DEPARTEMENT DU BAS-RHIN COMMUNAUTE URBAINE DE

ILLKIRCH-GRAFFENSTADEN PLAN DE PREVENTION DES RISQUES INONDATION DE

RAPPORT DE PRESENTATION

Préfecture du Bas-Rhin

Strasbourg, le 21 septembre 1993

P. LE PREFET LE CHEF DE BUREAU

signé Jacques ISNARD

SERVICE DE LA NAVIGATION Cité Administrative 2, rue de l'Hôpital Militaire 67084 STRASBOURG SOMMAIRE

TITRE 1 PREAMBULE

TITRE 2 PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE GENERALE

CHAPITRE 1 SITE – SITUATION

CHAPITRE 2 ASPECTS HYDROGRAPHIQUES

TITRE 3 PARAMETRES PHYSIQUES DU RISQUE

CHAPITRE 1 TYPES D'INONDATION EN PRESENCE

CHAPITRE 2 L'ETUDE DE LA SOGREAN

CHAPITRE 3 L'ETUDE DU SGAL

3.1 Modélisation de la nappe et calage du modèle

3.2 Délimitation des zones sensibles

CHAPITRE 4 L'ETUDE DE SAGERI

4.1 Recherches des enjeux

4.2 Evaluation globale des dommages prévisibles par zone

4.3 Appréciation des vulnérabilités et délimitation du zonage

TITRE 4 CARACTERISTIQUES DE LA ZONE EXPOSEE TITRE 1

PREAMBULE

Les Plans d'Exposition aux Risques ont été institués par la loi du 13 juillet 1982 relative à l'indemnisation des victimes des Catastrophes Naturelles. Leur contenu et leur procédure d'élaboration sont actuellement fixés par le décret n° 93-351 du 15 mars 1993 qui a abrogé et remplacé le décret initial n° 84-328 du 3 mai 1984.

Le mécanisme d'indemnisation des victimes des Catastrophes Naturelles prévu par la loi repose sur un principe de solidarité nationale: les contrats d'assurance garantissent les assurés contre les effets des catastrophes naturelles, cette garantie étant couverte par une cotisation additionnelle à l'ensemble des contrats d'assurance dommages et à leurs extensions couvrant les pertes d'exploitation.

En contrepartie, et pour la mise en oeuvre de ces garanties, les assurés exposés à un risque doivent respecter certaines règles de prévention fixées par les P.E.R., leur non respect étant une clause de révision du contrat.

Les P.E.R. sont établis par l'Etat et ont une valeur de servitude d'utilité publique, après approbation. Ils sont opposables à tout mode d'occupation ou d'utilisation du sol. Les documents d'urbanisme doivent respecter leur disposition et les comporter en annexe (articles L.123 et L.126.1).

Ils traduisent l'exposition aux risques de la commune dans l'état actuel et sont susceptibles d'être révisés si cette exposition devait être sensiblement modifiée à la suite de travaux de prévention de grande envergure.

Conformément à l'article 4 du décret du 15 mars 1993, le présent rapport:

– Enonce les caractéristiques des risques étudiés, et en précise la localisation sur le territoire communal par référence aux documents graphiques

– Justifie les zonages des documents graphiques et les prescriptions du règlement, compte tenu, tant de l'importance des risques que des occupations et utilisations des sols de nature à les susciter, à les aggraver ou à en provoquer de nouveaux

– Indique les équipements collectifs dont le fonctionnement peut-être perturbé gravement ou interrompre durablement par la survenance d'une catastrophe naturelles

– Expose les mesures de prévention, de protection et de sauvegarde qui doivent être prises par les collectivités publiques, dans le cadre de leurs compétences en matière de sécurité civile, ainsi que celle qui pourront incomber aux particuliers. Elles pourront avoir un caractère réglementaire ou de recommandation.

L'élaboration du P.E.R., des secteurs de l'Ill et de la , a été prescrite par arrêté préfectoral du 16 mars 1987 suite à l'avis favorable des Conseils Municipaux.

* *

* TITRE 2

PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE GENERALE

CHAPITRE 1 SITE – SITUATION

La zone d'étude concernée par le P.E.R. se situe dans la partie Nord de la Plaine d'Alsace, à l'Est du Massif Vosgien, sur la rive gauche du Rhin.

