LeMonde Job: WMQ1407--0001-0 WAS LMQ1407-1 Op.: XX Rev.: 13-07-00 T.: 11:11 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0420 Lcp: 700 CMYK

LE MONDE DES LIVRES

a Au sommaire : Nguyên Huy Thiêp, Christian Jacq, les lecteurs d’Arles

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56e ANNÉE – No 17252 – 7,50 F - 1,14 EURO FRANCE MÉTROPOLITAINE VENDREDI 14 JUILLET 2000 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI L’IVG à Les élus corses veulent faire la loi 12 semaines b L’Assemblée de Corse accepte les propositions de Lionel Jospin sur le développement b a Martine Aubry économique de l’île Mais elle souhaite obtenir un « pouvoir législatif » dans un délai de trois s’apprête à proposer à quatre ans b Cette démarche est défendue notamment par les élus RPR et les nationalistes UNE FORTE MAJORITÉ des Rossi (DL), président de l’Assem- l’allongement membres de l’Assemblée de Corse blée de Corse, a reçu le soutien se sont mis d’accord, mercredi d’une quarantaine des 51 élus : les à 12 semaines 12 juillet, lors d’une réunion infor- nationalistes, une partie de la melle à Ajaccio, pour demander gauche et le RPR. Une partie des ANNE-CHRISTINE POUJOULAT/AFP du délai d’interruption une réforme en profondeur du radicaux de gauche et des socia- statut de l’île. Ils réclament la dé- listes, ainsi que les communistes, L’ÉTÉ FESTIVAL volontaire de grossesse volution à une Assemblée unique ne l’ont pas ralliée. Emile Zucca- de Corse d’un « pouvoir législatif relli (PRG), maire de Bastia, es- a encadré », notamment en matière time, dans un entretien au Monde, Avignon L’obligation d’aménagement du territoire, de que la proposition des élus est culture ou d’environnement. Cette « dans un flou porteur de danger ». d’une autorisation revendication suppose une modi- Une nouvelle réunion entre le Isabelle Huppert, fication de la Constitution. Elle va gouvernement et les élus est pré- parentale au-delà des propositions formu- vue pour le 20 juillet. On admet, à superbe Médée pour les mineures lées lundi par le gouvernement. Ce Matignon, que ce rendez-vous se- Sous la direction de Jacques Lassalle, dernier n’avait pas fermé la porte ra « crucial » pour l’avenir du pro- Isabelle Huppert (photo) est entrée, à la création d’une collectivité cessus de discussion engagé par pourrait être assouplie unique, mais il n’avait envisagé un Lionel Jospin en décembre 1999. mercredi 12 juillet, dans la mythologie transfert de pouvoir législatif qu’à Cette réunion interviendra après du Festival d’Avignon en campant, a La majorité presse titre expérimental et placé sous le l’intervention du président de la dans la Cour d’honneur du Palais des contrôle du Parlement. Les élus République, le 14 juillet. Enfin, le papes, une Médée universelle. Avant corses ont en revanche approuvé 27 juillet, une réunion plénière de d’interpréter la tragédie d’Euripide, le premier ministre les propositions du gouvernement l’Assemblée de Corse devrait se sur les autres sujets, notamment le prononcer, formellement, sur un l’actrice n’avait jamais, ni au cinéma ni de décider vite développement économique et éventuel projet d’accord. au théâtre, offert une telle présence. l’enseignement du corse. On ne lui connaissait pas cette voix, Lire page 8 Cette initiative, portée par José Lire page 6 rauque, brisée, animale. p. 26-27 Russie : la chasse Le « Père Courage » espagnol infiltré parmi les voyous pour venger son fils MADRID les preuves contre les accusés étaient bien Pourtant, le tribunal de Cadiz refusa d’ad- aux oligarques de notre correspondante minces, en avait recueillis un certain nombre. mettre la bande enregistrée, comme une Toute l’Espagne, émue, ne l’appelle plus Sans l’aide de personne, en « justicier » soli- preuve suffisante. Comme il refusa l’enregis- VLADIMIR POTANINE, du que « Père Courage ». Et il est vrai que Fran- taire convaincu de son bon droit. trement de la femme d’un des accusés, disant a nickel russe, Vaguit Alekpe- cisco Holgado, ce tranquille père de famille C’est ainsi que Francisco, employé de que son mari, drogué, lui avait confié avoir rov, du pétrolier Loukoil, Vladimir andalou de cinquante-cinq ans au front dé- banque de son état le jour, quittait costume participé à la virée sauvage contre le pom- Kaddanikov, du constructeur auto- garni et à la moustache épaisse, a eu besoin et cravate et se travestissait, la nuit, pour piste, « en état de manque », ce qui lui avait ROSSI XAVIER mobile Avtavaz, Rem Viakhiriev, d’une ténacité et d’un courage sans pareils traîner dans les bars louches et les quartiers valu de s’énerver devant la résistance du AVENTURES du géant gazier Gazprom, ont un pour que justice soit faite. Son fils, Juan, chauds de Jerez de la Frontera. Se faisant ap- jeune Juan. Déçu, mais nullement découragé, point commun. Oligarques, tous vingt-six ans, a été assassiné de trente coups peler « Pepe le Gitan », il avait peu à peu in- Francisco avait poursuivi sa lutte pour obte- ont fait l’objet, depuis le début de de couteau, le 22 novembre 1995, par une filtré, pendant neuf mois, les bandes de délin- nir justice et même, un jour de désespoir, oc- 152 mètres la semaine, d’enquêtes de la part bande de jeunes malfrats, à la station service quants locaux. Se risquant même, parfois cupé la ligne de chemin de fer Cadiz-Barce- de la justice russe et sont menacés de Jerez de la Frontera, en Andalousie, où il avec eux, avec beaucoup de sang-froid, sur lone, avec sa famille, pour que son cas ne sous les mers d’inculpation. A Moscou, on s’in- travaillait. Venus sous le prétexte d’acheter de petits « coups », pour assurer sa crédibili- tombe pas dans l’oubli. Depuis mardi 11 juil- Le Français Loïc Leferme (photo) est le terroge : s’agit-il de la mise en des jus de fruit et des cigarettes, les jeunes té. Jusqu’au soir où il put entrer directement let, c’est chose faite. De façon très exception- œuvre de la politique de « distan- loubards se sont querellés avec Juan, avant de en contact avec un des auteurs présumés de nelle, le Tribunal suprême espagnol a décidé nouveau détenteur du record de plon- ciation » vis-à-vis des grands pa- le poignarder et de s’enfuir, avec les l’assassinat de son fils, un certain Pedro, plus de faire rejuger l’affaire. Francisco Holgado, gée en apnée no limits. Il raconte «le trons, promise par Vladimir Pou- 70 000 pesetas de la caisse (2 800 francs). connu comme « El Hijo de la Petra », et nanti alias « Pepe le Gitan », alias « Père Cou- bonheur absolu » ressenti 152 mètres tine durant sa campagne élec- Quatre d’entre eux sont passés en juge- d’un pedigree chargé. Mis en confiance, dans rage », a gagné la deuxième manche, sous les sous la surface, une profondeur où torale, ou d’un règlement de ment. Ils ont été acquittés, faute de preuves la conversation que Francisco enregistra en applaudissements de l’opinion publique. «Je l’homme devient, pendant quelques compte interne aux milieux politi- suffisantes, par un tribunal de Cadiz, trois ans cachette, Pedro reconnaissait les faits, de fa- ne serai satisfait, a-t-il déclaré, que lorsqu’ils co-économiques russes ? après le crime, le 13 février 1999. Et pourtant çon indirecte. En effet, il avouait qu’il voulait seront derrière les barreaux. » Et le connais- secondes, un mammifère marin. Pour des éléments permettant d’ordonner un sup- « trancher d’une oreille à l’autre » le cou d’un sant, on sait qu’il tiendra parole. l’atteindre puis remonter à l’air libre, Lire page 2 plément d’enquête ou d’apporter un fait nou- des témoins du procès, pour, disait-il « en- Loïc Leferme est resté 3 minutes et et notre éditorial page 14 veau, Francisco Holgado, conscient de ce que lever un élément à charge ». Marie-Claude Decamps 12 secondes sans respirer. p. 23 Numéro un POINT DE VUE mondial du BTP Arme nucléaire : soyons « fous » plutôt que « cinglés » par Jean-Pierre Dupuy N homme avait cou- danger d’une rencontre inopinée rait pendant un demi-siècle évité à caine de la côte Ouest à réfléchir tume de jeter de la avec un pachyderme lui paraissait l’humanité de disparaître dans un au paradoxe préféré de nos stra- U poudre chasse-élé- suffisamment prouvé par le fait feu d’artifice atomique est de la tèges hexagonaux selon qui notre phants depuis la fe- qu’il ne s’en trouvait jamais aucun même eau. force de frappe n’est pas là pour li- nêtre de son compartiment de sur la voie. La légende selon la- J’ai passé le printemps sur le quider 50 millions d’innocents, SERGE PICARD chemin de fer. Qu’il écartât ainsi le quelle la dissuasion nucléaire au- campus d’une université améri- mais pour empêcher que les conditions qui nous amèneraient à SÉRIES DE L’ÉTÉ liquider 50 millions d’innocents soient remplies. Cette dialectique contournée nous ferait presque ANTOINE ZACHARIAS La France oublier l’évidence que, sans la LA FRANCE renforce sa posi- bombe, le risque d’une apocalypse tion de championne mondiale du nucléaire serait nul. L’existence de à pied BTP, secteur dominé depuis des l’arme nucléaire, dit la doctrine of- années par Bouygues. Celui-ci va ficielle, est cela même qui em- se voir ravir sa place de numéro pêche l’utilisation de l’arme nu- 4. Douceurs un par la naissance d’un nouveau cléaire. Admettons. Mais le géant : Vinci, filiale du groupe Vi- renoncement à l’arme nucléaire ne des pays de Loire vendi, présidée par Antoine Za- produirait-il donc pas, et bien plus Notre marcheur a quitté la banlieue charias, qui rachète GTM, le pôle simplement, le même effet ? parisienne. Aujourd’hui, il traverse la BTP de Suez-Lyonnaise des eaux. Tout au long du même prin- Loire, se heurte aux lignes Maginot temps, j’ai été le témoin effaré des édifiées par les chasseurs de Sologne, Lire page 16 efforts méritoires déployés par les Etats-Unis pour convaincre la Rus- puis trace sa route vers le Massif cen- Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 10 F ; Autriche, sie qu’elle était encore capable de tral. A lire aussi, la préparation du 25 ATS ; Belgique, 48 FB ; Canada, 2,50 $ CAN ; les envoyer ad patres. Côte-d’Ivoire, 900 F CFA ; Danemark, 15 KRD ; pique-nique du 14 juillet. p. 10 et 11 Espagne, 225 PTA ; Gabon, 900 F CFA ; Grande-Bre- tagne, 1 £ ; Grèce, 500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 3000 L ; Luxembourg, 46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; Lire la suite page 13 International ...... 2 Aujourd’hui ...... 21 Pays-Bas, 3 FL ; Portugal CON., 270 PTE ; Réunion, 10 F ; Sénégal, 900 F CFA ; Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,20 FS ; France ...... 6 Abonnements...... 22 Tunisie, 1,4 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $. Société ...... 8 Météorologie...... 24 Jean-Pierre Dupuy est pro- Régions ...... 10 Jeux ...... 24 fesseur de philosophie morale et Horizons...... 11 Carnet ...... 25 politique à l’université Stanford Entreprises ...... 16 Culture ...... 26 (Californie), chercheur au Centre Communication ...... 18 Guide culturel...... 28 de recherche en épistémologie ap- Tableau de bord ...... 18 Radio-Télévision...... 29 pliquée de l’Ecole polytechnique. LeMonde Job: WMQ1407--0002-0 WAS LMQ1407-2 Op.: XX Rev.: 13-07-00 T.: 10:56 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0421 Lcp: 700 CMYK

2 INTERNATIONAL LE MONDE / VENDREDI 14 JUILLET 2000

AFFAIRES Après l’inculpation du maine une série d’enquêtes contre cale, etc., se situent dans les secteurs NANCIERS, tels Boris Berezovski ou procédures, s’interrogent sur la vo- patron du groupe de presse indépen- les dirigeants de plusieurs groupes du pétrole, du gaz, des mines et de Roman Abramovitch, jugés proches lonté réelle du président Poutine dant Média-Most, Vladimir Goussins- industriels et financiers. b LES PRIN- l’automobile. Leurs dirigeants dé- de la « famille » Eltsine ne sont pas d’imposer la transparence aux mi- ki, pour détournements de fonds, le CIPALES entreprises visées, pour pri- noncent une « machine d’Etat à poursuivis. b À MOSCOU, les obser- lieux économiques (lire aussi notre parquet de Moscou a lancé cette se- vatisations frauduleuses, évasion fis- broyer de l’oligarque ». b LES FI- vateurs, surpris par l’accélération des éditorial page 14). Enquêtes en cascade contre des « oligarques » en Russie Plusieurs grands patrons de l’industrie et de la finance sont poursuivis par la justice, qui lance à leurs trousses les services de sécurité. Réelle volonté de « distanciation » de Vladimir Poutine ou règlements de comptes en faveur du grand financier Boris Berezovski ? MOSCOU en 1995, le géant des métaux, No- çonnés d’avoir fraudé le fisc pour « machine d’Etat à broyer de l’oli- Kremlin) ? Les audiences qu’il a ac- Vladimir Oustinov, lui demandant de notre correspondante rilsk Nickel, à un prix « sous-esti- des « centaines de millions de dol- garque » s’était déclenchée, et en cordées le 23 juin à Vaguit Alekpe- de fermer le dossier Mabetex, une La justice russe a-t-elle reçu le si- mé ». lars », a précisé Viatcheslav Solta- appelaient à l’arbitrage de Vladimir rov, patron de Loukoïl, et le 29 à affaire de blanchiment d’argent gnal du pouvoir pour s’attaquer à Autre oligarque inquiété : Piotr ganov, chef de la police des impôts. Poutine. Vladimir Potanine, directeur d’In- également instruite à Genève qui certains « oligarques », jadis classés Aven, patron du groupe Alfa, dont L’usine aurait vendu au noir Seul le premier ministre Mikhaïl terros, n’ont pas entravé la machine implique la « famille » de Boris Elt- dans la catégorie des intouchables la société pétrolière TNK a été per- 280 000 véhicules de 1996 à 1998. Kassianov – un proche du financier judiciaire. À côté de cela, cette sine. En guise d’« encourage- du régime eltsinien ? Au vu des per- quisitionnée le 28 juin pour une pri- M. Soltaganov a laissé entendre Boris Berezovski – semble avoir « machine » semble buter sur ment », le procureur aurait, indi- quisitions, enquêtes, inculpations et vatisation supposée frauduleuse. qu’il y aurait d’autres « victimes ». jusqu’ici sanctionné cette valse d’autres « pêcheurs en eaux quait la chaîne de télévision, reçu mises en garde qui se succèdent à Mardi, le parquet, assisté du FSB « La police fiscale travaille sur Iou- d’inculpations. Dans le Wall Street troubles », tels Boris Berezovski ou un appartement à Moscou... Et Moscou contre certains d’entre (ex-KGB) a conduit un nouveau kos » (deuxième pétrolier russe), a- Journal, celui que la presse russe Roman Abramovitch, patron du l’instruction sur les détournements eux, la question, jusqu’ici rhéto- raid contre l’empire médiatique de t-il ajouté. surnomme « Micha 2 % » – en rai- pétrolier Sibnef et nouveau « roi » de fonds en Suisse de la compagnie rique, devient soudain plus réelle, Vladimir Goussinski – patron du son des rumeurs sur les commis- de l’aluminium, ou encore Pavel aérienne Aeroflot, propriété de Bo- relançant les interrogations sur les groupe de presse indépendant Mé- UNE LIGNE AMBIGUË sions qu’il aurait perçues lorsqu’il Borodine, l’ancien intendant du ris Berezovski, s’éternise. L’enquê- motivations du président Vladimir dia-Most – saisissant des docu- Jeudi, les observateurs ne sa- était vice-ministre des finances – Kremlin, dont les relais au sein des teur Nikolaï Volkov devrait se Poutine. ments financiers et perquisition- vaient ainsi plus où donner de la expliquait mercredi que « les oli- « organes » sont connus, qui ne rendre en Suisse à la fin du mois, Ces derniers jours, l’histoire s’est nant aussi au sein de la « forteresse tête. Les médias de Vladimir Gous- garques ont perdu l’immunité ac- sont pour le moment pas inquiétés. pour récupérer les dernières pièces emballée. Cinq des plus grands Gazprom », le géant du gaz, son sinski avançaient des explications quise du temps de Boris Eltsine ». Les enquêtes ouvertes du temps du dossier. Contacté, il affirme groupes du pays (lire ci-contre) se principal actionnaire. Rem Viakhi- « simples », dénonçant la volonté Le président Poutine, lui, campe d’Evguéni Primakov, l’ancien pre- qu’on lui demande d’« accélérer les retrouvent dans le collimateur du rev, patron du géant gazier, devrait du pouvoir poutinien de « verrouil- sur une ligne ambiguë. Dans son mier ministre, qui rêvait de vider les choses ». Mais ses collègues helvé- parquet général ou des organes de être entendu. ler » le pays en s’attaquant à la « li- adresse au Parlement, il a parlé sa- prisons pour y installer des « crimi- tiques confient qu’il a déjà « large- sécurité : ils sont soupçonnés de A cette impressionnante liste berté de la presse » et au « grand medi du « diktat de l’économie de nels économiques », sont, elles, au ment et depuis longtemps » de quoi fraude fiscale à grande échelle, de s’est ajouté mercredi AvtoVaz, pre- business ». Désemparés, les médias l’ombre, de la corruption et de la point mort. NTV révélait ainsi ré- inculper Boris Berezovski. privatisations frauduleuses, de pro- mier constructeur automobile des autres grands patrons inquiétés fuite massive de capitaux », bilan cemment une lettre de Pavel Boro- duction « au noir », de détourne- russe. Ses dirigeants sont soup- se contentaient de constater que la des années Eltsine. Mais mardi, il a dine, adressée au procureur général Agathe Duparc ments de fonds, bref, de tous les réaffirmé qu’aucune remise en maux du « capitalisme oligar- cause des privatisations n’était pos- chique » sur lesquels Boris Eltsine Des investisseurs étrangers inquiets écrivent à M. Poutine sible. Puis, à la télévision, il a évo- avait fermé les yeux. Mardi 11 juil- qué la « pêche en eaux troubles » de let, la police fiscale a créé la stupeur La prochaine restructuration du monopole russe de l’électricité, certains hommes d’affaire russes. Cinq « barons » dans le collimateur en annonçant l’ouverture d’une en- systèmes électriques unifiés, dirigé par le père des privatisations Mercredi, après un entretien avec le VAGUIT ALEKPEROV quête contre la direction de Loukoïl russes, Anatoli Tchoubaïs, soulève l’inquiétude d’un groupe d’in- président, le député Oleg Morozov Directeur général de la compagnie – première compagnie pétrolière vestisseurs étrangers, détenteurs de 15 % du capital. Ceux-ci ont a fourni d’autres éléments. M. Pou- pétrolière Loukoïl du pays – soupçonnée d’avoir dissi- écrit une lettre au président Vladimir Poutine, attirant son atten- tine, a-t-il déclaré, « ne veut pas se Premier exportateur du pays, Loukoïl extrait 24 % mulé d’importantes recettes. Vaguit tion sur le non-respect des droits des actionnaires en Russie, l’ab- mêler de ce que font les organes de du pétrole russe. L’Etat détient 27 % de son capi- Alekperov, son directeur, avait reçu sence de protection légale, la non-transparence, la corruption, la sécurité. Il estime que cette fébrilité tal. Ferme soutien de Boris Eltsine, M. Alekperov en mai le prix du « contribuable bureaucratie et les intimidations diverses, caractéristiques du « bu- est néfaste ; elle pourrait donner l’im- passe en 1999 dans le clan de M. Loujkov, alors en exemplaire » ! Le matin, la presse siness » à la russe. pression que le pouvoir veut réviser le guerre ouverte contre le Kremlin. Il se rallie en- avait également relancé « l’affaire Ces 18 actionnaires craignent que la restructuration, jugée par résultat des privatisations ». suite à M. Poutine. La police des impôts a annon- Norilsk Nickel » en révélant l’exis- ailleurs nécessaire, ne se traduise par une perte ou une dilution de Vladimir Poutine a-t-il donné cé son inculpation pour fraude fiscale aggravée. Il tence d’une lettre du vice-pro- leurs parts. Le géant russe de l’électricité, mastodonte intouché de- carte blanche au parquet pour réa- AP est soupçonné d’avoir, en 1998 et 1999, détourné cureur russe réclamant au patron puis l’époque soviétique, a besoin d’une restructuration et de nou- liser son programme électoral de des fonds à l’aide de fausses exportations en récupérant illégalement du groupe Interros, Vladimir Pota- veaux investissements. Non seulement il a bien du mal à collecter « distanciation des oligarques du la TVA. En janvier, la police fiscale avait ouvert des enquêtes similaires nine, 140 millions de dollars de dé- ses dûs, mais les tarifs de l’électricité qu’il pratique sont encore pouvoir » (l’expression est de Gleb contre neuf autres dirigeants de Loukoïl. dommagements pour avoir acquis, bien inférieurs à ceux du marché européen. Pavlovski, un des idéologues du VLADIMIR GOUSSINSKI Directeur général du holding Média-Most L’homme règne sur le premier groupe de presse russe indépendant (la chaîne privée NTV, le satel- Au Far-East, l’industrie du meurtre commandité se porte bien... lite NTV+, le quotidien Sevodnia, la radio Echos TOUT à l’éradication du « terrorisme inter- route, perçant, grâce à des balles spéciales, le taient autour de l’usine. Celles-ci avaient ob- de Moscou, etc). L’empire Goussinski entre « en national » en Tchétchénie, le FSB russe, suc- blindage de sa voiture pour finir par le tuer de tenu pignon sur rue grâce à leurs liens privilé- opposition » au Kremlin début 1999. Inspiré des cesseur du KGB soviétique, semble avoir plusieurs balles dans la tête. Celles-ci ou « tirs giés avec le prédécesseur de M. Belonenko. idées de Boris Berezovski, ce dernier tente de moins d’allant dans sa lutte contre le terro- de contrôle » (kontrolnye vystrely) sont le signe Selon le quotidien russe Izvestiia, Oleg Be- conquérir Média-Most via la participation de risme « maison ». Ni la reprise en main de d’un « contrat », ou assassinat commandité. lonenko avait prévu de se rendre cette se- Gazprom, dont l’Etat est actionnaire. Par un arti- Vladimir Poutine, ni ses promesses de « buter Mais à ce tout venant – assassinats de pe- maine à une grande exposition d’armes que AFP fice financier, M. Goussinski parvient à « effa- les terroristes jusque dans les chiottes », selon tits patrons, de députés ou de rois de la doit visiter Vladimir Poutine. Les deux cer » tout lien entre les deux groupes, déclenchant la fureur du pou- des termes en vogue parmi la pègre locale, pègre – est venu s’ajouter, cette semaine, ce- hommes devaient se rencontrer. voir. Après une perquisition musclée, le parquet fait arrêter n’ont eu d’effets sur les assassinats comman- lui d’un haut dirigeant industriel, Oleg Belo- Placée sous la tutelle conjointe du FSB et M. Goussinski puis l’inculpe pour détournement de fonds et abus de dités, en hausse constante sur tout le terri- nenko, 51 ans, directeur général d’Ouralmach, du ministère de l’intérieur, l’enquête devrait pouvoir, ressortant une vieille affaire de privatisation frauduleuse. toire de la Fédération. un des géants russes de l’industrie lourde, être personnellement supervisée par Vladimir Mardi, le parquet a saisi des documents, espérant démontrer les rela- Rien que cette année, Ilya Waisman, direc- grand producteur de chars à l’époque sovié- Poutine, qui place la lutte contre le crime or- tions de crédit entre Média-Most et Gazprom. teur des brasseries Baltika, Sergueï Vever, tique, reconverti depuis peu dans la produc- ganisé au centre de son programme de re- chef d’une compagnie d’extraction de pierres tion mécanique et metallurgique civile, no- dressement de la Russie. Mais les centaines VLADIMIR KADANNIKOV précieuses de l’Oural, Valentina Ilina, direc- tamment dans le matériel de forage. S’il n’est de meurtres commandités répertoriés dans le Directeur général du contructeur trice de l’usine de tabacs de Kemerovo (Sibé- un secret pour personne que l’Oural et la Si- pays ne sont jamais élucidés. « Même si on re- automobile Avtovaz rie) et enfin Sergueï Kolesnikov, propriétaire bérie sont extrêmement criminalisés, l’assas- trouve les auteurs, les organisateurs, comme Cette société produit 70 % des voitures russes. de la fabrique Bacchus à Smolensk (pour ne sinat de ce directeur à la réputation sans dans la plupart des cas, resteront dans L’oligarque Boris Berezovski y gagna ses pre- citer que ceux-là) ont été assassinés devant tache intrigue. Selon les enquêteurs locaux, l’ombre » concluait, amer, le quotidien Kom- miers millions de dollars. Installé à Togliatti (dans leur domicile ou au volant de leur véhicule. M. Belonenko, arrivé à ce poste en décembre mersant du 11 juillet. la région de Samara, au sud), Avtovaz – « plus Dans le dernier cas, celui du « roi de l’alcool » 1999, semblait plutôt occupé à éradiquer la mauvais payeur d’impôts » du pays – est parasité de Smolensk, les tueurs sont intervenus sur la centaine d’entreprises mafieuses qui gravi- Marie Jégo depuis des années par les mafias locales et la cor- ruption. La police fiscale a ouvert le 7 juillet une AFP enquête criminelle contre plusieurs de ses diri- geants, soupçonnés d’avoir détourné des centaines de millions de dol- Un site Internet révèle les « écoutes » des grandes entreprises russes lars à l’aide de fausses exportations.

« RUSSIAGATE » : c’est ainsi que « organes » étatiques ou les ser- service, créé au début des an- De fait, le contenu de la mysté- VLADIMIR POTANINE Freelance Bureau, un site Internet vices de sécurité des groupes indus- nées 90 par le général du KGB Filip rieuse banque de données – dont Directeur général du groupe financier russe spécialisé dans le journalisme triels et financiers – s’étalent Bobkov, ancien virtuose de la lutte seuls 75 noms sont pour l’instant et industriel Interros d’investigation, a choisi de baptiser périodiquement dans les médias. contre la dissidence du temps de consultables – semble avoir vieilli Successeur de l’ancien groupe Oneximbank, In- ses dernières livraisons. Depuis Quelques sites Internet se sont ainsi l’URSS, avait fait espionner et fi- et, sorti de son contexte, reste terros compte parmi ses fleurons Norilsk Nickel mercredi 5 juillet, les visiteurs du spécialisés dans l’archivage des cher des centaines de personnes. souvent incompréhensible. Au cha- (numéro 1 mondial du colbalt et du nickel), le pé- site peuvent ainsi consulter une dossiers scandaleux, offrant un ter- 2 500 dossiers furent saisis dans les pitre Boris Berezovski : le compte- trolier Sidanko, les quotidiens Izvestia et Komso- opulente banque de données rain de bataille idéal aux adver- ordinateurs. rendu d’une filature organisée en molskaïa Pravda. En 1995, M. Potanine est l’un contenant 20 000 pages de rapports saires politiques et concurrents en février 1997 à Londres, ses liens des artisans des privatisations dites de « prêts à d’écoutes téléphoniques et de fila- affaires. Sans que, la plupart du « UNE PRATIQUE COURANTE » avec des Tchétchènes moscovites l’Etat contre actions ». Sa banque obtient en tures, de notes analytiques et de temps, la justice s’en mêle. Pour- Mais Sergueï Ploujnikov et ses mafieux, etc. Même impression de AFP 1995, dans des conditions d’opacité totale, 38 % fiches de renseignements sur quel- tant, cette fois, Freelance Bureau collègues se défendent d’avoir héri- déjà-vu sur les magouilles des actions de Norilsk Nickel. En 1997, il prend tout le contrôle de la que 150 personnalités russes : mi- assure avoir mis la main sur un gros té des seuls « trésors » de l’empire d’Alexandre Korjakov, l’ancien société minière. Le 20 juin, le parquet russe a déposé une plainte vi- nistres, oligarques, gouverneurs de morceau. « Nous avons acheté cette Goussinski. « Des dizaines de ser- garde du corps de Boris Eltsine, ou sant à casser cette privatisation. Le 6 juillet, le vice-procureur a de- région, journalistes et mafieux. Ces masse de données opérationnelles et vices de sécurité créés par les oli- les sociétés d’Elena Batourina, la mandé à Interros de reverser à l’Etat 140 millions de dollars pour avoir documents, antérieurs à 1998, pro- de matériaux d’écoute. C’est la garques posent des micros et orga- femme du maire de Moscou. sous-évalué, en connivence avec le ministère des privatisations, le prix viennent, selon Freelance Bureau, preuve que le pays vit sous un micro- nisent des filatures. C’est devenu une Mais l’énorme volume d’écoutes des 38 % acquis en 1995 (170 millions au lieu de 310 millions de de différentes agences de détectives scope et que les “grandes oreilles” pratique courante. Après la crise fi- et de filatures impressionne. Ainsi dollars). et de services de sécurité privés [services spéciaux étatiques ou pri- nancière d’août 1998, beaucoup de Mikhaïl Kojokine, rédacteur en chef (toutes les grandes entreprises vés] se sont introduites dans la vie collaborateurs de ces services ont été des Izvestia, sa famille et ses amis REM VIAKHIREV russes disposent de services de ren- privée de centaines de personnes », licenciés, et sont partis avec des co- ont été la cible d’une attention Directeur général de Gazprom seignements et d’écoutes). On y explique Sergueï Ploujnikov, le ré- pies de dossiers. Certains ont décidé presque monomaniaque. Jonas Contrôlé à 38 % par l’Etat, le géant gazier (20 % rencontre les noms de Boris Bere- dacteur en chef. Il précise avoir fait de les vendre. » Fin 1998, alors que Berstein, un éditorialiste de natio- de la production mondiale) contrôle 70 % des ré- zovski, de l’actuel ministre de l’acquisition de cette « base de don- le « clan » Eltsine est aux abois, nalité américaine, épinglé comme serves russes. Il contribue pour 20 % aux impôts l’économie Guerman Gref, du pa- nées », qui lui a été présentée cette compilation vaut de l’or. Le « proche de la CIA », regrettait ven- versés à l’Etat. M. Viakhirev, un protégé de Viktor triarche orthodoxe Alexi II, du mi- comme étant celle du service de sé- quotidien Komsomolskaïa Pravda dredi, dans Moscow Times, que sa Tchernomyrdine, fondateur de Gazprom et ex- nistre de la justice Iouri Tchaïka, de curité du groupe Média-Most, à la aurait été sollicité à hauteur de fiche soit bourrée d’inexactitudes ; premier ministre, a installé aux commandes de celui de l’intérieur Piotr Rouchaïlo, mi-mai. 35 000 dollars pour acheter une alors que Natalia Guevorkian, du plusieurs filiales son frère, son fils et sa fille, ra- du maire de Moscou Iouri Loujkov, Coïncidence ou pas, c’est à la mi- conversation téléphonique de Vla- quotidien Kommersant, elle aussi flant via la société de droit américain Itera, dont il etc. mai que le Kremlin a lancé une of- dimir Potanine (patron du journal espionnée, se prenait à regretter le AFP serait le vrai propriétaire, de fabuleux contrats. En Russie, ce grand déballage n’a fensive contre Vladimir Goussinski, et du groupe Interros). Mais dès temps où « l’on était écouté seule- Pour mettre au clair les liens financiers entre la société et Média-Most, pas de quoi frapper les esprits. De- patron de Média-Most, en ouvrant l’été 1999, le prix de l’ensemble s’ef- ment par le KGB et non pas par Dieu le parquet a saisi, mardi, des documents chez Gazprom. Un proche de puis des années, fuites et « kompro- une enquête contre le service de sé- fondre : il est proposé sur le marché sait qui ». Vladimir Poutine, Dmitri Medvedev, a été nommé le 1er juillet à la tête maty » – documents compromet- curité de son groupe de presse. Les à 50 000 dollars. Certaines pièces du conseil d’administration (en remplacement de M. Tchernomyrdine) tants, collectés ou fabriqués par les enquêteurs affirmèrent alors que ce sont bradées à 200 dollars l’unité. A. D. pour reprendre en mains l’entreprise. LeMonde Job: WMQ1407--0003-0 WAS LMQ1407-3 Op.: XX Rev.: 13-07-00 T.: 10:57 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0422 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / VENDREDI 14 JUILLET 2000 / 3

Wolfgang Schüssel et Romano Prodi appellent Les Allemands sont invités à régler rapidement la crise autrichienne à participer à l’indemnisation Trois « sages » sont chargés de faire un rapport sur la situation politique à Vienne des travailleurs forcés L’ancien président finlandais Martti Ahtisaari, chen Frowein ont été nommés, mercredi 12 juil- politique autrichienne. A Bruxelles, Romano déjà médiateur pour terminer la guerre du Koso- let par la Cour européenne des droits de Prodi et le chancelier Schüssel ont demandé que vo, l’Espagnol Marcelino Oreja et l’Allemand Jo- l’homme, pour faire un rapport sur la situation ce rapport soit remis rapidement. L’Eglise protestante fait son mea culpa BRUXELLES présentants ne sont nullement Ces trois hommes sont Martti surgé contre de telles insinuations : BERLIN dans un communiqué, Manfred de notre bureau européen considérés comme des parias. Ahtisaari, ancien président de la « Il n’y aura pas de blocage ni de ra- de notre correspondant Kock, président du Conseil de C’est en se présentant comme Début de normalisation poli- Finlande, Marcelino Oreja, ancien lentissement du processus d’élargis- Le Prix Nobel de littérature Gün- l’Eglise protestante d’Allemagne, chef de gouvernement d’un « petit tique ? Vienne voit comme un signe ministre espagnol des affaires sement » de la part de l’Autriche, ter Grass a appelé, mercredi 12 juil- et Jürgen Gohde, président de la pays très intéressé à être pleinement encourageant que même la France étrangères et ex-commissaire eu- « mais il faut qu’il aille dans la let, tous les Allemands adultes à Diakonie. Les deux hommes ont intégré » au sein de l’Union euro- ait invité l’ambassadeur d’Autriche à ropéen, et l’Allemand Jochen Fro- bonne direction », a-t-il précisé, verser 20 marks, « pas plus que annoncé que l’Eglise allait verser péenne, avec tous les « droits et de- la traditionnelle réception de l’Ely- wein, directeur de l’Institut Max- soulignant que, comme chef du deux places de cinéma », à la fon- 10 millions de deutschemarks à la voirs » qui en découlent, que le sée et au défilé du 14 Juillet. Pour Pa- Planck de Heidelberg et ancien gouvernement, il veut « être débar- dation « Souvenir, responsabilité fondation. La veille, l’évêque pro- chancelier autrichien, Wolfgang ris, cette invitation, qui se situe dans vice-président de la Commission rassé des sanctions ». Il aura donc et avenir » chargée d’indemniser le testant de Berlin-Brandebourg, Schüssel, a effectué, mercredi un « cadre strictement protocolaire », européenne des droits de apprécié que son hôte partage ses million de travailleurs forcés sous Wolfgang Huber, avait reconnu 12 juillet, sa première visite de tra- n’a rien d’exceptionnelle, l’ambassa- l’homme. Leur rapport portera sur vues sur l’inefficacité du gel des re- le IIIe Reich encore en vie. « Asso- l’existence, de 1943 à la fin de la vail auprès de la Commission de deur Franz Ceska avait déjà été invi- le respect par Vienne des « valeurs lations bilatérales des Quatorze ciez-vous à ce geste de reconnais- guerre, d’un camp de travail forcé Bruxelles depuis la formation de sa té aux cérémonies commémoratives communes » de l’Union et surtout avec l’Autriche : « Je ne pense pas sance de la souffrance qui a été in- sur le terrain de la paroisse de Jé- coalition avec l’extrême droite de du 8 Mai, et, ajoute-t-on, les sanc- sur la « nature politique » du parti que les sanctions donnent un meil- fligée aux travailleurs forcés au nom rusalem de Berlin. Ce camp ac- Jörg Haider, en février. Pour une Au- tions contre Vienne ne prohibent de M. Haider, le FPÖ, partenaire leur résultat qu’un dialogue clair, du peuple allemand », exhorte le cueillait une centaine de travail- triche anxieuse de redorer son bla- que les « contacts politiques ». du parti populaire de M. Schüssel ouvert et sérieux », a estimé Roma- prix Nobel dans un appel publié leurs forcés, en grande partie son, ce fut une journée encoura- au gouvernement. Le chancelier, no Prodi, se démarquant nette- par la Frankfurter Rundschau et co- d’origine russe, dans lequel 26 pa- geante. RENONCER AU RÉFÉRENDUM comme le président de la Commis- ment de la position des chefs signé avec la journaliste Carola roisses protestantes de Berlin et Cette visite coïncidait avec la no- Il n’empêche : pour un pays vic- sion, souhaite qu’il soit rendu à la d’Etat et de gouvernement de Stern et le professeur Hartmut von 2 catholiques puisaient de la main- mination, dans la matinée, par le time d’un ostracisme officiel de ses fin de l’été. Il s’agit manifestement l’Union. Hentig. Symbolique, la mesure d’œuvre, notamment pour l’entre- président de la Cour européenne partenaires, tous les signes de rela- de permettre au gouvernement au- Si M. Prodi semble s’être avancé rapporterait 1 milliard de tien des cimetières. des droits de l’homme, des trois tions diplomatiques « normales » trichien de renoncer à l’organisa- à découvert sur un terrain diplo- deutschemarks et permettrait aussi « sages » chargés de rédiger le rap- sont bons à prendre. Ainsi en a-t-il tion de la consultation populaire matique sensible, il ne fait pas de de pallier la mauvaise volonté des RESPONSABILITÉ GLOBALE port qui conditionnera la normalisa- été également de cette visite du prévue à l’automne, censée lui doute que nombre de gouverne- entreprises qui renâclent à appor- Fin 1999, l’Eglise protestante a tion des relations entre l’Autriche et chancelier à Bruxelles. M. Schüssel a donner le mandat pour utiliser ments partagent son analyse. L’or- ter les 5 milliards qu’elles ont pro- chargé un historien de Hambourg, ses quatorze partenaires européens. donc multiplié les gestes de bonne « tous les moyens » pour obtenir la ganisation d’une consultation po- mis, l’Etat devant verser 5 milliards Harald Jenner, d’enquêter globale- Ces sages ont la réputation d’être volonté et les propos consensuels levée des sanctions. Cette consul- pulaire en Autriche ne pourrait supplémentaires. Jusqu’à présent, ment sur ce problème. Les résul- des hommes de consensus. Le pré- (« nous devons bannir des mots tation « peut être arrêtée », a insis- que durcir la position de Vienne et seules 3 000 entreprises ont cotisé, tats de l’étude ne sont pas encore sident de l’exécutif européen, Ro- comme chantage, menace et veto de té M. Prodi, « pourvu que les pers- donc radicaliser ses relations avec n’apportant que 3,2 milliards. complets, mais il est avéré que mano Prodi, a en outre épousé le notre vocabulaire »), soulignant pectives offertes par le rapport le les Quatorze. La balle est dans le Cet appel intervient alors que l’Eglise a employé des travailleurs souhait de M. Schüssel de voir «ra- combien il « fait confiance » aux permettent ». camp des Autrichiens, souligne-t- l’Eglise protestante a fait un spec- forcés dans le Bade-Wurtemberg, pidement » publié ledit rapport. Les trois sages pour rédiger un « rapport Autrement dit, faute d’obtenir on à : à eux de convaincre les taculaire mea culpa, reconnaissant en Bavière, à Hambourg et dans le Autrichiens se sont félicités de l’ac- objectif ». Il est sûr que cet état des gain de cause, Vienne pourrait blo- trois « sages » que la « nature poli- avoir elle aussi employé des tra- Schleswig-Holstein, notamment cueil « très chaleureux » réservé par lieux « ne pourra que confirmer que quer la conclusion d’un accord sur tique » du parti de Jörg Haider a vailleurs forcés. « Il s’agissait d’une dans ses domaines agricoles et fo- le collège européen au chancelier, l’Autriche est dans le peloton de tête la réforme des institutions euro- changé... participation à un système totali- restiers. Toutefois, l’Eglise protes- montrant que, au moins sur le plan s’agissant du respect des droits de péennes lors du sommet de Nice, taire et d’injustice. Nous reconnais- tante considère que sa contribu- communautaire, l’Autriche et ses re- l’homme ». en décembre. M. Schüssel s’est in- Laurent Zecchini sons cette faute », ont expliqué, tion au fonds s’inscrit moins comme une réparation des torts précis causés à l’époque que dans le cadre d’une responsabilité glo- Les protestants d’Ulster sortent meurtris des marches orangistes bale actuelle. La loi « indique clai- rement que le versement de fonds ne LONDRES après un lynchage en règle, l’autre au cou- depuis trois ans à la loge orangiste de Por- « Nous ne voulons pas du tout voir notre ar- peut pas être seulement mis en rela- de notre correspondant teau, et deux blessés, dont l’un très griève- tadown − où naquit le mouvement mée et notre police se faire ainsi pelleter de tion avec l’embauche à l’époque de Trois cent dix années après la victoire du ment. Tous quatre, quoique pour des rai- en 1795 – de traverser le quartier catholique pierres. Nous sommes solidaires de nos frères travailleurs forcés, mais est l’affaire roi protestant Guillaume d’Orange sur son sons diverses, ont été agressés par d’autres de Garvaghy Road, en sortant de leur église de Portadown, mais nous ne voulons pas de commune de la génération actuelle rival catholique Jacques II, les protestants protestants. Règlements de comptes entre sur la colline de Drumcree. violences », a déploré mercredi Robert du peuple allemand », écrivent d’Irlande du Nord ont, mercredi 12 juillet milices paramilitaires qui flirtent depuis Saulters, le « grand maître » de l’ordre MM. Kock et Gohde. comme chaque année, commémoré par des quelques années avec la délinquance, le « ATTAQUES INTOLÉRABLES » d’Orange. Lord Molyneaux, ancien chef du Informée à l’avance des inten- parades et des flonflons cette fameuse ba- crime et le trafic de drogue ? C’est la thèse Pour la première fois cette année, le parti modéré des unionistes d’Ulster (UUP), tions de l’Eglise protestante, taille de la Boyne, point culminant de la sai- retenue par les Royal Ulster Constabularies « maître » local de la loge a appelé les et ancien « grand maître impérial » l’Eglise catholique n’a pas souhaité son des marches. (RUC), la police de la province. Depuis le 80 000 orangistes du pays à se solidariser et d’Orange, a rappelé :« Notre vœu de loyauté se joindre à cette action. Elle met Comme à l’accoutumée, ce qui permet au début des troubles, le 2 juillet, aucun à protester, refusant de condamner les vio- à la Reine implique que nous soutenions ses en avant les 10 millions de grand ordonnateur de ces réjouissances, membre de la minorité catholique nord-ir- lences perpétrées contre la police par les serviteurs. Au moment où certains d’entre deutschemarks versés depuis vingt l’ordre d’Orange, de plaider l’innocence, les landaise n’y a été mêlé : la saison des groupuscules paramilitaires qui profitent nous au Parlement de Londres se battent ans aux victimes polonaises des violences qui mettent aux prises depuis marches – il y en a en tout plus de 2 500, ré- de la situation. A la date de mercredi, pour préserver le nom des Royal Ulster camps, via l’Association Maximi- douze jours des grappes de jeunes protes- parties sur deux mois – est, cette année, 81 policiers et 6 soldats venus prêter main Constabularies [menacés d’être rebaptisés, lian Kolbe. Plus fondamentale- tants aux forces de l’ordre ont été déclen- une occasion plus interne au protestan- forte avaient été blessés lors d’affronte- à la demande des catholiques “Police d’Ir- ment, elle se refuse à verser une chées à la nuit tombée avant et après les tisme local que jamais. Et plus destructrice ments qui, pour être sporadiques et peu lande du Nord”], les attaques contre eux sont somme forfaitaire, rejetant l’idée marches des hommes en noir. A Belfast, aussi. David Irvine, chef du petit parti unio- soutenus par l’opinion protestante, sont tout simplement intolérables. » d’une culpabilité collective – plusieurs hommes masqués ont tiré des niste progressiste, le constatait mercredi quotidiens et très déstabilisateurs pour D’autant plus, comme chacun le sait en l’Eglise protestante parle d’une salves de pistolet et de pistolets-mitrail- avec tristesse : « Notre communauté est en l’économie locale. Par crainte des troubles, Ulster, que la vraie cible des protestataires responsabilité collective – et veut leurs en l’air. Et, pour la onzième nuit train de tuer sa propre culture. » la quasi-totalité des commerces et entre- n’est pas la police mais David Trimble, chef examiner les faits précis. « Nous ne consécutive, les forces de l’ordre ont eu Le prétexte des affrontements est connu : prises de l’Irlande du Nord urbaine avaient modéré de l’UUP et premier des ministres voulons pas nous laver les mains en fort à faire pour empêcher quelques cen- pour éviter des troubles plus sévères en- fermé leurs portes mardi et mercredi. du gouvernement biconfessionnel local que versant un montant symbolique et taines d’activistes armés de bouteilles in- core, puisqu’ils mettraient aux prises pro- Ironie cruelle de l’histoire : les activistes beaucoup, dans les rangs orangistes, quali- dire c’est résolu », explique Rudolf cendiaires, fusées d’artifice et lance-pierres, testants et catholiques, ou plutôt, ce qui re- unionistes de Belfast, Portadown, London- fient de « traître », de « vendu » aux « terro- Hammerschmidt, porte-parole de d’entrer dans le quartier catholique de couvre la même réalité, les partisans de la derry et ailleurs tapent depuis douze jours ristes » du Sinn Fein-IRA... Mais jusqu’ici, la conférence des évêques Portadown. couronne d’Angleterre et ceux du rattache- sur une police constituée à 93 % de protes- l’équipe autonome tient le choc. allemands. Cette violence a fait deux morts, deux ment de l’Irlande du Nord à la République tants, que la communauté protestante a jeunes protestants, l’un abattu au pistolet de l’Eire, au sud, les autorités interdisent toujours considérée comme « sa » police. Patrice Claude Arnaud Leparmentier Après un an de « concorde civile », le terrorisme est encore très présent en Algérie SIX CAMPEURS ont été assassi- Si l’on analyse « la concorde par spectre des massacres plane de nou- Fruit de l’islamisme radical ou du d’ignorer ce phénomène, raconte un Va-t-il maintenir sa stratégie ou nés, dans la nuit du mardi 11 au mer- les chiffres », comme l’a fait récem- veau », allusion à l’époque où des banditisme – sans doute procède-t- journaliste algérien. Tous les jour- en changer ? Ces derniers mois, les credi 12 juillet, sur une plage près de ment le quotidien algérien Liberté, tueries faisaient chaque fois des il des deux – , le terrorisme reste naux ou presque ont dû se pencher Algériens ont entendu parler tour à Tipaza. Ainsi, c’est en pleine recru- on relève qu’au cours des six pre- morts par dizaines, voire par cen- donc très présent et la concorde ci- sur cette question, soulignant que ce tour « d’opérations militaires impi- descence de la violence que les Algé- miers mois d’application de la loi, taines, ce qui avait suscité indigna- vile n’a pas su tenir ses promesses. phénomène est le reflet du désespoir toyables » contre les jusqu’au-bou- riens dressent le bilan d’une année moins de trois cents personnes ont tions et interrogations. Si les A cela s’ajoute le fait que la situa- et de ce qui est ressenti comme une tistes du Groupe islamique armé de concorde civile. Votée haut la été victimes du terrorisme. Un grandes villes restent calmes, le ter- tion socio-économique n’enregistre absence totale de perspectives. » (GIA) d’Antar Zouabri et du Groupe main le 13 juillet 1999 par les députés chiffre élevé mais qui constitue un rorisme apparaît ou réapparaît dans aucun progrès notable. « Les gens ne La position du président algérien salafiste pour la prédication et le puis les sénateurs, avant d’être plébi- record à la baisse, comparé aux an- certaines régions. constatent aucune amélioration dans est particulièrement délicate. Ses combat (GSPC) d’Hassan Hattab, citée par référendum deux mois plus nées 1997 et 1998, où, pour la même leur vie quotidienne, et cela les déses- succès sur la scène internationale ne mais aussi de « réconciliation élar- tard, la loi sur la concorde civile, pre- période, le nombre de victimes était « ABSENCE DE PERSPECTIVES » père, plus peut-être que la poursuite suffisent pas à atténuer l’amertume gie », autrement dit d’une éven- mier geste important du président dix fois plus élevé. Du 13 janvier Ainsi, dimanche 9 juillet, on a dé- du terrorisme, souligne un universi- grandissante de la population, en- tuelle amnistie générale. Ni l’une ni Abdelaziz Bouteflika, avait suscité 2000 à aujourd’hui, le bilan est au- nombré pas moins de 26 morts dans taire. Ils disent que, concrètement, core moins sans doute à calmer l’autre de ces options ne semble re- un immense espoir. Elle offrait une trement plus préoccupant. Selon le des attentats, survenus pour beau- rien n’a changé, et leur pessimisme l’impatience de l’armée. Et la dégra- tenue. Le débat politique, lui, est en amnistie totale ou partielle aux décompte de la presse algérienne, coup aux portes de la capitale. Le est de plus en plus grand. » Signe de dation relative de la situation sécuri- panne. La presse est la caisse de ré- combattants islamistes rendant les plus de 1 300 personnes, soit quatre surlendemain, sept militaires étaient cette désillusion : les suicides sont taire complique sa tâche. Comment sonance des luttes au sommet du armes et n’ayant commis ni crimes fois plus que durant le semestre pré- tués dans une embuscade non loin en augmentation préoccupante. ses opposants se priveraient-ils de pouvoir. Tandis que les assassinats, de sang ni viols. Prévue pour durer cédent, ont été victimes du terro- de la frontière tunisienne. D’ouest Plus un jour ne passe sans que la l’accuser d’avoir raté son objectif faux barrages et exactions se pour- six mois, cette loi s’est prolongée au- risme. en est, les attentats s’intensifient, presse y fasse mention. « Depuis principal, « la priorité de ses priori- suivent, le peuple algérien attend delà de la date butoir du 13 janvier Et la situation ne cesse de se dété- alors que le pouvoir garde le silence, trois mois, le suicide n’est plus une tés » comme il l’intitulait, alors qu’il toujours d’être convaincu que son 2000. Mais cette main tendue aux ir- riorer depuis quinze jours, ce qui comme si son diagnostic de janvier question taboue en Algérie. Il y en a briguait la présidence de la Répu- président est sur la bonne voie. réductibles des maquis n’a pas vrai- fait dire à El Khabar, plus fort tirage – « 80 % du problème terroriste a été tellement, y compris parmi les adoles- blique : le rétablissement de la ment porté ses fruits. de la presse algérienne, que «le réglé » – était toujours valable. cents, qu’il est devenu impossible paix ? Florence Beaugé LeMonde Job: WMQ1407--0004-0 WAS LMQ1407-4 Op.: XX Rev.: 13-07-00 T.: 10:22 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0423 Lcp: 700 CMYK

4 / LE MONDE / VENDREDI 14 JUILLET 2000 INTERNATIONAL La junte militaire ivoirienne fait arrêter MM. Védrine et Fischer à Manille pour discuter du sort des otages quatre dirigeants du parti de M. Ouattara MANILLE. Les ministres des affaires étrangères français, Hubert Vé- drine, et allemand, Joschka Fischer, se sont rendus, jeudi 13 juillet, à Manille afin de rechercher avec les autorités philippines les moyens d’obtenir la libération des otages de plusieurs nationalités retenus dans Le référendum sur la nouvelle Constitution sera organisé le 23 juillet l’île de Jolo par les rebelles musulmans du groupe Abu Sayyaf. Tous deux venaient du Japon où s’est tenue une réunion des chefs de la di- Le chef de la junte, le général Robert Gueï, arri- électeurs le 23 juillet pour le référendum sur une toral pour un retour à un régime démocratique. plomatie des huit pays les plus industrialisés (G 8). vé au pouvoir par un coup d’Etat, le 24 dé- nouvelle Constitution. Cette consultation de- Quatre dirigeants du parti d’Alassane Ouattara, M. Védrine a indiqué vouloir presser Manille de ne « rien faire qui mette cembre 1999, a signé le décret convoquant les vrait être la première étape d’un processus élec- ont été arrêtés mercredi 12 juillet par la junte. en danger la vie des otages », d’« intensifier les négociations » et de faire en sorte qu’un « couloir humanitaire » permette de les ravitailler. Mer- QUATRE membres du Rassem- gné par la secrétaire générale du Les 4 et 5 juillet, des centaines de nus savent ce qu’ils se reprochent ». credi, des habitants de Jolo ont affirmé avoir vu deux des trois journa- blement des républicains (RDR), parti, Henriette Diabaté, le RDR soldats se sont emparés d’armes Les mutins ont de leur côté démenti listes de France 2 récemment pris en otage, Jean-Jaques Le Garrec et parti de l’ancien premier ministre demande « leur mise en liberté im- dans leurs casernes et unités et ont toute manipulation politique de Roland Madura, circuler en jeep dans le centre de la ville, sous escorte de feu Félix Houphouët-Boigny, médiate ». Dans son communiqué, envahi les rues d’Abidjan et de plu- leur mouvement. La mutinerie a de quatre hommes en armes. – (AFP.) Alassane Dramane Ouattara, ont Mme Diabaté, ministre d’un pré- sieurs villes du pays, manifestant cessé après la conclusion d’un ac- été interpellés mercredi 12 juillet cédent gouvernement du général pour des revendications maté- cord entre la junte et les mutins, par la gendarmerie, dans le cadre Robert Gueï, appelle les militants rielles. Le chef de la junte au pou- prévoyant notamment, selon des Les talibans détiennent puis relâchent de l’enquête sur la mutinerie des du RDR « à rester sereins, mobilisés voir, le général Robert Gueï, avait sources concordantes, le versement 4 et 5 juillet, a indiqué le ministre et à l’écoute des mots d’ordre de la affirmé que des « hommes poli- de 1 million de francs CFA de la communication et membre direction du parti ». tiques » avaient tenté de manipuler (10 000 francs français) à chaque une Américaine accusée d’espionnage de la junte au pouvoir, le capitaine Deux avocats du RDR ont pu le mouvement des mutins pour le membre de l’armée, des forces de de frégate Henri Sama. voir brièvement, mercredi matin, transformer en coup d’Etat. l’ordre et autres « corps habillés ». ISLAMABAD. Une Américaine de 71 ans, membre d’une organisation Amadou Gon Coulibaly, secré- Aly Coulibaly et Amadou Gon Ces événements surviennent à humanitaire, accusée d’espionnage et détenue depuis quatre jours par taire général adjoint du RDR, et Coulibaly, au camp de gendarme- APRÈS LA MUTINERIE moins de deux semaines d’un réfé- les talibans en Afghanistan, a été relâchée, a annoncé mercredi 12 juil- Aly Coulibaly, porte-parole du par- rie de Koumassi. Le commandant Il n’avait cité explicitement aucun rendum sur une nouvelle Constitu- let l’ambassade américaine au Pakistan. Les talibans ont donné vingt- ti, sont détenus au camp comman- de ce camp leur a indiqué «at- parti ou responsable politique. Mais tion, premier pas d’un processus quatre heures à Mary MacMakin pour quitter l’Afghanistan, où elle ré- do de la gendarmerie de Koumassi tendre les instructions de ses supé- il avait convoqué les dirigeants des électoral qui doit permettre, selon side depuis plus de trente ans. Mme MacMakin, qui dirige l’organisation à Abidjan, tandis que Mamadou rieurs », a déclaré Me Adama Ca- principaux partis au camp de gen- la junte, le retour à un pouvoir dé- Physiothérapie et rééducation pour l’Afghanistan (Parsa), avait été ar- Coulibaly (oncle de Gon Coulibaly) mara, l’un de ces avocats, qui a darmerie où il s’était rendu « pour mocratique avant fin octobre. Les rêtée dimanche soir avec sept femmes afghanes et huit Afghans. et Coulibaly Sangafoa, responsable souligné ne pas avoir pu obtenir de sa sécurité » pendant la mutinerie. grands partis ont appelé à voter en Selon le représentant des talibans à New York, Abdul Hakeem Muja- du parti à Korhogo (nord du pays), précisions sur le cadre juridique En l’absence de représentants du faveur du projet élaboré à l’initia- hid, cité par le Washington Post, elle était accusée d’activités subversives se trouvent au quartier général de dans lequel ses clients avaient été RDR, le parti de M. Ouattara ayant tive de la junte, dont certaines dis- après la saisie de deux disquettes contenant des « informations anti- la gendarmerie, selon le RDR qui a interpellés. D’autres avocats du décidé de ne pas se rendre à cette positions pourraient, selon ses ad- gouvernementales ». condamné « ces arrestations arbi- RDR se sont rendus au quartier gé- rencontre, le général Gueï avait af- versaires, rendre M. Ouattara L’arrestation était intervenue trois jours après la publication par les ta- traires ». Dans un communiqué si- néral de la gendarmerie. firmé que « ceux qui ne sont pas ve- inéligible.− (AFP.) libans d’un décret interdisant aux organisations internationales d’em- ployer des femmes afghanes. Le représentant des talibans à New York a expliqué à la presse qu’il existait une longue tradition d’emploi des femmes à des missions d’espionnage, le KGB de l’ex-Union soviétique Les putschistes des Fidji libèrent leurs dix-huit derniers otages s’en étant fait une spécialité en Afghanistan dans le passé. – (AFP, Reu- ters.) LES PUTSCHISTES fidjiens ont relâché, jeu- La libération de tous les otages en échange 29 mai. Le coup d’Etat et les troubles qui en ont di 13 juillet, les dix-huit derniers otages, dont le de l’amnistie pour les auteurs du coup d’Etat résulté ont fait un mort et quelques blessés. premier ministre destitué, Mahendra Chaudh- était au centre d’un accord, signé dimanche L’instabilité a laissé s’instaurer un climat Une quarantaine de morts ry, qu’ils détenaient au Parlement de Suva de- 9 juillet, entre l’armée, qui a pris le pouvoir afin d’anarchie dans l’archipel. puis le 19 mai et les ont remis à la Croix-Rouge. de mettre fin aux troubles politiques, et les re- Pour la deuxième fois en deux jours, des par- Les rebelles leur ont dit au revoir de la main belles emmenés par l’homme d’affaires en fail- tisans des putschistes se sont emparés, mercre- dans des glissements de terrain en Inde lorsque les véhicules de la Croix-Rouge ont lite George Speight. Celui-ci avait pris en otage di 12 juillet, d’une île pour vacanciers : Laucala, franchi les grilles du Parlement tandis que des M. Chaudhry, premier chef du gouvernement au nord-est de Suva, a été investie par des ha- BOMBAY. Au moins 43 habitants d’un bidonville de la capitale écono- dizaines de personnes manifestaient leur joie d’origine indienne à diriger l’archipel, et plu- bitants de l’île voisine de Qamea, selon une ra- mique de l’Inde sont morts dans des glissements de terrain provoqués dans la rue. A leur arrivée au siège de la Croix- sieurs députés et ministres, le 19 mai, en affir- dio locale. « Des jeunes de Qamea sont mainte- par des pluies de mousson torrentielles, a indiqué la police jeudi 13 juil- Rouge, les otages devaient être examinés par mant agir « au nom de la population indigène de nant armés de trois fusils appartenant aux agents let. deux médecins. Un attroupement de quelque l’île » pour défendre ses intérêts. de sécurité de l’hôtel », a précisé la radio. «Le Ce glissement a frappé la banlieue de Ghatkopar, dans le nord de Bom- 300 personnes s’était formé à l’extérieur du bâ- gérant de l’hôtel et sa famille ont été pris en bay, et le bilan devrait s’alourdir, a déclaré l’inspecteur Chandrakant timent pour les accueillir. CLIMAT D’ANARCHIE DANS L’ARCHIPEL otages. » Kate. Trois autres personnes ont été tuées par des coulées de boue de Auparavant, le grand conseil des chefs, une Neuf otages avaient déjà été libérés mercre- La veille, une autre île pour vacanciers, Na- moindre ampleur dans un bidonville voisin, a-t-il ajouté. « Les habitants assemblée non élue de chefs traditionnels indi- di. Le grand conseil des chefs, réuni dans une nuya Levu, avait été également aux mains de disent qu’au moins cent personnes peuvent avoir été prises par la boue. gènes de Fidji, se préparait à lancer un ultima- caserne près de Suva, devait nommer jeudi un ses habitants, qui avaient pris le contrôle de Des familles entières ont disparu ». – (AFP.) tum aux rebelles, les menaçant de ne pas être président et un vice-président auxquels sera l’hôtel Turtle Island, avant d’autoriser, mercre- amnistiés s’ils ne relâchaient pas les otages, se- transféré le pouvoir exécutif détenu par l’ar- di, les quarante-cinq touristes étrangers pré- lon une source militaire. mée depuis l’instauration de la loi martiale, le sents à quitter l’île. – (AFP, Reuters.) Seize juges soupçonnés de sympathie Israël renonce à un contrat d’armement critiqué par les Etats-Unis pour l’opposition limogés en Serbie BELGRADE. Des partis d’opposition serbes ont dénoncé, mercredi THURMONT (Etats-Unis) radars Awacs, susceptibles de gui- tion, lorsque les Américains se que son pays renonçait, faisant de 12 juillet, le limogeage de 16 juges en Serbie par le Parlement serbe, 14 à de notre envoyé spécial der des raids offensifs et de détec- sont brusquement réveillés, mena- cette déclaration la seule authen- Belgrade et 2 à Pozarevac, fief provincial de Slobodan Milosevic. Le Mieux vaut ne pas fouler les in- ter une menace aérienne. çant Israël de représailles, si le tique nouvelle de la journée. juge belgradois Miroslav Todorovic a été relevé de ses fonctions pour térêts de Washington lorsqu’on a Les appareils, des Iliouchyne 76 contrat était exécuté. Après plu- Aux dires des Américains, les « ses activités en tant que membre de la présidence d’Otpor [mouvement impérieusement besoin de son de fabrication russe, devaient être sieurs mois de tractations discrètes Awacs chinois menaçaient l’équi- d’opposition estudiantin]... dont les agissements visent à changer les au- aide. Cette vieille leçon, que bien dotés par Israel Aircraft Industries, et de fortes pressions, Israël s’est libre des forces en Asie et la sécuri- torités de l’Etat d’une manière inconstitutionnelle », selon les termes du des pays ont apprise à leurs dé- le fleuron de l’industrie aéronau- finalement incliné. té des Etats-Unis. De plus, assurait communiqué officiel. Plus de 1 500 militants du mouvement Otpor ont pens, vient de recevoir une illus- tique israélienne, de moyens de Washington, la technologie utilisée été arrêtés et interrogés par la police ces derniers mois. Lors de ma- tration supplémentaire avec surveillance électronique du der- UNE TECHNOLOGIE AMÉRICAINE par Israël pour équiper les appa- nifestations d’Otpor à Pozarevac il y a quelques semaines, des étu- l’abandon par Israël, mercredi nier cri. Le marché, estimé à 2 mil- Mercredi 12 juillet, le porte-pa- reils était essentiellement améri- diants avaient été arrêtés puis présentés aux juges, mais les magistrats 12 juillet, d’un contrat aux termes liards de dollars, et pour lequel Pé- role de la délégation israélienne au caine, interdite à l’exportation sans avaient alors refusé de suivre les recommandations du parquet, favo- duquel l’Etat juif s’engageait à kin avait déjà versé 250 millions de sommet de Camp David, Gadi Bal- accord préalable. Israël estimait, rable à de lourdes peines. fournir à la Chine quatre avions- dollars, était en cours de réalisa- tiansky, a publiquement annoncé pour sa part, que l’annulation de Treize autres juges belgradois ont été limogés pour avoir contesté pu- ce contrat aurait porté un coup fa- bliquement le renvoi du juge Todorovic. Ceux de Pozarevac l’ont été tal à son industrie électronique pour avoir participé dans la ville à un rassemblement de l’opposition. d’armement. Le Parlement a par ailleurs accepté la démission de six procureurs. – Ce dernier argument n’a guère (Reuters.) Les rivalités au sein du Shass s’accentuent calmé le Congrès, dont une bonne partie menaçait Israël de repré- DÉPÊCHES Arieh Déri, ex-leader du parti ultra-orthodoxe, a été condamné à la prison ferme sailles économiques et politiques. a ÉTATS-UNIS : Orien Cecil Joiner, 50 ans, chauffeur routier condam- Après avoir assuré qu’il ne céderait né pour le meurtre à l’arme blanche de deux femmes en 1986, a été exé- JÉRUSALEM nation entraîne l’interdiction de jours du jugement. D’ailleurs, dans pas – le message a été répété sur cuté mercredi 12 juillet à la prison de Huntsville, au Texas. Cela porte à correspondance toute fonction politique à la Knesset l’entourage de M. Barak, quelques- tous les tons lors de la visite à Jéru- vingt-cinq le nombre d’exécutions depuis le début de l’année dans cet Leur joie aura été de courte durée. ou au gouvernement pour les dix uns considèrent que, l’affaire Déri salem, en avril, du président Etat. Par ailleurs, selon des sources judiciaires citées par la presse amé- Dans la salle des pas perdus de la prochaines années. C’est la première qui a occupé la chronique judiciaire chinois Jiang Zemin –, Ehoud Ba- ricaine, les tests d’ADN réclamés par Ricky McGinn, accusé de viol, Cour suprême, ils sont, mercredi fois dans l’histoire du pays qu’un an- pendant dix ans étant close, Elie Ishaï rak s’est incliné et l’a annoncé mar- confirmeraient son implication dans l’affaire. Dans un geste très mé- 12 juillet, quelques dizaines de mili- cien ministre est emprisonné. pourrait désormais être plus conci- di au président Clinton, à l’ouver- diatisé, le gouverneur du Texas George W. Bush avait accordé un sursis tants du Shass, parti ultra-orthodoxe Aussitôt, les militants du Shass liant. ture du sommet de Camp David. à ce condamné à mort, en juin, pour permettre ces tests. – (AP.) sépharade, à attendre la sentence crient à l’injustice et dénoncent la En attendant, Elie Ishaï a déclaré a LIBAN : la justice israélienne a décidé, mercredi 12 juillet, de pro- des juges, qui doivent se prononcer partialité des « juges laïcs et ashké- qu’il cédera la place à Déri à sa sortie LETTRE DE CAPITULATION longer de trois mois la détention « administrative » d’Abdel Karim sur l’appel présenté par Arieh Déri, nazes » qui condamnent Arieh Déri, de prison, dans le souci de rassurer la Adressée au président chinois, sa Obeid et de Moustapha Dirani, deux chefs de milices libanaises enlevés condamné en mars 1999 à quatre ans alors qu’ils ne poursuivent pas Ezer vieille garde, nostalgique de son chef lettre de capitulation, dont la subs- respectivement en 1989 et en 1994 par Israël. Les deux hommes servent de prison et à une amende de Weizman, soupçonné d’avoir touché historique, Mais il n’est pas sûr que tance a été rendue publique mer- de monnaie d’échange pour tenter d’obtenir des informations sur 250 000 shekels (400 000 francs) pour près de 300 000 dollars – des faits celle-ci soit prête à se laisser credi, ne tourne pas autour du l’aviateur israélien Ron Arad disparu au-dessus du Liban en 1986. Passé enrichissement personnel. prescrits, qui ont néanmoins obligé convaincre. A moyen terme, certains pot : Israël, y lit-on, est impuissant le délai de trois mois, la Cour suprême devrait prendre une décision dé- Il était alors au ministère de l’inté- le président israélien à démissionner. envisagent de créer un clone du à honorer sa signature « à cause finitive concernant les deux hommes. – (Reuters.) rieur, directeur général, puis mi- Un homme du Shass, toutefois, est Shass autour du rabbin Kadouri et des efforts menés conjointement nistre. Pour eux, celui qu’ils consi- soulagé par ce verdict. Quelles que d’Arieh Déri. D’après eux, dans un avec les Etats-Unis pour parvenir à dèrent toujours comme leur chef, soient ses déclarations officielles, Elie an maximum, Arieh Déri sera libre, un accord historique qui préserve Vingt-cinq pays de l’OUA approuvent bien qu’il ait quitté le parti à l’été Ishaï, chef du parti depuis le départ bénéficiant d’une grâce présiden- [ses] intérêts vitaux » au Proche- 1999 – condition exigée par Ehoud d’Arieh Déri, peut enfin espérer éta- tielle, que le futur tenant du titre Orient. Barak pour l’entrée du Shass dans blir son autorité sur des troupes qui – qui sera élu par les députés le L’abandon du contrat chinois ai- la « naissance » de l’Union africaine son gouvernement –, ne peut être l’ont toujours considéré comme un 31 juillet – soit Shimon Pérès ou dera peut-être Israël dans ses diffi- qu’innocent. La lecture du jugement usurpateur. Moshe Katsav. ciles tractations avec les Palesti- LOMÉ. Les vingt-cinq chefs d’Etat et de gouvernement de l’Organisa- vient de commencer. En préambule, Or, depuis que le Shass ne fait plus niens. Mais il risque aussi d’avoir tion de l’unité africaine présents à Lomé ont clôturé, mercredi 12 juillet, les juges précisent que les charges CRÉER UN CLONE partie de la coalition gouvernemen- de sérieuses conséquences sur la leur 36e sommet en signant l’acte constitutif de l’Union africaine qu’ils pesant sur l’accusé sont moins Malgré une apparente unité, le tale, il est question qu’il puisse voter crédibilité commerciale du pays, ont adopté à l’unanimité et en se donnant rendez-vous en mars 2001 à lourdes que prévues. Les fidèles Shass est divisé entre les hommes de pour le candidat du Likoud, M. Kat- dans un domaine où la compéti- Syrte. Le texte adopté, sans dispositions contraignantes ni calendrier, d’Arieh Déri imaginent déjà leur chef Déri et ceux d’Ishaï. Depuis un an, ce sav, un juif d’origine orientale, qui tion est sévère. L’Etat juif a décro- est loin du rêve du colonel libyen Mouammar Kadhafi de voir se consti- libre et se mettent à crier de joie, dernier a été obligé de composer défendrait mieux les intérêts des Sé- ché récemment plusieurs contrats tuer rapidement des Etats-Unis d’Afrique mais il « a le mérite d’exis- pleurer de bonheur et danser en avec les fidèles de Déri, tout en es- pharades que le travailliste Shimon de modernisation d’équipements ter », selon un diplomate. Ces 25 signataires représentent en majorité scandant : « Arieh Déri, notre pro- sayant de leur prouver qu’il n’était Pérès, « symbole de l’élite ashké- militaires, suscitant la réprobation des pays ouest-africains ainsi que la République sarhaouie démocra- chain premier ministre. » Compre- pas l’homme timide, fade et in- naze ». Dans ces conditions, ce der- de ses concurrents américains. Il y tique. nant finalement que rien n’est gagné, consistant qu’ils croyaient, ce qui a nier pourrait bien être obligé, a un an, Israël avait déjà dû renon- Cette signature entérine une ligne de fracture qui s’est dessinée tout au ils se calment. Une demie-heure plus sans doute contribué à radicaliser ses comme d’autres avant lui, de passer cer de facto à l’achat d’avions Air- long du sommet entre les pays ouest-africains, qui bénéficient souvent tard, la sentence tombe. La peine est positions dans le gouvernement Ba- sous les fourches caudines du Shass, bus pour remplacer les Boeing de d’une aide financière du colonel Kadhafi, et, de l’autre côté, le Nigeria, réduite à trois ans de prison ferme, le rak. Certains pensent que la décision autrement dit, d’obtenir son soutien sa compagnie nationale El Al. Là l’Afrique du Sud, le Rwanda, dont les dirigeants étaient tous repartis montant des pots de vin perçus étant de quitter la coalition à la veille du électoral contre la promesse de la li- aussi, les pressions de Washington avant ce vote de clôture. Le Kenya n’avait même pas fait le déplace- de 95 000 dollars et non de 150 000 sommet de Camp David répondait à bération d’Arieh Déri. avaient été les plus fortes. ment. Le texte doit être ratifié par les Parlements d’au moins deux tiers comme en avait décidé le tribunal de la nécessité de faire une nouvelle dé- des 53 Etats membres avant d’entrer en vigueur. – (AFP.) district de Jérusalem. Cette condam- monstration de force à quelques Catherine Dupeyron Georges Marion LeMonde Job: WMQ1407--0006-0 WAS LMQ1407-6 Op.: XX Rev.: 13-07-00 T.: 11:06 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0424 Lcp: 700 CMYK

6 FRANCE LE MONDE / VENDREDI 14 JUILLET 2000

INSTITUTIONS Lors d’une réu- noncée en faveur d’une modification cette institution d’un « pouvoir légis- formes, alors que le gouvernement flou porteur de danger ». b UNE nion à Ajaccio, mercredi 12 juillet, en profondeur du statut de l’île. latif encadré » qui ne soit pas sous souhaitait l’éviter. b ÉMILE ZUCCA- NOUVELLE RÉUNION entre le gou- une forte majorité des élus de l’As- Cette majorité, encore informelle, contrôle du Parlement. b UNE RÉVI- RELLI (PRG), maire de Bastia, estime, vernement et les élus est prévue le semblée territoriale – une quaran- demande la création d’une collectivi- SION CONSTITUTIONNELLE serait né- dans un entretien au Monde que la 20 juillet, après l’intervention du pré- taine sur cinquante et un – s’est pro- té territoriale unique et le transfert à cessaire pour procéder à ces deux ré- proposition des élus est « dans un sident de la République, le 14 juillet. Une forte majorité d’élus corses demande un transfert de pouvoir législatif Les représentants de l’Assemblée territoriale ont répondu, très vite, aux propositions du gouvernement sur le statut de l’île. Leurs revendications supposent une révision de la Constitution et placent le premier ministre et le chef de l’Etat devant un choix délicat

AJACCIO sion des deux actuels départe- M. Baggioni à sa gauche, M. Rossi de notre envoyé spécial Les 51 élus corses dispersés dans huit groupes ments de Corse-du-Sud et de sort pour mener une ultime négo- Peu avant 1 heure, jeudi matin LA COMPOSITION DE L'ASSEMBLÉE TERRITORIALE en nombre de sièges Haute-Corse. ciation, avec les caméramen et les 13 juillet, dans une pizzeria ou- Dès lors ne restait plus à négo- photographes de presse cette fois, verte sur la baie d’Ajaccio, José NATIONALISTES « CORSISTES » cier, au chapitre du transfert des pour savoir d’où — un bout de Rossi (Démocratie libérale) a fini compétences, que la dévolution couloir, une marche d’escalier ? — par céder à la pression de deux de 7 DIVERS DROITE d’une part du pouvoir législatif à il va parler. « Nous sommes tombés 8 d’accord pour marquer notre satis- ses conseillers. Oui, il acceptait fi- DIVERS GAUCHE 3 l’Assemblée de Corse, condition nalement d’expliquer, quelques sine qua non posée pour la signa- faction par rapport au pas en avant heures plus tard, sur Europe 1, à 5 ture d’un accord global par les na- effectué par le gouvernement », es- Jean-Pierre Elkabbach, qui récla- tionalistes. Peu avant 21 heures, time-t-il. mait sa présence depuis long- PRG les délégués de Corsica Nazione temps, le sens de l’accord interve- 6 17 demandaient une suspension de nu mercredi soir 12 juillet au sein PS séance pour consulter leur(s) base « Depuis trente ans, de l’Assemblée de Corse. 2 DROITE (s). « Il y a les anciens et les nou- Par quelque quarante voix 51 veaux, les modérés et les radicaux, la gauche et la droite — quarante-deux en principe, sur PCF 3 SIÈGES ceux du nord et ceux du sud », cinquante et une —, émanant de la constate alors dans les couloirs un ont échoué droite, d’une fraction de la gauche journaliste corse qui fréquente de et de la totalité du groupe nationa- Lors du vote de l'Assemblée de Corse sur l'avenir de l'île, le 10 mars, 26 élus s'étaient rangés derrière Émile longue date le milieu nationaliste. à établir la paix liste Corsica Nazione, les orienta- Zuccarelli (PRG) pour refuser une évolution brutale du statut de la Corse. Parmi eux figuraient notamment « Il y a ceux du jour et ceux de la tions du gouvernement rendues les élus du RPR et du PCF. 22 élus avaient alors soutenu la motion défendue par Paul Giacobbi (PRG), nuit », résume en souriant un en Corse. publiques le 10 juillet sur l’avenir José Rossi (DL), président de l'Assemblée, ainsi que les nationalistes. proche de M. Rossi. de la Corse ont été, en effet, vali- Le président de l’Assemblée de Alors laissez-nous dées – pour l’essentiel – par les re- Jean-Guy Talamoni, chef de file celle, plus délibérément autono- avaient en effet déjà entériné, à Corse, par ailleurs président du présentants de la majorité des des élus nationalistes, lui aussi in- miste, que M. Rossi défendait en quelques réserves près, les ré- groupe Démocratie libérale de essayer » groupes de l’Assemblée. Ceux-ci terrogé sur Europe 1, s’est montré compagnie de Paul Giacobbi, pré- formes portant sur le développe- l’Assemblée nationale, ne mé- ont simplement décidé de placer la plus pressant : « Il faut qu’avant sident (PRG) du conseil général de ment économique. Dans un entre- connaît pas qu’il joue avec le feu. José Rossi barre un peu plus haut sur les deux 2002 un processus irréversible soit Haute-Corse, et du groupe natio- tien publié mercredi par Corse On le presse de questions : les élus questions institutionnelles qui res- mis sur les rails » car « nous ne vou- naliste, présidé par M. Talamoni. Matin, le président (RPR) du nationalistes ne sont-ils pas en taient en suspens : la création, à lons pas que notre processus soit Bousculant l’ordre établi par la conseil exécutif de Corse, Jean train de jouer un double jeu ? Ne Impassible dans son costume terme, d’une collectivité unique soumis aux aléas de l’élection pré- note d’orientation du gouverne- Baggioni, avait par ailleurs donné risquent-ils pas d’être débordés noir, M. Talamoni confirme sobre- pour la Corse et, surtout, la consé- sidentielle ». « Ce que nous voulons, ment, les responsables des sa préférence à une « collectivité par leurs troupes ? Dans les cou- ment que l’accord local qui vient cration d’un « pouvoir législatif a ajouté M. Talamoni, c’est un en- groupes de l’Assemblée de Corse unique », qui suppose la suppres- loirs, l’ancien député Nicolas Al- d’être trouvé constitue « une encadré » dans un délai de trois à gagement non pas seulement du fonsi (PRG) confie : « On s’ache- bonne base de discussions pour pré- quatre ans, soit au terme du man- gouvernement, mais très vite un en- mine vers une large réforme parer un accord avec le gouverne- dat de l’actuelle Assemblée de gagement de l’ensemble de l’Etat Paul Giacobbi (PRG) écrit à Lionel Jospin constitutionnelle. La symbolique du ment français ». Corse, élue en 1999. français. » Tous deux souhaitent, à pouvoir législatif est en train de Défait, dans tous les sens du On le sait, ces deux propositions un terme plus ou moins rappro- Dans une lettre datée du 11 juillet et adressée à Lionel Jospin, Paul remplacer celle du peuple corse », terme, l’ancien ministre de la fonc- nécessitent une nouvelle réforme ché, une consultation des Corses. Giacobbi, président (PRG) du conseil général de Haute-Corse, favo- censurée par le Conseil constitu- tion publique, M. Zuccarelli, lève constitutionnelle que le premier La veille, dès le milieu de l’après- rable à une révision de la Constitution, presse le premier ministre de tionnel dans le statut Joxe de 1991. le doigt, en revanche, pour mani- ministre, Lionel Jospin, en l’état midi, M. Rossi, président de l’As- s’engager dans cette voie. « Ce que vous proposez, écrit M. Giacobbi Paul-Antoine Luciani, président du fester qu’il a lui aussi quelque actuel du rapport des forces au semblée de Corse, semblait tenir en se référant au document d’orientation remis par Matignon aux groupe communiste, s’emporte. chose à dire : « Avec la demande Parlement, ne croit pas possible sa revanche sur cette funeste jour- élus corses, lundi 10 juillet, peut constituer une première étape essen- « Ce ne sont tout de même pas eux d’un pouvoir législatif encadré, on d’engager avec succès avant la fin née du 10 mars au cours de la- tielle, mais un accord politique global doit également ouvrir la perspec- qui commandent ! C’est la nation touche à un concept extrêmement de la législature, faute de « majori- quelle une motion décentralisa- tive d’une seconde étape, plus longue et plus aléatoire, mais qui est du qui fait la loi ! » M. Rossi sort alors sérieux, l’indivisibilité de la Répu- té » (Le Monde du 13 juillet). Sur trice, présentée par Emile niveau constitutionnel ». « Personne n’exige, écrit-il, que le gouverne- de son bureau : « Depuis trente blique. » A ce moment, l’ancien l’antenne d’Europe 1, jeudi matin, Zuccarelli (PRG), alors ministre de ment s’engage à réussir, et dans des délais rapprochés, une révision qui, ans, la gauche et la droite ont ministre n’a d’autre recours que M. Rossi a observé qu’il n’a pas de la fonction publique dans le gou- à l’évidence, dépend aussi du Sénat et plus encore du chef de l’Etat. Ce- échoué à établir la paix en Corse. d’adresser un ultime signal aux ja- « demande d’immédiateté » vernement de M. Jospin et au- pendant, nous attendons du gouvernement qu’il s’engage fermement Alors laissez-nous essayer. » cobins du continent, qu’ils soient concernant cette révision constitu- jourd’hui maire de Bastia, le Parti sur ce qui est en son pouvoir (...) et qu’il ouvre les perspectives, néces- La séance reprend, toujours à de gauche ou au RPR. tionnelle, qui est « un objectif que communiste et le RPR, avait de- sairement longues, d’une révision constitutionnelle. » Et il met en huis clos, puis, à 22 h 40, encadré nous nous fixons ». vancé — par 26 voix contre 22 — garde M. Jospin : « Ne commettez pas l’erreur qui consiste à louvoyer. » par M. Talamoni à sa droite et Jean-Louis Saux Le RPR insulaire prend à contre-pied ses instances nationales Le gouvernement se prépare Le président du conseil exécutif, Jean Baggioni, souscrit à un accord décrié par Michèle Alliot-Marie à une échéance « cruciale »

