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LES SONS DE LA COMMUNE DE

Barricades et Garde nationale lors de la Commune de Paris, 1871 (Photo : Bruno Braquehais D.R.) «Le grand peuple de 89, qui détruit les Bastilles et renverse les trônes, attendra-t-il dans un désespoir inerte, que le froid et la famine aient glacé dans son cœur, dont l’ennemi compte les battements, sa dernière goutte de sang ? — Non ! [...]. Réquisitionnement général. Rationnement gratuit. Attaque en masse. La politique, la stratégie, l’administration du 4 septembre, constituées de l’Empire, sont jugées. Place au peuple ! Place à la Commune !»

«L’Affiche Rouge» : Jules Vallès ; Edouard Vaillant ; Emile Leverdays ; Gustave Tridon (Les Délégués des vingt arrondissements de Paris, 7 janvier 1871) BLABLA La Commune de Paris ? Séparation de l’Église et de l’État Luxe communal (droit au meilleur) Gratuité et laïcité de l’école pour garçons et filles Éducation complète pour une autonomie du citoyen Accès aux responsabilités pour les étrangers Accès à la culture pour tous Développement du droit du travail et du droit social Union libre Liberté de la presse Libération des prisonniers politiques Prolongation des délais de créance Soupe populaire Organisation du travail en coopératives Réduction du temps de travail Salaire minimum, réduction de la hiérarchie salariale Égalité salariale homme/femme dans certains métiers Aide aux veuves Collection de caricatures et de charges pour servir à l’histoire de la guerre et de la révolution de 1870-1871. Adoption des orphelins par la Commune ([s.l.], [ca. 1872], Bd. 7, S. 143 © Universitätsbibliothek Heidelberg )

EN DEUX TEMPS ET TROIS MOUVEMENTS, BADINGUET, FISCH' TON CAMP ! 1

a guerre qui oppose la et la Prusse à partir du 19 juillet 1870 entraîne plusieurs bouleversements politiques. Napoléon IIII, au départ rétif à s’y engager, finit par résoudre. lÀ ses yeux, ce conflit peut en effet redorer le blason du Second Empire mis en place par son propre coup d’état en 1851 en galvanisant les ardeurs patriotiques du peuple contre un peuple allemand de plus en plus considérable. À cette époque, Paris, la ville Lumière regorge de théâtres, de cafés concerts, d’expositions. Les notables sont friands de divertissements. On joue de la musique légère, et au rythme des opérettes d’Offenbach, on se moque des Prussiens. Cette guerre s’annonce pourtant perdue d’avance côté français. Le pays, sans alliances européennes solides, possède de surcroît un contingent de soldats bien plus faible que son adversaire. L’armée française souffre de méthodes stratégiques et d’un équipement peu modernes. De plus une épidémie de variole sévit et les soldats français sont moins bien vaccinés que les Allemands ce qui occasionne des pertes humaines importantes. Sans surprise, la défaite française ne se fait pas attendre et Napoléon III capitule à Sedan le 2 septembre 1870. Cette décision signe la fin du Second Empire. La 3ème République est proclamée après que l’Empereur ait été déchu. La France est cependant toujours assiégée par l’armée prussienne puisque le pays se retrouve désormais dirigé par un gouvernement provisoire, le Gouvernement de la Défense Nationale formé le 4 septembre de la même année sous la houlette de Jules Favre, Léon Gambetta et du Général Trochu.

1 Extrait de la chanson Le Sire de Fisch-Ton-Kan (Paroles : Antonin Louis / Musique : Paul Burani, 1871). Référence satirique à Napoléon III, appelé Badinguet par les Républicains du nom du maçon à qui il emprunta ses vêtements lors de son évasion du fort de Ham en 1846. 2 À Paris, la foule entonne la Marseillaise avec une ferveur d’autant plus grande que l’hymne était interdit sous le Second Empire. Jouée sans relâche, elle investit même les entractes des théâtres. La déchéance de l’Empereur réveille au sein du monde ouvrier des espoirs d’une vie meilleure. Cependant, le nouveau gouvernement regarde d’un mauvais œil les agitations politiques qui émaillent le territoire. En cette deuxième moitié du XIXème siècle, l’industrie est en plein essor. La masse ouvrière a augmenté avec son cortège de revendications. Le premier objectif du gouvernement est d’éviter un soulèvement populaire nourri par des décennies de déceptions politiques et sociales. Vaincre l’armée prussienne n’est pas sa priorité. Il s’installe à Bordeaux et entame des pourparlers avec l’adversaire tandis que les portes de la capitale sont menacées par le siège prussien depuis le 18 septembre 1870. Paris compte alors 2 millions d’habitants. 70% de la population est constituée d’ouvriers, de petits commerçants, de domestiques… Les transformations urbaines du baron Haussmann ont ouvert le champ à la spéculation immobilière et rejeté les plus pauvres vers les faubourgs, ces fameux fortifs qui feront le décor de la chanson réaliste Les Parisiens sont pris au piège. Tout en affrontant les rigueurs hivernales, ils doivent faire face aux Prussiens et assister démunis, aux négociations à vil prix menées par le gouvernement. Les divertissements sont interrompus dans les premières semaines du siège et les théâtres sont peu à peu transformés en hôpitaux de fortune. Mais les parisiens ne tardent pas à réclamer le retour des spectacles pour entretenir son moral, sortir de l’ennui qui s’installe et afficher un air bravache en direction de l’ennemi. En octobre 1870, le chef d’orchestre Jules Pasdeloup réorganise les premiers concerts dans des théâtres où les décors et le mobilier ont été retirés pour éviter les risques d’incendie. Les œuvres charitables bénéficient des recettes de certains spectacles. On interprète du Beethoven, du Weber, du Meyerbeer, du Rossini…. D’aucuns chipotent sur l’origine allemande de certains compositeurs, certains se rassurent en estimant qu’ils ne le sont pas totalement. On se réjouit de l’origine néerlandaise d’un Beethoven, de la nationalité autrichienne d’un Strauss ou encore de la confession juive d’un Meyerbeer et d’un Mendelssohn…. L’honneur est sauf ! D’autres, magnanimes, estiment qu’il ne faut pas confondre le génie d’où qu’il vienne avec ces troupes de brutes assiégeant Paris…. Beethoven est tout particulièrement joué d’autant qu’on fête le centenaire de sa naissance. En résumé, on essaye de faire comme si de rien n’était. La bourgeoisie citadine se précipite avec dévotion à l’écoute d’œuvres édifiantes qui sont créées dans le nouvel Opéra Garnier pour galvaniser le patriotisme et la confiance nationale : Des pièces de Gluck («Non jamais !», Alceste, Acte I), d’ Auber («Mieux vaut mourir que de rester misérable», La Muette de Portici, Acte II), ou encore de Méhul (Le chant du départ)... Parallèlement, des rencontres littéraires sont mises en place. Théodore de Banville récite des poèmes de circonstances :

