DEPARTEMENT DU BAS-RHIN COMMUNAUTE URBAINE DE

OBERSCHAEFFOLSHEIM PLAN DE PREVENTION DES RISQUES INONDATION DE

RAPPORT DE PRESENTATION

Préfecture du Bas-Rhin

Strasbourg, le 12 août 1991

P. LE PREFET LE CHEF DE BUREAU

signé Corinne BAECHLER

SERVICE DE LA NAVIGATION Cité Administrative 2, rue de l'Hôpital Militaire 67084 STRASBOURG SOMMAIRE

TITRE 1 PREAMBULE

TITRE 2 PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE GENERALE

CHAPITRE 1 SITE – SITUATION

CHAPITRE 2 ASPECTS HYDROGRAPHIQUES

TITRE 3 PARAMETRES PHYSIQUES DU RISQUE

CHAPITRE 1 TYPES D'INONDATION EN PRESENCE

CHAPITRE 2 L'ETUDE DE LA SOGREAH

CHAPITRE 3 L'ETUDE DU SGAL

3.1 Modélisation de la nappe et calage du modèle

3.2 Délimitation des zones sensibles

CHAPITRE 4 L'ETUDE DE SAGERI

4.1 Recherches des enjeux

4.2 Evaluation globale des dommages prévisibles par zone

4.3 Appréciation des vulnérabilités et délimitation du zonage

TITRE 4 CARACTERISTIQUES DE LA ZONE EXPOSEE TITRE 1

PREAMBULE

Les Plans d'Exposition aux Risques ont été institués par la loi du 13 juillet 1982 relative à l'indemnisation des victimes des Catastrophes Naturelles. Leur contenu et leur procédure d'élaboration sont actuellement fixés par le décret n° 93-351 du 15 mars 1993 qui a abrogé et remplacé le décret initial n° 84-328 du 3 mai 1984.

Le mécanisme d'indemnisation des victimes des Catastrophes Naturelles prévu par la loi repose sur un principe de solidarité nationale: les contrats d'assurance garantissent les assurés contre les effets des catastrophes naturelles, cette garantie étant couverte par une cotisation additionnelle à l'ensemble des contrats d'assurance dommages et à leurs extensions couvrant les pertes d'exploitation.

En contrepartie, et pour la mise en oeuvre de ces garanties, les assurés exposés à un risque doivent respecter certaines règles de prévention fixées par les P.E.R., leur non respect étant une clause de révision du contrat.

Les P.E.R. sont établis par l'Etat et ont une valeur de servitude d'utilité publique, après approbation. Ils sont opposables à tout mode d'occupation ou d'utilisation du sol. Les documents d'urbanisme doivent respecter leur disposition et les comporter en annexe (articles L.123 et L.126.1).

Ils traduisent l'exposition aux risques de la commune dans l'état actuel et sont susceptibles d'être révisés si cette exposition devait être sensiblement modifiée à la suite de travaux de prévention de grande envergure.

Conformément à l'article 4 du décret du 15 mars 1993, le présent rapport:

– Enonce les caractéristiques des risques étudiés, et en précise la localisation sur le territoire communal par référence aux documents graphiques

– Justifie les zonages des documents graphiques et les prescriptions du règlement, compte tenu, tant de l'importance des risques que des occupations et utilisations des sols de nature à les susciter, à les aggraver ou à en provoquer de nouveaux

– Indique les équipements collectifs dont le fonctionnement peut-être perturbé gravement ou interrompre durablement par la survenance d'une catastrophe naturelles

– Expose les mesures de prévention, de protection et de sauvegarde qui doivent être prises par les collectivités publiques, dans le cadre de leurs compétences en matière de sécurité civile, ainsi que celle qui pourront incomber aux particuliers. Elles pourront avoir un caractère réglementaire ou de recommandation.

L'élaboration du P.E.R., des secteurs de l' et de la , a été prescrite par arrêté préfectoral du 16 mars 1987 suite à l'avis favorable des Conseils Municipaux.

* *

* TITRE 2

PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE GENERALE

CHAPITRE 1 SITE – SITUATION

La zone d'étude concernée par le P.E.R. se situe dans la partie Nord de la Plaine d', à l'Est du Massif Vosgien, sur la rive gauche du Rhin.