AJACCIO à l’Assemblée de Corse. Ils se sont proché au gouvernement d’avoir prend la crise corse à travers le LE GOUVERNEMENT n’a pro- président du groupe socialiste du de notre envoyé spécial aussi prononcés pour la mise en choisi de « suivre ceux qui ont été prisme basque. Elle s’en remet, bablement pas eu tort de reporter Sénat, jeudi sur LCI, « contraire- Le 10 mars, le RPR corse s’asso- place d’une collectivité unique, ce mis en minorité », minorité qui a, par ailleurs, sur ce dossier, à Ro- de deux jours sa prochaine réu- ment aux prévisions très pessimistes, ciait à Emile Zuccarelli, alors mi- qui suppose une réforme de la en fait, été rejointe par le RPR land Francisi, député et secrétaire nion de travail avec les élus corses. il y a une ouverture qui vient de se nistre (PRG) de la fonction pu- Constitution, et ont validé la pro- corse. Mme Alliot-Marie a accusé le départemental de la fédération Initialement prévu le 18 juillet, ce préciser. Cela prouve que le dia- blique du gouvernement de position, reprise par le gouverne- premier ministre de présenter RPR de Corse, qui se trouve être nouveau rendez-vous est mainte- logue avec tous les élus corses a Lionel Jospin, et aux communistes ment, selon laquelle l’enseigne- « un projet qui est rejeté par tous minoritaire, du moins chez les nant fixé au 20 juillet. Ces qua- quand même porté ses fruits ». de l’île, dans une motion qui s’en ment de la langue corse dans les les interlocuteurs et notamment par élus gaullistes de l’île. Mardi, en rante-huit heures supplémentaires Il reste que la « balle », dont le tenait à une « plus large décentra- écoles maternelles et primaires ceux à qui il a voulu faire plaisir », marge du comité politique du ne seront probablement pas de porte-parole du gouvernement, lisation dans le cadre de la Répu- « sera suivie par tous les élèves, à savoir les nationalistes. Ces pro- RPR, M. Francisi déclarait au trop pour soupeser précisément Daniel Vaillant, disait, mercredi, blique ». A propos de la carte ad- sauf demande de dispense expri- pos ont été tenus mercredi midi, à Monde : « Tout aussi paradoxal les conséquences de la position qu’elle était « dans le camp des ministrative, ce texte indiquait mée par les parents ». Paris, lors du point de presse heb- que cela puisse paraître, en tant majoritaire qui s’est dégagée de la élus », est très vite revenue dans que « toute simplification qui ten- A la veille de l’accord d’Ajaccio, domadaire du RPR. A peu près si- que républicain, je fais davantage réunion d’Ajaccio, mercredi, en fa- celui du gouvernement. Avec des drait à faire naître un nouveau le porte-parole national du RPR, multanément, les nationalistes confiance à Zuccarelli, à Chevène- veur d’une modification en pro- revendications qui vont au-delà du centralisme régional doit être écar- Patrick Devedjian, avait pourtant corses estimaient que les orienta- ment ou aux communistes sur la fondeur du statut de l’île. cadre que ce dernier avait tracé tée ». estimé que plusieurs des disposi- tions du gouvernement amendées question corse qu’à mes amis de Dans l’immédiat, le gouverne- dans son document d’orientation. Quatre mois plus tard, le pré- tions proposées par le gouverne- par une majorité de l’assemblée droite. » ment peut trouver dans cette ini- Sur la question des institutions, le sident du conseil exécutif de ment « violent absolument la locale constituaient « une bonne tiative des élus trois motifs de sa- gouvernement avait pris soin de Corse, Jean Baggioni (RPR), et ses Constitution ». La présidente du base de discussions ». « CORSE AUX RESPONSABILITÉS » tisfaction. D’une part, le premier ne pas fermer la porte à la solution amis ont souscrit à un accord qui RPR, Michèle Alliot-Marie, a dé- Maire de Saint-Jean-de-Luz et Deux « poids lourds » du RPR ministre et, après lui, son conseil- d’une collectivité territoriale réclame notamment la dévolution noncé de son côté « une méthode députée des Pyrénées-Atlan- local, Jean-Claude Guazelli, ler chargé du dossier, Alain Christ- unique, réclamée avec force par d’un « pouvoir législatif encadré » qui fait un peu pagaille ». Elle a re- tiques, Mme Alliot-Marie com- membre du conseil exécutif, et Ca- nacht, n’ont cessé, tout au long les élus ; il n’est donc pas mis en mille de Rocca-Serra, maire de des discussions de ces derniers porte-à-faux sur ce point. En re- Porto-Vecchio, justifient, pour leur mois, de demander aux élus corses vanche, sur la question des trans- TROIS QUESTIONS À... plein droit, dont tout le monde re- dré » dont personne ne connaît la part, leur alliance tactique du de préciser leurs souhaits et de dé- ferts de pouvoir aux institutions connaît aujourd’hui que c’eût été signification ni les conséquences ? 10 mars avec la gauche contre José gager, si possible, une position de l’île, et notamment d’un pou- ÉMILE une folie, semblent prêts à accepter S’agissant de problèmes aussi Rossi et les nationalistes par le fait majoritaire sur les points-clés du voir « législatif » à définir, la posi- une position intermédiaire. Celle-ci, graves, et quel que soit le désir de qu’ils ont pu ainsi résister à ceux dossier, en particulier la question tion du gouvernement est beau- ZUCCARELLI en l’état, me paraît dans un flou paix, je refuse, pour ma part, qui souhaitaient ou souhaitent en- des institutions et celle des pou- coup plus inconfortable. porteur de dangers. d’acheter un chat dans un sac. core, pour la Corse, « une compé- voirs. Ils disposent désormais de M. Jospin a invoqué les diffi- En mars, vous aviez rassemblé tence législative de plein droit ». cette réponse, soutenue, pour cultés inévitables d’une révision 1 une majorité à l’Assemblée de La position qui s’est dégagée Pourquoi êtes-vous opposé à M. Baggioni, lui, n’a que faire l’heure, par une forte majorité de constitutionnelle – surtout sur un Corse pour dire « non » à une révi- 2 vous paraît-elle remettre en 3 la suppression des deux dépar- des consignes venues de Paris. «Je l’Assemblée territoriale. tel sujet – pour tenter de sion de la Constitution donnant à cause le processus engagé par Lio- tements et à la mise en place d’une ne suis pas un RPR aux responsabili- D’autre part, les principaux pro- convaincre les élus de ne « pas al- la Corse des pouvoirs législatifs. nel Jospin ? Assemblée unique ? tés, je suis un Corse aux responsabi- moteurs de la position dégagée ler trop loin », comme l’a redit, jeu- Une quarantaine d’élus semblent Le gouvernement et les élus ont Le gouvernement a proposé une lités », explique-t-il en contestant mercredi ont mis le plus grand di sur France 2, Jean Glavany, mi- désormais décidés à s’engager très bien travaillé depuis deux mois. solution qui s’inspire de l’exemple toute idée de revirement de sa soin à présenter leur initiative nistre de l’agriculture. En lui dans cette voie. Avez-vous perdu Sur beaucoup de points, on est arri- parisien – deux collectivités, une part. « Je suis régional jusqu’à la comme une nouvelle étape dans réclamant un engagement net en ce combat ? vé à des solutions intelligentes. seule Assemblée. Celle-ci serait la pointe de mes cheveux », dit-il les discussions avec le gouverne- faveur d’une telle révision, les élus Une majorité s’est effectivement Mais les propositions du gouverne- seule réalisable dans le cadre avant d’ajouter : « N’est-il pas pré- ment et, en aucun cas, comme un placent donc le premier ministre dessinée, mercredi 12 juillet, pour ment s’inscrivent dans le cadre constitutionnel actuel. Elle permet- férable d’ancrer le statut de la Corse ultimatum. On ne cache pas, du – mais également le président de sortir du cadre constitutionnel ac- constitutionnel existant. Je suis trait très largement la simplification dans la Constitution ? » côté gouvernemental, que cette la République, qui a l’initiative tuel, même s’il doit être bien clair d’accord pour aller jusqu’au bout recherchée. Je suis aussi très atten- Comme M. Rossi, les élus RPR volonté affichée de jouer l’apaise- conjointe des révisions constitu- que cette réunion de l’Assemblée de ces propositions, c’est-à-dire vers tif, dans toutes les hypothèses, à de Corse espèrent ardemment que ment permet de poursuivre le pro- tionnelles – devant un choix très n’a aucune valeur formelle : il n’y a une décentralisation très poussée. l’équilibre territorial de la Corse, Jacques Chirac ne fera pas obs- cessus engagé depuis décembre délicat. On ne cache pas, à Mati- pas eu de vote et il ne pouvait pas y Mais peut-on sérieusement tirer des dont la rupture nuirait gravement à tacle, dans son intervention télé- 1999. Enfin, la discussion entre les gnon, que la prochaine réunion du en avoir. Mais il semble effective- chèques sur une révision constitu- Bastia. visée du 14juillet, à une telle pers- élus corses s’est inscrite dans le 17 juillet avec les élus sera « cru- ment qu’une partie de ceux qui, tionnelle dont on ne connaît ni la pective. cadre des propositions formulées ciale ». avec moi, s’étaient opposés à la de- faisabilité ni les contours et récla- Propos recueillis par par le gouvernement le 10 juillet. mande d’un pouvoir législatif de mer un « pouvoir législatif enca- Gérard Courtois J.-L. S. Comme l’a souligné Claude Estier, G. C. LeMonde Job: WMQ1407--0007-0 WAS LMQ1407-7 Op.: XX Rev.: 13-07-00 T.: 10:41 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0425 Lcp: 700 CMYK

FRANCE LE MONDE / VENDREDI 14 JUILLET 2000 / 7 Les socialistes Des responsables du PS relancent l’idée Le recours de de Marseille Mme Cohen-Solal investissent d’une suppression de la redevance télévision contre M. Tiberi René Olmeta pour La ministre de la culture et de la communication, Catherine Tasca, se dit « plus que réservée » jugé Dans une étude publiée mercredi 12 juillet, le devance télévision. Le ministre des finances, être examinée. Mais la ministre de la communi- rapporteur général du budget à l’Assemblée, Di- Laurent Fabius, ne s’est pas clairement pronon- cation, Catherine Tasca, défend la redevance, qui les municipales dier Migaud, préconise une suppression de la re- cé, soulignant juste que la proposition devait assure le financement de l’audiovisuel public. irrecevable MARSEILLE UN RAPPORT publié, mercredi écoulée, lors des débats intermi- soit un gain très modeste par rap- des travaux de la commission, re- LE CONSEIL CONSTITUTION- de notre correspondant 12 juillet, par la Mission d’évalua- nistériels, Martine Aubry avait fait port au coût de la collecte de cet marquant que, « si la mission est NEL a rejeté, mercredi 12 juillet, Les militants socialistes marseil- tion et de contrôle (MEC) de l’As- valoir qu’en matière de baisse des impôt (896 millions de francs en compétente pour identifier les pro- une demande de la socialiste Lyne lais devaient se réunir, jeudi semblée nationale, dont le rap- impôts il était préférable d’éviter 1998). Le taux d’« évasion » de blèmes [budgétaires], elle ne l’est Cohen-Solal réclamant l’annula- 13 juillet, pour investir leur nou- porteur est Didier Migaud, par le « saupoudrage » et que la sup- ceux qui, illégalement, ne paient peut-être pas pour anticiper des ar- tion de l’élection de Jean Tiberi, veau chef de file aux élections mu- ailleurs rapporteur général (PS) pression pure et simple d’un im- pas leur redevance serait de 16,7 % bitrages fiscaux qui doivent être ef- comme député du 5e arrondisse- nicipales de 2001, après le retrait du budget, préconise la suppres- pôt, fût-il petit, serait plus « li- pour les résidences principales et fectués au sein des instances adé- ment de Paris, en 1997. Le Conseil de Marius Masse, désigné au prin- sion, sur deux ans, de la redevance sible » par l’opinion. La ministre de 65,9 % pour les résidences se- quates ». refuse ainsi de revenir sur sa déci- temps mais victime d’un malaise audiovisuelle, « impôt archaïque, de l’emploi a donc pesé en faveur condaires. M. Migaud suggère Interrogée par Libération (du sion du 20 février 1998 qui consta- cardiaque le 20 juin. Cette réunion injuste et coûteux à gérer ». de la suppression de la redevance donc de supprimer la redevance 13 juillet), la ministre de la culture tait l’existence d’« irrégularités » devait être purement formelle Cette suggestion est ancienne, télévision (751 francs pour un ou en 2001 pour les contribuables et de la communication, Cathe- mais validait tout de même l’élec- puisque l’un des deux candidats à mais elle prend cette année un re- plusieurs postes couleur), un im- non imposés à l’impôt sur le reve- rine Tasca, se dit aussi « plus que tion en estimant que leur ampleur l’investiture, la députée Sylvie An- lief particulier car son auteur est pôt « dégressif », c’est-à-dire qui nu en 2000, la redevance étant en- réservée », ajoutant : « Je sais bien n’avait pas altéré le résultat. Le drieux-Bacquet, s’est retirée, lundi un proche de Laurent Fabius. De pèse relativement plus sur les bas suite supprimée pour tout le que la redevance ne fait pas plaisir, Conseil avait détecté 800 faux 10 juillet, laissant le champ libre au là à penser que l’idée a plus de que sur les hauts revenus. Cette monde en 2002. Le rapporteur mais elle traduit un support des ci- électeurs mais soulignait que conseiller général René Olmeta. chances que par le passé de voir le suggestion compte aussi de nom- propose d’assurer le financement toyens à l’audiovisuel public. Elle M. Tiberi l’avait emporté face à Dans une lettre aux militants, jour et que Bercy pourrait mainte- breux partisans dans les rangs du de l’audiovisuel par le produit des crée un lien symbolique et impor- son adversaire avec 2 725 voix Mme Andrieux-Bacquet déplore le nant l’appuyer, il y a un pas que groupe socialiste, mais la mesure jeux exploités par la Française des tant. » d’avance. Depuis, la gendarmerie refus du PS de procéder à un son- l’on peut être tenté de franchir. In- n’a jamais figuré dans ses proposi- jeux et par le prélèvement sur les Autre difficulté : en cas de sup- a découvert plus de 7 200 faux dage sur les intentions de vote des terrogé sur RTL, mercredi, le mi- tions officielles, car d’autres dépu- casinos et sur le PMU. pression de la redevance, que de- électeurs, dont au moins 3 000 ont marseillais. Elle ajoute : « Je dois nistre des finances ne s’est, toute- tés considèrent qu’elle déséquili- viendraient les 1 442 agents char- voté lors du scrutin incriminé. aussi vous avouer, avec tristesse, fois, pas clairement prononcé, brerait le financement de « UN LIEN SYMBOLIQUE » gés de son recouvrement ? Avant Mme Cohen-Solal demandait donc avoir même subi de certains des lâchant juste : « C’est l’une des l’audiovisuel public. Sitôt connue, la proposition a toute décision, M. Fabius y réflé- au Conseil de revoir sa décision. pressions inamicales, voire des me- idées qu’il faut qu’on examine. » Dans son rapport, le respon- fait l’objet d’un tir de barrage. chira évidemment à deux fois Le Conseil estime que, selon l’ar- naces inacceptables. » Interrogée En tout cas, les termes du débat sable socialiste fait valoir que la Agacé, le président (PS) de la pour que les syndicats ne l’ac- ticle 62 de la Constitution, ses dé- par Le Monde sur la nature de ces ont évolué (Le Monde du 7 juillet) redevance ne génère chaque an- commission des finances de l’As- cusent pas de relancer à la hus- cisions « ne sont susceptibles d’au- « menaces », Mme Andrieux-Bac- et le camp des partisans de la sup- née que 13,6 milliards de francs de semblée, Henri Emmanuelli, s’est sarde la réforme de son ministère. cun recours ». Mme Cohen-Solal en quet s’est contentée de déclarer : pression s’est étoffé. Déjà, à plu- recettes pour un parc de trente-six dit « étonné » de cette suggestion appellera à la Cour européenne « On a fait preuve d’une grande sieurs reprises au cours de l’année millions d’appareils de télévision, de la MEC, selon le compte rendu Laurent Mauduit des droits de l’homme. inélégance. On s’est permis des choses vis-à-vis d’une femme qu’on DÉPÊCHES ne se serait pas permises à l’égard a PARIS : Charles Pasqua, pré- d’un homme », en évoquant des Le Medef relance le débat sur le financement des syndicats sident du Rassemblement pour lettres, des fax et des coups de té- la France (RPF), a lancé un ap- léphone anonymes. L’élue écarte CE CHANTIER-LÀ ne figure pas, officielle- Dans ce courrier, présenté au bureau de cet l’opération de « transparence » sur ses comptes pel à l’« unité » à Paris. Invité, l’idée de saisir la justice, comme ment, dans les têtes de chapitre de la « refon- organisme chargé de la gestion du personnel menée par la CFDT (Le Monde du 13 juillet). mercredi 12 juillet, sur Europe 1, l’y engage très chaudement Guy dation sociale » engagée par le Medef. Pour- de la « Sécu », M. Seillière souhaite qu’il soit Elle intervient à quelques jours de la réunion, le il a estimé que Jean Tiberi et Phi- Bono, premier secrétaire fédéral tant, le dossier des emplois de complaisance « procédé à une analyse exhaustive des affecta- 19 juillet, du Comité supérieur de l’emploi, qui lippe Séguin « feraient bien de se délégué. « J’ai entamé un processus dans les organismes paritaires est déballé. Pour tions dans toutes les branches du régime général doit se prononcer sur la convention d’assu- réunir ». Le RPF, a-t-il précisé, ne de rénovation dans la transparence, l’organisation patronale, il devra être réglé d’ici de la Sécurité sociale » et que soient définis rance-chômage signée par le Medef, la CFDT et présentera des listes que si elles affirme celui-ci, et je sanctionnerai à la fin de l’année. Depuis l’affaire de la Caisse « des voies et moyens pour mettre un terme à la CFTC. Et elle s’inscrit dans une réflexion plus ne sont pas « de nature à aggra- ces méthodes inacceptables et dé- de retraite interentreprise (CRI), qui avait mis cette situation au plus tard le 31 décembre globale menée depuis des semaines par le nu- ver la pagaille ». testables. » en évidence des pratiques de financement oc- 2000 ». Il ajoute : « Les partenaires sociaux méro deux du Medef, Denis Kessler, sur le fi- a RÉFÉRENDUM : Alain Made- De son côté, M. Olmeta a pro- culte à travers la prise en charge des salaires de doivent faire prévaloir des règles de bonne ges- nancement des organisations syndicales. lin s’est prononcé pour un « oui posé « un véritable partenariat » à dizaines de syndicalistes (Le Monde du 8 jan- tion dans toutes les institutions où ils exercent des Lors des négociations sur l’assurance-chô- clair » au référendum sur le la députée, qui brigue la tête de vier), le Medef et les confédérations redoutent responsabilités. » Tactiquement, cette lettre, qui mage, le responsable patronal avait ainsi sou- quinquennat, tout en rappelant, liste dans les 13e et 14e arrondisse- un scénario semblable à celui qu’ont connu les a d’ores et déja été suivie de courriers simi- haité que les défraiements des syndicats parti- mercredi 12 juillet sur RMC, qu’il ments. Les militants doivent dési- partis politiques. laires aux autres organismes paritaires comme cipant à la gestion de l’Unedic soit réservé aux aurait souhaité « que l’on inscrive gner en septembre les têtes de Les récentes mises en examen de respon- l’Unedic, a été adressée en premier lieu à un re- seules organisations signataires de la future (...) cette proposition dans une ré- liste dans les huit secteurs de Mar- sables CFDT et FO dans le cadre de l’affaire de présentant du Medef. Cela, afin de ne pas don- convention. Le sujet a été également abordé forme plus large des institutions ». seille, ce qui pourrait créer un la MNEF, puis les remontrances de la Cour des ner l’impression de déclencher les hostilités oralement dans un autre chantier, celui des a CUMUL : François Hollande, nouveau casse-tête. M. Olmeta, comptes sur l’opacité de la gestion du person- avec les syndicats. Le Medef a également pris voies et moyens de la négociation collective, premier secrétaire du PS, a initialement partant dans les 9e et nel de la Sécurité sociale, et en particulier de la soin de ne pas centrer son propos sur ses seuls sans être poussé, pour le moment, plus avant. souhaité, mercredi 12 juillet sur 10e arrondissements, pourrait CNAM, ont rajouté à l’inquiétude. Le 3 juillet, partenaires, mais de l’élargir à ses mandants et Pour M. Kessler, il faut désormais mettre au France-Inter, que la règle du conduire la liste dans les 4e et 5e, le président du Medef, Ernest-Antoine Seil- aux représentants des cabinets ministériels point un « financement explicite » des syndi- non-cumul entre les fonctions de où l’ancien député Michel Pezet lière, a envoyé une lettre, publiée jeudi 13 juil- dont la prise en charge des salaires est assurée cats. Mais, cette fois encore, le Medef impose ministre et celle de maire « soit était jusqu’à présent pressenti. let par Libération, à son représentant, Bernard de la même façon. un ultimatum. maintenue ». « Il faut faire un Boisson, président de l’Union des caisses natio- Hasard du calendrier ? Cette démarche est choix, chacun le fera », a-t-il Luc Leroux nales de sécurité sociale (UCANSS). rendue publique quarante-huit heures après Isabelle Mandraud et Caroline Monnot ajouté. LeMonde Job: WMQ1407--0008-0 WAS LMQ1407-8 Op.: XX Rev.: 13-07-00 T.: 11:14 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0426 Lcp: 700 CMYK

8 SOCIÉTÉ LE MONDE / VENDREDI 14 JUILLET 2000

SANTÉ La décision de Lionel Jos- b MARTINE AUBRY a été amenée, jours. b LE DÉBAT sur la « pilule du maines au lieu de dix du délai légal l’IVG remis à Martine Aubry, ex- pin d’ajourner le projet de révision mercredi 12 juillet, à démentir lendemain », ouvert par Ségolène d’avortement devrait faire partie plique que l’allongement du délai de la loi Veil sur l’interruption vo- toute reculade, affirmant que ses Royal, se trouve mêlé à celui sur du dossier dont va être saisi M. Jos- légal risque d’induire des avorte- lontaire de grossesse (IVG) pro- propositions seraient transmises l’IVG par des hasards de calendrier. pin. b ISRAËL NISAND, gynéco- ments de convenance, étant donné voque des remous dans la majorité. au premier ministre dans quelques b L’ALLONGEMENT à douze se- logue, auteur d’un rapport sur les progrès du diagnostic prénatal. La majorité presse le gouvernement d’accélérer la réforme de la loi sur l’IVG Martine Aubry a dû démentir, mercredi 12 juillet, un éventuel ajournement de la révision de la loi Veil sur l’avortement. Lionel Jospin ne souhaite pas que ce débat et celui sur la « pilule du lendemain » soient mêlés MARTINE AUBRY déteste droite une occasion de fustiger nous déposerons une autre proposi- Au Mouvement des citoyens qu’on lui fasse un procès en une « politique antifamiliale ». Le tion de loi. Il y aura un débat public (MDC), c’est l’artisan du pacs, conservatisme. A quelques mois souvenir de la polémique sur le qui contraindra le gouvernement à Jean-Pierre Michel, député de la de son départ du gouvernement pacs est encore présent. répondre, ajoute-t-il. Nous souhai- Haute-Saône, qui regrette que le pour Lille, qu’elle souhaite ac- Cette tactique de repli a aussitôt tons que ce texte soit inscrit à gouvernement soit « prisonnier complir en beauté, voilà qu’une suscité des doutes sur la volonté l’ordre du jour prioritaire de l’As- d’une partie infime de l’opinion, méchante polémique la rattrape. réelle du gouvernement d’assou- semblée », soit dès l’automne. notamment d’associations fami- Elle avait pourtant préparé sa sor- plir la loi Veil avant les élections Proposition parlementaire ou pro- liales plus ou moins intégristes ». Il tie en bouclant ses chantiers de de 2002. jet gouvernemental ? Au minis- prévient que, quelle que soit la réforme sur un sujet plus consen- tère de la solidarité, on envisage position de son parti, il s’associe- suel que celui de l’interruption vo- « LE PROBLÈME DES MINEURES » plutôt d’introduire l’assouplisse- ra à la proposition des députées lontaire de grossesse (IVG) : Dans l’urgence, Mme Aubry a été ment de la loi Veil dans le projet socialistes de la délégation aux l’instauration d’une nouvelle pres- obligée de démentir toute re- de loi de modernisation sociale, droits des femmes. « On assiste à tation en faveur des personnes culade. « Je n’ai pas changé de po- qui sera discuté à la fin de l’année. un retour en force de la gauche âgées dépendantes. Ce dossier de sition sur l’IVG, mais je n’ai pas bien-pensante, renchérit Noël l’IVG, qu’elle jugeait secondaire, l’habitude d’annoncer des positions « GAUCHE BIEN-PENSANTE » Mamère, député (Verts) de Gi- risque de perturber sa sortie. publiques tant que le premier mi- Le flottement perceptible du ronde. Le retournement de Mar- La ministre de l’emploi et de la nistre n’a pas décidé », a-t-elle dé- gouvernement a immédiatement tine Aubry sent furieusement les solidarité avait engagé, il y a un claré, mercredi 12 juillet, à la sor- suscité des remous dans la gauche élections : plus on s’en approche, an, un processus qui devait dé- tie du conseil des ministres. «Je plurielle, notamment au sein du moins on a de courage ». Ces ater- boucher sur une réforme en dou- m’étais engagée, il y a un an, à faire PS. « Cela fait neuf mois que l’on moiements, regrette-t-il, « dé- ceur de la loi Veil. Les députés so- des propositions sur la réforme de attend les propositions de Mme’Au- truisent tout le bénéfice de ce qu’on cialistes ont voulu presser le pas l’IVG cet été. Ces propositions sont bry, dit Michèle Sabban, secrétaire a voté sur la parité ». en intégrant, dans leur proposi- maintenant prêtes [et] un dossier nationale chargée des femmes, Les associations féministes, tion de loi sur la pilule du lende- sera proposé dans quelques jours qui a lancé une pétition dans le elles aussi, sont remontées. Pour main (NorLevo), plusieurs me- au premier ministre », a-t-elle François Hollande, a expliqué sur sures aussi importantes que la dé- parti. Les militantes n’ont pas l’in- Maya Surduts, présidente de la sures sur l’avortement, dont ajouté. Quelques semaines aupa- France Inter que la décision de livrance de la pilule du lendemain tention d’arrêter ce qu’elles ont mis Coordination des associations l’allongement des délais légaux de ravant, elle avait pourtant expri- M. Jospin devrait aller « plutôt en milieu scolaire et la réforme de en marche ». D’autres mettent en pour le droit à l’avortement et à dix à douze semaines. Au cours de mé ses craintes d’une dérive dans le sens que souhaitent le PS et la loi sur l’avortement. Il n’entend cause la frilosité de la ministre. la contraception (Cadac), Mme Au- la réunion hebdomadaire des res- eugéniste et de l’apparition beaucoup de femmes, à savoir al- pas, pour autant, maintenir le sta- L’ancienne déléguée interministé- bry aurait « clairement changé ponsables du PS, mardi 11 juillet, d’« avortements de confort », fai- longer le délai et traiter le problème tu quo. rielle aux droits des femmes, Ge- d’avis sous la pression d’Israël Ni- Lionel Jospin a douché leurs ar- sant ainsi écho aux interrogations des mineures », indiquant qu’un Le président du groupe socia- neviève Fraisse, députée euro- sand et des mandarins ». Deux pé- deurs. Le premier ministre a fait du professeur Israël Nisand, char- projet de réforme de la loi Veil se- liste PS à l’Assemblée, Jean-Marc péenne élue sur la liste du PCF, titions circulent pour réclamer savoir qu’il n’était pas favorable à gé d’un rapport sur l’IVG. ra prêt « à la rentrée parlementaire Ayrault, confirme que les députés assure que Mme Aubry « ne mani- « l’adaptation de la loi à la réalité ce que ces deux sujets sensibles fi- Mercredi, les responsables du ou un peu avant ». Le PS s’est ran- PS profiteront de leur « niche » feste aucun intérêt pour ce qui sociale ». gurent dans une simple proposi- Parti socialiste ont cherché à ras- gé à l’argument de Matignon : il parlementaire du 12 octobre pour touche aux droits des femmes », al- tion de loi (Le Monde du 13 juillet). surer sur les intentions du gouver- ne faut pas inscrire dans une déposer une proposition sur la pi- lant jusqu’à évoquer « une sorte Jean-Michel Bezat Il craignait de donner ainsi à la nement. Le premier secrétaire, même proposition de loi deux me- lule du lendemain. « Sur l’IVG, d’aveuglement ». et Sylvia Zappi Mme Aubry maintient son projet Des centres d’IVG « prêts » Du NorLevo en vente libre au débat sur l’avortement à assumer l’illégalité PERSONNE ne s’y attendait. En annonçant le vembre 1998, qui souligne que dix mille grossesses de réforme de la loi Veil 26 novembre 1999 qu’elle était « favorable » à la distri- non désirées sont constatées chaque année chez les Des professionnels exerçant bution de la pilule du lendemain par les infirmières adolescentes. dans plus d’une dizaine de LES MESURES que Martine Au- ses annonces pour s’entourer scolaires, Ségolène Royal, alors ministre déléguée à Aux objections tenant à d’éventuelles contradic- centres d’interruption de gros- bry devrait proposer au premier d’avis supplémentaires. Des dis- l’enseignement scolaire, prend tout le monde de tions juridiques avec la loi Neuwirth de 1967, la sesse et de planification fami- ministre devraient s’inspirer du cussions avec des obstétriciens court. C’est devant quelque deux cents infirmières et ministre répond qu’elle n’a fait que « tirer les consé- liale viennent de lancer un rapport que le professeur Israël l’ont convaincue que les progrès personnels de santé de l’éducation nationale, réunis à quences » de l’autorisation de mise en vente libre du « manifeste » demandant au Nisand lui a remis le 20 mars 1999. du diagnostic prénatal permettent l’occasion du salon de l’éducation à Paris, et aux côtés NorLevo, prise en juin 1999. Mais le Conseil d’Etat en gouvernement d’« adapter la loi La ministre de l’emploi et de la so- bien avant les douze semaines du professeur Israël Nisand, que la ministre choisit de décide autrement. Saisi par des associations de à la réalité sociale ». Rendant lidarité avait annoncé le 16 juillet d’avoir des informations précises révéler sa décision malgré les réticences de certains défense de la famille et de lutte contre l’IVG, il annule publiques des pratiques quoti- 1999 un « plan d’information et sur le fœtus. « Ce n’est plus l’allon- médecins, l’opposition d’une partie de l’administra- le 30 juin la circulaire de Ségolène Royal parce qu’elle diennes jusque-là non décla- d’action » sur la contraception et gement de deux semaines qui est en tion de l’éducation nationale, et sans attendre le lan- a « méconnu la loi Neuwirth qui impose que les contra- rées, ils affirment qu’ils sont l’IVG dans lequel elle envisageait cause mais plus globalement l’en- cement, prévu début janvier, par Martine Aubry d’une ceptifs hormonaux soient délivrés en pharmacie sur « prêts à assumer la pratique des d’allonger le délai légal de recours semble des techniques médicales du campagne nationale sur la contraception. Les consé- prescription médicale ». Le jour même, la ministre, IVG au-delà du délai légal et à l’avortement. Le « dossier » diagnostic prénatal », explique-t- quences de cette annonce sur un autre débat – celui désormais chargée de la famille et de l’enfance, an- qu’[ils] en possèdent la tech- qu’elle devrait présenter au pre- on au cabinet de Dominique Gil- sur l’IVG – vont se révéler encore plus imprévues. nonce que le gouvernement révisera, dès septembre, nique ». « Nous sommes détermi- mier ministre dans les prochains lot, secrétaire d’Etat à la santé. Le Le Syndicat national des infirmières scolaires la loi de 1967. nés à prendre en charge les jeunes jours devrait préciser les modifica- Comité national d’éthique devrait (SNICS-FSU) et les syndicats lycéens (FIDL et UNL) femmes mineures sans autorisa- tions que Mme Aubry souhaite voir donc être saisi sur ce dossier et applaudissent à l’annonce ministérielle, tandis que des HASARD DU CALENDRIER tion parentale et les femmes apporter à la loi Veil de 1975 qui a non pas uniquement sur l’avorte- associations familiales et les évêques considèrent que Hasard du calendrier, cette controverse intervient étrangères sans titre de rési- légalisé l’avortement en France. ment. Ségolène Royal nie le rôle des parents. Dès janvier, alors que Martine Aubry doit prendre sa décision dence », ajoutent les signataires. A propos des mineures, la sup- l’autorisation de délivrance du NorLevo est inscrite quant à la nécessité d’allonger le délai légal pour Ces médecins déclarent « soute- PRATIQUES EUGÉNISTES pression pure et simple de l’auto- dans le protocole national sur l’organisation des soins l’IVG. Face aux hésitations de Mme Aubry, les députés nir celles et ceux [d’entre eux] La ministre devrait retenir deux risation parentale n’a pas été rete- et des urgences dans les établissements scolaires. La socialistes de la délégation parlementaire aux droits qui se mettent, d’ores et déjà, innovations : l’allongement du dé- nue. Il serait proposé aux pilule du lendemain prend ainsi place, avec l’aval de la des femmes saisissent l’occasion pour élargir le débat. dans l’illégalité en répondant à lai légal d’avortement de dix à mineures « en rupture familiale ou direction générale de la santé, dans les armoires à Elles annoncent qu’elles souhaitent que la proposition ces demandes ». Répondant à douze semaines d’aménorrhée et en grande difficulté » un « ac- pharmacie des infirmeries des collèges et des lycées. de loi sur la pilule du lendemain intègre des modifica- l’argumentation développée un assouplissement de l’obligation compagnement adulte », sorte de Sonnés par leur échec sur le pacs, les élus de l’oppo- tions substantielles de la loi Veil de 1975. Les députés par le professeur Nisand, ils es- de l’autorisation parentale. A la tutorat qui pourrait être exercé sition s’emparent du débat. A ceux qui l’accusent socialistes de la délégation parlementaire réclament timent que « c’est à la femme suite des récentes déclarations du par un proche, un membre de la d’avoir préféré le « coup médiatique » à la concerta- un allongement des délais (de deux semaines ou plus) seule, quel que soit le terme de la professeur Nisand, redoutant que famille ou un adulte « choisi par la tion, la ministre répond que sa décision est « mûre- ainsi que la suppression de l’autorisation parentale grossesse, de connaître en son l’allongement du délai conduise à mineure ». ment réfléchie » et « humainement nécessaire ». Pour pour les mineures souhaitant avorter. âme et conscience ce qui l’autorise des pratiques eugénistes (lire ci- justifier sa position, Ségolène Royal met en avant le à poursuivre ou non sa gros- dessous), Mme Aubry avait retardé S. Z. rapport du professeur Michèle Uzan publié en no- Sandrine Blanchard sesse ». Israël Nisand, gynécologue-obstétricien (CHU de Strasbourg) « Au-delà d’un certain délai, le médecin devra connaître les raisons invoquées par la femme » « Des informations laissaient en payant, dans des établissements ayant recours à l’interruption médi- j’aurais pour ma part tendance à toujours une dépression passagère ; à la détresse des femmes confron- entendre, ces derniers mois, que néerlandais ou espagnols notam- cale de grossesse qui, après avis faire une analyse éthique de cette une dépression au cours de laquelle, tées à une grossesse qu’elles ne vous alliez conseiller à Martine ment. Cette situation impose de d’un collège d’experts médicaux, question. demain, une IVG pourrait être peuvent accepter, s’interdisent de Aubry une modification de la loi trouver une solution ménageant à peut déjà aujourd’hui être pratiquée – Dès lors, quelles sont les rai- possible, si l’on augmentait les porter un jugement et de connaître Veil afin d’allonger de deux la fois l’opinion majoritaire du corps après les dix semaines de grossesse. sons qui vous poussent à délais. leurs motivations. Au-delà d’un cer- semaines le délai légal durant médical, les difficultés éthiques ici Que signifie “ménager l’opi- prendre la parole ? – La France doit-elle rester tain délai il me semble logique que lequel les femmes enceintes soulevées et le problème de santé nion majoritaire du corps médi- – Elles sont précisément d’ordre l’un des rares pays de l’Union le médecin qui devra réaliser l’acte peuvent avorter. Qu’en est-il ? publique posé par ces femmes. Pour cal” ? éthique, et tiennent avant tout au européenne à maintenir un dé- connaisse les raisons invoquées par – Ceci est totalement inexact. Je ma part, j’ai tenté de trouver une – Une majorité du corps médical développement des techniques de lai aussi restrictif ? la femme pour interrompre sa gros- sais que Mme Aubry est, sur ce voie médiane, ni totalement à français a pu, globalement, être réti- diagnostic prénatal, qui peuvent – Notre loi de 1975 a été promul- sesse. thème, soumise à une forte pression droite ni totalement à gauche. cent à l’application de la loi de 1975. être mises en œuvre lors du premier guée dans ces termes pour prévenir –Quelles propositions souhai- des milieux féministes, mais pour – Précisément, quelle est cette Mais utiliser, aujourd’hui, cette don- trimestre de la grossesse. Je peux la mise en place de commissions qui tez-vous formuler ? ma part, je ne peux que reprendre voie ? née pour refuser aux praticiens le aujourd’hui affirmer que si on – comme en Allemagne – décident – Je sais que les décisions poli- mon analyse et formuler mes – Une solution consisterait en un droit de donner leur avis est inac- devait allonger les délais, un certain en imposant à la femme de s’expli- tiques ne se nourrissent pas que des convictions. Dans le rapport que j’ai allongement brut des délais, de ceptable. On oublie que nombre de nombre – difficile à préciser, mais quer sur les motifs qui la conduisent conclusions des experts. Pour au- remis, à sa demande, à Mme Aubry deux semaines en principe, pour ceux qui sont favorables à la nullement négligeable – de femmes à vouloir avorter. Mais à l’époque, tant, il me semble que sur un sujet en mars 1999, il n’était aucunement toutes les femmes. Une solution sy- pratique de l’IVG sont opposés à demanderaient une IVG non pas les techniques de diagnostic préna- aussi important, ce serait une grave question d’une telle hypothèse. métrique consisterait à ne rien mo- l’allongement des délais. Cet allon- parce que la grossesse ne leur tal n’existaient pas. Or aujourd’hui, erreur que de trancher à la va-vite. Il L’important n’est nullement de mo- difier au plan législatif et à ne pas gement conduirait à des avorte- convient pas, mais parce que c’est le grand public comme les méde- faut saisir le Comité national difier la loi, mais bien d’utiliser au améliorer la pratique. La voie mé- ments souvent plus difficiles, et plus cette grossesse-là qu’elles refu- cins, n’ignorent pas la vitesse d’évo- d’éthique et débattre ouvertement mieux les possibilités qu’elle offre. diane cherche à régler les pro- risqués d’un point de vue technique. seraient. C’est une différence consi- lution de ces techniques. Nous al- de cette question dans l’opinion et Je suis, comme nombre de mes col- blèmes rencontrés par ces cinq mille Je sais bien que cet argument n’est dérable ! Lorsqu’on annonce à une lons bientôt disposer de nouvelles devant l’Assemblée nationale. Pour- lègues médecins, très préoccupé par femmes au cas par cas. Il est évident pas à lui seul suffisant, et que l’on femme enceinte que l’enfant qu’elle machines échographiques qui don- quoi avoir peur d’organiser un véri- le fait que chaque année, environ que l’on pourrait, tout en respectant pourrait soutenir que les pudeurs attend n’est pas celui qu’elle espé- neront un portrait en trois dimen- table débat démocratique ? » cinq mille femmes enceintes ayant les dispositions législatives et régle- des médecins doivent impéra- rait à cause, par exemple, de l’exis- sions d’un fœtus à dix semaines. Je dépassé les délais légaux doivent mentaires actuelles, prendre en tivement s’effacer devant le droit tence d’une malformation mineure ne peux pas ne pas le dire ! J’ajoute Propos recueillis par quitter la France pour aller avorter, charge une majorité d’entre elles en des femmes. De ce point de vue, aisément curable, on provoque qu’actuellement, les médecins, face Jean-Yves Nau LeMonde Job: WMQ1407--0009-0 WAS LMQ1407-9 Op.: XX Rev.: 13-07-00 T.: 10:41 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0427 Lcp: 700 CMYK

SOCIÉTÉ LE MONDE / VENDREDI 14 JUILLET 2000 / 9

DÉPÊCHES a JUSTICE : le député (RPR) du Un couple condamné à dix-huit mois Rhône, Henry Chabert, mis en La justice interdit examen en janvier pour « recel d’abus de biens sociaux », fait l’ob- jet de deux nouvelles mises en exa- ferme pour maltraitance sur une fillette men supplétives pour le même le feuilleton du « Figaro » chef. Révélées mercredi 12 juillet par le quotidien Le Progrès, celles- ci portent sur les conditions de fi- Adeline, cinq ans, vivait et dormait au milieu des chiens nancement du Forum européen, sur l’affaire Godard association que M. Chabert a créée Le tribunal correctionnel de Versailles a condamné, mer- « privation d’aliments et de soins pouvant compro- et présidée entre 1990 et 1994. credi 12 juillet, Frédéric et Marie-France Hornn à trois mettre la santé » d’Adeline, qui vivait à l’abandon, dans a Le conseil des prud’hommes Le journal dénonce « une censure » ans d’emprisonnement dont dix-huit mois ferme pour une chambre souillée par les excréments de chiens. d’Albi (Tarn) a renvoyé, mercredi 12 juillet, au 25 octobre son juge- LA FAMILLE de Marie-France habit si large qu’il ne révèle rien ». LA FAMILLE Hornn a une pas- rendre chez les Hornn. La vérifica- Un médecin a examiné la fillette et ment sur le cas de Rémi Millet, an- Godard, la jeune femme qui a dis- La famille, qui n’a toujours pas de sion : les chiens. Pas n’importe les- tion a vite tourné à la mise en ac- son rapport effraie. Puces, poux, cien employé d’un McDonald’s de paru avec son mari et deux de ses cercueil pour faire son deuil, a ap- quels : parmi les huit animaux cusation du couple et leur a valu piqûres de tiques, traces de dé- la banlieue albigeoise licencié en enfants depuis le 1er septembre, a précié la formule. La romancière qu’ils ont accueillis dans leur F4 de comparaître, mercredi 12 juillet, mangeaisons, tout y est. Depuis les janvier pour avoir offert un repas à obtenu, mercredi 12 juillet, en réfé- voulait, comme Simenon, d’une cité HLM du Pecq (Yvelines), devant le tribunal correctionnel de faits, Adeline est retournée chez sa une mendiante. ré, l’interdiction du deuxième épi- « comprendre et ne pas juger ». sept sont consi- Versailles pour « privation d’ali- grand-mère et son père a été placé a ÉDUCATION : l’allocation de sode du « roman vrai du docteur Me Mézerac, lui, veut surtout juger. dérés comme ments et de soins pouvant compro- sous mandat de dépôt. rentrée scolaire – 1 600 francs par Godard », une « série d’été » écrite A la barre, il a pesté contre « ce dé- potentielle- mettre la santé » d’Adeline. Car A l’audience, Frédéric Hornn enfant – sera versée à la fin août. par l’écrivain Françoise Chanderna- testable feuilleton », ce « pitoyable ment dange- lorsqu’ils sont entrés dans l’appar- parle d’« un incident », affirme que Elle concerne les familles ayant un gor pour Le Figaro littéraire. Assi- roman de gare ». « Est-ce que je me reux : des rott- tement, les policiers ont été effa- « d’habitude, l’appartement n’est ou plusieurs enfants de six à dix- gnée le matin même, la romancière permettrais d’écrire sur les aventures weilers, un rés : dans le hall d’entrée, des pas comme ça » et qu’il n’avait huit ans et dont le plafond de res- ne s’est pas présentée devant le tri- sentimentales de Mme Chanderna- beauceron, des crottes de chiens, déjà sèches ou « rien constaté d’anormal » sur le sources est de 102 558 francs pour bunal de grande instance de Caen gor?», a-t-il lancé. bergers alle- encore fraîches, jonchaient le sol. corps de sa fillette. Il accuse sa un enfant (revenu imposable 1999), (Calvados), où réside la famille des Pour Le Figaro, Me Marc-Noël mands. Des Une odeur d’urine prenait à la propre mère. « Elle s’était accapa- de 126 225 francs pour deux et de époux Godard, et Le Figaro s’estime Louvet a plaidé « la tradition litté- chiens particulièrement choyés, gorge, au point que les policiers rée Adeline et n’a pas supporté que 149 892 francs pour trois. aujourd’hui « censuré ». raire » et soutenu que les proches qui toujours mangent à leur faim hésitèrent à aller plus loin. Sur la je la lui reprenne », dit-il, avant de a Dans un point de vue publié Le premier épisode du feuilleton, de Marie-France Godard n’étaient et ont même souvent droit à un table de la salle à manger, des bou- jurer qu’il aime sa fille, qu’il ferait par Libération du jeudi 13 juillet, publié le 6 juillet, s’intitulait « Ce pas juridiquement fondés à agir. Le bon bain dans la baignoire fami- teilles de whisky vides voisinaient « tout pour elle ». Mais son travail Philippe Meirieu, ancien directeur que voulait Marie », et était illustré président du tribunal, Jean-Yves liale. Le fils de Marie-France avec des cendriers débordant de l’accapare, dit-il. Son épouse, elle, de l’Institut national de recherche par une photo de Marie-France Go- Guillou, a effectivement jugé que le Hornn, né d’une précédente vieux mégots. Le fond de la bai- est malade. Invalide à 80 %, elle au- pédagogique, estime que «Jack dard. Françoise Chandernagor y as- « portrait purement hypothétique » union, s’occupe d’ailleurs très bien gnoire était tapissé d’une épaisse rait du mal à se déplacer et ne serait Lang a repris la méthode mise au surait qu’elle aurait pu croiser le qui évoque « les rêveries moins sen- de ces bêtes. Régulièrement, il ins- couche de crasse. Dans ce qui sem- pas en mesure de faire le ménage. point et éprouvée par François Bay- docteur l’été dernier, à l’Intermar- timentales qu’érotiques » de pecte leur pelage à la recherche blait être une chambre, encore des « Pourtant, ce jour-là, elle est partie rou : 1) faire un peu de bruit, mais ché de Saint-Malo, avec « la petite Mme Godard, portait « manifeste- d’une tique ou d’une puce. Frédé- crottes. faire des courses avec vous pendant sans passer à l’acte, autour de l’in- fille, Camille, six ans, l’âge des bar- ment atteinte à la vie privée des ric Hornn, le père de famille, y quatre heures », s’étonne la prési- novation ; 2) égrener des chapelets rettes pailletées et des “chouchous” époux Godard » mais que leurs tient particulièrement depuis qu’il PUCES, POUX, TIQUES dente, Françoise Martres. de bonnes intentions pour satisfaire fluos ». La phrase a fait sursauter proches ne pouvaient agir en leur a créé, au mois de mars, une socié- Placé en garde à vue, Frédéric La représentante du parquet, Na- tous les acteurs de l’école ; 3) sur- Me Jean de Mézerac, l’avocat de la nom. Il estime cependant que l’ar- té de gardiennage dans laquelle Hornn avait expliqué qu’il s’agis- thalie Fontaine, s’interroge : tout, ne fâcher personne ». famille. « Il y a deux semaines, on a ticle portait aussi atteinte aux deux ses chiens lui sont d’une grande sait de la pièce réservée aux « Qu’aurait-on trouvé six mois plus a FAIT DIVERS : un SDF d’une identifié le crâne de Camille, s’est in- autres enfants de Marie-France Go- utilité. chiens. Quand l’enquêteur s’in- tard ? Adeline installée dans une cinquantaine d’années a été re- digné l’avocat. Après cette terrible dard, Fanny et Léo, « en une période M. Hornn a aussi une fille, Ade- quiéta de savoir où se trouvait la niche sur le balcon ? » Contre le trouvé mort étranglé, lundi 10 juil- découverte, Mme Chandernagor vient particulièrement douloureuse ». La line, cinq ans, née d’un premier lit. chambre d’Adeline, le père fut couple Hornn, qu’elle renvoie « dos let, dans un squat de Marseille. nous parler de ses chouchous romancière, estime le juge, a man- Elle-même possède un chien, un obligé de reconnaître que c’était là à dos », elle réclame une peine de a ACCIDENT : Michel Maheu, fluos ? » qué « de prudence ». La publication yorkshire. Depuis quelques mois, qu’elle dormait, au milieu des ex- trois à quatre ans d’emprisonne- 39 ans, le chauffeur du car belge du prochain épisode a été interdite, elle s’est installée dans le F4, après créments, sur un lit sans drap, re- ment dont « au minimum » deux accidenté le 11 juillet sur l’A 71 « LA TRADITION LITTÉRAIRE » sous astreinte de 800 000 francs. Le avoir passé près de trois ans chez couvert d’une bâche en plastique. ans ferme. Le tribunal l’a partielle- (Le Monde du 12 juillet), à la hau- L’écrivain s’attardait sur le choix Figaro et l’écrivain ont été condam- sa grand-mère paternelle. En mars, La fillette avait été retrouvée dans ment suivie, qui a condamné, mer- teur de La Ferté-Saint-Aubin (Loi- des prénoms des enfants, hésitant nés à verser 1 franc à chaque le fils de Marie-France et sa la cuisine, où elle s’était cachée en credi soir, les deux prévenus à la ret), a été mis en examen, mercre- pour Marie entre « Scarlett O. » et membre de la famille. compagne avaient eux aussi re- entendant qu’on ouvrait la porte. même peine : trois ans d’emprison- di 12 juillet, pour « homicides et « Emma B. ». C’est, à coup sûr, Le directeur du Figaro littéraire, joint l’appartement. Une grande A l’arrivée de la police, elle était nement dont dix-huit mois ferme, blessures involontaires », « conduite « une jolie brune entre deux âges, qui Jean-Marie Rouart, a protesté en famille, se disent les voisins. La seule dans l’appartement. deux ans de mise à l’épreuve avec à vitesse excessive » et « non- res- “se cherche” », écrivait-elle. A-t-elle première page du Figaro, jeudi grand-mère pense autrement. Elle Adeline avait indiqué aux en- obligation de soins, cinq ans d’inter- pect de la réglementation sur les trompé son mari ? « Non, tranchait 13 juillet, contre ce qu’il qualifie de a toujours considéré que son fils quêteurs que souvent, elle se diction des droits civiques et temps de repos ». Il a été remis en Mme Chandernagor. Probablement « censure », estimant que « ce qui était immature, incapable d’élever contentait, en guise de repas, des 30 000 francs de dommages et inté- liberté et placé sous contrôle judi- pas. » L’auteur reconnaît qu’elle ca- est en cause ici, c’est la liberté d’ex- son enfant. A plusieurs reprises, restes de pizzas laissés par les rêts. Dès la fin de l’audience, le père ciaire. Le bilan de l’accident s’élève ricature, mais « la caricature, dit- pression ». elle a alerté les services sociaux et adultes et d’une sucette. L’école ? d’Adeline est retourné en prison. à deux morts − deux enfants de 12 elle, est à l’âme des vivants ce que le la police, en vain. Jusqu’au 8 juin, Depuis novembre 1999, elle n’y al- et 13 ans –, et trente-six blessés. – cercueil est au corps des morts : un Franck Johannès où des policiers ont fini par se lait plus que deux jours par mois. Acacio Pereira (Corresp). LeMonde Job: WMQ1407--0010-0 WAS LMQ1407-10 Op.: XX Rev.: 13-07-00 T.: 10:28 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0428 Lcp: 700 CMYK

10 RÉGIONS LE MONDE / VENDREDI 14 JUILLET 2000 Le pointillé des arbres, de Dunkerque à Prats-de-Mollo-La-Preste Pour symboliser la Méridienne verte, le long de laquelle est organisé, vendredi 14 juillet, l’Incroyable pique-nique, qui devait rassembler plusieurs millions de convives, dix mille plants ont été mis en terre. Un monument végétal à la mesure de l’homme LE COUP D’ENVOI aura été faire quelque chose de différent in- présentent des paysages aussi minutieux travail de rencontres et tales), pour des raisons clima- siglées, dans les hautes futaies. donné le 25 novembre 1999, jour cluant les notions de temps, d’es- contrastés que la plaine des d’explications. « Tous ont accepté tiques, l’unique arbre ombragera Ainsi, à Neuville-en-Hez (Oise), de la Sainte-Catherine, propice, pace et de symbole », explique Flandres, les vallées catalanes ou l’idée qu’ils ont planté pour leurs la place centrale du village. En 3 kilomètres de passage couvert, suivant la tradition populaire, aux Pierre Clavreuil, secrétaire général les monts du Cantal. Pérennité : enfants », dit encore M. Clavreuil. Beauce, où il n’était pas question en forêt, symbolisent le monu- plantations . « Arbre planté à la adjoint de la Mission 2000. «La les arbres de 1,50 mètre environ ne Aucune contrainte n’a été impo- de planter au milieu des blés, la ment végétal. Sainte-Catherine, prend toujours Méridienne coupe d’anciennes seront matures que dans vingt- sée, ni sur le nombre ni sur les es- difficulté a été contournée en éri- « Il fallait planter sur la ligne, des racines », selon le dicton. voies romaines et des lignes de TGV, cinq à cinquante ans. L’adhésion a sences des arbres. geant les arbres au bord des arbres de longue durée et que l’on 100 000 personnes, dont quelque poursuit-il. Elle traverse deux quand même été teintée, chez cer- La Méridienne verte, si elle est champs ou des routes. Dans les aime », rappelle-t-on à la Mission 60 000 enfants, avaient participé mille ans de notre histoire, de notre tains, de quelque perplexité. parfaitement rectiligne, ne se pré- zones montagneuses, entre 2000. Le choix des essences a sus- aux premières plantations de mil- patrimoine et de notre vie quoti- sente pas d’un seul tenant. Les dif- 2 200 et 2 400 mètres – où rien ne cité bien des discussions. Sauf in- liers d’arbres sur le territoire des dienne. C’est un monument humble, « UNE LIGNE DE MORSE » ficultés du terrain ne permettant pousse –, les plantations ont été compatibilité des sols ou du cli- 337 communes – la plus petite est à la mesure de l’homme, témoi- Si toutes les municipalités adhé- pas de planter un arbre tout les excentrées. Dix communes ont bé- mat, tous les désirs ont été Terroles (13 habitants) dans l’Aude gnage vivant de la France d’au- rentes au projet ont planté de un à 100 mètres, c’est plutôt « une ligne néficié de telles entorses à la recti- comblés. Ainsi, dans le Cher bour- et la plus grande Paris – qui jourd’hui pour ceux qui viendront plusieurs arbres sur leurs terrains de morse », selon la jolie formule tude métrique. bonnais, pays de chênes, les avaient répondu à l’appel de la après nous. Il périra par endroit, se communaux, 1 860 propriétaires du secrétaire général adjoint de la Dans les surfaces boisées, la cèdres ont été choisis : « D’avion, Mission 2000 pour matérialiser le régénérera, pourra être remanié. » privés et exploitants ont accepté Mission 2000 : ainsi à Savigny-sur- Méridienne, avec l’aide de l’Office ils seront plus repérables », expli- Méridien de Paris avec une coulée Unité du parcours : le méridien de participer à l’opération, tou- Orge (Essonne) c’est un bel aligne- national des forêts (ONF), a été quera un maire. Le palmarès des verte. De Dunkerque (Nord-Pas- sur lequel passe la lignée d’arbres jours sur des sites accessibles ou ment qui passe dans un parc du matérialisée grâce à des layons préférences revient au chêne de-Calais) à Prats-de-Mollo-La- a été identifié au mètre près. Di- visibles depuis une route ou un centre-ville alors qu’à Prats-de- (sorte de coulée dégagée) dans la (41 %), au hêtre (12 %), au châtai- Preste (Pyrénées-Orientales), elle versité : les communes concernées chemin. Il aura fallu pour cela un Mollo-La-Preste (Pyrénées-Orien- végétation basse et par des bornes gnier (11 %), au cèdre (7 %), au sé- traverse la France sur 1 000 kilo- quoia (6,5 %), à l’if (5 %). Les mètres (lire notre supplément autres espèces, toutes essences dans Le Monde daté du 13 juillet). confondues (tilleul, frêne, charme, Œuvre de grand paysage, origi- orme, pin noir, olivier...,) repré- nale et évolutive, imaginée et sentent 17,5 % de l’ensemble, avec conçue par l’architecte Paul Che- une petite pointe d’exotisme in- metov, la Méridienne verte a reçu carnée par le ginkgo. le soutien des conseils généraux et En contrepoint à la Méridienne des chambres d’agriculture des verte, l’opération « Variations sur vingt départements traversés et de toute la ligne », conçue par le gra- cinq conseils régionaux sur huit phiste Jacques Leclercq. K, pro- (Nord-Pas-de-Calais, Ile-de- pose un site floral éphémère, à France, Centre, Limousin, Midi- prédominante rouge dans chaque Pyrénées). Pour placer les arbres département traversé. Dans les et la signalétique (bornes et Pyrénées-Orientales, la petite mires), géomètres du cadastre, de commune de Mosset, 300 habi- la DDE et du secteur privé ont réa- tants, présente douze disques de lisé près de 2 000 points de mar- fleurs rouges et un signe extrême quage. Le 25 novembre 2000, tous en direction de Barcelone. La capi- les arbres seront en terre. La Méri- tale de la Catalogne espagnole a dienne verte et ses 10 000 arbres en effet hébergé Pierre Méchain environ, d’essences diverses, qui, avec Jean-Baptiste Delambre, pourra commencer véritablement mesura, de 1792 à 1798, la lon- sa vie. gueur de l’arc de méridien de « Quand Paul Chemetov nous a Dunkerque à Barcelone, afin de présenté son idée, courant 1997, de déterminer l’étalon métrique. faire un monument ouvert, évolutif trente-deux communes catalanes et dont l’élaboration pourrait ras- participent d’ailleurs à l’opération sembler le plus de monde possible, Méridienne verte. nous avons été séduits. Son projet

correspondait bien à notre désir de IN « SENÉE DESSIN JEAN-CLAUDE LE SIGNE DE L’ARBRE CALENDRIER CELTIQUE, » ED. ACTES SUD / 1996 Ali Habib Un relais de vingt-quatre heures le long de la Méridienne Moisselles, la commune qui avait dit non JEUDI 13 JUILLET à 20 heures précises, une yole dé- Deux grands villes, illuminées pour l’occasion, seront MOISSELLES a failli ne pas en mandant sur un ton pressant de plusieurs reprises l’endroit où plan- barquera sur la plage de Dunkerque. L’équipage trans- traversées de nuit, Carcassonne (Aude) et Amiens être. Cette petite bourgade de bien vouloir répondre aux de- ter mon arbre, j’ai dit au directeur mettra alors un témoin en bois au conducteur d’un (Somme). Le relais, clin d’œil à la France championne moins de mille habitants du nord- mandes de la Mission 2000, elle a de cabinet du préfet, qui insistait, buggy. A l’autre bout de l’Hexagone, exactement à la du monde, fera un tour d’honneur sur la piste du Stade ouest de la région parisienne est répondu qu’elle était « maître chez que Moisselles ne planterait pas son même heure, un ULM décollera de Prats-de-Mollo - La de France, à Saint-Denis. Encore mieux, le temps du restée jusqu’au dernier moment in- elle » et qu’on n’avait pas à lui dire arbre. » Preste, avec un même témoin pour bagage, pour sur- passage des relayeurs sur les pistes d’Orly, les avions décise sur sa participation à l’In- ce qu’elle avait à faire. Mme Schmitt a fini par se laisser voler la montagne du Canigou. Ainsi commencera l’In- suspendront leur vol. croyable pique-nique. Un barbecue convaincre. Elle plantera son arbre, croyable relais sportif qui du bord de la mer du Nord Si les temps prévisionnels sont respectés, la jonction aura finalement lieu, vendredi « UN JEUNE HOMME BIEN MIS » où elle veut, en novembre sans aux Pyrénées-Orientales va suivre, pendant vingt- entre les deux équipes devrait s’opérer vendredi 14 juil- 14 juillet. Mais, alors qu’une ving- « Un jeune homme bien mis de la doute, « pour qu’il prenne bien ra- quatre heures, la Méridienne verte. let, aux alentours de 20 heures dans le département de taine de personnes seulement Mission 2000 était venu me voir pour cine ». Ce sera à cinquante mètres l’Allier, plus précisément à Treignat, petit village de étaient inscrites, soixante-douze me dire qu’il fallait planter un arbre, du tracé exact de la Méridienne, À PIED, EN VÉLO, EN MOTO, À CHEVAL, EN ROLLER... quatre cent quatre-vingt-onze habitants, qui n’attend heures avant l’événement, on se de telle essence, à tel endroit, et que dont on se sait d’ailleurs plus trop A pied, en vélo, en moto, en auto, à cheval, en rollers que ça. Podium, marché de produits régionaux, anima- demandait encore à la mairie de pour cela il fallait payer, fort cher, où elle passe. D’abord, ce fut dans ou dans les airs, huit cents sportifs amateurs vont se tions diverses sont prévus pour faire patienter le public cette commune du Val-d’Oise si une entreprise du département alors le parc de l’hôpital, à la sortie du passer le relais, traversant les trois cent trente-sept jusqu’au moment où les deux témoins de bois seront tout cela valait bien la peine. que j’ai trois pépiniéristes dans la village ; puis au milieu de la rue communes de la Méridienne. Parmi les participants, la assemblés. Remplis chacun à leur extrémité d’un peu « Ici, les gens se désintéressent commune, raconte Mme Schmitt. principale, où deux camions Fédération des motards en colère ou encore des non- de sel et de poivre, l’objet devenu sablier veut évoquer vraiment de cette histoire, explique Avec d’autres maires de la région, on avaient de la peine à se croiser du voyants, qui effectueront, en tandem, un relais handis- à la fois les arbres de la Méridienne verte et l’In- le maire, Annie Schmitt. C’était avait bien ri à la présentation du temps où c’était la RN 1 , vers Pa- port entre Ussel et Saint-Martial (Corrèze). croyable pique-nique, et symboliser la mesure du peut-être une bonne idée, vu des bu- projet avec les arbres et les fleurs ris ; ou encore devant l’église, en « Avec l’Incroyable nappe, le relais sera aussi le lien qui temps et de l’espace, référence au Méridien de Paris. reaux, mais on a eu beaucoup de bleues et rouges qui devaient se voir pleins travaux. Ce sera finalement réunira les communes et les différentes manifestations lo- La destination de ce témoin reste, pour le moment, mal à expliquer ce qu’elle signifie. » d’avion. Mais quand j’ai reçu des té- dans le parc municipal, le long du cales entre elles », explique Gad Weil, concepteur de inconnue. Mais la mairie de Treignat sera sûrement Quand madame le maire a reçu des légrammes comminatoires du même Petit Rhône, la rivière où des di- l’opération. disposée à l’accueillir dans sa salle des mariages. messages de la préfecture lui de- monsieur, après qu’on eut changé à zaines d’arbres – beaucoup plus que lors de la tempête du 26 dé- cembre – sont tombés pendant la mini-tornade du dimanche 2 juillet. Une dernière question reste à ré- Pique-nique : penser à apporter son manger gler. Comment aller chercher la À MONTMAGNY, commune de l’herbe rebute, sont donc à prévoir. pourra piocher dans le panier à ce- borne de granite de 300 kilos qui 13 090 habitants du Val-d’Oise, la « Et pour que cette chaude journée rises installé au cœur du village. est offerte avec la plaque commé- question en taraude plus d’un : soit réussie, pensez à vous munir de Sur les terrasses d’Orly sud (Es- morative. Il n’y a que quinze kilo- « Qu’est ce qu’on mange à l’In- crème solaire, de parasols et de bou- sonne), rouvertes pour la première mètres à faire jusqu’à la direction croyable pique-nique ? » Aux gour- teilles d’eau », prévenait aussi le fois depuis vingt ans, panier-repas départementale de l’équipement, à mets qui ont lu d’un œil distrait les bulletin municipal de Morangis et couverts en plastique sont of- Luzarches, mais la commune n’a ni prospectus distribués, l’hôtesse (Essonne) au début du mois, avant ferts pour un pique-nique avec vue les hommes ni le matériel. En re- d’accueil de la mairie, Martine, la dépression atmosphérique. exceptionnelle sur les avions chers vanche, la nappe pour le pique- coiffée d’un chapeau de paille Seule la nappe, plastifiée, à car- à Gilbert Bécaud. Mais ici, pas nique est bien arrivée : trois rou- pour l’occasion, rappelle un petit reaux rouges et blancs, est fournie. question de prévoir nourriture et leaux de 200 mètres, alors qu’un détail : à chacun d’apporter ses vic- Elle sera dépliée dans les champs, fourchettes, elles ne passeraient seul avait été demandé. tuailles pour le grand pique-nique sur des terrains de football, parfois pas les portiques de sécurité. Un traiteur a été mobilisé. Il de- du vendredi 14 juillet, organisé si- sur des tables. En principe, sur le Parallèlement aux pique-niques, vra s’adapter, au dernier moment, multanément dans les tracé exact de la Méridienne, mais une trentaine de communes ac- au nombre de convives (100 francs 337 communes françaises traver- réellement dans seulement 40 % cueillent d’incroyables marchés, par personne). Un animateur sera sées par la Méridienne verte. De- des cas, car ce n’est pas toujours réunissant fermiers et artisans lo- chargé de la musique. Et les avions puis quelques jours, la Mission simple de respecter une ligne caux, producteurs de charcuteries, de l’aéroclub devraient survoler le 2000 en France, initiatrice de l’évé- droite. salaisons, fromages ou miel. L’ini- banquet avec un lâcher de confet- nement, reçoit, elle aussi, beau- tiative, lancée conjointement par tis. La subvention du département coup d’appels, surtout de la région SUR LES TERRASSES D’ORLY SUD la Mission 2000 et les chambres servira à payer l’essence. parisienne, pour s’inquiéter du Dernière consigne : les convives d’agriculture, avec leur réseau Mme le maire a prévenu tous les menu. Certains sont même persua- ont rendez-vous à partir de midi, Bienvenue à la ferme qui regroupe habitants. Mais beaucoup ne se- dés que la marque d’eau minérale l’« heure donnée par le méridien ». 3 500 agriculteurs, vise à promou- ront pas là : « Les vacances, le mau- à bulles qui parraine l’opération Municipalités ou commerçants voir la « qualité et la traçabilité » vais temps : la date ne tombe vrai- régale à l’œil. La note serait salée : ont souvent prévu des réjouis- des produits du terroir. Ces mar- ment pas bien. » Le pique-nique se entre 3 millions et 4 millions de sances : barbecues mis à disposi- chés dépanneront les étourdis qui fera donc dans la discrétion. Il n’y convives sont attendus. tion, apéritifs gratuits, dégustation auront oublié leurs provisions. aura pas de fléchage pour ne pas « Les gens sont invités à partager de produits du terroir, des fro- Mais, attention ! dans la plupart donner d’idées aux « bandes des ci- un moment de convivialité, explique mages du Cantal à Ytrac ou des des communes, il n’y aura pas tés voisines ». Et le bar-tabac-jour- Pierre Clavreuil, secrétaire général vins de Languedoc à Saint-Poly- d’étals vendredi. Il ne leur restera naux-épicerie du village sera fer- adjoint de la Mission 2000 en carpe (Aude). A Saint-Pol-sur-Ter- plus alors qu’à compter sur la gé- mé, comme d’habitude les jours France. Mais on ne fournit pas le re- noise (Pas-de-Calais), les pâtissiers nérosité des voisins de table. fériés. pas. » Paniers, couverts, et chaises offrent le dessert, un gâteau géant, pour ceux que le déjeuner dans et à Beauquesne (Somme) on Maël Thierry Christophe de Chenay LE MONDE / VENDREDI 14 JUILLET 2000 / 11 HORIZONS REPORTAGE

La Tuilerie cas- ment la parole l’un l’autre. La ma- sée, je suis entré tière première était sous nos pieds, dans la forêt d’Or- dans les caves de la ville. Nous avons léans, abandon- eu la chance de repérer une colonie nant sans regret de petits rinolophes, une espèce rare, la plaine beauce- pratiquement disparue du nord de ronne détrempée Douceurs provinciales l’Europe, qui a fait l’envie de nos con- sous ses pylônes frères belges et hollandais. » électriques. Le Etendant leur exploration à l’en- soleil brille et, pour la première fois semble du département, il y ont visi- Adepuis Dunkerque, ma veste imper- té cavernes, caves et greniers, sondé méable est ficelée en haut de mon 2 700 ponts – « 200 servent d’abris à sac. Des fûts marqués de rouge des chauves-souris » et recensé sont couchés le long des allées 17 espèces différentes sur les 30 qui forestières. Pourtant les futaies ne en pays de Loire existent en France. Enfin, leur plus semblent pas avoir été trop éprou- beau titre de gloire est d’avoir con- vées par la tempête de décembre. vaincu le préfet du Cher et les ingé- Les deux grands séquoias qui mon- nieurs de la direction départementa- tent la .garde à l’entrée de l’Arbore- le de l’équipement de détourner la tum du Chêne à deux jambes sont rocade autoroutière à l’est de Bour- intacts. Et si le sol est gorgé d’eau, ges pour épargner une ancienne les étangs saturés par les cataractes carrière devenue dortoir à chauves- des derniers jours, rien ici ne rappel- souris. le ces « forêts angoissées qu’étouffe Un animal chasse l’autre : c’est à la mousse », chères à Supervielle. La la Chaume-au-chat, sur la commu- lumière joue à travers les feuillages ne de Marçais, au sud du même transparents et rebondit sur les clo- département, que je rencontre chetons du château de Combreux, Jean-François Vincent et sa compa- construction troubadour, posée au gne, Michèle Rivet. Ils ont la quaran- milieu de douves prêtes à déborder. taine bien sonnée. Lui, la crinière fri- Pendant une journée entière, je vais sée et la barbe rase, a des allures d’in- déambuler sous les arbres avec un tellectuel. Elle, petit pruneau au che- vrai bonheur, ne rencontrant que veu et à l’œil noir, au teint mat, dissi- cinq ou six vététistes penchés sur mule difficilement ses origines pro- leurs machines. vençales : elle est née à Manosque. En sortant des bois, c’est une Ce couple d’agriculteurs est installé autre France que j’aborde, avec un dans le bocage berrichon depuis ciel différent, comme lavé, peint aux vingt ans et ils occupent la même fer- couleurs à la fois plus tendres et me depuis 1986. Là, ils élèvent plus chaudes. A Saint-Père-sur-Loi- 400 brebis sur ces 75 hectares. Ce re, un pont moderne franchit le lar- sont des piliers de la Confédération ge fleuve limoneux, pailleté de con- paysanne, le syndicat médiatisé par fettis lumineux. On a presque envie José Bové, et des inconditionnels de d’y plonger. Sur la rive gauche, l’agriculture biologique. Sully-sur-Loire, veillé par son châ- teau, favorise les pensées en forme ES anciens soixante-huitards de cartes postales. Tout y encoura- ont néanmoins fait leur trou : ge : la beauté du site, la douceur du C« Depuis trente ans, nous temps, la banalité rassurante de cet- avons acquis une véritable expérience te petite ville très soigneusement d’éleveurs », indique Michèle Rivet, reconstruite après les bombarde- fille de militaire, un temps « éta- ments de la dernière guerre mondia- blie » en usine, militantisme oblige. le. Il n’y manque même pas un énor- Jean-François Vincent, Savoyard, me marché déployé avec faste dans est le fils d’un agriculteur dont il ne la rue principale : légumes, charcute- voulait pas reprendre les terres. ries, fromages et muguets. Nous Après être passé par l’université de sommes le 1er mai. Le printemps est Grenoble et « un engagement à gau- enfin installé. che dans les années 70 », il renoue Pour gagner Cerdon, je longe une avec le métier paternel, mais pas modeste voie ferrée. Un chemin avec les terres – vendues. C’est pour- monotone et dur aux pieds – le bal- quoi il se fixe, un peu par hasard, last n’est pas franchement un tapis dans le bocage berrichon. Il me fait de gazon, mais il a l’avantage énor- faire un petit tour pour me montrer me de traverser des bois et de lon- « un pays qui meurt et se désertifie ». ger des étangs loin de la circulation Bâtiments qui tombent en ruine, automobile. Lapins, biches et che- hameaux à moitié abandonnés. Il vreuils n’hésitent pas à sauter me signale aussi que ce paysage de par-dessus les rails : les deux trains bocage, très fermé à l’origine est en quotidiens ne circulent pas train de s’ouvrir peu à peu : « L’éle- aujourd’hui. Cet itinéraire a surtout vage traditionnel est graduellement l’intérêt de couper à travers ces pro- remplacé par l’agriculture céréalière priétés jalousement et férocement et les haies sont arrachées. Ce mouve- gardées. Nous sommes en Sologne, ment s’est accéléré depuis 1993 avec pays mélancolique, bois de petits A Maçais, Jean-François Vincent et sa compagne, Michèle Rivet, élèvent 400 brebis. les primes à l’hectare, non plafon- chênes, de bouleaux tremblants et nées, versées par l’administration de pins, terrain sableux, humide, siècle, l’économie de la région repo- tion provinciale et j’ai tout fait pour y ment. » Pour ce jeune entrepreneur européenne. » troué d’étangs plombés, de maigres Paris se sur cette activité. Il suffit de se rester ». Il est là depuis dix-huit ans, aux dents longues, cette capitale pro- L’agriculture biologique ? Michèle cultures. souvenir de l’admirable film de Jean heureux, entre une vie profession- vinciale est un bon tremplin pour y croit, même si le démarrage est Mais le souvenir du Grand Meaul- s’éloigne, Renoir, La Règle du jeu, ou des nelle sans histoire, le bridge, le ten- son ambition : « Je serai le Bouygues encore lent : « Jusqu’à présent, un nes est largement occulté par celui fureurs de l’antisémite Drumont nis de table et les réunions de dégus- des travaux à domicile », dit-il en agriculteur bio, c’était un rigolo. de Raboliot. Tous le pays – et laissant place accusant les Rothschild et les Fould tation vinicole. Il admet que la riant à moitié. Il observe, en outre, Aujourd’hui, dans le département, depuis longtemps – vit à l’heure de d’avoir dévoyé la paysannerie fran- vieille société berruyère est difficile très attentivement la scène politique sur trois cents ou quatre cents pay- la chasse : les faisans ne prennent aux douceurs çaise en transformant ce territoire à pénétrer, mais il apprécie l’absen- locale et ne cache pas qu’il est sans, une trentaine se sont mis au bio. même pas la peine de décoller. Dans en une vaste réserve cynégétique, ce de stress, la facilité des déplace- « quand même plus intéressant d’être Dont le président local de la les genêts, les coqs font un raffut de de la vraie au détriment de la noble agriculture ments et une riche vie associative. maire de Bourges que maire du FNSEA. » Pour elle, le plus difficile tous les diables, les lisières sont régu- familiale. Côté culture, il y a la Maison du 5e arrondissement de Paris ». reste la participation à la vie sociale lièrement ponctuées de petites boî- province. Les entrées des grandes villes même nom et le Printemps de Bour- A l’entendre, Rastignac ne lance- de la commune : « On est dans un tes remplies de grain pour les sont toujours pénibles : on n’échap- ges, festival « qui a beaucoup fait rait plus aujourd’hui son défi du pays en voie de désertification et qui a oiseaux et partout on se heurte à Rencontres pe pas aux grands axes surchargés envie qu’on le laisse mourir tout des clôtures, à des interdictions de de circulation, difficiles à franchir. seul. » Dès son installation à la Chau- passer, assorties de pancartes mena- avec Pour Bourges, en étudiant soigneu- On peut voir, affichés derrière le comptoir, me-au-chat, Michèle a monté une çantes. Circuler devient un casse- sement la carte, j’évite une partie association pour s’occuper des tête. Entre Sainte-Montaine et DUNKERQUE de ces inconvénients en passant par des montages photographiques enfants du canton. Après beaucoup Ménétréol-sur-Sauldre, j’ai suivi Saint-Doulchard, un faubourg d’efforts, elle a fonctionné. « Mais une heure durant une départemen- pavillonnaire qui sent le gazon fraî- où Dominique Voynet est représentée avec quand nos enfants ont grandi, je me tale bordée de deux rangées de chement tondu. Sur les pelouses suis moins investie, et depuis l’associa- grillages barbelés. Régulièrement trônent des charrues, des pressoirs, un corps de faisan. « La chasse au Voynet est tion retombe en sommeil. Ce qui est des escadrilles de faisans ou de Forêt d'Orléans des concasseurs, objets utilitaires pénible ici c’est qu’il faut remonter la canards s’envolaient à grand bruit ; issus du monde agricole, érigés en ouverte toute l’année », indique la légende pente, inlassablement. » La création dans un étang voisin, on entendait Marçais œuvres d’art ingénues avec un d’un gîte dans une annexe de leur un chevreuil bramer, mais tout ceci doigt de nostalgie rurale. Bourges ferme est leur dernière aventure, dif- se passait à l’abri d’une infranchissa- (80 000 habitants) est une ville pour la notoriété de la ville, sans lui haut du Père-Lachaise, mais revien- ficile comme toutes les autres. Les ble ligne Maginot. Cette confisca- moyenne, et presque de manière apporter grand-chose sur le plan éco- drait bien vite à Angoulême pour travaux ont été exécutés avec une tion de l’espace fait enrager, surtout caricaturale : sa principale artère nomique ». Il assiste chaque année à monter une fabrique de papier peint minutie extrême et un soin particu- quand, pour cette raison, la route commerciale s’appelle la rue quelques concerts de chanteurs ou tâter du conseil général. lier – tomettes par terre, tuiles pla- s’allonge. Moyenne. Epargnée par les guerres « poids lourds » type Souchon. Le tes sur le toit, enduit à la chaux. Des idées meurtrières passent et les invasions, peu touchée par la handicap de Bourges ? Son dynamis- AIS Bourges, assoupie à Mais, pour d’obscurs détails, la com- PRATS-DE-MOLLO alors par la tête. On pense à Léon modernité, la capitale berrichonne me mesuré, son lent vieillissement l’ombre de sa splendide mission de sécurité retarde depuis Bloy : « On ne peut arrêter un riche a conservé son urbanisme ancien, et son absence d’université, donc de Mcathédrale, a des ressour- plusieurs mois l’ouverture du logis. qu’avec un coup de faux dans les jar- ses petites rues pavées, ses maisons jeunes générations. ces plus inattendues : son Muséum En quittant Marçais et le Cher, je rets ou un paquet de mitraille dans le de gentils à colombages. Il est paradoxal que Aymar de Germay, vingt-sept ans, d’histoire naturelle, très tradition- tourne le dos aux ultimes limites ventre. » La formule est excessive, Malraux ait inauguré ici sa premiè- est une exception. Il fait partie de nel, possède un Centre international géologiques du Bassin parisien. Je mais cette débauche de fil de fer au Rastignac re maison de la culture, en préci- ces « jeunes » qui sont revenus à de la chauve-souris qui, tous les quitte les sédimentations calcaires nom de la sacro-sainte propriété pri- sant que grâce à ces « cathédrales Bourges après avoir migré à Paris. deux ans, reçoit les spécialistes de pour atteindre le vieux socle hercy- vée fait monter le taux d’adrénaline de Bourges du XXe siècle »,le« mot hideux de Fils de notables locaux, il a fait Scien- ces mammifères volants. En 1999, nien du Massif Central, que je vais en même temps que des bouffées province » allait être rayé du voca- ces-Po et l’Essec sur les bords de la 230 scientifiques du monde entier traverser en évitant la chaîne volca- d’intolérance. La chasse en France et d’aimables bulaire. Seine. Ensuite, après un stage chez sont venus colloquer ici. A l’initiati- nique. Je verrai les montagnes bleu- est l’héritage d’un vieux privilège Quarante ans plus tard, Bourges Renault, il a préféré revenir ici pour ve de ces rencontres, Laurent Arthur tées défiler au loin, vers l’est, pen- aristocratique qui s’est fort démocra- chauves-souris, reste l’archétype de la province fran- monter une PME de décoration inté- et Michèle Lemaire, qui viennent de dant plusieurs jours. tisé : dans le plus mince des bistrots çaise, même si elle est le siège de rieure dans la ville de son cœur : publier chez Delachaux et Niestlé, solognots, on peut voir, affichés der- après une puissantes industries paraétatiques « J’aime Bourges, son architecture, maison-phare des naturalistes de Emmanuel de Roux rière le comptoir, des montages pho- comme l’Aerospatiale ou GIAT son histoire, son mélange de tradition tout poil, un ouvrage sur Les Chau- Photo : Serge Picard tographiques où Dominique Voynet colère contre industrie (armement). Jean-Loup et de modernité. Le fait qu’à Aubi- ves-Souris maîtresses de la nuit. pour « Le Monde » est représentée avec un corps de fai- Guerrin, ingénieur général de l’arme- gny-sur-Nère, à quelques kilomètres « Nous avons commencé à nous inté- san. « La chasse au Voynet est ouver- les seigneurs ment, pouvait au sortir de Polytech- de là, il y ait une usine qui fabrique resser à ces petites bêtes il y a une dou- te toute l’année », indique la légen- nique choisir son affectation. « J’ai des moteurs de formule 1 et le dernier zaine d’années, expliquent Laurent Prochain article : de. Il est vrai que, depuis plus d’un de la chasse demandé Bourges à cause de sa situa- maréchal-ferrant du départe- et Michèle, en se coupant mutuelle- En poussant la porte d’oc 12 / LE MONDE / VENDREDI 14 JUILLET 2000 HORIZONS-REPORTAGE

Une image « volée » par des journalistes d’Associated Press, quelque part dans les montagnes au sud de Grozny, la capitale tchétchène. Ces combattants mènent une guérilla incessante et meurtrière contre les forces armées russes.

