- Région de Maradi Analyse situationnelle trimestrielle Au 31 mars 2021

Niger: Reference map of Maradi

CHIFFRES CLÉS ! !

703 807 Bermo ! ML Personnes dans le besoin Bermo ! NNG ahoua L Keita ER ! Roumbou ! Creation date: 02/05/2018 ! ! Goula illabéri ! Data soures: OCHA, ESRI, UNCS, NLRE ! Tarka Nomao 360 705 ! DCW, IGNN ! LLER Paper size: A4 ! LLM LNGE Disclaimers Personnes ciblées ! Adje Koria The boundaries and names shown and the designations ER used on these maps do not imply official endorsement GEE El Allassane or acceptance by the ! Maireyrey LLER ! United Nations. Dakoro ! ! ! ! 0 30 60 Mayahi Sofoua km ! LL ! 158 424 Kanambakache NGER Zinder !! RD Tessaoua Kanguiwa ! ! ! ! Personnes atteintes au 31 mars 2021 Maijirgui ! ^ National capital ! ! Guidan-Roumdji Dosso Guidan-Roumdji ! Baoudeta !! Sabon Birni S Admin1 capital ! Peulh ! Aguie ! RN S ! ! ! !! Main town ! Maradi ! ! Gangara Matamaye INTERNATIONAL BOUNDARIES Fleuve NigerGazaoua ! ! SOKOTO Madarounfa Hawan Dawaki ADMIN1 BOUNDARIES Haoussa Isa Admin2 boundaries 94 774 461$ USD ! ! Dan Issa ! ENN Maiaduwa Shinkafi ! Main road 1 NIGERIA ! Jibiya Requis Katsina Secondary road !! ! ! ! Mashi Sokoto Les frontières, les noms indiqués et les désignationsZAMFARA employés sur cette carte n’impliquentKATSINA pas reconnaissance ou acceptation officielle par l’Organisation des Nations Unies. Local road Rimi ! Dutsi ! ! Baure River ! !

CONTEXTE

La région de Maradi avec une superficie de 41 796 km2 et une population estimée à 4 694 0412 habitants. Elle est située dans la partie centre sud du Niger et, est limitée à l’Est par la Région de Zinder, à l’Ouest par celle de Tahoua, au Sud, Maradi partage une longue bande frontalière avec le Nigéria notamment les États de Sokoto, Zamfara et Katsina. Au Nord, Maradi fait frontière avec les régions de Tahoua et Agadez. Appelée aussi Capitale économique du Niger à cause de l’importance des transactions commerciales entre le Nigeria au Sud et les autres régions voisines, la région de Maradi est surtout une zone à vocation agropastorale. Les populations vivent, en plus des activités commerciales qu’elles pratiquent, de l’agriculture et de l’élevage.

En effet, malgré sa superficie relativement petite, l’activité agricole est pratiquée par une importante frange de la population dans la bande sud et centre. Le nord constitue une zone de pratique de l’élevage avec de grandes réserves fauniques telles que la vallée de Akadané et le Ranch de Fako. Les impacts du changement climatique et l’insécurité de ces dernières années ont déstabilisé l’économie régionale, accentué les vulnérabilités de certains groupes de populations telle que les personnes déplacées internes de la région à la recherche d’environnement plus sécurisé.

Dynamiques des conflits

La région de Maradi a enregistré 127 attaques d’individus armés non identifiés en 2020 avec de graves violations des droits humains (enlèvements, vols de bétails, assassinats, viols, violences physiques, etc.) dans les départements de Madarounfa et Guidan Roumdji qui partagent 278 km de frontière avec le Nigeria. Le Département de Guidan Roumdji avec 31 attaques était le plus touché au cours du premier semestre 2020, mais la situation sécuritaire s’était beaucoup dégradée dans la deuxième moitié de l’année dans le Département de Madarounfa, notamment dans la Commune Rurale de Gabi. En moyenne, le premier semestre de l’année a

