas été inscrite au libéral du Québec est maintenant décidé à journal des Débats. Vraiment, je ne l'avais écouter ses députés - il l'a dit - et comme pas entendue et le député de Rousseau, il se présente toujours comme quelqu'un qui même s'il l'a faite, n'avait pas la parole. veut consulter son entourage, même s'il n'est Ceci dit, vous -avez la parole. pas présent en cette Chambre - j'espère que cela viendra le plus tôt possible - cette M. Pagé: Je reviens donc à la motion motion permettra à ses députés à qui a été présentée de façon très malhabile l'Assemblée nationale d'essayer de le par le député de Lac-Saint-Jean qui a fait convaincre d'épurer et d'assainir la caisse référence à tout et à rien, qui n'a même pas électorale du Parti libéral du Québec. Merci. pris tout son temps, de toute façon. Je voudrais vous indiquer qu'il est exact que la Le Président: M. le député de Portneuf. tradition a toujours voulu, jusqu'en 1975 entre autres, que les partis politiques au M. Michel Pagé Québec et au Canada se financent à partir de contributions, il va de soi, l'argent ne M. Pagé: M. le Président, j'ai eu tombant pas du ciel. En 1975, à la suite l'occasion, comme avocat, de plaider devant d'échanges, à la suite d'une réflexion qui a les tribunaux. Le genre de plaidoyer que je fait son chemin à l'intérieur de notre viens d'entendre, c'est exactement le formation politique à compter de l'automne plaidoyer qu'on entend parfois, mais ex- 1973, si ma mémoire est fidèle, les membres ceptionnellement, parce que vous savez que de notre parti ont formulé le voeu qu'on les membres du barreau ont un niveau de puisse réfléchir et non seulement réfléchir, professionnalisme bien élevé, quand l'avocat mais arriver à poser des gestes concrets pour de la partie adverse se présente devant le voir comment le financement des partis tribunal convaincu que la cause va être politiques au Québec pouvait se réaliser. remise. Il m'est déjà arrivé d'entendre un (21 h 40) plaidoyer comme celui-là et on a plaidé, on Vous interviendrez tantôt, vous, le a siégé. C'est le genre de plaidoyer qu'on a perroquet de Roberval! Cela a passé l'étape eu. des conseils généraux, cela a passé l'étape Nous sommes à délibérer, actuellement, des réunions régionales et c'est ainsi, M. le sur une motion qui a été évoquée sur les Président, que dès janvier 1975 nous étions lèvres de plusieurs de mes collègues ici, à heureux de constater dans notre formation l'Assemblée nationale, depuis quelques politique, que le chef du parti de l'époque, années, soit la fameuse question entre M. Bourassa, avait émis des directives, à guillemets "des 750 000 $". savoir qu'on devait remettre aux donateurs Je viens d'entendre - vous aurez les montants au-delà d'un certain seuil. C'est probablement entendu en même temps que ce qui a été fait. Et j'anticipe déjà le plaisir moi le député dont je ne connais pas le que nous aurons, tous ensemble, lorsque notre comté, M. Blouin, je crois - le député de chef, l'honorable Robert Bourassa, sera avec Rousseau, dont on sait qu'il a toujours eu un nous ici et qu'il pourra délicatement, mais intérêt assez certain pour le cinéma et pour de façon très spontanée, sans nervosité, vous les films, qui vient de référer à la remettre les copies de ces documents et les pornographie. Je vous dis tout de suite que, preuves à l'appui. Peut-être que le bec de si un député de l'autre