Fonds des Nations Unies pour la Population

EVALUATION FINALE DU 7ème PROGRAMME DE COOPERATION - UNFPA 2009-2013

RAPPORT FINAL

Equipe de l’Evaluation :

- Dr. Alain BADJECK : Démographe, Consultant International, Team Leader, Santé et Droits en matière de reproduction - Marthe DIARRA : Sociologue, Consultante nationale, Genre et Droits Humains - Aboubacar SOULEY, Socio-anthropologue, Expert Population et Développement

Niamey, Novembre 2012

Table des matières

1.1 OBJECTIFS DE L’EVALUATION 12 1.2 COUVERTURE DE L’EVALUATION 12 1.3 METHODOLOGIE ET PROCESSUS 13 1.4 METHODES DE COLLECTE DES DONNEES 14 1.5 EVALUATION DU SYSTEME DE SUIVI ET EVALUATION DU BUREAU 15 1.6 METHODES D’ANALYSE DES DONNEES 15 1.7 PROCESSUS DE L’EVALUATION 16 2.1 DEFIS EN MATIERE DE DEVELOPPEMENT 18 2.2 ROLE DE L’ASSISTANCE EXTERNE 30 3.1 PROCESSUS DE PROGRAMMATION STRATEGIQUE 32 3.2 REPONSE DE L’UNFPA A TRAVERS LE PROGRAMME PAYS 35 3.3 STRUCTURE FINANCIERE DU PROGRAMME EN COURS 38 4.1 SANTE DE LA REPRODUCTION ET VIH/SIDA 42 4.2 POPULATION ET DEVELOPPEMENT 68 4.3 GENRE 81 5.1 MODALITES DE GESTION DU 7E PROGRAMME 100 5.2 CAPACITES DE GESTION DU BUREAU-PAYS 100 5.3 CAPACITES DE MISE EN ŒUVRE 104 5.4 FORCES ET FAIBLESSES DU PROGRAMME 107 5.5 LEÇONS APPRISES 108 6.1 ALIGNEMENT STRATEGIQUE INSTITUTIONNEL 109 6.2 ALIGNEMENT SYSTEMIQUE 112 6.3 CAPACITE DE REPONSE DE L’UNFPA 113 6.4 VALEUR AJOUTEE 114 7.2 CADRE DES RESULTATS 118 7.3 SUIVI DES INTRANTS ET DES ACTIVITES 120 7.4 SUIVI DES PRODUITS ET DES EFFETS 120 7.5 SUIVI DES HYPOTHESES ET DE RISQUES 121 7.6 RENFORCEMENT DES CAPACITES NATIONALES EN SUIVI ET EVALUATION 121 8.1 CONCLUSIONS 123 8.2 RECOMMANDATIONS 130

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SIGLES ETABREVIATIONS

AFD : Agence française de développement

AGR : Activités génératrices de revenus

ANBEF : Association Nigérienne pour le bien être familial

APC : Approche par compétence

ASBC : Agent de santé à base communautaire

ASC : Agent de santé communautaire

AT : Assistant technique

BAD : Banque africaine de développement

BCEAO : Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest

BLU : Bande latérale unique

BM : Banque mondiale

BTP : Bâtiments et travaux publics

CA : Conseil d'administration

CCA : Common Country Assessments

CCM : Country Commodity Manager

CDI : Consommateurs de drogues injectables

CDMT : Cadre de dépenses à moyen terme

CEDEF : Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes

CHR : Centre hospitalier régional

CIPD : Conférence internationale sur la population et le développement

COAR : Country Office Annual Report

CPAP: Country Program Action Plan

CPD : Country Program Document

CPN : Consultation prénatale

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CSI : Centre de Santé intégré

CSRD : Conseil suprême pour le redressement de la démocratie

CV : Curriculum vitae

DD/PF/PE : Direction départementale de la promotion de la femme et de la protection de l'enfant

DDP/RS : Direction départementale de la population et des réformes sociales

DEX : Direct Agency Execution

DGPP : Déclaration générale de politique de population

DH : Droits humains

DMU : Dispositif minimum d'urgence

DOS : Division for Oversight Services

DRP/RS : Direction régionale de la population et des réformes sociales

DRPF/PE : Direction régionale de la promotion de la femme et de la protection de l'enfant

DRSP : Direction. Régionale de la santé

DSME : Direction de la santé de la mère et de l'enfant

EDSN : Enquête démographique et de santé au Niger

EmEP : Éducation en matière d'environnement et de population

ENBC : Enquête nationale sur le bien être

ENSEA : Ecole nationale supérieure de l’électronique et de ses applications

ENSP : École nationale de santé publique

FAO : Food and Agriculture Organization (of United Nations)

FCFA : Franc de la communauté francophone d’Afrique

FFI : Femmes fistuleuses identifiées

FFP : Femmes fistuleuses opérées

GAR : Gestion axée sur les résultats

HD : Hôpital de district

IADM : Initiative de l’Allègement de la Dette Multilatérale

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IDH : Indice du développement humain

IEC/CCC : Information éducation communication / communication pour le changement de comportement

IFORD : Institut de formation et de recherche démographiques

IFTIC : Institut de formation aux techniques de l'information et de la communication

IGN : Initiative genre Niger

IMIS : Integrated Management Information System

INS : Institut national de la statistique

ISF : Indice synthétique de fécondité

IST/VIH/SIDA : Infection sexuellement transmissible/syndrome d’immuno déficience acquise

MCA : Millennium Challenge Account

MGF : Mutilations génitales féminines

MICS : Multi Indicators Clustery survey

MSP : Ministère de la santé publique

NEX : National Execution

NPO : National Program Officer

NPPP : National Professional Project Personnel

OAS : Organisation africaine de la santé

OCHA : Office for Coordination of Humanitarian Affair

OMD : Objectif du millénaire pour le développement

ONG : Organisation non gouvernementale

ONPPC : Office national des produits pharmaceutiques et chimiques

ONU : Organisation des Nations Unies

OSC : Organisation de la société civile

P&D : Population et développement

PAA : Projet paix Aïr Azawagh

PDC : Plan de développement communal

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PDDE : Programme décennal de développement de l'éducation

PDES : Plan de développement économique et social

PDS : Plan de développement sanitaire

PE : Partenaires d’exécution

PEH : Projet d’établissements hospitaliers

PF : Planification familiale

PIB : Produit intérieur brut

PNG : Politique nationale genre

PPTE : Pays pauvres très endettés

PRN : Présidence de la République du Niger

PRODOC : Programme Document

PTA : Programme de travail annuel

PTF : Partenaires techniques et financiers

QUIBB : Questionnaire unifié des indicateurs de base du bien être

REDATAM : REtrieval of DATA for small areas by Microcomputer

RGPH : Recensement général de la population et de l’habitat

RHCS : Reproductive Health Commodity Security

SAFEM : Salon international de l'artisanat pour la femme

SDR : Stratégie de développement rural

SDRP : Stratégie de développement accéléré et de réduction de la pauvreté

SE : Suivi-évaluation

SNIS : Système national d’information sanitaire

SNU : Système des Nations Unies

SONGES : Soutien aux organisations non gouvernementales du sud

SONIPHAR : Société nigérienne des industries pharmaceutiques

SONU : Soins obstétricaux et néonataux d'urgence

SONUB : Soins obstétricaux et néonataux d’urgence de base

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SONUC : Soins obstétricaux et néonataux d’urgence complets

SP : Strategic Plan

SPD : Stratégies de population et développement

SR : Santé de la reproduction

SR/PF : Santé de la reproduction/planification familiale

SSB : Services sociaux de base

SSR : Santé sexuelle et reproductive

SSRAJ : Santé sexuelle et reproductive des adolescents et des jeunes

TDR : Termes de référence

UE : Union européenne

UEMOA : Union économique et monétaire ouest-africaine

UNCT : United Nations Country Team

UNDAF : United Nations Development Assistance Framework

UNEG : United Nations Evaluation Group

UNFPA : United Nations Population Fund

UNICEF : United Nations Children Fund

UNPD : United Nations program for development

USAID : United States Agency for International Development

USD : United States Dollar

VBG : Violence basée sur le genre

VIE : Volontaires pour l'intégration de l'éducation

VIH : Virus de l'immunodéficience acquise

VNU : Volontaire des Nations Unies

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Tableau 1 : Indicateurs démographiques et socio-économiques du Niger

Type de données Année Estimation Source de données Données démographiques Population totale 2012 16274738 INS % de la population des femmes en âge de procréer 2011 21,56% INS (15-49 ans) % de la population de moins de 15 ans 2012 49,2% INS % de la population de moins de 25 ans 64% 2012 10698918 INS Taux de croissance démographique 2001 3,3% INS % de la population rurale 2012 78,3% INS % de la population urbaine 2012 21,7% INS Densité de la population 2012 12,8 INS % des femmes dans population totale 2012 50,1% INS Indice synthétique de fécondité (ISF) 2006 7,1 INS Taux de mortalité maternelle pour mille naissances 2010 554 INS vivantes Taux de mortalité infantile pour mille 2010 63,2 INS Taux de mortalité infanto juvénile pour mille 2010 130,5 INS Espérance de vie à la naissance 2011 58,8 INS Indicateurs socio économiques de base PIB par tête d’habitant (en milliards FCFA) 2011 3004,4 INS Taux de croissance du PIB réel 2011 2,1% INS Taux de croissance économique 2000- 3,8% INS 2010 Part du budget de l’Etat alloué aux dépenses de 2010 15% SNIS santé (en %) Taux d’alphabétisation chez les hommes 2009- 42,8% ENBC III 2010 Taux d’alphabétisation chez les femmes 2009- 17,1% ENBC III 2010 Taux brut de scolarisation chez les garçons 2009- 81,9% INS 2010 Taux brut de scolarisation chez les filles 2009- 63,9% INS 2010 % Population vivant au-dessous du seuil de 2008 59,5% INS pauvreté monétaire IDH (Indice de développement Humain) 2011 0,295 UNPD % de femmes enceintes ayant accompli au moins 1 2010 90,55% INS visite CPN % d’accouchements assistés 2010 37,1% INS Taux de prévalence contraceptive 2010 15% ou SNIS 16

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Structure du rapport d’évaluation du Programme pays Le présent rapport de l’évaluation finale du 7ème Programme de coopération NIGER-UNFPA comprend 8 chapitres et plusieurs annexes. L’introduction constitue le 1er chapitre et présente le contexte de l’évaluation, ses objectifs et sa couverture, la méthodologie, y compris les difficultés rencontrées et les contraintes liées à cet exercice. Le chapitre 2 met en évidence les principaux défis auxquels le NIGER fait face en termes de développement économique et social, notamment dans les domaines de la Santé de la reproduction, de Population et Développement et de Genre. Le chapitre 3 se concentre sur la réponse globale du système des Nations Unies aux défis du développement du Niger, et met en exergue la réponse spécifique de l’UNFPA à travers son programme de coopération avec le Niger, fondé sur les trois composantes : Santé de la reproduction, Population et Développement, et Genre. Le chapitre 4 présente les résultats de l’évaluation au niveau de chacun des trois domaines d’intervention. Le chapitre 5 traite de la gestion du programme. Le chapitre 6 se focalise sur le positionnement stratégique de l’UNFPA au Niger ; le chapitre 7 fait le bilan du système de suivi et évaluation, et le chapitre 8 présente les conclusions et recommandations. Enfin, pour terminer, des documents de référence et des outils utilisés au cours de cette évaluation sont présentés en annexes.

Remerciements L’Equipe de l’évaluation exprime ses vifs remerciements à tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué au succès et à l'accomplissement de ce travail.

Ces remerciements s’adressent d’abord à la Représentante de l’UNFPA au Niger, Mme Monique Clesca, pour ses avis compétents et ses conseils éclairés, qui ont permis aux évaluateurs de travailler dans des bonnes conditions et d’atteindre les objectifs tels que définis dans leurs termes de référence. L’équipe saisit la même occasion pour remercier tout le personnel du bureau UNFPA-Niger pour son accueil et ses contributions à l’amélioration de la qualité de ce rapport tant sur le plan du contenu que de la forme.

L’Equipe exprime sa grande reconnaissance à tous les partenaires d’exécution des ministères impliqués dans la mise en œuvre du 7è programme, rencontrés à ou dans les régions lors des visites sur le terrain, aux ONG, aux agences du SNU, pour leur disponibilité, leur gentillesse, et leur grande connaissance à la fois du programme et du terrain.

Il est difficile d’oublier les autorités religieuses, coutumières, politiques et administratives, tant au niveau central, décentralisé, qu’au niveau des communautés ; elles ont montré une grande capacité d’écoute et de patience en consacrant leur temps aux entretiens avec la mission, et en répondant aux questions de l’évaluation en toute liberté et franchise. Qu’ils soient tous remerciés !

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Enfin, cette mission n’aurait pas pu se dérouler normalement sans l’aide et la disponibilité des responsables d’antennes UNFPA placées dans les différentes régions du pays, et que l’Equipe remercie chaleureusement.

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RESUME EXECUTIF

CONTEXTE

La présente évaluation finale vise à apprécier les résultats du 7è programme de coopération entre le Gouvernement du Niger et l’UNFPA-Niger. Ce programme qui fait l’objet d’évaluation, couvre une période allant de 2009 à 2013. Il a pour fondement les trois domaines programmatiques de l’UNFPA : (i) santé de la reproduction (SR) ; (ii) population et développement (P&D), et (iii) genre, et contribue aux effets UNDAF 2009-2013 suivants : − effet UNDAF 2 : d’ici 2013, les populations vulnérables utilisent les services sociaux de base (SSB) de qualité et participent à la maîtrise de la croissance démographique ; − effet UNDAF 3 : d’ici à 2013, les institutions nationales et locales gouvernent démocratiquement dans le respect des droits humains, de l’équité de genre et contribuent à la consolidation de la paix. Le budget initial global du 7èmeprogramme s’élève à 26.8 millions USD, dont USD 16.5 millions USD de ressources régulières, et 10.3 USD d’autres ressources.

OBJECTIFS DE L’EVALUATION L’évaluation du 7è programme visait à : (i) apprécier la pertinence, l’efficacité, l’efficience, et la durabilité/impact des trois composantes (santé de la reproduction et droits en matière de procréation, population et développement, genre), (ii) analyser la réponse stratégique de l’UNFPA par rapport au contexte national ; (iii) apprécier le positionnement stratégique de l’UNFPA au sein de la communauté des partenaires au développement nationaux et internationaux grâce à ses avantages comparatifs ajoutés aux efforts du gouvernement visant l’amélioration des conditions de vie de l’ensemble de la population ; (iv) identifier les leçons apprises en vue d’améliorer la gestion et la qualité du prochain programme. Finalement, les résultats de l’évaluation serviront à éclairer les décisions sur les activités relatives aux interventions entreprises dans le cadre du programme, dans un processus participatif, à rendre possible l’apprentissage au sein même de l’UNFPA et des partenaires au développement. COUVERTURE DE L’EVALUATION Le choix de la zone d’intervention est pertinent, parce qu’il est fondé sur : (i) les priorités nationales ; (ii) les besoins et les réalités des populations locales, notamment leur niveau de pauvreté élevé associé à une mortalité et à une fécondité élevées, et à la dégradation générale de leurs conditions de vie ; (iii) la recherche de synergies avec les autres agences du Système des Nations Unies (SNU) pour plus d’efficacité et de visibilité ; (iv) les leçons apprises du 6ème programme ; (v) le mandat de l’UNFPA par le développement des initiatives intégrées de population et développement, genre, santé de la reproduction, y compris le VIH et le Sida, dans toute la zone d’intervention. Le programme a une couverture nationale pour tout ce qui concerne les stratégies et les politiques, la mobilisation sociale, le repositionnement de la planification familiale (PF), la prévention du VIH et des violences basées sur le genre (GBV).

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L’évaluation a couvert les trois domaines programmatiques (Santé de la reproduction et droits en matière de procréation, Population et Développement, Genre) exécutés dans les différentes zones d’intervention, avec l’implication des partenaires d’exécution, des agences du SNU, des organisations de la société civile, des communautés locales, sur la période allant de 2009 à 2013. METHODOLOGIE ET PROCESSUS La méthodologie adoptée pour évaluer le septième Programme de coopération Niger-UNFPA 2009-2013 était celle proposée et recommandée par la Branche de l’Evaluation (DOS) du Siège de l’UNFPA. Celle-ci a été systématiquement appliquée à toutes les étapes du processus, conformément aux directives telles que présentées dans le HANDBOOK et qui ont servi de guide aux évaluateurs dans leur travail. Contrairement aux approches méthodologiques passées, l’approche DOS vise à respecter les normes et standards internationaux aujourd’hui en vigueur1. CRITERES ET QUESTIONS D’EVALUATION Les évaluateurs ont eu comme tâche principale de procéder à la précision des questions d’évaluation sur la base d’une matrice d’évaluation (proposée par DOS) et ont utilisé toute la batterie d’outils contenus dans le HANDBOOK. La matrice d’évaluation fait partie des outils principaux utilisés, car elle lie les questions aux critères relatifs à la pertinence, à l’efficacité, à l’efficience et à la durabilité dans l’analyse des trois composantes du Programme (SR, P&D, Genre). Pour l’analyse du positionnement stratégique de l’UNFPA, trois critères ont été retenus : l’alignement stratégique, la réponse et la valeur ajoutée. Les questions relatives aux critères d’évaluation sont des questions standard qui ont été adaptées au contexte nigérien.

1UNFPA Policy - UNEG norms and code of conduct

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que celles-ci sont avant tout des phénomènes qui résultent de la pauvreté et PRINCIPALES CONCLUSIONS du manque de développement. Dans cette approche intégrée, la dynamique Au niveau stratégique démographique et le genre viennent en La lutte contre la mortalité maternelle support à la santé de la reproduction, et les et néonatale, la maîtrise de la croissance trois composantes s’enrichissent et se démographique, demandent d’importants renforcent mutuellement. investissements et d’actions fortes. Car, le L’UNFPA a mis l’accent sur une Niger est un véritable « laboratoire approche communautaire des questions démographique » où les problèmes de de population, notamment de celles liées à population se posent avec une acuité la santé de la reproduction, à la extrême et revêtent une dimension planification familiale, et au genre. Des exceptionnelle, dans un contexte socio- stratégies porteuses de changements ont été mises en place ou fortement appuyées : les culturel, religieux et politique complexe. Ecoles des Maris, les comités de soutien à Dans un tel contexte, les approches la santé de la reproduction, les centres amis des jeunes ont contribué à l’augmentation classiques pour faire face à la croissance de la demande des services de SR/PF, au démographique et lutter contre la mortalité rapprochement desdits services des maternelle et néonatale ne suffisent donc populations, et à leur utilisation par un plus. C’est pourquoi le programme a nombre croissant de femmes, de jeunes et innové en adoptant des stratégies porteuses adolescents. de changements et de durabilité, venues de Grâce à un plaidoyer soutenu auprès du l’intérieur même des communautés. On gouvernement, des autorités politiques peut notamment citer parmi les « stratégies et administratives, des autorités du dedans » l’initiative des Ecoles des religieuses et coutumières, l’UNFPA a pu Maris et des comités de soutien à la SR qui placer à un niveau élevé le programme d’action de la conférence internationale ont contribué à améliorer significativement sur la population et le développement les indicateurs de SR et de PF dans toutes (CIPD). Sur le terrain, des actions sont les régions, à faire prendre conscience des effectivement menées dans le cadre des effets négatifs d’une trop forte croissance trois domaines programmatiques pour démographique dans la vie des individus, atteindre les objectifs de la CIPD et les des ménages et de la société, et des OMD (parmi lesquels l’OMD 5 fait l’objet questions liées au genre et aux jeunes et d’une attention particulière). adolescents. Toutes les activités entreprises par Face à une croissance démographique l’UNFPA au Niger découlent du Plan particulièrement forte et débridée, Stratégique de l’UNFPA et des grandes l’UNFPA a fait un plaidoyer qui a donné orientations du Gouvernement en d’importants résultats en matière de prise matière de développement et de lutte en compte des questions de population contre la pauvreté. Elles mettent un accent dans la planification du développement au particulier sur les groupes vulnérables (les Niger. Il a adopté une approche globale et femmes en âge de procréer, les mères, les systémique de ces questions, étant entendu nouveau-nés, les jeunes et adolescents).

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Des efforts considérables ont été déployés, accordent un statut unique par rapport aux afin que ces groupes vulnérables aient tous autres partenaires. accès aux services de SR et de prévention Dans beaucoup de cas, l’UNFPA est le des IST/VIH/Sida de qualité, et qu’ils les seul partenaire à intervenir directement : utilisent systématiquement. collecte et analyse des données (recensement général de la population et de Le programme a souffert du manque de l’habitat), réparation des fistules coordination au niveau central et obstétricales, etc. régional, des retards dans les décaissements des fonds, de l’insuffisante Au niveau programmatique maîtrise des règles et procédures de Santé de la reproduction et droits l’UNFPA par la partie nationale, du o en matière de procréation manque de suivi et de supervision réguliers sur le terrain, d’une insuffisante capacité Le programme a centré ses efforts sur d’absorption des fonds, etc. Tout cela a les activités d’IEC/CCC, de contribué, dans une certaine mesure, à communication sociale et réduire relativement la performance du communautaire, de plaidoyer, à programme. l’intention des autorités politiques, administratives, coutumières et religieuses. Au cours de ce 7è programme, l’UNFPA Ces activités ont déclenché un vaste a joué un rôle actif au sein de la mouvement social qui a entraîné une coordination de UNCT, notamment au transformation progressive des mentalités sein des différents groupes techniques vis-à-vis des questions de SR et des (VIH/Sida, Genre, urgences humanitaires), IST/VIH/Sida, de violences basées sur le contribuant ainsi à améliorer la genre, y compris de planification familiale. coordination des agences du SNU au niveau central. Au niveau régional, Une attention particulière a été portée aux notamment à Maradi où le SNU a mis en jeunes et adolescents, grâce à l’appui à place un programme conjoint, toutes les l’éducation par les pairs et au personnes interrogées apprécient le rôle développement des compétences de vie joué par le Fonds surtout en ce qui courante. Le nombre de centres amis des concerne la maîtrise de la croissance jeunes a augmenté, de nombreux outils de démographique. formation et de sensibilisation sur les questions de SR, des IST/VIH/Sida et de En termes de valeur ajoutée, l’UNFPA a démontré qu’il avait quelque chose de plus PF ont été élaborés et vulgarisés, y compris que les autres agences du SNU et des supports spécifiques aux jeunes. partenaires au développement dans ses trois domaines programmatiques : Des stratégies telles que l’initiative de Population et Développement, Santé de la l’Ecole des Maris, les comités de soutien à reproduction/VIH/Sida, et Genre ; son la SR, les Distributeurs à Base expertise technique en santé de la Communautaire (DBC), les centres amis reproduction et VIH/Sida, en collecte et des jeunes, incluant des activités analyse des données, son plaidoyer d’IEC/CCC et de plaidoyer, ont contribué, incessant sur les questions de population, d’équité et d’égalité entre sexes, lui dans une approche commune, à l’augmentation de la demande des services

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de SR, de prévention des IST/VIH/Sida et Quant à la prise en charge des urgences de PF. humanitaires, le programme a, entre autres, dispensé des formations sur le Cette augmentation de la demande des DMU en matière de SR, distribué les services de SR, de prévention différents kits aux populations pendant les d’IST/VIH/Sida et de PF est aussi due à crises dont le Niger a fait l’objet au cours la forte croissance démographique qui de ces dernières années. En particulier, exerce une forte pression sur tous les l’UNFPA a apporté assistance aux secteurs sociaux, particulièrement sur le populations affectées par les inondations secteur de la santé. (Niamey, et ) et le choléra Le repositionnement de la PF a occupé (Maradi) à hauteur respectivement de US $ une place centrale dans ce 7è programme ; 101 967 et US $ 6 202, soit au total US $ l’accent a été mis sur l’accès des 108 169. populations vulnérables aux services de o Population et développement SR, de soins obstétricaux et néonatals d’urgence de première nécessité. A cet Au niveau de Population et égard, tout a été mis en œuvre, y compris Développement, la coopération entre le renforcement des capacités des l’UNFPA, le Gouvernement, et avec d’autres partenaires au développement, a structures nationales et des prestataires des accru et amélioré la production des services publics et privés dans la prise en données sur la population en contribuant, charge des besoins des populations en SR d’une part, à la formation d’une masse et dans l’offre desdits services, et la prise critique de compétences en matière de en charge des cas de fistule obstétricale collecte, d’analyse et de diffusion de (FO). données sociodémographiques. Ce sont environ 6 experts formés en statistique- D’importants efforts ont été déployés pour démographie à l’IFORD (Yaoundé), le développement et l’appui aux structures plusieurs spécialistes formés dans les de prise en charge des besoins spécifiques domaines de la population, de la santé de la reproductive et du genre. des jeunes et adolescents en matière de SSRAJ et de prévention des IST/VIH/Sida, Comme résultat majeur, la disponibilité sans oublier l’appui à la lutte contre les des données désagrégées pour le développement a contribué à la MGF, la collecte et l’analyse des données formulation des documents de politique et en SR, le développement de l’offre de de stratégies de développement de grande services de dépistage volontaire du VIH, qualité. l’intégration de l’enseignement de la SR L’amélioration des connaissances dans dans les écoles et la Faculté de Médecine les domaines de la population a été un de Niamey. levier pour une prise en compte des questions de population, santé de la L’ensemble des interventions ci-dessous reproduction et genre dans l’élaboration, la a contribué à l’amélioration des mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des indicateurs de SR et de PF dans toutes cadres nationaux de développement. Ainsi, les régions, et au rapprochement des le plaidoyer et le dialogue de politique ont services des communautés. été continus pour une prise en compte effective de la problématique des jeunes, des adolescents et des femmes dans les

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politiques et stratégies nationales de Depuis sa conception jusqu'aux actions, développement. le 7ème Programme a révélé un net Des études sur la pauvreté, la migration, la souci de respecter les cadres et planification familiale, le VIH, les orientations nationales et internationales violences basées sur le genre et dans en matière de genre, en priorisant la d’autres domaines de la population ainsi concertation dans les milieux qui ont fait que des plateformes d’échanges comme preuve de plus de résistance au genre, entre des ateliers de réflexion sur les questions les différents partenaires étatiques et de la de population, santé de la reproduction et société civile du niveau national, mais genre, des publications sur les questions de aussi au niveau des régions pour prendre population, ont été appuyés par le en charge les diversités culturelles. programme. Le 7è programme a permis d’éveiller, d’informer et de conscientiser la La politique nationale de population a été adoptée il y a plusieurs années, mais population sur les violences basées sur le elle n’est pas mise en œuvre. Pourtant, genre et sur leurs conséquences néfastes. compte tenu de l’importance des questions Mais les activités de prise en charge sont de population au Niger, la mise en œuvre freinées par la mise en place d’un fonds de cette politique nationale de population d’assistance judiciaire, et le système de deviendrait un précieux instrument pour la renseignement des indicateurs demeure prise en compte de la dynamique faible. démographique dans la planification du Le Programme a montré qu'il est développement, et donc favoriserait en possible d'intervenir en genre en même temps la baisse de la croissance respectant certaines conditions liées à : démographique, l’équilibre entre i) la mise en œuvre par les véritables croissance démographique et croissance acteurs des actions de l’Etat à travers le économique. MP/PF/PE, les services techniques, la société civile et les acteurs locaux ; ii) la mise au point d’une démarche concertée o Genre des actions de développement tout en Le plaidoyer, l’appui technique et prenant en compte la diversité culturelle. financier du Programme Pays ont L’UNFPA a appuyé un domaine très contribué à l’amélioration du cadre sensible au Niger avec une grande juridique et institutionnel dans le domaine prudence et la mise en œuvre du programme a montré qu’il est possible du genre, y compris les violences basées d’aborder la question du genre, avec toutes sur le genre. les catégories de populations, y compris les maris, les ulémas, les jeunes.... L’UNFPA Concernant le renforcement des a été le promoteur de la mise en œuvre capacités en genre, le niveau régional ne d’une approche genre qui concilie équité et semble pas prendre le relais de la culture, mais aussi équité et paix dans une formation, malgré l’existence des réseaux concertation entre des acteurs bien ciblés. de formateurs. La mission n’a pas recensé des cas de formations tenues en dehors de Dans l’ensemble, au cours de cette celles effectuées dans le cadre de phase, le programme a réalisé de l’Initiative Genre Niger par défaut d’un nombreuses actions concrètes dans système de suivi à charge des régions avec divers domaines qui répondent toutes à des indicateurs à faire progresser à ce de réelles contraintes en matière de même niveau. genre. La capitalisation et la publication de différentes bonnes pratiques, sous forme de

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guides, de modules et de manuels, qui générale, une vision orientée vers les retracent la démarche suivie, est la preuve activités et non vers les résultats. que le 7ème programme se positionne dans le partage d’expérience et la recherche PRINCIPALES continue d’une amélioration. RECOMMANDATIONS Mais certaines actions mises au point ont dépassé trop vite le stade de la recherche- Au niveau stratégique : action et de l'expérimentation et elles ont Centrer les priorités, éviter le pris une tournure de modèles à répliquer. C'est le cas notamment de l’école des saupoudrage, ce qui permettra à maris qui reste encore une l’UNFPA de réduire le nombre de expérimentation, en attendant de traiter la partenaires d’exécution et de PTA à une question de sa viabilité et de sa pertinence dimension gérable : Pour obtenir des dans les autres régions. changements durables en termes de Le volontariat a des limites évidentes comportements et de mentalités, l’UNFPA (les para juristes, les maris des écoles, les doit entreprendre des interventions fortes, à clubs de jeunes défenseurs de droits, les grand impact, et limiter le nombre de monitrices des centres de formation petites activités qui ont une faible professionnelle pour la durabilité de influence sur la baisse de la croissance certaines actions) ; la nécessité s’impose de rechercher des formules plus adéquates démographique, de la mortalité maternelle dans les cultures locales qui seront basées et néonatale. Cela veut dire qu’avec le peu sur la reconnaissance sociale, ou des de moyens dont il dispose, le Fonds ne systèmes effectifs de rémunération peut être partout. Il doit davantage mettre adaptée. l’accent sur les acquis, sur les régions dont

les défis démographiques atteignent o Suivi et Evaluation réellement une dimension extrême, et sur le renforcement des partenariats et la En dépit des efforts considérables déployés décentralisation du programme. Il s’agit dans ce domaine, le système de suivi et de mettre l’accent sur les aspects dont évaluation existant a rendu difficile la l’UNFPA est comptable, et cibler un mesure des résultats attendus. Les produits nombre restreint des structures d’après la du CPAP ont été plus ou moins bien situation géographique et socio- formulés, affectant ainsi la qualité des économique des populations concernées. indicateurs. Ceux-ci sont insuffisamment Ceci permettra également au Fonds de SMART pour mesurer les résultats ; des mieux mesurer ses interventions. informations n’ont pas été régulièrement collectées pour les renseigner ; ils n’ont Poursuivre le plaidoyer auprès du pas été utilisés pour le suivi. De même, le Gouvernement, des autorités politiques, suivi des risques et hypothèses n’est ni administratives, coutumières et régulier, ni systématique ou formalisé. Au religieuses, sur la maîtrise de la total, il y a une insuffisante culture de la croissance démographique, la lutte gestion axée sur les résultats. Les acteurs contre la mortalité maternelle et impliqués dans la mise en œuvre du néonatale: Dans un pays où l’indice programme ont encore, d’une manière synthétique de fécondité se situe autour de 7 enfants par femme, il est indispensable

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que des stratégies soient adoptées pour une Pour le prochain programme, l’UNFPA ne maîtrise de cette fécondité à laquelle même pourra donc pas continuer à investir dans le les femmes des communautés rencontrées développement des capacités sans une par la mission entendent contribuer. Dans analyse des succès et des échecs du la partie sud de certaines régions comme développement des capacités et Zinder, il n’y a pratiquement plus de terres d’identification des stratégies efficaces. cultivables pour tout le monde. On constate Bâtir le futur programme sur les acquis que cette fécondité élevée va aussi de pair des programmes passés : le 7è avec une mortalité maternelle et néonatale programme a obtenu beaucoup de résultats élevée. qu’il faut continuer à valoriser, en appuyant et développant davantage les Dans ce contexte, il faudra poursuivre les actions porteuses de changements et les campagnes de sensibilisation et de stratégies qui ont réussi. mobilisation à l’endroit de la population sur les violences sexuelles et Il est donc logique de se poser la question l’existence des opportunités de prise en de savoir quels sont les facteurs qui ont, charge et amener les victimes à consulter quand il s’est produit, favorisé le succès ou les services appropriés. Poursuivre le les résultats obtenus. Comment les leçons développement des capacités dans les trois de ces succès peuvent-elles être répétées domaines programmatiques : les capacités dans des programmes futurs afin d’en sont la clé du développement. Le garantir le succès ? développement durable ne se sous-traite pas et ne peut être imposé de l’extérieur : il L’objectif reste la valorisation des acquis exige capacités et leadership internes. Le pour améliorer continuellement la qualité développement des capacités fait des services et la viabilité des résultats à désormais partie des priorités de bon long terme. nombre d’agences et de gouvernements. Redynamiser la cellule de coordination C’est l’une des missions fondamentales de globale du programme du Ministère du l’UNFPA. Plan, de l’Aménagement du Territoire et Mais si l’importance du développement du Développement Communautaire : La des capacités est reconnue, le choix des coordination globale du programme a été stratégies fait débat. Pour certains, le l’un des échecs du cycle de programmation consensus apparent masque des désaccords actuel. Ce fait est déploré par tous ceux sur la formation en tant que stratégie. Pour que la mission a rencontrés et doit être d’autres, le problème serait plus évité par le prochain programme. Car ce fondamental : alors que de nombreux manque de coordination pourrait signifier programmes et projets de l’UNFPA ont que le Gouvernement ne prend pas ses renforcé les capacités individuelles des responsabilités pour veiller à la bonne mise fonctionnaires, rares sont ceux qui ont eu en œuvre de son propre programme. On un impact tangible sur l’efficacité des devra doter la cellule de coordination d’un organisations en charge du développement PTA COORDINATION pour lui permettre national (ministères et organismes publics). d’assurer correctement ses missions de suivi, de supervision et d’accompagnement

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des partenaires d’exécution (PE) sur le fistules ; (iii) la planification familiale ; terrain. (iv) la prévention des IST/VIH/SIDA, notamment chez les jeunes; (v) Mettre un plus grand accent sur les l’amélioration de l’accès aux services de questions d’urgences humanitaires : La SR, de prévention d’IST/VIH/SIDA et de composantes « urgences humanitaires » n’a PF. pas été très développée dans le 7è Plus spécifiquement, la mission programme. Il est en effet difficile de faire recommande de : la différence entre l’humanitaire et le développement. L’UNFPA a été en Poursuivre l’appui au développement premier associé à l’agenda du des services de santé de la reproduction, développement. Mais même si la de prévention des IST/VIH/Sida, et de distinction entre institutions humanitaires Planification familiale et à leur et institutions de développement reste utilisation : à travers: le plaidoyer, la importante sur le plan de la coordination et communication sociale et communautaire, de l’efficacité, ce changement de contexte les réhabilitations, l’équipement des a accru l’impact des crises humanitaires maternités, les formations. La lutte contre sur la préservation des acquis du la fistule obstétricale (FO) et les développement concernant la santé mutilations génitales féminines (MGF) reproductive et d’autres aspects des points s’appuiera sur ces différentes actions et essentiels du mandat de l’UNFPA. stratégies.

Le contexte actuel du Niger et Assurer la disponibilité permanente des l’environnement sous-régional en font un produits de SR et de PF, médicaments, pays susceptible de connaître des crises sang et dérivée de qualité : le plaidoyer en humanitaires de toute nature, notamment faveur d’un plus grand engagement de tous à la sécurisation des produits de santé de les inondations et les crises alimentaires. la reproduction (SPSR) et de planification L’UNFPA doit donc être prêt à fournir familiale constituera l’un des points forts rapidement un appui approprié lors des du prochain programme. Il s’agira de situations d’urgence, à mobiliser des continuer à mettre l’accent sur l’accès ressources extrabudgétaires pour ses accru des populations aux produits de SR, interventions dans le domaine de la à renforcer les systèmes logistiques population et de la santé de la reproduction existants, et contribuer à la réduction des barrières à la SPSR. dans les situations d’urgence. Accélérer le remboursement des frais de Au niveau programmatique : la gratuité des soins : À l’heure où la communauté internationale réalise que les o Santé de la reproduction et droits Objectifs du Millénaire pour le en matière de procréation développement dans le domaine de la santé ne seront manifestement pas atteints, les Compte tenu de l’état encore trop enjeux d’un accès accru aux services de fragile du Niger, le prochain programme soins et du financement de la santé dans les va continuer à mettre l’accent sur : (i) la pays les plus pauvres reviennent sur le réduction de la morbidité, de la mortalité devant de la scène. A cet égard, le maternelle et néonatale ; (ii) la prévention Gouvernement du Niger a pris la bonne immédiate et le traitement curatif des option, mais les difficultés de

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remboursement des frais de gratuité développement et de leur lien inextricable commencent à hypothéquer la bonne avec la démographie est une autre volonté politique de l’Etat. dimension qui permet d’aborder des questions d’actualité comme la sécurité Libérer à temps les fonds pour alimentaire au Niger et les tendances permettre aux activités planifiées d’être exécutées dans les délais requis : les démographiques, et d’en tirer des leçons décaissements tardifs des fonds sont un pour la vie quotidienne des Nigériens. problème récurrent et structurel qui a o Genre constamment perturbé la planification des La mission recommande de : activités pendant toute la mise en œuvre de ce programme. Dans ces conditions, la Conduire un plaidoyer pour qualité des résultats obtenus à la fin de ce l’opérationnalisation du mécanisme de cycle de programmation s’en trouve dans suivi-évaluation de la mise en œuvre de une certaine mesure affectée. la PNG avec l’implication du Ministère de la Population, de Promotion de la Femme Population et Développement o et de La Protection de l’Enfant, l’Unité de La mission recommande de : Coordination des Programmes et Projets SNU-Gouvernement, en harmonie avec le Poursuivre la prise en compte de la mécanisme de suivi de la SDRP : Le suivi dynamique démographique et de ses de la Composante genre nécessite une interrelations avec les besoins des bonne appropriation nationale et la mise en jeunes, y compris les adolescents, la place d’un système de suivi-évaluation de Santé sexuelle et reproductive, l’égalité la PNG. entre les sexes dans les politiques et stratégies de développement : le huitième Mettre en place un fonds d’assistance programme continuera à renforcer les judiciaire pour faciliter les activités de capacités des institutions nationales et de la prise en charge des plaignantes qui société civile afin qu’elles soient outillées actuellement sont freinées par divers pour prendre en compte les besoins des coûts financiers liés au recours : les jeunes/adolescents et des femmes en femmes se retrouvent sans ressources SR/PF, égalité des sexes et autonomisation, financières pour aller jusqu’au bout du en lien avec la dynamique démographique. processus. La procédure s’arrête, les problèmes demeurent avec des coûts Actualiser la politique nationale de sociaux supplémentaires. population et accélérer sa mise en œuvre : Eu égard aux tendances Rechercher un mécanisme pour faciliter démographiques actuelles, et aux défis que le suivi de la violence faite aux femmes le Niger doit relever, la politique nationale et aux enfants : une étude de faisabilité de population aurait pour objectif d’aider devra permettre d’identifier le meilleur le pays à mettre en œuvre des actions ancrage du mécanisme, examiner les intégrant la dynamique démographique, conditions de son opérationnalisation et de pour établir un équilibre entre la sa durabilité. croissance démographique et la croissance Dynamiser les cadres régionaux à économique, entre elle et le développement travers des plans d’action et des plans de durable. suivi de leurs activités qui peuvent être Poursuivre le plaidoyer et le dialogue aussi financées soit le programme des politiques pour l’élaboration de conjoint, soit par la mobilisation de politiques visant l’intégration de la fonds sur place : des besoins au niveau dynamique de population : le dialogue, des régions, des départements et des l’information et la sensibilisation des communes, en matière de renforcement de populations sur les questions de capacités genre existent ainsi qu’un pool

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de formateurs régionaux, et des niveau du Bureau Pays ne peut plus dynamiques d’appui des institutions qui continuer à s’occuper en même temps de sollicitent le renforcement des capacités ne la composante P&D ; il faut qu’il soit s’enclenchent pas. libéré de cette tâche supplémentaire pour se consacrer essentiellement au S&E pour Rechercher des formules plus adéquates lequel il a été recruté, afin que les que le volontariat dans les cultures locales performances du huitième programme qui seront basées sur la reconnaissance soient mieux suivies et mieux mises en sociale, ou des systèmes effectifs de exergue. rémunération adaptée, pour la durabilité de certaines actions : le travail effectué par les volontaires prend de leur temps. Ils sont en même temps ouvriers, dockers, conducteurs de taxi, tailleurs, etc. Les rencontres, les séances d’animation multiples ont un coût économique (transport urbain, temps de travail…) qu’ils ne peuvent supporter à long terme.

o Suivi et Evaluation La mission recommande de : Replacer la fonction de planification, de suivi et évaluation dans le cycle des opérations du Bureau pays UNFPA Niger : la présence d’un chargé de S&E au Bureau UNFPA-Niger constitue un grand atout pour la mise en place d’un système de suivi et évaluation axé sur les résultats plus formel, servant d’appui à la programmation et à la gestion de programmes et des activités appuyées par l’UNFPA fondées sur des données factuelles. Appuyer la mise en place d’un système d’information pour le recueil des données sur le programme et dans les domaines d’intervention de SR, P&D et Genre : le système d’informations sera soutenu par un mécanisme de gestion des connaissances pour le partage des informations et des résultats qui permette et facilite la circulation des informations aux différents niveaux. Créer une Unité de Suivi & Evaluation au niveau du Bureau Pays : le Suivi & Evaluation est l’un des défis que le prochain programme est appelé à relever. Le chargé de programme du S&E au

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1. CHAPITRE I : INTRODUCTION La présente évaluation finale vise à apprécier les résultats du 7è programme de coopération entre le Gouvernement du Niger et l’UNFPA-Niger. Ce programme qui fait l’objet d’évaluation, couvre une période allant de 2009 à 2013. Il a pour fondement les trois domaines programmatiques de l’UNFPA : (i) santé de la reproduction (SR) ; (ii) population et développement (P&D), et (iii) genre, et contribue aux effets UNDAF 2009-2013 suivants : − effet UNDAF 2 : d’ici 2013, les populations vulnérables utilisent les SSB de qualité et participent à la maîtrise de la croissance démographique ; − effet UNDAF 3 :d’ici à 2013, les institutions nationales et locales gouvernent démocratiquement dans le respect des droits humains, de l’équité de genre et contribuent à la consolidation de la paix. Le budget initial global du 7èmeprogramme s’élève à 26.8 millions USD, dont USD 16.5 millions USD de ressources régulières, et 10.3 USD d’autres ressources.

1.1 OBJECTIFS DE L’EVALUATION L’évaluation du 7è programme visait à : (i) apprécier la pertinence, l’efficacité, l’efficience, et la durabilité/impact des trois composantes (santé de la reproduction et droits en matière de procréation, population et développement, genre), (ii) analyser la réponse stratégique de l’UNFPA par rapport au contexte national ; (iii) apprécier le positionnement stratégique de l’UNFPA au sein de la communauté des partenaires au développement nationaux et internationaux grâce à ses avantages comparatifs ajoutés aux efforts du gouvernement visant l’amélioration des conditions de vie de l’ensemble de la population ; (iv) identifier les leçons apprises en vue d’améliorer la gestion et la qualité du prochain programme. Finalement, les résultats de l’évaluation serviront à éclairer les décisions sur les activités relatives aux interventions entreprises dans le cadre du programme, dans un processus participatif, à rendre possible l’apprentissage au sein même de l’UNFPA et des partenaires au développement.

1.2 COUVERTURE DE L’EVALUATION Le choix de la zone d’intervention est pertinent, parce qu’il est fondé sur : (i) les priorités nationales ; (ii) les besoins et les réalités des populations locales, notamment leur niveau de pauvreté élevé associé à une mortalité et à une fécondité élevées, et à la dégradation générale de leurs conditions de vie ; (iii) la recherche de synergies avec les autres agences du Système des Nations Unies (SNU) pour plus d’efficacité et de visibilité ; (iv) les leçons apprises du 6ème programme ; (v) le mandat de l’UNFPA par le développement des initiatives intégrées de population et développement, genre, santé de la reproduction, y compris le VIH et le Sida, dans toute la zone d’intervention. Le programme a une couverture nationale pour tout ce qui concerne les stratégies et les politiques, la mobilisation sociale, le repositionnement de la planification familiale (PF), la prévention du VIH et des violences basées sur le genre (GBV). L’évaluation a couvert les trois domaines programmatiques (Santé de la reproduction et droits en matière de procréation, Population et Développement, Genre) exécutés dans les différentes zones d’intervention, avec l’implication des partenaires d’exécution, des agences du SNU, des

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organisations de la société civile, des communautés locales, sur la période allant de 2009 à 2013.

1.3 METHODOLOGIE ET PROCESSUS La méthodologie adoptée pour évaluer le septième Programme de coopération Niger-UNFPA 2009-2013 était celle proposée et recommandée par la Branche de l’Evaluation (DOS) du Siège de l’UNFPA. Celle-ci a été systématiquement appliquée à toutes les étapes du processus, conformément aux directives telles que présentées dans le HANDBOOK et qui ont servi de guide aux évaluateurs dans leur travail. Contrairement aux approches méthodologiques passées, l’approche DOS vise à respecter les normes et standards internationaux aujourd’hui en vigueur2. 1.3 1 CRITERES ET QUESTIONS D’EVALUATION Les évaluateurs ont eu comme tâche principale de procéder à la précision des questions d’évaluation sur la base d’une matrice d’évaluation (proposée par DOS) et ont utilisé toute la batterie d’outils contenus dans le HANDBOOK. La matrice d’évaluation fait partie des outils principaux utilisés, car elle lie les questions aux critères relatifs à la pertinence, à l’efficacité, à l’efficience et à la durabilité dans l’analyse des trois composantes du Programme (SR, P&D, Genre). Pour l’analyse du positionnement stratégique de l’UNFPA, trois critères ont été retenus : l’alignement stratégique, la réponse et la valeur ajoutée. Les questions relatives aux critères d’évaluation sont des questions standard qui ont été adaptées au contexte nigérien. 1.3.2 ECHANTILLONNAGE DES PARTIES PRENANTES Les évaluateurs ont recueilli des informations auprès de la contrepartie nationale (Ministère du Plan, de l’Aménagement du Territoire et du Développement Communautaire, Ministère de la Santé Publique, Ministère de la Population, de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant, etc.), des organisations de la société civile, des agences du SNU, des leaders communautaires, tous les partenaires clés et groupes cibles directement impliqués dans la mise en œuvre du 7ème programme. La méthodologie retenue pour le choix des sites était basée sur un choix raisonné. Le choix des sites et des partenaires clés à rencontrer ont été arrêtés de commun accord et d’une manière participative avec le Bureau de l’UNFPA-Niger, en impliquant les Directeurs techniques, les Chefs de Divisions des ministères clés, les responsables d’ONG et d’autres structures du niveau central et régional. L’équipe de l’évaluation a procédé aussi à l’observation directe. Il s’agit d’une observation systématique et pratique dans le cadre défini d’une évaluation, selon des règles précises et en vue de tester des hypothèses. Elle est celle qui correspond le mieux aux principes d’objectivité. L’observateur a un rôle de témoin. Il doit noter, enregistrer les faits tels qu’ils se produisent. La cartographie des parties prenantes est présentée en annexe. Elle a fait l’objet d’échanges entre le Bureau UNFAPA et les consultants et a été adaptée aux réalités de terrain.

2UNFPA Policy - UNEG norms and code of conduct

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1.4 METHODES DE COLLECTE DES DONNEES Les évaluateurs ont procédé d’abord à une revue initiale des documents de base pour évaluer la disponibilité des données et identifier les besoins complémentaires d’informations à recueillir sous diverses formes. Ce préalable a permis de s’imprégner des réalités du programme à travers un examen approfondi des termes de référence. Cette étape a été fondamentale pour l’élaboration du rapport de conception. 1.4.1 RECONSTITUTION DE LA LOGIQUE D’INTERVENTION (CHAINE DES RESULTATS) L’évaluation visait à apprécier les performances du programme à différents niveaux. Cet exercice nécessitait de revisiter la conception même du programme, à savoir la théorie du changement qui sous-tend la logique d’intervention. A ce propos, la chaine des résultats a été revue en vue d’identifier à chaque niveau (inputs, stratégies, produits, etc.) les aspects à investiguer, et au besoin définir les éléments d’appréciation des critères d’évaluation. Ces derniers sont soit les indicateurs du CPAP (après analyse de leur pertinence), soit d’autres facteurs qui sont en mesure d’informer sur la performance ou la qualité du programme. 1.4.2 TECHNIQUE ET OUTILS DE COLLECTE Pour chaque catégorie d’acteurs, des techniques et outils de collecte ont été utilisés. La collecte a été faite à trois niveaux : la revue documentaire, l’exploitation des données secondaires et le recueil de données complémentaires auprès des informateurs clés (à travers des entretiens individuels ou des discussions de groupe). Pour la revue documentaire, les évaluateurs ont procédé à l’examen des documents disponibles, en particulier les documents cadres et stratégies de développement, plans sectoriels des ministères en lien avec les questions de population et développement, genre et santé de la reproduction, y compris le VIH et le Sida. Pour le recueil des données complémentaires, outre les interviews individuelles, il a été organisé des focus groups, principalement avec les jeunes filles et garçons et les femmes en vue de mesurer les changements induits par le programme sur les populations cibles. Ainsi, par localité (notamment dans les régions), il était prévu d’organiser en moyenne 6 focus groups (d‘environ 6-8 personnes) répartis de la manière suivante : − 2 focus (homme et femme) pour la composante ‘’Genre’’ ; − 2 focus pour les jeunes (filles et garçons) ; − 2 focus (femmes) pour la composante ‘’SR/VIH/Sida’’. En général, quatre principales catégories d’outils ont été utilisées : conformément aux principes directeurs de DOS : (i) les outils pour structurer ou organiser l’information, notamment la matrice d’évaluation ; (ii) les outils pour la collecte des données ; (iii) les outils pour l’analyse des données ; (iv) les outils pour examiner la qualité et l’efficacité du système de suivi et évaluation du Programme. Tous ces outils ont été utilisés pour collecter des données fiables et les analyser. Globalement, le nombre de personnes rencontrées (y compris les groupes de femmes, de jeunes et adolescents), s’élève à 280 ; sa répartition est donnée au tableau ci-après.

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Tableau 2 : Répartition des personnes rencontrées par composante

Composante Nombre % Programme Santé de la reproduction 102 36,40 P&D 39 13,90 Genre 80 28,60 Autres 59 21,10 Total 280 100,00 Source : Données de l’évaluation 1.5 EVALUATION DU SYSTEME DE SUIVI ET EVALUATION DU BUREAU Comme déjà indiqué plus haut, la mission a examiné le Système de suivi et évaluation du Bureau en parcourant les aspects suivants : − évaluation des intrants et activités ; − évaluation des produits et des effets ; − évaluation des risques et hypothèses ; − intégration de l’évaluation dans le système de suivi et évaluation ; − renforcement des capacités nationales en matière d’évaluation. Fiabilité et crédibilité des données Les évaluateurs ont tout mis en œuvre pour évaluer la crédibilité et la fiabilité des données. Aussi, pour les données secondaires utilisées, les sources sont généralement des enquêtes nationales et des recherches où la rigueur méthodologique est attestée. Pour les données primaires, elles proviennent des interviews et groupes de discussions menées par les évaluateurs. Les approches et les outils ont été conçus de manière à assurer la collecte de données de qualité. Par ailleurs, un processus de validation itératif et des recoupements entre différentes catégories d’informateurs et le partage des données recueillies avec des personnes ressources a été la stratégie utilisée pour réduire au maximum les incertitudes par rapport à certaines affirmations.

1.6 METHODES D’ANALYSE DES DONNEES L’approche utilisée pour l’analyse des données a privilégié un processus d’examen critique des informations collectées sur le terrain et dans les documents. L’équipe d’évaluation a mis en place un mécanisme itératif de validation des données basé sur le partage à l’interne et la recherche de feedback avec les parties concernées. Cette étape de validation des données était suivie systématiquement de la recherche des relations de cause à effet entre les interventions du programme et les résultats observés en termes de changements sur les cibles. Pour ce faire, la triangulation a été constamment utilisée pour confronter les informations, soit à travers les différentes sources de données dans la mesure du possible, soit par les différentes techniques utilisées pour parvenir à des résultats fiables en vue de répondre aux questions d’évaluation. A cet effet, il a toujours été fait référence à la matrice d’évaluation. Face aux contraintes évoquées ultérieurement, en particulier les problèmes de pertinence ou d’inadéquation entre les indicateurs et les résultats qu’ils étaient censés mesurer d’une part, et

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le manque de données appropriées pour procéder à certaines types d’analyse, notamment l’évaluation de l’efficience, d’autre part, des approches ont été proposées et documentées. Evaluabilité, contraintes et limites La difficulté majeure rencontrée au démarrage de l’évaluation finale est le temps très limité consacré à cet exercice. En conséquence, le temps imparti par exemple à la revue documentaire a été considérablement réduit. Il n’y a pas eu cette « mise en condition » des consultants, si nécessaire à ce genre d’entreprise. En outre, la documentation sur les aspects financiers du programme n’a pas été rendue disponible à temps. Heureusement, cette situation a été vite corrigée, car les évaluateurs ont eu plus tard des séances de travail très fructueuses avec le service des Opérations qui leur a fourni toute la situation budgétaire du programme jusqu’en 2012. Au total, la collaboration avec le Bureau UNFPA Niger a été excellente. En dehors des contraintes inhérentes à ce genre de travail, tout le personnel UNFPA a su encadrer l’équipe de l’évaluation en lui fournissant les informations dont elle avait besoin.

1.7 PROCESSUS DE L’EVALUATION Le processus de l’évaluation a démarré en septembre 2012 en suivant les étapes les suivantes : • Lettre d’information adressée au Gouvernement Le Bureau de l’UNFPA-Niger a adressé une correspondance au Gouvernement l’informant de la nécessité de l’évaluation finale du 7è programme de coopération Niger-UNFPA 2009- 2013. • Mise en place d’une équipe de référence A la suite de cette lettre d’information, le Gouvernement a mis en place une équipe de référence pour assurer la bonne marche de l’évaluation à travers l’encadrement et l’accompagnement des consultants. L’équipe de référence était composée des représentants des ministères techniques et d’ONG impliqués dans la mise en œuvre du 7è programme. • Recrutement des consultants Le Gouvernement, avec l’appui de l’UNFPA a lancé un avis de recrutement des consultants. Sur la base de leur CV et de leur expérience dans leurs domaines respectifs, ces consultants ont été recrutés selon les règles et procédures en vigueur. • Briefing des consultants Les évaluateurs ont eu une séance de travail avec le bureau de l’UNFPA. Au cours de cette réunion de prise de contact, chaque chargé de programme a présenté la situation de la composante dont il est responsable. A cette occasion, une cartographie des personnes et structures à rencontrer sur le terrain au niveau central et décentralisé a été arrêtée de commun accord avec le bureau de l’UNFPA. • Elaboration du rapport de conception Compte tenu du temps très limité consacré à l’évaluation, les consultants ont entrepris aussitôt après leur briefing la rédaction du rapport de conception ; ce qui leur a permis d’affiner leur méthodologie et de mettre en place tous les outils nécessaires pour la collecte et l’analyse des données.

