Hugues De Châteauneuf, Évêque De Grenoble (1080-1132)
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
Hugues de Ch^ateauneuf, ´ev^equede Grenoble (1080-1132). R´eformegr´egorienneet pouvoir ´episcopal entre Rh^oneet Alpes Aurelien Le Coq To cite this version: Aurelien Le Coq. Hugues de Ch^ateauneuf, ´ev^eque de Grenoble (1080-1132). R´eforme gr´egorienneet pouvoir ´episcopalentre Rh^oneet Alpes. Histoire. Universit´eParis-Est, 2015. Fran¸cais. <NNT : 2015PESC0020>. <tel-01304778> HAL Id: tel-01304778 https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01304778 Submitted on 20 Apr 2016 HAL is a multi-disciplinary open access L'archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est archive for the deposit and dissemination of sci- destin´eeau d´ep^otet `ala diffusion de documents entific research documents, whether they are pub- scientifiques de niveau recherche, publi´esou non, lished or not. The documents may come from ´emanant des ´etablissements d'enseignement et de teaching and research institutions in France or recherche fran¸caisou ´etrangers,des laboratoires abroad, or from public or private research centers. publics ou priv´es. Université Paris-Est Marne-la-Vallée Ecole doctorale cultures et sociétés Laboratoire Analyse Comparée des Pouvoirs (EA 3350) Thèse de doctorat en histoire médiévale Hugues de Châteauneuf, évêque de Grenoble (1080-1132) Réforme grégorienne et pouvoir épiscopal entre Rhône et Alpes Thèse soutenue par Aurélien Le Coq le vendredi 18 décembre 2015 Thèse dirigée par madame Geneviève Bührer-Thierry, professeure des universités à l’université Paris I Jury composé de : -Mme Geneviève Bührer-Thierry, professeure des universités à l’université Paris I (directrice) -Mme Noëlle Deflou-Leca, maître de conférence à l’université Pierre Mendès France (Grenoble II). -Mr Patrick Henriet, directeur d’études à l’EPHE (rapporteur). -Mr Dominique Iogna-Prat, directeur d’études à l’EHESS, directeur de recherche au CNRS (rapporteur). -Mme Valérie Theis, maître de conférence à l’université Paris-Est Marne-la-Vallée. !1 « Je quitterai ce couvent où tant de précautions Vous entourent. Je reprendrai la mitre et la chape dorée, la grande croix d’argent fin et je retournerai lutter à la place et avec les armes qu’il Vous a plu de me donner », Jean Anouilh, Becket ou l’Honneur de Dieu , Paris, 1962, p. 260. !2 Sigles, abréviations et citations des sources1 AS Jean Mabillon , Acta sanctorum ordinis Sancti Benedicti , 9 vol., Paris, 1668-1701. CB Ulysse Chevalier , Cartulaire de l’abbaye de Notre-Dame de Bonnevaux, au diocèse de Vienne, ordre de Cîteaux, publié d’après le manuscrit des Archives nationales, Grenoble, 1889. CC Emmanuel Pilot de Thorey, Cartulaire de l’abbaye bénédictine de Notre-Dame et Saint-Jean-Baptiste de Chalais, au diocèse de Grenoble , Grenoble, 1879. CD Charles de Monteynard, éd., Cartulare moansterii beatorum Petri et Pauli de Domina, Cluniacensis ordinis, Gratianopolitanae dioecensis, Lyon, 1859. CE Alexis Auvergne, éd., Documents inédits relatifs au Dauphiné. Premier volume contenant le cartulaire de Saint-Robert et le Cartulaire des Ecouges , Grenoble, 1865. CG Jules Marion, éd., Cartulaires de l’église cathédrale de Grenoble dits Cartulaires de saint Hugues , Paris, 18692 . CL Ulysse Chevalier, Cartulaire de l’abbaye Notre-Dame de Léoncel, au diocèse de Die, ordre de Cîteaux, publié d’après les documents originaux conservés aux archives de la Préfecture de la Drôme , Montélimar, 1869. 1 La première mention d’un ouvrage comporte la référence complète. Les références ultérieures empruntent les sigles et abréviations précisés ici. 2 Les actes des Cartulaires de Grenoble sont cités avec une lettre pour indiquer le cartulaire (A ; B ; C) puis le nombre indiquant l’acte dans le cartulaire en question (soit A3 ; B16 ; C82 par exemple). !3 Coutumes de Chartreuse Guigues Ier, Prieur de Chartreuse, Coutumes de Chartreuse , introduction, texte critique, traduction et notes par un chartreux, Paris, 1984. CSAB Ulysse Chevalier, éd., Cartulaire de Saint-André-le-Bas, ordre de Saint-Benoît, suivi d’un appendice de chartes inédites sur le diocèse de Vienne (IX-XIIe siècles) , Lyon, 1869. CSC Ulysse Chevalier, éd., Cartulaire de l’abbaye de Saint-Chaffre du Monastier, ordre de Saint-Benoît et Chronique de Saint-Pierre du Puy. Cartulaire du prieuré de Paray-le-Monial et visites de l’ordre de Cluny , Paris, 1891. CSR Ulysse Chevalier, Codex diplomaticus ordinis sancti rufi valentiae, publié d’après les chartes originales conservées aux Archives départementales de la Drôme et divers recueils manuscrits , Valence, 1891. Guigues, VSH Guigues I, Vie de saint Hugues, évêque de Grenoble : l’ami des moines , traduction de Marie-Ange Chomel, introduction de Bernard Bligny, Grenoble, 1984. Guigues, les méditations Guigues Ier. Les méditations : recueil de pensée , traduit du latin par un chartreux, Paris, 2001. Gallia christ. nov. Gallia christiana novissima, Histoire des archevêchés, évêchés et abbayes de France, accompagnée des documents authentiques , 7 vol., 1899-1920. Jaffé