A vieille Niva cahote furieusement à tra- vers les champs écra- sés de soleil.« Dans la journée, on circule sans armes, mais la nuit, tout est à nous », disent-ils. Ainsi les combat- tants « en civil » résument-ils leur Lvie dans les plaines tchétchènes « pacifiées » par l’armée russe, au dixième mois de leur deuxième guerre. Peu de choses auraient donc changé par rapport à la pre- mière, celle de 1994-1996 : à condi- tion d’éviter les barrages militaires installés sur les grands axes, ces boevikis sans papiers peuvent rou- ler d’un village à l’autre, quitte à attendre la nuit pour transporter armes et munitions, en voiture ou à pied, si la zone est soumise au couvre-feu. Depuis le 7 juin, des explosifs destinés à des attaques-suicide cir- culent aussi par ces chemins de tra- verse. Ce jour-là, un homme et une femme, à bord d’un camion piégé, ont forcé un ultime barrage et pul- vérisé la kommandatoura d’Al- khan-Iourt avec son contingent de forces spéciales tortionnaires, les spetznaz. Les semaines suivantes, au moins quatre nouvelles atta- ques-suicide ont visé des barrages et des concentrations de troupes. L’armée, prévenue, se méfiait des nouveaux kamikazes, et pourtant, le 2 juillet, cinq camions piégés avec plus de puissance encore ont explosé simultanément, détruisant d’autres kommandatouras aux qua- Les kamikazes tchétchènes tre coins de la Tchétchénie, détrui- sant surtout le mythe d’une armée boda, Andreï Babitski, livré par le les Tchétchènes. Le huis clos est, pas que, dans le monde, on « sait ». riant : « notre mollah », explique russe désormais maître du terrain, Pour eux, Kremlin à des « bandits tchétchè- plus que jamais, un objectif priori- Mais la tradition exige le respect comment la foi l’a sauvé, lui dont renforcée et disciplinée, forte des nes » à sa solde, seuls deux journa- taire du Kremlin. Cela vaut aussi des hôtes. Satitsa est interrompue l’adolescence « tournait mal » et leçons de sa défaite de 1996. Mais c’est listes étrangers, un Américain et pour les ONG. Présentes auprès par l’entrée d’une belle-fille qui qui s’était retrouvé en prison, à le sacrifice délibéré des Tchétchè- une réalisatrice française, ont réus- des deux cent mille réfugiés en apporte le meilleur de ce qu’elle l’époque soviétique. Son éduca- nes montre aussi que plus rien la seconde si, après un long périple à pied et à Ingouchie, elles avaient obtenu un peut offrir comme repas, avec de la tion, il dit l’avoir reçue dans les n’est pareil, dans cette deuxième cheval, à rencontrer le président accès limité à la Tchétchénie – aux viande empruntée à des voisins. camps « wahhabites » (tenants guerre, et depuis longtemps. guerre. Aslan Maskhadov et ses combat- villages de l’ouest du pays, à Groz- Discrètement, « car il y a des mou- d’un courant radical de l’islam) de Les combattants ne le nient pas. tants, retranchés dans les forêts ny et jusqu’à Chali, au sud. Mais chards partout ». C’est pourquoi on Tchétchénie. Le monde, pour lui, se « La première guerre, c’était un rêve Bien pire montagneuses, toujours soumises elles y sont aujourd’hui, à nou- attendra la nuit pour emmener les divise en kafir (cafres, les par rapport à ce qui se passe à des bombardements, de même veau, interdites de fait. On ne peut visiteurs dans une autre maison, à non-musulmans) et en croyants. Il aujourd’hui », avoue Omar, le con- que celle qu’un des correspondants locaux qu’imaginer, dans ces conditions, l’autre bout du village. Omar et ses préfère pourtant rester avec ceux ducteur de la Niva, tout en scru- des agences de presse étrangères, le sort des blessés. Qu’est-il adve- trois compagnons sont là. de son village plutôt que d’aller tant le ciel limpide et les bosquets de 1994-1996. celui de l’AFP. Les autres journalis- nu, par exemple, de ceux frappés « Pendant la première guerre, tout dans les montagnes rejoindre les qui ponctuent l’horizon, au-delà tes ont dû se contenter, pour visi- par les missiles de type Scud, dont le monde aidait les combattants, groupes de wahhabis constitués, des champs de chardons. « Mainte- Elle se déroule ter la Tchétchénie, des visites gui- Le Monde a vu, par trois fois en raconte l’un d’eux. Des camions par- comme ceux du fameux Khattab. nant, dit-il, le FSB [ex-KGB] est par- dées de l’armée russe. Ou tenter de quinze jours, les traces dans le ciel taient d’ici vers la montagne avec de « Entre nous, on se sent bien, on ne tout, les gens n’ont plus les moyens à huis clos. brèves incursions « illégales », et entendu les grondements terri- la nourriture. Maintenant les gens parle pas de choses sérieuses », de se nourrir, et les Russes ne cher- généralement en soudoyant des bles ? Ils ont frappé, dans la soirée n’arrivent pas à se nourrir regrette-t-il cependant. Peut-être chent pas à nous détruire, nous, les Les Russes officiers du FSB, du GROU (le ren- du 24 juin, deux villages de monta- eux-mêmes et les combattants, partira-t-il bientôt, d’ailleurs. Le combattants, mais à terroriser la seignement militaire) ou d’autres mois dernier, un de ses amis a pris population. Après chacune de nos bombardent services secrets, capables de faire la parole dans la mosquée du villa- actions, ils bombardent les villages passer leurs voitures sans contrôle « Le problème, avec les bombardements, ge contre le mollah local qui ne vou- voisins, même s’ils sont situés à des chaque jour, aux postes militaires. Les lait pas appeler à la guerre sainte. kilomètres de là. Bien sûr que leurs tarifs – côté ingouche à l’ouest, c’est que nous, les hommes, « Les vieux ne l’ont pas écouté, alors habitants veulent qu’on s’éloigne loin daghestanais à l’est, géorgien au même qu’ils n’ont pas su quoi lui d’eux ! » Pour autant, Omar et ses sud et russe au nord – iraient de on peut résister ou mourir. répondre », dit Daoud. De toutes trois compagnons n’ont pas de pro- de tout regard 500 dollars à plus de 2 000 dollars, les façons, soutient-il, « nous, nous blème dans leur propre village, selon l’état du marché, la nature du C’est même facile. Mais les enfants ? sommes prêts à mourir ». A ses situé en rase campagne et où les gênant. solliciteur et du sollicité. côtés, Omar et les autres – qui, eux, forces russes ne sont pas directe- Les combattants tchétchènes uti- A-t-on le droit de les rendre invalides ? » fument en regardant la télévision ment présentes. Bien que sans Les lisent aussi ces filières, non sans ris- russe ou des vidéos américai- armes, ces jeunes gens n’ont guère que. Des arrestations ont eu lieu : nes – opinent gentiment, comme l’allure de paisibles civils, entre la Tchétchènes, « Maintenant, il arrive que des offi- gne, Khatuni et Terza, ainsi qu’une là-haut, doivent tout acheter. Quand s’il s’agissait d’une évidence qu’il barbe de l’un, la veste de camoufla- ciers russes que nous payons se met- banlieue de Grozny, faisant soixan- les troupes russes ont avancé en octo- n’y a nul besoin de répéter. ge de l’autre et la souplesse athléti- résistent, tent d’accord pour nous faire passer, te-treize tués : leurs nom et date bre, on s’est retrouvé à quatre-vingts que de tous, assortie du regard de puis pour nous arrêter, afin de nous de naissance furent ensuite rendus seulement en armes, dans ce village une demi-heure de route de rigueur, celui du défi ironique. pied à pied. faire payer plus cher encore notre publics sur un site tchétchène. Il de trois mille habitants. On savait là, dans un village du pié- C’est en plein jour, à la sortie d’un libération, pendant qu’eux-mêmes s’agit en majorité de femmes et qu’on ne pouvait pas réellement résis- Amont dominé par des crêtes village voisin, qu’ils ont pris livrai- Récit bénéficient de promotions », dit un d’enfants. Aucun autre média n’en ter aux chars et aux avions, on est à où l’armée veille, Rouslan ne dit son de deux étrangers dont les che- passeur local. Tout ne se déroule a parlé. découvert. Nous sommes sortis vers pas autre chose. Mais sur un ton mins se sont croisés à cet endroit, d’un voyage pas toujours aussi « bien » : à plu- « Toutes les mères de ce pays pleu- Grozny. » Omar est un des rescapés plus triste : « Le problème, avec les l’envoyé spécial du Monde et le phi- sieurs reprises des combattants rent », dit la vieille Satitsa, du village de l’enfer que furent ensuite, pour bombardements, c’est que nous, les losophe André Glucksmann en visi- au pays blessés ainsi évacués ont disparu d’Omar, qui accueille à bras ouverts des milliers de combattants, la sor- hommes, on peut résister ou mourir. te « illégale » en Tchétchénie. après avoir été arrêtés, d’autres ont les étrangers qu’il faut cacher. Elle tie de la capitale et la fuite, en C’est même facile. Mais les enfants ? La veille, une demi-douzaine de du courage été achevés lors d’échanges de tirs. veut vite tout leur raconter. « Ici, ce février, vers les montagnes gelées, A-t-on le droit de les rendre invali- voitures du FSB, venues de Groz- Aussi, la voie privilégiée reste le n’est plus une vie. On attend tous avec la conscience des massacres des ? Il y a ceux qui n’ont plus peur ny, avaient passé la journée à tour- passage clandestin, de jour ou de notre tour de mourir. Je serais bien qui attendaient les civils dans les vil- de rien, mais d’autres se cachent ner de façon inhabituelle dans les nuit, entre les postes ennemis, à tra- partie, mais nous sommes trop nom- lages traversés. Il lui a fallu deux sous les lits dès qu’ils entendent une rues de ce village. Elles avaient été vers champs. Avec ou sans la colla- breux dans la famille, avec mes fils et mois pour regagner son propre vil- pétarade de voiture. » Au épiées en permanence par un boration rémunérée de sentinelles mes petits-enfants. Seuls les riches lage, passé entre-temps, comme rez-de-chaussée de sa maison déjà réseau de veilleurs, accroupis en des diverses forces armées fédéra- peuvent partir. Les soldats viennent à presque tous les autres, sous le con- reconstruite une fois, les fenêtres groupes çà et là, semblables aux les. L’envoyé spécial du Monde a l’aube, tous masqués, et emmènent trôle d’une administration « prorus- sont bouchées de pierres contre les habitants ordinaires désœuvrés dû expérimenter, tour à tour, l’en- nos hommes. Les prisons sont pleines. se », avec les « opposants » du éclats ; on parle des champs minés par la guerre. « On aurait pu organi- semble de ces solutions. Ceux qui arrivent à sortir vivants ne temps de Maskhadov revenus aux qui empêchent de sortir le bétail, ser une embuscade contre une de peuvent plus se tenir assis. Ils arrêtent postes de commande. « Mais leur lequel reste donc dans les jardins et ces voitures sur son chemin de USQU’À ces derniers mois, une même les femmes maintenant, com- chef n’ose rien faire contre nous, il mange les cultures, mais aussi des retour, pour leur faire passer l’envie journaliste étrangère un peu me l’autre jour à B., pour que leur sait que les Russes n’ont pas gagné la arrestations, des tortures dans les de recommencer, dit Omar. Mais il Jdiscrète pouvait aussi se fon- mari se dénonce. Pourquoi tout ça ? guerre et ne pourront pas la gagner, kommandatouras avec leurs barè- valait mieux vous sortir d’abord tran- dre, sous un foulard, dans le J’ai élevé seule mes fils, je leur ai dit Omar. Quand ils viennent faire mes de prix pour récupérer un fils. quillement de là. On n’a pas vu contingent de femmes qui assu- appris l’honnêteté, mais maintenant leurs contrôles de passeports, des sol- On parle aussi des deux jeunes d’étranger ici depuis la dernière rent, contre vents et marées, la cir- je tremble chaque jour pour eux. L’un dats sont postés tout autour du villa- retrouvés morts et mutilés dans guerre. » culation vitale entre l’intérieur de d’eux est blessé, il est devenu aveugle, ge, leurs fusils pointés vers nous. Mais une forêt voisine. La solution ? La Encore une différence, fonda- la Tchétchénie et l’extérieur. Mais c’était le plus beau. Les autres me nous sommes chaque fois prévenus. réponse, ici comme ailleurs, est sou- mentale, avec la première guerre. désormais, ce sont les femmes qui disent que je ne dois pas pleurer s’ils Ils ont peur aussi car, de plus en plus, vent la même : « Des négociations Alors, des dizaines de correspon- sont le plus contrôlées, voire meurent, car ils suivent le chemin de les hommes qu’ils veulent prendre ne avec Maskhadov », le président élu, dants et de représentants d’organi- fouillées dans des cabines aux dif- la volonté d’Allah. Notre peuple est si se laissent pas faire. Comme celui « devenu notre symbole », dit Rous- sations humanitaires avaient pu tra- férents postes frontaliers : le FSB bon, si généreux. Tous sont bons, et qu’un blindé venait arrêter l’autre lan. Un président avec lequel la vailler en permanence en Tché- cherche activement les agents de Maskhadov, et Bassaev. Les bandits, jour à Ourous Martan : il est sorti et jonction, cette fois-ci, ne fut pas tchénie, quitte à courir des risques liaison des chefs de guerre. Enfin, les terroristes ce sont eux, les Russes. l’a lui-même détruit avec un lan- possible : trop de bombardements élevés. Aujourd’hui, c’est le désert : tout ce qui ressemble à des pellicu- Si dans le monde on savait ce qu’ils ce-grenades avant de s’enfuir. » et d’agents du FSB à l’affût. après les épreuves subies en février les photo ou vidéo est « plus dange- nous font, on nous aiderait, c’est Le barbu du groupe, Daoud, par le correspondant de Radio Svo- reux à passer qu’une arme », disent sûr ! » Satitsa n’ignore sans doute celui que les autres appellent en Pierre Flambot HORIZONS-DÉBATS LE MONDE / VENDREDI 14 JUILLET 2000 / 13 Des pique-niqueurs très repérés Rue de la torture ANS leur édition datée « voilà » conclusif est admirable). bach pour les inviter à sanctionner par Jean Denègre du dimanche 2 juillet, Les Cette naïveté feinte ne laisse pas de comme il se doit leur premier magis- Dernières Nouvelles d’Alsa- se conjuguer avec une rouerie de trat, à l’occasion des prochaines élec- A célébration du bicentenai- ce, en termes de fiabilité, d’intégrité, Pour le grand public, c’est aussi Dce ont publié, en premiè- malfaiteur habile à tirer son épingle tions municipales. re de la mesure de la mé- et de sécurité. le lien avec la téléphonie mobile, re page et en couleurs, une photogra- du jeu : l’officier se dédouane devant Certes, le rôle d’un journal régio- ridienne de France En 1999, le conseil des ministres chaque récepteur pouvant être phie représentant le général Bigeard ses supérieurs (« c’était une mission nal est de fournir à ses lecteurs une L(1792-1799), avec ses fastes européens des transports a décidé le doté d’une puce indiquant sa posi- paradant devant le panneau d’une donnée par le pouvoir politique ») tan- information complète sur les événe- et ses foules (des millions de partici- lancement de Galileo, dont l’objec- tion, avec tous les avantages et ser- rue qui porte son nom, baptisée en dis que le vaillant soldat se défausse ments ou micro-événements adve- pants seraient attendus au tif n’est pas de se substituer à GPS vices à valeur ajoutée (mais aussi sa présence dans le village alsacien sur ses subordonnés (« c’était fait par nus dans la région. Mais on est en pique-nique du 14 juillet) contraste mais de construire un système inter- les limites en termes de liberté indi- de Trimbach. L’information était l’officier de renseignement »). On justi- droit de s’étonner que des propos avec l’indifférence qui a accueilli, en opérable avec celui-ci, tout en étant viduelle) que l’on peut en attendre. reprise en page régionale du même fie ainsi la torture, tout en niant aussi provocateurs et des faits aussi France, la décision du président Clin- autonome vis-à-vis de la défense A travers le déploiement d’un tel quotidien, sous la rubrique « Le l’avoir soi-même pratiquée. Bref, consternants aient pu être rapportés ton de supprimer, à partir du 2 mai, américaine et plus complet, avec mouvement d’innovation, l’Europe fait du jour », où elle prenait la for- selon la logique cumulative et en l’absence de tout commentaire le brouillage sélectif du système de des objectifs plus ambitieux : par dispose des moyens de générer une me d’une interview de l’heureux contradictoire de la dénégation mise éditorial. Le rôle d’une presse respon- positionnement mondial GPS (Glo- exemple pour la sécurité des atterris- dynamique créatrice au sein de ses récipiendaire, sous le titre : « Le en lumière par Freud : ce n’est pas sable est de transmettre l’informa- bal Positioning System), qui pénali- sages de précision pilotés aux instru- universités, laboratoires et entrepri- général Bigeard : “Torturer était vrai, d’ailleurs c’était nécessaire, et tion ; il est aussi de la commenter et sait jusqu’ici les usagers civils. Le ments jusqu’à l’arrêt de l’avion sur ses, petites et grandes. nécessaire” ». de toute façon ça ne fait pas mal. Ce de la présenter au lecteur sous un lien entre ces deux événements, la piste. Le projet Galileo prend ain- C’est pourquoi on peut interpré- Au-delà du mouvement de révul- serait comique, si ce n’était jour critique, sous peine d’en légiti- apparemment sans rapport, existe si place dans une démarche interna- ter le geste du président Clinton sion que provoque une mise en effrayant. mer le contenu. pourtant : il s’agit dans les deux cas tionale globale (désignée sous le comme une tentative américaine scène appuyée sur une telle déclara- Ainsi, à l’aube du troisième millé- Est-il besoin de rappeler qu’à l’ins- de se repérer à la surface du globe le nom générique de Global Naviga- de garder le leadership de ce cré- tion, ce triste « fait du jour » suscite naire, dans le pays qui s’honore tar des discours négationnistes, les plus précisément possible. Cette tion Satellite System - GNSS), avec neau technologique et de freiner auprès des signataires de ces lignes d’avoir inventé les droits de l’hom- propos tenus par le général Bigeard l’initiative européenne. Que pèsent trois types de réflexions. La première ne peuvent en aucun cas être regar- alors, face à ces enjeux, le char- concerne les propos mêmes du géné- dés comme une opinion ? Justifier la On peut interpréter le geste mant et futile bicentenaire de la ral ; la deuxième, le baptême d’une Ce n’est pas vrai, torture n’est pas une opinion, mais méridienne de France et son rue à son nom ; la dernière la couver- une offense faite à la conscience uni- du président Clinton pique-nique géant ? Car le méri- ture de cet événement par Les Derniè- d’ailleurs c’était verselle et un délit passible des tribu- dien de référence n’est plus celui res Nouvelles d’Alsace. naux. En tant qu’acte barbare et (supprimer le brouillage sélectif du GPS) de Paris, mais celui de Greenwich. Les propos de Bigeard ne sont pas nécessaire, négateur de la dignité humaine, la Et le mètre n’est plus défini neufs, hélas ! Après avoir été niée, torture a été définie comme un cri- comme une tentative américaine aujourd’hui comme une fraction après qu’on eut poursuivi devant les et de toute façon me contre l’humanité. La justifier à du méridien terrestre... tribunaux ses dénonciateurs, la tortu- quelque titre que ce soit, c’est légiti- de garder le leadership de ce créneau Il y a pourtant une leçon à tirer re devient une nécessité technique : ça ne fait pas mal. mer de tels crimes. de cette commémoration : le rôle de temps immémorial, il n’y a qu’une A l’heure où le Tribunal interna- technologique et de freiner de la recherche scientifique. On manière de faire parler ceux qui s’y Ce serait comique, tional de La Haye poursuit les oublie un peu vite que le succès de refusent. De cette évidence découle auteurs d’actes barbares commis par l’initiative européenne (Galileo) Delambre et Méchain en 1799 s’ap- une stratégie rhétorique parfaite- si ce n’était effrayant d’autres tortionnaires, sous d’autres puyait sur plus d’un siècle de ment rodée qui associe paralogisme, cieux, mais, n’en doutons pas, avec la recherches préalables sur la forme euphémisation et manœuvre de con- même tranquille assurance qu’« avec nécessité d’un repérage terrestre pré- un partenariat entre Europe, de la Terre. La définition du mètre nivence avec l’interlocuteur. L’euphé- me, dans une province de ce pays ces gens, c’était un mal nécessaire » ;à cis s’étend aujourd’hui à d’innom- Etats-Unis et Russie. n’aurait pu voir le jour s’il n’y avait misation du réel, c’est cette désigna- dont la capitale a été choisie pour l’heure où les pays membres de brables domaines : défense, trans- Galileo fait actuellement l’objet pas eu, de 1669 à 1799, cent trente tion si typiquement française de abriter la Cour européenne des l’Union européenne déclarent placer port par air, mer et terre, génie civil, d’une phase de définition, financée années de géodésie française. « gégène ». Après tout, une machine droits de l’homme, on peut donner à sous haute surveillance un gouverne- agriculture, cadastre, cartographie, par l’Union européenne et l’ESA, qui La question de l’aplatissement portant un nom à la consonance aus- un espace public le nom d’un indivi- ment suspect de complaisance à l’en- voire loisirs, et protection de l’envi- devrait s’achever fin 2000. Sa mise ou non de la Terre aux pôles pas- si désuète et enfantine, ça ne doit pas du qui justifie ouvertement l’usage droit des pires discours, il importe de ronnement. en service (avec ses 30 satellites) est sionnait alors l’élite scientifique être si méchant que ça. D’où le clin de la torture et assume sans états dire hautement que les propos de L’objectif des géodésiens français prévue pour 2006-2008, assortie française. Peut-on dire que celle-ci d’œil appuyé au lecteur : « La gégè- d’âme les exécutions sommaires, ces Bigeard sont intolérables, et la créa- du XVIIIe siècle était de mesurer l’arc d’un budget estimé à 3 milliards se mobilise aujourd’hui pour un ne, vous savez, la machine à passer les fameuses et sinistres « corvées de tion d’une « rue du Général- de méridien terrestre avec la meilleu- d’euros. Le récent colloque mondial projet comme Galileo, dont la noto- messages. » Voyons, vous savez bien, bois », autre euphémisme souvent Bigeard » une insulte faite à tous les re précision possible et d’en dériver Navsat 2000, tenu à Paris-La-Défen- riété, dans le grand public, semble on ne va pas en faire un plat ! C’est employé ! habitants de notre région, à tous les un étalon des longueurs « original, se du 6 au 8 juin dernier, en a rappe- infime ? Et quelle place occupent, une sorte de fax improvisé, un sim- Les signataires de ces lignes citoyens de ce pays, et plus générale- lequel étant tiré de la Nature même, lé les enjeux et les applications : la aujourd’hui, dans l’enseignement ple moyen de favoriser la communi- demandent instamment à la munici- ment, une atteinte insupportable à la doit être invariable et universel », navigation embarquée, bien sûr, supérieur français, la géodésie et cation déficiente. En somme, un palité de Trimbach de faire prompte- dignité humaine. selon l’expression de l’abbé Picard mais aussi la gestion de flottes, de les techniques spatiales de position- substitut moderne au fameux « télé- ment débaptiser cette rue et en dès 1669. L’objectif de la défense trains, de colis postaux, du trafic rou- nement ? La commémoration ne phone arabe » ! appellent aux autorités compétentes américaine, avec le système GPS, tier, le péage électronique, la locali- doit pas détourner de l’action ni de Car la connivence se construit tou- – à commencer par le préfet de François-Xavier Cuche, Pierre lancé à la fin des années 70, était de sation des véhicules perdus, acciden- la recherche. jours sur un racisme (à peine) larvé : région – pour faire annuler une initia- Hartmann, Philippe Lacoue- se doter d’un système mondial de tés ou volés, la recherche et le sauve- « Il fallait que cela se fasse avec ces tive de nature à jeter le discrédit sur Labarthe, Juan Matas, localisation en tout point de la planè- tage des personnes, le positionne- gens. » De telles prémisses préludent nos institutions, à l’heure où la Fran- Jean-Luc Nancy, Roland Pfeffer- te avec une précision adaptée aux ment des hydrocarbures marins, la Jean Denègre est directeur de au surprenant oxymore de la torture ce vient de prendre la présidence korn, Freddy Raphael, Roland besoins des opérations militaires. géodésie et la géophysique et, bien l’Ecole nationale des sciences géo- indolore : « Ça ne fait pas mal (...). tournante de la Communauté euro- Recht sont enseignants-chercheurs Accessible aux usagers civils sûr, les innombrables applications graphiques (Institut géographique C’était d’une façon technique, et le péenne. Ils s’adressent enfin aux à l’université Marc-Bloch de Stras- depuis les années 1980, mais avec militaires. national). plus propre possible, voilà ! » (et ce habitants de la commune de Trim- bourg. une précision qui était dégradée volontairement par les autorités américaines par le brouillage sélectif nemi. La menace, enfin, a changé de proposent les Américains, les Chi- d’alerte et même à pratiquer la politi- (jusqu’au 2 mai), le GPS se trouve nature : elle provient d’Etats que nois vont donc devoir augmenter que du « launch on warning », qui maintenant largement démocratisé. Arme nucléaire : soyons l’on juge fanatiques, irrationnels, considérablement leur arsenal. consiste à déclencher une attaque L’objectif d’universalité (le système incapables d’assimiler la « culture » Même si ce geste n’est pas dirigé con- dès lors que le système d’alerte a GPS adopté par tous) a rejoint celui nucléaire qui fut celle des deux tre l’Inde, celle-ci va se sentir visée. repéré des missiles en vol, avant de nos ancêtres de l’époque des supergrands. Suivra bien entendu le Pakistan, et donc que ceux-ci aient atteint leur Lumières (le mètre adopté par tous). « fous » plutôt que « cinglés » La doctrine qui consiste à utiliser toute la réaction en chaîne asiatique cible. Cette politique présente l’avan- Cette universalité n’est évidem- l’arme nucléaire de façon chirurgica- sera déclenchée. tage d’utiliser sa force avant qu’elle ment pas sans arrière-pensée. Le sys- Suite de la première page la doctrine MAD est plus que jamais le contre les capacités nucléaires de MAD plus NUTS, c’est la folie des soit détruite, mais elle maximise les tème GPS, avec sa constellation de d’actualité, mais qu’elle constitue l’adversaire, tout en s’en protégeant folies ! Les Russes ne croient pas chances qu’une guerre soit provo- 21 satellites répartis sur 6 orbites cir- Devenue la seule superpuissance aujourd’hui la politique la moins par un bouclier antimissiles, a reçu que les Etats-Unis craignent le quée accidentellement. Les Améri- culaires à 20 000 km d’altitude, de mondiale, mais non la seule puissan- périlleuse parmi celles que l’on croit le nom non moins approprié de moins du monde une attaque de la cains savent fort bien d’ailleurs que façon à assurer en tout lieu terrestre ce nucléaire, l’Amérique éprouve capables de garantir la paix nucléai- NUTS (« cinglé » en anglais), pour Corée du Nord. Ils interprètent la le système d’alerte russe est dans un une visibilité simultanée de 4 à aujourd’hui le besoin de se protéger re. A folie, folie et demie. Depuis « Nuclear Utilization Target Selec- gesticulation américaine comme la état lamentable. Pour maquiller 8 satellites, exige une infrastructure par un bouclier antibalistique contre Hiroshima jusqu’à la « guerre des tion ». Il est clair que MAD et NUTS préparation d’une première frappe NUTS en MAD, ils prennent sciem- technique considérable, mise gratui- de possibles attaques en provenan- étoiles » du président Reagan, en sont parfaitement contradictoires. qui leur est destinée, le bouclier ser- ment le risque d’une apocalypse tement à la disposition des usagers. ce d’Etats-voyous ou de groupes ter- passant par la doctrine de la riposte Ce qui donne de la valeur à un type vant à se protéger des représailles. nucléaire que personne n’aurait vou- Cette gratuité a permis au marché roristes. Elle ne peut cependant le graduée, il s’est toujours trouvé des d’armement ou de vecteur dans un Pour les rassurer, les Américains lue. des récepteurs, dont la fabrication faire que si elle prouve à son illuminés pour affirmer qu’on pou- cas est ce qui le dévalorise dans poussent la logique de MAD jus- Je n’ai pu donner ici qu’une idée est majoritairement américaine, et à ex-adversaire favori, ou ce qu’il en vait gagner une guerre en l’autre. Ainsi, les sous-marins ne per- qu’au comble de l’absurde. Ce qui très sommaire de la complexité des celui des industries et services de reste, que si les Etats-Unis prenaient employant l’arme atomique. mettent que des tirs imprécis et ils rend cette logique auto-contradictoi- raisonnements que requiert toute localisation de s’étendre à des appli- l’initiative de l’attaquer par une pre- La doctrine MAD est si contraire sont difficilement localisables. Ils re, c’est que l’intention dissuasive réflexion sur l’efficacité et l’éthique cations sans cesse plus nombreuses. mière frappe nucléaire, celle-ci, au bon sens militaire et au bon sens ont peu d’intérêt pour NUTS mais n’est pas crédible. Quel chef d’Etat de la dissuasion nucléaire. Il y faut Les précisions s’échelonnent de même après une réduction sensible tout court qu’on peut les compren- sont parfaitement adaptés à MAD victime d’une première frappe, toute la rigueur de la démarche stra- 100 m (passés à 10 m depuis le des arsenaux des deux nations, pour- n’ayant plus qu’une nation dévastée tégique alliée à la profondeur de 2 mai) avec un récepteur de poche rait aisément se jouer du bouclier en à défendre, prendrait par une secon- l’analyse philosophique. Aux (prix : 1 000 francs) à 1 cm avec un question et anéantir la société améri- Il est clair que MAD et NUTS de frappe vengeresse le risque de Etats-Unis, les plus grands philoso- récepteur bifréquence (prix caine tout entière. mettre fin à l’aventure humaine ? phes participent activement aux 100 000 francs). Les applications les Cette extravagance, au cœur des sont parfaitement contradictoires. C’est pourquoi la défense la plus débats. Mieux, certains d’entre eux plus spectaculaires (et les plus renta- récentes négociations américa- intelligente de MAD, tant au regard (David K. Lewis, Gregory Kavka, bles économiquement) concernent no-russes, révèle que les conditions Le problème est que les Américains de l’efficacité qu’à celui de l’éthique, David Gauthier, etc.) ont bâti une les véhicules : avions, bateaux, nées de l’effondrement de la puissan- fait l’économie de l’intention dissua- théorie de l’action et de la rationalité camions, voitures. Déjà proposés ce soviétique n’ont rien ôté de son disent vouloir continuer à jouer MAD sive. La simple existence d’arsenaux sur les fondations que leur approche dans les modèles haut de gamme caractère dément à la logique de la nucléaires constituant une structure de la question nucléaire leur offrait. (aux alentours de 12 000 francs), les dissuasion. Celle-ci implique que avec les Russes et peut-être avec les Chinois, MAD suffirait à rendre les partenai- J’ai suivi de très loin les ébats aux- systèmes d’aide à la navigation rou- chaque nation offre aux possibles res infiniment prudents, indépen- quels l’intelligentsia française se tière se basent sur la localisation représailles de l’autre sa propre tout en pratiquant NUTS avec les Coréens damment de toute intention ou rai- livrait en ce printemps et ce début GPS, combinée avec les informa- population en holocauste. La sécuri- son d’agir. Après tout, on ne s’amu- d’été 2000. Il m’a semblé qu’elle ne tions géographiques sur le réseau té y est fille de la terreur. Si l’une des du Nord, les Iraniens ou les Irakiens se pas à taquiner un tigre. S’il faut s’est même pas intéressée au problè- routier et les informations de trafic. deux nations se protégeait, l’autre encore parler ici de rationalité, c’est, me, tout occupée qu’elle était à son Demain, le parc automobile du mon- pourrait croire que la première se comme l’écrit un spécialiste, Steven activité favorite, la contemplation de entier en sera équipé. Le succès croit invulnérable et, pour prévenir dre, sinon les excuser. Sous MAD, puisqu’ils ont de bonnes chances de Lee, « le type de rationalité en vertu de son propre nombril. Il y a là une éclatant de la technologie américai- une première frappe, frapperait la ces objectifs traditionnels que sont résister à une première frappe et de laquelle l’agent contemple l’abîme irresponsabilité grave, partagée par ne et sa maîtrise des mécanismes première. la défense du territoire et la victoire que leur imprécision même en fait et décide simplement de ne jamais les médias qui la relaient complai- économiques du marché (40 mil- Cette logique folle a reçu un nom en cas de conflit doivent être aban- des instruments de terreur. trop s’approcher du bord ». samment. liards de francs prévus en 2003) con- approprié : MAD (« fou » en donnés. La supériorité militaire y Le problème est que les Améri- Le déclenchement accidentel d’un En France, la question nucléaire fortent ici comme ailleurs la supré- anglais), pour « Mutually Assured devient aussi dangereuse pour celui cains disent vouloir continuer à processus d’escalade devenant est depuis le début l’apanage de la matie des Etats-Unis. Destruction ». Les sociétés nucléai- qui la possède que pour son adver- jouer MAD avec les Russes et incontrôlable fait donc partie inté- technocratie militaire et politique. Ici intervient le projet européen res se présentent comme à la fois vul- saire. Or les circonstances nées de la peut-être avec les Chinois, tout en grante de l’équation dissuasive. Or, Dans le meilleur des cas, on a vu des Galileo. En 1991, constatant que les nérables et invulnérables. Vulnéra- fin de la guerre froide rendent très pratiquant NUTS avec les Coréens s’il venait à être construit, le bouclier protestations au nom de la démocra- spécifications (et les contraintes mili- bles, puisqu’elles peuvent mourir de tentants l’abandon de MAD et le du Nord, les Iraniens ou les Irakiens. américain serait perméable à une tie. Mais la démocratie atteint ici ses taires) du système GPS ne répon- l’agression d’un autre ; invulnéra- retour aux conceptions militaires Il leur faut montrer que le bouclier frappe russe intentionnelle, mais limites, en servant d’alibi à un man- daient pas aux besoins de naviga- bles, car elles ne mourront pas avant ordinaires. L’Amérique voit d’un qu’ils ambitionnent de construire probablement imperméable à une que complet de réflexion morale. tion, un premier concept a été adop- d’avoir fait mourir leur agresseur, ce mauvais œil une doctrine qui fait sera perméable à une frappe russe frappe accidentelle. Le bouclier Jamais sans doute, en cette veille du té par l’Organisation de l’aviation dont elles seront toujours capables, fond sur une égale vulnérabilité de tout en arrêtant les missiles d’un apparaît ainsi incompatible avec la XXIe siècle, n’aura été aussi forte la civile internationale. Il s’agissait de quelle que soit la puissance de la tous. La technique a progressé, qui Etat fanatique. logique de la dissuasion que les Amé- probabilité que nos enfants, en tout compléter GPS par un ensemble frappe qui les fait s’effondrer. permet, croit-on, de bâtir des systè- Qu’il est périlleux de jouer ainsi à ricains disent pourtant vouloir con- cas nos petits-enfants, soient les comprenant le système russe GLO- Il est de bon ton chez nos stratè- mes antimissiles fiables ainsi que des jeux incompatibles en fonction server en ce qui concerne la Russie. témoins, les victimes et peut-être les NASS (similaire à GPS mais nette- ges d’alléguer que ce sont là de des missiles balistiques extrême- de l’adversaire ! La force nucléaire Conscients du danger, ils sont acteurs, d’un embrasement atomi- ment moins opérationnel) et des sys- vieilles lunes, complètement dépas- ment précis et puissants, capables, chinoise actuelle ne pourrait percer allés, on le sait aujourd’hui, jusqu’à que. tèmes spatiaux complémentaires, sées. Ce qui vient de se passer mon- espère-t-on, de réduire à néant la le bouclier américain. Pour prati- encourager les Russes à maintenir visant à améliorer la qualité du servi- tre, au contraire, non seulement que capacité de seconde frappe de l’en- quer la dissuasion mutuelle que leur en permanence leur force en état Jean-Pierre Dupuy 14 / LE MONDE / VENDREDI 14 JUILLET 2000 HORIZONS-ANALYSES 0 123 Le double défi des armées françaises 21 bis, RUE CLAUDE-BERNARD - 75242 PARIS CEDEX 05 Tél. : 01-42-17-20-00. Télécopieur : 01-42-17-21-21. Télex : 202 806 F L’EUROPE de la défense, que équipement reste insuffisamment leur faut payer leur « refondation », d’un premier emploi, dès lors qu’il Tél. relations clientèle abonnés : 01-42-17-32-90 devrait symboliser, cette année, le compatible avec celui des alliés, en selon une expression chère aux res- doit embaucher quelque 36 000 Changement d’adresse et suspension : 0-803-022-021 (0,99 F la minute). Internet : http ://www.lemonde.fr défilé militaire du 14 Juillet, est un dépit des efforts récents sur la voie ponsables militaires, depuis mainte- recrues par an d’ici à 2002 défi. La professionnalisation des d’une « otanisation » accrue, et le nant quatre ans. La transition vers le (28 000 après) dans la tranche d’âge ÉDITORIAL armées françaises, en chantier chantier de la professionnalisation modèle d’armée 2002 n’est pas une des 17 à 25 ans. C’est un pari depuis 1996 pour s’achever en 2002, est loin de toucher à son terme. Les partie de plaisir. Les rapports sur le d’autant plus risqué que la reprise en est un second. Mais ni l’une ni partenaires européens de la France moral destinés à la haute hiérarchie, économique dans le secteur civil l’autre ne sont aujourd’hui une sour- ne sont guère mieux lotis qu’elle. les visites ou les inspections sur pla- créera des concurrences pour les L’inquiétant M. Poutine ce d’économies. Les premières étu- Faute de pouvoir mobiliser les inves- ce, les propos des chefs sur le terrain armées. Mais il faut en passer par là, des menées par les états-majors tissements là où ils s’imposeraient. ou de leurs subordonnés, au sein des avant d’adapter l’organisation, le OILÀ cent jours, Vladi- Il n’a formulé aucune vision politi- pour concevoir la programmation En clair, il s’agit, sans dépenser plus, instances de concertation, en attes- volume et l’équipement des forces mir Poutine, maintien que d’avenir. Qu’il s’agisse de l’ad- militaire 2003-2008, soumise au Par- de dépenser autrement. Un expert, tent. La transformation en cours – le armées françaises au nouveau con- viril et regard fixe, était ministration territoriale ou des lement début 2001, le démontrent. François Heisbourg, qui préside le passage d’une armée qui se préoccu- texte européen. Vélu à la présidence de grandes entreprises, la « réfor- Ce n’est qu’une fois stabilisé le nou- Centre de politique de sécurité à pait peu de sa ressource humaine à la Russie. Oint par Boris Eltsine me » poutinienne consiste, veau format des armées qu’on pour- Genève, observe que les armées une autre dont le souci est désor- FORCE « PROJETABLE » – qu’il mettait immédiatement à d’abord, pour le président à pla- ra donner la priorité financière à européennes comptent 500 000 mili- mais de recruter en quantité et en Le but est de mettre sur pied en l’abri de toute poursuite judiciai- cer ses hommes (anciens militai- l’équipement des forces et, du même taires de plus que les forces américai- qualité – est pleine d’embûches. 2003 une force européenne de re –, monté en puissance en relan- res, anciens guébistes). Il ne s’atta- coup, créer une Europe de la sécuri- nes, mais dépensent trois fois moins « Elle bouscule les habitudes, elle va 60 000 hommes, totalement autono- çant la guerre en Tchétchénie, il que pas au système de l’oligar- té fiable. Ce qui implique des capaci- en termes de recherche-développe- vite et très loin, constate le chef me pendant un an, « projetable » et promettait aux Russes et au reste chie : il s’en prend à certains oli- tés de forces vouées à œuvrer ensem- ment, d’équipement et de puissance d’état-major de l’armée de terre, le constituant un corps d’armée, com- du monde de restaurer l’Etat dans garques. La bataille politique à ble et susceptibles de compenser col- de feu. général Yves Crène, et elle se fait parable à ceux de l’Alliance atlanti- une Fédération qui en avait bien Moscou reste inchangée : affron- lectivement les disparités nationales. Si la modernisation des forces dans un environnement budgétaire que, pour le maintien ou le rétablisse- besoin. C’était (c’est toujours) tements claniques sur la base de Les armées françaises ont du mal françaises s’opère au compte-gout- contraignant et avec une variété d’en- ment de la paix. D’ores et déjà, les une bonne idée. En Union soviéti- la même question : qui tient qui ? à répondre à ce double défi. Leur tes, voire accuse du retard, c’est qu’il gagements opérationnels. » Au point premières études font apparaître, que, l’Etat se confondait avec le Les atteintes à la liberté de la qu’il est aujourd’hui recommandé selon le ministre français de la défen- Parti communiste ; l’un et l’autre presse sont patentes. On intimide aux commandements intermédiai- se, Alain Richard, des insuffisances se sont ensemble disloqués. Et, Media-Most, le seul groupe de res de ne pas « appuyer sur l’accélé- dans certaines spécialités, au sein écoutant les docteurs Folamour presse qui ose critiquer la guerre rateur » des activités et, si besoin des participations nationales éven- de l’économie libérale venus des en Tchétchénie. On empêche l’hé- Les gens par Kerleroux est, de savoir récuser certaines mis- tuelles, y compris celle de la France, Etats-Unis et d’Europe les con- roïque journaliste russe Andreï sions. et des lacunes ou des manques dans seiller, les Russes ont introduit le Babitsky d’aller à l’étranger rece- les capacités collectives, sauf à recou- capitalisme dans un pays qui voir les prix que lui a valus son ÉVITER LA « SURCHAUFFE » rir aux moyens détenus par l’OTAN. n’avait plus d’Etat. Les bons « con- admirable couverture de cette Le chef constitutionnel des Les hasards du calendrier ont fait sultants » de Harvard l’avaient deuxième guerre de Tchétchénie. armées, Jacques Chirac, a repris à que la France s’est lancée dans l’éva- oublié : l’Etat précède, organise On refuse un visa à André Glucks- son compte cette analyse, en évo- luation de ses propres capacités à puis réglemente le marché. mann. Autant de mesures qui con- quant, devant des cadres rassemblés l’occasion de la préparation, en Sinon, c’est la jungle. En oubliant voquent de bien mauvais souve- au camp de Mailly (Aube), la nécessi- cours, de sa loi de programmation les conditions plus que douteuses nirs. Elles sont prises sur fond de té d’éviter la « surchauffe » des uni- militaire 2003-2008. Si bien qu’elle a de son ascension politique, on discours public redevenu farou- tés. A l’heure actuelle, 50 000 des anticipé sur le processus européen pouvait donc avoir de la sympa- chement anti-occidental, où 75 000 combattants disponibles et qu’on peut s’interroger, comme le thie pour le projet de M. Poutine : l’OTAN est l’ennemi absolu et la dans l’armée de terre sont en perma- fait Paul Quilès, président de la les Russes et les Occidentaux ont Russie l’éternelle victime d’un nence engagés hors des frontières, commission de la défense au besoin d’un Etat solide à Moscou. complot étranger. Les Occiden- un ratio qu’on ne retrouve que dans Palais-Bourbon et ancien ministre Las, en cent jours, l’esquisse de taux ne veulent pas voir. Ils flat- le seul corps d’élite des marines aux de la défense, sur la difficulté à conci- restauration étatique que laisse tent M. Poutine. Les Quinze ont Etats-Unis. lier cheminement européen, néces- entrevoir la présidence Poutine rétabli, lundi 10 juillet, des crédits Résultats : suractivité des hom- sairement plus lent, et réflexion est plus qu’inquiétante. Elle res- supprimés en décembre pour cau- mes et des femmes sous l’uniforme, nationale, déjà entamée avec une semble moins à une évolution se de guerre en Tchétchénie. Pour- changement de repères pour eux, dif- programmation militaire soumise vers l’Etat de droit – transparence quoi ? La guerre s’y poursuit, à ficultés quotidiennes, attentes sou- aux élus en 2001. de la décision politique, liberté de coups de bombardements sur des vent déçues en matière de reconnais- D’où l’idée d’un examen plus tar- l’information, protection des fai- populations civiles. L’attitude des sance par la nation des servitudes de dif de ce texte, par le Parlement, bles – qu’au rétablissement d’un Occidentaux ne peut que confir- la condition militaire ; mais aussi pour que la dimension européenne régime à fortes tendances policiè- mer M. Poutine dans ses métho- suremploi des matériels dans des – c’est-à-dire le constat des capaci- res. Car dans son entreprise, le des et sa vision du monde : il n’y a opérations extérieures qui tendent à tés tel qu’il a été imaginé à Helsinki président s’appuie d’abord sur les que la force pour se faire respec- se prolonger, avec des avions Tran- et qu’il sera élaboré par une confé- « services » – l’armée et le FSB, ter. Sur ce chemin-là, la Russie sall à bout de souffle, des hélicoptè- rence européenne spécialement con- successeur du KGB, où M. Pouti- s’est déjà, trop souvent, four- res et des blindés VAB ou AMX-10 voquée en novembre prochain – ne a fait l’essentiel de sa carrière. voyée. en limite de potentiel et immobilisés puisse irriguer la rédaction de la nou- faute de pièces détachées, une mari- velle programmation militaire. On ne dont le parc a été sensiblement ne parle plus de l’opportunité d’un 0123 est édité par la SA LE MONDE Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani réduit en nombre mais dont chaque Livre blanc collectif sur la défense Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; navire et, du même coup, l’équipage européenne, une initiative qui ne fait Noël-Jean Bergeroux, directeur général adjoint doivent « tourner » sans relâche pas l’unanimité au sein de l’UE. En Directeur de la rédaction : Edwy Plenel pour des missions de plus en plus revanche, sur la base d’une réflexion Directeurs adjoints de la rédaction : Thomas Ferenczi, Pierre Georges, Jean-Yves Lhomeau Directeur artistique : Dominique Roynette longues et relativement éloignées du franco-allemande, pointe la démar- Secrétaire général de la rédaction : Alain Fourment port d’attache. Le choix de la profes- che qui vise à promouvoir, à partir Rédacteurs en chef : Alain Frachon (Éditoriaux et analyses) ; sionnalisation des armées ne se pose de projets d’armement conjoints, Laurent Greilsamer (Suppléments et cahiers spéciaux) ; Michel Kajman (Débats) ; Éric Fottorino (Enquêtes) ; pas dans des termes analogues à des perspectives pluriannuelles com- Éric Le Boucher (International) ; Patrick Jarreau (France) ; Anne Chemin (Société) ; Claire Blandin (Entreprises) ; ceux d’autres corporations. A com- munes en matière d’équipement de Jacques Buob (Aujourd’hui) ; Josyane Savigneau (Culture) ; Christian Massol (Secrétariat de rédaction) Rédacteur en chef technique : Eric Azan mencer par le fait que le ministère de forces européennes. la défense devient le premier recru- Médiateur : Robert Solé teur de jeunes Français en quête Jacques Isnard

Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directeur délégué : Anne Chaussebourg Conseiller de la direction : Alain Rollat ; directeur des relations internationales : Daniel Vernet ; partenariats audiovisuels : Bertrand Le Gendre

Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Michel Noblecourt, vice-président

Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), Tibet : la bonne conscience de l’Occident André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994) A MOINS de considérer le déve- solliciter ce prêt international et à revient à laisser la proie tibétaine regarder les photographies des quel- Le Monde est édité par la SA LE MONDE loppement économique comme le annoncer fièrement que sa réalisa- face aux méthodes peu regardantes ques grands monastères bouddhi- Durée de la société : cinquante ans à compter du 10 décembre 1994. Capital social : 166 859 ¤. Actionnaires : Société civile Les Rédacteurs du Monde, mal absolu, la décision qui vient tion ira de l’avant à l’aide des seules de Pékin en la matière, alors qu’il ques encore en activité. Pour une Fonds commun de placement des personnels du Monde, d’être prise au siège de la Banque ressources chinoises (la Chine dit eût peut-être été plus judicieux de bonne part, le nomadisme des éle- Association Hubert-Beuve-Méry, Société anonyme des lecteurs du Monde, Le Monde Entreprises, Le Monde Investisseurs, Le Monde Presse, Iéna Presse, Le Monde Prévoyance, Claude-Bernard Participations. mondiale, annulant la participation détenir quelque 150 milliards de dol- s’y associer pour en tempérer les veurs est déjà érodé par une de l’institution à un projet de mise lars de réserves en devises). effets déstabilisants. sous-économie sédentaire peu relui- en valeur de l’ouest de la Chine, Un précédent fâcheux illustre ce sante. La prostitution s’est glissée ILYA50 ANS, DANS 0123 pose une sérieuse question sur les PLACE BIZARRE qui risque de se passer au Tibet : dans le tissu social, ici comme modalités de l’assistance financière L’Occident, défenseur des droits celui de la frange chinoise de la Mon- ailleurs. Les rares routes construites e internationale à de telles réalisa- de l’homme et de la culture tibétai- golie, au nord de la plaine chinoise, l’ont été pour l’essentiel par la popu- Le 37 tions en zones défavorisées. ne en vogue à Hollywood, peut peuplée au cours des années lation des camps de travaux forcés, La controverse tournait autour de donc dormir sur sa bonne 1950-1960, au point que 20 millions qui n’ont pas attendu des fonds inter- COMME le dit Paul Haedens qui s’aligne. Un tonnerre d’acclama- l’occupation de vastes territoires conscience satisfaite : il ne participe- de Chinois y côtoient aujourd’hui nationaux pour occuper le terrain en avec une nuance d’admiration : tions : c’est Louison Bobet, pim- semi-désertiques ayant appartenu ra pas au sinistre processus d’inté- guère plus de 2 millions d’autochto- de vastes « fermes d’Etat », et celles « Le Tour, c’est bien le seul spectacle pant dans son maillot de champion au Tibet historique avant que gration du divin Royaume des nei- nes. Ce peuplement n’a bénéficié des établissements de « rééducation qui puisse commencer à 5 heures du de France. celui-ci ne soit conquis en 1950 par ges à la méchante Chine. Le « hic » d’aucune assistance extérieure. Hor- par le travail » – l’univers du laogai, matin, avant que marche le métro. » Les champions sont maintenant l’armée communiste chinoise puis de cette vision du monde réside mis dans les steppes protégées, équivalent chinois du goulag. Il y a déjà cinq mille personnes rassemblés. On place un fanion rou- annexé à la Chine populaire. Le pro- dans la place bizarre qu’a fini par rares sont désormais les traces de la Introduire un pied dans la porte autour des barrières qui ceinturent ge entre les mains d’un gros mon- jet d’inspiration chinoise intitulé occuper la question tibétaine auprès culture nomade mongole qui y pré- de ce gigantesque pénitencier qui le Palais-Royal. Tout à l’heure il y sieur frisé et souriant, visiblement « Réduction de la pauvreté dans d’une opinion occidentale qui, pour valait autrefois... s’étend à travers les hauts plateaux en aura dix mille. Petit peuple de mal éveillé, négligemment vêtu de l’Ouest », impliquant des investisse- reprendre les choses à leur début, du Tibet jusqu’aux confins de l’Asie Paris, le chef coiffé de visières publi- bleu marine un peu fripé, et qui ser- ments d’un montant d’environ n’avait pas levé le petit doigt lors de GIGANTESQUE PÉNITENCIER centrale eût pu être une bonne occa- citaires, en proie aux vendeurs d’édi- re la main de Bartali pour les photo- 160 millions de dollars (autant l’annexion du Toit du monde à l’em- Pour ce qui concerne le Tibet, les sion sinon d’en amorcer la dispari- tions spéciales avec primes, et qui graphes. « C’est Orson Welles, dit d’euros ou 1,12 milliard de francs), pire communiste chinois et n’avait militants protibétains ont leur part tion, du moins d’en assouplir le fonc- admire le spectacle avec ingénuité. ma voisine. Tu sais, Le Troisième visait entre autres à installer quel- éprouvé aucun état d’âme particu- de responsabilité dans la dérive qui, tionnement : tant qu’aucune pré- Le public sagement aligné derriè- Homme !» Acclamations, sprint que 60 000 cultivateurs chinois Han, lier quand, suivant l’exemple du poussée à l’extrême de sa logique, sence extérieure n’en viendra gêner re ses barrières n’attend que les cou- des envoyés spéciaux vers leurs voi- à l’aide de vastes travaux d’irrigation camarade Staline en Mongolie, les viserait à maintenir l’ex-royaume les habitudes, Pékin n’a aucune rai- reurs. En attendant l’arrivée de tures. Orson Welles abaisse son dra- notamment, dans une région de maîtres de Pékin avaient entrepris indépendant en un état de « réser- son objective de se priver de cette ceux-ci il s’amuse au spectacle peau et saute dans l’auto de Jac- hauts plateaux située au nord de l’Hi- d’y détruire physiquement le boudd- ve » aussi culturellement pure main-d’œuvre gratuite qui pallie la papillotant des camions aux cou- ques Goddet. malaya, dans ce qui est aujourd’hui hisme, la culture autochtone, le qu’économiquement déshéritée. faiblesse de ses moyens de construc- leurs vives et des suiveurs aux com- C’est fini. Dans le métro, un scep- la province du Qinghai. nomadisme et tout ce qui pouvait D’autant que la région considérée tion. binaisons tendres. tique – le seul – résume ses impres- Ces terres, situées entre 3 000 et s’y distinguer de la Chine propre- est bien loin de revêtir l’aspect idylli- Soudain, devant le Conseil d’Etat sions : « C’est joli, ce départ. Mais 4 000 mètres d’altitude, étaient jus- ment dite. que qu’on lui prête souvent à trop Francis Deron au fronton fleuri de spectateurs c’est à l’arrivée qu’il faudra les voir. » qu’alors fréquentées par des noma- Aujourd’hui, le « politiquement (mais comment diable sont-ils grim- des tibétains. Les nombreuses asso- correct » occidental voudrait que le pés là ?), les photographes s’em- André Chassaignon ciations militant en Occident pour la Tibet et les territoires où son influen- RECTIFICATIFS ses voyages de leurs propres pressent. C’est l’équipe italienne (14 juillet 1950.) défense de l’entité tibétaine sont par- ce était jadis prédominante soient moyens », précise la chancellerie venues à empêcher la Banque mon- préservés de toute la « pollution » POLOGNE polonaise, qui ajoute que la fille diale de fournir une contribution de sociale et culturelle amenée par le La présidence de la République du président Kwasniewski « n’a 0123 SUR TOUS LES SUPPORTS 40 millions de dollars à ce projet au développement chinois dans ses de Pologne (RP) nous demande jamais été à Hanovre. » motif – en soi irréfutable – qu’il zones périphériques. L’intention, de faire savoir qu’« il n’est pas Adresse Internet : http://www.lemonde.fr viendrait renforcer la présence chi- pour être tardive, est excellente vrai que le chancelier allemand, ETUDIANTS DE L’AN 2000 noise dans ce qui n’est, somme tou- mais ne tient pas compte de deux M. Schroeder, ait financé de sa Le sociologue Patrick Champa- Télématique : 3615 code LEMONDE Documentation sur Minitel : 3617 code LMDOC (5,57 F/mn) te, pour Pékin qu’une terre de coloni- facteurs essentiels : primo, la mar- poche le voyage de la fille du prési- gne nous demande de préciser ou 08-36-29-04-56 (9,21 F/mn) sation. Les conditions techniques de che des « colons » chinois vers dent de la RP de Hanovre à Ber- que, contrairement à ce que sug- la prise de décision au conseil d’ad- l’ouest est inéluctable en raison des lin » (Le Monde du 29 juin). «La gérait un titre du Monde daté Le Monde sur CD-ROM : 01-44–88-46-60 ministration de la Banque mondiale, réalités démographiques qu’il est fille du président de la RP a été la 25-26 juin, il ne fait pas partie des Index du Monde : 01-42-17-29-33. Le Monde sur microfilms : 03-88-71-42-30 au vu des rapports négatifs qui lui trop tard pour découvrir ; secundo, dernière fois à Berlin avec ses personnalités qui ont parrainé Films à Paris et en province : 08-36-68-03-78 ont été soumis à propos de ce pro- confier à Pékin seul la responsabilité parents qui — suivant la loi polo- l’enquête internationale de qua- jet, ont conduit Pékin à renoncer à d’accompagner cette marche naise — couvrent tous les frais de tre étudiants de l’ESSEC. LeMonde Job: WMQ1407--0016-0 WAS LMQ1407-16 Op.: XX Rev.: 13-07-00 T.: 10:59 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0429 Lcp: 700 CMYK

16 ENTREPRISES LE MONDE / VENDREDI 14 JUILLET 2000

CONSTRUCTION Vinci et GTM, vant le groupe Bouygues. b VRAIS b CETTE FUSION réveille un des sec- b LA RÉORIENTATION des anciennes Environnement, qui devait parachever, les pôles BTP des groupes Vivendi et BOULETS pour leurs maisons-mères, teurs de base de « l’ancienne écono- compagnies des eaux vers leurs activi- jeudi 13 juillet, le virage stratégique du Suez-Lyonnaise des eaux, s’apprêtent les filiales de BTP ont été restructurées mie », qui avait sombré dans l’apathie tés de services et vers la communica- groupe de Jean-Marie Messier, en à fusionner pour constituer un nou- et recentrées sur des activités de ser- boursière ces derniers mois, alors qu’il tion touche à sa fin. b L’INTRODUC- pleine fusion avec Seagram-Universal, veau leader mondial du secteur, de- vices, à plus forte valeur ajoutée. relève d’une longue crise de sept ans. TION en Bourse de Vivendi a été reportée au 21 juillet. En rachetant GTM, Vinci devient le nouveau champion mondial du BTP L’ancienne filiale de construction du groupe Vivendi devait absorber celle de Suez-Lyonnaise des eaux. Restructuré et recentré sur des activités de services plus rentables, comme les concessions d’autoroutes et de parkings, ce futur tandem va détrôner Bouygues C’EST L’ABOUTISSEMENT lo- prendre la forme d’une offre pu- d’affaires, et dégagera un bénéfice mais sur quatre métiers : les gique des profondes mutations blique d’échange (OPE) de Vinci de plus de 300 millions d’euros Les titres flambent sur les rumeurs de fusion concessions, l’équipement, les tra- engagées ces dernières années par sur GTM, dont Suez-Lyonnaise (2 milliards de francs), devrait ra- vaux routiers et la construction, les deux anciennes compagnies détient 49,45 % du capital et vir à Bouygues sa place de leader Action Vinci Action GTM qui lui ont permis de dégager un d’eau, la Générale (devenue Vi- 64,79 % des droits de vote. mondial de la construction. en euros à Paris en euros à Paris résultat net de 146 millions d’euros vendi) et la Lyonnaise (fusionnée La France renforcera ainsi sa po- Coïncidence pas tout à fait for- 49,35 105,1 en 1999, en hausse de 58,5 %. 50 110 avec Suez). Les pôles bâtiment et sition de pointe dans le secteur du tuite : cette annonce intervient au le 12 juillet le 12 juillet Cette fusion réveille un secteur 1 200 travaux publics des deux groupes, BTP, dominé depuis des années lendemain de l’attribution au 105 de base de « l’ancienne écono- 48 Vinci et GTM, sortis du cœur d’ac- par le groupe Bouygues. Lui aussi1 100consortium mené par Suez-Lyon- mie », qui avait sombré dans tivité de maisons-mères toutes diversifié dans la communication, naise d’une « boucle locale ra- 100 l’apathie boursière ces derniers 1 000 deux réorientées vers les services le géant s’acharne à conserver son dio », qui devrait permettre au 46 95 mois, alors qu’il relève enfin d’une et la communication, s’apprêtent à métier historique, dans lequel il groupe présidé par Gérard Mes- longue crise de sept ans. Une crise 900 quitter définitivement leur orbite s’apprête même à se renforcer, en trallet de combler son retard dans 90 au cours de laquelle deux des 44 pour fusionner. Les titres Vinci et absorbant sa filiale de travaux rou- 800les télécommunications. Elle de- grands groupes français, Dumez et 85 GTM ont été suspendus, mercredi tiers Colas. Le nouvel ensemble vait coïncider également avec l’in- Campenon Bernard, ont disparu, 12 juillet, à la Bourse de Paris, dans Vinci-GTM, qui pèsera sur le pa- 700troduction en Bourse par le 42 80 des centaines d’entreprises l’attente d’un communiqué, jeudi pier 16,7 milliards d’euros (près de groupe de Jean-Marie Messier de moyennes ont déposé leur bilan et 600 en fin de journée. La fusion devrait 110 milliards de francs) de chiffre sa filiale Vivendi Environnement, 75 900 000 emplois ont été suppri- 40 500autre activité historique dont sou- 70 més. Depuis le début de l’année, le haite se débarrasser M. Messier groupe GTM était littéralement Le nouveau groupe dépasse Bouygues 400pour mieux se consacrer à sa 38 65 massacré par le marché boursier, grande fusion avec Seagram, dans J F M A M J J J F M A M J J qui le valorisait à 1,3 milliard d’eu- b Classement. Après la fusion b Vinci. Chiffre d’affaires 1999 : l’industrie du spectacle. Une intro- Source : Bloomberg ros, soit... la moitié du montant de GTM et Vinci, le classement 10 milliards d’euros. Résultat net : duction finalement reportée en évalué de ses actifs. Une valorisa- des premiers groupes mondiaux, 146 millions d’euros. Effectifs : raison de la mauvaise « météo » sion et maintenance, qui repré- en raison de ses engagements sur tion remontée à 1,6 milliard, juste basé sur le classement réalisé par 70 000 personnes. Répartition du boursière (lire ci-dessous). sentent plus de 90 % de ses résultats le marché immobilier. Vinci, l’an- avant la suspension des titres mer- le Moniteur des travaux publics en capital : Vivendi (16,9 %), Ce grand virage n’est pas une et des capitaux employés ». La part cienne Société générale d’entre- credi. Vinci, lui, est évalué autour novembre 1999 à partir des institutionnels (4,1 %), salariés (4 %), surprise ; il était programmé de du BTP proprement dite a été for- prise (SGE), avait pour sa part déjà de 2 milliards d’euros par la chiffres de 1998, serait le suivant : Bourse (75 %). longue date. Les deux groupes de tement réduite, à moins de 30 % quitté l’orbite de Vivendi, déstabi- Bourse. Largement désendetté et 1. Vinci-GTM (France), b GTM. Chiffre d’affaires 1999 : BTP, qui furent longtemps des du chiffre d’affaires de GTM, au lisé lui aussi par la crise de l’immo- avec des fonds propres reconsti- 15,4 milliards d’euros de chiffre 7,8 milliards d’euros. Résultat net : boulets pour leurs maisons-mères, profit d’activités comme la conces- bilier au début des années 90. tués, le nouveau tandem disposera d’affaires ; 165 millions d’euros (143 millions, affichent désormais une santé sion d’aéroports, d’autoroutes, de d’une force de frappe qui devrait 2. Bouygues (France), part du groupe). Effectifs : éclatante, après avoir été dûment parkings, et de la constitution SORTIE DE CRISE lui permettre de ne pas en rester 14,8 milliards ; 64 000 personnes. Répartition du restructurés et recentrés sur des d’« un pôle électrique puissant ». Au cours de l’hiver, le groupe là. Le rapprochement sera cepen- 3. Taisei (Japon), 14,7 milliards ; capital : Suez-Lyonnaise des eaux activités à plus forte valeur ajou- Une déclaration qui faisait quasi- présidé par M. Messier avait rame- dant soumis à l’approbation des 4. Obayashi (Japon), 13 milliards ; (49,95 %), Bourse (45,38 %), Mobil Oil tée que la simple construction. Le ment figure de mise en vente offi- né en plusieurs étapes sa partici- autorités de la concurrence euro- 5. Shimizu (Japon), française (2,52 %), salariés (2,65 %). 16 mars, en présentant les résul- cielle du pôle BTP par le groupe. pation de plus de 50 % à moins de péennes, qui pourraient l’amener 12,5 milliards ; b Spécialités. Les concessions et les tats annuels de Suez-Lyonnaise, C’est une lourde page que 15 % dans la SGE, rebaptisée Vinci à céder certaines activités dans 6. Kajima (Japon), 12,4 milliards ; routes. Les deux groupes possèdent M. Mestrallet se félicitait de la tourne ainsi l’ancienne Lyonnaise en avril 2000. Vivendi a engrangé lesquelles il serait par trop domi- 7. Takenaka (Japon), chacun 30 %, aux côtés d’Eiffage et de « grande année » connue par GTM des eaux, entrée de plain-pied au passage une plus-value de nant, comme la concession de par- 11,2 milliards ; Colas (groupe Bouygues), du en 1999, grâce à son renforcement dans la construction en 1990, par 300 millions d’euros. Vinci, présidé kings. 8. Bechtel (Etats-Unis), concessionnaire d’autoroutes « dans des activités de cash-flow ré- l’acquisition de Dumez – une opé- par Antoine Zacharias, a lui aussi 10,9 milliards. Cofiroute. gulières et à forte visibilité : conces- ration qui a failli couler la société, opéré sa mue. Il est campé désor- Pascal Galinier Vivendi Environnement retarde encore sa mise en Bourse LES AMÉNAGEMENTS effectués en catastrophe, Mais leur nombre n’a pas été suffisant pour garantir la lundi 10 juillet, par Vivendi pour préparer l’introduction réussite de l’introduction. en Bourse de sa filiale environnement n’ont pas suffi à Pour se faire coter dans de bonnes conditions, Viven- appâter les investisseurs. Au début de la semaine, le di a dû se résoudre à diminuer encore le volume des groupe mondial de services liés à l’environnement avait titres offerts. L’offre de titres s’élève désormais à décidé de retarder de vingt-quatre heures, à jeudi, son 2,5 milliards d’euros, contre 3,5 milliards fixés. L’opéra- arrivée sur le marché et réduit de 500 millions d’euros tion portera sur 4,1 milliards d’euros, dont 1,6 milliard le montant des actions mises en Bourse pour éviter une pour la conversion des obligations dites « Océanes ». débâcle. Le jour J, quelques minutes avant l’ouverture La transformation de ces obligations en actions Vivendi de la séance boursière, la filiale eau, énergie, propreté Environnement a d’ailleurs contribué à l’échec de et transports de Vivendi a dû, in extremis, repousser l’opération. Les investisseurs ont, semble-t-il, préféré une nouvelle fois le moment de sa cotation. convertir leurs Océanes sur le marché gris à un bon La date d’introduction est fixée, cette fois, au 20 juil- prix. let. Le service de presse avait même, dans un premier Pour justifier ce nouveau report, Vivendi explique la- temps, donné la date du 21 juillet, avant de corriger son coniquement que « la demande directe dans le cadre du erreur. Le prix de l’action a été une nouvelle fois révisé placement global ne pouvait pas permettre, dans les mar- à la baisse. La fourchette de prix s’établit entre 33 et chés actuels, une entrée du titre dans les meilleures condi- 36 euros par action. Il n’est pas certain que ce rabais tions pour les investisseurs ». Les observateurs sou- supplémentaire suffise à convaincre les investisseurs. A lignent que l’introduction en Bourse de Vivendi la fin de la semaine dernière, sur le marché gris, l’action Environnement a lieu après l’annonce de la fusion Vivendi Environnement ne suscitait aucune euphorie et entre Vivendi Canal+ et Seagram, un mariage qui pose « cotait à son maximum au bas de la fourchette », an- beaucoup de questions sur la nouvelle stratégie de Vi- noncée de 36 à 41 euros, indiquait à l’AFP Nathalie Pel- vendi. ras, analyste de la société de Bourse Richelieu Finance. Seuls les particuliers auraient participé à l’opération. Joël Morio La banque suisse UBS s’offre l’américain PaineWebber

EN AOÛT 1998, les rumeurs sur En signant la plus grosse acquisi- rents. Son réseau a gardé ses dis- la fin de l’indépendance de Paine- tion d’une maison de titres améri- tances avec le courtage sur Internet, Webber allaient bon train. L’ache- caine par une entreprise étrangère, qui se développe très rapidement. teur présumé de la quatrième mai- UBS complète son dispositif aux Des réductions de coûts de 425 mil- son de titres américaine était la Etats-Unis et rattrape son retard sur lions de dollars sont prévues. banque allemande Dresdner. L’af- ses concurrentes Deutsche Bank et Forte de ce réseau américain, faire n’a toutefois pas abouti. Cet Crédit suisse. Elle était présente UBS, qui emploie 49 000 personnes, été, les bruits n’ont pas eu le outre-Atlantique directement et via pourra se battre contre les banques temps de se répandre. Pourtant, sa filiale de banque d’investissement d’affaires et maisons de titres améri- mercredi 12 juillet, PaineWebber a UBS Warburg, qui a acquis, en 1997, caines très puissantes en Europe dit adieu à son indépendance. Le la banque d’affaires américaine Dil- (Goldman Sachs, Morgan Stanley premier groupe bancaire suisse, lon Read. UBS a annoncé qu’elle Dean Witter, Merrill Lynch) avec les UBS, né de la fusion de la Société souhaitait garder les 125 banquiers mêmes armes, en l’occurrence la de banque suisse et de l’Union de d’affaires – ceux qui pilotent les présence et le savoir-faire sur le plus banques suisses en juin 1998, a an- opérations de fusions et acquisi- grand marché financier du monde. noncé qu’il lancerait une offre pu- tions, les introductions en Bourse et Elle n’exclut pas d’y faire encore blique d’achat et d’échange ami- autres opérations d’augmentation d’autres acquisitions, plus pointues. cale de 10,8 milliards de dollars de capital – de PaineWebber. Pour Au passage, elle se renforce dans la (11,5 milliards d’euros) sur Paine- les retenir, elle a prévu une somme gestion d’actifs financiers. Webber, soit 73,50 dollars par ac- de 875 millions de dollars sur trois Si, par cette acquisition, Marcel tion et une prime de 47 % sur le ans. Ospel, le directeur général d’UBS, dernier cours coté. L’opération a répond à certaines critiques des reçu le soutien du conseil d’admi- 8 500 CONSEILLERS FINANCIERS marchés financiers jugeant sa nistration de PaineWebber et de PaineWebber n’est pas particuliè- banque trop riche en capital et trop deux actionnaires, General Electric rement bien placée aux Etats-Unis peu dynamique, le plus dur reste à et Yasuda Mutual Life, qui repré- dans les classements de fusions et faire. Il n’est déjà pas simple de ma- sentent 30 % du capital. Certains acquisitions. Elle possède, en re- rier la culture d’UBS et les entités analystes, soulignant que David vanche, un des plus beaux réseaux qui composent sa banque d’investis- Marron, 65 ans, le président de de conseillers financiers aux parti- sement, il lui faudra maintenant in- PaineWebber depuis 1977, ne culiers – ils sont 8 500, dans 385 bu- tégrer en plus ce grand courtier s’était pas vraiment cherché de reaux – et 475 milliards de dollars américain. successeur, s’attendaient à le voir d’actifs. Ses clients sont en moyenne céder son groupe. plus riches que ceux de ses concur- Sophie Fay LeMonde Job: WMQ1407--0017-0 WAS LMQ1407-17 Op.: XX Rev.: 13-07-00 T.: 10:21 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0430 Lcp: 700 CMYK

ENTREPRISES LE MONDE / VENDREDI 14 JUILLET 2000 / 17

Dans les Ardennes, les grévistes de l’usine Cellatex Le régulateur de l’électricité s’insurgent contre la liquidation de leurs emplois dresse un premier bilan En menaçant de tout faire sauter, les ouvriers ont attiré l’attention des pouvoirs publics de la déréglementation L’usine Cellatex, qui produit des textiles syn- traîne, depuis, de dépôt de bilan en dépôt de pour tenter de sauver l’établissement. Ils ont thétiques, a été créée en 1903. Rachetée, puis bilan. Depuis sa mise en liquidation judiciaire, obtenu de rencontrer, jeudi à Paris, les direc- revendue en 1991 par Rhône-Poulenc, elle le 5 juillet, les salariés emploient la menace teurs de cabinet de plusieurs ministres. Il prône une Bourse pour le négoce en France GIVET qui, en explosant, pourraient tout que cette entreprise représente tôt, l’usine est occupée et la TROIS MOIS après sa création, tion des lignes. Tirant les leçons de notre envoyé spécial souffler dans un rayon de pour « la pointe », ce petit mor- « bombe » amorcée. « Ce n’est pas la Commission de régulation de des deux tempêtes de Noël, EDF a « Nous demandons solennellement 500 mètres. Les spécialistes de ceau de France enfoncé dans la pour rien que le symbole des Ar- l’électricité (CRE) a présenté le pre- proposé un plan de consolidation au préfet de faire évacuer le quar- l’entreprise auraient mis en place Belgique. Il avait vingt ans quand dennes est le sanglier ; nous sommes mier bilan de son activité. « C’est de tout le réseau, oubliant que, de- tier de la soie » : mercredi 12 juillet, des systèmes de détonation ca- il a été embauché. « On travaillait comme lui : têtus, fonceurs », dit une manière de montrer que, même puis le mois de février, avec la nou- pables de provoquer l’explosion à à Cellatex de père en fils. Souvent, le Pierre, quarante ans. Il rappelle si le cadre réglementaire est encore velle loi, il n’est plus propriétaire REPORTAGE tout moment. Avec les 90 tonnes paternel venait chercher le gamin à que la lutte ouvrière, ici, n’est pas loin d’être complet, le marché inté- des lignes haute et très haute ten- Les 46 tonnes de sulfure de soude forte et les 56 000 litres la sortie de l’école et lui disait : “De- un vain mot. Le 12 juillet 1982, le rieur est d’ores et déjà ouvert à la sion. Ces « autoroutes de l’électrici- d’acide sulfurique que compte main, tu viens travailler”. » « Moi, château qui abritait la direction concurrence », a expliqué, mercredi té » appartiennent désormais au de carbone pourraient aussi l’usine, on comprend que ajoute un autre ouvrier, quand je des hauts fourneaux de Chiers n’a- 12 juillet, Jean Syrota, le président gestionnaire de réseau. Tous les in- tout souffler celle-ci ait été classée « risque Se- faisais une connerie à l’usine, le t-il pas brûlé jusqu’à la dernière de cette autorité administrative in- vestissements sur ces lignes sont dans les 500 mètres veso », en référence à l’accident contremaître le disait à mon père, pierre ? Et, lundi, lors d’une réu- dépendante, pour justifier cette ra- soumis à la CRE. « Cela prend du qui avait fait plus de mille morts qui me foutait directement une nion avec les autorités de la ré- pidité. Une célérité imposée par la temps pour que les nouvelles règles dans une usine chimique italienne. trempe devant tout le monde. » gion, des employés de Cellatex ont loi sur l’électricité votée en février : de fonctionnement soient intégrées vers 21 heures, alors que les négo- Même si un tract, signé de l’en- Et chacun de raconter les an- jeté de l’essence dans la salle et... l’instance chargée de veiller au bon par les opérateurs », constate ciations avec les autorités traînent semble des salariés, menace de nées de galère depuis la décou- allumé leurs briquets dans la pa- fonctionnement du marché et de M. Syrota. en longueur, les responsables syn- « tout faire sauter » si aucune solu- verte, en 1893, de la viscose par le nique générale. garantir un accès équitable et sans dicaux de Cellatex sortent une tion n’était trouvée, responsables comte de Chardonnay et la discrimination au réseau de trans- TARIF UNIQUE DE TRANSPORT nouvelle fois la menace d’une pos- syndicaux et employés tiennent construction de l’usine, en 1903, la TAUX DE CHÔMAGE RECORD port, est tenue de publier un rap- Autre chantier prioritaire, la pré- sible explosion de leur usine. L’ef- aujourd’hui un discours plus première de ce type en France. « Si on ferme Cellatex, qu’est-ce port d’activité avant le 30 juin de paration d’un tarif unique de trans- fet est immédiat. Quelques coups nuancé et laissent planer l’ambi- Aux meilleures années, elle em- que vous voulez qu’on devienne ? », chaque année. port du courant, supprimant di- de téléphone plus tard, la décision guïté : « Des éléments incontrôlés ployait plus de 800 personnes dit Janine, quarante-cinq ans. Elle Durant ce premier trimestre, la verses modulations appliquées est prise d’organiser une réunion, pourraient toujours, par désespoir (153 aujourd’hui). Notre interlo- a toujours travaillé ici, et gagne CRE s’est penchée sur les nouvelles jusqu’alors par l’opérateur histo- jeudi à Paris, rue de Grenelle, avec ou par folie, déclencher l’irrépa- cuteur montre les alentours : 5 600 francs par mois, « 6 000 structures du marché et sur la mise rique, ce qui devrait faire baisser la les directeurs de cabinet des mi- rable. » Ils savent aussi qu’ils « Tout cela nous appartenait, les quand je fais les quatre di- en place du Réseau de transport de facture des gros industriels. «Le nistres de l’emploi et de la solida- tiennent là un formidable moyen maisons ouvrières, le stade de foot, manches ». Traduire : pas un l’électricité (RTE), une entité char- principe général est celui appelé ta- rité, de l’industrie et de l’écono- de pression. Si l’on imagine mal le château d’eau ». week-end de congé pendant un gée d’acheminer de manière effi- rification timbre-poste », dissociant mie. Une « trêve » est alors des employés, qui habitent dans La crise arrive. Rhône-Poulenc, mois. A Givet, le taux de chômage cace, transparente et non discrimi- le tarif de transport de la distance décidée, et plus personne ne parle les environs, provoquer l’explo- qui a racheté l’entreprise à la dépasse les 20 %... natoire, l’électricité sur le territoire parcourue jusqu’à la zone de de faire évacuer le quartier qui sion fatale, les risques ne sont pas Compagnie des textiles artificiels, Alors, tous s’accrochent. «Ce français. Le RTE est une organisa- consommation. jouxte l’entreprise. « Enfin, on négligeables. En fin de semaine s’en désengage en 1991. Trois n’est pas possible que la première et tion indépendante, mais interne à La création d’une Bourse de nous écoute, on s’occupe de nous », dernière, trois incendies ont été cadres maison la reprennent, la dernière usine française de vis- EDF. Pour lui permettre de fonc- l’électricité est aussi envisagée. «Si dit une ouvrière en regagnant allumés. « Nous avons eu toutes les avant de la céder à un groupe au- cose ferme définitivement », s’in- tionner comme une entreprise au- elle ne se fait pas en France, elle se l’usine pour y passer sa troisième peines du monde à les éteindre », trichien, qui, dit-on ici, « a piqué le surge Ferhat Asloune, délégué tonome, il a fallu au préalable assu- fera à nos frontières », prévient nuit de garde. déclare un employé, qui tient, brevet et le savoir-faire et nous a CGT. « Il faut que Paris nous rer la séparation comptable de ces M. Syrota, rappelant qu’un tel mar- Celle-ci, une immense bâtisse en comme la plupart de ses amis, à laissés tomber ». On traîne de dé- comprenne : c’est notre vie qui est activités avec celle de sa maison ché permettrait de réguler les pierre, symbole de l’architecture garder l’anonymat. pôt de bilan en dépôt de bilan. Ré- en jeu », jette Monique, cinquante mère. échanges et de renforcer la compé- industrielle du début du siècle, est cemment, un repreneur s’est ma- ans, qui semble au bout de sa fa- Il est difficile à EDF de voir son titivité. Cette éventualité avait été entourée de piquets de grève. La UN REPRENEUR ALLEMAND nifesté : le groupe allemand tigue. Avec la victoire des Bleus, la champ de compétence se res- critiquée par des parlementaires de route qui mène à la Belgique voi- Un peu plus loin, en passant de- H2O Active, qui pourrait se servir cagnotte de 30 milliards, le pique- treindre. Même si l’électricien pu- la majorité plurielle lors des débats sine – la frontière est à moins de vant quatre immenses arbres qui de la rayonne produite à Givet, nique du Méridien et les galipettes blic admet la perte de son mono- sur la loi de l’électricité. « Toutes les 200 mètres – a été bloquée par ont été tronçonnés par les gré- « la seule dans le monde qui soit de la nouvelle économie, on en pole, les mentalités au sein initiatives permettant de faire baisser deux barricades. « Attention à vistes, il soupire : « Je les aimais pure à 100 % », pour fabriquer un avait comme oublié la réalité de l’entreprise n’ont pas encore évo- les prix doivent être soutenues », af- l’acide qui est par terre », prévient bien, pourtant, mes tilleuls ! » En tissu bactéricide révolutionnaire. cette autre France, qui se bat pour lué. Les deux nouvelles instances, firme M. Syrota. ParisBourse étudie un délégué syndical, qui montre écoutant cet homme de cinquante Trop tard. Mercredi 5 juillet, le survivre. Le conflit de Givet oblige la CRE et le RTE, en ont fait l’expé- un projet en ce sens et devrait se ses baskets rongées par le liquide. ans, bâti comme on peut l’être tribunal de commerce de Charle- à y repenser. rience, aux premiers jours de juil- prononcer avant la fin de l’année. A l’intérieur, il y a « la bombe » : dans cette terre rude des Ar- ville-Mézières ordonne la liquida- let, lorsque l’électricien national a 46 tonnes de sulfure de carbone, dennes, on comprend mieux ce tion immédiate de Cellatex. Aussi- José-Alain Fralon présenté son projet de reconstruc- Dominique Gallois LeMonde Job: WMQ1407--0018-0 WAS LMQ1407-18 Op.: XX Rev.: 13-07-00 T.: 11:04 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0431 Lcp: 700 CMYK

18 COMMUNICATION LE MONDE / VENDREDI 14 JUILLET 2000 Au Canada, la future chaîne des arts est un enjeu de démocratisation culturelle La dernière licence analogique sera accordée à une télévision culturelle en français. Deux candidats sont en lice : RVA, version francophone de l’américain Bravo, et Télé des arts, pilotée notamment par le pôle public audiovisuel canadien et Arte

MONTRÉAL tifier d’y être... En quoi, ajoute-t-elle, Le CRTC a tranché fin 1999, en re- demander au CRTC un rapport sur revu et corrigé dans lequel elle garde Tout y est, sauf peut-être le pu- de notre correspondante une chaîne culturelle analogique connaissant l’importance d’« un ser- le principe même de la création d’un 37 % aux côtés de son concurrent blic... Vidéotron, le principal câblo- « L’histoire est injuste. » Michèle – comme celle que propose la SRC – vice national de langue française axé tel service. L’organisme a reconnu québécois Télé-Québec (25 %), du distributeur québécois, a rappelé Fortin, vice-présidente de la Société ne devrait-elle pas tout autant, si- sur les arts qui tienne compte du ca- en novembre, après plusieurs mois spécialiste des nouvelles technolo- devant le CRTC qu’il y a « une limite Radio-Canada (SRC), l’organisme non plus, être considérée comme un ractère unique de la culture québé- de consultations, qu’une chaîne de gies de l’information BCE Média au développement de canaux spécia- public de radio-télédiffusion cana- service « d’intérêt public », destiné coise et des besoins et particularités ce type avait bien sa raison d’être (16 %), de la chaîne culturelle franco- lisés pour un marché francophone de dienne, juge ainsi la différence de au plus grand nombre, et commer- des autres communautés franco- dans le paysage audiovisuel. Le allemande Arte (15 %) et de l’Equipe 2,8 millions de foyers ». traitement entre la future chaîne na- cialisée au moindre coût ? Si l’enjeu phones du Canada ». CRTC a sollicité des candidatures et Spectra, producteur d’événements Il sait de quoi il parle : les télé- tionale de télévision culturelle en du débat concerne, selon elle, la vient de recevoir les responsables culturels (7 %). spectateurs boudent son bouquet français et celles qui bénéficient déjà « démocratisation culturelle », il est DÉCISION À L’AUTOMNE des deux projets en lice, avant de Pour les observateurs, le projet de optionnel de quatre chaînes en fran- d’une licence du Conseil de la radio- aussi intimement lié à des questions Quelques mois plus tôt, le CRTC prendre sa décision à l’automne. Télé des arts est très complet. çais – Canal Evasion, Séries+, Ca- diffusion et des télécommunications de rentabilité financière. Le pro- avait refusé d’accorder une licence à Les groupes CHUM (70 %) et As- Grands spectacles, documentaires, nal Z et Historia –, proposé depuis canadiennes (CRTC). Nombre blème n’est plus, dans le milieu de la la SRC pour un Réseau des arts dont tral (30 %) ont présenté RVA – Ren- concerts, émissions d’actualité cultu- janvier. Moins de 16 % d’entre eux d’entre elles, déplore-t-elle, font télévision canadienne, de savoir s’il y l’un des partenaires était la chaîne dez-vous des artistes –, une version relle, soirées thématiques d’Arte... la s’y sont abonnés, alors que les diri- partie du service de base offert aux a place ou non pour une nouvelle européenne Arte. francophone de la chaîne améri- programmation se veut « originale, geants des chaînes en espéraient abonnés du câble (deux tiers des Ca- chaîne francophone spécialisée dans L’affaire avait fait grand bruit, in- caine Bravo. De son côté, la SRC a diversifiée, à fort contenu canadien et 60 %. nadiens) sans qu’elles aient eu à jus- le domaine de la culture. citant le gouvernement canadien à présenté la Télé des arts, un projet bon rayonnement international ». Tout le monde a en tête ce demi- échec... Pas étonnant que les pro- moteurs de la Télé des arts, qui misent – bel optimisme – sur 40 % Le grand numéro de Pierre Lescure et de Jean-Marie Messier à Hollywood d’abonnés francophones, ne sou- haitent pas faire partie des forfaits LOS ANGELES tions. Le trac était palpable tout Quand M. Lescure a choisi une ci- l’américaine. Comme des vedettes poursuivra la production de films en optionnels du câble. Ils réclament de notre envoyé spécial autant que l’excitation. « Cela m’a tation d’une chanson de Bob Seger de cinéma, les deux Français ont ré- Europe et aux Etats-Unis. Ces longs- une intégration dans les services de Soulagés, Jean-Marie Messier, mobilisé pendant ces deux jours », re- et une comparaison avec Gérard pété leur numéro respectif, di- métrages procureront des contenus base ou « à forte pénétration », PDG de Vivendi, et Pierre Lescure, connaît M. Lescure. Depardieu pour expliquer son fort manche 9 juillet. Rien n’a été laissé supplémentaires pour la distribu- comme Télémax, de Vidéotron. La PDG de Canal+, estiment avoir accent français dans son interven- au hasard. Le temps était serré et le tion internationale d’Universal Stu- viabilité financière de la future réussi leur examen de passage. Lun- TOUT DU SHOW À L’AMÉRICAINE tion en anglais, M. Messier a retenu conducteur minuté. De l’ouverture dios. chaîne en dépend. Mais, pour le di 10 juillet, ils ont planché devant Mais après, ajoute-t-il, « cela a été un extrait d’un sketch avec sa ma- de la réunion, à 10 heures tapantes, Pour le patron de Canal+, le trac CRTC, le choix s’annonce difficile plus de 10 000 salariés d’Universal, un putain de plaisir de monter sur rionnette des Guignols. Effets réus- par Edgar Bronfman junior, patron et l’enthousiasme de cette première car il porterait, une fois encore, la réunis pour l’occasion dans l’Uni- scène et de parler à 5 000 per- sis : désormais, à Paris comme à Los du groupe canadien Seagram, jus- rencontre avec les personnels du responsabilité d’une hausse de fac- versal Amphitheatre ou rassemblés sonnes ». Ils ont soigneusement mis Angeles, le patron de Vivendi est qu’à la clôture par Jean-Marie Mes- studio américain n’aura pas été la ture imposée aux abonnés qui ne devant leurs écrans Internet ou des au point leur prestation. Chaque surnommé « J2M ». sier, à 12 h 42 précises. Même le dé- seule grande émotion. Quelques voudraient pas de cette chaîne. visio-conférences. « La salle était mot a été pesé. Notamment les Loin des improvisations pari- cor avait son importance. jours auparavant, le PDG avait aussi La présidente du CRTC, Françoise pleine de gens [dont l’entreprise] bons mots, les anecdotes ou les plai- siennes, la réunion d’Universal Am- Sur la scène tendue de bleu, agré- connu le grand frisson lorsqu’il avait Bertrand, a prévenu : « Cette chaîne était rachetée pour la troisième fois en santeries. phitheatre avait tout du show à mentée de tapis et de quelques découvert le bureau de Ron Meyer, sera la dernière licence analogique huit ans et ils avaient donc une petite plantes vertes, M. Messier avait patron de Universal Studio. Tout en accordée en français. » L’avenir est appréhension », raconte M. Lescure. choisi de se déplacer pour expliquer haut du gratte-ciel dominant les ailleurs, dans une télévision numé- Pour le PDG de Canal+, sûr de lui, Vivendi et Seagram maintiennent leur fusion sa stratégie aux salariés du studio. 41 500 m2 des six studios de tour- rique encore balbutiante mais qui a « toutes les caricatures des Frenchies Pierre Lescure est resté debout de- nage et des cinq studios consacrés de beaux jours devant elle. Le CRTC véhiculées par certains journaux ont Le rachat de Seagram par Vivendi est toujours d’actualité. Le vant son pupitre. Au grand moment au son, avec en point de mire le fu- se penchera justement, le 14 août, été largement gommées » et « l’im- groupe canadien a catégoriquement démenti, mercredi 12 juillet, des questions-réponses, M. Lescure niculaire qui mène au parc d’attrac- sur des demandes de licence pour pression des personnels a été posi- des rumeurs venues de Londres, annonçant une rupture de sa fu- a d’emblée voulu rassurer les tions, Pierre Lescure avait été sub- des canaux spécialisés numériques. tive ». sion avec Vivendi. Interrogé par Le Monde, le groupe de Jean-Marie troupes sur le maintien de l’actuelle mergé par l’émotion. « Pendant Elle en a reçu 452, dont celles des M. Lescure et M. Messier n’ont Messier, a refusé « par principe de commenter des rumeurs de mar- direction des studios Universal et deux minutes, je n’ai pas pu dire un chaînes thématiques françaises Pla- pas eu trop du week-end précédant ché ». Pour Vivendi, ces dernières n’ont « aucun fondement ». Mer- sur la future concurrence entre Uni- mot. Puis après j’ai téléphoné à ma nète, Paris Première, Muzzik et du leur premier acte officiel de nou- credi, le titre Vivendi a gagné 1,49 % à la Bourse de Paris pour termi- versal Studio et StudioCanal, le stu- maman. » Comme un gosse. réseau européen Euronews. veaux propriétaires des studios Uni- ner à 88,55 euros. De son côté, l’action du groupe canadien a reculé dio européen de Canal+ dirigé par versal pour préparer leurs interven- pour s’établir à 81,35 dollars US (86,35 euros). Vincent Grimond. StudioCanal Guy Dutheil Anne Pélouas

EUROPE ASIE - PACIFIQUE

TABLEAU DE BORD

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Banques populaires, le Crédit 1997 à 2000, qui deviendra ISPRQ

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commercial de France (CCF), la Socié- en octobre président de IRRUQ

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té générale, BNP-Paribas et le Crédit Volkswagen Argentine à Buenos ITHHV [[[ [[[ [[[ [[[ [[[ [[[

IQ eF QH wF IQ tF IQ eF QH wF IQ tF mercredi 12 juil- Aires. IQ eF QH wF IQ tF IQ eF QH wF IQ tF IQ eF QH wF IQ tF du Nord ont annoncé, IQ eF QH wF IQ tF let, une augmentation du taux de base bancaire (TBB) de 0,80 point à 7,10 %, à b l’équipementier Indices cours Var. % Var. % Indices cours Var. % Var. % DELPHI : Europe 9h57 f se´lection 13/07 12/07 31/12 Zone Asie 9h57 f se´lection 13/07 12/07 31/12

compter du 16 juillet. Cette annonce in- automobile Delphi Automotive

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tervient après que le gouvernement a dé- Systems a annoncé mercredi un

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cidé, le 28 juin, de relever les taux régle- plan de restructuration qui touchera

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mentés, faisant passer de 2,25 % à 3 % les ses usines en France, au Royaume

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taux de rémunération du livret A, du li- Uni et en Pologne. 900 emplois

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vret Bleu du Crédit mutuel et du Codevi. seront supprimés.

