« Univers, vous avez dit... Univers?»

Une sélection d’œuvres de May Angeli Glen Baxter Enki Bilal Dado Gilbert Fastenaekens Gabriela Gonzalez-Segura Eric Helluin Richard Texier Raymond Waydelich May Angeli

Est-ce parce qu’elle est née (à Clichy, le 6 août 1937) d’une mère ca- tholique de noblesse mi- bretonne, mi-gasconne, et d’un père juif ash- kénaze tchèque que May Angeli est si attentive aux métissages cultu- rels? Son œuvre, en tous cas, est un bel exemple de tolérance et d’ou- verture d’esprit. Ancienne élève de l’école des Métiers d’art de , elle fit ses premiè- res armes aux éditions de la Farandole puis au Père Castor , travaillant alors à la gouache, à l’encre et à l’aquarelle et mélangeant parfois ces différentes techniques qu’elle continue à utiliser de façon occasion- nelle. Mais en 1980, elle fait un premier stage de gravure à Urbino qui fut pour elle une révé- lation. C'est Régine Lilensten, fondatrice et directrice du Sorbier qui, la première, fut séduite par la vigueur et l’audace des gravures de May Angeli. De là l’édition des Histoires comme ça de Kipling, puis du Joueur de flûte de Hamelin , ou encore de Qui perd la boule? où elle expéri- mente avec bonheur la linogravure qu’elle utilise largement dans ses animations scolaires. Elle reviendra, pour Thierry Magnier (exceptionnel Chat dont l’absence de texte et l’écono- mique trichromie renforcent l’énergie graphique) ou pour Bilboquet, Syros et Grimm Press, aux xylographies dont elle possède une rare maîtrise, éditant parallèlement des livres d’artis- tes imprimés avec les prestigieux caractères de l’Imprimerie nationale. Plusieurs albums en xylographies ont été primés ou sélectionnés à Bologne et Bratislava. Pe- tite histoire des langues qui reçut le Prix Octogone en 2002, Petite histoire du temps , Petite histoire de la guerre et de la paix , Voisins de palmier, Qui de l’œuf ? Qui du poussin? , Je ne peux pas m’habiller, Carotte ou pissenlit, Petit ou Ma clématite chérie sont de belles réussites graphiques. D’une adresse singulière dans le coup de gouge, à la fois précis et énergique, elle est virtuose dans l’usage de la couleur, jouant harmoniquement des superpositions d’en- cres et utilisant, dans ses compositions, les aspérités et veines du bois de fil. Elle écrit souvent ses textes, non sans un véritable bonheur de plume, mais a récemment ré- alisé la gageure d'illustrer à l’ancienne, xylogravés uniquement en noir et blanc, deux ro- mans de Jules Verne, L'Invasion de la mer et Le rayon vert où elle sert admirablement le cli- mat vernien. Sensible au monde de l’enfance, elle en saisit avec tact les émois et les blessures ( La gri- bouilleuse ). Amoureuse de la Tunisie où elle travaille régulièrement, elle s'est souvent inspirée de ses at- mosphères, ainsi dans Souks et saveurs en Tunisie ou le remarquable Dis-moi où l'humour se mêle à l'émotion pour évoquer avec brio l'élection du site de Carthage. Janine Kotwica , Juillet 2008

May Angeli Sans titre 2000 Gravure sur bois H : 45 cm ; L : 55 cm Artothèque du centre Legendre May Angeli

Pour en savoir plus sur les différentes techniques de l’estampe

http://www.artotheque-caen.net/?nomRubrique=collection&nomPage=techniques_de_l%A4estampe

Quelques pistes pour la classe

En utilisant la technique du monotype, engager avec les élèves un travail plastique autour : - du végétal, - de l’animal, - de l’objet manufacturé, - du signe...

João Vilhena Sans titre 1999 Buvard sur acrylique monotypes H : 65 ; L : 50 cm Collection privée

