UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
ECOLE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE
DEPARTEMENT MINES
MEMOIRE DE FIN D’ETUDES
En vue de l’obtention du
DIPLOME D’INGENIEUR DES MINES
ESSAIS DE VALORISATION PAR LA METHODE DE SEPARATION MAGNETIQUE A HAUTE INTENSITE DE LA CHROMITE D’ANTANIMBARY-MAEVATANANA
Présenté par : RAKOTONDRAZAKA Ilaina Herimampianina
- Promotion 2010 -
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
ECOLE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE
DEPARTEMENT MINES
MEMOIRE DE FIN D’ETUDES
En vue de l’obtention du
DIPLOME D’INGENIEUR DES MINES
ESSAIS DE VALORISATION PAR LA METHODE DE SEPARATION MAGNETIQUE A HAUTE INTENSITE DE LA CHROMITE D’ANTANIMBARY-MAEVATANANA
Présenté et soutenu publiquement le 23 Septembre 2011
Par : RAKOTONDRAZAKA Ilaina Herimampianina
Membres du jury :
Président : Monsieur RANDRIANJA Roger
Rapporteurs : Madame ARISOA Rivah Kathy
Monsieur MICHELE Franchi
Examinateurs : Madame RASALAMA Lala Viviane
Madame RAHANTANIRINA Noëlle Marie Jeanne Françoise
Monsieur RASOLOMANANA Eddy Harilala
REMERCIEMENTS
En l’honneur de l’accomplissement du présent mémoire, je rends grâce à Dieu en qui demeure le courage et je me permets de témoigner ma gratitude, ma reconnaissance et mes sincères remerciements envers toutes les personnes et organismes qui y ont participé :
Monsieur ANDRIANARY Philippe, Professeur, Directeur de l’Ecole Supérieure Polytechnique d’Antananarivo.
Madame ARISOA Rivah Kathy, Maître de conférences, Chef du Département Mines, et encadreur pédagogique.
Monsieur RANDRIANJA Roger, Professeur, Enseignant du Département Mines. Il nous fait l’honneur de présider le mémoire.
Monsieur MICHELE Franchi, Docteur en géologie, Gérant de GEO & ECO Consult, et encadreur professionnel à qui je dois une reconnaissance profonde pour ces précieuses aides tant technique que financier.
Madame RASALAMA Lala Viviane, Ingénieur métallurgiste, Chef du Département traitement du laboratoire de l’OMNIS, elle m’a dirigée pour les travaux d’essais au laboratoire et elle a bien voulu accepté d’être parmi les membres du jury.
Madame RAHANTANIRINA Noëlle Marie Jeanne Françoise, Chef du Département analyse du laboratoire de l’OMNIS, membre du jury.
Monsieur RASOLOMANANA Eddy Harilala, Professeur, Enseignant du Département Mines, membre du jury.
Monsieur RAKOTOMANANA Dominique, Enseignant chercheur de l’ESPA et Monsieur RANDRIANARIMANANA Jaobelison, Ingénieur des Mines.
Monsieur RAOILISON Guy Raymond, Ingénieur des Mines, Enseignant du Département Mines et Directeur de la DIRMA.
Monsieur Giovanni Grieco, Responsable du Laboratorio mineralogica de l’Universita degli di Milano.
i
Monsieur ANDRIAMALALA Mbola Prosper, Responsable du Laboratoire de Chimie du Département Génie Chimique – ESPA.
Mademoiselle RANDRIANANDRASANA Lila Norolalaina, Géologue, qui a bien voulu nous encadrer pendant nos travaux de terrain.
Monsieur RAKOTOMAVO Andrianiaina Jean Jacques, Maire de la Commune rurale d’Antanimbary et tout le personnel qui ont collaboré chaleureusement à la réalisation de la mission de terrain.
Mes amis qui n’ont pas hésité à offrir leur soutien moral, technique et financier.
Ma famille, mes parents qui ont tout donné pour l’accomplissement du mémoire de fin d’études du début jusqu’à la fin. Je leur témoigne ma plus profonde gratitude.
Merci à tous et que Dieu vous bénisse !
ii
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS
SOMMAIRE
LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES
LISTE DES PHOTOS
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
ANNEXES
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE. GENERALITES SUR LE CHROME ET LA CHROMITE ET CADRE GENERAL DE LA ZONE D’ETUDE
Chapitre I. Généralités sur le chrome
Chapitre II. Généralités sur la chromite
Chapitre III. Cadre général de la zone d’étude
DEUXIEME PARTIE. ETUDES EXPERIMENTALES
Chapitre IV. Méthodes expérimentales
Chapitre V. Essais expérimentaux
Chapitre VI. Interprétation des résultats et recommandations
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
TABLE DES MATIERES
iii
LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES
LPNA : Lumière Polarisée Non Analysée EDS : Spectromètre à dispersion d’énergie
LPA : Lumière Polarisée Analysée WDS : Spectromètre à dispersion de longueur d’ondes
ICDA : International Chromium Development SMBI : Séparateur Magnétique à Basse Intensité Association
OMNIS : Office des Mines Nationales et des SMHI : Séparateur Magnétique à Haute Intensité Industries Stratégiques
KRAOMA : Kraomita Malagasy SMHG : Séparateur Magnétique à Haut Gradient de champ
CRF : Chimique-Réfractaire-Fonderie Chr : Chromite
USGS : United States Geological Survey Chl : Chlorite
Cr : Symbole du chrome Px : Pyroxène
Fe : Symbole du fer Bi : Biotite
Cr 2O3: Oxyde de chrome Amph : Amphibole
FeO : Oxyde de fer A : Ampère
SiO 2 : Silice m : mètre
Ppm : Partie par million µ : microns
Mt : Million de tonne s : seconde
MA : Million d’année g : gramme
GA : Milliard d’année Å : Angstrom
RN : Route nationale °C : Degré Celsius
CHRANT : Chromite Antanimbary SMS : Séparation Magnétique par voie Sèche
L : Lentille FM : Fraction Magnétique
FNM : Fraction Non Magnétique
iv
LISTE DES PHOTOS
Photo 1. La Commune rurale d’Antanimbary ...... 25
Photo 2. Bloc de Chromitite ...... 30
Photo 4. Couverture latéritique ...... 30
Photo 5. Lame AntL2 (Observation en LPNA à Gauche, Observation en LPA à Droite) .. 33
Photo 6. Lame AntL3 (Observation en LPNA à Gauche, Observation en LPA à Droite) .. 33
Photo 7. Lame AntL6 (Observation en LPNA à Gauche, Observation en LPA à Droite) .. 33
Photo 8. AntL2D11-AntL6C11 (Vue de Gauche à Droite) ...... 36
Photo 9. AntL4A01-AntL4A01 B (Vue de Gauche à Droite) ...... 36
Photo 10. Séparateur magnétique Type 138T.00.000.01.T0 ...... 68
Photo 11. Alimentation du séparateur ...... 69
LISTE DES FIGURES
Figure 1. Utilisations industrielles du Chrome ...... 8
Figure 2. Cristallisation fractionnée discontinue et continue des minéraux ...... 11
Figure 3. Pays producteurs de Chromite en 2009 ...... 13
Figure 4. Les unités tectono-métamorphiques de Madagascar ...... 18
Figure 5. Carte des gîtes de Chromite de Madagascar ...... 21
Figure 6. Carte de localisation de la commune rurale d’Antanimbary-district Maevatanàna ...... 22
Figure 7. Hydrographie d’Antanimbary ...... 24
Figure 8. Carte géologique d’Antanimbary ...... 28
Figure 9. Procéssus de la confection des lames minces ...... 32
Figure 10. Vision générale de la Microsonde JXA-8100...... 34
v
Figure 11. Vision générale de la colonne de Spectromètre à Rayon X ...... 35
Figure 12. Libération des particules ...... 40
Figure 13. Principe de classification granulométrique ...... 42
Figure 14. Courbe granulométrique ...... 45
Figure 15. Schéma de principe de séparation ...... 53
Figure 16. Appareils déferrailleurs ...... 57
Figure 17. Séparateurs à basse intensité en voie sèche à tambour...... 58
Figure 18. Séparateurs à basse intensité en voie humide...... 59
Figure 19. Séparateurs à haute intensité en voie sèche ...... 61
Figure 20. Séparateur à haute intensité en voie sèche a rotor induit ...... 63
Figure 21. Séparateur à haute intensité en voie humide type Jones DP 317 ...... 64
Figure 22. Séparateur à haute intensité en voie humide HIW8 (Boxmag Rapid) ...... 64
Figure 23. Schéma de principe du séparateur à haut gradient ...... 65
Figure 24. Séparateur à haut gradient à bobinage de Cuivre ...... 65
Figure 25. Séparateur à haut gradient en voie humide à bobine supraconductrice et à matrice d’extraction ...... 66
Figure 26. Schéma de préparation de la composite – étape 1 ...... 72
Figure 27. Schéma de lavage – étape 2 ...... 74
Figure 28. Schéma du premier essai ...... 77
Figure 29. Influence de l’intensité du courant sur la teneur Cr 2O3 ...... 79
Figure 30. Schéma du deuxième essai ...... 80
Figure 31. Préparation de l’alimentation pour le troisieme essai ...... 81
Figure 32. Schéma du troisième essai ...... 81
Figure 33. Schéma du quatrième essai ...... 83
Figure 34. Schéma du cinquième essai...... 84
Figure 35. Résultats de tamisage ...... 85
vi
Figure 36. Effet de l’ouverture de l’entrefer sur la teneur en Chromite et le taux de récupération en metal ...... 86
Figure 37. Effet de la granulométrie sur la teneur en Chromite et le taux de récupération en métal ...... 87