Elle est délimitée à l'Est par le Rhin et à l'Ouest par les limites communales des villes qui la constitue:

STRASBOURG – ILLKIRCH-GRAFFENSTADEN – BISCHHEIM – – ESCHAU – – HOENHEIM – – OSTWALD –

Ces communes font toutes parties de la Communauté Urbaine de Strasbourg, ( C.U.S.).

L'agglomération strasbourgeoise est le pôle régional économique de l'Alsace. Ses fonctions sont à la fois industrielles et tertiaires puisqu'elle se place comme un noeud de communication et d'échanges vers l'Allemagne.

Les communes qui constituent la zone d'étude se différencient selon leur localisation spatiale par rapport à la ville-centre qu'est Strasbourg.

Les communes qui font partie de la première couronne autour de Strasbourg et qui constituent sa banlieue, sont essentiellement urbaines.

Les communes de la deuxième couronne, situées généralement à 10/15 km du centre ville de Strasbourg, sont de type périurbain, quelques-unes à dominante rurale.

L'agglomération strasbourgeoise doit faire face à d'importantes contraintes de site, du fait de conditions hydro-géologiques complexes. Dans la plaine du Rhin, le réseau hydrographique est dense, enchevêtré, et la nappe phréatique subaffleurante. Celle-ci est constituée des nappes ellane et rhénane qui s'interpénètrent du fait de la perméabilité de la puissante formation d'alluvions dans laquelle s'étend. CHAPITRE 2 ASPECTS HYDROGRAPHIQUES

Toutes les communes de la zone d'étude ont une partie de leur territoire affectée par des inondations, soit du fait de débordements directs des cours d'eau, soit du fait de remontées de la nappe phréatique en relation avec ces cours d'eau.

Le réseau hydrographique comprend trois cours d'eau principaux:

LE RHIN: Il draine, du Sud au Nord, tout le réseau hydrographique de la plaine d'Alsace qui représente un bassin versant de près de 100 000 km². Il prend sa source dans les Alpes suisses et son régime, à la hauteur de Strasbourg, subit de ce fait l'influence alpine ( hautes eaux d'été et basses eaux d'hiver).

Son débit moyen annuel, à la hauteur de Strasbourg est de 1 100m³/s. De Bâle en Suisse jusqu'à Strasbourg, le Rhin ne reçoit aucun affluent sur sa rive gauche. C'est à l'aval de Strasbourg (à hauteur de la chute de ), que l'Ill conflue avec le Rhin.

Dès le XIXème siècle, le cours du Rhin a fait l'objet de nombreux aménagements parmi lesquels les premiers ont eu pour but la protection contre les inondations et la réunion de tous les bras du Rhin.

Les ouvrages de régularisation et de canalisation du lit mineur en aval de ont été faits après la première guerre mondiale (mise en service de la chute de Strasbourg en 1970 et de la chute de Gambsheim en 1974).

Les réalisations ont eu notamment pour effet de modifier les liaisons entre la nappe phréatique et le réseau hydrographique local.

La canalisation du Rhin a permis de protéger les riverains du Rhin canalisé contre la crue plus que millénaire.

L'ILL: Il prend sa source dans le Jura et draine les rivières vosgiennes (Doller, Bruche, ) sur un bassin versant d'environ 2 300 km².

Du fait de ses affluents vosgiens, l'Ill a un régime du type pluvio-nival, c'est-à-dire avec des basses eaux en été et en automne, des hautes eaux en hiver et au printemps.

En amont de Strasbourg, l'Ill reçoit trois affluents: la Scheer, l'Andlau et l'Ehn. Avant de traverser l'agglomération, l'Ill conflue avec la Bruche, puis le Rhin Tortu. A l'aval de Strasbourg, l'Aar rejoint l'Ill.

Les débits de crue et d'étiage de l'Ill sont contrôlés à , en amont de Strasbourg. Cela permet de garder un débit inférieur à 27 m³/s, lorsque la Bruche est en crue. Dans l'agglomération strasbourgeoise, où ce bassin permet également de soutenir le débit d'étiage, le débit est rendu constant.

