Dessins Et Tableaux Anciens Et Du Xixème Siècle
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Dessins, Tableaux anciens et du XIXème siècle 1 / Ensemble de deux dessins : a) Ecole vénitienne du XVIIIème siècle Une cité en Italie animée de personnages Encre brune et lavis brun sur papier 16,5 cm x 14 cm b) Ecole vénitienne du XIXème siècle Dans la cour d’un palais Encre brune et lavis brun sur papier. Traces de signature en bas à droite. (Quelques taches) 23 cm x 18 cm 400 / 500 € (les deux) 2 / Ecole française de la fin du XVIIIème siècle Cérémonie près d'un obélisque Crayon, encre noir et encre brune sur papier. (Une pliure au milieu) 12,5 cm x 37,5 cm 1 000 / 2 000 € 3 / Ecole bolonaise de la fin du XVIIIème siècle. Atelier d’Ubaldo GANDOLFI Les condamnés implorent le pardon du gouverneur romain Encre brune et lavis sur papier. (Feuille aux bords irréguliers. Une pliure au milieu. Petites déchirures) Au verso il présente un poème et une étude de trois têtes et d'une main : L'anima mia / Quando ardente immago / d'una perduta amante / (....) / fedele in questi di' / per l'uso, che predomina / al tempo d'oggi di'. 14 cm x 54 cm 1 000 / 1 200 € 4 / Giuseppe Bernardino BISON (Palmanova 1762 - Milan 1844) Eliezer et Rebecca ( ?) Encre brune sur papier. (Quelques taches) 35 cm x 28,5 cm 3 000 / 4 000 € Nous remercions le Professeur Michele Danieli pour avoir confirmé l'attribution de ce dessin à Giuseppe Bison sur la base de la photographie. 5 / Gaspare DIZIANI (Belluno 1689 - Venise 1767) La résurrection de Lazare Plume, encre brune, lavis de gris et traits de crayon noir sur papier contrecollé sur carton. (Légères rousseurs et petites pliures) 20,2 cm x 31 cm 1 000 / 2 000 € Sur la monture de cette feuille, une inscription porte le nom de Giandomenico Tiepolo (1727 - 1804). Si l'attribution n'est pas satisfaisante, elle a le mérite de nous orienter vers Venise au XVIIIème siècle. Cependant, notre dessin appartient à la génération précédente, car on peut déceler l’influence de Sebastiano Ricci dans cette composition horizontale qui présente les personnages à contre-jour. Le nom de Gaspare Diziani est celui qui s’impose avec le plus de certitude. Après un apprentissage dans sa ville natale de Belluno, il s'établit en 1709 à Venise jusqu’à la fin de ses jours. Il commença dans l'atelier de Gregorio Lazzarini pour, ensuite, suivre les leçons de Ricci. Avec les deux groupes de protagonistes clairement séparés et symétriquement disposés, la composition de cette Résurrection de Lazare est semblable à celle de l'Entrée du Christ à Jérusalem qui se trouve à la Scuola de San Teodoro (Venise), œuvre de jeunesse datable d’avant 1720 (A.P. Zugni-Tauro, Gaspare Diziani, Venise, 1971, p. 93). Deux dessins préparatoires pour le tableau de Venise sont conservés au Musée Correr (inv. 5622), et au Louvre (inv. 18073). Ils présentent des similitudes avec notre dessin, par exemple dans les personnages au deuxième plan à contre-jour, mais avec un trait plus rapide et nerveux. La comparaison est encore plus évidente avec un autre dessin de jeunesse, La Visitation du Musée Correr (inv. 5518), datée de 1713, dont il n'existe pas une version sur toile. Avec son trait ordonné et sa distribution claire des lumières, notre Résurrection doit peut-être se concevoir de manière autonome comme, d'ailleurs, un autre dessin représentant Renaud et Armide du musée des beaux-arts de Grenoble, qui correspond par sa technique et son style (V., Toutain-Quittelier dans Venise. L'art de la Sérénissime, catalogue de l'exposition, Montreuil, 2006, p. 174). Michele Danieli 6 / Ecole de l'Italie du nord du XIXème siècle Ensemble de sept gouaches représentant des vues d'intérieurs de palais italiens Diamètre : 61 cm Cadre en bois doré et argenté 700 / 800 € (l'ensemble) 7 / D'après Domenico Zampieri dit le DOMINIQUIN a) Allégorie de la Tempérance b) Allégorie de la Prudence Deux gravures aquarellées sur papier 57 cm x 40 cm Cadre en bois peint 100 / 150 € Ces gravures dérivent des fresques du Dominiquin qui décorent les pendentifs de la coupole de l'église San Carlo ai Catinari à Rome. 8 / Ecole vénitienne du début du XXème siècle Projet pour une mosaïque Gouache et aquarelle sur papier. (Une pliure longitudinale) 98 cm x 53 cm 20 / 30 € 9 / Ecole vénéto-crétoise de la fin du XVIème - début du XVIIème siècle L'Adoration des mages Panneau 49 cm x 40 cm Cadre en bois sculpté et doré 1 000 / 1 200 € 10 / Ecole vénitienne du XVIème siècle La Vierge à l'Enfant et le petit saint Jean-Baptiste Panneau. (Restaurations et manques) 60 cm x 71 cm Cadre d'époque en bois sculpté et