côté de l'Assemblée, plusieurs sera clos pour un bon bout de après que nous aurons délibéré sur cette temps. M. le Président. C'est ainsi que notre motion, veut présenter une motion pour que parti a pris ses responsabilités à cet égard l'Assemblée nationale se réunisse en commis- et on ne craint pas non seulement de le sion et qu'on puisse faire entendre tous les dire, mais de le soutenir. On pourra vous le témoins nécessaires sur cette question, nous démontrer en temps opportun. sommes prêts à le faire n'importe quand, Dans la motion du député de Lac-Saint- quant à nous. Amenez-vous! Présentez-vous Jean, on fait référence évidemment, aux et donnez-nous l'opportunité de convoquer Jeux olympiques. Qu'on se rappelle les Jeux tous les témoins et, n'importe quand, on va olympiques en 1976 et, plus particulièrement, vous entendre. Si vous voulez jouer à ce jeu, toute la période qui a préparé la réalisation cela se joue à deux, M. le Président. des Jeux olympiques. Qu'on se rappelle les difficultés auxquelles le gouvernement du Le Président: M. le député, la Québec, le gouvernement de l'époque, a été pertinence, s'il vous plaît! confronté pour les réaliser, ces jeux. Qu'on se rappelle le rôle joué par le Parti M. Pagé: J'y reviens. On a décidé de québécois entre 1973 et 1976 au chapitre des relever le gant et on a décidé qu'on en avait Jeux olympiques. Qu'on se rappelle les assez de se faire baver, je m'excuse. croisades menées par les six députés du temps, entre autres le député de Lafontaine, sur le fait que, aux Jeux olympiques, à la Le Président: À l'ordre! À l'ordre! La 3047 ville de Montréal, on devait éliminer un convoquer à nouveau. terrain de golf, si je me rappelle bien, sur le Qu'est-ce que la commission Malouf a fait qu'on devait couper des arbres, sur le conclu, M. le Président? Je me réfère ici au fait qu'on devait aménager des installations rapport Malouf, volume 1, vous me qui étaient gigantesques, il faut en convenir. permettrez de vous lire cela pendant Combien de placotage, de taponnage, de quelques minutes. À la page 45: discussions enclenchées par les péquistes de Observations. "Le Comité de contrôle des l'autre côté parmi les comités de citoyens un Jeux olympiques (CCJO) a été un organisme peu partout dans la ville de Montréal. Qu'on valable - c'est l'organisme qui avait été mis se rappelle aussi le fait qu'on n'avait pas la sur pied par M. Robert Bourassa et son juridiction sur les jeux et combien il équipe pour contrôler les coûts des Jeux devenait outrageant pour la ville de Montréal olympiques - formé par les autorités qu'on la prenne, cette responsabilité. Qu'on provinciales et municipales pour surveiller et se rappelle les commissions parlementaires contrôler les revenus et les dépenses qui ont siégé ici où on avait droit à de relatives aux Jeux olympiques. Il devait beaux plaidoyers et à de savantes soumettre des rapports et faire toute démonstrations à savoir que la ville était observation et recommandation jugées à capable de les faire, les jeux. propos au gouvernement du Québec, à la Or, M. le Président, il est apparu à un ville de Montréal et au COJO. Cependant, la moment donné, à la suite d'études sérieuses, ville, en refusant de répondre à toutes les que, si le gouvernement Bourassa de l'époque demandes de la part des représentants du ne s'occupait pas des Jeux olympiques, Comité de contrôle des Jeux