Notice Communale DOUZAT
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Notice communale DOUZAT 1. Situation La commune est située à 4.5 km d’Hiersac, à 9 km de Rouillac et à 14 km d’Angoulême. Elle fait partie du canton Val de Nouère. 2. Toponymie Même si l’apport de la toponymie a ses limites, il paraît intéressant de noter l’origine probable du nom des communes. Douzat pourrait dériver du latin Dotiacum, désignant le nom du domaine de Dotius, un riche propriétaire terrien de l’époque gallo-romaine. Dès la conquête de la Gaule achevée (Ier siècle), les Romains reprennent d’anciens riches domaines ruraux gaulois et créent des villas, vastes exploitations agricoles assurant la mise en valeur rationnelle des terres. Une grande quantité de chefs-lieux de paroisses, de hameaux et même de lieux-dits pourvus d’un toponyme issu d’une forme en iacum ou acum ont donné des noms avec les suffixes ac, ay ou é. La localité portait le nom de Dozacum au début du XIIe siècle. La commune prend le nom de Douzat en 1801, même si le cadastre napoléonien de 1828 indique Douzac. Le suffixe at actuel, constitue une variante du ac original, plus répandu. 3. Population 1793 : 445 habitants 1872 : 519 habitants 1921 : 366 habitants 2011 : 445 habitants 1800 : 433 habitants 1876: 495 habitants 1926 : 520 habitants 2017 : 483 habitants 1806 : 463 habitants 1881 : 478 habitants 1936 : 316 habitants 1821 : 471 habitants 1886 : 408 habitants 1968 : 322 habitants 1831 : 489 habitants 1901 : 402 habitants 1975 : 303 habitants 1841 : 542 habitants 1906 : 371 habitants 1999 : 344 habitants 1861 : 558 habitants 1911 : 380 habitants 2006 : 323 habitants On constate une augmentation de la population à partir de 1841. La crise du phylloxéra entraîne ensuite une baisse de la population à partir de 1876. Cette crise démographique du milieu rural s’accentue au cours du XXe siècle. Mais une relance s’amorce à partir des années 1980, à cause du phénomène de rurbanisation (déploiement des fonctions urbaines dans l’espace rural, les citadins partent habiter les zones rurales tout en conservant leur emploi et leurs habitudes de citadins, construction de lotissements de maisons individuelles…) et la population est en hausse constante depuis le début du XXIe siècle. 1 3. Superficie La commune s’étend sur 1148 hectares. 4. Structure communale L’habitat de la commune est réparti entre le bourg et quatre hameaux : l’Hôpiteau, le plus important dont le nom pourrait témoigner de la présence sur le territoire d’un couvent appartenant à l’ordre religieux et militaire des Hospitaliers au Moyen Âge (aucune source ne l’atteste) ; Chez Bouet le plus éloigné du bourg ; la Forêt qui doit son nom à l’ancienne forêt de Marange et l’Habit pourrait témoigner de la présence de terres appartenant au Prieuré d’Échallat (partagé avec les communes d’Échallat et Saint-Amant de Nouère). Certains hameaux qui existaient au XVIIIe ont disparu: Les Valleteaux, Chez Guilloux, le Marquisat et la Rue (rattachés au bourg). Le fief de la Vallade (non mentionné sur la carte de Cassini) a disparu. Il s’agissait d’un petit domaine rural avec logis, métairie et moulin qui appartenait aux seigneurs de Fontguyon. Le tout était en ruine à la fin du XVIIIe siècle. Carte de Cassini - XVIIIe siècle 2 Situation géographique 1. Paysage Le bourg occupe une « situation agréable, au-dessus du vallon du ruisseau de Fontguyon ». La commune possède aussi des parcelles boisées : « elle est une des plus boisées du canton d’Hiersac ; elle renferme les restes importants de l’ancienne forêt de Marange ». L’ancienne forêt de Marange appartenait jusqu’à la fin du XIIe siècle aux comtes Taillefer et couvrait l’ensemble du territoire de cette commune ainsi que les communes d’Échallat, d’Asnières-sur-Nouère et de Moulidars. Guillaume VI Taillefer, comte d’Angoulême, cède cette forêt à l’abbaye Notre-Dame de la Couronne en 1163. Elle aurait servi de frontière naturelle entre les provinces de l’Angoumois et de la Saintonge. En grande partie défrichée à partir du Moyen Âge, l’espace qu’elle occupait encore au XVIIIe siècle apparaît sur la carte de Cassini. Sa trace se retrouve dans la toponymie de certains hameaux ou lieux-dits comme la Forêt. Les paysages doucement vallonnés environnants et les espaces de combes ouvertes par l’agriculture (céréales et vignes) constituent un cadre de vie agréable pour les habitants de la commune. Le fossé au comte est présumé relier Vibrac à Montignac (sur 25 km) et passant par la commune de Douzat. Les sources varient pour expliquer l’origine du creusement de ce fossé. Corlieu (en 1576) attribuait ce travail aux Romains, l’abbé Michon (1875) aux comtes Taillefer d’Angoulême au IXe siècle pour se défendre contre les invasions