Bibliographie sélective Glen Baxter

L'artiste anglais Glen Baxter naît en 1944 à Leeds. Glen Baxter suit des études d’art à Londres puis abandonne la peinture en 1970 pour se consacrer à l’écriture de poèmes, de nouvelles et au dessin. Glen Baxter crée une formule de dessins légendés qui devient sa mar- que de fabrique. Il réalise ses dessins à l'encre de chine et au crayon gras. Le dessin, qui évoque les livres illustrés pour enfants du début du vingtième siècle, est toujours cerné à l'encre tandis que la couleur rem- plit totalement le motif. Ses personnages, à l'attitude figée, sont des explorateurs en casque colonial, des étudiants en blazer, des cow-boys... placés dans des situations absurdes et extravagantes, aux mi- lieux desquelles ils restent impassibles. Glen Baxter ajoute des commentaires délirants, obtenant ainsi un effet de décalage. Outre Raymond Roussel, Glen Baxter puise son inspiration chez Lewis Caroll, Alfred Jarry, Man Ray, Samuel Beckett, etc. Le public retrouve régulièrement des vignettes de Glen Baxter dans les pages de l’Obser- ver, du Monde ou du New Yorker dans lesquelles il met en évidence l’absurdité des appa- rences et le potentiel comique du réel.

Glen Baxter Le dernier mystère Sérigraphie 2002 H : 40 cm ; L : 50 cm Artothèque du centre Legendre

D’autres œuvres de Glen Baxter Glen Baxter

Glen Baxter et le monde de l’Art...

Quelques pistes pour la classe Bibliographie sélective

Autour du non-sens et de l’écart : - Détourner des cartes posta- les existantes (légendage, photomontage, collage), - Inventer des métiers imagi- naires et les dessiner, (exemple : Travailleur du chapeau, coureur cycliste en lavabo, conducteur de nuage, dresseur de courants d’air, etc.), - Associer des images sous la forme d’un rébus, ou sur le principe de « marabout de ficelle », René Magritte Par tirage au sort dans le dic- La clé des songes tionnaire légender des ima- 1930 Huile sur toile ges. H : 81 cm ; L : 60 cm Collection privée Liens vers le Web

http://www.glenbaxter.com/

http://www.youtube.com/watch?v=g30wvsqXZhY Enki Bilal

Né en 1951 à Belgrade en Serbie, Enki Bilal rejoint son père en France en 1961, puis étudie à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris. Il publie son premier album BD, Les Pha- langes de l’ordre noir , en 1979. Après avoir travaillé avec le scénariste Pierre Christin, il devient en 1981 son propre scénariste. En 1982, il est décorateur de cinéma. En 1987, il reçoit le grand prix d’Angoulême. Depuis 1989, Enki Bilal se consacre également à la réalisation de films pour le cinéma. Les images d’Enki Bilal sont immédiatement reconnaissables, évoluant du noir et blanc à la couleur, de l’encre de chine et des hachures à l’acrylique et aux pastels, de la bande dessinée au cinéma et à l’art contemporain. Elles nourrissent l’imaginaire de centaines de milliers de lec- teurs et de spectateurs. Poète de l’image Enki Bilal ne peut se satisfaire d’un matérialisme qu’il ne cesse de réinterpréter selon ses vues. À ce titre, il ne se considère pas comme un auteur ré- aliste. « Deux choses m’ennuient : la reproduction du réel et les changements du réel, je ne veux ni être dans le calque, ni dans le train qui suivrait l’actualité. Je suis de plain-pied dans le réel, mais un réel qui aurait été brouillé, relu, vicié par une mémoire devenue déficiente.»

Enki Bilal Liège 2001 Lithographie H : 50 cm ; L : 40 cm Artothèque du centre Legendre

Liens vers le Web

http://bilal.enki.free.fr/ http://www.youtube.com/watch?v=MjpUdm94T28 http://enkibilal.arts-et-metiers.net/

Mécanhumanima l, Enki Bilal au Musée des arts et métiers du 04 juin 2013 au 05 janvier 2014 Le Musée des arts et métiers présente, en collaboration avec 9eArt+, organisateur du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, du 4 juin 2013 au 5 janvier 2014, une exposition exceptionnelle associant l’œuvre d’En- ki Bilal au patrimoine scientifique et technique du Musée des arts et métiers. Découvrez le site web dédié à l'exposition Mécanhumani- mal, avec des contenus exclusifs. « Je fonctionne par imprégnation et par obsession, et je ne suis pas arrivé au bout de mon monde. » Enki Bilal Enki Bilal

Quelques pistes pour la classe

Science et fiction : L'homme-machine, ou la machine-humaine? - Engager avec les élèves un travail de réflexion autour du questionnement suivant : Qu’est-ce qui différencie l’homme de la machine ? (La création, le travail, l’apprentissage, les sentiments, la pensée, l’humour ?…) S’agit-il d’une création purement humaine ou bien y a-t-il eu une intervention extra- terrestre ou surnaturelle ? Les matériaux utilisés sont-ils organiques, de synthèse ou naturels ? La créature est-elle pourvue d’une conscience ? Représente-t-elle une aide ou une menace pour les humains ? Dans quels buts a-t-elle été créée ?) - A partir d’une banque d’images, rechercher des critères de classement et construire le lexique d’un monde mécanique imaginaire, (Machine, androïde, biomécanique, automate, ordinateur, cyborg, humanoïde, …) - Matérialiser par le dessin, le collage, l’assemblage, le modelage, quelques éléments de ce monde mécanique, - Réaliser le « vrai-faux-vrai » carnet d’entretien d’un Cyborg.

