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DOCUMENT D,ACCOMPAGNEMENT

Venus de 13 pays différents les Monuments Men se lancent dans la plus grande chasse au trésor du XX ème siècle : retrouver les œuvres d'art volées par les Nazis durant la Seconde Guerre mondiale.

Inspiré par des faits réels, le film s’attache aux aventures de sept d’entre eux, accompagnant les troupes alliées de libération en France, en Allemagne et en Autriche. AU CINEMA LE 12 MARS

En partenariat avec la RMN-GP www.monumentsmen-lefilm.com e 23 juin 1943, le président américain Franklin D.Roo sevelt entérine la formation de la Commission américaine pour la protection et le sauvetage des Lmonuments artistiques et historiques en zones de guerre LINCOLN KIRSTEIN RONALD EDMUND JAMES RORIMER (American Commission for the Protection and Salvage of BALFOUR Artistic and Historic Monuments in War Areas) connue plus généralement sous le nom de Commission Roberts , du nom de son directeur Owen J. Roberts de la Cour suprême de Justice. LES GEORGE CLOONEY , incarne FRANK STOKES , MONUMENTS personnage inspiré de GEORGE STOUT eorge Stout (1897-1978) est un pionnier dans le MEN Gdomaine de la conservation et de la restaura tion des œuvres d’art aux Etats-Unis. Il est naturellement l’un des Créée pour aider les troupes américaines à protéger les premiers Monuments Men à être recruté et à débarquer en Nor - monuments à haute valeur culturelle dans les zones oc cupées mandie en 1944. Directeur du musée Fogg de Harvard de 1933 à par les troupes alliées, elle fournit aux unités militaires des 1947, il dirigera après la guerre les musées de Worcester puis de informations sur le patrimoine culturel des zones d’intervention. Monuments Men - les Hommes des Monuments - est Boston dans le Massachussetts jusqu’à sa retraite en 1970. le surnom donné à un groupe d’environ 350 hommes et femmes originaires de 13 nations qui, entre 1943 et 1951, vont œuvrer au sein de la section Monuments, Beaux-Arts et Archives, la MFAA (Monuments, Fine Arts and Archives) MATT DAMON , créée par la commission Roberts. incarne JAMES GRANGER , Parmi les millions d’hommes engagés dans le conflit de personnage inspiré de la Seconde Guerre mondiale, ces directeurs de musées, JAMES RORIMER conservateurs, restaurateurs, historiens d’art, artistes, près des études à Harvard et en Europe, James Rorimer architectes, universitaires et enseignants ont pour mission (1905-1966) commence en 1927 une brillante carrière de de protéger le patrimoine culturel en zone de combat autant A conservateur au Metropolitan Museum de New York avant d’en que possible, mais aussi de rechercher les œuvres d’art prendre la direction de 1955 à sa mort en 1966. En tant que saisies par les Nazis et de compiler des inventaires qui Mon uments Man, c’est à qu’il fait une rencontre décisive avec permettront leur restitution à leurs propriétaires légitimes. . Elle lui transmet des informations concer nant les œuvres Sans grands moyens matériels, ils sont libres de leurs mouvements dans la mesure où ils n’interférent pas avec dérobées par les Nazis dans les collections privées françaises. les opérations militaires.

Entre 1945 et 1951, ils vont rechercher, localiser et finale ment rendre 5 millions d’œuvres du patrimoine artistique et cul turel , volées par Hitler et les Nazis. Ils contribueront à la recon - BILL MURRAY incarne RICHARD CAMPBELL , struction d’une vie culturelle dans les pays dévastés par personnage inspiré de la guerre en organisant des expositions temporaires et ROBERT KELLEY POSEY des concerts de musique. De retour chez eux, ils vont occuper de hautes fonctions rchitecte américain réputé, Robert Kelley Posey (1904-1977) dans les institutions culturelles et universitaires. Aarrive en Normandie le lendemain du débarquement. Sa plus grande réussite est la découverte de la mine de sel Cependant, leur mission n’est toujours pas terminée... d’Al taussee au lendemain de la reddition allemande. Parmi les milliers d’œuvres cachées se trou vaient le Polyptyque de Gand q Pour aller plus loin des frères Van Eyck, la Madone de Bruges de Michel-Ange et $ www.monumentsmenfoundation.org l’ As tronome de Vermeer. $ www.monumentsmen.com LE SAVIEZ-VOUS a