Elle est délimitée à l'Est par le Rhin et à l'Ouest par les limites communales des villes qui la constitue:

STRASBOURG – ILLKIRCH-GRAFFENSTADEN – BISCHHEIM – – ESCHAU – FERGERSHEIM – – HOENHEIM – – OSTWALD –

Ces communes font toutes parties de la Communauté Urbaine de Strasbourg, ( C.U.S.).

L'agglomération strasbourgeoise est le pôle régional économique de l'Alsace. Ses fonctions sont à la fois industrielles et tertiaires puisqu'elle se place comme un noeud de communication et d'échanges vers l'Allemagne.

Les communes qui constituent la zone d'étude se différencient selon leur localisation spatiale par rapport à la ville-centre qu'est Strasbourg.

Les communes de la deuxième couronne, situées généralement à 10/15 km du centre ville de Strasbourg, sont de type périurbain, quelques-unes à dominante rurale.

L'agglomération strasbourgeoise doit faire face à d'importantes contraintes de site, du fait de conditions hydro-géologiques complexes. Dans la plaine du Rhin, le réseau hydrographique est dense, enchevêtré, et la nappe phréatique subaffleurante. Celle-ci est constituée des nappes ellane et rhénane qui s'interpénètrent du fait de la perméabilité de la puissante formation d'alluvions dans laquelle s'étend. * * * CHAPITRE 2 ASPECTS HYDROGRAPHIQUES

Toutes les communes de la zone d'étude ont une partie de leur territoire affectée par des inondations, soit du fait de débordements directs des cours d'eau, soit du fait de remontées de la nappe phréatique en relation avec ces cours d'eau.

Le réseau hydrographique comprend trois cours d'eau principaux:

LE RHIN: Il draine, du Sud au Nord, tout le réseau hydrographique de la plaine d'Alsace qui représente un bassin versant de près de 100 000 km². Il prend sa source dans les Alpes suisses et son régime, à la hauteur de Strasbourg, subit de ce fait l'influence alpine ( hautes eaux d'été et basses eaux d'hiver).

Son débit moyen annuel, à la hauteur de Strasbourg est de 1 100m³/s. De Bâle en Suisse jusqu'à Strasbourg, le Rhin ne reçoit aucun affluent sur sa rive gauche. C'est à l'aval de Strasbourg (à hauteur de la chute de ), que l'Ill conflue avec le Rhin.

Dès le XIXème siècle, le cours du Rhin a fait l'objet de nombreux aménagements parmi lesquels les premiers ont eu pour but la protection contre les inondations et la réunion de tous les bras du Rhin.

Ensuite des travaux de régularisation et de canalisation du Rhin ont été entrepris progressivement après la première guerre mondiale (la mise en service de la dernière chute actuelle sur le Rhin est intervenue à Iffezheim en 1974).

Les réalisations ont eu notamment pour effet de modifier les relations entre la nappe phréatique et le réseau hydrographique local.

La canalisation du Rhin a permis de protéger les riverains du Rhin canalisé contre la crue plus que millénaire.

L'ILL: Il prend sa source dans le Jura et draine les rivières vosgiennes (Doller, Bruche, ) sur un bassin versant d'environ 2 300 km².

Du fait de ses affluents vosgiens, l'Ill a un régime du type pluvio- nival, c'est-à-dire avec des basses eaux en été et en automne, des hautes eaux en hiver et au printemps.

En amont de Strasbourg, l'Ill reçoit trois affluents: la Scheer, l'Andlau et l'Ehn. Avant de traverser l'agglomération, l'Ill conflue avec la Bruche, puis le Rhin Tortu. A l'aval de Strasbourg, l'Aar rejoint l'Ill.

Les débits de crue et d'étiage de l'Ill sont contrôlés à , en amont de Strasbourg. Cela permet de garder un débit inférieur à 27 m³/s, lorsque la Bruche est en crue.

Dans l'agglomération strasbourgeoise le débit en provenance de l'Ill est donc relativement maîtrisé.

Dans le centre ville de Strasbourg, l'Ill se divise en deux bras pour former l'Aar dans lequel se jette le canal du Fossé des Faux Remparts qui contourne Strasbourg à l'Ouest. A l'aval de Strasbourg, l'Ill traverse le canal de la Marne au Rhin. A l'aval de La Robertsau, le cours n'est canalisé; il décrit de grands méandres avant sa confluence avec le Rhin à l'aval de la chute de Gambsheim.