Ah ! Bismarck, si tu continues, De ces beaux enfants chevelus, Aux douces lèvres ingénues, Bientôt il n’en restera plus ! 2

Les quartiers modestes, quant à eux, s’organisent tant bien que mal. De nombreuses barricades ont été érigées dans les rues, échafaudées de bric et de broc, essentiellement faites de pavés descellés. L’industrie au ralenti, les problèmes de ravitaillement et la pénurie financière pèsent sur la Garde nationale parisienne mobilisée depuis le début de la guerre. Constituée d’environ 350 000 hommes, elle intègre de plus en plus de volontaires issus du monde ouvrier où le chômage s’est considérablement développé. Historiquement baignés des idéaux révolutionnaires de 1789, les citoyens de la Garde nationale se montrent très hostiles vis-à-vis du gouvernement.

2 Théodore de Banville (1823-1891), Idylles Prussiennes (1871). 3 Ils sont sensibles aux idées de l’Association internationale des Travailleurs (AIT). Née en 1864 à Londres, elle a jeté les bases de la 1ère Internationale dont la formation s’achèvera en 1866 3. Les bataillons qui constituent ses rangs fréquentent assidûment les clubs et les réunions où l’idéologie révolutionnaire domine. Leur participation aux sections de l’Internationale et aux comités de vigilance les avaient convaincus dès le mois de septembre 1870 à se fédérer au sein du Comité central républicain qui sera l’année suivante, l’un des éléments fondateurs de la Commune de Paris. Installé dans l’Hôtel de Ville aux côtés du maire Jules Ferry, le gouvernement provisoire se montre de plus en plus méfiant à l’égard de cette milice populaire qui est de plus, propriétaire des canons entourant la ville pour sa défense. Ils ont été acquis par souscription publique. Des émeutes ont lieu en cet hiver 1870 mais qui sont vite avortées.

«POUR UN BEAFSTEACK ON A VENDU PARIS»4

es quelques bourgeois de l’ouest parisien demeurés dans leurs somptueux appartements haussmanniens intègrent de moins en moins la garde nationale. Ceux qui n’ont pas désertés lla ville, cherchent avant tout à préserver leurs bien-être malgré les pénuries. Ils monnaient des morceaux de viande issus des animaux exotiques du Jardin des Plantes. Vendus à prix d’or, ils sont abattus et dépecés sans vergogne. Les rats, les pigeons, les chats et les chiens ne tardent pas à remplir l’assiette des plus pauvres. Les arbres du Bois de Boulogne sont débités en bûches pour finir dans les cheminées. Avec la durée du siège, certaines règles tendent à s’assouplir. La liberté d’expression et la possibilité de se réunir favorisent l’émergence d’idées insurrectionnelles. Des concerts se maintiennent dans certains établissements publics, à l’Opéra et au Conservatoire. L’armistice est signé le 28 janvier et permet à l’Allemagne d’obtenir l’Alsace et la Moselle. La France paie de lourdes indemnités. Dans la foulée, le deuxième Reich allemand est constitué. Il est dirigé par le souverain Guillaume 1er devenu son empereur et le chancelier Otto von Bismarck, autrefois ambassadeur à Paris. Le chansonnier et communard Jean-Baptiste Clément, auteur du Temps des cerises, en témoigne amèrement dans sa chanson Dansons la Communarde. 5

Les gredins de capitulards Ont mitraillé les communards, Mais devant messieurs les Prussiens, Tremblants comme des petits chiens, Ils ont vendu leur peau, Leur pays, leur drapeau.

Les Parisiens refusent la capitulation. Souhaitant en finir avec la résistance de ces irréductibles citadins, les Prussiens décident de bombarder la ville. Le sentiment patriotique teinté de rodomontades qui s’affichait au début du conflit fait place aux ferments d’une révolte dure contre l’autorité politique nationale. L’Affiche rouge placardée sur les murs de Paris résume le sentiment de nombreux Parisiens. Écrite par le Comité des vingt arrondissements, dont Jules Vallès, elle somme de refuser la capitulation tout en appelant de ses vœux la Commune. La première Assemblée nationale de la IIIème République est élue le 8 février. Les bourgeois et les paysans votent en masse pour les royalistes qui promettent d’établir la paix au plus vite. Les nouveaux députés s’installent à Versailles et cherchent à rétablir la monarchie. Ils choisissent Adolphe Thiers comme chef de l’exécutif.

3 Cette association ouvrière souhaite poser des éléments de coordinations syndicale et politique du monde ouvrier sur la base de valeurs fraternelles et pacifiques. 4 Paris pour un beefsteack : Chanson écrite pendant le Siège de Paris par Emile Deureux, libraire à Montmartre et chansonnier. (La patrie en danger - 15 novembre 1870). 5 Sur l’air de Dansons la capucine / Dansons la Carmagnole. 4 Appelé le Foutriquet ou le Roi des Capitulards par le peuple parisien, il est avant tout soucieux de rétablir l’ordre dans la capitale en étouffant la révolte ouvrière. Pour ce faire, il supprime la solde de la Garde nationale, ferme certains clubs et muselle une presse séditieuse sans oublier de mettre fin à un plafonnement des loyers. Suprême affront, il permet à l’armée allemande de défiler sur les Champs-Élysées le 1er mars ce qui met le feu aux poudres : on brandit le drapeau rouge à la Bastille. Le 18 mars, Thiers envoie l’armée régulière pour mater les émeutiers et récupérer les fameux canons de la Garde nationale entreposés à Montmartre, à l’abri des Prussiens. Hommes, femmes et enfants se préparent à la riposte contre ces 6000 soldats. Ce qui aurait pu alors tourner en une véritable guerre civile va prendre une autre tournure. Dans un élan de fraternité, des soldats, crosses en l’air, pactisent avec le peuple révolté. Tous se saluent autour de slogans comme Vive la République ! Vive la Commune ! tandis que les autres battent en retraite. Adolphe Thiers s’enfuit à Versailles, suivi de beaucoup de bourgeois de l’ouest parisien.

Le peuple de Paris est désormais divisés entre bourgeois, républicains modérés et une majorité d’ouvriers. Le Comité central de la Garde nationale coordonne les 1ères élections des insurgés visant à élire une assemblée communale. Par ce vote (masculin), les parisiens légitiment le soulèvement tout en rejetant les Versaillais. La majorité revient aux insurgés et le conseil de la Commune prend les rennes de la municipalité le 28 mars 1871.

