FONDS AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT BEN/PAAP/99/02 Langue : Français Original : Français

RAPPORT D'EVALUATION

PROJET D’AMENAGEMENT DES MASSIFS FORESTIERS D’AGOUA, DES MONTS KOUFFE ET DE WARI-MARO

REPUBLIQUE DU

NB : Ce document contient des addenda ou des errata en annexe.

DEPARTEMENT PAR PAYS OCDW REGION OUEST SEPTEMBRE 1999

TABLE DES MATIERES

Page

RESUME DU PROJETET MATRICE DU PROJET vii

1. INTRODUCTION, CONTEXTE ET STRATEGIE DE LA BANQUE 1

1.1. Origine et historique du projet...... 1 1.2. Performances des projets similaires dans le pays ...... 1

2. LE SECTEUR RURAL 2

2.1. Caractéristiques principales ...... 2 2.2. Production végétale, animale et halieutique...... 3 2.3. Le régime foncier et l’occupation du sol...... 3 2.4. Les contraintes du secteur rural ...... 3 2.5. Les politiques de développement rural...... 3 2.6. Les potentialités et ressources forestières...... 4 2.7. Les contraintes du sous-secteur forestier...... 5 2.8. La politique et la gestion des ressources forestières ...... 5 2.9. Les institutions associées et l'administration forestière ...... 6 2.10. La législation et la fiscalité liées au sous-secteur forestier...... 6 2.11. Interventions des autres bailleurs de fonds dans le sous-secteur forestier ...... 6

3. ZONE DU PROJET ...... 7

3.1. Localisation et cadre physique...... 7 3.2. Cadre socio-économique...... 7

4. LE PROJET...... 9

4.1. Conception et formulation ...... 9 4.2. Objectifs...... 10 4.3. Description des réalisations du projet...... 10 4.4. Description détaillée des composantes du projet ...... 12 4.5. Hypothèses et risques...... 15 4.6. Coûts estimatifs du projet ...... 15 4.7. Sources de financement ...... 16 4.8. Impacts sur l'environnement ...... 18 4.9. Impacts sur les femmes...... 19

5. EXECUTION DU PROJET 19

5.1. Organe de gestion ...... 19 5.2. Organisation et gestion du projet...... 20 5.3. Personnel, formation et incitation...... 22 5.4. Acquisition des biens et services ...... 22 5.5. Calendrier d'exécution...... 24 5.6. Suivi et évaluation...... 25 5.7. Charges récurrentes...... 26 5.8. Durabilité du projet ...... 26 5.9. Impact sur la réduction de la pauvreté...... 26 5.10. Coordination avec les autres bailleurs de fonds...... 27

6. JUSTIFICATIONS TECHNIQUES ET ECONOMIQUES 27

6.1. Justifications techniques...... 27 6.2. Avantages du projet...... 28 6.3 Justifications économiques et financières ...... 29

7. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS 31

7.1 Conclusions...... 31 7.2 Recommandations et conditions du prêt ...... 31

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Le présent rapport a été rédigé à la suite d'une mission effectuée au Bénin du 03 au 20 juin 1997 et repris en novembre 1998 par MM. E. DOTE, Agro-économiste OCDW.4, Chef de mission, G. TIBALDESCHI, Agronome-environnementaliste OCDW.4 et un Consultant en aménagement forestier. M. M. SOUISSI, Economiste OCDW.2 a contribué à la rédaction du rapport. Pour tous renseignements complémentaires, s'adresser à M. O. AW, Chef de division, OCDW.4 (poste 4110). ______

FONDS AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT 01 BP 1387 ABIDJAN 01 Téléphone : (+ 225) 20 44 44 Télécopie : (+ 225) 20 59 01

FICHE DE PROJET Date : novembre 1998

Les renseignements ci-dessous ont pour but de fournir quelques indications générales à tous les fournisseurs, entrepreneurs ; consultants et autres personnes intéressées par la fourniture des biens et services au titre des projets approuvés par les Conseils d'Administration du Groupe de la Banque. De plus amples renseignements peuvent être obtenus auprès de l'organe d'exécution de l'Emprunteur.

1. PAYS : BENIN

2. TITRE DU PROJET : Projet d'aménagement des massifs forestiers d'Agoua, des Monts Kouffé et de Wari-Maro

3. LIEU D'IMPLANTATION : Départements du Borgou, des Collines et de la Donga

4. EMPRUNTEUR : Gouvernement de la République du Bénin

5. ORGANE DE GESTION : Cellule de gestion du projet créée au sein de la Direction des Forêts et des Ressources Naturelles (DFRN) du Ministère du Développement Rural (MDR) ; B.P. 393 Cotonou (Bénin) ; Tél. : (+ 229) 33 06 62 - 30 04 96 ; Fax : (+229) 33 21 92 - 30 03 26

6. DESCRIPTION DU PROJET : Les composantes du projet sont : (A) Gestion des ressources naturelles ; (B) Actions d'accompagnement et (C) Gestion du projet.

7. ACQUISITION DES BIENS ET SERVICES

L'acquisition des biens et services financés par le FAD se fera conformément aux règles du FAD, comme suit :

i. Appel d'offres sur la base d'une liste restreinte : pour le recrutement de l'assistance technique et pour les services d'audit du projet. Les experts de courte durée seront fournis par le bureau d'assistance technique tandis que le recrutement du forestier, flore-faune, agronome, formateur, assistant de recherche, administrateur et chef comptable fera l’objet d’un appel d’offres sur la base d’une liste restreinte limitée aux consultants nationaux et régionaux.

Autres modes d'acquisition

ii. Consultation de fournisseurs à l'échelon national : pour les matériels, véhicules et équipements divers (mobylettes, vélos, pirogues et moteurs hors bord) ; ce mode d'acquisition est choisi à cause des faibles montants des marchés (85.000 UC au maximum) et du fait que la concurrence peut être assurée grâce à un nombre suffisant de

fournisseurs nationaux et de représentants de fournisseurs étrangers qualifiés pour garantir des prix compétitifs ;

iii. Régie : pour les pépinières, les travaux d'aménagement et de plantation, la construction du petit bâtiment destiné au Centre écologique et de 15 petits magasins-dépôts, l’aménagement des bas fonds ; ce mode d'acquisition est retenu à cause de la dispersion des travaux et du fait que ces travaux ne peuvent être définis ni quantifiés à l’avance. Par ailleurs, cette procédure permet de garantir la qualité des semences, des plants, des travaux d'aménagement, de plantation, de constructions nécessaires pour assurer une gestion efficace des massifs ;

iv. Gré à gré : pour la formation et la recherche du Centre écologique. Cette passation de marché se fera avec les ONG et les institutions spécialisées ayant les compétences requises.

v. L'acquisition des biens dans le cadre du crédit se fera selon les pratiques commerciales jugées acceptables par la Banque.

8. COUT TOTAL : 17,56 millions d'UC - Devises : 12,17 millions d'UC - Monnaie locale : 5,39 millions d'UC

9. PRET FAD : 10,54 millions d'UC

10. AUTRES SOURCES DE FINANCEMENT - BADEA : 5,55 millions d’UC - Gouvernement : 1,40 million d'UC - Bénéficiaires : 0,07 million d'UC

11. DATE D'APPROBATION : novembre 1999

12. DATE PROBABLE DE DEMARRAGE ET DUREE DU PROJET : décembre 1999 ; 60 mois

13. SERVICES DE CONSULTANTS REQUIS :

- Assistance technique (CTP, aménagiste, formateur, environnementaliste, experts à court terme) ; - Audit comptable et financier.

MONNAIES ET MESURES

FCFA : Franc de la Communauté Financière Africaine

EQUIVALENCES MONETAIRES (novembre 1998)

1 UC = 780,113 CFA 1 UC = 1,40835 $ EU

UNITE DE MESURE

Système métrique

ANNEE FISCALE

1er janvier - 31 décembre

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 4.6.2a : Résumé des coûts estimatifs du projet par composante Tableau 4.6.2b : Calendrier des dépenses par catégorie et par source de financement Tableau 4.7.1a : Calendrier des dépenses par source de financement Tableau 4.7.1b : Sources de financement par composante Tableau 4.7.1c : Calendrier des dépenses par composante Tableau 5.5.1. : Calendrier d'exécution

LISTE DES ANNEXES

Libellé Nombre de pages

1. Carte de la zone du projet 1 2. Organigramme du projet 1 3. Coûts détaillés du projet 1 4. Taux de rentabilité 1

LISTE DES ABREVIATIONS

ABE : Agence Béninoise pour l'Environnement AGEF : Association pour le gestion de la forêt classée BAD : Banque Africaine de Développement BADEA : Banque Arabe pour le Développement Economique en Afrique BIRD : Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement (Banque Mondiale) CARDER : Centre d'Action Régionale pour le Développement Rural CENAGREF : Centre National de Gestion des Réserves de Faune CENATEL : Centre National de Télédétection CLCAM : Caisse Locale de Crédit Agricole Mutuel CRCAM : Caisse Régionale de Crédit Agricole Mutuel CREP : Caisse Rurale d'Epargne et de Prêt CRSP : Comité Régional de Suivi du Projet DANIDA : Danish International Development Agency (Agence Danoise pour le Développement) DFRN : Direction des Forêts et des Ressources Naturelles DPP : Direction de la Programmation et de la Prospective FAD : Fonds Africain de Développement FAO : Food and Agriculture Organisation FDV : Fonds de Développement Villageois FECECAM : Fédération des Caisses d'Epargne et de Crédit Agricole Mutuel INRAB : Institut National de Recherche Agronomique du Bénin LPDR : Lettre de Politique de Développement Rural MDR : Ministère du Développement Rural ONAB : Office National du Bois ONG : Organisation Non Gouvernementale PAE : Programme d'Action Environnementale PBF : Projet Plantations de Bois de Feu dans le Sud-Bénin PGRN : Projet de Gestion des Ressources Naturelles PGTRN : Projet de Gestion de Terroirs et des Ressources Naturelles PIB : Produit intérieur brut PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement SIG : Système d’Information Géographique UC : Unité de Compte UE : Union Européenne

RESUME DU PROJET

1. EMPRUNTEUR : Gouvernement du Bénin

2. ORGANE DE GESTION : Cellule de gestion du projet créée au sein de la Direction des Forêts et des Ressources Naturelles (DFRN) du Ministère du Développement Rural (MDR)

3. PRET a) Montant : 10,54 millions d'UC b) Modalités : - Durée : Cinquante (50) ans y compris dix (10) ans de différé d'amortissement ; - Commission de service : 0,75 % l'an sur les montants décaissés et non encore remboursés ; - Commission d'engagement : 0,50 % sur le montant du prêt non décaissé commençant à courir cent vingt jours (120) jours après la signature de l'accord de prêt ; - Remboursement : Le principal sera remboursé annuellement au rythme de un pour cent (1 %) de la 11ème à la 20ème année ; puis de trois pour cent (3 %) les années suivantes

4. OBJET DU PRET : Le prêt servira à couvrir 65 % des coûts en devises et 47 % des coûts en monnaie locale, soit 60 % du coût total du projet hors taxes et hors douane.

5. LE PROJET

a. Objectif sectoriel : l'objectif sectoriel est la préservation et la gestion durable des écosystèmes naturels du pays ; en particulier, la préservation de la potentialité de l'écosystème forestier et de la biodiversité au moins à l'état actuel.

b. Objectif du projet : l'objectif principal du projet est de réaliser l'aménagement intégré des massifs forestiers d'Agoua, des Monts Kouffé et de Wari-Maro (370.000 ha), par la mise en œuvre de plans d'aménagement au moyen de systèmes de gestion durable des écosystèmes, avec la participation des populations riveraines.

c. Description des réalisations du projet : il est proposé la réalisation des activités principales qui porteront sur la gestion des ressources naturelles (gestion de la faune), les activités de développement rural (pisciculture, aménagement de bas-fonds, etc.), l’appui aux actions de développement et aux actions d'accompagne-ment (sensibilisation, micro- crédit associatif autogéré, centre écologique, etc.), les infrastructures indispensables (pistes et sentiers, logements, bâtiments divers, forages, etc.), les véhicules, matériels et équipements divers.

Les principales composantes du projet sont : (A) Gestion des ressources naturelles ; (B) Actions d'accompagnement et (C) Gestion du projet.

ii

6. COUTS ESTIMATIFS DU PROJET

Le coût estimatif du projet hors taxes et hors douane y compris 5 % d'imprévus physiques (exceptés le personnel) et 4 % composés de provisions pour hausse de prix, est de 17,56 millions d'UC, soit 13.702 millions de CFA. La répartition des coûts en devises et en monnaie locale est présentée au tableau ci-après :

Résumé des coûts estimatifs du projet par composante (en millions CFA et UC)

Composante Millions FCFA Millions U C M. locale Devises Total M. locale Devises Total Gestion des ressources naturelles 2 655,07 6 971,20 9 626,27 3,40 8,94 12,34 Actions d'accompagnement 407,41 965,94 1 373,35 0,52 1,24 1,76 Gestions du projet 595,90 353,10 949,00 0,76 0,45 1,21 Coût de base 3 658,38 8 290,24 11 948,62 4,68 10,63 15,31 Imprévus physiques (5 %) 126,70 302,22 428,92 0,16 0,39 0,55 Coût de base + Imprévus 3 785,08 8 592,46 12 377,55 4,84 11,02 15,86 Hausse de prix (4 % composé) 420,55 903,90 1 324,44 0,54 1,16 1,70 Total 4 205,63 9 496,36 13 701,99 5,38 12,18 17,56

7. SOURCES DE FINANCEMENT

Le projet sera financé conjointement par le Gouvernement du Bénin, les bénéficiaires et le FAD, selon les répartitions indiquées au tableau ci-après :

Sources de financement (en millions CFA et UC)

SOURCE Millions FCFA Millions U C % M. locale Devises Total M. locale Devises Total F A D 2 238,92 6 136,60 8 375,52 2,67 7,87 10,54 60,02 BADEA 969,89 3 359,60 4 329,49 1,24 4,31 5,55 31,60 Gouvernement 943,99 0,00 943,99 1,40 0,00 1,40 7,98 Bénéficiaires 52,99 0,0052,99 0,07 0,00 0,07 0,40 Total 4 205,80 9 496,19 13 701,99 5,38 12,18 17,56 100,00

8. EXECUTION DU PROJET

La durée d'exécution du projet sera de 60 mois.

9. CALENDRIER DES DEPENSES

Les dépenses du projet seront effectuées suivant le calendrier indiqué dans les tableaux ci- après : Calendrier des dépenses par composante (en millions UC)

Composante Année 1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5 Total % A. Gestion des ressources naturelles 5,05 2,08 2,46 2,56 1,97 14,12 80,5 B. Actions d'accompagnement 0,38 0,66 0,56 0,33 0,10 2,03 11,6 C. Gestion du Projet 0,26 0,27 0,29 0,29 0,30 1,41 7,9 Total 5,69 3,01 3,31 3,18 2,37 17,56 100,0

iii

Calendrier des dépenses par source de financement (en millions UC)

SOURCE Année 1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5 Total FAD 1,73 2,01 2,41 2,31 2,08 10,54 BADEA 3,24 0,80 0,71 0,77 0,03 5,55 Gouvernement 0,72 0,18 0,17 0,08 0,25 1,40 Bénéficiaires 0,00 0,02 0,02 0,02 0,01 0,07 Total 5,69 3,01 3,31 3,18 2,37 17,56

Dépenses par catégories et par source de financement (en millions UC)

CATEGORIES FAD BADEA GOUVER. BENEF. TOTAL % M. locale Devises Total 1 SERVICES 1,48 3,78 5,26 0,33 0,38 5,97 34,00 Personnel 1,33 0,09 1,42 0,23 1,65 9,40 Formation 0,18 0,18 0,33 0,14 0,65 3,70 Assistance technique 2,74 2,74 2,74 15,60 Crédit 0,14 0,14 0,14 0,80 Recherche d'accompagnement 0,09 0,25 0,34 0,34 1,94 Audit 0,15 0,15 0,01 0,16 0,91 Experts nationaux 0,06 0,23 0,29 0,29 1,65 2 BIENS 0,24 2,24 2,48 2,35 0,72 0,01 5,56 31,66 Matériels 0,00 0,01 0,01 0,30 0,00 0,31 1,77 Véhicules 0,01 0,09 0,10 1,18 0,22 1,50 8,54 Equipement 0,00 0,32 0,32 0,40 0,27 0,00 0,99 5,64 Biens divers (photoint., cartogr.) 0,26 0,03 0,29 1,65 Fonctionnement (intrants) 0,23 1,82 2,05 0,21 0,20 0,00 2,47 14,06 3 TRAVAUX 0,95 1,85 2,80 2,87 0,30 0,06 6,03 34,34 Bâtiments 0,01 0,20 0,21 0,82 0,15 0,01 1,19 6,78 Pistes et sentiers 1,80 1,80 10,25 Constructions diverses 0,02 0,18 0,20 0,25 0,09 0,05 0,59 3,36 Pépinières 0,09 0,22 0,31 0,02 0,00 0,33 1,88 Plantations 0,83 1,25 2,08 0,04 2,12 12,07 Total 2,67 7,87 10,54 5,55 1,40 0,07 17,56 100,00

10. ACQUISITION DES BIENS ET TRAVAUX

Toute acquisition de biens, travaux et services financée par la Banque, se fera conformément aux règles et procédures de la Banque pour l'acquisition des biens et travaux ou, selon les cas, aux règles et procédures de la Banque pour l'utilisation des consultants, en utilisant les dossiers type d'appel d'offres appropriés de la Banque.

11. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

Conclusions

Le projet d'aménagement des massifs forestiers d'Agoua, des Monts Kouffé et de Wari- Maro (PAMF) proposé répond à plusieurs sollicitations d'ordre technique. Il s'insère dans le cadre actuel de la politique de développement rural et environnementale du Bénin. L'objectif sectoriel poursuivi (préservation des ressources naturelles par des aménagements forestiers, de la faune et la gestion durable des écosystèmes et de la biodiversité) s'intègre dans le cadre global des

iv objectifs de développement économique et social du pays. La mise en œuvre du projet avec la participation des populations riveraines, contribuera à assurer la préservation et l'exploitation durable des ressources naturelles, sans exclusive des besoins des populations impliquées.