[1] A travers le Plan de Réponse Humanitaire 2021 [2] INS 2021

www.unocha.org/niger Le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires a pour mission de mobiliser et coordonner une réponse efficace et fondée sur des principes humanitaires en partenariat avec les acteurs nationaux et internationaux. Région de Maradi-Analyse situationnelle mensuelle - Mars 2021 02 enregistré plus d’attaques des groupes criminels et de victimes (66 attaques pour 83 victimes) que le deuxième (61 attaques pour 65 victimes). En revanche pour ce qui est des incidents sécuritaires, le deuxième semestre en a enregistré plus que le premier, mais avec moins de victimes. En effet, on note 95 attaques avec 95 victimes au deuxième semestre contre 72 et 121 victimes au premier. Beaucoup de ménages sont dépossédés de leurs biens, des personnes ont été tuées et d’autres enlevées par les bandits armés. L’analyse des attaques enregistrées pendant le premier trimestre 2021 montre une augmentation progressive entre janvier et mars 2021. En effet, le nombre des attaques est passé de 13 en janvier à 18 en février et 19 en mars. Les départements affectés restent toujours Guidan Roumdji et Madarounfa avec respectivement 15 et 35 attaques. La tendance s’est maintenue dans les mêmes départements pendant le premier trimestre de l’année 2021.

Evolution du nombre d'incidents criminels enregistrés en 2020

14 14 14 13 12 11 127 9 9 10 9 8 incidents criminels enregistrés en 2020 4

Conflits et mouvements de populations

E PDI 2020 2021

25

TAHOUA 20 Dakoro Mayahi 15

10

5

0 Guidan Roumdji Tessaoua 2020 2021

NIGERIA Ville de Maradi Aguié Gazaoua PDI 2020 2021

NIGERIA Madarounfa

omre e xx au 2 rr 2021 xx omre e ruis au 2 rr 2021 NIGERIA

Les frontières, les noms indiqués et les désignations employés sur cette carte n’impliquent pas reconnaissance ou acceptation officielle par l’Organisation des Nations Unies. Source : UNHCR, MAH/GC (données validées par le comité de collecte PDI) On distingue deux types de mouvements de populations dans la région de Maradi : les réfugiés nigérians (en provenance des États de Zamfara et Sokoto) et les populations déplacées internes. En ce qui concerne les réfugiés, 80 512 ont été préenregistrés à la date du 25 mars 2021, dont 10 512 nouveaux arrivés depuis le début de l’année 20213. Seules 45 485 personnes (11 923 ménages) ont fait l’objet d’enregistrement biométrique, dont 68% d’enfants, 23% de filles et femmes adultes et 9% d’hommes adultes. Pour ce qui est des déplacés internes, 17 2624 personnes (2 185 ménages) ont été identifiées. Ces déplacés

[3] HCR 2021 [4] Comité National de collecte de données PDI

www.unocha.org/niger Le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires a pour mission de mobiliser et coordonner une réponse efficace et fondée sur des principes humanitaires en partenariat avec les acteurs nationaux et internationaux. 02 Région de Maradi-Analyse situationnelle mensuelle - Mars 2021 03

internes sont repartis dans des familles d’accueil dans plus de 30 villages des départements de Guidan Roumdji (10 559 PDI, soit 61, 16%) et Madarounfa (6 703 PDI, soit 38,83%). Il convient cependant de souligner que l’enrôlement s’est arrêté en septembre 2020, mais on note l’arrivée de 3 229 nouveaux déplacés depuis le début de l’année 2021, ce qui est de très loin inférieurs aux chiffres de 2020 à la même période (1 089 personnes de 156 ménages environ).

Déficits et contraintes structurels préexistants

L'agriculture et l’élevage constituent les principales activités économiques des populations de la région de Maradi. En effet, environ 85% de la population totale de la région dépend de l’agriculture et plus de 90% de l’élevage5. Avec un rythme de croissance de 3,7%, la Région de Maradi a aussi une incidence de pauvreté plus élevée que la moyenne du pays (57,8% contre 48,2% en 2011). Cette paupérisation des populations se traduit par des difficultés d’accès aux services sociaux de base (éducation, santé, eau et assainissement) et une forte vulnérabilité des enfants, des femmes et de certains groupes sociaux à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle.

Le déficit de développement durable s’explique en partie par la poussée démographique dans la Région de Maradi. La population majoritairement jeune (54,4% moins de 15 ans) a un taux de croissance démographique de 3,7%6. Cette forte croissance s’explique principalement par un fort taux de fécondité qui est de 8,4 enfants par femme7.