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Les différentes étapes de l’évaluation peuvent se résumer comme suit : • L’élaboration de l’agenda Après le briefing l’équipe des consultants a élaboré un calendrier provisoire pour fixer les différentes étapes de la mission ainsi que leurs échéances. • Revue documentaire Elle a porté, d’une part, sur les documents et guides élaborés selon la nouvelle approche de l’évaluation, et d’autre part, sur toute la documentation disponible concernant le programme (documents de planification incluant le Plan stratégique de l’UNFPA et l’UNDAF), les PTA et les différents rapports (PTA, rapports de formation, rapports de mission), et les documents produits par le programme (études, outils, politiques et stratégies). • Collecte des données La collecte des données a été réalisée auprès des partenaires techniques et financiers, des partenaires d’exécution, des structures et équipes décentralisées, des infrastructures socio sanitaires, des cibles bénéficiaires et des décideurs au niveau central et communautaire. Elle s’est faite selon la spécialité de chaque consultant, mais en grande partie en équipe pour une vision commune de l’ensemble de l’évaluation. • Rédaction et Présentation du rapport préliminaire L’analyse des données collectées a permis à l’équipe de rédiger un rapport préliminaire à présenter à l’UNFPA et à l’équipe de référence. • Intégration des observations, finalisation et soumission du rapport final Les observations faites par les différents acteurs ont été intégrées pour la rédaction du rapport final de la mission. Un rapport final unique comprenant toutes les composantes du programme a été élaboré.

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2. CHAPITRE II : CONTEXTE NATIONAL 2.1 DEFIS EN MATIERE DE DEVELOPPEMENT Situé en Afrique de l'Ouest, le Niger est un pays enclavé qui couvre une superficie de 1 267 000 km2. Il est limité au Nord par l'Algérie et la Libye, à l'Est par le Tchad, au Sud par le Nigeria et le Bénin et à l'Ouest par le Burkina Faso et le Mali. Il s’agit d’un pays fragile, trop régulièrement soumis à des problèmes d’insécurité alimentaire ; le Niger est incontestablement celui qui les subit avec le plus d’acuité. Le pays manque de services essentiels accessibles et de qualité comme la santé ou l’éducation. Il connait aussi un taux de croissance démographique élevé, qui exacerbe la fragilité des écosystèmes et de l’économie. De plus, des chocs répétés incluant les sécheresses, les criquets pèlerins, les inondations, les épidémies et plus récemment une hausse importante des prix mondiaux des denrées alimentaires, des matières premières et du pétrole sont des stress récurrents dont la fréquence augmente. Ces chocs diminuent d’autant la résilience d’un nombre croissant de personnes qui demeurent dans une logique de survie. Les effets à long terme de la malnutrition sur la population infantile, et par conséquence sur les générations successives, grèvent la capacité du pays à se développer. Ainsi, le Niger a toujours besoin d’une assistance conséquente et soutenue pour atteindre les objectifs du millénaire pour le développement, de réduction de la faim et de la mortalité maternelle et infantile. Sur le plan politique, le Niger a connu une succession de crises qui l’ont fragilisé dans tous les domaines. La situation politique s’est déstabilisée lorsque l’ancien régime, après dix ans de pouvoir, a voulu modifier la constitution qui prescrivait deux mandats non renouvelables. La dissolution du parlement par décret le 26 mai 2009, de la cour constitutionnelle le 26 juin 2009, et la mise en place d’un Comité technique pour la rédaction d’une nouvelle Constitution, ont fini par entraîner la chute du régime. Ces évènements ont ravivé les tensions politiques, amenant l’armée à prendre le pouvoir le 18 février 2010. Ils ont été à l’origine de la création du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD) et de la formation d’un gouvernement de transition qui a permis le retour de la démocratie. Aujourd’hui, des efforts sont faits pour consolider cette démocratie, favoriser l’instauration d’un Etat de droit, la promotion des libertés individuelles et collectives. Depuis 2011, suite à des élections démocratiques et transparentes, le Niger a renoué avec une vie constitutionnelle normale après le coup d’État du 18 février 2010. Ainsi, le pays occupe la place qui lui convient au sein de la communauté internationale et coopère désormais avec de nombreux partenaires techniques et financiers(PTF) qui sont revenus, profitant de la paix retrouvée. L’Union européenne et plusieurs autres partenaires ont ainsi annoncé la reprise progressive de leur aide. Sur le plan économique, le Gouvernement a élaboré une Stratégie de Réduction de la Pauvreté (SRP), pour servir de cadre de référence à toute aide au développement du pays. La mise en œuvre de la SRP a donné des résultats probants, ce qui a permis au Niger d’atteindre le point d’achèvement de l’Initiative pour les Pays Pauvres très Endettés (PPTE) en avril 2004, et d’être inscrit au Treshold Millenium Challenge Account 5MCA) des USA3 dont le démarrage a effectivement eu lieu en 2008. En dépit de ces nouvelles stratégies de développement préconisées dans la SRP, la pauvreté n’a pas pour autant régressé d’une manière significative. C’est pourquoi l’Etat est allé encore

3 Ministère de l’Economie et des Finances : Enquête Nationale sur le Budget et la Consommation des Ménages (ENBC II) 2007/2008. Rapport sur les indicateurs sociaux.

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plus loin en élaborant en 2007 une Stratégie de Développement Accéléré et de Réduction de la Pauvreté (SDRP-2008-2012). Les plans d’action de la SDRP sont alignés sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) à l’horizon 2015. Selon les estimations de la Banque Africaine de Développement, la croissance du PIB a été négative en 2009 (-1,2 %) ; les principales raisons en sont des conditions climatiques défavorables conduisant à un repli de la production agricole. Elle a atteint 3,5 % en 2010 grâce à l’augmentation de la production d’uranium. S’agissant des finances publiques, le déficit global, dons exclus, était de 9,8 % du PIB en 2009, en raison principalement des besoins d’investissement dans la filière des mines. Les estimations situent le déficit global, dons exclus, à 9,1 % du PIB en 2010 et à 8,8 % en 2011. Ce déficit global, dons compris, était de 5,3 % du PIB en 2009 ; il est estimé à 2,8 % en 2010 et à 2,6 % en 2011, renforçant encore la dépendance du Niger vis-à-vis de l’aide extérieure. Sur le plan social, malgré des progrès importants accomplis pour améliorer les conditions de vie des populations, beaucoup reste encore à faire, car les efforts de développement entrepris par le gouvernement ne se traduisent pas par une réduction significative de la pauvreté4 . En effet, la réduction de la pauvreté et l’atteinte des OMD supposent une croissance économique forte et durable, de l’ordre de 7 % par an, compte tenu du taux de croissance démographique estimé en 2011 à 3.3 %.

Tableau 3 : Répartition de la population selon le statut de pauvreté

Statut de pauvreté Effectif Pourcentage A partir du tableau 3 ci-dessus, on constate que les pauvres au Niger représentent 62,1 % Non pauvre 4.789.222 37.9 de la population. Autrement dit, 6 Nigériens Pauvre 7.837.841 62.1 sur 10 sont pauvres, c'est-à-dire qui vivent dans un « état de dénuement individuel ou Ensemble 12.627.063 100 collectif qui place l’homme dans une situation de manque ou Source : Ministère de l’Economie et des Finances : Profil de pauvreté, QUIBB 2005, Rapport d’analyse d’insatisfaction de ses besoins vitaux essentiels »5. Les données du tableau 3 sont utiles mais trop globales pour cerner la totalité de la réalité de la pauvreté au Niger. D’où la nécessité de localiser les pauvres en fonction de leur lieu de résidence pour mieux cibler les interventions visant à réduire ce phénomène au niveau de chaque région. Tableau 4 : Indices de pauvreté selon les régions Régions P0 P1 P2 Agadez 45,9 16,1 8,8 Dosso 67.3 28,8 15,3 Maradi 79,7 35,1 19,0

4 Ministère du Plan, de l’Aménagement du Territoire et du Développement Communautaire : Plan de Développement Economique et Social (PDS 2012-2015). 5 Ministère de l’Economie et des Finances : Profil de pauvreté, QUIBB 2005, Rapport d’analyse

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Tahoua 45,9 14,5 6,2 Il ressort du tableau 4 que quel que soit l’indice considéré, la région de Maradi est de loin celle qui est la Tillabéri 68,9 26,8 13,9 plus affectée par le phénomène de la pauvreté. Celle-ci Zinder- 63,1 23,0 11,3 est plus intense que partout ailleurs : P1 (35,1 %), contre Niamey 27,1 7,2 2,8 28,8 % pour Dosso, 26,8 % pour Tillabéri, 23,0 % pour Zinder-Diffa, 7,2 % pour Niamey, etc. En outre, les différents indicateurs sociaux montrent que le Niger figure encore parmi les pays à faible développement humain (IDH). Avec un IDH de 0.295, il occupe en 2011 le 184 è rang sur 185. En 2007, le PIB était de 1 850 milliards de FCFA (3,7 milliards d’US$), soit 270 US $ par personne et par an. Source : Ministère de l’Economie et des Finances : Profil de pauvreté, QUIBB 2005, Rapport d’analyse Toute l’économie dépend du secteur agro-pastoral (40 %) qui est lui-même lié à des grandes variations climatiques. Le secteur minier ne participe actuellement qu’à 4 % de la richesse nationale produite. Compte tenu du rôle capital joué par le secteur rural dans la réduction de la pauvreté et la croissance agricole, le Niger a élaboré et adopté en 2011 la Stratégie de Développement Rural (SDR) qui vise à réduire l’incidence de la pauvreté de 66% en 2006 à 52% à l’horizon 2015 et à améliorer les conditions générales de vie des populations rurales. Dans cette stratégie, « une attention particulière sera accordée aux principes de ciblages des ménages les plus vulnérables et la systématisation de la prise en compte du genre dans toute sa dimension ainsi que les autres groupes vulnérables que sont les enfants de 0 à 59 mois et les jeunes qui renoncent aux aventures incertaines liées à l’exode et à l’immigration. »6 Dans la même perspective, l’Initiative 3N « Les Nigériens Nourrissent les Nigériens » constitue un axe majeur du Programme du Président de la République pour la renaissance du Niger ; elle vise à mettre fin au déficit chronique des produits vivriers et à l’insécurité alimentaire. L’Initiative 3 N est bâtie sur les acquis de la Stratégie de Développement Rural (SDR). Dans le domaine de l’éducation, en dépit de tous les efforts consentis, le taux d’alphabétisation, de l’ordre de 29 %, reste toujours très bas. Il est de 48,8 % en milieu urbain et 22,3 % en milieu rural. Selon le milieu de résidence, c’est Niamey qui enregistre le taux le plus élevé (71,2 %), tandis qu’Agadez urbain et Diffa ont respectivement des taux qui atteignent 47,7 % et 36,9 %. Au niveau primaire, le taux net de scolarisation a connu une certaine augmentation en passant de 41 % en 2004/2005, à 44,4 % en 2009. Cette légère amélioration est le résultat des efforts déployés par l’Etat pour atteindre les OMD en matière d’éducation. Mais de même qu’il existe des disparités entre les différentes régions en matière d’éducation, de même il en existe entre garçons (50,6 %) et filles (37,7 %) en ce qui concerne le taux net. Au fur et à mesure qu’on avance vers les cycles supérieurs, la fréquentation scolaire devient aussi faible. Ainsi, au niveau du secondaire, le taux net de scolarisation n’est que de 20,2 % au niveau national. Il est de 40,3 % dans Niamey urbain, contre 10,2 % à . Enfin, il est de 25,2 % pour les garçons et de 15,5 % chez les filles.

6 Représentation de la FAO au Niger, Plan cadre des priorités à moyen terme de la FAO au Niger (2010-2013).

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Parmi les causes qui peuvent expliquer ces faibles taux de scolarisation, on peut citer, entre autres : le refus des parents d’envoyer leurs enfants à l’école, l’environnement socioculturel, et les problèmes d’ordre économique.7 Dans le domaine de la santé, depuis l’indépendance, la politique sanitaire du Niger met l’accent sur la médecine curative individuelle, la gratuité des soins, la médecine décentralisée (avec les deux aspects curatif et préventif). En fait, il s’agissait de promouvoir une médecine de masse et globale intégrant les activités préventives, éducatives, curatives et promotionnelles. En adoptant cette approche globale de la médecine, le Niger a souscrit à de nombreuses déclarations régionales et internationales, entre autres : la déclaration d’Alma Ata en 1978, l’Initiative de Bamako en 1987, etc. Ce faisant, il entendait mettre en pratique l’article 11 de la constitution du 09 Août 1999 qui stipule que « chacun a droit à la santé ». Le gouvernement a entrepris une série de réformes parmi lesquelles il faut notamment citer : l’instauration de la gratuité des soins (en 2006), la réforme hospitalière et l’élaboration des Projets d’Etablissement Hospitaliers (PEH), le développement de la contractualisation (avec l’élaboration d’une stratégie), la réforme du secteur pharmaceutique (avec la restructuration de l’ONPPC et de la SONIPHAR), le développement de l’approche sectorielle (traduite par la création du Fonds Commun financé par l’AFD, la Banque Mondiale, la Belgique et l’UNICEF), l’élaboration et l’adoption de textes sur la SR, de la loi sur le SIDA, et sur la lutte contre le tabagisme. Le gouvernement s’est également engagé dans des stratégies et des actions importantes telles que la feuille de route pour l’accélération de la réduction de la mortalité maternelle, la construction de centres Mères et Enfants dans les chefs-lieux des régions, l’élaboration du programme national de sécurisation des produits de la santé de la reproduction, l’élaboration d’un programme national anti-tabac, l’élaboration d’un programme d’Assurance Qualité et d’une stratégie de la maintenance. Au niveau national, bien que les ratios par habitant s’approchent des normes de l’OMS, la faible disponibilité des services est doublée d’une inégale répartition du personnel médical sur le territoire national. La majorité des médecins et autre personnel médical qualifié exerce dans la capitale Niamey. On a en effet, la répartition suivante : un (1) médecin pour plus de 100 000 hts dans les régions de Tillabéry, Tahoua, Zinder et Dosso ; Niamey concentre environ 33% des effectifs et près de 40% des sages-femmes ; seulement 13% des effectifs professionnels travaillent en zone rurale (19% des infirmiers et 8% des sages-femmes, et presqu’aucun médecin)8. L’insuffisance quantitative et qualitative du personnel médical s’affiche clairement à la lumière de ces chiffres. Quant à l’accessibilité physique et financière aux soins de santé, près de 50% de la population du pays doivent parcourir plus de 5KM pour atteindre un centre de santé, et 15% sont obligés de le faire sur une distance de 15km. Il faut aussi souligner la faible disponibilité des soins obstétricaux et néonatals d’urgence de base (29 %) et des soins obstétricaux et néonatals d’urgence complets (97 %), tant en ce qui concerne les centres de santé que des hôpitaux de référence.

7 Ministère de l’Economie et des Finances : Enquête Nationale sur le Budget et la Consommation des Ménages. Rapport sur les indicateurs sociaux, op. cit. page 82 8 Ministère de la santé, PDS 2011‐2015

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Questions relatives à la santé de la reproduction Les indicateurs de santé de la mère et de l’enfant dénotent une situation préoccupante. Le taux de mortalité maternelle reste encore élevé ; il est passé de 700 décès maternels pour 100. 000 naissances vivantes en 1990, à 648 pour 100.000 naissances vivantes en 2006 et à 554 en 2010-. On est donc bien loin de l’atteinte de l’OMD 5 qui est de 175 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes. Cette forte mortalité maternelle est liée en grande partie à l’insuffisance de la couverture en soins prénatals, à l’insuffisance du personnel médical en qualité et en quantité, et à certaines pesanteurs socioculturelles. Il faut aussi noter que la proportion des accouchements assistés par un personnel qualifié a légèrement augmenté, passant de 16% en 1990 à 17.7% en 2006 ; en 2008, elle est estimée à 21.9% (SNIS), et à 34.4% selon l’enquête nutrition survie réalisée en 2009. Le taux de prévalence contraceptive des méthodes modernes qui était de 4% en 2005 et de 5% en 2006 (EDSN III), est passé à 16% en 2009. Et parmi les déterminants les plus critiques de la mortalité maternelle figure en bonne place le principe des trois retards : − retard pour décider à recourir aux soins d'urgence ; − retard pour atteindre un établissement de soins ; − retard pour recevoir des soins de qualité dans l'établissement. Quant à la mortalité infantile (enfants de moins de 1 an) et infanto-juvénile (enfants moins de 5 ans), elle reste également très élevée, malgré tous les efforts entrepris depuis des dizaines d’années. Or, le taux de mortalité infantile est considéré comme un important indicateur du niveau de développement d’un pays. Plus il est élevé, plus le pays est pauvre. Les mariages d’enfants sont aussi très répandus. Le Niger a le taux le plus élevé au monde. En effet, 75% des femmes de moins 18 ans sont mariées. Leur nombre varie en fonction du lieu du lieu de résidence. Il est près de deux fois plus élevé en milieu rural (36,8%) qu’en milieu urbain (19,5%). Ils sont encore plus élevés chez les femmes sans instruction (32,9%) que chez celles ayant atteint un niveau d’instruction secondaire ou plus (6,1%). Ce phénomène touche particulièrement les femmes des ménages les plus pauvres (22,6%) que les femmes des ménages les plus riches (6,4%). Les conséquences dramatiques de ce phénomène sont connues. En effet, les mariages d’enfants exposent les adolescentes à de nombreux risques. Au Niger, la moitié des adolescentes a au moins un enfant avant l'âge de 17 ans. . Il ne fait donc aucun doute que les grossesses précoces chez des filles qui n'ont pas encore fini de se développer présentent des risques graves pour la santé de la mère et de l'enfant, telles que les fistules obstétricales. C’est la plus grande cause de mortalité chez cette tranche d’âge ! La fistule obstétricale est aussi un grave problème de santé publique. Elle est un véritable produit de la pauvreté, parce qu’elle concerne avant tout les femmes pauvres, sans éducation, vivant notamment dans les zones rurales. Elle est surtout un constat d’échec du système de santé en même temps qu’elle est étroitement liée à la discrimination persistante à l’égard des femmes. L’élimination progressive de ce phénomène dépend de plusieurs facteurs, en particulier : le recours rapide et fréquent aux services et soins de santé, la réduction de la pauvreté, l’éducation des filles et le respect des droits de la femme. L’ampleur de la fistule au niveau national n’est pas suffisamment connue compte tenu du caractère sensible de ce phénomène qui touche la vie intime des milliers de femmes. Une Campagne de lutte contre les fistules, lancée en 2003, a mis l’accent sur la nécessité d’une action coordonnée et globale et préconise la sensibilisation au problème à tous les niveaux, la

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définition des besoins et la mise en place de stratégies nationales pour prévenir et traiter la fistule et aider les femmes à se réinsérer dans leur communauté après leur opération. Cette campagne a permis de faire connaître la fistule obstétricale et de faire comprendre qu’elle peut être guérie comme toute autre maladie. Aujourd’hui, l’UNFPA continue à appuyer le gouvernement au niveau national. Un document de bilan et perspectives sur les fistules en 2012 dresse l’action de l’UNFPA dans le cadre de la décentralisation du traitement, de la formation des équipes multidisciplinaires, de l’équipement des centres de prise en charge pour opérer les patientes et la subvention du traitement. Les mutilations génitales féminines (MGF) constituent un autre problème crucial de santé publique. La situation la plus récente des MGF au Niger nous est fournie par une étude réalisée avec l’appui de l’UNFPA : « L’élimination des mutilations génitales féminines/excision au Niger : une évaluation rapide », publiée en 2012. Il ressort des résultats de cette étude que les MGF sont une forme de discrimination à l’égard des femmes, une violation extrême des droits des jeunes filles, des enfants et des femmes, qui porte atteinte à l’intégralité physique de la victime.

Ce phénomène est tellement préoccupant que déjà en 1986, selon une étude réalisée avec l’appui de l’UNICEF, sur 540 cas d’excision recensés dans les maternités de référence de Niamey, 388 femmes sont de nationalité nigérienne. Ces études/enquêtes ont permis de cerner l’ampleur du phénomène et d’identifier les zones et les ethnies concernées. Selon l’Evaluation Rapide des MGF au Niger de 2012, et les enquêtes ESDN de 1998 et 2006, il y a dans ce pays quatre types de MGF définis par l’OMS : − l’excision circulaire du prépuce clitoridien ; − la clitoridectomie (pratiquées par les exciseuses) ; − l’ablation des membranes hyménales du nouveau-né (dangurya) ; − l’élargissement de l’orifice vaginal chez la jeune fille mariée précocement (pratiquées par les barbiers traditionnels). En 2003, l’adoption d’une loi interdisant la pratique des mutilations génitales féminines (MGF) a été saluée par l’ensemble de la communauté internationale. Désormais l’État est appuyé par bon nombre de partenaires au développement dans la lutte contre les pratiques traditionnelles néfastes à la santé et au bien-être de la mère et de l’enfant. Le mot d’ordre lancé par l’Etat était « Mutilations génitales féminines zéro d’ici 2015 ». Selon le Bureau National de la Statistique, ce phénomène ne concernerait heureusement que 2,2 % des femmes nigériennes en 2006, contre 5,8 % en 1998. D’après le représentant du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) au Niger, il s’agit d’un progrès « remarquable » qui pourrait devenir le premier pays ouest-africain à éradiquer cette pratique. L’UNFPA a contribué à l’atteinte de ces résultats grâce à des activités de plaidoyer, de sensibilisation, de formations des exciseuses et de barbiers traditionnels, et des étudiants des Ecoles de Santé Publique. Mais, selon l’Evaluation Rapide des MGF au Niger, ces résultats cachent d’importantes disparités, car les taux de prévalence des MGF varient selon la région et l’ethnie : entre 30 et 80 % dans la région de Tillabéri ; 3,6 % à Niamey ; 65,8 % dans l’ethnie gourmantché ; 12,8 % chez les Peul ; 3,6 % chez les Zarma.

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Dans le domaine de la planification familiale, les résultats de l'EDSN II et III obtenus respectivement en 1998 et 2006, avaient révélé un niveau extrêmement bas d’utilisation des méthodes contraceptives modernes (moins de 5 % parmi les femmes en union) doublé en même temps d’un niveau élevé des besoins non satisfaits en matière de contraception (14 % des femmes en union avaient des besoins non satisfaits en 1998, contre 16 % en 2006). L’utilisation de la contraception suppose, au préalable, que l’homme ou la femme connaisse au moins une méthode contraceptive. Selon EDSN-MICS III Niger 2006, les hommes connaissent plus les méthodes contraceptives que les femmes : 94 % des hommes en union, contre 72 % des femmes qui connaissent au moins une méthode quelconque ; pour les méthodes modernes, les proportions sont respectivement de 91 % contre 68 %. Par ordre d’importance, aussi bien les méthodes traditionnelles que les modernes les plus connues sont le condom masculin (82 % pour l’ensemble des hommes et 84 % pour ceux qui sont en union et 91 % parmi ceux qui ne le sont pas) ; la pilule (76 % des hommes en union et 83 % de ceux qui ne le sont pas) ; et les injectables (72 % des hommes en union, et 73 % pour les autres). Enfin, plus de la moitié des hommes en union connaissent la stérilisation féminine (56 %) et plus d’un tiers le condom féminin (36 %). En 2010, les résultats d'une enquête réalisée sur la prévalence contraceptive, indiquent que le taux de la prévalence de la contraception moderne est de 16% au Niger. Certes, des progrès ont été réalisés, mais on est encore loin des engagements pris par l’Etat relatifs aux OMD qui visent une prévalence contraceptive de 25% d'ici 2015. Selon EDSN-MICS III Niger 2006, il n’y a pas d’écart significatif entre les femmes en matière de connaissance des méthodes contraceptives. Et quelle que soit la caractéristique considérée, le niveau de connaissance reste aussi relativement élevé. En effet, la situation se présente comme suit : en milieu rural (69 %), dans les régions de Diffa (53 %), Maradi (53 %) et Zinder (64 %). En fonction du niveau d’instruction, le niveau de connaissance se répartit de la manière suivante : 70 % pour les femmes sans instruction et 98 % pour celles qui ont un certain niveau d’instruction. Quant à l’utilisation des méthodes contraceptives, les résultats de l’EDSN-MICS III Niger 2006 montrent que plus d'une femme sur cinq (21 %) ont déjà utilisé au moins, une méthode contraceptive à un moment quelconque de leur vie. La proportion des femmes utilisant les méthodes traditionnelles est à peine plus élevée que celle des femmes qui utilisent les méthodes modernes (12 % contre 11 %). Les principales méthodes modernes utilisées sont la pilule (8 %), les injectables (3 %). En outre, 8 % des femmes seulement utilisent l’allaitement. Les autres méthodes comme le condom masculin et féminin ne sont que très faiblement utilisées. Seulement 0,3 % des femmes ont recours à la stérilisation. Au Niger, les jeunes et adolescents de 10 à 24 ans représentent environ 29 % de la population totale. Cette tranche d’âge constitue une cible vulnérable du fait de sa situation intermédiaire entre l'enfance et l'âge adulte. Le manque d’encadrement approprié aux niveaux familial, social et scolaire conduit les jeunes à adopter des comportements à risques dont ils ne mesurent pas les conséquences. Dans le domaine de la sexualité, notamment, ils bénéficient de très peu d’informations et leurs connaissances des méthodes contraceptives modernes sont faibles. En conséquence, les jeunes et adolescents sont exposés aux avortements provoqués avec des graves conséquences sur leur vie. Entre 15 et 24 ans, il ne serait pas étonnant que le nombre de décès de jeunes et adolescents (difficile à chiffrer faute d’enquête) atteigne des proportions élevées. On sait que ces décès sont notamment dus aux complications des avortements provoqués et à la fécondité précoce.

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D'autre part, les jeunes /adolescents constituent un groupe à risque pour les IST/VIH/SIDA: seulement 13 % des jeunes femmes de 15-24 ans, contre 16 % des jeunes gens de la même tranche d’âge, ont une connaissance « complète » du sida. Cette proportion varie en fonction du niveau d’éducation et du milieu de résidence. Ainsi, seulement 8 % de jeunes femmes sans instruction ont une connaissance « complète » de la pandémie, et 8 % dans les zones rurales.9 Chez les jeunes et adolescents, les rapports sexuels sont également précoces et souvent sans protection, ni utilisation de moyens de contraception. Selon les résultats de l’EDSN-MICS III 2006, 30 % de jeunes femmes de 15-19 ans ont eu leur premier rapport sexuel avant l’âge de 15 ans, contre 5 % des garçons de la même tranche d’âge. D’une manière générale, ces premiers rapports ont lieu dans le cadre du mariage. Malgré la menace permanente du VIH/Sida, seulement 2 % de jeunes femmes de 15-24 ans utilisent le condom pendant leurs premiers rapports sexuels, contre 14 % chez les garçons de la même tranche d’âge. Cette situation est sans doute due à la faible connaissance des moyens de prévention et au faible pouvoir des femmes dans la capacité de négocier l’utilisation des préservatifs. La connaissance d’un endroit où on peut se procurer un condom et faire un test de dépistage et la réalisation de ce test sont encore faibles. Ici encore, les hommes sont plus nombreux (28 %) que les femmes (9 %) à le savoir. Cette situation s’explique en partie par le fait que les jeunes et adolescents restent confrontés au faible accès des structures adaptées à la santé des jeunes et des adolescents avec possibilité de dépistage et d’offre de services PF, surtout en milieu rural. Les problèmes d’accès sont aggravés par le faible pouvoir d’achat des jeunes pour accéder à des services payants (difficultés de demander aux parents tout ce qui concerne la sexualité). Le faible niveau de connaissances du VIH/Sida chez les jeunes et adolescents doit aussi être associé à leur faible accès à une information de qualité et en partie aux pesanteurs socioculturelles qui freinent l’acception de la maladie avec ses causes et conséquences. Enfin, une vue d’ensemble des questions liées au VIH/Sida fait ressortir la situation suivante : passage du taux de séroprévalence de 0.87% en 2002 à 0.70% en 2006 ; 0.06 % en 2006 à 0.03 % en 2007 chez les femmes enceintes reçues à la 1ère visite de CPN ; passage du nombre de malades sous ARV de 695 en 2005 à 2 846 en fin 2008. L’impact de la loi sur la gratuité des soins, la thérapie par ARV, l'adoption d'une loi sur la prévention, la prise en charge et le contrôle du VIH/sida, l’acceptation croissante du dépistage volontaire, sont des facteurs décisifs qui ont entraîné les améliorations obtenues dans la lutte contre le sida au Niger. En 2010, la prévalence moyenne de l’infection à VIH chez les femmes enceintes en consultation prénatale est de 3,5%. Certains groupes spécifiques sont particulièrement touchés, notamment les Travailleuses de Sexe et leurs clients (29,5% et 13%), les Consommateurs de Drogues Injectables (CDI). La prévalence chez les corps habillés (Militaires et autres) est passée de 14% en 2002 à 9,5% en 2006 soit 2 fois celle des femmes enceintes. La réponse stratégique du gouvernement à tous ces problèmes de santé a été la mise en place de la loi sur la santé de la reproduction, la loi portant interdiction des Mutilations Génitales de la Femme et la loi portant protection des personnes en matière de VIH/SIDA.

9 EDSN-MICS III 2006

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Questions relatives au genre La récente décentralisation et le multipartisme offrent aux femmes une grande opportunité pour leur entrée effective dans l’arène de la politique et pour leur affirmation sociale avec l’adoption d’une loi sur les quotas 10 (LOI N°2000-008 du 07 juin 2000) qui semble avoir produit un effet positif sur leur représentativité qui atteint : − au sein du gouvernement le pourcentage jamais égalé de 23 %, même si, par ailleurs, la loi stipule un seuil minimal de 25% ; − au parlement, 11,5 % de femmes députées est tout aussi un pourcentage exceptionnel ; − au niveau des 263 communes installées, 8 femmes maires, 26 premières adjointes et 20 deuxièmes adjoints pour la première mandature ; la seconde mandature n’a pas été plus favorable. Mais il demeure possible que les présidences des commissions de conseil leur ait offert plus d’opportunités pour exercer effectivement des rôles importants dans la gestion communale, sans doute en lien avec les aspects sociaux (affaires sociales, santé, éducation…). Malgré les opportunités offertes, des faibles performances sont constatées dans la conquête des postes politiques. La transition démocratique n’a pas encore changé la vision et la perception collectives de l’exercice du pouvoir. La responsabilité politique des femmes devra s’inscrire aussi sur la transformation des rapports qu’elles entretiennent avec leur environnement social et culturel. La candidature d’une femme à la présidence de l’Etat est sans un doute un acte qui marque un début de transformation dans la perception des enjeux politiques pour les femmes. Si l’engagement politique de tout individu est de transformer son environnement en fonction d’objectifs et d’intérêts précis, les femmes auront retenu, de ces dernières années, que leur propre engagement est nécessaire pour faire avancer leur droit à la citoyenneté et à l’égalité effective ; la marche du 13 mai 1991 en est un exemple patent : Un engagement politique avec une représentativité féminine significative ont manqué pour relever le défi de la démocratie concernant l’égalité des sexes, la justice et l’équité sociale, le respect de l’autre…

De nombreux droits, mais peu de recours Aujourd’hui trois sources de droits régissent la situation de la femme nigérienne : le droit moderne ou code civil, le droit coutumier et le droit musulman. Il convient toutefois de noter que les deux dernières sources sont caractérisées par des normes plutôt inégalitaires selon le sexe. A titre illustratif, la dimension du patriarcat, la répudiation, la garde des enfants aux hommes, les règles inégalitaires de l’héritage… Mais à cet effet, certains partenaires au développement en collaboration avec l’UNFPA sont engagés dans un processus de précision, de reprécision et d’authentification des pratiques islamiques et coutumières. Le Niger, à travers ses institutions comme le Ministère de la Population, de la Promotion de la femme et de la Protection de l’enfant, le Ministère de la Justice pour les lois et règlements internes et le Ministère des Affaires Étrangères et de la Coopération pour les conventions internationales, a conçu des textes et des lois pour fournir les mêmes droits aux hommes et aux femmes, depuis son engagement dans une Politique Genre axée essentiellement sur le redressement du déséquilibre des rapports entre les hommes et les femmes :

10 Loi nº 2000‐008 du 7 juin 2000, complétée par le décret nº 2001‐56/PRN/MDS/P/PF/PE du 28 février 2001 portant modalités d'application.

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i. notamment le texte fondamental de la République qu’est la Constitution, dispose dans son article 8 : "La République du Niger….assure à tous l'égalité devant la loi sans distinction de sexe, d’origine sociale, raciale, ethnique ou religieuse" ; ii. par ailleurs, le Niger a ratifié la Convention11 sur l'Elimination de toutes formes de Discrimination à l'Egard des Femmes (CEDEF) avec des réserves qui la vident quelque peu de sa substance (en rapport avec l’héritage par exemple…) ; iii. il a adopté en juin 2000 la loi instituant le système de quotas dans les fonctions électives (10%), au gouvernement (25%) et dans l'administration12 ; le respect de cette loi lors des dernières élections municipales a permis aux femmes rurales de faire leur première entrée dans l’exercice du pouvoir. Une avancée juridique des droits féminins s’observe, en dépit des obstacles culturels qui consacrent certaines inégalités entre les statuts et les rôles sociaux selon les sexes ; les femmes nigériennes demeurent protégées par l’essentiel des dispositions juridiques, tant au plan politique, civil et socioéconomique. L’existence de ce cadre juridique favorable ne le rend pas forcément opérationnel du fait que la dénonciation par les victimes est vécue comme étant un acte de déshonneur pour la victime et sa famille. Des efforts sont en cours pour faciliter les recours et procédures aux femmes. Elles ignorent en majorité leurs droits, et n'arrivent pas à les revendiquer malgré les multiples violences encourues. Mais, la problématique de la violence au Niger est méconnue dans son ampleur, et le contexte social nie certaines formes de violences socialement acceptées (des pratiques sociales comme les mutilations génitales, l’ablation de la luette, le mariage des enfants avant 18 ans, la répudiation,… qui trouvent leur justification dans les traditions sont difficiles à combattre) ; des travaux antérieurs ont tous déploré l’absence de données quantitatives ; et en réponse, l’UNFPA appuie le cadre de concertation des intervenants en matière de violence et l’INS à produire des informations fiables et de qualité. En outre de nombreux changements s’observent au niveau des institutions étatiques, de la société civile et des groupes de pression qui œuvrent ensemble pour inverser des tendances défavorables au genre au sein des communautés, des ménages... afin de promouvoir un développement plus équitable, plus juste et plus durable. Le Niger amorce une aire de changements prometteurs, mais possibles avec la prise de conscience et l’engagement des femmes elles-mêmes. Questions relatives à population et développement Un effectif de population en augmentation rapide : Le Niger a toutes les caractéristiques démographiques d’un pays en développement qui se traduisent par une pyramide à la base très large, signe d’une fécondité encore élevée et d’une mortalité relativement en baisse. Le tableau ci-après donne l’évolution de cette population depuis 1905.

11 Le Niger a ratifié cette convention le 13 août 1999. 12 Loi nº 2000-008 du 7 juin 2000, complétée par le décret nº 2001-56/PRN/MDS/P/PF/PE du 28 février 2001 portant modalités d'application.

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Tableau 5 : Evolution de la population du Niger de 1905 à 2012

Année Effectif de la population Taux d’accrois En un siècle environ, les effectifs de la sement (%) population nigérienne ont été multipliés par plus de seize (16). Très faibles au 1905 1.075.000 ND départ, ils ont augmenté rapidement au fil des années, au fur et à mesure que les 1960 2.876.000 1.8 effets des progrès de la médecine se 1977 5.102.990 3.4 faisaient sentir sur la baisse de la 1988 7.251.626 3.4 mortalité. 2001 11.060.291 3.3 2012 16.274.738 3.3 Source : INS

Source : INS Niger Une structure par âge très jeune : L’examen de la pyramide des âges ci-dessus révèle que la population nigérienne est très jeune. Cette pyramide présente une base élargie qui se rétrécit rapidement au fur et à mesure que l’on avance vers les âges élevés ; son allure rend compte de la jeunesse de cette population. En 2001, les moins de 25 ans représentaient 64 % de la population totale, alors que les 65 ans et plus n’en représentaient que 3 %. Une telle structure par âge, conjuguée avec des facteurs d’ordre socio-économique et culturel, est susceptible de rendre encore plus difficile la satisfaction des besoins dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’emploi, du logement, de l’accès à l’eau et assainissement, etc. Le vieillissement de la population n’est donc pas pour aujourd’hui. Ceux qui appellent de tous leurs vœux la transition démographique en Afrique attendront encore longtemps. Pour le moment, il faut gérer cette force irrésistible qu’est cette dynamique démographique qui engloutit chaque année au Niger des fragiles gains enregistrés en matière de développement. L’allure de la pyramide des âges ci-dessus est à beaucoup d’égards très expressive. Elle nous présente, face à face, le destin démographique actuel et futur du Niger, et nous interpelle tous. Surtout, elle nous invite à réfléchir sérieusement sur la place que doit désormais occuper la jeunesse dans la société nigérienne.

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Une forte croissance démographique : le taux de croissance de la population, l’un des plus forts de la sous-région ouest-africaine, reste très élevé depuis 1977 et varie entre 3.4 % et 3.3 %. Ainsi, le rajeunissement de la population et l’inadéquation entre accroissement démographique et croissance économique qui en découle dans un contexte de grande pauvreté est susceptible de créer un lourd handicap au développement du Niger. Compte tenu des tendances actuelles, cette population va doubler dans 20 ans. Les projections récentes de la population montrent que, dans le domaine de l’éducation par exemple, si le taux de croissance démographique reste constant comme c’est le cas actuellement, le nombre d’enfants à scolariser atteindra 2,3 millions en 2015, et 9,2 millions en 2050. Au cours de la même période, le nombre d’enseignants passera de 55.445 à 184.397. S’agissant du personnel de santé, il faudra prévoir 420 médecins en 2015, et 5.576 en 2050. En matière d’eau potable, l’Etat sera appelé à créer au moins 1.300 points d’eau modernes par an. Une fécondité particulièrement élevée : cette forte croissance démographique fait partie intégrante d’un contexte de haute fécondité. En effet, l’indice synthétique de fécondité (ISF) au Niger est de 7,1 enfants par femme ; il est de 7,4 en milieu rural et de 6 en milieu urbain. La proportion de ces enfants âgées de 15 à 19 ans qui sont déjà mères ou enceintes pour la première fois est de 39 % ; le taux de fécondité des adolescentes s’élève à 199 pour mille, et le nombre idéal d’enfants pour les femmes âgées de 15 à 49 ans est de 8,8 enfants. L’âge médian à la première union chez les femmes est de 15,5 ans. Cela veut dire que la moitié des femmes du Niger en âge de procréer se marie en moyenne à 15.5 ans. Cela traduit aussi une fois de plus la précocité du mariage dans ce pays. Une population inégalement répartie : D’une manière générale, le Niger n’est pas densément peuplé. Les résultats du recensement général de la population de 2001 révèlent au niveau national une densité de 12,4 habitants/km². Celle-ci varie par région en fonction des conditions climatiques. Elle est inférieure à 1 hab/km² dans la zone saharienne, et près de 100 hab/km² dans la zone soudanienne. Le sous-peuplement de certaines parties du pays pourrait avoir comme conséquence la non exploitation pleine des ressources des zones concernées. Une population en majorité rurale : Au Niger, le taux d’urbanisation est très faible et n’atteint que 21 % en 20011 ; mais ce taux est en augmentation constante. En dehors de la capitale Niamey, c’est la région désertique d’Agadez qui enregistre le taux d'urbanisation le plus fort. Des mouvements migratoires importants : L’économie du Niger dépend largement de l’agriculture dont la part représente 41% du Produit Intérieur Brut (PIB). Mais le secteur agricole fait face à de nombreux problèmes : désertification, ensablement du lit des cours d’eau, érosions, sécheresses périodiques, invasions acridiennes, etc. A ces contraintes naturelles s’ajoutent une forte croissance démographique, un faible revenu des ménages et des mauvaises récoltes. Les facteurs ci-dessus poussent les populations au départ, en particulier vers l’Europe , car « Vivant dans un environnement aussi incertain et conscient de l’existence d’une probabilité plus ou moins grande de voir ses conditions de vie se dégrader suite à un choc, le paysan nigérien a naturellement appris à élaborer et à mettre en œuvre de multiples stratégies en vue d’améliorer ses moyens d’existence. La migration est partie intégrante de ces stratégies de gestion de risque. » (USAID, Réseau de Systèmes d’Alerte Précoce contre la Famine, Rapport spécial sur la Migration au Niger, 2011). Au Niger, l’insuffisance de données sur les migrations (notamment sur l’émigration) rend difficile la connaissance de l’ampleur de ce phénomène dans un pays qui est au centre de toutes sortes d’échanges sous-régionaux et internationaux. En effet, le pays est

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géographiquement et historiquement un carrefour des échanges, et enregistre d’intenses mouvements migratoires. Les travaux de Hamani Oumarou (Le rôle des ressortissants et des migrants à Bambey face à la crise économique mondiale) déterminant l’ampleur de l’émigration au Niger, ont montré que « le taux d’émigration calculé par REMUAO représente 1,73% de la population totale correspondant à un effectif de 144 060 (REMUAO, 1997). En 2005, la Banque Mondiale a estimé le nombre d’émigrants à 437 844, soit 3,3% de la population totale (Banque Mondiale 2008). Selon les estimations du Centre sur la Migration, la Globalisation et la Pauvreté de l’Université de Sussex (Royaume Uni) basées sur les recensements des années 1995 à 2005, il y a 3,5% de nigériens hors de leur pays, soit 496 773 émigrants internationaux. » Malgré le manque de données complètes sur les transferts d’argent effectués par les émigrés nigériens vers leur pays, la BCEAO estime que les envois d’argent ont été multipliés par 4 dans les pays de l’UEMOA (dont le Niger) entre 2000 et 2008. Pour le Niger cela a représenté 0,9% de son PIB. Ces chiffres ne tiennent pas compte des envois d’argents à travers les circuits informels. En 2006, les statistiques nationales de balance de paiement estiment à 14,4 milliards de FCFA les envois d’argent à travers les canaux officiels par la diaspora nigérienne. D’aucuns pensent que ce montant est loin de correspondre à la réalité, parce qu’il ne prend pas en compte les envois informels d’argent aux familles et amis. 2.2 ROLE DE L’ASSISTANCE EXTERNE L’évaluation de l’aide extérieure reçue chaque année par le Niger n’est pas chose facile. La difficulté vient du fait que les sources d’informations chiffrées sont diverses, souvent incomplètes, et exprimées dans des monnaies différentes. En outre, ces monnaies ne sont pas stables, car elles évoluent selon les fluctuations des taux de change. La seule solution viable consiste à s’en tenir uniquement à l’accroissement régulier des financements mis à la disposition du pays par les bailleurs de fonds. Pour mieux comprendre l’importance de l’aide extérieure au Niger, il faut se référer au contexte économique et financier qui est la principale cause de la diminution très forte des ressources budgétaires de l’État et de moins values fiscales et douanières. Parmi les causes de la faible performance économique du pays, on peut notamment citer : − la production agricole qui dépend des variations climatiques et ne peut satisfaire les besoins d’une population en forte croissance ; − la production de l’uranium qui est soumise à l’érosion des prix et à une évolution très défavorable du marché mondial. Cela réduit considérablement les recettes à l’exportation provenant de ce secteur ; − le pays est fortement agricole mais ne produit pas des intrants agricoles qu’il est obligé d’importer ; − les entreprises privées nigériennes ont un champ d’action très limité, et font face à la farouche concurrence avec les entreprises étrangères (les entreprises nigérianes notamment). Depuis plusieurs années déjà, quasiment toutes les stratégies économiques élaborées (2002, 2007 et 2012) et mises en œuvre reposent essentiellement sur la mobilisation des ressources ; et les ressources d’origine externe y tiennent une place très importante. On peut donc dire que « Le Niger est un pays très largement dépendant des bailleurs de fonds, et l’aide publique au développement est l’une de leur assistance »13.

13Nafiou (2009 : 226)

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De l’indépendance (1960) aux années 1980, l’Etat, appuyé par ses partenaires au développement, est demeuré très présent dans l’économie du pays, créant des « structures d’exploitation dans la quasi-totalité des secteurs de l’économie pour augmenter la croissance économique et créer des emplois »14. La dette publique est passée « de 25,6 millions d’euros en 1972 à 83,5 millions d’euros à la fin des années 1980, soit une hausse de 226% en 8 ans »15. Et en dépit d’un déficit alimentaire majeur (sécheresse 1973-1974) et de la baisse des recettes d’exportation de l’uranium, « le PIB a crû régulièrement passant de 274,4 millions d’euros en 1975 à 817 millions d’euros en 1980, soit une augmentation de 298% »16. Au tout début des années 1980, le Niger a ressenti les contrecoups de la sécheresse et de l’amenuisement de la manne uranifère. Sa forte croissance démographique a fait reculer le PIB par tête (135 euros en 1989) même si « le PIB total continuait à augmenter et totalisait 1012 millions d’euros ». La dette s’éleva à 279 millions d’euros en 1981, précipitant le pays dans le cycle de l’ajustement structurel17. Dans le même temps, l’aide internationale connut une certaine baisse due à des soubresauts politiques (1986 à 1992). Le déficit budgétaire a été une constante de l’économie nigérienne de 1990 à 2000. Il a toujours été financé par l’aide publique au développement (sous forme de dons, prêts et financements exceptionnels). « La part des financements extérieurs s’est accrue de 56% en 1995 à 164,4% en 2006 sous l’effet de l’allègement de la dette dans le cadre de l’Initiative de l’Allègement de la Dette Multilatérale (IADM et du programme PPTE »18. En 2011, l’aide extérieure (net) représente 4,7% du PIB. Sur ce plan, elle est ainsi en baisse depuis 2006. Quant aux envois des nigériens de l’extérieur, ils représentaient 13% de l’aide publique au développement, et à peu près 75% des investissements directs étrangers réalisés dans la même année (Guengant, 2009 : 20). En moyenne, entre 2007 et 2011, les recettes totales de l’Etat se sont élevées à 536,68 milliards de FCFA l’an. Au cours de cette période, la part de l’assistance extérieure a tourné autour d’une moyenne de 149,4 milliards de FCFA, soit 27,7% des recettes totales et dons engrangés par le pays. En termes d’engagements, sur une moyenne de 595,38 milliards de Fcfa dépensés par an, toujours entre 2007 et 2011, les ressources extérieures ont contribué annuellement pour 25,4%.

Tableau 6 : Aperçu des contributions extérieures sur les opérations financières de l’Etat entre 2007 et 2011 et l’ONU dans tout cela ? Voir la coordination, ils ont des chiffres

Années 2007 2008 2009 2010 2011 Moyenne 2007-2011

Recettes 455,6 584 474,5 515,8 653,5 536,68 totales et dons

14Grivel (2008 : 30) 15 Idem 16 Idem 17 L’ajustement structurel fut abandonné à partir des années 2000 pour laisser la place au concept de SRP ; la toute première au Niger date de 2002, tandis que la seconde intervient en 2007. Depuis 2012 et l’avènement de la 7ème République, le Gouvernement nigérien est passé au PDES. 18 PDES 2012-2015 (2012 : 14)

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Part des 146,6 32,2% 142 24,3% 110,9 23,4% 130,2 25,2% 217,3 33,3% 149,4 27,7% dons

Dépenses 476,1 547,9 609,9 584 759 595,38 totales et prêts nets Part des 149,1 31,3% 136,8 25,0% 145,4 23,8% 117,7 20,2% 204,2 26,9% 150,6 25,4% ressources extérieures Source : INS L’assistance extérieure au Niger est surtout européenne et occidentale. Ainsi, entre 2006 et 2010, le pays a reçu des pays européens, des USA et du Canada, plus le Japon et la Corée, en moyenne par an, 388°658°000 $ US. Les plus grands donateurs, entre 2006 et 2010, sont l’Union Européenne (114 millions de dollars US en moyenne par an), la France (64,1 millions de dollars US en moyenne par an), et les USA (51,5 millions de dollars US en moyenne par an). Au total, les pays européens, les USA et le Canada, le Japon et la Corée, ont donné 322,5 millions de dollars US au Niger en 2006. Et leur contribution a atteint 531,6 millions de dollars US en 2010. Quant aux Nations Unies, l’appui qu’elles apportent au Niger constitue la plus vaste action coordonnée et le plus grand effort de mobilisation en faveur du développement de ce pays. Dans le cadre de l’UNDAF 2009 - 2013, le volume des ressources programmables se répartit comme suit : 33,70% pour le domaine de coopération Développement durable, Sécurité alimentaire et Environnement ; 50,60% pour le domaine de coopération Capital Humain, Services Sociaux de Base et maîtrise de la croissance démographique et 15,70% pour le domaine de coopération Gouvernance. Ces ressources sont utilisées dans le cadre des programmes de pays des agences.

3. CHAPITRE III : REPONSE DU SYSTEME DES NATIONS UNIES/UNFPA 3.1 PROCESSUS DE PROGRAMMATION STRATEGIQUE L’élaboration de l’UNDAF 2009-2013 a été précédée par la réalisation du Bilan commun de pays (CCA) qui justifie les interventions du Système des Nations Unies (SNU) au Niger. L’ensemble du processus a été placé sous le leadership du gouvernement avec la participation des autres partenaires techniques et financiers et de la société civile. L’analyse diagnostique de la situation du pays dans le cadre du CCA a été basée essentiellement sur les éléments résultant de la Stratégie de Développement Accéléré et de Réduction de la Pauvreté (SDRP), du rapport national récent sur les OMDs qui ont permis au Gouvernement de définir ses priorités et ses stratégies de développement pour les prochaines années. Par conséquent, les données et informations disponibles résultant de ces processus et provenant des systèmes d’information nationaux ont été largement utilisées. L’élaboration du CPD et du CPAP a été basée sur le CCA et le document UNDAF 2009-2013 mais également sur les politiques, programmes et stratégies nationaux. Source : Bureau UNFPA Niger

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Liens CPAP-CPD /UNDAF /Priorités Nationales OMD/CIPD/ Priorités Nationales SDRP

UNDAF-Niger 2009-2013

Recommandations CPD 2009-2013 Revue mi parcours Plan Stratégique CPAP 2004-2007 UNFPA 2008-2011

CPAP 2009-2013 Résultats évaluation du 6ème Programme

3.1.1 ALIGNEMENT DU CP 7 AUX CADRES STRATEGIQUES (UNFPA SP / UNDAF)

L’alignement du septième programme de coopération NIGER-UNFPA au Plan stratégique de l’UNFPA et à l’UNDAF 2009-2013 est illustré par le diagramme des effets ci-après. Il ressort de l’analyse de l’UNDAF, du Plan Stratégique de l’UNFPA et des produits du CPAP que tous ces documents stratégiques s’inscrivent dans une même logique d’intervention pour répondre efficacement aux multiples défis de développent mis en exergue par l’analyse du contexte national au chapitre II. Le diagramme des effets montre clairement comment les produits du CPAP s’articulent harmonieusement avec les documents stratégiques qui fondent le septième cycle programme de l’UNFPA au Niger, à savoir l’UNDAF 2009-2013 et le Plan Stratégique de l’UNFPA 2008-2011

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Diagramme 1 : Diagramme des effets

Effets du Plan Stratégique Produits du CPAP Composantes CP UNDAF OMDs

Intégration dynamique population dans politiques Intégration dans les politiques et programmes en matière de population et développement Population & Développement : d ti é t lié b i Intégration droits et besoins jeunes dans politiques La prise en compte des besoins des bénéficiaires dans les politiques et stratégies nationales (1.2) relatives à ‘éducation la santé et la démographie améliorée Aptitudes des institutions à tenir compte des questions liées au PA de la CIPD dans Disponibilité données sur dynamique population, le cadre de la gestion axée sur les résultats et de la mise en œuvre, suivi Genre, SR et VIH/sida (1.3) : D’ici 2013, les populations vulnérables utilisent les SSB de qualité et Prise en compte des questions de population participent à la maîtrise de la émergentes(1.4) Population & Développement : croissance démographique Les populations vulnérables adoptent des comportements favorables à Égalité sexes et droits des femmes et adolescentes, en l’utilisation des SSB et à la maîtrise de la croissance démographique particulier droits en SR, intégrés dans politiques (3.1) Les capacités des institutions nationales, locales et de la société civile pour la Promotion égalité sexes, droits SR et autonomisation femmes et prévention la prise en charge et la lutte contre la violation des droits D’ici 2013, les adolescentes par environnement socioculturel favorable à la participation des hommes et élimination des pratiques néfastes (3.2) institutions Les stratégies sectorielles et les CDMT permettant la nationales et réalisation des OMD et intégrant les principes des locales Élargissement ripostes VBG par politiques, systèmes de gouvernent protection et application effective des lois (3.4) La participation au processus de prise de démocratiquemen décision et l’exercice du contrôle citoyen au Système protection droits de l’hommeet mécanismes de règlement des conflits) et mécanismes participatifs renforcés (3.3) Genre : D’ici à 2013 les institutions nationales et Promotion droits et demande de SSR et locales mettent en œuvre des intégration dans les politiques (2.1) réformes visant la réalisation

Accroissement de l’accès à des services de santé La demande des services de SR, compris les IST/VIH/Sida, la PF, les soins de maternelle de qualité (2.2) santé maternelle, par les groupes vulnérables (femmes, jeunes) accrue D’ici 2013, les Accroissement accès individus et couples à des populations services de PF de qualité (2.3) L’accès aux services de santé sexuelle et reproductive de qualité intégrant les vulnérables utilisent les 34 Accroissement demande, accès et utilisation SSB de qualité services prévention VIH/IST, pour femmes, et participent à jeunes et groupes vulnérables (2.4) Gestion des réponses aux crises et situation des conflits… améliorée la maîtrisede la croissance Santé de Reproduction : Accès des jeunes à des services SSR et de prévention démographique 3.2 REPONSE DE L’UNFPA A TRAVERS LE PROGRAMME PAYS Beaucoup de contraintes mises en évidence dans le chapitre II continuent d’entraver l’atteinte des objectifs de la CIPD et des OMD au Niger : mortalité et fécondité élevées, VIH/Sida, violences basées sur le genre, niveau élevé de pauvreté, disparité dans la répartition du revenu, politiques de développement inadéquates contribuant à renforcer les inégalités, faiblesses des systèmes de santé et d’éducation. Tout cela va de pair avec la dégradation de l’environnement, l’expansion du VIH/Sida, l’aggravation des violences basées sur le genre, etc. C’est à cet ensemble de défis que l’UNFPA, à travers les différents programmes de coopération avec le Niger, a voulu répondre en appuyant les efforts du Gouvernement dans sa lutte contre la pauvreté, à travers les deux derniers programmes de coopération. Dans le cadre de son mandat, l’UNPA coopère avec le gouvernement, les autres agences du Système des Nations Unies (SNU) et les ONG, pour faire en sorte que le programme d’action de la CIPD fasse partie intégrante des politiques, plans et programmes nationaux de développement.