LA BRUCHE: Elle prend sa source dans le massif vosgien et draine un bassin versant d'environ 700km².

Son régime est également du type pluvio-nival avec des basses eaux en été et en automne et des hautes eaux en hiver et au printemps.

Depuis jusqu'à Strasbourg, son écoulement se fait sous forme d'un réseau complexe: elle reçoit de nombreux ruisseaux temporaires ou pérennes, et une partie de ses eaux est dérivée dans le . Ce dernier retrouve l'Ill à l'aval de la confluence entre la Bruche et l'Ill à la Montagne Verte, aux abords immédiats de Strasbourg.

* * * TITRE 3

PARAMETRES PHYSIQUES DU RISQUE

Les différentes études hydrologiques effectuées sur la partie concernée du bassin versant ont été réalisées à partir des crues dites de référence:

– La crue décennale (elle a une probabilité d'occurrence de 10 ans) dont le modèle est calé sur la crue de février 1980.

– La crue centennale (elle a une probabilité d'occurrence de 100 ans) dont le modèle est calé sur la crue historique d'avril 1983.

CHAPITRE 1 TYPES D'INONDATION EN PRESENCE

Les inondations qui se produisent dans la plaine d'Alsace et en particulier dans la zone d'étude ont été occasionnées par trois types de crues:

– Les crues strictement ellanes, d'origine vosgienne, liées à la pluviométrie

– Les crues strictement rhénanes, d'origine alpine, liées à la fonte des neiges alpines et préalpines

– Les crues combinant les deux influences, et qui sont les plus importantes

Ces crues (augmentation des débits) entraînent notamment deux types d'inondations:

– Par débordement direct du lit majeur; les caractéristiques en sont étudiées dans le rapport technique réalisé par la SOGREAH

– Par remontée du niveau supérieur de la nappe phréatique; les caractéristiques en sont étudiées dans le rapport technique fait par le SGAL

Les inondations se définissent par quatre paramètres principaux:

– la hauteur d'eau , cause directe des dommages – la durée de submersion , qui est un des paramètres déterminant la gêne causée par un arrêt d'activité

– la présence de charges , qui peuvent provoquer des dégâts sous forme d'obturation ou de laminage.

* * *

CHAPITRE 2 L'ETUDE DE LA SOCIETE GRENOBLOISE D'EQUIPEMENT ET D'AMENAGEMENT HYDRAULIQUE (SOGREAH)

La SOGREAH a réalisé, en mars 1983, une étude avec élaboration d'un modèle mathématique de l'écoulement des crues de l'Ill et de la Bruche dans la traversée de Strasbourg.

Dans le cadre de l'élaboration des Plans d'Exposition aux risques d'inondation de l'agglomération strasbourgeoise, le Service de la Navigation de Strasbourg a confié à la SOGREAH un complément d'étude avec notamment une extension du modèle précité sur les secteurs suivants:

– sur la Bruche amont (sur une longueur de 8,8 km), du pont d'Eckbolsheim au pont de

– sur l'Ill aval à partir du limnigraphe du Chasseur Froid (quartier de La Robertsau) jusqu'au confluent avec le Rhin (sur une longueur de 19,5 km)

A l'appui de la présentation de l'extension et du réglage des modèles, la SOGREAH a présenté des tableaux de débits d'eau pour des crues décennales et centennales; puis des profils en long permettant d'observer quelles sont les lignes d'eau avec leurs hauteurs pour des tronçons de rivière et des profils en travers donnant aussi des hauteurs d'eau en des points précis.

De plus, SOGREAH a procédé à l'établissement des lois hauteur/débit (h/Q) sur l'Ill amont (en amont du barrage Olida) sur 10 km.

Dans un second temps, la SOGREAH a dressé des cartes des zones inondables par submersion en tirant comme conclusion principale que les zones inondées pendant 48 heures par la crue centennale correspondent approximativement aux zones de submersion lors du débite de pointe d'une crue décennale. les limites retenues pour la cartographie sont les suivantes:

* – celles des zones inondées par une crue décennale ( )

** – celles des zones inondées par une crue centennale ( )

– celles des zones inondées par une crue centennale pendant 24 heures

– la vitesse d'écoulement en lit majeur quand il s'agit d'un courant principale

* * *

CHAPITRE 3 L'ETUDE DU SERVICE GEOLOGIQUE D'ALSACE (SGAL)

En intervenant après la SOGREAH dont il a pris les mêmes conditions de niveau des rivières Ill et Bruche, le Service Géologique d'Alsace a conduit une étude à caractère hydrogéologique tendant à situer en tous points les potentiels d'eau contenus dans les sous-sols.