De plus, la Région de Maradi connaît beaucoup de situations d’inégalité entre genre et de discrimination socio-économique touchant particulièrement les filles et les femmes. La forte dépendance décisionnelle, le mariage précoce (34% des filles mariées avant l’âge de 15 ans), le manque d’éducation, et d’autres formes de violence faites aux femmes dont les mutilations génitales, la violence conjugale et la répudiation s’ajoutent à la vulnérabilité sociale et physique des femmes et des filles.

L'une des conséquences de l'accroissement de la population de la Région est aussi l'impossibilité de satisfaire des besoins de base, notamment la santé, l’éducation, l’eau et l’assainissement. En effet 44,9% des ménages utilisent le puits ouvert comme principal mode d’approvisionnement en eau et environ 78% des ménages manquent de sanitaires8. Malgré l’augmentation du taux de couverture sanitaire, entre 2009 et 2010 à cause de la crise nutritionnelle, il est passé de 51,37% en 2010 à 40,75% en 20139 ; une dynamique non-proportionnelle entre les besoins supplémentaires en santé et la croissance démographique.

La demande en bois-énergie et en terres agricoles du fait de la forte croissance démographique a accentué la régression forestière de la région. Les ressources forestières ont diminué de 78,5% en 2006 par rapport à leurs superficies de 197510.

Perturbation des marchés et de la productivité

La persistance de l’insécurité, notamment dans les zones frontalières avec le Nigeria, a un impact considérable sur le tissu socio-économique dans une région où les populations vivent de l’agriculture, de l’élevage et des échanges commerciaux avec le Nigeria.

La fermeture de la frontière nigériane pendant la période août 2019-janvier 2021, a eu comme conséquences une rareté des denrées alimentaires et une hausse des prix sur les marches. Parallèlement l’impossibilité pour les

[5] http://ptfdecentralisationniger.org/data/uploads/pdr-2016-2020/pdr-maradi-2016-2020.pdf [6] Ibid [7] PDES 2017-2021 [8] http://ptfdecentralisationniger.org/data/uploads/pdr-2016-2020/pdr-maradi-2016-2020.pdf [9] Ibid [10] Ibid

www.unocha.org/niger www.unocha.org/niger Le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires a pour mission de mobiliser et coordonner une réponse efficace et fondée Le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires a pour mission de mobiliser et coordonner une réponse efficace et fondée sur des principes humanitaires en partenariat avec les acteurs nationaux et internationaux. sur des principes humanitaires en partenariat avec les acteurs nationaux et internationaux. Région de Maradi-Analyse situationnelle mensuelle - Mars 2021 04 agriculteurs d’exploiter leurs champs et les perturbations des mouvements de transhumance des animaux, du fait de l’insécurité, ont constitué des facteurs d’aggravation de la vulnérabilité des ménages dans la Région de Maradi. A cela s’ajoutent les mesures de mitigation de la COVID-19. les effets conjugués de tous ces facteurs humains et naturels ont entraîné une hausse des prix des céréales dans la région. En effet, la comparaison des prix des céréales comparés entre janvier 2021 et la moyenne des 5 dernières années montre une augmentation de 21% pour le mil, 18% pour le sorgho et 19% pour le maïs.

D’autres facteurs qui accentuent la vulnérabilité des populations de la région, ce sont les attaques des ennemis de culture et les sécheresses. Si les premières agissent sur la production agricole, les secondes agissent autant sur la production agricole que fourragère, rendant de milliers de ménages de pasteurs vulnérables et compromettant dans beaucoup de cas la fréquentation scolaire des élèves des pasteurs. En effet, selon la Direction Régionale de l’Agriculture, 1 024 252 ha ont été infestés par la mineuse de l’épi et 28 806 ha par d’autres ennemis de cultures (sautereaux, insectes floricoles, puceron, cicadelles) en 2019. Parallèlement, la région avait enregistré un déficit fourrager de 1 756 263 TMS, exposant près de 41,76% du cheptel et 10 747 ménages pastoraux vulnérables de 221 109 personnes à l’insécurité alimentaire.

Perturbation des services sociaux essentiels de base

La recrudescence des attaques criminelles a impacté de façon considérable les services sociaux de base. En effet, 12 écoles ont été fermées sur la période 2019-2020. En mars 2021, seulement la moitié des écoles, fermées a rouvert.