Recommandations et conditions du prêt

Il est recommandé qu'un prêt n'excédant pas 10,54 millions d'UC soit octroyé au Gouvernement de la République du Bénin, dans le but d'exécuter le projet tel que décrit dans le rapport, objet des conditions particulières suivantes :

A. Conditions préalables à l'entrée en vigueur de l'Accord de prêt :

Avant l'entrée en vigueur de l'Accord de Prêt, l'Emprunteur devra :

i. fournir au Fonds la preuve que l’accord de prêt avec la Banque Arabe pour le Développement Economique en Afrique (BADEA) a été signé ou que cette dernière s’est engagée par écrit à apporter son financement au projet conformément au plan de financement ;

ii. fournir au Fonds la preuve de la création de la Cellule de gestion du projet au sein de la Direction des Forêts et des Ressources Naturelles (DFRN) ;

iii. fournir au Fonds la preuve de la nomination du Directeur du projet ayant une expérience confirmée dans le domaine d’agronomie forestière (gestion des ressources naturelles) en vue également de la consolidation des acquis du projet bois de feu. Le curriculum vitae dudit Directeur devra être au préalable approuvé par le Fonds ;

iv. fournir au Fonds la preuve du transfert au projet d’une partie des équipements agroforestiers, engins et matériels acquis dans le cadre du projet plantation de bois de feu dans le Sud-Bénin en particulier : 2 bulls (D7 et D4), 1 niveleuse, 1 chargeuse, 1 compacteur, 1 camion-benne, 1 groupe électrogène (60 kVA), 1 table traçante, 1 table à digitaliser, 7 GPS, des équipements d’inventaire forestier divers et le bureau central de Cotonou.

B. Autres conditions

L'Emprunteur devra en outre :

i. fournir au Fonds au plus tard douze mois après la date d’entrée en vigueur de l’accord de prêt, le «Plan simple de gestion» qui fixe les grands principes de base pour la gestion des trois massifs forestiers susvisés.

FONDS AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT

CADRE LOGIQUE DU PROJET

Pays : BENIN Titre du projet : Projet d'aménagement des massifs forestiers d'Agoua, des Monts Kouffé et de Wari-Maro

Date de ce récapitulatif : novembre 1998

Equipe de conception : MM. E. DOTE et G. TIBALDESCHI en collaboration avec la direction du Projet Plantations Bois de Feu dans le Sud-Bénin (PBF)

HIERARCHIE DES OBJECTIFS INDICATEURS OBJECTIVEMENT VERIFIABLES MOYENS DE VERIFICATION SUPPOSITIONS CRITIQUES

OBJECTIF SECTORIEL 1. Préserver les écosystèmes naturels du Bénin en particulier 1.1. L'écosystème forestier garde au moins sa potentialité actuelle 1. Rapports projet, inventaires 1.1. Stabilité politique l'écosystème forestier et la biodiversité 1.2. La biodiversité reste au moins à l'état actuel 1.2. Financement disponible 1.3. Contrôle des flux migratoires humains 1.4. Aléas climatiques au Nord du pays

OBJECTIFS DU PROJET 1. Réaliser l'aménagement intégré et durable des forêts 1.1. 79.000 personnes participent à l'application et aux mesures 1. Plans d'aménagement, rapport de fin de projet 1. Respect de la réglementation environnementale classées d'Agoua, Monts Kouffé et Wari-Maro et assurer contenues dans les plans d'aménagement et du FAD 2. Les populations ont compris les mesures et sont disposées à des revenus aux populations riveraines à travers des 1.2. 79.000 personnes appliquent les mesures prévues 2. Rapports de la direction les appliquer activités économiques connexes dans les plans d'aménagement 3. Rapports de supervision du FAD 3. Les ressources naturelles (sol, eau, faune, flore, etc.) sont 1.3. Les 5 principales activités économiques (forêt, agriculture, pêche, 4. Statistiques économiques rationnellement utilisées chasse et apiculture) sont stabilisées 5. Rapports de formation 4.1. Populations disposées 1.4. Structures nouvelles de gestion créées (associations, groupements, 4.2. Candidats à la formation disponibles et motivés comités, etc.) 5. Crédit et intrants disponibles 1.6. Programme de formation dans les 5 principales activités économiques, réalisé 1.7. Productions commercialisables augmentées de 40 %

REALISATIONS

1. Plan d'aménagement 1. Trois (3) plans d'aménagement réalisés sur 370.000 ha dans les 1. Procès verbaux d'aménagement 1.1. Le projet reçoit les moyens techniques requis massifs forestiers 1.2. La cadence des travaux est maintenue 1.3. Les zones d'intervention sont accessibles 1.4. L'administration et les populations adhèrent aux plans d'aménagement 2. Noyaux centraux 2.1. Mise en défens intégrale d’une zone (56.000 ha) 1. Rapports de la direction et de supervision du 2.1. Les règlements établis sont respectés (les chasseurs 2.2. 50 confréries chasseurs organisées/dynamisées FAD prélèvent les quantités prévues) 2.3. Mise en défens partielle avec un prélèvement de 5 % de gibier est 2.2. Les sites sont accessibles réalisé au cours de 2 premières années et 10 % à partir de l'année 5 2. Autorisations de chasse 2.3. Les chasseurs sont disponibles 3. Textes régissant les confréries

3. Peuplement naturel 3. 28.000 ha enrichis en peuplements productifs (bois d'œuvre). Le 3. Comparaison des inventaires forestiers 3. Les inventaires forestiers réalisés sont précis nombre de pieds par essence et volume total a augmenté

4. Peuplement artificiel 4.1. 1.000 ha reboisés (bois d'œuvre). Le nombre d'ha plantés réussi à 4. Rapports de la direction et de supervision du 4. Les semences sont disponibles et les feux de brousse sont 80 % FAD contrôlés 4.2. 25 pépinières villageoises et 10 pépinières en régie sont établies 4.3. 500 ha réalisés par système agro-forestier

5. Ecosystèmes forestiers et biodiversité stabilisés 5. Evaluation et suivi de faune et de flore 5. Rapports de la direction

6. Augmentation du cheptel d'animaux sauvages 6. La charge en ongulés sauvages a augmenté de 300 % 6. Inventaires et rapports de la direction 6. La mise en défens de deux ans est respectée

7. Augmentation de la production de miel 7.1. 5.000 ruches ont été installées 7. Rapports de la direction et supervision FAD 7. Les aménagements forestiers et la biodiversité sont respectés 7.2. 15 kg de miel par ruche/an sont produits, soit 75 tonnes au total

8. Augmentation de la production piscicole 8.1. 15 étangs piscicoles de 400 m² réalisés 8. Rapports de la direction et de supervision du 8. Les alevins sont disponibles 8.2. 12 tonnes de poisson produites FAD

9. Ecotourisme développé 9.1. Inventaire de sites touristiques réalisé 9. Rapports de la direction 9. Présence effective de touristes et visiteurs 9.2. Cinq bungalows construits 9.3. Cinq miradors installés 9.4. Cinq km de sentiers réalisés

10. Augmentation de la production agricole 10.1. 60 ha de manioc installés 10. Rapports de la direction et de supervision du 10.1. Les paysans adhèrent au programme et sont disposés à 10.2. 80 ha de bas-fonds aménagés (rizic. et maraîch.) FAD apporter leur participation pour le réaliser 10.3. 600 ha d'anacardiers réhabilités 10.2. Les techniques sont facilement maîtrisables 10.4. Au moins 1.300 paysans pilotes ont reçu un appui à l'amélioration des techniques de développement rural

11. Augmentation de la production zootechnique (élevage) 11.1. 3 comités fulfuldés sont installés et fonctionnels 11. Rapports de la direction et de supervision du 11.1. Les membres des comités et les candidats éleveurs sont 11.2. 3 parcs de vaccination sont construits FAD disponibles et motivés 11.3. 3 dépôts d'intrants vétérinaires sont construits 11.2. Les produits vétérinaires sont disponibles 11.4. 30 candidats éleveurs ont reçu les équipements de démarrage

12. Pépinières productives 12. 50 pépinières villageoises sont réalisées et produisent 12. Rapports de la direction et de supervision du 12. Les graines et les intrants sont disponibles FAD

13. Activités des femmes fonctionnelles 13.1. 500 femmes ont reçu des formations spécifiques dans les activités 13. Rapports de la direction et de supervision du 13.1. Les femmes candidates à la formation sont disponibles économiques FAD 13.2. Crédit disponible et accessible 13.2. 15 magasins et dépôts sont construits pour les activités des femmes 13.3. Les techniques sont maîtrisables 13.3. 30 groupements de femmes ont contribué à l'achat d'équipements de base et ont reçu le financement pour l'achat de produits 13.4. Les 50 villages de la zone du projet ont développé des activités de production, transformation et commercialisation pour les femmes

14. Personnel et populations cibles formés et sensibilisés 14.1. 100 personnes ont participé aux échanges inter villages 14. Rapports de la direction et de supervision 14.1. Les sessions sont organisées en période opportune 14.2. 50 villages cibles ont été formés et sensibilisés dans des domaines du FAD 14.2. Les candidats sont motivés et compétents économiques spécifiques 14.3. 25 agents ont reçu la formation pour chacune des activités 15. Rapports de formation spécifiques 14.4. 20 agents de niveau moyen ont reçu une formation- perfectionnement 14.5. 13 cadres ont reçu une formation de haut niveau 14.6. 10 cadres ont participé à des symposia internat. 14.7. Direction du projet, l'équipe de terrain et les populations ont reçu des formations diverses en matière d'environnement 14.8. 228 personnes ont reçu une formation ; l'ensemble des populations concernées a été sensibilisé

15. Crédit fonctionnel 15.1. des coopératives d'exploitation de bois ont reçu le crédit pour 16. Rapports de la direction et de supervision du 15.1. Le crédit est disponible et accessible l'exploitation forestière FAD 15.2. La contribution des bénéficiaires est réelle 15.2. 26 candidats à la culture attelée sont encadrés et encouragés 15.3. Les candidats sont motivés 15.3. 53 femmes ont reçu le crédit pour la filière manioc et 60 pour les 17. Dossiers de création des groupements 15.4. Les agences de crédit sont en place cultures vivrières 15.4. 3 comités fulfuldés et 30 éleveurs ont reçu le crédit élevage 15.5. 220 apiculteurs ont reçu le crédit pour l'achat de 5.000 ruches, enfumoirs, lève-caches et centrifugeuses 15.6. 50 pêcheurs ont reçu le crédit pour la pisciculture 15.7. 30 associations ou groupements de crédit ont été crées 15.8. 548 crédits ont été octroyés

16. Infrastructures réalisées 16.1. 1.000 km de pistes de 1ère catégorie, 171 km de pistes de 2ème 16. Rapports de la direction et de supervision du 16.1. Les différents contrats sont conclus à temps catégorie sont réalisés FAD 16.2. Les entreprises et les tâcherons sont efficaces 16.2. 160 passages busés et 13 ouvrages d'art de type busé sont réalisés 16.3. 5 km de sentiers forestiers sont réalisés 17. Rapports de travaux 16.4. 9 bureaux logements (postes forestiers) de 130 m², 4 bâtiments 18. PV réception des infrastructures administratifs de 160 m², 1 salle de conférence de 40 m², 4 logements, 4 bâtiments de passage de 100 m² et 3 cases de passage de 30 m² sont réalisés 16.5. 1 centre écologique de 160 m² est construit à Agbassa 16.6. 6 dispensaires, 12 écoles, 5 tours et 5 miradors, 30 magasins pour opérateurs économiques locaux, 3 dépôts d'intrants vétérinaires et 4 mielleries sont construits 16.7. 2 forages avec château d'eau à Agbassa et Wari- Maro et 15 forages équipés de pompes manuelles sont réalisés 16.8 5 mares et des micro-barrages sont réalisés 17. Promouvoir la recherche (Centre écologique) 17.1. Inventaires divers (flore, faune, etc.) 17.1. Rapports d'inventaires, rapports de la 17.1. Le Centre écologique est construit direction et de supervision du FAD 17.2. Le personnel est disponible

18. Gestion du projet 18.1. Personnel national recruté 18.1. Contrats et rapports 18.1. Compétences disponibles 18.2. Experts nationaux recrutés 18.2. Etude de suivi-évaluation 18.3. Assistance technique recrutée 18.4. Frais de fonctionnement prévus 18.5. Audit des comptes réalisé

ACTIVITES-CLEES RESSOURCES

1.Gestion des ressources naturelles 1.1. FAD : 8,81 millions UC 1.1. Accord de prêt FAD/Gvt 1.1. Accord de prêt signé dans les délais 1.2. BADEA : 4,72 millions UC 1.2. Accord de prêt BADEA/Gvt 2.2. Accord de prêt signé dans les délais 1.3. Gouvernement : 0,53 million UC 3.2. Les bénéficiaires participent réellement

1.4. Bénéficiaires : 0,07 million UC

2.Actions d'accompagnement 2.1. FAD : 0,78 million UC 2.2. BADEA : 0,83 million UC 2.3. Gouvernement : 0,44 million UC

3.Gestion du projet 3.1. FAD : 0,95 million UC 3.2. Gouvernement : 0,64 million UC

1. INTRODUCTION, CONTEXTE ET STRATEGIE DE LA BANQUE

1.1. Origine et historique du projet

1.1.1. Conscient de la richesse en ressources forestières que recèlent les massifs forestiers d'Agoua, des Monts Kouffé et de Wari-Maro situés dans le Centre-Nord du pays, le Gouvernement du Bénin a toujours eu à cœur la conservation et une gestion durable de ces massifs. En effet, plusieurs études préliminaires ont été commanditées par le Gouvernement et financées par plusieurs bailleurs, dont le PNUD, la FAO, le Service Allemand de Développement (SAD) et l'Ambassade des Pays-Bas.

1.1.2. Sur les 46 massifs forestiers constitués en forêts classées d'une superficie totale de 1.303.043 ha, rien n'a été concrètement fait, jusqu'à un passé récent, pour la protection, l'aménagement et la gestion de ces massifs. Ces forêts font l'objet d'une forte pression anthropique et animale, entraînant une réduction alarmante des superficies. Malgré cette situation déplorable, ces forêts possèdent encore des potentialités importantes sur les plans écologique et économique. Une étude diagnostique du sous-secteur, a révélé la nécessité d'envisager autrement la protection, la conservation et l'exploitation de cette richesse. En effet, une réorganisation du service forestier, couplée d’une responsabilisation poussée des populations locales riveraines, est devenue incontournable pour une gestion durable de ces ressources forestières d’une part et, d’autre part, la nécessité d’une action urgente est devenue prioritaire pour la protection et la conservation de ces reliques, d’où nécessité de l’action urgente du FAD pour les trois massifs.

1.1.3. Depuis 1992 le Gouvernement Béninois a lancé avec l'aide de la BIRD, l’AFD, la GTZ et le PNUD, un projet de gestion des ressources naturelles (PGRN), mettant l’accent sur l’implication de l’initiative privée et comportant un volet d’aménagement forestier (VAF) pour tester les méthodes de gestion globale et participative avec les communautés villageoises, en vue de garantir une utilisation durable des ressources des forêts classées sur les projets pilotes de Dogo-Kétou, Ouémé Supérieur, Tchaourou et -.

1.1.4. En 1993, le Gouvernement s’est adressé au Fonds africain de développement (FAD) pour l’aider à réaliser une étude de faisabilité devant aboutir à l’aménagement de trois massifs forestiers d’Agoua, des Monts Kouffé et de Wari-Maro. C'est ainsi qu'en 1995, l'Ambassade des Pays-Bas au Bénin intéressée par l'étude, s'est associée au Projet Bois de Feu, pour envoyer une mission de pré-formulation du projet dans la zone. Suite aux investigations de ladite mission, le FAD a financé une étude de faisabilité. C’est sur cette base que la mission d’évaluation a séjourné au Bénin en juin 1997 et ensuite, en novembre 1998, pour rédiger le présent rapport d'évaluation. Dans le cadre du cofinancement, une mission conjointe BADEA/FAD a séjourné au Bénin en mars 1999 pour établir le plan de financement retenu dans le rapport.

1.2. Performances des projets similaires dans le pays

1.2.1. La Banque a participé à différentes expériences de restauration du couvert végétal à travers les différents projets agricoles qu'elle a mis en œuvre dans le secteur depuis les années 1980. Les différentes opérations de la Banque dans le secteur concernent les projets de développement rural intégré, l'élevage et le reboisement.

1.2.2. Toutefois, elle a une grande expérience dans le domaine du reboisement et de la préservation des ressources naturelles au Bénin. En effet, depuis 1982, la Banque a initié son premier projet de reboisement par le co-financement avec l'OPEP d'une opération (projet de plantations de bois de feu dans le Sud Bénin), dans le Sud du pays (départements de l'Atlantique, 2 du Mono et de l'Ouémé). Par la suite, elle a étendu l'expérience dans le département du Zou. Les réalisations au 31 octobre 1998, sont de 9.801 hectares de plantations dont 5.374 hectares en plantations domaniales dans certaines forêts classées du Sud-Bénin et 4.427 hectares en plantations rurales par des particuliers qui bénéficient de la fourniture de plants et de l'encadrement technique.