LISTE DES TABLEAUX
Tableau1. Propriétés physiques du Chrome ...... 4
Tableau 2. Teneurs moyennes en chrome des divers types de roches éruptives ...... 5
Tableau 3. Caractéristiques physiques de la Chromite ...... 9
Tableau 4. Caractéristiques des produits de la kraoma ...... 14
Tableau 5. Résèrves et production mondiale de Chromite ...... 15
Tableau 6. Description des lentilles chromifères d’Antanimbary ...... 29
Tableau 7. Analyses représentatives à la microsonde électronique de la Chromite d’Antanimbary ...... 37
Tableau 8. Analyses à la microsonde électronique du Chlorite ...... 38
Tableau 9. Quelques propriétés physiques et chimiques du Chlorite ...... 38
Tableau 10. Echantillons initiaux ...... 40
Tableau 11. Répartition granulométrique I ...... 43
Tableau 12. Répartition granulométrique II ...... 44
Tableau 13. Dimension moyenne des échantillons...... 45
Tableau 14. Teneur en Cr 2O3 des ouvertures de tamis ...... 46
Tableau 15. Susceptibilités magnétiques spécifiques χ de quelques minéraux (χ >0) ou diamagnétiques (χ<0) ...... 50
Tableau 16. Différents types de séparateurs magnétiques ...... 56
Tableau 17. Fiche technique de l’appareil ...... 69
vii
Tableau 18. Paramètres des essais de séparation magnétique de la Chromite d’Antanimbary ...... 71
Tableau 19. Récapitulatif de la composite ...... 71
Tableau 20. Granulométrie des composites ...... 73
Tableau 21. Rendement poids du tamisage – broyage ...... 73
Tableau 22. Rendement poids de lavage...... 74
Tableau 23. Rendement poids de l’extraction de la magnetite ...... 75
Tableau 24. Lots d’échantillons de minerai composite ...... 75
Tableau 25. Bilan de l’essai à un courant de 1,5A ...... 78
Tableau 26. Bilan du retraitement de la FNM1,5 ...... 78
Tableau 27. Bilan total de l’essai préliminaire ...... 78
Tableau 28. Résultats du deuxième essai ...... 80
Tableau 29. Résultats du troisième essai ...... 82
Tableau30. Bilan total du retraitement ...... 82
Tableau 31. Résultats du quatrième essai ...... 83
Tableau 32. Résultats du cinquième essai ...... 84
ANNEXES
Annexe 1. OMNIS ...... C
Annexe 2. Cartographie et échantillonnage à Antanimbary ...... E
Annexe 3. Photographies de quelques appareils de préparation mécanique des échantillons ...... K
Annexe 4. Dosage du Chrome ...... M
Annexe 5. Dosage du Fer par la methode au bichromate ...... N
viii
Introduction [Sélectionnez la date]
INTRODUCTION
La recherche minière, actuellement, fait partie intégrante du présent et du futur de Madagascar. Classé parmi les plus pauvres, le pays se lance actuellement dans l’exercice de la promotion de ses richesses minières dans le but de relancer l’économie nationale. En effet, Madagascar s’aligne parmi les pays dont le sous-sol renferme des potentialités minérales qui ne sont à aucun point négligeables.
Une collaboration est née entre le Département Mines de l’Ecole Supérieure Polytechnique d’Antananarivo, la société Geo& Eco Consult, et l’Office des Mines Nationales et des Industries Stratégiques (OMNIS) dans le but de promouvoir l’exercice de la recherche minière.
Le Chrome est un minéral très convoité dans l’industrie, principalement dans la métallurgie pour la fabrication des aciers inoxydables. Actuellement, plusieurs sont les produits utilisables qui dérivent de ce métal.
La chromite, principal minerai de chrome, figure parmi les principales substances minières que Madagascar exploite depuis plusieurs années par l’intermédiaire de la société KRAOMA. Le pays dispose en effet de plusieurs gisements de chromites dont ceux d’Andriamena restent les seuls encore en cours d’exploitation. D’autres gisements sont encore restés en veilleuse du fait de leur importance économique négligeable. Les lentilles chromifères d’Antanimbary – Maevatanàna sont déclarés gisements sans intérêt économique avec leurs ratios Cr/Fe de 0,5 à 1,01.
Le présent mémoire intitulé : «Essais de valorisation par la méthode de séparation magnétique à haute intensité de la chromite d’Antanimbary-Maevatanàna» est abordé dans le but d’apporter de nouvelles perspectives sur la chromite d’Antanimbary tant dans le domaine scientifique que sur l’étude de faisabilité de valorisation. En effet, les 150.000 tonnes estimées réserves probables dans l’ensemble de la zone Maevatanàna et dont 60% sont détectées dans le secteur de Bekapirijy – Antanimbary mériteraient une attention particulière quant à leur intérêt économique mais aussi quant à la valeur qu’elles pourraient apporter pour la science.
RAKOTONDRAZAKA Ilaina Herimampianina 1
Introduction [Sélectionnez la date]
L’étude consiste à effectuer des essais d’enrichissement par la séparation magnétique à haute intensité par voie sèche de la chromite et d’en dégager les paramètres de concentration optimaux ainsi que les caractéristiques du concentré final obtenu.
Pour cela, une campagne de prospection et d’échantillonnage a été effectué dans le secteur de Bekapirijy - commune d’Antanimbary suivi d’analyses par la microsonde électronique dans le Laboratorio mineralogica de l’Universita Degli di Milano, d’études sur lames minces au laboratoire des mines, puis terminé par les essais d’enrichissement par le séparateur magnétique du laboratoire de l’OMNIS.
L’ouvrage comporte deux parties. La première partie parle des généralités sur le chrome et la chromite, et cadre général de la zone d’étude. La deuxième partie renferme les études expérimentales effectuées pour les essais de valorisation de la chromite d’Antanimbary.
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PREMIERE PARTIE. GENERALITES SUR LE CHROME ET LA CHROMITE ET CADRE GENERAL DE LA ZONE D’ETUDE
Partie I. Généralités sur le chrome et la chromite et cadre général de la [Sélectionnez la date] zone d’étude
Chapitre I. GENERALITES SUR LE CHROME
[1] [2] [18] [19] [20] [21] [22]
I.1 HISTORIQUE C’est en 1798 que le chrome métallique fut isolé pour la première fois par Vauquelin. Il proposa le nom de Chrome (chroma = couleur) au nouveau métal à cause des colorations vives de ses dérivés.
Les premières usines préparant des colorants minéraux à base de chrome furent installées, à Londres en 1816, et à Manchester en 1822 par Kurtz.
En 1854, Bunsen prépara le métal par électrolyse du chlorure de chrome (II).
Les premiers aciers au chrome ont été produits industriellement à partir de 1905 et a pris un grand développement juste avant la première guerre mondiale.
I.2 PROPRIETES PHYSICO-CHIMIQUES I.2.1 Propriétés physiques
Le Chrome, de symbole Cr, est un métal dur et cassant très stable à l’air et dans l’eau.
Le tableau ci-dessous récapitule les principales propriétés physiques du chrome :
Tableau1. Propriétés physiques du Chrome Propriétés physiques Valeurs
Poids spécifique à 20°C 7,19
Rayon atomique 1,28 Ǻ
Cr 6+ 0,35 Ǻ
Rayon ionique Cr 3+ 0,64 Ǻ
Cr 2+ 0,83 Ǻ
Numéro atomique 24
Poids atomique 52
Point de fusion 1 930 ± 10°C
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Partie I. Généralités sur le chrome et la chromite et cadre général de la [Sélectionnez la date] zone d’étude
I.2.2 Propriétés chimiques
Le chrome fournit trois séries de combinaisons bien définies où l’ion chrome peut être divalent, trivalent ou hexavalent, l’oxyde CrO est modérément basique ; l’oxyde Cr 2O3 est faiblement basique ; l’oxyde CrO 3 est fortement acide et donne toute une série de sels utilisés dans l’industrie chimique.
I.3 GEOCHIMIE
I.3.1 Répartition du Chrome dans les roches
Le chrome existe dans les roches sous forme d’ions Cr 3+ et se comporte comme un élément lithophile. Lors de la différenciation d’un magma silicaté le chrome peut remplacer le Fe 3+ de rayon ionique très voisin [Al 3+ 0,51/ Cr 3+ 0,63/ Fe 3+ 0,64] dans les structures cristallines mais, étant donné sa plus faible électronégativité (1,6 contre 1,8), cet élément est concentré préférentiellement au Fe 3+ dans les minéraux qui contiennent cet ion et est soustrait rapidement du magma. Le chrome ne se trouve ainsi en concentration notable que dans les termes inférieurs de la différenciation magmatique, c’est-à-dire dans la série des roches basiques et ultrabasiques. Parmi les premiers minéraux ainsi formés qui contiennent du chrome seuls les spinelles chromifères ou chromites peuvent fournir un minerai à teneur suffisamment élevée, comprise en général entre 20% et 42% Cr.