L’augmentation des incursions transfrontalières des groupes criminels depuis le début de l’année a créé des déplacements forcés de populations engendrant des besoins en protection et accès aux services essentiels comme l’eau, la santé et l’éducation.

Cette dégradation de la situation sécuritaire, causée par l’action des groupes armés, la quasi-restriction de la mobilité sur toute la zone transfrontalière avec le Nigeria, la non-animation des marchés à bétail, rendent difficile non seulement l’accès aux intrants, mais aussi créent des problèmes de transhumance. ituation courante ctore/cemre ituation proete uin/out Insécurité alimentaire et perte des moyens de subsistance

Bermo Bermo

Dakoro Dakoro

Mayahi Mayahi

Tessaoua Tessaoua Guidan Roumdji Guidan Roumdji

Aguié Aguié Gazaoua Gazaoua hases de vrit opulation en situation diicile Madarounfa Madarounfa hase ucune/inimale

hase ous pression

hase rise

on anals

S Gouvernement, Cadre Harmonisé (CILSS) D 8/4/2021

www.unocha.org/niger Le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires a pour mission de mobiliser et coordonner une réponse efficace et fondée sur des principes humanitaires en partenariat avec les acteurs nationaux et internationaux. 04 Région de Maradi-Analyse situationnelle mensuelle - Mars 2021 05

La crise sécuritaire limite l’accès aux ménages pour les actions humanitaires. Les résultats du dernier Cadre Harmonisé janvier-mars 2021, indiquent que 328 725 personnes dans la Région de Maradi sont en crise d’insécurité alimentaire, une augmentation de près du triple par rapport à la période précédente d’octobre-décembre 2020. Tous les 8 départements de la Région de Maradi ont une partie de leurs populations en situation de crise et d’urgence alimentaire (CH phase 3+).

Néanmoins, on observe une forte concentration de populations en situation d’insécurité alimentaire dans les départements de Dakoro, Guidan Roumdji (département avec accès limité), Madarounfa (départements avec accès limité), Mayahi où les proportions des personnes en insécurité alimentaire sévère atteignaient au moins 20% de leurs populations. Les départements de Madarounfa et Guidan Roumdji, cumulent à eux deux plus de 74% (244 266 personnes) de l’ensemble des populations en situation d’insécurité alimentaire de la Région de Maradi, mais 84% (205 645 de personnes) sont dans les zones inaccessibles à cause de l’insécurité qui règne dans la partie sud de la région. Ce sont des hommes et de femmes ayant un déficit alimentaire caractérisé par une consommation alimentaire pauvre et faiblement diversifiée, et d’enfants de moins de 5 ans marqués par des déséquilibres entre le poids et la taille.

Les ménages se trouvant dans cette situation alimentaire préoccupante se caractérisent aussi par l’adoption de stratégies de survie ayant des conséquences négatives sur leur situation alimentaire et leurs moyens d’existence. Ils ont été affectés par d’importants déficits de productions agropastorales, des chocs comme les inondations survenues en 2020 et les effets de l’insécurité. A cela s’ajoutent, le dysfonctionnement des marchés et les restrictions des mouvements des personnes et de leurs biens. Il en résulte des déficits alimentaires tant pour les hommes que pour animaux de manière chronique et même structurelle dans certaines parties de Maradi (en particulier la partie sud).

La situation alimentaire projetée en juin-août 2021, qui coïncide avec la période de soudure, et la prévalence de l’insécurité alimentaire qui pourrait atteindre le niveau sévère ou crise et urgence, augmenteront le nombre de départements et la proportion des personnes affectées. Le nombre projeté de personnes en situation de crise alimentaire durant cette période est de 398 902 au niveau de tous les départements.

Les facteurs qui concourent à cette situation sont surtout une persistance de l’insécurité et ses impacts négatifs sur la disponibilité et les prix des produits alimentaires sur les marchés, une insuffisance de la réponse aux effets des inondations en 2020, la persistance des effets négatifs de la pandémie de la COVID-19, une insuffisance dans la mobilisation des ressources en faveur du Plan de Soutien et du Plan Humanitaire des Nations Unies 2021.