Un esprit libertaire souffle sur Paris et plusieurs lois innovantes sont promulguées.

Alfred Le Petit : Fleurs, fruits et légumes du jour – La poire – M. Thiers - L’Eclipse du 14 février 1871 (© Photo RMN - Grand Palais - M. Bellot)

5 Cette fois les tocsins étaient muets. Le grondement lourd des canons, à intervalles réguliers saluait la révolution. […] Peu de paroles, […] un immense cri, un seul, Vive la Commune ! Toutes les musiques jouent la Marseillaise et Le Chant du départ. 6

Les 90 élus du conseil de la Commune, tous révocables, affichent diverses tendances politiques. Républicains, proudhoniens, blanquistes, internationalistes, libertaires, révolutionnaires acharnés. Divers métiers sont représentés : bouchers, typographes, relieurs, instituteurs, cordonniers, artistes… Leur priorité est d’améliorer l’existence et les droits des plus opprimés et des plus nécessiteux.

Dans les quartiers et les arrondissements, les clubs politiques et les associations fraternelles se développent. Les références à la Révolution de 1789 et à celle plus récente de 1848 sont omniprésentes sans toutefois écraser du poids de leur prestige les élans et les volontés novatrices en cours. L’organisation politique relevant d’une démocratie directe et participative apparaît totalement illégitime aux yeux des Versaillais qui n’ont désormais de cesse d’éradiquer la Commune. L’armée versaillaise poursuit ses canonnades sur Paris pour mettre un terme au mouvement des insurgés. Les Communards ou Communeux – dénomination moins péjorative - sont pris en tenaille entre les Prussiens à l’est et les Versaillais à l’ouest. Les ressources financières sont faibles, la vie est extrêmement rude. Des cantines populaires sont créées pour nourrir les plus déshérités. Par les combats, la faim ou la maladie, la mort est omniprésente. Dans ce terrible contexte, l’enthousiasme des insurgés ne faiblit pourtant pas. Des appels sont fait aux autres communes de France pour se fédérer à cette révolution : peu à peu des villes proclament leur autonomie et se rallient à celle de Paris : Toulouse, Limoges, Narbonne, Lyon, Le Creusot, Saint Etienne, Marseille... Mais elles seront encore plus vite écrasées que celle de Paris.

«LE DRAPEAU QUE J’AI CHOISI EST ROUGE ÉCARLATE» 7

es arts accompagnent de bout en bout, cette incroyable aventure politique populaire. Le peintre Gustave Courbet s’est rangé à la cause communaliste. Élu dans le 6ème arrondissement, lavec l’appui d’autres peintres, sculpteurs et illustrateurs comme Millet, Dalou, Gill, etc... il crée la Fédération des artistes de Paris dont il deviendra président le 15 avril et qui est chargée de l’action culturelle. Les comédiens ne sont pas en reste : la grande tragédienne Melle Agar (alias Florence Chauvin) prête son concours à diverses pièces de théâtre devant un parterre populaire. Elle interprétera ainsi Les Châtiments de Victor Hugo. Ce dernier, revenu de son exil, défend les Communeux à l’Assemblée Nationale, en invitant le gouvernement à cesser les combats. Verlaine est chef du comité de presse de L’Hôtel de ville et le journaliste et écrivain Jules Vallès, fondateur du Cri du Peuple.

6 Louise Michel à propos du 28 mars 1871 in La Commune (Ed. La Découverte, 2015). 7 Cf. Vive la Commune.Chanson écrite par Eugène Châtelain en 1871. 6 Les musiciens et les compositeurs sont peu présents même s’il existe une fédération des artistes musicaux. Leurs origines sociales expliquent ce faible nombre : les élèves du Conservatoire proviennent essentiellement de la haute bourgeoisie, peu encline à adhérer au programme de la Commune. Jouée dans les salons huppés de la capitale, la musique savante caractérise les classes sociales supérieures. Les musiciens, le personnel, les directeurs qui travaillent à l’Opéra de Paris ne partagent pas pour la plupart les idéaux de la Commune et ne souhaitent pas se commettre avec les nouveaux dirigeants. De plus, les théâtres et les salles de concerts servent depuis l’année précédente tantôt d’hôpitaux, tantôt de lieux de réunions politiques. Une partie de L’opéra sert de magasin de vivres. Depuis le début de la guerre, des musiciens sont mobilisés comme Léo Delibès dans la Garde nationale. Pour autant, entre les sons des canonnades et des fusils, on peut tout de même entendre d’autres partitions. C’est évidemment la chanson populaire, requérant peu de moyens, accessible au plus grand nombre qui demeure le véritable épisode musical de La Commune. Sous la Commune, la chanson est un véritable témoignage du quotidien, des épisodes les plus dramatiques aux plus joyeux. Elle fleurit partout et tient ses origines des sociétés chantantes appelées goguettes nées sous la Révolution. Souvent contestataire, toujours fédératrice, elle décrit tout : La guerre, la faim, la hausse des loyers, les remparts de Paris, la destruction de la colonne Vendôme, etc... Peu d’archives nous restent de ce corpus de chansons mais il existe un précieux témoignage, le livre de Firmin Maillard, Les publications de la rue pendant le Siège et la Commune : satires- canards-complaintes-chansons-placards et pamphlets : bibliographie pittoresque et anecdotique (1874).

Bien qu’antérieure aux évènements de 1871, la chanson Le temps des cerises écrite en 1866 par Jean-Baptiste Clément et Antoine Renard, ténor à l’Opéra, est adoptée par les Communards qui en font un chant des barricades. Elle deviendra par la suite une chanson nostalgique sur cette période.

Les airs tantôt patriotiques tantôt satiriques côtoient le son du clairon. Dans la lignée des chansonniers du café concert, des textes sont créés à chaud qui relatent ces temps troublés. La chanteuse et parolière Rosa Bordas (1840 -1901) interprète ces airs populaires aux accents patriotiques et politiques engagés dans les cabarets parisiens. Son interprétation la plus célèbre est La Canaille de Darcier et Bouvier (1865). Lors de ses représentations, elle déroule un drapeau rouge tout en chantant. Ses concerts permettent de recueillir de l’argent pour les blessés parmi les Fédérés.