Nous indiquons, dans le tableau ci-dessous, les teneurs moyennes en chrome des divers types de roches éruptives qui correspondent bien aux principes énoncés ci-dessus :
Tableau 2. Teneurs moyennes en Chrome des divers types de roches éruptives Roches moyennes (d’après Goldschmidt) Teneur en chrome en ppm
Péridotite (dunite) 3.400
Gabbro 340
Diorite 68
Granite 2
Syénite néphélinique 0,7
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Partie I. Généralités sur le chrome et la chromite et cadre général de la [Sélectionnez la date] zone d’étude
I.3.2 Cycle du Chrome
Lors des processus d’altération et d’érosion des roches qui le contiennent l’ion Cr 3+ est extrêmement peu mobile et se trouve généralement enrichi sur place dans les sols d’altération. La chromite reste généralement inaltérée mais l’évolution exacte du Cr 3+ provenant de l’altération des autres minéraux (péridots, pyroxènes) reste encore à préciser. En particulier sous des climats tropicaux et en milieu oxydant l’ion Cr 3+ peut passer à l’ion Cr 6+ pour donner des composés de chrome solubles dans les eaux superficielles.
I.4 MARCHE INDUSTRIEL DU CHROME
I.4.1 La métallurgie
En principe la chromite de bonne qualité métallurgique (minerai standard) doit contenir au moins 48 % Cr 2O3 et avoir un ratio Cr / Fe égal ou supérieur à 3. En fait, l’industrie utilise
des quantités non négligeable de chromite à faible teneur (inférieure à 48 % Cr 2O3) ou à faible ratio (Cr / Fe compris entre 1,7 et 2,8). Le minerai peut être soit sous forme rocheux, soit concentré. En ce qui concerne la granulométrie, on admet les fines, à condition qu’elles ne forment pas une proportion trop importante du minerai, jusqu’à environ la maille de 200µ.
L’industrie de la métallurgie prépare, outre le métal lui-même, les ferrochromes destinés à la sidérurgie. Des fontes contenant jusqu'à 70% de chrome sont obtenues en réduisant la chromite par le charbon dans des fours électriques. Ces ferrochromes renferment 0,02 à 10% de carbone, suivant que le garnissage intérieur des fours soit en chromite, en magnésite ou en graphite. Le chrome pur s'obtient en trois étapes : passage de la chromite à un bichromate alcalin ; réduction de ce dernier par le soufre ou le charbon en oxyde Cr 2O3 ; enfin réduction de l'oxyde à haute température par l'aluminium en poudre ou le silicium. Le chrome fondu se rassemble au fond du creuset et il est recouvert par l'alumine fondue, colorée en rouge par de l'oxyde de chrome. Les impuretés principales sont l'aluminium et le fer. La purification est difficile.
Le chrome pur sert à recouvrir pour les protéger le fer, les aciers, le cuivre et divers alliages : c'est l'opération du chromage qui donne une surface brillante susceptible d'un beau poli, résistant à la corrosion. Il entre dans la composition d'aciers spéciaux et de nombreux alliages.
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Partie I. Généralités sur le chrome et la chromite et cadre général de la [Sélectionnez la date] zone d’étude
On utilise pour la construction mécanique des aciers contenant un faible pourcentage de chrome et de nickel ; des proportions plus élevées conduisent à des aciers inoxydables, par exemple avec 18% de chrome et 8% de nickel. En augmentant encore les doses de nickel et de chrome, on obtient des aciers résistant à des températures de 650 à 1 150 0C ; c'est le cas de l’Inconel qui contient 15% de Cr, 78% de Ni et 7% de Fe.
Le Chromel (80% de Ni et 20% de Cr) sert à faire des résistances chauffantes et des couples thermoélectriques ; il fait partie des nichromes.
Divers alliages à base de cobalt constituent les Stellites qui permettent le travail mécanique à chaud ; à côté du cobalt, on y trouve du chrome, du tungstène, du molybdène, parfois du fer et du nickel, avec 1 à 2,5% de carbone (exemple : 55% de Co, 25% de W, 15% de Cr, 5% de Mo).
I.4.2 L’industrie CRF
L’industrie CRF rallie l’industrie chimique, l’industrie réfractaire, et la fonderie. L’industrie chimique utilise un minerai (de préférence sous forme de concentré ou de fines) à teneur en Cr 2O3 de 44% au minimum et une teneur en SiO 2 de 8% au maximum. Le premier produit obtenu à partir de la chromite finement broyée est généralement le bichromate de soude Na 2Cr 2O72H 2, à partir duquel sont fabriqués les autres produits chimiques à base de chrome. Ceux-ci sont utilisés principalement dans l’industrie des pigments (oxyde de chrome (III)), dans le tannage des cuirs (sulfate basique de chrome (III)), dans l’industrie textile, dans la protection des surfaces métalliques contre la corrosion (sous forme de films protecteurs ou sous forme de chromates ajoutés aux fluides en contact avec le métal à protéger) et dans toute une série d’applications de moindre importance (fungicides pour la protection du bois, réactifs de laboratoire, agent détergent, catalyseur etc.…).
L’industrie réfractaire utilise un minerai dont la teneur en Cr 2O3 peut varier de 30% à 52% selon la qualité du produit voulue. La teneur en SiO 2 exigée est de 1% au maximum. La chromite réfractaire est principalement utilisée dans la fabrication de briques neutres devant résister à des températures très élevées. On peut citer les briques réfractaires pour les fours industriels à revêtement intérieur basique dont la chromite est soit seule soit additionnée de magnésite ou d’alumine. La chromite peut également être fournie sous forme de plastiques
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Partie I. Généralités sur le chrome et la chromite et cadre général de la [Sélectionnez la date] zone d’étude ou de mortiers contenant un liant auto-durcissant à l’air pour l’entretien et la réparation des revêtements réfractaires.
La fonderie utilise quand à elle un minerai à peu près semblable à celui de la métallurgie, c'est-à-dire à teneur en Cr 2O3 supérieure à 44% et à ratio Cr/Fe supérieur à 2. La chromite est principalement utilisée afin de protéger les parois des moules pour la fonderie.
Figure 1. Utilisations industrielles du chrome (Source : ICDA International Chromium Development Association, 2010)
RAKOTONDRAZAKA Ilaina Herimampianina 8
Partie I. Généralités sur le chrome et la chromite et cadre général de la [Sélectionnez la date] zone d’étude
Chapitre II. GENERALITES SUR LA CHROMITE [1] [2] [18] [19] [20] [21] [22] [23]
II.1 MINERALOGIE
2+ 3+ 3+ 3+ Le groupe des chromites a pour formule générale: (Mg, Fe ) O. (Cr , Fe , Al )2O3. On
distingue la magnésiochromite = MgO, Cr 2O3 et la ferrochromite = FeO, Cr 2O3. Le terme picotite est attribué aux chromites pauvres en Cr 3+ formant le passage aux spinelles plus 3+ 3+ 3+ 3+ riches en Al , de formule (Mg, Fe) O. (Al , Cr , Fe )2O3.
Le ratio est le rapport de la teneur en chrome à la teneur en fer de la chromite.
Le point de fusion de la chromite est élevé. Pour les variétés riches en Cr 3+ + Al 3+ , utilisées dans l’industrie des réfractaires, il peut atteindre 2 000°C.
La chromite cristallise dans le système cubique, l’octaèdre étant la forme dominante. La plupart du temps cependant la chromite se présente en grains xénomorphes, en masses granulaires à compactes ou en nodules dans la roche encaissante.
Les caractéristiques de la chromite varient avec sa composition chimique, comme l’indique le tableau ci-dessous :
Tableau 3. Caractéristiques physiques de la chromite Chromite alumineuse Chromite ordinaire Chromite riche en Fer
Couleur Noire Noire Noire
Eclat Sub-métallique à résineux Sub-métallique Métallique
Densité 4,1 à 4,5 4,5 à 4,8 4,6 à 5,0
Dureté 6,5 à 7,5 5,5 5,5 à 6,5
Poussière Brun-pâle à brun-vert Brun à brun-chocolat Brun foncé
Couleur en lame Brun clair Cerise à brun rouge Opaque mince
Magnétisme néant Faible ou léger Léger à fort
20 à 30% pour les variétés Minimum 30% pour Teneur en chrome 30 à 42% commerciales Les variétés commerciales
Ratio Cr/Fe 2 à 3,5 1,7 à 2,7 0,7 à 1,6
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Partie I. Généralités sur le chrome et la chromite et cadre général de la [Sélectionnez la date] zone d’étude
II.2 GENESE DE LA CHROMITE
La genèse de la chromite est liée à la différenciation métallogénique magmatique. Elle se forme à partir de la cristallisation fractionnée du magma. Les gisements de chromite du monde sont encaissés par des roches basiques et ultrabasiques qui sont des roches ophiolitiques. Les ophiolites proviennent des fragments de la croûte terrestre océanique et du manteau supérieur, suite à une collision entre un continent et un arc insulaire, ou entre un continent et la croûte océanique.
