Fabrizio Maccaglia Université François Rabelais, Tours

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Fabrizio Maccaglia Université François Rabelais, Tours Gomorra, l’envers du décor. Fabrique de la ville, fabrique du roman. Fabrizio Maccaglia Université François Rabelais, Tours Lire les villes Panorama littéraire des villes du monde contemporain Université François-Rabelais de Tours, 16 et 17 juin 2011 Gomorra de Roberto Saviano a désormais accédé au rang de classique. C’est un phénomène éditorial avec 1,2 millions d’exemplaires vendus en Italie en 2009 (5 millions dans le monde) et des traductions dans 42 pays1. Le livre a également donné lieu à une adaptation cinématographique sous la direction de Matteo Garrone qui a reçu le Grand prix du Festival de Cannes lors de l’édition 2008 et cinq récompenses à l’occasion de la 21e édition des European Film Awards à Copenhague. Sa sélection pour la cérémonie des Oscars à Hollywood, si elle n’a pas débouché sur la remise d’un prix, a couronné sa reconnaissance mondiale. Le livre a acquis le statut de source : pas un ouvrage ou un article qui traite de la criminalité mafieuse, de Naples ou de la Campanie n’omet désormais de le signaler dans sa bibliographie. Gomorra est une invitation au voyage : un « Voyage dans l’empire économique et le rêve de domination de la camorra » comme l’annonce le sous-titre de la version originale du livre, par ailleurs absent de la traduction française2. Le lecteur est plongé dans les luttes de pouvoirs et les guerres que se livrent les clans camorristes avec leur lot de vengeances croisées et de tueries. Il découvre au fil des pages l’emprise de la criminalité mafieuse sur l’économie et la société, et sa singulière capacité à s’insérer dans les réseaux d’une économie mondialisée tout en conservant un très fort ancrage local. Toute une géographie de l’économie parallèle (usure, ateliers clandestins de confection, versement des salaires aux affilié(e)s emprisonné(e)s) et des trafics (de drogue, de déchets) prend forme sous les yeux d’un lecteur trimballé entre Naples et sa périphérie. Gomorra est un objet littéraire qui n’est pas aisément identifiable. Son auteur casse les codes et joue avec eux : « Gomorra est un livre intrus qui taille son territoire dans ceux du roman, de l’enquête journalistique, de l’étude savante »3. Ce n’est pas un livre académique, répondant aux normes d’une publication scientifique : il est dépourvu de toute bibliographie et de tout appareil de références (notes, encarts…) ; la méthodologie et les techniques d’enquêtes ne sont pas précisées ; les modalités de construction du questionnement ne sont pas mentionnées. Le lecteur est tenu dans l’ignorance totale des conditions de production de ce livre, exception faite de l’évocation de l’expérience personnelle de l’auteur sur laquelle nous reviendrons. Gomorra n’appartient pas à un genre bien précis et parfaitement délimité, mais emprunte à plusieurs genres simultanément : c’est tout à la fois un livre de dénonciation et de prise de position, un reportage journalistique, un journal intime (avec les références à son père, à son enfance….) et une enquête de terrain. Gomorra n’est pas une entreprise pour faire connaître le monde de la mafia napolitaine mais une entreprise de vérité : dire et dénoncer publiquement, témoigner et mettre en accusation pour susciter la réaction du corps social. Le propos qui suit n’a pas vocation à proposer une contre-enquête (i.e. statuer sur la véracité des faits rapportés) ou de verser au dossier des faits nouveaux (i.e. prolonger l’enquête), mais de questionner la manière dont Roberto Saviano nous raconte la ville de Naples et l’utilise dans son récit. Il s’agit de questionner le statut de la ville et la manière dont elle existe dans le texte afin de questionner le rôle qu’elle y joue. Quelle forme prend la mise en espace du récit ? Que vise cette mise en espace ? La lecture de Gomorra lors de sa parution en 2006 m’avait laissé un sentiment mitigé emprunt d’hésitation, de doutes et d’incomplétude ; un sentiment qui ne s’est jamais estompé à l’occasion des relectures successives. Ce sentiment mitigé tient en particulier aux procédures de vérité que l’auteur met en œuvre pour faire reconnaître son récit comme une 1 Books, n°4, 2009. 2 Gomorra. Viaggio nell’impero economico e nel sogno di dominio della camorra, Mondadori, 2006. 3 Renaud Pasquier, « Je sais et j’ai les preuves. Et donc je raconte. Sur Gomorra, de Roberto Saviano », Labyrinthes, n°1, 2008, p. 136. 