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à Tokyo, avec un ± TVQDRP HDRP IDUW dien Ali Al Naïmi et vénézuélien Ali mercredi AMSTERDAM eiˆ

actuel président de l’OPEP, endettement total de 1 870 milliards ± QHQTDRT HDIW WDIH

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l’Arabie saoudite et le Venezuela se sont de yens (18 milliards d’euros). ± UHPQDPI HDTI HDWR FRANCFORT heˆ QH

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engagés mercredi à remédier à « l’insta- ± TRWPDQH HDRH TDQP

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sont entendus ou non sur une hausse de et KLM auraient l’intention de ZURICH ƒ€s QDPUIWH IDTHVH

la production pétrolière. soumettre aux autorités ESCUDO PORT. (100).... PDHHRVP ESCUDO PORT. (100).... DOLLAR AUSTRALIEN . RDUTUHQ IDRHQR SCHILLING AUTR. (10).. IDQUTHQ SCHILLING AUTR. (10).. DOLLAR CANADIEN ....

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a EURO : la préparation des entre- projet de fusion au cours de la AMERIQUES FLORIN NEERLANDAIS FLORIN NEERLANDAIS DRACHME GRECQUE .. IDTPTHU PTHDIRHH FRANC BELGE (10) ...... RDHQQWW FRANC BELGE (10) ...... FLORINT HONGROIS ..

IDIHQPR RDHUHH prises européennes, notamment les première semaine d’août, selon le MARKKA FINLAND...... SDWRSUQ MARKKA FINLAND...... ZLOTY POLONAIS...... NEW YORK Dow Jones NEW YORK Nasdaq EURO / DOLLAR PME, pour l’introduction des pièces et Financial Times de jeudi.

er IHUVQDRI RHWWDSW des billets en euro au 1 janvier 2002 HDWRI

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commissaire européen chargé des af- compagnie américaine aurait fait Taux Taux Taux Taux Volume dernier premier IHWSW QWIP HDWRW Taux 12/07 f Cours 9h57 f

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une offre de rachat de Northwest Notionnel 5,5 RDQI RDPH SDRQ SDTP IHUWR QUPS HDWQS FRANCE ......

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précisé M. Solbes. « Ce n’est pas suffisant, montant jugé trop faible par HDWHT

HDPT IDUV PDQR JAPON...... HDHU

car à ce rythme l’euro mettrait 200 ans à Northwest, selon l’édition de ´ TDRU TDIU TDHV SDVW IHPWW QITR

HDVWI ETATS-UNIS...

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QDQV QDVV RDPS

être introduit », a-t-il estimé. mercredi du Washington Post. SUISSE...... Q Retrouvez ces cotations sur le site Web :

IQ eF QH wF IP tF IQ eF QH wF IP tF IQ eF QH wF IQ tF

RDSH SDRR SDTP PAYS-BAS...... RDPT www.lemonde.fr/bourse

a EUROPE : les immatriculations de b CARREFOUR/CONTINENT : les Indices cours Var. % Var. % Ame´rique 9h57 f se´lection 12/07 11/07 31/12

voitures neuves dans 18 pays d’Eu- deux groupes ont nommé BOURSE TAUX-CHANGES ± IHUVQDRI HDSP TDPI E´TATS-UNIS hy‡ tyxiƒ

rope occidentale (les quinze pays de mercredi Rafael Arias-Salgado,

IRWPDWP HDVI IDTI E´TATS-UNIS ƒ8€ SHH

l’Union européenne, la Norvège, la ex-ministre espagnol du LA BOURSE de Paris a débuté en LE RENDEMENT de l’obligation as-

RHWWDSW QDTP HDUR ´ xeƒhe gyw€yƒs„i

Suisse et l’Islande) ont diminué de 4 % en développement du gouvernement ETATS-UNIS légère baisse. L’indice CAC 40 similable du Trésor français émise à

IHSUPDVS PDIS PSDTT

juin 2000 par rapport à juin 1999, à de José Maria Aznar, comme TORONTO „ƒi sxhiˆ progressait de 0,05 % à l’ouver- 10 ans s’inscrivait à 5,42 % jeudi

±

IUHSQDQV IDHP HDPP

1 296 434 unités, a indiqué jeudi l’Asso- prochain président de SAO PAULO fy†iƒ€e ture de la séance. L’indice DAX 13 juillet, lors des premiers échanges,

RHVDHR IDVS IDTI

ciation des constructeurs européens Carrefour-Espagne, une fois MEXICO fyvƒe de la Bourse de Francfort était en tandis que celui du bund allemand de

± SRRDUW IDTV IDHQ

d’automobiles. terminées les procédures de fusion. BUENOS AIRES wi‚†ev hausse de 0,11 % à 7 073,81 points, même échéance se situait à 5,27 %.

± ± IHHDRR HDHW PWDUT SANTIAGO s€ƒe qixi‚ev

lors des premiers échanges, tan- Mercredi, outre-Atlantique, le taux

± UHRPDST HDHQ PWDWV CARACAS ge€s„ev qixi‚ev b VNU : le groupe de presse et dis que l’indice Footsie de la de l’obligation du Trésor à 10 ans AFFAIRES d’édition néerlandais a annoncé, Bourse de Londres était quasi- s’était tendu à 6,07 %. Les prix des mercredi, le rachat des dix ment stable à 6 519,3 points. La obligations évoluent en sens inverse b ORANGE : l’opérateur de magazines de l’américain Ziff Davis Coursdechangecroise´s Bourse de Tokyo a clôturé en de leur rendement. L’euro stagnait téléphonie mobile britannique, édités en Allemagne, en Cours Cours Cours Cours Cours Cours baisse de 1 % jeudi, l’indice Nik- autour de 0,9416 dollar jeudi matin, 13/07 9h57 f

racheté par France Télécom, a Grande-Bretagne et en France (PC DOLLAR YEN(100) EURO FRANC LIVRE FR. S. kei s’est établi à 17 036,90 points. alors que le yen restait faible, un dol- DOLLAR ...... FFFFF HDWPRHH HDWRIUS HDIRQSP IDSHRSH HDTHRWP

annoncé jeudi la création d’un Expert, PC Direct et Yahoo ! Internet Mercredi, l’indice Nasdaq avait lar s’échangeant contre 108,23 yens. YEN...... IHVDPPSHH FFFFF IHIDWHHHH ISDSQHHH ITPDUSHHH TSDRSSHH

fonds d’investissement de

Life), qui représentent un chiffre EURO ...... IDHTIVS HDWVIQS FFFFF HDISPRS IDSWVHH HDTRPPH bondi de 3,62 % à 4 099,45 points, La devise nipponne était affectée par

300 millions de livres (480 millions d’affaires de 82 millions d’euros et FRANC ...... TDWTUSH TDRQTQS TDSSWSU FFFFF IHDRVPIS RDPIPSS et l’indice Dow Jones s’était ap- l’annonce mercredi de l’échec du d’euros) pour les nouvelles un effectif de 350 personnes, dont LIVRE ...... HDTTRTU HDTIRRH HDTPSVH HDHWSQS FFFFF HDRHIVS précié de 0,56 % à 10 786,95 plan de sauvetage de la chaîne de

technologies. 85 en France. FRANC SUISSE...... IDTSQIH IDSPURH IDSSTWH HDPQUQH PDRVVIS FFFFF points. distribution japonaise Sogo. LeMonde Job: WMQ1407--0019-0 WAS LMQ1407-19 Op.: XX Rev.: 13-07-00 T.: 10:55 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0432 Lcp: 700 CMYK

FINANCES ET MARCHÉS LE MONDE / VENDREDI 14 JUILLET 2000 / 19

STOXX 653 sur 1 an sur 5 jours EURO STOXX50 sur 1an sur 5 jours

SPQSDQQ

VALEURS EUROPE´ENNES QVUDTP

RHS SRUP

SHVH QVP SPRSDRW QVVDSV

b L’action UBS a reculé mercredi diales de médicaments, à 2,86 mil- SPTHDSV

QVTDSI

RTVV

12 juillet de 7,63 %, à 224 francs liards d’euros, au premier tri- QSW

RPWT suisses, après l’annonce du rachat mestre. Dans le même secteur, QQT QVUDTP SPQSDQQ

BASF QVSDSV QVSDRP QWHR par cette banque suisse du cour- a terminé sur une hausse de QIR SPQHDWQ

tier américain PaineWebber pour 2,75 %, à 43,76 euros, tandis SPRTDIU QSIP

10,8 milliards de dolars. Des ana- qu’Akzo Nobel prenait près de PWI [[[[[[[[ [[[[[[[[

†vwwt IQ t svF IP tex†F IQ t svF †vwwt lystes observent que l’enthou- 4,93 %, à 45,75 euros. IQ t svF IP tex†F IQ t svF

siasme soulevé par cette acquisi- b L’action du groupe bancaire

e C e e ± PTDWS IDIQ e„ SRDSS HDII p‚ VDVR FFFF

tion n’a pas suffi à compenser les HSBC a fait un bond mercredi de DT.LUFTHANSA N hi ALIMENTATION ET BOISSON VA TECHNOLOGIE BULL

C e

± IUDRT PDHW xv IPDRS IDSV qf IR FFFF

inquiétudes que suscite la filiale de 5,34 %, à 848 pence, après les com- ELECTROLUX -B- ƒi VEDIOR NV CAB & WIRE COMM

± C e C e qf SDUU HDPV ± TQDPS IDRR STUDPU HDPS p‚ IVH HDIU EM.TV & MERCHAN hi ALLIED DOMECQ f DJ E STOXX IND GO P CAP GEMINI /RM

gestion d’actifs de la banque et mentaires favorables émis récem-

C C qf UDIQ FFFF IHDUS HDWH qf QSDTT HDQT EMI GROUP qf ASSOCIAT BRIT F COLT TELECOM NE

C e C e qf IIDTW FFFF ISRDRS HDSP ps IWDVS QDHT son projet d’émission de 42,3 mil- ment par des firmes de courtage. ENDEMOL ENTER xv BASS COMPTEL

e C e C e ± RU PDIU e„ ASSURANCES HDUI IDRQ p‚ IHTDQH IDIP

lions d’actions nouvelles. b Le titre Metro a flambé en EURO DISNEY /RM p‚ BBAG OE BRAU-BE DASSAULT SYST./

e C C e„ RTDRH IDQI

WDTV HDQQ qf VUDUP FFFF

qf BRAU-UNION PDWP FFFF

b Après avoir été à la traîne de- Bourse mercredi et s’est adjugé GRANADA GROUP AEGIS GROUP qf DIALOG SEMICOND

e ± e ± qf TDUW HDPQ IRW FFFF p‚ IVDPR IDIR

p‚ CADBURY SCHWEPP e UWDRS FFFF

puis le début de l’année, le secteur 7,69 %, à 43,40 euros. Il continue à HERMES INTL AEGON NV xv EADS SICO.

C

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e e C QSDWP FFFF chimique s’est réveillé mercredi en évoluer en dents de scie après hu PVDUS FFFF ps IHDPQ QDQQ

xv e CARLSBERG AS -A ± IRDQS HDSS KLM ALLEANZA ASS s„ F-SECURE

±

e C ± IDSV IDWV Bayer qf QDSW IDQP s„ TQ IDVT

qf e COCA-COLA BEVER ± QSUDSH HDRP Bourse. Le titre a progressé avoir fortement progressé en dé- HILTON GROUP ALLIANZ N hi FINMATICA

e ± e hu QUDIP PDIP ±

p‚ VWDRH HDSH s„ IDIR FFFF DANISCO ± IQDPP HDUP

de 4,19 %, à 43,50 euros. Le groupe but de mois sur des rumeurs de LVMH / RM ALLIED ZURICH qf FINMECCANICA

e C e C

p‚ IRVDSH HDHU ± hi IHSDVH IDWQ ƒi WDPW IDVW

DANONE /RM e C SS HDQT

chimique allemand a annoncé une discussions avec le distributeur MEDION ASR VERZEKERING xv GAMBRO -A-

e ± e q‚ ITDHU HDHW SDIV FFFF xv THDVS FFFF p‚ e DELTA HOLDINGS ± ISSDTH HDPT MOULINEX /RM p‚ GETRONICS

hausse de 23 % de ses ventes mon- américain Wal-Mart Stores. AXA /RM

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e e ± ± q‚ PQDQI FFFF QPDTH HDTI hi UUDUH IDPU hi ELAIS OLEAGINOU IRDSW FFFF PREUSSAG AG BRITANNIC qf INFINEON TECHNO

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13/07 10 h 09

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pays en euros 12/07 HELLENIC BOTTLI e C IQDHS HDQV

e SAIRGROUP N iƒ MISYS ± CORP MAPFRE R IQQDVH HDPP

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ROYAL DUTCH CO ± VRDRH HDTS

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SDHS FFFF q‚ L’OREAL /RM ISDIT FFFF

iƒ HALKOR FFFF

AUMAR R RING ROSA QDTQ

C

ITDPP HDVW

qf e

TDSI FFFF ROYAL BK SCOTL s„

SAIPEM ± qf PDRR IDWP

e C

± SDTV HDPV

qf MORRISON SUPERM WDHU IDRI

iƒ HAYS

FFFF ACESA R HDHP

e RING ROSA WT

± s„ IUDVS HDPP

±

WDHT IDPP SAN PAOLO IMI qf

SHELL TRANSP e C TP HDRW

e hi

TU FFFF hi HENKEL KGAA VZ

qf UDHP FFFF

HEIDELBERGER DR C ISDUS

BLUE CIRCLE IND UCC GROEP NV IDWR

± IPDQQ HDRV

ƒi e

±

ITQ HDQU

S-E-BANKEN -A- p‚

TOTAL FINA ELF/ ± IPDHT QDHV

e e qf ± QPDSH FFFF ps RECKITT BENCKIS

UQDPS QDTP

BOUYGUES /RM p‚ HUHTAMAEKI VAN

±

qf IRDSW HDII

±

HDSU STANDARD CHARTE QSHDPH

f ± RDQR HDUQ DJ E STOXX ENGY P qf

e C C

WDIQ HDRR s„ SAFEWAY RDUR QDIQ

BPB qf IFIL

e C

TPDHS HDHV

STE GENERAL-A-/ p‚

±

qf SDHP HDQP C e ± QDUH QDQQ

qf SAINSBURY J. PL WDPP HDUU

BUZZI UNICEM s„ IMI PLC BRUXELLES

ISDWU FFFF

SV HANDBK -A- ƒi

C

qf QDVV IDPS

e C

PSDPS HDTH iƒ SMITH & NEPHEW PWDSI FFFF

CRH PLC qf INDRA SISTEMAS

FFFF

ARTHUR IIDSH

C

QDQR HDQT

SWEDISH MATCH ƒi

IDPH FFFF

e qf

PUDHS FFFF ƒi STAGECOACH HLDG PHDSR FFFF

CIMPOR R €„ IND.VAERDEN -A-

FFFF

ENVIPCO HLD CT IDHR C

IRUDSP PDPQ

UBS N gr

e C

iƒ QUDSH IDWH

e SERVICES FINANCIERS C

VHDPU HDQR hu TERRA NETWORKS SPDHS FFFF

COLAS /RM p‚ ISS

FFFF

e FARDEM B PI

±

SDPV IDQI

UNICREDITO ITAL s„

±

qf QDQH HDRV

e C ± TESCO PLC ƒi PVDQT HDRP

iƒ UDVU PDWT

±

PPDQQ HDPI

GRUPO DRAGADOS 3I qf KINNEVIK -B-

FFFF

INTERNOC HLD IDUW

VSDUU FFFF

UNIDANMARK -A- hu e

±

PUDSH HDTI

e xv ± TNT POST GROEP hu USDUP HDVV C UDRS FFFF

iƒ e

RQDRS IDHS

FERROVIAL AGROM ALMANIJ fi KOEBENHAVN LUFT

FFFF

INTL BRACHYTHER B IHDSH

PHDIW FFFF

XIOSBANK q‚

e C

QPDRH HDUV

e hi

e C T-ONLINE INT

ps TUDWH FFFF

iƒ PHDQT IDVH SQDIT FFFF

FCC ALPHA FINANCE q‚ KONE B

± UDSH

LINK SOFTWARE B TDPS

±

HDSR

f DJ E STOXX BANK P QQQDHI

e C

IPDQH IDPQ

e e xv ± WORLD ONLINE IN p‚ PPPDIH HDIV p‚ IHSDIH FFFF

±

IUDHS HDST

GROUPE GTM AMVESCAP qf LEGRAND /RM

FFFF

PAYTON PLANAR IDRW

±

RVHDQV HDRH

e C e ± f RSDWH HDPP

hi DJ E STOXX N CY G P IQDIW IDHU iƒ e ±

PTDIH IDIR

GRUPO FERROVIAL BHW HOLDING AG hi LINDE AG FFFF

ACCENTIS UDRS

C e ±

hi QPDRH IDQU UDHP HDRT qf e QDTS FFFF HANSON PLC BPI R €„ MAN AG

C e C e hi ISDPH HDTT hi TQDVH IDQS ± TDRW HDRW HEIDELBERGER ZE BRITISH LAND CO qf MG TECHNOLOGIES

PRODUITS DE BASE e COMMERCE DISTRIBUTION

C ps IV FFFF q‚ PPDIP FFFF TDRT HDSH HELL.TECHNODO.R CANARY WHARF GR qf METRA A FRANCFORT

e e ± hi SHQ FFFF

C PIDUR FFFF ps IIDUS HDVR e q‚ WDPV HDWV qf TDWI FFFF

ACERALIA iƒ HERACLES GENL R CAPITAL SHOPPIN METSO AVA ALLG HAND.G

±

ITH

UNITED INTERNET IDQH

e C qf VDIQ FFFF C

PUDRH IDHU qf QDUH FFFF e hi ±

QQDPS HDUS qf ISDUR IDPQ

ACERINOX R iƒ HOCHTIEF ESSEN CLOSE BROS GRP MORGAN CRUCIBLE BOOTS CO PLC

C

ISIDHI

AIXTRON IDII

e C

C xv QRDPH HDSW C gr IPURDVV HDRT

UUDVI FFFF e ƒi ±

RIDVU PDIH s„ IDRT HDTV

ALUMINIUM GREEC q‚ HOLDERBANK FINA COMPART NETCOM -B- BUHRMANN NV

±

WP

AUGUSTA TECHNOLOGIE IDRI

e C e ± p‚ UUDSS HDWT

p‚ IPSDSH PDHQ SDSH FFFF e qf ± ±

SRDSS HDVU fi UTDSH HDHU

ANGLO AMERICAN qf IMERYS /RM COBEPA EXEL CARREFOUR /RM

C

IPP

BB BIOTECH ZT-D IDHV

e C

e C p‚ PRSDTH IDVP C IHDPP FFFF

s„ e hu PPRDRU HDQH

RDII FFFF hi WTDVR HDTS

ARJO WIGGINS AP qf ITALCEMENTI CONSORS DISC-BR NKT HOLDING CASTO.DUBOIS /R

C

IDHW

BB MEDTECH ZT-D IQDWH

e C e ± iƒ IRDRU IDST

VWDSS HDRS p‚ e qf ITDWI FFFF

± ITDIS FFFF iƒ PUDRS HDSV

ASSIDOMAEN AB ƒi LAFARGE /RM CORP FIN ALBA OCEAN GROUP CENTROS COMER P

FFFF

BERTRANDT AG IR

e e C ± iƒ IWDQR HDQI C

UDVH QDRW e q‚ ps IQ FFFF

SQDSH FFFF gr PIRDVR HDIS BEKAERT fi MICHANIKI REG. CS GROUP N PARTEK CONTINENTE

FFFF

BETA SYSTEMS SOFTWA VDPS

± C qf RDQW HDUP ±

IDRU IDIH qf e qf VDTV HDUQ

± ± RDSI IDQW hi IHRDPS HDPR

BILLITON qf PILKINGTON PLC DEPFA-BANK PENINS.ORIENT.S DIXONS GROUP

C

HDQR

CE COMPUTER EQUIPME IRW

e C

C ± hi QSDIH HDSU C C

IIDVH UDQV e qf e qf VDHS HDTH

QUDSH IDQS hi RHDTS IDHW

BOEHLER-UDDEHOL e„ RMC GROUP PLC DIREKT ANLAGE B PREMIER FARNELL GEHE AG

±

IQTDSH

CE CONSUMER ELECTRO SDIV

± e C qf UDQH HDRQ ±

C ISTDPH HDUU p‚ e qf ITDUH QDUU

SDVR PDPQ p‚ SHVDSH FFFF

BUNZL PLC qf SAINT GOBAIN /R EURAFRANCE /RM RAILTRACK GREAT UNIV STOR

C

HDWI

CENIT SYSTEMHAUS QQDIH

e ± C ± e xv IHR HDIH C

QTDVV HDIT ƒi e xv QUDVH HDRH ±

IDSH QDHW fi QPDST HDPP

CORUS GROUP qf SKANSKA -B- FORTIS (B) RANDSTAD HOLDIN GUCCI GROUP

C

TDSS

DRILLISCH RDVH

C

± ƒi PPDRT IDHU PDQH IDQU

qf e hu UWDPH FFFF

± SDPH FFFF xv QPDUH HDPR

ELVAL q‚ TAYLOR WOODROW FORTIS (NL) RATIN -A- HENNES & MAURIT

C

RDVT

EDEL MUSIC IUDHS

e e C hi QH FFFF

IPUDIH HDVU e p‚ e hu VHDPU FFFF ±

VDRS FFFF p‚ IHQDUH IDWV

ISPAT INTERNATI xv TECHNIP /RM GECINA /RM RATIN -B- KARSTADT QUELLE

C

RTDWH

ELSA HDTR

± C C qf WDUW HDTS C QWDRU HDTV

q‚ e

qf PDQT HDTV ISDRU HDRI fi UIDSH FFFF

JOHNSON MATTHEY qf TITAN CEMENT RE GIMV RENTOKIL INITIA KINGFISHER

C

IDRR

EM.TV & MERCHANDI TQDPS

e C ± qf QDUQ HDVT ±

PPDTS HDIV e e„

qf RDRP IDHU SHDSH FFFF qf UDPU FFFF

MAYR-MELNHOF KA e„ WIENERB BAUSTOF HAMMERSON REXAM MARKS & SPENCER

FFFF

EUROMICRON PS

e C C RRDRH PDSR e hi ± C

TDIR HDUW e qf e

± p‚ VQDIH PDPR

VDWH RDUI xv UIDWQ HDRV METSAE-SERLA -B ps WILLIAMS ING GROEP REXEL /RM METRO

FFFF

GRAPHISOFT NV IWDSH

± WDSU FFFF e qf ±

PQQDWQ HDTW

± ± e„ PRDSH HDTW PSDUR HDRT hu QPDST HDVP

HOLMEN -B- ƒi f DJ E STOXX CNST P REALDANMARK RHI AG NEXT PLC

C

HDTV

HOEFT & WESSEL IRDVH

e

± C PPIDIH HDTQ

e p‚ ± gr QSTDPS IDRU

IHDSH FFFF qf IPDSH HDIQ

OUTOKUMPU ps LAND SECURITIES RIETER HLDG N PINAULT PRINT./

±

UDTH

HUNZINGER INFORMAT HDTS

C

gr PVUDTR HDII

e C

± ƒi FFFF FFFF RVDVH HDHP qf VDRS HDQV

PECHINEY-A- p‚ LIBERTY INTL DRESDNER TIGER VALORA HLDG N

C

VDIS

INFOMATEC IPDTH

CONSOMMATION CYCLIQUE e C C IUDIT IDIP

e e xv ± gr UHPDVQ IDVU

RDWS FFFF hi ISU HDTQ

RAUTARUUKKI K ps MARSCHOLLEK LAU SAURER ARBON N VENDEX KBB NV

C

RRUDWW

INTERSHOP COMMUNICA IDVP

± C SDWV QDVS e qf

C e e

± ± p‚ UPDPH HDVR

IUDTT HDUQ p‚ RSDQI IDRV s„ IHDUU HDIW RIO TINTO qf ACCOR /RM MEDIOBANCA SCHNEIDER ELECT W.H SMITH

FFFF

KINOWELT MEDIEN SU

SDRU FFFF e qf

C e

± ± s„ PDQR FFFF

UDTP HDPH hi STDRH HDIV qf VDTW HDQU SIDENOR q‚ ADIDAS-SALOMON MEPC PLC SEAT-PAGINE GIA WOLSELEY PLC

FFFF

LHS GROUP QSDQH

± QVTDVV HDIS C

e C e IDWT FFFF qf f

HDHR HDIV QIDRH FFFF fi PSDVH iƒ ITDRS

SILVER & BARYTE q‚ AGFA-GEVAERT METROVACESA SECURICOR DJ E STOXX RETL P

C IPTDUW

LINTEC COMPUTER IDHQ

e ± ± ƒi PPDUT HDPT IDWI FFFF p‚ IWDIP HDIT qf IIDVU FFFF SMURFIT JEFFERS qf AIR FCE PROVIDENT FIN SECURITAS -B-

e C e C e ± hi VT FFFF IIDSH HDVV qf RDQR IIDRH xv RQDTH IDRH STORA ENSO -A- ps AIRTOURS PLC RODAMCO CONT. E SGL CARBON

e e e HAUTE TECHNOLOGIE ± qf PDVP FFFF II FFFF s„ PDIS FFFF xv RSDSS HDII STORA ENSO -R- ps ALITALIA RODAMCO NORTH A SHANKS GROUP e CODES PAYS ZONE EURO

e e e ± ± ± ± p‚ VR IDIV

PPDTR PDQI e„ IRDWP HDSQ qf ITDIR FFFF p‚ UT IDQT SVENSKA CELLULO ƒi AUSTRIAN AIRLIN SCHRODERS SIDEL /RM ALCATEL /RM FR : France - DE : Allemagne - ES : Espagne

e e C e ± ± ± qf RDII HDQW ITDRQ HDSR s„ IIDUH HDVT p‚ URDWH FFFF q‚ IQDIR IDVV THYSSEN KRUPP hi AUTOGRILL SIMCO N /RM INVENSYS ALTEC SA REG. IT : Italie - PT : Portugal - IR : Irlande

C e C e e hi IPHDSH FFFF QWDSH HDQH hu QSDSI FFFF qf TDIR FFFF xv RUDPH IDPP UNION MINIERE fi BANG & OLUFSEN SLOUGH ESTATES SINGULUS TECHNO ASM LITHOGRAPHY LU : Luxembourg - NL : Pays-Bas - AT : Autriche

e e e C e ± ± ± ƒi IVDUI IDTP QHDHW HDHQ s„ PDPT FFFF p‚ IRSDSH HDVP xv PDTP TDRQ UPM-KYMMENE COR ps BENETTON GROUP UNIBAIL /RM SKF -B- BAAN COMPANY FI : Finlande - BE : Belgique.

C C C

e C e e hu IWDRQ IDRH IPDTH HDTR qf TDIT IDHS iƒ TDQH FFFF fi IITDIH HDHW

USINOR p‚ BRITISH AIRWAYS VALLEHERMOSO SOPHUS BEREND - BARCO CODESPAYSHORSZONEEURO

C C e C e ± gr UIU IDIV IIDUH HDIQ s„ IRDST IDII hi PSDVH PDIV qf SWDHI FFFF

VIOHALCO q‚ BULGARI WCM BETEILIGUNG SULZER FRAT.SA1 BOOKHAM TECHNOL

CH : Suisse - NO : Norve`ge - DK : Danemark

e e C ± ± QIDRT HDQP p‚ IRUDUH IDPH qf RDIW IDSR qf TDII FFFF qf IUDIS FFFF

VOEST-ALPINE ST e„ CLUB MED. /RM WOOLWICH PLC T.I.GROUP PLC SPIRENT GB : Grande-Bretagne - GR : Gre`ce - SE : Sue`de.

C C ± HDPH qf IPDUT HDPS PVUDUH HDHS xy PWDRR FFFF qf TDWP FFFF f DJ E STOXX BASI P ITTDTR COMPASS GRP f DJ E STOXX FINS P TOMRA SYSTEMS BAE SYSTEMS LeMonde Job: WMQ1407--0020-0 WAS LMQ1407-20 Op.: XX Rev.: 13-07-00 T.: 10:55 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0433 Lcp: 700 CMYK

20 / LE MONDE / VENDREDI 14 JUILLET 2000 FINANCES ET MARCHÉS

± ± FFFF FFFF FFFF IPWDIH WPDIH WP THQDRV HDII VQDTH TU TT RQPDWQ IDRW TRDVH BAZAR HOT. VILLE ...... IQH GUYENNE GASCOGNE... THOMSON MULTIMEDI

C C ± SRDSH QSUDSH IDII RW PR PRDSH ITHDUI PDHV PQDSH ITQDTH ITPDWH IHTVDSS HDRQ ITRDTH BIC...... SQDWH HAVAS ADVERTISING..... TOTAL FINA ELF......

C C FFFF FFFF FFFF WRDSS IPQ IPSDIH VPHDTH IDUI IPQDSH SV SWDPH QVVDQQ PDHU TS BIS...... VUDPS IMERYS(EX.IMETAL)...... TRANSICIEL # ......

± ± ± IHQDIH TUTDPW HDRV WTDRH IWDTS IWDQH IPTDTH IDUV IVDSH QWDWW QWDUS PTHDUR HDTH QW VALEURS FRANC¸AISES BNPPARIBAS ...... IHQDTH IMMEUBLES DE FCE ...... UBI SOFT ENTERTAI ......

C C ± IVQDIH IPHIDHT HDHS IVH PSDVI PTDHP IUHDTV HDVI PUDWH IRTDUH IRSDSH WSRDRP HDVP IQR BOLLORE ...... IVQ INFOGRAMES ENTER. ... UNIBAIL ......

C C C PUV IVPQDST IDHW PVI VQDWH VS SSUDST IDQI WWDSH WPDIS WPDTH THUDRP HDRW IHH BONGRAIN ...... PUS INGENICO ...... UNILOG CA......

C ± ± UQ RUVDVS QDWS UISDSH UTDUH UTDTS SHPDUW HDHU UHDSH IPDSP IPDTH VPDTS HDTR IP BOUYGUES ...... UT ISIS ...... USINOR......

C ±

STDVH QUPDSV FFFF ST PH PHDQH IQQDIT IDSH IUDTH SU STDQH QTWDQH IDPQ SV b EADS a ouvert jeudi 13 juillet en repli de 0,81 %, à 18,3 BOUYGUES OFFS...... STDVH KAUFMAN ET BROAD .... VALEO ......

C

± VDVR SUDWW FFFF WDII WVDSH WVDWH TRVDUR HDRI WIDQH RSDSH RSDIW PWTDRQ HDTV RQDQS

euros, soit en dessous de son prix d’introduction de 19 eu- BULL#...... VDVR KLEPIERRE COMP.FI ...... VALLOUREC......

C ± ± VSDUH STPDIT IDQP WR IQHDRH IQH VSPDUR HDQI IQPDWH QHDHP QHDHU IWUDPS HDIU PWDUQ BUSINESS OBJECTS...... VTDVS LABINAL...... VIA BANQUE ......

C ros pour les institutionnels et proche de celui de 18 euros C IUHDPH IIITDRR HDIP IVPDTH VWDIS VWDPS SVSDRR HDII UV RWDQS FFFF FFFF FFFF RTDSH CANAL + ...... IUH LAFARGE...... VINCI......

C ± ± IUVDWH IIUQDSI HDUV IWR UU UUDHS SHSDRI HDHT VHDRS VVDSS VUDPS SUPDQP IDRU WP

pour les particuliers. CAP GEMINI ...... IVHDQH LAGARDERE...... VIVENDI ......

C ±

RQDUT PVUDHS HDRQ RRDWH SRDHS SRDSH QSUDSH HDVQ SQ IQDSH FFFF FFFF FFFF FFFF

b TF 1 a ouvert la séance en hausse de 2,55 %, à 76,9 eu- CARBONE LORRAINE..... RQDWS LAPEYRE ...... VIVENDI ENVIRON......

C ± ± UUDVH SIHDQQ HDTR UP SRDPH SR QSRDPP HDQU SV IT ITDQH IHTDWP IDVV ISDRV CARREFOUR ...... UVDQH LEBON (CIE)...... WORMS (EX.SOMEAL)....

C ± ± IHW UIRDWW HDUQ WT PPPDSH PPHDIH IRRQDUT IDHV PPSDSH PHWDIH PIH IQUUDSI HDRQ PHV ros. La chaîne a publié mercredi soir un chiffre d’affaires en CASINO GUICHARD ...... IHWDVH LEGRAND ...... ZODIAC......

C ± UP RUPDPW IDRI TRDSH IPIDPH IPHDSH UWHDRQ HDSV IPP FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF

hausse de 20 %, de 1,101 milliard d’euros, au premier se- CASINO GUICH.ADP ...... UI LEGRAND ADP ......

C ±

PRSDTH ITIIDHQ IDVP PUH RRDTH RRDII PVWDQR IDIH RRDIS FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF

mestre, avec une progression de 18,4 % de ses recettes pu- CASTORAMA DUB.(LI..... PRIDPH LEGRIS INDUST......

± ± IRHDTH WPPDPV HDUV ISPDSH QHDWH QHDSH PHHDHU IDPW QRDHI FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF C.C.F...... IRIDUH LIBERTY SURF ......

C C IRHDUH WPPDWQ HDWQ IRS IHUDTH IHW UIRDWW IDQH IPHDSH FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF blicitaires. CEGID (LY) ...... IQWDRH LOCINDUS......

C ±

RTDQS QHRDHR IDTR RT VRDWS VRDRH SSQDTQ HDTS VIQ FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF

b RENAULT a annoncé jeudi une augmentation de 6,3 % CGIP ...... RSDTH L’OREAL ......

± TPDIH RHUDQS FFFF TIDSH VWDVS VWDQH SVSDUU HDTI RQT FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF

de ses ventes mondiales de véhicules particuliers et utili- CHARGEURS...... TPDIH LVMH MOET HEN...... ± ± TTDWH RQVDVR IDUT URDPH VVDSH VUDTH SURDTP IDHP VQ FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF CHRISTIAN DALLOZ ...... TVDIH MARINE WENDEL ......

± ±

TIDVS RHSDUI HDPR PRRDQH VDQV VDIQ SQDQQ PDWV V FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF taires sur le premier semestre 2000, à 1,24 million d’unités. CHRISTIAN DIOR ...... TP METALEUROP ......

± ± IIPDQH UQTDTR HDHW IIPDUH QTDVQ QTDTQ PRHDPV HDSR QIDWH FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF

Le titre a ouvert en léger recul de 0,08 % à 47,56 euros. CIC -ACTIONS A...... IIPDRH MICHELIN......

C ± SR QSRDPP HDWQ RWDIH PSDQT PSDHV ITRDSI IDIH PU FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF CIMENTS FRANCAIS ...... SQDSH MONTUPET SA......

C ± IHSDIH TVWDRI IDUV IHQDSH SDIV SDPH QRDII HDQW TDPS FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF b Sommer-Allibert a ouvert en repli de 2,43 %, à 41 euros, CLARINS ...... IHU MOULINEX ......

± IRUDVH WTWDSH IDIR IQV UV UV SIIDTS FFFF USDIH FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF

après avoir cédé 1,71 % la veille en clôture sur des prises de CLUB MEDITERRANEE .. IRWDSH NATEXIS BQ POP......

C C

QSDRI PQPDPU HDRS QS QIDPH QIDRW PHTDST HDWQ QPDUU FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF

bénéficeconsécutives à son bond de mardi (+15,38 %). La CNP ASSURANCES ...... QSDPS NEOPOST......

C IHTDUH TWWDWI IDRQ IHQDIH ISDUP ISDUP IHQDIP FFFF ITDRH COFACE...... IHSDPH NORBERT DENTRES.# ...

C ± IQSDIH VVTDPH HDVI IPH PSDWS PT IUHDSS HDIW PSDPI société Wyser Pratte and Co, contrôlée par l’investisseur COFLEXIP...... IQTDPH NORD-EST......

C Compen- UVDRH SIRDPU SHDTP SIDSH PIDPS FFFF FFFF FFFF FFFF

COLAS ...... x SPDHS OBERTHUR CARD SYS ... Pre´ce´dent Cours Cours % Var.

américain Guy Wyser Pratte, a franchi en hausse le seuil de sation C International f QWDUS PTHDUR HDPS QUDPH UDWH FFFF FFFF FFFF VDQS

CPR ...... QWDTS OLIPAR...... en euros en euros en francs veille

5 % du capital de l’équipementier automobile. (1)

± IRDPT WQDSR FFFF IRDHT RVDVI RVDUI QIWDSP HDPH RPDVW CRED.FON.FRANCE ...... IRDPT PECHINEY ACT ORD ......

C C

± SHDQS QQHDPU HDRW SS SSS SUP QUSPDHU QDHT THPDSH SVDQH SVDWS QVTDTW IDII STDUS b La directrice financière de Bouygues Offshore, Mireille CFF.RECYCLING ...... SHDTH PENAUILLE POLY.CB...... AMERICAN EXPRESS......

C

± ± RVDQS QIUDIT IDIH RTDIH SUDSH SUDVH QUWDIR HDSP TH QRDII QR PPQDHQ HDQP QVDPH

Arvier, estime dans un entretien à L’Agefi que le groupe de- CREDIT LYONNAIS...... RVDVW PERNOD-RICARD...... A.T.T. #......

C C STDSH QUHDTP HDVW SPDUH PPU PPVDSH IRWVDVT HDTT PIVDWH IWDPH FFFF FFFF FFFF IWDHU CS SIGNAUX(CSEE)...... ST PEUGEOT...... BARRICK GOLD #......

C C vrait enregistrer au premier semestre 2000 une baisse signi- ± TRDWH RPSDUP HDWQ TSDQH PPPDSH PPHDWH IRRWDHI HDUP PPWDQH ITDUP IUDHU IIIDWU PDHW IU DAMART ...... TRDQH PINAULT-PRINT.RED..... CROWN CORK ORD. #....

C ± ± IRVDSH WURDIH HDHU IQPDUH IIIDSH IIIDRH UQHDUR HDHW IHS PUDPH PTDSS IURDIT PDQW PQDHI

ficative de son résultat et dit anticiper une reprise à la fin DANONE...... IRVDRH PLASTIC OMN.(LY) ...... DE BEERS # ......

± ± FFFF FFFF FFFF IUWDPH RIR RIQDWH PUISDHI HDHP RPQ RVDVH RVDQI QITDVW I RVDPS

de l’exercice. La valeur a ouvert en recul de 0,18 %, à 56,7 DASSAULT-AVIATION..... IVS PUBLICIS #...... DU PONT NEMOURS # ..

C ± ± IHTDTH TWWDPS HDVR WTDPH QRDIH QQDPS PIVDII PDRW QRDHI PPDTI PQDSH ISRDIS QDWR PP DASSAULT SYSTEMES.... IHUDSH REMY COINTREAU...... ERICSSON # ......

C C ± TWDRH RSSDPQ HDHU TPDSH RUDTH RUDQI QIHDQQ HDTI RQDIH RWDSI SPDPH QRPDRI SDRQ RTDSH euros. DE DIETRICH...... TWDQS RENAULT ...... FORD MOTOR # ......

C C ± TWDUH RSUDPH HDRQ USDQS VS VQDIH SRSDIH PDPR VQDIH SSDSH STDPH QTVDTS IDPT SIDPH DEVEAUX(LY)# ...... TWDRH REXEL...... GENERAL ELECTR. #......

C ± ± SDRU QSDVV PDQP SDIS IVDRH IVDUV IPQDIW PDHU IUDRR TTDSH TSDWH RQPDPV HDWH TR DMC (DOLLFUS MI)...... SDTH RHODIA ...... GENERAL MOTORS # .....

C ± ± PVDSH IVTDWS HDUI PVDIS TDVS TDVH RRDTI HDUQ TDPI IQDWT IQDUP WH IDUP IRDTR DYNACTION...... PVDQH ROCHETTE (LA) ...... HITACHI #......

C C

± TUDRH RRPDIP TDWV SW IHQDSH IHP TTWDHV IDRS IHU IHWDWH IIH UPIDSS HDHW IIVDWH

RE`GLEMENT MENSUEL EIFFAGE ...... TQ ROYAL CANIN...... I.B.M......

± ±

IPDWS VRDWS HDQV IQDHQ PISH PISH IRIHQDHV FFFF PIHV TUDIH TSDPH RPUDTV PDVQ TQDRS

______ELIOR ...... IQ RUE IMPERIALE (LY...... ITO YOKADO #......

C ± QU PRPDUH IDQU QV SHDWH SHDWH QQQDVV FFFF SPDTH PVDRV PUDSW IVHDWV QDIQ PTDWW ENTENIAL(EX CDE) ...... QTDSH SADE (NY) ...... MATSUSHITA......

C ± ± RQDWH PVUDWU HDQR RT QSHDRH QSI PQHPDRI HDIU IQPH QRDSW QRDHP PPQDIT IDTS QQDTR ERAMET CA EX DTDI...... RRDHS SAGEM S.A...... MC DONALD’S ......

ti hs IQ t svvi„ Cours releve´sa` 9h57

C C ± IHQDTH TUWDSU HDUU IHSDIH ISS ISTDPH IHPRDTH HDUU IQTDQH UTDVS UUDPS SHTDUQ HDSP USDWS ERIDANIA BEGHIN...... IHRDRH SAINT-GOBAIN...... MERK AND CO ......

C

QIW PHWPDSH FFFF QIS US USDUS RWTDVW IURDPH WDPS FFFF FFFF FFFF WDPS ESSILOR INTL ...... QIW SALVEPAR (NY) ...... MITSUBISHI CORP.# ...... viquid—tion X PR juillet

± ± ± TSDPH RPUDTV IDSI TTDVS SHDPH RWDWI QPUDQW HDSV RU IPWDWH IPVDPH VRHDWR IDQI IPTDRH ESSO...... TTDPH SANOFI SYNTHELABO ... MORGAN J.P.# ......

C SR QSRDPP FFFF RVDSH UIDTH UIDWH RUIDTQ HDRP TVDQS IS FFFF FFFF FFFF IQDWH EULER ...... SR SCHNEIDER ELECTRI..... NIPP. MEATPACKER#.....

± ± ± SHS QQIPDSV HDTW RWV RTDQI RSDSI PWVDSQ IDUQ RTDWW PVDSH PTDTI IURDSS TDTQ PSDQH EURAFRANCE...... SHVDSH SCOR...... PHILIP MORRIS#......

C C Compen- ± HDUI RDTT IDRQ HDUU TQDPS TPDUH RIIDPW HDVU THDIH SVDVS SWDPS QVVDTS HDTV SUDUH

Pre´ce´dent Cours Cours % Var. EURO DISNEY...... HDUH S.E.B...... PROCTER GAMBLE ......

sation France C ± f ± IDHU UDHP HDWQ HDWV RU RTDUS QHTDTT HDSQ RQDSH IT ITDPT IHTDTT IDTQ ITDPS

en euros en euros en francs veille EUROTUNNEL...... IDHV SEITA...... SEGA ENTERPRISES ......

(1)

C C ± RQDQS PVRDQT HDIP RQDPH IRDST IRDWS WVDHU PDTV IS UWDSH UUDRH SHUDUI PDTR VHDQH FAURECIA ...... RQDQH SELECTIBAIL(EXSEL...... SCHLUMBERGER# ......

C ± ± IRSDQH WSQDII FFFF IRSDTH QIDHS QIDUH PHUDWR PDHW QIDSH VS VRDRH SSQDTQ HDUI USDTH IHUDPH IHRDUH TVTDUW PDQQ IHI BNPPARIBAS(TP)84...... IRSDQH FIMALAC SA CA ...... SIDEL...... SONY CORP.#RGA ......

C ± IRU WTRDPT FFFF IRT UTDSH UUDIH SHSDUR HDUV VH IRRDTH FFFF FFFF FFFF ISHDSH IIDUH IIDSH USDRR IDUI IPDSI CR.LYONNAIS(TP) L ...... IRU FIVES-LILLE...... SILIC CA ...... SUMITOMO BANK #......

± FFFF FFFF FFFF QQWDWI IIPDWH IIIDSH UQIDQW IDPR IHRDSH URDWH URDWH RWIDQI FFFF UWDWH RENAULT (T.P.)...... QRI FONC.LYON.# ...... SIMCO......

C ± FFFF FFFF FFFF IURDRH ISH IRWDIH WUVDHQ HDTH ISSDSH IRDUR IRDUS WTDUS HDHU ISDIW SAINT GOBAIN(T.P...... IUH FRANCE TELECOM...... SKIS ROSSIGNOL......

C C

± ISUDPH IHQIDIT HDIW ITIDWW TIQ TISDSH RHQUDRP HDRI TSH TP TPDHS RHUDHP HDHV TIDSH

THOMSON S.A (T.P) ...... ISUDSH FROMAGERIES BEL...... SOCIETE GENERALE...... ABRE´VIATIONS

C C ± RSDQH PWUDIS IDSH RIDUP PIP PIQ IQWUDIW HDRU PHP IVRDIH IVS IPIQDSP HDRW ITQDIH

ACCOR ...... RSDWW GALERIES LAFAYETT ...... SODEXHO ALLIANCE......

B = Bordeaux; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille; Ny = Nancy; Ns = Nantes.

± ± ± SSDIS QTIDUT HDPU SSDVH SVDSH SVDIH QVIDII HDTV UIDWH VHDVH UW SIVDPI PDPQ VH AGF ...... SSDQH GAUMONT #...... SOGEPARC (FIN) ......

± ± ± IWDIP IPSDRP HDIT IVDIW IHSDVH IHQDUH TVHDPQ IDWV IHSDSH RPDHP RHDQH PTRDQS RDHW QP AIR FRANCE GPE NO ..... IWDIS GECINA...... SOMMER-ALLIBERT...... SYMBOLES

C ± IQRDIH VUWDTR FFFF IQHDWH UQDUH UQDSH RVPDIQ HDPU UPDSH PUDVH PUDWW IVQDTH HDTV PUDIH

AIR LIQUIDE ...... IQRDIH GEOPHYSIQUE ...... SOPHIA ...... 1 ou 2 = cate´gories de cotation - sans indication cate´gorie 3 ; a coupon

C ± ± UT RWVDSQ IDQT UHDUH QQDQH QRDHP PPQDIT PDIT ISH VPDVH VPDSH SRIDIT HDQT UIDTS

ALCATEL ...... UUDHS GFI INFORMATIQUE...... SOPRA # ...... de´tache´; b droit de´tache´; # contrat d’animation ; o = offert ;

C C ± PWDQS IWPDSP HDQR PVDIS QHDWH QHDUW PHIDWU HDQT QHDSS UU UV SIIDTS IDQH VS

ALSTOM...... PWDPS GRANDVISION ...... SPIR COMMUNIC. # ...... d = demande´; x offre re´duite ; y demande re´duite; d cours pre´ce´dent.

C C ±

IWUDTH IPWTDIU HDPH PIQDSH IQQDPH IQQDQH VURDQW HDHV IRH QW QWDSR PSWDQU IDQV QW

ALTRAN TECHNO. #...... IWV GROUPE ANDRE S.A...... SR TELEPERFORMANC .. `

C ± DERNIERE COLONNE RM (1) : WVDRS TRSDUW HDSI IHS UTDUH UTDVH SHQDUU HDIQ UU IQDTR IQDTR VWDRU FFFF IPDST ATOS CA...... WVDWS GROUPE GASCOGNE ..... STUDIOCANAL (M)......

± ± UTDPS SHHDIU HDRT UIDUS SVDSH SVDSH QVQDUQ FFFF SW IUVDRH IUSDSH IISIDPH IDTQ IVSDTH AVENTIS...... UTDTH GR.ZANNIER (LY) #...... SUEZ LYON.DES EAU ..... Lundi date´ mardi : % variation 31/12 ; Mardi date´ mercredi : montant du

C C ISTDIH IHPQDWS HDHT ISWDWH IHSDIH FFFF FFFF FFFF VWDWH US USDUH RWTDST HDWQ UR AXA...... IST GROUPE GTM ...... TF1 ...... coupon en euros ; Mercredi date´ jeudi : paiement dernier coupon ;

C C C IISDUH USVDWR HDSP IITDIH URDPS US RWIDWU IDHI UPDTS IPT IPUDIH VQQDUP HDVU IPS BAIL INVESTIS...... IISDIH GROUPE PARTOUCHE ... TECHNIP...... Jeudi date´ vendredi : compensation ; Vendredi date´ samedi : nominal.

C C C TTDWH RQVDVR HDWV TSDSH SI SIDRH QQUDIT HDUV RWDSH RIDWH RPDTH PUWDRR IDTU RIDPS AZEO(EXG.ET EAUX)...... TTDPS NRJ GROUP ...... THOMSON-CSF......

C ± ± ± ± RUPDPW PDIQ WP THQDRV IDTH UDSH RWDPH UDVT VPDWS SRRDIP HDHT TS RPTDQU PDWW CEREP...... UP HF COMPANY ...... OPTIMS # ...... ARKOPHARMA # .. GO SPORT......

C ± VDVT TDWH WQ TIHDHR QDQQ IDWH IPDRT FFFF IIT UTHDWI FFFF SWHH QVUHIDRT FFFF CHEMUNEX # ...... IDQS HIGH CO.# ...... OXIS INTL RG...... ASSUR.BQ.POP.....d GRAND MARNIE ..d

C ± ± ± VIDWW IQDIW IHRDTH TVTDIQ RDSH SR QSRDPP RDHW TR RIWDVI QDHQ ST QTUDQR FFFF NOUVEAU CMT MEDICAL...... IPDSH HIGHWAVE OPT... PERFECT TECH..... ASSYSTEM #...... GROUPE BOURB ..d

C C ± PSQDPH FFFF QIDIH PHR HDIT IIDWW UVDTS UDWP QPDRH PIPDSQ IDUQ IPR VIQDQW FFFF COALA #...... QVDTH HIMALAYA ...... PHONE SYS.NE..... AUBAY ...... GROUPE J.C.D ......

C C ± ±

PVVDTP FFFF UDWH SIDVP SDQQ WRDPH TIUDWI UDIW VVDWH SVQDIS HDRS PPDSH IRUDSW PDIU

´ COHERIS ATIX ...... RR HI MEDIA...... PICOGIGA...... BENETEAU CA#.... GUY DEGRENNE .. C ± IWHDPQ FFFF IRUDUH WTVDVS HDRV SI QQRDSR QDUU SVDTH QVRDQW FFFF RI PTVDWR FFFF

MARCHE COIL ...... PW HOLOGRAM IND . PROSODIE # ...... BOIRON (LY)#...... d GUYOMARC H N ..

C ± PITDRU IDSR PIDQH IQWDUP HDHS QHDVH PHPDHQ FFFF SU QUQDWH FFFF IRW WUUDQV FFFF CONSODATA #...... QQ IB GROUP.COM ... PROSODIE BS...... d BOIZEL CHANO ... HERMES INTL ......

C C C ± ± IHUDSV QDVH TDSI RPDUH PDRH IHDQI TUDTQ IQDIR IWDIS IPSDTP HDPT IPQDRH VHWDRS HDQQ

CONSORS FRAN ... ITDRH IDP...... PROLOGUE SOF ... BONDUELLE ...... HUREL DUBOIS....

wi‚g‚ihs IP t svvi„

± ± WIVDQR PDIH IDHU UDHP FFFF P IQDIP FFFF VTDTH STVDHT FFFF IWDUH IPWDPP IDHI CROSS SYSTEM .... IRH IDP BON 98 ( ...... d PROXIDIS ...... BQUE TARNEAU...d HYPARLO #(LY......

C

± RQTDPI PDUV ITDSH IHVDPQ FFFF SDSH QTDHV IDVS ITDWU IIIDQP FFFF QS PPWDSV FFFF

Cours releve´sa` 18 h 07 CRYO INTERAC..... TTDSH IGE + XAO ...... QUANTEL ...... BRICE...... d I.C.C.#...... d

C C ± ± SIDQH SDPI RTDSH QHSDHP TDWW QDWV PTDII HDPS RVDWH QPHDUT QDHI VDSH SSDUT FFFF CYBERDECK...... UDVP ILOG #...... QUANTUM APPL .. BRICORAMA #...... IMS(INT.META .....

± ± QHIDTU IDWR R PTDPR FFFF PWDSH IWQDSI FFFF VVDPH SUVDSS FFFF PWDHS IWHDST IDQP CYBER PRES.P ...... RSDWW IMECOM GROUP . R2I SANTE...... BRIOCHE PASQ....d INFO REALITE......

Cours Cours % Var. ± ± ± RQDWS QDTH IPDPH VHDHQ TDHV RTDHW QHPDQQ IDWR IWDQS IPTDWQ FFFF TP RHTDTW FFFF

CYRANO #...... TDUH INFOSOURCES..... RECIF #...... BUFFALO GRIL .... INTER PARFUM....

Valeurs f en euros en francs veille

C ± ± WQDVH PDIR SH QPUDWV RDUT SH QPUDWV IDWT UVDSH SIRDWQ FFFF SR QSRDPP FFFF DALET #...... IRDQH INFOSOURCE B.... REPONSE #...... C.A. MIDI CC...... d IPO (NS) # ...... d

C C C ± ± IPUDWV HDVQ S QPDVH QDHW US RWIDWU PDTH P IQDIP FFFF PHSDPH IQRTDHP PDPW RRDPS PWHDPT HDVH ABEL GUILLEM..... IWDSI DESK #...... INFOTEL # ...... REPONSE DS 0 .....d C.A. PARIS I...... JET MULTIMED....

C C C C SVDUI VDQS HDRP PDUT FFFF PQDVS ISTDRS HDPI IHDPS TUDPR HDRW UP RUPDPW PDIQ VQ SRRDRR FFFF AB SOFT...... VDWS DESK BS 98...... d INFO VISTA...... REGINA RUBEN.... C.A. SOMME C ..... L.D.C...... d

C C ± ± PHIDQV WDUI VW SVQDVH WDIV IIDUI UTDVI IDQW PHDQV IQQDTV UDPT RT QHIDUR FFFF VVDSH SVHDSP FFFF ACCESS COMME .. QHDUH DEVOTEAM #...... INTEGRA NET...... RIBER # ...... C.A.LOIRE/H...... d LATECOERE #......

C C ± IQIDIW FFFF W SWDHR FFFF FFFF FFFF FFFF SVDTS QVRDUP IDHQ IRP WQIDRT HDUI QHDQH IWVDUS PDPT ADL PARTNER...... PH DMS #...... INTEGRA ACT...... RIGIFLEX INT ...... C.A.PAS CAL...... LAURENT-PERR....

C C ± ± ± ± IQUDUS HDRU VP SQUDVV IDPH SH QPUDWV RDTU ISDTH IHPDQQ UDSW UWDPS SIWDVS RDWU ITDRS IHUDWH HDPR ALGORIEL #...... PI D INTERACTIV...... INTERCALL #...... SAVEURS DE F...... CEGEDIM #...... LECTRA SYST......

C C ± ± SUDSQ WDRW RP PUSDSH PDQQ III UPVDII FFFF PSDWH ITWDVW FFFF UDIS RTDWH VDSH IPDWH VRDTP HDQI ALPHAMEDIA...... VDUU DIOSOS #...... IPSOS # ...... GUILLEMOT BS ....d CERG-FINANCE ... LOUIS DREYFU.....

C C C ± RHDHV RDSQ RDPH PUDSS IDWR IRDUH WTDRQ FFFF VDHS SPDVH HDTQ IHSDSH TWPDHQ FFFF RTDWH QHUDTR PDIT ALPHA MOS #...... TDII DURAND ALLIZ .... IPSOS BS00 ...... d SELF TRADE #...... CIE FIN.ST-H ...... d LVL MEDICAL......

C C ± ± IRUSDWH RDPI VW SVQDVH QDIQ PUDSQ IVHDSV SDHU SW QVUDHI FFFF SVDHS QVHDUV FFFF TUDSH RRPDUU IDSH ALTAMIR & CI...... PPS DURAN DUBOI..... IT LINK ...... SILICOMP # ...... CNIM CA#...... M6-METR.TV A.....

C ± ± WSDII FFFF RDSH PWDSP IH QDSH PPDWT FFFF PIDSS IRIDQT IDTS SPDSH QRRDQV FFFF WS TPQDIT PDHT ALTAMIR BS 9 ...... d IRDSH DURAN BS 00 ...... JOLIEZ-REGOL .....d SITICOM GROU.... COFITEM-COFI ....d MANITOU #......

± ± ± QWDQT R IVDII IIVDUW FFFF HDIU IDIP FFFF PUDUH IVIDUH PDPW TWDUH RSUDPH FFFF TSDUH RQHDWT IDWR ALDETA...... T EFFIK # ...... JOLIEZ-REGOL .....d SOFT COMPUTI.... CR.AG.SUD RH.....d MANUTAN INTE...

± ± ± ± IRRDPR PDUH PUS IVHQDVV PDVQ IRDUR WTDTW IDUQ SI QQRDSR FFFF SQ QRUDTT PDUS ALTI #...... PIDWW EGIDE # ...... KALISTO ENTE ..... CROMETAL ...... d MARC ORIAN ......

± ± ± ± IQISDIW SDRP WDSH TPDQP IDHR TDHS QWDTW HDVP RIDIR PTWDVT FFFF IHQDPH TUTDWS HDUU A NOVO #...... PHHDSH EMME(JCE 1/1...... KAZIBAO ...... DECAN GROUPE..d MARIONNAUD P..

C C

± ± ITUDIR IDSS QHDWR PHPDWS HDRS RDIH PTDVW WDQQ QV PRWDPT FFFF PV IVQDTU IDHT

ARTPRICE COM.... PSDRV ESI GROUP ...... LACIE GROUP ...... SECOND DU PAREIL AU ..... MECATHERM # ....

± ± ± IPDRT FFFF PPDIH IRRDWU IDUV IVDTS IPPDQR HDVH SRDVH QSWDRT HDIV IQDVH WHDSP FFFF

ASTRA ...... IDWH ESKER...... LEXIBOOK # ...... ______ENTRELEC CB...... NAF-NAF # ......

± ± PTDPR FFFF ISDIW WWDTR P IUDIP IIPDQH TDRH IVDSH IPIDQS FFFF IRT WSUDUH FFFF ATN...... d R EUROFINS SCI...... LINADATA SER..... ETAM DEVELOP... ONET #...... d

C C C ± ± IITDVW IDSR WDWS TSDPU IDSQ TDVH RRDTI PDVT PSDIS ITRDWU TDIT RTDPH QHQDHS HDRQ

AUTOMA TECH .... IUDVP EURO.CARGO S..... MEDCOST # ...... MARCHE´ EUROP.EXTINC .... PETIT FOREST...... C ± ± ± WTDRW IUDPU IWDTH IPVDSU WDTV QSDTH PQQDSP HDVR VS SSUDST HDHT THDIH QWRDPQ FFFF AVENIR TELEC...... IRDUI EUROPSTAT #...... MEDIDEP # ...... EUROPEENNE C... PIERRE VACAN.....

± ± ± TIDTT UDVR ISDTT IHPDUP HDVW UH RSWDIU HDUI RRDSH PWIDWH FFFF SQ QRUDTT FFFF AVENIR TELEC...... WDRH FIMATEX #...... METROLOGIC G... EXEL INDUSTR .... POCHET ...... d

C C C ± UWDUH SDTS RSDPH PWTDRW PDUQ TDIH RHDHI HDVQ VV SUUDPR PDPP IPVDSH VRPDWH FFFF BAC MAJESTIC ..... IPDIS FI SYSTEM # ...... MONDIAL PECH .. EXPAND S.A...... RADIALL #...... ti hs IQ t svvi„

C C ± ± SVDWU SDPU WDSH TPDQP QDPT IUDQH IIQDRV PDVI IIU UTUDRU FFFF TT RQPDWQ HDIS

BARBARA BUI...... VDWW FLOREANE MED ... MULTIMANIA #.... EXPLOIT.PARC .....d RALLYE (LY)......

ne se le™tionF

´ ` ± ITQDWW FFFF VDIW SQDUP FFFF TDQS RIDTS FFFF IUS IIRUDWP FFFF IWH IPRTDQP HDPI BCI NAVIGATI ...... PS GAMELOFT COM.. NART ...... d Cours relevesa9h57 FACTOR.EXDT...... d RODRIGUEZ GR ...

± ± ± ± RIWDIT IDSR IV IIVDHU QDUR IHDSP TWDHI RDQT IPDHS UWDHR HDRI PQDQS ISQDIU FFFF BELVEDERE...... TQDWH GAUDRIOT #...... NATUREX...... FINACOR ...... RUBIS CA# EX......

Cours Cours % Var. C ± ± TSDWW PDVH RI PTVDWR FFFF IVDHI IIVDIR TDVV IIRDIH URVDRS FFFF IP UVDUI RDQS

BOURSE DIREC .... IHDHT GENERIX #...... NET2S # ...... FINATIS(EX.L...... d S.T. DUPONT......

Valeurs f en euros en francs veille

C C C ± ± QHQDWU QDHS RS PWSDIV HDRR QWDVH PTIDHU RDUR QIDRH PHSDWU IDRS QU PRPDUH RDPQ BRIME TECHNO... RTDQR GENESYS #...... NETGEM...... FININFO ...... SABATE SA #......

C C C ± ± SSDUT FFFF SDPS QRDRR S PHDIS IQPDIV SDVR PQDTT ISSDPH PDVU QTDRP PQVDWH HDHQ SWDHS QVUDQR PDTR BUSINESS INT...... VDSH GENESYS BS00...... NETVALUE #...... ALES GPE EX...... FLO (GROUPE)..... SECHE ENVIRO.....

C C ± ± PVVDTP SDRV VPDWS SRRDIP IDSR UDWS SPDIS FFFF VQDPS SRTDHV RDWV VP SQUDVV IDPQ TV RRTDHS FFFF BVRP ACT.DIV ...... RR GENSET...... NEURONES # ...... ALGECO #...... FOCAL (GROUP.... SERVICES ET ...... d

C C ± ± ± IQPDSH TDQP RWDSH QPRDUH VDTU TRDWS RPTDHR IDRV IVDTH IPPDHI IDVH IHV UHVDRQ HDRT QI PHQDQS FFFF DATATRONIC...... PHDPH GL TRADE #...... NICOX # ...... ALTEDIA...... GENERALE LOC ... SIPAREX CROI ......

± ± ± ± UHDSV PDIV SRDVH QSWDRT HDPU ST QTUDQR IDUS ISP WWUDHS HDTS TV RRTDHS FFFF IIR URUDUW FFFF CAC SYSTEMES .... IHDUT GUILLEMOT #...... OLITEC...... ALTEN (SVN) ...... GEODIS...... d SODICE EXP.( ...... d

C C ± ± ± PRRDTI HDHQ HDRS PDWS PDIU IIDRH URDUV QDTR PHS IQRRDUI HDRW PR ISUDRQ RDQS PHRDSH IQRIDRQ FFFF CAST ...... QUDPW GUYANOR ACTI .... OPTIMA DIREC .... APRIL S.A.#(...... GFI INDUSTRI ..... SOLERI ...... d

´ ´ ´ IIUDIS IIGHU

Sicav en ligne : OPTALIS SERENITE C...... IUDVT Fonds communs de placements

´ ´ ´ IHSDVU IIGHU

OPTALIS SERENITE D ...... ITDIR

SSQDRQ IPGHU

08 36 68 09 00 (2,23 F/mn) POSTE EUROPE C...... VRDQU

RWRDSW IIGHU

SICAV et FCP PACTE SOL. LOGEM...... USDRH

SQIDHT IPGHU

´ POSTE EUROPE D ...... VHDWT RPHDVT IPGHU

TRDIT ´ IIIPDPR IIGHU

ECUR. 1,2,3... FUTUR ...... AMERIQUE 2000...... ITWDST

SPU IIGHU

PACTE SOL.TIERS MONDE .. VHDQR ` IIVUDPP IPGHU

´ POSTE PREMIERE 8 ANS C... IVHDWW WHDHU SWHDVP IPGHU

UHIDIS IPGHU

ECUR. ACT. FUT.D PEA...... ASIE 2000...... IHTDVW IPHHDPU ISGHU

IVPDWV ` IIIQDIT IPGHU UNIVAR C ...... ITWDUH

´ POSTE PREMIERE 8 ANS D... PQDQT ISQDPQ IPGHU

IWPTDPP IIGHU

ECUR. ACTIONS EUROP. C ... NOUVELLE EUROPE...... PWQDTS ne se le™tionF

IPHHDPU ISGHU

Cours de cloˆ ture le 12 juillet IVPDWV

´ UNIVAR D...... PTTDQP IPGHU RHDTH ´ PIUQQDRQ IHGHU

ECUR. CAPITALISATION C.... SAINT-HONORE CAPITAL C . QQIQDPR SG ASSET MANAGEMENT

´ QWIDIS IPGHU ECUR. DYNAMIQUE+ DPEA SWDTQ ´ PHWWRDST IHGHU

SAINT-HONORE CAPITAL D. QPHHDTH Serveur vocal :

Valeurs unitaires e Date ´ ´ QTSDRQ IPGHU

´ ECUR. ENERGIE D PEA...... SSDUI ´ PPQHDVR IHGHU

Emetteurs f ST-HONORE CONVERTIBLES QRHDHW 08 36 68 36 62 (2,21 F/mn)

Euros francsee cours ´ IQWHTDPS WIPIWDHP IPGHU

QHHDTW IIGHU ECUR. EXPANSION C...... RSDVR ´

RUHDHT IPGHU

CIC FRANCIC ...... ST-HONORE FRANCE...... UIDTT

IHHSDIP IPGHU

´ CADENCE 1 D...... ISQDPQ PTIDVT IPGHU

ECUR. EXPANSIONPLUS C.... QWDWP

IHUQDHI IIGHU

ITQDSV ´ ´ RWVDPH IPGHU

AGIPI CIC FINUNION ...... ST-HONORE MAR. EMER. .... USDWS

IHHSDWV IPGHU

´ CADENCE 2 D...... ISQDQT

RTIDRH IPGHU

ECUR. INVESTIS. D PEA...... UHDQR

PTRDTI IIGHU

RHDQR ´ IHSIDII IPGHU

CICAMONDE...... ST-HONORE PACIFIQUE ...... ITHDPR

WWPDVT IPGHU

CADENCE 3 D...... ISIDQT

IWVDRQ IPGHU

QHDPS ´ ´ IQWVDQU IPGHU

AGIPI AMBITION (AXA) ...... EC. MONET.C/10 30/11/98...... PIQDIV

TPRDPU IIGHU

WSDIU ´

ITQRDIP IPGHU

CONVERTICIC...... ST-HONORE TECH. MEDIA .. PRWDIP

IUTWDWU IPGHU

CONVERTIS C...... PTWDVQ

PITDUQ IPGHU QQDHR ´ ´ IPPWDSQ IPGHU

AGIPI ACTIONS (AXA)...... EC. MONET.D/10 30/11/98...... IVUDRR

SQQWDRW IIGHU VIR ´ ´ PTRHDWS IPGHU

EPARCIC ...... ST-HONORE VIE SANTE ...... RHPDTI IUPWDSH IPGHU

´ CONVERTIS D...... PTQDTT IHUHDUV IPGHU

ECUR. OBLIG. INTERNAT. .... ITQDPR ´ STSDHQ QUHTDQS HUGHU IPRDUW VIVDSU IIGHU QSRDVI IPGHU

´ EUROCIC LEADERS...... ST-HONORE WORLD LEAD. . INTEROBLIG C ...... SRDHW IUSWDRU IPGHU

3615 BNP ECUR. TRIMESTRIEL D...... PTVDPQ ´ RWPDQT HUGHU

USDHT ´ TRPDQI IPGHU

´ EUROPE REGIONS...... INTERSELECTION FR. D...... WUDWP IUWDTU IPGHU

EPARCOURT-SICAV D...... PUDQW

PPRDUQ IIGHU QRDPT ´ ´ IPTTDUP IPGHU

FRANCIC PIERRE...... LEGAL & GENERAL BANK SELECT DEFENSIF C...... IWQDII IHUVDRT IPGHU ITRDRI ´ IQVVVDQV IPGHU

BNP ACTIONS EURO...... GEOPTIM C ...... PIIUDPU

´ PWW IWTIDQI IPGHU WQQWDQP IIGHU

MENSUELCIC...... IRPQDUU SELECT DYNAMIQUE C ...... TPPDSQ RHVQDSQ IPGHU

IQTHDHT IPGHU

BNP ACTIONS FRANCE...... PHUDQR HORIZON C......

´ ´ IVVDRV IPQTDQS IPGHU

RRWHDRV IIGHU

OBLICIC MONDIAL...... TVRDSU ´ SELECT EQUILIBRE 2...... IWTTDHQ IIGHU ´ ´ PWWDUP IRDRP WRDSW IPGHU

IPVVDIU IPGHU

IWTDQV PREVOYANCE ECUR. D...... SECURITAUX ......

BNP ACT. MIDCAP EURO..... ´ IPWIDPS IPGHU

´ IWTDVS IIIIDUP HUGHU

OBLICIC REGIONS...... ITWDRV ´ SELECT PEA DYNAMIQUE ....

PVPDQU IVSPDPQ IIGHU QWHDQT IPGHU

SWDSI STRATEGIE IND. EUROPE ....

BNP ACT. MIDCAP FR...... Fonds communs de placements ´ IUUTDUQ IPGHU

SELECT PEA 1...... PUHDVT

ISUDWS IIGHU

RENTACIC...... PRDHV ´ QQRDPV PIWPDUQ IIGHU

ISRSDPR IPGHU

BNP ACTIONS MONDE...... PQSDSU ´ ´ STRATEGIE RENDEMENT .... PSRDWH IPGHU

ECUREUIL EQUILIBRE C...... QVDVT

QUPVDUW IPGHU

´ SG FRANCE OPPORT. C...... STVDRS SHSHDRI IIGHU

UNION AMERIQUE ...... UTWDWQ

IURIDVQ IPGHU

BNP ACTIONS PEA EURO..... PTSDSR ´ PIRDWT IPGHU

ECUREUIL PRUDENCE C ...... QPDUU

QRWIDQQ IPGHU

´ SG FRANCE OPPORT. D ...... SQPDPS PQSDIT IPGHU

BNP EP. PATRIMOINE...... QSDVS ´ ´ Sicav Info Poste : QPPDPI IPGHU ECUREUIL VITALITE C ...... RWDIP RPIUDHP IPGHU

SOGENFRANCE C...... TRPDVV

´ www.clamdirect.com PUPDWR IPGHU

BNP EPARGNE RETRAITE .... RIDTI 08 36 68 50 10 (2,23 F/mn) QVHHDPP IPGHU

SOGENFRANCE D...... SUWDQR

´ PQTHDIR ISRVIDSH IPGHU

TTSDTU IPGHU

BNP MONE COURT TERME . ADDILYS C ...... IHIDRV TUSDUH IPGHU

´ ´ SOGEOBLIG C...... IHQDHI

IRHWDTS IPGHU

´ CREDIT AGRICOLE EURCO SOLIDARITE ...... PIRDWH

SVQPDSU IPGHU

VVWDIU ´ PIPDUQ IPGHU

BNP MONETAIRE C...... AMPLITUDE AMERIQUE C ... QPDRQ ´ PWQDQR IPGHU

SOGEPARGNE D...... RRDUP

TIQSDWS IPGHU

´ 08 36 68 56 55 (2,23 F/mn) LION 20000 C/3 11/06/99 ...... WQSDRP SPVWDUU IPGHU

VHTDRP ´ PHVDSW IPGHU

BNP MONETAIRE D ...... QIDVH

IWVVDRH IPGHU

AMPLITUDE AMERIQUE D... SOGEPEA EUROPE...... QHQDIQ

SRURDRW IPGHU

´ LION 20000 D/3 11/06/99 ...... VQRDSV IPWVTDUI VSIVUDPQ IPGHU SWPDPW QVVSDIU IPGHU

QHUDHS IPGHU BNP MONE PLACEMENT C.. ATOUT CROISSANCE...... RTDVI TSQDSQ IPGHU

AMPLITUDE EUROPE C...... SOGINTER C...... WWDTQ

ISIUDWS IPGHU

´ SICAV 5000 ...... PQIDRI IITQWDWQ UTQSPDWR IPGHU QQQDIW PIVSDSV IPGHU

PWVDHU IPGHU

BNP MONE PLACEMENT D.. ATOUT FONCIER...... AMPLITUDE EUROPE D ...... RSDRR Fonds communs de placements

RHVDSR PTUWDVS IPGHU

TVVDIT IPGHU ´ ´ ´ IHRDWI IIUIPDRR IPGHU IUVSDSS SLIVAFRANCE ......

PITPDVP IPGHU ATOUT FRANCE ASIE D...... QPWDUP

BNP MONE SECURITE ...... AMPLITUDE MONDE C...... ´ ISPDQV IIGHU

DECLIC ACTIONS EURO...... PQDPQ

QVDTV PSQDUP IPGHU

IUISDWV IPGHU

´ ´ PTIDTH WTTQWIDTU IPGHU

IRUQPSDRT ATOUT FRANCE EUROPE ..... SLIVARENTE ...... IWSUDSI IPGHU

BNP MONE TRESORIE ...... AMPLITUDE MONDE D ...... PWVDRP ´ RRQDTW IIGHU

DECLIC ACTIONS FRANC ..... TUDTR

PHVDRR IQTUDPV IPGHU TQDWH RIWDIT IPGHU

IHSVDHT IPGHU

ITIDQH ATOUT FRANCE MONDE...... SLIVINTER ...... IVPDPW IPGHU

BNP OBLIG. CT ...... AMPLITUDE PACIFIQUE C ... PUDUW ´ QSSDPH IIGHU

DECLIC ACTIONS INTER...... SRDIS

PUWDHS IVQHDRS IPGHU UQVDIH RVRIDTP IPGHU

PIUDHT IPGHU

QQDHW ATOUT FUTUR C ...... TRILION......

IUTDVS IPGHU

BNP OBLIG. LT...... AMPLITUDE PACIFIQUE D... PTDWT ´

RPPDHR IIGHU

DECLIC BOURSE PEA ...... TRDQR

ITWSDIP IPGHU

ATOUT FUTUR D...... PSVDRP IPQSDTW IPGHU

IVVDQV ´ QWSDHP IPGHU

BNP OBLIG. MONDE...... ELANCIEL FRANCE D PEA.... THDPP ´ ´ IPPDWQ IIGHU

´ Fonds communs de placements DECLIC BOURSE EQUILIBRE IVDUR WRHDWH IPGHU

ATOUT SELECTION ...... IRQDRR WQPDTR IPGHU

IRPDIV ´ WRVDWU IPGHU

BNP OBLIG. MT C...... ELANCIEL EURO D PEA...... IRRDTU ´ ISSQDVQ IPGHU ITDVS IIHDSQ IIGHU

ACTILION DYNAMIQUE C * . PQTDVV DECLIC OBLIG. EUROPE......

PIHTDRI IPGHU

COEXIS ...... QPIDIP VUPDQT IPGHU

IQPDWW ´ QHRDVP IPGHU

BNP OBLIG. MT D...... EMERGENCE E.POST.D PEA. RTDRU ´ QIDSU PHUDHW IIGHU IRWTDQU IPGHU

` ACTILION DYNAMIQUE D *. PPVDIP DECLIC PEA EUROPE ......

QPVRDSU IPGHU

DIEZE ...... SHHDUQ

IHRUDQH IPGHU

ISWDTT ´ UISDUV IPGHU

BNP OBLIG. REVENUS ...... IHWDIP ´ SRTDVU IIGHU

GEOBILYS C ...... VQDQU

TSTDUR IPGHU

ACTILION PEA DYNAMIQUE IHHDIP DECLIC SOGENFR. TEMPO ..

RUIQDPS IPGHU

EURODYN...... UIVDSQ

IIIWDUP IPGHU

IUHDUH ´ TSVDRS IPGHU BNP OBLIG. SPREADS...... IHHDQV

RUWV IIGHU

´ GEOBILYS D...... SOGINDEX FRANCE C ...... UQIDRS

IQQIDRH IPGHU

ACTILION EQUILIBRE C * .... PHPDWU

IHSWDHR IIGHU

´ INDICIA EUROLAND...... ITIDRS IVQUDWU IPHSTDPW IPGHU

IPUDUI IPGHU

BNP OBLIG. TRESOR...... IWDRU

FFFF FFFF

´ INTENSYS C...... FFFF IWQDWP IPUPDHQ IPGHU

QTWSDPU IIGHU

INDICIA FRANCE...... STQDQR ACTILION EQUILIBRE D *....

IRRDQW WRUDIR IPGHU

ITDWI IIHDWP IPGHU

FFFF FFFF

BNP SECT. IMMOBILIER ...... ´ INTENSYS D...... FFFF IRIPDQR ISGHT

´ PISDQI QTUDRH IPGHU

INDOCAM AMERIQUE...... STDHI ACTILION PEA EQUILIBRE...

FFFF FFFF FFFF IUTIDSI IPGHU

KALEIS DYNAMISME C...... PTVDSR ......

IUVDQV IIUHDIH IPGHU

IVSDTR IPGHU

INDOCAM ASIE ...... PVDQH ACTILION PRUDENCE C *....

FFFF FFFF BANQUE POPULAIRE ASSET MANAGEMENT FFFF

IUPTDIS IPGHU

KALEIS DYNAMISME D ...... PTQDIS ......

ISWDUS IHRUDVW IPGHU IIITDQU IPGHU

INDOCAM MULTI OBLIG...... ACTILION PRUDENCE D * ... IUHDIW

FFFF FFFF FFFF

TSHDUU IPGHU

www.bpam.fr 08 36 68 22 00 (2,23 F/mn) KALEIS DYNAMISME FR C ... WWDPI ......

RSDVQ QHHDTQ IPGHU

IRHVDTU IPGHU

INDOCAM ORIENT C...... INTERLION...... PIRDUS

FFFF FFFF

´ FFFF IRIRDIV IPGHU

KALEIS EQUILIBRE C...... PISDSW ......

QRSDRQ PPTSDVU IIGHU

PTUDVQ IPGHU

BP OBLI CONVERTIBLES...... RHDVQ VRPDWU IPGHU

INDOCAM ORIENT D ...... LION ACTION EURO...... IPVDSI

FFFF FFFF

´ ...... FFFF

IQUWDSR IPGHU

KALEIS EQUILIBRE D ...... PIHDQI

IIHDPV UPQDQW IIGHU

ISHQDHT IPGHU

BP OBLI HAUT REND...... INDOCAM UNIJAPON...... PPWDIR

VRPDPS IPGHU

LION PEA EURO...... IPVDRH

FFFF FFFF

´ ´ ´ ...... FFFF IPSUDIR IPGHU

´ ´ KALEIS SERENITE C ...... IWIDTS IQHDRU VSSDVQ IIGHU PHWRDSR IPGHU

BP MEDITERRANEEDEV...... INDOCAM STR. 5-7 C ...... QIWDQI

FFFF FFFF

´ ´ ´ ...... FFFF IPPQDRQ IPGHU

KALEIS SERENITE D...... IVTDSI IQUUDSV IPGHU ´ PIHDHI PHPUDQH IIGHU

BP NOUVELLE ECONOMIE... QHWDHT INDOCAM STR. 5-7 D......

FFFF FFFF

...... FFFF

WWDPS TSIDHR IPGHU

THTDHR IPGHU WPDQW KALEIS TONUS C...... QITDTQ IPGHU

BP OBLIG. EUROPE...... RVDPU OBLIFUTUR C......

FFFF FFFF

...... FFFF

PRDRI ITHDIP IPGHU

SPIDTP IPGHU

´ ´ UWDSP LATITUDE C...... TQUHWQDUV IPGHU

WUIPRDQP OBLIFUTUR D ......

PHPDUT IPGHU

BP SECURITE ...... CM EURO PEA ...... QHDWI

FFFF FFFF

...... FFFF

PHDVU IQTDWH IPGHU

IIIQDIT IPGHU

ITWDUH LATITUDE D......

IRQUDTH IPGHU

EUROACTION MIDCAP ...... PIWDIT REVENU-VERT ......

TQDVP IPGHU

CM EUROPE TECHNOL...... WDUQ

FFFF FFFF

...... FFFF

IHQDWS TVIDVU IPGHU RWQDUR IPGHU

UNIVERS ACTIONS...... USDPU OBLITYS D ...... WRWDPR IPGHU

FRUCTI EURO 50...... IRRDUI RWDUV QPTDSR IPGHU

FFFF FFFF

CM FRANCE ACTIONS...... FFFF

PSTDVI IPGHU QWDIS ´ QSIDTT IPGHU

UNIVERS-OBLIGATIONS...... PLENITUDE D PEA...... SQDTI USTDQP IIGHU

FRUCTIFRANCE C ...... IISDQH

RHDPT PTRDHW IPGHU

FFFF FFFF

CM MID. ACT. FRANCE...... FFFF

ITPPWDHQ IPGHU

POSTE GESTION C...... PRURDIH

PVVSDUS IIGHU

FRUCTIFONDS FRANCE NM RQWDWQ

PVSPDST IPGHU Fonds communs de placements RQRDVU FFFF FFFF

CM MONDE ACTIONS ...... FFFF

IRVUPDIW IPGHU

POSTE GESTION D...... PPTUDPS

QVUDVU PSRRDPT IIGHU

FFFF FFFF FFFF TTRDWR IPGHU

INDOCAM VAL. RESTR...... IHIDQU ......

CM OBLIG. LONG TERME.... ` RRIRUDPP IPGHU

www.cdc-assetmanagement.com POSTE PREMIERE SI ...... TUQHDPH

SWDUV QWPDIQ IHGHU FFFF FFFF

MASTER ACTIONS...... FFFF PSTDUR IPGHU

QWDIR ......

