247 Questions : L'homosexualité À L
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
247 QUESTIONS : L’HOMOSEXUALITÉ À L’INTÉRIEUR DE L’ÉGLISE CATHOLIQUE Philippe Ariño Voici une suite à L’homosexualité en Vérité, que j’ai commencée à rédiger fin mars 2016. Elle est en trois parties. Voilà la deuxième (n°80 à 159) puis la troisième (n°160 à 247). En constatant le succès de mes « 133 questions : l’homosexualité expliquée à un ado de 11-17 ans » écrites il y a peu, ainsi que le battage médiatique autour des affaires de pédophilie</a> dans l’Église, mais également en voyant arriver l’exhortation du Pape François qui constitue la synthèse du Synode sur la Famille (2014 et 2015) et pour laquelle il est attendu sévèrement au tournant (alors que pourtant, une exhortation papale n’a pas de valeur juridique en soi et ne revêt pas habituellement d’importance particulière), je me suis donc motivé pour écrire cet article-livre au sujet de l’homosexualité à l’intérieur de l’Église catholique, livre que j’aurais dû vous proposer beaucoup plus rapidement. Mais bon, peut-être qu’avant, il n’était pas mûr. Les catholiques ont énormément d’interrogations intérieures et d’angoisses nées de la confusion apportée par l’homosexualité dans leur Maison confessionnelle. Mais comme ils connaissent mal le sujet, et qu’à cette ignorance se mêlent l’angoisse et l’autodéfense – pour s’épargner d’entrer dans des polémiques scandaleuses, dangereuses ou trop douloureuses -, ils ont tendance à extérioriser l’homosexualité sur le monde païen et à se poser des questions hyper généralistes et superficielles sur l’homosexualité, sans pour autant affronter et régler le problème. Même à la session « Homosexualité » de Paray-le-Monial à l’été 2015, j’avais bataillé pour qu’on sorte l’homosexualité de son écrin individualiste et compassionnel construit autour de la personne homosexuelle et de son ressenti/vécu (même spirituel), pour vraiment aborder en profondeur la dimension politique, internationale, artistique, communautaire, institutionnelle, de l’homosexualité. Mais tout suite, il y a eu des résistances et une censure à l’interne. Il ne faut pas universaliser l’homosexualité ! Il ne faut pas regarder non plus l’Église catholique de l’intérieur, telle qu’elle est, ni se risquer à l’autocritique. Pourquoi ? « Parce que c’est beaucoup trop sensible. » « Parce que c’est un terrain trop polémique. » « Parce qu’il faut éviter les dérapages et les clivages. » « Parce qu’il ne faut pas aller trop loin ni blesser les gens. » Ok. Et ce que vivent vraiment les personnes homosexuelles, leur rencontre, leur réalité, leur personne, ce qui se passe dans l’Église, vous n’en avez rien à faire ? Un état des lieux en Vérité de l’impact de l’homosexualité dans l’Église catholique s’impose. Moins on regarde une blessure, plus elle s’agrandit. Vu toutes les questions qui me sont formulées pendant les conférences (rares sont celles qui concernent directement l’Église, alors que pourtant, l’attente est pressante), vu aussi toutes les confidences de croyants et de prêtres que je reçois dans le privé, j’avais largement de quoi remplir un livre ! Il y a du dossier, comme on dit ! Alors, que les gens d’Église qui m’ont parlé sous le sceau du secret se rassurent : je ne trahirai pas leur confiance. De toute façon, je connais tellement de « secrets d’État », tellement de révélations lourdes de conséquences, tellement de scoops ignorés même de la plupart des confesseurs, qu’au bout d’un moment, si je ne tenais pas ma langue, je deviendrais soit fou soit vous m’auriez retrouvé assassiné depuis longtemps ! Non seulement les 247 questions que vous allez lire ne fouillent/créent pas la merde, mais elles peuvent constituer sans doute l’antidote d’un crash ecclésial qui, sans lui, promet d’être imminent et dramatique pour notre Institution et notre monde. Le crash fatal de l’Église n’aura jamais lieu car « les puissances de la Mort ne l’emporteront pas sur l’Église » (Mt 16, 23) et il n’y a pas de Croix christique sans Résurrection… Mais cela dit, la Passion christique dans laquelle les catholiques des derniers temps s’engagent risque d’être quand même corsée. Alors cela vaut le coup de limiter les dégâts et la perdition des âmes. CHAPITRE I - HOMOSEXUEL ET CATHOLIqUE RÉGULIER DANS L’ÉGLISE : 1 – Ces 247 questions, vous dites que c’est un peu celles qu’auraient dû se poser les cardinaux et le Pape lors du dernier Synode sur la Famille s’ils s’étaient penchés un minimum sérieusement sur le sujet de l’homosexualité ? Oui. Je reparlerai du Synode au chapitre V. Mais je peux déjà dire que les catholiques dans leur ensemble préfèrent envisager le phénomène de l’homosexualité comme une réalité extérieure à l’Église. De peur de se laisser « contaminer » par lui. De peur de lui donner trop d’importance par rapport à la Révélation. Et les rares fois où l’homosexualité est identifiée comme un phénomène interne, elle est expressément réduite à un épiphénomène périphérique à « accompagner » (le Pape François n’a-t-il pas enjoint d’« aller aux périphéries »). Or, je crois que l’homosexualité devient une réalité interne d’autant plus prolifique qu’elle est ignorée et qu’elle se diffuse par la voie de sa soi-disant « rivale » l’hétérosexualité. Ce qui se passe dans la société, c’est à l’image de ce qui se passe dans l’Église. Il n’y a pas de frontière franche entre les deux. Au nom de l’Incarnation de Jésus, Homme qui n’est pas du monde mais qui est venu dans le monde. 