Bibliographie sélective Dado

Dado est un Artiste yougoslave, né en 1933 à Cetinje (province du Monténégro), et mort à Pontoise, en France, le 27 novembre 2010. Miodrag Djuric, dit « Dado », est un peintre, dessinateur, graveur, sculpteur. Arrivé en France en 1956, il se fait très rapidement remarquer par Jean Dubuffet qui le présente à Daniel Cordier. Celui-ci deviendra alors son principal mar- chand pendant plusieurs années et participera à la mise en place de sa renom- mée internationale. L’œuvre peint et dessiné de Dado s’étend sur presque six décennies. Ses toiles, généralement de très grand format, sont pour la plupart des huiles, mais il a également réalisé des peintures acryliques sur des supports divers tels que le bois et le métal. Même si son univers pictural est facilement reconnaissable, son style tout comme sa technique picturale ont considérablement évolué au fil des années. Dans une recherche constante de l’é- nergie dans cet univers organique, l’artiste abandonne progressivement une technique valori- sant la palette des nuances et le souci du détail au profit de compositions aux couleurs plus tran- chées et au dynamisme plus intense. Les Limbes ou Le Massacre des Innocents (1958-1959), La Grande Ferme (hommage à Bernard Réquichot) (1962-1963 ), Le Diptyque d’Hérouval (1974) et L’École de Prescillia (2001-2002) , toutes conservées au Centre Pompidou, Musée national d’art moderne (Paris), témoignent de cette évolution. À partir des années 1990, Dado s’investit dans des projets ambitieux de peintures murales. Ses ré- alisations les plus abouties sont le blockhaus de Fécamp, l’ambassade de la IVe Internationale à Montjavoult, Les Orpellières (une ancienne cave vinicole près de Sérignan, dans l’Hérault) et Le Jugement dernier dans la chapelle Saint-Luc, à Gisors (Eure), ancienne léproserie. Le dessin fut le médium de prédilection de Dado dès ses débuts. Il privilégia d’abord la mine de plomb et l’encre de Chine. Au fil du temps, il recourut également à des techniques mixtes en uti- lisant à la fois la gouache, la mine de plomb et l’encre de Chine, réalisant notamment d’impo- sants collages. Source : Artothèque de la ville de Poitiers

Œuvre à rapprocher de :

Dado Hieronymus Bosch La grande ferme, hommage à L'Enfer (volet de droite du triptyque du Bernard Réquichot Jardin des Délices) 1962-1963 1480-1490 Huile sur toile Huile sur panneau de bois H : 195 cm ; L : 392 cm Musée du Prado, Collection Centre Pompidou Dado

Dado Sans titre Gravure H : 96cm ; L : 71 cm Artothèque du centre Legendre, Compiègne

D’autres œuvres de Dado :

Dado Dado Dado Dado Sans titre Sans titre Sans titre Sans titre 2007 2009 2009 2007 Encre et gouache sur papier Encre sur papier Encre sur papier Encre et gouache sur papier H : 46 cm ; L : 30 cm H : 31,5 cm ; L : 24,5 cm H : 31,5 cm ; L : 24,5 cm H : 46 cm ; L : 30 cm Fonds Dado Fonds Dado Fonds Dado Fonds Dado

Lien vers le Web

http://www.dado.fr/

Dado dans son atelier, mai 2009 Photographie : Domingo Djuric Dado

Quelques pistes pour la classe

Créer un animal imaginaire

Cadavre exquis Sur un même support, chaque élève, dessine, successivement, la partie du corps prévue (tête et cou, corps, pattes …). Il peut choisir la forme de l’élément à dessiner, mais aussi le tirer au sort parmi un ensemble de fragments d’images. L’animal fantastique résultera de ce travail collectif. Il est également possible, de cacher la partie dessinée en pliant le support de façon à ne laisser apparaître que les lignes à continuer. L’aspect de l’animal ne sera, alors, découvert qu’en fin de travail.