CM OPTION DYNAM...... ` PTHVPQDVS IPGHU

POSTE PREMIERE 1 AN...... QWUTPDQR

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21 AUJOURD’HUI LE MONDE / VENDREDI 14 JUILLET 2000

TOUR DE FRANCE Après une giques que l’on annonçait défavo- estimer qu’il est encore possible de du samedi 15, pour tenter de désta- journée de repos, le peloton du Tour rables et au terme d’une étape de déboulonner Lance Armstrong, so- biliser l’Américain. b VENDREDI, la de France devait se lancer jeudi 149 km dont le départ a été donné lide maillot jaune. b LE FRANÇAIS 13e étape conduira le peloton d’Avi- 13 juillet à l’assaut du mont Ventoux de Carpentras. b RICHARD VI- espère que les grimpeurs mettront à gnon à Draguignan par un parcours dans des conditions météorolo- RENQUE semble être l’un des rares à profit les étapes alpestres, à partir vallonné de 185 km. Les protagonistes du Tour ont fait un bilan provisoire avant l’acte II A la veille de s’attaquer, jeudi 13 juillet, au mont Ventoux et d’enchaîner avec les étapes alpestres, le peloton a profité de la journée de repos pour faire ses comptes CARPENTRAS (Vaucluse) par les cols du Galibier et de la veille du départ de Poitiers, cartin (Kelme) se classent, quant à , un coureur qui a été formation de Laurent Jalabert de notre envoyé spécial Madeleine. Le premier acte s’est comme têtes d’affiche potentielles eux, aux 14e et 17e rangs, à plus de interdit de Mondial en octobre comptait, avant l’étape du Ven- Jeudi 13 juillet, au lendemain de clos sur un constat net : l’Améri- accusent néanmoins de lourds dé- 7 minutes d’Armstrong. L’Espa- 1999 à Vérone (Italie) et mis au re- toux, cinq coureurs dans les trente la première journée de repos, la cain Lance Armstrong (US Postal) bours. A commencer par les an- gnol Abraham Olano (Once) oc- pos quinze jours pour cause d’hé- premiers. Grande Boucle devait entrer dans est plus que jamais le premier can- ciens vainqueurs du Tour. Le grim- cupe quant à lui la 13e place. matocrite anormalement élevé. Le bilan pour les autres forma- sa seconde partie. Avec une re- didat à sa propre succession. Lors peur italien Marco Pantani Les Français évoluant dans des Le Français Christophe Moreau tions françaises que Festina est prise corsée. Après l’arrivée au de la seule étape pyrénéenne ins- (Mercatone Uno) est ainsi classé équipes étrangères, Richard Vi- peut lui aussi prétendre émarger très mitigé. Certes, Cofidis, grâce à sommet du mont Ventoux, jeudi, crite au menu de cette 87e édition 24e à plus de 10 minutes de Lance renque (Polti) et Laurent Jalabert dans la catégorie des révélations : l’Ecossais David Millar (en jaune et une étape qui ne devrait pas du Tour, dont l’arrivée était jugée Armstrong. (Once), ont également plié. Le pre- ayant devancé Jan Ullrich et Marco au début du Tour durant trois vraiment être de transition, ven- au sommet d’Hautacam, il a assé- mier, 11e au général, se situe à un Pantani à Hautacam, il est troi- jours), peut considérer avoir rem- dredi entre Avignon et Dragui- né à ses rivaux « un gros coup de PRÉTENDANTS DÉÇUS peu moins de 7 minutes de celui sième au classement général (à un pli sa mission, même si son leader gnan, le peloton enchaînera avec bâton », pour reprendre les termes Dominé sur son terrain de pré- qu’il compare à « un avion» ». Le peu plus de 5 minutes du maillot désigné, le Belge Frank Vanden- deux grandes étapes alpestres, du Suisse Laurent Dufaux (Saeco), dilection, la montagne, il n’est second, qui estime n’avoir « pas jaune). Le Belfortain était l’un des broucke, a déjà plié bagage. AG2R parsemées de lieux mythiques : de 4e à Paris en 1999 et aujourd’hui certes revenu à la compétition monté la même côte » que le cou- protagonistes de l’« affaire Festi- Prévoyance a elle aussi trouvé mo- Draguignan à Briançon, samedi 98e à plus de 40 minutes de l’Amé- qu’en mai, après un an d’inactivité reur américain, a une nouvelle fois na » en 1998, ce qui lui a valu six tif à satisfaction : une étape avec 15 juillet, via les cols d’Allos, de ricain. consécutif à son éviction du Tour buté sur la haute montagne et, mois de suspension pour dopage. Christophe Agnolutto. Vars et d’Izoard, puis de Briançon S’ils ne sont pas aussi mal lotis, d’Italie 1999 en raison d’un héma- 18e , totalise un retard supérieur à Il dit « avoir toujours la même puis- Pour le reste, Crédit agricole, à à Courchevel, dimanche 16 juillet, ceux qui avaient été désignés, à la tocrite (taux de globules rouges) 8 minutes. sance » et se sentir désormais « li- travers l’Allemand Jens Voigt et le trop élevé qui laissait suspecter un Des « surprises », la première béré ». Français Fabrice Gougot, et La recours à l’érythropoïétine (EPO). partie du Tour en a réservé quel- Française des jeux, avec les Fran- Quasi absent des compétitions ques autres. Ainsi en va-t-il de la FRANÇAIS EN DEMI-TEINTE çais Emmanuel Magnien et Xavier jusqu’en juin, battu lors du contre- 4e place au classement général (à Son équipe, Festina, qui a opté Jan, ont bien animé quelques Armstrong et le Tour : l’amour vache la-montre initial à Poitiers, lâché à plus de 5 minutes de Lance Arms- pour un encadrement (directeur étapes. Mais pour ne récolter que CARPENTRAS reur toutes les épreuves imaginables Hautacam, l’Allemand Jan Ullrich trong) du Belge Marc Wauters. Au- sportif, médecin, etc.) totalement des places d’honneur. « Les Fran- de notre envoyé spécial (...) et surtout une profonde remise (Telekom) compte un peu plus de delà de la performance de ce cou- espagnol sur ce Tour, fait elle aussi çais ne sont ni plus mauvais ni meil- Pour ses comparses du peloton, en question. (...) Le Tour n’est pas 4 minutes de retard sur le maillot reur de trente et un ans, révélation un début d’épreuve remarqué, pla- leurs que les années passées », a ce- Lance Armstrong est « un extra- une course cycliste, pas du tout. jaune. Il est malgré tout l’actuel tardive (il n’avait guère brillé jus- çant quatre coureurs dans les pendant assuré Laurent Jalabert terrestre » ou « un avion ». C’est un test. Un test physique, un dauphin de Lance Armstrong au qu’à sa victoire dans Paris-Tours trente premiers du classement gé- au quotidien L’Equipe, mercredi « Quand on le voit, on se demande test mental et même un test moral. » classement général. Respective- en 1999), c’est aussi son équipe, la néral. Score que seules les équipes 12 juillet. Dans ce cas, pourquoi ce qu’on fait là », s’exclamait Du Tour 1999, celui de son ment deuxième et troisième du formation néerlandaise Rabobank, espagnoles Kelme et Once peuvent s’en faire ? Laurent Jalabert au soir de la dé- come-back retentissant, Lance Tour 1999, le Suisse Alex Zülle (Ba- qui s’est distinguée : trois victoires prétendre égaler pour la première, monstration du maillot jaune dans Armstrong retient ses victoires nesto) et l’Espagnol Fernando Es- d’étapes au total, dont deux pour ou dépasser pour la seconde : la Philippe Le Cœur la grande étape pyrénéenne, lundi coups de tonnerre, à Metz dans un 10 juillet. Cet homme, dont l’ex- contre-la-montre et à Sestrières pression du visage varie aussi peu dans une grande étape de mon- dans la douleur de l’effort que tagne : des « étranges expériences, dans la joie de la victoire, est une où mon corps ne semblait plus « Je suis Richard Virenque » énigme. Sa victoire dans le Tour de m’appartenir ». CARPENTRAS Grande Boucle sur la pointe des pieds. Ses avait passé la journée à l’abri. Mais le Tour ne France 1999, quelques mois après de notre envoyé spécial rendez-vous - comptés - avec la presse ne dé- fait que commencer. » Indécrottable Virenque. avoir surmonté un cancer d’un tes- PLUS DE CRAINTE Neuf Tours de France, cinq titres de meil- clenchent plus ces terribles bousculades, Il est venu ici après une sorte d’exil et trois ticule, lui avait valu le respect du Depuis sa rencontre avec Eddy leur grimpeur, une fois évincé et toujours adu- même si les amateurs d’autographes se mois avant le procès d’une affaire de dopage public, mais sur les routes du Tour, Merckx, il ne voulait plus « simple- lé : tout peut lui arriver, le meilleur comme le pressent toujours devant l’entrée des hôtels qui l’a placé au cœur d’une épouvantable tour- sa présence ne suscite pas de ment gagner, mais gagner dans un pire, mais rien ne change. A trente ans, Ri- qui l’accueillent. L’ancien leader des Festina, mente, mais rien ne semble affecter son mo- grandes manifestations de sympa- certain style ». Il se rêvait héros chard Virenque reste le « fiancé » que la éternel candidat aux épopées montagnardes, ral. Le maillot jaune ? « Armstrong est très fort. thie, à peine quelques pancartes universel, il n’a pas digéré les « ac- France de juillet s’est mise à aimer voilà main- roule au milieu du peloton depuis près de Mais si le soleil revient dans les étapes comme d’encouragements. cusations ahurissantes de la presse tenant neuf ans et auquel elle pardonne tout. deux semaines, et c’est à peine si on l’a remar- celle de Courchevel où les cols s’enchaînent, je Lance Armstrong éprouve les française », qui l’a soupçonné de Les frasques et les échecs, les mensonges et les qué. peux encore revenir au général, espère-t-il. J’ai mêmes sentiments contrastés pour dopage, ni les contrôles sanguins, trahisons, qu’importe ! Le lien passionnel toujours dit que, cette année, je concentrerai la Grande Boucle. Il aime le Tour « l’aspect le plus avilissant du entre ce coureur aux victoires plutôt rares et « J’ESSAIERAI D’ATTAQUER » tout sur le Tour. Je m’y suis préparé. » de France, mais lui voue un amour Tour ». ces foules estivales résiste à toutes les Bien sûr, ses admirateurs envahissent tou- Esprit de revanche ? Même pas. « Je suis Ri- vache. Il entretient avec cette Un an plus tard, il n’a rien ou- épreuves. Contrairement à ses condisciples jours autant le bord des routes et s’enthou- chard Virenque. Toutes les performances que je épreuve la même relation ambiguë blié. Il paraît toujours sûr de son qui partagent avec lui le statut de champion, siasment toujours aussi bruyamment. Bien réalise depuis neuf ans, prendre la course en qu’il a eue avec l’Europe lors de ses fait. Après avoir vaincu la peur de ce grand gamin au sourire espiègle, aux yeux sûr, dans le brouillard des cols pyrénéens, on main, mettre le feu, tout ça, c’est moi. C’est ma premiers séjours passés loin de son la maladie, qui l’avait laissé « hu- rieurs et aux joues creusées n’a pas besoin de l’a vu se dresser sur ses pédales et partir, tel un façon de faire et de voir les choses. Ce n’est pas Texas natal. « Cette course, la plus milié » et « humanisé », il ne re- réussir pour emporter les acclamations. Il lui chevalier, à l’assaut de ces cimes qu’il rêve tant les aléas des dernières années qui m’ont boule- longue du monde, mais aussi tour à doute plus rien ni personne sur le suffit d’être là et de se montrer à bon escient. de conquérir. « Chaque fois qu’il y aura des versé. » C’est certain, Richard Virenque est un tour la plus exaltante, la plus déses- Tour, ou presque. Un seul de ses Richard Virenque, maillot jaune et rouge de étapes de montagne, j’essaierai d’attaquer, rap- battant. Son désir de ne pas décevoir et de res- pérante, la plus potentiellement tra- adversaires lui inspire encore un la Polti sur les épaules est bien là, sur ce pelle-t-il, comme pour montrer qu’il demeure ter fidèle à son image le nourrit d’une énergie gique, est une métaphore de la vie », brin de méfiance : « Alex Zülle, un 87e Tour de France. Nettement plus discret, ce personnage haut en panache. Lundi, dans la qui le galvanise peut-être autant que les pro- explique le coureur de l’US Postal Suisse, costaud, infatigable... ma plus en retrait que les années précédentes, il montée d’Hautacam, je n’ai pas pu réagir à l’of- duits utilisés dans l’équipe Festina, quand il en dans un livre récent, Il n’y a pas que hantise ». affiche une sérénité jusque-là inédite. « Peut- fensive d’Armstrong parce que j’étais parti dans était le leader. le vélo dans la vie (Albin Michel, être l’âge, dit-il. J’ai trente ans. J’ai mûri. Je me l’Aubisque, après être revenu sur le peloton suite 342 p., 125 F). « Elle impose au cou- Eric Collier sens bien. » Cette année, il est arrivé à la à une crevaison dans Marie-Blanque. Lui, il Yves Bordenave

CLASSEMENTS DÉPÊCHES a ATHLÉTISME : Marie-José Pé- rec a confirmé qu’elle honorerait b Classement général sa sélection sur 400 m au sein de 1. Lance Armstrong (EU/USP), 44 h 35 min 22 s ; 2. Ullrich (All./TEL), à 4 min 14 s ; 3. Moreau (Fr./ l’équipe de France pour la Coupe FES), à 5 min 10 s ; 4. Wauters (Bel./RAB), à d’Europe, qui se déroulera samedi 5 min 18 ; 5. Luttenberger (Aut./ONC), à 15 et dimanche 16 juillet à Gates- 5 min 21 s ; 6. Beloki (Esp./FES), à 5 min 23 s ; head (Grande-Bretagne). La cham- 7. Beltran (Esp./MAP), à 5 min 44 s ; 8. Ochoa pionne olympique avait disputé le (Esp./KEL), à 6 min 13 s ; 9 Jimenez (Esp./BAN), à 6 min 21 s ; 10. Casero (Esp./FES), à 8 juillet à Nice son premier 400 m 6 min 55 s ; 11. Virenque (Fr./PLT), à 6 min 59 s ; depuis 1996. Stéphane Diagana, 12. Bartoli (It./MAP), à 7 min9s; 13.Olano blessé aux abdominaux, est forfait (Esp./ONC), à 7 min 15 s ; 14. Zülle (Sui./BAN), à sur 400 m haies. 7 min 22 s ; 15. Heras (Esp./KEL), à 7 min 33 s ; a TENNIS : John McEnroe pour- 16. Boogerd (PB/RAB), à 7 min 33 s ; 17. Escar- tin (Esp./KEL) à 7 min 34 s ; 18. Jalabert (Fr./ rait disputer le double de la de- ONC), à 8 min 1 s ; 19. Mancebo (Esp./BAN), à mi-finale de Coupe Davis qui doit 8min7s; 20.Nardello (It./MAP), à 8 min 48 s ; opposer les Etats-Unis à l’Espagne 21. Mattan (Bel./COF), à 9 min 51 s ; 22. Van de du 21 au 23 juillet à Santander (Es- Wouwer (Bel./LOT), à 9 min 52 s ; 23. Casas pagne). Le capitaine de l’équipe des (Esp./FES), à 10 min 19 s ; 24. Pantani (It./MER), Etats-Unis, âgé de 41 ans, s’est ins- à 10 min 34 s ; 25. Serrano (Esp./ONC), à 11min 32 s ; 26. Vinokourov (Kzk./TEL), à crit sur la liste des joueurs sélec- 11min 39 s ; 27. Guerini (It./TEL), à 11min 41 s ; tionnés, à la suite des forfaits 28. Etxebarria (Esp./ONC), à 11min 58 s ; d’Andre Agassi et de Pete Sampras. 29. Hamilton (EU/USP), à 12 min 13 s ; 30. Bote- ro (Col./KEL), à 12 min 15 s ; etc. b Classement par points o 1. Erik Zabel (All./TEL), 189 pts ; 2. Wüst (All./ a LOTO : résultats des tirages n 56 FES), 152 ; 3. Steels (Bel./MAP), 111; 4. Vains- effectués mercredi 12 juillet . Premier teins (Let./VIN), 102 ; 5. Dekker (PB/RAB), 101 ; tirage : 10, 13, 20, 22, 44, 47 ; numéro 6. Magnien (Fr./FDJ), 84 ; 7. Zanini (It./MAP), complémentaire : 48. Rapports pour 81 ; 8. McEwen (Aus./FAR), 75 ; 9. Durand (Fr./ 6 numéros : 1 787 935 F (272 568 ¤); LOT), 67 ; 10. Piziks (Let./MCJ), 64 ; etc. b Classement de la montagne 5 numéros et le complémentaire : 1. Javier Ochoa (Esp./KEL), 148 pts ; 2. Botero 121 795 F (18 567 ¤) ; 5 numéros : (Col./KEL), 84 ; 3. Mattan (Bel./COF), 83 ; 4. Vi- 6 440 F (981 ¤) ; 4 numéros et le renque (Fr./PLT), 72 ; 5. Dekker (PB/RAB), 58 ; complémentaire : 268 F (40,85 ¤); 6. Mancebo (Esp./BAN), 56 ; 7. Beltran (Esp./ 4 numéros : 134 F (20,42 ¤) ; 3 numé- MAP), 49 ; 8. Jimenez (Esp./BAN), 42 ; 9. Arms- trong (EU/USP), 35 ; 10. Durand (Fr./LOT), 32 ; ros et le complémentaire : 28 F Escartin (Esp./KEL), 32 ; Heras (Esp./KEL) ; etc. (4,26 ¤) ; 3 numéros : 14 F (2,13 ¤). Se- b Classement des jeunes cond tirage : 2, 9, 11, 12, 41, 45 ; numéro 1. Francisco Mancebo (Esp./BAN) ; complémentaire : 32. Pas de gagnant 44 h 43 min 29 s ; 2. Millar (GB/COF), à 4 min 13 s ; 3. Canada (Esp./ONC), à PELISSIER/REUTERS JEAN-PAUL pour 6 numéros. 5 numéros et le 6 min 22 s ; 4. Niermann (All./RAB), à complémentaire : 180 070 F (27 451 ¤); 7 min 58 s ; 5. Trentin (It./VIN), à 13 min 40 s ; « Armstrong, tu te fends la poire... » France, dans la « sortie » d’entraînement traditionnelle qui occupe une 5 numéros : 4 750 F (724 ¤); 4numé- 6. Commesso (It./SAE), à 20 min 36 s ; 7. Joa- partie de la journée de repos, semblait enclin à la plaisanterie, comme ros et le complémentaire : 218 F chim (Lux./USP), à 34 min 20 s ; 8. Moncoutié Dans sa chanson, Claude Nougaro évoquait le célèbre trompettiste ici, avec son coéquipier d’US Postal George Hincapie (à droite). Un mo- (33,23 ¤) ; 4 numéros : 109 F (16,61 ¤); (Fr./COF), à 35 min3s; 9.Backstedt (Sue./CA), à 36 min 39 s ; 10. Klier (All./FAR), à américain. Le sourire de son homonyme cycliste est d’autant plus re- ment de répit avant de reprendre l’affrontement avec le parcours, son 3 numéros et le complémentaire : 24 F 37 min 17 s ; etc. marquable qu’il ne fait que de rares apparitions. Le leader du Tour de dernier adversaire. (3,65 ¤) ; 3 numéros : 12 F (1,82 ¤). LeMonde Job: WMQ1407--0022-0 WAS LMQ1407-22 Op.: XX Rev.: 13-07-00 T.: 09:42 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0435 Lcp: 700 CMYK

22 / LE MONDE / VENDREDI 14 JUILLET 2000 AUJOURD’HUI-SCIENCES

L'environnement proche de la Terre sondé par un quatuor céleste

L’escadrille spatiale Cluster Effectuant des mesures Antenne Capteurs du champ électrique simultanées, les quatre satellites de la mission Cluster analyseront en trois renaît de ses cendres Capteurs dimensions les propriétés magnétiques complexes de l'interaction entre les particules solaires et le bouclier qu'est la Détruits dans l’explosion de la première Ariane-5, les quatre satellites magnétosphère. Celui-ci n'est cependant pas d’observation solaire sont lancés par deux fusées Soyouz parfaitement hermétique et 11 instruments laisse pénétrer des CE MARDI 4 juin 1996, à Kourou, évidence pour la communauté barrière contre le vent de particules Diamètre : 2,9 m particules au niveau des Hauteur : 1,3 m le premier exemplaire du nouveau scientifique – Cluster devait absolu- chargées (électrons, protons et ions cornets polaires ou bien lanceur européen Ariane-5 décolle ment renaître de ses cendres. Avant hélium) émises par notre étoile. A Masse : totale 1 200 kg dans la queue de la enfin. Pour ce tir de qualification, la que le savoir-faire ne disparaisse, environ dix rayons terrestres de carburant 650 kg magnétosphère. fusée emporte sous sa coiffe quatre que les équipes ne partent sur nous en direction du Soleil se joue Panneaux Réservoir équipement Dans ce cas, satellites scientifiques de l’Agence d’autres projets, il fallait re- un silencieux et permanent bras de solaires de carburant scientifique 71 kg le plasma spatiale européenne (ESA), tous construire au plus vite trois autres fer. Le vent solaire y rencontre la Durée de remonte vers identiques, appelés Cluster. Ils engins pour reconstituer le quatuor magnétosphère, qui l’écarte telle la mission : 2 ans la Terre doivent évoluer de conserve dans céleste. Mais pas au même prix. l’étrave d’un navire fendant l’eau. le long des l’espace afin d’étudier en détail les L’ESA mit la main à la poche, fu- Notre planète reste donc bien à VVentent lignes de interactions entre la magnéto- sionna deux autres missions (First- l’abri, protégée de la plupart des champ. Les sphère terrestre et les particules Planck) et choisit de lancer Clus- particules par ce bouclier invisible. solaire électrons émises par le Soleil. Le vol 501 est ter-2 en deux fois sur les nouvelles Elle est en cela similaire à Mercure, sont guidés une aubaine : puisqu’il s’agit d’un fusées Soyouz-Frégate de la Jupiter, Saturne, Uranus et Nep- vers les tir d’essai, les quatre passagers sont compagnie franco-russe Starsem. tune. Des planètes visitées par des régions Terre emportés à titre gracieux. Pour un prix de 312 millions d’euros sondes spatiales (toutes sauf la loin- polaires Henri Rème, chercheur au Centre (plus de 2 milliards de francs), dont taine Pluton), seules Vénus et Mars où ils créent d’études spatiales du rayonnement 65 millions d’euros pour les deux sont dépourvues de magnéto- des aurores (unité propre du CNRS hébergée lancements, alors que la première sphère. boréales par l’université Paul-Sabatier de mission, à conditions économiques Cependant, cette zone d’interac- ou australes Toulouse, où M. Rème enseigne la équivalentes, avait coûté 517 mil- tion n’est pas figée. Parce que la en excitant physique) et responsable d’un des lions d’euros (3,4 milliards de pression du vent solaire varie selon QUEUE DE LA CORNET les atomes principaux instruments de Cluster, francs). l’activité de notre étoile – qui suit MAGNÉTOSPHÈRE POLAIRE d'oxygène le spectromètre à ions, assistait au des cycles de onze ans. Mais aussi et d'azote de l'atmosphère tir à l’extérieur du Centre spatial DES SECRETS À LIVRER parce que parviennent de temps à guyanais : « Je voyais parfaitement Le premier tir doit avoir lieu sa- autre les uppercuts que sont les supérieure.

bien le départ, se souvient-il, mais medi 15 juillet, le second mercredi éruptions solaires et les éjections de cela n’a pas duré longtemps : la fusée 9 août, tous deux du cosmodrome masse coronale, véritables bouffées a explosé au bout d’une quarantaine de Baïkonour (Kazakhstan). Les de chaleur du Soleil. Tous ces mou- Source : GN/ESA de secondes. On nous a donné des Soyouz-Frégate ont fait leurs vements dynamiques modifient en masques à gaz, on nous a évacués en preuves par deux fois seulement. permanence le volume de la ma- car, et c’est là que j’ai réalisé la On espère que cela suffira. Si l’un gnétosphère et produisent parfois La météo interplanétaire, une discipline en plein essor catastrophe. Tous les chercheurs qui des deux tirs échouait, la mission des effets spectaculaires à la surface s’étaient investis dans le projet, cer- perdrait la plus grande partie de de la Terre : orages géomagnétiques LES MÉFAITS du Soleil n’équivaudront jamais à telle. » Or, dans le cas d’un voyage sur Mars, le tains depuis une vingtaine d’années, son intérêt. « L’important, c’est le ou aurores boréales et australes. ses bienfaits. Il ne faut pas les croire nuls pour au- risque d’irradiation « est le même que pour le voyage ont ressenti une très grande tris- fait qu’il y ait quatre satellites, ex- Le fait que la mission Cluster, tant. Ainsi, le 13 mars 1989, lors du précédent pic Terre-Lune. Mais la durée du voyage est cent fois plus tesse. » La mission n’était pas cou- plique Henri Rème. Jusqu’ici, on dont la durée de vie prévue est de d’activité solaire, un des plus intenses orages géo- longue ». La nécessité d’un sarcophage – tant dans verte par une assurance. L’histoire avait obtenu des mesures sur, au plus, deux ans, ne parte qu’en l’an 2000, magnétiques jamais enregistrés priva d’électricité le vaisseau que dans la base – ainsi que d’une alerte s’avère d’autant plus cruelle que deux points. Avec quatre satellites vo- au moment du maximum d’activité toute la province du Québec, où 6 millions d’habi- au moins une heure avant le flux, n’est plus à dé- Cluster ne devait pas être lancé lors lant en formation et dotés des mêmes solaire, n’est finalement pas une si tants furent plongés dans l’obscurité totale pen- montrer. du vol 501, mais du 502. Le déve- instruments, nous aurons une vue en mauvaise chose. Elle devrait ainsi dant plusieurs heures. Un exemple parmi tant Plus près de nous, la météorologie spatiale pour- loppement d’Ariane-5 ayant pris du trois dimensions des phénomènes à avoir la chance d’observer un cer- d’autres des conséquences terrestres qu’entraînent rait concerner des domaines fort divers, comme la retard, l’ESA, maître d’œuvre des l’œuvre dans la magnétosphère, et tain nombre d’événements violents, les événements à particules, lorsqu’ils sont parti- prévention d’une trop grande exposition du per- Cluster, décida de prendre le pre- cela permettra de séparer les varia- tant de l’intérieur que de l’extérieur culièrement violents et prennent en défaut les dé- sonnel navigant des compagnies aériennes aux mier vol pour ne pas perdre de tions des flux de particules dans le de la magnétosphère, en raison de fenses naturelles de la planète. particules chargées, surtout pour ce qui concerne temps, synonyme de surcoût. temps des variations dans l’espace. » son orbite fortement elliptique. Par La liste est longue, qu’énumère un rapport de les vols supersoniques, dont le trajet passe plus Après le désastre, l’abattement Grâce aux onze instruments em- ailleurs, certains scientifiques profi- 1998 du Centre national d’études spatiales (CNES). haut dans l’atmosphère. Utilisées par les militaires des chercheurs ne fut que de courte barqués sur chacun des quatre teront de l’occasion pour corréler C’est que les agences spatiales du monde entier et par certaines chaînes de radio, les communica- durée. Réunis le jour même par Ro- Cluster, la magnétosphère pourrait les données de Cluster à celles sont concernées au premier chef par ces pro- tions dans la bande haute fréquence (impropre- ger-Maurice Bonnet, le directeur enfin livrer certains de ses secrets. qu’envoie le satellite d’observation blèmes. « Nous utilisons de plus en plus l’espace, dit ment appelée ondes courtes), qui dépendent de la des programmes scientifiques de Car on n’a jamais pu étudier en dé- du Soleil Soho, lancé en 1995, de fa- ce rapport. Des centaines de satellites, désormais sur réflexion des signaux par l’ionosphère terrestre, l’ESA, ils se souvinrent qu’il existait tail cette zone d’influence du çon à voir à la fois les phénomènes- des orbites plus sensibles, sont aujourd’hui en fonc- un cinquième engin, le modèle de champ magnétique terrestre – dû sources et leurs effets, quelques tionnement, fréquemment en situation-clé au cœur rechange, la roue de secours en aux courants électriques circulant jours plus tard. de grands réseaux de recueil ou de distribution d’in- Le 13 mars 1989, quelque sorte. Il fut aussitôt baptisé dans le noyau de notre planète –, formations. De plus, ils sont fabriqués avec des Phœnix, car – et il s’agissait d’une qui joue un très important rôle de Pierre Barthélémy composants de plus en plus miniaturisés, ce qui les un des plus intenses rend vulnérables comme jamais auparavant. » Deux stratégies opposées peuvent s’appliquer pour pro- orages géomagnétiques jamais téger les satellites : les fabriquer avec des compo- sants dits « durcis », c’est-à-dire protégés ; ou bien enregistrés priva d’électricité les mettre momentanément hors service en cas d’alerte, pour les positionner de façon qu’ils soient toute la province du Québec moins vulnérables. Il faudra, dans ce dernier cas, disposer de prévisions « météorologiques » sur l’environnement terrestre ; une discipline nais- peuvent aussi être perturbées, voire coupées, lors sante qui devrait s’appuyer sur les futurs modèles d’événements à particules. Un exemple célèbre est physiques découlant notamment des observations celui d’Air Force One, l’avion transportant le pré- de Cluster. sident américain, qui ne put, sous Ronald Reagan, Dans un proche avenir, le recours à la « météo » envoyer ni recevoir de message pendant plusieurs de l’espace pourrait être crucial pour les astro- heures. nautes. Non pas tant pour les futurs habitants de la Tous ces cas de figures montrent bien, estime station spatiale internationale, dont l’orbite est re- Pierre Lantos, responsable, à l’observatoire de Pa- lativement rapprochée de la Terre, mais pour ceux ris-Meudon, du Centre de prévision de l’activité qui s’extrairont du cocon magnétique protecteur solaire et géomagnétique, que la météorologie spa- afin de retourner sur la Lune ou de s’en aller vers tiale a un marché. « Les enjeux économiques sont as- Mars. Ainsi, rappelle le rapport du CNES, « entre sez importants, mais les gens des secteurs concernés les missions Apollo 16 et Apollo 17, très exactement le n’en sont peut-être pas conscients. Cela dit, il ne faut 4 août 1972, eut lieu une très importante éruption de pas tomber dans l’excès inverse comme aux Etats- protons solaires. La dose reçue (au niveau de la Unis, où certains scientifiques sont partis très fort sur Lune) s’élevait à 7 sieverts/heure, à son maximum. le sujet de la météorologie spatiale, au point que la Malgré le blindage du module lunaire, les astro- recherche solaire est devenue un sous-produit de nautes qui se seraient trouvés malencontreusement cette recherche... » en mission à ce moment-là auraient reçu une dose intégrée de 15 sieverts, dose très probablement mor- P. B . LeMonde Job: WMQ1407--0023-0 WAS LMQ1407-23 Op.: XX Rev.: 13-07-00 T.: 09:42 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0436 Lcp: 700 CMYK

AUJOURD’HUI-AVENTURES LE MONDE / VENDREDI 14 JUILLET 2000 / 23

DESTINATIONS Loïc Leferme, mutant des abysses PLONGÉE

Longtemps limitée à un petit Avec 152 mètres en apnée, le plongeur français a battu le record mondial « no limits ». cercle d’initiés, la plongée, en apnée ou avec bouteilles, s’ouvre Une aventure où le corps humain doit s’adapter aux lois du milieu, tel un mammifère marin à un plus large public. Elle n’exige pas une grande condition SAINT-JEAN-CAP-FERRAT Sans prendre de petit déjeuner, physique, mais un certificat de notre envoyé spécial afin d’avoir l’estomac vide, il part à médical de Le jour venait de se lever sur les 7 h 30 rejoindre un ami ostéo- non-contre-indication est luxueuses villas de Saint-Jean-Cap- pathe. « Son travail consiste à réta- obligatoire pour les stages. Ferrat et sur la rade de Ville- blir mes équilibres, mes énergies, franche-sur-Mer. Depuis 4 heures toute la “respiration” du crâne, ex- Saint-Jean-Cap-Ferrat du matin, à quelques centaines de plique-t-il. La condition physique ne C’est l’un des sites de mètres du phare de la pointe Mala- suffit pas, il est indispensable de se prédilection des meilleurs longue, des membres du Nice uni- sentir bien dans sa tête pour at- spécialistes de l’apnée. Loïc versité club (NUC) subaquatique teindre de telles profondeurs. » Leferme, le nouveau détenteur s’affairaient pour mouiller un pon- Depuis 1970, la Confédération du record « no limits », animera ton et aménager un catamaran mondiale des activités subaqua- deux sessions pour tous niveaux. transformé en barge pour la tenta- tiques (CMAS) ne reconnaît plus Elles seront organisées par le tive de Loïc Leferme contre le re- les records « no limits », qualifiés Centre international de plongée cord du monde de plongée « no li- de « discipline expérimentale » en apnée. mits » (150 mètres), détenu depuis quand ce n’est pas de « roulette Durée : deux jours. le 24 octobre 1999 par l’Italien Um- russe ». C’est pour pallier ce rejet et Dates : 5 et 6 août ; 19 et 20 août. berto Pelizzari. C’est alors qu’un éviter la multiplication des initia- Prix : 1 600 francs (demi-pension) petit groupe de dauphins s’est tives personnelles au mépris de ou 2 400 francs (pension aventuré dans la rade. l’esprit sportif et des règles de sé- complète). « Depuis dix ans que nous plon- curité que Roland Specker, un Nor- CIPA. Tél : 04-93-26-03-25. geons ici, c’était la première fois diste, et Claude Chapuis, l’anima- qu’ils venaient aussi près », s’amuse Sardaigne Loïc Leferme. Sans doute un heu- Situé à Santa Teresa Gallura, à la reux présage pour l’héritier fran- « A 150 mètres, pointe nord de la Sardaigne, le çais de Jacques Mayol, l’« homme Centre méditerranéen de dauphin », dont la rivalité avec la pression est seize plongée « no limits » est l’un des l’Italien Enzo Majorca, pendant plus actifs de la Grande Bleue près de vingt ans, a fait passer le fois supérieure puisqu’il fonctionne près de deux record de 49 à 105 mètres et inspiré cents jours par an. Les moniteurs Luc Besson pour le film Le Grand à celle de la surface. ont été formés par Umberto Bleu. Pelizzari et Tomasino Muntoni. A cette heure matinale, Loïc est Il ne faut pas que De très nombreuses formules de encore à son domicile niçois avec stages pour tous niveaux sont Valérie, sa compagne, et leur petite le corps soit rigide proposées. fille. Depuis son réveil, à 6 h 15, il No Limits Center Diving s’est livré à un minutieux travail comme une bouteille Mediterraneo. Tél/fax : d’étirements pour assouplir son 00-39-0789-759026. corps. « A 150 mètres, la pression est de verre pleine d’air Les stages avec la participation seize fois supérieure à celle de la sur- effective d’Umberto Pelizzari face, explique-t-il. Il ne faut pas que qui imploserait à une sont complets en 2000. le corps soit rigide comme une bou- Préinscriptions pour l’été 2001 teille de verre pleine d’air qui implo- certaine profondeur. auprès de Stefania Pelizzari. serait à une certaine profondeur. Il Tél : 00-39-335-5735502. doit être souple, malléable. Mon ap- Il doit être malléable » proche de l’apnée est comparable à Porquerolles celle des arts martiaux. Il ne faut pas Pour ceux qui ne veulent pas essayer de résister, mais accompa- teur du NUC subaquatique, ont attendre 2001, un stage gner le mouvement pour arriver au créé l’Association internationale exceptionnel avec Umberto fond avec la sensation que le corps pour le développement de l’apnée Pelizzari. Cours théoriques sur est en symbiose avec le milieu. » (AIDA) au début des années 1990. l’entraînement, les techniques de Aujourd’hui encore, les connais- relaxation, et plongées en apnée Les records «no limits» sances et l’entraînement dans le statique et avec poids constant domaine du « no limits » restent ou variable (gueuse). empiriques. Il y a quarante ans, des Durée : cinq jours. médecins prédisaient que l’homme Date : 28 octobre. 1966 J. MAYOL (Fra.) 60 m ne pourrait atteindre 50 mètres Prix : 3 950 francs E. MAJORCA (Ital.) 62 m sous l’eau. Umberto Pelizzari, Loïc (pension complète).

Leferme et le Cubain Francisco LUQUET/GAMMA DAVID Porquerolles plongée : 1967 B. CROFT (E.U.), 64 m E. MAJORCA « Pipin » Ferreras annoncent A moins de 20 mètres de la surface, Loïc Leferme a lâché le parachute 04-98-04-62-22. 200 mètres pour bientôt. La pro- B. CROFT 67 m qui lui a permis de remonter à près de 3,5 mètres/seconde. Il limite ainsi gression du Français est étonnante. le risque de syncope. Il va émerger après 3 minutes 12 secondes de bonheur. Ile du Levant 70 Le 6 décembre 1998, il battait le re- La plus orientale des îles J. MAYOL 71 m cord national avec 118 mètres. Six travail aérobie en natation afin tique afin de se « mettre dans l’am- de la pression. Tel celui d’un mam- d’Hyères, réputée pour la clarté 1968 B. CROFT 73 m mois plus tard, le 5 juin, il amélio- d’améliorer ses capacités de stoc- biance » et abaisser ses pulsations mifère marin, son corps s’adapte. de ses eaux et la beauté de ses 1970 E. MAJORCA 74 m rait le record du monde avec kage et de transport d’oxygène. cardiaques. Le compte à rebours Le sang se retire de ses membres fonds sous-marins. J. MAYOL 76 m 137 mètres. Depuis le 22 juin, il est Une fois par semaine, il continuait est déclenché. A 1 minute et 20 se- pour ne plus irriguer que les fonc- Logements de quatre à six lits. 1971 77 m à nouveau recordman du monde à plonger à 100-110 mètres. Ce tra- condes du top de départ, Claude tions vitales : cerveau, cœur et Durée : sept jours. 1972 E. MAJORCA 78 m avec 152 mètres. Les barrières ac- vail foncier a peu à peu fait place à Chapuis et deux équipières poumons. Son rythme cardiaque Dates : 23 et 30 juillet ; 6, 13, 20 1973 80 80 m tuelles du « no limits » sont plus la préparation spécifique, à raison plongent avec leurs bouteilles et descend à moins de 10 pulsations/ et 28 août ; 3, 10, 17 et mentales que physiologiques. de deux plongées par semaine les parachutes de secours pour se minute. Le « blood shift », cette 24 septembre ; 1er, 8, 15 et « Ma progression est méthodique, pour retrouver et maîtriser les sen- poster à mi-parcours, à 70 mètres. impression que les poumons de- 22 octobre. dit-il. Je passe à un nouveau palier sations en progressant par paliers Ils seront les seuls à pouvoir inter- viennent liquides, protégés de Prix : 2 530 francs (à partir du J. MAYOL 86 m après avoir parfaitement maîtrisé le de 5 mètres jusqu’à 140 mètres, venir en cas d’incident. l’énorme pression extérieure par 27 août) ou 2 820 francs. 1974 E. MAJORCA 87 m précédent et en concertation avec puis de 2 mètres jusqu’à la profon- Loïc Leferme s’est installé sur la un « bouclier » de sang, lui pro- Transport non compris.

90 mes équipiers. C’est un gage de sé- deur du record. gueuse d’une trentaine de kilos, cure un certain plaisir. « J’oublie UCPA. Tél : 0-803-820-830. curité. » Ainsi, la décision de tenter Confiant dans ses possibilités de munie d’un phare et d’une caméra alors les lois de la terre pour accep- 1975 92 m 152 mètres a été prise d’un rééditer une plongée répétée à vidéo, qui l’entraînera vers les ter celles de la mer, dit Umberto Mer Rouge commun accord en décembre 1999. l’entraînement, il rejoint le cata- abysses à près de 2 mètres/se- Pelizzari. Je sais que je dois respirer, Paradis des plongeurs pour ses Depuis son record à 137 mètres, maran à 9 h 30. Jacques Mayol conde. Une dernière inspiration et mais je n’en éprouve pas le besoin. fonds coraliens et sa flore Loïc, qui pointait au chômage, bé- avait recours au yoga pour se il donne le signal du larguage. Loïc Je ne plonge plus avec mon corps, extraordinaire. J. MAYOL néficie de deux sponsors (Beuchat concentrer et se relaxer avant la a fermé les yeux. « C’est un monde mais avec mon esprit. On ne des- Deux sites proposés avec 1976 100 101 m et Lucent technologies) qui lui per- plongée. Umberto Pelizzari et « Pi- des sens axé sur le tactile, l’oreille, cend pas en apnée pour voir autour logements en hôtel à Hurghada mettent de se consacrer à l’apnée. pin » Ferreras font de même. Loïc dit-il. Il y a les bruits de la gueuse de soi, mais au plus profond de et Safaga en Egypte. Le club des « clodos de la rade » a préfère... l’harmonica. « Cet instru- qui descend, du frein qui frotte sur soi. » Durée : sept nuits du samedi au 1983 105 m pu abandonner la Méduse, son ment participe à mon épanouisse- la corde, des bulles des plongeurs. Je Une secousse marque la fin de dimanche jusqu’au 21 octobre. 1989 A. BANDINI (Ital.) 107 m vieux zodiac rapiécé, pour un cata- ment et me permet de développer me concentre sur la pression de la descente. Elle a duré 1 minute Prix : de 4 110 à 6 880 francs au maran-barge mis à disposition par des techniques de respiration, ex- l’eau sur les tympans afin de 40 secondes. Loïc ouvre les yeux départ de Paris, selon la saison et 110 un partenaire. plique-t-il. Il faut inspirer ou expirer compenser sans attendre d’avoir et récupère la plaquette témoin la destination. Tout l’hiver, ce Dunkerquois pour créer le son en jouant sur la mal. L’apnéiste qui maîtrise ses des 152 mètres. Son profondi- UCPA. Tél : 0-803-820-830. 112 m d’origine a renoué avec une tradi- mobilité du diaphragme, également connaissances n’a plus besoin de mètre marque 158 mètres. Qu’im- F. FERRERAS (Cub.) tion familiale en prenant le chemin indispensable en plongée pour montre ou de profondimètre pour se porte ! « La performance en “ no li- 1991 115 m Cuba de la piscine (son grand-père était compenser en amenant l’air dans les situer. » mits ” doit rester un repère dans De grands plongeurs, comme U. PELIZZARI (Ital.) 118 m l’entraîneur du nageur Francis oreilles. » Claude Chapuis fait un bip au cette aventure de l’exploration hu- « Pipin » Ferreras et Deborah Luyce, et son père a obtenu plu- Après quelques airs de blues, il passage des 70 mètres. Loïc maine, estime Loïc Leferme. Il n’y Andollo, sont originaires de cette 1992 F. FERRERAS 120 120 m sieurs titres nationaux) pour un s’immerge pour une apnée sta- ressent plus intensément les effets a pas de compétition dans cette dis- île où les eaux à plus de cipline, car ce serait trop dangereux 24 degrés permettent de plonger 1993 U. PELIZZARI 123 m et philosophiquement critiquable. toute l’année. Guajimico, le site 125 m La physiologie de l’apnée b Le « blood shift ». La pression a permet, avec la remontée du Les concurrents prendraient trop de proposé par l’UCPA, est entouré 1994 127 m aussi des effets sur les systèmes diaphragme, d’équilibrer les risques. » Loïc se sent bien. d’une végétation tropicale. F. FERRERAS 1995 128 m b La bradycardie. Le circulatoires et respiratoires. Le pressions et d’éviter à la cage « J’éprouve un bonheur absolu, dit- Durée : sept nuits du lundi au 1996 130 130 m ralentissement du rythme volume d’air contenu dans les thoracique de céder. Ce il. J’ai le sentiment que mon corps mardi. U. PELIZZARI 131 m cardiaque en plongée est de nature poumons diminue au fur et à phénomène est appelé « blood pourrait s’adapter à l’infini. J’au- Prix : de 7 060 à 8 970 francs au F. FERRERAS 133 m réflexe. Il commence une vingtaine mesure de la descente. A moins shift». rais envie de m’attarder. » Il ne départ de Paris. de secondes après l’immersion de 150 mètres, 5,5 litres d’air inspirés b La syncope des 7 mètres. reste pourtant qu’une quinzaine UCPA. Tél : 0-803-820-830. 1998 G. GENONI (Ital.) 135 m la face. L’absence d’effort physique à la surface n’occupent plus qu’un L’hyperoxie des cellules cérébrales de secondes avant d’ouvrir la bou- 1999 L. LEFERME (Fra.) 137 m pour descendre avec une gueuse et volume de 0,35 litre. La pression pendant la plongée profonde teille qui va gonfler son parachute. G. GENONI 138 m les modifications circulatoires en provoque une vasoconstriction entraîne un état d’euphorie qui La remontée s’effectue à près de 140 plongée profonde abaissent les périphérique au niveau des peut inciter le plongeur à 3,5 mètres/seconde. A 20 mètres pulsations cardiaques à une membres. Le sang veineux reflue s’attarder et donc à puiser dans de la surface, il lâche le parachute dizaine de battements par minute, vers le cerveau et surtout vers le ses réserves d’oxygène. Le besoin afin de limiter le risque de syn- à moins 150 mètres. cœur et la cage thoracique, où les de respirer, ressenti à une dizaine cope et émerge après 3 minutes b La compensation. Pour vaisseaux se dilatent en profitant de mètres de la surface lors de la 12 secondes de bonheur, les bras compenser la pression de l’eau sur de la dépression liée à la remontée, peut provoquer une levés en signe de victoire. « Le pre- U. PELIZZARI 150 150 m les tympans, qui augmente de diminution du volume d’air. 600 à perte de connaissance par arrêt mier souffle est différent de tous les 1 bar (1 kg/cm2) tous les 10 mètres, 700 millilitres de sang – sur un cardio-vasculaire. Une perte de autres, raconte Umberto Pelizzari. 2000 L. LEFERME 152 m le plongeur doit puiser dans ses volume global voisin de 3 litres – conscience peut aussi se produire C’est une renaissance. C’est comme poumons pour insuffler de l’air s’accumulent dans la circulation quelques secondes après le retour la première respiration du bébé dans l’oreille moyenne et les sinus. pulmonaire et le volume à la surface par manque après neuf mois passés dans l’uni- A moins 150 mètres, cette pression cardiaque augmente de 180 à d’oxygénation du cerveau. C’est la vers aqueux du ventre de sa mère. » atteint 16 kg/cm2. 250 millilitres. Cet afflux de sang « samba ». Gérard Albouy LeMonde Job: WMQ1407--0024-0 WAS LMQ1407-24 Op.: XX Rev.: 13-07-00 T.: 10:37 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0437 Lcp: 700 CMYK

24 / LE MONDE / VENDREDI 14 JUILLET 2000 AUJOURD’HUI ------(Publicité) Beaucoup de nuages 14 JUILLET 2000 Oslo Stockholm Prévisions Moscou EnsoleillØ VENDREDI. Entre l’anticyclone Bourgogne, Franche-Comté. – La vers 12h00 du centre Atlantique et les dépres- pluie est encore le caractère domi- sions qui défilent de l’Islande à nant. Elle peut donner des quanti- l’Europe centrale, le flux de nord- tés d’eau importantes en mon- Peu Belfast nuageux ouest ne faiblit pas et entretient tagne. Une amélioration se dessine Liverpool Dublin l’humidité et la fraîcheur sur le l’après-midi en Champagne et Varsovie Kiev pays, en épargnant en grande par- dans le nord de la Bourgogne. Il ne Amsterdam tie le pourtour méditerranéen. fait que 15 à 18 degrés. Berlin BrŁves Øclaircies Bretagne, pays de Loire, Poitou-Charentes, Aquitaine, Londres o Bruxelles Basse-Normandie. – La journée Midi-Pyrénées. – Grisaille et 50 Prague commence sous la pluie de la Bre- pluies au programme. Les pluies Couvert tagne aux pays de Loire. Les éclair- vont se renforcer sur l’ouest des Paris Strasbourg Vienne cies déjà présentes en Normandie Pyrénées. Le Poitou-Charentes va Budapest gagnent rapidement les autres ré- retrouver un ciel plus clément. Il Nantes Brume Berne brouillard gions, l’après-midi est relative- fait de 18 à 21 degrés. Bucarest ment agréable.Il fait de 17 à 20 de- Limousin, Auvergne, Rhône- Lyon Milan grés. Alpes. – Le mauvais temps per- Belgrade Sofia Averses Nord-Picardie, Ile-de-France, siste avec un ciel désespérément Toulouse Istanbul Centre, Haute-Normandie, Ar- gris, des pluies fréquentes (neige dennes. – Matinée pluvieuse du au dessus de 2 200 mètres). Seul le Rome Pluie Centre à l’Ile-de-France, alors que Limousin voit les nuages se dé- Barcelone Naples la Haute-Normandie et le Nord chirer dans l’après-midi. Il fait de 40 o Madrid n’essuient que des averses spora- 18 à 22 degrés. Lisbonne AthŁnes Orages diques. Dans l’après-midi, les Languedoc-Roussillon, Pro- nuages laissent parfois passer un vence-Alpes-Côte d’Azur, SØville petit rayon de soleil, mais peuvent Corse. – Impression de beau Neige aussi donner une averse au nord temps de la Provence à la Corse, Alger Tunis de la Loire. Il fait de 16 à 20 degrés. ciel plus nuageux en Languedoc- Champagne, Lorraine, Alsace, Roussillon. Il fait de 22 à 27 degrés. Rabat 0o 10o 20o Vent fort

PRÉVISIONS POUR LE 14 JUILLET 2000 PAPEETE 24/29 S KIEV 13/20 N VENISE 15/24 S LE CAIRE 25/36 S Ville par ville, les minima/maxima de température POINTE-A-PIT. 25/31 P LISBONNE 19/33 S VIENNE 11/19 C NAIROBI 16/24 C et l’état du ciel. S : ensoleillé ; N : nuageux ; ST-DENIS-RÉ. 20/25 S LIVERPOOL 11/17 C AMÉRIQUES PRETORIA 10/21 S C : couvert ; P : pluie ; * : neige. EUROPE LONDRES 12/17 N BRASILIA 16/26 S RABAT 20/27 S AMSTERDAM 11/14 P LUXEMBOURG 9/13 P BUENOS AIR. -2/9 S TUNIS 20/30 S FRANCE métropole NANCY 10/14 P ATHENES 23/29 S MADRID 15/30 S CARACAS 24/27 P ASIE-OCÉANIE AJACCIO 19/23 S NANTES 15/20 N BARCELONE 19/26 S MILAN 17/24 S CHICAGO 20/27 S BANGKOK 26/30 P BIARRITZ 17/19 P NICE 19/25 S BELFAST 10/15 N MOSCOU 18/29 S LIMA 16/18 C BEYROUTH 25/31 S BORDEAUX 17/20 P PARIS 14/16 P BELGRADE 12/25 S MUNICH 10/13 P LOS ANGELES 17/26 C BOMBAY 26/27 P BOURGES 13/16 P PAU 14/17 P BERLIN 12/15 P NAPLES 18/25 S MEXICO 11/25 S DJAKARTA 27/29 S BREST 14/17 N PERPIGNAN 18/23 S BERNE 10/14 P OSLO 10/17 P MONTREAL 18/25 S DUBAI 30/38 S CAEN 13/17 N RENNES 15/19 N BRUXELLES 10/13 P PALMA DE M. 17/28 S NEW YORK 22/27 C HANOI 26/33 C CHERBOURG 14/17 N ST-ETIENNE 11/17 P BUCAREST 11/27 S PRAGUE 9/14 P SAN FRANCIS. 13/21 S HONGKONG 27/30 P CLERMONT-F. 13/17 P STRASBOURG 11/15 P BUDAPEST 11/22 S ROME 18/25 S SANTIAGO/CHI 5/15 S JERUSALEM 25/33 S DIJON 11/16 P TOULOUSE 16/18 P COPENHAGUE 12/16 N SEVILLE 20/40 S TORONTO 18/24 P NEW DEHLI 28/34 S GRENOBLE 12/17 P TOURS 14/18 N DUBLIN 10/16 N SOFIA 11/24 S WASHINGTON 18/27 P PEKIN 28/38 S LILLE 13/16 P FRANCE outre-mer FRANCFORT 11/16 P ST-PETERSB. 16/27 S AFRIQUE SEOUL 25/30 S LIMOGES 13/15 P CAYENNE 23/29 P GENEVE 14/18 P STOCKHOLM 13/18 N ALGER 18/27 S SINGAPOUR 27/31 S LYON 14/19 P FORT-DE-FR. 25/29 P HELSINKI 13/22 N TENERIFE 16/22 S DAKAR 26/30 S SYDNEY 7/15 S MARSEILLE 19/25 S NOUMEA 18/23 S ISTANBUL 19/25 S VARSOVIE 10/19 S KINSHASA 19/27 S TOKYO 25/30 P Situation le 13 juillet à 0 heure TU Prévisions pour le 15 juillet à 0 heure TU VENTES Des ustensiles du foyer aux clés, les objets en fer forgé

MÉTAL BON MARCHÉ, le fer verrous mais aussi des pièces de (457 ¤) pour des chefs-d’œuvre de Les prix des modèles de châ- crans, anneaux ou échelons, les XIXe siècle. Pour y gagner en lu- forgé a engendré de nombreux ob- petit format telles que ferrures, l’époque médiévale. teaux de grande dimension, les crémaillères s’évaluent entre 1 000 mière : le porte-chandelle tripode jets utilitaires qui sont aujourd’hui pentures, heurtoirs, cadenas, etc. Un artisan appelé le « grossier » landiers, généralement antérieurs et 3 000 F (152-458 ¤), les trépieds à la hauteur d’un lampadaire. On recherchés pour leur aspect déco- Dans cette gamme d’objets, les fournissait les ustensiles du foyer : au XIXe siècle, montent jusqu’à moins de 500 F. Les broches l’appelle porte-éclat quand il se ratif. Proposés dans les moindres heurtoirs de porte se vendent de chenets, pincettes et crémaillères. 15 000-20 000 F (2 290 à 3 052 ¤). Il peuvent présenter des accessoires termine par un petit plateau hori- brocantes, certains d’entre eux 1 000 à 3 000 F (de 152 à 458 ¤), les Les chenets se présentent en deux faut compter autour de 1 000 F tels que manivelle, anneaux ou zontal où sont disposés des éclats restent abordables, à partir de cadenas et les verrous de 500 à versions, soit très simples soit agré- (152 ¤) pour un accessoire à feu panier, ce dernier formant un ré- de bois servant à éclairer. Ses fini- quelques centaines de francs. 1 500 F (de 76 à 228 ¤). Les clés mentés d’accessoires pratiques. XIXe siècle, 2 000 à 4 000 F (310 à ceptacle ajouré où l’on loge la tions vont de la simple tige à des Les ferronniers, dont saint Eloi s’apprécient selon la complexité Des crochets ou anneaux servent à 620 ¤) pour les ensembles au pièce à rôtir. De 1 000 à 3 000 F torsades ou des moulures soi- est le patron, se divisent depuis le des découpes, les décors et le soin suspendre les instruments de l’âtre même décor (pelle, pinces et ti- (152-458 ¤). gnées (1 000 à 3 000 F, 152 à 458 ¤). Moyen Age en plusieurs corps de apporté aux finitions. Les plus et la tête se termine en forme de sonnier). Les chandelles de suif et lampes Les outils et instruments métier, qui ont chacun leur spécia- belles, de dimension imposante, se coupelle ajourée ou pleine où l’on Indispensables pour la cuisson à huile ont été le principal sys- comme les faux, faucilles ou ha- lité. Le serrurier, proche cousin de négocient autour de 1 000 F (152 ¤) gardait les récipients au chaud. Les dans la cheminée, les crémail- tème d’éclairage jusqu’à l’appari- choirs se trouvent entre 150 et l’orfèvre par la finesse de son tra- pour des modèles XVII- chenets XIXe siècle valent entre lères, trépieds et broches sont tion du pétrole et de l’alcool à 300 F (23 et 46 ¤), les épis de dé- vail, s’occupe des clés, serrures et XVIIIe siècles, jusqu’à 3 000 F 2 000 et 5 000 F (entre 350 et 753 ¤). également très nombreux. A brûler, vers le milieu du fense qui barraient l’entrée des petites fenêtres entre 800 et 2 000 F (122 et 305 ¤). Calendrier b Le Muy (Var), du vendredi 14 samedi 15 et dimanche 16 juillet, Adjudications du boulanger, Marius, 1 800 F, La qualité d’un objet en fer for- au dimanche 16 juillet, tél. : 01-47-05-33-22. 274 ¤. gé se juge sur des critères précis. ANTIQUITÉS-BROCANTES tél. : 04-93-70-37-41. Résultats de la vente d’œuvres b La Fin du banquet, Les formes doivent être pures et b Uzès (Gard), jeudi 13 et vendredi b Pertuis (Vaucluse), du vendredi 14 COLLECTIONS d’Albert Dubout lithographie en couleur, 1986, les reliefs nets et bien affirmés. 14 juillet, tél. : 04-66-03-48-48. au dimanche 16 juillet, b Sanary-sur-Mer (Var), bandes à Drouot-Richelieu. 2 100 F, 320 ¤. Les soudures sont l’élément le b Chénérailles (Creuse), jeudi 13 tél. : 04-90-79-32-26. dessinées et disques de collection, b Huit volumes des œuvres b Hurricane, plaque publicitaire plus révélateur : moins on les voit, et vendredi 14 juillet, b Cannes (Alpes-Maritimes), du samedi 15 juillet, de Molière illustrés par Dubout. en tôle émaillée, 1946-1947, plus ces objets sont réussis. Les tél. : 05-55-52-89-19. samedi 15 au dimanche 23 juillet, tél. : 04-94-35-33-92. Cinq mille exemplaires. 1954, 3 880F, 592 ¤. techniques sont restées les b Le Teich (Gironde), du jeudi 13 au tél. : 04-93-26-11-01. b Mougins (Alpes-Maritimes), 4 210 F, 642 ¤. b Ricard le livreur, dessin mêmes depuis plusieurs siècles et lundi 17 juillet, tél. : 05-56-22-89-65. b Saint-André-de-Cubzac auto-moto, samedi 15 et dimanche b Lot de quatre volumes à l’aquarelle et encre de Chine, beaucoup de copies plus ou b Cusset (Allier), du vendredi 14 au (Gironde), samedi 15 et dimanche 16 juillet, tél. : 04-93-69-27-80. de livres de San Antonio 5 540F, 845 ¤. moins anciennes circulent. Seuls dimanche 16 juillet, 16 juillet, tél. : 05-57-43-97-93. b Lacanau (Gironde), minéraux et (Béru-Béru, L’Histoire de France, b Le Cinéma, dessin à la plume les spécialistes peuvent les identi- tél. : 03-86-59-05-14. b Maubourguet fossiles, du vendredi 14 au dimanche Le Standinge et Le Code de la et encre de Chine, 1930-1935, fier, et c’est pourquoi il vaut b Saint-Quay-Portrieux (Hautes-Pyrénées), samedi 15 et 16 juillet, tél. : 05-56-41-11-94. route) selon Dubout, 660 F, 100 ¤. 9 970 F, 1 522 ¤. mieux s’adresser à un profession- (Côtes-d’Armor), du vendredi 14 au dimanche 16 juillet, b Ruynes-en-Margeride (Cantal), b Lot d’affiches de films de b La Baignade, dessin à la plume nel pour ce genre d’achat. dimanche 16 juillet, tél. : 05-62-96-39-09. livres, vendredi 14 juillet, Marcel Pagnol rééditées : Fanny, et encre de Chine, 1937-1938, tél. : 02-96-70-40-64. b Paris, quai de la Tournelle, tél. : 04-71-23-46-04. La Fille du puisatier, La Femme 12 180 F, 1 859 ¤. Catherine Bedel

Retrouvez nos grilles o MOTS CROISÉS PROBLÈME N 00 - 167 sur www.lemonde.fr L’ART EN QUESTION No 178 En collaboration avec

part. Mis en bonne place. – 8. Le plus petit à prendre l’air. Mangeai mal. – 9. Aguiche sous la Coupole. Précieux documents Vent désordonné. – 10. Petites em- LORS DE l’Exposition univer- lire dans La Lumière, périodique barcations. Fin de partie. – 11. Sur- selle qui se tient au Crystal Palace, français consacré à la photogra- veillance. Réservé à une bonne à Londres, en 1851, les membres de phie. bouteille. – 12. Qui auront du mal l’Académie des sciences sont Neuf ans plus tard, l’utilisation à poursuivre. émerveillés par la qualité des da- de la photographie lors de l’éclipse guerréotypes montrant la Lune qui totale du Soleil du 18 juillet 1860 va Philippe Dupuis y sont exposés. permettre d’élucider les questions Jusqu’alors, ils n’avaient eu l’oc- qu’on se pose autour des protubé- SOLUTION DU No 00 - 166 casion de voir que des plaques sur rances observées lors des éclipses lesquelles « n’apparaissaient qu’un précédentes. HORIZONTALEMENT amas de points blanchâtres de la On saura dès lors que ces protu- grosseur approximative d’une tête bérances sont :

I. Petits-beurre. – II. Opérateur. d’épingle ». b Une illusion d’optique ? D’ORSAY MUSÉE Es. – III. Urne. Erg. Duo. – IV. Le. L’intérêt pour l’observation b Un phénomène d’origine lu- John Adams Whipple Narrèrent. – V. Aurélien. Nie. – photographique est ainsi relancé à naire ? (Grafton, MA, 1822 - Boston, VI. Ive. El. Essor. – VII. Lettres. Dé- la veille de l’éclipse partielle de So- b Un phénomène d’origine so- 1891) et George Philips Bond ni. – VIII. Sottise. Ss. – IX. Es. Ré. leil annoncée pour le 28 juillet de laire ? (1825-1865), Lacé. – X. Rift. Doreuse. la même année : « En 1842, la pho- « Eclipse partielle du soleil, tographie était encore au berceau et Réponse dans Le Monde du 28 juillet 1851 ». VERTICALEMENT ne pouvait rendre presque aucun 21 juillet. Daguerréotype, 12 × 11 cm, HORIZONTALEMENT Personnel. – IX. Qui ne fait qu’ap- service dans les observations Cambridge, observatoire procher. – X. Lieu de grève. Aven- 1. Poulailler. – 2. Epreuve. Si. – d’éclipses. Il n’en est plus ainsi Réponse du jeu n° 177 paru du collège de Harvard. I. Préparation de fayots. – II. Qui tures plus ou moins mouvemen- 3. Ten. Rets. – 4. Irène. Tort. – maintenant que cet art merveilleux dans Le Monde du 7 juillet. Au Musée d’Orsay, à Paris, sera plus facile à transporter. Les tées. 5. Ta. Alerte. – 6. Stérilet. a fait d’immenses progrès ; aussi les C’est l’architecte japonais Kenzo jusqu’au 24 septembre, pour Etats-Unis en V.O. – III. Premier – 7. Berre. Silo. – 8. Eugène. Sar. savants de toutes les contrées es- Tange qui a conçu l’architecture l’exposition « Dans le champ propos. Crevasses en Savoie. – VERTICALEMENT – 9. Ur. Sdece. – 10. Dense. Eu. – pèrent beaucoup des photographes du Musée des arts asiatiques de des étoiles. Les photographes IV. Mesure l’inégalité. Repas 11. Réunions. – 12. Esotérisme. au 28 juillet prochain », peut-on Nice, inauguré en 1998. et le ciel 1850-2000 ». complet pour bien démarrer. 1. Sinistre dans un film d’épou- Compagnon de route de Pizarro. – vante. – 2.Traverse sans V. Indispensables dans toutes les conscience du danger. – 3. Mouve- bibliothèques. Pas mal chez ment dans les actions. Profitables. l’homme mais pas chez le garçon. – 4. Crie comme un duc. Situé. – – VI. Point de lever. Attendu. – 5. Démonstratif. Blonde d’outre- VII. Division dans la révolution. Manche. Vient d’être. – 6. Fait fort Pour tirer des traits. Lettres de mi- dans le couscous. En pratique. – sère. – VIII. Fait le mur. Défait. 7. Pour ne pas oublier après le dé- LeMonde Job: WMQ1407--0025-0 WAS LMQ1407-25 Op.: XX Rev.: 13-07-00 T.: 09:51 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0438 Lcp: 700 CMYK

CARNET LE MONDE / VENDREDI 14 JUILLET 2000 / 25

DISPARITION AU CARNET DU « MONDE » – Maryse et Lionel, sa mère et son père, Anniversaires de naissance Vanina, sa compagne, Mgr Robert Runcie – Le 26 juin se déplace le 14 juillet. Eva, sa fille, Par la grâce du soleil provençal, Et tous ses parents et amis, ont la grande douleur de faire part du Ancien archevêque de Cantorbéry Sylvie décès de a eu quarante-neuf ans. Thierry ROGELIN, Mgr ROBERT RUNCIE, ancien dans la Communion anglicane à Dans le domaine politique, ses sarmement et la distribution correcte journaliste, réalisateur, archevêque de Cantorbéry et pri- propos de l’ordination des femmes prises de position tournent au des ressources dans le monde . » Plus un âne, mat de la Communion anglicane et a dénoncé avec constance la po- bras-de-fer avec l’establishment Il raconta que l’une des pires survenu à Paris, le 10 juillet 2000, dans sa Et une toute petite chatte. vingt-neuvième année. -70 millions de fidèles à travers le litique et les valeurs incarnées par conservateur. En 1982, il exprime épreuves de sa vie fut la capture, monde -, est mort à Londres, mar- Margaret Thatcher, premier mi- son désaccord avec l’engagement en 1987 à Beyrouth, de son émis- Rendez-vous au prochain feu d’artifice, Les obsèques se dérouleront en l’église di 10 juillet, des suites d’un cancer, nistre née méthodiste, convertie à britannique dans la guerre des Ma- saire, Terry Waite, qui restera près Bisous. Notre-Dame de Clignancourt, place Jules- à l’âge de 78 ans. l’anglicanisme et qui le détestait. louines et fait même prier à la ca- de cinq ans otage au Liban. L’an- Joffrin, Paris-18e, le 15 juillet, à 10 heures. BJJB. Né à Liverpool d’un père écos- Robert Runcie était personnelle- thédrale Saint-Paul en faveur des cien archevêque de Cantorbéry de- L’incinération aura lieu au crémato- sais le 2 octobre 1921, Robert Run- ment favorable à l’ordination des victimes argentines. En 1984, il ac- vrait enfin compter dans l’histoire rium du cimetière du Père-Lachaise, le cie aura toujours brillé par un mé- femmes mais, quitte à se voir re- cuse le gouvernement de Margaret de la réconciliation entre anglicans Mariages même jour, à 11 h 30. lange de hardiesse et de souplesse. procher son flou artistique, il a Thatcher de traiter les mineurs en et catholiques. En 1982, il est le pre- Cet avis tient lieu de faire-part. A Oxford, ses études sont inter- toujours cherché des compromis grève « comme des sous-hommes » mier à recevoir le pape à Cantorbé- rompues par la seconde guerre sur cette question épineuse. et pourfend les dépenses « extrava- ry. Il sera ensuite invité et accueilli Anne-Françoise DUVAL et – Nous avons la douleur de faire part mondiale, qu’il accomplit dans une La situation était si tendue qu’en gantes » engagées pour maintenir par Jean Paul II en 1989. Roger TARANTOLA unité de chars. Ordonné prêtre en 1987, un théologien s’était donné l’arsenal nucléaire. Si l’ordination des femmes re- du décès de 1950, il dirige un institut de théolo- la mort après avoir attaqué le « li- En 1985, l’épiscopat anglican pu- tarde les efforts œcuméniques, il ont le grand plaisir de faire part de leur Mme Rose ROUBACH-CALECKI, gie, avant de devenir évêque de béralisme mou » du chef de l’Eglise. blie une étude sur la pauvreté ur- encourage les travaux destinés à mariage, le jeudi 13 juillet 2000, à Saint- épouse SAMARCOS, Saint-Albans en 1970, puis, en Avec chaleur et humour, celui-ci a baine, intitulée « La foi dans la rapprocher les positions au sujet Mandé (Val-de-Marne). 1980, archevêque de Cantorbéry, tenté de rapprocher les positions, ville », que les thatchériens quali- des ministères et de la primauté qui nous a quittés le 10 juillet 2000. soit la fonction suprême dans mettant d’accord le synode de fient de « théologie marxiste ». de l’évêque de Rome dans le cadre Décès De la part : l’Eglise anglicane, qu’il exercera l’Eglise d’Angleterre sur un calen- Mgr Runcie estimait que « la voix de la commission commune AR- Des familles Samarcos, Calecki, Rou- jusqu’en 1991. drier qui a abouti, en novembre chrétienne doit se faire entendre fort CIC réunissant experts anglicans – Ses enfants et petits-enfants, bach, Blum, Lerin, Hirsch, L’ancien archevêque de Cantor- 1992, avec des pertes minimales, à et clair sur les grandes questions po- et catholiques. Les familles Aparicio, Léger, Benitez et Leurs enfants et petits-enfants. béry laissera le souvenir d’un la décision historique d’admettre litiques de notre temps : les relations Muruaga, ont la douleur de faire part du décès de Une pensée particulière est demandée à homme qui a su éviter le schisme des femmes à la prêtrise. entre les races, le chômage, le dé- Henri Tincq tous ceux qui l’ont connue pendant ses cinquante ans d’activité au studio Ethel. Antonio APARICIO, écrivain, Cet avis tient lieu de faire-part. NOMINATIONS Guyader, Denis Lemaître, Lambert Lucas, Richomme, Nicolas Richoux, Christophe Pujo-Sausset, Dominique Putois, Denis Qua- Philippe Marion, Gérard Massot, Jean-Luc Riom, Marc Rivayrand, Tanneguy de Robien, trefages, Daniel Raujol, Yves Reymondet, survenu le 10 juillet 2000, à Caracas, dans Mehl, Franck Melin, Pierre Mercier, Hervé Daniel Robin, Claude Rodier, Michel Rou- Brigitte Richard, Joël Rimbault, Jean Robert, Michaud, Jeannot Muller, Bernard Neymond, quette, Jean-Marie Rousseing, Jean-Louis Jacky Rochelandet, Jean-Claude Rossin, Gé- sa quatre-vingt-quatrième année. – Joëlle Vérin, Jean-Michel Olivieri, Jean-Claude Paluch, Roussel, Jean-Luc Ruiz, Norbert Ruiz, Michel rard Rouyer, Roland Sanchez, Jean Sassi, son épouse, Légion Bernard Pappalardo, Jean-Luc Parisot, Guil- Saint-Bonnet, Jean-Luc de Saint-Fraud de La Claude Schoenher, Patrick Serradell, Roland 4, rue de Calais, Jacques et Jenny Vérin, laume Pasqualini, Xavier Philippe, Daniel Pi- Chautrandie, Arnaud Sainte-Claire Deville, Serres, Dominique Sicard, Régis Soulier, De- 75009 Paris. Anne Vérin, cory, Léopold Pieters, Hervé Podevin, Ber- Paul Saintenac, Olivier Salaün, Guy Sallat, nis Strasser, Patrick Suwalski, Bernard Tant, Nicolas et Dominique Vérin, nard Pouzerate, René Pradel, Serge Prat, Dominique Sanmarty, Guy Sarlat, Philippe Patrick Tardieu, Pierre Terry, Jean Testé, Giovanna Bernard, d’honneur Christian Pujol, Claude Pujol, Yves Pujol, Sassady, Alain Schwartz, Charles Sevin, Ber- Alain Teyssier, Yannick Thual, Serge Tillerot, Jean-Louis Raphel, Gérard Reaud, Jean-Pa- nard Simon, Christian Simonnet, Edith Sou- Sylviane Torres, Rose-Marie Vergé, Laurent – La Rochelle. Pontoise. Aix-les-Bains. Fasséli et Sori Coulibaly, trick Ridao, Jean-Claude Ridoux, Alain-Noël lié, Michel Spinelli, Didier de Stabenrath, Versmée, Patricia Vignoud, Jean-Pierre Vi- Maxime Vérin, Nous publions la liste des promo- Ristori, Michel Robiquet, Jean-Paul Rouarch, Bernard Steinmetz, Philippe Surmonne, guié, René Vitiello, Frédéric Weitz, René M. Jean-François Bollard, Françoise et Bernard Hollande, tions et nominations dans l’ordre Jean-Luc Roumagne, Daniel Salvagnac, Phi- Christian Tabaka, Jean-Marc Tafani, Pascal Amalberti, Jean-Louis Antoine, André Audu- son époux, Marie-Claire et Claude Franck, de la Légion d’honneur parues au lippe Schneider, Sylvain Senk, Hervé Simon, Talandier-Dupeyrot, Gérard Tardot, Marcel gé, Alain Auzémery, Christian Baé, Lionel Marie-Odile Baur, Ballin, Bernard Baranger, Philippe Barbrel, Et ses enfants, Marcel Sirdey, Bertrand Soubelet, Roland Terner, Didier Tessier, Patrick Texeraud, me Et leurs enfants, titre du ministère de la défense Stanislas, Jean-Philippe Ster, Fabrice Talo- Gilles Thibault, Christian Thiébault, Michel Serge Bellard, Christophe Bénard, Serge Bé- M. et M Marcel Trénit, néfice, Etienne Bernadet, Richard Besses, ses parents, Ses amis, dans le Journal officiel du di- chino, Michel Thomas, Serge Vaysse, Jean- Thomas, Pierre Tomasi, François Topet, Ro- ont le chagrin de faire part de la dispari- Régis Véchambre, Patrick Verheyde, Thierry land Tournoux, Georges Traversat, Hubert Philippe Bietrix, Patrice Binder, Daniel Bon- M. et Mme Joseph Bollard, manche 9 juillet. tion de Wawrzyniak, Daniel Matignon, Claude Tregou, Patrick Truffandier, Michel Trutt- net, Jean Bouquet, Jean-Paul Boutin, Marc ses beaux-parents, Aguasca, Jean-Luc Albacète, Jean-Paul Al- mann, Dominique Urquia, Bernard Vadam, Boyer, Didier Branquet, Jacques Brunot, Mi- me Sont promus commandeurs : chel Caillard, Claude Castel, Marc Chabierski, M Annie Trénit-Cordelle Xavier de Lambert, Jean-Paul Esquirol, couffe, Laurent Allano, Marc Alléno, Gaultier Philip Vaglio, Marc Vallé, André Vasselle, Francis VÉRIN, d’Andlau, Christian Annette, Didier Arbant, Jacques Vial, Gérard Vignaud, Pascal Vigne- Jean-François Chaulet, Jean-Michel Cheva- et ses enfants, Jean-Claude Gélineau, Jacques Roussot, lier, Michel Chevrier, Claude Churlaud, Jean- M. et Mme Jean Trénit Jean-Pol Föllmi, Michel Fruchard, Rémy Lionel Arnault, Jacques Astakof, Thierry At- ron, Philippe Visomblain, Christian Voltz, le 11 juillet 2000. tas, Jean-Jacques Audhuy, Olivier Aujay de Emmanuel Walger, Erick Weber, Jean Weigel, Michel Clère, Bruno Cloître, Bernard Colle, et leurs enfants, Gausserès, Jean Glévarec, Maurice Godinot, Patrick Combemale, Laurent Combes, Guy Jean-Claude Lafourcade, Jacques Rosier, An- La Dure, Serge Authier, Philippe Baillard, Luc Alloin, Augustin d’Arco, Franck Baduel, M. et Mme François Trénit Ses obsèques auront lieu le samedi Bernard Baleyte, Max Balssa, Frédéric Ban- Jean-Pierre Ballot, François Bandelier, Patrice Coquelin, Alain-Charles Cordier, Paul Cour- dré Soubirou, Michel Stouff, Alain Béreau, rier, Jean-Pierre Dandrau, Jean-Noël David, et leurs enfants, 15 juillet, à 10 h 30, au cimetière de Bon- Christian Martin, Jacques Métayer, Claude cel, Jean-Eudes Barau, Pierre Barbé, Pierre Bara, Jean Barnier, Thierry Baron, Patrick me Barret, Christian Barthlen, Philippe Baulain, Beau, Philippe Belzon, Pierre Bertrand, Phi- Jean Debonne, Jean-Michel Dejonghe, Chris- M Marie-Thérèse Fancinelli dy (Seine-Saint-Denis), 76, avenue Henri- Bigot, Robert Creuzé, René Perret, François tian Dérosier, Jean-Luc Détré, Pierre Dumas, Gonin. Alain Bayle, Henry Bazin, Charles Beaugé, lippe Beyries, Nicolas Bezou, Denis Bigot, et ses enfants, Veragnat. Eric Dupuy, Dominique Everaere, Alain Fau- me Luc Beaussant, Sylvestre Bedez, Bernard de Jean-Michel Bodart, Luc Bornand, Gérard M. et M Georges Roques geroux, Robert Ferrer, Jean Filippini, Eric Gé- Beir, André Belenguer, Arnauld Bellynck, Bouqueau, Patrick Boutueil, Alain Bouvy, Lu- Sont promus officiers : ré, Bruno Gilles, Carlos Grimaldos, Yves Gui- et leur fille, Gilles Bemelmans, Giorgio Benassi, Michel cien Breton, Jacques-André Cappe de Bail- Claude Vicaire, Patrice Caille, Yves de Ker- guen, Philippe Guiguet, Luc Guillou, Marc ont la douleur de faire part du décès de Remerciements Berard, Philippe Berne, Georges Besson, lon, Thierry Castelli, Emmanuel Chabannes, mabon, Antoine Lecerf, Philippe Tracqui, Henry, Lionel Hugard, Michel Hugon, Michel Marc Bévillard, Christian Bichon, Henri Bil- Jean-Yves Chapel, Christian Charles, Claude Jean-Paul Gillybœuf, Jacques Blanc, Bernard Jacquin, Patrick Jonas, Jean-François Jous- me – Joëlle Vérin, Charron, Elisabeth Chaussois, Bernard San- laudel, Gérard Bizet, Joseph Blonde, Jean- Chaufrein, Bertrand Combourieu, Bernard M Françoise BOLLARD, seaume, Alain Kernen, Denis Krémer, Patrice née TRÉNIT, épouse de dras, Jean Billard, Christian Boisson, Jacky Claude Boelens, Henri Bonfils, Eric Bonne- Comerre, Dominique Costargent, Loïc Cou- Lafond, Christian Lambert, Jacques Laporte, Chapel, Frédéric Chouvion, Vincent Cœurde- maison, Bernard Bonnet, Philippe-René Bot- pannec, Michel Crenn, Bernard Daudin-Cla- Yves-Marie Le Bourhis, Pierre Lecureux, roy, Bernard Cussac, Georges Delclos, Paul trie, Bernard Boucheix, Daniel Bouchez, vaud, Olivier Debray, Antoine Devaux, Mi- Pierre Lemardeley, François Lhoumeau, survenu le 11 juillet 2000, à l’âge de cin- Francis VÉRIN, Dilasser, Christian Fouhéty, Jean-Louis Four- Jean-Louis Bourdin, Patrick Boutier, Hugues chel Diebold, Hugues Du Plessis d’Argentré, Jean-Paul Louis, Philippe Mathécowitsch, quante-quatre ans. naise, Daniel Henry, Charles Hestin, Michel Brault, Eric Breuillé, Jean-Pierre Brocque- Benoît Duchenet, Philippe Dutrieux, Bruno Jean-Claude Mathieu, Pierre Ménage, Phi- disparu le 11 juillet 2000, Jeannin, Louis-Christian Jullien, Denis Maca- vielle, Yves Bromberger, Didier Bronoël, Re- de Farcy de Pontfarcy, Daniel Faujour, Jean- lippe Michel, René Migliani, Claude Modica, Les obsèques religieuses auront lieu le gno, Yvon Moal, André Rudelle, Michel An- né Brouard, Eric Bruder, Daniel Brugeaud, Pierre Ferrer, Loïc Finaz, Xavier Fromaget, Dominique Mora, Yvon Muzellec, Bernard dré, Georges Audinot, Philippe Augarde, Denis Brunel, Herve Buffard, Arnauld Buis- Jean Gauthier, Paul Gelly, Dominique Gé- samedi 15 juillet 2000, à 10 heures, en tient à exprimer sa très grande reconnais- Omnès, Guy Payement, Alain Pignon, Michel sance au docteur Alain Frison, au docteur Jean Aumonier, Philippe Aumonier, Serge son, Bruno Cachera, Jean Calcet, Max Callen, rard, Marc Ginisty, Stanislas Gourlez de La Pintault, Jean Ponties, Bernard Portal, Ber- l’église de la Genette de La Rochelle, sui- Baldecchi, Michel Barro, André Bascouza- Yves Calvez, François Camilleri, Henry Ca- Motte, Jean-Bernard Gruel, Bertrand Hallé, nard Rémandé, Jean-Luc Renard, Francis vies de l’inhumation au cimetière parc de Dorval et à ses collaborateurs, aux doc- raix, Bernard Bauer, Jean Beyer, Raymond mus, Hélène Canioni, Bruno Caretti, Francis Laurent Hava, Eric Hays, Denis Heimferte, Rollot, Philippe Rondet, Jean-Marie Rous- Mireuil. teurs Cerrina et Chapelier et à leurs colla- Borgiali, Jacques Boucley, Alain Boyer, Jean- Casalis, Guy Casanova, Jean-Luc Castel, Jean Yann Hervé, Rolland Heussaff, Laurent Is- seau, Yves Sauces, Patrick Schoenenberger, borateurs, Tanguy Brochet de Vaugrigneuse, Domi- Chairou, Daniel Chambon, Pascal Channel- nard, Bernard Jacquet, Michel Jammes, Em- André Soria, Jean Thiery, Hugues Tolou, Bru- nique Caussou, Patrick Champenois, Domi- lière, Yves Charles, Joël Charlier, Philippe manuel Jeanteur, Jean-Louis Jourde, Frédéric no Tramond, André Tricaud, Michel Trifot, – Hélène, pour leur humanité et la compassion dont nique Champtiaux, Robert Charvoz, Louis- Charreire, Stéphane Chenel, Rodolphe Che- Jubelin, Julien de Zélicourt, Roger Kerbéré- Pierre Verdalle, Jacques Vindrios, Gérard Marie Chèvre, Zygmont Cieslak, Henry Clé- valier d’Almont, Yann Coadic, Serge Contre- nès, Jean Kupaj, Gérard Laforest, Jack Lan- son épouse, ils ont fait preuve à l’égard de son mari, Welsch, Alain Beau d’Arboussier, Dominique durant sa maladie. ment-Bollé, Michel David, Michel Delabie, ras, Thierry Coqueblin, Joël Cordonnier, glois, Xavier Lartigue, Alain Le Bellec, Alain Clauzon, Pierre Fontaine, Bernard Las- Daniel, Annie et Sophie, Michel Delamour, Dominique Delawarde, Christian Cosquer, Philippe Coste, Hervé Le Blainvaux, Maurice Le Bohec, Michel Le bouygues, Jean Le Borgne, François Prévôt, ses enfants, Gérard Deltour, Yves Derville, Henri Des- Costella, Philippe Costes, Alain Cot, Bernard Bolloch, Yannick Le Foll, Christian Le Goff, Jean-Pierre Rochat, Christian Aumeunier, ont la douleur de faire part du décès de rousseaux de Médrano, Michel Dhalleine, de Courreges d’Ustou, Pierre Courvoisier, Jean-Yves Le Hingrat, Alain Le Texier, Eric Le- Laurent Barthélemy, Jacques Bayet, Christian Anniversaires de décès Jacques Digonnet, Pierre Dubouchet, Michel Eric Coutray de Pradel, Philippe Cova, Pierre normand, Henri Levet, Alain Levieux,Jean Bled, Michel Bouvet, Jean Castandet, Phi- Durand, François Dureau, Yves Durin, Jean- Crépel, Rémy Criqui, Jean-Luc Darme, Phi- Long, Dominique de Lorgeril, Jean-Louis Lo- lippe Castellani, Denis Champart, Bruno Albert BOURLA, François Estadieu, Gilvert Fèvre, Bernard lippe David, François Debuire, Jean-François zier, Eric Lugagne, Alain Madec, Jérôme Châtenet, Jean-Marc Chimot, Roland Codde, maître d’éducation physique Fleuriot, Pierre Fossey, Henry-Jean Fournier, Decker, Patrick Dedieu, Philippe Delarc, Mandin, Hervé Maraval, Yan Marbœuf, Jean- Patrick Cunin, Serge Darrenougué, François à l’Ecole Maïmonide, Jacques CHIÈZE, Thierry Gauthier, Dominique Geay, Jean- Jean-Pierre Delaunay, Jacques Delemarle, Noël Marlier, Christophe Michel, Jean-Chris- Dostert, Jean Douat, Yves Dubreuil-Cham- 14 août 1927 – 13 juillet 1999. Louis Georgelin, Jean-Louis Hasselmann, Jean-Michel Delmas, Bernard Demaret, tophe Mognetti, Olivier Moittié, Elie Musso, à l’ENIO et à l’ORT, bardel, Alain Dunaud, Gérard Feuardent, directeur de la maison d’enfants Guy de Haynin de Bry, Michel Hombourger, François Denys de Bonnaventure, Morand Daniel Oges, Pierre Ollivier, Bernard Omnès, Bruno Frachon, Pierre Froment, Patrick Ger- « N’oublions pas et poursuivons ! » Marcel Keiflin, Jean de La Roque, Jean-Fran- Deroux, Bruno Desgranges, Joël Desmons, Pierre Parent, Alain Payement, Jean-Louis lier, François Goutorbe, Pierre Grandclé- de La Varenne et de la colonie çois Lafargue, Hugues Le Compasseur Créqui Patrick Desperques, Marc Dessin, Patrick Perrin, Michel Perrin, Jean-Yves Petit, Didier ment, Laurent Guibert, Claude Hébert, Jean- de Berck-Plage (La Colonie scolaire), Montfort de Courtivron, Alain Le Goff, Jean Destremau, Patrice Deu, Daniel Deval, Henri Piaton, Jean Pieropan, Vincent Pinasa, Guil- Jacques Hordesseaux, Joël Hosatte, Jean- Nicole, Marceau et Fabien, La famille et tous les amis. Lebraud, Etienne Leclère, Gérard Leroy, Ber- Devove, Christian Dexter, Jean-Louis Dick, laume Piot, Henri-François Piot, Michel Pitt, Paul Houttemane, François Jouaillec, Charles survenu le 26 juin 2000, à l’âge de quatre- trand de Lestrange, Hubert Lorioz, Christian Emmanuel Didier, Patrick Diot, Thierry Do- Olivier Pons, Christophe Prazuck, François de Lauzun, Vincent Lavenet, Alain Liberge, Marcerou, Alain Mark, Bertrand Maupoumé, britz, Philippe Dominici, Gérald Dosda, Phi- Rebour, Frédéric Renaudeau, François Rey- Pierre Lusseyran, Jean-Paul Maas, Daniel vingt-huit ans. Jean-François Maupoumé, Jean-François lippe Douard, Yves Du Cauzé de Nazelle, naert, Doinique Riban, Patrice Robert, Xaz- Maguérez, Joël Marcon, Gérard Michaud, Mollier, Louis Monceaux, Gilles de Montcuit Jean-Paul Duclay, Thierry Ducret, Philippe vier Robin, Dominique Roux, Olivier Saint- Jacques Orlianges, Alain Picq, Didier Queffé- Marie-Josée DIBANGO. de Boiscuillé, Daniel Nougayrede, Jean No- Dufot, Bruno Duhesme, Francis Dumain, Martin, Eric Schérer, Jean Sérazin, Olivier So- lec, Ollivier-Raymond Rossignol, Bernard – Ses enfants, vacq, Daniel Nury, Bernard Oberto, Jean- Bruno Dumas, Bertrand Dumont, Robert lignac, René Stéphan, Norbert Tafzi, Bruno Royal, Gilbert Saint, Jacques Sauvaget, Ber- leurs conjoints, Marie Pauty, Bernard Peyrefitte, Jean Phi- Dumont, Philippe Durosoy, Axel Egnell, Thouvenin, Philippe Vernerey, André Vialan, nard Siméon, Jean Uguen. Coco, voilà maintenant cinq ans, le lipps, Guy Pierrel, Bernard Poumeyrol, Jean- Christian Escudier, Jean Esmery, Frédéric Alain Viard, Alain Vidal, Georges Weiss, Ses petits-enfants, 14 juillet 1995, que la vie nous a séparés. Louis Py, Pierre Quesne, Christian Renault, Fabre, Robert Faivre, Gilles Faure, Bernard François Winterhalter, Jean Zminka, Phi- ont la douleur de faire part du décès de Nous pensons à toi très fort. Chaque mo- Pierre Ribeyron, Alain Richard, Jacques Ri- Fesquet, François Fisnot, Eric Fleury, Patrick lippe-Adrien Adam, Philippe-François Adam, ment vécu nous est guidé à jamais par ton chou, Patrick Rose, Jean-Charles Salin, Flodrops, François Fontaine, Christian Forler, Patrick d’Agostin, Gabriel Alisez, Jean-Marie a Le général de corps aérien Hélène MORIN, esprit. Nous t’aimons ! George Samé, Bernard Sonneck, Alain Tar- Alain Fouchard, Thierry Fournier, Didier d’Allard, Michel Allot, Marc Augenstreich, née BETT tinville, Bernard Travaillot, Claude Turrel, Franceschi, Dominique François, Rémy Fré- Paul Bader, Philippe Baechler, Michel Barbet, Bertrand Dumont a été nommé, Jean-Paul Vallin, Roland Waymel, Michel tille, Nicole Freyermuth, Christian Gans- François Barre, Fabrice Beaugrand, Alain par le conseil des ministres du pédiatre, Manu Dibango, ses enfants et sa famille. ex-interne des hôpitaux de Paris, Winter, Jean-Louis Barbier, Alain Bellot, Ré- mann, Claude Garcia, Xavier Gardey de Soos, Beller, Jean-Jacques Berbeyer, Michel Ber- mercredi 12 juillet, secrétaire géné- my Bertrand, Alexis Billecocq, Michel Bress- Philippe Gasnier, Alain Gaubin, Pierre Gauf- nard, Grégoire Blaire, Bertrand Bon, Chris- ex-chef de clinique à la faculté, ler, Arnaud Desmarest, Dominique Dupré La feny, Guillaume de Geis de Guyon de Pam- tian Bône, Jacques-Aubert Bourgeois de ral adjoint de la défense nationale – Il y a vingt ans, le 9 juillet 1980, Tour, Pascal Durieux, Joël Duroux, Patrick pelonne, Denis Gercer, Pierre Gernez, José Boynes, Michel Boyer, Patrick Brame, Jean- sur la proposition du premier mi- survenu le 5 juillet 2000, dans sa quatre- à Pully, Giaume, Philippe Gonzalès de Linares, Gil, Pierre Godin, Jean Gohel, Alban Gorriz, Pascal Breton, Christian Brice, Marc Bros- vingt-deuxième année. Claude Marcus, Raymond Masson, Yves Me- Eric Gouraud-Voisin, Nicolas Graff, Patrice sard, Michel Brouchier, Didier Broudic, nistre. laine, Jean-Pierre Miquel, Benoît Montanié, Grandclement, Alain Grego, Pierre Grego, Christian Brunel, Jean-Louis Busière, Domi- [Né le 1er avril 1947 à Metz (Moselle), an- Christian Lucas HETRICK Patrick Périn, Philippe Pertuiset, Eric Petit, Jean-Christophe Grivaux, Romain Grosset- nique Caillaud, Bruno Caïtucoli, Hervé Cal- cien élève de l’école de l’Air de Salon-de-Pro- Hubert Putz, Xavier Rolin, Yves Romé, Fran- ,Georges Guehenneux, Thierry Guichard, var, Laurent Campion, Vincent Carré, Pierre – M. Jean-Pierre Baratault, nous quittait. çois Roumain de La Touche, Jean-François Bernard de Guillebon, Daniel Guillo du Bo- Chaze, Yves Chirol, Jean-Yves Cibiel, Chris- vence, Bertrand Dumont a notamment président, Sancan, Georges Tourret, Philippe Tranzéat, dan, Hugues Guillot, Patrick Guillou, Jean- tian Clochard, Jean Coffin, Jean Coillot, Phi- commandé en 1984 la 7e escadre de chasse à Et les membres du conseil d’adminis- « Et la tristesse en moi monte Jean-Marie Van Huffel, Dominique Walter, Jacques Habonneau, Eric Hébrard, Jean- lippe Connan, Benoît Coq, Dominique Cou- comme la mer » Baudoin Albanel, Michel Arrault, Daniel Bas- Pierre Helleu, Jean-Paul Henrionnet, Pierre- sin, Joël Coutard, Alain Craspail, Françoise Saint-Dizier (Haute-Marne). En 1989, il est tration de l’Association laïque pour la tien, Michel Bernard, Maurice Boucherie, Yves Henry, Pierre Héry, Rémi Hocquemiller, Cros, Alain Damigon, Jean-Luc Daoust, chef de la section « emploi » à la division des gestion du centre d’éducation motrice Charles Baudelaire Jean-Louis Cougnon, Pierre Crozet, Patrice Alain Hoenner, Jean Honnorat, Benoît Hous- Gilles Dardard, Dominique Dargelosse, Yves (Alcem) de Garches, forces nucléaires à l’état-major des armées Delcourt, Bernard Didier, Patrice Du Bois de say, Bruno Houssay, Christian Humbert, Dautremer, Pascal Delerce, Freddy De- ont la grande tristesse de faire part du Gaudusson, Jacques Gaillard, Bernard Gal- Jean-Luc Jamin, Stéphane Jarlaud, Bernard quéant, Guy Devillers, Philippe Dilger, Gé- avant d’être appelé, avec le grade de colonel, décès de Soutenances de thèse lais, Claude Germain, Patrick Gillmann, Mar- Jarlegand, Roland Joannès, Jean-Luc Jort, rald Dorrey, Jean-Claude Dubourg, Christian au commandement de la base d’Istres tial Imberti, Xavier Jarry, Patrice Klein, Thierry Jouan, Emmanuel Kammacher, Phi- Duhau, Pierre-Jean Dupont, Rémy Durand, – M. Michael CHASE a soutenu avec Laurent Labaye, Patrick Lagadec, Bernard lippe Kleb, Marian Kostuj, Jean Krippeler, Serge Duval, Bruno Duvert, Jean-Pierre Du- (Bouches-du-Rhône) en 1991. En 1994, il est Denis PANNIER, succès, le samedi 1er juillet 2000, une Landet, Michel Masson, Pierre-Henri Mathe, Bruno Lafitte, Jean-François Lafont Rap- voisin, Patrick Emeriau, Noël Faucheux, adjoint « air » à l’état-major particulier du membre du conseil d’administration, Denis Michel, Christian Moreau, Christophe nouil, Bernard Lalanne, Maurice de Langlois, Pierre Favreau, Franck Fourcade, Yves Friot, directeur de l’EREA thèse de doctorat intitulée « Recherches président de la République, François Mitter- Motte, François Patier, Patrick Roccia, Henry Jack Lapeyre, Alain Larrouyat, Jean Lassalle, Jean Gajan, Daniel Gantin, Georges Garga- Jacques-Brel (Garches). sur le Commentaire de Porphyre à Gé- de Roquefeuil, Jean-Louis Stum, Louis-Mi- Danny Laude-Bazin, Patrice Lavault, Gérard ros, Gilles Garret, Xavier Gauthier, Gabriel rand. En 1997, il est sous-chef d’état-major dalios sur les “Catégories” d’Aristote », chel Testaud, Philippe Thiébaut, Philippe Til- le Bozec, Jacques Le Conte, Bruno Le Du, Gebus, Yves Genty, Eric Gernez, Francis Ghi- « opérations-logistique » à l’état-major de devant le jury composé de : M. Philippe ly, Charles Alfonsi, Alain Beauché, Philippe Jacques Le Gall, Eric Le Noene, Bernard Le done, Jean-Luc Gillet, Jean-Claude Ginoux, Ils s’associent à la peine de ses proches. l’armée de l’air. Elevé au rang et à l’appella- Hoffmann, directeur d’études à l’Ecole Beauché, Philippe Bouscharain, Jean Cail- Roux, Hervé Le Sénéchal, Ange Leccia, Jean- Daniel Giraud-Sauver, Guy di Grégorio, pratique des hautes études, section des lard, Claude Dumurgier, François-Xavier Fa- Pierre Lechaix, Lionel Leclerc, Raymond Le- Jean-Luc Grison, Frédéric Guignier, Marc tion de général de corps aérien, Bertrand Du- bresse, Jean Gallé-Tessonneau, Jean-Pierre comte, Patrick Legris, Jean-Loup Lemaire, Guillaume, Joël Guilloteau, Patrice Guinard- sciences religieuses, directeur de thèse ; mont commandait la force aérienne de M. Alain Le Boulluec, directeur d’études Hernandez-Martinez, Jacques Landes, René Christian Lengagne, Vincent Leroi, Christian Thebault, Emmanuel d’Haussy, Serge Henn, André MEYER Luigi, Philippe Normand, Michel Bergeret, Levaudel, Michel Linemann, Philippe Loia- Pierre Hernandez, Bernard Heulin, Michel combat (FAC) depuis septembre 1998.] à l’Ecole pratique des hautes études, sec- André Bastiani, Jean-Paul Chauvot de Beau- cono, Patrick Lorentz, Philippe Loridan, Honvault, Patrick Joubert, Frédéric Kancir, (1913-2000) tion des sciences religieuses, président du chène, Gérard Dugard, Jacques Garnier, Yves François Lucchini, Patrice Mandervelde, Phi- Arnaud Koenig, Gilles Labeille, Philippe La- jury ; M. Luc Brisson, directeur de re- Langlois, Alain Tournyol du Clos. lippe Manginot, Jacques Mansart, Daniel de fond, Jean-Luc Lagorce, Robert Lanfrey, « Et que brille à jamais sur lui cherche au CNRS ; Mme Annick Charles- Marchi, Michel Marilly, Alain Marot, Eric Pierre Lapernat, Gilles Latour, Jean-Louis JOURNAL OFFICIEL la Lumière. » Saget, professeur émérite à l’université Sont nommés chevaliers : Marouzé, Jean-Paul Martial, Jean-Luc Mar- Lautier, Michel Le Bourhis, Noël Le Maguer, Mémoire éternelle. Brigitte Debernardy, Jacques Roudière, tin, Jean-Luc-Louis Martin, Jean-Pierre Mar- Claude Le Maou, Rémi Le Roux, Jean-Noël Paris-X-Nanterre. Pierre Séguin, Richard Alexandre, Pierre Al- tin, Daniel Martinerie, Serge, Marzin, Serge Le Rumeur, Didier Leclercq, Evelyne Lé- Au Journal officiel du jeudi 13 juil- Il a été déclaré digne du titre de doc- Sa femme, ses enfants, ses petits-enfants. lain, Jacques Amédro, Michel Anglade, Fran- Maurice, Alain Ménicucci, Régis Meunier, cuelle, Christian Leduc, Patrick Lenepveu, let sont publiés : teur de l’Ecole pratique des hautes cis Aznar, Marian Baczkowski, René Basset, Hubert Meyblum, Jean Minjoulat-Rey, Guy Gilbert Letraublon, Eric Lièvre, Jacques Li- études, sciences des religions, avec la Alain Belhadj, Serge Belluco, Michel Berger, Moncel, Jean-Claude Moreau, Philippe Mo- gonnière, Badouraly Mahamadaly, Bruno b Quinquennat : un décret déci- 21, avenue Jules-Ferry, mention Très Honorable avec félicita- Patrice Bergot, Marc Betton, Michel Bonnin, rel, Thierry Mottart, Guy Moulin, Paul Mur- Maigret, Jean-Louis Maire, Yves Malinowski, dant de soumettre un projet de ré- 13100 Aix-en-Provence. tions, à l’unanimité du jury. Marc Bouly, Bernard Briane, Jean-Michel gier, Eric Natta, Thierry Navrez, Stéphan No- Bruno Maurice, Michel Menand, Michel Mé- Broutin, Hubert Caron, Michel Chameyrat, ret, Guy Nuyttens, Marie Ohlmann, Bernard nérat, Denis Messmer, André-Paul Meyer, vision de la Constitution au réfé- Jean-Marie Charpentier, Maurice Chevillot, Oliveres, Pascal Otz, Philippe Parisi-Faure, Jean-Michel Meyer, Bruno Mignot, Alain rendum. Maurice Clerteau, Jean-Bernard Colle, Jean- Roger Pellelquer, Ollivier de Penguern, Chris- Molinié, Francis Monteil, Hervé Montfort, b Tourisme : un décret portant Pierre Constant, Alain Coroir, Jean Déglise, tian Péraldi, Patrick Perez, Jean Pernin, Jean- Didier Moreau, Loïc Morel, Jean-Pierre Mou- CARNET DU MONDE Patrick Delort, Guy Demaille, Laurent Demo- Luc Pernin, Georges Peter, Jacques Philbert, lard, Claude Muller, Jean-Marc Nascioli, classement de la commune de lins, Joseph Denat, Jean-Philippe Denoual, Pierre Philippe, Marc Plaetovoet, Patrick Plis- Serge Néria, Bernard Nicolas, Jean-Chri- Mulhouse (Haut-Rhin) comme Téléphones : Alain Faugeras, Richard Freyd, Bernard Ga- son, Pascal Plouvier, Alain Pomirol, Pierre tophe Noël, Carl Oppermann, Patrick Paco- 01-42-17-39-80 01-42-17-38-42 doullet, Jean-Pierre Gardère, Claude Giac- Pouget, Bernard Prado, Philippe Prévost, rel, Gérard Pascot, Jean Pelletant, Jacques Pé- station de tourisme ; chino, Michel Gotab, Olivier-Ange Haddad, Jean-Louis Prodhon, Jacques Prudhomme, rault, Paul Perié, Gilles Perrone, Jacques un décret portant classement de la 01-42-17-29-96 Jean Hertzog, Serge Jaffré, Patrick Jamin, Eric Prukop, Thierry Pruniere, Christian Puig, Personne, Joël Philippe, Jean-Claude Picciril- commune de Beauvais (Oise) François Kern, Roger Koehler, Philippe La- Jean Quideau, Hervé Rabatel, Armand Rau- lo, Claude Pierson, Guy Planet, Didier Prio- Fax : 01-42-17-21-36 – e-mail: [email protected]. foix, Christian Lagarde, Paul Lamour, Jean Le coules, Pierre Razat, Benoît Richet, Francis let, Patrick Prodhome, Serge Pucelle, Jacques comme station de tourisme. LeMonde Job: WMQ1407--0026-0 WAS LMQ1407-26 Op.: XX Rev.: 13-07-00 T.: 10:41 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0439 Lcp: 700 CMYK