L'Ill se divise en deux bras pour former l'Aar dans lequel se jette le canal du Fossé des Faux Remparts qui contourne Strasbourg à l'Ouest. A l'aval de Strasbourg, l'Ill traverse le canal de la Marne au Rhin. A l'aval de La Robertsau, le cours n'est plus canalisé; il décrit de grands méandres avant sa confluence avec le Rhin au niveau du seuil de Gambsheim.

LA BRUCHE: Elle prend sa source dans le massif vosgien et draine un bassin versant d'environ 700km².

Son régime est également du type pluvionival avec des basses eaux en été et en automne et des hautes eaux en hiver et au printemps.

Depuis jusqu'à Strasbourg, son écoulement se fait sous forme d'un réseau complexe: elle reçoit de nombreux ruisseaux temporaires ou pérennes, et une partie de ses eaux est dérivée dans le . Ce dernier retrouve l'Ill à l'aval de la confluence entre la Bruche et l'Ill à la Montagne Verte, aux abords immédiats de Strasbourg.

* * * TITRE 3

PARAMETRES PHYSIQUES DU RISQUE

Les différentes études hydrologiques effectuées sur la partie concernée du bassin versant ont été réalisées à partir des crues dites de référence:

– La crue décennale (elle a une probabilité d'occurrence de 10 ans) dont le modèle est calé sur la crue de février 1980.

– La crue centennale (elle a une probabilité d'occurrence de 100 ans) dont le modèle est calé sur la crue historique d'avril 1983.

CHAPITRE 1 TYPES D'INONDATION EN PRESENCE

Les inondations qui se produisent dans la plaine d'Alsace et en particulier dans la zone d'étude ont été occasionnées par trois types de crues:

– Les crues strictement ellanes, d'origine vosgienne, liées à la pluviométrie

– Les crues strictement rhénanes, d'origine alpine, liées à la fonte des neiges alpines et préalpines

– Les crues combinant les deux influences, et qui sont les plus importantes

Ces crues (augmentation des débits) entraînent notamment deux types d'inondations:

– Par débordement direct du lit majeur; les caractéristiques en sont étudiées dans le rapport technique réalisé par la SOGREAH

– Par remontée du niveau supérieur de la nappe phréatique; les caractéristiques en sont étudiées dans le rapport technique fait par le SGAL

Les inondations se définissent par quatre paramètres principaux:

– la hauteur d'eau, cause directe des dommages

– la durée de submersion, qui est un des paramètres déterminant la gêne causée par un arrêt d'activité – la vitesse de l'écoulement, génératrice d'affouillement, de mobilisation de matériaux

– la présence de charges, qui peuvent provoquer des dégâts sous forme d'obturation ou de laminage.

* * *

CHAPITRE 2 L'ETUDE DE LA SOCIETE GRENOBLOISE D'EQUIPEMENT ET D'AMENAGEMENT HYDRAULIQUE (SOGREAH)

La SOGREAH a réalisé, dans le cadre du P.E.R. d'inondations de l'agglomération strasbourgeoise, des études hydrauliques sur les cours de l'Ill et de la Bruche, procédant d'abord à une reconnaissance de terrain, puis en élaborant un modèle mathématique.

Celui-ci a été étendu en amont pour la Bruche sur une longueur de 8,8 km, du pont d'Eckbolsheim au pont de . Il a d'autre part été étendu du limnigraphe du Chasseur Froid situé en rive droite près de la Cité des Chasseurs (quartier de La Robertsau) au confluent avec le Rhin soit sur une longueur de 19,5 km.

Ainsi limité, ce modèle qui comprend 21 points de calcul a été élaboré à partir de profils en travers du lit levés par le Service de la Navigation en 1981 et 1986 et de profils en long levés en 1967 par le Service du Génie Rural et des Eaux et Forêts.

Il faut donc retenir que le modèle dans sa partie centrale a sa limite amont sur la Bruche en un point situé à 30 mètres en aval du pont d'Eckbolsheim et sa limite aval au limnigraphe du Chasseur Froid.

Les conditions limites du modèle sont le niveau du Rhin, le débit au Chasseur Froid, le débit de la Souffel et les débits dérivés par le Steingiessen, par le bras du Moulin de La Wantzenau et par le Waldrhein.