Le chef des Monuments Men, George Stout, a parcouru plus de 80 000 kilomètres en Europe de l’Ouest au volant de sa Volkswagen ROBERT KELLEY WALKER KIRTLAND GEORGE STOUT réquisitionnée aux Allemands. POSEY HANCOCK

HUGH CATE BLANCHETT , BONNEVILLE , incarne CLAIRE SIMONE , personnage incarne DONALD JEFFRIES , inspiré de ROSE VALLAND personnage inspiré de ssue d’une famille modeste de l’Isère, après des études à Lyon RONALD EDMUND Iet à Paris, Rose Valland (1898-1980) travaille en tant que bénév ole BALFOUR au musée du Jeu de Paume à partir de 1932. Auprès de Jacques rofesseur au King’s College de Cambridge, l’historien anglais Jaujard, directeur des Musées Nationaux, elle participe à l’évacua tion PRonald Edmund Balfour (1904-1945) est l’un des premiers des collections publiques parisiennes mises à l’abri sur l’ensemble Monuments Men sur le terrain, débarqué en France en août 1944. du territoire. Pendant l’Occupation, en charge de la collection En Belgique, il signale la disparition de la Madone de Bruges de étrangère au Jeu de Paume, elle y reste seule lorsque le musée est Michel-Ange volée par les Nazis dans la cathédrale de Bruges une réquisitionné comme entrepôt destiné à recevoir les œuvres pillées semaine avant qu’il n’y parvienne. par les Nazis. Il est tué en Allemagne en mars 1945 par l’explosion d’un obus LE CASTING alors qu’il supervise l’évacuation des sculptures d’une église. DU FILM ET , LES PERSONNAGES incarne PRESTON SAVITZ , personnage inspiré de RÉELS QUI LINCOLN KIRSTEIN incoln Edward Kirstein (1907-1996) est l’une des figures les LES ONT INSPIRÉS Lplus influentes de la culture américaine du XXème siècle. Poète, écrivain et critique, il consacre sa vie au mécénat artistique dans les domaines les plus variés. Avec le chorégraphe russe JOHN , il fonde en 1934 la « School of American » et, GOODMAN , en 1948, le « Ballet » qu’il dirige jusqu’en 1989. incarne WALTER GARFIELD , Lors de la Seconde Guerre mondiale, il contribue personnage inspiré de notamment à la dé couverte des trésors de la mine WALKER KIRTLAND d’Altaussee. HANCOCK lusieurs fois récompensé, notamment du Prix de Rome en 1925, Ple sculpteur américain Walker Kirtland Hancock (1901-1998) a Le seul Monuments Man totalement fictif déjà séjourné plusieurs années en Europe quand il y revient en 1944. est JEAN-CLAUDE CLERMONT , Il participe à la découverte de plusieurs dépôts d’œuvres d’art. marchand d’art recruté par l’armée En 1946, il réintègre son poste de chef du département de sculpture à américaine pour ses connaissances, la Pennsylvania Academy of Fine Arts de Philadelphie. Il poursuit une incarné par JEAN brillante carrière de sculpteur honorée de prestigieuses commandes DUJARDIN . officielles et de nombreux prix. a LE SAVIEZ-VOUS

« Avant, on parlait de spoliation, aujourd’hui les choses Hitler ne s’est rendu se font de manière plus humaine. En dépit de cela, qu’une fois à Paris j’ai bien l’intention de piller, et ce minutieusement. » ...et n’y est resté que 3 heures. Hermann Göring

LE NAZISME ET L’ART UNE PROPAGANDE DESTRUCTRICE

ès 1927 la Société Nationale pour la PILLAGE ET SPOLIATION Des œuvres qui sont montrées aux côtés de Culture Allemande va poser les bases DES COLLECTIONS PUBLIQUES ET PRIVÉES réa lisations faites par des malades mentaux : d'un art officiel au service d'une il s'agit de convaincre le peuple allemand du Didéologie raciste. Cet art héroïque, classique, Adolf Hitler organise à Munich une exposition déclin de l'art moderne, quand il est pratiqué prônant les proportions académiques est inter - sous le titre « Entartete Kunst » - « Art dégénéré ». par des artistes juifs ou communistes. prété comme la représentation de la race pure dont les artistes sont nécessairement issus. Par Le succès remporté par l'exposition, 3 millions de opposition, l'art moderne est déconsidéré car visiteurs, se termine par la destruction de plusieurs il « déforme » les justes proportions, ce qui est milliers d'œuvres symbolisant ainsi la purification interprété comme une corruption de l'art et, de l'art. Quelques-unes d’entre elles seront bientôt, des artistes qui ont produit ces œuvres. ven dues aux enchères pour financer le 3 e Reich.

