RÉPUBLIQUE' DE COTE D'IVOIRE

Ministère des Finances',, des Affaires éc_onomiques et du Plan

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• ,r • • ~~ DE Etude de développement socio-économique

., 1. D. E. P. LE COMMERCE ET LES TRANSPORTS -

SOCIÉTÉ D'ÉTUDES POUR LE DÉVELOPPEMENT ÉCONO· , MIQUE ET ,SOCIAL - 67, RUE DE LILLE • PARIS-7• 1

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' ' RÉPUBLIQUE DE COTE D'IVOIRE

Ministère des Finance , des Affaires économiques et du Plan

RÉGION DE I

LE COMMERCE ET LES TRANSPORTS

SOCIËTË D'ËTUDES POUR LE DËVELOPPEMENT ËCONO­ M IQUE ET SOCIAL - 67 RUE DE LILLE - PARIS-7•

Se ptembre 1965 Le présent rapport a été rédigé par M. Gilbert RATHERY, chargé d'études à la Société d'Études pour le Développement Économique et Social LE COMMERCE ET LES TRANSPORTS

ERRATUM

Page 10 - L'introduction méthodologique se termine sous le tableau après le 2• alinéa. Tous les alinéas suivants, à partir de la phrase: " Les marchés ont dû naître spontanément du besoin 7 d'échanges que ressentent les hommes "··· doivent se placer page 11, sous le paragraphe a) Marchés, après la phrase " La plupart des marchés sont d'institu­ tiort très ancienne "· l1 Le paragraphe " Développement du commerce , devient alors c) au lieu de b) qui est constitué par: Unités de mesure et monnaie "· l1 Page 108 - Tableau No 43 CT lire : quantités enregistrées dans le sens SUD-NORD et ~ 1 non pas NORD-SUD. .1

Page 109 - Tableau No 44 CT - 2• partie .6 lire : sens SUD-NORD (destination Korhogo). 12 Page 110 · Dans le 3" paragraphe de B - Le trafic ferroviaire lire : " Le tableau No 49 CT donne la répartition mensuelle 12 du trafic ... » et non pas " le tableau No 47 CT ... "· 13 3 4

- -'-'V.l.I..I_J..J:.lU.LG l f5l."'"U·e--u -u - p-«OU • o • o o • • • • • • • 0 • • • • • • • •. 0 0 ~8

- commerce de détail du riz pilonné ...... ••••• 1 28 - commerce de gros du riz pilonné ...... 29

B.- Le maïs ••••• 0 •• 0 • 0 0 0 0 •• 0 ••• 0 0 •• 0. 0 •• 0 0 •• 0 0 ••• 0 ••• 0 •• 30

C.- Le Mil ••••••• 0 •••••• 0 0 0. 0 •••••• 0 ••• 0 0 0 0 0 •••••••• 0 •••• 36 D. - L'Igname ...... _.. •... 1. 38

E. - L'arachide • 0 ••••••• 0. 0 0. 0 0 0 0 ••• 0 0 0 •••••• 0. 0 0 ••••••••• 44

F.- Le coton 0 • • 0 0 •••••• 0. 0. 0 •••• 0 0. 0 •••••• 0 •• 0 ••••••••••• 48 G. - Produits divers :

- le karité ••••• 0 ••••• 0 0 •• 0. 0 ••••• 0 •••••••••••••• 0 ... . • •••• 1 49 - le néré ...... 49 -la tomate 0 ••••••• 0 ••••• 0 ••• 0. 0 •••••••••• 0 •••• 0 0 ••• 49 -le piment ...... 49 III. - Les prix des marchamlises ...... 50 - inventaire type d'une petite boutique ...... 50 - e sucre ...... 50 - le sel 51 - le sa v~~ .. : : : : : : .· : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : ... . . · 51 - les filés de coton .... · · 0. 0 ••••••••••• 0 0. 0 •••••• 0 •••• 0 ••• 0. 51 - le pétrole ...... •••• 0 0. 0 •••• 0 0 •••• 0. 0 0 •• 0. 0 0 0 •• 52

-3- - les bicyclettes ...... 52

- les noix de cola 0 0 0 0 •• 0 0 0 0 • 0 ••• 0 •• 0 •••••••••••• 0 • 0 • 52

- le poisson . 0 0 0 • 0 0 0 0 0 •• 0 ••• 0 0 0 •••• 0 •••• 0 •••• 0 •• 0 ° • 0 0 52

- marchandises divenes 0 • 0 ••••••••••••••••••••••• 0 •• 53

Section III. - Les marges commerciales ...... 0 • 54

1. - Les marges de commercialisation des principaux produits locaux :

0 0 0 0 00 . 1° La marge du producteur . oo···· o• o•o•oo ooooo oooo oo o ...... 54

2° Les marges des revendeurs et traitants en gros 0 0 0 ° 0 ° 0 0 0 ° 0 0 0 54

a) le paddy et le riz 0 0 ••• 0 0 0 0 0 ••• 0 0 0 0 0 0 •••• 0 • 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 • 54

b) le maïs et le mil 0. 0 0. 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0. 0 0 0 0 0. 0 56

c) l'igname 0 • 0 0 • 0 • 0 0 ••• 0 0 0 0 0 • 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 • 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 57

d) l'arachide 0 0 0 0 0 0 0. 0. 0 0 0 0 0 0. 0 0 0 0 0 0 0 0 0. 0 0 0 0 0. 0 0. 0 0 o 0 o •• 0 58

e) récapitulation des données sur le commerce en gros 0 0 0 0 0 58

II. - Les marges de commercialisations sur les marchandises et produits

importés ... 0 0. 0 0 0 0 •••• 0 0. 0 0 0 0 •• 0 0 0 0 0 0 0 0. 0 0 0 0 0. 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0. 0 0 58 1° Le régime des prix en Côte-d'Ivoire :

a) Principes essentiels de la loi du 2 septembre 1960 0 0 0 0 0 0 0 0 59

b) Principes essentiels du décret du 15 avril1961 0 0 0 0 0 0 0 0 •• 0 59

2° Les marges sur les marchandises .. 0 0 • 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 60

Section IV.- Un secteur particulier: le commerce du bétail et de la viande 61

1. - Le commerce du bétail 0 0 0 0 •• 0 • 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 61 A. - Avertissement 61

B. - Le commerce extérieur 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 • 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 62

1° Les importations 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 • 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 62

2° Les exportations 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0. 0 0 •• 0 . 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 62

a) Bovins 0 0 0 •• 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 62

b) Porcins . 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0. 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 64

c) Produits du petit élevage .... 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 64 3° Récapitulations des données sur le commerce extérieur

du bétail 0 •• 0 0 0. 0 •••••••••••••• 0 0 0 0 0 •• 0 0 0. 0 0 0 0 0. 0 0 0 65 C. - Le commerce intérieur 65

II. - Le commerce de la viande 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 • 0 0 0 0 • 0 • 65

A. - La localisation et les équipements 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 65 B. - Les agents de la transformation et de la distribution .... 66

C. - Les modalités du commerce 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 67

1° Approvisionnement en bétail 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 67

2° Transformation et vente au détail 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 67

a) Le petits marchés 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 • 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 67

b) La boucherie urbaine et assimilée 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 67

3° Bilan du commerce de la viande . 0 0 0 0 • 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 70

D. - La consommation de viande de boucherie 0 0 0 0 0 0 • 0 0 0 0 0 0 0 70

Section V. - L'estimation des flux commerciaux et les différents types

de circuits intérieurs .. 0 0 •• 0 0 0 o • 0 0 0 0 • 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 • 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 71

1. - Le commerce européen 71

-4- II. - Le commerce Dioula - Les tonnages commercialisés en gros et en demi-gros ...... 74

III. Le commerce Sénoufo - Les tonnages commercialisés au détail 80

IV. Les coopérative ...... 86

V. - Récapitulation des quantités de produits commercialisés dans la région ...... 88

Conclusion : per pectiYcs à court terme en fonction de l'évolution actuelle .. 88

2:• partie LES TRANSPORTS ...... 90

Section 1 : L'INFRASTRUCTURE ...... 90

Chapitre I. - L'infrastructure routière ...... 91 A. - La Direction Départementale des Travaux Publics ...... 91 B. - Le réseau routier ...... 91 ct ) Les grandes liaisons inter-régionales ...... 92 b) L'inventaire du réseau routier ...... 92 c) L'entretien du réseau actuel ...... 95 d ) La den ité du réseau et son intérêt économique ...... 98

Chapitre Il. - Les autres voies de communications ...... 98 A. - Le chemin de fer ...... 98 B. - Les liaisons aériennes ...... 98 C. - Les télécommunications ...... 99

Sections II : L'UTIIJSATION DE L'INFRASTRUCTURE 99

Chapitre J. - Capacité de transport ...... 99 Chapitre IL - L'estimation des quantités transportées ...... 100 A. - Le trafic routier ...... 100 ct ) Les comptages des Tr avaux Publics ...... 101 b ) Les contrôles du trafic ...... 101 l 0 Sur les marchés ...... 104 2° Sur les principaux axes ...... 105 B. - Le trafic ferroviaire ...... 110 C. - R écapitulation du trafic total (importation et exportation es produits et des marchandises) ...... 114 Chapitre III. - Les tarifs de transport ...... 114 A. - Les tarifs routiers ...... 114 B. - Les tarifs ferroviaires ...... 115

-5- Chapitre IV. - La profession de transporteur routier ...... 116 a) Transport par camions sur longue distance ...... 116

- camion de 5 tonnes • 0 . 0 ••••• 0 •• ••• •• 0 •••••• •• 0 0. 0 • • 0 ••• 116

- camion de 10 tonnes • 0 0 •• 0 0 •• 0 ••• •••••• 0. 0 •• 0. 0 0 •• 0 • • • 0. 116 b) Transport par camions sur courte distance ...... 117 c) Les cars rapides Renault. _ ...... 118

Conclusion : PERSPECTIVES A COURT TERME ...... 119

A. - Facteurs favorables ...... 119

B. - Facteur défavorables ...... 119

C. - Coordination rail-route .... _...... 120

ANNEXES. 1 • L'action économique à travers la Société de Prévoyance de Korhogo 121 2• Le marché international du riz ...... 126 3° Le marché international du coton ...... 145

-6- Introduction Méthodologique

La convention n° 112 du 20-3-1962 passée avec sur les courants commerciaux a été improvisée, le Ministère des Finances, des Affaires Econo­ avec des moyens limité<., du fait même de son miques et du Plan de la République de Côte• caractère d'enquête-anne:::e. d'Ivoire concernait une série d'enquêtes statisti­ Les moyens dont on disposait n'ont pas permis ques destinées à une étude détaillée de la région plus qu'une simple estirr.ation des quantités com­ de Korhogo, mais aucun moyen n'était prévu pour merciali ées. En effet, ils ne consistèrent qu'en une enquête sur les circuits commerciaux. deux enquêteurs et un véhicule type 2 chevau.x Les éléments de base nécessaires à une étude des Citroën (1). Ces deux enquêteurs ont été suffi­ courants commerciaux étaient fournis par les sants pour procéder pendant un an, du 1er juillet enquêtes statistiques : 1962 au 30 juin 1963, à une ohservation métho­ enquête agricole : productions en quantités, dique des prix. Mais il aurait été nécessaire de pouvoir disposer d'un deuxième véhicule avec trois enquête budget - consommation : enquêteurs supplémentaires pour une étude per­ autoconsommation alimentaire, manente des transports. - trocs et dons en nature, achat et vente des produits en valeur, Néanmoins des comptages routiers avec interro­ avec les origines ainsi que les catégories gatoire des transporteurs ont pu être effectués d'acheteurs et de vendeurs. aux deux points de passage obligatoire du trafic inter-régional; et Badikaha (2) . Mais l'interprétation des tableatlx ne pouvait Une estimation érieuse :les courants régionaux a conduire à une analyse des courants commerciaux pu être effectuée grâce à des conditions favora­ car il subsistait des inconnues ou des imprécisions. bles : un parc de véhicrL1es très réduit, tm trafic Les produits étaient suivis de la récolte à la routier assez faible, si l'on fait abstraction du consommation ou à la vente, mais pas au delà. transit entre Abidjan et les deux Etats voisins du Il était donc nécessaire de connaître : Mali et de Haute-Volta, et l'existence d'un chemin de fer dont les statistiques ont pu être utilement pour les produits : leur destination finale exploitées. dans la zone rurale, les centres urbains de la région, ou hors de la région (courants Aucune méthode n'ayant été imposée, et l'en­ inter-régionaux), et leur prix aux divers sta­ quête devant d'abord compléter celle relative aux des de la commercialisation pour évaluer les budgets familiaux, non• avons commencé par marges; effectuer un inventaire de tous les marchés de pour les marchandises, dont la natw·e ct la région. En effet il était clair que les marchés l'origine (régionale, nationale ou étrangère) jouaient un rôle plus important que les boutiques étaient précisées dans l'enquête budget, il dont la majorité est concentrée dans les centres fallait également observer les prix aux divers urbains. stades, pour l'évaluation des marges et la Au total 77 marchés ont été recensés, et un détermination des intermédiaires. premier passage a permis de distinguer trois L'établissement de flux inter-régionaux ne pou­ grandes catégories : vait être réalisé que par le contrôle des principaux 4 marchés urbains ou semi-urbains, axes de transport. 25 marchés ruraux, Enfin l'enquête budget pouvait indiquer de qui 48 marchés de bro sse. à qui s'effectuaient les transactions (paysan, col­ porteur, commerçant, société), mais il n'était pas La distinction entre marchés ruraux et de possible d'en tirer la connaissance de l'infrastruc­ brousse était fondée sur un critère de transport : ture commerciale (marchés, boutiques) et de les marchés sont dits ruraux s'ils sont fréquentés divers types de circuits intérieurs. toute l'année par des véhicules; ils ont donc une Il est donc apparu très vite que ces enquêtes (1) Les véhicules étaient affectés par priorité aux trois devaient être complétées par une étude qualitative enquêtes statistiques. des marchés, et quantitative des échanges inter­ (2) (Point kilométrique) PK 60 de la route de Korhogo· régionaux. Mais il faut admettre que l'enquête B<:>uaké.

-7 III. - Transports : Repérage des camions effectuant le circuit des marchés et la collecte des produits. Ethnie du propriétaire. Capacité de charge. Chargement à l'arrivée et au départ. Provenance et destination. Les quantités chargées doivent se recouper avec la fiche achat de produits en gros.

IV. - Villages des enquêtes stati-stiques : Liste des marchés intéressant chaque village et distances. 1 - Zone d'influence des marchés Moyens de transport. Liste des produits vendus et des marchandises achetées.

2 - Etat des commerçantE Liste des commerçants par village. Ethnie et sexe. Local de vente. Objet du commerce.

3 - Colporteurs Importance de la fréquentation des villages par les colporteurs; leur circuit. Objet des ventes et des achats.

Enfin dans chaque village où se trouvait un Du troc produit contre produit (agricole ou marché, un interrogatoire du chef et des notahleE artisanal) on passa à un embryon d'économie a permis d'obtenir des renseignements monogra­ monétaire avec l'usage des « cauris ». phiques sur l'ancienneté du marché, son impor­ Actuellement on peut encore voir des produits tance, sa zone d'attraction, le nombre de com­ vendus contre des cauris, mais ceux-ci ont acquis merçants permanents, les principaux produitE un caractère sacré et sont recherchés surtout à commercialisés, le déroulement de la traite, le l'occasion de cérémonies rituelles. commerce du bétail, les besoins en marchandises, l'artisanat. b ) Unités de mesure et monnaie. L'organisation de cette enquête des courantE commerciaux n'ayant aucun caractère scientifique, Dans le système traditionnel des ventes au il n'est pas possible dans l'analyse de scinder détail, qui n'a pas dû évoluer depuis plusieurs observation objective et interprétation. Nous pen­ décennies, l'unité de mesure est un récipient, en sons néanmoins avoir saisi des ordres de gran­ général une petite calebasse, ou un tas considérés deur très proches de la réalité et permis un recou­ comme un volume et non un poids. La notion pement avec les données fournies par l'enquête de prix au kg est inconnue dans la plupart des budget et l'enquête agricole. \ransactions de détail; même lorsque des quan­ tités plus importantes sont commercialisées, le Les marchés ont dû naître spontanément du Sénoufo préfère utiliser la tine. Il saura par exem­ besoin d'échange que ressentent les hommes; le ple que pour remplir un sac de riz de lOO kg, marché est également un lieu privilégié où l'on il faut 5 tines. aime se rencontrer, bavarder et échanger des nouvelles tout en regardant les productionE Ainsi l'utilisation des poids et mesures étalon­ offertes par d'autres villages. On y apprend à nés officiellement est encore un problème d'ac­ accorder à certains produits une valeur en les tualité qui attend sa solution. jugeant et le marché devient un jeu où chacune La généralisation de l'emploi de la monnaie des parties s'efforce d'obtenir par l'audace Oll sur les marchés Sénoufos peut être située au début par la ruse le maximum d'avantages. du XX• siècle. Elle est liée, d'une part au paie­ On peut imaginer que jusqu'au XIX'• siècle ment en espèces par l'administration ou les entre­ dans un pays dépourvu de voies modemes de prises françaises de prestations diverses de biens communication, chaque marché, avec les villages ou de services et, d'autre part, à l'arrivée en gravitant régulièrement autour de lui, représen­ quantités croissantes des marchandises d'importa­ tait un univers. tion.

10- l e•e PARTIE

LE COMMERCE

SECTION

GËOGRAPHIE COMMERCIALE

Pour mieux analyser tous les phénomènes com­ tivement intenses grâce aux facilités de communi­ merciaux, il a paru essentiel de procéder d'abord cation que permettaient les pistes caravanières à une description des localisations, en prenant le et l'utilisation d'anima.1x de bât. Dans cette évo­ point de vue du géographe avant celui de l'éco­ lution la région de Kcrhogo apparaît comme une nomiste qui cherche à expliquer les causes et les zone de passage avec des îlots réfractaires à tout effets des différents facteurs. commerce avec les D::mlas, comme le pays Na­ fara. Après avoir rappelé les données historiques du développement des courants commerciaux, nous A la suite des effor de l'Administration pour présenterons l'implantation commerciale et les augmenter la production, des surplus apparurent zones d'attraction des marchés, puis nous essaie­ et appelèrent une con:.mercialisation. C'est alors, rons de dégager des zones de prix homogènes. entre les deux guerre3 mondiales, que se situe le phénomène de la Laite : les mêmes intermé­ diaires, souvent employés par des maisons de 1. - HISTORIQUE. commerce établies sur la côte, offraient un assor­ timent de marchandi_;es et achetaient les pro­ L'économie de la région de Korhogo, comme duits. L'ère de la ba!cule commence, mais per­ celle de l'Mrique Noire en général, s'est déve­ sonne n'ignore l'usage abusif qui en est fait. loppée à partir du troc, qui est le premier besoin d'échange exprimé par les hommes. Actuellement Progressivement de nouvelles habitudes sont encore à l'intérieur d'un même village, le troc acquises et le cultivateur Sénoufo sait que lors­ est resté un moyen commode de faire face à une que les conditions climatiques ont été assez bon­ certaine pénurie monétaire. nes, et que les réserves pour nourrir sa famille sont en place, il peut facilement vendre ses a) Marchés. surplus de décembre i mars. La plupart des marchés sont d'institution très Entre 1960 et mars 1962, le commerce se déve­ ancienne. loppa assez rapidement pour satisfaire au..x be­ soins des nombreux chercheurs clandestins de b) Développement du commerce. diamants dans la région de Séguéla. Mais une réglementation très E:ricte a mis fin à cette L'histoire sommaire du peuplement de la zone exploitation anarchique, et le commerce, stimulé d'étude a montré combien il était difficile de provisoirement, n'a p échapper à un nouveau préciser l'origine des migrations Sénoufos ct de marasme. situer l'époque de leur installation. On voit donc comment une économie monétaire Au cours des XVIII• et XIX• siècles des routes s'est greffée sur une .§conomie de subsistance et commerciales, véritables axes Nord-Sud, se déve­ de troc. Après la sup:::•ression de l'impôt person­ loppèrent en même temps que les échanges éco­ nel, la principale imitation à vendre des pro­ nomiques entre les savanes soudaniennes et les duits de l'exploitation est Je désir de se procurer zones forestières. des marchandises, c'e~t-à-dire des articles manu­ facturés provenantl de l'extérieur, ou des produits A l'arrivée des Européens, les pays de savane rares, tels que les noix de cola ou le poisson hénéficiaicnt de courants commerciaux déjà rela- séché.

11- Ces besoins ne peuvent être satisfaits que çant une activité commerciale selon le tableau dans les boutiques des centres urbains, et les n° 1 CT, soit 20 % de la population active mas­ marchés périodiques.. culine.

II. - POINTS DE VENTE PnRMANENTS. La répartition ethnique des hommes actifs indique Pour les deux centres urbains de Korhogo et 390 commerçants Sénoufos sur 3.130, soit de Ferké, l'inscription au rôle des patentes aurait 12,5 o/o , dû permettre d'obtenir le nombre de commer­ 341 commerçants Dioulas sur 1.320, soit çants et la classe de patente indiquer l'impor­ 24,3 o/o , tance relative de chaque affaire. Cependant la soit non inscription des commerçants africains au rôle 538 commerçants étrangers sur 1.773, primitif, et la frau · e lors de l'établissement du 30,1 o/o . rôle supplémentaire ne permettent pas de se Par étrangers, il faut comprendre toute per­ fonder sur les chiffres relevés : en 1962, à Kor­ sonne autre que Sénoufo ou Dioula de Côte• hogo, 250 patentes de commerçants au détail, d'Ivoire. transporteurs et col orteurs, et 145 à F erkessé­ dougou. Aux 1.270 hommes commerçants environ, il faudrait ajouter les femmes dont le rôle com­ Une source plus prectse provient du recense­ mercial est très important. ment effectué par nos soins à Korhogo en 1963. Celui-ci indique dans les groupes socio-profes­ Comme dans tous les centres urbains d'Afri­ sionnels le nombre de personnes exerçant le com­ que le secteur commercial représente un pour­ merce comme profession principale ou secon­ centage très élevé de la population active, mais daire. parmi les commerçants recensés, tous les colpor­ teurs et de nombreux tabliers exercent ég,alement Sur 10.699 personnes du sexe musculin recen­ leur activité sur les marchés de la région et sées à Korhogo, les actifs de plus de 15 ans sont dans les villages où le commerce est relative­ 6.285. Ce chiffre comprend 1.269 hommes exer- ment peu développé.

CENTRE URBAIN DE KORHOGO Homme de 15 ans et plus selon l'ethnie TABLEAU No 1/ CT et le secteur d'activité (1) Hommes Sénoufos % Dioulas % Allochtones % Ensemble%

1 Sans profession ·············· ·· 149 4,8 96 6,8 94 5,3 339 5,4 Ecoliers de plus de 15 ans ..... 252 8,1 84 6,0 no 6,2 446 7,1 Agriculture, élevage, pêche ..... 713 22,9 no 7,9 139 7,8 962 15,3 Isolés, artisans, transporteurs .. 773 24,9 432 30,7 338 19,1 1.543 24,6 Patrons ...... u 1,3 4 0,3 14 0,8 59 0,9 Salariés ...... 516 16,6 172 12,3 224 12,6 912 14,5 Fonctionnaires et cad=es techni- ques ························ 259 8,3 107 7,7 255 14,4 621 9,9 Cadres religieux et tnditionne1s 16 0,5 56 4,0 62 3,5 134 2,1

Commerce •••••• • 0 ••• 0 • •• • 390 12,6 341 24,3 538 30,3 1.269 20,2 ------3.109 lOO 1.402 lOO 1.774 100 6.285 lOO

La population de Ferkéssédougou représentant Il convient cependant de rappeler que dans approximativement la moitié de celle de Korhogo, quelques villages importants situés sur des routes et si l'on a1dmet une répartition identique des fréquentées, on peut encore voir des bâtiments catégories socio-professionnelles, Ferké pourrait ayant appartenu à ces entreprises européennes. compter 625 commer çants. Ces bâtiments ont été construits pendant la période de l'entre-deux-guerres, et leur ferme­ Les entreprises européennes ne sont plus repré­ ture progressive pose le problème des activités sentées que dans les deux centres urbains et commerciales en brousse. Nous les analyserons leur nombre est extrêmement limité: S.A.C.!. quand nous présenterons les différents types de Trahucato - Escarré - Pascal • Vigouroux (ex circuits intérieurs. C.F.A.O.) - Chaîne Avion - C.F.C.!. En 1962, elles détenaient 7 patentes de 1re classe (chiffre d'af­ Actuellement les commerçants permanents dans faires supérieur à 20 millions), 13 patentes de les villages sont le plus souvent des hommes qui 2• classe (de 5 à 20 millions), 16 patentes de 3• classe (2 à 5 millions) et 11 patentes de (1) Ce tableau est présenté dans le Rapport Démogra­ 4• classe. phique sur la Ville de Korhogo (Tableau 16) .

12- ne dispo cnt pas d'une boutique mais d'un tants (2) . (1.070 villages sans Korhogo, ni Ferké). « tablier », c'est-à-dire un éventaire de marchan­ On trouvera dans le tableau n ° 3/ CT le résultat dises de consommation courante. de ce recensement. Un état des commerçants a été rempli dans chacun des villages soumis à l'enquête (1) Ill et non 120 parce que deux villages de plus de lll (l) 3.000 habitants ont été cons:dérés comme des villages dou­ statistique. Ces lll villages comptent 83.027 habi­ bles, et 7 villages étaient communs aux U.T. et aux U.F. tants sur un total régional de 254.329 hahi- (2) Population administrat ve.

CENTRE URBAIN DE KORHOGO - Homme de plus de 15 ans vi-.·ant du commerce TABLEAU N• 2/ CT Catégorie par rapport à 15 à 24 ans 25 à 44 ans 45 à 59 ans 60 ans et plus. TOTAL '7o Age l'en emble des actifE

1 Sénoufo . 5 29 1 1 36 Colporteurs Dioula .. 2 14 5 - 21 Allochtone 6 23 5 2 36

1 Sénoufo . 18 71 17 4 llO Tabliers Dioula .. 12 44 11 4 71 Allochtone 20 108 30 10 168

1 Sénoufo . 14 84 15 6 119 Boutiquiers Dioula .. 30 141 40 6 217 Allochtone 14 144 58 13 229

1 Sénoufo . 26 81 17 1 125 Employés - Acheteurs Dioula . . 4 19 7 2 32 Allochtone 23 67 13 2 105

1 Sénoufo . 63 265 50 12 390 6,2 Total commerce Dioula . . 48 218 63 12 341 5,4 Allochtone 63 342 106 27 528 8,6 Ensemble commerce 174 82 5 219 51 1.269 20,2 Hommes de 15 ans et plus des secteurs non commerciaux . 1.644 2.428 677 267 5.016 79,8

TOTAL . . . 1.818 3.253 896 318 6.285 100

TABLEAU • 3/ CT ETAT RECAPITULATIF DES COMMERÇANTS Nombre Nombre Population ombre Villages Ethnie Nombre de d'habitants Canton total de admin. de de l'enquête Population commer ç ant ~ Sénou­ villages (1953-1954) marchés UF et UT Dioula pour 1 corn· fo merçant Kiembara . .... 220 58.509 15 26 14.834 70 30 40 211 (sans Korhogo) Karakoro .. ... 99 12.875 6 8 2.540 5 5 510 N apiéolédougou 97 24.144 9 9 4.129 8 8 516 Komborodou- gou ...... 68 8.533 3 5 2.542 3 3 847 Kagbolodougou. 22 1.703 Sinématiali ... . 184 23.029 7 10 4.832 16 13 3 302 .. . 16 6.263 4 3 1.855 3 1 2 618 Guiembé ...... 22 8.673 3 4 4.141 4 4 1.035 Kadioha ...... 8 4.812 2 3.151 5 1 4 630 ...... 9 4.728 1 3 2.790 6 4 2 465 Kano roba .. . . . 11 6.719 2 3 3.830 21 3 19 182 ...... 8 6.324 2 2 3.505 Il 4 7 318 Mbengué ...... 63 16.117 6 5 5.551 29 23 6 191 Kassemblé ... . 18 5.851 1 2 1.750 7 2 5 250 Pongala ...... 17 12.184 2 4 5.789 25 14 Il 231 Niarafolos ... . 32 11.295 3 6 4.135 9 9 460 Pallakas ...... 24 5.404 2 3 844 16 9 7 52 Tafiré ...... 33 5.340 1 2 1.369 6 6 228 Diaouala ••... • 45 21.070 7 8 11.505 34 25 9 338 Kong ...... • 56 7.157 4 2.934 Il 2 9 266 ...... 4 1.974 1 1 ï37 4 3 1 184 Nafana - .. .• .• 14 1.625 1 264 5 5 53 TOTAL .... 1.070 254.329 75 Ill 83.027 298 167 131 dont dont 393 S 32 femmes 321 D Korhogo ...... 22.000 1 22.000 1.250 536 A Ferké ...... 11.000 1 11.000 625 Sept villages seulement possèdent des bouti­ Ce qu'il est convenu d'appeler commerçant ques : Napié, Siné:matiali, Kanoroha, Mhengué. dans un village répond à une définition très Diaouala, Ouangoladougou, Kong. Pour les 111 large : toute personne qui achète pour revendre. villages, 298 commerçants ont été recensés. Bien souvent il ne s'agit que d'une fonction tem­ poraire pendant la saison sèche, eti les revenus du commerce sont plutôt considérés comme un Des magasins, qui sont le plus souvent cons­ appoint : après la vente de la récolte, une partie truits en matériaux traditionnels, se rencontrent du revenu est transformée en un petit éventaire dans la plupart des villages où il existe des ache­ de marchandises (10 ou 20.000 francs). Peu ou teurs pendant la traite, afin d'y entreposer les pas de risque commercial, ct le profit peut être produits en atter:.dant leur évacuation par assimilé à l'intérêt Je l'épargne fournie par la camion. récolte.

KORHOGO : Marché urbain. : arché rural. F01wvogo : Marché de ]nousse. PÉRIODICITÉ DES MARCHÉS (247) : Nombre d'habitants du village ou de la ville.

Canton J, 0 J. 1 J. 2 J. 3 J. 4 KIEMBARA KORHOGO Kombolokoura Nangakaha Taboua ra Niofouin S.P. Korhogo (23.000) Fonovogo (247) (899) (988) (2.146) Lamékaha Foro (546) Nganon (1.427) (1.682) (16 marchés) (1.122) Fonon Fila KARAK ORO Moroviné Nanbodiékaha (Karakoro) S.P. Napié (267) (377) (989) Diélissoukaha Nonzorokaha (534) Komborodougou S.P. Napié Lindio (1.502) KAKBOLODOUGOU NAPIELODOUGOU Pimakaha Pénéfiguékana Napié Siolokaha S.P. (272) (Kolo) (170) (1. 719) (370) KADIOHA S.P. Dikodougou DIKODOUGOU GUIEMBE Kalaha Guiembé S.P. Dikodougou (LOU) (2.603) SIRASSO Sirasso 1.941 KANOROBA S.P. Sirasso NAFOUN S.P. Sirasso

MBENGUE Katoro (915 ) Kaloa (775) Pitengomo S.P. (1.386) SINEMATIALI Ouolo (307) Balékaha (369) Koulotiakaha Fondonkaha S.P. (326) (414) N ongoténékaha (550) KASSEMBLE S.P. Boundiali PONGALA S.P. Kouto NIARAFOLOS Tiegbé Kouténiédougou S.P. Ferké Nambonkaha 57!S PALLAKAS Dabla (252) S.P. Ferké (985) (Yarabélé) TAFIRE S.P. Ferké NIELLE Diaouala Kassiongo-Koura Toumoukoro S.P. Dioulla (4.059) 291 (1.547) SIKOLO S.P. Kong (1.114) KONG S.P.

-14 -

,_ D'après l'enquête démographique des 20 vil­ sion principale, le chiffre de 2.000 femmes pour lages les résultats extrapolés indiquent : la région (en dehors de Korhogo et Ferké) paraît - 431 hommes commerçants, plausible, s'il ne s'agit que de reventes de pro­ - 2.030 femmes commerçantes. duits agricoles, car il e;t bien connu qu'en géné­ ral les femmes ne vendent pas de marchandise;; Ces résultats, très différents de notre enquête d'importation (à l'excep:ion du sel). directe dans les Ill villages, doivent être inter­ prétés de la manière suivante. Dans de nombreux Par contre le chiffre de 431 hommes commer­ villages on trouve des femmes qui consacrent une çants paraît un peu sens-estimé, à ruoms qu'il partie de leurs activités à l'achat de produits s'agisse d'une professior: principale à l'exclusion agricoles pour la revente au détail sur les mar­ de toute autre activité. En outre il faut préciser ch és. Bien qu'il soit difficile de parler de profes- que la plupart des hc:mmes commerçants r en-

DANS LA RÉGION DE KORHOGO TABLEAU N• 4/CT

J . 5 Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche

Tioroni.ara- Fopaha Dassimbogo rloug•:>u (612) (442) 812) Dassoumblé K·:>ni (t80) (185)

Nr~oun 'w ha 1629)

Prhuuo Kiémou (701) (Kùko) KcJ;olof!!O (Natienboro) 441) (532)

Pleuro (992) Dikodougou Tapéré (515) (1.366) Nangotakaha Kaprémé (991) (902)

Kanoroba Kiéré (2.261) (1.075) Nafoun Mb-lla (2 .448) •1.057) Niantana Mbengué Katiali (849) (3 .742) Sidmatiali (3.014) Ka.'éléguékaha (232) Siempurgo Kasséré (1.484) (2.251) Landiougou (2 .317) FERKES- SEDOUGOU TAFIRE (1,234) (10.000)

Nambigué Niellé OUANGOLO- (:..665) (2.958) DOUGOU (1.046)

Siluolo ('i'Ci2)

-15- contrés sur les marehés viennent de Korhogo ou n faudrait ajouter les points de traite qui ne Ferké. se confondent pas nécessairement avec un marché. En résmné le commerce se répartit natm·cllc- Il existe encore quelques rares marchés qui ment entre : ne sont pas desservis par une piste, notamment les homm es pour la traite des produits dans la sous-préfecture de Napié : Non7iorokaha, agricoles et le détail des marchandises d'im­ 1 olo, Plihouo. portation ainsi que de certains produits pondéreux comme l 'igname, A la fin de la saison des pluies, le programme les femmes pour le détail des produits agri­ de remise en état des pistes (octobre à décemlH"e) coles et le micro-détail de certaines mar­ devrait tenir compte de l'importance des mar­ ch és : cc problèm e sera repris dans le chapitre chandises de première nécessité (sel et su cre) . des transports. La proportion relative d'hommes et de femmes L'infrastructure des march és est r éduite à sa commerçants est très difficile à éta lir, car b eau­ plus simple expression. L'abri contre le soleil ou coup considèrent le commerce comme une acti­ la pluie peut ê tre naturel (place omhragée par vité complémentaire de saison sèche, surtout ch ez quelques grands arbres) , ou créé par l'homme, les Sénoufos. Si l'on retient le critèr e de la profes­ ce sont les « apatams » avec 4 piquets et un toit sion principale toute l'année, il est certain que en paille. Ces abris peuvent être alignés et se les hommes sont plus nombreux, mais si l'on confondre clans une seule ligne, ou hien être dis­ introduit la notion de profession secondaire, la p ersés avec la plus grande fantaisie. proportion est inversée en faveur des femmes. Certains march és sont dotés d'un hangar m étal­ Si les points de vente permanents dans les lique construit par l'Administration ou l'ancienne villages sont relativement p eu nombreux (en Société de Prévoyance : Korhogo, Ferké, TiOI·o­ moyenne ] point pour 280 habitants) par rapport niaradougou, Napié, Dikodougou, Sirasso, Kano­ aux deux centres urbains, il faut en cherch er roba, Mhengué, Sinématiali, Siempm-go, Ouango­ l'explication dans l'attrait des marchés périodi­ lodougou , Tafiré, Niellé, Namhingué, Koumhala. ques qui constituent encore le lieu normal d'ap­ Dans ce désordre apparent les vendeurs n e se provisionnement des villageois. S r les lll vil­ groupent pa toujours par nature de produits, lages de l'enquête. 12 seulement sont situés à ce qui r end plus difficile une étude quantitative. plus de 10 km d'un marché. Quelques sous-préfets 'efforcent de tracer des allées pour faciliter la circulation, mais il re te III.- ZONES D'ATTRACTION DES MARCHÉS encore b eaucoup à faire. Le tableau n ° 4/ CT donne la liste des marchés La méthode utili ée pour déterminer les aires par canton avec leur périodicité et le nomln·e d'attraction des marchés a été la plus simple : d'habitants du village dont ils dépendent. - dans les Ill village de l'enquête statistique, Deux systèmes de périodicité sont pratiqués les habitants étaient interrogés sur le nom du selon les marchés : tous les 6 jours, le Sénoufo ou des marchés où ils se rendaient habituellement comptant le nomhre de jours après le marché pour vendre et acheter; de Korhogo (point de repère) ou tous les 7 jom-s. - sur les marchés visités pour le relevé des Une exception à Sikolo : tous les 5 jours. En gén é­ prix, le lieu de résidence des vendeurs était sys­ ral ces marchés sont situés à côté de gros village tématiquement noté, ainsi que les modes de trans­ ayant plus de SOC habitants ou dans une zone port. dense à proximité de plusieurs villages (Lin dio) . Les renseignem ents ainsi fournis se recoupent On a distingué 3 grandes catégories de m ar­ et, à l'exception de la Sous-Préfecture de Kong chés: qui dispose d'un pe tit centre commercial à Kong, - les march és urbains ou semi-urbains dans ct d'un seul petit marché à Sikolo, on peut dis­ les centres qui ne sont plus exclusivement cerner des zones d'attraction différentes selon le agricoles (centres administratifs ou de tran­ type de marché et la nature du commerce. sit avec un petit marché quotidien) ; les marchés ruraux d'intérêt régional, fré­ Commerce des produits agricoles : quentés toute l'année par des véhicules; Zone d'attraction des marchés de b rousse : - les marchés de brousse où les véhicules n e 10 km environ (2 heures de marche à pied) viennent qu'épisodiquement et qui sont essen­ surtout dans la zone dense. tiellement de lieux de rencontre entre pro­ Zone d'attraction des marchés ruraux : 15 ducteurs, colporteurs et ache•eurs locaux. à 20 km (2 h eures à bicyclette) . Zone d'attraction des marchés urbains ou Tous ces marchés figurent sur les cartes n ° l semi-urhains : jusqu'à 50 km (Ouangolodou­ et 2. gou - Tafiré) .

-16 - CARTE N~ 1/CT + 1 A L 1 x 1 f' KORHOGO .,.1 4 / -"'""' 1 ("-+ 1\ Marchés _.,•} /là\ Toumoukoro " .,. ,' ~ J 3 \. j '\ 1(, ... .,..+_ ... ,+ -+-+ Limite d'Etat ,...~> 1 + 1 Limite de Sous-Préfecture 0 NontianJ ..- ______p,arc e (mercredi) "" u h • urbain ou semi-urbain < @ ______Marche' rural Ka toro. .,, J 0 ,, e ______Marche' de brousse ~',, .. '~~~~ Kossiong~~ Koura J 0 ______Jour du marche' de Korhogo J 1 J 1,J 2 .... 1 jour, 2 jours après Korhogo (lundi) __ __Marché ayant toujours lieu un lundi Une carte spéciale a été réservée aux marche's de la zone dense

1 1 1 1 1 1 / 1 1 1 1

1 1 1 ,1 ,, ,/ / ,, ( \ '' .. , "-..... , Kong 1 1' 1 1 ..... 1 ... .. _... \ ...... 1 ...... 1 -...... '1 \ \ 011.------..,A \ \ ''.·- \ ...... \ .. ' \ \,_...... \ \ .. \ Echelle '\ \ .. \ ·a 16 32 40km ' \ ',.---, .. \ \, ' .. ', ... .J,, , ______--- CARTE N? 2 /CT KORHOGO

\\ \\ \\ ,, . , , 'Dteltssoukaha J3

• Kalo J 1

Pimakaha Marchés zone dense •Jo

,Â. ____ Mul d11! urbain

~----- Marché rural e _____ Marché de brousse JQ ____ Jour du marche' de Korhogo J1,J2 .. J jour, 2 jours après Korhogo (lundi)___ Marche' ayant toujours lieu un lundi SE DES Commerce des marchandises : et s'il existait un trafic int:!r-régional alimenté par - Zone d'attraction de Korhogo : lOO km à des camions extérieurs à la région. 140 km. Deux marchés distants de moins de et - Zone d'attraction de Ferkéssédougou : 15 km ayant lieu le même jour ne se rencontrent que lOO km. lorsqu'il y a interférence .:!ntre le système moder­ Zone d'attraction de Ouangolodougou : ne (hebdomadaire) et le système traditionnel 50 km. Zone d'attraction de Tafiré : 50 km. (tous les 6 jours). Cette différence fondamentale dans les aire Par exemple lorsque Dikodougou et Guieml)e d'attraction s'explique ainsi : (distants de 20 km P-t situés sur le même axe) , - le commerce de marchandi es est pratiqué ont lieu le même jour, ous avons pu observer par des colporteurs qui utilisent la bicyclette, une affluence moins importante sur chacun des la mobylette, ou le camion; deux marchés. - le commerce des produits agricoles ne por­ tant que sur des quantités limitées s'effectue à Quand le jour traditionnel de marché se pied (pour les femmes) ou à bicyclette, d'où une confond avec le jour de repos du village, il est mobilité moins grande. certain que le nombre de vendeurs et d'ache­ teurs est supérietu à la moyenne. Seuls les acheteurs de produits utilisent les transports en commun. Dans tous les villages la question a été posée au chef et aux notable< de savoir s'ils ne sou­ Toutefois l'enquête a montré que la plupart haitaient pas que le joui du marché soit hebdo­ des villageois fréquentaient plusieurs marchés. madaire. Pendant notre mission un seul chef a Ainsi peut-on parler de transparence des marchés, décidé de changer le jo r du marché : à Niellé, puisque les marchandises sont offertes sur tou depuis le l er janvier 1963, le marché a lieu cha­ les marchés à partir de 2 centres urbains, et que que vendredi, alms qu'auparavant c'était le les informations sm· les prix agricoles circulent 4• jour après Korhogo. facilement d'un marché à l'autre. Le marchés h ebdoma ires se rencontrent chez Dans la région de Korhogo, à l'exception du les Kouflos des cantons Sud et dans les centres coton pour lequel existait un calendl'ier particu­ urbains. lier des marchés en rapport avec l'action de la A Ouangolodougou et Tafiré le jour du marché C.F.D.T. et un prix de campagne, il n'existe pas a lieu le dimanche, car au moment de la cons­ de marché spéciali és. Si un produit est plus truction du chemin de fer le repos des ouvriers abondant sur un marché, il faut en chercher devait coïncider utilement avec le marché en l'explication dans la répartition des productions un temps où le numéraire était encore très rare dans l'espace et dans le temps. Il serait donc vain dans la région. de chercher le grand marché régional du riz, du maïs, de l'arachide ou de l'igname dont les Pendant l'hivernage beaucoup de marchés per­ prix influenceraient les autres marchés. Toutefois dent leur importance car les cultivateurs sont trop les prix des principaux produits tendent à s'ajus­ accaparés par le trav::.ux des champs, et les ter, compte tenu des frais de transport, sur ceux campements de culture ~ ont souvent très éloignés de l orhogo et Ferké. du village où sont stockes les produits. La rotation des marchés tous les 6 ou 7 jours Pendant la saison sèc e, tous les marchés sont selon le marché pourrait apporter une gêne si animés et leur durée s'allonge (de 8 h à 17 h au les courant commerciaux étaient plus développé lieu de 11 h à 15 h ) .

-21- SECTI ON Il

LES ZONES DE PRIX

Bien que l'économie monétaire de la regwn ble de leur production. Cependant, là encore, Korhogo soit restée très embryonnaire, il existe dans les ventes en gros, souvent effectuées sous une notion des prix qui semble se développer l'emprise de besoins urgents (achat d'une bicy­ assez rapidement si l'on en juge par les réactions clette, dépenses pour des funérailles), la marge des cultivateurs sur les marchés. de discussion restait et reste encore très faible et l'acheteur « fait le prix». Même s'il n'exi 'te pas toujoun un comporte­ ment rationnel, la rencontre d'une offre et d'une De plus la bascule reste l'instrument des étrao­ demande pour un bien ne peut s'effectuer qu'au gers au village et la méfiance se trouve accrue niveau d'un certain prix. du fait que le paysan ne peut pas établir le rapport poids - prix. Très rares sont, en effet, Dans une économie en voie d'émergence la fixa­ les hommes qui connaissent le prix au kg de tion des prix est très différente selon qu'il s'agit chaque produit. de produits agricoles ou de marnhandises d'im­ portation. Tout autre semble être le cas de la part de la production commercialisée au détail par Jcs Nous étudierons successivement : femmes (que cette part leur appartienne ou soit - la notion de prix chez le paysan Sénoufo, celle du mari ou d'un parent). La loi de l'offre - l'évolution des prix dans le temps et dans et de la demande joue alors sur le marché et le l'espace pour les produits et pour les mar­ prix moyen qui s'établit, paraît être tenu avec chandises. fermeté par les vendeuses (l). La méfiance des femmes interrogées a été un l o LA NOTION DE PRIX CHEZ LE PAYSAN SÉNOUFO. obstacle majeur sur les marchés. Par contre dans les villages des Unités Fixes l'enquêteur a pu Nous avons vu qu'à l'origine les échanges profiter des relations amicales qu'il entretenait étaient basés sur le troc. On échangeait une avec les familles interrogées chaque jour pour quantité de bien, matérialisée par un volume obtenir des renseignements précieux. d'une certaine qualité, contre un autre bien. La Les copes qui servent à mesurer 5, 10 ou valeur était fondée aussi hien sur la rareté que 25 francs d'un produit sont de taille comparable sur l'utilité. La demande se limitait à un besoin sur un même marché; seul le petit cadeau tra­ urgent et exceptionnel, les besoins courants étant ditionnel traduit l'esprit de concurrence pour satisfaits normalement par l'exploitation (sauf attirer les acheteurs. pour certains produits artisanaux : pagnes, outils, poteries). Il est rare d'assister à des braderies et les fem­ mes préfèrent souvent ramener les invendus au Après l'introduction généralisée de la monnaie, village - ce sont souvent des produits de conser· les ventes de prod·.Iits eurent d'abord pour but vation facile - plutôt que de les céder à un de permettre aux producteurs de s'acquitter de prix inférieur à celui qu'elles s'étaient fixées. l'impôt exigé par l'Administration. La pression de la nécessité était ici très nette et laissait peu En règle générale la femme semble mieux de marge aux paysans pour discuter les prix aux­ armée que l'homme pour les transactions corn· quels des traitants leur proposaient d'acheter la merciales. Même dans le cas de ventes « en gros » part de récolte qu'il leur fallait commercialiser. c'est parfois la femme qui discute du prix avec Lorsque, par l'extension des cultures, l'accrois­ l'acheteur, au lieu et place de son époux ou sement des disponibilités monétairee- permit égale­ parent. S'il y a plusieurs bascules, elle n'hésitera ment aux producteurs d'acquérir des marchan­ pas à faire peser sa charge sur toutes les bascules dises importées et de satisfaire des besoins ali­ pour tenter d'en tirer le meilleur prix. mentaires, vestimentaires ou de confort nou­ L'importance du facteur féminin dans les veaux, la comparaison entre les quantités de pro­ transactions nous amena d'ailleurs à distribuer duits qu'il leur fallait vendre pour obtenir les un « questionnaire femme » aux enquêteurs. Il biens désirés {ou perception implicite des «ter­ avait pour but de connaître : mes de l'échange») les amena certes à considé­ rer qu'ils n'obtenaient pas le meilleur prix possi- (l} Voir, sur ces problèmes, l'analyse sociologique.

22 au départ: La valeur moyenne de achats par femme ct - les sommes d'argent emportées au marché, par marché est nettement inférieure aux recettes : - la nature et le poids des produits emportés, - zone dense: 245 F, - les prévisions d'achat; - autres villages : 235 F. au retour: Répartitions des achats : - les quantités vendues et leur valeur, - les quantités achetées et leur valeur, zo- dense Autres villages - le solde en argent, Produits de consom- - le montant des crédits, prêts et cadeaux. mation immédiate (galettes, bière, etc.) 390F (1,6%) 180 F (l %) Les femmes se rendant au marché ont été divi­ Produits de base pour sée en 3 grandes catégories : la consommation fa- - intentions d'achat seulement en n'emportant miliale ...... 5.595 F (23 %) 385 F (2,1%) que de la monnaie, Condiments et sauces . 2.175 F (8,9 % ) 830 F (4,5 %) Autre s produits ali- intentions d'achat et de vente en emportant mentaires (viandes). 77( F (3,1 %) 2.260 F (12,3 %) de la monnaie et des produits, Produits pour la re- intentions de vente en priorité en n'empor­ vente ...... 7.790 F (31,9 %) 580 F (3,1 %) tant que des produit . Marchandise de l'exté- rieur ...... 7.69S F (31,5 %) 14.100 F (77%) Elles sc répartissent ainsi dans ll villages des U.F.: 24.41 f· F (lOO%) 18.335 F (lOO%)

Mou- Pro- Mou- Ce tableau est commei:.té dans le rapport socio­ naie duits naie+ Total logique (3• partie - ch. 3) auquel on voudra bien produits se reporter pour ce poin: précis. Zone dense ...... 26 27 47 100 Autres villages .... - 39 51 90 Enfin il faut noter que pour nn produit donné Total ...... 26 66 98 190 il existe, au détail, 2 prix assez différents : - les prix des produc:eurs, qui vendent direc­ Pour connaître les quantités de monnaie appor­ tement leur récolte. :ées sur un marché, nous avons procédé à une les prix des revendeurs, qui souvent ont 1·épartition par tranches de valeur : effectué une traruformation du produit (paddy - riz, arachide en coque - décortiquée, Monnaie Monnaie maïs épis- grains). +produits Tranches Total Zone Autres Zone Autres Nous analyserons plu loin le problème des dense villages dense villages marges bénéficiaires. ------1 à 99 fr. 3 - Il 18 32 100 à 199 )) 6 - 14 21 41 2° LES PRIX DES PRODUITS. 200 à 299 » 1 - 8 6 15 300 à 399 )) 7 - 5 1 13 Dès le déhut de l'enquête une liste limitative 400 à 499 )) 7 - 3 1 Il de produits à contrôler a été dressée; elle tenait 500 à 599 )) 1 - 2 2 5 600 à 699 » - - 2 1 3 compte des productions essentielles avec le pad­ 700 à 799 » - - 1 - 1 dy, le riz, le maïs, le mil, l'igname et l'arachide 800 à 899 » 1 - 1 2 en coque et décortiquée. A cette liste il faudrait 900 à 999 » - - -- ajouter le coton qui hfuéficie d'une réglementa­ plus de 1.000 - - 1 - 1 ------tion de prix. Total . . . 26 - 47 51 124 Ces 6 produits repréE ~ntaient la part détermi­ Ce tableau montre une düférence assez impOI·­ nante de la commerciali ation agricole, les autres tante entre les catégories « monnaie » et « mon­ produits faisant surtout l'objet de transaction de naie + produits » : détail à l'intérieur de k région. les femmes disposent d 'une somme d'a1·gent plus élevée, en moyenne de 300 à 500 F , Pour chaque produil nous distinguerons le; lorsqu'elles n'emportent pas de produits à ventes au détail (petites mesures converties en kg vendre; et en francs) et les ventes en gros (tine et bas­ lorsqu'il y a des produits à vendœ, les cule). apports d'argent dépassent rarement 200 F , Tous les prix mentionnés concernent la campa­ sauf en zone dense où les détentrices de gne 1962-1963. plus de 500 F sont très probablement des revendeuses de métier. A.- LE RIZ. La valeur moyenne des recettes par femme ct Le riz se commercialir.e soit sous forme de pad­ par marché s'établit ainsi : dy, soit sous forme de grain décortiqué. Rappe­ zone dense : 330 F, lons que Je rendement du paddy en riz pilonné - nutn:s villages : 345 F . est de 62 o/o environ, cc qui aidera à comprendre

- 23 les rapports de prix entre les deux catégories en valeur, sa valeur la plus fréquente étant de d'un même produit. Compte tenu du travail, la 8o ra. valeur d'un kg Gle riz devrait correspondre au Le plus souvent le paddy est vendu en grains moins au double du prix du paddy. par les femmes à l'aide de petites mesures pour Le riz se cultivant partout dans la regwn, un prix uniforme de 5 Francs. Pour un poids seul le mode de (ulture (sec ou en rizière) étant variant de 350 à 400 grammes, le nombre de m es u­ différent, il conviendra de vérifier si les marchés res est de 6 ou 8 dans la zone dense, mais sur le sont régulièrement approvisionnés toute l'année, grand axe de Tafiré à la frontière du Mali la ou si des variatieons de prix traduisent soit une mesure est unique. pénurie momentanée, soit un excédent difficile Le tableau n ° 5j CT r egroupe les prix des à vendre. producteurs, par mois, sur 6 marchés. Pour cha­ que marché on a calculé la moyenne de prix l. - Le paddy. annuelle, et pour chaque mois une moyenne régionale. Les chiffres entre parenthèses sont A aucune époque de l'année etl sur aucun mar­ ceux qui résultent d'un seul interrogatoire, ce ché le paddy n'a été totalement absent. qui peut leur donner une valeur douteuse. a) Commerce de détail : Dans le tableau n ° 6/ CT les mêmes données pour 31 marchés sont présentées par trimestre. Le paddy est 1=arfois offert en petites gerbes d'un poids variable (2 à 3 kg) dans le condition­ Ces deux tableaux permettent de saisir les nement même du stockage. Mais en général on variations de prix dans le temps et dans l'es­ a remarqué qu'il s'agissait de riz pluvial, et pace. que ce petit comi:Lerce dépendait principalement des hommes. Cett ~ présentation ne se rencontre - Dans le temps, la courbe des prix est fonc­ que dans la zone des cantons Sud et Ouest : de tion de la récolte qui a lieu, pour le riz pluvial Dikodougou à Siempurgo, en passant par Kano­ en octobre, et pour le riz de rizière en novembre­ roba et N afoun. décembre. Les prix les plus élevés sont constatés en juillet-septembre, période de soudure nor­ Pour obtenir des prix comparables à ceux des male ; le décrochem ent des prix ne s'effectue pas autres marchés, il a fallu tenir compte du r ap· avant novembre, et l'on assiste à une très grande port gerbe sèche- paddy, variant de 70 à 90 ~0 stabilité des prix de décembre à mai.

PADDY - Relevés mensuels des prix au détail

TABLEAU N" 5/ CT En Francs CFA/ kg Ecart Producteurs Juillet Août Sept. Oct. Nov. Déc. Janv. Févr. Mars Avril \ Mai Juin Mo- mum yenne ma xi- ·------D. Korhogo (1) .. 20 25 23 21 16 20 20 21 16 14 15 15 18,8 11 1. Niofouin ...... 18 18 20 20 15 11 13 13 13 12 12 18 15,2 9 M. Mbengué ····· 20 (20) (20) (20) 20 12 11 11 12 14 13 13 15,5 9 D. Napié ...... 15 18 20 20 14 12 13 14 13 13 13 14 14,9 8 1. Dikodougou .. 14,5 (16) 20 20 20 16 13 12 13 12 14,5 14,5 15,4 8 M. Ferké 20 26 26 26 19 15 18 16 14 15 14 14 18,5 12 ··· ······ ------Moyenne mensuelle 17,9 20,5 21,5 21,1 17,3 14,3 14,7 14,5 13,5 13,3 13,5 14,7 16,3 8,2 Trimestre ····· ·· · 20 17,6 14,2 13,9 Revendeurs 3• trimestre 4' trimestre 1er trimestre 2• trimestre Moyenne D. Korhogo ...... 25 21 20 19 21,2 I. Niofouin ...... 27 21 18,3 18 21 M. Mbengué ...... - 25 14 - 19,5 D. Napié ·· ·· ···· 20 20 17 18 18,7 1. Dikodougou .. - - - - - M. Ferké ········· 27 24,3 20,7 20 23 Moyenne ...... 25 22,2 18 18,7 20,7

La marge bénéficiaire des revendeurs s'établirait autour de 4 F 50 p~r kg (20,7- 16,2) .

(1) D. Strate dense, M. Strate mil, 1. Strate igname.

-24- ,._,•4, CARTE N~J/CT • + r ) M A L 1 x 1 1- li KORHOGO 1 4 Prix du Paddy

(Moyenne annuelle) ' -+-+ Limite d'Etat Limite de Sous -Préfecture 0 < 18,5 francsjkg ... Prix détail producteur @ trancsjkg __Prix de gros

@ ___ Prix détail supérieur à 17 F.

C:Z:::, ..Prix détail compris entre 16 et 17 F.

/ / ____ Prix détail inférieur à 16 F.

1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1

/

'... , ' ...... _, 1 1 1 1 1 1 1 1' A------~~' ~ \r~ ...... \ \ \ Echelle \ ' \ \.---, 0 16 32 40km '\ ' ', ... .~ ..... , ______--- SEDES Relevé trimestriel des prix de détail au kg PADDY • Producteurs

TABLEAU No 6/CT En Francs CFA

Marchés Juillet· Octobre- Janvier· Avril- l\ oyenne Ecart septembre décembre mars juin :mnuelle

Korhogo ·· ················ 22,7 19 19 14,7 18,8 8 Niofouin ...... 18,7 15,3 13 14 15,2 5,7 Ti oro ······················ 22 16 13,5 13,5 16,2 8,5 Koni ...... 20,5 (17) 15 15,5 17 5,5 Tahouara ·················· 22 17 13,5 14 16,6 8,5 Kombolokoura ...... 16,5 14 13 13 14,~ 3,5

Siempurgo .. . ·············· 16 (15) 13 16 15 3

Napié ·················· ···· 17,7 15,3 13,3 13,3 14,9 4,4 Pénéfiguékaba ············· 22 14 11 (13) 15 11 Karakoro ·················· 20 17 13 14 16 7 Nonzorokaha ·············· 20 16 12 18 16,5 8 Komborodougou ··········· 18 17 14 11 15 7 Lin dio ...... 20 12 11 12 13,7 9 Sinématiali ...... 21,5 18 13 13 16,4 8,5 Ouolo ...... 18 14 13 13 14,5 5

Di Kodougou ...... 16,8 18,7 12,7 13,6 15,4 6 Nangotakaha ...... 16 15 14 12 14,2 4 Guiemhé ...... 20 20 13,5 13 16,6 7 Sirasso ····················· 24 20 16 16 19 8 Kanoroba ········· ········· 21 18 17 14,5 17,6 6,5

Mbengué ··· ····· ··· ······· 20 17,3 11,3 13,3 15,5 8,7

Ferké ...... 24 20 16 14,3 18,5 9,7 Tafiré ······················ 33 (25) 20 17 23,7 16 Tiegbé ...... 17 13 13 20 15,7 7 Namboukaha ··············· 23 16 (14) 20 18,2 9 Koumbala ················· 20 16 14 22 18 8 Dabla ······················ 18 18 li 16 17,2 2 Ouangolo ...... 26 15 14 16 17,7 12 INambingué ...... 25 15 15 14 17,2 11 Diaouala ...... 22 18 14 (15) 17,2 8 !Niellé ...... 22 14 13 15 16 9 Moyenne ·· ·············· 20,7 15,3 14 14,8 16,2 (1)

(l) Il s'agit d'une simple moyenne arithmétique et non d'une moyenne pondérée.

La remontée des prix se situe à une date assez alors la période de la traite où l'offre est la variable selon l'importance des récoltes. Trois plus abondante et où l'influence directe des marchés sur les six suivis mensuellement mon­ niveaux de prix offerts ar les traitants se fait trent une continuité parfaite, les niveaux de juin le plus sentir. 1963 étant voisins ou égaux à ceux de juillet 1962 : Niofouin, Napié, Di.kodougou. Les écarts Il faut remarquer que ce paddy est souvent de prix dans l'année atteignent en moyenne 8 F acheté pour être pilonné et revendu sous forme par kg pour un prix annuel moyen de 16,20 F de riz décortiqué. le kg. - Dans l'espace, s'agiE!:lant d'une région relati­ Les prix supérieurs à 20 F le kg sont observés vement homogène quant aux conditions de cul­ durant la période juillet-octobre, les prix infé­ ture nous distinguerons 3 zones de prix : {voir rieurs à 15 F le kg de décembre à mai, mais c'est la carte n ° 3 /CT) .

-27- Moins de 16 F Entre 16 et 17 F Plus de 17 F appartenant à des commerçants africains. le kg le kg le kg Plusieurs freins au développement de cette Niofouin Tioroniaradou- Korhogo commercialisation ont pu être décelés : Kombolokoura gou Sirasso Siempurgo Koni Kano roba - les femmes qui ont cultivé leur rizière pré­ Napié Tahouara Ferké fèrent pilonner elles-mêmes le paddy pour obte­ Pénéfiguékaha Karakoro Tafiré Komborodougou Nonzorokaha Nambonkaha nir le revenu le plus élevé possible, étant entendu Lin dio Sinématiali Koumbala que la rémunération du temps passé à ce travail Ouolo Guiembé Dabla n'est pratiquement pas prise en considération; Dikodougou Niellé Ouangolo Nangotakaha Nambingué - les multiples variétés de riz qui donnent Tiégbé-Mbengué Diaoua!a des grains longs et courts sur une même parcelle entraînent en rizerie un taux de décorticage assez La zone des pTix les plus élevés comprend : has d'où un prix d'achat usine qui ne peut excé­ - les 2 principaux centres tu-bains de Korho­ der 13 F j kg dans les conditions actuelles. go et Ferké; 2. • Le riz pilonné. la zone de riz pluvial Sirasso-Kanoroba où a) Commerce de détail. le commerce de paddy ne se fait qu'en ger­ bes; Sur les 31 marchés retenus dans notre analyse l'axe Tafiré- route du Mali. on ne trouve du riz régulièrement que sur 22 mar­ chés. En particulier sur la grande route du Mali, b) Commerce de gros : ce commerce est inexistant. La traite du paddy est relativement peu impor­ L'unité de mesure est en général la petite tante et les achats sur bascule 5e limitent à un cuvette de 25 F. nombre restreint de marchés : Korhogo et Ferké : 13 F / kg, Dans le temps la courbe des prix est analogue - Sinématiali et Lin dio : 12 F / kg, à celle du paddy : - Koni et Ta ouara : Il F jkg, - prix élevés de juillet à novembre, - Niofouin : 10 F / kg. - prix bas de décembre à juin. Les opérations durent de décembre à avril. Pour l'ensemble de la région le prix moyen Des achats non négligeables en tines (16 kg) annuel est de 33 F j kg. Les écarts de prix au cours s'effectuent à Mbengué (8 à 11 Ffkg) et sur tous de l'année sont très variables d'un marché à les marchés des Sous-Préfectures de Ferké et l'autre, mais l'écart-type est rarement inférieur à Diaouala (10 à 13 F j kg). 10 F, les prix moyens oscillant entre 28 et 39 F.

Le paddy ache:é en gros n'alimente pas direc­ Ce petit commerce du riz est un phénomène tement des coUTants inter-régionaux mais appro­ essentiellement urbain où existent des catégories visionne les rizeries Escarré et C.C.C.A. à Korhogo de consommateurs (fonctionnaires, employés, etc.) et celle du C.C.C.A. à Ferké. qui ne pratiquent plus le pilonnage familial. En brousse on achète du riz surtout pour faire face Par ailleurs une petite partie du paddy est à certains événements familiaux, pour honorer traitée dans deE appareils moto-décortiqueurs un hôte, ou pour participer à des festivités.