vikings1. Ce fossé aurait pu avoir une fonction défensive et aurait été ponctué de forts. M. Lièvre en 1887 dans les mémoires de la Société archéologique et historique de la Charente de 1887, écrit qu’il s’agissait en fait « d’un chemin servant de limite du comté d’Angoulême ». Dernière hypothèse, la tradition populaire relate aussi une légende : « le diable aurait voulu creuser un fossé pour détourner les eaux de la Charente. Dieu le lui permit à condition que le fossé soit achevé au chant du coq. Le diable se mit aussitôt à l’œuvre. Il travailla avec tant d’ardeur que le fossé fut creusé et presque entièrement déblayé. Il ne restait que quelques pelletées de terre, lorsque le coq chanta. Le diable ne put parvenir au but ». Des sources évoquent ce fossé : le livre des fiefs des évêques d’Angoulême 2(chapitre consacré à la paroisse de Saint-Genis) parle de « fossata dicta comitis » en 1290 et un acte du XIVe siècle, cite « justa fossata domini Comite »3. La toponymie évoque aussi cette histoire : un lieu est nommé « la combe du Fossé » sur la commune de Douzat, situé à l’ouest de l’Hôpiteau. Il n’existe cependant aucune preuve archéologique de ce fossé au comte. 1 CORLIEU (F), Histoire de l’Angoumois. MICHON (J.H), Statistique monumentale de la Charente, 1844. Il écrit: “ Il n’est pas impossible de découvrir, dans la Marange, le fort dont parle Corlieu, bâti sur le bord du fossé au Comte. C’était sans doute, comme il le dit, un camp destiné aux soldats chargés de la garde du fossé. Malgré les nombreux défrichements faits dans la Marange, on voit plusieurs parties de ce retranchement. On le suit très bien à travers la forêt, dans les vignobles nouvellement plantés et au fond d’une combe appellée la Combe du Fossé, près de Douzat.” 2 Livre des fiefs (liber feodorum) de l'Angoumois, écrit de 1277 à 1299 en latin par l'évêque Guillaume IV de Blaye, réimprimé et préfacé par l'abbé Nanglard, membre de la Société archéologique et historique de la Charente, en 1905. 3 MAURIN (L), Moulidars, mille ans d’histoire, 1985 3 2. Les cours d’eau Le ruisseau de Fontguyon qui a créé une vallée assez escarpée, prend sa source à La Bergerie (commune de Saint-Cybardeaux). Il serait alimenté par quatre fontaines dont trois sur la commune de Saint-Amant de Nouère : la fontaine de Fontenelle ; la fontaine de Fontguyon à l’entrée du château ; celle se trouvant dans l’enclos du château de Fontguyon et la source de la Vallade (entre Nigronde et Douzat). Ce cours d’eau est un affluent de la rivière la Nouère. Il se jette dans celle-ci à La Vigerie (commune de Saint-Saturnin). Pour les linguistes, Fontguyon signifie la fontaine ou la source de Guy (Wido, Guido). Wid signifie bois ou forêt en langue celtique. Sur la carte de Cassini, il apparaît sous le nom de ruisseau du Fondion. Près de la fontaine de Fontguyon (anciennement fontaine de Nigronde), des vestiges antiques ont été découverts au Passerelle sur le ruisseau le Fonguyon, en aval du pont XIXe siècle : bassins maçonnés, fragments de sols bétonnés situé route de la Vigerie et des tegulae4 (tuiles plates gallo-romaines). Il y aurait eu une villa gallo-romaine non loin. Ce ruisseau a créé une vallée assez escarpée. I. Historique de la commune 1. Chronologie Période de la Préhistoire Aucun vestige répertorié datant du Néolithique entre -8000 et -4000 av. JC Période protohistorique Âge du bronze/Âge du fer (-3500 à -1000 av. JC) : espace funéraire et nécropole ont été découverts au lieu- dit La Chebanne. Antiquité Près du village de la Forêt, des vestiges de constructions antiques ont été découverts (en 1862)5. Lors du creusement d’une carrière de sable en 1801, un petit sarcophage en pierre, de l’époque gallo- romaine et son couvercle ont été mis au jour, à proximité du bourg de Douzat. A l’intérieur de ce tombeau, une fiole en verre très allongée contenait un liquide rougeâtre. Le mobilier se composant également d’une statuette en terre cuite représentant le dieu Mercure, avec son caducée à ses pieds. Il faisait partie de la collection de Mgr de Fontguyon en 18446. 4 MICHON (J.H), Statistique monumentale de la Charente, 1844 5 MARTIN-BUCHEY (J), Géographie historique et communale de la Charente, 1914, 6 GAUGUIE (A), la Charente communale illustrée, 1865 4 Le lieu-dit Montboulard occupe une butte dominant les vallées environnantes. En contre bas se trouve une fontaine appelée « fontaine de Burgos »7. Un sondage archéologique, mené en 1986, a permis d’y découvrir des éléments de l’époque gallo-romaine : une agrafe, des tegulae, des tessons de céramique noire issus d’un vase, des monnaies romaines et des murs d’une construction de la même époque. L’étude de l’agrafe a permis de convenir que ce site a été occupé entre les IVe et Ve siècles.