DES ARTISTES SOUS CONTRÔLE

En 1933, le parti nazi est au pouvoir. Joseph Goebbels est alors à la tête d'un ministère iné dit : le Ministère du Reich à l'Education du peuple et à la Propagande. Il crée la Chambre de la cul ture du Reich (Reichskulturkammer) une institution qui autorise les artistes à exercer légalement à Sept cents œuvres sont présentées parmi les Le 19 juillet 1937 condition de promouvoir l'art « aryen » et dont quelques milliers provenant des musées alle - s’ouvre à Munich l’exposition sont exclus les « Juifs et les Bolchevicks ». mands ou prises à des collectionneurs juifs. « Entartete Kunst » - « Art Dégénéré » -

Pour aller plus loin q $ http://www.lemonde.fr/culture/article/2013/09/12/tete-emissaire_3476761_3246.html# $ Conférence filmée Eric Michaud Le nazisme face à l’art moderne : www.canau.tv/video/campus_condorcet_paris_aubervilliers/ $ race_superieure_et_art_degenere_le_nazisme_face_a_l_art_moderne.11456

Hermann Göring s’est rendu à 20 reprises au Musée du Jeu de Paume - où les Nazis Parmi les œuvres les plus célèbres entreposaient les œuvres et les plus emblématiques sauvées qu’ils confisquaient - afin par les Monuments Men figure d’agrandir sa collection notamment la Madone de Bruges personnelle et celle du Führer. de Michel-Ange. DANS LES TERRITOIRES OCCUPES, DES COLLECTIONNEURS AVIDES

près les victoires nazies, cette Cependant, le Führermuseum, grand entreprise va s’étendre aux projet de l’idéologie nazie se voit pays conquis. Les œuvres concurrencé par l’avidité du Reichsmar - dAes territoires occupées sont rapatriées schall Hermann Göring, qui se révèle dans leur « patrie d’origine » dès lors être le principal concurrent d’Hitler dans qu’elles peuvent être rattachées au le pillage de l’Europe et puise abondam - Reich et en servir l’idéologie. Elles sont ment dans le butin de l’ERR pour sa destinées au temple de l’art Allemand à col lection personnelle. Munich ou stocké en attendant d’inté grer Le Jeu de Paume devient un « centre de le musée projeté par Hitler à Linz en Autriche dans sa ville natale. triage » des œuvres saisies par l’ERR. Certaines œuvres « d’art véritable » partent dès 1941 pour l’Allemagne, à destination du Führermuseum ou Ainsi, le polyptique de Gand est un exemple remarquable de cette de la collection personnelle de Göring. Grâce à Rose Valland, une très poli tique. Le retable de l’ Adoration de l’Agneau mystique de la cathédrale grande partie d’entre elles seront retrouvées dans les dépôts nazis, de Gand a été peint au XVe siècle par les frères van Eyck. Il est, aux yeux d’Hitler, no tamment à Neuschwanstein et dans les mines de sel. une pure création nordique. Plusieurs volets achetés légalement par le roi de Prusse au XIX e siècle figuraient dans les collections allemandes. Les œuvres considérées dégénérées à valeur marchande font l’objet de Après la Première Guerre mondiale, ils sont cédés à la Belgique à titre ventes, qui grossissent le compte bancaire « EK » (Entartete Kunst), ou de compensation par le traité de Versailles. Confié officiellement aux bien d’échanges. Pour payer à un marchand suisse un tableau de Rem brandt conservateurs français lors de l’invasion allemande de la Belgique, et mis et deux tapisseries, Göring lui envoie 23 tableaux de la collection de Paul en sureté au Château de Pau, le polyptique de Gand est livré en 1942 Rosenberg (Corot, Courbet, Renoir, Seurat…). Condamnées au bûcher, aux nazis, par les autorités de Vichy, en toute illégalité. des centaines de toiles jugées « inemployables » sont brûlées le 27 mai Ce qui fait dire à Rose Valland « Arraché à la Belgique et au Diktat 1943 dans le jardin du Jeu de Paume devant une Rose Valland impuis sante. de Ver sailles, le chef d’œuvre prenait pour les hitlériens une valeur de trophée où s’exaltait à la fois l’orgueil de la race et la victoire nationale- Le film suit quelques Monuments Men (photo ci-dessous) après le socialiste ». dé barquement du 6 juin 1944, dans leur quête pour retrouver les biens spoliés mais aussi ceux purement et simplement pillés par avidité, telle A la tête de l’ERR, Einsatzstab Reichleiter Rosenberg, Alfred Rosenberg, la Madone de Bruges de Michel-Ange, dérobée par les troupes alle mandes idéologue proche d’Hitler, est chargé en 1940 de la confiscation des œu vres lors de leur retraite. Ils doivent prendre de vitesse les troupes de libéra tion dans les territoires occupés. Dès 1942, la confiscation s’étend aux mobi liers soviétiques qui les saisiraient à titre de compensation et certains récupérés dans les appartements juifs abandonnés par leurs occupants, fonctionnaires nazis désireux, malgré les ordres d’Hitler, de les faire cette tâche prend le nom de Mobël Aktion, menée en France par le Baron dis paraitre par esprit de vengeance ou pour effacer toute trace de leurs Kurt Von Berh. méfaits.