Malnutrition et épidémie

dmissions cumules en malnutrition aigue modre dmissions cumlues en malnutrition aigue svere

25 097 cas de 21 250 cas de

Bermo Bermo

Dakoro Dakoro

Mayahi Mayahi

Tessaoua Tessaoua Guidan Roumdji Guidan Roumdji

cas cumuls Aguié Aguié Gazaoua Gazaoua

Madarounfa Madarounfa

S: DRSE (MDO) D 9/4/2021

www.unocha.org/niger www.unocha.org/niger Le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires a pour mission de mobiliser et coordonner une réponse efficace et fondée Le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires a pour mission de mobiliser et coordonner une réponse efficace et fondée sur des principes humanitaires en partenariat avec les acteurs nationaux et internationaux. sur des principes humanitaires en partenariat avec les acteurs nationaux et internationaux. Région de Maradi-Analyse situationnelle mensuelle - Mars 2021 06

Région de Maradi– Situation épidémiologique – Semaine 12 (au 28 mars 2021)

263 cas de rougeole cas de rougeole Bermo cas de meningite 46 cas de méningite

Dakoro

Mayahi Tessaoua

Guidan Roumdji Maradi

Aguié Gazaoua Madarounfa

S DSRE (MDO) D : 8/4/2021

Les résultats de l’enquête SMART d’août-septembre 2020 donnent une prévalence de la Malnutrition Aigüe Globale (MAG) à Maradi (13.3%) supérieure à la moyenne nationale qui est de 12.7% selon sur l’indice poids- pour-taille (P/T). Les données révèlent également une prévalence de la MAS de 3.1% à Maradi (supérieure à celle de 2019 qui est de 2.0%) et aussi à la moyenne nationale de 2.6%. On note également une prévalence de la malnutrition chronique (MC) de 58,0% à Maradi, soit presque le double du seuil défini par l’OMS (30%), alors que le niveau national est de 45,1%.

Pour ce qui est de l’anémie globale, Maradi enregistre un taux 42,1%, chez les enfants de 6 à 59 mois, alors que la moyenne nationale est de 63,3% et le seuil élevé de l’OMS, 40%.

Pour les autres maladies à potentiel épidémiologique, les chiffres des maladies à déclaration obligatoire de la douzième semaine de l’année 2021 publiées par la Direction Régionale de la Santé Publique (DRSP) font état d’un cumul de 263 cas de rougeole sans décès, 46 cas de méningite pour un décès, 170 801 cas de paludisme pour 136 décès. Pour ce qui est de la malnutrition, la région a enregistré un cumul de 25 092 cas de MAM pour 2 décès et 21 250 cas de MAS pour 5 décès. Les admissions dans les Centre de Récupération Nutritionnelle Intensive (CRENI) sont au nombre de 2 332 pour 155 décès.

www.unocha.org/niger Le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires a pour mission de mobiliser et coordonner une réponse efficace et fondée sur des principes humanitaires en partenariat avec les acteurs nationaux et internationaux. 06 Région de Maradi-Analyse situationnelle mensuelle - Mars 2021 07 R M A Au 19 Mars 2021 Accès humanitaire Abalak Abalak

xe accessile sous condition de scurisation atrouille/ escorte en cas de dernier recours Tahoua helieu de dpartement Bermo

Bermo Belbedji Zinder

Dakoro

Dakoro Bouza

Madaoua Mayahi Tessaoua Takeita

Tessaoua Kantché Guidan-Roumdji Aguié Guidan Roumdji Aguie Maradi Gazaoua Gazaoua

Madarounfa Madarounfa

Nigeria Magaria

D vril S ouvernement

La persistance de l’insécurité dans la bande sud frontalière du Nigeria a poussé les autorités régionales à sortir une note obligeant l’utilisation de l’escorte dans certaines parties de la région. Il s’agit de la bande sud du département de Madarounfa, le sud-ouest du département de Guidan Roumdji, le Nord du département de Dakoro et l’ensemble du département de Bermo. Cette nouvelle mesure intervenue en février 2021 a eu comme conséquence un ralentissement des opérations humanitaires dans ces départements. En effet, en moyenne de 40 à 50 missions mensuelles ont été suspendues depuis la prise de cette décision. Au total, 44 74111 réfugiés et 17 26212 personnes déplacées internes risquent d’être privés d’assistance surtout dans les départements de Guidan Roumdji et Madarounfa. A ceux là s’ajouteraient les populations vulnérables du fait de l’insécurité, et d’autres facteurs comme les inondations au niveau des départements de Dakoro et Bermo.