RIZ - Relevés mensuels des prix de détail au kg Tableau n • 7/ CT Producteurs Juillet Août Sept. Oct. Nov. Déc. Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Moyenne t- Korhogo ...... 35 41 (41) (38) (36) 33 33 31 30 30 31 32 34,2 Niofouin ...... 25 (35 ) (35) 32 30 28 32 27 2i 28 27 30 29,7 Mbengué ...... 38 (40) (40) - 34 - - 28 27 26 27 28 32 apié ...... 32 (35) (35) 35 - 28 28 - 28 27 28 29 30,5 Dikodougou ..... 33 (35) (351 (35) 34 29 28 28 29 25 29 28 30,6 Ferké ...... 40 44 (451 (45) 48 39 27 29 26 28 30 29 35,8 ------Moyenne men- su elle ...... 33,8 38,3 38 ,5 37 36,4 31,4 29,6 28,6 27,8 27,3 28,7 29,3 32,1 Revendeurs 3' trimestre 4' trimestre 1"' trimestre 2' trimestre Moyenne Korhogo ...... 50 45 35 34 41 Niofouin ...... 34 37 31 32,5 33,6 Mbengué ...... 42 36,5 34 33,5 36,5 apié ··········· 36 34 31,5 32 33,4 Dikodougou ..... 40 38 32,5 33 35,9 Ferké ··········· 50 48 31 34 40,7 Moyennes .. .. 42 39.7 32,5 33,1 36,8

-28 - RIZ - Relevés trimestriels des prix de détail au kg Producteurs TABLEAU N" 8/CT En Francs Juillet- Octobre- Janvier- Avril- Moyenne Ecart Observa- septembre décembre mars juin annuelle n::.ximum tions Korhogo ·········· 39 35,7 31,3 31 34,2 8 Niofouin ...... 31,7 30 28,7 28,3 29,7 3,4 Ti oro ...... 35,5 34 27 27,5 31 8,5 Pas de riz Koni ...... 44,5 (35) (30) 29 34,6 15,5 au détail en Tahouara ····· ·· ··· 48 (35) 30,5 28 35,3 20 janv. et juin Kombolokoura ..... 33,5 32 27 28 30,1 6,5 ----- Siempurgo ...... 35 (35) 34 30 33,5 5 Napié ...... 34 31,5 28 28 30,5 6 Pénéfiguékaha ..... ------Pas de riz Karakoro ...... 43,5 37 27 29 34,1 16,5 Nonzorokaha ...... ------Pas de riz Komborodougou ... ------Dernier Lin dio ...... 38,5 35 27 28 32,1 11,5 trimestre 27 Sinématioli ...... 48 (40) (34) 34 39 14 Ouolo ...... 40 (35) 30 29 33,5 Il ----- Dikodougou ...... 34,3 32,7 28,3 27,3 30,6 7 Nangotakaha ...... (34) (30) 26 27 29,2 8 Guiembé ...... 43 31 30 28 33 15 Sirasso ...... 36 32 28 28 31 8 Kano roba ·········· (32) 29 28 27 29 5 Mbengué ...... 39,5 34 27,5 27 32 12,5 Ferké ...... 43 44 27,3 29 35,8 16,7 Tafiré ...... 55 (47) 40 32 43,5 23 Tiegbé ...... - - Pas de riz ambonkaha ...... - - Pas de riz Koumbala ...... ------28 Fen mars Dabla ...... ------Pas de riz Ouangolodougou ... (40) 33 28 30 32,7 12 Nambingué ...... - - - - 13 28 F en mai Diouala ...... - 29 F en mars iellé ············· 41 34 28 29 33 - Moyenne ·· ··· ··· 39,5 34,6 29,3 28,8 33 10,7 Dans l'espace nous retrouvons no 3 zones de prix (carte n° 4j CT)

Moins de 32 F/kg Entre 32 et 34 F/ kg Plus de 34 F/ kg Pas de riz Niofouin Guiembé Korhogo Pbéfiguékaha Tioro iellé Koni N.:nzorokaha Kombolokoura Siempurgo Tahouara K mborodougou Napié Lin dio Tilegbé Dikodougou Onolo Karakoro Nambonkaha Nangotokaha Ouangolodougou Sinématiali K~oumbala Sirasso Mbengué Ferké D~bla Kanoroba Tafiré Dü ouala

Le fait de n'avoir pas trouvé de nz au détail les excédents seraient commercialisés surtout en sur un marché n'implique pas que ce commerce gros (transport facile) ; soit inexistant. Cela signifie que la population - Sinématioli et Karal.oro ont des prix de auto-consomme sa production et vend ses surplus paddy dans Ja moyenne, a_ors que le prix du riz aux traitants. est élevé. La comparaison de ce tableau avec celui du Les 3 centres urbains :le Korhogo, Ferké et paddy indique que les zones de prix ne se recou­ Tafiré se retrouvent danE la zone des prix les pent pas: plus élevés. Par contre 0 angolodougou se situ~ - Zone de Sirasso-Kanoroba : le riz est bon dans la moyenne, mais. il faut tenir compte du marché alors que le paddy était parmi les plus trafic intense entre la gare de ce bourg et le chers de la région (paddy offert en gerbe, dont .Mali ; il est possible que du riz en provenance le taux de conversion en grain au~ente le prix du Mali pèse sur les prix. au kg); b) Commerce de gros. - le fait que sur la route de Tafiré-Mali le Alors que 7 marchés seclement sont fréquentés paddy soit cher et l'offre de riz au détail inexis­ par des acheteurs avec h.lscule pour le paddy, tante tendrait à prouver que la production suffit 21 marchés participent à la traite du riz de aux besoins de la consommation locale, tandis que janvier à mai :

29- Prix au kg· - en F. C.F.A. Le maïs en farine n'est vendu que dans les 4 centres urbains où se trouvent des moulins à Korhogo ....•• 21 à 23 F de janvier à juin maïs (Korhogo, Ferké, Tafiré, Ouangolo). Ferké ...... •. 23 à 25 F de janvier à juin a) Commerce de détcâl. Niofouin ...... 20 F de décembre à juin Tioro ...... • 21 F de janvier à mai La majorité des paysans Sénoufos cultivent du 24 à 28 F le reste de l'année maïs et l'auto-consommation est très importante. Koni ...... 20 à 21 F de janvier à mai Tabouant ...... 20 à 21 F de février à mai S'agissant d'un produit abondant et facile à 23 F en janvier stocker, le prix n'en est pas très élevé. Les écarts Kombolokoura 21 à 22 F de janvier à mai 25 F en décembre de prix au cours de l'année sont de 3 à 4 F par Mbengué ...... 20 F en mars et mai kg pour les marchés ruraux et de brousse et de Siempurgo .... . 20 à 23 F de janvier à avril 6 à 7 F pour les marchés urbains. Quant au Napié ...... 20 à 21 F de janvier à avril prix moyen annuel pour l'ensemble de la région 25 à 30 F le reste de l'année Lindio ...... 20-21 F de janvier à avril il se situe entre 9 et 10 F j kg. Dikodougou .. . 20 à 22 F de janvier à avril 24 à 25 F en novembre-décembre Les mesures sont variables selon les zones : et mai-juin 6 à 8 pour 5 francs dans la zone dense, 1 seule Nangotokaha .. 20 à 22 F de janvier à avril dans les Sous-Préfectures de Sirasso, Dikodougou Guiembé ...... 20 à 22 F de janvier à mai ct Ferké. 25 à 30 F le reste de l'année Kanoroba ...... 20 à 23 F de décembre à juin Dans le temps, la courbe des prix passe par Sinématiali ... . 20 à 21 F de janvier à mai Ouolo ...... 20 F de janvier à avril un maximum de juin à septembre (plus de 10 F) Balékaha ...... 21 F de janvier à avril et par un minimum d'octobre à janvier (moins de Ouangolodougou. 25 F de décembre à mai 9 F). Niellé ...... 20 à 25 F de janvier à mai INambingué .. .. 20 F en février Ces variations de prix s'expliquent par l'épo­ que des récoltes : d'août 'à octobre, et le déca· La tine est a ·sez peu employée pour ce pro­ lage de 2 mois dans le temps poul' la commer­ duit. cialisation s'explique par la nécessité de faire sécher les épis avant de les égrainer. Il y a une parfaite homogénéité des prix, les Dans l'espace, on peut distinguer les 3 zones faibles variatioru entre 20 et 25 F dépendant (carte n ° Sj CT) de prix suivantes : de l'éloignement du marché par rapport aux deux centres de redistribution : Korhogo et Ferké. Moins de 9 F/ kg Entre 9 et 10 F /kg Plus de 10 F /kg Niofouin Koni Korhogo Pendant la période de notre enquête il est bon Ti oro Kombolokoura Nonzorokaha de rappeler les prix observés par le Service de Tahouara Karakoro Komborodougou la Statistique paur le riz pilonné : Siempurgo Lin dio Sinématiali à Abidjan de 45 à 59 F le kg (alors que le Napié Diaouala Ouolo Pénéfiguékaha ambingué Dikodougou riz d'importation est taxé à 37 F 50) ; Nangotokaha Ferké à Bouaké de 43 à 46 F (41 F à la taxe). Guiembé Tafiré Sirasso Tiegbé Kano roba Nambonkaha A Ouagadougou en 1962, le prix moyen du riz Mbengué Koumbala rouge était de 53 F, et celui du riz blanc attei­ Dabla gnait 83 F. Ouangolodougou Niellé Ces disparités de prix justifient l'existence de courants commerciaux à partir de la région de La zone des prix de détail les plus élevés com- Korhogo, mais les perspectives de la riziculture prend: sont liées à des mesures de réorganisation com­ les 2 centres urbains de Korhogo et Ferké; plexes qui seront examinées dans les propositions le marché de Dikodougou; d'intervention de ce rapport (voir également la la zone dense de Sinématiali-Komborodou­ note annexe sur le marché mondial du riz). gou et une partie du canton de Karakoro; B.- LE MAIS. l'axe Tafiré-Ouangolodougou avec des prix égaux ou supérieurs à 11 F dans la S.P. Le maïs se commercialise en grains, mais on de Ferké. rencontre sur ce:tains marchés du maïs en bpis vendu en petits tas. La revente du maïs au détail ne semble pas jouer un rôle économique important en dehors Le maïs se tronve sur tous les marchés durant des centres urbains. La faible valeur du produit toute l'année et le commerce de gros ou demi­ ne peut d'ailleurs laisser une marge supérieure gros est assez actif. à 2 Fjk.g.

-30 , ... ., Ill CARTE N~ 4/C T .. + A L 1 1 ' •1 1' /y KORHOGO 1 4 (/ Prix du Riz (Moyenne annuelle) ' -+-+ Limite d'Etat Limite de Sous -Préfecture 0 < 35,8 trancsfkg ___ Prix détail producteur @ trancs/kg ... Prix de gros

~ ----- Pas de riz au détail

@ __ Prix détail supérieur à 34 F. o .. Prix défait compris entre 32 et 34 F. / / --- Prix détail inférieur à 32 { • /'"" ...... _, r+­ r•/ .,. 1

/

1... , ' ...... , 1 1 1 1 1 1 1 1 ~ ' ·------~~ \ ,, -...... "\ 1 \ \ Echelle 1 \,'- ___ , 0 16 32 40km ' '\ ', .... .~ ,. ... , ______--- SE DES ,.. ...,. )Ir ·1 CARTE N! 5/CT .. + 1 1 A L 1 x 1 KORHOGO f' H 1 4 (/ Prix du Maïs (Moyenne annuelle)

-+-+ Limite d ' Etat Limite de Sous -Prrifecfure 0 < 12,1 trancs/kg ____ Prix détail producteur @ troncs/ kg ___ Prix de gros

(222>-..Prix détail supérieur à 10 F.

C.._]..,.:· .:.... :;·.;,iil) ___ Prix compris .entre 9 et 10 F.

/ / ---Prix détail inférieur à 9 F. 1C- / /"" r+ IC ...... Il r+/ .,. 1

1 ' ' 1 ' ,1 ,,,'' .1' ,, ( \ '... , ' ...... , 1 1 Tafiré · 1 1 1 )_3.~i~ 1 ...... _ ,'1 ...... 1

;,&, ------.... ,. ' \ ..~ - - ... , ' \ \ Echelle '\ ''~---, 0 16 32 40km ' \ \ ,, ECHELLE :. 1/800000~ ' .. .J , ______--- SE DES l\'IAIS - Relevés mensuels des prix de détail - Producteurs et revendeurs

TABLEAU N• 9/CT

MARCHÉS Juillet Août Sept. Oct. Nov. Déc. Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Moyen· Ecart ne maxim. Producteur& : ------Korhogo ...... Il (11) (10) 8 10 10 10 11 11 1~ 12 14 10,7 6 Niofouin ...... 11 (10) (9) 7 8 7 8 8 9 9 9 11 8,8 4 Mbengué ...... 8 (8) (8) (7) 6 7 7 8 7 7 8 9 7,5 3 Napié ...... 7 (9) (8) (7) 6 7 7 8 9 9 8 9 7,7 3 Dikodougou ..... 13 (12) (ll) (10) 10 9 10 10 10 10 10 11 10,5 4 Ferké ...... 17 14 (14) 14 11 10 11 11 11 11 11 11 12,1 7 Moyenne mens.. 11,1 10,7 10 8,8 8,5 8,3 8,8 9,3 9,5 9,5 9,7 10,8 9,5 ----- Revendeurs : 3 • trimestre 4• trimestre 1"' trimestre 2' trimestre Korhogo ...... - 10 - 13,7 - Niofouin ...... - 9,3 10 - - Mbengué ...... 10 7,5 - 10 9,1 Napié ...... - 8 9 10 9 Dikodougou ...... 16 - 9 - - Ferké ...... 17 13,7 12,7 13 14,1

MAIS - Relevés trimestriels des prix de détail

TABLEAU • 10/CT

Juillet· Octobre· Avril· Moyenne Ecart MARCHÉS Janvier· septembre décembre mars juin annuelle maximum

Korhogo ...... 10,7 9,3 10,6 12,6 10,8 3,3 iofouin ...... 10 7,3 8,3 9,6 8,8 2,7 ...... 9 7 8 9 8,2 2 Koni ...... 10 (9) 8 10 9,2 2 Tahouara ...... 9 8 8,5 9 8,6 1 Kombolokoura ...... 10 9 9 9 9,2 1

Siempurgo ...... 7 (7) 8 9 7,7 2

Napié ...... 8 6,7 8 8,3 7,7 1,6 Pénéfiguékaha ...... 12 6 (8) 8 8,5 6 Karakoro ...... 10 (12) 8 9 9,7 4 onzorakaha ...... (12) 8 9 13 10,5 5 Komborodougou ...... 15 (10) 9 9 10,7 6 Lindio ········· ··········· 12 9 9 9,5 9,9 3 Sinématiali ...... 12,5 (10) 11 9 10,6 3,5 Ouolo ····················· 12 9 10 10 10,2 3

Dikodougou ...... 12 9,7 10 10,3 10,5 2,3 angotokaha ...... 8 (8) 10 9 8,7 2 Guiembé ·················· 9 8 9 9 8,7 1 Sirasso ...... 10 (8) 9 7 8,5 3 Kano roba ...... 6 6 9 9 7,5 3

fbengué ...... 8 6,6 7,3 8 7,5 1,4

Ferké ············· · ········ 15 11,7 11 11 12,1 4 Tafiré ...... 16 - (11) - 13,5 5 Tiegbé ...... 10 11 11 12 11 2 Nambonkaha ...... 10 10 (11) 12 10,7 2 Koumbala ...... 15 10 11 16 13 6 Dabla ····················· 14 9 10 11 11 5 Ouangolodougou ··········· 10 12 10 Il 10,7 2 Nambingué ...... 13 9 (9) 9 10 4 Diaouala ...... Il (9) 9 (10) 9,8 2 iellé ...... 12 9 10 10 10,2 3 Moyenne ...... 10,9 8,5 9,3 9,6 9.7 2.4

-35- h) Commerce de Éros. Les principaux marchés où le mil est un pro­ duit de revente sont : Le maïs est exporté vers Abidjan où le prix - Siempurgo, Sirasso, Kanoroha, Dikodougou, constaté en 1962-1963 variait entre 25 et 29 F N angotakahoa. et vers Boho-Dioulasso (30 F environ). La commercialisation porte surtout sur le petit Le maïs s'achète soit en tines de 15 kg, soit mil; le sorgho se rencontre dans les mêmes limi­ sur bascule, pend~nt la même période que les tes géographiques, mais ne rentre pas dans les autres produits ag:ticoles (de novemhre à mai). circuits de la traite. Les marchés concernés par ce commerce sont Comme les farines de maïs, les farines de mil très nombreux : ne se vendent que dans les centres urbains. Prix au kg. - en F. CFA a) Commerce de détail.

BASCULE TINE Le commerce du mil est assez actif de janvier à Korhogo 8 presque toute l'an· juin, la récolte ayant lieu en décembre-janvier. née Niofouin 7-8 ce juillet à oct. 7-8 en nov.-déc. Les tableaux n ° ll et 12/ CT donnent les rele­ 6-7 de nov. à février 7,5-8,5 de mars à mai vés mensuels et trimestriels de prix, et il appa­ Tioro 6,5 à 7,5 de décem- raît immédiatement que ce produit est soumis à bre à janvier de très forts écarts de prix dans le temps. Cepen­ Koni ...... 7 à g de déc. à avril 8 en juillet-août Tahouara ...... 7,5 de janvier à mai dant il faut tenir compte de la mauvaise récolte Kombolokoura 8-9 e::t juillet-août enregistrée en 1961-1962, ce qui a entraîné une 7-8 & déc. à mai période difficile de soudure de juillet à décembre Mbengué ...•.. 8 de mars à mai 8 toute l'année 1962. Siempurgo .. . . 5 en janvier 5-6 en juillet-août Napié ...... 7-8 de juillet à nov. 7-8 d'octobre à mai Pour un prix moyen annuel de 17 F, l'écart Kiémou .....•. 6 de nov. à mars 6 absolu est de 10 F, et l'écart relatif dépasse fré­ Lindio ...... 8 9 S.P. Sinématiali. quemment lOO ra, par exemple à Napié : 12 et Dikodougou ... 6-7 e::t nov.-déc. 28 F (133 %) . 7,5 à 8 de janvier à mars; Il se pose donc pour ce produit un problème Nangotokaha ... 8 en janvier de régularisation des cours dans l'année. Mais ces Guiembé ...•.. 6 en octobre fluctuations paraissent moins élevées sur la route 7,5 à 8 de janvier à marE de Ferké au Mali. Sirasso ...... 6 en novembre 9 en avril Le graphique n ° 1/ CT montre une extrême Kanoroba ...... 6 en décembre 7-8 toute l'année dispersion des prix de juillet à décembre (12 à Ferké ...... 6 à 1,5 de novem- 32 F) et une concentration entre 9 et 14 F de bre i mars 9 d'ani! à juin janvier à juin. Tiegbé ...... 9-10 Dans l'espace on ne distinguera que 2 zones Nambonkaha .. 8 de sept. à déc. 10 en mai de prix (carte n ° 6/ CT) et une zone où faute de Koumbala .... . 9 de déc. à mars production de mil, on ne trouve que des reven­ Dabla ...... 8-9 de nov. à février deurs. Ouangolo ...... 8 de :léc. à mars 10 10 en avril Nambingué .... ·7 à 7,5 de novembre 8 Pas de produetion Moins de 17 F Plus de 17 F à fé•rier Koni Korhogo Diaouala ...... 7,5 de mars à juin Tahouara Niofouin Niellé ...... 7,5 à B de janvier à Karakoro Ti oro mai Siempurgo Nonzorokaha Kombolokoura Dikodougou Komborodougou Napié Les prix sont parfaitement homogènes puisque Sinématiali durant la période de la traite (novembre à mai) Nangotakaha Lin dio Guiembé la fourchette de prix est très étroite : entre 7 et Ferké Sirasso Ouolo Tafiré 8 F, avec parfois 1:.ne baisse à 6 F à Niofouin Kano roba Mbengué Koumbala en novembre, à K.iémou, à Guiembé, à Sirasso et Tiegbé à Kanoroba et même 5 F à Siempurgo. Nambonkaha Dabla Ouangolo C.. LE MIL. Nambingué Nielle La région de KOt:hogo est la limite méridio­ Diaouala nale de la culture du mil en Afrique Occidentale, et la présence ou l'absence de mil offert par des La zone des prix les plus avantageux est net­ producteurs sur certains marchés reflète les zones tement tranchée, la limite principale étant indi­ de production. quée à l'Ouest par la route Boundiali-Korhogo

36- MIL - Relevés mensuels des prix de détail (au kg) - Producteurs et r evendeurs TABLEAU No 11/CT En France CFA Mo- maxi- Producteurs Juillet Août Sept. Oct. Nov. Déc. Janv. Fév. Mars Avrll Mai Juin yenne muro ------Korbogo ...... 24 26 (28) 28 27 (25) 20 19 15 13 15 16 21,3 15 Niofouin ...... 21 (22) (24) 25 (25) (25) 23 22 18 19 20 20 22 7 Mbengué ...... 20 (20) (20) (20) (20) 13 9 8 9 9 10 10 13,4 12 Napié ...... 13 (20) (25) 28 28 28 13 12 12 12 12 12 17,9 16 Dikodougou ..... ------Ferké ...... (23) 20 (22) 22 20 19 14 15 14 13 14 14 17,5 10 Moyenne men- su elle ..... 20,2 21,6 23,8 24,6 22,6 22 15,8 15,5 13,6 13,2 14,2 14,4 18,4 Revendeurs 3• trimestre 4• trimestre r· trimestre P trimestre ---1--- Korhogo ···· · ··· (30) 33 (20) 17 25 16 Niofouin ...... - - - - - Mbengué ...... 25 18 14 (15) 18 11 Napié ····· ······ 18 31 15 15 19,7 16 Dikodougou ..... 25 28,5 19,7 17,7 22,9 10,8 Ferké ...... 25 24,3 14,3 13,7 19,3 10,6 Moyenne men· su elle ..... 24,6 26,9 16,6 15,7 20,9

avec un recul du mil à partir de Niofouin, et à moyenne annuelle de 2 ,9 F, soit une marge de l'Est par la route Korhogo-Badikaha. La Sous­ 2,50 F sur les mêmes marchés et de 4 F par Préfecture de Mbengué avec des prix de détail rapport à la moyenne régionale des producteurs. inférieurs à 10 F est la zone des prix les plus Les écarts de prix dans l'année sont aussi élevés bas. qu'au stade de la production : d'où un problème La revente au détail atteint sur 5 marchés une de stockage.

MIL - Relevés trimestriels des prix de détail (au kg) TABLEAU No 12/ CT En Francs CFA

Juillet- Octobre- Janvier- Avril- Moyenne Ecart MARCHÉS septembre décembre mars juin annuelle maximum

Korhogo ...... 26 26,6 18 14,7 21,3 11,9 Niofouin ...... 22,3 25 21 19,7 22 5,3 Ti oro ····················· 23 24 13,5 13,5 18,5 10,5 Koni ...... 18 (22) 12 12,5 16,1 10 Tahouara ...... 15 22 12,5 Il 15,1 11 Kombolokoura ...... 32 (25) 11 15 20,8 21 Siempurgo ...... ------Napié ...... 19,3 28 12,3 12 17,9 16 Pénéfiguékaha ...... - - (11) (11) - - Karakoro ...... 19 21 10 12 15,5 11 Nonzorokaha ...... (19) 24 9 14 16,5 15 Komborodougou ...... 20 19 9 11 14,7 11 Lin dio ...... 18 21 9 12 15 12 Sinématiali ...... 22,5 (22) Il 13 17,1 11,5 Ouolo ...... 15 20 9 12 14 11 Dikodougou ········· ·· ···· ------Nangotakaha ...... ------Guiembé ·········· · ····· ·· 30 27 12,5 14 20,9 17,5 Sirasso ...... ------Kano roba ·········· ·· ····· ------Mbengué ·················· 20 15,3 8,7 9,7 13,4 11,3 Ferké ····················· 21,7 20,3 14,3 13,7 17,5 8 Tafiré ...... 25 (25) 18 15 20,7 10 Tiegbé ...... 16 20 Il 12 14,7 9 Nambonkaba ...... 17 17 (12) 13 14,7 5 Koumàala ·· ·· ····· ········ 16 24 16 18 18,5 8 Dabla ...... 17 19 15 15 16,5 4 Ouangolodougou ...... 18 (15) 12 12 14,2 6 Nambingué ...... 20 17 Il 12 15 9 Diaouala ...... 16 16 12 1,8 15,5 6 Niellé ····················· 12 17 12 Il 13 5 1 Moyennes ...... 19,9 21,3 12,4 13,4 16,8 -

-37- b) Commerce de gros. a) Commerce de détail. Le commerce approvisionne les centres urbains Le commerce de l'igname, contrairement à celui de la région et pro::'ite des prix élevés constatés des céréales, est presque exclusivement aux mains à Abidjan (30 F) et occasionnellement en Haute­ des. hommes. Volta. Les tubercules sont apportés au marché dans un panier arrimé au porte-bagages de la bicyclette Les marchés où s'effectuent des achats en gros par charge de 20 à 40 kg. Sans qu'intervienne la sont assez nombreux: moindre pesée, les ignames sont réparties par tas de poids très variable, la valeur de chaque Prix au kg (en F. CFA) tas allant de 25 à lOO F. Certaines variétés comme le « ouakrou » sont préférées, et il en résulte BASCULE TINE une certaine majoration de prix. Au cours de Korhogo ..... 10 l'enquête, il n'a pas été possible de tenir compte Tioroniara· 10 de janvier 25 à 20 octobre­ des différentes qualités et un prix unique a été dougou .... à mars décembre (l) Koni .... • ... 10-12 janvier-juin dégagé. Tahouara ...• . 10 em février-mars Mbengué ..... 10 de février à 10 e janvier à Dans le temps, le relevé men suel des prix indi- mars juin que deux périodes distinctes : Napié . ...•.•• 10-12 en janvier­ de juillet à octobre : des prix élevés attei­ Komborodon· févr:ier gnant en maints endroits 15 à 20 F le kg, 10 en mars gou ...... 10 d ~ février à 10-12 de février à car il n'y a pas la pression des ventes en avril juin gros sur bascule, Lindio ...... 10 a~ janvier à de novembre à juin : des prix b as autour Ouolo ...... mars de 10 F le kg avec une remarquable sta­ Ferké ...... ll-12 12 Tafiré ...... 12-13 janvier-avril bilité. Tiegbé ...... 10 janvier-mai Namboukaha 10 janvier-mai Pour un prix moyen annuel de 13 F le k g, Koumbala ... . 10 janvier-juin l'écart est de 6 à 9 F , mais semble assez variable Dabla ...... 10 en février 10 selon le lieu. Ouangolo ... . 10-E- janv.-avril 10 Nambingué .. . 10 en février 10 Dans la région de Korhogo, il n 'y a pas pour Diaouala .... . 10-12 février-juin 10 l'ign ame une période difficile de soudure : dès Niellé ...... 10 j:mvier-mai 10 le mois d'août arrive en production l'igname pré­ coce tandis qu'au début de la saison sèch e la Les prix sont parfaitement homogènes autour récolte est faite en fonction des b esoins. Il n 'y a de 10 francs, mais la période intense de commer­ pas de problèm e de stockage à l'échelon du pro­ cialisation n e dép 1sse pas 3 mois : mi-janvier ducteur. Les ignames sont souvent mises en tas à avril. dans un coin du champ, à l'ombre d'un arbre, ct protégées par des branch es jusqu'au moment de la vente; parfois elles sont disposées sur deux D. - L'IGNAME. épaisseurs dans un trou de 40 cm de profondeur et recouvertes de terre (conservation p ossible pen­ Dans l'alimentation du paysan Sénoufo, l'igna­ dant 4 mois) . m e est particulièrement appréciée, et lorsque les terres ne sont pas très favorables à cette culture Le stockage sur place entraîne fréquemment des une priorité sera accordée à l'achat de ce tuber­ p ertes importantes, ce point a été traité dans le cule. rapport agricole.

Il existe plusiem:s variétés d'igname, mais on Moins de 12,5 F Entre 12,5 Plus de 13,5 F distingue surtout les ignames précoces r écoltées le kg et 13,5 F le kg le kg d'août à octobre et les ignames tardives de jan­ Kombolokoura Tioro Korhogo vier-février. Siempurgo Koni Komborodougou P énéfiguékaha Tahouara Lindio Il faut égalemeLt signaler que les ignames de Sirasso Krakoro Ouolo Korhogo jouissent de qualités gustatives particu· Kano roba Sinématiali Ferké Mbengué Nangotakaha Tafiré lières qui favorisent le développement d'un cou­ Nambingué Guiembé Tiégbé rant commercial vers AMdjan où les prix attei­ Nielle Ouangolodou- Koumbala gnent couramment 20-23 francs le kg. Niofouin gou Nambonkaha Napié Diaouala Dabla Bien que la production la plus importante Dikodougou soit concentrée dans les cantons au Sud de Korho­ (Voir la carte n ° 7/ CT). go, aucun marché de la région n'est jamais démuni de ce produit. (1) Reliquat ancienne récolte.

38- CARTE N~ 6/Cr \ M A L KORHOGO

Prix du Mil (Moyenne aonuelle}

-+-+ Limite d'Etat Limite de Sous -Prrffecfure 0 < 17,5 francsfkg.-Prix défait produi:tel)r @ francs/kg ... Prix de grot;

~ ----- Pas de mil au détdil

e?,2). Prix drftail supérieur à 17 F.

/ /--Prix détail inférieur à 17 F.

1'

/

\ ... ' ' , ... _, '1 1' 1 1 1

~ 1 ' 4-----~------·•A\ ,,., ...... \ ' Echelle '' \ \'",. ... , 0 16 32 40km '\ '\ ..1 ...... CARTE N'? 7 /CT + J M A L 1 x 1 KORHOGO fo 1 4 Prix de l'Igname

(Moyenne annue;lle) ... -+-+ Limi te d ' Etat L imi te de Sous - Préfecture 0 < 15 trancsjkg .. _Prix détail producteur ® tranc-:;/kg ___ Prix df1 gros

<222). __ Prix détail supérieur à 13,5 F. ~ ­ ~- -- Pnx détail compris entre 12,5 et 13,5F.

/ / ---Prix détail intéri eur à 12,5 F.

1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1

/

'... , ' '-... , 1 1 1 1 ,-.. 1 ~--.,. .... _.... , ...... ,, 1 \ 1 1 ... 1 ,, ' 1 ;;&. ------· '' .... -.... ,...... \ \ ' Echelle '\ ''~---, 0 16 32 40km ' ' ', -...1 ....., ______--- SE DES IGNAME - Relevés mensuels des ptix de détail (au kg) - Producteurs et re~ndeurs TABLEAU N• 13/CT En Francs CFA

Producteurs Mo· Juillet Août Sept. Oct. ov. Déc. Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin yenne Ecart ------Korhogo ...... 24 15 (15) 14 13 (12) 12 12 12 13 ~ 12 13,8 10 Niofouin ...... (16) (14) (12) 9 13,5 13 12 10 11 11 10 (11) 11,8 7 Napié ··········· 16 (15) (15) 15 (15) Il 11 10 10 10 10 10 12,3 6 Dikodougou ..... 18 (18) (16) (15) 12 12 11 10 9 9 9 9 12,3 9 Mbengué ········ 23 (15) (15) (12) 10 (10) 10 9 9 8 10 Il 11,8 15 Ferké ...... (20) 18 116) 17 14 13 14 12 12 12 12 12 14,3 8 Moyenne men· su elle ...... 19,5 15,8 14,8 13,7 12,9 11,8 11,7 10,5 10,5 10,5 10,5 10,8 12,7 Revendeurs 3' trimestre 4' trimestre 1"' trimestre 2' trimestre Korhogo ...... (20) (15) (13) (13) Niofouin ...... - - - - Napié ...... - - - - Dikodougou ..... - - - - Mbengué ...... - - - - Ferké ...... - - - -

IGNAME - Relevés trime;~triels des prix fle détail au kg TABLEAU N• 14/ CT En Francs CFA

Juillet- Octobre- Janvier- Avril- Moyenne Ecart septembre décembre Mars juin annuelle maximum Korhogo ...... 18 13 12 12,3 13,8 6 Niofouin 14 11,8 11 10,7 11,8 3,3 0 •••••••••••••••• Ti oro ...... 19 13,5 11 8 13,3 11 Koni ...... (13) (11) 12 14 12,5 3 Tahouara ················· 13 15 14 10 13 5 Kombo1okoura ...... 12 9 8 8 9,2 4 Siempurgo ...... 12 (11) 3 6 9,2 6 Napié ...... 15,3 13,7 10,3 10 12,3 5,3 Pénéfiguékaba ...... 12 JO (10) 11 10,7 2 Karakoro ...... (18) 12 13 11 13,5 7 Nonzorokaba ...... (20) 16 10 25 17,7 10 Komborodougou ...... 26 13 13 11 15,7 15 Lin dio ...... 20 13 (12) - 15 8 Sinématiali ··· ······· ······ 14 - 14 12 13,3 2 Ouolo ···················· - 17 12 - 14,5 5 Dikodougou ...... 17,3 13 10 9 12,3 8,3 angotakaha ...... 18 (13) 12 11 13,5 7 Guiembé ...... 20 13 10 10 13 ,2 10 Sirasso ···················· 15 9,5 9 9 10,6 6 Kano roba ...... 18 9 8 7,5 10,6 -- -- ll,5 Mbengué . ················· 17,7 10,7 9,3 9,7 ll,8 8,4 Ferké ····················· 18 14,7 12,7 12 14,3 6 Ta fi ré ····················· 30 (20) 13 12 18,7 18 Tiegbé ···················· - 20 12 14 15,3 6 Nambonkaha ·············· - 13 (12) 16 13,7 4 Koumbala ················· - 16 Il 18 15 7 Dabla ····················· 17 17 Il 10 13,8 7 Ouangolo .... ············· 18 14 10 (10) 13 8 Nambingué ··············· 14 13 9 9 ll,2 5 Diaouala .... ·············· - 15 10 15 13,3 5 iellé ···· ················ - Il Il Il Il - Moyenne trimestrielle .. 17,2 13,3 Il 11,4 13 -

La zone des prix les plus élevés va de Tafiré à ct toute la partie occidentale de la région de ambonkaha sur le grand axe Nord-Sud et en­ Siempurgo à Mbengué e: Niellé. globe la partie orientale de la zone 2 de Kombo­ Les revendeurs d'igname se rencontrent surtout rodougou à Ouolo. sur les marchés où cette denrée est apportée en quantité insuffisante par les producteurs, dans les La zone des prix les plus bas comprend les centres urbains ct les grands magasins de la zone cantons de Napié, Dikodougou, Kanoroba, Sirasso dense.

-43 h) Commerce de gros. taient pas une distinction suffisante entre les Ce commerce eEt très difficile à saisir, car la coques fraîches et les coques sèches. Nous ne collecte semble s'étaler pendant la majeure partie présenterons ici que les prix des arachides décor­ de l'année, et des camions sont chargés en dehors tiquées en rappelant : des marchés, puisqu'il s'agit d'un produit pondé­ - que le rendement des coques sèches en reux conservé sur les parcelles de culture. graines a été estimé à 65 o/o , - que le prix moyen des arachides en coque Les plus gros tonnages proviennent des marchés est de 20 F j kg. suivants où l'on a pu contrôler les achats sur bas­ cule: a) Commerce de détail. La vente au détail des arachides décortiquées Korhogo: 12 F janvier-avril, est peu répandue sur les marchés de la région Kombolokoura : 7-8 F décembre-mai, (une dizaine seulement). On retrouve plus accen­ Kiémou: 6 F novembre-mars, tué le même phénomène que pour le riz. Dikodougou : 7,5-8 F novembre-décembre, 7 F janvier-avril, Le prix moyen de l'arachide décortiquée s'éta­ 6 à 9 F en mai et juin blit aux alentours de 30 F le kg ce qui donne selon la qualité, la parité avec l'arachide en coque, mais sans Nangotakaha : 7-8 F janvier-avril, rémunération du travail de décorticage. Giembé 6-8 F janvier-mai, Les arachides décortiquées se rencontrent : Kanoroba 5-6 F avril-mai. - toute l'année à Korhogo, Tioro, Niofouin, Le prix moyen e gros se situerait donc autour Dikodougou, Nangotakaha, Guiembé, Siras­ de 7-8 F. so, Kanoroba; E. - L'ARACHIDE. pendant la saison sèche à Kombolokoura, Fcrké, Tafiré et tous les marchés de la L'arachide, cultivée dans toute la région, se com­ route du Mali. mercialise soit en coque, soit décortiquée, mais la La commercialisation suit la récolte principale traite ne s'intéresL qu'aux produits décortiqués. qui a lieu d'août à octobre mais avec un décalage Les contrôles de prix sur les arachides en coque pour permettre le séchage des coques au début ont été très difficiles, car les enquêteurs n'appor- de la saison sèche. ARACHIDE DÉCORTIQUÉE - Relevés trimestriels des prix de détail (en kg) TABLEAU N" 16/ CT En Francs CFA Juillet· Octobre· Janvier­ Avril- Moyenne Ecart septembre décembre Mars juin annuelle maximum Korhogo ...... 36,7 23 28,3 30 29,5 Niofouin ...... 35,7 28 24 37,7 28,8 Ti oro ...... 35 22 28 32 29,2 Koni ...... Tahonara ...... (28) Kombolokonra .. . (26) Siempurgo Napié ...... 30 27 30 29 Pénéfiguékaha .... • ...... (27) Karokoro ...... Nonzorokaha ...... Komborodougou ...... Lindio ...... (37) Sinématiali ...... (50) Ouolo ...... ------Dikodougou ...... 36,6 27 28,3 27,3 29,8 Nangotakaha ...... 32 (30) 30 29 30,2 Guiembé ...... (35) 32 26 29 30,5 Sirasso ...... •...... 30 25 24 31 27,5 Kanoroba ...... 32 20 22 29 25,7 ------Mbengué ...... -·----- Ferké ...... 41 30 35,5 Tafiré ...... 37 30 33,5 Tiégbé ...... •...... (40) Nambonkaha ...... 44 32 (30) 39 36,2 Koumbala ...... •...... 31 41 36 Dabla ...... •...... 29 34 31,5 Ouangolo ...... 29 29 28 28,7 Nambingué ...... 34 35 28 32,3 Diaouala ...... (22) Niellé ...... ------Moyenne ...... 30,8

-44- ARACHIDE DÉCORTIQUÉE Relevés mensu~ls des prix de détail (au ~) Producteurs et revendeurs TABLEAU N" 15/CT En Francs CF A

Producteurs Juillet Août Sept. Oct. Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Moyenne Korhogo ...... 40 (35) (35) 21 ~:v., ~:~· 27 29 29 2!' 30 31 29,5 iofouin ...... 37 (35) 35 39 22 23 23 25 24 2-1, 29 30 28,8 Napié ...... 30 - - 27 - - - 30 - - - - - Dikodougou ..... 40 (35) (35) (30) 27 24 28 29 28 2"' 28 27 29,8 Mbengué ...... ------(2:.) - - - Ferké ...... 41 - - - - - 32 27 ------Moyennes mnn- su elles ...... 37,6 35 3!) 29,2 24,3 23,7 26 28,2 27 2::. 29,7 29 29,2 --Revendeurs 3• trimestre 4' trimestre 1'' trimestre 2' trimestre Moyenne Korhogo ...... 40 30 (35) 38,3 35,8 Niofouin ········· (37) 29,5 33 (37) 34,1 Napié ...... 30 30 38 37,6 33,9 Dikodougou ..... 50 - - 36 - Mbengué ...... 50 32 35,7 36,5 38,3 Ferké ...... 49 34,3 35,3 37 38,9 Moyenne ..... 42,7 30,7 35,4 36,2 36,2

c) Commerce de gros. produits agricoles qui viennent d'être examinés.

Il apparaît donc que l'arachide est tradition­ On peut faire les con atations suivantes : nellement décortiquée pour la traite, puisque dès avant la 2• guerre mondiale, l'arachide était le l 0 Eu allant du b 3.s vers le haut ü existe principal produit d'une économie de traite orien­ manifestement deux c tégories de produits : tée vers l'exportation. - les produits aux prix relativement stahles Aussi ne faut-il pa 'étonner si les achats en dans le temps, comme le maïs qui se con­ gro se pratiquent sur de très nombreux marchés. serve bien (en « ,ssaims ») ou l'igname qui est récolté deux :Sois par an; Prix au kg (en Francs CFA) les produits aux prix très variables - en BASCULE TINE fonction de la da-:e de la récolte - comme Korhogo 23 novembre-avril le mil, le paddy, l'arachide et le riz. Niofouin 20 novembre-janv. 20-25 nov.-mars Tioro ...... 23-25 nov.-janv. 20-25 2° Le haut niveau des prix en juillet 1962, 26-27 février-mars assez srtrprenant de prime abord, s'explique par Koni ...... 20 décembre-janv. Tahonara ...... 23 décembre-janv. une mauvaise récolte à peu prè générale, due Kombolokoura . 24 novembre-janv. à la sécheresse en l9rl. 26-27 février-mars Mbengué ...... 25 décembre 3° Les courbes uniques par produit dissimu­ Napié ...... 22-23 novembre 25 janvier-mai lent enfin certaines d:.sparités par strate, entre 24-25 décembre-fév. autres le fait que l'an:.plitude des prix est géné­ 20 novembre-déc. Lindio ...... 25 janvier-mars ralement moins grande en strate dense qu'ailleurs 30 avril (sauf pour le mil) , ce qui peut être l'indice d'une Dikodougou 23-25 nov.-avril demande assez constanle dans le temps. Nangotakaha ... 20-23 décembre-fév. 27 avril Si l'on rapproche müntenant prix de gros et Guiembé ...... 23-27 octobre-mars Sirasso ...... 20-23 novembre-fév. prix de détail (graphi1ue n° 2j CT) en tenant Kanoroha 21 décembre 20 compte de leurs variations extrêmes sur l'ensemble Sinématiali ... . 25 décembre-!év. des marché {sauf qudques prix singuliers éli­ Ouolo ...... 22-25 nov.-mars minés), on voit que : Ferké ...... 25 Tafiré ...... 20 janvier-avril l 0 Les prix de gros restent toujours contenus Ouangolo ...... 26 en avril Niellé ...... 20 en février 20 dans des limites ëtroites; Le prix moyen de 23-25 F le kg provient d'une 2° Les prix de détail au contraire, connaissent entente entre les maisons de commerce de des amplitudes très importantes et on retrou­ Korhogo. ve à nouveau le r:z et l'arachide en flèche; Le graphique n° l j CT résume en une présen­ 3° L'établissement d'An prix moyen des pro­ tation unique l'évolution mensuelle de la moyenne duits, pour la con:.ptabilité économique sera, des prix de détail au kg, stade producteur, des a priori, une entr Jprise malaisée.

-45 Graphique n~ 1/CT

EVOLUTION .MENSUELLE DE LA MOYENNE DES PRIX DE DETAIL PRODUCTEURS AU 'Kg en F.CFA

(Moyenne de 6 marchés)

Francs / kg

30 • r--...... _ ••• •·•;...... RIZ "• ·~~...... ;,~1-" ARA HIDE •. .• .;-...... _ , ~,.. de·c rtique"e •.... •.·· .. ... ··· ...... ~ .· \ . ·. ..· . ,. ~ ..· ./ ~· ' ·,._ ...... j," •• ;~·- / ##., .. ___ ·~·- ~. ~· oJ~Jooo' ~' \ 20K~---.~~ \, \ ' \ ~ ' ', r"-· ..... 1'. PADDY ...... '--- ~--- ....~ - ...... ·~.L. .<~~" :::.~...... '•MIL ...... ~ .... r--~~--

,1 NAME .J.. ~-- MAIS

l!

0 J uill•t A s 0 N D J F M A M J uin 1962 1963 SE DES

-46- Graphique n: 2/CT

LIMITES SUPERIEURES ET INFERIEURES DES PRIX DE GROS ET DE DETAIL SELON LES PRODUITS

( Prix ou kg : stade producteur)

Prix de vente au détail

Prix de vente en gros

------, 1 PADDY 1 •

RIZ

MAÏS

MIL

IGNAME

ARACHIDE D~CORTIQU~E

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 Francs

SE DES ·

- 47 - F .. LE COTON. Le barème des frais de commercialisation est établi jusqu'au stade F.O.B. Abidjan pour tenir La commercialisation du coton se présente sous compte d'une possibilité théorique d'exportation 2 formes: et il permet une comparaison avec les prix du la premtere archaïque et traditionnelle pour marché international. la filature lD<::ale, la deuxième réglementée par le gouverne­ Barême des frais de commercialisation en 1962- ment pour la collecte destinée à l'usinage. 1963 (francs CFA), (d'après la Direction des Marchés Agricoles) : Le commerce de détail du coton graine étant de plus en plus concurrencé par les filés des Eta­ A LLEN MoNo blissements Gonfreville, nous ne retiendrons que Prix de revient nu-bascule u sine (1) l'organisation de la traite du coton. Korhogo: la tonne de coton brut ...... 43.957 31.758 Pour la campagne 1962-63, c'est un arrêté pré­ Prix de revient coton fibre (Allen ll8.805 93.407 fectoral du 20 décembre 1962 qui a fixé les prix 37%, Mono 34 %) ...... Egrenage ...... 16.000 15.500 des 2 variétés cultivées dans la ré~on. Transport Korhogo-Ferkessédougou. 800 800 Prix au kg Manutention et chargement wagon .. 235 235 Variété Mono en Francs CFA Transport fer Ferké-Abidjan ...... 2.575 2.575 Valeur logé bascule Abidjan ...... 138.415 ll2.517 - prix du coton-graine rendu usine Korhogo ...... 31,75 Manutention et magasinage Abidjan 475 475 - prix au producteur Korhogo-ville .. 30,00 Loyer magasin ...... 150 - prix au producteur Sous-Préfectures Frais généraux ...... 3.100 3.700 Korhogo, Napié, Sir:.ématiali, Sirasso, Intérêts 6 % ...... 2.400 l.l80 Dikodougou, Ferké ...... 28,00 Transit ...... 1.000 1.000 - prix au producteur Sous-Préfectures Commission de commercialisation . . 1.500 Mbengué, Kouto, Boundiali ...... 27,5 0 Valeur point de sortie Abidjan .... 145.390 120.522 - prix au producteur Sous-Préfectures Taxe unique de sortie (7,57% sur Kong et Diaouala ...... 25,00 V.M.) ...... 3.784 3.482 Acconage et taxe de port ...... 1.154 1.183 Variété A ~len Frais généraux exportateur (patente) 200 730 - prix du coton-graine rendu usine Frais intervention G.E.C.A.F...... 520 Korhogo ...... 35,95 Assurances ...... 900 638 - prix au producteur Korhogo (l) .. . 34,16 Valeur F.O.B. Abidjan ...... 151.428 127.075 - prix au producteur Sous-Préfectures Sirasso, Dikodougou., Mbengué, Ferké 31,50 - prix au producteur Sous-Préfectures (l) Participation aux frais culturaux non déduite. Sinématiali et Napié ...... 32,50 - prix au producteur Sous-Préfecture Boundiali ...... 30,50 LISTE DES POSTES n'ACHAT EN 1962-63 (l) La participation aux fr ais culturaux (traitements an ti· Zone de multiplication Zone de vulgarisation parasitaires) s'élève à 8 F par kg ; elle est déjà déduite et (C.F.D.T.) le prix de 34,16 est un prix net payé au producteur. Canton Kiembara : Filla Nganon La C.F.D.T. a le monopole de la commercialisa· Kobolokoro (Gobolélé) tion du coton Aller:. et se réserve les achats dans Kombolokoura les zones de multiplication afin de faire face aux Ouayéré besoins en semene~. Oumbolo Pinvongo La campagne de commercialisation du coton est Litio Karaguian fixée par décret pour l'ensemble de la Côte• Fapaha d'Ivoire. Pour la campagne 1962-63, la date Zouméné d'ouverture était le 15 décembre 1962 et la date Binguébougou de clôture le 31 mai 1963; en réalité la collecte Niofouin est arrêtée en avril. Canton Guiembé : Guiembé Le calendrier des marchés, fixant le lieu des Zangboplé Kalaha centres d'achat et la date des marchés, est établi Féguéré par arrêté préfectoral. Kafiplé Tripoungo L'article 9 du décret réglementant la campagne Canton Dikodougou : stipule que « tous les tonnages commercialisés de N angotakaha Dikodougou coton récoltés en c~te-d'Ivoire devront être réser­ Tape vés en priorité aux Etablissements Gonfreville de Laramakaha Bouaké. Les ventes s'effectueront aux conditions Soumon Laniékaha fixées par la Convention passée entre cette entre­ Séfon prise et la Caisse de Stabilisation des prix du Séguébé coton~-

-48- Zone de multiplication Zone de vulgarisation le néré, la tomate, le piment, la viande et les Canton Nafou.n : volailles. Odia Odia Nafoun a) Le Karité. Mbala Canton Sirasso Le karité est un arbre qui pousse spontanément Sirasso dans les savanes boisées d'Afrique Occidentale. Sakouellé Dagba L'amande contenue dans la noix a une teneur Taléré en matières grasses de 45 % en moyenne, mais Canton Kanoroba Kouorola dans l'extraction familiale, le rendement ne Kiéré dépa serait pas 20 o/o . Canton Napié : Le karité est avec l'arachide le principal corps Pindokaba apié Koko gras des populations de savane et dans la région Ki émou de Korhogo ce produit se trouve sur tous les Siolokaha marchés, soit sous forme d'amande, soit sous Pénéliguékaha forme de beurre. Canton Mbengué Mbengué Il s'agit d'un comme::ce de détail régional et Massé gué ré Tiorotiéri mis à part quelques caisses de beurre sur les Kati ali marchés de la route du Yrali, notamment à Niellé, Canton Pongala : il n'y a pas de commerce de gros. Tias o La li Pour les amandes, le3 prix les plus bas sont Canton Kassemblé : observés de juin à septembre : 10 à 15 F j kg. Siempurgo Le reste de l'année les prix o cillent entre 20 et Ponondougou 25 F. Fonondara Poundiou Les prix les plus élevés se trouvent dans les Yama cantons sud et la zone dense. Sogo Les achats ont eu lieu du 15 janvier au Le beurre est présenté en boules de grosseur 1er avril 1963, date de fermeture de l'usine d'égre­ presque identique sur tous les marchés, et le nage. Ils ont porté sur 1.300-1.500 T. Le reste de prix est assez stable entre 75 et lOO F j kg. la production a été filé artisanalement. b) Le néré. Un calendrier très précis avait été dressé, mais les centres d'achat ne s'identifiaient pas toujours Le néré, comme le kar ité, est tm arbre typique avec des marchés périodiques, et il en est résulté de la savane, et son fruit est très apprécié pour de fréquentes difficultés. En réalité des acheteurs la fabrication d'un condiment, le soumbara. étaient installés dans les villages désignés et ache­ Les prix commencent à baisser en mai-juin, taient tous les jours; les camions ne se dépla­ puis se stabilisent au niveau le plus bas de çaient que pour des chargements complets. Le juillet à octobre, pour remonter progressivement. alendrier n'a donc pas été respecté et une On a constaté une revente active de néré sur les ::oncurrence active s'est établie entre les acheteurs marchés de la zone dt:nse et des cantons sud du secteur privé et le C.C.C.A. dans les zones de où le kg peut atteindre 50 F, alors qu'à Mbengué vulgarisation. il dépasse rarement 25 F. Dans les Sous-Préfectures de Ferké et Kong Il s'agit donc d'tm co12rant régional Nord-Sud. :lÙ la culture du coton n'est pas encore très :léveloppée, les achats étaient libres sous réserve Le soumbara vaut de :JO à lOO F le kg. :lu prix garanti. Le coton Allen est au stade de l'expérimentation c) La tomate. :lans la région de Boundiali, et cette variété ne La tomate se trouve toute l'année sur tous joue pas encore un rôle économique dans le les marchés avec un pr ~x moyen de 15 à 20 F ·ommerce régional. le kg. G. - PRODUITS DIVERS. Les prix les plus bas sont observés pendant la saison sèche (janvier-mars) : 12 à 16 F le kg et les Un certain nombre de produits qu'il n'a pas prix les plus élevés pendant l'hivernage (juillet­ été possible de suivre systématiquement jouent novembre) : 20 à 40 F le kg. nn rôle dans la vie économique régionale. Le marché principal est Korhogo d'où partent Nous présenterons successivement le karité, les camions chargés de caisses de tomates vers

-4.9- les villes de la BaEcse Côte. A Bouaké, la tomate 4. - Entretien ménager (35 articles) : vaut de 45 à 65 F le kg en mars-avril-mai; à Abid­ - savon, eau de javel, bleu à linge, éponge; jan les prix ont Yarié au cours de l'année de - lampe tempête, verre et mèche de lampe; 62 à 114 F le kg. - lampe torche, ampoule, pile; d) Le piment. - pétrole, bougie; assiettes, couteaux, cuillers, fourchettes, Le piment est vendu frais ou en sec. Avec des tasses, gobelets, verres; prix de 200 à 300 F / kg c'est le produit agricole - peigne, miroir, lame de rasoir, rasoir; le plus cher. Au détail on le présente en petits - aiguilles, ciseaux, épingles; tas de 25 F, et il e&t fréquent de voir des femmes - serrures et cadenas; consacrer une partie de leurs recettes sur le marché - cuvettes, seau, marmite, cafetière; à l'achat de piment. - réchaud, bouilloire; - coussins. 3° LES PRIX DES MARCHANDISES. 5. - Exploitation (15) : - bicyclette et accessoires; - cordes, pointes, limes, pinces; Un rapide inventaire avait montré au début de - pièges à rat; l'enquête que ce rommerce intére5sait au moins - sacs de jute; une centaine d'articles différents. - ciment et tôle; Inventaire type d'une petite boutique - daba, matchette, hache. 6. - Divers (20) : l. Textiles et chaussures (25 articles environ) cahiers, enveloppes, crayons, crayons à - fils de coton de Gonfreville à tisser, coton bille, craie, sacoche; à repriser; poudre, crème, parfum, dentifrice; - pagnes (Wax, F ancy) , drill, couvertures - réveil, bracelet, montre; (artisanat local et importation); - lunettes, porte-monnaie, parures (hague, - chemises, pantalons, shorts, boubous, robes; bracelet, collier, etc.) ; - uniformes 'écoliers; - pommade, coryphédrine, aspro, poires à - - imperméables; lavement. - mouchoirs, chaussettes, tricots, slips; Nous avons choisi les articles de consommation - -- draps, serviettes; les plus courants : sucre, sel, savon, filés de coton, - chapeaux, chéchias; pétrole, correspondant à des besoins élémentaires. - articles divers de friperie; Des relevés de prix ont été effectués pour d'autres - chaussures, sandalettes; articles, mais il n'était pas possible d'établir systé­ - ceintures. matiquement sur tous les marchés les relevés de prix de ces marchandises. Ce fait ne présente 2. - Alimentation et boissons (20 articles environ) : pas d'inconvénients graves, car sur une période sucre, sel, lait en boîte; d'un an les marchandises ne subissent pas dans le café moulu, thé, nescafé, nescao; temps les mêmes fluctuations de prix que les sardines, sauce tomate; produits agricoles. Une mention spéciale sera pain, biscuits ; faite pour les noix de cola et le poisson fumé dont - bonbons, pastilles Valda, chewing-gum; l'origine est extérieure à la région étudiée. - vin, soda Youki, tip top, coca-cola, bière; - poisson sec et fumé. a) Le sucre. 3. - Tabac et noix de cola : Le sucre se vend soit en carton de 25 kg, soit - cigarettes Olympie et Job; en paquet de 1 kg, soit en petit tas de 5 francs. -pipes; L'évolution des prix dans le temps ressort d'un - briquets, pierres à briquet, allumettes; tableau de prix trimestriels constatés sur 6 mar­ - noix de cola. chés représentatifs de l'ensemble de la région. TABLEAU No 17/ CT PRIX DU SUCRE AU KILOG En Francs CFA 3e trime3tre 62 4" trimestre 62 pr trimestre 63 2• trimestre 63 Carton Paquet Carton Paquet Carton Paquet Carton Paquet Korhogo ...... 56 60 56 60 54 60 60 (65) Ferké ············· ..... 56 60 56 60 54 65 59 65 Niofouin 56 65 56 65 54 65 60 65 Mhengué ············...... ··· 56 65 56 65 54 70 (1) 60 70 Napié ...... 56 60 56 60 54 65 60 65 Dikodougou ...... 58 60 56 65 54 65 60 65 Moyenne ...... 56 61,5 56 62,5 54 65 60 65,5 (1) ll se vend encore beaucoup de paquets a 65 F.

50- Le marché du sucre est toujours perturbé par Le mécanisme du mar·~ hé est très simple : le carème musulman (février), mais en 1963 la - le sucre en carton est acheté en demi-gros spéculation a été très réduite par suite d'un appro­ dans les boutiques de Korhogo et Ferké, visionnement régulier et d'une légère baisse de ces cartons sont d2taillés en paquets dans prix (2 F par kg) sur les cartons de 25 kg. les marchés, les besoins familiaoc sont satisfaits avec des En revanche, le trimestre suivant on constate tas de 5 ou 10 F. une hausse générale de sucre en carton, mais il Il semble donc que la présentation en kg ne n'y a pas de répercussion directe sur le prix du soit pas adaptée aux canditions locales du mar­ paquet, soit que la hausse soit intervenue le tri­ ché, peut-être à cause ê'un problème de conser­ me tre précédent soit qu'elle intervienne au vation, sûrement à caus~ du prix. cours de la période considérée. b) Le sel. Pour l'ensemble de la région, le prix moyen Le sel est une denrée de grande consommation au kg s'établit : qui se rencontre sur to•s les marchés. - en carton : 58 F (52 à 60 F) (1), en paquet : 65 F (60 à 75 F), Il est acheté en sacs Ille 25 kg dans les centres - en tas llO F (lOO à 125 F ) . urbains et revendu par petites mesures. Sur les marchés les _ lus importants, les sacs Sur le même marché et le même jour nous sont revendus en l'état moyennant un bénéfice avons souvent observé 2 prix différents, sans que minime (l à 2 F jkg) . la clientèle en soit affectée. Au détail, le prix est assez variable selon que le sel se présente en cr· taux ou est écrasé. Dans l'espace, les prix les plus élevés (70-75 F) sont observés dans la Sous-Préfecture de Mben­ L'évolution des prix 3pparaît dans le tableau gué. suivant :

PRIX DU KILOG DE SEL TABLEAU N• 18/ CT En Francs CFA 3• trimestre 4• trimestre 1"' trimestre 2• trimestre Sac Détail Sac Détail Sac Déuil Sac Détail Korhogo ...... 13 28 15 26 16 2~ 17 25 Ferké ...... 14 35 16 29 16 3~ 17 34 Niofouin ··············· 17 28 16 28 17 % 17 29 Mbengué ...... 19 28 18 28 17 2f. 18 28 Napié ·················· 16 26 16 26 16 3( 17 31 Dikodougou ...... 15 20 16 24 17 2t 17 28 Moyenne ...... 15,7 27,5 16,1 26,8 16,5 2~.8 17,2 29,1

Le marché du sel se caractérise par une grande d) Les filés de coton. stabilité des prix avec une légère tendance à la hausse au cours de l'année : + 1,5 F par kg sac, Les filés de coton de Gonfreville se présentent + 1,6 F par kg détail en moyenne pour les 6 mar­ en écheveau, en paquet et en balle. Le prix est chés. différent selon la couleUR" et la grosseur du fil.

c) Le savon. Le coton est expédié çux grossistes de Korhogo Sur tous les marchés, le morceau de savon de et Ferké en balles de 33,6 kg contenant 40 paquets. 150, 200 ou 250 grammes selon la qualité, est Chaque paquet contient 25 écheveaux. vendu 25 F. La qualité la plus ccurante est le fil 25 X 2 Il y a donc stabilité complète des prix dans le dont les prix magasin K.Jrhogo sont les suivants : temps et dans l'espace. - écru : 15.550 F h. balle (390 F le paquet), - blanc : 18.500 F la balle (460 F le paquet), Les morceaux de 250 grammes à 25 F sont les - indigo: 22.400 F la balle (560 F le paquet), plus demandés; viennent ensuite les morceaux de 22.100 F la balle (550 F le paquet). 300 grammes à 50 F, mais il s'agit d'une qualité Le paquet de fil blanc est vendu . . . . . 500 F supérieure (Hélios) recherchée dans les centres Le paquet de fil indi~ est vendu . . . . 600 F urbains. L'écheveau de fil blanc est vendu 25 F A côté du savon industriel, on rencontre sur L'écheveau de fil indigo est vendu . . . 30 F les marchés du savon de fabrication artisanale en forme de boule, à base de karité, potasse et cendre, (1) Selon l'origine de l'approvisionnement : Korhogo, dont le prix est de lOO F j kg. Bouaké, Abidjan.

-51 Ces prix ont été relevés durant toute l'année, En raison d'une demande très forte et proba­ mais sur certains marchés où ne s'approvisionnent blement peu élastique, les prix de la cola fluc­ pas les tisserands le fil de Gonfreville est inconnu. tuent dans des limites asse:r. larges : de 75 à 150 F en moyenne. e) Le pétrole. Les prix passent par un maximum en octobre­ Le pétrole est utilisé essentiellement pour novembre {150 à 180 F le kg) et par un minimum l'éclairage, la lampe-tempête n'étant pas encore en mai-juin {60 à 80 F le kg) la baisse commen­ sérieusement concurrencée par les lampes élec­ çant à s'amorcer dès décembre dans la zone d'in­ triques à piles. fluence directe de l'axe Bouaké-Mali. Il n'y a pas de variation de prix puisque celui-ci Les mesures effectuées sur les marchés risquent est réglementé. A Korhogo, le pétrole coûte 33 F d'être entachées d'erreur car il s'agit de poids le litre en fût, sur les marchés de brousse le litre variant entre 50 et lOO grammes, et il suffit qu'un vaut de 40 à 50 F, souvent davantage si l'on vendeur modifie son unité de vente {en général tient compte des petites mesures tilisées. 3 noix pour 5 F) par crainte de l'enquêteur, pour qu'il y ait des écarts de 50 % dans le rapport Sur les marchés où les véhicules ont facilement poids-prix. accès, on trouve tc-ujours plusieurs vendeurs spé­ cialisés qui apport:mt leur fût de 200 litres. Sur A l'échelon du commerce de détail, il a été les petits marchés, le principal moyen d'appro­ très difficile de connaître l'origine régionale de visionnement est le jerrycan de 20 litres trans­ la cola, car beaucoup de paniers venaient de porté sur une bicyclette. Bouaké, principal centre redistrihuteur.