olympiques, de jamais les Jeux olympiques ne se seraient leur donner accès aux informations qui leur tenus. La crédibilité du Québec en aurait été auraient permis d'exécuter efficacement leur affectée pour des générations. M. le rôle, n'a pas donné suite à l'entente Président, les Jeux olympiques avaient été intervenue entre le gouvernement du Québec décidés par Jean-Jacques Bertrand, premier et elle-même." ministre du Québec en 1968, avec huit ans "De l'avis de la commission - commis- de délai. Jamais, n'eût été l'intervention du sion Malouf nommée par le PQ pour enquêter premier ministre Robert Bourassa lui-même, sur nous, en fait - les membres de ce ces jeux-là ne se seraient réalisés. C'est comité et leurs collaborateurs ont effectué toute la crédibilité du Québec, ce Québec un excellent travail." Le président de ce qu'on aime, ce Québec qu'on chérit, ce comité - c'est celui que vous auriez aimé Québec qu'on veut promouvoir, qu'on veut salir, messieurs les péquistes de 1973, entre faire valoir, qui aurait été affectée sur la autres, le député de Saint-Jacques, le député scène internationale. Ce fait aurait entraîné, de Lafontaine et le député de Sauvé - était comme note au dossier, que nous, les mon collègue de Marguerite-Bourgeoys et Québécois, malgré notre bonne volonté, leader parlementaire de l'Opposition, alors malgré notre main-d'oeuvre qualifiée, malgré ministre responsable de ce dossier. La com- notre "know-how", nos connaissances, on mission Malouf disait que M. Fernand n'aurait pas été capables de mener à terme Lalonde avait fait une bonne "job". un chantier comme celui-là avec huit ans de délai. On a dit: Jamais! On va les prendre, nos responsabilités et on va les mener à Des voix: Bravo! bien. Les jeux se sont tenus, M. le Président. M. Pagé: Je pourrais continuer sur le Au lendemain des jeux, il y a eu les rapport, mais je me limiterai à vous lire élections. Le Parti québécois a pris le l'article du journal Le Devoir du 6 juin 1980. pouvoir. Que je me rappelle donc facilement la jouissance à peine voilée, entre autres, du M. Morin: Le fric. ministre des Affaires intergouvernementales d'aujourd'hui, lorsque le gouvernement a M. Pagé: Le fric? J'y arrive, M. le décidé d'instituer la commission Malouf! On ministre, j'y arrive au fric. "La commission le voyait dans les corridors avec un sourire présidée par le juge Albert Malouf qui a combien exalté, anticipant des choses enquêté sur les coûts des Jeux olympiques de obscures. Je me rappelle le député de Saint- 1976 porte ce blâme en termes très sévères Jacques de l'époque qui espérait donc sortir à l'endroit des autorités municipales, des choses sales, des scandales contre les insistant longuement sur les responsabilités libéraux. Or, la commission Malouf a siégé, administratives du premier magistrat commission indépendante, commission dont montréalais. Le gouvernement québécois du les membres ont été nommés non pas par le temps, celui du premier ministre Robert Parti libéral du Québec, mais par le gouver- Bourassa, est toutefois exonéré de tout nement du Parti québécois. C'étaient des blâme par le rapport de cette commission gens en qui on avait toutefois confiance, qui rendu public hier matin à l'Assemblée ont siégé, qui ont eu le droit de prendre nationale du Québec." connaissance de tous les documents pertinents, d'entendre, de convoquer, de Des voix: Bravo! Bravo! 3048