La Marseillaise attribuée à Rouget de L’Isle et dont il existe plusieurs versions musicales est quelque peu entachée par les actions du gouvernement provisoire. Sa mélodie martiale et très familière depuis la Révolution, est souvent revisitée par des paroles contestataires. Rosa Bordas par Emile Robert - 1870 Louise Michel avait déjà écrit une Marseillaise noire en 1865 (Archives municipales d’Avignon dénonçant les méfaits du 1er Empire. Fonds Aubanel - 94FI264) Une Marseillaise de la Commune est attestée. Une autre est écrite appelant la paix entre Français et Prussiens. Autre hymne incontournable, Le Chant du Départ composé par Méhul et écrit par Chénier en 1794 qui avait été interdit par Napoléon 1er. À leurs côtés, l’air de La Badinguette (1853) et Le Sire Fich’ton kan (1870) sont entonnés pour se moquer du Second Empire et saluer l’avènement de la Commune. Les chants ouvriers, aux aspirations socialistes sont bien présents ainsi que des airs composés pour célébrer la Garde nationale.

7 Certains titres encore dans les mémoires, ravivent chaque instant du Siège et de la Commune : L’Armistice d’Alphonse Leclerc (1870); La journée du 18 Mars de Charles More et Gaillard Fils (1871); La République Sociale d’Emmanuel Delorme (1871); Drapeau Rouge de Justin Bailly (1871); Vive la Commune d’ Eugène Chatelain (1871)... D’autres chansons rendent hommage aux différents groupes régionaux constituant Paris : Alsaciens, Bretons etc... Sur les murs de la ville sont placardées des affiches avec les couplets de ces chansons de circonstances « sur l’air de ». Un exemple, cette chanson écrite par Charles Guéniot, volontaire au 60ème bataillon sur l’air de la Marseillaise : Aux armes le soixantième, Formons nos d’mi-sections, Marchons, marchons, Qu’un cri de gloire accueille le canon ! 8

La presse pro-versaillaise est véhémente. Elle ne manque pas de susciter l’effroi à l’endroit des Communards, peints comme des êtres incultes et sanguinaires. Elle juge la chanson populaire méprisable et les idéaux des Communeux, réalisés dans l’urgence se marient souvent mal avec les modalités de fonctionnement et le caractère mondain des prestigieuses salles parisiennes. Malgré certaines dissensions, le monde de la musique classique n’est pas totalement absent de la capitale.

Musiciens et chanteurs organisent des concerts improvisés pour soutenir la population. On reconnaît leur précieuse utilité pour maintenir le moral des troupes. De manière générale, on privilégie les œuvres de la fin du XVIIIème siècle. Les airs de 1792 et 1848 sont plébiscités : ils représentent l’esprit révolutionnaire et l’émergence des deux premières Républiques. Ainsi, on annonce des représentations de L’offrande à la Liberté (La Marseillaise) de François-Joseph Gossec qui n’avait plus guère rencontré de public depuis 1793. On s’attache également à jouer les pièces françaises contemporaines. Démocratiser la musique savante est une priorité. Francisco Salvador Daniel qui a pris la tête du Conservatoire le 12 mai, œuvre dans ce sens. Durant la gestion de la ville par la Commune, les artistes sont exemptés du service à la Garde nationale. De ce fait, le monde musical qui souffrait jusqu’alors d’une absence quasi totale de répétitions, peut de nouveau se préparer. La scène lyrique n’a pas totalement déserté les lieux. Le musicologue Albert de la Salle en témoigne dans ses Mémoires… « En 1871, année de bouleversements et de massacres, il a été donné plusieurs opéras nouveaux. […] L’Opéra a repris son répertoire traditionnel, Les Huguenots, Robert le Diable, Le Prophète, La Juive, Guillaume Tell, Don Juan, etc... et on répète partout des partitions inédites.». 9 Des concerts sont joués dans la rue ou dans divers édifices publics. Aux Tuileries, les chanteurs et les musiciens se manifestent en faveur des veuves et des orphelins avec des interventions mi-poétiques mi-musicales. Le pianiste Raoul Pugno (1852-1914), membre de la Fédération des artistes, avait prévu de jouer deux œuvres dont il était le compositeur : Alliance Universelle et Hymne aux Immortels. On peut mentionner également le norvégien Johan Selmer (1844-1910) qui deviendra directeur des Concerts de la Philharmonie d’Oslo dans les années 1880 et dont on a conservé La Scène funèbre : Aux Martyrs. Les compositeurs Gustave Sandré (1843-1916) et Victor Massé (1822-1884) se sont également engagés dans l’aventure communaliste. Après ces événements, leur place du côté des vaincus leur vaudra mépris et déboires et entacheront leur carrière artistique. 10

8 Cf. Firmin Gaillard, op. Cit. 9 Cf. Musique pendant le Siège de Paris, Impressions du moment et souvenirs anecdotiques (1872), p. 123-124.( In Gallica, voir rubrique Surfer ) 10 Cf. : Frédéric Robert : Bulletin 48/49 + Musique, esthétique et société au XIXème siècle, Wavre, Mardaga édit.2007 in Les Musiciens devant la Commune de Paris (Les Amis et Amies de la Commune de Paris 1871; voir rubrique Surfer). 8 À contrario, des compositeurs comme Vincent d’Indy et Edouard Lalo contemporains de la Commune, écrivent des propos assez véhéments au sujet de la musique qui s’y joue. Georges Bizet quant à lui, sera plus partagé. Refusant le Second Empire, le pouvoir clérical et anti-versaillais de surcroît, il reste à l’écart des tumultes de la Commune qu’il juge d’un mauvais œil avant de prôner la prudence avec des commentaires trop péremptoires sur cet événement. La distance historique est nécessaire pour juger au mieux estime-t-il. Pour autant, Bizet sera choqué par les massacres de la Semaine Sanglante. Son opéra Carmen, qui montre une femme du peuple, éprise de liberté, assassinée par un soldat dont elle s’était amourachée, sera taxé par certains Raoul Pugno «d’œuvre communarde». Le Miroir - 1914 (Photo : X.D.R) Alors que l’Union des femmes 11 réclame un salaire égal entre hommes et femmes, partiellement obtenu, un cas particulier existe au sein du Conservatoire de Paris, la pianiste et compositrice Louise Farrenc (1804-1875), injustement méconnue de nos jours. Louise Farrenc qui a composé des œuvres concertantes, symphoniques et des musiques de chambre était admirée par Schumann et Berlioz. Elle est alors enseignante au Conservatoire de Paris. Seule femme professeure, elle obtiendra durant cette période, une paie égale à celle de ses collègues masculins.