PRIX DU LITRE DE PÉTROLE AU DÉTAIL ÉVOI~UTION TRIMESTRIELLE DES PRIX DE LA COLA En Francs CF<\.- Korhogo ..... 35-40 Ti or 40 (45) TABLEAU No 19/ CT En Francs CFA Ferké ...... 40 Sirasso 50 3' trim. 4' trim. l ' r trim. 2' trim. Niofouin ..... 45-50 Lindio 50 Mbengué ..... 50 Tafiré 40 Korhogo ...... (150) 150 90 70 Napié ...... 4Ct-45 Ouangola 45 (50) Ferké ...... - 140 85 70 70 Dilodougou ... SC• Sinématiali 40-45 Mbengué ...... 160 125 75 Niofouin ...... 140 150 90 65 Napié - (125) 85 65 Des mesures infêrieures au litre sont fréquem­ ...... Dikodougou ...... - no 75 65 ment utilisées, et il en résulte toujours une majo­ Ti oro ············· lOO 160 80 65 ration de prix qui peut atteindre jusqu'à 80 francs Sirasso ...... - 140 90 65 environ le litre. Lin dio ...... 150 180 70 65 Ouangolo ...... (150) 90 85 70 f) Bicyclette. Nambingué ...... (150) 90 65 60 Siempurgo · ······· 160 - lOO 80 Les bicyclettes ont des prix variables selon Moyenne ...... 145 132 82 67 l'origine de la fab~ication : ivo1nenne ou impor­ tation. Les vendeurs de bicyclettes sont installés Si l'on avait pu obtenir des relevés mensuels presque exclusivement dans les centres urbains. réguliers sur tous les marchés, on aurait pu véri­ fier l'impression générale d'un produit spéculatif Le commerce de3 accessoires est très florissant, avec une courbe des prix en dent de scie. Des et il n'existe pas un seul marché où l'on ne puisse arrivages plus ou moins importants sur le marché trouver des pièces détachées et des pneus. redistributeur de Korhogo, et des difficultés de Les bicyclettes marque Deschamps (fabrication stockage {le produit se conservant mal) explique­ locale) se vendent entre 8.500 et 10.000 francs, raient des fluctuations fréquentes. tandis que les bicyclettes Peugeot valent de h) Poisson. 11.500 à 13.500 francs. Ces différences de prix pour une même marque s'expliquent par la qua­ On peut trouver sur certains marchés proches lité et le nombre des accessoires. des rivières du poisson local fumé, mais la consommation porte essentiellement sur : g) Noix de cola. - du poisson fumé d'Abidjan, Comme dans tocs les pays de savane, la noix - du poisson fumé ou séché de Mopti. de cola est un stimulant particulièrement appré­ cié, qui joue un peu le rôle du tabac en Europe. Le prix du poisson fumé local est très variable : de lOO F à 300 F le kg. Le colatier est un arbre des zones forestières, et le trafic des noix de cola est un des plus Liste des marchés où ce poisson est vendu anciens et des pluE> importants courants commer­ couramment : ciaux du Sud vers le Nord. Niofouin, Tahouara, Mbengué, Napié, Kara-

52- koro, Komborodougou, Guiembé, Dikodou­ i) Marchandises diverses : gou, Nangotakaha, Kanoroba, Nambingué, Diouala, Niellé. Prix relevés au cours du 1er semestre 1963 à : La région de Korhogo étant située à mi-distance Korhogo Ferkessédougou 1 Francs CFA) (Francs CFA) d'Abidjan et du fleuve Niger entre Ségou et Pagne Wax ...... 50(•-525 (l,80X1,20) 525 Mopti, il y a concurrence entre les deux origines Short kaki ...... 30(• de poi son. Sandalette plas- tique ...... 55( (la paire) 550 Riz d'importation. 44 (le kg) 44 Sardine Maroc .. . 4( (la boîte) 40 Le poisson d'Abidjan se rencontre sur beaucoup Vin rouge Sovinci ll5 (le litre) ll0-ll5 de marchés. Les prix varient en deux périodes : Bière Bracodi (66 cl) ...... 55 (66 cl) 55 juillet à décembre : 200 à 250 F le kg, Huile d'arachide (vrac) ...... llO (le litre) llO janvier à juin : 250 à 300 F le kg. Cigarette Olympie. 35 (le paquet) 35 Cigarette Job .... 40 (le paquet) 40 Lampe tempête .. 300-325 (petit mod.) 300 (3 25) 500 (grand mod.) 500 Pour le poisson séché du Niger les prix s'éta­ Lampe plate .... . 250 250 Lampe ronde ... . 450 450 blissent aux niveaux suivants : Pile plate 4,5 V .. 50 50 Pile ronde 1,5 V. 30 30 - juillet-décembre : 160 à 200 F le kg, Seau galvanisé ... 300 (33 cm D.) 300 Cuvette émaillée - janvier-juin : 200 à 250 F le kg. HK ...... 275 (5 0 cm D.) 300 Assiette émaillée 60 (20 cm D.) Marmite ...... 975 (29 cm) Outre Korhogo, les principaux marchés où se 850 (28 cm) Daba ...... 700 (grande) 450 (grande) vend le Mopti, sont situés sur l'axe Bouaké-Mali 275 (petite) 300 (petite) ou ses abords immédiats : Tafiré, Ferké, Tiégbé, Matchette ...... 250-300 Hache ...... 150 150-175 Koumbala, Dabla, Sikolo, Ouangolo, Nambingué. Ciment ...... 500-600 (sac 50 kg) 600 Tôle de 5,6 kg .. 620

-53- SECTION Ill

LES MARGES COMMERCIALES

Les coûts de distribution seront analysés à au petit détail de son produit, elle se livre à un travers les marges commerciales de gros, de demi­ acte commercial véritable. Contrairement à la gros et de détail. Ces marges recouvrent toutes Yente en sac où l'acheteur impose son prix une les dépenses de transport, de manutention, de fois pour toutes, c'est elle qui fait le sien en stockage, de fiscalité, de rémunération du capital, fonction du nombre d'acheteurs et de la quantité ainsi que le bénéfice de l'entreprise. de produits similaires présentés, bref en fonction de l'offre et de la demande. Son appréciation Les marges de connnercialisation ainsi définies de la situation, son habilité commerciale condi· seront examinées en premier lieu pour les prin­ tionnent son bénéfice. Dans le cas présent elle cipaux produits locaux et, en secon lieu, pour agit bien en commerçante et son mari reconnaît les produits et marchandises importés de l'exté­ le fait en lui laissant une partie du produit de rieur de la région. la vente, sa « marge », en remerciement de ses Le commerce du bétail et de la viande consti­ service . tuant un secteur par:iculier, il a été traité d'un L'évaluation de cette marge est évidemment seul tenant, marges comprises, dans la section sui­ très délicate, d'abord parce qu'elle varie suivant vante. La présente section ne contient donc rien les qualités de la vendeuse, ensuite parce que concernant ce circuit commercial autonome. les graphiques n ° l et 2j CT ont montré à quel point les prix étaient fluctuants dans le temps 1. -- LES MARGES DE COMMERCIALISATION et dans l'espace. DES PRINCIPAUX PRODUITS LOCAUX C'est pourquoi il est apparu commode de la Le commerce des produits est resté très rudi­ fixer uniformément à 10 % environ de la valeur mentaire. Le producteur peut vendre, ou faire du produit vendu au détail. vendre sa récolte : Sauf cas particulier, marge de transformation elu paddy en riz, l'examen des marges par produit ct ) soit au détail, à l'aide d'unités de mesure auquel il va être procédé ne concemera donc que très petites; les revendeurs ou revendeuses et les traitants en gros et demi·gros, dont les marges seront consi­ b) soit en « tines ::> ou en sacs : - à des femmes qui achètent les produits pour dérées comme variables, en opposition aux marges les revendre, en l'état ou après transforma­ fi.xes des producteurs vendant au détail. tion, sur d'autres marchés; à des acheteurs qui disposent de bascules 2° Les marges des revendeurs et traitants et revendent les produits dans des villes en gros sur les principaux produits ou les exporteLt hors de la région. agricoles. Trois types de oarges de commercialisation Ici encore les choses sont peu claires. On verra peuvent en résulter : par produit comment on a tenté de cemer la - celle du producteur, ou de sa femme, ven- marge des traitants en gros. Pour les revendeurs dant au détail sur le marché, ou revendeuses au détail une remarque prélimi­ - celle de la rev-endeuse, naire s'impose : il s'agit presque toujours d'une activité secondaire et d'un commerce occasionnel. - celle des achet~urs en gros. A l'exc1usion des centres urbains où le commerce l o La marge du producteur. • Elle est diffi­ commence à se diversifier et à s'individualiser, cile à saisir et mên:e à définir. On ne peut pas il n'a été rencontré sur aucun marché ·des hommes parler de « marge » lorsque le producteur vend ou des femmes ayant pour activité principale, en gros ou en demi-gros. Il s'agit alors d'un «prix toute l'année, l'achat de produits agricoles pour à la production ». Même si ce prix, pour de mul­ la revente. La notion même de marge est donc tiples raisons déjà exposées ici ou dans le rapport plus ou moins confusément ressentie et il faut sociologique, n'est pas satisfaisant comme « prix s'attendre à ce que son appréciation n'en soit pas producteur », il est incontestablement net de facilitée. marges. A. - LE PADDY ET LE RIZ. Par contre lorsque la femme du paysan apporte une cuvette de mil ou de maïs sur un marché, Les courants commerciaux du paddy et du riz qu'elle consacre sa joumée au trajet et à la vente se caractérisent par :

-54 1° Un circuit court d'approvisionnement au ment une opération blanche; au-dessus de 15 F détail; ce circuit met directement en contact sur la transformation se fait à perte dans tous les les marchés, producteurs et consommateurs; les cas (même si le prix de gros passe à 25 F) ; riz paddy y tiennent une place plus grande que ] riz décortiqués. 2° Que la vente au détail de riz est toujours rémunératrice pour la femme qui décortique, 2° Un circuit d'approvisionn~ment urbain, même si c'est une re~ndeuse ayant acheté le cs cntiellement dirigé sur Korhogo et Ferké, à paddy à 20 F le kg (p-.Iisqu'elle revend le riz à partir des zones de production; cet approvision­ 38 F, sinon plus). nement est assuré : par les producteurs ou le revendeuses qui 3° Que le maintien 'un important niveau de c rendent au marché, vente en gros du riz ne peut s'expliquer que : par les Dioulas qui ont collecté en gros ou a) par un taux de décorticage souvent supé­ demi-gros et revendent une partie dans les rieur à 62 %, 65 % par exemple, ce qui augmente centres m·bains, le reste étant destiné aux la marge de 1 F enviro::1 dans les cas 2 et 3; courants inter-régionaux. La majorité des b) Par le fait que ce décorticage est effectué transactions porte sur le riz pilonné. pour le compte des hoomes (maris, frères, etc.), Il est à remarquer que le riz d'importation ne qui le paient aux femmes sous forme d'un cadeau joue pratiquement aucun rôle économique, même équivalent à un salaire de l'ordre de 75 F par dans les centres tubains, où un établissement jour et que c'est ce far le salaire, qui permet à offre cependant au prix taxé de 44 F j kg le nz l'homme de conserver à l'opération un caractère d'importation. rémunérateur; Ces produits fout l'objet d'un commerce de 4° Que cette opératic.n, neutre ou faiblement revente assez important. Comme on vient de le positive dans une économie stagnante, devient voir, les revendeuses semblent nettement plus franchement anti-éconooique dans une optique nombreuses dans le secteur riz que dans le sec­ de culture intensive où la main-d'œuvTC féminine, teur paddy. Ceci est, au demeurant, parfaitement indispensable aux champs où sa journée sera normal si la valeur ajoutée par la transforma­ mieux valorisée, ne pou_ra continuer à se consa­ tion du paddy en riz est suffisamment attirante. crer à un travail que le& rizeries effectuent beau­ Toute la commercialisation riz-paddy étant liée coup mieux et plus vite qu'elles (3) ; à cett marge, il convient de la cerner avec uffisamment de précision. C'est ce qui est tenté 5° Que, par contre, le décorticage en vue de dans le tableau ci-après où le calcul a été la vente sur les marché3 locaux continue à être conduit à partir de différents prix du paddy et parfaitement rentable, même dans une optique du riz, ajusté suivant les rapports de prix les d'intensification. plus fréquemment rencontrés et sur la base d'tm En conclu ion, il y aura donc intérêt à tout taux de décorticage moyen de 62 % (ce taux mettre en œuvre, dès 1956, pour limiter au petit résulte de mesures effectuées sur du riz pilé selon détail le commerce du rü qui devra pratiquement les méthodes traditionnelles). disparaître du commerc de gros où le paddy MARGES DE TRANSFORMATION devra le remplacer. Les propositions concrètes DU PADDY EN RIZ nécessaires dans ce dom ine seront faites dans la Unité de poids : kg partie du rapport consacrée aux interventions. TABLEAU N• 20/CT Unité de prix: Francs CFA Le tableau n° 20j CT faisait également ressortir Marge de que le bénéficiaire des marges était très évidem­ Prix de vente transformation ment loin d'être le même suivant qu'il s'agissait Prix du Prix paddy de revient du riz Y ente Vente Gros Détail en gros au détail 10 X 100 13 X 100 (1) 16 F enviroc, 21 F environ, 62 62 10 16 (1) 20 29 4 13 etc. 13 21 (1) 23 32 2 11 15 24 25 34 1 10 (2) Prix revendeuse. 17 27,50 36 9,50 (3) Il existe d'ores et déj:a des rizeries bien équipées 20 (2) 32 39 (2) 7 qui pourraient traiter un tonnage bien supérieur. En 1963, Il ressort de ce tableau : la rizerie Escarré, d'une capocité de 8 quintaux/heure n'a reçu que 400 tonnes, soit l mois d'utilisation normale. La rizerie du C.C.C.A. n'a également fonctionné qu'au 1° Que la vente en gros de riz par le producteur quart de sa capacité (1 tonne/ heure). La capacité théo­ ~s t relativement intéressante pour un prix de rique de traitement pour lf's 2 usines de Korhogo et celle de Ferké (3 quintaux/beure) serait de 2.100 tonnes vente du paddy de 10 F le kg (marge 4 F jkg) ; sur la base de 1.000 heures/an et de 3.360 tonnes sur pour un prix de 13 à 15 F cela devient pratique- la base de 1.600 heures.

-55 de ventes en gros ou au détail. Dans un cas le le prix d'achat - prix moyen 22 F - et le prix bénéfice revenait à la transformatrice, dans l'autre de gros Abidjan (logé magasin) sera de : il allait au commerçant Dioula. 34 F - 22 F = 12 F au kg ou 35 % environ. Quelle est donc la marge de ce dernier ? Comme on ne dispose pas d'éléments suffisants pour faire la distinction entre le commerçant local, En ce qui concen:.e le paddy, le prix d'achat est l'exportateur et le transporteur - qui ne sont, il logiquement lié au prix du riz taxé à Abidjan est vrai, qu'un seul et même homme dans le cas à 37,50 F le kg au détail. du Dioula - et procéder à une ventilation compta­ Le C.C.C.A. a établi un barème pour évaluer ble complète de la marge, on peut supposer que les coûts aux divers stades de la commercialisation le même pouœentage de marge est supporté par et de l'usinage. le produit avant sa « sortie région ». Cet équiva­ lent régional du prix FOB au niveau national serait - Prix Abidjan logé magasin (gros) ...... 33,00 F - Transport Ferké-Ahidjan ...... 2,10 F alors de : - Transport Korho@O·Ferké ...... 0,75 F 22 x 35 - Sacherie ...... 1,50 F 22 F + 30 F. - Manutention magasin ...... 0,50 F lOO 4,85 F

- Prix bascule rizerie Korhogo ...... 28,15 F Cette approche ne paraissant pas absurde, il 28,15X60 convient maintenant de la vérifier dans le cas du - Prix du kg de paddy ---- = 16,89 F maïs et du mil. 100 - Coût de l'usinage ...... 2,50 F 14,39 F - Frais d'approche et stockage ...... 1,39 F B. - LE MAIS ET LE MIL.

- Prix d'achat maXJmum du paddy (1) 13,00 F a) Revente au détail.

Le maïs ayant une valeur marchande assez La marge bénéficiaire de l'usine pourrait être faible, les marges constatées à la revente au détail représentée par la vente des sous-produits (bri­ sont de 1 ou 2 F par kg. En outre, il y a peu de sures, farines) soit: 1,30 F environ par kg de revendeurs, la production étant suffisante dans paddy (10 o/o). l'ensemble de la région. C'est un produit de vente Ce prix d'achat maximum corrobore les prix directe par le producteur et d'auto-consommation d'achat en gros du paddy constatés précédemment, par excellence. puisqu'ils varient de 10 à 13 F. Aucune exportation Pour le mil, le prix moyen annuel de 21,00 F / kg hors-région de paddy n'ayant été enregistrée, celui­ pour les revendeurs laisse une marge de 3,00 F ci est donc soit vendu en demi-gros à des reven­ environ au détail (5 marchés). deuses qui le décortiquent elles-mêmes, soit traité par des moulins artisanaux et revendu sur place Si l'on prend 2 marchés complémentaires comme ou exporté. Dans le deuxième ca3 ce qui vient Napié et Dikodougou où il n'y a pas de produc­ d'être dit pour le riz reste valable, encore qu'il tion de mil, la marge est nettement supériem·e et semble que le traitant ait plus d'intérêt à acheter peut presque atteindre le double. La marge est du riz déjà décortiqué, dans le premier cas, la encore plus grande entre Mhengué et Korhogo : marge est fonction du prix de revente. Comme - mil producteur celui-ci varie de ll à 26 F, le calcul est pratique­ Mbengué ...... 13,40 F ment impossible. C'est pourquoi, en ce qui con­ mil revendeur cerne le riz, une autre approche doit être tentée. Korhogo ...... 25,00 F

Une petite partie du riz acheté sur bascules est 11,60 F bien revendu dans la région pour l'approvisionne­ ment des centres urbains, mais la plus grande Mais dans ce cas, comme dans le cas précédent, part étant exportée sur le Sud, c'est donc par rap­ il faut tenir compte des frais de transport qui port au prix de vente à Abidjan que la marge s'élèvent à 250 F par personne et lOO F par sac réelle peut être le plus aisément estimée. de lOO kg, soit 3,50 F par kg. Malgré cela la marge dépasse encore 40 % du prix de revente. A première vue on ne paraît avoir que déplacé Un autre calcul peut être imaginé, si l'on sup· le problème : A Abidjan le prix de vente au détail du riz pilonné ne respecte pas la réglementation fixant le prix du kg à 37,50 et le prix réel varie (1) Divers calculs seront effectués dans la partie cons· tructive pour déterminer le prix d'achat du paddy le entre 45 et 50 F. plus rémunérateur pour le producteur, en fonction des quantités produites et du rendement au décorticage, le Si l'on retient cependant un prix d'achat en gros barème du C.C.C.A. n'est donc donné ici qu'à titre d'exem· voisin du précéden".: soit 34 F, la marge totale entre ple.

56- po e qu'une revendeuse de Korhogo se rend au Le même calcul appliqué aux bénéfices seuls marché de Mbengué en janvier par exemple pour aurait donné des chiff es de l'ordre de 20 à 25 %­ rapporter un sac de lOO kg de mil acheté à la En fait le bénéfice peut varier de 10 à 35 % valeur de la tine, soit 10 F / kg. suivant les périodes et les lieux de livraison. Son prix de revient sera : C'est ainsi qu'en 1962, alors que le prix de - prix d'achat du sac de mil ...... 1.000 F détail du maïs à Abidjan oscillait entre 25 et 29 F, - transport par camion (250 F + lOO) 350 F en Haute-Volta, le pr' moyen était de 30 F à Ouagadougou, pour mteindre 37 F en février­ 1.350 F mars 1963. Même avt:c un droit de douane de 10 F j kg et la difficulté de trouver du frêt-retour, Deux cas se présentent (l•r trimestre 1963) : un courant commercial s'était développé entre revente du sac à un intermédiaire qui se Korhogo et Bobo Dioulasso. chargera de la vente au détail : 1.600- 1.350 = 250 F, soit un revenu de 125 F par jour L'étude de la var: ation de la fonction mr (temps complet de l'opération = 2 jours}; montre que pour un prix régional constant revente au détail: 2.000 - 1.350 = 650 F, (y constant) ce qui est pratiquement le cas pour soit pour 7 jours un revenu moyen par le riz, le mil et le m~rïs (voir grapique n° 2/ CT) jour de 90 francs environ. mr est une fonction cnissante de la variable x. Ces marges seraient nettement inférieures si le Par contre l'hypothèse est moins fondée lors­ calcul était effectué pour les mois d'aVl'il ou de qu'il s'agit de prodL.its dont les prix d'achat juillet. régionaux en gros varient de manière plus impor­ tante; comme l'ignan::.e et l'arachide. (En effet, b) Vente en gros. pour x presque constant et y variable la fonction Si l'on veut vérifier le calcul déjà effectué mr n'est pas toujours croissante lorsque y dimi­ nue}. pour le riz et fixer à la fois la marge du commer­ çant et le « prix sortie région » du produit, les Quant au mil il fait l'objet d'un commerce éléments sont les suivants : rémunérateur avec Abidjan, mais seulement pendant quelques meis par an, de janvier à Maïs: mai (2). Prix d'achat local en gros ...... 7,50 F Prix de vente en gros retenu pour Ceci remet l'accent sur l'aspect spéculateur du Abidjan ...... 20,00 F commerce Dioula qui n'a lieu que durant une Marge ...... 12,50 F partie de l'année, pr ~ lève parfois des bénéfices Pourcentage de la marge sur le prix considérables, mais co naît en d'autres temps des Abidjan : 62 7a . crises de mévente gra- es. Application du même pourcentage sur le prix Un jugement défini if sur ce type de commerce d'achat pour obtenir la marge et le prix sortie est difficile et délicat à porter. On tentera cepen­ région : dant de voir à la fin du chapitre suivant quelles 7,5 x 62 pourraient être les grandes lignes de son évolu­ Marge: = 4,50 F. tion. lOO Prix sortie région 12 = F. C. - L'IGNAME. Mil: Le petit commerce :le revente d'igname est très Prix moyen d'achat local en gros .... 12 F rare, sauf dans les centres urbains et quelques Prix de vente en gros pour Abidjan 23 F marchés importants comme Lindio et Ouolo. Marge ...... HF Pourcentage de cette marge sur le Les marges sont faibles : l à 2 F environ par prix Abidjan: 48 % environ. kg, car il n'y a jamais pénurie de ce produit, 12 x 48 Marge locale : --- - = 6 F. (1) La formulation mathématique complète de l'hypo­ lOO thèse peut s'écrire ainsi : Prix sortie région = 18 F. x étant le prix de vente à Abidjan, y étant le prix d'achat regional en gros, Ces chiffres ne sont nullement choquants et cor­ (avec x et y> o et y ~~),la marge globale mg = x - y respondent à diverses observations faites sur des x-y et la marge régionale rn r = --- X y. cas particuliers (l}. Ils auraient pu évidemment x être pondérés dans le temps mais eela n'a pas été (2) Le Sorgho fait l'obj ~ t d'un commerce en gros portant possible, on l'a vu, faute d'enquête transport de sur 500 tonnes environ. P::-ix d'achat : 14 F / kg - Prix sortie lon gue durée. région : 20 F. Marge m01enne : 6 F /kg, comme le mil.

-57 même si on ne le trouve pas sur un marché. Les sation retenues pour les principaux produits producteurs le conservent dans les champs et se agricoles. soucient assez peu de le commercialiser au détail En ce qui concerne les marges des revendeurs sauf dans la zone igname. leur estimation, on vient de le voir, s'est avérée En gros, le prix «sortie région» peut s'établir malaisée. Variant entre 10 et 40 % du prix de à 12 F par kg environ sur la base d'un prix revente du produit (l), incorporant souvent des d'achat de 8-9 F le kg et d'un prix de vente marges de transformation, elles ne peuvent vrai­ de 20 F le kg. Bien que le prix d'achat soit ment faire l'objet d'une appréciation cohérente. supérieur à celui du maïs, le prix de vente est Leur multiplicité parasite dans le temps constitue à peu près semblable à Abidjan. La marge est un autre obstacle quasi insurmontable. C'est pour­ donc légèrement inférieure pour l'igname mais quoi, après confrontation avec les données des ceci s'explique par le fait que nombre de camions achats pour revente de l'enquête budget il a paru ne transitent pas par Korhogo et partent directe­ préférable, ici encore, de retenir un pourcentage ment dans le Sud de Dikodougou ou de Kano­ uniforme pour leur évaluation. Lors d'une réunion roba. à Abidjan il fut fixé d'un commun accord, à 20 % du prix de détail des produits. C'est ce D .. L'ARACHIDE. pourcentage qui sera retenu ultérieurement dans la comptabilité économique. C'est l'un des produits en valeur absolue les plus rémunérateurs au détail; toutefois contraire­ TABLEAU RÉCAPITULATIF ment au riz qui lai3se toujours une marge par des prix de gros et des marges rapport au paddy, l'arachide décortiquée incor­ de commercialisation pore la même valeur d'arachide en coque pour au kg des principaux produits agricoles (2) un rendement de 65 % (20 F en coque X lOO} TABLEAU N" 21/ CT En Francs CFA 30 F : arachide décor- Prix d'achat Prix «sortie Produit Marge 65 en gros région» tiquée. Riz ...... 22 30 8 Comme pour le paddy et le riz, et probablement Mil ...... 12 18 6 pour les mêmes motifs, l'arachide en coque est Sorgho ...... 14 20 6 offerte en plus grande quantité que l'arachide Maïs ...... 7,50 12 4,50 Igname ...... 8,50 12 3,50 décortiquée. D'après le nombre des vendeuses Arachide décorti- comptées, 10 marchés seulement comptent plus quée (3) ...... 23 31 8 de vendeuses d'arachides décortiquées : Korhogo, Ferké, Tafiré et Ouangolo, c'est-à-dire les quatre centres urbains ou s~mi-urbains, ainsi que Nio­ Il. - LES MARGES DE COMMERCIALISA­ fouin, Ti01·o, Napié, Dikodougou, Guiembé et TION SUR l,ES PRODUITS IMPORTÉS. Kanoroba. En réalité ce sont les marchés les plus importants de la région, en rapport avec le Avant d'exposer les marges pratiquées dans la pouvoir d'achat de la clientèle. région de Korhogo, il convient de connaître le régime des prix à l'échelon national. Le prix revendeur de l'arachide décortiquée Si aucune réglementation n'est appliquée pour s'établit aux alentours de 35 F, soit une marge de les produits vivriers du cru, celle concernant 5 F pour le travail et le bénéfice, portée à 7,50 F les marchandises est respectée dans les centres environ lorsque l'arachide en coque ne coûte que urbains (4}. 18 F le kg.

En gros, le commer.:!e de l'arachide paraît auto· (1) Marges moyennes : Igname : 13 % · Maïs : 17 % riser des marges de l'ordre de celles du riz mais (peu de revendeuses) · Arachide : 20 % · Riz : 30 % là encore, les possibilités de spéculation sont Mil (très variable suivant le lieu d'achat et de vente) : grandes quand le prix de détail à Abidjan varie de 15 à 45 %. entre 60 et 70 F le kg. (2) Les marges commerciales concernant le coton ont été présentées page 64. Il s'agit uniquement d'arachides de bouche. (3) Pour l'arachide coque les prix sont de 15 F en gros, 20 F sortie région, et la marge est de 5 F; compte tenu E.- RÉCAPITULATION DES DONNÉES du rendement au décorticage, les prix de l'arachide décortiquée ne sont donc que le fidèle reflet des prix SUR LE COMMERCE EN GROS. en coque. Sur les hases qui viennent d'être calculées, on (4) Ce qui explique que le rappel de cette réglementa­ tion soit placé avant l'examen des marges sur les mar· a établi, ci-après, un tableau récapitulatif des chandises plutôt qu'en tête du chapitre sur les marges prix de gros au kg et des marges de commerciali- commerciales en général.

-58- On examinera ensuite la situation des marchés façon que cette marge ne peut plus augmenter de brousse où l'on risque, faute de contrôleurs, de par suite de hausses res taux de frêt ou de la trouver des marges abusives. fiscalité à l'importatio:r.

Le montant des mar~s bénéficiaires est fixé en 1° Le régime des prix en Côte-d'Ivoire. tenant compte de l'importance économique et ociale des marchandises et produits. La réglementation actuelle en matxere de prix résulte de la loi du 2 septembre 1960, du décret b) Principes essentiels du décret du 15 avril 1961. du 15 avril 1961 portant fixation du régime et de la ptLblicité des prix et de l'arrêté du 17 avril 1961 concernant le blocage des prix de Le décret définit d'1>ne manière pratique com­ vente. ment doit être effectuf le décompte des prix de vente.

a) Principes essentiels de la loi du 2 septembre 1960. Les prix des marcl:andises et produits taxés d'origine ou de fabrication locale sont fixés en fonction : L'article 2 stipule que «les prix de vente en du prix d'achat au producteur, gros, demi-gros et au détail de tous produits et du coût de la fabrication ou de la trans­ marchandises, ainsi que les prix des services, sont formation, fixés, k cas échéant, par arrêté du Ministre des des frai de ma•utention, de transport et Finances, des Affaires économiques et du Plan, d'emballage. après avis d'un Comité des prix ». Les tarifs des marclu:ndiscs d'importation et des Cette loi est donc une arme aux mains du Gou­ services sont fixés aprèr. étude des prix de revient. vernement pour effectuer un contrôle strict de tous les prix. Mais la politique actuelle ne s'ins­ pirant pas des doctrines d'économie dirigée, il En cc qui concerne les produits soumis à homo­ faut comprendre que ce texte t·établit en fait la logation ou à taux de marque, c'est au commer­ liberté des prix bloqués depuis le 5 janvier 1960, çant grossiste qu'il appartient de calculer au à l'exception d'une liste limitative d'articles ou stade port de débarqu.::ment le prix de vente au de services. Cette liste peut à tout moment être détail. modifiée, mais après avis du Comité des Prix. Le prix de vente au détail est obtenu en ajou­ Dans un souci de décentrali ation, «la fixation tant au prix de revie t licite la marge de com­ des prL'< pourra être exceptionnellement confiée mercialisation autorisée et calculée sur le prix aux chefs de circonscriptions administratives pour F.O.B. {éléments 1 et 2 du prix de revient, et des marchandises ou produits nommément dési­ la rémunération du loyer de l'argent concernant gnés, par délégation spéciale du Ministre des les éléments 3 à 7 de l'article 3 du décret). Finances ». Cette possibilité ne devra pas être perdue de vue dans le cadre d'une planification Aux termes de l'article 3, le prix de revient régionale. licite est déterminé e11. tenant compte de 7 élé­ ments: L'article 3 prévoit que «les marchandises, pro­ 1° le prix mention é sur la facture délivrée duits et services peuvent être taxés, soumis à par le vendeur, homologation ou à taux de marque, ou laissés 2° les débours supportés jusqu'à l'embarque­ libre ». ment inclus, 3° la commission ·l'intermédiaire et d'achat (5% au maximu::n sur l et 2), La taxation consiste à fixer tm prix pour un 4° le frêt et les assurances jusqu'au port de certain produit sans qu'il puisse y avoir de varia­ débarquement, tion selon les arrivages. 5° le droit de porte et les taxes diverses, 6° les taxes de port. les frais de débarquement, L'homologation ou le taux de marque entraî• de transbordement, de manutention et de nent une variation de prix en fonction des diffé­ transport depuis e débarquement jusqu'à la rents éléments entrant dans le prix de revient. mise en magasin de gros de l'importateur direct, L'article 4 définit les principes du calcul du 7° les frais de manutention, de transport et prix de vente et précise notamment que la marge d'assurances des emballages lorsqu'ils doi­ bénéficiaire porte sur le prix F.O.B., de telle vent faire retour au fournisseur.

-59- L'article 4 dispose que «la marge bénéficiaire 2° Les marges sur le.s marchandises. brute » couvre, outre le bénéfice, tous les frais qui La réglementation des prix a permis d'offrir au grèvent la marchandise jusqu'à la vente au consommateur les marchandises de première consommateur, notamment: nécessité à des conditions très avantageuses. les frais généraux, TABLEAU N" 21 bis/CT En Francs CFA Marchandises les pertes de quelque nature qu'elles soient, Prix taxé Prix Différence les avaries, le vol, l'incendie, la casse, le taxées Décembre 1962 Abidjan Korhogo enF en% coulage, etc. à l'exception des freintes pré· vues aux table:mx annexes, Farine locale ... 70 F/ kg 85 + 10 13

Pain .. o ooo o• ••• 40 F/ kg + 5 33 les remises, Baguettede 260 g: 15 F 20 les frais définitifs résultant de la consigna· Huile d'arachide (le litre) ... . 122 122 tion des emballages, Bière (66 cl) .. . 44 55 + 11 25

Savon . 0 ••• 0 •••• 94 lOO + 6 6 les frais de montage et de garantie ». Filés de coton 500

blanc . o. o •••• le paquet Filés de coton On obtient ensuite le prix de cesswn au stade indigo ...... o 600 gros ou demi-gros par application au prix de Cigarettes Olympie ..... 34 35 + 1 détail du taux de remise autorisé et fixé dans Cigarettes les tableaux également annexés au décret. Job .. o ••••••• 38 40 + 2 5 Allumettes ..... 45 50 + 5 11 (10 boîtes) Pour déterminer le prix de vente au détail Riz (le kg) .... 37,50 44 + 6,5 17 des marchandises dans les centres de l'intérieur, Ciment (la T) .. 6.800 10.200 +3.400 49 Pétrole (le litre) 28,50 34,50 + 6 21 il reste à ajouter en valeur absolue au prix de Essence (le litre) 34,50 40,20 + 5,90 17 vente licite au stade du port de débarquement, Gasoil (le litre) . 24,60 30,90 + 6,30 25 le montant des frais de transport g1·evant la mar­ Gaz butane .... 1.550 1.800 + 250 16 chandise jusqu'à la vente au consommateur. Marchandises Prix Prix sou mies Marge détail détail Re· Cette notion de frais de transport doit être à homologation sur FOB Abid- Korhogo mise entendue au sens restrictif, car les frais supplé­ jan Prix FOB ------mentaires ne peuvent en aucun cas donner lieu à prélèvement d'une marge supplémentaire au Farine (France) .. 16,5% 75 F 6% profit d'un intermédiaire. Farine (Dakar) .. 14,7% 6 Lait en boîtes ... 20,5% 48 F 50 - Sel en sac Les tarifs de transport peuvent être soit ceux (France) ...... 32% 60 F 25 kg: 400 6 Sel en sac du chemin de fer snit ceux des transports rou­ (Sénégal) ··· ···· 28% 25 kg: 425 - tiers dans la limite de 12 francs la tonne kilo­ Sacs de jute ..... 23 150 5 métrique. Mais les frais de transport doivent Pots de fonte ... 4,8 300 6 6 toujours être justifiés par une facture. Lanterne·tempête 45 500

-60- SECTION IV

Un secteur particulier LE COMMERCE DU BÊTAIL ET DE LA VIANDE

1.- LE COMMERCE DU BETAIL. ments, on peut etffirmer que les achats effectués par les metrchands de b3stietux, les collecteurs de A) Avertissement. moutons, porcs ou volet:lles, sont toujours réglés Dans le cadre de l'étude régionale, on distin­ au comptetnt. La seule exception :importantle guera dans les courants commerciaux du bétail concerne la vente de ho ·us à des bouchers locaux, vivant, d'une part le commerce extérieur avec travaillant sur lill marché proche ou dans une les importations en provenance des autres régions localité voisine. En eff,.t, les bouchers installés et les exportations à destination de ces autres depuis assez longtemps, ayant une certaine noto­ régions, et d'autre part le commerce intérieur. riété obtiennent du créd t de la part des éleveurs, mais d'une part les pay ~ ments interviennent très D'une façon générale, le commerce des animaux rapidement (en 24 ou ~8 heures) ce qui limite de toutes espèces est très actif contrairement à le risque et d'autre part ce crédit se paye, les des opinions maintes fois exprimées et qui men­ prix « au comptant » ét:mt inférieurs de 200 ou tionnaient : 300 F pour un animal ~ 7.000 à 8.000 F. - le manque de débouchés, - le très faible taux de commercialisation, - Troisièmement, da s le domaine des circuits - la rétention du bétail, commerciaux du bétail, l faut éviter les condam­ - la thésaurisation par accumulation de vieux nations hâtives du comn:.erce traditionnel souvent animaux dans les troupeaux. taxé d'inefficacité. Dam le cadre actuel d'une De même qu'était évoqué: production géographiqu~ment dispersée, irrégu­ le non-payement des animaux, lière dans le temps, fm. rnissant des « produits » les crédits interminables demandés aux éle­ non standardisés, dont ~ a manipulation, le stoc-­ veurs par les marchands, kage et le transport pcsent infiniment plus de le payement en nature du bétail. problèmes que les produ_ts végétaux, le metrchetnd traditionnel est souvent rrremplaçetble et son effi­ On a également souvent critiqué le coût écono­ cacité difficile à concurrencer. mique élevé du commerce traditionnel, le gaspil­ lage que représentent les transports à pied, l'im­ - Quatrièmement, da:ts le domaine des prix, portance des marges prélevées par les intermé­ on peut observer que l to. propriétaire d'un trou­ diaires et enfin le niveau beaucoup trop bas des peau bovin, vend ses an:maux destinés à la hou­ prix à la production animale. En réalité, à quel­ cherie à un prix rela:ivement élevé, compris =tues rares exceptions près tout cela est complète­ entre 50 et 60 F le kilo vif, soit le double de ce :nent erroné. que reçoit en moyenne lill é]evem: de la zone - Premièrement les différentes espèces ani­ sahélienne ou de Madag:tscar, pour des animaux :nales font l'objet d'une commercialisation active. incomparablement plus beaux. Pow·tant le paysan La rétention du bétail, pour autant qu'elle ait senoufo n'est pas intervenu dans la « production» 8xistée, est à l'heure actuelle dans la région étu­ de son animal, il s'est contenté de le prélever sw· diée, du domaine du passé; l'observation montre le croît naturel du troLpeau. Dans le domaine qu'il n'y a actuellement etucun « disponible », de la production de volaille, les interventions ;Jas plus dans les parcs à bœufs et les bergeries de l'éleveur sont plus importantes, mais la rému­ que detns les porcheries et les poulaillers de la nération l'est également et l'on peut estimer qu'en région de Korhogo. vendant plus de 200 F , un poulet d'à peine l kilo vif, le producteur n'est pas lésé. Tout ce qui peut être vendu sans entamer le capital actuel et futur (les femelle jeunes et Il en est de même po r le prix du lait et le adultes), l'est rapidement. Pour l'espèce bovine prix moyen des moutons et des chèvres. La seule n peut même constater que les mâles sont com­ exception nota'hle concune le prix du porc. mercialisés trop jeunes, avant l'âge adulte et le Dans ce domaine, il faut incriminer une très plein développement musculaire. En outre, les mauvaise organisation commerciale, pourtant eleveurs ont tendance à vendre les plus beaux semi-modernisée, mais, q.1i agissant dans un cir­ taureaux, conservant pour la reproduction des cuit de type monopolistique a pendant une eer­ animaux insuffisants et parfois trop jeunes, ce taine période, systématiquement sous-payé la ui est fâcheux pour l'avenir du troupeau. production et prélevé des marges considérables. - Deuxièmement, dans le domaine des petye- Cette situation semble a'être améliorée depuis,

-61 mais il faut bien souligner que la cause essen­ L'importance de ce courant d'importation est tielle de l'absence de concurrence réside dans faible, on peut estimer qu'il ne concerne annuel­ le débouché unique existant pour la viande por­ lement que 400 têtes de bétail. Dans leur grande cine. majorité ces animaux sont abattus dans les deux centres urbains de Korhogo et de Ferkéssédougou. En effet, les seuls consommateurs de viande de porc et de produits de charcuterie, sont les Le prix moyen de ce bétail, évalué au stade ménages européens, principalement d'Abidjan et de la vente par le marchand aux bouchers locaux, de Bouaké, il s'agit donc d'un marché très étroit est estimé à 20.000 F, pour un animal de 300 kg rapidement saturé ee qui explique l'anomalie des vif donnant après abattage une carcasse de 150 kg bas prix de la viande porcine face au reste des ainsi que 35 à 40 kg d'abats. productions animales. En dehors de la charcuterie La valeur globale des importations de bétail européenne, il n'existe aucun circuit charcutier bovin est en conséquence de l'ordre de 8 millions pour l'ensemble de la Côte-d'Ivoire. Au point de francs par an. Le commerce est entièrement de vue des abattages contrôlés, Abidjan représente entre les mains de marchands de bestiaux étran­ 90 du total. ra gers à la Côte-d'Ivoire et pour qui la région B ) Le commerce extérieur. de Korhogo n'est qu'un lieu de u·ansit. La vente de quelques animaux aux bouchers locaux, n'est l o Les importations. pas le but de leur commerce, c'est plus simple­ ment la meilleure façon de valoriser au mieux Les besoins de la région en bétail de différentes des animaux accidentés ou affaiblis. espèces sont en majeure partie, couverts par la production locale. On constatera même qu'une Les importations d'autres espèces animales sont partie du disponible est exportée. Néanmoins, très faibles ou même nulles, malgré un important dans le domaine du bétail bovin de boucherie, un transit d'ovins. Les transports sont effectués en certain pourcentage des animaux abattus est camion et les marchands ont peu de raisons de fourni par des importations. L'existence de ce décharger leurs marchandises avant l'arrivée sur courant d'importation est avant tout rattachée à les grands centres consommateurs de la moyenne la situation frontalière de la région et à sa et basse Côte-d'Ivoire. « vocation » de zone de transit. Les plus impor­ 2° Les exportations. tantes routes de bétail traversent le pays du Nord au Sud et sont empruntées annuellement par La région sénoufo, la plus riche de Côte-d'Ivoire plusieurs dizaines de milliers de têtes de bétail dans le domaine de la production animale, bovin, sans oublier un nombre encore plus élevé exporte régulièrement une partie de son dispo­ de moutons. Ce transit se fait tant par des nible annuel en direction des zones consomma­ circuits modernisés avec utilisation du chemin de trices du Sud. Ces exportations concernent toutes fer et des camions que par des circuits très tradi­ les espèces animales : bovins, ovins, porcins et tionnels, avec convoyage à pied des animaux:. volailles. L'ensemble de ce bétail est destiné au ravitaille­ ment des régions centrales et méridionales du a) Exportation des bO'IJins. pays et ne fait en principe que traverser le pays - Nature des animaux exportés : il s'agit prin­ sénoufo. Lorsque le mode de transport emprunté cipalement d'animaux mâles de 2 ans et plus, avec est le chemin de fer ou les camions, les animaux une très forte pr(}portion de jeunes taurillons transitent la région sans qu'il y ait contact, par de 2 et 3 ans. On trouve accessoirement dans les contre lors des convoyages à pied encore très troupeaux exportés, quelques vaches de réforme fréquents, les marchands de bestiaux respon­ et exceptionnellement des génisses d'élevage. sables des troupeaux, cherchent parfois à se - Epoque des exportations : On observe deux défaire de certaim de leurs animaux. C'est parti­ périodes principales, premièrement en avril-mai, culièrement le cas, lorsqu'il y a des bêtes boî• deuxièmement en novembre-décembre. teuses, accidentées ou en mauvais état qui suivent - Modalité des exportations : le commerce du difficilement le convoi. De leur côté les bouchers bétail dans toute la région étudiée est caractérisé locaux trouvent souvent avantage à acquérir ces par l'absence presque totale de marché. Contraire­ animaux et, se trouvant en poEition de force, ment à ce que l'on observe dans d'autres zones obtiennent des prix intéressants. de production, et particulièrement en zone noma­ Ces différents facteurs expliquent qu'une partie de, le producteur Sénoufo ou Dioula se contente de l'approvisionnement de la région en bétail ~attendre des marchands, des collecteurs, des de boucherie est eouverte par des importations. bouchers. Cette manière de faire présente certains avantages : l'éleveur chez lui, est en position de Les animaux importés sont tous de race zébu, force, rien ne l'oblige à vendre, le marchand en provenance du Mali ou de la Haute-Volta, vient en solliciteur; par contre le producteur se ils sont exclusivement destinés à la boucherie. prive des renseignements sur les prix, de la corn-

-62 pétition entre marchands qu'il pourrait trouver oit de compléter leur troupeau par des achats sur un marché organi é et régulier. dans les villages voüins, soit de se grouper à plusieurs pour former un convoi minimum d'une La prospection est également imposée par la trentaine de têtes. L'époque choisie est général~ dispersion, l'émiettement de la production. Cette m ent les mois de no'\-embre et de décembre. Ces dispersion n'avantage pas les acheteurs qui sont « commerçants occasionnels » ne sont pas soumis obligés de consacrer de un à deux mois à l'achat à la patente car coruidérés comme producteurs. d'une cinquantaine d'animaux . Ce long délai Techniquement les n:odalités du commerce sont provoque une rotation très lente du capital com­ les mêmes dans les d::ux circuits, à la différence mercial du marchand et entraîne des frais annexes que les véritables m archands se font aider par ouvent importants (main-d'œuvre, transports, des bouviers salariés alors que les éleveurs (1) logements) . profitent ouvent d'une main-d'œuvre familiale. Unique exception dans la région, le marché au - Le bénéfice de l'opération semble intéres­ bétail de Tioroniaradougou; c'est en réalité le sant, et la différence c.e prix peut atteindre 33 o/o ; marché d'approvisionnement de Korhogo et les ainsi un taurillon d'une valeur locale de 9.000 F animaux qui y sont amenés, tant par les éleveurs pourra être vendu 12.000 F à Agboville ou Adzopé. que par quelques collecteurs non patentés, sont En estimant à 1.000 F les dépenses intermédiaires, avant tout destinés au circuit de la boucherie l'opération laisse un bénéfice net de l'ordre de locale. S'agissant de commerce interne à la région 20 o/o. d'élevage, il n'y a pratiquement pas de contrôle exercé, il est donc difficile de préciser son impor­ - Le mode de traLSport utilisé est soit le che­ tance exacte, de plus, les observations en cours min de fer, soit le convoyage à pied. Le choix d'enquête ont été rendues impossibles par un est avant tout dicté par la zone d'origine des arrêté provisoire interdisant la circulation des animaux et par la deatination choisie. Les bovins animaux pour des raisons sanitaires. collectés dans les sous-préfectures de M'Bengué, de Ouangollo et de Ferkessédougou sont souvent - Les circuits d'exportation : le premier cou­ embarqués sur des wagons soit à Ouangollo rant est animé par des commerçants en bétail, soit à Ferké. Par contre les troupeaux de com­ Maliens ou Voltaïques, qui prospectent la région merce originaires du reste de la région sont en au moment où le début de la saison des cultures général évacués par convoyage à pied. Le trans­ oblige les éleveurs à gardienner et à parquer port en camion n'est utilisé qu'exceptionnellement, plus soigneusement les troupeaux. Les animaux par exemple lorsque r our des raisons sanitaires la sont alors en bon état grâce à leur séjour dans traversée de certains érimètres est interdite aux le pâturages de bas-fonds au cours des mois convois d'animaux à pied. La zone d'origine et précédents. Les éleveurs vendent volontiers à cette la destination finale sont des considérations plus époque le jeunes mâles peu apprivoisés, qui ris­ déterminantes que le coût du transport. Ce der­ quent de créer des problèmes de gardiennage. nier est d'ailleurs as, z comparable, surtout sur Le troupeau de commerce a de 30 à 50 têtes, il des distances moyen:1es de l'ordre de 300 à faut souvent au marchand plus d'un mois pour 500 km. Contrairemer t à des opinions très large­ le constituer. Les animaux sont payés comptant ment répandues, le cvût du transport à pied, y ct parfois lai sés en garde aux éleveurs, le temps compris les pertes de poids subies par les animaux de ras embler le reste du troupeau. est hien souvent inferieur au coût des autres moyens de transport. Dans le cas précis du com­ Une fois qu'il l'a constitué, le marchand orga­ merce entre la région de Korhogo et les zones nise son convoi en passant obligatoirement par clientes de la moye:rme Côte-d'Ivoire, il semble un des postes vétérinaires existant, où il sollicite que le transport ferroviaire ne soit intéressant la délivrance d'un certificat sanitaire pour son que ponr la desserte de la région de Dimbokro, troupeau; il profite généralement de l'occasion Bongouanon, Agboville, alors que pour la région pour régulariser sa propre situation en acquittant de Mankono, Séguéla, Daloa, Bouaflé il soit pins des droits de patentes, ces droits étant d'ailleurs économique d'utiliser le convoyage à pied. proportionnels au nombre d'animaux commercia- ' lisés. Selon les itinéraires choisis ,et les destinations Le coût de ce mode de transport dans la zone prévues, les marchands présentent leur troupeau envisagée peut être éovalué à 6 F la tonne kilo­ à Korhogo, Ferkéssédougou, Ouangollodougou ou métrique « transporté,. », et cela pour un service même Boundiali en dehors de la région étudiée, « porte à porte», alcrs que la T.K. chemin de mais administrativement et écologiquement dans fer (2) est de l'ordre de 10 F pour des trajets la même « région d'élevage ». inférieurs à 600 km. et cela non compris les frais d'embarquement et de débarquement et les Le deuxième courant d'exportation est réalisé par des éleveurs locaux qui vont ainsi commer­ (l) Ce sont toujours du Dioulas. (21 Poids réellement transporté, qui dans le cas du cialiser sur les régions Sud, les produits de leur bétail vivant est nettement inférieur à la charge utile du propre élevage. Généralement ils sont obligés wagon.

-63 transports terminaux indispensables. Le transport volaille : poules et pintades et accessoirement des du bétail bovin vivant en camion est beaucoup moutons et quelques chèvres, dindons, lapins et plus onéreux encore et revient à plus de 15 F œufs de pintades. L'ensemble de ces produits est la T.K. transportée. commercialisé à l'exportation selon des circuits très semblables. Cette activité qui est entièrement - L'importance des exportations a été évaluée le fait de commerçants dioulas, est divisée en à 5.250 têtes par an en moyenne, d'une valeur deux parties distinctes : la collecte en brousse, producteur globale e 49,2 millions de francs. d'une part, le groupage et l'expédition d'autre Une certaine stabilité semble régner sur cette part. activité qui draine chaque année 20 ro de la production locale. Exprimées en tonnage, ces - La collecte de tous ces produits est réalisée exportations s'élèvent en chiffres arrondis à soit directement dans les villages soit sur les 840 tonnes de bétail bovin, poids vif. petits marchés de brousse par un grand nombre de tous petits commerçants. En réalité un bon b) Les exportations de porcins. nombre d'entre eux ne sont pas des « indépen­ dants » mais travaillent pour le compte des mar­ La production locale semi-modemisée est entie­ chands expéditeurs. Ces derniers leur confient un rement axée sur l'exuortation. La consommation certain capital avec mission de collecter la vo­ locale ne concerne que les animaux de réforme laille, les œufs, etc. auprès des producteurs. Leur et il s'agit en fait d'une autoconsommation car rémunération se fait sous forme de commission. il n'existe aucun circuit local de charcuterie. Lorsqu'il s'agit de petits commerçants indépen­ Le circuit de commercialisation des porcs est dants, le schéma reste le même, puisque sur les simple. Les quelques entreprises qui pratiquent grands centres de groupage (Korhogo, Ferkessé­ cette activité utilisent les services de collecteurs dougou, Ouangollodougou, Tafiré) les produits spécialisés, car comme pour les oovins il ).l'y a seront achetés par les expéditeurs importants. Il pas de marchés ; les collecteurs se rendent dans faut noter, que bien souvent ces derniers sont les villages producteurs, choisissent les animaux également des intermédiaires agissant pour le d'un poids suffisant (égal ou supérieur à 60 kg compte des grossistes installés à Abidjan ou dans vif) les pèsent sur une bascule transportable, d'autres centres, qui financent l'ensemble du cir­ payent l'animal au comptant et le chargent ~ur cuit par des « prêts de campagne » et qui envoient leur camion. Les animaux récoltés dans la }our­ les ordres d'expédition. née sont débarqués le soir et ·entreposés dans De toutes façons ces expéditeurs ne sont pas des porchedes de transit organisées par les des commerçants spécialisés, assimilables à des commerçants tant à Ferkessédougo qu'à Kor­ « volailleux » par exemple, mais des marchands hogo. Les porcs sont st:ockés là le ·t·emps de pré­ traitant aussi bien des arachides, du mil ou du parer une expédition ferroviaire sur Bouaké maïs et payant une patente « commerce de pro­ ou Abidjan. duits locaux ». Dans leur grande majorité, les porcs exportés Ce commerce semble remarquablement orga­ sont expédiés par c:iemin de fer. Les wagons m se, il est très actif, porte sur des quantités utilisés contiennent 60 animaux. Le prix du importantes de produits, utilise toutes les facilités transport Ferkessédougou-Abidjan s'élève à 300 F modernes de transmission, et de transport. En par animal, soit environ 5 F du kilo vif. effet selon les origines et les destinations les En 1963, le prix départ Ferkessédougou était volailles, moutons et œufs sont chargés soit sur compris entre lOO e llO F du kg vif. Le prix le terrain à Ouangollo et Ferké, soit sur des d'achat réel au producteur étant de 65 F du kg camions ou des cars « rapides ». La concurrence vif, la marge comme:!ciale brute était de l'ordre à l'achat est assez active et les prix payés sont de 40 7o de la valeur F.O.B. Cette marge compre­ relativement élevés, rarement moins de 200 F nant les frais de collecte, de stockage, d'expédi­ pour un poulet ou une pintade, 500 F pour un tion jusqu'à Ferkessédougou ainsi que le bénéfice lapin, 1.500 F pour un mouton moyen, 1.200 à des commerçants. Il semble que depuis, le prix 1.500 F pour un dindon. producteur a subi une hausse sensible faisant La valeur globale des exportations annuelles diminuer d'autant la marge de commercialisation. est estimée à 62 millions (1) au stade producteur Le volume des exportations est estimé à 6.000 et les marges commerciales locales sont évaluées porcs pour 1963, d'un poids unitaire de 60 kg vif, à 14 millions. soit 360 tonnes au total. La valeur est de 23,4 mil­ Exprimées en tonnage (poids vif) ces exporta­ lions de francs, la marge brute de commerciali­ tions s'élèveraient en chiffres arrondis à 250 ton­ sation étant estimée à 14,4 millions. nes de volailles diverses et à 160 tonnes de moutons et chèvres. c) Exportations des produits du petit élevage. (1) 50 millions pour la volaille et 12 millions pour Ces exportations concernent principalement la les moutons.

64- 3° Récapitulations des données e

RÉCAPITULATJON DES DONNÉES CONCERNANT LE COMMERCE EXTÉRIEUR DU BÉT AIT. VIV A.NT Nombre d'animaux TABLEAU N" 22/ CT Unités Tonnes poids vif Millions de Francs Nombre Tonnage Valeur Marges perçues Valeur finale Espèces animales de têtes en poids vif à la production .I.calement locale (tonne) (millions Francs) (miLion Francs) (millions Francs) A .. Importations : Bovins ············· 400 120 * * 8,0 Autres espèces ...... P.M. - - - P.M. B .. Exportations : Bovins ·············· 5.250 840 49,2 5,4 54,6 Porcins ...... 6.000 360 23,4 14,4 37,8 410 62,0 14,0 76,0 ' Petit élevage ······· * Total exportations ...... - 1.610 134,6 33,8 168,4 Solde des échanges (B -A) - + 1.490 - - + 160,4

On constate sur ce tableau que le bilan du com­ Pour les volailles, 0 ::1 peut simplifier, en disant merce extérieur des produits de l'élevage présente que dans un certain n ·=•mbre de cas le producteur un excédent très favorable pour la région étudiée. vend ses animaux directement aux consommateurs, En valeur l'excédent des « exportations » sur les et cela principalement sur les petits marchés de « importations » s'élève à plus de 160 millions brousse mais qu'une proportion importante de de francs. la production commercialisée et non-exportée est vendue aux consomlll.lteurs locaux par l'inter­ Les producteurs reçoivent une proportion assez médiaire des petits marchands collecteurs, les importante de valeur finale, environ 80 %. Les mêmes que ceux qui fournissent les expéditeurs circuit d'exportations, comme d'importations, ont grossistes. C'est donc dans ce domaine de la une orientation unique, de direction Nord-Sud. volaille que se trou le commerce intérieur Enfin, la conclusion principale est qu'à l'excep­ d'animaux vivants le ? lus important et le plus tion du commerce du porc, les circuits d'exporta­ actif. On a évalué la part de la production de tions des produits de l'élevage sont actifs, bien volaille commercialisée= sur le marché local à organisés, avec un libre jeu de concurrence et que 45 millions de francs par an, dont 40 millions les producteurs s'en trouvent favorisés. Le niveau de la valeur à la prcduction et 5 millions de moyen de prix peut être considéré comme rému­ marges commerciales. Exprimés en tonnage ces nérateur, la demande active devrait permettre échanges portent sur 11n total approché de 200 de le maintenir ou même de l'augmenter. tonnes environ. Dans le domaine des bovins et des ovins-caprins C) Le commerce int~rieur. la commercialisation sur le marché local sera Le commerce intérieur du bétail est caractérisé traitée au paragraphe 3uivant, consacré au com­ par une amplitude très faible des circuits et une merce de la viande. grande simplification. En effet, il n'y a pratique­ ment pas de commerçants spécialisés dans l'appro­ II. LE COMMERCI: DE LA VIANDE. visionnement local en bétail vivant, c'est ainsi que A) La localisation et 1-e!C' équipements. dans le domaine des bovins et de ovins-caprins, ce sont les boucher eux-mêmes ou leurs aides Le commerce de la viande de boucherie est qui se chargent de leur propre approvisionnement essentiellement localisé dans les deux centres en bétail. Il s'agit donc d'un circuit très court, urbains et sur un certain nombre de marchés sans intermédiaire entre le producteur et le trans­ importants, parmi lesquels on peut citer Tioro­ formateur. niaradougou, Dikodoug u, Napiédougou, Ouango­ lodougou et Tafiré. En outre on trouve régulière­ Dans le domaine des porcins, on ne peut que ment de la viande sur 13 autres marchés et enfin constater l'absence totale de commerce intérieur, irrégulièrement sur 7. La liste des marchés avec il n'y a pas de charcutier, pas d'abattages contrô• les abattages contrôlés ou estimés pour 1962-63 lés ni dans les centres urbains ni sur les grands est donné dans le tab au suivant. On a men­ marchés, l'ensemble de la production commer­ tionné également le n::>mbre de bouchers tra­ cialisée va dans le circuit de l'exportation. vaillant sur ces marchés à la même époque.

-65 ABATTAGES CONT.ROLÉS ET ESTIMÉS 1962-63 POUR L'ENSEMBl.E DE LA RÉGION Espèce bovine uniquement TABLEAU N• 22 bis/ CT

Sous-Préfectures Canton Marché Nombre de bouchers Nombre de bovins abattus Korhogo Ki emba ra Korhogo 4 bouchers patentés 3.050 Mêmes bouchers qu'à Tioroniaradougou Korhogo 600 Kombolokoura 1 boucher 20 Koni 1 boucher 20 Sirasso Sirasso Sirasso 2 bouchers lOO Kanorobo Kano roba Mêmes bouchers qu'à 100 Nafoun Nafoun Sirasso 50 Dikodougou Dikodougou Dikodougou 1 boucher 150 Ka dio ha Kadioha 1 boucher 50 Guiembé Guiembé 1 boucher 60 Sinématiali Sinématiali Sinématiali 1 boucher patenté 60 Wollo Le même 60 N apiéoledougou Napié Napié 2 bouchers 130 Kombolodougou Lindio 2 bouchers 120 Kombolodougou 1 boucher 20 Napié Penefiguékaha 1 boucher 20 M'Ben gué M'Ben gué M'Ben gué 2 bouchers lOO Niellé Diaoualla Diaoualla 1 boucher 60 Kaouara l boucher 25 Ouangolodougou 3 bouchers 400 Ferkéssédougou Niarafollos Ferkéssédougou 6 bouchers patentés 1.160 Tafiré Tafiré 3 bouchers 360 Palakas Dahla 1 boucher 25 Kong Kong Kong 1 boucher 30 Boundiali Kassemble Siempurgo l boucher 100 Pongalla Kassere 1 boucher 120 Landjougou 1 boucher 60 Total ...... 27 marchés 39 bouchers 7.050

Au total on trouve donc 27 marchés offrant ché n'est équipé pour la vente de la viande au plus ou moins réguli~rement de la viande de bou­ détail, Korhogo et Ferkessédougou disposaient cherie, par l'intermédiaire de 39 patrons bou­ anteneurement de stalles de boucherie, mais chers, dont ll étaie:J.t régulièrement patentés en leurs conceptions étaient si mauvaises (trop étroi­ 1963. Les abattages contrôlés ou estimés portent tes, impossibles à nettoyer, impossibles même pour sur 7.050 têtes de bovins. Les abauages d'autres la clientèle de s'en approcher normalement) et e pèces sont beaucm.:.p plus irréguliers. leur état si repoussant que les bouchers ne les utilisent plus et avec juste raison. La vente se Les équipements our la transformation ct la fait en plein air soit sur des tables branlantes, soit distribution de la viande ne sont ni nombreux au sol sur des nattes. ni importants; dam le domaine de l'abattage, la région dispose de deux abattoirs modestes, l'un B ) Les agents cle la transformation et de la à Korhogo, l'autre à Fcrkessédougou. Ces petits fÜstrihution. établissements équipés chacun de deux palans pour le travail susp ~ ndu des carcasses, sont pour Il s'agit des patrons bouchers et de leurs aides : l'instant suffisants, mais manquent t rès n ettement les bouvier et les tueurs, les apprentis, les reven­ d'entretien. Il serait tout à fait nécessaire d'amé­ deurs. Les patron s bouchers sont au nombre de liorer la disponibilité en cau de lavage, de procé­ 39; les plus importants sont ceux de Korhogo qui der régulièrement à l'entretien des dalles au sol, détiennent également le commerce de la viande ainsi qu'à la désinfection ct à la peinture de sur le très gros marché de Tioroniaradougou. Cha­ l'ensemble. Il faut ~ ncorc mentionner deux aire~; que patron boucher utilise au moins l employé, d'abattage, l'une à Tioroniaradougou, l'autre à les gros commerçants en ont régulièrement 3 ou 4 Ouangolodougou, ces deux «abattoirs de et les 4 bouchers de Korhogo emploient 40 per­ brousse» ne sont tet"minés ni l'un ni l'autre bien sonnes en tout, dont 2 bergers, 10 convoyeurs, que commencés il y a 4 ans, ils reEtent inachevés 14 tueurs-dépouilleurs, et 14 vendeurs et appren­ et donc inutilisables, faute de crédits. Tous les tis. Au total, l'ensemble des patrons bouchers de autres abattages sont réalisés en dehors de toute la région ont environ lOO à 120 employés. installation. Pour les bouchers des petits centres, les Dans le domaine de la vente au détail la situa­ « employés » sont très souvent des membres de tion est encore pluE simple, aucun centre ni mar- la famille, enfants, frères, cousins, il n'y a dans

-66- ces cas là pas de versement de salaires, ni en nement est entlerement ongme locale, les bou­ C3pèce ni en nature. Par contre dans les centres chers achètent le bétail dans les parcs situés importants ct particulièrement à Korhogo, les dans un rayon d'une diza_ne de kilomètres autour tueurs-dépouilleurs, apprentis, vendeurs, etc. sont du lieu de leur activité. véritablement des salariés percevant une rémuné-­ Le type de bétail achetë est également très dif­ ration « mixte » partie en espèce, partie en nature férent selon l'importance .Ju commerce de bouche­ sous forme de prélèvement de la part coutu­ rie : à Korhogo, Ferkess.§. dougou, Tioroniaradou­ mière. gou, on observe l'abattage _égulier d'animaux adul­ Au point de vue ethnique les bouchers sont tes mâles de 3 ou 4 ans, de vaches stériles et de souvent d'origine étrangère à la Côte-d'Ivoire. On vaches de réformes en b n état. Par contre sur rencontre principalement de Peuls maliens ou les petits marchés ruraux. dominent les abattages voltaïques, des Maures, des Dioulas, ces derniers de très jeunes taurillon et de vieilles vaches étant parfois d'origine locale. Il va sans dire, que maigres. tous les bouchers exerçant dans la région sont musulmans, pratiquent l'abattage rituel et se 2° Transformation et vmte au détail. refuseront toujours à transformer et commerciali­ ser du porc; cette remarque est valable pour a) Les petits marchés. l'ensemble de la Côte-d'Ivoire, où, une enquête l'a montré, n'existe pas un seul non-musulman Sur les petits marchés le boucher effectue lui­ pt·ofessionnel de la viande (1). Cela limite énor­ même toutes les opérations d'abattage, de dé­ mément les possibilité de distribution de la pouille, d'éviscération, de découpe sommaire et viande porcine même dan le régions à faible ensuite de vente au détc l. Il est aidé, dans ce influence islamique et où par conséquent il existe travail par un ou deux ~< apprentis » ou « asso­ un marché potentiel important. ciés». L'animal acheté la veille, est rapidement sacrifié, n'importe où, par terre. La découpe, C) Les modalités du commerce. l'éviscération se font u la dépouille étalée, servant de protection con:re les souillures du sol. Il faut souligner encore une foi le différences Au cour des opération la peau est tellement sensibles qui existent entre le bouchers des cen­ endommagée que la plup..·ut du temps elle perd tres urbains et des grand marchés ct ceux des toute valeur. petits centres. Les premiers sont, toutes propor­ La vente au détail a lieL au cours de la matinée, tions gardées, des « entrepreneurs en boucherie », ils ont un niveau d'activité élevé, il font abattre elle e pratique généralement au « tas » : le ven­ deur confectionnant des petit tas, les plus homo­ plusieurs bœufs par semaine, et les plus impor­ tants d'entre eux, plusieurs bœuf par jour. La gènes possibles, contenant de la viande avec os, de abats rouges, de la tripe, etc., il propose ainsi oyenne des abattages annuels des ll bouchers p.:ttentés par exemple, est de l'ordre de 450 bœufs des ta à 10, 25 ou 50 fr.mcs. La vente au poids représentant un chiffre d'affaires moyen de l'or­ est rare, la plupart du temps le boucher de peu d'importance n e possède même pas de balance. dre de 6 millions par an (2), alors que l'activité moyenne des 28 autres bouchers n'est que de Les prix sont évidemment difficiles à déteriDέ 75 bœ ufs et leur chiffre d'affaires de l'ordre de ner, car ils sont souvent très fluctuants, non 950 mille francs par an et par commerçant. On eulement d'un marché à l'autre, mais également cra donc amené à traiter éparément les commer­ le même jour sur le même marché. Les bouchers çants le plus importants et les autres. n'ont aucun moyen de canserver la viande plus de quelques heure et lnrsqu'ils craignent une 1 o Approvisionnement en bétail. m évente, la tendance est de brader le produit pour ne pas tout perdre. Parfois lorsque l'heure Pour les centres importants, l'approvisionnement avance, on transforme le reste de viande en en bétail se fait soit avec du bétail importé, «broch ettes» ce qui pr·:olonge sa conservation, acheté à des marchands de passage, soit auprès améliore sa présentation .: t lui trouve une clien­ des éleveurs locaux. Dans le cas précis de Korhogo tèle nouvelle. Les obserrations pratiquées, per­ les bouchers ont également la pos ibilité d'acheter m ettent de retenir un prix moyen pour l'ensemble les animaux à Tioroniaradougou, unique marché de la région de l'ordre de 135 F pour le kg de au bétail de la région. Le bétail est présenté le viande de bœuf avec os, et de 80 F le kg d'abats plus souvent par le propriétaire ou son représen­ de toute nature. Lorsque la viande et les abats tant mais parfois également par des intermédiaires sont vendus mélangés dan les tas et compte tenu qu'il est difficile de qualifier de marchands de bestiaux, il s'agit tout au plus de « rabatteurs » travaillant à la commission. (l) Exception faite naturelle::::~.ent des circuits européens boucherie-charcuterie. Dans le cas des petits marchés, l'approvision- (2) Non compris la viande ..vine et caprine.

