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Cafouillage autour d’une coupure d’eau

La Seaal a rectifié le tir, hier, après son communiqué de la veille qui avait semé la panique au sein de la population. “Une malencontreuse erreur s’est glissée dans le communiqué envoyé à la presse le 6 février 2014. En fait, les perturbations dans l’alimentation en eau potable devant toucher 17 communes d’Alger et de Tipasa devaient durer 2 jours et non 20 jours”.

“Allô, 15-94, la Seaal ? Est-ce vrai que nous serons privés d’eau potable pendant 20 jours à partir de ce jour, ou est-ce juste une fausse alerte ?” Cet appel a été émis, jeudi soir, par une dame, en présence d’un journaliste de Liberté, vers le numéro vert 15-94 mis à la disposition des consommateurs par la Société algérienne des eaux et de l’assainissement d’Alger (Seaal). La réponse était cinglante : “Oui madame, il y aura une coupure générale qui touchera 17 communes d’Alger pendant 20 jours. Vous n’êtes pas la seule personne à m’avoir appelé, mais je vous dis, mieux vaut prendre vos dispositions. Car le rétablissement prendra plusieurs jours selon les quartiers et les cités.” Fin d’appel, le choc. Une première dans le Grand-Alger et du jamais vécu même pendant la période du terrorisme quand les groupes armés tentaient de saboter les conduites d’eau, de faire sauter les réseaux, les retenues et les barrages d’eau ou pendant les années de sécheresse où l’alimentation en eau potable était très rationnée avec des coupures qui allaient au-delà des 4 jours. Jeudi après-midi, un communiqué laconique tombe sur l’Agence presse service (APS) et fera vite le tour des radios, avant qu’il ne soit répercuté par les sites Internet. Les voisins qui s’appellent, des commerçants qui s’inquiètent, des restaurants qui s’interrogent, des écoles qui ignorent dans quel état hygiénique se fera le retour aux classes, des hôpitaux qui seront alimentés en “mode perfusion”. Bref, la panique est totale. Car à la lecture du communiqué, il y a lieu de s’interroger si, vraiment, un lavage d’un canal de transfert pourrait pénaliser, pendant 3 longues semaines, des millions d’habitants. Ainsi, lit-on, “des perturbations dans l’alimentation en eau potable toucheront, pendant 20 jours, 17 communes de la wilaya d’Alger, ainsi que la commune de Hamr El-Aïn dans la wilaya de Tipasa”. Il s’agit des communes de , Zéralda, Staouéli, Aïn Benian, Raïs Hamidou, Hammamet, , El-Achour, Baba Hacène, Douéra, Kheraïcia, , , , Chéraga, et Dély Ibrahim (Zhun Aïn Allah).

Gestion de l’eau ou nettoyage d’un canal ? Expliquant les raisons de cette coupure inédite dans l’histoire du Grand-Alger, la Seaal a affirmé que cette opération s’inscrit “dans le cadre d’une meilleure gestion de la ressource en eau, et afin de préserver cette dernière sur les plans qualitatif et quantitatif, les services de l’Office national d’irrigation et de drainage (Onid) procèdent au nettoyage du canal de transfert d’eau pour une durée de 20 jours. Ces travaux sont localisés au niveau du réseau de transfert à partir du barrage de Bouroumi vers la station de traitement SAA Reguieg Kadour”. Évidemment, et comme à l’accoutumée, le même document indique que “la situation sera rétablie progressivement après achèvement des travaux”. Et d’ajouter : “Un dispositif sera mis en place afin d’alimenter en priorité les établissements publics et hospitaliers pour réduire les désagréments, ainsi que la population dans les limites de ses possibilités.” Mais que se passe-t-il exactement ? Pourquoi la Seaal n’explique pas les raisons réelles aux populations afin de les rassurer ? Aussi, le nettoyage d’un canal nécessite-t-il 3 longues semaines pour un retour à la normale ? Mieux encore, pourquoi les services de l’Onid qui, par ailleurs, procèdent au nettoyage du canal de transfert d’eau brute n’ont pas donné plus de précisions ? Conséquence immédiate de cette annonce, les populations se sont ruées vers les magasins et superettes pour faire le plein de bacs d’eau. La Seaal s’excuse et rassure Dans un communiqué rendu public hier soir, la Seaal assume avoir fait une erreur et rectifie le tir. “Une malencontreuse erreur s’est glissée dans le communiqué envoyé à la presse le 6 février 2014. En fait, les perturbations dans l’alimentation en eau potable annoncées, et devant toucher 17 communes des wilayas d’Alger et de Tipasa, devaient durer 2 jours et non 20 jours”, a-t-elle indiqué, avant d’ajouter : “La Seaal rassure ses clients des communes de Mahelma, Zéralda, Staouéli, Aïn Benian, Raïs Hamidou, Hammamet, Draria, El- Achour, Baba Hacène, Douéra, Khraïcia, Shaoula, Souidania, Rahmania, Chéraga, Ouled Fayet, Dély Ibrahim (Zhun Aïn Allah) et la commune Hamr El-Aïn dans la wilaya de Tipasa que les travaux sont achevés, que la remise en service de l’alimentation en eau potable est en train de s’opérer progressivement pour s’achever au plus tard dans la matinée du samedi 8 février 2014.” Tout en s’excusant des désagréments causés, la Seaal a tenu à réaffirmer son “engagement à travailler toujours pour améliorer la qualité du service offert à ses clients, d’améliorer le cadre de vie des citoyens et de protéger leur environnement !”

F. B