Le titre était, évidemment, La commis- hautement placé et membre de l'exécutif du sion d'enquête formée par le gouvernement. Parti québécois qui a signé un affidavit à Malouf blâme Drapeau et le COJO. Bourassa cet effet. Quand on parle de M. Bourassa, il exonoré, messieurs! Cela, c'est en ce qui n'a jamais eu besoin de prêt personnel de la concerne les Jeux olympiques. part d'actionnaires et d'administrateurs Parlons maintenant du fric, comme le d'Hydro-Québec. On pourrait en parler. dit l'honorable député de Sauvé. C'est Si vous voulez parler de fric, M. le évident que notre formation politique, au député de Sauvé, on pourrait parler de lendemain de l'adoption de la loi 2, a députés qui ont déjà été dans notre groupe contribué franchement et loyalement à politique, qui sont maintenant dans le vôtre l'application de la Loi sur le financement des et qui ont obtenu des prêts du Parti libéral partis politiques interdisant à une personne du Québec. On pourrait parler du règlement morale de souscrire à notre caisse électorale du saccage de la Baie-James: 32 000 000 $ depuis que cette loi est adoptée. On s'y est pour 200 000 $. On pourrait en parler, M. le conformé et on y participe franchement et Président, mais vous savez que notre temps loyalement. On est heureux de l'avoir, sauf est très utile. Il me reste seulement quelques qu'avant l'adoption de la loi 2 il était minutes. d'usage que les partis politiques au Québec Mes collègues et moi-même avons reçoivent des montants de la part des travaillé d'arrache-pied, depuis le début de la entreprises. matinée, pour convier le gouvernement à Le député de Lac-Saint-Jean parle des siéger à compter de maintenant sur une base vieux partis comme si c'était donc terrible! régulière et constante en vertu des Je vous dis tout de suite à cet égard que ce dispositions de notre règlement pour étudier sont les modes de financement des vieux les préoccupations, les problèmes, les partis qui ont permis au député de solutions à trouver aux problèmes qui Sherbrooke d'être élu sous l'égide de l'Union affectent de nombreux citoyens et citoyennes Nationale et président de l'Assemblée natio- du Québec. nale du Québec en 1966. C'est le Or, de façon bien malhabile, le whip en financement sous l'égide des vieux partis qui chef du gouvernement s'est littéralement, a permis l'élection de René Lévesque dans comme on dit chez nous, barré les pieds. Or, Laurier en 1962. Cela faisait son affaire, M. le Président, comme je vous le disais René, dans ce temps-là. C'était à son tour tantôt, vous savez qu'on en a assez. On en a dans ce temps-là aussi, M. le Président. assez, de notre côté, de se faire lancer de Je pourrais parler, évidemment, de la la boue littéralement par ces gens et, à disgrâce dont le whip vient de se rendre compter de maintenant, on va relever le responsable à l'endroit du père du ministre gant chaque fois. Si vous voulez parler de des Affaires sociales, M. Daniel Johnson, fric, M. le député de Sauvé, à l'égard des "senior", premier ministre, qui en avait aussi, points auxquels je me suis référé tantôt, on des caisses électorales dans ce temps-là. va en parler mais si, demain matin, vous Quelle rebuffade à l'endroit du jeune et préférez qu'on revienne sur le sujet, qu'on malhabile député de Vanier, leader du gou- parle encore de ces questions, on peut vernement, dont le père s'est financé et a amender la motion. Ce sera au leader du été élu avec ces caisses électorales. Comme gouvernement de choisir. C'est vous qui êtes le dirait Jérôme Proulx, qui a été élu la- le seul maître des travaux parlementaires. dessus, quel panier de crabes, M. le Je termine par un amendement. Si vous Président, de l'autre côté! voulez jouer cette "game", cela se joue à (21 h 50) deux. Que la motion en discussion soit M. le Président, c'était même l'usage modifiée en ajoutant, dans la deuxième ligne, chez le Parti québécois avant la loi 2 sur le après le mot "convaincre" les mots "d'une financement des partis politiques d'aller faire part" et en ajoutant, à la fin, les mots des petits tours chez les entreprises. Or, je suivants: "et, d'autre part, le chef du Parti vous dirai: Avant de crier, vérifiez donc. québécois de faire la lumière sur la Lorsqu'on se présentait chez une entreprise, contribution de 300 000 $ faite à la caisse une compagnie avant 1976, avant la loi 2 sur électorale du Parti québécois par la France, le financement des partis politiques, etc., on sur les deux offres de pots-de-vin de acceptait 50 000 $, on prenait un chèque de 50 000 $ chacun dans le scandaleux dossier 50 000 $. Or, vous preniez dix chèques de de la Société d'habitation du Québec, sur le 5000 $. Vérifiez cela à l'intérieur de votre laxisme à l'endroit des amis de l'ex-député propre parti. On pourrait continuer comme de Saint-Jacques, M. Claude Charron, dans le cela, mais on espère pouvoir siéger demain dossier de la fête nationale." Si vous voulez sur les problèmes économiques du Québec. Si qu'on discute de choses comme celles-là, on continuait dans cette veine-là, on pourrait messieurs, nous sommes prêts et on ne parler des 300 000 $ qu'apparemment vous parlera même pas de Gilles Grégoire qui est auriez reçus du gouvernement français. Cela en prison. Salut! n'est pas n'importe qui qui en parlait de cela; c'est M. Lavallée, un organisateur Le Président: M. le ministre des 3049