LA SEMAINE SANGLANTE ET APRÈS... ’armée versaillaise cherche à renverser la Commune dès le début du mois d’avril. Paris est bombardé sans relâche depuis le mois de mai. Les Parisiens résistent en élevant des barricades lde pavés plus élaborés sur les points stratégiques de la ville. De la prise du Fort d’Issy à la Porte de Saint-Cloud puis l‘attaque de Montmartre, les troupes versaillaises finissent par acculer les fédérés dans leurs derniers retranchements. Paris est envahi par l‘armée française le 21 mai avec la complicité des Allemands : Adolphe Thiers fait appel au chancelier Bismarck qui libère 60.000 prisonniers afin de renforcer les forces militaires françaises contre les Communards. Ce qu’on appelera la Semaine Sanglante a débuté. Retranchés dans l’est de la ville, les insurgés vont combattre sans relâche mais le 28 mai, Thiers reprend le contrôle de Paris et met un terme brutal à l’aventure de la Commune.

11 L’Union des Femmes pour la défense de Paris et le soin aux blessés créée par Nathalie Lemel et Elizabeth Dmitrieff. 9 PARIS SERA SOUMIS À LA PUISSANCE DE L’ÉTAT COMME UN HAMEAU DE CENT HABITANTS 12

On estime entre 10.000 et 20.000 morts parmi les Communeux, hommes, femmes et enfants fusillés et massacrés. Des fugitifs se réfugient en Belgique et en Suisse. On compte 40.000 arrestations. 12.000 personnes condamnées, éxecutées, emprisonnées, bannies ou bien déportées en Nouvelle-Calédonie.

De nombreux journalistes et écrivains vont se ranger derrière la bannière de l’Ordre et de la bourgeoisie : Flaubert, Sand, Ducamp, Dumas fils... Même Emile Zola n’émettra pas de critique sur l’extermination des insurgés. Victor Hugo témoignera de sa désolation lors des fusillades menées par l’armée sans toutefois être un partisan convaincu des Communards. Installé à Bruxelles, il laisse toutefois son logement parisien ouvert aux rescapés ce qui lui vaut d’être expulsé de Belgique. Seul Jules Vallès s’est battu aux côtés des insurgés.

Une violente campagne de dénigrement est orchestrée par le gouvernement. Les Communards sont dépeints comme des animaux attirés par le sang et la destruction. Les débuts de la photographie vont alimenter la propagande. Eugène Disdéri et surtout Eugène Appert avec ses photomontages pro-Thiers, véhiculent durablement l’image extrêmement négative des Communards Avec l’amnistie de 1880, les tenants du pouvoir cherchent à effacer toute trace de cet événement des mémoires françaises et internationales. Beaucoup d’archives et de preuves historiques seront ainsi détruites.

La Commune de Paris n’a duré que 72 jours mais elle a néanmoins laissé d’indéniables empreintes dans l’Histoire de France. En son temps, elle a été saluée par Marx et Bakounine qui y voyaient l’ébauche d’une première réalisation socialiste et anarchiste.

Pourtant, on risque de tomber dans des erreurs historiographiques ou des visions trop partisanes en présentant la Commune comme l‘union sans failles du monde ouvrier parisien contre la bourgeoisie en vue d‘améliorer son quotidien et d‘oeuvrer pour un monde idéalement plus juste. De nombreuses dissensions coexistaient entre les Communards. Tous n‘étaient pas partisans d‘une révolution radicale, certains préféraient des réformes modérées et souahitaient négocier avec les Versaillais. Les élus et les organisateurs étaient issus du monde ouvrier mais un bon nombre d‘entre eux provenaient de la frange haute de la pyramide ouvrière. Enfin, les femmes bien qu‘ayant grandement participé à l‘effort commun, n‘ont pas obtenu une égalité complète vis-à-vis de leurs frères d‘armes. Elles restent une nouvelle fois des citoyennes de deuxième catégorie qui n’ont toujours pas le droit de voter. Même si elles occupent des places importantes au sein des organisations du travail et dans les clubs de discussion, aucune ne siégera dans le Conseil. Elles ouvrent néanmoins une brèche féministe en luttant sur les barricades, en mettant sur pied des crèches, des ateliers autogérés, des cantines, etc...

Malgré ces précisions et la courte durée de son existence, la Commune a néanmoins apporté de précieuses pierres à l‘édifice des différents courants socialistes et libertaires en nourrissant encore aujourd‘hui des débats politiques et sociétaux prolifiques y compris chez ses détracteurs : gouvernance communale, économie, éducation, égalité des droits, liberté, féminisme, autonomie citoyenne etc... Les actions de la IIIème République pour gommer cette page de l‘Histoire n‘ont pas totalement abouti. La Commune est encore très vivace dans certains esprits et pas uniquement en France. Elle a en outre contribué et enrichir de multiples analyses ultérieures.

Les archives sauvegardées sous forme de textes ou de photographies sont scrupuleusement étudiées par des archivistes et des historiens depuis la dernière moitié du siècle dernier et permettent de se faire une idée plus précise et plus nuancée de cette période. 13

12 Citation d’ Adolphe Thiers (1797-1877) 13 Pour n‘en citer que quelques uns : L‘archiviste Edith Thomas, les historiens Jacques Rougerie, Henri Guillemin, Michel Cordillot, Jean-Louis Robert, Laure Godineau, Marc César, Quentin Deluermoz. 10 Les photographies préservées de Bruno Braquehais prises auprès des insurgés, sont riches d‘informations. Enfin, les mémoires, journaux et autres écrits des témoins et des survivants sont d’incontournables lectures : Louise Michel, Jules Vallès, Victor Hugo, Théophile Gautier... Car comme le soulignent Marc César et Laure Godineau dans l‘ouvrage qu‘ils ont dirigés, La Commune de 1871, une relecture, «Devenue un mythe mondial au XXème siècle, la Commune est en réalité mal connue».

À l’aune de ce contexte, la chanson populaire est un précieux allié historiographique. Dans le bruit de la mitraille et des canonnades, comme on l’a vu, des insurgés ont voulu attester en musique des événements de 1871. Même au plus fort des ultimes massacres, des chansons emblématiques sont nées : La Semaine Sanglante (1871) et Le Capitaine - Au Mur ! (1872) de Jean-Baptiste Clément.

Beaucoup d’entre elles ont été écrites après la Commune, notamment à partir de l’amnistie. La Communarde de Clément (1883); le Drapeau rouge composé par Paul Brousse (1877); Ouvrier, prends la machine (1874) de Charles Keller. Les plus célèbres, nous les devons à Eugène Pottier, à l’origine dessinateur sur étoffe puis chansonnier : Elle n’est pas morte (1886); L’Insurgé (1880) et bien entendu, l’Internationale. Elle s’inspire des évènements d‘avril 1871. Rien ne certifie qu‘il s‘agisse de sa date de création. La non moins célèbre musique qui l‘accompagne est postérieure. Elle a été composée en 1888 par Pierre Deygeter, ouvrier et musicien amateur, à la demande d‘un dirigeant socialiste lillois. Louise Michel a également écrit des chansons-poèmes : La danse des bombes; La chanson des prisons; La chanson des geôles; L’attente écrite en prison; Le Pôle Sud rédigé à bord du bateau qui l’emmène en déportation en Nouvelle-Calédonie.