A l'appui de la présentation de l'extension et du réglage des modèles, la SOGREAH a présenté des tableaux de débits d'eau pour des crues décennales et centennales; puis des profils en long permettant d'observer quelles sont les lignes d'eau avec leurs hauteurs pour des tronçons de rivière et des profils en travers donnant aussi les hauteurs d'eau en des points précis.

A ceci s'ajoute des graphes de la loi h/Q indiquant la hauteur d'eau sur le débit et qui donnent des courbes irrégulièrement croissantes d'amont en aval. Sur l'Ill amont, c'est-à-dire en remontant du Chasseur Froid jusqu'à sa confluence avec la Bruche, des courbes de niveau d'eau par rapport au débit on été établis en 9 points d'écoulement au travers d'obstacles orifices et déversoirs ou dans un chenal uniforme. Les données topographiques ont également été prises en compte.

Dans un second temps, la SOGREAH a dressé des cartes de zones inondables par submersion en tirant comme conclusion principale que les zones inondées pendant 48 heures par la crue centennale correspondent approximativement aux zones de submersion lors du débit de pointe d'une crue décennale.

Les limites retenues pour la cartographie sont les suivantes:

* – celles des zones inondées par une crue décennale ( )

** – celles des zones inondées par une crue centennale ( )

– celles des zones inondées par une crue centennale pendant 24 heures

– la vitesse d'écoulement en lit majeur quand il s'agit d'un courant principal

* * *

CHAPITRE 3 L'ETUDE DU SERVICE GEOLOGIQUE D'ALSACE (SGAL)

En intervenant après la SOGREAH dont il a pris les mêmes conditions de niveau des rivières Ill et Bruche, le Service Géologique d'Alsace a conduit une étude à caractère hydrogéologique tendant à situer en tous points les potentiels d'eau contenus dans les sous-sols.

Le domaine de l'étude est celui de l'agglomération strasbourgeoise délimitée au Sud par Erstein et au Nord, à l'Est par le Rhin et à l'Ouest par une ligne Nord-Sud passant par les villages de , et .

Sur le plan géologique, on se situe ici dans la plaine alluviale rhénane. Les alluvions rhénanes très perméables occupent l'Est et le centre du secteur d'étude tandis qu'ils se

* Décennal: dont la période de retour est de 10 ans ** Centennal: dont la période de retour est de 100 ans raréfient à l'Ouest et au Nord-Ouest au profit d'alluvions vosgiennes moins perméables.

L'épaisseur des alluvions augmente d'Ouest en Est en passant de 80 mètres près d'Holtzheim à 100 mètres au niveau du Polygone soit au Sud de Strasbourg.

3.1 Modélisation de la nappe et calage du modèle

L'approche hydrogéologique permet de constater que l'essentiel des dommages causés par les inondations est dû aux remontées de la nappe phréatique.

C'est pourquoi le SGAL a mis au point une modélisation de la nappe et a utilisé un modèle hydrodynamique pour en déterminer les paramètres.

Les caractéristiques du modèle sont les suivantes:

– Utilisation d'un maillage carré de 6870 mailles, chacune d'elles faisant i1 km de côté. Dans les zones sensibles, la maille est de 250 m de côté, soit 16 petites mailles au km². On trouve ainsi 6240 petites mailles.

– Intégration de deux données principales qui sont:

– la transmissivité qui augmente d'Ouest en Est et qui régit le débit d'eau; elle se définit par le produit du coefficient de perméabilité (m³/s) par l'épaisseur de la nappe (m), elle s'exprime en m²/s.

– le coefficient d'emmagasinement: c'est-à-dire le rapport du volume d'eau emmagasiné (m³) par unité de surface de la nappe (m²), exprimée en m, sur la variation de la nappe hydraulique qui est le poids de la somme des quantités d'eau contenues dans une succession de couches sondées en un point, exprimée en m.

Le calage du modèle a été effectué en régime permanent de moyennes eaux pour la situation hydrologique du mois de janvier 1980: les niveaux calculés par le modèle correspondaient à plus ou moins 20 cm aux valeurs mesurées dans 80 piézomètres répartis sur la zone d'étude.

Ces résultats étant satisfaisants, le modèle a alors été calé en régime transitoire par référence à la crue de février 1980: les calculs ont montré que l'onde de crue était bien représentée.