-67- de la proportion viande, abats (I) le prix moyen chef d'équipe, le animaux à sacrifier le lende­ ressort à 124 F le kg de « mélange ». main. En retenant cemme exemple l'abattage d'tme Le convoyage des bœufs du parc à l'abattoir vache de réforme achetée selon les zones entre est confié à des « convoyeurs », ils sont au nombre 8.000 et 9.000 F au producteur, donnant après de 2 à 3 par boucher et sont également chargés de transformation 8C kg de viande avec os et 20 kg la surveillance des animaux après l'achat, entre d'abats divers, la valeur théorique finale sera de le parc du propriétaire et le parc de stockage des l'ordre de 12.400 F; la marge brute de transfor­ bouchers. Ils ne s'occupent en général que du mation et de ve::lte au détail étant de 3.400 à bétail sur pied et le plus souvent ne participent 4.400 F. Le chiffre d'affaires annuel d'un tout pas à l'abattage. Leur rémunération, partie en petit boucher, abattant de façon irrégulière une espèce partie en nature comprend la nourriture, vingtaine de bovins de ce type, par an s'élèverait le logement, ISO F par jour et l / 2 kg de viande donc à 248.000 F et sa marge commerciale serait par bœuf abattu. comprise entre @.000 et 88.000 F par an, soit L'abattage, la dépouille, l'éviscération, la fente 27 % à 35 ro de ~a valeur finale. sont confiés à une équipe spécialisée, dirigée par Les frais de c~s petits commerçants sont très un chef tueur. A Korhogo comme à Ferkessé­ faibles, ils ne payent ni patente, ni taxe d'abat­ dougou, les patrons bouchers n'y participent abso­ tage, ni taxe de marché. Les dépenses de matériel lument pas, ils ont chacun un chef d'équipe qui sont réduites au maximum, l'abattage ne néces­ est responsable de l'ensemble des opérations. sitant que quelques mètres de corde pour amener, Généralement le patron n'arrive qu'après la fin puis entraver l'ar:.imal et 2 couteaux. La découpe de l'abattage pour assister à l'inspection de la et la vente au ëétail n'exigeant pour leur part viande, moment où peuvent se produire des qu'une natte, u::w machette, parfois quelques contestations. brins ou feuilles végétales pour attacher et enve­ lopper la marchandise. Les frais de main-d'œuvre Les tueurs-dépouilleurs sont rémuneres sur les à ce niveau d'activité, sont pratiquement inexis­ mêmes hases que les convoyeurs. tants, car il s'agit le plus souvent d'association L'usage de l'abattoir est assorti d'une taxe de avec partage des bénéfices comme des « risques » 300 F par bovin, et de lOO F par ovin-caprin, éventuels. bien que son nettoyage soit à la charge des utili­ sateurs. Au total hien que les frais soient très réduits, la maTge de transformation et de commercialisa­ Une fois transformées, les viandes sont amenées au marché, par le moyen d'une charrette à bras, tion de l'ordre de 30 7o reste obligatoirement élevée à cause du bas niveau d'activité. ce transport est taxé 50 F par carcasse de bœuf. b) La boucherie urbaine et assimilée. La vente de la viande se fait soit au tas, soit au poids, ce dernier mode étant de plus en plus Les bouchers abattant dans les villes et sur les fréquent. Les opérations de découpe grossière grands marchés opèrent très différemment de ceux et de vente au détail se font sous la surveillance étudiés pTécédemment. Il s'agit de commerçants des patrons, par les apprentis qui sont les vérita­ importants, payaat patentes, tax s et impôts, em­ bles vendeurs. Dans le cas de Korhogo, les patrons ployant régulièrement un assez grand nombre pèsent les quartiers, les répartissent entre leurs d'employés. L'étade des modalités de l'actiYité 3 ou 4 vendeurs en faisant à l'estime un partage de ceux de Korhogo est abordée dans le para­ des abats. La vente se fait au poids au prix fixé graphe suivant. de ISO F le kg de viande avec os, mais l'habitude du « cadeau » exigé par la ménagère, fait que le En 1963 il y avait 4 patrons bouchers patentés prix réel est inférieur et de l'ordre de 135 F à Korhogo, chiffre en diminution par rapport le kg. Les abats nobles sont soit vendus à la aux années précédentes et il semble que cette pièce et au détail, soit cédés en gros à des fabri­ concentration ne soit pas due au ralentissement cants de brochettes, ainsi les foies sont vendus de l'activité, qui est en moyenne très élevée, de de 500 à 600 F, les cœurs de lOO à ISO F, les l'ordre de 760 bovins par boucher en 1962 {2). rognons 25 F pièce, la cervelle 25 F pièce, la Les bouchers importants disposent d'un trou­ langue lOO F pièce. La tripe et les boyaux sont peau «tampon». stock d'animaux sUI" pieds qui soit vendus au tas avec de la petite viande, soit permet de régul·riser l'abattage. A Korhogo, les mélangés à la viande et vendus au poids. Le prix commerçants se sont groupés poUl" faire construire pondéré de l'ensemble des abats est de l'ordre un parc commua et le troupeau en attente est de 80 F du kg. gardienné par les soins de deux bergers, employés réguliers, payés chacun 3.000 F par mois en plus (1) Le poids des abats consommés est estimé à 25 % du poids de la carcasse. de leur nourriture et de leur logement. Chaque ( } En 1963 cette activité a encore augmenté atteignant soir, le boucher se rend au parc et indique à son en moyenne 900 têtes de bovins par commerçant.

-68- Lorsqu'il y a mévente, la viande restante est Remarques sur Je tablea précédent : stnckée dans des armoires frigorifiques apparte­ - La part de la val '..Lr finale touchée pa.r nant à des commerçants de la place. Le prix l'éleveur ou par le marchwul dans le cas du bétail demandé est de l'ordre de 7 à 8 F le kg pour importé est élevée puisqu't'ile dépasse 75 'fo . C'est, u::te nuit d'entreposage. dans le cas de l'élevage locd, le résultat d'un circuit La vente au détail est pratiquée à Korhogo très court. comme à Ferkessédougou dans de très mauvaises - Les taxes d'usages pr :::levées ne sont pas très conditions d'hygiène. Les étals officiels de vente importantes, leur incidenc sur les prix des pro­ sent si incommodes et inutilisables qu'ils sont duits est pratiquement nu e, mais elles devraient à juste raison délaissés par les bouchers qui ven­ mieux corre pondre à un service rendu sous forme dent la viande sur des tables branlantes, de leur de mise à disposition d'uL équipement d'abattage p:opre fabrication. Pourtant, ils doivent malgré et de commercialisation rr:.ieux adapté et surtout tcut acquitter une taxe de 15 F par table et par mieux entretenu. jcur. Le alaire des vendeurs est constitué par - La marge de transfocmation et de commer­ 0,5 kg de viande et 300 F par jour, ces employés cialisation reste dans des ::tormes très acceptables, n~ sont en principe ni nourris ni logés. cela est dû au volume :I1Uyen très important de On présentera dans le tableau suivant, le chaque boucher, ainsi qu ·au nombre limité des compte économique de l'achat, la transformation employé , source de productivité élevée. et la vente au détail d'un bovin, d'un poids vif moyen de 200 kg, donnant après abattage lOO kg Notes sur le tableau n° 2:! ter : de viande en carcasse, 25 kg d'abats divers, (1) Achat compté à 60 F lu kg vif, prix observé le l peau commercialisable. Le compte sera présenté plus fréquemment à Tioroniar dougou. pour un boucher abattant en moyenne 750 bovins (2) Le salaire en espèce et e=. nature des deux bergers à p:ar an, employant en permanence 10 ouvriers et l'année revient à 72.000 F par: an, soit pour une activité employés, dont 2 pour le convoyage, 4 pour l'abat­ globale de l'ensemble des bo.chers à 10 F par tête de tage et 4 pour la vente, et utilisant pour le stoc­ bétail, transitant annuellement par le parc. Une somme kage de ses animaux vivants le parc commun des équivalente egt comptée au titre de l'amortissement et l'en· tretien du parc. beuchcr en participant aux frais communs (3) La rémunération des conv.yeurs et des tueurs-dépouil­ (nlaires des bergers, entretien et amortissement leurs est estimée à 300 F par llomme et par jour, compre­ du parc) . nant les dépenses d'entretien et le salaire en espèce. Il faut ajouter un demi-kilo -.e viande par homme, soit COMPTE ÉCONOMIQUE DE LA une cession gratuite de 70 F, cette cession gratuite dans TRANSFORMATION ET DE LA VENfE cette comptabilité correspond ..i un versement en espèce AU DÉTAIL D'UN BŒUF de 70 F à l'employé, imméliiatement réutilisé par ce dernier pour acheter 1/ 2 kg ë~ viande à son patron. On PAR UN BOUCHER MOYEN DE KORHOGO retrouvera donc la même s~CI~me en dépenses et en TABLEAU N" 22 ter/CT En Francs CFA recettes. On pourrait égalemelll diminuer le nombre de kilos vendus, mais cela compli~p.erait le calcul de la valeur RUBRIQUES Dépenses en% de la finale de l'ensemble des prodllits. La rémunération d'un et recettes Valeur Finale ---- employé est donc de l'ordre de 370 F par jour soit :Jépenses : 135.000 F par an, pour une act.vité de 750 bovins, le coût Achat de l'animal (1) ...... 12.000 77% d'un employé s'élève donc à 180 F par tête abattue. Frais avant abattage : Rappelons qu'il y a 2 convo·.eurs et 4 tueurs, dépouil­ - gardiennage (2) ...... 20 leurs, donc respectivement un~ dépense de 360 F et de - convoyage (3) ...... 360 720 F par tête. Abattage: (4) Le matériel d'abattage est très sommaire, la dépense -taxe d'abattage ...... 300 9% principale est occasionnée par l'achat des cordes pour le (3) 720 - main-d'œuvres ... . convoyage et la contention :ies animaux. Un boucher (4) 30 - matériel ...... moyen achète environ 50 kg 3e cordes par an, soit une Transport: Taxe de transport 50 dépense globale de 12.500 F et une dépense par bœuf Vente au détail : de 17 F. Le reste du matér ~1 : scie, couteaux, haches - taxe de marché 60 ...... porte la dépense par bœuf à D F environ. - main-d'œuvre (5) ...... 740 -matériel (4) ...... 50 (5) En général les bouchers importants ont 4 vendeurs Frais généraux: 6% principaux et font abattre 2 bovins par jour, soit 2 com­ -patente (6) ...... 90 mis-vendeurs par animal. La r~unération comprend pour - déplacements ...... 50 chacun d'eux 300 F par jour et l/2 kg de viande . I) Total des frais comptabilisa- (6) La patente de classe A, 3• catégorie, payée par les bles ······················· 14.470 92% bouchers en 1963 était de 65.56 F, soit en chiffres arrondis Recettes : 90 F par bovin abattu. Vente de la viande (7) .. ... 13.500 (7) Y compris la valeur les cessions gratuites aux Vente des abats ...... 2.000 employés, ces cessions ayant ét§ comptabilisées comme des Vente de la peau (8) 200 dépenses effectives. ······· --· Il) Total recettes (valeur finale) 15.700 100% (8) Les peaux des taurins SMJ.t vendues 175 F et celles des zébus 250 F. Il s'agit dee prix pratiqués à Korhogo Marge bénéficiaire brute (II .1). 1.230 8 % et non pas en brousse.

-69- - La marge bénéficiaire brute est assez faible, Ce disponible global correspond à une consom­ surtout si l'on tient compte des pertes, saisies, frais mation individuelle moyenne de 2,5 kg par an de stockage des invendus, etc., ainsi que du et par habitant, mais avec des différences très contentieux qui est souvent important. importantes entre les habitants ruraux et ceux - Le chiffre d'affaires moyen de ces commer­ des centres urbains, ces derniers ayant certaine­ çants est très élevé, il dépasse 12 millions par an ment une consommation de l'ordre d'une dizaine si l'on rajoute à l'abattage des bovins, l'abattage de kg par an. des ovins- caprin·. Cc niveau moyen de consommation est très fai­ ble mais il est corrigé par l'auto-consommation 3° Bilan du commerce de la viande rurale. En résumé, le commerce de la viande dans la Exprimée en tonnage cette auto-consommation région est caractkrisé par un diformisme impor­ peut être évaluée : tant entre le circuit boucherie des grands centres pour les bovins à 800 tonnes de viande et de consommation et de distribution, en particu­ d'abats; lier Korbogo, et ·::elui des petits bouchers ruraux. pour les ovins-caprins à 642 tonnes de viande et d'abats; Cette activité de transformation et de distribu­ pour les porcins à 38 tonnes de viande et tion qui est entre les mains d'environ 150 person­ d'abats. nes, patrons et employés, atteint un chiffre d'af­ faires annuel important, évalué en 1963 à 96,4 Au total l'auto-consommation porterait annuel­ millions de francs (1) . lement sur 1.480 tonnes de produits carnés, soit le double du tonnage commercialisé en boucherie. Sur ce total, h. marge brute e transformation Par habitant rural (2), cela correspond à un et de commercialisation s'élève à 26,9 millions, disponible de 5,4 kg par an, toujours non com­ soit un peu moins de 28 %, cette marge étant pris la volaille et le gibier qui sont loin d'être moins élevée che:!: les gros commerçants que chez n égligeables. ceux ayant une très faible activité. En conclusion, on peut constater qu'au stade Le commerce de la viande de oucherie souffre actuel, dans le domaine de la viande, l'auto­ d'un certain sous-équipement tant au niveau de consommation prime encore le secteur commer­ la transformation, qu'à celui de la vente au cial, mais les observations réalisées permettent détail. Dans un but d'hygiène, certaines amélio­ d'entrevoir un développement rapide du com­ rations sont nécessaires ainsi qu"un petit nombre merce de la viande; on peut en trouver un indice de modestes réalisations nouvelles. dans les abattages de la ville de Korhogo qui, D) La consommation de viande de boucherie. de 1955 à 1962 ont presque quadmplé, passant de 700 bovins et 200 ovins-caprins à 3.000 bovins (3) Les abattages contrôlés et estimés s'élèvent à et 550 ovins-caprins. Cette évolution ne peut que 7.050 bovins, dent 400 zébus et 6.650 taurins s'accentuer avec l'augn1entation du revenu moné­ auxquels il faut ajouter 2.000 ovins-caprins. Le taire des ménages, la dépense en viande par tonnage des viandes et abats produit est estimé : rapport au revenu ayant partout montré une pour les bovins à 592 tonnes de viande en élasticité tant instantanée que dynamique très carcasse et 148 tonnes d'abats; élevée particulièrement aux niveaux très bas de pour les ovins-caprins à 24 tonnes de viande consommation. et 2,4 tonnes d'abats.

Au total les disponibilités régionales en viande (1) 92,6 millions pour la viande bovine dont 9,4 millions et abats de boucherie, c'est-à-dire transformés au titre des animaux importés et 3,8 millions pour la et commercialisé3 par l'intermédiaire d'un com­ viande ovine et caprine. merçant spécialiEé, s'élèvent en chiffres arrondis (2) 272.000 habitants. à 766 tonnes pour l'année 1962-1963. (31 3.700 en 1963.

-70- SECTION V

L'ESTIMATION DES FLUX COMMERCIAUX ET LES DIFFËRENTS TYPES DE CIRCUITS NTÊRIEURS (1)

Connaissant l'infrastructure commerciale, les A cette époque il n'existait aucune spécialisa· prix et le marges pratiqués, il convient de tion commerciale: ici, moins qu'a Heurs peut-être, décrire les différents types de commerce et d'éva­ puisque M. Pascal était à la fois entrepreneur luer les quantités de produits et de marchandises de travaux publics, importateur de marchandises qui entrent dan le circuits régionaux. générales et acheteur de produits agricoles.

Nous distingueron M. Serville était Slll"tout un commerçant, qui 1. - Le commerce européen; chercha à implanter dans les gros villages de 2. Le commerce Dioula; brou se des petites bcutiques où il pouvait déve­ lopper ses activité dt: traite : achat de produits, 3. Le petit commerce traditionnel Sénoufo; vente de marchandiseE parfois à crédit. 4. - Les coopératives. Lor que le chef-lieu du cercle fut transféré L'implantation du commerce libano-syrien dans de Kong à Korhogo ED 1931, l'importance admi­ la région de Korhogo est négligeable, mais il nistrative de cette vil1e justifia une implantation exerce une influence à partir de Bouaké ou Abid­ commerciale européenne. Il existait déjà des jan auprès des commerçants Dioulas. boutiques appartenant à Pascal et Serville.

Ces différents types de commerce se complètent beaucoup plus qu'ils ne se concurrencent; cepen­ Puis on vit progressivement l'installation des dant une évolution est en cours, et leur rôle grandes sociétés C.F.C I., C.F.A.O., S.A.C.I. (Mas­ respectif peut être amené à se modifier naturelle­ ieye et Ferras), S.C.O.A., et de particuliers : Es­ ment. carré, Ollivier et Tra ucato.

Nous analyserons donc pour chacun de ces Qu'il s'agîsse d'entreprises strictement korho­ types de circuits : golaises ou de filialeE d'une grande société, le leur évolution, secteur européen a app:>rté à la région des métho­ des commerciales nouvdles permettant de la relier - leur implantation actuelle, aux courants modernes qui avaient déjà fait leur leur intervention dans la commercialisation preuve en Basse-Côte, et une infrastructure ten­ des produits, dant à développer des fonctions de transit et de redistribution. leur intervention dans la distribution des marchandises, leurs difficultés propres, Dans une économie de subsistance, ils ont essayé d'ouvrir une fenêtre vers le monde exté­ le avantages et les perspectives qui s'en rieur et de participer à la modernisation du pay­ dégagent. sannat en créant de petites unités industrielles de transformation de :?roduits agricoles (rizerie, égrenage du coton). 1. • Le commerce européen et assimilé.

On peut assimiler an commerce européen la a) Evolution. « chajne Avion» créée par la S.C.O.A., et une entreprise libanaise à Ferkessédougou. Le commerce européen a pénétré dans la regwn en même temps que le chemin de fer, entre les deux guerres, et la première base com· (1) Le circuit du bétail er de la viande qui vient d'être merciale a été Ferkessédougou desservie par une traité dans la section précéoiente ne sera évidemment pas gare. repris ici.

-71 b) 1 mplantation actue!le. - les hausses de salaires des employés; la stagnation de la production; Actuellement l'imph.ntation du commerce euro­ - l'insuffisance des débouchés. péen est limité à Korhogo et Ferkessédougou. Actuellement les Européens n'utilisent plus On compte: des employés salariés pour la collecte, mais font 1 usine d'égrenage de coton, des avances à des acheteurs Dioulas en leur pré­ 1 rizerie, cisant le prix d'achat sur la bascule de leur magasin. Les acheteurs doivent donc trouver leur 3 garages équipés pour les réparations cou­ rémunération dans les marges des prix d'achat rantes, en brousse. 15 magasins, 18 boutiques dont ~ pour les vivres frais, Lorsqu'un tonnage suffisant est réalisé dans un 8 stations-service (Total, C.I.P.A.O., Shell, village, un camion est mis à leur disposition pour Texaco), transporter les produits à Korhogo ou Ferké qui 12 logements, sont les deux bases commerciales. 1 cinéma. Les acheteurs du secteur européen ne perce­ vraient qu'une marge assez faible, d'ailleurs liée Tous ces bâtiments sont en dur et représentent aux « erreurs » sur les poids réels payés aux un investissement de 150 millions de francs CFA paysans. De telles pratiques ne peuvent qu'en­ environ aux coûts actuels. traîner un malaise dans le monde rural, et une Certaines boutiques de détail ont été confiées méfiance à l'égard de tout le secteur commer­ en gérance libre à des Africains, et Ouangolo­ cial. dougou mis à part, il n'y a plus aucune boutique de village exploitée directement ou indirectement Ainsi à Korhogo ne subsistent plus que 3 entre­ par le secteur européen. Toutefois la « chaîne prises européennes qui participent à la traite; et Avion» envisage d'implanter une boutique dans les tonnages commercialisés n'ont atteint que tous les chefs-lieux de Sous-Préfecture dans un 2.220 tonnes en 1962, année agricole très médiocre délai non précisé de plusieurs année~. et 3.800 tonnes en 1963 (conditions climatiques normales). e) Les produits. Vu le petit nombre d'entreprises (chiffres Pendant longtemps la commercialiE-ation du riz, « transparents ») et le fait que les Dioulas qui de l'arachide, du maïs, du mil et du coton dépen· travaillent pour elles sont souvent peu discer­ dait largement du se·::teur privé européen. nables des commerçants autonomes de même ethnie, ces achats sont compris dans les tonnages de traite du secteur Dioula au paragraphe sui­ Chaque entreprise européenne envoyait sur les vant. marchés ou dans certains villages des acheteurs avec bascule; les acheteurs étaient appointés com· me des employés et devaient respecter les prix Ce maintien des activités européennes se jus­ fixés par le chef d'entreprise. tifie par l'existence d'une infrastructure {maga­ sins, bascules, camions, rizerie, usine d'égrenage de coton), et la liberté des prix pour tous les Les produits vivriers étaient revendus en Basse­ produits vivriers. Seul le coton est astreint à Côte, notamment aux planteurs européens qui une réglementation, mais les marges semblent devaient nourrir leur main-d'œuvre. L'arachide suffisantes, puisque les 2/ 3 environ de la pro­ était exportée, ainsi que le kapok et le karité. duction sont commercialisés par des Européens. Chaque commerçant européen disposait de un ou plusieurs camion3 pour le ramaEsage des pro­ d) Les marchandises. duits. Les entreprises européennes ont conservé dans Toute une série de facteurs est intervenue au le commerce des marchandises un rôle beaucoup cours des 5 dernières années pour amener les plus important. En effet elles détiennent la quasi­ Européens à réduire cette activité : totalité du commerce de gros et pratiquent elles­ une concurrenze des commerçants Dioulas mêmes le crédit faute d'établissement bancaire. qui, ayant moins de frais de commercialisa­ tion, surpaient à la production; Le chiffre d'affaires pour 1962 (y compris le

-72- carburant} est de l'ordre de l milliard de F CFA. nêteté. Or trop souve t encore les contrôles de stocks révèlent des mauquants et les chefs d'entre­ Le commerce de gros représente une part prise ne sont pas encl:ns à ouvrir des boutiques variable du chiffre d'affaires : 20 à 30 o/o , sauf une dans les gros villages e brousse où ils ne pour­ entreprise spécialisée dans le détail, et une autre raient pas exercer uae surveillance suffisante. qui a reconverti son activité dans le gros. D'où une tendance de ce commerce à se spécia­ liser dans le gros ou le demi-gros au chef-lieu Dans l'ensemble les stocks sont peu importants, du département. et il n'est pas rare de constater des ruptures d'approvisionnement pour des marchandises cou· Enfin les charges sc-ciales et la fiscalité sont rantes. Pour les articles de consommation cou· particulièrement ressenties par ce type de com­ rante, la rotation des stocks s'effectue 4 fois par merce facilement soumrs aux contrôles de l'admi­ an. nistration. Or en hroLsse les marchandises qui sont le plus demandé s sont précisément celles En dehors des quincailleries, d'une boutique de qui supportent une répementation des prix. En à vivres frais, et depuis octobre 1963 d'une librairie· principe les prix de détail Korhogo sont ceux d'Abidjan majorés des frais de transport; il est papeterie, le commerce est encore très peu dif­ férencié. évident que les remiseE consenties par les impor­ tateurs ne sont pas toujours suffisantes pour Quand il s'agit de matériel d'équipement, il couvrir tous les frais d~ personnel, de fiscalité et n'y a pas de démonstration sur place. Les services d'entretien des hâtime ts. techniques de l'administration doivent s'adresser soit directement à Abidjan, soit passer par l'inter· Les commerçants im:natriculés au registre du médiaire d'une Maison korhogolaise si la corn· commerce ne peuvent échapper aux cotisations mande est relative à un matériel précis d'une exigées par la Caisse d'Allocations Familiales et marque donnée. la Caisse de Retraite, a l'inscription au rôle des patentes, et à l'impôt sur les revenus. e} Les difficultés. Il faut également si~aler les difficultés d'ap­ provisionnement - Korhogo n'a été relié à Même dans une regwn attardée, il n'est plus Bouaké et Abidjan par téléphone qu'au début de question de vendre n 'importe quoi à n'importe 1963. Les wagons sont souvent réservés aux lon­ qui. Une certaine émulation entre les commer· gues distances, et leurs chargements à destination çants a permis depuis quelques années de diver· de Ferké sont irréguliers. sifier les approvisionnem ents et de soigner davan· tage la qualité; quant aux prix ils sont soumis à une concurrence qui diminue notablement les f) Les avantages. marges. Les moyens financien de ce type de commerce Si le commerce européen donne l'impression ont permis dès le déhwt de construire des hou­ d'être arrivé à un palier, il faut en chercher l'ex­ tiques et magasins qui fucilitent la gestion. Certes, plication dans une série de difficultés ayant les bâtiments construits dans la région de Korhogo diverses origines. sont très modestes, maiE là où il n'y avait aucune infrastructure commerc:ale ils représentaient un Le premier facteur est la stagnation de la pro· progrès certain. duction agricole commercialisahlei : l'économie régionale n'a pas bénéficié d'un apport monétaire La tenue d'une comptabilité reste le moyen le de nature à bouleverser les b esoins, comme dans plus simple de suivre les stocks, les achats et la zone forestière à café et cacao. En outre la les ventes. La présentation d'un compte d'exploi­ région n'a pas été stimulée par des programmes tation et d'un bilan permet d'établir un diagnos­ de grands travaux employant une abondante tic. Selon les perspectives offertes par ce diagnos­ main-d'œuvre salariée. tic, l'entreprise pourra solliciter et obtenir des prêts, des avances ou •les escomptes auprès des Le personnel européen d'encadrement est une banques. Sans crédit il n'y a pas de commerce charge financière qui n e peut être acceptée que possible, et p endant longtemps les Européens dans le cadre d'une économie en plein essor. ont été les seuls à en l::énéficier. Mais la substitution de ce personnel très qualifié par des gérants africains est très lente. En effet Dans les domaines de: l'exportation et de l'im­ la gestion d'une boutique implique des relations portation, le commerce de type européen, qu'il de confiance fondées sur la compétence et l'hon- s'agisse de particuliers ou d'une agence d'une

73- grande Société, est le seul à posséder une orga­ Dans le langage Bambara, le Dioula est un nisation apte à reciercher les meilleurs fournis­ nom commun signifiant « commerçant colpor­ seurs pour les marchandises, ou des débouchés teur », mais il faut admettre que l'on a affaire pour les produits agricoles. La complexité des à un groupe ethnique ayant une aptitude natu­ opérations commerciales sur devises étrangères a relle à faire le commerce. Au cours du XIX• siècle, nécessité la formation de spécialistes qui n'étaient et le mouvement s'est accéléré à partir de la à la portée que de grandes sociétés. domination européenne, les peuples de savane ont été attirés par la côte forestière où les pre­ En bref, il n'est pas faux de penser que le déve· miers échanges avec les Européens ont créé des loppement des co rants commerciaux dans la zones de plus grande richesse. région de Korhogo ne s'est effectué que grâce à l'implantation de quelques commerçants euro­ En Côte-d'Ivoire, avant l'époque de Samory, péens qui ont su ouvrir le pays aux couranta le plus gros groupement Dioula autochtone se inter-régionaux et même internationaux. Mais trouvait implanté dans la région de Kong qui ses perspectives sont menacées par d'autres types faisait déjà figure de relais commercial. Plus tard de commerce, surtoat s'il n'y a pas augmentation subsistèrent dans tous le pays Sénoufo des villages de la production rommercialisable se traduisant en totalité Dioulas ou, à la suite de migrations, par une élévation sensible des niveaux de vie. des quartiers leur conférant une place prédomi­ nante. Pour vivre, ces Dioulas ont été obligés de 2. . Le commerce Dioula. cultiver la terre mais souvent ils se sont spécia­ lisés dans une culture riche comme le tabac ou dans le petit élevage. Ils se livrent surtout à des On a l'habitude de désigner en Côte-d'Ivoire activités artisanales dont la plus importante est tout commerçant africain vêtu d'un long boubou le tissage. Ce sont ces villages qui fournissent les par le terme « Dioda ». effectifs des colporteurs et des petits commerçants de détail. Mais tous les connnerçants africains ne sont pas Dioulas, et il faut se garder de toute définition trop extensive. Lorsque le commerce européen s'est développé il a été amené à utiliser les services de ces hom­ Nous appellerons Dioula tout commerçant d'ori­ mes astucieux, soit en qualité de commis, soit gîne Malinké, murulman, dont l'un des traits comme gérants libres ou simples intermédiaires. caractéristiques est d'être à la fois très indivi­ dualiste et très lié à d'autres commerçants dis­ La sélection s'opérant, quelques Dioulas surent persés sur une ou _ lusieurs régions. Le commer­ appliquer les méthodes commerciales de ces étran­ çant Dioula dont la langue est comprise un peu gers et devinrent de véritables chefs d'entreprise, partout est égalemfnt très mobile, qu'il soit col­ avec des magasins de stockage, des boutiques, des porteur avec une bicyclette, ou commerçant-trans· camions et, plus rarement, un compte en banque. porteur. Il est en général très bien renseigné grâce à cette mobilité qui lui permet de connaître rapidement. les prix des produits et marchandises Cependant cette évolution ne leur a pas fait per­ en différents endroits et d'orienter ses achats ou dre leur goût pour le nomadisme. Ils ne s'en· ses ventes en cons~quence. combrent pas des réglementations fiscales et des frontières; habiles dans la discussion, et très En raison de l'état des communications la mobiles, on leur reconnaît un goût marqué fonction commerciale doit englober au moins pour les affaires réglées comptant, sans facture ni une part de transport, et l'importance du com­ signature. Ils ne s'accommodent guère de la vente merce Dioula se comprend si l'on tient compte au détail à poste fixe et recherchent plutôt l'aven­ du fait que de nonbreux commerçants sont pro­ ture et la chance : ils sont toujours à l'affût des priétaires d'un camion ou travaillent en asso­ cours, des déséquilibres partiels, des ruptures de ciation avec un tr'nsporteur. stocks. Ils achètent la marchandise pour la trans· porter là où elle est la plus rare et pour la revendre non pas directement, mais de préférence Les commerçants Dioulas jouent donc un rôle à des revendeurs, au dernier échelon de la hié­ très important dam le commerce inter-régional. rarchie commerciale. a) Evolution. Les commerçants Dioulas jusqu'à présent ne se soucient pas de procéder à des importations Si le Dioula s'identifie avec le commerce dam directes; ils préfèrent visiter les magasins de toute la Côte-d'lvoi:-e, il faut en chercher la cause gro et exprimer leur choix librement s'ils peuvent dans l'histoire de l'Afrique Occidentale. emporter la marchandise sans délais.

74.- b 1 Implantation actuelle et investissement. - 200 F la tine de 20 kg de mil en mars à Tiegbé; Les principaux commerçants Dioulas sont ins­ - 450 F la tine de 20 kg de nz en mars à tdlés à Korhogo, qui est pour certains leur base Ouangolodougou; commerciale et pour d'autres un relais entre le N:ali et la Basse Côte. 150 F la tine de 13 kg de paddy en février Namhingué; Ils partagent avec les Européens et un Libanais - 175 F la tine de 13 g de paddy en avril à à Ferké, la totalité du commerce de gros. Quel­ Mbengué; ques bonnes affaires réalisées depuis la fin de la 300 F la tine de 16 kg de méré en avril à g-_tcrrc ont permis à certains d'entre eux d'acqué­ Mhengué. r:r ou de faire construire des bâtiments en dur d 'exploitation (magasins, boutiques, garages, loge­ La valeur de la tine varie pour un produit ments}. au cours de l'année sur Ln même marché, et au même moment selon les marchés. En réalité D'après le recensement de Korhogo (avril 1963) quand il y avait sur un marché des achats avec oc. compte 321 commerçants Dioulas dont 20 col­ bascule et avec tine, le prix au kg était peu porteurs, 67 tabliers, 204 boutiquiers et 30 em­ différent. ployés ou acheteurs. Quand le prix était un peu plus élevé, il s'agis­ c 1 Les produits. sait toujours de la tine, «:ette mesure étant alors utilisée par des revendeurs sur les marchés régio­ La grande majorité des acheteurs de produits naux, mais dans ce cas le commerçant n'était pas sont des Dioulas qui travaillent soit à leur compte, un authentique Dioula. s·:>it pour le secteur européen, soit pour revendre à des commerçants · transporteurs de Korbogo. Les tonnages de produit collectés sur les mar­ Les prix pratiqués sur les bascules de brousse chés de brousse entrent pour une part dans les ne laissent pas apparaître de marges anormales circuits du commerce européen (1.700 tonnes sans (10 à 30 ro selon l'éloignement de Korhogo}. En le coton dépendant exclus-vement du secteur euro­ réalité, il existe une rnat·ge occulte, à cause du péen à partir de l'égrenage}, d'autre part dans système de pesée : les circuits du commerce Dioula, très hien orga­ nisé pour les produits virriers. ou bien la bascule n'est pas réglée correcte­ ment et sous-estime sy tématiquement les Les tonnages que no ..lB indiquons sont des poids, estimations basées sur le comptage des sacs effec­ - ou bien l'acheteur déduit du poids brut, tué à la fin de marchés près des acheteurs (fiche un poids surestimé du panier ou de la achat en gros} et au mo:nent du chargement des cuvette qui a servi à apporter la charge camions (fiche transport}. D'après les relevés men­ au marché, suels sur 5 marchés, le rythme des achats est ou hien l'acheteur fraude sur le rapport assez constant pendant les mois de la traite. Les poids-prix. quantités enregistrées su : un marché ont donc été extrapolées au mois (Q X 4 ou 5 selon la Tous les paysans ont conscience de cette trom­ périodicité du marché}. perie, et sont d'autant plus méfiants qu'ils ne savent pas lire les chiffres indiqués par la bascule. Par des interviews l'est:mation a pu être menée Aussi n'est-il pas rare, et c'est le cas le plus fré­ jusqu'au trimestre, lorsqu'un seul passage avait

75- TRAITE DES PRODUITS EN 1962-1963

TABLEAU N• 23 / CT

Marchés Nombre Paddy ou postes d'achat de Bascules Riz Maïs Mil Arachide Igname Coton

Korhogo ...... 8 hp x x x x x x Dassimhogo ...... 2 hp x x x x Dassoumhlé ...... 2 hp x x x x Komholokoura ...... 5 à 9 hm x x x x C.F.D.T. Dagha ...... 2 hp x x Sakouellé ············· 2 hp x x x x Sirasso ...... 1 hm x x x x x 8 hp Mhala ...... 3 hp x x x x Odia ················· 3 hp x x Nafoun ...... 2 hm x x x Zan ga ...... 6 hp 2 hp x Séguékielle ...... 2 hp x Niofouin ...... 3 hm x x x x Nganon ...... 2 hp x x x Kati ali ...... 1 hm x Pitengomp ...... 1 hp x x x x La fi ...... 1 hp x x C.F.D.T. Tiasso ····· ····· ···· ·· 1 hp x x x Landiougou ...... 1 hp Kasséré ...... 1 hp Siempurgo ...... 2 hm x x x Kanoroha ...... 1 hp x x x 3 hm Gama ...... 2 hp x x x Kiéré ·············· ··· 1 hp x x x Taléré ···· ·· ····· ····· 1 hp x x x Séguéhé ...... 1 hp x x x Moroviné ...... 1 hp x x Carref. piste Karakoro. 1 hp x x x Komhorodougou ...... 1 hp x x Lindio ...... 6 à 11 hm x x x x x Balékaha ········· .. .. 2 hp x x x 2 hm Ouolo ...... 4 hm x x x Sinématiali ...... 3 hp x x x Ti oro ...... 7 à 11 hm x x x Guiemhe ...... 4 à 8 hm x x x x Dikodougou ...... 10 à 20 hm x x x x x x Nangotakaha ····· ····· 3 à 7 hm el p x x x x x x x Pleuro ...... 2 hp x ~apié ...... 7 à 11 hm x x x x x Kiémou ...... 1 à 3 hp x x x Siolokaha ...... 1 hp x Koko ...... 1 hp x x Koni ················· 2 à 6 hm x x x x x Tahouara ...... 3 à 6 hm x x x x Fon on Fila ...... 1 hp x :Mhengué ...... 1 hp x x x x Tines Ferké ...... 5 hp x x x x Tafiré ...... 1 hp x Tieghé ...... Tines x x x x Koumhala ...... Tines x x x Dabla ...... Tines x c.e.c.A. x x x Ouangolodougou ...... 4 hp x x x x Namhingué ...... 3 hp x x x x x Diaouala ...... 3 hp x x Niellé ...... 3 hp x x x Toumoukoro ...... 2 hp x x

hp = bascule pel'Dlanente. hm = bascule le jour du marché.

-76- ·Quantités commercialisées en l962-1963 ~ sur les · Les aütres points d'achat avec des bascules per­ marchés (en tonnes) : manentes sont au nombre de 13 : Dassimbogo, Dassoumblé, Dagba, Sakouellé, Mbaga, Séguékiel­ lé, Gama, Kiéré, Talér~, Séguébé, Morovine, le l.- PADDY. carrefour de la piste de Karakoro, et Komboro­ dougou. Si chacun de ces points de traite fournit en moyenne 40 tonnes, il faut ajouter 520 tonnes, TABLEAU N• 24/CT En Tonnes soit 2.600 tonnes. Marchés Oct.-Déc. Janv.-Mars Avril-Juin Total Niofouin ..... 30 25 5 60 Compte tenu de Korhogo et Ferké nous esti­ Ti oro ...... 10 - - 10 mons ]es achats en gros de riz pilonné à un peu Koni ········· lOO 200 10 310 moins de 3.000 tonnes, dont environ un tiers est Tahouara ..... 75 160 5 240 revendu en demi-gros dws la région elle-même. Mbengué ..... - 10 - 10 Lindio ...... - 30 - 30 Sinématiali ... - BO - BO Dikodougou .. 15 - - 15 Koumbala .... 5 15 - 20 3. - MAIS . Dabla ...... - 10 - 10 Nambingué ... - 10 - 10 TABLEAU N• 26/ CT En Tonnes Diaouala ...... - 15 - 15 Marchés Oct.-Déc. Janv.-Mars Avril-Juin Total Total ...... 235 555 20 BIO --- Niofouin ..... 30 30 -- 60 Ti oro ...... 30 - - 30 Des acheteurs étaient installés en permanence Koni ...... 15 30 15 60 à Dassimbogo, Dassoumblé, Nganon et Pitengomo. Tahouara ..... 10 20 15 45 Kombolokoura 40 40 10 90 Au total on peut estimer à 1.000 T environ le Mbengué ..... 20 30 10 60 Napié ...... 30 30 20 80 paddy commercialisé sur ces marchés. Il faudrait Kiémou ...... 15 15 -- 30 y ajouter les quantités achetées à Ferké et sur­ Dikodougou .. 30 60 - 90 tout à Korhogo où de nombreux paysans appor­ Nangotakaha .. 20 20 - 40 tent directement leur récolte. Les achats en gros Guiembé ..... 15 30 - 45 Sirasso ...... 30 30 - 60 de paddy doivent donc atteindre 1.500 tonnes Kanoroba ..... 15 30 15 60 environ. Siempurgo .... 15 15 -· 30 Tiegbé ··· ···· 20 20 - 40 Sur le total, 700 tonnes sont destinées aux rize­ Nambonkaha .. 10 10 10 30 Koumbala .... 10 10 - 20 ries; le reste est surtout acheté par des reven­ Dabla ...... 15 10 5 30 deuses de Korhogo et se retrouve par la suite au Ouangolo ..... 20 20 - 40 détail sur les marchés. Nambingué -·· 15 15 -· 30 Dinouala ..... 10 15 5 30 Niellé ...... 10 15 15 40 Toumokoro ... 10 10 10 30 2. - RIZ. Total ...... 1.070

TABLEAU N" 25/CT En Tonnes Les autres points d'achat de maïs se répartis­ Marchés Oct.-Déc. Janv.-Mars Avril-Juin Total sent entre les villages suivants : Sakouellé, Mba1a, N afoun, Pitengomo, Lafi, Tiasso, Landiougou, Niofouin ...... 5 30 15 50 Kasséré, Gama, Kiéré, Taléré, Morovina, Séguébé. Tioro ...... 15 IBO 25 220 Koni ...... 10 90 10 llO Tahouara ... .. - 30 10 40 Si on suppose, comme pour le paddy, que Kombolokoura 25 75 Hl llO 40 tonnes sont acheté s en moyenne sur ces Mbengué ..... - 10 - 10 Napié ...... BO 200 30 310 13 points de traite, il faut également ajouter Lin dio ...... -- 105 20 125 520 tonnes, soit 1.500 tonnes environ au total. Dikodougou .. lOO 230 105 435 Nangotakaha .. 10 45 15 70 Guiembé ..... 25 lOO 20 145 En fait, les achats d~ maïs sont extrêmement Sirasso ...... - 25 25 50 difficiles à appréhender : il s'en vend partout, Kano roba .... 30 75 20 125 mais en petite quantité. A Kanoroba, où nous Sinématiali ... - 30 20 50 disposions d'un enquêteur en permanence, les sacs Ouolo ...... - 60 - 60 Balékaha ..... - 60 10 70 de maïs comptés entre le 29 juin 1962 et le 22 août Ouangolodoug. 10 40 10 60 1962 s'élèvent à 1.906, soit 152 tonnes au lieu ambingué . .. - 20 - 20 des 60 relevées; ainsi les quantités achetées le Niellé ...... - 20 - 20 ---- jour du marché hebdomadaire ne représentent Total ...... 310 1.425 345 2.0BO qu'un faible pourcentage du total commercialisé.

-77 En admettant cepemdant que les achats enregis­ Antres postes d'achats : Mbala, Odia, Nafoun, trés représentent la moitié environ des quantités N ganon, Lafi, Tiasso, Landiougou, Kasséré, car­ commercialisées on !lrriverait à 3.000 tonnes envi­ refour de la piste de Karakoro, Balékaha, ainsi ron, ce qui, en ajo tant Korhogo et Ferké, don­ que Korhogo et Ferké. nerait un chiffre de commercialisation en gros de l'ordre de 3.200 à 3 500 tonnes. Les commerçants Dioulas n'achètent que des arachides décortiquées, et la commercialisation peut atteindre 2.000 tonnes. 4. - MIL. TABLEAU N• 27/ CT En Tonnes En fait, ce chiffre comprend certainement une partie non négligeable d'arachides de Haute-Volta Marchés Oct.-D éc. Janv.-Mars Avril-Juin Total achetées dans le Nord de la zone et il n e paraît Tioro ··· ····· - 30 - 30 guère possible, vu les chiffres de production, Koni ...... ·- 40 10 50 de retenir un contingent régional supérieur à Tahouara ..... - 10 - 10 1.400 on ] .500 tonnes. Mbengué . . . .. - 50 20 70 Napié ...... - 60 -- 60 Komhorodoug. - 35 - 35 Lin dio ...... - 35 10 45 6.- IGNAME . Ouolo ...... - 5 - 5 Tiegbé ...... - 10 - 10 Nambonkaha .. - 10 ·- 10 TABLEAU N• 29/ CT En Tonnes Koumbala .... - 15 5 20 Dabla ...... - 15 5 20 Marchés Oct.-Déc. Janv.-Mars Avril-Juin Total Ouangolodoug. ' 30 15 50 ---- Nambingué ... - 30 20 50 Kombolokoura . 50 50 30 130 Kaouara .. .. . - 15 5 20 Kiémou ...... 90 90 30 210 Diaouala ...... - ]5 5 20 Dikodougou .. 300 :100 150 750 Niellé ...... ~ 50 20 75 Nangotakaha .. 80 80 50 210 Toumoukoro .. - 25 10 35 Guiemhé ...... 150 170 30 350 --- Kanoroba ..... 50 50 50 150 Total ...... li 480 125 615 Sirasso ...... 40 30 30 lOO 760 770 370 1.900 Autres points d'achats : Dassimhogo, Dassoum­ Total ...... blé, Mm·ovine, carrefour de la piste de Karakoro, Balékaha. Autres points d'achats : Gama, Kiéré, Taléré, Avec les rapports directs à Korhogo et Ferké Séguébé, Pleuro, Siolokaha, Koko, Ferké, soit à la commercialisation du mil peut étre estimée à 200 tonnes par centre 1.600 T et 3.500 T au 1.500 tonnes, mais dans tous les villages de la total (Korhogo non compris). route du Mali, de Niellé à Ouangolodougou, les plus gros tonnages ;eraient achetés par des trai­ Mais il est aussi difficile que pour le maïs tants installés dans les villages. La quantité totale de quantifier la commercialisation. commercialisée doit donc être de l'ordre de 2.000 à 2.500 tonnes (l). D'après le Syndicat des Transporteurs, après chaque marché de Korhogo, c'est-à-dire 60 fois 5. - ARACHIDES. par an, au moins 10 camions chargés de 5 tonnes TABLEAU N• 28/ CT En tonne8 d'ignames partent vers Abidjan: ce qui donne 3.000 tonnes, mais peut comprendre des quantités Total Marchés Oct.-Déc. Janv.-Mars Avril-Juin déjà comptabilisées sur des marchés de brousse. Niofouin ..... 33 20 -- 55 Cependant tous les camions ne transitent pas Tioro ...... 5) 75 - 125 nécessairem ent par Korhogo, et nous avons pu 2) 30 Koni ...... 10 - contrôler plusieurs fois à Dikodougou et Kano­ Tahouara ..... l) 10 - 20 Kombolokoura . 4) 30 - 70 roba des camions qui repartaient vers le Sud Napié ...... 11 5 80 5 200 directement. Lin dio ...... 85 65 - 150 Sinématiali ... 3) 30 - 60 Ouolo ...... 3) 30 ·- 60 En outre, l'igname étant stocké dans les champs, Dikodougou .. 95 104 30 230 il arrive très fréquemment que des chargements Nangotakaha 3) 35 - 65 soient effectués directement sur une parcelle. 3) Guiembé ...... 30 - 60 En retenant encore 3.000 T chargées de la sorte, Sirasso ······· 2) 50 - 70 Kamoroba .... 21 45 - 65 on arrive à un chiffre total de commercialisation Tafiré ...... 25 30 15 70 en gros de l'ordre de 8.000 à 9.000 tonnes. Ouangolodoug. - 20 10 30 Niellé ...... - 20 - 20 Namhingué ... ·- 20 - 20 (l) La commercialisation en gros du sorgho doit attein­ Total ...... 635 704 60 1.400 dre 500 T environ .

78- d) Les marclutndises. un rôle prépondérant et il est très difficile d'ana­ lyser les courants co:nmerciaux : Bouaké reste Les commerçants Dioulas, qui sont également cependant la grande rlace de redistribution. transporteurs ne peuvent se spécialiser dans la cule traite des produits parce qu'elle ne dure que 5 à 6 mois par an, et qu'il est nécessaire c) Les difficultés. d'a surer aux camions un frêt de retour. Les Dioulas rencontrent de nombreuses difficul­ Après avoir activement concurrencé les Euro­ tés dans l'évolution du commerce de la région. péens dans le domaine des produits agricoles, si hien que la tendance actuelle est la spécialisation La principale est _'impossibilité d'utiliser le des Européens dans la collecte du coton, les com­ crédit commercial pa.r escompte de traite, puis­ merçants Dioulas arrivent maintenant à se rendre qu'aucun établissement bancaire n'existe dans tout en partie autonomes pour le marchandises. Des le département du Ne-rd. achat direct sont effectués à Bouaké, surtout chez les Libanais, et à Abidjan, auprès des gran­ Seuls les commerç1nts qui ont atteint un des sociétés d'import-export. stade avancé de déveleoppement en devenant pro­ priétaires de bâtiments et de véhicules peuvent Les moyens de l'enquête n'ont pas permis de obtenir des facilités dans les banques de Bouaké déceler la part respective des origines des mar­ ou d'Abidjan. chandises. Sur les marchés de brousse, l'origine la plus fréquente des marchandises de consomma­ Mais la plupart de ces commerçants savent à tion courante est le gro iste européen de Korhogo peine ure, et écrire l français, et n'ont aucune (fi ch e prix de gros des marchandises) . notion de comptabilité. Les prix de vente sont rarement étudiés en fonction cl'un compte d'ex­ ploitation et d'un px" de revient. Seule une Un questionnaire « commerçants africains » a rotation très rapide es stocks leur évite des pu nous donner des indications sur les origines des frais d'immobilisation. marchandises. Ce questionnaire s'adressait aux détaillants (tabliers et boutiquiers). La question « où ct à qui achetez-vous vos marchandises », L'étude des transpo s pourra donner des indi­ a reçu 207 réponses : cations sur l'intérêt que peut présenter la com­ binaison de deux activ: tés complémentaires, trans­ 91 s'approvisionnent chez des commerçants port et commerce, compte tenu du malaise actuel Dioulas de Korhogo, Ferké ou Ouangolo; qui règne chez de nœnbreux transporteurs afri­ 65 ' approvisiOnnent0 0 chez le commerçants eu- cains. ropéens de Korhogo ou Ferké; 24 chez des Syrien d'Abidjan; 20 chez des Syriens de Bouaké; f) Les cwantages. 4 ch ez un grand importateur d'Abidjan; Si un certain nombre de commerçants Dioulas 1 chez un Dioula d'Abidjan; donnent l'impression d'avoir réussi leurs affaires, 2 ch ez un Sénégalais d'Abidjan. il faut hien admettre que leur méthode doit pré­ senter quelques avanta5es. Cette répartition des réponses montre le rôle très important des Dioulas comme intermédiaires Dans la traite des p1oduits, ils ont su se rendre au stade du gros ou du demi-gros. indispensables auprès des paysans, en allant le plus loin possible aŒodevant du produit. Dans un pays où aucun exploitant agricole, à l'excep­ Dans le commerce de détail, les Dioulas exer­ tion de quelques che:G traditionnels, ne possède cent un quasi-monopole dans les tissus, tant pour un véhicule, et où pa1 conséquent le portage est les pagnes d'importation que pour les couvertures le seul moyen de prt-5enter un produit sur les régionales, les tisserands étant surtout d'origine marchés, les Dioulas n'ont pas hésité à venir Dioula. s'installer plusieurs mois dans les villages avec leur bascule et leurs acs pour acheter à n'im­ On peut assimiler au commerce des marchan­ porte quel moment. dises, parce qu'il s'agit de produits extra-régio­ naux, la revente du poisson fumé ou séché d'Abi­ Bref, à l'abri de totlt contrôle des poids et des jan ou du Mali, et celle des noix de cola. Dans prix le commerçant Dioula détient un quasi­ cette hranche les colporteurs musulmans jouent monopole des produits vivriers.

79- L'installation de quelques boutiques en brousse Cela signifie-t-i] que les Sénoufos soient prati­ permet aussi au paysan d'acheter les marchan­ quement absents du commerce ? Non pas. Un dises dont il a bescin. C'est une facilité qui est questionnaire appliqué à 202 commerçants (détail­ très appreciee et si l'approvisionnement peut lants et acheteurs) a permis de constater que paraître insuffisant, le Dioula connaît bien les de nombreux Sénoufos consacrent au moins une articles qui ont le plus de chances de se vendre partie de leurs activités au commerce : sur 158 rapidement. détaillants de marchandises, 117 sont Sénoufos, 32 Dioulas presque tous installés dans les 4 centres urbains de la région, et 9 Nigériens. Sur 44 ache­ Par ailleurs l'intÉgration du commerce et du teurs de produits 16 sont Sénoufos, mais la majo­ transport lui confère une mobilité incomparable rité en qualité d'employés d'un Dioula. On peut et un puissant réseau de relations personnelles, donc affirmer que le commerce de détail des pro­ surtout en Basse Côte où, faisant figure d'étranger, duits agricoles dépend exclusivement des Sénoufos il bénéficie de la solidarité liant les commerçants (hommes et surtout femmes) et que la distribu­ venus du Nord. tion des marchandises sur les marchés de brousse est très souvent aussi entre leurs mains, même De plus, il a su :1ouer des 1·elations commer­ s'ils s'habillent comme des colporteurs musulmans. ciales très suivies avec les Libano-Syriens, car il Il faut donc se garder de certaines confusions qui a la réputation d'honorer ses promesses. Entre tendraient à identifier commerçant et Dioula. En personnes peu soucieuses de respecter les règles fait, les Sénoufos représentent fréquemment l'éche­ comptables écrites, mais honnêtes en affaire, les lon de base du commerce : le petit détaillant, le liens se sont développés. tablier ou le colporteur.

Le Dioula est do:J.c devenu un maillon indis­ D'après le recensement de Korhogo, on compte pensable dans la grande chaîne commerciale 393 commerçants Sénoufos, dont 36 colporteurs, unissant le producteur-consommateur de la brousse 111 tabliers, 120 boutiquiers et 126 employés ou et les grossistes de Bouaké à Abidjan. acheteurs.

On a vu égalem:mt quel rôle irremplaçable il joue dans le commerce de la viande et du a) Evolution et implantation actuelle. bétail où sa mobilité et son efficacité ont fait leurs preuves. Les activités commerciales des Sénoufos sont restées très rudimentaires et limitées au détail. L'évolution des uroductions et la mise en Jusqu'à présent on ne peut pas parler d'une place d'industries ~ transformation, qui seront évolution, en dehors du fait que l'on trouve précomsees dans les propositiOns constructives de plus en plus d'employés au service de com­ de ce rapport, l'amèneront inéluctablement à merçants européens ou Dioulas. Cette confronta­ évoluer. Les schémac proposés essaieront donc de tion avec des méthodes commerciales dont ils prévoir cette évoluti:m en tenant compte du rôle n'avaient pas la moindre notion pourrait amener commercial déterminant que cette ethnie joue une concurrence surtout entre Sénoufos et Dioulas. actuellement et des services qu'elle peut rendre Pour l'instant il y a une complémentarité par­ dans une perspectiv-:: de production modernisée. faite, le Sénoufo abandonnant rarement la culture pour se consacrer exclusivement au commerce. C'est donc encore une activité annexe qui se déve­ 3. - Le commerce Sénoufo. loppe pendant la saison sèche. En effet dans le questionnaire « ·commerçant africain » on a demandé « comment a été commencé le com­ Nons avons vu que le secteur européen limite merce », et la réponse des Sénoufos était systé­ de plus en plus son activité au commerce de gros matiquement : « après la vente de la récolte qui des marchandises, e: abandonne progressivement a rapporté X francs» (en général de 10.000 à la traite des produits; sa fonction de détaillant ne 20.000 francs). se rencontre plus que dans les principaux centres urbains. Il n'est donc pas surprenant que le petit com­ merce Sénoufo n'ait abouti à aucune infrastruc­ Le secteur Dioula, par contre, est spécialisé ture : une caisse contenant quelques marchan­ dans la traite des produits où il s'est acquis un dises de consommation courante, transportée à qua&i-monopole, et dans le commerce de demi-gros bicyclette de marché en marché, suffit générale­ et de détail des marchandises en boutique. ment à l'affaire.

80- Quant à la vente au détail des produits agricoles -Mil: 25 kg, c'est l'affaire des femmes (à l'exception de l'igname -Igname: 50 kg, en brousse) et aucune évolution n'est décelable. - Arachide en coq-.Ie : 13 kg, - Arachide décortiquée : 20 kg. b) Les produits. Les valeurs différentes retenues s'expliquent par Le petit commerce de produits s'apparente une densité plus faible du paddy, de l'arachide en encore au troc, et chaque vendeuse ne peut appor­ coque et même décortiquée (1), comme par le ter que des quantités limitées par la charge sur transport de l'igname sur le porte-bagage des la tête : 20 à 30 kg. bicyclettes.

Pour les principaux produits agricoles les Le tableau n° 30j CT indique pour chacun des quantités offertes sur les marchés ont été esti­ 40 marchés contrôlés l'estimation des quantités mées par le procédé du comptage des vendeuses. de produits offerts. Pour chaque produit le nombre moyen de ven­ deuses par marché, multiplié par le poids moyen Ce tableau montre clairement : de la charge et le nombre de marchés, donna le tonnage approximatif de ce produit présenté à l'importance relative des marchés : 5 mar­ la vente dans l'année. chés seulement verraient affluer plus de 500 tonnes de pro:luits par an, et 12 marchés plus de 200 tonnes ; Le nombre de vendeuses de chaque produit par marché avait été relevé au cours de l'enquête la part prépondér ante des céréales dans le ainsi que le nombre de marchés. Le poids moyen commerce de détail par rapport aux tuber­ de la charge apportée pour chacune fut estimé sur cules et aux oléagineux. les hases suivantes : Paddy: 17 kg, Riz: 25 kg, (1) Rappelons que le poids de la c tine » habituellement retenu est de : riz, mil, maï : 20 kg, arachide décortiquée : Maïs: 25 kg, 15 kg, paddy : 13-14 kg, arachide en coque : 10 kg.

-81- OFFRE DE PRODUITS AGRICOLES AU DÉTAil TABLEAU N• 30/CT PADDY RIZ MAIS Nombre MARCHÉS marchés Nombre Nombre Nombre Nombre Nombre Nombre par an de de Tonnage de de Tonnage de de Tonnage vendeuses marchés vendeuses marchés vendeuses marchés

Niofouin !iO 60 25 47 50 25 45 35 50 60 ··············· 50 15 30 15 50 10 25 20 4 20 Tioroniaradougou ...... 60 150 30 128 80 40 86 lOO 20 125 100 30 60 10 75 40 40 10 Tahouara ...... 60 60 30 51 20 60 30 45 30 56 40 30 30 30 Koni ...... 60 60 30 41 30 20 15 40 30 49 20 30 25 30 45 Kombolokoura 0 •••••••• 60 50 .'l O 31 30 20 15 40 30 10 30 20 30 Fopaha ...... 52 30 25 13 E 20 50 25 Fonon Fila ...... 60 50 20 37 E 20 30 37 30 40 30 30 Mbengué ...... 52 50 52 44 20 50 25 50 25 50 30 25 Siempnrgo ...... 52 20 26 14 20 20 17 10 50 10 10 30 10 30 Landiougou ...... ;;2 E E 10 50 10 Napié ...... 60 150 20 102 30 30 45 90 30 ll2 lOO 20 20 30 60 60 50 20 Pénéfiguékaha ...... 65 35 50 30 E 20 50 30 Kiémou 52 20 30 10 10 40 10 10 30 12 Karakoro ·············...... •..••..•.··· 60 50 50 43 10 40 10 30 30 34 15 Nonzorokaba ...... 60 80 50 68 10 40 10 60 60 90 Nanbodiélékaha ...... 60 50 40 34 10 20 5 30 30 30 10 30 Komborodougou ...... bO 60 30 41 10 20 5 30 30 37 20 30 20 30 Lin dio ...... 60 150 60 153 50 30 60 120 60 180 30 30 Dikodougou ··········· 52 40 52 35 75 26 80 40 50 50 50 26 Nangotakaha ...... 52 30 26 20 10 40 10 30 30 27 15 26 10 20 Guiembé ...... 60 50 60 51 50 30 56 30 40 40 25 30 20 20 Sirasso ...... 60 15 40 10 50 15 47 25 40 30 25 45 10 20 Kano roba ...... 52 20 52 18 60 20 60 20 50 25 40 30 40 Nafoun 0. 0 0 •• 0 0 0 •••• 0 •• 52 15 40 10 20 50 25 45 5 Sinématiali ...... 60 40 60 41 20 30 22 15 60 22 10 30 Ouolo ·················· 60 150 30 133 50 30 52 75 30 94 llO 30 20 30 50 30 Balékaha ...... - ... 60 40 60 41 10 30 7 30 60 45 Ferkessédougou ...... 52 50 28 34 70 12 61 30 50 37 25 24 50 20

30 20 1 Tafiré ...... 52 40 25 21 25 52 32 20 50 25 10 25 1 Tiegbé 60 25 30 18 E 20 30 22 ! ················· 10 30 10 30 Koumbala ...... 60 50 30 41 10 30 7 30 60 45 30 30 Dabla 60 40 30 30 E 15 60 22 ··············· ... 20 30

A Reporter A Reporter A Reporter

1 '

-82- SUR LES MARCHÉS (Juillet 1962 - J nin 1963)

MIL IGNAME ARACHIDE (en coque) ARACHIDE décortiquée TOTAL Nombre Nombre Nomke Nombre Nombre Nombre Nombre Nombre Ton- Ton- en tonnage de de Tonnage de de Tonnage de de nage de de nage marchés vendeuses marchés vendeuses marchés vende useE marchés vendeu>es -- 15 35 15 10 50 15 25 50 16 40 30 30 228 20 15

90 30 105 30 60 90 lOO 30 59 70 30 72 665 50 30 50 30 50 30 75 30 86 15 60 45 30 60 23 5 30 3 294 40 30 50 30 52 10 60 30 30 60 23 E 210 20 30 25 30 18 40 60 120 40 30 24 25 30 15 ~68 20 30 20 30 15 10 50 25 30 50 20 E 98 40 30 37 10 50 25 30 30 16 E 152 10 30 10 30 60 25 50 10 50 25 25 50 16 10 50 10 220 20 25 E 5 50 13 20 50 13 E 67

€ 5 50 10 10 50 7 E 27 lOO 25 123 30 60 90 50 60 39 30 30 27 538 70 35 15 30

40 30 30 10 60 30 30 60 23 E 143 10 30 8 10 50 25 10 50 7 10 20 4 76 40 30 41 10 60 30 35 30 20 E 178 15 30 15 30 70 30 82 30 60 90 80 30 37 E 377 40 30 40 30 50 30 45 10 60 30 E E 144 10 30 50 30 52 10 60 30 30 30 20 E 185 20 30 20 30 150 30 172 50 20 lOO lOO 30 59 20 30 12 736 80 30 25 40 50 30 25 30 26 50 30 105 30 25 10 70 50 70 376 15 20 30 20 10 20 5 20 50 50 10 50 7 20 20 14 133 10 30 20 40 50 40 60 120 25 60 20 30 30 24 361 60 20 10 30 E 20 60 60 10 25 3 25 50 25 175

10 20 5 20 60 60 10 25 3 60 25 45 216 30 25 E 10 50 25 10 25 E 15 50 15 83 30 30 33 10 40 20 15 60 12 15 60 18 168 15 30 125 30 130 20 60 60 80 30 51 20 60 24 544 50 30 50 30 40 30 45 10 60 30 25 60 20 E 188 20 30 50 30 50 10 30 35 40 20 16 50 30 40 273 25 20 20 20 15 30 25 20 20 50 25 10 30 35 120 30 50 30 20 18 206 20 20 10 20 10 30 35 30 41 10 50 25 10 60 8 10 60 12 126 20 30 40 . 30 45 10 50 25 20 30 12 20 30 18 193 20 30 10 30 10 30 30 30 30 30 30 60 15 60 12 10 30 6 160 10 30 10 30 -- --

A Reporter A Reporter A Reporter -- A Reporter --

-83- 1 1 PADDY 1 RIZ MAIS Nombre MARCHÉS marchés Nombre Nombre Nombre Nombre Nombre Nombre par an de de Tonnage de de Tonnage de de Tonnage vendeuses marchés vendeuses marchés vendeuses marchés ---- Report Report Report

Nambonkaha ...... 60 20 50 17 E 20 60 30 Ouangolodougou ...... 52 40 30 30 40 30 40 25 50 31 30 26 20 20 Nambingué ·· · ··· · ··· .. 60 30 60 31 10 50 12 30 60 45 Diaouala ...... 60 40 30 30 10 20 5 10 60 15 20 30 Niellé ...... ;) 2 50 30 33 15 50 20 20 50 25 20 20 Toumoukoro ...... 60 30 30 23 15 50 20 20 60 30 15 30 Sikolo .. 73 20 30 15 10 50 12 10 70 17 ··· ··· ···· ···· 10 30 Korhogo ...... 60 400 30 306 400 30 450 200 60 300 200 200 30

Totaux ...... 1.875 1.396 1.974

Totaux arrondis .. .. 1.900 1.400 2.000

Quant au pourcer:.tage de produits réellement Estimation retenue pour la quantification vendus, il est de l'ordre de 65-70 re (de 50-60 o/o des principaux produits locaux commercialisés à lOO o/o suivant les :?roduits et les époques) (l). au détail (2) Comme il est vraisemblable que la quantité de TABLEAU N• 31/CT En Tonnes produits achetés en dehors des m.archés (entre TONNAGES voisins, lors des funérailles, etc.) correspond au PRODUITS (chiffres arrondis) moins aux 30 ou :i5 o/o d'invendus, les chiffres fournis par ce tableEu pouvaient donc être consi­ Paddy ...... 2.500 dérés comme une bOfine approximation des quan­ Riz ...... 1.400 tités de produits commercialisés au détail dans Maïs ...... 2.600 Mil (3) ...... 2.200 la région. I gname ...... · 1 4.000 Arachide coque ...... 900 Leur rapprochement avec les résultats de l'en­ Arachide décortiquée ...... 500 quête budget-consom:nation montre cependant que si certains chiffres sont à peu près satisfaisants (riz, mil, arachide), 'autres (paddy, maïs, igname) En vue d'obtenir des renseignements plus pré­ paraissent encore t :::-op faibles, la quantité de cis, un questionnaire «femme » (4) fut expéri­ produits commercialisés en dehors des marchés m enté sur les marchés; mais il aurait fallu plus ayant été sous-estimée. Pour l'igname, le réajustement à opérer est relativement simple. La prépondérance des céréa­ (1) L'igname, par exemple, n'est pratiquement jamais les sur les marchés Est telle, en effet, par rapport ramenée au village, vu son poids. aux tubercules, que le chiffre du tableau n° 30j CT (2) Les fruits, légumes et condiments, comme un certain n'en était pas acceptable. Un doublement de son nombre de produits divers, tels que le fonio, pois de terre, etc. n'ont pas pu être quantifiés. Ils n'en représentent pas montant est certainement infiniment plus proche moins une part non négligeable de la commercialisation, de la réalité. Pour le paddy le réajustement doit que l'enquête budget a pu estimé. être de l'ordre du tiers, alors qu'il n'atteint qu'un peu plus du quart pour le maïs. (3) Les quantités de sorgho commercialisées au détail sont négligeables. Compte tenu de la complexité et de l'imbrica­ (4) Le rôle des femmes dans le commerce des produits tion des échanges dans une économie de quasi­ est essentiel. Rappelons, à ce sujet, qu'au moment de la subsistance, comme de la masse des transactions traite les cultivateurs Sénoufos ont une grande confiance de faible valeur au niveau du quartier ou du vil­ dans leurs épouses pour la vente de leurs produits an lage, le tableau n° 3lj CT présente l'estimation meilleur prix. A cette époque de l'année elles ajoutent donc à leur commerce de détail traditionnel, la présen· retenue pour la commercialisation des produits tation aux acheteurs en gros des sacs de produits apportés au détail: par leur mari.