Cadavre exquis Paul Nougé et René Magritte 1929, 9 X 21 cm Gilbert Fastenaekens

Gilbert Fastenaekens est un photographe belge né en 1955.

Rapidement reconnu pour son travail photographique sur les paysages urbains de nuit, il participe à la Mission photographique de la DATAR en France en 1984. Il photographie des espaces industriels de nuit dans la région de la Lorraine, ce parti pris conférant une tonalité poétique à ses clichés. L'œuvre de cette période est réunie dans les livres Nocturne (1984) et Essai pour une archéologie imaginaire (1994). Le prix Kodak de la critique photographique en France lui est décerné en 1986.

En 1987, lors d'une mission photographique sur le territoire de Belfort (Les quatre saisons du territoire), il joint à la notion de paysage, circonscrit à un petit périmètre, toute la force d'une expérience intimiste qui prendra toute son ampleur en 1988 dans le périmètre dé- limité d'une forêt en Champagne-Ardenne sous le titre de Noces . Parallèlement, de 1990 à 1996, Gilbert Fastenaekens a poursuivi un travail sur Bruxelles, publié sous le titre Site (ARP Editions, 1996), nous amenant à questionner le sens profond de la ville et de son développement, autant que son fondement et la logique qui y a cours. Dans ce cadre, il initie et participe à 04° 50° La Mission photographique à Bruxelles (1991), il prend part à la Mission du Conservatoire du Littoral (1995), l'Observatoire national photographique du paysage (1996) et Linea Di Confine (2000).

L’ensemble de ses œuvres photographiques récentes présente principalement des éléments de paysage urbain qui implique progressivement le spectateur, d’un traitement plutôt sculptural de l’architecture à une vision de plus en plus ouverte, poétique, voire théâtrale de la ville. Au dé- part d’un abondant corpus photographique issu d’une réflexion en profondeur menée depuis une quinzaine d’années sur l’architecture et l’espace urbain de Bruxelles – murs aveugles, murs rideaux, chantiers et dents creuses urbanistiques, etc. – l’artiste a sélectionné des images d’une grande densité formelle. A partir de 1993, Gilbert Fastenaekens, mène une activité d'éditeur ayant comme ligne éditoriale le paysage dans la photographie contemporaine (ARP Editions).

Gilbert Fastenaekens Le Creusot, France 1984 Photographie H : 50,7 cm ; L : 60,5 cm Artothèque du centre Legendre

Lien vers le Web

http://missionphoto.datar.gouv.fr/fr/fastenaekens-gilbert Gilbert Fastenaekens

D’autres œuvres de Gilbert Fastenaekens:

Gilbert Fastenaekens Photographies extraites de la série : Essai pour une archéologie imaginaire, espaces industriels en Lorraine 1984 Format des photographies H : 50,7 cm ; L : 60,5 cm Copyright Datar

Quelques pistes pour la classe

Engager avec les élèves un travail photographique et de dessin autour des thématiques et des sujets suivants : - la friche industrielle, - les variations climatiques (Lumières et ombres, ciels, nuages), - l’espace urbain ou naturel (en variant les cadrages, les points de vue, les postures..), - la ville à la campagne (espaces de verdure, jardins ouvriers etc.), - la collection personnelle (morceaux de paysages urbains ou ruraux préférés, morceaux de paysages détestés), - le fragment urbain ou rural (micro-paysages ).

Œuvre à rapprocher de :

L’oeuvre de Michel Séméniako s’inscrit dans une double articulation. Depuis 1980 il photographie de nuit paysages, architectures et objets. Il privilégie les lieux de mémoire sur lesquels il interv ient à l’aide de faisceaux lumineux. Pratiquant des temps d’exposition très longs, il se déplace, sans jamais apparaître, dans l’espace photographié qu’il éclaire à la torche électrique. En redessinant des contours fictifs, en multipliant les directions d’ombre et de lumière, il sculpte des v olumes qui transposent les objets et les paysages dans un univers onirique où les frontières entre v isible et inv isible, réel et imaginaire s’entremêlent. Dans sa série « Exil », il met en scène des personnages dans des dé- cors nocturnes. Son deuxième axe de recherche est d’inspiration so- Michel Séméniako ciale. Il s’interroge sur le tissu social et plus spécifiquement sur la rela- Les couleurs du Vimeu, ancienne sucrerie, tion entre identité et altérité. Pour cela, il a réalisé plusieurs séries de Beaucamps « photographies négociées » où le sujet photographié participe acti- 2007 vement à la création de l’image autour d’une proposition av ancée Photographie par Michel Séméniako et devient ainsi co-auteur des images H : 90 cm ; L : 120 cm produites. Collection privée Gabriela Gonzalez-Segura