Le modèle a ensuite été utilisé pour calculer les profondeurs de nappe pour des conditions de pluviométrie et de hauteur d'eau dans les rivières correspondant à des fréquences décennales et centennales.

3.2 Délimitation des zones sensibles Elle est faite par la présentation des cartes d'égales profondeurs de nappe phréatique pour les crues décennales et centennales. On y distingue trois types de zones:

– une zone très sensible où l'épaisseur de terrain sec varie entre 0 et 1 mètre maximum

– une zone sensible où l'épaisseur de terrain sec varie entre 1 et 3 mètres

– une zone peu sensible où l'épaisseur de terrain sec est supérieure à 3 mètres.

* * *

CHAPITRE 4 L'ETUDE DE SAGERI

L'étude de vulnérabilité dans le Plan d'Exposition aux Risques

L'approche économique des conséquences potentielles de la réalisation d'un sinistre d'origine naturelle ou technologique, donne aux services concernés un moyen de mesure de l'efficacité de mesure envisagées.

Cette démarche d'évaluation de la VULNERABILITE fait suite à une étude technique permettant de déterminer le niveau possible du risque en chaque point de la carte concernée, ce qui peut se concrétiser par une carte de niveau de risque ou d'aléa.

Ce concept a été introduit dans la loi de juillet 1982 relative à l'indemnisation des victimes de catastrophes naturelles.

Afin de mieux responsabiliser chaque propriétaire, l'Etat a été missionné pour réaliser des Plans d'Exposition aux Risques.

L'étude de vulnérabilité constitue une étape importante de la démarche qui permet de valider l'adéquation des mesures de prévention et/ou de protection selon les enjeux humains, sociaux et économiques.

La méthodologie proposée pour l'étape simplifiée des vulnérabilités, dont l'architecture est présentée dans les pages qui suivent, consiste: – A établir une évaluation globale des dommages prévisibles, pour chaque zone homogène d'occupations et d'utilisations des sols et pour un (ou des) phénomène(s) d'intensité donnée pris comme référence.

– Puis à apprécier les pertes de toutes natures qui pourraient être encourues en cas de catastrophes en prenant en considération le contexte social et la structure des biens et activités exposées dans chacune des zones homogènes.

La superposition de la carte d'aléa(s) et des vulnérabilités ainsi appréciées permet de déterminer les mesures de prévention les mieux adaptées et les plus opportunes et de délimiter le zonage du P.E.R.

Pour ce faire, il convient de suivre les trois grandes étapes suivantes de la méthode: 1) Recherche des enjeux 2) Evaluation globale des dommages prévisibles par zone 3) Appréciation des vulnérabilités par zone

qui passent par:

– d'une part, l'évaluation du coût économique global résultant de la survenance de l'aléa et qui cumule les coûts directs de reconstruction et/ou de remise en état et les pertes de production. Cette étude doit prendre en compte la valeur des biens et des activités exposées, les effets induits identifiables, et s'effectue à partir de ratios d'endommagement.

– d'autre part, la prise en considération de la (des) population(s) et de l'impact social que pourrait avoir la survenance de l'aléa, compte tenu de la spécificité du contexte local.

* * *

4.1 Recherche des enjeux

cette première étape est représentée sur le schéma suivant : SCHEMA 1

Cartes informatives Cartes d'aléas

Choix de(s) l'aléa(s) de référence

Délimitation de zones homogènes d'occupations et d'utilisations des sols

Populations Biens et Equipements exposées activités sensibles exposés exposés

Une fois que l'on a défini des zones homogènes au regard des occupations et utilisations des sols, il faut déterminer, pour chacune d'entre elles exposées à l'aléa, les trois éléments suivants:

– les populations

– les valeurs des biens et activités

– la valeur des équipements sensibles

* * * 4.2 Evaluation globale des dommages prévisibles par zone

Elle se schématise comme suit:

SCHEMA 2 Cartes informatives Cartes d'aléas

Choix de(s) l'aléa(s) de référence

Délimitation de zones homogènes d'occupations et d'utilisations des sols

Populations Biens et Equipements exposées activités sensibles exposés exposés

Ratios d'endommagement

Dommages Dommages aux Dommages aux aux biens et équipements personnes activités sensibles