Tableau 7: Effets du programme passé et en cours

Composantes du Effets du programme Effets du programme en cours programme précédent (2004-2008) (2009-2013) Santé de la Accessibilité et utilisation Les populations vulnérables adoptent reproduction des services de santé de la des comportements favorables à reproduction de qualité, l’utilisation des SSB et à la maîtrise incluant les services de de la croissance démographique. santé sexuelle et Les institutions nationales assurent la reproductive des jeunes disponibilité, l’accessibilité et la dans les zones qualité de services sociaux de base. d’intervention du programme accrues. Gestion des services de SR au niveau central et dans les zones d’intervention renforcées. Prévention du VIH/Sida renforcée. Population et Utilisation des Les populations vulnérables adoptent Développement/GENRE connaissances des des comportements favorables à interrelations entre l’utilisation des SSB et à la maîtrise population et de la croissance démographique développement et leur Les institutions nationales assurent la intégration dans la disponibilité, l’accessibilité et la conception, mise en qualité de services sociaux de base. œuvre, suivi et évaluation des politiques et Les institutions nationales et locales programmes de mettent en œuvre des réformes qui développement améliorée. visent l’atteindre des Objectifs du Millénaire (OMDs), la consolidation Contribution à la

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réduction des inégalités et de la bonne gouvernance, la iniquités entre hommes et prévention et gestion des crises et femmes renforcée. conflits dans le respect des droits humains. Genre Les institutions nationales et locales mettent en œuvre des réformes visant la réalisation des Objectifs du Millénaire (OMDs), la consolidation de la démocratie et de l’Etat de Droit, la prévention et la gestion des crises et conflits, dans le respect des Droits Humains. Les populations participent équitablement au processus de prise de décision, exercent le contrôle citoyen de l’action publique, disposent et utilisent un service de proximité efficace et de qualité. Source : CPAP Il ressort du tableau ci-dessus ce qui suit : (i) la Composante Genre dans le programme précédent était intégrée à la Composante P&D, contrairement au programme en cours dans lequel elle figure comme « composante autonome » ; (ii) la prise en compte du genre dans le programme en cours comme « composante autonome » marque une évolution vers une plus grande reconnaissance de cette dimension dans toutes les stratégies de développement. On doit donc noter un passage qualitatif qui s’est opéré du programme précédent au programme en cours. En outre, les effets programme du programme en cours sont beaucoup plus explicites et ambitieux. L’un d’entre eux vise clairement la maîtrise de la croissance démographique qui constitue un obstacle majeur au développement du Niger. Le genre contribue aux effets programme 1 et 2.

3.2.1 PROGRAMME PRECEDENT Le programme passé (2004-2007/2008) a été élaboré au moment où le Niger faisait face à de nombreux problèmes d’ordre économique et social. D’après le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) adopté par le gouvernement en 2002, près de 63 % de la population vivaient en dessous du seuil de pauvreté. En matière d’indice de développement humain (IDH), le pays était classé 174è sur 175, situation aggravée en 2003 par la crise sociopolitique de la Côte d’Ivoire, et une croissance démographique sans précédent (3.1 %). En dépit de ce contexte national défavorable, le sixième programme a pu atteindre des résultats probants. Dans le domaine de la santé de la reproduction (SR), le concept de SR a été progressivement intégré dans le système national de santé, ainsi que celui du paquet minimum de services et des normes et procédures. Il y a eu une nette amélioration de la disponibilité et de l’accessibilité des populations aux services de SR et de planification familiale, grâce au

36 renforcement des capacités du personnel, à la fourniture des équipements, des préservatifs et contraceptifs aux structures sanitaires. Le programme a mis en place un système d’assistance technique utilisant des experts nationaux intégrés dans des équipes cadres de districts, pour assurer le suivi et la supervision. L’approche « Maternité sans risques » a été mise en œuvre dans les zones d’intervention de d’Agadez, Dosso, et Zinder. Dans l’ensemble, il y a eu une augmentation du taux des consultations prénatales et postnatales, et d’accouchements assistés. En ce qui concerne la SR des jeunes/adolescents, les trois Ministères clés, à leur tête le Ministère de la Santé Publique, ont adopté une approche intersectorielle pour traiter des questions de santé sexuelle et reproductive des jeunes et adolescents. Des activités de plaidoyer ont été menées tout au long de la mise en œuvre du programme, auprès des leaders religieux et politiques en vue de créer un climat favorable à un plus grand accès des populations aux services de Santé de la Reproduction et de prévalence de VIH/Sida. En collaboration avec la Banque Mondiale, l’OMS et l’UNICEF, le programme a contribué à l’élaboration du Plan à Moyen terme III du Programme National de Lutte contre le Sida et du Plan stratégique de Communication. Dans le domaine des Stratégies de Population et Développement (SPD), le programme a contribué à mettre à la disposition du gouvernement des données sociodémographiques fiables et utiles pour la planification du développement. L’UNFPA a été le chef de file dans la réalisation du recensement de la population et de l’habitat de 2001. Il a renforcé les capacités nationales en collecte et analyse des données, suivi et évaluation des politiques et des programmes. Dans le domaine du genre, le programme a appuyé le Ministère du Développement Social dans la mise en place d’une Initiative Genre, avec un accent sur la formation en genre, genre et droits, participation politique des femmes, intégration du genre dans les activités de SR et la valorisation de l’éducation des filles. 3.2.2 PROGRAMME EN COURS Le programme en cours 2009-2013 est bâti sur les acquis du programme précédent 2004- 2007/2008. Il s’aligne sur les principaux cadres stratégiques suivants : la Stratégie de Développement accéléré et de Réduction de la Pauvreté (SDRP) qui est le principal cadre de référence en matière de développement ; le Programme d’Action de la CIPD, les Objectifs du Millénaire pour le Développement, le Plan Cadre des Nations Unies pour l’Aide au Développement (UNDAF 2009-2013), le Plan Stratégique de l’UNFPA (2008-2011). Le 7è programme s’inscrit dans la continuité du précédent et continue à avoir comme but la lutte contre la pauvreté grâce à l’amélioration de l’accès des populations aux services sociaux de base. Un accent particulier est mis sur la réduction de la mortalité maternelle et néonatale par un accroissement de la demande des services de SR, y compris les IST/VIH/Sida, la planification familiale, et les services de santé maternelle. Plusieurs stratégies sont développées : (i) l’intensification des activités d’IEC/CCC, le plaidoyer, la mobilisation sociale et communautaire ; (iii) l’appui technique aux structures de santé dans l’élaboration des politiques et programmes de SR et de VIH/Sida ; (iv) l’appui à l’éducation des pairs ; (V) l’appui à la recherche opérationnelle. L’accès aux services de SR de qualité intégrant les IST/VIH/Sida, la PF, les services de santé maternelle et la planification familiale Constitue également un volet important de la composante SR, dans lequel la mise en œuvre des stratégies suivantes vont contribuer à l’atteinte du produit 2 : (i) repositionnement de la planification familiale ; (ii) renforcement des capacités des structures nationales dans la prévention et la prise en charge des

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IST/VIH/Sida, des morbidités maternelles (notamment les complications obstétricales) et la fistule ; (iii) l’enseignement de la SR dans les écoles de santé et à l’université de Niamey ; (iv) le renforcement du partenariat avec les ONG, le secteur privé et les réseaux des jeunes. Enfin, en matière de gestion des réponses aux crises et des situations de conflits, le programme en cours continue de mettre l’accent sur le renforcement des capacités nationales et l’élaboration d’un plan de contingence. En Population et Développement, le 7è programme continue d’appuyer le gouvernement pour intégrer les questions de population et les problèmes émergents liés aux sans abri, aux jeunes, à la migration, à l’urbanisation et à l’environnement, dans les politiques et programmes nationaux de développement. Un accent particulier est également mis sur la prise en compte des droits des bénéficiaires dans l’éducation, la santé et la démographie, et des questions spécifiquement liées à la CIPD et aux OMD. En ce qui concerne le genre, le 7è programme poursuit également le renforcement des capacités des institutions nationales, locales, et de la société civile pour la prévention, la prise en charge et la lutte contre la violation des droits humains. Des stratégies sectorielles et les CDMT sont élaborés, pour permettre la réalisation des OMD et l’intégration des principes des droits humains et de l’égalité des sexes dans les politiques et programmes. Une place importante est aussi accordée à la participation de la femme au processus de prise de décision aux niveaux national et local. 3.3 STRUCTURE FINANCIERE DU PROGRAMME EN COURS Comme déjà signalé au chapitre I, le budget global initial approuvé pour le 7è programme de coopération Niger-UNFPA s’élevait à 26.8 millions dont 16.5 millions de fonds réguliers et 10.3 de fonds multi-bi pour la période 2009-2013. Le tableau ci-dessous donne la situation du budget et des dépenses globaux couvrant la période de 2009 à novembre 2012. La comparaison entre budget et dépenses montre que jusqu’au mois de novembre 2012, le budget global n’a été consommé qu’à 64 %. Ce niveau de consommation peut être considéré comme relativement satisfaisant, étant donné qu’il reste encore au programme une année d’exécution (reste année 2013). En outre, il est ressorti des entretiens avec le Bureau UNFPA qu’avec le lancement en cours de toutes les activités du quatrième recensement de la population et de l’habitat, la consommation globale du budget va probablement vite atteindre un niveau suffisamment élevé dans les prochaines semaines.

Tableau 8: Répartition du budget et des dépenses par source de financement 2009-2012

Source Budget Dépenses % Ressources 13.200.000 11.743.919 89 régulières Autres ressources 32.482.085 17.73086 55 Ensemble 45.682.085 29.447.005 64 Source : Atlas COGNOS REPORT, novembre 2012

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Au cours de la période sous-revue, le budget global a connu une évolution régulière et enregistré une augmentation de 44 % entre 2009 et 2012, alors que les dépenses n’ont évolué que très lentement. Autrement dit, le programme n’a pas consommé aussi rapidement que l’exigeait la croissance du budget. A cet égard, les courbes du graphique ci-après montrent cette lente évolution des dépenses qui nee parviennent pas à rattraper le mouvement ascendant du budget. Le budget augmente, mais la consommation ne suit pas. Il y a là matière à réflexion pour un programme qui tire déjà à sa fin.

Evolution du budget et des dépenses 30 000 000

25 000 000

20 000 000 Title 15 000 000 Budget

Axis Depense 10 000 000

5 000 000

2009 2010 2011 2012

L’analyse de la structure du budget ett des dépenses par composante est également très instructive. Les histogrammes ci-après révèlent les mêmes insufffisances dans la consommation des fonds. POP & DEV

8 000 0000 7 000 0000 6 000 0000 5 000 0000 Budget 4 000 0000 Depense 3 000 0000 2 000 0000 1 000 0000 0 2009201020112012

Source : Atlas novembre 2012

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La situation est plus préoccupante pour la composante population et développement dont le budget een 2012 est conservé pratiquement intact, à cause notamment des principales activités du recensement qui n’ont pas encore ddémarré. Cette situation a nui considérablement à l’efficacité et à l’efficience du programmee. Il faut la déloquer le plus rapidement possible.

GENRRE

2 000 000 1 800 000 1 600 000 1 400 000 1 200 000 Budget 1 000 000 800 000 Depense 600 000 400 000 200 000 0 2009201020112012

Source : Atlas novembre 2012

Les composantes santé de la reproduction et le genre ont aussi des efforts à faire en termes de consommation du budget, même si leur situation est moins préoccupante que celle de P&D. Jusqu’en 2012, au niveau du genre, budget et dépenses étaient à peu près en équilibre. La santé de la reproduction semble avoir elle aussi plus de mal à consommer. SANTE DE LA REPRODUCTION

7 000 000

6 000 000

5 000 000

4 000 000 Budget 3 000 000 Depense

2 000 000

1 000 000

0 2009201020112012

Source : Atlas novembre 2012

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Le tableau ci-après est destiné à fournir en détails les budgets exécutés par projet dans Atlas, jusqu’en 2012. Il donne une vue d’ensemble de l’exécution financière qui permet de faire des analyses plus affinées en ce qui concerne la gestion budgétaire, en rapport avec ce qui est prévu dans les PTA.

Tableau 9 : Budgets exécutés par produit dans ATLAS (2009-2012) (source cognos report nov. 2012)

TITRE DES Budget Dépenses PROJET PROJETS RESOURCES 2009 2010 2011 2012 Total 2009 2010 2011 2012 Total MAINSTREAMING 207 410 195 372 196 946 188 930 788 658 189 166 183 595 193 248 172 819 738 829 GENRE ET REGULIERS NER7G11A DROITS 0 42 945 64 553 18 000 125 498 0 38 854 61 961 5 077 105 892 HUMAINS DANS POLITIQUES MULTIBI

PARTICIPATION 100 857 145 753 200 564 85 636 532 810 78 915 131 986 188 888 73 572 473 361 FEMMES ET REGULIERS NER7G21A JEUNES A LA PRISE DE DECISION MULTIBI 301 689 128 085 704 431 948 738 2082 943 180 022 115 324 584 495 472 272 1352 114

PREVENIR ET COMBATTRE LES REGULIERS 144 744 123 459 161 489 263 066 429 692 86 498 94 204 129 237 218 390 309 939 NER7G41A VIOLENCES FAITES AUX FEMMES AUTRES 406 078 463 111 342 946 324 309 1212 135 263 282 363 162 274 606 234 466 901 050

303 000 266 000 128 620 55 400 753 020 241 266 264 138 106 226 52 898 664 527 DEMANDE DE REGULIERS NER7R11A SERVICES SR ACCRUE AUTRES 1225 146 1234 929 1344 590 776 802 4581 467 748 290 889 041 986 437 535 530 3159 298

ACCES AUX 1442 360 1221 134 1215 770 1104 199 4983 463 1432 944 1252 496 1139 824 855 299 4680 563 SERVICES SR DE REGULIERS NER7R21A QUALITE 10779 151 7068 415 AMELIORE AUTRES 3423 472 2129 735 3234 659 1991 285 1839 410 1835 469 2358 165 1035 371

APPROCHE INTEGREE SR EN REGULIERS 100 400 121 030 145 800 195 401 562 631 97 192 105 446 142 332 107 518 344 969 NER7R22A SITUATION DE CRISE AMELIOREE AUTRES 82 600 1345 946 1946 281 2538 963 5913 790 77 768 723 952 1990 826 1383 569 2792 546

DROITS 245 627 238 003 77 933 147 039 708 602 167 639 218 673 66 620 125 649 578 581 HUMAINS REGULIERS NER7P21A INTEGRES DANS 0 22 348 21 398 43 746 0 22 218 21 442 43 660 POLITIQUES ET STRATEGIES AUTRES

CIPD/OMD PRIS 291 477 569 428 861 521 873 787 2596 213 218 913 509 701 624 004 562 835 1352 618 EN COMPTE REGULIERS NER7P31A DANS GESTION 0 23 825 33 151 6202 962 6259 938 0 20 727 19 632 40 360 AXEE SUR RESULTATS AUTRES

QUESTIONS 160 030 294 815 335 804 281 213 1071 862 138 526 267 686 330 364 199 317 935 894 EMERGENTES REGULIERS NER7P41A POPULATION 349 318 474 593 335 196 1159 107 820 415 097 205 799 621 716 INTEGREES AUTRES

11 353 15 997 44 584 TOTAL COMPOSANTES 8 786 217 9 042 522 663 742 727 5 762 660 7 453 781 9 426 117 6 036 594 26 164 331 Source : Atlas

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4. CHAPITRE IV : ANALYSE DES TROIS COMPOSANTES DU PROGRAMME 4.1 SANTE ET DROITS EN MATIERE DE PROCREATION 4.1.1 PERTINENCE

Question 1 : La formulation des résultats de la Composante SR (Produits et Effets) permet- elle de répondre aux besoins prioritaires des femmes et des jeunes en matière de SR identifiés dans le PDS, le Plan Stratégique 2008-2012 pour la Santé de la Reproduction des Adolescents et Jeunes et du Plan Stratégique national de Lutte contre le VIH/Sida et les IST, l’UNDAF ? Dans quelle mesure les indicateurs ont-ils été définis de manière à permettre la mesure des progrès vers les résultats ? Dans quelle mesure la chaîne des résultats de la Composante SR répond-elle à une logique d’intervention cohérente permettant de contribuer aux objectifs stratégiques définis dans les cadres nationaux de développement sectoriels? Adéquation avec les priorités du Gouvernement et les besoins des populations Le but de la composante santé et droits en matière de reproduction est de « faire en sorte que les plus démunis aient davantage recours aux services de santé de la reproduction. ». Dans cette perspective, la composante s’inscrit parfaitement dans la vision du Gouvernement en matière de santé, et prend en compte les besoins des populations, surtout les plus vulnérables (femmes, jeunes/adolescents). Elle est aussi en droite ligne avec les Plans de Développement Sanitaire (PDS) 2005-2010, et le PDS 2011-2015, y compris la Stratégie de Développement Accéléré et de Réduction de la Pauvreté (SDRP), les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), la Conférence Internationale sur la Population et le Développement (CIPD), à laquelle il faut ajouter la Conférence de Beijing (1995). Enfin, cette composante contribue à l’effet 2 de l’UNDAF 2009-2013 dont elle est en même temps l’émanation. Toutes les activités retenues dans le cadre de cette composante répondent aux préoccupations du Gouvernement et aux besoins des populations puisqu’elles contribuent à réduire effectivement la mortalité maternelle et néonatale, les IST/VIH/Sida, et permettent aux populations les plus vulnérables et pauvres d’avoir un plus grand accès aux services sociaux de base (notamment les services de SR et de prévention des IST/VIH/Sida). En outre, la mise en œuvre de la composante SR a permis de rendre effectif le partenariat entre le Ministère de la Santé Publique, le Ministère de l’Education Nationale, le Ministère du Plan, de l’Aménagement du territoire et du Développement Communautaire, le Ministère de la population et de la Promotion de la Femme, les ONG et la société civile (association de jeunes, femmes, confessions religieuses). Ce faisant, la composante a contribué à créer un environnement de plus en plus favorable à la SR et a gardé toute sa pertinence. La pertinence de la composante Santé de la Reproduction vue des bénéficiaires L’évaluation a recueilli auprès de certaines parties prenantes leur perception de la pertinence de la composante SR. Voici quelques réponses obtenues de ce bref sondage d’opinion : A la question de savoir si la composante SR répondait encore aux priorités de l’Etat et aux besoins des populations, un partenaire d’exécution affirmait que « Les défis rencontrés pour accéder aux services de santé de la reproduction ont été reconnus depuis longtemps par les populations. On peut affirmer que le programme qui a le mieux réussi à aborder les problèmes de santé et de population a été la composante SR. »

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Dans le cadre de la présente évaluation, 96 % des personnes qui ont participé aux entrevues sur la SR et le VIH/Sida ont également répondu qu'il était nécessaire de maintenir les activités entreprises dans le cadre de cette composante. Les 4 % restants ont reconnu la nécessité de les maintenir en mentionnant toutefois que cette nécessité est moindre aujourd'hui qu'il y a dix ans. Les quatre principales raisons évoquées pour justifier la pertinence des activités de la composante SR sont : − l'importance de l'appui offert par cette composante aux populations situées dans les zones rurales et éloignées − l'importance de la lutte contre la mortalité maternelle et néonatale, et les IST/VIH/Sida − l’importance accordée aux jeunes/adolescents « fer de lance de la nation ». − l’importance que la composante accorde à planification familiale et à la maîtrise de la croissance démographique. Pour beaucoup, la composante est utile « parce qu’elle est harmonisée aux priorités du Gouvernement et aux besoins des populations » ; « elle est en concordance avec les besoins des populations » ; « elle est nécessaire et utile », etc. Les principaux informateurs ont confirmé presqu’à l’unanimité que la composante SR avait un caractère unique par rapport aux autres. Des produits Parmi les différents niveaux de résultats (produits, effets, impact), les produits et leurs indicateurs sont les plus immédiats et les plus cruciaux pour le programme, mais aussi les plus problématiques. En passant en revue l’énoncé des trois produits de la Santé de la Reproduction, le constat fait par l’évaluation est que ces produits sont formulés d’une manière suffisamment claire. Cela veut dire qu’ils ne laissent aucune incertitude sur le type de changement attendu. Cette clarification permet à toutes les parties prenantes du programme à comprendre le produit de la même manière ; elle guide aussi le choix des indicateurs, car toutes les parties savent quels changements ils recherchent. Cependant dans la mise en œuvre, l’évaluation a constaté qu’au niveau de chaque produit, il y avait une longue liste d’activités d’importance inégale, si bien que finalement, on ne sait plus ce qui détermine l’apparition de changement, ou quelles activités sont nécessaires pour conduire aux produits, et quels produits conduisent à la réalisation des effets du programme. Ainsi la logique verticale du cadre logique (les relations de cause à effet) ne semble pas dans certains cas bien explicite. La tendance observée est une multiplication d’activités qu’on ajoute les unes aux autres, parfois des activités non antérieurement planifiées. « En SR, il y a trop d’activités et trop d’intervenants, c’est l’un des problèmes que rencontre la mise en œuvre de cette composante », expliquait à la mission un partenaire d’exécution. De la pertinence des indicateurs Dans l’ensemble, les indicateurs définis dans le cadre de la composante santé de la reproduction et VIH/Sida gardent toute leur pertinence dans la mesure où ils s’adressent aux questions qui font partie intégrante des priorités du gouvernement et des préoccupations des populations cibles. Cependant, la plupart de ces indicateurs ne permettent pas de quantifier ou de décrire les changements et les progrès réalisés en vue d’atteindre les résultats (voir chapitre 7). La mission rappelle, en effet, que les indicateurs sont très utiles pour fournir des

43 preuves démontrant jusqu’à quel point les résultats ont été atteints à la fin d’un programme ou d’une période spécifique donnée. Les indicateurs peuvent être quantitatifs ou qualitatifs. La plupart des données sur les indicateurs utilisés dans le cadre de la composante SR ne sont pas totalement fiables et cohérents dans le temps, sensibles au progrès en vue d’atteindre les résultats, réalisables et accessibles pour la collecte et l’analyse, et utiles dans la prise de décision. D’une manière générale, cette situation est liée aux méthodes de collecte de données. Quelles méthodes a-t-on choisies quand on sait que certaines sont plus coûteuses que d’autres, et qu’il est important de s’assurer que les ressources et les compétences sont disponibles pour utiliser ces méthodes de collecte de données ? Le choix des indicateurs pertinents et réalistes est donc une entreprise cruciale. La pertinence des indicateurs exige que l’on puisse répondre aux questions suivantes : (i) est-ce que nos indicateurs évaluent bien ce que l’on veut évaluer ? (ii) nous permettront-ils d’identifier les forces et faiblesses, et d’apporter, si nécessaire, les correctifs appropriés ? Les indicateurs doivent être réalistes, cela veut dire que nous possédons déjà les bases de données pour les établir ou les calculer ou que nous avons les moyens organisationnels humains et financiers pour les établir à brèves échéances. Ceci renvoie à une série de questions auxquelles il n’est pas toujours facile de répondre : où sont les données ? Qui peut calculer les indicateurs ? Qui assurera les coûts de leur développement ?

CONCLUSION : La pertinence de la composante SR est évidente. Les interventions du programme dans ce domaine sont en concordance avec les priorités nationales et répondent aux besoins des populations vulnérables. L’énoncé des produits est assez clair, mais les indicateurs pour la plupart ne sont pas suffisamment SMART pour mesurer le changement. (Voir chapitre 7).

4.1.2 EFFICACITE

Question 2 : Les interventions réalisées ont-elles permis d’atteindre les catégories de femmes et de jeunes (selon le sexe, l’âge et le milieu de résidence) visés par la Composante SR du programme ? Dans quelle mesure les différents Produits de la Composante ont été réalisés à travers les interventions mises en œuvre ? Ces interventions ont-elles permis d’opérer les changements espérés ? L’un des objectifs poursuivis par la composante SR du programme était de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations les plus démunies et vulnérables. Ainsi, toutes les actions entreprises dans le cadre de cette composante ont consisté à faire bénéficier cette catégorie spécifique de la population (les femmes, le nouveau-né, les jeunes et adolescents) des services de santé de la reproduction, de prévention des IST/VIH/Sida, de planification familiale de qualité dans toutes les zones d’intervention. Cet objectif a été largement atteint au cours de ce 7è programme, comme on le verra en passant en revue les trois produits. Produit 1 : La Demande de services de SR y compris les IST/VIH-SIDA, la PF, les soins de santé maternelle par les groupes vulnérables (les femmes, les jeunes), accrue. L’atteinte des Objectifs de santé, plus particulièrement celui relatif à la réduction de la mortalité maternelle, dépend en très grande partie de l’adéquation entre l’offre et la demande

44 de soins et services de santé. L’offre de service ne peut être renforcée que si la demande augmente. Par exemple, un administrateur d’hôpital ne pourra décider d’augmenter le nombre de lits de son hôpital que lorsque ceux-ci sont tous occupés. Le niveau d’utilisation des soins et services de santé permet ainsi d’en mesurer la demande. En outre, le service est utilisé si les bénéficiaires en ont perçu la qualité. Stratégies pour atteindre le produit 1 Dans la mise en œuvre de cette composante santé et droits en matière de procréation, un accent particulier a été mis sur l’intensification des activités de sensibilisation, d’IEC/CCC, de plaidoyer, de mobilisation sociale et communautaire. Ainsi, l’UNFPA, en partenariat avec le Ministère de la Santé Publique (MSP), le Ministère de la Jeunesse et le Ministère de la Formation Professionnelle, les ONG et autres partenaires, a mené un travail déterminant qui a notamment consisté à créer en milieu communautaire une plus grande demande pour les services de SR et de PF, en informant et sensibilisant les leaders religieux, les chefs traditionnels, les autorités politiques, et les communautés sur les avantages de la SR/PF. C’est dans ce contexte de mobilisation des communautés et des leaders d’opinion que dans toutes les zones d’intervention, la sensibilisation et le plaidoyer ont constamment porté sur une meilleure compréhension des trois types de retard dans la prise en charge des soins obstétricaux et néonatals d’urgence : (i) retard pour décider de recourir aux soins d’urgence ; (ii) retard pour arriver à un établissement sanitaire ; (iii) retard pour recevoir effectivement des soins de qualité une fois dans l’établissement. En effet, chacun de ces trois retards correspond à un niveau de responsabilité : le premier cas de retard est du ressort de la famille et de la communauté ; le second cas renvoie au fonctionnement inadéquat du système de référence et le troisième cas interpelle directement la disponibilité et l’organisation des structures sanitaires. Renforcement des capacités des prestataires, des agents de santé et des structures sanitaires Le renforcement des capacités techniques et institutionnelles a joué un grand rôle dans l’augmentation de la demande des services. L’UNFPA a apporté un appui technique et financier à la formation des prestataires de santé (infirmiers chefs de poste, sages-femmes, médecins chirurgiens) des régions sur la planification familiale, la technologie contraceptive, l’accouchement assisté et soins obstétricaux d’urgence, les soins après avortement et la gestion active de la 3ème phase de l’accouchement, etc. A titre d’exemple, les formations fondamentales suivantes ont été organisées dans toutes les zones d’intervention : − formation des prestataires sur la CPNR ; − formation des prestataires sur les SONU ; − formation des agents de santé sur le DMU ; − formation des agents de santé en technologie contraceptive, etc. Dans le cadre du renforcement des capacités institutionnelles, le programme a aussi fourni du matériel roulant (ambulances, motos) améliorant ainsi les conditions d’évacuation des patientes vers les structures de référence des différentes régions, et luttant par conséquent contre le 2è retard. Il a enfin permis d’équiper les structures de santé en matériel médical (kits d’accouchement, appareils d’échographie, tables d’accouchement, tables d’examen gynécologiques et lits complets de maternité, des ventouses électriques, des stérilisateurs électriques) pour améliorer le suivi de la grossesse et les conditions d’accouchement dans les structures de santé et la prise en charge précoce des complications obstétricales, et pour améliorer la qualité et réduire le retard intra institutionnel.

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Le programme a ainsi contribué à la fonctionnalité des structures de santé, réhabilité des magasins des centres amis des jeunes, permis de rendre les salles d’accouchement et les maternités plus attrayantes, où les femmes viennent de plus en plus en grand nombre parce qu’elles se sentent en sécurité. L’effet de la gratuité des soins De l’avis de la plupart des principaux informateurs, la gratuité de certains soins instituée par l’Etat a aussi eu un impact considérable dans l’augmentation de la demande. Un médecin chef d’un Hôpital de District (HD) confirmait à la mission que, entre autres stratégies qui ont impulsé la demande des services, « la gratuité des soins adoptée par le Gouvernement a contribué à une forte augmentation de la demande de service », et par conséquent aussi à une demande accrue des produits de SR et PF. Malheureusement, avec les problèmes de remboursement de la gratuité, la disponibilité de ces produits n’est pas chose totalement acquise, puisque certaines personnes interrogées se plaignent encore des ruptures de stocks. L’effet de la croissance démographique sur la demande des services En outre, presque toutes les régions bénéficiant de l’appui du programme connaissent des taux de fécondité et de croissance démographique très élevés. Ces taux entraînent tout naturellement une grande demande de services de santé et exercent sur l’ensemble du système de santé des pressions extrêmement fortes. Eu égard à cette démographie galopante, le Chef de Canton de de la Région de Zinder s’adressait ainsi à la mission : « La croissance démographique annule tous les efforts que nous faisons pour que nos familles jouissent des meilleures conditions de vie. Mon Canton est très petit, il n’y a pas beaucoup d’espace et pourtant il est l’un des plus peuplés de Zinder. » Autrement dit, la situation démographique des zones d’intervention est telle que la demande des services reste difficile à satisfaire, compte tenu de la forte pression démographique sur les structures de santé qui font face à une demande de plus en plus forte et à une faible capacité d’accueil.

L’Initiative de l’ « Ecole des Maris » Cette initiative vise surtout l’amélioration de la connaissance et de l’utilisation des services de Santé de la Reproduction (SR) et de prévention des IST/VIH/Sida, par les communautés, les leaders religieux, les autorités coutumières et politiques, afin d’accroitre la demande de soins par les femmes, grâce à une forte implication de leurs maris. Les évaluateurs ont visité ces « Ecoles » qui ont aujourd’hui acquis une réputation internationale. Dans la Région de Zinder en particulier, l’UNFPA est en partenariat avec deux ONG SONGES et ANBF qui apportent aux Ecoles des Maris un important appui technique et financier. Aujourd’hui, en 2012, grâce à tous ces efforts conjugués, Maradi compte près de 46 Ecoles des Maris, et Zinder en compte environ 131. En faisant un simple calcul arithmétique, on s’aperçoit vite que le nombre de « maris modèles » sortis jusqu’ici de ces « écoles » est impressionnant. On estime en effet que le nombre d’hommes ayant été formés par leurs pairs en vue d’autoriser leurs femmes à fréquenter les services de santé de la reproduction, de prévention d’IST/VIH/Sida, s’élève en 2012 à 2114 membres. Ces hommes ont été formés par des spécialistes sur différents aspects de la SR et du VIH/Sida (chirurgiens VNU, médecins chefs de districts, sages-femmes VNU) pour servir de modèles aux autres, d’où l’appellation de « maris modèles » qui leur a été conférée. Par un effet de « boule de neige », l’initiative de l’Ecole des Maris a ainsi permis la création d’un mouvement qui entraîne chaque année un nombre toujours plus élevé d’hommes qui

46 comprennent de mieux en mieux l’importance d’encourager leurs femmes à recourir aux services de santé en cas de besoin. A Zinder, la mission a été informée qu’il y a eu des voyages d’échange d’expérience des personnes venues d’autres pays (Burkina Faso en particulier) ou d’autres régions du Niger pour s’en quérir de l’expérience des Ecoles des Maris. Car, la contribution de cette stratégie dans la demande et la fréquentation des services SR/PF a été très grande au cours de ce 7è programme. Partout où la mission est passée, dans la Région de Zinder, les préfectures, les mairies, les cantons, elle a été frappée par l’impact que les Ecoles des Maris ont eu dans tous les milieux visités. Il y a une certaine unanimité sur l’énorme contribution que cette initiative a apportée au produit 1 dans cette région.

Des activités de sensibilisation se sont multipliées pendant la mise en œuvre du programme, les campagnes nationales sur le PF ont été organisées, ce qui a contribué à élargir l’accès des populations aux services de PF.

Il est ressorti de nos entretiens avec les groupes de femmes que celles-ci avaient une bonne connaissance de la PF et certaines n’ont pas hésité à déclarer qu’elles utilisaient des méthodes modernes, non pas pour réduire la taille moyenne de la famille, mais pour que « l’utérus se repose », pour « récupérer ses forces », « éviter les grossesses trop rapprochées », «avoir le temps de mieux s’occuper des enfants », selon les propos recueillis auprès d’un groupe de femmes rencontrées au CSI de dans le département d’Aguié, région de Maradi.

L’utilisation des services de santé de la reproduction et de prévention des IST/VIH/Sida a augmenté au cours de la mise en œuvre du programme non seulement grâce aux stratégies présentées plus haut (notamment l’Ecole des Maris en soutien à la gratuité des prestations), mais aussi parce que, d’une manière générale, l’accueil s’améliore progressivement, et l’environnement des centres de santé devient aussi plus attrayant. D’où le nombre croissant de femmes qui viennent aux consultations prénatales ou qui vont accoucher dans une formation sanitaire. Interrogées sur les raisons qui les poussaient à venir en consultation dans le centre de santé, la plupart du groupe de femmes rencontrées au CSI de TCHADOUA répondent : « c’est bien d’avoir un carnet de consultation, parce qu’au moment de l’accouchement on est pris en charge, et on est plus en sécurité que d’accoucher à domicile » ; « en accouchant à l’hôpital, on est bien propre, bien nettoyé ; on ne sent pas mauvais ».

Comités de soutien à la SR L’UNFPA a appuyé la mise en place d’au moins 200 comités de soutien à la SR dans toutes les régions qui sont des associations orientées sur les problèmes de SR, notamment : les signes de danger liés à la grossesse et à l’accouchement, les avantages du suivi prénatal, l’intérêt d’accoucher dans un milieu sécurisé et les avantages de l’espacement des naissances pour éviter « le retard lié à la prise de décision » ou premier retard, la lutte contre les mariages précoces, les migrations des jeunes filles, etc. Les Comités de soutien à la SR s’appuient mutuellement pour achever les consultations prénatales (CPN) dans leurs communautés, favoriser l’accouchement dans les structures de santé et organiser les évacuations sanitaires. Mais il est ressorti des entretiens que la mission a eus avec les partenaires d’exécution et les bénéficiaires, que certains comités fonctionnent maintenant difficilement, faute de suivi et de moyens pour mener les activités. C’est le cas du comité de soutien à la SR que la mission a rencontrée à l’Hôpital de District d’Agadez

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Commune, constitué uniquement de femmes, parce que les hommes se sont découragés, faute de motivation. Distributaires à Base Communautaire (DBC) Les DBC sont issus de la communauté, formés et équipés en matériel didactique. Dotés de trousses avec les produits contraceptifs, ils ravitaillent en contraceptifs les femmes éloignées des structures de santé. L’UNFPA, avec l’appui des ONG, a formé dans toutes les régions un grand nombre de DBC et relais religieux pour mener des activités de sensibilisation auprès des leurs communautés respectives. Au sein de leurs communautés, les DBC ont la capacité de faire le plaidoyer pour la planification familiale, distribuer de pilules et de condoms, sensibiliser les femmes et les jeunes/adolescents sur la santé reproductive, les IST/VIH/Sida, les mariages forcés et précoces, etc. Communication pour le changement de comportement chez les jeunes et adolescents Le programme a contribué à susciter l’augmentation de la demande de services SR par l’utilisation d’une gamme de produits IEC pour promouvoir une connaissance accrue en SR et VIH/Sida chez les jeunes, les parents et les leaders communautaires, la promotion et l’adoption de comportements responsables, l’augmentation de la demande de services de SR chez les jeunes et adolescents. C’est dans ce contexte que le programme a contribué à appuyer des Centres Amis des Jeunes dans toutes les régions, en permettant la mise en place d’une infrastructure plurifonctionnelle (composée de salles équipées pour les ateliers de formation, et la lecture). Les centres Amis des jeunes permettent la sensibilisation sur diverses questions concernant leur vie, notamment leur vie sexuelle et reproductive, en lien avec le VIH/Sida, les mariages forcés et précoces. Dans cette perspective, des activités pour accroître la disponibilité de l’information axée sur la promotion du changement de comportement en matière de SSRAJ et de VIH/Sida ont été réalisées. On peut citer, entre autres, des activités de sensibilisation à l’intention des jeunes et adolescents, plusieurs feuilletons radiophoniques, des sketchs, l’utilisation de la stratégie multimédia, des séances de projection de films sur la SSRAJ. Par le truchement de la Division SSRAJ, des formations des formateurs des jeunes pairs éducateurs ont eu lieu pour renforcer leurs capacités à conduire des activités de sensibilisation et de plaidoyer auprès des jeunes et adolescents. Des thèmes ont été développés pour attirer l’attention des jeunes et adolescents sur certaines questions les concernant particulièrement : le mariage précoce, la prostitution, les modes de transmission et les moyens de protection contre les IST/VIH.SIDA, l’utilisation du condom, les grossesses non désirées ; les conséquences des avortements. Mais en dépit du contexte favorable au partage d’informations et à l’offre de services en Santé de laReproduction aux Jeunes et Adolescents, des efforts restent à faire pour améliorer l’accès à ces informations et services, dans la mesure où ces centres amis des jeunes sont plus ou moins fonctionnels, alors qu’il faut continuer à les soutenir dans l’atteinte de leurs objectifs de développement des actions éducatives et de sensibilisation pour le changement de comportements, d’appui-conseil et d’orientation des jeunes et adolescents vers des choix susceptibles de garantir leur épanouissement. Il est ressorti des entretiens avec les populations que parmi les facteurs limitant la fréquentation des centres de santé, figurent en premier lieu, le faible pouvoir d'achat des

48 ménages, particulièrement en zones rurales, les contraintes socioculturelles, les difficultés de déplacement, les mauvaises relations avec le personnel, les longues attentes avant d’être servi. En termes de résultats, toutes les stratégies développées dans le cadre de ce produit 1 ont permis d’atteindre des résultats forts encourageants. Il s’agit à présent de consolider ces acquis, de les compléter au besoin, notamment pour ce qui concerne la formation du personnel, la recherche, et la participation communautaire. Ce sont ces éléments qui doivent servir comme point de départ au développement du prochain programme. S’il est reconnu qu’il faut beaucoup de temps pour changer de comportements en matière de fécondité et de la croissance démographique, néanmoins, au cours de ses visites sur le terrain, la mission a recueilli des témoignages faisant état d’une évolution des mentalités, des connaissances et attitudes au sein des populations. Ces témoignages sont corroborés par les propres constats de la mission elle-même. Par exemple, les chefs religieux (musulmans et chrétiens), les préfets, les chefs de canton participent activement aux activités de sensibilisation et sont très engagés en faveur de la réalisation des objectifs de la CIPD et des OMD qui visent à améliorer la santé et le bien-être de la mère et de l’enfant, à encourager les populations à fréquenter les centres de santé. Selon les personnes interrogées aux niveaux central et régional, certains imams (hostiles au départ) sont à présent suffisamment convaincus des avantages de l’espacement des naissances et s’emploient à promouvoir cette pratique au sein de leurs communautés. Les activités et les stratégies ci-dessus présentées ont permis de rapprocher les services de SR et de prévention des IST/VIH des communautés et d’accroître la demande desdits services par les femmes, les jeunes et adolescents. La mission a effectivement constaté que les communautés visitées ont une bonne connaissance des signes de complications de la grossesse dont l’identification est une des conditions indispensables pouvant conduire à la référence des femmes enceintes. Les fonds de solidarité qui se mettent en place sont en train de renforcer le système de référence de la communauté vers les centres de santé ; les Ecoles de Maris, l’implication des associations religieuses, des autorités traditionnelles et politiques sont en train de pousser bon nombre de femmes à une meilleure acceptation de la planification familiale. Le service à base communautaire a suscité beaucoup d’enthousiasme dans les communautés qui se sentent de plus en plus impliquées dans les services de santé de base et responsabilisées pour leur utilisation.

CONCLUSION : Au niveau de ce produit 1, la mise en œuvre des stratégies d’IEC/CCC, plaidoyer, communication sociale et communautaire en matière de santé de la reproduction/VIH/Sida, a permis d’augmenter la demande et consisté essentiellement à rapprocher des services de la communauté. Des stratégies telles que l’initiative de l’Ecole des Maris y ont joué un rôle déterminant en atténuant les barrières socioculturelles et en entraînant les communautés et leurs membres à fréquenter davantage les centres de santé. Pour être plus efficaces, les centres amis des jeunes, les comités de soutien à la SR, doivent faire l’objet d’un accompagnement et d’un suivi continus.

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PRODUIT 2 : L’accès aux services de santé sexuelle et reproductive de qualité intégrant les IST/VIH-SIDA, les Soins de santé maternelle et la PF pour les populations vulnérables y compris les femmes et les jeunes, accru L’accès aux services de santé reste très limité au Niger. Comme déjà souligné au niveau du produit 1, ce faible accès est souvent aggravé par certaines barrières liées à la tradition, aux us et coutumes, au manque de moyens de transport, aux longues distances, à l’accessibilité financière aux services. Dans certains cas, même si les services existent, ils ne sont pas conformes aux normes et standards exigés par le Ministère de la Santé Publique. Face à cette situation, le programme a réalisé une longue série d’activités visant l’atteinte de ce deuxième produit. Comme dans le produit 1, plusieurs stratégies ont été développées ; dans l’ensemble, elles ont été efficaces et ont permis d’obtenir les résultats essentiels attendus : Renforcement des capacités techniques et institutionnelles par les formations et les équipements En termes de formation, on peut citer comme exemple, l’octroi de bourses de formation à 14 médecins nigériens pour la maitrise en santé publique option santé de la reproduction à l’Institut régional de Santé Publique de Ouidah, la formation en Europe de 2 médecins en Procréation médicalement assistée, la formation de 9 formateurs nationaux et de 160 prestataires en SONU dans les régions d’Agadez, Zinder, Maradi, Dosso, Tillabrery, CUN, Tahoua. L’assistance technique de proximité fait aussi partie du renforcement des capacités techniques et du transfert de compétences. Les différentes régions ont bénéficié de l’appui technique de l’UNFPA à travers ses 4 antennes régionales. Cette expertise de proximité est fort appréciée non seulement par l’ensemble des Directions régionales de la santé publique, mais aussi par les populations bénéficiaires elles-mêmes. Elle comprend aujourd’hui des chirurgiens VNU, des sages- femmes VNU, des gestionnaires comptables, des assistants techniques, etc. Tous participent au renforcement des capacités des prestataires et agents de santé et contribuent au transfert des compétences. Grâce à cette assistance technique de proximité, le programme a pu faire face à la fistule obstétricale. A la tête de ce combat se trouve le Réseau pour l’Eradication de la Fistule (REF) dont l’action sur le terrain est saluée par toutes les personnes rencontrées par la mission à Niamey ou dans les Régions de Zinder, Maradi, Tahoua, etc. Le travail du REF et d’autres associations sœurs a permis à des dizaines de femmes de retrouver leur dignité et leur honneur au sein de leur communauté et de redevenir « utiles ». Les statistiques disponibles ne sont pas suffisamment fiables pour donner une idée exacte de la situation et de son évolution dans le temps. C’est pourquoi, il va falloir pour le prochain programme organiser la collecte systématique d’informations et un système d’enregistrement approprié des femmes victimes de FO identifiées, traités et guéries. Les données du tableau 10 ci-après n’en donnent qu’un vague aperçu. La mission a aussi constaté le travail remarquable réalisé par l’ONG SOLIDARITE rencontrée à Zinder. Malheureusement, à l’heure actuelle, un des Chirurgiens qui opérait les fistules dans le cadre de cette ONG vient de quitter définitivement Zinder pour Niamey, laissant dernière lui un grand vide difficile à combler.

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Tableau 10: Nombre de femmes fistuleuses identifiées, opérées et guéries

Année Femmes Femmes % Guérison Fistuleuses Fistuleuses Identifiées Opérées (FOP (FFI) 2009 956 586 71.50 2010 820 458 76.62 2011 641 540 88.92 2012 ND ND ND Total 2417 1584 79.01 Source : Données du Réseau pour l’Eradication de la Fistule Il faut encore souligner le travail remarquable du REF dont les activités réalisées visaient à : (i) prévenir les nouveaux cas de FO ; (ii) rendre accessible, disponible, acceptable, la prise en charge médicale et chirurgicale de qualité des patientes ; (iii) réinsérer économiquement et socialement les femmes victimes de FO. La sensibilisation et l’implication des médias dans les interventions menées par le REF pendant la mise en œuvre de ce 7è programme a contribué à la promotion de la santé maternelle et des droits humains, bref, globalement, à l’atteinte des objectifs de la CIPD. L’implication des autorités traditionnelles, politiques et administratives, et des femmes guéries de la FO dans la sensibilisation des populations, a permis une meilleure compréhension de la FO au niveau des communautés, comme en témoigne l’augmentation du nombre de fistuleuses qui demandent d’être admises dans les centres de prise en charge. Hormis le renforcement des capacités des prestataires et agents de santé, les zones d’intervention du programme ont aussi été dotées de lots d’équipements en matériels SONU dont l’inventaire peut être fastidieux. Mais sur les fiches présentées à la mission figuraient, entre autres : les kits AMIU, les concentrateurs d’oxygène, des ventouses électriques et mécaniques, des kits de césariennes, etc. Le programme a rendu plus disponibles des produits contraceptifs, des consommables pour les laboratoires, le logiciel CHANNEL. Quant à la disponibilité des produits contraceptifs, il est ressorti des entretiens avec les partenaires d’exécution qu’elle a connu une amélioration au cours de la mise en œuvre du programme. Dans l’ensemble, les ruptures de stocks ont été moins fréquentes. Seuls 3% de points de prestations de services ont connu une rupture en contraceptifs en 2011 contre 100% en 2007. Dans le cadre du renforcement du système de référence, des actions d’une importance capitale ont été entreprises, en vue de faciliter les évacuations vers les formations sanitaires appropriées. Ainsi, à titre d’exemple, 8 ambulances ont été affectées aux districts sanitaires de Téra, Doutchi, Loga, , Gouré , , Tchirozérine et CHR Agadez. Les régions de Tillabery, Agadez et Zinder ont bénéficié de 18 radios BLU. La collecte de sang étant d’une nécessité vitale pour les différentes régions, le Centre régional de transfusion sanguine de

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Tahoua a eu droit à un véhicule pour faciliter la collecte de sang au cours des sorties dans les villages. De même, en vue d’une supervision et d’une coordination efficace des activités sur le terrain, 4 véhicules ont été affectés à la DSME, à la Coordination régionale de Niamey, et à la DSRP de Dosso. Plusieurs districts sanitaires et Directions régionales de la santé, l’ONPPC, ont été dotés d’équipements informatiques de qualité, dans le cadre de l’installation du logiciel CHANNEL. Les zones d’intervention du programme sont caractérisées par une forte croissance démographique, et donc par une fécondité élevée et un nombre de jeunes et adolescents dont le poids démographique est impressionnant. La nécessité d’encadrer cette jeunesse a donc conduit le 7è programme sous-revu à prévoir des stratégies et des actions pour répondre à ses besoins. Ainsi, 29 centres amis des jeunes ont été aménagés, et le programme a aussi contribué à la formation de 25 prestataires des centres amis des jeunes dans les domaines variés : counseling, technologie contraceptive, prise en charge syndromique des IST/VIH/Sida, etc. A cela, il faut ajouter les activités de sensibilisation pour renforcer les connaissances des jeunes et adolescents en matière de prévention des IST/VIH/Sida, et pour les mettre en garde contre tout comportement à risque. Comme il a déjà été souligné au niveau du produit 1, les jeunes et adolescents occupent partout une place prédominante dans ce programme, parce leurs besoins sont transversaux. Ainsi, pour faciliter leur accès aux services de SR et de prévention d’IST/VIH/Sida, l’UNFPA, dans le cadre de ce produit, a contribué à la mise en place de 29 centres amis des jeunes et à l’aménagement de : 12 CSI, 7 centres mixtes et 10 Centres d’Ecoute amis des jeunes ; il a contribué à former 25 prestataires des centres amis des jeunes en Technologie contraceptive, Counseling, prise en charge syndromique des IST et en Approche des jeunes. Impulsion donnée au 7è programme par la sécurisation des produits de SR/PF Le programme a contribué à développer et à mettre en œuvre des stratégies pour garantir des approvisionnements essentiels en matière de planification familiale et de santé de la reproduction. Il s’est engagé à relever le défi qui consiste à répondre aux besoins croissants en contraceptifs, dont les préservatifs, et en autres produits essentiels de santé de la reproduction, son objectif étant de « faire en sorte que chaque personne ait accès aux produits SR/PF quand elle veut, là où elle se trouve, et au moment où elle le souhaite ». Ou encore, « Il ne peut y avoir de sécurité des produits de santé de la reproduction que si les individus peuvent choisir, obtenir et utiliser les produits de SR qu’ils désirent. » Le programme a aussi contribué à créer un environnement favorable à la sécurisation des produits de SR/planification familiale. Grâce en partie au plaidoyer mené par l’UNFPA, le gouvernement, a créé une ligne budgétaire pour les médicaments essentiels, dont les produits SR/PF. Le budget alloué à l’achat de ces produits est passé de 50 millions de FCFA en 2007, à 200 millions en 20012. La loi sur la santé de la reproduction en 2006 n’était pas jusque-là mise en œuvre. Mais toujours grâce au plaidoyer continu mené par le Fonds, le décret d’application de ladite loi a été promulgué en 2010 ; actuellement, l’UNFPA contribue à sa vulgarisation. Tous ces efforts déployés dans le cadre du programme RHCS au Niger ont contribué à rendre de plus en plus disponibles les produits SR/PF sur l’ensemble du territoire. Ainsi, de 100 % de formations sanitaires qui avaient connu des ruptures de stock au cours des six derniers mois, il n’en reste plus que 2,5 % en 2011 ! Des enquêtes ont été réalisées en 2006, 2008, 2010 et 2011 pour mesurer ces indicateurs, y compris le pourcentage des formations sanitaires qui offrent au moins 3 méthodes contraceptives modernes.

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Proportion de PPS nn'ayant pas connues de rupture de contraceptifs

100% 90% 80% 70% 60% Proportion de PPS sans 50% rupture contraceptifs 40% 30% 20% 10% 0% 2008 2010 2011

Source : Global Performance Monitoring Framework (Niger)

Comme on peut le constater à partir de la figure ci-dessus, en troiss ans seulement, le pourcentage des formations sanitaires qui ne connaissent plus de rupturees au cours des six derniers mois a augmenté d’une manière impressionnante. De même, les proportions des formations sanitaires qui ne connaissent pllus les ruptures des médicaments essentiels est en hausse constante depuis 2008 ; il en va de mmême de celles qui offrent au moins trois méthodes contraceptives modernes (voir figure ci-apprès). En outre, il faut Proportion de PPS offrant au signnaler l’intégration des produits moins trois méthodes modernes contraceptifs dans la de contraception gestion des médicaments essentiels. 100% L’utilisation du Proportion de PPS logiciel CHANNEL a offrant au moins trois 50% contribué à l’atteinte méthodes modernes de des résultats attendus contraception dans ce domaine. Elle 0% est de plus en plus 2008 2010 2011 répandue dans les 42 disttricts sanitaires et les 8 régions, où tout est désormais informatisé. Au niveau des districts, il y a eu des formations sur la gestion logistique et CHANNEL, technologie contraceptive, etc. ; elles visaient la constitution d’une masse critique de prestataires et agents de santé ayant des compétences requises. Ainsi, au cours de ce 7è

53 programme, 5 personnes au moins par district ont été formées en gestion logistique et CHANNEL. D’une manière générale, le programme RHCS a permis la mobilisation d’importantes ressources pour la composante santé de la reproduction et planification familiale. Il a contribué à financer certaines activités, notamment les formations, l’achat des équipements, les voyages d’étude, les activités dans le cadre des Ecoles des Maris. En outre, le programme RHCS au Niger a aussi contribué à l’amélioration des conditions de stockage des médicaments essentiels au niveau national, à créer un cadre d’échanges (avec BM, OAS, BAD, MSD) qui a permis la mobilisation des ressources, pour : (i) la fourniture des contraceptifs ; (ii) la formation du personnel en technologie contraceptive, gestion logistique et CHANNEL, etc. ; (iii) la mise en place au niveau national des mécanismes de contrôle de distribution des médicaments. Le programme RHCS a aussi contribué à la réalisation d’un certain nombre d’études au cours de la période de 2009-2011, entre autres : l’étude sur la prévalence contraceptive au Niger (2010), l’évaluation des besoins en SONU (2010), l’enquête survie des enfants de 0-5 ans et de la mortalité maternelle et infantile (2010), l’intégration de la SR et du VIH (2010), pour ne citer que celles-là. C’est grâce à ces études et recherches qu’il a été possible de réactualiser les données disponibles en matière de santé et d’élaboration de nouveaux indicateurs. Repositionnement de la planification familiale La Planification Familiale (PF) est l’une des dimensions centrales de ce deuxième produit. Au regard des taux élevés de fécondité, il en découle d’énormes besoins non satisfaits en PF qui maintiennent la mortalité maternelle et la pauvreté élevées dans les zones d’intervention du programme. Le gouvernement a toujours manifesté la volonté de donner à la PF une place importante dans la lutte contre la mortalité maternelle, parce qu’il est désormais admis que la PF contribue au bien-être de la famille et de la société. Cette volonté politique se traduit aujourd’hui par la gratuité des produits de PF. Quelques faits significatifs le rappellent fort bien : en 1984, le gouvernement a créé le Centre National de Santé Maternelle ; le Président Kountché lance en 1985 l’appel de Matamèye qui parle explicitement de la PF. La Direction de la Planification Familiale est créée, puis en 2006, c’est le Ministère de la Santé Publique (MSP) qui est mis en place, le tout suivi par un décret portant gratuité de la CPN, des soins des enfants de 0 à 5 ans, ainsi que celle des produits contraceptifs. Ainsi, le programme, en appuyant la gratuité des prestations préconisée par le Gouvernement, a permis d’atteindre des résultats encourageants. La couverture en CPN s’est améliorée. Si la couverture en SONUC est relativement bonne (97 %), celle en SONUB (29% en 2010.) est très faible. Ces couvertures cachent des disparités entre régions et à l’intérieur de chaque région. Il ressort des statistiques et documents consultés par la mission qu’environ 57 % des hôpitaux de district pratiquent les SONUC.

Les données des tableaux qui suivent sont par ailleurs très éloquentes. Même si objectivement beaucoup reste à faire, elles traduisent l’impact progressif des efforts déployés pour que la situation de la mère et de l’enfant s’améliore d’une façon durable.