Le domaine de l'étude est celui de l'agglomération strasbourgeoise délimitée au Sud par Erstein et au Nord, à l'Est par le Rhin et à l'Ouest par une ligne Nord-Sud passant par les villages de , et .

Sur le plan géologique, on se situe ici dans la plaine alluviale rhénane. Les alluvions rhénanes très perméables occupent l'Est et le centre du secteur d'étude tandis qu'ils se raréfient à l'Ouest et au Nord-Ouest au profit d'alluvions vosgiennes moins perméables.

L'épaisseur des alluvions augmente d'Ouest en Est en passant de 80 mètres près d'Holtzheim à 100 mètres au niveau du Polygone soit au Sud de Strasbourg.

3.1 Modélisation de la nappe et calage du modèle

L'approche hydrogéologique permet de constater que l'essentiel des dommages causés par les inondations est dû aux remontées de la nappe phréatique.

* décennale: dont la période de retour est de 10 ans * * centennale: dont la période de retour est de 100 ans C'est pourquoi le SGAL a mis au point une modélisation de la nappe et a utilisé un modèle hydrodynamique pour en déterminer les paramètres. Les caractéristiques du modèle sont les suivantes:

– Utilisation d'un maillage carré de 6870 mailles, chacune d'elles faisant i1 km de côté. Dans les zones sensibles, la maille est de 250 m de côté, soit 16 petites mailles au km². On trouve ainsi 6240 petites mailles.

– Intégration de deux données principales qui sont:

– la transmissivité qui augmente d'Ouest en Est et qui régit le débit d'eau; elle se définit par le produit du coefficient de perméabilité (m³/s) par l'épaisseur de la nappe (m), elle s'exprime en m²/s.

– le coefficient d'emmagasinement: c'est-à-dire le rapport du volume d'eau emmagasiné (m³) par unité de surface de la nappe (m²), exprimée en m, sur la variation de la nappe hydraulique qui est le poids de la somme des quantités d'eau contenues dans une succession de couches sondées en un point, exprimée en m.

Le calage du modèle a été effectué en régime permanent de moyennes eaux pour la situation hydrologique du mois de janvier 1980: les niveaux calculés par le modèle correspondaient à plus ou moins 20 cm aux valeurs mesurées dans 80 piézomètres répartis sur la zone d'étude.

Ces résultats étant satisfaisants, le modèle a alors été calé en régime transitoire par référence à la crue de février 1980: les calculs ont montré que l'onde de crue était bien représentée.

Le modèle a ensuite été utilisé pour calculer les profondeurs de nappe pour des conditions de pluviométrie et de hauteur d'eau dans les rivières correspondant à des fréquences décennales et centennales.

3.2 Délimitation des zones sensibles

Elle est faite par la présentation des cartes d'égales profondeurs de nappe phréatique pour les crues décennales et centennales. On y distingue trois types de zones:

– une zone très sensible où l'épaisseur de terrain sec varie entre 0 et 1 mètre maximum

– une zone sensible où l'épaisseur de terrain sec varie entre 1 et 3 mètres

– une zone peu sensible où l'épaisseur de terrain sec est supérieure à 3 mètres.

* * * CHAPITRE 4 L'ETUDE DE SAGERI

L'étude de vulnérabilité dans le Plan d'Exposition aux Risques

L'approche économique des conséquences potentielles de la réalisation d'un sinistre d'origine naturelle ou technologique, donne aux services concernés un moyen de mesure de l'efficacité de mesure envisagées.

Cette démarche d'évaluation de la VULNERABILITE fait suite à une étude technique permettant de déterminer le niveau possible du risque en chaque point de la carte concernée, ce qui peut se concrétiser par une carte de niveau de risque ou d'aléa.

Ce concept a été introduit dans la loi de juillet 1982 relative à l'indemnisation des victimes de catastrophes naturelles.

Afin de mieux responsabiliser chaque propriétaire, l'Etat a été missionné pour réaliser des Plans d'Exposition aux Risques.