Née en 1972 à Mendoza, Argentine. Gabriela Gonzalez Segura vit et travaille depuis janvier 1999 en France en perfectionnant d'abord son travail de gravure dans l'ate- lier Torben Bo Halbirk à Paris. En 2006, elle s'installe à Chatillon-sur-Loire pour ouvrir son propre atelier. Elle est membre fondateur de l’association Arteria, coorganisateur de l’événement Arts dans la rue à Chatillon-sur-Loire.

Gabriela Gonzalez Segura Vosges 2001 Gravure sur cuivre H : 55 cm ; L : 75 cm Artothèque du centre Legendre

D’autres œuvres de Gabriela Gonzalez-Segura :

Gabriela Gonzalez Segura Gabriela Gonzalez Segura Rue Mouffetard Mis Ventanas 2001 2001 Gravure sur cuivre Gravure sur cuivre H : 30 cm ; L : 24 cm H : 66 cm ; L : 56 cm Collection privée Collection privée Gabriela Gonzalez-Segura

Quelques pistes pour la classe

Les fragments « remarquables »

Dans le cadre d’une promenade urbaine, engager un travail de collecte (photographies et cro- quis) autour du « fragment » urbain. Les croquis et les photos seront localisés sur le plan de la ville, accompagnés d’un texte permet- tant à des groupes de touristes d’effectuer ces différents parcours urbains… Sujets possibles : Les portes Les poignées de portes Les fenêtres Les grilles Les façades Le mobilier urbain Les vieilles pierres Les vieux murs, etc.

Jeux de miroir Mettre en scène l’espace de la cour de récréation

Construire un abécédaire en effectuant une promenade urbaine. Outil : appareil photo numérique + carnet (Noter par écrit avec une précision chirurgicale le lieu de la prise de vue) Eric Helluin

A propos de la série « Vues de l’Amer » C’est une série qui compte plusieurs types de réalisations : Des dessins à l’encre et au graphite sur papiers, des gravures à l’eau-forte, imprimées sur Velin d’Arches. Des dessins gravés sur acier galvanisé 200X100cm, oxydés aux in- tempéries. Un amer est un point de repère marqué sur une carte et repérable visuellement dans le paysage par sa verticalité. Cela peut être un château d’eau, un cloché, une cheminée d’u- sine, un rocher à la forme spécifique… Les amers servent aux navigateurs à faire le point pour se repérer sur une carte. Ici c’est aussi l’amertume de l’acide utilisé pour la gra- vure, et celle du temps qui passe et qu’il fait.

Eric Helluin Vues de l’Amer 1996 Gravure H : 74 cm ; L : 105 cm Artothèque du centre Legendre

Eric Helluin, exposition, maison de la culture d’Amiens 1999 Eric Helluin

Eric Helluin Série : Vues de l’Amer 1996 Gravures à l’eau-forte, imprimées sur Velin d’Arches H : 40 cm ; L : 20cm Collection privée

« Mon travail est une suite d’allers-retours métaphoriques entre la gravure à l’eau-forte, le temps qui passe et qu’il fait, la navigation à la voile et la nécessité de me situer. Dans beaucoup de mes travaux, le dessin est associé à un volume, ou à la photographie d’un objet. Formellement, le volume ou la photographie est un élément solide que va venir détourner, diluer, dissoudre la fluidité du dessin. Le dessin, par son graphisme, peut s’écouler, se répandre, occuper tout l’espace qui lui est offert, comme un liquide au fond d’un récipient. L’objet associé au dessin peut être surdimensionné par ce dernier. S’il est ici fiché dans le sol, son ombre portée dessine les sillons d’un champ. À un autre moment, il devient la digue d’un port ou les remparts d’une ville. Il lui arrive aussi d’être bousculé et de laisser un estuaire s’épandre. Des relevés bathymétriques feront de lui un gouffre si les courants de la mer ne l’emmènent pas à la dérive. »

Quelques pistes pour la classe

Autour du paysage et du point de vue : - Réaliser à partir de différents endroits du village ou de la ville une série de photographies du clocher de l’église ou d’un bâtiment à l’identité remarquable - Réaliser sur un trajet défini une dizaine de photographies ponctuant le parcours : réfléchir avec les élèves au choix des lieux de « ponctuation ». Choisir cadrage, grosseur de plan, point de vue, afin de restituer au mieux une perception poétique et personnelle des lieux photographiés - Réaliser une série de photos ou de croquis de l’école autour des critères suivants : formes géométriques, couleurs, matière, lumière et ombre (Considérer la cour de l’école comme un paysage à part entière).