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Tableau 11: Evolution par région du taux de couverture en consultation prénatale (CPN) dans les zones d’intervention de l’UNFPA

Région Taux de couverture en consultation prénatale (CPN) 2009 2010 2011 2012 Maradi 69.7 74.0 79.0 81.21 Zinder 82.63 89.7 90.65 92.5 Agadez 68.00 92.00 97.00 99.00 Dosso 93.00 92.32 93.04 94.00 Source : Données des DRSP

Bien que les taux Taux de couverture en consultation prénatale d’accouchements assistés 120 progressent dans 100 2009 toutes les régions, 80 2010 ils restent encore 60 2011 40 très faibles. Il 2012 Pourcentage 20 ressort ainsi du 0 tableau ci-contre Maradi Zinder Agadez Dosso que plus de 60 % Regions des accouchements ne sont pas assistés. Les progrès enregistrés pour qu’un médecin, un infirmier, une infirmière ou une sage-femme soit présente au moment de l’accouchement, semblent avoir été insuffisants pour avoir un impact significatif sur la mortalité maternelle et néonatale. Tableau 122: Evolution par Région du taux d’accouchements assistés par un personnel qualifié

Région Taux d’accouchements assistés par un personnel qualifié 2009 2010 2011 2012 Maradi 20.71 26.63 33.50 ND Zinder 21.66 22.00 30.36 34.33 Agadez 43.31 47.12 69.93 72.80 Dosso 23.02 27.00 30.00 ND Source : Données des DRSP

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Quant à la planification familiale, les taux d’utilisation augmentent d’une manière impressionnante dans toutes les régions. En effet, cette progression significative montre bien que le programme a su Taux d'accouchements assistés par un personnel présenter la PF comme qualifié un droit humain et une 80 question de 2009 60 développement tout en 2010 40 mettant en exergue les 2011 aspects sanitaires ; il a 20 2012 Pourcentage aidé à lutter contre les 0 Maradi Zinder Agadez Dosso mythes sur la PF, en Regions continuant à interpeller les partenaires au développement sur les engagements pris en faveur de la lutte contre la mortalité maternelle. Il est désormais clair dans l’esprit des autorités coutumières et religieuses, des populations bénéficiaires et des autorités politiques rencontrées, que la faible utilisation de la PF augmente les risques liés à la maternité et expliquent en partie les taux élevés de morbidité et de mortalité maternelle dans les différentes localités visitées par la mission. Il n’y a plus de gêne à aborder ouvertement et publiquement les questions liées à la PF au niveau des institutions et sur le terrain. Alors que les préservatifs constituaient un sujet tabou il n’y a pas très longtemps, ils sont vendus, à présent, librement dans les magasins, sur les étals de marché, ainsi que dans les auberges et hôtels. À l’heure actuelle, l’achat et l’utilisation des préservatifs suscitent nettement moins de stigmatisation. Tableau 13: Evolution par région du taux d’utilisation de la planification familiale (en %)

Région Taux d’utilisation de la planification familiale (en %) 2009 2010 2011 2012 Maradi 15.00 18.70 25.80 26.20 Zinder 17.01 22.00 ND ND Agadez 26.00 31.00 27.00 25.00 Dosso 17.02 16.96 22.00 ND Source : Données des DRSP

Taux d'utilisation de la planfication familiale Comme le montre le tableau 12, les taux d'accouchement par 40 2009 césarienne (en 30 2010 pourcentage de toutes les 20 2011 naissances vivantes) ont 10 2012 augmenté dans toutes les Pourcentage 0 zones d’intervention du Maradi Zinder Agadez Dosso programme au cours des Regions

56 cinq dernières années, même s’ils restent à des niveaux encore très bas. Cette augmentation s'explique, entre autres, par la gratuité des prestations décidée par l’Etat. Tableau 14: Evolution par région du taux de césarienne Région Taux de césarienne (en %) 2009 2010 2011 2012 Maradi 0.77 0.77 1.26 1.57 Zinder 0.81 0,88 0,76 0,90

Agadez ND ND ND ND Dosso 0.77 0.85 2.00 2.07 Source : Données des DRSP

Si l'accouchement par Taux de césarienne césarienne est évidemment 2,5 nécessaire dans certaines 2 2009 circonstances, ses 1,5 2010 avantages par rapport à 1 2011 l'accouchement vaginal 2012 pour un accouchement

Pourcentage 0,5 0 normal sans complications Maradi Zinder Agadez Dosso continuent de faire l’objet Regions d’inquiétudes dans certaines communautés. Cette intervention chirurgicale est loin de convaincre certaines personnes interrogées à ce sujet par la mission. En effet, presque toutes les s femmes interviewées pensent que l’accouchement par césarienne « gâte le ventre de la femme », ou encore qu’un « bébé accouché par césarienne n’est plus un bébé normal ». Ces réponses, apparemment sans importance, méritent qu’on leur accorde une attention particulière, parce qu’elles mettent en évidence la perception que les populations ont de cette pratique. En guise de comparaison avec les autres pays, rappelons qu’aujourd’hui le taux de césarienne est de 14 % en Suède, 21 % en France, de 28 % en Allemagne, 38 % en Italie, 47 % en Chine. Le record se situe dans les cliniques privées du Brésil avec un taux de 80 %. Il s’agit ici de « césariennes de confort »19, alors qu’elles sont pratiquées en Afrique pour des raisons purement médicales. En Afrique, le taux de césarienne excède rarement 12 %. Au total, la mission a constaté qu’un effort particulier a été mené au cours des quatre dernières années visant à rendre accessibles les services chirurgicaux ayant un impact direct sur la mortalité maternelle ; en effet, le taux de césariennes augmente et le plateau technique chirurgical s’est nettement amélioré au sein des hôpitaux de district. Cependant, la question de la qualité des services n’est pas encore mise à l’avant-garde et constitue un des risques potentiels d’annulation de cet impact. La mission a également noté que les comités de soutien à la SR, les Ecoles des Maris, les centres amis des jeunes, etc., insuffisamment fonctionnels, constituent des bases solides du

19 Luc PERINO : « L’inflation des césariennes », in CHRONIQUE D’ABONNES, 2011

57 programme sur le terrain. Ils ont besoin de moyens et nécessitent d’être redynamisés. Elle a constaté une assez bonne disponibilité des médicaments et consommables, des infrastructures insuffisamment équipées et nécessitant pour certaines des travaux de réhabilitations ou de reconstruction.

CONCLUSION: L’accès aux services de SR et de PF s’est nettement amélioré grâce aux stratégies développées. Le projet RHCS a largement contribué à l’atteinte des résultats dans le cadre de ce produit 2. La disponibilité continue des produits contraceptifs est devenue une réalité, car les ruptures de stocks sont aujourd’hui moins fréquentes dans les centres de santé qu’il y a quelques années. RHCS a aussi contribué à une distribution plus rationnelle des médicaments essentiels au niveau national. La gratuité des soins à la mère et aux enfants de moins de 5 ans, et celle des produits contraceptifs est le signe manifeste de la volonté politique qui considère la lutte contre la mortalité maternelle et néonatale comme une priorité nationale. Même si des progrès non négligeables ont été enregistrés en matière de taux d’accouchements assistés, de CPN, de césarienne, de PF, etc., beaucoup reste encore à faire. Car nous sommes dans un domaine qui demande d’importants moyens et d’investissements.

PRODUIT 3 : Gestion des Réponses aux crises et situations de conflits impliquant les institutions nationales et les organisations de la société civile prenant en compte la santé de la reproduction, améliorée. Au Niger, certains problèmes de santé sont fréquemment observés lors des crises humanitaires : rougeole, maladies diarrhéiques (choléra, dysenterie…), infections respiratoires sévères, paludisme. Des épidémies telles que la méningite, la fièvre jaune, l’hépatite virale et la typhoïde se manifestent dans ces situations qui, par ailleurs, favorisent l’apparition de problèmes psychiatriques et psychosociaux. Compte tenu de tous ces véritables défis, il ne fait pas de doute que ce troisième produit de la santé de la reproduction devait jouer un grand rôle dans ce 7è programme. Les services en matière de santé de la reproduction diffèrent selon la phase traversée par les bénéficiaires durant la crise humanitaire. Ainsi, les services initiaux minimums sont fournis dans le cadre de secours d’urgence. Puis, à long terme, il y a une extension des services selon une approche communautaire. Le « paquet minimum » en période d’urgence vise à prévenir et à gérer les conséquences de la violence sexuelle (contraception d’urgence) et à planifier des services de santé de la reproduction intégrés aux soins de santé primaire. Ils sont susceptibles de contribuer à la réduction de la transmission du VIH/sida (conseils aux agents de santé et distribution de condoms). De même, on privilégie la prévention de la morbidité et de la mortalité néo-natale et maternelle (distribution de trousses d’accouchement).

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« L’UNFPA reconnaît que tous les réfugiés et toutes Au cours de la mise en œuvre de ce les personnes se trouvant dans des situations 7è programme, en collaboration avec d’urgence ont les mêmes droits fondamentaux, les autres agences du SNU, les ONG notamment le droit à la santé en matière de et autres partenaires au reproduction, que les membres développement, l’UNFPA a apporté son appui dans le domaine de la santé de toute autre communauté. » de la reproduction, pour répondre aux Thoraya A. Obaid, Directrice Exécutive de l’UNFPA besoins des populations qui en avaient besoin. Il s’est effectivement

investi dans l’action humanitaire, en partenariat avec les autres agences du SNU comme OCHA, le Gouvernement, les organisations de la société civile, etc. La mission a relevé dans le cadre de ce produit, qu’un Plan de Travail spécifique sur les urgences avait été élaboré avec le concours de l’UNFPA et qu’il est régulièrement financé depuis 2007. Partout, il est ressorti des entretiens avec les partenaires d’exécution et les partenaires techniques et financiers que la PF jouait effectivement un rôle déterminant en cas d’insécurité alimentaire, ce qui a d’ailleurs permis la mobilisation d’environ 6 millions d’euros dans ce cadre. L’UNFPA a apporté une réponse rapide aux situations d’urgence que le Niger a connues au cours de ces dernières années, surtout pendant les inondations, les épidémies (choléra en particulier), les crises alimentaires successives. A Agadez où la mission a rencontré certains représentants des agences du SNU sur le terrain, ces derniers ont confirmé le rôle capital joué par l’UNFPA pendant les crises libyennes et maliennes, face aux intenses déplacements des populations fuyant la guerre. Il est ressorti des entretiens qu’au cours de cette période sous- revue, l’UNFPA a aussi contribué à l’élaboration des Plans de contingence Inter agences des Nations Unies. A la Direction Régionale de la santé Publique de Maradi, il a été rapporté à la mission que l’UNFPA avait aussi contribué à l’élaboration de deux plans de contingence, et à la mise en place des outils de suivi de la gestion des kits SR dans le contexte de crise humanitaire. L’UNFPA a aussi apporté la réponse qu’il fallait aux conséquences des crises humanitaires, notamment aux inondations, en apportant sa contribution par la fourniture aux régions concernées du Niger des kits d’hygiène, des kits d'accouchements, des contraceptifs et autres produits SR, l’appui à l’éducation sanitaire des populations, etc. Ainsi, en termes de résultats globaux, toutes ces actions appuyées par l’UNFPA ont contribué à améliorer les conditions d’existence de 17 624 personnes déplacées reparties comme suit : 5 451 personnes vivant dans la de Niamey, 33 519 personnes vivant dans la Commune de Zinder (5 villages) et dans les départements de (4 villages), Gouré (1 village) et (1 village), et 15 326 personnes dans les localités d’Aderbissanat et d’Ingall à Agadez.

En 2010, le programme a contribué au renforcement des capacités des différents acteurs pour l’élaboration des plans de réponse dans le cadre du Dispositif Minimum d’Urgence (DMU) en matière de santé de la reproduction ; la proportion de staff members formés en matière d’urgences humanitaires est passée de 25% en 2009 à 42% en 2010. Grâce au Plaidoyer de

59 l’UNFPA, le Budget alloué aux urgences humanitaires a connu un accroissement de 4% en 2009 à 11% en 2010.

L’UNFPA a mobilisé, entre autres : (i) US$192 000 auprès du MDGs Fund PNUD/Espagne pour appuyer la santé de la reproduction, (ii) US$ 2 269 000 auprès de l’Union Européenne pour financer un programme d’appui à la gratuité des soins dans un contexte d’insécurité alimentaire suivi de 4,5 millions en 2010. A cause de tous ces apports, la présence de l’UNFPA s’est renforcée parmi les acteurs humanitaires lors de la commémoration de la Journée Humanitaire des Nations Unies.

En 2011, 4,5 millions Euros ont été mobilisés avec l’Union Européenne pour confronter les problèmes liés à la croissance démographique et à l’insécurité alimentaire.

Au total, il est important que la réponse aux crises humanitaires dans le contexte du Niger marqué par une dynamique démographique particulièrement forte, prenne en compte ce facteur qui est partout présent. La décentralisation même de cette réponse aux urgences humanitaires doit être de plus en plus renforcée. La mission a constaté que le Dispositif Minimum d’Urgence (DMU) a été adopté comme réponse de la SR aux urgences humanitaires au sein des plans de contingence et des CAP. Un Plan de Travail spécifique pour les urgences humanitaires a été élaboré dans le cadre de ce 7è programme. De la rencontre de la mission avec les chefs d’antennes des agences du SNU (OCHA, UNICEF) à Agadez, il est ressorti que dans le cadre du ONE UN le Fonds jouait un rôle déterminant dans la réponse aux urgences humanitaires et que les autres agences attendaient beaucoup de lui, car Agadez est un grand centre de flux migratoires impliquant d’énormes défis en termes de santé de la reproduction et de VIH/Sida, de violences sexuelles, etc.

CONCLUSION : Au cours de la mise en œuvre de ce 7è programme, l’UNFPA a pleinement exercé son leadership dans le domaine de la SR en situations d’urgence. Dans ce domaine, il a notamment renforcé les capacités nationales et contribué à la mobilisation des ressources. Cependant, l’insuffisance de ressources humaines ayant des compétences requises, et la faible coordination des interventions SR en situation d’urgence apparaissent comme des contraintes évidentes. D’où la nécessité de procéder au recrutement d’un personnel chargé spécifiquement de la gestion des situations d’urgence, et de la prise en compte de la SR dans les Documents de Réponses nationales (Plan d’urgence, Initiative 3N…).

4.1.3 EFFICIENCE Question 3 : Les ressources mises en place et les interventions (activités) exécutées étaient-elles réalistes, c’est-à-dire appropriées et adéquates pour réaliser les Produits attendus du programme ? Dans quelle mesure les résultats obtenus justifient-ils les ressources (humaines, financières, matérielles, politiques et organisationnelles) investies ? Existe-t-il des moyens plus efficaces tels que les partenariats, programme conjoint pour réaliser de meilleurs résultats avec les ressources disponibles ? Une appréciation de l’efficience d’un programme mesure la « productivité » des interventions du programme. Elle évalue les résultats obtenus en relation avec les dépenses engagées et les ressources utilisées par le programme durant une période de temps donnée.

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Il s’agit en fait de vérifier si les produits effectifs ou attendus ont justifié les dépenses engagées ; si les ressources ont été dépensées aussi économiquement que possible. En effet, dans le cotexte actuel de crise économique, les rares ressources disponibles du programme doivent être utilisées avec plus d'efficience, de transparence et de responsabilité. La mesure de l’efficience est très complexe ; il est en effet difficile de démontrer dans quelle mesure les résultats obtenus sont le fait d’une utilisation efficace des ressources. Cependant, la notion de « temps » est fondamentale et déterminante dans la mesure de l’efficience. L’analyse est centrée sur la relation entre la quantité, la qualité et la fourniture en temps opportun des intrants, à savoir le personnel, les consultants, la formation, l’équipement et les dépenses accessoires, et d’autre part, la quantité, la qualité et la fourniture en temps opportun des produits. Compte tenu de ce qui précède, les entretiens que la mission a eus avec les partenaires d’exécution, notamment dans le domaine de la SR, ont permis de mettre en évidence certaines défaillances en termes d’efficience. Sur le terrain, les partenaires d’exécution ont soulevé, entre autres, deux problèmes majeurs qui ont affecté la qualité de l’efficience : La signature tardive des Plans Annuels de Travail (PTA) Les plans de travail annuels (PTA) ont toujours été signés chaque année avec deux, trois ou quatre mois de retard. Cette situation a causé beaucoup de retard dans la mise à disposition des ressources et le démarrage des activités programmées. Ainsi, au cours du 7è programme, les PTA ont été signés aux dates et années suivantes : − en 2009 : le 30 avril ; − en 2010 : le 23 mars ; − en 2011 : le 9 mars ; − en 2012 : le 31 janvier. Comme on peut le constater, des efforts considérables ont été faits pour réduire le retard dans la signature des PTA. En 2012, les PTA ont été signés en fin janvier, ce qui dénote une amélioration par rapport aux années passées. Cependant, presque tous les partenaires d’exécution rencontrés sur le terrain ont fait comprendre à la mission qu’en 2012, ils n’ont reçu aucun financement pour mener les activités déjà programmées pour cette année. Tout « tourne au ralenti » disent-ils, et certains n’hésitent pas à parler d’«année blanche ». Les Ecoles des Maris, les comités de soutien à la SR, les centres Amis des Jeunes, etc., apparaissent essoufflés faute de suivi et d’accompagnement. Sur le terrain, la mission a constaté les limites du bénévolat sur lequel reposent la plupart de ces stratégies qui ont pourtant fait leur preuve, mais qui risquent de ne plus fonctionner avec efficacité s’ils ne sont pas redynamisés. En prenant l’exemple de la région d’Agadez, il s’est passé 3 mois en 2009 pour que la deuxième demande d’avances aboutisse. En 2010, la première demande d’avances n’a pu être accordée qu’en juillet, en 2011 c’est en avril, et en 2012, c’est au début du mois de mars. Si chaque année la signature des PTA prend en moyenne 2 mois de retard, au bout de cinq ans, le programme aura enregistré une perte de 10 mois en temps et en argent, ce qui affecterait considérablement son efficience. Mais les responsabilités de ces retards sont partagées. Le plus souvent, les partenaires nationaux n’ont pas les capacités requises en matière de procédures de l’UNFPA. Beaucoup éprouvent des difficultés à élaborer les fiches d’activités et à remplir les fiches des demandes d’avances. Quand celles-ci sont mal remplies, elles sont aussitôt rejetées par la Direction Technique au niveau de Niamey, puis renvoyées dans les régions pour correction. On assiste

61 donc à des va-et-vient interminables, sans oublier que les mêmes demandes sont transmises au bureau de l’UNFPA qui peut à son tour les rejeter quand elles n’obéissent pas aux normes. En outre, la Direction Technique attend toujours que toutes les demandes d’avances venant des régions lui parviennent en même temps avant de commencer à les traiter. Cette manière de procéder constitue aussi une autre source de blocages et pénalise tout le monde, car les demandes d’avances doivent être traitées au fur et à mesure qu’elles arrivent à la Direction Technique qui ne doit pas apparaître comme un goulot d’étranglement. Il ne faut pas attendre que toutes les demandes soient rassemblées. Pour réduire les retards, les auteurs des demandes d’avances mal présentées devraient recevoir de la Direction Technique un feedback rapide les invitant à nouveau à présenter correctement les documents en question. Inadéquation entre les Plans Annuels d’activités(PAA) et les Plans annuels de Travail (PTA). Parmi les causes qui réduisent aussi l’efficience du programme et donc de la composante Santé de la Reproduction, figure-le manque d’harmonisation des deux cycles de programmation, celui de l’Etat à travers le processus de l’élaboration des PAA, et celui de l’UNFPA à travers l’élaboration des PTA. L’élaboration des PAA se déroule en trois étapes : − au niveau du département, elle se fait d’une manière participative, puisqu’à cet exercice prennent part les leaders religieux et communautaires, les autorités traditionnelles et politiques qui définissent ensemble les priorités et les besoins de leur département. A l’issue de cette étape, un plan d’actions est élaboré et validé, puis transmis aux autorités régionales ; − au niveau des régions, les plans d’actions provenant des différents départements sont rassemblés, étudiés, et après arbitrage, l’on n’en retient que les activités dites pertinentes. Les experts nationaux de l’UNFPA participent à ce processus, et leur tâche consiste à identifier les activités des PAA qui s’inscrivent dans le cadre du mandat de l’UNFPA ; − une fois les PAA validés au niveau régional, ils sont alors transmis à Niamey pour être validés et soumis à d’autres arbitrages à l’issue desquels les PAA retenus sont signés avant le 31 décembre de l’année concernée par le Gouvernement et les bailleurs de fonds, parmi lesquels l’UNFPA. Les experts nationaux n’ont donc pour rôle que d’identifier les activités qui peuvent être financées par l’UNFPA. C’est à ce niveau que se situe une grande partie des difficultés : les PTA élaborés quelques mois après par l’UNFPA ne prennent plus en compte une bonne partie des activités des PAA considérées comme devant être financées par l’UNFPA. Ou encore, certaines activités financées par l’UNFPA ne sont pas celles prévues dans les PAA. Tout cela crée de nombreux tiraillements sur le terrain et met les experts UNFPA dans une position inconfortable vis-à-vis des autres partenaires. Cette situation génère aussi des facteurs de blocage qui contribuent à affaiblir l’efficience du programme et donc celle de la composante SR. Pour souligner combien cette inadéquation entre PAA et PTA était un véritable problème pour le programme, un expert national UNFPA disait avec un certain dépit à la mission : « ce qu’on met dans les PTA ne tient pas compte des PAA, alors que les PTA devraient logiquement découler des PAA ».

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L’apport de l’assistance technique de proximité L’UNFPA a placé dans les régions des antennes gérées par des experts nationaux en SR. Il a doté certaines structures sanitaires de médecins chirurgiens VNU, des sages-femmes VNU, etc., pour contribuer au renforcement des capacités nationales. Ces experts nationaux jouent un grand rôle dans l’amélioration de l’efficience du programme. Ils assurent la continuité des activités sur le terrain, permettent au programme de prendre en compte les réalités locales, participent à l’exercice de planification des activités avec les directions régionales de la santé publique. Adéquation entre les ressources mises en place et les résultats attendus Globalement, l’évaluation a constaté qu’en dépit des retards enregistrés dans la mise à disposition des fonds, des résultats significatifs ont été obtenus et justifiaient bien les ressources engagées et le budget utilisé. Parfois, les résultats sont même allés bien au-delà de ce qui était attendu. Tableau 15: Répartition du budget prévu 2009-2012

Composante 2009 2010 2011 2012 SR 1 528 146 1 500 929 1 473 210 6 662 050

P&D 1 046 452 1 623 012 1 665 003 7 505 001

Genre 207 410 238 317 261 499 1 828 679

Total 4 492 655 6 198 019 6 021 478 22 036 348

Source : Atlas novembre 2012

A partir du tableau ci-dessus, on constate que par rapport aux autres composantes, la SR a reçu entre 2010 et 2012 un peu moins de budget prévu que P&D à cause sans doute du recensement, mais un peu plus que la composante genre. Au cours de la période sous-revue, les taux d’exécution financière des fonds réguliers sont restés toujours à un niveau plus élevé que ceux des fonds multi bi. La principale raison en est que les fonds multi bi sont alloués à des interventions spécifiques exigées par certains donateurs ; leur utilisation obéit aussi à des procédures strictes que ne maîtrisent pas souvent les partenaires nationaux. Ces fonds sont difficiles à dépenser, contrairement aux fonds réguliers utilisés pour les salaires, les achats et autres intrants, etc.

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Taux d'exécution : Composnate SR FONDS REGULIER; FONDS REGULIER; 2010; 101% FONDS REGULIER; 2009; 96% 2011; 93% FONDS MULTI BI; 2011; 82% FONDS MULTTI BI; FONDS REGUULIER; 2010; 73% 2012; 75%

FONDS MULTI BI; FONDS MULTI BI; 2009; 56% 2012; 56%

En fin 2012, les taux d’exécution de la SR sont relativement faibles : 75 % pour les fonds réguliers et 56 % pour les fonds multi bi. Pour la composante P&D, les données n’étaient pas disponibles sur les fonds multi bi au moment de l’évaluation. Mais en 2012, le taux d’exécution financière ddes fonds réguliers atteint 68 % en fin 2012. Avec le lancement officiel des activités du quattrième recensement, la situation devra s’améliorer pour atteindre un taux d’exécution plus élevé.

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FONDS REGULIER; Taux FONDSd'exé MUcLTIution BI; : Composante Pop & Dev 2010; 90% 2010; 88% FONDS REGULIER; FONDS REGULIER; 2011; 80% 2009; 75% FONDS REGULIER; FONDS MULTI BI; 2012; 68% 2011; 63%

FONDS MULTI BI; FONDS MULTI BI; 2009; 0% 2012; 0%

Taux d'exécution : ComposanteFO NGENREDS REGULIER ; FONDS REGULIER; 2011; 91% FONDS REGULIER; 2010;FONDS 88% MULTI BI; FONDS MULTI BI; 2012; 86% FONDS REGULIER; 2010; 82% 2011; 83% 2009; 78%

FONDS MULTI BI; 2009; 63% FONDS MULTI BI; 2012; 55%

La grande capacité de mobilisation des ressources du Bureau UNFPA Le Bureau UNFPA Niger a montré une grande capacité de mobilisatioon de ressources au cours de ce 7è programme. Une stratégiie de mobilisation de ressources a été élaborée à cet effet, mais son plan d’exécution n’est pas disponible. L’évaluation des ressources mobilisées par rapport aux prévisions montre la situation suivante en novembre 2012 :

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o Santé de la Reproduction (SR) : $ 18 297 287 mobilisés ; Prévisions : $ 6 941 960 ; Taux de réalisation : 264 %. o Population et Développement (P&D) : Total mobilisé : $7 815 435 ; Prévisions : $ 1 191 600 ; Taux de réalisation : 656%. o Genre : Total mobilisé : $2 241 193 ; Prévisions : $ 2 167 020 ; Taux de réalisation :103%.

A la lumière de ces chiffres, on peut dire que la consommation du budget dépasse largement les prévisions dans les trois composantes. Le record est battu par P&D (656%). Mais il faut souligner que, d’une manière générale, la mobilisation des ressources n’est pas facile quand il s’agit de P&D, et dans une certaine mesure, du Genre. Le quatrième recensement général de la population et de l’habitat explique sans doute la situation exceptionnelle actuelle.

CONCLUSION : la signature tardive des PTA, les lourdeurs administratives, l’insuffisante maîtrise des procédures de l’UNFPA par les partenaires d’exécution, ont considérablement affecté l’efficience du 7è programme. Mais la mise en place d’un appui technique de proximité par l’UNFPA a permis de réduire autant que possible certaines contraintes. Les résultats obtenus sont de bonne qualité et justifient les ressources engagées et le budget dépensé. Cependant, des efforts sont à faire pour augmenter le rythme de consommation du budget. Les taux d’exécution financière des trois composantes sont encore relativement faibles en fin 2012. On s’attend à ce qu’avec le lancement décisif des activités du RGPH4, le taux global d’exécution financière atteigne un niveau plus élevé. Le Bureau UNFPA NIGER a montré sa grande capacité à mobiliser les ressources au cours de ce programme.

4.1.4 DURABILITE

Question 4 : Dans quelle mesure les résultats du programme ont-ils la chance d’avoir des effets durables après la cessation du programme et le retrait des ressources externes ? En d’autres termes, est-il probable que les produits du programme seront maintenus après le retrait du soutien externe ? C'est en 1987, dans le rapport de la Commission Bründtland, « Notre avenir à tous, » que la notion de « durabilité » s'est imposée en matière d'orientation progressiste. Le développement durable y est inscrit comme étant « le développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre à leurs propres besoins ». Faire en sorte que la composante SR du programme en cours soit durable sous tous ses aspects constitue une tâche énorme. Comment faut-il aborder la durabilité aux étapes de la planification, de la conception, de l’exécution des activités? Comment devrait-on mesurer le degré d'atteinte des résultats escomptés? Bien que ces questions soient complexes et difficiles à cerner dans le cadre de cette évaluation, la mission a constaté que le 7è programme a contribué à jeter les bases de la durabilité de ses résultats. Un accent a été mis sur la durabilité dynamique qui se caractérise

66 par «l’utilisation ou l'adaptation des résultats du programme dans le contexte des régions du Niger, et non sur la durabilité statique (un simple maintien des mêmes avantages). La durabilité doit aussi tenir compte de la durée du programme. En effet, les interventions de courte durée ne peuvent être durables : ce qui dure, ce sont les avantages (ou les effets produits). Renforcement des capacités et durabilité en santé de la reproduction Le renforcement des capacités nationales comme facteur de durabilité dans le domaine de la SR a été au cœur de ce septième programme. Cette stratégie a conduit à des résultats probants, puisque les personnes formées sont devenues capables à faire un transfert de connaissances que les populations bénéficiaires et les partenaires d’exécution apprécient dans l’ensemble. C’est pour asseoir cette durabilité que de nombreux séminaires ont été organisés à l’intention des journalistes, des ONG, des leaders d’opinion, et des responsables d’organisations féminines, comme prévu. Les préfets, les maires, les chefs de canton, les femmes, les jeunes et adolescents ont reçu une formation dans le cadre d’ateliers d’information sur les interrelations entre population et développement. Les messages véhiculés au cours de ces séminaires et sessions de formation étaient adaptés aux groupes cibles spécifiques. Ils s’inscrivaient dans le cadre du PDS (2011-2015) et avaient trait également aux conséquences sociales et économiques de l’accélération de la croissance démographique et du taux de fécondité élevé aux plans national, local, familial et individuel. Les stratégies créatrices de la durabilité La durabilité des résultats du programme à travers la composante SR est pratiquement un acquis. Tant que les Directions Régionales de la Santé Publique, les Hôpitaux de District ont un statut juridique permanent qui leur confère une autonomie opérationnelle et disposent de cadres indépendants recrutés sur une base concurrentielle et d’un mécanisme viable pour la supervision et le suivi des activités. En outre, leur excellente performance qui va en s’améliorant, va continuer à attirer le financement des autres partenaires au développement désireux d’apporter leur contribution à la lutte contre la mortalité maternelle et contre le VIH/Sida. Les faits indiquent également que le renforcement et la participation de la société civile, des Ecoles des maris, des Comités de soutien à la SR, des Centres Amis des jeunes, ont permis d’imprimer un certain élan au niveau local qui durera au-delà de tout investissement. Le comportement des associations locales reflète leur habilitation et autonomie. Certaines d’entre elles ont été créées et fonctionnent sans le soutien direct (continu) de l’UNFPA. La durabilité des efforts visant à recueillir, diffuser et utiliser de façon efficace les données démographiques et socio-économiques et SR/Genre dépendra, pour l’essentiel, de la mesure dans laquelle le gouvernement parviendra à recruter un nombre suffisant de cadres et déployer des efforts continus en vue de créer une demande pour ces produits, ainsi que de la pertinence des messages concernant les questions de population. Appropriation de la SR par les partenaires de mise en œuvre La durabilité du programme SR repose enfin sur le fait que la SR est bien appropriée par les partenaires de mise en œuvre et constitue l’axe stratégique le plus important du Plan de Développement Sanitaire (PDS) tant au niveau des ressources humaines, matérielles et financières que dans toutes les interventions considérées dans ce cadre comme des interventions à haut impact sur la réduction de la mortalité maternelle et néonatale.

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CONCLUSION : Même après le retrait de l’assistance technique et financière extérieure, les acquis en matière de lutte contre la mortalité maternelle et néonatale, de PF et de lutte contre les IST/VIH/Sida, sont déjà inscrits dans la durabilité parce qu’ils constituent un véritable « patrimoine national », grâce à la forte implication des structures de l’Etat, de la société civile, et des ONG telles que ANBEF, LAFIA MATASSA, ANIMAS SUTURA, AFOUA, SOLIDARITE, GAIPDS, SONGES, etc. A cela il faut ajouter la prise en main de ces acquis par les autorités traditionnelles (Sultans et Chefs de Cantons), administratives et politiques (Gouverneurs et Préfets). Enfin, l’appropriation de la SR par les partenaires d’exécution est aussi un gage supplémentaire de durabilité.

4.2 POPULATION ET DEVELOPPEMENT 4.2.1 PERTINENCE

Question 1 : Dans quelle mesure les objectifs du CPAP sont-ils alignés aux objectifs de la SDRP 2008-2012, de l’UNDAF et autres documents programmatiques nationaux et internationaux ? Eu égard à la formulation des résultats La composante P&D a pris en compte les documents programmatiques des domaines prioritaires de la SDRP 2008-2012 (remplacée par le PDES 2012-2015) ; sa pertinence est une évidence notoire. En effet, le but même du 7ème Programme de Coopération entre le Niger et l’UNFPA est « de contribuer à l’atteinte des objectifs du Gouvernement en matière de réduction de la pauvreté et l’amélioration des conditions de vie des populations ». P&D s’aligne donc totalement sur la SDRP 2008-2012 (PDES 2012-2015) qui, elle-même est "en phase" avec la CIPD, les OMD, l’UNDAF 2009-2013, et le Plan Stratégique de l’UNFPA (2008-2011). Par ailleurs, les documents stratégiques sectoriels, tels que la SDR (agriculture), le PDS (santé), la PNG (genre), la DGPP (population), le PDDE (éducation), etc., sont tout aussi élaborés et validés avec l'appui technique et le concours financier des partenaires au développement du pays, partenaires parmi lesquels se trouvent en bonne place le système des Nations Unies. Ils empruntent donc, pour l'essentiel, aux grandes orientations internationales souscrites par le Niger. Enfin, d'autres référents sont mis à contribution dans l'élaboration du CPAP. Il s'agit de l'UNDAF et de traités/conventions/déclarations d'envergure régionale et/ou internationale adoptés par le Niger. L’élaboration de la composante P&D a suivi un processus très participatif qui ne peut que prendre en compte les priorités du Gouvernement : 1) réunion d’orientation pour la formulation du CPAP sous la coordination du Ministère de l’Economie et des Finances (MEF) et de l’UNFPA ; 2) mise en place des groupes de travail par composante ; 4) consolidation des travaux des composantes et élaboration du projet du CPAP ; 5) transmission pour observations du projet du CPAP aux partenaires (Gouvernement, SNU, partenaires de mise en œuvre) ; 6) présentation du CPAP 2009-2013 au Gouvernement et signature par les deux parties ; 7) mise en œuvre à partir de la date de signature. Les domaines prioritaires retenus par la SDRP 2008-2012 sont : 1) la recherche d’une croissance forte, diversifiée, durable et créatrice d’emplois [OMD 1 et 7] ; 2) l’accès équitable

68 aux services sociaux de qualité [OMD 1,2,3,4,5 et 6] ; 3) la maîtrise de la croissance démographique ; 4) la réduction des inégalités et le renforcement de la protection sociale des groupes vulnérables ; 5) le développement des infrastructures [OMD 1,2,3,4,5, 6 et 7] ; 6) la promotion d’une gouvernance de qualité ; 7) la mise en œuvre efficace de la stratégie de réduction de la pauvreté. Le PDES 2012-2015 comprend, quant à lui, 5 axes stratégiques à savoir : 1) la création de conditions de durabilité d’un développement équilibré et inclusif20 ; 2) la consolidation de la crédibilité et de l’efficacité des institutions publiques ; 3) la sécurité alimentaire et le développement agricole durable21 ; 4) la promotion d’une économie compétitive et diversifiée pour une croissance accélérée et inclusive22 ; et, 5) la promotion du développement social23. En matière de P&D, le CPAP comporte 3 produits qui sont relatifs à l’intégration dans les politiques et les programmes en matière de P&D des questions en lien aux sans-abri, à la jeunesse, la migration, l’urbanisation et l’environnement ; la prise en compte des droits des bénéficiaires dans les politiques et stratégies nationales relatives à l’éducation, la santé, et la démographie ; et, le renforcement des aptitudes des institutions à tenir compte de certaines dispositions telles que celles issues du Programme d’action de la CIPD, des OMD et de la Déclaration de Paris. Traduits en termes d’objectifs spécifiques, le premier produit touche, entre autres, à la sensibilisation autour des interrelations entre P&D, et au renforcement des capacités de différents acteurs en matière de population et développement. Le produit 2 s’intéresse surtout aux questions de droits des bénéficiaires et d’éducation environnementale. Enfin, le troisième produit a trait essentiellement au suivi et l’évaluation des stratégies, politiques et programmes.

o Des produits

Les produits de la composante P&D sont, d’une manière générale, très approximativement formulés, et leur rapport avec les stratégies et les activités qui leur sont associées n’est pas évident.

Produit 1 : « Intégration dans les politiques et les programmes en matière de population et développement des questions émergentes, liées aux problèmes des sans-abri, de la jeunesse, de la migration et urbanisation, ainsi que de l’environnement, améliorée ».

Ce produit rassemble des thématiques très différentes : sans-abri, jeunesse, migration, urbanisation, environnement ; il s’agit là d’un alignement désordonné des thèmes qu’un seul produit ne peut contenir. Chacune des thématiques peut faire l’objet d’un seul produit.

20 Parmi les 4 objectifs poursuivis par cet axe, il y a, en deuxième place, « une meilleure maîtrise de la croissance démographique ». 21 Les objectifs 3 et 4 retenus pour cet axe 3 du PDES 2012-2015 sont intéressants à relever : « l’amélioration de la résilience des groupes vulnérables face aux changements climatiques, aux crises alimentaires et aux catastrophes naturelles », et « l’amélioration de l’état nutritionnel des nigériens ». 22 Parmi les objectifs de l’axe 4 du PDES 2012-2015, retenons : « le développement des infrastructures de transport et de communication » ; « le développement des secteurs productifs (hors secteur agro-sylvo-pastoral) comme l’industrie, le BTP ou les mines » ; et « l’insertion économique des jeunes ». 23 Une dizaine d’objectifs spécifiques concernent le dernier axe du PDES 2012-2015. Les plus significatifs sont relatifs à la promotion de la santé (n°1), la lutte contre les inégalités et le renforcement de l’équité du genre (n°4), l’accès à l’eau potable et à l’assainissement (n°6), la promotion de la jeunesse (n°9), la lutte contre VIH/SIDA (n°10).

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On peut donc dire que la « faisabilité » du produit 2 n’est pas du tout évidente, ni pertinente. Il est, par contre, possible de formuler ce produit dans un tout intégrant migration, urbanisation, environnement.

Enfin, avec la mondialisation, les problèmes émergents se sont multipliés. D’où la nécessité de préciser dans ce produit 1 ce qu’on entend par « questions émergentes », et celles qui sont spécifiquement « liées aux problèmes des sans-abri, de la jeunesse, de la migration et de l’urbanisation, de l’environnement ».

Produit 2 : « La prise en compte des droits des bénéficiaires dans les politiques et stratégies nationales relatives à l’éducation, la santé, et la démographie améliorée ». Ce produit aborde une thématique extrêmement complexe. En effet de quels bénéficiaires de droits s’agit-il ? Peut-on compter aujourd’hui au Niger le nombre de politiques et stratégies nationales relatives à l’éducation, à la santé, pour être en mesure de connaître celles qui intègrent ces droits ? Que veut dire « améliorer la prise en compte » ? Que vient faire la « démographie » dans ce produit ? Toutes ces interrogations visent à démontrer le peu d’attention accordée à la formulation des produits de ce 7è programme. Produit 3 : « Aptitudes des Institutions à tenir compte des questions liées au Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement, dans le cadre de la gestion axée sur les résultats et de la mise en œuvre, du suivi et évaluation de la SDRP et des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), conformément aux dispositions de la Déclaration de Paris sur l’efficacités de l’aide au développement, renforcées ».

Ce produit 3 est un bon exemple de formulation vague, car les « questions liées au Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement », aux OMD et à la Déclaration de Paris, sont immenses. Et alors que les deux précédents produits ont chacun 4 stratégies, celui-ci n’en compte que 2. Cela dénote le peu d’attention accordée à l’harmonisation des différents produits du CPAP.

En passant en revue les stratégies et les activités de ce produit, la mission a pensé que ce troisième produit aurait pu être formulé tout simplement comme suit :

« La disponibilité des données sociodémographiques désagrégées par sexe est accrue et améliorée dans toute la zone d’intervention. »

o Des indicateurs

Les indicateurs de P&D sont marqués des mêmes faiblesses que leurs produits (voir chapitre 7 pour plus de détails). L’absence de données de base est un problème récurrent et structurel. En outre, les indicateurs sont essentiellement liés aux activités et ne traduisent pas le changement. Quelques exemples :

- « Nombre d’études en population et développement réalisées sur les questions émergentes » ;

70

- Nombre de documents de politiques et de stratégies intégrant les questions démographiques élaborés et mis en œuvre.

Ces deux indicateurs brillent, comme les produits auxquels ils sont rattachés, par leur caractère extrêmement vague. Les « questions émergentes » ne sont pas clairement définies, ni les « questions démographiques ».

71

CONCLUSION : Il y a un alignement quasi-total entre les objectifs de la composante P&D et ceux de la SDRP 2008-201224 (puis du PDES 2012-2015) et du CPAP25. Mieux, la préoccupation qui semble être partagée par tout le monde est la maîtrise de la croissance démographique. Or, que ce soit au niveau politique ou au niveau des bénéficiaires (voir les cas de Matamèye, Mirriah et Magaria visités par l’équipe d’évaluation), cette question ressort parfaitement des besoins et aspirations exprimés par les populations. Cependant, la formulation des produits et des indicateurs reste trop vague.

4.2.2 EFFICACITE

Question 2 : Dans quelle mesure les produits du CPAP ont-ils été atteints ou sont-ils susceptibles d’être atteints (en termes de qualité et de quantité) ? Dans quelle mesure ils permettent d’atteindre les différentes catégories de cibles (sexe, âge, milieu de résidence) ? Atteinte des différentes catégories de cibles (âge, sexe, milieu de résidence) Grâce à la publication et à la diffusion des résultats du troisième Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH 3), la population du Niger est mieux connue ainsi que sa répartition par sexe et par âge, et par milieu de résidence. Cette répartition spatiale de la population et sa structure permettent à toutes les politiques économiques et sociales de ce pays de mieux cibler les groupes de population qui les intéressent et par conséquent de les atteindre aisément et de répondre à leurs besoins spécifiques. Les données du 3ème RGPH ont également permis d’actualiser l’ensemble des données sociodémographiques et économiques du Niger, d’intégrer les besoins des populations les plus vulnérables dans la planification du développement.

Atteinte des résultats (changements) Les activités prévues dans les plans de travail annuels ont été pour l’essentiel réalisées. D’une manière générale, les intrants ont été suffisamment réunis pour mener ces activités dans le cadre de cette composante P&D. La plupart des activités ont été réalisées pour atteindre les produits, et les produits ont contribué à l’atteinte des effets escomptés. PRODUIT 1 : « Intégration dans les politiques et les programmes en matière de population et développement des questions émergentes, liées aux problèmes des sans-abri, de la jeunesse, de la migration et urbanisation, ainsi que de l’environnement, améliorée ».

«La participation de la population devient le problème central de notre époque» déclare le PNUD dans son Rapport 1993 sur le développement humain. Il faudrait y ajouter: «et l’intégration des questions de population dans la planification du développement est l'instrument incontournable de lutte contre la pauvreté».

24 Création d’emplois, services sociaux de qualité, maîtrise de la croissance démographique, réduction des inégalités, protection sociale des groupes vulnérables, développement des infrastructures, gouvernance de qualité, mise en œuvre efficace. 25 Jeunesse, migration, urbanisation, environnement, droits des bénéficiaires, renforcement des capacités de différents acteurs en matière de population et développement, éducation environnementale, suivi et l’évaluation des stratégies, politiques et programmes.

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En effet, au regard ce produit 1, les programmes de population n'exprimeront véritablement leur potentiel que si les toutes les parties prenantes ont leurs capacités techniques renforcées et partagent effectivement leurs connaissances, savoirs et techniques, et si elles sont motivées et capables de prendre en compte les faits de population dans les politiques et stratégies de développement. Tant que les programmes de développement n’intégreront pas les facteurs démographiques dans leurs objectifs, aucun apport d'investissement, de technologie ou de facteurs de production ne pourra, à lui seul, améliorer durablement les niveaux de vie des populations.

Depuis la Conférence Internationale sur la Population et le développement (CIPD), la prise en compte des questions de population dans toutes les stratégies de développement est, à plus d'un titre, au cœur des préoccupations des Etats. Elle permet, par exemple, aux planificateurs, dès l'étape de l'identification et de la formulation des programmes de développement, de connaître et de prendre en compte les besoins nationaux et des populations cibles. C'est à travers la maîtrise des interrelations population et développement que les bénéficiaires des projets de développement en deviendront les principaux acteurs et assureront leur réussite.

C’est compte tenu de ce qui précède que de nombreuses activités ont été réalisées pour atteindre le produit 1. La mission a retenu, entre autres, les activités ci-après qu’elle juge pertinentes pour obtenir les résultats attendus.

− la réalisation et la diffusion de 4 numéros de Pop-Info (3000 exemplaires) ; − le lancement des rapports 2009 et 2011 sur l’état de la population mondiale ; − l’élaboration d’un rapport sur la contribution du Niger aux travaux préparatoires de la Conférence Régionale Africaine sur la CIPD+15 ; − l’analyse et la diffusion des volets statistiques 2003-2006 de l’état civil ; − un rapport d’étude sur l’impact de la croissance démographique sur l’environnement ; − l’état des lieux sur la prise en compte des questions de population, SR et genre dans l’enseignement formel au Niger ; − l’élaboration d’un programme de renforcement des capacités des institutions de formation en P&D. Sur le plan "sensibilisation et renforcement des capacités pour l’intégration des questions de population dans les politiques et programmes, le produit 1 a vu : − la vulgarisation de la DGPP par la diffusion de 4000 brochures ; − la traduction en 3 langues nationales (Hausa, Zarma et Arabe) de la DGPP et sa vulgarisation par la diffusion de 4800 exemplaires ; − la vulgarisation des perspectives dérivées (2000 exemplaires diffusés) ; − la participation à la célébration de 3 éditions (2009, 2010 et 2012) de la journée mondiale de la population ; − la formation de 61 jeunes dont 45 leaders et 16 pairs éducateurs âgés de 10-24 sur les questions de P&D, genre, DH et SSRAJ ; − la formation de 432 cadres dont 200 directeurs régionaux et 232 secrétaires généraux des communes sur l’intégration des variables démographiques dans les plans régionaux et communaux de développement ; − la formation de 248 chefs traditionnels et 320 leaders religieux sur les interrelations P&D, SR/PF et les stratégies et techniques d’IEC/CCC ; − le renforcement de capacités pour 223 acteurs de la société civile sur les questions de population.

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S’agissant toujours de renforcement des capacités pour l’intégration des questions démographiques dans les politiques, on note à l’actif du programme : − une formation sur la GAR, l’IEC/CCC/Plaidoyer, la gestion des projets et P&D en faveur de 8 cadres du MP/PF/PE ; − la mise à disposition d’une CTP internationale pour appuyer la mise en œuvre des activités d’IEC/CCC/Plaidoyer ; − le financement de 8 fora régionaux sur les questions de Population (800 personnes touchées) dans le cadre de l’appui à l’élaboration du plan stratégique d’intervention du MP/PF/PE ; − la mise en place des structures nationale, régionales et départementales de coordination, S&E et appui à la mise en œuvre de la DGPP ; − la mise à disposition du MP/PF/PE d’un véhicule de pool et 2 véhicules 4 X 4 dans le cadre du renforcement des capacités de coordination de la mise en œuvre de la DGPP. Mais, en dehors d’un rapport d’étude sur l’impact de la croissance démographique sur l’environnement, la plupart des activités ci-dessus n’ont pas de lien direct avec les questions émergentes mentionnées dans ce produit 1: notamment les questions liées aux sans-abris, à la migration et à l’urbanisation.

Cependant, en termes de résultats, les activités entreprises dans le cadre de ce produit ont permis aux partenaires de développement du Niger d’avoir accès aux nouveaux savoirs et connaissances en matière de population et de développement. Les stratégies adoptées ont été de puissants outils pour diffuser les idées et les méthodes nouvelles, en favorisant des transferts de connaissances et de techniques. Les études et enquêtes réalisées ont également été un instrument précieux pour encourager le travail d'équipe, ce qui a contribué à améliorer la conduite des activités. Elles ont permis enfin d'obtenir le soutien des décideurs institutionnels et des bailleurs de fonds.

CONCLUSION : Au total, même si les activités sont très concentrées à Niamey et que l’on ne ressente guère la composante P&D en région, le produit 1 a été atteint grâce à la réalisation de plusieurs supports/études/recherches pour le plaidoyer en faveur de l’intégration des questions de population dans la planification du développement. Il faut ajouter l’élaboration d’un programme de renforcement des capacités des institutions de formation en P&D, et le renforcement de capacités pour plusieurs catégories d’acteurs étatiques et de la société civile sur les questions de population. Le produit 1 a fortement contribué à la création d’un environnement favorable sur les questions de population, SR/PF, genre/DH, car il a permis l’amélioration des connaissances des cadres nationaux, la prise de conscience des autorités politiques des défis démographiques et l’adhésion de la société civile à la maîtrise de la croissance de la population.

Produit 2 : « La prise en compte des droits des bénéficiaires dans les politiques et stratégies nationales relatives à l’éducation, la santé, et la démographie améliorée ».

Les stratégies conçues pour atteindre ce produit sont : 1) l’intégration et l’application de politiques et de programmes tenant compte du Programme d’Action de la Conférence Internationale sur la Population et le Développement, et dans ce cadre l’approche axée sur les Droits de l’Homme ; 2) l’organisation de formation et de campagnes d’informations sur les droits et besoins de la population en soins de santé de base ; 3) l’intégration des contenues éducatifs relatifs aux questions de population et d’environnement dans la reforme en cours du

74 système éducatif et prenant en compte le Programme de la CIPD ; et, 4) l’élaboration d’un plan de formation des éducateurs, selon l’approche basée sur les compétences en vue de développer une masse critique de compétence pour promouvoir l’éducation Environnementale et en matière de Population. Sur les 4 stratégies, seulement les 2 dernières ont été réellement mises en œuvre. En effet, au cours de ce 7è programme, l’accent a surtout été mis sur l’éducation en matière d’environnement.

Une telle option se comprend dans la mesure où le Niger, pays sahélien, est confronté à la problématique de dégradation progressive de ses ressources naturelles ajoutée à celle d’une forte croissance démographique. Le pays est donc préoccupé d’asseoir une véritable politique de développement durable au profit de sa communauté. Depuis près de 30 ans le pays est à la recherche des solutions les mieux appropriées pour relever les nombreux défis qui se posent à lui.

Les préoccupations relatives à la dégradation de l’environnement et à la forte croissance de la population du Niger remontent aux années 70. Mais ce n’est qu’en 1983, pour les problèmes de population, et en 1984, pour l’environnement, que les autorités en ont pris conscience et se sont formellement engagés à faire face aux défis qui en découlent. L’Appel de Mataméye (1985) qui a ressorti l’inadéquation entre le taux d’accroissement de la population et de la production, l’insuffisance des terres cultivables et la rencontre de Maradi (1984) consacrée à la lutte contre la désertification constituent la traduction tangible de cet engagement.

Au fil des années, des solutions ont été mises en perspective par l’élaboration des plans et des politiques ; des actions ont été menées à travers des programmes et des projets. C’est dans cette optique que des projets et programmes d’éducation en matière de Populations « EmP » et d’éducation environnementale «EE» ont été initiés dans les années 1990. Ces deux nouveaux domaines éducatifs ont développé des approches, des stratégies et des activités variées pour promouvoir des réponses éducatives aux problèmes posés. Pour contribuer à l’atteinte de ce produit, les principales activités suivantes ont été réalisées : − production d’un document de Stratégie Nationale d’Éducation en matière d’Environnement et de Population (EmEP) (2000 exemplaires réalisés et diffusés) ; − élaboration de 8 modules de formation en EmEP selon l’APC ; − formation de 229 encadreurs pédagogiques en EmEP et en APC ; − élaboration d’un Programme d’Education en EmEP ; − réalisation d’un Guide pédagogique et de manuels élèves des niveaux du cycle de Base 1.

D’importants résultats ont été enregistrés, tant du point de vue des formations données aux différents acteurs (formateurs, enseignants, éducateurs, encadreurs pédagogiques), que sur les plans de la production de supports pédagogiques et de la sensibilisation et de la formation de la population. Mais la portée novatrice de l’EE et de l’EmP a été fortement limitée par l’insuffisance des ressources et de la faible intégration de leur contenu éducatif que de leur méthode dans les programmes d’enseignement et de formation en vigueur.

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CONCLUSION : le produit 2 s’est focalisé sur l’éducation en matière d’environnement et de population. Ses résultats essentiels se situent donc à ce niveau seulement. Ainsi, l’on peut affirmer que le programme a contribué à une meilleure connaissance des interrelations entre population et environnement, et la mise à disposition d’un programme national d’enseignement de l’EmEP. Mais, au total, il est difficile de dire dans quelle mesure ce produit a été globalement atteint, puisque tous les aspects concernant les droits en matière d’éducation et de santé n’ont pas été explicitement abordés (stratégies 1 et 2).

Produit 3 : « Aptitudes des Institutions à tenir compte des questions liées au Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement, dans le cadre de la gestion axée sur les résultats et de la mise en œuvre, du suivi et évaluation de la SDRP et des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), conformément aux dispositions de la Déclaration de Paris sur l’efficacités de l’aide au développement, renforcées ». Come déjà indiqué en ce qui concerne la pertinence de ce produit qui est trop global, parce qu’il embrasse toutes les « questions liées au Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement, au suivi et évaluation de la SDRP et des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Quand on examine la nature des activités liées à ce produit, on constate qu’il s’agit tout simplement ici de la collecte, du traitement, de l’analyse et de l’exploitation des données ventilées par sexe pour la prise de décisions , et de la « réalisation des grandes enquêtes sociodémographiques », comme stipulé dans les 2 stratégies du produit dont l’énoncé reste très vague et ne fait pas ressortir clairement ces éléments clés. Effectivement, au cours des quatre années de mise en œuvre de cette composante, les activités suivantes ont été réalisées : − saisie et l’analyse des volets statistiques 2003-2006 de l’état civil (diffusion du rapport d’analyse en 500 exemplaires) ; − édition et la mise à disposition des utilisateurs de dépliants et affiches murales relatifs à la situation des indicateurs de la SDRP, des OMD, ainsi que le tableau de bord du Gouvernement ; − mise en place de mécanisme pour la collecte des données sur les VBG ; − réalisation d’une enquête socio comportementale et de séroprévalence du VIH dans le basin du lac Tchad ; − appui à l’opérationnalisation de 2 bases de données (Niger Info et IMIS) ; − appui technique et logistique pour l’organisation de la cartographie censitaire et du recensement pilote ; − appui technique et financier à l’organisation de la 4ème EDSN (élaboration questionnaire, travaux de cartographie et dénombrement des zones d’enquête, enquête pilote et l’enquête principale). Outre la production et la diffusion de données, le produit 3 a également contribué au renforcement des capacités. En effet : − 3 cadres de l’INS ont bénéficié d’une formation dans le cadre de la conception et de l’opérationnalisation de la base des données IMIS ;

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− 15 autres cadres ont été formés sur l’utilisation de REDATAM + SP et 5 sur le développement et hébergement ; − 25 cadres des ministères techniques ont vu leur capacités renforcés pour l’utilisation de la base de données Niger Info ; − 4 cadres de l’INS ont bénéficié d’un renforcement des capacités dans le cadre de la mobilisation des ressources, l’organisation et le traitement des données du RGPH − l’INS a bénéficié de plusieurs appuis techniques pour l’élaboration des documents techniques et d’une stratégie de communication pour le RGPH ; − 11 étudiants dont (4 statisticiens et 7 démographes) ont bénéficié d’une prise en charge de leurs bourses dans le cadre de leur formation (IFORD, ENSEA, ESAE). En termes de résultats, le programme s’est fortement impliqué dans le 4ème RGPH. Ainsi, un document de plaidoyer (PRODOC) pour la mobilisation des ressources du 4ème RGPH a été rendu disponible. C’est dans ce cadre qu’une rencontre d’information a été organisée pour un plaidoyer en faveur du financement de cette grande opération. Ces actions n’ont pas été vaines car le financement du 4ème RGPH a déjà été bouclé (85,7% PTF et 14,3% Etat).

Les capacités techniques et institutionnelles de la structure en charge de l’organisation du quatrième Recensement (l’INS) ont été renforcées. Les études et recherches, les enquêtes, ont permis de faire le point sur l’état et la dynamique de population du Niger, et de ses liens avec le développement. CONCLUSION : De façon évidente, le produit 3 peut être considéré comme largement atteint, même si à ce jour toutes les activités du RGPH (la collecte proprement dite) n’ont pas encore démarré. Le produit a contribué à la création des conditions de production et diffusion des données socio démographiques de qualité pour la planification, le S&E des politiques et programmes de développement.

4.2.3 EFFICIENCE

Question 3 : Dans quelle mesure les résultats obtenus étaient en adéquation avec les ressources utilisées par le programme ? Comment ont-elles été gérées pour atteindre les produits ? La composante P&D, c’est 15% du budget total du programme ; c’est nettement moins que la composante SR (72% du budget du programme), et tout juste un peu plus que le genre (13%). D’une manière générale, l’examen de l’efficience montre une certaine concordance entre les résultats obtenus et les dépenses réalisées au cours de la mise en œuvre du programme.