Les ophiolites renferment très souvent des indices de chromites au voisinage du contact manteau supérieur-croûte océanique. On distingue deux types d'ophiolites :
- les ophiolites lherzolithiques, liées à un manteau appauvri à chromites pauvres, riche
en TiO 2 ; - les ophiolites harzburgitiques associées aux arcs insulaires et aux bassins marginaux,
plus pauvres en TiO 2 à chromites riches en Cr.
Le cortège ophiolitique résulte d’une différenciation magmatique par fusion-percolation- ségrégation donnant des roches basiques et ultrabasiques. Ce cortège recèle des précieuses minéralisations de chromite.
D’après l’expérience de BOWEN sur des composés complexes, au cours de la cristallisation des minéraux constitutifs des roches éruptives, cristallisent en premier lieu les minéraux les plus réfractaires tels que l’olivine, le pyroxène, les plagioclases basiques avec une formation des roches ultrabasiques telles que les pyroxénolites et les péridotites, ensuite, se cristallisent des minéraux plus fusibles tels que le feldspath et le quartz suivis d’une formation des roches acides telles que les syénites, les granodiorites et les granites. En même temps que ces roches éruptives se forment, des minerais de valeurs vont cristalliser et donnent parfois des gîtes d’origine magmatique comme la chromite.
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Partie I. Généralités sur le chrome et la chromite et cadre général de la [Sélectionnez la date] zone d’étude
Figure 2. Cristallisation fractionnée discontinue et continue des minéraux (Dessin par Pierre-André Bourque, Université Laval)
II.3 GISEMENTS ET REPARTITIONS DANS LE MONDE
II.3.1 Gisements associés aux complexes stratiformes
Dans ces complexes, les différents types de roches sont disposés en bancs parallèles de grande extension latérale et passent progressivement des roches péridotitiques, à la base, aux roches gabbroïques ou plus acides au sommet. Les concentrations de chromite forment des pseudo-couches interstratifiées dans l’ensemble. Au bushveld, les principales couches exploitées se trouvent presque immédiatement au mur des gabbros dans une gangue de pyroxénolite ou harzburgite.
Les principaux gisements sont ceux associés au complexe du Bushveld de Transvaal (République d’Afrique du Sud), principal producteur mondial de chromite de qualité chimique, et ceux associés au Grand Dyke de Rhodésie du Sud, producteur de chromite de qualité chimique et métallurgique.
II.3.2 Gisements de type Alpin
Les massifs de roches basiques et ultrabasiques associés aux chaînes géosynclinales peuvent présenter les restes d’une structure analogue à celle des complexes stratiformes, suggérant un mode de différenciation fondamentalement analogue. En règle générale, cependant, les différents types de roches présents forment rarement des bancs réguliers de grande extension
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Partie I. Généralités sur le chrome et la chromite et cadre général de la [Sélectionnez la date] zone d’étude latérale mais forment le plus souvent des lentilles ou amas aux contours irréguliers. Là aussi on peut reconnaître un passage plus ou moins progressif des roches les plus basiques de la base (dunites et péridotites) aux roches moins basiques du sommet (pyroxénolites et gabbros).
Les gisements les plus importants sont ceux associés aux massifs ophiolitiques de l’Oural en URSS, contemporains de l’orogenèse hercynienne ; ce sont les principaux producteurs mondiaux de chromite métallurgique (gisements de Kempirsajski au Sud de l’Oural) et de chromite réfractaire (massif de Saranov dans l’Oural du Nord).
En dehors de ces gisements russes, les plus gros massifs chromifères connus sont ceux de Selukwe en Rhodésie du Sud (une douzaine de millions de tonnes de chromite métallurgique) ; de Masinloc (Coto) aux Philippines (près de cinq millions de tonnes de chromite de qualité réfractaire) ; de Tiebaghi en Nouvelle Calédonie; d’Andriamena à Madagascar; de Guleman en Turquie (la plus grosse lentille, Golalan, contenait 1,2 millions de tonnes de chromite métallurgique).
II.3.3 Gisements de chromite détritique
Signalons que l’altération et l’érosion des deux types de gisements précédents, ainsi que celles des roches encaissantes, peuvent donner naissance à des gîtes de chromite détritique en éluvions ou en alluvions, qui ont parfois donné lieu à des exploitations industrielles. La chromite ainsi produite, par suite de la finesse des grains et du ratio généralement médiocre, est destinée généralement à l’industrie chimique.
Les seuls gisements ayant donné lieu à une exploitation relativement importante sont ceux associés au Grand Dyke de Rhodésie du Sud.
II.4 PRODUCTION ET CONSOMMATION MONDIALE
Le marché mondial est depuis quelques années marqué par la hausse des prix des minerais métallifères. Elle a connu une progression de 20 à 50% avec la forte demande en produits métalliques entraînant une pénurie de matières premières.
A la fin de l’année 2010, la production mondiale de chromite a été de 22 millions de tonnes (USGS., 2010).
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Partie I. Généralités sur le chrome et la chromite et cadre général de la [Sélectionnez la date] zone d’étude
Les ressources chromifères mondiales environnent les 12 milliards de tonnes. Environ 90% des réserves mondiales est concentré en Afrique du Sud et au Zimbabwe.
En termes de production, l’Afrique du Sud s’affiche encore en tête de liste suivie par le Kazakhstan et l’Inde. Les autres principaux pays producteurs sont la Turquie, la Finlande, le Zimbabwe, le Brésil, l’Albanie, l’Iran, la Russie, Madagascar, Philippine, la Grèce et l’ancienne Yougoslavie.
Figure 3. Pays producteurs de chromite en 2009 (Source : ICDA, 2009)
Depuis toujours, Madagascar a produit deux types de produits marchands : le concentré de chromite et la chromite rocheuse. Les minerais de chrome sont tous destinés à l’exportation. La KRAOMA est le seul exploitant et producteur de chromite à Madagascar et exporte vers l’Europe et le Japon (destinataire des 40% de la vente). Les autres clients de la KRAOMA sont la Suède et principalement la Chine.
Le tableau suivant résume les normes des produits de chromite que Madagascar importe par l’intermédiaire de KRAOMA.
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Partie I. Généralités sur le chrome et la chromite et cadre général de la [Sélectionnez la date] zone d’étude
Tableau 4. Caractéristiques des produits de la KRAOMA (source : KRAOMA) Produits Concentré Rocheux
Cr 2O3 49% minimum 42% minimum
Cr/Fe 2,4 2,5
SiO 2 6% maximum 12 – 14%
Al 2O3 13 – 16% 13 – 16%
MgO 12 – 14% 17 – 20%
FeO 17 – 18% 13 – 16%
P 0,009% maximum 0,007% minimum
H2O 6% 1% maximum
Granulométrie 90% entre 40 et 1000µm 70% entre 15 – 25 mm
30% moins de 25 mm
Du point de vue consommation, les Etats unis sont les plus grands pays clients de produits chromifères de tous types que ce soit minerai de chrome, chrome chimique, chrome métal ou ferrochrome. Et ceux-ci sont estimés à 10% de la consommation mondiale. Les autres pays consommateurs sont la France, le Canada, la Chine, le Japon, l’Allemagne et la Norvège.
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Partie I. Généralités sur le chrome et la chromite et cadre général de la [Sélectionnez la date] zone d’étude
Tableau 5. Réserves et production mondiale de chromite (Source : USGS, 2010)
Production Mondiale Réserves mondiales
[Mt] (exportation)
2009 2010 [Mt]
Etats-Unis - - 0. 62
Inde 3.76 3. 40 44.00
Kazakhstan 3. 33 3. 80 180.00
Afrique du Sud 6. 87 8. 50 130.00
Autres pays 5. 34 6. 30 -
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Partie I. Généralités sur le chrome et la chromite et cadre général de la [Sélectionnez la date] zone d’étude
Chapitre III. CADRE GENERAL DE LA ZONE D’ETUDE
Des études effectuées dans la région de Maevatanàna en 1960 par P. BUSSIERE ont conduit à la découverte de plusieurs lentilles de talcschistes ou d’orthoamphibolites à minéralisation chromifères réparties dans trois zones : Ambalaranobe, Beanana et Antanimbary. Les réserves probables estimées sur l’ensemble de la zone étudiée s’élevaient à environ 150.000 tonnes de minerai. La zone d’Antanimbary, plus précisément la zone de Bekapirijy, renfermerait alors 60% des réserves probables estimées. Mais les ratios Cr/Fe très faibles (allant de 0,5 à 1,01) enlevèrent tout intérêt économique à cette découverte.
Notre étude s’est alors intéressée sur la zone d’Antanimbary, dans le secteur de Bekapirijy. Une mission d’échantillonnage et de cartographie a été effectuée sur le lieu par notre équipe de l’ESPA afin d’approfondir les études sur la possibilité de valoriser la chromite de la zone Antanimbary.
III.1 LES CHROMITES DE MADAGASCAR [3] [4] [9] [10] [11]
III.1.1 Historique
Les premiers indices ont été revus lors de la seconde guerre mondiale et l'indication alluviale de Manakana a été étayée en 1948 par la mise à jour un peu plus à l'Est d'une petite chromitite (R. KOENIG).
