« Univers, vous avez dit... Univers?» Une sélection d’œuvres de May Angeli Glen Baxter Enki Bilal Dado Gilbert Fastenaekens Gabriela Gonzalez-Segura Eric Helluin Richard Texier Raymond Waydelich May Angeli Est-ce parce qu’elle est née (à Clichy, le 6 août 1937) d’une mère ca- tholique de noblesse mi- bretonne, mi-gasconne, et d’un père juif ash- kénaze tchèque que May Angeli est si attentive aux métissages cultu- rels? Son œuvre, en tous cas, est un bel exemple de tolérance et d’ou- verture d’esprit. Ancienne élève de l’école des Métiers d’art de Paris, elle fit ses premiè- res armes aux éditions de la Farandole puis au Père Castor , travaillant alors à la gouache, à l’encre et à l’aquarelle et mélangeant parfois ces différentes techniques qu’elle continue à utiliser de façon occasion- nelle. Mais en 1980, elle fait un premier stage de gravure à Urbino qui fut pour elle une révé- lation. C'est Régine Lilensten, fondatrice et directrice du Sorbier qui, la première, fut séduite par la vigueur et l’audace des gravures de May Angeli. De là l’édition des Histoires comme ça de Kipling, puis du Joueur de flûte de Hamelin , ou encore de Qui perd la boule? où elle expéri- mente avec bonheur la linogravure qu’elle utilise largement dans ses animations scolaires. Elle reviendra, pour Thierry Magnier (exceptionnel Chat dont l’absence de texte et l’écono- mique trichromie renforcent l’énergie graphique) ou pour Bilboquet, Syros et Grimm Press, aux xylographies dont elle possède une rare maîtrise, éditant parallèlement des livres d’artis- tes imprimés avec les prestigieux caractères de l’Imprimerie nationale. Plusieurs albums en xylographies ont été primés ou sélectionnés à Bologne et Bratislava. Pe- tite histoire des langues qui reçut le Prix Octogone en 2002, Petite histoire du temps , Petite histoire de la guerre et de la paix , Voisins de palmier, Qui de l’œuf ? Qui du poussin? , Je ne peux pas m’habiller, Carotte ou pissenlit, Petit ou Ma clématite chérie sont de belles réussites graphiques. D’une adresse singulière dans le coup de gouge, à la fois précis et énergique, elle est virtuose dans l’usage de la couleur, jouant harmoniquement des superpositions d’en- cres et utilisant, dans ses compositions, les aspérités et veines du bois de fil. Elle écrit souvent ses textes, non sans un véritable bonheur de plume, mais a récemment ré- alisé la gageure d'illustrer à l’ancienne, xylogravés uniquement en noir et blanc, deux ro- mans de Jules Verne, L'Invasion de la mer et Le rayon vert où elle sert admirablement le cli- mat vernien. Sensible au monde de l’enfance, elle en saisit avec tact les émois et les blessures ( La gri- bouilleuse ). Amoureuse de la Tunisie où elle travaille régulièrement, elle s'est souvent inspirée de ses at- mosphères, ainsi dans Souks et saveurs en Tunisie ou le remarquable Dis-moi où l'humour se mêle à l'émotion pour évoquer avec brio l'élection du site de Carthage. Janine Kotwica , Juillet 2008 May Angeli Sans titre 2000 Gravure sur bois H : 45 cm ; L : 55 cm Artothèque du centre Legendre May Angeli Pour en savoir plus sur les différentes techniques de l’estampe http://www.artotheque-caen.net/?nomRubrique=collection&nomPage=techniques_de_l%A4estampe Quelques pistes pour la classe En utilisant la technique du monotype, engager avec les élèves un travail plastique autour : - du végétal, - de l’animal, - de l’objet manufacturé, - du signe... João Vilhena Sans titre 1999 Buvard sur acrylique monotypes H : 65 ; L : 50 cm Collection privée Bibliographie sélective Glen Baxter L'artiste anglais Glen Baxter naît en 1944 à Leeds. Glen Baxter suit des études d’art à Londres puis abandonne la peinture en 1970 pour se consacrer à l’écriture de poèmes, de nouvelles et au dessin. Glen Baxter crée une formule de dessins légendés qui devient sa mar- que de fabrique. Il réalise ses dessins à l'encre de chine et au crayon gras. Le dessin, qui évoque les livres illustrés pour enfants du début du vingtième siècle, est toujours cerné à l'encre tandis que la couleur rem- plit totalement le motif. Ses personnages, à l'attitude figée, sont des explorateurs en casque colonial, des étudiants en blazer, des cow-boys... placés dans des situations absurdes et extravagantes, aux mi- lieux desquelles ils restent impassibles. Glen Baxter ajoute des commentaires délirants, obtenant ainsi un effet de décalage. Outre Raymond Roussel, Glen Baxter puise son inspiration chez Lewis Caroll, Alfred Jarry, Man Ray, Samuel Beckett, etc. Le public retrouve régulièrement des vignettes de Glen Baxter dans les pages de l’Obser- ver, du Monde ou du New Yorker dans lesquelles il met en évidence l’absurdité des appa- rences et le potentiel comique du réel. Glen Baxter Le dernier mystère Sérigraphie 