Adéquation résultats-ressources La composante a un fort accent "communication". Plaidoyer, IEC, sensibilisation, productions audio et télé, nécessitent de gros moyens. Les changements attendus des populations font beaucoup appel à ce domaine. De ce point de vue, les ressources de la composante mériteraient d’être plus conséquentes. Et en regardant les résultats obtenus, le rapport entre ces résultats et les moyens déployés est plutôt moyen. En dehors du volet "statistiques" (NER7P31A) du programme pour lequel les ressources allouées sont plutôt réalistes, appropriées et adéquates, les deux autres volets (NER7P41A et NER7P21A) n’ont, pas reçu

77 d’allocations à la mesure de ce qui était attendu comme effet significatif (changement de comportement). Adéquation entre ressources utilisées et résultats

L'efficience met ici en relation les résultats atteints (par exemple nombre de salles de classes construites, de km de routes réalisées, de tonnes de produit, de personnes touchées...) avec les ressources financières utilisées.

Dans sa plus simple expression, l'efficience indique à quel point une organisation utilise bien ses ressources pour produire des biens et des services. L'efficience est donc un concept axé sur les ressources (intrants), les biens et services (extrants) et le rythme auquel on utilise les intrants pour produire ou offrir les extrants (productivité). Pour vraiment comprendre le concept d'efficience, il faut comprendre les expressions intrants, extrants (aspects quantité et qualité), productivité et niveau de service.

D’une manière générale, les ressources disponibles par rapport aux besoins ne sont jamais en parfaite adéquation. Les écarts entre ressources et besoins non satisfaits ont toujours été très grands. Dans le cas présent, on peut dire qu’en P&D les résultats ont été obtenus dans la mesure du possible avec peu de ressources.

Justification des résultats et des ressources investies Globalement, l’évaluation estime que les résultats obtenus dans le cadre de la composante P&D correspondent bien aux moyens investis. Quel que soit le volet considéré ("interrelations", "statistique", "éducation"), les moyens utilisés justifiaient bien les résultats obtenus. Les formations dispensées, les documents stratégiques élaborés et diffusés, et toutes les études menées sont autant d’acquis qui montrent la pertinence des ressources allouées. Des partenariats efficaces pour réaliser des meilleurs résultats Le programme bénéficie des retombées d’un bon partenariat très développé avec, entre autres, les coopérations danoise, canadienne et française, ainsi que l’UE. Le carnet d’adresses de l’UNFPA est assez fourni et montre que l’organisation travaille déjà depuis bien longtemps dans le fund raising. L’illustration de cet effort de l’UNFPA dans la mobilisation des ressources est sans nul doute le bouclage rapide du financement du quatrième RGPH. Pour une fois, peut-on dire, ce ne sont pas les moyens qui font retarder les activités ; ce sont de simples décisions qui crispent la machine. Dans le programme, la contribution la plus visible du Gouvernement demeure la mobilisation et la mise à contribution de ses services et de leurs ressources humaines.

CONCLUSION : Les ressources (humaines, financières, matérielles) consacrées à la mise en œuvre de cette composante, bien qu’insuffisantes compte tenu de l’immensité des besoins exprimés par les populations des zones d’intervention du programme, ont permis l’atteinte des principaux résultats attendus. P&D a bénéficié d’un budget important à cause du recensement général de la population et de l’habitat dont les activités ont timidement commencé contribuant ainsi à ralentir le taux d’exécution financière globale, et réduisant du coup l’efficience de la composante et du programme dans

78

4.2.4 DURABILITE

Question 4 : Dans quelle mesure les résultats du programme ont-ils la chance d’avoir des effets durables après la cessation du programme et le retrait des ressources externes ? En d’autres termes, est-il probable que les produits du programme seront maintenus après le retrait du soutien externe ?

Le programme soutient la politique gouvernementale, en totale harmonie avec des orientations stratégiques majeures, de plus en plus standardisées à travers les pays en développement. Les programmes précédents se sont inscrits et ceux à venir s’inscriront dans la même dynamique, celle qui consiste à aider le pays à relever ses défis de développement selon les priorités et les procédures que ce pays se fixe. De ce point de vue, les résultats du programme ont beaucoup de chance d’avoir des effets durables, même après cessation des activités et retrait des ressources externes. Les ressources humaines formées, les stratégies opérationnelles implémentées et les synergies suscitées vont continuer à alimenter toutes les politiques, outils et procédures du pays pour une meilleure gestion des activités. Renforcement des capacités techniques et institutionnelles C’est l’un des crédos de l’UNFPA : dans toutes les composantes, et particulièrement dans le domaine P&D, le renforcement des capacités nationales, que ce soit les membres des services de l’Etat ou les personnes qui animent les ONG et associations, a été au centre des stratégies soutenues par l’UNFPA. Sur le plan de l’intégration des questions de population dans la planification du développement, la formation des responsables des services étatiques (même si ceux-là peuvent être très mobiles), et des leaders associatifs est un gage certain de durabilité. De même, en matière de collecte et d’analyse de données sociodémographiques, l’UNFPA a quasiment financé une bonne partie de la stratégie nationale de développement de la statistique au Niger, renforçant du coup les compétences et les moyens de l’INS. C’est, là, une intervention dont les effets seront solidement durables. Autre indice probant de durabilité, c’est l’institutionnalisation progressive de l’éducation en matière de population et d’environnement dans le système d’enseignement. Enfin, notons que l’essentiel des activités sur le terrain est conduit par des actrices-teurs relèvant de l’Etat et des ONG/associations. C’est dire que l’UNFPA a bâti son programme sur des bases pérennes. Appropriation de politiques, des procédures et des outils Déjà, par le simple fait de l’alignement aux politiques nationales, et donc à leurs différents instruments (stratégies, procédures, méthodologies, outils, etc.), le programme se met en situation de faciliter l’appropriation des concepts qu’il utilise pour décrire ses interventions. Les partenaires nigériens du programme, qu’ils proviennent des structures publiques (directions de ministères ou établissement public à caractère administratif) ou de la société civile (chefs traditionnels, oulémas, ONG, etc.), se retrouvent parfaitement dans les politiques, procédures et outils qui sont repris par l’UNFPA, en conformité avec les options du pays. Et, tout au long du programme, de sa conception à son évaluation finale, ces partenaires d’exécution ont participé activement à toutes les étapes. Le seul bémol relevé par les partenaires sur le terrain concerne la maîtrise des règles et procédures comptables et financières de l’UNFPA.

79

Exécution nationale (NEX), fondement de la durabilité On ne le dira jamais assez, le renforcement de la partie nationale, notamment des services du Gouvernement en charge directe des PTA, est une réalité vivace dans le programme. Ce qui est poursuivi à travers ce renforcement, c’est aussi une forte responsabilité et appropriation. « Le concept même d’exécution nationale désigne à la fois une modalité d’exécution et un objectif de développement, sans doute le plus important de toute la politique de coopération technique multilatérale ». Même si dans le programme objet de la présente évaluation finale, des problèmes subsistent quant à la coordination nationale tutelle du programme, on peut convenir que des efforts substantiels ont été consentis pour faire de l’exécution nationale un puissant « facteur de changement et de durabilité ».

Organisations de la société civile (OSC), vecteurs des changements sociaux et de durabilité A ce niveau, l’implication des OSC, des chefs traditionnels et des oulémas est une constante à l’UNFPA. Même si tout a tendance à venir de Niamey (forte centralisation des activités, quasiment pas d’initiatives des OSC locales dans les régions), on ressent le travail de ces partenaires de l’UNFPA jusqu’auprès des cibles bénéficiaires finaux. Le poids des OSC et surtout leurs expériences et idées mobilisées lors de l’exécution des activités du programme témoignent de leur rôle comme puissants vecteurs de changement. Néanmoins, le monde des OSC est très varié. On y retrouve des organisations assez développées, maîtrisant les problématiques et le terrain, parfois à l’origine de bonnes pratiques qui sont récupérées et vendues par des organismes plus forts (ONG internationale, agence des Nations Unies). On retrouve aussi des organisations très peu compétentes, loin des critères minimaux de professionnalisme et de qualité. L’UNFPA gagnerait à renforcer les OSC nationales qui "marchent". L’on gagnerait également énormément à impliquer et encourager les OSC en région.

Participation communautaire responsable L’engagement et la pleine participation des communautés est un outil fondamental de réussite, et donc de pérennité des actions de développement. Cela est très évident sur les questions de population où l’enjeu est beaucoup plus, et de loin, comportemental que technologique. Sans adhésion des communautés, aucun progrès ne peut être accompli dans la voie de la maîtrise de la fécondité. La présence dans le programme des chefs traditionnels et des leaders religieux est un pas important. La mise à contribution de relais type écoles des maris et autres comités de soutien constitue également un moyen de promotion de la participation communautaire. Car, quelque part, ce sont là tous des représentants des communautés. On peut aller plus loin et l’on doit aller plus loin. Avec l’exercice et le temps, les multiples activités de commanditaires variés auxquelles ils contribuent, chefs, oulémas et relais finissent souvent par se confondre (auxiliairisation) à l’institution ou au programme qui les utilise et oublier ainsi les communautés.

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C ONCLUSION : le programme s’appuie bien sur des institutions solides et son dessein se confond avec la vision et les visées gouvernementales. Ses stratégies de formation et de renforcement de capacités et de compétences touchent à la fois les personnes et institutions de l’Etat et les actrices-teurs de la société civile. Il reste à améliorer la coordination nationale, imprimer au programme des empreintes régionales (locales) des réalités variées du Niger, et mettre en place les leviers de la constitution d’une masse critique de compétences en matière de population et développement.

4.3 GENRE 4.3.1 PERTINENCE Question 1 : La formulation des résultats du programme (Produits et Effets) permet-elle de répondre aux besoins prioritaires des cibles du programme (institutions et populations) identifiés dans la Politique Nationale Genre (PNG), les conventions ratifiées par le Niger en matière d’équité et d’égalité des sexes notamment la CEDEF, le Protocole de la Charte Africaine des droits de l’homme et des peuples relatifs aux droits de la femme en Afrique et autres , l’UNDAF 2008-2012/2013 et la SDRP? La pertinence de la Composante Genre est ici analysée en termes : i) d’alignement et cohérence de la Composante Genre sur les documents cadres nationaux et internationaux ; ii) et de prise en compte des besoins des populations cibles. Cohérence de la composante Genre avec les politiques, orientations nationales et les textes cadres internationaux : La mise en œuvre de la Composante Genre est en cohérence avec la SDRP, et s’inscrit plus spécifiquement dans le 4ème programme intitulé « Programme de responsabilisation des couples et d’autonomisation économique des femmes qui a pour but de promouvoir l’égalité et l’équité à travers le plaidoyer/sensibilisation sur les droits humains, la révision/adoption et l’application des textes législatifs favorables à l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard des femmes. Ce programme cherche également à renforcer l’autonomie économique des femmes, à travers leur accès à des postes politiques, de responsabilités et la promotion des activités génératrices de revenus. Un axe stratégique de la SDRP cible la réduction des inégalités et le renforcement de la protection sociale des groupes vulnérables dont les femmes et adresse le redressement des déséquilibres dans les secteurs de la formation, des activités administratives et des responsabilités politiques pour réduire la vulnérabilité des groupes défavorisés. La politique du Niger en matière de genre, explicitement définie dans la Politique Nationale Genre (PNG)26 est largement prise en compte par le 7ème Programme qui considère le genre comme :

26 La PNG est articulée autour de quatre leviers fondamentaux identifiés comme enjeux de l’équité et de l’égal accès des hommes et des femmes. Ces enjeux sont : − la promotion équitable de la situation et de la position sociale de la femme et de l’homme au sein de la famille et dans la communauté ; − la promotion équitable du potentiel et de la position de la femme et de l’homme au sein de l’économie du ménage et dans l’économie de marché ; − la promotion de l’exercice équitable des droits et devoirs des femmes et des hommes et le renforcement de l’accès et de la position des femmes au niveau des sphères de décision ; − l’amélioration de l’impact des interventions en faveur de l’équité et de l’égal accès des hommes et des femmes.

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i) non seulement un axe transversal pour les composantes SR, Population et Développement et les procédures de gestion (budget, suivi désagrégé) , ii) mais aussi, comme une composante à part entière facilitant ainsi la mise en œuvre du programme dans les questions de genre et droits humains en termes de changement de comportement favorable. La composante Genre, cristallisant les autres composantes de par sa transversalité, fait du 7e programme, un programme genre dès sa conception. En effet, la problématique genre du pays avait été analysée dans le plan d’action du programme de pays (CPAP) et les défis adressés par le présent programme correspondent véritablement aux enjeux importants que vivent les femmes nigériennes. Quatre années après son opérationnalisation, ce programme a permis d’implanter les bases d’une action de longue durée à travers des actions de renforcement des capacités à différents niveaux qui a débouché sur l’amorce d’une transformation favorable de la vision du genre dans les autres composantes du programme. La composante genre est en cohérence avec la PNG, dans la réalisation de l’axe stratégique 1, « Institutionnalisation de l’approche genre à tous les niveaux », à travers les résultats 3 et 4 : − les leaders d’opinion ont compris l’approche genre dans toutes ses implications (sociale, économique et politique) et l’appliquent ; − les acteurs de la société civile et communautaires se sont approprié les outils de l’approche genre ; − les femmes ont aussi compris les nombreux enjeux et droits qui sont les leurs et vivent au quotidien des réponses favorables et adéquates à des préoccupations longtemps demeurées sans appel. En effet, dans la stratégie de mise en œuvre de ce programme, le ciblage du partenariat avec des leaders communautaires (les chefs traditionnels, les ulémas, les ONG nationales, etc.) est pertinent et a incontestablement participé au renforcement de leurs capacités en genre en termes d’apprentissage, de transfert de connaissances genre et de promotion consciente de nouvelles pratiques plus équitables auprès des populations. La pertinence même de cette approche réside fondamentalement dans le choix fait d’une approche qui concilie harmonieusement les questions de genre avec la recherche de changement de comportement, malgré sa lenteur et les précautions énormes qu’elle requiert. L’axe stratégique 3 de la PNG qui concerne « la Valorisation des potentialités des femmes dans le développement » est aussi pris en compte. Le Programme contribue à la réalisation des résultats du troisième objectif : − les responsabilités familiales ne sont plus un obstacle au développement des activités professionnelles des femmes ; − les AGR des femmes sont valorisées et leur assurent une autonomie financière ; − les femmes accèdent facilement aux services sociaux de base ; − les femmes connaissent mieux leurs droits et les font valoir. Dans l’ensemble, la composante Genre du 7ème Programme est en cohérence avec les principaux documents de politique nationale et s’inscrit dans le cadre de l’atteinte de leurs résultats. Ces mêmes résultats sus mentionnés adressent les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) qui mentionnent un objectif spécifique consacré à « la promotion de l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes. Cette composante Genre prend en considération les instruments juridiques internationaux et régionaux de protection des droits des femmes à travers la promotion des droits humains et la

82 lutte contre les violences basées sur le genre dans les politiques et programmes ; elle s’inscrit clairement dans le cadre de la mise en œuvre de la CEDEF et de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples : elle aborde la CEDEF telle que ratifiée par le Niger avec ses insuffisances selon une option qui vise à lui restituer, dans la pratique, ses mesures d’équité en la faisant mieux connaitre ; une reconsidération, de façon participative et inclusive, par les parties prenantes y compris ses opposants est ciblée avec tact à travers la construction d’un argumentaire islamique sur l’équité de genre plus favorable et socialement acceptable ; en outre, il est capital de mentionner ici que cette composante traite la question de la participation des femmes aux instances politiques conformément au Protocole, à la Charte Africaine et à la déclaration solennelle des Chefs d’Etat en 2004 à Maputo en faveur de l’égalité entre les hommes et les femmes dans les instances de décision et au niveau des postes électifs à travers les appuis ciblés aux femmes engagées dans la politique au niveau national. Par ailleurs, la composante s’inscrit dans les directives adressées par la CEDEAO, qui invite ses Etats membres à donner une importance particulière au renforcement des capacités économiques des femmes et à la lutte contre les violences faites aux femmes. Elle adresse aussi les institutions étatiques et la société civile conformément aux évaluations périodiques de Beijing+5 en 2000, de la CIPD+10 en 2004 et de Beijing+10 qui ont constaté un bilan mitigé, obtenu en matière d’équité et d’égalité des sexes en raison notamment de l’inadéquation des mécanismes nationaux en agissant sur différentes institutions étatiques à des échelles différentes pour institutionnaliser le genre et placer ainsi les bases d’un développement équitable et durable. Dans le cadre du SNU, la composante est ancrée dans l’EFFET UNDAF 3 « D’ici 2013, les institutions nationales gouvernent démocratiquement dans le respect des droits humains, de l’équité de genre et contribuent à la consolidation de la paix. » Elle concourt à la réalisation de deux effets Programme : − effet programme 1 : «les institutions nationales et locales mettent en œuvre des reformes visant la réalisation des OMD, la consolidation de la démocratie et de l’Etat de Droit, la prévention et la gestion des crises et conflits, dans le respect des Droits Humains. » Et − effet programme 2 : «les populations participent équitablement au processus de prise de décision, exercent le contrôle citoyen de l’action publique, disposent et utilisent un service de proximité efficace et de qualité. » Concernant le plan stratégique de l’UNFPA, cette composante constitue une dimension essentielle par rapport aux droits en matière de SR. Prise en compte des besoins des populations cibles : La composante Genre répond aux besoins, tels que identifiés par la PGN des groupes vulnérables particulièrement des femmes et des filles, en matière de : − l’accès équitable aux services sociaux de base en ce qui concerne spécifiquement la SR, l’éducation scolaire pour les filles et l’alphabétisation pour les femmes ; − la protection des femmes et des filles contre les VBG et leur réinsertion économique et sociale ; − la participation des femmes aux instances de prise de décisions.

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Question 2 : Les indicateurs élaborés à chaque niveau de la chaîne des résultats (intrants, extrants, effets) et pour les hypothèses et risques étaient-ils pertinents, appropriés et accessibles pour mesurer et suivre les progrès réalisés en matière d’équité et d’égalité de Genre? Pertinence et accessibilité des indicateurs Un ou plusieurs indicateurs sont formulés pour mesurer et renseigner l’évolution des trois produits de cette composante en termes PRODUIT 2.1 : La participation au processus de prise de décision et l’exercice du contrôle citoyen au niveau d’avancée ou d’atteinte de la valeur cible en fin national et local, via des mécanismes institutionnels et de chaque année. Actuellement la valeur juridiques opérationnels par les communautés et les disponible au niveau du chargé de suivi remonte OSC, notamment les femmes et les jeunes, renforcés. à décembre 2011. • % des femmes au gouvernement • % des sièges occupés par les femmes au Certains indicateurs sont renseignés une fois parlement pendant la vie du programme car ils sont liés au processus électoral quinquennal : % des sièges occupés par les femmes au parlement. Le second indicateur (% des femmes au gouvernement) est renseigné périodiquement au gré des nominations gouvernementales. Ces deux indicateurs doivent en principe dans le cadre de leur suivi donner lieu à des mesures correctives en termes d’activités qui appuient favorablement leur évolution. L’application de la loi sur les quotas devra servir de base : au moins 10% des femmes siègent comme parlementaires ; et au moins 25% des femmes sont membres du gouvernement (valeurs minimales mentionnées par la loi). Et le non respect de ces quotas qui ne sont par ailleurs pas pris en charge à travers l’exécution d’une stratégie ou une activité dans le cadre logique (exemple la diffusion de la loi sur les quotas au sein des partis politiques et les possibilités de recours au tribunal offertes aux femmes lorsque le quota n’est pas respecté avec des appuis des ONG et associations). D’autres indicateurs conçus pour combler un vide de grande importance en matière de VBG, Produit 1 1 : les capacités des institutions nationales locales et de la sont de nature quantitative, suivis et société civile pour la prévention, la prise en charge et la lutte contre la renseignés collectivement chaque violation des droits humains, notamment les violences faites aux femmes et aux enfants, y compris en situation d’urgence sont renforcées. trimestre par différents partenaires à • Nombre de cas de violation des droits humains divers niveaux d’implication dans la • % des cas de violation des DH rapportés et pris en charge mise en œuvre du produit ; ils • % des populations prises en charge pendant les situations de crise permettent de disposer d’une situation de référence en matière de violence basée sur le genre. Des études spécifiques, très pertinentes, tiennent lieu d’étude de base et facilitent l’appréciation des avancées qualitatives. Produit 1.2 : Les stratégies sectorielles et les CDMT permettant la Cet indicateur est pris en charge par le réalisation des OMDs et intégrant les principes des droits humains et de MP/PF/PE pour mesurer les évolutions l’égalité des sexes, dans les domaines couverts par l’UNDAF, disponibles en matière de textes et de stratégies sectorielles. • Nombre de politique et de stratégies y compris le CDMT élaborés et tenant compte des principes relatifs aux droits humains et Tous les indicateurs n’ont pas de principes relatifs à l’égalité des sexes limites temporelles même s’ils sont annuellement renseignés pour certains ; ils ne comportent pas de ce fait une exigence en termes de niveau d’évolution à atteindre en fin de phase pour les acteurs de mise en œuvre au niveau des régions.

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Les résultats visés par la composante étant essentiellement liés au changement de comportement, des indicateurs qualitatifs auraient permis une meilleure appréciation des nouvelles attitudes et de nouveaux comportements. Question 3 : Dans quelle mesure la chaîne des résultats de la Composante Genre répond- elle à une logique d’intervention cohérente permettant de contribuer aux objectifs stratégiques définis dans les cadres nationaux de développement sectoriels? Analyse de la chaîne de résultats par rapport à la logique d’intervention : Les produits de la composante Genre sont essentiellement orientés vers le renforcement des capacités techniques et institutionnelles en vue de réaliser des changements déterminés pour la mise en œuvre de la PNG au niveau : i) des structures gouvernementales et institutions nationales (ministères, directions régionales, directions départementales, conseils communaux et services communaux) ; ii) et de la société civile, (ONG, associations, réseaux). Des mécanismes sont mis en œuvre pour : i) lutter contre les violences basées sur le genre et prendre en charge les victimes ; ii) lever les contraintes de l’accès équitable des femmes et des enfants aux formations sanitaires ; iii) prévoir et prévenir l’enracinement des contraintes actuelles auprès des jeunes. L’analyse de la théorie de changement dans le cadre de la réalisation des produits exige d’évaluer l’adéquation et la cohérence de la logique d’intervention du programme : − le renforcement des structures nationales pour la mise en œuvre de la PNG (Produit 1.2), la structure gouvernementale en charge du genre, les points focaux genre dans les ministères sectoriels, afin d’institutionnaliser le Genre dans les structures étatiques et dans leurs activités lors de l’élaboration, la mise en œuvre, l’évaluation des politiques et stratégies sectorielles ; − le renforcement de capacités des Organisations Non Gouvernementales et Associations (Produits 1.1) qui sont des partenaires du Programme pour la mise en œuvre de la PNG en matière de prise en charge et la lutte contre la violation des droits humains, notamment les violences faites aux femmes et aux enfants, pour porter les plaidoyers ; − La participation politique des femmes est un axe spécifique qui mérite des stratégies spécifiques qui ne sont pas directement abordées dans ce programme pour concourir de façon pertinente à la réalisation effective de la participation des femmes. L’accent mis sur la structure gouvernementale en question (Direction Générale de la Promotion de la Femme et du Genre) en tant qu’interface entre les partenaires impliqués dans la promotion du genre et le mécanisme national (Ministère en charge du genre) se justifie par ses missions de coordination technique, le suivi et l’évaluation de la mise en œuvre de la PNG, dans la droite ligne de la déclaration de Paris.

CONCLUSION : La formulation des résultats de la composante (Produits et de l’Effet) adressent directement la besoins prioritaires des femmes et des hommes, identifiés dans différents cadres nationaux de développement (PNG, SRDP et UNDAF), le Plan Stratégique de l’UNFPA 2008‐2012/13 et s’inscrivent dans les orientations données par les conventions ratifiées par le Niger en matière d’équité et d’égalité des sexes, notamment la CEDEF, le Protocole de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples relatifs aux droits de la femme en Afrique, le Programme d’Action de la CIPD et les recommandations de Beijing.

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4.3.2 Efficacité Question 4 : Les interventions réalisées ont-elles permis d’atteindre les cibles de la PNG en particulier les différentes catégories (de sexe, d’âge et de milieu de résidence) de femmes et de filles ciblées dans la Composante Genre du programme et de la PNG ? Prise en compte des populations cibles La PNG cible le redressement « des inégalités entre les hommes et les femmes qui constituent un frein à la promotion des droits humains, à la réduction de la pauvreté, à la croissance économique et au développement durable». Or, elle précise que la réalisation des objectifs de développement durable exige la participation effective et égalitaire des hommes et des femmes et ce, à tous les niveaux du processus de création et de redistribution des richesses. En réponse à cette préoccupation, le 7ème Programme cible à travers la Composante Genre, les institutions nationales et régionales et locales pour contribuer à une amélioration du niveau de vie des populations vulnérables. Les trois produits de la Composante Genre du CPAP 2009-2013 ont été mis en œuvre avec plusieurs catégories d’acteurs : − le Ministère de la Population, de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’enfant, − des institutions nationales comme les DRP/PF/PE, l’Institut National de Statistiques − les ONG nationales : ANDDH, SONGES, VIE et le Réseau d’Eradication des Fistules ; et les ONG internationales : OXFAM-Québec et SWISSCONTACT − les ONG et associations à caractère régional : ANBF, les réseaux des ulémas, l’association des écoles coraniques. − les communautés locales à travers des structures localisées avec ou sans reconnaissance : les écoles des maris, les cliniques juridiques, les groupements des femmes, les clubs des jeunes défenseurs des droits… Toutes les actions ont respecté, dans leur mise en œuvre, le ciblage des femmes comme bénéficiaires prioritaires en impliquant différentes catégories de femmes ou d’hommes comme actrices et acteurs de cette mise en œuvre. Dans quelle mesure les différents Produits de la Composante Genre : (i) Capacités techniques et institutionnelles des structures de mise en œuvre de la PG (gouvernement, société civile, ONG, privés) renforcées ; (ii) Capacités techniques, managériales et matérielles des groupements féminins et mixtes renforcées pour leur autonomisation dans les zones ciblées ; (iii) Mécanismes de lutte contre les violences basées sur le genre y compris la prise en charge psychologique des victimes renforcés ; et (iv) Leadership féminin est renforcé pour une meilleure participation aux instances de décision, ont été réalisés à travers les interventions mises en œuvre ? Cette partie traite globalement de l’atteinte des produits en termes de qualité et de quantité. La mesure des indicateurs sera utilisée, mais elle sera étoffée par les différentes appréciations sus-énoncées.

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Produit 1 1 : les capacités des institutions nationales locales et de la société civile pour la prévention, la prise en charge et la lutte contre la violation des droits humains, notamment les violences faites aux femmes et aux enfants, y compris en situation d’urgence sont renforcées. Tableau 16: Lutte contre les violences basées sur le genre

Indicateurs Départ 2009 2010 2011 2012 Nombre de cas de violation des droits humains ND 102 128 % des cas de violation des DH rapportés et pris ND 20 en charge % des populations prises en charge pendant les ND 3 situations de crise femmes Ce produit, même s’il comporte des indicateurs, vise l’établissement d’une situation de référence qui n’existe pas, quant aux violences faites aux droits des femmes et des filles et aux lois favorisant l’équité hommes / femmes. La présente évaluation ne cherchera donc pas à évaluer la progression des indicateurs du tableau ci-dessus, mais devra faire le constat que des chiffres existent aujourd’hui qui tentent de faire le point quant aux VBG. Les différents intervenants en VBG se sont constitués en réseau et suivent la progression des VBG. Actuellement, un mécanisme de lutte contre les violences basées sur le genre y compris la prise en charge psychologique des victimes existe et est renforcé en place et lieu des structures qui intervenaient de façon disparate. Le réseau regroupe environ 19 ONG et associations au niveau national et quatre ministères dont le Ministère de la Population, de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant, le Ministère de la Santé Publique, Ministère du Plan et de l’Economie, Ministère de la Jeunesse, du Sport et de la Culture. Un Centre d'accueil pour la prise en charge des victimes de VBG est mis en place et est opérationnel. Le 7ème Programme a permis le renforcement de ce cadre de concertation à travers des actions de renforcement de capacité. Des réunions semestrielles tentent de faire le point des informations en matière de plaintes en VBG enregistrées par les différentes structures régionales. Ce sont ces mêmes chiffres qui alimentent le système de suivi national. Mais il est important de souligner que certains acteurs qui enregistrent les cas de violences de façon systématique et qui constituent les lieux de recours les plus utilisés ne participent pas de façon adéquate à renseigner les indicateurs. Les systèmes de collecte mis en place au niveau de la police, de gendarmerie, des associations religieuses et des sultanats reposent sur une personne centrale formée et chargée des questions de gestion des conflits et violences ; mais sa volonté à collecter laisse à désirer compte tenu de l’absence de gratification. La perte de deux registres (Police, Sultanat) à Zinder a suffi pour mettre fin à la collecte des informations ; elle est un acte révélateur. Le cadre de concertation régional ne semble pas non plus avoir trouvé une solution locale mais espère l’arrivée d’un autre registre depuis Niamey. Cette insuffisance au plan institutionnel a un effet réducteur de l’importance des cas de VBG à enregistrer, dans ce processus d’établissement d’une situation de référence. A Tahoua lors d’une mission de supervision, il a été noté plus de 700 cas de répudiations (et départs des femmes) en une année, auprès d’un seul uléma.

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L’indicateur « Nombre de cas de violation des droits humains » engage plutôt les ONG membres du réseau ». La complexité de renseigner ce produit réside dans la multiplicité et la diversité des acteurs impliqués dans la collecte et le traitement des informations. Certaines données peuvent être renseignées : - plusieurs fois, c'est-à-dire dans tous les lieux de recours visités (une même personne commence le recours dans une association où elle est enregistrée ; puis elle arrive chez le sultan et est enregistrée encore, et enfin à la police où elle est encore enregistrée…) ; - ou une personne victime de violence peut ne pas du tout être enregistrée parce qu’elle n’a pas fait recours du tout ; ou qu’elle s’est rendue au domicile de la personne chargée de la conseiller et que cette dernière n’a pas comptabilisé son cas. Dans la pratique, une non-adhésion des institutions non membres du cadre s’observe ; la perte des registres n’est pas rare à leur niveau et lorsqu’elle intervient, tout effort de recenser les cas de violences cesse ; cela dénote leur manque d’intérêt quant à la collecte des données. Dans certaines régions le nombre de registres placés n’est pas maitrisé par le cadre de concertation qui ne réclame pas les données collectées auprès de certains acteurs comme les associations religieuses qui, elles aussi, attendent qu’il leur soit demandé ces informations ; et à force d’attendre, des frustrations naissent de cette incompréhension et cela ne favorise pas les relations de partenariat entre les différents acteurs et services de prise en charge des femmes et enfants victimes de VBG. La prise en charge psychologique des cas de VGB est en cours au niveau des associations et ONG et qui tentent de réinsérer les victimes dans leurs familles. La majorité des cas de plaintes sont des cas de violences domestiques et ces associations font de véritables actions de négociations entre les conjoints. Mais la prise en charge économique et financière est moindre compte tenu des moyens des structures et Que dire de cette attitude ? Lors de la crise libyenne du réseau. L’évolution de cet indicateur est les interventions ici dans notre région ont concerné fonction de la capacité technique et essentiellement l’approvisionnement en aliments en financière de ces structures « %, des cas de tentes, etc ? La SR a complètement été oubliée dans violation des DH rapportés et pris en un lieu où les professionnelles de sexes ont afflué. charge ». Un uléma de la région de Agadez La prise en compte des violences basées sur le genre dans les urgences humanitaires « % des populations prises en charge pendant les situations de crise ». Cet indicateur n’est mesurable qu’en cas de crise et est en cours d’être renseigné dans la zone de Tillabéry avec un cas de fistule et trois cas de mariages précoces dans le camp des refugiés maliens, même si la collecte débutée par le cadre de concertation a pris fin en 2011. Un mécanisme national de collecte devait prendre le relais. En effet l’INS devrait dès début 2012 avoir mis en place un mécanisme national opérationnel. Mais à la date actuelle l’activité est loin d’être terminée compte tenu de la surcharge de travail concernant le recensement de la population. Le système de collecte des données est ainsi bloqué et les données de base pour renseigner les indicateurs ne sont pas encore disponibles concernant la problématique de la VBG Une autonomisation régionale du cadre de concertation avec une structure dynamique animée par un coordonnateur régional aurait pu permettre la réalisation du produit. Chaque ONG envoie ses données à sa coordination nationale. Il n’existe pas de mise en commun des cas

88 enregistrés au niveau régional. Les échanges qualitatifs avec certaines de ces ONG, laissent entrevoir qu’il existe de nombreux cas enregistrés par an et par structure et que le processus de collecte d’informations est bien avancé. Les 16 jours d’activisme constituent la période phare des activités, autour d’une campagne de sensibilisation auprès d’une grande diversité de population (particulièrement dans les écoles et les quartiers au niveau des groupements de femmes) et aussi des conférences et débats à la radio. Dans l’ensemble, ces campagnes de sensibilisation demeurent peu efficaces car elles sont annuelles et ne sont pas organisées certaines années (2011 à Zinder). Le cadre de concertation reste aussi dépendant du niveau national : « à ce jour, nous sommes bien en début du mois de novembre, mais nous ne savons pas si nous allons ou pas organiser des campagnes de sensibilisations pour les 16 jours d’activisme, nous n’avons aucune nouvelle du niveau national » (un membre d’un cadre de concertation régional). L’autonomisation des cadres régionaux à travers un partenariat direct avec l’antenne régionale de l’UNFPA ou la DRP/PF/PE et aussi une action de mobilisation de fonds complémentaires par le cadre régional de concertation serait plus efficace. Le renforcement des capacités des services de prise en charge des femmes et enfants victimes de violences basées sur le genre comme la police, la gendarmerie, la garde nationale, la chefferie traditionnelle et les agents de santé, les leaders religieux, les syndicats, a été une activité basée sur une session de formation de deux agents par structure ; elle n’a pas forcement été suffisante pour engendrer des changements, pas même en termes d’une implication dans la collecte des données pour renseigner les indicateurs. Une formation ciblée d’une même institution de prise en charge aurait sans doute été plus porteuse de changement au sein dudit service. Sur le plan médiatique, les activités ont aussi démarré avec la formation de journalistes. Les autres actions prévues dans ce cadre comme le plaidoyer (adoption des instruments juridiques ou levée des réserves sur la CEDEF) sont en cours avec la réflexion sur le projet de texte de la loi concernant la répudiation. Un forum national a été organisé avec la participation du MP/PF/PE. Aujourd’hui trois cadres de concertation sont dynamiques, bien coordonnés, et exercent des activités de façon efficace avec les populations : Zinder, Niamey et Tillabéry. Ce dynamisme est sans doute en lien avec la mise en œuvre concomitante d’un autre avec « Campagne nous pouvons ». La combinaison des deux stratégies pourrait orienter l’élaboration du programme de lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants, dans le cadre de la stratégie basée sur la mise en place d’un plan d’actions relatif aux politiques en faveur des femmes. Promotion des droits humains Le renforcement des capacités et la mise en place d’un para juriste (par clinique) par département a donné lieu à des activités de sensibilisation sur le terrain qui se sont traduites par l’accompagnement des plaignantes et plaignants vers les cliniques juridiques. L’innovation portée par cette composante dans le programme de ANDDH, est la féminisation des para juristes (par exemple 4 femmes sur les 9 du département de Zinder) qui ont jusqu’ici été des hommes en grande majorité. L’appui complémentaire en matière d’assistance judiciaire dans certaines cliniques a déclenché un plus grand recours au service de la justice pour les violences extraconjugales.

Les femmes connaissent leurs droits, font La féminisation des parajuristes a facilité un plus recours ; elles entament des procédures à la grand recours des cliniques par les femmes. Il ressort justice mais, sont bloquées par les questions des entretiens que les plaintes de ces dernières sont, financières. dans une très grande proportion, du domaine de la Ce fait décourage les autres femmes qui n’osent plus entreprendre inutilement des 89 procédures et porter à vie les couts sociaux de la honte dans leur communauté. Un membre du cadre de concertation violence conjugale. Ces violences domestiques sont plutôt traitées à l’amiable auprès des instances traditionnelles de recours. Parmi le faible pourcentage des femmes qui osent aller au niveau des services étatiques de recours, rares sont celles qui poursuivent la plainte jusqu'à son aboutissement, et elles abandonnent les procédures engagées à cause des couts sociaux très élevés qu’elles ne sont pas prêtes à endurer. Pour les plus courageuses, la barrière des coûts financiers les arrêtent. De telles situations annulent les efforts de sensibilisation. Une assistance judiciaire devra, comme prévue par le 7ème Programme, accompagner les actions d’information en matière de DH et VBG. L’intégration de l’approche Droits Humains dans les écoles à travers les Clubs des Jeunes défenseurs des droits dans 35 établissements secondaires (5 établissements scolaires retenus à Zinder, 4 à Agadez et 4 à Dosso), 10 à 15 élèves par écoles, supervisés par 2 enseignants, organisent des séances de sensibilisation sur les différentes thématiques : scolarisation des filles, mariage précoce, mariage forcé, droits des femmes, droits des enfants, gestion des établissements, gestion des biens communs, droits de grève, droits des élèves, à travers des activités théâtrales, de chants lors des soirées culturelles et des caravanes nationales. Les filles sont celles qui rencontrent plus de difficulté à assurer leur assiduité dans les activités du club en tant que jeunes défenseures de droits, du fait de la restriction exercée sur leurs sorties par les parents. A Dosso, sur les 15 élèves du club, 4 filles ont dû abandonner les activités sur la pression des parents. Cette activité a produit des résultats probants en termes de meilleures connaissances de leurs droits par les jeunes. Les élèves connaissent leurs droits dans les établissements concernés. Le résultat visible est le comportement plus responsables des jeunes lors des grèves (demande d’autorisation des grèves, moins de casse lors des marches mais plutôt des marches pacifiques) ; les bagarres à l’école ont aussi diminué et produisent des nouveaux clients des cliniques juridiques à Agadez ; les professeurs qui supervisent les clubs constituent de fait des lieux de recours en cas de conflits élèves/élèves et élèves/professeurs. L’intégration des Droits Humains dans les curricula est une option meilleure pour diffuser le droit que celle actuelle qui consiste selon la volonté des enseignants superviseurs à donner priorité aux textes qui traitent des droits humains dans l’enseignement du français. Question 5 : Est-ce que des effets positifs ou négatifs, directs ou indirects, prévus ou non se sont produits du fait de l’exécution des interventions de la Composante Genre du Programme ? Ces interventions ont-elles permis d’opérer les changements espérés ? Toutes ces stratégies engendrent des changements probants dans le cadre du produit : − les intervenants en matière de VBG disposent d’un cadre de concertation opérationnel ; − des connaissances partielles en termes de connaissances de l’importance de la VBG dans certaines régions ; − les femmes vont avec plus de confiance vers les associations membres du cadre de concertation des intervenants en matière de VBG pour dévoiler les violences qu’elles vivent et y chercher des solutions ; − un meilleur respect des devoirs citoyens est constaté auprès des jeunes qui observent les règles dans l’organisation des manifestations estudiantines ; − le partenariat est facilité entre les associations membres du cadre de concertation et les institutions de prise en charge des femmes et enfants victimes de violences basées sur le genre comme la police, la gendarmerie, la Santé ;

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− les femmes reçoivent des appuis psychologiques précieux et sont guidées dans les procédures pour porter plainte au niveau des structures compétentes de leur choix. Tous les membres des cadres de concertation rencontrés lors des entretiens estiment qu’un fonds d’assistance judiciaire rendrait encore plus efficace leurs activités en termes de réduction de violences faites aux femmes. Mais dans le contexte actuel, le découragement s’installe puisque les plaignantes sont freinées dans les procédures par les couts financiers liés aux prestations dans le cadre de leur plainte. Les femmes rurales font encore moins recours aux services des cliniques compte tenu du coût des déplacements vers les cliniques et vers les services étatiques. Les cliniques reçoivent essentiellement les femmes des chefs lieux des départements. Pour mieux étoffer les actions des parajuristes, il serait utile de chercher des moyens pour faciliter la communication des cliniques avec les femmes rurales (radios rurales, mais aussi moyens de déplacements des parajuristes vers les centres ruraux). CONCLUSION : La mise en œuvre du produit 1.1 a permis de faire prendre conscience aux différents acteurs de l’importance et des conséquences des différents types et formes de violences basées sur le genre (soit 1097 personnes dont155 hommes, 88 femmes, 394filles, 460 garçons cessent de banaliser les violences et s’engagent à informer et sensibiliser les membres de leur communauté). Des rapports et études donnent des informations sur le phénomène. Les leaders formés et informés ont pris la relève sur le terrain et présagent à moyen et à long termes un changement dans les communautés sensibilisées (Un Centre d'accueil effectif pour la prise en charge des victimes de VBG est mis en place, et opérationnel). Ce produit contribue à la réalisation du Programme d’Action de la CIPD et des recommandations de Beijing. Produit 1.2 : Les stratégies sectorielles et les CDMT permettant la réalisation des OMDs et intégrant les principes des droits humains et de l’égalité des sexes, dans les domaines couverts par l’UNDAF, disponibles Question 6 : Dans quelles mesures ces textes permettent la réalisation des OMDs et intègrent les principes des droits humains et de l’égalité des sexes, dans les domaines couverts par l’UNDAF. Situation de référence de l’indicateur Nombre de politiques et de stratégies dont les CDMT sont élaborés et intègrent les principes des droits humains et de l’égalité des sexes L’évaluation à mi parcours mentionne qu’en 2010 des avancées sont observées concernant l’élaboration de textes : PNPF, Plan décennal de la PNG, CDMT, Manuel d’intégration du genre dans les politiques et programmes, stratégie pour la budgétisation sensible au genre, Plan d’action, manuel de budgétisation sensible au genre selon l’évaluation à mi parcours. En 2011, la situation se caractérise par : − adoption du plan décennale de mise en œuvre de la politique nationale genre ; − révision de la politique nationale de la promotion de la femme pour prendre en compte la dimension autonomisation de la femme ; − élaboration du CDMT sectoriel PNG/ politique protection de l’enfant ; − adhésion des ministères sectoriels au processus d’intégration du genre dans le budget − un CDMT efficacement mis en œuvre ; − plan d’action du REFAMP élaboré et mis en œuvre ;

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− élaboration d’un plan stratégique pour le ministère de la Population, de la promotion de la femme et de la protection de l’enfant ; − développement d’une stratégie d’appropriation de la PNG ; − définition d’une stratégie de formation des formateurs en genre tenant compte de l’atelier de validation ; − plan d’action issu de l’atelier de formation des cadres sur la budgétisation sensible au genre et l’identification de deux ministères pilotes pour la budgétisation sensible au genre. En 2012, suite à un renforcement de capacité pour élaboration d’un CDMT genre qui prenne en charge le CDMT concernant la promotion de la femme et protection de l’enfant (élaboré en 2010) et l’élaboration d’un CDMT genre concernant la population pour en faire un seul pour le nouveau Ministère qui intègre les questions de population, un plan stratégique du MP/PF/PE a été élaboré et mis en œuvre. L’existence de ces textes assure la mise en œuvre de la PGN. Question 7 : Quelle efficacité de la méthode de mise en œuvre de cette activité ? Quelle contribution du FNUAP ? Capacités techniques et institutionnelles des structures de mise en œuvre de la PGN (gouvernement, société civile, ONG, privés) renforcées Le renforcement de capacités des cellules Genre des ministères pour l'institutionnalisation du genre et droits humains dans les politiques et programmes Vingt et un (21) cellules genre existent ; 42 membres de ces cellules et cadres du ministère de la Population, promotion de la femme et protection de l’enfant ont été formés à l’utilisation du manuel d’institutionnalisation du genre dans les politiques et programmes. Aujourd’hui, 2 cellules sont très performantes : celle du Ministère de la santé et celle l’hydraulique qui font appel aux cadres du MP/PF/PE pour les former et les appuyer en cas de besoin (exemple, dans leur processus de budgétisation genre). Deux autres cellules de l’éducation et du commerce sont aussi relativement dynamiques. Le nouveau guide de l’élaboration des PDC a pris en charge l’intégration du genre avec l’implication des cellules genre. La stratégie développée est basée sur le mainstreaming genre au niveau de la Direction Générale de Promotion de la Femme pour atteindre ce produit basé sur le renforcement des capacités des hauts responsables de l’administration centrale, des régions et départements et des communes, « afin d’institutionnaliser l’égalité des sexes, l’équité du traitement des deux sexes et les principes relatifs aux Droits de l’Homme et d’en tenir compte lors de l’élaboration, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des politiques et stratégies sectorielles ». La démarche qui intègre la structure même du MP/PF/PE et ses procédures de travail assure une certaine efficacité qui dérive de la nature même de cette démarche. Le renforcement des capacités est basé sur la mise en place d’un noyau de formateurs et la mise à leur disposition de nouveaux modules de formation en genre ; des noyaux régionaux de 10 à 12 formateurs ont été mis en place qui à leur tour ont formé des noyaux départementaux. La mission d’évaluation n’a pas constaté des actions de renforcement des capacités par les noyaux régionaux ou départementaux afin de multiplier le nombre de personnes formées dans les régions ou les départements.

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La contribution de l’UNFPA a permis d’assurer le renforcement de capacité des responsables de l’administration centrale (régionaux et départementaux) et décentralisée (des maires, des conseillers), des ONG pour une meilleure prise en compte du Genre dans la planification de développement. Dans ce cadre aussi, la sensibilité au genre des maires a été un facteur favorisant le même exercice lors des révisions des PDC. A Doutchi, un Maire qui a suivi la formation a facilité la révision du PDC en respectant la prise en compte transversale du genre et tout en prêtant une attention particulière aux intérêts des femmes et des filles. La formation des acteurs chargés de la formulation, la mise en œuvre et le suivi évaluation des PDC en intégration du Genre sur la base du guide27dans les PDC a été faite en 2010 et 2011 suivie d’une mise en pratique de la formation dans deux communes par an (En 2010 formation à Zinder : appui aux PDC de et de Zinder II et, en 2011 à et Magaria). Au Total 25 communes ont été formées. Les départementaux réclament la formation en budgétisation genre pour compléter leur expertise en Genre et planification, et une action plus spécifique pour faciliter l’intégration du genre dans les PDC à travers la révision du Guide National d’Elaboration des PDC pour éviter que les experts recrutés par les communes omettent la prise en compte du genre. Cette action de formation a fait l’objet d’une évaluation en 2011 par l’IGN qui mentionne le manque de mise en pratique des formations et la nécessité de recyclage. Au niveau central, les acteurs formés mettent en pratique les formations reçues à travers la révision des politiques sectorielles, l’élaboration des curricula de formation, les guides de plaidoyer et les outils d’institutionnalisation de genre. Intégrer le genre dans les enseignements de l’IFTIC et l’ENSP est un processus en cours qui a récemment démarré avec deux sessions de formation en genre. Question 8 : Est-ce que des effets positifs ou négatifs, directs ou indirects, prévus ou non se sont produits du fait de l’exécution des interventions de la Composante Genre du Programme ? Ces interventions ont-elles permis d’opérer les changements espérés ? − Une intégration plus efficace du genre dans les cadres nationaux d’orientation (politiques, stratégies, programmes et projets) devra contribuer à améliorer le fonctionnement du mécanisme de coordination intersectorielle en matière de genre. − On assiste à un début de la prise en compte du genre au niveau déconcentré dans les PDC. CONCLUSION : La mise en œuvre de ce produit a permis de disposer de cadres assurant la participation équitable des femmes dans tous les domaines de vie communautaire. A travers ce produit, le Bureau Pays a contribué à la prise en compte des spécificités des droits de la femme en matière des droits humains. Produit 2.1 : La participation au processus de prise de décision et l’exercice du contrôle citoyen au niveau national et local, via des mécanismes institutionnels et juridiques opérationnels par les communautés et les OSC, notamment les femmes et les jeunes, renforcés

27 Ministère de la Population, de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant -IGN et UNFPA, Manuel pour l’institutionnalisation du Genre dans les Organisations, les Politiques et les Programmes, 133 pages, décembre 2010.

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Question 9 : Leadership féminin renforcé pour une meilleure participation des femmes aux instances de décision, a été réalisés à travers les interventions mises en œuvre ? Les indicateurs qui sous-tendent ce produit sont contenus dans le tableau ci-dessous Tableau 17: Situation des indicateurs

Indicateurs Cible 2009 Indicateurs en 2011 % des femmes au gouvernement Pourcentage de femmes six (6) femmes sur 26 (cible 2013 : 30%) au gouvernement Ministres soit 23,08% 21,18% en 2009

(limite minimale selon la loi= 25%) % des sièges occupés par les femmes Pourcentage de sièges 15 femmes sur 113 au parlement occupés par les femmes députés soit 13.27% en au parlement = 9,73% 2011 (cible 2013 : 25%) (limite minimale selon la loi = 10%) Malgré l’existence de la loi sur les quotas, il reste beaucoup à faire. Le quota des femmes est plus ou moins proche de la limite inférieure prévue par la loi et loin d’atteindre les prévisions de 30% au gouvernement et 25% au parlement (Données MP/PF§PE). La participation des femmes s’améliore, certes, mais demeure encore faible au niveau de ces instances de prise de décisions. Les principaux facteurs qui ont contribué à l’atteinte de ce produit sont : L’appui aux journées commémoratives Parmi les journées commémoratives, figure la célébration de la journée de la femme le 13 mai, avec la réalisation d’activités de communication pour un changement de comportement autour des questions d’interrelations population et développement et la promotion des droits de la femme, de l’éducation, de la VBG, des droits des enfants des personnes vivant avec un handicap. L’appui au Réseau des Femmes Ministres et Parlementaires Africaines – section du Niger pour la promotion de l’agenda des femmes et du leadership féminin qui assure la formation et l’information des femmes leaders pendant les périodes électorales et lors de grandes rencontres féminines (Safem) Une large visée en termes de renforcement des capacités en genre Les DRP/PF/PE ont assuré dans le cadre de l’IGN, la tenue de plusieurs prêches à travers les groupements des ulémas hommes et femmes en Genre et Islam sur la base de l’argumentaire islamique sur l’équité de genre, révisé28 et des guides de prêches validés ; la formation des formateurs a concerné les noyaux régionaux, départementaux et commence en 2012 à atteindre les communes, conformément à la mise en œuvre des recommandations du Forum international sur l’équité genre dans un contexte islamique. La majorité des ulémas rencontrés estiment être confiants lors des prêches compte tenu de la cohérence du contenu de la formation avec l’Islam.

28 Ministère de la Population, de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant -IGN et UNFPA, Argumentaire islamique sur l’Equité de Genre, 36 pages, décembre 2006

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L’appropriation du contenu de l’argumentaire est effective avec les ulémas et est en cours d’évolution avec la population qui écoute les prêches.

Le mariage des enfants de moins de 18 ans demeure la Comment accepter une limitation de l’âge question la plus difficile à défendre sur le plan de de mariage pour une fille Lorsque le l’Islam et la moins acceptée par les ulémas rencontrés Coran permet à un père de marier sa fille aussi bien hommes que femmes. Mais dans l’ensemble, à sa naissance. Mais il dit aussi que la fille retrouvera son époux quand elle sera ces prêches ont touché un grand nombre de femmes et « femme ». Et tout le débat se situe à ce d’hommes et de jeunes du fait de l’utilisation des niveau : quand est-elle vraiment une medias publics, privés et communautaires et ont eu un femme ? impact important en termes de couverture. L’intérêt Un uléma membre du groupement qu’ils suscitent amène les partisans et les opposants à d’Agadez prendre part à l’écoute et nombreux sont ceux et celles qui adhérent en termes de positionnement. Le changement de comportements les plus perceptibles concernent la scolarisation des filles, mais aussi les questions de SR. La planification familiale fait encore l’objet de quelques controverses, mais nombreux sont les jeunes couples qui l’adoptent surtout dans les zones de fort taux de saturation foncière. Au niveau des communautés rurales, les émissions radios, les caravanes avec l’implication des leaders religieux hommes et femmes sont réalisées dans toutes les régions en vue de faire des plaidoyers pour la prise en compte des droits des femmes dans la gestion des ménages et des communautés. La mobilisation des populations et leur participation dans les débats témoignent de l’intérêt qu’elles portent aux thèmes abordés. Les acquis enregistrés sont le renforcement des capacités des leaders religieux, leur appropriation de fait des argumentaires islamiques, afin d’assurer l’animation des prêches équitables dans les villages, par la radio, des productions de cassettes audio et leur rediffusion dans les médias. L’Ecole des maris, exercice des droits des femmes à la SR, animation des pairs par les pairs sur la responsabilisation des hommes Cette stratégie est en matière de genre la preuve tangible que l’implication des hommes peut Nos maris se sentent eux-mêmes constituer une opportunité pour la promotion de certains responsables de nos choix quant à la aspects dans la condition de vie des femmes. L’école des SR. Le mien a fixé la boite des pilules maris a dans le cadre de ce programme permis aux face à mon tapis de prière et chaque femmes de jouir effectivement de leur droit en matière de soir il s’assure que je me suis vraiment SR ; et les résultats engendrés par cette stratégie dans la servie. région de Zinder, ne sont plus à démontrer (voir analyse Une femme de Magaria chiffrée de l’augmentation de la fréquentation des formations sanitaires par les femmes composante SR). Les femmes constituent les premières bénéficiaires de cette stratégie, mise en œuvre par les hommes. Les résultats atteints sont bien au delà des attentes et les femmes déclarent les bienfaits en termes prise en charge sanitaire à temps et de la grande responsabilisation des maris sur le plan de SR. La dynamique engendre un grand engouement auprès des hommes et des femmes des localités concernées. La région de Zinder est passée de 11 à 141 écoles des Maris au cours de cette phase. Actuellement, 131 écoles sont opérationnelles. Dans les autres régions, Dosso, Maradi, et Tahoua, le processus est en cours d’implantation avec des maris identifiés et en formation

95 pour certains, mais qui n’ont pas encore commencé leurs activités. Le processus de renforcement des coachs et des superviseurs est aussi en cours. C'est un début de généralisation qui est amorcé. L’appui à la promotion socio économique des femmes et des filles Question 9 : Dans quelle mesure ces résultats ont contribué, le cas échéant, l’amélioration des conditions juridiques, institutionnelles et économiques pour la promotion des droits des femmes et des filles et pour favoriser l’équité et l’égalité entre les sexes, aux Effets UNDAF, aux objectifs de la PNG ainsi qu’aux résultats du Plan stratégique de l’UNFPA et des OMDs ? Est-ce que des effets positifs ou négatifs, directs ou indirects, prévus ou non se sont produits du fait de l’exécution des interventions de la Composante Genre du Programme ? Ces interventions ont-elles permis d’opérer les changements espérés ? Le programme a appuyé la promotion socio-économique et le leadership féminin des femmes à travers deux volets : − le renforcement des capacités des associations régionales et nationales ; − l’appui à l’opérationnalisation des Centres de Formation et de Promotion de la Femme à travers l’équipement des centres de référence au niveau des six régions et formation des monitrices (formation en cuisine et formation en couture). La progression des indicateurs de santé Les écoles de maris constituent une stratégie basée sur l’animation des pairs par les pairs, qui vise à lever la contrainte principale qui freine la fréquentation des centres de santé par les femmes dans les communautés où la claustration des femmes et le contrôle des sorties des femmes s’exercent comme à Zinder et Maradi. Dans ces localités, la hausse de la fréquentation des centres est due à l’école des maris (quand on compare les chiffres avant et après l’avènement de ces écoles). La gratuité des soins ne suffit pas pour lever cette contrainte sociale, comme à Agadez, Dosso. Dans d’autres localités, la différence, en termes de fréquentation des centres de santé entre les zones avec écoles des maris et celles qui ne sont pas aminées par ces écoles, n’est pas significative : et il est probable que dans ces zones où la mortalité maternelle est élevée, le facteur « gratuité de soins » ait eu un impact aussi favorable. La fréquentation des mères aux centres d’alphabétisation et des filles à l’école L’alphabétisation des femmes couplée avec la radio communautaire renforce les capacités des femmes rurales en matière de leadership et d’autonomisation. L’alphabétisation des femmes est en hausse et engendre aussi une hausse de la scolarisation des filles. Les inscriptions augmentent, mais le maintien des filles à l’école est toujours une contrainte que le 7ème Programme aborde de face à travers les actions combinées des ulémas, des services techniques et des associations des femmes dans le cadre de la promotion du genre, de l’éducation et de la formation des femmes. CONCLUSION : Ces résultats contribuent à l’amélioration des conditions institutionnelles et économiques pour la promotion des droits des femmes et des filles et pour favoriser l’égalité dans l’accès aux services publiques ; ils contribuent de ce fait aux Effets UNDAF, aux objectifs de la PNG ainsi qu’aux résultats du Plan stratégique de l’UNFPA et des OMDs. Cet apport serait encore davantage plus fort si au niveau des régions la même dynamique se poursuivait avec la formation d’autres institutions par les noyaux de formateurs régionaux.