1.2.3. Les réalisations du projet dépassent largement les objectifs initiaux fixés à 5.900 ha. Il en est de même pour les autres réalisations qui concernent les infrastructures de service et les infrastructures sociales : logements, bureaux, magasins, dispensaires, écoles, pistes d'accès et de desserte, toutes réalisées au profit des communautés riveraines participant au projet. Globalement, on peut retenir que ce projet a été performant sur tous les plans : économique, financier, technique et environnemental. Sur le plan économique, les plantations rurales (privées) contribuent largement à la satisfaction des besoins en bois de feu et en bois de service même si sur le plan financier ces plantations n'ont pas encore permis une baisse sensible du prix du bois. Sur le plan technique, le projet a permis d'élever le niveau des connaissances en création et en gestion des pépinières, des plantations et de la vente des produits forestiers. En outre, le projet a été d'un apport considérable dans la conservation des sols, la lutte contre l'érosion, la restauration de microclimats et le maintien ou l'augmentation de la fertilité.

1.2.4. Concernant les projets de développement rural intégré et de l'élevage, la Banque a financé quatre opérations dont deux sont achevées. Les projets de développement rural du Mono et de l’Ouémé ont permis d'asseoir un bon encadrement et une orientation vers des spéculations agricoles plus rentables, grâce aux résultats de la recherche agronomique ayant fourni des semences de haute performance. Ces projets ont également contribué au renforcement des infrastructures sociales et de service ; au renforcement institutionnel par l'appui aux CARDER et la mise en place de fonds de crédit dans l'ensemble des zones d'intervention du FAD. Concernant l'élevage, il a fallu une deuxième phase du projet Elevage II pour obtenir des résultats probants conduisant à un élevage durable. La troisième phase actuelle du projet permettra d'atteindre tous les objectifs fixés en matière de développement de l'élevage.

1.2.5. En résumé, la réalisation des opérations du Groupe de la Banque dans le secteur rural au Bénin se caractérise par un succès relatif malgré certains obstacles liés à l'accomplissement des conditions préalables, à la lenteur administrative, aux procédures d’acquisition des biens et services, à la mobilité du personnel, à la suspension des décaissements sur une période d'environ 18 mois, ayant entraîné des délais supplémentaires dans l’exécution des projets.

2. LE SECTEUR RURAL

2.1. Caractéristiques principales

2.1.1. Au Bénin, le secteur rural contribue pour 40 % au PIB et procure 60 % des recettes d'exportation. Sur une population totale d'environ 5 millions d'habitants (recensement 1992), la population agricole atteint 3,2 millions dont plus de 51 % sont des femmes.

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2.1.2. L’agriculture est prédominée par des petites exploitations. En effet, la taille moyenne d'une exploitation est d'environ 1,7 ha pour une famille moyenne de sept personnes. Le revenu agricole est encore très faible (100 à 300 dollars par an et par ménage rural). Cependant, grâce au coton et à l'utilisation de la culture attelée, il peut atteindre des niveaux relativement importants, en particulier dans la région septentrionale. Les ressources hydrologiques sont importantes mais mal exploitées. Le bilan des aménagements hydro- agricoles se résume à environ 10.000 ha de bas-fonds et de vallées aménagées pour la riziculture, le maraîchage, les cultures fruitières, le palmier à huile et la canne à sucre. Les résultats mitigés obtenus au niveau des grands aménagements dans le passé, ont amené le gouvernement à opter prioritairement pour des aménagements de taille réduite, en particulier les bas-fonds.

2.2. Production végétale, animale et halieutique

Les grandes cultures vivrières du Bénin sont : le maïs (380.000 à 480.000 ha/an), le sorgho (133.000 ha), le manioc (113.000 ha), l'igname (88.000 ha), le niébé (86.000 ha) et les arachides (100.000 ha) ; le mil et le niébé sont également très cultivés. Le coton représente actuellement la principale culture industrielle et occupe la première place dans les exportations de produits agricoles. Le palmier à huile, le café et le tabac connaissent des difficultés liées à la situation du marché. Le Bénin dispose d'environ un million de têtes de bovins dont 85 % se trouvent dans les départements du Borgou et de l'Atacora, près de 2.000.000 de petits ruminants, 400.000 porcins et 10.000.000 de volailles. La production halieutique marine est actuellement d'environ 10.000 t, tandis que la pêche continentale donne 30.000 tonnes par an. La production halieutique reste cependant insuffisante par rapport aux besoins.

2.3 Le régime foncier et l'occupation du sol

Selon les textes en vigueur, la terre appartient à l’Etat. L'accès à la terre se fait à travers les chefs de villages qui exercent le droit coutumier. Les problèmes fonciers se posent avec beaucoup d’acuité, surtout dans le sud du pays où les jachères sont de plus en plus rares. En tout état de cause, en général, dans les zones forestières l'accès à la terre continue d'être libre pour la plupart des autochtones. Cependant, l’on assiste à une utilisation de plus en plus fréquente des jachères due essentiellement à une pression démographique croissante (croissance interne et migrants) et au fait qu’aucune réglementation existe quant à l'utilisation rationnelle du terroir pour des fins agricoles.

2.4. Les contraintes du secteur rural

Le secteur rural est confronté à d’innombrables contraintes dont les effets conjugués ont un impact négatif sur la croissance du secteur. En effet, ces principales contraintes sont : l’inadéquation de politiques et de stratégies ; l’inorganisation des institutions de développement ; l’insuffisance des infrastructures de communication, de transformation et de stockage et l’insuffisance des moyens techniques et technologiques pouvant améliorer l’état de la production ; enfin, la dégradation de l’environnement (déforestation, ensablement des lacs, érosion des côtes, etc.) alliée aux aléas climatiques, constituent de véritables menaces pour certaines activités rurales (pêche, agriculture, etc.).

2.5. Les politiques de développement rural

2.5.1. La priorité des politiques de développement rural a été accordée à : (i) la redéfinition du rôle de l'Etat, l'amélioration de l'efficacité de son intervention et la réduction de son coût ; (ii) l'amélioration des services et infrastructures auxquels les populations rurales ont accès ; (iii)

4 l'accroissement des recettes d'exportation par une amélioration des rendements et une diversification de la production ; (iv) la lutte pour la sécurité alimentaire et (v) la garantie de la pérennité du patrimoine écologique national.

2.5.2. Les orientations de base de la stratégie rurale peuvent se résumer comme suit : (i) renforcement de la capacité administrative de gérer les missions dites exclusives du secteur public ; (ii) introduction ou développement du secteur privé dans la production, la transformation et la commercialisation des produits agricoles ainsi que dans les services fournis au secteur ; (iii) amélioration de la productivité dans tous les domaines de la vie rurale et accroissement de la compétitivité des produits sur les marchés intérieurs et extérieurs ; (iv) développement des infrastructures et des services ruraux dont la pérennité du fonctionnement serait assurée ; (v) encouragement de l'initiative et l'organisation des producteurs dans tous les domaines du développement rural ; (vi) introduction des politiques et des méthodes de gestion des ressources naturelles permettant de concilier les intérêts à court terme des producteurs et les préoccupations à plus long terme de la collectivité.

Le sous secteur forestier

2.6. Les potentialités et ressources forestières

Les formations forestières

2.6.1. Les massifs forestiers sont répartis en trois catégories, à savoir : (i) les forêts naturelles, (ii) les forêts semi-naturelles et (iii) les forêts artificielles qui sont en fait les reboisements. De même, elle distingue en terme de propriété les forêts de l'Etat d'une part et les forêts des privés, d'autre part. Les forêts constituant le domaine de l'Etat sont soit des forêts classées, soit des massifs protégés. Il y a lieu de retenir que les diverses formations forestières couvrent environ 97.000 km², soit 86 % du territoire national.

Le domaine classé

2.6.2. Le domaine classé, qui comprend les forêts classées, les parcs nationaux, les zones cynégétiques et les périmètres de reboisement, couvre environ 2,7 millions d'hectares. Il est soumis à un régime restrictif de l'exercice des droits d'usage des individus ou des collectivités. Les forêts protégées regroupent toutes les autres forêts du domaine de l'Etat n'ayant pas fait l'objet d'un classement. Le domaine forestier classé de l'Etat couvre près de 24 % du territoire national dont plus de 90 % dans les deux départements du Nord les moins peuplés du pays. Les aires protégées, regroupant les parcs nationaux et les zones cynégétiques occupent une superficie de 13.576 km² répartis en deux parcs nationaux (Pendjari et W) et trois zones cynégétiques.

L’exploitation forestière

2.6.3. L’exploitation forestière n’est pas importante au Bénin. La production de bois, notamment du bois d’œuvre, provient de l’exploitation de 6.500 ha d’une ancienne teckeraie dont l’objectif est la production de 30.000 m3/an. D’autres bois d’œuvre proviennent des trois massifs forestiers d’Agoua, des Monts Kouffé et de Wari-Maro et atteint un volume (grumes) d’environ 10.000 m3/an.

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2.7. Les contraintes du sous-secteur forestier

Les contraintes qui limitent le développement du sous-secteur forestier sont nombreuses, mais elles concernent essentiellement : (i) l’inadaptation du cadre institutionnel à l’évolution du sous-secteur ; (ii) le manque d’un plan directeur de développement des régions et de plans d’aménagement des forêts ; (iii) l’absence de planification et d’organisation, l’insuffisance des ressources humaines (nombre et en qualité), et l’inadéquation des moyens et (iv) l’absence de concertation et d’implication des populations dans la gestion des ressources naturelles. 2.8. La politique et la gestion des ressources forestières

Politique forestière

2.8.1. Depuis juillet 1993 le Bénin dispose d'une politique forestière assortie d'un programme d'actions prioritaires. L'objectif de cette politique est la conservation et la gestion rationnelle des ressources du domaine forestier en vue d'en garantir la pérennité tout en assurant une production soutenue des services et des biens, pour le grand bénéfice des populations.

2.8.2. Les grandes orientations et priorités de la politique forestière sont résumées comme suit :

i. promotion de l'adhésion des populations à la gestion des ressources forestières et au développement des communautés de base ; ii. gestion rationnelle des ressources forestières afin de garantir la pérennité du patrimoine forestier ; iii. conservation du patrimoine forestier et protection des ressources fauniques ; iv. renforcement du cadre institutionnel et réorganisation du service forestier.

Gestion des ressources forestières

2.8.3. La gestion des forêts classées a toujours été du ressort de l'Administration forestière. Elle s'est limitée, en fait, à la surveillance, à la réglementation et au contrôle de l'exploitation des ressources ligneuses. Par ailleurs, l'Office National du Bois (ONAB), est chargé de l'exploitation des teckeraies. Le rôle du Service forestier se limite au contrôle à posteriori des produits sortis de forêt et à l'encaissement des taxes forestières.

2.8.4. Moyennant payement de taxes et redevances, les coupes sont pratiquées par des exploitants agréés munis de permis de coupe. Celles-ci sont fixées à l'unité de volume «déclaré» et varient selon les espèces et les produits obtenus (bois d'œuvre, bois de service, bois de feu, charbon, palmier à huile).

La faune

2.8.5. Les ressources en gibier sont peu connues. Les activités de chasse fournissent une grande part de la viande consommée, tant en milieu urbain qu'en milieu rural. L'organisation de la chasse et le renforcement de l'Administration forestière en personnel et équipement seraient de nature à garantir la reconstitution des ressources fauniques et limiter les dégâts occasionnés par les pratiques de la chasse traditionnelle utilisant les feux pour traquer le gibier. La mise en place du projet d'aménagement des parcs nationaux pour restaurer le parc de la Pendjari a entraîné du coup, le repeuplement de ce parc.

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2.9. Les Institutions associées et l’Administration forestière

2.9.1. Le Ministère du Développement Rural (MDR) est l'institution publique en charge du secteur rural. Il a pour mission, de créer les conditions favorables au développement rural de la nation et à l'amélioration du niveau de vie des populations rurales à travers l'élaboration et la mise en œuvre de politiques adéquates en favorisant le progrès technique dans les campagnes et en facilitant l'exploitation des ressources naturelles à des niveaux compatibles avec la satisfaction des besoins nationaux et en veillant au respect des équilibres écologiques.

2.9.2. Dans le sous-secteur forestier le MDR intervient à travers la Direction des Forêts et des Ressources Naturelles (DFRN). Ses attributions, sont les suivantes : (i) l'inventaire des ressources naturelles et l'évaluation de leurs potentialités ; (ii) les conditions de leur exploitation et leur suivi ; (iii) la gestion des plantations domaniales ; (v) la contribution à la promotion des initiatives de protection et de régénération des ressources naturelles.

2.9.3. D’autres institutions interviennent également dans le sous-secteur, à savoir : (i) le Centre National de Télédétection (CENATEL), (ii) l'Office National du Bois (ONAB), (iii) le Centre National de Gestion des Réserves de Faune (CENAGREF), (iv) l’Agence Béninoise pour l'Environnement (ABE) dont la mission vise la mise en place et le suivi du réseau «Système d’information et de suivi de l’environnement» (SISE), (v) les Institutions de financement du secteur rural (réseau Caisses Locales de Crédit Agricole Mutuel (CLCAM)- Caisses Régionales de Crédit Agricole Mutuel (CRCAM) regroupées au sein d’une fédération des caisses d’épargne et de crédit agricole mutuel (FECECAM), Caisses Rurales d'Epargne et de Prêt (CREP) et les Banques Commerciales. Les organisations paysannes importantes dans la politique du développement rural sont appelées à jouer un rôle de plus en plus prépondérant. Enfin, les Organisations non-gouvernementales (ONG), interviennent dans la promotion des groupements villageois et dans le développement des communautés rurales.

2.10. La législation et la fiscalité liées au sous-secteur forestier

2.10.1. Dans le but de la formulation d’une cogestion de la forêt avec les populations locales, le décret du 02 juillet 1996 prévoit, en son article 44, que : «l’exécution des plans d’aménagements dans les forêts classées peut être faite avec les collectivités riveraines dans le cadre d’un contrat de gestion forestière conclu entre elles et l’administration forestière». La loi prévoit donc l’intervention des populations riveraines dans la gestion des massifs forestiers et c’est dans ce cadre que s’exécutera le présent projet.

2.10.2. Au point de vue de la fiscalité, l’Etat perçoit à travers ses structures spécialisées des taxes diverses telles que : la patente annuelle d’exploitant/commerçant des produits forestiers, le permis de coupe et des taxes diverses sur le transport des produits (taxes sur le bois de feu, les stères et le charbon, etc.) ou sur la chasse. Les recettes sont assurées par l’administration forestière, mais faute de moyens, l’administration ne peut recouvrer tous les droits auxquels l’Etat devra s’attendre.

2.11. Interventions des autres bailleurs de fonds dans le sous secteur forestier

2.11.1. Le sous secteur forestier au Bénin bénéficie actuellement de plusieurs interventions financières d’aide extérieure. La coopération néerlandaise, présente dans le pays, projette des actions dans deux domaines spécifiques : (i) le programme parcs nationaux (Parc W), avec la réalisation de deux schémas directeurs des parcs et (ii) le programme de gestion des espaces forestiers et aménagement de territoires (forêts classées d’Alibori, de l’Ouémé-Benou et des

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Trois Rivières) tout en finançant l’exécution des plans d’aménagement des forêts classées de Goungoun, Sota et de la rôneraie de Gorobi.

2.11.2. L’Agence Française de Développement (AFD) et la GTZ envisagent, comme suite au PGRN, le financement d’un nouveau projet réduit à l’aspect des bassins versants, de gestion de terroirs et de ressources naturelles (PGTRN) dans la zone du PGRN, tout en prenant en compte l’élaboration du plan foncier rural. L’évaluation dudit projet est prévue avant juin 1999.

2.11.3. La Banque Mondiale envisage de poursuivre le volet aménagement forestier du PGRN tout en prenant en compte d’autres massifs tels que les forêts classées d’Atchérigbé,

Dassa-Zoumé, Kouandé, Logozohé, Mékrou, Ouémé-Boukou et . Le document de faisabilité est en cours de préparation et le projet PGRN a été prorogé jusqu’en juin 1999.

2.11.4. La coopération japonaise est en train de faire des études et des collectes de données sur trois massifs forestiers afin de pouvoir élaborer les plans d’aménagement en concert avec le Centre national de télédétection (CENATEL).

2.11.5 La DANIDA n’intervient pas dans le secteur forestier, bien qu’ayant beaucoup d’activités dans le secteur agricole (micro-crédit, sécurité alimentaire, activités génératrices de revenus) alors que l’Union européenne intervient dans l’aménagement sous-régional du parc W.

2.11.6 Le PAMF s'intègre parfaitement dans toutes les actions et renforce l’expérience du PGRN.

3. ZONE DU PROJET

3.1. Localisation et cadre physique

La zone du projet est constituée par les trois réserves forestières d'Agoua, des Monts Kouffé et de Wari-Maro, zones situées à environ 350 km de la ville de Cotonou, dans le Centre Ouest du Bénin à la jonction des départements de l'Atacora, du Borgou et du Zou (annexe 1). Le climat de la région des Monts Kouffé est du type soudano-guinéen avec une saison pluvieuse d'avril à septembre et l'autre sèche d'octobre à mars. La pluviométrie varie de 1.000 à 1.200 mm pouvant aller parfois à 1.400 mm dans les écosystèmes forestiers. Dans la région l’on observe cinq types de formations végétales : (i) la forêt dense sèche ; (ii) la forêt dense humide et la forêt dense semi-décidue ; (iii) les forêts galeries, le long des cours d'eau ; (iv) la forêt rupicole représentée par une formation végétale en étroite bande de quelques mètres sur les berges des cours d'eau ; (v) les savanes arborées qui représentent la formation végétale la plus importante.

3.2. Cadre socio-économique

Population et occupation des terres

3.2.1. La zone du projet compte environ 79.000 habitants. Les densités géographiques varient selon les localités, mais restent encore faibles (15 à 20 hbts/km²). Le rapport entre la superficie agricole utilisable et la population totale, donne une densité agricole de 30 à 34 hbts/km². 3.2.2. Le massif forestier d'Agoua est de loin le plus dégradé par l'occupation agricole. Par contre, les massifs forestiers des Monts Kouffé et de Wari-Maro sont relativement peu touchés par les problèmes d'occupation de terres à des fins agricoles. Les principaux secteurs

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économiques de la zone du projet sont l'agriculture, l'exploitation forestière, la chasse, la récolte du miel, l'élevage et la pêche.