Evaluation globale de dommages prévisibles par zone

Cette deuxième étape consiste à appliquer aux valeurs des biens et activités précédemment évaluées des ratios d'endommagement correspondant au niveau de référence de l'aléa. Les ratios proposées résultent d'études réalisées durant la phase expérimentale d'établissement des P.E.R. ou d'études effectuées à l'étranger: en l'absence de données locales ils pourront être utilisés. Néanmoins, lorsque cela est possible et suivant la nature du risque, ces ratios peuvent prendre en compte la structure des biens et activités exposés. De plus il convient d'évaluer les conséquences indirectes que peuvent avoir les dégâts aux équipements sensibles sur les personnes, les biens et les activités. Ces équipements sensibles sont: les postes électriques, les hôpitaux, les écoles, les cimetières, les bibliothèques, les stations d'épuration, etc...

On en déduit alors l'évaluation globale des dommages prévisibles par zone.

* * *

4.3 Appréciation des vulnérabilités par zone

La vulnérabilité peut se définir comme l'appréciation locale des pertes de toutes natures encourues en cas de catastrophe, pour l'aléa pris comme référence.

Après l'évaluation globale des dommages (démarche économique( *) ), cette appréciation doit prendre en considération le contexte social de la zone pour déterminer dans le règlement les mesures de prévention les mieux adaptées. Le schéma 3 qui reprend les schémas1 et 2, illustre la démarche complète.

Si, dans la zone considérée, la vulnérabilité est jugée acceptable sans mesures de prévention, cette zone est alors classée « Zone blanche » avec celles qui ne sont pas réputées exposées.

Si, dans la zone considérée, la vulnérabilité peut être rendue acceptable par des mesures de prévention opportunes, cette zone est alors classée « Zone bleue ».

Dans le cas contraire la zone est classée « Zone rouge ».

SCHEMA 3

Cartes informatives Cartes d'aléas

* La notion de mesures de prévention opportunes résulte de l'article 6.2 du décret n° 84.328 du 3 mai 1984 au terme duquel « les mesures de prévention en zone bleue doivent tenir compte de l'opportunité économique ». Choix de(s) l'aléa(s) de référence

Délimitation de zones homogènes d'occupations et d'utilisations des sols

Populations Biens et Equipements exposées activités sensibles exposés exposés

Ratios d'endommagement

Dommages Dommages aux Dommages aux aux biens et équipements personnes activités sensibles

Evaluation globale de dommages prévisibles par zone

Evaluation globale de dommages prévisibles par zone

Faible Vulnérabilité par zone Forte

Acceptable sans Acceptable avec des mesures Pas de mesures mesures de prévention de prévention opportunes de prévention

Zone blanche Zone bleue Zone rouge

Zone rouge ou RS (Rouge par la Submersion)

Le haut niveau de risque et d'endommagement prévisible, rend cette zone impropre à la construction.

Les biens et activités existants antérieurement à la publication du P.E.R. sans modifications autres que celles admises par le présent règlement, continuent de bénéficier du régime général de garantie prévue par la loi. Mais aucune construction ni aucun aménagement n'y est autorisé. Seuls sont tolérés, après études préalables et accord du Service chargé de la police des eaux:

– Les travaux d'entretien et de gestion courants des constructions et des installations implantées antérieurement à la publication du plan, notamment les aménagements intérieurs, les traitements de façades, la réfection des toitures.

– les travaux et installations destinés à réduire les conséquences des risques

– les travaux d'infrastructure publiques à condition de ne pas aggraver les risques ou leurs effets.

Zones bleues , BRN (Bleue par Remontée de Nappe) ou BS (Bleue par la Submersion)

Le niveau de risque est moindre et, suite aux études développées précédemment, il a été déterminé que pour un seuil d'endommagement admissible, le niveau des pièces habitables pourrait être implanté à une cote correspondant à la hauteur d'eau maximum atteinte lors de la crue centennale majorée de 30 cm.

Le respect des dispositions du P.E.R. conditionne la possibilité pour l'assuré de bénéficier de la réparation des dommages matériels directement occasionnés par l'intensité anormale d'un agent naturel, lorsque l'état de catastrophe naturelle sera constaté par arrêté interministériel.