Tendances des facteurs

Les tendances probables autour des problématiques humanitaires dans la région laissent entrevoir une poursuite de l’insécurité. Cela se traduira par des mouvements de populations augmentant la vulnérabilité des ménages réfugiés, déplacés internes et des ménages des villages d’accueil.

La disponibilité du pâturage et des points d’eau sont moyens, mais avec une tendance à la dégradation rapide de cette ressource à cause des concentrations du bétail dans les zones plus sécurisées. De plus, avec les vols et pillages opérés par les groupes armés, les éleveurs procèdent à des ventes stratégiques d’animaux se traduisant par des offres atypiques de bétail sur les marchés et des termes de l’échange qui entament une tendance défavorable comparée à la moyenne.

[11] Source: UNHCR Niger Map Population of Concern - Feb 2021 [12] Comité National de collecte de données PDI

www.unocha.org/niger www.unocha.org/niger Le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires a pour mission de mobiliser et coordonner une réponse efficace et fondée Le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires a pour mission de mobiliser et coordonner une réponse efficace et fondée sur des principes humanitaires en partenariat avec les acteurs nationaux et internationaux. sur des principes humanitaires en partenariat avec les acteurs nationaux et internationaux. Région de Maradi-Analyse situationnelle mensuelle - Mars 2021 08

D’autre part, même si les résultats de la campagne agricole de 2020 pour le volet pastoral ont été bons (excédent 655 504 TMS en 2020 et déficit de 1 753 263 TMS en 201913, il se pourrait qu’avec les nombreux cas de feux de brousse (20 cas ayant consumés 5 251, 13 ha représentant une biomasse de 14 879 887, 68 kg14 ) et la pression du cheptel sur la production dans certaines zones de la région constituent des facteurs d’aggravation de la vulnérabilité des ménages pasteurs.

Les effets de feu de brousse enregistrés dans les zones pastorales, la persistance de l’insécurité continueront de perturber la transhumance, l’accès aux ressources en pâturages et en eau pour les animaux pourrait dégrader les conditions pastorales et provoquer une soudure précoce en début-mars 202115.

COORDINATION HUMANITAIRE

La plupart des mécanismes de coordination ont continué à fonctionner en dépit de la généralisation du télétravail né de la crise de la COVID-19. Les différents mécanismes de coordination à Maradi sont les Groupes de travail Sectoriels (GT Santé/Nutrition, GT Éducation, GT WASH, GT Sécurité Alimentaire, GT ABNA, GT IM, GT Protection).

Ces différents Groupes de travail et le Mécanisme de Réponse Rapide (RRM) se retrouvent chaque mois à l’occasion de la Réunion de l’Intersecteur. De plus, une autre instance est mise en place à Maradi qui est le Cadre de Coordination et de Concertation autour des autorités locales qui regroupent acteurs humanitaires et de développement pour discuter des enjeux liés à la mise en œuvre de la réponse au niveau des deux bords.

D’autres instances comme la Coordination de la réponse réfugiée, les sous-groupes de travail VBG et protection de l’enfant se tiennent également pour trouver des solutions idoines aux besoins des populations vulnérables.

ANALYSE INTERSECTORIELLE ET MULTISECTORIELLE

Personnes dans le besoin et sévérité des besoins intersectoriels

704K Personnes dans le besoin

RNN N N

A A AA A A

RNN RNN

A A AA [13] DirectionA Régionale de l’Élevage [14] Direction Régionale de l’Environnement, de la Salubrité Urbaine et du Developpement Durable (DRE/SU/DD) [15] https://fews.net/fr/west-africa/niger/key-message-update/march-2021A

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vrit des esoins ituation loale vrit des esoins omnunauts htes

