Examen République Du Niger Évaluation De L
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
Cote du document: EC 2019/107/W.P.4 Point de l'ordre du jour: 5 Date: 1er octobre 2019 F Distribution: Publique Original: Français République du Niger Évaluation de l'impact Projet d'appui à la sécurité alimentaire et au développement de la région de Maradi Note à l'intention des membres du Comité de l'évaluation Responsables: Questions techniques: Transmission des documents: Oscar A. Garcia Deirdre Mc Grenra Directeur du Cheffe Bureau indépendant de l'évaluation du FIDA Gouvernance institutionnelle et téléphone: +39 06 5459 2274 relations avec les États membres courriel: [email protected] téléphone: +39 06 5459 2374 courriel: [email protected] Fabrizio Felloni Directeur adjoint téléphone: +39 06 5459 2361 courriel: [email protected] Comité de l'évaluation — Cent septième session Rome, 29 octobre 2019 Pour: Examen EC 2019/107/W.P.4 Table des matières Résumé ii Appendice Rapport principal 1 i EC 2019/107/W.P.4 Résumé A. Contexte de l'évaluation 1. En 2018-2019, le Bureau indépendant de l'évaluation du FIDA a évalué l'impact du Projet d'appui à la sécurité alimentaire et au développement de la région de Maradi (PASADEM), en République du Niger. D'une durée de six ans et d'un coût total estimé à 31,7 millions d'USD (dont un prêt du FIDA de 22,2 millions d'USD), le PASADEM a été approuvé en décembre 2011 par le Conseil d'administration du FIDA. L'accord de financement relatif au prêt est entré en vigueur en mars 2012 et le projet s'est achevé comme prévu le 31 mars 2018. 2. Objectifs du projet. L'objectif général du PASADEM était d'améliorer les conditions de vie et de renforcer les capacités de résilience des populations rurales de la région de Maradi face aux crises. Son objectif de développement était d'améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle de 65 000 ménages ruraux autour de cinq pôles de développement économique rural, centrés sur les marchés de demi-gros de céréales, de produits maraîchers et de bétail dans 18 communes de la région de Maradi. 3. Groupes cibles. Les groupes cibles du PASADEM étaient: i) les producteurs agricoles ou agropasteurs et leurs organisations dégageant des surplus commercialisables (au moins 5% de femmes et/ou jeunes chefs de ménage); ii) les petits producteurs agricoles ou agropasteurs très vulnérables aux chocs extérieurs (au moins 10% de femmes et/ou jeunes chefs de ménage); iii) les jeunes et les femmes sans terre ou possédant trop peu de terres, souhaitant lancer une activité ou une microentreprise dans ou autour des marchés; iv) les communes rurales en tant que maître d'ouvrage du développement local et partenaire privilégié des marchés, et les instances rurales en charge de la gestion des investissements collectifs. 4. Composantes. Le PASADEM comprenait trois composantes: 1) l'amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, par l'amélioration de la productivité agrosylvo-pastorale, l'amélioration de l'accès des producteurs aux marchés ruraux de la région, l'appui aux mécanismes de résilience et à la sécurité nutritionnelle des groupes les plus vulnérables; 2) le développement des capacités des acteurs organisés locaux, à travers l'émergence et le renforcement des capacités des instances rurales à caractère communautaire, le renforcement des capacités des organisations paysannes (OP) et des opérateurs d'appui-conseil, et des mécanismes de financement; 3) la gestion du projet et le dialogue politique, grâce à la coordination et à la gestion du projet, au suivi-évaluation et à la gestion des savoirs, ainsi qu'à la concertation sur les politiques. 5. Dispositions institutionnelles. Le projet était placé sous la tutelle du Ministère de l'agriculture et sa gestion assurée par une unité de coordination et de gestion installée à Maradi, avec l'appui d'un assistant technique international pendant les trois premières années. Avec son intégration dans le Programme de développement de l'agriculture familiale (ProDAF) à partir de novembre 2015, le projet a été géré par l'unité régionale de gestion du ProDAF. L'unité de gestion du projet s'est appuyée sur les structures et institutions existantes pour réaliser des activités selon une approche participative, axée sur la concertation et le "faire-faire". Ainsi l'exécution des activités sur le terrain a été assurée par les opérateurs partenaires, les communautés villageoises et leurs associations, les services techniques et d'autres prestataires de services. B. Objectifs, méthode et évaluation 6. Objectifs de l'évaluation. Les principaux objectifs de l'évaluation de l'impact étaient les suivants: i) évaluer la contribution du PASADEM à l'évolution des différentes dimensions de la pauvreté rurale dans la zone d'intervention du projet; ii EC 2019/107/W.P.4 ii) formuler des conclusions et des recommandations aux fins de la conception et de la mise en œuvre des interventions actuelles et futures au Niger financées par le FIDA; iii) fournir une base d'observations factuelles et d'enseignements pouvant contribuer à l'évaluation de la stratégie et du programme de pays du FIDA au Niger, prévue en 2020. 