Chemin des pitons Le Volcan -

De piton en piton, une belle randonnée aux nombreux points de vue, à travers la végétation d’altitude et les prairies.

Altitude min 1719 m / max 2153 m Infos pratiques 5 h Peu difficile Boucle 11.7 km 576 m

Thèmes Agriculture Étang, ravine et cascade Flore Géologie Patrimoine culturel et bâti Point de vue

Accès routier Transports Depuis la RN3 à Bourg Murat, à hauteur de Pas de transport collectif entre Bourg Murat et la Cité du Volcan, tournez en direction du le parking du Piton Textor. La boucle peut aussi Volcan et suivez ces panneaux sur une se faire à partir de la RN3/Chalet des Pâtres, douzaine de kilomètres jusqu’au parking de en s'arrêtant à l'arrêt « GR » Piton Textor, celui à gauche du côté de la du réseau Car Jaune. grande antenne.

Parking conseillé : Parking du Piton Textor, route forestière du Volcan, Plaine des Cafres.

Itinéraire

Départ / Arrivée : Parking Piton Textor, route forestière du Volcan, Plaine des Cafres Balisage : GR® R2

Au dépat du parking du Piton Textor, empruntez la piste en direction de l’antenne. Au pied de cette antenne, suivez à gauche le sentier « Chalet des Pâtres par le chemin des pitons ». Continuez sur ce sentier (GR balisé en rouge et blanc) jusqu’aux pâturages, puis entamez la remontée en prenant le sentier balisé en blanc : « Piton Textor par les pâturages ». À l'issue de cette remontée, ne suivez pas les sentiers équestres balisés en jaune/orange et restez sur l’itinéraire balisé en blanc jusqu’au retour au parking.

Recommandations

Préférez un départ tôt dans la matinée (conseillé : 8h) pour profiter des points de vue : ennuagement et pluie fréquents en milieu de journée.

Chemin des pitons • Parc national de La Réunion 1/5 Sur votre chemin...

* Les tracés des itinéraires sur Rando tec-tec sont régulièrement mis à jour et peuvent être décalés par rapport au fond de carte IGN.

Panorama du Piton Textor (A) Végétation altimontaine (B) Petit Tamarin des Hauts (C) Étang du Piton Argamasse (D) Ravines et forte hydrologie (E) Pitons et géologie récente (F) Bulbophyllum (G) « Velours blanc » (H) Platanes sous les tropiques (I) Ajonc d'Europe (J) Fleur jaune (K) Élevage sur le massif du volcan (L)

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Panorama du Piton Textor (Point de vue)

Ce point de vue surplombant la Plaine des Palmistes (au premier plan) sert de piste de décollage aux parapentistes.

Avec un panorama imprenable d'un versant à l'autre de l'île : panoramique de l'Étang Salé (Ouest) à Saint-Benoît (Est), en passant par le sommet de l'île (Piton des Neiges) et ses terres intérieures, telles que les forêts de Bébour et Bélouve.

Le Piton des Neiges (3070m) a atteint, à son apogée, presque 4000m d’altitude. Il a été profondément entaillé par l’érosion, qui a creusé les trois cirques (Mafate, , ). Les alizés, vents dominants, arrivent régulièrement du sud-est chargés d’humidité. Ainsi la côte Est, côte « au vent », est souvent plus nuageuse que la côte Ouest, côte « sous le vent ».

Crédit photo : © Jean-François Bègue - PNRun

Végétation altimontaine (Milieu naturel)

La Réunion est une petite île (50 km sur 70 km) mais dotée d'une incroyable diversité de paysages et de nombreux micro-climats : côte sèche ou humide, du littoral à 3000m d’altitude. Elle arbore ainsi une multitude de forêts et de types de végétation.

La végétation d’altitude est exceptionnelle : 70 % des plantes sont endémiques, uniques au monde. Les arbustes sont petits car le climat est rude et le sol très peu épais. Ils doivent s'adapter pour pouvoir pousser sur ce sol volcanique, dans des conditions extrêmes, avec un rayonnement solaire élevé, une pluviométrie importante (plusieurs m/an) mais une infiltration forte et une température moyenne inférieure à 10 degrés.

Ici, le paysage est dominé par le « branle vert », arbuste de la famille des bruyères.

Crédit photo : © Jean-François Bègue - PNRun

Petit Tamarin des Hauts (Flore)

Cette espèce endémique de La Réunion (Sophora denudata) est aussi appelée « Piéd'boi la pluie » par certains habitants des Hauts de l'île, pour sa particularité à capturer l'humidité de l'air grâce à ses feuilles poilues.

Généralement, sous cet arbre se retrouve une végétation plus fournie qu'aux alentours, qui profite de cette humidité. Cet habitat rare qu'il forme est appelé Sophoraie. Il en reste moins de 200 hectares de nos jours, plaçant le Petit Tamarin des Hauts dans la liste rouge des espèces en danger d'extinction (UICN).

Crédit photo : © Jean-François Bègue - PNRun

Étang du Piton Argamasse (Géologie)

Ce petit étang d'altitude est l'intérieur d'un ancien cratère datant de plusieurs dizaines de milliers d’années, rebouché par une roche imperméable (cendres de Bellecombe) qui retient l'eau de pluie.