Œuvre à rapprocher de : Richard Texier

Richard Texier est né en 1955 en France, près de l’océan où il travaille et sé- journe régulièrement. Il est reconnu aujourd’hui comme l’un des artistes les plus importants de sa génération.

Il a commencé très jeune à peindre. Sa passion pour l’histoire de l’astronomie lui inspire une cosmographie personnelle nourrie des schémas anciens de mé- caniques célestes, des atlas du ciel et des grands concepts qui régissent le cosmos ; la suite Théoria Sacra en est un exemple.

Depuis 1992, il développe une œuvre sculptée faite d’instruments de pilotage et d’animaux mythiques. Pour Richard Texier, la conquête du ciel et l’hybridation sont les deux grands desseins de l’humanité.

Son œuvre est présente dans de nombreuses collections publiques et privées, tant en France qu’à l’étranger. De très grands musées lui ont consacré une exposition : musée national de Taïwan, musée du Luxembourg , musée de la Marine à Paris, musée du Botanique à Bruxelles, Pavillon de la Culture à Moscou, musée des Beaux-Arts de . Alisan Fine Art gallery de Hong-Kong et galleria San Carlo de ainsi que M Art Center de Shang- hai viennent de présenter son travail récent.

De nombreux films et ouvrages sont dédiés à son œuvre notamment une importante monographie signée Patrick Grainville aux éditions de La Différence, un ouvrage écrit par Kenneth White aux édi- tions Palantines et une monographie récente écrite par Daniel Pennac pour les éditions Flammarion .

La course du dragon Machine à éclipse 2011 Sculpture Bronze 1995 H : 157 cm ; L : 76 cm ; P : 73 cm H : 258 cm ; L : 70 cm Richard Texier

CARTOGRAPHIE DANS CE QU'IL Y A DE PLUS HUMAIN

En faveur d'un Héros digne des premiers âges Du naissant Univers. Jean-Baptiste Rousseau , Ode à M. Le comte du Lac

Dans son œuvre sur papier, Richard Texier déplie ses cartes, rédige des manuscrits, joue avec les lettres, mais, plus encore, nous montre ses itinéraires célestes, ses lieux de spéculation poétique, ses rouces, ses voies, ses passages, ses chemins de traverse. Mettant sur le même plan gaufré, on- dulé, incisé, ses cartes marines et ses cartes d'état-major, routes du ciel et routes de la terre, che- mins du feu et voies de l'air. Richard Texier est un démiurge qui ouvre ses grimoires, qui travaille tel un alchimiste à découvrir le secret de la pierre lithographique philosophale. Sans fin ni début, il recycle des morceaux d'infini, des itinéraires intranquilles, des courants magnétiques et ses instruments de mesure sont multiples: toupies, sextants, compas, boussoles, théodolites, équerres, signaux, calendriers, Voie lactée, Ho- rizon, Machine à horizon , Mecanic circus, ancres à continent, pointes à tracer - pour accueillir le geste et le corps en leur territoire. Sur le chemin, qui serait celui, luisant, de l'escargot sur la pierre, il tend un miroir argenté et regarde la Voie lactée. Entre le premier et la seconde, dans cet es- pace qui n'a ni début ni fin, il attend et tend ses filets. Les équinoxes fluent et refluent, les courants magnétiques ondulent, le soupir des galaxies passe, chargé de sable et de pigments. Dans les mailles de son calendrier lunaire, il fréquente une moisson de bois flottés, les os tranquilles des morts qu’il prend soin d’effacer. Ici, la queue d’une comète, là les restes volcaniques du temps : une peinture de l’état d’esprit. Une manière d’accommoder les principes, plus humaine que l’homme vrai. Texte de Gérard de Cortanze pour l’ouvrage Richard Texier « La route du levant », l’œuvre gravé