2 – Y a-t-il beaucoup de catholiques pratiquants homosexuels ? quelle est la proportion dans les assemblées dominicales ? Je n’en ai absolument aucune idée. Et c’est bien normal : notre tendance sexuelle n’est pas peinte (encore) sur notre front (je dis « pas encore » parce qu’avec le fichage numérique de toute la population mondiale – via la puce RFID - selon l’orientation sexuelle, les sentiments, les pratiques, les goûts, les rencontres, les opinions politiques, les croyances, etc., c’est en train de changer). Et comme, en matière d’homosexualité, il ne faut pas trop se fier aux apparences d’une assemblée paroissiale, je préfère ne pas me prononcer et n’avancer aucune statistique. Ce n’est pas parce qu’on voit par exemple un bon père de famille s’occuper d’une poussette et de sa marmaille sur les allées de l’église qu’on ne se trouve pas face à une personne homosexuelle. Idem pour le prêtre : son aube et son col romain ne font pas toujours l’homme religieux chaste qu’il devrait être. Je suis toujours étonné de prendre connaissance du nombre d’hommes mariés sur les sites de rencontres gays, du nombre de mères de famille catholique bisexuelles. Et les témoignages « en off » de certains prêtres, me faisant comprendre qu’au confessionnal ces derniers reçoivent un certain nombre de situations de profonde détresse vécues par des paroissiens mariés vivant un double vie ou des tentations homosexuelles qui les écartèlent, ne m’autorisent ni à généraliser et à « voir des homos partout », ni à être aveugle et minorer la fulgurance de l’atavisme bisexuel dans l’Église catholique actuelle. 3 – Pourquoi autant de catholiques pratiquants homosexuels ? S’il y en a beaucoup, ce que je ne sais pas (même si en ce moment, je n’arrête pas d’en croiser dans les paroisses et les lieux saints : j’ai même vu un « couple » de deux sexagénaires quitter main dans la main, comme deux adolescents, le sanctuaire marial de la Rue du Bac… À l’aise Blaise…), il y a bien des explications. J’en relèverai seulement trois. Cette proximité tient d’une part à la nature aimante de l’Église : l’Église est un « aimant à pécheurs et à personnes blessées/blessantes » parce qu’Elle accueille tout le monde inconditionnellement, et en particulier les cas cliniques, pervers et carcéraux. Le Pape François a bien rappelé que la famille que le Christ dirige et que lui conduit était un « hôpital de campagne ». Donc c’est à cause d’une Bonne Nouvelle (Jésus est venu prioritairement pour les pécheurs) qu’on peut faire le constat d’une mauvaise. Dans l’Église, humainement, il y a le pire comme le meilleur. À mon avis, cette proximité entre homosexualité et catholicisme s’origine également dans le fonctionnement du désir homosexuel qui est un élan de fusion fiévreux et orgueilleux avec Dieu, le contre-coup d’un débordement de générosité et de grands talents reçus à la base. Judas, Lucifer, les démons, étaient des êtres très prometteurs, d’un point de vue objectif. L’attraction homo-érotique veut braver/transcender les limites du Réel humanisant, en particulier la différence Créateur-créatures (l’Église, le Christ) et la différence des sexes, parce qu’humainement et divinement, ceux qui la ressentent ont de quoi rivaliser avec Jésus : j’ai suffisamment expliqué en quoi l’homosexualité signifiait un désir de se prendre pour Dieu. Sur un malentendu existentiel et amoureux, sur une incompréhension de la véritable identité du Christ et de Sa Croix, bien des fidèles et des prêtres rejoignent l’homosexualité pourtant au nom de Jésus et de leur « foi ». L’Église catholique semble répondre à leur sensiblerie, à leurs superstitions, à leurs appétits d’exceptionnalité messianique et leur soif d’être tout- puissants. Il est complètement logique qu’Elle attire les orgueilleux ! Enfin, l’attraction des personnes homosexuelles pour l’Église, et cette curieuse affluence croissante que j’y observe dernièrement – je dis curieuse, car elle est idolâtre, elle est un « Je t’aime moi non plus » plein d’ambiguïtés, un « amour » mêlé de haine jalouse – sont dues, je crois, au contexte eschatologique : l’arrivée imminente du Christ, et la fin d’un monde.