Voies de communication

3.2.3. Le réseau routier est représenté par des pistes non bitumées. Ce réseau reste difficilement praticable pendant la saison des pluies (mai-octobre). Les voies principales sont Bassila-Bantè, Bassila-Bétérou via Wari-Maro, Banté-Savalou et Bétérou-Tchaourou. Santé et nutrition

3.2.4. Les cellules de base du système de santé sont le Centre Communal de Santé (CCS) et le Centre de Santé de Sous-Préfecture (CSSP). Ces centres sont à même de dispenser les premiers soins. Concernant ces derniers, ils sont tous fonctionnels dans deux des trois départements de la zone du projet (Atacora et Zou), alors que dans le Borgou ils sont en cours de réhabilitation. Pour les cas les plus importants, il existe des Centres Hospitaliers Départementaux (CHD), situés aux chefs-lieux de départements (Abomey, Natitingou et Parakou). Il convient de signaler que toutes les villes principales proches de la zone du projet disposent de pharmacies.

Agriculture et élevage

3.2.5. Dans la zone du projet, l'agriculture prédomine sur les autres activités économiques, car plus de 80 % de la population se dédie à cette activité. L'agriculture est de type traditionnel, faiblement mécanisée, avec des cultures itinérantes sur brûlis. Quant à l'organisation paysanne, elle est encore à un niveau très faible ce qui limite fortement l'accès au crédit. L'encadrement technique est également faible par rapport à la superficie à couvrir. L'apparente disponibilité en terres, contraste avec les nombreuses demandes de déclassement des forêts qui découlent de la baisse de fertilité des sols liée à leur utilisation désordonnée.

3.2.6. Quant à l'élevage, quatre types sont à distinguer dans la zone du projet : (i) l'élevage de petits animaux domestiques (volaille, petits ruminants) ; (ii) l'élevage bovin sédentaire dont les troupeaux appartenant à des paysans, commerçants ou fonctionnaires, sont conduits par les peuls et (iii) l'élevage bovin transhumant conduit par des pasteurs nationaux et étrangers.

Apiculture

3.2.7. Actuellement, certains paysans ou chasseurs récoltent du miel sur des colonies sauvages par des pratiques traditionnelles peu efficaces et destructrices. Ils obtiennent ainsi un miel de mauvaise qualité, vendu auprès des consommateurs moyens à bas prix (300-500 CFA/kg). Depuis quelques années, on constate la raréfaction de ces colonies sauvages à la périphérie ce qui amène les récolteurs de miel à pénétrer plus profondément en forêt.

Pisciculture

3.2.8. Dans la zone du projet, la pêche s'effectue avec des nasses, des lignes et rarement, des filets à mailles peu sélectives (pendant les crues essentiellement). Les pêcheurs professionnels utilisent des filets à grandes mailles, des palangres et des éperviers. Le développement de la pêche rencontre les difficultés suivantes : (i) problèmes écologiques avec le tarissement des cours d'eau, (ii) manque de moyens financiers, (iii) manque de centres pour la fourniture d'intrants et (iv) insuffisance d'agents d'encadrement. La zone des Monts Kouffé est particulièrement propice au développement de la pêche.

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Bénéficiaires du projet

3.2.9. Les bénéficiaires du projet, environ 79.000 personnes, appartiennent à plusieurs catégories sociales et sont présents dans toutes les activités économiques de la zone du projet. En particulier, le projet vise les bénéficiaires suivants : (i) les femmes dont les contraintes sont représentées par le poids de la tradition, la surcharge de travail, l'analphabétisme, le manque de crédit, le manque d'information et de formation et de pratiques sur le développement durable et le faible niveau de revenu ; (ii) les exploitants forestiers dont l'activité industrielle, jadis très développée dans la zone, a pratiquement disparu ; (iii) les chasseurs dont les difficultés sont liées à la non-reconnaissance par les agents forestiers de leur association comme partenaire privilégié pouvant participer à la cogestion des forêts classées ; (iv) les agriculteurs dont les principales contraintes sont liées à l'utilisation d'un minimum de capital et d'équipements rudimentaires ; (v) les éleveurs dont le type d'élevage a gardé son caractère extensif traditionnel ; (vi) les pêcheurs dont la pêche se pratique de façon très artisanale sur les plans d'eau et (vii) les apiculteurs composés de paysans et chasseurs qui récoltent du miel sauvage dans les trois massifs forestiers.

4. LE PROJET

4.1. Conception et formulation

4.1.1. Dans le cadre du projet, l'approche adoptée consiste à considérer la forêt classée comme une entreprise à gérer et à conserver de façon durable, en respectant l'écosystème existant, sans en diminuer le capital. L'aménagement de la forêt relève à la fois de la responsabilité des populations riveraines et de l’Administration, à condition que ces premières respectent les termes et conditions d'un plan d'aménagement qui sera définitif à la fin du projet. Cependant, un «Plan simple de gestion» sera rédigé en début de réalisation du projet, lequel fixera les grands principes de base pour la gestion des trois massifs forestiers. Les populations participent à toutes les phases d'élaboration et de mise en œuvre du plan d'aménagement qui se décomposent en trois phases successives : (i) la phase de préparation pour l’élaboration du plan, (ii) la phase d’élaboration proprement dite et (iii) la phase de mise en œuvre et de suivi.

4.1.2. Les démarches retenues dans l’élaboration et la mise en œuvre des plans d'aménagement du PAMF sont fondées sur certains principes de base admis par la plupart des aménagistes de la communauté internationale pour la réussite d'un programme d'aménagement forestier. Ces principes sont au nombre de cinq et non exhaustifs :

i. approche participative des populations impliquant que les exploitations et l'entretien de la forêt relèvent de leur responsabilité ; ii. écosystème aménagement avec respect des pratiques écologiques fondamentales dans l'aménagement ; le fonctionnement du système écologique devra donc être global et non par écosystème ; iii. rendement durable recherchant à garantir la pérennité de la production forestière et un équilibre biologique stable où la quantité de ressources ligneuses, fourragères et autres à exploiter, ne dépasse guère la productivité de la forêt à long terme ; iv. usage multiple mettant en exergue que la forêt est pourvoyeuse de toutes sortes de ressources et non seulement de bois et que les produits non ligneux tels que le miel, le karité, le gibier, les plantes médicinales, le poisson, sont aussi importants pour les populations riveraines ; v. couverture des charges récurrentes : une partie des revenus générés par l'exploitation de la forêt doit être réinvestie pour couvrir les charges récurrentes de l'aménagement. Une seconde partie sera versée au Trésor Public et une troisième aux groupements et

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villages riverains.

4.1.3. Ces principes qui allient une responsabilité partagée (population, administration), une pérennisation des activités et des rendements efficace et durable, une couverture des charges récurrentes et l’allégement de la pauvreté, cadrent avec la nouvelle politique du Gouvernement et militent en faveur d’un développement durable de la zone. 4.1.4. La conception du projet prend également en compte les préoccupations des femmes. En effet, l’usage multiple des ressources forestières relève principalement des femmes et le projet leur apporte son aide et met en exergue leur rôle dans la réalisation de ces activités centrées sur la cueillette et la transformation des produits forestiers.

4.2. Objectifs

Objectif sectoriel

4.2.1. L'objectif sectoriel est la préservation et la gestion durable des écosystèmes naturels du pays ; en particulier, la préservation de la potentialité de l'écosystème forestier et la biodiversité au moins à l'état actuel.

Objectif du projet

4.2.2. L'objectif principal du projet est de réaliser l'aménagement intégré des massifs forestiers d'Agoua, des Monts Kouffé et de Wari-Maro (370.000 ha), par la mise en œuvre de plans d'aménagement au moyen de systèmes de gestion durable des écosystèmes avec la participation des populations riveraines. Le projet contribuera à contrôler et à stabiliser les activités économiques des populations par l'exécution d'actions et mesures d'accompagnement, en particulier dans les zones tampons. Il participera à l'organisation et au renforcement des structures associatives et administratives locales et à l'amélioration des revenus des populations.

Description

4.2.3. Les composantes du projet sont :

A) Gestion des ressources naturelles ; B) Actions d'accompagnement ; C) Gestion du projet.

4.3. Description des réalisations du projet

4.3.1. Afin de préserver les ressources forestières et les activités économiques propices au développement des communautés villageoises, le PAMF se propose de réaliser deux programmes clés dans les trois massifs : (i) le programme d’aménagement proprement dit englobant l’élaboration et la mise en œuvre des plans d’aménagement, les actions de développement rural, y compris les recherches d’accompagnement ; (ii) les mesures d’accompagnement regroupant les activités économiques des femmes et des jeunes, les réalisations des infrastructures sociales, la formation, sensibilisation et le crédit.

4.3.2. Les principales réalisations du projet seront :

i. l’aménagement de trois (3) massifs forestiers (Agoua, Monts Kouffé et Wari-Maro), au total 370.000 ha de forêts classées, de manière durable et rentable selon trois (3)

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plans d'aménagement retenus, pour obtenir :

- 1.000 ha reboisés en peuplements forestiers purs (bois d'œuvre) ; - 500 ha réalisés par système agro-forestier ; - 28.000 ha enrichis en peuplements productifs (bois d'œuvre) ;

ii. la gestion de la faune des trois (3) massifs forestiers aménagés par :

- la mise en défens intégrale de 56.000 ha de forêt (Monts Kouffé et Wari-Maro) et la mise en défens partielle du reste des massifs ; - l’installation et la dynamisation de cinquante (50) confréries de chasseurs ; - le prélèvement de 5 % de gibier les deux premières années et de 10 % à partir de l'année 5 ;

iii. la promotion d’actions de développement rural (agriculture, élevage, apiculture, pisciculture, aménagement de bas-fonds, etc.) en tant que partie intégrante de la politique forestière par le soutien à 1.300 paysans pilotes et la mise en œuvre d’une recherche d'accompagnement ;

iv. la mise en œuvre des actions d'accompagnement soutenues pour obtenir :

- la promotion d’activités rémunératrices pour les femmes de 50 villages de la zone du projet ; - la sensibilisation et la formation des agents du projet et des populations cibles, la sensibilisation et la formation en matière de préservation des ressources naturelles des 79.000 bénéficiaires ; - la mise en place d’un système de crédit associatif autogéré ; - la création d’un (1) centre écologique pour approfondir les connaissances scientifiques des espèces clés et les relations avec l'environnement physique et humain du milieu ;

v. la réalisation d’infrastructures indispensables :

- 1.176 km de pistes forestières et sentiers ; - 1.650 m² de logements, bâtiments divers, écoles et centres de santé ; - 17 forages positifs pour l'eau potable (utilisation humaine) et 5 mares à utilisation pastorale et faunique ;

vi. l’acquisition de véhicules, matériels et équipements divers ;

vii. l’exécution des activités du projet organisées et gérées par les responsables du projet et par l'assistance technique appelée en soutien au personnel du projet ; l’interventions efficaces des experts nationaux en appui ; viii. l’audit des performances techniques (exécution du projet et environnement) et financières (audit des comptes) réalisés chaque année ; le suivi environnemental des actions et mesures prises.

4.3.3. Les principales composantes du projet sont : A) Gestion des ressources natu- relles, B) Actions d’accompagnement et C) Gestion du projet.

4.4. Description détaillée des composantes du projet

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Composante A : Gestion des ressources naturelles

4.4.1. Cette composante comprend trois activités et consiste en : l'aménagement forestier, actions de développement rural, études et recherche d'accompagnement et assistance technique. Les volets de cette composante peuvent être résumés comme suit :

i. l'aménagement forestier sur 370.000 ha des trois massifs selon trois plans d'aménagement et débouchant sur 1.000 ha reboisés en peuplements forestiers purs (bois d'œuvre), 500 ha réalisés par système agro-forestier et 28.000 ha enrichis en peuplements productifs (bois d'œuvre) ; l’aménagement consistera en des inventaires (espèces, diamètre, nombre de pieds/ha, volume, qualité, etc.) permettant de planifier l'exploitation, le reboisement à partir des essences locales et la mise en défens (protection de la biodiversité) ; de même, ils permettront de déterminer, puis de mettre en œuvre, des systèmes sylvicoles appropriés aux peuplements forestiers, en fonction de leur état et de fixer des règles et des programmes annuels d'exploitation forestière qui seront le reflet exact des possibilités de récolte réelles de ces peuplements forestiers ;

ii. l'aménagement de la faune comprenant la mise en défens intégrale d'un noyau de 56.000 ha dans les forêts des Monts Kouffé et Wari-Maro, la dynamisation de 50 confréries de chasseurs, la mise en défens partielle et le prélèvement rationnel contrôlé de gibier à partir de l'année 5. L'aménagement de la faune vise des objectifs multiples parmi lesquels : (i) conserver l'intégralité de la faune et procéder à des aménagements à bon escient ; (ii) réduire la pression du braconnage ; (iii) impliquer les populations riveraines dans la gestion des ressources ;

iii. le soutien à 1.300 paysans pilotes dans des activités de développement rural, notamment, l'aménagement de 80 ha de bas-fonds (riziculture et maraîchage), 60 ha de manioc (culture intensive), la création de trois comités d'éleveurs ayant la gestion de 3 parcs de vaccination et de 3 dépôts de produits vétérinaires, le soutien à 30 candidats éleveurs, l'augmentation de la production de miel par l'installation de 5.000 ruches et la production de 75 t de miel de forêt, l'augmentation de la production piscicole avec la création de 50 «trous à poissons» (étangs de petite taille) et 12 tonnes de poisson produites ;

iv. la réalisation d'études et recherches d'accompagnement en vue d'une plus grande maîtrise des actions menées dans le cadre des aménagements forestiers ;

v. la conservation rationnelle des écosystèmes par la création d'un «centre écologique» ayant pour rôle l'approfondissement des connaissances scientifiques des espèces clés et des relations avec l'environnement physique et humain. Ce centre permettra d'effectuer des études dans les domaines spécifiques suivants : (i) végétation, (ii) faune sauvage terrestre et aquatique, (iii) histoire et impacts et (iv) milieu abiotique (études sur la pédologie, géologie et climatologie du milieu).

vi. les infrastructures de base telles que les pistes et les sentiers (1.176 km) ; l'hydraulique humaine (17 forages) et pastorale (5 mares) ; les bureaux-logements (9) et les bâtiments administratifs (4) ; la salle de conférence (1) ; les logements (4) ; les bâtiments et cases de passage (4 + 3) ; le centre écologique (1) ; les dispensaires (6) ; les écoles (12) ; les magasins de stockage (30) ; les dépôts (3) ;

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les mielleries (4) ; les tours et miradors (5 + 5) et l’acquisition de véhicules, matériel et divers équipements indispensables pour assurer le suivi et la supervision des travaux du projet et pour un aménagement durable des massifs forestiers. La rétrocession au PAMF des équipements suivants : 2 bulls (D7 et D4), 1 niveleuse, 1 chargeuse, 1 compacteur, 1 camion-benne, 1 groupe électrogène (60 KVA), 1 table traçante, 1 table à digitaliser, 7 GPS, équipements d’inventaire forestier divers et le bureau central de Cotonou ;

vii. l’assistance technique comprenant :

a. le recrutement d’une catégorie constituée d'experts nationaux et internationaux pour aider à l'approfondissement d'études sur les thèmes abordés pendant la phase préparatoire et qui seront identifiés au cours de la vie du projet ; des experts nationaux (106 h/m) de courte durée en élevage, agriculture, pêche, apiculture, sociologie, aspect genre, crédit, foresterie, inventaire (flore, faune), écotourisme et biodiversité ; des experts internationaux (24 h/m) de courte durée en GIS, foresterie, pastoralisme, pédologie et biodiversité ;

b. le recrutement d’une catégorie d’experts internationaux (168 h/m) appelés à appuyer le personnel national dans l'exécution quotidienne du projet ; il est prévu un expert international de longue durée comme Conseiller Technique Principal (CTP). Le CTP doit être d'un bureau d'étude conseil, de formation ingénieur forestier spécialiste en aménagement participatif des forêts naturelles avec de très bonnes connaissances en environnement. Le recrutement des autres cadres et techniciens se fera sur la base des diplômes et de l'expérience dans les différents domaines conformément aux procédures retenues ;

c. le recrutement d’un bureau d’étude pour le contrôle et la surveillance des travaux relatifs aux pistes, bâtiments et hydraulique villageoise.

Composante B : Actions d'accompagnement

4.4.2. Afin de soutenir les activités économiques des populations cibles en vue de les sortir des forêts tout en améliorant leur niveau de vie et leur revenu, cette composante mettra en œuvre les actions suivantes : la promotion des activités de femmes, la formation, le crédit et les infrastructures sociales. Les volets de cette composante peuvent être résumés comme suit :

i. la promotion des activités rémunératrices pour les femmes des 50 villages de la zone du projet (transformation manioc, commercialisation des produits vivriers, etc.) ;

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ii. la formation et la sensibilisation des populations cibles et du personnel du projet : toutes les populations cibles seront sensibilisées, 100 paysans participeront aux échanges inter-villages et 228 personnes recevront une formation spécifique ;

iii. la promotion d'un système de financement de micro-crédits associatifs autogérés pour les activités économiques telles que : le bois et sa transformation (10) ; la culture de manioc (55 groupements de femmes) et sa transformation (54 groupements de femmes) ; la promotion de coopératives (20) ; la transformation et la commercialisation des produits agricoles divers (50 groupements de femmes) ; les équipements pour l'agriculture (26), l'élevage (30) et coopératives d’élevage (3), l'apiculture (220) et la pisciculture (50) et associations de crédits (30) ;

iv. les actions sociales dans le cadre du projet : construction de 6 centres de santé ; de 12 écoles ; de 17 forages positifs dont 2 avec château d'eau.