Le chemin de l’horizon Génération d’ouest Magellan Gravure à la pointe sèche et Lithographie monotype en noir Gravure à la pointe sèche et carborundum sur carborundum sur papier BFK et ocre, sur papier Johannot, papier vélin d’Arches, par l’atelier Tanguy Garric Rives, par l’atelier Tanguy par l’atelier le Petit Jaunais à à Paris Garric à Paris Nantes. Edition Tréméac à Tirage de 33 exemplaires signés et numérotés de Tirage de 50 exemplaires signés Nantes 1/33 à 33/33 et numérotés de 1/50 à 50/50 Tirage de 44 exemplaires signés Format du papier : 75 x 105 cm Format du papier : 50 x 40 cm. et numérotés de 1/44 à 44/44 Format de l’œuvre : 60 x 79 cm Format de l’œuvre : 30 x 24 cm Format du papier : 50 x 45 cm Format de l’œuvre : 36 x 29 cm Richard Texier

D’autres œuvres de Richard Texier

Rien de plus qu'un chaosmos Peinture Théoria Sacra H : 114 cm ; L : 146 cm Peinture H : 180 cm ; L : 180 cm

Machine à viser Sculpture H : 194 ; L : 60 cm

Théoria Sacra Peinture H : 120 cm ; L : 200 cm

Cage à bonheur Sculpture Turben 2004 2002 H : 39,6 cm ; L : 32 cm ; Boîte et sculpture P :15 cm Env.18 cm x 26 cm x 32 cm

Richard Texier

Quelques pistes pour la classe

Détourner une carte/ caviarder Dessiner ou peindre directement sur une carte, taches, symboles, lignes, signes graphiques… pour imposer son propre code. Se servir des formes existantes pour faire apparaître des images. Créer une carte Partir des taches ou des particularité d’un support pour les transformer en territoires inconnus. Vieux papiers tachés, photographies de murs dégradés, graffitis, papiers imprimés… Partir d’un texte descriptif tiré du dictionnaire des lieux imaginaires (voir bibliographie) et in- venter la carte correspondante. On veillera à travailler le support : papier, tissu, feuille de plas- tique ou de métal, fichier numérique. Partir d’une carte vierge de toute indication et y intégrer textes, symboles et couleurs...

Lien vers le Web

http://www.richardtexier.com/

Bibliographie

Richard Texier Richard Texier et Patrick Grainville La route du levant, l’œuvre gravé Editeur : Editions de la Différence Richard Texier, texte de Gérard de Les outils du navigateur Collection : Mains et merveilles Cortanze Richard Texier, texte Editeur : Somogy d’Emmanuel de Fontainieu Editions : Le temps qu’il fait Raymond-Emile Waydelich

Sur terre, dans l’eau ou dans les airs, curieux, chargés ou non, les v éhicules de Raymond-Emile Waydelich sont toujours en mouvement. L’artiste alsacien aborde depuis de nombreuses années le thème de la « Mobilité ». Voitures, bateaux et avions sont représentés dans ses peintures ac- tuelles mais aussi dans celles des années passées. Ses dessins humoristiques sont d’une intense ingéniosité et stimulent bien souvent la réflexion. Ayant su conser- ver un plaisir enfantin dans la créativité, l’artiste touche par ses œuvres un pu- blic de tous les âges. Né à Strasbourg en 1938, étudiant à l’Ecole Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg et de Paris, l’artiste expose individuellement ou en groupe dans le monde entier depuis 1974.

Raymond-Emile Waydelich Skud 1990 Gravure H : 76 cm ; L : 56 cm Artothèque du centre Legendre

D’autres œuvres de Raymond-Emile Waydelich

Raymond-Emile Waydelich Série « Afrika dream » 2008 Gravures à l’eau forte Collection privée

Lien vers le Web

http://www.youtube.com/watch?v=zDgHdmISHlo

Raymond-Emile Waydelich

Quelques pistes pour la classe

Inventer un moyen de transport imaginaire -terrestre -aérien -maritime Réaliser le manuel de pilotage du moyen de transport -tableau de bord, consignes de sécurité, procédures de mise en marche, cartes de navigation... Réaliser le carnet de bord du pilote ou du machiniste

Images extraites de la série télévisée Satanas et Diabolo Satanas et Diabolo (en anglais : Dastardly and Muttley in their Flying Machines ou Stop the Pi- geon , littéralement « Dastardly et Muttley dans leurs machines volantes » ou « Arrêtez le pi- geon »), est une série télévisée d'animation américaine en 34 épisodes (17 doubles en version originale) de 11 minutes environ, créée par William Hanna et Joseph Barbera, et diffusée entre le 13 septembre 1969 et le 10 janvier 1970 sur CBS. En France, la série a été diffusée pour la première fois en novembre 1970 sur la première chaîne de l'ORTF.