26 CULTURE LE MONDE / VENDREDI 14 JUILLET 2000 HORS CHAMP L’ÉTÉ FESTIVAL Le mistral s’est engouffré dans Roseline Guinet, le « nez » qui fait rire la Cour d’honneur du Palais des a ARTS : Niki de Saint-Phalle fi- papes, en Avignon. Il n’aura pas DEPUIS dix ans, Roseline Gui- « Dès mes premiers contacts menuiserie de Bourg-Saint-An- gure parmi les lauréats du Prae- été de taille face à Isabelle net a imposé son personnage de avec le monde du clown, j’ai adoré déol, la petite ville de l’Ardèche mium Imperiale. Décernés mardi Huppert, qui a donné de la clown au féminin, avec son éternel cette sensation de liberté », se où ils vivent. C’est là qu’ils ont te- 11 juin à Londres lors d’une céré- Médée d’Euripide mise en scène bonnet de bain rouge enfoncé sur souvient Roseline Guinet. A dix- nu à créer leur nouveau spectacle, monie organisée au nouveau mu- par Jacques Lassalle une la tête et ses lunettes en ailes de huit ans, la jeune Grenobloise est Mad ou Nomad, quelques jours sée de la Tate Modern, les Prae- version inoubliable. Par sa admise à l’Ecole supérieure des avant de venir le présenter à Avi- mium Imperiale sont attribués par présence irradiante, la voix PORTRAIT arts du cirque de Châlons-en- gnon. Ils y proposent aussi des une fondation japonaise présidée rauque avec laquelle elle hurle La Grenobloise Champagne. En fin d’études, les formations. « J’aime beaucoup par le frère de l’empereur à laquelle à la mort comme une bête élèves abordent le clown. « J’avais faire travailler des amateurs, ex- sont associés comme conseillers atteinte, elle efface les autres a imposé toujours admiré les gens qui fai- plique Roseline Guinet. On orga- des hommes politiques étrangers. personnages. Le ton est fort son personnage saient rire. J’adorais des artistes nise des stages où l’on mélange Ils récompensent cette année l’ar- différent dans le spectacle mis de clown au féminin comme Zouc ou Raymond Devos. jeunes et vieux, amateurs et profes- tiste française Niki de Saint-Phalle en scène par Michel Didym. Mais j’étais timide et je ne me sionnels. La dernière fois, il y avait (sculpture), le Britannique Richard

Farce burlesque, Yacobi et voyais pas faire ça. » D. R. à la fois des enfants de dix ans et Rogers (architecture), l’Américain Leidenthal, la pièce de Hanoch papillon. Seule femme du beau mon père, qui en a soixante-huit ! » Ellsworth Kelly (peinture), l’Alle- Levin, suscite la joie du public quatuor clownesque que forment MÉLANGER JEUNES ET VIEUX « largement matière » à se moquer Les Nouveaux Nez préparent mand Hans Werner Henze (mu- en montrant sous un jour Les Nouveaux Nez, elle est Pourtant, en enfilant le nez de soi. l’ouverture d’une Maison des arts sique) et l’Américain Stephen Son- satirique les désirs inassouvis Madame Françoise sur scène, rouge et les habits de clown, elle A la sortie de l’Ecole de cirque, du clown, à Bourg-Saint-Andéol, dheim (théâtre-cinéma). de l’homme. Pour Roselyne grande dame à la démarche assu- sent qu’elle vient de trouver là elle décide avec trois autres élèves lieu de formation et de résidence a ÉDITION : HarperCollins ra- Guinet et la compagnie des rée et maladroite, à l’élocution vo- plus qu’un simple costume. de fonder la Compagnie des Nou- d’artistes. Eux-mêmes continuent chète le britannique Fourth Es- Nouveaux Nez, le cirque est un lubile et bégayante. Toujours affai- « Comme je suis grande, on me re- veaux Nez. André Riot-Sarcey, toujours à apprendre. Pour leur tate. L’éditeur HarperCollins, filiale sacerdoce et la présence en rée, elle poursuit ses projets marquait. Il suffisait que je fasse un leur professeur, devient leur met- nouveau spectacle, qui donne une du groupe News Corp de Rupert Avignon une consécration. absurdes avec le plus grand sé- geste de bras pour qu’il y ait un re- teur en scène. En dix ans, le qua- place importante au chant, ils ont Murdoch, a annoncé, mardi 11 juil- Théâtre encore, et du meilleur : rieux, persuadée d’être quelqu’un tour », dit-elle, comme si son phy- tuor s’est taillé une place dans le repris des cours avec une chan- let le rachat de la maison d’édition Eric Lacascade présente sa de parfaitement terre à terre. Elle sique expliquait tout. C’est plutôt monde des arts clownesques. A la teuse lyrique. Après Avignon, Ro- britannique Fourth Estate. Selon le trilogie Tchekhov et réussit à tient des propos incohérents, mé- le personnage qu’elle s’est fois jongleurs, acrobates, musi- seline Guinet profitera de l’été Financial Times du 12 juillet, le prix révéler de cet auteur une force lange de grommelot et de français, construit qui émeut et fait rire. ciens et chanteurs, Madame Fran- pour suivre des cours de clown, serait de 12 millions de livres secrète encore cachée. Côté arts et bafouille des jeux de mots « J’ai toujours voulu garder une çoise, Georges Pétard (Nicolas de piano et de jonglage. (18,9 millions d’euros). Créé en plastiques, l’événement de l’été idiots, comme si elle professait des certaine féminité. Par exemple, je Bernard), Félix Tampon (Alain 1984, Fourth Estate, qui réalise un dans la cité des papes est évidences. Sa silhouette de géante trouve mon bonnet de bain et mes Reynaud) et le doux Jésus (Roger Catherine Bédarida chiffre d’affaires de 7,3 millions de double : d’un côté les dégingandée est irrésistible. lunettes très jolis, bien que ma Bories) promènent leurs spec- livres, s’est imposé comme un édi- manifestations liées à l’an 2000 Qu’elle ouvre soudain ses grands mère m’ait dit au début que tacles dans des petits et grands ૽ Les Nouveaux Nez, Mad ou No- teur de grande qualité. L’une des sur le thème de la beauté ; de bras, qu’elle lance trois mots lou- c’était moche... » Le clown fait rire lieux de la scène française. mad, jusqu’au 28 juillet. Théâtre premières conséquences du chan- l’autre, la collection du galeriste foques, qu’elle esquisse un pas de à ses dépens, jamais à ceux des Quand ils ne sont pas en tour- de l’Escalier-des-Doms, 1 bis, rue gement de propriétaire sera l’arrêt parisien Yvon Lambert dans danse ou qu’elle joue d’une minuscule autres. Madame Françoise pense née, les quatre clowns répètent des Escaliers-Sainte-Anne, 84000 d’une biographie en préparation l’hôtel de Caumont. guitare, le public éclate de rire. que, chez les femmes, il y a leurs créations dans une ancienne Avignon. Tél. : 04-90-14-07-99. de... Rupert Murdoch. Isabelle Huppert entre dans la mythologie d’Avignon Avignon/Théâtre. Magnifique, l’actrice est toutes les Médée, la barbare et la savante, l’amante et la mère, la sorcière et la femme Pour aller de la grotte au palais, tion de Bernard Verley), Egée le MÉDÉE, d’Euripide. Traduction il faut prendre une barque « bien né » (Jean-Philippe Puy- de Pierre Judet de La Combe et – comme, dans l’Antiquité, pour martin) et Jason, paraissent fades Myrto Gondicas. Mise en scène : passer de la vie à la mort. C’est au regard des femmes, Médée Jacques Lassalle. Avec Isabelle sans doute la première fois que surtout, la nourrice (Anne Benoit) Huppert, Anne Benoit, Jean- l’on voit glisser une barque, silen- et le chœur, magnifiquement re- Quentin Châtelain, Michel Pey- cieuse et apaisante, dans la Cour présenté par Emmanuelle Riva. relon, Jean-Philippe Puymartin, d’honneur. L’image est belle, Mais ils ne sont pas réductibles à Emmanuelle Riva, Pascal Toka- même si le symbole est un peu la bêtise rédhibitoire du « t’aga- tlian, Bernard Verley, et les en- appuyé. Dès le début de la repré- çait », qui classe Jason dans la ca- fants, Itto et Meimoun Meh- sentation, il éloigne définitive- tégorie : changement de statut, daoui. ment Médée, accrochée à sa terre changement de femme. Ce qui se COUR D’HONNEUR DU PALAIS sableuse, de Jason, hôte du palais joue entre Médée et Jason est DES PAPES, Avignon, à 22 heu- de Créon. Cela peut s’entendre plus profond. Les mots leur res. Les 13, 15, 16, 17, 19, 20, 21 et comme la volonté d’affirmer que manquent. On le sent à certains 22 juillet. Tél. : 04-90-14-14-14. De Médée est bel et bien une tragé- passages très bien mis en scène, 120 F (18,29 ¤) à 200 F (30,49 ¤). die : tout serait écrit et joué de- où leurs corps se touchent, se Durée : deux heures vingt. Le puis le début. Tout, même le pire, frôlent et s’enlacent. Il suffirait spectacle sera joué à Bruxelles, l’inconcevable, Médée tuant ses alors peut-être d’un mot, à condi- Marseille, Chalon-sur-Saône, enfants pour se venger de la tra- tion que ce soit le mot juste, pour Villeurbanne, Caen, La Rochelle, hison de Jason, qui l’abandonne que l’histoire prenne un autre Toulouse, ainsi qu’à Créteil (du 7 pour épouser la fille de Créon. cours. C’est la part d’ombre de la au 10 novembre) et à Paris, à pièce d’Euripide, la plus intéres- l’Odéon-Théâtre de l’Europe, du LA PAROLE N’EST JAMAIS SÛRE sante, la plus moderne, aussi. Elle 5 janvier au 10 février 2001. Mais il n’en va pas ainsi. La re- affleure dans la direction d’ac- présentation d’Avignon résiste à teurs de Jacques Lassalle. AVIGNON l’idée communément admise du de notre envoyée spéciale tragique. Pas parce que les dieux ELLE HURLE À LA MORT Le ciel serait-il avec Médée ? sont absents de la pièce d’Euri- BRIGITTE ENGUÉRAND Médée, à elle seule et elle seule, Toute la journée du 12, le mistral a pide – sauf en la personne de Mé- Une langue de terre poussiéreuse, parsemée d’herbe rare, abrite le refuge de Médée, ici avec Créon. contient l’ombre définitive et la soufflé sur Avignon, poussant les dée, fille du Soleil par son père, le lumière irradiante. La parole chez nuages pluvieux de la veille. Il ne roi de Colchide. Mais parce que la prendre. Histoire impossible, his- pas besoin de faire des enfants ; chance : elle tire Jean-Quentin elle n’est pas une arme : c’est s’est pas calmé quand, à la nuit part humaine est poussée au zé- toire classique, domestique : Ja- /mais moi, j’ai intérêt à être utile Châtelain, acteur pourtant magni- l’instinct de survie. D’abord, elle tombante, le public a monté les nith de ses incertitudes, et que la son dit à Médée qu’au fond les aux enfants qui vivent déjà /au fique, vers le grotesque d’un petit ne parle pas. Elle hurle à la mort marches du Palais des papes. Pré- parole n’est jamais sûre. Quel est choses sont simples. Il la quitte moyen de ceux à venir. Est-ce que bourgeois qui solde une histoire comme une bête atteinte. «Mal- voyants, les 2 200 spectateurs de le premier reproche que Jason parce qu’il veut assurer leur ave- j’ai mal calculé ? /Tu dirais que d’amour comme il le ferait d’un heur. Je suis maudite. » Isabelle la Cour d’honneur s’étaient munis adresse à Médée ? D’avoir « des nir en épousant la fille de Créon, non, si le lit ne t’agaçait pas. » compte en banque. Huppert est au fond de la grotte. d’écharpes, de pulls et de plaids. mots qui ne veulent rien dire ». ce qui lui donnera la sécurité in- Cette dernière phrase suscite le Cette dimension un peu ridicule On ne la voit pas. On entend sa Le ciel envoyait le vent, mais il C’est l’aveu d’un homme qui ne conciliable avec son statut de ré- rire du public. Il faut dire que la n’est pas absente du texte d’Euri- voix comme jamais on ne l’a en- n’était pas de taille à lutter contre veut pas comprendre, quand fugié, et procurera la sécurité à mise en scène de Jacques Lassalle pide. Les hommes, à travers tendue, au théâtre ou au cinéma : le théâtre : Médée fut la plus forte, Médée, elle, ne peut pas com- leurs fils. « Toi, lui dit-il, tu n’as ne lui laisse pas beaucoup de Créon le crédule (belle interpréta- rauque, une voix de gorge brisée, en la personne d’Isabelle Huppert. animale, tellement contraire à la Cette soirée, c’est à elle qu’on la retenue coutumière de son jeu. doit. A chaque instant où elle était Puis elle sort, et, aussitôt, elle en scène – c’est-à-dire pendant Le burlesque à la poursuite du bonheur s’impose, frêle et indestructible presque deux heures vingt, puis- dans ses vêtements clairs soufflés qu’elle ne quitte pratiquement pas par le mistral. Mystère de la pré- le plateau de toute la représenta- La quête de Yacobi et Leidenthal mise en scène par Michel Didym sence qui, une fois de plus, laisse tion – le regard était happé, sans mot. Pourquoi ne voit-on l’oreille tendue, et le souvenir déjà gée de bière pour le plaisir sommet à conquérir, véritable twin leur pouvoir sur eux, sur notre rire. qu’elle ? Elle a l’art d’être immé- en marche : on savait qu’on s’en YACOBI ET LEIDENTHAL, de majuscule du jeu. peaks pointé en travers de sa voie Le monologue Tète-mi et tète-moi, diate. Totalement dans l’instant, souviendrait comme un des très Hanoch Levin. Mise en scène : Un petit bonhomme, costard dé- sous la forme du généreux posté- de Christine Murillo triturant son la fraction de seconde. Actrice- grands personnages qui tissent le Michel Didym. Avec Christine fectueux, chapeau sur la nuque, rieur de Ruth Chahach (Christine homme comme une marionnette, née. Le personnage de Médée naît fil de la mythologie d’Avignon. Murillo, Philippe Faure, Charlie mais bâton de major en main, plas- Murillo). Au premier assaut, la est un numéro de haute acrobatie. de chaque mot qu’elle dit. Des Dans la Cour d’honneur, Médée, Nelson. tronne. C’est Yacobi (Charlie Nel- dame entonne fort galamment Avec son trio d’acteurs, nourri à mots fracturés, qui voudraient c’est d’abord un paysage : une GYMNASE SAINT-JOSEPH, rue son). Sa gueule de travers annonce l’éloge de ses appas (chanson). la fleur de soufre récoltée par Ha- rendre compte de l’état de des- étendue d’eau qui clapote contre des Teinturiers, Avignon. Tél. : le mauvais coup : larguer David Lei- noch Levin, le metteur en scène Mi- truction dans lequel l’a mise la la façade du palais, ici appelé à re- 04-90-14-14-14. De 80 F (12,31 ¤) denthal (Philippe Faure). Itamar Ya- « PERLE » FESSUE chel Didym a formé des bouquets trahison amoureuse, et qui, faute présenter le pouvoir de Créon, roi à 140 F (21,34 ¤). Durée : 2 h 10. cobi et David Leidenthal sont frères Mais Ruth n’est pas une quel- parfumés, savamment alternés, de d’y arriver, en viennent à appeler de Corinthe. Une langue de terre A 21 heures. Jusqu’au 24 juillet. en amitié et en inimitié, depuis la conque passante. Elle est LA plus en plus énormes. l’impensable, le meurtre de Jason poussiéreuse, parsemée d’herbe nuit des nuits. Indispensables l’un à femme. Fessue et mamelue à la Ni- Habillés en dompteurs (peau de à travers celui de ses enfants. Isa- rare, abrite le refuge de Médée : AVIGNON l’autre comme le pain et le sel ; ki de Saint-Phalle, cette « perle » panthère ou costume d’employé belle Huppert n’est pas Médée : une caverne, une grotte, dont il de notre envoyé spécial comme le verre et le thé ; comme la sur le retour déploie sa gorge sous sur fond de paillettes), les instru- elle est toutes les Médées, la bar- est évident qu’elle est la « mai- La Méditerranée est venue sub- gifle et la joue. Ne convient-il pas un minois de souris rose. Robe à mentistes du klezmer ont l’œil à bare et la savante, l’amante et la son » de gens jetés sur la route, merger d’outremer nocturne les d’être deux pour s’assurer d’exister fleurs et mimiques virginales. L’ar- tout. Gare à celui qui ne serait pas mère, la sorcière et la femme. hors de leur terre. Le décorateur murs du gymnase du lycée Saint- et contenir le temps ? Yacobi et Lei- tiste (elle a chevauché un piano) a galvanisé. Il serait vite rappelé au Toutes, en morceaux éclatés, qui Rudy Sabounghi signale ainsi un Joseph. Il y a de la guinguette dans denthal auraient continué d’aligner valorisé ses formes à la bourse du rythme. La clarinette râle de l’allé- récusent le jugement sur le per- des points sur lesquels s’appuie la l’air. Des bouffées brûlantes les dominos des jours jusqu’au mariage. Affaire à saisir de suite. gresse rentrée de Yacobi ; le violon sonnage. A la fin, elle apparaît pa- mise en scène de Jacques Las- s’échappent par les portes entrou- double-blanc si Yacobi, au virage de Yacobi tombe. Leidenthal, venu s’use de la légèreté navrée de Lei- cifiée, presque raphaélique. Le salle : l’isolement de l’exilé, vertes. Partout, les ampoules en- la quarantaine, n’avait été pris s’offrir en cadeau de noces, le suit denthal, et il faut les reins puissants flot de mots s’est tari, la vie avec. contraint au provisoire, qui inscrit guirlandées ont laissé de grandes d’une ambition : vivre. dans sa chute (chanson : Ne m’hu- de l’accordéon appuyés sur la ter- Fascinante Isabelle Huppert : il sa position sociale dans le pays éclaboussures de rouge, de jaune, En une illumination, il est devenu miliez pas). rienne basse pour s’accorder aux paraît que Claude Chabrol, avec d’accueil. Médée, Jason et leurs de vert pour que la fête soit. Nous un homme occupé. Son ascension Bassesse, mesquinerie, étroitesse volumes envahissants de la dame qui elle a tourné tant de rôles de deux enfants sont ces exilés, ve- sommes aux rivages d’Israël, autant vers les cimes vitales, d’autant plus d’esprit, vulgarité habillent les rêves en question. Le refrain dit à peu meurtrières, lui a dit qu’elle n’a nus à Corinthe après la conquête dire toute contrée où les hommes inaccessibles à ce pauvre Leidenthal désespérés de bonheur, d’amour, près ceci : « Peut-on se figurer ce que encore jamais joué les méchantes. de la Toison d’or qui a éloigné à naissent d’une femme. A l’attaque qu’il a été renvoyé à coups de pied de fidélité. A personnages souffre- serait l’Humanité sans Yacobi et Lei- Ce n’est pas encore pour cette tout jamais Médée de sa famille, d’un klezmer déchaîné, les vers une autre « espèce », est im- teux, enchaînés vivants et denthal ? » La réponse est non. fois. et l’a amenée à tuer, par amour spectateurs assis derrière des tables médiatement détournée par une vi- conscients à leur médiocrité ; pour Jason. de bistrot troquent la première gor- sion sublime. Celle de l’unique comédiens déchaînés, assurés de Jean-Louis Perrier Brigitte Salino LeMonde Job: WMQ1407--0027-0 WAS LMQ1407-27 Op.: XX Rev.: 13-07-00 T.: 09:42 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0440 Lcp: 700 CMYK

CULTURE LE MONDE / VENDREDI 14 JUILLET 2000 / 27 Epreuves UNE SEMAINE D’ÉTÉ socio-musicales AVEC STÉPHANE MAUPIN Avignon/Théâtre. Six sketches drôles, PAR PIERRE-OLIVIER DESCHAMPS savoureux ou laborieux

C’EST PAS LA VIE ?, de Jean-Phi- lippe Toussaint, Pascale Henry, Tilly, Sophie Chérer, François Margolin et Agathe Mélinand. Mise en scène : Laurent Pelly. ORAGE Musique : Thierry Boulanger. Jets d’eau du parc André-Citroën à Paris. Avec Christine Brotons, David Il pleut à l’envers. Bursztein, Fred Cacheux, Alyssa Jubilation. Landry... COUR DU LYCÉE SAINT-JO- « Le rêve de tous les architectes est très simple SEPH, rue des Lices, Avignon. et même obsessionnel, tout comme leur saint patron Tél. : 04-90-14-14-14. De 80 F (le bon Benezet) : (12,31 ¤) à 140 F (21,34 ¤). Durée : faire voler le granit. Combattre des armées de poteaux, 2 h 55. A 22 heures. Jusqu’au abattre toutes les murailles, faire calculer 20 juillet. ces feignasses d’ingénieurs. Besoin de fluidité, de fraîcheur, de douceur, de Nina. » AVIGNON de notre envoyé spécial Experts en comédie musicale (Et Vian ! En avant la zique !), Laurent Pelly et Agathe Mélinand ont de- Stéphane Maupin (trente-quatre ans) est né à Bagdad. Il a fait ses études mandé à six auteurs de leur écrire à Marseille avec Julien Montfort (trente-deux ans), son compatriote. « un conte musical sur les rites so- Après diverses aventures internationales de part et d’autre (Los ciaux, sur le déterminisme et les Angeles, Rotterdam, Tokyo, Berlin, Marrakech), les deux architectes conditionnements ». Du sévère. L’in- livrent ensemble le projet La Maison des métamorphoses pour terro socio-cul allait suivre. Sujet, l’exposition « La Beauté » en ce moment à Avignon. Ils s’apprêtent au choix : « Peut-on jouer la comédie aujourd’hui à mettre en pratique leurs recherches sur la pilosité musicale aujourd’hui ? », ou architecturale et en exposeront les grandes lignes cet été sur le « L’”entertainment” est-il compatible « vaporetto français » de la Biennale de Venise. avec le ”regard social” ?», ou : « Faut-il inventer une société musi- cale ? ». Blottis sous des duvets, dans la cour du lycée Saint-Joseph, les can- La collection Lambert en résidence à Avignon didats paraissaient plus transis par le front hostile venu de scène que par l’air du temps. Les thèmes rete- Avignon/Art. Une présentation subtile sert ce remarquable ensemble d’art contemporain du galeriste parisien, nus sont pourtant dans le droit ré- chauffement de la vie sociale. Nous futur donateur exigeant qui collectionne depuis les années 60 les œuvres de plasticiens éminents aurions : le cinéma et l’histoire ; les licenciements abusifs ; les jeux télé- sées de France ne convenait pas à pourrait servir de modèle : ni mu- la moitié des espaces d’expositions la jeune Coréenne Koo Jeong-a a visés ; l’encéphalite spongiforme ; « RENDEZ-VOUS ». Du mardi au Yvon Lambert, qui entendait aussi sée ni fondation, mais « Collec- (au total 1 800 mètres carrés : disposé ses oiseaux porte-bonheur. les dérives du journalisme ; le rap et dimanche, de 11 heures à choisir son conservateur. tion », gérée en association, et non l’équivalent de la galerie du Jeu de Dans la cage de l’escalier ancien les banlieues. 19 heures. Entrée gratuite jus- C’est donc Avignon qui a empor- en régie directe avec la Ville. Celle- Paume à Paris), où seulement va bientôt arriver une barre de Prologue signé Jean-Philippe qu’au 31 juillet, 15 F du 1er au té le morceau, avec des arguments ci devrait signer, fin juillet, la 65 œuvres sont (bien) accrochées. poèmes de plus de 9 mètres de haut Toussaint. Un spécialiste du froid, 31 août. de poids : l’hôtel de Caumont, son convention entérinant la création Mais quelles œuvres ! Un « Ren- que Jenny Holzer réalise spéciale- particulièrement à l’aise sur glace. HÔTEL DE CAUMONT, 5, rue élégance et la sobriété de son ar- de l’association composée de re- dez-vous » – qui a failli ne pas ment pour la collection. D’autres Entrée et sortie en matière plai- Violette, 84 Avignon. Tél. : 04-90- chitecture, et Avignon qu’Yvon avoir lieu cet été, et qu’il ne faut pièces ont été faites pour le lieu : sante. En contrarié actif, l’auteur de 16-56-20. Lambert a toujours aimé pour Pé- pas manquer, quitte justement à Louise Lawler dans l’entrée, Niele La Salle de bains envoie dériver d’un trarque plus que pour le festival, Seulement sacrifier un bout du parcours de Toroni dans l’abside d’une salle, seul coup d’un seul l’entertainment, Construit intra-muros, au milieu une ville où plusieurs collections « La Beauté », dont on ne mourra Kiefer avec une « bibliothèque » aux le regard social et la société musi- du XVIIIe siècle par l’architecte d’amateurs sont déjà conservées, 65 œuvres pas, c’est promis ! livres de plomb pris dans des buis- cale sur sa banquise personnelle. Franque, l’auteur du Musée Calvet, celles de Puech, Campana, Calvet, « Rendez-vous », est le titre de sons de ronces et de roses séchées... Du radical, sans son et sans image, l’hôtel de Caumont a d’abord été Doucet... Manquait celle de l’ama- sont accrochées. cette première présentation, il y en Un cercle de bouts de bois de Ri- qui laisse coi l’orchestre. Conclusion transformé en école normale, puis teur d’art contemporain. Ce sera aura d’autres avec d’autres œuvres chard Long, au pied du mur ponc- genre ressources humaines : «Je en caserne. Ensuite il a abrité l’uni- lui. Collectionneur depuis l’âge de Mais quelles œuvres ! du fonds dont seulement un peu tué d’empreintes de pinceaux de vire l’auteur. » Geste fatal. versité de lettres, laquelle a fini par quatorze ans, il ne se pense pas plus d’une centaine de numéros Toroni, un grand dessin de Bruce Car Tilly vient. Registre : la paro- aller loger ailleurs : une chance comme tel, plutôt comme le « gar- Un « Rendez-vous » peuvent être montrés en une fois. Nauman, cinq tableaux blancs de die des jeux télévisés. Infortunée pour Yvon Lambert, le galeriste pa- dien provisoire d’un ensemble Tout de ce qu’on voit pour l’ins- Robert Ryman, des petites choses « Roue de la fortune » ! Comment risien, depuis longtemps en quête d’œuvres ». Et il est galeriste depuis qu’il ne faut pas tant à l’hôtel de Caumont est bien. fragiles de Richard Tuttle, bientôt en inverser le cours ? Comment pa- d’un lieu pour accueillir les années 60, mais ne doit pas non Hors champ, hors temps. La réno- suivies de la sculpture et d’un grand rodier une émission dont la misère 450 œuvres de sa collection. Pas plus se penser comme tel, d’autant manquer vation discrète et élégante de Rudy tableau désertique de Kiefer, un éclate au premier regard ? Pourquoi n’importe quel lieu, pas à n’im- qu’il a probablement été, à Paris au Ricciotti, architecte de Marseille, coin du sol occupé par des carreaux démonter, devant le public avi- porte quelles conditions. début des années 70, le détenteur sert la collection. Les associations de cuivre de Carl André, des souve- gnonnais, plus averti de Lorenzac- Première condition : la lumière d’un record d’expositions d’avant- présentants de l’Etat, de la région, d’œuvres depuis toujours dans la nirs de Jean-Michel Basquiat, des cio que de Lagaf, un jeu dont il du midi dans un endroit où l’art garde conceptuelle et minimaliste de la Ville et des personnes privées. collection et de nouveaux venus, spéculations de Giulio Paolini, des ignore les bases ? D’autant que la contemporain manque, c’est-à- où rien ne se vendait. En attendant, de gros retards ont qui ne sont pas nécessairement re- étagères de verres gravés de Louise télévision est autrement experte en dire ailleurs que dans la proximité A Avignon, tout n’est pas allé été pris. présentés par la galerie Yvon Lam- Lawler, beaucoup de photos de autodérision. La tentative devient de son village natal, Vence. Cette comme sur des roulettes, loin de La collection devait être acces- bert, se font tout naturellement. Nan Goldin, un ensemble unique intolérable dès qu’elle s’attaque aux collection serait d’abord prêtée là. Yvon Lambert est un prêteur- sible presque en même temps que Dans la cour aux trois arbres, La- en France d’œuvres sur toiles et sur participants. A moins que mettre pendant vingt ans et, si tout se futur donateur exigeant, et Eric « La Beauté ». Elle a ouvert, mais ment for Children (1976), une instal- papier de Cy Twombly... D’une salle face à face « la dernière dame-pipi passe bien, serait donnée à l’Etat, à Mézil, à qui il a confié l’ensemble, en partie seulement, le 6 juillet, lation de Carl André, prêtée par à l’autre, d’un étage à l’autre, dans blanche de Paris » et une bour- condition qu’elle reste inaliénable un conservateur exigeant. L’un et fermera en septembre et octobre l’artiste, inclinent les ombres de ses ce mélange d’œuvres fortes et fra- geoise jouant au juste prix des sacs et indivisible, et dans sa ville d’ac- l’autre sont confrontés à des élus pour continuer les travaux. Ceux-ci bornes de béton alignées comme giles, de travaux sur papier et d’ins- Hermès soit du dernier drôle. cueil. Yvon Lambert avait d’abord qui ne mesurent pas forcément pourraient être achevés pour l’ou- un cimetière anglo-saxon. Sous le tallations, s’affirme la grande sub- La charcuterie est autrement fine pensé à Montpellier, mais que la l’intérêt et la qualité de la collec- verture complète de la collection, fronton de la façade les mots de tilité de la collection, éloge de la avec Les Ogres, de Sophie Schérer, collection puisse devenir une dé- tion. D’où nombre de tergiversa- le 15 novembre. Le public n’a pour Lawrence Wiener : « DOWN AND main, de l’écrit, et de l’esprit. seul sketch sans doute à répondre à pendance du Musée Fabre comme tions quant à la gestion de l’institu- l’instant accès qu’au corps central OUT, OUT AND DOWN »(1971), cé- l’appellation de « conte ». Joyeux le proposait la direction des Mu- tion dont le statut nouveau du bâtiment, soit à un peu plus de lèbrent la marginalité... Sur le toit, Geneviève Breerette débat entre ogres partisans de l’en- fant-bio (égorgé à domicile contre tous les règlements sanitaires) et promoteurs de l’enfant en batterie. Eric Lacascade dans l’intimité de Tchekhov Mêmes saveurs réelles dans Conser- vatoire d’Agathe Mélinand, sur la défaveur des banlieues dans le Avignon/Théâtre. Une trilogie pour souligner d’un regard neuf les beautés et les mystères d’un auteur immense cœur des villes. Dialogues acerbes, finement écrits. Des sonorités à la doute proche de celui qu’il porte des gradins – comme s’ils sastre que la mise en scène d’Eric la montre étonnement calme : Jacques Demy-Michel Legrand. TRILOGIE TCHEKHOV. LA au théâtre – qu’il met en scène à avaient atteint un point de ren- Lacascade fouille, avec une obs- elle a trouvé sa voie dans la Même l’orchestre reprend goût à la MOUETTE, et CERCLE DE FA- la baraque Chabran, avec une dez-vous. Puis ils se mettent en tination furieuse. Un tel gâchis, consolation du théâtre, à la- vie. MILLE POUR TROIS SŒURS. trilogie Tchekhov formée de La rang, face au public. « D’où vient semble-t-il dire, tant de vies fra- quelle cette Mouette est tout en- Mise en scène : Eric Lacascade. Mouette, Cercle de famille pour que vous êtes toujours en noir ? cassées, ce n’est pas possible. Il tière dédiée, grâce à des comé- Jean-Louis Perrier Avec Jean Boissery, Arnaud Chu- trois sœurs et Ivanov. – Je porte le deuil de ma vie. » faut en faire quelque chose. diens qui sont simplement rin, Murielle Colvez, Alain Ivanov a été créé en mai 1999 à Alors voilà Treplev, le fils d’Ar- magnifiques. d’Haeyer, Catherine Epars, la Cabane de l’Odéon (Le Monde ENTRER PAR EFFRACTION kadina, fou d’amour pour Nina Nous les retrouverons dans Christophe Grégoire, Stéphane du 9 juin 1999). La Mouette et Macha et Medvedenko ne se – la Mouette –, qui danse seul, Cercle de famille pour trois sœurs, Jais, Eric Lacascade, Christelle Cercle de famille pour trois sœurs regardent pas, ils nous re- comme un damné. Il n’explique sous-titré « laboratoire théâ- Legroux, Daria Lippi, Jean-Marie sont présentées pour la première gardent. Ainsi, d’emblée, ils pas qu’il veut trouver de « nou- tral ». Une heure en compagnie Frin, Jean-Baptiste Gillet, Arzel- fois à Avignon. Quelles beautés ! nous invitent à écouter Tchek- velles formes » dans l’écriture, il des Trois Sœurs. La recherche de la Prunennec. Des bougies accueillent le pu- hov autrement : comme s’il danse comme s’il voulait repous- la tension souterraine de la BARAQUE CHABRAN, blic et accompagnent la repré- s’agissait d’entrer par effraction ser les murs, tout faire éclater. pièce, qui guidait Eric Lacascade 84000 Avignon. « La Mouette », sentation de La Mouette. Elles dans sa pièce. Voilà aussi les vieux amants dans La Mouette, est ici radicale. les 14, 16, 17 et 18, à 18 heures. sont, avec une servante – cette Cette sensation ne se démenti- souvent oubliés, Paulina, la Le metteur en scène extrait des 120 F (18,29 ¤) et 140 F (21,34 ¤). ampoule sur pied qui reste tou- ra pas. La Mouette vue par Eric femme de l’intendant, et Dorn, bouts de scène, que les comé- Durée : 2 h 10. « Cercle de fa- jours allumée sur le plateau, Lacascade est constituée de rup- le médecin, qui s’étreignent lon- diens chauffent à vif. Ils mille pour trois sœurs », les 14, quand le spectacle est terminé –, tures, d’envolées et de ralentis. guement, douloureusement à doublent les rôles, interver- 16, 17, 20, 21, 23, 24, 25 et 26, à les plus fidèles alliées des comé- Elle se joue dans une pièce l’ombre de lumière de la ser- tissent les personnages, dé- 22 heures. 80 F (12,20 ¤) Durée : diens et des spectateurs. Elles blanche, close, et met en scène le vante. sossent l’anecdote. Ils jouent 1 heure. Tél. : 04-90-14-14-14. veillent sur l’obscurité, rappe- temps de l’échec du sentiment. Voilà des plumes blanches qui entre les spectateurs, alignés sur lant que le théâtre naît de la Dans la maison de campagne inondent le sol, les plumes de la une rangée de chaises le long des AVIGNON nuit, de l’enfermement choisi, de d’Arkadina, l’actrice soi-disant Mouette morte qui deviennent la murs d’une belle salle blanche. de notre envoyée spéciale la répétition nécessaire, parfois célèbre flanquée de son amant et neige où apparaîtra Nina, à la fin Et l’on découvre, à les voir, que, Eric Lacascade a l’art d’aimer jusqu’à l’hébétude, pour at- écrivain soi-disant célèbre Trigo- de la pièce. Une Nina brisée, d’une phrase de Tchekhov qui Tchekhov. Il l’aime d’une ma- teindre le moment juste. Les ac- rine, personne n’est aimé de ce- mais apaisée. A l’encontre de la semblait anodine, une pièce en- nière obsessionnelle, violente, teurs de La Mouette n’entrent lui qu’il aime. Cela, on le sait. convention, qui en fait une tière pourrait naître. furieuse, douloureuse et vitale. pas en scène : ils arrivent sur le Mais il est encore moins sûr femme en bout de course, au Et c’est cet amour-là – sans plateau – un parquet, aux pieds que chacun s’aime, et c’est ce dé- bord de la folie, Eric Lacascade Brigitte Salino LeMonde Job: WMQ1407--0028-0 WAS LMQ1407-28 Op.: XX Rev.: 13-07-00 T.: 09:42 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0441 Lcp: 700 CMYK

28 / LE MONDE / VENDREDI 14 JUILLET 2000 CULTURE

SORTIR

Rupture entre Gallimard et Bibliopolis photographique et par des PARIS entretiens vidéo, à rassembler, à Thank You Ferré travers 150 personnes retenues, Le 14 juillet 1993, le grand Léo est « un portrait de la France à l’aube dans l’édition électronique parti. Depuis, chaque année, ses du troisième millénaire ». L’hôtel amis, ses filles et ses fils spirituels d’Albret expose des fragments de détournent la fête nationale. ce projet dans un dispositif Des divergences sont intervenues entre Antoine Gallimard et son directeur général Pendant qu’ailleurs pétards et scénographique multimédia : flonflons prennent d’assaut le tirages numériques géants, C’est dans un communiqué très critique à l’égard toine Gallimard a préféré poursuivre l’aventure ral, Pierre Cohen-Tanugi, qui devait prendre la pavé, eux fêtent la mémoire de témoignages enregistrés. de Gallimard, publié mardi 11 juillet, que l’éditeur multimédias de façon plus prudente, ce qui a en- tête de Gallimard Numérique et dont des ru- leur poète préféré. Présentée par Hôtel d’Albret, direction des affaires électronique Bibliopolis a annoncé le divorce. An- traîné des divergences avec son directeur géné- meurs annoncent le départ depuis plusieurs jours. Annick Cisaruk, une soirée au culturelles de la Ville de Paris, cours de laquelle le grand œuvre 31, rue des Francs-Bourgeois, Paris-4e. LE VIRAGE NUMÉRIQUE de néral, qui s’est beaucoup engagé mard aurait révélé que la situation la maison d’édition, la Natexis et du bonhomme sera interprété par Tél. : 01-42-76-67-00. De 9 heures Gallimard sera plus long que pré- dans cette diversification. de Bibliopolis était plus fragile la Caisse des dépôts. Henri de Paco Ibañez, Djamel Allam, à 19 heures. Jusqu’au 16 juillet. vu. Fin avril, Antoine Gallimard Tout semblait pourtant bien se que prévu. Jean-Pierre Sakoun Lapparent, président de la filiale Wladimir Anselme, Sarah annonçait le rachat de la maison passer. A peine dérangé par la di- considère qu’il s’agit d’un «ali- de la Caisse des dépôts, Part’com, Alexander, Christophe Bonzom, NEVERS d’édition électronique Bibliopolis, vulgation par Le Figaro des bi », dans la mesure où la situa- ne cache pas le sentiment de « gâ- Casse-Pipe, Jean-Jacques Debout, Le Géant de Nevers qui servirait de base à la création grandes lignes de l’opération, An- tion de l’entreprise était, selon lui, chis » que lui inspire cette rup- Jacqueline Dulac, Jean Guidoni, Soit une sculpture éphémère du de Gallimard Numérique, filiale toine Gallimard expliquait, dans connue de tous. Toujours est-il ture. Joyet et Roll-Mops, Kent, Allain paysage, réalisée sur de l’éditeur, destinée à lever des un entretien au Monde des livres que le conseil d’administration de L’annonce du rachat de Biblio- Leprest, Sapho. l’île-Saint-Charles par David Ferré fonds en Bourse. Dans un du 28 avril, que « l’alliance entre Gallimard a décidé de ne pas polis avait placé Gallimard dans le Trianon, 80, bd de Rochechouart, et une équipe de plasticiens- communiqué, publié mardi 11 juil- notre patrimoine littéraire et le sa- poursuivre l’aventure et préféré peloton de tête des éditeurs fran- Paris-18e. Le 14 juillet, 20 h 30. 120 F scénographes, un géant let, très critique à l’égard de l’édi- voir-faire de Bibliopolis donnera continuer dans la voie du numé- çais, globalement en retard dans (18,29 ¤). Tél. : 01-53-36-76-15 ou hermaphrodite de 690 mètres de teur, Bibliopolis explique que «le naissance à une société qui s’ap- rique de façon plus prudente. leurs développements multimé- 08-03-80-88-03. long, habité et agité pendant deux président des éditions Gallimard, pelle Gallimard Numérique ». Diri- Dirigé par Jean-Pierre Sakoun dias : le catalogue le plus presti- Luc Choquer photographie les jours par des festivités mêlant par lettre du 15 juin, a brutalement gée par Pierre Cohen-Tanugi, et Jean-Michel Ollé, Bibliopolis, gieux de l’édition du XXe siècle Français de la Méridienne verte cirque, musique, danse hip-hop, et sans aucun fondement, mis un cette filiale devait comprendre, créé en 1985 par le groupe britan- trouvait un débouché numérique. A la demande de la Mission 2000, jeux, théâtre, gastronomie, terme à ce partenariat en dénon- outre Bibliopolis, les activités de nique Chadwick-Hailey, a su s’im- Intervenant moins d’un an après le photographe Luc Choquer artisanat et surprises. Avec Jaipur çant les conventions liant les par- CD-roms et les guides de voyages. poser dans l’édition électronique, la création de Gallimard Bayard (agence Métis) a photographié des Kawa Brass Band (Rajasthan), le ties ». « Il vaut mieux investir maintenant notamment dans les sciences hu- Jeunesse, il témoignait d’un dyna- Français habitant sur le tracé de la cirque Baobab (Guinée), Femi Kuti Le divorce entre les deux socié- que dans trois ans, lorsque les maines, mais aussi dans la publi- misme de la maison de la rue Sé- Méridienne verte, du nord au sud, (Nigeria), l’Orchestre national de tés se passe mal et a des consé- places seront plus chères », décla- cation de classiques de la littéra- bastien-Bottin, même si le rap- qui sera le théâtre de l’Incroyable Barbès, les Manufactures verbales, quences au sein même de Galli- rait M. Gallimard, en précisant ture. Le site propose des services prochement avec les PUF a pique-nique, le 14 juillet. Ce Ravi Prasad, Paname Tropical... mard. Bibliopolis entend engager toutefois qu’il voulait s’inscrire payants à destination des cher- finalement échoué au profit de reportage s’inscrit dans un travail Ile Saint-Charles, Nevers (58). « toute action judiciaire appropriée « dans ces nouvelles activités sans cheurs et des enseignants. Il af- Flammarion. plus large de Choquer, Fragments Les 13 et 14 juillet. aux fins d’être indemnisé des très que le coût financier en soit trop fiche un chiffre d’affaires de Gallimard va devoir compenser du futur, qui vise, par le portrait Tél. : 03-86-68-46-00. importants préjudices subis ». Il dé- important ». 25 millions de francs (3,8 millions l’effet d’image négatif que pro- nonce la « volte-face » d’Antoine d’euros). Ses résultats présentés cure l’annonce de cet échec, et Gallimard, une « décision inspirée LE VENT MOINS PORTEUR comme équilibrés par Antoine surtout de la façon dont cela s’est GUIDE par des considérations person- C’est précisément là que le bât a Gallimard en avril ont été négatifs passé : provoquée par Gallimard, nelles » et « liée à de grave dissen- blessé. Les investissements se se- en 1999. Les comptes des deux l’annonce a été faite par Bibliopo- sions au sein des éditions Galli- raient révélés plus importants que dernières années n’ont pas été dé- lis. Enfin, l’affaiblisement ou peut- TROUVER SON FILM France Clidat (piano) mard ». Des divergences sont prévu, se chiffrant en centaines de posés au greffe du tribunal de être le départ de Pierre Cohen-Ta- Schumann : Arabesque, Carnaval. Tous les films Paris et régions sur le Mi- Chopin : Mazurkas op. 68, intervenues à propos de Bibliopo- millions de francs. De plus, le vent commerce. Il y aurait un passif nugi, qui a joué un rôle important nitel, 3615 LEMONDE, ou tél. : 08-36- Ballade op. 23. Liszt : Etude en lis entre Antoine Gallimard et son était moins porteur, pour les ac- non négligeable, comme dans dans les développements des der- 68-03-78 (2,23 F/min). douze exercices, Soirée de Vienne directeur général, Pierre Cohen- teurs de la nouvelle économie, au beaucoup d’entreprises de la nou- nières années, va rendre néces- no 3. ENTRÉES IMMÉDIATES Tanugi, qui devait prendre la tête mois de juin qu’au début du prin- velle économie, qui ont pourtant saire une réorganisation straté- Orangerie du parc de Bagatelle, do- e de Gallimard Numérique. Depuis temps, après plusieurs déconve- bénéficié de fortes valorisations. gique de la maison. Le Kiosque Théâtre : les places de cer- maine de Bagatelle, Paris-16 . o plusieurs jours, des rumeurs an- nues boursières. Dans le même L’opération avait été préparée tains des spectacles vendues le jour M Pont-de-Neuilly. 18 h 30, le 14. Tél. : 01-45-00-22-19. 150 F. noncent le départ du directeur gé- temps, un audit réalisé par Galli- par deux banques actionnaires de Alain Salles même à moitié prix (+ 16 F de commis- sion par place). William Cepeda Afro-Rican Jazz Place de la Madeleine et parvis de la La Java, 105, rue du Faubourg-du- gare Montparnasse. De 12 h 30 à Temple, Paris-11e .Mo République. 20 heures, du mardi au samedi ; de 23 heures, le 14. Tél. : 01-42-02-20- A Barcelone, la démission de Basilio Baltasar secoue le monde de l’édition 12 h 30 à 16 heures, le dimanche. 52. 130 F. BARCELONE par la résurrection du Prix Biblio- calmement dans les bureaux de teur littéraire a toujours existé au de notre envoyée spéciale teca Breve, attribué de 1958 à 1972 Seix Barral, quelques heures avant sein du groupe Planeta. » La direc- 0123 DES RENCONTRES La nouvelle a pris de court le à des auteurs comme Mario Var- son départ définitif : « Dans cette tion de Planeta se reconnaît glo- monde éditorial espagnol : jeudi gas Llosa, Juan Marsé, Carlos nouvelle hiérarchie, l’indépendance balement satisfaite du bilan que 6 juillet, Basilio Baltasar a claqué Fuentes ou Juan Benet. Le lauréat des éditeurs n’est plus garantie, et laisse Basilio Baltasar, estimant AVIGNON AIX-EN-PROVENCE avec fracas la porte de la maison 1999, le Mexicain Jorge Volpi, a les maisons d’édition sous la tutelle qu’il a largement aidé la maison Le Monde vous accueille du 6 au Le Monde vous accueille de 14 heures à d’édition Seix Barral qu’il dirigeait ainsi connu un grand succès à la de Planeta risquent de devenir de d’édition à aller de l’avant, même 23 juillet 2000 au Cloître Saint-Louis. 21 heures, du 7 au 23 juillet 2000 au depuis un an et demi, en « désac- dernière Foire de Francfort auprès simples marques. Jusqu’à présent, si les ventes n’ont pas systémati- Tous les jours de 16 heures à 17 h 30, Cloître Saint-Sauveur. Tous les jours à cord » avec la nouvelle politique des éditeurs étrangers qui en ont les auteurs qui publient chez Seix quement suivi. rencontres avec les artistes du festival : 17 heures, rencontres avec les artistes du groupe Planeta, propriétaire de acquis les droits. Sous son impul- Barral se sont sentis très protégés, et Basilio Baltazar compte se Le 14 juillet : Théâtre en Europe de du festival animées par Philip de la l’Est, avec Chris Torch pour « Hôtel Eu- Croix : Seix Barral depuis 1982. sion, des auteurs comme Carlos je vois mon travail comme une col- consacrer à sa maison d’édition ropa » , Ivan Popovski (Russe) et Goran Le 15 juillet : La Cenerentola avec Fondateur de la maison d’édi- Fuentes ou Juan Goytisolo ont re- laboration esthétique qui lie autour Bitzoc qu’il avait fondée en 1986 et Stefanovski (Macédonien). Claude Buchwald, Laurence Equilbey, tion Bitzoc, réputée pour sa quali- trouvé le chemin de Seix Barral. de chaque livre l’auteur et l’éditeur. à la direction de la Fondation Le 15 juillet : Théâtre et musique, avec Patricia Fernandez, Christine Rigaud et té, Basilio Baltasar est une person- A la présentation du nouveau projet Bartolomé-March à Palma de Thierry Boulanger (compositeur) et Stéphane Degout. Agathe Mélinand. Cloître Saint-Sauveur, Cour du Presby- nalité de l’édition espagnole. Dès « SOUS LA TUTELLE » de Planeta le 15 juin dernier, j’ai Majorque. Mais il a pris des sa nomination en octobre 1998, il Basilio Baltasar justifie son dé- compris qu’il n’y avait pas de place contacts informels avec des Cloître Saint-Louis, salle audiovisuelle, tère, place de l’Archevêché, 13100 Aix- 20, rue Portail-Boquier, 84 Avignon. En- en-Provence. Entrée libre. Tél. : 04-42- avait affiché sa volonté de renouer part en mettant en cause le projet pour un éditeur comme moi dans éditeurs barcelonais. trée libre. Tél. : 04-90-86-55-20. 21-45-10. avec le brillant héritage de la mai- de la nouvelle équipe conduite par cette nouvelle structure. » Et Basilio son d’édition barcelonaise, qui Jesùs Badenes, directeur du pôle Baltasar de reprendre les analyses Fabienne Dumontet avait connu son heure de gloire livres chez Planeta, et la nomina- critiques d’André Schiffrin sur la dans les années 60, avec la décou- tion de Juliàn Leòn, jusqu’alors politique de concentration des Vendredi 14 juillet verte des grands auteurs latino- responsable de la collection « Te- grands groupes dans son livre américains, avant de décliner len- mas de Hoy » (« Thèmes d’au- L’Edition sans éditeurs (Ed. La Fa- NOUVEAUX avec 0123 daté samedi 15 juillet tement et de voir ses auteurs fé- jourd’hui »), orientée vers les brique), récemment traduit en Es- FILMS tiches partir vers les maisons livres de témoignage et d’actuali- pagne. concurrentes. té, à la coordination du secteur lit- Le groupe Planeta répond par JEAN-MARIE LACLAVETINE Conscient de « la forte valeur téraire – regroupant les éditions l’intermédiaire de sa directrice de EXIT émotionnelle » attachée à cette Seix Barral, Destino, Bronce et le la communication, Elisenda Ser- a De l’histoire confuse d’Olivier maison d’édition, Basilio Baltasar portugais Dom Quixotte. ran : « Il ne s’agit pas de changer de Megaton, on comprend qu’un avait marqué sa reprise en main Basilio Baltasar s’en explique politique mais de personnes ; le sec- tueur en série qui pourrait ne pas en être un est manipulé par un psychiatre qui tire parti de sa fai- blesse d’esprit. Un scénario in- Complicata compréhensible ; une inspiration Un projet d’annexe du Centre Pompidou à Lille visuelle copiée sur le clip, Le LA VILLE DE LILLE pourrait ac- du nouveau directeur du Musée raires, comme des sélections faites Sixième Sens, de Michael Mann, et cueillir d’ici à 2004 une extension national d’art moderne, Alfred Pac- dans la collection. Il ne s’agit pas d’y Seven, de David Fincher ; enfin, du Centre Georges-Pompidou, quement, le 1er septembre. Mais il reléguer des œuvres de second choix, des réflexions ridicules sur le sens dans son nouveau quartier d’Eura- admet que l’intérêt de Pierre Mau- mais d’exposer le meilleur, ce qui est de la vie gangrènent un film inepte Nouvelle inédite lille, a annoncé vendredi 7 juillet le roy et de Martine Aubry, ministre depuis longtemps la politique du et prétentieux. Le spectateur doit maire de Lille, Pierre Mauroy, sé- de l’emploi, et première adjointe Centre en régions. » subir un bruitage ébouriffant qui nateur (PS) du Nord et ancien pre- au maire de Lille, rend la chose Interrogé sur l’éventualité d’une se plaît à amplifier le son de ravio- mier ministre. L’édifice serait possible. Il reste cependant des in- scission de la collection, à la lis bouillants, une musique techno construit le long des anciens rem- certitudes sur l’emplacement défi- manière de la Tate Gallery de qui n’épargne pas ses oreilles et parts édifiés par Vauban, près des nitif et sur le dossier financier. Londres qui montre dans un bâti- des effets visuels « audacieux », deux gares ferroviaires de Lille. Se- « Tout dépendra du degré d’engage- ment ses œuvres anciennes et comme le gros plan d’un sachet de lon Pierre Mauroy, le projet doit ment des collectivités locales, dit-il. modernes, et dans un autre l’art thé sorti d’une tasse. Mais ces af- être présenté au conseil municipal Nous avons les moyens culturels, en contemporain, M. Aillagon précise féteries ne font pas un film. Elles de Lille, et des contacts « encoura- terme de collection, mais nous ne qu’il n’est pas question pour l’ins- masquent le manque d’inspiration geants » ont été établis avec le pouvons guère participer financière- tant d’installer à Lille « un pan d’un réalisateur persuadé qu’une 0123 - GALLIMARD Centre Pompidou. ment. » M. Aillagon considère systématique de la collection, même suite d’images léchées suffit à en Jean-Jacques Aillagon, président pourtant le futur bâtiment comme si ce peut être une perspective de faire un. Samuel Blumenfeld du Centre, préfère ne pas com- « un étage supplémentaire du réflexion pour l’avenir ». Film français d’Olivier Megaton. CHAQUE VENDREDI DATÉ SAMEDI menter les aspects culturels du Centre Pompidou, où le musée pour- Avec Patrick Fontana, Feodor At- UNE NOUVELLE INÉDITE DE LA SÉRIE NOIRE projet avant l’entrée en fonctions ra montrer des expositions tempo- Harry Bellet kine, Clotilde Courau. (1 h 50.) LeMonde Job: WMQ1407--0029-0 WAS LMQ1407-29 Op.: XX Rev.: 13-07-00 T.: 09:42 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0442 Lcp: 700 CMYK

RADIO-TÉLÉVISION LE MONDE / VENDREDI 14 JUILLET 2000 / 29 JEUDI 13 JUILLET GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

23.00 Les Années belges. L’Expo 58. TV 5 21.00 American Night. 15.25 La Couleur pourpre aa TÉLÉVISION DÉBATS 23.35 Le Club. Par l’Orchestre philharmonique Steven Spielberg (EU, 1985, v.o., ARTE Invité : Denis Podalydes. Ciné Classics de Berlin et le Chœur de la Radio 150 min) &. Ciné Cinémas 3 19.55 et 0.15 TV 5 l’Invité. TV 5 de Berlin, dir. sir S. Rattle. Muzzik 16.15 L’Aventurier TF 1 19.00 Voyages, voyages. Java. 21.00 Quand les savants rêvent... Forum DOCUMENTAIRES 22.45 Deep & Hot Blues, du Rio Grande aa 19.45 Météo, Arte info. 21.30 et 22.35, 23.35 Thema. Montreux 96. Muzzik Robert Parrish (EU, 1959, 16.45 Dawson. 20.15 Reportage. Gebre, l’or éthiopien. Péril dans nos assiettes. Arte 20.15 Reportage. 23.15 Concert pour l’Europe. 95 min) &. Cinétoile 17.35 Sunset Beach. 20.40 Thema. Péril dans notre assiette. 22.55 Les Vacances à l’étranger Gebre, l’or éthiopien. Arte Par l’Orchestre et le Chœur du Théâtre 16.20 L’Etrange Aventurière aa 18.05 Sous le soleil. 20.45 La viande qui fait peur. de monsieur Dupont. Forum 20.30 Vols de guerre. [2/11]. Planète de l’Opéra de Rome, Frank Launder (GB, 1946, N., 21.30 et 22.35, 23.25 Débat. dir. Daniel Oren. Paris Première v.o., 110 min) &. Ciné Classics 19.05 Qui veut gagner des millions ? 21.50 Les Apprentis sorciers. 20.45 Thema. La viande qui fait peur. 19.55 J’ai deux métiers. De la nourriture du futur. Les Apprentis sorciers. Arte 23.30 Partita pour violon. 17.20 Le Jeune Werther aa MAGAZINES Lors des Folles Journées Bach. Jacques Doillon (France, 1993, 20.00 Journal, Météo. 22.55 100 % bio, c’est possible. 21.00 Jo Le Guen, Avec Régis Pasquier, violon. Mezzo 95 min) &. Cinéstar 1 20.55 Les Cordier, juge et flic. 23.50 La Grande Parade. 19.00 Best of NPA. Canal + rameur des océans. Pathé Sport 18.00 La Porte du paradis aaa Rangée des voitures. Film. King Vidor (N., muet). 19.30 Rive droite, 21.25 Les Hommes des glaces. TÉLÉFILMS Michael Cimino (Etats-Unis, 1980, 22.40 Made in America. rive gauche. Paris Première Le front des glaces. Odyssée 155 min) ?. Cinéfaz Amitié dangereuse. M6 22.15 Des trains pas comme 20.45 Alien Nation, Futur immédiat 4. 18.20 Le Sauvage aa Téléfilm. Jack Bender. %. 20.50 La Nature des champions. Jean-Paul Rappeneau (Fr., 1975, Faire de la barre fixe comme les autres. Sicile [2/2]. TV 5 Kenneth Johnson. RTL 9 0.15 Très chasse, très pêche. 17.25 Mission casse-cou. 105 min) &. Ciné Cinémas 3 le singe-araignée. Escalader 21.00 Chouchou. 1.10 TF 1 nuit, Météo. 18.25 Loïs et Clark. 22.35 Chroniques d’Hollywood. 20.30 La Soif aa comme le mouflon des Rocheuses. [1/26]. Histoire James Cellan Jones. &. Histoire 19.20 Tintin. Le lotus bleu [1/2]. Viser comme le caméléon. France 2 22.40 Amitié dangereuse. Ingmar Bergman (Suède, 1949, N., 23.00 Dans l’Enfer v.o., 95 min) %. Ciné Classics FRANCE 2 19.48 I-minute, Voile. 21.00 et 0.20 Les Défilés haute des prisons. 13ème RUE Jack Bender. %. TF 1 19.54 Le Six Minutes, Météo. 20.30 Beau fixe aa 17.30 Waikiki Ouest. couture à Paris. 23.10 L’Univers de Stephen Hawking. Christian Vincent (France, 1992, 20.05 et 1.15 Mode 6. Automne-Hiver 2000/2001 : [1/6]. Voir pour croire. Planète SÉRIES 90 min) &. Ciné Cinémas 1 18.20 Helicops. 20.10 Notre belle famille. Yves Saint-Laurent. Paris Première 23.30 Les Aventuriers de l’Egypte 19.15 Qui est qui ? 21.05 Les Aventuriers de la science. 20.45 Buffy contre les vampires. 20.35 Network aa 20.45 Paradis d’été. Djerba. ancienne. [3 et 4/13]. Histoire Cœur de loup-garou. %. Série Club Sidney Lumet (Etats-Unis, 1976, 19.50 Un gars, une fille. 20.55 Le Facteur de Saint-Tropez Docteurs planète : les Français 120 min) ?. Cinéfaz 20.00 Journal, Météo, Point route. sauveteurs bénévoles des espèces 0.20 Irak. Désarmement 20.55 Les Cordier, juge et flic. Film. Richard Balducci. &. animales en danger. Ecovolontaires. et espionnage. Planète Rangée des voitures. TF 1 20.50 Maris et femmes aaa 20.50 La Nature des champions. 22.35 Poltergeist. %. Un Samu pour la faune sauvage. Woody Allen (Etats-Unis, 1992, 21.10 Urgences. Affaires de famille. TSR 22.35 Est-ce que tu viens 0.20 Chapeau melon et bottes de cuir. SOS chauve-souris. Elise Lucet SPORTS EN DIRECT 100 min) &. Téva pour les vacances ? à la rencontre de scientifiques. TV 5 22.35 Poltergeist, les aventuriers 21.05 Lily, aime-moi aa 0.10 Journal, Météo. RADIO 21.30 L’Invité de PLS. Alain Richard. LCI 20.30 Boxe thaïe. du surnaturel. Celui qui illumine. %. Maurice Dugowson (France, 1974, Cœurs volés. %. M6 105 min) %. Canal Jimmy 22.00 Le Feu au lac. Invités : Gilbert La Réunion de Las Vegas. Canal + FRANCE 3 Montagné ; 22.45 Le Caméléon. FRANCE-CULTURE Lio ; Carlos. TSR MUSIQUE Comportement étrange (v.o.). 15.50 Va savoir. La folle équipée (v.o.). Série Club 19.30 En vivant, en écrivant. 22.05 Boléro. Invité : Hugues Aufray. TMC 16.25 Les Derniers Pionniers. Autour de Natsumé Sôseki (Le Mineur). 21.00 L’Or du Rhin. Mise en scène 0.20 Chapeau melon et bottes de cuir. 22.35 Est-ce que tu viens Téléfilm. Tommy Lee Jones. 20.30 Equinoxe. Paris Latino. de Patrice Chéreau. Par l’Orchestre La mangeuse d’homme 18.20 Questions pour un champion. pour les vacances ? France 2 du Festival, dir. Pierre Boulez. Mezzo de Surrey. &. M6 21.30 Fiction 30. 18.50 Le 19/20 de l’info, Météo. L’Année Zu, d’Antoine Bello. 20.05 Tout le sport. 22.10 Multipistes. 20.10 Le Journal du Tour. 22.30 Surpris par la nuit. Avignon 2000. Premier jour, d’Erik Orsenna. 20.25 C’est mon choix pour l’été. 20.50 Brest 2000. FRANCE-MUSIQUES 21.00 Un poisson nommé Wanda a CINÉ CLASSICS FRANCE 2 PATHÉ SPORT Film. Charles Crichton. 20.00 Fêtes internationales 22.50 Météo, Soir 3. de Beethoven. Intégrales 16.20 L’Etrange Aventurière aa 20.50 La Nature des champions 21.00 Jo Le Guen, 23.25 Il faut vivre dangereusement des sonates pour piano de Mozart. Film. Claude Makovski. %. A sa majorité atteinte au prin- Une série de huit émissions, diffu- rameur des océans 21.15 Concert. Par l’Orchestre philharmonique de Radio France, temps 1944, une jeune Irlandaise sée sur France 2 le jeudi, qui tente Parti le 3 février de Nouvelle-Zé- CANAL + dir. Pascal Rophé, Wolfgang Holzmair, élevée dans la haine de l’Angle- de répondre à la question : qui est lande pour une traversée du Paci- 21.55 La Corde aa baryton. Alfred Hitchcock. f En clair jusqu’à 20.30 23.00 Festival international terre part pour Dublin s’engager le plus fort, du sportif ou de l’ani- fique à la rame, Jo Le Guen souhai- Avec James Stewart, 18.25 Drôles de vies. d’art lyrique. Aix-en-Provence. Par dans l’IRA. Elle y est recrutée, à mal ? Conçue par Frédéric Lepage, tait témoigner des dangers John Dall (EU, 1948, v.o., l’Orchestre de l’Académie européenne 80 min). Paris Première son insu, par un espion nazi. Et spécialiste des documentaires ani- menaçant les océans. Mais impar- 19.00 Best of Nulle part ailleurs. de musique, dir. Pierre Boulez : Rituel 22.35 A Brighter Summer Day aa 20.00 Le Zapping, Lascars. in memoriam Bruno Maderna voilà que débarque un officier, en maliers, et présentée par Bixente faitement préparé, il devra aban- Edward Yang (Taiwan, 1991, (création), de Boulez. 20.05 Les Simpson. civil, de l’Intelligence Service. Un Lizarazu, champion du monde et donner et paiera son audace par 185 min) &. Cinéfaz 23.50 La Grande Parade aaa 20.30 Boxe thaïe. RADIO CLASSIQUE film réalisé en 1946 par Frank Lau- d’Europe de football, « La Nature l’amputation de ses doigts de pied. King Vidor (EU, 1925, N., 22.00 Les Tragédies minuscules. der, qui se révèle une excitante des champions » met en parallèle Fort, le film de Pascal Signolet té- 135 min). Arte 22.05 Petits frères 20.15 Les Soirées. Œuvres de Bizet, 0.10 Le Trou aaa Film. Jacques Doillon. %. Saint-Saëns. 20.40 Schubert vu comédie d’espionnage. Avec De- les attitudes des dieux du stade et moigne du combat du rameur soli- Jacques Becker (France, 1960, 23.35 Le Général a par Schumann et Mendelssohn. borah Kerr, très belle. En v.o. celles de certains animaux. taire. N., 120 min) %. 13ème Rue Film. John Boorman (v.o.). %. 22.40 Les Soirées (suite).