2 enquête de terrain à la croisée de l’ethnographie, de la sociologie et du journalisme. Par procédures de vérité, il faut entendre le dispositif (sources, bibliographie, appareillage critique, techniques d’enquête…) auquel un auteur a recours pour construire sa démonstration et étayer son argumentation. L’expérience de la ville est une pièce maîtresse de ces procédures de vérité. C’est en effet par la narration de cette expérience et la territorialisation de son témoignage que Roberto Saviano ancre son propos (au sens de localiser) et l’incarne (au sens de représenter une chose abstraite sous une forme sensible). Par ce procédé, la criminalité mafieuse cesse d’apparaître uniquement sous les traits d’une organisation inaccessible et qui n’existe que sous la forme d’un mot ou d’une idée : l’auteur parvient à l’associer, de manière intime, à des hommes et à des femmes (figures de premier plan de l’organisation et victimes innocentes), à des faits divers qui ont marqué la mémoire collective et surtout à des lieux emblématiques comme les quartiers de Scampia et Secondigliano ou les villes de l’arrière- pays napolitain à l’image de Casal di Principe. Gomorra acquiert son caractère véridique et son statut d’enquête grâce au vécu urbain de l’auteur : « […] la réalité devient une ‘‘trame’’ sur laquelle construire le fil d’une narration »4. C’est en se mettant en scène dans la ville, en l’arpentant et en la vivant d’une part, en décrivant des lieux et en nous en restituant des ambiances d’autre part que Roberto Saviano réussi à apparaître crédible aux yeux du lecteur. Si l’on prive Gomorra de cette expérience urbaine, on a devant soi un livre sans relief qui aligne des faits connus sinon de tous du moins accessibles à tous parce qu’ils ont fait la une de l’actualité (comme l’assassinat de Gelsomina Verde), parce qu’ils font partie d’un savoir vernaculaire (tel clan contrôle tel quartier, tel boss est affublé de tel surnom…) ou parce que la justice s’en est saisis. Ces témoignages de terrain alternent avec un récit plus distancié qui repose essentiellement sur des documents judiciaires, des comptes rendus des commissions d’enquête parlementaire et la presse. Cette alternance entre observation au sol et récit sur pièces imprime un rythme au livre qui n’est pas étranger à son succès dans la mesure où il reprend un mouvement à deux temps « action- récit » très présent dans le cinéma contemporain. L’expérience sensorielle de la ville Nous sommes en présence d’une ville de Naples qui est d’abord perçue : c’est au travers des sens qu’elle nous est restituée. Si Roberto Saviano se fait le témoin direct des faits, il a recours à des images fortes et à des formes d’expression crues qui interpellent tous les sens et pas exclusivement la vue. Le lecteur perçoit ainsi les bruits qui marquent un quartier ou une rue, les odeurs qui entrent dans la composition des ambiances urbaines (puanteur, pollution…), jusqu’aux relents âcres du sang répandu au sol suite à un assassinat mélangé à de la sciure déversée pour l’absorber. A une géographie de la forme urbaine (architecture, urbanisme) qui est au demeurant pauvre dans le texte, se superpose une géographie plus sensitive qui donne accès à une certaine texture de la ville. Cette empreinte sensorielle fait entrer le lecteur de plain-pied dans l’espace vécu de l’auteur-narrateur. Le rapport à la ville devient ainsi physique, charnel, tactile. La vue est immanquablement le sens le plus mobilisé et celui qui nous livre les descriptions les plus saisissantes. Le regard porté par Roberto Saviano est personnel et singulier. Il sélectionne ce qu’il veut nous montrer. Il court du centre de Naples à ses périphéries. Il sort de l’ombre des rues (rues Bakou, Dante) et des quartiers (Scampia, Secondigliano, Parco Verde, Caivano), délaissant des portions complètes de la ville celles-là même qui ont habituellement les faveurs des guides de voyage et des reportages (le centre historique, le quartier du Vomero Caserte). Le roman progresse par scènes, autant de tableaux qui dévoilent une dimension de la géographie urbaine napolitaine. Gomorra s’ouvre sur la scène du port : Le conteneur oscillait tandis que la grue le transportait jusqu’au bateau. Comme s’il flottait dans l’air. Le sprider, le mécanisme qui les reliait, ne parvenait pas à dompter le mouvement. Soudain, les portes mal fermées s’ouvrirent et des dizaines de corps tombèrent5. Ce plan serré sur le dock s’élargit progressivement, faisant entrer le lecteur dans le récit. Cet extrait illustre un procédé abondamment utilisé par l’auteur pour construire son texte. Celui-ci progresse sur la base de changements d’échelle : il est en effet courant de voir des paragraphes ou des chapitres débuter par la description ciblée d’une situation ou d’un lieu, puis Roberto Saviano donne progressivement du champ à son récit et entraîne le lecteur à sa suite, en l’occurrence dans ce premier 4 Laura Gatti, « L’indeterminatezza narrativa come condizione d’efficacia di Gomorra », Allegoria, n°59, 2009, p.
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