Robert et Shana Parke Harrisson Le semeur 1999-2000 Photographie extraite de la série : Les frères architectes Collection Privée « Univers, vous avez dit... Univers?»

Pistes complémentaires pour la classe : Ville imaginaire et jeux de constructions

.../... Dès le début des années 1970, Charles Simonds se fait connaître en sculptant des archi- tectures miniatures dans les anfractuosités des immeubles du Lower East Side à New York, mais également à Paris ou Berlin. Façonnées à partir de minuscules briques d'argile, ces construc- tions éphémères ( Dwellings ) sont les vestiges d'une civilisation fictive dont l’artiste a imaginé l'histoire et tout un système de croyances. En situant ses performances dans des paysages dé- sertiques (landscape - body - dwellings), en multipliant les motifs archéologiques et les formes labyrinthiques ( Maze ), l'univers de Simonds ouvre à une multiplicité de références (anthropologiques, littéraires, etc.) et révèle une fascination pour les origines de l'humanité. L'artiste parvient par l'imaginaire et l'onirique à forger aussi une connaissance engagée des problèmes pratiques de la société contemporaine – préoccupations liées à l'environnement (Stanley-Tankel-Memorial ), recherches de nouveaux modes d'habitat ( Floating cities, Growth House) …/... Source : FRAC Centre, Aurélien Vernant

Charles Simonds Dwelling (demeure) 1981 Installation permanente dans un mur de briques du sous-sol du Musée d’art contemporain de la ville de Chicago

Charles Simonds Floral font (sorte de fleur épineuse) 1989 Architecture-paysage (Bois, terre, sable)

L'artiste taïwanais Bang-Yao a récréée la ville de Shangaï à l'aide d'objet du quoti- dien en plastique. L'artiste repère les ob- jets pouvant ressembler réellement ou symboliquement à des bâtiments de Shangaï, à une échelle tout autre...

http://www.youtube.com/watch?v=lcqKtSecLBI « Univers, vous avez dit... Univers?»

Pistes complémentaires pour la classe : Ville imaginaire et jeux de constructions

Recréer dans des boîtes de petits formats des cités imaginaires microscopiques à l’aide de pièces de Lego, de pâte à modeler, d’éléments végétaux (brindilles, petits morceaux de bois, morceaux de ca- geots...), minéraux et de pièces manufacturéss (Vis, boulons, clous, fil de fer...). Chaque élève élaborant plusieurs boîtes, on arrivera assez vite(par accumulation) à une œuvre de grand format qui sera installée au sol et prise en photo sous différents angles. Il sera possible, dans un second temps, d’engager un travail d’écriture autour de cette cité imaginaire en reprenant les grands principes de la piste N°1.

Anne et Patrick Poirier Mnémosyne, la ville du silence, de la mémoire et de l’oubli 1991-1992 « Univers, vous avez dit... Univers?»

Liens vers le Web pour en savoir plus sur quelques techniques de l’estampe

La lithographie

http://www.youtube.com/watch?v=035xKVr0Lic

L’impression d’une gravure

http://www.youtube.com/watch?v=TS9I3XFsEvI

La sérigraphie

http://www.youtube.com/watch?v=8S1gnALm3fM

Bibliographie très sélective :

De A, comme Abaton, à Z, comme Zuy, voici qu’un dictionnaire nous offre la plus merv eilleuse des inv itations au voyage. Forts de leur conv iction que la fiction est réalité, Alberto Manguel et Gianni Guadalupi ont recensé lieux imaginaires et sites chimériques inv entés par des écrivains du monde entier. Ils en rappellent la situation géographique, la topographie, le climat, la faune et la flore, les formes de gouv ernement, les transports et moyens de communication, les mœurs et les coutumes locales, les curiosités touristiques ou les spécialités culinaires. Cartes, plans et conseils pratiques viennent renseigner plus précisément le futur visiteur. Conçue avec esprit, rigueur et humour, selon la seule règle d’un plaisir qui ne demande qu’à être partagé, cette encyclopédie non exhaustive est également prétexte à découvrir – ou re- découvrir –, comme autant d’îles au trésor, des œuvres et des auteurs illustres ou plus secrets.

Pour des pistes pédagogiques complémentaires autour des Univers Imaginaires :

Le pôle ressource en éducation artistique et culturelle de la Direction académique http://preac.ia60.ac-amiens.fr/index.php de l’Oise.