Finances. pas présumer de quoi que ce soit. Qu'il faille que le débat soit pertinent, j'en conviens. M. Lalonde: M. le Président, question Jusqu'à maintenant, le débat a été pertinent de règlement. Est-ce que l'amendement du au sens large. député de Portneuf est recevable? Je pense que oui, mais j'aimerais avoir une décision M. Jacques Parizeau formelle de votre part. M. Parizeau: M. le Président, je me Le Président: Permettez. Je viens à lève sur cette motion essentiellement pour la peine de l'entendre. Je suis en train de le raison suivante. En tant que président de lire. De toute façon, rien n'empêche... l'exécutif du Parti québécois à la fin des années soixante et au début des années Une voix: Non, non. Je veux savoir. soixante-dix, j'ai eu l'occasion d'être mêlé intimement au changement du financement M. Lalonde: M. le Président, si vous le des partis politiques au Québec. C'est à ce permettez, c'est important de le savoir moment-là qu'on a décidé que notre parti maintenant, parce qu'à partir de maintenant serait financé par ses membres, jamais par le débat est sur l'amendement et sur l'amen- une compagnie. Pourquoi l'a-t-on fait? On l'a dement seulement, à moins d'un consente- fait justement parce qu'on était parfaitement ment. conscients que ces subventions aux partis politiques de compagnies avaient empoisonné la politique au Québec, avaient transformé Une voix: Sur l'amendement. les hommes politiques élus, à certains moments, en pantins. Nous avions décidé de Le Président: Si vous souhaitez que je modifier cela. statue immédiatement sur l'amendement, je souhaiterais pour ma part disposer de quelques minutes pour l'étudier plus à fond. Une voix: Cela dépend du côté de la Chambre où on est. M. Lalonde: Oui, mais j'aimerais plaider. Le Président: À l'ordre! M. Parizeau: Deuxièmement, je suis fier Le Président: Demain. d'avoir été, comme responsable de l'adminis- tration d'un parti politique, le premier de M. Lalonde: En fait, M. le Président, je ces responsables à obtenir un certificat de voudrais simplement souligner que l'amende- vérificateur des comptes de mon parti ment n'écarte pas la question principale. Il ajoute des choses nouvelles, tel que le politique. Cela ne s'était jamais fait au règlement le permet, et je pense qu'il est Canada avant. tout à fait recevable suivant les dispositions Des voix: Bravo! de notre règlement. M. Parizeau: Vous me direz: C'est rela- Le Président: M. le leader parlementai- tivement facile d'être pur quand on est dans l'Opposition, parce que, surtout quand on re du gouvernement. représentait ce qu'on représente, il est évident que dans l'Opposition on ne nous M. Bertrand: M. le Président, prenant courait pas après. Nous arrivons au pouvoir. appui sur ce que vient de dire le leader de Nous sommes à ce point convaincus qu'il l'Opposition, à savoir qu'il n'écarte pas la faut financer les partis politiques comme question principale et que l'amendement peut nous l'avons fait depuis le début que nous être considéré comme ajouté à la motion mettons cela dans une loi. Nos amis d'en principale comme faisant un tout, très bien, face disent qu'ils ont été forcés d'obéir à il n'y a pas de problème. ces règles. Je comprends bien. Ils ne pouvaient pas violer la loi qu'on leur avait Des voix: Consentement. fait voter ici. Ils ont été obligés de se ranger. Qu'ils présentent maintenant cela Le Président: Si je comprends bien, il y comme étant une expression de vertu à a consentement. d'autres! Nous avons, le Parti québécois, forcé ce parti de M. Bourassa, qui nous avait M. Bertrand: Oui, oui. donné une série d'exemples des dangers mortels pour une démocratie de recevoir des Le Président: Dans un tel cas, l'amen- subventions de compagnies, enfin, à se ranger dement est reçu. M. le ministre des à des règles démocratiques à peu près Finances. normales.