-84- .

MIL IGNAME ARACHIDE (en coque) ARACH: DE (décortiquée) Nom b-e Nombre ombre Nombre Nombre Nombre Nombre Nombre TOTAL Ton- Ton· de de Tonnage de de Tonnage de de de de en tonnage nage nage vendeuses marchés vendeuses marchés vendeuses marchés vendeuseE marchés ------Report Report Report Report 30 60 40 10 40 :.!0 15 60 12 10 30 6 125 50 50 62 10 50 25 10 50 7 40 25 30 225 20 25 25 30 26 10 60 30 15 60 12 10 60 12 168 10 30 30 30 30 10 50 25 15 60 12 5 40 4 121 10 30 30 30 30 10 50 25 20 30 ll 5 40 4 148 15 20 10 20 30 60 45 10 50 25 15 60 12 E 155

10 70 17 10 70 35 10 70 9 E 105 300 30 335 lOO 60 300 200 60 156 lOO 60 120 1.967 150 30 ------2.001 2.018 890 678 10.832 ------2.000 2.000 900 700 10.900

de moyens que nous n'en possédions pour obtenir sèche, après la vente es récoltes, le paysan ne tous les éléments que l'on cherchait : peut espérer aucun re.,..enu autre que celui pro­ - à l'arrivée au marché : nature et poids des curé par un petit coiiliii.erce sans risque, avec des produits apportés, leur ongme (récolte, marchandi es de con e::vation facile. revente, service pour un autre villageois) ; quantités de monnaie apportée, intentions Quand on rencontre un Sénoufo dont la pro­ d'achat au marché; fe;;sion permanente est le commerce, il n'est pas - au départ du marché : quantités de produits rare que ce soit un ancien manœuvre des planta­ invendus, nature et quantité des achats effec­ tions de Basse Côte, qui a converti ses économies tués; prêts, crédits ou cadeaux; quantités en marchandises, et n'a plus une place suffisante de monnaie restant après toutes ces opéra­ dans la collectivité vilbgeoise. Ayant pris goût à tions. la vie itinérante, il de 'ient colporteur à l'instar des jeunes Dioulas qui commencent ainsi leur vie Les questions concernant l'argent à l'arrivée et de commerçants, mais e:1 général il préfère « tour­ au départ ont été jugées indiscrètes et toutes les ner » sur les marchés plutôt que de connaître réponses furent fausses. les aléas des visites dans les villages.

Les intentions d'achat furent mieux connues : d) Les difficultés. la vente des produits de base (paddy, riz, maïs, mil, arachide) a souvent pour objet l'achat de Le Senoufo est avat:.t tout un paysan. Il ne condiments (piment, oignons, tomates, gombo, dispose pas d'un rése.m d'informations comme soumbara, néré, karité) pour améliorer la cuisine, les Dioulas, et son un:vers se limite au canton. ou du sucre et du sel; il reste souvent des produits Il n'a aucune formatiŒl commerciale, à l'excep­ invendus qui sont ramenés au village. tion des cas assez ra:.-es d'employés dans une ma1son européenne ou Dioula. c) Les marchandises. Ne disposant pas de réserves monétaires, il lui Il n'existe pas dans la régwn de Korhogo un est difficile de consentir des ventes à crédit. Enfin, seul commerçant grossiste d'origine Sénoufo. il n'a pas le goût du risque et ne cherche pas Ceux-ci, en effet, n'ont pas les moyens financiers à emprunter pour établ:r une boutique de village. de constnüre et gérer une boutique et ne peuvent Ne pouvant acheter qu'en demi-gros, il ne peut acquérir que des « tabliers ». La valeur de la s'adresser qu'aux comm -~ rçants Dioulas de Korho­ plupart des inventaires que nous avons faits sur go ou Ferké. les marchés est comprise entre 5.000 et 10.000 francs. L'unité d'achat est le carton de sucre (25 kg), le sac de sel (25 kg), la eartouche de cigarettes, le Dès les premières pluies, en mai, le Sénoufo paquet de boîtes d'allumettes, la caisse de savon redevient cultivateur pour 6 ou 8 mois. En saison (20 kg), ou la boîte de piles.

-85 Son chiffre d'affaires est trop mm1me (entre Cependant on ne peut nier le rôle éducatif 5.000 et 10.000 F par mois) pour qu'une partie joué par les S.P., et à travers les procès verbaux de sa marge puisse être réinvestie, soit dans une des différentes réunions {conseil d'administration installation fixe, sojt dans une au~mentation de et assemblée générale) on a pu retracer l'évolu­ stocks. tion économique du cercle de 1931 à 1959. On trouvera cette évolution dans l'annexe n° l. Le petit commerce Sénoufo échappe générale­ ment à toute fisealité faute de moyens de Le cercle de Korhogo n'a pas été doté de la contrôle, sinon il serait condamné soit à dispa­ forme plus démocratique de S.P. qu'était la Socié­ raître, soit à augo.enter les marges, donc les té de Modernisation de la Production Rurale prix. (S.M.P.R.) dont le Président était élu; en fait le S.lVI.P.R. n'ont abouti nulle part à une amé­ e) Les avantages. lioration de la gestion. Le « tablier » de village connaît parfaitement les besoins de ses consommateurs, et peut ainsi h) La situation au moment de l'enquête : les limiter son assortiment à une vingtaine d'article c.e.c.A. (1). d'usage courant. Les Sociétés de Prévoyance ont fait place avec Les frais généraux sont presque i existants et la tout leur actif aux Centres de Coordination et de maximisation du pr·:lfit est une notion totalement Coopération Agricole {C.C.C.A.), créés par la loi du 2L1 août 1959, en même temps que le Centre inconnue du petit ~ommerçant Sénoufo. En fait il faut admettre que dans les structures actuelles, National de la Coopération et de la Mutualité la revente de quelques articles est le seul moyen Agricole (C.N.C.M.A.). de sc p1·octner un revenu monétaire entre deux La S.P. de Korhogo et sa section de Ferkessé­ saisons de culture. dougou ont été transformées en C.e.C.A. en 1960, tandis qu'une Délégation régionale du C.N.C.M.A. 4 - Les <'oopératives. était installée à Korhogo avec une mission de contrôle sur tous les C.C.C.A. du département du L'Afrique a le ctùte de la solidarité, c'est-à-dire Nord. Grâce à un crédit de 15 millions du de la vie communautaire. Chez les Sénoufos en F.I.D.E.S., les bâtiments des C.C.C.A. de Sirasso particulier, l'individu n'a pas d'autonomie, il doit ct lVIbengué furent construits, mais n'ont pas fonc­ se fondre dans le groupe social à un double tionné à cause dn manque de personnel qualifié. niveau : celui de la famille ct celui du village. Le C.C.C.A. de Korhogo disposait des moyens Mais les forces traditionnelles sont restées suivants : puissantes et le stade du mouvement précoopé­ - 1 bureau - 2 magasins - 1 garage - 1 rizerie - ratif n'a pu encore être dépassé. 2 camions - 2 logements. Cependant dès 1959, le g

86 - La zone d'action s'étendait aux sous-préfectures Après les efforts de la Société de Prévoyance de Ferké, Kong et Diaouala, soit 18.000 km2 pour présenter un caractère para-coopératif, les peuplés de 65.000 habitants. C.C.C.A. de Korhogo ~ t Ferké avaient compris la nécessité pour les fut.Irs coopérateurs d'un véri­ c) La doctrine. table apprentissage de la gestion commune. La plupart des coopérativ-es qui fonctionnaient rare­ L'exploitation coopérative se définit comme une ment n'étaient que des groupements pré-coopé­ association de personnes qui se propose d'assurer à ses membres, et éventuellement à des éléments naifs. étrangers, le service le meilleur et le plus régulier En 1963, on comptait : au plus bas prix. - dans la zone du C.e.C.A. de Korhogo, dont Son but n'est donc pas la recherche du profit la compétence s'étendait aux sous-préfectures de maximum, mais la meilleure répartition du Korhogo, Sinématiali et Napié 1.450 coopéra­ maximum d'avantages entre ses membres. Sa teurs répartis dans 38 eoopératives (capital social : structure sc caractérise par « une libre réunion 2.117. 725 F) dont 25 s::ulement étaient viables, et personnelle de sujets économiques ». Ses fonc­ une seule coopérative à Dikodougou dans le tions sont à la fois économiques et sociales. ressort du C.e.C.A. c.e Sirasso qui n'a jamais fonctionné; Après une année de fonctionnement le C.N.C.M.A. avait pu dégager une doctrine : - dans la zone du C.C.C.A. de Ferké (sous­ préfectures de Ferké, Diaouala et Kong) 442 co­ n) le mouvement coopératif devrait être doté opérateurs répartis dans 18 coopératives (capital d'un statut professionnel de droit privé; social: 477.670 F) clont 12 seulement étaient b) les C.e.C.A. étaient appelés à devenir des viable . Unions Régionales de Coopératives; c) l'amélioration des niveaux de vie serait La principale action des C.C.C.A. a consisté en atteinte par : avances de semences el d'engrais aux riziculteurs. - tm accroissement de la production et de la Pour la campagne 1962-1963, il a été distribué productivité, sous forme de prêts :mx groupements coopéra­ - la rationalisation des circuits commerciaux; tifs : d) l'action en faveur du mouvement coopératif de Korhogo : 51.390 tonnes de Paddy de devait s'inspirer de 3 éléments : semence et 240 tonnes de sulfate d'ammo­ - recherche des communautés villageoises les niaque; plus réceptives, - polyvalence des groupements coopératifs; de Ferké : 8,200 tenues de paddy de semence limitation du volume de l'action des C.C.C.A. et lOO tonnes de sulfate d'ammoniaque. aux moyens matériels disponibles; Il est it noter que l'::mgrais était cédé au prix e) la coopérative ne devait pas être considérée de revient (23 F au comptant ou 27,50 après comme un moyen facile d'accéder au crédit; 10 mois de prêt), alors que les planteurs de cacao f) enfin le but social consistait à former des et café bénéficient de ~bventions pouvant attein­ hommes conscients de leurs intérêts, susceptibles dre les deux tiers de ce prix. de les défendre et amenés progressivement à pren­ dre la gestion de leur groupe avec de plus en En 1963, une distriootion d'engrais a pu être plus de compétence. financée pour 50 ro pat le F.A.C. Il s'agissait donc de substituer progressivement La commercialisation des produits n'a porté au tissu social traditionnel une trame nouvelle que sur des quantités modestes. basée sur l'armature des groupements coopératifs; En 1962-1963 : ainsi espérait-on freiner l'exode des jeunes ruraux. Le groupement coopératif était également consi­ 100,6 tonnes de ceton à Korhogo, déré comme une structure d'accueil pour les 72,5 » de ceton à Ferké, divers services techniques. 174,5 » de coton à Boundiali, En fait l'effort porta surtout sur la commer­ 307,5 » de paddy à Korhogo, cialisation des produits. 130 » de paddy à Ferké, d) Les réalisations. 15,3 » de riz à Korhogo, 106 » de maïs à Korhogo. Si la région de Korhogo est loin d'être à l'avant­ garde du mouvement coopératif, du moins n'y a­ Le maïs était destiné aux centres d'élevage de t-il pas eu d'échecs spectaculaires pouvant faire la C.O.P.R.A.V.I. à Y aJlO et à la station de Bio­ douter de l'efficacité de la coopération. gerville.

-87 (Il faut ajouter deux petites opérations : 28,7 L'établissement de débouchés SUIVIS gêne égale­ tonnes de mil et 35 tonnes d'ignames). ment la commercialisation de tous les produits vivriers. Les réalisations des C.C.C.A., dans la région Nord paraissent décevantes, mais plusieurs causes Les C.e.C.A. ont donc été un petit état-major expliquent les difficultés de démarrage. sans troupe ni moyen, mais la matière existe et rien ne s'oppose à un développement du mouve­ D'abord le manque de personnel peut être ment coopératif, si tme formation spéciale est considéré comme le véritable goulot d'étrangle­ donnée aux encadreurs et animateurs. ment. S'il n'y a paE au contact du paysan un encadrement et une animation qui suscitent une Convient-il cependant de s'orienter à nouveau volonté de s'associer pour améliorer les condi­ dans cette voie après l'échec des C.C.C.A. ? La tions de production et vendre en commun les question sera examinée dans la partie de ce récoltes, il ne faut attendre aucun progrès du ce rapport consacrée aux propositions de déve­ mouvement coopératif. loppement. Les Sénoufos ne wnt pas réfractaires à cette 5. - Récapitulation des quantités de produits organisation, mais il faut surmonter la méfiance commercialisées. des vieux et les penruader des avantages particu­ liers de la coopérati"e. L'enquête sur les courants commerciaux de la Ce ne sont pas le3 directeurs de C.C.C.A. qui région de Korhogo n'a pu être effectuée avec peuvent a surer ce contact permanent, surtout lors­ les moyens suffisants pour satisfaire un besoin de quantification ayant une valeur statistique. que la zone d'action s'étend sur 11.500 km2 peuplés de 240.00( habitants (Korhogo) ou Après recoupement des recherches avec les don­ 18.000 km2 avec 65.000 habitants (Ferké). nées des enquêtes agricoles et budget-consomma­ tion on peut cependant penser que les estimations Autre difficulté, le manque de moyen de trans­ auxquelles il a été procédé ne sont guère éloignées port : chacun des C.C.C.A. ne dispo3ait que d'un de la réalité, telle qu'elle pouvait être observée camion T 46 en bon état, et aucun véhicule léger durant la campagne 1962-1963. de tournée ne leur é:ait attribué. Le tableau suivant récapitule ces diverses éva­ Enfin, le manque de crédit, ou des retards de luations, aussi hien pour le commerce de gros déblocages, ont frei é la commercialisation, les que de détail. Quant aux exportations et aux paysans étant habitu~s à des règlements au comp­ flux inter-régionaux ils ne pourront être fixés défi­ tant. nitivement qu'à l'issue de l'enquête transport.

Les tonnages commercialisés des principaux produits agricoles TABLEAU N• 32/ CT En Tonnes PRODUIT COMIIIERCE DE DÉTAIL CoMMERCE DE GROS ToTAL Paddy ...... 2.600 1.500 (1) 4.100 Riz ...... 1.400 2.900 (2) 4.300 Maïs ...... 2.600 3.300 5.900 Mil ...... 2.200 2.500 4.700 Sorgho ...... p.m.(3) 500 500 Igname ··············· ······· 4.000 8.000 12.000 Arachide coque ··· ··········· 900 - 900 Arachide décortiquée ...... 500 1.400 1.900 Coton ...... p.m.(3) 1.400 1.400 Total ...... 14.200 21.500 35.700

Comme les exportations, les quantités de mar­ CONCLUSION chandises importées dans la région ne pourront être approchées - au moins pour les princi- L'analyse des différents types de circuits inté­ pales que dans l'étude transport. rieurs montre que la région de Korhogo est dotée

(l) Dont 800 T revendues localement et 700 T {y compris Il n'est toutefois peut-être pas inutile de rap­ les achats des coopératives) destinées aux rizeries. peler que le chiffre d'affaires du secteur euro­ (2) Dont 800 T également revendues localement mais non compris les 400 T environ en provenance des rizeries péen (gros et détail) par qui transitent ces mar­ (déjà comptabilisées en paddy). chandises s'élève à un milliard de F CFA environ. (3) Ventes au détail peu importantes.

88- d'une infrastructure commerciale qui répond gene­ système offrant toutes les garanties de rémuné­ ralement aux besoins actuels. Il est cependant ration et d'écoulement indispensables aux pro­ certain qu'il faudra repenser l'appareil en fonction ducteurs, le changen:.ent des structures de pro­ de l'accroissement de la production et de la duction amènera inéluctablement à proposer des diversification des besoins que l'on peut prévoir modifications de la Etructure de la commerciali­ pour la décade 1965-1975. sation. Bien qu'il soit impossible de séparer production En un mot, producLon et commercialisation sont et commercialisation, au moment des conclusions, indissolublement liées : on ne peut agir sur l'une on peut cependant noter quelques-uns des princi­ sans modifier l'autl'C. paux obstacles spécifiques au développement du commerce dans la situation présente : Dans cet esprit lE suggestions seront faites dans le tome traitant des propositions d'interven­ les faibles prix unitaires des produits agri­ tion. Mais on peut oter, d'ores et déjà, qu'en coles pendant la traite et le peu d'incita­ ce qui concerne les deux grands secteurs commer­ tion à produire qui en résulte (1) ; ciaux actuels europée et Dioula, l'évolution natu­ la méconnaissance par les paysans d'un relle conduirait de tootes façons à envisager : ystème de poids et mesures leur assurant la contraction d-J. secteur européen au com­ une garantie véritable lors de la vente de merce des marchandises en gros et au com­ leurs récoltes; met·ce spécialisé (véhicules, carburants, appa­ un conditionnement des produits souvent reils électro-ménagers, etc.) ; inadapté aux besoins des consommateurs des la spécialisation du secteur Dioula dans le autres régions (concurrence riz pilonné et commerce des marchandises en boutique riz importé); (demi-gros et détail), la collecte de cer­ le défaut de formation commerciale de tains produit et les transports. petits commerçants Sénoufos et Dioulas, sou­ vent illettrés; C'est justement ce dernier facteur qm reste à étudier pour complét~r l'analyse de la situation l'insuffisance du secteur tertiaire dans l'in­ actuelle du secteur commercial. La seconde partie térieur du pays et les centres secondaires; de ce volume sera donc consacrée aux voies de l'absence de tout organisme de crédit pou­ communication, aux transports et à la circulation vant aider les commerçants, sous certaines des personnes et des biens. conditions, à moderniser leur entreprise. Tous ces obstacles, réels, ne sont cependant (l) A dire vrai il s'agit la d'un problème complexe. L'orga· que des épiphénomènes par rapport à la cause nisation actuelle des circuits commerciaux permettrait essentielle : il y a peu de surplus commerciali­ rarement de payer un p1:ix supérieur. Cette question est sablcs dans la région et, en conséquence, peu donc liée à une réorganisation profonde de la production de disponibilités monétaires pour acheter des et de la commercialisatioo des principaux produits agri­ coles qui sera abordée lors des propositions de développe­ marchandises importées. ment. Selon que la région augmentera ou non sa Pour les produits où les prix ne pourraient être modifiés, production agricole commercialisable, le com­ l'institution de prix de campagne et la garantie de débou­ merce se développera ou stagnera. Cependant chés seront étudiés afin que les augmentations de pro· dnction préconisées permettent aux paysans de sortir de comme la présentation sur le marché de surplus cette période où « trop d'incertitude décourage les hommes importants nécessitera la mise en place d'un prévoyants, sans qui nul J=•rogrès ne se réalise».

-89- est généralement bon, sauf dans les vallées régu­ Les autres routes sont de qualité médiocre, avec lièrement inondées pendant la saison des pluies. des largeurs de plate-forme de l'ordre de 7 à Le réseau hydrographique est relativement dense 9 m ètres et de très nombreux ouvrages provisoires et nécessite la construction d'ouvrages souvent ou à une seule voie. Les principales coupures importants pour l~ franchissement des rivières sont: permanentes. En fait il n'y a pas d'obstacles la chaussée submersible sur le Bandama naturels importants, hormis le Bandama qui près de Niakaramandougou (en dehors de coule en arc de c ~rcle autour de Korhogo. Ces notre zone d'étude) ; conditions naturelles assez favorables ont com­ le bac sur la Comoé pendant la saison des mandé l'é tablissement du réseau routier. (Voir plu ies à la limite orientale du département la carte n ° 8/ CT) . (route de Bouna) ; le passage du Bou entre Kadioha et Boron; Nous étudierons : le passage des 2 bras du Bandama sur la les grandes liaisons inter-régionales, route de Korhogo à Mbengué. l'inventaire du r éseau avec ses caractéris­ tiques et son kilométrage, Aucune de ces routes n'est bitumée à l'excep­ les moyens n · ccssaires à l'entretien et leur tion des trois centres urbains de Korhogo, Fer­ coût, k cssédougou et Tafiré. la densité du réseau et son intérêt écono­ mique. 2. - L'inventaire du réseau routier. 1. - Les grandes liaisons inter-régionales. Le r éseau routier entretenu par les Travaux Korhogo est située entre deux routes méri- P ublics est classé en 3 catégories : diennes : l'appellation « A » désigne les routes à gran­ la route Abi jan - Bouaké -F erkessédon­ de circulation assurant les liaisons à longue gou -H aute-Volta et Mali, distance entre la Côte-d'Ivoire et les Etats la route Abidjan - Dalou -Séguéla - Boun­ voisins, ou entre les principaux centres diali - Bamako urbains ; et sur un axe 0 ·.1est-Est reliant la Gui.uée au - l'appellation « B » désigne les voies d'intérêt Ghana (tronçon Boundiali- F,erkessédougou - la r égional desservant un centre secondaire Comoé) ainsi que les deux axes précités. ct la région qui l'entoure ; les routes « C » sont des pistes saisonnières Korhogo est au centre d'un réseau en étoile avec ou sans terrassem ents, et comportant qui se raccorde : gén éralem ent des ouvrages provisoires en bois. à Abidjan par : - F erkessédougou (pendant la saison des pluies), Cette distinction, sm·tout entre les routes B - Badikaha (coupure d'août à octobre), et C, tient compte du trafic, qui justifie lui-même - Dikodougou et Iiakaramandougou (coupme les crédits d'entretien. Deux fois par an des d'août à novembre) ; comp tages sont organisés par les Travaux Publics; à Mankono et Bouaké par Kadioha et Boron. d'après l'évolution du trafic des modifications peuvent être apportées, notamment pour le pas­ à Sikasso par Mbengué et Niellé. sage de ]a classe C à la classe B. Toutes ces routes sont classées dans les caté­ La méthode utilisée par les Travaux Publics gories A ou B mais toutes ne possèdent pas les pour améliorer et étendre le réseau routier est mêmes caractéristiques en raison de leur intérêt celle des réalisations par étapes. économique. L'axe principal est celui de Tafiré à Ferké et Ouangeolodougou avec embranchements Tout d'abord une piste saisonnière est ouverte vers la Haute-Volta et le Mali. La plate-forme en régie par un bulldozer et mise en forme par atteint par endro:ts une largeur de 10 mètres; une équipe de reprofilage (motor-grader) . Il tous les ouvrage sont définitifs et le trafic s'agit de répondre à un trafic de saison sèche s'écoule en toutes saisons sans la moindre gêne. n'excédant pas 20 véhicules par jour avec des camions de 5 tonnes de charge utile. Les routes Boundiali - Korhogo - Ferkessédou­ gou et Korhogo - Badikaha présentent une largeur Caractéristiques de ces pistes : de plate-forme variant de 9 à Il mètres, avec des largeur de débroussement 10 mètres points singuliers plus étroits. La première est largeur de la plate-forme. 6 mètres permanente grâce à un pont sur le Bandama, tan­ largeur de la chaussée. . . . 3,5 mètres dis que la deuxième est coupée 3 mois par an au rayon des courbes en plan. 50 à 150 mètres niveau de la chaussée submersible sur le Bandama, pente maximum du profil et parfois d'autres ouvrages semi-définitifs (Lofi­ en long ...... 10 o/o gué en 1962). ouvrages provisoires en bois

92- Le coût du kilomètre de piste est estimé à ristiques souhaitables ne sont pas atteintes et la 50.000 F en zone de savane. Direction départementa ~e des Travaux Publics avait estimé en 1962 la valeur du réseau routier selon le critère suivant : L'étape suivante est la piste améliorée prati­ cable en toutes saisons, avec un trafic de 20 à Routes A 1 à 2.000.000 F / km : plate-forme de 8 30 véhicules/jour. Le rayon des courbes est porté à 9 mètres de large, tüus les ouvrages sont défi­ à 150 ou 200 mètres, la pente maximum est réduite nitifs; à 8 o/o et les ouvrages provisoires sont remplacés par des buses, des dalots, des culées en gabions et Routes A 2 à 1.500.000 F / km : sections rétrécies à 7 mètres de large, nombreux points singuliers; un platelage en bois. Routes A 3 à 1.200.000 F 1km : nombreux ouvrages L coût est très variable et dépend du nombre provisoires, zones de s.1ble ou de poto-poto; •l'ouvrages semi-définitif (250.000 francs le mètre Routes B 1 à 1.000.000 F / km : existence et entre­ inéaire). tien plus récents, d'où de nombreux points dif­ ficiles; Pour un trafic de 50 à 300 véhicules/ jour, il Routes B 2 à 800.000 F j km : plus étroites et s.'agit d'améliorer la sécurité en permettant des moins hien tracées, eoupurcs en saison des .,.itesses de 80 km.j h, par aménagement des points pluies; ~; inguliers ct l'élargissement de la plate-forme : Routes B 3 à 600.000 F/ km : pistes élevées en - largeur du débrou sement . . 15 m 1961 au rang de routeE B; - largeur de la plateforme . . . . 9 m Routes C 1 à 500.000 F j l:m : viabilié comparable - largeur de la chaussée . . . . 6 m à la catégorie précédeute; - rayon des courbes en plan 200 à 300 m Routes C 2 à 300.000 F ; km : piste bien entrete­ - pente maximum du profil en nue; long ...... 6 o/o Routes C 3 à 100.000 F j km : simple dessouchage ct passage d'engins. Une route en terre ainsi traitée revient à 1 mil­ lion F j km sans compter le ouvrages importants (400.000 à 500.000 francs le mètre linéaire avec Le tableau n° 34j CT donne la répartition des appuis et remblais d'accès). routes par classe, leur kilométrage et leur valeur. Pour les routes de classe C nous avons retenu une valeur moyenne de 300.000 F jkm, à l'excep­ Enfin, quand le trafic d'une route dépasse tion de 2 routes importantes : Sinématiali - Kom­ 300 véhicules-jour, il est indispensable de la doter borodougou et Kagbolodougou - Balékaha dont le de tous ses ouvrages définitifs et de la préparer trafic justifie une valeur de 500.000 F. rui bitumage : - largeur du débroussemcnt . . 25 m Au total le réseau routi-? r couvre 2.390 km pour largeur de la plate-forme . . . . 10 m une valeur de 1.768 millians C.F.A. Si l'on voulait largeur de la chaussée ...... 7m donner les caractéristiques optima à toutes ces routes, mais sans aucun bitumage, sa valeur attein­ rayon des courbes ...... 300 à 500 m drait: pente maximum ...... 5 % Routes A: amélioration au graveleu.-.c sur 15 cm 494 km à 3.000.00C de F .. 1.482.000.000 chaussée bitumée ...... 6 à 7 m Routes B : couche de base ...... 7 à 8 m 696 km à 1.000.000 de F .. 696.000.000 plate-forme ...... 9 à 10 m Routes C :

- 1.200 km à 500.000 F •• 0 0. 600.000.000 La route en terre avec tracé définitif revient eatre 3 millions et 3.500.000 francs le km envi­ 2. 778.000.000 ron, sans compter les ouvrages importants; le bitu­ mage, comprenant exécution du béton de sol avec Avec la construction d'ouvrages définitifs sur une imprégnation et une couche de surface en les principales coupures, Je capital routier dépas­ enrobés, atteint 6 à 7 millions. serait 3 milliards.

Dans la région de Korhogo toutes ces caracté- (Voir la carte CT/ 8 en fin de volume) .

-93 INVENTAIRE ROUTIER 1963 A. - SUBDIVISION DE FERKESSEDOUGOU

TABLEAU o 34/ CT en millions Longueur : en km deF.CFA A B c Valeur ------A B c Valeur 50 Secteur de Korhogo-Est ------Korhogo- . -. ~ , 1" Secteur Ferké-Nord Tioroniaradongou . BI 14 14 Ferkessédougou- Tioro-Kiémou ...... B3 37 22,2 Le Bandama ...... Al 15 30 Kiémou-le Ban dama . ... 19 Ferkessédougou- apiéledougou- Na sian ...... A3 91 109,2 Lamehekaha-Lavonakaha 23 Ferkessédougou- N apieledougou- Ouangolodougou .. Al 45 90 Nahouokaha-le Bandama 29 Route de Lafile ...... 5 Korhogo·Komborodou- Route de Kakono ...... 3 gou-le Bandama . . . BI 35 35 Route de Tiegbe ...... 12 Route de Pokaha ...... 3 Ferkessédougou- Route de Karakoro .... 5 Lafo kpokaha-N ambon- Route de Lavonokaha .. 5 ka ha ...... 37 Korhogo-Sinematiali- Route de Dabla le Bandama ...... Al 40 80 Petinagpou ...... 12 Sinematiali-Kagbolodou- ' Diewarakaha-Lagou.e à go u-Komborodoug .. Cl 33 16,5 route de Dabla ...... 34 Natiokobadara-Lataha- La fil e-N ambekaha ...... 9 33,6 ------Torotieri ...... 18 151 - 112 262,8 angounkaha-Nangakaba. ------angounkaba- 8 20 Secteur Ferké-Sud Dielis oukaba ...... 6 Ferkessédougou-Badikaha Ouolo-Katieri- N'Golodougou-Limite 130 Tiongofolokaha ...... 12 Administrative ... . Al 65 28 Nakourhelekaha- 28 22 Badikaha-Le Bandama BI Pligakaha ··· ········· 2 'Golodougou-N'Zi .. BI 2~ Lakpolo-Koulokaba .... 2 Kouteniedougou- Kagholodougou-Lindio- 10 Kissankaha ...... Balekaha ...... Cl 20 10 30 ------Lamekaha-Guiendana ... 185 Lamekaha-DioronarJkaha- 21 40 86 dont =39,6 Kouroukouna ...... 132 à --- Lamekaha-Sofoniekaha- 300.000 217,3 Route de Como.; ..... 20 ------Dioronankaha- 60 Secteur Korhogo-Ouest Sofoniekaha ...... 12 Korbogo-Bodonon- Kournbala- le Bandama ...... BI 35 35 Alamandiougoukaha .. 10 Korhogo-Tarato ····· A2 49 73,5 Kalakala-Yeda nkal-.a .. .. 19 Korhogo-Kombolokoura- Tafire-Sel ekaha ...... 15 41,1 Sakouelle BI 54 54 ------········· 8 65 50 137 221,1 Bodonon-Tabouara ..... ------Route de Tielivogo .... 2 30 Secteur de Niellé Route de Kassombarga 6 Ouangolodougou- Route de Fapaha ...... 5 Front. Haute-Volta . A2 35 52,5 Korhogo-Kapele-Pinion 15 Ouangolodougou- Kombolokoura-Oumbolo . 10 Front. du Mali .... A2 93 139,5 Kombolokoura-Kalaha- Diaouala-Kofiple- Kafiple ...... 13 Kovokaha ...... 32 Kalaha-Dassimhogo ..... 15 Koronani-N'Toum·Jukoro . 14 Torkaha-Sissiab ...... 6 Kassiongokoura-K tien ou. 5 W'araniene-Torkaha- Route de Sor di ...... 3 Katia-Torgokaha ... .. 16 Pogo-Tiongo-Front. Mali . 7 Foro-Torkaha ...... 4 Nanbingue-Kawar:a ...... 19 24 Waraniene-Torgokaha .. 5 31,5 ------128 80 216 49 89 10!> 194 ------4' Secteur de Kong 7" Secteur de M'Bingue N assian-Comoé ...... A3 31 37,2 Niellé-M'Bingue .... BI 40 40 N'Zi-Kong ...... BI 45 45 M'Bingue-Tiebila- Kong-Korohouita- le Ban dama ...... Bl 40 40 Torokinkene ······ B2 52 41.6 M'Bingue-Niatana- Kong-Nassian ···· ·· · B2 34 27.2 Front. du Mali ...... 34 N afana-Sindala ...... ll M'Bingue-Katoro ...... 32 Route de Kour01mdiala .. l M'Bingue-Kaloa ...... 15 ,. Naberra- Korohouita-Kolot:- .• ...... 16 Bilimono ...... 45 Tiebila-Katiali-N'Ganon- Route Comoé-Sarandara . 5 Tolma ...... 35 Nafana-Diangala ...... 4 Tiehila-Koman ...... 14 Nafana-Bassele-Tcualan 34 16 24,6 Route de Kongoué .. ... 10 46,8 ------31 131 82 175,6 - 80 156 126,8

-94- en millions C'est en 1960 qt:.c furent classées dans !.:­ deF.CFA domaine des Trava&x Publics, la plupart de! A B c Valeur pistes rurales : ------a• Secteur de Dikodougou circonscription administrative de Dikodougou- Korhogo ...... 529 km Tioroniaradougou .. BI 36 36 circonscription administrative de Dikodougou· Ferkessédougou ...... 372 km Natienboro ...... B2 38 30,4 Dikodougou-Kadioha· Le Bou ...... B3 37 22,2 3. - L'entretien du réseau actuel. Kiemou-Siolokaha ... B3 13 7,8 Dikodougou-Zambokpo .. 8 La totalité des routes classées est entretenue Dikodougou-Diegon- en régie par le erviœ des Travaux Publics. Les Route de Ki emou .. .. 30 routes A sont en état de viabilité permanente et Tioroniaradougou-Sologo. 4 Guiembe-Tape-Pindokahu 19 il n'existe aucune barrière de pluie même pen­ Route de Pleuro ...... 10 dant les plus fortes tornades. Sur le réseau B Kadioha-Sonzotisso ..... 10 la viabilité sera égaLment permanente lorsque Route de Bana ...... 3 les investissements nécessaires auront été réalisés Dikodougou-Tapere ..... 10 Bana-Sonzorisso ...... 3 par la construction d'ouvrages définitifs sur le Bandama; la faiblesse du trafic justifie parfois les Gu iembe-Katokpo ...... --- 3 30 - 124 lOO 126,4 chaussées submersible~ qui imposent un détour ToTAL """464 560 957 1.540 pendant quelques semaines...... ------1.981 L'entretien est organisé méthodiquement par les subdivisions de Travaux Publics. On distingue l'entretien manuel et l'entretien mécanisé, dont B. - SUBDIVISION DE BOUNDIALI le programme est établi pour chaque Secteur par le Subdivisionnaire qui dispose de plusieurs Longueur : en km unités. Il est évident que l'entretien le plus effi­ Valeur cace e t celui qui peut bénéficier d'une périodicité A B c 1 en millions constante, les immobil:sations de matériel pour 1 de F. CFA ------réparations ne sont JILalheureusement pas com­ Tarato-Siempurgo- pensées par l'intervention de matériel de réserve. Niangboué .. . A2 30 45 Tarato- iofouin- Tiasso-Ponondou- Les unités d'entretien sont les suivantes : gou ...... B2 60 48 - le secteur routier, composé d'une vingtaine Séguékiellé-Odia- Siras o-Sakouelle de manœuvres et disposant d'un camion-benne BI 40 40 Renault 2,5 T, effectue :ons les travaux manuels : Sirasso-Kanoroba- débroussement, curage Ües fossés et des ouvrages, Gama ...... B3 36 21,6 réparation d'ouvrages en bois, exécution de fossés Sakouelle-Kanoroba. 18 Siempurgo-Odia- et assainissement de la plate-forme, travaux de Nafoun-Zanga ... 30 signalisation; Niofouin-Tolma- - l'équipe de reprofilage, composée de l ou Pitengomo ...... 18 Tiasso-Landiougou- 2 Motor-graders lourds (de lOO à 130 CV) et de Kasséré ...... 20 l ou 2 Motorgraders lÉgers (50 CV), entretient Tia so-Kasséré .... 15 30 à 40 km par jour; ~ a périodicité dépend du Ka séré-La Bagoué . 21 trafic journalier : Ka séré-Zouani et Tomba ...... 18 moin de 20 véhicules/ jour : l à 2 fois par an, Pinvoro-Kaloa ..... 30 de 20 à 50 véhicules/ jour : 2 à 3 fois par an, Baya-Yellé-Torotiéri. 25 de 50 à 300 véhicubsjjour : l fois par mois. Sogo-Kamitélégué .. 9 Route Boundali- - le groupe de rechargement, composé d'une Korhogo- pelle mécanique, d'un bulldozer CD 6, de 5 à vers Poundiou .. 17 6 camions-bennes T 46, d'un motorgrader lourd Fodio-Yama- Katiendé ...... 22 72,9 pour étaler les tas, et d'un tracteur avec rouleau à pneus, peut recharger 300 mètres par jour pour ToTAL ...... 243 227,5 ---w-1136 une largeur de chaussée Üe 7 mètres et une épais­ Total A B Valeur seur moyenne de 12 à 15 cm de matériau sélec­ RÉCAPITULATION : c km ------tionné. 4.) Subdivision Ferkéssédougou . 464 560 957 1.981 1.540 Le détail du coût de l'Entretien est extrait d'un 3) Subdivision Boundiali ...... 30 136 243 409 228 rapport présenté au colloque C.C.T.A. sur les ------routes en terre réuni à Ab idjan du ll au 16 mars TOTAL ...... 494 696 1.200 2.390 1.768 1963. Nous appliquerons ces coûts à la Subdivi-

- 95 swn de Ferkessédougou qui représente 83 % du Les deux équipes de reprofilage représentent une dépense réseau de notre zone d'étude. annuelle de 26.793.840 francs. La périodicité des passages est la suivante : km: 1° Le secteur routier (dépenses mensuelles en - routes A (l fois par mois) : 464 km X 12 5.568 F CFA) . - routes B (l fois tous les 2 mois) : 560 km X 6. 3.360 a) Personnel : - routes C (2 fois par an) : 957 km X 2 ...... 1.914 1 chef de secteur à 40.JOO F / mois 40.000 1 chauffeur à 11.365 F/ mois ...... 11.365 Total 10.842 1 chef d'équipe à 8.920 F/ mois ...... 8.920 Le pourcentage de temps passé est : 21 manœuvres à 7.538 ...... 158.298 5.568 218.583 sur le réseau A ...... -- = 51 % h) Carburant et ingrédient : 10.842 2,5 T henne Renault ...... 20.000 3.360 c) Matériel: sur le réseau B ...... 31% - Amortissement heiile Renault .. . . 24.000 10.842 - Entretien et répar' tions ...... 8.000 1.914 32.000 sur le réseau C ...... -- = 18 % 10.842 d) Outillage : Ainsi le kilomètre de route A reprofilé revient à - Matchettes, pelles, pioches, etc...... 10.000 e) Frais de garage ...... 5.960 51% de 26.794.000 f) Frais de subdivision ...... • ..... 9.000 29.450 francs ou ------celui d'une route B à 464 km Toul mensuel ...... 295.543 31 % de 26.974.000 Total annuel ...... 3.546.516 14.830 francs ou , et celui d'une route C 560 km à 5.040 francs. P our 8 secteurs routiers, la dotation nécessaire est d'environ 28.372.000 francs. Il est normalement Ces pourcentages de temps passés sont très proches des normes nationales, hien que la périodicité des passages admis que les équipes consacrent 75 % de leur soit inférieure : temps à l'entretien des routes A et B et 25 à ro - routes A et B: 17 passages X 12.500 km = 212.500 km, celui des routes C. Par conséquent, 1.024 km de - routes C: 3 passages X 19.200 km 57.600 km, routes A et B reçoivent une dotation de 21.279.000 = soit au total : 270.100 km. francs, soit 20780 francs au km, et 957 km de 212.500 routes C. 7.093.000 soit 7.410 f ancs au km. Réseau A et B ...... 79% 270.100 2° L'équipe de reprofilage {dépemes mensuelles 57.600 en F CFA) . Réseau C ...... = 21 % 270.100 a) Personnel : La différence concernant les routes C traduit la néces­ 1 chef d'équipe d'engins à 40.000 ... . 40.000 sité d'augmenter la périodicité de l'entretien sur certaines 1 chauffeur à 11.365 ...... 11.365 de ces routes. 2 conducteurs de graders lourds, 22.976 45.952 2 conducteurs de gnders légers, 15.108 30.216 3° Le groupe de rechargement. 3 aides-conducteurs à 10.675 ...... 32.025 Primes ...... 10.000 a) Personnel : 169.558 1 chef de garage de rechargement h) Carburants et ingré-dients : à 40.000 ...... 40.000 2 motorgraders lou:-ds à 55.000 110.000 4 conducteurs d'engins à 13.108 .... . 52.432 2 motorgraders lég.:~rs à 32.000 64.000 3 aides-conducteurs d'engins à 9.095 .. 27.285 1 Renault bâché 2,5 T à 20.000 20.000 1 mécanicien à 12.254 ...... 12.254 194.000 1 jointeur à 13.108 ...... 13.108 c) Véhicules : 6 chauffeurs de 46 T hennes à 13.108 . 78.648 - Amortissement ~.5 T Renault bâché 24.800 1 chauffeur de 2,5 T henne à 11.365 . . 11.365 - Entretien-réparations ...... 10.000 3 manœuvres à 7.686 ...... 23.058 34.800 Primes ...... 15.000 d) Location : 273.150 2 motorgraders lourds à 148.175 F ... 296.350 h) Carburants· ingrédients : 2 motorgraders lé~rs à 66.625 F . . . . 133.250 Engins de groupe ...... 120.000 429.600 6 camions-hennes T 46 ...... 252.000 e) Entretien-réparatioa et révision des 1 camion bâché 2,5 T ...... 20.000 engins: 392.000 2 motorgraders lourds à 55.000 ...... 110.000 c) Véhicules : 2 mo tor graders lé~ers à 25.000 ...... 50.000 Camions (amortissement) 33.400 Lames et pneus . • ...... 112.000 Bennes (entretien • ré­ 272.000 parations) ...... 16.000 f) Frais de garage ...... 7.450 g) Frai& de subdivisivn ...... 49.400 x 6 = 296.400 9.000 Camion (amortissement) 24.800 Renault bâché (entre- 1.116.408 tien et réparations) . . 10.000 Total mensuel arrondi • ...... 1.116.410 34.800 Total annuel ...... • .. . 13.396.920 331.200 96- d'une infrastructure commerciale qui répond gene­ système offrant toutes les garanties de rémuné­ ralement aux besoins actuels. Il est cependant ration et d'écoulement indispensables aux pr~ certain qu'il faudra repenser l'appareil en fonction ducteurs, le changement des structures de pr~ de l'accroissement de la production et de la duction amènera inéluctablement à proposer de3 diversification des besoins que l'on peut prévoir modifications de la tructure de la commerciali­ pour la décade 1965-1975. sation. Bien qu'il soit impossible de séparer production En un mot, production et commercialisation sonl et commercialisation, au moment des conclusions, indissolublement liéeE : on ne peut agir sur l'une on peut cependant noter quelques-uns des princi­ sans modifier l'autre. paux obstacles spécifiques au développement du commerce dans la situation présente : Dans cet esprit l ~s suggestions seront faitC"> dans le tome traitant des propositions d'interven­ les faibles prix unitaires des produits agri­ tion. Mais on peut noter, d'ores et déjà, qu'e11. coles pendant la traite et le peu d'incita­ ce qui concerne les deux grands secteurs commer­ tion à produire qui en résulte (1); ciaux actuels europée et Dioula, l'évolution natu­ la méconnaissance par les paysans d'un relle conduirait de toutes façons à envisager : système de poids et mesures leur assurant la contraction ë.u secteur européen au com­ une garantie véritable lors de la vente de merce des marchandises en gros et au com­ leurs récoltes ; merce spécialisé (véhicules, carburants, appé­ un conditionnement des produits souvent reils électro-ménagers, etc.); inadapté aux besoins des consommateurs des la spécialisation du secteur Dioula dans b autres régions (concurrence riz pilonné et commerce des marchandises en boutiqtm riz importé); (demi-gros et détail), la collecte de cer­ le défaut de formation commerciale des tains produits et les transports. petits commerçants Sénoufos et Dioulas, sou­ vent illettrés; C'est justement ce dernier facteur qui reste il étudier pour compléter l'analyse de la situatio::J. l'insuffisance du secteur tertiaire dans l'in­ actuelle du secteur commercial. La seconde partiE térieur du pays et les centres secondaires; de ce volume sera donc consacrée aux voies de l'absence de tout organisme de crédit pou­ communication, aux transports et à la circulatio::J. vant aider les commerçants, sous certaines des personnes et de3 biens. conditions, à moderniser leur entreprise. Tous ces obstacles, réels, ne sont cependant (1) A dire vrai il s'agit là d'un problème complexe. L'org3.­ que des épiphénomènes par rapport à la cause nisation actuelle des ircuits commerciaux permettrait essentielle : il y a peu de surplus commerciali­ rarement de payer un _ rix supérieur. Cette question ~t sables dans la 1·égion et, en conséquence, peu donc liée à une réorganisation profonde de la producti

-89- 2èm• PARTIE

LES TRANSPORTS

Une production agricole commercialisée de extérieur, et comment s'effectue la circulation à 35.000 tonnes environ (gros et détail), une auto­ l'intérieur de la région. consommation encore très développée, un faible revenu monétaire de3 agriculteurs, un secteur Dans une premtere section nous d~crirons industriel presque inexistant, un secteur commer­ l'infrastructure existante, car c'est l'implantation cial adapté aux besoim actuels mais très modeste, d'un réseau de voies de communication qui per· caractérisent le retarè: économique de la région met d'enclencher un processus de croissance éco­ de Korhogo. nomique par l'écoulement des excédents de pro­ duction commercialisables et par l'emploi des Mais le problème se pose de savoir 3Ï ce « sous­ revenus monétaires. développement» ne s'explique pas en partie par la précarité des moyen3 de communication, surtout Dans une deuxième section nous montrerons dans un pays situé à 600 km de la côte. l'utilisation de cette infrastructure et comment « De fait le développement économique d'un s'est constituée une profession de transporteurs pays demande, comme tout développement d'orga· routiers (avec les divers aspects de son activité). nisme vivant, une activation des échanges. Or, il n'existe pas d'échange qui ne suppose des déplace­ Dans la conclusion nous présenterons les pers­ ments de personnes, d'objets ou d'idées ». pectives à court terme, c'est-à-dire celles qui (Baurrières). s'offrent actuellement avant toute élaboration de plan de transport si on laissait se poursuivre Il est donc essentiel de savoir oomment la l'évolution commencée au lendemain de la deu­ région de Korhogo est ouverte sur le monde xième guerre mondiale.

SECTION

L'lN FRASTRUCTU RE

En raison des créditE nécessaires et u caractère le sel du Sahara, le poisson sec du Niger et le public du réseau de voies de communication, c'est bétail. Les principaux centres d'échanges sur les aux pouvoirs publics qu'il appartient de prendre pistes caravanières étaient Bondoukou, Dabakala, les initiatives, de choisir les options, de lancer les Kong et Séguéla. travaux, puis d'entreteJ:.ir les réseaux. Nous analyserons successivement: le fonctionnement de l'arrondissement des Il n'est pas dans notre propos de retracer toute Travaux Publics; l'évolution des transports depuis le début du les caractéristiques du réseau routier et les siècle où la région était traversée par la Route impératifs d'entretien; de la Cola. Nous rappellerons simplement qu'avant la pénétration françaiBe les principales produc­ l'implantation du réseau actuel et son rôle tions commercialisées étaient les colas et les tissus dans l'économie régionale; (bandes de cotonnades) qui s'échangeaient contre les autres voies de communication.

90- CHAPITRE I

L'INFRASTRUCTURE ROUTIÈRE Les effectifs du personnel journalier s'établis­ sent à environ 850 pour l'ensemble du départe­ A. - La Direction Départementale des Travaux ment. Publics. D'après son rapport annuel 1962, la Direction Le principal problème concernant les moyens Départementale du Nord a vu le nombre de ses matériels est le renouV

-91 est généralement bon, sauf dans les vallées régu­ Les autres routes sont de qualité médiocre, avec lièrement inondées pendant la saison des pluies. des largeurs de plate-forme de l'ordre de 7 à Le réseau hydrographique est relativement dense 9 mètres et de très nombreux ouvrages provisoires et nécessite la construction d'ouvrages souvent OLI à une seule voie. Les principales coupures importants pour le franchissement des rivières sont: permanentes. En fait il n'y a pas d'obstacles la chau sée submersible sur le Bandama naturels important3, hormis le Bandama qui près de Niakaramandougou {en dehors de coule en arc de cucle autour de Korhogo. Ces notre zone d'étude) ; conditions naturelles assez favorables ont com­ le bac sur la Comoé pendant la saison des mandé l'établissement du réseau routier. {Voir pluies à la limite orientale du département la carte n ° 8/ CT). (route de Bouna) ; le passage du Bou entre Kadioha et Boron; Nous étudierons : le passage des 2 bras du Bandama sur la les grandes li:tisons inter-régionales, route de Korhogo à Mbengué. l'inventaire d réseau avec ses caractéris­ tiques et son kilométrage, Aucune de ces routes n'est bitumée à l'excep­ les moyens nécessaires à l'entretien et leur tion des trois centres urbains de Korhogo, Fer­ coût, kessédougou et Tafiré. la densité du réseau et son intérêt écono­ mique. 2. · L'inventaire du réseau routier. l. · Les grandes liaisons inter-régionales. Le réseau routier entretenu par les Travaux l orhogo est située entre deux routes méri- Publics est classé en 3 catégories : diennes: l'appellation « A » désigne les routes à gran­ la route Abidjan - Bouaké - Ferkessédou­ de circulation assurant les liaisons à longue gou - Haute-Volta et Mali, distance entre la Côte-d'Ivoire et les Etats la route Abidjan - Dalou - Séguéla · Boun­ voisins, ou entre les principaux centres diali · Bamako m·hains; et mr un axe Ouest-Est reliant la Guinée au - l'appellation « B » désigne les voies d'intérêt Ghana (tronçon Eoundiali- Ferkessédougou- la régional desservant un centre secondaire Comoé) ainsi que les deux axes précités. et la région qui l'entoure; les routes « C » sont des pistes saisonnières Korhogo est au centre d'un réseau en étoile avec ou sans terrassements, et comportant qui se raccorde : généralement des ouvrages provisoires en bois. à Abidjan par : - Ferkessédougou {pendant la saison des pluies) , Cette distinction, surtout entre les routes B - Badikaha (couptn:e d'août à octobre), et C, tient compte du trafic, qui justifie lui-même - Dikodougou et Iiakaramandougou (coupure les crédits d'entretien. Deux fois par an des d'août à novembre); comptages sont organisés par les Travaux Publics; à Mankono et Bouaké par Kadioha et Boron. d'après l'évolution du trafic des modifications peuvent être apportées, notamment pour le pas­ à Sikasso par Mbengué et Niellé. sage de la classe C à la classe B. Toutes ces routes sont classées dans les caté­ La méthode utilisée par les Travaux Publics gories A ou B mai& toutes ne possèdent pas les pour améliorer et étendre le réseau routier est mêmes caractéristiques en raison de leur intérêt celle des réalisations par étapes. économique. L'axe principal est celui de Tafiré à Ferké et Ouangolodougou avec embranchements Tout d'abord tme piste saisonnière est ouverte vers la Haute-Volta et le Mali. La plate-forme en régie par un bulldozer et mise en forme par atteint par endroits une largeur de 10 mètres; une équipe de reprofilage {motor-grader). Il tous les ouvrages sont définitifs et le trafic s'agit de répondre à un trafic de saison sèche s'écoule en toutes s2isons sans la moindre gêne. n'excédant pas 20 véhicules par jour avec des camions de 5 tonnes de charge utile. Les routes Boundiali · Korhogo · Ferkessédou­ gou et Korhogo . Badikaha présentent une largeur Caractéristiques de ces pistes : de plate-forme variant de 9 à 11 mètres, avec des largeur de débroussement 10 mètres points singuliers plus étroits. La première est largeur de la plate-forme. 6 mètres permanente grâce à un pont sur le Bandama, tan­ largeur de la chaussée. . . . 3,5 mètres dis que la deuxième est coupée 3 mois par an au rayon des courbes en plan. 50 à 150 mètres niveau de la chaussée submersible sur le Bandama, pente maximum du profil et parfois d'autres ouvrages semi-définitifs (Lofi­ en long ...... 10 'ro gué en 1962). ouvrages provisoires en bois

92 -- Le coût du kilomètre de piste est estimé à nst1ques souhaitables ne ont pas atteintes et la 50.000 F en zone de savane. Direction départementale des Travaux Publics avait estimé en 1962 la valeur du réseau routier selon les critères suivant : L'étape suivante est la piste améliorée prati­ cable en toutes saisons, avec un trafic de 20 à Routes A 1 à 2.000.000 F j km : plate-forme de 8 50 véhicules/ jour. Le rayon des courbes est porté à 9 mètres de large, tous les ouvrages sont défi­ à ] 50 ou 200 mètres, la pente maximum est réduite nitifs; à 8 o/o et les ouvrages provi oires sont remplacés par des buses, des dalots, des culées en gabions et Routes A 2 à 1.500.000 F j km : sections rétrécies à 7 mètres de large, ne·mbreux points singuliers; un platelage en bois. Routes A 3 à 1.200.000 F /km : nombreux ouvrages Le coût est très variable et dépend du nombre provisoires, zones de ~;able ou de poto-poto; d'ouvrages scmi-définitifs (250.000 francs le mètre Routes B 1 à 1.000.000 r / km : existence et entre­ linéaire). tien plus récents, d'où de nombreux points dif­ ficiles; Pour un trafic de 50 à 300 véhicules/jour, il Routes B 2 à 800.000 F j km : plus étroites et s'agit d'améliorer la sécurité en permettant des moins hien tracées, coupures en saison des vitesses de 80 kmj h, par aménagement des points pluies; inguliers ct l'élargissement de la plate-forme : Routes B 3 à 600.000 F j km : pistes élevées en - largeur du débrous ement . . 15 m 1961 au rang de route B; - largeur de la plateforme . . . . 9 m Routes C 1 à 500.000 F 1 km : viabilié comparable - largeur de la chaus ée . . . . 6 m à la catégorie précédente; - rayon des courbes en plan 200 à 300 m Routes C 2 à 300.000 F j km : piste bien entrete­ - pente maximum du profil en nue; long ...... 6 o/o Routes C 3 à 100.000 F 1km : simple dessouchage ct passage d'engins. Une route en terre ainsi traitée revient à 1 mil­ lion F j km sans compter les ouvrages importants (400.000 à 500.000 francs le mètre linéaire avec Le tableau n° 34/ CT donne la répartition des appuis et remblais d'accès). routes par classe, leur kilométrage et leur valeur. Pour les routes de cla3se C nous avons retenu une valeur moyenne de 300.000 F jkm, à l'excep­ Enfin, quand le trafic d'une route dépasse tion de 2 routes importantes : Sinématiali - Kom­ 300 véhicules-jour, il est indispensable de la doter borodougou et Kagboloèougou - Balékaha dont le de tous ses ouvrages définitif et de la préparer au bitumage : trafic justifie une valeur de 500.000 F. - largeur du débroussemcnt . . 25 m Au total le réseau routier couvre 2.390 km pour - largeur de la plate-forme . . . . 10 m une valeur de 1.768 millions C.F.A. Si l'on voulait largeur de la chaussée ...... 7m donner les caractéristiques optima à toutes ces routes, mais sans aucun bitumage, sa valeur attein­ rayon des courbes ...... 300 à 500 m drait : pente maximum ...... 5% Routes A: amélioration au graveleux sur 15 cm 494. km à 3.000.000 de F 0 0 1.482.000.000 chau sée bitumée ...... 6 à 7 m Routes B: couche de base ...... 7 à 8 m 696 km à 1.000.000 de F 0 0 696.000.000 plate-forme ...... 9 à 10 m Routes C:

- 1.200 km à 500.(00 F •• 0 0. 600.000.000 La route en terre avec tracé définitif revient entre 3 millions et 3.500.000 francs le km envi­ 2. 778.000.000 ron, sans compter les ouvrages importants; le bitu­ mage, comprenant exécution du béton de sol avec Avec la construction d'ouvrages définitifs sur une imprégnation et une couche de surface en les principales coupureE, le capital routier dépas­ enrobés, atteint 6 à 7 millions. serait 3 milliards.

Dans la région de Korhogo toutes ces caracté- (Voir la carte CT/ 8 en fin de volume) .