Jean-Baptiste Clément (Photo : X.D.R)

11 La plupart pleurent la répression terrible de la Commune et regrettent la lueur d’espoir éteinte qu’elle a pu susciter. Elles transmettent aux générations suivantes les heurs et les malheurs de l’Année Terrible. Cette tradition de la chanson contestataire et de la chanson mémorielle salue l’esprit de la Commune des décennies après. Aristide Bruant compose Aux héros de la Commune en 1910, sur des paroles de Louis Marchand. On se souvient de Jean Ferrat qui chantait Commun, Commune (1971) pour son Centenaire. Auparavant, il avait interprété Ma France (1969) puis plus tard, Les Cerisiers (1985). D‘autres artistes ont célébré dans leurs disques cette page de l‘Histoire : Francesca solleville, Rosalie Dubois, Armand Mestral, Mouloudji, Marc Ogeret, Michèle Bernard, la Compagnie Jolie Môme, Serge Utgé-Royo, Groupe 17... La littérature, la bande dessinée et le cinéma ont pris pour trame le rêve autogestionnaire de la Commune de Paris comme Jean Vautrin et Jacques Tardi. Citons la première réalisatrice de cinéma Alice Guy, qui a réalisé L’enfant sur la barricade (1906). D’autres films muets sur ce sujet sont réalisés dans les années 1920-1930 par des réalisateurs soviétiques dont un d’après la nouvelle de Maupassant, Boule de suif par (Mikhail Romm - 1934). Plus récemment, Le Festin de Babette de Gabriel Axel (1987) inspiré d’une nouvelle de Karen Blixen avec Stéphane Audran et celui de Peter Watkins, La Commune (Paris 1871) (2000), film historique en deux parties. Des téléfilms ont également été tournés sur ce sujet comme L’Année terrible de Claude Santelli (1985) et Louise Michel de Solveig Anspach (2010). Des documentaires à partir des archives de l’INA ou des fictions documentaires sont aussi accessibles. Dernièrement, on peut voir le très beau film d’animation de Raphaël Meyssan, Les damnés de la Commune (sur Arte TV) 14 tiré de sa bande dessinée éponyme. Son travail s’appuie sur des centaines d’archives et sur une numérisation d’environ 15.000 gravures d’époque. On trouve même une série animée japonaise intitulée Isabelle de Paris (1979) !

Des associations dédiées aux événements de 1871, procurent diverses informations : Le site des Amies et amis de la Commune de Paris 1871 possède une médiathèque de 1500 livres consultables sur place dont certains titres sont actuellement épuisés. On y trouve de nombreuses archives et articles sous la forme de bulletins trimestriels consultables en ligne. En ligne aussi, on peut se reporter aux archives de la ville de Paris; à Gallica; à la Bibliothèque historique de la ville de Paris; aux Archives Nationales et enfin au riche corpus iconographique de Paris-Musées. 14 Enfin, des parcours et promenades historiques sont proposés dans les lieux emblématiques dont le Mur des Fédérés au cimetière du Père Lachaise. Ainsi ; Paris révolutionnaire propose des parcours imprimables et fourmille d’informations historiques, sans oublier le journal illustré interactif de la Commune de Paris du collectif Raspouteam. 14

Le mur des Fédérés au cimetière du Père-Lachaise à Paris : La nouvelle plaque commémorative inaugurée le 21 Mai 1908 (Photo : X.D.R)

14 Voir Rubrique Surfer 12 A LA MEDIATHEQUE

ECOUTER ANTHOLOGIE : L’esprit anarchiste : de la Commune de Paris à Mai 68 : 099.7 ANT Chansons anarchistes et pacifistes 1820-1990 ANTHOLOGIE DE LA MUSIQUE MILITAIRE FRANÇAISE : Des origines à 1870 530 ANT BEETHOVEN Ludwig van : Sonates pour piano n°8 en do mineur, op.13 “Pathétique” 311.11 BEE BEETHOVEN Ludwig van : Sonates pour piano 311.11 BEE BEETHOVEN Ludwig van : Symphonie n°5 & 7 324.11 BEE BIZET Georges : Carmen 335 BIZ COMPAGNIE JOLIE MÔME : Paroles de Mutins 099.7 COM D’INDY Vincent : Symphonie sur un chant montagnard français en sol majeur 324 DIN pour piano & orchestre FARRENC Louise : Oeuvres pour piano 311.11 FAR FARRENC Louise : Symphonies 1 & 3 324 FAR FERRAT Jean : Ma France 099.7 FER FLOURY Pauline/ VALIERE Séverin ; Les femmes de la Commune de Paris 099.7 FLO GLUCK Christoph Willibald : Alceste (extraits) 335 GLU GOUNOD Charles : Mélodies sur des poèmes de Victor Hugo 399 LOT GOUNOD Charles : Faust 335 GOU GOSSEC François-Joseph : Aux armes citoyens ! 319 GOS Musique royale et révolutionnaire pour vents GRANDES BOUCHES Les : Jaurès, le bal républicain 099.7 GRA GROUPE 17 Le : Chants révolutionnaires du monde 099.7 GRO LALO Edouard : Symphonie espagnole op. 21 319.40 LAL LEMIEUX Marie-Nicole : Ne me refuse pas : Airs d’opéras français 399 LEM MEHUL Etienne-Nicolas : Symphonies 1 & 2 320 MEH MESSAGER André : Véronique 335 MES MEYERBEER Giacomo : Le Prophète 335 MEY MONTAND Yves : Ses plus grands succès 099.7 MON OGERET Marc : Autour de la Commune 099.7 OGE OGERET Marc: Chansons contre 099.7 OGE OFFENBACH Jacques : La vie parisienne 336 OFF QUATUOR VENDÔME : Une soirée à l’Opéra 374.74 QUA ROSSINI Gioacchino : Ouvertures 325 ROS ROSSINI Gioacchino : Le Barbier de Séville 335 ROS ROSSINI Gioacchino : Petite messe solennelle 343 ROS UTGE-ROYO Serge : Contrechants de ma mémoire Vol. 1 099.7 UTG UTGE-ROYO Serge : Contrechants de ma mémoire Vol. 2 099.7 UTG UTGE-ROYO Serge : Contrechants de ma mémoire Vol. 3 099.7 UTG VERDI Giuseppe : Il Trovatore (extraits) 336 VER LIRE BANTIGNY Ludivine : La Commune au présent : 944.071 BAN Une correspondance par-delà le temps BARBEAU Philippe : Courage Mademoiselle Louise ! J R BAR Une jeune idéaliste nommée Louise Michel BARON Clémentine V. : Louise Michel J B MIC