Composante C : Gestion du projet

4.4.3. Cette composante comprend cinq volets, à savoir : le personnel national, le fonctionnement, l'audit, le suivi environnemental et la revue à mi-parcours.

i. personnel national : il comprend :

a. direction du projet : 1 directeur (agent permanent de l’Etat, APE), 3 chefs unités (planification et réalisations, gestion du projet et suivi-évaluation), 4 coordonnateurs de volets (forestier flore-faune, agronome, formateur, assistant recherche), 1 administrateur, 1 chef comptable ; un personnel d’appui comprenant : 2 aides-comptables, 1 caissier et 41 personnes (suivi-évaluation, informaticien (programmeur et SIG), cartographe, chauffeurs, etc.) ;

b. 4 antennes : chaque antenne comprend : 1 chef centre (ing. Eaux et Forêts), 1 agro-sociologue, 1 agronome, 1 pastoraliste et du personnel d’appui : 3 agents forestiers, 1 secrétaire-comptable, 2 chauffeurs, chefs chasseurs (360 h/m), 1 planton, 2 gardiens ;

c. antennes Agbassa, Bantè, Manigri et Wari-Maro : ces antennes comprennent, en outre, respectivement : 1 agro-sociologue, 1 apiculteur et 1 pisciculteur. Seul le Directeur du projet (DP) est un agent permanent de l'Etat (APE), le reste du personnel étant contractuel. Le salaire du DP est pris en compte par le budget national alors que les accessoires (primes et indemnités) seront pris en charge par le projet.

ii. Fonctionnement : il comprend tous les frais relatifs à l'exécution du projet sur le terrain (véhicules, motos, mobylettes, camions, engins, matériel télécommunication, entretien bâtiments et pistes).

iii. Audit : il comprend les audits interne et externe.

iv. Suivi environnemental : le suivi environnemental sera assuré par l’ABE.

v. Revue à mi-parcours : une revue à mi-parcours est prévue en année trois du projet.

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4.5. Hypothèses et risques

4.5.1. Parmi les hypothèses majeures d'une approche d'aménagement des massifs forestiers se trouve la bonne collaboration des populations bénéficiaires. Cette collaboration devra être basée sur une relation saine entre les populations bénéficiaires, le personnel du projet et l'Administration pour que des bénéfices réels et substantiels soient tirés d'une gestion durable des ressources naturelles à court, moyen et long terme. Le choix des personnes clé du projet doit se faire très judicieusement et une attention particulière doit être accordée à la formation durant l'exécution du projet.

4.5.2. Des risques économiques sont à signaler. En effet, les différentes filières (chasse, bois d'œuvre, miel, etc.) ne sont pas totalement connues. L'assistance auprès des apiculteurs par exemple, peut échouer si les débouchés à des prix rémunérateurs ne sont pas garantis. Dans le cadre du projet l’installation des mielleries devrait garantir la qualité et l’écoulement du produit sur le marché national. En ce qui concerne le bois d’œuvre, son écoulement ne devrait pas poser des problèmes particuliers, la qualité du produit étant garantie par les espèces végétales nobles existantes et plantées et par la mise en place de crédit pour les exploitants (achat de scies modernes). L’écoulement des produits de chasse ne connaîtra pas de difficultés particulières par le fait que les confréries des chasseurs déjà existantes seront mieux organisées et formées et ce type d’organisation devrait mettre fin au braconnage.

4.5.3. D'autres éléments à risques pour la réussite du projet sont représentés par : (i) la croissance de la population de la zone (3,5 %), (ii) l'afflux des populations du Nord et du Sud vers le Centre du pays, (iii) le conflit entre les différentes ethnies, (iv) les aléas climatiques au Nord du pays, (v) la pression animale exceptionnelle due à la transhumance du cheptel. En ce qui concerne les conflits sociaux, l’expérience du PGRN montre qu’ils sont en général maîtrisables à court et à moyen termes grâce à un dialogue soutenu au sein des associations.

4.6. Coûts estimatifs du projet

4.6.1. Les estimations des coûts du projet sont basées sur les coûts unitaires récents de travaux similaires effectués dans la zone du projet ou dans d'autres endroits au Bénin.

4.6.2. Le coût du projet hors taxe et hors douanes est estimé à 17,56 millions d'UC. Ce coût se décompose par composante comme indiqué au tableau 4.6.2a et par catégorie de dépenses comme indiqué au tableau 4.6.2b ci-après. Les imprévus physiques de 5 % s'expliquent par une bonne détermination des quantitatifs du projet et par la bonne maîtrise des coûts des différentes acquisitions prévues. La hausse des prix de 4 % composée est basée sur une prévision à partir du taux d'inflation moyen au Bénin, que l'on va vraisemblablement observer au cours des prochaines années. Cette provision devrait être suffisante pour servir à couvrir toute hausse des coûts durant l'exécution du projet.

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Tableau 4.6.2a Résumé des coûts estimatifs du projet par composante (en millions CFA et UC)

Composante Millions FCFA Millions U C M. locale Devises Total M. locale Devises Total Gestion des ressources naturelles 2 655,07 6 971,20 9 626,27 3,40 8,94 12,34 Actions d'accompagnement 407,41 965,94 1 373,35 0,52 1,24 1,76 Gestions du projet 595,90 353,10 949,00 0,76 0,45 1,21 Coût de base 3 658,38 8 290,24 11 948,62 4,68 10,63 15,31 Imprévus physiques (5%) 126,70 302,22 428,92 0,16 0,39 0,55 Coût de base + Imprévus 3 785,08 8 592,46 12 377,55 4,84 11,02 15,86 Hausse de prix (4% composé) 420,55 903,90 1 324,44 0,54 1,16 1,70 Total 4 205,63 9 496,36 13 701,99 5,38 12,18 17,56

Tableau 4.6.2b Dépenses par catégorie et par source de financement (en millions UC)

CATEGORIES FAD BADEA GOUVER. BENEF. TOTAL % M. locale Devises Total 1 SERVICES 1,48 3,78 5,26 0,33 0,38 5,97 34,00 Personnel 1,33 0,09 1,42 0,23 1,65 9,40 Formation 0,18 0,18 0,33 0,14 0,65 3,70 Assistance technique 2,74 2,74 2,74 15,60 Crédit 0,14 0,14 0,14 0,80 Recherche d'accompagnement 0,09 0,25 0,34 0,34 1,94 Audit 0,15 0,15 0,01 0,16 0,91 Experts nationaux 0,06 0,23 0,29 0,29 1,65 2 BIENS 0,24 2,24 2,48 2,35 0,72 0,01 5,56 31,66 Matériels 0,00 0,01 0,01 0,30 0,00 0,31 1,77 Véhicules 0,01 0,09 0,10 1,18 0,22 1,50 8,54 Equipement 0,00 0,32 0,32 0,40 0,27 0,00 0,99 5,64 Biens divers (photoint., cartogr.) 0,26 0,03 0,29 1,65 Fonctionnement (intrants) 0,23 1,82 2,05 0,21 0,20 0,00 2,47 14,06 3 TRAVAUX 0,95 1,85 2,80 2,87 0,30 0,06 6,03 34,34 Bâtiments 0,01 0,20 0,21 0,82 0,15 0,01 1,19 6,78 Pistes et sentiers 1,80 1,80 10,25 Constructions diverses 0,02 0,18 0,20 0,25 0,09 0,05 0,59 3,36 Pépinières 0,09 0,22 0,31 0,02 0,00 0,33 1,88 Plantations 0,83 1,25 2,08 0,04 2,12 12,07 Total 2,67 7,8710,54 5,55 1,40 0,07 17,56100,00

4.7. Sources de financement

4.7.1. Le projet sera co-financé par le Gouvernement du Bénin, les bénéficiaires, la BADEA et le FAD, selon les répartitions indiquées aux tableaux 4.7.1a, 4.7.1b et 4.7.1c ci-après :

Tableau 4.7.1a Calendrier des dépenses par source de financement (en millions UC)

SOURCE Année 1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5 Total FAD 1,73 2,01 2,41 2,31 2,08 10,54 BADEA 3,24 0,80 0,71 0,77 0,03 5,55 Gouvernement 0,72 0,18 0,17 0,08 0,25 1,40 Bénéficiaires 0,00 0,02 0,02 0,02 0,01 0,07 Total 5,69 3,01 3,31 3,18 2,37 17,56

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Tableau 4.7.1b Sources de financement par composante (en millions UC)

COMPOSANTE FAD BADEA Gouvernement Bénéficiaires Total Devises M. L. Total Devises M. L. Total Devises M.L. Devises M. L. Gestion des ressources naturelles 6,57 2,24 8,81 3,65 1,07 4,72 0,00 0,53 0,00 0,07 14,13 Action d'accompagnement 0,78 0,00 0,78 0,66 0,17 0,83 0,00 0,43 0,00 0,00 2,04 Gestion du projet 0,52 0,43 0,95 0,00 0,00 0,00 0,00 0,44 0,00 0,00 1,39 TOTAL 7,87 2,67 10,54 4,30 1,24 5,55 0,00 1,40 0,00 0,07 17,56

Tableau 4.7.1c Calendrier des dépenses par composante (en millions UC)

Composante Année 1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5 Total % A. Gestion des ressources naturelles 5,05 2,08 2,46 2,56 1,97 14,12 80,5 B. Actions d'accompagnement 0,38 0,66 0,56 0,33 0,10 2,03 11,6 C. Gestion du projet 0,26 0,27 0,29 0,29 0,30 1,41 7,9 Total 5,69 3,01 3,31 3,18 2,37 17,56 100,0

4.7.2. Le prêt FAD couvrira 60 % du coût total du projet soit 10,54 millions d’UC dont 7,87 millions d’UC en devises et 2,67 millions d’UC en monnaie locale. La contribution du FAD représente 65 % des coûts en devises et 47 % des coûts en monnaie locale. La BADEA, qui contribue au financement du projet à hauteur de 32 % du coût total, a déjà approuvé son prêt. Le Gouvernement et les bénéficiaires contribueront au financement du reste des coûts en monnaie locale du projet à hauteur de 6 % du coût total du projet, soit 10% du coût global financé par le FAD et le Gouvernement. L'estimation des coûts par composante et par catégorie est présentée à l'annexe 3. Les détails des coûts figurent dans un document disponible pour l'exécution du projet.

4.7.3. La participation du FAD aux coûts en monnaie locale se justifie pour les raisons suivantes :

i. le Bénin a déployé, dès le début de la décennie 1990, des efforts satisfaisants dans le cadre des divers programmes de réformes. Le taux de croissance réelle du PIB a été de 5,2 % en moyenne sur la période 1996-1998 et le taux d’inflation stabilisé à 3,7 % en 1998. L’accélération de la croissance est due en partie à une plus grande efficacité du capital. Ainsi le pays a bénéficié de deux prêts du FMI au titre de la facilité d’ajustement structurel renforcé et d’un CAS III de l’IDA. Cela a permis la mobilisation des ressources additionnelles auprès d’autres bailleurs de fonds pour financer sa stratégie de développement centrée sur la lutte contre la pauvreté ;

ii. en raison de ses performances budgétaires, le pays n’a pas rencontré de difficultés dans la mobilisation des fonds de contrepartie locales des financements extérieurs à auteur généralement de 10 % du coût de l’investissement ; avec la progression du solde primaire (hors intérêts et hors extension de l’investissement) qui est passé de 3,9 % en 1996 à 4,4 % du PIB en 1998, les financements extérieurs reçus ont été affectés à la couverture des coûts en devises des projets ;

iii. l’épargne intérieure brute qui s’est stabilisé à 8,7% en 1998 contre 10,1% en 1997,

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reste encore faible malgré la baisse du taux d’investissement brut à 16,4% en 1998 contre 18,5 % en 1997. En dépit de l’apport des Béninois de l’extérieur et du renforcement de la mobilisation de l’épargne intérieur, le pays devra continuer de recourir à l’endettement extérieur ;

iv. compte tenu des disciplines financières adoptées et des engagements internationaux, le pays ne peut avoir accès à des ressources concessionnelles que ne peuvent offrir les marchés financiers locaux ou régionaux qui sont encore peu dynamiques ;

v. les réalisations du projet PAMF consistent en des travaux d’aménagement des massifs forestiers, en constructions diverses, en activités de développement rural (aménagement bas fonds, etc.) faisant appel à l’utilisation de ressources humaines et matérielles locales, en particulier à beaucoup de main d’œuvre.

4.8. Impacts sur l'environnement

4.8.1. Le projet appartient à la catégorie environnementale II suivant les directives du groupe de la Banque. Les impacts environnementaux du projet sont de plusieurs ordres :

Impacts de l'aménagement participatif des forêts classées sur l'environnement naturel

4.8.2. A terme, on peut s'attendre à la réhabilitation de la végétation et à l'enrichissement des massifs forestiers. Ces massifs joueront un rôle important dans la conservation des ressources forestières, la reconstitution de la biodiversité de la zone et, par conséquent, l'augmentation du taux de boisement. Les avantages de l’aménagement participatif sont nombreux et importants pour l'homme (utilisation de main d’œuvre locale, distribution de revenus, etc.), pour les ressources naturelles (utilisation d’espèces végétales locales et sauvegarde de la faune) et pour l'environnement en général (conservation de la biodiversité).

Impacts sur la végétation

4.8.3. Par la protection, la régénération naturelle, l'enrichissement participatif de ces massifs, la biodiversité sera sauvegardée. Les espèces de valeur et d'avenir seront entretenues et protégées pour une exploitation économique rationnelle et durable. En effet, l’un des buts visés est le maintien et le développement d'une forêt-climax comprenant des associations végétales aussi variées que possible, pour une couverture des besoins essentiels de l'homme.

4.8.4. Les actions de lutte contre les feux de brousse tardifs et la transhumance, auront un effet bénéfique sur la reconstitution de la biomasse fourragère et sur un meilleur accroissement et développement des productions animales. De même, l’aménagement participatif donnera des avantages importants sur les plans pharmacologiques et alimentaires.

Impacts sur la faune

4.8.5. Le projet aura un impact positif sur la faune. En effet, les enquêtes sommaires et les recensements limités de la faune dans les trois massifs forestiers, ont montré une diversité d'espèces animales importantes. Des espèces assez rares (lycaon, panthère, sitatunga, etc.) tout en faisant l'objet de protection rigoureuse, contribueront de manière appréciable à la mise en œuvre de la conservation de la biodiversité et consolideront les bases du développement de l'écotourisme favorable à la promotion socio-économique et culturelle du pays. Les pistes

19 existantes qui feront l’objet de réhabilitation, n’auront aucun impact direct sur l’environnement et permettront un meilleur suivi des activités du projet et favoriseront le développement de l’écotourisme.

Impacts sur le climat, les sols, l'hydrographie et les micro-organismes

4.8.6. Les impacts de l'aménagement participatif des trois massifs forestiers sur le climat, les sols, l'eau et les micro-organismes du sol sont importants. En effet, les plus importants fleuves du Bénin prennent leurs sources dans la zone de ces massifs forestiers et les micro-organismes spécifiques dans cette zone offrent un milieu propice pour le développement des végétaux à forte valeur socio-économique. Pendant l'exécution du projet et grâce à la création du Centre écologique, des études complémentaires seront menées, entre autres, pour mieux quantifier les avantages écologiques de la mise en œuvre des actions du projet.

4.9. Impacts sur les femmes

4.9.1. Le projet prévoit des actions en faveur des femmes, dont l'appui à l'équipement pour la transformation des produits occupe une place de choix. Cette action a des impacts positifs importants, sur : (i) la réduction de la pénibilité du travail grâce à l’apport de petites technologies appropriées (moulins, etc.) ; (ii) l'amélioration des capacités de gestion par la formation, sensibilisation et éducation des femmes dans les domaines de la nutrition, de la santé et du crédit ; (iii) l'augmentation du pouvoir économique par la promotion des activités rémunératrices ; (iv) l'augmentation des revenus et l’amélioration des conditions de vie grâce à la commercialisation de tous les produits provenant de la forêt, (v) la priorité d'accès au crédit et à l'épargne par la mise en place de systèmes de financement de proximité et (vi) la formation environnementale.

4.9.2. Par ailleurs, l'activité d'exploitation forestière met en relief la possibilité d'intensifier le prélèvement dans les différentes formations ligneuses des produits tels que le karité, le néré et de nombreux autres produits non ligneux, fruits sauvages et légumes que les femmes peuvent transformer en améliorant ainsi leurs revenus et conditions de vie.

4.9.3. D'autres actions en faveur des femmes qui ont des impacts non négligeables sont : (i) l'aide à la diminution du poids de la tradition (introduction de l'approche «genre» dans les méthodes de travail), (ii) l'alphabétisation fonctionnelle, (iii) les séances de formation- information-communication, sont autant de dispositions pouvant aider à l'émancipation des femmes rurales.

5. EXECUTION DU PROJET

5.1. Organe de gestion

5.1.1. La Cellule de gestion du projet sera créée au sein de la DFRN. Cette dernière possède déjà l’expérience d’exécution, d’encadrement et de gestion des projets. En effet, son expérience avec la Banque a permis, dans le domaine forestier, la réalisation du projet bois de feu dans le Sud-Bénin.

5.1.2. Afin de bénéficier des expériences acquises, maintenir un appui soutenu à la DFRN et assurer la continuité des services en place, le directeur du projet doit avoir une expérience confirmée dans le domaine d’agronomie forestière (gestion des ressources naturelles) en vue également de la consolidation des acquis du projet bois de feu. Il aura l’autonomie

20 administrative, financière et technique. Il aura la charge de coordonner la réalisation de l'ensemble des activités du projet. Pour ce faire, il recrutera le personnel capable de mener à bien les principales tâches suivantes du projet :

i. coordination, suivi-évaluation et contrôle des activités du projet ;

ii. animation, appui à la promotion des activités et gestion participative des ressources en matière de productions diverses (apiculture, forêt, pisciculture, crédit, etc.) ;

iii. planification, programmation et gestion administrative et financière du projet.