L'étude de vulnérabilité constitue une étape importante de la démarche qui permet de valider l'adéquation des mesures de prévention et/ou de protection selon les enjeux humains, sociaux et économiques.

La méthodologie proposée pour l'étape simplifiée des vulnérabilités, dont l'architecture est présentée dans les pages qui suivent, consiste:

– A établir une évaluation globale des dommages prévisibles, pour chaque zone homogène d'occupations et d'utilisations des sols et pour un (ou des) phénomène(s) d'intensité donnée pris comme référence.

– Puis à apprécier les pertes de toutes natures qui pourraient être encourues en cas de catastrophes en prenant en considération le contexte social et la structure des biens et activités exposées dans chacune des zones homogènes.

La superposition de la carte d'aléa(s) et des vulnérabilités ainsi appréciées permet de déterminer les mesures de prévention les mieux adaptées et les plus opportunes et de délimiter le zonage du P.E.R.

Pour ce faire, il convient de suivre les trois grandes étapes suivantes de la méthode: 1) Recherche des enjeux 2) Evaluation globale des dommages prévisibles par zone 3) Appréciation des vulnérabilités par zone qui passent par:

– d'une part, l'évaluation du coût économique global résultant de la survenance de l'aléa et qui cumule les coûts directs de reconstruction et/ou de remise en état et les pertes de production. Cette étude doit prendre en compte la valeur des biens et des activités exposées, les effets induits identifiables, et s'effectue à partir de ratios d'endommagement.

– d'autre part, la prise en considération de la (des) population(s) et de l'impact social que pourrait avoir la survenance de l'aléa, compte tenu de la spécificité du contexte local.

* * *

4.1 Recherche des enjeux

cette première étape est représentée sur le schéma suivant:

SCHEMA 1

Cartes informatives Cartes d'aléas

Choix de(s) l'aléa(s) de référence

Délimitation de zones homogènes d'occupations et d'utilisations des sols

Populations Biens et Equipements exposées activités sensibles exposés exposés Une fois que l'on a défini des zones homogènes au regard des occupations et utilisations des sols, il faut déterminer, pour chacune d'entre elles exposées à l'aléa, les trois éléments suivants:

– les populations

– les valeurs des biens et activités

– la valeur des équipements sensibles

* * * 4.2 Evaluation globale des dommages prévisibles par zone

Elle se schématise comme suit:

SCHEMA 2

Cartes informatives Cartes d'aléas

Choix de(s) l'aléa(s) de référence

Délimitation de zones homogènes d'occupations et d'utilisations des sols

Populations Biens et Equipements exposées activités sensibles exposés exposés

Ratios d'endommagement

Dommages Dommages aux Dommages aux aux biens et équipements personnes activités sensibles

Evaluation globale de dommages prévisibles par zone Cette deuxième étape consiste à appliquer aux valeurs des biens et activités précédemment évaluées des ratios d'endommagement correspondant au niveau de référence de l'aléa. Les ratios proposées résultent d'études réalisées durant la phase expérimentale d'établissement des P.E.R. ou d'études effectuées à l'étranger: en l'absence de données locales ils pourront être utilisés. Néanmoins, lorsque cela est possible et suivant la nature du risque, ces ratios peuvent prendre en compte la structure des biens et activités exposés.

De plus il convient d'évaluer les conséquences indirectes que peuvent avoir les dégâts aux équipements sensibles sur les personnes, les biens et les activités. Ces équipements sensibles sont: les postes électriques, les hôpitaux, les écoles, les cimetières, les bibliothèques, les stations d'épuration, etc...

On en déduit alors l'évaluation globale des dommages prévisibles par zone.

* * *

4.3 Appréciation des vulnérabilités par zone

La vulnérabilité peut se définir comme l'appréciation locale des pertes de toutes natures encourues en cas de catastrophe, pour l'aléa pris comme référence.

Après l'évaluation globale des dommages, cette appréciation doit prendre en considération le contexte social de la zone pour déterminer dans le règlement les mesures de prévention les mieux adaptées. Le schéma 3 qui reprend les schémas1 et 2, illustre la démarche complète.

Si, dans la zone considérée, la vulnérabilité est jugée acceptable sans mesures de prévention, cette zone est alors classée « Zone blanche » avec celles qui ne sont pas réputées exposées.