-93 INVENTAIRE ROUTIER 1963 A. - SUBDIVISION DE FERKESSEDOUGOU TABLEAU N" 34/ CT en millions Longueur : en km deF.CFA A B c Valeur ------A B c Valeur 5" Secteur de Korhogo-Est ------Korbogo- ~, 1" Secteur Ferké-Nord Tioroniaradougou . Bl 14 14 Ferkessédougou- Tioro-Kiémou ···· ·· B3 37 22,2 Le Bandama .... Al 15 30 Kiémou-le Banda ma . .. . 19 Ferkessédougou- N apiéledougou- Na sian ...... A3 91 109,2 Lamehekaha-Lavonakaha 23 Ferkes édougou- N apieledougou- Ouangolodougou .. Al 45 90 ahouokaha-le Bandama 29 Route de Lafile ...... 5 Korhogo-Komborodou- Route de Kakono ...... 3 gou-le Bandama . .. BI 35 35 Route de Tiegbe ...... 12 Route de Pokaba ...... 3 Ferkessédougou· Route de Karakoro ... . 5 Lafokpokaha-N anùoon- Route de Lavonokaha .. 5 ka ha ...... 37 Korhogo-Sinematiali- Route de Dabla - le Bandama ...... Al 40 80 Petinagpou ...... 12 Sinematiali-Kagbolodou- ' Diewarakaha-Lagoue à gou-Komborodoug.. Cl 33 16,5 route de Dabla ...... 34 Natiokobadara-Lataha- Lafile-Nambekaha ...... 9 33,6 ------Torotieri ········· ··· 18 151 - 112 262,8 angounkaha-Nangakaha. ------angounkaha- 8 20 Secteur Ferké-Sud Dielissoukaha ...... 6 Ferkessédougou-Bad:kaha Ouolo-Katieri- 'Golodougou-Limite 130 Tiongofolokaha 12 28 ...... Administrative .... Al 65 Nakourbelekaha- 28 22 Badikaha-Le Bandan:a BI Pligakaha 2 22 ············ N'Golodougou-N'Zi .. BI Lakpolo-Koulokaha .... 2 Kouteniedougou- Kagbolodougou-Lindio- 10 Kissankaha ...... Balekaha ...... Cl 20 10 Lamekaha-Guiendana 30 ------.. . 185 Lamekaba-Dioronanl:aha- 21 40 86 dont =39,6 Kouroukouna ...... 132 à --- Lamekaba-Sofoniekaha- 300.000 217,3 Route de Comoé ..... 20 ------Dioronankaha- 60 Secteur Korhogo-Ouest Sofoniekaha ...... 12 Korbogo-Bodonon- 35 Koumhala- le Bandama 00 0 0000 BI 35 10 73,5 Alamandiougoukaha .. Korbogo-Tarato 0 00 00 A2 49 Kalakala-Yedankaha .... 19 Korhogo-Kombolokoura- 15 54 Tafire-Selekaha 41,1 Sakouelle o oooooooo BI 54 ···· ····· ------8 Bodonon-Tahouara OOOoo 65 50 137 221,1 2 ------Route de Tielivogo oo o o 3" Secteur de Niellé Route de Kassombarga 6 5 Ouangolodougou- Route de Fapaba 0000000 Front. Haute-Volta. A2 35 52,5 Korhogo-Kapele-Pinion 15 Ouangolodougou- Kombolokoura-Oumbolo . 10 Front. du Mali .. .. A2 93 139,5 Kombolokoura-Kalaha- 13 Diaouala-Kofiple- Kafiple oo ooooooo oO Ooo 32 15 Kovokaha ...... Kalaha-Dassimbo go 0 0000 14 6 Koronani- ''Toumoukoro. Torkaha-Sissiab oooooooo Kassiongokoura-KatiEnou. 5 W araniene-Torkaha- 3 Route de Sor di ...... Katia-Torgokaha ooooo 16 7 Pogo-Tiongo-Front. Mali. Foro-Torkal1a O oO O+OOOOO 4 Nanbingue-Kawara .... 19 24 Waraniene-Torgokaha .. 5 31,5 ------128 80 216 49 89 IO!'i 194 ------4" Secteur de Kong 7" Secteur de M'Bingue N assian-Comoé ...... A3 31 37,2 iellé-M'Bingue oooo BI 40 40 N'Zi-Kong ...... BI 45 45 M'Bingue-Tiebila- Kong-Korohouita- le Bandama ...... Bl 40 40 Torokinkene ······ B2 52 41,6 M'Bingue-Niatana- Kong-Nassian ...... B2 34 27,2 Front. du Mali ...... 34 N afana-Sind a la ...... Il M'Bingue-Katoro ...... 32 Route de Kouroundi3la .. 1 M'Bingue-Kaloa ...... 15 Korohouita-Kolon- 1 N aberra-Bougon oo+OOOOO 16 Bilimono ...... 45 Tiebila-Katiali-N'Ganon- Route Comoé-Sarandara . 5 Tolma ...... 35 N afana-Diangala ...... 4 Tiebila-Koman 000 000 00 0 14 Nafana-Bassele-Toualan 34 16 24-,6 Route de Kongoué o oooo 10 46,8 ------31 131 82 175,6 - 80 156 126,8

-94- en millions C'est en 1960 quo:: furent classées dans le deF.CFA domaine des Travau Publics, la plupart des A B c Valeur pistes rurales : --- B" Secteur de Dikodougou ------circonscription administrative de Dikodougou· Korhogo ...... 529 km Tioroniaradougou .. Bl 36 36 circonscription administrative de Dikodougou- Natienhoro B2 3B 30,4 Ferkessédougou ...... 372 km Dikodougou-Kadioha- Le Bou ·········· B3 37 22,2 3. - L'entretien du rO!eau actuel. Kiemou-Siolokaha ... B3 13 7,8 Dikodougou-Zamhokpo .. B La totalité des routes classées est entretenue Dikodougou-Diegon- en régie par le servie:! des Travaux Publics. Les Route de Ki emou 30 routes A sont en état de viabilité permanente et Tioroniaradougou-Sologo. 4 Guiemhe-Tape-Pindokaha 19 il n'existe aucune barrière de pluie même pen­ Route de Pleuro ...... 10 dant les plus fortes tornades. Sur le réseau B Kadioha-Sonzotisso ..... 10 la viabilité sera égarement permanente lorsque Route de Bana ········· 3 les investissements néieessaires auront été réalisés Dikodougou-Tapere .. .. . 10 Bana-Sonzorisso ...... 3 par la construction :l'ouvrages définitifs sur le Guiemhe-Katokpo ...... 3 30 Bandama; la faiblesse du trafic justifie parfois les ------1.24 100 chau sées submersible3 qui imposent un détour - --- 126,4 ToTAL """464 560 957 1.540 pendant quelques sensaines. ··········· ------1.981 L'entretien est organisé méthodiquement par les subdivisions de T1 vaux Publics. On distingue l'entretien manuel et l'entretien mécanisé, dont B. - SUBDIVISION DE BOUNDIALI le programme est éta~ li pour chaque Secteur par Longueur : en km le Subdivisionnaire qui dispose de plusieurs unités. n est évident que l'entretien le plus effi­ Valeur cace est celui qui peu: bénéficier d'une périodicité A B c 1 en millions constante, les immol: lisations de matériel pour 1 de F. ------CFA Tarato-Siempurgo- réparations ne sont :nalheureusement pas com­ Nianghoué ... A2 30 45 pensées par l'interven:ion de matériel de réserve. Tarato-Niofouin- Tiasso-Ponondou- Les unités d'entretien sont les suivantes : gou ...... B2 60 48 - le secteur routi€7", composé d'une vingtaine Séguékiellé-Odia- Sirasso-Sakouelle de manœuvres et d ~ 3 po s ant d'un camion-benne BI 40 40 Renault 2,5 T, effect-.; -3 tous les travaux manuels : Sirasso-Kanoroha- déhroussement, curage des fossés et des ouvrages, Gama ······· B3 36 21,6 réparation d'ouvrages en bois, exécution de fossés Sakouelle-Kanoroha. 18 Siempurgo-Odia- et assainissement de la plate-forme, travaux de Nafoun-Zanga ... 30 ignalisation; Niofouin-Tolma- Pitengomo ...... 18 - l'équipe de reprofilage, composée de 1 ou Tiasso-Landiougou- 2 Motor-graders lour s (de 100 à 130 CV) et de

Ka séré •••• 0 •• 0 ~ 20 1 ou 2 Motorgrader" légers (50 CV) , entretient Tia so-Kas éré .... 15 30 à 40 km par jour ; la périodicité dépend du Ka sé ré-La Bagoué . 21 Kasséré-Zouani et trafic journalier : Tomba ...... 18 moins de 20 véhinlesj jour : 1 à 2 fois par an, Pinvoro-Kaloa ..... 30 de 20 à 50 véhlculesj jour : 2 à 3 fois par an, Baya-Yellé-Torotiéri. 25 de 50 à 300 véhlculesj jour : 1 fois par mois. Sogo-Kamitélégué .. 9 Route Boundali- - le groupe de r-=chargement, composé d'une Korhogo- pelle mécanique, d'un bulldozer CD 6, de 5 à vers Poundiou .. 17 Fodio-Yama- 6 camions-bennes T .;.6, d'un motorgrader lourd Ka tien dé · ·· ····· 22 72,9 pour étaler les tas, et d'un tracteur avec rouleau --- à pneus, peut recharpr 300 mètres par jour pour ToTAL ...... - 3-o-1136 243 227,5 une largeur de chausree de 7 mètres et une épais­ Total A B Valeur RÉCAPITULATION : c km seur moyenne de 12 à 15 cm de matériau sélec­ ------A) Subdivision tionné. Ferkéssédougou . 464 560 957 1.981 1.540 B) Subdivision Le détail du coût de l'entretien est extrait d'un Boundiali ...... 30 136 243 409 228 rapport présenté au colloque C.C.T.A. sur les ------routes en terre réuni i Abidjan du 11 au 16 mars ToT,\L ...... 494 696 1.200 2.390 1.768 1963. Nous appliquerons ces coûts à la Subdivi-

-95 sion de FerkessédOU60U qui représente 83 ro du Les deux équipes de reprofilage représentent une dépense réseau de notre zone d'étude. annuelle de 26.793.840 francs. La périodicité des passages est la suivante : km: 1° Le secteur routi-3r (dépenses mensuelles en - routes A (l fois par mois) : 464 km X 12 5.568 F CFA) . - routes B (1 fois tous les 2 mois) : 560 km X 6. 3.360 a) Personnel : - routes C (2 fois par an) : 957 km X 2 ...... 1.914 1 chef de secteur à 40.000 F / mois 40.000 1 chauffeur à 11.365 J' / mois ...... 11.365 Total ...... 10.842 1 chef d'équipe à 8.920 F / mois ...... 8.920 Le pourcentage de temps passé est : 21 manœuvres à 7.538 ...... 158.298 5.568 218.583 sur le réseau A ...... -- = 51 o/o h) Carburant et ingrédi€nt : 10.842 2,5 T henne Renault ...... 20.000 3.360 c) Matériel : sur le réseau B ...... 31% - Amortissement herme Renault . . . . 24.000 10.842 - Entretien et répar:rtions ...... 8.000 1.914 32.000 sur le réseau C ...... --- = 18 % 10.842 d) Outillage : Ainsi le kilomètre de route A reprofilé revient à - Matchettes, pelles, pioches, etc...... 10.000 e) Frais de garage ...... 5.960 51% de 26.794.000 f) Frais de subdivision ...... 9.000 29.450 francs ou ------. celui d'une route B à 464 km Total mensuel ...... 295.543 31 % de 26.974.000 Total annuel ...... 3.546.516 14.830 francs ou , et celui d'une route C 560 km à 5.040 francs. Pour 8 secteurs ro·J.tiers, la dotation nécessaire est d'environ 28.372.000 francs. Il est normalement Ces pourcentages de temps passés sont très proches des normes nationales, hien que la périodicité des passages admis que les équipes consacrent 75 ro de leur soit inférieure : temps à l'entretien des routes A et B et 25 c;to à - routes A et B: 17 passages X 12.500 km = 212.500 km, celui des routes C. Par conséquent, 1.024 km de - routes C : 3 passages X 19.200 km 57.600 km, routes A et B reçoivent une dotation de 21.279.000 so it au total : 270.100 km. francs, soit 20780 francs au km, et 957 km de 212.500 routes C. 7.093.000 soit 7.410 fr.ancs au km. Réseau A et B ...... 79 % 270.100 2 ° L'équipe de re profilage (dépenses mensuelles 57.600 en F CFA). Réseau C ...... = 21 % 270.100 a) Personnel : La différence concernant les routes C traduit la néces· 1 chef d'équipe d'engins à 40.000 . .. . 40.000 sité d'augmenter la périodicité de l'entretien sur certaines 1 chauffeur à 11.365 ...... 11.365 de ces routes. 2 conducteurs de graders lourds, 22.976 4.5.952 2 conducteurs de graders légers, 15.108 3{).216 3° Le groupe de rechargement. 3 aides-conducteurs à 10.675 ...... 32.025 Primes ...... 10.000 a) Personnel : 169.558 1 chef de garage de rechargement h) Carburants et ingrédients : à 40.000 ...... 40.000 2 motorgraders lourds à 55.000 110.000 4 conducteurs d'engins à 13.108 .... . 52.432 2 motorgraders légers à 32.000 64.000 3 aides-conducteurs d'engins à 9.095 .. 27.285 1 Renault bâché 2,5 T à 20.000 20.000 1 mécanicien à 12.254 •...... 12.254 194.000 1 jointeur à 13.108 ...... 13.108 c) Véhicules : 6 chauffeurs de 46 T bennes à 13.108. 78.648 - Amortissement 2,5 ':' Renault bâché 24.800 1 chauffeur de 2,5 T henne à 11.365 .. 11.365 - Entretien-réparations ...... 10.000 3 manœuvres à 7.686 ...... 23.058 34.800 Primes ...... 15.000 d) Location : 273.150 2 motorgraders lourds à 148.175 F ... 296.350 b) Carburants· ingrédients : 2 motorgraders légers à 66.625 F . .. • 133.250 Engins de groupe ...... 120.000 429.600 6 camions-hennes T 46 ...... 252.000 e) Entretien-réparation et révision des 1 camion bâché 2,5 T ...... 20.000 engins: 392.000 2 motorgraders lourds à 55.000 . . . . . • 111).000 c) Véhicules : 2 motorgraders légers à 25.000 ...... 50.000 Camions (amortissement) 33.400 Lames et pneus . . . . . • ...... 112.000 Bennes (entretien • ré­ 272.000 parations) ...... 16.000 f) Frais de garage ...... ••... 7.450 49.400 x 6 296.400 g) Frai& de subdivision ...... •.•...... 9.000 Camion (amortissement) 24.800 Renault bâché (entre- 1.116.408 tien et réparations) . . 10.000 Total me::~suel arrondi ...... 1.116.410 34.800 Total annuel . . . . . • ...... 13.396.920 331.200

96- d) Location des engins : Prix de revient annuel : 1 motorgrader lourd ...... 130.000 1 Bull-dozer CD 6 ...... 105.000 122.574 1 pelle Y ambo ...... 125.000 !0.430 F. 1 tracteur à pneus ...... 24.400 6 1 rouleau à pneus de 10 T ...... 7.300 391.700 Dans des conditions normales d'emplois, un e) Entretien - réparation et révision des groupe peut recharger 40 km X 3 trimestres (l) engins: 120 kmj an; en 6 aru le réseau traité n'atteindra 1 motorgrader lourd ...... 55.000 = 1 bulldozer CD 6 ...... 35.000 que 720 km, ce qui e:t insuffisant dans le cas de 1 pelle Y ambo ...... 35.000 la subdivision de F rké qui a 1.024 km de 1 tracteur à pneus ...... 15.000 routes A et B à entre:enir. 1 rouleau à pneus ...... 3.000 lames et pneus ...... 27.000 Coût total moyen de l'entretien annuel 170.000 du kilomètre de routes en terre : f) Frais de garage ...... 67.270 Routes g) Frais de subdivision ...... 9.000 Unité d'entretien A B c Report ...... 1.634.320 Secteurs routiers ······· 20.780 20.780 7.410 Total mensuel ...... 1.634.320 Reprofilage ...... 29.450 14.830 5.040 Total annuel ...... 19.611.840 Rechargement ...... 20.430 20.430 - 1 La dotation de la subdivision de Ferké en maté­ TOTAL ...... 70.660 56.040 12.450 riel est un peu différente : le nombre de camions­ TOTAL ARRONDI .. 71.000 56.000 12.500 1 bennes est de 4 ou 5 seulement, la pelle est rem­ placée par un bulldozer léger muni d'un dispo­ Ces chiffres sont à rapprocher des moyennes sitif de chargement, et l'ensemble compacteur est nationales : doublé car en saison des pluies, chaque équipe de - routes A et B ~ 65.000 F /km (12.500 km) • reprofilage doit être complétée d'un rouleau. - routes C: 8.900 F jkm (19.200 km). Les salaires des conducteurs d'engins sont un Si l'on retient une moyenne de 10.000 F jkm. peu inférieurs à ceux de l'équipe de reprofila~, (au lieu ,de 12.500 F;, le réseau C à entretenir car ils ne sont pas utilisés à plein temps. pourrait passer de 957 km à près de 1.200 km sans augmentation des crédits. D'après la Direction des Travaux Publics, la périodicité des rechargements varie avec l'inten­ En réalité il s'agit de conditions optima de sité du trafic. Lorsque le trafic dépasse 400 véhi­ gestion, et il apparaît que le matériel et les cules par jour il convient de prévoir un recharge­ crédits mis à la disp•: sition de la subdivision de ment tous les 4 ans, et il faut environ 6 mois Ferké (48 millions sa:::J.s les locations) sont juste pour qu'un groupe recharge un tronçon de 40 km: suffisants pour le réseau actuel : secteurs routiers : Utilisation du groupe pendant 6 mois : 8 x 3.546.516 (2) ...... 28.372.128 19.611.840 équipes de reprofilage : 9.805.920 F. 2 x 13.396.89<:· (2) ...... 26.793.792 2 équipe de recha:rgement ...... 19.611.840 Dépenses réelles au kilomètre : 9.805.920 Total ...... 74.777.760 245.148 F. A déduire: 40 locations d'engins (3) 21.906.000 amortissement véhicules . . 4.920.000 Prix de revient annuel du kilomètre : 26.826.000 245.148 61.287 F. 47.951.760 4 Tout accroissement du kilométrage à entretenir Pour un trafic de lOO à 150 véhicules/ jour, ce exigera donc de nouveaux moyens financiers. qui est le cas le plus fréquent dans la région de Korhogo, un rechargement partiel tous les 6 ans (1) 1 trimestre d'immc-bilisation pendant la saison des: pl nies (entretien du ma t~r iel). est suffisant : (2) Chiffres non arrondis. - Utilisation du groupe pendant 3 mois : (3) 5 graders lourds à 6.650 F / jour X 360 11.970.00« 1.634.320 x 3 4.902.960 F. 4 graders légers à 3.000 » » 4.320.00« = 1 bulldozer lourd à 6.500 » » 2.340.00([ Dépenses réelles au kilomètre : 1 bulldozer léger à 3.700 » » 1.332.00« 4.902.960 2 tracteurs à pneus à 1.900 » » 1.368.00 2 rouleaux à pneus à 800 » » 576.000 = 122.574 F. 40 21.906.00«

-97- 4° La densité du ré;;eau routier et son intérêt biles sont : les vmes navigables, les vo1es ferrées, économique. les liaisons aériennes.

2 Sur 30.780 km , les 2.390 km du réseau routier Bien que la région de Korhogo soit traversée représentent une demité de 1 km pour 12,8 km2 par un fleuve important, le Bandama, la nature (1 km pour 9,7 km2 à l'échelon national). même de ce fleuve, coupé de rapides et d'un débit très variable, empêche son utilisation pour En réalité, il faudrait ajouter au réseau entre­ des transports à longue distance. tenu par les Travaux Publics, les nombreuses pistes ouvertes par le Génie Rural et le Service Nous ne présenterons donc ici que le chemin des Sols, notamment dans la zone dense autour de fer et les liaisons aériennes, ainsi que les de Korhogo. télécommunications.

Au total, des liaisons possibles en saison sèche A. - Le chemin ùe fer. sont réalisées sur près de 3.000 km de route et piste . Le Service des Sols, dans la seule zone La voie ferrée Abidjan-Ouagadougou traverse pilote, a ouvert une centaine de km de pistes; le département du Nord sur toute sa largeur, soit sa jU3tification était l'établissement de pare-feux, 145 kilomètres. mais le tracé a permis de relier la majorité des La section Bouaké-Ferkes édougou a été cons­ villages entre eux. truite entre 1912 et 1926, et son prolongement Le développement du réseau routier en zone jusqu'à Bobo Dioulas o achevé en 1934. de savane n'entraîne "Jas des effets directs immé­ Trois gares principales desservent la région : diats sur la agricole comme dans la producti~n Ferkessédougou, à 55 km de Korhogo et à zone forestière, car il s'agit d'une économie de 558 km d'Abidjan; subsistance ne disposant pas de produits riches Ouangolodougou, gare de transit avec la destinés à l'exportation. D'ailleurs to s les témoi­ région de Sikasso au Mali, à 604 km d'Abid­ gnages concordent pot;r affirmer que les quantités jan; de produits agricoles à commercialiser n'augmen­ Tafiré, à 75 km de Korhogo et à 490 km mentent plus depuis plusieurs années. d'Abidjan. Cependant les incidences indirectes d'un Quatre gares secondaires n'ont qu'un faible réseau routier hien entretenu et relativement dense sont nombreuses. Elles portent sur : trafic de voyageurs. Ce sont du Sud vers le Nord : Badikaha, Kouroukouna, Naniefongo et a) le plan humain: de nomb1·eux villages sont Léraba à la frontière de Haute-Volta. libérés de leur isolement, et le nombre des usagers des transports en commun (taxis et cars 1.000 kg) Deux districts dirigent l'entretien de la voie : s'accroît sans cesse; Ferkessédougou et Tafiré. b) le plan production : les niveaux de vie com­ mencent à s'élever et l'infrastructure est suffi­ Dans le cadre de cette étude régionale, nous sante pour que l'on puisse engager des actions ne tiendrons pas compte des frais d'entretien liés de tinées à intensifier la production; à ceux de l'ensemble du réseau (1). c) le plan des échanges commerciaux : les mar­ Les caractéristiques de la voie ne présentent chandises d'importati:m peuvent être diffusées pas de difficultés particulières, le relief étant plus facilement, et le portage des produite eet assez peu accidenté (entre 275 et 350 mètres réduit; d'altitude sur le tracé de la voie). d) le plan sanitaire : les équipes du service des grandes endémies pe~vent visiter un plus grand Il n'existe actuellement aucun projet d'embran­ nombre de villages; chement à partir de la ligne principale, en raison e) le plan scolaire : il existe des possibilités de la faiblesse du trafic. nouvelles de construir~ des écoles; B. - Les liaisons aériennes. /) le plan sécurité et politique. Km·hogo dispose d'un aérodrome de classe C, Bref, la densité du réseau routier permet une permettant une liaison hebdomadaire avec Abid­ circulation facile dans toute la région de Korhogo jan via Bouaké. Cette liaison est assurée par des ct représente un facteur favorable de développe­ avions de type « Héron » pouvant transporter ment économique et !SOcial. 14 passagers.

La ligne régulière a été inaugurée le l er sep­ CHAPITRE II tembre 1952. A cette époque on fondait de grands LES AUTRES VOIES DE COMMUNICATION espoirs sur ce mode de transport pour vendre de

Les voies de communication autres que les (1) Seuls, les investissements faits dans la région ont routes destinées aux piétons, cycles et automo- été pris en compte dans la comptabilité économique.

98- la viande à Abidjan. Aucune réalisation n'ayant avec les deux principaux centres urbains de été entreprise, notamment pour construire un Bouaké et Abidjan a ét~ inaugurée eu 1963. Elle abattoir moderne avec chambre froide, le trafic doit permettre de lever nn obstacle au développe­ est limité à quelques passagers chaque semaine. ment commercial en rc-mpant un isolement qui pouvait engendrer des retards préjudiciables à De études sont en cours par Air Afrique, à l'approvisionnement régional. Désormais le télé­ la suite d'une intervention de la Chambre de phone pourra jouer un rôle très efficace dans Commerce, pour établir une liaison bi-hebdoma­ l'information du secteur commercial et intégrer daire par DC 3. plus étroitement la régicn de K01·hogo aux grands courants commerciaux 11.ationaux. Ferkessédougou est dotée d'un aérodrome de ecours, mais aucune ligne régulière ne le dessert. Par ailleurs, il convie t d'attirer l'attention sur l'intérêt d'un acheminenent plus rapide du cour­ C. - Les télécommunications. rier entre K01·hogo et Abidjan, notamment par une meilleure utilisati(lll de la liaison aérienne La liaison téléphonique directe de Korhogo hebdomadaire.

SECTION Il

L'UTILISATION DE L/INFRASTRUC URE

Signalons enfin que çuatre véhicules seulement La regton de Korhogo étant dotée d'un réseau fonctionnaient au gasor moderne de communications, il convient de mon­ trer comment cette infrastructure est utilisée et La consultation du fi::hier des Travaux Publics les fonctions économiques qui en décmùent. C'est en effet par l'intensité des échanges que l'on nous a permis de conna:: tre à cette date le nombre peut le mieux apprécier le développement d'une de cars, camionnettes e . camions : 155 domiciliés à Korhogo dont 80 de p s de 3 T de charge, 55 do­ économie régionale. miciliés à Ferkessédoug•u dont 17 de plus de 3 T Nous étudierons successivement: de charge (7 camions appartenant à des commer­ - la capacité de transport, çants européens ont été réformés). - l'estimation des quantités transportées, - les tarifs des transports, Le parc des camions de 3 tonnes et plus est très - la profession de transporteur routier. vétuete : sur les 80 camions de Korhogo, 42 ont été mis en service dep--:Iis · 1956, et sur les 17 de CHAPITRE 1 Ferké 2 seulement.

LA CAPACITÉ DE TRANSPORT Le secteur européen spose : Au 31 décembre 1961, 661 véhicules de tous à Korhogo : de t: camions-citernes pour le types étaient immatriculés dans le département transport des ca:-burants, de 11 camions du Nord, ou 2,3% de l'ensemble du parc de la Côte-d'Ivoire (27.993 véhicules), non compris les pour le transport :les produits; véhicules des Domaines. à Ferké : de 2 camions-citernes pour les car­ Sur les 661 véhicules du département, 237 burants, de 9 ca:nions pour les transports étaient domiciliés à Korhogo, 98 à Ferkessédougou divers. et 22 à Boundiali. La répartition du parc dépar­ temental par charge utile se présentait ainsi : Le ecteur africain, d'.J.près le Syndicat des Trans­ Pourcentage porteurs, dispose : par rapport à l'ensemble à Korhogo : de 5é camions; du parc à Ferké : de 6 ca:nions. 58 véhicules de 1.000 à 2.000 kg .. ( 8,8%) 22 véhicules de 2.000 à 3.000 kg .. ( 3,3 %) n faudrait ajouter 7 camions immatriculés au 166 véhicules de 3.000 à 5.000 kg .. (25,1 %) nom de l'ancienne Société de Prévoyance ou du ll véhicules de plus de 5.000 kg .. ( 1,7 %) C.C.C.A. en 1960, mais trois seulement seraient uti­ 257 véhicules ,(38,9 %) lisés dans la région de orhogo.

99- A Korhogo, une quinzaine de camions sont pour Ferkessédougou : 135 - 98 = 37 véhi­ inaptes à effectuer de longs parcours à cause de cules (+ 37 %), dont: 76 - 55 = 21 ca­ leur ancienneté (entre 5 et 12 années de roulage). mionnettes et camions ( + 38 o/o ).

Il faut ajouter 24 cars Renault 1.000 kg qui font Pour mieux apprécier l'augmentation de la le service des marchés ou relient Korhogo à capacité de transport, il faudrait disposer de la Bouaké : ils sont tous affiliés au Syndicat de~; répartition par charges utiles. transporteurs.

A Ferkessédougou, il n'existe aucun transpor· CHAPITRE II teur africain travaiLant sur longue distance, mais 8 cars Renault 1.000 kg et plusieurs taxis (en géné­ ral de marque Peugeot 403). L'ESTIMATION DES QUANTITÉS TRANSPORTÉES Dans le secteur européen les camions utilisés pour la traite des produits ne roulent que 4 mois par an, ce qui explique leur vieillesse. Les camions A défaut d'enquête statistique sur les trans­ sont remis en état chaque année au garage de ports, nous disposons d'un certain nombre d'infor­ l'entreprise et le prohlème de leur renouvellement mations dont le recoupement doit permettre ne semble pas se poser. une estimation des quantités transportées. Nous analyserons : Dans le secteur des transporteurs africains, le trafic routier, 40 camions peuvent effectuer des voyages sur lon­ - le trafic ferroviaire. gues distances : Bouaké-Abidjan d'une part, Bobo d'autre part. La capacité totale pour un voyage étant de 200 tonnes environ, et le nombre de A. - Le trafic routier. voyages dans l'année étant estimé à 60, le parc régional ne pourrait évacuer que 12.000 tonnes de Nous avons tenu compte d'une part des compta­ produits. Le reliquat des produits exportés le ges de véhicules effectués par les Travaux Publics, serait donc par des camions venant du Sud et et d'autre part, des contrôles effectués pendant spécialisés dans les transports inter-régionaux, la durée de l'enquête. ou descendant du Mali et de Haute-Volta (en complétant leur ch'rgement au passage) et par a) Les comptages des Travaux Publics. fer. Il faut noter que les comptages des Travaux Il est intéressant de rapprocher la capacité Publics sont confiés à des manœuvres illettrés qui des transports inter-régionaux, de la capacité des font une harre sur la feuille journalière chaque camions effectuant la collecte des produits sur fois qu'un véhicule passe devant eux, quel que soit les marchés : le sens, en distinguant les véhicules légers et les camions. Il n'y a donc aucun renseignement sur 200 rotations de 15 camio s chargés à l'origine et la destination des véhicules, la nature 80 o/o (4 t) = 12.000 tonnes. ct la quantité du chargement.

Mais ce chiffre n'e3t malheureusement pas signi­ Ces comptages sont effectués deux fois par an, ficatif, hien des chargements destinés à Bouaké en février et en septembre, avec une durée d'une ou à la Basse Côte, l'igname notamment, se faisant semaine dont on tire une moyenne journalière. directement dans les villages ou les marchés, sans En février 1963, nous avons effectué un contrôle rupture de charge à Korhogo. en même temps que le comptage des Travaux Publics à Badikaha. Il en résulte que les compta­ Au 31 décembre 1962, les véhicules immatri­ ges des Travaux Publics ne doivent être considérés culés dans le département du Nord s'élevaient à que comme des ordres de grandeur. 850 dont: 328 en résidence à Korhogo, Le tableau n° 35j CT et les graphiques n° 3 et 135 en résidence à Ferkessédougou, 4j CT donnent le trafic constaté aux principaux 33 en résidence à Boundiali. points de passage des courants commerciaux, avec les deux bases commerciales de Korhogo et de Ferké, et les flux Nord-Sud et Ouest-Est. Au cours de l'année 1962, l'augmentation du parc a été : Si l'on met à part l'accroissement de trafic avec - pour Korhogo : 328 - 237 = 91 véhicules le Mali, surtout sensible à partir de Ouangolo­ (+ 38 o/o), dont: 175 - 155 = 19 camion­ dougou, on assiste néanmoins à un lent développe­ nettes et camions ( + 12 %) ; ment des transports routiers.

lOO- COMPTAGES ROUTIERS DES TRAVAUX PUBLCS (Nombre de véhicules) TABLEAU N" 35/CT 1958 1959 1960 1961 1962 1963 Véhicules Févr. Nov. Févr. Sept. Févr. Sept. Févr. Sept. Févr. Sept. Févr. Sept. ------Korhogo W V.L. 35 24 38 40 42 47 55 47 40 48 34 47 de Boundiali Camions 109 85 36 30 60 45 41 46 37 32 45 31 Total 144 109 74 70 102 92 96 93 77 80 79 78 Korhogo E V.L. 49 25 55 79 67 90 90 118 82 252 94 194 ver Ferké Camions 74 50 28 38 37 48 38 96 115 288 46 45 Total 123 75 83 117 104 138 128 214 197 540 (1) 140 239 Korhogo SE V.L. 13 13 37 13 34 Î 39 24 43 13 77 - vers Badikaha Camions 24 32 44 30 41 10 36 15 54 6 29 - Total 37 45 81 43 75 17 75 39 97 19 106 - Korhogo Nord V.L. 2 2 9 21 15 6 13 20 16 Il 23 Il vers M'Bengué Camions 5 Il 13 9 20 7 28 17 18 9 18 12 Total 7 13 22 30 35 13 41 3i 34 20 41 23 Korhogo SW V.L. 16 9 38 6 17 10 21 19 13 18 25 13 vers Sirasso Camions 19 19 20 7 26 Il 18 15 14 5 14 3 Total 35 28 58 13 43 21 39 34 27 23 39 16 ~ Korhogo S V.L. - 36 68 43 48 38 43 53 55 23 61 40 vers Tioro Camions - 46 44 20 26 40 24 30 41 13 25 28 Total - 82 112 63 74 78 67 80 96 36 86 68 Badikaha S V.L. 12 10 51 51 43 26 52 49 43 71 65 95 vers Bouaké Camions 98 65 90 45 57 36 72 70 72 73 84 92 Total llO 75 141 (2) 96 lOO 62 124 119 115 144 149 187 Badikaha W V.L. 3 4 9 - 21 - 21 - 19 6 27 - ver Korhogo Camions 15 16 18 - 13 - 32 - 20 1 26 - Total 18 20 27 - 34 - 53 - 39 7 53 - Badikaha N V.L. 9 8 30 37 28 32 - 53 21 69 33 - vers Ferké Camions 83 48 63 45 55 35 - 68 58 65 71 - Total 92 56 93 82 83 67 - 121 79 134 104 - Ferké S V.L. 9 8 33 34 39 32 24 61 29 60 33 59 Camions 92 48 63 42 47 40 52 68 70 70 70 95 Total 101 56 96 76 86 72 76 129 99 130 109 154 Ferké W V.L. 26 22 4.7 75 67 145 119 131 75 149 85 140 (Korhogo) Camions 34 39 20 39 32 55 61 105 57 41 60 36 Total 60 61 67 114 99 200 IBO 226 132 190 145 176 Ferké N V.L. Il 8 35 37 31 21 28 40 28 42 39 26 Camions 83 57 70 51 59 44 51 83 80 92 90 63 Total 94 65 105 88 90 65 79 123 108 134 129 89 Ferké E V.L. 6 3 14 14 Il 16 20 23 21 16 29 27 vers Bouna Camions Il 20 2 1 5 6 8 20 2 4 8 8 Total 17 23 16 15 16 22 28 43 23 20 37 35 Ouangolo S V.L. 10 5 34 37 31 26 34 37 22 24 22 18 Camions 86 54 62 50 53 41 51! 75 61 63 65 60 Total 96 59 103 87 84 67 92 112 83 87 87 78 Ouangolo V.L. 7 4 24 18 19 13 21 10 15 16 14 9 Haute-Volta Camions 52 25 35 28 29 23 46 24 35 41 38 21 Total 59 29 59 ·:1.6 48 36 67 34 50 57 52 38 Ouangolo V.L. 5 3 9 ll 16 16 10 20 13 18 18 13 Mali Camions 39 34 47 27 30 20 33 115 62 102 76 58 1 Total 44 37 56 38 46 36 43 135 75 120 94 71

(1) Chiffres très surestimés (voir plus bas Ferké W). Les comptages de septembre permettent de saisir les détournements de trafic inrposés par les coupures de la (2} Comptage à Tafiré. saison des pluies : Les V.L. comprennent les cars 1.000 kg. - intensification des pa

101- Graphique n~ 3/CT TRAFIC ROUTIER: CAMIONS '

AXE NORD-SUD

D'après comptages T.P. Camions/Jour

115r------~--~~~~--~--~--~~~~--~--~--~----~ 1 Postes je comptage: 1 Il Il 1 1 1 1 1 1 1 1 100 ~------4---4---+---+---+---+--~--~i~~~' --~~L--4---+------~ BADIKAHA SUD .. 1 1 ' 1 1 1 ' 1 1 1 ' 1 1 1 1 1 1 1 \ FERK!ô SUD .. • 1\ OUAN ~OLO f\li suu .. l : ~ : , VJ ~ i \ !)\j1 ~ 1 ~ : 1 1s ~------1~~~+-~~r-+---+---r---r-~i~ ,.~~~~;~-1+-~~·r--+------; l '/ 1 •• 1 J.- 1 ~

''t ~Mt--~\r '· " ' 1\ /\. /Il~l"" 1 ·~·~~\•. ... ····· ····· •.. ··. .·.. '\ . ,

,~ ...... ,.Î ~\\\ ./~. j ! ~:) 50 ~------~-~~'--~·+W·~··~~~~~~·+H~--+-~~-+--4---+-----~

~~/~··\ • \ ••• ~/! 1 / \: 1 1 OUANGC LO· MALI .....!'. 1 '• 1 '•, 1 ' .., '~,, ,, \ 11 ..., ,, \ / 25 ~------~--~---4---+---+-'~\ ~~~, --~--~~~~--~------~ ' \ 11

F. s. s. F. F. s. Mois"""""! j· ~ - 0 i ï 1 i 1 1 1 1 1 Annits ...... 1958 ' 1959 1960 1961 1962 1963

S·EDES

-102 - Graphique n~I./CT TRAFIC ROUTIER: TOUS VEHICULES

AXE NORD-SUD

D'après comptages T. P.

Véhir:u les/iocu

200 Postes de comptage:

150 v. ...i ...1 ~ 1 ~ "" ... ~ \ lh ,\ 1 Il J ... 1 ' \ ... BADIKAHA SUD •. ~ \ "':/ ~... .. '~ 1 1 \ ·.'• 1 \ 100 FERKIË SUD.. \ 1 ·. 1tf ·.' il '\ 1 : ~1,' OUANGOLO SUD. v :.,.1 ~\ 1 \ 1 • ~-····.•. :. JI 1 \ \ . \ ~ 1:+/i : + 1 \ 1 • ...... lt ·····~· .... ~ .~-.-·· ·.. , \ !1 / ... n 1 '\ t ... \ Il. ! .. 1 ' 1 ,... ··... .: 1 ' \ ~\ · !/ .... 1 if.· . 1 \ f/ 1 4. 1 ~ 1 ,, 1' t 50 1 \ ~, ' • OUANGOLO ·MALI••• / ,, ,, ~, '\ ,~ / ,, ' ,, ''· '~

Mois ...... ,. j· ,. j· j· j· ,. j· .. j· 0 .1' f· , AMHS••.• 1958 1959 1960 1961 1962 1963

SE [}ES

-103- 1. - Le trafic sur les marchés. On a pu observer les circuits pour 7 camions spécialisés dans le service des marchés à partir L'enquête transport effectuée sur les marchés de Korhogo: a permis d'établir un classement e.elon la fré­ 1° Kombolokoura : 1er jour après le marÇhé de quentation des véhic11les. Korhogo 1° Marchés fréquentés par plus de 5 camions Lindio: 2• » » » toute l'année. Tahouara: 3• » » ~ Niofouin: 4• » » ~ Dikodougou : 8 à 12 camions Koni : s• » » » :i à 10 cars Napié: s à 8 camions 20 Kombolokoura : 1er jour après le marché de 3 à 6 cars Korhogo - Lindio: s à 8 camions 2• » » » l à 2 cars. Lindio: 3• » » » Napié: 4• » » » 2° Marchés fréquentés par plus de 5 camwns Guiembé: » » » une partie de r année. s• Dikodougou : lundi Tioro : 5 camions de janvier à mars, 5 cars. 30 Kombolokoura Guiembé : 6 à 8 camions d'octobre à Tahouara février. Koni - Kombolokoura · 5 à 8 camions de décembre Dikodougou à février. 40 Kombolokoura - Koni: 5 camions en janvier-février. Lindio 3° Marchés fréquentés par 2 à 4 camions toute Napié rannée. Dikodougou - Tahouara: 2 à 3 camions so Dikodougou - Mbengué: 2 à 3 » Mbengué (jeudi) N angotakaha : 3 à 4 » Guiembé - Sirasso: 3 à 4 » - Kanoroba: 2 à 5 » 60 Sirasso Napié 4° Marchés fréquentés par 1 ou 2 camions toute Guiembé rannée. Dikodougou Niofouin. 70 Ouangolodougou - Ouangolodougo Nambingué - N ambingué. Diaouala - Kaouara. Niellé - Diaouala. Toumonkoro. -Niellé. - Toumoukoro. La fréquentation des marchés par des camions, - Ouolo. dont le chargement est de 4 tonnes en moyenne, 5° Marchés fréquentés surtout par des cars a conduit à estimer les quantités de produits col­ 1.000 kg. lectées en gros de la manière suivante : Tafiré. m - Tiegbé. Q=~ (x Xc X n) - Koumbala. 1 - Sikolo. Q = tonnage annuel des produits collectés sur - N amboukaho. les marchés - Dabla. m Résumé {en dehors des deux centres urbains) somme de tous les marchés (de 1 à des marchés fréquentés par des véhicules : 1 19 fréquentés régulièrement par des - plus de 5 camions toute l'année ...... 3 camions) - plus de 5 camieons une partie de l'année. 4 x nombre de camions par jour de mar­ 2 à 4 camions toute l'année ...... 5 ché 1 ou 2 camioru toute l'année ...... 8 des cars 1.000 kg ...... 6 c chargement moyen de 4 tonnes n nombre de jours de marché dans l'an­ Total ...... 26 née (52 ou 60).

-104- Cette quantité serait comprise entre 11.000 et Le trafic est assez constant et varie entre 45 et 16.000 tonnes, selon que l'on retiendrait le chiffre 55 camions par jour :_:>endant l'hivernage et 60 à minimum ou maximum de camions observés sur 75 camions en saison sèche à l'exclusion des chaque marché. Il est normal de ne pas obtenir camions de la R.T.M (l) et des camions admi­ les 20.000 tonnes environ de la traite, car une nistratifs. partie des produits est chargée en dehors des marchés. Si l'on retire, par exemple, les quelques Hivernage Saison sèche milliers de tonnes d'ignames chargées directe· 25 à 30 pour le Mali, 40 à 45 pour le Mali, ment dans les villages ou dans les champs, l'esti­ 15 à 20 pour la 15 à 20 pour la mation redevient satisfaisante et recoupe les don­ Haute-Volta, Haute-Volta, nées de l'enquête commerciale. 5 à 10 pour le Niger. 5 à 10 pour le Niger. 45 à 65 60 à 75

2. · Le trafic sur l'axe Nord-Sud. Les comptages des Travaux Publics indiquent 92 camions/ jour en septembre 1962 et 90 en février 1963. CL ) Nous avons d'abord utilisé le poste de douane de Ferkessédougou (sortie Nord) de juin Du l er au 15 févriu 1963, notre contrôle indi­ 1962 à février 1963. que:

Le contrôle était permanent et portait sur les 287 camions X !::4 h renseignements suivants : 52 camions/ jour. nom du transporteur, 132 heures immatriculation du véhicule, lieu de provenance, Pour la période J Uin à décembre 1962, h: lieu de destination, contrôle exhaustif des camions de Korhogo ou nature du chargement, Ferké à destination :le la Haute-Volta a permiE poids du chargement. de quantifier les prbcipaux produits :

TABLEAU N" 36/ CT (En Tonnes}

Maïs Riz Arachide !5name Divers (a) -- Juin ·············· 6I,5 Il I0,5 3 - Juillet ...... I42 208 70 4 25 Août ...... 227 Ill 2I,5 4 37 Septembre ········ Ill 35 8,5 I4 I8 Octobre ...... I53 66 - I3 6 Novembre ...... 114 6 - I3 8 Décembre ...... llO 74 - - - TOTAL ...... 9I8,5 511 110,5 4I 94 (a) Comprenant des petits chargements de mil.

A partir de janvier les expéditions de produits b) Au carrefour de Badikaha un contrôle a ét§ vers la Haute-Volta ont considérablement dimi­ organisé avec l'aide de la gendarmerie dans h nué. Il s'agit donc d'un trafic de soudure qui semaine du 18 au 24 février 1963 et nous l'avons doit être singulièrement réduit pendant les fait coïncider avec les comptages des Travau.lC 5 mois restants (sauf pour le maïs qui paraît faire Publics. l'objet d'un trafic assez constant). Encore faut-il noter qu'il n'y a aucune certitude que les quan­ Les chiffres des camions sont comparables pour tités enregistrées, même chargées sur des camions les passages au tronc commun de Badikaha, mais de Korhogo ou de Ferké, proviennent de la zone ils sont surestimés d ~ 10 à 30 ra par les T.P. sur d'étude. L'année 1962 ayant été une mauvaise les tronçons de KorlDgo et Ferké. année agricole où les excédents furent peu nom­ breux il est plus que probable que des charge­ Le trafic de Korbogo comprend pour un tiers ments de riz et d'arachide notamment, ont dû des camions qui se rendent à l'important marché être effectués sur Boundiali et Tengréla. Il paraît de Tengréla situé sur la route de Boundiali vers donc raisonnable de ne retenir pour 12 mois que la frontière du Mali 12.000 tonnes pour le' maïs, 700 tonnes pour le riz et lOO tonnes pour l'arachide, l'igname et le mil, en provenance de notre région. (1) Régie des Transpnts Maliens.

-105 CONTROLE ROUTIER A BADIKAHA du 18 au 24 février 1963 TABLEAU N• 37/CT CAMIONS (sans les camions-citernes) de KORHOGO du SUD Total de FEE.KE vers le SUD du SUD vers FERKE vers le SUD vers KORHOGO camions Origine Destination Destination Origine contrôlés par C.I. Mali H.V. Niger C.I. Mali H.V. Niger Boua· Abid- Divers Boua- Abid- Divers journée ké jan ké jan ------Lundi 18·2 ..... - 15 7 2 - 11 - 1 2 14 - - - - 52 Mardi 19-2 ..... - 18 8 - - 26 9 3 - 6 - 1 6 - 77 Mercredi 20-2 .. - 15 10 2 - 16 5 1 - 6 - 2 1 1 59 2 (*) 2 (*) + 4(*) Jeudi 21-2 ..... - 14 2 2 - 15 6 - 1 2 - - - 9 51 11 (* ) 13 (*) 2 (*) + 26 (•) Vendredi 22-2 .. 2 10 5 2 - 14 11 1 - 2 1 2 8 1 59 8 (*) 2 (•) 1 (*) 1 (*) + 12 (•) Samedi 23-2 ...• - 11 9 - 1 20 8 1 1 5 - 1 11 - 68 1 (*) 2 (* ) + 3 (•) Dimanche 24-2 . . - 9 5 - - 19 3 1 4 11 -- 3 - 55 7 (*) 7 (•) 2 (•) ------+ 16 (*) 2 92 46 8 1 121 42 8 8 46 1 6 38 2 + + + + 29 (*) 26 (*) 3 (*) 3 (*) TOTAL Véhic. comptés : 177 Véhic. comptés : 198 V éhic. comptés : 58 V éhic. comptés : 49 GÉNÉRAL: dont dont dont dont Comptés V éhic. contrôlés : 148 V éhic. contrôlés : 172 V éhic. contrôlés : 55 Vébic. contrôlés : 46 482 Contrôlés (*) Véhicules seulement cooptés. 421

COI\"TROLE ROUTIER A BADIKAHA du 18 au 24 février 1963 VOITURES PARTICULIÈRES et CARS 1.000 kg TABLEAU N• 38(CT De FERKE De BOUAKE De KORHOGO De BOUAKE vers BOUAKE vers FERKE vers BOUAKE vers KORHOGO 18-2-63 ...... 6 1 6 6 4 13 2 1 19-2-63 ...... 3 3 5 7 - 4 2 4 20-2-63 ...... 5 6 8 8 7 5 4 4 21-2-63 ...... 3 6 2 2 7 3 7 3 22-2-63 ...... 5 5 6 6 1 4 8 2 23-2-63 ...... 12 8 3 1 3 3 2 3 24-2-63 ...... 1 4 4 5 2 3 5 3 TOTAL ...... 35 33 34 35 24 35 30 20 Un deuxième contrôle a été effectué à Badikaha Sur le grand axe Bouaké - Ferké - Mali ou dans les mêmes conditions, du 29 mai au 1er juin Haute-Volta, le trafic paraît relativement cons­ 1963, et les résultats. sont très proches de ceux tant: de février (voir le tableau n° 39/ CT) : - février : 53 camions, 20 VL et cars, - J um : 63 camions, 22 VL et cars. - Camions : 7l jjo-:~r (dont 8 pour la route de Par contre le nombre de camions sur la route Korhogo, dans les deux sens). de Korhogo a diminué sensiblement (de 15 à 8), ce qui peut s'expliquer par la fin de la traite. Cars 1.000 kg : 21/jour et véhicules légers Les quantités transportées sont données dans 23/jour (soit 44/ jour dont 22 pour la route les tableaux suivants. de Korhogo).

TABLEAU N• 39/ CT CONTROLES ROUTIERS A BADIKAHA Sens du Trafic CAMIONS CARS 1.000 kg VÉHICULES LÉGERS TOTAL Février Mai Février Mai Février Mai Février Mai

Ferké-Sud (Bouaké) 25 (1) 36 5 4 J" 8 35 48 Sud-Ferké ...... 28 27 5 4 5 6 38 37 ------Total ...... 53 63 10 8 10 14 73 85 Korhogo-Sud ...... 8 4 5 3 3,5 5 16,5 12 Sud-Korhogo ...... 7 4 3 10 (2) 4,5 4 14,5 18 ------TOTAL ...... 15 8 8 13 8 9 31 30 ToTAL ...... 68 71 18 21 18 23 104 115 (1) CBJmons RTM non comptes.. 12) Dont 5 pour le marché de Tengréla •

106- TABLEAU CONTROLE ROUTIER A BADIKAHA du 18 au 24 février 1963 N • 40/ CT QUANTITÉS ENREGISTRÉES VERS LE SUD : 184 CAMIONS PRODUITS Venant de Venant du Venant de 'Tenant du ToTAL COTE-D'IVOIRE MALI HAUTE-VOLTA NIGER Bœufs (têtes) .. - 192 23 - 215 dont 80 pour Abidjan dont 12 pour Bouaké et 72 pour Bouaké -- Moutons (têtes) . - 1.091 2.039 47 3.177 dont 579 pour Abidjan dont 964 pour Abidjan dont 17 p' Abidjan et 312 pour Bouaké et 445 pour Bouaké et 3( pour Bouaké - Poissons fumés - 47,5 - - 47,5 (tonnes) ······ dont 38,9 pour Bouaké Riz (tonnes) ... 14,3 (Korhogo) - - - 14,3 dont 4,3 vers Abidjan et 10 vers Bouaké - Mil (tonnes) ... 28,1 46,9 - - 75 pour Abidjan dont 22,9 pour Abidjan et 14 pour Bouaké Maïs (tonnes) .. 29,5 - - - 29,5 dont 29 vers Abidjan --- Igname (tonnes) 70 - - - 70 pour Abidjan Arachide 55,3 - 4 - 59,3 (tonnes) ...... dont 51,4 pour Abidjan pour Bouaké et 2,9 pour Bouaké Pomme de terre 20,5 - - 20,5 (tonnes) .... pour Abidjan Oignons et légu· 0,9 35,6 3 4,9 44,4 mes (tonnes) .. dont 16,6 pour Abidjan pour Abidjan p:mr Abidjan et 19 pour Bouaké Divers (tonnes) . 2,5 tabac 9,6 peaux - - 25,1 5 orange 6 henné 2 mangues

Passagers ······ - 139 286 36 461 pers. dont 77 pour Abidjan dont 127 pour Abidjan dont 13 p' Abidjan 42 pour Bouaké 158 pour Bouaké 22 pour Bouaké Camions vides 3 8 4

TABLEAU CONTROLE ROUTIER A BADIKAHA du 18 au 24 février 1963 N • 41/ CT QUANTITÉS ENREGISTRÉES VERS LE NORD : 192 CAMIONS MARCHANDISES Vers Vers Vers Vers COTE-D'IVOIRE MALI HAUTE-VOLTA NIGER TOTAL Sucre (tonnes) 14 - 90,5 - 104,5 pour Korhogo Sel (tonnes) ... 22 153,5 5 - 180,5 dont 17,5 p' Korhogo Savon (tonnes) 7,6 5 - 7 19,6 pour Korhogo Cola (tonnes) .. 15,5 198,6 137,9 30 382 (d'Abidjan) dont 85,7 d'Abidjan dont 21,2 d'Abidjan doat 6 d'Abidjan dont 5,5 pour Korhogo et 77,4 de Bouaké et 59,7 de Bouaké et 24 de Bouaké Farine (tonnes) . 4 58 - - 62 Bois (tonnes) .. - 67 - - 67 Riz (tonnes) ... - - 46 - 46 Papier (tonnes) . - 153,5 - - 153,5 Tissus (tonnes) . 5,8 fils 11,5 - - 17,3 pour Korhogo Boissons (tonnes) 13,7 27,4 - - 41,1 pour Korhogo Passagers ...... lOO 28 28 80 236 pers . Divers (tonnes) . 31 ciment 8,8 café - 29 divers 4 insecticide - 5 huile moteur 51 lubrifiants 159,7 6,2 tôles 10,6 bonbons 14,1 gaz Camions vides 1 - - - 1 -107- CONTROLE ROU'fiER A BADIKHAHA du 29 mai au I •r juin 1963 QUANTITtS ENREGISTRÉES DANS LE SENS NORD-SUD: ll9 CAMIONS et CARS TABLEAU N " 42/ CT PRODUITS 0Rn;INE .. COTE-D'IVOIRE MALI HAUTE-VOLTA NIGER TOTAL Bœufs ...... (têtes) - 70 33 - 103 têtes Moutons ...... » - 186 403 72 661 » Porcs · ··········· · > 30 - - - 30 » Poissons fumés ... (tenues) - 66,6 - - 66,6 tonnes Riz ...... » 12,2 - - - 12,2 » Maïs ...... » 10 - - - 10 » Mil ...... » 7,2 2 6 - 15,2 » Igname ...... » 16,1 - - - 16,1 » Arachide ...... » 3,6 409,6 - - 413,2 » Pommes de terre » - 7 - - 7 » Oignons et légumes » 1,7 (1 ,4 6,4 5,6 14,1 » Tomates ...... » 2,8 - - - 2,8 » Mangues ...... » - 3 3,5 - 6,5 » Tabac ...... » 2 2,3 - - 4,3 » Peaux ...... » - 6,8 - - 6,8 » Divers ...... » (œufs) 0,2 4,6 1,6 - 6,4 » Passagers ...... 174 144 136 6 460 » Camions vides ...... 3 2 1 2 8 »

QUANTITÉS ENREGISTRÉES DANS LE SENS NORD-SUD : 95 CAMIONS et CARS TABLEAU N" .fl/ CT MARCHANDISES DESTINATION .. COTE-D'IVOIRE MALI HAUTE-VOLTA NIGER TOTAL Sucre ...... (tonnes) 6 - 27 - 33 tonnes Sel ...... » 4 56 15 - 75 » Cola ...... » 2 84,1 58,4 - 144,5 » Farine ········ ·· » - 7l - - 7l » Bois ...... » - 26 5 - 31 » Tiss us ...... » 0,6 7.2 - - 7,8 » Boissons ...... » 2,9 - - 3 5,9 » Ciment ...... » 25,2 - 4 - 29,2 » Tôles ...... » - 15,3 - - 15,3 » Machines et appar. » - 1,8 4,5 3,2 9,5 » Pommes de terre. » - - 3 3 6 » Engrais ...... » 5,2 - - - 5,2 » Gaz butane ...... » - 8,9 - - 8,9 » Médicaments ... . » - 4,2 - - 4,2 » Bitume ...... » - 9 - - 9 » Sacs et ficelles .. » - 8,9 - - 8,9 » Cigarettes ...... » - - - 3,9 3,9 » Sardines ...... » - 5,8 - - 5.8 » Divers ...... » 13,8 35,5 0,7 - 50 » Pa a gers ...... 300 (l) 267 27 277 871 » Camions vides ...... 4 1 - - 5 » (l) Nombreux passa!ers à destination du marché deTengréla non contrôlés au retour. Les quantités tn.nsportées par la route vers Igname: le Sud à partir de la région de Korhogo-Ferké sont 70 16,1 données par les fom1ules suivantes : ~ ll,7 t/jour ~ 5,4 t/jour Février (6 joms) Mai (3 jours) 6 3 Riz: Arachide : 14,3 12,3 55,3 3,6 ~ 2,4 t jjour ~ 4,1 tjjour -- ~ 9,2 t/jolll' ~ 1,2 tj jour 6 3 6 3 Maïs: 29,5 10 Estimations pour l'année : :t-4,9 tj jour ~ 3,3 t/jour 6 3 (Tonnes) Mil: Riz: 28,1 7,2 6 mois à 2,4 tj jour 432 - - ~ 4,7 tj jour ~ 2,4 t/jour 4 mois à 4,1 tj jour 492 6 3 924

-108- Maïs : Bouaké, et d'un autre situé au Sud, mais à 6 mois à 4,9 t/jour 882 deux périodes différentes du mois; 6 mois à 3,3 tj jour 594 tous les camions étaient comptés dans cha­ 1.476 cun des deux sens possibles du trafic pendant Mil: la période d'observation; 4 mois à 4,7 t j jour 564 trois camions par heure étaient arrêtés au 3 mois à 2,4 t/jour 216 hasard et contrôlés. 780 La fraction de sondage mensuelle est donc Igname: représentée par le rappa:rt : 8 mois à ll,7 t/ jour ...... 2.808 - nombre de camions contrôlés X 2 jours, 4 mois à 5,4 tj jour ...... 648 - nombre de camions comptés X 30 jours. 3.456 (1) Arachide: L'extrapolation est obtenue en totalisant la 5 mois à 9,2 tj jour ...... 1.380 quantité de marchandises par mois, par point 3 mois à 1,2 tjjour ...... 108 d'observation et par dir ction, et en multipliant 1.488 ce chiffre par la fraction de sondage. Celle-ci pose d'ailleurs un problème, car les camions compeés c) La mission socio-économique de Bouaké a peuvent avoir des dest:nations ou des origines effectué une enquête par sondage sur les trans­ autres que la région de Korhogo. En conséquence, ports, dont les éléments concernant la région de il n'y a aucune certitude quant au rapport entre Korhogo ont pu nous être communiqués. les camions contrôlés pour Korhogo et les L'enquête a été conduite de la manière sui­ camions comptés. Telle quelle, cette enquête vante: fournit cependant des renseignements non négli· - chaque mois, observation permanente pen­ geables qui sont prése;:ttés dans le tableau ci­ dant 48 heures d'un point situé au Nord de après :

ENQUtTE TRANSPORT DE BOUAKÉ Sens Nord-Sud (origine : région de Korhogo) TABLEAU N• 44/CT En tonnes M01s Igname Arachide Riz Maïs Mil Beurre Kapok Mangues Tomates Porcs 1962 karité Novembre ... . 612,1 633,7 ------Décembre ..... 845,4 210,2 - - - 45,7 - - - - 1963 Janvier ...... 710 339,6 - - 314 - 10,5 - - - Février ...... 908,5 363,2 - - 167,5 - - - - - Mars ...... 896 734,2 - 230,4 90,7 - - - - 499 Avril ...... 865,8 -- 179 - - - 25,5 - - Mai ...... 1.762 685,1 - 186,5 ------Juin ...... 96,8 - - 149 116,1 21,5 - - 105,5 - Juillet ...... 205,4 243 ll5,4 52,6 231,4 - - - - 41,8 Août ...... 216,3 185 247,2 78,4 66,2 -- - 62,1 - Septembre .... 188,8 242 - - 128,2 - - - - 53,2 Octobre ...... 761,8 240,6 ------51,7 TOTAL .... 8.068,9 3.876,6 362,6 875,9 1.114,1 67,2 10,5 25,5 167,6 646,7 Sens Nord-Sud (destination Korhogo) M01s Sucre Sel Ciment Pneus Cola Poisson Farine Boissons TextileEet Vélos Divers 1962 chaussures (unités) ------Novembre .... 145,2 675,1 576,9 40,1 ------Décembre ..... - - - - - 11,8 - - - - 660,1 1963 Janvier ...... 542,6 92,4 - - - - 24,3 73 - 2.736 - Février ...... 1.444 399 ------Mars ...... 430,5 190,9 892 -- Il - 287 106,:: 390 16,5 Avril ...... - - -- 206,5 - - - - - 191,1 Mai ...... 24,5 122,5 678 122 122,5 - - - 181, ~ - 17,6-savon 13,9 Juin ...... 75,6 221,6 320 - - - - 103,9 - - 96,4-savon 88,8 Juillet ...... 104,5 395 230 - - - - 47 20,!' - 252,8 Août ...... ------61,2.savon 72 Septembre .... - - 204,6 - 79,5 - - - 39 - 74,4. savon 132,5 Octobre ...... 88 22 - 132 132 - - 130,5 . savon 234,9 ------ToTAL .... 2.766,9 2.184,5 2.923,5 162,1 742,8 22,8 156,3 510,9 347,3 - 2.042,7 + 542,1 sav. (1) Ce chüfre sous-estime incontestablement les expor-tations.

-109- Les quantités obtenues par cette méthode et non 6 mois sur 12. appellent les remarques suivantes : - Mil : le chiffre de 1.100 tonnes est possible. - 1gname : le ::hiffre de 8.000 tonnes corres­ - Porc : les quantités évacuées par route pond aux données de l'enquête commerciale. seraient supérieures à celles qui empruntent le - Arachide : le chiffre de 3.876 tonnes paraît chemin de fer, ce qui paraît très anormal, {voir très surestimé (de 2.500 tonnes environ), si on le rapport élevage) . le rapproche de ~ a production régionale {5.350 tonnes d'arachide décortiquée). Il comprend cer­ * tainement de l'arachide achetée ailleurs qu'à ** Korhogo. On trouvera dans le tableau ci-après une réca­ pitulation des différentes données concernant les - Riz: l'absenc:e de ce produit pendant 10 exportations de produits agricoles par la route mois sur 12 nous paraît aller contre l'évidence. avec les estimations retenues pour la suite du - Maïs : un pe:it trafic a lieu toute l'année, rapport.

Tablean récapitulatif des exportations de produits agricoles par route {1) TABLEAU N• 45/ CT En tonnes Collecte Contrôle Ferké Contrôle Contrôle Estimation retenue PRODUITS régionale 1 (vers la Badikaha Bouaké (total exportations en gros Haute-Volta) (vers Abidjan) par route) Riz ...... 2.900 700 900 360 1.600 Maï s ...... 3.300 1.200 1.500 870 2.600 Mil Sorgho ...... 3.000 lOO 800 1.110 1.200 Igname ...... 8.000 lOO 3.500 8.060 8.000 Arachide décortiq . 1.400 lOO 1.500 3.870 1.400 (l) Les legumes, frruts, condiments et divers n'ont paE e.te . quantifie. "' s . Les exportations ont été estimées en valeur dans la comptabilité économique. - Il n'y a aucune exportation de coton par la route.

B. - Le trafic ferrcwiaire. Le trafic à la montée et à la descente n'est pas équilibré mais il faut tenir compte du poste Le seul trafic marchandises intéressant l'écono­ « hydrocarbures » qui a représenté en 1962 mie régionale s'effectue à Ferkessédougou. 61,8 o/o des arrivages ; or les wagons-citernes spé­ cialisés dans ce transport ne peuvent que r epartir L'évolution du trafic se présente ainsi {en ton­ à vide, puisque F erkessédougou est le seul point nes) {1) : de stockage en vrac dans le départem ent du Nord 3 {670 m ) . TABLEAU N• 46/ CT ANN ÉE Moœée Descente TOTAL Un accroissem ent sensible des arrivages d'hy- drocarbures est à signaler : 1956 ...... 6.000 6.660 12.680 t 1960 ...... 1 7 .~9 11.196 28.265 1956 : 3.074 1961 ...... 11.(}1 0 9.000 20.000 1960 : 5.104 t 1962 ...... 11.839 4.813 H\.702 1962 : 7.365 t 1963 (11 mois) 10.439 8.086 18.575 1963 : 7.100 t environ pour 12 mois, mais depuis 1960, il faut Le tableau n ° 47/ CT donne la répartition m en­ tenir compte de la consommation exceptionnelle suelle du trafic « expéditions » et « arrivages », des camions du Mali à Ouangolodougou. et la nature des pro uits transportés toutes direc­ tions. L'installation, en février 1962, d'un dépôt Bra­ codi, donne lieu à un trafic assez important : Nombre de wagons chargés en 1963 à F erkessé­ 770 tonnes de bière et boissons gazeuses à l'arri­ dougou: vée, 331 tonnes d'emballages vides au départ. TABLEAU N• 47/ CT En ce qui concerne les groupages et la quin­ Wag. w g. Plate- Citerne caillerie, les séries de chiffres ne sont pas homo­ Mois cou v. best. forme ou tom- TOTAL gènes, car en 1962 il semble bien que la quin­ bereau ------caillerie était incluse dans les groupages. La Janvier .... 25 n 2 - 3 51 rubrique groupages-quincaillerie a légèrement Février .... 42 5.1 - - 1 94 Mars ...... 44 'l7 3 - 1 75 Avril ...... 62 ~ 1 - - 105 (l) Le poids du bétail est estimé ainsi : Mai ...... 42 221 1 1 - 72 - 1 wagon de 60 porcs : 4 tonnes, Juin ...... 35 22 4 2 1 64 - 1 wagon de 22 à 25 bœufs : 6 tonnes .

-llO- régressé : Les bœufs proviennent du Mali ou de Haute­ 1962 : 2.295 t, Volta et en général les troupeaux arrivent à pied. - 1963 : 1.789 t (ll mois} . Les tms sont embarqué~ dans les wagons, le délai du trajet Ferké-Abidjan ne nécessitant plus l'obli­ Le ciment et le bois sont deux postes impor­ gation de faire boire les animaux; les autres tants avec respectivement 747 tonnes et 224 ton­ conlinuent leur route jusqu'à Bouaké. ne (année 1962}. Les porcs viennent des régions de Korhogo, Quant aux: marchandises générales, notamment Sinématiali et Ferké. les produits d'alimentation, le trafic est négli­ geable. Les produits agricole3 sont expédiés aussi bien vers le Sud que vers l ~ Nord. Ainsi dans l'approvisionnement de la regwn, le chemin de fer ne joue un rôle que pour les pondéreux. Expéditions du er semestre 1963 :

Les expéditions de produits agricoles sont liées TABLEAU N• 48/ CT En tonnes aux aléas des récoltes. Par exemple, les tonnages DESTINATION Mil Maïs Riz expédiés pendant le premier semestre 1963 sont Abidjan-Treichville 511 209 90 supérieurs de 88 % à ceux du semestre corres­ Y a po ...... "7 68 - pondant de 1962 (6.039 t contre 3.202 t). Agboville ...... 2lll 68 60 Dimbokro ...... - - 20 Bouaké ...... - - 20 Bonfora ...... - 48 20 Le coton fibre est expédié en balles de 200 kg Bobo ...... Ill 158 181 aux Etablissements Gonfreville de Bouaké; les Ouagadougou .... - 11 190 Indéterminés ..... l2 - - graines de coton destinées à l'exportation sont TOTAL ...... 942 562 581 acheminées jusqu'à Abidjan. Ces deux produits empruntent régulièrement le chemin de fer.

-Ill- TRAFIC MARCHANDISES DE TABLEAU N• 49/CT Janvier Février Mars Avril Mai Juin 1962 1963 1962 1963 1962 1963 1962 1963 1962 1963 1962 1963 Expéditions : Bœufs ...... 150 78 106 238 102 102 60 167 162 102 96 84 Porcs ...... 42 48 48 66 48 48 51 66 66 66 36 48 Riz ...... 50 30 240 20 87 30 60 84 70 60 Arachide ...... Maïs ...... 31 78 30 56 171 38 144 23 138 Mil ...... 132 256 120 253 40 138 20 105 102 ll4 27 73 Coton fibre .... . 96 217 231 227 193 330 583 209 Graine de coton . 325 441 214 362 Véhicules ...... 6 5 10 1 13 2 6 4 3 2 3 29 Emballages vides. 12 18 22 48 18 36 45 25 45 25 37 Groupages ...... 8 98 27 32 41 16 Il 67 64 53 Divers ...... 33 28 20 ToTAL •.••••• • 350 584 437 1.180 573 991 452 1.420 1.046 980 344 884 Arrivages : Essence ...... 232 324 259 262 202 437 380 304 264 298 494 354 Gas-oil ...... 98 155 275 95 121 169 154 95 124 130 282 161 Pétrole ...... 94 156 155 152 154 158 213 187 128 156 189 209 Groupages ...... 210 41 302 15 249 2ll 235 151 Quincaillerie ... . 131 176 122 232 185 85 Ciment ...... 42 30 30 42 50 128 75 50 80 75 55 Bois ...... 16 33 16 28 35 18 15 19 Véhicules ...... 1 96 9 4 6 5 2 44 Bière et boissons gazeuses (Bracodi) 12 49 231 56 85 55 107 78 57 80 46 27 Vin ...... 36 Sel ...... 18 20 30 39 Engrais ...... 140 87 Briques ...... 27 Fer à béton .... . Divers ...... 28 74 25 17 1-9-7_4_ - -l..,.-36-:-8- ---:-94,..,..9- ToTAL •.•••••• 717 982 1.286 839 926 1.038 1.253 1.023 1.~8 (l) Le tonnage réel des porcs sur la base de 60 porcs pour 4 tonnes est différent de celui indiqué par les sta tistiques mensuelles du chemin de fer qui enregistre des wagons de 6 tonnes pour la facturation. Le tonnage réel doit donc être diminué d'un tiers. A l'exception du coton, le chemin de fer n'in­ Bamako n'entraînera donc aucune répercussion tervient que pour une faible part dans le trans­ dans l'économie régionale. Toutefois on peut port des produits agricoles : admettre que la diminution du transit avec le Mali permettra une meilleure répartition des - 15 à 30 ra du mil, du maïs et du riz commer­ wagons, et que des facilités nouvelles de trafic cialisés, pourront être trouvées à la gare de Ferkessédou­ - négligeable pour l'arachide et l'igname. gou. Au cours du 1er semestre 1963, la production Il y a donc un problème de concurrence rail­ régionale ivoirienne a donné lieu à l'expédition route, mais il faut tenir compte des conditions de 161 tonnes de mil dont 52 tonnes vers Banfora d'exploitation un peu faussées par le supplément et de 35 tonnes de maïs à destination de Bobo. de trafic avec le Mali depuis la rupture des rela­ Aucun trafic n'est à signaler à la gare de tions entre Bamako et Dakar. Les commerçants Tafiré. se plaignent souvent du manque de wagons, qui impose des délais de transport beaucoup trop longs. Ainsi la voie ferrée joue essentiellement un *** rôle de transit, particulièrement important à la gare de Ouangolodougou. C'est donc surtout le réseau routier {voir le tableau n° 51/ CT) qui assure dans la proportion Le détournement de trafic du Mali étant assuré de 80 ra l'évacuation des produits agricoles de par des transporteurs maliens entre Bamako et la région {coton non compris). Ceci s'explique Ouangolodougou, la région de Korhogo n'en a tiré aisément par l'éloignement du principal centre qu'un profit minime, et le changement de mon­ commercial, Korhogo, du chemin de fer ainsi naie au Mali en juillet 1962 a freiné les dépenses que par la complication que ce système de trans­ des transporteurs à Ouangolodougou. Le rétablis­ port présente pour les commerçants africains. sement de la liaison ferroviaire entre Dakar et Ceux-ci sont à la fois acheteurs sur les marchés,

ll2- LA GARE DE FERKESS~DOUGOU

En tonnes Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre TOTAL D62 1963 1962 1963 1962 1963 1962 1963 1962 1963 1962 1963 1962 1963(11 mois) ---- 82 12 170 29 136 48 144 90 124 78 178 1.510 1.028 54 36 48 42 22 34 42 48 54 36 60 571 (1) 538 (1) 20 212 38 20 90 188 923 38 20 40 20 78 45 57 50 86 242 705 25 366 155 20 105 466 1.585 1.103 983 1.342 22 2 6 11 2 8 9 65 142 67 19 27 28 19 4 45 35 37 31 259 317 20 32 49 19 23 20 65 344 301 32 8 33 33 33 154 247 572 302 586 245 133 209 353 339 338 334 4.878 8.021

357 235 294 296 236 290 224 232 262 270 267 3.471 3.302 216 133 93 95 63 132 276 198 186 126 126 2.014 1.489 219 185 96 186 155 124 193 182 126 251 158 1.880 1.946 90 153 128 177 33 ) 128 2.146 100 1 119 309l 160 193 30 86 63 5 149 1.789 135 16 115 50 30 60 20 80 50 747 480 23 24 29 48 16 24 28 17 224 158 1 2 4 23 2 2 22 7 91 162

64 84 16 91 26 52 27 42 71 53 28 770 667 36 55 38 124 246 227 246 27 12 12 126 17 12 10 57 1.099 1.105 778 934 660 781 1.174 871 859 993 731 11.889 10.489

transporteurs et distributeurs des produits, ce qui TABLEAU No 50/ CT les amène à utiliser leur propre moyen de trans­ Expéditions Arrivages port : le camion, pour éviter les ruptures de Jan vier . . . . :n 2.283,7 charge. De plus, face à la rigidité des transports Février . . . . oî9 2.930,7 Mars ...... 4.1;9 5.229 par fer, le camion présente une souplesse d'emploi Avril ...... 5.7 : 7 6.062,5 qui lui permet de s'arrêter pour vendre sa cargai­ Mai ...... 4.5: 3 4.866 Juin ...... 5.618/ 20.257 5.578/26.849,9 son en cours de route ou même de faire le détour Juillet . . . . . 4. 7:2 4.943,8 nécessaire pour trouver l'acheteur éventuel. Août ...... l.E9,5 3.416,5 Septembre . . E8 4.979 Octobre . . . . 1I 4 4.030 Novembre . . 114 6.714 Le fonctionnement d'un réseau ferroviaire est Décembre . . 11:·1,5 6.188 1----~~~------soumis à des structures très rigides destinées à ToTAL.... 26.6(:6 t 57.121,2 t dont assurer un trafic régulier, constant et répondant dont 24.148 1 d'arachide 27.020 t de ciment 10.109 t de sucre à un certain calcul prévisionnel. Le rail n'a pas 1963 4,803 t de tôles et fer la faculté d'adaptation de la route et il n'est pas Janvier ... . 1!4 3.521 Février ... . 1.7:.8,5 4.638,5 possible de le doter d'un parc surabondant qui Mars ...... 4.4"5 4.695,7 ne serait employé qu'une faible partie de l'année. Avril ...... 5.2S2,3 6.204,5 Mai ...... 3.847,5 4.149,5 Les problèmes de coordination du rail et de la Juin ...... ------l.IJS1 3.819 route, notamment par la politique commerciale ToTAL... . 17.:U8,3 t 27.028,2 dont 16.213 : d'arachide de la R.A.N., ont déjà reçu des solutions. Nous 10.944 t de ciment les analyserons à la fin de la partie consacrée 5.401 t de sucre 2,554 t de tôles et fer aux transports. 1 (1) Ce trafic ne concerne dans sa quasi-totalité que le Mali. En 1962, le trafic (1) de la ;gare de Ouangolo­ En 1963, le transit à denination du Mali a atteint 43.705 tonnes de marchandises, sdt une diminution de 13.416 ton· dougo•t étaii le suivant (en tonnes) : nes.