13 BATAILLE Georges : Manet 759.054 MAN BENJAMIN Walter : Paris : Capitale du XIXème siècle : exposé 724.2 BEN BIGOT Robert : Les lumières du matin R J BIG BLED Jean-Paul : Histoire de la Prusse 943.05 BLE BLIXEN Karen : Le dîner de Babette R BLI CERF Marcel : Le d’Artagnan de la Commune : Maxime Lisbonne 944.071 CER CESAR Marc / GODINEAU Laures : La commune de1871 : Une relecture 944.071 CES CHOURY Maurice : La Commune au Quartier Latin 944.071 CHO CLÉMENT Jean-Baptiste : La révolte des Communeux 944.071 CLE CLÉMENT Jean-Baptiste : Le temps des cerises J A CLE COMMENT MEURT UNE REPUBLIQUE ? : Autour du 2 décembre 1851 944.07 SOC COURBET Gustave : Gustave Courbet 759.053 COU COULONGES Georges : Les boulets roues de la Commune R COU DAENNINCKX Didier : Le banquet des affamés R DAE DAUMIER Honoré : Honoré Daumier 759.05 DAU DAUTRY Jean : Le Comité central républicain 944.071 DAU des vingt arrondissements de Paris :1870-1871 DELUERMOZ Quentin : Commune(s) 1870-1871 : 944.081 DEL Une traversée des mondes au XIXème siècle DUBOIS Claude : Je me souviens de Paris : Visages, façons, histoires 944.361 DUB et historiettes du Paris populaire DUFIEF Pierre-Jean : Paris dans le roman du XIXème siècle 840 DUF DUFRESNE Claude : Les révoltes de Paris : 1358-1968 944.361 DUF DUQUESNE Jacques : Maria Vandamme in Romans du Nord R DUQ GIRAULT Jacques : La Commune et Bordeaux 944.071 GIR GOBIN Maurice : Daumier sculpteur 1808-1879 730.92 DAU HAZAN Eric : La barricade : histoire d’un objet révolutionnaire 303.62 HAZ HUGO Victor : L’année terrible : Actes et paroles, 1870, 1871, 1872 841 HUG HUGO Victor : Les Chatiments 841 HUG LACAMBRE Geneviève : L’Abécédaire de Millet 759.05 MIL LE CORRE Hervé : L’homme aux lèvres de saphir P LEC LE CORRE Hervé : Dans l’ombre du brasier P LEC LE MEN Ségolène : Daumier et la caricature 741.5 DAU LERI Jean-Marc : Musée Carnavalet : Histoire de Paris 708.4 LER MARCHAND Bernard : Paris, histoire d’une ville (XIXème – XXème siècle) 944.361 MAR MASANES Fabrice : Gustave Courbet, le dernier des Romantiques 759.054 COU MAUDUIT Xavier : Flamboyant Second Empire ! 944.07 MAU Et la France entra dans la modernité MAUPASSANT Guy de : Boule de suif R MAU MAYEUR Jean-Marie : La vie politique sous la Troisième République : 1870-1940 944.081 MAY MEULEAU Maurice : Une histoire de Paris de l’Antiquité à nos jours J 944.361 MEU MICHEL Louise : Mémoires 320.944 MIC MIQUEL Pierre : Le Second Empire 944.07 MIQ MITTERAND Henri : Le Paris de Zola 944.361 MIT MUSEE CARNAVALET : Histoire de Paris in Connaissance des arts n° 310 NADAR : Nadar 770.92 NAD NERET Gilles : Edouard Manet (1832-1883) : Le premier des Modernes 759.054 MAN PINON Pierre : Atlas du Paris haussmanien : 914.361 PIN La ville en héritage du Second Empire à nos jours PLESSIS Alain : Nouvelle histoire de la France contemporaine 9 : 944.07 NOU De la fête impériale au mur des fédérés 1852-1871 POTTIER Eugène : Poèmes et chansons 841 POT

14 RECLUS Elysée : L’Homme et la Terre 1 910.02 REC RECLUS Elysée : L’Homme et la Terre 2 910.02 REC RECLUS Elysée : Histoire d’un ruisseau 551.48 REC ROBB Graham : Une histoire de Paris par ceux qu’i l’on fait 944.361 ROB ROLIN Olivier : Un chasseur de lions R ROL ROUAUD Jean : L’imitation du bonheur R ROU TEYSSEDRE Bernard : Le roman de l’origine 759.053 COU TOMBS Robert : Paris, bivouac des révolutions : La Commune de 1871 944.071 TOM TEULE Jean : Mangez-le si vous voulez R TEU VALLÈS Jules : L’Insurgé R VAL VALLÈS Jules : Jacques Vingtgras - 1. L’Enfant R VAL VALLÈS Jules : Le Bachelier R VAL VALLÈS Jules : Correspondance avec Sèverine 846 VAL VALLÈS Jules : Littérature et révolution 840.95 VAL WINCKLER Heinrich A. : Histoire de l’Allemagne contemporaine : 943.06 WIN XIXème-XXème siècle : Le long chemin vers l’Occident YLLA-SOMERS Christophe : La Commune J 944.08 YLL ZOLA Emile : Le bon combat : de Courbet aux Impressionnistes 759.054 ZOL ZOLA Emile : Cinq Nouvelles : Jacques Damour R ZOL

PRESSE L’Histoire N°469 : 1870 L’année terrible Les 72 jours de la Commune de Paris in Historia n° 893

BANDES DESSINEES HOUOT André : Le rendez-vous d’onze heures : Une biographie de G. Courbet BD HOU TARDI Jacques / VAUTRIN Jean : Le Cri du Peuple T. 1 : Les canons du 18 mars BD CRI 1 TARDI Jacques / VAUTRIN Jean : Le Cri du Peuple T. 2 : L’espoir BD CRI 2 TARDI Jacques / VAUTRIN Jean : Le Cri du Peuple T. 3 : Les Heures Sanglantes BD CRI 3 TARDI Jacques / VAUTRIN Jean : Le Cri du Peuple T. 4 : Le Testament BD CRI 4 LUPANO Wilfried / SEJOURNE Gaël : L’homme de l’année T. 5 : 1871 BD HOM CHARRAS Pierre : Le sang de la Commune BD CHA