Si, dans la zone considérée, la vulnérabilité peut être rendue acceptable par des mesures de prévention opportunes, cette zone est alors classée « Zone bleue ».

Dans le cas contraire la zone est classée « Zone rouge ».

Zone rouge ou RS (Rouge par la Submersion)

Le haut niveau de risque et d'endommagement prévisible, rend cette zone impropre à la construction. Les biens et activités existants antérieurement à la publication du P.E.R. sans modifications autres que celles admises par le présent règlement, continuent de bénéficier du régime général de garantie prévue par la loi. Les zones rouges sont inconstructibles; toutefois, y sont autorisés, après études préalables et accord du service chargé de la police des eaux (1) à condition de ne pas aggraver les risques et de ne pas en provoquer de nouveaux:

a) Les travaux d'entretien et de gestion courants des constructions et des installations implantées antérieurement à la publication du plan, notamment les aménagements intérieurs, les traitements de façades, la réfection des toitures.

b) Sous réserve qu'ils ne fassent pas l'objet d'une occupation humaine permanente:

– les abris légers annexes des bâtiments d'habitation

– les constructions et installations directement liées à l'exploitation agricole ou forestière ou aux activités de pêche

c) Les travaux d'infrastructure nécessaires au fonctionnement des services publics

d) Tous travaux et aménagements de nature à réduire les risques

e) Les réparations effectuées sur un bâtiment sinistré dans le cas où la cause des dommages n'a pas de lien avec la nappe qui a entraîné le classement en zone rouge.

Zones bleues, BRN (Bleue par Remontée de Nappe) ou BS (Bleue par la Submersion)

Le niveau de risque est moindre et, suite aux études développées précédemment, il a été notamment déterminé que pour un seuil d'endommagement admissible, le niveau des locaux habitables et aménageables (en remontée de nappe et submersion) devait être implanté à une cote correspondant à la hauteur d'eau maximum atteinte lors de la crue centennale majorée de 30 cm.

Le respect des dispositions du P.E.R. conditionne la possibilité pour l'assuré de bénéficier de la réparation des dommages matériels directement occasionnés par l'intensité anormale d'un agent naturel lorsque l'état de catastrophe naturelle sera constaté par arrêté interministériel.

Pour les biens et activités implantées antérieurement à la publication (*) de ce plan, le propriétaire ou l'exploitant dispose d'un délai de cinq ans pour se conformer au présent règlement.

Zone blanche

Dans cette zone sans risque prévisible, ou pour laquelle le risque est jugé acceptable, sa probabilité d'occurrence et les dommages éventuels étant négligeables, il n'est prévu

1 Sur l'Ill: la Direction Départementale de l'Agriculture et de la Forêt en amont du pont SNCF, le Service de la Navigation de Strasbourg en aval de ce pont * La publication du plan est réputée faite le 30ème jour d'affichage en mairie de l'acte d'approbation (article 9 du décret n° 84-328 du 3 mai 1984) aucune mesure de protection particulière. SCHEMA 3

Cartes informatives Cartes d'aléas

Choix de(s) l'aléa(s) de référence

Délimitation de zones homogènes d'occupations et d'utilisations des sols

Populations Biens et Equipements exposées activités sensibles exposés exposés

Ratios d'endommagement

Dommages Dommages aux Dommages aux aux biens et équipements personnes activités sensibles

Evaluation globale de dommages prévisibles par zone

Evaluation globale de dommages prévisibles par zone

Faible Vulnérabilité par zone Forte

Acceptable sans Acceptable avec des mesures Pas de mesures mesures de prévention de prévention opportunes de prévention

Zone blanche Zone bleue Zone rouge TITRE 4

CARACTERISTIQUES DE LA ZONE EXPOSEE

La commune de ILLKIRCH-GRAFFENSTADEN se situe dans la première couronne de l'agglomération strasbourgeoise.

Dans la continuité du tissu urbain, elle constitue la banlieue Sud. Son territoire communal (2 221 ha), jouxtant ceux de Strasbourg et d'Ostwald, s'organise pour sa partie urbaine, comme u pôle économique secondaire dans l'agglomération et, pour sa partie non encore utilisée, comme la réserve foncière indispensable au développement futur de l'agglomération.