Il a toutefois fallu attendre les levers à 1/200 000 réalisées en 1954-55 dans la région d'Andriamena et la découverte de nouveaux indices en place et alluvionnaires par P. GIRAUD pour que la profession prenne conscience de leur intérêt minier.
Sous l'impulsion de la Société UGINE (région de Ranomena et Sud Andriamena) et du BRGM (Nord Andriamena), une prospection systématique est aussitôt entreprise et débouche sur de nombreuses découvertes suivies de sondages. La Société UGINE ouvre dès 1957 une première exploitation à Ranomena, puis en 1969 par le biais de sa filiale COMINA. Une seconde à Andriamena (COMINA a été postérieurement nationalisée et a pris le nom de KRAOMA). Dans le même temps, de nouvelles chromitites sont mises en évidence dans les régions de Befandriana-Mandritsara (à partir de 1956), de Mananara (en 1966), de Beforona- Alaotra, de l'Ampasary, de Maevatanàna, et à l'Ouest d'Antananarivo.
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Partie I. Généralités sur le chrome et la chromite et cadre général de la [Sélectionnez la date] zone d’étude
III.1.2 Géologie du précambrien de Madagascar
Madagascar est constitué de deux entités géologiques bien distinctes :
- Le socle cristallin Précambrien, qui est le plus ancien, représente un ensemble cristallin magmatique, métamorphique et sédimentaire, déformé et polystructuré. Cet effet polystructural est affecté par les évènements orogéniques et tectono-métamorphiques successifs du Catarchéen au Néocambrien ; - La partie sédimentaire, qui est la plus jeune, dénommée « la couverture Phanérozoïque de Madagascar » est très peu déformée et est constituée par des sédiments de diverses natures du Paléozoïque à l’Actuel.
Le socle cristallin affleure sur les deux tiers orientaux de l’île, soit environ 400 000 km 2 (Besairie, 1948). Il est essentiellement constitué par des roches intensément déformées par un degré élevé de métamorphisme, en dehors des roches plutoniques variées (granites, gabbros, etc.). Il comprend trois zones de cisaillement majeures: Bongolava-Ranotsara, Maevatanana- Manambondro, et Ampasindava-Brickcaville. (Collins-Windley 2002).
Le raisonnement des connaissances actuelles sur la géologie malgache est basé sur un découpage tectono-métamorphique et des conditions métamorphiques. Les différentes recherches effectuées antérieurement permettent de reconnaître les événements tectoniques récents du socle cristallin :
- Une zone majeure de cisaillement méridienne (Angavo), où les domaines de haute intensité de déformation correspondent aux granites alcalins ; - La structure chevau-décrochante de Ranotsara (Rolin, 1991), qui serait une structure d’accommodation d’un poinçonnage de craton jeune et malléable africain par le Craton froid et rigide de Darwhar (Régnoult, 1991) ; - La zone de cisaillement Betsileo qui affecte le bloc d’Antananarivo et est marquée par le charriage de la nappe d’Itremo (Collins, 2000) ; - Les zones de cisaillement de Sud : Vohibory, Ampanihy et Tranomaro (Martelat, 2000) ; - La suture Betsimisaraka qui limite à l’Est le craton de l’Archéen Inférieur de Darwhar.
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Partie I. Généralités sur le chrome et la chromite et cadre général de la [Sélectionnez la date] zone d’étude
Figure 4. Les unités tectono-métamorphiques de Madagascar (D’après Besairie, 1969–1971, 1973; Rolin, 1991; Collins and Windley, 2002).
Shear zone systems: Am = Ampanihy; Be = Betsileo; If-A = Ifanadiana-Angavo; Ra = Ranotsara; V = Vorokafotra.
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Partie I. Généralités sur le chrome et la chromite et cadre général de la [Sélectionnez la date] zone d’étude
III.1.3 Cadre géologique des minéralisations chromifères de Madagascar
Quelle que soit leur importance, tous les indices de Madagascar sont situés au Nord de la ligne Bongolava -Ranotsara qui limite vers le Sud les formations archéennes et les sépare des ensembles protérozoïques. Ils sont plus particulièrement encaissés dans les formations calco- ferro-magnésiennes des groupes andriameniens qui occupent le cœur de quatre grands chenaux synclinoriaux, et plus spécialement ceux d'Andriamena et de l'Androna-Alaotra.
Ces chenaux sont séparés et encadrés par des roches granito-migmatitiques en général d'origine orthogneissique et qui dérivent au moins en partie d'un socle préexistant (Antogilien d'âge supérieur ou égal à 3200 MA). Elles constituent l'armature des axes anticlinoriaux et le soubassement des synclinoriums fortement remobilisées au centre et à l'Ouest, injectées de granitoïdes en lames dont une partie au moins s'est mise en place pendant les événements panafricains. Elles ne sont que peu ou pas déformées à l'Est où l'antériorité à l'Archéen est confirmée par les radiodatations.
Un ensemble basal d'origine paradérivée et à dominante silico-alumineuse, il est pauvre en roches éruptives basiques et ultrabasiques et affleure en placages synclinoriums pinces le long des axes anticlinoriaux ou en bordure de ceux-ci. A la base des remplissages synclinoriaux (zone d'ouverture des synclinoriums centraux et majeure partie des externes).
Un ensemble sommital, résultant du mélange de couches silico-alumineuses et calco- ferromagnésiennes paradérivées (sédiments ou volcanosédiments) et d'intrusions laccolitiques ou lopolitiques différenciées. Celles-ci jalonnent principalement les gouttières synclinales de plissement, présentent une dominante basique et sont particulièrement développées à la latitude d'Andriamena et de l'Alaotra où elles intéressent les quatre synclinoriums archéens.
Les minéralisations chromifères étroitement associées aux roches ultrabasiques se trouvent donc quasi exclusivement encaissées dans l'ensemble supérieur et n'apparaissent qu'a proximité de l'axe des synclinoriums. Les roches éruptives porteuses se sont mises en place avant le début des événements tectono-métamorphiques majeurs, rapportés au cycle archéen puisque :
• elles sont concordantes avec la foliation gneissique et que celle-ci est le plan axial de plis synfoliaux affectant le rubanement primaire (plutonique);
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Partie I. Généralités sur le chrome et la chromite et cadre général de la [Sélectionnez la date] zone d’étude
• elles sont affectées par un premier métamorphisme granulitique de pression moyenne à forte synchrone de la foliation majeure (il est daté de 2 500 - 2 700 MA).
L'analyse des données disponibles montre que les roches basiques ultrabasiques se présentent:
• en gros lopolites (ou laccolites) stratifiés à dominante noritique (avec ou sans olivine) et différenciations à toutes les échelles vers des termes leucocrates (leuconorite, anorthosite, diorite, granodiorite charnockitique, monzonite) et mélanocrates (pyroxenolite, péridotite). • en lentilles isolées ou lames de faibles dimensions et de composition variable mono à bivariée (acide à ultrabasique). L'une ou l'autre présentation peut dominer ou les deux coexister comme à Andriamena. Les minéralisations chromifères apparaissent indifféremment dans les deux contextes, même si elles sont plus abondantes dans le second (lentilles ultrabasiques isolées ou corps basiques différenciés de faible puissance).
A Andriamena : secteur de loin le mieux étudié, il semble bien que :
• les très grosses (et grosses) chromitites à ratios Cr/Fe élevés soient incluses dans des complexes noritiques stratifiés à dominante gabbroïques et situées au voisinage de leur base (cas de Bemanevika et d'Ankazotaolana, échelonnés le long d'un axe anticlinal tardif reprenant la foliation); • la plupart des petites (inferieures à 200 000 t) soient portées par des ultrabasites peu importantes associées ou non à des norites et parfois même soient isolées dans un encaissant gneissique (écaillage tectonique); leur ratio Cr/Fe est généralement bas ou moyen.
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Partie I. Généralités sur le chrome et la chromite et cadre général de la [Sélectionnez la date] zone d’étude
Figure 5. Carte des gîtes de chromite de Madagascar (Source : Chromite de Madagascar. Service de la géologie-SIGM)
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Partie I. Généralités sur le chrome et la chromite et cadre général de la [Sélectionnez la date] zone d’étude
III.2 LES CHROMITITES D’ANTANIMBARY-MAEVATANANA [5] [6] [7] [8] [10] [11]
III.2.1 Cadre géographique
III.2.1.1 Localisation
La zone d’étude se situe dans le centre Nord-Ouest de Madagascar dans la région de Betsiboka. Le village d’Antanimbary est situé dans le District de Maevatanàna et est localisé à 295 kilomètre d’Antananarivo en bordant la route nationale RN4. Il est délimité au Nord- Ouest par la commune de Maevatanàna II ; à l’Ouest et au Sud-ouest par les communes de Bemokotra et de Mahazoma ; et au Sud-est par la commune d’Antsiafabositra.
