1. Introduction
Préambule. “Écrire seulement sur les choses qu’on aime. Écrire pour lier ensemble, pour rassembler les morceaux de la beauté, et ensuite recomposer, reconstruire cette beauté. Alors les arbres qui sont dans les mots, les rochers, l’eau, les étincelles de lumière qui sont dans les mots, ils s’allument, ils brillent à nouveau, ils sont purs, ils s’élancent, ils dansent ! On part du feu, et on arrive dans le feu.” L’inconnu sur la terre, page 10. Comment cerner l’écriture de J.M.G. Le Clézio ? La place qu’occupe Le Clézio dans la littérature française, par l’importance de la diffusion de son œuvre, la forme et la thématique de ses récits au statut littéraire variable, le désignent aujourd’hui comme un des écrivains les plus connus et les plus aimés du grand public. La singularité de cette œuvre, souvent perçue comme originale et marginale, la rend difficile à classer. La production leclézienne, à travers les textes très divers qu’il a publiés, a évolué de façon tout à fait personnelle et indépendante : depuis ses débuts aux années 1960 elle a traversé romans, nouvelles, récits poétiques, traductions et adaptations, essais, etc., toujours en marge des courants littéraires. L’œuvre de Le Clézio a déjà fait l’objet de diverses études universitaires - françaises aussi bien qu’étrangères –, et nombreux sont les signes d’une institutionnalisation en cours de la création littéraire de notre auteur. A en juger par ces travaux, l’intérêt de l’œuvre résidait jusqu’alors principalement dans l’étude de certains textes, de leurs aspects stylistiques, mais peut-être surtout des thématiques représentatives de l’œuvre ou d’une partie de l’œuvre ; la critique de la société moderne, l’exotisme géographique pour certains textes, le monde amérindien, la dimension mythique, l’aspect érotique, etc.
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