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4.3.3 EFFICIENCE Question 10 : Les ressources mises en place et les interventions (activités) exécutées étaient-elles réalistes, c’est-à-dire appropriées et adéquates pour réaliser les Produits attendus de la Composante et contribuer à la réduction des disparités socioculturelles ? Dans quelle mesure les résultats obtenus justifient-ils les ressources (humaines, financières, matérielles, politiques et organisationnelles) investies ? Les PTA constituent la base de planification annuelle des activités à entreprendre avec les partenaires. Ils sont élaborés sur la base des demandes de fonds de chaque partenaire. Les PTA sont généralement signés au cours du second trimestre et les fonds mis à disposition des partenaires un mois plus tard. Le déblocage tardif des fonds engendre aussi des retards dans l’exécution des activités, ce qui affecte l’efficience du programme. Les partenaires d’exécution au niveau régional se trouvent sous pression pour réaliser en 7 mois des activités planifiées sur 12 mois. Les relations entre partenaires des régions et du niveau central souffrent donc de tensions et de malentendus dus à ces retards de décaissements qui étranglent littéralement la mise en œuvre du programme. Cette situation réduit de façon drastique la qualité des actions, de même que leur niveau de réussite en termes de portée positive sur les bénéficiaires. L’arrêt des activités en décembre est ressenti au niveau des populations. Certains partenaires se refusent d’engager leurs fonds propres pour les démarrer en début d’année sans aucune convention avec l’UNFPA. Niveau de réalisation des stratégies et activités retenues par la composante Genre Le cheminement méthodologique tel que conçu au départ n’a pas eu de déviations majeures. Toutefois : − certaines activités n’ont pas pu être menées pour des raisons de temps et/ou administratives : formation en budgétisation genre, équipements nécessaires pour certaines activités (hangars, nattes etc), fonds d’assistance judiciaire, équipement des femmes formées dans les centres de promotion professionnelle ; − pour des raisons procédurales (signature tardive des PTA), plusieurs partenaires n’ont pas pu démarrer leurs activités à temps ; − l’arrêt brusque de la collaboration avec ANBF sans explication peut porter préjudice aux activités déjà menées à Zinder qui constitue la région phare des écoles de maris. Ce malentendu avec l’ANBF de Zinder n’a pas permis la mise en œuvre des activités en 2012. Cela est dû au fait que la présidente de l’ANBF n’a pas accepté les termes de transfert des ressources à travers SONGES qui est le partenaire habilité à recevoir les fonds destinés aux activités des Ecoles des Maris. Dans l’ensemble, la mise en œuvre des stratégies et activités est efficiente car le programme a testé au cours de la phase précédente de nouvelles stratégies comme l’école des maris qui entre dans sa phase de développement. En cette fin de phase, aucune action n’est inscrite en recherche action et la composante Genre dispose de stratégies et d’activités (bonnes pratiques) choisies parmi les plus pertinentes et les plus porteuses déjà testées par les partenaires. Analyse Coûts des interventions La composante a bénéficié de 2 535 905 $US. Ce modeste budget a été géré avec rationalité et conformément aux procédures en vigueur. Dans l’ensemble, les taux d’exécution des

97 budgets annuels sont relativement bas, surtout en ce qui concerne le fonds multi bi dont l’utilisation est plus exigeante. Il y a une progression d’année en année des taux annuels d’exécution, due à une meilleure maitrise des procédures par les partenaires nationaux. Un effort en termes de renforcement de capacité avait été fait par le MP/MF/PE pour accompagner des partenaires sur demande dans la mise en application des procédures.

CONCLUSION :La mission a pu constater que malgré son budget modeste, la composante a atteint des résultats probants en termes d’efficience et ses stratégies novatrices ont fait l’objet de voyages d’étude (écoles des maris de Zinder) ; diverses et importantes productions ont été réalisées et disséminées ; plusieurs outils et supports de communication (argumentaires, Guides, module de formation, Etudes et recherches, film, etc.) ont été produits et vulgarisés : on peut donc parler d’efficience. Les actions menées auprès des communautés comme le renforcement des capacités ou la sensibilisation/animation, requièrent des moyens humains, matériels et financiers qui ne sont pas visibles, mais qui ont déjà engendré des changements de comportements importants. Les partenaires apprécient la flexibilité qui caractérise l’utilisation des fonds en termes de réorientation possible vers des activités jugées plus pertinentes, plus adaptées au contexte du Niger. 4.3.4 DURABILITE Question 11 : Dans quelle mesure les interventions en matière de renforcement des capacités, ont-elles contribué à améliorer les performances du programme dans la Composante Genre ? La Composante Genre comporte des interventions qui ont permis de poser les fondements d’une durabilité des résultats: Renforcement des capacités techniques et institutionnelles L’analyse des produits de la Composante genre montre que celle-ci intègre les éléments de durabilité, notamment à travers le renforcement de capacité en genre des acteurs de mise en œuvre de la PNG des niveaux national, régional, communal et communautaire dans le cadre de formations de formateurs régionaux et communaux, de partenariat avec une société civile organisée pour porter les questions de VBG et de plaidoyer, des formations des pairs par les pairs pour aborder les catégories des acteurs les plus résistants au Genre. L’existence de nombreux formateurs à différentes échelles du pays constitue un facteur de diffusion de messages invitant à de nouvelles pratiques favorables à l’équité. Sur le plan institutionnel, l’appui au cadre de concertation des intervenants en matière de violences au niveau national et des les huit régions, l’implication d’une grande diversité d’acteurs et le respect du principe de subsidiarité est un facteur de prise en charge totale de la VBG et évite tout conflit de compétence dans la mise en œuvre entre les différentes institutions et organisations. Sur le plan juridique, la disponibilité des textes juridiques pouvant régir les cas de violences et l’argumentaire islamique sur l’équité de genre est un gage de durabilité des actions du programme sur le terrain. La relecture des textes nationaux régissant la violence et l’élaboration d’un document islamique sur la violence peuvent contribuer à l’amélioration du cadre juridique. Le programme a permis aux femmes, aux hommes et aux jeunes de connaitre leurs droits humains ; il a aussi appuyé l’émergence d’un cadre de la société civile spécialisée dans la défense des droits humains pour contribuer à porter des plaidoyers sur les questions brulantes.

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Question 12 : Dans quelle mesure les partenaires et bénéficiaires des interventions du programme dans le domaine du Genre se sont-ils approprié les politiques, procédures et outils développés par l’UNFPA dans la mise en œuvre du programme ? Les structures impliquées sont-elles capables et désireuses de poursuivre les activités du programme elles-mêmes ? Les interventions de la Composante ont-elles inclus une stratégie de sortie visant à permettre la continuation des activités à la fin du programme?

Stratégie de sortie visant à permettre la continuation des activités à la fin du programme Les capacités de la partie nationale ont été renforcées dans le but de la doter d’outils nécessaires en termes de modules de formation, de bonnes pratiques en termes de stratégies pour l’intégration du genre dans les politiques et programmes. Mais la maîtrise de ces outils demande encore beaucoup plus d’efforts en matière de renforcement de capacités à tous les niveaux, afin que le genre soit pris en compte d’une manière transversale dans la planification du développement au Niger. Question 13 : Dans quelle mesure les cibles du programme pourront-elles continuer à bénéficier des résultats obtenus ? Les conditions nécessaires à la durabilité des résultats du programme en considérant les aspects de pérennité programmatique, institutionnelle et financière sont-elles en place ?

Les stratégies visant la continuation des activités à la fin du Programme Malgré toutes les stratégies développées, il ne sera pas aisé aux structures impliquées dans la composante de poursuive seules les activités ; Il faudra encore beaucoup de volonté politique, des moyens en ressources humaines et financières, une plus grande implication des ONG, des leaders religieux et communautaires non seulement dans toutes les interventions, mais aussi dans la prise de décisions. Les acquis en matière de genre sont encore trop fragiles. Le contexte socioculturel ne favorise pas encore suffisamment l’égalité et l’équité entre sexes. Des efforts restent à faire à tous les niveaux et dans tous les domaines. L’implication de plusieurs acteurs basée sur le volontariat (maris des écoles, les parajuristes, le fonctionnement cadre de concertation) limite la durabilité de leur participation dans le temps. CONCLUSION : La société civile dispose de cadres et d’outils de travail et pourra dans un contexte juridique amélioré par la révision genre de certains textes porter durablement les actions initiées par le programme. Le programme a mis à la disposition du gouvernement et développé un nombre important de stratégies et d’outils permettant la prise en compte de la dimension genre dans les politiques et programmes nationaux de développement. L’appropriation des concepts et de tous ces outils par les partenaires nationaux, grâce au renforcement des capacités techniques et institutionnelles, sont des fondements mêmes de la durabilité. Il s’agit de renforcer chaque année ces acquis, pour qu’ils fassent partie intégrante du développement humain durable, et contribuent efficacement à la réduction des inégalités de genre au Niger.

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5. CHAPITRE V : GESTION DU PROGRAMME

5.1 MODALITES DE GESTION DU 7E PROGRAMME Le 7ème programme est exécuté selon trois modalités : (i) National Execution (NEX) ou Exécution Nationale, qui se réfère à l’exécution par une entité nationale (gouvernementale, para-étatique, etc.) ; (ii) Exécution par une Organisation non Gouvernementale (ONG) sous- traitant avec l’UNFPA ; et (iii) Exécution directe qui se fait par l’entremise de l’UNFPA (Direct Execution ou DEX). La modalité NEX qui requiert le transfert direct des fonds aux partenaires est utilisée lorsque les autorités nationales ont la capacité requise d’assurer la gestion technique et financière des activités du programme. L’exécution des activités du programme exige que l’institution nationale, jouant le rôle de partenaire de mise en œuvre, assume la responsabilité de la gestion financière et matérielle afin d’obtenir les résultats attendus, ait l’obligation de rendre compte en toute transparence. Par ailleurs, la modalité NEX vise plusieurs objectifs : (i) permettre le renforcement des capacités des institutions nationales ou des partenaires de mise en œuvre en matière de gestion financière ; (ii) permettre la culture de la gestion axée sur les résultats et l’habitude de rendre compte ; (iii) promouvoir l’appropriation nationale. La modalité DEX s’applique quand les activités nécessitent une technicité, une expertise sectorielle ou des capacités de gestion spécifiques, ou quand le gouvernement n’a pas de capacités substantives ou de gestion. Ces différentes modalités ont été appliquées dans le cadre du 7è programme ; elles sont contenues dans le CPAP 2009-2013 : remise d’espèces sur la base d’un plan de travail (PTA) ; paiements directs aux fournisseurs, sur la base de demandes signées par le responsable désigné du partenaire d'exécution. Au cours de la mise en œuvre du programme, l’application de ces modalités d’exécution s’est opérée sans aucun problème majeur. D’après les informations obtenues par la mission, une micro-évaluation est actuellement en cours pour identifier les partenaires potentiels de mise en œuvre. Ceux qui seront retenus à l’issue de cette micro-évaluation sont supposés remplir les conditions nécessaires pour gérer leurs PTA d’une manière responsable.

5.2 CAPACITES DE GESTION DU BUREAU-PAYS D’une manière générale, l’évaluation a fait le constat que la gestion du programme est satisfaisante. Les règles et procédures de l’UNFPA sont respectées d’après les documents consultés et les entretiens que la mission a eus avec les différentes parties concernées. Il y a eu bon usage des ressources humaines et financières. Jusqu’ici le bureau pays a montré des grandes capacités de gestion, bien que l’effectif de son personnel soit insuffisant par rapport aux tâches à accomplir et aux nombreux défis à relever. Sur un effectif de 42 personnes, un peu plus de la moitié travaille dans les régions (y compris Niamey). En conséquence, la ligne de démarcation entre exécution par le Gouvernement et exécution par l’UNFPA est souvent confuse. Le staff du bureau pays est insuffisant, si bien qu’il est inondé de tâches que les partenaires nationaux d’exécution devraient accomplir. Le problème est aggravé par le taux élevé de rotation du personnel du côté de la partie nationale. Par exemple, l’insuffisance des effectifs fait que le chargé du suivi et évaluation, tâche

100 particulièrement harassante, soit aussi responsable de la composante P&D. Il assume donc à la fois deux fonctions distinctes, avec le risque d’une très grande dispersion. Le staff est ainsi très sollicité, tant à l’intérieur du bureau qu’à l’extérieur. Il y a une assez bonne circulation de l’information au sein du bureau et avec les partenaires. La division du travail est loin d’être un compartimentage des rôles, puisqu’il y a partage délibéré et systématique de l’information.

Tableau 18: Staff actuel de l’UNFPA

BSB Titre/Fonction Région Affectation 1 Representative Niamey Bureau UNFPA 2 Assistant Niamey Bureau UNFPA Representative 3 IT Knowledge Niamey Bureau UNFPA Sharing Specialist 4 Administrative Niamey Bureau UNFPA Associate 5 Finance Associate Niamey Bureau UNFPA 6 Personnel Assistant Niamey Bureau UNFPA to Representative 7 Senior Driver Niamey Bureau UNFPA PROGRAMME Titre/Fonction Région Affectation 8 RHCS Advisor Niamey Bureau UNFPA 9 NPO SR Niamey Bureau UNFPA 10 NPO SR Niamey Bureau UNFPA 11 NPO Genre & Droits Niamey Bureau UNFPA Humains 12 NPO SR Niamey Bureau UNFPA 13 NPO Niamey Bureau UNFPA Suivi/Evaluation 14 NPO Communication Niamey Bureau UNFPA & Plaidoyer 15 Assistant Niamey Bureau UNFPA 16 Program Associate Niamey Bureau UNFPA 17 Program Associate Niamey Bureau UNFPA 18 Logistics Associate Niamey Bureau UNFPA 19 Secretary Niamey Bureau UNFPA 20 Driver Niamey Bureau UNFPA 21 Procurement Niamey Bureau UNFPA Associate 22 NPPP Genre & Niamey Bureau UNFPA Droits Humains 23 NPPP Niamey Bureau UNFPA Communication & Plaidoyer 24 NPPP SR - Agadez Agadez DRSP Agadez

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25 NPPP SR - Dosso Dosso DRSP Dosso 26 Assistante Technique Dosso DRSP Dosso SR - Dosso 27 Gestionnaire Maradi DRSP Maradi Comptable Maradi 28 NPPP/AT SR - Tillabéry DRSP Tillabéry Tillabéry 29 Gestionnaire Niamey INS – RGP/H Comptable RGP/H 30 NPPP SR - DSME Niamey Min. Santé - DSME 31 NPPP Pop. & Dév. – Niamey Ministère Population MP/PF/PE 32 Gestionnaire Niamey Min. Santé – DSME Comptable - DSME 33 Expert en Passation Niamey INS – RGP/H des Marchés RGP/H 34 Assistante Technique Maradi DRSP Maradi SR - Maradi 35 Assistante Technique Mirriah District Sanit. SR - Mirriah Mirriah 36 Assistante Technique Zinder District Sanit. Gouré SR - Zinder 37 Assistante Technique Zinder District Sanit. Tanout SR - Zinder 38 Gestionnaire Zinder DRSP Zinder Comptable - Zinder 39 NPPP SR - Zinder Zinder DRSP Zinder 40 Assistante Technique Zinder Magaria SR - Zinder 41 NPPP/AT SR - Tahoua DRSP Tahoua Tahoua Volontaires NU 42 Chirurgien – Zinder District San. Matameye 43 Sage-Femme - Zinder District San. Matameye Matameye 44 Chirurgien - Gouré Zinder District Sanit. Gouré 45 Sage-Femme - Agadez Hôpital District Agadez Agadez Face aux multiples défis auxquels il fait face au Niger, parmi lesquels figure en première place la maîtrise de la croissance démographique, le bureau-pays doit renforcer l’effectif de son personnel au niveau central, actualiser le cadre de ses compétences, à la fois les compétences de base et les compétences fonctionnelles. Les efforts devraient tendre vers l’augmentation des capacités de gestion et de leadership du personnel. Déjà, dans le présent CPAP 2009-2013, il avait été prévu que compte tenu de l’évolution du contexte du Niger, il fallait que le bureau pays s’adapte aux tendances présentes en renforçant ses capacités par un renouvellement de personnel : « UNFPA étoffera les effectifs chargés du

102 programme en fonction de la typologie révisée des bureaux de pays et des besoins…. Pour certains domaines pointus…. une expertise internationale sera requise… ». La nécessité de créer au sein du bureau-pays des bonnes conditions d’apprentissage apparaît donc comme une urgence, notamment dans des domaines tels que les questions humanitaires, la planification, le suivi et l’évaluation de programmes axés sur les résultats, etc. Il y a donc là un véritable défi à relever en termes de ressources humaines, renforçant la capacité du bureau pays à élever plus haut le débat sur les questions de population (dynamique démographique, genre, santé de la reproduction, jeunes/adolescents). Enfin, le bureau a démontré sa grande capacité à trouver des solutions aux problèmes de gestion financière, au lieu que celles-ci viennent toujours du Siège. Ainsi, au cours de la mise en œuvre du 7ème programme, s’est posé avec acuité aux partenaires d’exécution le problème de gestion financière et logistique des plans de travail annuels (PTA). En effet, surtout dans le domaine de la SR, d’importantes sommes d’argent et de matériels sont mises à la disposition de ces partenaires pour l’exécution de leurs différentes activités dans les délais prévus et pour qu’ils rendent régulièrement compte. Or, les différents rapports attendus (FACE, FORM D, FORM E, FORM C) arrivent toujours en retard et pleins d’erreurs tant dans la forme que dans le fond. Pour surmonter ces difficultés, le service des Opérations du bureau UNFPA-Niger a développé et mis en place un logiciel appelé ASFA qui traite de toutes ces questions de gestion et permet de ressortir sans erreur tous les rapports financiers produits. L’utilisation de ce logiciel rend la gestion des OFA plus fluide et contribue à leur diminution, le taux d’erreur et le délai de traitement des avances se trouvent par conséquent réduits.

Le logiciel ASFA a été installé au bureau de l’UNFPA-Burkina Faso pour aider à résoudre les mêmes problèmes auxquels les partenaires d’exécution sont confrontés quotidiennement dans la gestion de leurs plans de travail annuels.

Ci-dessous, pour exemple, un écran de sortie de l’application :

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5.3 CAPACITES DE MISE EN ŒUVRE Une expertise nationale de qualité L’appui technique a été systématiquement utilisé par le programme à travers le recrutement des VNU, des consultants nationaux et internationaux dans plusieurs domaines : SR, RHCS, VIH/SIDA, collecte et analyse des données, Document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP), CCA/UNDAF, Genre, etc. En fait, outre l’appui technique classique (expert/consultant), un autre type d’assistance a été privilégié : une assistance à travers des séminaires et ateliers de renforcement des capacités des acteurs dans divers domaines (cf. CPAP) ; l’appui au quotidien des chargés de programmes de l’UNFPA aux partenaires d’exécution et de mise en œuvre lors de l’élaboration de divers documents relatifs au programme et dans la compréhension des règles et procédures relatives au financement des activités, à la sous-traitance avec des institutions de la place ainsi qu’au recrutement des consultants nationaux pour conduire certaines activités. Une grande mobilité des cadres Le 7ème programme a aussi été affecté par une grande mobilité des cadres de l’administration centrale. Nombreux sont les PE rencontrés qui disent être « nouveaux dans le programme », et qui sont prêts à repartir dès qu’une nouvelle opportunité s’offre à eux. La recherche d’un « emploi meilleur qui paie » continue, même si l’on en possède déjà un. Il faut beaucoup de temps à ces nouveaux venus dans le programme pour qu’ils se familiarisent avec les règles et procédures de gestion en vigueur dans les programmes appuyés par l’UNFPA. Il faut recommencer les formations ; chaque année on assiste au même scenario, ce qui n’est ni

104 facile pour l’UNFPA, ni facile pour l’Etat, car il est difficile dans ces conditions de constituer une masse critique stable de compétences en population et développement, genre et santé de la reproduction. Cette situation n’est pas spécifique au Niger. Elle est le propre des pays fragiles ou en développement, où les compétences techniques nationales sont encore insuffisantes pour accompagner le développement des pays. Elles sont de toutes parts sollicitées et en train de chercher constamment de nouvelles offres d’emploi. Certains estiment d’ailleurs que travailler dans un programme de coopération comme celui du Niger-UNFPA est un surcroît de travail « qui ne leur rapporte rien. » Des règles et procédures insuffisamment maîtrisées L’analyse a montré qu’en dépit des formations organisées sur les règles et procédures, il y avait encore beaucoup à faire dans ce domaine. Suite à ces constats, l’évaluation propose la continuité de la présence des Assistants Administratifs et Financiers pour renforcer le transfert de compétences aux responsables nationaux. Partout où la mission est passée, les parties prenantes ont exprimé leur besoin de formation non seulement sur les règles et procédures de l’UNFPA, mais aussi dans leurs domaines respectifs de compétences. Les centres des amis des jeunes, les comités de soutien à la SR, certains groupes de femmes rencontrées lors des causeries sur la SR, les médecins, etc., souhaitent des recyclages et même des formations continues afin que leurs capacités soient renforcées et leurs connaissances améliorées. Des ressources matérielles et humaines limitées D’une manière générale, le matériel et les équipements offerts dans le cadre de la composante SR aux structures partenaires d’exécution sont, pour la plupart, en très mauvais état. Mais ils ont contribué à améliorer l’offre et la qualité de services, notamment dans les CSI et maternités que la mission a visités. L’évaluation a constaté l’insuffisance de moyens logistiques (véhicules/motos) des partenaires d’exécution et de mise en œuvre pour couvrir les vastes espaces de la zone d’intervention et mener des activités régulières de supervision. A cela s’ajoutent les ruptures constantes des matériels de bureau, la vétusté de matériels informatiques et autres matériels de première nécessité. Autant d’éléments qui ne favorisent pas la collecte d’informations, la constitution des bases de données, l’élaboration des rapports de synthèse par les partenaires d’exécution et de mise en œuvre. Mais le programme qui ne peut pas tout faire, a cependant contribué à la mise à disposition d’un important lot d’équipements et de matériel divers pour toutes les composantes : (i) matériel roulant pour la réalisation des activités de supervision, (ii) matériel roulant (ambulances) pour la gestion des urgences sanitaires, (iii) matériel informatique, en appui institutionnel pour la réalisation et le suivi des activités, (iv) produits contraceptifs pour la planification familiale, (v) médicaments essentiels pour la gestion des accouchements et des urgences obstétricales et la prise en charge des IST, (vi) équipements et divers matériels pour les activités d’information et de communication. En termes de ressources humaines, l’évaluation a aussi constaté lors des visites sur le terrain l’insuffisance du personnel qualifié surtout dans le domaine de la santé de la reproduction, y compris le VIH/Sida. C’est pour faire face à cette pénurie de personnel que le programme a recruté des experts UNFPA dans les antennes régionales pour appuyer la mise en œuvre et la supervision des activités relatives aux volets SR, VIH, et SIDA. Plus spécifiquement, ceux-ci

105 sont chargés de la planification et de la coordination de ces activités, de la gestion opérationnelle, du suivi et évaluation et du renforcement des capacités. Une coordination globale du programme faible Dans le CPAP, il est clairement stipulé que « le Ministère de l’Economie et des Finances (MEF) et l’UNFPA organiseront chaque année la revue annuelle du Programme Pays. La revue annuelle sera l’occasion, sur la base du CPD et du CPAP, « d’examiner les rapports de suivi-évaluation annuels, de valider les orientations stratégiques annuelles du Programme de Pays, et d’approuver les programmes de travail et les budgets annuels. » Ce rôle est aujourd’hui dévolu au Ministère du Plan, de l’Aménagement du Territoire et du Développement Communautaire. Comme on peut le constater, la gestion du programme avait été placée à un niveau élevé de l’administration au moment de sa conception, puisqu’il est prévu dans le CPAP la création d’un cadre de concertation présidé par le Secrétaire Général du Ministère de l’Economie et des Finances « avec comme membres les Secrétaires Généraux des Ministères concernés ». Leur tâche principale était de suivre de près la mise en œuvre du programme, de proposer des ajustements en cas de besoin, et de le faire une fois par an. Il avait également été prévu la création d’un cadre technique de coordination par composante, appelé à se réunir chaque trimestre, à élaborer les Plans de Travail Annuels (PTA), valider les rapports de suivi-évaluation de la composante, préparer la revue annuelle de la composante. La Direction technique nationale de chaque composante était chargée du bon fonctionnement de chaque cadre technique de coordination. Il s’agit de : la DSME pour la composante SR, la Direction de la Population pour la composante P&D et la Direction de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant pour la composante Genre. Ajoutons qu’il était également prévu dans le CPAP que les directions techniques nationales seraient appuyées dans leur travail par les équipes techniques des PTA, et par les Assistants techniques mis à la disposition du programme par l’UNFPA. Aux niveaux régional et départemental, les mêmes dispositifs et mécanismes de coordination devaient être mis en place : les DRSP et des Équipes cadres de district pour la composante SR ; les DRP/RS et DDP/RS pour la composante P&D, et les DRPF/PE et DD/PF/PE pour la composante Genre. Au vu de ce qui précède, la mission a constaté sur le terrain et à partir des entretiens qu’elle a eus avec les différentes parties prenantes, que les mécanismes de coordination mis en place au niveau des différentes composantes du programme ont généralement bien fonctionné. Les Directions techniques nationales des différentes composantes ont normalement joué leur rôle, ainsi que leurs équipes techniques des PTA et les assistants techniques mis à leur disposition, dont la qualité de l’expertise est d’ailleurs fort appréciée partout où la mission est passée. Mais la mission a aussi constaté que la coordination globale, assurée par le Ministère du Plan, de l’Aménagement du Territoire et du Développement Communautaire, ne s’est pas véritablement impliquée dans la mise en œuvre de ce 7è programme. Et, pourtant, elle avait un rôle capital à jouer : (i) organiser des revues trimestrielles, semestrielles, et annuelles, (ii) organiser la signature et la validation des PTA ; (iii) effectuer des missions de suivi et de supervision sur le terrain ; (iv) jouer le rôle d’interface entre le Gouvernement et l’UNFPA ; (v) recevoir, analyser et transmettre à l’UNFPA les différents rapports d’activités de toutes les composantes du programme, (vi), rendre compte régulièrement des progrès accomplis dans la mise en œuvre des activités du programme au Ministre du Plan et au Représentant ou à la Représentante de l’UNFPA.

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La revue à mi-parcours du programme l’avait aussi noté : en effet, la coordination générale du programme n’a organisé jusqu’ici aucune visite conjointe de terrain, aucune revue semestrielle avec les composantes du programme entre 2009-2011. « L’absence de coordination générale du programme, disait un partenaire d’exécution, risque d’être interprétée comme un manque d’intérêt du Gouvernement vis-à-vis de son propre programme ». Dans les régions, les Directions régionales du Plan de l’Aménagement du Territoire et du Développement Communautaire ignorent tout du 7è programme.

5.4 FORCES ET FAIBLESSES DU PROGRAMME

5.4.1 LES FORCES Parmi les forces de ce 7è programme identifiées par la mission figurent, entre autres : - Un engagement politique particulièrement fort à l’égard des questions de population (dynamique démographique, santé de la reproduction, VIH/Sida, genre) qui s’est manifesté par l’adoption de plusieurs instruments ou déclarations relatifs à l’intégration de la variable population dans les plans et programmes de développement. - A tous les niveaux, une prise de conscience de plus en plus grande des conséquences négatives de la forte croissance démographique sur les conditions de vie des familles : décideurs, politiciens, leaders d’opinion, leaders religieux et organisations de la société civile, sont impliqués dans le combat pour la maîtrise de cette croissance démographique. - L’engagement du Gouvernement, de l’UNFPA, des partenaires techniques et financiers à appuyer la collecte des données démographiques, économiques et sociales, pour une meilleure définition des objectifs du développement et de suivi de la mise en œuvre des politiques, programmes et projets de développement. - Le renforcement des capacités techniques et institutionnelles pour une meilleure pérennisation des acquis du programme à travers la formation d’une masse critique de personnel qualifié mise à la disposition des centres de santé intégrés (CSI). - Le programme a montré sa grande capacité à contribuer à la réalisation d’une longue série d’études et d’enquêtes, afin d’actualiser les données et de les mettre à la disposition de la planification du développement. Les résultats de ces études et enquêtes permettent aujourd’hui de connaître les grandes tendances en matière de population et développement, genre et santé de la reproduction. L’UNFPA a travaillé en synergie avec les autres agences du SNU pour réaliser la plupart de ces études. - Le programme a su orienter le renforcement des capacités vers une acquisition réelle des compétences par la formation continue, démontrant aussi sa capacité à négocier avec les Ecoles et l’université pour que la SR et la SSRAJ fassent l’objet des modules de formation. - Une autre force de ce 7è programme réside dans la contribution qu’il apporte au Système National d’Information Sanitaire (SNIS) pour améliorer certains indicateurs et le système de traitement de données. Le plaidoyer fait par l’UNFPA dans ce domaine vise la prise en compte dans le SNIS des tranches d’âge 10-14 ans, 15-19 ans, 20-24 ans, qui constituent l’ensemble de la population des jeunes et adolescents. - C’est le 7è programme qui a opérationnalisé le concept de l’Ecole des Maris (à partir d’une étude réalisée à Zinder), et qui est en train de plaider pour la gratuité des soins soit élargie aux accouchements, pour un souci d’efficacité et d’équité. 5.4.2 Les faiblesses Parmi les faiblesses de ce 7è programme identifiées par la mission figurent, entre autres :

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- Une faible coordination du programme tant au niveau central qu’au niveau décentralisé. La cellule de coordination du Ministère du Plan et de l’Aménagement du Territoire ne s’est pratiquement pas impliquée dans la mise en œuvre du programme. - Beaucoup de lenteurs dans le décaissement des fonds : cette situation, dénoncée par l’ensemble des partenaires d’exécution, a contribué à de nombreux blocages et à la non réalisation d’un nombre d’activités planifiées, ce qui a considérablement réduit l’efficience et l’efficacité du programme. - Un certain manque de synergie entre le niveau central et le niveau régional a beaucoup nuit à la bonne exécution du programme, dans la mesure où il y a une tendance à tout décider à partir de Niamey, sans tenir compte de l’avis et des priorités des régions. - A ces faiblesses il faut aussi ajouter : la faible maîtrise par les différents acteurs de l’approche par la Gestion axée sur les résultats, l’insuffisance de données de référence, l’insuffisance de culture statistique comme outil d’aide à la décision. - Une insuffisante décentralisation du programme : c’est dans les régions que s’exécutent la plupart des activités. Il est souhaitable que les régions soient encore plus responsabilisées en termes de gestion et de mise en œuvre du programme si l’on veut obtenir des résultats durables.

5.5 LEÇONS APPRISES A l’issue de cette évaluation, la mission a retenu, entre autres, les leçons suivantes :

1. L’implication des hommes dans la sensibilisation de proximité autour de la santé maternelle est incontournable dans les stratégies de réduction de mortalité maternelle. Toute stratégie de communication doit cibler les hommes autant que les femmes.

2. Le message sur la SR, le VIH/Sida et la PF est mieux reçu quand il est relayé par les leaders religieux et communautaires.

3. En matière de sensibilisation sur les questions de population, de SR et de genre, il y a complémentarité entre Imams, agents de santé, et relais communautaires.

4. Bon nombre d’activités programmées ont souffert de la volatilité et de l’instabilité des financements. Le manque permanent de continuité des financements est une cause importante de l’échec des interventions, de la réduction de leur champ d’action ou de leur arrêt précoce.

5. La participation des communautés (appropriation locale) à la mise en œuvre du programme améliore de façon significative l’impact des interventions.

6. Les activités de sensibilisation, d’IEC/CCC, de communication sociale et communautaire bien menées contribuent à augmenter la demande des services de santé de la reproduction, de prévention d’IST/VIH/Sida et à améliorer leur accès par les populations.

7. Les « stratégies du terroir », comme l’initiative de l’Ecole des Maris, rencontrent plus de succès que d’autres.

8. Le manque de coordination a été identifié comme un obstacle majeur à la bonne performance du 7è programme. Les programmes les mieux conçus posent comme préalable l’existence des mécanismes de coordination efficaces.

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9. En termes de durabilité, lorsqu’un programme s’étale sur le long terme, les bénéficiaires aux capacités renforcées sont en mesure de prendre en main la gestion dudit programme une fois le cycle d’activités terminées. Cependant, le plus souvent, les interventions suivent une approche urgentiste et ne se déploient au maximum que quelques années. Dans ces conditions, les populations ne pouvant s’être encore approprié le programme, le manque de suivi après la fin des activités condamne tout simplement la pérennisation des résultats.

10. L’insuffisance de données de référence pour les indicateurs clés et d’un plan de suivi et d’évaluation hypothèque les opportunités d’assurer le suivi et d’affiner la performance et l’impact des efforts en matière de population, de genre, de SR et de lutte contre le VIH/Sida.

6. CHAPITRE VI : POSITIONNEMENT STRATEGIQUE DE L’UNFPA

6.1 ALIGNEMENT STRATEGIQUE INSTITUTIONNEL

Question 1 : Dans quelle mesure le programme respecte-t-il les orientations du Plan Stratégique, en particulier le développement des capacités, l’attention accordée aux groupes défavorisés et vulnérables, le soutien à la jeunesse et la promotion de la coopération sud-sud ?

6.1.1 DEVELOPPEMENT DES CAPACITES Le développement des capacités sous différentes formes a été au cœur des préoccupations du 7è programme, tant au niveau central (Ministères de la santé publique, du Plan et de l’Aménagement du Territoire, de la Population et de la Promotion de la Femme, etc.), qu’au niveau décentralisé (ONG locales, leaders d’opinion, autorités politiques et coutumières…). Au niveau central, le développement des capacités s’est surtout traduit par l’appui technique apporté par le programme à l’élaboration des documents de politiques et stratégies. L’UNFPA a aussi recruté des experts nationaux et consultants pour appuyer le programme au niveau central et régional dans les trois thématiques programmatiques, et créé des antennes régionales pour une assistance technique de proximité. Des chirurgiens VNU, des sages- femmes VNU contribuent à leur tour au transfert des compétences pour améliorer la qualité des soins. L’UNFPA est donc conscient que cet appui technique n’est pas une substitution, mais un moyen de renforcer les capacités du staff local. Le renforcement des capacités s’est également traduit par de nombreux ateliers de formation dans des domaines très variés. En voici quelques exemples portant sur : − Les Audits cliniques de décès maternels − Le Dispositif Minimum d’Urgence (DMU) − Les SONU − La gestion logistique et Channel − Les Soins après Avortement − La technologie contraceptive − L’intégration des questions de population dans la planification du développement − La prise en compte de la dimension genre dans les politiques et programmes Ces formations ont couvert toutes les zones d’intervention du programme. Au niveau central, le développement des capacités a surtout concerné les cadres des ministères partenaires et autres institutions de l’Etat. Il s’agit notamment du renforcement des capacités techniques des

109 cadres dans leurs différents domaines de compétence. Au niveau régional, la population cible visée par les formations était constituée d’ONG, de leaders d’opinion, des autorités religieuses, coutumières, politiques, administratives.. En décembre 2011, l’UNFPA a contribué à l’élaboration d’un programme de renforcement des capacités des institutions de formation sur les questions de population et développement, de santé de la reproduction et de genre.29 L’objectif de ce programme « est de contribuer à l’amélioration de la prise en compte de l’enseignement des questions de population dans les curricula d’enseignement des établissements à travers l’élaboration d’un programme de renforcement des capacités des institutions de formation sur les questions de population et développement … » 6.1.2 GROUPES VULNERABLES (JEUNES, FEMMES, PERSONNES AGEES) Le CPAP 2009-2013 a pour but de promouvoir l’accès des populations vulnérables aux services de SR et de PF et leur utilisation par les mêmes populations. En effet, dans le domaine de la santé de la reproduction, de la planification familiale et du genre, des activités spécifiques ont été programmées et exécutées au niveau central et régional. Elles visaient toutes à faire sortir ces groupes de la pauvreté ou de l’exclusion sociale. Le cas le plus frappant est celui des femmes atteintes de fistules qui « retrouvent le bonheur d’être femmes au sein de leur communauté ». C’est aussi le cas des jeunes filles et femmes victimes de violences sexuelles, des jeunes et adolescents sans emploi, qui ont pu bénéficier de l’appui et des conseils du programme, en adoptant des comportements sains et responsables en matière de sexualité. Ainsi, des dizaines de femmes, d’enfants et de jeunes, ont pu recouvrer leurs droits fondamentaux bafoués soit par leurs familles, soit par leurs communautés. Voici ci-après quelques exemples d’activités exécutées en faveur des populations vulnérables au cours du 7è programme :

29 UNFPA : Programme de renforcement des capacités des institutions de formation sur les questions de population et développement, de santé et de genre, décembre 2011

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Tableau 19 : Activités exécutées par Région en faveur des populations vulnérables

Régions Activités Maradi • Réhabilitation de la maternité du CHR, et construction de trois maternités dans les CSI type • Organisation des caravanes régionales de plaidoyer sur la SR • Organisation des collectes mobiles de sang au niveau des structures de santé • Production de l’hymen des femmes victimes de fistules. Zinder • Mise en place de kits de césarienne dans les HD et maternité de référence • Affectation d’une équipe chirurgicale à Mirriah et Chirurgiens VNU et SF aides chirurgiennes à gouré et à Tanout • Tenue de deux audits cliniques internes sur la prise en charge des complications obstétricales. Agadez ƒ Réalisation de 212 Césariennes ƒ Dotation des CSI en contraceptifs Dosso ƒ Organisation des séances de sensibilisation des matrones et des ASC sur leur rôle en matière d’accouchement (orientation et référence) en milieu urbain et rural.

La nature même de ces activités montre le caractère fragile et vulnérable des populations visées par le programme. 6.1.3 COOPERATION SUD-SUD La coopération sud-sud est prônée par le Plan stratégique de l’UNFPA comme un moyen efficace d’échanges en termes de technologie, de science, de ressources humaines et de connaissances entre pays en développement. La coopération Sud-Sud consiste, pour les pays en développement, à travailler ensemble pour trouver des solutions aux défis communs en matière de développement. Mais le CPAP 2009-2013 ne fait nulle part allusion à cette voie qui s’offre au Niger pour accélérer son développement. Cependant, même en l’absence d’une véritable stratégie de coopération sud-sud, beaucoup a été fait par le programme. Le staff du bureau Niger-UNFPA a pu participer à de nombreux ateliers organisés à l’extérieur du pays. Quelques exemples suffisent pour le confirmer :

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− Une partie du staff du bureau du Niger a participé en 2012 à Dakar, à un atelier régional de renforcement des capacités du staff des bureaux et de leurs partenaires nationaux sur le partage de connaissances en matière de développement de documents de programme pays. − L’UNFPA Congo a sollicité en 2009 et obtenu du bureau UNFPA-Niger que son chargé de programme suivi-évaluation fasse un voyage d’étude à Niamey ; − En 2012, le Chargé de suivi et évaluation du bureau UNFPA-Niger a participé à un séminaire international de formation sur le traitement de données à l’aide du logiciel statistique SPSS. L’objectif du séminaire était le renforcement des capacités des participants sur les techniques de traitement de données d’enquêtes en vue d’améliorer leurs activités de suivi et évaluation de programmes et projets. − Dans le cadre des échanges entre bureaux-pays de l’UNFPA, l’Assistante de l’Unité de programme du bureau UNFPA-Niger a effectué en 2012 une mission d’échange d’expériences sur le traitement des dossiers portant sur le traitement des dossiers, la gestion documentaire et d’archivage. − Le Conseiller technique en sécurisation des produits de SR a participé en 2012 à la formation des formateurs sur Channel & CCM, organisée par le bureau sous-régional de Dakar. − Deux membres de l’Assemblée Nationale, une femme et un homme, ont participé à Tunis en 2012 à la Conférence des Ministres de la Santé et des Ministres des Finances relative à « optimisation des ressources, soutenabilité et redevabilité pour la santé : Dialogue haut niveau entre les Ministres de la santé et les Ministres des Finances et de la santé pour atteindre les OMD et au-delà. » L’objectif de cette conférence était de renforcer. − Un membre du Bureau UNFPA-Niger a appuyé le bureau pays de la République Centrafricaine dans le cadre du programme RHCS.

6.2 ALIGNEMENT SYSTEMIQUE

Question 2 : Dans quelle mesure l’UNFPA a-t-il favorisé les complémentarités et évité la duplication d’activités au sein au sein de l’Equipe pays du SNU ? Dans quelle mesure la mise en œuvre du programme est-elle demeurée en conformité avec l’UNDAF ?

6.2.1 AU SEIN DE L’EQUIPE PAYS Au cours du 7è programme, l’UNFPA a contribué à animer les échanges et faciliter les synergies au sein de l’équipe de Pays. Cela s’est réalisé à travers le suivi de la mise en œuvre des activités du Plan Cadre des Nations Unies pour l’Assistance au Développement (UNDAF), la promotion de programmes conjoints entre les agences du SNU et les principaux partenaires. L’Equipe Pays au sein de laquelle participe activement l’UNFPA se réunit régulièrement sur une base mensuelle afin de convenir des stratégies à mettre en œuvre et des impulsions nécessaires afin d’accompagner les autorités nationales dans la mise en œuvre de leurs priorités de développement nationales. 6.2.2 L’UNFPA DANS LE DELIVERING AS ONE

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La contribution de l’UNFPA au processus de réforme des Nations Unies est encore plus visible dans le « Delivering as One » ou Unis dans l’action. C’est dans ce cadre que le Fonds a activement soutenu le Programme conjoint de Maradi sur la santé de la mère en collaboration étroite avec l’OMS. Dans ce programme, le volet des infrastructures est confié à l’UNFPA, alors que celui des équipements (ambulances notamment) revient à l’OMS. Ces volets sont en train d’être exécutés : le processus d’appel d’offres est terminé, reste la sélection d’un cabinet appelé à suivre les travaux de construction. L’UNFPA et les autres agences, notamment l’OMS, travaillent aussi en synergie dans la lu lutte contre les fistules obstétricales. On peut aussi mentionner le programme conjoint Genre (considéré comme un programme pilote) auquel participent l’OMS, l’UNFPA, et l’UNICEF. Chaque agence y contribue en fonction de ses priorités et de son mandat. Avec l’OMS, l’UNICEF, l’ONUSIDA et la Banque Mondiale, l’UNFPA est membre du Groupe « Harmonisation pour la Santé en Afrique » qui vise l’accélération de l’atteinte de l’OMD 5. La collecte et l’analyse des données, en général les grandes enquêtes d’envergure nationale ou régionale, constitue un autre domaine d’étroite collaboration entre l’UNFPA et l’UNICEF. Il existe d’ailleurs au sein de UNCT un groupe inter agence de suivi et évaluation. Devinfo a été mis en place grâce à un effort commun regroupant l’UNICEF, le PNUD et l’UNFPA. Bientôt, ce sera la mise en place du Censusinfo. L’UNICEF est en train de s’inspirer de l’expérience de l’Ecole des Maris, une stratégie développée par l’UNFPA, afin d’y intégrer « les pratiques familiales essentielles ». Parmi les huit pratiques concernées figure la planification familiale. Dans le Delivering As One, l’UNFPA travaille enfin avec les autres agences, notamment l’UNICEF, l’OUNSIDA, le PNUD dans les domaines du VIH/Sida, des jeunes, de la lutte contre la mortalité maternelle (une évaluation des besoins SONU a été récemment réalisée avec l’appui de plusiers agences).

6.3 CAPACITE DE REPONSE DE L’UNFPA

Question 3 : Dans quelle mesure le Bureau de l’UNFPA a-t-il été capable de répondre aux changements intervenus dans les besoins et priorités nationales ? Le produit 3 du 7è programme est essentiellement consacré à la gestion des situations d’urgence. Et dans le cadre dudit produit, l’évaluation a noté l’efficacité et la rapidité avec laquelle le Fonds a répondu aux crises alimentaires et aux épidémies (choléra) qui ont touché le Niger ces dernières années. Toutes les personnes rencontrées par la mission reconnaissent que l’UNFPA a été partout présent et au moment où il le fallait, apportant toujours les solutions appropriées en situations de crise. Il faut notamment relever qu’en même temps, le Fonds a appuyé les partenaires nationaux à travers des formations afin qu’ils puissent utiliser de façon autonome les moyens disponibles en SR lors d’urgences humanitaires. Ces formations ont permis aux PE d’acquérir des reflexes et des compétences pour qu’ils se familiarisent avec l’environnement d’urgence, avec les infrastructures, les outils et équipements en période de crise ou de post crise. L’UNFPA a donc montré sa capacité de dépêcher sans délai son appui et du personnel vers les zones affectées. En effet, lors d'une situation d'urgence humanitaire, l'aide concrète apportée aux populations affectées par une situation de crise représente souvent un premier pas vers la protection et la réhabilitation à long terme.

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6.4 VALEUR AJOUTEE

Question 4 : Dans quelle mesure les résultats des différentes composantes du programme auraient-ils pu être obtenus sans le soutien de l’UNFPA ? Comment la valeur ajoutée de la coopération au développement de l’UNFPA est-elle perçue par les partenaires nationaux ? Quels sont les principaux avantages comparatifs de l’UNFPA dans le pays en comparaison avec d’autres agences du SNU ? La plupart des personnes interrogées au cours de cette évaluation connaissent l’UNFPA et son mandat. Elles connaissent les compétences et le savoir-faire du Fonds, et donc ses avantages comparatifs par rapport aux autres agences, dans trois domaines : 6.4.1 COLLECTE ET ANALYSE DES DONNEES C’est le domaine de compétences de l’UNFPA qui est le plus connu. Le Fonds apparaît comme l’agence la seule capable à conduire des opérations de collecte de grande envergure, en l’occurrence, les recensements, parce qu’elle dispose de toute l’expertise nécessaire dans ce domaine. Pour ces personnes interrogées, les recensements de la population et de l’habitat revêtent une importance fondamentale pour l'élaboration des politiques et la planification du développement, et constituent un des fondements de la bonne gestion des affaires publiques. Il va donc de soi que l’UNFPA soit leader dans tout ce qui concerne la collecte des données (enquêtes et recensements). Dans le cadre du 7è programme, les préparatifs du 4è recensement ont déjà démarré. L’assistance de l’UNFPA couvre l’ensemble d’éléments d’une haute technicité nécessitant un renforcement des capacités dans les domaines de la cartographie, de la collecte, du traitement, de l’analyse et de la diffusion des données.

6.4.2 SANTE DE LA REPRODUCTION En matière de santé de la reproduction, les personnes interrogées reconnaissent que l’UNFPA est la seule agence qui apporte une touche particulière à cette question, en mettant un accent particulier sur : − Planification familiale − Soins prénatals, accouchement sans risques et soins postnatals − Prévention de l'avortement et gestion de ses conséquences − Traitement des infections de l'appareil génital − Prévention, soins et traitement des infections sexuellement transmissibles, dont le VIH − Information, éducation et conseils, sur la sexualité humaine et la santé reproductive − Prévention de la violence à l'égard des femmes, soins aux victimes de la violence et autres mesures visant à éliminer les pratiques traditionnelles nuisibles − Aiguillages appropriés pour un diagnostic plus complet et la gestion des affections ci- dessus. Autant de domaines dans lesquels l’UNFPA excelle, en partenariat avec un large éventail de partenaires. On peut dire que l'importance de l'accès universel à la santé reproductive est l’une des grandes orientations de la philosophie de l’UNFPA. 6.4.3 GENRE Dans le domaine du genre, l’UNFPA se distingue des autres agences du SNU et partenaires au développement par le plaidoyer efficace qu’il mène auprès du gouvernement, des autorités

114 politiques et administratives, des parlementaires, des autorités religieuses et traditionnelles, pour promouvoir l’égalité et l’équité entre sexes. Outre les actions menées en appui dans le cadre de ce 7è Programme, l’UNFPA s’est illustré par son engagement dans la lutte contre les violences sexuelles en entraînant dans ce combat tous les intervenants du domaine (Gouvernement, ONG nationales et internationales, agences du Système des Nations Unies, partenaires bilatéraux). En sa qualité de lead agence en matière de genre, l’UNFPA a aidé à la mobilisation de ressources substantielles. Des actions de plaidoyer menées en partenariat avec le Réseau des Femmes Ministres et Parlementaires (REFAMP) ont contribué à l’adhésion des plus hautes autorités du pays à la lutte contre les violences à l’égard des femmes, les violences sexuelles en particulier. Grâce à l’appui de l’UNFPA, le Niger dispose aujourd’hui d’une Feuille de Route pour la réduction de la mortalité maternelle et d’un Plan de Sécurisation des Produits de SR, en même temps qu’il adhère aux recommandations de la Conférence de Maputo. Ces instruments définissent le cadre d’intervention des donateurs par rapport aux besoins exprimés par le pays. L’UNFPA est la seule agence du SNU capable de mener un tel plaidoyer dans le cadre de la promotion de l’égalité et de l’équité entre sexes.

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7. CHAPITRE VII : EVALUATION DU SYSTEME DE SUIVI ET EVALUATION En termes de suivi et évaluation, le défi à relever pour le prochain programme sera de rationaliser les indicateurs, en améliorer la pertinence, la spécificité et la mesurabilité, et simplifier le cadre de résultats. L’évaluation a noté que des efforts louables ont été faits dans ce sens au cours du 7è programme. Elle a constaté l’existence de Plans annuels de suivi et évaluation du programme (2009- 2013). Le bilan de la mise en œuvre de ce Plan annuel de suivi et évaluation est globalement satisfaisant. Il existe aussi une matrice de suivi des indicateurs mise à jour chaque année. Le constat de la mission est aussi que : (i) les rapports de suivi-évaluation des composantes sont soumis sur une base trimestrielle pour chaque Composante à la Coordination du Programme et à l’UNFPA ; (ii) les revues annuelles du programme sont organisées pour évaluer les progrès réalisés et les difficultés rencontrées ; (iii) les partenaires d’exécution élaborent avant les revues des rapports de suivi évaluation techniques et financiers pour être validés par les Comités Techniques de Suivi des effets du Programme Pays. En ce qui le S&E dans le cas de la SR, les données utilisées sont générées par le système national d’information sanitaire. 7.1 Mécanismes et outils Pour tout résumer, les mécanismes, outils de planification et de suivi et évaluation du 7ème programme de coopération se présentent comme suit : • Au niveau des composantes du programme : − Des réunions de coordination trimestrielles − Des rapports trimestriels, semestriels et annuels d’activités − Des missions conjointes de terrain − Des revues annuelles des composantes • Au niveau du programme : − Des réunions de coordination semestrielles − Des revues annuelles − Des missions conjointes de terrain − Des rapports annuels − Une base de données de suivi du programme − Une évaluation à mi-parcours du programme, et une évaluation finale du programme Après vérification par la mission, il s’avère que bon nombre d’outils sont disponibles comme le montre le tableau ci-dessous.

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Tableau 20 : Disponibilité des outils du S&E Outil Disponibilité Plan de Travail Annuel Disponible Plan de Travail Trimestriel disponible Rapport de suivi du PTA disponible Rapport de visite de terrain disponible Rapport de progrès (niveau Produit) disponible Rapport de progrès (consolidé du disponible programme) Rapport Annuel du Bureau (COAR) Disponible Source : Bureau pays Niger, section Suivi&E

Il ressort par ailleurs du bilan du S&E du 7è programme que beaucoup d’activités ont été réalisées dans ce domaine. Le tableau ci-après en donne un aperçu.

Tableau 3: Etat de mise en œuvre des activités au 31/12/2010

Catégorie Nombre Etat de mise en œuvre des activités au 31/12/2010 d’activités Réalisée En cours de Non réalisée programmées réalisation Nbre Tx (%) Nbre Tx (%) Nbre Tx (%) Enquête/Etude 08 06 75 02 25 00 0,00 Système S&E 12 11 91,67 00 0 01 8,33 Evaluations 06 05 83,33 01 16,67 00 0,00 Revues/réunions 08 07 87,5 01 12,5 00 0,00 coordination Missions/Visites 40 40 100 00 0 00 0,00 Renforcement 17 17 100 00 0 00 0,00 des capacités Total 91 86 94,50 04 4,40 01 1,10 Source : Bureau pays Niger, section Suivi&E, « Bilan de la mise en œuvre du Plan de suivi et évaluation du programme (2011) ». Mais en dépit de ce nombre impressionnant d’activités, il faut dire que les rapports devraient être encore plus analytiques, axés sur les résultats, et que bon nombre de partenaires d’exécution ne sont pas suffisamment imprégnés de la culture de la gestion axée sur les résultats.

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7.2 CADRE DES RESULTATS L’évaluation de la qualité des indicateurs du CPAP, déjà abordée dans l’analyse de la pertinence de la composante SR, met en évidence une insuffisance dans leur formulation, d’une manière générale. Dans le cas de la composante SR, par exemple, pour les produits 1 et 2, on a les indicateurs suivants :

Produit 1 : Demande de services de SR y compris les IST/VIH-SIDA, la PF, les soins de santé maternelle par les groupes vulnérables (les femmes, les jeunes), accrue ‐ % Pourcentage des complications directes prises en charge par des soins obstétricaux d’urgence complets ‐ % de jeunes ayant une connaissance « complète » du VIH/SIDA par sexe Produit 2 : L’accès aux services de santé sexuelle et reproductive de qualité intégrant les IST/VIH-SIDA, les Soins de santé maternelle et la PF pour les populations vulnérables y compris les femmes et les jeunes, accru ‐ Pourcentage des comités de santé opérationnels ‐ Nombre/% de comités de soutien à la Santé de la reproduction opérationnels En effet, un indicateur, de nature quantitative ou qualitative, constitue un moyen simple et fiable de mesurer ou d’informer des changements liés à une intervention de développement. Or, les indicateurs ci-dessus ne sont pas formulés de manière à traduire un changement. Il en va de même de la plupart des indicateurs du CPAP. Quel changement, par exemple, traduit le « pourcentage (%) des complications directes prises en charge par des soins obstétricaux » tel qu’il est formulé ? Voici quelques exemples d’indicateurs qui traduisent le changement : ‐ % de comités de soutien à la SR formés qui sont capables d’expliquer aux maris le principe des 3 retards. Autrement dit, il ne suffit pas que le comité de soutien soit opérationnel ; il faut qu’il serve à quelque chose. ‐ % de jeunes ayant une connaissance « complète » du VIH/SIDA par sexe, qui se servent effectivement de leurs connaissances acquises après formation dans des causeries éducatives. Autrement dit, à quoi serviraient leurs connaissances s’ils ne les utilisent pas ? Ces indicateurs, en outre, sont dits indicateurs sans cible. Mais la formulation des indicateurs avec cible est certainement plus utile à l’échelle d’une activité et d’un résultat dans un cadre logique. Exemple d’indicateur comprenant une cible : ‐ 500 points de prestation de services pour 1,5 million de personnes en âge de procréer dans les trois districts de … (nom des districts) offrant les services de santé maternelle et des services préventifs et curatifs, aussi bien que des entretiens-conseils, des activités de communication de groupe et des matériels.