-113 C. • Récapitulation du trafic total. Tableau récapitulatif des importations de marchandises En résumé les quantités de produits exportés - Route et fer - et de marchandise importées dans la région, telles qu'elles ressortent des diverses recherches, TABLEAU No 52/ CT En tonnes sont portées dans les deux tableaux suivants : MARCHANDISES Route Fer TOTAL Essence (l) ...... - 3.500 3.500 Gas-oil ...... - 1.600 1.600 Tableau récapitulatif des exportations Pétrole ...... - 2.000 2.000 des principaux produits a6rricoles Ciment ...... 2.800 600 3.400 - Route et Fer - Bois ...... - 250 250 Engrais ...... - 230 230 TABLEAU N" 51/ CT En tonnes Boissons ...... 500 700 1.200 Sucre ...... 2.500 - 2.500 Sel ...... 2.000 lOO 2.100 Collect~ Expor· Expor· ToTAL Savon ...... 500 - 500 PRODUITS régiona~ e tations tations des expor· 500 en gros par route par fer (l) tati ons Cola ············· - 500 Farine ...... 150 300 450 Textiles ...... 350 - 350 Riz ...... 2.900 1.600 900 2.500 (2) Divers (2) 700 1.220 1.920 Maïs ...... 3.300 2.600 700 3.300 ······· · Mil et Sorgho. 3.000 1.200 1.800 (3) 3.000 ToTAL ...... 10.000 10.500 20.500 Igname ...... 8.000 8.000 8.000 Arachide 1.400 1.400 E 1.400 (l) Les chiffres des carburants sont ceux des arrivages (décortiquée) totaux à Ferké (année 1963, tonnages ajustés pour 12 mois). On verra dans la comptabilité économique le calcul effectué 3.400 18.200 TOTAL .. . .. 18.600 14.800 pour déterminer ce qui intéresse directement la région étudiée. (l) Les tonnages reteaus pour les exportations par fer sont ceux des ll mois de l'année 1963 du tableau précé· (2) Il n'a pas été possible de procéder à une ventilation dent. Le chiffre est cErtainement recevable sans correc­ satisfaisante des tonnages des produits groupés ou divers. tion car aucune exporl:ation des produits intéressés n'a Cette ventilation sera effectuée au moment des évaluations été enregistrée en déce111bre 1962, or décembre est juste· c~mptables sur la base de l'enquête budget. ment le mois non saisi en 1963. Tels qu'ils ressortent de,s tableaux, les flux Il s'agit des chargement~ totaux aussi bien vers le Sud de la Côte-d'Ivoire que vers la Haute-Volta (ces derniers inter-régionaux enregistrés sont de valeur inégale. ne concernant d'ailleurs que le riz, le maïs et le mil). D'une bonne précision pour les transports par fer (2) Non compris les 800 t environ collectées en gros ils sont évidemment beaucoup plus incertains pour mais revendues localement; y compris les 400 t environ les transports routiers. Ils n'en constituent pas en provenance des rizer:es. moins une estimation généralement satisfaisante (3) 1.600 t chargées à Ferkessédougou et 200 t environ des importations et des exportations régionales. vers la Haute-Volta chargées à Ouangolodougou. Faute d'une enquête transport véritable, il ne saurait être prétendu à p'lus. Comme on peut le constater ni le coton, ni le bétail ne sont portés sur ce tableau. CHAPITRE III Pour le coton les tonnages transportés par fer (coton fibre 980 t et graine de coton 1.340 t, LES TARIFS DE TRANSPORT chiffres arrondis) co:a.cernent, en effet, la produc­ A. - Les tarifs routiers. tion de l'ensemble du département du Nord. La zone étudiée ne représente donc qu'un peu plus Bien que relativement peu nombreux les trans­ de la moitié de ces exportations. porteurs se livrent à une concurrence très dure, notamment à cause des camions qui transitent par Pour le bétail, la distinction était difficile entre la région de Korhogo et acceptent des prix assez les chargements de J.étail venus à pied du Mali bas pour compléter un chargement. ou du Sud de la Haute-Volta et le bétail local. n est donc préférable de rappeler ici le nombre de Nous distinguerons les tarifs concernant Je têtes exportées, tel qu'il résulte de l'enquête sur transport des personnes et des marchandises. l'élevage. Personnes: Exportations de bovins : 5.250 têtes Korhogo-Ahidjan (640 km) Camion 750 » d'oviB.s 8.000 têtes à 1.000 F. » de p•nçins : 6.000 têtes Car 1.000 kg : 1.500 F. Enfin les exportatieons de volailles comme celles Korhogo-Bouaké (255 km) Car 500 à 750 F. de fruits, légumes, condiments et divers ont été Ferké-Bouaké (240 km) Car 400 F. estimées en valeur (ks tonnages étant fort appro­ Ferké-Tafiré (60 km) Car 150 F. ximatifs) dans la comptabilité économique. Korhogo-Tafiré (78 km) Car 150 F.

114- Korhogo-Ferké (55 km) Taxi ou car : Korhogo-Dikodougou lOO F / sac. 200 F. Korhogo-Lindio (31 km) 50 F / sac. Korhogo-Kong (140 km) Car 500 F. Ferké-Tafiré (60 km) lOO F / sac. Korhogo-Koni (17 km) Camion 50 F. F erké-Koumbala 10 m 25 F / sac. Korhogo-Tahouara (23 km) Camion 50 F. Ferké- Korhogo-Mbengué (75 km) Camion 250 F Ouangolodougou (45 km) lOO F /sac. aller-retour - ISO F aller sim­ Le tarif de la tonne lcilométrique est de l'ordre ple. de : Car 300 F. - 12 à 25 F pour la collecte régionale des Korhogo-Niellé (liS km) Camion 300 F produits ; aller-retour - - 4,5 F à 6,5 F pour le transport des produits 200 F aller. de Korhogo à Abidjan; Korhogo-Lindio (31 km) Camion 50 à 75 F. 6 F à 9 F pour le transport des marchandises Korhogo-Ti oro (15 km) Camion 50 F. d'Abidjan à Korh•Jgo. Korhogo-Napié (25 km) Camion 50 F. Korhogo-Guiemhé (28 km) Camion 50 F. Les contrôles de Bor aké donnent les chiffres Korhogo-Dikodougou (50 km) Camion 75 à suivants : lOO F. Korhogo-Komholo­ - Igname : de 3.000 à 4.000 F f t. sur le trajet koura (34 km) 50 à 75 F. Korhogo-Abidjan; Korhogo-Sirasso (64 km) lOO F. Mil : 3.000 F la toane; Korhogo-Kanoroba (80 km) 150 F. - Maïs : 3.500 Fla tenue ; (90 km) 200 F. - Arachide : 3.000 F la tonne; F erké-Komhala (10 km) 50 F. - Noix de cola : 5.001) Fla tonne; F erké-Ouangolo­ - Sucre : 4.000 à 5.000 Fla tonne; dougou (45 km) 125 F. - Sel : 5.000 F la to•ne; F erké-Nambingué (67 km) ISO F. - Ciment : 4.000 F h tonne. Des contrôles effectués à Bouaké, il ressort que Ainsi la région de orhogo paraît bénéficier les cars rapides 1.000 kg effectuent surtout les de tarifs de transport t rès avantageux grâce à un parcours suivants : excellent réseau routier, à sa vocation de transit - Bouaké-Korhogo : 700 F à 750 F par per­ entre la Basse Côte et les pays soudanais, à des sonne ; quantités limitées de produits et marchandises - Ahidjan-Tengrela : 1.250 F par personne. dans les courants com:nerciaux, à une capacité de transport pouvant satisfaire rapidement la Les transporteurs mixtes par camions consen- demande (au parc de K.orhogo il faudrait ajouter tent des tarifs un peu inférieurs : dans une proportion que nous ignorons des - Abidjan-Korhogo : 750 à 1.000 F ; camions d'Abidjan ou ile Bouaké à la recherche - Bouaké-Korhogo : 500 à 600 F. de fret) . Ces chiffres correspondent bien à ceux que nous avions enregistré aux contrôles de Badikaha. B. - Les tarifs ferroviaires. Marchandises: Après un grave ma~ ai s e que traduisaient les Korhogo-Abidjan (635 km) Marchandises pondé­ courbes décroissantes du trafic entre 1955 et reuses : 4.000 à 1957, la R.A.N. a mo ifié sa politique commer­ 4.500 Fj t. ciale afin de lutter cvntre la concurrence des Détail : 5.500 F j t. transports routiers. Igname et riz : 3.000 à 4.000 F j t. Les nouveaux tarifs institués en 1958 sont restés Autres produits : remarquablement stabb s et ont permis au che­ 3.000 à 3.500 F j t. min de fer de retrouvoer rapidement une partie Korhogo-Ferké (55 km) lOO F jsac. de la clientèle perdue et même de l'accroître. Korhogo-Tahouan (23 km) 50 F /sac. Pour les voyageurs, par rapport au tarif de Korhogo-Mbengué (75 km) lOO F /sac. base qui était de 3 :ranes le voyageur-km en Korhogo-Niellé (liS km) 200 F /sac. 3• classe, la baisse a été de : Korhogo- 30 % pour Abidj:m-Ferké (559 km) : 1.175 Komholokoura (34 km) 50 F /sac. au lieu de 1.677; Korhogo-Sirasso (64 km) 75 F / sac. 16 ra pour Boualœ-Ferké (242 km) : 600 au Korhogo-Kanoroba (80 km) lOO F /sac. lieu de 726.

-ll5- Pour les marchandises, un nouveau tarif de développement de la profession de transporteur groupage permet d'acheminer nne tonne de mar­ routier. chandises d'Abidjan à Korhogo via Ferké pour A l'exception d'un transporteur européen qui 4.650 francs. Des ristournes sont accordées pour exploite régulièrement la ligne Abidjan-Korhogo, le transport de c-:!rtains produits comme le riz, tous les transporteurs africains se plaignent des dont le coût net de transport Ferké-Abidjan a conditions très difficiles de leur profession. Il été ramené à 2.100 francs (ristourne de 1.300 est un fait que le parc régional de véhicules francs). utilitaire , contrairement à ce qui se passe dans CHAPITRE IV les autres régions de Côte-d'Ivoire, ne se développe que très lentement et devient assez vétuste, comme LA PROFESSION DE TRANSPORTEUR s'il y avait impossibilité à renouveler les véhicules ROUTIER usagés. La route étant le moyen de transport le plus Ce malaise nous a conduit à étudier les prix de utilisé dans la région de Korhogo, nous étudie­ revient des transports en fonction de différents rons plus spécialement la profession de trans­ types de véhicules et à montrer comment leur porteur routier, qui joue un rôle important dans compte d'exploitation pourrait être équilibré. l'économie régionale. a) Le transport par camions sur longue distance. L'organisation _r;rofessionnelle est assez rudi­ Nous formulerons l'hypothèse suivante : mentaire et les Syndicats de transporteurs de - Korhogo-Abidjan et retour : 1.300 km X Korhogo et Ferké ont pour tâche essentielle de 50 voyages = 65.000 km/ an; réserver à leurs a :lhérents le maximum de fret Amortissement du véhicule en 5 ans (325.000 ct de passagers. Chacun de ces syndicats est km) à condition qu'il ne s'aventure pas sur dirigé par un secrétaire, mais celui-ci n'a pas de mauvaises pistes; reçu une formation suffisante pour pouvoir don­ Ouverture elu compte d'amortissement la ner des conseils efficaces sur l'exploitation des 2• année; camions (entretien, tarifs, etc.). - Prix pondéré du carburant entre Abidjan et Un malaise certain contrarie actuellement le Korhogo. PRIX DE REVIENT D'UN CAMION DE 5 TONNES DE CHARGE UTILE (l) TABLEAU N• 53 / CT En Francs

Frais fixes : T 46 essence T 47 diesel - amortissement : 1.800.000 - 180.000 (2) 405.000 4 2.100.000 - 210.000 (2) 472.500 4 - assurance ...... 60.000 67.000 - vignette ...... 15.000 15.000 - patente ...... 12.000 12.000 - personnel : 1 c.,auffeur à 12.000 F/ mois 2 aides à 6.000 F / mois ...... 288.000 288.000 - intérêt du capital (6 o/o) ...... 108.000 126.000 ToTAL des frais fixe s ...... 888.000 980.500 Frais proportionnels : 40 l x 65.000 km - essence: 40 litres à 37 F x 37 F ...... 962.000 HJO 25 l x 65.000 km - gas-oil : x 28 F ...... 455.000 100 - lubrifiant (15 % du carburant pour l'essence) ...... 145.000 (25 % du carburant pour le diesel) ...... ll3.750 - pneus 12 X 32.000 ...... 384.000 384.000 - entretien 3,50 F/ km ...... 227.500 227.500 - réparations 4,50 F / km ...... 292.500 292.500 ToTAL frais proportionnels ...... 2.0ll.OOO 1.472.750 Fr'LÎS généraux et de direction : 5 F / km ...... 325.000 325.000 - prix de revient total ...... 3.224.000 2.778.250 - prix de revient au km parcouru ...... 49,60 42,70 - prix de revient tonne/ km offerte ...... 10 8,50

(1) Les chiffres de ce tableau doivent être considérés comme (2) Valeur de la revente: 10 % du prix d'achat. des chiffres «plancher».

-116- Les tarifs de transport longue distance étant Personnel : 1 chauffeur à 15.000 F généralement compris entre 5 et 9 F la t/ km, il 2 aides à 6.000 F est évident que le compte d'exploitation ne peut charges socia. es 10 < 546.000 100 Mais la plupart des transporteurs se livrent Lubrifiant (25

Prix de revient d'un Berliet 10 tonnes : Frais proportionnels : Prix d'achat : 3.700.000 F. Carburant 12.000 X 40 F ...... 480.000 Parcours annuel : 50 voyages Abidjan-Korhogo : Lubrifiant (15

117- Rémunération du rropriétaire sans frais générau..'C : Une exploitation normale de car Renault pour­ 1.800.000 - 1.4~9.000 = 351.000 F j an. rait couvrir les frais dans les conditions sui­ ''antcs : CoMPTE n'EXPLOITATION : TI faut noter que ce compte théorique a été fait pour un vieux camion amorti, comme le sont en Tran port en moyenne de 15 person­ général ceux qui a3suœnt la desserte des march és. n e avec un coli payant : En réalité, leur d :!gré d'u ure entraîne fréquem­ 50 voyages Korhogo-Bouaké ..... 25.000 km m ent de longues immobilisations qui, si elles 150 voyages sur les marchés régio- étaient prises en :::onsidération, réduiraient nota­ naux 15.000 km blement le bénéfice de l'exploitant. 40.000 km En résumé, le ca:ni.on 5 tonnes à essen ce conserve ses chances dans les très court déplacem ents où R ECETTES : (FRANCS) ses qualités de souplesse et de rohustesse, sa faci­ lité de réparation, :!tc., ont fait leurs preuves. Pour Bouaké : 50 X 15 X 2 = 1.500 places 750.000 les longs déplacem ~nts, par contre, le malaise pro­ à 500 F ...... vient de ce que : Colis : 1.500 à lOO F ...... 150.000 Marchés : 150 X 15 X 2 = 4.500 places à 50 F ...... 225.000 - les camions à essence ou à gas-oil de 5 ton­ Colis : 4.500 à 50 F ...... 225.000 nes ne couvrent :ous leurs frais, notamment le poste amortissement, que s'ils se livrent au tran - 1.350.000 port mixte; D ÉPE SES : - les camions de plus de 5 tonnes sont trop 850.000 - 85.000 chers à l'achat, et les transporteurs sont Jnal Amortissement 191.000 informés des avax:.tages que ce type de véhicule 4 ans peut présenter; cc sont pourtant les seuls à être rentables et il conviendrait d'en informer les uti­ Intérêt capital 6 ro ...... 51.000 lisateurs éventuels. Assurance passagers ...... 160.000 Vignette ...... 10.000 Patente ...... 27.000 c) Les cars rapiiies Renault de 15 ou 20 places 1 chauffeur à 12.000 ...... 144.000 commencent à se répandre, surtout à Ferké où Carburant: ils sont utilisés p~us fréquemment qu'à Korhogo (15 l aux lOO à 40 F X 40.000 km) .. 240.000 pour les liaisons a..,ec les marchés, et où le chemin Lubrifiant (15 %) ...... 36.000 de fer qui attire la clientèle de Korhogo doit Pneus 8 X 15.000 F ...... 120.000 être complété par une liaison de transports en Entretien 2,5 F X 40.000 km ...... 100.000 commun (cars ou taxis) . R éparation 3 F X 40.000 km ...... 120.000 Frais génératL'C et salaire entrepreneur 160.000 Pour les liaisons avec Bouaké et Abidjan une concurrence acharnée oppose les transporteurs 1.359.000 de Korhogo à ceux du Sud, attirés notamment par l'important marché de Tengréla (à 117 km au Ainsi il apparaît bien que si l'économie de la Nord de Boundiali). Alors que le parc régional région de Korhogo profite de tarifs de transport est loin d'être suréquipé, ces petits transporteurs peu élevés pour ses liaisons avec Bouaké et ne paraissent pas réaliser de meilleures affaires Abidjan, ces tarifs ne sont pas ajustés aux prix de que les propriétaires de camions, et la vétusté revient des transports routiers. Des mesures des véhicules atteste la difficulté de leur rem­ devront être envisagées non pas pour augmenter placement après un délai normal d'usag~. Sou­ les tarifs de transport, mais pour rationaliser les vent même il s'l

-118- CONCLUSION

LES PERSPECTIVES A COURT TERME d) Réseau routier.

Nous ne présenterons ici que les perspectives Cette région est dotée déjà des principaux mail­ découlant des divers facteurs de la situation lons de son infrastrnct-::1 re routière, et au moins actuelle, et nous essaierons de prévoir l'évolution une piste, carrossable 8 mois par an, dessert tous de transports i aucune mesure n'est prise pour les villages importants de plus de 500 habitants mettre fin au malaise que nous avons analysé et la plupart des marcl:.és. ci-dessu . Ce réseau pourrait hcilement faire face à un trafic bien supérieur, et son entretien ne pose pas de problèmes dans la mesure où les Travaux A. - Facteurs favorables. Publics conservent un :t=• arc suffisant d'engins. La région de Korhogo est dotée de facteurs Les tarifs des transports routiers sont peu élevés très favorables au développement des transports : sur les longues distanœs et ne confisquent pas par sa situation géographique, une part anormale de ]a valeur des produits. par les conditions naturelles et humaines, B. - Facteurs défavora les. par l'existence d'un chemin de fer, par la densité de son réseau routier. Les transports souffœnt de facteurs défavora­ bles qui nuisent au d ~veloppement harmonieux a) Situation géographique. de l'économie régionale. Ce sont notamment: - les coupures de rcrutes, La région de Korhogo fait figure de carrefour - l'insuffisance des produits d'exportation, sur deux axes Nord-Sud et Ouest-Est; elle profite - l'u·régularité des ~ .Irplus à commercialiser, donc des courants commerciaux entre le Mali - l'anarchie de la ·ofes ion de transporteur. et la Haute-Volta d'une part, la Basse Côte d'au­ tre part. Les deux centres urbains de Korhogo et Ferkessédougou jouent depuis longtemps un a) Les coupures de roules. rôle de transit; c'est une région largement ouverte aux transports surtout dans le sens méridien à Pendant trois mois pa: an, de nombreuses routes cau e de l'attraction exercée par le port d'Abidjan. sont coupées, ce qui allonge considérablement certains itinéraires : de Korhogo à Abidjan par A part quelques cours d'eau importants, il Ferkessédougou la di ance est augmentée de n'exi te pas d'obstacles à l'établissement de voies 40 km; de Korhogo à 3fbengué la route directe de communication modernes. e t longue de 75 km, u..ndis que la même liaison b) Conditions naturelles et humaines. atteint 200 km par Ferlœssédougou et Ouangolo­ dougou; Kanoroba à 8( km de Korhogo ne peut Dotée d'un relief peu accentué et d'tm climat être atteinte en saison des pluies que par Boun­ tropical sans excès, la région de Korhogo a attiré diali, soit 218 km. une population assez dense de cultivateurs. Il cxi tc des condition favorables au développement Par ailleurs de nombreux petits ouvrages provi­ de l'agriculture et de l'élevage, et l'augmentation soires sont emportés pa les crues chaque année de la production entraînera la commercialisation ct beaucoup de liaisons. par pistes sont réduites et le transport de tonnages plus importants dans à quelques tronçons carrossables. l'avenir. Les propositions néc.:ssaires pour remédier à cet état de choses seroct faites dans le rapport c) Chemin de fer. concernant les propositions concrètes. La région est traversée par un axe lourd cons­ titué par la voie ferrée Abidjan-Ouagadougou. Si h) L'insuffisaJtce des pr _duits if exportation. le chemin de fer ne joue pas un rôle déterminant dans l'économie régionale, il pourrait cependant L'agriculture se carac~rise par la prédominance faire face à l'évacuation de produits en quantités absolue des produits "\. ivriers. Seule une faible beaucoup plus importantes. part est commercialisét: et exportée hors de la région. De plus, les zones de savane ne disposent Se tarifs sont pour certains produits, comme pas d'une gamme de p=oduits aussi étendue que le riz, très attractifs. L'usage du chemin de fer les zones de forêts. Le présent rapport a cependant se heurte cependant à des habitudes commerciales pour but de prévoir ::.es mesures devant per­ souvent liées à l'emploi du camion et à la sou­ mettre l'augmentation des productions exporta­ pless., de la route. bles.

119- c) L'irrégularité det" surplus à commercialiser. fer. La préférence des usagers est encore dictée par les tarifs : Les aléas climatiques exercent une influence - Korhogo-Abidjan par camion 1.000 F déterminante sur les quantités de produits à com­ Korhogo-Ahidjan par car rapide . . 1.500 F mercialiser. En effet dans une économie de subsis­ Korhogo-Ferké par car ou tance, le cultivateur conserve toujours les mêmes taxi ...... 200 quantités de produits nécessaires à sea besoins. Ferké-Abidjan par chemin Lorsque la récolte est mauvaise, le surplus com­ de fer ...... 1.175 mercialisable peut devenir faible ou nul. Comme les revenus suivent la même courbe, ce sont tous 1.375 F les circuits commerciaux qui en sont affectés, Pour l'instant les besoins de déplacement exté­ notamment ceux es marchandises. Les trans­ rieur à la région sont limités, au niveau du paysan porteurs voient alors leurs affaires plongées dans ou du manœuvre, à la recherche d'un emploi, et le marasme. dans ce cas le camion assure encore une part Une extension dEs cultures irriguées de bas importante des transports de passagers. Mais il fond, libérées des aléas climatiques et une action est à prévoir que l'objet des déplacements se sur les dates des s~mis pourraient permettre de diversifiera et que la clientèle des cars ou du se libérer, en partie. de cette dure contrainte. Par train se développera plus vite. ailleurs, même en période normale, l'activité des transports reste sa:sonnière, coïncidant avec la Le transport des marchandises et des produits, traite. Le parc actuel des camions n'est utilisé à sa bien qu'il existe une société de groupage, la S.A.G., pleine capacité que 6 mois par an (de novembre à Ferké, utilise surtout la voie routière. Le seul à avril). Il s'agit là d'une contrainte inhérente à monopole du chemin de fer concerne les hydro­ l'activité primaire de la région, que seule une carbures. transformation secoodaire des produits agricoles pourrait modifier. Les tarifs des transports routiers ont tendance à s'aligner sur ceux du chemin de fer, même d) L'anarchie de la profession de transporteur. pour les pondéreux. De plus le transit avec le Les prix très bas des transports ne permettent Mali de 1961 à 1963 a saturé la voie ferrée, et pas d'assurer l'amortissement des véhicules. La l'insuffisance des wagons n'aurait certainement concurrence acharnf:e à laquelle sont soumis, dans pas permis d'acheminer un trafic beaucoup plus important. les conditions actu~lles, les transporteurs régio­ naux de la part des transporteurs étrangers à la région, surtout sur les longues distances, rend Avec la reprise des relations ferroviaires Dakar­ difficile toute augnentation de ces tarifs. Bamako, la gare de Ferkessédougou retrouve une activité normale, le problème de la coordination Une formation des transporteurs sur le plan rail-route se pose par conséquent. Pour l'évacua­ comptable (et méca:lÎque) serait donc hautement tion de certains produits vivriers comme l'igname souhaitable, mais elle relève d'une initiative natio­ la souplesse de la route permettant le porte à nale. Sur le plan ré3ional, la solution qui est liée, porte est irremplaçable. Pour les autres un réamé­ une nouvelle fois, ~ une demande plus forte, ne nagement des circuits commerciaux avec des dé­ pourra venir que de l'augmentation des quantités bouchés bien définis en localisation et en quan­ à transporter, elle-même fonction de l'accroisse­ tités et une augmentation notable de la production ment des productior:.s locales. peuvent amener au chemin de fer un supplément de trafic. C'est ce que nous étudierons dans la C. - Coordination r.ail-route et spécialisation des partie du rapport consacrée à l'adaptation du transports. secteur tertiaire au Plan de développement. La région de Korhogo a la chance de posséder deux voies de transport concurrentes dans ses L'analyse des divers modes de transport montre relations avec Bouaké-Abidjan : le rail et la route. donc des perspectives favorables et aucun goulot d'étranglement imputable à l'infrastructure n'a Les passagers, au fur et à mesure que les reve­ pu être décelé. Le véritable frein au développe­ nus augmentent, exigent de plus en plus de ment des transports est constitué par l'insuffisance confort. C'est ainsi que le transport mixte des des quantités de produits agricoles à commer­ camions où s'entassent marchandises, bêtes et cialiser et par leur faible valeur spécifique, ainsi gens, fait place aux cars rapides et au chemin de que par des besoins trop peu différenciés.

-120- ANNEXE Nol

L'ACTION ËCONOMIQUE A TRAVERS LA SOCIËTË DE PRËVOYANCE

En 1931, le programme se limitait à la cons­ L'achat du tracteur _ révu au budget est remis truction de magasins pour l'engrangement et la à plus tard à cause de l'opposition des Africains sélection des graines de semence. Il est demandé qui préfèrent employer la claba. l'intervention de l'administration centrale pour introduire de bonnes semences de riz. Les récoltes de miel et de cire paraissent appor­ ter un revenu apprécia' le et l'on songe à distri­ En 1932, les cotisations des Sociétaires sont buer des ruches perfectionnées. réduites de 2 à l F. Le budget de 945.011 F 27 en recettes et dépen­ En 1934, les cotisations passent à 2 F, mais c'est ses a été exécuté : l'année où l'on commence à intensifier la culture de l'arachide (370.000 F pour l'achat de semences). en recette ...... 1.157.809,75 en dépense 804.156,77 Le sisctl se développe ct la S.P. achète grâce à un emprunt auprès du Crédit Agricole une défi­ Les cotisations ont Été recouvrées rapidement breuse mobile pour effectuer le traitement dans grâce aux revenus de la culture de l'arachide les cantons trop éloignés de l'usine de Badikaha. {6.000.000 environ). Les cultivateurs ont vendu En 1935, les cotisations passent à 2 F 50 pour plus de 5.000 tonnes décortiquées à F 1,05/ kg. continuer l'effort de développement de l'arachide; En 1937, les cotisati•:tns sont ramenées à 4 F. les semences d'arachides sénégalaises sont élimi­ On prévoit tme récolte de 15.000 tonnes d'arachi­ nées. des en coque. Le programme d'action prévoit : L'action de la S.P. 'oriente de plus en plus - achat de 2 camions pour la distribution des vers l'amélioration de ~élevage. semences, cession de clécortiqueuses d'ar~chides et Distribution de 17 t de graines de coton Budi, d'égrenoirs à maïs, mais récolte peu encom·ageante (21,5 t) · Coton forage des puits avec expérimentation des brut : 1 F j kg · Fibre : F 4,25. buses pour éviter les effondrements. En 1938, les femmes soumises à l'impôt sont A fin 1935, le stock de semences d'arachides intég;t:ées clans la Sociét§, et le taux de la cotisa­ atteint 1.263,4 tonnes valant 252.684 F {prêts en tion est ramené à 2 F. nature). On prévoit la cession de la Ferme au Service En 1936, les cotisations passent à 6 F. Zootechnique, mais le cheptel atteint de péri­ pneumonie doit être liquidé, et la ferme n'est L'opération sisal est considérée comme trop pas vendue. aléatoire. Achat de géniteurs en France : 5 taureaux, mais Les quantités de semences d'arachide à distri­ 1 seul {Breton) survivr3. buer sont augmentées de 20 o/o pour faire face à une éventuelle baisse des prix, mais les résultats Achat d'ânes porteu s, mais cette opération médiocres de la récolte sont dus au manque de échoue (animaux trop chers et peu résistants pluie. quand ils travaillent, salaires trop élevés des âniers). Les cultures ne devront plus être collectives par villages ou groupements, mais familiales. Diffusion rapide des porcs métissés. La S.P. fait un gros effort pour se doter d'un Rizières endommagées par des vols de saute­ parc de véhicules destinés à éliminer les pertes relles. de temps dues au portage. Pour la campagne 1938 on conseille de soigner On commence à se préoccuper de l'amélioration particulièrement les ch.1mps d'arachides et d'uti­ de l'élevage : construction d'une grande bouverie liser judicieusement leE avances de paddy indo­ en dur. chinois.

121- Attribution de primes pour la construction et La culture attelée retient toute l'attention, et l'entretien des silos d'arachides (10 F par tonne). 25 charrues ont été commandées pour des ces­ sions à crédit. En décembre l93E: stock de 2.000 t d'arachide en coque à 400 F j t et stock de 25 t de paddy. Le cheptel bovin augmente grâce aux mesures Le nombre des :noniteurs forestiers est aug· sanitaires du Service Zootechnique; la qualité menté, car « la queEtion du reboisement est abso­ s'améliore par métissage tant pour le bœuf que lument primordiale ~. pour le porc. « Les puits ne semblent pas intéresser les indi­ La guerre va empêcher le renouvellement des gènes; beaucoup sont délaissés une fois forés. camiOns. En un pays où les conditions d'une bonne hygiène dépendent d'une eau saine, on ne se donne pas En 1941, le programme d'activité se caractérise la peine de curer les puits ou de les protéger. par: Aucune demande n'est faite : sur 28.000 F prévus, le développement des cultures vivrières; 5.178 F ont été dépensés. Il est nécessaire que les - l'amélioration de la qualité de l'arachide notables influents e: les chefs s'attachent à cette (densi-trieur), la production arrivant à satu­ question, veillent à l'entretien des puits et signa­ ration; lent les régions où il est urgent d'en forer». - la poursuite des efforts en faveur du nz Dans le compte de gestion de 1938, il est rap­ blanc; pelé que les plus grosses dépenses concernent les - l'extension du coton, du ricin, du soja; transports pour diminuer les corvées de portage. - un nouvel effort en faveur de l'élevage. Tandis que la récolte d'arachides a été mauvaise à cause des conditions climatiques, il est recom­ Le 1er janvier, le stock de semences d'arachides mandé de développer les cultures vivrières, notam­ était en diminution de 269 t (2.520 t), l'intérêt ment l'igname et le riz. ayant été ramené de 20 à 10 %· Une ferme modèlfo est en construction et devien­ Le stock de riz s'élève à 102,5 t. dra un centre de dressage de bœufs pour la culture attelée. Le crédit de 20.000 F pour forage de puits est resté intact. Le labour est particulièrement recommandé pour les rizières. Les 100.000 F pour décortiqueuses d'arachides n'ont pas été dépensés. La culture du coton est restée au stade expéri­ mental (ferme de Ferké) : on abandonne le Budi Pour maintenir les véhiculee en état de marche, au profit de l'Ishan dans les cantons Sud (10 t il faut un mécanicien européen, et adapter des de semences). gazogènes sur les camions. Les produits de cueillette tels que le karité et En 1942, le plan d'action est orienté en fonction le kapok, le caoutehouc à Kanoroba, semblent de l'économie de guerre : apporter encore un revenu non négligeable. - pour l'arachide, pas d'extension à cause du En 1939, une inscription de 50.000 F pour effec­ manque d'emballages; tuer des prêts en espèces est accueillie avec beau­ pour le riz, les 11.000 ha de 1941 devront coup d'enthousiasmr. Il s'agit de prêts de 1.000 F être accrus, et il est prévu 100.000 F pour avec caution de 2 sociétaires solvables, intérêt acheter lOO t de paddy indochinois; de 8 %, remboursement en 2 ans, pour augmenter le cheptel. la culture du soja, après quelques expéri­ mentations, peut être encouragée; Le crédit (50.000 F) pour le forage de nouveaux des graines de ricin seront distribuées; puits est resté en partie inutilisé faute de demande. le caoutchouc doit être développé surtout dans la subdivision de Boundiali; Les primes d'enccuragement à l'élevage ont été distribuées. le coton Ishan est commercialisé par la S.P. (54 t) ; Le stock des sem~nces d'arachides est passé de - les cultures de piment, manioc, igname, pa­ 2.332 t le l-l-39 à 2. 789 t le l-l-40 et celui de riz tates, haricots, maïs, mil, fonio seront sur· de 28 t à 73 t. veillées et étendues; En 1940, la culture des riz blancs se déve­ - essais de culture maraîchère. loppe, les essais de coton Ishan dans les cantons Sud sont encourageants, des graines de ricin La Ferme-Ecole qui ne fonctionne plus depuis sont distribuées pour l'effort de guerre. 2 ans doit être transformée en école de labourage.

122- La Ferme d'Elevage qui végétait a été passée En 1949, les cotisations passent à 10 F. au Service Zootechnique et sert de ferme annexe. On diffuse les semence~ d'arachides « Philippine On prévoit également la construction : Pink » et de riz Komhofila. d'un séchoir à peaux à Korhogo, On envisage la construction de marchés avec d'un abattoir à Ferké, amortissement par droits de place. d'une boucherie à Tafiré, En 1950, les cotisations sont portées à 15 F, ce le forage de 38 puits, qui permet de mettre en œuvre tm programme et l'achat de petites pre ses à huile, de pulvéri­ important: "atcurs, de matériel de labourage ct de bascules. marchés couverts à Boundiali, Tioro, Ten­ En 1943, création d'un secteur médical, et d'un grela, ~ccteur immobilier au sein de la S.P. approfondissement et aménagement de puits, En 1944, on recommande de : construction de station de pompage à Ko­ rhogo, Ferké, Boundiali et Kouto, intensifier les cultures vivrière surtout le nz, aménagements de rizière à Korhogo, Ferké et Boundiali, persévérer dans la culture du coton, essais culturaux de _iz et d'arachide, porter tous les efforts sur le caoutchouc. continuation du plan de reboisement ébau­ (Pas de renseignements sur 1945). ché en 1949, par la mise en place de planta­ tions de tecks de 4 ha près de 15 villages, En 1946, le projet de budget atteint 8.337.138 F. Il est prévu la location de la porcherie inutilisée achat de deux camions. {xéstùtat décevants) à Trabucato. La ferme du Les prêts de semence de 1947-48-49 laissent un Service de l'Elevage devant suffire à la produc­ reste à recouvrer s'élevant à 1.121.056 F. tion de porcs sélectionnés. En 1951, les cotisations sont portées à 25 F Un effort particulier est entrepris pour accélé­ pour financer l'effort d'équipement (début du rer le forage des puits notamment par la location FERDES) : de matériel de sondage. - marchés couverts à Dikodougou, Tengréla, En 1947, on pouxsuit le programme d'hydrau­ Ferké, Tafiré, lique villageoise. - adductions d'eau à Korhogo, Boundiali, et La porcherie de Korhogo e t vendue à Trabu­ Ferké, cato. aménagement de rizières, Une importante réunion est convoquée afin 2 tracteurs avec accessoires, de savoir si la S.P. doit être dissoute ou mainte­ reboisement en teck (320.000 F), nue : on décide la suppression de la section secours aux village incendiés. médicale, mais l'orientation de la section agricole vers une activité de coopérative. Une instruction du Fo:t:ds Commun des S.P. en date du 28 mai 1951 permet d'augmenter la liqui­ En 1948, les cotisations sont encore à un niveau dité en supprimant les valeurs en portefeuille, les très bas : 3 F par sociétaire. comptes Caisse d'épargne et Dépôt à la B.A.O. On maintient l'effort pour l'entretien des puits, En 1952, les cotisation- sont portées à 40 F. mais pas de travaux neufs en attendant le résultat des études du Service Hydraulique. Riz : distribution de 3 : de semences Komhofila et aménagement de rizièr ~ s sur FIDES. Les dépenses sont peu élevées pour les exploita­ tions agricoles en raison des activités de la Ferme Coton : distribution de graines Kourala venant d'Elevage de Korhogo et de la Station expéri­ du Soudan. mentale de Ferké. 1•r décembre 1952 : inauguration de la ligne On commence à s'inquiéter des difficultés de aérienne Korhogo-Ahidjan. On fonde de grands remboursements des avances de semences (7 F espoirs sur ce mode de transport pour vendre pour le paddy, 8 F pour l'arachide). de la viande à Abidjan. On prévoit des primes plus intéressantes pour En 1953, les cotisatiom passent à 75 F. les concour d'éleveurs et d'agriculteurs. On intensifie l'effort snr le coton : Une opération « pommes de terre » échoue à - distribution dans le Nord, de Kourala, pour Odienné. remplacer le bardadensé et le hudi,

-123- - essais d'lshan à Dikodougou et Napié. L'élevage doit recevoir un encouragement parti­ culier: L'action de la C.F.D.T. se développe. achat de taureaux N damas, dans le cercle Pour éviter les :mélanges, le Kourala sera com­ d'Odienné. mercialisé par la S.P. La S.P. commence à connaître une situation La culture du riz se répand de plus en plus : financière difficile à cause des retards dans la S.P. s'efforce de diminuer le pilonnage en le recouvr~ment des cotisations et dans le rem­ diffusant des batteuses pour séparer les grains boursement des prêts en nature. de l'épi, et en trEitant le paddy dans une petite rizerie. En 1956, le compte de gestion est arrêté à Ainsi espère-t-

Abattoirs à Korhogo et Ferké. Les dépenses de vulgarisation concernent : Vulgarisation d~ matériel agricole : batteuses - les concours agricoles et foires, à riz, charrues, d{'-chaumeuses, pulvériseurs à dis­ - la lutte contre les parasites du cheptel bovin, ques. - la pisciculture, La S.P. s'intéresse également à l'amélioration de - une contribution aux frais de labour, la condition des tisserands, en important des métiers à tisser .lu Soudan faisant des bandes - le transport des graines de coton, doubles de la largeur habituelle (location-vente la distribution de plants d'arbres fruitiers, 1.000 F / mois pendant deux ans). - l'aménagement de rizières. En 1954 est org.:misée à Korhogo une foire qui obtient un vif succès. En 1957, l'activité de la S.P. est analogue à celle de l'année précédente : Les marchés de Kanoroba sont dotés de petits gestion des travaux FERDES, hangars métalliques. - labours (276 ha à 6.000 F dont 5.000 à la Travaux FERDES : participation de la collec­ charge des cultivateurs), tivité en main-d'œuvre pour l / 3 du montant des - distribution de ISO t de semences de paddy, ouvrages. - achat de 190 t de sulfate d'ammoniaque, Des pistes rurales sont ouvertes dans le canton de Pallakas. - vulgarisation agricole. Les travaux FERDES connaissent une recru­ En 1958, c'est la riziculture qui bénéficie de de3cence d'activité avec un crédit de 7.500.000 F l'effort principal : destiné à : distribution de 132 t de semences, - l'extension de la riziculture, achat de 239 t d'engrais, l'achat de semences Kombofila et Kambiaka, bœufs et charrues pour la culture attelée. - l'achat de pr·Jduits anti-para~;itaires. Les autres actions concemant : Emprunt de 3.0(-().000 de francs au Crédit Agri­ cole pour l'achat de 75 t d'engrais, mais les diffi­ la vulgarisation du coton (transport des cultés rencontrées montrent que le Service de graines, insecticides), l'.Agriculture devrait suivre cette expérience de les prêts pour achats d'animaux (bœufs et plus près. porcs), Coton : distribu:ion de 75 t de semences dont les prêts à l'habitat, 30 t de la variété Kourala. l'aménagement d'étangs de pisciculture.

124- En 1959, l'effort porte sur l'habitat : gênérateurs de revenus avec l'arachide, associa­ emprunt de 1.200.000 F auprès du Crédit de tion agriculture-élevage, sélection du bétail, cul­ la Côte-d'Ivoire, ture attelée; vulgarisati•)h du matériel de trans­ formation des produits; extension de la rizicul­ installation d'une section de Service de l'Ha­ ture, semences sélectionnées, insecticides, engrais; bitat (parpaings en ciment : 16 F, en terre : culture du coton; essais de sisal, de ricin, de soja, 4 F). amélioration de l'habita: ; reboisement, étangs de Achat de moulins à maïs pour la location-vente. pisciculture, marchés et abattoirs, forages de puits.

L'entretien des aménagements rizicoles pose des On peut reprocher à cette action d'avoir été problèmes sérieux. trop diffuse et de n'avoir pas su concentrer assez Constitution d'une Société de distribution de de moyens sur des objectifs plus limités. l'énergie électrique : 1/ 3 S.P., 2/ 3 Trabucato. En bref, la S.P. fut un organisme privé à carac­ tère commercial dont les seules ressources furent *** les cotisations, ou des subventions, dans le cadre du FERDES; à partir .:le 1951, son objectif fut Ce rapide panorama d'une période s'étalant sur le développement des c ltures vivrières et indus­ 28 années montre que les principaux problèmes trielles. Elle a été à l'arigine du développement de développement n'ont pas échappé aux respon­ actuel du riz, de l'arachide et du coton, mais sables qui se sont succédés à la tête du Cercle de elle n'a jamais joué un rôle important dans la Korhogo : création de courants commerciaux, commercialieation.

-125- ANJ\"EXE No 2

LE MARCHÊ INTERNATIONAL DU RIZ Généralités - Usages - L'importance du riz sur le marché ivoirien

I. - PRODUCTION DANS LE MONDE. IV. - LA STRUCTURE DU MARCHÉ.

A. - Conditions de production. A. - Les mécanismes du marché. l) Variétés. a) Organisation de la commercialisa­ 2) Co ditions physiques de produc­ tion dans les pays producteurs. tior:.. b) Principales places commerciales. 3) Co ditions humaines de produc­ B. - Les prix. tion. a) Incidence de la qualité sur les 4) Préparation du produit. prix. 5) Qualités marchandes. b) Fluctuations des prix. B. - Principaux pays producteurs. c) Mesures de stabilisation ou de l) Pla -~ e du riz paddy dans la pro­ régularisation des cours. duction mondiale de céréale . C. - Les protections tarifaires et contin­ 2) Evc-lution de la production par gentaires. continent et par pays. 3) La production en 1962-63. LE RIZ 4) Tendances de la production et pe1-spectives Le riz est une céréale appartenant à la famille C. - Zone franc et Marché Commun. botanique des Graminées. C'est une plante annuel­ le dont on distingue de nombreuses espèces, mais l) Zore franc : la plus grande partie des riz cultivés dans le ~ a place dans la production monde appartiennent à l'espèce Oryza Sativa. mondiale. lace de la Côte-d'Ivoire. L'origine de la culture du riz est encore contro­ 2) Ma: ché Commun. versée, car on le trouve à l'état spontané aussi hien en Extrême-Orient qu'en Mrique. La rizi­ culture était déjà connue en Chine et en Inde II. - LA CONSOMMATION. 2.800 ans avant J .-C.; de là, elle se serait propa­ A. - Evolution générale de la consom· gée vers Ceylan, la Malaisie et les Philippines mation. (2.000 ans avant J .-C.), puis un peu plus tard vers le Japon. L'extension de la culture du riz dans - Facteurs favorables. le bassin méditerranéen doit être mise au compte - Facteurs limitants. des Arabes; le continent américain est atteint au B. - Les grands marchés de consomma­ XVIII• siècle et en Afrique c'est surtout la colo­ tion. nisation européenne qui en développe l'usage. - Répartition par continent. Dans l'économie mondiale des denrées alimen­ - Cla3sement des pays. taires, le riz joue un rôle aussi important que le - Co sommation en 1962 et perspec- blé. C'est la céréale de base de la majeure partie tives. des populations d'Asie et de certaines populations d'Afrique. En Europe et en Amérique, elle ne joue qu'un rôle d'appoint. III.- LES COUitANTS COMMERCIAUX. Au point de vue diététique, le riz est très nour­ A. - Princbaux pays exportateurs. rissant par sa haute teneur en glucides et par la qualité de ses acides aminés. Mais il n'est pas B. - Principaux pays importateurs. un aliment complet, car il est pauvre en lipides C. - Grand~ courants d'échanges. et en protides, et les différentes opérations d'usi-

126- nage entraînent une diminution progressive de sion de la riziculture inondée dont les rende­ sa teneur en vitamines et en calcium. Grâce à sa ments moyens sont de 20 qxj ha contre 5 à 6 qx digestibilité et à sa valeur énergétique (3.300 pour la culture sèche. calories par kg, autant que le blé, le maïs et le Les importations oat considérablement aug- sorgho, mais bien plus que les tubercules : 1.200 menté depuis 1959 : calories par kg de manioc, 700 à 800 calories par kg de patates ou ignames), le riz est un aliment 1955 : 16.668 tonnes valant 491.254 milliers de de choix. Francs CFA; 1956 : 12.469 tonnes valant 294.417 milliers de Des études récentes ont montré également rin­ Francs CFA; térêt thérapeutique du riz, notamment dans l'hy­ ] 957 : 25.884 tonnes valant 686.899 milliers de pertension artérielle et le affections cardio­ Francs CFA; va culaires et rénales, grâce à sa fail)le teneur en chlorure de sodium, qui permet de réaliser un 1958 : 14.096 tonnes valant 390.479 milliers de régime désodé strict. Francs CFA; 1959 : 35.269 tonnes 7alant 1.090.000 milliers de Le riz peut avoir aussi des usages industriels : Francs CFA; - en distillerie, par la transformation de l'ami­ 1960 : 35.268 tonnes valant 867.000 milliers de don en alcool, Francs CFA; en brasserie, par le mélange jusqu'à 15 o/o 1961 : 33.867 tonnes '7alant 1.005.000 milliers de de brisures de riz avec le malt d'orge, Francs CFA; en amidonnerie, où l'on obtient de 50 à 1962 : 43.199 tonnes -.ralant 1.417.000 milliers de 70 kg d'amidon pour lOO kg de riz. Francs CFA. A partir du riz on peut au si préparer du glu­ Ces chiffres de pr duction et d'importation cose, de l'acide acétique, de l'acétone, ainsi que traduisent bien l'expa ion de la consommation. des aliments vitaminés ou maltés. Enfin la balle Sans fixer un objectif autarcique à la politique de paddy et la paille de riz ont leur utilisation agricole de la Côte-d'Ivoire, il apparaît cepen­ propre. dant que le relèvemen! de la production de riz Dans le commerce mondial, les échanges ne doit recevoir une prio: ité absolue et les « Pers­ portent que sur 4 o/o environ de la production pectives Décennales » prévoient de faire passer mondiale de riz décortiqué. La consommation de la production de padd~ à 300.000 tonnes environ riz e t surtout importante dans les pays produc­ en 1970 et à 400.000 t:>nnes environ en 1975. teurs, et le commerce du riz tend de plus en plus à s'effectuer en Asie : en effet, il ne se passe I. - LA PRODUCTIQ~ DANS LE MONDE. guère d'année sans qu'un pays gros consommateur ne uhisse des dommage dans sa production par A. - Conditions de pr duction. uite de conditions climatiques défavorables et 1) Variétés. ne soit amené à faire des importations de soudure. Les innombrables Y.uiétés de nz cultivé de Par ailleurs l'expansion démographique mon­ l'espèce Oryza Sativa e classent selon le cycle diale marque une telle progression que le pro­ végétatif (de 90 à 240 jours), la saison de culture, blème de l'alimentation humaine, s'il est dissi­ les aptitudes culturales, les caractères du grain. nmlé actuellement par des problèmes d'excédents On reconnaît cependant deux sous-espèces : agricoles, ne tardera pas à se poser avec acuité. Dans beaucoup de pays d'Afrique Noire, où les - O. Sativa Commnnis à grains de plus de population vivent surtout de mil et de manioc, 4 mm de longue r, la riziculture progres e, et dans les villes le riz, - O. Sativa Brevis <. grains de moins 4 mm de d'une préparation et d'un emploi aisés, tend de longueur. plus en plus à devenir une denrée de base. Cette distinction en grains longs (riz de luxe) En Côte-d'Ivoire les superficies plantées en riz et grains ronds (riz cam·ant) est très importante sont re tées à peu près constantes au cours des au point de vue collllDCrcial. 10 demières années, soit 200.000 hectares environ, D'après le mode de rulture, il y a : mais les récoltes sont très variables : de 100.000 à 14·0.000 tonnes avec une tendance très nette - le riz de monta~e (l), cultivé sans Irri­ à l'amélioration des rendements, puisqu'en 1960 la gation, production aurait atteint 160.000 tonnes de paddy le riz aquatique (2), cultivé dans les plaines sur 218.000 hectares et en 1961 : 156.000 tonnes irriguées, sur 206.000 hectares (situation économique de la Côte-d'Ivoire en 1961). Cette augmentation de la (l) Ou riz pluvial. production iYoirienne s'explique par une exten- (2) Ou riz de marais.

127- le riz flottant. dont le chaume s'allonge avec des semis directs sans repiquage, so1t a sec, la montée de l'eau. soit en terrain préalablement submergé, - le travail du sol à sec ou préhum.idifié, On distingue ausEÏ les variétés ordinaires à usage - l'irrigation des rizières après la levée des alimentaire et les variétés glutineuses réservées graines; à la fabrication d'alcools et de pâtisseries. Il les systèmes intensifs de riziculture aquatique existe également d~s variétés à tégument rouge. (les plus généralement employés), caractérisés Le riz est certaiaement l'une des plantes ayant (les plus généralement employés, caractérisés fait l'objet du plm grand nombre de travaux de par: biologie et de ph-:-siologie. Les rendements très des semis en pépinières et le repiquage élevés obtenus dans certains pays proviennent des plants, de Eemences sélectionnées en fonction des condi­ - l'irrigation des cultures, tions écologiques. - des façons culturales préparatoires souvent très soignées. 2) Conditions physiques de production. Les rendements les plus élevés sont obtenus La riziculture œnnaît une extension géogra­ avec les systèmes intensifs de riziculture aqua­ phique assez graruïe, puisqu'on la trouve jusqu'à tique : 30 à 50 quintaux/ hectare contre 20 à 45° de latitude au Japon, au Turkestan, en Italie. 30 quintauxj hectare dans les systèmes extensifs. Les facteurs clim.:.tiques essentiels sont : la cha­ Dans les pays où la main-d'œuvre est nombreuse leur, l'humidité et les pluies, la lumière et les et les salaires très bas, il n'y a pas place pour la vents. Si le riz pJusse normalement en climat mécanisation. En culture traditionnelle, le prix du tropical humide aT"ec une température moyenne riz dépend essentiellement du coût de la main­ de 20° C et des pluies abondantes, il s'accommode d'œuvre : si celle-ci est familiale et s'applique à des régions tempérées chaudes et en particulier des surfaces limitées, comme en Extrême-Orient, du climat méditern:.néen qui lui convient très bien le riz est vendu comme urplus exportable à un grâce à une forte intensité lumineuse. C'est la niveau très has. durée du cycle végétatif relativement brève qui permet l'extension de la riziculture à de vastes 4) Prépamtion du produit. zones où la faiblesse de la pluviométrie est compensée par l'irrigation. Les rendements peu­ Le riz brut, ou riz paddy, obtenu après battage, vent être influencés par une bonne répartition n'est pas utilisable directement pour la consom­ des pluies au cours de la campagne avec une mation humaine. Diverses opérations d'usinage sai3on sèche au n:.oment de la récolte, et par sont nécessaires pour débarrasser le grain de riz les vents qui pet:vent entraîner la verse des des enveloppes externes qui l'entourent. Le rende­ plants. ment du paddy à fusinage est en moyenne de 65 ro (de 60 à 70 %). Les conditions de sol permettent également tou­ tes les possibilités d'adaptation, mais ce sont le.s Les opérations d'usinage peuvent se schématiser sols argileux ou ar.gilo-limoneux qui conviennent ainsi : le mieux. Ces sols, que l'on rencontre dans tous - décorticage : pour enlever les halles qui les grands deltas, ont en effet la particularité, entourent le caryopse au moyen d'appareils à primordiale en irrigation, d'être imperméables. meules ou à rouleaux de caoutchouc; on oh tient ainsi le riz hrun ou « riz cargo »; 3) Conditions hum.:tines de production. - blanchiment : par élimination des pellicules Les rendements varient de 10 à 50 quintaux par externes, réalisé dan des appareils qui usent hectare selon les S'}Stèmes de cultures qui dépen­ le grain et donnent d'une part le riz blanchi, et dent eux-mêmes des méthodes culturales, du d'autre part des brisures; régime hydraulique, de la présence ou de l'ab­ - polissage et glaçage : pour améliorer la pré­ sence d'une main-d\euvre abondante et des possi­ sentation. bilités d'emploi deE machines. Dans de nombreux pays producteurs d'Afrique On distingue : ct d'Asie, le riz est décortiqué et blanchi par les systèmes de culture sèche (culture itiné­ pilonnage; les rendements sont très variables, mais rante de montagne et culture sèche extensive) en moyenne on obtient de 40 à 45 ro de riz qui se caractéri.sent par le semis direct sans entier et 30 à 40 7o de brisures. (Le rendement repiquage et par l'absence de toute irrigation; moyen est souvent évalué à 60-65 ro du riz entier en culture associée le rendement est très faible et grosses brisures). Ce riz est surtout destiné à (6 qxj ha); la consommation familiale, car il n'a qu'une les systèmes extensifs de riziculture aquatique faible valeur commerciale : blanchiment peu caractérisés par : homogène et pourcentage de brisures trop élevé.

128- 5) Qllalités marchandes. pourcentage de Jnisurcs, Au point de vue commercial, un nz est défini pourcentage de graiœ rouges, par certains critères qui peuvent être groupés pourcentage de grains endommagés (insectes), sous trois rubriques : pourcentage de grains crayeux, a) Caractéristiques intrinsèques se rapportant soit pourcentage de matières étrangères, à des origines (Italie, U.S.A., etc.), soit à l'as· - variétés de riz. pect extérieur : Chaque pays exportateur et de nombreux pays taille : long (plus de 6 mm) , court (moins de importateurs possèdent des gammes définies de 5 mm); standards de riz et de brisures : rapport longueur-largeur l mince (plus de 3) à Madagascar : par ex. le translucide n° 1, ~ rond (moins de 2) au VietNam : par ex. le Saïgon n° 1 blanc, grand: 25 ro de brisures, (plus de 22 g) - poids de 1.000 grains usinée aux Etats-Unis : pu ex. le Zénith n° 2. petit: (moins de 22 g) A chaque standard correspond une définition précise des diverses caractéristiques. Le classement L) Caractéristiques se rapportwnt au traitement : des produits de l'usina!;e doit donc être effectué avec beaucoup de soin simplement décortiqué, semi-blanchi traitement normal B. · Principaux pays producteurs. moyennement blanchi complètement blanchi 1) Place du riz paddy dans la production mon­ - glaçage. diale de céréales. D'après l'annuaire statistique de la F.A.O. le riz c) Caractéristiques qu(tlitatives : paddy se place au prenier rang des céréales par taux d'humidité, le tonnage produit :

Moyenne 1948-49/1952-53 1961-62 Surfaces (1) Tonnages (2) Surfaces (1) Tonnages (2) 1) Riz ...... 102,5 164,6 119,4 242,2 2) Blé ...... 169,8 171,2 202,& 236,7 3) Maïs ···· ···· ·············· 87,4 138,1 103,1 214 4) Orge ······················ 52 59 62,5 85,7 5) Mil et sorgho ·············· 91,4 46,5 99,1 68,3 6) Avoine ...... 53,7 62,2 39,6 51,4 7) Seigle ...... 38 37,7 28,S 35,5 TOTAL céréales ...... 594,8 679,3 655 933,8

Ce tableau montre que les récoltes de riz et 2) Evolution de la prcduction. de blé représentent un volume comparable, mais a) Par continent, lE production de paddy a les rendements du riz (20,3 qx par ha en moyenne évolué ainsi {en millien de tonnes) pour la campagne 1961-62) sont nettement supé· rieurs à ceux du blé (11,7 qx par ha) et presque (1) En millions d'hectareJ. identiques à ceux du maïs (20,8 qx par ha). (2) En millions de tonneE.

Moyenne Moyenne Moyenoe 1961·62 1934-35/ 38-39 1948-4915 2-53 1957-58/ttl-62

Europe ...... · .... · · · · 1.140 1.320 1.3f4 1.590 U.R.S.S...... 202 213 240 Amérique du Nord et Centrale. 1.180 2.520 3.3( 3.720 Amérique du Sud ...... 1.820 4.120 6.2~6 6.980 128.2( Asie · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · 144.810 97.070 137.430 Chine ...... j 58.188 90.7CO 88.000 Afrique ...... ·1 2.200 3.360 4.3{0 4.130 Océanie ...... 50 90 1c.8 160 ------ToTAL MONDIAL (arrondi) . 151.200 166.800 234.610 242.250

-129- Par rapport à la moyenne 1948-52, la produc­ et le Nord-Vietnam, soit 140 à 150 millions de tion mondiale 1961-62 marque une augmentation tonnes environ. de 45 7o . Ce tableau montre que le riz est resté une culture essentiellement asiatique, puisque ce L'augmentation des tonnages récoltés est due continent assure pendant la période 1957-61 93 ro davantage à une amélioration des rendements de la récolte mondiale. (20,3 qx par ha en 1961-62 contre 16 qx en 1948- 1952) qu'à une extension des surfaces (102.500.000 Les estimations concernant la Chine sont très ha en 1948-52 et ll9.400.000 ha en 1961-62). approximatives, la plupart des statistiques inter­ nationales suivent l'évolution de la production Les principŒux pŒys producteurs sont : (en mil­ en excluant la Chine, l'U.R.S.S., la Corée du Nord liers de tonnes de paddy) :

Moyenne 1959-60 1960-61 1961-62 1948-52

1) Chine ····················· 58.188 80.000 85.000 88.000 2) Inde ...... 34.0ll 47.190 51.297 51.223 3) Pakistan ...... 12.399 14.424 16.053 16.ll8 4) Japon ············· ········ 11.991 15.626 16.073 15.523 5) Indonésie ...... 9.441 12.441 13.151 12.528 6) Thaïlande ··· ··············· 6.846 7.035 7.789 7.845 7) Birmanie ...... 5.481 6.880 6.789 6.851 TOTAL ...... 138.357 183.596 196.152 198.088 % DU TOTAL MO:'IDIAL ... 84 80 81 81

Ces sept pays, situés dans l'Asie dite des mous­ 43 ra , soit approximativement le même taux que sons (à l'exception du Japon), représentent 81 % la production mondiale. environ de la récolte mondiale, et l'accroissement de leur production entre 1948-52 et 1961-62 atteint Les autres principaux producteurs d'Asie sont :

Moyenne 1959-60 1960-61 1961-62 1948-52 Viet·Nam Nord ...... - 5.193 4.212 4.660 Viet-Nam Sud ...... 2.469 5.092 4.955 4.609 Philippines ...... 2.757 3.739 3.705 3.910 Corée du Sud ··· ········ ···· · 2.879 3.255 3.127 3.706 Formose ·· ····· ···· ·· ·· ······· 1.682 2.308 2.378 2.508 Cambodge ...... 1.266 1.419 1.544 1.250

En Amérique du Nord, on trouve un gros pro­ - Italie ...... 674.000 » ducteur, les Etats-Unis avec 2.458.000 tonnes en - Espagne ...... 394.000 » 1961-62 et un pays En pleine expansion rizicole : le Mexique (173.000 tonnes en 1948-52 et 429.000 - Portugal ...... 177.000 » tonnes en 1961-62). -France 134.000 » - Grèce 85.000 » En Amérique du Sud, le Brésil devient un pro­ ducteur important : 3.025.000 tonnes en 1948-52 a) La production en 1962-63. et 5.300.000 tonnes en 1961-62. La production mondiale de paddy en 1962-63 En Afrique intertropicale, la production de est estimée à 153 millions de tonnes (à l'exclusion riz augmente à un rythme régulier, mais s'agis­ de la Chine, de la Corée du Nord et du Nord­ sant essentiellement d'une culture vivrière con­ Vietnam), chiffre supérieur de 5 millions de sommée localement, il est difficile d'en connaître tonnes à celui de la campagne précédente. A ce avec précision les tonnages. Le producteur le niveau la production hat un nouveau record. plus important est Madagascar avec 1.221.000 tonnes en 1961-62. Les principaux pays producteurs sont restés les mêmes: Dans le bassin méditerranéen le riz est cultivé sur tout le pourtour : - Inde ...... 47.800.000 tonnes en 1961-62: - Japon ...... 16.004.000 » - Egypte ...... 1.142.000 tonnes Pakistan ...... 14.424.000 :>\

130- - Indonésie •• 0 ••• 0. 0 0 •• 0. 14.000.000 » Il devrait en résulter un accroissement des ren­ dements : 19 qxj ha en 1949, 35 qxj ha en objectif, - Thaïlande 0 •••• 0 0 0 0 ••• 0 8.800.000 » ce qui permettrait de :légager un disponible Birmanie • • 0 0 0 0 •••• 0 0 0. 7.060.000 » exportable important.