Convoité depuis longtemps par Hitler qui le considère comme le plus beau tableau du monde et le destine à son musée de Linz, l’ Astronome de Vermeer est ainsi saisi avec plus de 5 000 autres œuvres de la collec tion Edouard de Rothschild. Il sera retrouvé à Altaussee.

Pour aller plus loin q $ Sur ERR (Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg) : www.errproject.org/jeudepaume/ $ Communication au Sénat (janvier 2013) : www.senat.fr ès 1938, bien avant la déclaration de guerre, un plan de sauvegarde de collections nationales Le musée du a mis 400 000 œuvres d’art est mis au point par le directeur des musées en sécurité en l’espace de quelques semaines. Celui de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg Dnationaux Jacques Jaujard. a fait évacuer 1,2 million d’œuvres en 4 semaines.

Escortées par les conservateurs et les gardiens, les caisses Sur la base des informations fournies contenant peintures, sculptures, objets d’art trouvèrent asile par Rose Valland, le Monuments Man James Rorimer dans plusieurs châteaux et demeures historiques sélection nés a retrouvé près de 21 000 œuvres volées pour leur isolement en pleine campagne, au milieu d’un à des collectionneurs français dans le château de Neuschwanstein en Allemagne. vaste parc, loin des grandes villes.

En 1940, les Nazis réquisitionnent le musée du Jeu de Paume comme entrepôt destiné à recevoir les œuvres pil lées 1500 CACHETTES NAZIES par l’Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg (ERR). DÉCOUVERTES RIEN QUE En charge de la collection étrangère au Jeu de Paume, DANS LE SUD DE jusqu’à la Libération, malgré le danger et les menaces qui pèsent sur elle, modeste, discrète mais déterminée, Rose L’ALLEMAGNE... Valland prend clandestinement des notes qui permettront l’identification, la localisation et la restitution de plus de 45 000 œuvres.

Nommée au Service de Récupération Artistique, elle part elle-même à leur recherche en Allemagne en 1947, où elle participe également à la reconstruction des musées de ce pays. En 1953, de retour à Paris, elle organise le Service de protection des œuvres d’art à la Direction des Musées de France et poursuit son enquête jusqu’à sa retraite en 1967.

En 1961, elle publie L E FRONT DE L'ART , ses mémoires aujourd’hui rééditées par la RMN-GP, adaptées au cinéma es Monuments Men ont retrouvé l ’Autoportrait de en 1965 dans le film hollywoodien L E TRAIN . Rembrandt du musée de Karlsruhe dans la mine de sel d’Altaussee en Autriche. Les œuvres qui n’ont pas pu être restituées aux familles LIls ont découvert 6 577 toiles destinées au musée qui en avaient été dépossédées, disparues dans les camps, qu’Hitler projetait d’ouvrir à Linz, ainsi qu’à d’autres ou à leurs éventuels ayants droits, sont aujourd’hui musées allemands, dissimulées dans les désignées MNR (Musées Nationaux Récupération) et en dépôt dans les musées français. 137 tunnels de la mine.