Le nom d'« Argamasse » désignait autrefois les aires servant à faire sécher le café et, plus tard, la plate-forme où les cannes à sucre étaient entreposées près des moulins. Au XIXème siècle, La Réunion produisait beaucoup de café, aujourd'hui remplacé par la canne.

En arrière-plan, la silhouette du Piton des Neiges se distingue parfaitement par beau temps.

Crédit photo : © Jean-François Bègue - PNRun

Chemin des pitons • Parc national de La Réunion 3/5 Ravines et forte hydrologie (Étang, ravine et cascade)

La roche visible dans la ravine est du basalte, roche volcanique qui constitue l’essentiel de l’île de la Réunion. Les pentes externes du sont sillonnées de ces petites ravines, qui ne coulent que pendant les fortes pluies. Ici, sur le flanc Est, ce sont plusieurs mètres de précipitation qui tombent par an (contre environ 70 cm/an à Paris). Il pleut beaucoup, mais l’essentiel s’infiltre très rapidement dans le sol et alimente les nappes souterraines.

Crédit photo : © Anne Bello - PNRun

Pitons et géologie récente (Géologie)

Ces pitons qui se succèdent sont des cônes volcaniques, aujourd’hui colonisés par la végétation. À l’échelle des temps géologiques, ces volcans sont relativement jeunes : ils étaient en éruption il y a entre 100 000 et 6000 ans. Le plus récent, « les Trous Blancs », a presque le même âge que le plus jeune volcan d’Auvergne (le lac Pavin, environ -7000 ans). Une nouvelle éruption majeure dans les Hauts de Saint-Pierre ou Saint-Joseph, similaire à celles qui ont formé ces gros pitons dans la région des Plaines, n’est pas à exclure.

Crédit photo : © Anne Bello - PNRun

Bulbophyllum (Flore)

Cette petite plante étrange est une orchidée « épiphyte », désignant une plante qui pousse sur d’autres plantes, sans les parasiter. Dans les forêts tropicales de montagne, les arbres sont souvent couverts

de dizaines d’épiphytes, notamment mousses, fougères et orchidées. Celle-ci, Bulbophyllum nutans en latin et « ti carambole » en créole, possède des bulbes qui lui servent de réserve. Elle fleurit entre février et octobre, de petites fleurs blanc-vert assez discrètes.

Crédit photo : © Anne Bello - PNRun

« Velours blanc » (Flore)

Cette belle plante argentée porte le nom de « Velours blanc » en Créole et Helicrysum heliotropifolium en latin. Ses feuilles sont densément couvertes d’un duvet blanc, qui lui donne cet aspect soyeux. De nombreuses plantes de montagne sont ainsi poilues, en adaptation aux rudes conditions de vie en altitude : froid, vent, ensoleillement intense, sécheresse ou forte pluie.

Crédit photo : © Anne Bello - PNRun

Chemin des pitons • Parc national de La Réunion 4/5 Platanes sous les tropiques (Flore)

En pleine forêt tropicale, des platanes ! Cet arbre a été importé d’Europe pour marquer la limite du domaine public : ces lignes d’arbres remarquables (souvent des platanes ou cryptomeria du Japon) sont plus visibles que des bornes.

Les platanes, venus de régions tempérées, se sont adaptés au climat réunionnais. Ils perdent leurs feuilles en début d’hiver (mai-juin) et reverdissent vers octobre. Alors que la végétation indigène de La Réunion reste verte toute l’année, les platanes mettent parfois quelques touches de couleurs rousses automnales dans le paysage.

Crédit photo : © Anne Bello - PNRun

Ajonc d'Europe (Flore)

Magnifique lorsqu'il est couvert de fleurs d’un jaune éclatant, l’Ajonc est pourtant un fléau pour les agriculteurs et les milieux naturels des Hauts de La Réunion. Il envahit les prairies et gagne du terrain sur les milieux naturels, en prenant la place des espèces indigènes.

Volontairement importé de Bretagne, on n’imaginait pas les dégâts qu’il causerait ici. La lutte contre cette « espèce exotique envahissante » est difficile : l’Ajonc est très résistant, et se dissémine rapidement. Aujourd'hui, il envahi aussi les fortes pentes inaccessibles.

Crédit photo : © Anne Bello - PNRun

Fleur jaune (Flore)

Le Fleur jaune est connu de tous les « gramounes » (personnes âgées) de La Réunion, pour son usage « médicinal ». Il s'utilise encore de nos jours en « tisane rafraîchissement » (dépuratif). Cet arbuste est un millepertuis, originaire des hauts sommets d’Afrique de l’Est, Kilimandjaro notamment. Les premières graines, apportées par les vents ou les oiseaux, sont arrivées sur l'île il y a des dizaines de milliers d’années. Le millepertuis du Kilimandjaro a évolué ici, s’est transformé, pour devenir, dans les Hauts de l'île, notre Fleur jaune endémique unique au monde (Hypericum lanceolatum ssp angustifolium).

Crédit photo : © Anne Bello - PNRun

Élevage sur le massif du volcan (Agriculture)

Le sentier chemine au milieu des prairies destinées à l’élevage de bovins à viande.

Depuis le XIXème siècle, des moutons et des bovins sont élevés à la Plaine des Cafres et dans la région du volcan. De nos jours, il ne reste presque plus d’ovins. Les bovins, dont l’élevage est resté extensif jusque dans les années 1980, sont aujourd’hui cantonnés dans des pâturages clôturés.

Crédit photo : © Anne Bello - PNRun

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