Figure 6. Carte de localisation de la Commune rurale d’Antanimbary-District Maevatanàna RAKOTONDRAZAKA Ilaina Herimampianina 22
Partie I. Généralités sur le chrome et la chromite et cadre général de la [Sélectionnez la date] zone d’étude
III.2.1.2 Orographie
C’est une région de collines de faibles et moyennes altitudes. L’altitude moyenne est de l’ordre de 375m. Du point de vue morphologique, la région est caractérisée par des plateaux très vallonnés à puissantes couvertures latéritiques. L’érosion est alors à l’origine du relief accidenté présentant des lavaka et qui rendent l’accès à ces zones difficile.
III.2.1.3 Pédologie
La région est caractérisée par une structure synclinoriale. Les sols ferrugineux tropicaux couvrent la région. On peut les classer en deux types:
- Les sols de types latéritiques rouges avec texture argileuse et structure polyédrique : dominant à la périphérie du Plateau.
- Les sols de colluvions à texture sableuse et possédant une structure particulière résultant de l’érosion et couvrant presque partout les bas des collines de Bongolava.
III.2.1.4 Hydrographie
La région possède un réseau hydrographique dense. Il est tributaire du fleuve Ikopa et ses affluents couvrent la totalité de la surface étudiée selon un réseau de forme dendritique. Les cours d’eau sont périodiques, ils ont un débit plus ou moins important durant la saison des pluies (de Décembre à Mai). Le débit de l’Ikopa peut monter jusqu’à 160 m 3/s. Pendant la saison sèche, les cours d’eau sont généralement réduits à des minces filets d’eau et sont presque à sec (20 m 3/s).
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Partie I. Généralités sur le chrome et la chromite et cadre général de la [Sélectionnez la date] zone d’étude
Figure 7. Hydrographie d’Antanimbary (Source : carte géologique de reconnaissance feuille Maevatanàna N42-Andriba N43. Service géologique malgache)
III.2.1.5 Climat
Le climat est dicté par le régime tropical sec de Madagascar. La zone a un climat tropical avec deux saisons bien déterminée : la saison sèche (de Juin à Novembre) et la saison pluvieuse (de Décembre à Mai) mais la région est dominée presque par une saison sèche et chaude.
En hiver, la température minimale varie de l’ordre de 19 à 25 degrés Celsius (°C), et la température maximale est de 33 degrés Celsius. En été, la température maximale peut atteindre 40 degrés Celsius.
III.2.1.6 Végétation
La végétation est assez réduite dans la région. Les collines sont recouverts d’un maigre bozaka et les arbres sont rares et sont parsemés en bouquets, présentant encore des petits lambeaux de forêts dans les vallées.
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Partie I. Généralités sur le chrome et la chromite et cadre général de la [Sélectionnez la date] zone d’étude
III.2.2 Cadre administratif et socio-économique
La commune d’Antanimbary s’étale sur une superficie d’environ 500 kilomètres carrés. On y a recensé une population d’environ 7926 (2009).
La commune est implantée le long de la RN4 sur une longueur d’environ 50 kilomètres. Elle est composée de 4 villages : le chef-lieu qui est le village d’Antanimbary ; et les trois autres de l’autre côté de la rivière Ikopa comprenant Marosakoa, Antanimbaritsara et Jaomavo Nord.
Photo 1. La commune rurale d’Antanimbary
Notons que des petits villages bordent aussi le fleuve Ikopa ainsi que les rivières environnantes. Ces villages ne comptent que quelques habitants et qui effectuent un mouvement migratoire intense et continu.
La commune, à cause des nombres croissant d’immigrants, connaît alors un taux d’accroissement rapide. 60% de la population est constituées de merina venus d’Antanifotsy- Antsirabe. Le reste est entre autre constitué des Antandroy, Betsileo, Sakalava, Sihanaka et autres.
Concernant l’éducation, on remarque un taux de scolarisation faible. La commune ne possède que 5 écoles primaires publiques (EPP) pour l’éducation de base, un collège d’enseignement général (CEG) et une école primaire privée.
Les hôpitaux n’y existent pas. Il n’y a qu’un seul centre de santé de base ou CSB II public pour les secours d’urgences ou certaines maladies courantes comme le paludisme, et les grippes. RAKOTONDRAZAKA Ilaina Herimampianina 25
Partie I. Généralités sur le chrome et la chromite et cadre général de la [Sélectionnez la date] zone d’étude
La région n’est pas favorisée du point de vue communications. Les infrastructures routières y sont insuffisantes : allant de l’axe RN4 il n’y a que des routes d’intérêt communale et les pistes où seules les voitures tout terrains peuvent accéder.
Des services pour la sécurité sont présents dans la commune comprenant une compagnie de gendarmerie nationale, une poste avancée de police, brigade de sécurité routière.
Le réseau d’électricité est asservi par CASIELEC, l’alimentation en eau constitue encore une difficulté, l’eau potable n’étant pas encore accessible dans la région.
L’activité économique principale de la population est l’exploitation de l’or, 85% de la population sont ainsi dans l’orpaillage. Les principaux produits miniers dans la région sont : l’or, les pierres fines comme le cristal de quartz, le béryl et le gypse. Cette région est aussi remarquable en espaces cultivables. La principale culture est le riz. Il y aussi les cultures de manioc, de tabac, de coton, d’arachides et de quelques légumes. Les autres ressources sont représentées par la récolte du raphia et la pêche dans le fleuve Ikopa, la rivière du Jangaloha et les étangs voisins de cette rivière. L’élevage est principalement constitué par les bovins et les volailles.
III.2.3 Contexte géologique
La région étudiée est située sur le socle cristallin. Elle appartient à la ceinture de Maevatanàna, une des composantes de la nappe de Tsaratanàna (Windley et Al., 1999) qui aurait été charriée sur le domaine d’Antananarivo.
III.2.3.1 Domaine d’Antananarivo
Le domaine d’Antananarivo se présente comme un ensemble assez peu différencié de granitoïdes à biotite et/ou amphibole de composition granitique à tonalitique d’âge fini Archéen (~2.5 GA) associés à des gneiss migmatitiques, des métasédiments à sillimanite et cordiérite et des quartzites (Tucker et al., 1999 ; Kröner et Al., 2000). Selon les dernières données du PGRM (Roïg et Al., 2008), le domaine d’Antananarivo a été restructuré par les mêmes évènements qui ont affectés les trois ceintures (Maevatanàna, Andriamena et Befandriana-Alaotra-Beforona) :
- Mise en place des granitoïdes dans le domaine d’Antananarivo (2740 et 2500 Ma)
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Partie I. Généralités sur le chrome et la chromite et cadre général de la [Sélectionnez la date] zone d’étude
- Magmatisme mafique à intermédiaire (800 Ma) ;
- Mise en place des granites dans le domaine d’Antananarivo (550Ma).
Structuralement, la foliation régionale montre une orientation N-S prédominante, et Goncalves en 2002 y caractérise des géométries en « dômes et bassins » résultant des interférences entre deux phases de plissement.
III.2.3.2 La nappe de Tsaratanàna
C’est un ensemble reconnu pour être l’une des unités tectono-métamorphiques composant le socle cristallin de Madagascar (Collins et Al., 2000). Actuellement, il n’en est plus (PGRM/MEM, 2008) et ce, en raison de caractère allochtone. Essentiellement formé d’un socle migmatitique plus ou moins rubané, il présente des alternances de composantes pétrographiques de méta-ultrabasites et de métabasites de nature supracrustale justifiant un rifting avorté encore immature (Rakotomanana, 1996).Tout en étant considéré comme une « nappe de charriage » (Collins et al., 2000), il est issu d’un magmatisme fini-archéen et serait chariée sur le domaine d’Antananarivo. Le domaine de Tsaratanàna est subdivisé en trois ceintures magmatiques de direction subméridienne appelées respectivement de l’Ouest à l’Est : ceinture de Maevatanàna, ceinture d’Andriamena et ceinture de Befandriana-Alaotra- Beforona.
III.2.3.3 La série de Maevatanàna
La série de Maevatanàna se trouve au Centre Nord-Ouest de l’Ile, limitée dans la partie Sud- est par la série d’Andriba qui constitue son équivalent migmatitique. Cette série a été plissée et métamorphisée par l’orogenèse majeur shamwaienne (2600 MA). Ensuite d’autres événements orogéniques l’auraient affecté :
- L’épisode thermique éburnéen (2000 MA) ;
- L’orogenèse Kibarienne (1200 MA) ; et
- L’orogenèse panafricaine (550 MA).
Leurs effets métamorphiques sont d’une grande complexité. D’après les études géologiques et prospections antérieurement fait (P.Bussière, 1961 et H.Besairie, 1964), complétées par notre recherche lors de la descente sur terrain, notre zone d’étude appartient à la zone
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Partie I. Généralités sur le chrome et la chromite et cadre général de la [Sélectionnez la date] zone d’étude supérieure de la série de Maevatanàna dont les principales formations géologiques qui constituent la région comprennent un ensemble de roches métamorphiques bien foliées et schisteuses dont la couleur verte résulte de l’abondance des minéraux verdâtres : disparition de la hornblende et de l’almandin mais apparition de la trémolite, actinote et de minéralisation hydratée(chlorite, séricite, talc).Les principales roches sont des amphibolites, des schistes à trémolite et actinote, des chloritoschistes, des gneiss leucocrates à quartz orientés, des intercalations de quartzites à magnétite. Les veines de quartz concordantes à la formation sont aurifères.
