Metz-Thionville
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www.insee.fr/lorraine 201-20° 2 N Metz-Thionville : V La proximité géographique entre les aires urbaines de Metz et Thionville, l’infrastructure routière qui les relie, les déplacements et activités communs à leurs habitants donnent une certaine légitimité à les voir former une aire unique. Cette éventualité placerait Metz-Thionville au 11ème rang national des aires urbaines en termes de population. Mais, seul, le nombre d’habitants ne garantit pas la force. Des aires de même niveau de population comme Strasbourg, Grenoble ou Rennes bénéficient de dynamiques d’image et d’attractivité qui font encore défaut à leur homologue mosellane. Metz-Thionville doit également composer avec la présence toute proche du Luxembourg qui, s’il fournit des emplois d’un côté, la concurrence par ailleurs en accueillant des entreprises créées par des Lorrains. Pour autant, Metz-Thionville peut s’engager dans le défi de la métropolisation et tenter de développer certains aspects communs aux grandes métropoles : forte proportion d’emplois métropolitains supérieurs, création active d’entreprises dans les secteurs innovants, rayonnement culturel et intellectuel. L’échelon métropolitain contribuerait également à la mutualisation des ressources sur des projets d’intérêt commun, permettant ainsi de réduire les effets de rentrées fiscales en retrait par rapport aux aires urbaines de référence. Et si les deux aires urbaines de Metz et souhaitable d'anticiper ce que serait une pos- Thionville n’en faisaient bientôt plus qu’une ? Du sible aire urbaine ou métropole dite strict point de vue statistique, la réponse sera “Metz-Thionville”, et de la comparer à d’autres connue au cours du 1er semestre 2010, avec les aires urbaines de population équivalente. Cet données du recensement de 2006. Les contours exercice de prospective s’articule sur la proximi- des aires urbaines sont en effet redéfinis après té immédiate des deux aires urbaines, sur l’in- chaque recensement, suivant les dernières infor- frastructure routière qui les relie et sur le mations sur le bâti et les navettes domicile-tra- constat que leurs deux populations possèdent vail. Ainsi l’aire urbaine de Metz avait absorbé un mode de vie largement commun, lieux celle de Briey-Hagondange à la suite du recense- d’exercice de l’activité professionnelle notam- ment de 1999. ment, mais aussi des activités d’étude, de loisirs et de consommation. Dans cette attente, les aires urbaines actuelles, dont celles de Metz et Thionville, sont issues Ce mode de vie semblable des deux popula- des données du recensement de 1999. Pour tions pourrait être le ciment d’une nouvelle in- autant, parce que gouverner c’est prévoir, il est tercommunalité, celle d’une grande métropole, positionnée stratégiquement à l’in- tersection d’un axe nord-sud Le contour de référence : la somme des aires urbaines Luxembourg-Lyon et ouest-est Paris-Strasbourg. Belgique Luxembourg Une aire urbaine de près de 600 000 habitants autour Allemagne d’une agglomération quasiment constituée Commune de Thionville de 450 000 En additionnant les populations des aires urbaines actuelles de Metz et Agglomération de Thionville Thionville, soit respectivement 438 000 et 158 000, l’ensemble Metz-Thionville totalise près de Agglomération de Metz 600 000 habitants, au sein d’un ter- ritoire densément peuplé (280 habi- tants au km², soit près du double de la moyenne lorraine, 156 habitants par Commune de Metz km²). Ce qui doit être souligné IGN - Insee 2009 comme trait singulier de cette opé- ration de rapprochement, est que les deux unités urbaines de Metz et Aire urbaine de Metz-Thionville de Thionville, agglomérations éta- blies sur le principe de la continuité du bâti, sont mitoyennes depuis le recensement de 1999. Elles se joux- tent par deux communes agglomé- rées à Thionville, Fameck et Uckange, et par trois communes ag- Source : Insee, recensement 1999 glomérées à Metz, Vitry-sur-Orne, Gandrange et Richemont. Dans un Les unités urbaines de Metz et Thionville : Les aires urbaines de Metz et Thionville : territoire dense, marqué par l’étale- 463 000 habitants 595 000 habitants ment résidentiel urbain et les recon- figurations de sites industriels, la Metz 323 000 habitants Metz 438 000 habitants jonction du bâti est, sinon réalisée, à l’ordre du jour des années à venir. 124 000 habitants Les deux aires urbaines regroupent 115 000 habitants 267 communes, mais une aire ur- baine Metz-Thionville en regroupe- rait davantage : seraient ajoutées 199 000 habitants 323 000 habitants des communes dont actuellement moins de 40% de la population rési- Thionville 130 000 habitants Thionville 157 000 habitants dente ayant un emploi travaillent soit dans le pôle d’emploi messin, 27 000 habitants soit dans son homologue thionvil- 41 000 habitants lois, mais pour lesquelles l’addition des emplois vers l’un et l’autre se- rait au moins de 40%. 