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S’agissant des produits, certains sont trop globaux et manquent de précision, en dehors peut- être de ceux de la composante SR. Voici un exemple de produit de la composante genre qui embrasse dans sa formulation plusieurs éléments à la fois : ‐ « Aptitudes des institutions à tenir compte des questions liées au Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement, dans le cadre de la gestion axée sur les résultats et de la mise en œuvre, du suivi et évaluation de la SDRP et des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), conformément aux dispositions de la Déclaration de Paris sur l’efficacités de l’aide au développement, renforcées. » La BRANCHE EVALUATION DE DOS a élaboré une grille destinée à apprécier la qualité des indicateurs des CPAP des programmes pays. Cette grille a été utilisée dans les évaluations des programmes pays du Cameroun et de Bolivie. La mission l’a aussi appliquée à l’évaluation finale du programme pays du Niger, et a abouti au constat consigné dans le tableau ci-après. Tableau : caractéristique du cadre des résultats du programme pays Niger.

Le manque d’une vision axée sur les résultats se caractérise par : Une vague formulation des produits Dans certains cas, les produits sont formés comme des effets et réciproquement. Par exemple, l’utilisation des services ne devrait pas se retrouver au niveau des produits, mais des effets. On n’oublie souvent que l’UNFPA n’est comptable que des produits et non des effets où il est plus difficile de s’attribuer un résultat, parce qu’il y a beaucoup d’intervenants à ce niveau Une faible formulation des indicateurs Si un produit est mal formulé, les indicateurs qui lui sont associés seront aussi mal formulés. La plupart des indicateurs contenus dans le CPAP 2009-2013 sont des indicateurs de processus et non de résultats ; ils ne permettent pas de mesurer le changement. Une grande imprécision dans la répartition Un bon système de suivi et évaluation doit des tâches en matière de collecte de données préciser qui doit collecter telle ou telle information ; qui doit l’envoyer et à qui elle doit être envoyée ; selon quelle fréquence, dans quel format et pour quel sujet ? si ces questions fondamentales ne trouvent pas de réponse, le cadre des résultats du CPAP risque de ne pas être un outil très utile. Excessif focus sur les dépenses du budget et L’insuffisante culture de la gestion axée sur sur les intrants et les activités les résultats chez les parties prenantes dans ce 7è programme se traduit par le fait que l’on met plus l’accent sur les intrants et les activités que sur les résultats (produits, effets, impact). Or, les activités ne sont que des

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interventions de développement qui transforment les intrants en produits ! on assiste parfois à une longue comptabilité d’activités qu’on présente comme des résultats. Certes, les activités sont indispensables pour atteindre le produit, mais elles ne doivent pas se substituer aux résultats (produit. Effet, impact).

7.3 SUIVI DES INTRANTS ET DES ACTIVITES Face à une coordination globale du programme faible, le 7è programme a développé des mécanismes efficaces qui lui ont permis de faire un suivi approprié des ressources et des activités. Le suivi des ressources et budgets a été régulièrement fait par le bureau pays ; un circuit d’analyse des demandes de financement est mis en place au niveau du bureau, permettant un contrôle des décaissements. Les réunions hebdomadaires des opérations et du programme sont organisées et permettent un suivi régulier de l’exécution des budgets. Si la coordination globale du programme avait normalement fonctionné, des mécanismes de suivi de l’exécution des activités et des budgets auraient été également encore plus efficaces, et permis une plus grande amélioration de la performance du programme. Sur le terrain, des rencontres ave les partenaires d’exécution et autres parties prenantes, il est ressorti que ce manque de coordination globale a nui au suivi des intrants et des budgets de la part de la partie nationale.

7.4 SUIVI DES PRODUITS ET DES EFFETS Le suivi des produits et des effets fait partie des obligations et grands principes de la gestion axée sur les résultats. Il suppose une conception rigoureuse du programme, un cadre des résultats robuste et des indicateurs pertinents et sensibles, c'est-à-dire capables de renseigner tout changement observable au niveau des résultats attendus (produits, effets directs, impact). Sur la base du cadre de suivi et évaluation du CPAP du 7è programme, l’analyse des produits et des effets du programme fait ressortir certaines lacunes déjà mises en évidence par l’évaluation à mi-parcours, notamment la formulation des produits. La mission a constaté que les partenaires d’exécution (PE) raisonnaient encore plus en termes d’activités qu’en termes de résultats. Or, à l’UNFPA comme dans toutes les agences des Nations Unies, en matière de planification, de budgétisation, d’établissement de rapports d’évaluation et d’audit, on met davantage l'accent sur ce qui a été finalement obtenu comme résultat que sur la comptabilité des activités. Les PE ont encore tendance à mettre l’accent sur la gestion des inputs (apports) et des interventions (activités) sans être toujours en mesure de faire la démonstration des résultats atteints d’une façon crédible et pleinement satisfaisante pour les contribuables, les donateurs et les autres acteurs. Ceux-ci ont des préoccupations claires et légitimes : ils veulent savoir quel usage est fait de leurs ressources et si ces dernières font vraiment la différence dans la vie des bénéficiaires. Conformément à cette évolution vers l’obligation redditionnelle des résultats, les principes de la gestion axée sur les résultats sont particulièrement à l’honneur dans la Déclaration de Paris de 2005 sur l’efficacité de l’aide au développement et réaffirmés dans le Programme d'action d'Accra en 2008.

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7.5 SUIVI DES HYPOTHESES ET DE RISQUES Dans un contexte comme celui du Niger, le 7è programme aurait pu accorder une attention particulière à la formulation des hypothèses et des risques. Le concept d’hypothèse renvoie aux conditions qui sont nécessaires pour garantir que les activités planifiées produiront les résultats attendus, et que la relation logique de cause à effet entre les différents résultats se vérifiera conformément à l’attente. Plus précisément, une hypothèse est une façon de gérer un avenir incertain lorsque plusieurs options se présentent. Dans sa forme la plus simple, une hypothèse correspond à la décision d’agir comme si une option donnée était certaine et donc que les autres n’auraient aucune chance d’arriver. Nous pourrions par exemple pu prendre comme hypothèse que les PTA allaient être désormais signés en janvier, ou que les décaissements des fonds ne connaîtront plus de retard, etc. Mais qu’arrive-t-il lorsque notre hypothèse de départ est fausse? Dans la plupart des cas, il y aura un effet sur l’atteinte des produits du CPAP, effet souvent négatif, car nous avons tendance à supposer que les évènements suivront nos attentes. Or, le 7è programme a connu des perturbations qui n’ont pas été prévues. Le concept de risque détermine le degré de probabilité que les conditions nécessaires pour obtenir les résultats attendus ne soient pas remplies. L’analyse des risques permet d’identifier les facteurs potentiels de risque et les stratégies pour les surmonter. Or, il ressort de l’évaluation que pour le 7è programme en cours, rien n’a été fait dans ce sens : les hypothèses n’ont pas été formulées et aucune analyse des risques n’a eu lieu. Personne ne peut prévoir l’avenir avec précision ; c’est bien pour cela que nous avons besoin du management des risques. Certaines contraintes présentées dans l’analyse de l’efficience de la composante santé de la reproduction auraient pu être évitées s’il y avait eu au moment de la conception du programme une bonne analyse des hypothèses et des risques.

7.6 RENFORCEMENT DES CAPACITES NATIONALES EN SUIVI ET EVALUATION L’UNFPA a mis un accent sur le renforcement des capacités des partenaires d’exécution du 7è programme. Cependant, les différents acteurs rencontrés par la mission s’interrogent sur les effets et impacts des actions qu’ils mènent dans le cadre de ce programme. En effet, bien que des efforts soient faits, il existe peu de données empiriques sur l’impact de ces interventions de l’UNFPA en termes d’amélioration des conditions de vie des populations vulnérables et de la résolution de leurs problèmes concrets. Le renforcement des capacités en suivi et évaluation renvoie aux actions en matière de formation,, de sensibilisation , de voyages d’études, etc., organisées à l’attention des partenaires d’exécution du programme, afin de leur donner les outils et les compétences nécessaires à l’accomplissement de leurs activités. Mais la question du renforcement des capacités est complexe parce qu’elle comporte plusieurs aspects (techniques, informationnels, etc.) et se situe à plusieurs nivaux (les individus, les groupes, les organisations, l’environnement social). Elle rend compte aussi des limites des approches conventionnelles de Suiv-Evaluation (à savoir les rapports semestriels et annuels, les rapports d’audit financiers, les revues à mi-parcours des programmes, les évaluations externes, les fiches d’évaluation des formations, etc.) dans le domaine du renforcement des capacités. En effet, ces approches ne permettent pas le plus souvent de cerner les effets et impacts des actions réalisées sur le terrain. L’analyse des documents et les échanges que l’Equipe de l’évaluation a eus avec des personnes impliquées dans la mise en œuvre du 7è programme sur le renforcement des

121 capacités en suivi et évaluation, permet de faire un double constat. D’une part, les résultats des approches classiques de Suivi-Evaluation ne sont pas suffisamment exploités à cause, entre autres, de la non diffusion des rapports à l’ensemble des parties prenantes, des lacunes dans l’organisation des restitutions, d’une conception réductrice voire négative du suivi/évaluation par certains partenaires d’exécution (PE). D’autre part, les outils de Suivi-Evaluation les plus utilisés ne mettent pas l’accent sur la question des effets et impacts des actions réalisées. Les raisons sont aussi multiples : la non inscription du Suivi-Evaluation des effets comme priorité dans les programmes, le coût élevé des enquêtes approfondies, la rigidité des procédures de certains bailleurs de fonds, l’absence d’outils méthodologiques pertinents et la complexité des approches réellement participatives. D’où l’urgence, selon les personnes rencontrées, d’approfondir les réflexions sur des meilleures approches d’évaluer l’impact des programmes afin d’améliorer les interventions de l’UNFPA dans ce domaine. Il en va de la durabilité des appuis de l’UNFPA. CONCLUSION : Les principales contraintes du système de suivi et évaluation de ce programme sont, entre autres, l’insuffisante culture des parties prenantes en gestion axée sur les résultats, une formulation approximative des produits, et des indicateurs, l’insuffisante attention accordée à l’orientation des actions vers l’atteinte des résultats. La présence d’un chargé de S&E au bureau pays va permettre de combler ces lacunes.

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8. CHAPITRE VIII : CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

8.1 CONCLUSIONS

8.1.1 AU NIVEAU STRATEGIQUE

Conclusion 1 : La lutte contre la mortalité maternelle et néonatale, la maîtrise de la croissance démographique, demandent d’importants investissements et d’actions fortes. Car, le Niger est un véritable « laboratoire démographique » où les problèmes de population se posent avec une acuité extrême et revêtent une dimension exceptionnelle, dans un contexte socio-culturel, religieux et politique complexe.

Dans un tel contexte, les approches classiques pour faire face à la croissance démographique et lutter contre la mortalité maternelle et néonatale ne suffisent donc plus. C’est pourquoi le programme a innové en adoptant des stratégies porteuses de changements et de durabilité, venues de l’intérieur même des communautés. On peut notamment citer parmi les « stratégies du dedans » l’initiative des Ecoles des Maris qui ont contribué à améliorer significativement les indicateurs de SR et de PF dans toutes les régions, à faire prendre conscience des effets négatifs d’une trop forte croissance démographique dans la vie des individus, des ménages et de la société, et des questions liées au genre et aux jeunes et adolescents.

Conclusion 2 : Face à une croissance démographique particulièrement forte et débridée, l’UNFPA a fait un plaidoyer qui a donné d’importants résultats en matière de prise en compte des questions de population dans la planification du développement au Niger. Il a adopté une approche globale et systémique de ces questions, étant entendu que celles-ci sont avant tout des phénomènes qui résultent de la pauvreté et du manque de développement. Dans cette approche intégrée, la dynamique démographique et le genre viennent en support à la santé de la reproduction, et les trois composantes s’enrichissent et se renforcent mutuellement.

Conclusion 3 : L’UNFPA a mis l’accent sur une approche communautaire des questions de population, notamment sur celles liées à la santé de la reproduction et planification familiale, et au genre. Des stratégies porteuses de changements ont été mises en place ou fortement appuyées : les Ecoles des Maris, les comités de soutien à la santé de la reproduction, les centres amis des jeunes ont contribué à l’augmentation de la demande des services de SR/PF, au rapprochement desdits services des populations, et à leur utilisation par un nombre croissant de femmes, de jeunes et adolescents. Conclusion 4 : Grâce à un plaidoyer soutenu auprès du gouvernement, des autorités politiques et administratives, des autorités religieuses et coutumières, l’UNFPA a pu placer à un niveau élevé le programme d’action de la conférence internationale sur la population et le développement (CIPD). Sur le terrain, des actions sont effectivement menées dans le cadre des trois domaines programmatiques pour atteindre les objectifs de la CIPD et les OMD (parmi lesquels l’OMD 5 fait l’objet d’une attention particulière).

Conclusion 5 : Les questions de genre ont, elles aussi, fait l’objet d’une attention particulière dans le cadre de dialogue et de politique, en concordance avec le Plan stratégique 2008-2011, qui invite à centrer cette thématique sur les droits en matière de santé sexuelle et reproductive.

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Le genre est ainsi abordé dans le 7è programme comme un pilier de la SR, à l’instar de la composante population et développement.

Conclusion 6 : Toutes les activités entreprises par l’UNFPA au Niger découlent du Plan Stratégique de l’UNFPA et des grandes orientations du Gouvernement en matière de développement et de lutte contre la pauvreté. Elles mettent un accent particulier sur les groupes vulnérables (les femmes en âge de procréer, les mères, les nouveau-nés, les jeunes et adolescents). Des efforts considérables ont été déployés, afin que ces groupes vulnérables aient tous accès aux services de SR et de prévention des IST/VIH/Sida de qualité, et qu’ils les utilisent systématiquement. L’UNFPA a également mis au centre de ses préoccupations le développement des capacités comme recommandé par le Plan Stratégique. Au niveau central et régional, des formations ont été dispensées à l’ensemble des parties prenantes, et le transfert des connaissances aux unes et autres a été systématiquement pratiqué, en même temps que l’assistance technique de proximité dans l’ensemble des districts sanitaires appuyés par le programme. Le rôle joué par les médecins chirurgiens VNU, les sages-femmes VNU, les médecins responsables des antennes UNFPA, est inestimable et salué par les populations bénéficiaires de cet appui, les autorités politiques, coutumières et religieuses. On ne peut compter le nombre d’ateliers de formations que le programme a organisés au cours de ces quatre dernières années dans les domaines de la santé de la reproduction , du VIH/Sida, du genre, de population et développement, afin de développer les capacités nationales dans ces différentes thématiques.

En ce qui concerne la coopération sud-sud, bien que le programme n’ait pas développé une stratégie spécifique, beaucoup a été cependant fait. Le staff du Bureau UNFPA Niger a participé à de nombreuses rencontres internationales, à des ateliers régionaux et sous- régionaux ; des échanges ont eu lieu entre le Bureau du Niger et les autres Bureaux d’Afrique de l’Ouest et du Centre.

Conclusion 7 : Au cours de ce 7è programme, l’UNFPA a joué un rôle actif au sein de la coordination de UNCT, notamment au sein des différents groupes techniques (VIH/Sida, Genre, urgences humanitaires), contribuant ainsi à améliorer la coordination des agences du SNU au niveau central. Au niveau régional, notamment à Maradi où le SNU a mis en place un programme conjoint, toutes les personnes interrogées apprécient le rôle joué par le Fonds surtout en ce qui concerne la maîtrise de la croissance démographique. A Agadez où la mission a eu une rencontre avec les agences du SNU travaillant sur le terrain (UNICEF, OCHA…), la contribution de l’UNFPA aux urgences humanitaires est aussi fort appréciée dans cette région soumise à d’intenses déplacements de population, à la menace du VIH/Sida, et à l’insécurité. Conclusion 8 : Le programme a apporté une réponse rapide aux situations d’urgence, notamment dans des zones d’intervention comme Maradi, Zinder ou Agadez. Cette capacité de réponse est appréciée par l’ensemble des partenaires au développement travaillant dans le cadre de l’assistance humanitaire. L’UNFPA a investi dans les formations, l’élaboration des plans de contingence, la fourniture aux régions concernées du Niger des kits d’hygiène, des kits d'accouchements, des contraceptifs et autres produits SR, contribuant aussi à l’éducation sanitaire des populations. Conclusion 9 : En termes de valeur ajoutée, l’UNFPA a démontré qu’il avait quelque chose de plus que les autres agences du SNU et partenaires au développement dans ses trois domaines programmatiques : Population et Développement, Santé de la

124 reproduction/VIH/Sida, et Genre ; son expertise technique en santé de la reproduction et VIH/Sida, en collecte et analyse des données, son plaidoyer incessant sur les questions de population, d’équité et d’égalité entre sexes, lui accordent un statut unique par rapport aux autres partenaires. Dans beaucoup de cas, l’UNFPA est le seul partenaire à intervenir directement : collecte et analyse des données (recensement général de la population et de l’habitat), réparation des fistules obstétricales, etc. Conclusion 10 : Enfin, le programme a souffert du manque de coordination au niveau central et régional, des retards dans les décaissements des fonds, de l’insuffisante maîtrise des règles et procédures de l’UNFPA par la partie nationale, du manque de suivi et de supervision réguliers sur le terrain, d’une insuffisante capacité d’absorption des fonds, etc. Tout cela a contribué, dans une certaine mesure, à réduire relativement la performance du programme. 8.1.2 AU NIVEAU PROGRAMMATIQUE ™ Conclusions dans le domaine de la santé de la reproduction et droits en matière de procréation

Conclusion 1 : Dans le domaine de la santé de la reproduction, le programme a centré ses efforts sur les activités d’IEC/CCC, de communication sociale et communautaire, de plaidoyer, à l’intention des autorités politiques, administratives, coutumières et religieuses. Ces activités ont déclenché un vaste mouvement social qui a entraîné une transformation progressive des mentalités vis-à-vis des questions de SR et des IST/VIH/Sida, y compris de planification familiale. Tout le monde a contribué à la réduction de l’influence de certaines barrières socio-culturelles et religieuses qui empêchent les femmes, les jeunes et les adolescents de fréquenter les services de SR, de prévention des IST/VIH/Sida et de PF : Gouverneurs de Région, Préfets, Maires, Chefs de canton, leaders religieux et communautaires, chacun a joué efficacement son rôle.

Conclusion 2 : En même temps, de nombreuses formations ont été dispensées aux partenaires de mise en œuvre. Pour mémoire, on peut citer, entre autres, des formations dans : (i) les audits cliniques de décès maternels ; (ii) le Dispositif Minimum d’urgence (DMU) ; (iii) les SONU ; (iv) la gestion logistique et CHANNEL ; (v) les soins après avortement.

Une assistance technique de proximité a été systématiquement pratiquée à travers le recrutement des experts nationaux, des chirurgiens VNU, des sages-femmes VNU, pour un transfert de compétences et de connaissances au niveau central et périphérique.

Conclusion 3 : Une attention particulière a été portée aux jeunes et adolescents, grâce à l’appui à l’éducation par les pairs et au développement des compétences de vie courante. Le nombre de centres amis des jeunes a augmenté, de nombreux outils de formation et de sensibilisation sur les questions de SR, des IST/VIH/Sida et de PF ont été élaborés et vulgarisés, y compris des supports spécifiques aux jeunes.

Conclusion 4 : Des stratégies telles que l’initiative de l’Ecole des Maris, les comités de soutien à la SR, les DBC, les centres amis des jeunes, incluant des activités d’IEC/CCC et de

125 plaidoyer, ont contribué, dans une approche commune, à l’augmentation de la demande des services de SR, de prévention des IST/VIH/Sida et de PF.

Cette augmentation de la demande des services de SR, des IST/VIH/Sida et de PF est aussi due à la forte croissance démographique qui exerce une forte pression sur tous les secteurs sociaux, particulièrement sur le secteur de la santé.

Conclusion 5 : Le repositionnement de la PF a occupé une place centrale dans ce 7è programme ; l’accent a été mis sur l’accès des populations vulnérables aux services de SR, de soins obstétricaux et néonatals d’urgence de première nécessité. A cet égard, tout a été mis en œuvre, y compris le renforcement des capacités des structures nationales et des prestataires des services publics et privés dans la prise en charge des besoins des populations en SR et dans l’offre desdits services, et la prise en charge des cas de fistule obstétricale (FO).

D’importants efforts ont été déployés pour le développement et l’appui aux structures de prise en charge des besoins spécifiques des jeunes et adolescents en matière de SSRAJ et de prévention des IST/VIH/Sida, sans oublier l’appui à la lutte contre les MGF, la collecte et l’analyse des données en SR, le développement de l’offre de services de dépistage volontaire du VIH, l’intégration de l’enseignement de la SR dans les écoles et la Faculté de Médecine de Niamey.

L’ensemble des interventions ci-dessous a contribué à l’amélioration des indicateurs de SR et de PF dans toutes les régions, et au rapprochement des services des communautés.

Conclusion 6 : S’agissant de la prise en charge des urgences humanitaires, le programme a, entre autres, dispensé des formations sur le DMU en matière de SR, distribué les différents kits aux populations pendant les crises dont le Niger a fait l’objet au cours de ces dernières années. En particulier, l’UNFPA a apporté assistance aux populations affectées par les inondations (Niamey, Agadez et Zinder) et le choléra (Maradi) à hauteur respectivement de US $ 101 967 et US $ 6 202, soit au total US $ 108 169.

L’UNFPA a également mobilisé, entre autres : (i) US$192 000 auprès du MDGs Fund PNUD/Espagne pour appuyer la santé de la reproduction, (ii) US$ 2 269 000 auprès de l’Union Européenne pour financer un programme d’appui à la gratuité des soins dans un contexte d’insécurité alimentaire et 4,5 autres millions en 2010.

Conclusion 7 : Il y a eu un certain manque de suivi des interventions du programme sur le terrain. Certaines activités commencent, et quelques mois après, elles sont interrompues soit par manque de moyens, soit par manque d’encadrement. On assiste alors à un relâchement que la mission a constaté, par exemple, dans certains centres amis des jeunes complètement démunis qui voient chuter la courbe de leur fréquentation ; c’est le manque de continuité dans l’action qui en est la principale cause. Certains partenaires d’exécution disent n’avoir rien reçu de l’UNFPA depuis deux ou trois ans. Les changements de comportements et de mentalités dans les domaines de SR, VIH/Sida et PF s’inscrivent dans le long terme et nécessitent des actions vigoureuses, continues et durables. Ils ne peuvent être obtenus avec des activités ponctuelles et sans impact sur les conditions de vie des populations.

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Conclusion 8 : Le programme a formé un grand nombre de prestataires et agents de santé dans les différents aspects de la SR/VIH/Sida, et de planification familiale, ce qui a contribué à l’amélioration des services et à l’accroissement de leur fréquentation. Mais la mise en pratique de ces connaissances et de ces compétences se heurte au fait que les structures sanitaires où doivent s’exercer lesdites compétences n’ont pas souvent suffisamment d’équipements, de matériels, de produits et médicaments. A cela s’ajoute l’absence de supervision et de suivi pour identifier les difficultés, le type de matériels, d’équipements et de produits qui pourraient manquer, en vue de les remplacer à temps et d’améliorer la qualité des services. La maintenance des équipements et des appareils est l’une des grandes faiblesses des structures sanitaires visitées par la mission. Conclusion 9 : La composante SR, plus que les autres composantes du programme, est fortement implantée dans les régions où de nombreuses activités sont réalisées. Mais le programme n’a pas réussi à éviter totalement la tentation du saupoudrage. Il comporte de nombreuses sous-activités difficiles à rattacher à un produit spécifique. On se retrouve à la fin avec une série d’activités qui ne semblent pas avoir un lien clair avec celles qui sont prévues dans le PTA. Conclusion 10 : Le rôle joué par les Directions Techniques n’est pas non plus suffisamment clair, par rapport à celui de leurs Divisions respectives. On attribue aux Directions Techniques des lourdeurs, des blocages et des retards dans le traitement des dossiers, notamment ceux concernant les demandes d’avances de fonds. Plutôt que de servir d’interface entre l’UNFPA et les partenaires d’exécution, elles sont considérées par de nombreux intervenants comme un goulot d’étranglement. Cette contrainte exercée par les Directions Techniques paralyse les activités sur le terrain et décourage même les bonnes volontés qui sont privées de ressources et des moyens de travail, parce que les fonds ne sont pas débloqués à temps. Toute la programmation et la chaîne des résultats s’en trouvent ainsi perturbées. On ne peut imaginer le préjudice que peut subir un programme lorsque les activités programmées ne sont pas réalisées à temps. ™ Conclusion dans le domaine de Population et Développement Conclusion 1 : Au niveau de Population et Développement, la coopération entre l’UNFPA, le Gouvernement, et avec d’autres partenaires au développement, a accru et amélioré la production des données sur la population en soutenant d’une part, la formation dune masse critique de compétence en matière de collecte, d’analyse et de diffusion de données sociodémographiques. Ce sont environ 6 experts formés en statistique-démographie à l’IFORD (Yaoundé), plusieurs spécialistes formés dans les domaines de la population, la santé reproductive et le genre. Comme résultat majeur, la disponibilité des données désagrégées pour le développement a contribué à la formulation des documents de politique de développement Conclusion 2 : L’amélioration des connaissances dans les domaines de la population a été un levier pour une prise en compte des questions de population, santé de la reproduction et genre dans l’élaboration, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des cadres nationaux de développement. Ainsi, le plaidoyer et le dialogue de politique ont été soutenus pour une prise en compte effective de la problématique des jeunes, des adolescents et des femmes dans les politiques et stratégies nationales de développement. Conclusion 3 : Des études sur la pauvreté, la migration, la planification familiale, le VIH, les violences basées sur le genre et dans d’autres domaines de la population ainsi que des plateformes d’échanges comme des ateliers de réflexion sur les questions de population, santé

127 de la reproduction et genre, des publications sur les questions de population, ont été appuyés par le programme. Conclusion 4 : Actuellement, la phase du 4è recensement de la population est fortement appuyée par l’UNFPA tant sur le plan technique que financier. Cet appui contribue à l’élaboration des documents techniques (document de projet, document de plaidoyer, questionnaire), du chronogramme et du budget ainsi que le démarrage de la cartographie. Conclusion 5 : La politique nationale de population a été adoptée il y a plusieurs années, mais elle n’est pas mise en œuvre. Pourtant, compte tenu de l’importance des questions de population au Niger, la mise en œuvre de cette politique nationale de population deviendrait un précieux instrument pour la prise en compte de la dynamique démographique dans la planification du développement, et donc favoriserait en même temps la baisse de la croissance démographique, l’équilibre entre croissance démographique et croissance économique. ™ Conclusion dans le domaine du genre Conclusion 1 : Le plaidoyer, l’appui technique et financier du Programme Pays ont contribué à l’amélioration du cadre juridique et institutionnel dans le domaine du genre y compris les violences basées sur le genre. Avec l’appui du programme pays 2008-2013, le Niger dispose : − un plan décennal de mise en œuvre de la politique nationale genre. − une politique nationale de la promotion de la femme révisée pour prendre en compte la dimension autonomisation de la femme. − un CDMT sectoriel PNG/ Politique protection de l’enfant. − un CDMT mis en œuvre − un plan d’action du REFAMP élaboré et mis en œuvre − un plan stratégique pour le ministère de la Population, de la promotion de la femme et de la protection de l’enfant ; − une stratégie d’appropriation de la PNG − un Plan d’action issu de l’atelier de formation des cadres sur la budgétisation sensible au genre et l’identification de deux ministères pilotes pour la budgétisation sensible au genre. En outre, le ministère a défini une stratégie de formation des formateurs en genre tenant compte de l’atelier de validation ; des ministères sectoriels adhèrent au processus d’intégration du genre dans le budget. Conclusion 2: Concernant le renforcement des capacités en genre, le niveau régional ne semble pas prendre le relais de la formation, malgré l’existence des réseaux de formateurs. La mission n’a pas recensé des cas de formations tenues en dehors de celles effectuées dans le cadre de l’Initiative Genre Niger par défaut d’un système de suivi à charge des régions avec des indicateurs à faire progresser à ce même niveau. Conclusion 3 : Depuis sa conception jusqu'aux actions, le 7ème Programme a révélé un net souci de respecter les cadres et orientations nationales et internationales en matière de genre, en priorisant la concertation dans les milieux qui ont fait preuve de plus de résistance au genre, entre les différents partenaires étatiques et de la société civile du niveau national, mais aussi au niveau des régions pour prendre en charge les diversités culturelles. Le 7è programme a permis d’éveiller, d’informer et de conscientiser la population sur les violences basées sur le genre et sur leurs conséquences néfastes. Mais les activités de prise en charge sont freinées par la mise en place d’un fonds d’assistance judiciaire, et le système de renseignement des indicateurs demeure faible.

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Conclusion 4 : Le Programme a montré qu'il est possible d'intervenir en genre en respectant certaines conditions liées à : i) la mise en œuvre par les véritables acteurs des actions de l’Etat à travers le MP/PF/PE, les services techniques, la société civile et les acteurs locaux ; ii) la mise au point d’une démarche concertée des actions de développement tout en prenant en compte la diversité culturelle. L’UNFPA a appuyé un domaine très sensible au Niger avec une grande prudence et la mise en œuvre du programme a montré qu’il est possible d’aborder la question du genre, avec toutes les catégories de populations, y compris les maris, les ulémas, les jeunes.... L’UNFPA a été le promoteur de la mise en œuvre d’une approche genre qui concilie équité et culture, mais aussi équité et paix dans une concertation entre des acteurs bien ciblés. Conclusion 5 : Le partenariat avec des organisations expérimentées a facilité la mise en œuvre du programe en termes de réalisation des activités dans le temps, malgré les retards dans le décaissement des fonds, et a permis des prestations de qualité dont les produits sont des bonnes pratiques partagées. Conclusion 6: Dans l’ensemble, au cours de cette phase, le programme a réalisé de nombreuses actions concrètes dans divers domaines qui répondent toutes à de réelles contraintes en matière de genre. La capitalisation et la publication de différentes bonnes pratiques, sous forme de guides, de modules et de manuels, qui retracent la démarche suivie est la preuve que le 7ème programme se positionne dans le partage d’expérience et la recherche continue d’une amélioration. Mais certaines actions mises au point ont dépassé trop vite le stade de la recherche-action et de l'expérimentation et elles ont pris une tournure de modèles à répliquer. C'est le cas notamment de l’école des maris qui reste encore une expérimentation, en attendant de traiter la question de sa viabilité et de sa pertinence dans les autres régions. Conclusion 7 : Le volontariat a des limites évidentes (utilisation des para juristes, des maris des écoles, des clubs de jeunes défenseurs de droits, des monitrices des centres de formation professionnelle pour la durabilité de certaines actions) ; la nécessité s’impose de rechercher des formules plus adéquates dans les cultures locales qui seront basées sur la reconnaissance sociale, ou des systèmes effectifs de rémunération adaptée. ™ Conclusion dans le domaine du suivi et évaluation Conclusion 1 : En dépit des efforts considérables déployés dans ce domaine, le système de suivi et évaluation existant a rendu difficile la mesure des résultats attendus. Les produits du CPAP ont été plus ou moins bien formulés, affectant ainsi la qualité des indicateurs. Ceux-ci sont insuffisamment SMART pour mesurer les résultats ; des informations n’ont pas été régulièrement collectées pour les renseigner ; ils n’ont pas été utilisés pour le suivi. De même, le suivi des risques et hypothèses n’est ni régulier, ni systématique ou formalisé. Au total, il y a une insuffisante culture de la gestion axée sur les résultats. Les acteurs impliqués dans la mise en œuvre du programme ont encore, d’une manière générale, une vision orientée vers les activités et non vers les résultats.

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8.2 RECOMMANDATIONS

8.2.1 AU NIVEAU STRATEGIQUE

Recommandation 1 : Poursuivre le Priorité 1 UNFPA développement des capacités et prendre UNDP systématiquement en compte les résultats de la prochaine micro évaluation visant un meilleur choix de partenaires d’exécution. (Basée sur conclusion 6)

Les capacités sont la clé du développement. Le développement durable ne se sous-traite pas et ne peut être imposé de l’extérieur : il exige capacités et leadership internes. Le développement des capacités fait désormais partie des priorités de bon nombre d’agences et gouvernements. C’est l’une des missions fondamentales de l’UNFPA.

Mais si l’importance du développement des capacités est reconnue, le choix des stratégies fait débat. Pour certains, le consensus apparent masque des désaccords sur la formation en tant que stratégie. Pour d’autres, le problème serait plus fondamental : alors que de nombreux programmes et projets de l’UNFPA ont renforcé les capacités individuelles des fonctionnaires, rares sont ceux qui ont eu un impact tangible sur l’efficacité des organisations en charge du développement national (ministères et organismes publics).

Au cours du prochain programme, l’UNFPA ne peut donc continuer à investir dans le développement des capacités sans une analyse des succès et des échecs du développement des capacités et d’identification des stratégies efficaces.

Recommandation 2 : Redynamiser la cellule de Priorité 1 UNFPA coordination globale du programme du Gouvernement Ministère du Plan, de l’Aménagement du Territoire et du Développement Communautaire (Basée sur conclusion 10)

La coordination globale du programme a été l’un des échecs du cycle de programmation actuel. Ce fait est déploré par tous ceux que la mission a rencontrés et doit être évité au prochain programme. Car ce manque de coordination pourrait signifier que le Gouvernement ne prend pas ses responsabilités pour veiller à la bonne mise en œuvre de son propre programme. On devra doter la cellule de coordination d’un PTA pour lui permettre d’assurer correctement ses missions de suivi, de supervision et d’accompagnement des PE sur le terrain.

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Recommandation 3 : Centrer les priorités, Priorité 1 UNFPA éviter le saupoudrage, ce qui permettra à l’UNFPA de réduire le nombre de partenaires d’exécution et de PTA à une dimension gérable (Basée sur conclusion 1)

Pour obtenir des changements durables en termes de comportements et de mentalités, l’UNFPA doit entreprendre des interventions à grand impact et limiter le nombre de petites activités qui ont une faible influence sur la baisse de la croissance démographique, de la mortalité maternelle et néonatale. Cela veut dire qu’avec le peu de moyens dont il dispose, le Fonds ne peut être partout. Il doit davantage mettre l’accent sur la décentralisation du programme, car c’est dans les régions, les villages et les communautés que s’opèrent de véritables changements.

Recommandation 4 : Poursuivre le plaidoyer Priorité 2 UNFPA auprès du Gouvernement, des autorités politiques, administratives, coutumières et religieuses, sur la maîtrise de la croissance démographique dont les conséquences sur les conditions de vie des populations les plus pauvres sont plus que jamais préoccupantes. (Basée sur conclusion 4)

Dans un pays où l’indice synthétique de fécondité se situe autour de 7 enfants par femme, il est indispensable que des stratégies soient adoptées pour une maîtrise de cette fécondité à laquelle même les femmes des communautés rurales entendent contribuer. Dans la partie sud de certaines régions comme Zinder, il n’y a pratiquement plus de terres cultivables pour tout le monde. Il faudra poursuivre les campagnes de sensibilisation à l’endroit de la population sur les violences sexuelles et l’existence des opportunités de prise en charge et les amener à consulter les services appropriés.

Recommandation 5 : Dans le cadre de Priorité 3 UNFPA l’assistance technique de proximité et du renforcement des capacités, revoir le rôle des experts nationaux placés dans les antennes UNFPA afin qu’ils aient une vision plus intégrée et globale du programme pays dans les régions en allant au-delà des seuls aspects SR (Basée sur conclusion 6)

En effet, selon leurs termes de référence (TDRs), les experts nationaux UNFPA placés au niveau des antennes dans les régions sont exclusivement mandatés à appuyer les directions

131 régionales de la santé publique. Ces experts nationaux sont donc exclusivement dépendants de la santé et n’ont pas la possibilité de suivre ce qui se passe au niveau des deux autres composantes, population et développement genre. En conséquence, les composantes population et développement, et genre sont très faiblement représentées sur le terrain, dans les régions. 8.2.2 Au niveau programmatique ™ Santé de la reproduction Compte tenu de l’état encore trop fragile du Niger, le prochain programme va continuer à mettre l’accent sur : (i) la réduction de la morbidité, de la mortalité maternelle et néonatale ; (ii) la prévention immédiate et le traitement curatif des fistules ; (iii) la planification familiale ; (iv) la prévention des IST/VIH/SIDA, notamment chez les jeunes; (v) l’amélioration de l’accès aux services de SR, de prévention d’IST/VIH/SIDA et de PF.

Recommandation 1 : Poursuivre le Priorité 1 UNFPA développement des services de santé de la Gouvernement reproduction, de prévention des IST/VIH/Sida, et de PF: plaidoyer, communication sociale et communautaire, réhabilitations, équipement des maternités, formations, lutte contre la FO et les MGF (Basée sur conclusion 1)

L’UNFPA poursuivra son appui au changement des comportements et des perceptions des populations vis-à-vis des questions de SR, de prévention d’IST/VIH/Sida et de PF et contribuera à influencer les politiques, les décisions, et le financement des activités dans ces domaines, afin de rendre encore plus accessibles les services de SR aux populations vulnérables. Il est en effet important d’appuyer systématiquement les politiques et les stratégies qui influencent significativement la santé reproductive des groupes vulnérables, notamment celle des femmes, des jeunes et adolescents pour soutenir, chez ces derniers, une transition sûre et responsable à l’âge adulte.

Recommandation 2 : Assurer la disponibilité Priorité 1 UNFPA permanente des produits, médicaments, sang et Gouvernement dérivée de qualité: supervision des pharmacies des Districts, utilisation du logiciel gestion MEG, renforcement des capacités de production et de distribution du sang. (basée sur conclusion 5)

Faire du plaidoyer en faveur d’un plus grand engagement à la sécurisation des produits de santé de la reproduction (SPSR) et de planification familiale constituera l’un des volets importants du prochain programme. oblige à cibler de manière adéquate les messages de plaidoyer. Il s’agira de continuer à mettre l’accent sur l’accès accru des populations aux produits de SR, le renforcement des systèmes logistiques existants, la réduction des barrières à la SPSR, etc.

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Le problème de la disponibilité du sang dans les structures sanitaires s’est posé au cours des visites de la mission sur le terrain. Il serait donc souhaitable que la sécurité transfusionnelle soit désormais étendue à toutes les structures sanitaires de référence, communautaires, par la création de mini-banques de sang.

Recommandation 3 : Intensifier la lutte contre Priorité 2 UNFPA les maladies faisant l’objet de surveillance Gouvernement intégrée: réunions transfrontalières, Fonds Régional de Gestion des Épidémies. (Basée sur conclusion 6) Les maladies et les épidémies ne respectent pas les frontières. Il faut donc mettre en place un mécanisme de surveillance efficace dans les régions couvertes par le programme, et déboucher sur des lignes directrices en réponse aux flambées incessantes de maladies telles que les épidémies mortelles de choléra, la méningite, la rougeole, les fièvres hémorragiques virales, etc. Compte tenu de son contexte actuel, il importe que le Niger investisse des ressources humaines et matérielles dans le renforcement des capacités affectées aux systèmes de santé publique visant à détecter et confirmer les menaces pour la santé publique et à réagir rapidement pour prévenir les maladies, les décès et les handicaps inutiles.

Recommandation 4 : Accélérer le Priorité 3 Gouvernement remboursement des frais de la gratuité des soins (basée sur conclusion 5) La politique de la gratuité des soins a contribué à un moment donné à un plus grand accès des populations les plus vulnérables aux services de santé de la reproduction et de PF. Mais presque tous les partenaires d’exécution interrogés par la mission ont mis l’accent sur le faible taux de remboursement des frais de gratuité. Malgré les dispositions prises pour améliorer cette situation, la gestion des factures qui s’accumulent reste problématique. L’enthousiasme suscité par ce beau geste du gouvernement vis-à-vis des populations vulnérables a commencé à baisser, et engendre déjà beaucoup de frustrations. À l’heure où la communauté internationale réalise que les Objectifs du Millénaire pour le développement dans le domaine de la santé ne seront manifestement pas atteints, les enjeux de l’accès accru aux services de soins et du financement de la santé dans les pays les plus pauvres reviennent sur le devant de la scène. A cet égard, le Gouvernement du Niger a pris la bonne voie, mais les difficultés de remboursement des frais de gratuité risquent de tout remettre en cause. Intrinsèquement politique au plus haut niveau de l’État, la décision d’instaurer la gratuité des soins pour les populations les plus vulnérables remet totalement en question un système de financement basé sur la tarification des soins, qui s’est révélé insatisfaisant du fait de l’iniquité qui en découle, obligeant à repenser à la fois le rôle des institutions publiques de santé et celui des acteurs internationaux du développement.

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Recommandation 5 : Libérer à temps les fonds Priorité 3 UNFPA pour permettre aux activités planifiées d’être Gouvernement exécutées dans les délais requis (Basée sur conclusion 10) Les retards de décaissement des fonds ont été soulignés comme un facteur qui a considérablement entravé la bonne exécution du programme sur le terrain. Ils ont perturbé toute la planification des activités. D’où la difficulté de montrer comment les produits ont pu être atteints alors que les intrants et les interventions n’étaient pas livrés en temps opportun.

Recommandation 6 : Renforcer le système de Priorité 3 UNFPA référence et contre référence (Basée sur conclusion 5)

Les résultats de l’évaluation montrent que le système de référence et contre référence est apprécié aussi bien par les personnels de santé que les usagers interrogés. Pour ceux-ci, le système permet d’améliorer la qualité de l’offre de soins. Il est perçu par les différents acteurs (prestataires et patients) comme un système permettant de renforcer les compétences techniques des personnels de santé et qui peut faciliter l’accès des populations à des soins de santé à moindre coût.

En dépit de ces appréciations positives, l’évaluation a relevé l’existence de limites relatives à la fonctionnalité du système. Les références fonctionnent, bien que des insuffisances relatives aux compétences des personnels de santé et au plateau technique aient été mentionnées notamment par des prestataires de soins. Quant aux contre références, elles présentent d’énormes difficultés de fonctionnement, ce qui ne permet pas le partage de l’information médicale lié au patient entre la formation sanitaire d’origine et celle de la référence. Des actions sont alors nécessaires pour contribuer à l’amélioration du système afin d’offrir des prestations de qualité. ™ Population et Développement

Recommandation 1 : Poursuivre la prise en Priorité 1 UNFPA compte en compte de la dynamique démographique et ses interrelations avec les besoins des jeunes, y compris les adolescents, la SSR, l’égalité entre les sexes dans les politiques et stratégies de développement. (Basée sur conclusion 1)

Tout en accordant une priorité accrue à l’amélioration de la santé maternelle, le prochain programme devra s’appuyer sur la dynamique de population pour appréhender les besoins des femmes et des jeunes en matière de santé de la reproduction, l’égalité de genre et les droits humains.

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Le 8è programme continuera à renforcer les capacités des institutions nationales et de la société civile afin qu’elles soient outillées pour mener un plaidoyer et le dialogue de politique en faveur du positionnement stratégique des besoins des jeunes et des femmes en SR/PF, égalité des sexes et autonomisation.

Recommandation 2 : Actualiser la politique Priorité 2 UNFPA nationale de population et accélérer sa mise en œuvre.(Basée sur Conclusion 5) Eu égard aux tendances démographiques actuelles, et aux défis que le Niger doit relever, la politique nationale de population aurait pour objectif d’aider le pays à mettre en œuvre des actions intégrant la dynamique démographique, pour établir un équilibre entre la croissance démographique et la croissance économique. Elle viserait, plus spécifiquement, à promouvoir un accès équitable pour tous à une éducation de base, à la formation professionnelle, à l’emploi et la santé de la reproduction.

Recommandation 3 : Poursuivre le plaidoyer et Priorité 1 UNFPA le dialogue des politiques pour l’élaboration de politiques visant l’intégration de la dynamique des populations en lien avec les besoins des jeunes (y compris les adolescents), la santé en matière de procréation, l’égalité entre les sexes, l’accès aux soins de santé maternelle, à la planification familiale. (Basée sur Conclusion 5) Le dialogue, l’information et la sensibilisation des populations sur les questions de développement et du lien didactique incontestable existant entre la Santé de la reproduction et la Sécurité Alimentaire au Niger, apparaît de plus en plus nécessaire, quand on sait le Niger est souvent victime de crises alimentaires répétées.

Recommandation 4 : Renforcer la coordination Priorité 1 UNFPA générale du programme de coopération Niger- UNFPA (Basée sur Conclusion 5) Le 7è programme a beaucoup souffert du manque de coordination aux niveaux central et régional. Le moment est venu pour que la structure du Ministère du Plan, de l’aménagement du territoire et du développement communautaire reprenne sa mission de coordination. On devrait lui donner la responsabilité de gestion d’un PATA.

Recommandation 5 : Poursuivre l’appui au Priorité 2 UNFPA RGPH (Basée sur Conclusion 5) Le recensement de la population nigérienne va permettre d'avoir de nouvelles statistiques qui vont faciliter la mise en œuvre des politiques, plans et programmes de développement. En

135 effet, cette opération est très importante pour le Niger, car pour un Pays qui aspire à l’émergence, la décentralisation de la prise de décisions et de la fourniture de services au niveau local exige des informations objectives et détaillées pour l’élaboration des politiques, la mobilisation de ressources et le suivi des réalisations.

™ GENRE

Recommandation 1 : Conduire un plaidoyer pour Priorité Gouvernement l’opérationnalisation du mécanisme de suivi-évaluation de la 1 et Bureau Pays mise en œuvre de la PNG avec l’implication du Ministère de la UNFPA Population, de Promotion de la Femme et de La Protection de l’Enfant, l’Unité de Coordination des Programmes et Projets SNU-Gouvernement, en harmonie avec le mécanisme de suivi de la SDRP. (Basée sur Conclusion 1) Le suivi de la composante genre nécessite une bonne appropriation nationale et la mise en place d’un système de suivi-évaluation de la PNG. Ce mécanisme de suivi pourra être arrimé avec les mécanismes déjà existants pour plus d’efficacité.

Recommandation 2 : Mettre en place un fonds Priorité 1 UNFPA d’assistance judiciaire pour faciliter les activités de prise en charge des plaignantes qui actuellement sont freinées par divers coûts financiers liés au recours. (Basée sur conclusion 2) Les femmes, conscientes des violences qu’elles vivent, connaissent les procédures de recours pour trouver des solutions. Et lorsqu’elles s’acheminent dans cette voie, malgré les couts sociaux qu’elles endurent, se retrouvent sans ressources financières pour aller jusqu’au bout. La procédure s’arrête, les problèmes demeurent avec des couts sociaux en plus.

Recommandation 3 : Rechercher un Priorité 1 UNFPA mécanisme pour faciliter le suivi des violences faites aux femmes et aux enfants ; une étude de faisabilité devra permettre d’identifier le meilleur ancrage du mécanisme, examiner les conditions de son opérationnalisation et de sa durabilité. (Basée sur conclusion 2) Le système de renseignement par les réseaux des intervenants en matière de violence a fait la preuve de son efficacité mais avec de nombreuses failles. L’INS qui devrait prendre le relais avec un mécanisme de suivi de la violence depuis le début 2012 n’a pas encore donné de résultats utilisables.

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Recommandation 4 : Dynamiser les cadres Priorité 1 UNFPA Bureau régionaux à travers des plans d’action et des pays UNFPA et plans de suivi de leurs activités qui peuvent être Ministère de la aussi financées soit par le programme conjoint, Population de la soit par la mobilisation de fonds sur place. Promotion de la (Basée sur conclusion 3) Femme et de Protection de l’Enfant.

Des besoins au niveau des régions, des départements et des communes, en matière de renforcement des capacités existent ainsi qu’un pool de formateurs régionaux ; les dynamiques d’appui des institutions qui sollicitent le renforcement des capacités ne s’enclenchent pas. De même pour les 16 jours d’activisme, le réseau des intervenants en matières de violence attendent que l’appui vienne de Niamey… cette attitude devra changer grâce à une plus grande responsabilisation des cadres régionaux.

Recommandation 5 : Rechercher des formules Priorité 1 UNFPA Bureau plus adéquates (que le volontatriat), dans les pays UNFPA et cultures locales qui seront basées sur la Ministère de la reconnaissance sociale, ou des systèmes effectifs Population de la de rémunération adaptés, pour la durabilité de Promotion de la certaines actions (Basée sur conclusion 7) Femme et de Protection de l’Enfant.

Le travail effectué par les volontaires prend de leur temps. Ils sont en même temps ouvriers, dockers, conducteurs de taxi, tailleurs, etc. Les rencontres, les séances d’animation multiples ont un coût économique (transport urbain, temps de travail…) qu’ils ne peuvent supporter à long temps.

Recommandation 6 : Soutenir le développement des Priorité Bureau pays partenariats multiformes avec différentes organisations en vue 3 UNFPA et de faciliter les questions de mobilisation de ressources Ministère de la nécessaires à la promotion de l’égalité de genre et de la VBG. Population de (Basée sur Conclusion 3) la Promotion de la Femme et de Protection de l’Enfant. Le développement de partenariat avec d’autres organisations internationales ou nationales sera bénéfique aux transferts d’expertise et à la mobilisation de ressources. Il est important d’en tenir compte dans le futur programme de coopération, et de conduire un plaidoyer pour organiser un cadre partenarial à partir du cadre de dépenses à moyen terme.

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SUIVI ET EVALUATION

Recommandation 1 : Replacer la fonction de Priorité 1 UNFPA planification, de suivi et évaluation dans le cycle des opérations du bureau pays UNFPA Niger. (Basée sur Conclusion 1)

L’UNFPA a développé des politiques et procédures en matière de planification stratégique (CPD et CPAP) et opérationnelle (PTA) ainsi que des outils de suivi et évaluation et de reporting régulièrement actualisés dans l’optique de renforcer l’efficacité des programmes qu’il appuie. La présence d’un chargé de S&E au Bureau UNFPA-Niger constitue un grand atout pour la mise en place d’un système de suivi et évaluation axé sur les résultats plus formel, servant d’appui à la programmation et à la gestion de programmes et des activités appuyées par l’UNFPA fondées sur des données factuelles : • Application systématique des procédures et outils de suivi et évaluation par le staff du programme. • Renforcement des capacités techniques en S&E au niveau du staff du bureau et des partenaires d’exécution.

Recommandation 2 : Promouvoir la Priorité 3 Bureau pays formulation de programmes basée sur l’évidence UNFPA, avec des cadres de résultats robustes, et la SRO/ARO, culture du suivi et évaluation orientée sur les SIEGE résultats. (Basée sur Conclusion 1)

Pour une mise en œuvre et un suivi et évaluation efficaces du programme, il est recommandé d’améliorer la formulation des produits et des indicateurs du CPAP du prochain programme de coopération, suivant les principes de la GAR, et de viser un nombre réaliste de cibles et de produits conformément aux orientations et aux résultats stratégiques de l’UNFPA (Plan stratégique révisé) et des priorités nationales. Il s’agira également d’élaborer une stratégie de suivi et évaluation pour le 8è programme et un plan de suivi et évaluation (identification des activités majeures, leur programmation et leur budgétisation, et le partage des responsabilités) actualisé annuellement sur la base du niveau de mise en œuvre du programme. La stratégie de suivi et évaluation devra promouvoir le partenariat avec les autres organisations du SNU, les ONG et les institutions de recherche et de formation.

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Recommandation 3 : Appuyer les partenaires Priorité 2 UNFPA d’exécution de chaque composante pour mettre en place un système de suivi évaluation opérationnel afin de faciliter le suivi des activités et des indicateurs programmatiques. (Basée sur Conclusion 1) Les partenaires d’exécution ont urgemment besoin d’un renforcement de capacités en suivi et évaluation, afin qu’ils développent une véritable culture en gestion axée sur les résultats. C’est toute la mise en œuvre du programme qui s’en trouvera améliorée.

Recommandation 4 : Appuyer la mise en place Priorité 1 UNFPA d’un système d’information pour le recueil des données sur le programme et dans les domaines d’intervention de SR, P&D et Genre. (Basée sur Conclusion 1) Le système d’informations sera soutenu par un mécanisme de gestion des connaissances pour le partage des informations et des résultats qui permette et facilite la circulation des informations aux différents niveaux.

Recommandation 5 : Créer une Unité de Suivi Priorité 1 UNFPA & Evaluation au niveau du Bureau Pays. (Basée sur Conclusion 1) Le Suivi & Evaluation est l’un des défis que le prochain programme est appelé à relever. Le chargé de programme du S&E au niveau du Bureau Pays ne peut plus continuer à s’occuper en même temps de la composante P&D ; il faut qu’il soit libéré de cette tâche supplémentaire pour se consacrer essentiellement au S&E pour lequel il a été recruté, afin que les performances du huitième programme soient mieux suivies et mieux mises en exergue.

Le système de S&E du Bureau Pays devra s’aligner sur le S&E national (PDS) dont la mise en œuvre nécessitera l’élaboration d’un manuel de procédures ayant pour objectif : (i) la description et la définition des outils et méthodes de gestion devant permettre son exécution ; (ii) la clarification de toutes les relations fonctionnelles du cadre organisationnel mis en place à cet effet et devant permettre la mise en œuvre des Programmes. Enfin, ce manuel constituera un document de référence pour tous les opérateurs (secteurs, ONG, Société Civile…) y compris l’UNFPA, appelés à appuyer et à intervenir dans les Programmes.

Au total, ce manuel de procédures aidera tous les intervenants à :

- assurer une gestion opérationnelle efficace des programmes à leur niveau respectif; - rendre compte des succès et des échecs enregistrés dans l’application des orientations et l’utilisation des outils de l’intervention (stratégie, démarches, outils) afin de les ajuster si nécessaire; - procéder à chaque niveau de l’exécution où ils interviennent, à une analyse commune et critique de l’expérience en cours et d’en tirer les enseignements pour améliorer la qualité de leurs interventions, leur collaboration, leurs stratégies et politiques.

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ANNEXES

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ANNEXE 1 : Termes de référence Evaluation finale du 7eme Programme Pays de coopération NIGER-UNFPA 2009-2013

1. INTRODUCTION

Conformément à sa lettre de mission qui est de « utiliser les données de population dans la formulation des politiques et des programmes visant à réduire la pauvreté et pour faire en sorte que toutes les grossesses soient désirées, que tous les accouchements soient sans danger, que tous les jeunes soient protégés du VIH/SIDA que toutes les filles et toutes les femmes soient traitées avec dignité et respect », le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), sur la base des priorités du nationales, a élaboré en 2008, le 7ème programme de coopération avec le Niger pour la période 2009-2013.

Ce Programme a pour but de contribuer à l’atteinte des objectifs du gouvernement en matière de réduction de la pauvreté et l’amélioration des conditions de vie des populations. A cette fin et en collaboration avec les autres partenaires au développement, le Programme développement, en phase avec le Plan d’Action de la CIPD, les Objectifs du Millénaire pour le Développement, le Plan Stratégique de l’UNFPA (2008-2011) et le Plan Cadre des Nations Unies pour l’Aide au Développement (UNDAF 2009-2013 est aligné sur la Stratégie de Développement accéléré et de Réduction de la Pauvreté (SDRP) 2008-2012 qui représentait le principal cadre de référence en matière de développement économique et social.