VENDREDI 14 JUILLET GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

18.30 Drôles de vies. Leur métier est une 21.55 Earth, Wind & Fire. 15.40 Godzilla a DÉBATS passion Bric-à-brac Micmac. Canal + En 1999. Paris Première Roland Emmerich (Etats-Unis, 1998, TÉLÉVISION LA CINQUIÈME/ARTE 20.15 Reportage. 22.45 James Taylor. Au Beacon Theater 135 min) &. Canal + 16.00 et 23.55. TV 5 l’Invité. Les Papys de la Légion. Arte de New York, en 1998. Canal Jimmy 17.20 L’Etrange Aventurière aa 15.20 Les Grandes Manœuvres. François Hollande. TV 5 TF 1 15.45 Cafés philo. 20.30 Nom de code : Rosa. Planète 22.55 Jazz of the World, Frank Launder (GB, 1946, N., L’agressivité. 21.00 Le Modélisme v.o., 115 min) &. Ciné Classics 16.00 Tempête et marée noire, 20.30 Les Guerriers de Sumba. Odyssée Montreux 96. Muzzik 14.10 Guerre et passion et les Minimaniaques. Forum 18.20 Le Sauvage aa Film. Peter Hyams. six mois après. [1/2]. 21.00 Les Aventuriers 23.00 Fêtes romantiques de Nohant. 22.00 La France et le Racisme. Forum Jean-Paul Rappeneau (Fr., 1975, 16.05 L’Amour est ailleurs. 16.20 Jeunesse. de l’Egypte ancienne. Avec Gary Hoffman, violoncelle ; 105 min) &. Ciné Cinémas 1 Téléfilm. Lorraine Senna Ferrara. 22.55 L’Accordéon ou l’Histoire Philippe Bianconi, piano. Mezzo 17.10 Alfred Hitchcock présente. [5 et 6/12]. Gaston Maspero 20.30 Le Pigeon aa 17.35 Sunset Beach. (1846-1916). William Matthew Flinders 17.35 100 % question. du piano à bretelles. Forum 23.05 Don Carlos. Opéra de Verdi. Par Mario Monicelli (Italie, 1958, N., 18.05 Sous le soleil. Petrie (1853-1942). Histoire l’Orchestre Philharmonique de Berlin, v.o., 105 min) &. Ciné Classics 18.00 Météo. 19.05 Qui veut gagner des millions ? MAGAZINES 21.25 Le Vaisseau spatial Terre. dir. H. von Karajan. Paris Première 21.00 Monsieur Hire aa 18.05 Iles du Détroit : Grupo Lobo : 0.05 Montreux 88. Muzzik Patrice Leconte (France, 1989, 20.00 Journal, Météo. 18.55 C’est quoi la France ? Sauveurs de loups. Odyssée 20.55 Nos meilleurs moments. 13.50 La Cinquième rencontre... 0.25 La Musique de l’été. Clip. France 2 80 min) %. Ciné Cinémas 2 19.00 Tracks. Magazine. L’Homme et son univers. 21.50 Burt Bacharach. 23.10 Les Dossiers 19.45 Météo, Arte info. L’espace : Les aiguilleurs du ciel. This Is Now. Canal Jimmy THÉÂTRE de « Sans aucun doute ». 20.15 Reportage. Les Papys de la Légion. Invités : François Grangier, 22.00 Les Grandes Expositions. L’enfer de la nuit. 20.45 Premiers baisers, premiers et Jean-Yves Delhaye. La Cinquième o L’art européen à la cour d’Espagne 0.35 Embarquement porte n 1. soucis ! 14.45 Boléro. au XVIIIe siècle. Planète 23.25 L’Impromptu de Versailles. Glasgow. Téléfilm. Claudia Prietzel. Pièce de Molière. Mise en scène 22.15 Rock’n roll Circus. Invité : Hugues Aufray. TMC 22.00 Dynastie rouge. [3/3]. Histoire de Jean-Luc Boutté. France 3 23.35 Bambola a 15.15 Le Club. 22.30 Don King, FRANCE 2 Invité : Denis Podalydes. Ciné Classics Film. Bigas Luna (v.o.) !. « parrain » de la boxe. Planète VARIÉTÉS 16.40 C’est mon choix. 14.15 Cyclisme. Avignon-Draguignan. 1.05 Le Dessous des cartes. 23.00 La Crise de Suez. Catalogne, une région d’Europe. Je n’ai jamais rien 23.50 Souvenir. Chansons à aimer. 16.35 Vélo Club. interdit à mes enfants. TSR [1/2]. Le protocole de Sèvres. TMC Françoise Hardy. 17.55 et 23.30 Un livre, des livres. M6 18.55 Vendredi, c’est Julie. 23.25 Médecine traditionnelle Jacques Dutronc. Canal Jimmy 18.00 Waikiki Ouest. Best of. France 2 en Amérique latine. 18.55 Vendredi, c’est Julie. Best of. [2/7]. Waunana. Planète 15.30 Les Pirates de Malaisie a 19.00 Best of NPA. Canal + TÉLÉFILMS 20.00 Journal, Météo. Film. Umberto Lenzi &. 19.00 Tracks. Tracks on Tour : 23.30 L’Epopée du rail. [3/6]. 20.50 Une soirée, deux polars. 17.25 Mission casse-cou. Le chemin du pouvoir. Histoire Roskilde Danish Sumerfestival. Arte 19.00 Le Chat le plus riche du monde. P.J. Expulsion. &. Clandestins. &. 18.25 Loïs et Clark. 23.45 Les Esprits Greg Beeman. Disney Channel 22.50 Un flic nommé Lecœur. 19.30 Rive droite, rive gauche. 19.20 Tintin. Le lotus bleu [2/2]. Best of. Paris Première Sugar Baby. de la rivière. Odyssée 20.30 La Bicyclette bleue. 19.50 Voile. Le Tour Voile 2000. Thierry Binisti [1, 2 et 3/3]. TSR 21.05 Une rousse 23.35 P.I.N.K. 20.55 Nos meilleurs moments. 0.25 L’Aventure de l’art moderne. 20.10 Incroyabl’Animaux. Invité : Christophe Dechavanne. TF 1 20.45 Premiers baisers, 0.25 La Musique de l’été. [10/13]. L’épreuve de l’objet. Histoire qui porte bonheur a 20.45 Politiquement rock. 21.00 Thalassa. Brest 2000. France 3 o Frederick De Cordova. 0.35 Embarquement porte n 1. premiers soucis ! 20.55 Le Clown. Evasion en plein ciel. Glasgow. TF 1 Claudia Prietzel. Arte Avec Elvis Presley, FRANCE 3 21.00 Les Défilés haute couture à Paris. Donna Douglas (EU, 1966, Le grand complot. Automne-Hiver 2000/2001 : 23.10 « Il » est revenu. v.o., 90 min) &. Cinétoile 14.40 La croisière s’amuse. 22.45 X-Files, l’intégrale. Versace. Paris Première SPORTS EN DIRECT T. Lee Wallace [2/2]. ?. Série Club Agua Mala %. Photo mortelle. %. 21.10 I Want to Go Home aa 15.40 Tiercé. En direct. 21.05 Top bab. 0.45 Les Grandes Marées. 0.35 Drôle de chance. Alain Resnais (France, 1989, 15.55 Va savoir. Magazine. Screamin’ Jay Hawkins. Canal Jimmy 14.15 Cyclisme. Tour de France (13e étape) : Jean Sagols [2/8]. &. Téva 110 min) &. Cinéstar 1 16.30 L’Accordéon en fête. 21.10 Lignes de front. La Sierra Leone. Avignon - Draguignan 21.35 Le Vent de la nuit aa Invités : Rémy Ourdan ; Stephen (185,5 km). France 2 - RTBF 1 SÉRIES Philippe Garrel (Fr. - Sui., 1999, 18.20 Questions pour un champion. RADIO Smith ; Marc Berdugo ; Jean-Louis 95 min) &. Canal + Vert 18.50 Le 19-20 de l’info, Météo. Dufour ; Patrick Robert. LCI DANSE 19.30 Mission impossible. 22.30 Les Dents de la mer aa 20.05 Tout le sport. FRANCE-CULTURE 21.30 L’Invité de PLS. LCI Le téléphérique. &. Série Club Steven Spielberg (EU, 1975, v.o., 20.10 Le Journal du Tour. 22.15 Faut pas rêver. 0.30 Balanchine Celebration : Apollon. 20.30 Les Griffin. 125 min) ?. Ciné Cinémas 1 20.25 C’est mon choix pour l’été. Ballet. Chorégraphie de George 20.30 Black & Blue. Georges Paczynski. Népal : La famille en papier. France : Le radin de la méduse. &. Canal + 22.30 Equateur aa 20.48 Brest 2000. En direct. Le voyage du camelot. Roumanie : Balanchine. Musique de Stravinski. Par Serge Gainsbourg (France, 1983, 21.30 Fiction 30. La Souplesse du vent, Les quatre-vingt-six ans le New York City ballet. Avec Nilas 20.45 Twin Peaks. 21.00 Thalassa. Brest 2000. Episode 21 %. Série Club 90 min). Festival d’Hervé Prudon. de Giovana. France 3 Martin (Apollon), Zhanna Ayupova 22.15 Faut pas rêver. Magazine. 22.10 Multipistes. (Calliope), et l’Orchestre du New York 20.45 First Wave. Playland. 13ème RUE 23.00 Météo, Soir 3. 22.15 Fous d’humour. City ballet, dir. H. Fiorato. Mezzo 22.30 Surpris par la nuit. Humour et télévision. 20.50 P.J. Expulsion. &. France 2 23.25 L’Impromptu de Versailles. Invités : Michel Drucker ; Philippe 20.55 Le Clown. Evasion en plein ciel. Pièce de Molière. 0.05 Du jour au lendemain. Gildas ; Daniella Lumbroso. TV 5 MUSIQUE Le grand complot. M6 0.20 La Télévision des festivals. 23.10 Les Dossiers 21.40 Ally McBeal. Changement d’attitude. FRANCE-MUSIQUES 18.00 Turandot. Mise en scène de Giuliano de « Sans aucun doute ». L’étoile du bonheur. RTBF 1 CANAL + Montaldo. Par l’Orchestre des Arènes 20.00 Festival internationales L’enfer de la nuit. TF 1 de Vérone, dir. M. Arena. Mezzo 21.50 P.J. Clandestins. &. France 2 14.50 Dans la nature de Beethoven. Par Michael Endres, 23.35 P.I.N.K. France 2 18.15 Franz Liszt. Avec Alfred Brendel, 22.20 Alien Nation. piano. Intégrale des sonates pour piano Gimmee, Gimmee (v.o.). &. Série Club avec Stéphane Peyron. Hadzabés, 0.35 La Route. Best of. Canal Jimmy piano. Par l’Orchestre symphonique chasseurs à l’arc de Tanzanie. de Mozart : Sonates no 15 à 18, de la Radio de Francfort, 22.45 X-Files, l’intégrale. K533 à 594, 545, 570, 576. dir. Eliahu Inbal. Muzzik Agua Mala. %. Photo mortelle. %. M6 15.40 Godzilla a DOCUMENTAIRES Film. Roland Emmerich &. 21.30 Festival international 21.00 Motets, de Bach. 22.50 Un flic nommé Lecœur. 17.55 Micro ciné. Le court d’art lyrique d’Aix-en-Provence. Avec Diana Montagne ; Cornelia Sugar Baby. France 2 métrage se penche sur l’enfance fêlée. Par le Malher Chamber Orchestra, 18.00 L’Actors Studio. Kallisch ; Gilles Cachemaille ; Christopher Reeve. Paris Première 0.35 Fame. Alice n’est plus ici. France 3 dir. Daniel Harding : œuvres Keith Lewis. Par le Bach-Collegium f En clair jusqu’à 21.00 de Haydn, Dvorak. 18.05 Iles du Détroit. A l’approche d’une et la Gaechinger Kantorei de Stuttgart, 0.50 Les Brigades du Tigre. 18.29 Entre chien et chat. 23.30 Soirée privée. marée humaine. La Cinquième dir. Helmut Rilling. Muzzik De la poudre et des balles. Festival 18.30 Drôles de vies. 0.00 La Soif aa 19.00 Best of Nulle part ailleurs. RADIO CLASSIQUE Ingmar Bergman. 19.50 Flash infos. Avec Eva Henning, 20.00 Le Zapping. Birger Malmsten (Suède, 1949, N., 19.30 Classique affaires soir. v.o., 95 min) %. Ciné Classics 20.03 Lascars. 20.15 Les Soirées. Sérénade no 1 op. 39, de 0.00 La Couleur pourpre aa 20.05 Les Simpson. Boismortier, dir. Hervé Niquet. 20.30 Les Griffin. [2/29]. 20.40 Daniel Barenboïm. Œuvres VOYAGE FRANCE 3 CINÉ CLASSICS Steven Spielberg (EU, 1985, de Mozart, Weber, Beethoven, 150 min) &. Ciné Cinémas 2 21.00 Murder of Crows Tchaïkovski, Brahms, Wagner. Film. Rowdy Herrington %. 19.00 Mémoires de palace 0.00 Thalassa : Brest 2000 0.00 La Soif aa 0.35 La Planète sauvage aa 22.40 La Chauve-Souris. Opéra de Johann René Laloux (Fr. - Tché., 1973, 22.40 Hors d’atteinte a Strauss fils. Par le Chœur de l’Opéra de Le George V à Paris, le Danieli à Pour la troisième édition de ce Ingmar Bergman en était à son 75 min) &. Canal + Film. Steven Soderbergh %. Munich et l’Orchestre d’Etat de Venise ou La Mamounia à Marra- rendez-vous quadriennnal pour deuxième mariage depuis 1943 et 0.35 Soleil vert aa 0.35 La Planète sauvage aa Bavière, dir. Carlos Kleiber, Julia Varady Film. René Laloux &. (Rosalinde), Lucia Popp (Adele). kech : voilà, entre autres, quel- lequel sont attendus plus de au bord d’un nouveau divorce Richard Fleischer (EU, 1973, v.o., lorsqu’il tourne La Soif. Il y re- 95 min) %. Ciné Cinémas 1 ques palaces de légendes que la 2 500 bateaux et 20 000 marins, 0.35 Le Gang des frères James aa prend comme interprètes Birger chaîne Voyage propose de décou- c’est de Brest, ce soir, et Douar- Walter Hill (Etats-Unis, 1980, SIGNIFICATION DES SYMBOLES Malmsten, son « double », et Eva 105 min) ?. Cinéfaz vrir, du 7 juillet au 1er septembre. nenez, vendredi 21, que « Thalas- Henning, couple en crise dans La 0.50 L’Heure magique a Les codes du CSA Les cotes des films & a Ce soir, André Bercoff visite l’Hô- sa », parrain depuis la première Prison (1948). Le film, en partie Robert Benton (Etats-Unis, 1998, Tous publics On peut voir tel Nacional à La Havane. grande fête en 1992, jouera la 95 min) &. Cinéstar 1 % Accord parental souhaitable aa A ne pas manquer autobiographique, est très narcis- 2.30 La Sentinelle aa ? aaa Construit au début des années 30, bonne fée médiatique de ces ré- Accord parental indispensable Chef-d’œuvre ou classique sique et très noir sur les rapports Arnaud Desplechin (France, 1992, ou interdit aux moins de 12 ans Les symboles spéciaux de Canal + par et pour les Américains, le my- jouissances maritimes devenues de l’homme et de la femme. La 135 min) %. Ciné Cinémas 3 ! Public adulte DD Dernière diffusion thique palace a connu tous les aussi une grande manifestation sérénité viendra plus tard... En 3.55 Le Jeune Werther aa Interdit aux moins de 16 ans d Sous-titrage spécial pour Jacques Doillon (France, 1993, # soubresauts qui ont secoué Cuba. culturelle. v.o. 90 min) &. Cinéstar 2 Interdit aux moins de 18 ans les sourds et les malentendants LeMonde Job: WMQ1407--0030-0 WAS LMQ1407-30 Op.: XX Rev.: 13-07-00 T.: 11:12 S.: 111,06-Cmp.:13,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0443 Lcp: 700 CMYK

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VENDREDI 14 JUILLET 2000 La justice enquête sur des détournements Le convivial sillon par Pierre Georges autour de marchés d’imprimerie à Paris DANS cette immense guin- des mets. Une immense tranche guette nommée France, sur cette de vie, en somme, genre Méridien nappe à carreaux rouges et de Paris et panier de mémé au Le cabinet de M. Tiberi aurait fait détruire des rapports de l’inspection générale de la Ville blancs, en vichy, que n’aurait pas pied de la meule France. désavouée Brigitte Bardot quand On aurait bien tort cependant LE JUGE d’instruction parisien sence de mise en concurrence pour de francs de commandes. Les diri- nal municipal, la Sempap et ses sa- elle faisait sa Marianne, on pourra de tenir le projet pour désuet, Armand Riberolles enquête sur des les marchés dévolus à la Sempap. geants de la société Paracom, attri- tellites pourraient enfin avoir été apporter son manger. Au pique- sentant par trop le grenier des consignes qu’aurait émises le cabi- La commission d’appel d’offres de butaire de 130 millions de francs de mis à contribution pour le compte nique, citoyens ! Le 14 juillet sera nostalgies, l’eau-de-vie et les net de Jean Tiberi afin de faire dé- la Ville, théoriquement souveraine marchés, sous-traitaient à trois du RPR parisien, lors de différentes français, convivial et déjeuna- vieilles dentelles. On aurait bien truire des documents relatifs à une pour attribuer les marchés, semble autres sociétés – GPRO, Parisis et échéances électorales. toire. Ou il ne sera pas. tort de n’y voir qu’une aimable et affaire de marchés publics munici- avoir laissé une totale liberté aux GIP Union –, dont ils étaient action- Lors du débat au Conseil de Paris Il faut aimer un pays qui ose rhumatismale entreprise de res- paux. Le directeur du cabinet du responsables de la Sempap et de naires. Des montants de plusieurs sur la Sempap, en 1996, qui avait ainsi se caricaturer ainsi, jusqu’à tauration, dans tous les sens du maire (RPR) de Paris, Christian ses satellites. La Sempap était ap- millions de francs auraient été ré- précédé sa dissolution, les respon- faire l’envie du voisinage euro- terme, de l’âme française. C’est le Poncet, a été interrogé, au cours de paremment une coquille vide. Suc- glés à la Sempap par la Ville de Pa- sables des finances de la mairie péen et l’admiration des créateurs privilège des vieux pays que de ne la dernière semaine de juin, après la cessivement présidée, jusqu’en ris, sans avoir été prévus dans les avaient reconnu l’existence hollywoodiens dans la confirma- point se ridiculiser à se montrer découverte, lors d’une perquisition 1992, par deux élus (RPR) parisiens, marchés. d’« anomalies », mais avaient assu- tion des clichés les plus tenaces. comme tels et à s’essayer à faire effectuée, le 21 décembre dernier, Claude Martin et Alain Livron, elle ré que la commission d’appel La France à table, à béret, à or- du moderne avec du traditionnel. dans son bureau et dans celui de n’a compté, jusqu’en 1991, qu’un sa- LES FONDS DE LA SEMPAP d’offres avaient été tenue dans phéon. La France d’entre Tati et Gageons que lorsque les images M. Tiberi, d’une lettre manuscrite larié (le directeur général), pour un Le produit de ces détournements l’ignorance. Ce qui contredisait les Manet. La France des édiles cein- du pique-nique, volées en rase- portant sa signature et ordonnant à chiffre d’affaires annuel de 65 mil- aurait été, dans certains cas, investi missions de contrôle de l’inspection turés de tricolore comme sous- mottes, par quelque caméra de ses services de détruire des rapports lions de francs, puis 9 personnes dans l’immobilier. Les fonds de la générale de la Ville, réalisées en ventrière et des pompiers à l’universel et planétaire œil, par- de l’inspection générale de la Ville jusqu’en 1996. L’essentiel de son ac- Sempap auraient aussi été utilisés 1989, 1992 et 1995, qui avaient sou- casque de lanciers du feu de ben- courront le monde, elles provo- sur la Société d’économie mixte pa- tivité était sous-traitée à d’autres pour des transactions boursières ligné l’existence de pratiques gale. La France du musette, des queront plus d’envie que de sar- risienne de prestations (Sempap). structures contrôlées par le direc- – notamment des achats de titres contestables. Les auteurs des rap- lampions et des belles filles enju- casmes. Ils sont fous, ces Français, Sollicité à plusieurs reprises, teur de la Sempap ou ses proches. Eurotunnel – qui auraient lésé la so- ports visés par les destructions ont ponnées et rieuses. La France mo- mais d’une bien étrange et mo- M. Poncet n’a pas souhaité ré- De 1986 à 1992, la société Desi- ciété mais contribué à l’enri- été récemment interrogés par le dèle déposé au pavillon universel derne folie, à la recherche de la pondre aux questions du Monde. gned Living, gérée par son épouse, chissement de personnages-clés du juge. des étranges pays, boustifailleurs, convivialité perdue. Chargée, entre 1986 à 1996, des et dont il était lui-même adminis- système. Chargés de la réalisation discutailleurs et french-canca- D’autant que, contrairement à travaux d’imprimerie de la capitale, trateur, a bénéficié de 60 millions du papier à en-tête comme du jour- Jacques Follorou neurs. La France de toujours et de une idée reçue, le pique-nique est la Sempap est visée par une infor- dorénavant va s’offrir un in- chose très moderne. Et disons-le mation judiciaire ouverte en 1997 croyable pique-nique. même très tendance. La nappe vi- sur des soupçons de favoritisme. A table, citoyens ! Formez vos chy devient ainsi l’étendard de la Cette enquête a été étendue, en aimables bataillons. Ou comment, sainte révolte contre le lyophilisé, 1999, aux qualifications de « détour- L’Europe de la défense invitée au défilé du 14 Juillet d’une antique pratique, faire la le surgelé, et la solitude glacée de nements de fonds publics » et de LA FRANCE, qui préside l’Union l’air d’Allemagne, de Belgique, dée, qui viendront de l’avenue de très moderne version pour famille la résignation micro-ondes. Le « prise illégale d’intérêts ». Les diri- européenne pour six mois, a invité d’Espagne, de France, de Grande- la Grande-Armée avant d’emprun- France 2000. Du grand Nord au pique-nique est in et mondain, geants de la Sempap sont soup- sept pays européens à faire défiler, Bretagne, d’Italie et des Pays-Bas, ter les Champs-Elysées. grand Sud, selon des plans dépo- quand le barbecue est out et çonnés d’avoir multiplié les inter- vendredi 14 juillet, sur les Champs- dans le cadre d’une défense La 7e brigade blindée est l’une sés à l’avance au grand état-major beauf. Le pique-nique est mode, médiaires afin de surévaluer les Elysées, des détachements de leurs commune qui traduit l’apport eu- des huit brigades interarmes qui central des festivités républi- comme le bœuf le fut, et comme coûts des travaux d’imprimerie qui armées respectives. Au cours de la ropéen à l’Alliance atlantique. composent la force d’action ter- caines, la table, la nappe mille- le mambo le redevient, dans toute leur étaient confiés. Près de dernière décennie, quatre pays restre (FAT). Professionnalisée à pattes plutôt, sera mise. Pour le la modernité de Dario Moreno. Et 240 millions de francs auraient (l’Allemagne, l’Espagne, la TORNADO, F-16, JAGUAR, MIRAGE... 60 %, cette brigade doit présenter reste, ce sera selon. Selon les arri- surtout, surtout, le pique-nique transité, entre 1986 et 1996, par les Grande-Bretagne et le Maroc) Ainsi, à raison de quatre avions ses chars Leclerc, dont certains vages et les envies, les produits et est famille. Famille reconstituée, comptes de la Sempap. Les enquê- avaient été invités, mais chacun à par pays membres du GAE, des servent au Kosovo, et ses engins de les traditions du cru, les improvi- famille dans tous ses états, peu teurs explorent aussi la piste d’une des dates différentes. Pour le défilé Tornado allemands, des F-16 reconnaissance CL-289 et Créce- sations et gastronomiques manies importe, mais famille sur l’herbe éventuelle utilisation par le RPR pa- militaire du 14 juillet 2000, la belges et néerlandais, des Jaguar relle, qui ont été utilisés comme du terroir. La méridienne verte dans la tendre trêve de l’été. risien de cette structure – créée en France a voulu signifier qu’elle britanniques, des F-18 espagnols et moyens de surveillance en Bosnie étant le plus court et plus long Allons, au pique-nique, ci- 1986 pour remplacer l’Imprimerie place la défense européenne parmi des AMX italiens survoleront les et au Kosovo. chemin qui mène d’une France à toyens ! Avec ou sans Marseillaise. municipale – en guise d’appui logis- ses priorités. Champs-Elysées, aux côtés de Mi- Ultime nouveauté, le défilé de une autre, d’une ville à la sui- Et en espérant qu’un ciel impur tique pour des campagnes électo- Ainsi, des représentants des trois rage 2000-5 français, la version dé- l’équipage de l’Emeraude, un sous- vante, et d’un village à son voisin, ne vienne abreuver ce convivial rales. corps européens auront les hon- fense aérienne du Mirage 2000. marin nucléaire d’attaque qui, l’an il y aura l’embarras du choix et sillon ! Les recherches paraissent avoir neurs des Champs-Elysées. Le défilé propre aux armées dernier, a croisé, plusieurs se- d’ores et déjà mis en évidence l’ab- D’abord, le corps européen, à base françaises, entre l’Etoile et la maines d’affilée, devant les d’unités allemandes, belges, espa- Concorde, devrait comprendre une bouches de Kotor, en Adriatique, gnoles, françaises et luxembour- centaine d’avions et d’hélicop- pour empêcher la marine yougo- geoises, dont quelque 350 à tères, 3 800 hommes et femmes slave de se manifester. 400 hommes constituent l’état- des troupes à pied, ainsi que major de la force de paix au Koso- 320 véhicules de la 7e brigade blin- Jacques Isnard vo pour le compte de l’OTAN. En- suite, la force opérationnelle ra- pide européenne (Eurofor), qui réunit des formations espagnoles, françaises, italiennes et portu- gaises pour des missions humani- taires et de maintien de la paix au profit des organisations internatio- nales qui le demandent. Enfin, la force maritime européenne (Euro- marfor), constituée d’unités na- vales et aériennes fournies par les quatre mêmes pays qui composent l’Eurofor et auxquelles pourrait se joindre la Grande-Bretagne. Une quatrième formation euro- péenne a été invitée, qui provient du groupe aérien européen (GAE). Il s’agit d’escadrons d’avions de combat détachés par les armées de

DÉPÊCHES a JUSTICE : le chef d’orchestre suisse Michel Tabachnik, mis en examen dans le dossier du suicide collectif de l’Ordre du temple so- laire (OTS) en 1995, a été renvoyé de- vant le tribunal correctionnel par le juge d’instruction de Grenoble, Luc Fontaine, annonce, jeudi 13 juillet, Le Progrès de Lyon. M. Tabachnik est le seul prévenu dans le volet français de l’enquête sur la mort, en décembre 1995, de 16 membres de l’OTS en Isère. a PÊCHE : les marins-pêcheurs qui bloquaient les ferries dans les ports de Lorient et de Quiberon ont sus- pendu leur mouvement, mercredi 12 juillet dans l’après-midi. Ils protes- taient notamment contre la hausse du prix du gazole. D’autres ports ont été touchés par ce mouvement, dont ce- lui de Saint-Nazaire (Loire-Atlan- tique), bloqué mercredi par des chalu- tiers du Croisic. Une réunion était prévue, jeudi 13 à Nantes, entre les re- présentants des pêcheurs et ceux de l’industrie de la pêche. – (AFP.) a PRESSE : le quotidien italien L’Unità, longtemps journal de réfé- rence de la gauche italienne, devait être mis en liquidation jeudi 13 juil- let, en raison d’une grave crise finan- cière. L’ex-organe du Parti commu- niste italien (PCI), fondé en 1924, est diffusé à moins de 50 000 exem- plaires. – (AFP.)

Tirage du Monde daté jeudi 13 juillet 2000 : 563 123 exemplaires. 1 - 3 A disparue d’âme grandeur une elles, travers à Et, histoire. une langue, une réapproprier se à cherche qui d’une littérature proue de figure la devenu est cruauté feutrée la à et prose subtile la à nouvelliste ce vietnamiennes, autorités les par temps un Surveillé nUS.Cteanel,le année-là, Cette 6 URSS. en comme culturelle, répression une et fin économique débâcle la une avait provoqué qui sonne totalitaire dictature 1987, d’une année nable » l’étable. de brou- autour liberté pu en ont ter ils Après, maîtres. par leurs nourris d’être attendaient qui éta- ble une dans comme enfermés animaux vivaient des ils 1987, en com- muniste Parti le par lancée rénovation de animaux) ter- des en (dans d’Orwell compatriotes dignes ses mes de évoque vie de conditions culinaire des l’évolution d’ailleurs métaphore la de adepte Cet de bambou. maison de sa et de bois terre la sous crits manus- ses camoufler les devait soupçons qu’il et aux textes soumis dans l’ont ses revues) repris lorsque Hanoï (abondamment à restau- rant un tenu a Thiêp Huy scolaires, Nguyên manuels de illustrateur enseignant, et puis formation, de des rien a y il mais restes. l’autre, d’une à grappillé a assiette monde s’achè- le tout qui : repas ve du écrits l’image ses à sont que un et le politique dans contre système ouverte lutte plutôt de siennes, contexte s’inscrit les que qu’elle littéraires moins ambitions aux romancière son une c’est de valeurs » aux pays qu’elle atteinte porte considèrent « qui vietna- autorités miennes, les avec diplo- matique incident un provoquant déco- rée, l’a Toubon) culture (Jacques la français de surmédiatisée ministre qu’un », depuis des concurrente (1), « pense Huong sa Thu qu’il Duong de ce romans convive demande lorsqu’un lui Et, dans cuisines. chinois les parler coin, entendu en a sourire qu’il petit un avec quer, remar- Huy discret, de contentera poli, se Il homme malicieux. un Nguyên est Thiêp mets ». vietnamiens ces « juge- sur un gastronomique émette ment auteur son que suggè- re Thiêp, Huy repas, Nguyên de fran- çaise de l’éditrice Hennebert, fin sauces Marion nouilles En épices, de aigres-douces. riz, viandes, de plats sautées, base à (succulentes), divers, frites Paris. de vettes Cre- convives. six » pour vietnamien banquet « Petit dit rant asl brèche. s’engouffrèrent la écrivains dans : d’ordre et » mot listes détour sans vérité la un Dire « lança » loi général ni foi sans « marché de économie d’une pement d’un » renouveau l’urgence « proclama namien om ilo vi uetléal et l’étable ouvert rurale, avait l’on comparaison si sa comme à tient qui aeII page négligé souvent trop patrimoine un : Corse de ou d’Occitanie poèmes… contes, documents, Essais, MINORÉES LITTÉRATURES e et aes ae l’incontour- date, fameuse Cette Histo- confiance. faire lui peut On ogè uPricmuit viet- communiste Parti du congrès gynHyTip nsolitaire en Thiêp, Huy Nguyên hê âh nsuin que souriant en lâche Thiêp , enLcDouin Jean-Luc uoial dévelop- le autorisa , : ae asu restau- un dans gapes vn apolitique la Avant « efut, Ce « tsnsecrétaire son et , i Thiêp, dit aFerme La Journa- . éagat e etsfrn l’objet firent textes Thiêp Ses Huy dérangeait. Nguyên pouvoir, le par soit France. en universel, jouée message philoso- au et récente, phique politique plus comédie la que une rêve des signé Il aussi pièces. a Thiêp vie. de condi- tions ses peines, ses joies, ses vidu, l’indi- privilégient elles officielle, que politi- la d’exprimer soucieuses rééditées. Peu cœur. régulièrement par sont connaissent Elles les Ils natio- nale. âme une condensée, lement musica- retrouver, y racines disent Viet- namiens Les aux une matriarcale. société orale, à d’une réfère culture se vieille qui ses subtil, dans traductions, percevoir style à un difficile à ciselé, grâce aussi feutrée, mais cruauté la à his- évo- limpides petites toires qu’il nouvelles, ce ses de dans que cause aux à c’est l’Est, de vietnamienne Europe en France, en dans Etats-Unis, diaspora que lui devenu chez la tant est modèle, Thiêp un si Maupassant. et Aujourd’hui, Flaubert Gogol, et les pendant » pé. écri- à poussé pays, : l’ont re qui 80, le années dans vietnamienne littérature moderne. la de comme consi- déré la désormais Huy 1950, en à Nguyên né Thiêp, ? général L’auteur Un ». « retraite intitulée milieu velle du » publique nion sein et littéraire au des provoquant polémiques bombe, l’ef- d’une fait texte fet un cœur embellie, Au cette Duong. de Huy Phan teurs, vie, la » à l’écriture sens à un donner pour incertitudes venir, à les passées, douleurs l’histoire, les elle, travers à et, langue à une langage, un ter réinven- à cherchant nou- s’élabora, velle la littérature une de » bois, dehors. carcan de le langue ruait brisait se se où l’heure bétail le que aeIII page COLETTE ET MISSY as agélovruedécrétée l’ouverture malgré Mais, voyages nombreux ses sont Ce eqeja umaéu tfrap- et ému, m’a vu j’ai que Ce « is u advto quel- à dévotion la que Ainsi ilsul Pouchkine lesquels mi par- d’oppresseurs), cé (tier- français et russes chinois, modèles ques nsim asl’opi- dans séisme un « i ’nd e traduc- ses de l’un dit , afgr epoe» proue de figure la « lsai ’n nou- d’une s’agit il : eréapproprier se « A aeIV page SCIENCE-FICTION erd arevue la direc- de le 1988, teur En dénigrement, interdits. furent de campagne d’une u orl éocr eue le refuser dénoncer, non-dit. le pour réel du que s’empare ne compassion, la » solitaire en dépeignant une a y » qu’il raison c’est d’émo- œuvres sensibilité, de littérature, des tion, de point parler termes ce ne qu’en à à élèves sont acharnés (2). ses officiels vérité de écrivains la l’un trahi et tort d’avoir réalisme, à le et accuse grammaire respect la strict le de sans sacrifice, du sens foncer » le chemin droit à du dévier littéraire la de cheval création le sont incitent qui écrits cravache les comme dont considérés profes- agrégé K, ce que seur Ou femme. nobles » honnête poésie la moins de l’amour bien mobiles marié fré- couple qui un Whitman, ce quente de et Lorca de tel te les à pas férocement, Không, n’hésite il dépeindre côté, son De propagande. la à prompts des écrivains, l’Union de compatriotes haï ses marginal, par un resté son est Thiêp laxis- me. à tel un favorisé écarté avoir pour tour, fut communiste qui Parti du vietnamien, culture et la arts des de commission la pré- de le sident Do, Tran c’est 1989, fonc- En tions. ses de démis fut publié, l’avait uetc u,dn ngénéral Un « dans qui, Qu’est-ce ieud ahu » malheur de oiseau « omneTip u,se qui, Thiêp, commente , ot u afaent et fraternité la sur porté hvle errant, chevalier « a Nghe Van e op de coups des « éur une séduire : u prône qui , ordes pour « iles Si « adep- , qui , atvi lte ulusmorceaux quelques flotter pou- voir l’on où vait ébullition en marmites les pour élève et s’enrichir. qu’elle cochons bergers les chiens des nourrir Thermos maison pour bouteille la une dans à fœtus ramène maternité la locale, à char- avortements belle-fille, des la gée dont et fri- pouille, et ivrogne est demi-frère le folle, dont devenue est l’épouse dont hom- me cet l’apprentissage pour amer Bilan faute, deuil. d’un d’une l’expia- actes, tion derniers ses et, travers à révolution, mort la figure la une de et fut emblématique vie qui officier la vieil de d’un fin la familiale dépeint vie d’une glacé, chronique style cette son mélancoliques, allu- ses res Sous à ? inquiéter autorités pu les bien point ce a », retraite la à i.»(xri ae9 el ovleittle«L enèeGut de Goutte Dernière La « intitulée nouvelle la aussi. dans manda- moi de » devenir compris, 93 sang de j’ai page permet que (Extrait qui crois littérature » Je une rin. « beau- c’est : contenter désirez, dit vous peut Chi que qui Binh Ce M. et » moyenne ressem- gens… n’est qualité qui il de littérature de l’achètent, il coup une gens c’est-à-dire comme existe de cela, morceau beaucoup s’il à gras, Alors, » un du ble mévente. ? est a petit-fils la y poitrine à il la votre exposé maigre, du jamais que a à pense y il Je acquérir : « faut quelle : faire Aussi, répondit exact. tout désirez-vous C’est Gia mais « M. lard, littérature : le dit filet, Chi de le Binh tête, M. sorte crois la » jambon, C’est cochon. Je le du question. « a encore la : y y c’est bien Il ça, il s’écria connais : l’action. Gia je cochon et devenir M. le boucher, vie à pour » suis la comme désordre. Je l’homme fuir compris. le pour incite j’ai semer refuge que qui de peuvent bien sert celle qui lui qui même a qui celle a y celle a en a y il y Il ; il Chi. pain ; Binh meilleur son M. dit gagner littérature, de de permet sortes plusieurs existe Il « o èedsgales désigna père Mon « ngnrlàl retraite la à général Un aeV page Arles en lecture La ENQUÊTE extrait b ’uepce 1994.) L’Aube/poche, , hesqevn agrdshom- des manger vont que des chiens nourrir à destinés sont un mijotent » réussir l’étouffée de à champi- celui poulet les que poisson, ainsi gnons, de vessies les le à initiation tout recherché qu’une plus n’est dans rien où court recueil, sexuelle, nourriture : la famines de L’obsession alimentaire. aux morale, est proie crudité de en tant avec décrit canni- qu’il Vietnam Le perversion concitoyens. ses la de bale à allusion fait aliénations ici Thiêp déboussolé, les peuple d’un s’effondrent, qui pas de n’ai !”» là meute je richesse cette de ! la besoin “Misérables sur : chiens Thermos bou- la teille lança il rage, De pleurait. Mon père interdit. demeurai Je brunâtres. vqattu npnd valeurs de pan un tout Evoquant ’r ecuisiner de l’art « e œu qui fœtus Les . aeVI Droit page Roger-Pol de chronique La HERSCH JEANNE

ALAIN POTIGNON POUR « LE MONDE » in ela de digne pays une d’un beauté avec la la caustique vantera à ironie Thiêp tuer et faire le guerre, se sevrée, retournera mourir va père mère La mes. itiedaorrcné avant racontée l’aube d’amour Histoire i.Mi,dn anuel,on ? volé cœur nouvelle, l’a son Qui et arraché. la mort, tigre le dans retrouve paraly- Mais, la de pays, sie. un ou belle, une » de maux guérir les de tous et maléfices les tous gner doué est magique, félin pouvoir le d’un du comme muscle le transparent Cœur cristal, : Le » « tigre dans Ce du niché bonheur. est il du secret, voie la pour retrouver braise trésor une sur comme un où souffler prose minuscule scintillement sa enfoui, dans capter cherche à il papillons, de chasseur tel un et, disparue d’âme personnages grandeur ses une chez quête contes, Thiêp ou historiques chroniques contemporaines, chroniques récits, » voilà ! art, génie le en métamorphosent la se et res éclaboussu- ses fange que ce la jusqu’à dans brasser plonger Se tout. de famille d’une singes. solidarité la vant obser- en la d’humanité restes de en des redécouvre Sel lui chasseur Le un « », dans forêt ; lignée de mâle d’une poursuit progéniture la Goutte ans malédiction cent durant une Dernière : insinuations », sang La « recueil d’autres dans du nouvelles cachent autres Les 1 1,6¤). (16,76 F 110 p., 178 l’Aube, de Ed. Lefèvre. Kim par vietnamien du Traduit Thiêp. Huy Nguyên de PLUIE DE SOIR UN D’AMOUR CONTE ¤). (5,94 F 39 p., 106 l’Aube/poche, de Ed. Lefèvre. Kim par vietnamien du Traduit Thiêp. Huy Nguyên de TIGRE DU CŒUR LE ¤). (7,47 F 49 p., 166 l’Aube/poche, de Ed. Lefèvre. Kim par vietnamien du Traduit Thiêp. Huy Nguyên de RETRAITE LA À F GÉNÉRAL 55 UN p., 296 ¤). (8,38 Duong. Picquier/Poche, Huy Phan par éphémères vietnamien des Terre nat ol egne!» ! génie le voilà art, en métamorphosent se éclaboussures ses que ce jusqu’à brasser la et fange la plonger dans Se tout. de faire fi doit littérature La « 1 uerde Auteur (1) 2 or«Cn» asl recueil le dans », Cun « Voir (2) u dtosPicquier. éditions aux , altéauedi ar ide fi faire doit littérature La « EDEI1 ULE 2000 JUILLET 14 VENDREDI ci hê.A i eses de fil Au Thiêp. écrit atremgqe» magique lanterne « opi esauver de compris Y . oa astitre sans Roman rdi du traduit , eu d’éloi- celui « et . aeVIII page Jacq Christian PORTRAIT II / LE MONDE / VENDREDI 14 JUILLET 2000 littératures b Merveilles des contes d’oc L’étrange tourment de Max Rouquette Prodigieuse commentatrice, Marcelle Delpastre lègue Plus fécond que jamais, le grand écrivain occitan tempère un pessimisme profond une œuvre qui enrichit notre patrimoine par une lucidité résignée qui se fait écoute et sérénité

réserve ainsi de réjouissants sons et ceux du monde s’écailler, se ges au sacré. Retrouvant Georges mie. Mais la quête se renforce à LE BOURGEOIS moments de lecture qui nous rappel- LARZAC défaire, devenir pauvres et gris, et Souche, qui cosigna l’ album (Le Lac l’image même du mal, incubant ET LE PAYSAN lent que le conte n’est pas à l’usage Photographies puis, une sorte de silence se déposer, du Salagou, miroir aux cent visages, avant d’éclater au grand jour. Cette de Marcelle Delpastre, exclusif des enfants, mais elle ne se de Georges Souche, lente poussière, comme avant l’orage. éd. Bibliothèque 42, 1996), le voilà maturation ne garantit rien d’autre Payot & Rivages contente pas de rapporter les histoi- texte de Max Rouquette. Et l’angoisse qui transpirait de par- donc visionnaire de l’« écrasante que l’énergie humaine en marche. 360 p., 125 F (19,06 ¤). res qui se racontaient à la veillée, Cardabelle éd. [place tout, comme d’un vieux mur. (…) réalité » du Larzac, qui ne se livre « J’écrirai tant que je verrai », pro- elle les commente. On peut se du Jeu-de-Ballon, 34800 Lacoste], Soixante et douze. Quand il me reste qu’en s’éprouvant. Jeu de reflets, met Pendariès. La leçon vaut pour l arrive qu’un bourgeois et un demander si les contes, comme les 144 p., 270 F (41,16 ¤). tant à faire. » écoute de silences, alarme d’ondes Rouquette, bien sûr. paysan fassent un pari. Par proverbes, ont besoin de commen- En vingt ans, tenant parole, Rou- dont le frisson est peut-être un Les Roseaux de Midas proposent exemple : « A celui qui fera taires. Leurs conclusions, pour le LA QUÊTE DE PENDARIÈS quette n’a pas chômé. Ecrivant tou- rêve, le Larzac de Rouquette et Sou- un passionnant carnet de route litté- la plus grosse, la plus jolie sourire ou la leçon de sagesse qu’il (La Cerca de Pendariès) jours, se traduisant enfin, inlassable- che offre un retour impensable aux raire et le dévoilement de son tour- merde.I » Le premier, pour être sûr faut en tirer, semblent se suffire à de Max Rouquette. ment, nouvelles, théâtre, romans, aurores humaines où ne compte ment d’écrivain. Les retrouvailles de gagner fait un fastueux repas tan- elles-mêmes. Traduit de l’occitan par l’auteur. poèmes, brassant textes lointains et plus que la vibration du silence fortuites au printemps 76 du texte dis que le second est bien forcé de Or, en sociologue, en ethnologue, Llibres del Trabucaire [2 carrer créations toutes fraîches, sans que « qui, seul, peut nourrir les énigmes ancien qui donne son titre au se contenter de son ordinaire. Le en poétesse et en paysanne qui Jouy-d’Arnaud, 66140 Canet], l’écriture permette, carbone 14 litté- essentielles. Sans les résoudre recueil ont des vertus proustiennes. lendemain, « poussant et poussant », n’ignore rien de son Limou- 264 p., 100 F (15,24 ¤). « Avec lui, d’un coup, l’ambiance du le bourgeois « ne put faire qu’un mer- sin – « cet extrême Nord occitan » –, La cardabelle temps où je l’écrivis. » « Un air de dissou… qui sentait plus mauvais que Marcelle Delpastre eut l’heureuse LES ROSEAUX DE MIDAS Avec la lavagne, point d’eau qui est aussi une vacances, écrasé de chaleur, de le fumier du diable » et le paysan idée de ne pas se limiter au rôle de (Las Canas de Midas) création fonctionnelle souvent pavée destinée désœuvrement et de ce tourment qui « vous en pondit une… aussi ronde, traductrice. Ces contes, elle a entre- de Max Rouquette. aux troupeaux qui s’abreuvent à ce cercle prend doucement au ventre les jeu- lisse, aussi dorée qu’un louis d’or ». pris de les disséquer, de les interro- Traduit de l’occitan par l’auteur. brillant où le ciel se reflète comme dans l’œil nes gens quand l’avenir leur apparaît A Grigeas, l’eau ne manque pas. ger, d’aller chercher leur lieu de nais- Ed. de Paris/Max Chaleil, 192 p., d’un cyclope, la cardabelle est l’emblème du chargé de mystère, plus lourd de A Manceaux, point de source. Quoi sance en se demandant pourquoi et 95 F (14,48 ¤). Larzac et de son opiniâtre résistance. Chère menaces que d’espoir ; l’avenir sous qu’on fît pour y amener de l’eau, comment ils sont nés, aucun d’entre aux habitants du Causse pour sa beauté, l’or de toutes ses formes. (…) Le silence sous c’était toujours en vain. Un homme eux ne pouvant « se prévaloir d’une u fil des Roseaux de ses sépales, progressivement atténué lorsque les mûriers, dans la solitude de décide que cela ne peut durer et, origine strictement locale, non plus Midas, « écrits au quoti- la fleur est coupée, elle était clouée sur les por- l’après-midi me prenait à la gorge. un fossé creusé, il se frotte les que d’une époque historiquement dien » qui proposent une tes des maisons où ses variations chromati- On n’entendait rien que, de temps en mains. Mais ce faisant, il a des paro- définie ». Et le travail est remar- promenade libre et dis- ques étaient réputées annoncer celles du temps, l’écrasement d’une mûre sur les impies. « Que Dieu veuille, qu’il quable, riche de surprises. « Cette Acursive sur plus d’un demi-siècle, temps. un sol couvert de mouches, et leur ne le veuille pas, la fontaine de Gri- éleveuse de vaches était elle-même on surprend Max Rouquette con- bourdonnement dans l’air sans âme. geas à Manceaux pissera. » L’effet un sacré ruminant », dit son préfa- fronté au temps des hommes. Pas raire, d’opérer un strict départ chro- jamais ». Remparts de roc, âpre soli- Du clocher les heures de fer tom- ne se fit attendre. « Ah mes cier. L’image est exacte. celui que rythme seul le passage des nologique. A l’heure où reparaît tude qui « procède de la spiritualité baient droit dans ce silence, comme enfants ! A peine avait-il prononcé Marcelle Delpastre, disparue il y saisons et dont la mort est l’unique son plus beau recueil de poèmes, Lo du désert », par sa lumière déjà. si elles traversaient l’éternité ; elles en ces paroles, il se fit un bruit comme a deux ans, ne cessait de ruminer événement. Celui des calendriers, Maucor de l’unicorn/Le Tourment de L’homme n’y est pas un intrus, juste creusaient les espaces sans limite, d’une montagne effondrée. » De son toutes les richesses qu’elle décou- des siècles qui découpent avec une la licorne (éd. Domens), tandis un hôte éprouvé, forgé dans la pei- sans y laisser le moindre frisson de travail il ne resta que quelques pier- vrait dans les contes. Un prodigieux placide bonne conscience des tran- qu’on compte plus de dix traduc- ne et le sacrifice dont se paie tout vie. (…) Aucune fenêtre pour l’espoir. res « toutes brunes du feu qui les a labeur pour une glose irrempla- ches strictement égales dont la tions du premier volet de Vert Para- attachement farouche à la liberté. Rien que la flamme du soleil, les mou- dévorées, légères d’être vacuolées çable, indispensable. C’est un patri- cohérence défie historiens et ana- dis, que certaines de ses pièces En cela, tout héros de Rouquette ches, la terre ; et la mort, à la fin. » comme une éponge ». moine qu’elle nous a légué. Et si lystes. – malheureusement pas encore sa naît de cette matrice hautaine et Chaque lieu renvoie à un ordre invi- Deux des nombreux contes où l’entreprise nous retient, c’est par « 8 décembre 1980. Soixante et sublime Medelha (IEO, 1987 ; trad. : sublime. Pendariès est un médecin sible, fluide comme les eaux du l’on assiste à bien des événements. la sauvegarde de cet héritage mais douze ans. Le siècle en a qua- Médée, Espace 34, 1992) – entrent montpelliérain, contemporain pru- temps. Argelliers, où dans la « mai- Une montagne mange le soleil ; le aussi parce qu’elle nous le transmet tre-vingts. Nous ne nous tenons pas au répertoire de la Comédie-Fran- dent du Zénon de L’Œuvre au noir. son d’Escary » un œuf de dinosaure diable peigne sa mère, laquelle don- avec des qualités d’écriture qu’on de beaucoup. C’est lui l’aîné. Il sait, çaise, Max Rouquette ne cède rien Livre de raison trop franc pour trône près de l’évier, destin avorté ne aux victimes de son fils de quoi n’attend pas d’une telle œuvre. Les lui, quand il finira. Pas moi. Mais ce aux modes et poursuit une œuvre n’être pas celé, le texte est en fait qui vaut le memento mori de l’âge lui échapper ; un chat, un coq et un commentaires, les analyses se serait bien coup du hasard si j’en exemplaire puisqu’elle ne se soucie son journal. Cet ami de Rondelet baroque ; Corbara, où l’écrivain âne en route pour le conservatoire lisent comme on lit les contes. La voyais la fin. Nous avons marché de d’aucun accommodement mon- fréquente la même taverne interlo- découvre en Lucie, servante qui dia- de Brême mettent en pièces des bri- simplicité de ce travail complexe compagnie. J’ai vécu ses fêtes, ses dain. pe que François Rabelais, affronte logue avec Dieu, la réplique réelle gands ; des paysans font chaque est étonnant. Rien d’abscons, aucun deuils, ses malheurs, sa folie. J’ai vu Préservé à jamais par le charme la peste, se passionne pour la recher- d’un personnage inventé dans Vert jour un long chemin pour aller cher- jargon. Jamais sans doute l’ethno- changer le monde comme il ne le fit puissant des garrigues de l’enfance, che anatomique, lit en fait le corps Paradis. Echange vécu naturelle- cher le soleil qui n’arrive pas dans graphie n’aura été servie par un sty- pas en mille ans. J’ai vu deux grandes il regarde l’immuable, l’espace à pei- comme un portulan, tremplin pour ment avec le surnaturel, « porte leur village jusqu’à ce que saint Pier- le aussi pur, direct, séduisant. Une guerres (…), la victoire et les carnava- ne humanisé du causse du Larzac, le rêve de l’inexploré. Cette soif de ouverte sur la nuit de l’être. De re leur donne un coq et promet : grand œuvre au service d’œuvrettes lades qui s’ensuivirent. J’en vis les « lambeau de désert accroché à son connaître, qui hante, agite et brûle, plain-pied ». Les sortilèges de magi- « Il chantera trois fois, et le soleil se dont Marcelle Delpastre nous livre reflets, j’en eus les échos. Et d’ici où ciel », là où le Dieu dont le grand ne lui permet pas de sauver une cien ont des grâces de vent de sable. lèvera. » les passionnants secrets. j’étais (…) je sentis que peu à peu, ils vent passe, souverain, peut épouser jeune veuve qu’il va chercher en Ardents et suffocants. L’ouvrage de Marcelle Delpastre Pierre-Robert Leclercq s’affaiblissaient. Je vis le crépi des mai- autant d’identités qu’il y a de visa- Arles pour la soustraire à l’épidé- Philippe-Jean Catinchi La Corse Leurre des images insulaires Le double « je » du poète en quête Peut-il y avoir une vision de la Corse hors de la fable et de la caricature ? Traduire des vers écrits dans une langue ignorée de mémoire Trois ouvrages illustrent la difficulté de l'entreprise est méritoire. A condition d’en préserver la magie ui connaît Salvatore les lentes transformations sociales, Paradoxalement, le lecteur de l’Al- royal) ou d’ailleurs (pantoum). Viale (1787-1862) ? Cet BANDITS CORSES matérielles et politiques du XIXe siè- bum de familles de Julie Canarelli A PAGLIA È U FOCU/ Voulu par Francis Lalanne, éditeur érudit bastiais a pour- DE LÉGENDE cle. Mais Silvani ne se contente pas n’est pas plus certain de cerner ce LA PAILLE ET LE FEU du texte et coresponsable de sa Q tant donné le premier de Paul Silvani. du récit de leurs troubles exploits ; il qui se joue réellement dans la succes- de Patrizia Gattaceca. mise en français, ce jeu formel sur texte édité en langue Ed. Albiana, 240 p., interroge les comptes rendus judi- sion de clichés photographiques pris Edition bilingue transcrite les rythmes et les séquences con- corse, U Serinatu di Scappinu – 140 F (21,34 ¤). ciaires et les témoignages littéraires à Nonza, village perché de la côte du corse par Francis Lalanne. vainc davantage en langue corse, onze strophes insérées dans le sur lesquels naquit la fable ambiguë occidentale du Cap Corse – la plus Les Belles Lettres, « Architecture où les archaïsmes ne choquent guè- chant IV de la Dionomachia, LES PIERRES d’une marge criminelle tolérée au escarpée – entre 1895 et le début du verbe », 108 p., 75 F (11,43 ¤). re, les lambeaux de l’Arioste, du poème héroï-comique composé DE L’APOCALYPSE nom d’un sens de l’honneur qui dis- des années 60. Présentés aux archi- Tasse ou de La Divine Comédie s’ac- en toscan (1817). Une satire inci- de Gabriel Xavier Culioli pense de la sévère légalité. ves départementales de Haute-Cor- BESTIARI/ crochant jusqu’au cœur du XXe siè- sive des comportements insulai- et Raphaël Salzedo. se à Bastia (depuis le 1er juillet et jus- BESTIAIRE cle aux arêtes aiguës de la transmis- res. Aujourd’hui six traducteurs DCL éd. (BP 903, 20700 Ajaccio FABLE MYSTIQUE qu’au 30 août), puis à Ajaccio du de Max Rouquette. sion orale. La translation française adaptent ce texte qui fonde l’iden- Cedex 9), 184 p., 198 F (30,18 ¤). Rien de comparable avec l’album 1er septembre au 30 octobre, ces Atlantica/Institut occitan, en conserve une nuance précieuse, tité culturelle du lieu. Sous le titre de Salzedo et Culioli. En regard des regards offerts sur un quotidien « Occitanas », 96 p., un rien empruntée, qui contrarie le E Guerre sumerine, le Centru cultu- ALBUM DE FAMILLES photos de l’un, le texte de l’autre aujourd’hui périmé ne disent pas 65 F (9,91 ¤). projet militant de conquérir un rale universitariu di Corti (éd. La Nonza - Cap Corse tranche sur ses récentes publica- l’instant surpris. Chaque plan est public moins averti. La voix propre Citadelle, 20250 Corte) rend donc de Julie Canarelli. tions. Les livraisons successives d’un pensé, ordonné, choisi : présenta- l faut un certain courage de Gattaceca, flexibilité, grain et aux Corses la fable cocasse qui Texte de Jean-Louis Fabiani. dictionnaire corse-français et fran- tion du cadre (la tour de Nonza offre pour proposer une leçon couleur, y perd de sa magie secrè- attend sa traduction française Ed. Alain Piazzola [1, rue çais-corse (DCL éd.) ne préfigu- l’une des silhouettes les plus pittores- bilingue de ces poésies com- te. (464 p., 160 F [24,39 ¤]). Sainte-Lucie, 20000 Ajaccio], raient pas cette troublante évoca- ques de l’île), portraits posés, en posées dans les langues Rien de tel avec le magnifique Autre parution importante, la 96 p., 120 F (19,82 ¤). tion de l’initiation de l’auteur à une groupe le plus souvent, scènes de régionalesI dont l’Etat peina tant à Bestiari de Max Rouquette. Sans thèse d’histoire du droit de hypothétique spiritualité spécifique- réjouissances collectives, ludiques reconnaître la légitimité. Plus enco- doute parce que le poète signe Marie-Thérèse Avon-Soletti, La ifficile d’échapper à la ment insulaire, dont l’« Antique (vin d’honneur, fête paroissiale, re quand l’adresse d’accueil n’est lui-même la leçon française, don- Corse et Pascal Paoli. Essai sur la tentation de la fable Commentaire corse » serait la sour- « oursinade » et partie de pêche à la pas une maison d’édition inscrite née ici comme il se doit sur la page Constitution de la Corse, soutenue sitôt qu’on évoque la ce fatidiquement liée à une sombre marine) ou « civiques » (journée dans l’espace linguistique illustré. de gauche, la droite, primordiale, en 1993 (La Marge éd., 1220 p., Corse. Ile dont l’exotis- malédiction lancée dans la nuit du d’élections ou procession à la gloire Décision politique au sens fort du restant dévolue à la version origi- 395 F [60,21 ¤]). Précisant large- meD tenace survit à toutes les mises 31 décembre 999 au 1er janvier 1000 : de sainte Julie), tous ces éclats terme, cette audace permet ainsi nale. Sorte de carnet de notes de ment les conditions préalables à à plat, cette terre fascine au point « Ô Corsica, ùn averai mai bè » (« Ô n’avaient de destination que privée. de faire entendre deux voix singu- près d’un siècle de familiarité com- l’intelligence du document qui fixe qu’il reste ardu d’en corriger les Corse, jamais tu ne connaîtras le Pas de message donc, et pas plus de lières – ce qui est déjà une chan- plice avec la nature – celle de la les règles insulaires entre 1755 et mythes et de leur substituer une bonheur »). On pourra sourire à séduction touristique que de gravité ce – comme de poser le délicat pro- garrigue héraultaise et de ses 1769, ce travail ambitieux se veut plus sobre prise en compte du réel. tant de déterminisme, à l’étrangeté recueillie. blème de l’équivalence poétique hôtes, minuscules souvent —, cet- une paghjella à huit voix. Les puris- C’est ce que tente une nouvelle convenue de l’apprentissage, mais Face à la vision folklorique long- dans la translation. te anthologie tourne le dos à la tes trancheront. fois Paul Silvani, chroniqueur les lecteurs de La Terre des sei- temps admise et aujourd’hui récu- Patrizia Gattaceca chante depuis facile tentation de l’anthropomor- Ils auront moins de peine avec attentif de la Corse au XXe siècle gneurs (Lieu commun, 1986, rééd : sée, la recomposition d’une authenti- toujours et a contribué très jeune, phisme. L’évocation de l’animal, l’évocation du début du siècle tel qui choisit ici de remonter davanta- DCL, 1996) retrouveront le lyrisme cité restaurée a posteriori ne tient avec Patrizia Poli, au riacquistu qui réel ou fabuleux, y est autant l’ex- que l’a vécu à U Tassu, village de la ge dans le passé pour traquer l’histo- radical qui campait un drame fami- pas davantage. L’espace insulaire requalifia la langue corse au début pression d’un parti pris d’entomo- vallée du Taravu, Domini- ricité de la figure si populaire du lial en parabole exemplaire. Même peut ne pas être fermé, la commu- des années 70. En marge des textes logiste que le révélateur d’une par- que-Antoine Paoletti. Ecrit en fran- « bandit corse ». Archétype oublié fatalité ici, avec en sus les impréca- nauté des vivants largement aussi du répertoire qu’elle défend avec ticipation diffuse à l’infini cosmi- çais et traduit en corse par Lissan- du bandit patriote, Zampaglinu, de tions de ces femmes sorcières dont présente que la conscience des Les Nouvelles Polyphonies corses que, dont Rouquette dévoile avec dru Bassani, Travaux, plaisirs et son vrai nom Ange-Mathieu Bonelli, l’âme rôde, inapaisée, dans un mon- défunts. C’est ce que l’excellent tex- ou, plus récemment, Soledonna, une science économe et sûre les jeux d’antan dans mon village (éd. fut au XVIIIe siècle un farouche parti- de chaotique et ardent à l’image de te de Jean-Louis Fabiani précise. A elle a déjà publié certains de ses arcanes. A. Piazzola, 64 p., 50F [7,62¤]) a le san de Pascal Paoli, préférant, après ces incendies qui réduisent à rien l’es- décaper les chromos passés de poèmes – le recueil L’Arcubalenu Alchimiste serein, l’écrivain cher- charme des récits simples, tou- la défaite de Ponte-Novu (1769), pérance de la fertilité. Seules les pier- mode, on risque d’inventer une (Albiana, 1996) lui a même valu le che au cœur de l’homme une ani- chants dans leur dénuement l’exil à la domination française – jus- res du rêve offrent une chance de autre vision fictive de l’île, campée Prix du Livre corse. Aujourd’hui, malité brute où la fragilité est aus- même. Si la nostalgie, tant de qu’à la fin de l’oppression annoncée salut ; et les photos de Salzedo, où sur les vertus de pérennité immua- avec A paglia è u focu, elle tente si gage de toute-puissance, les l’« avant » que de l’enfance, y pare par 1789. De retour dans l’île, les veines de chaque roche dévoilent ble. Brouillant les pistes et interdi- une aventure plus risquée. D’abord libellules écrivant « Au ciel du chaque souvenir d’une saveur trop « Court sur pattes » combattit au des paysages oniriques comme sant de trop commodes simplifica- parce que le récit épique et lyrique, miroir/Le huit couché de l’infi- parfaite, la crudité d’un tintinna- côté de Bonaparte, défendit Calvi autant de révélations pour initiés, tions, cette brassée de clichés rappel- d’une violente ardeur, de la geste ni » – « Escriure au cèl dau ciu, charivari local, ou, plus doux, contre Nelson. Egalement originai- font basculer la fable, qui s’efforce le que l’analyse comme la caricature du guerrier Alcore et de la belle miralh/Lo uoch espandit de l’inaca- l’enseignement du chant que res de Bocognano, les frères Bonelli de se fondre au réel, dans la sphère échouent pareillement à contenir Oza croise prose et vers. Mais aussi bale » –, comme les pattes repliées l’instituteur Santu accompagne sont restés fameux sous le surnom d’un fantastique que d’aucuns liront toute la vitalité du réel. parce qu’aux formes traditionnel- des cigales mortes semblent soute- au violon, font de ces réminis- de leur père, Bellacoscia (« Belle cuis- en mystiques. La part de subjectivité Ph.-J. C. les de la poésie insulaire (sunettu, nir le poids du ciel – « E sos pichots cences une pierre, précieuse, à la se »). Maintes fois condamnés par comme la perception intime de ces sestina, terza rima, versi sciolti…) se braces plegats/Coma se retenian lo Corse en quête de mémoire. contumace, ils illustrent la brutale pierres d’annonciation ruinent toute Paul Silvani est correspondant mêlent celles venues du fonds fran- pes dau cèl ». Ph.-J. C. dureté d’un monde rural ébranlé par rassurante conclusion. pour Le Monde en Corse du Sud çais (rondeau marotique, chant Ph.-J. C. littératures LE MONDE / VENDREDI 14 JUILLET 2000 / III b Les tribulations d’« Oncle Max » Redécouvrir Reniant les principes de sa haute naissance, brisant avec les conceptions de son milieu, Mathilde de Morny a choisi l’apparence d’un homme pour affirmer son indépendance de femme Paul Féval matique de cette fiévreuse et ambi- n'a jamais trouvé : un calme climat MATHILDE DE MORNY, guë fiesta fin de siècle. Mais elle sentimental », son refus de préciser PAUL FÉVAL, LA SCANDALEUSE MARQUISE cherche moins à transgresser un l'émoi sexuel. « Oncle Max » lui con- PARCOURS D’UNE ŒUVRE de Claude Francis tabou qu'à affirmer son indépen- fiera : « Je ne connais rien d'achevé de Jean-Pierre Galvan. et Fernande Gontier. dance du joug masculin. « La femme dans l'amour, sauf l'idée que je m'en Encrage/Les Belles Lettres, 168 p., Perrin, 330 p., 135 F (20,58 ¤). polit la femme comme le diamant fais. Mais… elles ne m'ont jamais per- 70 F (10,67 ¤). polit le diamant », estimait son père. mis d'en rester là – elles, les fem- COLETTE, Son véritable défi tient dans son mes… » Et Colette de noter qu'elle es associations de pensées LA VAGABONDE ASSISE reniement de l'apparence de son endurait « la peine et l'orgueil de ne comme de mots sont sou- d’Hortense Dufour. sexe, dans son choix de la vêture pouvoir lier honnêtement amitié avec vent réductrices. Qui dit Ed. du Rocher, 486 p., masculine, dans son souci d'être les femmes ». Voilà qui cadre mal Paul Féval dit Le Bossu. 139 F (21,19 ¤). appelée « Monsieur le marquis » par avec la réputation d'une amazone C’estL en effet le créateur de Lagardère ses serviteurs et « Oncle Max » par déchaînée. Liane de Pougy, qui qui fut, pour les lecteurs des feuille- ur la scène du Moulin- ses amies. C'est en cela surtout l'appelait « Mon Père » et réprou- tons du XIXe, aussi populaire que d’Ar- Rouge, le 3 janvier 1907, qu'elle est scandaleuse et incite à la vait sa tenue et l'odeur de ses ciga- tagnan. Mais cet écrivain prolifique, Colette, nue sous des bande- raillerie. res, commente dans ses Cahiers dont Les Mystères de Londres concur- lettes, pose à la momie sous bleus : « Au fond, c'est une charman- rencèrent l’œuvre d'Eugène Sue, ne leS regard énamouré d'un vieux « LA CHEVALIÈRE » te et puérile créature, un peu noire, s'est pas limité à la cape et à l’épée. Ce savant qui va la tirer d'un profond Claude Francis et Fernande Gon- de bonne éducation, mais affichante chantre et historien de la Bretagne, sommeil par un long baiser sur la tier ne manquent pas de relever et déclassée. » « Affichante et déclas- qui, président de la Société des gens bouche. Le vieux savant est une fem- avec gourmandise anecdotes, sée », voilà qui est savoureux dans de lettres, travailla pour que soient me travestie : Mathilde de Morny, potins et détails scabreux qui font la bouche d'une pétulante courti- reconnus le métier et les droits de ex-marquise de Belbœuf, alias de cette vie singulière un divertis- sane devenue alors, il est vrai, prin- l'écrivain, est un pionnier du roman « Mitzy », « Missy » et « Oncle sant feuilleton. Mais on peut penser cesse Ghika. policier ; les légendes de la lande bre- Max ». Cette pantomime, Rêve qu'elles enjolivent trop le person- « Piro », la marquise le fut sans tonne et l'influence d’Ann Radcliffe d'Egypte, dont elle a conçu l'argu- nage de séductrice irrésistible et exa- doute avec Colette, capricieuse et l’ont conduit vers le fantastique ; et ment, déclenche un scandale dans FONDS COLETTE gèrent son influence. Mathilde volage. Jusqu'à la guerre, elle la on lui doit un roman des plus atta- la salle (1). Ulcérée de voir les armes Vacances au Crotoy (baie de Somme) en 1907. De gauche a-t-elle été l'inspiratrice de plu- reverra de loin en loin. Elle eut une chants sur les drames d’une Irlande des Morny apposées sur l'affiche du à droite : Colette, « Missy » et trois amies. sieurs romans de l'époque autant triste fin. Seule, elle végéta, sa for- qui, à la veille de la Grande Famine, spectacle, la famille de Missy mène qu'elles le pensent ? Quel crédit tune dissipée, dans un appartement refuse l’occupation britannique (1). le tapage et jette des gousses d'ail veuve, s'est remariée avec le duc de quescences et s'amuse de la « confu- accorder aux racontars dont parisien, devenue alors « un gros Enfin, il y a les romans inspirés par sur les deux femmes. La police fait Sesto, grand d'Espagne, tuteur sion fin de sexe ». A Rebours, de Edmond de Goncourt se fait colpor- père de comédie bourgeoise » selon sa conversion à « la pratique chré- évacuer les lieux et le préfet de poli- d'Alphonse XII et gouverneur de Huysmans, « bréviaire des décaden- teur et qui voudraient, par exemple, André de Fouquières. Guitry, l'un tienne », des textes polémiques ce interdit la pièce. « Lesbos à Cabo- Madrid. Elle aime le sport, monte à ces », a ouvert la voie à toute une lit- que la marquise ait, dans un de ses « fils » élus, l'aida à s'alimen- comme Pas de divorce ! Mais pour tinville », commentera Léautaud. cheval, chasse, s'exerce à la tauro- térature soufrée de confessionnal : moment d'égarement amoureux, ter pendant l'Occupation. Fin avoir signé des ouvrages dans la Alors séparée de Willy, son mari, machie, se familiarise avec les théo- Monsieur de Phocas, de Jean Lor- excisé le clitoris d'une jeune conquê- mai 1944, elle se fit hara-kiri. On la bonne ligne des bien-pensants, Féval Colette a pris refuge chez la mar- ries féministes de Charles Fourier et rain, Monsieur Vénus, de Rachilde, te ? Telle est la part de l'exagération sauva. Un mois plus tard, elle mit la n'en a pas moins été victime d'une quise et exhibe à son cou un collier s'amuserait à détourner de leurs Regina Sandri, de Félicien Champ- graveleuse dans le rendu de ce des- tête dans le four de la cuisinière à espèce d'index. De son vivant déjà, de chien en or gravé des mots : amants leurs maîtresses. Elle tient saur, L'Androgyne et Les Demi-Sexes, tin hors normes ? gaz et ne se rata pas. Guitry s'occu- après sa conversion, et voué à être un « J'appartiens à Missy. » Le succès cependant son rang et participe aux de Jeanne de La Vaudiore, La Gynan- Dans sa biographie de Colette, pera des obsèques et conduira le auteur édifiant pour jeunes gens, on des Claudine, accentué par le racola- festivités princières comme le cou- die, de Péladan, qui explore les cer- Hortense Dufour restitue la « scan- deuil. Apprenant sa mort, Colette occulta les romans avec « intrigues cri- ge de Willy, fait de leur auteur ina- ronnement de Nicolas II. Après cles lesbiens, etc., sans oublier les daleuse marquise » dans une pers- parlera dans une lettre de « cet être minelles » ou « dépeignant des mœurs voué la cible des échotiers. Sa com- deux brèves expériences avec le études de psychopathologie sexuel- pective autrement familière et paisi- inachevé ». « De ses propres senti- dépravées ». Le vigilant abbé Beth- pagne ne l'est pas moins. Ainsi, un sexe fort, elle se résigne à épouser le le de Krafft-Ebing et d'Haxelock ble. Si Colette a emprunté des traits ments, commente Hortense Dufour, léem dressa la liste des Féval à bannir mystérieux « vitrioleur » évoque-t-il marquis de Belbœuf, de treize ans Ellis. L'équivoque, l'androgynat de Missy pour un ou deux personna- rien. Pas un mot, pas un geste, pas des bibliothèques chrétiennes. L’ex- dans Fantasio « cette désexuée au son aîné, mais refuse la maternité et sont dans le ton. « Je suis androgyne ges de La Vagabonde, elle nous la une fleur pour celle qui l'adora. » cellent et clair travail de Jean-Pierre regard fixe d'éthéromane et de nycta- finit par divorcer pour mener désor- des lettres », proclame Rachilde. En dépeint, sous le nom de « La Cheva- « Je n'aurai été qu'un mirage », Galvan, découverte d'un homme lope, aux lèvres mortes et qui est inva- mais sa vie à sa guise, aidée en cela s'aventurant dans les cercles hup- lière » dans Le Pur et l'Impur : « (…) avait dit la marquise. C'est un phé- et d'une œuvre, révèle un auteur riablement coiffée d'un chapeau par sa grande fortune. Lesbos lui pés du haut Lesbos, dans le milieu Elle avait d'un homme l'aisance, nomène fréquent dans le désert des plus important que celui dont on a d'entraîneur et sanglée dans un ves- convient mieux que Cythère. mondain des « Macchabées », où d'excellentes façons, la sobriété du passions humaines. l’image. ton de drap noir ». L'époque cultive extravagances et l'on affirme à couvert ses préféren- geste, un viril équilibre du corps. Pierre Kyria Pierre-Robert Leclercq Née en 1862, dernière enfant du dérives. Toute la gamme des para- ces sexuelles, en allant s'encanailler Venue de haut, elle s'encanaillait duc de Morny et de Sophie, née prin- dis artificiels et des sensations for- en grand équipage à Montmartre, comme un prince. » Mais elle évo- (1) Voir « Colette et la marquise scanda- (1) Les Libérateurs de l'Irlande vien- cesse Troubetzkoï, Mathilde a été tes. Jean Lorrain relève les fragran- Mathilde, qui raffole des déguise- que aussi son « très naturel platonis- leuse », de Pierre Philippe, dans « Le nent d'être publiés aux éditions Terre élevée en Espagne lorsque sa mère, ces stuprées de ce jardin des déli- ments, passe pour une figure emblé- me », ses aspirations à « ce qu'elle Monde des livres » du 7 août 1998. de brume, 312 p., 119 F (18,74 ¤).

livraisons Noces maritimes L'ultime curiosité b LE SALON DES PETITES VERTUS, d'Alexandra Lapierre Dans une Rome aussi contemporaine qu'en dehors du temps sont les salottiere, des dames qui, à l'heure d'Internet, prati- Amour, coquillages et crustacés... Jean-Pierre Otte L'expérience de la mort mise à nu, au cœur quent la conversation comme sous Louis-Philippe. La plus célèbre, Emilie d'Entraygue, tient salon où il est convenu qu'une offre une vision savoureuse de la sexualité des récits de Pascale Roze et Jacqueline Harpman des invitées raconte une histoire. Elle peut en être l'héroïne, ou en choisir une autre à condition que cette personne ait existé et mélomane », frottant sa carapace à vitudes du temps : « Et de Phèdre en soit « victime ou bourreau ». Il convient aussi d'éviter toute LA SEXUALITÉ D’UN PLATEAU des coquilles creuses, puis enta- LETTRE D'ÉTÉ Bérénice la passion desséchante trans- allusion au féminisme triomphant, et de donner l'exclusivité des DE FRUITS DE MER mant une palabre par des levées de de Pascale Roze. perçait les corps, clouait les femmes récits à la cruauté des vierges, au machiavélisme des saintes de Jean-Pierre Otte. pinces. L'étreinte a lieu dans la fraî- Albin Michel, 82 p., 65 F (9,90 ¤). au cœur indifférent du bien-aimé, sac- ou des pucelles infernales, toutes ayant en commun d'être Julliard, 120 p., 89 F (13,57 ¤) . cheur bleuâtre d'une anfractuosité, cageait les petites filles et poursuivait « vicieusement vertueuses », de faire montre de bonté pour loin du héron crabier. Quant à l'huî- RÉCIT sa route à travers les générations, mieux tromper. Sur ce thème, où les époques se mêlent, Alexan- près L'Amour en eaux dor- tre, sédentaire, contrairement à la DE LA DERNIÈRE ANNÉE nourrie par les visages ravinés, les dra Lapierre nous offre, en cinq récits qui ne manquent pas de mantes, où il observait moule qui peut se déplacer, elle a de Jacqueline Harpman. yeux brûlés de larmes, les voix bri- férocité, de fines analyses de caractère sous l'apparente légèreté les ébats des grenouilles toujours le même angle de vue sur Grasset, 246 p., 98 F (14,94 ¤). sées. » En dix séquences d'une messe de « ces tartufes en jupons » (Robert Laffont, 250 p., 119 F et des salamandres, un univers qui, certes, change selon mortuaire qui refusent tout pathos [18,14 ¤]). P. R. L. AJean-Pierre Otte, le conteur des la lumière et les marées. Mais elle a tradition romanesque ou un quelconque prosélytisme, Jac- b VIEUX PORT, de Yann de L'Ecotais savoureuses Histoires du plaisir partage avec d'autres mollusques et donne toute sa place à queline Harpman regarde en face Des immigrés italiens. Hélène, d'une famille de nobles terriens, d'exister, est allé s'exposer au climat gastéropodes le privilège de la mort lorsqu'elle est la l'enjeu de l'existence humaine et le Sandro, fils de fermiers que ses études sortiront de son milieu revigorant de l'océan. « Fini pour « l'hermaphrodisme alternatif » : conclusion inéluctable désarroi du deuil. social. Adolescents qui s'aiment, ils deviennent adultes dans le moi de tourner comme un loup recueillie, « à l'écoute de soi, avide d'uneL vie ou d'une passion. Jacqueline temps qui sépare la guerre de 14 de la Libération. Ce récit, où les miteux et mal léché dans sa cage, ou de ses propres sensations », elle vit Harpman – par le truchement de son MÉDITATION ENVOÛTANTE destins individuels sont liés aux bouleversements de l'histoire, d'observer d'un œil hébété, sans plus une existence mystérieuse et trou- personnage principal, professeur – y Pascale Roze adresse sa Lettre est aussi un hymne d'amour à Marseille, à la fois foyer de violen- rien voir à la longue, les cavalages et blante. fait référence. Comme dans les d'été à Tolstoï et l'émaille de nom- ce où « le grand banditisme côtoie l'hôtel de ville » et havre où les coïts des coléoptères derrière les L'étoile de mer, en « véritable fille contes de fée, ces morts fictionnelles breuses références à son œuvre. l'on peut être protégé. Une ville mystérieuse où la galéjade et le vitres sales et les grilles de mes terra- à foucades », est capable de céder ont valeur d'exorcisme. Mais la mort Cette lettre imaginaire à un écrivain sérieux font bon ménage et où toutes les cultures se mêlent, riums. » L'air marin, les plages aux inspirations et aux caprices les comme sujet premier du roman, la est une envoûtante méditation sur pour le pire et le meilleur. Yann de L'Ecotais décrit des moments arpentées à marée basse lui permet- plus incongrus, voire à l'extrava- mort intériorisée, personnalisée et une épreuve exceptionnelle. Elle a difficiles, pour ses personnages et la cité, non sans de discrètes tent de recouvrer une sensibilité qui gance. Elle peut, par exemple, se non plus vaguement programmée été victime d'une rupture d'ané- notes d'humour dans les intrigues les plus dramatiques, ce qui s'était « comme diluée ». De ses tranchant en deux moitiés, décider dans un futur si lointain qu'il vrisme le 3 mai 1996, trois jours n'est pas la plus mauvaise façon de faire revivre des réalités observations minutieuses, de ses de se reproduire par scissiparité, devient irréel, est rare. Dans son avant de donner à son éditeur le sombres. Dans le malheur, il y a toujours la ville et son esprit, méditations émerveillées, il rap- proposant ainsi les « rudiments Récit de la dernière année, Jacqueline manuscrit du Chasseur Zéro (Prix du des baignades au soleil pour ceux qui s'aiment (Plon, 348 p., porte un répertoire érudit, cocasse d'une physique et d'une métaphysi- Harpman raconte la dernière année premier roman et prix Goncourt 120 F [18,29 ¤]). P. R. L. et tendre de la « sexualité d'un pla- que du double, du sosie, du pareil ». de la vie d'une jeune femme qui 1996). Pascale Roze est confrontée à b QUATUOR, de Vikram Seth teau de fruits de mer », où l'on peut Bardés d'une carapace, le homard apprend qu'elle va mourir d'un can- la possibilité de la mort et trouve Nombreux sont les lecteurs qui s'étaient égarés avec délice dans voir aussi une sorte d'archéologie et la langouste pourraient paraître cer. « Absente ? Disparue ? Comment dans cette fatalité repos et consola- ce flamboyant roman qu'était Un garçon convenable (Grasset). du désir amoureux. impassibles, exempts de toute émo- nommer cela, qu'est-ce donc de ne tion : « L'hôpital fut un bouleversant Vikram Seth change ici de registre : le milieu des musiciens clas- Les placides oursins, réunis en col- tion. Quand survient la passion, à la plus être là, qu'est-ce que le monde bonheur. » siques sert de décor à un roman d'amour, un peu bluette. Un loques comme « un sénat de grosses période des grandes marées, on hors de moi le recevant ? On conçoit Pascale Roze avoue que la « chi- homme a aimé une femme, l'a perdue – par sa faute –, la retrou- châtaignes ou de hérissons », vivent s'accouple en costume : les que l'on existe : mais que l'on n'existe mie » (la morphine) contribua à la ve, la reperdra… Ils sont liés à la fois par l'amour et par une pas- dans une promiscuité indifférente, homards se tiennent par les pinces, pas ? » Comment en effet raconter sérénité de ces semaines en marge sion commune pour la musique. La relation des rapports entre non sans quelque « effroi exalté », tandis que les langoustes s'enlacent la mort avec les mots de la vie en évi- de la vie. Néanmoins, son récit, les musiciens, les répétitions, les voyages, les concerts, témoigne jusqu'à ce que, l'oscillation des avec leurs antennes, dans un tant l'écueil de la réflexion philoso- comme le roman de Jacqueline d'un excellent travail de documentation même si les person- vagues brassant les gamètes en face-à-face qui « confère à la céré- phique ou du réquisitoire apitoyé ? Harpman, a un pouvoir d'apaise- nages secondaires prennent à peine forme pour laisser place au libre circulation, les fécondations monie quelque chose d'une religion Soucieuse de réalisme mais vigi- ment. Dire la mort n'est pas seule- narrateur et à lui seulement. Ce qui ne serait pas grave si le narra- s'accomplissent au hasard. La sei- charnelle ». Car percevoir toute lante quant à la pudeur, Jacqueline ment le moyen d'inciter à la vie, teur avait plus de force, de charisme, d'enthousiasme ou de che, elle, laisse passer des reflets cette sensualité maritime et profuse Harpman a choisi la fiction. Une c'est provoquer le recueillement qui, désespoir (traduit de l'anglais par François Adelstain, Grasset, d'émotion presque humaine dans est, pour Jean-Pierre Otte, une affaire de femmes attentives aux sans être mystique ni même chré- 394 p., 139 F [21,19 ¤]). M. Si. son œil « terrible, pensif, profond ». façon de retourner au secret primor- naissances et aux morts : Delphine, tien, nous sauve en partie de b PONG, de Sibylle Lewitscharoff Sa parade nuptiale est une chorégra- dial, aux mythes de la création qu'il jeune veuve de cinquante ans, au l'angoisse générée par un monde Qui est Pong ? Un fou, un double, un clown, une idée, une balle de phie lente, somptueuse : les parte- a retranscrits dans Les Aubes enchan- midi de sa beauté, a des liens très sans repères collectifs. Les deux écri- caoutchouc ? Ces questions sans réponses ravissent visiblement le naires sont aimantés, entraînés par tées. Puisque, même chez les crus- étroits avec sa mère, Pauline, et sa vains plaident pour le témoignage, narrateur (la narratrice ?), qui, caché derrière un « nous » collectif, un élan irrésistible. « On n'a jamais tacés et les mollusques, dans la fidé- fille, Mathilde. Le docteur Letellier le roman de l'expérience et de la véri- essaye de nous perdre dans un monde de fantaisie pure avec ce assez de bras pour s'aimer, et les sei- lité ou les passades, l'amour, dans tombe amoureux de Delphine et té en phase avec nos préoccupations fameux personnage de Pong en son centre. Mais il y a des situa- ches, en petites déesses de Civa »,se un « aiguisement prompt des sens », l'accompagne jusqu'à la fin. Les jeu- d'aujourd'hui, loin de tout romantis- tions où la pureté est un handicap. C'est le cas avec l'imagination : mêlent en mouvements ondoyants, est toujours la reconstitution de nes hommes de la famille (le fils et le me : « Il ne reste qu'un seul appui, quand elle n'est contaminée par aucune bactérie de vraisemblance. en suspens entre deux courants. Bel- l'unité originelle. gendre) s'approchent prudemment écrit Pascale Roze, une seule légitimi- Tout devient alors fade à force de bizarrerie, gratuit, réversible liqueux et farouche, le crabe, retran- Monique Pétillon d'un scandale qu'ils refusent. L'écri- té à l'écrit : l'expérience, qu'un seul (d'autres diront : subversif et poétique). Née en 1954, Sibylle ché dans « un quant-à-soi escarpé », vain – double méditatif de Delphine enjeu : sa transcription dans un lan- Lewitscharoff a fait des études de théologie et est l'inventrice d'un a dans l'amour une allure moins e A signaler du même auteur : Petite – devient aussi personnage, garant gage nu comme les chiffres. » jeu grammatical de société (traduit de l'allemand par Anne Weber, martiale. « Dans l'approche, il se fait tribu de femmes, chez Pocket. des héroïnes qui ont affronté les ser- Hugo Marsan Stock, 136 p., 89 F [13,57 ¤]). P. Ds IV / LE MONDE / VENDREDI 14 JUILLET 2000 littératures b