La base qui les recense porte le nom de Il ont également découvert huit bombes de Rose Valland et perpétue la mémoire de 500 kilos chacune installées dans les galeries cette grande résistante méconnue. souterraines par des ultra Nazis déterminés à détruire les œuvres d’art.

Les mines de Merkers, Bernterode, Heilbronn en Allemagne, ont également servi de caches d’œuvres d’art.

Pour aller plus loin q $ Exposition « La Dame du Jeu de Paume » au Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation (CHRD) de Lyon en 2009- 2010 : $ www.chrd.lyon.fr/chrd/sections/fr/event?id=576 $ MNR (Musées Nationaux Récupération) - Site consacré à Rose Valland : www.culture.gouv.fr/documentation/mnr/ LE SAVIEZ-VOUS a

Les Nazis ont volé un nombre apparemment infini d’objets 427 musées variés, parmi lesquels figuraient quelques 300 tramways ont été pillés ou détruits d’Amsterdam, 5 000 cloches des cathédrales européennes, rien qu’en Union Soviétique ! des instruments de musique,... et même des jouets d’enfants ! LA MISE À L’ABRI DES COLLECTIONS NATIONALES FRANÇAISES

vue par ROSE VALLAND (extraits*)

Au Louvre, plus de 4 000 caisses de dimension « Des caisses aux numéros énigmatiques cachaient au stan dard, ou de mesures spéciales, avaient été public des chefs-d’œuvre bien connus. (…) Les premiers confectionnées. (...) Seuls des spécialistes trains de camions circulèrent jusqu’à Chambord sans p«ouvaient, sans leur faire courir de risques graves, ar racher trop de difficultés. Ensuite, ce furent les très grands ta bleaux la Victoire de Samothrace à son navire de pierre ou ame ner qui se frayèrent, tant bien que mal, un chemin sur des la Vénus de Milo sur sa plate-forme de départ. routes déjà encombrées, dans les wagons à dé cors de la Comédie-Française.

(...) Mona Lisa dut reprendre la route, transportée dans l’un des 65 camions de déménagement qui arrivèrent Les grandes galeries d’exposition s’étaient transformées à Montal. en royaume de la technique et du bois blanc. La direction des Musées pensait trouver dans ce château Les chefs-d’œuvre qui y restaient encore s’en dissoci aient, un abri à l’épreuve de tous les risques.(...) Ce n’est pas comme étrangers à leur ancien décor, témoignant par sans angoisse rétrospective que l’on réalise maintenant leur seule présence des boule - que Montal, où s’était réfugiée avec la Joconde une part versements apportés par la guerre. irremplaçable de nos collections nationales, aurait pu

Sanctuaire de l’art, le Louvre était être incendié comme le furent les châteaux voisins