Les formations minéralisées chromifères d’Antanimbary se rapportent à des lentilles d’ultrabasites reprises par le métamorphisme au milieu de la série de Maevatanàna dans le système de Vohibory. Les formations rattachées à ce système importent un ensemble à association minéralogique de faible intensité métamorphique avec migmatisation et granitisation locales qui ne prennent de l’importance que dans la zone d’étude. Cet ensemble comprend de gneiss prépondérants, des micaschistes, des chloritoschistes, des talcschistes et des amphibolites. Le secteur de Bekapirijy est constitué principalement par le massif d’orthoamphibolite qui est la principale roche encaissante de la chromitite.
Figure 8. Carte géologique d’Antanimbary (Source : carte géologique de reconnaissance feuille Maevatanàna N42-Andriba N43. Service géologique malgache)
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Partie I. Généralités sur le chrome et la chromite et cadre général de la [Sélectionnez la date] zone d’étude
III.2.4 Description des lentilles de chromitites d’Antanimbary
Les formations minéralisées de Bekapirijy se situent à un kilomètre au Sud-ouest d’Antanimbary le long de la rive droite de l’Ikopa.
Les chromitites se présentent en amas lenticulaires qui se succèdent en chapelet conformément à la schistosité générale ou bien ont une forme et orientation quelconque. Elles sont encaissées dans l’orthoamphibolite qui constitue la principale formation géologique de Bekapirijy.
On remarque aussi une couverture latéritique assez épaisse sur l’ensemble de la zone d’étude.
Le tableau suivant résume les caractéristiques géologique et géométrique des lentilles de chromitites.
Tableau 6. Description des lentilles chromifères d’Antanimbary Lentilles Description
Chromite dans amphibolite fibreuse L1 Direction N80°E/plongement 20°S Longueur 30m environ/puissance 3m environ Chromite dans amphibolite avec toit de quartzite à magnétite L2 Direction N70°W/plongement 20°S Longueur 200m environ/puissance 1,5m environ Chromite dans orthoamphibolite avec débit prismatique L3 Direction N20°E/plongement 50°W Longueur 50m /puissance 20m
Chromite dans orthoamphibolite avec débit prismatique L4 Direction N30°E/plongement 80°W Longueur 20m /puissance 10m
Chromite dans orthoamphibolite avec débit prismatique L5 Longueur 200m /puissance 10m Eboulis sur 4000m 2
Chromite dans orthoamphibolite avec débit prismatique L6 Longueur 100m /puissance 10m
Chromite dans orthoamphibolite avec débit prismatique L7 Longueur 50m /puissance 8m
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Partie I. Généralités sur le chrome et la chromite et cadre général de la [Sélectionnez la date] zone d’étude
Les photographies suivantes illustrent la description des chromitites de Bekapirijy :
Photo 2. Bloc de chromitite Photo 3. Ruban de chromitite encaissée
Photo 4. Couverture latéritique
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DEUXIEME PARTIE. ETUDES EXPERIMENTALES
Partie II. Etudes expérimentales [Sélectionnez la date]
Chapitre IV. METHODES EXPERIMENTALES
IV.1 METHODES DE CARACTERISATION DU MINERAI IV.1.1 Etudes sur lames minces
IV.1.1.1 Objectif
L’étude sur lames minces est effectuée dans le but de déterminer les constituants minéralogiques d’une roche. Elle permet de déterminer la taille et la disposition des minéraux dans la roche en observan t les lames sous microscope optique.
IV.1.1.2 Confection des lames minces
Le procédé consiste à fabriquer une lame mince à partir d’une roche donnée . L’objectif est d’obtenir une lame bien nette et fine d’une épaisseur de 30 mm.
La confection des lames m inces comporte les étapes suivantes :
- passer la lame sur le tour lapidaire en utilisant le carborundum 400 AFNOR puis 800 AFNOR ; - vérifier la lame mince de 5 mm plusieurs fois par l'observation microscopique. Dans ce cas, il faut prendre comme repère les minéraux caractéristiques (exemples : F(K) et Quartz ayant respectivement une teinte de polarisation gris, gris blanc et blanc) ; - glisser manuellement la lame sur une plaque de verre enduite de poudre abrasive 800AFNOR jusqu'à l'épaisseur finale de la lame mince (toutes les caractéristiques optiques des minéraux sont bien observées). Cette étape constitue la finition de la confection de la lame mince.
Le diagramme suivant résume les étapes à suivre pour la préparation des lames minces :
ROCHE SCIAGE CONSOLIDATION PARTIELLE DRESSAGE PRÉPOLISSAGE RODAGE COLLAGE (SUCRE + PORTE-OBJET) USINAGE MISE EN ÉPAISSEUR LAME MINCE POLIE
Figure 9. Processus de la confection des lames minces
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IV.1.1.3 Observation sous microscope optique des lames minces
Les échantillons de chromitite d’Antanimbary ont été amenés au laboratoire des Mines où on a pu observer les lames minces sous microscope optique.
Lame AntL2
Photo 5. Lame AntL2 (Observation en LPNA à gauche, observation en LPA à droite)
Lame AntL3
Photo 6. Lame AntL3 (Observation en LPNA à gauche, observation en LPA à droite)
Lame AntL6
Photo 7. Lame AntL6 (Observation en LPNA à gauche, observation en LPA à droite)
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L’observation des lames minces AntL2, AntL3, AntL6 montre les composants minéraux des chromitites d’Antanimbary dont :
Les minéraux principaux : chromite et chlorite Les minéraux accessoires : biotite, pyroxène.
IV.1.2 Analyses par la microsonde électronique
IV.1.2.1 Description et fonctionnement de la microsonde électronique
La microsonde électronique JXA - 8100 / 8200 JEOL permet la détermination de tous les éléments du tableau périodique entre Be 5 et U 92 par la combinaison des spectromètres EDS (à dispersion de l'énergie) et WDS (à dispersion de la longueur d'onde).
La microsonde électronique est un outil analytique par laquelle un faisceau d’électrons est émis dans des conditions particulières d’exc itation pour produire des rayonnements X dans un échantillon soumis au bombardement électronique. L’analyse spectrale des rayonnements permet la détermination qualitative et quantitative de la composition chimique sur des volumes de l'ordre de 10µm 3.
En fait, la quantité de rayons X émis est proportionnelle à la teneur de l’élément dans le corps sollicité, donc l'analyse quantitative est obtenue par comparaison avec les échantillons standards de composition connue. Cette technique permet donc l’analyse ponctuelle des cristaux et d’observer les compositions minéralogiques à l’intérieur de l’échantillon.
Figure 10. Vision générale de la microsonde JXA -8100
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Figure 11. Vision générale de la colonne de spectromètre à rayon X
IV.1.2.2 Paramètres de fon ctionnement de la microsonde JXA -8100/8200 JEOL
Spectromètre à rayon X à dispersion de la longueur d’onde (WDS) Intervalle spectrométrique des rayons X: 0.087 à 9.3 nm Numéro du spectromètre: 1 à 5 (à balayage) Spectromètre à rayon X àdispersion d’énergie (EDS)
Résolution énergetique (FWHM): 149 eV (Fe 55 : 5.9 keV à 1000 cps: count -per-second) Dimension maximale de l’échantillon: 100mm X 100mm X 50 mmH Superficie d’analyse: 90mm X 90mm Vitesse maximale de rotation de l’échantillon: 15 mm/s Tension de l’accéleration: 0.0 kV, da 0.2 a 30 kV (0.1 kV pas) Intensité du courant de la sonde: 10 -12 à 10 -5A Stabilité de la sonde: ±0.5 X 10 –3/h, ±3 X 10 –3/12h Résolution des images avec des élect rons secondaires: 6 nm (WD 11mm, 30 kV) Agrandissement: X40 à 300,000 (WD 11mm)
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IV.1.2.3 Résultats des analyses par la microsonde électronique
Des analyses sur roche totale des chromitites d’Antanimbary ont été effectuées avec la microsonde électronique JXA – 8100 / 8200 JEOL du laboratoire de l’Universita Degli di Milano (Italie).
La microsonde électronique a permis de prendre quelques clichés des lames AntL2, AntL4, AntL6 et a permis de confirmer les composants principaux des chromitites d’Antanimbary c'est-à-dire la chromite et le chlorite. L’observation à partir de la microsonde a entre autre permis de découvrir l’existence des minéraux accessoires : amphibole, biotite, ilménite, orthopyroxène, feldspath plagioclase, serpentine et titane.
Photo 8. AntL2D11-AntL6C11 (Vue de gauche à droite)
Photo 9. AntL4A01-AntL4A01 b (Vue de gauche à droite)
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On peut observer que les grains de chromite varient d’environ 150µm à 500µm (libération des grains). Mais on remarque également l’intrusion des impuretés (chlorite) dans les grains de chromite qui est probablement due au métamorphisme qui a affecté notre zone d’étude.
Les tableaux suivants montrent les compositions chimiques de la chromite et du chlorite.