2002 H : 40 cm ; L : 50 cm Artothèque du centre Legendre D’autres œuvres de Glen Baxter Glen Baxter Glen Baxter et le monde de l’Art... Quelques pistes pour la classe Bibliographie sélective Autour du non-sens et de l’écart : - Détourner des cartes posta- les existantes (légendage, photomontage, collage), - Inventer des métiers imagi- naires et les dessiner, (exemple : Travailleur du chapeau, coureur cycliste en lavabo, conducteur de nuage, dresseur de courants d’air, etc.), - Associer des images sous la forme d’un rébus, ou sur le principe de « marabout de ficelle », René Magritte Par tirage au sort dans le dic- La clé des songes tionnaire légender des ima- 1930 Huile sur toile ges. H : 81 cm ; L : 60 cm Collection privée Liens vers le Web http://www.glenbaxter.com/ http://www.youtube.com/watch?v=g30wvsqXZhY Enki Bilal Né en 1951 à Belgrade en Serbie, Enki Bilal rejoint son père en France en 1961, puis étudie à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris. Il publie son premier album BD, Les Pha- langes de l’ordre noir , en 1979. Après avoir travaillé avec le scénariste Pierre Christin, il devient en 1981 son propre scénariste. En 1982, il est décorateur de cinéma. En 1987, il reçoit le grand prix d’Angoulême. Depuis 1989, Enki Bilal se consacre également à la réalisation de films pour le cinéma. Les images d’Enki Bilal sont immédiatement reconnaissables, évoluant du noir et blanc à la couleur, de l’encre de chine et des hachures à l’acrylique et aux pastels, de la bande dessinée au cinéma et à l’art contemporain. Elles nourrissent l’imaginaire de centaines de milliers de lec- teurs et de spectateurs. Poète de l’image Enki Bilal ne peut se satisfaire d’un matérialisme qu’il ne cesse de réinterpréter selon ses vues. À ce titre, il ne se considère pas comme un auteur ré- aliste. « Deux choses m’ennuient : la reproduction du réel et les changements du réel, je ne veux ni être dans le calque, ni dans le train qui suivrait l’actualité. Je suis de plain-pied dans le réel, mais un réel qui aurait été brouillé, relu, vicié par une mémoire devenue déficiente.» Enki Bilal Liège 2001 Lithographie H : 50 cm ; L : 40 cm Artothèque du centre Legendre Liens vers le Web http://bilal.enki.free.fr/ http://www.youtube.com/watch?v=MjpUdm94T28 http://enkibilal.arts-et-metiers.net/ Mécanhumanima l, Enki Bilal au Musée des arts et métiers du 04 juin 2013 au 05 janvier 2014 Le Musée des arts et métiers présente, en collaboration avec 9eArt+, organisateur du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, du 4 juin 2013 au 5 janvier 2014, une exposition exceptionnelle associant l’œuvre d’En- ki Bilal au patrimoine scientifique et technique du Musée des arts et métiers. Découvrez le site web dédié à l'exposition Mécanhumani- mal, avec des contenus exclusifs. « Je fonctionne par imprégnation et par obsession, et je ne suis pas arrivé au bout de mon monde. » Enki Bilal Enki Bilal Quelques pistes pour la classe Science et fiction : L'homme-machine, ou la machine-humaine? - Engager avec les élèves un travail de réflexion autour du questionnement suivant : Qu’est-ce qui différencie l’homme de la machine ? (La création, le travail, l’apprentissage, les sentiments, la pensée, l’humour ?…) S’agit-il d’une création purement humaine ou bien y a-t-il eu une intervention extra- terrestre ou surnaturelle ? Les matériaux utilisés sont-ils organiques, de synthèse ou naturels ? La créature est-elle pourvue d’une conscience ? Représente-t-elle une aide ou une menace pour les humains ? Dans quels buts a-t-elle été créée ?) - A partir d’une banque d’images, rechercher des critères de classement et construire le lexique d’un monde mécanique imaginaire, (Machine, androïde, biomécanique, automate, ordinateur, cyborg, humanoïde, …) - Matérialiser par le dessin, le collage, l’assemblage, le modelage, quelques éléments de ce monde mécanique, - Réaliser le « vrai-faux-vrai » carnet d’entretien d’un Cyborg. Bibliographie sélective Dado Dado est un Artiste yougoslave, né en 1933 à Cetinje (province du Monténégro), et mort à Pontoise, en France, le 27 novembre 2010. Miodrag Djuric, dit « Dado », est un peintre, dessinateur, graveur, sculpteur. Arrivé en France en 1956, il se fait très rapidement remarquer par Jean Dubuffet qui le présente à Daniel Cordier. Celui-ci deviendra alors son principal mar- chand pendant plusieurs années et participera à la mise en place de sa renom- mée internationale. L’œuvre peint et dessiné de Dado s’étend sur presque six décennies. Ses toiles, généralement de très grand format, sont pour la plupart des huiles, mais il a également réalisé des peintures acryliques sur des supports divers tels que le bois et le métal.
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