Bermo

vrit des esoins ersonnes dplaces internes

Dakoro

Mayahi Tessaoua

Guidan Roumdji Aguié vrit des esoins rugis Gazaoua Madarounfa

Echelle/classe 1 2 3 4 5

Aucune/ Severité Stress Severe Extreme Catastrophique Minimale on oncern

D : 8/4/2021

Avec 0,7 million16 de personnes dans le besoin d’assistance humanitaire sur une population totale estimée à 4,7 millions soit 14% de la population du Niger. 97,8% des ménages présentent des besoins multisectoriels, dont 6% avec des besoins multisectoriels extrêmes. Cette situation affecte particulièrement 19% des réfugiés de la région et le département le plus touché est Madarounfa. Les besoins les plus accrus sont dans les secteurs de l’EHA (91% des ménages présentent un besoin dans ce secteur) et l’éducation (64% des ménages)17.

Le nombre de personnes ayant besoin d'une aide humanitaire en 2021 dans la Région de Maradi a augmenté de plus de 43% par rapport à 2020 principalement à cause de la montée de la violence et de l'insécurité et de l'impact de la pandémie COVID-19. Ces chocs ont exacerbé une vulnérabilité accrue chez les PDI, réfugiés, et les populations hôtes, car confrontés à un ensemble de conditions humanitaires tel que l'accès réduit aux services sociaux de base (nourriture, marchés, aux soins de santé, éducation, etc.), mécanismes d'adaptation négatifs du travail des enfants, entraînant des dommages physiques et la malnutrition.

Les analyses multisectorielles MSNA 2020 révèlent que dans les départements de Madarounfa et Tessaoua, ont les proportions de ménages ayant des besoins les plus accrus significativement supérieurs à la moyenne régionale (9% des ménages). La prévalence de besoins multisectoriels extrêmes de ces départements situés respectivement au sud et à l’ouest de la Région de Maradi semble en grande partie être déterminée par des besoins extrêmes en Eau Hygiène et Assainissement, en santé et protection. 69% des ménages de Madarounfa ont rapporté ne pas avoir accès à l’eau potable et aux latrines. Dans le département de Tessaoua, la totalité des ménages a exprimé avoir des problèmes EHA ; une situation particulièrement critique en raison des risques de

[16] HNO 2021 [17] Ibid

www.unocha.org/niger www.unocha.org/niger Le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires a pour mission de mobiliser et coordonner une réponse efficace et fondée Le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires a pour mission de mobiliser et coordonner une réponse efficace et fondée sur des principes humanitaires en partenariat avec les acteurs nationaux et internationaux. sur des principes humanitaires en partenariat avec les acteurs nationaux et internationaux. Région de Maradi-Analyse situationnelle mensuelle - Mars 2021 10 maladies hydriques associés à cette pratique. 31% des ménages à Madarounfa et 32% des ménages à Tessaoua ont rapporté avoir un accès limite aux soins de santé.

La détérioration du contexte, en début d’année, avec l’incursion des groupes armés dans plusieurs localités et au Nigéria, provoquant des mouvements de populations ont sensiblement augmenté les besoins dans la région, notammentRNN en abris N et bienN non alimentaires et à moindre mesure en EHA et sécurité alimentaire comme l’attestent les différentes évaluations réalisées dans la région (évaluations RRM du 19 janvier dans le village de A Elgada, le 21 janvier dans le village de Sanguirawa, les 03 – 04 mars sur le site de Zanfarawa, etc.). La situation A de déplacement AA des éleveurs venus du Nigéria va probablement encore avoir un impact sur la résilience des populations dans les zones d’accueils de ces éleveurs. A Réponse et gaps intersectoriels A 158 424 Personnes assistées

RNN RNN

A A AA A A

La réponse en 2021 priorise et cible des groupes de personnes vulnérables que la communauté humanitaire peut atteindre de manière réaliste et en toute sécurité. Il s’agit d’apporter de l'assistance et répondre aux besoins spécifiques des femmes, filles, hommes et garçons, et des groupes vulnérables spécifiques tels que les personnes âgées, les enfants de moins de cinq ans et les personnes handicapées qui ont été déplacées ou qui vivent dans des communautés d'accueil avec des vulnérabilités accrues. La réponse intersectorielle est fournie selon les modalités les plus appropriées. Le montant financier de 0,95 million de dollars américains est nécessaire pour apporter la réponse à 0,7 million de personnes et atteindre les objectifs stratégiques.