SUR REVODOC : Raphaël Meyssan : Les damnés de la Commune en 3 tomes

VOIR AXEL Gabriel : Le festin de Babette AXE BIZET Georges : Carmen BIZ GOUNOD Charles : Faust GOU JAUBERT Alain : Du romantisme au réalisme 759 JAU JAUBERT Alain: La naissance de l’impressionnisme 759.054 JAU LEBEL Hopi : Edouard Manet : Une inquiétante étrangeté 759.054 MAN LEVY-KUENTZ François : Le scandale impressionniste 759.054 LEV OFFENBACH Jacques : La vie parisienne OFF OFFENBACH Jacques : La grande duchesse de Gerolstein OFF TEZE Sébastien : La voilà la voix de Lola J 781.68 TEZ

15 INTERPRETER Accordéon facile : 15 standards [Le temps des cerises] 788 ANT BEETHOVEN Ludwig van : Sonate n°14 op.27 n°2 “Clair de lune” 783 BEE BEETHOVEN Ludwig van : Lettre à Elise 783 BEE LE TORT I. & B. : Chants et compositeurs de la Révolution française 783 LET

@SURFER - CAIRN INFO : Un peuple révolutionnaire : La commune de Paris 1871 https://www.cairn.info/revue-cahiers-bruxellois-2018-1-page-175.htm - Les musiciens pendant la Commune in Bulletin n° 48 de La Commune : 1ère partie https://www.commune1871.org/images/PhotothequeAmis/pdf/Bulletin_48.pdf - Les musiciens pendant la Commune in Bulletin n°49 de La Commune : 2ème partie https://www.commune1871.org/images/PhotothequeAmis/pdf/Bulletin_49.pdf - Article “Partout on chante pendant la Commune” d’Anouk Colombani https://www.revue-ballast.fr/partout-on-chante-pendant-la-commune/ - Faisons la Commune! Evénements 2021 ne France https://faisonsvivrelacommune.org/ - Journal interactif sur la Commune de Pairs https://raspou.team/1871/ - Le Maitron : Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier et social (Explorer la Commune) https://maitron.fr/spip.php?article233897 - Paris-Musées collections https://www.parismuseescollections.paris.fr/fr - France Musique une série en 5 volets sur la musique pendant la Commune https://www.francemusique.fr/emissions/musicopolis/jamais-sans-musique-le-siege- et-la-commune-de-paris-1-5-93407 - Une institution musicale entre repli et implication politique : Le quotidien de l’Opéra de Paris pendant la guerre de 1870 et sous la Commune https://www.cairn.info/revue-le-mouvement-social-2004-3-page-7.htm - Firmin Maillard : Les publications de la rue pendant le Siège et la Commune https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6590w/f44.item - Pour visiter le Paris Révolutionnaire http://www.parisrevolutionnaire.com/ - Fonds Commune de Paris et Journées du Patrimoine 2021 au musée d’art et d’histoire de Saint-Denis https://musee-saint-denis.com/event/commune-de-paris-visite/

16 LA PLAYLIST

Jacques Offenbach : La Vie Parisienne : Acte IV – Voilà la vie parisienne (Archives RTF 1954) https://www.youtube.com/watch?v=n_oes8S9CcA Gioachino Rossini : Guillaume Tell : Ouverture : Final https://www.youtube.com/watch?v=c7O91GDWGPU Ludwig van Beethoven : Sonate L Pathétique, Op. 13 – I – Grave – Allegro di molto e con brio Anne Fischer, pn https://www.youtube.com/watch?v=kqvBJc9IovI Louise Farrenc : Quintette pour piano n° 2 en Mi op. 31 : 3. Vivace (The Schubert Ensemble of London) https://www.youtube.com/watch?v=DYCrnYfP-_k Etienne-Nicolas Méhul : Le chant du départ (Choeur & Orchestre de la RTSI, H. Handt, dir. - A. Balducci, sop. ; D. Hall, bar.) https://www.youtube.com/watch?v=jU6T6Qr4d0Y François-Joseph Gossec : L’Offrande à la liberté (Concerto Köln) https://www.youtube.com/watch?v=U2RRC6qmF3Y Louise Michel (sur l’air de La Marseillaise) : La Marseillaise noire (Aline Barthélémy & Die Grenzgänger) https://www.youtube.com/watch?v=jPpZ0OVm560 Paul Burani / Antonin Louis : Le sire de Fich ton Kan (Francesca Solleville) https://www.youtube.com/watch?v=ARJ42c_Yl14 Emile Deureux (sur l’air de Te souviens-tu?) : Paris pour un beefsteack (Armand Mestral) https://www.youtube.com/watch?v=PvVpyTEFjr0 Jean-Baptiste Clément (sur l’air de La Carmagnole) : La Communarde (Groupe 17) https://www.youtube.com/watch?v=NDduj3sosDg A. Bouvier / J. Darcier: La Canaille (Marc Ogeret) https://www.youtube.com/watch?v=MF58pyGY-aM Paul Brousse (sur l’air de Armons-nous enfants de l’Helvétie) : Le drapeau rouge (Rosalie Dubois) https://www.youtube.com/watch?v=ltnSNi0t3kI Jean-Baptiste Clément (sur l’air du Chant des paysans de Pierre Dupont) : La semaine sanglante (Compagnie Jolie Môme) https://www.youtube.com/watch?v=LOCb04HMqaA Jean-Baptiste Clément Mis en musique par Max Rongier : Le Capitaine « «Au mur « (Philippe Meyer) https://www.youtube.com/watch?v=xmC4p5s2glI Eugène Pottier (sur l’air de T’en fais pas Nicolas) : Elle n’est pas morte (Les Quatre Barbus) https://www.youtube.com/watch?v=wknyUL6GWNU Aristide Bruant : La Commune () https://www.youtube.com/watch?v=m0AVxyZdmgI Jean-Baptiste Clément / Antoine Renard : Le temps des cerises (Yves Montand) https://www.youtube.com/watch?v=m0AVxyZdmgI Jean Ferrat : La Commune https://www.youtube.com/watch?v=gXVl0_acHrM

Louise Michel (Photo : X.D.R) 17 L’Affiche Rouge : Appel à la formation de la Commune de Paris, nuit du 5 au 6 janvier 1871 (Photo : X.D.R)

Drapeau du 143ème Bataillon de la 10ème Légion de la Garde fédérée, vers 1870 © I. Andréani - (Musée d’art et d’histoire Paul Éluard - Saint-Denis)

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