Une voix: Sur l'amendement. Une voix: Très bien. Le Président: Attention! Je ne voudrais 3050

M. Parizeau: Maintenant, le rapport Malouf a blanchi le gouvernement de M. Bourassa - allons donc! - sur les 778 000 $ de donations? Le rapport Malouf condamne le gouvernement clairement.

M. Lalonde: M. le Président, une question de règlement et c'est la raison pour laquelle je vous avais demandé de recevoir l'amendement. L'amendement parle des 300 000 $ dont le Dr Lavallée, sous affidavit, a dit qu'ils avaient été promis par la France au Parti québécois et...

Le Président: En parlant d'une chose comme celle-là, nous parlons inévitablement du financement des partis politiques, puisque l'amendement était une proposition qui parlait notamment de la chose. Il y a parfois des chemins tortueux qui mènent au port. Pour l'instant, le ministre en est au début de son intervention et l'on me permettra de l'écouter, de lui manifester la même tolérance que celle que j'ai manifestée à l'endroit du député de Portneuf, qui n'était pas toujours dans le coeur même du sujet.

M. Parizeau: M. le Président, il est évident que puisque nous arrivons à 22 heures...

M. Lalonde: Question de règlement.

Le Président: Votre appel au règlement, M. le leader de l'Opposition.

M. Lalonde: M. le Président, l'amende- ment est très très précis. Il s'agit des 300 000 $ que, selon un des membres de l'exécutif du Parti québécois...

Une voix: À l'ordre! À l'ordre!

Le Président: L'appel au règlement n'a pas pour but de faire de l'argumentation de fond. Vous invoquez la pertinence du débat, j'en prends bonne note. M. le ministre des Finances.

M. Parizeau: M. le Président, en disant d'ailleurs, soit dit en passant, au leader de l'Opposition que cette histoire de 300 000 $, on l'a réglée ici à l'Assemblée nationale et il le sait.

M. Gratton: Cela n'a jamais été réglé.

M. Parizeau: Je réitérerai, M. le Président...

Le Président: II est 22 heures. L'As- semblée nationale ajourne ses travaux à demain matin, 10 heures.

(Fin de la séance à 22 h 02) Membres du Conseil des ministres

Premier ministre M. René Lévesque

Vice-premier ministre et ministre des Affaires intergouvernementales M. Jacques-Yvan Morin

Ministre des Finances et président du Comité de développement économique M. Jacques Parizeau

Président du Conseil du trésor et ministre délégué à la Réforme administrative M. Yves Bérubé

Ministre de l'Éducation et président du Comité de développement culturel M. Camille Laurin

Ministre des Affaires sociales et président du Comité de développement social M. Pierre-Marc Johnson

Ministre délégué à l'Aménagement et au Développement régional, président du Comité de l'aménagement M. François Gendron

Ministre de la Justice et président du Comité de législation M. Marc-André Bédard

Ministre du Commerce extérieur M.

Ministre de la Main-d'Oeuvre et de

la Sécurité du revenu M. Pierre Marois

Ministre de l'Énergie et des Ressources M. Yves Duhaime

Ministre des Affaires municipales M. Jacques Léonard

Ministre de l'Agriculture, des Pêcheries

et de l'Alimentation M. Jean Garon

Ministre des Transports M. Michel Clair

Ministre des Communications et leader parlementaire M. Jean-François Bertrand

Ministre de l'Habitation et de la

Protection du consommateur M. Guy Tardif

Ministre de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme M.

Ministre des Affaires culturelles M. Clément Richard

Ministre déléguée à la Condition féminine

et vice-présidente du Conseil du trésor Mme

Ministre de la Fonction publique Mme Denise LeBlanc-Bantey

Ministre délégué aux Relations avec les citoyens M.

Ministre des Travaux publics et de l'Approvisionnement et ministre du Revenu M. Alain Marcoux Ministre des Communautés culturelles et de l'Immigration et ministre responsable de l'application de la Charte de la langue française M. Gérald Godin Ministre du Travail M. Raynald Fréchette

Ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche M.

Ministre de l'Environnement M. Adrien Ouellette

Ministre de la Science et de la Technologie M. Gilbert Paquette Adjoints parlementaires

M. Robert Dean Adjoint parlementaire au ministre du Travail

M. Denis Vaugeois Adjoint parlementaire au ministre délégué aux Affaires parlementaires

M. Jérôme Proulx Adjoint parlementaire au ministre des Affaires

culturelles

M. Michel Leduc Adjoint parlementaire au ministre de l'Éducation

M. Pierre de Bellefeuille Adjoint parlementaire au ministre des Affaires intergouvernementales M. Élie Fallu Adjoint parlementaire au ministre des Affaires municipales

M. Yves Beaumier Adjoint parlementaire au ministre de l'Énergie et

des Ressources

M. Jean-Guy Rodrigue Adjoint parlementaire au ministre des Transports

M. Roland Dussault Adjoint parlementaire au ministre de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme M. Maurice Martel Adjoint parlementaire au ministre des Travaux publics et de l'Approvisionnement