doré 1 000 / 1 200 € 11 / Ecole vénitienne du XVIème siècle. Entourage de Tiziano Vecellio dit TITIEN Portrait présumé de Lavinia, fille de Titien Toile. (Restaurations) 63 cm x 50,5 cm Cadre en bois peint et doré 1 000 / 2 000 € 12 / Attribué à Crispin van den BROECK (Malines 1523 ou 1524 - Anvers 1591) La Mélancolie rend l'homme faible Panneau. (Restaurations et petits manques) 50 cm x 65 cm Cadre en bois de style hollandais 15 000 / 20 000 € Ce tableau représente une savante allégorie qui associe la mythologie, la médecine, l’alchimie et l’astrologie. On y voit deux personnages principaux, une femme ailée et un homme nu. Le premier, aux ailes repliées, semble assis de manière instable et s’appuie avec force sur une table aux pieds zoomorphes, qui le sépare de l'homme. Cette femme porte une coiffure élaborée mais son vêtement est négligé. Sa main droite tient une équerre tandis que sa main gauche tient renversé le caducée de Mercure. Son visage est d’une grande beauté, comme son corps. Son regard se perd dans le vide, presque éteint et sans âme. Quant à l'homme, il est habillé d'un manteau, qui ne cache pas cependant toute sa nudité. L’un de ses pieds prend appui sur un podium à l’antique. Tenant dans ses mains un compas et une équerre lui aussi, son regard désorienté fixe les yeux perdus de la femme. A côté de cette dernière, un coq s'interpose entre le spectateur et un paysage ouvrant sur la droite. Dans le ciel, en haut, le char d'Apollon s'envole vers le soleil, diffusant une lumière dorée. C’est la présence de la femme ailée qui donne les clés pour lire cette allégorie. A partir d'elle, il est possible de proposer une signification plausible en réunissant tous les éléments de ce puzzle. Elle dérive de la figure de la Mélancolie gravée par Albrecht Dürer en 1514 (on en connait plusieurs versions, dont la meilleure est conservée à la Staatliche Kunsthalle de Karlsruhe). Ici, le personnage féminin est également assis et ailé, tenant un instrument de mesure dans sa main droite. Elle est le symbole d'une des quatre humeurs qui gouvernent et conditionnent le corps humain, la bile noire, selon la théorie des humeurs conçue à l'époque classique et sur laquelle l'historien de l'art Erwin Panofsky a écrit des phrases définitives (Saturne et la Mélancolie, 1964). Les autres humeurs sont la bile jaune, le flegme et le sang. Selon cette théorie, si l'une de ces humeurs prend le dessus sur les autres, surpassant sa mesure "normale", l'organisme vient à être déséquilibré. Dans ce cas-là, la bile noire, source de la mélancolie, rende l'homme malade d'une tristesse particulière qui peut le conduire jusqu'à la folie. Considéré comme celui qui la provoque, Saturne est aussi la source du génie à laquelle certains artistes, frappés de cette maladie, s’abreuvent. Avec ses ailes repliées, la Mélancolie ressemble à un ange déchu, qui n'arriverait plus à s'envoler vers le ciel parce qu’il aurait sombré dans une contemplation forcée et narcissique qui le clouerait au sol. Sa beauté est diabolique parce qu'elle porte en elle les armes de la séduction coupable de l’homme. Si le caducée, symbole de l'ordre et de la paix, se trouve renversé dans cette composition, c’est bien que l’ordre du monde est menacé, chancelant tandis que la Mélancolie s’affiche comme une tentatrice redoutable. Impuissant, l'homme est nu devant tant de beauté. Il paraît désemparé, ne sachant plus comment procéder avec des instruments qu’il a pourtant inventés pour régler l'ordre des choses. L’équerre semble lui échapper comme cette vie que la Mélancolie lui ravit pour mieux le posséder. Mais ce désordre paraît, lui aussi, instable pourvu que l'homme réussisse à surmonter ses doutes et qu’il fasse à nouveau confiance à sa force créatrice. C'est peut-être bien ici que réside le nœud central qui permettrait de comprendre la complexité de cette allégorie. En effet, comment comprendre autrement la présence du coq derrière la Mélancolie ? Sinon comme un hymne à la vie. Animal sacré de Mercure, héraut de l'aurore et de la lumière, le coq nous invite à regarder l’horizon où se trouvent un village, tout au fond, et dans le ciel Apollon le Médecin sur son char, annonçant le retour des équilibres du monde. L'attribution de ce panneau à Crispin van den Broeck a été proposée par le Professeur DaCosta Kaufmann. Peintre, architecte et graveur au burin, Crispin van den Broeck fut l’élève de Frans Floris, dont il a adopté le style surtout dans les visages et les poses de ses personnages. Cependant, sa référence première reste celle des peintres maniéristes italiens, florentins et vénitiens.