SCIENCE-FICTION b par Jacques Baudou Pierre Pelot à l’ère glaciaire L’ancien auteur de science-fiction poursuit, dans ce quatrième volume, son épopée préhistorique. Fitz n’est plus seul Avec les Wurehwé, visite érudite et romanesque chez les hommes de Néandertal

que progressivement ; c’est aussi la LA VOIE MAGIQUE AVANT LA FIN DU CIEL chronique de la rencontre de deux de Robin Hobb. (Sous le vent du monde, IV) tribus qui, après un premier con- Traduit de l’anglais (Etats-Unis) de Pierre Pelot. tact purement visuel, prendra la par A. Mousnier-Lompré. Denoël, 410 p., 125 F (19,06 ¤). forme d’un singulier chassé-croisé, Pygmalion-Gérard Watelet, 310 p., 139 F (21,19 ¤). admirablement chorégraphié par n peut se demander l’auteur, autour d’un mammouth e cinquième volume du cycle de « L’Assassin royal » – en fait, pourquoi les romans blessé et enlisé dans un marécage. la seconde découpe du troisième tome du cycle original auquel « préhistoriques » ont Et cette rencontre ne débouchera l’éditeur français s’est résolu en raison de l’épaisseur de ce der- souvent été le fait d’écri- pas sur une alliance, sur l’intégra- nier – nous conte la deuxième partie de la quête de Fitz Cheva- vains,O à commencer par J.-H. Ros- tion du groupe périclitant au sein Llerie, celle où la situation du héros solitaire et hanté qu’est Fitz commen- ny aîné, qui ont pratiqué égale- de celui qui a gardé sa cohésion et ce à basculer, celle où le destin semble lui devenir plus favorable, celle ment la science-fiction. La réponse sa force, mais sur un éclatement, à où le but de sa mission – retrouver le prince Vérité – ne paraît plus tout tient sans doute à ce que les prati- cause de la hantise d’Eheni, de la à fait inatteignable. Pourtant les épreuves tant physiques que morales ciens de la SF se sont nécessaire- jalousie de Wuohoun, de la fureur qui scandent sa pérégrination forcenée ne disparaissent pas ; elles chan- ment confrontés au problème de la quelquefois mortelle des élé- gent simplement de nature. Traqué par les séides du dévoyé prince description de civilisations, de psy- ments… Royal durant toute la première partie du volume, il devra affronter dans chés et de modes de vie différents Pour faire parler ses Wurehwé, la deuxième une menace plus doucereuse, plus imprévisible. Mais dans des nôtres, et qu’ils sont donc bien Pierre Pelot a créé un glossaire limi- l’un et l’autre cas, il n’est plus seul face aux dangers. Un groupe s’est armés pour imaginer ce que pou- té à l’essentiel (au corps, à l’envi- constitué autour de lui, vieilles et récentes connaissances mêlées, qui vaient être la vie et le ressenti des ronnement immédiat, à la faune, à n’est pas sans mystères. Le volume les laisse entiers ou presque et peuples des âges de la préhistoire. la flore), et aussi un parler fruste, à s’achève sur un prometteur : « Elle me souhaita la bienvenue. » La suite Ce n’est donc sans doute pas un la grammaire élémentaire, qui suf- est annoncée à paraître prochainement. Elle devrait logiquement clore hasard si c’est à Pierre Pelot, qui fit à exprimer les grands élans de une trilogie que l’auteur a construite avec une grande maîtrise romanes- fut l’un des grands auteurs français l’esprit (Eheni) et du cœur (Wuo- que. Il suffit de voir combien elle a su agencer les péripéties de la quête de science-fiction des houn) agitant ces Homo erectus ten- sans jamais se répéter et renouer avec des personnages qu’elle avait per- années 70-80, que l’on doit la résur- dus vers la survie de l’espèce et dus de vue depuis leur fuite de Castelcerf. Robin Hobb a le sens de gence récente du roman préhistori- ayant déjà conquis le feu et l’outil. l’aventure et le souffle qui s’y attache, le goût des merveilles qu’elle sait que avec le cycle intitulé Sous le Il a surtout su trouver un style ne pas dilapider imprudemment et le talent de créer des personnages vent du monde, conçu sous le con- adapté à la nature de son récit : forts. C’est pourquoi on ne se lasse pas de L’Assassin royal quand tant de trôle scientifique de l’anthropolo- « Depuis une main complète de cycles de fantasy ne savent pas nous retenir bien longtemps. gue Yves Coppens. Un cycle ambi- soleils bas, ils connaissaient cet tieux, puisqu’il s’agit de retracer les endroit qu’ils occupaient des feuilles e Signalons que le même éditeur vient également de publier le quatrième différentes étapes de l’apparition tombées jusqu’aux feuilles nouvelles, tome du cycle médiéval et cruel de George R. R. Martin, « Le Trône de fer », de l’espèce humaine et de sa disper- où une rivière et une autre se rejoi- sous le titre L’Ombre maléfique . Là encore, il s’agit d’un cycle de fantasy d’ex- sion à la surface du globe en quel- gnent pour n’en devenir qu’une. » cellente qualité dont on guette les avatars avec passion. Le quatrième opus ques stations romanesques. Un Un style accordé à la puissance des vaut lui aussi et bien évidemment le détour. cycle qui prend en compte et rend éléments : « Des blancheurs sales compte, par le biais de fictions, des coulaient du ciel à travers des gran- b LES CHATS FANTASTIQUES, anthologie de Xavier Legrand- découvertes récentes effectuées des écorchures. Après avoir hurlé et PH. MATSAS/OPALE Ferronnière par les préhistoriens et des théo- couru si fort toute la nuit et une par- Dans le vaste bestiaire de la littérature, le chat occupe une place pré- ries nouvelles sur la genèse d’Ho- rité de leur situation, de la dureté une tribu réduite à une poignée de tie du jour d’avant, le vent se repo- pondérante et ambiguë : on l’imagine tout aussi bien détective qu’assas- mo sapiens… de leurs conditions de vie due pour membres par le froid et la maladie, sait, la voix cassée, laissant derrière sin dans les nouvelles policières, par exemple. Son statut est beaucoup Le quatrième volume de la série une très large part à la rudesse des et croit avoir trouvé un moyen lui, pour seules marques de la fièvre moins ambivalent dans le champ du fantastique qui lui confère générale- traite des hommes de Néandertal conditions climatiques, de leur d’enrayer l’extinction menaçant effrénée qui l’avait secoué jusqu’à ment une aura maléfique et des pouvoirs de nuisance encore supérieurs soumis à l’influence des grandes combat sans cesse renouvelé con- son groupe par une alliance mythi- l’épuisement, une profusion de bran- à ce que les superstitions, déjà, lui prêtent. Xavier Legrand-Ferronnière glaciations du quaternaire et des tre un environnement souvent hos- que avec une espèce animale. Il ches brisées jonchant le sol et parse- en fait la preuve par douze dans cette anthologie qui surprend par sa migrations animales qui les ont tile. Mais cela ne suffit pas, bien s’enfermera dans cette idée fixe jus- mant les ramures. » On se laisse diversité. On passe en effet d’un saisissant conte des mers du Sud signé accompagnées. Pierre Pelot fait sûr, à faire un roman. Il y faut une qu’à basculer in fine dans la folie emporter par ce lyrisme rugueux, du très méconnu Byron Liggett à une terrible nouvelle de vengeance ani- vivre sous nos yeux deux groupes intrigue et ses nœuds, une cons- mutilatrice. par le souffle qui gonfle cette épo- male conçue par le père de Dracula, en passant par une curieuse histoire de ce qu’il a appelé les Wurehwé, truction dramatique, un itinéraire Mais Avant la fin du ciel n’est pas pée d’un autre âge où domine ce de transmigration à la chute surprenante et par une variation sur le thè- dans une région de France indéter- physique et mental des personna- seulement le récit de cette aventu- sentiment d’une nature un peu me de la sorcellerie qui met en scène une chatte-garou ! On y trouve aus- minée, vers 65 000 ans avant ges. Alors Pierre Pelot a raconté re individuelle, commencée par un écrasante que nous ne ressentons si bien des maîtres du fantastique comme Algernon Blackwood, E. F. Ben- Jésus-Christ. Il ne nous cèle rien de l’histoire d’un Wurehwé, Eheni, étonnant duel dont le lecteur ne plus que de loin en loin. son, Ramsey Campbell que des auteurs peu connus comme Barry Pain, leur quotidien difficile, de la préca- celui qui marche. Il appartient à percevra la véritable signification Jacques Baudou Sylvia Towsend Warner, Margaret Irwin, ou qui se sont illustrés dans d’autres genres comme la S-F (Theodore Sturgeon) ou le policier (C.H.B. Kitchin, Wilbur Daniel Steele). Mais qu’ils soient célèbres ou pas, ils don- nent tous de la gent féline une image maligne qui confortera les ailuro- phobes et vous fera regarder vos chats de compagnie d’un œil soupçon- neux. Qu’ils soient blancs, gris, jaunes ou noirs, ils pourraient leur venir la fantaisie, à l’instar de ceux de l’anthologie, de nous prendre métaphori- Féeries, galaxies et ténèbres quement pour des souris… Qu’une telle pensée puisse nous venir suffit à démontrer l’excellence du choix de l’anthologiste… (Ed. Joëlle Losfeld, 218 p., 99 F [15,09 ¤].) Les littératures de l’imaginaire se portent bien, si l’on en juge par la quantité b ISOLATION, de Greg Egan La superbe couverture de Manchu recouvre-t-elle le « mélange de et la qualité des revues qui s’en réclament. Celles-ci faisant la part belle à la nouvelle thriller désabusé et de science-fiction spéculative tel qu’on n’en avait plus lu depuis le Blade Runner de Philip K. Dick » qu’annonce la quatrième ors du festival Etonnants ment, depuis le nº 9, l’édition du sont l’œuvre d’auteurs qui y font Avon/Fontainebleau, 53 F [8,07 ¤]). de couverture ? Certes, son début est des plus prometteurs : un détecti- voyageurs à Saint-Malo, Science-Fiction Magazine. Lequel leur première publication profes- Il faut compter aussi avec les pro- ve privé est engagé pour enquêter sur la disparition de Laura Andrews, Connie Willis déclarait n’a que peu varié sa formule, celle sionnelle (Galaxies, BP 3687, ductions semi-professionnelles qui une handicapée mentale enfermée dans un asile. Le temps (futur) de que la nouvelle est le d’un magazine dédié à « toute la 54097 Nancy Cedex, 60 F [9,09 ¤] ; sont parfois très remarquables. l’enquête est bien campé avec cette Bulle d’origine vraisemblablement modeL privilégié de la science-fic- culture de l’imaginaire » et la Hyperfuturs, 70 F [10,67 ¤]). Ainsi l’excellent Chasseur de rêves à extraterrestre qui a mis le système solaire en quarantaine du reste de tion. On pourrait étendre cette détaillant dans ses diverses incarna- Ténèbres est voué au « fantasti- la maquette superbe, qui, dans son l’univers et la secte des « Enfants de l’abîme » qui joue les fauteurs remarque à toutes les littératures tions : livres, BD, film, TV, jeux que, à la dark fantasy et au suspen- nº 5, traite des anges, de Lewis Car- d’apocalypse. Mais quand Nick, le privé retors, et il faut l’être sacré- de l’imaginaire. D’où l’importance vidéo ou de rôle. Au sommaire du se ». Son nº 9 propose un dossier roll, des nouvelles images BD ou ment dans ce monde hypertechnologique du début du XXI.e siècle, des revues, support tout naturel des nº 10, on trouvera une nouvelle de sur les Matheson, Richard le père et cinéma avec des interviews de retrouve Laura dans le sous-sol d’une firme de New Hong Kong, la Bio- formes courtes, dans ce domaine. Luca Masali, un article sur le film de Richard Christian le fils, tous deux Jean-Pierre Jeunet, de Jean-Marie medical Development International, et qu’il est « retourné » par le servi- Un inventaire des revues apparues Brian Singer, X Men, d’après la auteurs de nouvelles d’horreur, qui Vivès, de Stéphane Levallois (sto- ce de sécurité comme on retourne un espion, les choses se gâtent quel- ces dernières années, là où il ne sub- fameuse BD des « Marvel se sont livrés au petit jeu des inter- ry-boarder et auteur de BD) ou que peu. Greg Egan reprend le thème qu’il avait déjà exploité dans sistait plus rien, suffit d’ailleurs à Comics », mais aussi, hélas, un arti- views croisées. Le clou du numéro John Howe (illustrateur de Tolkien) L’Énigme de l’univers, mais de façon moins pertinente, à savoir le thème démontrer la reviviscence de ces lit- cle sur Sydney Fox, l’aventurière, est évidemment « La poupée à tout et propose des nouvelles de Lea Sil- de recherches pointues dans le domaine de la physique quantique per- tératures en France. l’une des séries télévisées les plus faire du papa », mais les textes du hol ou David Calvo (Mickaël Ivor- mettant d’atteindre à un état nouveau de la matière – ou tout au moins Faeries vient de sortir son pre- nulles qui puissent se voir actuelle- fils ne sont pas inintéressants non ria, 37, rue Simart, 75018 Paris, 30 F à une maîtrise nouvelle de celle-ci. L’auteur affirme d’ailleurs par la bou- mier numéro (éd. Nestivquenen, ment sur les petits écrans (Scien- plus. Et on y trouvera aussi un petit [4,57 ¤]). Ainsi Le Codex Atlanticus che d’un de ses personnages que la métaphysique est une science expé- 127, rue Amelot, 75011 Paris, 59 F ce-Fiction Magazine, 6, rue dossier sur Eric Verteuil et le de Philippe Gindre, qui vient de rimentale depuis les années 1980 ! Et de même que les concepts para- [8,99 ¤]). Au sommaire, un fort inté- Jules-Auffret, 93500 Pantin, 29 F gore (Lueurs mortes, BP 49, Hôtel publier son nº 9 avec son lot habi- doxaux développés par la physique quantique, fussent-ils imagés par le ressant dossier sur Tolkien, très joli- [4,42 ¤]). de ville, 54110 Dombasle, 65 F tuel de textes inclassables, mais aus- chat de Shrödinger, ne sont pas d’une intelligibilité aisée, de même une ment illustré, qui fait bonne place Galaxies ne se préoccupe tou- [9 ,90 ¤]). si deux hors séries du plus haut inté- fiction qui se modèle sur eux apparaît par moments bien confuse et plu- au film très attendu de Peter Jack- jours que de science-fiction littérai- Le Visage vert se consacre, lui, au rêt lovecraftien : Qu’est-ce que le tôt ingrate. Cela dit, la tentative de Greg Egan ne manque pas d’intérêt son, un article sur l’auteur finlan- re et reste fidèle à sa formule d’un fantastique traditionnel, à l’insolite mythe de Cthulhu ?, sous la direc- ni d’ambition, et, si elle ne séduit pas totalement, on en recommandera dais Tove Jansson, des nouvelles dossier sur un auteur. Après l’inclas- et même à l’humour, à preuve la tion de S. T. Joshi, et Le Seigneur de cependant la lecture, pour tout ce que l’auteur y réussit. Et notamment anglo-saxonnes d’auteurs inconnus sable René Réouven, c’est l’écrivain nouvelle d’Emie Gaboriau que pro- l’illusion, une nouvelle d’Edgar Hof- sa description d’une société où on a acquis la capacité de programmer, (James S. Dorr, Ken Rand, Sher- allemand Andreas Eschbach (dont pose son nº 8, au sommaire pour le fmann Price, écrite pour faire suite dans une certaine mesure, le cerveau humain. (Traduit de l’an- wood Smith) qui, à défaut d’être L’Atalante vient de publier le moins éclectique puisqu’on y trou- à « La Clef d’argent » de Lovecraft glais – Australie – par Francis Lustman et Quarante Deux, Denoël, remarquables, sont de facture origi- deuxième roman, Station solaire) ve des textes de Lord Dunsany, Oli- (La Clef d’argent, 22, avenue Geor- « Lunes d’encre », 316 p., 135 F [20,58 ¤].) nale, et quelques nouvelles françai- qui est à l’honneur dans son nº 17 : ver Onions, Barry Pain, mais aussi ges-Pompidou, 39100 Dole, 26,24 F b LE DERNIER LIVRE DES MERVEILLES, de Lord Dunsany ses, dont une rêverie carrollienne une nouvelle « La Redécouverte », du Français Catulle Mendès et de et 19,68 F, 4 ¤ et 3 ¤). Si l’on en juge Après avoir réédité Le Livre des merveilles, Xavier Legrand-Ferronnière, de Fabrice Colin. Au total, un qui s’inscrit dans l’univers de son l’auteur allemand Kurt Münzer, par le nombre et la qualité des qui dirige l’exemplaire collection « Terres fantastiques », vient d’inscrire ensemble fort plaisant et plutôt pro- roman Des milliards de tapis de che- accompagné d’un article passion- revues qui s’en réclament, les littéra- à son catalogue sa suite restée inédite, permettant ainsi au lecteur de par- metteur. Le deuxième numéro est veux, le compte rendu d’un débat à nant de Robert N. Bloch, un spécia- tures de l’imaginaire se portent faire sa connaissance de cet écrivain singulier et trop méconnu chez annoncé avec un dossier sur Peter propos de ce dernier ouvrage tenu liste du fantastique d’outre-Rhin, bien… nous, auquel même Julien Green eut bien du mal à intéresser un éditeur Beagle et une nouvelle de Charles lors d’Utopia 1999, une étude de sur la revue Kokain. Une fois enco- J. Ba. français. Et pourtant, ce Dernier Livre des merveilles révèle un maître con- de Lint. Phenix, la revue de l’imagi- Bruno della Chiesa et un entretien re, cette remarquable revue conju- teur, même et peut-être surtout quand il nous explique qu’il ne nous naire, consacre le dossier de son avec Eschbach lui-même en sont les gue plaisir du texte et érudition e La Renaissance du livre, un éditeur révélera pas « ce pourquoi le laitier frémit lorsqu’il voit poindre l’aurore » ; nº 54 à Tim Burton, cinéaste culte différentes pièces. Mais on y trouve avec un rare talent (éd. Joëlle Los- belge, vient de lancer « Les maîtres de un maître diseur digne de Shéhérazade, quand il vient musarder du côté qui, de Beetlejuice à Sleepy Hollow, également des nouvelles de Nicolas feld, 90 F [13,73 ¤)). l’imaginaire », une collection de volu- de l’Extrême-Orient et de ses sultans. Mais ce n’est pas le seul territoire en passant par L’Etrange Noël de Bouchard, Gregory Benford et Bifrost, après quelques erre- mes omnibus consacrée aux grands qu’il explore dans ce nouveau Livre des merveilles, où il rôde tout aussi M. Jack, n’a cessé d’œuvrer dans ce Michael Moorcock, ainsi que l’habi- ments, redresse la barre de façon auteurs des littératures de l’imagi- bien du côté des légendes celtiques, des histoires de pirates ou de domaine avec le génie que l’on sait. tuel cahier critique. On signalera spectaculaire dans son nº 18 en pro- naire. Deux titres relèvent de cette marins, des thèmes fantastiques (celui des fantômes dans l’excellent D’intéressantes nouvelles de David d’ailleurs au passage à Stéphane posant un dossier Philip K. Dick diri- chronique. Le premier parce qu’il est « Treize à table », ou celui de la malédiction dans « Le Pillage de Brin, Thomas F. Monteleone et du Nicot qu’il ne nous semble pas gé par Pierre Paul Durastanti, qui consacré à l’un des plus remarquables Loma »), quand il ne nous entraîne pas à la Limite du monde, son décor Québécois Yves Meynard, divers avoir abandonné tout esprit criti- constitue une excellente introduc- auteurs fantastiques belges : Thomas de prédilection, où se trouve l’étrange ville de Tong Tong Tarrup (un entretiens (avec Laurent Genefort, que – bien au contraire – en faisant tion à l’œuvre de l’auteur d’Ubik : Owen (480 p., 149 F [22,71 ¤]). L’autre nom pareil, ça invite à visiter !). Outre l’extrême élégance de l’écriture, ce notamment) et une assez impres- de la nouvelle de Martin Winckler études fouillées, entretien inédit est voué à Alain Dartevelle, écrivain qui frappe, dans ces textes empreints d’une fantaisie souveraine, c’est sionnante série de chroniques criti- l’un des rares très bons textes de De avec Dick, guide de lecture précieux belge de science-fiction, et comprend l’humour sous-jacent à de nombreuses nouvelles, qui comptent ques, parmi lesquelles il convient de minuit à minuit ! Mais on le félicite- et trois nouvelles en hommage au notamment La Chasse au spectre,un d’ailleurs au rang des plus réussies du volume : « Le Jeu des trois citer un article sur Une année de SF ra de l’initiative qu’il a conduite maître signées Michael Bishop, inédit dans lequel il a pratiqué avec marins », « Le Club des exilés », « Le Bureau universel d’échange de et de fantastique québécois, complè- en publiant sous l’égide de Michael Swanwick et Paul Di Filip- un assez grand bonheur le mélange maux », « Les Trois Infernales Plaisanteries ». C’est l’art consommé du tent un sommaire étalé sur plus de Galaxies une anthologie de nouvel- po. Ce numéro très réussi devrait des genres en plaçant dans le décor conteur qui sait jouer de la menterie, des rires et des rêves avec une vir- 370 pages (éd. Naturellement, 80 F les de « jeunes » auteurs français être suivi prochainement d’un spé- étrange d’une ville ferroviaire une tuosité un peu distante… (Traduit de l’anglais par Anne-Sylvie Homas- [12,19 ¤]). sous le titre Hyperfuturs. Treize tex- cial Clifford D. Simak (éd. du Bélial, cruelle intrigue criminelle (376 p., sel, éd. Terres de brume, « Terres fantastiques », 166 p., 109 F [16,62 ¤].) L’équipe de Phenix assume égale- tes y sont réunies, dont plusieurs 6, rue Charles-Lefebvre, 77210 149 F [22,71 ¤]). enquête LE MONDE / VENDREDI 14 JUILLET 2000 / V b Laissez-les lire ! ble. Et puis, Sartre, Camus, Berg- souriceaux, qui en repartent, son, Schopenhauer… Il adore les La médiathèque radieux, avec des piles d’albums et biographies parce qu’on y ressent de livres. Véronique Gauthier, res- « la souffrance des écrivains », de l'Espace Van-Gogh ponsable du Médiabus, compte mais s’intéresse aussi aux romans également parmi ses habitués des policiers, parce qu’ils explorent les d'Arles compte douze retraités, des mères de famille, des ressorts de l’âme humaine et chômeurs. Au hameau du Mas-Thi- l a posé à ses pieds un sac aident à comprendre le « mystère mille inscrits bert, où la population est majori- en plastique de supérette, mais il a des faits divers ». Pour ses soirées, pour une ville tairement constituée d’anciens har- Igardé sa casquette plate. Comme Raymond-Jean fréquente aussi un kis, elle a eu la satisfaction de voir s’il était en visite. Voilà pourtant bouquiniste arlésien, La Steppe beaucoup de femmes qui ne par- une heure que, sans lever la tête, aux loups. Il a renoncé à déjeuner de cinquante mille laient pas français entreprendre ce si discret vieux monsieur tourne dans un foyer de personnes âgées un apprentissage en déchiffrant les pages d’un essai, édité par Odi- depuis qu’il s’y est fait voler ses habitants. des albums pour enfants. le Jacob. On se risque à l’interrom- lunettes de vue. « Je fais mon Arles abrite aussi la plus célèbre pre et son visage s’éclaire. « S’il y a frichti moi-même et puis je viens ici, Les prêts de livres y sont maison d’édition de province, longtemps que je viens ici ? je pense c’est un peu ma maison. » Actes Sud, créée il y a vingt ans par bien. Je suis là tous les après-midi, Pierre, soixante ans, ne fait qu’y totalement gratuits, du mardi au samedi. Avant qu’on passer, pour faire ses provisions. ouvre la médiathèque, j’allais à l’an- Médecin en semi-retraite, il dévo- et, tous les jours, cienne bibliothèque, en face de re « un livre par jour… et par nuit » « Cet endroit magique l’obélisque, on s’asseyait autour et, s’il aime surtout les romans, il on y découvre d’une table, sur des bancs de bois, tâte aussi du théâtre, de la poésie, où l'on s'immerge dans c’était commode. Ici, je prends un n’hésite pas à tester des ouvrages une communauté fauteuil en métal parce que les scientifiques ou de science-fiction. les richesses du monde chauffeuses sont trop basses. Mais je « J’achète aussi régulièrement des émouvante et disparate : lis toujours sur place, si je n’ai pas livres, à la FNAC ou chez Virgin, m'a permis fini mon livre, je le retrouve le lende- mais, avec la politique des nouveau- les lecteurs main. » tés, tout le monde est incité à lire les de me retrouver Il s’appelle Raymond-Jean Vidal mêmes titres en même temps. Dans marketing, le copinage, les renvois et aura quatre-vingt-onze ans en une bibliothèque, on échappe à ce d’ascenseur parisiens. De plus en et d'avoir le sentiment juillet. Est-il le doyen des lecteurs système, on fonctionne à l’intui- plus, le succès commercial va à la de la médiathèque d’Arles ? la tion. » Aujourd’hui, Pierre repart notoriété médiatique. Pour être d'appartenir à question ne l’a pas effleuré. Il ne avec un roman de Didier “promotionné” et distribué dans les songerait pas davantage à prendre Van Cauwelaert, un polar mexi- gares et les maisons de la presse, à une communauté, cain de Paco Ignacio côté de Rika Zaraï, Bouvard, Sulit- Taibo II, un roman his- zer ou Bellemare, il faut être soit un celle des lecteurs » Robert Belleret torique de Bernard auteur de best-sellers, soit un person- Simiot. « On peut nage fabriqué par la télévision : ani- Aline, 26 ans. la pose de l’érudit de sous-préfec- emprunter quatre livres à la fois, mateur, sportif ou politicien. Je com- ture. « Autodidacte ? », oui, ça il mais j’en prends six parce que ma prends que des écrivains se sentent veut bien. Car cet homme est le femme, qui ne lit que des magazi- floués lorsqu’ils touchent 10 % sur Hubert Nyssen et que dirige contraire d’un intellectuel estam- nes, est également inscrite. » Si leur création, tandis que certains aujourd’hui sa fille Françoise. Ce pillé. Durant sa vie active, il était dans 80 % des bibliothèques de distributeurs empochent 40 %… » n’est pas par pur symbole qu’Actes ouvrier dans une fabrique de tuiles prêt l’inscription est payante, à la Chantal, institutrice, estime, elle Sud a implanté voilà dix ans deux et de briques, à Narbonne, où il est médiathèque d’Arles elle est gratui- aussi, que le prêt payant serait une librairies annexes, jeunesse et tou- né. « Au début, je déchargeais les te, y compris pour les CD et les « catastrophe pour les élèves, alors risme, dans l’enceinte même de camions et puis, après, je menais un vidéocassettes. qu’on se démène pour qu’ils n’aient l’Espace Van-Gogh. Quant à sa four », raconte-il avec un léger Pour Aline, vingt-six ans, l’ancra- plus peur des livres. On sait bien librairie du Méjan, couplée avec accent de rocaille. « Mon père était ge à la médiathèque relève de la qu’ils doivent essayer quatre bou- un cinéma, un restaurant et un maçon, mais le goût des livres m’est survie. « Je suis rentrée de Chine voi- quins pour en lire un… Sans les hammam, elle vient de passer de là deux ans et, pour préparer un con- bibliothèques, je n’aurais 160 à 290 mètres carrés et prospè- cours, je me suis retrouvée au RMI, pas lu le quart re. Bertrand Py, le directeur édito- donc exclue. Outre que c’est mon de ce que j’ai rial, se félicite en outre des échan- « J’aime vagabonder seul accès à l’information, j’ai retis- lu. Encore ges fructueux qu’Actes Sud, qui sé ici un lien social vital. Cet endroit aujourd’hui, c’est édite environ 60 % de romans dans ce lieu superbe magique où l’on s’immerge dans les ici que j’ai décou- étrangers, a pu tisser avec le collè- richesses du monde m’a permis de vert la littérature ge de traducteurs, créé à l’Espace où le choix me retrouver et d’avoir le sentiment pakistanaise et indien- Van-Gogh pour accueillir en rési- d’appartenir à une communauté, ne », s’empor- dence des traducteurs de littératu- est extraordinaire celle des lecteurs. Si nous avons te-t-elle, en mon- re française en langue étrangère. conscience de la valeur des livres, le trant ses deux der- Comme la plupart des éditeurs, et grappiller des livres fait d’y avoir accès gratuitement, niers emprunts : Actes Sud a diffusé la pétition con- dans une société où tout s’achète, Hanif Kureishi et coctée par le Syndicat national de sans souci de me nous permet de nous sentir égaux, Arundhati Roy. l’édition et la Société des gens de pareils à des petits écoliers en blou- Même goût de la lettres (« gendelettre, comme gen- les approprier. se grise. Sans complexe ni condes- découverte « au petit darme », raillait Balzac) qui a relan- cendance. » Aline, qui a choisi bonheur » chez Catheri- cé le débat sur le prêt payant (Le Nous formons Arles, plutôt que Nîmes ou Avi- ne, mère de famille, qui Monde du 3 juin), auprès de ses gnon, pour la médiathèque, explo- vient à la médiathèque auteurs phares. Aujourd’hui, Fran- une communauté re des auteurs dont elle lit l’ensem- trois fois par semaine çoise Nyssen espère que l’on va cal- ble de l’œuvre, Tonino Benaquista et affirme : « Lors- mer le jeu, car « aucun de ceux de d’amateurs autour d’un aussi bien que William Faulkner, qu’un livre me nos auteurs qui ont signé (notam- redécouvre Racine, fait des cures plaît vrai- ment Zoé Valdés) ne voulaient péti- patrimoine commun. » de BD et se laisse guider par le ment, tionner pour que les bibliothécaires « bouche à oreille ». je les rémunèrent ». Pour soutenir la Roland, 55 ans. Denise, retraitée des PTT, et lecture publique, Mme Nyssen esti- Lucienne, ex-gérante de société, me que « tous doivent se serrer les copines de tarot, sont moins gra- coudes au lieu de se déchirer ». Ain- venu par ma mère. Déjà, quand ves. « J’ai pris des choses faciles », si, elle s’est ralliée à la proposition j’avais neuf ans, tandis que mes semble s’excuser Denise en mon- atypique de Bertrand Py, consis- copains jouaient aux billes, je me trant un Alphonse Boudard et le tant à prélever symboliquement plongeais dans les dictionnaires et Madame du Barry d’André Cas- « un franc par livre emprunté » qui les encyclopédies. » Depuis, Ray- telot « …avec des pastilles jau- pourrait « soit être utilisé par les mond-Jean a lu « des milliers de nes sur la tranche qui signa- bibliothèques pour l’acquisition de livres » sans en posséder aucun, en lent que c’est écrit nouveaux livres, soit être versé à une commençant par les classiques : gros ! ». Lucienne s’in- caisse de soutien des auteurs ». Hugo, Balzac, Chateaubriand, téresse actuellement Arles compte d’autres librairies, Maupassant, Voltaire, Goethe, à la littérature dont Forum, ouverte par l’éditeur Dante, sur lesquels il est incolla- anglo-saxonne, de disques Harmonia Mundi, qui elle a un Donna ne s’est pas installée par hasard à Tartt et un Column cinquante mètres de la médiathè- McCann sous le bras, que et entretient avec elle des rap- mais n’attache aucun ports… harmonieux. « Tous nos prix à l’objet livre. «Ce clients fréquentent la médiathè- ne sont que des bouts de que », souligne sa directrice. Pro- papier qui, chez soi, font priétaire de la Librairie du Palais,

des nids à poussière. J’ai ILLUSTRATION JAMES KING dont la création remonterait au… des amies qui ont des 23 avril 1612, Pierre Legros-Auroy mètres de Zola ou de Balzac mais l’achète, parfois en deux ou trois sé ici un débat sur ce thème. Il pace Van-Gogh, aménagé dans un est dubitatif : « On nous amuse ne les ouvrent jamais. » exemplaires pour l’offrir. » observe qu’en faisant payer ancien hôpital du XVe. Le cloître de avec cette histoire de droit au prêt. Pilar, étudiante à l’Ecole nationa- Roland, cinquante-cinq ans, 5 francs par emprunt, la somme « la maison de santé » n’a prati- France-Loisirs, qui n’attend plus le de la photographie, d’origine ancien agent d’assurance qui s’est collectée représenterait plus que quement pas changé depuis que pour racheter les droits des best-sel- colombienne, fréquente la média- mis au vert en Camargue, vient se son budget d’acquisition, « mais, Vincent l’a peint, mais, du bâti- lers, nous fait plus de concurrence thèque depuis deux ans. Elle documenter pour se lancer dans note-t-il, ce serait encore les ment où il fut soigné après s’être que la médiathèque, avec laquelle emprunte des livres en espagnol, l’écriture. « J’aime vagabonder auteurs hypercommerciaux qui coupé l’oreille, il ne reste que les nous avons d’excellentes relations. » des ouvrages sur le cinéma, des dans ce lieu superbe où le choix est rafleraient le jackpot ». murs de pierre. En jouant avec le Deux jours plus tard, à sa place revues de beaux-arts, a découvert extraordinaire et grappiller des En chiffres, « sa » médiathèque métal et le verre, deux architectes habituelle, Raymond-Jean, qu’on ici Beckett et Ionesco, repart avec livres sans souci de me les appro- est au-dessus de la moyenne : inspirés, Denis Froidevaux, de pourrait baptiser l’homme-biblio- un livre de Pessoa et un portrait de prier. Nous formons une communau- 3 600 mètres carrés, 45 salariés, Nevers, et Jean-Louis Tétrel, Arlé- thèque, par référence aux hom- Pasolini. « J’achète ce que je ne té d’amateurs autour d’un patrimoi- elle dépense chaque année plus de sien, y ont créé un espace lumi- mes-livres imaginés par Ray Brad- trouve pas ici mais aussi les livres ne commun. Faire payer les prêts ? 600 000 francs pour acheter des neux. bury, est plongé dans la biogra- que je regrette de ne pouvoir anno- Ce serait comme retirer sa bibliothè- documents, dont plus de 3 000 Depuis dix ans, en mai, une fête phie de Maupassant par Henri ter, en soulignant certains passages. que à une abbaye cistercienne. Le livres pour adultes (en faisant tra- du livre clôture un rallye-lecture Troyat. « Elle est meilleure que celle Je ne serais pas contre un petit abon- livre est déjà tellement concurren- vailler en priorité les trois librairies auprès des scolaires et, toute l’an- d’Armand Lanoux », commen- nement, mais, si je comprends qu’il cé ! Et on n’attrape pas les mouches de la ville), dispose de quelque née, le Médiabus, qui sillonne les te-t-il, avant de se lancer dans une faille aider les auteurs, je pense que avec du vinaigre… » 140 000 imprimés et en a prêté dix « écarts » de la plus grande évocation enflammée mais circons- c’est l’Etat qui doit payer. » L’heureux directeur de cette 180 000 en 1999. Surtout, elle commune de France (Salin- tanciée d’écrivains morts de la Patrick, quarante-trois ans, édu- médiathèque, Jean-Loup Lere- compte près de 12 000 inscrits de-Giraud est à 40 kilomètres du syphilis : « Daudet, Mallarmé, cateur, pique une grosse colère : bours, est membre du bureau de pour une population de 50 000 centre-ville !), s’adresse prioritaire- Nietzsche et même Feydeau… » Au « Le problème, ce n’est vraiment l’Association des bibliothécaires habitants ! ment à eux. Devant l’école de fait, le livre qui a le plus marqué pas le prêt gratuit ! Ce qui risque de français et ardent défenseur du Cette médiathèque municipale Gimeaux, ce mardi après-midi, les Raymond-Jean ? Une brève hésita- tuer le livre, c’est le star-system, le prêt gratuit. Le 23 juin, il a organi- est, depuis 1989, le fleuron de l’Es- rats de bibliobus sont plutôt des tion, et puis : « Candide ! » VI / LE MONDE / VENDREDI 14 JUILLET 2000 La chronique

de Roger - Pol Droit b

Née le 13 juillet 1910 rais enseigner en philosophie, c’est jus- JEANNE HERSCH In memoriam Jeanne Hersch tement l’impossibilité d’avoir une doc- Présence dans le temps à Genève, la philosophe trine. Dès lors, je pense que nous d’Emmanuel Dufour-Kowalski. serons plus près de la vérité. » Car la Ed. L’Age d’homme, aurait eu 90 ans vérité des philosophes, souligne Jean- 96 p., 90 F (13,72¤) . ne Hersch, n’est pas celle des scienti- aujourd’hui. Elle est fiques : elle ne s’impose pas identi- lle avait la voix claire, nette quement à tous par la contrainte de comme celle d’une jeune morte dans sa ville la logique, elle ne se démontre pas fille. Entendre Jeanne par a plus b, même si les argumenta- E Hersch au téléphone, ces natale durant la nuit tions abondent dans les ouvrages dernières années, alors qu’elle avait classiques. Pour Jeanne Hersch, et dépassé les quatre-vingt-cinq ans, du 4 au 5 juin. Figure c’est sans doute l’un de ses apports c’était d’abord l’impression d’avoir les plus intéressants, la vérité philoso- fait erreur. Rien, dans la sonorité de de clarté et d’exigence, phique est l’appel d’une liberté ses phrases, ne laissait deviner les s’adressant à d’autres libertés. C’est ans. On croyait parler à une toute la disciple de Jaspers pourquoi l’objectivité n’est pas sa jeune femme, que l’on trouvait vite marque. Il n’est jamais exclu que des lucide, insolente et vive. Il était diffi- était aussi un exemple philosophes puissent ne pas se com- cile de faire coïncider cette extrême prendre, et que ce que dit l’un ne jeunesse du timbre avec la silhouette de pensée libre parle pas à l’autre. fragile, un peu voûtée, de cette dame On trouve de telles analyses à la à cheveux gris qui continuait certes à fin du volume intitulé L’Etonnement voyager et à écrire, mais appartenait philosophique (3), sans doute l’ouvra- à la génération qui fit ses études maître. Même aux pires moments de ge le plus simplement réussi de Jean- dans les années 30. Cette femme ce siècle, Jeanne Hersch n’a jamais ne Hersch. C’est un chapitre sur Jas- authentiquement modeste s’éton- désespéré de la pensée : « Je sais que pers, évidemment. En lisant ces nait toujours que l’on se souvînt d’el- j’ai fait de la philosophie parce que je pages, on croit comprendre pour- le – signe, parmi d’autres, des gran- croyais à la liberté humaine. » quoi elle avait gardé la voix claire, des figures. En 1966, René Maheu, directeur malgré un siècle où les intellectuels C’en était une. Naissance à Genè- général de l’Unesco, lui demande de ont su accumuler un nombre prodi- ve de parents juifs polonais. Le père créer dans cette organisation une gieux de compromissions, d’aveugle- est statisticien. La mère, médecin, tra- division de la philosophie. Jeanne ments, de lâchetés et d’oublis. On vaille pour la Société des nations. Sa Hersch s’attache à conduire une n’omettra donc pas de lire et de relire fille dira d’elle, entre autres, qu’elle action à la fois intellectuelle et spiri- Jeanne Hersch, surtout aujourd’hui était réaliste « c’est-à-dire qu’elle tuelle pour l’éducation à la liberté. La où l’on recommence à entendre répé- avait horreur des boursouflures du lan- philosophe conçoit et réalise un livre ter que les écrivains antisémites sont gage » – merveilleuse définition du à la fois très simple et très ambi- en fin de compte de braves gens, que réalisme, et peut-être aussi de la tieux : Le Droit d’être un homme (2). Il dresser des listes de juifs n’est qu’une façon de faire de la philosophie qui s’agit d’une anthologie thématique distraction innocente et que s’en sera celle de Jeanne Hersch. Com- des textes affirmant, à toutes les épo- offusquer serait un geste terroriste. ment ne pas voir l’influence de cette ques, dans toutes les cultures, les En parlant de son maître Jaspers, et mère chez une philosophe capable droits fondamentaux des êtres de Soljenitsyne, et aussi d’el- de déclarer : « N’employons pas les humains. Là aussi, Jeanne Hersch le-même, indirectement, Jeanne mots pour leur donner satisfaction » ? avait touché la bonne cible. Car la Hersch évoque « une espèce de séréni- Etudes en Suisse, puis en Allemagne, meilleure façon de contrer les criti- té, de triomphe, presque de joie grâce avec Karl Jaspers à Heidelberg, avec ques destructrices des droits de normes fondatrices du droit et de figure publique ne le laisse croire. tient à une seule et même activité phi- au fait que lorsqu’on prend appui sur Heidegger à Fribourg en 1933. La l’homme – ce seraient des vues euro- l’éthique sont en péril : « Ces valeurs Passion de jeunesse, grands voyages losophique. « Faire de la philosophie, la vérité, on se trouve au-delà de la jeune juive voit l’auteur d’Etre et péennes récentes, des conceptions proclamées au cours des siècles (…) de conjuration et d’oubli, et le por- disait-elle, c’est toujours en quelque peur, de sorte que rien de mal ne peut temps faire le salut nazi et militer inapplicables ailleurs, des idéaux vont s’incarner dans les structures poli- trait de l’homme toujours au mur, sorte traduire une doctrine en un exer- vous atteindre, même si le pire sur- pour le Reich. Elle n’oubliera pas. faussement universels… –, c’est évi- tiques ou sociales, ou périr. » dans sa chambre de vieille dame à la cice de liberté. » Ce n’est pas là une vient ». Il est utile de s’en souvenir. Termine à vingt-quatre ans son pre- demment de montrer, documents à En lisant l’album, fait de photos et voix claire. Il existe bien sûr encore formule rhétorique, mais une pensée mier ouvrage, L’Illusion philosophi- l’appui, que ces valeurs ont été pro- de récits personnels, composé par d’autres Jeanne Hersch : la socialiste particulièrement forte. Car Jeanne (1) La dernière réédition date de 1998, que, publié à Paris en 1936, remar- clamées, soutenues et défendues Emmanuel Dufour-Kowalski en pré- ennemie des drogues, la femme Hersch, même si elle tenait à dire : aux éditions de L’Age d’homme. qué par Gabriel Marcel et par Jean avant les Lumières, ailleurs qu’en paration de ce 90e anniversaire, on têtue, parfois jusqu’à l’obstination, « Je suis plutôt une présence à mon (2) Réédité en 1984 chez Jean-Claude Wahl. Professeur de lycée, puis d’uni- Europe. Jeanne Hersch était convain- apprend aussi que Jeanne Hersch a dès qu’elle est convaincue d’agir temps que l’auteur d’une œuvre », a Lattès. versité. Rédige pendant les années cue qu’il fallait le rappeler, et insuf- réfléchi passionnément à la musi- selon son devoir, la politique réflé- réfléchi de manière singulièrement (3) Cette histoire de la philosophie, de guerre un étonnant journal inti- fler de la philosophie dans les institu- que, à son style de présence et à la chissant sur un nombre impression- neuve sur les relations de la philoso- très accessible, vivante et personnelle, me, Les Temps alternés (1). Traduit en tions internationales, sinon de nou- temporalité qu’elle met en jeu. Quel- nant de sujets d’époque, du travail phie à la liberté. Certaines consé- est issue d’émissions préparées pour la français en 1947 l’ouvrage de Karl Jas- velles barbaries menaçaient. Elle ques arrière-plans intimes se révè- aux médias, et de la santé à l’électro- quences de cette réflexion sont sans Radio suisse romande. Le texte a été pers La Culpabilité allemande, et par avait conscience que nous traver- lent également. On entrevoit une nique. surprise, comme le refus de tout dog- réédité en 1993 au format de poche : la suite l’essentiel de l’œuvre de ce sons une époque charnière, où les femme plus intense et blessée que la Cette apparente diversité appar- matisme : « Au fond, ce que j’aime- Gallimard, Folio, « Essais » n˚ 216. La mesure du risque De la dissolution du monde juif Nicolas Postel-Vinay et Pierre Corvol s'interrogent A contre-courant d'une historiographie « désincarnée », Gershom Scholem sur le bon usage de la prévention en matière de maladies cardio-vasculaires et Yitzhak Baer interprètent de l'intérieur la désagrégation du judaïsme

médicale des personnes qu'elles l'ère de la propagande hygiéniste à était d’essence religieuse plutôt que dans Galout, « est et reste ce qu’il n’a LE RETOUR DU Dr KNOCK acceptaient d'assurer. Juste au len- celle de l'éducation du patient. GALOUT sociologique. Telle est l’idée force jamais cessé d’être : un asservisse- de Nicolas Postel-Vinay demain de la deuxième guerre Au cours des années 70, des (Galut) qui anime ce recueil de textes dont ment politique qu’il faut entièrement et Pierre Corvol. mondiale, les médecins de ces com- francs-tireurs comme Ivan Illich L’imaginaire de l’exil beaucoup n’avaient jamais été tra- abolir ». La période de référence res- Ed. Odile Jacob, 304 p., pagnies authentifièrent l'HTA com- ou Petr Skrabanek ont développé dans le judaïsme duits en français. Notons que cette te à ses yeux non pas l’Espagne 150 F (22,87 ¤). me un facteur de risque cardio-vas- un discours critique sur une méde- d’Yitzhak Baer. sélection d’écrits, qui s’étend des andalouse à la tolérance largement culaire. cine réduite à un « service d'entre- Traduit de l’allemand années 20 jusqu’au-delà des mythifiée, mais la période du ’histoire n'a pas été géné- C'est là que nous retrouvons le tien » maintenant l'homme «en par Marc de Launay. années 50, recèle aussi quelques second Temple (au début de notre reuse avec Charles-Alexan- docteur Knock, personnage si réa- état de marche au bénéfice du systè- Calmann-Lévy, 216 p., curiosités. Ainsi l’exploration des ère), époque de prosélytisme au dre Louis, fondateur, en liste inventé par Jules Romains : me industriel » (Illich) ou sur les 92 F (14,03 ¤). sources kabbalistiques d’un conte cours de laquelle les juifs vivant loin L 1832, de la Société médi- longtemps sans manifestations cli- médecins « tyrans de la norme » de l’écrivain israélien Agnon, Prix de la terre d’Israël n’en avaient pas cale d'observation. Il est rappelé à niques, l'HTA est de ces agents (Skrabanek). Skrabanek dénonça DE LA MYSTIQUE Nobel de littérature (1966). Ou moins maintenu un lien vivant avec notre souvenir par Nicolas Pos- sournois qui font des personnes la croisade contre l'hypertension AUX LUMIÈRES encore ces sept poèmes de Scholem le pays. C’est à ce judaïsme hellénis- tel-Vinay, médecin et chargé de bien portantes des malades qui en affirmant que les inconvénients de Gershom Scholem. lui-même, dont l’un laisse apparaî- tique seul que Baer réserve donc le mission au ministère de la santé, s'ignorent. Pourtant, nous savons du traitement l'emportaient sur Textes réunis et présentés tre en 1967 une proximité d’esprit terme de « diaspora », dans la mesu- et Pierre Corvol, professeur au Col- bien que la simple vue du médecin ses avantages. Si ces critiques par Maurice Kriegel, inattendue avec la célèbre et très re où l’équilibre entre la loi, le peu- lège de France et directeur du con- peut faire grimper un peu la ten- avaient (et ont toujours) quelques traduits de l’allemand et de anticonformiste poétesse autri- ple et le pays y est encore préservé. seil scientifique de l'Inserm, sion de son patient, ainsi porteur fondements, force est de constater l’hébreu par Cyril Aslanoff, chienne Ingeborg Bachmann. Et de Au-delà, il ne sera plus question auteurs de cet essai sur le risque d'une « pseudo-hypertension ». que les études les plus récentes Marguerite Derrida, Marc saluer chez elle ce rapport nostalgi- que d’« exil », soit d’une longue suc- cardio-vasculaire, intitulé de D'où un paradoxe : « Cette singuliè- ont attesté que la normalisation de Launay, Emmanuel Mosès, que à l’utopie que l’on retrouve cession de malheurs qui, malgré sa manière joyeusement provocatri- re affection construite autour de nor- de chiffres tensionnels ou d'un Georges Vajda, sous sa propre plume quand il richesse, n’est plus que l’histoire ce Le Retour du Dr Knock. Pour le mes arbitraires pour laquelle on taux de cholestérol trop élevés Calmann-Lévy, 316 p., décrit, non sans tristesse, l’implo- d’une perte progressive de subs- docteur Louis et ses amis, « la sta- n'ose employer le terme de diminuent les accidents cardio-vas- 150 F (22,87 ¤). sion du judaïsme traditionnel, rup- tance et de sens. tistique apparaissait comme une “maladie” ne manque pas de sur- culaires et la mortalité qu'ils entraî- ture dont les autres textes explorent En cela, Galout doit aussi se lire des modalités obligées de toute prendre : elle peut être dépistée – et nent. Tout le problème est donc ’historiographie du judaïs- l’origine. Aux yeux de Scholem, en comme un message manifeste adres- recherche médicale. Elle devait traitée – alors qu'elle n'existe même de savoir à partir de quand agir, me traverse une crise pro- effet, le monde juif, tel qu’il s’organi- sé par l’historien, depuis Jérusalem, s'imposer comme le principe décisif pas ! » c'est-à-dire prévenir et traiter. fonde. Nombreux sont en sait depuis l’époque talmudique aux juifs allemands en détresse. De de toute analyse et de toute preu- Le docteur Knock, disent Nico- L effet les chercheurs qui (premier millénaire), aurait en réali- façon plus intemporelle, cette brève ve ». Ce qui constitue de nos jours ÉDUCATION DU PATIENT las Postel-Vinay et Pierre Corvol, dénient aujourd’hui à l’histoire jui- té commencé à se dissoudre sous et remarquable histoire des repré- une sorte d'évidence était à l'épo- Avec l'HTA, nous passons de la doit se réjouir de voir l'abaisse- ve toute dynamique interne, voire les coups de buttoir du messianis- sentations juives de l’exil offre de que des plus révolutionnaire. notion de maladie à celle de ris- ment des normes de tension arté- toute autonomie, pour privilégier me exacerbé aux XVIe et XVIIe siè- celui-ci une conception qui prend à La médecine a ceci de commun que. Un concept qui n'est pas for- rielle, puisqu'elles définissent un l’influence déterminante, sur son cles, soit bien avant que l’émancipa- rebours la vision des historiens et avec la Bible qu'au commence- cément facile à intégrer au quoti- nombre toujours plus grand de cours, de l’environnement exté- tion ne donne le signal de la sortie des philosophes pour qui l’errance ment était le verbe. Les chiffres dien. « Il faut une bonne dose de malades qui s'ignorent. Or, rappel- rieur. Le piétisme des hassidim à du ghetto. constituerait la qualité principale de sont venus ensuite. Si l'objectif a docilité, écrivent nos auteurs, pour lent les deux auteurs, « la bonne partir du XVIIIe siècle pourrait ainsi « l’être juif ». Une perspective pessi- toujours été de guérir, l'art médi- que, sans être poussé par une dou- gestion des risques suppose le con- ne plus être considéré que comme VALORISATION DE L’EXIL miste qui peut prêter à discussion cal consistait encore au début du leur quelconque et dans une situa- trôle de l'ensemble des paramè- une imitation judaïsée du sectaris- Pour Yitzhak Baer, autre éminent tant il est vrai que, sans sombrer XIXe siècle surtout à décrire, sou- tion si proche de la normale, cha- tres », en l'occurrence aussi bien me russe, tandis que le sionisme se héritier de la célèbre Wissen- dans l’exaltation toute moderne du vent avec beaucoup d'imagination que patient accepte d'obéir aux dix des données biologiques que des voit réduit au rang de pâle copie de schaft des Judentums (la science du « nomadisme », on peut aussi trou- et à grand renfort de métaphores, commandements de la maîtrise du comportements (consommation l’ethno-nationalisme est-européen judaïsme en Allemagne), mort en ver bien des aspects positifs à cette les symptômes. Nous devons au risque cardio-vasculaire : ne pas d'alcool, de tabac ou sédentarité). de la fin du XIXe siècle. Devant cette Israël en 1980, les sources de la désa- dénationalisation tendancielle de la « numérisme » d'avoir objectivé fumer, ne pas grossir, préférer les Pour eux, la notion de normale tendance à la désincarnation d’une grégation intérieure du judaïsme ne croyance. les signes cliniques et jugé les trai- légumes bouillis au cassoulet, refu- d'un paramètre isolé est caduque, histoire particulière, il est rafraîchis- se réduiraient cependant pas à ces Alexandra Laignel-Lavastine tements sur des bases chiffrées, et ser une bonne bière, faire de l'exerci- et ils rappellent que « Knock est un sant de retrouver, à travers les tex- accès d’extrémisme mystique que donc les premiers essais compa- ce, se faire doser assidûment son dépensier, voire parfois un gas- tes de deux savants d’origine alle- décrit Scholem, dont Baer était par e A signaler également, d’Arthur ratifs de médicaments, l'intro- cholestérol, mesurer sa pression arté- pilleur ». Soulignant à quel point mande, l’inspiration d’une tradition ailleurs le contemporain et le com- Green, La Sagesse dansante de rabbi duction du tirage au sort et du rielle, avaler ses pilules sans oubli, « les conditions socio-économiques qui, bien que parfois datée, savait patriote. Celui que Leo Strauss Nahman. Biographie d’un maître hassi- placebo. etc. » Ce d'autant que les traite- défavorables sont facteurs de risque marier avec bonheur l’érudition et saluait en 1962 comme « le plus dique, traduit de l’anglais par Ariane Le développement des appareils ments ne sont pas toujours vasculaire », ils mettent en garde la méthode critique la plus aiguisée grand historien vivant » du judaïsme Mangnichever (Albin Michel, 408 p., de mesure à la fin du XIXe siècle a dénués d'effets indésirables. contre le maintien d'inégalités qui avec une vision de l’histoire des y voit, lui, une cause plus ancienne 140 F [21,34 ¤]), et de Jacques Ehren- permis d'identifier l'hypertension Alors, plutôt que d'en rester à feraient de la mort cardio- juifs comme obéissant aussi à ses encore : la valorisation religieuse de freud, Mémoire juive et nationalité artérielle (HTA). Dès la fin du « Suis mes prescriptions et vasculaire « plus le fait de facteurs propres rythmes. l’exil, considéré, notamment après allemande. Les juifs berlinois à la Belle XVIIIe siècle, les compagnies tais-toi ! », les médecins mettent socioculturels que scientifiques Selon le grand historien du mysti- l’expulsion d’Espagne de 1492, com- Epoque, avec une préface d’Etienne d'assurances disposaient de tables aujourd'hui l'accent sur l'autosur- stricto sensu ». cisme juif Gershom Scholem me une étape sur la voie de la François, « Perspectives germani- de mortalité servant à la sélection veillance. Nous sommes passés de Paul Benkimoun (1897-1982), cette unité profonde rédemption. L’exil, observe-t-il ques » (PUF, 286 p., 148 F [22,56 ¤]). essais LE MONDE / VENDREDI 14 JUILLET 2000 / VII b L’enfer castriste Des habitants stigmatisés Une si douce Corinne Cumerlato et Denis Rousseau démontent le système dictatorial Agnès Villechaise-Dupont décrit la frustration du « docteur Castro » et ses sinistres conséquences de ceux qui résident dans des grands ensembles dictature ples anecdotes parviennent à cer- les dissidents (en mars) ne peut se paupérisées » qui, très bien inté- L’ÎLE DU DOCTEUR CASTRO ner comment, depuis la chute de comprendre que dans ce cadre AMÈRE BANLIEUE grées culturellement, « ne trouvent CHRONIQUES TUNISIENNES, de Corinne Cumerlato l’empire soviétique en 1991, Cuba d’une dégradation générale de la Les gens des grands pas à réaliser leur conformisme, et 1991-2000 et Denis Rousseau. s’est installé dans un immobilisme, situation économique et sociale. ensembles sont de ce fait menacées par la frustra- La Découverte/Reporters Stock, 314 p., 120 F (18,29 ¤). érigé en fierté imbécile, dont ils Le limogeage, en mai 1999, du d'Agnès Villechaise-Dupont. tion, l'amertume et le repli sur sans frontières/Aloès, repèrent « les signes de pourrisse- chef de la diplomatie cubaine, Grasset-Le Monde, « Partage du elles-mêmes ». Cette frustration est 286 p., 98 F (14,94 ¤). ix ans après la chute du ment qui le menacent chaque jour Roberto Robaina, qui, pendant six savoir », 330 p., 135 F (20,58 ¤). d'autant plus prégnante que les mur de Berlin, Cuba veut davantage ». années, a tenté de donner une ima- habitants du quartier des Hauts de e journaliste tunisien Taou- faire croire que son avenir L’Ile du docteur Castro explique ge d’honorabilité à la petite dictatu- ompant délibérément Garonne sont confrontés à une pro- fik Ben Brik fait songer à D est socialiste. » C’est en comment « la belle mécanique s’en- re des Caraïbes, prend tout son sens avec la vision péjorative fonde dévalorisation, jusque dans Lenny, le héros du film de s’appuyant sur cette affirmation raye » dans l’île communiste et à dans ce contexte que les auteurs de banlieues synonymes leurs relations avec les services L Bob Fosse. Lenny Bruce que les journalistes Denis Rous- quel point, au final, les décisions du ont restitué sans tomber dans le piè- R de zones de non-droit et sociaux : ils ressentent « l'amalgame était un petit comique de music-hall seau, directeur du bureau de l’Agen- gouvernement ne s’entendent que ge d’une cubanologie incertaine. de désespérance sociale, Agnès volontiers effectué entre pauvreté et qui finira par percer en faisant le pro- ce France-Presse à La Havane de comme une succession d’incohéren- Ils avancent, en filigrane de leur Villechaise-Dupont, sociologue, indignité, pauvreté et incapacité, pau- cès de l’Amérique bien-pensante des 1996 à 1999, et Corinne Cumerlato, ces. Le volume et les variations de la récit, que « le docteur Castro » ne s'appuie sur une enquête, menée vreté et immoralité ». La perte d'esti- années 60 et de ses dirigeants. Deve- correspondante au cours de la rhétorique officielle apparaissent se sent véritablement exister que sous forme d'entretiens, pour cer- me de soi est accentuée par l'impos- nu une vedette aux réactions impré- même période de médias français, pour ce qu’ils sont : la mesure d’un dans l’adversité et préfère se couper ner au plus près de sa réalité le quoti- sibilité de s'appuyer sur une « identi- visibles, Lenny sera dépassé par son ont construit leur récit sur l’île com- sauve-qui-peut permanent et géné- de ses plus proches soutiens interna- dien des habitants des quartiers péri- té collective digne ». Conscients de la succès jusqu’à la tragédie finale. muniste. Figure centrale de leur ralisé. tionaux : le Canada et l’Union euro- phériques. Cette étude compare les mauvaise réputation des cités, qui Tout au long de son interminable démonstration : le chef de l’Etat péenne. Le paradoxe, écrivent-ils, conditions de vie de deux popula- s'étend à ceux qui y habitent, les rési- grève de la faim entre la Tunisie et la cubain, Fidel Castro, par lequel la UN SEUL RÊVE : LA FUITE est que, depuis le retrait des troupes tions : celle d'une banlieue de dents opèrent des stratégies de France, au printemps dernier, Taou- fiction d’un paradis socialiste, à Depuis 1991 et la légalisation du américaines de Panama, fin 1999, grands ensembles, située sur la rive « démarquage » qui les conduisent fik Ben Brik n’a pas mâché ses mots quelques encablures des puissants dollar en 1993, l’île connaît une cri- « Fidel Castro subit ainsi l’humilia- droite bordelaise, le quartier des à stigmatiser leur voisinage et à se contre le « régime ignominieux » du Etats-Unis, se perpétue. se sociale sans précédent. Les uns tion d’héberger sur son sol la plus Hauts de Garonne, et celle d'un quar- réfugier dans la sphère privée : président Zine El Abidine Ben Ali, ni Le titre de leur ouvrage renvoie possèdent le précieux billet vert et importante base militaire américaine tier du centre-ville de Bordeaux, l'appartement, la famille. La volonté contre Jacques Chirac, publique- en une perfide allusion au roman les autres, l’immense majorité, sont en Amérique latine » : Guantanamo. le quartier Saint-Michel. Ces sites de se distinguer d'un environne- ment accusé par le journaliste tout fantastique de H.-G. Wells qui met- condamnés à survivre avec la mon- L’Ile du docteur Castro comporte accueillent tous deux des personnes ment vilipendé alimente également juste débarqué à Paris de s’en être tait en scène un personnage déli- naie nationale, le peso. Et le cortège de nombreuses pages grinçantes ou précarisées. Mais les interviewés les comportements racistes à fait le « collaborateur ». Peu diplo- rant, le docteur Moreau, obsédé par des maux déborde au fil des chapi- délicieuses, comme celles où les n'ont pas la même perception de l'égard des étrangers (à l'inverse, les matique, cette dernière attaque, des recherches démoniaques sur tres : prostitution, alcoolisme, con- auteurs racontent combien le Lider leur cadre de vie et de leur place habitants du quartier Saint-Michel, assortie de déclarations à l’empor- des êtres humains. Au-delà de la sommation et trafic de drogue, maximo aime à jouer de sa séduc- dans la société : au sentiment valori- lieu de résidence ancré dans une per- te-pièce, a vite fait cataloguer le jour- caricature, ils affirment et montrent absentéisme sur les lieux de travail, tion auprès de visiteurs identifiés sant d'appartenance à une identité ception historique positive, ont plu- naliste parmi les individus ingéra- remarquablement que la politique violence, sabotage et corruption comme potentiellement intéres- collective populaire, chez les habi- tôt tendance à en vanter la diversité bles dont il convenait de se tenir à cubaine, depuis maintenant plus de massive. « Cette profonde injustice, sants pour relayer la propagande tants du centre-ville, s'oppose l'inté- ethnique et culturelle). distance. Même pour les représen- quarante ans, ne peut se compren- écrivent les auteurs, mine peu à peu du régime. riorisation, chez les habitants des Agnès Villechaise-Dupont ne se tants de l’opposition tunisienne à dre qu’à l’aune des illuminations et les fondements même d’une révolu- Parmi les perles rapportées par grands ensembles, de l'opprobre contente pas de démonter les méca- l’étranger, Taoufik Ben Brik sentait des humeurs de l’illustre dirigeant tion qui se vante d’avoir éradiqué les les auteurs, signalons la glose de la jeté sur les banlieues, qui conduit au nismes « d'aliénation » dont sont le soufre. cubain. inégalités ». romancière Régine Deforges, qui repli sur soi et aux réflexes xénopho- victimes les habitants des grands Cette image est erronée. Il suffit Les auteurs utilisent des cadres Et pour beaucoup de Cubains, le nimbe d’un esthétisme indécent la bes. ensembles. Elle remet en cause une pour s’en convaincre de lire les écrits d’analyses déjà formulés et repren- rêve demeure le départ, la fuite de réalité de la prostitution dans l’île. Pour caractériser les habitants des politique sociale qui dénie les com- de Taoufik Ben Brik. On y découvre nent à leur compte l’idée que «le cette île maudite. « Au total, plus de Le lecteur se délectera, en revanche, grands ensembles, l'auteur rejette le pétences de ceux à qui elle s'adresse un journaliste inspiré et talentueux, castrisme est avant tout un système douze mille Cubains ont péri dans les de la ferveur d’une délégation du terme d'« exclus », qui lui semble et se défie des rares tentatives de qui, au fil des reportages, dessine de de pouvoir qui repose sur une machi- eaux infestées de requins du détroit patronat français, place de la Révo- une notion trop évasive puisqu'elle valorisation par la reconnaissance la Tunisie une image aussi fine qu’at- nerie sociale et politique complexe au de Floride », précisent-ils. lution, le 1er mai 1998 : « Dans la tri- englobe aussi bien des situations de d'une appartenance communautai- tachante, et complexe. Dans les service d’un but unique » : le main- Ils soulignent également à quel bune d’honneur, le secrétaire général marginalisation économique, socia- re. Et en conclusion, elle appelle les papiers de Taoufik Ben Brik, il est tien au pouvoir « d’un homme et point Cuba s’est engagée dans une du comité Amérique latine du CNPF, le que culturelle. Or loin de relever représentants du mouvement question de sangliers et d’outardes, d’une caste bureaucratique et militai- stratégie de repli après la visite du M. Stéphane Witkowski, fredonnait d'une subculture spécifique, les habi- social, issu des « classes moyennes d’émigration clandestine, de khôl et re qui a lié son destin à celui de son pape, en janvier 1998. C’est ainsi L’Internationale, le bras levé avec tants des banlieues partagent les protégées », à prendre en compte les de henné, de « béliomachie » (les leader ». Dans cette optique, que doit s’analyser l’année 1999, son voisin (le chef de la délégation, modèles culturels dominants, sans frustrations et les souffrances des combats de béliers), de la course aux l’ouvrage offre au lecteur une com- marquée par un durcissement sans Jean-Pierre Desgeorges) battant la pouvoir y accéder. Constatant « cet habitants des banlieues, afin d'évi- crédits et des droits de l’homme, des préhension minutieuse de la triste précédent du régime avec l’adop- cadence. » Cette fascination du écart entre une identité de “classe ter qu'ils ne basculent dans une petits trafics et des grandes combi- réalité cubaine. tion de mesures répressives (en CNPF « tombé sous le charme » en moyenne” et l'impossibilité financière « désaffiliation » culturelle et politi- nes. On espère que des Taoufik Ben La narration de Denis Rousseau février) pour tenter de faire face à la dit long sur les fabuleux pouvoirs de la réaliser », la sociologue définit que qui serait préjudiciable à la Brik existent dans les autres pays et Corinne Cumerlato est aussi montée d’une délinquance sociale de Fidel Castro. les habitants des grands ensembles démocratie. arabes. documentée qu’alerte ; les multi- inédite. La répression accrue contre Alain Abellard comme « des catégories moyennes Eric Lamien Jean-Pierre Tuquoi

livraisons Le travail inégal Un moine frondeur b LA SOCIÉTÉ D'HOSPITALITÉ, de Sebastian Roché, avec Jean-Louis Schlegel Selon le sociologue Sebastian Roché, pour comprendre L’enquête de Serge Paugam démontre que Tenzin Kunchap relate sa lutte au Tibet, la prison l'importance que revêt aujourd'hui le thème de l'insécurité, il faut prendre en compte non seulement les délits et agres- la précarité touche à présent de nombreux salariés et l’exil, qui n’ont pas entamé son esprit rebelle sions, mais également « l'incivilité » : ces faits mineurs (dégra- dations de l'habitat, injures, impolitesses, etc.), pour n'être pas ce d’anxiété et de souffrance pour France. 1968 : l’année lui a plu et il légalement répréhensibles, n'en renforcent pas moins un « sen- LE SALARIÉ ceux qui ne suivent pas le rythme et LE MOINE REBELLE reconnaît qu’elle est probablement timent d'insécurité ». Cet ouvrage démonte nombre de préju- DE LA PRÉCARITÉ qui se sentent, dès lors, personnelle- Carnets de lutte fausse, car on n’a pas au Tibet le gés (la focalisation sur l'immigration, sur le rôle des médias, Les nouvelles formes ment discrédités. En outre, dans ce de ma vie au Tibet même souci que chez nous de l’état etc.), faits et statistiques à l'appui. L'auteur plaide pour «une de l’intégration contexte où l’individualisation des de Tenzin Kunchap civil ; le calendrier n’a rien à voir société d'hospitalité » où l'on donnerait une large place à professionnelle responsabilités s’accompagne d’un et Patrick Amory. avec notre calendrier grégorien. « l'accueil » et à la « médiation », en multipliant « les agents de Serge Paugam. reflux des revendications collectives, Plon, 420 p., 139 F (21,19 ¤). Peu importe, il a grandi, est devenu d'ambiance » dans les lieux de conflits potentiels (Seuil, PUF, « Le lien social », 438 p., les postes peu valorisés, les activités moine et a vécu toute sa jeunesse 174 p., 85 F [12,96 ¤]). E. La. 149 F (22,71 ¤). répétitives et dénuées d’intérêt, les ebelle, il l’est dès son plus pendant les pires années où l’in- b LES VIOLENCES CONJUGALES, de Kathy Souffron travaux mal reconnus et faiblement jeune âge puisque, à sept fluence de la révolution culturelle Encore largement taboue, la violence conjugale concerne u milieu des années 1980, rétribués génèrent un vif sentiment ans, on le surnomme déjà chinoise vient durcir encore la plus d'une femme sur dix en France. Cette violence est pluriel- la préoccupation sociale d’inutilité. Toutes ces difficultés R « la terreur de la vallée »; répression à l’égard des Tibétains. le : contraintes verbales et psychologiques, domination éco- et politique majeure con- créent de nouvelles inégalités qui à cause à l’évidence d’un tempéra- Sur cette époque, les témoigna- nomique, atteintes à l'intégrité physique, viols et sévices A cernait le chômage et les s’ajoutent aux anciennes hiérarchies ment particulièrement remuant, ges ne sont pas si nombreux, celui sexuels. La collection « Les Essentiels Milan », dont on con- moyens de lutte contre la misère et les complexifient. mais aussi d’une conscience politi- du moine rebelle est d’autant plus naît l'objectif didactique, consacre un remarquable ouvrage à et l’exclusion. Dans ce contexte, la Serge Paugam les décrit de façon que plutôt précoce. C’est de préfé- précieux qu’il n’est jamais complai- cette question, en liant ce phénomène à l'inégalité entre hom- priorité était de favoriser l’accès à très fine et les inscrit dans le cadre rence aux fils de fonctionnaires, sant. S’il décrit toutes les atrocités mes et femmes et au poids toujours présent des rôles conju- l’emploi, à la limite quel qu’il soit, d’analyse originale d’une typologie fidèles collaborateurs de l’adminis- commises par les Chinois – et on se gaux traditionnels : domination masculine et soumission tant il semblait évident que l’auto- des formes de l’intégration profes- tration chinoise, que le petit Tibé- demande comment il a trouvé féminine. Ce livre analyse également les processus d'aliéna- nomie financière et la considéra- sionnelle. Il distingue ainsi quatre tain de Pomdo cherche querelle. l’énergie de survivre à tant d’humi- tion qui conduisent les femmes violentées à se sentir coupa- tion de soi commençaient par là. modèles. D’abord, « l’intégration Tout simplement parce qu’ils ont liations et de tortures —, il n’élude bles. En conclusion, il décrit les recours juridiques et associa- La sociologie, elle aussi, s’est alors assurée », alliant stabilité de l’emploi des bonbons, alors que lui doit se pas pour autant le fait que certains tifs contre ces violences (éd. Milan, 64 p., 25 F [3,81 ¤]). E. La. mobilisée sur ces questions, aux- et satisfaction dans le travail. Ensui- contenter, en guise de friandise, de Tibétains se montrent prompts à b SUR GERTRUDE STEIN, DE PAUL BOWLES, quelles Serge Paugam a lui-même te, « l’intégration incertaine », carac- mâcher les morceaux de goudron collaborer avec les autorités chinoi- entretiens avec Florian Vetsch. consacré d’importantes études (1). téristique des entreprises fragilisées, qu’il ramasse près du casernement, ses. Quand il évoque sa formation Florian Vetsch a mené deux entretiens avec Paul Bowles à Aujourd’hui, le chômage recule, menacées de fermeture, mais où se en prenant soin toutefois de ne pas de moine, il décrit un univers par- Tanger – où celui-ci est mort le 18 novembre 1999. L'écri- mais l’on s’aperçoit qu’avoir un maintiennent une identité ou une les avaler pour ne pas mourir dans fois violent, bien éloigné de l’image vain-compositeur s’y souvient de l'appartement de Gertrude emploi ne met pas « systématique- culture de métier fortes, et « l’intégra- d’atroces souffrances comme un qu’on s’en fait. Et lorsque, arrivé en Stein au 27, rue de Fleurus : « En bas on entrait dans une gran- ment à l’abri ni de la pauvreté maté- tion laborieuse » où, à l’inverse, l’em- de ses camarades. On reste effaré France en 1991, il découvre l’image de pièce surchargée de meubles avec au mur beaucoup de rielle ni de la détresse psycho- ploi est garanti tandis que la dévalori- par les conditions misérables dans que l’Occident se fait du bouddhis- tableaux. La plupart étaient des Picasso de petit format. » Il évo- logique ». sation des tâches s’accompagne lesquelles vivent les paysans tibé- me, il ne se gêne pas pour dire ce que le conservatisme politique de celle qu'on a souvent quali- A partir d’une vaste enquête d’une dégradation des rapports tains de l’époque. Aux rigueurs du qu’il en pense, avec humour sou- fiée, paradoxalement, de « mère de l'avant-garde ». Celle-ci menée auprès d’un millier de salariés sociaux. Enfin, « l’intégration disquali- climat vient s’ajouter le pillage sys- vent et toujours sans concession. trouvait les premiers poèmes de Paul Bowles trop artificiels, il travaillant dans des entreprises très fiante », la plus pénalisante, qui con- tématique par l’occupant chinois D’un certain monastère du Tarn où avoue pour sa part n'avoir jamais pu terminer les Américains diverses, Serge Paugam démontre cerne près de 20 % des salariés. Elle d’une économie déjà précaire. il a tenté de vivre quelques mois, il d'Amérique (Stock). Pourtant, dit-il, « j'ai, grâce à elle, acquis cette fois que la précarité est aussi le réunit tous les désavantages et bou- Mais ce que le jeune garçon décou- dit qu’il s’agissait « d’une maison une simplicité dans l'écriture, j'ai appris à me débarrasser des lot d’une fraction non négligeable du che tous les horizons, car « le cumul vre progressivement, c’est la volon- de retraite et pas d’un centre de mots inutiles, des fioritures » (traduit et préfacé par Michel Bul- salariat. Cette nouvelle « précarité d’un travail sans âme et d’un avenir té farouche de détruire la culture et retraite ». teau, Le Rocher, 112 p., 79 F [12,04 ¤]). E. G. professionnelle » prend deux dimen- incertain est source de désespoir et la religion tibétaines. A quatorze D’ailleurs, le mode de vie occi- sions : l’insécurité de l’emploi et l’in- d’humiliation ». Incitant au repli, elle ans, le jeune lycéen quitte Lhassa dental lui paraît incompatible avec satisfaction dans le travail. D’un a aussi des incidences négatives sur pour aller rejoindre en Inde le la vie monastique mais, en déci- côté, la multiplication des contrats à la vie familiale, comme sur la comba- dalaï-lama qui l’ordonne moine. dant de renoncer à ses vœux pour durée déterminée, des statuts précai- tivité politique et syndicale. D’où cet- De retour au Tibet, il est emprison- se consacrer à la lutte politique, le res, du temps partiel contraint, aux- te question, essentielle, qui surgit en né après les émeutes de 1987 et moine rebelle soulève un problème quels s’ajoutent dans certains sec- conclusion : dans quelles conditions 1988, et connaît de longs mois de que l’on préfère généralement pas- teurs les menaces de licenciement, les salariés précaires peuvent-ils torture dans les bagnes communis- ser sous silence. Tout en gardant suscite incertitudes et inquiétudes « faire de leur discrédit une force tes. profondément sa foi religieuse et pour l’avenir professionnel comme collective »? Le témoignage de Tenzin sa vénération pour le dalaï-lama, il pour l’assurance d’une protection Nicole Lapierre Kunchap est passionnant à plus fait encore une fois figure de fron- sociale durable. De l’autre, les nou- d’un titre. D’abord par la période deur en posant la question du rôle velles formes d’organisation du tra- (1) Notamment La Disqualification qu’il couvre. Tenzin Kunchap est des laïcs dans l’avenir d’un Tibet vail, promouvant l’autonomie, la sociale, PUF, 1991, La Société fran- né en avril 1968, c’est du moins la souverain et celle de la séparation polyvalence et la performance indivi- çaise et ses pauvres, PUF, 1993, et date de naissance qu’il s’est choisie probablement nécessaire du pou- duelle accroissent certes la liberté L’Exclusion, l’état des savoirs, quand il a dû établir un dossier voir politique et religieux. d’initiative, mais sont aussi une sour- La Découverte, 1996. pour obtenir l’asile politique en Gérard Meudal VIII / LE MONDE / VENDREDI 14 JUILLET 2000 portrait b

écrivains d’introspection. « La Fran- ce, traditionnellement, a toujours raconté des histoires. C’est Dumas, Hugo. En Europe, le nazisme et le com- munisme ont donné, je crois, et à juste titre, une hypertrophie à la littérature d’introspection. Ce phénomène n’exis- hristian Jacq, sans te pas du tout aux Etats-Unis, où, pour doute l’un des écrivains français les un Saul Bellow, il y a en face un Ste- Cplus populaires, est un personnage phen King, un John Grisham et une controversé. Est-ce un romancier, Mary Higgins Clark. » un raconteur d’histoires ? Un égyp- tologue, un vulgarisateur ? Ou un « petit scribe », comme il aime à le répéter à longueur d’interviews ? « Ramsès était « Je suis tout ça à la fois », répond-il. Ce qui est certain, c’est que le petit un personnage scribe a un stylet au bout des doigts. Sous son nom, il a écrit une soixan- de roman (…), taine d’ouvrages. Il a également publié des romans policiers, sous je voulais faire un livre pseudonyme. « C’était comme des exercices de style, je l’ai fait pour mythologique. m’amuser », avoue-t-il. Sous le pseu- donyme de Christopher Carter, il en Un peu comme signe cinq chez Robert Laffont et pas moins de quarante-quatre sous ce qu’a fait Homère. » le pseudonyme de J. B. Livingstone – dont une vingtaine a été écrite avec Jean-Paul Bertrand, PDG des Edi- Pour lui, Christian Jacq est un hom- tions du Rocher. Une véritable indus- me simple, s’exprimant dans un voca- trie avec, le plus souvent, l’Egypte bulaire limité. Ça tombe bien, car, pour toile de fond et fonds de comme il le répète à ses auteurs : «Si commerce. vous n’êtes pas Marcel Proust, écrivez Pourtant, assis au bar du Lutétia, simplement. » Quant au procès que l’homme est d’une confondante sim- certains font à Christian Jacq d’écrire plicité. Chaussé de mocassins vernis, des non-livres, il rétorque : « Ce sont il porte, sous son imperméable bei- des livres. Que ce soit de la littérature

ge, une veste pied-de-poule qui jure FRANCESCO GATTONI POUR « LE MONDE » ou non, c’est un autre débat. Et tant pis un peu avec sa chemise jaune et sa si nous sommes montrés du doigt. » cravate rouge. Barbichette poivre et Affaire classée, donc. D’autant plus sel, cheveux courts et lunettes cer- que Christian Jacq avoue : « Bien sûr, clées d’or, visage calme et bronzé, il je suis un vulgarisateur », avant d’ajou- parle volontiers de lui. Né en 1947, ter : « Malheureusement, c’est une tra- d’un père pharmacien d’origine dition française de mépriser ça. Je suis bretonne et d’une mère d’origine un homme qui ne dîne pas en ville, qui polonaise, il est élevé par une rencontre rarement les journalistes. grand-mère si « exceptionnelle » Ma femme ne veut pas recevoir des qu’il en fera un jour un personnage Christian Jacq, la saga gens chez nous car elle tient à son inti- de roman. « A treize ans, j’ai com- mité. » mencé à écrire des poèmes, que j’ai Lui, ce qui l’intéresse, c’est le jetés. » Continuant à « griffonner roman, « sous toutes ses facettes ». beaucoup », il poursuit ses études. Il Son modèle ? Le Comte de Mon- reçoit, au lycée Sainte-Croix de te-Cristo, parce qu’il y a tout. « Dans Neuilly, une éducation catholique, les miens, il y a de l’énigme, du roman même si, depuis, « l’Egypte [l’a] fait de mœurs, du roman historique, psy- beaucoup réfléchir ». « Ce n’est pas chologique. Mon premier souci, c’est le une approche de croyance, il n’y a pas du « petit scribe » thème. Je travaille toujours sur un coup de problème de révélation. C’est une de cœur, une passion. Si, demain, je ne réflexion, d’ordre symbolique, sur la fe-t-il. Ce « succès inattendu », com- magie opère : en France, ce sont quel- un déclic. Et c’est là que je suis rentré trouve pas un sujet, je n’écrirai plus. rectitude. Pour moi, c’est une pensée me il le qualifie aujourd’hui encore, Romancier, égyptologue que 150 000 exemplaires vendus en dans cette épopée. » Il oublie son idée Tous mes livres ont été des morceaux plus complexe et plus intéressante que va être le premier d’une longue série édition courante. L’ancien directeur première d’en faire une biographie : de mon âme, des luttes avec un sujet notre pensée discursive. Je tente de qui fait de Christian Jacq l’un des écri- de formation, de France Loisirs, Claude Gagnière, « J’avais fait beaucoup d’essais histori- fort », précise-t-il. « Je songe à mes lec- comprendre les racines de toutes cho- vains français les plus vendus au joue alors un rôle déterminant. «Il ques. Quand on est historien, un cer- teurs de façon permanente. Je pense ses. » En propédeutique à Nanterre, monde. vulgarisateur, l'auteur m’a suivi toute ma carrière, mais trou- tain recul est nécessaire : les dates, les que, comme Anatole France, un style il passe ensuite à la Sorbonne, où il Mais c’est sa femme, Françoise, vait mes essais trop difficiles. Un jour, il faits, l’analyse des phénomènes. Or, compréhensible par tout le monde doit soutient une thèse de doctorat en qui joue alors un rôle fondamental. des « Ramsès » a trouvé me dit : “Il faut que vous rencontriez dès son vivant, Ramsès était un person- être énormément travaillé, mais il ne égyptologie. « J’ai toujours eu un par- « J’ai eu des propositions pour tra- un homme qui vous comprenne”. » nage de roman, de légende. Je voulais faut pas que cela se sente. J’ai des lec- vailler dans l’édition le filon… au pied Cet homme n’est autre que Bernard faire un livre mythologique. Un peu teurs qui me disent : “On s’y croirait.” (notamment dans le grou- Fixot (voir ci-dessous), alors chez comme ce qu’a fait Homère, qui est Mais je l’ai vécu ! », s’exclame-t-il. Emilie Grangeray pe Presses de la Cité – des pyramides. Robert Laffont. « Je le rencontre. Il pour moi un modèle de récit narratif, Avec ses « fans de tout âge et de toute aujourd’hui Havas édi- me demande quels sont mes projets. Je avec du suspense et du merveilleux. » condition », il entretient une corres- cours double : d’écrivain et d’égyptolo- tions). Je pouvais également partir Un filon en or qui fait lui dis que cela se résume à un seul Trente et un ans plus tard, il se met pondance importante, s’astreignant, gue. Mais je suis avant tout un écri- enseigner en Egypte, mais ma fille était mot : Ramsès. Et j’ajoute : mais atten- donc à l’écriture de son « “best-bes- une journée par semaine, à leur vain », se reprend-il aussitôt. Il a encore petite. Ou bien me consacrer à de ce personnage tion, cinq volumes. Il a très bien com- t”-seller ». Il mettra deux ans à « pon- répondre. vingt et un ans quand son premier l’écriture. Ma femme m’a alors dit : pris la folie que ça représentait pour un dre » ses cinq volumes qui le propul- Un succès qui lui permet de faire livre, un essai, est publié. Le succès “Quittons Paris, installons-nous à controversé l'un éditeur de publier une telle saga. » Ber- sent au sommet des meilleures ven- « exactement ce [qu’il veut] faire viendra un peu plus tard. Aix-en-Provence et toi, tu écris”. » Il nard Fixot accepte et lui dit : «Onva tes, grâce au génie avisé de Bernard quand [il veut] le faire ». Et aussi Lui qui avoue ne pas avoir la suit son conseil et se met au travail. des écrivains français réinventer le feuilleton du XIXe siècle. » Fixot. « Il est totalement éditeur et me d’être s’installé, depuis cinq ans, en mémoire des dates, il se souvient A raison de douze heures par jour et La machine est désormais en mar- laisse être totalement écrivain », décla- Suisse. Un choix de Françoise, « très très précisément de cette année-là. sept jours sur sept. Il fait des recher- les plus vendus che et l’aventure Ramsès peut com- re Christian Jacq. Pour Bernard Fixot, attachée à ce pays ». Françoise, celle C’était en 1987. Il publie aux Editions ches, se documente, écrit. Il dit écrire mencer. Vendue à 11 millions ce dernier est « aujourd’hui davanta- qui guide la vie du petit scribe. Celle du Rocher Champollion l’Egyptien. lentement, à la main, et refaire ses au monde d’exemplaires dans le monde (poche ge passionné par les Egyptiens que par aussi qui, sur la quatrième de couver- Aujourd’hui, quand il raconte l’histoi- livres systématiquement trois fois. A et club inclus), la série Ramsès est, l’égyptologie. Il veut faire partager ça. ture de La Pierre de lumière (1), a pris re, il en rit encore : « Après un passa- la troisième version, c’est avec son Après avoir publié La Reine soleil, pour Christian Jacq, la concrétisation Les fondements historiques sont soli- son mari en photo avec leur chien ge sur Europe 1, le standard a sauté, éditeur mais aussi avec sa femme chez Julliard, il fait un passage chez d’un projet vieux de vingt-cinq ans. A des, même s’il se permet de prendre Geb. Geb ? « C’est le nom du dieu de comme on dit. Yves Mourousi, qui pré- que le travail se fait. « Il y a entre nous Grasset grâce à l’éditeur Jean-Paul dix-sept ans, en effet, il était parti en quelques libertés ». la Terre, à la fois rieur et puissant, futé, sentait alors le « 13 heures » sur TF1, une intimité et une complicité très Enthoven, qui « a vu en [lui] un voyage de noces en Egypte. Il décou- Des libertés qui ne sont pas au charmeur, vigoureux. Comme notre a appelé pour que je passe lors de son grandes. Je ne décide pas du choix auteur à grands succès potentiels ».Il vre « une pièce de musée extraordi- goût de nombreux égyptologues et chien. » Aucun doute : Christian JT. » Plus tard, ce même journaliste d’une œuvre sans un avis positif de sa rencontre le PDG, Jean-Claude Fas- naire : un colosse de Ramsès II d’une universitaires, pour qui l’égyptologie Jacq, mélange d’érudition et de spiri- lui demande si les inscriptions de part. Elle va vivre aussi avec cette his- quelle, et signe L’Affaire Toutankha- grande beauté ». « Il m’a tapé dans ne permet aucune fantaisie. Si tout le tualité, vit littéralement l’Egypte au l’obélisque, place de la Concorde, toire, ces personnages pendant des mon, pour lequel il obtient le prix des l’œil. Je me suis dit : un jour, j’écrirai monde se croit autorisé à écrire dans quotidien. ont jamais été traduites. Christian mois. Je lui fais lire les grands ensem- Maisons de la presse. Survient ensui- sur cet homme. » Il accumule des tex- ce genre de domaine, il ne faut pas Jacq répond par la négative. Qu’à bles. Elle a un regard très critique. Elle te un conflit avec Yves Berger, un tes sur la vie du pharaon, avec l’idée comparer ce qui n’a rien à voir, (1) Néfer le silencieux et La Femme cela ne tienne, il les traduira en me fait des remarques sur tel personna- autre éditeur de la maison : « Je vou- d’en faire une biographie. Le temps a entend-on en substance. On le sent : sage sont les deux premiers volumes direct. « On avait alors apposé des pla- ge, tel détail, et je dois avouer qu’elle a lais faire une trilogie. Il n’a pas com- passé. Le petit scribe continue à écri- Christian Jacq n’a pas que des amis. de la série parus aux éditions XO. ques de cuivre qui comportaient mes raison à 90 %. » Une vie d’ascète, en pris. Je crois qu’il a eu peur. » C’est re quand, il y a sept ans, lors d’un Bernard Fixot le sait. Mais qu’impor- traductions. En moins d’une semaine, somme. Mais qui lui permet, au gré donc chez Plon, grâce à Olivier voyage à Louxor, il se rend dans le te. Pour lui, il existe deux types d’écri- e Les principaux titres de Christian elles ont toutes été volées ! », s’esclaf- des éditeurs, d’enchaîner les succès. Orban, qu’il signe Le Juge d’Egypte.La temple du pharaon. « Il y a eu comme vain : les raconteurs d’histoires et les Jacq sont disponibles en Pocket. Bernard Fixot, le « bon génie » nexplicable est le mot qui Mais, comme le souligne Bernard France, le premier tirage de Néfer le ble : le lectorat reste fidèle et captif. revient le plus souvent dans la Fixot, il avait déjà touché plus que Silencieux – le premier volume de la « On perd 20 % entre le tome I et le bouche des personnes interro- cette somme rondelette. En effet, le série, dont la couverture et la tome II, puis 2,5 % entre les sui- gées (ses éditeurs successifs, livre avait déjà été prévendu dans maquette ont été confiées aux bons vants. » La force de Christian Jacq, sesI détracteurs et, bien sûr, l’intéres- vingt-deux pays, notamment, pour soins du célèbre graphiste Massin – c’est le concept très américain de sé lui-même) pour qualifier le succès la première fois, à l’éditeur égyptien est de 270 000 exemplaires (dont « page turner : quand le lecteur arrive de Christian Jacq. Pourtant, son édi- Dar El Shorouk. 59 000 en Grand Livre du mois). En en bas de page ou en fin de chapitre, teur actuel, Bernard Fixot – qui a poche, c’est encore plus impression- il n’a qu’une envie, poursuivre sa monté XO, sa propre maison d’édi- UNE ÉQUATION nant. Ainsi, en 1997 comme en 1998, lecture ». tion –, n’y est sans doute pas pour « Je voulais que le livre sorte simul- quand sortent les 5 volumes de Ram- « Je suis inquiet de l’avenir du livre rien. « Son bon génie », comme le tanément dans le monde parce qu’on sès, Christian Jacq représente à lui pour les deux ou trois générations à qualifient certains observateurs avi- se plaint beaucoup de la mondialisa- seul plus de 10 % du chiffre d’affai- venir. Il faut aller chercher les lec- sés, lui a fait passer le mur du son en tion. Moi, j’essaie de jouer au même res de Pocket. Du jamais vu. teurs », déclare Bernard Fixot. Pour ventes. Pour La Pierre de Lumière – jeu qu’elle. Et puis, j’aimerais bien cela, il pense cinéma – l’adaptation la dernière série, en quatre volumes, qu’un auteur français soit sur toutes PASSION + ÉCRITURE SIMPLE de Ramsès, comme celle de Néfer, de Christian Jacq –, Bernard Fixot a les listes des best-sellers », déclare Ber- Un succès phénoménal que Ber- est en discussion avancée – et jeu imaginé et orchestré un lancement nard Fixot. « L’éditeur est là pour nard Fixot explique par l’équation vidéo. Christian Jacq a déjà écrit le mondial. Digne de celui d’une voitu- transformer le cadeau que nous fait suivante : « Passion + écriture sim- scénario du jeu pour La Pierre de re, il ne s’en cache pas. Il a convié l’auteur en objet à vendre, ajoute-t-il. ple ». Et d’ajouter : « C’est une bonne lumière. « Un peu dans le style des quelque 150 journalistes du monde Voici la promesse que je fais à un histoire. On apprend des choses. Avec Aventuriers de l’arche perdue, le entier à un voyage de presse en auteur : que toute personne suscepti- Christian Jacq, les lecteurs ont le senti- joueur pourra être piqué par le cobra Egypte, à Louxor. Côté français, il a ble d’être intéressée par le livre sache ment de se cultiver. C’est comme pour et devra, pour avancer, connaître les pu compter sur Le Figaro, Etienne que celui-ci existe. D’où un plan L’Alchimiste, de Paulo Coelho [paru activités des pharaons, leurs façons de Mougeotte, entre autres, mais aussi média dans les journaux, mais surtout chez Anne Carrière], les lecteurs peindre. » Se cultiver par osmose et sur des « beautiful people » tels que à la radio. » C’est en Italie, en Angle- avaient tout à coup l’impression sans douleur, tel est le credo de Ber- Sylvie Vartan et Mireille Darc. Coût terre en Allemagne et en Corée que qu’un grand philosophe était descen- nard Fixot. de l’opération : 2 millions de francs. Christian Jacq se vend le mieux. En du à leur niveau. » Plus remarqua- E. G.