M. Jean-Paul Bordeleau Adjoint parlementaire au ministre de la Main-d'Oeuvre

et de la Sécurité du revenu

M. Michel Gauthier Adjoint parlementaire au ministre des Finances

M. Denis Perron Adjoint parlementaire au ministre délégué

à l'Aménagement et au Développement régional

M. Jacques Rochefort Adjoint parlementaire au ministre des Affaires sociales

M. Jean-Pierre Charbonneau Adjoint parlementaire au premier ministre (Plan d'action gouvernementale pour les jeunes) M. Henri LeMay Adjoint parlementaire au ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation M. Léopold Marquis Adjoint parlementaire au ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche

M. Michel Gratton Adjoint parlementaire au leader parlementaire de l'Opposition Membres de l'Assemblée nationale du Québec

PRÉSIDENT: M. Richard Guay VICE-PRÉSIDENTS: M. Jean-Pierre Jolivet M. Réal Rancourt

Affiliation Nom, prénoms politique Profession ou métier District électoral

Assad, Mark PLQ Administrateur Papineau Bacon, Lise PLQ Administratrice Chomedey Baril, Gilles PQ Chroniqueur sportif Rouyn-Noranda-Témiscamingue Baril, Jacques PQ Agriculteur Arthabaska Beaumier, Yves PQ Administrateur Nicolet Beauséjour, Jacques PQ Éducateur Iberville Bédard, Marc-André PQ Avocat Chicoutimi Bertrand, Jean-François PQ Professeur Vanier Bérubé, Yves PQ Ingénieur Matane Biron, Rodrigue PQ Industriel Lotbinière Bisaillon, Guy Ind Conseiller technique Sainte-Marie Bissonnet, Michel PLQ Avocat Jeanne-Mance Blais, Yves PQ Administrateur Terrebonne Blank, Harry PLQ Avocat Saint-Louis Blouin, René PQ Éducateur Rousseau Bordeleau, Jean-Paul PQ Technicien Abitibi-Est Boucher, Jules PQ Directeur Rivière-du-Loup Bourbeau, André PLQ Notaire Laporte Brassard, Jacques PQ Professeur Lac-Saint-Jean Brouillet, Raymond PQ Professeur Chauveau Caron, Lucien PLQ Administrateur Verdun Champagne, Jean-Paul PQ Professeur Mille-Îles Champagne, Serge PLQ Avocat Saint-Jacques Charbonneau, Jean-Pierre PQ Journaliste Verchères Chevrette, Guy PQ Secrétaire général Joliette Ciaccia, John PLQ Avocat Mont-Royal Clair, Michel PQ Avocat Drummond Côté, Marc-Yvan PLQ Professeur Charlesbourg Cusano, William PLQ Administrateur scolaire Viau Dauphin, Claude PLQ Avocat Marquette de Bellefeuille, Pierre PQ Journaliste Deux-Montagnes Dean, Robert PQ Syndicaliste Prévost Desbiens, Hubert PQ Enseignant Dubuc Dougherty, Joan PLQ Administratrice scolaire Jacques-Cartier Doyon, Réjean PLQ Avocat Louis-Hébert Dubois, Claude PLQ Commerçant Huntingdon Duhaime, Yves PQ Avocat Saint-Maurice Dupré, Maurice PQ Administrateur Saint-Hyacinthe Dussault, Roland PQ Enseignant Châteauguay Fallu, Élie PQ Professeur Groulx Fortier, Pierre-C. PLQ Ingénieur et administrateur Outremont Fréchette, Raynald PQ Avocat Sherbrooke French, Richard PLQ Professeur d'université Westmount Gagnon, Marcel PQ Aviculteur Champlain Garon, Jean PQ Économiste et avocat Lévis Gauthier, Michel PQ Administrateur Roberval Gendron, François PQ Éducateur Abitibi-Ouest Godin, Gérald PQ Journaliste Mercier Gratton, Michel PLQ Ingénieur Gatineau Gravel, Raymond PQ Moniteur en réadaptation Limoilou Grégoire, Gilles Ind. Homme d'affaires Frontenac Guay, Richard PQ Avocat Taschereau Hains, Roma PLQ Professeur Saint-Henri