devenu en quelques jours un dé truits par des commandos ennemis. vaste chantier d’emballage. » La tourmente passée, la Joconde put reprendre sa place au « (*) Dans son livre de souvenirs Louvre après avoir beaucoup voyagé... Elle y fut ra menée à LE FRONT DE L’ART 1939-1945 , réédité par la RMN-GP en 2014, Rose Valland la fois comme un trophée et comme une grande revient sur les conditions de ces évacuations. dame, dans la voiture même du conservateur. LA PROTECTION DU PATRIMOINE AUJOURD’HUI Entretien avec JEAN-PAUL BESSIÈRES-ORSONI , Chef du département de l’Agence photographique à la RMN-GP. Christine Perney - L’Agence photo de la RMN-GP a pour mission de est aussi un facteur de destruction ou de disparition des œuvres comme pho tographier les collections et monuments publics pour en conserver les incendies, les vols ou encore la guerre... une image la plus fidèle possible. Quand a-t-on commencé à photogra phier CP - Comment peut-on faire une image toujours plus proche de la réalité les œuvres d’art dans les musées ? de l’œuvre ? Jean-Paul Bessieres-Orsoni - Il y a des prises de vues dans les musées JPBO - En 1946, on réalisait des photos noir et blanc puis la couleur a dès le 19 ème siècle, ce sont des photographes privés qui s’en chargent. Il n’y a fait son apparition mais elle n’est jamais fidèle aux objets quand il s’agit pas d’organisation ou de systématisation de ces prises de vue, l’objectif de photos argentiques. La vraie rupture est venue avec le numérique qui étant d’abord de diffuser les images qui représentent les œuvres. enregistre fidèlement la moindre variation de couleur. Le problème est CP - Quand a-t-on décidé de constituer un inventaire photographique que nos fichiers sont aujourd’hui plus fidèles à l’objet que le support sur des collections ? lequel on rend visible l’image... JPBO - C’est en 1946 qu’est né le Service de reproduction pho tographique CP - Est-ce que la mission de l’Agence photo est toujours la même des Musées de France. Un des évènements, qui a fortement contribué à cette au jourd’hui ? décision est la destruction des fresques de Mantegna dans l’Église des JPBO - Oui mais son rôle s’est élargi. Par exemple l’Agence photo ne éré mitiques à Padoue en 1945 par les bombardements alliés. L’é motion a sé lectionne pas, sur des critères esthétiques, les œuvres qu’elle photo - été très grande quand les historiens d’art ont réalisé que les fresques avaient graphie. Ce qui garantit que l’ensemble du patrimoine est conservé sous disparu et qu’il n’en existait pratiquement aucune pho tographie. la forme d’images, ce qui permet de le porter à la connaissance du public. CP - Quel est l’objectif d’un tel inventaire ? D’autre part la très haute qualité des fichiers numériques permet aussi JPBO - Conserver l’image la plus proche de la réalité de l’œuvre, afin de voir les œuvres comme on ne les voit jamais. d’en conserver une trace fidèle en cas de destruction. La Troisième Guerre Ainsi, l’Agence photo contribue à conserver les traces du patrimoine et à mondiale est bien présente dans l’esprit des français en 1946, mais le temps le faire connaître donc à sensibiliser le public à la protection des œuvres.

Pour aller plus loin q $ www.lemonde.fr/europe/article/2013/11/03/pres-de-1-500-tableaux-confisques-par-les-nazis-decouverts $ -a-munich _3507423_3214.html $ www.culture.gouv.fr/documentation/mnr/ $ www.autoritedelaconcurrence.fr/pdf/avis/10a27.pdf $ www.lostart.de

POUR FAIRE LE LIEN AVEC LES PROGRAMMES SCOLAIRES

Le film MONUMENTS MEN et le livre de Rose Valland LE FRONT DE l’ART 1939 - 1945 abordent différentes questions à la croisée de l’histoire, l’histoire de l’art, la philosophie. Ils illustrent plus particulièrement : - La question des témoignages de la Résistance, mais aussi les combats de la Résistance contre l’occupation nazie et le régime de Vichy, la refondation républicaine ; - Le bilan et la mémoire de la Seconde Guerre mondiale ; - Les questions relatives à la défense et à la protection du patrimoine ; Retrouver ce document d’accompagnement pédagogique en ligne sur le site www.grandpalais.fr Et des documents vidéo, photo, d’histoire et des analyses d’œuvres sur : www.panoramadelart.com www.histoire-image.org www.photo.rmn.fr

Dossier initié par Parenthèse Cinéma, en partenariat avec la RMN-GP, sous la direction de Christine Perney, chargée des Projets Culturels « Réseaux Educatifs » et rédigé par Sandrine Bernardeau, conférencière RMN-GP. Crédits photos - Photos extraites du carnet du FRONT DE l’ART de Rose Valland édité en 1961 et réédité par la RMN-GP en 2014. Photos provenant du FRONT DE L’ART édité en 2014 : © Droits réser vés/Archives des musées nationaux © Ministère de la Culture - Médiathèque du Patrimoine, Dist. RMN- / Société des archives photographiques d'art et d'histoire © Archives des musées nationaux © Centre Pompidou - MnamCci - Bibliothèque Kandinsky / Photo Marc Vaux / Entartete Kunst : © BPK, Berlin, Dist. RMN- Grand Palais / Dietmar Katz et BPK, Berlin, Dist. RMN-Grand Palais / image BPK © Foundation Photos provenant du site internet monumentsmenfoundation.org Affiche et photos du film MONUMENTS MEN : Tous Droits Réservés @ Twentieth Century Fox 2014 - Conception graphique : Lunabox