Philip Jaffé, Regesta pontificum romanorum , 2 vol., Leipzig, 1888. !4 Le Coulteux, Ann. cart . Charles Le Coulteux, Annales ordinis Cartusiensis ab anno 1084 ad annum 1429 , 8 vol., Montreuil, 1887-1891. Le Vasseur, Ephem. Cart. Léon Le Vasseur, Ephemerides ordinis cartusiensis , 2 vol., Montreuil, 1890-1893. Mansi Joannes Dominicus Mansi, Sacrorum conciliorum nova et amplissima collectio , 31 vol., Paris, Leipzig, 1901-1927. MGH Monumenta Germaniae Historica. Oulx (Collino) Giovanni Collino, Le carte della prevostura d’Oulx, raccolte e riordinate cronologicamente fino al 1300 , Pinerolo, 1908. Oulx (Rivautella) Ulciensis ecclesiae chartarium animadversionibus illustratum ab Antonio Rivautella , Turin, 1753. PL Patrologie latine. RAGC Bernard Bligny, Recueil des plus anciens actes de la Grande Chartreuse (1086-1196) , Grenoble, 1958. RCC Recueil des chartes de l’abbaye de Cluny, formé par Auguste Bernard, complété, révisé et publié par Alexandre Bruel, 6 vol., Paris, 1876-1903. RD Ulysse Chevalier, éd., Regeste dauphinois ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés et manuscrits relatifs à l’histoire du Dauphiné, des origines chrétiennes à l’année 1349 , Valence, 1913-1927. !5 Introduction I. Hugues de Châteauneuf : un personnage si connu ? Dans l’acte CVI du cartulaire B de l’église de Grenoble, deuxième des trois « Cartulaires de saint Hugues », du nom de l’évêque qui les aurait commandés, Hugues de Gières, chanoine de Grenoble, vient à résipiscence : il avait été excommunié pour avoir persisté dans le double état de chanoine et d’homme marié3 . Par la même occasion, il rend à la cathédrale 1000 sols puis 30 livres pour différentes terres. Rien n’indique que l’action se déroule sous l’épiscopat d’Hugues de Châteauneuf, évêque de Grenoble de 1080 à 1132. Plusieurs éléments semblent accréditer l’idée d’une rédaction ultérieure : l’écriture change, l’acte n’est pas daté - Jules Marion, l’éditeur, se contente de l’estimer du XIIe siècle - et parmi la dizaine de personnages mentionnés, un seul - Guigues Garin, le frère du chanoine marié - est un nom familier du temps d’Hugues de Grenoble. Pourtant, cet acte jamais évoqué dans l’historiographie, se révèle très instructif : l’historiographie, justement, a toujours vu dans les cartulaires de Grenoble - en particulier le second et le troisième - une compilation d’actes de ventes, donations et restitutions de terres et dîmes. Il en a été déduit que l’action d’Hugues de Grenoble, ainsi que celle de son successeur Hugues II (1132-1148), s’est focalisée sur la récupération des biens spoliés par les laïcs dans le cadre de la réforme grégorienne définie par Augustin Fliche. C’est oublier que la réforme grégorienne fut avant tout un mouvement de purification morale du clergé dans le cadre d’un processus de distinction entre l’ Ecclesia et le reste de la société4 . Or cet aspect, comme bien d’autres, a été occulté dans le bilan réformateur d’Hugues de Châteuneuf. Ainsi, l’évêque grenoblois occupe une place particulière et à vrai dire ingrate dans l’historiographie. Son parcours est suffisamment emblématique de son époque pour qu’il soit fréquemment cité, mais son envergure lui interdisait jusqu’à présent de faire l’objet d’études approfondies, à l’exception de quelques articles sur des aspects bien précis. Une explication possible à cela : au cours de sa vie, Hugues se trouve relié à tout un ensemble de personnages, de lieux, de thématiques qui ont, à un moment ou un autre, intéressé l’histoire médiévale, sans qu’il n’y ait jamais occupé une place justifiant un intérêt particulier. Qu’il s’agisse des chartreux, de la 3 Jules Marion, éditeur, Cartulaires de l’église cathédrale de Grenoble, dits cartulaires de saint Hugues , Paris, bibliothèque impériale, 1869, acte B106, p. 163-164. 4 Voir Florian Mazel, Féodalités, 888-1180 , Collection Histoire de France, Paris, 2010, en particulier le chapitre 4 : « La rupture ‘grégorienne’, une révolution culturelle », p. 235-297. !6 ville de Grenoble, du légat Hugues de Die, de l’archevêque Guy de Vienne, de l’hagiographie, de la spiritualité ou des évolutions de l’Eglise, Hugues de Châteauneuf est chaque fois mentionné, mais jamais étudié avec précision. Autre explication, le profil d’Hugues accumule tant de topoï qu’il a pu désintéresser les historiens : à quoi bon mener une étude sur un personnage chez qui tout semble si simple, dont on sait tout, même si c’est de réputation ? Cela a conduit à une forme de renversement. D’habitude, les études de cas offrent un matériau de choix pour l’élaboration de synthèses. Dans ce cas précis, les synthèses usent et abusent de la référence à Hugues alors qu’aucune étude de cas n’existe. Plus que n’importe quel ecclésiastique de son temps, Hugues est avant tout connu et cité en tant qu’archétype du « prélat réformateur », c'est-à-dire en tant que maillon de la hiérarchie ecclésiastique chargé d’appliquer localement les principes d’une réforme impériale puis pontificale qui a bouleversé l’histoire de l’occident médiéval entre la fin du Xe siècle et le milieu du XIIe siècle.