7. Méthode suivie. Le projet a été évalué à l'aide des critères d'évaluation décrits dans le Manuel d'évaluation du FIDA. L'impact sur la pauvreté rurale a été mesuré dans quatre domaines habituels: i) le revenu et les avoirs nets des ménages; ii) le capital humain et social, et l'autonomisation; iii) la sécurité alimentaire et la productivité agricole; iv) les institutions et les politiques; ainsi que dans un domaine supplémentaire, v) la marge des producteurs. Le projet a, en outre, été apprécié selon les critères suivants: pertinence, efficacité, efficience, durabilité, égalité des sexes et autonomisation des femmes, innovation et mise à l'échelle, environnement et gestion des ressources naturelles, adaptation aux changements climatiques et performance des partenaires. 8. L'appréciation des différents critères d'évaluation reposait sur la théorie du changement du projet, qui a permis de mieux comprendre la logique d'intervention du projet. L'évaluation était fondée sur une combinaison de méthodes mixtes. Ces méthodes comprenaient: i) une analyse documentaire permettant d'appréhender la conception et le contexte du projet, ainsi que ses principaux résultats et difficultés; ii) une analyse quantitative fondée sur une enquête au niveau de ménages bénéficiaires et de ménages témoins; iii) un questionnaire pour chaque village ciblé par l'analyse quantitative, visant à collecter les éléments du contexte; iv) une analyse qualitative reposant sur deux enquêtes narratives participatives; v) des entretiens individuels ou en petits groupes avec des personnes ressources. 9. La composante quantitative de l'évaluation reposait sur le système de suivi nominatif du PASADEM dans un échantillon de 34 villages initialement ciblés. L'analyse a été menée sur 1 350 ménages, dont 614 bénéficiaires et 736 témoins. Les données ont été analysées selon la méthode des doubles différences pour les données longitudinales et les techniques d'appariement par les scores de propension pour les données transversales. L'analyse quantitative a été appliquée notamment à l'étude de l'impact sur la productivité agricole, la sécurité alimentaire et les avoirs nets des ménages. 10. La composante qualitative a suivi une approche novatrice, fondée sur deux enquêtes narratives participatives. Celles-ci consistaient à demander aux enquêtés de raconter une expérience personnelle, puis d'auto-analyser leur histoire moyennant un questionnaire. Ensuite, les histoires et données d'auto-analyse ont été traitées pour en déduire des tendances et thématiques clés. Celles-ci ont été discutées avec des experts et des groupes de participants à l'enquête, au départ d'une relecture et discussion d'une sélection d'histoires représentatives. Cette approche a permis de fournir des éclaircissements sur des domaines d'impact, de reconstituer des théories du changement beaucoup plus détaillées, ainsi que d'évaluer la pertinence de ces interventions par rapport aux réalités vécues par les populations ciblées. C. Principaux constats 11. Pertinence. Le PASADEM était pertinent par rapport aux politiques et stratégies du Gouvernement et du FIDA. Sa conception ambitieuse combinait judicieusement des appuis à la productivité agropastorale, à l'accès aux marchés et à la résilience alimentaire des ménages les plus vulnérables autour de cinq pôles de développement économique, et le tout devait être rendu durable par un important renforcement des capacités d'organisations et d'instances rurales. Cependant, à cause d'une sous-estimation importante des coûts et de la durée des négociations avec les différentes parties prenantes pour la mise en place des infrastructures de iii EC 2019/107/W.P.4 marché, et en raison de l'entrée en vigueur du nouveau ProDAF du FIDA, durant les deux dernières années du projet, la construction d'un nombre réduit de marchés a reçu la priorité absolue. Les appuis à la productivité agricole, les actions orientées vers les ménages les plus vulnérables et le renforcement des OP sont passés au second plan, avec des conséquences importantes sur l'ampleur de l'impact du projet. Il en résulte aussi qu'aucun pôle de développement économique n'a pu être complètement achevé dans la région de Maradi. 12. Efficacité. Les interventions du PASADEM ont eu lieu dans un total de 288 villages vulnérables; au lieu des 357 villages prévus. Dans le cadre du projet, environ 104 000 personnes (84% de femmes; 37% de jeunes) ont été appuyées à travers diverses activités relatives à la sécurité alimentaire et nutritionnelle et 15 000 personnes (37% de femmes; 27% de jeunes) pour ce qui était de la productivité agropastorale; 66 000 personnes (45% de femmes; 21% de jeunes) ont participé à des activités de gestion durable des terres; 29 000 membres (44% de femmes; 60% de jeunes) d'instances rurales et d'OP ont été formés ou conseillés et, enfin, 1 500 participants (96% de femmes; 38% de jeunes) à des microprojets collectifs rémunérateurs ont été soutenus.