130 000 habitants 89 000 habitants Les trois quarts de la population vi- vent dans l’unité urbaine, le quart Ensemble 453 000 habitants Ensemble 595 000 habitants restant dans le périurbain. La seule commune de Metz regroupe 21% de cette population et Thionville 7%. Avec Montigny-lès-Metz, Yutz, 165 000 habitants 142 000 habitants Hayange, Woippy, Fameck, Flo- range, Amnéville, Rombas, Maiziè- 288 000 habitants 453 000 habitants res-lès-Metz, Marly et Hagondange, Ville-centre Unité Urbaine c’est un peu plus de la moitié (51%) Banlieue Périurbain de la population des deux aires ur- Source : Insee, recensement de la population 2006 2 baines qui est regroupée dans treize Une dynamique Cette dynamique démographique communes seulement. démographique révèle des contrastes entre les aires d’anciennes régions industrielles En nombre d’habitants, l’aire qui frémit après le long Metz-Thionville se classerait alors comme Douai-Lens et Metz-Thion- ème décrochage du dernier ville, qui se nourrissent d’attraction en 11 position des aires urbaines e françaises. Elle serait comparable, quart du XX siècle sur leur arrière-pays pour gagner de sur ce terrain, à celles de Stras- nouveaux habitants, et d’autres bourg, Toulon, Rennes, Douai-Lens La population de l’aire urbaine comme Rennes ou Grenoble, en ou Grenoble. Si c’est au nombre de Metz-Thionville a crû en effet de plein essor, qui accompagnent si- ses soldats que se mesure la force 15% depuis 1962, soit un rythme non dirigent les mouvements régio- d’une armée, l’opération de fusion plus élevé que la moyenne régio- naux d’attraction en grand nombre des deux aires mosellanes est jus- nale (6% en Lorraine). Cette aug- d’habitants de provenance lointaine. tifiée. Seule, l’aire de Metz n’est en mentation différentielle dans un La situation de l’aire de Toulon est effet que 16ème du classement natio- contexte de régression régionale particulière car sa croissance démo- nal en nombre d’habitants et se signale une capacité de polarisa- graphique est essentiellement due à compare à celles de Nancy ou Cler- tion urbaine qui demeure significa- l’installation de personnes âgées, mont-Ferrand. Quant à celle de tive au regard des mouvements venues au moment de la cessation Thionville, elle ne pointe qu’au 52ème nationaux. Toutefois cette crois- d’activité. rang, de même dimension que celle sance est faible par rapport aux ai- Les contributions relatives des sol- d’Angoulême. Mais la dynamique de res urbaines de même taille. La des naturel et migratoire signalent la peuplement varie fortement d’une population de l’aire urbaine de situation particulière de Rennes, en aire à l’autre. Si toutes aujourd’hui Rennes a par exemple quasiment pointe selon les deux dimensions de se retrouvent sur la même ligne, l’é- doublé sur la même période, alors la dynamique démographique. volution démographique sur les 45 que celles de Strasbourg, Gre- Metz-Thionville est comparable, dernières années laisse apparaître noble et Toulon ont progressé de dans sa composition relative entre des situations très contrastées. 45% à 77%. ces deux soldes, à Strasbourg et Grenoble et se situe simplement sur un mode mineur par rapport à ces Une population qui n'augmente pas deux villes. Évolution de la population par aire urbaine, base 100 en 1962 Le colmatage de l’hémorragie mi- 200 Rennes gratoire est désormais effectué et pourrait se concrétiser à terme dans Toulon 180 un excédent naturel plus important. Grenoble Un vieillissement 160 Strasbourg de la population dans la tendance générale 140 De grands enjeux sociaux (santé, éducation, activité) sont directement 120 Metz-Thionville liés à l’âge des populations. Nombre Lorraine d’entre eux concernent en particulier 100 les personnes âgées. En 2006, 20% Douai-Lens de la population de Metz-Thionville 80 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 a 60 ans ou plus. C’est sensible- Source : Insee, recensements de la population 1962 à 2006 ment comparable à ce que l’on connaît sur les aires urbaines de ré- Metz-Thionville : un solde migratoire négatif férence, à l’exception de Toulon qui en dénombre 27% et à l’autre extré- Taux annuel moyen de variation sur la période 1999-2006 mité de Rennes, avec 16%. 1,6 % Évolution totale Néanmoins, si l’on prolonge les ten- Due au solde naturel dances démographiques récentes, on 1,2 Due au solde migratoire pourrait passer d’une personne âgée 0,8 sur cinq à Metz-Thionville en 2006, à 0,4 près d’une sur trois en 2030, mouve- 0,0 ment d’ampleur comparable à ceux -0,4 des grandes cités de référence. -0,8 Cette projection de population n’in- Rennes Toulon Strasbourg Grenoble Metz-Thionville Lorraine Douai-Lens tègre dans son scénario ni les dé- parts des militaires et de leurs Source : Insee, état civil, recensements de la population 1999 et 2006 familles, ni les arrivées prévues de 3 nouveaux services de l’État en Metz-Thionville : un habitant sur cinq a 60 ans ou plus compensation.