5.1.3. Le projet sera basé à Cotonou, tandis que quatre (4) antennes seront créées sur place, auprès des trois massifs forestiers, à Agbassa, Banté, Manigri et Wari-Maro. Ces antennes auront pour tâches la traduction concrète des actions à mener sur le terrain.

5.2. Organisation et gestion du projet

Orientation

5.2.1. Afin de pouvoir obtenir une véritable participation de tous les intervenants, il est important d'établir une structure d'organisation efficace. Tous les intervenants doivent être informés de la répartition des tâches et des contributions, afin de pouvoir contribuer efficacement aux concepts communs. Pour y arriver, les structures à la base devront être intimement liées à la gestion des différents programmes. Des relations horizontales seront établies entre les chefs d'antenne et les chefferies traditionnelles.

5.2.2. Le projet d'une durée limitée, ne saurait se substituer à l'organisation actuelle sur le terrain, mais renforcera les structures existantes et œuvrera à l'amélioration des relations entre ces dernières et les populations bénéficiaires. C'est dans cette optique que le projet démarrera des actions qui pourront se poursuivre d'elles-mêmes, après sa phase d'investissement.

5.2.3. Un résultat important du projet devra être l'amélioration du fonctionnement de l'Administration locale pour qu'elle soit en mesure de poursuivre avec succès les activités de développement, après le projet. Le renforcement des capacités de l'Administration locale ne devra, en aucun cas, amener celle-ci à exercer plus de «répression» vis-à-vis des populations. Au contraire, les relations entre l'Administration et les populations devront être améliorées.

5.2.4. Pour réussir un développement intégré, il est nécessaire que l'Administration et les populations aient un comportement de partenariat. La nouvelle organisation préconisée de la chasse, est l'illustration de cette forme de collaboration : les agents forestiers et les chasseurs poursuivront désormais ensemble les mêmes objectifs préfixés, qui reposent sur la gestion rationnelle de la faune.

5.2.5. Cette conception du rôle des partenaires impliqués dans le projet, nécessite une forme particulière de prise en charge des modalités pratiques d'intervention de chaque partenaire. C'est pourquoi l'organigramme du projet prend en charge, outre le Ministère de tutelle, les autres structures et organes au niveau des populations.

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Structures et organes

Structures villageoises

5.2.6. La participation des populations riveraines à l'aménagement des massifs forestiers requiert une organisation interne capable de répondre aux exigences de l'aménagement. Pour cela, il est prévu, dans le cadre du projet, d'organiser les populations riveraines en structures administratives et économiques comme actuellement observé dans des projets d'aménagement participatif en cours dans le pays (Goungoun, Sota, Tchaourou et Toui-Kilibo).

5.2.7. Deux types de structures assureront la mise en œuvre et le suivi de la réalisation du plan d’aménagement des trois massifs forestiers : les structures d’organisation des populations riveraines des trois massifs et celles de l’administration forestière représentant l’Etat. Les premières comprendront : (i) les associations pour la gestion de chaque massif (AGEF Agoua, Monts Kouffé et Wari-Maro) et (ii) les groupements et entreprises forestières à caractère économique qui mènent des activités d’exploitation forestière ou des prestations de services dans le cadre des actions de l’aménagement. Les AGEF seront liées à l’Etat par un contrat de gestion forestière dans le respect de l’application de la loi en vigueur et du plan d’aménagement. Le micro-crédit se fera à travers les AGEF qui bénéficieront de l'aide du projet.

5.2.8. Les statuts des AGEF et leurs rôles seront conformes à la loi. Leur responsabilité comporte en général les tâches suivantes : organiser les structures de base de l’association, planifier les activités à réaliser, coordonner les travaux, attribuer les marchés, signer les contrats, mobiliser et gérer les ressources financières, faire respecter les prescriptions techniques du plan, réaliser le contrôle interne de gestion. Dans le cadre de l’exercice de leur responsabilité, les AGEF peuvent requérir la force publique pour l’application des règles prescrites.

5.2.9. Les structures économiques concernent les groupements d'intérêt Economiques (GIE) chargées de l'exploitation des forêts sous le contrôle des structures administratives appuyées par les chefs des postes forestiers (CPF). Ainsi donc, l’aménagement des trois massifs forestiers d’Agoua, des Monts Kouffé et de Wari-Maro sera assuré par les populations riveraines à travers leurs organisations respectives de concert avec l’administration (agriculture et forêt) selon trois phases successives suivantes :

i. première phase : c'est la phase de préparation pour l'élaboration du plan. Plusieurs activités sont prises en compte au cours de cette phase : information, sensibilisation, études, inventaires, cartographie, formation, contrôle de l'exploitation, recherche, actions tests, mise en place des postes forestiers, et organisation paysanne ;

ii. deuxième phase : c'est la phase d'élaboration du plan d'aménagement et de son adoption par les populations et l'Etat. Le plan est rédigé de concert avec les populations intéressées. Il est discuté, amendé et adopté par les populations riveraines et l'Etat. Les populations seront responsables de sa mise en œuvre ;

iii. troisième phase : c'est la phase de mise en œuvre et du suivi du plan d'aménagement. Le rôle de chaque intervenant ayant été défini dans le plan adopté, il s'agit de respecter les engagements consignés dans le plan : les populations mettent en œuvre le plan, l'administration forestière assure que les dispositions du plan sont respectées et suivies correctement ; elle assure également les conseils techniques aux usagers qui travaillent dans la forêt. Le plan d'aménagement constitue donc un «contrat plan» entre les populations et l'Etat.

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Structures de l’Administration forestière

5.2.10. L'Administration forestière est représentée par la DFRN au niveau national et par neuf chefs de postes forestiers au niveau local. Les attributions des CPF consisteront à : (i) veiller à l'application des procédures et prescriptions contenues dans le plan d'aménagement ; (ii) assurer, en collaboration avec les services techniques compétents, la formation des populations riveraines impliquées dans la mise en œuvre des plans d'aménagement ; (iii) assurer la collecte des redevances forestières liées à l'exploitation ; (iv) assister les structures villageoises dans l'élaboration et la mise en œuvre des plans annuels de travail.

Comité régional de suivi du projet (CRSP)

5.2.11. Afin d'aider les villageois à comprendre le processus mis en place et à appliquer sans conflits les procédures et prescriptions du plan d'aménagement, il sera constitué un Comité Régional de suivi du projet. Ce Comité, constitué de représentants locaux de l'administration (Sous-Préfets) et techniques (ABE, représentants techniques du développement rural : RDR et DFPRN) ; des associations de développement des communes, des partenaires divers (coopératives, entreprises, ONG, etc.), aura également le rôle de suivre les actions du projet ainsi que les autres interventions de développement dans la zone du projet.

5.3. Personnel, formation et incitation

5.3.1. Le projet d'aménagement intégré des massifs forestiers d'Agoua, des Monts Kouffé et de Wari-Maro (PAMF) recrutera son personnel parmi les cadres de l'administration et d'autres professionnels de la place. En particulier, le Directeur du PAMF aura la responsabilité de la gestion administrative, comptable, financière et technique du projet. Il assumera la responsabilité de la planification, organisation et coordination de toutes les activités du projet. Par contre, les autres cadres et techniciens à affecter au projet seront recrutés par le directeur du projet qui en aura la gestion.

5.3.2. Le personnel du projet bénéficiera du programme de formation prévu par le PAMF. Des formations seront mises à la disposition de ce personnel afin d'en accroître leurs performances techniques. La participation à des congrès internationaux ayant trait à la conservation des ressources naturelles est également prévue. La construction d'antennes et de postes forestiers, ainsi que le payement d'indemnités diverses constituent des mesures incitatrices de nature à stimuler l'ardeur du personnel au travail. La formation devrait amener le personnel à redoubler d'effort dans le travail. L'organigramme du projet est présenté à l'annexe 2.

5.4. Acquisitions des biens et services

5.4.1. Les dispositions relatives à l'acquisition des biens et services sont résumées dans le tableau 5.4.1. ci-après. Toute acquisition de biens, travaux et services financée par la Banque, se fera conformément aux règles de procédures de la Banque pour l'acquisition des biens et travaux ou, selon les cas, aux règles de procédures de la Banque pour l'utilisation des consultants, en utilisant les dossiers type d'appel d'offres appropriés de la Banque.

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Tableau 5.4.1. Dispositions relatives à l'acquisition des biens et services

En millions UC Composantes du projet Autres (1) LR (2) BADEA, Gouv., Bénéf. Total 1. Travaux : 3.1. Routes, pistes, sentiers 1,582 1,582 3.2. Bâtiments (0,183) 0,876 1,059 3.3. Autres constructions et bas fonds (0,164) 0,335 0,499 3.4. Pépinières et plantations (1,977) 0,056 2,033 2. Biens : 2.1. Véhicules (0,085) 1,260 1,345 2.2. Matériels (0,007) 0,276 0,283

2.3. Equipements divers (0,278) 0,592 0,870 2.4. Biens divers (photos ; cartographie) 0,266 0,266 2.5. Consommables (fonctionnement, pièces) (1,904) 0,182 2,086 3. Services : 3.1. Personnel national (1,439) 0,024 1,464 3.2. Formation (0,151) 0,411 0,562 3.3. Assistance technique (2,461) 2,461 3.4. Crédit (0,124) 0,124 3.5. Recherche d'accompagnement (0,286) 0,286 3.6. Experts nationaux (0,257) 0,257 3.7. Audit (0,132) 0,007 0,139 4. Non alloué (1,29) 2,248 Total (6,598) (2,850) 5,868 (10,54) 17,564 (1) Consultation de fournisseurs à l ‘échelon national, marché gré à gré et travaux en régie. (2) Liste restreinte. (..) Financement FAD. Le financement des autres bailleurs de fonds est parallèle.

5.4.2. Le Directeur du projet sera responsable de la passation des marchés de biens, travaux, services et formation. Les ressources, la capacité, l'expertise et l'expérience déjà acquises seront adéquates pour mener à bien l'acquisition.

5.4.3. L'acquisition des biens et services financés par le FAD se fera conformément aux règles du FAD, comme suit :

i. Appel d'offres sur la base d'une liste restreinte : pour le recrutement de l'assistance technique et pour les services d'audit du projet. Les experts de courte durée et les autres cadres et techniciens seront fournis par le bureau d'assistance technique.

Autres modes d'acquisition

ii. Consultation de fournisseurs à l'échelon national : pour les matériels, véhicules et équipements divers (mobylettes, vélos, pirogues et moteurs hors bord) ; ce mode d'acquisition est choisi à cause des faibles montants des marchés (85.000 UC au maximum) et du fait que la concurrence peut être assurée grâce à un nombre suffisant de fournisseurs nationaux et de représentants de fournisseurs étrangers qualifiés pour garantir des prix compétitifs ;

iii. Régie : pour les pépinières, les travaux d'aménagement et de plantation, la construction du petit bâtiment destiné au Centre écologique et de 15 petits magasins- dépôts, l’aménagement des bas fonds ; ce mode d'acquisition est retenu à cause de la

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dispersion des travaux et du fait que ces travaux ne peuvent être définis ni quantifiés à l’avance. Par ailleurs, cette procédure permet de garantir la qualité des semences, des plants, des travaux d'aménagement, de plantation, de constructions nécessaires pour assurer une gestion efficace des massifs ;

iv. Gré à gré : pour la formation et la recherche du Centre écologique. Cette passation de marché se fera avec les ONG et les institutions spécialisées ayant les compétences requises ;

v. L'acquisition des biens dans le cadre du crédit se fera selon les pratiques commerciales jugées acceptables par la Banque.

5.4.4. Notes d'information générale sur l'acquisition : le texte d'une note d'information générale sur l'acquisition (NGA) sera adopté avec la DFRN/MDR et sera émis pour publication dans «Development Business», dès approbation par le Conseil d'Administration de la proposition de prêt.

5.4.5. Procédures d’examen : les documents suivants seront soumis à l’examen et à l’approbation de la Banque avant d’être publiés : (i) notes d’information spécifique sur l’acquisition, (ii) dossiers d’appel d’offres ou lettres d’invitation aux consultants, (iii) rapports d’évaluation des offres des entreprises ou des fournisseurs ou des propositions de consultants comportant les recommandations sur l’attribution des marchés, (iv) projets de contrat, si ceux incorporés dans les dossiers d’appel d’offres ont été modifiés.

5.5. Calendrier d'exécution

5.5.1. La durée du projet sera de 60 mois. Son calendrier d'exécution est présenté dans le tableau 5.5.1. ci-dessous : Tableau 5.5.1. Calendrier d'exécution

ACTIVITES Initiées Début Durée A. ADMINISTRATION 1. Approbation du prêt FAD Novembre 1999 2. Signature de l'accord de prêt Gouvernement/FAD Janvier 2000 3. Nomination du Directeur du projet Gouvernement/FAD Novembre 1999 1 mois 4. Entrée en vigueur du prêt FAD Mars 2000 5. Préparation du 1er budget annuel Directeur du projet Novembre 1999 1 mois 6. Etablissement et approbation de la liste restreinte de consultants Gouvernement/FAD Novembre 1999 1 mois 7. Appel d'offres Gouvernement Janvier 2000 3 mois 8. Réception et évaluation des offres Gouvernement Février 2000 1 mois 9. Approbation du rapport de dépouillement FAD Février 2000 1 mois 10. Signature des contrats Gouvernement Mars 2000 1 mois 11. Début des prestations du consultant Gouvernement Avril 2000 5 ans 12. Achèvement prestations du consultant Gouvernement/FAD Décembre 2005 5 ans 13. Rapport d'achèvement de l'emprunteur Gouvernement Décembre 2005 3 mois 14. Rapport d'achèvement du FAD FAD Décembre 2005 3 mois B. ACQUISITION MATERIELS ET EQUIPEMENTS 15. Consultation, adjudications et contrats Gouvernement/FAD Mars 2000 3 mois C. REALISATION DES TRAVAUX D'AMENAGEMENT 16. Démarrage des travaux Gouvernement Avril 2000 5 ans D. FORMATION 17. Démarrage de la formation sur le tas Gouvernement Avril 2000 5 ans

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18. Formation à l’extérieur Gouvernement Octobre 2000 4 ans

5.6. Suivi et évaluation

5.6.1. Quatre types de suivi-évaluation seront assurés au niveau du projet : (i) un suivi- évaluation interne permanent mené à tous les niveaux par les services spécialisés du projet ; (ii) un suivi-évaluation périodique assuré par la DFRN et la Direction de la programmation et de la prospective (DPP) du MDR ; (iii) un suivi environnemental et (iv) une revue à mi- parcours.

Le suivi-évaluation interne du projet

5.6.2. Le projet doit disposer à chaque niveau, d'un système simple de suivi-évaluation. Ce système doit être conçu de façon harmonisée pour permettre des comparaisons entre les zones ou les activités du projet. Le suivi-évaluation doit couvrir les aspects techniques en terme de taux de réalisation des activités et des objectifs, les aspects relatifs à l'appui aux institutions nationales en terme de formation et de performance des services fournis et les aspects budgétaires et d'utilisation des moyens humains et matériels en comparant les activités formulées et les objectifs réalisés.

Le suivi-évaluation externe

5.6.3. Il est assuré par la DFRN et la DPP, sur la base des informations fournies par les missions qu'elle pourra effectuer une fois l'an. Les rapports y afférents doivent être envoyés au FAD. Le projet sera également supervisé par le FAD, à travers des missions de supervision et de suivi périodiques et régulières.

Le suivi environnemental

5.6.4. Le suivi environnemental, assuré par l'ABE, s’attachera à vérifier et mesurer les impacts dus à l’exécution du projet. Par ailleurs, elle s’attachera également à mettre en place les normes et mesures d’une bonne gestion des massifs forestiers et établir des rapports annuels en accordant une attention particulière aux points essentiels suivants : (i) élaboration du plan d’aménagement ; (ii) exploitation des aires (zonage, exploitation du bois, chasse, cultures vivrières, feux de brousse) et (iii) information-éducation-communication (IEC) au niveau des écoles et différents acteurs locaux.

Revue à mi-parcours

5.6.5. Une évaluation à mi-parcours est prévue en année trois du projet pour examiner ses réalisations en fonction des objectifs spécifiques et, en cas de besoin, réorienter ou modifier certaines actions.

Comptabilité et audit

5.6.6. La comptabilité du projet sera tenue dans des livres séparés où devront clairement apparaître toutes les opérations financées par le FAD. La tenue des comptes du projet sera soumise aux contrôles habituels des établissements publics. De plus, un cabinet d'audit externe, financé sur les fonds du FAD, sera recruté pour vérifier, une fois par an, la comptabilité du projet et les comptes bancaires correspondants. L’audit interne du ministère, chargé de cette tâche, établira annuellement un rapport qui sera envoyé au FAD.

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5.7. Charges récurrentes

5.7.1. L'approche participative adoptée dans le cadre de la réalisation du projet, implique nécessairement une cogestion du domaine forestier de l'Etat (massifs forestiers d'Agoua, des Monts Kouffé et de Wari-Maro) par l'Administration et les populations riveraines. Dans ce contexte, l'exploitation et l'entretien des forêts relèvent de la responsabilité des populations qui l'assument intégralement conformément au contrat-plan adopté par les deux parties. Cette nouvelle politique du Gouvernement a permis de redéfinir le rôle de l'Etat ; l'amélioration de l'efficacité de son intervention et la réduction des coûts de son intervention. Cette politique forestière s'applique depuis 1994 avec l'adoption d'un programme d'actions prioritaires et permet d'assurer une pérennité et une production soutenue des ressources, grâce à l'adhésion des populations à la gestion.

5.7.2. En conclusion, les charges récurrentes générées par la mise en œuvre du projet sont prises en charge par les populations bénéficiaires qui verseront les redevances pour l'entretien et l'exploitation de l'appareil de production. Les revenus obtenus des activités diverses du projet permettent de faire face aux coûts récurrents et d'assurer la durabilité du projet car toutes les activités du projet sont très rentables.