La partie urbanisée du territoire se situe entre l'Ill et le canal du Rhône au Rhin. Le centre ancien se situe à cheval sur la RN 83 qui traverse la commune du Nord au Sud.

Le tissu urbain est dans l'ensemble plutôt dense et constitué, en majorité, d'immeubles R + 2 à 8 à caractère résidentiel, en bordure des grands ensembles récents et quelques lotissements. En liaison avec une partie de l'université, un parc d'activités technologiques en cours de réalisation vient compléter les deux zones d'activités existantes.

La commune compte 22 307 habitants dont 1 256 estimés exposés à la crue centennale.

HYDROLOGIE

D'Ouest en Est, on trouve:

– l'Ill qui fixe la limite communale Ouest de la commune

– le canal du Rhône au Rhin qui scinde la commune en deux

– le ruisseau de Schwarzwasser qui se jette dans le Rhin Tortu

– le Rhin Tortu qui délimite la commune à l'Est et qui se jette dans l'Ill à son entrée dans Strasbourg, un peu en amont de la confluence Ill-canal du Rhône au Rhin

– d'anciennes gravières, désormais aménagées pour les loisirs TYPES DE CRUES ET ZONES CONCERNEES PAR LES INONDATIONS

D'amont en aval, soit du Sud au Nord, la commune se trouve dans le champ d'inondation de la crue centennale en plusieurs endroits.

Le secteur de la zone industrielle Sud est recouvert en partie par la crue centennale, de même que les quartiers en bordure Est de l'Ill, situés entre la RN 83 et le lit mineur, où l'on trouve des constructions de types variés. A cette latitude, l'île où se situe le « Domaine de l'Ile » avec un habitat disparate est en partie submergée en cas de crue centennale.

Sur la rive gauche, le secteur dénommé Wasserraedel est concerné en partie, puis à nouveau en rive droite, certains quartiers du centre ville, l'île de la Niederbourg, le Centre de Traumatologie et les berges de la zone pavillonnaire Nord. Le secteur d'Ostwinkel, boisé, est submergé presque totalement en cas de crue centennale de moins de 24 heures et à moitié par une même crue de plus de 24 heures.

La crue décennale qui s'étend partiellement sur la zone industrielle Sud, submerge les deux petites îles situées immédiatement en aval du Centre de Traumatologie, légèrement la zone pavillonnaire Nord mais ne fait qu'affleurer le secteur boisé d'Ostwinkel en face du centre ville d'Ostwald.

PARAMETRES PHYSIQUES DE L'INONDATION

Le cours de l'Ill sur la commune d'ILLKIRCH-GRAFFENSTADEN a un tracé peu rectiligne. Il se scinde à plusieurs reprises en deux ou trois bras laissant des îles occupées par des industries ou des résidences. Les berges de la rive droite de l'Ill ont un bord plus franc que celui de la rive gauche, ce qui limite l'étendue des crues centennales sur les quartiers urbanisés. Toutefois, le bois d'Ostwinkel fait exception à ce principe car occupant en terrain plat et vas l'intérieur d'un méandre, il n'échappe pas à la submersion lors d'une crue centennale de forte intensité.

Hauteur d'eau

Les crues décennales survenant sur le tronçon de l'Ill qui traverse ILLKIRCH amènent une hauteur d'eau de 0,25 m, d'une part sur la zone d'activités sportives qui borde la rive droite en amont de la commune et d'autre part très en aval sur les deux îles en partie bâties qui suivent le Centre de Traumatologie.

Les crues centennales font monter le niveau d'eau à 0,50 m sur la zone d'activités sportives comme sur les deux îles précitées.

Une crue de la même périodicité de cent ans mais d'une intensité forte a des conséquences plus importantes surtout dans le secteur en amont. La ZI Sud peut être recouverte par endroits d'une forte lame d'eau de 0,50 m sur plus de 30 ha et la zone d'activités sportives par 0,75m. Le Domaine de l'Ile et le quartier d'habitat varié situé entre le bras droit de l'Ill et la RN 83 peuvent être recouverts par 0,50 m d'eau. De même, le niveau d'eau autour de l'île de Niederbourg monte de 0,50 m et peut perturber l'activité générale de l'usine.

Plus en aval, le parc du Centre de Traumatologie est également recouvert par 0,50 m d'eau, la zone pavillonnaire Nord est effrangée jusqu'au niveau de l'autoroute A35 et la route de berge peut se retrouver submergée par 0,50 m d'eau sur une longueur de 500m.