Harel, Louise PQ Avocate et sociologue Maisonneuve Houde, Albert PLQ Administrateur Berthier Johnson, Daniel PLQ Avocat Vaudreuil-Soulanges Johnson, Pierre-Marc PQ Médecin Anjou Jolivet, Jean-Pierre PQ Agent syndical Laviolette Juneau, Carmen PQ Mère de famille Johnson Kehoe, John J. PLQ Avocat Chapleau Lachance, Claude PQ Administrateur scolaire Bellechasse Lachapelle, Huguette PQ Mère de famille Dorion Membres de l'Assemblée nationale (suite) Affiliation Nom, prénoms politique Profession ou métier District électoral Lafrenière, Marcel PQ Agent d'affaires Ungava Lalonde, Fernand PLQ Avocat Marguerite-Bourgeoys Landry, Bernard PQ Avocat Laval-des-Rapides Laplante, Patrice PQ Commissaire administrateur Bourassa Laurin, Camille PQ Médecin Bourget Lav igné, Laurent PQ Enseignant Beauharnois Lavoie-Roux, Thérèse PLQ Administratrice scolaire L'Acadie Lazure, Denis PQ Médecin-administrateur Bertrand LeBlanc-Bantey, Denise PQ Journaliste Îles-de-la-Madeleine LeBlanc, Jacques PQ Administrateur Montmagny-L'Islet Leduc, Germain PLQ Notaire Saint-Laurent Leduc, Michel PQ Professeur Fabre Léger, Marcel PQ Administrateur Lafontaine LeMay, Henri PQ Administrateur scolaire Gaspé Léonard, Jacques PQ Comptable agréé Labelle Levesque, Gérard D. PLQ Avocat et administrateur Bonaventure Lévesque, Léonard PQ Cultivateur Kamouraska-Témiscouata Lévesque, René PQ Journaliste Taillon Lincoln, Clifford PLQ Courtier d'assurances Nelligan Maciocia, Cosmo PLQ Courtier d'assurances Viger Mailloux, Raymond PLQ Homme d'affaires Charlevoix Maltais, Ghislain PLQ Courtier d'assurances Saguenay Marcoux, Alain PQ Administrateur scolaire Rimouski Marois, Pauline PQ Administratrice La Peltrie Marois, Pierre PQ Avocat Marie-Victorin Marquis, Léonard PQ Administrateur Matapédia Martel, Maurice PQ Pharmacien Richelieu Marx, Herbert PLQ Avocat D'Arcy McGee Mathieu, Hermann PLQ Notaire Beauce-Sud Middlemiss, Robert PLQ Ingénieur Pontiac Morin, Jacques-Yvan PQ Professeur Sauvé O'Gallagher, John PLQ Ingénieur civil Robert Baldwin Ouellette, Adrien PQ Professeur Beauce-Nord Pagé, Michel PLQ Avocat Portneuf Paquette, Gilbert PQ Directeur pédagogique Rosemont Paradis, Pierre-J. PLQ Avocat Brome-Missisquoi Paré, Roger PQ Administrateur Shefford Parizeau, Jacques PQ Économiste L'Assomption Payne, David PQ Enseignant Vachon Perron, Denis PQ Opérateur Duplessis Picotte, Yvon PLQ Principal d'école Maskinongé Polak, Maximilien PLQ Avocat Sainte-Anne Proulx, Jérôme PQ Professeur Saint-Jean Rancourt, Réal PQ Agriculteur Saint-François Richard, Clément PQ Avocat Montmorency Rivest, Jean-Claude PLQ Avocat Jean-Talon Rochefort, Jacques PQ Administrateur Gouin Rocheleau, Gilles PLQ Homme d'affaires Hull Rodrigue, Jean-Guy PQ Ingénieur Vimont Ryan, Claude PLQ Journaliste Argenteuil Saintonge, Jean-Pierre PLQ Avocat Laprairie Scowen, Reed PLQ Administrateur Notre-Dame-de-Grâce Sirros, Christos PLQ Administrateur Laurier Tardif, Guy PQ Professeur Crémazie Tremblay, Luc PQ Économiste Chambly Vaillancourt, Georges PLQ Administrateur Orford Vallières, Yvon PLQ Professeur Richmond Vaugeois, Denis PQ Historien et éditeur Trois-Rivières

PQ - Parti québécois PLQ - Parti libéral du Québec Ind. - Indépendant

Sièges vacants: Jonquière Mégantic-Compton