5.8. Durabilité du projet

5.8.1. Le projet d'aménagement des massifs forestiers d'Agoua, des Monts Kouffé et de Wari-Maro (PAMF) est un projet orienté et placé dans la durée : aménager les massifs forestiers afin d'en tirer un revenu constant dans le temps et surtout de façon durable, est par essence une œuvre de longue haleine. En effet, l’obtention des résultats probants réclame au minimum 5 ans pour la faune, mais plus de temps pour les autres activités. Ainsi la durabilité des actions économiques de la forêt est une condition essentielle de la rentabilité soutenue qui rend le présent projet conforme au processus de développement durable généralement admis. En effet, le projet intègre dans son approche analytique, les problèmes de dimensions plus vastes et internationales, notamment la durabilité écologique, la justice sociale et le développement économique.

5.8.2. Le projet prend en compte la lutte contre la pauvreté en promouvant des activités pour la satisfaction des besoins essentiels des couches démunies, en particulier les femmes et les jeunes. La place accordée aux activités des femmes dans les actions de développement de la zone du projet concourt à la durabilité du projet en garantissant l'accès des femmes aux ressources et aux prises de décision, sachant que la femme est le noyau de la famille et la base de la société. Le rôle des pouvoirs locaux dans les actions programmées et dans les prises de décisions ainsi que l'autonomie du projet à œuvrer avec d'autres intervenants dans la zone, militent également en faveur d'une durabilité du projet sur la base d’une cohésion sociale.

5.9. Impact sur la réduction de la pauvreté

5.9.1. Le PAMF prévoit de nombreuses activités dont les résultats économiques et financiers auront des impacts positifs sur l’allégement de la pauvreté. En effet, les ventes de bois, de prélèvement de gibiers, des poissons, des produits agricoles divers, du miel, de produits animaux et autres produits forestiers, etc. vont procurer des revenus substantiels aux populations de la zone, notamment les femmes et les enfants qui s’adonnent à la commercialisation.

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5.9.2. En outre, la prise en charge de l’éducation-sensibilisation donnée aux femmes dans les domaines de la santé, de l’environnement, de la nutrition et la formation professionnelle à divers métiers ruraux dispensée en particulier aux jeunes, permettront l’amélioration du niveau de vie des populations et l’aisance dans les villages, grâce à une augmentation des connaissances dans le milieu et une meilleure redistribution des revenus.

5.10. Coordination avec les autres bailleurs

5.10.1. Les principes de base de la conception et formulation du PAMF axés sur les objectifs de la nouvelle politique de développement forestier au Bénin, ont été largement discutés avec les autorités et les autres bailleurs de fonds. En effet, cette politique implique la nécessité de faire participer les populations riveraines à l’élaboration et à la mise en œuvre des plans d’aménagements forestiers.

5.10.2. Le PAMF est un projet d’aménagement basé sur l’approche participative dans les trois massifs forestiers d’Agoua, des Monts Kouffé et Wari-Maro. Ces trois massifs forestiers ne font pas l’objet de prise en charge par d’autres bailleurs de fonds et ont été affectés au FAD. Au cours de la mission d’évaluation, les actions prévues dans le projet ont été discutées avec les autres bailleurs de fonds, dont les interventions demeurent complémentaires de celles du FAD et se réalisent dans des forêts spécifiques. Les interventions dans le sous secteur forestier (cf. section 2.11) sont coordonnées entre bailleurs de fonds et le PAMF s’insère parfaitement dans l’ensemble des actions des autres bailleurs.

6. JUSTIFICATIONS TECHNIQUES ET ECONOMIQUES

6.1. Justifications techniques

6.1.1. Le projet d'aménagement des massifs forestiers d'Agoua, des Monts Kouffé et de Wari-Maro (PAMF) tel que présenté dans le présent rapport, est la synthèse de l'analyse des trois variantes, ci-après :

i. effectuer le montage d'un projet de plantation forestière pure, c'est-à-dire détruire les forêts naturelles existantes et les remplacer par des plantations forestières industrielles classiques ;

ii. ne rien entreprendre ni en terme de reboisement, ni en terme d'aménagement et laisser les forêts naturelles évoluer sous la pression des villageois riverains ;

iii. effectuer le montage d'un projet permettant la mise en œuvre de plan d'aménagement avec une forte implication des villageois riverains et en combinant l'aménagement de forêts naturelles avec des plantations forestières dans les poches ou les clairières.

6.1.2. En termes de coûts et bénéfice, la troisième variante est de loin le meilleur choix. En effet, les plantations forestières pures peuvent être très avantageuses, mais elles présentent certains inconvénients tels que : (a) importants investissements, (b) aléas de production (feux, parasitisme, demande de nouvelles essences forestières, etc.), (c) rendements souvent moins élevés que ce qui a été prévu et (d) destruction de la biodiversité.

6.1.3. Du point de vue écologique, l'aménagement des forêts naturelles est en général préférable aux plantations ; du point de vue économique, l'aménagement nécessite d'apports financiers inférieurs. Une combinaison bien dosée des deux méthodes, plantation et

28 aménagement, est de loin la meilleure solution. D'autre part, vu l'expérience déjà acquise dans l'aménagement participatif des forêts classées au Bénin, le projet ne présentera pas de difficultés majeures.

6.2. Avantages du projet

6.2.1. L'analyse des coûts et bénéfices est limitée par le manque de séries de données sur l'état de dégradation des ressources naturelles et son impact sur la productivité, l'économie familiale et l'allocation de la force de travail. Cependant, les avantages attendus du projet sont multiples et couvrent les aspects d'ordre technique, écologique, culturel, socio-économique et financier.

6.2.2. Sur le plan technique, les résultats et les informations disponibles, montrent qu'il existe suffisamment de technologies efficaces et adaptées permettant l'amélioration de la gestion des ressources naturelles. De même, plusieurs technologies existantes sont économiquement intéressantes.

6.2.3. Sur le plan écologique, le projet permettra la gestion durable de trois massifs forestiers et le maintien de la biodiversité à des niveaux acceptables. Cependant, ces avantages ne seront visibles que dans le moyen et long termes. De même, le projet aura un impact environnemental évident. Les avantages environnementaux sont les suivants :

i. prise de conscience et responsabilisation des populations pour la gestion rationnelle des ressources naturelles ;

ii. amélioration des capacités de surveillance écologique et des possibilités d'intervention du service forestier et des populations, permettant une meilleure surveillance des aires protégées, la conservation de la biodiversité et la diminution du braconnage ;

iii. l'introduction de méthodes culturales plus intensives (sédentarisation) réduirait la pression sur les terres et les forêts. Une plus grande sécurité foncière permettrait une demande accrue de technologie appropriée et une meilleure protection de l'environnement face aux abus dérivant d'un accès libre aux ressources naturelles ;

6.2.4. Sur le plan culturel, le projet renforcera les connaissances techniques des agents et des populations cible en matière d'aménagement des forêts. En effet, le programme de formation des paysans volontaires permettra d'améliorer leurs connaissances sur : la production de plants et la gestion des pépinières, les techniques de plantations et de protection, les techniques de gestion conservatoire des eaux et des sols (compostage), les techniques de maraîchage et d'élevage, les techniques de transformation (beurre de karité en savon et pommade, manioc, etc.). Sur le plan institutionnel, le projet en instaurant une approche participative, permet d'initier les populations aux techniques de cogestion sur la base d'un contrat plan dont elles sont les responsables en partie. Le projet permet ainsi d'envisager une autre responsabilisation des populations sur la base du consentement mutuel. Le projet aura donc une valeur éducative et incitative et de responsabilisation.

6.2.5. Sur le plan socio-économique, le projet touchera quelques 79.000 personnes dans des zones rurales très diversifiées et dans des domaines également différents. Les avantages importants qui seront visibles dans les court et moyen termes sont :

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i. la valorisation de produits forestiers, la stabilisation des populations riveraines, la réduction de la pauvreté dans la zone d'intervention par la création d'emplois, l'accès au crédit, l'augmentation des productions agricoles, piscicoles et forestières, l'amélioration des méthodes de culture, la transformation des produits, la constitution de groupements divers ;

ii. l'amélioration de l'état de santé et du niveau d'instruction des populations (eau potable, soins de santé primaires et écoles) ;

iii. la valorisation du travail de la femme (transformation des produits) ;

iv. l'amélioration des conditions générales de vie au niveau des villages et le ralentissement concomitant de l'exode rural ;

v. les résultats de l'inventaire forestier serviront de base pour une réelle stratégie d'aménagement de l'espace et une meilleure gestion de la filière bois.

6.3. Justifications économiques et financières

6.3.1. Le projet d'aménagement des massifs forestiers d'Agoua, des Monts Kouffé et de Wari-Maro (PAMF), contribuera d'une manière appréciable à l'amélioration du niveau de vie des populations surtout par le développement des activités génératrices de revenus et l'exploitation rationnelle, soutenue et durable des ressources forestières, notamment le bois dans la zone. En effet, en période de croisière, environ 1,05 milliards CFA seront distribués annuellement dans la zone du projet grâce aux recettes des diverses activités du projet : prélèvement de gibier, vente de madriers, pisciculture, agriculture, manioc transformé et autres produits agricoles, miel, élevage et commercialisation.

6.3.2. Le projet apportera ainsi aux villageois une meilleure jouissance du fruit d'une gestion rationnelle soutenue et durable de la faune, une clarification de leurs droits, une capacité de gestion des ressources naturelles et une organisation communautaire renforcée et reconnue. Il permettra aux producteurs d'acquérir des techniques de production conservatrices de l'environnement et d'amélioration des revenus.

6.3.3. Sur le plan financier, le revenu des exploitations est très consistant et permet même de faire face aux diverses redevances liées au contrat plan. En effet, la marge nette d'un apiculteur atteint 88.000 CFA ce qui n'est pas négligeable comme revenu. En transformation du manioc, une exploitation tenue par 10 femmes dans un village permet d'obtenir 2.241.000 CFA, soit 224.100 CFA par femme. En élevage, une exploitation de poulets, pintades, petits ruminants et aulacodes obtient une marge nette de 373.150 CFA. En production agricole, une exploitation de 3,76 ha ou de 6 ha (5ème année) produisant du manioc, maïs, riz, niébé, arachide, sorgho, coton, goussi, les marges nettes respectives sont de 288.200 CFA et 643.800 CFA. En pisciculture, un trou à poisson de 400 m2 donne une marge nette de 188.500 CFA. Il est clair que les activités soutenues par le projet procurent suffisamment de revenus à leurs promoteurs. Le compte d'exploitation est disponible dans une annexe séparée.

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6.3.4. La plupart des activités prévues par le projet sont pourvoyeuses d'emplois. La création d'emplois constitue aussi un important indicateur de réduction de poches de pauvreté. Les activités prévues créeront deux types d'emplois : emplois directs et emplois indirects. Les emplois directs sont ceux constitués par les cadres et les agents d'exécution du projet (environ 121 emplois permanents). Les emplois indirects sont liés à toutes les activités du projet qui, dans leur majorité, demandent une main-d’œuvre assez importante.

6.3.5. Le PAMF joue un rôle non négligeable, sinon très important, du point de vue de l'allégement de la pauvreté. En effet, le projet se positionne comme une importante intervention à caractère social dans la zone du projet. Ce caractère social se dégage à travers l'un de ses objectifs qui est l'amélioration des conditions de vie de la population concernée dans une zone où le seuil de pauvreté est le plus élevé. Des mesures telles que l'amélioration des techniques de production, le développement du marché, la mise en place d'une structure de crédit, l'alphabétisation fonctionnelle, sont autant de mesures visant à rabaisser le seuil de pauvreté à court, moyen ou long terme. Le renforcement des capacités institutionnelles par le pilotage pour les populations de leur développement, relève aussi du principe de l'égalité visant l'amélioration des conditions de vie de ces populations. L'amélioration de la position socio-économique des catégories vulnérables, femmes en particulier, milite en faveur de la lutte contre la pauvreté. En effet, dans le cadre du projet, la place accordée aux activités des femmes, à leur priorité et à leur participation dans les actions de développement de la zone tout en leur garantissant l'accès aux ressources et aux prises de décisions, sont des éléments tangibles d'une volonté de lutte contre la pauvreté.

6.3.6. Par ailleurs, ce projet aura une valeur d'incitation et contribuera à amorcer un vaste mouvement de gestion rationnelle des forêts par des plantations d'essences forestières à l'intérieur de ces forêts, l'exploitation planifiée de leurs ressources et l'adoption des techniques d'intégration agro-sylvicole et de conservation des sols dans les systèmes culturaux de la zone. Il pourra servir d'exemple pour d'autres zones forestières du pays.

6.3.7. En l'absence du projet PAMF, dans les 5 ans à venir :

i. les réserves fauniques vont chuter à moins de la moitié du potentiel actuel du fait du braconnage, des feux de brousse et de l'agriculture itinérante dans les massifs forestiers. L'équivalent en perte de faune est estimé à près de 144 millions de FCFA en 5 ans, pour un poids de 288 tonnes de gibier. De même, les revenus de chasse vont aussi diminuer considérablement, ce qui aurait pour conséquence le relèvement des prix de la viande de chasse avec pour conséquence directe, le risque croissant d'abattage des dernières populations de gibier ; le démarrage du projet dans 5 ans amènerait à interdire totalement la chasse pendant près de 10 ans si l'on veut reconstituer au même niveau actuel les réserves fauniques, ce qui n'est pas réaliste ;

ii. l'exploitation du bois serait difficile à cause de la non-ouverture et du non-entretien des voies d'accès aux massifs forestiers. Il s'en suivrait une forte pression sur les zones accessibles sans pour autant une politique de régénération des forêts ;

iii. les réserves floristiques vont aussi considérablement diminuer à cause des feux de brousse, de l'agriculture itinérante et du braconnage. Au total, l'environnement s'en trouvera fortement dégradé. La reconstitution des ressources forestières dans 5 ans entraînerait des mesures plus rigoureuses et contraignantes pour les populations.

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6.3.8. Cependant, l'analyse économique du projet ne prend pas en compte la situation «sans projet» tel que décrit ci-dessus. En l'absence de données statistiques pouvant permettre de quantifier la situation «sans projet» l'analyse économique n'a considéré que la comparaison coûts/avantages en prenant en compte uniquement les objectifs quantifiables. Le taux de rentabilité économique atteint 21 % sans tenir compte des autres avantages du projet.

7. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

7.1. Conclusions

7.1.1. Le projet d'aménagement des massifs forestiers d'Agoua, des Monts Kouffé et de Wari-Maro proposé ne fait pas appel à des techniques de réalisation sophistiquées. Il s'insère dans le cadre actuel de la politique de développement rural et environnementale du pays.

7.1.2. Les objectifs poursuivis : préservation des ressources naturelles par des aménagements forestiers, de la faune et la gestion durable des écosystèmes et de la biodiversité, s'intègrent dans le cadre global des objectifs de développement économique et social du pays.

7.1.3. La mise en œuvre du projet avec la participation des populations riveraines, permettra de résoudre les multiples problèmes de la préservation et de l'exploitation des ressources naturelles sans exclusive des populations impliquées. Le projet permettra ainsi d'augmenter les revenus et d'améliorer le niveau de vie des populations. La rentabilité économique atteint 21 % sans tenir compte des autres avantages du projet difficilement quantifiables (produits de cueillette, pharmacopée, champignons, etc.).

7.2. Recommandations et conditions du prêt

7.2.1. Il est recommandé qu'un prêt n'excédant pas 10,54 millions d'UC soit octroyé au Gouvernement de la République du Bénin dans le but d'exécuter le projet tel que décrit dans le rapport objet des conditions particulières suivantes :

A. Conditions préalables à l'entrée en vigueur de l'Accord de prêt :

Avant l'entrée en vigueur de l'Accord de prêt, l'Emprunteur devra :

i. fournir au Fonds la preuve que l’accord de prêt avec la Banque Arabe pour le Développement Economique en Afrique (BADEA) a été signé ou que cette dernière s’est engagée par écrit à apporter son financement au projet conformément au plan de financement (cf. 4.7.1.) ;

ii. fournir au Fonds la preuve de la création de la Cellule de gestion du projet au sein de la Direction des Forêts et des Ressources Naturelles (DFRN) (cf. 5.1.1.) ;

iii. fournir au Fonds la preuve de la nomination du Directeur du projet ayant une expérience confirmée dans le domaine d’agronomie forestière (gestion des ressources naturelles) en vue également de la consolidation des acquis du projet bois de feu. Le curriculum vitae dudit Directeur devra être au préalable approuvé par le Fonds (cf. 5.1.2.) ;

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iv. fournir au Fonds la preuve du transfert au projet d’une partie des équipements agroforestiers, engins et matériels acquis dans le cadre du projet plantation de bois de feu dans le Sud-Bénin en particulier : 2 bulls (D7 et D4), 1 niveleuse, 1 chargeuse, 1 compacteur, 1 camion-benne, 1 groupe électrogène (60 KVA), 1 table traçante, 1 table à digitaliser, 7 GPS, des équipements d’inventaire forestier divers et le bureau central de Cotonou (cf. 4.4.1.vi.).

B. Autres conditions

L'Emprunteur devra en outre :

i. fournir au Fonds au plus tard douze mois après la date d’entrée en vigueur de l’accord de prêt, le «Plan simple de gestion» qui fixe les grands principes de base pour la gestion des trois massifs forestiers susvisés.

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REPUBLIQUE DU BENIN PROJET D’AMENAGEMENT DES MASSIFS FORESTIERS D’AGOUA, DES MONTS KOUFFE ET DE WARI-MARO ZONE DU PROJET

Cette carte a été établie par le personnel du Groupe de la BAD exclusivement à l’usage des lecteurs du rapport auquel elle est jointe. Les dénominations utilisées et les frontières figurant sur cette carte n’impliquent de la part de la BAD et des ses membres aucun jugement ni aucune approbation ou acceptation de ses frontières.