Au cours du 1er trimestre 2021, 158 424 personnes sur les 360 705 ciblées ont pu bénéficier d’une assistance dans au moins un secteur ; soit près de 44% des personnes ciblées. Hormis le cluster sécurité alimentaire qui a pu couvrir l’ensemble des personnes ciblées dans la région, tous les autres secteurs n’ont pas atteint 20% de leurs cibles.

La faiblesse de la réponse au niveau régional est due à trois facteurs essentiels :

1. Faible mobilisation des ressources financières au niveau nationale. Avec un taux de financement de presque 3 fois moins qu’a la même période en 2020, la réponse globale au Niger n’a reçu que 14 millions de dollars.

2. Accès humanitaire. Force est de reconnaître que toutes les activités humanitaires restent très dépendantes de l’accès humanitaire dans la région.

3. Manque de synergie d’action entre secteurs malgré l’existence de stratégies intersectorielles. Globalement, en dehors des interventions d’urgences multisectorielles et ponctuelles, répondant aux impacts des chocs soudains, on note un manque de synergies d’interventions réalisées grâce à l'intégration combinée

www.unocha.org/niger Le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires a pour mission de mobiliser et coordonner une réponse efficace et fondée sur des principes humanitaires en partenariat avec les acteurs nationaux et internationaux. 10 Région de Maradi-Analyse situationnelle mensuelle - Mars 2021 11

d’au moins deux secteurs ou/et d’interventions séquencées ou de transferts monétaires polyvalents répondant à une combinaison de besoins de base et doublée de ciblages géographiques pour réduire efficacement les besoins.

PRÉVISIONS

• L’augmentation du nombre d’incidents de sécurité liés aux incursions des groupes armés constitue une des sources des déplacements forcés internes dans la région de Maradi. La situation sécuritaire volatile dans les États nigérians de Katsina, Sokoto et Zamfara, continuera de générer des mouvements forcés des populations et des animaux.

• En effet, l’insécurité a aussi des impacts sur les populations pasteurs et agropasteurs. L'alternative d'une solution définitive à court ou moyen termes est loin d'être un acquis. Ainsi, la violence perpétrée par les groupes armés contre ces populations continuera à créer des déplacements transfrontaliers forcés vers la partie nord de la région, plus précisément dans les départements de Dakoro (Sabon Machi et Kornaka) et Mayahi (Tchaké et Mairéré) ; d’autres mouvements forcés des populations éleveurs pourraient voir le jour dans les localités du département de Guidan Roumdji et de la commune de Chadakori. Cette situation générera des besoins humanitaires supplémentaires.

• Les effets directs et indirects des crises sécuritaires et sanitaires sur les mouvements des personnes et des biens ainsi que sur les activités de moyens d’existence et des marchés vont persister. Cela va engendrer ainsi des situations d’insécurité alimentaire dans la Région de Maradi, particulièrement dans la partie sud et les zones d’accès difficile.

RECOMMANDATIONS

• Réaliser des interventions conjointes, urgentes et préventives sont nécessaires pour freiner cette détérioration progressive de la situation nutritionnelle.

• Développer et privilégier des approches multisectorielles et intersectorielles pour améliorer l’efficacité de la réponse humanitaire et éviter des duplications.

• Plaidoyer pour une assistance coordonnée et adéquate aux besoins dans divers secteurs (sécurité alimentaire, santé, éducation, eau hygiène et assainissement, abris, protection) ;

• Intensifier la sensibilisation des populations sur les risques liés à la COVID-19 et le respect des gestes barrières et autres mesures standards édictées par les autorités en vue de réduire le risque de propagation et d’infection.

• Plaidoyer pour la mise en œuvre d'activités génératrices de revenus qui permettrait de renforcer les moyens d’existence des populations dans le besoin (réfugiés et personnes déplacées internes) y compris pour les populations d’accueil.

• Plaidoyer pour une assistance aux familles d’éleveurs et à leurs animaux dans les zones d’affluence des pasteurs, ainsi que la prise en charge des enfants scolarisés et en âge d’aller à l’école. Il est impérieux de renforcer les capacités des écoles en infrastructures et enseignants dans les différents villages d’accueil de ces populations afin d’accueillir tous les enfants scolarisés ou en âge d’aller à l’école.

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