Durée de submersion

L'occurrence d'une crue décennale de l'Ill sur le territoire communal d'ILLKIRCH- GRAFFENSTADEN n'a sur le bâti qu'une incidence limitée puisqu'il ne s'agit que des locaux de la zone d'activités sportives que l'on localise entre la EI Sud et l'urbanisation ancienne d'ILLKIRCH et plus en aval aux deux îlots voisins du Centre de Traumatologie qui comportent des habitations dont les abords peuvent rester immergés longtemps: soit de 4 à 10 jours.

Mais à l'échelle de la commune, la submersion de longue durée de type décennal est donc négligeable.

Les crues centennales de moyenne et forte intensité qui peuvent sévir entre 1 et 4 jours ont des conséquences plus importantes certes, notamment à l'Ouest de la ZI Sud où il existe des constructions dans le Domaine de l'île et à la sortie d'ILLKIRCH en bordure de la zone pavillonnaire Nord, mais les zones exposées à ce type de crue restent très minimes au regard de la surface construite de la commune.

La zone principalement recouverte est de 30 ha sur la ZI Sud mais pendant une courte durée: 1 à 2 jours en règle générale.

Vitesse du courant

En régime normal, la vitesse du courant dans ILLKIRCH est variable au gré de défluences et confluences successives en raison des deux barrages des usines électriques.

En période de crue, seuls les évènements centennaux de moyenne ou forte intensité qui recouvrent des surfaces significatives sont à prendre en compte.

Mais que ce soit sur les terrains voisins de la ZI Sud ou sur les franges d'habitat urbain concernées, la vitesse du courant reste très inférieure à 0,50 m/s et ne peut provoquer un affouillement dommageable. Elle est d'environ 0,20 m/s dans le champ d'inondation de la ZI Sud et de 0,30 m/s aux passages plus resserrés. REMONTEE DE LA NAPPE PHREATIQUE ET ZONES CONCERNEES

Si les inondations par submersion sur la commune d'ILLKIRCH présentent des inconvénients limités, il en est à peu près de même pour les remontées de nappe dans les secteurs urbanisés.

Une partie très importante de la ville dispose en période de crue centennale d'une épaisseur de terrain sec qui varie entre 1 et 3 m selon les secteurs.

Ainsi, les quartiers les moins vulnérables sont au Nord, la zone pavillonnaire d'Handwegfeld, un quartier de lotissement résidentiel et d'immeubles situés entre la RN 83 et le canal du Rhône au Rhin, le secteur de la Cité Technique du Bâtiment et la zone pavillonnaire Sud proche du canal du Rhône au Rhin.

Seules apparaissent sporadiquement en centre ville, des petites zones très circonscrites où la nappe est à moins d'un mètre sous le sol. Il en est de même dans la zone pavillonnaire Nord à la limite du quartier Neudorf de Strasbourg.

A ces zones de forte vulnérabilité, il convient d'ajouter les abords de la ZI Sud et ceux de l'Institut Universitaire de Technologie dans le secteur de Breitsee.

PRESENTATION DU ZONAGE

Compte tenu de la nature des aléas décrits ci-dessus et de la vulnérabilité des zones concernées, le zonage du PER de la commune d'ILLKIRCH-GRAFFENSTADEN comprend:

– aucune zone rouge de submersion dans la partie amont de l'île de la Niederbourg

– une suite de zones bleues de submersion en rive droite de l'Ill. En ce qui concerne la zone bleue de submersion dans la partie centrale de l'île de la Niederbourg, une étude complémentaire effectuée par SOGREAH a permis de montrer qu'il s'agit d'une zone bleue de stockage ne participant pas à l'écoulement des crues et qu'il était possible d'y autoriser des occupations et utilisations des sols respectant les prescriptions réglementaires (2)

– de nombreuses zones bleues de remontées de nappe (correspondant aux zones pour lesquelles l'épaisseur de terrain sec est inférieure à 1 m)

– assez dense dans la partie Sud de la commune – disséminées dans la partie Est de la commune

2 En conséquence, la disposition qui interdit, dans les zones bleues d'écoulement des crues, les constructions dont la longueur transversale au flux d'écoulement principal est supérieure à 25 m, ne s'applique pas à l'île de la Niederbourg.