Pour les biens et activités implantées antérieurement à la publication ( *) de ce plan, le propriétaire ou l'exploitant dispose d'un délai de cinq ans pour se conformer au présent règlement.

Zone blanche

Sans risque prévisible, ou pour laquelle le risque est jugé acceptable, sa probabilité d'occurrence et les dommages éventuels étant négligeables.

TITRE 4

CARACTERISTIQUES DE LA ZONE EXPOSEE

* La publication du plan est réputée faite le 30ème jour d'affichage en mairie de l'acte d'approbation (article 9 du décret n° 84-328 du 3 mai 1984) La commune de OSTWALD se situe dans la première couronne à l'Ouest de l'agglomération strasbourgeoise.

Dans la continuité du tissu urbain, elle constitue une partie de la banlieue Sud.

Son territoire communal (711 ha), jouxtant ceux de Lingolsheim et de Illkirch- Graffenstaden s'organise à partir de la route départementale 484 qui le traverse du Nord au Sud. La commune d'OSTWALD est encore faiblement urbanisée et de façon plus dense. Sa fonction est essentiellement résidentielle sous forme de maisons individuelles et de petits collectifs, avec un grand ensemble de petits collectifs, dans le quartier du Feil, au Nord de la commune. Toute la partie Ouest du territoire est encore à vocation agricole.

La commune compte 10 197 habitants dont 6 853 estimés exposés à la crue centennale.

HYDROLOGIE

L'Ill constitue l'essentiel du réseau hydrographique de la commune dont il fixe la limite Nord et Est. Pour sa part, le ruisseau du Ostwaldergraben fixe la limite Nord-Ouest jusqu'à sa confluence avec l'Ill.

Dans un des deux méandres de l'Ill se trouve l'étang Gerig dont une partie est encore en exploitation par une sablière et, dans la partie Ouest de la commune, le petit étang Bohrie proche d'une ballastière en exploitation.

Dans certaines parties de la commune, le toit de la nappe phréatique est subaffleurante en période de crue.

TYPES DE CRUES ET ZONES CONCERNEES PAR LES INONDATIONS

Le territoire d'OSTWALD est facilement touché par les crues décennales alors qu'il l'est fortement en crue centennale.

Le débordement de l'Ill dans ce cas inonde successivement d'amont en aval une zone plate au Sud de la route départementale 884 jusqu'au centre nautique de la Hardt, puis une zone pavillonnaire sur la rive gauche et plus en aval, l'île des Pêcheurs dans sa totalité.

Le centre ville est largement touché par les crues centennales qui recouvrent par le Nord la moitié du quartier Kirchfeld jusqu'à la bordure de l'autoroute A35 qui reste hors d'eau. Quant au quartier du Feil, il est recouvert pour moitié dans sa partie Est en cas de crue centennale de moyenne intensité; et en quasi-totalité si celle-ci se caractérise par une forte intensité, soit durant 24 heures maximum. Seule la rue principale d'axe Nord-Sud dans le quartier du Feil, la RD 484, reste émergée jusqu'aux abords du quartier Murhof de Strasbourg.

PARAMETRES PHYSIQUES DE L'INONDATION

La situation d'OSTWALD, à proximité immédiate de deux méandres, est particulière. Car, dans ce cas, le cours d'eau suit un tracé plus rectiligne en submergeant l'intérieur des méandres. C'est ce qui se produit sur le premier méandre dont l'intérieur, le bois d'Ostwinkel sur la commune d'Illkirch, est inondable en crue centennale de moyenne et forte intensité. Le cas du second méandre est différent. Contenue en période de crue décennale par la digue qui mène à la sablière, en face de l'île des Pêcheurs, l'eau suit le cours normal et alimente plus en aval, par un petit canal d'arrivée d'eau, l'étang de Gerig qui, de ce fait, est rattaché directement au réseau hydrographique. Il sert en cette occasion de déversoir partiel.

Mais en période de crue centennale, l'Ill passe la digue de la sablière et se déverse directement dans l'étang de Gerig. Aussi, l'inondation des quartiers Nord d'OSTWALD correspond-elle à une montée du niveau de l'étang de Gerig et à son extension du Nord à l'Ouest jusqu'à produire sa jonction avec l'étang Bohrie.