Le Programme de Pays Niger–UNFPA, basé sur la Gestion Axée sur les Résultats et l’approche Droits Humains, la Sensibilité culturelle et le Genre comporte, conformément au plan stratégique 2008-2011 trois composantes, à savoir : i) Population et Développement, ii) Genre et Egalité iii) Santé et Droit en matière de procréation.

La mise en œuvre du programme se fait à travers des plans annuels de travail élaborés d’un commun accord avec les partenaires de mise en œuvre et fait l’objet chaque année, d’une revue, afin d’établir le bilan des réalisations au niveau de chacune des composantes, identifier les difficultés de mise en œuvre et formuler des recommandations visant à améliorer l’atteinte des résultats. A travers ces revues, sont tirés nombre d’enseignements qui fournissent un éclairage quant aux progrès réalisés vers l’atteinte des résultats attendus.

Les politiques et normes en matières de suivi et évaluation du programme au niveau de UNFPA commandent de réaliser une évaluation finale au cours de la quatrième année en vue de disposer d’un éclairage sur les réalisations et les résultats obtenus.

2. CONTEXTE :

La mise en œuvre du programme a été faite dans un contexte de stabilité politique jusqu’en 2010, suivie de crises alimentaires consécutives en 2009/2010 et 2011/2012, de troubles sociaux et politiques ayant abouti au renversement de régime en place en mars 2010 et l’installation de nouvelles autorités démocratiquement élues en avril 2011, après une transition militaire de douze mois.

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L’évaluation finale du programme dont il est question se déroule donc à un moment où le pays s’est doté de nouvelles autorités démocratiquement élues qui se sont installées et ont décliné de nouvelles priorités dont certaines ne sont pas prises en compte dans le programme de coopération 2009-2013 et dans un contexte marqué par l’adoption d’un Plan Stratégique UNFPA révisé en septembre 2011 pour la période 2012-2013.

L’évaluation du programme sera conduite par une équipe mixte composée d’un(e) consultant(e) international(e) et de deux consultant(e)s nationaux/les spécialisé(e)s dans au moins l’un des domaines d’intervention de UNFPA.

3. OBJECTIFS ET ETENDUE DE L’EVALUATION

Le but de l’exercice est de mener une évaluation finale indépendante du programme de coopération 2009-2013 dont les résultats devront servir dans le cadre de l’élaboration du 8ème programme de coopération 2014-2019, l’objectif général étant de disposer d’éléments d’appréciation sur les progrès réalisés et résultats obtenus dans le cadre de la mise en œuvre du 7ème Programme de Coopération NIGER-UNFPA, eu égard aux ressources prévues et mobilisées et eu égard aux résultats escomptés. De ce point de vue, l’évaluation finale du Programme portera sur les effets et les produits des trois composantes définies dans le CPAP 2009-2013.

De manière spécifique les objectifs de l’évaluation visent à :

- Apprécier la Pertinence, l’Efficacité, l’Efficience ainsi que la Durabilité du Programme ; - Analyser les Progrès globaux et par composante ; - Analyser les Ressources financières (prévues, mobilisées et exécutées) ; - Apprécier la Synergie et le Partenariat développés au cours de la mise en œuvre du Programme, et le niveau d’appropriation nationale ; - Apprécier le type et la qualité du Renforcement des Capacités fait dans le cadre de la mise en œuvre du Programme ; - Faire une analyse critique du Mécanisme de Coordination et de Suivi et Evaluation du Programme mis en place ; - Apprécier le degré et la qualité de la documentation des bonnes pratiques et résultats ; - Apprécier le fonctionnement du Programme sur le terrain ; - Dégager les points forts et les points faibles du Programme, ainsi que les leçons apprises ; - Formuler des Recommandations visant à consolider les acquis et à améliorer la mise en œuvre du programme tenant compte des nouvelles priorités du Gouvernement et de UNFPA, pour la période 2012-2013.

4. QUESTIONS DE L’EVALUATION

L’analyse des résultats identifiera les défis et stratégies pour les interventions futures d UNFPA. L’ensemble de critères énumérés ci-dessous sera appliqué pour l’appréciation des résultats. Il s’agit de :

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a) Par domaine d’intervention

Pertinence: Quel est le dégrée de pertinence des domaines d’intervention en rapport avec les priorités nationales ? Est-ce que le programme a ciblé les stratégies appropriées permettant d’atteindre les résultats escomptés en s’adaptant au contexte dans lequel le programme évolue? Quelles sont les insuffisances relevées en rapport avec la planification du Programme.

Efficacité: Le Programme a –t-il accomplit ses objectifs visés et les résultats escomptés tels que planifiés? Les cibles visées des indicateurs des résultats escomptés ont-elles été atteintes ? Quelles sont les forces et faiblesses du Programme ? Quels sont les résultats inattendus qui sont observés ? Le Programme doit il poursuivre son chemin comme tel ou quelles sont les stratégies à réviser pour le prochain programme ?

Efficience: Quel a été le degré de qualité de l’utilisation des ressources aussi bien financières qu’humaines en rapport avec les résultats obtenus ? Quelles autres actions faudrait-il entreprendre pour améliorer l’efficience et l’utilisation des ressources dans le contexte spécifique du programme ?

Durabilité : Le Programme incorpore t-il des stratégies pertinentes existantes et des mesures de développement des capacités afin de garantir la pérennisation des actions au-delà de l’intervention? Y-a-t-il des conditions et mécanismes qui ont été mis en places pour assurer l’appropriation du programme par les bénéficiaires ?

b) Positionnement stratégique de UNFPA

L’évaluation appréciera le positionnement stratégique d’UNFPA aussi bien par rapport aux perspectives de l’organisation que par rapport aux priorités de développement du Niger. Ceci inclura : i) une analyse de la place et des niches de d’intervention de UNFPA dans les stratégies et politiques nationales pour UNFPA(prise en compte des groupes vulnérables comme les adolescents et les jeunes, les femmes) ; ii) les stratégies utilisées par l’UNFPA en vue de renforcer sa position dans la sphère de développement du Niger et de se maintenir dans ses principaux domaines d’intervention (P&D, SR et Egalité de Genre) ; iii) Apprécier l’appui aux politiques et les actions de plaidoyer menées en direction des autres parties prenantes.

L’évaluation analysera un ensemble de critères relatif au positionnement stratégique de UNFPA, comme énuméré ci-dessous:

L’alignement : Quel est le degré d’alignement du programme avec le plan stratégique 2008-2011 de UNFPA ? Quel est le degré d’alignement du Programme par rapport au cadre stratégique de développement du Niger ? Comment le Bureau de UNFPA a-t-il efficacement collaboré avec les autres agences du SNU ?

Capacité de réponse aux urgences : Dans quelle mesure le bureau pays a-t-il été capable de répondre aux changements intervenus dans le contexte et les besoins nationaux ? Quel a été l’efficacité du bureau pays dans les réponses/solutions apportées aux besoins spécifiques du Niger ? Quel a été le degré d’anticipation du bureau pays par rapport aux réponses aux changements de situation, contexte à travers

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ses trois domaines d’interventions? Quel(s) a(ont) été(s) la/les opportunité(s) ratées dans la planification du Programme ?

Valeur ajoutée : Quel a été le degré avec lequel le programme pays a apporté un plus par rapport aux interventions du SNU et autres agence de développement?

N.B : Il convient de souligner que les questions ci-dessus feront l’objet d’une discussion plus approfondie entre l’équipe d’évaluation et le groupe de référence avant leur formulation définitive au cours de la phase du démarrage.

5. APPROCHE METHODOLOGIQUE DE L’EVALUATION

L’évaluation sera guidée par les principes suivants :

• une approche participative garantissant l’implication des parties prenantes principales du programme dans l’exercice d’évaluation ; • une approche conjointe associant étroitement le bureau Pays et des représentants de la partie nationale au sein du groupe de référence chargé de suivre le déroulement de l’évaluation.

L’équipe d’évaluation proposera la méthodologie de leur travail (échantillonnage, type d’analyse et outils/guides et supports de collectes.)

6. Code d'éthique pour la conduite des évaluations de l'UNEG/UNFPA

1. Les évaluations des activités appuyées par l’UNFPA ont besoin d'être indépendantes, impartiales et rigoureuses. Chaque évaluation doit clairement contribuer à l'apprentissage et la reddition de comptes. Ainsi les évaluateurs doivent faire preuve d'intégrité personnelle et professionnelle et être guidés par la convenance dans la conduite de leurs missions.

2. L’équipe d'évaluation / évaluateurs:

1. Pour éviter les conflits d'intérêts et de pressions induites, les évaluateurs doivent être indépendants, ce qui implique que les membres d'une équipe d'évaluation ne doivent pas avoir été directement responsables de la politique / programmation, la conception ou la gestion globale de l'objet de l'évaluation, ni s'attendre à y être associés dans un proche avenir. Les évaluateurs ne doivent avoir aucun intérêt direct et doivent avoir la pleine liberté de mener leur travail d'évaluation de manière impartiale, sans effets négatifs potentiels sur le développement de leur carrière. Ils doivent être capables d'exprimer leur opinion de manière libre. 2. Les évaluateurs doivent protéger l'anonymat et la confidentialité des informateurs individuels. Ils devraient fournir un préavis maximal, minimiser les contraintes de temps, avoir un respect envers les gens et leur droit de ne pas s'engager. Les évaluateurs doivent respecter le droit des gens à fournir des informations en toute confiance, et doivent veiller à ce que les informations sensibles ne puissent pas être remontées à la source. Les évaluateurs ne devraient pas évaluer les individus, et doivent équilibrer l’évaluation des fonctions de gestion au regard de ce principe général. 3. Les évaluations peuvent parfois faire découvrir des preuves d'actes répréhensibles. De tels cas doivent être signalés discrètement à l'organe compétent de gestion l’évaluation.

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4. Les évaluateurs devraient être sensibles aux croyances, aux us et coutumes et agir avec intégrité et honnêteté dans leurs relations avec toutes les parties prenantes. Conformément à la Déclaration universelle des droits de l'homme, les évaluateurs doivent être sensibles et tenir compte des questions relatives à la discrimination et à l'égalité des sexes. Ils devraient éviter d'offenser la dignité et le respect de soi des personnes avec lesquelles ils entrent en contact dans le cadre de l'évaluation. Sachant que l'évaluation pourrait affecter négativement les intérêts de certaines parties prenantes, les évaluateurs doivent procéder à l'évaluation et communiquer son objectif et les résultats d'une manière qui respecte clairement «la dignité et l'estime de soi » les parties prenantes. 5. Les évaluateurs sont responsables de la clarté, de la précision et de l’équité dans la rédaction et/ou la présentation orale des limites de l'étude, des résultats fondés sur des preuves, des conclusions et recommandations.

3. Pour plus de détails sur l'éthique et l'indépendance de l'évaluation, Se référer aux lignes directrices et les normes d’éthique pour l'évaluation dans le système des Nations Unies de l’UNEG :

http://www.unevaluation.org/search/index.jsp?q=UNEG+Ethical+Guidelines http://www.unevaluation.org/papersandpubs/documentdetail.jsp?doc_id=21

ANNEXE 2 : LISTE DES DOCUMENTS CONSULTES

- Document SDRP 2008-2012, - Plan Cadre des Nations Unies pour l’Aide au Développement (UNDAF 2009-2013) - Programme de Pays Niger–UNFPA (2009-2013) - Plan d’Action du Programme de Pays 2009-2013 (CPAP) - AWPs 2009, 2010, 2011 - Rapports annuels des AWPs 2009, 2010 et 2011 - Rapports des revues annuelles 2009, 2010 et 2011 du programme - Plan de mobilisation des ressources - Plan Stratégique UNFPA 2012-2013 - Etats d’exécution financiers 2009, 2010 et 2011 - Plan de Sécurisation des Produits SR (2007-2010/2012-2015) - Rapports annuels d’étapes des AWPs 2009, 2010 et 2011 - Rapports d’activités des ONGs/Associations (ONDPH, GAIPDS, ACTN, RNCCC) - Rapports revues annuelles 2009, 2010 du Programme - Rapports revues à mi parcours des composantes 2011 - Rapports d’études et évaluations thématiques réalisées au cours de 2009, 2010 et 2011 :

o SR : ƒ Rapport d’évaluation du Plan National de Sécurisation des Produits SR ; ƒ Rapport d’évaluation de la feuille de route pour l’accélération de la réduction de la mortalité maternelle ; ƒ Rapport d’étude sur l’enquête Survie mortalité maternelle ; ƒ Rapport d’évaluation des besoins en SONU ; ƒ Rapport sur l’enquête prévalence contraceptive ; ƒ Rapport enquête sur les indicateurs GPRHCS

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ƒ Rapport sur l’enquête CAP du Programme SSRAJ ; ƒ Rapport sur l’évaluation rapide du Programme SSRAJ ; ƒ Rapport sur l’analyse de situation de l’intégration SR et VIH ; ƒ Rapport sur l’enquête cartographie PF ;

o P&D : ƒ Rapport d’étude sur l’impact de la croissance démographique sur l’Environnement au Niger ; ƒ Rapport d’étude sur la prise en compte des questions de population, Santé de la reproduction, et genre dans l’enseignement formelle au Niger ; ƒ Rapport d’étude sur le Programme de renforcement des capacités des institutions de formations sur les questions de Population et développement, de Santé de la Reproduction et de Genre ; o Genre : ƒ Rapport de l’évaluation à mi parcours du Programme de bonne Gouvernance (PABEG) ; ƒ Rapport d’étude sur l’identification des indicateurs et mise en place du mécanisme de collecte des données sur les VBG ; ƒ Rapport d’étude sur le Droit à la Santé ; ƒ Rapport de l’évaluation des cellules genre des Ministères ; ƒ Rapport de l’évaluation des formations des Ulémas sur le Genre ; ƒ Rapport de l’étude sur le rôle des institutions traditionnelles et religieuses ; dans la promotion des droits des femmes ; ƒ Rapport du Forum international sur l’Ecole des Maris ; ƒ Rapport sur l’évaluation interne des Ecoles des Maris (EdM) ; ƒ Rapport analyse d’une stratégie de l’UNFPA pour un partenariat avec les hommes dans la promotion de la santé de la reproduction (véronique Duchène, fev 2012) ƒ Act Forum international sur l’équité de genre dans un contexte islamique ƒ Manuel pour l’institutionnalisation du genre dans les organisations, les politiques et Programmes ƒ Matrice de Planification et de Suivi des Indicateurs du Programme de Coopération UNFPA-Niger 2009-2013 (mise à jour 2011).

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ANNEXE 3 : LISTE DES PERSONNES RENCONTREES

Nom et prénom(s) Fonction Lieu Mrs. Monique Clesca Representative Bureau UNFPA Hassane Ali Assistant Representative Bureau UNFPA Moustapha Askia IT Knowledge Sharing Bureau UNFPA Specialist Hamani Souley Administrative Associate Bureau UNFPA Fatima Goukoye Finance Associate Bureau UNFPA Dr Mohamed Dicko RHCS Advisor Bureau UNFPA Dr Mariama D. Pascal NPO SR Bureau UNFPA Dr Hassane Boukary NPO SR Bureau UNFPA Doudou Issa Sadou NPO Genre & Droits Bureau UNFPA Humains Dr Abdou Aboubacar NPO SR Bureau UNFPA Issa Abdoul Razaou NPO Suivi/Evaluation Bureau UNFPA

2. SANTE DE LA REPRODUCTION

Nom et Prenom Fonction Structure Localité Dr Abdou Illa Médecin Chef Hôpital District Loga Mr Souley Harouna Resp. épidémiologiste HD Loga Ousseïni Hassane Gestionnaire HD Loga Mr Seïddi Djibrill Major CSI urbain Loga Dr Diakité Oumarou Resp d’Antenne UNFPA Dosso Equipe DRSP Dosso Dr Toga Maîdagi Resp Antenne UNFPA Agadez Dr Abari EZZei Directeur Regional DRSP Agadez Dr Kalla Idi MCD CSI urbain Agadez Commune Mme Adam Falmata VNU/SR (sage femme) CSI urbain Agadez Commune Mme Hameya Major CSI Dagmanet/Agadez Hadiza Mme Inti Fatimatou PF Nut District Sanitaire Agadez Mme Karidjo Resp. Centre ami des Gagmanet/Agadez Mamata Jeunes Mr Abdoulmoumine Directeur Régional DRDJSC Agadez Anoutab Mme Imeran Barira Directeur reg adjointe DRPF/PE/PP Agadez Mohamed Ali Resp Antenne Unicef Agadez Maïga Resp OCHA Agadez Elessa Resp. Sécurité/SNU Agadez Dr Abdoulkarim Resp. Antenne UNFPA Zinder Assistante UNFPA Zinder Dr Garba Djibo Directeur Régional DRSP Zinder Dr Elidja Directeur régional Adjt DRSP Zinder Mme Abdoulaye Chef SR DRSP Zinder Rabi

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Dr Hamadou Idrissa Médecin chef CSI Matamèye/Zinder S.A. Abdoulkader Chef de Canton Canton Kantché/matamèye Dr Lamine Sako VNU/Chirurgien HD Matamèye Dr Yerima Bako MCD HD Matamèye Mme Rhissa Beya Sage femme HD Matamèye Hadiza Nani VNU /AT/SR Mme Doubou Ouma VNU/SF/aide chirurgien HD Matamèye Tiémogo Dr Issoufou Yahaya Médecin chef HD Mirriah/ZR Mme Kouboura AT/SR/VNU HD Mirriah/ZR Abba Moussa Mr Alat Mogaskia Préfet Préfecture Mirriah/ZR Mr le SG Secrétaire Général Préfecture M/ZRirriah Mr Mahama Bachir Maire Commune Mirriah/ZR Abdou ELH. Moutari Chef de Canton Canton Mirriah/ZR Moussa Mme Amadou Aïssa Resp/serv /Reproduction DRSP Maradi Dioffo Dr Doulla Médecin chef HD Mayahi Dr Idrissa Monkaïla Directeur Régional DRSP Maradi Dr Manzo Zaneidou Directeur Régional/adjt DRSP Maradi Mr Doula Resp . Antenne UNFPA Maradi Mahamamadou Mme Zoulahatou AT/SR UNFPA Maradi Mato Dr.Manzo Adamou Directeur Technique SR Ministère de la Niamey Population M. Soumana Directeur Général de la Ministère de la Niamey Adamou Population Population M. Koba Idrissa Ministère de la Niamey Population Mme SANDA Division PF Ministère de la Niamey Population Dr. DIALLO Division PF Ministère de la Niamey Population Dr ADAMA Kemou Chef Division PF Ministère de la Niamey Population Mme ABIBA Communicatrice Cellule Ministère de la Niamey IEC Population

Mme DIALLO Cellule IEC Ministère de la Niamey Ahoua Population Mme MOUSSA Coordinatrice REF Ministère de la Niamey Mariama Population Mme TIOMBIANO Chef Division SSRAJ Ministère de la Niamey Binta Population Dr Ousmane DSME Ministère de la Niamey Population

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Dr. Mahamadou MCD DRSP Aguié Moctar Dr. Abdou Haladou MCD, DRSP Adjoint Directeur Direction Régionale Maradi M. Oumarou Danlao Régional du Plan du Plan M. BICHIR Ibrahim Pairs éducateurs Centre Ami des Aguié Jeunes M. SAADE Pairs éducateurs Centre Ami des Aguié Sanoussi Jeunes M. ABDOUL Pairs éducateurs Centre Ami des Aguié Rachidinoussa Jeunes Melle Fadjimata Pairs éducateurs Centre Ami des Aguié Mahamadou Jeunes Mme BACHIR En fonction CSI Kantche Hamitou Dr. ELISHA En fonction DRSP Zinder Sanoussi Mme En fonction DRSP Zinder ABDOULAYE Rab Mme Maman Rabi Expert Programme Zinder SIDIKOU Décentralisation M. BISSADIMANI Pair éducateur Centre Ami des Mirriah Jeunes de M. MOUSTAPHA Pair éducateur Centre Ami des Mirriah Abdou Jeunes de Mirriah M. Tassirou Pair éducateur Centre Ami des Mirriah Laminou Jeunes de Mirriah M. Laouali Pair éducateur Centre Ami des Mirriah Ousmane Jeunes de Mirriah Dr. Abdousalam Médecin CSI Ami des Jeunes Mirriah Ibra M. Salissou Malam Membre Ecole des Maris Mirriah Sadi Mme Adja Vice-présidente ONG Solidarité Zinder Hadizatou IBRAHIM Dr. HAMED Médecin ONG Solidarité Zinder Dr. LUCIEN Médecin ONG Solidarité Niamey Représentant OCHA Agadez régional Représentant UNICEF Agadez Régional M. Ousseni Chef SAF DRSP Dosso bdoulaye Dr Diakite Oumarou Médecin Chef antenne Dosso UNFPA M. Amadou Idé Chef SPIS DRSP Dosso M. Ibrah Souley Chef DRS Dosso Soumbourou

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Mme Bello Zeinatou PF/nutrition DRSP Dosso Zakou Dosso Tahur Assistant Log/UNICEF DRSP Dosso M. Yagi Mai Aiki CRI DRSP Dosso Sidi BSR DRSP Dosso Mme Hassoumi Chef SGRH Dosso Zeinabou M. Djibo Abdou Chef SHP/ES Dosso

3. Population et Développement/GENRE (1)

Prénoms et noms Statut/fonction Localité Dr Azaratou Inoussa DG Promotion de la femme Niamey Directrice santé de la mère et Dr Harakoy Aissata Ly Niamey de l’enfant Sani Oumarou DEDS, INS Niamey Soumana Adamou DG Population Niamey Idé Djermakoye Coordonateur ONDPH Niamey Chargé de programmes Soumaila Mamadou Niamey ONDPH Ibrahim Yahaya Groupement Islamique Niamey Wali Boubacar ANDDH Niamey Haidara Mohamed Coordinateur SongES-Niger Niamey Ali Abdoulaye Coordonateur, VIE Niamey Amadou Hadijatou Coordinatrice Cellule EmEP Niamey Aboubacar Responsable volet Population Tahirou Salifou et développement, Cellule Niamey EmEP Responsable volet Eau- Ibrahim Amadou Hygiène-Assainissement, Niamey Cellule EmEP Yayé Saidou DG Plan Niamey Gestionnaire Antenne Hamadou Doulla Maradi UNFPA Maradi At. SR, Antenne UNFPA Zoulahatou Mato Maradi Maradi Dr Idrissa Mounkaila DRSP Maradi Maradi Hajiya Maimouna Magagi DRPPFPE Maradi Maradi Idrissa Dan Inna DR Statistique Maradi Maradi Président Collectif Liman Mahaman Manirou associations islamiques Maradi Salifou Maradi Liman Almou Antoma Président AIN Maradi Maradi Responsable Foyer CNSS Sani Amina Maradi Maradi Responsable Service social Hajiya Sadou Habi Maradi CNSS Maradi Idrissa Dan Ina INS Maradi

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Assistant social, Service Garba Bakoye Maradi social CNSS Maradi Responsable Antenne Mohamed Abdoulaye Maradi ANIMAS-SUTURA Comptable Antenne Almoustapha Hassane Maradi ANIMAS-SUTURA Coordonateur PCM- Michel Kabalissa Maradi Programme Conjoint Maradi Expert national en Idrissa Harouna Maradi planification PCM Utilisatrices des services de Groupe de femmes Maradi-Tchadoua la SR Responsable Antenne Dr Abdoulkarim Maiga Zinder UNFPA Dr Garba Djibo DRSP Zinder Zinder Salissou Rabo Oubandawaki DRJSC Zinder Zinder Abdou Harouna DRJ Zinder Zinder Boubacar Salaou Directeur adjoint INS Zinder Salissou Zakari SG SOS/FEVVF Zinder Zinder Mari modèle, Sabon Gari, Souley Elhaj Sani Dan Tchiao Canton de Bande Mari modèle, Babban Sarari, Abdoulaye Hassane Dan Tchiao Canton de Bande Midou Amadou Président ACTREN Zinder Zinder Directeur adjoint DRPPFPE Zinder Ibro Ala Zinder

4. Population et Développement/Genre (2)

Nom et prénom Fonction Localité Cheffe division Promotion de Zinder Mamane Mariama la femme, DRPPFPE Zinder Vice Président ANDDH Zinder Issoufou Gambo Zinder Hassane Magaji Trésorier ANDDH Zinder Zinder Sanoussi Hajiya Salmata Conseillère ANDDH Zinder Zinder Ibrahim Aichatou Présidente ANDDH Zinder Zinder Aboubacar Mahaman Zinder SG ANDDH Zinder Moustapha Presidente antenne régionale Zinder Aichatou Lawali de ANBEF Liman Malam Oumarou Leader association islamique Zinder Mari modèle, bénévole Moustapha Abdou Centre d’écoute des jeunes Mirriah Mirriah Bénévole Centre d’écoute Moussa Nazir Mirriah des jeunes Mirriah Malama Madina Présidente Union des écoles Zinder

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coraniques du Niger Dr Abari Ezé DRSP Agadez Agadez Abdoulmoumin Anoutab DRJSC Agadez Agadez Directrice adjointe Imeran Barira Agadez DRPPFPE Agadez Responsable Antenne Dr Toga Maïdagi Agadez UNFPA Agadez Directeur adjoint DRFPE Idi Labaran Agadez Agadez Maïga Ibrahim OCHA Agadez Agadez Mohamed Ali Ag Hamana UNICEF Agadez Agadez Moctar Saley UNDSS Agadez Agadez Idrissa Moussa Trésorier ANDDH Agadez Agadez Fizazi Liman Ahar Président AIN Agadez Agadez Salou Bakar Président ANDDH Agadez Agadez ANDDH, Parajuriste Alkassoum Mato Agadez Commune Agadez Responsable Antenne Dr Diakité Oumarou Dosso UNFPA Dosso Ousseini SAF, DRSP Dosso Dosso Abdou Idé Président ANDDH Dosso Dosso Bako Maman Conseiller ANDDH Dosso Dosso Amadou Adamou DRPPFPE Dosso Dosso SG Association Djamayat Adamou Zeinabou Dosso Nassirata-Dini Dosso CES Dosso, formatrice Houssei Abdou Dosso élèves jeunes défenseurs CES Dosso, formateur élèves Hassane Seini Dosso jeunes défenseurs DDPPFPE , ancien Djibrina Nalokoyo Dosso DDPPFPE Loga REFEN Dosso, Présidente Rakiatou Ali Soumaila Dosso cadre de concertation Chargé de programme VBG, Anifa Soumana Niamey Oxfam Chargé de Programme CFPF, Abdou Sahirou Niamey Swisscontact Gali … MP/PF/PE Niamey

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Annexe 4 : Cartographie des parties prenantes

Région Santé de la P&D Genre reproduction (SR) NIAMEY - OMS - MP/PF/PE - Groupe Thématique - ONUSIDA - Ministère du Plan Genre et Droits - UNICEF de l’aménagement Humains du Système - PNLS du Territoire et du des Nations Unies : - PNUD développement président UNICEF - Ministère Santé Communautaire - SWISSCONTACT Publique (MPAT/DC) - SONGES - Ministère - Institut National de - OXFAM QUEBEC Population, la Statistique - Direction Générale de Promotion - Cellule la Promotion de la Femme et EmEP/Ministère Femme et du Genre au Protection de l’Education MP/PF/PE Enfant National (MEN) - Ministère de la (MP/PF/PE) - Ministère de justice/direction des - Ministère l’Intérieur droits de l’homme et Jeunesse & - Association de l’action sociale Sport Nigérienne des - Association - ANBEF Chefs Nigérienne de défense - Lafia Matassa Traditionnels des droits de l’homme - OXFAM (ACTN) (ANDDH) - SONGES - Groupement des - CONIPRAT - Association Associations Chefs Islamiques pour le Traditionnel développement (ACTN) Economique et - Groupement des Social (GAIPDS) Associations - Organisation Islamiques pour Nigérienne pour le le Développement à développement la base du Economique et potentiel Humain Social (ONDPH-Niger) (GAIPDS) - Réseau des - Faculté des chercheurs en Sciences de la P&D Santé - Réseau National des Communicateurs pour un Changement de Comportement (RNCCC)

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AGADEZ - ANIMAS - DRPPF/PE - DRPPF/PE SUTURA - OBSERVATOIRE - OBSERVATOIRE - DRSP RELIGIEUX RELIGIEUX - CRLCS - OBSERVATOI RE RELIGIEUX - DRJS - DRFP/E - UNICEF - PNUD - PAM TAHOUA - DRSP - DRPPF/PE - DRPPF/PE - CRLCS - OBSERVATOIRE - OBSERVATOIRE - OBSERVATOI RELIGIEUX RELIGIEUX RE RELIGIEUX - DRJS - DRFP/E - CENTRE AMIS DES JEUNES « ADER 2025 » - UNICEF - PNUD - PAM ZINDER - Gouvernorat de - Direction Régional Zinder de la Population, - Direction Promotion de la régional de la femme, Protection Santé publique Enfant (DRSP) - Direction régionale MP/PF/PE (DRP/PF/PE) - Direction régionale jeunesse (DRJ) MARADI - Animas Sutura - Direction Régional - SONGES de la Population, - DRSP de Promotion de la Maradi femme, Protection - District Enfant Sanitaire d’Aguié - District Sanitaire de - District

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Sanitaire de Tessaoua - District Sanitaire de Guidan Roumdji - District Sanitaire de - District Sanitaire de Mayahi - District Sanitaire de Maradi Commune - CHR de Maradi - ONG SONGES - ONG ANIMAS SUTURA - Radio Communautaire de Gabi - Radio Communautaire de Mayahi - Radio Communautaire de Tessaoua - Radio Communautaire d’Aguié - Radio Communautaire de - Radio Communautaire Garkuwa DOSSO OMS - DRFP/E UNICEF UNICEF - UNICEF Plan Niger PAM - Direction Régional DRFP/E FC de la Population, ANBEF VEDDN Promotion de la Plan Niger femme, Protection DRSP Enfant CRLCS DRJS DRFP/E ANBEF DREN

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TILLABER - OXFAM - Direction Régional Y de la Population, Promotion de la femme, Protection Enfant

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ANNEXE 5 : Matrice d’évaluation

CRITERIA EVALUATION WHAT TO CHECK DATA SOURCES DATA COLLECTION QUESTIONS METHODS COMPONENT 1: ANALYSIS BY FOCUS AREAS RELEVANCE Reproductive To what extent are Check whether reproductive Target beneficiary groups. Health the objectives of the health services for refugee Local health authorities’ staff reproductive health populations are incorporated in Annual Work Plans Study of relevant documentation focus area of the UNFPA supported/funded Contingency plan for the 2008-2012 CPAP activities, plans, and programmes; refugees in the Northern adapted to the needs and the geographical consistency Region. of the population? of the programme vis-à-vis the National Family Health needs and problems of the target Survey Comparative analysis of groups. programming documents Target beneficiary groups. Local health authorities’ staff To what extent are Check whether UNFPA National Health Policy and the objectives of the programme is in line with the Reproductive Health Strategy reproductive health national reproductive health 2005-2015 Comparative analysis National focus area strategy and programmes; and Personnel at the Ministry of Family Health Survey – country component in line especially, whether the current Public Health programme objectives with the priorities UNFPA strategy in terms of Laws and by-laws of the national family planning is appropriate Sector programme policies and vis-à-vis the new national documents programmes? reproductive health strategy.

Semi-structured interviews

Gender To what extent are Check whether gender equality Target beneficiary groups. Equality the intervention objectives and approaches of the Local authority personnel. strategies of the current CPAP take account of National Family Health Group discussions with final gender equality regional diversity in terms of Survey beneficiaries focus area of the ethnicity and culture. Check Ministry of indigenous 2008-2012 CPAP whether UNFPA country communities adapted to the programme objectives correspond Sector programme country’s ethnic and to need according to the National documents cultural diversity? Family Health Survey. Annual Work Plans

ICPD and CEDAW progress reports Check whether the objectives of UN agencies locally involved To what extent are International Conference on in reproductive health issues the objectives of the Women, CEDAW, UNDAF and (UNFPA, WHO, UN gender equality the Strategic Plan of UNFPA are Women, UNDP). focus area reflected in UNFPA National Health Policy and component in line programming documents. Health Sector Strategy 2005- with the priorities 2015 of the national and Personnel at the Ministry of international policy Public Health and Ministry of frameworks? Gender Laws and by-laws Population & To what extent are Check to what extent the priority Growth and Employment Study of relevant documentation Developm the objectives of the areas of the Growth and Strategy Paper

ent CPAP aligned to Employment Strategy Paper have National Development Comparative analysis between the objectives in the been included in CPAP objectives Strategy policy and programming documents Growth and and interventions. Annual Work Plans Employment Personnel at the Ministry of Semi-structured interviews Strategy Paper Planning and Development documents and Check the balance between and at the Ministry of Social Group discussions with civil society responding to the policy-level and project-level Affairs organisations national priorities? initiatives. Check whether the Civil society organizations three pilot interventions in the Laws and by-laws To which extent CPAP have been appropriately CPAP planned designed for scale-up and interventions are replication. appropriately designed to reach the goals of the National Development Plan in terms of better service provision to citizens through evidence-based planning of policies? EFFECTIVENESS Reproductive Health To what extent Check degree of completion of CPAP M&E Framework were the excepted outputs planned in the CPAP indicators outputs of the against indicators. CPAP M&E Plan progress CPAP achieved reports

(both in terms of Check whether there is evidence National Statistics Bureau Study of documentation quantity and that completed outputs are figures quality)? contributed to planned outcomes. Demographic Health Survey data for 2010 Check especially whether there Personnel at the Ministry of have been significant changes in Health at central, provincial marginalised populations i.e. poor at district levels. women in both rural and urban Progress reports of the Comparative analyses of the value To what extent settings, women affected by Ministry of Health of CPAP indicators (targets versus were the targeted HIV/AIDS, young girls. Beneficiary groups / actual values) groups of communities beneficiaries UNDAF progress reports / reached by UNFPA mid-term review support? Implementing partners Quarterly and annual implementation progress reports UNICEF annual reports and evaluations Semi-structured interviews UNFPA country office staff Are these Country Office Annual beneficiaries taking Reports advantage of Previous evaluations Gender Equality benefits from the Check degree of completion of CPAP M&E Framework intervention outputs planned in the CPAP indicators supported? against indicators. CPAP M&E Plan progress reports Check especially the degree of National Statistics Bureau Group discussions to asses the

geographical and demographic figures quality of the outputs coverage of gender activities i.e. Beneficiary groups / whether all provinces and health communities districts targeted by the Implementing partners interventions have effectively and Quarterly and annual Have there been equally benefitted from the implementation progress any unintended interventions. reports. effects, positive or United Nations Development negative, direct or Check whether the fact that Fund for Women (UNIFEM) indirect? UNFPA is the only agency reports and evaluations operating in the Southern region UNFPA country office staff has led to any intended Country Office Annual displacement effects e.g. other Reports agencies deciding not to intervene Previous evaluations in the area. Population & Check degree of completion of CPAP M&E Framework Development outputs planned in the CPAP indicators against indicators. CPAP M&E Plan progress reports Check whether the achievement Implementing partners of the outputs at national level is Quarterly and annual followed by an effective use at implementation progress provincial level. reports. Personnel at the Ministry of Planning and Development at central and provincial levels. UNFPA country office staff Country Office Annual

Reports Previous evaluations EFFICIENCY Reproductive Health To what extent did Check whether administrative and Atlas records the intervention financial procedures allow for mechanisms smooth, accountable and Country office information Study of documentation (financing responsive management of management systems instruments, financial and human resources. Annual Work Plans administrative Country Office Standard regulatory Check whether there have been Progress Reports (SPR) framework, staff, deviations to the planned budgets Implementing partner Comparative analyses of planned timing and in all areas, and whether quarterly and annual progress and actual expenditure and activities procedures) foster workflows have been smooth or reports or hinder the whether there have been Donors (providing funding to achievement of the bottlenecks. Analyse UNFPA country office) programme repercussions on activities and Implementing partners Semi-structured interviews outputs? outputs. Beneficiary Check in particular the role and groups/communities contribution of soft-activities in UNFPA country office staff producing the outputs. To what extent were activities Check deviations from planned managed in a activities (newly added activities, manner to ensure cancelled activities) and their the delivery of consequences on the quantity and quality outputs? quality of the outputs. SUSTAINABILITY Reproductive Health Check in particular to what extent Beneficiary groups / Study of documentation

To what extent are the government and communities the benefits likely implementing partners have the Line ministries’ personnel to continue beyond financial means for continued Provincial and local program support in maintenance of authorities Semi-structured interviews termination? facilities, procurement of Implementing partners medicines and conducting follow- through refresher training sessions. Assess whether UNFPA UNFPA country office staff Group discussions with target Were the activities has taken any mitigating steps beneficiaries and local authorities and outputs and whether there might be designed taking into problems in this regard. CPAP Gender Equality account a handover Check if the current changes in Annual Work Plans to local partners? the legislative framework for gender (Gender Act) will have Previous evaluations any implications in terms of Do interventions in sustainability, and assess what the focus area UNFPA is doing to offset incorporate exit potential adverse consequences in strategies? this regard.

To which extent has Assess in particular whether the UNFPA been factors ensuring ownership were able to support its factored in the design of partners and the interventions in the context of the beneficiaries in country’s vast ethnic diversity. Population & developing Check what measures and coping Development capacities that strategies have been taken to ensure the minimise the adverse effects of

durability of the country’s traditional high staff outputs, and turnover in the Ministry of eventually Planning and Development and outcomes? provincial authorities.

COMPONENT 2: ANALYSIS OF THE STRATEGIC POSITIONING STRATEGIC ALIGNMENT Corporate dimension To what extent is Check whether the country office CPAP Study of documentation the implementation prioritised intervention strategies CPD of the country targeted at the most vulnerable, UNFPA Strategic Plan Semi-structured interviews programme aligned disadvantages, marginalised and with UNFPA excluded population groups in All the information collected Strategic Plan line with the stipulations of the when assessing the dimensions? (And UNFPA Strategic Plan? If not, effectiveness criterion in particular with why? special attention to Check whether support of south- Ministry of External disadvantaged and south cooperation is done in a Relations vulnerable groups rather ad-hoc manner or through and the promotion the enhanced use of local of south-south capacities and as a means to share cooperation? best practices. Also check whether south-south cooperation related indicators are included in the CPAP results’ framework or any other management tool.

Systemic dimension30 To what extent is Check whether the CPAP is in UNDAF, UNDAF mid-term Study of documentation the country line with the UNDAF and also review programme, as whether UNDAF fully reflect the CPD, CPAP Semi-structured interviews currently interests, priorities and mandate AWP implemented, in of the UNFPA in the country If Resident Coordinator line with the any aspects have not been Resident Coordinator Annual Focus group with representatives of UNDAF? Are there included, find out the reasons Report UNICEF, UN Women, WHO, any mismatches? If why. UN organisations: UNICEF, UNAIDS and UNDP. so, what measures UN Women, WHO, have been adopted Check what are the main UNAIDS and UNDP. to reverse the coordination mechanisms and Donors situation? their quality. In the event of Line Ministries inadequate coordination To what extent is mechanisms, check the the UNFPA CO implications for UNFPA strategic coordinating with positioning. other UN agencies in the country, particularly in the event of potential overlaps?

30 Optional, depending on whether there are enough resources (man-days) to undertake this assessment.

RESPONSIVENESS

To what extent has Check in particular the speed and Beneficiary the CO been able to timeliness of the response. groups/communities respond to changes Semi-structured interview Check whether the scale of the in national needs and priorities or to response was adequate in relation to the magnitude of the demands. Senior management in line shifts caused by ministries and national crisis or major Check especially the balance government counterparts Focus group political changes between short-term and to specific ad- responsiveness and long-term hoc urgent requests development objectives Implementing partners of partner country embedded in UNFPA corporate counterparts? What mandate: has responsiveness was the quality of implied deviations to the UNFPA Donors the response? mandate?

Has the response Check the degree of flexibility in capacity of the redirecting funds and adapting Other UN organisations country office objectives and interventions in experienced any light of urgent requests. repercussions in terms of major deviations in planned resource

allocations and in terms of maintaining the coherence of the country programme as set forth in the then CPAP?

ADDED VALUE

What is the added In case the added value is not Beneficiary Semi-structured interview value of UNFPA in tangible or recognized, find out groups/communities the development the reasons why. In case there is a

partners’ country tangible added value, examine the context as perceived main UNFPA comparative Senior management in line by national strengths in the country – ministries and national Focus group stakeholders? particularly in comparison to government counterparts other United Nations organisations, and find out whether they are due to UNFPA What are the main Implementing partners UNFPA corporate features or are comparative explained by specific aptitudes of strengths in the the country office. Donors country – particularly in comparison to other Check whether there is evidence UN agencies? Are of possible substitution or Other United Nations they a result of displacements effects on the organisations

UNFPA corporate private sector, civil society features or are they organisations, academia, specific explained by the government bodies and other specific features of development partners in the the CO? country, including other United Nations organisations. Has UNFPA had any intended substitution or displacement effects at national, provincial or local level? If so, what is the magnitude of such effect and what are their repercussions?

Annexe 6 : Outils

OUTILS SANTE DE LA REPRODUCTION

Interview des informateurs clés (Partenaires d’Exécution)

Date /_____/_____/_____/

Institution : ______

Personne(e) interviewée(s) ______

Pertinence

1. Disposez-vous d’un exemplaire du programme 2009-2013 ? 2. Quelle a été votre contribution dans l’élaboration du programme 2009-2013 ______

3. Quelles sont les cibles touchées par les interventions du programme qui relèvent de votre domaine ? ______

Efficacité

4. Qu’est ce qui a été fait par le programme pour l’atteinte des résultats (produits) qui vous concernent et quels ont été les changements obtenus?

Efficience

5. Que pensez-vous de la mise à disposition des ressources (humaines, matérielles, financières) pour la mise en œuvre de ce 7è programme? ______

6. Comment jugez-vous les procédures administratives et de gestion financière du programme ? ______

7. Dans le cadre de la mise en œuvre, quels partenariats ou collaboration avez-vous développé pour optimiser l’atteinte des résultats ? ______

Durabilité

8. Quels effets le Renforcement des capacités peut avoir sur la durabilité ? ______

9. Que pensez-vous de l’appropriation des actions mises en œuvre ? ______

10. Les politiques, outils et procédures développées par le programme sont-elles appliquées ou utilisées ? Et comment ? ______

11. Quelles stratégies ont été développées et mises en place pour assurer la continuité des activités sur le terrain ? ______

Alignement stratégique

Capacité de réponse

12. Quels changements importants dans les besoins et priorités nationales en matière de SR VIH ont été observés au cours de la période du programme (depuis 2009) ? ______

13. Quelles réponses ont été apportées par l’UNFPA en période d’urgences humanitaires ? Quel rôle a joué l’UNFPA pendant les inondations et les crises alimentaires ? ______

Valeur ajoutée

14. Parmi tous les partenaires de la SR, que fait de façon spécifique, l’UNFPA par rapport aux autres ? ______

15. Quelles auraient pu être les conséquences sur l’atteinte des résultats en SR & VIH en général, en l’absence de l’UNFPA ? ______

16. Quelle est votre opinion sur le programme ? ______

Cadre institutionnel de gestion et Système de suivi et évaluation du programme

17. Que pensez-vous des rencontres de coordination dans le cadre du programme ? (Régularité, qualité du contenu, prise de décision) ______

18. Quelle influence le mécanisme de gestion a pu avoir sur la réalisation des activités ? ______

19. Quels ont été les succès et obstacles rencontrées dans la gestion du programme ? ______

20. Que pensez-vous du système de suivi et d’évaluation ? (Y a-t-il un dispositif permettant de colleter les informations sur la mise en œuvre, Rapports, collecte des données pour les indicateurs de suivi, études.etc….) ______

21. Quelles décisions sont prises au vue des résultats des indicateurs ? ______

Rapports disponibles ?

______

Données statistiques disponibles ? Indicateurs de suivi du programme ?

Synthèse

En résumé qu’est-ce qui a donné des résultats tangibles dans ce programme ou cours de la période sous-revue ?

______

Qu’est-ce qui a moins bien marché ?

______

Quelles sont vos suggestions pour le futur programme ?

______

Focus groupes femmes utilisatrices de SR VIH

Pertinence

1. Quels sont les problèmes en matière de santé de la reproduction que vous rencontrez ici • CPN/Accouchements ? • Soins et suivi des enfants ? • Planification familiale ? • Avortements ? • IST/VIH/Sida ? • Autres ? 2. Quels sont selon vous ceux qui paraissent les plus importants et vous tiennent à cœur? 3. Le programme SR en cours couvre-t-ils ces besoins importants? 4. Qu’est-ce qui manque ?

Efficacité

5. Depuis quand fréquentez-vous ce centre ? 6. Quelle appréciation faites-vous des prestations qui y sont menées y compris au niveau communautaire? 7. Qu’est-ce qui a changé dans l’offre des services au niveau de ce centre ou dans les structures environnantes depuis 2009? 8. Quels changements significatifs les actions mises en œuvre ont pu avoir sur vous- même ou sur la communauté ? 9. Quelles difficultés rencontrez-vous pour avoir accès aux services de SR ? 10. Quelle est votre opinion sur la poursuite des activités sans le soutien de l’UNFPA? 11. Quelles sont vos suggestions pour améliorer l’offre des services de SR de qualité aux femmes ?

Focus groupes jeunes et adolescents (filles et garçons) utilisateurs de SR VIH

Pertinence

1. Quels sont les problèmes en matière de santé de la reproduction que vous rencontrez ici ? • Grossesses précoces ? • Avortements ? • IST/VIH/Sida ? • Harcèlement sexuel ? • Autres ? 2. Quels sont selon vous ceux qui paraissent les plus importants et vous tiennent à cœur? 3. Le programme SR en cours et les services qui vous sont offerts, couvrent-t-ils ces besoins importants? 4. Qu’est-ce qui manque ?

Efficacité

5. Depuis quand fréquentez-vous ce centre ? 6. Quelle appréciation faites-vous des prestations qui y sont menées y compris au niveau communautaire? 7. Qu’est-ce qui a changé dans l’offre des services au niveau de ce centre ou dans les structures environnantes depuis 2009? 8. Quels changements significatifs les actions mises en œuvre ont pu avoir sur vous- mêmes ou sur la communauté ? 9. Quelles difficultés rencontrez-vous pour avoir accès aux services de SR et VIH? 10. Comment comptez-vous poursuivre les activités dans l’avenir ?

GUIDES D’ENTRETIEN : POPULATION ET DEVELOPPEMENT

Questions introductives : Rôle de la cellule de Coordination du Ministère du Plan, de l’Aménagement du Territoire et du Développement Communautaire :

‐ Quel est exactement le rôle du Ministère du Plan, de l’Aménagement du Territoire et du Développement Communautaire en ce qui concerne la prise en compte des questions de population dans la planification du développement ? ‐ Y a-t-il d’autres Directions qui sont intéressées par ces questions ? Si oui, lesquelles ? ‐ Quel type d’appui recevez-vous de l’UNFPA ? Interview approfondie conduisant à une série de questions :

• Rôle et objectifs de l’organisation : ‐ Décrivez nous brièvement le rôle que joue votre structure au sein du Ministère d Plan ‐ Intégrez-vous les questions de population dans vos politiques, plans et programmes de développement ? si oui, comment le faites-vous ? sinon pourquoi ? quelles difficultés rencontrez-vous ? Que proposez-vous pour surmonter ces difficultés ? ‐ Quel est le niveau de votre collaboration avec les ministères clés comme la Santé, l’Education, la Promotion de la Femme ?

‐ Quels changements avez-vous constatés en matière de prise en compte des questions de population en ce qui concerne les méthodologies, l’intérêt manifesté par les cadres des différents ministères sectoriels ? ‐ Avez-vous reçu une formation dans ce domaine ? ‐ Quelles sources en matière de population utilisez-vous pour obtenir des données ? sont-elles accessibles et de bonne qualité ? ‐ De quel type d’appui avez-vous prioritairement besoin ? • Connaissance du programme par l’organisation ‐ Parlez-nous un peu du programme de coopération Niger-UNFPA 2009-2013 ‐ D’une manière générale, êtes-vous satisfaits/non satisfaits de ce programme ? ‐ Quel a été le niveau de votre implication dans la conception dudit programme ? ‐ Quels sont ses points forts et points faibles ? ‐ Quels sont les aspects du programme qui ont posé le plus de problèmes ? Pourquoi ? • Connaissance du programme à travers ses activités, ses produits, ses indicateurs et ses effets ‐ Quels changements notables y a-t-il eu entre le programme précédent et le programme actuel ? ‐ Quels indicateurs ont été utilisés pour suivre les progrès vers l’atteinte des résultats ? ‐ Ces indicateurs sont-ils pertinents et aptes à mesurer les résultats ? ‐ Y a-t-il eu des changements majeurs au Niger qui aient pu affecter le programme ? • Suivi et Evaluation ‐ Comment vous organisez-vous pour suivre le programme ? Qui fait quoi ? ‐ Utilisez-vous les indicateurs du CPAP ? ‐ Comment sont collectées les données sur les indicateurs et mises à votre disposition ? ‐ Quelle a été l’utilité de ces indicateurs ? ‐ Que suggérez-vous pour améliorer la situation ? • Contribution de l’UNFPA ‐ Quels sont les principaux objectifs de votre institution en matière de population et développement ? ‐ Quelle a été la contribution de l’UNFPA vis-à-vis desdits objectifs ? ‐ A votre avis, quels sont les aspects de P&D sur lesquels une attention particulière doit être portée ? ‐ En dehors de l’UNFPA, y a-t-il d’autres organisations qui travaillent avec vous dans le domaine de population et développement ? ‐ Quelle est la valeur ajoutée de l’UNFPA par rapport aux questions de population et développement en tenant compte de ce que font les autres partenaires ? ‐ A votre avis, qu’est-ce que l’UNFPA peut faire, et qu’est-ce qu’il n’est pas capable de faire ? • Forces et faiblesses de la coordination du 7è programme ‐ A votre avis, quelles sont les forces et faiblesses de la coordination globale du programme ? ‐ Quels sont les aspects de P&D qui demandent à être renforcés ? ‐ Quel rôle doit jouer l’UNFPA en matière de renforcement des capacités ?

• Durabilité ‐ Les produits et les effets obtenus sont-ils susceptibles de perdurer après le programme ? ‐ Les partenaires nationaux sont-ils prêts à poursuivre les mêmes activités après le programme ? En sont-ils capables et en ont-ils les moyens ? • Perspectives ‐ Comment voyez-vous le prochain programme en termes de stratégies, de produits, d’indicateurs, d’effets ? ‐ Que pensez-vous de l’utilisation des résultats de cette évaluation finale ? ‐ Compte tenu de la situation politique et économique actuelle du Niger quels changements prévoyez-vous pour qu’ils soient pris en compte dans le prochain programme ?

GUIDE A L’INTENTION DES INSTITUTIONS BENEFICIAIRES

Questions introductives :

• En tant que institution bénéficiaire, pourquoi vous intéressez-vous au domaine de population et développement ? • Quel rôle jouez-vous exactement dans ce domaine et de quel appui bénéficiez- vous de la part de l’UNFPA ? Interview approfondie sur la base d’une série de questions :

• Connaissance de l’organisation ‐ Description du rôle de l’organisation ‐ Dans quelle mesure prend-elle en compte les questions de population dans la planification du développement ? pourquoi ? ‐ Quelles sont les difficultés rencontrées ? ‐ Y a-t-il eu des formations sur l’intégration des questions de population ? ‐ Quelles sources de données sont-elles utilisées ? sont-elles satisfaisantes et facilement accessibles ? ‐ Quels sont les besoins prioritaires dans la prise en compte des questions de population ? quel appui souhaité ? • Comprendre le programme ‐ Parlez-nous du 7è programme Niger-UNFPA 2009-2013 ‐ D’une manière générale, êtes-vous satisfaits des résultats de ce programme ? si oui, pourquoi ? sinon, pourquoi ? ‐ Quel intérêt en tirez-vous ? ‐ Quels sont les aspects les plus positifs du programme ? pourquoi ? ‐ Quels sont les problèmes majeurs qui se sont posés au programme ? ‐ Quels sont les facteurs externes qui ont influencé la mise en œuvre du programme ? • Visibilité de l’UNFPA ‐ Quelle a été la contribution de l’UNFPA à l’atteinte des objectifs fixés dans le cadre de population et développement ?

‐ Ces objectifs étaient-ils alignés par ordre de priorité ? ‐ D’autres donateurs travaillent-ils pour les mêmes objectifs ? ‐ Quels sont les principaux défis auxquels UNFPA fait face ? d’après-vous, comment peut-il faire pour les surmonter ? • Forces et faiblesses de l’institution ‐ A votre avis, quels ont vos forces et vos atouts ? ‐ Quels sont les aspects que vous voudriez voir améliorés ? ‐ Comment l’UNFPA peut-il vous y aider ? • Durabilité ‐ Pensez-vous que les résultats obtenus pourront perdurer après le programme ? ‐ Les partenaires nationaux pourront-ils assurer la relève ? en auront-ils les moyens ? • Perspectives ‐ Comment voyez-vous le prochain programme en termes de stratégies, de produits, d’indicateurs, d’effets ? ‐ Que pensez-vous de l’utilisation des résultats de cette évaluation finale ? ‐ Compte tenu de la situation politique et économique actuelle du Niger quels changements prévoyez-vous pour qu’ils soient pris en compte dans le prochain programme ?

Outils Genre

Les groupements de femmes (Questionnaire individuel)

Questions générales

• Identification de l’interviewée ( profession, situation matrimoniale) • Quels sont les problèmes de genre qui existent dans votre communauté ? • Quelles dispositions ont été prises pour régler ces problèmes de genre ? • Depuis quand travaillez-vous avec l’UNFPA ?

Pertinence

• Quelles actions avez-vous déjà menées avec l’UNFPA dans le cadre de ce programme ? • Ces actions répondent-elles à vos besoins prioritaires ? Pourquoi ?

Efficacité

• Quels sont les changements ces actions ont-elles apporté dans votre environnement familial et socioéconomique ? • Les interventions du programme ont-elles incité d’autres actions dans votre environnement ? Lesquelles ? • Ces nouvelles actions ont apporté quels changements dans votre environnement familial et socioéconomique ?

Efficience • Avez-vous reçu des équipements ? • Quels types d’équipements avez-vous reçu ? • Quelle utilité en avez-vous fait ? • Quelle appréciation pouvez-vous faire par rapport à la performance de ces équipements ? • Avez-vous bénéficié d’autres ressources de la part de l’UNFPA ? Durabilité/Pérennité • Avez-vous bénéficié des formations de la part de l’UNFPA? • Quels ont été les thèmes qui ont été abordés ? • Votre appréciation par rapport à la formation ? • Comment se fait le suivi au niveau de vos activités ? Avec quelle périodicité ? • Forces et faiblesses de votre collaboration avec l’UNFPA • Suggestions pour une meilleure collaboration avec l’UNFPA Les groupements de femmes (Focus group) • Identification du groupement (Année de création, existence de textes juridiques, existence de compte d’épargne, nombre de membres par sexe) • Quels sont les problèmes de genre qui existent dans votre communauté ? • Quelles dispositions ont été prises pour régler ces problèmes de genre ? • Depuis quand travaillez-vous avec l’UNFPA ? Pertinence • Quelles actions avez-vous déjà menées avec l’UNFPA ? • Ces actions répondent-elles à vos besoins prioritaires ? Pourquoi ? Efficacité • Quels sont les changements ces actions ont apporté dans votre environnement familial et socioéconomique ? • Les actions de l’UNFPA ont-elles incités d’autres actions dans votre environnement ? Lesquelles ? • Ces nouvelles actions ont apporté quels changements dans votre environnement familial et socioéconomique ?