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REPUBLIQUE DU BENIN PROJET D’AMENAGEMENT DES MASSIFS FORESTIERS D’AGOUA, DES MONTS KOUFFE ET DE WARI-MARO

ORGANIGRAMME DU PROJET

REPUBLIQUE DU BENIN PROJET D'AMENAGEMENT DES MASSIFS FORESTIERS D'AGOUA, DES MONTS KOUFFE ET DE WARI-MARO (PAMF) Annexe 3 RESUME DES COUTS ESTIMATIFS DU PROJET PAR COMPOSANTE Année 1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5 Total M. locale Devises A Gestion des ressources naturelles A1 Aménagement forestier 294,750,000 257,120,000 364,330,000 483,460,000 393,400,000 1,793,060,000 657,324,000 1,135,736,000 A2 Développement rural 7,600,000 55,172,000 57,500,000 57,500,000 40,000,000 217,772,000 66,092,000 151,680,000 A3 Recherche d'accompagnement 30,000,000 14,500,000 30,000,000 14,000,000 35,000,000 123,500,000 49,400,000 74,100,000 A4 Assistance technique 530,000,000 380,000,000 390,000,000 300,000,000 320,000,000 1,920,000,000 0 1,920,000,000 A5 Experts nationaux 41,250,000 39,750,000 39,750,000 39,750,000 39,750,000 200,250,000 40,050,000 160,200,000 A6 Centre écologique 20,000,000 20,000,000 20,000,000 20,000,000 20,000,000 100,000,000 10,000,000 90,000,000 A7 Bâtiments 483,500,000 59,000,000 59,000,000 43,000,000 0 644,500,000 389,800,000 254,700,00 A8 Pistes et sentiers 636,300,000 207,800,000 195,300,000 195,000,000 0 1,234,400,000 370,270,000 864,130,000 A9 Hydraulique pastorale 45,000,000 15,000,000 0 0 0 60,000,000 60,000,000 0 A10 Véhicule, motos, etc. 818,250,000 0 111,850,000 120,000,000 0 1,050,100,000 204,980,000 845,120,000 A11 Matériel 166,000,000 53,000,000 0 0 0 219,000,000 14,100,000 204,900,000 A12 Equipement 236,400,000 9,000,000 23,500,000 18,000,000 0 286,900,000 21,200,000 265,700,000 A13 Personnel 127,316,000 127,116,000 122,926,000 111,276,000 111,276,000 599,910,000 599,910,000 0 A14 Fonctionnement 206,400,000 216,400,000 237,360,000 248,360,000 268,360,000 1,176,880,000 171,944,000 1,004,936,000 Coût de base 3,642,766,000 1,453,858,000 1,651,516,000 1,650,346,000 1,227,786,000 9,626,272,000 2,655,070,000 6,971,202,000 Imprévus Physiques 147,210,000 45,349,600 54,942,000 59,966,000 37,838,000 345,305,600 100,755,500 244,550,100 Hausse de prix 151,599,040 122,335,340 213,075,172 290,511,133 274,201,113 1,051,721,798 296,237,681 755,484,117 Coût Total 3,941,575,040 1,621,542,940 1,919,533,172 2,000,823,133 1,539,825,113 11,023,299,398 3,052,063,181 7,971,236,217 B Actions d'accompagnement B1 Promotion des femmes 86,600,000 141,000,000 141,000,000 46,000,000 25,000,000 439,600,000 131,480,000 308,120,000 B2 Formation 124,450,000 165,050,000 84,750,000 26,750,000 37,500,000 438,500,000 91,450,000 347,050,000 B3 Crédit 15,100,000 32,500,000 29,650,000 19,400,000 0 96,650,000 0 96,650,000 B4 Infrastructure 46,400,000 117,400,000 117,400,000 117,400,000 0 398,600,000 184,480,000 214,120,000 Coût de base 272,550,000 455,950,000 372,800,000 209,550,000 62,500,000 1,373,350,000 407,410,000 965,940,000 Imprévus Physiques 13,627,500 22,797,500 18,640,000 10,477,500 3,125,000 68,667,500 20,370,500 48,297,000 Hausse de prix 11,447,100 39,065,796 48,876,764 37,373,554 14,217,847 150,981,061 48,599,534 102,381,528 Coût Total 297,624,600 517,813,296 440,316,764 257,401,054 79,842,847 1,592,998,561 476,380,034 1,116,618,528 C Gestion du Projet C1 Personnel 108,400,000 108,400,000 108,400,000 108,400,000 108,400,000 542,000,000 479,000,000 63,000,000 C2 Fonctionnement 61,000,000 61,000,000 59,000,000 59,000,000 59,000,000 299,000,000 111,500,000 187,500,000 C3 Audit 20,000,000 20,000,000 28,000,000 20,000,000 20,000,000 108,000,000 5,400,000 102,600,000 Coût de base 189,400,000 189,400,000 195,400,000 187,400,000 187,400,000 949,000,000 595,900,000 353,100,000 Imprévus Physiques 3,050,000 3,050,000 2,950,000 2,950,000 2,950,000 14,950,000 5,575,000 9,375,000 Hausse de prix 7,698,000 15,703,920 24,766,774 32,332,577 41,239,880 121,741,151 75,866,751 45,874,400 Coût Total 200,148,000 208,153,920 223,116,774 222,682,577 231,589,880 1,085,691,151 677,341,751 408,349,400 T O T A L Coût de base 4,104,716,000 2,099,208,000 2,219,716,000 2,047,296,000 1,477,686,000 11,948,622,000 3,658,380,000 8,290,242,000 Imprévus Physiques 163,887,500 71,197,100 76,532,000 73,393,500 43,913,000 428,923,100 126,701,000 302,222,100 Hausse de prix 170,744,140 177,105,056 286,718,710 360,217,265 329,658,840 1,324,444,011 420,703,966 903,740,045 Coût Total 4,439,347,640 2,347,510,156 2,582,966,710 2,480,906,765 1,851,257,840 13,701,989,111 4,205,784,966 9,496,204,145

REPUBLIQUE DU BENIN ANNEXE 4 PROJET D'AMENAGEMENT DES MASSIFS FORESTIERS D'AGOUA, DES MONTS KOUFFE ET DE WARI-MARO (PAMF) TAUX DE RENTABILITE

(en milliers de FCFA)

ANNEE RECETTES COUT SOLDE Pisciculture Apiculture Prod. Agric. Transfor. Manioc Prod. Animale Gains forestiers Prod. Chasse Commercialisation TOTAL 1 14800 272000 41900 272500 174500 517000 17770 231500 1541970 4268603 -2726633 2 15100 275500 42500 273000 174800 518000 17789 240000 1556689 2170405 -613716 3 15300 277500 45800 275000 175000 519500 17790 243000 1568890 2296248 -727358 4 15500 277500 45800 275000 175000 520000 17800 255000 1581600 2120689 -539089 5 15500 277500 45800 275000 175000 520000 17826 255000 1581626 1521599 60027 6 15500 277500 45800 275000 175000 520000 17826 255000 1581626 1581626 7 15500 277500 45800 275000 175000 520000 17826 255000 1581626 1581626 8 15500 277500 45800 275000 175000 520000 17826 255000 1581626 1581626 9 15500 277500 45800 275000 175000 520000 17826 255000 1581626 1581626 10 15500 277500 45800 275000 175000 520000 17826 255000 1581626 1581626 11 15500 277500 45800 275000 175000 520000 17826 255000 1581626 1581626 12 15500 277500 45800 275000 175000 520000 17826 255000 1581626 1581626 13 15500 277500 45800 275000 175000 520000 17826 255000 1581626 1581626 14 15500 277500 45800 275000 175000 520000 17826 255000 1581626 1581626 15 15500 277500 45800 275000 175000 520000 17826 255000 1581626 1581626 16 15500 277500 45800 275000 175000 520000 17826 255000 1581626 1581626 17 15500 277500 45800 275000 175000 520000 17826 255000 1581626 1581626 18 15500 277500 45800 275000 175000 520000 17826 255000 1581626 1581626 19 15500 277500 45800 275000 175000 520000 17826 255000 1581626 1581626 20 15500 277500 45800 275000 175000 520000 17826 255000 1581626 1581626 TOTAL 308700 5542500 908800 5495500 3499300 10394500 356365 5049500 31555165 31555165 TRI: 21.01%

Annexe BENIN: PROJET D’AMENAGEMENT DES MASSIFS FORESTIERS D’AGOUA, DES MONTS KOUFFE ET DE WARI-MARO (PAMF)

NOTE EXPLICATIVE

Lors des séances du Conseil du 15 décembre 1999, des éclaircissements ont été demandés sur les points suivants : le nombre élevé des composantes, la complexité du projet, le nombre élevé de véhicules et des bâtiments, les charges récurrentes et la durabilité du projet et enfin les leçons tirées des projets allemands et la courte durée d'exécution du projet. Vous voudrez bien trouver ci-après les éléments de réponse y afférents.

1. Composantes et complexité du projet

1.1 Comme indiqué dans la section 4.2 et aux paragraphes 4.2.3 et 4.3.2, le projet d'aménagement des massifs forestiers d'Agoua, des monts Kouffe et de Wari-Maro (PAMF) comprend trois composantes : A. Gestion des ressources naturelles ; B. Actions d'accompagnement ; C. Gestion du projet. Il englobe huit principales réalisations : i) l'aménagement des trois massifs forestiers ; ii) la gestion de la faune ; iii) la promotion d'actions de développement rural ; iv) la mise en œuvre des actions d'accompagnement ; v) la réalisation des infrastructures ; vi) l'acquisition de véhicules, matériels et équipements divers ; vii) l'exécution des activités du projet ; viii) l'audit de performances techniques.

1.2 Toutes ces réalisations se feront à travers des activités économiques déjà existantes dans les trois massifs forestiers. En effet, les populations riveraines pratiquent régulièrement les activités de collecte de miel, du karité, de plantes médicinales, etc. De même, dans la situation actuelle "sans projet", les activités liées à l'exploitation de la forêt sont également développées d'une manière anarchique, sans contrôle, notamment celles liées à la chasse. Ainsi, dans la situation "avec projet", ces activités sont connues et ne sont pas complexes, quoique très diversifiées et nombreuses. Par ailleurs, la professionnalisation des agents économiques : confrérie des chasseurs, association des éleveurs, association des pêcheurs, des apiculteurs, des agriculteurs et des exploitants forestiers permet de rationaliser les activités et d'obtenir une maîtrise parfaite tout en simplifiant chaque métier.

2. Véhicules et bâtiments

2.1 Il est prévu l'achat de 27 véhicules pour la durée (cinq années) de l'exécution du projet. Ces véhicules acquis en deux phases permettront de couvrir les 370.000 ha de la zone du projet. Ils seront entièrement pris en charge par le financement de la BADEA. Le FAD ne finance que des mobylettes pour un montant de 100.000 UC comme indiqué au tableau 4.6 (2)b. Les besoins en véhicules ont été calculés en fonction du nombre des experts (nationaux et étrangers) intervenant dans le projet, des nombreuses activités exercées sur le terrain pour encadrer chaque profession sur une superficie de 3.700 km2 soit un pourtour global d'environ 260 km sans tenir compte des distances intérieures à parcourir dans chaque massif. Enfin, il faut noter que ces véhicules ne doivent plus être renouvelés à la fin du projet car les bénéficiaires n'auront plus besoin d'un encadrement rapproché, chaque profession étant devenue autonome. Par conséquent, les véhicules seront remis à l'Etat à la fin des travaux.

2.2 Quant aux bâtiments, les trois massifs forestiers étant loin des agglomérations habitées, il est difficile d'accéder à la location dans ces zones. Le programme de construction des bâtiments permettra aux agents du projet d'être correctement logés dans leurs zones 2

d'intervention. A Cotonou, il n'est prévu que la réfection du bureau central devant abriter le bureau de liaison du projet. Au total, 9 bureaux/logements, 4 bâtiments administratifs et 4 logements pour les quatre chefs d'antenne (Agbassa, Banté, Manigri et Wari-Maro), seront construits. La BADEA et le Gouvernement financeront l'essentiel du coût tandis que le FAD ne contribuera que pour 18 % du coût.

3. Charges récurrentes et durabilité du projet

3.1 Les charges récurrentes concerneront essentiellement les coûts relatifs au reboisement, à l'entretien de pistes agricoles et des infrastructures socio-économiques. Ces coûts récurrents seront pris en charge par les populations bénéficiaires qui verseront des redevances pour l'entretien et l'exploitation des massifs (cf. 5.7.2.). En effet, le principe fondamental de l'aménagement participatif des forêts naturelles est le réinvestissement régulier dans la forêt d'une partie des revenus tirés de son exploitation. Les associations pour la gestion de chaque massif seront donc liées à l'Etat par un contrat de gestion forestière mentionnant une répartition précise des revenus de l'exploitation en respect de l'application de la loi en vigueur et du plan d'aménagement (cf. 5.2.7.). Dans ce cadre, un Fonds d'aménagement sera crée pour couvrir tous les coûts récurrents d'aménagement. Ce Fonds, alimenté principalement par les contributions des usagers de la forêt, sera également constitué dans le cadre du PAMF par les différentes professions du projet (cf. 4.1.2.iv).

3.2 Pour ce faire, le PAMF se basera sur l'expérience déjà mise en œuvre par la Banque mondiale dans les forêts classées de Tchaourou et Toui-Kilibo. Dans ces deux forêts, le paiement des contributions varie selon l'activité économique (agriculture, exploitation forestière, chasse, pêche, etc.). A titre d'exemple, l'exploitation forestière (bois d'œuvre, charbon de bois et bois de feu) est sujette à une clé de répartition dont 95 % du montant total des contributions vont au Fonds d'aménagement et le reste au Fonds forestier national. Pour la chasse et la pêche, 80 % des fonds vont au Fonds d'aménagement et 20 % aux collecteurs. Le PAMF respectera ce principe, gage de la durabilité du système mis en place dans le cadre du projet et améliorera le système en créant le Fonds de développement villageois.

3.3 Ainsi, grâce aux activités issues de la rationalisation de la gestion de la forêt, le PAMF destinera une partie de ses revenus (environ 1,60 milliards FCFA/an, cf. annexe 4), à couvrir les charges récurrentes de l'aménagement comprenant aussi le reboisement. En effet, le coût moyen d'aménagement participatif des massifs forestiers s'élève à environ 32.500 FCFA/ha. Le coût de renouvellement de 2.500 ha/an en rotation atteignant 81 millions FCFA/an sera donc largement couvert par ces revenus. Une seconde partie des revenus sera versée au Trésor public pour les dépenses collectives et une troisième aux groupements et villages riverains (Fonds de développement villageois) pour leurs actions de développement. Quant aux charges liées à l'appareil de production privé, chaque promoteur d'activité économique assurera la pérennisation de son appareil. Les revenus provenant de diverses activités du projet (cf. paragraphe 6.3.3) permettront de faire face aux coûts récurrents et de développer des activités connexes. Il en sera de même pour les coûts récurrents du personnel du projet. En effet, comme indiqué au paragraphe 4.4.3(c), le personnel intervenant dans le cadre du projet demeurera contractuel et son mandat cessera à la fin de la réalisation du projet qui correspondra à l'échéance de son contrat. Il ne constituera donc pas une charge récurrente pour le projet.

3.4 L'intervention du FAD dans le financement des charges récurrentes vise essentiellement une partie des coûts du personnel et des frais de fonctionnement de la 3

composante «Gestion des ressources naturelles». Ces charges récurrentes, renouvelables au cours des cinq années d'exécution du projet, seront financées d'une manière dégressive par le FAD et reflètent la tendance affichée dans le plan de financement (cf. tableau 4.7.1c) du rapport d'évaluation. Le niveau de ces charges pour le FAD passera graduellement d'un montant de 0,54 million d'UC à 0,44 million d'UC en dernière année .

4. Leçons tirées des projets allemands et courte durée d'exécution du projet

4.1 La mission d'évaluation avait visité ces projets. Le FAD a réalisé lui-même un projet de reboisement de 2.400 ha dans la forêt classée de la Lama, tirant ainsi profit de l'expérience du projet allemand de l'économie forestière juxtaposé au projet FAD. De même, la visite du projet de restauration de ressources forestières de Bassila et les discussions avec l'agent responsable du projet ont permis de tirer les leçons du rétablissement d'un écosystème productif et de la conduite d'un aménagement en forêt naturelle. La mission a donc tenu compte des expériences des deux projets allemands, même si ces anciens projets n'ont pas été cités expressément comme le PGRN. Toutefois, le projet développera la coopération avec les deux projets cités.

4.2 Dans le cadre de la coopération, les échanges de vue ont permis de préciser que les trois massifs forestiers d’Agoua, des Monts Kouffé et Wari-Maro affectés au FAD, ne font pas l’objet de prise en charge par d’autres bailleurs de fonds. Par ailleurs, les actions prévues dans le projet ont été discutées et les interventions du FAD demeurent complémentaires de celles des autres bailleurs de fonds se réalisant dans des forêts spécifiques. Le PAMF s’insère donc parfaitement dans l’ensemble des actions des autres bailleurs et la Direction des Forêts et des Ressources Naturelles (DFRN), chargée de la coordination de toutes les actions dans le sous secteur, assure un suivi concerté avec tous les bailleurs de fonds.

4.3 Quant à la durée d'exécution du projet, les cinq années d'exécution tiennent justement compte de l'expérience acquise dans ce domaine. En effet, par le passé, les projets d'aménagement prenaient du temps à démarrer du fait de la préparation longue en matière de réalisation du plan d'aménagement (3-4 ans). L'expérience acquise permet de réduire cette période préparatoire à deux ans maximum. Par ailleurs, les populations de la zone du projet sont quasi mobilisées pour avoir participé à son élaboration. Il est donc attendu que l'on respecte le délai de cinq ans. Comme on devrait s'y attendre pour les activités concernant les ligneux, la période de pleine croisière du projet, surtout des activités principales, n'interviendra qu'après ce délai. Toutefois, pour les autres activités, les délais impartis seront respectés.