Tableau 7. Analyses représentatives à la microsonde électronique de la chromite d’Antanimbary ANT-L1 ANT-L2 ANT-L3 ANT-L4 ANT-L5 ANT-L6 ANT-L7
SiO 2 0,02 0,07 0,24 0,02 0,02 0,03 0,03
TiO 2 1,07 0,42 0,70 0,48 1,03 0,42 0,85
Al 2O3 3,42 18,69 6,93 13,21 13,23 19,31 11,61
Cr 2O3 34,43 38,71 37,82 42,73 36,58 37,29 43,09
Fe 2O3 28,80 7,78 21,10 10,36 15,30 8,47 10,95
FeO 29,50 32,48 29,92 31,00 31,52 32,10 31,93
MnO 0,50 0,33 0,87 0,53 0,73 0,32 0,55
MgO 1,98 1,61 1,68 1,94 1,72 1,83 1,38
CaO 0,01 0,01 0,01 0,01 0,01 0,01 0,00
Na 2O 0,01 0,03 0,02 0,01 0,00 0,03 0,02
K2O 0,00 0,00 0,04 0,01 0,01 0,00 0,00
Total 99,74 100,13 99,34 100,27 100,16 99,81 100,40
Cr 23,56 26,48 25,88 29,23 25,03 25,52 29,48
Fe 43,07468 30,68597 38,01465 31,33939 35,19911 30,873 32,47108
Cr/Fe 0,546864 0,863079 0,680667 0,932821 0,710966 0,82652 0,907924
Le minerai de chromite d’Antanimbary renferme en moyenne 38,66% de Cr 2O3. On observe que la teneur en oxyde de fer est très haute, qui en moyenne est 31,19% de FeO. Les ratios Cr/Fe varient de 0,54 à 0,90. On remarque entre autre que la teneur en silice dans la chromite est très basse de l’ordre de 0,06% SiO 2 en moyenne.
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Tableau 8. Analyses à la microsonde électronique du chlorite ANT-L1 ANT-L2 ANT-L3 ANT-L4 ANT-L5 ANT-L6 ANT-L7
SiO 2 31,01 28,37 28,74 29,47 29,30 28,61 29,30
TiO 2 0,02 0,11 0,09 0,08 0,07 0,10 0,07
Al 2O3 18,00 21,52 20,51 20,05 20,05 21,01 19,94
Cr 2O3 1,65 1,65 1,42 1,60 1,41 1,37 1,71
Fe 2O3 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
FeO 4,03 9,66 5,89 6,53 7,21 9,32 7,53
MnO 0,00 0,04 0,08 0,04 0,07 0,02 0,03
MgO 31,01 26,69 28,85 29,25 28,25 26,61 27,94
CaO 0,03 0,01 0,01 0,02 0,03 0,02 0,04
Na 2O 0,00 0,00 0,00 0,02 0,02 0,00 0,00
K2O 0,00 0,00 0,01 0,01 0,00 0,01 0,00
H2O 12,37 12,36 12,25 12,42 12,28 12,24 12,26
Total 98,12 100,41 97,85 99,49 98,69 99,31 98,82
Les analyses du chlorite, minéral principal de la gangue, ont montré que la silice est concentré presque en totalité dans celui-ci. La teneur en SiO2 est de 28,97% en moyenne. On peut également observer des teneurs basses en Cr 2O3 et en FeO, qui respectivement, sont en moyennes de 1,52% et 7,69%.
Etant la principale gangue de notre minerai, nous allons décrire quelques propriétés physiques et chimiques du chlorite.
Tableau 9. Quelques propriétés physiques et chimiques du chlorite
Formule chimique (Mg,Al,Fe) 6(Si,Al) 4O10 (OH) 8
Classification chimique Famille des phyllosilicates
Système cristallin Monoclinique
Couleur Vert foncé, parfois gris vertdâtre à noir
Dureté 2 à 2,5
Densité 2,6 à 3,3
Susceptibilité magnétique 0,11 à 0,32.10 -6
Variétés Clinochlore, ripidolite, chamosite, pennine
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IV.2 TRAITEMENT DE MINERAI
IV.2.1 Définitions et principe
C’est l’ensemble des techniques de traitement de matières minérales brutes ayant pour objet d’obtenir par voies physiques, chimiques ou thermiques des produits directement utilisables par l’industriel ou transformables par le métallurgiste.
Le minerai est une matière minérale solide, naturelle, composée d’un certain nombre de minéraux utiles (de valeur) ou non (gangue), susceptible d’être économiquement exploitée.
Le concentré est constitué en majeure partie du minéral valorisable. Il est caractérisé par la dimension, la teneur,….
La concentration consiste en l’accroissement de la teneur en minéral de valeur par élimination d’une partie de la gangue.
Le principe de concentration s’appuie sur l’exploitation des propriétés physiques et chimiques du minerai à traiter.
Le traitement de minerai suit les étapes suivantes :
- Préparation mécanique du minerai, qui consiste à procéder à la fragmentation du minerai ; - Concentration du minerai que l’on peut également appeler enrichissement ou valorisation.
IV.2.2 Préparation mécanique du minerai
IV.2.2.1 Fragmentation [13] [14] IV.2.2.1.1 Définitions La fragmentation est l’ensemble des opérations ayant pour but, grâce à l’application de contraintes mécaniques externes, de réaliser :
- soit la division d’une masse solide en fragments de dimension maximale déterminée ; - soit la réduction d’une dispersion solide existante jusqu’à des éléments de plus petit volume unitaire.
Les appareils de fragmentation mécanique sont classés en :
- concasseurs, opérant une fragmentation grossière jusqu’à des calibres de 25 et 150mm ;
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- granulateurs, opérant la réduction en fragments de calibre pouvant aller de 6,3mm jusqu’à 25mm ; - broyeurs, donnant des produits de 0,2 à 6,3mm ; - pulvérisateurs, ou moulins opérant la réduction en poudre de calibre : 0 à 200µm ; - atomiseurs, pouvant donner des calibres descendant l’ordre du µm.
IV.2.2.1.2 Objectifs obtenir une réduction de la dimension des corps solides en vue de faciliter leur conditionnement ; obtenir la libération des minéraux de valeur dans le cas de minerais à concentrer.
Figure 12. Libération des particules
IV.2.2.1.3 Préparation mécanique des échantillons de chromitites d’Antanimbary On a prélevé des échantillons représentatifs pour chaque lentille en vue du traitement magnétique.
Tableau 10. Echantillons initiaux Désignation lentilles Poids (g)
CHRANT L1 2882,5
CHRANT L2 2922,2
CHRANT L3 3150,6
CHRANT L4 3715,1
CHRANT L5 2898,5
CHRANT L6 2131,8
CHRANT L7 2981,4
Total 20682,1
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Le but de la préparation mécanique est de réduire le minerai à une granulométrie correspondant à la libération des grains de chromite (variant de 150µm à 500µm).
Ainsi on a procédé à des opérations de fragmentation (concassage, broyage), associées à des opérations de classification (tamisage, quartage, pesage) pour obtenir une population homogène et possédant des caractéristiques favorables pour la séparation.
Le concassage est un ensemble d’opérations qui délivrent des particules de dimensions inférieures au centimètre. Il est impossible de réduire des morceaux de très gros calibre en une seule opération. L’opération de concassage des échantillons de chromite provenant d’Antanimbary s’est donc effectuée en deux étapes successives :
- Un concassage primaire effectué manuellement à l’aide d’un marteau. - Un concassage secondaire avec un concasseur à mâchoire à une ouverture de 2,5 mm.
Une balance électrique est utilisée pour tous les besoins de pesage de précision. Aussi, les échantillons initiaux de chromitites d’Antanimbary sont passés dans une étuve à 60°C pendant 16 heures afin d’être séchés. L’opération de séchage se fait dans le but d’éliminer toute humidité qui pourrait occasionné des gênes avec l’utilisation de diverses machines et appareillages et aussi d’avoir le poids exact de l’échantillon à traiter.
IV.2. 2.2 Analyse granulométrique IV.2.2.2.1 Définition et objectif de l’analyse granulométrique L’analyse granulométrique consiste à déterminer la distribution dimensionnelle des grains.
On appelle refus la quantité de matériau qui est retenue sur le tamis. Le tamisat ou passant est la quantité de matériau qui passe à travers le tamis.
IV.2.2.2.2 Principe La classification granulométrique consiste à fractionner au moyen d'une série de tamis un matériau en plusieurs classes granulaires de tailles décroissantes. Les masses des différents refus et tamisats sont rapportée s à la masse initiale du matériau. Les pourcentages ainsi obtenus sont exploités sous forme graphique. On choisit les dimensions des mailles et le nombre des tamis en fonction de la nature de l’échantillon et de la précision attendue.
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Figure 13. Principe de classification granulométrique
IV.2.2.2.3 Méthodes de calcul
Peser le refus du tamis ayant la plus grande maille ; Poursuivre la même opération avec tous les tamis de la colonne pour obtenir les masses des diff érents refus cumulés ; Les masses des différents refus cumulés sont rapportées à la masse totale de l’échantillon ; Les pourcentages de refus cumulés ainsi obtenus sont inscrits. Le pourcentage des tamisats cumulés sera déduit :
Pourcentage tamisats cumulés = 100 – pourcentages des refus cumulés