Hauteur d'eau

Les crues décennales qui se manifestent à l'Est du centre ville, en rive gauche de l'Ill, amènent une lame d'eau de 0,25 mètre environ. Elles entourent le château mais celui-ci reste en partie hors d'eau même en cas de crue centennale et submergent deux établissements: la piscine et le centre culturel.

Les crues centennales de plus de 24 heures donnent une hauteur d'eau de plus de 0,50 mètre, submergent le cimetière à côté du centre ville et toutes les installations de la sablière sur la rive gauche en face de l'île des Pêcheurs.

Quant à la crue centennale de moins de 24 heures, elle conduit à des hauteurs d'eau qui atteignent 1,25 mètres dans certains quartiers en submergeant, outre les habitations individuelles, tout le groupe scolaire et une usine dans le quartier du Feil. cette crue de forte intensité peut amener jusqu'à 1,50 mètres d'eau sur les terrains normalement immergés de la sablière.

Durée de submersion

La crue décennale est peu significative car quelle que soit sa durée, elle n'affecte que les abords Est du centre ville; la centennale de longue durée crée par contre un inconvénient notoire pour la moitié Est de la zone pavillonnaire du quartier du Feil. En cas de forte intensité, la crue centennale qui dure généralement moins de 24 heures, recouvre cependant des superficies dont le total dépasse les 100 hectares.

Vitesse du courant

En régime normal, le cours de l'Ill sur le territoire de la commune d'OSTWALD ne se trouve pas vraiment confronté à des obstacles naturels ou artificiels susceptibles de modifier la vitesse du courant de façon significative.

En période de crue centennale, les deux méandres étant largement coupés, le courant de direction Sud-Est, Nord-Ouest s'établit dans un champ d'inondation très large à la hauteur du château et peut provoquer un affouillement relatif dans l'habitat du centre ville sur une longueur de 700 mètres en bordure Est de la RD 484. Il reste cependant très inférieur à 0,50 m/s. Quant au quartier du Feil, quoique très inondable, ses pavillons les plus proches du lit principal de l'Ill sont à 500 ou 600 mètres de celui-ce et se trouvent de ce fait sous l'influence d'un très faible courant.

REMONTEE DE LA NAPPE PHREATIQUE ET ZONES CONCERNEES

Le centre ville et les quartiers Ouest et Sud sont affectés par les remontées de nappe phréatique qui sont subaffleurantes en maints endroits; elles peuvent être visibles au niveau du sol ou se trouver à une profondeur faible de moins d'1 mètre dans tout le centre ville. Seul le grand quartier pavillonnaire et la zone d'immeubles au Sud de la ville disposent d'une épaisseur de terrain sec d'un mètre ou plus presque partout.

Aux confins du quartier de Wihrel, un ensemble d'habitations isolées se trouve en zone sensible entre la RD 784 et les voies de chemin de fer, la nappe étant à moins d'un mètre, tandis que la colline d'OSTWALD située très à l'Ouest de la commune, se trouve sur une épaisseur de terrain sec de 1 à 3 mètres.

En résumé, dans OSTWLAD du Nord au Sud, les zones de séparation franche entre les superficies submersibles par crue et celles qui sont très sensibles aux remontées de nappe, sont à peu près inexistantes.

La cote atteinte par la crue centennale de moins de 24 heures jouxte les zones très sensibles aux remontées de nappe à l'exception du quartier pavillonnaire Sud le long de la RD 384. On ne rencontre pas dans OSTWALD de terrains suffisamment élevés où la nappe phréatique soit à plus de 3 mètres en-dessous de la surface du sol.

PRESENTATION DU ZONAGE

Compte tenu de la nature des aléas décrits ci-dessus et de la vulnérabilité des zones concernées, le zonage du PER de la commune d'OSTWALD comprend: – une zone rouge de submersion en rive gauche de l'Ill au Nord de l'agglomération

– une zone bleue de submersion importante dans la partie Est de la commune en rive gauche de l'Ill

– une zone bleue de remontées de nappe importante, pour laquelle l'épaisseur de terrain sec est inférieure à 1 mètre, et qui concerne la partie Ouest de la commune à l'exception de quelques îlots de terrains secs.