Sud-Vietnam ••••• 0 •• 0 •• 5.026.000 » L(t Birmanie consacre actuellement 4.600.000 ha De bonnes récoltes ont été observées un peu à la riziculture pour 8. 700.000 ha de terres p.artout dans le monde, sauf en Inde et au Pakis­ arables. C'est une culture qui a commencé à se tan où un léger recul a été provoqué par des développer entre les deux guerres mondiales c:mditions climatiques défavorables. avec une main-d'œuvre venant de l'Inde. Les rendements sont de 16 à 17 qxj ha; les exploita­ D'après le Département américain de l'Agricul­ tions familiales ont 4 ou 5 hectares, ct la plupart t·_uc (note circulaire de décembre 1963), la pro­ des opérations se font cn·~ore à la main. duction mondiale de paddy en 1963-64 Asie com­ muniste exclue, doit atteindre 154,3 millions de En Thaïlande la culttrre du riz est presque t•:>nnc , oit un nouveau record en comparaison exclusive puisqu'elle occupe 6.180.000 ha, soit des récolte de 1962-63 avec 150,4 millions de 95 7o des terres cultivable,. Le développement de t ·:>nncs ct de 1961-62 avec 152,4 millions de to~­ la production est, comme en Birmanie, relative­ nes. Les e timations de 1962-63 ont été révisées ment récent : il s'est effectué par la conquête en baisse à cause de la sécheresse qui a sévi dans de terres inondables grâce à des techniques mises l n étant en diminution, La Chine, gros producteur mondial, mais faible le Japon n'est plus qu'un importateur de 2' plan. exportateur actuel accomplit un gros effort pour : - augmenter les surfaces (en 1960-61 : La Malaisie se caractérise par un début de 31.500.000 ha) ; mécanisation de son agr culture. Les rendement - améliorer les méthodes de culture (notam­ ont atteint 24 qxj ha en 1962, mais les surfaces ment repiquage); ne couvrent que 389.000 'la. sélectionner des semences adaptées aux éco­ Des essais de mécanisation depuis 1947 sont logies locales; genes par le morcellement des exploitations. On intensifier l'emploi des engrais. cherche à obtenir 2 récoltes de riz irrigué par

-131- an. La production ne couvre actuellement que les permis de libérer le pays de ses importations, 2/ 3 des besoins. bien que les rendem ents y soient modestes : ll qxj ha. L'Inde a des r:::ndements très faibles, de 6 à 13 qxj ha, pour une surface plantée en riz à peu En bref, la plupart des pays asiatiques défici­ près équivalente È celle de la Chine. Le 3• Plan taires m ènent une politique active d'amélioration quadriennal se propose d'accroître la production de la riziculture pour faire face à l'accroissement de 38 '7c, afin de limiter les importations. d es besoins et réduire les importations, tandis que les disponibilités exportables ne paraissent Au Pakistan, 87 o/o de la production est concen­ pas devoir augmenter au cours des prochaines an­ trée au Bengale, ë ans la partie orientale, en asso­ nées. ciation avec le jute. Le marché international du riz dépend d'une Les efforts du gouvernement portent sur : inconnue : la Chine, mais il est vraisemblable - la vulgarisation des méthode japonaises, que l'augmentation de sa production sera en - des projets :le barrages. majeure partie absorbée par son expansion démographique. Au Pakistan o::cidental, la culture se déve­ loppe avec les grands barrages de l'Indus infé­ Dans le reste du monde les potentialités nzi­ rieur. coles sont encore très grandes, mais les augmen­ tations de production, à l'exception des Etats­ Il est donc possible qu'au cours des prochaines Unis, sont surtout destinées aux marchés inté­ années le déficit :tctuel de 200 à 350.000 tonnes rieurs. soit considérablen:ent réduit. Face à une production mondiale en voie de La riziculture, tu Indonésie, connaît une grave développement, il est indispensable de connaître crise depuis la guerre à cause des désordres qui les besoins globaux de la consommation, afin ont suivi celle-ci, du départ des techniciens hol­ de préciser les perspective des échanges inter­ landais qui avaient mis au point un assolement nationaux entre les pays producteurs et les pays canne à sucre - riz, de l'accroissement de la popu­ consommateurs. Auparavant, cependant, il con­ lation ( + 50 o/o entre 1937 et 1963) . vient de s'arrêter un instant sur la position La politique got:.vernementale s'efforce de remé- occupée par le riz dans la zone franc et dans dier à cette crise par : la Communauté Economique Européenne. - la diffusion de semences sélectionnées, C. - Zone franc et Marché Commun. - l'utilisation des engrais, - les améliorations foncières, 1) Zone franc. - l'accroisseme•t des surfaces (6.300.000 ha en La riziculture fut tentée en France à diverses 1934-38, 7.300.000 ha en 1962), époques : les premiers essais ont été faits en - l'amélioratio de l'irrigatio , Camargue dès 1739, mais c'est à partir de 1942 - l'amélioration du travail par la mécanisa- que cette culture s'est développée. Depuis cette tion. date où 250 hectares furent semés en Camargue, la progression a été continue pour atteindre 32.000 La production qui est passée de 10 millions hectares en 1962. de tonnes la veille de la guerre à 14.200.000 ton­ nes en 1962, accuse un déficit de 1 million de Cette accélération a deux causes essentielles : tonnes. la pénurie de denrées alimentaires pendant Ceylan est un faible producteur, ne consacrant la guerre ct les années qui suivirent, qu'un peu plus d quart des terres cultivées au la politique d'arrachage des vignes dont les riz, à cause des obstacles du r elief, et de la primes furent utilisées à l'installation des concurrence du cocotier, de l'hévéa et du théier. rizières. Un tiers de ses bt:soins doit être couvert par des Il faudrait ajouter le développement de l'irri­ importations t) . (500.100 gation dans la région du Bas-Rhône-Languedoc. La Corée, qui :?roduisait avant guerre 4 mil­ La production de paddy, passée de 46.000 ton­ lions de tonnes riz et en exportait près de de nes en 1948-52 à 140.000 tonnes en 1958, avec 500.000 t vers le Japon, a vu son économie boule­ une stabilité remarquable de 130.000 à 140.000 versée par la guer.:e. La production a baissé d'un tonnes depuis cette date, se caractérise par des quart, et des imçortations sont devenues néces­ rendements élevés dont la moyenne est de 40 qx saires t ) . (100.000 par hectare. La production de riz à grains longs Les Philippines cultivent le riz sur 43 % des commence à se développer (10 o/o en 1958, 25 o/o terres arables. Depuis 1949 un plan de 10 ans a en 1962).

-132 Depuis 1958, la riziculture a pris une telle Les autres pays producteurs sont : ampleur qu'il a été nécessaire de procéder à des - la Côte-d'Ivoire . . . . 120 à 150.000 tonnes exportations de variétés courantes (10.500 tonnes - le Mali ...... 150 à 180.000 » en 1958, 24.500 tonnes en 1960) . - le Sénégal ...... 80.000 » Néanmoins la France doit importer du riz : plus - la Haute-Volta . . . . . 30.000 » de la moitié est constituée de brisures pour l'ali­ ainsi que le Niger, le To~o, le Cameroun, le Tchad mentation du bétail ou des usages industriels; Je et le Congo. reste est destiné à l'alimentation humaine et aux semences. A l'exception de Madagascar qui dispose d'un contingent exportable, tous ces Etats sont impor­ La consommation humaine de riz s'est légère­ tateurs de riz. ment élevée : de 60.000 tonnes en 1954 à 70.000 tonnes en 1958 et 75.000 tonnes en 1962. Il con­ Les pays de la zone franc n'occupent encore vient de signaler à cet égard l'action du Comité qu'une place dérisoire dans la production mon­ de propagande pour la consommation du riz, diale, mais il existe de très grandes possibilités créé en 1955. de développement, notamment en Côte-d'Ivoire et au Sénégal. Les brisures sont utilisées à raison de : 6.000 tonnes pour l'amidon, 2) Marché Commun. 20.000 tonnes pour la bras crie, Les ix pays de la C.E.E. représentent un ensem­ plus de 40.000 tonnes pour le bétail, ble à la fois producteur:, importateur et exporta­ et de petites quantités pour Je fleurage en bou­ teur. langerie. Deux pays seulement sont producteurs de riz : Avant la guerre, la France importait beaucoup la France et l'Italie. Leurs productions réunies, plus de riz (600.000 tonnes dont 95 7o d'Indo­ exprimées en riz usiné, couvrent une part impor­ chine), car il était très employé dans l'alimenta­ tante des besoins des su Etats membres (700.000 tion du bétail. Aujourd'hui les éleveurs préfèrent tonnes environ) . les aliments composés dont Ja valeur nutritive a été parfaitement étudiée. En Italie la riziculture est pratiquée tradi­ tionnellement depuis plusieurs siècles. Les super­ En A frique et à Madagascar, la riziculture a ficies cultivées et la p !"oduction ont connu des reçu des encouragements pour parvenir à un variations notables. Elles ont atteint leur niveau niveau de production plus proche de la consom­ maximum en 1953 avec: une surface de 176.000 mation. hectares ct une production de 943.000 tonnes de Les rendements sont très inégaux d'une année paddy. Pour éviter la constitution de stocks diffi­ à l'autre et selon le mode de culture : de 6 à ciles à écouler, les Pouvoirs Publics ont dû inter­ 20 quintaux par hectare. venir pour réduire la surface des rizières. Actuel­ lement les superficies cultivées semblent se stabi­ Le principal producteur c t Madagascar avec liser aux alentours de 130.000 hectares donnant 1.220.000 tonnes en 1961-62. une production moyenne de 700.000 tonnes.

1948-52 1958 1962 Production moyenne Export. lm port. Product. Export. lm port. Product. Export. lm port. France ··············· 46 1,1 76,4 140 10,5 58,2 134 22,8 66,4 ltalie ...... 723 183,5 - 705 183 0,1 674 180 - Allemagne ...... - 0,3 69,4 - 5,4 119,8 - 7,9 157,6 Pays-Bas ...... - 17,1 44,8 - 31,9 67,4 - 25,5 71,1 U.E.B.L...... - 4 31,9 - 24,6 51,9 - 19,2 54,9

TOTAL ...... 769 206 222,5 845 255,4 297,4 808 255,4 350 Source : F.A.O.

La production est exprimée en milliers de ton- resté stable depuio une dizaine d'années, nes de paddy. le volume des imp Jrtations de la France est L'export-import est exprimé en milliers de ton- en légère régression, nes de riz. - le commerce de réexportation est très actif aux Pays-Bas et en Belgique, Le tableau montre que: - la consommation se développe assez rapide­ - le volume des exportations de l'Italie est ment dans l'ensemble du Benelux,

-133- les importati:ms ont un peu plus que doublé faire face à la contraction des disponibilités en AllemagLe au cours des dix dernières exportables. années. Le commerce mondial ne représente que 4 ra Pour une prod•ction moyenne de 800.000 ton­ environ de la production (1)' mais 50 à 60 ra de nes de paddy (600.000 tonnes de riz), le marché ce commerce d'export-import concerne l'Asie. de la C.E.E. s'é•Juilibre avec une importation nette de 100.000 tonnes, constituées surtout par Toutefois on peut observer que notamment en des brisures; il faudrait ajouter les 250.000 tonnes Afrique et en Amérique Latine, les nouveaux pro­ qui s'équilibrent il l'export et à l'import. ducteurs de riz ont pu ainsi diversifier leur ali­ mentation, et l'on a siste progressivement à une modification du goût des consommateurs. II. - LA CONSOMMATION. 3° Dans les pays autres que l'Extrême-Orient La consommation du riz est u·ès inégalement la consommation de riz est un phénomène essen­ répartie dans le monde uivant que le riz est tiellement urbain, à cause des revenus plus éle­ considéré comme un produit de base de l'ali­ vés des habitants des villes et de la facilité de mentation ou comme un produit de complément. préparation de cette denrée. Nous analyseroLs : En Afrique, la consommation de riz a été les facteurs influant sur la consommation, souvent introduite à partir des agglomérations. Or les grands m .n-chés de consommation. rurbanisation s'est développée à un rythme de plus en plus rapide depuis la guerre, d'où une A. · Evolution générale de la consommation. accélération de la consommation que traduisent les statistiques d'importation. La consommatic-n mondiale de riz suit le déve­ loppement de la production, puiaque ce marché 4° En Europe Occidentale apparaît une nouvelle ne paraît pas supporter le poids de stocks anor­ tendance : l'accroissement de la consommation des maux, ni souffrir de pénuries graves. Ce relatif riz de luxe à grain longs. C'est l'élasticité-revenu équilibre de l'ofh-e et de la demande de riz liée à la croissance du niveau de vie qui fait que corre pond cependant à une croissance globale le consommateur se porte vers des produits de de la consommat:on estimée à 5 ra par an au meilleure qualité plutôt que vers la quantité. cours des dix der.11ières années. 5° Le prix peut devenir un facteur favorable Cette croissance a sez inégale selon les années, lorsque le riz est taxé à un niveau assez bas s'explique non se lement par des facteurs favo­ 6° Enfin la publicité, surtout en Europe, n'est rables mais aussi par des facteurs limitants. pas étrangère à la nouvelle faveur dont profite le nz. al Facteurs favonbles. 1° L'expansion démographique est le facteur b) Facteurs limitcmts. déterminant. La conjugaison de tous ces facteurs favorables La population mondiale a augmenté de 44 ra aurait pu entraîner un développement plus rapide environ entre 1937 et 1961, et la production de de la consommation, mais celle-ci est freinée par paddy de 55 ra environ. d'autres facteurs. L'A ie représentant 94 ra (moyenne 1957-58/ 1° Des disponibilités insuffisantes au lendemain 1961-62) de la production mondiale de paddy, de la guerre ont diminué de moitié le commerce l'accroissement de la production s'applique en réa­ international. lité à une population dont le taux de croissance Bien que le riz donne les rendements les plus est un peu supéri::!ur à la moyenne mondiale. élevés, il est de toutes les céréales la plus chère : S'agissant d'un produit de base alimentaire - Blé : 7,5 cents/ kg aux Etats-Unis en 1961, ayant la préférence d'un milliard d'hommes, il Maïs : 4,4 » » » y a une corrélation directe entre la consomma­ Mil 4,2 » :. » tion et l'expansio::1 démographique alors que les notions d'élasticité prix ou revenu sont négligea­ Riz 20,5 » » » bles. 2° La préférence des consommateurs pour une Sur les marchés de consommation en dehors autre céréale peut être un facteur négatif, aussi de l'Extrême-Orie•t, on peut déceler d'autres fac­ teurs. (l) En 1961-62, 242 millions de tonnes de paddy furent produites et donnèrent 156 millions de tonnes de riz usiné 2° L'extension .Je la riziculture dans tous les (65 %), alors que le commerce international ne portait que pays où le climat le permet a été le moyen de sur 6 millions de tonnes.

134 - longtemps que le riz n'est pas entré dans les faire appel aux importa:ions en fonction du volu­ habitudes alimentaires d'un pays. me de la récolte.

Par contre l'utilisation industrielle des brisures On peut distinguer 4 ~roupes de pays : tend à se développer. producteurs-consommateurs, 3° Dans l'alimentation du b étail, le riz a vu son producteurs-import:ateUI"s, rôle décroître depuis la guerre, au profit d'autres productetus-exportateurs, cér éales comme le maïs. importateurs. 4° Certains Etats pratiquent une politique de restriction des importations, parfois à cause de La Chine est un prcducteur-consommateur ne difficultés de leur balance des paiements comme jouant qu'un rôle épi s o~ique sur le marché mon­ le Ghana récemment, souvent pour favoriser le dial. Il en est de mêm~ pour les Philippines et démarrage de la riziculture, mais si le prix qui le Brésil. en résulte est trop élevé, la con ommation n'en est pas encouragée. En Amérique latine, le riz Pays producteurs Product ons Impor· Expor· est souvent un aliment coûteux en raison de l'im­ importateurs en riz usiné tation s tations portance des prix de soutien versés aux rizicul­ (en milliers de t) 1961-E2 1962 1962 teurs ou des droits prélevés sur les importations. Inde ...... 33.2<;15 377,2 - En résumé, en dehors de l'Asie, lorsque le riz Pakistan ...... 10.4-r.i 205,6 127,9 Japon ...... 10.0911 177,5 - est entré dans les habitudes alimentaires, le niveau Indonésie ...... 8.143 1.063,9 - de son prix est un élément très important pour Malaisie ...... 6œl 528,4 106,4 le développement de la consommation. Ceylan ...... 5Œ! 410,7 - Pays producteurs B. - Les grands marchés de consommation. exportateurs Birmanie ··· ····· 4.453 - 1.722,7 - L'Extrême-Orient, qui représente plus de Taïlande ...... 5.100 - 1.276,8 90 o/o de la production mondiale, en consomme Etats-Unis ...... 1.59'7 - 1.050 Viet-Nam ...... 2.9~ - 154,5 (1961) la quasi-totalité. Cambodge ...... 812 - 131,2 Cependant la ration journalière varie sensible­ Source : F.A.O. ment selon la densité de population. En 1956, les populations de la péninsule indo­ Les principaux marchés d'importation en dehors chinoise {Malaisie, Thaïlande, Laos, Cambodge) de l'Extrême-Orient sorrt : disposaient de 500 à 670 grammes de riz par joUI" - l'Amérique latine sauf le Brésil et le Mexi- et par habitant. Formose venait ensuite avec que) , 432 g, et la Birmanie, avec 332 g, aurait enregistré - l'Afrique de l'Ouest, une diminution par rapport à l'avant guerre (430 g) . - le Proche-Orient (sauf l'Egypte et l'Iran) , Le Pakistan (315 g), Ceylan (288 g), le Japon - l'Europe Occidentale, (286 g), l'Indonésie (269 g), l'Inde (149 g), doivent - l'Europe Orientale et l'U.R.S.S.

PRINCIPAUX PAYS CONSOMMATEURS EN DEHORS DE L'EXTRÊME-ORIENT

Moyenne 1934-38 Moyenne 1950-52 Moyenne 1956-5E Moyenne 1959-61 (en milliers de tonnes) Product. Import. Product. Import. Product. Impcrt. Pro du ct. lm port. Amérique latine ... 250 380 690 390 940 31D 1.110 350 Afrique de l'Ouest. . 510 120 780 80 790 1911 850 280 Proche-Orient ...... 410 30 43 0 70 350 2D 410 350

Europe Occid. (1) 0 0 10 1.140 70 390 120 4(il 140 520 Europe Orientale et U.R.S.S ...... 210 170 150 70 190 6!tl 170 690 ToTAL ...... 1.390 1.840 2.120 1.000 2.390 1.85J 2.680 2.190 Consommation ..... 3.250 3.120 4.240 4.870 Population en millions d'habit. 598 668 730 765 Source F.A.O. (1) Production de la Franœ, la Grèce et la Yougoslavie •

135- Ce tableau montre que ce sont les pays impor­ III. - LES COURANTS COMMERCIAUX. tateurs d'Amérique latine qui ont réussi le mieux Les courants commerciaux portent sur un à augmenter leur pcoduction, alors qu'en Afrique volume réduit de la production mondiale : envi­ de l'Ouest la production s'est dé,·eloppée beau­ ron 6 millions de tonnes de riz. coup plus faibleme~t, mais il faut souligner que Ce sont les relations entre les pays à produc­ les régions rizicoles de nombreux pays africains tion excédentaire et ceux à production insuffi­ sont éloignées des .wnes urbaines d'où une com­ sante ou inexistante qui commandent les grands mercialisation grevée de frais de transport assez courants d'échanges. lourds et une concurrence du riz d'importation. Le volume des échanges, qui atteignait 9.500.000 Les perspectives à long terme du marché de tonnes avant la guerre, s'est trouvé réduit de consommation résuhent : moitié jusqu'en 1955, puis une tendance à l'accrois­ de l'accroissement démographique observé sement des échanges s'est manifestée dans une aussi bien da~s les pays producteurs, que proportion assez modérée. les pays conEOmmateurs, On peut observer également que pour un même d'une tendanc~ dans les régions en voie de pays il y a des variations importantes d'une année développement à remplacer les céréales infé­ à l'autre suivant l'état de la récolte : diminution rieures par d'autres meilleures comme le des disponibilités exportables ou augmentation riz, des besoins d'importation. Mais les calamités natu­ - de l'élévation des niveaux de vie, relles ne s'étendent jamais à toutes les zones rizi­ - d'une relative stabilité. coles et une certaine compensation s'établit. Toutes ces conditions permettent d'escompter Enfin il faut signaler que le paddy ne fait un accroissement de la consommation de riz. l'objet que d'échanges infimes sur le marché mon­ et l'on peut craindre que les disponibilités d~ dial. Dans tout l'exposé qui suit, il ne s'agira donc l'Asie n'augmentent pas dans les mêmes propor­ que de riz usiné. tions. D'où la nécessité de prévoir, notamment en A. - Principaux pays exportateurs. Afrique, un prognonme d'extension de la rizi. Par continent les exportations ont évolué consi­ culture. dérablement.

Moyenne 1960 1961 1962 (en milliers de tonnes) 1934-38 1948-52 Europe ··· ··········· ··· 370 246 269 375 271 Amérique du Nord ..... 90 568 1.003 852 1.050,3 Amérique du Sud ·· ·· ·· 90 223 126 323 128,7 Asie ...... 8.990 3.252 5.154 4.253 4.045 Afrique ...... 120 266 344 274 197 Océanie ...... 13 29 73 59 58 ToTAL Monde ...... 9.673 4.584 6.969 6.138 5.750 Source : F.A.O.

En 1934-38, les exportations de la Chine ne étaient réduites à 320.000 tonnes. se sont élevées qu'à 17.000 tonnes, les chiffres de 1948-52 ne tiennent pas compte de la Chine, de Par rapport à l'avant guerre la contraction des la Corée du Nord et du Nord-Viet-Nam. Pour ces exportations est imputable au continent asiatique; pays les exportations à destination de l'U.R.S.S. les Etats-Unis jouent un rôle de plus en plus ont atteint 500.000 tonnes en 1958-59 et 800 à important sur ce marché. 900.000 tonnes vers les autres pays. Les principaux exportateurs du monde libre ont En 1961, les exportations totales de la Chine été:

En milliers de tonnes 1934-38 1948-52 1960 1961 1962 1) Birmanie ...... 3.070 1.231 1.749,4 1.591,4 1.722,7 2) Thaïlande ...... 1.388 1.293,5 1.202,7 1.566 1.276,8 3) Etats-Unis ...... 72 536,8 997,1 835,8 1.050 4) Cambodge 320 229,1 131,2 ··········· 1.320 382 5) Viet-Nam ...... 340 154,5 83,9 6) Egypte ·············· lOO 240,5 308,4 254 147,3 7) Italie ...... 148 183 131,2 217,6 180 8) Pakistan ...... ? 73,1 68,5 123,8 127,9 9) Formose ...... 675 133,8 35 70 51,3 6.773 4.073,7 5.152,3 5.042,2 4.771,1 Source : F.A.O.

-136- La pause de la production en 1961-62 et l'aug­ Profitant de cette situation, les Etats-Unis, la mentation continue de la consommation ont pro­ Birmanie, le Pakistan et plusieurs pays exporta­ voqué un renforcement général des besoins d'im­ teurs secondaires ont p développer leurs ventes, portation pendant l'année 1962. mais le volume total est inférieur de 300.000 ton­ nes à celui de 1961. Les récoltes inférieures à la moyenne et la fai­ blesse des stocks dans plusieurs pays exportateurs On peut aussi remarquer que la place occupée ont eu toutefois un effet restrictif sur les échanges par ces divers pays, qui .!eprésentait 83 7'o du com­ commerciaux. merce mondial du riz en 1962, est assez constante d'une année à l'autre. Trois grands exportateurs : le Vietnam, le Cam­ hodge et la République Arabe Unie, ont limité Actuellement, les exportations sont dominées leurs ventes pour conserver des disponibilités sur par 3 pays : la Birmanie, la Thaïlande et les le marché intérieur, et les exportations de la Thaï• Etats-Unis, soit 70 7'o du marché. lande ont également fléchi. B. - Principaux pays importateurs. La Chine a exporté des quantités considérables de riz de qualité supérieure, mais ses livraisons de Par continent les im ortations se répartissent qualité moyenne sont restées minimes. ainsi :

En milliers de tonnes 1934·38 1948·52 1960 1961 1962 Europe ················ · 1.450 388 1.066 328 - U.R.S.S. ················ - - 501 20 - Amérique du Nord ..... 350 356 277 265 - Amérique du Sud ...... 100 44 72 76 - Asie ··················· 6.910 3.303 4.331 4..281 - Afrique ...... 400 184 518 501 - Océanie ················ 40 22 39 35 - TOTAL ...... 9.250 4.297 6.804 6.D06 6.040

Le volume total des importations est lié aux constant depuis 5 ans : possibilités d'exportation de la Chine, dont le 600.000 tonnes er.viron pour l'Europe, courant commercial est orienté surtout vers l'U.R.S.S. et l'Europe orientale. 500.000 tonnes eiiViron pour l'Afrique, - 4.000.000 tonnes environ pour l'Asie. Si l'on ne tient pas compte des pays du bloc soviétique, le niveau des importations est assez Les principaux imporateurs sont :

En milliers de tonnes 1934·38 1948-52 1960 1!161 1962 1) Indonésie ...... 280,7 383,2 962 1JI65,1 1.063,9 2) Malaisie ...... 718,5 511,6 659 li30,6 582,4 3) Hong·Kong ...... 522,2 163,8 369,9 393,6 426,7 4) Ceylan ·············· 530,2 425,1 528,1 ~ 69 410,7 5) Inde ...... 780 699,5 384,2 377,2 6) Pakistan ...... 2.094 12,6 323 234,7 205,6 7) Japon ··············· 1.757 525,7 174,6 125,8 177,5 TOTAL ··········· 5.902,6 2.802 3.716,1 33 03 3.244

Ces sept pays, tous asiatiques, ont représenté en L'Inde et le Japon on. considérablement réduit 1962 : 54 % du commerce mondial d'importation leurs importations, à la mesure de l'effort entre­ de riz. pris pour développer cette production. L'Indonésie qui se suait classée au septième Sur des senes statistiques de longue durée, on rang avant la guerre, occupe depuis 1958 le pre­ peut facilement reconnaître la sujétion de ce mier rang des importations. commerce d'importation aux aléas climatiques de pays qui produisent tous du riz, mais en quantité La Malaisie et Ceylan se trouvent depuis long­ i nsuffisante et très variable pour satisfaire les temps parmi les princiraux importateurs de riz, besoins de consommation. car leur économie locale est orientée vers d'antres cultures d'exportation (caoutchouc, thé). On peut néanmoins souligner les modifications Les chiffres de Malaisie tiennent compte du importantes intervenues depuis la guerre. grand marché de Sing10.pour qui joue un rôle

137- non négligeable de redistribution dans le Sud-Est - Bangkok-Saigon vers Singapour et l'Indo- asiatique, mais dans une mesure moindre que nésie, Hong Kong. - Bangkok-Rangoon vers l'Inde et Ceylan, En 1963, les échanges mondiaux de riz sont en - Formose-Corée vers le Japon, légère progression sur ceux de 1962 (près de - Extrême-Orient vers l'Europe par le canal 10

ORIGINES DES IMPORTATIONS DE RIZ DE CERTAINES RÉGIONS AUTRES QUE L'EXTRÊME-ORIENT • MOYENNE 1957-1959 Amérique Europe Europe Orient. ToTAL JMPORT.UEURS latine Afrique Ouest Proche-Orient Occidentale et U.R.S.S. mill. mill. ORIGINE de % % % % % de % tonnes tonnes ------Extrême-Orient ...... 12 4 107 56 177 70 231 43 102 13 629 30 Amérique du Nord 218 68 26 13 18 7 62 11 - - 324 16 Proche-Orient • Afrique .... s 2 6 3 58 22 80 15 66 9 215 10 Europe Occidentale ...... 1 - 22 11 3 1 101 19 -- 127 6 Amérique latine ··········· 82 26 2 1 1 - 18 3 1 - 104 5 Chine et Europe Ori:mtale .. - - 31 16 1 - 50 9 590 78 672 33 ------TOTAL ...... 318 lOO 194 100 258 100 542 100 759 lOO 2.071 100 :v. - LA STRUCTURE DU MARCHÉ. b) Principales places commerciales.

A. - Les mécanismes du marché. Le riz, denrée de première nécessité dont les a) Organislttion de la commercialisation dans les courants d'échanges sont destinés à satisfaire les pays producteurs. besoins de pays pauvres, ne bénéficie pas du système complexe de mlll'chés à terme. Dans de nombreux pays producteurs, le riz entre dans le cycle normal d'économies de subsistance En réalité, les affaires de riz se traitent à au niveau du village; dans ce cas, le décorticage l'échelle internationale : est obtenu à l'aide de pilons ou de moulins rus­ - dans les grands por-ts exportateurs tels que tiques. Rangoon, le premi3r port du riz dans le monde, Bangkok, Saigon avec son satellite Quand le riz n'est pas destiné à la consomma­ Cholon centre d'usinage, la Nouvelle-Orléans, tion du producteur, nous avons vu qu'un usinage San Francisco, Gènes; industriel est nécessaire pour obtenir un produit dans les ports impo::tateurs et distributeurs : marchand. D'une façon générale, les riziculteurs avec Hong-Kong, in:.portant centre de recon­ livrent leur récolte sous forme de paddy à des ditionnement et de redistribution, Calcutta, rizeries qui assurent le stockage, le décorticage, Bombay, Karachi, Singapour, Djakarta, en le blanchiment et la distribution dans les centres Asie; Dakar en Afrique; Marseille, Anvers, e consommation. Hambourg en Euro_ e. Les exportations peuvent être effectuées soit Les ports européens pcssèdent toutes les instal­ par les riziers eux-mêmes, soit par des négociants lations nécessaires pour les opérations de finis­ E_Pécialisés. sage : blanchiment, polisBge, glaçage, classement.

Cependant en Italie, il existe une organisation c) Accords commerciaux. de marché confiée à l'Ente N azionale Risi, insti­ tuée par .le Décret 'du 26 octobre 1931. Par cet Denrée vitale pour de nombreux pays, le riz organisme, sous l'autorité du Ministr.e de l'A­ fait souvent l'objet de cantrats à long terme (3 à griculture, le marché du riz est réglementé .et 5 ans) qui garantissent les tonnages nécessaires contrôlé à tous les stades. aux pays importateurs. C'est le cas Les producteurs sont soumis à des déclarations de l'Inde avec la B:rmanie, les U.S.A., e surfaces et de récoltes; l'Ente Nazionale Risi - de Ceylan avec la Birmanie, la Chine, c-rganise le stockage, procède à toutes opérations - de la Malaisie avec la Thaïlande, 'achat et d'exportation en vue du soutien des - de l'Indonésie avec la Birmanie, la Chine. cours.

Pour chaque campagne, le Gouvernement fixe B. - Les prix. un prix garanti applicable à un contingent (550.000 tonnes en moyenne) qui est réparti par a) Influence de la qualité sur les prix. rrovince et jusqu'à l'échelon du producteur en Les prix varient selon la qualité du riz : luxe, f :mction des superficies elles-mêmes contingentées. cournnt avec un pourcentage plus ou moins élevé Cette organisation est indispensable, car la de brisures. situation du riz est assez préoccupante en Italie où il existe périodiquement des stocks importants MCYENNES ANNUELLES f/TONNB PRIX F.O.B. dont l'écoulement est difficile. QUALITÉ 1958 1959 1960 1961 En France, l'organisation du marché du riz ------est confiée à l'O.N.I.C. (Office National Interpro­ Riz usiné: fessionnel des Céréales), dont l'organisation Birmanie, Ngasein S.M.S. actuelle a été fixée par décret du 30 septembre (42% de brisures) .... S7 33,2 32,1 33 1953 Birmanie, Ngasein Japon et qui s'est placé sous l'autorité du Minis­ (ISo/a de brisures) .... .U,l 40,6 40 t:.re de l'Agriculture. Vietnam n• 2 (40% de bri- sures) ...... e,2,2 39,1 29,6 32,5 L'O.N.I.C. règle et contrôle l'écoulement de la Thaïlande (5% de brisu· JUOduction et a le monopole des importations res) ...... S2,7 47,7 44,4 48,7 et des exportations. Thaïlande (15% de brisu· res) ...... ;;o,8 45 41,9 Le stockage est effectué obligatoirement par les Riz décortiqué : c:wpératives agricoles et autres organismes agréés. Thaïlande (5% de brisu- res) ...... ;6 40,1 38,7 Les prix du riz sont fixés par le Gouvernement Brisures: à tous les stades depuis la production jusqu'au Vietnam ...... 'ê· 7 31,3 21,9 26,1 détail. Source : F.A.O.

-139- JUILLET 1962 : Prix F.O.B. (par long.j tonnes) : luxe accroît la proportion des grains tronqués Thaïlande: et des brisures; ainsi, à Madagascar, pour produire - blanc lOO % f: 60-19 (835 F) ; 20.000 tonnes de riZ de luxe, il faut traiter - blanc 5 % ;S 57-18 (793,23 F) ; 60.000 tonnes de paddy qui auraient pu fournir - blanc 15 % :t 55-18 (765,83 F). 36.000 tonnes de riz courant (rendement de 60 ro ); - d'autre part, dans les pays européens, la Cambodge ex-mag~sin : - 25 % brisure6 (52 F j lOO kg). demande des qualités supérieures est de plus en Vietnam n° l : plus importante. - 78,4 F à 79,8 F. b) Fluctuations selon l'offre et la demande. Chine: - 25 ro brisures 48 :t -10 (664,45 F la tonne Dans une analyse des prix du nz il convient C.A.F. Abidjan). de distinguer les prix à la production des prix à l'exportation. Binnanie: - brisures 40 f -05 C.A.F. Dakar (551,42 F); Les très grandes différences dans les modes de - 15 ro brisure3 52 :t C.A.F. Abidjan (712.4 F). production du riz : manuel ou mécanisé, extensif ou intensif, avec ou sans irrigation, aboutissent Mexique: à des prix de revient extrêmement variables. - 35 % brisures 134 $ 95 C.A.F. Abidjan (661,25 F). Dans les pays asiatiques à main-d'œuvre plé­ U.S.A . : par tonne courte 907 kg F.O.B. usiné: thorique et bon marché, la culture manuelle per­ - Nato n° 2 : 74-78 $ (362-382 F); met d'obtenir les prix les plus bas. - California n <· l : 78 (382 F). $ Dans les pays qui pratiquent la culture méca­ Cette disparité es prix se constate aussi bien nisée, les prix ne sont compétitifs qu'avec des à l'échelon producteur qu'à celui du commerce rendements supérieurs à 40 quintaux par hectare. de détail. En juin 1957, les prix par tonne de paddy s'éta­ L'explication en est simple : blirent ainsi (en anciens francs) d'après Angla­ - d'une part, usinage plus poussé des riZ de dette:

___B_ IR_M__ A_N_IE ___ T_H_A_I_LA_ __N o_ E__ MADAGASCAR 1-----IT_A_L_I_E____ u_ ._s_.A_. ____ F_R_A_N_c_E__ __ 1 I___ I I____ I___ 12.600 18.050 22 à 24.000 38.200 45.000 57.000

Par rapport à la période d'avant guerre, ces - soit : par un programme d'écoulement d'ex­ prix traduits en dollars U.S. auraient augmenté cédents à des prix de faveur (U.S.A., Italie) . de 2 à 4 fois. Au cours des 10 dernières années les variations Nous verrons à propos des m esures de stabilisa­ de prix des riz usinés sur le marché internatio­ tion ou de régularisation des cours, que de nom­ nal ont eu des amplitudes modérées, mais il faut breux Gouvernements ont dû intervenir pour fixer signaler que la pénurie de cette denrée à la des prix d'achat planchers aux producteurs pour fin de la guerre avait profondément modifié la le3 garantir contre les intermédiaires, éviter les tendance : le riz, céréale autrefois bon marché, fluctuations saisonnières en cas de bonne ou est devenue une céréale chère : 2 fois environ mauvaise récolte ~t au moment de la soudure. le prix du blé en 1958, alors qu'en 1938 le blé En Birmanie el à Ceylan les prix garantis par était 20 % plus cher. le Gouvernement n'ont pas bougé depuis plu­ sieurs années : 3 cents/kg en Birmanie depnis Birmanie Thaïlande Etats-Unis 1950, 12,1 cents à Ceylan depuis le 19 septembre En cents foh Rangoon foh Bangkok prix de gros U.S./kg Ngatsein 15·17% Nlle Orléans 1952. 42 % brisures brisures Zénith n • 2 Les prix à l'exportation sont souvent artificiels 1951 13,8 10 21,7 ct reflètent davantage la valeur de surplus qu'un 1952 15,2 10,72 24,9 prix de revient. 1953 16,5 9,8 20,1 1954 13,8 17,1 20,9 Ils peuvent être déterminés : 1955 13,2 14,1 19,6 - soit : sous forme contractuelle entre gouver­ 1956 9,1 13,8 19,3 1957 9,1 13,9 21,5 nements pcrur des tonnages définis (par 1958 8,8 14,8 20,3 exemple entre Birmanie et Ceylan), 1959 8,9 13,3 18,2 - soit : sur les places exportatrices pour des 1960 8,8 12,5 18,1 standards déterminés (Bangkok, Rangoon), 1961 9,1 13,7 20,5

-140- Après une hausse modérée en 1958, les prix est fixé à la production par arrêté ministériel à l'exportation sont en général retombés en 1959 annuel, après consultation de la commission du à des niveaux légèrement inférieurs à ceux de riz instaurée par décret du 30 décembre 1953 au 1957. sein de l'O.N.I.C. Au cours du 1er semestre 1959, les contrats Les prix du riz paddy garantis à la production négociés par la Birmanie et la Chine, ainsi que ont diminué entre 1950 et 1960 pour tenir compte les exportations thaïlandaises enregistraient une de l'amélioration des rendements (30 qxj ha en baisse de 10 o/o par rapport à la période compa­ 1950, 42 qxj ha en 1956). rable de 1958. A partir de 1958, la production de riz blanchi Pendant le 2• semestre 1959, les perspectives avec 85.000 tonnes pouvait satisfaire la consom­ de récolte étant bonnes, les prix à l'exportation mation française, mais comme le marché métropo­ ont subi une baisse générale du même ordre litain s'est engagé à absorber 15.000 tonnes envi­ qu'au cours du 1er semestre. ron de riz de luxe en provenance de Madagascar, un problème de débouchés s'est posé pour un Au début de l'année 1960, en raison des dis­ tonnage équivalent de riz courant. Toutefois le ponibilités importantes de la campagne 59-60, prix de revient du riz de Camargue étant supé­ on a enregistré les prix les plus bas depuis la rieur aux prix internationaux, il a fallu instituer fin de la guerre. une taxe de résorption pour permettre le finance­ Au début de l'année 1961, le marché était plus ment des exportations. ferme et l'on pouvait constater une tendance à Une enquête effectuée en 1960 à l'initiative du une légère hausse des prix. syndicat des riziculteurs a montré que les charges En 1962, les prix moyens à l'exportation étaient d'exploitation pour un hectare de rizière s'élèvent en hausse : par exemple le prix du riz blanc à 300.000 francs (anciens) environ; quand les thaïlandais à grain long est passé de 51 ;€ 10 la conditions climatiques s nt défavorables et que tonne F.O.B. en 1961 à 57 f: 6 en 1962. le rendements tombent à 30 qxj ha comme pour la récolte 1960-61, le prix de revient du kilo de Pour les brisures qui étaient particulièrement riz paddy ressortirait à l OO F. rares, la hausse des prix a été plus rapide, tandis que pour les variétés à grain rond, elle a été de En Afrique Noire, l s buts de la politique l'ordre de 18 ro en moyenne. rizicole ont été de développer les superficies consacrées au riz et d'améliorer les rendements. D'une manière générale, les prix pratiqués dans Le soutien des prix a été, entre autres, un les contrats intergouvernementaux sont restés moyen employé pour encourager cette production. inchangés par suite de la décision prise par la Birmanie de maintenir ses prix contractuels au Les prix au stade du producteur sont influencés niveau de 1961 (33 f: la tonne pour la Ngasein par les cours du riz à l'importation, et les prix 42 o/o) . maximum de vente au détail fixé par chaque com­ mission locale des prix. En 1963, les prix ont légèrement baissé mais sont restés un peu supérieurs à ceux de 1962, Des régimes de péréquation ont été utilisés, et la Birmanie a majoré de 1 f: la tonne le prix notamment au Cameroun, car les prix d'achat au de la qualité moyenne de base, et de 3 f celui producteur avaient été fixés à un niveau plus des qualités supérieures. élevé que les prix d'importation. A Madagascar, principal et seul exportateur des c) Mesures de stabilisœtion ou de régularisation des cours. pays d'Outre-Mer de la zone franc, le marché du riz revêt une importance particulière qui a justi­ Organisation du marché dans let zone franc fié la création par une ordonnance du 22 juillet (Indochine et Guinée exclues). 1960, d'une Caisse de stabilisation des prix du riz et paddy, ainsi que d'un Comité Supérieur du Le marché du riz dans la zone franc se carac­ Riz. térise par des besoins importants de l'ordre de 1.400.000 tonnes et par des possibilités de pro­ Cette Caisse de sta ilisation doit intervenir duction qui ne s'élèvent qu'à 1.200.000 tonnes. pour financer la différence entre le prix C.A.F. du marché et le prix C.A.F. réel de l'exportateur En conséquence, des mesures gouvernementales et assurer ainsi au producteur une rémunération ont été prises pour encourager le développement suffisante, quelle que soit la destination des de la riziculture aussi bien en France qu'Outre­ exportations. Mer, et diminuer un déficit qui s'élève à 200.000 tonnes environ. Le premier budget de la Caisse de stabili­ sation s'élevait à 87 millions C.F.A. et il était En France, le prix du paddy à grains ronds alimenté par :

-141- 33 F prix de revient loco-magasin Abid- On s'aperçoit ainsi que la taxation du nz à jan, son niveau actuel ne correspond plus aux cours internationaux, et paradoxalement le riz importé 35,25 F = pri~ de gros, se trouve subventionné, sans que le riz local en 37,50 F = prix de détail (marge brute de tire un avantage quelconque. 13,63 % avec remise éventuelle de 6 o/o au détaillant). Le prix de détail du nz à Abidjan est, à l'ex­ Or le frais de commercialisation entre le stade ception de Dakar, où se vendent surtout des CAF et loco-magasin s'élèvent à : brisures, le moins cher de la Côte d'Mrique (par exemple 44,45 F prix de gros à Douala, 52,30 F frais bancaires 1% de CAF à Brazzaville) . commission de finance- ment ...... 0,5 o/o de CAF Les perspectives du marché international du - taxe de port ...... 50 F la tonne riz ne permettent pas de prévoir des prix CAF - frais d'acconage ...... 593,41 F la tonne inférieurs à 30 F /kg au cours des prochaines - taxe statistique 250 F la tonne années. Il paraît donc souhaitable d'envisager un léger relèvement du prix de détail du riz à Abid­ - frais transit et manuten- jan; sous réserve de calculs plus élaborés un prix tion 549,45 F la tonne minimum de 40 F / kg paraît être justifié, d'autant droit et taxe sur sacherie 6,49 F par sac. plus que faute de monnaie divisionnaire, c'est un prix couramment pratiqué. Ce relèvement du Lorsque le prix CAF atteint 30.000 francs la prix de détail, aurait de plus l'avantage de rendre tonne, la Caisse de péréquation doit verser à le riz local plus concurrentiel, tout en permet­ l'importateur la somme nécessaire pour ramener tant de fixer le prix d'achat du paddy à un le prix au cours légal, en appliquant la formule : niveau suffisamment attractif pour que les pay­ prix de revient homologué - prix de revient sans adoptent les nouvelles consignes de pro­ théorique (33 F / kg). duction.

-144- ANNEXE No III

LE MARCHË INTERNATIONAL DU COTON

I. - LA PRODUCTION DANS LE MONDE. Pour permettre de :nieux apprécier la renta­ bilité de ces projets devant déboucher sur une A. - Conditions de production. diminution des import~ions de textile, il convien t B. - Principaux pays producteurs. d'analyser le marché :international du coton, ses C. - Zone franc et Marché Commun. tendances récentes et ses perspectives. Il importera notamment de montre::- l'intérêt pour l'industrie II.- LA CONSOMMATION. textile ivoirienne de pouvoir s'approvisionner à un prix proche de ceh:i du marché mondial. A. - Evolution générale - Facteurs favorables. I. - LA PRODUCTIC N DANS LE MONDE. - Facteurs limitants. B. - Les grands marchés de consomma­ A. - Conditions de pr duction. tion. Les conditions physiques de production du cotonnier sont assez s-..rictes, mais, par sélection, III. - LES COURANTS COMMERCIAUX. on a pu obtenir des variétés à cycle végétatif A. - Principaux pays exportateurs. court, qui peuvent être cultivées en pays de B. - Principaux pays importateurs. climat subtropical à hivers rudes jusqu'au 36• C. - Grands courants d'échanges. parallèle en AmériquE du Nord et en Corée, et jusqu'au 47• parallèle en climat continental euro­ péen (Ukraine, Roumanie). D'autre part, le coton­ IV. - LA STRUCTURE DU MARCHÉ. nier, qui est une plallte de pays humides (mais A. - Les mécanismes du marché. nécessitant une saison sèche au moment de la B . - Les prix. maturation des fruit3), est cultivé dans des C. - Les protections tarifaires et contin­ régions arides, en cul;.ure irriguée (Egypte, Asie gentaires. Centrale). On estime que les trois quarts des champs de coton du monde sont situés dans des LE COTON domaines géographiq•es où le développement spontané du cotonnier est impossible. Cependant La Côte-d'Ivoire, bien qu'offrant des conditions le coton re te une spÉculation de pays chaud. favorables à la culture du coton, ne couvre pas Le succès du coton comme plante textile est ses besoins. La production de coton graine a oscillé au cours des 5 dernières années entre dû à deux séries de circonstances favorables : la facilité du traitement mécanique de la 5.000 et 7.000 tonnes. Deux usines d'égrenage, à Korhogo et Bouaké, ont une capacité de traite­ fibre, qui a permis de réduire de plus en plus les frais d'-_:tsinage et de les tenir tou­ ment de 12.000 tonnes de coton graine. jours à un niverru inférieur à celui du coût En fibre la production sortant des usines varie de la laine filée ou tissée; entre 1.500 et 2.000 tonnes, alors que les besoins la production dans des pays disposant d'une des Etablissements Gonfreville en 1962 s'élevaient main-d'œuvre al on dante à bas salaires. à 2.500 tonnes; le déficit était comblé par la Haute-Volta. Il faut rappeler en:'in que le coton, en dehors de l'usage de ses fibres dans l'industrie textile, est Les perspectives du marché ivoirien se pré en­ aussi un oléagineux }Br ses graines. Dans les ren­ tent ainsi : dements de cette culture, il faut donc tenir compte de la valeur de ces :leux produits, mais la pré­ 1965 1970 1975 sente note n'étudien que la conjoncture du Production (en fibre) . . 4.500 15.150 21.000 coton fibre, la plus importante. Besoins ...... 5.900 10.000 17.600 B. - Principaux payE producteurs. Ainsi l'équilibre entre la production et une consommation industrielle en pleine expansion La production mordiale de coton fibre a aug­ pourra être atteint dès avant 1970. menté de 50 ra entr.. les campagnes 1938-39 et 1958-59, passant de 6,6 millions de tonnes à L'effort nécessaire pour accroître la produc­ 9,8 millions de tonnes. Cet essor est particulière­ tion de coton nécessitera des investissements et ment ensible en Asio>, en U.R.S.S. et à un degré un encadrement assez poussés. moindre, en Afrique.

145- Depuis la camp..1gne 1959-60, la production la production a été particulièrement observée au oscille entre 10 et 11 millions de tonnes, mais en Mexique ( + 92.225 t), en Egypte ( + 121.700 t) et 1962-63 on assiste à une nouvelle progression de en Inde ( + 163.800 t). Le rendement moyen mon­ la production qui, si elle se confirmait en 1963-64, dial est passé de 311 kgj ha en 1961-62 à 325 kg,lha pourrait apporter au marché mondial une nou­ en 1962-63 ( + 4,5 %), les surfaces ensemencées velle tendance. en coton n'ayant progressé que de 0,2 ra . La culture du c:>ton est pratiquée dans un C. - Zone franc. grand nombre de pAys et sur tous les continents, Les besoins importants de la France en coton mais quatre pays représentent 65 à 66 ra avaient amené le Gouvernement à pratiquer une (30.573.000 halles sur 46.044.000 en 1961-62) de politique d'encouragement pour cette culture dès la production mondiale : avant la guerre. Des organismes spécialisés pour la recherche (I.R.C.T.) et le développement de 1961·62 1962·63 la culture (C.F.D.T.) furent mis en place au Etats·Unis ...... 14.448 14.900 lendemain de la guerre et permirent d'obtenir U.R.S.S...... 7.050 6.700 quelques résultats intéressants. Chine ················ 5.000 5.200 Inde ...... 4.07.5 4.830 Les principaux producteurs sont (en milliers (En milliers de halles de 216 kg). de tonnes) : Moyenne Les autres principaux pays producteurs sont : 1948/49/ 1961·62 1962·63 52/ 53 1961·62 1962·63 En milliers de: balles tonnes halles Tchad ...... 17 16 33 R.C.A...... 11 10 11 Brésil ...... 2.500 606 2.300 Cameroun ...... 2 9 15 Mexique ··········· 1.990 436 2.415 Mali ····· ········· 2 6 Egypte ...... 1.548 336 2.109 Haute·Volta ...... 3 (3) Pakistan ...... L510 327 1.635 Côte·d'lvoire ...... 1 2 Turquie ············ 980 200 1.130 Dahomey 2 1 Soudan ...... 980 201 725 Togo ...... ···· ··· ·· 1 2 Syrie ...... 575 121 690 Niger ...... - 1 Pérou ··· ··· ········ 660 134 650 Maroc 2 2 Argentine 500 110 550 ············ ·········· ToTAL ...... 41 52 Espagne ············ 490 106 505 Iran ...... 533 116 435 Grèce ...... 450 95 410 Colombie ...... 353 77 375 II. - LA CONSOMMATION. Ouganda ...... 160 33 300 A. - Evolution générale. La répartition régionale se présente ainsi : La consommation mondiale de coton s'est (en milliers de tonnes) accrue sensiblement (+ 20 %) entre 1954-55 et 1961·62 Moyenne 1959-60, passant de 8.660.000 tonnes à 10.500.000 1948·52 tonnes, mais au cours des 3 dernières années, la Ji;urope ·············· 220 60 consommation semble s'être stabilisée avec une U.R.S.S...... 1.528 970 légère baisse en 1962-63 : 10 millions de tonnes . Amérique du Nord .. 3.120 3.110 Amérique Latine ..... 1.540 860 Pour mieux analyser cette évolution, on dis­ Asie ...... 1.750 1.090 tinguera : Chine ...... 1.085 870 Afrique ...... 770 700 - les facteurs favorables, Océanie ...... 2 - - les facteurs limitants. a) Facteurs favombles. Le total mondial serait passé durant cette période de 7.600.000 t à 10.900.000 t (+50 ra), Les principaux facteurs favorables au développe­ et l'accroissement de production a été le plus ment de la consommation du coton sont : marqué: - l'accroissement de la population, notamment en U.R.S.S. + 558.000 t ( + 58 ra) dans les pays à climat tropical ou méditerranéen au Mexique + 216.000 t (+ 98 ro) ne nécessitant pas de vêtements chauds, au Brésil ...... + 211.000 t (+ 53%) - l'industrialisation des pays producteurs qui en Inde ...... + 315.000 t (+ 65 %) chercheront à filer et tisser tout ou partie de en Europe (Grèœ et leur production pour satisfaire leurs besoins Espagne) ...... + 172.000 t ( + 575 %) et limiter des importations onéreuses, au Soudan ...... + 127.000 t ( + 170 %) - la stabilité des prix du coton qui permet d'envisager des programmes d'investissement à Pour la campagne 1962-63 l'augmentation de long terme pour la construction de nouvelles

146- ;_mité de tissage, Principaux consommaLurs industriels (en mil­ - l'amélioration des niveaux de v1e. lier de tonnes) : 1954-55 1961-62 ) Facteurs limitants. Etats-Unis ...... 1.936,1 1.950 Chine ...... l.l60 1.517,7 Le principal facteur qui risque de restreindre U.R.S.S...... l.I05,8 1.366 Inde ··· ······ ·· ·· ··· · 893,3 1.067,8 l'utilisation du coton est la concurrence des fibres Japon ··············· 464,-t 712,5 3ynthétiques et artificielles. Allemagne (Fédérale) . 271,2 302,5 France ...... 274,9 284,5 Bré il ·· ····· ········ 216,8 281,9 L'amélioration constante de leur pré entation Pakistan ...... 143,1 245 Royaume-Uni ...... 381,8 229 fait qu'elles offrent la plupart de caractéristi­ Italie ·· ·············· 174,3 227 ques des fibres naturelles, qu'il s'agi se de la TOTAL ...... 7.021,7 8.183,9 soie, de la laine ou du coton. Le fibres cellu­ Pour un total mondial de ...... 8.660 10.450 losiques @Ont celles qui resseml1lent le plus au (Annuaire latistique 1962 e l'O.N.U.). coton : leur production en dehor des Etats-Unis Cc données e rapportent au coton consommé n plu que doublé depuis 1950. dans les filatures et aut::- es usines, et aux estima­ tions concernant la consommation non commer­ B. - Les grands marchés de consommation. ciale; en conséquence lies n e représentent pas nécessairement la consc:mmation nationale défi­ nitive pour laquelle il faudrait tenir compte de Le principaux producteurs de coton sont aussi l'importation ou de l'exportation des produits des consommateurs important , mais tous les pays manufacturés contenant du coton. industriels sont également utilisateurs de cette Le données globales 1 s plus récentes indiquent matière première. une tendance à la repri!e de la consommation :

En millions de balles 1961-62 1962-63 1963-64 Disponi- Consom- Disponi· Consom- Disponi· Consom- hilités mati on bilités mation hi lités mation Etats-Unis ··············· 21,6 9 !12,7 8,4 26,7 8,!1 Pays non communistes .. 29,7 13,6 31,4 23,3 30,6 24 Pays communistes ...... 12.1 14,1 11,5 14,3 12,8 14,5 ToTAL MONDIAL ...... 66,2 46,7 67,9 46 ?2,1 47,3

A. - Principaux pays e portateurs. L<'s disponibilités représentent les stocks et la production. Au cours des 5 der ière années, la part de récolte commercialisée _ our l'exportation atteint Ce tableau fait apparaître combien le march é environ 30 à 40 o/o du tetai de la production, soit est dominé par les Etats-Unis qui détiennent près 3 millions à 3,5 million de tonnes. Si l'on note d tt tiers des disponibilités mondiales et suppor­ que la moyenne des années 1934-38 s'établissait tent presque tout le poids d'un stockage très déjà à 3 millions de to nes, on peut en déduire important (40 o/o du stock mondial) . que les courants commerciaux n'ont pas augmenté dans la même proportio que la production. III. - LES COURANTS COMMERCIAUX. Principaux pays expoctateurs : En milliers de tonnes 1958 1959 1960 1961 1962 ToTAL MONDIAL ...... 2.993 3.245 3.945 3.669 3.490 dont: Etats-Unis ··· ··· ··· ····· ·········· 1.043 835 1.709 1.450 868,4 Mexique ...... 341 405 316 305 425,2 Brésil ··········· ···· ····· ···· ···· 40 77 95 205 215,9 Pérou ······················ ······· 106 115 100 109 265,8 Pakistan ...... 97 54 88 38 76,8 Syrie ····· ····· ···· ····· ········· · 78 91 81 88 113,4 Turquie ...... 35 97 80 90 104,8 U.R.S.S. ············ ·············· 311 344 391 383 Egypte ······ ··· ··················· 281 318 374 265 225,1 Soudan ······················ ····· 84 180 105 105 160,3 Ouga nda ·························· 70 68 60 63 32,8 Source : F.A.O.

-147 - Près des deux tiers des exportations mondiales Au cours de ces dernières années, les exporta­ proviennent du c:mtinent américain, les Etats­ tions en provenance des Etats-Unis avaient ten­ Unis occupant de 1oin la première place. dance à diminuer, mais au cours de 1963-64 il En raison des possibilités de stockage aussi bien est prévu pour ce pays une augmentation assez dans les pays producteurs que dans les pays importateurs, les e:::portations évoluent assez régu­ importante : lièrement d'une an:::tée à l'autre, sans liaison direc­ te avec la product:on et la demande. (En milliers de tonnes) Production Exportation 1955·56 ··············· 9.500 (en milliers 1963·64 56 1961·62 1962·63 ...... 3.176 de balles) (estimat.) 1956·57 ···· ··········· 9.300 57 ...... 3.413

1957·58 00 ••••••••• • ••• 10.000 58 ...... 2.993 Etats· Unis ...... 4,9 3,4 5 1958.59 ...... 10.800 Pays non commu· 59 ...... 3.245 nistes ...... 8,9 11,2 10,7 1959.60 ...... 11.000 60 ...... 3.945 Pays communistes. 1,7 1,3 1,3 1960·61 ··············· 10.900 61 ...... 3.669

1961·1962 ...... 10.450 TOTAL 0 •••••••••• 15,5 15,9 17 62 ...... 3.490 1962·63 ...... 63 ......

B. - Principaux pays importateurs.

{En milliers de tonnes) 1958 1959 1960 1961 1962 TOTAL MONDIAL ...... 3.007 3.207 3.821 3.747 3.365 dont : Japon ...... 510 607 701 796 602 Allemagne ...... 291 301 350 298 286 France ...... ·············· 290 249 326 302 257 Royaume·Uni ...... 264 282 280 230 223 Italie ...... 158 166 275 240 220 Inde ...... 73 97 205 194 156 Hong·Kong ...... 68 74 97 117 105 Pologne ...... 105 105 127 140 121 Tchécoslovaquie ... ·············· 89 105 103 122 92 Belgique ...... 77 90 107 911 88

Ces 10 pays re:,:>résentent les deux tiers des En 1960, l'origine des importations de la C.E.E. importations mondiales, le Japon et l'Europe se présentait ainsi : étant les principaux débouchés aux disponibi­ (Milliers lités exportables. de tonnes) - Pays associés (y compris la Grèce) 63 C. - Les grands courants d'écha~es. - Turquie ...... 63 - Etats-Unis ...... 531 En 1962, sur 3.490.000 tonnes d'exportation - Mexique ...... 81 1.950.000 tonnes proviennent d'Amérique du Nord - Egypte ...... 57 et du Sud, tandis que l'Europe en absorbe - Syrie ...... 36 1.670.000 tonnes et l'Asie 1.000.000 de tonnes. - U.R.S.S...... 49 Les six pays d - Marché Commun Européen -Brésil 43 absorbent 28 o/o m:viron des importations mon­ - Pérou ...... 41 diales (moyenne 1960-62) : - Autres pays ...... 157

1960 1961 1962 ToTAL...... 1.144 Allemagne ...... 350 298 286 257 France ...... 326 302 LV. - LA STRUCTURE DU MARCHÉ. Italie ...... 275 240 220 U.B.L ...... 107 98 88 Le marché du coton n'est régi par aucun accord Pays.Bas ...... 86 83 70 international, mais il est directement influencé TOTAL 1.144 1.021 921 par les Etats-Unis dont la politique de stockage

148- e t de limitation des surfaces plantées en coton Dans la zone franc, les producteurs bénéficient a réussi à maintenir une relative stabilité des depuis 1955 d'un dispasitif de stabilisation des prix. prix. Les Caisses de Stallilisation sont alimentées L'adaptation apparente de l'offre à la demande soit par les reversem er:.ts des Sociétés chargées ne doit pas faire illusion car elle dépend de la de la comm ercialisation lorsque les prix de vente bonne volonté d'un seul Etat. sont supérieurs aux prix de revient, soit dans le cas contraire par des rubventions du Fonds de A. - Les mécanismes du marché. soutien des Textiles d'Outre-Mer créé en 1956.

Le prix d'achat du coton au producteur bénéfi­ ~ ie d'un soutien important aux Etats-Unis. Si l'on B. - Les prix. compare les prix pratiqués à New York et Liver­ pool, il apparaît que le sm·prix américain atteint Evolution des prix mcyens aux U.S.A. et à Li­ B cents/ lb en moyenne. verpool:

en $ U.S./ kg C.F.A./ kg Prix moyen Texas Middling Egypt Karmali Coton Allen Tchad- à la production C.A.F. C.A.F. F.O.B. Cameroun U.S.A. Liverpool Liverpool 1955 ...... 0,71 0,73 1,43 W J 1956 ...... 0,70 0,63 1,60 132 1957 ...... 0,65 0,64 1,09 141 1958 ...... 0,73 0,58 0,78 166 1959 ...... 0,70 0,55 0,98 144 1960 ...... 0,62 à 0,71 0,56 à 0,59 1,05 à 1,16 149 1961 ...... 155 1962 ...... 1963 ......

En février 1964, les prix au kg dans les ports mamer e assez spectaculaire. L'Egypte et le Sou­ : rançais d'importation ressortaient ainsi : dan, grâce à la qualité de leur coton « longue U.S.A. : • ' r ~ soie », ont des débouchés très diversifiés, mais Strict Middling Raingrower (soies les courants d'échange se renforcent de plus en moyennes) ...... 3,23 F plus avec le bloc soviétique. Strict Middling 1/ 8 Raingrower (longues soies) ...... 3,68 » P endant toute l'année 1963, les prix des cotons Coût moyen pondéré ...... 3,32 » américains ont conservé une remarquable stabi­ lité : 34 cents/ lb à New York, soit 0,75 $jkg. E gypte: - Guiza ...... de 4,36 à 4,57 » Les prix pratiqués dans la zone franc sont peu - Karnak ...... de 5,06 à 5,89 » éloignés du cours mondial. Lorsque le cours de Ouganda ...... 4,24 » l'Allen vaut 145 F j kgj F.O.B., on a le même Bengale ...... 2,88 » prix à Liverpool au stade C.A.F.; or le taux moyen Pakistan ...... 3,23 » du fret et de l'assurance est de 5 F C.F.A./ kg, ce On peut rappeler qu'en 1959-60, la production qui correspondrait au sm·prix de la zone franc. des pays d'Outre-Mer associés et de la Grèce a ~ ueint 162.000 tonnes : ce serait donc un peu Il y a donc tout intérêt pour la Côte-d'Ivoire plus de la moitié de cette production qui se d'alimenter son industrie textile avec du coton placerait sur le marché de la C.E.E., où elle ne produit localement plutôt qu'avec du coton représenterait que 8 % environ des besoins. importé. Ainsi pour des besoins de l'ordre du million e tonnes, les P.O.M. associés peuvent envisager C. - Les protections tarifaires et contingentaires. ' es perspectives de développement de cette cul­ ture, dans la mesure où le prix mondial leur Le coton, inscrit en lis: e F du traité de Rome, convient. ne peut compter sur aucune protection douanière à l'intérieur des « Six Pays ». Même en France, La part du continent africain dans les expor­ les importations de coton brut sont libérées t tions mondiales de coton représente approxima· conformément aux souhaits pressants des impor­ tivement 18 o/o de l'ensemble. L'Afrique vient ainsi tateurs. en seconde place, assez loin derrière l'Amérique du Nord, mais précède l'Asie et l'Amérique du La liberté des approvisiOnnements au cours Sud, où le Brésil développe ses exportations de mondial est donc la règle.

149- CONCLUSION mamere qu'elle équilibre la production, de graves perturbations seraient à craindre. Une production mondiale du coton qui reprend son expansion, une conoommation qui Depuis la fin de la guerre de Corée, les rende­ piétine, des stocks qui recommencent à s'accroîtœ, ments moyens du coton ont augmenté de 50 %, telle était la situation de ce marché à ]a fin de ct il existe encore de larges possibilités d'accrois­ l'année 1963. sement de la productivité et des surfaces. Si les mveaux de vie s'élèvent dans les pays du Tiers Aussi longtempE que les Etats-Unis maintien­ Monde, des débouchés nouveaux s'ajouteront au dront leur politiq•e de soutien des prix à l'inté­ facteur de croissance démographique (2 % par rieur, ct de contingentement à l'exportation, le an). marché du coton continuera à connaître une relative stabilité. En ce qui concerne les prix d'achat au paysan, un prix plus attractif que celui du Mono doit être Certes la concurrence des fibres artificielles et payé au producteur d'Allen, mais en considérant synthétiques fait _ eser une menace sérieuse sur que tous les frais de commercialisation et de l'avenir du coton, mais il représente encore 65 9'o transformation peuvent être calculés avec préci­ envuon de la consommation mondiale de fibres sion, et que le prix du coton graine est fonction textiles. d'un prix F.O.B. de 150 C.F.A. le kg de fibre. Les Une attention IXlrticulièrc doit être portée aux perspectives actuelles du marché international perspectives et à révolution du marché de coton, ne permettent pas de prévoir un relèvement de afin de mieux apprécier la conjoncture nouvelle. ce prix au cours des 5 prochaines années; le An cours des 5 dernières années, la production barème actuel de 34,70 F le kg d'Allen à l'entrée était constamment inférieure à la consommation des u sines de Korhogo et Bouaké paraît donc et les stocks avaient tendance à diminuer. Actuel­ devoir être stabilisé au cours des prochaines lement les stocks disponibles représentent à peine campagnes, tandis que celui du Mono, fixé à 32 F / la moitié de la consommation annuelle, mais si kg, n e pourra être garanti que pendant une celle-ci ne recommence pas à croître de telle période intérimaire.

-150- r • CARTE N~B/CT M A L 1 H A u T E v 0 L T A RESEAU ROUTIER

!!!!!!

Limite d'Etat - Route Nationale A Limite Direction Départementale Route Nationale B --- Nord Limite Subdivision des T.P. Route Nationale C praticable en toute saison Limite Sous-Préfecture ...... -::-:;:::;.:...--"'\' Route NaUonale C difficilement ....-:-::=::-' \\ praticable en saison des pluies Katiénou "-"""' ~ ~.... /.>/'/ Sordi '" / Route Nationale C impraticable '"ft Kass i ongokoura lSirassol Sous-Préfecture en saison des pluies \ Kof iplé « Il Bac et Force portante en tonnes ,,1 ) // .~~-~-~ngo~.~~~.~.~~~J ~ ...... ,. Chaussée submersible provisoire ~ ··· ....l cf/ .... ·· l Koro ka ha ...... ············· •,.,.r• ...... __ Chausse'e submersible définitive SOURCE: Direction DépartementaiP ·····~ Nord des Travaux Publics de la ·· ... ") Construction et de l'Urbanisme...... ~~} .. l ...... =-··~.... ·· ... . ···· ..... ····· ·'-'-'"'~:.:./'-····\ •\ ,., . '·:: "" -.;) Tiégbé~ "'"'"'"'~ Worossantiakaha . \ .,.. ,.., / fo ,..._. il il If il '{, Î'-•"' 1 + il Poulo ~ --:::n Pétinagpou ... / il Il ••• .,./ " ~!::fr~Lagoué r "•-•-l r•, 1 ~~:.!!~~~~..... ~--..._.__..f:::--L~fokpokaha" JJ D1oronakaha " L --.::::::::--:::::::::::.-- ~ Diembala ...~ ,.J.,.. ·, 1 Ferkéssédougou 1 :,... \' ~Lafilé ~~ Pété \ ~~ /.$ ~ ~'/ ...... t~ Il ~J)iéwarakaha -. ~ Alama~'l

'-->1 ,_,1 .... ,....'"'' , ~ ,...., ,, \ .... • Lmg ue_ d ou go u ,- .,~ ...... ··r Bou gou r \ ---- ...... _.,., \ \ \ \ -, ' \ \ ~ ~------\ \, ~ \ "'""' \ Komon ..... ' ~"'i: ' \ '>L, ' ~ ' \ \ ....\ ' ,~ '\ 1 ~J \ ~--, ,~ \ ··.. \ /', ( -~~ ...... ,,v ""'_,_... ,_..... 1 ······· ...... "".,

················· ... ECHELLE: ·· ...... 5 E DES 0 10 20 30 40 50 km